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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1915-09-30

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 30 septembre 1915

Description : 1915/09/30 (Numéro 13865).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k536661p

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/04/2008

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tîl'e'k ta troisième page

DÉPÊCHES DE LA DERNIÈRE HEURE Vers la Victoire 'J'avais toujours entendu dire que s'il était difficile d'être supérieur à sa mauvaise fortune, il était presque impossible d'être égal à la bonne. Il nous était donné de démontrer le contraire. Après une longue attente, coupée souvent par des émotions contenues et des critiques injustifiées, voilà qu'arrivent), et de l'Artois et de la Champagne des nouvelles traites pour nous gonfler d'ivresse et d'orgueil, et notre confiance dans la haute valeur de nos chefs, dans la grande vaillance de. nos soldats était si absolue que ces nouvelles nous les avons accueillies, certes, dans un grand élan de reconnaissance pour nos libérateurs, mais sans une grande surprise devant la libération prochaine qu'elles nous font espérer. Il nous semble qu'en nous revenant, la victoire, si magnifiquement célébrée, dans leurs lettres, par M. Poincaré et M. Millerand, retrouvait son chemin naturel, dont elle s'était écartée trop longtemps, et qu'elle ne doit plus perdre désormais.

Oh nos braves petits troupiers, héros obsc,urs de cette radieuse épopée, on nous racontait aujourd'hui, dans les couloirs de la Chambre, que, lorsque le premier signal de l'offensive fut donnée on vous a vus partir à l'assaut des positions, déclarées inexpugnables, avec une discipline, un sang-froid, une conscience et un mépris du danger réellement impressionnants. Rien ne pouvait résister à cette volonté en marche. Mais à la volonté de vaincre ils joignaient Sa volonté de venger leurs camarades, traîtreusement massacrés, et peut-être doit-on penser que si le nombre des prisonniers est si faible, c'est que la lutte fut chaude, terrible, sans pitié. Nous avons toujours fait la guerre en beauté. C'est le Kaiser qui a voulu que la guerre fût féroce si jamais sonne l'heure des représailles, le monde civilisé pourra juger et condamner celui qui est responsable de toutes ces horreur». Lorsqu'on apprit, il y a quelques jours, que l'empereur Guillaume avait proclamé que la guerre serait certainement terminée au mois de janvier, nous avons haussé les énaules le Kaiser nous avait habitués à ces accès de folie orgueilleuse. A lire les communiqués, je me demande si le Destin, voulant punir Guillaume de ses vantardises, n'accepte pas le rendez-voue qu'il lui a donné, mais, en même temps, n'a pas décidé qu'au mois de janvier, en effet. la guerre serait finie, mais que la paix serait dictée par les alliés. Mane, thecel, Arthur Meyer lies Epaves

déjà Glotte

rAu comte et à la comtesse de Rohan-Chabot Il y avait une fois une belle et noble Dame dont le domaine fut attaqué par un dragon féroce qui le ravageait. Elle appela le plus brave de ses chevaliers qui l'aimait comme une père et la vénérait comme une idole et elle ui dit ces seuls mots « Je suis en danger. » Ils suffirent. Le chevalier s'arma et partit. Il rencontra la bête féroce qui portait deux têtes Et des pattes innombrables. La lutte fut longue et d'abord incertaine. Le dragon commença de poursuivre le brave chevalier mais de sa lance il la fit reculer. Enfin il jeta sa ;lance et ce fut un corps à corps terrifiant (Comme la terre n'en avait jamais vu. Le chevalier était la bravoure même, et une fée bavait rendu invincible. Il finit par trancher les deux gorges du monstre, qui rendit la vie avec un rugissement horrible. La noble Dame était sauvée. Mais le malheureux chevalier restait sanglant sur le terrain, si épouvantablement blessé que les serviteurs de sa souveraine frémirent en l'apercevant. La bête l'avait défiguré en lui labourant le visage de ses ongles. Ses jambes brisées ne pouvant plus le soutenir un de ses bras avait été tranché par les dents du monstre. Il ne voyait plus la lumière. Et il dit aux serviteurs qui le relevaient le Que ma Dame ne s'approche pas de moi car je ne suis plus qu'un corps hideux, /une chose informe et je lui serais un objet d'horreur. Que l'on jette sur moi un voile et qu'on me cache dans un lieu obscur où personne au monde ne me puisse voir. » Et comme nl disait ses mots, des larmes coulaient de ses yeux éteints, et brûlaient ses joues écorchées. A ce moment la Dama sortit de son château pour venir au devant de son sauveur et lui rendre grâce. Elle était éblouissante de beauté, et comme elle était immortelle, une perpétuelle jeunesse faisait d'elle l'admiration du monde. Alors ses serviteurs s'entre-regardèrent en se demandant si elle n'allait pas rejeter d'elle à jamais ce cadavre vivant qui inspirait la peur. Des voisins mêmes étaient venus et l'observaient par-dessus la mur de son domaine pour connaître quel sort elle réservait au malheureux. Beaucoup pensaient que pour éviter à jamais cette terrible vision, elle le ferait jeter dans un souterrain où il achèverait loin de tout regard sa misérable vie. Mais la noble Dame s'approcha et, en le voyant, joignit les mains sans rien dire, non par compassion, mais par piété. A l'idée que c'était pour son galnt que le brave chevalier s'était laissé mettre en cet état, des pleurs coulèrent sur son îieau visage. Puis elle se pencha et baisa celui du chevalier, sanglant et comme lépreux. Ensuite elle se tourna vers ses serviteurs et ordonna « Que l'on prépare dans mon château le plus bel appartement, que l'on y dresse un lit avec des draps de soie, que l'on y mette îles coffres les plus riches, les bahuts les mieux sculptés, les sièges les plus moelleux car voici le chevalier à qui je dois mon existence et tout ce qui en fait l'ornement. Rien ne doit être de trop pour lui. Je veux que le reste de ,ses jours soit tissés de fils d'or. Et quand j'aurai accompli ¡tout cela pour sa gloire et pour sa félicité, je serai encore devant lui comme sa débitrice, car il m'a délivrée du dragon « à jamais

Ai-je besoin de le dire Cette noble Dame s'appelle la France, et le chevalier, son sauyeur, le mutilé de la guerre.

J'ai composé cet apologue pour les esprits chagrins qui, semblables aux voisins de ma châtelaine, se penchent par dessus le mur, sondent avec des idées préconçues les intentions de la patrie à l'égard des grands réformés, tirent de mauvais horoscopes, prétendent qu'après la guerre la France aura tôt fait d'oublier les services qu'elle leur doit, pressée d'en .rester quitte avec une médaille et une pension. Ils prévoient la triste vie de ces malheureux dont l'auféole pâlira peu à peu, finira par s'éteindre, les laissant dans le pays comme de misérables épaves, épaves de la gloire, estropiés, difformes, infirmes, sans que personne jamais ne pense à l'origine de leur misère.

Qu'on me laisse droit à plus d'optimisme. Je ne veux pas diminuer la compassion qui doit

s'attacher à ces héroïques débris de notre magnifique défense nationale, ni prétendre que la vie leur réservera tout le bonheur dont leur sacrifice semble les avoir rendus dignes. Ils souffriront. Les aveugles souffriront, les amputés souffriront, les défigurés souffriront. Ils endureront la douleur d'être, en pleine jeunesse, en pleine santé, retranchés de l'existence dans une certaine, mesure, d'être souvent à charge aux autres, de voir devant eux les visages se détourner avec pitié, peut-être avec terreur. Mais je crois assez en la France pour affirmer que, dans leur douleur même, elle trouvera pour eux la source d'une tendresse religieuse et maternelle. Il y a la France administration et la France population. Nous savons tous que la première fera son devoir à l'égard des mutilés de la guerre. Sauf d'inévitables erreurs, lenteurs, négligences, les bureaux sont en principe imbus de l'esprit d'équité et tâchent d'y adapter leur paperasserie. Mais la France vivante et vibrante, la véritable, la population, en doutez-vous assez pour croire qu'elle payera d'ingratitudes-ces victimes de sa délivrance ?

Je ne voudrais pas serrer la main du Français qui, devant un mutilé de la guerre, aurait refusé d'acquitter la dette que nous avons tous envers eux.

Dieu merci, nous n'en sommes pas là. Déjà mous voyons l'oeuvre admirable créée par Barrés fonctionner, pourvoir de membres mécaniques les amputés, apprendre aux mutilés des métiers nouveaux appropriés aux forces qui leur demeurent, et,.pour cela, .recevoir toujours de la France émue de nouveaux dons. Nous nous rappelons tous ici quel fut ,1'élan -de générosité provoqué par sa souscription. Tout le pays alors a compris et admiré dans Barrés ce geste d'un cœur masculin ne pouvant se résoudre à accepter 1a déchéance physique du mutilé, prétendanb, à force d'artifices, d'ingéniosité, de science, lui redonner malgré tout un peu de sa vigueur première, ne pas priver la nation de ces jeunes énergies qu'une rééducation pouvait reconstituer. C'était une compassion virile, intelligente et sage.

Mais il y a pire que l'amputé d'un membre ou l'aveugle. Il y a le déchet humain, devenu impropre à toute besogno il y a celui qui a perdu .ses deux mains, qui a vu couper ses deux bras ou ses deux jambes, ou qui est en même temps aveugle et manchot. Je laisse à votre imagination le soin de créer tous les jeux de combinaisons atroces que les multiples blessures ont pu former chez les grands mutilés. Hélas tout existe, et notre ennemi l'aura voulu. Devant ces malheureux êtres redevenus débiles comme des enfants, incapables de vivre par eux-mêmes, livrés tout entiers aux autres, savez-vous qui s'est ému ?

Les femmes.

C'est naturel. Cela. devait être. Ces forces sociales à rééduquer, l'appoint d'énergie nationale à sauver les intéressaient moins dans les mutilés que la faiblesse incurable, la débilité sans espoir, l'extrême infirmité. Elles se sont senties les mères des plus malheureux. C'est d'une psychologie rudimentaire. Elles ont été la noble Dame qui va au devant de son chevalier défiguré et, sans prendre garde à ses horribles blessures, sans se détourner d'effroi, le baise au front et lui fait préparer une demeure splendide. Ceci n'est plus dé l'apologue. Ici commence la réalité. Je vais là dire

Une femme dont j'ai l'honneur d'être l'amie, Mlle Louise Chopin, a pensé que ces glorieuses victimes, quand elles n'avaient pas de famille, ou que leurs familles nécessiteuses ne pouvaient leur assurer le secours perpétuel auquel leurs mutilations les astreignaient, avaient encore, cependant, droit à quelques douceurs de la vie. Et elle a, sans plus d'hésitations, décidé de créer en France de grandes demeures familiales où, sous la direction de femmes d'élite, les malheureux estropiés trouveraient une existence agréable, entourée de soins non administratifs et de l'affectueuse reconnaissance due à nos sauveurs. L'amie dont je parle, ignorée jusqu'ici, habite un tout petit village de la Bresse. Que ce détail ne soit pas fait pour étonner. Aujourd'hui, l'oeuvre est fondée. Elle s'appelle Le FoyeT national des mutilés de la guerre. Ce premier foyer est fondé. Il s'appelle le château de Varey, à Sujurieux (Ain). C'est une splendide construction gothique, une des merveilles du département, avec ses tours à poivrières, ses galeries à créneaux, les ombrages de son parc, ses terrasses dominant la vallée où coulent les eaux bleues de l'Ain. Aujourd'hui première maison où pourront s'installer bientôt, dans un site incomparable, les victimes immolées à la France, ce château appartenait hier au comte et à la comtesse de RohanChabot. Ce fut leur offrande. Je n'ai pu lire sans que mes yeux se mouillassent de larmes les lignes si simples qui, adressées à Mlle Louise Chopin, ratifiaient cette donation princière

« .Nous nous associons bien volontiers à votre œuvre si pleine de bonté et de dévouement. C'est vous dire que, répondant à votre appel,nous faisons de tout cœur donation complète du château de Varey pour l'établissement de l 'œuvre du Foyer des mutilés. »

C'est tout. Mais les épaves de la gloire, nos glorieux estropiés, auront pour embellir leur vie, une des plus magnifiques demeures de la France, et je .défie mes lecteurs de rester froids devant ce geste.

Il s'agit, maintenant, d'établir en argent la fondation qui, avec une part de la pension militaire des mutilés, assurera leur entretien. Plus l'oeuvre sera riche, plus elle pourra donner de compensations à ces hommes rejetés de la vie. Je ne crois pas qu'aucune femme de France refuse d'envoyer son obole à Mlle Louise Chopin, directrice du F. N. D. M. G., à Mérignat, par Cerdon (Ain). Et cela ne veut pas dire que je néglige de compter sur la générosité des hommes, qui, souvent, ne le cède pas à celle de leurs compagnes. Mais il y a dans la conception de l'œuvre qui nous occupe quelque chose de tendre et de féminin qui me force de parler ainsi. Je voudrais que toutes les Françaises eussent contribué à sa fondation, payant ainsi une faible partie de leur dette' à ceux qui, au prix de leur chair et de leurs os, leur ont conservé leur liberté et leur patrie. Colette Yver

Lettres à une Amie Le 29 septembre

Mon amie,

Lorsqu'on apprend en ce moment la mort de quelqu'un qui n'est pas tombé sur le champ de bataille, on s'étonne, on se scandalise. Ce n'est pas dans l'ordre de mourir aujourd'hui dans son lit. Il y a maldonne. Hélas! on ne peut pourtant pas revenir sur l'arrêt du destin, les amis qui nous sont arrachés par l'âge ou par l'inexorable maladie, nous ne les retrouverons pas plus que ceux que les balles ou les obus ont terrasses dans les plaines de Champagne.

Mon pauvre camarade Rémy de Gourmont, dont j'aimais à vous citer les phrases nettes, précises, limpides, est mort avant-hier, frappé d'apoplexie. C'est un perte sensible pour les lettres françaises. Nous avons travaillé longtemps ensemble. Hormis les questions d'esthétique et de science, nous étions rarement d'accord, mais je ne me lassais pas d'admirer dans Gourmont une immense culture, la souplesse et la grâce de l'esprit, la pureté de la langue. Tous ceux qui aiment « le beau parler françois » pleureront l'auteur de L'Esthétique de la langue française.

J'ai sonné à sa porte hier, dans le petit logis de la rue des Saints-Pères, sous les toits, où il vivait comme un clerc du moyen âge. Il en portait l'habit: une robe de bure, une toque de moine. Son visage était marqué des traces d'un lupus qu'on avait dû opérer il a quelques années..

Autrefois, quand j'arrivais, il venait m'ouvrir lui-même

il m'emmenait, à travers un corridor et une antichambre tapissés de livres, dans une grande pièce basse de plafond où des volumes encore s'entassaient sur des rayons. Il se retranchait au milieu de tables couvertes de manuscrits, roulait des cigarettes et fumait indéfiniment. Nous discutions. Il bégayait un peu, mais ce sceptique avait une dialectique passionnée. Depuis quelques années, sa prédilection se portait sur les questions de science. Il nourrissait de l'admiration pour Quinton et ce sentiment nous avait unis.

Gourmont ne sortait guère de sa librairie », comme disait Montaigne, si ce n'est pour se promener sur les quais et faire de longues stations devant les boites de bouquinistes. Il ne quittait ses livres que pour en chercher d'autres. C'étaient ses vrais compagnons. Personne n'a été plus que lui un homme de bibliothèque. Le soir, vers cinq heures, à jours fixes, il s'acheminait vers le Mercure de France, dont il était l'âme.

Jeune, il avait été un fameux « décadent ». Son traité du Latin mystique a donné la meilleure formule de la nouvelle école. Il présida plus d'un cénacle, mais ne s'attarda pas dans ces petites chapelles. Il avait conservé des habitudes de ce temps-là la curiosité du rare et du précieux. C'est ce goût qui l'a empêché d'être un grand écrivain classique, comme l'y prédestinaient les dons de son esprit et la beauté naturelle de son langage. Il aimait à jouer. Il jouait avec la philologie, la grammaire, la biologie, l'amour, la morale, la philosophie, il jouait avec tout. Il se croyait un réaliste, il était un rêveur perdu chaque jour dans quelque nouvelle métaphysique. Ce que fut la guerre pour ce mystique des idées, vous l'avez vu, chère amie, dans un beau livre édité par Champion, Pendant l'Orage, que je vous ai envoyé tout récemment.

Gourmont faisait le dédaigneux vis-à-vis des sentiments, des traditions, mais je me souviens avec quelle noblesse, lors d'une affaire maudite, il se souleva contre les fauteurs de troubles: « Je défends la pureté de la fontaine où je bois. », m'écrivait-il alors; et au lendemain de la déclaration de guerre, vous vous souvenez quelle belle lettre il adressa à Barrès, en même temps que son adhésion à la Ligue des Patriotes, Pauvre Gourmont, il n'aura point assisté au. triomphe' qu'il souhaitait si fort de la civilisation sur la barbarie. Nemo

SOUSCRIPTIONS

pour la

GlWiDE TOJBBOLfl

Recueillies par l'UNION DES ARTS au nom du Syndicat de la Presse

HUITIÈME LISTE

M. Paul Desclanel, président de la

Chambre des députés. 300 » Souscriptions par le Temps:

M. Robin. 20 » C. 20 » M. Emile 500 Mme Robert 20 » Comptoir 500 » 100 Comte 250 Il Mme Elie 200 MM. Blondel et 20 Il M. 200 Il Mme Bert.he Savigny. 100 Anonyme 100 » Anonyme 200 Total 2.430 »

Listes précédentes 126.230 6a Total général. 128.f60 65

Les souscriptions sont reçues à l'Union des Arts, Pavillon de l'Élysée, Champs-Elysées, et chez le trésorier du Syndicat de la presse, 2, rue Drouot.

Les sommes sont versées chez MM, Lehideux et Cie.

LA SITUATION MILITAIRE

Les nouvelles qui nous parviennent du front de Champagne et d'Artois nous prouvent que si l',avance de nos troupes se heurte à des difficultés sérieuses, elle continue cependant d'une façon constante.

En Champagne, les Allemands ont été rejetés sur leur deuxième ligne, qui, par rapport à la première, se développe à une distance maximum de quatre kilomètres dans un pays dont les défenses naturelles viennent apporter un précieux concours à la défensive allemande. N'oublions pas que le terrain crayeux des falaises de Champagne constitue de merveilleuses positions où doivent forcément s'accrocher ceux qu'une offensive puissante a contraints à reculer.

Si l'on examine sur une carte la région qui se trouve en avant de Souain, Perthes, Massiges, Ville-sur-Tourbe, là où précisément notre front s'est le plus avancé, on constate qu'une série de buttes, dont les cotes maximum ne dépassent pas 200 mètres, forment une mu. raille solide contre les attaque- de l'infanterie assaillante.

Malgré ces difficultés, de nouveaux progrès ont été réalisés dans ce secteur, et si notre avance est relativement lente, cela tient surtout à l'organisation du terrain, à la résistance des rnoyens défensifs de l'ennemi, à la nécessité aussi d'aménager les positions que nous avons conquises au cours des derniers combats. La valeur des résultats ne se mesure pas à la superficie du terrain occupé, mais surtout à l'importance de certains points conquis qui présentent un réel intérêt stratégique pour les opérations à venir.

En Artois, l'offensive continue et progresse et, là aussi, nous nous avançons vers les crêtes qui dominent les plaines de Lens et de Douai et déjà nous avons atteint la cote 140 de Vimy. Il est probable que d'énergiques contre-attaques de l'ennemi reformé après la bousculade de ces derniers jours essayeront de nous reprendre les tranchées qu'il a abandonnées en y laissant de nombreux morts et un important butin.

De leur côté, les Anglais, dans la région de Loos, continuent leur marche en avant; ils se sont emparés brillamment de la. seconde ligne allemande et sont déjà engagés sur la troisième. Ils organisent également le terrain conquis, en prévision d'un retour offensif de l'ennemi, qui ne tardera pas, sans doute, à se produire, pendant que leurs avions bombardent, en arrière des lignes allemandes, les points et voies de, ravitaillement les plus importantes.

En Argonne; l'échec de l'attaque allemande, que nous signalions dans notre bulletin d'hier, a été sanglant pour l'adversaire et celui-ci s'est contenté de bombarder vigoureusement les positions qu'il n'avait pu conserver.

Les armées anglo-françaises, en coordonnant leurs mouvements, exercent donc une vigou»reuse poussée sur les lignes allemandes, qui céderont sous l'effort croissant et continu, après une nouvelle préparation d'artillerie aussi énergique et efficace que celle qui a précédé l'attaque des premières lignes.

signalons, ainsi que nous nous le faisions pressentir, que de nouvelles troupes dont des éléments de la garde prussienne ont été ramenées en hâte, du front oriental, pour repousser l'assaut terrible des troupes anglo-françaises, et que, là encore, de sanglants combats, d'héroïques sacrifices, une consommation effroyable de munitions seront nécessaires pour atteindre le but .poursuivi.

Sur le front oriental, l'attaque allemande semble fléchir les violents engagements qui ont eu lieu, ces derniers jours, autour de Dwinsk, paraissent avoir infligé aux armées de von Eichhorn des pertes terribles. Dans la région du lac Drisviaty,- au sud-est de Dwinsk,

les Allemands, qui tentaient d'envelopper ce défilé lacustre, ont été culbutés en perdant plus de 15,000 hommes. Ce fut un réel succès pour nos alliés, car non seulement la manœuvre enveloppante allemande n'a pas réussi, mais sous la terrible poussée russe,* les troupes de von Eichhorn reculent en désordre.

La région de Minsk reste toujours l'objectif de von Hindenburg, et les positions autour de Molodetchno présentent pour lui des difficultés telles qu'il semble que le plan allemand consiste t les tourner, soit du côté de Vileika (sur la Vilia, affluent du Niémen), soit vers Baranovitehi (dans la direction de Sloutsk) et de Bobruisk (place forte sur la Bérézina, affluent du Dnieper), Dans le secteur compris entre la Duna et le Haut-Niémen, le groupe des armées de von Hindenburg s'efforce dbnc de progresser, coûte que coûte, pour acculer les Russes à accepter le combat ou il se replier encore.

Sur le front sud, l'armée de Mackensen semble complètement immobilisée dans les marais du Pripet et, du côté de Tarnopol, les Russe ont encore refoulé les armées autrichiennes. Pendant ce temps, dans les Balkans, la Bulgarie poursuit sa manœuvre. de chantage. Colonel X.

l:Iettres du Président de la République ef du ministre de la guerre

Le- président de la république a adressé au ministre de la guerre la lettre suivante

Paris, le 29 septembre 1915.

Mon cher ministre

Les magnifiques részd,tats qu'ont produits nos opérations en Artois et en Champagne nous permettent de mesureT l'étendue de la victoire que viennent de remporter les armée alliées.

Nos admirables troupes ont donné, dans ces rudes combats, de nouvelles preuves de leur incomparable ardeur, de leur esprit de sacri'lice et de leur sublime dévouement à la patrie. Elles ont définitivement af firmé leur sûpériorité sur l'ennemi.

Je vous prie de transmettre au général en chefs, aux généraux commandant les groupes d'armées et les armées, h tous les généraux, officiers, sous-officiers et soldats mes félicitations les plus chaleureuses et les plus émues. Croyez, mon cher ministre, sentiments dévoués.

Le ministre de la guerre a transmis en ces termes la lettre du Président au généralissime Paris, le 29 septembre 1915.

Mon cher général,

C'est le coeur plein de joie que je vous transmets la lettre que je reçois à l'instant de monsieur le président de la république.

En la communiquant au,x troupes, je vous- prie d'y joindre, avec mes félicitations personnelles les plus chaleureuses, le témoignage de l'admiration et de la reconnaissance du gouvernement, de la répztblique,

Croyez, moro clcer général, à mes sentiments affectueux*

A. MILLERAND.

La Guerre COMMUNIQUES OFFICIELS Communiqué du 29 septembre, 15 heures Les comptes rendus qui parviennent permet..tent de résumer plus complètement chaque jour l'importance du succès obtenu pair notre offen- sive en Champagne, continuée avec celle des troupes alliées en Artois.

LES ALLEMANDS N'ONT PAS ETE SEULEMENT CONTRAINTS D'ABANDONNER, SUR UN FRONT ETENDU, DES POSITIONS PUISSAMMENT RETRANCHEES SUR LESQUELLES ILS AVAIENT ORDRE DE RESISTER JUSQU'AU BOUT, ILS ONT SUBI DES PERTES DONT LE TOTAL, EN TUES, BLES.SES ET PRISONNIERS, DEPASSE UEFFEC- TIF DE TROIS CORPS D'ARMEE.

LE NOMBRE DES PRISONNIERS EST MAINTENANT DE PLUS DE 23,000 LE NOMBRE DES CANONS RAMENES EN AR. RIERE DE 79.

17,055 PRISONNIERS ET 316 OFFICIERS ONT TRAVERSE CHALONS POUR S'EMBARQUER VERS LEURS DESTINATIONS D'INTERNEMENT.

Il est procédé progressivement au déblaie- ment du champ de bataille et au recensement des armes de toute nature et du matériel de parc et de tranchée que l'ennemi a dû nous abandonner.

En Artois, la progression signalée hier à l'est de Souchez a continué en fin de journée et au cours de la nuit.

NOUS AVONS ATTEINT, APRES UN COMaBAT OPINIATRE, LA COTE 140, POINT CULMINANT DES CRETES DE VIMY, ET LES VERGERS AU SUD.

Le nombre des prisonniers valides faits au cours de ces actions est de plus de 300, appar.tenant en majorité aux deux divisions de la garde.

En Champagne, la lutte se poursuit sans répit sur tout le front.

DANS LA REGION AU NORD DE MASSI-

R. Poincaré.

GES, DE NOUVEAUX GROUPES D'ALLE. MANDS SE SONT RENDUS LEUR TOTAL A ATTEINT UN MILLIER, AU COURS DE LA SOtREE, DANS CE SEUL SECTEUR. Aucune action importante sur le reste du front.

L'ennemi a violemment canonné nos tran. chées ati nord et au sud de l'Aisne, dans les régions du bois Saint-Mard, de Troyon et de Wailly. Nous avons énergiquement riposté. Communiqué du 29 septembre, 23 heures Les combats ont continué toute la journée sur les hauteurs entre Souchez et Vimy. Nous avons maintenu toutes les nouvelles positions conquises.

En Champagne, lutte toujours' violente de. vant les positions de repli de l'ennemi, ainsi que pour la réduction d'un saillant au nord de Mesnil, où des fractions allemandes se main.tenaient encore. Nous avons progressé sur les pentes de la butte de Tahure et aux approches du village, ainsi qu'au nord de Massiges. Bombardement assez violent et réciproque au bois Le Prêtre et en forêt d'Apremont.

Communiqué britannique Le Bureau de la presse de Londres publie le rapport suivant du maréchal French, daté du 28 septembre, 10 heures 58 du soir

Le combat violent a continué aujourd'hui a2ctour de Loos et au nord de cette place. Nous occupons maintenant tout le terrain, au nord de la cote 70, que l'ennemi avait repris le 26. Nous avons fait de nouveaux progrès au sud de Loos et nous avons Irris un autre canon. Le dotal des canons capturés par noüs est maintenant de 21 il y en a plusieurs autres entre l'ennemi et nous, qui ont été abandonnés Le nombre des prisonniers que nous avons faits dépasse 3,000.

Le nombre des mitrailleuses que nous avons prises est de 40 beaucoup d'autres ant été -détruites par natre bombardement.

Les lignes ennemies dont nous nous sommes emparés étaient extrêmement fortes elles cànsistent en une double ligne de front comprenant deux importants ouzrages appelés par l'ennemi redoutes Hohenzollern et Kaiser Wilhelm. Ces ouvrages consistent en un réseau de tranclcées et d'abris contre les bombes, s'étendant sur plusieurs centaines de yards..

Une seconde ligne s'étendait juste à test de Loos.

Nous comhattons maintenant à une courte distarcce de la troisième ligne de l'ennemi. Nos aéroplanes ont bombardé aujourd'hui le chemin de fer de Bapaueie, détruisant un train. Ils ont également endommagé la voie f errée près d'Achiet-le-Grand.

AUTOUR 'DE bA eaEîVRE Le général Marchand

L'état du général Marchand est stationnaire. C'esb aux environs de Suippes que le général a été blessé, tout au début de l'action, au moment où il entraînait ses hommes. Ses deux généraux de brigade ont été blessés avec lui, mais plus légèrement.

Mime Marchand, qui a passé la plus grande partie de l'été en sa propriété de Saint-Romains-de-Codières, dans le Gard, est rentrée hier à Paris, 4, avenue du Docteur-BrouaTdel, où de nombreux amis du général se sont déjà présentés. On n'a pu naturellement, leur donner des nouvelles précises le personnel n'a pu que confirmer la gravité de la blessure reçue par le général.

Nos lecteurs trouveront en deuxième page un très intéressant récit des batailles de Champage.

LES OPERATIONS RUSSES Combats incessants et acharnés. Nos alliés poursuivent partout leur succès

Communiqué du grand état-major russe, du 28 septembre

Dans les régions de Riga et de Dvinsk, il n'y a pas de changements essentiels.

Dans la régiorz de Dvinsk, le feu de l'artillerie ne faiblit pas et l'acharnement est le mëme dans les combats.

Nous avons repousse une offensive de l'ennemi dans la vallée du Narotch, dans la région de Vileika.

Dans la région du chemin de fer, au sud-est d'Ochmiany, les Allemands ont réussi à s'emparer dn village de Lastdiantzo, d'où nons les avions délogés ensuite.

Les attaques de l'ennemi sur ce point ont recommencé.

En plusieurs endroits, l'ennemi continue de développer des rafales d'artillerie. Sur le secteur occupé par un seuls régiment dans celte région, les pièces lourdes ont lancé hier jusqu'à 10,000 projectiles.

Un combats violent s'est engage dans la région du village de Lilvy, ait sud-est de la gare de Baranovitchi.

Au sud dit Pripet et sur le front de Galicie, l'ennemi prononce cra beaucoup d'endroits des attaques en lançant des forces importantes.

Aux passcigcs de la rivièrc du Styr, dans la ré{lion de Kolln, plusieurs engagements se sont produits avec des détachements ennemis. Après un, combats opiniâtre à la baïonnette, nous avions occupé des tranchées dans le village de Vorobievka, au nord-ouest de Tarnopol.

Dans la région du village de Marianka, au sudouest de Tarnopo7, un cas de panique s'est produit dans un régiment allemand, à la suite de l'apparition inattendue d'un de nos petits détçichemyits sur son flanc.

Autour de Dvinsk

Le correspondant du Temps à rétrograde télégraphie qu'autour de Dvinsk la lutte dure nuit et jour du soir au matin, on voit de lai viMeiies lueurs des incendies des environs notamment celui de Novo-Alexandrovsk, que 1 artillerie allemande a couverte d'obus et dont il ne reste que des ruines.

Durant un engagement, le 19 septembre, aux' environs de Molodetchno, où les Russes pro- nonçaient une vigoureuse offensive, nos alliés ramassèrent sur le terrain de combat, blessé grièvement et abandonné par ses hommes mis en fuite, le prince de Tour et Taxis, officier, au 4" uhlans.

LES PERTES ENNEMIES

Le Messager de l'armée, de rétrograde, organe officieux du ministère de la guerre, dit que, dans la Semaine du 14 au 21 septembre,, sur le front du Styr, entre Loutzk et Kremenetz, les Russes se sont emparés*de deux canons et de 79 mitrailleuses, et qu'ils ont fait 26,400 prisonniers. D'autres évaluations dU! même journal disent que dans les deux journées qui suivirent cette période, les prisonniers, faits dans ce secteur s'augmentèrent de Un télégramme de Kief annonce que pendant la quinzaine dernière, 60,000 hommes de troupe et quinze officiers austro-allemands sont passés dans cette ville ils étaient dirigé? vers l'intérieur.

Le correspondant de l'agence Central News apprend de source privée que les pertes allemandes dans le district de Dvinsk sont considérables. Le nombre des tués pendant les quel- ques derniers jours est évalué à 14,000. Plusieurs régiments allemands ont été annihilés par l'artillerie russe.

Les journaux lettons racontent que l'on peut encore voir des centaines de cadavres allemands rouler dans la Dvina. On a pourtant déjà consacré plusieurs journées au « nettoyage » de la rivière. Des centaines de cha-. riots ont dû y travailler.

LES AVEUX AUSTRO-ALLEMANDS

Les insuccès de nos ennemis sur le théâtre sud sont attribués par les Allemands aux officiers autrichiens. Le maréchal Mackensen exige le renvoi de plusieurs généraux de François-Joseph, dont un membre de la maison de Habsbourg.

Les communiqués allemands avouent en ter» mes voûlés le changement intervenu dans la situation « Les succès se sont momentanément ralentis disent-ils. Le 25 septembre, l'état-major allemand va jusqu'à déclarer « Les Russes offrent une résistance opiniâtre à l'armée du prince de Bavière, près de NovaGroudok. Les combats continuent. La situation de l'armée du maréchal de Mackensen est inchangée. »

De son côte, le quartier-général autrichien doit constater que « sur le front de Volhyxiie, les Russes, sans épargner leurs munitions, avancent opiniâtrement. Ils ont réussi à occuper quelques-unes de nos positions ». Mais les communiqués taisent prudemmnet l'abandon de Loutzk et les trophées de Vileika.

LE GENERAL KOÙROPATKINÈ V

Notre correspondant particulier de Péfcro* grade nous mande que le général Kouropatkine, ancien généralissime lors de la guerre avec le Japon, vient d'être rappelé au service comme commandant, du corps des grenadier3« L'Entrée en scène des Balkans UNE FISSURE EN BULGARIE

L'Avertissement des Alliés PAR M. RENÉ D'ARAL

La situation balkanique s'éclaircit elles s'éclàircit du côté bulgare de ce que l'incident politique qui vient de se produire à Sofia confirme que les projets du roi Ferdinand se heur-' tent, quoi qu'on ait dit, à des obstacles sérieux elle s'éclaircit du côté des alliés du fait que les gouvernements de la Quadruple-Entente se sont mis définitivement d'accord pour agir et qu'ils l'ont déjà laissé entendre au cabinet bulgare. Examinons d'abord l'incident, bulgare hier? matin, on apprenait que deux membres du cabinet, M. Tontchef, ministre des financcs, et M. Bakalof, ministre du commerce, venaient de remettre leur démission au Roi motif de' leur attitude un désaccord entre M. Tontchef: et M. Radoslavof au sujet de la politique exté- rieure du gouvernement.

Etait-ce le motif réel de, leur départ? On ai quelque peine à le croire, MM. Tontchef et Bakalof surtout le premier étant. considé-* rés à juste titre comme les artisans les plua actifs et les plus convaincus d'une politique; germanophile, et M. Radoslavof ayant jusqu'ici. manifesté, lui aussi, un goût immodéré pour, l'alliance germano-bulgare.

Quoi qu'il en soit, les divergences qui s'étaient! élevées entre eux parurent assez graves au rot Ferdinand pour que celui-ci se décidât à ap" peler M. Malinof, le leader du parti démo- crate et le chef de l'opposition, afin de le cbn-> sulter sur l'opportunité de former un minis* tère de concentration dans lequel il recevrait un portefeuille.

Dans ces conditions, il semblait que la Roi se proposait de renoncer à s'engager plu* avant dans la voie dangereuse où il s'était im« prudemment lancé. C'était un revirement com4plet. On ne connaissait pas encore certaines cir-> constances qui devaient modifier cette première! impression.

On ignorait nous l'avons apnris par lav suite que le souverain en offrant un portefeuille à M. Malinof lui avait mis comme condition expresse qu'il consentirait à souscrire en principe au programme inauguré par le précé-. dent cabinet autrement dit à accepter les engagements qu'il avait contractés avec les empires centraux et à s'entendre avec le groupes Tontchef.

M. Malinof s'y refusa avec fermeté il dé* clina également l'invitation que lui adressa le; Roi de désigner défaut de sa propre collai boration, celle d'un des membres de son parti. Ferdinand Ier n'ayant point consenti, de son) côté, à .renoncer à ses desseins, la combinaison Malinof ne vécut que ce que vivent les rosés il la fin de la matinée, elle était, enterréa et le Roi refusait la démission de M. Tontchef, qu'il réconciliait avec M. Radoslavof le ministère intact se retrouvait comme par enchante* ment debout.

Qu'en devons-nous conclure ?

La politique du roi Ferdinand est trop ténébreuso pour que nous nous risquions à essayer; d'en démêler les dessous selon nous, deux, hypothèses peuvent, être envisagées au choix il se peut que le souverain, sachant d'une part, que la mobilisation s'accomplissait dans d^ fâcheuses conditions dues à l'absence d'enthou" siasme chez les mobilisés, d'autre part que les alliés se disposaient à lui adresser une sorts de mise en, demeure d'avoir à préciser ses ja*


tentions, il se peut que le Machiavel des Bal- t kans ait voulu tenter de susciter une crise 1 ministérielle de comédie afin d'obliger les t puissances de la Quadruple-Entente à retarder leur démarche et de gagner ainsi le temps qu'il j lui faut pour achever ses préparatifs militaires. < Il se peut enfin et nous le supposons plus ( volontiers que M. Radoslavof, tout germa- nophile qu'il soit, ait trouvé qu'on s'engageait h trop avant en voyant que la Grèce accentuait la s fermeté de son attitude et que la Quadruple- < Entente précisait d'autant plus la sienne qu'elle I y était encouragée par les succès militaires an- i glo-français, t On eh est finalement revenu au cabinet 1 CI bochophile ». Cela est regrettable, sans dou- I te, regrettable surtout pour la Bulgarie. Il n'en < demeure pas moins ce fait significatif c'est qu'il existe encore en face du Roi, en face du s parti gouvernemental, une opposition bien vivante, irréductible, et que cette opposition f représente une notable partie de l'opinion pu* 1 blique. < Il y a donc une fissure dans la soi-disant 1 « Union sacrée » proclamée avec tant d'em- ( phase à la dernière réunion des « leaders il. i a Sobranié cette fissure peut s'élargir d'une < heure il. l'autre et engloutir la néfaste politique j personnelle du monarque. ( En regard de cette situation qui laisse ld ( tehamp ouvert à tant d'éventualités imprévues, ( /quelle est l'attitude des alliés ?

̃ Nous exprimions hier notre surprise et notre (regret de ce qu'ils n'aient point montré jus- j 'qu'ici plus d'esprit de décision. Nous n'incri* .t minons pas en particulier la diplomatie -fran- çaise, car nous n'ignorons p as que dans ,toute coalition représentée par plusieurs grandes grandes puissances ayant des titres égaux pour imposer leurs vues particulières, il est plus f malaisé de se mettre d'accord sur une action t 'commune. < Les déclarations faites avant-hier par sir ( Edward Grey, à la Chambre des communes, ont nettement précisé les intentions de la Quadru- i pie-Entente en avertissant les Bulgares qu au 1 «as où la Serbie serait attaquée, les alliés lui donneraient l'entier appui dont ils disposent t sans restriction, ni spécification. Le chef du !Foreign officie, en laissant également entendre ù la Bulgarie qu'on lui laissait encore la possibilité de renoncer à sa politique belliqueuse, H évidemment voulu lui tendre une dernière planche de salut. La tactique paraît adroite. Elle fournit, en i effet, un puissant argument à l'opposition. < D'ailleurs, l'avertissement de sir Edward ] Grey n'a été que la confirmation publique do i celui qui avait été adressé de vive voix par M. 1 ïtelcassé au représentant du roi Ferdinand lorsque celui-ci, il y a trois jours, était venu au uai d'Orsay notifier au gouvernement français l'état de neutralité armée décrété par « le cabinet de Sofia, sans qu'il y ait dans san esprit d'intention hostile à l'égard d'un Etat = quelconque. Nous avions indiqué il cette occa- sion que'nous ne pouvions accepter cette explt- j cation singulière et que toute agression contre îa Serbie nous trouverait aux côtés de notre al- Je croi ssavoir que les puissances de la Qua- ] idruple-Ëntente se proposent de renouveler en itermes plus formels encore au gouvernement « bulgare leur résolution et do prendre sans dé- lai'-les mesures militaires qu'elle comporte. ] La fermeté de la Grèce, qui ne se dément pas, en facilitera l'exécution.

Aussi bien, d'ici très peu de jours, l'angois- santé situation d'attente qui se prolonge depuis trop longtemps sera résolue dans un sens. ou dans l'autre. f Nous ne pouvons en 'dire davantage pour, ) René d'Ara) Bans es Balkans EN BULGARIE i L'état de siège serait décrète en Bulgarie 1 Le Neues Wiener Journal annonce que le gouvernement bulgare a décrété l'était de siège* J La tension se marque 1

La Gasette de Lausanne reproduit cette dépêche de l'agence Wolff j « On ma.nde de- Sofia aux journaux que M, Tcholalî Antitch, ministre de Serbie à Sofia, a informé le piésident du conseil qu'il partait en congé en raison de son état de santé.

M. Radoslavof a déclaré de son côté au '(ministre qu'il donnait un congé aux consuls de < Bulgarie en Macédoine.

» M. Naum, ministre de Grèce, a également rendu visite fA M. Radoslavof afin de l'entrete» aiir de la cause de la mobilisation grecque. Il a communiqué au président du conseil que la Grèce est résolue il empêcher le passage de troupes étrangères à travers son territoire. » L'accord germano-bulgare

Du correspondant du Temps

« D'après des renseignements de source bien informée, un accord précis aurait été conclu entre la Bulgarie et les puissances centrales. Le duc de Meck'lembourç aurait réussi à triom. pher des dernières hésitations du roi Ferdi* yiand. On assure quo d'après les termes de cet (accord, la Bulgarie devrait entrer en action octobre prochain,

Bruits de crise ministérielle M. Tontchef et un autre ministre bulgare ont offert leur démission que le Roi n'a pas acceptée. Ces minières n'ont pas maintenu leur démission. Ou dit aussi que le Roi ayant reçu M. Mali- -nof, qui est l'un des chefs de l'opposition, il lui aurait offert de former un nouveau cabinet, et que M. Malinof aurait refusé.

On ne saurait prendre au sérieux cette offre du Roi. Ce ne pouvait être qu'une mauvaise plaisanterie.

La mobilisation il Sofia

Du correspondant du Joutnal ̃ a La mobilisation a été accompagnée hier, iL Sofia, de manifestations des plus significati- vies. Cest aux cris do u Vive l'Allemagne Vive l'Autriche 1 Vive la Turquie l et à ceux de « A bas la Serbie I et même de A bas âa Russie » que les mobilisés parcourent les rues do la capitale bulgare.

» On veut espérer encore ici que ces manifestations ont été organisées par des agents austroallemands, mais on ne peut concevoir qu'elles aient pu se produire et surtout qu'elles aient été tolérées par le gouvernement. u

Dernières tentatives

De la Tribune de Genève

Le parti de l'opposition en Bulgarie s'ést réuni à Sofia pour examiner les propositions de la Quadruple-Entente et celles de la Serbie qui deviennent de plus en plus satisfaisantes. Ce parti conserve l'espoir de trouver une solution pacifique et enverra une lettre au Roi pour l'assurer de sa fidélité et le prier de s'en tenir à la Constitution.

Le ministre de Russie a. Sofia a été reçu par 3e roi Ferdinand. L'audience a duré quarante minutes.

Ce fait a produit une bonne impression dans les milieux de l'opposition.

Le correspondant du Bcrl'mer Tagblatt à Sofia télégraphie que la Grèce et la Bulgarie paraissent avoir la meilleure volonté d'éviter tout conflit.

Sur la demande de l'état-major grec, M. Vènizelos est sur le point de faire à Sofia une proposition comme conséquence des deux mobilisations afin d'éviter des incidents de froh?tière et d'établir de chaque côté de la frontière une zone de deux kilomètres et demi. Cette proposition sera certainement acceptée par la Bulgarie, qui est décidée il tout faire pour évi%%v des complications avec la Grèce et la Roumanie.

Les étudiants bulgares de Paris 1 La groupe d'étudiants bulgares de Paris a adressé au roi Ferdinand le télégramme suivant x Les étudiants bulgares de Paris, se soliidarisant avec les protestations du peuple bulgare contre la politique d'aventure du gouvernement, prient respectueusement leur souveTain de préserver la Bulgarie d'une- guerre parricide et fratricide.

Le devoir des alliés

Du correspondant du Temps :Une personnalité mieux qualifiée que per-

sonne pour parler des Balkans en général et de la Bulgarie en particulier, me fait les déclarations textuelles suivantes

« La formule de la neutralité armée ne tient pas debout. La Bulgarie ne peut se prévaloir de l'exemple de la Suisse ou de la Hollande, qui n'ont aucune prétention territoriale chez leurs voisins. En fait, la mobilisation bulgare signifie la concentration à bref délai, et on doit savoir par expérience qu'aux Balkans, lorsque des armées se concentrent, les coups de fusil partent tout seuls. Les alliés disposent de deux à trois semaines pour s'assurer de façon certaine contre toutes les surprises possibles. Il leur faut pour cela occuper immédiatement la Macédoine, afin de séparer la Serbie et la Grèce de la Bulgarie.

» Un premier corps, lancé par Salonique, suffirait pour le moment à cette opération de police salutaire. On n'osera jamais donner à Sofia l'ordre aux armées bulgares d'attaquer les troupes alliées. L'occupation de La Macédoine par ces dernières décongestionnerait l'armée serbe, à laquelle elle rendrait sa liberté de manœuvre sur le front autrichien. Elle ne rencontrerait aucune résistance de la part des Grecs, puisque ceux-ci ne s'opposent pas à la reconstitution du bloc balkanique. Elle accorderait enfin à la Bulgarie la plus tangible des garanties que celle-ci réclamait. Ainsi mis au pied du mur, M. Radoslavof serait obligé ou de faire une volte-face complète, ou de se démettre du pouvoir.

Il no faut pas perdre de vue que 1 Allemagne joue ses derniers atouts, à Sofia. L étoile de la puissance militaire allemande est en train de baisser. »

Les Allemands passent de Constantinople à Sofia

Suivant des informations reçues de Dedeagatch, de nombreux officiers allemands se trouveraient, à Sofia où ils établiraient, d'accord avec l'état-major bulgare, le plan d attaque contre la Serbie. L'opinion générale dans les milieux militaires de Sofia est que l'attaque contre la Serbie commencera dans quinze jours.

Les officiers bulgares assurent qu'aucune action ne sera entreprise contre la Grèce, EN GRÈCE

A la frontière gréco-bulgare

A la suite d'un' accord conclu entre les gouvernements grec et bulgare, les avant-postes établis sur les frontières respectives des deux pays ont été reculés de part et d'autre. Cette mesure a été prise en vue d'empêcher des con!lits possibles entre les soldats des deux pays. L'intervention des alliés

Une dépêche d'Athènes au Daily Chronicle^ en date du 27 septembre, confirme que les ministres des puissances alliées ont informé la gouvernement grec que leurs pays étaient prêts, en cas d'attaque contre la Serbie et la Grèce ou contre l'un de ces pays, à débarquer immédiatement une force amplement pourvue d artillerie et do services auxiliaires. Cette force serait maintenue à effectifs complets et recevrait les renforts nécessités par les circonstances. Les ministres des nations alliées ont informe également le gouvernement grec que les alliés fourniront immédiatement toute l'assistance financière requise.

La nouvelle des succès français

La nouvelle des succès français en Champagne a produit une grande impression à Athènes et y a dissipé les dernières sy mpathies en faveur de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. L'idée se fait jour qu'en présence de la mobilisation de l'armée grecque l'attaque des Bulgares contre les Serbes pourrait bien être ajournée mais on considère que le péril ne sera entièrement conjuré que lorsque la Bulgarie aura décidé la démobilisation de son armée. A la Chambre grecque

Suivant des informations officieuses, M. Venitelos no fera demain, à la séance de, la Cham- bre, aucune déclaration pouvant donner lieu à une discussion politique.

Il fera connaître cependant les raisons qui ont obligé le gouvernement, d'accord avec le Roi, à procéder à la mobilisation générale des forces du pays.

Au cas où les chefs de l'opposition voudraient provoquer une discussion politique, le gouver* nement ne refuserait, pas de répondre. Suivant toutes probabilités, les travaux de la Chambre ne dépasseront pas cinq jours. Lo Parlement votera les lois relatives à la mobilisation, la loi martiale, et un emprunt de quinze millions avec la Banque Nationale. M. Théotokis est rentré hier à Athènes. La mobilisation grecque

On télégraphie' d'Alexandrie au Morning Post que quinze mille Hellènes se disposent à répondre ir l'appel sous les drapeaux et il. partir pour la Grèce..

M BATIIItltE

DE

Sur le front. Entre les deux lignes adverses Les positions allemandes

D'un correspondant

Le front sur lequel les armées françaises ont attaqué en Champagne s'étend du massif dé Moronvillers à la vallée de l'Aisne, vers Servon.

C'est une région de larges ondulations où les mouvements de terrain les plus élevés sont. cotés entre 180 et 190 mètres. Quelques collines aux pentes plus rapides ont un commandement assez étendu ce sont les « Buttes n. Des bois de pins, dont les lisières affectent des formes presque géométriques, couvrent la plupart des hauteurs. Les routes nationales et départementales, que leur bordure d'arbres permettent de distinguer au loin, coupent droit le terrain. Tout ce paysage a un aspect simple et linéaire la vue s'y étend à de grandes distances. Les villages sont rares et bâtis presque tous au bord des petites rivières, la Suippe, l'Ain, la Tourbe, dont lesvvallées marquent, entre les massifs boisés, de légères dépressions. Le front est jalonné par Auberive, à l'ennemi Souain, Perthes, le Mesnil et Massiges, qui sont ù nous. Ce sont les seuls noms qui figurent sur les cartes mais, depuis un an, une nomenclature géographique nouvelle est née. Il n'est pas de mouvement de terrain, il n'est pas de bois qui n'ait été, pour des commodités militaires, nu'inéroté ou baptisé selon sa forme ou selon la fantaisie de l'artilleur ou du fantassin. Il en est de même de toutes les organisations allemandes dont nous connaissions les détails chaque tranchées, chaque boyau il. reçu de .nous un nom le Kaiser, Hindenburg, von Kluck, tous Les généraux les fleuves et les villes d'Allemagne furent choisis comme parrains de ces travaux que l'ennemi, depuis plusieurs mois, avait multipliés et perfectionnés. A travers les tranchées

La première position, qui formait la principale ligne de résistance, comprenait de deux à cinq tranchées, s'échelonnant sur une profondeur de trois à cinq cents mètres, avec des défenses accessoires complètes, réseaux impénétrables de fils de fer et de chevaux de frise, abris-cavernes contre le bombardement et fortins garnis de mitrailleuses.

De loin en loin, le réseau des tranchées formait de véritables labyrinthes qui, connus de nos hommes, avaient reçu d<3S noms caractéristiques le saillant, le trapèze, la courtine, l'éperon, le bastion.

L'état-major allemand avait prévu une deuxième ligne de résistance sur les hauteurs qui domineat au sud la vallée de la Py. Cette position avait été organisée avec soin des emplacements do mUfailleuses y avaient été ménagés le réseau de fils de fer très dense qui la protégeait était soigneusement enterré et placé à congre-pente pour en diminuer la visibilité. Entre les deux positions séparées par une distance de trois si quatre kilomètres, toutes les coupures du terrain avaient été aménagées en vue d'une défense pied à pied. Les boyaux de, communication reliant les deux lignes et promités par des défenses accessoires, permettaient de compartimenter le terrain, au cas où une partie de la première ligne céderait.

Le bombardement

Pendant trois jours, nos batteries ont bombardé les positions allemandes. Nous avions mis en œuvre les créations les plus nouvelles do notre artillerie et nous avons pu en constater, dans les tranchées conquiseé, les redoutables effets. Sur certains points, le nivellement a été complet, l'entrée des abris*cavèrnes était comblée quant aux réseaux de fils de fer. ils étaient partout briséâ et arrachés.

Notre tir couvrait toute l'étendue de la pre- mière position, tandis que des pièces à longue portée atteignaient les routes, les voies ferrées et les gares. Ainsi, certaines unités allemandes se trouvèrent coupées de leurs ravitaillements et restèrent pendant quarante-huit heures sans être approvisionnées.

L'effet moral ne fut pas moins puissant les interruptions même du bombardement augmentaient la nervosité de l'adversaire qui déclenchait inutilement des tirs de barrages et des feux de mousqueterie.

La pureté du ciel avait, le 22 et le 23 septembre, permis la précision des réglages par l'observation terrestre et aérienne. Le 24 septomt bre, le ciel se couvrit, mais les nuages étaient assez élevés pour que l'aviation pût continuer son travail.

Le 25 septembre au matin, les nuées grises étaient très basses. A neuf heures, la pluie commcnça à tomber. A neuf heures quinze, heure fixée, l'assaut fut donné.

A l'assaut

Cette vague humaine, qui, sur ce front de plus de vingt-cinq kilomètres, d'un même mouvement, d'un même élan s'abattit sur les tranchées ennemies et les couvrit comprenait des Français de toutes les parties de la France, fantassins du pays breton et de la Vendée, de la Beauce et du Perche, de Paris et de Lorraine, de Normandie, do Franche-Comté, montagnards de Savoie et du Dauphiné, et, parmi les contingents divers de l'infanterie coloniale, des hommes des côtes de la Méditerranée et de l'Océan zouaves et tirailleurs représentaient la France do l'Afrique du Nord.

En quelques minutes, nos hommes, au prix de pertes presque partout légères, sautaient dans les tranchées allemandes, en maîtrisaient les défenseurs et poursuivaient leur course en avant, avec, entrain et audace, malgré la difficulté du terrain détrempé, malgré la résistance des Allemands qui rapidement avaient, avec leurs réserves, garni leurs positions intermédiaires, ou qui, à l'abri des boyaux perpendiculaires, dirigeaient des feux de mitrailleuses et d'infanterie sur les flancs de nos troupes penT dant leur progression. La cuvette de Souain

En trois points, l'avance fut particulièrement rapide

Sur les rebords de la cuvette boisée, au fond de laquelle se trouve Souain, nous avions dirigé des attaques divergentes en trois faisceaux de forces.

A l'ouest, dans la région do ce qui fut le moulin de Souain, nous enlevions lés ouvrages du Palalinat et de Magdebourg, pénétrions dans la tranchée von Kluck, le boyau von Tirpitz, pour entrer dans le boyau Guillaume Il, à deux kilomètres de notre tranchée de départ. Au centre, moins d'une heure après le signal de l'assaut.'nos troupes enlevaient, sur la route de Souain à Somme-Py, il deux kilomètres cinq cents de Souain, la « tranchée des Gretchen » et arrivaient devant la ferme de Navarin.

A l'est, on voyait les troupes d'Afrique franchir d'un bond les lignes allemandes et s'engager dans les bois, dans la direction de la route Souain-Tahure, où elles mettaient la main sur les voies de chemin de fer de campagne allemand, des camps et des dépôts.

Le Trou-Bricot

A leur droite, les contingents savoyards et dauphinois gagnaient encore de vitesse. En dixsept minutes, s'emparant d'un saillant ennemi appelé « La Poche n, ils arrivaient aux organisations allemandes du Trou-Bricot, à plus d'un kilomètre de leur parallèle de départ. En même temps, dans l'espace libre qui s'étend entra les bois du Trou-Bric-ot et la route PerthesTahure. ils parvenaient a une forte tranché,© allemande de soutien, la tranchée d'Yorkv -et s'y installaient- 'A midi, ils dépassaient déjà la route SouainTahure et parvenaient sur les pentes de la cote 193. Ils avaient fait, quatre kilomètres. Maison-de-Champagne et la Maïn-de-Massiges Au nord de Beauséjour, tandis que la résistance allemande se maintenait sur les hauteurs de la butte du M,esnil, nous enlevions, sur un vaste glacis, dans la région du Bois-en-Fer-dei Lance et du Bois-en-Demi-Lune, tout un système fortifié ne comprenant pas moins de cinq lignes successives, sur une profondeur d'environ quatre cents mètres, et ce gain nous permettait de pousser sur la route de Perthes à Cernay, jusqu'à Maison-de-Champagne. Dans la partie orientale du front d'attaque, nous ne dépassâmes pas la première position, mais celle-ci était en certains points particulièrement forte. L'infanterie coloniale, dans un magnifique élan, s'empara, au nord de Massiges7 du bastion formé par la cote 191, dont les ravins et les promontoires figurent très exactement les doigts d'une main. L'artillerie eut raison des fils de fer et des mitrailleuses le9 marsouins grimpèrent hardiment. En moins d'une heure, la Main-de-Massiges fut à eux, Le soir de ta bataille

En fin de journée, nous étions arrivés, &it nord de Souain et au nord de Perthes, au contact même de la deuxième position allemande qui s'appuio sur la butte de Souain et la butte de Tahure.

Nos batteries, suivant la progression des fantassins, avaient franchi les boyaux et les tranchées et venaient s'installer à hauteur de notre ligne de départ.

A la nuit tombante, sur les routes jadis battues par l'artillerie ennemie, les convois de munitions et les cuisines roulantes s'acheminaient vers le nord, tandis que par' milliers, précédés de leurs officiers mornes et figés, les prisonniers, escortés de nos territoriaux, étaient achenaânés vers l'arrière.

Malgré le ciel bas et lourd, la pluie fine et pénétrante, malgré les fatigues d'une rude journée, sur les visages de tous nos hommes se lisaient la joie et la légitime fierté de la vie- toire.

La Bataille

de l'Artois

Récit d'un témoin anglais. L'acharnement indicible de la lutte et la vaillance britannique

M. Valentln Williams, Un des envoyés spéciaux du Daihj Mail au quartier général britannique, publie à la date du ? septembre le récit suivant Le premier et splendide succès remporté par les Fiançais en Champagne et en Artois et par les Anglais au pays noir de Lens, a porté aux Allemands un coup qui les a étourdis. Cependant, l'heure décisive de cette grande bataille, qui sera la plus grande de l'histoire, n'a pas encore sonné. Il n'est guère exagéré de dire que l'issue de toute la. guerre porte sur la question de savoir si les Allemands auront la force de soutenir les coups de marteau que les alliés leur assènent aux trois points de rupture de leur ligne, en Champagne, en Artois et aux abords de Lens.

L'indication la plus importante sur la dire<îtion de la bataille se trouve dans le dernier communiqué de sir John French, montrant que nous avons, hier, attiré contre nous les réserves de l'ennemi et que nous n'en avons pas moins été capables de conserver la plus grande partie du terrain conquis.

Les contre-attaques désespérées des Allemands, dans la journée d'hier, contre nos braves troupes aux positions de Hulluch et de la colline 70, dégagèrent la situation des Français au nord d'Arras.

Soutenus par un bombardement comme cette guerre n'en a jamais vu, les Français, poursuivant désespérément leurs assauts intrépides de samedi, traversèrent tes lignes allemandes à Souchez et au Labyrinthe. Nos premiers succès ont été splendides et réconfortants. Le grand nombre de prisonniers et de canons tombés aux

mains des alliés donne la mesure de leur vie- toire mais la bataille n'aura pas de décision tant qu'on n'aura pas vu si les Allemands sont ou non capables de tenir contre les nouveaux progrès des alliés, mais aussi de regagner les points importants et, pour ainsi dire, vitaux du terrain qu'ils ont déjà cédé.

Nos hommes passèrent beaucoup de temps sur la position de Loos à déterrer des tas d'Allemands ensevelis par notre bombardement ou cachés dans les caves. Nous ne fûmes pas médiocrement surpris de voir qu'un certain nombre de civils étaient restés dans le village. Ils avaient véou tout l'été dans leurs ntaisons en ruines, à un mille ou deux de la ligne de feu. Ils sont debout, toute la journée, depuis le bombardement terrifiant de ces jours derniers. On a découvert 23 canons de plus aujourd'hui dans les décombres de Loos. On est, dans une grande mesure, redevable de nos premiers succès à nos escadrilles d'aviateurs. Toute l'armée admire avec enthousiasme le travail qu'ils ont accompli pendant les raids de la semaine dernière au-dessus du pays ennemi. Ils ont, à coup sûr, empêché les Allemands d'amener tout le plein de leurs renforts pour arrêter le recul de leur front.

Avant notre offensive de samedi, nos aviateurs furent toute la journée en observation, malgré le mauvais temps. Il leur est arrivé de rester deux heures au-dessus des lignes allemandes, bien qu'ils fussent empêchés par les nuages de dépasser une hauteur de 2,000 mètres. L'action efficace des aviateurs

Notre offensive fut précédée d'attaques aériennes contre les communications ferrées des Allemands au sud de Lille, communications sur lesquelles ils comptent pour recevoir leurs l'enforts de Belgique. Le 23 septembre, nos aviateurs détruisirent un train de marchandises allemand les rails sautèrent en plusieurs points. Le jour suivant, la ligne fut endommagée en trois endroits, et samedi, date où débuta l'of- fensivc, on avait sérieusement atteint trois wa- gons d'un train militaire et un train de mar- chandises, en même temps que les rails étaient enlevés à quatre endroits.

Dimanche, un de nos aviateurs réussit à jeter une bombe sur un train de troupes, en gare de Loffre, à l'est de Douai, sur la ligne de Valenciennes à Douai. Trois wagons furent atteints. En s'éloignant, l'aviateur a. pu voir les Allemands descendre du train et s'empresser autour des voitures brisées. Il descendit alors tl 150 mètres et jeta au milieu du groupe une autre bombe. Le même jour, une locomotive et deux voitures d'un autre train furent projetées hors des rails au Resuit, près de Saint-Amand, sur la ligne de Valenciennes à Orchies. La voie fut endommagée à six endroits.

Mais l'exploit le plus remarquable de nos aviateurs fut d'avoir mis le feu à la nouvelle gare de Valenciennes. Cette gare est d'une importance capitale pour les Allemands, parce que c'est à Valenciennes que les lignes de Maubeuga et de Bruxelles se relient aux lignes qui partent sur Lille, Cambrai, Tournai et Douai. Ces divers résultats représentent un total de vingt-sept combats aériens, en une semaine. Un aéroplane allemand fut détruit il n'y a eu par contre, qtt'un appareil anglais endommage.

J'ai vu, cet après-midi, le général French, plus décidé que jamais, causant avec sir Douglas Haig à l'entrée d'un château. Les ordonnances du "énéral gardaient ses chevaux, à quelque distance, où se tenait aussi un portedrapeau qui tenait l'orinamme britannique. Au loin grondait le canon. La scène était calme les deux vieux guerriers auraient pu se croire à Aldershot, prêts à.faire leur promenade habituelle.

Les journaux allemands sont unanimes à reconnaître la victoire anglo-française Les journaux allemands sont unanimes a reconnaître la victoire 'anglo-française, mais ils ajoutent qu'elle était inévitable, étant donné l'emploi considérable d'artillerie et d'infanterie. Ils disent aussi que les jours difficiles ne sont pas encore terminés en France et que les troupes,doivent s'attendre à subir encore de ru* des assauts de la part- des vaillantes troupes françaises.

On remarque, cependant, que, quoique les journaux allemands publient toujours tous les communiqués des belligérants, par suite aussi les communiqués français et anglais, plusieurs d'entre eux affectent de ne tenir aucun compte de ces communiqués dans leurs articles do fond et ne commentent que le texte des communiqués allemands, lesquels n'avouent que le recul de deux divisions, l'une à Arras et l'autre en Champagne, sur la seconde ligne. Toutefois, la Gazette de Francfort, après avoir reproduit les communiqués français de dimanche, les fait suivre de ces commentaires « La dernière offensive franco-anglaise est conduite avec une vigueur qu'on ne peut se figurer il est impossible de "résister à un bom- ardement de trois jours et trois nuits et à une attaque do braves troupes. Ces communiquée sont très sobres et n'exagèrent pas le succès. Ils parlent de 20,000 prisonniers cela peut être exagéré, mais le principal pour nous est que la front n'a pas été percé. »

Les Dernières' Nouvelles de Munich recon* naissent que le ton du communiqué français est simple et net ». Ce- journal prépare le public iL apprendre que les Allemands ont subi de lour* des pertes en hommes et en matériel, et cher- che à tranquilliser l'opinion en prétendant que l'offensive des alliés est complètement brisée. Toutefois, ajoute-t-il, il faut s'attendre à des combats acharnés. 1)

L'impression en Russie

Comme nous l'avons annoncé, les journaux russes enregistrent avec joie la nouvelle des. Succès sur le front occidental. Le collaborateur militaire de la Hieich, constate que les armées franco-anglaises ont su attendre leur heure pour commencer cette offensive que des esprits chagrins désespéraient de voir venir.

« C'est au moment, écrit-il, où les années Hindenburg et Mackensen sont accrochées en Russie et retenues par nos troupes mieux approvisionnées, au moment par conséquent où le transport des troupes allemandes d'un front à l'autre est devenu peu près impossible, que l'offensive franco-anglaise pouvait avoir r.ne signification.

Le critique rend justice au courage dont font preuve les armées alliées, à leurparation et au génie de leurs chefs.

La Gazette de la Bourse rapporte que ia. belle victoire franco-anglaise est le thème de toutes les conversations dans les milieux officiels de Rétrograde où l'on considère les opérations sui* le front occidental de ces dernière jours comme le début de la grande offensive c'est ainsi que les interprète d'ailleurs le communiqué allemand qui relate ces opérations.

La Novoïé Vrémya écrit

« La nation .russe félicite chaudement nos alliés pour leur brillant succès qui marque le début de cette offensive décisive longuement préparée. On comprend que ce qui semblait pour nous de l'inaction sur le front occidental éta.it, en réalité, une période de préparation minutieuse du coup que l'on porterait au moment fixé par les états-maj ors. Ce moment est venu et c'est avec une attention profonde et une chaleureuse sympathie que nous suivrons l'action de nos valeureux amis et alliés.

Durant toute la soirée de lundi, malgré le temns pluvieux, des manifestations ont eu lieu devant les ambassades de Franco et d'Angleterre à Pétrograde.

L'impression italienne

La presse italienne a accueilli avec joie les premiers succès de l'offensive anglo-française sur le front occidental.

La Slampa écrit Cette action franco-anglaise â une remarquable importance, car elle marque un pas vers la phase décisive de la guerre. Cette offensive a été certainement entreprise pour plusieurs raisons, dont la principale e-st sans doute de venir indirectement en aide aux Russes et de favoriser leurs succès ulté.rieurs.Elle pourra même retarder l'offensive austro-allemande projetée contre la Serbie. » La Gazetla del Popolo écrit que ce réveil français permet de bien espérer dans les succès à venir.

Le Secoto, de Milan, dit qu'il parait que les été tout de suite d'accord sur la nécessité d'une coopération simultanée en vue d'un effort $ur tous les fronts, ce qui ne peut manquer de donner des résultats remarquable

Les prisonniers'

Dimanche aptes-midi, un grand nombre de prisonniers allemands sont passés en gare d'Hazebrouck,.les uns venant de Belgique, les autres de la direction de Béfhune. Beaucoup étaient tête nue.

Certains d'entre eux manifestent leur satisfaction d'avoir été capturés. Ils reconnaissent ue l'Allemagne ne'vaincra pas etsont fatigués d'avoir été constamment envoyés d'un front à l'autre. Tous sont effrayés de l'efficacité de notre 75.

D'autre part; onze cents prisonniers allemands dont 44 officiers, capturés au cours de notre attaque en Champagne sont arrivés hier matin à Limoges. Ils ont traversé une partie de la ville pour se rendre aux 'différents manèges de cavalerie organisés à la hâte pour les recevoir et où ils vont séjourner durant un temps plus ou moins long. Hâves, dénrimés, maculés de boue, d'aspect lamentable, ils ont défilé silencieusement, au milieu de la foule compacte des curieux. Bon nombre d'entre eux étaient absolument imberbes et semblaient âgé de dixsept ans à peine. Aucun cri, aucune exclamation hostile ne se sont élevés sur leur passage. D'autres prisonniers sont attendus. On assure que Limoges doit en recevoir deux mille cinq cents. Ce que disent les prïsonniers

be correspondant de l'agence Reuter donne quelques détails sur l'offensive de l'armée britannique il ajoute que le grand nombre des prisonniers, dont la plupart furent capturés à Loos, indique les lourdes ^ertes de l'ennemi en tues ou blessés.

Deux officiers capturés dans l'attaque contre Hooge, ont déclaré que cette importante attaque des alliés était attendue depuis longtemps, mais qu elle n'en arriva pas moins comme une pando surprise. Le plus âgé, capitaine da landsturm, revenait juste de congé il avait vu sauter la. moitié de sa compagnie par l'explosion d'une mine il avait été lui-même surpris par la brusque arrivée des Anglais, survenant de fous cotés dans la broche.

L'autre prisonnier, jeune officier de l'armée active, déclara qu'il combattait depuis le mois d août 1914, et du'une explosion do mine l'avait enterré, mais qu'une demi-heure plus tard, les soldats anglais étaient venus le dégager. UN BEAU GESTE •

M. James M. Beck, ancien attorney général adjoint des Etats-Unis, auteur du fameux livre La Preuve, dont une traduction française paraît en ce moment, vient d'aviser son éditeur qu il faisait abandon de ses droits en faveur de la caisse du Secours national.

Depuis mardi les héroïques habitants do Liège connaissent les beaux succès des alliés. Un aviateur anglais a, en effet, survolé la ville et a jeté des journaux français, des drapeaux et des « papillons » annonçant le progrès des alliés et engageant la population à garder tout son courage.

L'administration allemande en Belgique prétend qu'il existe des listes de boycottage visant ceux qui sont bien disposés pour les Allemands. Le gouverneur général de Bruxelles a ordonné à toute éventualité que celui qui dresserait de telles listes ou qui maltraiterait ou offenserait des personnes il cause de leurs sentiment.s favorables aux Allemands serait condamné à une peine d'emprisonnement de deux ans.

Les Allemands, en vue de leur campagne de mensonges dans la presse qui se trouvera leur solde et à leur dévotion, avaient projeté de faire circuler dans la commune de Nimy une liste à signer par les habitants pour affirmer que toutes les maisons incendiées et pillées dans le village en août de l'année dernière l'avaient été par les troupes belges et françaises. Dès qu'il eut connaissance de cette manœuvre, le bourgmestre fit afficher un avis défendant formellement à ses administrés de signer cette fausse déclaration. Les Allemands ont fait aussitôt procéder à son arrestation. Trois Anversois, MM. Joseph Blaeckelmans, architecte Alexandre Franck, négociant, et Alehrs (Ahrens ?) commissaire de police, ont été condamnés à mort par les autorités allemandes. Trente-trois autres personnes ont été condamnées à l'emprisonnement avec travaux forcés allant de 15 mois à 10 ans pour avoir passé des lettres en Hollande.

M. Joseph Blaeckelmans a été emprisonné pendant plusieurs jours à la prison de SaintGilles, à Bruxelles le jugement de condamnation à mort remonte au 14 septembre. M. Joseph Blaeckelmans jouissait à Anvers de la sympathie générale, ainsi que M. Franck. Leur condamnation est un crime ajouté à tant d'autres qu'Anvers n'oubliera jamais. La perte du « Benedetto-Brin »

Une enquête est ouverte

A la suite de l'explosion du cuirassé Benedetto-Brin, M. Salandra a adressé au duc des Abruzzes, commandant des forces navales, la dépêche suivante

« J'ai lu le rapport de l'amiral Presbitero au sujet de l'explosion du Benedetlo-Bnn, annonçant qu'une commission a été nommée pour procéder à une enquête immédiate tendant à vérifier les causes de l'explosion et j'ai vu que la commission ^rocède à ses constatations avec l'aide de techniciens qui ont été demandés, mais moi, interprète du pays et prenant part il la grande impression que la nouvelle de la perte de ce puissant navire et de tant de vies de braves officiers et matelots causera dans le pays, je prie Votre Altesse Royale d'assumer directement la tâche de vérifier les causes de cet événement douloureux, en recherchant, sans égards pour personne, les responsabilités éventuelles et en rassurant le pays et la marine qui doit et veut être exposée aux coups de l'ennemi, mais non aux dangers immenses qui dérivent peut-être de négligences ou de com- plaisances qui, si elles ont existé, doivent être rigoureusement constatées, déclarées et punies. »

Les prisonniers autrichiens

Le Corriere della Sera rapporte qu'un millier de prisonniers autrichiens sont passés dans l'après-midi du 24 du courant à la gare de Reggio-d'Emilie, en route pour Scandiano, où ils seront internés dans la citadelle des Boyards.

Trois cents autres prisonniers autriChiens avec huit officiers sont arrivés le même jour à Borgo-tSan-Donnino, près de Parme. EN ANGLETERRE

Les travaillistes et la guerre

Les représentants des comités travailliste» se sont réunis hier en conférence. Lord Kitchener et M. Asquith y assistaient. Ils ont prononcé des discours sur la situation militaire. Suivant les journaux, les discours que lord Kitchener et M. Asquith ont prononcés ont porté sur la nécessité de donner un appui aux projet du ministre des munitions relatifs aux usines où celles-ci se fabriquent.

Un membre influent du comité travailliste a déclaré que, lorsque les ouvriers auraient enfin compris le devoir que leur impose la situation militaire actuelle, les Allemands commenceront à s'en apercevoir.

EN ALLEMAGNE ET EN AUTRICHE L'emprunt de guerre

L'Allemagne vante le succès ttu dernier em- prunt de guerre. Mais rien n'est plus curieux que d'examiner par quelles pressions le peuple allemand a été amené à souscrire de forcé.- La pression allemande s'est exercée de même jusqu'en Belgique, ce qui constitue une infamie de plus à l'actif de nos ennemis.

Ainsi, les employés belges de la succursale fondée par la Deutsche Bank à Bruxelles ont été contraints da souscrire au dernier emprunt de sruerre allemand pour une somme équivalente à 20 0/0 de salaires, hm ©rotestn-

taires ont été immédiatement révoqués. Dans d'autres banques de Bruxelles, se trouvant sous le contrôle des autorités allemandes, les appointements des employés belges ont été considérablement réduits le mois dernier et les différences ont été affectées, sans leur consentement bien entendu, au même but.

DANS LA COUTURE

La maison Joseph Paquin. 10, rue de CasHglione, nous informe Qu'elle montrera ses modèles de robes, manteaux et costumes tail- leur à partir d'aujourd'hui jeudi 30 septembre et jours suivants, de deux heures à cinq heures. Elle espère que la clientèle élégante étrangère et parisienne se donnera rendez-vous pour visiter ses salons. Qu'on se le dise I

LE CONFLIT GERIÂNO-ÂIÉRICÂffl Le départ du docteur Dumba

Nous recevons de Washington la dépêche suivante qui complète les renseignements que nous avons publiés hier à propos du départ du docteur Dumba.

« Le docteur Dumba, ambassadeur d'Autriche, a télégraphié au département d'Etat qu'il a reçu l'ordre de rentrer, et il demande un sauf-conduit.

L'ambassadeur d'Autriche et sa femme s embarqueront le 5 octobre à bord du vapeur Nicuwe-Amsterdam à destination do Rotterdam. »

Le gouvernement des Etats-Unis a également invité M. Gaffney, consul général iL Mu. nich, iL donner sa démission en raison des paroles qu'il a prononcées en faveur de l'Alle·magne.

LA TOMBOLA

DES ÉPROUVÉS DE LA GUERRE

Les bénéficiaires des Bons qui désireraient les consacrer a des articles d'horlogerie et qui voudraient acheter des produits français sont informés qu'ils peuvent obtenir dans les bon- nés maisons, à prix de fabrique, des montres, des chronomètres et des bracelets-montres LIP. Ils devront exiger que la marque française LIP soit sur le cadran de chaque pièce.

<<>_ N ALSACE-LORRAINE" Une visite du Kaiser

Le Tageblatt, de Mulhouse, annonce que l'Empereur, accompagné du Prince impérial, est arrivé jeudi dernier à Pulversheim, prè: Bollwiller (Haute-Alsace) son arrivée avaifc été tenue secrète. L'Empereur a passé en revuo, de nombreuses troupes après avoir distribue quelques décorations, il est reparti en automobile pour uns destination inconnue.

Série de condamnations

L'ouvrier Herzog avait dit, en présence de soldats allemands à Mulhouse « La France est bien loin d'être vaincue elle vaincra Le même ouvrier, s'adressant à une dame, aurait dit « Vous êtes Allemande moi, je suis Alsacien, et je tiens pour la France Il a été. condamné à six mois de prison.

Le fondé de pouvoir d'une manufacture de Mulhouse, Xavier Schmitt, avait continué à employer du papier à lettres à en-têtes françaises en outre, il était accusé d'avoir parlé français en présence d'un inspecteur de police, Le prévenu, dont le fils sert dans l'armée française, a été condamné deux mois de prison. L'ingénieur René Weber, de Mulhouse, avait émis des doutes sur les victoires allemandes en Russie puis, parlant de l'emprunt, il avait déclaré que les intérêts ne seraient payés quo pendant la durée de la guerre, mais qu'après l'argent serait perdu. On nous a égalerrtenb sollicité, avait-il ajouté, de souscrire à l'emprunt, mais nous ne nous sommes pas laissés prendre. » Il aurait dit enfin que, jusqu'à la. • Noël, on n'aurait que des rats à manger. II! été condamné à six mois de prison.

Les Comités de l'Or Nous avons parlé récemment du Comité de l'Or et des Bon,s de la Défense Nationale, formé à Marseille, sous la présidence d'honneur da M. Artaud, président de la chambre de commerce, et la présidence effective de M. Raymond Teisseire, avoué. L'exemple a été suivi par un certain nombre de villes et déjà plusieurs comités analogues sont constitués ou sur le point de l'être. Citons notamment Amiens, Avignon, Bayonne, Bordeaux, Draguignan, Issoire, Montauban, Poitiers, etc.

On a fini par comprendre que le meilleur moyen d'assur;er la collecte de l'or, c'était tout simplement de l'organiser en l'appuyant par des conférences et par des affiches. La parole et l'image ont toujours réussi à émouvoir les fou.les..

Ce qu'il s'agit de démontrer maintenant, c'est la nécessité, pour chacun de nous, d'aider, di^g la mesure de ses moyens, à l'œuvre libératrice de notte armée. Les soldats versent: leur sang sans compter. Pourquoi les non-combattants garderaient-ils jalousement leur or, l'or q«i permet d'acheter à l'étranger, à meilleur prix et au comptant, les fournitures de guerre dont nous avons besoin.

Grâce à une campagne active des comités de province, comités qui vont se multiplier, on n'aura pas de peine à se convaincre, dans les villes comme dans les villages, que l'or improductif ne sert a rien, alors que bien employé, échangé contre des billets de banque ou mieux encore contre des Bons ou des Obligations de la Défense Nationale, il petit donner à chacun de larges profits. Et puis, n'est-c.e pas la meilleure façon de hâter la fin de la guerre ? Les évêques l'ont bien compris dans tous les diocèses, ils ont fait entendre leurs voix. Elles ont été écoutées. L'or afflue dans les caisses do la Banque de France. Les résultats sont magnifiques.

On ne doit pas s'en /tenir là. Il faut élargir le mouvement, faire appel aux hommes de bonne volonté et créer des Comités de l'Or dans toutes les régions où leur propagande nq peut manquer d'être efficace.

A. B.

Nouvelles Militaires Un général blessé à Satory

Accompagné de plusieurs officiers, le gêné* ral du génie Curmer s'était rendu au camp da Satory pour assister à des expériences de pyrotechnie. Vers quatre heures, au moment où l'oh faisait exploser Un chapelet de mines, l'une de celles-ci éclata brusquement, non loin du groupe, par suite d'une cause encore inconnue. La déflagration fut si violente que, la général, les officiers, qui se trouvaient aup'rèa de lui et trois sapeurs furent projetés à plusieurs mètres.

Quand on les releva, on s'aperçut que trois étaient contusionnés ou avaient reçu des brûlures mais le général Curmer, beaucoup plus sérieusement blessé que les autres, avait la cuisse droite brisée. A ses côtés, le capitaine S. son officier d'ordonnance, était assez sérieusement atteint.

Tous deux ont été transportés en automobile à l'hôpital militaire de Versailles, où la fracture du général Curmer a été immédiatement réduite.

Les auxiliaires des classes 1894 et 1895 Le ministre de la guerre vient de décider de libérer les auxiliaires des plus anciennes classes territoriales qui avaient été appelées dans le département de la Seine.

Cette mesure vise en général les hommes des classes et et pour certaines catégories seulement les classes 1896 et 1S97.

La libération dont bénéficient ces soldats es! provisoire. Ils seront rappelés sous les rira.peaux dès que les nécessités militaires l'exi« geront.

Nùus rappelons à nos abonnés que toute de; mande de changement d'adresse doit itr^ accompagnée de 60 centimes, en timbres>-pùst6 goût frais de réimpression*


Les Batailles

sur le front de France Le Kaiser veut à tout prix arrêter

L'Information a reçu là dépêche. suivante de New-York

Le correspondant du World télégraphie que le Luxembourg, par train spécial. Guillaume Il a eu de longues conférences trzec le Kronprinz et les généraux allemands qui commandent sut ce front. Au cours de ces conférences, on a envisagé les moyens d'arrêter, à tout prix l'avance française en Champagne.

J, Un télégramme du maréchal French Le maréchal Frencli, en réponse à un télégramme qu'il avait reçu du lord-maire, à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance, a dit l. • « Je vous remercie de votre télégramme et je vous assure que l'expression des sentiments -Amicaux que vous et les citoyens de Londres éprouvez seront un encouragement pour les troupes que je commande à pousser leurs succes jusqu'à l'issue définitive avec nos alliés. » Le nombre des blessés allemands est énorme On mande de Rotterdam, le 27, au. Dauy Neios, que, d'après des informations de Belgique, il se manifeste depuis quelques jours une grande activité à l'arrière des lignes allemandes, en Flandre. Sur toutes les routes se croisent continuellement deux courants, l'un d'hommes et de provisions envoyés en hâte sur le front,, l'autre de convois de blessés. 'Le nombre des .blessés allemands est énorme. Cortemark, Roulers et Courtrai regorgent d'hommes hors de combat. Des tramways, des charrettes de paysans, des voitures de toutes descriptions sont réquisitionnés pour les enlever. Les hûpitaux et les écoles de toutes les localités situés juste derrière les lignes sont pleins de blessés des automobiles emportent ceux en excédent plus loin, vers l'est.

Les prisonniers

'Sept cents soldats et plusieurs officiers allemands faits prisonniers en Champagne sont arrivés à Brest, hier matin. Ils ont été "o iduits à l'arsenal, où ils ont été immédiatement embarqués sur trois canonnières et dirigés sur le camp de l'île Longue. Tous avaient une attitude découragée. La foule stationnant sar le grand pont s'est montrée très calme.

Hier soir sont arrivés, en gare de Marseille, deux convois de prisonniers allemands capturés en 'Artels et en Champagne, Ces convois comprenaient 4,017 hommes, dont 67 officiers. Ils ont été dirigés en partie sur le camp de Carpia,gne.

Les lettres

_du Front

Une note officielle explique leur retard

Le ministère de la guerre nous a conununiqué hier soir la note suivante

Le public est prévenu que le retard apporté la correspondance est dû aux nécessités des militaires.

ba frontière suisse fermée Une note offioielle

,̃ 'A la demande de l'autorité militaire, la frontière franco-suisse est momentanément fermée au trafic des voyageurs allant en Suisse. L'acheminement des lettres, télégrammes et colis postaux, y compris ceux des prisonniers de guerre, destination de la Suisse, est également momentanément suspendu.

En autre, les télégrammes certains pays étrangers yoetrront être soumis à ,LA SITUATION'DE LA BULGARIE De graves nouvelles auraient été reçues, hier à Rome

De.Rome, 29 septembre., à l'Agence Fcmrnier Des télégrammes' parvenus de Sofia à la Tribuna et> à l'Idea Nazionale et publiés ce soir par ces journaux, provoquent une assez vive émotion. Selon ces dépêches, de graves événetnents seraient survenus en Bulgarie. M. fiadoslavof, président du conseil, aurait remis sa démission au roi. qui aurait fait appeler il!. Mclinof et lui aurait dcmandé de se charger tle la constitution d'un nouveau cabinet. Selon ces mêmes informations, la Serbie et la Grèce auraient l'intention d'attaquer la Bulgaric sans attendre d'être attaquées par cette puissance.

Les journaux de Rome déclarent qu'en ce mornertt la situation de la Bulgarie serait vrai- ment tragique..

AUX ÊT&TS-UNIS

L'emprunt anglo-français

On annonce officiellement de New-York que l'emprunt franco-anglais de 500 millions de dollars, représenté par des bons 5 à cinq ans, sera offert au public américain à S 0/0 et au syndicat de garantie à 96 0/0. • Après cinq ans, les porteurs pourront convertir leurs titres en bons anglo-français à 4 0/0 de dix à vingt ans, rachetables par les gouvernements intéressés au bout de dix ans, c'est-à-dire quinze ans après la date du premier emprunt. Une note de la commission franco-britanni- que donne les renseignements que voici L'emprunt sera employé exclusivement dans les Etats-Unis il affermir le change et à aider il. maintenir le volume des exportations améri- eaines.'îï est libre de toutes taxes anglaises et françaises à Vent! iL sera offert par un syndicat constitué par MM. Morgan et CIO et par un groupe de banquiers américaines comprenant ] des représentants de toutes les parties du pays. ] Pour faciliter les souscriptions, le pays sera i divisé en zones probablement identiques aux 1

FEUILLETON DU «GAULOIS* DU 30 SEPTEMBRE 1915

PREMIERE PARTIE

LES MAINS DOREES

VIII SUITE

La semaine suivante, dans l'extrait d'un journal qui relatait' l'iîiaugtifatiôn d'une Statue, Madeleine remarqua ces mots soulignée au crayon bleu

« Nous* avons reconnu sur ['estrade. M» et »

Encore i s'écria-t-elle. Il :va donc une autre Mme Jérôme Flack ? Et les journaux parlent d'elle ? Tout le monde la prend pouf moi? M

EHe eut des insomnies persistantes durant une quinzaine. Elle se trouvait gravement Tous droits de traduction, et de reproduction réservés,.

l'avance française

districts actuels des banques de réserves fédérales, Boston, Philadelplaie, Chicago, Denver, San-Francisco et d'autres centres financiers. LA GUERRE CONTRE LA TURQUIE Brillant succès anglais en Mésopotamie Hier soir, à la Chambre des Communes, le secrétaire d'Etat pour les Indes a exposé la situation en Mésopotamie. Il a fait part des opérations heureuses qui ont eu lieu au cours de ces dernières semaines et qui ont donné comme résultat la capture de positions ennemies sur une étendue de 7 milles, le long de la rive gauche du Tigre.

Ces opérations ont été l'occasion de combats opiniâtres, qui se sont terminés par des pertes sérieuses pour l'ennemi qui a abandonné entre nos mains de nombreux canons, des fusils, et plusieurs centaines de prisonniers. Nos pertes 1 sont évaluées, a dit le secrétaire d'Etat, a moins de 500 hommes.. L'ennemi est en pleine retraite vers Bagdad et nous le poursuivons vigoureusement.

LES OPÉRATIONS RUSSES L'échec des plans de l'ennemi

On mande de Pétrograde, en date d'hier, que les critiques militaires, résumant les opérations des derniers jours, arrivent unanimement à cette conclusion que les vastes plans du haut commandement allemand, notamment l'enfoncément du centre russe entre Dwinsk et la Vilia, la Vilia et Gombine, avec une énergique poussée entre la Vilia et le Niemen, n'ont eu pour conséquence qu'une série de combats sanglants et acharnés qui ont causé à l'ennemi des pertes sévères sans apporter aucune modification dans la situation générale.

AU MONTÉNÉGRO

Une violente bataille est engagée

La Iribuna, de Rome, publie une dépêche de Cettigné disant que les Monténégrins, avec le roi Nicolas à leur têts, ont commencé une offensive violente contre les Autrichiens, qui occupent d'importantes positions.

La bataille fai.sait rage au moment où cette dépêche fut envoyée.

LES CINQ SOUS DU SOLDAT Le projet du gouvernement

La Chambre, ainsi que nous l'annonçons d'autre part, discutera cet après-midi plusieurs. propositions de loi ayant toutespour objet le relèvement de la solde des soldats.

Le gouvernement a, de son côté, déposé un projet de loi dont voici le texte

Article unique. Il est ouvert au ministre de la guerre sur l'exercice 1915, en addition aux crédits provisoires ouverts par les lois des 26 septembre 1914 et 29 juin 1915, et par des lois spéciales, un crédit total de quarante-trois millions de francs) applicable au chapitre 7 (solde de l'arinée de la première section du budget).

Les propositions soumises au Parlement notamment la proposition de M. Durafour ne tiennent pas, est-il dit dans l'exposé des motifs du projet du gouvernement, un compte suffisant des dispositions spéciales ü certaines catégories de militaires et son effet rétroactif lui-même ne serait pas sans se heurter à de sérieuses difficultés.

La proposition de M. Durafour ne tiendrait pas non plus un compte suffisant des charges financières si lourdes qui pèsent déjà sur la. nation.

C'est daps cet ordre d'idées, ajoute l'exposé des motifs, que nous vous proposons de relever de 0 fr. 20 la solde des soldats, des capo- raux et caporaux fourriers à partir du 1er oc- tobre 1915. » En résumé, le gouvernement propose le relè- vement de la solde pour les hommes des corps et services qui, stationnés dans la zone des armées, appartiennent aux différentes armées constitués ou f mt partie des formations placées sous les ordres des commandants d'armée ou sous les ordres directs du général commandant en chef. La mesure s'appliquerait également au corps expéditionnaire d'Orient, ainsi qu'aux unités opérant sur d'autres théâtres d'opérations.

Toutefois, contrairement à ce que demande M, Durafour, le sous-officier à solde journalière de la zone des armées, bénéficiant déjà d'une indemnité spéciale, ne recevrait pas une augmentation nouvelle de sa solde.

PETITES NOUVELLES DE LA NUIT D'après une information du Tageblalt, de Berlin, le Pape préparerait un manifeste aux 1 puissances pour demander aux Etats belligé- rants d'interrompre les hostilités le 2 novem- bre, jour des morts, qui serait consacré, dans tout l'univers, à la mémoire des victimes dû la guerre,

A partir du l6r octobre, la. rentrée dans les t casernes et cantonnements ayant été fixée à 20 h. 30, l'accès des débits, cafés et restaurants 1 sera interdit 'aux hommes de troupes après 20 h. 30. 1 Une dépêche du Lokat Anzeiger annonce la- mort, sur le champ dé bataille, le 23 septem-- <̃ bre, du fils unique de l'amiral von Pohl. t De Prades Des officiers allemands et une ordonnance, qui s'étaient évadés samedi soir du fort de Vil lef ranche-de-Conflent, ont été ar- a rêtés'sur le versant do la Presle. ̃ -.De Chartres M. C. officier gestionnaire c des hôpitaux du lycée Marceau, a été arrêté et 1 conduit au Mans, en prévention de conseil de c guerre. ç Le maire de Marseille a adressé une dépêche au ministro de la guerre, lui demandant 1 que quelques-uns des canons, pris à l'ennemi en Champagne et en Artois, soient exposés sur .me place publique de la ville.

CHAMBEEJEi DÉPOTÉS Il Vendredi, la Chambre envoyait au Sénat le f projet qu'elle venait de voter sur les douzièmes ( provisoires est lui délivrait par prudence s .m billet d'aller et retour Palais-Bourbon- 1 Luxembourg. Le retour n'a pas été utilisé, le

offensée. Si vraiment Jérôme conduisait une autre femme aux premières, la promenait de fête en fête, s'exhibait avec elle partout, il était coupable, vraiment très coupable. Et, quand même il n'aurait jamais baisé le bout des doigts de cette femme, c'était aussi grave, au point de vue mondain, que s'il trompait bel et bien sa femme légitime.

Madeleine voulut savoir immédiatement toute la vérité.

Une répétition générale était annoncée à l'Opérâ pour le surlendemain. Elle découvrit que Jérôme avait les fauteuils 68 et 70. Alors elle alla trouver le secrétaire général, qu'elle connaissait un peu, et lui demanda uno pla:e. Il ne restait plus que des strapontins; « N'importe, je me contenterai d'un strapontin dit Madeleine. « Ce n'est pas pour moi. Un ami de province, qui est venu nous surprendre. k. Il sera encore très heureux.

Elle emporta le petit papier. C'était le strapontin bis. Elle l'avait choisi. Son mari serait tout près, à trois ou quatre mètres. Elle pourrait voir.

Sous prétexte d'aller dîner chez son amie Josette, elle partit à sept heures et demie. A huit,, elle fut à l'Opéra.

Elle avait une robe de velours noir, très simple, presque pas décolletée. Aucune aigrette dans les cheveux. Mais sa main. balançait un large éventail de plumes sombres, couleur de ses yeux. ̃ .Lentement, les faùteuils se gâîftirenfc L'orchestre attaqua l'ouverture. Le rideau se leva. Les deux places xle Jérôme demeuraient inoccupées. Ait premier entracte seulement, le poète parut. Il n'arrivait pas seul. Devant lui, marchait une femme blonde, grande, fort belle, qui n'avait pas l'air d'avoir vingt »ns. Elle était admirablement habillée une robe maïs avec des broderies verstes. Dans les che-y#ttXji «l#uS rosés verta». Quoique fort décol-

Sénat ayant adopté le projet sans la moindre La Chambre profitant alors de ce qu'elle se trouvait réunie a examiné quelques propositions et projets à l'ordre du jour.

C'est ainsi qu'ont été votées sans débat les propositions de loi concernant le décès des personnes présumées victimes d'opérations de guerre le payement, pendant la durée des hostilités, de l'indemnité annuelle pouî- charges de famille, etc.

Après un court échange do vues, on a ensuite adopté le projet tendant à maintenir la disposition du ministre de la guerre, jusqu'à la cessation des hostilités, les hommes de la classe Puis, on s'est ajourné à cet après-midi pour la discussion de la proposition de loi ayant pour objet de relever la solde des soldats, caporaux, caporaux-fourriers et sergents.

Donc, aujourd'hui, à trois heures, discussion de la loi déjà dénommée « les cinq sous du soldat ».

Coulisses politiques La situation extérieure

Le président du conseil et le ministre des affaires étrangères ont été entendus hier par la commission des affaires extérieures de la Chambre. MM. Viviani et Deicassé ont fait un exposé complet de la situation dans les Balkans et aux Dardanelles.

M. Delcassé a déclaré notamment que l'appui des alliés est assuré à la Serbie en cas d'agression de la Bulgarie.

La Médaille commémorative de la guerre .NI.. Girod, député du Doubs, a déposé deux amen.déments au projet gouveruemental instituant la médaille commémorative de la campagne contre l'Allemagne.

Le premier tend à ce que l'insigne dLstinctif soit attribué a tous ceux qui parmi les soldats sous les drapeaux ont été blessés,

Le second dema,nde que la. médaille soit attribuée avec l'insigne, dès maintenant, aux familles des morts pour la patrie.

La Journée du « Poilu »

Le comité parlementaire de la journée du Poilu ;> a entendu tous les présidents des syndicats de l'alimentation parisienne, qui lui ont promis de participer à la réussit© de cette journée et do prendre toutes les mesures utiles pour assurer une forte Les Ambulances au Front

Transport rapide des 'Blessés

Section française

du (Nîmes). 500 Docteur Cadillac, Cette. 30 M, Barrai d'Estève, 1,000 Paul 20 Il 50 Il 5 Il Une Champenoise de Paris 10 Joseph de » X. Il .NI. 1 5 Il 20 » 5 100 Il Félix Paumier (26 versement) 3,000 Docteur et Mme Delorme versement 20 Tout Petit versement). 10 Il Il 5 Il 1 Il veuve François Challiol.. 40 Groupe, d'officiers de la marine en ser-

vice à terre à Toulon. 5 Mme Ssbatier Total. n

Justes 411.366 10. Total général.

Tous les fonds sont centralisés au Crédit Lyonnais.

ÇA ET ,LA M. Gustave Téry, directeur de VŒuvre, annonce que son journal a été frappé d'une suspension de deux jours notre confrère s'incline devant cette mesure non sans protester, ce qui est son droit absolu.

Trois legs magnifiques.

Mm e Bartholdi, la veuve du grand sculpteur alsacien, auteur de la Libert éclairant e monde, mourait à Paris, le i2 octobre de l'année dernière. Elle avait vu le départ ©mthousiaste de nos jeunes artistes pour la frontière, pou.r l'Alsace, qu'elle et son mari eussent tant voulu revoir française 1. On vient de trouver, dans le testament qu'elle a laissé, une disposation aux termes de laquelle elle lègue à la Société des Artistes français cent mille francs. D'autre part, M. Pernolet, décédé au moment où la Turquie entrait en guerre contre les alliés et que hantait la crainte du sort que cet événement pouvait réserver à nos compatriotes et protégés de Syrie, a exprimé par testament la volonté que sur sa fortune une somme de 'lent mille francs fût réservée à l'hôpital fran*fais de Beyrouth.

Enfin, M. Duburcq, mort après la victoire de la Marne, a laissé au département de Seine-etMarne, en nue-propriété, un dem i-mil 1 ion.

Les versements d'or continuent à la. Banque de Franco et dans ses succursales do province. Avec un élan patriotique qui ne se ralentit pas, chaque Français apporte ce qu'il a, et souvent se qu'il apporte au guichet est une pièce qui a la valeur d'un souvenir très cher ou une collecLion précieuse.

On cite notamment le versement qui a été fait par un vieillard à la Banque de France, h Orléans un véritable tt'ésor de famille jalousement conservé jusqu'à ce jour. Il y avait 133 pièces de 20 francs aux millésimes suivants Ans 12, 13, Bonaparte, premier consul 1806,

letée, elle avait une assez bonne tenue. Presque pas de poudre, ni de rouge aux lèvres, ni de bleu aux yeux. Une ravissante chose, touto saine encore et qui devait sentir bon l'honnêteté récente.

Les mains de Madeleine s'étaient crispées. Elle commençait à pâlir comme si son cœur se vidait goutte goutte.

C'était donc cette belle Hlle que les journalistes prenaient pour Mme Jérôme Flack ? Douloureusement, de toute la puissance de ses yeux/qui brûlaient, Madeleine da considéra. Elle la vit sourire à deux messieurs, tendre sa .main a une dame. Les mêmes messieur8 et la même dame reçurent la poignée de main et le coup de chapeau de Jérôme. On les traitait bien comme .un ménage. Depuis longtemps, ils de*, vaient se montrer ensemble au théâtre. Personne encore n'avait salué la véritable Mme Flack. Et de se sentir si méconnue, si ,seule, près de son mari, dont tant de gens murmuraient le nom, près de cette jeune femme sur qui tant de lorgnettes se fixaient, MadeIleine se trouvait malheureuse à crier, à battre, i à tomber sur Jérôme et à lui arracher les yeux devant tout ce monde. Qui l'aurait blâmée?. Mais les lumières décrurent. Le deuxième acte allait commencer. Madeleine ferma les yeux et, tout bas, pendant que l'orchestre préludait, que les acteurs chantaient, elle se dit, le long de l'acte, cent et cent fois de suite, en jojo'gnant ses mains sous l'éventail

« Oh I mon petit Louis Sans toi, sans toi I. » Et des larmes détrempaient ses plumes noires.

Quand le rideau se baissa, elle partit, tout d'un trait vers ia porte rouge de la sortie, eom* me si le lustre, en se rallumant, lui avait fait Elle reprit son manteau, se jet$, dans une voï- ;ture et 6e fit conduire à la maison.

Intérim

LISTE

1810, Napoléon, empereur 1814, 1815, et roi Louis XVI II huit pièces de 40 francs, de 1815 à 1832 vingt-deux pièces de 100 francs, de 1832 à 1912, et, en outre, des pièces diverses constituant, dans l'ensemble, une somme de francs.

Ce patriote, cependant, n'a pas hésité 1 Il est blâmable de se laisser aller à la colère et il est dangereux, étant exaspéré, de traiteur quelqu'un d' « embusqué ». Une habitante de Montpellier vient d'en faire l'expérience elle a été condatnnée par le juge de paix à 25 francs de dommages-intérêts, aux termes d'un'jugement qui dit

Attendu que Mme Grailhe a traité Le jeune Navas, soldat au 28le régiment d'infanterie, actueliement au dépôt de ce régiment à la caserne du cours Gambetta, de « vulgaire embusqué Attendu que le nommé Navas a été grièvement blessé le 23 août dernier au service de la patrie I r Qu'il n'est pas encore remis de cette blessir^ et que sa. conduite a été des plus élogLeuses, puisqu'il a été cité à 1.'ordre du jour et proposé pour la méQue tous ces considérants prouvent que l'épithètè dont il a été gratifié par la dame Grailhe est calomnieuse et injurieuse.

Par ces motifs

Condamne la dame Grailhe à verser au soldat Navas, glorieusement blessé à l'ennemi, la somme de vingt-cinq francs à titre de dommages-intérêts. C'est la première classification officielle, dans les an jures, du mot « embusqué P. R.

LIVRE D'OR DES INFIRMIERES

Le ministre de la guerre a décerné des médailles de bronze des épidémies

Mme Prévost (Fernande-Berthe), infirmière bénévole à l'hôpital temporaire n° 6 à lontigny-le-Roi

MUe Chevalier (Julie-El vire-Yvonne), infir- mière surveillante du service des contagieux à l'hôpital complémentaire Buffon à Paris Mme de Tavernier (Paule), infirmière de l'Union des Femmes de France à l'hôpital n° à Verdun,

Et un témoignage de satisfaction' Mlle Auge-Cristau (Marie), infirmière à l'hôpital temporaire n" G à Montigny-le-Roi. SOCIETE DE SECOURS AUX BLESSES Une imposante cérémonie a eu Heu dans le grand jardin de l'hôpital auxiliaire 46 de la société de secours aux blessés (diaconesses de la rue due Reuilly).

La commandant de Belleville, major de cantonnement de la circonscription, délégué du gouvernement militaire de Paris, a remis solennellement la médaille militaire au sergent Brussaux, d'origine messins, qui a eu le hras f racassé au soldat Jusselin, amputé d'une jambe. Quatre blessés ont reçu la croix de guerre le lieutenant Griffault, déjà décoré de la Légion d'honneur, un vieux brave de 60 ans, alité par de graves blessures les lieutenants Baffert et Birée, le sergent Carayon. Le commandant de Belleville a lu et commenté, en des termes admirables d'élévation et de patriotisme, les citations à l'ordre du jour des six héroïques combattants.

La Marseillaise et d'autres hymnes nationaux des alliés ont été joués durant la cérémonie, à la-suite de laquelle un goûter avec Champagne a été offert par Mme Henri Hottaguer aux hospitalisés et à leurs familles. H. Fontaine

LA CONFERENCE D'HIER

]La Participation anglaise Ainsi que nous l'avons annonce, la conférence sur la participation de la Grande-Bretagne à la guerre actue.le a eu lieu hier dans les salons du ministère d -s travaux publics. Elle avait attiré une assistai d'élite.

Le président de la ré). -iblique et l'ambassadeur de la Grânde-BretaÊ; ie y assistaient ainsi qu'un très grand nombre de personnalités appartenant au monde- due la politique, de la littérature et. de la science. Nous avons reconnu MM. Malvy, ministre de l'intérieur David, ministre de l'agriculture Sarraut, ministre de l'instruction publique Thomson, ministre du commerce René Besnard et Albert Tho- mas, sous-secrétaires d'Etat à la guerre le préfet de la, Seine, le préfet de police, MM. Paul Doumer, sénateur Appell, de l'Académie des sciences Chuquet, de l'Académie des sciences morales et politiques Gay, vice président du conseil municipal, etc., etc.

Les orateurs inscrits étaient MM. Hodge, membre de la Chambre des Communes George Roberts, sous-secrétaire d'Etat de l'Echiquier Smith, délégué du Sociatist National Defence Committce; Stephen Pichon, sénateur, ancien ministre des affaires étrangères. C'est M. Smith qui le premier a pris la parole. Il s'est exprimé en français, alors que MM. Roberts et Hodge ont parlé dans leur langue maternelle.

M. Smith nous a fait un tableau à la fois exact et humoristique de l'opinion anglaise au début du conflit actuel. Il y avait de l'autre côté du détroit de nombreux pacifistes, il y en avait même qui déclaraient hautement que la guerre étant un péché mortel, l'Angleterre devait s'abstenir.

Maie bientôt la lumière se fit dans les esprits. La classe ouvrière, notamment, ne tarda pas à comprendre toute la gravité des desiderata allemands elle comprit que le triomphe do l'Allemagne serait à proprement parler la ruine de toutes les libertés, et elle aussi se jura d'abattre le militarisme prussien.

'De là le magnifique effort auquel nous avons assisté, auquel nous assistons. Le peuple anglais tout entier s'associa à l'oeuvre qu'il s'agissait d'accomplir, et l'on vit cet extraordinairé spectacle près de trois millions de jeunes gens s'engageant volontairement dans l'armée L..

M. Sinith s'est étendu sur les charges financières de la Grande-Bretagne et surtout sur le 'rôle de la marine de son pays. C'est elle qui a assuré la liberté des mers c'est aussi elle qui a empêché le retour en Allemagne de 240,000 Germano-Américains.

M. George Robert a défendu la même thèse. Il a énuméré les très nombreuses usines qu'a créées le gouvernement anglais pour la fabrication des munitions il nous a dit le rôle splendide des femmes d'Angleterre dans les

dit-elle à la femme de chambre qui veillait près du berceau de Victor-Louis.

Et quand elle fut seule, Madeleine s'agenouilla devant son enfant endormi.

Elle savait que Jérôme était bon père quoiqu'il fût mari médiocre. Sans doute, après le spectacle, après le souper, vers deux ou trois heures du matin, il viendrait jeter un regard sur le berceau. Madeleine l'attendit là. C'était son ancienne chambre de jeune fille. D'Albi, elle avait fait venir la couchette Louis XVI et les tentures de Jouy ces étoffes vieilQuelle dérision Il y a donc un art d'aimer ? :Et la marquise en sait beaucoup plus que la bergère ? l'agrégé de philosophie beaucoup plus que le toucheur de bœufs ?. Ah dans ce cas, elle avait été une bien mauvaise élève 1 Pour elle, l'art d'aimer c'était surtout l'art de souffrir.

Elle prit la main de son enfant main molle, toute moite de paix, et l'appliqua sur son front.

QU'alîait-ePe faire ? Que dire à Jérôme ? La scène s'annonçait pénible. Mais tant pis Il fallait s'expliquer, et tout de suite. Elle savait quel fardeau de lâcheté s'amasse au fond des heures. Le lendemain, la semaine suivante, elle n'oserait plus. Mais, ce soir, la plaie 8aignant encore.

Parler de divorce ? Non. Elle avait des sentiments religieux. Jamais elle ne demanderait le divorce. Et puis il y avait ce petit.

Alors la séparation ? Qui souffrirait le plus, d'une séparation ? Que serait-elle, une fois séparée ? La fille d'un marchand de chaux, une femme sans relations, déchue, expulsée de ces milieux d'art si attachants, et si capiteux qu'on ne peut plus s'en passer lorsqu'on les a contxw* Quoi -qu'Il devînt, Jérôme resterait toujours

circonstances actuelles il a justement exalté le patriotisme et le loyalisme des colonies britanniques, qui, « volontairement », car le gouvernement métropolitain ne pouvait pas les y contraindre, ont contribué dans une si large mesure à la défense des droits de la civilisation et de l'humanité. M. Hodge a déclaré que le triomphe de l'Allemagne eût signifié la fin de la liberté en Eu rope. Il a ajouté que la contribution de l'An gleterre à la guerre était pour elle une ques tion d'honneur et que les Allemands avaient fait injure à son pays en supposant que celui-ci ne serait pas fidèle au traité qui le liait à la France.

M. Stephen Pichon, qui, on le sait, a été récemment l'hôte de nos amis de l'autre cûté de la Manche, a raconté tout ce qu'il avait vu. Il a crié son admiration pour la flotte -u'il a visitée en partie et, sans trahir aucun secret militaire, dl nous a fait comprendre que la marine britannique était désormais armée contre les soùs-marins.

M. Albert Thomas a aussi prononcé quelques paroles sur l'importance de la participation anglaise, et le public s'est chargé lui-même de la conclusion de cette belle manifestation anglofrançaise en applaudissant frénétiquement les derniers mots du sous-secrétaire d'Ftat à la guerre. Georges Wulff

« IL FAUDRA DOUBLER LES ENVOIS a n .lorsque va sévir un hiver que nos frères prisonniers affronteront avec des capotes et des pantalons qui ont au moins un an d'usage continuel jour et nuit. Dans quel état ils doivent être » Juste, hélas cette réflexion, juste et triste à la fois Mais puisque le « coton -est contrebande de guerre »,et que la laine est chose rare aujourd'hui, pourquoi ne pas envoyer des sous-vêtements en papier (gilets, caleçons, chaussettes) ou des vêtements en tissu chaud et léger à la fois, et absolument imperméable, tel que le Para>.lla, en usage dans l'armée anglaise ?

Roold, le créateur de ces vêtements et sous-vêtements, a édité récemment un catalogue spécial nui fournit tous les renseignements utiles aux familles et qui, illustré de nombreuses reproductions nhotographiques, permet de juger l'utilisation rationnelle do ses créations. Il suffira, pour le recevoir franco, de le lui réclamer, 50, avenue de la Grande-Armée.

Renseignements Mondains PETIT CARNET

La santé de M. FranoeschinJ Pietri s'est notablement améliorée depuis quelques jours.

MARIÀOES

> On annonce le mariage de M. Henri Bartal, ingénieur d'artillerie navale, fils de l'inspecteur général des poudres, avec Mlle Elisabeth Bourquelot.

On vient de célébrer à Saint-Girons le mariage de M. Gustave Bourdila, rédacteur principal au ministère des finances, avec Allie Alexine Cazes. Les témoins du marié étaieat: M. Lefèvre, député des Bouches-du-Rhône, et M. Camille Ournac, sénateur de la Haute-Garonne, ancien maire de Toulouse; les témoins de la mariée: M. I. Fagedet, son beau-frère, et M. A. Fagedet, professeur honoraire.

NECROLOGIE

Nous apprenons la mort de la comtesse de Maupeou douairière, née Caroline Koechlin, décédée hier 29 ssptembre, en son hôtel, 77,/rue La Boëtie, à Paris, dans sa soixante-dix-neuvième, année. La cérémonie religieuse aura lieu samedi prochain 2 octobre, à deux heures et demie, en l'église de l?Etoile, 56, avenue de la GrandeArmée. On se réunira à Céglise. En raison des circonstances, il ne sera pas envoyé de faire part..Ni fleurs ni couronnes.

Une messe de bout de l'an sera dite samedi 2 octobre, à dix heures, chapelie de la Sainte-Vierge, il SaintHonoré d'Eylau, pour le repos de l'âme du capitaine Guy Conte de Puy/ontaine, du 5° dragons, tué à l'ennemi le 2 octobre 1914, près d'Arras.

Une messe d'anniversaire a été célébrée lundi dernier, en l'église Notre-Dame des Victoires, pour le repos de l'âme de M. Félicien Chanut, sergent au 7° bataillon de classeurs alpins, tombé glorieusement devant Chaulnes, le 26 septembre 1914, en se portant au secours de son lieutenant blessé. Ce héros de vingt ans, mort pour la patrie et pour la charité, avait fait la campagne du Maroc,

Un service, suivi de l'inhumation, sera célébré aujourd'hui jeudi 30 septembre, à onze heures, en la chapelle du Père-Lachaise, pour Al. Antonio Flores, ancien président de la république de l'Equateur, commandeur de la Légion d'honneur, grand-croix des ordres de Grégoire-le-Grand, de Pie VII, du Christ de Portugal, d'Isabelle-la-Caiholique, etc., dont les obsèques ont eu lieu à Genève.

Le défunt laisse, de son mariage avec Mlle Eleonore de Ruiz y Bérault de Saint-Maurice, décédée, deux filles Mlles Elvira et Leonor Flores, auxquelles S. S. Benoît XV a daigné envoyer ses augustes condoléances et la bénédiction apostolique.

Un service funèbre pour le repos de l'âme du capitaine Jean Didier, tombé glorieusement aux Dardanelles le 12 juillet 1915, sera célébré le lundi 4 octobre 1915, en l'église de Bernin (Isère).

Le 6 octobre 1915 sera célébré, en l'église du petit village de Senlis (Somme), un service anniversaire pour le colonel Costebonel, du régiment d'infanterie, breveté, commandant la 431 brigade, cité à l'ordre de l'armée, tombé glorieusement sur le champ de bataille, à la tête de sa brigade, près de Senlis (Somme). On annonce, de Pau, la mort du général de réserve Rungs. Le défunt, né il Pau le 16 décembre 1844, avait fait sa carrière dans l'infanterie; en 1870, il combattit à Sedan, d'où il échappa ù la capitulation, puis il prit part à la défense de Paris. Le 21 décembre 1870, il fut blessé au combat du Bourget et nommé, quelques jours plus tard, chevalier de h Légion d'honneur. Colonel, ea 1890, au 150e, à Verdun, général de brigade en 1901, ü commandait en dernier lieu la brigade d'infanterie d'Algérie, à Constantine.

Le général Rungs était commandeur de la Légion d'honneur et comptait onze campagnes et une blessure. Son fils, le capitaine Gustave Rungs, a été tué à l'ennemi il y a quelques mois. 1 Nous apprenons la mort de AI. Vulgis Cazan, ingé- nieur honoraire des chemins de fer de l'Etat, qui, n'ayant pu surmonter la douleur des morts successives de son frère, le général Gazan, et de son fils, le lieutenant Charles Gazan, s'est éteint au château du Nuisement, sa_ propriété familiale, le jour même où un télégramme lui annonçait que son fils aîné, sous-lieutenant aux Darda- nelles, était gravement malade. Ses. obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité, en l'église de Huest (Eure).. ] Les obsèques de Af. Le Breton, sénateur royaliste l de la Mayenne, viennent d'être célébrées, en solennité < à Laval. La réunion eut lieu au château de Saint-Mélaine, où le ( clergé vint procéder à la levée du corps. En tête du cor- i tège marchaient des délégations des vieillards, des écoles ( libres de la ville, de l'Ecole normale du Sacré-Cœur et des institutrices. j Les honneurs militaires dus au sénateur ont été rendus par les 54° et 124e de ligne. La cérémonie religieuse a eu lieu en l'église parois- t siale Saint- Véui -and Elle a été présidée par J'évêque de f Laval. La messe a été dite par l'archiprêtre Huignard. c La maîtrise de la cathédrale est venue exécuter le Dies w

au premier plan de la vie parisienne. Mais elle

Sans doute, depuis qu'elle était mère, ces joies frivoles, ces piquantes mondanités ces luxueuses parades lui avaient été rares mais elle pouvait y goûter encore, de temps à autre. Officiellement, elle était toujours la femme d'un homme célèbre, et bien des hommages lui restaient du*.

Elle songeait à d'autres qui s'étaient trouvées dans le même cas, et qui avaient quitté leur mari, de gré ou de force. Qu'étaient-elles devenues ? De ternes pauvresses que tous les anciens amis avaient lâchées, et qui, après quatre ou cinq ans de luttes, de rages, d'humiliations, se trouvaient trop heureuses de venir passer quelques instants auprès de leur grand homme remarié, pour se retremper dans l'atmosphère de gloire. Et l'on en citait une qui envoyait des fleurs, au premier de l'an, à la nouvelle épouse, à cette femme pour laquelle on l'avait classée, parce que cette nouvelle épouse, adulée de tous, pouvait lui être utile et ajouter quelques douceurs au pain fade des vieux jours.

Ah tu" seras un homme, toi gémissait Madeleine en ravalant ses larmes au chevet de son enfant. Tu seras un- homme et tu ne connaîtras pas nos misères Tu feras souffrir Tu me vengeras Ah 1 mon petit ange 1 » Elle lui baisait la main par intervalles, en refermant les yeux, comme on communie. Ensuite, le souci de l'explication imminente la redressait.

Donc, pas de divorce pas de sépatation Demander seulement la justice et la correction mondaine, Exiger que son mari ne se montrât plus qu'avec elle, ne permît pas qu'une autre femme pût être prise pour elle. Ah s'il refusait même cela.

A cette hypothèse, Madeleine sentait Séâ doigte se contracter loin, èm&

irat de César Franck, l'Ego sum resurrectio de Gouno* le Beati qui lugent de l'abbé Perosi et le Justorum animes, M. Dulong de Rosnay n tenu les orgues.

A l'issue de la cérémonie, et avant l'absoute qu'elle avait donnée elle-même, Sa Grandeur a prononcé l'orai* son funèbre du défunt, exaltant les mérites de l'homme, du législateur et du chrétien.

Parmi l'assistance, on remarquait:

a* y,,»^èérm&XT'^ M- dé Hercé, député; vicomte de Villebois-Mareuil, ancien député; duc des Cars, con;eiller général de la Sarthe MM. Gaultier de Vaucenay, je Launère, de Vaujuas-Langan, de Bréon, dé Chivré, de Serrant, etc., conseillers généraux et conseiflers d'arrondissement; le colonel commandant les subdivisions de la Mayenne, un grand nombre d'officiers, ainsi que des délégués de l'hôpital 19, à qui la famille Le Bretop apporte, depuis le début des hostilités, un absolu .on.Au cimetière Laval, vers lequel s'est dirigé l'impa sant cortège, les prières suprêmes ont été dites par Parch.prêtre Huljnard, et des discours ont été prononcés par le comte d'Elva. sénateur; M. Le Marié, au nom de !'Association du romice agricole de Laval et de l'Association des agriculteurs ùe la Mayénne; M. Ed. Le Tour.neurs du Val, pour le Svndicat agricole lavallois, et M. de Crozé, qui a loué la fidélité du défunt aux principes qui ont été ceux de toute sa vie.

Nous apprenons la mort de Mme jales Varaigne, née Baudry-Lacantinene, décédée à Kervern-en-sânNMarc. Elle était la mère du commandant Paul Varaigne, de état-major de l'armée; de M. Louis Varaigne, avoué. lieutenant de réserve, et la belle-mère du lieutenant de, Le docteur Bing, d'origine américaine, mais qui vivait à Paris depuis sa jeunesse et où il possédait la réputation d'une grande science et d'une inépuisable bonté, vient de s'éteindre à la veille de sa quatre-vingt, sixième année. Il revenait depuis peu du Transvaal. M. Julien Delbeke, échevin de R°ulers et membre du Parlement belge pour la circonscription RoulersThiels, vient de succomber, âgé seulement de cinquantehuit ans. Lors de l'occupation allemande, une balle ennemie l'avait grièvement atteint, mais s'était refusé à leaders les plus influents du mouvement flamand. d'honneur, a succombé VaUIeury

Pour les Informations de Naissances, de Mariages ef de Décès, s'adresser Il l'OFFICE DES PUBLIUTIONS d'Etat CIVIL, 24, boulevard Poissonnière, de neuf heures à six heures. Téléphone: Central 52-11.

Il est fait un prix spécial pour les abonnés da Gaulois. TUÉS & BLESSÉS TUES'

L'abbé Joly, du diocèse de Dijon, vicaire de Brazey-en-Plaine, sergent-fourrier ail « d'fnfaû! terle, tué u/Tï?1' ,en Artois' le 1G septembre.- Il avait été cité à l'ordre du jour, après une blesLe I1. P. Robillard, Dominicain, aumônier de corps, mort au front, le 12 septembre.

Les abbés Beaufils et Geflion, tués d'un éclat d'obus; tous deux appartenaient au diocèse de L'abbé Gustave Brullot, du diocèse de Besançon, sergent au 53° d'infanterie, blessé mortellement le 12 septembre, pieusement décédé le lendemain Le Fr. Philippe Béniti, de l'Institut Saint-Gabriel, mort pour la France, le juillet 1915 M. Camille Bex, de Hens (Aveyron), du de ligne. Blessé en Lorraine, il était retourné au front au 146° d'infanterie. Il a été tué, le 14 mars, en Belgique.. BLESSES

Le lieutenant Gaston Dumesnil, député d'Angers; qui a été blessé à Sou:ain, a été dirigé sur un hô* pital du sud-ouest.. M. Van Vollenhoven, secrétaire général du gou- Vernement général de l'Indo-Chine, a été grièvement blessé au cours des dernières opérations dans le Nord.

Toujours des canons et des munitions Au lendemain des succès remportés par nos héroïques soldats. Excelsior a jugé opportun de recueillir l'opinion de M. Albert Thomas. Le sous-secrétaire d'Etat aux munitions lui a déclaré notamment

De divers côtés, il m'est revenu que nos troupes avaient attaqué avec une bravoure et un enthousiasme indescriptibles. Ce n'est pas atténuer la splendeur de leur héroïsme que de constater la cor. rélation des effets de cet héroïsme et du dévelop-i pement des moyens matériels de la guerre moderne.

La préparation avait été ce qu'elle devait être. Bh bien, nous devons viser encore plus haut, nous devons vouloir davantage.

Je crois même qu'on peut ajouter ceci c'est que nous ne verrons jamais assez grand. Il faut aller aussi loin quo le permettent les ressources du pays, plus loin que les ressources actuelles, car il y a encore des ressources à créer.

Au fond, les premières nouvelles et je n'en ai pas d'autres que celles qui sont publiées dans les communiqués m'induisent a penser qu'il faut faire plus encore, plus toujours.

Le gouvernement a élaboré un projet de fabrication qui peut paraître énorme, qui peut suggérer le mot de mégalomanie. Il sera tout juste sumoPremières-, secondes et troisièmes lignes De Polyle, dans le Figaro

On lit dans des auteurs que les secondes lignes de défense constituent des obstacles moins difficiles 3. emporter que les premières.

A la vérité, « ces zones de défense)) le mot îst de beaucoup plus exact, plus descriptif de la :hose sont composées d'un nombre égal, ou à oeu près, de tranchées avec blockaus, villages et Dois transformées en fortins, mitrailleuses sous conoole et grosse artillerie. Toutefois, ces positions le repli sont moins familières que ne J'étaient les lositions avancées à leurs occupants, qui n'en connaissent pas aussi bien le savant mécanisme, les plis et replis qui n'ont pas leur tir tout réglé sur des objectif, tertres ou bas-fonds, boqueteaux m arbres isolés, routes ou maisons, auxquels leurs ,'eux sont habitués depuis des mois et des mois lui n'ont pas retrouvé, après la stupeur ou l'horreur de la défaite, tout leur équilibre intellectuel 3t physique.

J'accorde que ce raisonnement n'est pas sans vaeur. Quand il s'agit de la formidable bête de guerre m'est larmée allemande, le plus sage est d'agir, t l'avant; et de regarder, de l'arrière, comme si la leuxième ligne était aussi solide que la première et ne pouvait être démolie que par des ouragans l'artillerie, d'une même durée et d'une même puis.

l'avenir, ses yeux s'arrondissaient d'épou- vante.

« Mon Dieu soupira-t-elle en laissant retom. ber sa tête au bord du berceau. Mais il consentira, n'est-ce pas, mon Louiset? Il t'aime. Il ne voudra pas que ta mère meure 1 »

Elle pleurait sur la main molle de l'enfant.. Lui, entendant vaguement à travers son somrneil cette voix familière la voix qui avaib crié pour le tirer du néant bougea un peu. « Ma vie ma vie 1 » balbutia Madeleine, en' le baisant sur ses paupières.

Pourquoi donc ce bonheur ne lui suffisait-il point le bonheur maternel, le seul peut-être que la nature accorde encore, sans lésiner, à la iemme dont l'amour fructifia? Mais à Paris aux premiers rangs du monde, dans l'atmosphère déformante où l'art, la mode, la frivolité plongent tant de cerveaux, qui donc sait voir la 'réalité, le contour exact des choses?

La pendulette, sur la tablc, marqua minuits une heure. Jérôme ne revenait pas. A deux heures, Madeleine fut déprimée. L'une après l'auIre, sournoisement, les minutes faisaient leur oeuvre obscure chacune distillant sa goutte de lâcheté Madeleine souhaitait presque, à pré-sent, que Jérôme ne revînt pas.

A deux heures cinq, elle tressaillit. Un batte- tnent étouffé de portes. De l'air déplacé qui froisse le silence. Un glissement de pas sur la moquette. Jérôme partit, en habit, tête nue, prës de la portière de vieux Jouy.

Tiens 1 encore là ?. Pourquoi donc ? Rieîï de nouveau ? Louiset n'est pas malade, je su pose?

Non. Louisefc se porte bien.

Et vous ? «

̃+•* Moi».. Qu'est-ce que ça vous fait ?.“

JEAN RAMEAU


On sauve beaucoup de blessés

De M, Gustave Hervé, dans la Guerre Sociale

La grande innovation, c'est qu'on a fini par comIprerub-e que c'était une insanité et une cruauté de trimbaïer de grands blessés d'un bout à l'autre de 'ta France et que Paris avec ses hôpitaux, ses amibulaijces, ses grands chirurgiens, son corps d'infiret d'infirmières professionnels, était la grande ambulance de l'arrière toute désignée pour recevoir une partie des blessés transportables. Et ainsi nous pouvons sauver des milliers et des milliers de héros qui, il y a un an, auraient infailliblement succombé à leurs blessuses et c'est une consolation pour nous tous, au milieu des cruelles angaisses de l'heure présente, de savoir au moins que les nôtres par les nôtres j'entends tous ceux qui ont risqué leur vie pour nous seront enfin bien soignés et qu'on sauvera tous ceux d'entre eux qui sont sauvables.

Les lendemains de la retraite russe

De M. Ludovic Naudeau, envoyé spécial du tournai au grand quartier général russe Pour nos lecteurs, qui veulent des idées simples et précises, il suffit de dire ceci La grande masse allemande du front russe, c'est le groupe Hindenburg, celui qui se trouve au nord, entre la Dwina et le haut Niemen. Ce groupe, qui comprend les armées Below,Eichhorn, Scholtz et Galwitz, compte à lui seul quarante divisions allemandes, non compris l'armée de cavalerie qui s'était jetée à égale distance de la voie ferrée Dwinsk-Polotzk et de la voie Vilna-Molodetchno. Il y a, en outre, à proximité, entre le haut Niemen et Pripet, vingt divisions qui font face à Baranovitchi et Pinsk. Entre Riga et Pinsk, il y a donc soixante-six divisions Le groupe Hindenbourg, considéré isolément, a présentement sa plus grande densité sur lé haut Niemen. Le point central de la'ction est Lida Ville, d'où l'état-major allemand dirige ses opérations sur ce fleuve. Actuellement, le groupe Hindenburg paraît avoir-pour objectif général Minsk, mais comme Minsk est couvert par les positions situées au nord-est de Molodetchno, positions dont l'attaque directe coûterait trop de pertes, l'ennemi cherche à les tourner simultanément à droite et à gauche, pour amener les Russes à les évacuer sans bataille. Voilà pourquoi nous le voyons, d'une part il'est de Novogroudok essayer de gagner les routes pxi mènent vers Minsk, Sloutzk et Bobrinsk, et, l'autre part, dans la région de Vileiki, s'efforcer aussi de progresser par des attaques sanglantes. Il est possible que nos alliés choisissent de romare encore quelque peu et de céder encore un peu te terrain, mais la direction dans laquelle ils marchent, c'est celle qui les mène vers leurs munitions, leurs renforts, leurs masses réorganisées. Par conséquent, si les Allemands ont encore une fois un succès momentané, il n'y aura, après cela, en vue 4u résultat final, rien de fait.

La bataille continue.

Les intrus

D'un excellent article de M. Gustave Téry dans l'Œuvre nous détachons cet extrait savammix

Que deviendra en France

l'enseignement de la langue allemande ? C'est la question que M. Maurice Ajam, Héputé, ancien ministre, a posée à un certain nombre de parlementaires, d'économistes et d'industriels. Les réponses sont publiées par la Renaissance.

• M. Maurice Barrès ne souhaite pas que l'étude de la langue allemande absorbe les jeunes Français

On dit qu'il est agréable de parler l'allemand si Non circule en Allemagne. Ce n'est pas mon avis. Il faut pouvoir baragouiner cinquante mots que l'on place dans quatre ou cinq phrases toujours les mêmes. Rien de plus. On ne Jouit jamais mieux du spectacle et de l'atmosphère_nouvelle que si l'on est dispensé de comprendre ce que les indigènes racontent dans les chemins de ter et les hôtels et dans leurs journaux.

Alors î

Au reste, on peut bien enseigner l'allemand au lycée, les élèves ne le savent pas. Pour savoir une langue, il faut la parler étant tout petit.. Alors, rien de plus aisé. Avant la dixième année, on apprend sans peine, à son insu, par la conversation, toua les jargons imaginables.

de qu'enseignent admirablement nos professeurs de langues étrangères, c'est la pure littérature, la civilisation, l'histoire spirit.uelle des autres nations. A tout âge, on voudrait suivre les leçons d'un Emile Hovelaque et de ces maîtres que nous connaissons pour leur bulletin mensuel Les Langues modernes. Ces messieurs, après la guerre, voudront montrer à nos enfants ce que l'Allemagne porte dans ses flancs de mégalomanie haineuse. Les événements ont éclairé l'âme des peuples de l'Europe. Il faut que l'expérience conquise aux lueurs de la catastrophe soit à jamais enregistrée dans notre enseignement secondaire.

Pour M.« Pierre Baudin, la solution est celle-ci

II faut que nous- pratiquions la langue allemande, ainsi que les autres langues de l'Europe. La connaissance des langues confère une faculté supérieure de pénétration et de prestige, puisqu'elle a pour effet de nous mettre en communication plus directe avec .les nations amies ou ennemies.

Le jour de la Victoire, nous devrons imposer à la démocratie allemande l'autorité de notre esprit. Nous ne pouvons y parvenir qu'en nous adressant à elle, dans sa langue.

M. Emile Combes, ancien président du conaeil, oubliant toute politique en ce moment, se prononce pour l'enseignement de la langue allemande, mais plus réduit, si nos commerçants sauvent être plus audacieux

En tout cas, ce sera vers des horizons autres que l'horizon du Rhin que se tourneront désormais les vues de nos industriels et de nos commerçants sous l'empire de leurs devoirs envers la France et l'humanité. Par suite des relations économiques nouvelles qui ne manqueront pas de s'établir entre la France et ses alliés ajoutons-y les pays neutres qui sont de cœur avec nous l'enseignement de l'allemand perdra singulièrement de son utilité passée. Il appartiendra au conseil supérieur de l'instruction publique, quand il établira le programme des leçons de langue étrangère, de se conformer -aux nouveaux besoins économiques du pays. Et qui sait si, suivant des prévisions que mous souhaitons ardemment de voir se réaliser, l'enseignement d'autres langues, celui du russe notamment, ne primera pas dans nos écoles l'enseignement de rallemand ?

.Le président de la chambre 3e commerce de Paris, M. David-Mennet, donne ce renseignement d'un haut intérêt

Vendre à l'ennemi, c'est prendre un avantage sur lui connaître sa langue, c'est posséder une arme contre lui.

Néanmoins, la chambre de commerce de Paris a été obligée de réduire quelque peu la part faite dans ses écoles à l'enseignement de la langue allemande. Elle veut en effet y introduire la langue russe, et comme il n'est pas possible de surchargér les programmes, elle a décidé que l'allemand, dont l'enseignement était jusqu'ici obligatoire, deviendrait ce qu'on appelle une langue à option, de telle sorte que les élèves seraient tenus d'apprendre deux langues, la première serait obligatoirement l'anglais pour la seconde, on aurait le choix entre l'allemand, l'espagnol et le russe.

C'est dans cette mesure seulement que l'enseignement de la langue allemande se trouve dimiM. Charles Humbert souhaite qu'on apprenne l'allemand pour lutter, avec avantage,

contre nos ennemies, partout. C'est le senti- ment même qu'expriment dans la Renaissance M. Joseph Reinach et M. Ch. Sigwalt, professeur d'allemand au lycée MicRelet, ancien délégué au conseil supérieur de l'instruction publique.

Un phénomène

De M. Pierre Mille, dans Excelsior

Je ne sais plus quel est le profond philosophe qui prétendait quia la réforme suprême et définitive, en France, consisterait à créer un ministère des formalités la paperasserie étant tout, dominant tout, envahissant tout, toutes les réformes rêvées se bornant au bout du compte à augmenter la masse des « états », des notes et des formules, il lui paraissait qu'un tel ministère devait être le couronnement obligatoire de notre régime administratif et politique.

La guerre chez nous n'a rien changé là-dessus. Nos fonctionnaires civils ne. remplissent pas une feuille de moins. Les militaires non plus. Et je me suis laissé dire que sur le front. Je mets les points de moi-même la censure ne me laisserait pas dire le reste.

Mais il s'est trouvé cependant un homme étrange et phénoménal qui a jugé qu'il en pourrait être autrement I Il est vrai que c'est au delà des mers. Voici la circulaire qu'il a signée le 18 août dernier « La diminution considérable de personnel résultant de la mobilisation d'un grand nombre de fonctionnaires, et la nécessité de remplacer ceux qui, pour raison de santé, ont dû quitter la colonie en congé de convalescence, m'ont amené à décider la simplification et la réduction dans la plus large mesure des pièces d'administration réclamées par les services du gouvernement général.

» Vous trouverez ci-joint un état qui vous indiquera, par service, les documents supprimés pour la durée de la guerre.

Je vous invite à procéder de façon semblable, si vous ne l'avez déjà fait, pour les services locaux. Réduisez au strict minimum le nombre des travaux et pièces périodiques que vos bureaux du chef-lieu exigent en temps normal des administrateurs. Il Profitez de l'occasion qui vous est offerte pour recommander à vos subordonnés de rédiger leurs rapports et communications de tout genre d'une manière extrêmement sobre et concise, qui n'enlèvera rien bien au contraire, à leur précision, à la clarté du sujet et à la valeur des solutions proposées.

» Je serais.très désireux qu'après la paix il pût rester quelque chose de cette simplification. » Les commandants de cercle, que je vise particulièrement ici, auraient ainsi un peu plus de loisirs pour multiplier les contacts directs avec la population indigène. »

L'auteur de cette circulaire étonnante est M. Clozel, gouverneur général de l'Afrique occidentale française. Je demande qu'on lui élève une statue, de son vivant 1

Mots de héros

Du Figaro

Celui-ci a été dit hier, en présence d'un de nos collaborateurs, par un « poilu » de vingt et un ans, nommé caporal puis sergent sur le champ de bataille et qui, grièvement blessé il y a deux mois dan» um poste d'éeouite, achève sa convalescence dans un hôpital parisien. Il est tourneur en métaux, et réclamé par une usine de sa ville natale. Il na tiendrait qu'à lui d'y rentrer et de finir la guerre au milieu des siens, en gagnant 8 francs par jour. Il a refusé, en disant « Ça, c'est des po- sitions qu'il faut réserver pour les pères de famiile. » Dans quinze jours, il aura rejoint le font. L'autre mot noms est cité par un lieutenant-colonel d'infanterie territoriale à qui était communiquée, ces jours-ci, la requête d'un soldat. Gelui.-là est un inscrit maritime qui a fait la campagne de Chine, il y a quinze ans, comme matelot. Il a trente-sept ans. Il est vigoureux et très bon sujet, et voudrait être envoyé sur le front. Son chef lui a demandé pourquoi il tenait à partir. Il a répondu simplement « Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui se battent. »

LES JOURNAUX ÉTRANGERS

Les ressources en hommes de l'Allemagne di.minuent, celles de la Russie augmentent Du colonel Ramosky, dans le Birjevin Viedomosti, de rétrograde

Tandis que chez nous un manifeste impérial montre la nécessité de convoquer le deuxième ban, les Allemands font examiner par des commissions médicales les réformés ou reconnus inaptes antérieurement de quarante-cinq ans. Les personnes même les plus sceptiques pourront en tirer des conclusions favorables aux Russes. Ainsi donc la Russië se propose de mettre en ligne son deuxième ban quand son ennemi a déjà utilisé et dépensé cette réserve depuis longtemps. En réalité, l'organisation est un peu différente chez lui. 11 classe dans le deuxième ban, le landsturm, les hommes âgés de plus de quarante ans, tandis que jusqu'à quarante ans les hommes font partie du premier ban de ce landsturm. Cette décomposition justifiait très bien le plan allemand, qui prévoyait un succès immédiat, décisif et rapide. Mais ce succès manqué, le système de recrutement allemand devait aussitôt montrer les défauts de sa cuirasse l'absence de réserves pour pouvoir réparer les erreurs du début, c'est-à-dire l'échec de l'irruption sur Paris. Notre organisation, qui divise chaque fois les hommes en deux parties égales, implique pour nous la possibilité de dépenser nos forces en deux fois et de posséder, lors de la seconde attaque, les mêmes catégories d'hommes qu'à la première. L'ennemi a remporté les premiers succès sur nos premières forces, mais voici, que se lève devant lui une muraille d'hommes d'égale puissance le deuxième ban, alors qu'il n'est en état de lui opposer que les forces déjà utilisées, Voilà .où ils en sont.

L'intérêt diplomatique des victoires russes De VIdea Nazionale A l'étranger, et surtout dans les Balkans, le développement de la contre-offensive russe rehausse ment, les défaites austro-allemandes en VoLhynie influent sur l'état d'âme de la Roumanie, qui, en raison du changement décisif dans le cours des événements, pourrait trouver l'occasion de vaincre tous ses scrupules militaires et se mettre en mouvement' pour la réalisation de ses vœux nationaux. Et comme tous les Balkans forment un terrrain assez sensible aux événements militaires, un changement ultérieur dans la situation orientale aurait peut-être déterminé dans un bref délai un changement dans la situation politique, en purifiant l'atmosphère des corruptions et des insinuations austro-allemandes, qui contribuent tant à maintenir vivaces les objections particularistes de ces peuples contre les efforts conciliants et le programma d'équilibre de la Quadruplice.

La mobilisation bulgare

De la Tribune de Genève

Si, comme on peut l'espérer, la politique de l'Entente a fini par voir les choses telles qu'elles sont et par comprendre l'importance d'une solution urgente de la crise balkanique qui transformerait à son avantage la situation militaire, La mobilisation bulgare peut être considérée comme l'événement le plus favorable qu'on puisse imaginer et la presse austro-allemande ne tardera pas à s'en apercevoir.

Du Corriere della Sera

Le tsar Ferdinand a son plan apaiser les inquiétudes des adversaires possibles, se préparer en attendant une occasion favorable. Mais l'alarme est donnée et les alliés ne doivent pas se laisser endormir. Croire aux communiqués bulgares, compter sur le repentir de Sofia, faire fond sur le temps serait une illusion désastreuse. Si pour la Bulgarie n'a pas encore sonné l'heure de l'action, devons-nous lui laisser aiguiser l'arme dont elle nous frappera quand cela lui conviendra ? La situation balkanique

Du Heraldo, de Madrid

Personne ne pense que la Bulgarie mobilise des milliers et des milliers d'hommes qui viendront s'ajouter à ceux qui sont déjà sous les armes par simple mesure de précaution. Il est tout aussi peu plausible rtue la Grèce, en ordonnant la mobilisation de son armée, ne pense pas à intervenir dans la guerre, et les manifestations populaires de Roumanie sont la conséquence de l'ultimatum guerrier que la Bulgarie a pour ainsi dire envoyé à la Grèce. Elles paraissent annoncer que la Roumanie se prépare aussi à la défense de son territoire. La onzième heure

Dans un beau livre récemment publié, le Drame de 365 jours, l'auteur anglais Hall Gaine décrit la nuit où les ministres britanniques

atténdaient la réponse allemande, il y a quatorze mois. C'est une page poignante A Downing Street. Le Premier et trois membres du cabinet attendent la réponse à l'ultimatum. Le déla.i expire à minuit il est bientôt onze heures. En dépit des apparences, les hommes d'Etat ne peuvent croire encore que l'Allemagne commettra la définitive infamie. Quelques minutes encore et le téléphone apportera la réponse. C'est une calme nuit.et les fenêtres, ouvertes sur Saint-James Park, laissent pénétrer dans le salon la rumeur nocturne des rues de Londres, où partout, dans les théâtres, les gares, les magasins, tes moindres demeures, chacun pense Dans une heure, nous saurons si les Allemands sont des parjures et des voleurs. » Soudain, quelqu'un se souvient. L'heure allemande, centre européen, diffère de l'heure anglaise. C'est à onze heures qu'expire effectivement le délai. On attend le coup de téléphone. Il ne se produira pas. Seule, la tour de Westminster se met à sonner « boom, boom, boom Personne ne bouge dans le salon noir jusqu'au onzième coup. Alors, une voix, du fond de l'ombre, pro- norujo « C'est la guerre » Ce que dit la presse russe

Du Novoïé Vrémia

Le peuple russe salue chaleureusement et acclame joyeusement le brillant succès de l'armée française il espère que ce premier .succès sera le début de l'offensive générale longuement préparée par les chefs alliés.

Jusqu'ici, le gros des forces allemandes et presque toute l'armé.e austro-hongroise opéraient contre nous seuls, ce qui donnait lieu à des commentaires dans un certain public aujourd'hui, la brillante offensive française rend claire et compréhensible la prétendue inactivité des .alliés leur prudente tactique porte aujourd'hui ses fruits. La Quadruple-Entente économique

De la Gazette de Lausanne:

Bien qu'il n'y ait eu encore aucune déclaration, la guerre militaire existe de fait entre l'Italie et l'Allemagne, et elle est le prélude de la future guerre économique.

C'est en prévision de cette lutte que l'Italie s'occupe dès à présent de nouer des a:ccords entre tous les peuples de la Quadruplice et de compléter l'alliance politique et militaire par une alliance économique. Les gouvernements de la Quadruple-Entente, une fois la victoire obtenue, tendront à isoler complètement les empires du centre et à dresser contre ceux-ci une barrière infranchissable. L'entrevue du lac de Corne est le premier jalon Dosé dans cette œuvre d'isolement économique et financier entreprise contre les Austro-Allemands, et à ce titre elle ne saurait passer inaperçue. Le cabinet Venizelos veut la réalisation des aspirations grecques

De l'Athinaï (Athènes)

Le roi Constantin, qui croyait que la mobilisation bulgare serait suspendue, a été surpris d'api- prendre la publication du décret général. M. Venizelos lui a déclaré ne pas savoir contre qui cette mobilisation était dirigée et lui a exposé la nécessité pour la Grèce de prendre des mesures similaires. Le souverain s'est trouvé d'accord pour prendre cette décision.

Cela ne signifie pas qu'il existe un accord complet entre le Roi et M. Venizelos en ce qui concerne l'attitude de la Grèce à l'égard de la guerre européenne. Toutefois, le gouvernement a un objectif déterminé qu'il soumettra au Roi dès que la situation de la Bulgarie sera éclaircie. Dans le cas où le souverain ne se trouverait pas d'accord, le gouvernement présenterait sa démission, car, comme nous l'a dit un de ses membres, le cabinet n'est pas disposé à assumer des responsabilités contraires à ses idées.

Les atrocités allemandes

Du Rousskoïe Slovo, de Moscou

Au cours d'un combat près du hameau d'Essonlichek, au nord-est de Vilkomlr, une demi-compagnie russe, avec trois officiers, les lieutenants BaJjen, Mytz et Kister, tomba aux mains des Allemands.

Tous les hommes ont été mis à mort'par l'ennemi, après avoir subi les pires supplices. Les uns eurent la langue arrachée et le corps lardé à coups de baïonnette deux des soldats furent noyés dans un étang le lieutenant Kister, déjà blessé au cott, reçut encore de nombreux coups de baïonnette, dont le dernier fut porté avec une telle violence qu'il creva un œil à l'officier et lui transperça le crâne.

Quant au lieutenant Baljen, qui portait de nombreuses blessures, il fut enterré vivant. Pendant que les Allemands l'ensevelissaient, il ne cessait de crier « Mais je vis encore Je vis »

Enfin le corps du lieutenant Mytz a été retrouvé transpercé de coups de part en part.

La fin d'un héros

Du Novo'ié Vrémia, de rétrograde

Nous apprenons seulement maintenant l'attitude admirablement héroïque d'un de nos officiers, le capitaine Léo Khanykoff.

Le 24 février, pendant l'assaut furieux des Allemands contre les positions de Prasnysz, cet officier se trouva soudain tout seul en fcce .de l'ennemi. Déjà les soldats allemands l'entouraient et leur chef l'invitait à se rendre. Mais le capitaine Khanikoff, sans hésiter, répondit en faisant feu de son revolver sur les ennemis, puis, avant que ceux-ci fussent revenus de leur surprise, retournant son arme contre lui-même, de sa dernière balle if se brûla la cervelle.

Les Allemands ont, dit-on, été très impressionnés par l'héroïsme du capitaine Khanykoff. Ils l'ont enterré .avec les honneurs militaires et, suprême hommage, ont déposé sur la tombe de ce brave l'épée qu'il n'avait point voulu rendre à l'ennemi. La vie à Berlin

L e Nieuwe Rot/erdamsche Courarit constate dans un de ses derniers numéros qu'une récente lettre de son correspondant de Berlin est arrivée considérablement élaguée par la censure allemande.

Le correspondant décrit ainsi la vie Berlin

De neuf heures du soir à neuf heures du matin, impossible d'obtenir une boisson alcoolique, du moins dans un établissement public. Contrairement à la méthode adoptée au début de la guerre, tous les divertissements doivent prendre fin à onze heures du soir, et à une heure tout le monde doit être couché. On commence à comprendre pourquoi la guerre est appelée la grande éducatrice, On est obligé de lire avec zèle son journal soir et matin si on désire éviter de se trouver bientôt étranger parmi son entourage.

Au bout de quelques jours, si l'on ne s'est point livré à ce travail quotidien, on ne sait plus ce qu'on peut manger et boire, à queUes heures on doit manger et boire, comment on doit, écrire ses lettres pour l'étranger, quelles formalités on doit remplir avant de se mettre en voyage et si à la frontière on sera dévêtu ou examiné aux rayons X. Le jour qui ne nous apporte pas une défense nous donne au moins un ordre.

Néanmoins, je n'hésite pas à déclarer en toute quiétude celui qui mange son pain à la maison et ne boit pas de lait, et qui de plus ne remue pas plus qu'une borne, no souffre que médiocrement de tout cela. La cherté de la vie est le seul mal auqueï nul n'échappe. C'est aussi la seule chose qui, de temps en temps, gâte la bonne humeur des Berlinois. Mais ceux qui peuvent payer finissent par s'y habituer. Les autres, cependant.

La haine de Nicolas Il

La Gazette de Francfort dit avoir trouvé dans un journal suisse une curieuse lettre d'un fonctionnaire russe. Voici un extrait typique de ce document

Le Tsar a contre son « frère et ami Guillaume II une haine infinie. Pour le moment, il est tout à ses pensées de vengeance.

La tentative qu'il a faite avant-la guerre pour entrer en négociation immédiate et personnelle avec l'Empereur allemand [allégation mensongère: c'est au contraire Guillaume Il qui a pris l'initiative de télégraphier à Nicolas Il le 28 juillet 1,914, à 10 h. 45 drl soir], la réponse qu'il a reçue de l'empereur allemand qui l'a pour ainsi dire traité de haut en bas [autre mensonge: le dernier télégramme de Guillaume Il (1er aofit) demande que l'armée russe n'envahisse pas l'Allema¡¡ne] et qui a eu le toupet de lui envoyer un ultimatum, tout cela a développé dans le cœur du Tsar une animosité sourde et implacable, animosité qu'il est prêt à reporter sur toute la dynastie des Hohenzollern. Je crois que si l'Allemagne se transformait aujourd'hui en une république, le Tsar serait sûrement plein de satisfaction. Voir l'Empereur allemand humilié, c'est son vœu le plus profond.

Je puis déclarer de la manière la plus catégorique que les bruits suivant lesquels le Tsar serait disposé à conclure une paix séparée avec l'Allemagne ne répondent absolument à aucune réalité. Au contraire, chaque jour qtui passe augmente main tenant la colère obstinée et intense de Nicolas H contre tout ce qui est alle.ma.nd. Il témoigne même. depuis quelque temps, des sentiments peu bienveillants à une partie des gens de la Cour. Un coup terrible

De la Gazette de Francfort

Une victoire a été gagnée, quoiqu'on n'ait pas tiré le canon et qu'on n'ait pas déployé les drapeaux. Comme nos frais de guerre sont de 2 mil liards par mois, le résultat est que nos frais sont payés pour une durée de six mois. Si nos adversaires veulent continuer ta guerre j usqu'au printempprochain, lis n'ont qu'à le faire. S'il te faut, nous avoaa d<>jà m_lntead_t les financée pour une se

conde campagne d'hiver. La victoire du troisième emprunt est un coup terrible pour nos adversaires. Soit, ils ont les finances, disent-ils, pour une nouvelle campagne d'hiver. Mais les hommes, les auront-ils ?

NOS INFORMATIONS NOUVELLES RELIGIEUSES,

Le Pape au Rosaire perpétuel. L'Osservatore Romano publie une lettre adressée par le Pape au directeur, pour l'Italie, du Rosaire perpétuel de Florence.

Le Pape conclut ainsi

« La tristesse progressive de la grave heure actuelle, la fragilité des esprits, la nécessité, déjà ressentie depuis trop longtemps de ramener dans les nations bouleversées les bienfaits de la paix, confirment avec une clarté qui révèle les signes de Dieu, qu'aujourd'hui plus que jamais des prières persistantes et incessantes sont nécessaires pour conjurer la clémence divine et accorder finalement une trêve miséricordieuse au cours de la justice vengeresse.

» Le mois du Rosaire, après une si grande effusion de sang, qui n'a pas apaisé mais alimenté les haines des frères, arrive désiré et propice aux humbles prières adressées à la Mère de Miséricorde, reine de la paix.

» C'est donc notre désir que, pendant le mois d'octobre, dans toutes les cérémonies sacrées destinées à la récitation du Rosaire, on ajoute quelnue prière spéciale pour la paix.

» Que tous ceux qui sont dévoués au Rosaire prient donc et, jour et nuit, lèvent au ciel leurs bras en implorant le pardon, la fraternité et la paix.

Chronique des Tribunaux UN VOLEUR DE LETTRES

Charles Amiable, ouvrier commissionné des postes et télégraphes, demeurant à Aulnaysous-Bois, était soupçonné depuis longtemps de détourner des lettres, à la recette principale, rue du Louvre. Une surveillance fut exercée, et le 26 avril Amiable était pris en flagrant délit. Il sortait des water-closets où il venait d'ouvrir un certain nombre d'enveloppes. Sur lui on découvrit, en outre, 85 lettres encore intactes. Amiable, pendant l'heure des repas, alors que les salles de tri étaient désertes, y pénétrait et bourrait ses poches au hasard. Dans un placard affecté à l'inculpé à la recette on découvrit 285 francs en coupures de 5 et 20 francs, que celui-ci avoua avoir détournées. Après plaidoierie de M° Albert Noël, Amiable a été condamné par le lw conseil de guerre à 5 ans de réclusion.

DANS LES THÉÂTRES Spectacles :innoncés pour aujourd'hui jeudi En matinée

A la Comédïe'-Prançaise, à 1 h. 1/2, Patrie A l'Opéra-Comique, à 1 h. 1/2, Le Barbier de Seville (Mlle Berthe- César, MM. Clément, Maguenat, AUard, Azéma) Paillasse (Mlle Mad. Mathieu, MM. Fontaine, Albers, de Creus) le spectacle se terminera par La Marseillaise, chantée par Mlle Brunlet et 'les cbœurs.

A l'Odéon," à '2 heures, Esther, Conférence de M. Bernardin (lue par M.'Mosniér), La Première de La Marseillaise.

A la Gaîté, à 2 h. 1/2, La Marraine de Charley (Chartey's aunt) Mlle Jeanne Cheirel, MM. Levesque, Gaston Séverin, Coradin, Mlles NinonGilles, Marthe Fabry, Lyonel, et MM. Henri Bur* guet et Raoul Villot.

Au Vaudeville, à 2 h. 1/2, Visions de gloire (Mme Litvinne, etc.).

Au Châtelet, à 2 heures, Le Tour du monde en 80 jours.

Au théâtre Sarah-Eernhardt, à 2 h. 1/4, L'Aiglon (Mme manche Dufrène, M. Romuald Joubé). A la Renaissance, à 2 h. 1/2, La Carotte. Au Moulin dû là Chanson, à 3 heures, Elle est en or! revue de M. G. Arnould, avec Musidora, Alice Weill, A. Bèrteufl, R: Clèrmont et l'auteur. Nouvelles chansons de Augustin Martin, V. Hyspa, J. Bastia, Arnould, L. Paco, Folrey et le dessinateur G. Cros.

Au Gaumont-Palace, à 2 h. 1/4, Le roi des Belges et le président de la République aux armées, La Fille aux ieds nus, Jeunes Filles d'hier et d'aujourd'hui, etc., films inédits et passionnants. Location 4, rue Forest téléphone Marcadet 16.73. Au Cirque Médrano, à 2 h. 1/2, spectacles divers. Attractions nouvelles.

Dt!

En soirée

A la Comédie-Framçaise, à 7. h. 3/4, La Marche nuptiale.

A la Porte-Saint-Martin, à 8 heures, La Flambée (Mimes Véra Sergine, Juliette Darcowrt), S. Frévalles, MM. Dumény, Jean Coquielin, André Calmettes, Janvier, Jean Duval).

A la Gaîté, à 8 h. 1/2, La Marraine de Charley. Au Vaudeville, à 8 h. 1/2, Visions de gloire, Au Palais-Royal, à 8 h. 1/2, la revu© (scènes nouvelles), de Rip.

A la Renaissance, à 8 h, 1/2, La Carotte (demièra représentation).

Au Nouvel- Ambigu, à 8 heures, Le Maître de for- ges (Mmes Nelly Cormon, L. Marquât, de Pouzols, A. Pascal, Bl. Guy, MM. Jean Kemm, Clasis, Marquet, P. Renoir, Blanchard, Almettes).

Au théâtre Michel, à 8 h. 30, L'Attente; à 8 h. 45, Léonie est en avance, de M. Georges Feydeau (Marcel Simon, Ellen Andrée, Suzanne Avril et J. Danjou) à 9 h. 50, Plus ça change. de M. Rip (Spinelly, Paul Ardot, Raimu et Guyon fils). Au Moulin de la Chanson, à 9 heures, Elle est en or revue de M. G. Arnould. Au Gaumont-Palace, à 8 h. 1/4, même spectacle qu'en matinée. A la Pie qui chante (159, rue- Montmartre téL Central 25.67), Revue (Germaine Charley, Bussy, Bastia, Paco, Saint-Granier). Au cirque Médrano, à 2 h. 1/2, spectacles divers. Attractions nouvelles.

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Au théâtre Réjane, tous les jours, en matinée, à 3 heures, et le soir, à 8 h. 1/2, le gros succès La Fille de Neptune, avec Annette Kellermann, la plus célèbre nageuse du monde. Unique.

La Comédie-Française donnera demain soir vendredi Colère Baudoche. Le spectacle commencera par IL faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Les représentations de La Flambée, à la Porte- Saint-Martin, se poursuivent, ainsi que nous l'avons dit, les mardi, jeudi samedi et dimanche de chaque semaine en soirée, et le dimanche en matinée.

On pourra donc, ce soir, applaudir l'œuvre puissante de M. H. Kistemaeckers et -la remarquable troupe qui en assure le succès.

Au théâtre de la Gaîté, la seconde matinée du jeudi, avec La Marraine de Charley, promet d'être encore plus brillante que la première. Nombre de familles, qui n'avaient applaudi jusqu'à présent l'étourdissant comédien M. Levesque que dans le cinéma, veulent le voir au naturel, aussi ont-elles retenu leurs places pour la matinée d'aujourd'hui. Mlle J. Cheirel, qui triomphe toujours dans La Chanson des houbtons, qu'elle a remise à la mode, partage son succès avec tous ses excellents cama- rades.

Au Vaudeville, aujourd'hui en matinée, grand gala avec Mme Félia Litvinne dans ses admirables chants populaires russes et La France victorieuse, qu'elle ne chantera plus que dimanche en matinée. Le spectacle comprendra, bien entendm, Les Visions de gloire, qui sont acclamées tous les soirs. Le tre de forges, dont le Nouvel-Ambigu vient de faire une éclatante reprise, sera, nous l'avons dit, joué les jeudi, sa.medi et dimanche (le diman- che en matinée et soirée) de chaque semaine. On pourra donc, ce soir, applaudir la célèbre pièce de M. G. Ohnet, en même temps que la brillante troupe qui l'interprète.

La Renaissance reprendra demain vendredi Fred, la délicieuse comédie! de MAI. Auguste Germain et R. Trébor. qui, créée à Paris il y a dix ans, fut jouée plus de cent cinquante fois de suite. De- puis cette époque, cette pièce d'un adorable parisianisme, cette pièce de gaieté, de bonne compa- gnie et de joli sourire, n'avait jamais été repris Elle fut l'œuvre de début de l'heureuse coUaboafKj tion de MM. Germain et Trébor. Fred aura une interprétation de tout pramwr' ordre. C'est Mlle Blanche Toutain, 'la médienne qu'on applaudit trop rarement à Iferfaî, qui incarnera, rhéroïne. A ses côtés, les princi*aSx\ rôles seront tenus par MM. Tréviiïe, Henrv bSsc,x Lurvûle, Sance et Mlle Gaby de Morlay, qu& per- sonnifiera d'une façon pittoresque la « petite oie^ La soirée se terminera par un éclat de rire avec Séance de nuit, de M. Georges Feydeau, un acte désooilant de notre célèbre comique.

Ch. Demailly

A. Magne

Félix Belle

Séance de nuit sera interprétée par M. Marcel Si-» mon, Mile J. Danjou et NI EUe Febvre.

Au théâtre du Palais-RoyaL ce soir, dernière représentation, h ce théâtre, de fW5,.l'admirabk> revue de Rip, qui, complètement nesaouveiée, va poursuivre au théâtre Antoine sa triomphante carrière. Samedi prochain, à 8 h. première représentation (reprise) de La Cagnotte, lacélèbre comédievaudeville due Labiche et Delacour.

M. Vilbert jouera, pour la première fois, le rôle de Cordembois Mlle Mérindol, celui de Léonida, et M. Charles Lamy reprendra le rôle de'Colladan, qui compte pour un de ses plus grands succès. Le théâtre Michel annonce pour dimanche prochain, à 2 h. 1/2, la quatrième matinée de ses deux grands succès Léonie est est avance, de M. Georges Feydeaufc avec Mlles Marcelle Simon, Ellen Andrée, Suzanne' Avril et Jane Danjou, et Pt2cs ça change. de Rip, avec Mlle Spinelli, MM. Paul Ardot et Guyon fils. Il est prudent de louer ses places à l'avance, car à la' matinée de dimanche plus de trois cents personnes n'en ont pas trouvé. (Fauteuils depuis 5 francs.)

La première Matinée nationale est annoncée pour le 10 octobre, au grand amphithéâtre de la Sorbonne,, avec le concours de l'illustre compositeur Camille Saint-Saëns, de l'orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, et d'artistes des théâtres subventionnés.

M. Albert Dalimier, sous-secrétaire d'Etat aes beaux arts, prononcera une allocution.

Les habitués de ces manifestations patriotiques et artistiques bénéficieront, cette année, d'améliorations auxquelles ils seront certainement très sensibles 1° toutes les places seront numérotées, à l'exception de celles des deuxièmes tribunes 2° un abonnement a été créé, qui permet de souscrire à une ou deux des trois séries de huit concerts ou à l'ensemble des vingt-quatre matinées de la prochaine saison.

On peut, dès à présent, s'adresser pour ces abonnements au bureau des Matinées nationales, 3, rue de Valois, de dix heures à midi et de deux heures à quatre heures. Pour les renseignements et prix, consulter Les affiches.

La répétition générale, au théâtre Antoine, de La Nouvelle Revue, de Rip, suite à 1915, aura lieu mardi 5 octobre, à 2 h. 1/2. Elle sera interprétée par Prince (des Variétés), Marthe Régnier, Yvonne Printemps, Anna Johnsson (de l'Opéra), M. Rose, Louvigny, Mlle Benda. La location est ouverte. Au CafConc'

Ouverture prochainement.

Musée Grévin. Episodes de la guerre Gerbeviller, Reims en flammes. Palais des Mirages. Entrée gratuite pour tous les soldats français et alliés.

On annonce la mort de M. Camille de SainteCroix, l'auteur et critique dramatique bien connu et très estimé, membre du jury d'admission au Conservatoire et directeur de la Compagnie française du théâtre Shakespeare.

M. Camille de Sainte-Croix avait fait représenter à l'Odéon, Armide et Gitdis, tragédie en cinq actes à la Comédie-Française, Manon Roland, drame en quatre actes, en vers, en collaboration avec M. Emile Bergerat. Il est, en ouitre, l'auteur du livret de La Fille de Ramsès, dont le compositeur Paul Vidal a écrit la musique. Cet ouvrage est reçu à l'Opéra.

Il avait aussi obtenu éventuellement le privilège d'un théâtre populaire, dont on a beaucoup parlé il y a quelques années, mais dont le projet fut abandonné.

Les obsèques de notre regretté confrèrs seront célébrées demain vendredi, à une heure et demie. Réunion au domicile, 18, rue du Dragon. Nicolet

RENSEIGNEMENTS UTILES DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES des abonnés dtt « Gaulois

Mmes Beaurain, au château de la Chevalerie* Bsrger-Domzal, au Vésinet.

Bigard, à Saint-Valéry-en-Caux^

Albert Desvignes, à, Marseille.

Camille Duboscq, à Gélos.

R d'Elissagaray, à Pau.

Princesse Gérard de Faucigny-Lueinge, à Biarritz.

Comtesse de Maupassant, au château de Clermont. Louis de Montai'dy, à Bordeaux.

Comtesse de Montélégier, à Senlis.

Comtesse Jean d'Oultremont, à Bjldes-les-Baina E. Pavy de Charantais, à Daou.

Jacques Piou, au château de Tustai

De Pusy, au château de Vollore.

Vicomtesse H. de 'lhoisy, au château de Newo Bury.

Vicomtesse de Vanssay, au château de Courxalain.

MM. le baron Jules d'Albenas, à Cannes. Marquis d'Alvimare de Feuquières, au château de Launay.

Général comte de CornuMer-Lacinière, à Nanties. Girardot, à Nice.

Guyon fils, à la Varenne-Saint-Hilaire.,

Henri Bachon, à Rouen.

Joseph Pastré, au château de Beauxoir.1 Le Père, à Bordeaux.

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MM. Jules Adler,. Jean de Berc. Bonnet. Gabriel Cherrier. Armand Cottin. Coutard. André Dauchez. Duret. De Marcère. Albert Paintendre.

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Paris, 29 septembre

On a remarqué aujourd'hui en Bourse une &# fluenoe inaccoutumée de professionnels en maison des opérations préliminaires de la liquidation. Cependant, les affaires n'en ont pas été plus actives et les cours inscrits aux tableaux sont tout jours clairsemés.

Notre Rente abandonne un quart de point; let» Rio subit quelques réalisations. En banque, le.%) Industrielles russes demeurent bien orientées*

Comptant

6775 Communales 1879. 3 amort. lib. 90 90 Communales ]880 Ouest-Etat Foncières 1879. Afrique occid. 374.. Foncières Maroc 1914.

Ville 519.. Midi 3 0/0. Ville Midi Ville Est 4 Ville 1876. Est 3 0/0. Banq. du Mexiq.. Nord 5 0/0. Banque Ottomane Nord obl. 3 0/0. Est. Ouest obl. 30/0. Lyon. Ouest Orléans. 1100 Lyon Ouest. 71:3 Lyon Orléans 3 0/0.

Orléans nouv. 103..

Messageries pr. 110.. Voitures. 145.. Creusot.

Extérieure. Japonais 1913. Egypte unit. Bergougnau. Argentin 1907. 464.. Chargeurs réunis. Chinois 1913. Tréfileries Russe Rio-Tinto. Russe Ouest Oural. Andatous. 250 N.-Y.Haven. Nord-Espagne 1re. 34950 Pampelune. 329.. Philadelphia. 249., généraux. Central Pacifle. Norv. Azote. Marché en banque

Caoutchoucs Rand Mines.Huanchaca 44 Tharsis Chartered Crown Mines. 108 Utah De Beers Monaco. Toula

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Londres, 28 septembre.

Fonds soutenus. Consolidés, 65 1/16 Brésil funding, 69 1/4 Japon 1899, 67.

Mines fermes. Chartered, 101-; East Rand, 1 3/32 Goldfields, 1 1/4 Rand Mines, 4 7/32. Américains fermes. Atchison Common, 109 15/16; Baltimore Ohio, 93 9/16 Cana.dian Pacific, 170 7/8 Chicago Milwaukee, 92 1/2 Erié Common, 34 3/4 New-York Central, 102 1/2 Pensylvanta., 59 5/8 Southern Pacifie, 99 1/4 Union Pacific, 141 1/4.

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