Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 2

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1914-08-04

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 04 août 1914

Description : 1914/08/04 (Numéro 13443).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k536239f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/04/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


DÉPART DE L'AMBASSADEUR

Devant l'ennemi

A l'heure où l'ennemi menace notre terri'toire, il n'y a plus en France d'adversaires poétiques, il n'y a que des Français. Toutes les .divergences d'opinions, toutes les divisions de partis, toutes les rivalités disparaissent toutes les mains se tendent et se rejoignent pour se 'serrer fraternellement.

Le ministère, en supprimant les mesures prises contre les Congrégations, a prouvé que cette façon de comprendre la situation est la sienne. Il a montré qu'adversaire acharné de la politique d'apaisement, dans les circonstances ordinaires, il sait l'adopter quand la patrie est en àanger et qu'il s'agit d'augmenter le nombre des Français prêts à se faire tuer pour elle. Nous n'exagérons donc pas l'importance d un acte qui étonne jusqu'aux amis du gouvernement. Depuis plusieurs jours, on parlait de la constitution d'une sorte de Conseil supérieur de -la défense nationale. On citait les noms des ré¡publicains les plus notoires qui devaient le '.composer. Je n'examine pas ici la question de bavoir si ce nouveau rouage superposé au gouvernement déjà existant eût p résenté ou non '¡un grand .avantage. Mais ce Conseil offrait une façade brillante, en même temps qu il constituait une condensation de toutes les forces républicaines. En réunissant toutes les valeurs, 'toutes les supériorités, il pouvait symboliser l'union de tous les Français vis-à-vis de l'étranOn y a renoncé et, au lieu de cela, que nous donne-t-on? M. Poincaré, profitant de la retraite de M. Gauthier, ministre de la marine, procède à un remaniement, ou, selon 1 expression consacrée, à un replâtrage ministériel. Il enlève à M. Viviani le portefeuille des affaires étrangères pour le confier à M. Doumergue ,il offre à M. Augagneur, hier ministre de 1 instruction publique, le ministère de la marine, et fait remplacer M. Augagneur par M. barraut, gouverneur de l'Indo-Chine. Dans la combinaison, M. Viviani, ministre sans portefeuille, conserve la présidence du conseil. De toute évidence ce n'ëst pas autour du tapis ¡vert' qui recouvre la table du conseil des mitnistres à l'Elysée que vont se jousr les desti. nées de la France. C'est du côté des Vosges, t'est vers la ligne bleue des Vosges que doivent pe porter nos regards. Nos destinées se trouvent enfin remises entre les mains de ceux que n arrêtent pas les questions politiques et les combinaisons parlementaires. Nous plaçons toute notre confiance dans nos généraux ils sauront Ja justifier.

Détournons-nous donc de cette cuisine politique sur laquelle ne saurait s'attarder notre attention. Malgré la surprise d'un moment, retrouvons tout notre sang-froid et toute notre énergie pour nous serrer autour du drapeau. N'oublions pas que nous devons à M. Poincaré la loi de trois ans. En faisant aboutir cette mesure de défense nationale le chef de l'Etat s est ouvert un large crédit à la confiance du pays. (. Arthur Meyer On Appel du Syndicat de la Presse parisienne AUX BONS CITOYENS

'Le Comité du Syndicat de la Presse parisienne, 'dans sa réunion du lundi 3 août, à quatre heures, pris la délibération suivante

La mobilisation générale de l'armée française s'est effectuée à Paris et dans toute la France 'avec un tel calme, une telle méthode, un élan si résolu, que le monde entier rend déjà hommage au patriotisme organisé de la Nation. Grâce à la merveilleuse préparation de notre état-major général et de tous les services de l'armée, les classes mobilisables s'échelonnent successivement aux postes assignés.

Dans de pareilles conditions, les cortèges avec ou sans drapeaux, les clameurs des manifestants, même s'ils sont animés des sentiments les plus nobles, risquent d'affaiblir cette force morale et cet ordre dans la rue qui sont le complément indispensable de toute action militaire aux frontières.

La Presse a la conscience d'accomplir le premier de ses devoirs envers la patrie en demandant à tous les bons citoyens de ne s'associer d'aucune manière à des manifestations inutiles dans la rue et dans les endroits publics. Toute la France a confiance dans les pouvoirs publics pour assurer, au mieux des intérêts du pays, la défense de la nation.

Cela doit suffire à tous les bons citoyens. Nous espérons que cet appel sera entendu et que rien ne viendra plus altérer, si peu que ce soit, le magnifique spectacle de dignité et de résolution que présente la capitale.

Dû plan allemand clé joué

parla' ̃

Belgique et pal? TUngletefre LA LOYAUTÉ DE L'ITALIE

Après avoir violé la neutralité du Luxembourg, au mépris de tous les traités, l'Allemagne a, par un ultimatum, sommé la Belgique de lui ouvrir son territoire pour les besoins de ses opérations militaires. A cette insolente et incroyable prétention, elle a donné pour prétexte qu'elle était informée que les troupes françaises se proposaient d'envahir la Belgique.

Le cabinet de Bruxelles, confiant dans la sincérité de nos récentes déclarations, a vaillamment répondu au gouvernement allemand qu'il défendrait avec toutes les forces dont il dispose la neutralité du royaume, et le Roi s'est empressé de confirmer la décision du conseil des ministres en allant prendre le commandement des troupes.

C'est avec une admiration émue, avec une reconnaissance profonde, que tous les Français salueront cet acte de courage et d'amitié. Avec les deux cent cinquante mille hommes dont elle dispose, la Belgique peut opposer, à l'offensive allemande, un obstacle sérieux, et ce ne serait point connaître l'histoire que de douter de l'ardente ténacité, de l'héroïsme réfléchi avec lesquels les Belges défendront leurs fronîières.

Le grand état'major allemand a-t-il* dans ses

calculs, escompté leur fière ré p onse ? C est possible. A-t-il songé également à l'effet que cette nouvelle agression produirait en Angleterre Cette impression s'est manifestée dans les importantes déclarations que sir Edward Grey a faites, hier, à la Chambre des communes. Elles nous ont apprises. d'abord que 1 Allemagne avait proposé à la Grande-Bretagne de respecter le littoral nord de la France Vous entrevoyez le machiavélisme de la combinaison notre ennemi avait conçu le projet incroyable de localiser la guerre avec la France exclusivement sur terre, dans l'espoir d'obtenir à ce prix l'abstention de l'Angleterre. Elle créait une neutralité plus ou moins fictive dans le pas de Calais et dans la Manche, et elle s autorisait de cette condescendance pour violer la neutralité de la Belgique.

Le gouvernement britannique ne s est pas laissé prendre à ce piège. Il a déclaré « insuffisante » la proposition allemande et inacceptable l'invasion du territoire belge par les Allemands. Il y a répondu par la mobilisation de toutes les forces militaires et navales du Royaume-Uni. Dans un élan magnifique la nation amie se prépare à soutenir notre cause. Quant à l'Italie, elle a marqué, elle aussi, combien elle désapprouvait les inqualifiables procédés de l'Allemagne, en se refusant d'en assumer les responsabilités. Ainsi que nous lavions prévu, elle a déclaré son intention de garder une stricte neutralité, estimant que le casus fxderis prévu par le traité de la Triple-Alliance ne s'appliquait point dans la circonstance. Elle a souligné cette attitude, toute de loyauté, qui fait honneur au sentiment de haute indépendance qui inspire et qui dicte sa politique, en notifiant, dès hier, sa décision au gouvernement français.

Ainsi, à une heure grave pour notre pays, l'Italie nous donne un précieux témoignage de sympathie, approuvé par l'opinion italienne, car il suffit de lire les journaux de la péninsule pour être certains que nos anciens frères d'armes sont de cœur avec nous. Nous saurons nous le rappeler.

L'Espagne, de son côté, nous a fait savoir, croyons-nous, que nous pouvions dégarnir en pleine sécurité nos frontières des Pyrénées. Nous possédons, par conséquent, en dehors des concours effectifs sur lesquels nous sommes autorisés à compter, des appuis moraux qui attestent notre bon droit et montrent que, dans la lutte que nous entreprenons contre l'hégémonie allemande, les peuples, conscients que nous combattons un péril commun, sont avec taliU LE DÉPART DEJ. DE SCHŒN M. de Schœn a enfin quitté Paris. Dans la journée d'hier, à un rédacteur de l'Agence Fournier qui, venu aux nouvelles à l'ambassade allemande, s'étonnait que l'ambassadeur ne fût pas encore parti, M. de Schœn avait donné cette explication

Toutes les communications sont en ce moment interrompues entre la France et l'Allemagne. Je ne puis, par conséquent, recevoir d'instructions de mon gouvernement. Comme, d'autre.part, mon devoir consiste uniquement à exécuter les mstructions qui me sont données, je ne peux, n'en recevant pas, qu'attendre et j'attends.

Il faut croire que les communications entre la France et l'Allemagne ont cessé d'être interrompues et que l'ambassadeur a reçu de son gouvernement les instructions qu'il attendait, puisque, vers cinq heures et demie, M. de Schœn s'est rendu au ministère des affaires étrangères pour remettre au président du conseil une note de laquelle il résulte que le gouvernement se considère comme en état de guerre, et aussi pour demander la remise de ses passeports. Satisfaction ayant été immédiatement donnée à cette demande, l'ambassadeur d'Allemagne a pu partir, dans la soirée, par la gare du Nord, avec le personnel de.l'ambassame et du consulat général, ainsi que les membres de la légation de Bavière.

Il a été accompagné jusqu'à son wagon par M. William Martin, directeur du protocole, qui l'a quitté sur un salut d'une correction aussi parfaite que glaciale, sans qu'aucun mot ait été échangé entre eux.

Au moment de quitter Paris, le baron de Schœn a prié l'ambassadeur des Etats-Unis de vouloir bien se charger du soin des intérêts allemands en France et de la garde des archives de l'ambassade.

Un bruit à .propos du départ de M. de Schœn. On raconte et nous donnons ce bruit sous toutes réserves-que le baron de Schœn, en demandant ses passeports à M. Viviani, ce qui équivaut à une déclaration de guerre, aurait déclaré que son gouvernement lui aurait donné l'ordre de quitter la France immédiatement parce qu'il prétendait que des aéroplanes auraient été aperçus au-dessus de Nuremberg jt qu'il considérait ce fait comme la violation du territoire allemand.

Si réellement le gouvernement allemand avait invoqué un oareil prétexte, il faudrait qu'il eût perdu rapidement la mémoire de l'attentat commis contre une sentinelle française et de la violation de notre territoire à Cirey, à Longwy, etc. A

En conséquence du départ de M. de Schœn, le gouvernement français a invité M. Jules Cambon, ambassadeur de France à Berlin, à demander au gouvernement impérial ses passeports et à quitter Berlin avec le personnel de l'ambassade et du consulat de France. M. Jules Cambon, en quittant Berlin, a dû remettre les archives de l'ambassade, ainsi que les soins ,des protégés français, à l'ambassadeur des Etats-Unis.

L'ambassadeur d'Autriche-Hongrie est toujours à Paris.

bes attaques allemandes sur la frontière

Dans la région de Belfort Obsèques de la première victime de la guerre

Les renseignements parvenus jusqu'ici de la frontière au gouvernement concordent sur ce fait l'effort tenté dimanche par les troupes allemandes avait pour objet, si nos troupes de couverture s'étaient trouvées insuffisantes, de porter sur Nancy une attaque foudroyante. La constitution solide de notre couverture et l'accueil vigoureux réservé aux reconnaissances allemandes paraissent avoir déterminé l'abandon momentané de ce plan.

Les incursions allemandes en territoire français continuent à se produire.

A Suarce, près de Délie, où les Allemands ont enlevé, avant-hier, des chevaux de réquisition, un incident s'est encore produit hier matin.

A Vellescot, un officier allemand s'étant présente pour réquisitionner des chevaux, a été obligé de tourner bride rapidement, et les che- vaux disponibles ont été aussitôt dirigés sur Belfort par les soins de l'instituteur. A Le-Puis-de-Giromagny, les Allemands ont opéré quelques réquisitions.

A Chavenettes, à dix heures, un peloton de cavalerie allemande a détruit les fils télégra- phiques et téléphoniques. Au col d'Urbeis, c'est-à-dire sur la route de Schlestadt, et à Louchpach, au col du Bonhom- me, dans la région de Fraize, des patrouilles allemandes ont franchi la frontière. Elles se

sont re t irées après avoir détruit les cabines téléphoniques et coupé les fils du télégraphe. Plus au nord de la frontière, des incursions allemandes sont signalées à de -Saini-Ail, près de Briey.

Une dépêche de Belfort dit que les Allemands faits prisonniers dimanche à Joncherey, ont été amenés dans la place.

A Joncherey, lors de l'inhumation du lieutenant allemand tué dans l'escarmouche d'avanthier, un escadron du il" dragons français, de Belfort, a rendu les honneurs à cette première victime du conflit actuel.

Cette nuit, on signalait les faits suivants Une compagnie allemande se trouvait en territoire français à l'est de Saint-Marcel, près de Mars-la-Tour.

Quatre uhlans ont été vus près du village d'Emberménil, près de Lunéville. Poursuivis par des chasseurs, ils ont gagné les bois allemands à proximité de la frontière.

Un aéroplane allemand survole I*uné ville

il lance bombes qui ne font aucune victime M. Malvy, ministre de. l'intérieur, a reçu, dans la soirée, du préfet de Meurthe-et-Moselle, le télégramme suivant

Lunéville, 3 août.

Un aéroplane allemand a survolé Lunette, un peu avant dix-huit heures, à une hauteur de 1,500 mètres environ. Il a laissé tomber sur la ville trois bombes gui ont fait une violente explosion, mais n'ont cause que des dégâts matériels.

L'une est tombée dans une rue centrale, endommageant la chaussée une autre est tombée à dix mètres de la sous-préfecture, détruisant en partie le toit d'un vaste hangar et en brisant toutes les vitres.

La population, un instant un peu inquiète, a Le- pris immédiatement tout son calme.

M. Samain fusillé?

L'Agence Havas nous a communiqué cette nuit la note suivante

Le premier acte des Allemands est celui-ci (cette nouvelle est donnée au ministère de la guerre de source certaine)

Les Allemands ont fusillé M. Samain, ancien président du Souvenir Français de Metz, et ont emprisonné tous les membres du Souvenir Français. M. Samain habitait Metz, mais il n'avait pas été président du Souvenir Français il présidait, il y a quelque temps, une Société sportive qui fut dissoute dans les circonstances qu'on n'a pas oubliées.

Le bombardement de Bel g rade Nisch, 2 août, soir.

Contrairement à ce qui a été dit, les Autrichiens ne sont pas encore maîtres de Belgrade on affirme même qu'aucun soldat autrichien n'a encore pu fouler le territoire serbe. Le bombardement de Belgrade n'a pas cessé depuis mardi il a repris ce matin, mais faiblement.

L'Allemagne viole

la neutralité

de la Belgique

LA BELGIQUE REFUSE

DE LIVRER SON TERRITOIRE

Le canon tonne à Liège

Bruxelles, 3 août.,

A sept heures du soir, hier, le ministre d'Allemagne a remis au gouvernement belge un ultimatum disant que l'Allemagne avait appris que des masses françaises importantes se disposaient à opérer vers Givet et Namur, et qu'elle se considérait dans l'obligation de prendre des mesures défensives en conséquence, elle priait le gouvernement belge de faire connaître avant sept heures du matin si la Belgique était disposée à lui faciliter les opérations. Dès que le gouvernement belge fut en possession de cet ultimatum, le Roi Albert fut prévenu et le conseil des ministres fut immédiatement convoqué. Ce conseil, qui était présidé par le Roi, a duré jusque vers minuit. Un projet de réponse fut rédigé et soumis à un nouveau conseil qui eut lieu sous la présidence du Roi et qui dura jusqu'à quatre heures du matin.

Dans sa réponse, le gouvernement belge déclare être très surpris des affirmations allemandes, ayant reçu, concernant la neutralité de la Belgique, des assurances formelles de la France. La réponse ajoute que la Belgique avait trop le sentiment de sa dignité et de ses intérêts pour accéder à une pareille mise en demeure. La Belgique refuse nettement de faciliter les opérations allemandes et proteste contre toute violation de son territoire. Elle est résolue par tous les moyens en son pouvoir à défendre énergiquement sa neutralité, garantie par les traités et par le Roi de Prusse. Le Roi doit prendre aujourd'hui le commandement en chef de l'armée belge.

Une dépêche de Liège signale que ce matin, à quatre heures, un fort a tiré un coup de canon auquel les autres forts ont répondu. On dément, d'autre part, le bruit qui avait couru de la prise de Maëstricht et de la destruction du pont de Visé.

On annonce qu'en cas de nécessité, le gouvernement belge se retirera à Anvers.

Bruxelles, 3 août, soir.

Le gouvernement belge négocie avec le gouvernement français et le gouvernement anglais. .Le Parlement belge est convoqué pour demain.

Les chefs socialistes ont donné l'assurance au ministre de la guerre de leur attitude patriotique..Les socialistes voteront toutes les dépenses nécessaires.

La France prête à défendre la Belgique Bruxelles, 3 août.

Nous sommes en mesure d'affirmer qu'en cas d'hostilités contre la Belgique la France s'est déclarée prête à remplir les obligations incombant aux puissances garantes de la neutralité de la Belgique.

Le conseil des ministres a déclaré qu'il ne ferait pas actuellement appel à la garantie des puissances, il avira selon les circonstances. Le gouvernement affirme que, jusqu'à présent, les Allemands ne sont pas entrés en Belgique. La violation h territoire belge au point île m des traités

CHEZ Me EDOUARD CLUNET

La violation du territoire belge par l'Allemagne, au mépris des traités et du droit international, ne manquera pas de soulever la conscience du monde civilisé.

En cette occurrence, nous nous sommes adressés à M" Edouard Clunet, l'éminent avocat à la cour d'appel, dont la haute compétence en matière de droit international est universellement reconnue.

Voici ce que nous a déclaré Me Edouard Clunet

En violant la neutralité de la Belgique, après

celle du Luxembourg, la Prusse, maîtresse et directrice des vingt-cinq Etats indépendants qui composent l'Allemagne, méconnaît par deux £ois, à deux jours d'intervalle, l'auto_rité de sa signature.

La communauté civilisée en éprouve quelque confusion.

Spécialement, en ce qui concerne la Belgique, il convient de rappeler ce qui suit Après une série de protocoles de la conférence tenue à Londres, de janvier à décembre 1831, sur les « affaires de Belgique », a été signé, entre les « cinq Cours » de France, d'Autriche, de Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie, un traité célèbre, portant la date du 15 novembre 1831.

L'article 7 dispose que la Belgique formera un Etat indépendant et perpétuellement neutre. L'article 25, spécialement, place cette neutralité sous la garantie des « cinq Cours ». De son côté, le 19 août 1839, la Hollande s'est engagée à respecter la neutralité belge, mais non à la faire respecter.

Et des « cinq. Cours » garantes de la neutralité belge, l'Angleterre est la plus intéressée à sa stricte observation.

Que deviendrait la sécurité de notre grande amie avec l'Allemagne occupant Anvers, Ostende, etc., et préparant ainsi des étapes au nord, vers Rotterdam, et, au sud, vers Calais ? Cette préoccupation s'est manifestée d'une façon éclatante lors de la précédente guerre franco-allemande.

En cette occasion, notre éminente amie pour équilibrer ses chances avait mis, comme on dit au baccarat, sur les deux tableaux.

En effet, l'Angleterre avait, le 9 août 1870, avec la Prusse, et le 11 août 1870, avec la France, conclu des traités par lesquels, en cas de violation de la neutralité par l'un des belligérants, elle s'engageait à se concerter avec l'autre et à employer tous ses moyens militaires pour maintenir la neutralité de la Belgique. L'Angleterre pratique envers la Belgique la belle recommandation évangélique à l'égard du prochain « Elle l'aime comme soi-même ». Ce zèle ne s'est pas refroidi.

Les Flamands et les Wallons sont assez vaillants pour veiller eux-mêmes au respect du traité de 1831, déchiré avec tant de désinvolture par deux de ses puissants parrains la Prusse et l'Autriche, mais la signature de l'Angleterre et de la France sont aussi engagées dans les « Affaires de Belgique".

La Belgique peut compter sur les sympathies et les baïonnettes de l'Entente-Cordiale..

Sur ces mots, nous prenons congé de l'éminent maître^ en le remerciant de son aimable accueil.

L'OCCUPATION DU LUXEMBOURG Bruxelles, 3 août.

D'après les nouvelles reçues de la frontière luxembourgeoise, l'occupation du grand-duché s'effectue graduellement. On estime à soixante mille hommes l'effectif des troupes allemandes employées à cette opération.

EN ANGLETERRE

Déclarations de sir Ed. Grey L'An g leterre garantit la France contre la flotte allemande et se prononce pour la neutralité de 1 aBelgique

Voici les dépêches que nous avons reçues cette nuit sur la séance de la Chambre des Communes, dépêches qui étaient impatiemment attendues par le public français

Londres, 3 août.

Ce soir, aux Communes, sir Ed. Grey a déclaré que l'offre allemande de respecter le littoral du Nord de la France est insuffisante, il demanda la garantie de la neutralité de la Belgique.

L'Allemagne n'a pas répondu encore d'une façon précise. En cas de la neutralité violée, l'Angleterre remplira ses obligations.

« Si la violation de la neutralité de la Belgique est confirmée, il y a obligation pour l'Angleterre de faire son possible pour empêcher les conséquences qui suivraient la violation si elle ne rencontrait pas d'opposition.

» Nous avons mobilisé la flotte la mobilisation de l'armée continue. Nous devons être préparés nous sommes préparés à envisager les conséquences qui suivraient l'emploi de toutes nos forces nous ferons face à cette situation si elle se développe, comme il semble probable. Le gouvernement compte sur l'appui du pays. » M. Redmond dit « Les troupes peuvent être retirées de l'Irlande. Orangistes.et nationalistes nous défendront nos côtes. »

Les déclarations de sir Ed. Grey ont été saluées d'applaudissements nourris. Son succès a été.unamme.

Deux points importants se dégagent de ses paroles

1° La flotte anglaise garantit la France contre la flotte allemande;

2° L'Angleterre, appelée papote Roi des Belges, se prononce très fortement pour la neutralité de la Belgique.

Enfin, sur les autres points importants, sir Ed. Grey annonce la mobilisation de la flotte et de l'armée, qui commence à minuit.

L'Irlande laisse les mains libres à l'Angleterre.

Au cours de ses déclarations, sir Grey a donné, au sujet de la neutralité belge, les intéressants renseignements que voici

Lorsque la mobilisation commença, il télégraphia aux gouvernements français et allemand pour leur demander s'ils respecteraient la neutralité belge. La France répondit qu'elle était prête à le faire, à moins qu'une autre puissance la violât.

Le secrétaire des affaires étrangères d'Allemagne répondit qu'il devait consulter le chancelier et l'empereur avant de donner une réponse, ajoutant qu'il était douteux qu'ils donnassent une réponse parce que ce serait dévoiler les plans de campagne. On nous demanda, la dernière semaine, si le rétablissement de l'intégrité belge après la guerre nous satisferait. Nous répondîmes que nous ne pouvions pas faire de marchandage sur nos intérêts ou obligations.

L'action allemande et l'impression à Londres Londres, 3 août.

Les actes de l'Allemagne contre la France et son attitude à l'égard de l'Angleterre irritent profondément l'opinion les officiers ne cherchent pas à dissimuler leurs sentiments d'hostilité contre l'Allemagne. De nombreux hommes mobilisés appartenant aux diverses nations en conflit sont déjà partis par contre, on signale l'arrivée de nombreux étrangers qui, abandonnant Paris, se réfugient en Angleterre.

Un appel de l'amiral Beresford

Le Daily Express publie un vibrant appel de l'amiral lord Charles Beresford où on lit L'honneur de l'Angleterre et la sécurité de l'empire dans l'avenir dépendent de la décision qui sera prise lundi par le Parlement si nous rompons l'Entente-Cordiale et si nous abandonnons la France dans cette dure épreuve, manquant ainsi à nos engagements, nous serons traîtres à ceux qui ont accueilli avec confiance nos engagements moraux. Nous répudierons ainsi une dette d'honneur nous nous trouverons dans la situation ignominieuse de déserter nos amis dans un mo- ment de pressant danger nous aurons mérité pour toujours le titre de « lâche H et nous aurons provoqué pour l'avenir une catastrophe sans précédent pour l'empire britannique. Les réservistes français qui quittent Londres sont acclamés par la foule. Ce matin, un im- portant groupe de jeunes gens a fait une manirestation de chaude sympathie devant l'ambassade, de France

G. D.

La Flotte anglaise mobilisée Londres, 3 août.

"C'est hier soir, à huit Heures et demie, que l'amirauté anglaise a lancé l'ordre de mobilisation de tous les hommes de la réserve de la flotte au-dessous de cinquante-cinq ans. Les hommes devront rejoindre immédiatement leur destination.

A minuit la flotte anglaise mobilisée était^à l'entrée de la mer du Nord.

Le fait qui est connu ce matin dans le public produit une impression considérable.

On apprend que le gouvernement va demander au Parlement un crédit défensif de 50 millions de livres sterling.

Dans les rues de Londres, soldats et marins sont partout acclamés. La Ligue navale adresse au public un appel l'invitant à conserver toute sa confiance à la flotte. Au courant de la situation exacte, les auteurs de l'appel déclarent sans hésitation ni restriction que la flotte britannique et les défenses navales sont, à tous égards, à l'état de perfection, prêtes à faire face à toutes les éventualités.

Manifeste du Tsar L'Empereur Nicolas à la nation russe Saint-Pétersbourg, 3 août

Le Tsar a adressé à son peuple le manifeste que voici

Par la Grdce de Dieu, nous, Nicolas II, empereur et autocrate de toutes les Russ'les, roi de Pologne, Grand-Duc de Finlande, etc., etc., d tous nos fidèles sujets, faisons savoir

La Russie, parente de foi et de sang des peuples slaves et fidèle à ses traditions historigues, n'a jamais regardé leur sort d'un œil indifférent. Mais c'est avec une unanimité parfaite et une force extraordinaire que les sentiments fraternels du peuple russe pour les Slaves se sont éveillés ces jours derniers, quand l'Autriche-Hongrie adressa à la Serbie des réclamations sciemment inacceptables pour un Etat indépendant.

Ayant négligé la réponse pacifique et condescendante du gouvernement serbe et repoussé l'intervention bienveillante de la Russie, l'Autriche-Hongrie s'est hâtée de passer à une attaque armée, et a commence d bombarder Belgrade, ville ouverte. Obligé par la situation qui s'est créée à la suite de la prise des mesures de précautions nécessaires, nous avons ordonné de mettre l'armée et la flotte sur le pied de guerre, tout en faisant tous nos efforts pour obtenir la solution pacifique des pourparlers entamés, car le sang et les biens de nos sujets nous sont chers.

Alors que nous entretenions avec elle des rapports amicaux, l'Allemagne alliée de l'Autriche, contrairement à nos espérances dans notre bon voisinage séculaire, et, sans tenir compte de nos assurances que les mesures prises ne tendaient à aucun but qui lui fdt hostile, l'Allemagne commença par réclamer la suppression immédiate de ces mesures.

Ayant été déboutée dans cette réclamation, elle déclara subitement la guerre à la Russie. Aujourd'hui, c'est non seulement la protection du parent injustement offensé qu'il faut assurer, c'est l'honneur, la dignité, l'intégrité de la Russie c'est sa place parmi les grandes p uissances qu'il faut sauvegarder.

Nous croyons inébranlablement que nos fidèles sujets s'emploieront avec unanimité et dévouement à la défense de la terre russe.

Que la discorde intérieure soit oubliée en cette heure menaçante d'épreuves Que l'unité du Tsar avec son peuple devienne encore plus étroite et que la Russie, se levant comme un seul homme, repousse l'attaque insolente de l'ennemi avec une foi profonde en la justice de notre œuvre et avec un humble espoir en la Providence toute puissante. Nous appelons en prières la bénédiction de Dieu sur la Sainte Russie et sur ses troupes vaillantes. Le Tsar a réuni au Palais d'hiver les représentants de l'armée et de la flotte, et leur a adressé les paroles suivantes

C'est avec calme et dignité que la R2tssie, notre grande patrie, a accueilli la nouvelle de la déclaration de guerre. Qu'elle soit calme et digne jusqu'au bout.

Je déclare ici solennellement que je ne ferai pas la paix avant que le dernier soldat ennemi n'ait quitté notre territoire et je m'adresse d vous tous, représentants de mes chères troupes de la garde et des troupes de la, circonscription militaire de Saint-Pétersbourg réunies et, en votre personne, à toute rnon armée unie, unanime et forte comme un mur de granit et je la bénis pour, l'œuvre de guerre.

Des manifestations enthousiastes ont eu lieu dans la journée, devant le Palais d'hiver. Les souverains parurent sur le balcon central du palais, tandis que les grands-ducs et les hauts dignitaires se montraient aux autres fenêtres. Au moment, un hourrah unanime, puissant, formidable, jaillit des milliers de poitrines et tous les assistants tombèrent à genoux. Beaucoup d'hommes pleuraient.

La foule resta sur la place du Palais longtemps après que l'Empereur et l'Impératrice se furent retirés du palais, continuant d'acclamer frénétiquement les souverains.

Le grand-duc Nicolas généralissime russe Saint-Pétersbourg, 3 août.

Le grand-duc Nicolas Nikolaievjtch est nommé généralissime des forces armées de la Russie. L'état de guerre est déclaré dans un certain nombre de provinces.

Le ministère de la guerre porte à la connaissance du public la nécessité absolue d'effort commun pour tenir secrètes toutes les mesures militaires. Le ministère recommande la plus grande réserve et la plus extrême prudence dans les entretiens, les lettres et les télégrammes, qui pourraient révéler quelques mouvements ou dispositions de troupes, ce qui occasionnerait à l'armée des sacrifices superflus. Le ministère déclare que l'état-major général est chargé d'informer l'opinion publique sur la marche de la guerre. En attendant, la population doit se résigner à la brièveté et à la rareté des nouvelles, en cherchant satisfaction dans la pensée que cette mesure est dictée par les nécessités de la guerre.

Hier matin, à neuf heures, le prince Ruspoli, chargé d'affaires de l'ambassade d'Italie, a rendu visite à M. Viviani et lui a notifié officiellement la déclaration de neutralité de l'Italie. Cette déclaration a été publiée en Italie dès hier.

Le président du conseil a remercié avec émotion le représentant du gouvernement italien et s'est félicité de ce que les deux sœurs latines, qui ont même origine, même idéal, tout un passé de gloire commune, ne soient pas opposées.

M. René Viviani a de suite prié M. Barrère de se faire auprès du gouvernement italien l'interprète du gouvernement français.

Appel de deux classes

Rome, 3 août.

On annonce l'appel sous les drapeaux des militaires appartenant à la première catégorie des classes 1889 et 1890 à partir du 8 août, ainsi qu'aux classes 1889 et 1890, du corps royal des équipages. Sont en outre appelés sous les drapeaux sept classes de sous-officiers, mécaniciens, chauffeurs, timoniers, électriciens de la marine, ainsi que le personnel des sémaphoristes mobilisables.. LES NEUTRES

Assurances amicales de l'Espagne

L'Espagne, qui a décidé de garder la neutralité la plus absolue, aurait, nous assure-t-oa,

l'intention d'aviser le gouvernement françai» que la France n'a aucune appréhension à concevoir au sujet de ses frontières des Pyrénées et qu'elle peut en toute sécurité dégarnir ces fronp qui Y En Grèce

Athènes, 3 août.

La colonie française a accueilli avec enthousiasme la nouvelle de la mobilisation. Le gouvernement hellénique a demandé le maintien de la mission française, dont pourtant plussieurs membres sont en France.

Le conseil tenu sous la présidence du Roi a décidé que la Grèce conserverait une attitude d'expectative, sauf en cas d'intervention d'un autre Etat balkanique. La presse estime pourtant qu'il sera difficile à la Grèce de conserver la neutralité jusqu'au bout, car ses sympathies vont à ceux qui ont la défense de son alliée la Serbie.

Aux Etats-Unis

New-York, 2 août. Les États-Unis proclameront demain, par dé^ cret; leur neutralité.

L'ambassade et les consulats de France, par la voie de la presse, ont enjoint à tous leurs na-' tionaux de rentrer en France. En Suède

Stockholm, 3 août.

Afin d'assurer la neutralité de la Suède, le ministre de la guerre vient de décréter la mobilisation 1° de la réserve de l'armée territoriale sur les côtes du royaume 2° des forces militaires de l'île de Gotland 3° des garnisons de guerre dans les forteresses et par avance de la classe de recrues qui devaient se présenter le mois prochain pour accomplir une période, d'instruction.

En Turquie

Constantinople, 2 août.'

L'agence ottomane est officiellement autorisée à déclarer que le gouvernement impérial a décidé d'observer une stricte neutralité. Il prend en conséquence toutes les mesures nécessaires pour clore la session parlementaire par antici-pation;

Conseil des ministres Remaniements ministériels

Les ministres ont tenu, hier matin, un premier conseil à dix heures et demie.

Dès l'ouverture de la réunion, M. Gauthier, ministre de la marine, a remis la lettre de démission suivante à M. René Viviani, président du conseil, qui l'a acceptée

Monsieur le président du conseil,

J'ai l'honneur de vous adresser ma démission de ministre de la marine. Je vous remercie en cette circonstance (ma santé seule est en jeu) des preuves d'amitié que vous m'avez toujours données. Veuillez agréer, monsieur le président, l'expres. sion de mes sentiments bien dévoués.

GAUTHIER.

Le président du conseil a répondu

Mon cher ami,

J'accepte avec regret votre démission due à votre état de santé. Je vous remercie du dévouement avec lequel vous avez assuré les services de la défense nationale et du patriotisme qui a animé tous vos actes. Bien à vous, affectueusement,

René Viviani.

M. René Viviani a immédiatement remanié le ministère.

Les nouveaux ministres

M. Augagneur est nommé ministre de la marine, M. Albert Sarraut ministre de l'instruction publique.

En même temps, désireux de concentrer toute l'activité gouvernementale dans ses mains et de se donner tout entier aux responsabilités de l'heure, M. René Viviani a prié M. Gaston Doumergue de reprendre le ministère des affaires étrangères. Il garde la présidence du conseil » sans portefeuille.

MM. Gaston Doumergue et Sarraut ont accepté et ont assisté au conseil des ministres. M. Augagneur y a participé également, en qualité de ministre de la marine.

MM. Jacquier, sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur, et Abel Ferry, sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, ont spontanément offert leur démission et annoncé au conseil leur détermination d'aller rejoindre leur poste de mobilisation. M. Ferry doit rejoindre Verdun et M. Jacquier Annecy.

Le conseil les a félicités de cet acte de patriotisme. Ils rejoindront leur poste, mais le conseil a refusé leur démission.

Le conseil a pris fin à midi et demi. Ce remaniement ministériel a produit à la' Chambre une vive émotion et une assez pénible impression.

LA REUNION DU PARLEMENT

A la Chambre des députés

Le Parlement se réunira cet après-midi, afin de prendre les mesures que la situation comporte.

A l'ouverture de l;a séance de la Chambre, qui aura lieu à trois heures de l'après-midi, nous aurons vraisemblablement un message du président de la république. Après quoi,.M. Viviani, président du conseil, fera une déclaration à laquelle, selon toute vraisemblance, le président de la Chambre répondrai

Le président du conseil déposera ensuite une série de projets de lois destinés à fournir au gouvernement toutes les ressources dont il peut avoir besoin dans les circonstances présentes. Ces projets de lois sont au nombre de six ou sept.

Par un premier projet de loi, le gouvernement demandera l'autorisation d'engager par décrets tous les crédits nécessaires à la défense nationale et de créer, également par décrets, toutes les ressources correspondantes.

2° II demandera, par un autre projet de loi, l'approbation de conventions passées avec la Banque de France et ayant pour objet d'autoriser d'abord les avances que l'Etat demandera à cet établissement, ensuite d'élever à douze milliards le chiffre des émissions de billets de la Banque de France enfin, d'exonérer provisoirement la Banque de France de l'obligation de rembourser en numéraire les billets émis par elle en d'autres termes, d'autoriser l'institution du cours forcé.

3° Un projet de loi aura pour objet de donner au gouvernement la faculté de généraliser le moratorium institué par la loi de 1910, en ce qui concerne les effets de commerce.

Il s'agit, par ce projet de loi, d'étendre le moratorium à un certain nombre d'autres échéances, celles des loyers, par exemple.

4° Un projet de loi demandera de maintenir les traitements des fonctionnaires publics appelés sous les drapeaux, pour le cas où la solde attribuée à ces fonctionnaires comme militaires serait inférieure au chiffre du traitement civil, et, au contraire, de leur accorder la solde dans le cas où celle-ci atteindrait un chiffre supérieur au traitement civil.

On pense que la Chambre siégera très peu de temps, juste ce qui sera nécessaire pour voter ces projets de lois, qui seront vraisemblablement adoptés dès la séance de demain. On sait, d'ailleurs, que les députés soumis à la loi militaire doivent rejoindre les corps auxquels ils sont affectés au plus tard le huitième jour de la mobilisation, c'est-à-dire le 10 août. On estime à environ deux cent cinquante le nombre des déoutés gui se par leur e