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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1912-11-30

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 30 novembre 1912

Description : 1912/11/30 (Numéro 12831).

Description : Note : supplément pages 3 et 4.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5356279

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/04/2008

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Demain fe Aujourd'hui

le « Gaulois littéraire»

aux 3° ef 4e pages

Généraux d'Alsace

m

J'Il! ne sait) ce qu'il faut le plus admifer, de la constance des Alsaciens-Lorrains à pratiquer le culte de leurs ancêtres au service de la France, ou de la ténacité qu'ils mettent à défendre obstinément leur culture, toute française, contre les pangermanistes ardents à courber les âmes des pseudo-frères re- conquis sous le joug de la lourde civilisation allemande.

Au nombre des Alsaciens qui personnifient, il. nos yeux, la première de ces vertus, nous n'hésitons pas à citer MM. André Girodie et Victor Huen, auteurs de l'ouvrage splendide que vient d'éditer M. Charles Bohy, de Mulhouse, sous ce titre

Généraux d'Alsace et de Lorraine

« Notre livre, disent les auteurs dans la pré- 'face, est moins un manuel d'histoire qu'un essai sur la passion des armes qui caractérise les deux races alsacienne et lorraine. L'un de nous (M. André Girodie) essaya 'de dégager le rôle providentiel des héros, tandis que l'autre (M. Victor Huen) multipliait les images de leur force et de leur bravoure. »

Disons en passant, et pour n'y plus revenir, que la seconde des vertus conservatrices de la mentalité française en Alsace-Lorraine a pour représentants les plus qualifiés l'abbé Wetterlé, député au Reichstag, directeur du Nouvelliste d'Alsace-Lorraine paraissant à Colmar, et l'abbé Colin, directeur du journal de Lor- raine appelé le Messin.

A ces deux principaux champions de l'idée française en pays annexés, il convient d'ajouter les dessinateurs humoristes, Hansi et Zislin, dont les coups de crayon piquent l'épi- derme des pangermanistes à la façon de stylets..

Pour en revenir à l'ouvrage qui nous occupe, nous ne pouvons résister à l'envie de reproduire ici une anecdote que raconte M. André Girodie dans son avant-propos, afin de montrer à quel degré la passion des armes était grande, il y a environ un siècle, chez les jeunes Strasbourgeois.

Après avoir rappelé cette vérité d'ordre psychologique que chaque peuple garde une habitude rappelant la force du sang de ses ancêtres, et que, si le Breton naît marin, l'Alsacien et le Lorrain naissent soldats, l'auteur fait Je récit qu'on va lire:

« Vers la fin du dix-huitième siècle, un jeune officier strasbourgeois nommé Keck obtint la fille du riche brasseur, son voisin, sous condition qu'il démissionnerait et deviendrait luimême brasseur. L'amour l'emporta sur la voca,tion on célébra les noces, et l'on ne tarda pas à baptiser trois filles auxquelles la prospérité de la brasserie laissait espérer de riches dots. Sur ces entrefaites, l'astre du Premier Empire s'éleva dans le ciel de l'Europe. Quand les bulletins de la Grande Armée parvenaient à Strasbourg, l'âme du brasseur Keck prenait le deuil. A la longue, l'attirance fut trop forte Keck disparut. Des années se passèrent sans nouvelles du transfuge l'épouse délaissée et ses enfants vécurent tristement. » Une nuit, le galop d'un cheval s'arrête devant la brasserie. On entend un bruit de sabre, des coups répétés heurtent la porte qui finit par s'ouvrir devant un officier supérieur de cavalerie.

» Je suis Keck, dit le visiteur nocturne, je veux revoir ma femme et mes enfants.

La domestique courut prévenir Mme Keck, qui refusa toute entrevue.

» Qu'elle me permette au moins d'embrasser nos enfants, demanda Keck en s'inclinant devant cette décision douloureuse.

» On lui présenta les trois petites filles qu'éblouit la vue du colosse étincelant sous son uniforme de colonel. L'une après l'autre, il les prit dans ses bras, les nomma par leurs noms de nourrissons et les embrassa convulsivement.

» Quelques mois après, le colonel Keck tombait à la retraite de Russie. »

«

Le style de M. André Girodie brille par la clarté, une grande simplicité rehaussée d'images et le souci de la vérité. L'auteur expose, discute et raconte les faits historiques avec les accents d'une grande âme mise au service d'une belle cause, celle de la France.

Les illustrations du livre, au nombre de cent trente-deux, dont dix hors texte en couleurs et vingt hors texte en camaïeu, ont incité M. Hans Hang, le critique d'art si apprécié des lecteurs de l'inestimable revue nancéenne qui a nom Les Marches de l'Est, à porter sur leur auteur, M. Victor Huen, le jugement ci-après « Alliant de grandes connaissances anatomiques à la connaissance du costume et de l'uniforme, Huen peut compter parmi les meilleurs illustrateurs militaires de notre temps. » Plusieurs des illustrations hors texte évoquent la facture de Meissonier et de Détaille par l'art apporté à leur composition et à la scrupuleuse exactitude des détails d'uniforme. Les illustrations à la plume, comprises dans ,le texte, sont, pour un certain nombre, comparables aux dessins de Raffet on citera parmi elles

Napoléon harangue la garde impériale, le '19 novembre 1812.

Le 3e corps (Ney) passe le Dnieper sur la gla- ce, le 18 novembre 1812.

Lasalle, à la bataille de Rivoli.

La cavalerie française en Espagne.

'L'artillerie française en Espagne.

Le général baron Atthalin, aide de camp de l'Empereur.

La mort du général Dahlmann.

Après que l'Alsace eut été réunie à la France, Louis XIV et ses successeurs voulurent gagner les cœurs et ils y parvinrent très vite, en respectant la langue et les usages de leurs nouveaux sujets et en faisant administrer les Alsaciens par des Alsaciens. Le gouvernement de Berlin s'est bien gardé de suivre un tel exmple. Aussi, depuis quarante-deux ans, l'Alsace-Lorraine, restée française de cœur, ne perd pas une occasion d'afficher les marques de plus en plus éclatantes de son aversion pour l'Allemagne. « L'esprit militaire de l'Alsace et de la Lorraine, écrit M. André Girodie, offrait à l'ancien régime des ressources qu'il utilisa. Jamais union ne fut plus étroite. Noblesse, bourgeoisie, peuple rivalisèrent pour doter la France d'officiers énergiques et expérimentés. La guerre de Trente Ans avait aiguisé la combativité des deux provinces. Turenne, d'abord colonel d'infanterie en Lorraine, puis maréchal de camp en Alsace, décida maintes vocations. Le priestige do Vauban s'y ajouta. Quand le maréchal de Saxe se rendit français par ses services,

l!élann0 connut plus 'de Bornes. La; guerre de la succession d'Autriche, la guerre de Sept Ans, les expéditions de Corse et de Pologne, enfin la guerre. d'Amérique sollicitèrent sans trêve les Alsaciens et les Lorrains. »

Pour montrer quels sentiments généreux avaient cours dans l'armée française à l'égard des Alsaciens, il faut citer la décision prise, en 1785, par l'inspecteur général des quatre régiments de hussards (Bercheny, Chamborant, Nassau, Esterhazy) de faire traduire en allemand les commandements de l'ordonnance de cavalerie du 1er mai 1771, parce que les hussards de France étaient, presque tous, des Alsaciens.

La majeure partie du livre de MM. André Girodie et Victor Huen est consacrée à la biographie des maréchaux et généraux de l'épopée impériale, originaires de l'Alsace et de la Lorraine, et en particulier, du maréchal Kellermann, duc de. Valmy de son fils, le grand cavalier de Marengo, qui remplit les fonctions de gouverneur général de la haute Espagne en 1809 et 1810 avec un zèle et une distinction rarés du grand Kléber, dont le chapitre à lui consacré se termine par ces mots Nul fils de l'Alsace n'a mieux incarné l'âme de son pays, '• et nul pays ne vénère une gloire plus pure que ¡'celle de Kléber du maréchal Lefebvre, l'illustre mari de Mme Sans-Gêne, à qui le titre de duc de Dantzig: fut donné pour perpétuer la gloire acquise au siège de la place forte de ce nom du maréchal Ney, duc d'Elchingen, prince de la Moskowa, dont la vie militaire écrite par nous, et en voie d'impression, est consacrée à"la gloire du Brave des Braves des généraux Molitor et Mouton des frères Grenier, tous les deux généraux de division, nés à Sarrelouis comma le maréchal Ney; des Ordener, père et fils de Rapp, de Lasalle, des Reiset, des Berckeim et de tant.d'autres, parmi lesquels Schérer, Cœhorn, Dahlmann, Boyer, Schneider, Schlachter, Werlé, Faultrier, etc.

Nous voudrions que Les Généraux d'Alsace et de Lorraine occupassent une place d'honneur dans toutes les bonnes familles de France, ne serait-ce que pour témoigner de la reconnaissance due aux braves Alsaciens-Lorrains qui ont consacré plusieurs années de leur existence à édifier une belle oeuvre d'art, pour la plus grande gloire de leurs aïeux nés et morts f rançais.

Comme l'écrivait tout récemment M. Georges Ducrocq, l'éminent directeur des Marches de l'Est « II est fort heureux qu'en Alsace-Lorraine, les Alsaciens et les Lorrains aient organisé eux-mêmes leur résistance, car ils sont loin d'avoir reçu de la mère-patrie les secours et les encouragements que les Macédoniens ont obtenus du pays qui les réclamait. »

Il faut réagir contre notre apathiecriminelle nous avons des frères à délivrer du joug allemand. Les Bulgares nous donnent l'exemple qu'on le suive ̃•̃̃• Les temps sont proches.

Général Bonnal

Ce qui se passe r LA LOI DES .CADRES

Après cinq années d'attente dans les cartons, la loi des cadres sort des cryptes où elle a si longtemps.sommeillé la Chambre en est enfin saisie, et l'on en a entamé la discussion. Cette loi n'est point parfaite, car elle ne vise que les cadres, et l'on comprend un peu partout qu'il y aurait autre chose à faim pour nous constituer une armée de premier ordre.

Il est certainement très utile de confier le commandement des troupes de réserve à des officiers de l'active, qui les conduiraient mieux à la bataille que des officiers retraités ou qui ne seraient pas restés en contact avec l'armée de première ligne, mais cette réforme, bien que très appréciable, n'est peut-être pas suffisante. On sait dans quelles conditions et pour quelles causes le service de deux ans fut établi en France je reconnais .qu'à l'heure actuelle, un ministre parlementaire serait incapable de reviser entièrement l'ancienne loi, dite des trois ans mais ne pourrait-on établir des catégories dans l'armée, ne pas soumettre à une règle unique des soldats dont l'instruction militaire peut être suffisante après deux ans de caserne et ceux qui, dans un laps de temps aussi court, sont hors d'état d'apprendre leur métier ? Il est possible de faire un fantassin en deux ans, mais il faut au moins trois ans pour faire un bon cavalier et surtout un bon artilleur. Dans tous les pays d'Europe, à l'exception de la Grèce, les artilleurs servent pendant trois ans, et nul ne se plaint d'une inégalité de service dont chacun reconnaît la nécessité. Chez nous, on ne distingue pas entre le fantassin et l'artilleur, et cfpendant, je le répète, l'instruction de celui-ci exige une durée de service dont, à la rigueur, on peut dispenser l'autre.

Comme je l'écris plus haut, en dehors de la France, on ne peut citer que la Grèce qui ait établi chez elle le service de deux ans pour toutes les armes sans exception, mais, au point de vue militaire, la Grèce est un pays relative- ment neuf et nous pourrions nous inspirer d'autres exemples.

Je sais bien que le Français a naturellement des aptitudes militaires, qui permettent de limiter son temps d'instruction, mais ces qualités, en quelque sorte natives, ne s'appliquent pas aux armes spéciales, pour lesquelles il faut des études plus suivies et un entraînement plus prolongé.

Ce qui importe avant tout, c'est de supprimer au besoin par des mesures sévères tout contact entre le soldat et certains socialistes qui le voudraient détourner de ses devoirs. Les inventeurs du « Sou du soldat » font dans les casernes une propagande dont on a pu, dans certains cas, constater les funestes effets. Les apôtres de cette association prêchent le refus d'obéissance, la révolte et la désertion. M. Messimy, qui est, par ses principes, plus rapproché des socialistes que des modérés, a fait à ce sujet, à la Chambre, de tristes déclarations.

Il y a1 cependant des lois qui qualifient ce genre de propagande, et ces lois, on les appliquerait, si l'on osait regarder en face les agitateurs que la C. G. T. élève et entretient. On punit le soldat qui déserte et l'on' ne trouble pas celui qui lui conseille la désertion et lui fournit les moyens de trahir sa patrie. Il est temps qué l'on soustraie l'armée aux tentations de ceux qui la voudraient corrompre. C'est la première besogne qui s'impose à notre gouvernement, besogne plus urgente peutêtre que la modification des cadres. L. DESMOULINS.

ÉCHOS DE PARTOUT

Nous recevons la lettre suivante que nous nous empressons de publier ̃ Mon cher directeur, Une coquille s'est glissée dans la reproduction de la lettre que j'ai écrite, au nom de l'Académie, au comité permanent du Congrès de la langue française. Je n'ai point dit que M. Etienne Lamy avait été momentanément chargé de représenter l'Académie, j'ai dit heureusement, et tous ceux .qui ont lu et qui liront son admirable discours sur la langue française ne sauraient manquer d'être de mon avis. Vous j

seriez très aimable de- fàiTe-fâire une petite j rectification. Croyez, mon cher directeur, à mes sentiments cordialement- dévoués.

FRÉDÉRIC Masson;

29 novembre 1912.

L'Académie des inscriptions et belles-lettres va avoir à attribuer le prix de Chénier, d'une valeur de 2,000 francs, fondé par Mme Adélaïde-Elisa de Frémaux, veuve de Louis-JosephGabriel de Chénier, pour être décerné tous les cinq ans à l'auteur de la méthode que ladite Académie aura reconnue la meilleure, la plus simple, la plus prompte et la plus efficace dans l'enseignement de la langue grecque.

Le prix Jean-Jacques Berger, d'une valeur de 15,000 francs, à décerner successivement par les cinq Académies à l'œuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris, sera donné cette année par l'Académie des inscriptions et belleslettres.

M. Théophile Homolle va donner, dans la prochaine séance, lecture de son très intéressant rapport sur l'Ecole d'Athènes et ses travaux.

Les taches du soleil découvertes par M. l'abbé Moreux, le savant astronome, subsistent toujours. Il faut donc nous attendre à ce que l'année 1913 soit assez pluvieuse, à moins que l'astre du jour ne se débarrasse de ces fâcheuses taches.

Les prophéties des innombrables almanachs de l'année nouvelle sont d'accord ou presque. On nous annonce des pluies du 5 au 11 janvier, du 20 au 30 janvier, du 16 au 20 février, du 1er au 20 mars, du 28 mars au 10 avril, du 17 avril au 7 mai, du 12 mai au 22 mai, du 29 mai au 10 juin, du 6 juillet au 20 juillet, du 7 août au 18 août, du 28 août au 8 septembre, du 14 septembre au 8 octobre, du 20 octobre au 15 novembre et du 25 novembre au milieu de décembre Ouf

Cela nous fait. deux cents jours de déluge Ils vont bien les prophètes

Espérons toutefois que ces pronostics pessi- mistes vont forcer notre administration à commencer enfin les fameux travaux pour mettre Paris à l'abri des inondations

MM. Ernest Lavisse, Paul Doumer, d'Arspnval, Adam, recteur de la Faculté de Nancy Paul Roger, administrateur de l'Ecole des lan- gues orientales, ont eu la généreuse idée de créer l'Institut français de Saint-Pétersbourg dans le but de faciliter aux Russes l'étude de notre littérature, de;notre langue, de l'art français et de resserrer ainsi les liens qui unissent les deux pays.

On ne peut que louer cette belle initiative qui est appelée au plus vif succès, à en juger par l'intérêt, du programme des cours en 19121913 cours de littérature française, examens pratiques, conférences, histoire de Paris et des provinces françaises, etc.

Le directeur de l'Institut est M. Rémi, le distingué professeur de l'Université, et le secrétaire général, M. Henri de Vogüé. Les cours ont commencé le 2 octobre et les. inscriptions sont très nombreuses.>, VISION BREVE C'est hier matin, aux obsèques du comte Ferri-Pisani, qu'on a eu la première nouvelle de la mort de M. Chéramy survenue dans les mêmes circonstances. En effet, M. Chéramy a'été trouvé mort dans son lit, hier matin, à son domicile de la rue Arsène-Houssaye.

La veille encore il accompagnait le prince et laprincesse Guillaume de Suède dans leur visite à la collection Henri Rouart, qui va être dispersée dans quelques jours; et le soir même il présidait la réunion des Lamartiniens.

C'était une physionomie parisienne 'des plus connues et des plus appréciées. Ancien avoué et président de la chambre des avoués, il avait eu la plus brillante clientèle de Paris, par sa connaissance du droit et son esprit très avisé. Il ne s'était pas entièrement retiré des affaires, car il était administrateur de la Banque Franco-Canadienne. Mais c'est surtout par ses relations amicales avec une foule de personnalités et ses goûts artistiques qu'il était une figure parisienne, de celles que l'on rencontre à toutes les premières, à toutes les expositions sensationnelles, à toutes les manifestations de l'art musical. Oille voyait partout et toujours avec plaisir, et il connaissait tout le monde.

Il faisait partie d'une foule d'Associations du théâtre, de la musique, des lettres, et .en présidait plusieurs. C'était un admirateur passionné de Stendahl et de Wagner, à qui il avait consacré quelques études appréciées.

Collectionneur averti, il avait réuni de beaux tableaux anciens et modernes, des livres rares, des gravures et surtout des autographes précieux et des plus intéressants. Sa vente, qui a eu lieu il y a quelques années, a eu un grand succès. Tout Paris y était.

Physiquement, M. Chéramy avait l'allure et la physionomie du notaire d'autrefois, un peu fort, grave avec un sourire, des favoris courts encadrant une physionomie large et cependant très fine. Il avait l'air bonhomme et était plein d'esprit, rendant service avec grand plaisir et ayant toujours le mot juste.

Ce Parisien était Angevin, né à Mouliherne en 1840. Malgré' ses soixante-douze ans, il était alerte et nous avions souvent le plaisir de le voir au Gaulois, dont il était un ami de longue date.

Il laisse une veuve, femme des plus distinguées, fille d'un ancien notaire parisien, M. Gozzoli. L. M. Nous avons dit qu'à Bruxelles l'administration avait fait placer, dans le parc Léopold et dans les squares, des caisses mangeoires pour les petits oiseaux,

Voici de nouveaux détails sur cette innovation si curieuse. Dans ces caisses, on répartit, chaque jour, un pain d'une livre, et chaque semaine un quart de livre de lard doux, une livre de pommes et une demi-livre de graines mélangées, pour les oiseaux granivores. On a constaté que les rouges-gorges mangent des morceaux de pommes, du pain, quelquefois des graines, rarement du lard les merles sont très friands de pain et de pommes les mésanges mangent du lard, qu'elles affectionnent les sansonnets et les moineaux sont moins recherchés dans leurs goûts. ils sont omnivores.

N'est-ce pas curieux ces restaurants populaires à l'usage de la gent ailée ? Personne ne protesterait si l'on offrait à Paris la même nourriture variée à nos petits oiseaux ? Ce qui ne change pas.

L'Europe est inquiète, les affaires marchent mal, les nouvelles tendancieuses se succèdent, tantôt pessimistes, tantôt optimistes. Dans chaque café, le soir, à l'heure de l'apéritif, des discussions à perte de vue s'engagent sur les complications austro-serbes et sur les probabilités d'armistice entre Bulgares et Turcs. Une chose cependant demeure immuable, c'est la demande coutumière de chaque consommateur, si lancé qu'il soit dans l'exposé de sa thèse personnelle « Garçon, un Dubonnet »

Le club des cent kilos existe à Paris il ne fait pas beaucoup parler de lui, bien que de temps à autre il réunisse ses adeptès pour faire quelques folles randonnées en bicyclette ou pour s'adonner à de fraternelles agapes.

Les Américains ont voulu faire mieux et il vient de 'se fonder, k> New-York, le club. des cent cinquante kilos. Pour en faire partie, il faut peser ce poids formidable. Les statuts sont fort réjouissants si ,vous pesez deux cents kilos, vous êtes nommé membre d'honneur. Si vous avez le malheur de diminuer et de ne plus peser les cent cinquante kilos, vous pouvez être exclu du cercle, cette diminution dé poids pouvant nuire à la considération acquise en entrant dans le club. En Russie, il vient de se fonder un club du même genre, constituant une sorte de syndicat destiné à défendre les droits des hommes gras, trop méconnus, pararUl, dans la société actuelle Cette ligue a pour point de départ

à un personnage fort corpulent qui ne put que très difficilement entrer dans un compartiment Il fut un temps où les chroniqueurs étaient obligés de se rendre à Londres pour décrire à coup sûr les élégances de l'aristocratie anglaise. Ce temps n'est plus. C'est à présent ici-même que l'on rencontre tous les nobles lords d'Angleterre, aux Folies-Bergère, où ils viennent applaudir la somptueuse revue dont les merveilles sont aussi connues et appréciées de l'autre côté du détroit que chez nous. La revue.des Folies-Bergère remporte un succès mondial La mode est aux choses de l'Empire. Il faut le reconnaître, on revient à tout ce qui touche au style Empire dans le mobilier, dans les toilettes, on recherche tout ce qui fut à la mode au temps du grand Empereur.

Le théâtre a une influence considérable sur le goût du public, et en considérant les spectateurs enthousiasmés qui applaudissent L'Aigle au théâtre lyrique de la Gaîté, on est forcé d'avouer que la mode est aux choses de l'Empire. A TRA VERS LES LIVRES

Critiques' Auteurs est un sujet d'actualité piquante qui devait particulièrement tenter M. Robert de Fiers. Nul ne pouvait le traiter avec plus d'autorité que ne l'a fait le brillant écrivain dans la préface du dernier volume des Annales du Théâtre et de la Musique, l'inappréciable publication de notre excellent confrère Edmond Stoullig.

NOUVEU-ES_A LA MAIN

Dans le Métro.

Un monsieur galant à une dame qui a deux épées pour maintenir son chapeau Ne vous exposez pas, madame, à nous crever les yeux. Vous avez assez de l'amour pour nous rendre aveugles.

Moi, ce que j'ai peur comme dit mon concierge, c'est d'aller en prison ou de payer l'amende, ou de payer l'amende conjointement à aller en prison. Je crois que si M. Viviani « voit triompher ses conclusions comme on dit à la Chambre, je suis sûr de mon affaire et mon affaire est claire.

M. Viviani, en effet, entraîné par son habitude d'éteindre les étoiles, et par suite toutes les lumières, a, au nom de la commission d'enseignement, rédigé un rapport tendant à ce que soient punis d'amende et de prison tous ceux quelconques qui auront détourné les pa- rents de permettre à leurs enfants l'usage des livres scolaires officiels.

Vous me voyez. Je cause avec un père de famille. Il me demande « Que pensez-vous du livre d'histoire de X. Zéphyr ? » Je lui ré;ponds « II est partial. » Me voilà passible d'emprisonnement. La F.rance est tin pays de liberté. On dit même dans des manuels scolaire qu'elle l'a inventée. Que serait-ce si elle eût inventé le contraire ?

Je fais, pour une petite revue qui a pour titre Oxford-Cambridge, une petite « Revue des Livres » que je me pique d'écrire avec conscience. Si j'y dis que le livre de philosophie de M. Z. Marcas est extrêmement absurde, amende et prison car enfin les pères de famille français peuvent lire Oxford-Cambridge et mon amour-propre me porte à croire qu'ils la lisent tous. Amende et prison.

Notez que je puis très bien ignorer profondément, ignorer autant que la géographie, que le livre de X. Zéphyr et celui de Z. Marcas soient des livres scolaires officiels. « N'importe, me répondra le ministère public, nul n'est censé ignorer la loi. Amende et prison. La France est un pays de liberté. » Qu'au moins, je le demande avec larmes, sur la couverture de ces livres tabou, quelque chose indique qu'ils sont tabou. Qu'on y mette à. l'encre rouge et en caractères gras « En vertu de la loi Viviani, interdiction est faite à la critique de parler de ce livre, et généralement à toute personne possédant l'usage de la parole, d'en dire un seul mot. » A la bonne heure On sera averti.

Ou bie,n que l'on y mette simplement ces seuls mots « Liberté, Egalité, Fraternité. » C'est la devise républicaine on sait tout de suite ce qu'elle veut dire. La France est pays de liberté. Et je me demande un peu ce que peuvent être les pays qui n'en sont pas. Un Désabusa Bloc-Notes Parisien LA QUESTION^ PARSIFAL

Il y a actuellement une « question Parsifal dit-on dans le monde des théâtres. L'œuvre, le chef-d'œuvre de Richard Wagner, doit être représentée en janvier prochain à l'opéra de Monte-Carlo; une agence télégraphique avait même annoncé qu'une opposition serait faite, par l'éditeur de Wagner, au spectacle de Parsifal, monté par M. Raoul Gunsbourg. L'habile directeur du théâtre de Monte-Carlo, questionné à ce sujet, a répondu très catégoriquement a Nous donnerons Parsifal à la date fixée, le 23 janvier 1913, à Monte-Carlo, et ceci est entièrement conforme à la loi et aux conventions du traité de Berne. »

La question Parsifal est aussi vieille que l'admirable partition même de Wagner. Il suffit de remonter à la création de l'œuvre à Bayreuth pour comprendre que l'auteur a entendu réserver l'exploitation de ce trésor sacré au théâtre de Bayreuth, où elle fut représentée pour la première fois le 26 juillet 1882. Nous n'aurions qu'à feuilleter la correspondance de Wagner et nous trouverions exposée dans de nombreuses lettres la volonté du compositeur. Il écrivait à un de ses amis, en effet, en 1879 (i Parsifal serait une absurdité au milieu des intérêts de notre époque. » Un an plus tard, dans une correspondance adressée au duc Georges de Saxe-Meiningen Il 's'exprimait ainsi « J'ai intitulé mon œuvre drame sacré 'il n'y faut pas songer ,pour nos théâtres. » Le 18 juillet 1881, c'est-à-dire un an avant la représentation à Bayreuth, Wagner écrivait ceci à son ami Tausig Le caractère de ma dernière œuvre m'est toujours apparu si net, si franc, que malgré les circonstances qui ont permis aux diverses parties de L'Anneau du NiebeIting l'accès de nos scènes d'Etat et de nos scènes municipales, mon'drame sacré Parsifal, avec ses épisodes émouvants qui ont trait directement aux mystères de la religion chrétienne, ne peut pas, ne doit pas être compris parmi le répertoire de nos théâtres. Mon très haut bienfaiteur, le Roi de Bavière, l'a bien compris quand il manifestait le désir de voir Parsifal représenté sur son théâtre; il été d'avis que l'œuvre n'était possible que pour quelques spectacles extraordinaires et rares, unique.ment sur la scène de Bayreuth. »

Voilà une intention très nettement déterminée. Richard Wagner ne voulait pas qu'un drame « qui met en scène les mystères les plus nobles de la religion chrétienne » fût représenté à côté des œuvres du répertoire courant; il avait adressé à ce sujet une supplique au roi Louis II de Bavière, son grand protecteur et; ami; cette supplique avait' été publiée le 28' septembre t880, et la volonté du grand compositeur a été respectée jusqu'ici. Mais il y a en France comme en Allemagne une loi qui régit la propriété intellectuelle; cette loi s'appelle la convention de Berne et a été signée entre les divers'

Un Domino

pays d'Europe le 9 septembre 1886. Les nations qui à ce moment n'y avaient pas adhéré étaient la Bulgarie, le Danemark, la Grèce, la Russie, la Serbie et la Turquie. Or, avant cette convention, il existait en France une série de lois et décrets qui s'étaient occupés de protéger les auteurs. Je ne parle pas de la vieille loi de 1793, qui accordait aux étrangers les mêmes droits pour leurs œuvres artistiques ou littéraires, à condition qu'ils se fussent conformés à nos lois et qu'ils eussent adopté les formes de juridiction imposées aux auteurs français. Mais je citerai le décret des 28-30 mars 1852, qui stipule que les étrangers ne peuvent avoir plus de droits en France qu'ils n'en auraient dans le pays de production. Le cas de Parsifal est donc très simple. En Allemagne la loi qui régit la propriété artistique veut que trente ans après la mort de l'auteur ses œuvres tombent dans le domaine public; à ce délai de trente ans la loi allemande ajoute une toute petite prolongation, en ce sens que ce n'est 'pas au bout de trente ans jour pour jour après la mort de l'auteur, mais dans la trentième année révolue. Autrement dit, comme Wagner est mort le 13 février 1883 à Venise, ses œuvres n'appartiendront au public qu'à la fin de la trentième année, c'est-à-dire le 31 décembre 1913. Or, en ce qui concerne Parsifal, il y a deux raisons invoquées par ceux qui voudraient en empêcher l'interprétation la raison sentimentale et la raison légale.

La raisom sentimentale je l'ai exposée plus haut; elle réside dans le vœu formulé par Wagner cette partition est un mystère religieux comme on en jouait à la porte des églises au moyen âge; ne conviendrait-il pas d'en réserver la faveur à des privilégiés pieux au moyen de représentations exceptionnelles qui n'auraient aucun rapport avec les spectacles habituels de nos théâtres? A quoi il est facile d'objecter que le public, la collectivité a le droit absolu de prendre connaissance d'un chef-d'oeuvre qui fait partie désormais du patrimoine de l'esprit hu-main. Car l'œuvre de Wagner est un mystère religieux, mais c'est surtout un mystère en musique, et la musique a ses, dévots, ses fervents, qui ont la faculté d'accès dans le temple, surtout quand la loi leur concède ce droit. L'atmosphère de piété qui règne à Bayreuth dès que planent au-dessus de l'orchestre invisible les premiers accords du sublime prélude de Parsifal doit pouvoir se reformer ailleurs; et cette atmosphère de piété, qui n'est à vrai dire qu'une attention soutenue, s'obtiendra de tous les théâtres et de tous les publics si l'œuvre est représentée de façon digne d'elle.

La raison légale se confond quelque peu avec la raison pécuniaire. Il est très facile de comprendre que l'administration du théâtre de Bayreuth s'y soit jusqu'ici scrupuleusement conformée Parsifal a toujours été la raison du pèlerinage au temple de la musique wagnérienne. Mais le jour où l'œuvre appartiendra au public, le voyage à la Mecque aura moins de raison d'être. Et depuis que Parsifal a été donné pour la première fois, en 1882, quel a été le nombre des spectateurs? Environ 1,500 par. représentation. Autrement dit, il y a eu 90,000 privilégiés depuis trente ans, puisqu'il y a eu environ soixante re-'présentations. Sur le nombre, il y a eu la moitié d'auditeurs allemands; le restant se répartit parmi les mélomanes du monde entier. Admettez sur ce chiffre cinquante Français chaque fois; il y a donc en tout et pour tout trois mille de nos compatriotes qui ont pu admirer cette œuvre si émouvante, si fervente, ce chef-d'œuvre inspiré par l'art et par la foi. C'est peu il est compréhensible que des directeurs avisés tiennent à faire connaître cette partition qui élèvera le cœur des spectateurs.

Les foudres qui ont été brandies contre ceux qui oseraient représenter Parsifal quelques minutes avant l'heure ont déjà eu l'occasion de quitter leur Olympe. L'œuvre de Wagner a été représentée il y a huit ans à New-York, elle fait partie du répertoire du Metropolitan Opera; elle a été donnée il y a cinq ans à Amsterdam en spectacles privés, sur invitations personnelles que l'on payait du reste fort cher. Notre excellente cantatrice Félia Litvinne chanta magnifiquement Kundry pour cette. solennité et le célèbre baryton Van Rooy fut un mémorable Gurnemanz. Les procès intentés par les administrateurs de Bayreuth et l'éditeur de Wagner ne purent atteindre les organisateurs de ces représentations mémorables. Et puis, je crois savoir que les décors de Parsifal qu'on va admirer à Monte-Carlo seront exécutés sous la direction du chef machiniste lui-même de Bayreuth; Kranich, puisqu'il faut l'appeler par son nom, n'a-t-il pas été délégué par la famille Wagner pour que la réalisation scénique conçue par le maître soit la même que là-bas? N'est-ce pas là la garantie que l'œuvre sera représentée de façon suffisante?

Réjouissons-nous donc de voir approcher la date où l'enchantement qui retenait éloignée de nos théâtres la dernière œuvre de Wagner soit bientôt évanoui, et attendons avec joie cet enchantement qui nous est réservé. Les temps sont venus n, dit Klingsor le magicien au deuxième acte de Parsifal. Les auditeurs de Bayreuth ne seront plus seuls à contempler le Montsalvat, le sanctuaire des sanctuaires et à entendre la musique des musiques.

LE CONFLIT ORIENTAL

ita GoûGiliatioû

en Eopope

Le Projet de Conférence préliminaire

Son caractère et son objectif

Les premiers et heureux résultats des efforts accomplis depuis huit jours avec tant de patiente énergie, en vue d'amener une détente de la crise internationale, commencent à se manifester d'une façon sensible. C'est d'abord la Russie, qui précise son attitude conciliatrice c'est ensuite M. de Kiderlen-Wœchter, qui tient un langage rassurant à la commission fédérale; c'est la Serbie, qui envisage des transactions c'est le comte Berchtold, qui cherche à atténuer la signification que l'on attribue aux préparatifs militaires de l'Autriche c'est la presse de Vienne, qui reconnaît pour la première fois que la situation s'améliore et en reporte l'initiative à l'Autriche qui se montra « invariablement pacifique », paraît-il.

Je vois enfin un indice plus significatif encore du revirement qui se produit en Europe dans l'empressement avec lequel Berlin et Pétersbourg accueillent et discutent un projet destiné dans la pensée de ses auteurs à faciliter la conciliation et à simplifier le problème du règlement général.

Ce projet consiste dans la réunion d'une conférence d'ambassadeurs. Nous n'y avions fait qu'une brève allusion jusqu'ici parce qu'il nous paraissait devoir être classé dans la catégorie de ces propositions condamnées, comme la rose de Ronsard, à ne fleurir que l'espace d'un matin. Il paraît que nous faisions erreur. L'idée, qui est éclose simultanément à Londres et à Pétersbouig, subsiste elle a même pris forme, elle devient une « suggestion », et sir Edward Grey et M. Sazonoff en ont déjà entretenus les chancelleries. La France a donné son adhésion, l'Allemagne s'y rallie, l'Italie est favorable il ne manque que la réponse de l'Autriche. Acceptera-t-elle ? Avec des restrictions sur le programme, c'est possible.

Le but de cette réunion ? Préparer la solution des questions les plus délicates qui intéressent directement les grandes puissances dans ,le règlement de la paix balkanique.

Il s'agit, en quelque sorte, d'une conférence destinée à déblayer le terrain des négociations ultérieures et éventuellement à faciliter la tâche de l'autre conférence de la grande, de la vraie si toutefois on juge, le moment venu, que sa convocation soit nécessaire par conséquent, les solutions sur lesquelles les membres de cette première assemblée se mettraient d'accord n'auraient en aucune façon un caractère définitif elles devront être soumises à l'approbation des belligérants d'abord, des puissances intéressées ensuite.

L'avantage de cette procédure, c'est de supprimer les lenteurs inhérentes aux « échanges

Tout-Paris

de vues individuels entre les gouvernement ,-= puis de prévenir les malentendus, les froissements, les complications qui pourraient surgir si on plaçait brusquement les belligérants et les chancelleries en face d'un problème aussi scabreux, aussi complexe que l'est celui qui les sollicitera après la cessation des hostilités bulgaro-turques.

Remarquez, en effet, que si la conférence des ambassadeurs ne serait point autorisée, bien entendu, à déterminer le partage des dépouilles turques dans la mesure où elle n'intéresse point directement l'Europe, elle aurait, par contre, pour tâche de résoudre les questions connexes, telles que l'attribution des îles, la délimitation des frontières albanaises, le sort des revendications roumaines, le régime de Salonique, bref, tous les points litigieux susceptibles de provoquer des conflits ultérieurs elle deviendrait, par conséquent, un facteur d'apaisement. 'v Le projet anglo-russe justifie par conséquent son utilité, et pourtant je doute qu'il se réalisme ou du moins qu'il aboutisse à des résultats pratiques.

Je crains, en effet, qu'il ne se heurte à des objections et à des difficultés dès qu'il s'agira de fixer d'une façon plus précise le programme de la conférence préliminaire. L'Autriche voudra formuler des réserves que la Russie n'acceptera pas les Etats balkaniques, exclus de rassemblée, chercheront à s'entendre secrètement avec certaines puissances représentées à la conférence, afin que leurs intérêts y soient défendus enfin, :il est permis de se demander si tous les ambassadeurs accrédités auprès de l'Etat dont la capitale aura le privilège un peu redoutable d'abriter la conférence, auront une autorité suffisante pour représenter leur gouvernement dans un débat aussi grave, que celui-là.

Il est bien évident que Paris paraît, à cet égard, plus indiqué que toute autre capitale pour une réunion de cette importance et de ce caractère.

Mais rien ne dit que l'on s'entendra sur ce choix. L'Allemagne et l'Autriche proposeront Berlin, l'Italie, Rome il n'y a guère que l'Angleterre et la Russie qui, pour l'instant, aient suggéré Paris. La discussion menace de se prolonger, et il faudrait, si l'on veut aboutir à'des résultats pratiques et utiles, se hâter.

René d'Aral

b'Efaf des Négociations

de Tcfoafaldja

UNE CONTRE-PROPOSITION BULGARE ? Constantinople, 29 novembre.

Le ministre de l'intérieur Rechid pacha et le beau-frère du Sultan, le sénateur Damad-Feryd pacha, se sont rendus au quartier général pour participer à la réunion des plénipotentiaires tenue aujourd'hui. Ils rentreront dans la nuit.

Le conseil des ministres qui s'est réuni aujourd'hui siégera pendant la nuit, pour attendre le résultat des négociations.

Le résultat de la réunion d'aujourd'hui à' Tchataldja est attendu avec un grand intérêt, les plénipotent.iaires alliés devant présenter une contre-proposition concernant Andrinople. On croit, dans les cercles bien informés, quer si l'armistice peut être conclu, la conclusion de la paix sera aussi assurée, parce que les bases en seront simultanément établies.

L'Ikdam dit apprendre que les ambassadeurs de Turquie à Londres, à Paris et à Saint-Pétersbourg auraient transmis à la Porte les conseils des trois puissances, faisant ressortir que l'intérêt de la Porte exige la conclusion rapide de la paix. Les mêmes puissances auraient également conseillé aux pays balkaniques de.conclure une paix, sauvegardant leur prestige, militaire et les intérêts nationaux.

L'ex-chef du parti de l'entente libérale, Damad-Feryd pacha, après avoir conféré hier avec le grand-vizir, a rendu visite aux ambassadeurs d'Angleterre et de France, et a rapporté ensuite au grand-vizir les résultats de ses conversations.

Le Sabah plaide le rétablissement du traité de San-Stefano, qui a déjà été signé par la Turquie depuis plus de trente-quatre ans, et qui a ensuite été remplacé par le traité de Berlin.. Ce journal soutient que la cause des troubles des Balkans était le traité de Berlin, tandis que le traité de San-Stefano aurait établi une situation stable.

Le Sabah relève, en outre, l'impossibilité pour la Turquie de renoncer à Andrinople, même si cette ville est prise par les Bulgares. La Bulgarie doit éviter de créer une question d'Alsace avec la Turquie, qui a besoin de frontières natutelles et raisonnables si la Bulgarie reconnaît cela, la conclusion de la paix sera facile. Selon les journaux, la rencontre d'avanthier entre les généraux Savoff et Nazim pacha a été très cordiale les deux commandants se sont salués par des mots qui resteront dans l'histoire.

LE PROJET DE_CONFÊRENCE L'Allemagne s'y montre favorable

Berlin, 29 novembre.

La presse allemande accueille en général avec sympathie l'idée d'une conférence des am< bassadeurs, et tout en faisant quelques réserves sur l'adhésion de l'Autriche-Hongrie, croit qu'elle a chance d'aboutir. Quelques journaux se demandent quelle serait la capitale la plus indiquée pour la réunion de cette conférence. D'après un télégramme de Londres à la Deuts·che Tages Zeitung, ce serait Vienne. Par contre, les Berliner Neuesle Nachrichten demandent què ce soit Berlin.

Il est à re,marquer que, dans un télégramme de Londres, le Lokal Anzeiger déclarait ce matin que dans les milieux diplomatiques anglais on envisageait également comme possible que la conférence se réunît à Berlin.

L'Autriche l'ignore.

Vienne, 29 novembre.

Les journaux du soir assurent que rien encore n'est connu à Vienne du projet d'une conférence des ambassadeurs.

Suivant la Neue Freie Presse, dans les cercles bien informés on croit que l'idée peut être examinée si la conférence est un simple instrument destiné à accélérer l'échange de vues Siplomatiques et n'ayant aucunement à prenre de décision liant les puissances.

Ce qu'on dit à Londres

Londres, 29 novembre.-

L'Fxchenge Telegraph Ce déclare de source autorisée que la proposition pour la réunion d'une 'conférence internationale, attribuée à sir Edward Grey, est tout au moins prématurée. Toutefois, les nombreuses visites que font au Foreign Office les ambassadeurs des grandes puissances sont considérées comme l'indice que l'on s'efforce de tous côtés de maintenir la paix. LE REVIREMENT A PETERSBOURG

Saint-Pétersbourg, 29 novembre.

La chancellerie russe affirme ses résolutions fermement pacifiques qui se sont traduites par les conseils de prudence envoyés à Belgrade et par le désir manifesté par la Russie, de concert avec toutes les puissances, que toutes les questions soulevées par la guerre des Balkans soient réglées ensemble après la conclusion de la paix. La Russie désire et appuiera une liquidation favorable aux alliés, aui ne doivent oas êt.ra


dépouillés du fruit de leurs victoires. Elle veut qu'il résulte de cette liquidation un état de stabilité et de tranquillité politique dans la péninsule des Balkans.

La Russie n'est pas opposée au principe de l'autonomie albanaise, bien qu'elle doute que cette autonomie puisse être viable et donne des garanties d'ordre.

L'Autriche reconnaît qu'il y a détente Berlin, 29 novembre.

D'après une information publiée par le Courrier de da Bourse et qu'il convient de n'accueillir que sous réserves, l'Autriche-Hongrie enverrait tout prochainement en Russie un délégué spécial, dont la mission serait de nature à accentuer encore la détente internationale. La Neue Freie Presse, commentant la situation extérieure qui, dit-elle, témoigne d'une certaine détente, constate que le mérite en revient en grande partie à l'Autriche-Hongrie, qui a fait preuve, en toutes occasions, de dispositions pacifiques. Il est donc d'autant plus surprenant que certains journaux français et russes représentent justement l' Autriche-Hongrie comme' un élément perturbateur de la paix, bien qu'elle se soit bornée à faire connaître au moment .voulu sa sphère d'intérêts, qui a été reconnue d'ailleurs comme légitime par toutes les puis•sanoes. La tendance de sa politique extérieure est donc absolument pacifique, mais bien entendu, sous cette réserve que cette politique pacifique ne doit pas lui être rendue impossible de l'extérieur.

Les préparatifs autrichiens et l'opinion serbe Belgrade, 29 novembre. Au fur et à mesure que sont connues les mesures militaires prises par l'Autriche, la conviction se forme, dans certains milieux politiques, que ces préparatifs avaient pour double 'but d'intimider la Serbie et de l'obliger à rappeler vers la frontière autrichi,enne les forces serbes qui avaient été dirigées vers Andrinople et la ligne de Tchataldja, et d'envoyer en même temps une aide matérielle à la Turquie par le Danube et la mer Noire.

La démarche autrichienne à Bucarest Vienne, 29 novembre. •̃/Dans leurs commentaires sur le voyage du général de Hoetzendorf, inspecteur d'armée, à Bucarest, les journaux sont unanimes à faire remarquer que, vu les relations intimes qui existent entre la Roumanie .et l'Autriche-Hongrie, il n'est pas extraordinaire qu'il soit procédé entre ces deux pays à un échange de vues, qui est>commandé par la situation même. Que ce voyage comporte, d'ailleurs, une certaine importance politique, cela ressort du fait que Je général Hœtzendorf est porteur d'une' lettre autographe adressée par l'Empereur au roi de Roumanie.

> La Zeit juge que le voyage à Bucarest de l'ancien chef d'état-major austro-hongrois, le général Conrad de Hœtzendorf, attesta l'harmonie qui existe entre les intérêts de l'Autriche-Hongrie et ceux de la Roumanie, et en même temps la ferme résolution que l'on a des deux côtés de faire prévaloir une volonté commune avec des forces réunies. Naturellement, cela ne signifie pas qu'un danger de guerre est imminent, ni que la guerre est inévitable, mais seulement que nous voulons le maintien de la paix, tout en montrant que nous ne craignons 'pas la guerre.

La Proclamation de [Indépendance de l'Albanie Notification

Le président du 'gouvernement provisoire de l'Albanie, Ismaïl Kemal bey, a envoyé aux ministres des affaires étrangères de toutes les puissances la dépêche suivante

Rome, 29 novembre.

L'Assemblée nationale, composée des délégués de toutes les contrées albanaises, sans distinction de religion, réunie aujourd'hui, dans la ville de Valona, vient de proclamer l'indépendance poli- tique de l'Albanie et de constituer un gouvernement provisoire chargé de défendre les droits et l'existence du peuple albanais, menacé d'extermination par l'armée serbe, et de délivrer le sol national envahi par les armées des Etats alliés. En portant à la connaissance de Votre. Excellence ce qui précède, j'ai l'honneur' de' prier 'son gouvernement de vouloir bien reconnaître ce: changement de^vie politique de la nation albanaise. Les Albanais, en entrant dans la famille des peu- les de l'Europe orientale, dont ils se flattent d'être les aînés, et, ne poursuivant qu'un seul et unique but, vivre en paix avec tous les Etats balkaniques et en devenir un élément d'équilibre, sont convaincus que le gouvernement, ainsi que tout le monde civilisé, leur réserveront un bienveillant accueil, en les protégeant contre toute atteinte à leur existence nationale et contre tout démembrement de leur territoire.

Les Opérations

militaires

Un grand combat à Merhanli Deux divisions turques se rendent aux Bulgares

9,000 prisonniers

Sofia, 29 novembre.

Le calme continue, absolu, sur les lignes de Tchataldja. Par contre, on a reçu aujourd'hui la nouvelle d'un combat important, qui a eu lieu, hier, entre Andrinople et la mer Egée et qui's'est terminé par la capitulation de deux divisions turques. Ce'combat s'est déroulé dans les environs de Merhanli, petit village situé sur le chemin de Dédéagatch et Demofika. Deux divisions turques, sous les ordres du général Vaver pacha, ont été attaquées par les troupes bulgares récemment débarquées à Dédéas-atch. La lutte a été acharnée et les deux partis ont fait des pertes sérieuses. Finalement, les Turcs se sont rendus. Les prisonniers comprennent deux pachas, 252 officiers et 8,879 hommes en outre, huit canons de montagne deux mitrailleuses, plus de mille chevaux et un gros matériel de guerre sont tombés entre les mains des vainqueurs. Les prisonniers ont été dirigés du Demotika.

Ce combat semble indiquer que les Bulgares venus de Dédéagatch ont commencé leur mouvement en avant, soit pour aller renforcer l'armée qui se trouve devant les lignes de Tchataldja, soit pour pousser une pointe sur Gallipoli et prendre à revers les ouvrages de la côte européenne des Dardanelles.

La marche serbe sur Durazzo

Belgrade, 29 novembre..

En' attendant l'armistice et pendant que le calme règne en Thrace, sur les lignes de Tchataldja, les opérations militaires se poursuivent vigoureusement dans la Turquie occidentale. Le grand objectif des Serbes est toujours Durazzo. Cette ville est-elle occupée ? On ne le sait pas encore d'une manière officielle. Des renseignements reçus aujourd'hui disent bien qu'un escadron de cavalerie a pris possession de. la place, dans l'après-midi d'hier, sans la moindre résistance, mais cette information n'est pas confirmée jusqu'ici. Ce n'est plus, du reste, qu'une question d'heures Durazzo n'a ni fortifications, ni garnison. La prise de possession de cette ville marquera la fin de la campagne serbe en Albanie.

Les troupes serbes, comme je vous l'ai télégraphié, sont entrées mercredi à Dibra, centre albanais important au nord-ouest de Monastir. Cette occupation a été précédée d'un combat contre quelques détachements turcs, débrisÉple l'armée de Monastir, qu'appuyaient des bandes d'Albanais.

Suivant un télégramme d'Uskub, le prince Georges de Serbie vient d'être atteint du typhus abdominal. Il a été aussitôt dirigé sur Belgrade,

Janina va être assiégé

Athènes, 30 novembre..

( Les troupes grecques, sous les ordres du gé- néral Sapountakis, sont arrivées avant-hier devant Janina. Les Grecs, dont les récentes victoires ont enflammé l'ardeur, sont décidés à tous les sacrifices pour enlever cette ville importante, capitale de l'Albanie du Sud. .11 semble que la place ne pourra tenir longtemps. Ses défenses sont presque insignifiantes les Turcs se sont bornés à réparer quelques ouvrages et à établir aux approches des réseaux de fils de fer barbelés. Toutefois, d'après des renseignements de source turque, la garnison comprendrait deux divisions et une nombreuse artillerie elle est commandée par 1e général Esad pacha, un officier formé à

l'école allemande. Mais on sait que ces troupes sont très démoralisées et que, par suite de l'ocoupation par les Grecs de toute la région environnante, leur ravitaillement est des plus difficiles.

On croit, à Athènes, que le siège de Janina va commencer sans retard.

Dans l'Archipel

Athènes, 30 novembre.

Les journaux publient des lettres de.;Sàaios, d'après lesquelles la population de l'île et l'Assemblée samiote ont solennellement proclamé, dimanche dernier, l'annexion de Samoa au royaume de Grèce. Un gouvernement provisoire a été constitué sous la présidence de M. Sophoulis le prince Vegleris a quitté le palais et s'est rendu à sa maison privée.

LA JOURNEE

Institut catholique h. 1/4, M. Gautherot L'Epopée vendéenne, l'Armée républicaine. .Courses à Vincennes à 1 h. 15. A PARIS

La mort mystérieuse de Mme Berturel, à Charenton, est expliquée. Il s'agit d'une asphyxie accidentelle. En conséquence, M. Berturel a été remis en liberté.

PANS LES DEPARTEMENTS

La neige a fait sa première apparition hier à Lyon et à Moulins, où elle est tombée pendant deux heures en grande abondance.

Une violente tempête continue à sévir sur les côtes de la Manche. La navigation est interrompue dans l'estuaire du Havre et les caboteurs se sont mis à l:abri dans les bassins.

M. Luporsi, secrétaire général de la mairie de Lorient, vient de prendre la fuite. On a cons- taté de graves irrégularités dans ses écritures il aurait commis des détournements importants. La cour d'assises du Nord a condamné aux travaux forcés à perpétuité l'assassin Vanheuve, qui, le 23 juin dernier, tua son camarade Degrance à la distillerie de Chéreng.. On retrouvait récemment, dans le bois de Thise, près Besançon, le corps du capitaine d'artillerie en disponibilité A. Billiemaz. Cet officier, qui est atteint d'une maladie nerveuse, paraissait mort de froid et de faim. Les obsèques furent décidées, mais on vient d'y surseoir, les médecins ayant constaté que le corps avait conservé une certaine chaleur. Des expériences diront s'il y a mort réelle ou catalepsie. MONDANITÉS LES COURS

LA MORT DE LA COMTESSE DE FLANDRE

•– De Bruxelles:

Après la mise en bière, le public a été admis dans le palais.

Non seulement toute la population de Bruxelles mais encore quantité de personnes venues en deuil de tous les coins du royaume ont défilé devant le cercueil, déposé dans la chapelle ardente dressée dans la grande rotonde du rez-de-chaussée.

Parmi les couronnes arrivées hier, nous avons remafqué celles: du Roi et de la Reine, du Duc et de la Duchesse de Vendôme; la Princesse Stéphanie, comtesse Lonyay, en fleurs de lis et violettes; la Princesse Napoléon, en chrysanthèmes mauves; il y en a des femmes de tous les grands dignitaires, ministres, représentants étrangers, des sénateurs et députés, des officiers du 1er régiment de chasseurs à pied, dont les soldats montaient toujours la garde devant le palais de Flandre; des carabiniers, des lanciers, des 1er et 2° régiments de guides, des chasseurs cyclistes du 3° régiment de chasseurs à pied, de la garde civique, du 8° de ligne à Anvers; du Cercle de l'Union des officiers, de la Société belge des ingénieurs, du Cercle des nobles, de l'Union française de Bruxelles, de la Société Linéenne, du personnel du château des Amerois, du Cercle du Parc, du Touring-Club.

Le Saint-Père a envoyé personnellement ses condoléances du Roi des Belges. Le cardinal Mercier, venu prier près du corps de S. A. R. la Comtesse de Flandre, a été reçu par le Prince Charles de Hohenzollern.

La Princesse Louise de Belgique est arrivée. S. A. R. le Prince héritier de Roumanie, accompagne du générât Robéseïi, est arrivé hier matin à 7 h. 58 à Bruxelles. S. M. le Roi est allé'le chercher à la gare. Le Duc Edouard d'Anhalt est 'arrivé' heures et le ÎKrbriprfnz' d'Allemagne, -représentant l'Empereur, a été reçu par le Roi, à la gare du Nord, à 9 h. 58 du soir. Le Prince régnant de Hohenzollern, accompagné du commandant de Wengerski, assistera aux funérailles de sa tante. Le Prince Fritz de Hohenzollern sera représenté par le comte Thœring, marié à une Duchesse en Bavière, sœur de ta Reine'des Belges.

Le Prince Ruprecht de Bavière, malgré son grand deuil, est arrivé des premiers auprès de Leurs Majestés. Le colonel Pénelon représentera, avec M. Xlobukowski, le président de la république française. Le Grand-Duc de Bade est représenté par le Prince héritier Max de Bade.

Un service funèbre, à la mémoire de S. A. R. la Comtesse de Flandre, sera célébré, sous les auspices du ministre de Belgique, le 5 décembre, à onze heures du matin, en l'église de l'Œuvre des Flamands, 179, rue de Charonne.

Aucune invitation ne sera faite pour cette cérémonie. LES AMBASSADES

Mme Warren Delano Robbins, femme du troisième secrétaire de l'ambassade des Etats-Unis, à Paris, vient de mettre au monde un fils qui a reçu le prénom de Edward.

DANS LE MONDE

La comtesse de Hohenfelsen a subi, avant-hier, à la maison de santé, de la rue Monsieur, une légère opération au genou, qui s'est faite dans des conditions satisfaisantes. Les nouvelles étaient bonnes hier soir.

DANS LES CHATEAUX

Le chevalier et Mme André van Outryve d'Ydevalle ont donné, ces jours derniers, dans leur château des TroisRois, en Belgique, un élégant dîner, qui a suivi une battue très intéressante.

Les invités étaient

M. et Mme Ryelandt, baron et baronne Snoy, comté et comtesse José de T'Serclaes de Wommerson, baron e(, baronne Pecsteen,.M. et Mme Emmanuel de Meester, che* valier et Mme de Vrière, M. et Mme Daniel'de Schietere de Lophem, baronne Maria de Cartier, M. et Mme Georges de SchieLere de Lophem, chevalier et Mme Emmanuel van Outryve d'Ydevalle, etc.

DANS LES CERCLES

Premier scrutin de ballottage de la saison, hier, au Cercle des Veneurs. Ont été reçus membres permanents comte Elle de Lastours, présenté par le baron Gérard et le comte de L'Aigle; M. Raoul Lefebvre, présenté par le comte d'Elva et M. G. Prisse M. Gaston Brunet, présenté par le marquis de Monteynard et le baron J. dé Langsdorff; le lieutenant-colonel de La Pointe, présenté par le général vicomte de Vibraye et le général vicomte de La Celle; M. Janier, présenté par M. Marcel de GosseBin et le comte de Béaufranchet M. Georges Turpault, présenté par <M. Perreau de Launay et M. J.-B. Etienne; le commandant Etienne Flatters, qui avait pour parraina le marquis de Pontcharra et le comte A. Marquiset. CONCERTS ET CONFERENCES

Le comte d'Haussonville fera, au mois de février prochain, à Colmar, Mulhouse et Strasbourg, des conférences sur « Mme de Staël à Metz )1. PETIT CARNET

M. Gaston Lemaire est en ce moment l'hôte de la comtesse R. de Launay, au château de Beaune. A l'occasion de leurs noces d'argent, M. et-Mme Charles Carroll, le vendredi 15 courant, ont assisté, en la chapelle de leur résidence, à Maryland (Etats-Unis), à une cérémonie religieuse, présidée par le cardinal Gibbons, primat d'Amérique, qui leur a donné la bénédiction épiscopale. Après la cérémonie religieuse, M. et Mme Charles Carroll ont donnera Doughoregan Manor un lunch suivi de réception.

MARIAGES

Nous apprenons les fiançailles du comte de Gervillier, lieutenant de vaisseau, fils du comte de Gervillier et de la comtesse, née princesse de Looz-Corswarem, avec Mlle Marie-Camille du Martray, fille du colonel du Martray et de Mme, née Fay.

On annonce les fiançailles. de M. Robert FlûryHérard, fils du banquier et de Mme Flûry-Hérard, avec Mlle Marguerite Hackenberger.

NECROLOGIE

Les obsèques de M. P.-A. Chéramy, dont nous annonçons d'autre -part la mort, seront célébrées lundi, à dix heures, en l'église Saint-Philippe du Route. L'inhumation aura lieu au cimetière Montparnasse. -'La levée du corps de notre confrère et collaborateur M. René-Marc Ferry a été faite hier, à trois heures, au domicile mortuaire de l'avenue d'Orléans. Un des vicaires de la paroisse Saint-Pierre de Mont-rouge est venu procéder à la levée du corps. Le deuil, en l'absence de son frère, le lieutenant de vaisseau Ferry, actuellement à Bizerte, a été conduit par MM. Michel Malherbe, sculpteur, et le capitaine Blin, ses beaux-frères, et les autres membres de la famille.

M.

Dans l'assistance MM. Maurice Barrés, Ernest Judet, René Benoist, Maurice Spronck, Henry Lapauze, Emile Sclimoll, Edouard Trogtm, Raymond Lécuyer, Edouard Sarradin, Georges Aubry, Paul Souday, Ardouin Puma-. zet, Léon Niel, Arttjur Mèyer et de; nombreux confrères de la presse parisienne.

Des discours ont été prononcés par MM. Georges Berthoulat, par M. Georges Montorgueil et par M. Adolphe Brisson. ̃̃̃ '̃̃' L'inhumation aura lieu à Lunévlfle. Aujourd'hui, en l'église de Souppes, ont lieu les 1 obsèques 4e M. Antoin^-Jules-Leon Lecoq, «àtaire, hono-. raire, ancien maire de Souppes, décédé-dans sa quatre-' vingt-dixième année. ̃̃•̃̃.̃- Un service solennel, organisé par l'Union des Femmes de France (Croix-Rouge .française), a été çélé* brê hier matin, en l'église de la Sainte-Trinité, pour le., repos de l'âme de Mme Jacques Feuillet, chevalier de la Légion d'honneur, infirmière-major générale de l'Union des Femmes de France, morte, le 24 août 1912, k \'hô\ pital militaire de Meknès, victime de son dévouement.. Une assistance des plus nombreuses s'était rendue à cettè cérémonie. La cérémonie, religieuse, était présidée .Clément, représentant le cardinal Amettè; L'àfSce'oéS imorts a été célébré par l'abbé Côuet. ̃ •'̃- A l'Evangile, l'abbé Poulin, curé de la paroisse, a prononcé, dans une brillante allocution,. l'éloge funèbre de cette femme de France, qui sacrifia sa vie à là patrie, en soignant les soldats blessés sur les champs de bataille.' '•̃ ̃̃ Parmi les nombreuses personnalités officielles qui» as- sistaient à cette cérémonie, citons les représentants du président de la république, de M< Dëlcassé, du ministre de la guerre, du ministre du travail, de M. Paul Deschanel, de M. Briand.̃ •̃̃ On remarquait en outre Général Lyautey, M. Antonin Dubost, général Dubois, vicomte de Nantois, médecin inspecteur Mignon, directeur du Val-de-Grâce général .Lâchasse, général Florentin, général de Benoist, amiral Fournier, comte d'Hausfionville, M. Qentin-Bauchard, représentant le Conseil municipal amirale Jaurès, Mmes René Brice, Payelle comtesse de Malzieu, etc. On annonce la mort du comte Hector de GalardBrassac de Béarn, un des plus anciens, membres du Jockey-Club, également membre du Cercle Agricole, décédé 70, rue Saint-Lazare, à l'âge de soixante-dix-sept ans. Il était le beau-frère du comte d'Esterno et du comte de Laugier-Villars, l'oncle du comte René de Béarn, du comte de La Bédoyère, du vicomte d'Esterno, du comte Louis d'Esterno, du comte Hélie d'Esterno, du comte Jean de Laugier-Villars et du marquis de Lauriston. Les obsèques seront célébrées après-demain lundi, à dix heures, en l'église Saint-Louis d'Antin.

Les obsèques du comte Ferri-Pisani-Jourdan, comte de Saint-Anastase, chef d'escadrons de cavalerie en retraite, ont été célébrées hier, à midi, en l'église SaintPhilippe du Roule. Le deuil était conduit par ie baron de La Salcetté, son beau-frère; le général Larnac, son oncle à la mode de Bretagne le baron Cara de Vaux, le vicomte de VauxSaint-Cyr, le marquis des Méloizes et M. Merveilleux du Vignaux, ses neveux également à la mode de Bretagne. Dans l'assistance: MM. Romanes, ministre de Grèce Gyldenstolpe, ministre de Suède ;.Vesnitch; ministMi-de Sérbie comte et comtesse de Vaux-Saint-Cyr, duc de La Rochefoucauld, général comte de Noue, prince Pom$towski, vice-amiral Dupen'é, duc de Montmorency, gêneral baron Rebillot, prince et princesse A. de Broglie, marquis et marquise de Modène, général comte Niel, prince et princesse Capèce-Zurlo, comte Benedetti, marquis de Laborde, général Baudens, M. et Mme Thouvenel, comte et comtesse Jean de Berteux, générale Arnaux, comte Louis de Périgord, baron Maurice Gourgaud, général Sabatié, comte Potocki, marquis d'Ornano, duc et duchesse de Camastra, comte d'Ivernois, général Bizot,'comte Robert de Clermont-Tonnerre, marquise de Brou, marquise de Saint-Paul, comte de Castillon de, Saint-Victor, barone tbaronne F.de Soubeyran, comW et oqm.tesge A. Bruneel, baron Leonino, comtesse Vera do Talleyrand-Pcïrigôrd:, général de La Nouvelle, baron et baronne'-FoiiId-Spriri- ger, Missak effendi, marquis de Rouge, général Francfort, princesse Ida deUa Rocca, marquis de Tracy, général Maigniel, baron Théodore de Berckheim, vicomte de Beaufranchet, comte Aimery de La- Rochefoucauld, marquise de Quinemont, comtesse de Tréveneuc, M. et Mme Ferdinand Blumenthal, comte et comtesse Lionel.de Montesquiou-Fezensac, MM. Le Roux de Villers, Robert FlûryHérard, Paul Le Roux, Trouard-Riolle, ,Paul Escudier, Emile Pascal, J. Bodtelle, Roger Galichon. Gavini de Campile, Maurice de Ghee.st, G. Verdé-Delisle, .Maurice Ephrussi, Gaston Kléber, Maurice Hachette, Mme H." duPré de Saint-Maur, baronne MarochetU, M. et Mme Louis Singer, baron et baronne Napoléon Renault, Mme Cliquot de Montoue, M. et Mme Pierre de Niéville, princesse de Mésagne-Estradère, M. et Mme Edmond Porgcs, vicomtesse Foy, Mme Dolyanni, comte et comtesse de Màssol, M et Mme Edgard Stem, comte et comtesse de Fels, baron de Tourvilte, comte, et comtesse de La. Salle,. M. et Mme Willy-Blumenthal, comtesse Bertrand d'Ara- mon, M. et Mme Armand Bapst, baron ̃L'ocré,' M. et Mnie de Waubcrt de Genlis, comte E> de Gobriac,, baron Mer- lin, comte et comtesse de Lapeyrouse, baron Hotting.uer,, comtesse de Rtohcey, baron F. d'Auteroche, comte 'et comtesse de Grancey, baron et baronne P. Despatys, comte de Meffray, vicomte et vicomtesse, de Jessaint,, comte René de Matharel, colonel marquis du Liscoët, comte Fleury, vicomte et vicomtesse de Nantais, comte- de Job, comtesse de Sommy&vre;, baronne et Mlle B. de- Romand, comtesse Léon de Bertier.de Sauvigni. Mme de, .Buysieulx, M. et Mme Arthur Meyef, c'ornte de Linde- maûiï, M. fet'Mmedë.YitirbeV comte iLchàit, comte Gabriel de.Lii Rochefoucauld, MM. Fou; ;nieî--SarIovèze,: Gaston Jollivet, -Il!' Petit-Leroy,1 •̃feiinaïiav Gouttenoire de Toury, Maurice Gourgaud, Léon Fonld,- Edgar de Sinçay, André Saint-Hilaire, Sauvain-Jourdan, Frédéric Mallet, Mettetat, P. Marcotte de QDivièrès, R.Ltefebvre-Dibon, Henri Hottinguer, comte comte Sampieri, baron Jules EVain, etc.. L'inhumation a eu lieu à Courbeyaie.

Nous apprenons la mort de M. Fernand ,de Colphrjon, directeur en retraite de l'enregistrement et du tim-, bre du département de la Seine, chevalier de la Légion d'honneur, professeur à l'Ecole des sciences politiques, décédé avant-hier soir. Les obsèques auront lieu lundi 2 décembre, à midi, à Saint-Pierre du Gros-Caillou. Nous apprenons la mort de M. Amet, ancien percepteur des contributions directes en retraite, chevalier de la Légion d'honneur, décédé 45, rue du Rocher. Les obsèques seront célébrées demain dimanche, à une heure, en l'église Saint-Augustin; de M. Alexis Auge, notaire honoraire, décédé 55, rue du Cherche-Midi;- à l'âge de soixante et onze ans; de la comtesse de Gourcy, née de Gourcy-Serainchàmp, décédée à BoisColombes, à l'âge de soixante-deux ans de M. Théophile-Llbert Foucher, décédé 10, avenue de la GrandeArmée, à l'âge de soixante-six ans. 11 était le frère de feu M. Gustave Foucher, ancien vice-président de la chambre de commerce, administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord; du docteur Crouzet, ancien maire de Bolbec, décédé à Rouen, à l'âge de soixantedouze ans. Valfleury

CHAMBRE DES DEPUTES La Constitution des Cadres t :̃ l- et des Effectifs de l'Infanterie

Trois cyrateurs MM." Joseph Reinach, Briquet et Raiberti ont continué, hier matin, la discussion du projet sur les cadres de l'infanterie, ouverte, la veille, par le discours de Mv André Hesse.

En se déclarant d'accord avec M. Jaurès sur la conception de l'armée de demain, constituée par les milices M. Briquet nous dispense par cela même, de nous arrêter, ne fût-ce qu'un instant, devant son argumentation.

M. Raiberti, dont les idées paraissent se rapprocher sensiblement de. celles de M, André Hesse, que j'ai analysées hier, n'a fait qu'amorcer l'exposé de sa thèse j'attendrai donc, pour parler de son discours, qu'il l'ait terminé, c'està-dire la séance de lundi, et je me borne, pour aujourd'hui, à résumer les raisons apportées par M. Joseph Reinaoh à l'appui du projet en discussion. ̃ *v ̃ ̃ ,̃̃̃•̃̃•̃̃

Tant valent les cadres, tant valent les troupes une armée forte est la meilleure garantie de la paix.

Ce double principe posé, M,:J;;Reiri&eh montre la répercussion de la natalité masculine sur nos effectifs et en tire cette déduction que. l'ar- mée de réserve est appelée à devenir une armée de première ligne. Cette pour- suit l'orateur, aller à la victoire quasi elle' est aussi solidement encadrée que ^possible' 'cet encadrement solide, M. h Reinach -estime qu'elle le trouvera dans laloi soumise ̃&> 'la- Chambre. Mais il ne suffit pas d'encadrée nde réserves, il faut Les préparer à la.gue3rEé,. ̃̃'̃ ?ii Cette instruction a fait J'objet d'une proposition de M. Pierre Baudin au Sénat. Elle est le corollaire de la loi qui est soumise actuelle- ment à la Chambre il faudra la voter aussitôt après l'adoption de celle qui est en discussion. Parlant de la proposition de M. Jaurès, M. J. Reinach en accepte ce principe, que nous devons avoir une politique de justice et de paix; Sur ce point, tout le monde est d'accord. Mais; M. Jaurès a tort d'en conclure que nous de- vons adopter une stratégie défensive. La Révolution, elle aussi, à crû de bonne foi aux milices mais l'expérience n'a pas tarde à changer, ses convictions. Après les avertissements de Schérer et dé Custine, elle a fait.l'embrigadement et l'amalgamé alors 1a victoire a remplacé les défaites.

Or les lois proposées par MM. Méssimy et Millerand ne sont pas autre chose que l'amalgame et l'embrigadement.. Le Parlement, conclut M. J. Reinach, ne refusera pas de donner à nôtre armée le solide: encadrement qui lui est nécessaire.

.La discussion se poursuivra lundi,

Les Instituteurs, la C. G. T.

ôt le Sou du Soldat Voilà huit jours, un orateur M. Pierre Dû"puy, si je ne me trompe constatai, non sans quelque surprise, calme parfait dans lequel révolutionnaires du congrès de Chambéry. M. Pierre Dupuy a bien fait de ne pas attendre, pour cette constatation, la séance d'hier, au cours de "laquelle Louis Dubois et toute une série de'révélations profondément tristes, apportées à la tribune par M. Messimy, ont provoqué, sur les bancs socialistes, une agitation plus que bruyante, laquelle s'est traduite, à diverses reprises, en des incidents' .manifestement scandaleux. En plus des applaudissements qui ont souligné certains couplets,' cités par M. Félix Dubois, de l'ignoibïe Iûternationaîe, il nous a fallu entendre enbore de véritables propos d'aliénés et, vrai;ment, ôh- se -demandé qu'elle peut être, au .fond, la mentalité d'une Chambre dont la' majorité affecte, en toute- occasion, de manifester ses sentiments patriotiques: et. qui permet qu'un de.ses membres puisse impunément, et sans être immédiatement expulsé, proclamer, comme a osé le faire M. Vaillant, qu'il n'y a pas assez de foyers d'antimilitarisme dans les régiments et -que le nombre des déserteurs et des insoumis, si considérable soit-il, n'est .pas encore suffisant. Car M. Vaillant a tenu ce langaige-lane âge abominable et intolérable, a déclaré M. Deschanel mais M. Vaillant, somme toute, en a été quitte pour un très ano. din rappel à l'ordre. •

Les socialistes, vrai dire, avaient été, dès le début de la séance, désagréablement agacés par la démonstration très précise, très serrée, de M; Louis Dubois, touchant l'état d'esprit révélé, chez les congressistes de Chambéry, par l'envoi 'de. félicitations au disciplinaire Rousset, ainsi que par la double adhésion à la G. G. T. et au « Sou du soldat » des Bourses du travail, Personne n'ignore que le « Sou du soldat ne se borne pas à envoyer aux militaires des secours pécuniaires, il y-joint des conseils manstrueux, et l'acte des instituteurs adhérant à une pareille organisation de propagande antimilitariste ne peut être attribué, dit M. Dubois, qu'à une défaillance momentanée de l'esprit et du cœur.

Je vous laisse à deviner quel «concert d imprér cations accueillit cette énergique déclaration MM. Brizon, Barthe, Raffin-Dugens et Colly, pour ne citer que ceux-là, s'y distinguèrent tout particulièrement, et le tapage ainsi déchaîné né fit que croître et embellir lorsque M;. Louis Dubois prit-la liberté grande de demander à la Chambre si elle pensait vraiment que ce fût le rôle des instituteurs de prendre, au nom de, la fédération de leurs syndicats, des actions de la Bataille syndicaliste, organe officiel de la C. G. T. et de l'anarchie.. A ces titres, elle peut ajouter aujourd hui celui d'organe officiel de la Fédération des syndicats d'instituteurs. M. Louis Dubois persiste à croire qu'en faisant leur un tel journal, les congressistes de Chambéry sont, une fois de plus, sortis de leur rôle.

De même en se plaçant sous le patronage de l'Internationale, ils ont affirmé, par cela même, des doctrines qui n'ont rien à voir avec l'enseignement -qu'ils sont chargés de donner aux enfants. Car le congrès de Chambéry s'est séparé en chantant, en chœur, ,l'Internationale; dont M. -iiouis Dubois rappelle le couplet le plus odieux

Appliquons la grève aux armées, Crosse, en l'air et rompons les rangs

S'Us,s'obstinent, ces cannibales,

A faire de nous des héros, Ils sauront bientôt que nos balles

Sont pour nos propres généraux.

Et M. Golly « le taureau fougueux du socialisme unifié » d'applaudir, en compagnie de l'ineffable M. Raffin-Dugens et du pauvre malade qu'est M. Brizon.

Au nom de l'assemblée, M. Deschanel proteste contre ces applaudissements intempestifs et engage M. Golly modérer son ardeur belliqueuse contre les généraux mais M. Coll-y héW-pas tatfdôp as© venger à sa manière. Com^n entant cet autre passage de Les rois nous soûlaient de fumée, 'Paix entre nous; guerre aux tyrans. •'•̃ il explique que les « tyrans » auxquels il faut faire la guerre ne sont plus, aujourd'hui, les rois, mais les radicaux. A la bonne heure Quoi qu'il en soit, c'est également au chant de Y Internationale, M. Louis Dubois tient à ce qu'on le sache bien, que se tiennent les assises des Amicales et si, dans les Amicales, bon nombre d'instituteurs se refusent à approuver les faits et gestes de leurs menteurs, il faut regretter qu'ils n'aient pas le courage, de se séparer de ceux de leurs collègues qui prêchent l'anarchie.

En terminant, M. Louis Dubois s'étonne q.uô le gouvernement ait choisi pour présenter des projets' améliorant la situation matérielle des instituteurs, le moment même où une partie de ces instituteurs manifestait des sentiments qui leur ont valu une réprobation presque universelle il rappelle, après tant d'autres, quelle faute ont commise les politiciens qui, pour demander aux instituteurs des services électo- raux,. ont cru devoir les natter en exaltant leurs fonctions au delà de ce qu'elles doivent être il conclut, enfin, à la nécessité de changer la mentalité des instituteurs en.leur donmant, dans les écoles normales, le haut enseignement moral qui procède de l'Evangile.

On attendait, avec une impatiente curiosité, l'intervention dans le débat de M. Messimy qui a été l'un des premiers, au .lendemain du congrès de Chambéry, à réclamer, publiquement, du gouvernement, les répressions nécessaires.. Cette curiosité n'a pas été déçue. Il y a lieu de faire, dans le discours de M. Messimy, trois parts bien distinctes celle où il hésite, celle où il patauge, celle, enfin, où il affirme et démontre, catégoriquement et sans équivoque possible. Où il hésite, c'est sur le plus ou- moins d'habileté des mesures prises par le gouvernement, qui eût été mieux inspiré, de l'avis des l'orateur, en laissant de côté les syndicats, pour* ne s'attaquer qu'à certaines individualités. Il patauge et combien -'lorsqu'il s'applique à faire le procès de la presse conservatrice, cou-i pable d'avoir attaqué l'école laïque, et surtout lorsqu'il prétend montrer, après les instituteurs, qu'il peut y avoir plusieurs manières de corn-: prendre le patriotisme.

Mais il; est, par contre, d'une netteté, d'une, précision implacables, lorsqu'il établit, avec des preuves puisées aux archives mêmes du' ministère de la guerre, le crime de' lèse-patrie' commis par les instituteurs qui n'ont pas craint d'adhérer, en toute connaissance de cause,- à. l'oeuvré criminelle du Sou du soldat. C'est sur: cette démonstration que je tiens à m'étendre. Parmi' les faits, relevés à la charge du congrès de Chambéry, c'est'surtout l'adhésion au « Sou du soldat qui a ému M. Messimy, et cela par ce qu'il a pu constater, comme ministre delà guerre, ce qu'est cette œuvre de propagande antipatriotique organisée par la C. G. T. sous le couvert de la neutralité. En dépit des, interruptions de MM. Jaurès, Colly, Mauger' et autres, socialistes, il en expose toute la ge- hèse.ei .déclare, sans ambages, que cette orga-' nisation' puissante,, dont '"le but unique est la', propagande antimilitariste,. va jusqu'à conseiller d'empêcher, ©n Cas de guerre, la mobilisa-1 tien/par le sabotage des voies ferrées. Si on l'avait fait en 1870, nous n'aurions pas. eu Sedan !•"•̃ Cette interruption est du « surhomme* » Raffin-Dugens. Peut-être la jugerez-vous, comme je le fais, parfaitement idiote. C'est que, sans! doute, nous ne sommes pas des « surhommes ». Le Sou du soldat » a-t-il produit tous lès résultats qu'en attendaient ses organisateurs ? Heureusement non. Mais il n'a pas été, non plus, complètement inefficace, et le mal qu'il a fait est sérieux et grave. Qu'on en juge par les révélations de M. Messimy/:

En, juillet et août 1911, les événements avaient commandé-au ministre de la guerre d'envisager saoie faiblesse quelles mesures il aurait à prendre, tant au point de vue extérieur qu'au point de vue intérieur, en vue d'une mobilisation éventuelle. Eh bien! au point de vue ultérieur, il fut indis- pensable de renforcer Les mesures d'ordre contre les attentats probables de la Confédération générale dû-travail, contre ses instructions tendant à saboter la mobilisation, à immobiliser un certain nombre de lignes de chemins de fer, S'ii était i-ci^

mon successeur au ministère de la guerre ne' me démentirait certaine'ment pas. M; Millerand n'assiste pas, en- eËEet^à-la- séance mais au. banc du gouvernement-est le président du conseil^ et celui-ci déclare ̃ Le gouvernement ne vous dément pas. Pourquoi alors demande M. Pugliesi, Conti pourquoi tolère-t-il l'existence 'de la. Ci G. T., manifestement illégale ?

Mais si, à cette question, la droite applaudit, personne, sur les;,bancs. delà majorité, ne trouvé-rien f répondre, et si M. Messimy^ lui-même réelam^ des -mesures énergiques, c'est seulement contre « les faits » de propagande antimi1 mariste et -antipatriotique. Mais prenons à la suite de son récit

A la, même. époque, on a découvert des foyers d'antdmillitarisme dans quinze ou seize régiments, où l'enquête fit découvrir des lettres navrantes de cynisme. Tous ou presque, tous ceux qui les avaient écrites étaient adhérents .au « Sou du soldat » et -fréquentaient les.,Bourses de travail: Ils s'étaient arrangés pour o-ecupër des positës .'où leur action pparrait être ièpMé"lnêfaste. Ainsi; dan6' un, régiment, tous les antimilitaristes étaient occupés dans les bureau du colonel, dw major, de la presse, afin de pouvoir saboter plus facilement les instructions dû 1a. mobilisation. A M. d'Elissagaray, qui lui .demande quelles mesures ontétépri&es contre ces individus, M. Messimy. répond qu'il les a envoyés aux compagnies de discipline puis il poursuit Dans de nombreux paquetages on a découvert le Manuel du Soldat, véritable catéchisme de désertion et de lâcheté qui vraiment déshonore la. langue française.

Une autre preuve de l'action néfaste de cette abominable propagande est puisée par M. Messimy dans les statistiques des désertions et des insoumissions depuis 1900, qui est l'année où la G. G. T. a commencé ses>-opérations. Alors qu'avant 1900, la moyenne des .désertions était de 1,900, et celle des insoumissions de 4,000, de 1900 à 1904, les désertions s'élèvent' à 2,200, les insoumissions à 5,000, et dans la dernière période, atora que la propagande, devient de plus en plus intense, on compte 2,600 désertions et 10,000 insoumissions, soit trois fois, plus qu'auparavant, Et depuis qu,e les ministres font rechercher tou$ les déserteurs et les insoumis, on a con,staté qu'au! total leur nombre -était, en 1909,' da 63,000 en 1910, de 70,000 en 1911, de 80,000, soit l'effectif de plus de deux corps d'armée.

Il est facile, sans doute; d'afficher ûp optimisme béat,. de fermer les yeux, de prétendra que l'antimilitarisme s'évanouit à la porte des casernes l'orateur, qui a pu constater l'exis7tence et l'extension du mal, a tenu" pour sa; part, à apporter, à la, tribune les documents qu'il vient de produire ainsi, il croit rendre service à son- pays, à beaucoup d'instituteurs qui .vraisemblablement ignoraient la besogne de désorganisation nationale à laquelle certains militants ont su les associer. ̃'̃>•̃ Ici s'arrête la partie intéressante du discours de M. Messimy. I1 a eu le courage de dénoncor et de flétrir le crime, mais il va, maintenant, par esprit de parti, plaider les circonstances atténuantes pour la, plupart des criminels ne sont-ils pas res-«colonnea sur les q uelles est édifiée l'école laïque ?

Dans cette dernière partie de son discours je veux noter,, cependant négligeant toue les paradoxes accumulés autour des divers patriotismes ce petit tableau très vivant et très*suggestif

Vous savez ce qu'est resté l'enseignement patri*tique en Allemagne il est encore fait tout entier de haine .et de défi.

J'étais, le 16 août dernier, jour do l'anniversaire de. la. bataille da Gravelotte, à Bingen, au moment où l'on célébrait cet anniversaire.

Trois mille enfants des écoles avaient été conduits par .leurs maîtres au pied du monument. Ils entonnèrent d'abord des chants, la Wacht am Rhein, Deutschland über ailes. Puis un des maîtres prononça un discours.

Discours magnifique d'envolée au- cours duquel on fit l'historique de la- formation de l'empire et des victoires prussienne et qui se termina par ces dernières paroles, que j'ai transcrites ,le soir même et que doivent méditer ceux qui ont à cceuir de former l'esprit de la jeunesse français « C'est la glorieuse armée prussienne qui a fait l'unité de l'empire. Elle reste notre sauvegarde en dépit des sophistes,car la force restera toujours la maîtresse du monde..». ;j ̃̃/< ̃ :v: •»;?, .-v chaTï.vinismè-î's'éeî'î&no^̃'̃* "u ̃:f* ;Soit! Mais contre ce chauvinisme il. convient. de prendre des précautions, au premier rang desquelles doit être l'enseignement, par les instituteurs, de l'amour de la patrie.

Ils doivent apprendre aux enfants, déclare M. Messimy, que notre pays est riche, que l'existence- y est large et facile que pour cette double cause, nous sommes la nation haïe et que si nous ne voulons pas voir mutiler à nouveau le territoire, il f aiuit que tous les e.nfants soient prêts à'donner leur vie pour défendre la France, la république et la liberté.

Ils « devraient Il, peut-être mais il semble bien qu'ils préfèrent suivre une tout autre voie.

Nous saurons sans doute vendredi ce qu'en pense M. Guist'hau.

La situation extérieure

Le chancelier de l'empire allemand ayant promis de s'expliquer la semaine prochaine, devant le Reichstag, sur les affaires balkaniques, les socialistes ont pensé qu'il y avait lieu de provoquer, en même temps, une déclaration du président du conseil. MM. Jaurès et Sembat ont donc déposé, en fin de séance, une demande d'interpellation sur la situation extérieure.

Mais M. Poincaré a demandé et obtenu, sans opposition, que la discussion en soit jointe à celle des autres interpellations déjà déposées sur le même sujet. Le débat pourra s'ouvrir avant les vacances, a ajouté le président du conseil, qui doit, d'ailleurs, être entendu, mercredi, par la commission des affaires extéLA FIN DE SAISON

A LA PLACE CLICHY-FOURRURES La vente annuelle des soldes des nouveautés, d'hiver,- des fourrures, costumes, etc.; commencera aux Magasins de la Place Clichy lundi 2 décembre. Limitant ses frais pour vendre bon marché, cette Maison offrira des occasions in-' comparables,, car un rabais important est fait; sur tous les prix.

Là succession de M.Fallières

Jusqu'à présent, si plusieurs noms ont été lancés dans la circulation en vue de la prochaine élection préisdentielle, on n'a.vait, à ce sujet, aucune indication précise. Hier, cependant, le bruit s'est répandu, dans les cQuloirs, da la Chambre, qu'une démarche aurait, été faite, par plusieurs ministres, près de. M. Bourgeois, pour lui demander de laisser poser sa candidature. Après les objections d'usage, M. Bourgeois aurait accepté, sous cette condition formelle, qu'il serait" le candidat unique du parti républicain Il.

Le cas de M. Hervé

M. Albert Wiibn, député unifié, a été chargé par le groupe socialiste d'interpeller le gouvernement sur les conditions dans lesquelles M. Hervé a été arrêté à Rome puis expulsé d'Italie sans que l'ambassadeur de France à Rome soi« intervenu dana cet incident. ̃ '•. :• .'̃ • ">•̃̃̃ ̃ ̃̃̃̃•.̃ It. h.. ̃-̃̃ ♦

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Remise à mardi

Ainsi qu'il est d'usage lorsque meurt le doyen d'âge d'une assemblée, la séance a été levée en signe de deuil.

La remise, bien entendu, fut précédée de l'éloge du défunt par le président.

M. Antonin Dubost nous apprit, en passant, que, d'après M. Cazot, « les réformes n'ont au- cune solidité tant qu'elles ne sont pas revêtues d'une forte armature juridique qui les arc-boute aux constructions antérieures l'.

M. Cazot dut constater souvent que les réformes du régime *de son choix sont bien mal arc-boutées.

):A VJSxtêTièÛT LE TRAITÉ FRANCO-ESPAGNOL gouvernements français efc espagnol' ont' publié, hier, deux cartes indiquant les clauses r.ter-ritoriales du traité franco-espagnol. CesSclau- :ses sont déjà connues il ne paraît donc pas utile, pour. l'instant, -d'en rappeler les détails. Elles fixent, notamment, la frontière des zones française et espagnole de l'embouchure de la Moulouïa au gué de Moul-El-Bacha et de l'Océan jusqu'au point où la frontière devient parallèle à POuerga.

Par contre, entre ce point et Moul-El-Bacha, la frontière n'est encore que provisoire et sera fixée ultérieurement par une commission de délimitation. L'important, c'est de constater ce que nous- avons gagné sur le traité de, 1904. Le gain, sans 'être aussi considérable que nous l'eussions souhaité, est néanmoins très appréciable. Il comprend, d'une part, les deux rives de l'Ouerga, au sud de la zone espagnole de la Méditerranée, ce qui met une distance raisonnable entre Fez et la frontière d'autre part, il nous accorde tout le territoire situé au sud de Sous, à l'exception d'Ifni et de sa banlieue. notre -ré- gion saharienne se trouve ainsi assurée de dé-, bouchés maritimes plus larges que ceux qui étaient prévus par le traité de 1904.

Il nous est agréable de .constater que l'opinion espagnole paraît satisfaite de la solution. Ainsi, El Libéral reconnaît que l'accord francoespagnol apportera des avantages à l'Espagne, entre autres la tranquillité d'esprit et la liberté de mouvements. L'Espagne acquiert par cet accord la partie nord du Maroc comprise entre le cap de l'Eau et le fleuve Lekkos.

D'autre part, la Tribuna a recueilli l'opinion) dé plusieurs sénateurs de la majorité ils estiment que le traité pourra se discuter, mais qu"il eût été difficile d'arriver à une solution plus satisfaisante pour l'Espagne que' celle obtenue par la signature du traité préparé par MM. Garcia Prieto et le sous-secrétaire d'Etat, M. 'Gonzalez Hontoria. L'Ecos, enfin, conseille 'de profiter de l'occa'sion pour essayer de conclure un traité de commerce favorable aux deux pays l'oeuvre diplomatique, remarque notre confrère, serait de la; sorte complétée et les liens établis par le sang, la géographie et l'histoire se resserreraient de la manière la plus efficace et la plus définitive. Nous ne pouvons qu'accueillir avec sympathie toute suggestion qui aurait 'pour but de* rapprocher les. deux nations, et de faciliter en- tre elles des rapports de mutuelle confiance et «'étroite amitié.

'Mais il nous semble qu'il conviendrait» auparavant que la diplomatie franco-espagnole hâtât de régler, avec l'Angleterre et l'Allemagne, la question du futur .régime de Tanger. Le cabinet de Berlin vient,, dit-on, de poser aux gouvernements français et espagnol deux questions relatives I ° A 1 a construction du. chemin de fer dé Tanger-El-Ksar-Fez. L'Allemagne désirait savoir, à' ce sujet, si la construction du chemin de fort serait soumise à l'adjudication la réponse -qui! lui a été fournie a été satisfaisante 2° Relativement au traitement douanier au-' quel seraient soumis les tabacs après 1933. La réponse ne saurait tarder à venir, et nous avons d'autant plus Lieu de compter sur une entente rapide et satisfaisante que l'Allemagne' manifeste, en, ce moment, des dispositions concillantes et de bon augure pour la solution souhaitée.

René d'Aral

En Angleterre

UNE SÉANCE CE QUATORZE HEURES AUX COMMUNES '-> LES EXPLOITS DES SUFFRAGETTES

Londres, 29 novembre.

La Chambre,des communes a siégé touto la nuit et n'a levé la Séance qu'à 5 heures 30, ce matin, après une discussion parfois violente'et qui a duré quatorze heures et demie, sur le temps qui serait affecté à ,la discussion du projet gouvernemental de séparation concernant l'Eglise anglicane. dans y -le pays de Galles.. Jihaleingn't,. un,ë. proposition de iM:Aèliiuith:- prolongeant' de déux~;jôùrs;la. durée des débats a été adoptée. ̃< r; Le "dernier 'Coap. des' suffragettes, le sabotage 'des boîtes aux lettres au moyen de liquide cdrro- sif, cause un gros préjudice à de nombreuses maisons de commerce et à des milliers de parti- culiers. Des monceaux de lettres d'affaires contenant des documents légaux, des titres de propriété, des chèques et des mandats postaux ont été détruits. D'ailleurs les autorités du ministère des postes déclinent toute responsabilité au sujet des lettres ainsi anéanties et la manœuvre des suffra- gettes avait été combinée avec tant d'habileté que jusqu'ici la police n'a pu procéder à aucune arrestation.

En Belgique

UN TAMPONNEMENT

Bruxelles, 29 novembre. p,

Ce matin, le train-block, qui part de Bruxelles- Nord à 7 h. 52 pour Anvers, a tamponné, au moment de traverser la gare de Malines, une rame de wagons qui dépassait la bifurcation dé la ligne *̃' sur laquelle roulait l'express. Le'choc a été très/1 violent. Trois wagons du train tamponné ont été renversés et complètement démolis. La locomotive 'S du train-block est sortie des rails et s'est mise en travers de la vote. De nombreux voyageurs ont été h contusionnés.

Ar- L'Informé

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Il y a une quinzaine de jours, le service Rapid commission de marchandises, rue Montorgueil, confiait deux voitures pleines de colis à Ju- lien Taron, dix-neuf ans, plongeur, sans domicile,, et à Auguste Colas, dix-neuf ans, plongeur également, et sans domicile, pour les conduire à Montparnasse, d'où le tout devait être expédié en province.

En: cours de route, les deux jeunes gens s'arrêtèrent chez un marchand de vins de la rue du Four,'et, pendant leur absence, leurs voitures furent volées. Après de vaines recherches, ils allèrent déposer plainte au commissaire de police du quartie'r de l'Odéon contre inconnus.

L'enquête ne donna pas de résultats. L'affaire allait être classée lorsque, dimanche dernier, la; concierge du 18 de la rue Bouchardon apporta M. Souliard un volumineux paquet de papiers d'emballage encore munis d'étiquettes de diverses maisons, le tout ayant été trouvé dans la boîte aux ordures. L'inspecteur Paugam fut chargé de recherche!' s'il ne s'agissait pas d'un vol. Il apprit bientôt que, dans la maison, une chambre était louée à un nommé Marius Gœger, vingtrcinq ans, cuisinier, qu'on'ne.voyait d'ailleurs que très rarement. Retrouvé, il fut amené au commissariat, où il ne fournit que des explications très embarrassées. Une perquisition fut opérée. Sa chambre était rem-, ?. plie, du plancher au plafond,- des marchandises l: les plus' diverses. Soixante-neuf colis y furent re- trouvés. Ces marchandises provenaient, avoua Gœger, du vol des voitures effectué avec- la compli- cité des deux conducteurs, rue du Four, et par Fernand Petit, dit l'Anglais, vingt-trois ans, cui- sinier, insoumis à la loi militaire, sans domicile, et Joseph Laurent, dit Le Breton, vingt ans, cuisinier en garni rue Jean-Lantier.

Ces derniers furent arrêtés, ainsi que Taron et Colas les conducteurs. Les marchandises volées avaient été déposées dans la cave d'un ami, rue Parmentier, le nommé Julien Bourdain. Arrêté, celui-ci, put prouyer sa bonne foi. Il fut consigné, cependant, alors..que l'inspecteur, Paugam allait surveiller les abords de la cave.. V* A la tombée de la nuit, l'inspecteur vit arriver, avec une voiture, deux complices, Charles Viraud, p vingt-huit ans, en garni, rue Parmentier, et Moïse! Ulmann, brocanteur, rue Saint-Maur. Ils furent filés jusqu'à la gare de Bel-Air, où le policier les vit mettre à la consigne les marchandises, puis pénétrer dans un café où les attendait un complice,, Honoré Dumay, dit Raymond, ,plongeur, vingtcinq ans, sans domicile.

Ces trois individus furent arrêtés. A la consigne de la gare, on retrouva pour plus de dix mille' francs de bijoux, «t d'étoffes.. h A*'


SOMMAIRE

L'Aveugle, conte bulgare. lwan Wassow (Traduit par M»e Rémusat)

Pensées Carmen Sylva La Galerie des contempo-

rains M. Camille Bellai- gue conférencier. il

Un Fureteur L'abbé Jo-

seph Bonnet Fernand Caussy Notes et souvenirs. Les

grandes Premières « Les

Danicheff» Il Félix Duquesnel Gerhart Hauptmann Edouard Rod Pages retrouvées L'Ha-

bit vert Henri Lavedan de l'Académie français»

Mission Marchand Jour-

nal du médecin de l'expé-

dition. Docteur Emily Feuilleton 4

Croquis de l'ancienne Fran-

ce Souvigny André Hallays

CO NTE BULGARE '(1)

Lors q ue nous pensons à ceux de nos .parents et de nos amis qui s'endormirent du grand sommeil de la mort ayant la délivrance de notre patrie, avant que les doux rayons de la liberté eussent brillé devant leurs yeux, nous nous disons quel serait leur étonnement, quelle serait leur joie si un miracle les rappèlait'à la vie de ce monde et si leurs yeux pou,vaient enfin contempler une Bulgarie libre! H'élas les morts ne ressuscitent pas ceux qui nous précédèrent et ne connurent ici-bas que les douleurs de l'esclavage ne se réveilleront pas pour rafraîchir leurs yeux au spectacle d'une patrie affranchie.

Pourtant, un homme qui, avant la guerre de l'indépendance, était comme un mort parmi les vivants, eut l'illusion de redevenir voyant quand l'heure de la délivrance eut sonné. C'était un vieillard de quatre-vingts ans, nommé 'Diado Jozo (2). Il habitait un hameau d'une vingtaine de cabanes, situé sur les monts Stara Planina (3) il ne possédait aucune ins.truction, mais il était intelligent et porté à la réflexion.

Un grand malheur l'avait frappé il avait, depuis plusieurs années, perdu la vue. Privé de la clarté du jour, il acceptait son sort avec résignation. Sa longue carrière était remplié de beaucoup de labeur et de souffrance. Les dures épreuves d'une époque d'esclavage, des scènes de meurtre et de pillage, hantaient sans cesse son imagination. La guerre libératrice éclata. Elle se déroula sans qu'on s'en aperçût dans cette région des Balkans et la lutte se termina, les derniers grondements du canon retentirent au loin, sans que l'écho en parvînt jusqu'à ce hameau. Maintenant, les Bulgares formaient une nation libre. On dit à Diado Jozo que les Turcs étaient partis 'pour toujours. Or, autour de lui, il ne .percevait encore rien de glorieux attestant qu'une nouvelle vie nationale avait commencé. Les habitants du petit village peinaient pour le pain quotidien, se jalousaient et se querellaient comme autrefois.

OÙ donc est-elle, la Bulgarie nouvelle? se demandait Diado Jozo.

Assis à l'ombre d'un vieux chêne noueux, sil fixait dans le vide ses yeux éteints. Âhl s'il avait posséd'é le regard et les ailes d'un aigle, il serait parti bien loin pour contempler le prodige d'une Bulgarie libre.

En son naïf langage de paysan, il demandait à a voir quelque chose de bien bulgare». Cela devint une idée fixe. II eut .peur de mourir avant que son grand désir fût réalisé.

Un beau jour, le bruit se répandit que le gouverneur de la province allait visiter le -hameau.

A cette nouvelle, les esprits s'enfiévrèrent. Diado Jozo sentit son vieux coeur battre plus fort et son âme s'éclairer d'une espérance. Il demanda des renseignements sur le grand .personnage attendu. Des paysans qui revenaient de Wratza, principale ville de la province, lui répondirent que le gouverneur était une sorte de pacha.

Un pacha bulgare ? interrogea l'infirme .d'une voix anxieuse.

Naturellement, lui fut-il répondu. Qu'est-ce qu'il pourrait bien être, sinon Bulgare ?. iVoudrais-tu qu'il fût Turc ?

Diado Jozo fit encore d'autres questions. Quel était le costume du gouverneur ? Portait-il des épaulettes?

Quand il sut que le pacha bulgare avait un bel uniforme et des épaulettes, il poussa un soupir d'aise.

(1) L'action de cette nouvelle due au meilleur écrivain de la Bulgarie, Iwan Wasow se place peu de tetnps après que ce pays. délivré du joug turc eût été constitué en principauté. (1878.) (2) Jozo c'est-à-dire loseph,

(3) Un rameau des Balkans.

FEUILLETON DU « GAULOIS DU DIMANCHE UTTÉRAIRE du 30 novembre 1912

CROQUIS DE L'ANCIENNE FRANCE Octobre.

En quittant Moulins nous avons traversé l'Allier. Du beau pont que construisit M. de Régemortes, sous Louis XV, on découvre en aval un de ces paysages simples, paisibles et délicates comme en peignaient les miniaturistes du quinzième siècle: la rivière bleu pâle s'éloigne lentement parmi les bancs .de sable, sur, les rives plates des bouquets d'arbres se huancent des tons de l'automne, l'horizon s'argente, la lumière s'adoucit. Puis, la route suit le gentil vallon de la Queune. Un coup dé vent à, la veille, dépouillé les peupliers: les chemins disparaissent sous un tapis doré. Le Bourbonnais n'est remarquable ni par l'élégance des lignes ni par la variété des aspects, mais il n'est campagne si banale et si médiocre qu'elle ne se pare d'yne éclatante beauté, grâce au sortilège de l'automne. A un détour de la route, Souvigny apparaît, ramassé sur un coteau, autour de son église, le Saint-Denis des ducs de Bourbon. Les tours basses et sans flèches dépassent à. peine les toitures du grand édifice, et cette masse écrase un peu les maisons qui l'entourent. Comme tout, soudain, deviendrait harmonieux et léger, si la pyramide d'un haut clocher dominait la bourgade 1

Des constructions de tous les temps sont restées debou. dans les rues de Souvigny: ici une église romane sert de grenier à foin;

Je le verrai, je le verrai, se dit-il.

Le gouverneur arriva et se logea chez un paysan, du nom de Denko, qui possédait la plus jolie habitation du hameau elle avait de petites fenêtres dont une était garnie de rideaux.

A'peine Te fonctionnaire était-il installé dans cette maisonnette, Diado Jozo alla frapper .plusieurs coups de son gros bâton sur la porte. Denko lui ouvrit et dit d'un ton mécontent Que viens-tu faire ici, Diado Jozo ? Le gouverneur est fatigué de son voyage, laisse-le se reposer.

Dis-lui de venir un instant, s'écria le vieillard en frappant le sol avec impatience. Qui t'envoie ?

Personne. Dis-lui que Diado Jozo, l'aveugle, veut le voir.

Le voir ?. Vois-tu seulement ta propre figure dans l'eau du puits ?

Mais le vieux s'obstinait. Son corps était secoué d'un tremblement, ses mains se crispaient autour du bâton noueux.

Denko entra dans la chambrette du gouverneur et dit à ce dernier qu'un vieillard aveugle et tombé en enfance désirait lui parler. Qu'a-t-il à me dire?

II veut te voir. Mais il est aveugle, dis-tu.

Aveugle depuis des années. Il avait autrefois tout son :bon sens, aujourd'hui on dirait, par moments, qu'il n'a plus sa tête. Heureusement, il n'est pas dans la misère. Son fils et sa bru l'ont recueilli et ont bien soin de lui. C'est étrange pensa le gouverneur. Puis il dit à Denko

Je veux connaître cet aveugle.

Et il sortit de la cabane. Il aperçut un vieillard de haute taille, à grande barbe blanche, vêtu d'une longue robe sans manches. Que désires-tu, Diado ? demanda le gouverneur. ̃̃•̃

Diado inclina la tête, la releva, tourna vers le nouveau venu ses yeux sans regard, et dit d'une voix tremblante

-,D'est-bien toi, le -pacha bulgare ? C'est moi, fit le gouverneur en souriant. Le. vieillard s'approcha, posa ses doigts sur le bras du fonctionnaire et les promena sur les manches de son uniforme, sur les boutons de cuivre et les épaulettes qu'il baisa respectueusement.

0 Dieu, j'ai vu. murmura-t-il en se signant.

Ensuite* il essuya du revers de sa main les larmes qui lui mouillaient les paupières» s'inclina très bas et dit

Pardonne-moi, mon fils, de t'avoir importuné.

De nouveau,ce furent des jours monotones et sombres où brillait cependant comme une lueur -magique le souvenir de la courte entrevue avec le pacha bulgare. Il semblait réellement à Diàdo qu'il avait, pendant un instant, retrouvé la- vue depuis ce bienheureux jour, il ne doutait plus que les Turcs fussent partis. Les habitants du village se livraient à leurs occupations habituelles ils s'agitaient à propos de très petites choses et avaient comme autrefois des disputes et des- rixes. Diado Jozo, lorsqu'il rêvait à l'ombre du grand chêne, se disait

Comment peuvent-ils se faire tant de souci maintenant,, que la Bulgarie est libre ? lls devraient être toujours joyeux. En vérité, on dirait que c'est eux les aveugles et moi le Dés mois se passèrent.

Puis, un jour, à la Pentecôte, Diado Jozo eut encore une grande joie.

Un jeune-soldat de cavalerie, le seul homme du village ,qui fût sous les drapeaux, vint passer son ,conge de fête chez ses parents. Le vieil infirme apprit la nouvelle par son fils et demanda tout ému

Est^il en uniforme ?

Certainement.

A-t-il un sabre?

Un beau sabre qui fait du :bruit sur les cailloux.

De son pas chancelant l'aveugle s'en fut chez Kola (1), le père du soldat.

Cavalier, es-tu là ?

Que lui veux-tu, Jozo ? 'demanda le vieux Kola.

Où est-il, ce guerrier ? Je veux le voir. Kola appela son fils qui vint en traînant son sabre à terre.Et Diado Jozo s'approcha de lui, saisit sa main et la serra fortement; ensuite, il palpa l'uniforme, les boutons, la casquette, souleva le sabre et le baisa avec ferveur. Deux larmes coulaient le long de ses joues. Ainsi, ._nous avons vraiment une armée bulgare ? dit-il.

Eh oui des soldats, des généraux. et nous avons un prince répondit fièrement le soldat.

Viendra-t-il un jour ici?

Qui ?. le prince ?

Et le soldat se mit à rire de la naïveté au bon Jozo. Il fallut qu'il parlât longuement des canons bulgares et qu'il décrivît le palais du prince et Sofia, la'capitale. Tandis qu'il parlait, Diado Jozo croyait voir, par-delà les hautes montagnes, les édifices superbes et les aigles victorieuses."

Diado Jozo vécut quelque temps heureux due ce souvenir. Rien' de nouveau ne se passait en ce coin reculé du monde, rien qui" pût donner à d'humbles montagnards une idée des trans(1) Kola diminutif de Nicolas.

là un manoir 'du moyen-âge-est 'devenu une ferme; puis,- quelques façades de la Renaissance d'autres du dix-septième siècle. Ce fut à Souvigny qu'Adhémar éleva son château, lorsqu'il reçut de Charles le Simple le fief de Bourbon. Un peu plus tard, des moines de Cluny vinrent y établir un prieuré. Bientôt les successeurs d'Adhémar choisirent Bourbon-rÀrchambault pour en faire leur résidence et leur forteresse mais les moines restèrent a Souvigny et 'le prieuré prospéra. Ce qui reste des bâtiments conventuels suffit à montrer quelles furent l'importance et la richesse de ce monastère. Un joli portail du dix-huitième siècle surmonté d'un dôme élégant s'ouvre à côté de l'église, et donne accès à une cour qu'enferment de vieilles et belles constructions. Plus loin, dans un jardin, subsiste une des galeries du cloître gothique (les voûtes d'un dessin extrêmement compliqué semblent un divertissement ou une gageure d'architecte) et les débris d'une belle salle capitulaire. Derrière l'église, par une superbe porterie Louis XIV, on pénètre dans la cour des communs qui précède le charmant logis du prieur. Et, dans l'enclos dès anciens murs, on voit à merveille se dessiner le plan du monastère, tel qu'il était à la veille de la Révolution.

L'église, comme tant d'autres églises françaises, offre un mélange de tous les styles du onzième au dix-huitième siècle. Le disparate, le charmant disparate, éclate déjà sur la fa- çade de l'édifice, une façade flamboyante que surmontent deux tours, romanes toutes deux, mais dissemblables. Ce décor du quinzième siècle est un simple placage. Quand Dom Chollet, vingt-huitième prieur de Souvigny, entra en fonction, la chronique du monastère raconte que « l'entrée de l'église était si ruineuse qu'il n'était sûr à personne de s'en approcher ». Il fit donc démolir ce portail menaçant et le remplaça par un portail fleuri à la mode du temps et que couronnent de fines balustrades.

formations politiques et sociales qui marquaient une ère nouvelle en Bulgarie. L'hiver vint et durant sept mois la neige amoncelé interrompit toute communication avec la ville. D'ailleurs, en aucune saison, les journaux ne pénétraient dans les cabanes du hameau où personne ne savait lire. Sa cruelle infirmité isolait Diado Jozo, autant qu'un mort. Les voisins disaient de lui qu'il était tombé complètement en enfance. Il rêvait, souvent au pied du chêne immobile et; muet, semblable lui-même à un vieux tronc noueux,/ il attendait quelque nouvelle manifestation de la vie nationale bulgare.

Et son voeu fut exaucé. La nouvelle se répandit, au retour de l'été, qu'un chemin de fer allait passer sur la montagne des ingénieurs français construisaient un pont sur un torrent très proche du hameau, travail d'une difficulté et d'un prix considérables. Les paysans de la région travaillèrent au pont; on fit sauter d'énormes blocs de pierre qui roulèrent avec le fracas du tonnerre. Cette entreprise emplit d'étonnement l'âme de Diado Jozo. Tant que durèrent les travaux, il eut son poste-d'observation près du torrent, écoutant, sans les comprendre, les commandements des ingénieurs aux équipes d'ouvriers, et s'émerveillant du bruit des pioches et des -explosions que prolongeait l'écho. Quand la ligne fut achevée et que le premier train franchit le .pont, il était là, 'haletant, tout son être épiant le sifflement de la locomotive et le roulement des voitures. Pour lui, qui n'avait jamais vu de chemin de fer, l'oeuvre était gigantesque, fantastique; elle se confondait, dans son esprit. avec l'idée de la Bulgarie libre, elle symbolisait les temps nouveaux, la force, la puissance, la renommée de la principauté bulgare. Il prit l'habitude d'aller assister chaque jour au passage du train. Les voyageurs qui se penchaient aux portières pour admirer le pittoresque paysage, remarquaient ce grand.vieillard qui agitait sa casquette comme pour les saluer.

Est-ce un fou ? demandèrent quelques-uns aux paysans qui parfois montaient dans le train.

Ceux-ci répondaient avec un petit sourire Hé non c'est Diado Jozo, l'aveugle, qui regarde. Un soir, il ne rentra pas au logis. Son fils pensa qu'il était tombé dans le torrent; mais, au matin, il le trouva, étendu sans vie sur le sol, sa casquette à la main.

Diado Jozo était mort en saluant la. Bulgarie libre.

Iwan Wassow.

(Traduit par. Mme Rémusat).

PENSÉES

D'un volume que S. M. la Reine de Roumanie publiera prochainement sous ce titre, Aliunde, nous sommes heureux, de pouvoir extraire ces pensées, dont elle a réservé la primeur au Gautois

On s'incline devant l'intelligence, on s'agenouille devant la bonté.

Les statues ont été brisées, les mondes écroulés,. les éléments transformés; seule la pensée humaine résiste à tous les cataclysmes et se transmet, grande et puissante, de siècle en siècle.

Craindre les hommes plus que l^.vie, c'est l%< plus triste torture. On porte sur soi le sceau de sa vie beaucoup plus que sur son cachet.

Se défier de soi ne veut pas dire douter de soi.- On croit à ce qu'on pourrait être, et l'on se défie de ce qu'on est. La méfiance est un sentiment vulgaire, le doute de soi une désespérance.

Ne pleurez pas sur les bonheurs perdus, quand ils ne sont peut-être qu'égarés.

L'opale, c'est le ciel dans une larme.

La maternité est l'image éternelle du besoin qu'on a des autres.

La souffrance est un torrent elle dévaste, elle arrache de notre âme des racines souvent précieuses et inonde parfois de flots d'amertume ce qui eût été bienfait et douceur.

Plus nous épurons notre âme, plus nous la croyons sujette aux miasmes invisibles, et plus nos précautions deviennent excessives.

La paix de l'âme n'est pas un mot banal, puisque si peu de mortels entrent ici-bas dans ce paradis. La charité veut l'ombre parce qu'elle ne songe qu'à la lumière céleste qui veut la grande clarté méprise les feux follets de la gratitude humaine. Les petites affections sont des accidents qui commencent et qui finissent; les grandes affections sont des dieux puissants que l'on renferme dans le temple de son âme, à qui l'on donne l'immortalité de son vivant et qui sont les compagnons inséparables de tous les sentiments, que l'on veut grands, beaux et dignes d'eux.

De toutes les religions on a eu des martyrs, de

Entrons dans l'église le contraste va s'accentuer encore. De l'édifice primitif il reste la partie basse de la nef, les bas côtés et lé mur méridional du transept. Les bas côtés semblent avoir été construits, au douzième siècle, pour servir de contreforts, et l'église resta ainsi réparée pendant plus de trois cents ans. Dom Chollet ne s'en tint pas à la reconstruction de la façade et refit les voûtes, les chapelles, le chevet de l'église. Sans entrer davantage dans ces détails purement archéologiques, disons qu'à Souvigny, cinq nefs romanes, majestueuses, robustes et sombres conduisent à un chœur gothique léger, aérien, un peu fragile, et, une fois de plus, admirons la surprenante et mystérieuse beauté qui naît de cette antithèse.

Plus loin, nouvelle antithèse, celle-là plus brusque et plus charmante encore. Partout, dans le chœur de cette église, autour des vitraux, sur les clôtures dentelées et ciselées des chapelles funéraires, sur les parois d'un grand bahut de pierre destiné à enfermer des reliquaires, se jouent les caprices du gothique le plus fleuri. Poussez une porte. Voici une délicieuse sacristie du dix-huitième siècle. Des peintures aimables et faciles décorent la petite coupole ovale. De délicates boiseries sculptées ferment les armoires et revêtent les murailles. A travers les vitres des fenêtres apparaissent les frondaisons jaunies d'un vieux jardin.

Et que de beautés éparses dans cet admirable monument des vestiges de peintures anciennes des débris de sculpture de charmantes statuettes peintes, une adorable Madeleine du quinzième siècle qui fait les mines les plus jolies en présentant ses parfums une mystérieuse colonne octogone de l'époque romane où sont sculptés les signes du zodiaque et toutes sortes de scènes étranges (Emile Montégut, visitant le Bourbonnais, voulut y déchiffrer une explication de l'origine des espèces selon Darwin !), et avant tout, une suite de magnifiques chapiteaux qui ornent

tous les talents des méconnus, de toutes les vertus des désespérés.

La puissance d'aimei, qu'on appelle si étrangement une puissance, n'amèhe-t-elle pas aussi toutes les faiblesses?

Souffrir n'est pas toujours aimer, mais aimer est toùj£ùf$;£ouffrjf. Après une trop grande douleur on ne ressuscite pas on'se réveille à la vie Quand là douceur n'est pas une vertu naturelle, il faut qu'elle devienne une comédie salutaire. Les ténèbres de la douleur engendrent la lumière de la résignation.

Le cierge de la patience fait tomber goutte à goutte brûlantes sur nos pauvres efforts les larmes salées qui font fondre notre courage, mais qui divinisent les défaites visibles, pour la résurrection de la paix de notre âme.

Dans la jeunesse on croit le vice plus intéressant que la vertu. De, là, le succès des pièces scabreuses et des romans d'adultère. Plus tard on voit que la vertu est bien plus intéressante, voire même plus dramatique.

En excitant dans la femme la passion du sacrifice, on lui met souvent la camisole de force. Chacun veut être consolé à sa manière il faut aux uns les clameurs du désespoir, aux autres les hymnes de l'espérance malgré tout.

Espère en souffrant souffre en espérant. L'angoisse est le vertige qui avertit du danger. La véritable humilité consiste à servir de marchepied aux autres et sur le fin tissu à laisser s'essuyer tous les pieds, sans s'inquiéter si ce qui use est inférieur à ce qui est usé.

Le génie doit bannir de son âme l'âpreté du doute. Il peut se passer de bonheur mais ne doit pas rechercher la torture volontaire du cilice. Ne pas être content de son oeuvre est une vanité.

Ceux qui, sous les coups du sort, ne descendent pas dans l'enfer de la révolte, entrent dans l'église du recueillement et de la résignation.

Carmen Sylva.

LA GALERIE DES CONTEMPORAINS M. Camille Bellaigue CONFÉRENCIER

En quatre conférences, M. Camille Bellaigue s'est chargé d'analyser l'oeuvre et d'esquisser la figure de Gounod. C'est peu, dira-t-on, de quatre causeries pour une œuvre aussi diverse et un personnage aussi complexe. Sans doute, s'il s'agissait de rendre uniquement par la parole toutes les nuances de l'art de Gounod, et si, pour ressusciter l'homme, le conférencier avait besoin de citer et de confronter les témoignages des contemporains mais M. Bellaiguè dispose de ressources grâce auxquelles la tâche lui sera rendue plus facile parfait musicien, il peut élucider par des exemples musicaux ce que de longues exégèses n'auraient peut-être pas débrouillé les mots éclairent mal les mystères de la mélodie et du rythme puis il connu et filialement aimé lé modèle qu'il veut peindre il n'a qu'à interroger ses souvenirs pour tracer un portrait vivant et fidèle.

Depuis que l'histoire de la musique et des musiciens est devenue, comme l'histoire des autres arts et des autres artistes, un objet d'enseignement, les personnes qui s'en sont mêlées ont senti que leurs leçons seraient vaines et fastidieuses, si elles ne les illustraient de quelques fragments des œuvres qu'elles commentent. Les unes ont voulu s'acquitter de ce soin elles-mêmes mais, comme elles étaient rarement de bons exécutants, elles trahissaient les maîtres dont elles étudiaient les partitions; les autres appelaient à leur secours des virtuoses de profession, et c'était encore pis. M. Bellaigue a les plus jolis dons du conférencier une parole élégante, un débit nuancé, le geste rare et expressif, et cette façon de parler libre, mais surveillée, qui tient le milieu entre le ton professoral et le laisser-aller de la simple causerie et qui enchante le public, car celui-ci, qui redoute la raideur des pédants, exige pourtant qu'on fasse des frais pour lui plaire. Voilà de quoi disserter avec succès sur un sujet de littérature, d'histoire ou de philosophie. Mais, s'il traite de musique, il faut que l'orateur passe au piano, et donne à ses auditeurs une idée de la musique sur laquelle s'exerce sa critique. C'est en cela qu'excelle M. Bellaigue.

Il joue du piano à ravir, avec un éclat et une délicatesse que peuvent envier les plus cévirtuoses à travers son jeu varié et puissant transparaissent toutes les sonorités de l'orchestre. Il a une voix frêle et charmante dont il use avec un art consommé. Doigts et

les piliers romans et font penser aux chapiteaux de Vézelay D'ailleurs bien des particularités d'architecture, comme la forme de l'abside et le dessin des basses-nefs, évoquent ici le souvenir de Vézelay, ou pour mieux dire de l'art bourguignon, et affirment les origines clunisiennes de Souvigny.

Deux chapelles,, à droite et à gauche, renferment les restes des anciens ducs de Bourbon.

La première, la « chapelle vieille » fut iondée en i4io. Louis Il la fit exécuter afin d'y placer le tombeau qu'il avait commandé pour lui et pour sa femme Anne, dauphine d'Auvergne, au sculpteur Jean de Cambrai. Jean son fils, qui mourut à Londres en i433 et la femme de celui-ci Marie de Berry y furent enterrés ensuite. Lorsque les sépultures furent ouvertes en 1'834, on y retrouva également les restes de François de Bourbon qui fut tué à Marignan et deux squelettes anonymes. Les images des deux gisants, Louis II et Anne d'Auvergne furent affreusement mutilées par les révolutionnaires. Les débris de l'œuvre de Jean de Cambrai témoignent d'un beau style et d'une noble simplicité; mais les draperies et les attitudes ont encore la raideur de la sculpture purement gothique, et il suffit de traverser le chœur de Souvigny, de passer de la « chapelle vieille » dans la « chapelle neuve » pour apprécier tout ce que la statuaire moderne dut aux grands artistes bourguignons du quinzième siècle.

La Il chapelle neuve » a été fondée par le duc Charles I" qui s'y fit ensevelir avec sa femme Agnès, fille de Jean sans Peur. Plus tard on y enterra Jean II de Bourbon, Pierre II et sa femme, fille de Louis XI. Le caveau était depuis longtemps scellé lorsque dans la nuit du y septembre 1681, on le rouvrit pour y placer le cercueil d'une enfant de six ans, Mlle de Tours, fille de Louis XIV et de Mme de Montespan. morte, quatre jours

voix obéissent à l'intelligence de la musique la plus souple et la plus sûre. C'est merveille de l'entendre souligner d'un trait plus appuyé, d'un accent plus vif les mesures qu'il veut mettre en valeur. Ces citations musicales firent le charme et le succès des conférences qu'il donna sur Verdi, à la Société des Conférences. M. Bellaigue se plaît à rappeler cette parole de Renan qu'on ne doit écrire et parler que de ce qu'on aime. C'est pourquoi il a parlé de Verdi, et parlera demain de Gounod.

Depuis une trentaine d'années qu'il est le critique musical de la Revue des Deûx Mondes, il n'y a pas un musicien français qu'il ait loué et célébré à l'égal de Gounod. C'est que Gounod n'a pas été, pour lui, seulement le musicien de Faust et de Roméo il a véritablement formé le goût et la sensibilité musicale de l'écrivain. L'admiration de Gounod a été en quelque sorte le principe de la critique de M. Bellaigue, et cet enthousiasme lui a fait commettre quelques injustices, depuis répa-.rées. Mais, s'il est revenu sur certains jugements que lui avait dictés le respect des œuvres et des préventions de Gounod, il n'a jamais renié le culte qu'il avait voué à la musique et à la personne du compositeur, dès sa jeunesse, dès son enfance.

Il aime à rappeler les marques de tendresse que Gounod lui a prodiguées, comme cette jolie dédicace mise à la première page d'un exemplaire de Rédemption « A mon cher Camille Bellaigue que j'aime depuis l'enfance de son père. » Dans un livre sur Gounod qu'il publia, il y a deux ans, il a conté comment, le matin de sa première communion, il fit la connaissance de l'auteur de Faust. Présent à la cérémonie, celui-ci attendit l'enfant sur le parvis. Maître, lui .,dit le père du jeune Bellaigue, je vous présente un enfant qui aime déjà la musique, et votre musique. Voulez-vous ajouter à toutes les bénédictions qu'il vient de recevoir une bénédiction de beauté Alors Gounod s'écria « Mon enfant, aujourd'hui je ne suis pas digne de dénouer les cordons de ta chaussure. C'est toi qui portes Dieu dans ton cœur, c'est toi qui me béniras. » Et je laisse M. Camille Bellaigue achever le récit « joignant le geste mystique à la parole ardente, sur le pavé de la place et le front découvert, on vit le grand artiste tomber à deux genoux devant le petit garçon. Celui-ci ne le bénit point. Surpris et confus, il fit ce que peutêtre vous auriez fait à son âge il pleura. Tel fut entre le maître et le disciple, le commencement de notre inégale, mais tendre et fidèle amitié. »

De cette amitié le disciple n'a pas perdu la mémoire les auditeurs de la Société des Conférences s'en apercevront. Et cet hommage ne sera pas inopportun il contre-balancera d'injustes dédains. Gounod quoi qu'on perse de son œuvre inégale ne mérite pas d'être confondu avec ceux qui, depuis, prirent sa place dans la faveur du public. Tels de ses propos, telles de ses attitudes ont prêté à sourire, mais il n'avait rien d'un charlatan. Il n'a' point écrit pour complaire à la foule. Il a parfois manqué de goût, il a pu donner dans la vulgarité ou dans la fadeur, mais n'a jamais composé de mauvaise musique en vue de conquérir le succès. Enfin, il fut un artiste véritablement original on lui doit une forme nouvelle de la mélodie.

Il est superflu de batailler contre les renommées usurpées il suffit de laisser faire au temps. Mais il ne faut pas laisser s'obscurcir une gloire véritable.

UN FURETEUR

L'Abbé Joseph Bonnet Auoun journal n'a relaté la mort de l'abbé Joseph Bonnet à Pétersbourg :,personne d'ailleurs n'aurait remarqué ce nom. Celui qui vient de disparaître eut pourtant son heure de célébrité. N'était-ce pas lui qui s'était avisé de découvrir, dans la poudre des bibliothèques, des « inédits » de nos plus grands écrivains, et qui faisait l'Académie juge de ses trouvailles ?

Voici quelques années, à l'époque où nous fut révélé le ballet russe, plusieurs lettrés parisiens recevaient de Pétersbourg une nouvelle qui, dans son genre, ne surprit pas moins que les entrechats de Nijinsky. C'était une plaquette imprimée à Paris, mais envoyée de Russie, et intitulée l'Amour de Madeleine, chef-d'œuvre de l'éloquence sacrée au xvn° siècle. Dans une courte préface, son éditeur, l'abbé Joseph Bonnet, déclarait en ignorer l'auteur et, toutefois, insinuait que tous les familiers de Bossuet y pourraient reconnaître aisément la manière de ce grand homme. A la vérité, ce morceau témoignait d'une éloquence assez pittoresque et

auparavant, aux bains de Bourbon-l'Archambault..

Le tombeau 'de Charles -Ier et d'Agnès de Bourgogne a été saccagé, comme celui de Louis II et d'Anne d'Auvergne: les décorations du soubassement, piliers et tabernacles, ont été brisés les statuettes des angelots et des « quarante-quatre personnages. plorans et portant deuil » ont disparu. Du moins les gisants furent un peu moins maltraités. Le duc a perdu ses mains, la duchesse ses bras; les visages ont été endommagés mais tous ces dégâts n'empêchent pas que nous ne sentions pleinement la beauté des deux chefs-d'œuvre. « Rien pour la largeur, écrit M. André Michel (i), la générosité et la belle conduite de l'exécution ne saurait être mis au-dessus de ces deux statues. On se sent en présence d'un maître qui domine vraiment la matière, l'assouplit à sa volonté, et dans le traitement des draperies, tour à tour creusées, cassées, bouillonnées et étalées, se joue avec une incomparable virtuosité, sans mièvrerie ni sécheresse, dans la plénitude d'un savoir riche d'expérience. »

Ce maître nous savons son nom et nous savons même quelque chose de plus. Il s'appelait Jacques More!; il était fils et petit-fils de sculpteurs lyonnais; par son goût et son métier il se rattachait à l'école des statuaires bourguignons, cela est manifeste devant les gisants de Souvigny. D'ailleurs on possède le marché qu'il conclut avec le duc Charles Ier: il s'y engage à observer les dimensions de « la sépulture de feu Monseigneur le duc de Bourgogne estant à Dijon »; il s'agissait du tombeau de Jean sans Peur, le beau-père de Charles Ier.

L' « ymageur » Jacques Morel paraît avoir mené sur les routes de France l'existence nomade qui fut celle de la plupart des artistes de son temps. Dans la cathédrale de Lyon, sa ville natale, il sculpta un magnifique tombeau pour le cardinal de Saluées, monument (1) Histoire de. l'Art (T. III, lr« partie).

mouvementée mais le style en était si uni; le vocabulaire si commun, le génie surtout y apparaissait si peu que les bons juges attribuérent la pièce à quelque imitateur de Bossuet. Puis, comme le temps des vacances arrivait, il n'en fut plus autrement parlé.

L'année suivante nous valut une bien autre trouvaille. Les circonstances n'en étaient pas moins merveilleuses que la valeur inappréciable. Dans la bibliothèque du comte Zaluski, évêque polonais du xvm° siècle, bibliothèque transportée par les Russes à Pétersbourg avec beaucoup d'autres trophées, se trouve un manuscrit de la fin du xyir3 siècle, relié en veau, dont le titre est l'Esprit de David ou traduction nouvelle de 150 psaumes. Par on ne sait quel mystère, la première page et la préface tout entière en sont arrachées.

Dès qu'il eut ouvert ce manuscrit, à la biblio.thèque impériale, l'abbé Bonnet fut frappé par la beauté du style, qu'il distingua aussitôt comme celui de Racine. Il y retrouva, en effet, toutes les expressions employées par le poëte dans un sens particulier, comme détruiTe un ennemi, qui est proprement racinien, car détruire, à l'ordinaire, ne régit point les noms de personne comme en récomlrense, dans le sens de par contre, ou d'en revanche, expression rare, singulière, et propre, on le sait, au seul Racine. Il rapprocha du manuscrit l'ode tirée par le poëte du psaume xvn, et il discerna une parenté beaucoup plus étroite que n'en ont d'ordinaire deux traductions du même texte. Il s'assura que le papier du manuscrit était celui même employé par Racine, car le filigrane est identique à celui des manuscrits déposés par Racine le fils à la bibliothèque du roi. Enfin, il découvrit dans la vie du poëte qu'en 1680, M. de Seignelay étant malade, Racine allait lui lire les psaumes, et en faisait impromptu des paraphrases qui transportaient les auditeurs. L'abbé s'avisa que de telles paraphrases n'étaient pas si admirables qu'selles n'eussent été longuement préparées il en conclut que telle traduction des psaumes datait de cette époque. Restait à la vérité l'écriture, où ni M. Omont, ni Léopold Delisle ne reconnurent la main de Racine mais il attribua le le manuscrit à un secrétaire et il expliqua le silence du poëte sur cette traduction par l'humilité toute chrétienne où il passa ses dernières années. Cette humilité avait porté Racine jusqu'à effacer son nom de son manuscrit en déchirant le titre et la préface.

Ces raisons furent exposées, comme au grand siècle, en un Mémoire à MM. de l'Académie française, mémoire rédigé dans une langue mal habile, mais robuste, et toute gonflée de latinité.

Les débats de l'Académie, s'il y en eut à ce propos, sont restés secrets mais à quelque temps de là, le mémoire de l'abbé Bonnet étant venu aux mains de M. Couët, archiviste de la Comédie-Française, celui-ci reconnut tout de suite dans le Psautier de Saint-Pétersbourg une traduction publiée en 1706 par un certain Eustache le Noble. La question était décidée, et Racine hors de cause.

Un esprit simple eût été ébranlé par cet ar. rêt. L'abbé Bonnet, tout au. contraire, en fut affermi dans sa conviction que le Psautier appartenait à Racine. Eustache le Noble, en effet, avait été condamné par les tribunaux pour, avoir donné un de ses livres sous le nom d'une autre personne un auteur aussi peu délicat était seul capable de s'être approprié le manuscrit de Racine après en avoir arraché le titre et la préface. Et poursuivant ses recherches, t'abbé Bonnet ne tarda pas à découvrir des sonnets sur les psaumes, qu'aussitôt il soupçonna comme 1'ouvrage de Racine, mais cette fois au travers de le Noble. Car il y avait dans ces sonnets des vers passables, et un plus grand nombre fort mauvais les mauvais étaient des interpolations de le Noble, qui de cette manière pensait cacher son larcin. Ces sonnets furent donnés en septembre dans le Correspondant, comme une curiosité, et non sans réserves de la rédaction.

Jusqu'ici, il ne s'agissait que de psaumes, de sonnets pieux, qui même s'ils eussent été de Racine, n'auraient pas beaucoup ajouté à sa gloire.

Cette même année 1910 vit une découverte encore plus extraordinaire, dont MM. de l'Académie française reçurent avis pour leurs étrennes, sous forme d'un nouveau mémoire. Dans les fonds de la bibliothèque impériale, M. l'abbé Bonnet venait de retrouver la première tragédie de Racine, tirée comme chacun sait de Théagène et Charlclée, et que depuis deux siècles l'on croyait perdue. Cette tragédie, à vrai dire, se déroulait en Perse et s'intitulait Pharaxane mais ces détails sont de peu d'importance.

Pharaxane est un roi de Babylone que veut supplanter son ministre Sulman. Lui-même n'est parvenu au trône que par le meurtre de son prédécesseur Polydamor. Mais il voudrait réparer son crime en rendant le sceptre à Roxane, fille de Polydamor, qu'il fait élever sa cour. Comme il ne songe point à l'épouser, Sulman imagine de parvenir au trône en briguant lui-même la main de Roxane.

Polydamor, cependant, n'a point succombé à, ses blessures. Un seigneur de sa cour, Médin,

qui fut détruit au dix-septième siècle. Il tra^ vailla en Avignon, à Toulouse, à Montpellier, où il fut mis en prison, à Rodez, puis revint à Avignon, puis retourna à Rodez, d'où il déguerpit un jour, hospite insalutato. Il séjourna à Souvigny de iMS à i453. Il mourut à Angers, où il était venu exécuter le tombeau du roi René. Les agents du roi écrivirent à leur souverain, le 15 septembre ili5g: « Sire, maître Jacques Moreau est allé de vie à trépassement, en debte envers plusieurs personnes et n'a esté trouvé riche en or et argent que de cinq solz. »

De cette vie agitée et miséreuse nous ne con- naissons rien de plus. Et, parmi les ouvrages de sculpture du quinzième siècle qui sont venus jusqu'à nous, plus ou moins mutilés, un seul peut être attribué avec certitude à Jacques Morel, c'est les deux gisants de Souvigny. On a dit quelquefois qu'il pourrait bien être l'auteur de la gracieuse statue d'Agnès Sorel qui orne le tombeau de la « Dame de Beauté », et a émigré de l'église dans le château de Loches cela n'est pas invraisemblable. r

Il existe une race de vandales plus odieuse et plus bête que celle des révolutionnaires, c'est les monomanes du sgraf fito. Nulle part elle n'a exercé des ravages aussi terribles et aussi constants qu'à Souvigny.

D'où vient que la fureur d'écrire son nom sur de la sculpture a sévi de la sorte dans cette bourgade du Bourbonnais ? Mystère mais jamais statues ne furent écorchées à coups de canifs et tatouées à coups de crayons, comme celles de Louis II, d'Anne, de Charles Ier et d'Agnès.

Depuis quelques années on a tâché de soustraire les statues à ce fléau. Un gardien surveille de son mieux les visiteurs. Cependant j'ai vu des inscriptions toutes fraîches. Il y a certainement des maniaques qui viennent ici munis d'une gomme à effacer pour se faire de la place.

André Hallav*.


Slui a sauvé la vie, et depuis ce temps il est retiré dans une société d'hommes sages, où d'abbé Bonnet ne manquait pas, de reconnaître Port-Royal

Vans ce séjour heureux qu'habite la vertu

Vans ces sacrés déserts où le crime inconnu 'Jamais ne corrompit la première innocence, Où les `vieillards font voir les vertus de V enfance, Où les vices honteux ne régnèrent jamais,

'Où l'on ne se combat qu'à /orce de bienfaits. Il se décide enfin à rentrer dans Babylone bous les traits d'un voyageur, dans l'idée de soustraire sa: fiUe aux dangers de la vie mondaine. Aussi n'apprend:il pas sans inquiétude ,que Fharaxane veut l'élever au trône Ce trône la perdrait la basse flatterie

Altérerait le cours d'une innocente vie,

'De lâches courttsans, de fourbes corrupteurs y donnent -pour vertus ce qui charme les cœurs, Et cachant avec soin ce que l'on devrait être firigent des autels aux vices de leurs maîtres. Roxane, qui ne connaît point les desseins de Son roi, n'a pas moins d'inquiétude, mais pour des motifs différents. Elle a d'ailleurs eu un songe' effrayant, où son père lui est apparu ainsi Jézabel à Athalie. .Voici son entrée au troisième acte

Quelque fart en ces lieux que je porte la vue, Tout redouble l'effroi dans mon âme éperdue; Tout augmente mes maux.' l'inexorable sort "M'offre de tous côtés du la honte ou la mort. Pourquoi cet appareil d'une nouvelle fête, Ces grandes assemblées, ce trône qu'on apprête, Ce Conseil qu'on prépare, et, d'un zèle pieux, Pourquoi reâouble-t-on les offrandes aux dieux? Quelque danger soudain menace-t-il l'Empire ? N'est-ce que contre moi qu'un barbare conspire pe me voir dans les fers son courage est-il las ? 'A-t-ïl enfin fixé le jour de mon trépas ?

'Mais pourquoi ces festons ? Veut-on, en sacrifice, Offrir mon sang au ciel pour le rendre propice? 0 manes de mon père, égorgé dans ces lieux, Cendres, sacrés trésors, restes de mes dieux, Suis-je enfin, en ce jour, destiné à vous suivre Ou bien, pour vous venger, m'ordonnez-vous de vivre? Roxane vous invoque au pied de vos tombeaux, iVous, esprits ténébreux, vous, spectres infernaux, S'il est quelque pitié dans vos dèmxeures: sombres. 'Aussi, lorsque Polydamor se présente à elle sous son déguisement de voyageur, l'accueille-, !t-elle comme un sage, et se dit-elle prête à le suivre dans sa solitude. En vain Pharaxane vient-il lui offrir le royaume de ses pères elle ¡le repousse avec, horreur, quoique touchée dans le fond de cette générosité. Elle n'a pas moins de dégoût pour Sulman, qui bientôt lui avoue ses désirs mais elle feint alors d'entrer dans ses vue's, et comme gage de son amour, elle obtient de lui le plan d'une attaque contre Babylone, que Sulman, avec l'aide des Parthes, doit entreprendre le soir même.

Instruit du complot par Roxane, le roi s'abandonne d'abord au désespoir. Mais le sage étranger lui rend le courage, et il lui désigne, pour combattre à la tête de ses troupes, le vertueux Médin qui l'accompagne. Les Parthes, cachés dans les bois des environs, sont mis en déroute, Sulman fait prisonnier. Alors le généreux Pharaxane offre à celui-ci son pardon, s'il veut tout avouer. Mais le traître, vengeance suprême, remet au roi un billet où se découvre un secret terrible Pharaxane est parricide. Il était fils de Polydamor qui l'avait fait exposer dès sa naissance. Epouvanté, Pharaxane veut se percer de son poignard. Roxane se précipite en lui criant 0 mon frère Et Polydamor lui arrache le fer en criant à son tour 0 mon fils

PHARAXANE

'Qui in'arrache 'ce fer? Quels redoutables cris 'Que vois-je ?. Le bandeau commence disparaître. 'Pouvais-je à vos bontés, Seigneur, vous méconnaître C'est un crime de plus, lavez-le dans mon sang: Qui vous retient Plongez ce glaive dans mon fane. Punissez des forfaits le plus abominable.

POLYDAMOR 'le verserais mon sang Pharaxane

Il en est plus coupable. Que craignez-vous? Frappez, et d'un fils criminel Délivres et son père, et la terre et le ciel, Polydamor

Non, mon fils, autrement le destin en ordonne! 'Il a mis en vos mains mon peuple et mas couronne. Régnez, xontinuez à imiter les dieux;

Ils ont des voies cachées et font tout pour le -tmetfx. Telle est cette tragédie de Pharaxane attribuée à Racine par l'abbé Bonnet. Outre les raisons philologiques, il se fondait sur l'allusion à Port-Royal, sur le dénouement analogue à celui de Théagène, et sur un combat dont fut témoin Racine enfant à la Ferté-Mi. lon, combat où les troupes de la Fronde étaient cachées dans les bois de Bourgfontaine, comme les Parthes autour de Babylone. M. Anatole France, à qui plusieurs morceaux furent soumis, les déclara l'ouvrage d'un écolier, lequel ne pouvait être Racine enfant. Mais à ceci, l'abbé Bonnet répondit que c'était en effet l'ou,vrage d'un tout jeune homme, et que d'ailleurs il se trouvait tout défiguré par « les interpolations d'un misérable ». Et, dès lors, il s'occupa de « nettoyer Pharaxane des souillures de le Noble ».

̃"̃ 'Au' printemps dernier, je travaillais depuis quelques jours à la bibliothèque de Saint-Pélersbourg, section de philosophie, bien assis entre une fenêtre, que défendait un radiateur, et une petite table où vers midi une employée de l'établissement m'apportait pour vingt kopeks le verre de thé et la boulka. En. face de moi était M. le chef de section, préposé spécialement à ma surveillance, et qui deux mois durant gagna son traitement à contempler d'un air navré mon activité frivole.

J'étais tout à ma lecture quand je vis soudain une ombre d'homme s'arrêter derrière le thé. Je n'y pris aucune attention, pensant que c'était quelque nouveau tour de Grigory, le garçon de la section.

Mais on me parlait en; français, et un per- sonnage inconnu se préséntait l'abbé Joseph Bonnet. Mon impression fut d'abord la surprise, quoique le nom me fût familier l'abbé Bonnet, en effet, était en costume laïque, mais sur,tout je m'étais imaginé soit quelque pâle mystique, comme il en fleurit sur les bords de la Neva, soit quelque jésuite à l'œil noir, .au corps dégingandé, mystificateur profond pour la gloire de son ordre, toujours animé contre Port-Royal. J'avais au contraire devant moi un homme de taille moyenne, d'une vigueur ramassée, avec une tête ronde aux ;traits fins, grisonnante sous la cinquantaine, des gestes mesurés, et dans toute l'attitude quelque chose d'honnête, de solide, et même d'un peu fruste, où une pointe d'accent gascon mettait un goût de terroir exquis. Ce fut avec .:un plaisir infini que je rencontrais ce compatriote, et que j'oubliais du même coup la fantaisie de ses découvertes je ne voyais plus qu'un ,regard de chez nous, au bleu profond pe notre Midi, et une belle tête patinée de `,Gallo-Romain.

Il faut le dire parce que cela est! vrai' mais 'en Russie comme dans le reste de 'l'Orient, nos prêtres et nos religieux sont nos véritables consuls, je dirais presque nos seuls représentants. Leur connaissance du pays est d'au.tant plus subtile que leur, situation y est plus difficile comme ils ne sont que tolérés, et que souvent ils sont inquiétés, ils acquièrent, pour se maintenir, des relations dans toutes les classes de la société, et même dans les rouages de l'administration surtout ils ont la pratique de la langue. J'ameuterai que bornés dans leur apostolat par le fanatisme des orthodoxes autant que par celui des musulmans, leur mission sacerdotale se réduit toute à la charité mais ils la remplissent avec un dévouement quotidien, un zèle redoublé, dont bénéficient principalement nos compatriotes. Car le trait le plus frappant chez ces prêtres, et le plus étonnant quand on y pense, c'est la vivacité de leur patriotisme.

L*abbé Bonnet était de ceux-ci, et bientôt je ne lui dus pas moins de secours dans mes recherches littéraires que de lumières sur la .vie russe qu'il avait intimement pénétrée par

un séjour de plus de dix années. A l'époque où je le connus, il habitait une datcha près des jardins d'Arcadie, nom qui évoque des délices, mais ne désigne qu'une banlieue affreuse et morne. Il revint depuis prendre son service à l'église catholique de Nevsky. Mais cette place n'était pas si avantageuse qu'il ne fût obligé de donner des leçons, et même disait-il très simplement, au prix d'un rouble. Ce digne prêtre, ce Français excellent, vient d'avoir une des fins les plus tristes qui soient. Le 4 novembre dernier, il fut trouvé inanimé dans sa.'chambre du presbytère catholique, sans que personne n'ait été témoin de ses derniers moments. Comme il vivait sans parents, et que ses amis n'étaient point prévenus, la police russe le fit transporter à l'amphithéâtre de l'Académie de médecine, où il resta, jusqu'à ce que ses compagnons de la bibliothèque, émus de son absence, se fussent enfin inquiétés et lui aient assuré une sépulture. Je l'avouerai, le procédé de la police m'a moins peiné que l'indifférence de nos représentants officiels qui, instruits de tout, n'ont fait à aucun moment la moindre démarche. Je manquerais pour ma part aux devoirs de la reconnaissance si je ne témoignais pas de la perte que les lettrés français ont faite dans l'abbé Bonnet. Fernand Gausçy,

fiOTBS ET

Les Grandes Premières "LES DANICHEFF" Elle a une légende, cette pièce fameuse, qui fut un des plus grands succès du théâtre de ces cinquante dernières années. Un inconnu, un gentilhomme russe, disait-on, avait, un certain soir, déposé un manuscrit anonyme chez Alexandre Dumas, qui habitait alors avenue de Villiers, 98, -ainsi qu'on déposait jadis les en-fants, sans .parents, au « tour » des abandonnés. Dumas avait lu la pièce, et s'en était enthousiasmé. Il y avait trouvé un sujet dramatique, et avait aussitôt adressé le manuscrit à son ami, le directeur de l'Odéon, en lui écrivant que, s'il croyait la pièce possible, lui, Dumas la remanierait, la mettrait au .point et ferait le travail nécessaire. Iîorsque tout fut bien convenu, Dumas partit pour Puys, près Dieppe, où il faisait sa villégiature, après s'être engagé à livrer la pièce fin sepiembre. On était alors dans les premiers jours d'août 1875. Le titre originaire, qui était De Shava à Shava, avait paru peu compréhensible, on lui avait substitué un nom de famille, celui des Daniçheff « Le titre n'est pas bon, avait dit Dumas, mais si la pièce est bonne, il deviendra excellent, et tout le monde le comprendra,

Vers la fin de septembre, Dumas n'avait rien livré encore.

Le directeur de l'Odéon s'impatienta. Il ,partit pour Puys, et voici comment luimême a raconté son entrevue avec l'auteur dramatique. La conversation est curieuse, et vaut d'être rapportée

J'arrivai, un matin, presque à l'improviste, dit-il, et je trouvai Dumas assis à sa table, dans un cabinet de travail encombré de statues et de tableaux, celui-là s'éclairait sur la mer. Le temps était superbe, il faisait limpide et beau. Quand j'entrai, Dumas me tendit la main, et, me considérant de son.oeil bleu clair, à la fois narquois et bon « –Je vois ce que vous voulez, fit-il en éclatant de rire, vous, êtes venu .pour constater le flagrant délit Vous arrivez à propos je viens de terminer, ce matin, le second acte, et. si mon travail vous plaît, vous pourrez remporter un, et deux, à la copie.

« Ce' disant, il prenait quelques feuillets de ce papier bleu où il écrivait de sa grande écriture nette et presque,sans ratures.

ci Voulez-vous que je vous lise ?

.'« Certes '«. Vous savez que je lis mal ? « --1 C'est de la coquetterie!

« Non, je lis mal. J'aurais fait un mauvais comédien, mais je me fais comprendre, c'est l'essentiel puis, je lis vite vous ne souffrirez pas longtemps.

« Il lut, en effet, comme il lisait, un peu brutalement, sans prétention de comédie. Mais cette simplicité, cette brutalité n'étaient pas sans' charme. J'écoutais de toutes oreilles, et quand il eut fini le premier acte

« C'est admirable! lui dis-je, je ne reconnais plus la pièce. Il n'en est rien resté. (1 Attendez, ne vous emportez pas, il vous faut entendre la suite. Le premier acte, c'est toujours le plus facile à. faire ménagez vos provisions d'enthousiasme.

« Il reprit les feuillets bleus et, sa lecture achevée, les déposa et me regarda, interrogatif i: «̃– C'est merveilleux! fis-je.

(( Alors, ça vous va ?

« Parbleu, si ça me va

Il faut finir la pièce, et faire encore les deux derniers actes ?

« Assurément!

̃̃:«̃ C'est si inutile! 1" Ni pour moi, ni pour les autres, qui attendent avec impatience. On leur a promis une pièce de vous, celle-ci fera leur joie, celle de leurs enfants, de leurs petits-enfants. la postérité!

« Comme vous y allez, mon cher ami! La postérité n'a pas grand'chose à voir dans l'affaire. Au. théâtre, la postérité c'est cinquante ans, au maximum. La transformation sociale est si rapide que l'oeuvre! théâtrale ne dure guère; vous verrez ce que vaudront, dans vingt ou trente ans, la plupart de nos succès d'aujourd'hui. Nous vivons trop par l'actualité pour ne .pas en mourir.

« Comme,vous êtes pessimiste!

« Pessimiste ? Pas du tout! D'abord, on ne saurait l'être' par un temps pareil, il fait trop beau. Bâtir une théorie, dans la vérité, ça n'est pas du pessimisme. Ensuite, je trouve un ¡bon prétexte pour mon oisiveté, une bonne excuse pour ma paresse, je les saisis au vol, et me dis Pourquoi se donner tant de .mal pour faire ce qui doit durer si peu ?. Il Le directeur ,de l'Odéon remporta ses deux actes.. Les deux autres suivirent rapidement et, au mois de janvier 1876, des DanicHeff parurent devant la rampe, avec un succès considérable, car la pièce eut une série de trois cents représentations consécutives.

On sut alors que l'anonyme qui avait déposé le manuscrit était un jeune Russe. du nom barbare de Pierre Kroukoskoï, et plus humainement Pierre de Corvin -il descendait, dit-on, du célèbre 'héros magyar il avait épousé une, comédienne française du théâtre Michel, Mlle Stella Colas, et était venu à Paris avec l'intention d'y, faire quelque littérature, Dumas, qui ne collaborait jamais « officiellement », ne voulut pas signer la pièce, et, le soir de la première, on'nomma, ,pour auteur, M. Pierre ïNewskï, un .pseudonyme pris à la perspective fameuse de Saint-Pétersbourg. Corvin eut le tort de s'attribuer personnellement ce nom de Pierre Newski, qui n'était celui de personne, voulant faire comprendre ainsi qu'il était vraiment l'auteur des Danicfieii, alors qu'Alexandre Dumas avait fourni une considérable collaboration effective. Bumas lui en voulut de cette petite usurpation, puis il se contenta d'en rire et dit « Dans la suite, nous ferons encore tous deux des pièces, mais séparément, et nous verrons lequel aura le plus de succès 1

Pierre'de Corvin en resta sur les Daniçheff. Il tenta quelquefois encore l'expérience du théâtre, mais il n'y réussit guère. II écrivit aussi des articles de journaux la. encore, il ne réussit qu'à demi. Ce n'est pas qu'il n'eût un certain talent, peut-être avait-il eu trop de chance au début il avait, comme disent les bonnes gens, « mangé son pain blanc, en premier. »

J'élis Duçuesnel.

tohart Haiiptmann Le prix Nobel vient d'être décerné au dramaturge allemand Gerhart Hauptmann. On aura profit à relire le jugement d'ensemble qu'un savant et fin connaisseur, Edouard Rod, .porta naguère sur l'auteur des Tisserands,

Si peu que nous sachions de la biographie de M. Gerhart Hauptmann, comme de celle des contemporains, elle nous livre cependant le trait caractéristique de son talent, tel qu'il s'est développé jusqu'à": cette heure. Comme nous l'avons vu, M. Hauptmann est l'homme d'une coterie il est arrivé à point nommé pour servir de littéraire qui manquait de chef c'est le bruit fait par ce groupe autour de son nom qui l'a imposé au public, très vite, sans lui, donner le temps, de. passer par les transitions salutaires qui -séparent d'habitude la zone obscure où piétinent les débutants de l'éclat .qui auréole les écrivains admirés et célèbres. Qu'on me comprenne bief); je ne cherche point ici réduire l'importance de la jeune école allemande;, je-ne..songe pas nier l'influence bienfaisante que la Scène libre a exercée, depuis quatre ans, sur le développement .littéraire de l'Allemagne je reconnais volontiers que ce groupe compte parmi ses membres des hommes déjà remarquables, qu'il constitue peut-être ou probablement le noyau de la littérature de demain, qu'il a déjà produit des œuvres de valeur et qu'il en produira sans doute encore, ou, ce qui serait plus exact, que ses membres actuels en produiront, lorsque les mieux doués d'entre eux auront conquis leur indépendance. Il n'en est pas moins vrai qu'au moment où MM. Brahm et Schlenther ont ouvert leur jeune théâtre à M. Hauptmann et ont acclamé ses premières pièces; le groupe de la Scène libre était Une coterie, organisée pour la défense d'un certain nombre d'idées, d'intérêts et de partis pris communs, et pour l'attaque des positions littéraires détenues par les maîtres de la génération précédente. Il n'en est déjà plus tout à fait de même aujourd'hui, où, après quelques victoires, la désagrégation paraît commencer. Mais c'était bien le cas en 1889, le soir d'octobre où l'on se querella à la représentation d'Avant l'aurare. Or, en tous temps et partout les coteries produisent une littérature spéciale, dont les caractères ne varient pas beaucoup selon la diversité des latitudes. Elles ont,, d'abord, des programmas, j qui se ressemblent tous. Leurs rédacteurs commencent invariablement par se proclamer « modernes :», par annoncer qu'ils se proposent d'embrasser toutes les manifestations de la vie moderne. Ensuite, ils déclarent que leur but est latérite. Sur ces deux points, le programme de la Scène libre, tel que nous le lisions dans le premier numéro de la revue, ne manque point à la règle « Le droit de l'art nouveau, y peut-on trouver, est un mot Vérité et Vérité dans tous les domaines que nous abordons. Aussitôt' après, d'ailleurs, selon la pente naturelle aussi de toutes les coteries, le sens large de ce mot magique se trouve rétréci, car on s'empresse de nous apprendre qu'il ne s'agit point ici de la « vérité objective, qui échappe aux combattants, mais de ces vérités individuelles, puisées librement dans une conviction profonde, et librement exprimées Allez jusqu'au bout du document, vous verrez qu'il continue à se préciser on nous met en garde contre les formules, mais pour proclamer ensuite que c'est sur le terrain du naturalisme que l'art nouveau a posé ses fondements. En sorte qu'il n'est point difficile de comprendre que, malgré la déclaration en sens inverse, l'espèce de vérité qu'on va poursuivre ne sera vraie qu'à condition qu'elle rentre dans une formule arrêtée d'avance, !et, que cette formule est celle du "naturalisme. L'influence qu'Ibsen et Zolà ont exercée sur M. Hauptmann a été si despotique, que son œuvre, telle qu'elle se présente à nous à présent, semble un succédané de celle de ces deux maîtres. J'ai déjà noté, en passant, quelques analogies. Mais il.y en a d'autres. Il;ÿ a, 'd'abordj1 toute la conception générale, de la vu,,d'où résulté le choix des sujets et des caractères.'Et à ce point de vue, l'écrivain allemand, rétrécit beaucoup le champ déjà circonscrit du roman- cier français et du dramaturge Scandinave. A Zola, il emprunte ses ivrognes, à Ibsen, ses détraqués, à tous les deux, leurs notions littéraires de l'hérédité. Mais tandis qu'Ibsen et Zola accordent encore une certaine place à des êtres à peu près sains, M. Hauptmann ne met guère en scène que des buveurs ou des fous. Pas une de ses pièces où l'ivrognerie n'ait un rôle pas une où la folie ne menace ou n'éclate. Et l'on nous dira que c'est de l'observation, qu'il contemple le monde sans parti pris, que son regard ne va pas de lui-même, guidé par un instinct particulier, se fixer sur les exemplaires les plus dégradés de la race, en glissant sur les autres qu'il n'aperçoit pas 1 Comme on nous dira qu'il est impartial dans ses vues sociales qu'Avant l'aurore et les Tisserands ne sont pas des pièces tendancieuses que les représentantes de la société établie, l'ingénieur Hoffmann, vil, débauché, sans scrupules, l'égoïste fabricant Dreissiger, et son abominable employé Pfeifer, l'ouvrier parvenu et féroce, donnent une idée juste de ce que sont les classes dirigeantes On est en droit d'exiger d'une œuvre à hautes prétentions et à visées sociales qu'elle nous représente avec exactitude et équité le monde qu'elle prétend décrire. Eh bien, dé quelque côté que je prenne celle de M. Gerhart Hauptmann, je n'y vois la réalité que déformée ou rétrécie. Il a, au fond de son esprit, des thèses arrêtées il s'obstine à ne pas les avouer, en sorte, qu'elles n'en faussent que davantage-sa vision -des choses.. ̃' Ce n'est pas seulement leur conception i générale de la vie que M. Hauptmann a empruntée à ses deux maîtres il leur emprunte encore, à l'occasion, des caractères. Il y a un air de famille entre l'ingénieur Hoffmann, d'Avant l'aurore, et le consul Bernik, des Soutiens de la société; la foule presque anonyme des Tisserands ressemble d'une façon frappante à.celle de Se?minal; la masse des ivrognes et des fous qui s'agitent dans tout ce répertoire ont presque tous des airs déjà connus nous les avons rencontrés dans l'AssommoiT, dans la Bête humaine, dans la Terre, dans le Canard sauvage, ou sinon eux, du moins leurs pères, ou des êtres pareils, vus à travers les mêmes lunettes, sinon par les mêmes yeux. Quelquefois, il y a presque confusion ainsi, en la pauvre Kœthe Bockerat, on croirait vraiment reconnaître cette malheureuse Félicia Rosmer, dont Ibsen nous a si bien montré l'âme, dans Iiosmersholm. Et pourtant, Kœthe Bockerat est une des meilleures créations de M. Hauptm"nn elle rentre dans un groupe de personnages qu'il excelle à décrire, le seul qui, malgré quelques traits étrangers, lui appartienne, en somme, bien en propre celui des petites femmes dévouées, tendres, niaises et charmantes. Il en a. crayonné quelques-unes avec une justesse de touche saisissante, avec une émotion communicative. Assurément, c'est assez peu de chose pour un écrivain en qui l'on veut absolument saluer un réformateur. Mais c'est quelque chose Quand je pense à la galerie de ses personnages, que je viens de fréquenter avee assiduité, je les vois tous disparaître, sauf |e$ femmes non pas les femmes « nouveau^jeu », oh, certes pas Celles-ci, Mlle Anna Màhr pourrait l'attester, n'ont pas à se louer de lieur peintre mais les autres, les petites femmes à la vieille mode allemande, qui n'ont pas la moindre prétention, qui s'habillent mal, ne soignent pas leurs mains gâtées par les soins du ménage, n'ont. jamais ouvert) un livre dangereux, qui marquent leur linge, raccommodent les bas de toute' la famille, excepté peut-être les leurs pour lesquels elles nont jamais de temps et qu'elles portent avec des trous, qui font des confitures à tous !les fruits et des conserves de tous les légumes, qui « cuisent Il ellesmêmes des plats plus ou moins compliqués qu'elles apportent de la cuisine à leur mari avec des gestes extasiés. Pauvres êtres de bonté, de sacrifice, d'abnégation, qui n'ont qu'un cœur pour aimer, et n'en sont que plus gauches; qui se donnent au premier signe, avec une passivité qui serait presque animale si un dévouement profond ne la relevait pas qui se réjouissent trop d'un baiser et en çon-

cluent tout de suite qu'on les aime, et qui s'assomment fatalement en tombant du haut de leurs illusions. Il faut lire les jolies scènes d'Avant l'aurore où Hélène tend ses lèvres au bon socialiste Loth, qui ne se fait pas faute d'en profiter, celles du Collègue Crampon où la petite Gertrude se laisse poursuivre par son fiancé, celles des Ames solitaires où la pauvre Kœthe se débat maladroitement pour retenir et reconquérir son mari. Pas un mot qui ne soit d'une absolue insignifiance ou d'une incommensurable niaiserie et malgré cela, ou à cause, l'impression est complète les petites femmes se détachent en plein relief, s'imposent d'abord à notre attention, puis,à notre sympathie et à notre pitié elles grandissent, elles atteignent peu à peu à d'autres proportions, leur douleur les ennoblit elles nous disent, en leur langage simple, quasi puéril et cependant touchant, à travers leurs larmes qui s'expliquent mal, de combien peu de prix est l'effort de notre intelligence, et que, si nous va- lons un peu, ce n'est jamais que par le senti- ment. Humble leçon peut-être, mais d'autant mieux venue qu'elle est plus inespérée, qu'on l'attendait moins au terme de cette œuvre bruyante, inégale, prétentieuse, et qui doit ce' qu'elle a de meilleur à des facultés de compréhension et de pitié qui, dans la suite, pourraient, en se développant, nous valoir de belles surprises.

Peut-être nous trouvera-t-on sévère la faute en est aux amis de M. Hauptmann, qui l'ont trop prôné, qui lui ont fait un succès disproportionné à ses qualités. Car il faut les reconnaître, après avoir marqué ses défauts, M. Hauptmann en possède une,: en tout cas, qui peut, à la rigueur, tenir lieu de toutes les autrés le don de vie. Malgré la part d'imitation que nous avons relevée dans son œuvre, malgré' le parti pris qui trop souvent déforme ses observations, malgré beaucoup d'artifices dans ses arrangements scéniques, les personnages qu'il a créés sont vivants et bien vivants. Il les a vus, il les montre et on les voit. On peut discuter, comme nous l'avons fait, leur origine" leur signification, leur portée ils n'en sont pas moins dressés devant nous,, ils ont leur place dans la galerie des êtres que nous connaissons bien, si même nous ne les aimons guère ou si nous les dédaignons un peu. Les artistes abondent dans notre littérature actuelle il .ÿ en a autant que de virtuoses dans les conservatoires. Les créateurs sont moins nombreux, et peut-être bien que- M. Hauptmann, en prenant rang parmi eux, a. choisi la bonne part. Edouard Rod.

«i F&ges "L'Habit Vert" A propos de l'Habit vert, le nouveau succès des Variétés, comment ne pas évoquer le souvenir des pages brillantes qu'il inspirait, il y a quelques années, à l'un des plus spirituels écrivains qui ont l'honneur de le porter ?

Il n'a jamais joui d'une complète réputation décorative. On s'accorde généralement à le trouver rigoureux, maussade et sans allégresse. Je crois que cette mauvaise opinion lui vient de la couleur de son plumage qui n'a pas été comprise. Cette couleur, je n'ai pas à vous l'apprendre, ^c'est le vert, puisqu'il faut l'appeler par son nom.Mais un vert particulier qui ne se rencontre qu'ici sur nos épaules et à nos flancs, le vert de la maison, ce vert choisi, prémédité, semble-t-il, un vert savant, pédagogique, acide et rigide, un vert de cabinet de travail et d'étude d'avoué, un vert de portefeuille et d'abatjour, de drap de bureau et de reliure de dictionnaire. Eh bien, ce vert, même si la raison ne le comprend pas, avait cependant ses raisons; il était indiqué, symbolique, fatal. Nous ne pouvions pas y échapper. Quelle autre couleur en effet eût conçu l'audace de lui. disputer la palme?. Le rouge était d'une humeur violente et guerrière incompatible avec nos honnêtes travaux. Le bleu? par galanterie anticipée,- -on le réservait aux dames, porteuses de bas de cette même nuance, pour'le jour où elles deviendraient, elles aussi, membres de l'Institut. Le blanc, si salissant, sentait d'ailleurs trop son roi. Le violet était trop d'église, l'orangé d'un vaniteux fracas et le jaune eût fait sourire. Alors? Il ne restait donc que le vert de vraiment qualifié pour un habit qui déchaîne à la fois tant de convoitises, de dédains, de sarcasmes, d'ambitions et de rêves, le vert qui est justement la couleur de l'absinthe, de la bile et de l'espérance. Et fallait-il, étant donné l'inévitable vert, que ce fût un vert <t artiste 1) et poëtique, le vert frivole et vain de l'émeraude ou de la feuille d'eau? ou le vert montagnard et gai du Tyrolien ? ou le vert exotique? Ce vert glorieux de l'étendard du Prophète, ou celui, plein de volupté, des voiles de Scheherazade? Non, tous ces verts-là n'étaient pas pour nous. Le seul qui s'imposait, se justifiait;.le seul définitif était bien celui qui sut nous échoir, le vert sérieux, le vert académique. Et tel qu'il est cependant, avec tous ses défauts, qui de vous, Messieurs, ne sait combien cet habit, désuet et moqué, a gardé d'attirance aux yeux des hommes et même des femmes?.

.Ah! l'instructive et poignante petite histoire que la sienne, quand on y songe, depuis le moment où il naît, où il vient au monde pour être « un des quarante » jusqu'à celui où, de vieillesse à maladie et à trépas, d'hôtel Drouot à boutique de fripier, d'atelier de peintre à cabaret de Chat-Noir, il finit par devenir ce pendu, ce décroché, cette pauvre chose flottante, flasque et vide qui n'est plus rien que la loque souillée et la doublure de la gloire! Mais le voici d'abord tout frais, posé, presque' assis sur un fauteuil. déjà! dans le salon du tailleur, civil ou militaire, qui a été honoré, il y a plusieurs semaines, du soin de le penser, de le réaliser, de le consommer.

A moins que l'élu ne soit un pur génie ayant un bail avec les cimes et détaché des contingences, ou bien un philosophe, ennemi des ornements, ou encore un mathématicien, un assyriologue, tous gens privés, en général, d'esprit de coquetterie et pour lesquels l'entrée en possession de l'habit n'est qu'une formalité rapide et sans secousse. cet instant du dernier essayage est d'une importance capitale aux yeux de la plupart des membres nouvellement nommés.

Cependant l'habit de Paradis vous ouvre tout grands les bras! On s'y jette donc. on entre avec, religion les siens dans la soie craquante des manches, on se redresse pour porter plus beau, et tandis qu'à genoux devant vous, comme s'il était un délégué de la vénération publique, le tailleur, du tranchant de la main, réglemente en bas du pantalon le pli du cou-de-pied, on ne peut se lasser, grâce au multiple jeu des glaces murales, de contempler avec tendresse les innombrables académiciens de 'face, de profil et de dos qui vous ressemblent comme des frères. Chacune à son tour, les successives et savoureuses joie sont goûtées, épuisées celle des bottes, vernies qui font regretter de ne pouvoir aller jusqu'aux éperpns, celle du chapeau à plumes avec lequel on se salue dans la psyché, que l'on apprend à mettre et à retirer, sans l'acrocher ni le faire choir, et enfin, la plus considérable, celle de l'épée, qu'il convient de ceindre avec le costume et hors de laquelle ce dernier rie serait ,plus qu'une livrée dépouillée de prestige. L'habit est :donc prêt. Il manque sans doute de brisures, de laisser aller, et son drap neuf n'a pas su conquérir encore les plis de l'immortalité. Mais à part cela il plaque bien, il est réussi. Ei le jour de la réception se lève enfin, le grand jour qui sera celui de son baptême. Dès le matin, il a été disposé sur le lit, près du gilet de marié, de la cravate blanche, et, une heure trop tôt, son maître impatient et nerveux l'a revêtu. La famille assemblée l'a tou-ché, caressé, les enfants ont promené leurs doigts sur la soie des broderies. Toutes les glaces de l'appartement sont fatiguées de le réfléchir. Et brusquement, animé d'une vie nouvelle, entraîné par une force irrésistible, l'habit a descendu l'escalier, est monté en voiture, ne dédaignant pas, dans le trajet, de se montrer à" la portière. Il a traversé Paris, est arrivé pour la premirèe fois dans ce vieux palais de l'Institut, a enfilé des galeries, des cours, subi les regards des curieux, essuyé les coups de feu muets des photographes, tressailli ,au bruit aigu des baïonnettes et au roulement du tambouret connu ici, dans cette auguste enceinte, en face des paisibles chausses de Sully et de la robe tumultueuse de Bossuet les plus violentes impressions de sa carrière. Pendant l'heure exquise et terrible du discours où il est resté debout, accroché aux moites écaules de l'hom-

1 me distingué qui lui servait de mannequin, il a senti par moments sur les rameaux 'dg son collet, ainsi qu'une tiède 'rosée, des gouttes de sueur, tomber du front..pâle de l'élu; il a éprouvé par contre-coup, a travers le matelas de son plastron, le vertjge, -la crainte, la joie, la défaillance, l'ivresse des applaudissements, toutes les émotions qui, venues de ce cœur humain qu'il abritait et auquel il n'entendait rien, soulevaient comme avec un poing son étoffe et semblaient même, par minutes, faire respirer sa croix.

Et puis un jour, après je ne sais combien d'heures ,de nuit.et.de, repos, après qu'il lui a semblé entendre chuchoter dans les corridors et marcher sur la pointe du.pied, on. le descend du haut de .la grande armoire, on le sort des serviettes de famille qui l'enveloppaient. « Quel bonheur! pense-t-il, je vais, comme autrefois, vivre, retrouver mon maître, revoir la lumière des qqais! » Mais ce n'est plus sur le lit qu'on l'ëtend, ainsi qu'aux matinées de triomphe et de jeunesse. On le couche sur un cercueil. Il sait ce que c'est. il en a vu et escorté plus d'un. Alors il comprend. Et quand le funèbre char, pour la dernière réception, s'ébranle avec respect en effeuillant des rosés. l'habit parle tout bas à celui qui n'est plus « Toi que j'étreins de mes bras vides, corps familier que j'aimais, pour qui j'avais été fait tout exprès, dont je garde la forme. réponds-moi, pourquoi t'en vas-tu? avant même de m'avoir usé? Mais dis-moi surtout, immortel, comment il se peut que tu meures D

Et le corps lui répond « Tais-toi. Je suis dans ton cas. J'habillais un grand personnage, un être invisible et divin, une gloire. On l'appelle l'âme. Or depuis qu'elle m'a quitté, je sens bien que je n'étais rien. C'était elle l'immortelle. Mais toi et moi, nous n'existions pas! Nous sommes pareils, mon habit. Nous n'avons été tous les deux, l'un sur l'autre, que des vêtements de saison, des hardes d'un jour. <d Henri Lavedàn

MISSION MARCHAND

Le docteur Emily, médecin de la mission Marchand, vient de publier son journal de route luxueusement édité par la librairie Hachette. A ce poignant' récit, nous empruntons un chapitre, daté de Fachoda, un mois après Arrivée de l'expédition 'et à un moment où 'nos héroïques soldats ne prévoyaient pas la cruelle issue qui serait imposée à leur patriotisme, après le mã gnifiquo succès 'obtenu par tant :d« courage et de souffrances noblement supportées..

Fachoda, jeudi Q5 août. A l'aube, je suis réveillé en sursaut par la voix de Landeroin criant ̃: « Voilà des bateaux, voilà des bateaux » »

La générale sonne, ce sont les Derviches Deux. vapeurs sont à un kilomètre en aval, se dirigeant de notre côté, à une allure très lente. A six heures et demie, sans se faire connaître, sans avoir essayé de parlementer avec nous, au moment où nous hissons nos couleurs, ils ouvrent le feu à coups de canon. Ces vapeurs regorgent de monde. A la distance à laquelle ils se trouvent, nous voyons leur pont surchargé d'hommes et même de femmes. De plus, chacun d'eux remorque plusieurs chalands, trois l'un, quatre l'autre, qui sont remplis à couler. C'est une véritable armée qui arrive. Nous sommes quatre-vingtdix-neuf, en tout

Chacun se rend à son poste de combat. Le capitaine Marchand et Landeroin près du mât de pavillon au pied de l'ancienne poudrière le capitaine Mangin et Dat occupent, avec une section, le bastion Nord Baratier est au bastion Ouest Largeau au bastion Sud avec Venail. Je me transporte dans le réduit avec mes caisses de médicaments, et j'y installe l'ambulance.

D'après ce que nous savons depuis quelques jours, ces canonnières doivent être le Bordeen L'une et l'autre jouèrent un grand rôle au moment de la défense de Khartoum. Qui aurait dit alors, à l'héroïque et infortuné Gordon, que les premiers civilisés, qui devaient revoir ses vapeurs et tirer vengeance de sa mort, seraient des Français ?

Mais le premier .coup de canon est suivi de beaucoup d'autres, tous tirés dans la direction de notre drapeau. Les boulets n'arrivent pas tout d'abord jusqu'à nous, et se perdent dans le marais. Cependant, la distance diminuant, le tir se trouve réglé tout seul, et les projectiles tombent sur nos retranchements et dans la cour même du poste. Tous n'éclatent pas. Les fusils se mettent bientôt de la partie. De chaque canonnière, et surtout de la plus grande, celle que nous pensons être le Bordeen, les coups de feu partent très nombreux. C'est une fusillade échevelée, sans ordre, chaque soldat tirant à volonté, entremêlée de cris sauvages et de chants plaintifs. Le sifflement des balles se mêle, au-dessus dé nos têtes, au bourdonnement des éclats d'obus.

De notre côté, les feux de salves commandés par nous-mêmes, et réglés avec précision, partent avec ensemble. Nous nous .rendons compte qu'ils portent à merveille, au bruit caractéristique rendu .par les coques en fer des chalands et des vapeurs. Nos tirailleurs remplis de con- fiance dans leurs petits fusils sont mis en gaieté par cette musique d'un nouveau genre, ,qu'ils saluent de leurs éclats de rire. J'ai bientôt un homme blessé. Le sergent indigène Mamadi-Diallo, de la section de Bara- tier, a reçu une balle dans la cuisse droite, à une distance de mètres environ. Il est immédiatement transporté à l'.ambulance. Le projectile qui a pénétré par la face externe un peu au-dessus du grand trochanter, a traversé toute la masse musculaire, et je le sens sous la peau, à la partie interne du ,membre vers le sommet du triangle de Scarpa. Une légère incision me permet de l'extraire facilement avec mon doigt. Pansement ouaté.

Je me remets aussitôt à.la tête de la section qui est avec moi dans le réduit. Les Derviches avançant toujours sont maintenant bien en face de nous. Rien ne m'est plus facile que de régler le tir de mes hommes, jusqu'à l'arrivée de Baratier qui vient bientôt me rejoindre avec les siens, pour se rapprocher davantage de l'ennemi.

Celui-ci paraît mal se trouver de nos feux. La faible vitesse à laquelle il peut défiler devant nous, en remontant le courant, nous permet de bien viser, et de toucher à tout coup. Les bruits de ferraille sont de plus en plus fournis, jusqu'à ce que la flottille nous ayant dépassés, et se trouvant hors de notre portée, le capitaine Marchand fasse sanner « Cessez le feu

Mais, au lieu de continuer sa route, nous la voyons s'embosser à deux kilomètres environ en amont du poste, contre. la rive droite. Le capitaine Marchand donne aussitôt l'ordre à la section du lieutenant Largeau de se porter à sa hauteur. Ce déplacement se fait au milieu de plantations de maïs et de sorgho, et reste complètement caché à l'ennemi. Le capitaine Marchand, qui accompagne Largeau et ses hommes, les fait s'arrêter bien en face du groupe formé par les vapeurs et les chalands madhistes. A ce moment, la distance entre une rive et.l'autre est à peu près de 600 mètres. Nos tirailleurs, bien abrités par un repli de terrain, perdus dans un champ de maïs, sont tout à fait invisibles.

Les Derviches reçoivent une pluie de balles. Sans savoir d'où elles viennent, nos carabines Lebel tirant des cartouches à poudre sans fumée, ils répondent au hasard. Les roulements de leurs tams-tams arrivent jusqu'à nous,. ainsi que les chants très doux de leur « nouba ». Mais souvent les tams-tams se taisent, les chants s'arrêtent, remplacés par les cris perçants; do femmes pleurant les morts. sans doute.

Enfin, vers-onze heures, la; flottille se remet encroûte, le cap toujours au Sud. Notre chef rentre avec Largeau et sa section, après avoir envoyé le long du fleuve le sergent Bandiougou et quelques hommes. Ils ont mission de surveiller tous les mouvements de l'ennemi. Toujours cachés dans les sorghos et les maïs, ils doivent rouvrir le feu sur les Derviches, s'ils

de l'Académie française

font mine de vouloir s'engager dans une des passes qui relient le bras Est du Nil, sur lequel ils naviguent, avec le bras Ouest, an bord duquel est situé notre camp.

C'est ce qui arrive, 4 la hauteur de la redoute en ruines qui s'élève à quatre kilomètres environ, en amont, et devant laquelle existe un chenal faisant.communiquer les deux bras du fleuve. Mais Bandiougou est là. Il leur envoie, fort à propos, quelques feux de salve qui leur donnent à réfléchir. Ils n'ont vu venir personne, ils ne voient pas davantage la fumée des fusils. Ce danger, dont ils ne peuvent apprécier l'importance, les décide à rebrousser chemin.

Il est deux heures, quand on nous apporte cette bonne nouvelle. Car, maintenant que nous savons combien peu une attaque par eau est redoutable pour nous, nous. n'avons qu'une crainte, celle.de voir les vapeurs du Kalife continuer leur route vers le Sud, c'est-à-dire du côté par où doit arriver le Faidherbe. Un second blessé est conduit à l'ambulance. C'est ,un homme de la section sortie ce matin. Une balle lui a traversé le genou droit de part en part. Cette blessure donne lieu à une hémorragie considérable et est beaucoup plus grave que celle du sergent Mamadi-Diallo. Pansement à la gaze et au coton après lavage minutieux de toute la région.

Chacun de nous rejoint son poste de combat. Comme décidément aucune attaque n'est à craindre du côté de la terre, toute la garnison se porte dans le réduit et dans les bastions est et sud, face au fleuve.

Sitôt qu'ils se. rapprochent, à 1.000 mètres, les Derviches, pour la seconde fois, ouvrent le feu. Un premier coup de canon part du Bordeen et fait passer son boulet par dessus nos têtes. Le projectile, sans éclater, vient tomber au milieu de notre camp.

Répondant aux coups de fusils derviches qui nous blessent encore très légèrement quelques hommes, nos salves recommencent à lancer leur pluie meurtrière. Le bruit des balles heurtant la coque en fer des chalands et vapeurs se perçoit de plus en plus distinctement au fur et à mesure que ceux-ci se rapprochent. Mis en confiance par leur succès du matin, nos Soudanais sont pleins d'entrain. Ils obéissent admirablement aux commandements, visent avec sang-froid et rient comme des enfants lorsque, leur coup lâché, l'écho leur renvoie la certitude que leurs balles ont porté. Dans le réduit, Landeroin et moi-même, improvisés chefs de section du capitaine Marchand, nous faisons le coup de feu avec eux, surveillant leur tir, réglant leur hausse. Vers trois heures, toute la flottille, les vapeurs à côté l'un de l'autre, les chalands collés à leurs flancs, s'arrête juste par le travers du poste. Tous nos fusils sont en ligne. Quel mal ils doivent faire à nos assaillants, dans l'entassement et le pêle-mêle des remorques et des bateaux

Pour se sauver plus vite, sans doute, et pour échapper à cette grêle de projectiles, ceux-ci larguent les amarres qui les relient aux chalands et, filant aussi vite qu'ils peuvent, ne s'arrêtent qu'après s'être mis hors de notre portée. A la hauteur de la première passe, le Saphia s'y engage et semble vouloir revenir sur nous par le petit bras du fleuve. Mais ce n'est qu'une fausse alerte. Le Bordeen, à bord duquel nous entendons retentir les coups de marteau, le rejoint bientôt et, le dépassant, continue sa route vers le Nord. Le Saphia re,prend les chalands à la remorque et le suit à petite allure.

Durant plus de quatre kilomètres, le capitaine Mangin les poursuit encore, leur décochant, de la rive, des feux de salve meurtriers, jusqu'à la tombée de la nuit. Il est de retour vers cinq heures, annonçant que les Madhistes s'en vont à toute vapeur. Reviendront-ils ?

Voilà une journée bjen employée. Vingt-cinq août, Saint-Louis L'ombre du grand roi qui, le premier, porta sur le Nil les couleurs de France, nous a protégés. Largeau propose que le baptême du feu que notre poste a reçu aujourd'hui lui donne le droit de s'appeler d'un nom bien français Fort Saint-Louis Notre victoire n'est' pas complète. Ah si nous avions eu le Faidherbe; si nous avions eu surtout les canons.que nous attendons depuis si longtemps

Les deux vapeurs qui nous ont visités aujourd'hui étaient pavoises de nombreux drapeaux, d'inégale grandeur, blancs d'un côté et rouges de l'autre. Je pensais, pour mon compte, que leur couleur devait être la couleur du Prophète, celle que les Anglais avaient vue flotter sur les murs de Khartoum, après la mort de Gordon. le vert

Je ramasse deux éclats d'obus, tombés près de moi, et quelques balles que Demi-Tour trouve à mes pieds, Ce sera le souvenir de cette journée. Je vais voir mes blessés avant de m'endormir. Pas de fièvre. Ils vont très bien, et sont joyeux. Les braves gens

Fachoda, vendredi 26 août. Aucune alerte cette nuit. Je revois mes blessés qui continuent à ne pas avoir de fièvre et ont très bien dormi. Les Chilouks, que nous n'avons pas aperçus de toute la journée d'hier, qui sont venus en très petit nombre le soir après le départ des Derviches, arrivent en foule ce matin, ayant à leur tête le grand « oukil », le premier personnage de la cour du Mek. Ils viennent nous importuner de leurs félicitations et de leurs offres de services, subitement devenus braves,' une fois le danger passé.. Ils nous annoncent, maintenant, l'arrivée,' par l'Ouest, d'une nombreuse troupe de gens qui ne sont pas nos « frères mais qui sont nos « camarades ». Qu'est-ce que cela veut dire? Encore une de leurs inventions sans doute, à moins que les Anglo-Egyptiens qu'on nous avait signalés dans le Kordofan, à Bara, n'aient fait un grand détour pour venir occuper' Fachoda par terre, ne pouvant passer par le Nil à cause de l'occupation de Khartoum par les Derviches. Qu'importe ? Nous les recevrons chez nous sur une terre bien française depuis qu'elle a été arrosée de notre sang. Notre provision en cartouches Lebel était, en arrivant ici, de 40.000 environ. Il nous en reste 28.000. Nous en avons donc dépensé près de 12.000 dans la journée d'hier. Nous pouvons supporter de nouveaux assauts. Sans compter que le Faidherbe nous apporte de sérieuses provisions de réserve, Mais où est-il notre Faidherbe ? Nous espé-; rons bien que les Chilouks ont menti en nous signalant sa présence près du Sobat, il y a déjà plusieurs jours. Sans quoi, un malheur seul peut expliquer son retard.

Isolés sur cette rive inhospitalière, dans l'impossibilité absolue de communiquer avec qui que ce soit, il nous tarde bien de voir arriver nos camarades du second groupe.

Les Derviches nous ont tiré environ 100' coups de canon, et, au moins, 12 à i5.000 coups de fusil.

Dans la soirée, un de nos caporaux nous '1 rapporte l'histoire suivante Le Chilouk qui lui avait annoncé l'approche des Derviches s'est' vu menacer de mort par le Mek, qui lui a infligé un bœuf d'amende pour ce zèle intempestif. Les Madhistes sont venus, appelés par Abd-El-Fadil. Celui-ci devait les recevoir 1 chez lui après qu'ils auraient terminé de nous 1 manger Il se tenait, hier matin, à côté do leur ancienne redoute, prêt à les complimentel' de leur victoire. certaine. Il leur a envoyé deux bœufs,_ il y a quelques jours, et trente • moutons, aujourd'hui même. Il n'est venu noua avertir de leur arrivée que lorsqu'il a su que nous étions prévenus d'autre part. etc. Tout cela, sans nous surprendre, ajoute en-' core à nos soucis.

Vers le milieu de notre repas, des hommes de garde nous amènent une femme qui, soidisant maltraitée par son mari, vient se réfugier dans notre camp.. Elle est confiée au caporal Toumané qui, sachant un peu l'arabe, est chargé de la faire causer. Elle confirme en) tous points les bruits rapportés plus haut. Nous voilà fixés sur la fidélité du Mek à' notre cause. Nous décidons de veiller, plus que- jamais, sur tout ce,qui se passe autour de nous.

Docteur Emily,


Dernière Heure

lia Gaette

dans les Balkaos

IDes Négociations

La question d'Andrinople Les Bulgares

avouent leur insuccès devant

Tchataldja

Sofia, 29 novembre.

On est convaincu ici que ce qui incite les Turcs ü faire traîner les pourparlers en longueur, c'est l'échec subi par les Bulgares devant Tchataldja, échec qui leur aurait coûté cinq à six mille tués 'et blessés.

Les Turcs refusent énergiquement de céder Andrinople, que réclament non moins énergiquement les Bulgares. La résistance de cette ville toucherait d'ailleurs à sa fin les dernières tentatives de sortie faites par la garnison ont avorté complètement et ont coûté beaucoup d'hommes aux Turcs. La reddition d'Andrinople faciliterait singulièrement la conclusion de l'armistice.

1 Les alliés envoient de nouveaux renforts à Tchataldja. Les troupes disponibles de Macédoine et la classe récemment appelée sont dirigées sur. ce point.

La signature de l'armistice est imminente

Constantinople, 29 novembre, 11 h. 45 soir. Le conseil des ministres s'est terminé à onze heures. Le ministre des affaires étrangères a déclaré que les négociations se trouvent en bonne voie et continueront demain on espère arriver la conclusion d'un armistice dans deux jours. (Havas.)

èonstantinople, 30 novembre, 1 h. 11 matin. On annonce officiellement que les pourparlers de Bagtchekeuy se poursuivent d'une façon satislaisante.

Il y a lieu de s'attendre à ce qu'un armistice puisse être signé dans un jour ou deux.

ou Guerre?

Un discours de M. Churchill Un appel aux r empereurs de Russie et d'Autriche Londres, 29 novembre.

Dans un discours qu'il a prononcé ce soir, M. 'Churchill, secrétaire de la marine, a dit, entre autres choses

« Tout le monde peut comprendre les causes du conflit entre la Turquie et les Balkans. Jamais, dans l'histoire du monde, une guerre ne fut plus justi fiée. La situation extérieure n'est pas sans znspirer 'de l'anxiété. Cependant, il n'y a, entre l'Autriche et la Russie, aucune divergence que la patience et les bonnes dispositions ne puissent faire disparaftre.

» Une g2verre austro-russe serait une horreur 'épouvantable et inconcevable que ne pourraient jamais compenser les résultats obtenus, quels q'u'ils fussent.

» Les nations 'élèvent leurs regards au-dessus des enchevêtrements de la diplomatie elles se tournent vers ces augustes empereurs et Leur disent Est-ce que, à notre époque, votre royauté » ne se couvrirait pas d'un nouveau lustre si elle » pouvait proclamer à ces multitudes affranchies, » entre les mains desquelles le pouvoir se concen»tre de plus en plus, que la monarchie est le rem» part de la paix européenne »

La Grande-Bretagné, la France, l'Italie et l'Allemagne sont en paix et désirent la paix. Elles n'ont entre elles aucun sujet de dispute; elles n'ont qu'à avoir confiance les unes dans les autres, et aucune force sous le firmament ne pourrait les faire dévier des sentiers du bon sens et de l'honneur.

Ce que dit le ministre des

affaires étrangères d'Allemagne

Budapest, 29 novembre.

Le journal Az-Est pubLie une interview de M. 'de Kiderlen-Wœchter. Le ministre des affaires 'étrangères d'Allemagne a déclaré qu'il n'y avait pas lieu d'envisager la situation internationale avec un optimisme exagéré, ni non plus avec un pessimisme camme celui qui s'est manifesté ,dans le public ces jours derniers.

Le programme des Etats balkaniques avant la guerre ne contenait rien de relatif à des agrandissements territoriaux. Officiellement ils n'ambitionnaient que la libération de Le2crs frères opprimés. Leur attitude actuelle envers les Albanais est contraire au principe des nationalités.

« La situation, ajoute M. de Kiderlen-Wœchter, n'est pas encore mûre pour une conférence il faut qu'elle s'éclaircisse davantage et que les désirs se rapprochent de ce qui est réalisable. Lorsque les puissances se seront mises d'accord sur un pro..V; gramme commun, on aura à décider si une contérence est vraiment nécessaire. Cette conférence n'aurait d'ailleurs, en ce cas,que le caractère d'une chambre d'enregistrement. D'ici là, il faut continuer les négociations diplomatiques. »

L'occupation de Durazzo

Rome, 29 novembre.

On mande au Gtàmale d'Italia de Saint-Jean-deMédua, le 29 novembre, que l'équipage du paquebot autrichien Albanien, arrivé aujourd'hui de Durazzo, affirme que la division serbe Paunovic est arrivée hier à quelques kilomètres de Durazzo et a commencé le bombardement de la ville. Le tir a été interrompu par l'appariiton du drapeau albanais hissé sur l'ancienne forteresse.

Le commandant des troupes serbes envoya des notables albanais en parlementaires pour traiter de l occupation de la ville. La petite garnison turque ne résista pas et un escadron de cavalerie serbe entra à Durazzo.

De nombreux Albanais se sont embarqués sur le paquebot partant pour Trieste. La ville est tranquille. Les notables albanais ont envoyé une protestation au gouvernement de Belgrade et ait gouvernement provisoire albanais de Vallona.

LES ÉVÉNEMENTS DU MAROC

Le Sultan part pour Marakech

Rabat, 28 novembre.

On annonce que le sultan Moulay-Youssef part demain pour Marakech, accompagné des notables du Maghzen et du capitaine Berriau.

Mazagan, 28 novembre. Madani Glaoui aurait avisé le colonel Mangin que la ville de Demnat se serait révoltée après le passage de la colonne française et aurait reçu des contingents dissidents des tribus voisines. Le

FEUILLETON DU ([ GAULOIS» DU 30 NOVEMBRE 1912

Les Démentis

de la Vie

XII

̃– SUITE r¥

'Et il vécut encore quinze jours, qu'il passa. dans une touchante réserve de paroles douces, courtoises, exprimant la résignation et l'espérance.

II dit à sa fille

-J'estime que sur les quinze cent mille francs environ que je te laisse, il y en a cinq cent mille qui furent assez mal acquis, je veux dire grâce à mon influence politique si regrettable tu les donneras aux pauvres, aux orphelinats et aux besoins du culte dans l'arrondissement.

,Il dit à Mme Verglez « Madame, je ne veux plus vous tromper j'avais estimé votre domaine de Chessain, avec ses forêts et sa chute d'eau, à deux cent cinquante mille francs audessous de sa valeur. Tenez-en bien compte dans l'avenir. »

Ainsi, il répara ses fautes autant qu'il put le faire et enfin, après de longues souffrances, et surtout celle de la soif diabétique, sans apaisement possible, il s'éteignit, laissant à sa fille la-consolation avec la douleur.

[ Quatre jours après sa mort, Mme .Versiez

colonel Mangin est retourné à Demnat avec sa colonne.

La grande tribu des Massa, du Sous, apprenant la prochaine arrivée du Sultan, s'est détachée de la cause d'El-Hiba.

CHOSES D'ANGLETERRE Encore les suffra g ettes Un attentat manqué contre M. Lloyd George

Aberdeen, 29 novembre.

Ce soir, M. Lloyd George, chancelier de l'Echiquier, devait parler dans la salle du Music-Hall. Au moment où la réunion allait commencer, on a trouvé, cachées dans une loge, au-dessus des orgues dominant la plate-forme où M, Lloyd George devait se tenir,, trois suffragettes, dont l'une portait une bombe. Les trois femmes ont opposé une violente résistance à la police..Celle qui portait la bombe a eu ses robes mises en lambeaux. Force est restée aux agents; et' les femmes ont été transférées à la prison en voiture cellulaire. Faux espions- Un duel mortel

Berlin, 29 novembre. Le Berliner Tageblatt annonce que deux officiers russes, dont un commandant, auraient été arrêtés à Marienwerder, sous l'inculpation d'espionnage Ces espions ne seraient autres que d'inoffensifs commis-voyageurs, qui ont été aussitôt remis en liberté.

Il y a quinze jours, le lieutenant Hemann, de la garnison de Mayence, s'est battu en duel avec un Français, M. Fighiera. Celui-ci a reçu une balle dans la tête il est mort hier.

La nuit dernière, un incendie a détruit une partie des chantiers de la marine, à Wilhe>kns<haven, le grand port militaire allemand.

DANS NOS PORTS DE GUERRE Toulon, 29 novembre.

Au cours d'exercices de nuit, Le co-ntrertorpilleur Tirailleur a abordé au large de Salins le contretorpilleur Cavalier. L'avant de ce de,miel' bâtiment a été avarié.

L'épave du cuirassé Iéna, qui fit explosion dans les terribles circonstances dont on se, souvent, sera vendue aux enchères 'par les soins de l'admi-1nestration des domaines, le 21 décembre prochain. (Agence Fournier.)

Petites nouvelles de la nuit Mgr Nowel, archevêque de Saint-Domingue, a été élu- président de la 'république dominicaine. On nous télégraphie de Mulhouse que les troupes allemandes ont fait cette semaine, au ballon de Guebviller, un essai de transport «de mitrailleuses à dos d'homme par des soldats chaussée de skis.

L'ex-président du Venezuela, M. Castro, a quitté Ténériffe avant-hier, sur unpaqueBot allant à Southampton, Anvers et Hambourg.

Une dépêche de Washington dit que le récent cyclone des Philippines a causé la mort de 15,000 personnes.

Pour la huitième fois, M.puté, .a été élu président du conseil général de la Guadeloupe.

Le congrès de l'Alliance française s'est ou.. vert hier à Bordeaux un grand nombre de peirsonnalités françaises et étrangères étaient présentes..

Un ancien inculpé de faux et de vol militaire comptable a été condamné à Marseille à cinq ans de prison avec sursis. Par suite de la tempête, les paquebots de' Boulogne-Folkestone ont été détournés sur Calais. Dans ce port, le service s'est fait normalement Un train a déraillé hier sur la ligne d'E- pernay à Reims deux employés et une voyageuse ont été blessés légèrement. L'accident serait dû à la malveillance.

De notre correspondant de Toulon Après avoir volé plusieurs milliers de francs à sa grand'mère-, le jeune Ferrari, venu de Cor.se à Toulon, tira cinq coups de revolver sur son oncle, puis s'enfuit. On l'a rattrapé.

M. Jean Dupuy, ministre des travaux publics, a reçu hier M. Michelin, qui est venu lui apporter la pétition pour le numérotage des routes de France, pétition couverte de 180,000 signatures de personnalités politiques et littéraires, d'ingénieurs, etc.

Par suite de l'explosion d'un bidon d'essence, le feu a éclaté dans les ateliers d'une fabrique d'appareils d'éclairage, 143, avenue Parmentier. Eteint par les pompiers. M. Liotard, administrateur, et les ouvriers Vateey et Gerlin, grièvement brûlés, ont été admis à Saint-Louis. Informations financières

Le marché de New.York

[Par câble spécial)

New-York. 29 novembre.-

Le marché, aujourd'hui, n'a pas été très actif, mais les cours ont été très soutenus. La clôture a présenté des gains fractionnels sur le début. Total des transactions, 225,000 titres environ. Claude DUTREIL.

UN PÉRIL

Du Soleil

M. Messimy, a apporté & la tribune des précisions effroyables. Le « Sou du Soldat cher aux instituteurs est une œuvre de propagande antimilitariste dans un oertain nombme de garnisons, on a découvert des foyers d'anarchie.

Depuis 1900, année de la création du « Sou du Soldat », le nombre.des désertions n'a cessé de s'accroître. Actuellement, le chiffre total des insoumis et des déserteurs recherchés par le ministère de la guerre est de 80,000 Jamais la -presse d'opposition n'a tenu un langage aussi sévère que M. Messimy, qui doit savoir à quoi s'en tenir, puisqu'il a été ministre de la guerre.

De M. Maurice Spranck, dans la République (ran* Quatre-vingt mille hommes sont actuellement recherches comme insoumis, nous a déclaré hier M. Messimy, du haut de la tribune de la Chambre. Vous entendez biea 1 Quatre-vingt mille hommes, plus de deux corps d'armée, ont refusé le service militaire, et manqueraient à l'appel au moment d'un conflit international. Et ce n'est pas un des -nôtres qui a publié ces chiffres, en les corsant encore de statistiques qui remontent p 1900 c'est un i radical-socialiste de la meilleure nuance, un pur entre les purs de la majorité « nettement et fermement républicaine M. Messimy attribue de tels scandales à l'institution du « Sou ou boulât

songea à retourner à Chessain. L'hiver tendait à sa fin, car deux mois s'étaient écoulés dans l'accomplissement de cet heureux apostplat et ce séjour dans ce chalet solitaire, propice au recueillement, l'attirait invinciblement. Là, elle' pourrait consacrer ses pensées et les élans de son cœur à ses deux absents, dont les nouvelles faisaient prévoir un retour de plus en plus prochain. Elle prépara donc son départ nouveau, envoya son domestique aérer, épousseter, préparer les grosses provisions.

Elle s'occupa encore de divers achats pour son mari et son fils. Il lui plut infiniment de prévoir leur présence, leurs besoins de vêtements, et ainsi elle atteignit la veille de son départ d'Artangy.

Mais un sentiment encore plus vif que l'attrait de sa maison de campagne surgit soudain en son âme Marguerite 1

Elle avait assisté, encouragé cette jeune fille par devoir encore elle l'avait consolée par bonté irréfléchie, presque physique. Et toujours elle avait cru que cetie relation était provisoire, devait cesser pau de temps après la disparition du malade, irrémédiablement perdu.

Et cependant, par la puissance de l'habitude ou par l'exigence de la destinée, elle se trouva, le soir venu, entraînée veTS la demeure de Mie Leplot et installée, en attendant la rentrée de la jeune fille, dans Le salon où elle eut le temps de se remémorer sa première- apparition en solliciteuse d'un délai pour le paiement d'une grosse somme d'argent. Elle revit Leplot vif et affable, allant, venant, ressortant pour faire grincer son coffre-fort et en retirer les affreuses paperasses. Le docteur Dumont était là, sur ce fauteuil, tout souriant, tout connant en l'esprit de conciliation du créancier. Et elle-même occupait cette même place qu'aujourd'hui. Et il y avait cinq ans de cela, bien passés, bien dépassés l'homme redouté de ce triste jour, le maître de la situation de ce temps-là venait de

jyipy CD ACHÈTE CHER B1JOUX8 tliL.! B-DS 56, DdHaussmann(prèsïePrmteu}ps) Gd CFIOIX DE BEAUX BIJOUX D'OCCASIONS NOS INFORMATIONS La température

Une nonvelle dépression passe sur le nord-ouest de l'Europe et le vent souffle en tempête sur la Manche. En France, des averses restent probables avec -temps frais.

Hier, à Paris, grésil et un peu de neige dans la matinée assez bel après-midi. Thermomètre, .70 baromètre én baisse, 749 mm.

FAITS DU JOUR

Charité. Reçu pour les pauvres religieux exilés Mme M. L., 100 fi\; en souvenir d'une chère morte, 20 fr.; Mme Maltby, 20 fr.; Mme L. Queflî, 10 fr,; Marie et Gabriel B. 10 fr.; une pauvre chrétienne, 5 fr. ̃• La transformation des omnibus. Demain dimanche, la Compagnie générale des omnibus de Paris va transformer la ligne T (place Jeanned A;rc-square Montholon) et mettre en service la nouvelle ligne d'autobus AP (avenue d'Allemagnegare d'Austerlitz).

I. Les principaux points desservis par la ligne T sont le Jardin des Plantes, la Halle aux Vins, lîle Saint-Louis, les Arts-et-Métiers, les portes Saint-Martin et Saint-Denis.

Sections 1° place Jeanne-d' Arc-boulevard SaintGermain (Halle aux Vins) boulevard SaintGermain (Halle aux Vins)-rue Réaumur 3° avenue Victoria-square Montholon.

II. La-nouvelle ligne AP empruntera les rues du Rhin, Manin, de Crimée, la place et la rue des. Fêtes, la rue de Belleville, les rues de la Mare, des Couronnes, Henri Chevreau, de Ménilmontant, des Amandiers, du Chemin-Vert, le boulevard Richard-Lenoir, la place de la Bastille, le boulevard de La Bastille et le pont d'Austerlitz.

Sections 1° rue d'Allemagne-place de Ménilmontant 2° place de Ménilmontant-place de la Bastille 3° boulevard Voltaire.gare d'Austerlitz. NOUVELLES RELIGIEUSES

Installation du nouveau curé de Saint-Denys. M le vicaire général Lefebvre a procédé, hier après-midi' à l installation du nouveau curé de la basilique Saint-benys, M. 1 abbo de Roquetaillade, ancien premier vicaire de la Trinité. L'assistance, qui comprenait beaucoup de paroissiens de la Trinité, était des plus nombreuses On remarquait la présence de S. M. la reine Nathalie de £?rvieùiAlX6s accomplissement des cérémonies rituelles, M. l'abbé Poulin, curé de la Trinité, est monté en chaire et a prononcé une vibrante allocution. Le salut ;solennel a été célébré ensuite puis, de nombreux amis et paroissiens sont allés à la sacristie féliciter le nouveau curé de Saint-Denys.

.•̃̃»– NOUVELLES NAVALES

La tempête à Brest. Bâtiments avariés. Une tempête violente a sévi, hier, à Brest les torpilleurs de la 2' escadre légère ont dû interrompre leurs manœuvres et rèn> trer. Les contre-torpilleurs Dunois, Catapulte, Carquois Rapiére ont été démâtés par des lames et ont subi diver Le sous-mardn Gitfard, qui devait attaquer ce matin le' croiseur Condé, au large dé a eu ses barres de plongée brisées. Son équipage a fait preuve d'une très FAITS DIVERS

EXPLOITS DE BANDITS MASQUÉS

Il y a quelques jours, le bureau de poste du bbu1levard Champlain, à Melun, fut l'objet d'une audacieuse tentative criminelle. Trois bandits masqués envahirent soudain la salle réservée au public et pendant que l'un d'eux essayait d'escalader le grillage surmontant les guichets, les autres menaçaient de leurs revolvers la receveuse. Fort heureusement, celle-ci ne perdit pas son sangfroid elle se précipita au téléphone- pour demander du secours. Les malfaiteurs, voyant leur coup manqué, sortirent précipitamment et prirent la fuite dans une voiture automobile qui les attendait non loin de là.

Une enquête judiciaire fut ouverte et la Sûreté générale fut chargée de rechercher les bandits. Les investigations des inspecteurs viennent d'a,) boutir à une série de constatations intéressantes C'est ainsi qu'ils ont retrouvé la trace des bandits à Vigneux, le soir même de l'attentat manqué Lundi soir, M. Léon Coquet, cultivateur à Villeneuve-Saint-Georges, conduisait sa charrette sur la route de Vigneux lorsqu'à l'angle des rues de Corbeil et de Villeneuve, près du pont de la Glacière, une automobile arrivant en sens inversé- à toute vitesse, feux éteints, prit en écharpe la voi-< ture du cultivateur. ̃̃̃•̃ Le choc fut si violent que le cheval fut tué sur le coup M. Coquet, projeté dans un champ, en fut quitte pour la peu. Ti L'automobile était occupée par trois individus Dans la collision, l'un d'eux fut blessé au vissage mais sans s'occuper de sa blessure, il se joignit à ses compagnons pour dégager l'auto, et les trois hommes repartirent à toute allure vers la forêt de Sénart.

M. Coquet eut tout juste le temps de regarder la numéro de l'automobile 923-V-2 qu'il s'empressa de donner à la gendarmerie. Il fournit, en outre un signalement assez complet des automobilistes, tous vêtus d'amples pardessus de voyage et coiffés de casquettes grises.

Les déclarations très précises de M. Coquet ne tardèrent pas à convaincre les inspecteurs de la Sûreté générale que les auteurs de l'attentat de Melun et les mystérieux automobilistes de Vicieux étaient les mêmes individus.

'Il!; apprirent, en poursuivant leur enquête que l'auto 923-V-2 appartenait à M. Julio Rosa, demeurant 21, rue de Surène. Or, M. Rosa, fils du ministre des finances de la République argentine est à Buenos-Ayres en ce moment, et son autome^bile a été mise hors d'usage dans un accident qui survint il y a quelque temps à la Malmaison Le numéro 923-V-2 aperçu sur l'automobile de Vigneux est donc un numéro truqué.

Les bijoux, diamants, perles, sont achetés très cher au comptant, par Dusausoy, expert-joaillier, 41, boulevard des Capucines, qui met gratuitement des fonds à la disposition des personnes ayant des bijoux au Mont-de-Piété et désirant les dégager pour les faire estimer. M. Dusausoy recommande aux personnes désirant acheter des diamants perles et pierres fines, de toujours le mettre en concurrence.

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LAS DE VIVRE

Un banquier parisien, M. Joseph' de La C. s'est donné la mort hier matin, é son domicile particulier, rue François 1er, en se tirant une balle de revolver dans la tête. Agé de trente et un ans, le désespéré était l'un des associés d'une banque de la rue de la Boétie, fondée il y a cinq ans. On ne s'explique pas le geste tragique de M. de La C. dont les affaires étaient très prospères. L'enquête n'a encore rien établi à ce sujet, d'autant plus que ce désespéré n'a laissé aucune lettre. On croit qu'il se sera donné la mort au cours d'une crise de neurasthénie. Depuis quelque temps, en effet, le banquier était sombre et recherchait volontiers l'isolement. Originaire de Limo-

mourir elle avait assisté cet ennemi, l'avait entouré de conseils et de réprimandes, d'attentions amicales, comme un parent.

Etonnante destinée Incompréhensible succession des événements de la vie C'est l'imprévu qui se produit le plus L'être 'humain est-il autre chose qu'un hochet, un simple pxojectile lancé par un joueur ironique autant qu'invisible Mme Verglez, toujours portée à la philosophie, se croyait sage et presque avertie et.ga-. rantie de l'avenir en méditant ainsi sur le passé, Avec empressement, Marguerite Leplot entra, un sourire de reconnaissante courtoisie adoucissant la tristesse qu'exprimait son visage de blonde à la pâleur plus éclatante, au milieu d'un vêtement et d'une coiffure de grand deuil- visage charmant, assemblage harmonieux dé traits délicats. Mais qu'était-ce que cette beauté physique auprès de l'expression qu'y trouvait le regard captivé ? Une âme s'y reflétait, une âme nère, une pensée fine, et c'était là le spec- tacle enchanteur.

Mme Verglez tendit ses deux mains à cette apparition gracieuse.

Mon enfant, dit-elle, je comptais vous dire adieu demain matin.

Mais, en effet, chère madame, je me proposais d'aller chez vous pour vous exprimer encore une reconnaissance qui dureta autant que ma vie.

Oui, j'entendais bien que je vous reverrais demain matin. Mais je viens à mon tour vous demander une faveur me l'accorderezvous ? ̃̃••

'Pourriez-vous en douter, madame ? Dites- moi bien vite ce que vous désirez de moi. Eh bien je vais vous le dire c'est une vraie confession. Je suis venue dans cette maison il y a trois mois presque à contre-cœur j'ai consenti de mauvaise grâce à vous aider dans la noble tâche que vous aviez entreprise. Je devrais en être punie, puisque j'ai résisté à

ges, M. de La C. était possesseur d'une importanta fortune. Il était célibataire.

t A; Magne

Courrier fles Sfttcto A l'Odéon Aujourd'hui, à deux heures, pour la première série des représentations spéciales d'œu- vxes inédites Le Dernier Madrigal, comédie en, trois actes, en vers, de M. Jean Auzanet, avec la distribution suivante

Sabadino MM. Denis d'Inès Frigara Coste

Chevalier de Fourquenay Maupré

Borromée Jean d'Yd Baron de LanqueUn Bonvallet Mouçheur de chancelles Desfontaines Méhsée Mmes G. de France Isabelle Pascal

Javotte Michel

On finira par L'Heure des Tziganes, comédie en un acte, en vers, de M, Léo Larguier, avec la distribution suivante

Robert Egliseille MM. Vargas

Le marquis de Saint-Feuille. Chambreuil La reine Dorothée Mlle Albane

Le Cid, la belle œuvre de Massenet, dont la reprise eut un succès si éclatant la semaine dernière, est affiché de nouveau pour ce soir, avec Mlle Mérentié, qui fut acclamée dans le rôle de Chimène M. Franz, Rodrigue à la .voix merveilleuse Mlle Mendès, si charmante dans l'Infante M. Gresse, remarquable don Diègue MM. Roselly et Cerdan. Dans le divertissement, Mlle Aïda Boni ̃l 'et M. Aveline. Hier soir, à l'Opéra, M. Maurice Renaud chantait Iligotetto. Le célèbre baryton fut d'une incomparable puissance tragique et d'une force d'émo.tion telle. que la salle entière l'acclama à maintes reprises ainsi que Mlle Gall dont la voix exquise fit merveille dans le rôle de Gilda M. Lassalle, Mlle Lapeyrette, MM. Gre-sse et Cerdan.

La soirée se termina par Les Bacchantes. Mlle Aïdà Boni,gracieuse et brillante Myrrhine, recueillit les ovations du public ainsi que MM. Aveline et "Bourdel, et dans. la partie chantée, Mlles Daumas '-et Charny.,

L'affaire de la Comédie-Français© contre M. Le Bargr est maintenant rentrée complètement dans la voie judiciaire. La dernière formalité administrative a été l'envoi au ministre de l'instruction publique par l'administration du théâtre, du procès-verbal de la séance du comité d'administration et de l'assemblée générale des sociétaires quiï ont, à l'unanimité, voté les poursuites contre la sociétaire démissionnaire, de l'avis du conseil judiciaire et du constat dressé par huissier au théâtre de la Pooite-Saint-Martin.

M. Léo Larguieir, l'auteur de'L'HeuTe des Tziganes, qui sera représentée: ,cet après-midi à l'Odéon, est un jeune poète, né en 1878, à la Grand'Combe (Gard), qui vit à vingt ans son premier volume de vers couronné par l'Académie. Son bagage publié est déjà assez considérable. La comédie de'L'Heure des Tziganes lui a été inspirée par la noble et poétique figura de l'impératrice Elisabeth.

Les auteurs de L'Habit vert et la direction des Variétés rappellent à leur élégant public que l'importance du spectacle oblige à commencer la pièce dès neuf heures moins le quart très précises, et, malgré la brièveté des entr'actes, à la terminer à minuit cinq.

Il ne saurait être question, comme dans les théâ.tres lyriques, de fermer les portes après le lever du rideau, mais il serait agréable aux spectateurs exacts que les premières scènes du premier acte de L'Habit vert ne fussent pas troublées par l'entrée des retardataires.

Au théâtre de la Renaissance, aujourd'hui, 'à cinq heures, « Samedi de la Parisienne ». Au, programme Mlle M. Deval, Mlle Solié, M. Simon Max, Mlle Maxim's, M. Galipaux, Mlle Régine Flory, et La Dame de Monte-Carlo, sketch de Mme Suzanne de.Behr, d'après une nouvelle de M. Georges Montignac, joué par Mmes Suzanne de Behr, Turner, MM. Alerme, Scott, Sandrini.

L'oeuvre magnifique de M. Henry Bataille, Les Flambeaux, dont la critique a constaté le triomphe, sera donnée en matinée, pour la première fois, demain dimanche, à deux heures, avec l'admirable interprétation qui a soulevé l'enthousiasme unanime à la répétition générale et aux premières représentations, en tête M. Félix Huguenet, M. Jean Coquelin, Mmes Suzanne Desprès, Yvonne de Bray, Simonne Frévalles et M. Charles Le Bargy qui fit, dans le rôle écrasant de Bouguet, d'éclatants débuts à la Porte-Saint-Martin. Un beau geste de M. Lucien Guitry

On sait avec quelle ardeur, avec quel souci d'art et aussi avec quelle somptuosité l'illustre comédien monte eh ce moment, au théâtre Sarah-Bernh'ardt, le fameux Kismet de M. Knoblaùch, adapté par M. Jules Lemaître, qui doit constituer un des événements les plus sensationnels de la saison théâtrale:

;Mais ce qu'on ignore, c'est que M. Lucien Guitry a eu la délicate pensée, en présentant Kismet aux Parisiens, de faire à la fois une belle oeuvre et une bonne action il a donc décidé de donner vers le milieu de décembre la répétition générale de sa pièce si attendue au bénéfice de la caisse de secours des Associations des journalistes parisiens et des journalistes républicains.

MM. Alfred Mézières et Paul Strauss, présidents de ces deux Associations, se sont empressés s'exprimer leur très vive gratitude à M. Lucien Guitry pour sa généreuse intitiative.

Au Palais-Royal, demain dimanche, première matinée de La Présidente, le nouveau grand succès de.MM. Maurice Hennequin et Pierre Veber. Cette matinée réunira, comme en soirée, l'admirable interprétation de Mlle Armande Cassive, de MM. Germain, Charles Lamy, Le Gallo, M. Leves-

una sollicitation généreuse, à un appel fait à ma conscience de femme et de chrétienne. Et non loin de subir un châtiment, il arrive que je recueille une récompense. Je me suis gagné une jeune amie à laquelle je tiens beaucoup. •̃ Oh 1 chère madame, que vous êtes bonne ;de me parler ainsi Et que peut faire pour vous «cette petite amie qui vous aime de tout son coeur

Elle peut, elle doit m'accompagner, revenir à Chessain avec moi et m'y tenir compaçnie, m'aider à supporter ma solitude comme je 1 aiderai à supporter sa douleur,

Marguerite devint encore plus pâle n'osant refuser, elle résista cependant comme elle put. -^Madame, souffrez que je vous rejoigne dans quelques jours. J'ai à régler avec le hotaire ma -triste succession et certaines donations que ,vous connaissez et qu'a prévues et exigées mon pauvre père.

Tout cela peut se faire sans vous et vous pourrez revenir à Artangy aussi souvent qu'il sera nécessaire. Mais votre compréhension délièaté de toutes choses doit vous faire deviner que je ne veux pas rentrer sans vous, sans votre affectueuse et. surtout indulgente présence dans ce petit salon où je fus méchante envers vous.

Oh non, pas cela, ne dites pas cela, madame. Je partirai avec vous, je partirai. Disposez de moi, mais ne parlez pas ainsi. Vous aviez été surprise par une demande inattendue, puis vous avez été bonne, souverainement bonne, et c'est à vous que je dois la fin chrétienne de mon père.

Merci, ma chère petite, à demain matin. Le lendemain eut lieu le départ en voiture, comme il avait eu lieu tant de fois du temps du président Duchable d'abord, puis du commandant Verglez,

On arriva au chalet tout y était organisé pour un séjour commode et prolongé. Margue- rite entra moins tremblante dans cette maison

que et de toute la troupe du Palais-Royal qui vient de triompher avec la victorieuse Présidente. L'Ambigu-Comique donne aujourd'hui, à deux heures et demie, la cinquième « Matinée Rouge ». Au programme Mademoiselle Fifi, drame en deux actes de M. 0. Méténier (d'après Guy de Maupassant), avec Mlle Gabrielle Fleury La Ruse, drame en deux actes, de MM. Claude Roland et J. Hersent, avec M. Séverin Mars Un Négociant de Bésançon, comédie en un acte, de M. Tristan Bernard, avec MM. Collen, Chabert, Vallières, Mlle Barré, les artistes de la Porte-SaintMartin et de l'Ambigu.

Tous les soirs, ainsi que les jeudis et les dimanches en matinée, continuation du grand succès Coeur de Française.

Au moment où la question des. Balkans est à l'ordre du jour, il est intéressant de rappeler le récit amusant que M. Gémier fait dans Crédulités de son voyage hypothétique aux Balkans, qu'il devrait traverser pour aller à Jérusalem. Il y a d'autres récits dans la pièce de M. Bénière, tous également comiques. Leur fantaisie et l'art si vivant avec lequel M. Gémier les détaille font tous les soirs la joie du public du théâtre Antoine., Afin de faire passer plus vite son'nouveau spectacle, la Comédie-Royale a décidé de ne pas donnèr de matinée demain. Souper d'adieu, La Peau de l'Ours, L'Affreux Homme et On dit que. n'auront plus que trois représentations.

La répétition générale des Phares Soubigou et de Dozulé aura lieu irrévocablement mardi 3 décembre le lendemain, première représentation. Les coupons envoyés précédemment sont annulés, un nouveau service ayant été fait.

Annonçons enfin l'engagement de Mlle Carmen de, Raisy et de Mme Henriette Andral, qui créeront deux rôles importants dans la pièce de M. Tristan Bernard.

On peut louer dès à présent pour la première et pour le réveillon.

Le Théâtre-Impérial donnera demain dimanche, à dc-ux heures, la première* matinée de son nouveau et très amusant spectacle.

L'oeuvre de la Tuberculose Humaine donnera demain dimanche, à une heure et demie, au palais du Trocadéro, une grande matinée de gala, avec le concours des artistes des principaux théâtres. SPECTACLES DIVERS

Les Folies-Bergère donneront demain dimanche, à deux heures et demie, une grande matinée de leur triomphale Revue des Folies-Bergère, de M. P.-L. Flers, avec tous ses tableaux sensationnels, ses brillants créateurs et -ses attractions unique$. A l'Olympia, demain, grande matinée de. La Revue de l'Année, de MM. Rip et Bousquet (deux actes,.quarante tableaux Le Guignol à travers les âges, les Dieux ont soif, Paris à quatre pattes, les Nouveaux Uniformes, les Ombres, les Figurants, etc.), avec la même brillante distribution que le soir, et, 'en tête, Mauxel, Régine Flory, Boucot, Mérîndol, Reine Leblanc, Delysia, Saidreau, Mauville, Pré fils, la danseuse E-smée et Dorville. La revue de la Cigale, Midi à quatorze heures, va quitter l'affiche en plein succès, d'importants engagements liant la direction à date fixe. C'est dimanche 8 décembre que sera donnée la dernière représentation de la revue triomphale de MM. An, dré Barde.et Michel Carré, à laquelle succédera la comédie musicale à grand spectacle et en trois actes de MM. Tristan Bernard, Maurice Vaucaire et Claude Terrasse. Ce soir, au théâtre du Moulin-Rouge, on sablera le champagne dans l'intimité, car Les Jolies Filles de Gottenberg atteindront leur représentation, avec la remarquable interprétation de la création, c'est-à-dire avec Jane Marnac, Sinoël et Marise Fairy en tête. Demain dimanche, à deux heures et demie, matinée réservée aux familles.

Ce soir, à la Boîte à Fursy, dernière représentation de Mlle Spinelly et de M. Blanche demain, débuts de Mlle Delmarès et de M. Henri Bose dans les scènes nouvelles de la Revue de la Boîte:

Cirque de Paris, avenue de La Motte-Picquet. L'infatigable directeur, M. Houcke, semble vouloir faire le trust des attractions sensationnelles et nous réserve chaque semaine une surprise nouvelle. Ce soir, un numéro unique s'ajoutera au programme déjà si copieux et si varié miss Elsa présentera sa troupe dé phoques acrobates contorsionnistes, jongleurs et musiciens, dont les exercices tiennent vraiment du prodige et qui vont faire courir tout Paris avenue de La Motte-Picquet. Demain dimanche, en matinée et en soirée, les phoques.

Au Cirque Médrano, ce soir, 'débuts de Thaleîrop, « dogs' and poneys circua ». Les Boller, cyclistes sur fil de fer Liévin et Pantzer, athlètes Augustin et Hartley, sauteurs de tonneaux, tous très acclamés, ainsi que les amusants clowns du Cirque Médrano. Demain dimanche, matinée à deux heures et demie.

Musée Grévin. Au programme du cinématographe, d'un intérêt toujours aictuel et passion- nant La guerre dans les Balkans, la, chasse à l'espadon, l'élevage des éléphants, etc., etc. Toujours même succès pour cette féerie qu'est le Palais des Mirages la foule manifeste un enthousiasme extrême devant les délicieuses danses de feu de Mlle Lydia Créoli.

Bal Tabarin. C'est ce soir que le grand concours de sourires réunira les plus jolis minois de la capitale. A minuit et demi, cortège et défilé chars du rire et du fou rire. Apothéose de la lauréate du sourire. Demain dimanche, matinée à deux heures et demie.

CONFERENCES

Université des Annales A cinq Heures, « Noces et Fêtes arabes », conférence par Mme Lucie Delarue-Mardrus. Musique ancienne arabe reconstitué par je docteur Mardrus. Audition de M. Altchevsky, ae l'Opéra.

LEROY & Fils, du Palais-Royal, joailliers-horlogers, actuellement 35, avenue de l'Opéra, prient leur clientèle de ne' pas les confondre avec les compagnies portant un nom similaire. Téléph. 280-05. Yolr à la 4me page l'Annonce des

GRANDS MAGASINS DU

PARIS

Après-demain Lundi JOUETS, LIVRES, BIJOUX

si hostile naguère. D'ailleurs, elle fut de suite amenée dans le petit salon par Mme Verglez qui lui ouvrit ses bras et, la serrant contre son coeur, lui dit

Pardon, ma chère enfant, pardon. Chut pas un mot, ou je me sauve comme l'autre fois. Vous me feriez un grand plaisir, chère madame, en me conduisant vers votre oratoire dont vous m'avez parlé, car moi aussi j'ai besoin de m'y réfugier et d'y porter mes actions de grâces et mon chagrin.

Oh 1 vous avez toutes les bonnes attentions, allons donc, allons vite à l'oratoire. Les deux chiens terribles les attendaient sur la terrasse pour leur faire escorte, et chacune d'elles fut l'objet de leurs égales caresses, de leurs marques de bienvenue sans la moindre distinction. Décidément, Marguerite était adoptée par ces fidèles, après avoir été accueillie avec une joie manifeste par Guillaume et sa famille.

Une existence douce commença pour Mme Verglez et sa nouvelle amie le printemps apparaissait, modifiant leurs occupations, étendant leurs excursions.

Un soleil tiède et de plus en plus généreux inonda le jardin où commencèrent les travaux de culture. Çà et là, comme au choc bref de la houe et de la bêche, jaillirent des fleurs modestes peuplant les pelouses, mélangeant à leur verdure tendre l'or clair des primevères et les touffes parfumées des violettes. Puis les arbres s'animèrent aussi, gonflant leurs branches extrêmes. Et enfin, sous les fenêtres de Marguerite aux aguets de chaque éclosion nouvelle de ces êtres ch armants, se dressèrent les panaches odorants des lilas. Son âme, hantée longtemps par la pensée de mort comme cet enclos avait été glacé par le funèbre hiver, s'éveilla au contact de cette vie jeune et fraîche qui se répandait autour d'elle et humainement, et presque enfantinement elle se laissa entraîner à son rêve de bonheur..

Nicolet

LE MONT-DORE Ii Source Madeleine »

1 à 5 verres par jouit.- Suites de grippe, rougeole, coqueluche, surtout chez les enfants. Brochures 8, boulevard Poissonnière, Paris.

COURSES A VINCENNES

(Trot)

Samedi 30 novembre

Les courses commenceront à une heure quinze minutes.

Prix Messagère. Judith Jachère.

Prix des Sycomores.- Jaculor Jolly Jack. Prix de Novembre. La Jamaïque, Jasmin (H. des G.).

Prix Modestie. Calvados, Odette-

Prix Impétueuse. Inédite, Irma.

Prix de la Compagnie des Chemins de fer de 1 Est. Halifax, Grenade.

COURSES A SAINT-OUEN

Vendredi 29 novembre

Prix du Mantais (haies, à vendre 3,000 francs, 2,500 1. Lokharttia à M. E'. Fischhof (Powers).

2. Molène, à M A. Veil-Picard (G. Mitchell).

3. Belléphore, à M. H. Letellier (Williams).

Non placés Milk Girl (C. Hawkins), April Fool (Dujardin), Masinissa (J.-B. Lassus), Thisbéè (ftasson), Saint r»™if Berteaux), Satyrane (A.-V. Chapman), tombé Carmencita (Dal(e)0Vegr°Ve)> Gay Centre (J"B' Moreau), Gagné par deux longueurs le troisième à une lonMutuel: :!2nfi\Placis Lokharttia, 15 fr. 50 Molène, fr. 50 Belléphore, 67 fr. 50.

Prix de la Vire (steeple-chase 4,000 francs, 3,409 1. Satinette, à M E. Hardouin (J.-B. Moreau). 2. Violent IV, à M. G. Braquessac (Powers).

3. Lord Loris, à M. James Hennessy (C. Hawkins). Non plaaés Trianan II (P. Thibault), Chartres mail) Monticelli (Bourdalé), Champ d'Oissel (A.-V. Chap. Gagné par.une longueur le troisième à une demi-Ion, gueur.

wUme!.Q:t16 b- 50. Placés Satinette, 11 fr. 50 Viol Prix de Bray (haies 5,000 francs, 2,500 mètres) 1. Urbaine, au comte G. de Castelbajac (J.-B. Moreau). 2. Mmotaure, à M. F. Gouttenoire ds Toury (A.-E.: Bates).

3. Muscadin IV, à M. James Hennessy (C. Hawkins). Non placés Colophane (E. Ferrés), Elégant Ivoire (Fj Berteaux), Révolté (A. Benson), Lynx Ey^d (G. Parfre- ment), Héros II (A.-V. Chapman), Arthurine (Bourdalé); Morphine (Lesperon), Le Zagouan (Groom), CEillet Blanc (Powers), Beni Mered (E. Rolfe), La Gartempe II (E. Hardy), Lumigny (G. Pratt), .Dulcinée III (Dale), F-roufrou V (R. Sauval Çhastellux Heath), Durance (G. Mitto bâ (P. Thibault), Frénétique (J.-B. Lassus Gagné par deux longueurs et demie le troisième &' trois nuarts de longueur

Mutuel f: 1^fr- 50. Placés Urbaine, 31 fr. 50 Minotaure, 34'fr.; Muscadin IV, 28 fer. 50. Prix Veinard (haies 10,000 francs, 3,700 mètres) 1. Conta la Belle à M. • ,?̃ Jay-Gould (A.-V. Chapman). 2. Roitelet IV, à M. H. Goodacre (A. Benson). ̃ 3. Better, au baron L. La Caze (P. Thibault). Non iïla?é3 1}.7?? Aldudes (G- Parfrement), Bercy (G, rh^ell)?ALp W8? iJ-B- M<>reau), Cham (R. Sauval), Choléra (A.-E. Bâtes), Fontenoy (Powers), Calabra (DrayGagné.par,une longueur et demie; le troisième à une' Mutuel: :fr2;9Bettir°; Placés Conti la Belle 48 fr'; Roita. Prix de l'Avranchin (steeple-chase 4,000 francs, 3,300 o Libretto Il, à M. A. Veil-Picard (G. Parfrement)., 2. à M. Ch. de (F. Thibault). 3. La VaJletertre' à M. F. Gouttenoire de Toury (J.-B. Non placés Orge II (A.E. Bates),'Savato (Perry), HW Gagné par six longueurs le troisième à une encoMutuel fr. 5ô.Placéa Libretto III, 18 fr- 50 Grand mètres)^ 1Essoiœe (haies, handicap 4,000 francs, 3,100 1. Novelty, à M. Ch. Kohler (Powers).

2. François Joseph II, à M. M. Descazeaux (A.-V. Chapr 3. Joli Garçon, à M. Camille Blanc (R. Sauvai). Nûn placés La Source (E. Rolfe), Agami (G. Gagné par trois longueurs le troisième une encoMutuel: 22 fr. 50. Placés Novelty, 15 Ir.; Français JoG. d'Emiâville

AUTOMOBILISME

La Charlron Limited vient de livrer à M. Régnier, de Nevers, un torpédo 12 HP, la véritable voiture de touq risme souple et rapide.

La 12 HP Léon Bollée 1912 porte bien la marque des fameuses usines du Mans qui nous ont déjà donné tant de merveilles. Elle est un miracle de simplicité et de perfection. Paris-Automobile, leJlus sûr des garages, le mieux installé. 48-50, rue d'Anjou.

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On nous communique la lettre suivante

« J'ai le plaisir de vous donner ci-dessous le montant de mes dépenses totales pour l'entretien et l'usage de ma voiture Rolls-Royce, pendant une année, soit de décem. bre 1909 à décembre 1910.

» Cette dépense fut (tout compris pneus, essence, garage, impôts, huile, salaires du chauffeur, etc.) de 12,612 francs, et ce, pour une distance totale de 22,000 kilomètres, soit une dépense moyenne de 0 fr. 57 par kilomètre. Tous les chiffres du présent compte ont été minutieusement relevés et peuvent être contrôlés aisément. Magasin d'exposition 102, avenue des Champs-Elysées. Bureaux, ateliers et garage, 83, boulevard GouvionSamt-Cyr. Au prochain Salon de l'Automobile Stand 32, à droite de l'entrée principale.

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Les voitures Delage ont conquis de nombreux amateurs parce qu'elles sont douces, rapides et d'un prix très abordable, tout en étant fabriquées avec des matériaux hors ligne. Pour la vente et l'essai de ces voitures, on peut s'entendre avec MM. Bondis et Cie, 45 avenue de la Grande-Armée.

AVIATION

Dans les Ecoles Blériot

A Bue

Le baron Pasquier a volé, hier, longuement sur la campagne au-dessus de Châteaufort, Voisins-Le-Bretonneux et Guyancourt. M. Napoléon Rapini s'est en- traîné aux vols planés quant aux élèves Del Moretto, Blawow, Foucher, Georges Leclerc, ils ont couvert de-, nombreux tours de piste. 'Le lieutenant Porteau s'exerce au huit » en vue de son imminent brevet. A Pau

A l'Ecole militaire, le lieutenant Brulé a volé la paricours' Pau-Dax et retour, soit 100 kilomètres environ à l'altitude moyenne de 1,200 mètres, et le lieutenant Cazes a fait un entraînement intensif en volant cha- que jour plusieurs heures sur la campagne paloise; L'excellent pilote Deneau, récemment revenu de Mirepoix où il était en exhibition va voler presque jour- nellement selon son habitude, au-dessus de la ville de Pau. Il est à remarquer que cet excellent aviateur

L'affabilité de son imprudente amie qu'aveuglaient le désir et la joie de réparer son cruel accueil d'un jour d'hiver, pendant une tempête moins inclémente qu'elle-même, fut une source de sécurité et d'abandon pour la jeune fille. Il est vrai qu'elle se rappela hâtivement le hautain avertissement qu'elle avait si douloureusement entendu mais une lutte s'organisait en elle, et la mésentente régnait entre son cœur et son orgueil, entre les souvenirs d'humiliation et de reconnaissance et la tendre impression que lui avait laissée cet entretien sans durée pendant un repas politique avec ce cher voyageur dont le retour devait la faire fuir au loin et pour toujours.

Mais en attendant cet événement désiré et redouté, ne pouvait-elle pas entretenir ce sen. timent au plus profond de son coeur comme un culte caché, puisqu'elle était prête au prochain sacrifice

Les promenades le long du torrent, les excursions dans lès villages, les visites aux malades et aux pauvres, le pèlerinage quotidien à l'oratoire embelli par les floraisons toujours plus variées et où la pensée de Marguerite se confondait fautivement, elle le sentait, avec la prière ardente de la mère de Julien, prête peut-être à une hostilité nouvelle enfin de longues causeries sur la terrasse, vrai belvéàère d'où le regard plongeait sur la plaine, sur le bourg entourant l'église, sur le long ruban argenté de la rivière et les sinuosités des routes, voilà quelles étaient les occupations des deux habitantes du chalet.

JEAN DORIGNY

(A suivre;)

Nous rappelons à nos abonnés q ue toute de* mande de changement d'adresse doit être accompagnée de 60 centimes en timbres-poste pour frais de réimpression.


"vole depuis trois ans avec le même apparail et qu'il est toujours aussi enchanté qu'aux premiers jours de son Blériot. MM. Oscar Bider et Pechouan s'entraîment particulièrement.

Les appareils Deperdussin au Maroc

Prévost a réceptionné, à Villacoublay, le sixième apipareit Deperdussin destiné au Maroc.

L'escadrille qui part pour Oudjda se compose des lieutenants Brancher, Jeannerod, Souleilland et Mai-gnien. Ces officiers auront à leurs dispositions six appareils Deperdussin, quatre monoplaces et deux biCes six appareils Deperdussin, entre les mains de ces excellents aviateurs, montreront tout ce que l'on peut attendre de la cinquième arme, en particulier, lorsqu'elle est formée d'appareils tels que les Deperdussin.

L'hydroaéroplane « Astra en Grèce

La marine grecque vient de faire l'acquisition de l'aéroplane marin « Astra » 100 HP, celui-là même qui, pilote par Labouret, remporta le Grand Prix de Saint-

PROGRAMME DES SPECTACLES DU SAMEDI 30 NOVEMBRE 1912

THÈATRES

OPERA (Tét. 307.05),'8 h. Le Cid.

COMEDIE-FRANÇAISE (Tél. 102.22), 8 h. 3/4. Bagatelle..

OPERA-COMIQUE (Tél. 105.76), 8 h. Le Jongleur de Notre-Dame. Thérèse.

ODEON (Tél. 811.42), 8 h. 1/2. Vieil Heidelberg. THEATRE LYRIQUE (Gaîté) (Tél. 1029:20), 8 h. 05. L'Aigle.

VAUDEVILLE (Tél. 102.09), 9 h. 1/4. La Prise de Berg-ôp-Zoom.

VARIETES (Tél. 109.92), 8 h. 3/4. L'Habit vert. GYMNASE (Tél. 9 h. Le Détour. PORTE-SAINT-MARTIN (Tel. 437.53), 8 h. 1/2. Les Flambeaux.

RENAISSANCE :(Tél. 437.03), 8 h. 1/2. Le Bon Moyen. L'Idée de Françoise.

THEATRE SARAH-BERNHARDT (Tél. 1000.70), 8 h. 3/4. La Maison de Temperley.

BOUFFES-PARISIENS (Tél. 8 h. 3/4. Jolie- Occasion. La Bonne Vieille Coutume. ATHENEE (Tél. 282.23), 8 h. 1/2. Le Journal de l'Athénée. Le Diable Ermite.

CHATELET (Tel. 192.87), 8 h. 1/2. Le Roi de l'Or.

PALAIS-ROYAL (Tél. 102.50), 9 h. La Présidente.

REJANE (Tél.2 38.78), 9 h. Monsieur l'Adjoint. Un Coup de Téléphone.

AMBIGU (Tél. 436.31), 8 h. 1/2. Cœur de Française-

ANTOINE (Tél. 436.33), 8 h. 3/4. Le Mirage. Crédulités.

APOLLO (Tél. 472.21), 8 h. 3/4. Le Soldat di Chocolat.

TRIANON-LYRIQUE (Tél. 433.62), 8 h. 1/2. Les Mousquetaires au Couvent.

CAPUCINES (Tél. 156.40), 9 h. Potins et Pantins, revue. Flirt pour Deux. La Mèche fatale.

DEJAZET (Tél. 1016.80), 8 h. 1/2.– On opère sans douleur. Tire au flanc 1

THEATRE DU GRAND-GUIGNOL (Tél. 228.34), 9 h. La Bienfaitrice. Pendant l'Armistice. Le Grand Match. L'Esprit souterrain. Le Sacrifice.

,CLUNY (Tél. 807.76), 8 h.: 1/4. -Le Crabe. Le Loustic.

COMEDIE-ROYALE, 9 h. Le Suiveur. La Peau de l'Ours. L'Affreux Homme. Souper d'Adieu. On dit que.

THEATRE IMPERIAL (Tél. 594.97), 8 h. 3/4. L'Ecole des Chastes. Monsieur Collerette veuf. Le Pousse l'Amour. Comme on fait son lit. THEATRE FEMINA (Tél.* 528,68), 8 h. 1/2. Tu vas un peu fort. Le Valet de Coeur. La Casquette blanche.

THEATRE MICHEL (Tél. 163.30), 8 h. 3/4. La Réussite. L'Escapade. La Cruche.

THEATRE DES ARTS (Tél. 586.03), 9 h. 1/4. L'Homme de Confiance. Le Grand Nom. SPECTACLES DIVERS

FOLIES-BERGERE (Tél. 102.59), 8 h. 1/2. La Revue des Folies-Bergère, 36 tabl., de M. P.-L. Fiers (Mistinguett, Morton, Yane, Chevalier, Tramel et Yvonne. Printemps,Antonett et Grog). OLYMPIA (Tél. 244.68), 8 h. 3/4. Maurel, Régine Flory, L^ftevue de l'Année, de MM.. Rip et Bousquet (Dbrville, Boucot, Mimes Mérindol, Leblanc, Delysia et la danseuse Esmée).

MOULIN-ROUGE, 8 h. 1/2. Les Jolies Filles de Gottenberg, opérette (Mmes Jane Marnac, Marise Fairy, Jane Dyt, MM. Sinoël, Luguet, Duprez, Clerc).

LA CIGALE (Tél. 407.60). Midi à 14 Heures, revue de MM. Barde et Carré (Régina Badet, Nina Myral, Raimu, Géo Lolé, Fred Pascal). CONCERT MAYOL, 10, r. de l'E'chiquier (Tél. 16S.07). Mayol, Allems, Perriat; Fréjol, Leblond, Max Guy, Mourriès, Izeli Kranil. Dans l' « Initiatrice », Danvers, Valroger, Niquet, etc.

BOURSE DE PARIS

Paris, le 29 novembre 1912.

en juger par les cours pratiqués à l'ouverture et pendant la première partie de la Bourse, on-pouvait s'attendre à une séance plutôt satisfaisante, en tout cas aussi satisfaisante que le permettent les circonstances actuelles. Bref, sous l'influence des nouvelles de la matinée, dont la tenue ne laissait pas que de donner quelque espoir, on paraissait plus sou1riant aussi, les rachats de vendeurs aidant, avons nous pu constater de légers progrès dans certains compartiments, parmi lesquels la Rente française, le Rio, les Industrielles russes, la De. Beers étaient les plus favorisées. Mais ce n'était là qu'un feu de paille, que les nouvelles successives parvenues de l'étranger ne devaient pas tarder éteindre. Berlin et Vienne, en effet, nous envoyaient des cours en lourdeur marquée, tandis que nous apprenions que toutes les troupes autrichiennes étaient mobilisées en Galicie et qu'une recrudescence d'activité se manifestait à notre frontière de l'Est. Voilà plus qu'il n'en faillait pour faire retomber notre marché dans l'état de nervosité et d'incertitude qui le paralyse depuis le commencement de la crise.

Une grosse personnalités de la Bourse médisait aujourd'hui en fin de séance « J'ai beaucoup de disponibilités en ce moment, mais je me garde bien d'y toucher. Tout ce qu'on peut faire c'est de jouer la tendance au jour le jour est sur une très petite échelle, car nous sommes à la merci du moindre événement. Malgré tout, je demeure très ferme et je persiste à croire dans la solution pacifique de la crise. n Il paraît qu'en haut lieu on se montre depuis vingt-quatre heures plutôt optimiste. Tant mieux, mais en attendant, soyons prudents. En ce qui concerne la réponse des primes, elle s'est effectuée sans à-coup et on entrevoit la liquidation de demain sans inquiétude il n'y a d'ailleurs presque pas de positions.

Marché officiel

Notre 3 0 0, d'abord ferme, reperd finalement le bénéfice de sa précédente reprise. Les Caisses achètent 26,000 francs de Rente au comptant.

Parmi les Fonds d'Etats étrangers, l'Extérieure gagne encore une fraction à 91 32, le Turc unifié s'inscrit à 84 40 et le Serbes à 82 20 l'Italien est calme à 98 55. Les Emprunts russes sont diversement traités tandis que le Consolidé à 91 20, le 3 0/0 1891 à 75 75, le 5 0/0 1906 à 102 75 consolident leur avance de la vieille, le 0/0 1909 s'aff.ermit à 100 50.

Etablissements de crédit irréguliers Banque de Paris 1,710 après 1,725, Union parisienne 1,125 après 1,133, Crédit lyonnais 1,570, Crédit mobilier 665, Comptoir d'escompte 1,003, Crédit français 500. Peu de modifications sur les Banques étrangères la Banque ottomane est bien tenue à 635, la Nationale du Mexique témoigne de bonnes dispositions à 931. Au comptant, la Banque de Rome se négocie à 112..

Chemins français calmes Norrd 1,626, Lyon 1,242, Orléans 1,295, Est 900.

Les Chemins espagnols évoluent aux environs de leur précédente clôture NordEspagne 457, Saragosse 428, Andalous 307. Au compartiment de la traction, le Métropolitain revient de 641 à 636, le Nord-

Le pilote Guinard, qui s'est récemment entraîné sur biplan « Astra il à l'aérodrome de Villacoublay, a quitté la Franche pour la Grèce, où il doit piloter l'aéroplane Astra

L'appareil et de nombreuses pièces de rechange sont bien arrivés il Athènes, où le chef pilote Labouret procède actuellement à son remontage et effectuera incessamment les premiers vols,

Le match Sanchez-Faroux

Le match qui s'est disputé, mardi dernier, au café Gibelin, rue de la Sorbonne, entre MM. Sanchez, champion d'Espagne et aujourd'hui l'égal de nos plus forts professionnels, et Faroux, le recordman amateur si connu à Paris, s'est terminé par la victoire du premier. Résultats MM. Sanchez, 400. Faroux, 283.

Plus forte série NI. Sanchez, 109.

Très jolie séance avec une nombreuse affluence tes étudiants français et étrangers ont vivement applaudi les deux matcheurs.

SCALA; 8 h. 1/2. Spectacle-concert.

BOITE A FURSY ((Tél. 285.10), 9 h. 1/2. Spinelly dans A vos souhaits 1 » revue (Blanche, Gabin, Mary Max, Marra, Maud Harry et M. Bussy), les chansonniers Fursy, Hyspa, Boyer. GRANDS MAGASINS DUFAYEL. Concert et Cinématographie, tous les jours; de 2 h. à 6 h., sauf le dimanche. Buffet. Nombreuses attractions.

LUNA PARkTboïs de Boulogne) (Dir. G. Akouo) (Tél. 562.44). 14 attractions. Entrée 1 fr. donnant droit à 1 attraction, de 1 h. à minuit. MAGIC-CITY (Pont de l'Alma) (Tél. 707.65). De midi à minuit. Entrée 1 fr. donnant droit ,il 1 attraction. Skating, 3 séances. Bat, Magic Folies, music-hall tous les soirs à 8 h. 1/2. NOUVEAU-CIRQUE (Tél. 241.84). 8 h. 1/2 Attractions diverses. 9 h. 1/2 La Grande Chasse il courre. Mercredis, jeudis, dimanches et fêtes matinée à 2 h. 1/2. 'CIRQUE' DE PARIS, avenue de La Motte-Picquet (Tél. 731.90). Trois jours par semaine jeudi, samedi, dimanches et fêtes, 8 h. soir. Jeudi, dimanche et fêtes, mat. 2 h. 1/8. CIRQUE MBDRANO, 8 h. 1/2. Attractions diverses.

COLISEUM (Music-Hall), 65, r. Rochechouart (Tél. 282.13), 8 h. 1/2. Darius' M., Mason et Bart, Troupe Goodlow, Mme d'Estress, Tom Titt Folver, Cecile Daulnny, Trio Genaro, etc. GAUMONT-PALACE (Hippodrome) (Tél. 516.73); 8 h. 1/2.– Le Mystère des Roches de Kador. Okoma. Onésime, gentleman détective. Les Filmparlants et Phonoscènes Gaumont. Attr. PALAIS DE GLACE (Ch.-Elysées) (Tél. 659.26). Patina°e sur vraie glace. Tous les jours de 2 h. ài h. et de 9 h. à minuit.

KINEMACOLOR (19, r. Le Peletier) (Tél. 159.79). De 2 h. 1/4 a 6 h. 1/2 (2. séances). De, 8 h. 1/4 à minuit (2 séances). Les Deux Rivaux. Les Vandales. Le Million du Général. BAL TABARIN. De 5 à 7 h.: Apéritit-concert. Tous les soirs Quadrilles excentriques. Les Gelhart, troupe tyrolienne. Samedi pro-' chain Concours de Sourires.

SKATING-RING SAINT-DIDIER. Matinée, & 10 h. 1/2 (entrée, 1 fr.) après-midi, de 3 h. à 6 h. 1/2 soirée, de 9 h. minuit (entrée, 1 fr. 50). Cinquante musiciens. Six bowling. THEATRE GREVIN (Téf. 155.33), 10, bd Montmartre. A 3 h. et il 9 h.: Théodore et Cie. A 5 Il. (les jeudis, dim. et fêtes) Déjà une Revue 1- Faut., 2 fr. (entrée du Musée comprise). MUSEE GREVIN. La France au Maroc. Le Palais des Mirages Danses lumineuses. Cinéma le plus parfait.

TOUR EIFFEL. Ouvert de 10 h. du matin à la nuit. 1" étage Restaurant-Brasserié Déjeuner, 4 fr. et à la carte. Matinées au théâtre, dimanches et fêtes, à 3 h.

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Sud de 234 à 231, la ThomsonrHouston de 759 à 751, l'Omnibus se tient à 775. Valeurs d'électricité en bonne tendance Financière de distribution 660, Electricité de Paris 789, Eclairage électrique 136. Après avoir accentué leur fermeté, les Industrielles russes reviennent à leurs cours de la veille sous le poids de quelquels offres Briansk 474 après 477, Sosno>- wice 1,440 après 1,464, Bakou 1,975. Le Rio franchit le cours de 1,900 pour rétrograder ensuite à 1,882, par suite de réalisations. Le marché du cuivre est calme. La Norvégienne de l'Azote est ferme à 260, l'Est asiatique français s'obtient à 215, les actions privilégiées Port de Para s'inscrivent en reprise à 360, les ordinaires à 120. Marché en banque

A TERME. Mines d'or indécises East Rand 71 25, Goldfields 83, Rand Mines 161. D'abord fermes, les Diamantifères don* nent finalement quelques signes de lourdeur De Beers 526 après 533 contre 529, lagersfontein 166.

Les valeurs de cuivre défendent assez bien leurs cours antérieurs Cape Copper 166, Tharsis 161, Pena 25 25.

Mines porphyriques soutenues Chino 249 50, Ray 122, Utah 331.

Diamantifères calmes et en légère avance Financière 140, Madacca 281. Le groupe industriel russe après avoir accentué sa reprise revient peu à peu en arrière Hartmann 690 après 700 contre 697, Malteoff 1,158 après 1,178 contre 1,168, Toula 967 après 976 contre 969, Platine 731 après 747 contre 738. Au COMPTANT. La Franco-Wyoming ordinaire fait un pas à 43, la préférence se tient à 102 Huelva Copper cote 26 50 et Montecatini 135, la Butte and Superior voit de bonnes demandes à 248 et 248.. KERARMOR,

INFORMATIONS FINANCIÈRES Bilan de la Büngue d'Angle/erre. Le bilan de la Banque d'Angleterre au 28 novembre fait ressortir, comparativement au précédent, les différences suivantes .•->,•

Y compris £ 367,000 entrées de l'étranger, l'encaisse métallique accuse' une augmentation de £ 321,116, mais comme la circulation fiduciaire a également augmenté de £ 34,740, les réserves ne. font ressortir qu'une augmentation. de £ 286,376.

La proportion de la réserve aux engagements est de 50,81 0/0, supérieure de 0,14 0/0 à celle de la semaine dernière.

Le Compte Trésor et Administration publique est en diminution de £ 704,012.

Les comptes particuliers font ressortir une augmentation de £ 1,118,003.

Le compte Portefeuille et Avances se présente en augmentation de £ 89,952.

Les Rentes disponibles sont inchangées.

Bilan Différences

28 nov. 21 nov.

Encaisse métallique 36.450.066 + 321.116 Circu.'ation 29.3G8.720 + 34.740 Réserves. 27.924.435 + 286.376 Trésor et Adm. Publ. 13.179.627 704.012 Comptes-courants part.. 41.753.316 + 1.118.003 Portefeuille et avances.. + 89.952 C" Rentes disponibles. 14.553.000 Prop. de la rés: aux eng" 50.81 0/0 + 0.14 0/0 Le taux officiel d'escompte a été maintenu

BILLARD

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au sur bilan

£ £'

DÉSIGNATION DÉSIGNATION Coursdeclôt™ g§ DÉSIGNATION Coursdeclôi^ ̃ C§.jg DES VALEURS DES VALEURS "^TTÂ^ DES VALEURS FONDS FRANÇAIS SOCIETES DE CREDIT f ACTIONS INDUSTRIELLES g O/O français sous-ComptoirdesEn^repren. «is «S

3 •• 3 O/O amortissable "c 94 94.. SI Banq.hyp. France (Ob.r. àlOOO) 54850 545.. 40 molsel H199 1190 Chem.ferEtat4G/01912tÔbl.V 507 35.. Banque de l'Union Parisienne 1130 1130 Aciéries de France. 1.07.0.. 1.06.0 •• Obligations tunisiennes 8O/0 436.. desPays-Autricliiens 524.. 50.. de Lingwy 1720 1740 2 B0 AnnametToi3àn21/3 76 !0 nationaleduMeatique M7.. 948.. de MicfievUle 1910 1900 Madagascar 2 172 22 50 ottomane ï 636.. 63S 87 so 4.0.. Russo-Asiatiqu 70.. Ch4tUlon, Comm. et N. Mais. 221» Indo-Chine ïl/2 • ̃ *40 447 so Société Générale 5 8f8 81S 6t.. Commentry, Fourch., Decaz. 1330 1S30 Villo de Paris 534 75 l6 •• foncière lyonnaise 448 20 Constructions mécaniques.. ;.• 498.. 12 18ÏÏJ0/0 Ofrano.de Banque et de Mines 475 65 gorges et Acier, de la Marine, 3 Quarts. 1.03 5.0 60.. Crédit lyonnais 1370 1574 20.. 7 54 français 500.. Méditerranée (Forées et Cli.). 1074.. «Rie 4 O/o' S17 5.6 8 I jndust. houill. Russie mérid.. 213.. 224.. 1R922 î/iô/à' 320 35.. mobilierpançâïs 664 C67 Saarbonnages de Triiail 247.. 2S0 w Quarts sV -'Oblig. 3 432..

io.. 1898 SU/o 382 380. Immeubles de France 147.. 143.. ITi.io Canal de Suez 6080 2 50 Quarts. lpi 50 -Ollig: de 400 fr. Intérêt (i fr. Jouissance .= ,ACTIONS,' DE DE «•: --Quarts. 86.. «50 Eoonomîaues du IJordt. •• «?ooietê centrale de Dynamite. 802.. 797.. 1.. 338 73 3550 Est. 902 900" •• Orosdi-Bacii (Etablissements) 195.. vlllede Marseille 1877. 410 25 412 50 39.Est algérien.1 670.. 665.. Téléphones (Soc. indust. des). FONDS ÉTRANGERS j0 Midl!?"V.Ji;w".V. 11S9 V. inà' Grande DimillerieeE.Cuseniër 2°!? col !ii; :-4a 1î a 72 Nord. ÎS ÎS & tSSS^^xsuiïï î&: 129S to/o 9ïU «SS m 1300 EtabUssementsDuval sio 808.. t^ AutricMen^ S.S /g g jg Jg 87a.. ï& m 'ES HI ^L-StMSfî^ S:: 'S:: tk: B^Pundin" ̃- 56 Paris-Lyon-Méditerrané». 1247 1S*2 ?3 BmgariéS^W" '̃̃"ï:. Sor'' 503 6 ..Sud de la Francs 20 Tabacs de l'Empire ottoman.. S7- 9650 26 MétropoUtain 638.. desPlgppines 344.. 344.. B?Il'J02. su Est-Asiatique Français 215.. H47 de Portugal S73 *"o/o EK?|?e<DetteVni^V.V: loois 10040 7P.72 Andalous. 7 09 «afflneries tet Sucrerie Say. 340.. 340.. 3 i/a Dette privilégiée. 9270 9250 Sud-Autrichiens (Lombards). 65 Imprimerie Oaaix ObUKaUonsaomaniales. 29 L. Méridionaux d'Italie .600. ^P^Tei% ̃•'̃̃ --îiSf. ;S* obligations de chemins, de FER |^fiSg^^±":v:&!?.1ir. ACTIONS INDUSTRIELLES (Françaises) 3 0/0 Portugais 3 îK.Bxtér. 1" série. T > ̃ 2%' 2' 6330 63 eô H»r »ui<rar<! mat ânjonrd *%̃ 3' «7 Messageries mariûmes. i3« Roumain 4^1894. 25 ̃ 538.. Départem^?5 394.. Ouestï. i0'/0 8950 « •'• Bateaux parisiens Economiq.3« S?Snoav. 4 0/0 *%Xm 228 Omnibus de Pans .i. 7S3 776 Est52-5t)5« 648.. –Syi'X: 378.. 38150 4 0/0 Busse 1867=6a. • 93.. •̃ -1 v* O00189»»»)" 348.. ,-3% 41875 Ouestaig.3% 400 50 40/0 4K1&S0 11 Voitures de Paris .190.. 188.. -S^nouv. 4t225 413 75 P.L.M.Da.3 « 412.. 4 0/0 4%18i»(2«eV4iVérieâ)V. Î92Ô3 92 »» SOcipans.pn'Ind.Ob.def.etTr. 3H Estalger.^ 403.. -Fus.n.3^ 40975 40950 4 0/0 4«1893(or) 91B0 10 Oomp. gén.parls,Tramway3. Vm-6% 415.. 415.. -Gen.653% 409.. 410.. 4 0/0 4% 1894 (or). •- •• Comp. géngraJe de'Traction.. 1450 15.. -3.%nouv. 415 23 Médit.6% m «0 630 io/o ̃ 4«tS«Soudé;ï«et*ï" • 9430 739 734 S i% 3.série. 94 S0 316 S<3 Nord 3W. 422 50 422 P.-L.-3^55 S 4XÎ901' llrëJlq ^ramways^e^VEsi parisien.. 68 75 3«nouvJ ,41873 418 r-Vi-KïSW* «§i. 40750 èO/0 *%lilHSâl'<; T 76it :?I-7S «35 .? 433 ̃ 3 «.«.«' 375 50 372.. «o a- g*; 743 Sjinou». IJ1 àl 4«l ^«5 ̃' 4 0/0 Serbie i% ma '.Y. 'i 8220 •• •• Oomp.pariSjdufiaa(jouissanoe); 23.. Monopoles ,ï 20 Eaux pour l'Etranger 323.. AndalJ^l* 313 Iomb.3%an6 2565.0 255.. 40/0 Turc 4 Umûé 8403 8440 _3%3.sér. 30375 30350 -3%uouv. 253.. 25250 20.. Dette ottomane consolidée 4 427.. Gaz de Bordeaux(act.dejouisa.) 9a.. Astur.lrehyp. 35i 347.. MaA-S^ln 359 20 Ottoman Priorité Tombac 4 « f Gaz fnliaaAtUv^U .-•.•• 290 •• *?« •• Autr.3%l-L 3S9 390.. Sarag.-tuença 349 25 i,«1896 494.. 495.. baz lUnion des) l«serfe. BarceLprior. 363.. 36G N^lel'E.3%lh 357 37 50 *e eerie. 622 Damas-H.T.v. 9s;'» ^^k 2«hvn tm <t*i

Banque de France 4S Secteur de là Place CUcay 1930 1935 3^T.7T g:: lbs-: E^^tco-p-c°^ 852 *£sxï «3:: «4 a -W4| nkv. 35.. Comptoir 'Nation. d'Escompte g 95 CotopaS111^ d'AguilaS 140

32.. Crédit Foncier. Actions. sso 84if.. 12 50)Malfldano 355 "̃ 352"

33 comp-^rançaise des Métaux. OBLIGA TIONS INDUSTRIELLES Caaroonn.'dë'sôsnowïië; 1439 Y. 1440

3%18S() 493.. 492. sucreries-Raffineries d'Egypte 76 i C«gi« û.E.3% 436.. 432 CanldSaez5% 12.. 378. 375 se S 65 Usines de Briansk 375.. 434.. 13.. Sels gemmesiBussie mérid.). 302.. 300..

13.. 423 •̃ *la EtaolissementeDecaUVille. 157. 0nmibus4,>4. 468.. 472.. B«Panamaàl. 129 5» 50 15.. •– S'»;™?. 4S0 S7 30 Dombrowa. O o1*»». Ent.Mag.P.4% 480 la.. Obligat.Foncieres3j«;187U i3l n 492.. g0 courrières 3420

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41r.eur.U»! 13/32 Kleiafonteia t- marché est fnjv,lp inf1iiip(n/>i5 rnr le Ashanuso' n/32 MayConsoL 811 8/1 par ie Chartered.. 26/3 26/3 ModderfonL 12 7/16 42 7/16 bruit d'une prochaine émission de bons du citya-'sub 2 3/s 2 3/s McdderlB. 3 3/8 3 n/32 (Trésor. Rente hongroise calme. Banques CitydMp.. 3 1/32 Rand Mues 6 613/32 faibles. Valeurs de transports lourdes CrownM«i 7 6<5/i6 RobertsV.a ii/2 ii/2 DurbanRoa. i i/i6 Hobinsond. 2 i/4 Lombards 100 20. Industrielles réalisées East Rand. 2 13/16 Rosedaep.. 3 Alpines 958 50.

R.Miainj 5/16 5/!6 Simmerd.. 3/. 3/.

Porreira. LonelyReel 3 fils 3 RPilVPI t P« 29 novembre Perrairad.. 3 i/o 3 1/2 TransvJJold 2 19/32 2 9/16 GeldeohU. 1 3/8 1 3/8 VanRya. 3 13/16 3 3/4

Oolduelds.. Vereeniging 5/i6 5I1G Mgt3%lf>3> 78 73 78 95 Tabacs Iupit«rde«p 13/1 13/1 Witwat-d. 2 11/16 2 il/la Eitéri8ar.i% 94 Rio-Tinto. 190G Bréail4 9i. 87 1/4 Paris»» éleotr. 3i3

Cours des Métaux Portugais3% Saragasse,act 430 Terme. 77 2 2 6 Plomb anglais.. 07 Lotstara. 183 188. Eectn bandas Terme 223 10. zinc Comptant. 26 5 Marche soutenu Métropolitain gn réMines mexicaines cul, Chemins espagnols calmes, Rio-Tintoj MexlcoM-. 181 5o||Barranoa.. réalisé. Change sud-américain sur Londres NEW-YORK, 29 novembre Buenos-Aires (90 jours) 48 (Fourni par, HaT™' Winthrop et C% SS, TU* valparaiso de la Paix.)

Rio-de-Janeiro

ROME, 29 novembre Atchlson. 107 1/4 107 1/4 MissouriPaiIl Baltitn.3t0hio 406 1/8 N.-YorkCentr. 114

L Canad. Pacifie 265 1/8 2C6 1/2 NorlollcetW. H5 3/4 3/4 HeateS X.. 99 75 99 87l|Chein. ménd. 593.. Chesap.etOhio 80 1/2 80 5/8 Northern Pac. 123 3/8 123 3/4 i% 67 Chem. Médit. G.NorthernP. 137 1/2 137 314 Pensylvan.Rd. BaarnaUoai» 1473 50|l47J 50||Cb.sur Paris. L0aiâ,Nash7 Readinj 171 171 5/8 Leaigh-Valley 174 174 3/4 Southern.Pao.

MADRID, 29 novembre "iKlT- r28 • "•/• Dn™!=- 172 m "3 1/8 Industrielles et Minières

BERLIN, 29 novembre • ̃ BERLIN, 29 novembre

umtmx 77 30 77 'mATIÈRES D'OR ET D'ARGENT Prussien 3% 77 30 77 50 Dseonto cam. 183 1/2 183 1/4

Saxons?».. 78.. 78 DeutscheBank 249 3/4 249 3/4 OrOO/OOte kll. 3137 fr. Pair it1 0/00 Prime Italien 4 Berlim-Haadel. ArgentOJ/00 le kil 25 à E«ériaura. Bobhumer. Souverains anglais. 25 –25 19 Turo'unilià.. 85 20 85 Laura. IG3 1/8 3/8 Banknotes. –25 22 Caem.àutriiih. 143 .1. 142 3/4 Harpener Piastres mexicaines 2 33 2 56 CtUo;nbïrd3. 17 1/2 17 Ch.surPark. Si 20 Guillaume (20 marks) 24 6i Lotaturcj. Nouv.l/Simpériales de Russie. 20 55 –20 60 Marché calme et plutôt lourd, influencé BONS DD TRC- 33S banodeds psancï par les a.vis de Vienne et la tension moue- Deimoi3a3 3 Mois. 10/0 Escompte 4 0/n taire^ Consolidés fermes. Banques irrégu- Dp6moisiian 10/0 intérêts des avance]. Priori, àoloard °réc.ol. àujourd Prèc.el. àuiourô Pré&d. Ârgentin4X 84 10 Iianosoil V.-Montagae. îooo 1000 Goch(New), Bfàsilô^lSa» 100 60 PortdeBania 425 50 lm.sp. Skating Goldea'aorae S 53 Cape-Copp9r.. 168 St-ffidiar. 72.. 72 50 Qoldlields 83 75 83 resc.4^0 83 le Chino Copper. 250 50 JumperCalifor. 2 2 Mexique 48 70 EstreUas 580 577.. «nn» mm JUeinfonteina. 31 75 i%ïnl. 3173 si 75 HuelvaCopper 2G 50 "̃='" u" Langlaagtee3 38 50 37 75 Chem ottom. 187 25 187 75 Montecatini.. 134 50 Chartered. 33 25 May Goosolid' Monaco G" « S333 PenaCoppar.. 2g 50 25 25 Gold. Consolid. 83 75 83 Mossatnédès.. il 25 il 25 Cinq»" l072 Ray Coppsr.. i20 122 De3aar3. 52G Mozambique. 23 75 23 25 -ObL.4% 29j San-Miguel.. '.il. 75 Jagersionteio. 167 Randiontein8. 41 25 41 25 Etaot.Iiill31R.T. 210 San-Platoa. EaatRand pro. 71 50 71 25 Rand Mines.. ICI Anthrac.ras3e 129 129 Utan Coppdr Ferreira deep 85 75 85 50 Robinson gold 88 50 88 25 Min.h.t.Russ.M 13J Harpener. 137s Geldenhui3 d. 35 se Simmera»' J. 2525 FranooWspré Larratb.tMine3 GeoeralMinJ.} sa 75 Village m.rsa. 61 25 Franco Wtord 4s so 47.. Tharsis.

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