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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1915-10-06

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 06 octobre 1915

Description : 1915/10/06 (Numéro 13871).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k536667z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/04/2008

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Lire la la troisième page DÉPÊCHES DE LA DERNIÈRE HEURE | Sous le numéro 82,' au tableau que l'Ordre aes avocats à la Cour de Paris consacre à la mémoire de ceux de ses membres tombés au 'champ d'honneur, vient de s'inscrire un nom qui m'était très cher, qui m'est devenu sacre II y a dix ans, dans la bibliothèque des avocats où se réunissait la conférence, je donnais la parole à l'un des secrétaires nommés l'année précédente. Je vis se lever un grand beau jeune homme, droit et mince dès ses pre- mières paroles je fus conquis. Une voix chaude et grave, de l'émotion et de l'aisance, une ardeur maîtrisée par la volonté, une rare distinction de pensée, la phrase élégante et sans apprêt. Je vis nettement imprimé sur ce jeune front de 23 ans le sceau de l'avocat.

Il devenait quelques jours après mon colla-' borateur. Il s'établissait alors entre nous cette intimité.de cœur et d'esprit, née du travail commun et dont je ne crois pas qu'aucune autre profession que celle d'avocat puisse donner l'exemple. Dans cet échange quotidien, je sens 'aujourd'hui, en faisant tristement mes comptes, que je suis resté le débiteur d'Henri Miller voye. S'il m'est arrivé de le faire profiter des leeons de l'expérience en l'aidant à discipliner ses bellqs qualités et à promener la serpe d'élagage dans ses riches frondaisons, que n'ai-je point gagné au contact et il la contagion de cette chaleur et de ce mouvement juvéniles ? J'en faisais, à la veille de la guerre, la décisive épreuve. Il m'assistait au cours des longues et pesantes journées d'un procès criminel, dont le souvenir, bien rapetissé par le grand drame, me hante parfois encore. Il venait me voir chaque matin. Il lui arrivait de recueillir l'aveu de ma lassitude en face de la formidable coalition qui encerclait et submergeait notre petit groupe isolé. Il prévenait mon découragement. !Il repoussait mes « A quoi bon ? » Il me montrait les lendemains vengeurs de la défaite inévitable et prévue.

Comme les bruits de guerre commençaient de gronder, il y trouvait l'occasion d'appels plus vibrants au devoir qui est, dans toute bataille, pour l'escouade sacrifiée, de tenir, de tenir quand même et jusqu'au bout, pour (l'honneur des armes, pour réserver la contre¡attaque et la revanche. Ainsi retendait-il le ressort de nos énergies et l'empêchait-il de se bri'•̃ ger..

Le temps aurait fait de lui un grand avocat; [il ne lui a pas été laissé. Il a suffi, du moins ipoùr faire de lui un beau soldat.

Je l'ai vu partir le jour de la mobilisation, celui qui ne reviendra pas. Quel entrain 1 Qusl enthousiasma Quel cran Le vent de la bataille, en, soufflant sur cette flamme, la fit en<core plus-haute et plus vive. Ses chefs reconnurient aussitôt en lui un entraîneur. Les galons de sergent ne s'attardèrent pas sur sa manche. Le soir d'une chaude affaire il était sous-lieu,?tenant. Quelques mois après, il quittait son ré,giment pour un emploi qui paraissait, mieux que la vie de tranchée, devoir satisfaire son insatiable appétit d'activité. Mais il fut vite pris de la nostalgie du régiment. Ses chefs, ses camarades, ses hommes du il ne parlait que d'eux dans toutes ses lettres. Il était inconsolaMe de les avoir quittés. Les regrets étant muituels, la séparation ne se prolongea pas. Avec fun second galon, il rentra à son'cher régiment.

'Le mercredi 22 septembre, il arrivait en per- j /mission. Dans le cercle familial où il devait ] passer six jours, je n'oserais pas affirmer qu'il ine commit aucune indiscrétion sur les travaux qui s'exécutaient au front et faisaient prévoir l'offensive imminente. Mais après quinze mi- pûtes, son récit fut coupé par le téléphone. Dé- pêche de quatre mots « Revenez immédiatement au corps. » < L'effet ne fut pas celui qu'on pouvait craintire. Il rit.

« Bravo A quelle heure le train ? Dans trois heures. J'ai le temps, je vais tuer un per- dreau. n

Et.il le fit, sans que personne se fût avisé de Jui dire que c'était défendu.

A l'heure fixée, sur le marchepied du wagon, 41 embrassait sa jeune femme, me serrait la main et partait. Il riait.

Trois jours plus tard, le 25, au début de l'assaut, une balle en plein front. Henri Millevoye était mort pour la France. S'il en a eu le temps, j'affirme qu'il a ri.

Ce n'est pas seulement pour rendre hommage â la mémoire de mon jeune ami que j'écris ces lignes. C'est que ni la vie ni la mort d'Henri Millevoye ne font exception. Combien sont-ils, dans les rangs de notre armée, égaux à lui en belle humewr, en vaillance, en mépris de la mort Là est notre orgueil, là notre foi. C'est à la source amère des larmes versées par les veuves et les mères qu'il nous faut les retremper sans cesse. Mais à l'homme maudit, auteur resporisable de nos douleurs, nous avons le droits de dire en face

C'est par centaines do mille qu'il vous faut faire tuer par vos machines et vos hommes nos beaux et braves enfants de France, si vous voulez la victoire. Vous ne pourrez Pas. On sait comment vous en empêcher. »

Lettres à une Amie le 5 octobre 1915.

Mon amie,

J'ai eu plaisir à mettre sous vos yeux, hier, cette 'ettre ,(l'un Allemand qui racontait sans ambages l'effet produit sur ses compatriotes par notre attaque de la semaine passée. Un heureux hasard m'a mis à même ce matin de lire les pages d'un carnet de campagne trouvé sur un Allemand tué en Champagne. Ce soldat appartenait aux troupes ramenées de Russie devant la menace de notre offensive. il notait au jour le jour ses impressions. Elles 'ne sont pas gaies. Permettez-moi de vous en citer quel.ques lignes. Elles vous mettront au fait, mieux que lss communiqués allemands, de l'état des armées du Kaiser au moment où l'on criait victoire à berlin

« 11 août 1915. Krasnostaw. Nous avons franchi ,Ja frontière russe. Il fait très chaud le jour, glacial la nuit. \Nous n'avons pas d'eau: ies fontaines et les ruisseaux )sont empoisonnés, beaucoup d'hommes ont la diarrhée et tdes vomissements. Le pays est ici, comme en Galicie: tranchées, réseaux de fil de fer. Les maisons sont entièTement brûlées; des tombes, des tombes. Dévastation. /Ce matin, nous apercevons de nouveau un avion ennemi. 'h'ous campons maintenant là où, il y a quelque temps, la ')Garde a en vain donné l'assaut aux positions d'en face. D'ailleurs, l'opinion que les Russes sont de petits adversaires ne me paraît pas très juste. En dehors de cela, des marches. Beaucoup tombent épuisés. 11 n'est pas possible de se laver tous les jours. Nous avons du pain et de la conserve comme unique nourriture.

Et un mois plus tard, le 18 septembre, à Korstheu, en '̃' {retraite

« Voici de nouveau un pont détruit. Des croix sur des itambes de soldats tombés au combat; des cadavres de chevaux. L'air empeste. Quelques gouttes d'eau tombent;

Charles Chenu

ancien bâtonnier.

a fatigue augmente toujours, je suis déjà trempé. Le errain' marécageux devient une bouillie et retient avec 'orce nos bottes déjà â moitié pleines d'eau. En arrière usqu'au prochain village! Le prochain village?. » Les maisons sont en ruines, quelques cheminées se jressent au milieu des arbres calcinés. Plus loin, en arrière, jusqu'au prochain village!

» Et la même chose recommence que nous devons à ces chers Russes trois ou quatre fois. Enfin, à bout de forces, nous atteignons quelques huttes de paille; tout est arraché et nous campons là où nous sommes. Mais ils ne nous laissent pas de repos. Ils ne nous laissent jamais de repos, les Russes Qu'ils soient maudits! » La pensée de l'hiver me donne le frisson. Quand les quelques champs de pommes de terre, qui sont notre seul moyen de nourriture, auront disparu, que ferons-nous? Le bétail est ici une rareté. Quand la neige couvrira le sol, comment ferons-nous sans aucun abri?

» Un camarade me déclare: « Tous ceux qui sont cause » de cette guerre devraient être placés dans un mortier » de 420, le mortier chargé, et feu! » Il a raison. » Dans une guerre comme celle-ci, dans une guerre d'usure, après chaque engagement important, il faut se demander non seulement quelles sont les pertes de l'ennemi, mais en quel état moral les événements l'ont laissé. Si nous pouvions généraliser l'état d'esprit que nous laissent voir la lettre que je vous ai citée hier et les documents que je place aujourd'hui sous vos yeux, nous serions vraiment en droit de chanter victoire! Obligés, par nos attaques, de dégarnir leurs lignes d'Orient, les Allemands vont dans quelques semaines se trouver là-bas « au milieu des glaces, au sein de la désolation et de la mort, devenues, comme disait Napoléon, les réserves de la Russie. » Et cependant, notre action se fait plus pressante, la bataille se prépare sur un nou- veau front. Oublions nos deuils dans l'immense espoir d'un avenir glorieux. Nemo Premiers

craquement

Pour la première fois, l'Allemagne vient d'accuser le coup et de crier, comme il est d'usage dans les salles d'armes, quand on a tâté du fer de l'adversaire touché Jusqu'à ce jour, jamais elle n'avait avoué un revers. Elle avait nié la victoire de la Marne, et, il n'y a pas quinze jours, elle la qualifiait de « succès local ». Jamais elle n'avait consenti à s'avouer battue sur l'Yser et à Ypres.-Son orgueil lui défendait d'admettre qu'elle ne fût pas invincible. Est-ce son orgueil qui a diminué ? Est-ce son invincibilité qui lui paraît moins sûre ? Voilà que, subitement, tous ses journaux concèdent qu'en Artois et en Champagne, les Français ont eu le dessus. Et, circonstance aggravante, c'est la puissance de l'artillerie qui a rendu la position intenable. D'où il appert que nous possédons, à l'heure actuelle, un matériel assez redoutable pour dominer les grosses pièces de l'ennemi, ce qui nous assure, désormais, la maîtrise des opérations.

Si les Allemands ne peuvent pas tenir sous notre feu, dans des positions organisées, telles que nous les connaissons maintenant, avec coupoles bétonnées, abris blindés. pour les mitrailleuses, cavernes profondes pour la troupe, le percement de leurs lignes n'est plus qu'une question de temps et de munitions. La bravoure de nos admirables soldats ne se démentira pas. Est quand il s'agira pour eux d'enlever les tranchées allemandes, on les trouvera toujours prêts à marcher, de l'ayant, sous la protection defiotreartilïerie. • ̃ •

Donc, il y a eu un ébranlement' en Allemagne, à la suite des Journées de Septembre. Le Kaiser, qui avait ordonné la victoire et qui n'a récolté que la défaite, a frappé sans pitié les généraux vaincus. Déjà, il venait de mettre à pied quelques-uns de ses chefs du front ariental. Pour ne pas faire de jaloux il a destitué sur le front occidental ceux qui n'avaient pas su se concilier les bonnes grâces de la fortune. Il était moins sévère, au début. Et, von Kluck, pour avoir si bien fait battre son armée sur l'Ou'rcq, n'avait rien perdu de la faveur du maître. Sa retraite, qui avait mis toute la ligne de bataille ,allemande en si fâcheuse posture, avait été qualifiée de manœuvre remarquable. Et mis en déroute, menacé d'être pris avec toute la droite de l'armée, il passait encore pour un héros. Le temps n'est plus de ces indulgences, ou de ces illusions. Les victoires deviennent rares. Les pertes sont de plus en plus lourdes. Vainement le Kaiser donne l'ordre de vaincre. Il n'est plus obéi. Le haut Seigneurie la Guerre, qui avait une croyance mystique dans le triomphe de ses armes, voit, depuis un an, décroître la puissance de son formidable outil de guerr.e. Avec une obstination farouche, il persiste à frapper de toutes ses forces, à l'Orient et à l'Occident. Partout le succès lui échappe, et comme si un mauvais sort s'attachait à tout ce qu'il entreprend, les manœuvres les plus hardies tournent court, et les plans les plus habiles ne donnent aucun résultat. Tous ses grands chefs, prônés outre mesure pour échauffer l'opinion et calmer les sourdes craintes de l'Allemagne, sont disgraciés, les uns après les autres. Ceux qui étaient les favoris Hindenburg et Mackensen, les grands manoeuvriers, de qui on attendait l'encerclement de l'armée russe, et un Sedan de Volhynie, sont maintenant enveloppés de froideur et de silence. La statue de Hindenburg continue à être cloutée par la population berlinoise mais ce n'est plus l'enthousiasme des premiers jours. Comme si un tremblement do terre. avait fait vaciller les statues de l'allée de la Victoire, l'Allemagne a senti le sol trembler. Et de toutes parts, à l'étranger, le bruit des succès do l'armée britannique en Picardie, et des troupes françaises en Champagne, s'est répandu. Impossible de douter. Les récits qui se répandaient par-delà les frontières, venus des pays neutres, ne pouvaient pas être suspects. Nul intérêt ne leur imposait l'optimisme.

Et comme si le destin n'avait attendu, pour se fixer, que la trahison de Ferdinand Ier, à peine la Bulgarie avait-elle commis ce crime de crier « A bas la Russie Vive l'Allemagne » à l'Est, comme à l'Ouest, l'effort teuton se briet toute la presse d'outre-Rhin se faisait l'écho des craintes éprouvées par le haut commandement. Car il n'y a plus un instant à perdre pour courir au secours des grands chefs allemands qui opèrent sur notre, front. Dans son furieux essai :d'offensive, le Kronprinz ne réussit qu'à faire massacrer ses soldats. L'avancée en Champagne a découvert son flanc droit et il commence à,être gêné dans ses mouvements. Il s'en venge en* tirant sur Verdun, avec des canons à longue portée qui envoient quelques obus sur la .ville. Mais il est grand temps d'amener des renforts. Les dix-huit cent mille hommes qui forment le cercle d'investissement ne suffisent plus à arrêter les troupes franco-britanniques. Et seize divisions ont été rappelées en hâte, du fond de la Livonie ou de la Galicie, soulageant d'autant nos braves alliés russes,

N'en doutez pas, il y a un changement important qui s'opère dans la situation. La longue patience, utilisée pour le renforcement de notre armement et l'éducation de nos troupes, va donner ses fruits. On sent qu'au moment même où notre résistance atteint son maximum de force matérielle et morale, une dépression amollit l'énergie de l'adversaire. Les temps sont proches où la France va être payée de son courage et de sa sagesse. L'Allemand blessé a trahi son angoisse et dévoilé sa détresse. Bientôt sifflera dans l'espace la pierre avec laquelle David abattra de gigantesque et féroce Goliath. Georges Obaet

LES IM3RA*riEMTS

Dessin inédit de 'BOCCACCIO .Mais Joffre qu'attend-il pour continuer?.

dans les Balkans

DÉMISSION DE M. VEN1ZEL0S

Débarquement Salonique Une dépêche d'Athènes nous apprend à'-ia dernière heure que M. Venizelos vient de remettre sa démission au Roi, le souverain ayant déclaré hier à son premier ministre qu'il lui était impossible d'approuver la politique du cabinet jusqu'au bout.

Nous manquons encore d'éléments d'appréciation suffisamment précis pour mesurer les conséquences de ce nouveau coup de théâtre. M. Venizelos avait prononcé à la Chambre un discours qui ne laissait aucun doute sur ses intentions il estimait quel la Grèce ne pouvait, sans se déshonorer, se dérober aux obligations que lui impose son traité d'alliance avec la Serbie il déclarait nettement qu'elle devait prendre position contre l'Allemagne et se ranger aux côtés de la Quadruple-Entente.

Ce programme catégorique a-t-il effraye le Roi? Nous croyons savoir qu'il avait consenti au débarquement des troupes franco-anglaises à Salonique, mais qu'il considérait que c'était là le maximum des concessions qu'il pouvait accorder à son gouvernement et à l'opinion publique. On pensait toutefois et M. Venizelos tout le premier qu'entraîné par les manifestations. si éloquentes du sentiment populaire en. Grèce, unanimement favorable aux Serbes et exaspéré par l'attitude de la Bulgarie, on pensait que le souverain se laisserait peu à peu convaincre et qu'il n'abandonnerait pas au dernier moment son allié serbe.

Que s'est-il produit ? Il est malheureusement à craindre aue nous n'assistions à un nouvel épisode de la lutte au couteau que la diplomatie germano-bulgare a engagée contre la Quadruple-Entente en attendant que 'la parole, là-bus comme ici, soit au canon.

L'intervention de la Grèce ruinait les projets du Kaiser et du roi Ferdinand c'était, pour la Bulgarie, l'obligation de diviser ses forces pour contenir une attaque des Grecs c'était, pour les Austro- Allemands, la nécessité d'avoir à combattre l'armée serbe, soutenue par un renfort qui n'est pas à dédaigner. Bref, l'opération criminelle risquait d'être sérieusement compromise.

Quelle sera maintenant la conséquence de la démission de M. Venizelos ? L'homme politique qui lui succédera pourra difficilement revenir ouvertement à la politique de M. Gounaris il se contentera vraisemblablement d'observer une neutralité « armée x plutôt favorable en apparence aux alliés, mais qui excluera l'intervention sur laquelle .on était en droit de compter. C'est tout ce que demande pour l'instant l'Allemagne, qui estime que l'immobilité de la Grèce retiendra la Roumanie et stimulera la Bulgarie, que la menace grecque gênait considérablement.

Le tour est bien joué, il faut le reconnaître. C'est à l'ultimatum de la Russie la réplique do nos adversaires, dont le roi Constantin s'est fait, en la circonstance, l'agent d'exécution. Il s'agit toutefois de savoir, jd le répète, si le peuple hellène consentira à être encore le jouet de toutes ces intrigues. Nous avons contre nous les chefs d'Etat balkaniques pour la simple raison qu'ils sont Allemands nous avons pour nous leurs peuples lesquels l'em- porteront ? ̃,•!•• En attendant, notre double action militaire et diplomatique se poursuit sans accrocs: IjC débarquement de nos troupes à Salonique a commencé hier, après avoir été préparé par nos officiers d'état-major elles ont reçu des autorités et de la population un accueil sympathique. Quant dz la protestation élevée par le gouvernement hellénique, elle était conçue en termes modérés et courtois il était d'ailleurs inévitable qu'elle se produisit du fait que la Grèce est encore neutre.

En ce qui concerne, d'autre part, l'ultimatum de la Russie à la Bulgarie, dont nous avons donné hier le texte il a décidément été remis comme nous l'espérions au. gouvernement de Sofia. Les représentants de l'Angleterre, de la France et de l'Italie s'ils n'ont pas apporté à M. Radoslavof une note exactement analogue ont, néanmoins, pleinement adhéré à la mise en demeure de la chancellerie impériale russe. Le délai de vingt-quatre heures qu'elle accorde aux Bulgares pour donner ou non satisfaction aux demandes de la QuadrupleEntente étant exairé i'heure où nous écrivons,

il est probable que ses représentants sont, dès à présent, fixés sur les intentions définitives de la Bulgarie,

Il faut, sans doute, s'attendre à-ce que M. Radoslavof cherche à dégager sa responsabilité et à prolonger la discussion en niant, comme il l'a déjà fait, la présence d'officiers allemands dans les états-majors.

'Ce serait nier l'évidence, car les représentants des alliés ont été à même de constater l'arrivée d'officiers du Kaiser à Sofia. On ne tiendra donc aucun compte du démenti du gouvernement aulgare. Le renvoi de ces auxiliaires indésiragles: du grand commandement bulgare restera la condition sine qua non du maintien des relations diplomatiques entre la Quadruple-Entente et le gouvernement du roi Ferdinand. Or, comme celui-ci est désormais trop engagé avec les empires centraux pour se dédire, la rupture paraît inévitable.

Mars comme fes Balkans sont une botte a surprises, attendons, sans nous émouvoir, l'acte suivant. René d'Aral

SOUSCRIPTIONS

'̃̃ pour la

'GRANDE TOfllÊOIifl

Recueillies ar l'UNION DES ARTS au nom du Syndicat de la Presse

ONZIÈME LISTE

200 Bourgeois aîné. 50 » » 50 1 M. Gabriel 1 » Souscriptions 54 35 Lieutenant-colonel 10 » M. Jules 200 » 300 » 100 Total. 2.015 35 Listes précédentes. 134.43085 Total général.

RECTIFICATIOX

Dans une liste précédente, nous avons

imprimé par erreur M. Samuel

Pompé 20 » au lieu de Samuel Pompé. 200 J)

Les souscriptions sont reçues à l'Dnion des Arts, Pavillon de l'Elysée, Champs-Elysées, et chez le trésorier du Syatdicat de la presse, 2, rue Drouot.

Les somanes sont versées chez MM. Lehideux et Cie.

LA SITUATION MILITAIRE

Avec des alternatives de. succès et d'arrêts, les combats continuent intenses sur le front franco-anglais. ,L'ennemi prodigue ses contreattaques pour reprendre à ses adversaires les positions stratégiques qu'il avait ordre de défendre v jusqu'à la mort ». La lutte de tranchée à tranchée se poursuit donc un peu partout, accompagnée du bombardement violent de notre artillerie lourde échelonnée depuis l'Yser jusqu'aux Vosges..

En Artois, au sud du bois de Givenchy, les Allemands ont repris le carrefour des CinqChemins; après une contre-attaque particulièrement énergique. Dans le reste de ce secteur, nous maintenons nos positions.

En Champagne, le duel d'artillerie est d'une extrême violence, notamment, près de la ferme de Navarin et la butte de Souain.

Dans les Vosges, nous avons enrayé une vigoureuse attaque iL l'est de Celles-s'ur-Plaine, situé à quelques kilomètres au nord-est de Raon-ï'Etape.

Sur le reste du front, la lutte est toujours aussi Apre, et bombes, torpilles aériennes, greet pétards continuent à faire rage. Les événements sp précisent dans la péninsule des Balkans, et l'action militaire, que nous laissions prévoir au cours de nos derniers bulletins, est sur le point de se déclencher. Il est avéré aujourd'hui que les Allemands constituent, dans le sud de la Hongrie, une armée d'un minimum de 300,000 hommes. No»

tons, en passant, que ces troupes ont dû être prélevées sur le front oriental et dans les réserves encore disponibles au cœur des deux empires ce n'est pas pour nous déplaire. Cette armée est certainement destinée à attaquer la Serbie sur le front septentrional, entre Belgrade eb la frontière roumaine. Si elle parvenait il percer au travers de la Serbie, les troupes austro-allemandes donneraient ainsi la main aux armées turco-bulgares, s'empareraient de la totalité de la grande ligne stratégique internationale Belgrade-Nisch-Sofia-Andrinople-Constantinople, ce qui permettrait de ravitailfer d'urgence les Turcs en munitions. et en matériel.

Les armées bulgares dont l'effectif immédiatement disponible oscille autour de 300,000 hommes se proposeraient un double objectif d'une part, marcher sur Nisch, au devant des Austro-Allemands descendant du Danube d'autre part, s'emparer du chemin de er stratégique de Belgrade à Salonique par Nisch et Uskub qui emprunte les deux grandes vallées de la Morava (au nord) et du Vardar (au sud) ,et occuper la Macédoine, peut-être même descendre jusqu'à Salonique.

Rappelons que Salonique est le grand port de ravitaillement de la Serbie depuis que, par une convention du mois de mai 1914, la Grèce a laissé, pour une période de cinquante années, le libre usage d'une partie de ce port pour les transactions de la nation voisine. La concentration des troupes bulgares, qui s'opère actuellement, confirme cette manière de voir, et déjà des positions stratégiques importantes sont occupées par des divisions venant de Sofia, notamment à Vidin, sur le Dànube, à trente kilomètres de la frontière serbe, et à Stroumitza, au nord du Vardar, sur la frontières macédonienne. En présence de ces faits nettement caractérisés, le gouvernement russe a envoyé une déclaration » à la Bulgarie pour la.mettre en demeure, dans les vingt-quatre heures, « de rompre avec les ennemis de la cause slave et de la Jusqu'à nouvel ordre, nous restons de ce côté dans le domaine diplomatique, bien que déjà une escadre russe croise devant Varna, le grand port militaire bulgare.

Pendant ce temps, un corps expéditionnaire anglo-français débarque à Salonique, en route pour la Serbie, et la rapidité de transport des troupes alliées dans la péninsule des Balkans aura sans doute désagréablement surpris ?'état-major bulgaro-turco-germain ».

Quelle attitude vont prendre la G.rèce, d'une part, et la Roumanie, d'autre part ? De son côté, quel va être le rôle de l'Italie dans ce nouveau conflit balkanique ? Autant de questions auxquelles il serait prématuré de répondre tant que l'action diplomatique n'aura pas cédé le pas à l'action militaire. Il y a lieu d'espérer cependant, d'après les déclarations récentes de M. Venizelos au Parlement, que la Grèce fidèle à ses engagements se rangera, en armes, aux côtés de la Serbie.

Les Russes continuent à refouler les Aile-mands sur différents points de leur front, comme nous le constations en analysant les ré- cents communiqués officiels. La situation s'est sensiblement. améliorée, mais il ne faut pas en conclure que la menace des armées allemandes état-major allemand, n'a pas p^erdu tout e|jpOir.. de percer le front russe et d'atteindre l'un' ou' l'autre des objectifs que nous exposions dans nos derniers bulletins il est vrai que l'approche de l'hiver peut sensiblement modifier les plans des généraux allemands, et c'est un facteur sur lequel nos alliés sont en droit de compter.

Du côté de Dwinsk, sur la Duna, la pression allemande s'exerce toujours avec vigueur. Au sud de cette ville, les attaques ont été cependant repoussées par nos alliés, qui avaient à combattre une artillerie nombreuse et puisEntre Dwinsk et Molodetchno, les armées russes repoussent lentement les troupes de Hindenburg.

Entre Molodetchno et le Pripet, situation stationnaire.

Enfin, plus au sud encore, en Volhynie, les Russes reprennent l'ayantage et occupent à nouveau la rive gauche du Styr.

On voit que, sur le front russe, la situation reste satisfaisante. Colonel X. La Guerre COMMUNIQUES OFFICIELS Communiqué du 5 octobre, 15 heures

En Artois, b ombardement asoez violent de part et d'autre, surtout au nord de la Scarpe. Lutte à coups de bombes et de torpilles dans le secteur de Quennevières, de Vic-sur-Aisne et sur le plateau de Nouvron.

En Champagne, même canonnade réciproque, particulièrement dans la région de l'E.pine-de-Vedegrange, près de la ferme de Navarin et de la butte de Souain.

En Argonne, combats de tranchée à tranchée à coups de grenades et de pétards, aux Courtes- Chausses et à la Fille-Morte.

Au nord de Verdun, dans les environs d'Or- nes, notre artillerie a atteint un train allemand et provoqué une très violente explosion. Rien à signaler sur le reste du front.

Une de nos escadrilles a lancé une cinquantaine d'obus sur la gare de Blaches, près de Péronne.

Communiqué du 5 octobre, 23 heures

Bombardement assez violent de part et d'au. tre au nord de la Scarpe et à l'est d'Arras. Combats de tranchées à coups de grenades et de bombes dans les secteurs de Linons et d'Andechy.

En Champagne, l'ennemi poursuit, à l'aide d'obus suffocants, le bombardement de régions en arrière de notre nouveau front, au sud de la ferme de Navarin et aux environs de Souain. Notre artillerie répond très énergiquement sur les tranchées et les ouvrages allemands. Même lutte d'artillerie, presque continue, en Argonne, dans le secteur de Houyette, aux Eparges, en forêt d'Apremont et en Lorraine, près de Moncel, Arracourt et Ancerviller. Dans la soirée du 4, l'ennemi a tenté un coup de main sur nos postes à l'est d'Orbey, dans les Vosges. Il a été complètement repoussé. EN ALSACE-LORRAINE Le récent raid d'avions français sur Metz. Ce sont les projectiles allemands qui

ont tué des civils

Lors du dernier raid des avions français sur la gare des Sablons, à Metz, où ils ont endommagé notamment la gare de triage, le fort de

gny,ils ont vigoureusement canonné T«sca^ drille ennemie. Bien que les oiseaux de France n'aient pas survolé la ville, dés projectiles sont' tombés sur la citadelle, l'esplanade et la partie sud de Metz mais c'étaient les éclats de grenades des mitrailleuses des forts, qui firent! quelques dégâts et quelques' victimes,. parmi lesquelles un employé du chemin de fer tué rue du Neufbourg, le tenancier du Kaiseri Pavillon, à l'esplanade, puis M. Genneson, fabricant de chaux, place Saint-Louis. Les journaux locaux, pangermanistes bien connus, la Metzer Zeilung et la Lothringer Zeilung, ont violemment critiqué la manière barbare de faire la guerre aux civils, en versant des larmes de crocodile sur les innocentes victimes. Dans le public, on savait pertinemment que les avions français n'étaient pas les auteurs d ces « accidents », mais les autorités terrorisent, la population, aux trois quarts boche cepen-' dant (les Français sont presque tous déportées en Allemagne), a tel point que personne ne. sa risque à contredire les informations officielles. Une femme cependant, Mme Genneson, qui! avait vu son mari blessé à mort sous ses yeux, a osé dire qu'il avait été tué par un projectile allemand, un obus de 77 m/m, qui n'a éclata qu'en retombant sur le pavé.

Pour avoir osé dire cela, Mme Genneson a été arrêtée, elle n'a pu assister à l'enterrement de son mari et attend en prison la décision dw conseil de guerre devant lequel elle comparastra sous l'inculpation de propagation de faus-. ses nouvelle 1

OPERATIONS RUSSES Une violente attaque victorieusement repoussée près de Dwinsk.– Une série de succès sur tout t le front

Communiqué du grand état-major russe, d 4 octobre

Près de Dwinsl:, les Allemands ont ouvert hier. à midi, une rafale de feu contre le secteur occupé par un de nos régiments, dans la régiara du 'vil. de Sventen. Dtc cüté tirait avec des. pièces de très fort catibre, y compiis des canons, de Jcuit -pouces.

Protégé par un feu violeart, l'ennemi s'est précipité en avant et a occupé une partie de nos tram ckées. Après avoir fait, subir d notre tour ces tranchées et, aux Allemands qui y pénétraient l'action destructive de notre artillerie, nos troupe se sont avancées pour -une vigoureuse conire~atta' que. Les Allemands, ne pouvant supporter ce feu, ont reculé avec de randes pertes et les tranchée orrt été réoccupées par noits.

A plusieurs passages de la rivière Madziolld^ affluent du Dissenln, des combats opiniâtres se sont livrés.

jue vuiuye Me uorovya, aans ta région ae Koziany, a été pris d'assaut par rtous nous avons, lait des. prisonniers et pris des mitrailleuses. Les Allemands ont été délogés d la baïonnette des villages de Telîalù et Kozly, entre les villages de Koziajiy et de Fostavy.

Dans quelques secteurs de la rivière Spiaglitzy, au sud dn lac de VichnievsLoïe, nos troupes sont passées heureusement sur la rive occidentale. Lors de la prise de quelques villages, dans la -régixm de tchermehity et de Stakhovtzy^ nous avons fait pfisomiiers environ trois cents Aile» i lhand's non bLessés, dont cinq officiers parmi eux figurent éix-neuf artilleurs et un officier d'artil* lerie en o2stre, quatre mitraUleu.ies sont tombées entre nos mains, ainsi que beaucoup d'autres trophées.

Sur le front allant approximativement de la ré* gion de Srnorgone 'jusqu'au Pripet, aucurt changement.

A l'embouchure de la Stokhod, l'ennemi avait occupé le village de Pojog, niais il en ce été délogé par une attaques énergique.

L'ennemi a élé également délogé de ses positions au nord du village de Soviechtchitza, sur le St yr, dans la région ctu. chemin de fer de Kovel et Sarnyy et du village de Koslioulmovka, au sudtpiiest de Soviechtchitza. Nous avons fait prisonniers plus de deui cents hommes et notes nous sommes emparés de deux mitrailleuses et d'un convoi.

Sur le Sfyr, dans la même région, nos troupes, ont passé avee succès près de Polonne et ont de'*logé l'ennemi du village de Tzininy.

Nos troupes ont également passé heureusement près du village de îi.ozminitchi, en aval de Tchar" torysk.

Les rapports des chcfs de troupes signalent que les prisonniers- allemaîtjs, en dépit des avertissements et des menaces de leurs chefs, et malgré diverses munitions, donnent beaucoup plus j'réquemment, et avec plus de nervosité, des renseignemerits sur la fatigue de leurs troupes et de la population, ainsi que sur la diminution parmi elles de la popularité de la querre.

L es difficultés de la route

Une dépêche de Berlin au Tyd dit qu'on n6 cache pas que les récentes opérations sur le front oriental ont été malheureuses. On vient de recevoir la nouvelle qu'à part les troupes de Hindenburg et de Léopold de Bavière, qui, à lai date du 24 septembre, avançaient toujours, toutes les autres armées ont dû se replier tant soit peu pour des raisons tactiques. » La dépêche ajoute « I1 paraît que les Russes ont reçu de nouveaux renforts en fait d'artillerie lourde. » Le correspondant de. guerre du Berliner la* qeblall sur le front oriental télégraphie que les v opérations dans-les marais à l'est de la Pologne se heurtent à des difficultés énormes, et qu'un aviateur qui avait atterri dans les lignes allemandes a complètement disparu dans un marais au bout de quelques minutes.

Dans la Fournaise (Carnet de Notes)

Du front de Champagne.-

J'ai passé cette nuit, roulé dans une toile dé: tente, accroupi dans un coin de la parallèle. Ai-* je dormi ? Ai-je pu seulement m'assoupir Cette tempête de shrapnells est si effroyable J'ai froid. J'en ai l'expérience maintenant c'est au petit jour que le froid est le plus vif. Je me demande quelle heure il peut bien être. Quelqu'un prononce quatre heures.

A mes côtés, des camarades recroquevilles! grelottent, dans l'attente. Il fera chaud tout à Tout à l'heure, c'est l'assaut. Il va trois jours que l'artillerie le prépare. IL v trois jours que nos nerfs sont à dure épreu-Car i>ous encaissons, nous aussi, des marw mites de tous les calibres.

Un petit vent monte, le ciel se dégage, bleu. et pâle. Le bombardement prend une intensités épouvantable. Je comprends.

Je me lève. J'assujettis fortement mes molle-* tières. Mon cœur bat vite.

Des minutes passent. Puis, des commandements brefs, bas, ont- couru. On s'est regardé en se serrant les mains* nerveusement. Il y en a qui se sont embrasa sés.

Nous sommes maintenant tous debout, uni peu courbés, ramassés, prêts à bondir.Les baïonnettes brillent doucement. 1 Mais qu'est-ce qu'on attend ?.

Ah là-bas, le colonel doit haranguer ses hommes. Je n'entends pas les paroles. mais j'entends des acclamations auxquelles nous réi pondons, quand le drapeau a tout-à-coup surgi* a tout-à-coup flotté dans le matin clair.

\Le colonel tire sa montre, la consulte, la ra*


lnet en poche. Je le vois qui grimpe sur le talus, d'un petit geste calme de la main com'mande En avant Et les clairons ont sonné. L'élan est aussitôt terrible. Je méprise la grêle de balles qui, au ras du talus, tné marique je pars.

Confusément je vois la ligne onduler sous le drapeau, puis je ne vois plus rien que le but. Je suis dans une sorte de brouillard, je cours de toute la vitesse possible, j'entends crier, râler, menacer, vociférer. Des hommes s'abattent.

Mais je ne peindrai point ce tableau immortel les appels passionné, l'amour et la haine dans les voix rauques, les mitrailleuses qui fauchent, les éclatements qui bouleversent ciel et terre cela, c'est l'aliment des épopées futures. Il me suffit de fixer quelques-unes de ces minutes supérieures.

Nous courons, les baïonnettes hérissées. A droite, à gauche, à perte de vue, l'assaut s'est. déclenché. Une vague d'hommes se gonfle et fond, une autre la suit qui va plus loin et elle ne s'est point effacée que de nouvelles vagues la renforcent et s'étalent toujours plus avant. Ah ce n'est point l'éther qui nous transporte, nous, mais la grande indignation, la volonté de les avoir, et, sous nos yeux, tant d'exemples.

.le rejoins le colonel au moment où le vent d'un obus fait voler son képi mais je suis plus rite que lui, et la taupinière boche m'attire fũ rieus-ement. Je ne,sais pas s'il s'est trouvé sur mon chemin des fils de fer barbelées, des chausse-trapes et autres hors-d'oeuvre je tiens mon fusil par le canon, c'est assez dire qu'il a tournoyé.

Ce gibier-là ne fuit pas il se jette à genoux et il tend ses porte-monnaie,

C'est aut moment où nous allions foncer vers les seconds terriers que lit-bas, sur la gauche, leurs burnous rouges au vent, les spahis ont chargé. Je les ai vus. Ceux qui tombaient faisaient sur la terre comme de grandes taches de sang, mais la masse du régiment éveilla tout à coup dans mon esprit l'image du rouge d'un immense drapeau qui balaierait la plaine pour la pttrifier de la souillure teutonne et à chaque foulée ce rouge de drapeau regagnait un peu plus de la terre française, et je le sentais, ce signe, avec une lucidité inouïe et pareil à une imposition libératrice.

Nous sommes reparus avec des cris frénétiques. Non, je ne dirai jamais la hauteur de cet,te exaltation.

Quand la dernière tranchée est prise, et vidée, je me .retrouve près du lieutenant calme et précis et déjà poussant au travail mais il y p. devant moi un petit lignard qui, monté sur le talus et saoul de gloire, contemple leur défaite et hurle de joie en tendant vers le ciel ses deux mains fracassés.

On organisé. « Un sac 1. Encore un sac Un coup de pioche là-dedans Mais remblayez donc ça Gare C'est une marmite 1. Un homme-bêche par ici plus vite, nom d'.um chien 1. Des sacs 1 Des sacs Encore des sacs Gare! C'est des 77 »

Nous voilà pionniers sotis un. terrible feu d'artillerie dont nous faisons copieusement les frais. Car il ne reste plus un seul abri sous la canonnade tout a croulé.

Tant pis. On n'y peut rien, c'est au petit bonheur. Aussi bien la contre-attaque ne peut tarder. Et en l'attendant, comme nous sommes pas mal fatigués, et la tranchée étant à peu près convenablement retournée, nous nous asseyions, le sac sur la tête, le fusil entre les genoux. Et voguent les souvenirs Chacun de nous à de quoi faire avec les minutes violentes de tout à l'heure.

La journée est de celles qui comptent, lourde de gloire et de deuils. Ah oui, il y a des vides dans les sections.

Ge bombardement aussi a l'air de nous causer des pertes sérieuses. A tout moment on voit ;passer des blessés qui se dirigent ou qu'on emporte vers l'ambulance.

Voici précisément que, sur nos pieds, paissent deux infirmiers. Celui-là qu'ils soutiennent vient d'avoir le- pied broyé et, juste en face de nous, le talion, intact, de sa bottine arrachée, détaché, tombe. L'homme, geignant, s'éloigne cependant que mes yeux, machinalement, restent fixés sur ce morceau de cuir.

Dans cette inattention qui se continue, je vois, sans m'y intéresser, l'esprit ailleurs, mon voisin de droite, courbé, faire un pas, ramasser 'le talon. Et à ce moment même où il fait ce pas, où il s'écarte, une fusée siffle, s'enfonce violemment dans le talus à la place vide, à cet endroit précis qu'il occupait une seconde auparavant, qu'il va réoccuper dans une seconde.

La chance est prodigieuse. Je le regarde, la respiration coupée, hochant la tête d'un air de dire « Mon vieux, tu l'as échappé belle. » Mais, lui, qui se retourne, hausse les épaules .et, le doigt vers la fusée

Des bagues, les gars 1

M

Une hommage peu suspect, Un officiers allemand dit «Je la hais, mois je V admire 9

'Au cours des récentes batailles sur le front de Champagne, on a trouve dans la poche d'un officier allernml, qui venait, d'être tue, une lettre d'un intérêt particulier, dont voici l'extrait saillant 25 septembre,.

.Cela doit être une sorte de journal que $a garderas précieusement.

Il est une heure du matin à sept heures, il y aura soixante-douze heures que, sans aucune interruption, nous sommes bombardés d'une façon terrible soixante-douze heures sans fin ,de*« trommelfeuer » c'est beaucoup, même les 'nerfs les plus solides ont peine à les supporter. Ainsi donc, j'avais reçu, l'ordre d'aller comme observateur dans les tranchées. Je me prépare, avec mes bandes, mon masque respiratoire et nous partons à sept heures du matin. Naturellement, le fil téléphonique était brisé. J'arrive aux positions de réserve. sans trop de peine; leur tranchée est détruite çà et là seulement. Mais là commencent les difficultés. Nous arrivons, mon téléphoniste et moi, à une place du boyau 4 d'où l'on peut observer. Or, il y éclatait, il intervalles précipités, des mines, des 'bombes et des balles de mitrailleuses. La tran•chée était tellement abîmée qu'il fallait, par 'endroits, passer à plat ventre.

Je me décide à laisser mon téléphoniste et à ;me porter en avant. Le spectacle est a pèu'près le suivant craquement inmterrompu, des explosions de bombes, à droite, à gauche, par derrière, des sifflements, des ronflements. des hurlements d'éclats, et un nuage de fumée, avec une très forte puanteur. J'arrive, en retenant ma respiration, à passer à plat ventre cet endroit critique. Puis un passage assez bon, où la tranchée avait été raccommodée trente-cinq fois.

Plus de communications avec le boyau;. le boyau est complètement aplani. Cependant, à plat ventre, en risquant tout, j'arrive à la deuxième tranchée, située à 10 mètres en arTière de la première, Le spectacle défie toute De la première tranchée il ne reste plus rien Ja deuxième est juste assez profonde pour qu'on s'y tienne à genoux.' Je profite d'une accalmie relative pour jeter un coup d'œil en avant nos fils de fer sont détruits spectacle désolant que cette tranchée aplanie

Je donne un signal à notre batterie qui tire .encore bien vite une bordée, puis je rampe en arrière pour aller reprendre mon téléphoniste. Pour donner une idée de la situation, la course, qui me prenait d'ordinaire vingt-cinq minutes, m'a pris cette fois quatre heures, quatre horribles heures. (Halte, un obus touché 1) Cela. devient effrayant. Tout à coup une inquiétante explosion me jette contre la paroi de la tranchée. Notre fenêtre se brise avec son cadre et nous couvre de poussière.

Le lieutenant M. me dit que chez lui il y a ou aussi. un obus qui a porté. Je me précipits *ieh^3 et je vois le tableau suivant tous les an-

René Jouglet

ciens abris sur la pente de la montagne sont en feu, et un obus vient de faire éclater notre dépôt de munitions. Et maintenant les Franzmann continuent à tirer dans le feu.

Oh comme je hais, mais aussi comme j'admire l'artillerie française Ce sont des maîtres dans l'art de tirer nous ne pouvons réellement pas les imiter, j'ai le regret de le dire. Ainsi, en tirant dans le feu, l'ennemi provoque une nouvelle explosion, plus violente encore que la précédente. Dieu sait ce qui a sauté alors. Vraiment, à partir de ce moment, je.n'avais plus le sentiment de peur.

EN BELGIQUE Le cardinal Mercier, archevêque de Malines, primat de Belgique, vient de publier ce mandement à l'occasion de la fête de saint Michel, patron de Bruxelles

Il y a un an, nons craignions tous pour notre indépendance. L'agresseur avait l'avantage comme force et nomfre, et des plans soigneusement élaborés.

Au point de vue purement humanitaire, nous avions tout ti craindre, et je me souviens parfaitement que le 8 septembre 1914, à Marseille, alors que trois cardinaux français et moi-même placions uos pays sous la protection de la Sainte-Vierge, nos yeux se toxirnèrent iers le nord, ct nous répé de guerre et leurs cavaliers, mais nous, en nous reposant srcr noire ctrait, nous avions ferme confiance en Diezc, notre Seigneur. » l't si je rce rne trompe pas, ce jour-là même de l'anniversaire de la Vierge Marie, nous parvinrent les premières nouvelles glorieuses de la bataille de la Marne. L'invasion était arrêtée; la retraite commençait; prions ardemment le Sacré-Cœur de Jésus, la Sainte Vierge et saint Michel, afin qu'elle se hâte, qu'elle s'accomplisse.

Les Belges ont appris très rapidement les succès des alliés en Artois et en Champagne ils n'ont eu qu'à regarder les soldats allemands ramenés l'arrière. Un correspondant belge adresse un journal qui se publie à Maëstricht des informations curieuses à ce sujet.

Aux environs de Ton^res et de Landen, de Waremme et de Saint-Trond, les villages sont remplis de troupes fatiguées au delà de toute expression. Ce sont celles qui occupaient les premières lignes allemandes et qui ont subi un bombardement de soixante-dix heures. Leurs uniformes sont en lambeaux au point qu'en en a vu, autour de Saint-Trond, dont les tuniques., étaient rapiécées avec de la toile d'emballage. Leurs pantalons, leurs souliers sont à l'avenant, et la plupart n'ont plus ni sacs, ni paquetages. Ces troupes donnent l'impression d'une armée en déroute.

Le moral de ces hommes paraît aussi attaqué que leur physique, car leur attitude est morne. Ils ont l'air très déprimé, très accablé. A Landen, les soldats payent avec de l'arguent français. Cela indique bien d'où ils viennent. On avait sonné dans tout le Limbourg, Hasselt, Tongres, Saint-Trond, etc., pour annoncer que de grandes forces armées allaient y arriver et l'on avait fait préparer partout de quoi les recevoir. Dimanche, on a sonné pour donner contre-ordre.

Tous les démontages de lignes vicinales ont été brusquement interrompus et les soldats rappelés. De même les garnisons des villes ont été réduites encore, et l'on a envoyé vers le. front tout ce que l'on a pu d'hommes disponibles.

Enfin, les mines ont été vérifiées à tous les travaux d'art, aux voies ferrées, gares, ponts, etc., et toutes ont été remises en état. On mande de la frontière belge aux journaux hollandais que les navires de' guerre anglais apparaissant presque chaque jour au large de la côte belge et bombardent les positions allemandes de "Westende et de MiddelUerke. Lundi, on a pu constater que l'artillerie de campagne coopérait au bombardement. Les Allemands craignent que ce bombardement continu ne soit suivi d'une attaque semblable à celle qui s'est produite en Artois.

It'ITfildE COHTfiE L'AUTRICHE Communiqué officiel

Communiqué du grand état-major italien du 4 octobre

Actions d'artillerie en plusieurs points le long du front.

L'artillerie ennemie a lancé de nombreux obus contre la gare du chemin de fer de Cormons, sans y causer de dégâts quelconques. Notre artillerie a bombardé avec de bons résultats des observatoires de batteries ennemies et des colonnes de charrois en marche. Nous avons constaté l'emploi, de la part de l'adversaire, de grenades produisant des gaz lacrymogènes. Nos troupes se protègent efficacement de leurs effets au moyen de lunettes et autres procédés appropriés.

Les plutes abondantes tombées dans la zone du Bas-Isonzo n'ont ni diminué l'activité de nos troupes ni ralenti nos progrès dans les travaux

LA GUERRE

AVEC LA TURQUIE

Dans les Dardanelles

Une dépêche de Mitylène, reçue à Athènes, annonce qu'une escadre légère anglaise a bombardé dimanche les positions turques de Fenki. Les alliés ayant placé des canons à longue portée dans des chalands aménagés à cet effet, ont bombardé les détroits et les forts de la côte asiatique.

Dans -la mer Noire

On donne, it Pétro;rade, les détails suivants sur l'action accomplie par le torpilleur Zavietny dans la région de Trébizonde, le 2 octobre « Le torpilleur a bombardé le port et les entrepôts de Trébizonde, où il a provoqué deux fortes explosions. Les batteries turques n'ont pas répondu. En rade de Platana, le Zavictnij a capturé un schooner automobile turc, chargé de houille, à plusieurs dizaines de sagènes du 'rivage, et il l'a amené à Batoum.

Au moment de cette capture, un violent duel s'est engagé à coups de canons; de mitrailleuses, de. fusils et même de revolvers avec un détachement ennemi, qui était apparu sur le rivage et prétendait empêcher le torpilleur de s'emparer du schooner. »

Débarquement russe en Perse

On télégraphie du Caire au Temps que, d'après une information de Téhéran, deux débarquements consécutifs de troupes russes ont eu lieu à Enzeli, petit port persan sur la mer Caspienne, dans la province de Ghilân. Après une halte à Ardabil, elles se sont dirigées vers Kazvin,

Cette mesure est une riposte nécessaire à l'attitude provocatrice des agents allemands en Perse et à l'occupation de Kermanchah par-les Turcs, le gouvernement persan se trouvant dans l'impossibilité de faire respecter sa neu* tralité.

APPÉTIT TEUTON

Ce que veut le parti colonial allemand La revue socialiste de Berlin, la il'eue Zeit expose, dans son dernier numéro, les ambitions du parti colonial allemand.

a Certains hommes politiques voient dans l'extension de notre domaine colonial le bub principal do la lutte mondiale. Comme représentant de cette opinion, nous pouvons nommer le professeur Hans Delbrùck et Paul Rohrbach. Celui-ci estime qu'il faut à l'Allemagne le Congo belge et l'Angola portugais, et bien d'autres choses encoTe. a L'Afrique centrale, dit-il, serait pour nous une vaste acquisition, mais sa valeur coloniale est encore trop res- treinte. Nous avons sur un autre point du globe des profits plus sérieux à réaliser. M. Rohrbach se refuse malheureusement à révéler son secret.

Le professeur Delbrùck estime que le Congo français et belge ne saurait constituer à lui seul un domaine convenable. Selon lui les Indes allemandes dans le centre de l'Afrique doivent comprendre le Congo, l'Angola, le centre africain britannique, l'est africain britannique, peut-être ausai le Soudan et la partie rnéridio-

SALONIQUE ET LA RÉGION

nale du Sahar'a que possède actuellement la- France.

» Celui qui croirait que notre amateur de colonies est satisfait se tromperait grossièrement. M. Delbrück voit dans la Turquie un autre domaine colonial. Il est vrai qu'il ne parle pas de coloniser la Turquie, mais bien de' l'organiser. Il imagine que là-bas s'ouvre un magnifique champ d'action pour les intellectuels et autres représentants des professions libérales.

» M. Rohrbach va plus loin encore. Il dit que 1'Alïemagne est appelée à fournir, non seulement à l'Asie ottomane, mais à la Clino, les maîtres maçons qui reconstruiront tout l'édifice extérieur et intérieur. »

Après cet exposé de la politique coloniale allemande, la Nezre Zeit. s'attache à démontrer que l'acquisition d'un aussi vaste domaine ne résoudrait pas les problèmes sociaux dont souffre l'Allemagne à cette heure.

LES OPÉRATIONS SUR MER

Navires allemand et français coulés

D'après un télégramme de Sassnitz, le vapeur allemand Svonia, de Stettin, a été coulé dimanche ,après-midi près d'Arcona, par un sous-marin anglais. Dix hommes de l'équipage ont débarqué à Kblligerort les autres ont gagné Sassnitz.

Le vapeur français Provinria a été coulé par un sous-marin autrichien, dimanche matin, au large de Cerigo, dans le sud-ouest do la côte grecque. Le sous-marin autrichien apparut et donna l'ordre au Provincia de mettre ses embarcations v la mer 0 hommes d'équipage prirent place dans les chaloupes et gagnèrent la côte. Pendant ce temps, le sous-marin coula le navire, puis il disparut.

LA GUERRE DANS LES AIRS L'action des aviateurs britanniques

Le maréchal French, dans son ordre du jour du 4 octobre, apprécie grandement le concours des aviateurs militaires, au cours do la bataille qui a commencé le 25 septembre. Il signale particulièrement leur coopération avec l'artillerie, les photographies qu'ils ont rapportées et les attaques à coups de bombés qu'ils ont faites contre les voies ferrées de l'ennemi, attaques qui ont eu les plus importants résultats en interrompant les communications do Un zeppelin survole Chatons L'Union républicaine de la Marne annonce que, dimanche, vers 10 heures du soir, un zeppelin a survolé Châlons et ses environs, lançant une dizaine de projectiles qui ont causé peu de dégâts.

EN ANGLETERRE

La question des munitions

M. Albert Thomas, sous-secrétaire d'Etat français des munitions, est arrivé lundi matin à Londres il a passé presque toute la, journée au ministère des munitions. La visite de M. Thomas a pour objet de discuter divers points de la fabrication des munitions mieux qu'il n'est possible de le faire par correspondance. Le 'sous-secrétaire d'Etat est accompagné de deux officiers français et de plusieurs experts. De son côté, NI. Lloyd George est assisté dans la discussion par des officiers anglais et des ex-

Lundi, après-midi, M. Lloyd George a dû s'absenter pour assister a une réunion du conseil des ministres, mais il était représenté auprès de M. Albert Thomas par un certain nombre de ses collaborateurs, qui poursuivirent la consultation avec les représentants de la France.

Les délibérations de lundi, n'ont pas épuisé les questions agitées on s'attend il ce que les entrevues continuent pendant plusieurs jours. Dans les Balkans EN BULGARIE

L'ultimatum de la Russie.

L'ultimatum de la Russie il la Bulgarie a été remis au président du conseil, M. Radoslavof, lundi 4 octobre, heures de l'après-midi. C'est donc hier mardi, il 4 heures, qu'expirait, le terme prescrit.

La Russie distingue entre la Bulgarie et son souverain

La Novoïé Vrémia se fait l'écho de l'opinion publique quand elle écrit que la Russe attend. plutôt la réponse de la Bulgarie que celle du gouvernement du roi Ferdinand.

L'ultimatum a été présenté par le premier secrétaire russe, par suite de la maladie du ministre.

Les démentis de la Bulgarie

La déclaration officielle qui suit a été publiée à Sofia par l'Agence Officielle bulgare, le 30 septembre mais depuis lors.

<c En raison des nouvelles fausses ou évidemment tendancieuses que la presse étrangère a répandues sur la situation en Bulgare, nous sommes autorisés à démentir de la façon la plus formelle les bruits suivants

» 1° Relativement à l'arrivée a Sofia d'offi- ciers allemands que l'on prétend devoir s'immiscer dans l'administration des chemins de fer ou le commandement do l'armée 2° Relativement aux déclarations que l'on, prétend avoir été faites par M. Radoslavof, le' premier ministre, portant qu'aussi longtemps que la guerre durera, la Bulgarie recevra régulièrement de l'Allemagne 50 millions de francs par mois;

3° Relativement aux nombreuses arrestations que l'on dit avoir été faites à la, suite de troubles que l'on croit s'être manifestés. » Jusqu'à présent la Bulgarie ne s'est dépar. ̃ tic en aucune façon de la politique de neutralité armée. Il ne se trouve à Sofia au'un officier al» lemand et c'est l'attaché militaire d'Allemagne. » M. Radoslavof continue

On télégraphie de Budaspest que, d'après YAz Est, M. Radoslavof aurait répondu à la dernière proposition conciliatrice de la Serbie qu'en ce moment le sort des Balkans était entre les mains des grandes puissances. D'un autre côté, il aurait déclaré que la Bulgarie ne s'était liée en aucune façon ni avec la Turquie, ni avec les empires du centre, et que, pour elle, la seule question était de savoir com- ment elle pourrait se faire donner la Macé. doine.

Après les déntentis et les déclarations Du correspondant du Temps

Malgré les difficultés des transmissions télégraphiques avec Sofia, on apprend qu'il faut s'attendre à l'ouverture des hostilités par les Bulgares pour le 8 ou le 9 au plus tard. On dit qu'aucun général bulgare n'a voulu assumer les fonctions de généralissime, ne voulant pas accepter la direction supérieure des troupes par les Allemands. C'est le roi lui-même qui prendra le commandement de l'armée avec le général Jekof comme chef d'état-major.» Les appétits de la Bulgarie

Suivant une dépêche de Nisch, les appétits bulgares s'exaspèrent sous l'influence de l'Allemagne. C'est ainsi qu'un des membres du cabinet bulgares, M. Petkof, préconiserait tout simplement l'idée d'occuper'la voie ferrée Salonique-Nisch, de joindre les forces bulgares à celles des Austro-Allemands, afin de percer jusqu'à Salonique, d'écraser la Serbie et de dicter aux alliés la volonté de l'Austro-Allemagne, de menacer leurs communications dans la Méditerranée et d'arriver ainsi d Constantinoplc. Les transports de voyageurs arrêtés à Sofia De Sofia au Times

« Depuis dimanche, tout trafic de passager a été arrêté dans les gares, par ordre des autorités militaires. »

Vers un débarquement russe

La Tribunca apprend de Salonique que des voyageurs arrivés dans cette ville racontent qu'à Varna et à Bourgas, on voit des navires de guerre russes qui semblent surveiller la côte. A Varna on a vu passer deux fortes unités russes suivies par des torpilleurs.

Dans la Bulgarie méridionale, le bruit court que l'activité de l'escadre russe dans la mer Noire est le prélude d'un débarquement russe près de Varna.

La flotte bulgare

La flotte bulgare comprend un croiseur, Nadcjda, construit à Bordeaux en 1898, ayant un déplacement d'eau de 720 tonnes, d'une vĩtesso de 17 nœuds et armé de 2 canons de 10 centimètres et de 4 canons de petit calibre 6 torpilleurs construit au Creusot en 1907-1908, d'un tonnage de 100 tonnes, d'une vitesse de 26 nceuds, armés de 3 canons de 47 m/m. EN GRÈCE

Déclaration énergique de M. Venizelos M. Venizelos a fait hier, à la Chambre des* députés, la déclaration suivante

« La Grèce a envers la Serbie des obligations précises établies par un traité d'alliance. Ces obligations seront rigoureusement respectées, même si elles doivent nous amener à prendre position contre l'Allemagne, ce que nous regretterions sincèrement.

» Je considère qu'il serait déshonorant pour la Grèce de ne pas so conformer aux devoirs que lui impose son alliance avec la Serbie. » J'ai d'ailleurs la conviction que notre intérêt est de nous ranger aux côtés de la QuadruLes déclarations du président du conseil ont produit une sensation immense.

Lo président du conseil a également fait part à la Chambre des déclarations de la Quadruple-Entente relatives à la caducité des proposition qui avaient été faites iv la Bulgarie. Ces déclara,tions de M. Venizelos ont été approuvées par la Chambre à une majorité de cinquante-trois voix, qui a applaudi chaleureusement le président du conseil. Les députés musulmans ont voté contre.

EN SERBIE

L'offensive austro-allemande contre la Serbie Les journaux semi-officieux insistent sur les préparatifs allemands en vue de l'invasion do la Serbie. Suivant eux, le maréchal Mackensen dirigerait l'offensive et aurait déjà établi ••; Une dépêche de source diplomatique, reçue à Vienne, laisse supposer que l'attaque austroallemande contre la Serbie se déclencherait jeudi prochain.

EN ROUMANIE

Les Autrichiens ferment la frontière roumaine Les Autrichiens ont de nouveau fermé la frontière à Burdujeni, en raison des mouvements de troupes.

Les chemins de fer roumains ont suspendu tous les transports de céréales destinées a être exportées.

En Roumanie, l'opinion publique suit avec un intérêt passionné le développement rapide des événements dans la péninsule balkanique et se montre, en dépit de la propagande effrénée des germanophiles et des organes à la solde des empires du contre, unanime dans l'expression de sa volonté de ne pas laisser toucher à l'équilibre établi par la paix de Bucarest. Le Conflit germano-américain Condamnation du parjure Stahl

On télégraphie de New-York que le réserviste allemand Stahl, auteur du principal faux témoignage relatif aux prétendus canons de la Lusitania, celui-là même dont le comte Bernstorii, ambassadeur d'Allemagne, n'avait pas hésité à remettre officiellement le papier au département d'l;tat, vient d'être reconnu coupable de parjure et condamné comme tel à un an et demi de prison.

Il avait plaidé ooupahle et fait des aveux complets, sans quoi la pénalité eût été encore plus forte.

Avertissement à la Turquie

Un télégramme de Washington nous informe que M. ambassadeur des EtatsUnis a Constantinople, a reçu pour instructions de dire au ministre des affaires étrangères de Turquie que, si les massacres d'Arméniens ne cessent pas, les relations amicales entre les Etats-Unis et la Turquie seront menacées. Les fonctionnaires du département d'Etat expliquent qu'on n'envisage pas une rupture des relations diplomatiques avec la Porte, mais seulement la rupture des relations amicales entre le peuple américain et le peuple ottoman, afin de montrer à la Turquie l'effet qu'aurait sur l'opinion publique la continuation des massacres

Le succès de l'emprunt franco-anglais Un télégramme de New- York, en date du

I octobre, annonce que M. Morgan, en qualité de chef du syndicat des banquiers pour l'emprunt franco-anglais, a fait savoir que les souscript,ions ne :sont plus reçues depuis aujourd'hui dix heures du matin. Les souscriptions reçues atteignaient, hier huit cents millions de dollars. Le texte officiel du contrat d'emprunt est prêt et sera signé très prochainement. Les banquiers américains ne cachent pas que le montant des souscriptions et leur rapidité dépassent leur attente, et ils expriment généralement l'opinion que le succès de cette affaires est du meilleur augure pour des arrangements financiers ultérieures.

EN ALLEMAGNE ET EN AUTRICHE Un archevêque allemand

flétrit les mœurs de ses compatriotes Nous savons tous que les Allemands manquent de délicatesse et même de simple vergogne à un degré qui dépasse l'imagination. Il ne nous v.iendrait pas méme il l'esprit d'en fahe la remarque, tant la chose est évidente mais il ne saurait nous déplaise que l'observation en fût formulée, non sans amertume, sous forme de sermon, par un archevêque allemand. L'archevêque de Bromberg, en effet, 'prononçant un 5e.rmon au cours d'une procession faite en 4'honneur de la guerre, s'est élevé contre « la conduite légère d'une partie du peuple allemand, particulièrement des femmes, qui ne semblent pas du tout comprendre la gravité de l'heure actuelle, voient même dans l'exercice du noble service d'infirmières l'occasion de se distraire, et ne renfoncent pas à leurs toilettes inspirées par des sentiments sensuels, souvent choquants, qu'elles portent même dans la sainteté de l'église ». Puis il a blâmé « l'esprit mercantile sans cœur qui veut s'enrichir aux dépens de la collectivité, l'égoïsme abominable qui cherche son profit dans la disette générale et s'occupe d'accaparer injustement les denrées alimentaires pour faire hausser les prix d'une fac.on condamnable, ce qui n'est rien autre qu'une spéculation de la pire espèce En somme, la Kultur n'a fait que développer la goujaterie native des Teutons.

La crise alimentaire

Selon une information venue de Berne, certains journaux allemands ayant propoàé de suspendre, il des jours déterminés de la semaine, la vente de la viande, imitant ainsi une mesure qui a été prise en Autriche-Hongrie, le Vorwœrts, de Berlin, écrit

Une telle réglementation paraît tout à fait inutile. La viande a atteint des prix si élevés que pour une grande, partie de la population, « les jours sans viande » se sont introduites d'eux-mêmes et à raison de plus de deux par semaine. Quant aux gens qui peuvent acheter de la viande en grande quantité et à n'importe quel prix, ils ne seront pas atteints pas l'ordonnance sur les jours maigres obligatoires, puisqu'ils sont en état de s'assurer des provisions suffisante.

La feuillée jaunissante fait songer à la reprise des quartiers d'hiver déjà nombre de Parisiens, revenus de villégiature, cherchent où se rencontrer avant la nuit tombante. Leur souci serade courte durée car, dès demain jeudi, ils pourront, comme l'hiver dernier, se retrouver, à l'heure du thé, au Café de Paris, qui reste toujours le rendez-vous mondain.

Coulisses politiques M. Peytral propose des économies

M. Peytral, président de la commission des finances du Sénat, a l'intention de proposer, pour la durée do la guerre, une nouvelle organisation de nos ministères.

Il y a actuellement, on le sait, quatorze ministères, dont deux sans portefeuille, et huit soussecrétaires d'Etat, dont quatre pour la guerre. M. Peytral psopose de réduire, il titre provisoire pendant la guerre, le nombre des ministères à huit et. celui des sous-secrétariats d'Etat il cinq. La nouvelle organisation du ministère serait la suivante

1° Présidence du conseil (sans portefeuille) 2° Affaires étrangères

3° Guerre

A° Marine et colonies (un seul ministère) ? 5° Finances

Go Travaux publics, commerce, postes et télégraphes (tfn seul ministère)

7° Intérieur, justice, travail (un seul ministère); Instruction publique, beaux-arts, agriculture (un seul ministère).

Le second ministère sans portefeuille serait supprimé.

Les sous-secrétariats d'Etat des affaires étran- gères, des beaux-arts, de l'intérieur seraient supprimés.

Il ne resterait que les quatre sous-secrétariats d'Etat de la guerre et celui de la marine mar- chande. ,1 Ce projet est ù l'étude et ne se traduira sous une forme parlementaire que lorsque M. PeytraJ aura pu se rendre compte de l'importance des économies qui résulteraient de son adoption, Nous soldons tous nos tapis de prière anciens Persans ainsi que nos porcelaines anciennes de la Chine.

Maison des Bambous,

rue du 4'Septembre,

ÇA ET LA La santé du général Marchand. Mme Marchand est installée, depuis trois jours, au chevet du néral, a Suippes elle espère pouvoir ramener bientôt le glorieux blessé à Paris. Les dernières nouvelles reçus au domicile du général, rue du Bocteur-Brouardel, sont des plus satisfaisantes l'améliora.tion constatée ces jours derniers s'est main- tenue. ont donné, hier soir, un grand dîner en 1 hôtel de l'ambassade, rue de Grenelle, é. l'occasion (le la présence à Paris de M. Bark, ministre des finances du gouvernement impérial, Les invités étaient MM. René Viviani, président du conseil Aristide Briand, garde des sceau, ministre de la justice Défasse, ministre des affaires étrangères Ribot, ministre des finances Augagneur, ministre do la marine Joseph Thierry, sous-secrétaire d'Etat à la guerre de Margerie, directeur des affaires politiques et commerciales Georges Pallain, gouverneur de la Banque de Franche Feodossieff, directeur de la chancellerie Châtelain, directeur général des douanes de Sahmen, vice-directeur de la chancellerie Duchesne, secrétaire particulier de M. Bark Sevastopoulo, conseiller de l'ambassade Tatischew, premier secrétaire Raffalovitch, attaché financier et commercial de l'ambassade de Russie.

Le décret de mobilisation a été accueilli, par les Hellènes résidant en France, avec joie et enthousiasme. Nos amis les Grecs étaient peinés de voir leur pays, que tant de liens de sympathie et de reconnaissance attachent à la France, garder pendant si longtemps une -~1t-itude passive pendant que le sort de l'hellénisrne et de tous les peuples des Balkans se décidait non loin des frontières de la Grèce. Les Hellènes résidant en France sont presque tous venizêlisies mais, dans les circonstances actuelles, il n'y a plus de partis politiques en Grèce et le devoir do tous les Grecs est d'accourir à l'appel de la patrie pour conjurer le grave péril qui la menace de la part des Austro-Allemands et de leurs amis les Bulgares. Aussi des manifestations patriotiques ontelles salué, tant ici qu'en province, la nouvelle de la mobilisation, et les bureaux du -onsulat de Grèce, rue Auguste-Vacquerie, sont pris d'assaut par les nombreux jeunes Hellènes qui s'y rendent pour régler les détails de leur départ. Il en est de même des consulats de Grèce à Lyon, à Saint-Etienne, à Marseille et dans d'autres villes. A Marseille, plus de deux cents mobilisés ont organisé une manifestation devant le consulat général de Grèce et devant la préfecture de la ville, en chantant la Mar*marseillais a fait une ovation à ces jeunes Hellènes aux cris de « Vive la Gràce »j auxquels

les mobilises répondaient par des acclamation» enthousiastes pour la France, « la grande et généreuse France ».

Voici une famille qui a bien mérité de la. j^a trie, d'abord en lui donnant de nombreux enfants, ensuite en lui donnant des soldats c'est la famille Chantôme, de l'arrondissement da La Châtre, qui est composée de dix enfants, six garçons et quatre filles.

L'aîné, Henri, se bat au 290° d'infanterie.

Le deuxième, Louis, qui appartient au régiment, vient de retourner au front pour 1a seconde fois.

Le troisième, Alexandre, du 90° d'infanterie, est retourné aussi sur lo front pour la seconde fois, après une blessure qui aurait pu le fairô réformer.

Le quatrième, Jules, se bat dans le même régiment que ses deux aînés.

Le cinquième, Eugène, du d'infanterie, fut fait prisonnier le 23 août 1914.

Le sixième, sourd-muet, âgé de quinze ans, regrette de ne pouvoir offrir son sang à la, France.

Le père et la mère de ces braves sont de braves bûcherons encore vivants, et leur gendre, Baptiste Roux, complète, au 290', les trois mousquetaires qui, ainsi qu'on sait, doivent être quatre.

• A

Le bureau du conseil municipal a décidé do faire une démarche aupprès du ministre do l'agriculture pour obtenir l'introduction dans Paris du gibier provenant des départements où sa destruction est autorisée.

Comme le temps passe et comme nous vieil lissons vite Le nom do Corre ne dit rien aux jeunes gens d'aujourd'hui. Et pourtant, ca vaillant champion cycliste, dont on annonce la mort subite à Guingamp, fut un héros qui passionna la jeunesse de 1891 à 1896.

L'automobilismo n'existait pas encore. La cyclisme naissant était le seul sport de vitesso qui offrît un attrait merveilleux. Paris-Brest, Paris-Bordeaux étaient l'objet de prouesses qui confondaient alors notre imagination. Cône1, montant une bicyclette munie de caoutchouc creux, arriva quatrième dans Paris-Brest, en 1891, et, dès lors, il connut la gloire, comme Terront, Jiel-Laval et Stéphane. L'année suivante, son match avec Terront, sur mille kilomètres, à la Galerie des Machines, attira tout} Paris. Il eut son portrait dans tous les. jour* naux et fut im des rois de l'époque. Mais d'autres champions naquirent l'auto-» mobile détrôna la bicyclette et Corre fut bien vite oublié, comme tant d'aut,res. Il suivit l'impulsion du temps, devint fabricant et donna, même son nom a une marque do voiturettes. Mais les beaux jours étaient finis. Tous ceux qui ont gardé le souvenir de ce véténiTi du cyclisme lui accorderont un regret ému. P. R.

o. Renseignements Mondains I PETIT CARNET

La comtesse Gaston de Périgny, née MontesquiouFezensac, a heureusement donné le jour à un fils, qui a reçu le nom de Félix.

Le comte Gaston de Périgny est actuellement au front. MARIAGES

Le 23 septembre a été béni, à Lyon, dans la plus stricte intimité, le mariage de M. Abel Bedin, sous-lieutenant au 8° hussards, avec Mlle Claire Guilleminet. On annonce les fiançailles de M. Pierre Metaxas, deuxième secrétaire de la légation de Grèce à Paris, avec Mlle Lucie Eugenidi, la fille du regretté banquier grec de Constantinople, M. Eustache Eugenidi, un des plus anciens amis du Gaulois.

M. Metaxas, un des jeunes diplomates grecs les plus distingués, avant d'être nommé à Paris avait servi au ministère des affaires étrangères, à Athènes, et avait accompagné comme secrétaire M. Venizelos dans son voyage à Londres.

M. Metaxas appartient à une des familles les plus illustres de la Grèce. Il est le fils du comte André Metaxas, ancien député de Céphalonie au Parlement hellénique, et l'arrière petit-fils du comte Metaxas, qui avait pris une part brillante à la guerre de l'indépendance helténiquo et qui fut président du conseil des ministres et ministre des affaires étrangères en 1842.

Les journaux de Rome consacrent de longues colonnes au mariage de Aille Marie-CIéopâtre Skousès, la charmante fille de M. Alexandre Skousès, l'éminent homme d'Etat hellène, ancien ministre des affaires étrangères et ami éprouvé de la France, et de Aime. Skousès, nés Rodocanachi (de Marseille), avec don Guido Cenci Boiognetti, prince de Vicovaro, descendant d'une des plus anciennes familles patriciennes de Rome, mariage que nous avons annoncé brièvement il y a quelques jours. La bénédiction nuptiale a été donnée dans la petite église du Cenci, située à proximité du palais historique de la famille et qui date du seizième siècle. Les témoins étaient pour le marié: le duc de Presenzano et le commandant Eusebio Troïli; pour la mariée: le comte Manzoni, ministre plénipotentiaire, et le comte Ricardo Pecci. Pour le mariage civil, les témoins du marié étaient le comte Francesco Cenci Bolognetti et l'honorable baron Girolamo de! Balzo; pour la mariée: M. Coromilas, ministre de Grèce à Rome, et le'comte Mario Cenci Bolognetti. A l'issue de la cérémonie religieuse, les nouveaux mariés ont visité le tombeau de saint Pierre, selon la tradition de la société romaine.

On remarquait dans l'assistance: le ministre de Grecs, Mme Coromilas et tous les membres de la légation Aima Romanes, femme du ministre de Grèce il Paris, de passage à Rome, et toute la haute société de Rome. La mariée a reçu de superbes cadeaux, dont, la lista remplit une colonne des journaux italiens,

NECROLOGIE

En dehors du service funèbre que la famille fera célébrer, rappelons-le, ce matin, à onze heures, en l'église Saint-Pierre de Chaillot, pour l'anniversaire de la mort du comte Albert de Mun, notre confrère l'Echo do Paris, où l'éminent orateur et écrivain catholique a donné en dernier lieu sa collaboration et où il a mené l'cdmirabla campagne de relèvement national et d'indéfectible espoir que l'on sait, fera célébrer, vendredi prochain 8 octobre, à dix heures et demie, en l'église de la Trinité, un autre service solennel à sa mémoire.

Le chanoine Poulin, curé de la paroisse, dira la messe et la cérémonie sera présidée par S. Em. le cardinal Amette en personne.

Des places seront réservées pour les autorités civiles et militaires, les membres du Parlement, de l'Institut et du Conseil municipal.

Une messe sera dite samedi, à onze heures, en l'église Notre-Dame de Boulogne, pour le sous-lieutenant- Alain de Pracomtat, tué à l'ennemi le 25 septembre. On annonce la mort de Al. Eugène Cotcllc, ancien sous-préfet, chevalier de la Légion d'honneur. Sa obsèques auront lieu le vendredi 8 octobre, il dix heures précises, en l'église Saint-Augustin, où on se réunira. La messe sera également célébrée à la mémoire de son petitfils, le sergent d'infanterie Etienne Giry, avoué près la tribunal de la Seine, mort au champ d'honneur, en Artois, le 2 octobre 1915. Il venait d'être décoré de la croix -de "uerre. Il était le gendre de M. Albert Salle, avocat à la cour de Paris, et la frère de M. Roger Giry, également avoué au tribunal de la Seine.

On annonce le décès, survenu à Clarens, de la merquise de TaHcnay.

Fille du général russe d'Hlyne, elle était veuve du marquis Henri de Tallenay, qui fut ministre de France, et mère de l'écrivain, Mme J. de Tallenay, elle-même veuve de M. Ernest van Bruyssel, ministre de Belgique.

Nous apprenons la mort de M. Jules Toutain, trésorier général des Invalides de la marine, en retraite, officier de la Légion d'honneur, décédé à Trouviile, dans su soixante-douzième année, dont la fille, Aille Juliette Toutain, la très distinguée pianiste et compositeur, a épousé le peintre Jules, Griin.

̃ Mme Bailla!! de La Brosse, mère de la baronne de Reinach-Werth, est décédée dimanche à Saumur.

Le comte Roman Potocki, qui compte de nombreux parents et amis dans la société française, vient de mourir. Il était le frère du comte Joseph Potocki, veneur de la Cour russe et député à la Douma, et de la comtesse Clémentine Tyszkiewicz, dont le fils est officier dans i'armée russe. Il avait épousé la princesse Elisabeth Raciziwiil, fille de feu le prince Antoine Radziwill et de la princesse Antoine Radziwill, née Castellane, décédée au printemps dernier. 11 était le cousin du comte Nicolas Potocki.

Al. Edmond de Grandmaison, fils du capitaine da Grandmaison, mort au champ d'honneur, et de la baronne, née de Verneuil, est décédé à Poitiers, à l'âge de onze ans.

Nous apprenons le décès de Mgr Bernardin Thomas Clarck, des Frères Mineurs Capucins. Après de multiples et laborieux travaux, il avait été nommé vicaire apostolique d'Aden, le 19 mars 1902, puis évêque de Port-Vic- toria, aux Seychelles, le 19 juin 1910.

En l'église Saint-Pierre de Chaillot ont été célébrées, hier matin, à dix heures, les obsèques de Mme André Pinard, née Hollander.

La levée du corps a été faite et l'absoute donnés paf le chanoine Sicard, curé de la paroisse.

Le deuil était conduit par M. André Pinard, mari de la défunte; M. Dubois de Chefdebien, son neveu; M. Alphonse Pinard, son cousin, et les autres proches parents. Dans l'assistance:

Comte et comtesse d'Haussonville, comtesse Ph. de Lévis* comte d'Havrincourt4 comtesse G. de Lévis-Mirc


poix, marquise de Châteaurenard, M. et Mme Aubry- Vitet, baronne James de Rothschild, comtesse Albert Vandal, général et Mme Zurlinden, baron et baronne de Neuflize, M. et Mmc,W. Blumenthal, M. et Mme Frédéric Masson, M. et Mme Henry Deutsch, M. Emile Deutsch de La Meurthe, vicomtesse de Grouchy, comtesse de Gouvion Snint-Cyr, comtesse du Tailfls, baronne de Launay, M. Dervillê, Mme Chauffard, comtesse du Périer de Larsan, baron et baronne Gourgaud, M. et Mme L. Avril, M. et Mme André Fould, Mme Aimé Darblay, M. Edgar de Sinçay, Mme Douglas Fitch, M. Léon Fould, Mme Gouttenoire de Toury, M. et Mme Ch. Béranger, barons Maurice et Robert Gourgaud, M. Louis Monnier, M. et Mme E. Truelle, M. et Mme J. Pastré, M. et Mme Em. Pastré, baronne de Saint-Sauveur, commandant de Sachs, comtesse Subervielle, M. Paul Le Roux, M. S. Dervtillé, comte et comtesse Treilhard, vicomtesse de Galembert, lvlile de Launay, Mme Sallandrouze de Lamornaix, M., Aime et Mlles d-s Chabaud-La Tour, comte Fleury, A1. Pierre-Amédée Pichot, M. A. de Saint-André, Mme A!bért Cahen d'Anvers, Mme Eugène Fould, Mme FlùryHérard, M. Georges More! d'Arleux, M. de Hurtado, M. Lionel Laroze, M. A. Thurneyssen, etc., etc. Le cortège s'est dirigé vers de cimetière du Père- Lachaise, où a eu lieu l'inhumation. Le corbillard était escorté de chaque côté d'une file de jeunes filles orphe- •lines, sous la direction des Sœurs de Saint-Vincent-deFsul.

En l'église Saint-Charles de Monceau a été célébré hier, à onze heures, un service religieux anniversaire pour le repos de l'âme du capitaine Paul Motas d'I-1cstreux, tué 24 septembre 1914, cité à l'ordre de l'armée. La famille était représentée par Mme Edouard Hardy, mère du défunt; Mlle Hardy, sa sœur, et M. Gabriel Delarus, son cousin germain.

Une assistance empressée et recueillie était présente la cérémonie.

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Les troupes alliées

débarquent à Salonique

L'Agence Havas nous a communiqué cette nuit 'la note suivante

i Le débarquement des troupes a commencé aujourd'hui mardi.

• Depuis plusieurs jours, les gouverne?ncnts ulliés avaienl arrêté leurs résolutzons et donné les ordres nécessaires. lls ont auparavant nëgorié avcc Ic gouvernement grec, qui, étant encore ncictré, ca élevé une l1rotestation gu'il ne pouvait pas ne pas élever.

En rnême temps, des of ficicrs français préaraient en toute liberté le débarquement des Bans les Balkaisn La Chambre grecque

continue sa confiance à M. Venizolos

-On télégraphie d'Athènes que la Chambre, après unc séance de nuit, a, par 257 voir contrc 142, exprimé sa con fiance dans ,le cabinet Venizelos.

La solidarité des alliés à Sofia

Lundi après-midi, à la suite de .la remise au gouveunement bulgare, par le représentant de la- Russie, de la déclaration demandant le renvoi dans les vingt-quatre heures des officiers allemands et autrichiens, les ministres de Franche et de Grantle-Bretagne ont notifié au e'abinet .bulgare, que. la France .et la Grande-, Bretagne s'associaient 'entièrement à la demande de la Russie.

D'autre part, les ministres de France et de Grande-Bretagne ont précisé que les propositions antérieurement faites par les alliés il. la Bulgarie devaient être considérées comme nulles-iat non avenues:

Ce qu'on dit en Allemagne

Le Berliner Tageblatt déclare que ce sont les canons austro-allemands qui doivent donner 1a réponse l'ultimatum russe afin de convaincre lès Etats balkaniques menacées que l'Autriche et l'Allemagne les protègent.

LES OPÉRATIONS RUSSES L'influence de l'offensive anglo.française sur le front oriental

̃: D'après un télégramme de Pétrograde, les critiques militaires pensent que l'effet de l'offensive anglo-française se fait déjà sentir sur le front russe, où, a la seule exception de Dwinsk, j'oftensive ennemie se ralentit sensiblement'. Le dernier groupe de prisonniers, au nombre de sept cents, consistait pour la plupart en hommes du landsturm et de la landwehr. Plusieurs taubes ont été abattus dans les lignes russes. La nuit, il y a déjà des gelées. JJITÂLIE EN CAMPAGNE Le communiqué d'hier

Communiqué idu grand état-major italien eu 5 octobre

Dans la zone de Tonale, dans la soirée du 3 octobre, un de nos détachements de montagne ayant escaladé le sommet escarpé du Torrione (a la tête de la vallée du Strino) en a chassé les quelques groupes ennemis qui s'y trouvaient, en a détruit Jes défenses dont l'ennemi avait commencé la construction, puis, se dérobant au violent feu d'artillerie des adversaires, est rentré 'dans ses propres lignes. Nos batteries continuent leur tir d'interdiction sur J'accès du Torrione, empêchant ainsi l'adversaire de le .réoccuper.

Dans la vallée de la Fella, au cours de la :nuit. du 4 octobre, l'ennemi a tente une attaque

FEUILLETON DU « GAULOIS » DU G OCTOBRE 1915

tes i

blanches

PREMIERE PARTIE

CES MAINS DOREES

•–SUITE–»

Au mois de'mars, Mme Salmon l'amena «hèz 'une de ses, tantes qui demeurait à Billancourt, fjit, dans le jardin de cette tante, elle expédia quelques balles pour s'entretenir la main: Ma- deleine l'admira. Josette tirait comme un homme.

Et vous, Madelon ? Montrez-nous votre force 1

Oh î moi répondit-elle en rougissant. Tous droits de traduction et de reproduction réservés.

Valileury

contre -nos p ositions sur le torrent de Pontebba il a été repoussé.

Sur le Carso" actions d'artillerie habituelles. On signale de nouveau un mouvement de trains sur la ligne de Trieste, entre la gare de Nabresina et celle de San-Giovanni.

Le dirigeable « Alsace )) Les Rllemands disent q u'il a atterri dans leurs hgnss

L'Information annonce que le dirigeable français Alsace, parti le 2 octobre pour une mission de bombardement, n'a pas regagné son port d'attache. D'après des informations d2 source allemande, il aurait atterri près de Rethel et l'équipage, serait prisonnier. EN ALLEMAGNEJT EN AUTRICHE La ville de Kœnigsberg, dont le maréchal de Hindenburg est bourgeois d'honneur, a donné an maréchal 10,000 marks pour son anniversaire. La ville de Gumbinnen a nommé le maréchal de Hindenburg bourgeois d'honneur. Des informations de Vienne disent que, par suite de l'appel sous lcs drapeaux des jeunes gens à partir de dix-sept ans, le personnel féminin des tramways viennois sera considéraaugmenté.

Le ministre allemand de l'instruction puhlique a décrété, en raison du manque croissant de maîtres, surtout dans les écoles publiques, qu'à partir du printemps prochain les élèves des classes supérieures des lycées seraient autorisés à enseigner.

PETITES NOUVELLES DE LA NUIT D'après une dépêche de Londres à l'Informalion, le correspondant du Daily News Montréal signale due, dès que les succès franco-an- glais furent connus au Ganada, de très nombreux engagements se produisirent. Sir Sam Hughes, ministre canadien de la milice et de la défense nationale, a déclaré que les recrues affluent en si grand nombre qu'il est impossible de les équiper et de les instruire immédiatement.

D'Amsterdam, on annonce que deux soldats hollandais ont été tués, prvs de Sainbkruis, par des fils électrisés il la frontière.

Trois prisonniers russes échappés d'un camp du Slesvig sont arrivés il Assens (Danemark). Ils ont fait la traversée du Petii-Belt sur une poutre, et l'un d'eux avait seulement pour tout vêlement une chemise.

De tous les versements d'or faits à la Banque do Franche du Havre, le plus remarquable est celui effectué par le dépôt du 129° d'infanterie, qui atteignit deux cent six mille francs. Le colonel d'infanterie de réserve Quais est nommé général de brigade à tira tempnraire poun- la durée de la campagne. Le lieutenant-colonel Vidalon est nommé colonel. LIVRE D'OR DES INFIRMIERES

Mlles Tassin et Sagot, infirmières de la Société de secours aux blessés militaires, attachées à une ambulance alpine, ont été citées à l'ordre de l'armée dans les termes suivants « Affectées à une ambulance du front qui était appelée à fonctionner dans des conditions particulièrement difficiles et périlleuses, et bien que prévenues des grands dangers qui les attendaient, ont tenu il suivre le sort de leur formation sanitaire, ont fait l'admiration du personnel médical et des blessés par leur inlassable dévouement, leur remarquable sang-froid et la plus belle simplicité, sont constamment restées à leur poste, malgré les bombardements violents, ont été par leur calme extraordinaire aux heures critiques d'un grand réconfort pour les blessés et d'une salutaire influence sur le personnel infirmier et brancardier. » H. Fontaine

PATRIOTISME 6 CHARITÉ Une pieuse métamorphose

Dans ces jours de fervente commémoration à l'égard de nos glorieux morts, l'Union des Femmes de France vient d'avoir une heureuse inspiration. Deux des plus dévouées adhérentes, Mlle* Curie. ont proposé 9.ux membres da l'Union de dépouiller chapeaux, toilettes, robes de soirée des fleurs artiflcielles qui les parent. et ue consacrer ces fleurs à la confection de couronnes et de palmes destinées aux glorieuses tombes des champs de bataille de la accompagnée d'un groupe de daines infirmières s'est rendue à Chambly, à Uarcy, à Neufmoutiers et a. déposé avec une patriotique émotion, au pied de bien des modestes croix ces anciennes parures mondaines pieusement transformées.

Un bon exemple

Ces jours derniers, M. Julien Hayem, le grand industriel, réunissait le personnel de ses magasins de la rue du Sentier et lui adressait quelques paroles émotionnantes empreintes du plus pur patriotisme et pleines de foi sincère d.vns le succès final. Alrrès lui avoir fait comprendre combien chacun devait y contribuer dans la mesure de ses moyens, il faisait remettre iL tous, sans distinction, employés et ouvriers, jeunes et vieux, un louis d'or qui* devait leur permettre, en le portant à la Banque de France, d'obtenir le récépissé de versement, gage de leur contribution, à la libération de notre territoire envahi.

Pareille mesure a 6té, prise dans les usines et manufactures de la. maison.

Cet exemple ne manquera, pas d'être suivi, Les prisonniers au camp de Gœttingen Le bureau de secours de Berne publie, dans sa. circulaire* n° 12, des extraits de lettres qu'il a reçues de différents camps de prisonniers français. Nous en détachons les passages suivants sur lo camp de Gœttingen

« Profondément attristé 'par les mauvais effets de l'oisiveté sur le moral de mes camarades, je résolus d'essayer de soutenir leur courage. Approuvé est encouragé par le colonel commandant du camp et le professeur Stange, je créai, d'abord un petit iouvnal, le Camp de (Jœttingen, rédigé pour soutenir tes <^p;rits. Une bibliothèque fut organisée aux dons de livres envoyés de France et de Huisse. Un orchestra de trente exécutants, dirigé par un premier prix du Conservatoire de Gand, a obtenu le plus vif succès,. Une société chorale varie tes concerts. fràce il. la générosité des comités de la jeunesse chrétienne, une baraque, la Maison

Elle n'avait jamais tiré. L'aveu scandalisa Josette.

Mais pourquoi ? Vous avez'peur ?. Quelle poule mouillée Il faut pourtant vous y mettre Nous allons tirer ensemble. Donnez-moi votre main. Là Et la main pressée, guidée par les doigts de son amie, Madeleine tira, en fermant les yeux. Elle eut un sourire d'étonnement. Ce n'était pas bien terrible, en effet.

Elle tira de nouveau, toute seule. Oh bien de travers Mais elle ferait des propres. Josette fut contente. Elle l'embrassa sur les deux joues..

Vous me remercierez un jour ou 1 autre 1 Vous verrez ça

Mais je vous remercie déjà

«– L'avez-vous dit à votre rnari î

Quoi donc

Que vous aviez un.

Non Que avoua Madeleine, avec un soup«on de pourpre aux joues.

Vous avez bien fait. Les hommes sont toujours disposés a se moquer de nous. En effet, Madeleine n'avait point parlé du browning il Jérôme. Elle ne lui parlait plus de rien La^mésintelligence croissait. Bébé seulement les obligeait quelquefois à échanger quelques paroles. Ce n'était point que Jérôme fus beaucoup plus coupable que naguère, mais Madeleine croyait devoir juger sa conduite avec beaucoup plus de sévérité. Si des jurés trouvent naturel qu'une femme tue un homme notoi- i rement inconstant, que penseraient-ils d un 1 homme qui va donner il des étrangères le meil- leur de son cerveau, -qui les associe à sa gloire eut 0.11 fait ses compagnes spirituelles ? Au jugement de Madeleine, cérébrale penchée sur des cahiers bleus, ce crime-ci était bien plus grave que l'autre. Et, du reste, Jérôme ne commet1 tdit-il pas l'un et l'autre A ta fin de- ce mois. il fut prie d'aller faire

CADORNA.

du prisonnier de guerre n, a été édifiée powr servir de salle de réunion et de théâtre. Lrne université populaire donne des cours très suivis sur quinze matières différentes.

Les prisonniers trouvent encore ici un service de renseignements et un office de consultations où des avocats et avoués leur facilitent le règlemeint de certaines affaires demeurées en suspens. Tout cela a créé dans le camp une vie intellectuelle qui constitue un précieux réconfort. Au point de vue matériel, nous avons « l'Aide fraternelle aux amputés et blessés, en trois sections 1° corvées de nettoyage 2° soins médicaux 3° massages, exercices spéciaux, .etc. Viennent ensuite une caisse, de prêt. mutuel et une caisse de secours qui a pour hvA de prévenir les doubles emplois tout en aidant les plus pauvres. Les doubles emplois sont beaucoup trop nombreux, et les oeuvres devraient s'adresser notre comité pour leurs distributions, ou tout au moins exiger sur toute demande un visa do contrôle. Nous sommes à l'entière disposition de ces oeuvres pour les renseigner. R. de Montreux

TUÉS & BLESSÉS ù l'ennemi

TUES

Le commandant Bonnal, chef de bataillon au 63" d'infanterie, tombé au champ d'honneur dans les récents combats. Le commandant Bonnal était le fils du général Bonnal ancien élève de l'Ecole supérieure de guerre, capitaine d'état-major au début de la guerre, il était rentré dans la troupe en recevant le grade de chef de bataillon. Il avait été décoré pour avoir fait preuve d'énergie et de sang-froid en dirigeant son bataillon à l'assaut des positions ennemies fortement organisées. « A réussi, disait, la citation, à s'emparer do deux )ignes de tranchées et en a assuré la possession malgré de nombreuses contre-attaques. »

La famille du .général Dessiner, déjà si .cruellement éprouvée, vient d'être frappée d'un nouveau coup bien douloureux le lieutenant Charles Dessirier, du 2° spahis marocains, aura suivi de près ses deux frères, le capitaine aviateur Jean Dessirier et le sous-lieutenant Edmond Destrier, celui-ci le plus jeune et tué le premier. M. Charles Dessirier, après s'être brillamment conduit au Maroc, où il avait été cité six fois iL l'ordre des trounés d'occupation et décoré de la Légion d'honneur, après le combat d'Aïn-el-Arba, où il avait. charge avec une audace magnifique, venait de réaliser son plus ardent désir, qui était d'être envoyé en France et de se battre contre les Allemands. 'Il est frappé à vingt-neuf ans. La fatalité tragique, en quelques mois, rassemble dans la mort les trois fils do l'ancien gouverneur militaire de Paris. Le commandant Pozzo di Borgo, chef de batailIon au 415" régiment d'infanterie, mort glorieuse- ment au champ d'honneur, à la tête de son bataillon, .en le 27) septembre, Le commandant Raoul Bouquet, chef de batail- Ion de chasseurs .alpins, tombé glorieusement le 18 septembre.

Le lieutenant Jacques Danicl-Mayer, du d infanterie, tué en Artois, le 25 septembre, à la tête de sa. compagnie qu'il entraînait à l'attaque de:, tranchées allemandes.

M. Laurent-Jossph-Rambert Juvanon du Vachat capitaine au 133e régiment d'infanterie, tombé g'lo rieusement le 8 juillet et cité à l'ordre du jour de l'armée. Un service a été célébré pour le repos de son âme le mardi octobre, en l'église cathédrale de Belley.

Le commandant d'infanterie Julien Poupet, chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la croi> de guerre, tué pur un éclat d'obus, le. 20 septembre dernier, au cours d'un violent bombardement. Le capitaine de réserve A. Leplat a été tué dan: les combats de Champagne, à la tête de la compagnie cycliste qu'il commandait et à laquelle il avait su communiquer la flamme patriotique qui l'animait. M. A. Leplat avait au plus point l'esprit mili- taire et tout ce qui touchait à l'armée était pour lui chose sacrée. Aussi quel ne fut pas son dévouement dans l'administration de la Société mixte de tir et de préparation militaire du 4Q8 régiment territorial d'infanterie. II était le frère- de M. Emile Leplat, qui commande actuellement un bataillon du territ.orial, et de l\1. Jules Leplat, ancien commissairepriseur, et le beau-père du lieutenant Bardot, revenu récemment d'Allemagne parmi les grands Le sous-lieutenant Pierre Anquetin, du d'artillerie, tombé au champ d'honneur le 4 avril 1915. Dans une lettre adressée à la famille du défunt, le lieutenant-colonel commandant le régiment, M. E. Mayer, faisait de lui les plus grands éloges. « Il était vraiment hors ligne H, déclarait-il. Le colonel ajoutait « Quoique appartenant à la réserve, il était aussi au courant des questions militaires ques'ilavait été un professionnel. Il en connaissait la théorie et il la mettait en pratique avec une telle autorité qu'il a toujours commandé sa batterie au feu, bien que sous-lieutenant spontanément son capitaine et son lieutenant en premier s'effaçaient devant, lui. » Le 6 octobre 1914, dans une circonstance critique, c'est le lieutenant Pierre Anquetin quo le colonel choisit pour occuper le poste le plus périlleux la belle attitude du jeune officier lui valut, cette occasion, une citation l'ordre de la division. Et voici qui achève de le peindre c'est toujours son lieutenant-colonel qui parte « Ce qui mettait Pierre Anquetin hors de pair, c'est la rectitude de son jugement, la maturité de son esprit, la fermeté de son caractère. Tel était l'ascendant de ce jeune homme, âgé de moins de vingt-cinq ans, que, dans les discussions, on le prenait pour arbitre et qu'on invoquait son autorité en cas de désaccord. Chacun s'inclinait devant, sa supériorité. » Environ un mois après le jour où il fut tué sur le champ de bataille, le lieutenant Pierre Anquetin était cité il l'ordre du jour de l'année, a la date du 2 mai 1915. en ces termes « A donné depuis Je début do la campagne des preuves constantes, d'activité, de savoir et de courage. A été tué le 14 avril, au milieu de ses pièces. Déjà cité ù l'ordre de la 81" division. Décembre 1914. »

M. Raphaël Giudici, lieutenant au: 3" zouaves, décoré de la. médaille militaire, de la croix de guerre et du Nicham, cité à l'ordre de l'armée, tombéauchamp d'honneur le 17 juillet 1915, où il est inhumé provisoirement.

:\1. Louis Rustand, ancien élève de l'institution du Sacré-Cœur, sous-lieutenant au 88e d'infanterie, après avoir servi au 13° chasseurs à cheval, vient de trouver une mort glorieuse au cours d'un combat dans le Nord. Sa belle conduite a valu au regretté officier une citation à l'ordre de l'armée. v M. Marcel Courty, ûgé de vingt ans, soldat au .° régiment d'infanterie, blessé dans la Meuse le 30 septembre, mort à l'hôpital de Coramercy le 1er octobre..Ce jeune soldat était. le petitfils du "énéral de division Courty, décédé en 1890, ancien combattant do 1870.

M. Jules-Henri-Charles Dumontant, ingénieur A. et M. et E. S. E., lieutenant au 163" d'infanterie, mort pour la patrie détaché comme ingénieur auxiliaire à la poudrerie nationale de Saint-Chamas, décoré de la croix de guerre avec palme et étoile, décédé Saint-Chamas. le 29 septembre, dans sa trente-sixième année, des suites de maladie contractée au front. Les obsèques auront lieu à Nice.

Le lieutenant de territoriale Maurice de Chevroz, tué le 19 septembre, par un obus, dans les tran- chées de première ligne.

Le capitaine Eugène Coudrais, du 135" régiment d'infanterie. Parti dès les premiers jours lieutenant au il a fait toute la campagne en Lorraine. Sa brillante conduite, au cours des différentes actions, auxquelles il a pris part, lui a valu son troi-

une douzaine de conférences en Italie. Il lecepta. Deux de ces conférences devaient être données à Rome. Les journaux l'annoncèrent nombreusement, et l'un d'eux fit- entendra que le conférencier serait reçu à la Cour.

Madeleine lut ce journal avec; une grande tristesse.

Elle aurait tant voulu suivre Jérôme Elle ne connaissait pas encore l'Italie. Elle n'avait jamais vu qu'en rêve Naples, Rome, Florence, Venise. Depuis si longtemps, elle aspirait à visiter ces pays heureux où la nature, l'histoire et l'art ont collaboré pour l'émerveillement des poètes et.des heureux. Oh parcourir toutes ces villes au bras d'un homme acclamé Avec lui admirer les plus beaux tableaux du monde, en' tendre des louanges royales, être présentée au Madeleine fit des bassesses. Bien humblement, elle pria Jérôme de se laisser accompa- gner. Elle ne serait pas gênante. S'il voulait être seul, de temps en temps, pour faire quelques excursions à Tivoli, Ravenne, il Pœstum, il irait seul. Mais qu'il daignât lui montrer Home et Venise il entendit cette requête avec un certain malaise.

Et Louiset? demanda-l-il gravement, lorsque Madeleine eut fini.

Louiset a quatre ans bientôt. Il n'a presque plus besoin de moi. Nous le confierons-à ma mère.'

Si c'était poqr liuit jours. Mais je dois rester trois mois en Italie. Je prépare un ousur la Sicile. J'ai besoin de me documen. ter. Et laisser pendant trois mois cet enfant. Nous pourrions l'amener avec nous ? L'amener ? Y pensez-vous ? Avec la femme de chambre, alors? Et douze malles?. Vous ;avez qu'il n'v a pas de franchise de bagages en Italie -1. Et trois ou quatre chambres à l'hôtel, clans chaque ville où nous passerions?. Et le

sième galon l'hiver dernier. Il y a deux mois envil'on, il était appelé à prendre le commandement de la compagnie du 135°. A ce poste de confiance, il se distlngita immédiatement et, à la suite d'une action au cours de laquelle tous ses officiers étaient tombés, il fut l'objet -d'un ordre du jour du corps d'armée. Titulaire de la croix de guerre, proposé pour la Légion d'honneur, il est tombé it X. le 25 septembre.

A ravers a Presse Les Jeunes-Turcs ont vendu Constantinople aux Bulgares

Le général Chérif pacha n'a cessé de mener contre les Jeunes-Turcs une campagne ardente. Depuis plusieurs années, alors que les membres du comité Union -et Progrès étaient reçus à Paris et a Londres comme des amis en qui on avait toute confiance, Chérif pacha n'a cessé de dénoncer les manœuvres qui devaient aboutir progressivement a une alliance étroite entre l'AlleCette obstination dans sa courageuse campagnes a failli lui coûter la vie, puisqu'un émissaire de la police turque tenta de l'assassiner à Paris même, le 14 janvier 1914. Sous sa responsabilité, le Malin publie la sensationnelle affirmation qu'il apporte aujourd'hui mais, étant donnée, la clairvoyance dont il a fait preuve en tant de circonstances, elle méritait d'être connue.

Le comité Union et Progrès, détesté des vrais Ottomans, voyant s'accumuler sur sa. tête l'orage qui va frapper le chêne vermoulu, le comité Union et Progrès, traîire à la Constitution et a la patrie, a combiné avec Ferdinand de Cobourg, sous les auspices de l'Allemagne, un moyen de salut pour lui.

Impuissant à sauver Constantinople contre les alliés, il l'a vendue aux Bulgares. Ce sera le prix de leur intervention aux côtés de l'Allemagne. Yaver pacha, le général qui commandait LuleBourgas, me disait

lle5 soldats se battent it merveille pendant le jour, en présence de l'ennemi, mais la nuit ils fuient parce qu'on les démoralise par des exhortations infâmes.

Nazim savait, et il me le révéla, que c'étaient. les membres du comité qui, dans la crainte que le gouvernement, haï par eux, ne remportât une victoire, prêchaient aux soldats la trahison, On leur disait Pourquoi vous battre pour ce coin d'Europe ,? La vraie Turquie est en Asie c'est en Asie-Mineure que vous défendrez votre patrie. » Ne sait-on pas que, dès le règne d'Abdul-Hamid, le baron von der Goltz, le futur complice du comité, avait conçu lo plan d'offrir iL la Turquie un vaste empire en Asie, contre l'abandon de Constantinople. Abciul-Hamid refusa. lfais les Allemands, tenaces, sont à maintes reprises revanus iL Ja. charge. Souvenez-vous des interviews sensa(.le Djavid pacha âpres la première ïuerre balkanique. 11 disait à qui voulait l'enteñ"e « La Macédoine, et l'Albanie, ce n'est pas'lô ia Turquie nous en sommes débarrassés et je i'O/-idère que c'est un avantage pour nous, car iio'^ avenir est en Asie. »

Aujourd'hui, pour décider les Jeunes-Turcs à sacrifier Constantinople, on a usé d'arguments très puissants sans pàrler des avantages personnels que l'on devine et qui ont pu être promis il Talaat, chef du complot, et à ses acolytes. On leur a dit

<( Si les alliés sont vainqueurs clans les Balkans, vous perdez tout de même Constantinople, qui va aux Russe. Si nous sommes vainqueurs, nous reconstituerons pour vous l'empire de l'islam jusqu'à ses frontières religieuses. Vous aurez les possessions russes d'Asie, vous aurez l'Egypte, vous aurez l'Afrique du nord tout -entière. » Est-ce que la reconstitution ;4 ce magnifique empire, qui réunira sous votre domination l'immense majorité des musulmans dans le monde, est-ce que la réalisation de ce rêve ne valent pas l'abandon do Constantinople et de quelques kilomètres en Tlirace ? Mais pour que nous soyons vainqueurs, il nous faut, de toute nécessité, le concours bulgare. Pour décider la Bulgarie jouer ainsi son existence, croyez-vous qu'il suffira de lui promettre la Macédoine, où l'Autriche se ménage la route de Salonique ? Non il faut faire miroiter devant l'esprit ambitieux de Ferdinand ~ette entrée solennelle à Sainte-Sophie, v laquelle Va a dû, le cœur plein de rage, renoncer en 1913. » Les Jeunes-Turcs ont cédé. Ils ont vu d'un côté la ruine et de l'autre la satisfaction de leur cupidité et de leur mégalomanie, et ils se sont rendus. Voilà tout le secret de cette inconcevable levée d'armes de la Bulgarie contre ses bienfaitrices, la France et l'Angleterre, contre ses. libérateurs, les Russes.

Constantinople sera aux Bulgares, si les GerLe zeppefin et Pitou

De M. Louis Marsolleau, cette jolie fable que publie le Figaro

Zeppelin ayant tenté,

Tout l'été,

Avec 1'irpit.z, sa commère,

L'exécution sommaire

Des bateaux et des maisons

Sans armes ni garnisons.

Eut une déconvenue

Quand la bise fut venue.

Sous-marin, aérien,

Tout leur bruit, pfft bruit pour rien

Notre transit maritime

N'en pâtit point d'un eentime;'

Tout logis se reconstruit

Et le pire est que ce bruit

Attira des représailles

Sur Carlsruhe, sur Stuttgart

Et autres petits Versailles

Lors, Tirpitz et Zeppelin

Vinrent, d'un ton patelin,

A la France, à l' Angleterre

Chuchoter que « le devoir

Du guerrier est de n'avoir

Qu'un objectif militaire »,

Et qu'il faut, eonséq nomment.

Cesser toat. bombardement

Du bon civil allemand 1

Pitou, les mains dans ses poches,

Leur rétorqua, clair et haut

« Que faisiez-vous, au temps chaucF,

Vous et. d'ailleurs, tous vos Boches ? »

Nuit et jour, il tout veinant,

Nous brûlions, ne vous déplaise,

Reims, Arras, la côte Anglaise. »

« Vous brûliez ? J'en suis fort aise 1

Eh bien 1 sautez, maintenant

Paris-Midi » à quatre pages

Après deux jours de suspension, notre excellent confrère Paris-Midi reparaît et publie la note suivante

Suspendu pendant deux jours pour avoir reproduit une information parue le matin même a Paris dans le journal le Timex, notre journal Paris-Midi reparaît aujourd'hui définitivement sur quatre pages.

Deux jours. Quatre pages. C'est tout ce qu'y aura gagné la censure

Évidemment, nous ne pourrons faire connaître n nos concitoyens de France tout ce que publient pour eux les journaux suisses et anglais avec le privilège du gouvernement français.

changement de climats ? Passer les Alpes avec un enfant, en cette saison Louiset qui a toujours quelque bobo en avril. Non, vous le sentez bien vous-même, co n'est pas possible. Ce serait même dangereux. Une autre fois, chère aniie Quand Bébé sera un petit homme, je vous promets.

Elle eut besoin de tout son orgueil pour ne pas crier, sangloter, se livrer à quelque geste de dépit. Etait-ce bien à cause de Louiset que Jérôme ne voulait pas d'elle?

Josette Salmon avait lu les journaux, elle aussi. Elle accourut.

Eh bien, voilà un beau voyage s'exclamat-elle, en baisant xson amie sur les deux joues. Vous en êtes, naturellement ?

Madeleine se demanda s'il n'y avait pas un peu de cruauté dans cette question. Elle avoua que non, elle n'en était pas.

Pauvre- petite s'apitoya Josette.

Et, pour la consoler, sans doute, elle l'amena, trois jours après, dîner dans un restaurant italien de la rue Saint-Marc.

A huit heures, elles se placèrent, toutes deux à une petite table voisine d'un escalier en colimaçon. Cet escalier conduisait aux cabinets particuliers de l'étage supérieur.

Presque aussitôt, une dame entra vivement, envoya un bonjour souriant au garçon et se dirigea vers l'escalier.

A demi-voix, Josette dit

%lotis savez qui c'est?

La baronne de Branchelin.

La poétesse ?

Oui. Regardiez donc son sautoir Madeleine braqua son face-à-main. Elle vit une femme brune, petite, alerte, au corps enfantin, avec des yeux longs et mouillés. C'était une authentique Egyptienne qui avait eu la fantaisie d'écrire des vers français. On les avait tout de suite estimés admirables. Un notaire,

Mais nous continuerons de donner à nos' lecteurs des informations exactes et aussi multipliées que les' rendra possibles le régime actuel de la presse française.. Nous publierons aussi, en plus grand nombre, des articles d'écrivains et d'hommes politique fidèles au,passL patriotique de notre journal depuis sa fondation.

Avec le g'rand public qui nous a toujours ençouragé, nous n'attacherons pas plus d'importance qu'il ne convient aux procédés de la censure, Les excès de zèle d'un douanier n'ont jamais gâté un beau'voyage, Et celui. que fait la France vers la gloire n'est-il pas trop beau pour qu'on s'arrête it ce qui se passe dans les gares d0 marchandises ? Profitons simplement aujourd'hui de l'occasion pour remercier tous nos confrères 'parisiens et départementaux de l'excellente sympathie qu'ils viennent de témoigner a Paris-Midi ét qui, jointe à celle do nos lecteurs, nous encourago à faire chaque jour mieux al plus grand, au service de Paris et de Le dernier article de Rémy de Gourmont II a paru, dans le Mercure dc France, le lendemain de son enterrement. Ce sont des propos sur la victoire do la Marne, mis dans la bouche d'un capitaine d'habillement. En voici un extrait

Le miracle do la Marne. Parbleu Toute victoire est un miracle. Peut-être même que toute bataille rangée est un ntiraclc, d'abord. Faire tenir des hommes sous la mitraille, les pousser en avant quand tbut dans leur natuave leur ordonne de fuir ou de se cacher dans des trous, c'est un commencement cle miracle. Si cela se prolonge assez et avec une énergie suffisante, c'est la. victoire, et le miracle estachevé. Sachez que toute victoire est un miracle, quand les éléments victorieux ne sont pas, notoirement plus importants que ceux de l'adversaire, par le. nombre'ou par la supériorité de l'action balistique.

La baratte aérienne

D'Excelsior

Un aviateur, volant à très grande hauteur, donne, en bas, quelques inquiétudes à ceux qui, du camp d'aviation, le suivent ù la lorgnette. Il tangue terriblement et son vol, par extraordinaire -car c'est un maîtro aviateur- est des plus houleux. Quand il redescend, les camarades lui demaindent

Eh bien ça n'allait pas ? Qu'est-11 donc arrivé ?

Le pilote, très fier, ne veut pas avouer l'accroc dont il a été victime et, avec un gesto à la Cyrano, magnifiquement répond

Vous faites pas de bile. Je naviguais dans la voie lactée. Alors, vous comprenez, le moteur était plein de beurra

Pllah n'est pas pour les Boches

Du Petit Parisien

A l'extrémité de la salle, près d'un grand tableau noir, qui rappelé la destination scolaire do la maison transformée en hôpital, un blessé fume une cigarette. Mais il fait un mouvement, et une plainte lui échappe. Il s'est trouvé enterré it la -iuito de l'explosion d'une mine. Sa douleur s'apaise un peu, cependant. Il conte comment on l'a retiré et comment il pensait avoir tous les membres brisés. De fil en anguille, il donne son opinion sur les Allemands il les trouve bêtes, avec leurs provocations la désertion des indigènes. Ils plantent dans leurs tranchées le drapeau du prophète 'ils. lancent de petits papiers qui promettent ceux qui quittera-i-aait le service de la nent, en d'autres cas, des fusils où la formule sacramentelle «Au nom d'Allah miséricordieux» est gravée sur le canon, affin de> fairo croire qu'il y a aussi des musulmans dans leuirs rangs. Les titailleurs ii-e se laissent pas prendre à ces pièges. Il y a parmi eux trop d'anciens soldats, servant depuis longtemps, qui se moqu,eraient des naïfs impressionnés par ces avances.

Le cuistot et le Kronprinz

Le Journal ublio ces curieux souvenirs d'un bravo marsouin, M. G. qui, après avoir été fait prisonnier par l'armée du Kronprinz, réussit à s'évader et à rentrer en France, en passant par la Hollande

A S. M. G. eut souvent, l'occasion de voir le Kronprinz. Celui-ci affectait de se montrer aimable, comme on dit, il faisait le « zigue» il plaisantait et interpellait familièrement les prisonniers. « :Parfois, il interrogeait, l'un de nous, s'enquérait de sa situation avant la guerre. Un joitr qu'il demandait un do nos camarades d'infortuné quelle, profession il exerçait, celu,i-ci répondit sans J'étais rentier

» Ah fit le fils de Guillaume, et vous viviez sans vous ennuyer

» Certes répondit le prisonnier, j'allais la chasse, à la. pvclle.

» Le Kronprinz se mit à rire et, curieux, denanda.

» -Faites voir vos mains ?

» Avisant les traces que 1e travail avait laissées dans les paumes du prisonnier, il interrogea Il Comment appelez-vous cela, en français? » l)es ampoules.

» Eli bien pour ne pas avoir trop d'ampoules, ne travaillez pas trop fit le Kronprinr. » Une autre fois, ce fut v moi qu'il s'adressa, il me dit

» Vous, que faisiez-vous avant d'être ici ? » J'étais cuisinier, répondis-je on plaisantant. Il Ah cuisinier Comment trouvez-vous la nourriture ici

» Ma foi, je trouve qu'on est mal nourri. Ce n'est pas bon, et les portions sont maigres. Le Kronprinz me regarda il parut gêné, puis nte dit en riant

» Que voulez-vous, c'est de la faute vos amis les Anglais, il; empêchent les approvisionnements d'arriver 1

» Les gamins savaient exploiter les manies de l'impérial héritier. Lorsqu'ils 1r rencontraient, ils la saluaient militairement. Cette, marque de politesse leur valait un mark. Ils empochaient et se repassaient le « tuyau Les saluts de ces gosses malicieux croûtaient cher au fils de Guillaume. 'La guerre germano-américaine

Tel est le sujet, d'un ouvrage d'imagination, publié à Londres, par M. Bernard Walkor, et que M. Edouard Drumont analyse dans la Libre Parole

Donc l'Allemagne a touché sérieusement des épaules. Pa,r le traité de Genève, qui a mis fin, le J'r mars 191C, à la guerre européenne, elle s'en tire avec une indemnité de guerre de lû billions do dollars. Cependant on a eu tort de lui laisser sa marine, car, ainsi que vous allez voir, bien qu'ayant perdu le Nordy"la grosse Germania rétablira ses petites affaires. Elle se sert de sa flotte pour retrouver .son argent. Au lendemain de la signture de la paix, l'Empereur réunit ;son conseil « Népiloguons pas, dit-il, sur les décrets de la Providence'; elle a châtié nos fautes, mais elle ne veut pas fue sou peuple périsse. Notre avenir est toujours sur'1'eau. L'Amérique du Sud tient en réserve pour nou.s des coloniea de rechange et nous trouverons dans l'Amérique du Nord plus de 15 billions de dollars. La. guerre a augmenté notre nrestige militaire notre marine est intacte. Les Etats-Unis, occupés au Mexique, ne sont pas do taille à se défendre l'Angleterre restera neutre en échange de la vallée de l'Euphrate, qui m'a beau-

foudroyé d'amour, l'avait épousée naguère. Ils étvient d'ailleurs en train de divorcer. Cette apparition se perdit en quelques secondes, dans l'escalier étroit.

Madeleine dit

Je n'ai pas vu le sautoir. Elle avait un sautoir ?

Extraordinaire. Il y en avait des ferblanteries

Et elle vient ici dîner, seule ?

Oh quelqu'un doit l'attendre là-haut! En faisant cette réponse, les lèvres de Josette eurent un pli étrange, qui laissa voir trois ou quatre dents sur le côté gauche. Un terrier qui va mordre a de ces expressions

Mais elle versa de l'asti spumanle à son amie.

Durant ce dîner, Madeleine parut rêveuse. Elle n'écouta guère Josette, qui, pourtant, n'avait jamais ou plus d'entrain.

Par la spirale de l'escalier, venaient des éclats de rire, des éclats de voix. L'une de ces voix (une voix d'homme) troublait singulièrement Madeleine. Mais Josette lui versait abondamment de l'asti.

A huit heures trois quarts, comme on. n'entendait plus rien, là-haut, Madeleine posa brusquement sa serviette.

Allons-nous-en

Quoi ? Pas de dessert

Non. J'ai fini.

Voyons

Restez, si vous voulez. Moi, je file, Qu'est-ce qui vous prend ?

Sans s'expliquer, Madeleine demandait son manteau et gagnait la porte. Elle avait peur de voir redescendre la baronne par cet escalier, et surtout de voir quelqu'un descendre à sa suite. Mais elle ne posa pas de questions, le lende^ main matin, il son mari. Et, le soir, Josette l'amena dîner ailleurs.

Jérôme devait partir le 28 mars. Le 27, pen-

de me désintéresser maintenant. Vous comprenez pourquoi j'ai promis mon argent et gardé mes baDès' la fin mars, les hostilités navales conimén- cent Trois sous-marins pénètrent dans l'Ambrosa Channel, devant New-York les câbles sont coupés, les forts, tombent entre les mains des Alla.mands et le vainqueur n'a évidemment, rien de plus pressé, comme il l'a fait en Belgique et ailleurs, d'imposer à New-York une contribution de 5 billions de dollars. Le maire refuse, la ville est bombardée, les débris do gratte-ciels ne tardent pas à joncher la terre le peuple se réfugie dans les Subways, mais il en a vite assez, se fâche, et les milliardaires se mobilisent pour payer la forte somme.

Pendant que les uns opèrent à New-York, d'au- très Boches travaillent à Boston, les ravageur et les pillards se font actrover 3 billions de dollars. C'est ensuit.e le tour de Washington, puis Philadelphie, et l'armée du Kaiser marche sur Oui, mais laissera-t-on sa flotte à l'Allemagnes ?

Un beau mot de poilu

Della Liberté

Oui, les Boches ont des tranchées épatantes, des gaz qui puent et des marmites qui tuent. Mais nous autres nous avons mieux quand nous donnons l'assaut, ils co7iiprennenl ce que c'est que le ton·nerre de Dieu

LES JOURNAUX ÉTRANGERS

La nouvelle France

t M. Paul Sabatier vient d'inaugurer sous ce titre, au Bedford Collège, à Londres, une séria de conférences que le Times analyse.

Il faudrait un Shakespeare, a dit le conférencier, pour rendre ce qui se passa l'année dernière, dans 1 âme du peuple français, à la fin de juillet et du- rant les premiers jours d'août. Il y eut dans chaque cœur des abîmes de joie et de souffrance que seules la poésie et la musique peuvent traduire, mais que. les simples mots ne peuvent pas exprimer.

Quand le spectre de la guerre se dressa à l'horizon, un cataclysme se produisit dans l'esprit du peuple français, pour qui la paix était devenu une religion. La mobilisation de la conscience française précéda la mobilisation de l'armée et fut encore plus spontanée. Les idéalistes français eurent une minute d'agonie, quand ils virent s'éteindre les lumières qui jusque-là leur avaient montré la voie et quand les horreurs auxquelles ils avaient refusé de croire devinrent subitement des réalités,

Cependant, l'idéal français n'avait pas disparu pour cela. Ce. fut plutôt la banqueroute de l'idée que les Français s'étaient représentée de l'Allemagne, de la valeur intellectuelle de. l'Allemagne. La France ne faisait qu'une dans -son élan et son abnégation pour l'idée de patrie et de victoire, mais elle n'était pas plus militariste qu'auparavent. Le conférencier cita ce mot d'un paysan qu'il rencontra dans les Cévennes « A quoi cela sert-il de savoir ce qui va. arriver? Notre devoir est ai clair La conviction que le sacrifice et les souffrances étaient inévitables et nécessaires, et que les nouvelles ne pouvaient qu'apporter la certitude de plus de sacrifices et de .souffrances, pesa sur tous les cours jusqu'au 5 août, lorsque la nouvelle arriva que l'Angleterre s'était jointe à la France.

u Jamais, dit M. Sabatiei-, je n'avais vu se! manifester une joie plus profonde. Il n'y eut ni cris ni manifestations, mais tout simplement, pour me servir de l'expression d'un vieillard « Nous respi- » rames et nous eûmes une nouvelle raison de » vivre. » Lorsque la paix sera signée, même si c'est celle que nous désirons, je doute que 1a joie soit aussi complète et aussi profonde. »

En terminant, le conférencier a fort justement dit que la France n'avait pas changé, mais qu'elle s'était tout simplement retrouvée. Retievenue elle-même, elle poursuivait son rôle historique et donnait une fois de plus saison au vieil adage Gesta Dei par Francos.

L'opinion en Serbie sur nos succès

La presse serbe salue avec grand en thon» siasme les victoires françaises.

La Samoouprova dit

L'esprit de méthode et la persévérance avec les- quels sont conduites les opérations de l'armée fran-sont le gage du succès final.

L'Odjck écrit

Le commencement de l'offensive de nos alliés est une brillante démonstration des forces dont dispose l'Entente et cette démonstration est de nature à donner toute satisfaction à ceux qui attendent avec impatience.les opérations sur le front occiden·La Russie est fixée sur les intentions bulgares Le correspondant du Corrierc délia Sera à Pétrograde, M. Larco, écrit à la fin d'un télégramme qui analyse en détail l'opinion des milieux russes

La Russie ne se fait plus de vaines illusions. Tout le monde, ici, est douloureusement convaincu do la trahison de la Bulgarie, la nation slave qui a pourtant été délivrée et portée à son niveau politiquo actuel par le sang et. par l'aide affectueuse. de la Russie. Personne ne doute plus de l'existence d'un accord entre le roi de Bulgarie et le gouver-t nement allemand. Lo cabinet de Sofia n'est qu'un docile instrument. Pourquoi donc tergiversez ? M. Larco cite, d'autre part, ce passage carac- téristique du journal russe Birjevié Viedo* Pour la Russie, le moment est arrivé' de pose,1' une question a la Bulgarie et d'exiger une réponse dépourvue d'équivoque.

Sur ce point, la Bulgarie ne doit pas se faire d'illusion dans les grandes masses de la Russie, aussi bien que dans les milieux dirigeants, il n'y a ni bulgarophiles ni serbophiles. Les rapports de la Russe avec la. Bulgarie et avec la Serbie sont déterminés chez nous en fonction des buts qui nous. sont assignés par les pr< blêmes russes et slaves. Nous sentons aujourd'hui, suivant notre coinscience et suivant notre instinct, national, que la N germanophile qui règne .en Bulgarie est une trahison envers notre race, un oubli des pages les plus glorieuses de l'histoire russe et. slave.

Le doute n'existe plus pour nous il faut agir. L'attitude des Bulgares

vis-à-vis de leurs libérateurs russes

De la Tribuna

De différents côtés, on annonce que des navires- de guerre russes sont arrivés en vue des côtes bul-' gares, sur la mer Noire. Un souvenir dans le courant de décembre 191u, alors que l'on avait, à Pétrograde, des raisons de soupçonner la neutralité de la Bulgarie, les journaux russes se faisaient l'écho de ces méfiances, et les Bulgares russophiles étaient énigmatiques de visage et de cœur. Mais l'un d'eux, un des plus honnêtes et des plus autorisés, disait. CI Ce serait folie criminelle que de lancer la Bulgarie aux flancs des empires centraux. Qu'arriverait-il si des régiments bulgares étaient envoyés à Burgas et à Varna pour s'opposer au débarquement des Russes ? Qui sait si les Russes ne se feraient pas précéder de manifestes sur lesquels on lirait « Il y a cinquante ans, nous sommes venus en Bulgarie pour vous libérer du

dant le déjeuner, sans que Madeleine lui demandât la moindre explication, il exposa ses projets il prendrait, le lendemain matin, à la; gare de Lyon, le train direct Paris-Modane, qui part à onze heures et demie. Il serait à Turin, le lendemain, à huit heures vingt-cinq. Là, il ferait, sa première conférence. Puis. il irait à Milan. De. Milan, il passerait à Venise, de Venise à Bologne, de Bologne. Mais cela n'avai6 pas l'air d'intéresser Madeleine.

Le lendemain, 28, jour fixé pour le départ, Josette Salmon téléphona de bonne heure à son amie:

« Une petite ballade printanière, voulezvous ? J'ai découvert un coin charmant sur la ligne de l'Est. Il y a des lilas. Faites-moi l'amitié de venir avec moi. Nous passerons l'aprèsmidi. Déjeunez de bonne heure. Rendez-vous il. midi et demie, à la gare, au quai d'embarquement pour les grandes lignes. Attendez-moi.jusqu'à une heure. C'est promis?. »

Madeleine promit. Elle pensait « Josetta comprend que j'ai besoin de m'étourdir aujourd'hui. C'est pour ça qu'elle m'emmène. Elle est gentille. »

L'égoïsme, la méchanceté de Jérôme, partant seul pour l'Italie et la Sicile révoltaient Madeleine. Jamais elle ne pourrait lui pardonner cela.

Elle déjeuna toute seule à onze heures. A! midi, elle partit pour la gare de l'Est. Où voulait la conduire cette folle de Josette? Bah! cela n'avait pas d'importance.

Elle embrassa Louiset, longtemps," dans le cou, là où elle croyait trouver l'odeur de sa propre chair encore.

« Ah mon revolver 1 pensa-t-elle dans la¡ galerie,

JEAN RAMEAU

(4 suivre.^


cruel joug ottoman aujourd'hui, nous yenobs tyous libère? d'un autre joug» ?

Les alliés et la Bulgarie

De la Slampa, de Turin

Le gouvernement anglais considère comme une violation de la neutralité, de la part de la Bulgarie, le fait que le généralissime bulgare Savoff se soit rendu à Berlin, pour des raisons militaires et que des officiers allemands soient arrivés à Sofia, en vue d'accords d'une nature analogue ceux que suggère le voyage de Savoff.

Les autres puissances de la Quadruple-Entente sont d'accord avec le. point de vue anglais. Voilà .pourquoi l'envoi d'une note diplomatique de l'Entente à la Bulgarie pour la constation de la violation de la neutralité est fort probable. La situation impose ce dilemme ou la démobilisation ou la guerre. La Quadruple-Entente ne se faisant aucune illusion, dams l'état de choses actuel, sur la possibilité d'une démobilisation de la Bulgarie, se prépare à la guerre.

Du Popolo d'Italia

Si, placé devant le dilemme ou le désastre ou d'alliance avec l'Entente, le peuple bulgare choisissait le désastre, nous aurions au moins l'avantage inestimable d'imposer nos plans aux adversaires. II, faut que ce soit nous qui prenions l'initiative de la guerre dans les Balkans et non nos ennemis. L'impression à Rome

Le Sécalo arrorend de Rome que la nouvelle de l'ultimatum de la Russie, donnée à une heure tardive, a produit une très vivs impression. C'est, dit-il, une habile tactique diplomatique que d'avoir choisi la Russie comme nation destinée à présenter l'ultimatum à Sofia. On ne peut pas oublier que la Bulgarie doit à la Russie son indépendance. Les paysans bulgares se rappellent encore les jours tristes de la domination turque et en Bulgarie les 'partis russophiles sont encore assez forts. La menace russe peut avoir en ellemême la puissance de soulever les peuples contre le germanophile Radoslavof.

Sur cet espoir, la Quadruple-Entente ne donne pas d'explications. Une communication officielle dit que les gouvernements de la Quadruple-Entente retirent toutes les propositions de compensations faites à la Bulgarie et démontre que la nouvelle guerre est inévitable.

Pendant que la Russie attaquera la Bulgarie le long des côtes de la mer Noire, les troupes anglofrançaises que l'on est en train de débarquer dans un port grec, tout près de la frontière bulgare, marcheront immédiatement avec les troupes grecq,ues, et en même temps la Serbie commencera son action à la frontière bulgare. L'Italie sera à sa place .aux côtés de ses alliés dans la nouvelle guerre balkanique.

Ces dernières lignes disent que l'esprit public s'attend chez nos alliés à une participation de l'Italie à cette expédition.

Le facteur balkanique sera néfaste

Du Heraldo, de Madrid

L'intervention des facteurs balkaniques aggravera la situation des Austro-Allemands menacég aujourd'hui d'une offensive énergique sur le' front occidental, offensive dont la déroute subie en Champagne n'est qu'un prologue très éloquent. Pour éviter que leur défaite se convertisse en désastre, il faudra que les Allemands et les Autrichiens accourent avec des forces nombreuses sur ce nouveau front, au préjudice de leur action en Russie qui, en s'affaiblissant, permettra au grand empire moscovite de terminer à son aise l'organisation d'une nouvelle et formidable armée de plusieurs nnillions d'hommes dont l'offensive sera sensible au début du prochain printemps.

Encore des aveux de la défaite

L'envoyé de la Gazette de Voss sur le front occidental, herr Osborn, écrit

'Il faut, pour bien comprendre ce qui s'est passé, s'entretenir avec les blessés qui arrivent en longues colonnes, car les pertes, dans cette lutte titanique, n'ont vraiment pas été légères. Autobus, voitures, chariots, transportent les hommes les plus légèrement atteints ils en descendent, qui les mains, qui les bras, qui le visage bandés. Leurs uniformes sont couverts de la poussière crayeuse de la terre de Champagne et de la boue ..Tous parlent avec un honnête respect de la valeur de l'ennemi, bien que ceux qui se battent n'emploient pas de mots ronflants. « Comment ont chargé tes Français, et comment ont-ils avancé ensuite? Avec rage et impétuosité, les grenades à'la ceinture »

;Donc, les Français ont chargé, et ils ont avancé ensuite ce qu'il fallait démontrer. De la Gerpiania

Le peuple allemand a suivi avec une admirable sérénité d'âme les tentatives des alliés pour enfonr cer notre front. Il y a appris sans émotion lés éahecs partiels et -les reculs de nos troupes, sachant bien que, en définitive, toutes les forces réunis de l'ennemi n'arriveraient pas à ébranler sérieusement le mur d'airain que nous avons dressé contre lui. Il ne se fût même point enrayé si notre recul avait été plus marqué et nos pertes plus considérables, tant il est naturel qu'un maximum d'effort sur quelques points donnés modifie provisoirement la ligne de bataille. L'offensive franco-anglaise n'aura eu qu'un résultat celui de décupler la confiance de l'Allemagne dans l'invincibilité de son armée. Aujourd'hui, la preuve en est définitivement faite, et aussi bien dans les pavs neutres qu'en Allemagne les gens de bon sens sourient des vaines espérances des alliés et disent « Ils ne passeront pas. »

Il ne s'agit donc plus d'aller à Paris et h Calais 1

L'échec de l'attaque allerrtande contre DvinsK Du Borjevia Viédomosti, do Pétrograde, sous la signature du colonel K. Choumsky

Nos années se tirent graduellement de la situation difficile où elles se trouvaient dans la région de Vilna', et elles évitent admirablement Tencerclement qui les menaçait depuis l'attaque de Svientzîanv et l'offensive ennemie vers le nord, dans la direction de Vilnü. Maintenant, les Allemands poritent leur principal effort sur Dwinsk pour nous ¡gêner sur la Dvina occidentale et couvrir ainsi les armées Below et Eichhom.

Vaic.i déjà un certain temps que cette attaque se J poursuit, :mais sans succès, dans trois directions (différentes. C'est même l'opération la moins heureuse de celles tentées par l'ennemi, qui voudrait w tout prix, après Minsk, s'emparer des trois nœuds do voies ferrées desservait la région de Minsk Molodetchno, Lidoï et Baranovitchy.

La situation des Allemands en Russie

De la Gazette de Lausanne, sous la signature [du colonel Secretan

La retraite russe, qui a. commencé le 1er mai sur -la Dounaïetz, paraît aujourd'hui arrivée il son terme Les Russes ont été rééquipés d'artillerie et de munitions en abondance, et les efforts faits pour rompre leur front ont échoué. De la Baltique au Dniester le-* deux adversaires sont.face à face, avec des forces qui s'équilibrent et qui, dans les lignes russes s'accroissent .au' lieu de diminuer. C'est au moment où la campagne des Allemands marque un temps d'arrêt que to situation strat.égique se complique et que les alliés se préparent à porter leurs armées au secours des Serbes.

Les embarras de l'Allemagne vus par un neutre Extrait de l'enquête que poursuit en Allemagne le correspondant de l'organe hollandais Journal de Commerce

Les districts pétrolifères de Galicie, à présent reIve nus aux mains des Austro-Allemands, ne fournissent même pas le *cinquième des quantités de pétrole nécessaires..

Si le gaz a pu, dans les grands centres, prendre la place du pétrole, la substitution est impossible dans les campagnes. Les matières premières pour la fabrication de l'acétylène font défaut.

On pense, sans en être sûr, que la récolte des pommes de terre sera bonne, de sorte qu'on pourra fabriquer beaucoup d'alcool à brûler. Mais il faut des brûleurs et da quoi les fabriquer, puisque le cuivre, quoi qu'on ait pu affirmer officiellement, devient une curiosité. On a fait des brûleurs avec d'autres métaux, mais, comme ils coûtent 6 m. 25 pièce, il est permis de les louer à l'heure (!). Le gouvernement s'ingénie, reconnaissons-le, on ne sait comment il sortira du cercle vicieux.

Par suite de l'interruption des expéditions de charbons anglais, les cokes vont faire défaut en Allemagne. Le stock est épuisé, la production des vsines à gaz berlinoises a diminué de 40 0/0, et l'on ne voit guère comment elles pouTront tenir leur promesse de fournir les 60 0;0 restants.

L'Union des cokes de Berlin a annoncé qu'elle lie pouvait effectuer qu'en partie les livraisons de coke qu'elle s'était engagée par contrat à faire cet Les propriétaires d'immeubles de luxe voient leurs baux résiliés en masse, car on abandonne les appartements trop chers pour se loger plus modestement. Ils s'adressent aux banques hypothécaires, qui font la sourde oreille.

Les objets de cuivre, coton, laine, soie sont hors de prix, .ainsi que les huiles et graisses.

On paie 7 marks, au lieu de 3.50, pour un ressemelage de mauvais cuir. Savon cher, pas d'amidon. Leurs récoltes brûlent

On lit dans la Breisgauer Zeitung, de Fribourg (grand-duché de Bade)

Pas incendies avant détruit des récoltes battues

aux Allemands

ou non battues, de la farine ou. des fouri'ages de toute espèce, ou attire l'attention de la population sur le fait que, en vertu des articles et 311 du code pénal, les incendiaires sont punis de mort en temps de guerre.

L'article 139 prévoit expressément que quiconque a connaissance d'un crime pareil, d'une manière digne de foi, à un moment où des précautions sont possibles, comment lui-même un crime s'il néglige de prévenir en temps utile les •autorités ou la liersonne menace.

On pense à récompenser par des sommes d'argent les personnes qui aideront à découvrir les auteurs ou les complices d'incendies qui détruisent des objets d'alimentation ou des fourrages.

Cette note en dit long sur le nombre d'incendies qui ont été constatés et dissimulés dans la région de Fribourg.

« Les bienfaits de la guerre s

Les journaux allemands reproduisent quelques passages d'une brochure publiée à Leipzig par un certain Richard Fugmann sous ce titre Les bienfaits de. la guerre. » En voici un aperçu

La guerre était encore une fois nécessaire pour voir ce que valait notre préparation militaire de quarante années.

Et avant tout elle nous aide à avoir une Grande Allemagne. La race noble des Allemands est appelée à former l'univers à son image et à sa volonté. Si la guerre est la mère de toutes choses, elle est pour nous autres Allemands, race d'élite, une incomparable renaissance et un bienfait indescriptible en vue de notre grand avenir.

Quelle chance que les méchants alliés aient attaqué la vertueuse Allemagne ?

Comment les Allemands expliquent

la bataille de la Marne

Le Démoçrace, de Délémont, a découvert dans un journal bâlois de langue allemande, les Basler Nachrichten, une description aussi intéressante qu'intéressée de la bataille de la Marne. Voici en quels termes notre confrère rend compte de ce document, qui est vraiment mémorable

Quant aux événements de la Marne, voici, tonjours suivant le correspondant des Basler Nachrichten, ce qu'il en faut penser.

Les alliés ont été repoussés irrésistiblement, non par des forces allemandes supérieures, mais par plus de trente corps d'armée, et non par plus de cinquante corps comme il a été dit. Les effectifs auraient suffi si la conduite de l'Italie n'avait pas permis à la France de dégarnir sa frontière Est méridionale et sans le manque de préparation (!) du côté allemand et une supériorité de préparation du côté des alliés.

« Quand les armées allemandes eurent devant elles la tâche d'engager une bataille décisive sur la Marne, les munitions d'artillerie indispensables à la continuation de l'offensive leur firent défaut. De plus, la vitesse inattendue de la mobilisation russe et la supériorité de l'artillerie russe rendaient nécessaires le transport de corps d'armée allemands dans l'Est pour éviter une catastro- phe. Il fallut ainsi renoncer à l'offensive dans l'Ouest, d'autant que les Français étaient fortifiés dans l'excellente position de la; Marne et qu'une menace de flanc était annoncée par le service des reconnaissances. Il ne restait à l'armée allemande qu'à se retirer dans l'excellente position qu'aujourd'hui encore elle occupe (pourquoi le correspondant ne la nomme-t-il pas ? Le nom de l'Aisne ne. figure nulle part dans son article). Cette retraite stratégique fut si bien menée qu'en maints endroits les Français ne virent aucun ennemi « sauf les hommes épuisés par de très longues marches, tombés sur le térrain. »

Tel est l'état de fait, et l'on pourrait aussi bien dire qu'une bataille de la'Marne n'a pas eu lieu du tout parce que les moyens de l'exécuter ont manqué à l'armée allemande.

En général, les batailles se perdent parce que le battu n'a pas réussi à exécuter son plan. En Russie, l'ennemi pourchasse

la population des régions envahies

Du Novoïé Vrémia

Des forêts de la Volhynie occidentale sortent petit à petit les nombreux groupes d'émigrés qui s'y étaient réfugiés il y a quelques semaines. Les malheureux y ont souffert de la faim, du froid et de l'éternelle crainte des Allemands, dont il fallait sans cesse éviter les patrouillés. Le plus souvent, les émigrés creusaient des trous, les recouvraient de branchages et passaient le jour dans ces « demeures » n'osant sortir que la nuit. ̃

se passait des scènes d'une cruauté abominable. Les Allemands faisaient sortir les émigrés de leurs refuges et les contraignaient à retourner vers les villages qu'ils avaient abandonnés. Ceux qui.opposaiént la moindre résistance étaient tués sans pitié.

Les Austro-Allemands font tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas laisser échapper la population des endroits qu'elle habite. Ils entourent hameaux, villages et villes de postes de garde et envoient dans les forêts des détachements de cavalerie pour rattraper les émigrés et les faire revenir sur leurs pas.

Les habitants n'en fuient pas moins au péril de leur vie..

Une opinion suisse-allemande

sur la violation de la Belgique

Nous lisons dans le Vaterland, organe catholique publié à Lucerne, en Suisse alémanique, ces lignes qu'il convient de retenir Il s'est. passé, dans cette guerre, d.es faits qui touchent ù un tel degré les intérêts et les sentiments les plus sacrés de notre pays et de notre peupiequ'on ne doit-pas permettre d'ordonner le silence à ce sujet. En écrivant cela, je pense en toute première ligne à la violation de la neutralité belge.

Nos confédérés welches nous font souvent, le reproche, à nous Suisses alémanique, que nous n'avons jamais osé .exprimer notre désapprobation de cette violation, et que celle-ci trouve même des défenseurs en Suisse alémanique.

Cette appréciation est .indubitablement fausse. Nous, Suisses alémaniques, sdmmes absolument delà même opinion que nos confédérés welches au sujet de la violation de la neutralité. Nous la déplorons et la. condamnons, et nous éprouvons une vive sympathie pour le peuple belge, qui a été la victime de cette violation de la neutralité. Déjà, au milisui d'octobre de l'année dernière, j'ai écrit, dans le Vaterland, que la violation de la neutralité belge resterait une tache sur le blason de l'Allemagne, je suis absolument convaincu que la grande majorité d,e la population suissealémanique partage cette opinion. Comment pourrait-il en être autrement ? Le respect de la neutralité est, pour la Suisse, une question d'existence. Les cartes de graisse

On lit dans la Gasette de Cologne

Un lourd cauchemar pèse sur l'alimentation du peuple allemand et s'appelle la question de la graisse. On sait, en effet, qu'une certaine proportion de graisse doit nécessairement entrer dans l'alimentation de l'homme et que, d'autre part, toute importation est complètement arrêtée par suite du blocus. Nous sommes donc réduits aux ressources de beurre et de graisses fournies par le troupeau national, qui est très loin de suffire aux nécessités les plus urgentes. L'administration s'est donc préoccupée des moyens d'empêcher autant que possible l'aggravation de la crise.

Le principal est la création d'une carte de graisse, qui fonctionnera comme les cartes de pain .et de pétrole, et donnera à chaque bénéficiaire droit à soixante grammes de graisse par jour. Cette quantité pourrait être sensiblement abaissée par l'introduction des tourteaux de noix dans la nourriture populaire et l'interdiction de séparer désormais le son de la farine dans la confection du pain, puisque le son contient de matières crasses. Les graines de soleil, les noyaux de fruits, les pépins de raisin serviront. d'autre part à fabriquer une huile fort convenable. Les cadavres des chevaux fourniront des savons, de la graisse industrielle et même de la margarine comestible, quand il sera constaté par le service sanitaire qu'ils ne sont pas morts de maladies contagieuses. Les eaux des égouts qui, à Berlin par exemple, charrient vingt grammes de graisse pa.r tête d'habitant, seront dépouillées mécaniquement de leur résidu, au bénéfice de l'industrie.

Les cadavres de chevaux, les eaux des écoute. L'Allemagne ne manque de rien. C'est un pays de Cocagne.

Illusions allemandes

La Gazelle de Francfort publie un article où elle envisage la fin prochaine de la guerre. Voici les raisons qu'elle en donne

La situation de la guerre européenne est arrivée à une phase décisive. Voilà bien des fois que nous entendons dire « La guerre va se décider. » Mais on ne pouvait affirmer oela sérieusement, puisque les forces russes et anglaises n'étaient pas tout entières engagées. Aujourd'hui, une décision est proche on peut l'espérer, d'autant plus que les belligérantes ont donné tout leur effort et que le succès n'y répond pas. La conclusion de'la guerre leur devient ainsi impossible à obtenir.

La tournure qu'a prise la situation du conflit affecte nettement un caractère de crise. Nos adver- saires franco-anglais se sont imposé le-maximum de sacrifices. Si les choses, en dépit de la dépense d'argent et d'énergie» restent en l'état/ nos adver-

saires devront se demander s'il est bien utile de continuer à combattre,pour rendre seulement plus favorable' la situation générale des Allemands et pour assurer par suite la base de la paix germanique.

La Gazette de Francfort se moque, on le voit, de ses lecteurs.

ACADÉMIE DE MÉDECINE La protection de l'enfance pendant la guerre Pour le traitement abortif de l'infection des plaies

La professeur Pinard a fait une longue communication sur la protection de l'enfance, pendant la première année de guerre dans le gouvernement militaire de Paris ». Nous ne pouvons en dire que quelques mots, la place nous faisant défaut pour une analyse plus complète.

Le professeur Pinard a d'abord insisté sur ce fait que l'Assistance publique et l'Assistance privée se montrèrent insuffisantes au début, mais que, grâce à la création de nombreux refuges temporaires, on put faire face aux exigences résultant de la situation.

D'après l'éminent praticien, on peut affirmer que, pendant la première année de guerre, plus de 33,000 femmes et au mbins autant d'enfants furent englobés dans le réseau protecteur des assistances publique et privée.

Autres constestations aussi imprévues que consolantes

1° La mortalité maternelle causée par les maladies puerpérales a diminué 2° le nombre des enfants nouveau-nés abandonnés est inférieur à la normale 3° la mortalité infantile, de 0 jour à 3 mois, est en diminution de 3 mois à 3 ans, elle est sensiblement la même que l'année qui a précédé la guerre 4° le poids des enfants a sensiblement augmenté.

Citons textuellement la conclusion de M. le professeur Pinard

« Il m'apparaît que la Protection de l'Enfance ainsi comprise et effectuée a été pour quelque chose dans les résultats que je viens de vous faire connaître, aussi je pense que l'œuvre sociale née du fait de la guerre sera définitivement incorporée dans l'organisation sociale de la France, si l'on veut après la premières victoire préparer et assurer la seconde, c'est-à-dire la repopulation.

M. Pozzi'a présenté un travail de M. Alexis Carrel, sur « le traitement abortif de l'infection des plaies ».

Nul n'ignore que toutes les plaies par éclats d'obus, de mines ou de grenades sont infectées. L'examen bactériologique, pratiqué dix heures après la blessure, montre la présence dans toutes ces plaies d'une flore microbienne variée. Ces microbes sont en très petit nombre dans les premières heures, mais se multiplient ensuite avec une énorme abondance dans toute l'étendue de la plaie. Il en. résulte que s'il est relativement facile, durant les premières heures de la blessure, d'enlever les microbes- infectants, cette opération devient de plus en plus difficile plus tard.

D'autre part, beaucoup d'antiseptiques présentent cet inconvénient de provoquer une certaine irritation des tissus, surtout lorsqu'ils sont employés à dose trop forte. Il faut reconnaître cependant que même ces antiseptiques irritants ont rendu d'immenses services en empêchant l'infection, qui constitue le grand danger, le danger par excellence.

M. Carrela dirigé ses études vers l'obtention d'un antiseptique qui détruisît les microbes pathogènes sans porter atteinte à la vitalité des cellules. Il s'est arrêté à l'hypochlorite associé à l'acide borique dans certaines proportions. La solution doit être injectée dans toutes les anfractuosités de la plaie et, dans certains cas, on doit pratiquer une instillation continue avec un appareil spécial.

M. Carrel n'a pas seulement pratiqué le traitement abortif de l'infection en traitant les plaies récentes, il a encore pu désinfecter rapidement des plaies suppurantes et gangrenées et quand l'examen a démontré que ces dernières étaient devenues aseptiques, il a pu les réunir à l'aide de bandelettes adhésives et obtenir ainsi des cicatrisations huit et quinze jours après la blessure. En résumé, 'le pansement antiseptique du docteur Carrel a l'avantage do n'être ni toxique, ni irritant, ni coûteux'; et on obtient, grâce à lui, des résultats précieux et souvent inespérés. Dans ces conditions, son adoption s'impose. Georges Wulft

Chronique des Tribunaux LES CONSEILS DE GUERRE DE PARIS

Le colonel Thiébault, le colonel Humbert et le colonel. Gouin, qui, depuis le début de la guerre, présidaient les premier, deuxième et ,twoisième conseils de guerre, séant a Paris, viénnent d'être relevés de leurs fonctions. Cest uniquement en vertu de l'article 6 du code de justice militaire, d'après lequel les présidents et juges composant les conseils de guerre peuvent être remplacés tous les six mois, que cette mesure a été prise.

Le colonel Gouin, qui présidait le conseil de guerre, est remplacé par le lieutenant-colonel Favart, du d'artillerie.

L'AFFAIRE SWOBODA

Le commandant Julien, rapporteur près le 3e conseil de guerre dei Paris, a clos l'enquête à laquelle il procédait depuis plusieurs mois contre Swoboda. Cette enquête concluant à l'abandon des deux accusations, une ordonnance de non lieu a été rendue. Toutefois, Swoboda, dont la nationalité reste suspecte, ne sera pus remis en liberté; mais sera dirigé sur un camp de concentration. A PROPOS DE NATURALISATION

C'est un cas. assez curieux, celui du canonnier Victor Schneider.

Né.en Luxembourg, en 1870, il se fit, en naturaliser Français, et en août 1914 fut mobilisé et incorporé au 4° d'artillerie lourde. Là, Schneider fit une demande pour être nommé interprète aux camps des prisonniers ou contrôleur des correspondances en langues étrangères. Ne remplissant pas les conditions prévues par les règlements et notamment à raison de sa situation de naturalisé, il vit sa demande repoussée. Dès lors, il déclara ne plus se considérer comme soldat français et se refusa à toute obéissance aux ordres militaires. Poursuivi, 'hier, pour refus d'obéissance, il a, sur plaidoirie de M° Auvillain, été condamné à un an de :prison.

NOUVELLES JUDICLHIRES

L'assassinat de M. Jaurès. La chambre des mises en accusation a examiné hier le dossier de l'assassinat de M. Jaurès.

M..l'avocat général Godefroy a donné lecture de son rapport. Vendredi prochain, la cour rendra son arrêt, que l'on peut prévoir être le renvoi du prévenu Villain devant la cour d'assises NOS INFORMATIONS La question du pain de fantaisie. La ques- tion de la vente du pain de fantaisie est résolue par une décision que vient de prendre la chambre syndicale patronale de la boulangerie, d'accord avec le ,minat,re de l'intérieur et les préfectures de la Seine et de police.

Le prix du pain de fantaisie variera selon les quartiers. Il a été fixé pour chaque-quartier par les boulanger.s des vingt-sept syndicats régionaux de Paris et de la banlieue, réunis à cet effet en assemblées locales, ces jours derniers, par leurs syndics respectifs.

L'affiche suivante, qui sera apposée dans les boulangeries, informera les clients des conditions de vente nouvellement* établies

Pains boulots courts et fendus courts 0 fr. 45 i l0 kilogramme.

Pains français longs (ces pains ne sont ,pas détaillés).

» Pains au-dessus de 500 grammes (mesurant de 60 à 80 centimètres) fr. le kilogramme. Pains au-dessous de 500 grammes (mesurant ds 50 à 60 centimètres) fr. le kilogramme. n Conformément aux ordonnancés de police de 1840 et 1867, la vente du pain devant se faire au 1 »oids constaté par le Vendeur et l'acheteur, la

Ch. Demailly

clientèle est priée de vouloir bien .placer le pain sur la balance après l'avoir choisi. »

Les boulangers inscriront, dans l'espace libre, les prix fixés par leur syndicat. Les pains longs seront établis de telle sorte que leur prix, à la pièce, répondra à un poids correspondant au tarif en vigueur. Les boulangers ne pèseront pas ces pains, mais les acheteurs, dans le doute, auront la faculté ainsi qu'il est dit dans l'affiche de les mettre eux-mêmes sur la balance.

Hôtels Recommandés STATIONS THERMALES

SA.LIES-DE-BÉARN (Basses-Pyrénées)

L'HOTEL DU PARC

LES PREMIERES Théâtre Antoine. La Nouvelle Revue i91<ô, revue en deux actes, de Rip, musique nouvelle et arrangée par M. Emile Lassailly.

La revue-du Palais-Royal, 1915, a émigré au théâtre Antoine. Son auteur M. Rip en a profité pour lui faire peau neuve, lui confectionner des couplets neufs, des scènes neuves, et la doter d'interprètes nouveaux. Et ainsi ce couteau de Janot, dont la lame et le manche ont été alternativement changés, va reluire de plus belle aux feux de la rampe et faire miroiter, aux yeux d'un public renouvelé lui aussi, son tranchant si bien aiguisé. Car 1915 seconde manière ne le cède en rien a 1915 premier état, comme on dit en style de gravure. Rip détient non seulement le secret de tourner des versiculets de revue, il sait aussi présenter les événements sous forme dramatique. Son art ne se borne pas à ajouter les unes à la suite des autres une suite de chansonnettes ou d'airs connus sur lesquels il adapte des paroles il y a dans les deux actes que nous venons d'entendre une série d'épisodes qui sont d'un homme de théâtre.

Voici, par exemple, la scène où l'acteur Prince répugne à jouer le rôle du K.r, dit le programme les péripéties qui nous montrent la répugnance de l'artiste à interpréter ce personnage odieux sont une vraie tempête sous un crâne c'est traité du reste avec un esprit et un tact qui ont été littéralement acclamés. Voici la jolie scène, toute parfumée de souvenirs émus, où est traduite la première de la Vie Parisienne plus d'un spectateur arrêtera une larme aux bords de sa paupière en écoutant ces flonflons évocateurs si ingénieusement cousus. Citerai-je encore la scène spirituelle où le pessimiste et l'optimiste, en l'espèce un boucher et un pâtissier, font de la stratégie en chambre ? Il y a là mieux que de la fantaisie, il y a toute la satire profonde d'un travers, mettons d'une manie, inhérente au temps de guerre. Il faudrait énumérer tous les numéros » de ce nouveau 1915 la scène délicieuse où l'infirmière et le blessé, qui se connaissaient et ne s'appréciaient pas pendant la paix, se sentent portés l'un vers d'autre parce que la guerre a développé en eux des qualités de bonté, de solidité, tout à fait insoupçonnées. Mais sachons nous borner. Il serait cependant injuste de ne pas parler de l'épisode désopilant sur lequel se lève le rideau au deuxième acte c'est la plainte ironique des « petites femmes de revue auxquelles le public ne fait pas attention. Cette scène a été bissée d'acclamation et certes les « petites femmes » du théâtre Antoine ne s'at- tendaient pas à pareille aubaine.

L'interprétation est tout il. fait remarquable Prince, l'amusant Prince, des Variétés, apporte à ses différents personnages ce naturel à la fois burlesque et fin qui lui a valu sa réputation hier, on a fêté l'excellent artiste chaque fois qu'il est apparu, et il a eu la double joie de se voir applaudir au naturel et au cinématogranhe car Prince, nul ne l'ignore, est Rigadin et Rigadin est Prince. Mlle Marthe Régnier est une déracinée dans le genre de la revue elle prête aux couplets sa grâce tendre, sa gentille voix où perce une agréable pointe d'émotion, son manque d'assurance qui est un charme de plus et que l'auteur et le musicien ont habilement canalisé dans les diverses chansons de la divette improvisée, où Mlle Marthe Régnier est vraiment de tout premier ordre. Mlle Yvonne Printemps chante délicieusement, joue avec entrain, danse avec esprit. La commère, Mlle Morgane, est agréable à regarder. M. Adrien Lamy chante fort joliment les divers couplets du highlander. Je louerai en bloc Mlle Benda qui dit bien, MM. Carlos Avril, Milo de Meyer, Edmond Roze, Louvigny et Mlle Larivière, qui tous ont aidé au succès.

Décors et costumes sont pimpants et frais et l'excellent orchestre est conduit de façon à ravir les musiciens les plus difficiles, par M. Emile Lassailly, qui s'entend comme personne à en proportionner les sonorités aux moyens vocaux des interprètes. La nouvelle revu 1915 me semble inscrite pour de nombreux soirs et matinées sur l'affiche du théâtre Antoine. Par intérim Louis Schneider.

DANS LES THEATRES

Spectacles annoncés pour ce soir mercredi A la Comédie-Française, à 8 h. 1/i, Mademoi- scüe tie La Seiglière.

A 1'Odéon, à 7 heures, L'Assommoir.

A la Gaîté, à 8 h. 1/2, La Marraine de Charley (Chàrley's aunt) Mlle Jeanne Cheirel, MM. Levesque Gaston Séverin, Coradin, Mlles NinonGilles,. Marthe Fabry, Lyonel, et MM. Henri Burguet et Raoul Villot. Au 1er acte The Tipperary.

Au 30 acte La Chanson des Houblons»

Au Vaudeville, relâche.

A la Renaissance, à 8 h. 1/2, Fred, Séance 'de nuit.

Au thé'tre Antoine, à 8 h. 1/2, première représentation de La Noiivellé Revue, de Rip, suite de 49-lii, dont les principales scènes seront interprétées par M-mes Marthe Régnier. Yvonne Printemps, Gaby Benda., Matteï, MM. Prince, Roze, A. Lamy, Louvigny, etc. L'orchestre sous la direction de M. Emile Lassailly.

Au théâtre Michel, à 8 h. 30, L'Attente à 8 h. 45, Léonie est en avance, de M. Georges Feydeau (Marcel Simon, Ellen Andrée, Suzanne Avril et J. Daniou) à 9 h. 50, Plus ça change. de M. Rip (Spineily, Paul Ardot, Raiinu et Guyon fils). Au théâtre Cluny, à 8 h. Bébé.

Aux Folies-Bergère, à 8 h. 1/2 (Tél. Gut. 02-59), Rianza, Girier, La Revue des Folies-Bergère (Blanche Delimoges, Lavigne, Ch. Casella, Rose Amy, Djinn d'Irroy, Villé, Lucette Darbelle, etc.). Au Moulin de la Chanson, à 9 heures, Elle est en or revue de M. G. Arnould, avec Musidora, Alice Weill, A. Berteuil, R. Clermont et l'auteur. Nouvelles chansons de V. Hyspa, J. Bastia, Arnould, L. Paco, Folrey et le dessinateur G. Gros. Au Gaumont-Palace, à 8 h. 1/4, France et Angleterre for eier, Nos so2dats en Soissonnais, etc., films inédits et passionnants. Location 4, rue Forest téléphone Marcadet 16-73.

A la Pie qui Chante, à 8 h. 3/4, La Revue de la Pie (Germaine Charley et Bussy), et les auteurs gais Furs;\ Bastia, Berka, L. Paco, St-Granier. Au Cirque Médrano, à 8 h. 1/2, spectacles divers. Attractions nouvelles.

x

Au théâtre Réjane, tous'les jours, en matinée. à 3 heures, et le soir, à 8 h. 1/2, le gros succès L a FUI: de Neptune, avec Annette K.ellermann, la plus célèbre nageuse du monde. Unique.

Spectacles de demain jeudi, à la Comédie-Française

En matinée, à 1 h. 1/2, Horace et Le Misanthrope. Le soir, à 8 h. 1/4, Le Duel.

A l'Opéra-Comique, demain, en matinée, à 1 h. 1/2, Carmen (Mlles Germaine Baiiac, Vaultier, MM. Darçiel, Maguenat et Mlle Sonia Pavloff). On terminera par La Marseillaise, chantée par M. Attiers. x

Dimanche, ,en. matinée, à 1 h. 1/2, Manon (Mlle Suzanne Cesbron, MM. Paillard, Jean Périer, Allard), La Marseillaise (M. Albers) en soirée, à 7- h. 3/4, Werther (Mlle Alice Raveau, MM. Fontaine, Vaurs, Azéma), La Marseillaise, (Mlle Bnunlet).

Enfin, jeudi 14 octobre, à 1 h. 1/2, Lahmé, La Fille dv régiment, et La Marseillaise.

L'Odéon donnara demain jeudi, en matinée, à 2 heures, Horace et Les Plaidezirs,

La direction du théâtre national de l'Odéon ne peut gue se féliciter-d'avoir institué, cette saison,

A. Magno

est Ouvert.

des matinées, chaque samedi c'est une innovation des plus heureuses et très appréciée du public. La matinée de samedi dernier vit, une fois de plus; triompher La Vie -de bohème; celle du samedi 9 s'annonce particulièrement» brillante; ou jouera Henri nt et sa Cour, le beau drame rT Alexandre Dumas, avec sa brillante interpréta- tion, M. Desjardins en tête. A en juger par l'état x de la location, cette nouvelle matinée remportera auprès du public le même excellent accueil. Nous rappelons qu'à la Porte-Saint'Martin les représentations de La Flambée, l'immense succès, ont lieu les mardi, jeudi, samedi et dimanche de i chaque semaine. Une seule matinée le dimanche. i La Marraine de Charley, le gros succès de rire ] du moment, qui continue à triompher chaque, soir ,au théâtre de la Gaîté, sera donnée demain jeudi en matinée, avec les mêmes excellents interprè- tes Mlle J. Cheirel, MM. Levesque, G. Séverin, Coradin, et MM. Henri Burguet et, Raoul Villot. Nous avons dit qu'en raison du succès du Maître de forges, il y aurait dorénavant, au Nouvel- Am- bigu, cinq représentations de la belle pièce de M. G. Ohnet quatre représentations en soirée, les mardi, jeudi, samedi, dimanche de chaque semaine une seule en matinée le dimanche. Rappelons que demain jeudi, à 2 h. 30, à la de- mande générale, le théâtre Michel donne une ma- tinée supplémentaire de ses deux succès, Léonie est en avance, de M. Georges Feydeau, et Plus ça change. de Rip, avec l'interprétation du soir Spinelly, Jane Danjou, Ellen Andrée, Suzanne Avril, Paul Ardot, Raimu, Guyon fils, sans oublier Marcel Simon. Pour couper court à'certains bruits périodiques, M. Lagrange nous prie d'annoncer qu'il a toujours et qu'il continuera la direction du Trianon-Lyrique, dont la .réouverture reste fixée à samedi prochain 9 octobre, avec L'Oiseau bleu, l'opérette de Chartes Lecocq. M. Lagrange nous prie également de rappeler l'initiative qu'il a prise pour la dé- fense nationale toute personne payant en or le prix de sa place aura droit une placg gratuite de même catégorie pour une des représentations suivantes.

Aux Folies-Bergère « Full Bouse! Maison pleine Ce sont les écriteaux que l'on appose chaque soir, aux portes des Folies-Bergère, tant la féerique et grandiose Revue provoque un irrésistible engouement. Venez donc de bonne heure, ou louez d'avance, la location est d'ailleurs gratuite, car devant l'importance du spectacle le rideau lève à 8 h. 30 sur le délicieux prologue de La République des femmes. Demain, à 2 h. 30, première matinée du jeudi.

Voici les dates de clôture des listes d'inscription pour les concours d'admission, en 1915, au Conservatoire

Instruments à vent (bois et cuivre) samedi 9 octobre, à seize lveutres.

Violon lundi 11 octobre, à seize heures.

Violon préparatoire mardi 12 octobre, à seize heures.

Contrebasse, alto, violoncelle jeudi 14 octobre, il seize heures.

Piano (hommes et femmes) vendredi 15 octobre, à seize heures.

Piano (hommes et femmes, classes préparatoires) lundi 18 octobre, à seize heures. Harpe et harpe chromatique mercredi 20 octobre, à seize heurs.

Déclamation dramatique jeudi21 octobre, a seize heures.

Chant samedi 30 octobre, à seize heures. Nous avons parlé, hier, de la chaleureuse allocution prononcée, au Conservatoire, par M. Jules Truffier, au début de sa première classe. L'excellent professeur rend, a la mémoire de ses élèves tombés glorieusement pour la patrie sur les champs de bataille, un éloquent hommage. Détachons-en ce passage relatif au jeune Raoul Sarcey, le dernier frappé

« L'an passé, il parut, pendant quelques heures, rue de Madrid, durant un congé de convalescence, et je le vois encore s'élancer dans cette salle, en jetant lestement son képi sur ce lourd piano, qui me fait aujourd'hui l'effet d'un cercueil. Cher Raoul Je l'avais connu, tout enfant, de santé forte et d'une précoce intelligence. Après la mort de son père, mon ami Francisque Sarcey, mort survenue en mai 1899, sa mèrei était restée seule pour élever trois fils, dont l'aîné devait se fixer aux colonies lointaines, tandis que le cadet mourait prématurément.

» Raoul, le benjamin, fit de solides études. Il venait d'entrer au Conservatoire lorsque la guerre éclata. Il s'engagea, devançant l'appel.

» Blessé, une première fois, à la tête, il revint parmi nous, et vous vous souvenez avec quel humour il répondait à nos attentions « Ne faites pas » tant de trais, disait-il, je n'ai rien d'un guerrier. » Surtout, quoi qu'il arrive, pas de légende sur j) mon compte Qu'on se le dise et redise je n'ai » rien d'un héros l »

» Il repartit le 23 mars 1915 nous ne devions plus le revoir. Frappé d'une balle au front, le 21 juin, il 'tombait, sans une plainte, dans la Tranchée de Galonné. On n'a pas retrouvé son corps on ne le retrouvera jamais. L'un de ses chefs du 128° l'avait fait citer à l'ordre du jour « pour avoir, en volontaire, marché ,pendant qua» rante minutes sous la mitraille, afin d'approvi» sionner sa compagnie, qui manquait de muni» tiens ». Au lendemain de sa mort, le capitaine Baillods écrivait à sa pauvre maman, douloureuse et vaillante « Soyez fière de votre fils il en était » à son centième acte de bravoure. »

Votre camarade Moréno-Estrégiiiîl, qui vient d'être nommé adjudant, ajoutait, -en m'apprenant la mort de son compagnon « .Vous pouvez dire » à sa famille que Raoul était un brave, peut-être » trop imprudent, même. Je vous raconterai, quand » j'aurai la joie de vous voir, maints traits char» mants qui sont bien « lui ». Ce sera l'honneur de notre classe, au Conservatoire, d'a.voir eu un » tel «poilu» parmi nous. »

Et M. Jules Truffier a terminé sa belle allocution par de sages et pratiques conseils à ses élèves. Mme Esther Chevalier, de l'Opéra-Comique, dont l'enseignement artistique est si justement apprécié, reprendra, à partir du 15 octobre prochain, avec le concours de Mme Georges Chrétien, sa disi tinguée et dévouée répétitrice, ses leçons particulières de chant et son cours pratique de déclamation lyrique et de mise en scène. Etude complète du répertoire. Pour plus amples renseignements, s'adresser directement à Mme Esther Çhevalier, 14, rue Fontaine (neuvième arrondissement). Voulez-vous le programme d'un concert donné le 26 septembre dernier, sur ]e front, paT la mu-' skpuie d'un régiment d'infanterie, formée en Argonne, sous les obus, et qui apporte de la distraction à nos officiers et à nos poilus?.

1. Sous le ciel bleu, marche (A. Petit) 2. Les Muses, fantaisie (F. Andrieu)) 3. Bettîna, valse (E. Lannoy) 4. Le Carnaval de Venise, air varié pour clarinette (P. J.eanjean) solo par le sous-chef Henri Dauwe 5. Marche lorraine (L. Ganne) La Marseillaise.

Ajoutons que le chef de musique a nom P. Béneteau, et le sous chef Henri Dauwe, ce dernier chef de pupitre à l'orchestre de l'Opéra de l'avenue Montaigne.

Electric-Palace, 5, boulevard des Italiens, de 2 h. 1/2 à 11 heures, cinéma en salle éclairée. Toutes les actualités de la guerre.

Au Caf'Conc'

Ouverture prochainement.

Musée Grévin. Episodes de la guerre Gerbeviller, Reims en flammes. Palais des Mirages. Entrée gratuite pour tous les soldats français et alliés.

De notre correspondant de Toulouse

« Le théâtre des Variétés ne joue encore que quatre fois par semaine. C'est toujours la haute comédie qui tient l'affiche, les gros rires viendront plus tard.

» Après L'Eventail, de Caillavet et de de Fiers, nous avons eu La Daine aux carnélias, qui a permis à M. Pierre Audoui, l'habile directeur, de triompher, suivant son habitude, dans le principal rôle, à côté de Mlle Bareille, qui s'affirme de plus en plus comme grande artiste. Hier était le tour du Duel, de Lavedan, avec Mme Rosé Syma, de l'Odéon, qui a été très applaudie le personnage de l'évêque, tenu par M. Froment, de la PorteSaint-Martin, ne pouvait être mieux incarné il en .est de même de celui de l'abbé. Daniel, que M. Mercader, revu sur notre scène avec tant -de plaisir, a composé à.souhait ses brillant es qualités .ont soulevé l'enthousiasme du public, qui assistait nombreux à cette représentation. On a également acclamé M. Paul Marcel, aussi une ancienne connaissance, qui a contribué largement au succès. En résumé, superbe interprétation. »

De Londres

« M." Georges Edwardes, le directeur du Gaiety Théâtre vient de mourir hier. Il était âgé de soixante-trois ans. M. Georges Edwardes dirigeait le plus important théâtre d'opérette de Londres, et c'est lui qui, il y a quelques années, avait amené sa troupe au Châtelet., pour jouer The, Coimtry CM pendant la saison musicale qu'avait organisée M. G. Astauc. » Nicolet

RENSEIGNEMENTS UTILES DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURE»

des abonnés du « Gaulois »

Mmes Maurice Anizon, à Nantes.

Marc Aynard, à Saint-Rambert-lTIle-Barbe.i

II. Becquerel, au château de Boisdayen.:

Léon Caubert de Cléry, à Pierrefitte.,

Comtesse de ChevilJy, à Marseille.

Comtesse René de Cossé-Brissac, à Angers.: De Courtilloles, au château de Cliarantais.

Comtesse d'Harcourt, au château d'Harcourt, Martin de Watré, à Avignon.

Merceron, à Angers.

Baronne Roger de Montesquieu, au châfeaiï d'Ouilly, i

Gaëtan de Navacelle, à Angers.

Charles Peschier, à Lyon.

Baronne de Pierrebourg, à Saujon,

Baronne de Pinteville de Cernon, à Dijon.,

Vicomtesse L. de Pontbriand, à Tamaris.,

Prieur, à Moulins.

Générale baronne de Sermet, au château des) Marquise de Sers, à Toulouse.

MM. le marquis, Costa de Beauregard, à Cham- x béry.

Charles Couturier, à Joigny.

Commandant Delor, à Limoges, Gabriel Depeyre, à Villebnumier.

Abbé J. Guelle, à EspaJy-Saint-MarceL Général Langlois, à Nice

William Loste, à Bordeaux.

Comte Jean de lTathan, à Orléans.'

F. de Mély, au château du Mesnil-Gennaiiu Mondher, à Saint-Malo.

Docteur Joseph Pommere,t, à Tours.,

F. Roux, à Valence.

Le Roy, à Caen.

Raymond Testu, à Beauvais.

Comte de Thiene, à Marseille..

Joseph Vial, à Roanne.

Vicomte de La Villebiot, à Angers.,

Paul Woronine, à Genève.

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Mmes du Bourg Bailly-Blauchard. Marquise Castéja. Coppens do Fontenav. Camille Dehaynin. Générale de Douvres. Alfred Fourcade. Alfred Hulleu-Pérard. Jules Hunebelle. Comtesse de Maupassant. Morand. Henri Morel. Vicomtesse de RoquemaureL MM. Jules Bruneau. rernand Buteau. Mar- quis de Casa Valdès. Pierre du Chayla. • Gumery. Loyer. Marquis de Maussabré. Baron du Mesnil. Léon Mouchot. Peské. Paul Le Roux. Roger Valentin.

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BUL L ETIN FIN ANCIER

Paris, 5 octobre.

C'est le calme qui prédomine sur toute la ligne, avec des cours à peu près inchangés, il l'exception de certains Industrielles russes d'une part, comme la Toula, en gain d'une vingtaine da points, et, par contre, de la De Beers, fléchissant). assez sensiblement. A noter, sur le marché dit, terme, un nombre de cotations un peu plus mar.. quant.

Comptant

30/0. Tonkin 65.Communales 1899 Afrique occid.

Maroc 1914. Foncières Foncières 1895.

Ville

Ville 1905. Midi 3 0/0. Ville 1910 Est 4 Ville 1912. 2167;) Est 3 0;0. 347..

Banque de Fiance Nord obi. 3 0/0. Crédit foncier. Ouest obl. 3 0/0: Crédit Lyonnais.. 975.. Ouest nouv. Franco-Egypte. Lyon 21/2. Nord. Lyon nouv. Midi. Orléans Est. Orléans nouv. Ouest. 710.. Gafsa Nord-Sud. Carmaux. Voitures. 145.. Creusot. Transatlant. ord.. 112 Aciéries Marine.. Lens. 1 aU

Extérieure. 87 20 Nickel. Japonais 1913. Tréfileries 200 Egypte unif.

Chinois 1913. 315.. Russe 1891-94. N.-E. Oural. Russe Kiew. 315.. Russe :Si 60 Philadelphia. Russe 1909. Pensylvania. Serbe 5 0/0. Central Pacifie. Sangha. 43 Norv. Marche en banque

Caoutchoucs 63 Malacca Rand Mines. 113 Huanchaca 43.. Tharsis Chartered 1350 Dniéprovienne Crown Mines Monaco. 2285 Bakou. 1140.. Toula.

BOURSES ÉTRANGÈRES

Londres, 4 octobre.

Fonds calmes. Consolidés, 65 Brésil full* ding, C9 'Japon 1889, 68 1/4 Russe 1909, 75 1/4. Mines calmes. Cha.rtered, 9/9 East Rand,. 1 3/32 Goldfields, 1 9/32 Rand Mines, 4 5/32. Américains soutenus. Atchison Common, Ba.ltimore Ohio, Canadian Pacifie, 166 3/4-; Erié Common, 33 7/8 New-York Central, 101 7/8 Pensylaania, 58 7,8 Southern Pacifie, 98 1/4 Union Pacifie, 139.

Diver;s Rio-Tinto, 54 1/8; De Beers, 10 Steel Common, 85 1/2 Anaconda, Marconi, 1 29/32 Caucasien, 26/4 I!2.

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