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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1904-08-15

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 15 août 1904

Description : 1904/08/15 (Numéro 9802).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k532599b

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/03/2008

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j.~a~t.e ~utom~bile :(' :9' AOUT ~904.~

En rafson des fêfes de~ ?es ~ef~M~hno/icesde~ema/n .ne ` ~araî~Dnt qu'aprés-demafn mefcredt t7 aoOf.

~SOMMAîRE

::Momdanitos.

Ij)& Guerre russo-japonaise: LeB dépêches S'Mer. I<es protestations religieuses.

A TExtëriëur: L'incident Tcho-Fba. YtettrèdoMahdchourie.

Chronique des Tribmnanx*

Carnet dulaseur.

roaineton <( Lee BaTehantes a, par M. ChampoY.

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~MUSM~

,<ïtM.0~~a~. ~KjoeneKre D~M~Vp!

n Tu vas fuir, chassée. Ne murmure pas. H est Srand:de subir l'exil. Ne te retourne pas vers la dallée natale. D'ailleurs, la brume de tes larmes tevoilerait la bruyëre qui enQamme ces coteaux d'émerâude joua ~ton enfance et le ;tremb!aht azur de ces hauts sommets. Prends ton bourdon. Rabats sur ta face amëre ta coiffe predestiheeauxdeuiIs.TutrembIes.Il est dur .de refermer derrière soi, à jamais peut-être, la porte déjà maison familiale et d'en écouter le suprême gémissement. Mais voici jour de l'Assomption, dont il est écrit qu'il est le triom'phe de laViërgë et qu'il nous doit rappeler les _moindr:es circonstances de la divine Odyssée. Et puisque tu t'en vas, toi qui n'es qu'une femme~ je te dirai, ann que tu te fortifies d'un -'sévère exemple, le bannissement de la Mëre de

Dieu..

'A'L

''Lorsque tes pasteurs se furent retires de la ~rechej Taneet le bœuf~s'agenouillërentsurla .paille et, de leur pauvre halein&, réchauffèrent l'Enfant. La Mërë, frissonnante encore du soufue deJ'Esprit, seprosterna devant ce nls qui était son Dieu. Joseph s'endorjnit et eut un songe .durant lequel l'Ange du Seigneur lui apparut et

luidit:.

KLëve-toMt prends Je petit enfant et sa mère

)) eteofûis-toi en Egypte, carHérode cherchera

gyp gyp de cherçhera:

'Hjë petitehfant pour faire moupir. w C'est ainsi que la 'Vierge souurit l'exil. Eile prit l'enfant dans ses bras et monta sur un âne

~u~ësjjgoa~u~

-Më~m-ëstm 'servante~e~~ etdé~y

.~ësMnMs.~

Dohc~suivië dë~oseph~ Marie gagna le sable du désert. Un palmier leur fournit quelques :dattesetl'ombre d'un sphinx un abri.

J

Encejourde l'Assomption, médite, ô ma sœur qui tenvas.~ur cette évangélique aventure. Oùque~HàiMes.tju trouveras un palmier aux fruits d'or quite nourriront etun sphinx qui te protëgera des ardents soleils et des rosées ruis-selantes.-Ton cœur hérita, comme le mien, ô mon amie, des baumes que distillent les lourdes fleurs des torrides Antilles,

Mais tu sus mieux que moi purifier ces essences, enchanter leurs vertus par ta vertu, par tes prières. Tu mêlas a l'arôme des goyaves .celui des lis immaculés, qui demeurent inflexibles sur les autels incandescents, du mois de mai. Il s~ peut que s'use .ton corps déjà fatigué par de nobles travaux et qu'un Hérode sans grandeur vienne, entouré de gens armés, au moment que tu franchiras le seuil violé de ton' couvent.boire l'ëaù de ta gourde et manger le pain de ton bissac. Mais ce dont il no pourra se saisir, c'est de ces baumes dont je parle, qui demeurent au plus secret de ton cœur, qui ne s'évaporeront point dans le vent du désert, parce que tu les a confrontes avec la poussière mortelle ou tu retourneras.

Et le refuge dont cet Hérode ne saurait te bannir, c'est l'ombre: de ce même sphinx qui couvrkia MÈre de Dieu, sphinx d'autant pius terrible qu'il se tait comme se taisent-la Conscience blessée, le Mépris et la Foi.

.~A

~~ependant, avant que tu t'en ailles, je veux te reparler de la.contréë natale, mais dans le sens que tu désires, car je devine qu'en ce jour tu aimeras que les souvenirs soient mêlés à de ..piëux'paysages.

D'ailleurs, depuis Lourdes, clairement azurëe, jusqu'à" Fontarabie, sombrement dorée, la chaîne de nos monts balsamiques se déroule tbmme la seule écharpe de deux Vierges. ~Mais,gauche, dans ~.la .riante Bigorre, !es piedsde la consolatrice ne foulèrent que ce& pelouses dont les vertes robes se lacent des lacets d'argent'des ruisseaux.

Jecesaissi, du haut d'un pic, tes yeux se donnèrent cettefête d'oublierl'âpreté du monde pour se poser.sur la douceur de quelque troupeau suspendu au uanc d'un pâturage poétique. Pour moi, je te l'avoue, mon âme sanglotait à tant d'mnocence, à tant de candeur,, a tant d'infirmités. Je~mêlaismoncœurà celui de la~eune .iille souffrante dontlà grâce étendue souriait à travers une rosé de neige;

A droite, au contraire, au seuil espagnol le dais du ciel~etëmt d'un sombre azur,- et, couronnée de maïs,de piments 'rouges, et de'fënoùil~a: tragique et.brune Fontarabie se mire .~yécpa.resse~.dà.ns la nacrée .laBidàssba., C'est àù'miliëu~dujaïzquibel;qm cette ville, dans''ùne~cassure .mordorée qui;: a l'éclat'd'une ;pterre pr6cieuse,.que se dresse Notre-Dame-de-Guad.aloupë.a'qui un nance, je pense, dédia cette complainte

No~is irons remercief de nous avoh' ctonhc un bpnheurai parfait–t&ytei'ge qui domine– ta bte'ue Bidassca~et l'océan de soie 'qui esta Fonta-

~raMe.

"Cette 'Vierge est en merre. EHe est sar la fontaine–où i'eau est desséchée.– Sa robe eat~uBë cloche. –~EMeànne-couromie~–Oa la retrouve chcore.–danelactapelle~proehe. ~<'

Dame'de;Guadaloupe –qun::gar<icx les chaloupes des tempêtes larpucbes je ~eux. vous remercie).'

–:ët quand viendra ~épouse–je 'vêtu mettre à Yos

pieds.–la gentiane vërna[e le colchique autom~

oal.'

'Veuillezrhoutitëhu' comme vous tënissëz les tommet qui, quana-làmer est haute,–vont pêcher le roùsseau.–Je lesiai ~u partir balancés n mourir–sur les lurieuses'eaux..

..Mais voua veillez sur Gm –votis qui êtes anx Cieux pu l'e&u est toujoura bleue.' –.Veillez sur ma maison comme sur navire Envoyez le

képhir–goaUer notre mo'isson.; `'

s Ï

doute, m~-comstne. que~d cona~sses eette Vierge~ çantàbnqù~.C'ëst elle qu~nvdque aujourd'cui en, ta faveur, deLprëfërence'

ItEHr b!Mur4~Me. CM eUe dominées temeêtss.

~Ët'~e'SEns; ~que tu .es~Mmb~blëj -es~o~M~ ~d'angoisse,~â~.çette~pMgnée de pécheurs que~ j'allai~ voir s'embarquer à ta.'côte basque. Rien~ ne m'émouvait davantage, et rien neme paraissâit'si grand et'si petit que' cet esquif où, l'un après l'autre, ces nommes sautaient, chacun attendant que ia lame; se fût assez calmée. Un instant, !e bateau descendait l'échiné d'une] vague, si bas que je le pensais englouti. Tout a coup, avec un parfait ensemble, pareilles aux pennes blanches d'un goéland, les rames s'élevaient et s'abaissaient. Parfois on le perdait de vue dans l'immensité furieuse qui situait comme un fouet. Mais au-dessus de ces marins courbant Je dos, la calme Dame-de-Guadaloupe se dressait dans sa robe naïvement ~bombée. Et l'on se sentait rassuré, car notre cœur, toujours souffrant du désir de se repren.dre à quelque objet, se connaît a ce petit bloc de. pierre grise taillé peut-être dans ces mêmes rochers ~qui menaçaient de briser la barque.

.<

Ma sœur, puisqu'il le faut, enfonce-toi dans la tempête. Que le vent s'engouffre daus ton voile noir Va, comme une mendiante, frapper à la porte 'de l'étranger. Tu choisiras, pour y heurter, un bâton de laurier. Le laurier est un bois plein d'amertume, qu'il soit cueilli par moi sur la tombe de Virgile, ou .par toi sur la colline,où pleurèrent les nlles de Jérusalem. Et, maintenant, qu'ajouterai-je, ô mon- amie? 'l Lavieestsemblableà la vie. Un char cahote sur !a route. Je songe a la lointaine-enfance. Tu venais nous rendre visite dans une bourgade du .P&ys basque. Je te revois, coiffée~ d'ùne~ 'ré- ~ëlUE~~anche, errant jui CEÉpuBcuJé~sur.une

'~n~uë~galërie j qùt'~o)mmai1~'ëau "lehte"'d'unë

riviëre.~ Cette eau::jt'étaii que doùceur,~qmmi-~ raittes~prières de jeune HUe. l, Maintenant, Tie t'attendris pîus. Je n'entends plus, lanuit.Sonner la cloche <Ies01arisses. Emporte, sous ta mante, cette lettre où tremble un peu de ce soleil du vieil Orthez qui éclaira tes Assomptions passées.

Francis JaBames

Ce qui se passe LA POUTiQUE

LE GRAND PÉRIL NATIONAL

Si le général André, qui désorganise au seul gré de sa fantaisie Tarmée dont: il est –âpres M. Loubet te chef suprême, n'est pas chassé du ministère, ce sera bientôt fait de notre puissance militaire et aussi de notre ~sécurité intérieure,.

Ce dangereux maniaque non seulement~ricane, mais il détruit il ne pbursuit d'autre but que de servir tes rancunes de tous ceux qui peuvent aider a sa fortune, et froidement il exile ou contraint à. se démettre les bons officiers, ceux qui, plaçant !e devoir militaire au-dessus de leurs propres intérêts, refusent de sacrifier aux maîtres du jour !es francs-maçons. Sous ta première république, les soldats pré- talent serment sur l'autel de la Patrie i La Patrie n'a plus d'autel aujourd'hui c'est un culte gué le~Ipjc~Bu~rimé~hattendant les

~aubœs,~t~Bt=en~e~fus~ue;Je~ p.l'srJDi

vent communier s'Hë~veuIent~btenir' un àvân- cernent rapide.

Hélas! il en est qui se laissent séduire, mais leur nombre est encore restreint, et c'est pourquoi l'on a introduit dans notre grande école militaire le franc-maçon qui devra endoctriner les élëves-officiers, les préparer, avant qu'ils reçoivent l'épaulette, à l'abominable besogne que plus tard on leur imposera.

A-prës avoir cassé les meilleures branches/le général André s'est efforcé de faire pénétrer le mortel poison dans la racine. C'est le ver introduit dans le fruit mûr par l'horticulteur luimême.

L'honnête indignation des saint-cyriens a fort heureusement déjoué ce plan criminel. Les organes du général André ne se peuvent consoler de cet échec, et, dans leur rage, ils s'en prennent à tous les chefs de notre armée. · Pour le quart d'heure, c'est le général Dessirier, c'est te général Plagnol que' l'on vise spécialement et que le ministre de la guerre s'efforce d'atteindre.

Le gouverneur de Paris et son chef d'étatmajor n'ont pas voulu que la justice militaire fût influencée par l'esprit de secte.

On avait confié à deux coreligionna~es d'Alfred Dreyfus le soin de le venger en déshonorant ceux qui avaient contribué, directement ou indirectement, à là direction de: notre service d'information.

Le capitaine Cassel et le commandant Sée, fidMes serviteurs des colërescertains israélites, avaient préalablement, et sans examen, fait incarcérer quatre officiers..

Les ayant mis en prison sans justice, ils les y maintenaientsanscause; ce fut alors que le g6 néral Dessiriér intervint, comme c'était son droit, comme c'était son devoir, et les ût relâcher.. `

On l'accuse aujourd'hui, on le place sur la sellette en compagnie du général PIagnbl. Le ministre de la guerre prépare leur disgrâce, et le journal qui interprète le mieux 'ses sentiments, l'officieuse.~e~oM, qualifie les deuxgSnéraùx de «. bandits militaires. M.

« Us recommencent écrit M. Bérenger avec le quatuor inculpé de faux les manceuvresdejcoltûsion)etc..etc. "J'espère que le général André va sévir. M .Bans toutes les garnisons, le ministre de la guerre .entretient des casseroles qui gagnent .les gâtons, peut-être même la croix, en dénonçant leurs supérieurs ou leurs camarades. On sait qu'à Poitiers, un commandant et qua- ~i tre capitaines viennent d'être déplacés, sur l'avis des espions du ministre, parce que « leurs femmes ne se seraient pas montrées suffisamment assidues aux jours de réception de la femme du lieutenant-colonel H.

Et te journal de la préfecture nous révèle cet abus de pouvoir soup ce titre joyeux « La valse des .capitaines.') ~s

~11 est temps, grand temps .d'en. ~nîr, et je ne puis comprendre, qu'un, journal /répub!~ain rêëHemennndépendantne'fàsse pas entendre le cri d'alarme ~ne.se joigne pas a. ~6us\pbur requérir au nomade la France, justement aIàrm16B, la démission du général André.

'On dit que M. de MontëbeIIo se dispose àt'in- terpellër.« sur les incidents qui'se sont produits récemment:àl'Ecole de;Saint-Gyr C'est très bien ce-n'est pas assez~ II .faut'demander compteau mimstre do'Ia guerre de tous tes~àtteutats cômmiscontre nôtre armée; il faut provoquer un-grand débat qui ouvre tes yeux les moins disposés a. voir, qui oblige tes blocards eux-mêmes à ppter. entre leur devoir de .Français et leurs intérêts de parti.' Plus encore que M. PeUeta.Q, te ministre de ta.guerreest«unpéri)natiQna.lH, C'est un dément, un m.çonsc!ent;qur s'exerce' avec nos officiers~ au jeu de massacre et qu'il importe ct'cnvoycr au plus tôt dans une maison dosante. Si t'en ns veut que Ta France périsse ;entrë ses mains, il faut qu'il par,të, qu'on chasse, qu'il abandonne )e miQistërè,pas les pieds (levant, mais. au contraire, s'il se cramponne'a. a sonportefeuiHe.–L. DESMOULINS.' l!GEQS~ BE_~T~~ 7

'<EQj.oneH_

/L~ Tsarévitch est, depuis hièi', çolonel

~h:ordrë du ~our de'l'Ëmpëre

Mmme. co 6~ Qhef <ïu~ Tê~Qat des ~r-

~m~

iiraiJIeur5de'la~MrieOrieQtale~ës dëu!

giments porteront désormais le'*àiom d'Alexis `

le Tsarévitch est, en -outre,tach~à~oùs les régiments dont l'Empereur est chëf.'aihsi qu'au régiment des chevaliers-gardes et ~u régiment: -des cuirassiers de la garde de l'Impératrice Mari e-Féodorovna, au régiment des hùlaùs de lat garde de FImpératrice ÀIéxahdra-Féodorovna, et au i3"régimentdes gardes du corps d'Ëriwan. L'ordredujour.deTEmpereur annonce auss! la nomination del'impéra&iceAlexandra comme chef du 15' régiment de dragons, qui s'appellera, régiment « Alexandraw.

Pour ce qui concerne !e Tsarévitch, les régi-. ments dont il vient d'être, nommé colonel devront attendre quelque temps avant de connaître leur nouveau chef. Il est vrai que, pour justifier ce retard, il pourra invoquer une raison majeure. son âge. Spectacles d'été la Sainte-Marie.

Si l'Assomption que l'on célèbre aujourd'hui est une des plus importantes fêtes de l'Eglise, on peut dire aussi qu'elle est la plus poétique peut-êtreetassurément la plus jolie. Elle tombe. en bffet,en pleine saison des fleurs; aussi n'est-il pas jusqu'à l'humble.autel de la.pauvre petite paroisse de campagne qui ne reçoive, ce jourlà, une parure somptueuse et parfumée. Et, chaque année, la veille de la Sainte-Marie, c'est le même spectacle charmant dans les églises de France autour des statues, de la Vierge, troublant à peine le grand silence de la nefdéserte et obscure, des jeunes Elles sèment des brassées de fleurs, disposent et ~arrangent avec une ardeur pieuse des bouquets de rosés, .d'hortensias et de reines-marguerites. Et ~ivine~o~solatrice-~emMe~Ccueillu~~u~~u~ .rire indulgëht.'et'tendre .ces to'uchanl.sHibmm~ gcs, qui serépètentdepuis tantdësiecies! l Un désert. Paris ressemblait hier à quelque ville! de Mandchoune abandonnée par ses derniers habitants. Profitant des deux jours de fête, tous ceux qui n'étaient pas déjà installés au bord dei la mer ou dans quelque autre villégiature,étaient enfuis.

Dès la veille, on avait dû, dans toutes les gares, augmenter le. nombre des trains en partance et, sur les quais, on croisait une foule de gens encombrés de paquets, de chasseurs allant faire l'ouverture dans les départements lointains: de la première zone et, surtout, de pêcheurs à -la ligne, munis de volumineux attirails. Nous avons rencontré, parmi ces derniers,Tin avocat connu, qui a tout juste eu le temps de nous raconter une anecdote sur l'incohérence de la législation appliquée à son sport favori. Un de ses amis du barreau de Paris, ayant eu à plaider un procès de pêche, avait trouvé, en consultant ses textes, un article du règlement ayant force de loi et qui était ainsi conçu « Il est défendu de pêcher au son du clairon ou de tout autre instrument de cuivre. L'avocat, stupéfait, remonta aux origines de cette singulière décision et découvrit un édit du dix-huitième siècle, interdisant la pêcher 'nocturne « à l'aide de fagots allumés, qu'on ap-' pelait « clairons a ou «clorons" ~Longtemps après, un intendant de province~

étaittpjnbé sur cet article et, n'en comprenante

pas le sèns.-il ~'éiaif ~it qu'il n'y_valt pas 'de ~~5un~p~r~on:fn~d~&pechë~ clairon plutôt qu'à celuid~tout autre mstru" ment de cuivre. Et, pour ne pas faire de jaloux, il tes avait prohibés tous. Mésaventures d'une directrice laïque. Quel scandale! on a découvert dernièrement 'qu'il existait aux portes de Paris une école la'ique de petites filles qui avait encore pour directrice une femme inconcevable, poussant l'inconscience jusqu'à inviter les communiantes de son école à venir lui rendre visite revêtues de leurs belles robes blanches. Même elle avait l'audace de leur offrir, en souvenir, quelques images de piété t Le gouvernement, ayant appriscesfaits monstrueux, s'est hâté de déplacer la directrice et, l'ayant envoyêe-dans on ne sait quelle localité lointaine, il l'a remplacée aussitôt paruneautre qui, elle, ne devait pas donner un aussi mauvais exemple. Ah mais non 1

La nouvelle directrice a tout pour plaire. Elle emmÈnc ses élèves à la promenade une fois par semaine et les invite à danser des rondes sur l'herbe en chantant Ftem Po~o~e) C'est charmant 1

Et quelle bonne personne! La veille des vacances, elle organisa une'coHation, toujours sur l'herbe de la banlieue. On saucissonna gaiement. Mieux encore elle se mit en frais d'éloquence. Elle -apprit, par exemple, aux enfants que.sous les tyrans d'autrefois, on brûlait la maison eton volait les bestiauxaux pauvres 'gens -qui ne donnaient pas « d~étrennesau roi (s:p), tandis que la république a supprimé ,les'<tn. pots! MaA lui en a pris; cette dernière, révélation a été tout de même jugée un peu forte par lespa- rents des petites écolières. Les farouches ânti- cléricaux républicains, eux-mêmes, ont trouvé que la directrice bo.mbiste allait un peu loin. Précisément ils venaient de recevoir leurs feuil- les de contributions. Ils n'ont pu s'empêcher d'avouer à leurs petites Hlles qu'il, nej'allait pas toujours croire ce que leur racontait leur bonne maîtresse.

Les petites filles se le sont tenu pour dit dé- sormais, quand là bonne maîtresse aborde son thème favori et leurparle des bienfaits de la république, elles lui rient au nez l Trop de zèle, parfois nuit.

La dernière forêt parisienne. Avec notre vieille et hideuse manufacture de tabacs qui, on Je sait, va être démolie–pour .un peu nous dirions passée. à tabac! et transportée à Issy,dispara!trai';une des demie res forêts vierges de la capitale. Nous vouions parler du coin de verdure qui, du côte du quai d'Orsay, entourait l'ancienne pompe a. feu du Gros-Caillou, transformée en magasin de dépôt. ;?: La.;natur.e .fêtait pay~Ja une dcbauche;de ~yerdur&~a nu)le, autre pareille :mâuvss, mûriers, Mncese.t:tianes~€cheveiees, genêts et vignes vierges. c'~ai~~unfoui]!is;inëxtricaMe qui/-faLsait te bonheur de~a gcot gazoui)lantë du quartier. A certaines heures du jour au moment.du!' ~gagnage~ principa)ement –on pouvait y voï~ des.tapins, de. vrais; !àpins, se livrant aux plus

.foUes gambades.

'Pauvres lap~s Voht-its a1!er,eux aussi,jï)~, qu'à Issy? Peut-être s'arrëteront-iis, en passatît, au Champ de Mars, dont les steppes pâTaissént pouvoir constituer pour eux de très confortai

btes garennes!"

A. traTors. les. livres Qm, aujourd'hui, ne parle du Concordât, des iôts organiques, delà séparation dë~'EgIiseët de? rEta.t? Et beaucoup de: ceux qui se prononcent d'un ton peremptoire seraient fort embarrasses d'exp~quer~ce que sont te Concordât, les > iôis organiques, ta séparation de rËgtiseetde l'Etat. Its.ont un moyen fa~i!e d'apprendre vite et sûrement ce qu'Us ignorent et de donner à leur-opinion un raisonnement sérieux': c'est de !ire !e ~~Me< .~M <fMf< ecc~yuc, de M. Emile Clavier, Ils y'Ctrouveront à fois ics textes ptttcs commentaires présentes avec !a' clarté que nos lecteurs ont souvent appréciée dansées articles de notTe étniMnt<;o!laboraLteuLr. ~OSVEt.L€S ~A; -t-N- ~~(

'Nos.bebëB~

A~rës une disc.usstond~plug ïlv~, oict

~onae~mposer~~

~ùgù~j~ë~

~~E~ËRE~~n~aM~ Je ~sa'MSs"bie!i que je~

~tefer~st~ire.

BÉBÉ, ~~euo~coMceM~Je ne me tais .pas, je Eië repose. 'f

UnDomîno

APRES LA RUPTURE jL'AFFA!RE DES ÉVÈQUËS

.(PAEDËPËCSE DE .NOTRE CpRRESTONDANT PARTICULIER)

,Rome,14ap&tl904. Un prêtât de l'entourage du Saint-Përe vient de m'apprendre que le Pape, désireux d'assurerà Mgr Le Nordez et même à Mgr Geay toutes' les garanties possibles, yient de donner l'ordre de transmettre au cardinal Langénieux, archevêque de Reims, avec pnëredeles examiner attentivement et de lui faire connaître ensuite son avis, les deux dossiers des affaires de Dijon et de Lavât. Les deuxéveques en cause seraient ainsi, en quoique mani&re, juges en première~ instance par un prince français de rEgMse. t,Le Saint-Orfice attendrait ce jugement pour TBndre*sa sentence définitive, et ron arriverait ainsi au terme du délai adnt H était question dans~a réponse du Sâint-Siëge a. l'ultimatum du gouvernement et que le Pape a daigné con'cédër aux'intéressés pour comparaître devantte tribunat romain.

J'ai demandé pourquoi !e Pape avait songé -a'u cardinat Lahgénieux'dc préférence à tout

r'veqiie de Reims est !e doyen'de promotion des ~cardinaux français. D'ailteurs le càrdinar Lan-' géniëUxà été ie premier Français, au conclave. à se rallier à la candidature du patriarche de Venise, et c'est lui qui fut chargé par ses compatriotes d'annoncer à ce dernier qu'ils, voteraient pour lui lorsque les circonstances les eurent obligés à abandonner la candidature du. .cardinal Rampolla. Ce souvenir personnel n'au-' rait assurément pas suffi a'.dicter ~e choix du -Saint-Përepour l'auairedontil s'agit, mais U; te lui arendu plus agréable. M Le même prélat m'a appris que lorsque la' ~rupture diplomatique s'est produite entre !a France et ie Saiat-Siëge, le Pape venatt de don~ner à l'archevêque de Tours mission de recom-mehcer sur nouveaux frais l'enquête que Mgr Renou avait menée une première fois à bonne jRn sous le pontificat de Léon XIII et dont la "conclusion était on ne peut plus défavorable à t'évêque deLavaI. Lorsque Pie Xprit cette décision, on commençait a ne plus espérer que Mgf Geay ferait sa soumission, et consentirait à comparaître devant le Saint-Office.

Je puis ajouter que la seconde enquête de ~'archevêque de Tours n'a pas été plus que la première favorable à Mgr.Geay.

Ennn, une sentence-d'interdit a été prise con~tre l'évêque de Lavai à. !a suite et comme sanc- tiun de son dernier refus de se rendre Rome. Des informations sûres, venues de Lavai, ont d'aiHeurs appris au Vatican que Mgr Geay ~étatt.soumis a cette sentence. Il ne .dit plus' la ~~s~~iil~D~att~u~ fai t célébrer chaque? ~matmdevantlut.dans'sa~ni.mm'eTpay~tre attaché à l'évêché. D'autre part, ne soyez pas surpris que la SeHïawe rc~feuse. de Lavai .continue d'annoncer dans sa partie officielle des nominations faites par ce, prêtât. En effet, Mgr Geay est interdit a ~ae~, mais il n'a pas encore été suspendue o/~e:o. Il conserve donc provisoirement sa juridiction sur le diocèse de Lavai.

Combien de temps durera cette situation anormale? Plusieurs semaines encore, selon .toute vraisemblance, Cela peut se déduire de ce que je vous ai dit en commençant cette dépêche, et aussi des vacances du cardinal Merry de! Val, lequel est pour un mois a Castel-Gandoifo, d'où il est entendu qu'il ne reviendra, entre deux trains, que pour recevoir le vendredi, comme de coutume, le corps diplomatique. Le Saint-Père n'a pas assisté à la réception de vendredi dernier. Il évite, d'ailleurs, avecleplus grand soin toute.s les occasions qui pourraient ramener à sortir de la reserve absolue qu'il s'est imposée touchant les adaires de France. Je dois vous dire enfin que dans les-cercles religieux oh commence àenvisajger avec un optimisme au moins relatif, la situation créée par la rupture'diplomàtique. On ne croit plus avec autant de conviction à la dénonciation du Concordat et l'ohse persuade même que le gouvernement français ne la souhaita pas.

L'O~cr~ore vient, dans.cet ordre d'idées, de publier un article très remarqué contre les catholiques partisans de !a séparation de l'Eglise .et de l'Etat, une a monstruosité,, dit-il, cohdamheejpar le.S'MH. Il n'a point" échappé à à ~attention dos ~ardina.ux et de la prélature qu'à Beyrouth le-consu! général de France a, ces jours derniers, occupé la place traditiônneDedu représentant français aux obsèques de MgrDuval, délégué apostolique de Syrie, de même à Smyrne pour les funérailles de l'archevêque, et qu'il y eut échange de visrtes cordiales a Cohstahtinople entre l'ambassade française et le

nouveau patriarche..

Ënoutre, M. de Courcer est toujours a Rome. et Mgr Mbntagnini, auditeur de l'ancienne honciature, n'a pas quitté Pans.

A.

tes~M Port~A-rthur'

i Ënnn, yoici!a dépêche ofncie!!e da SaintPétersbourg qui remet au point Les faits contes jusqu'ici par les dépêches japonaises. L'escadre de Port-Arthur est sortie !e 10 août, dësTaube.&vec l'intention de se fra.yer.un chemin, à travers l'escadre de Famirat Togo et de gagner Vladivostok. Uu combat acharné a duré toulela journée. Le Cets?'eM)t<cA eut des avaries de ~ouve~nail etde~ma&hine~ l'escadj-e fut forcée de l'entourer pour !e dëfendre, et, dès qu'il :put reprendre sa marche~ i! se renait a Kiàd-Tchéou'. -"Letc~n'de cette dépêche est très simple et ne. .trahtt'àûcun.séhtiiQent. de crainte pour l'is$u~ cte~€xpëdition.. :es.1)gnes japonaises o~t été forcées et l'esca-' are~sse, diminuée du Ce~rc~~eA et de deux croiseurs, qui Font accompagné, a continué sa route vers rest pour franchir le détroit de Co"ree. CeB.bâtiments étaient signalés avant-hier dans. !es;envu'ons de~'ite Tsushima~ et voici qu'une dépêche, tou.joHrs japonaise, nous apprend que t'ëscadre de Pamirat Kamimoura a engagé )e combat 'ce matin contre jea -trois croiseurs de y~divpstok 'et que, vers midi, )ë~!<r~ ayant été coulé, le G~mp~oy .pt )e /?o.?Mtï ont repris leur route !e cap au nord. I~sembte donc que làjoncHon des deux Ùottës de Sibérie soit manquée et qu'il fai!Le encore s'àttettdrë a un nouveau combat dans Je détroit de Corée contre ta division de Port-Arthur, si eUc n'a pas réussi déjà amasser màpërçtKF~ Etie à eaçorecinq~uiràsses et peut reprendre i'oiîensivë. Yteonyjandra de cômpiër~es forces respectives des deux châtions ~qua.Qd~és pertes japonaises~seront connues. Hestprobàble que !a propërtt6n~n'a.qtte:~rës'p~ ~t rpâë&dt~Togp c'a pas c'est~iqu'eUe -à,des avaries très graves,, saos q~Oi eUe Q'eûtpMi&chesa~e~

~Ce.s;n6uyeHes ne :sont pas T)pH!anteSj m dê-

~espërÉ~s non plus". L'escaûre de ~& Bàittque &

~noncj6s& tni.seëtft'oute~~

arrivée au Japon peut changer !'6quilibre-actueldes forces navales en faveur de ia Russie. La tactique du Japotf sera évidemment de s'opposer à la jonction des flottes russes, c'est une tâche difficile, car on ne peut guère empêcher ~ncuirasse de passer sans le couler ou tout au moins l'atteindre .dans ses: ~machines déroute ~)u dans soa gouvernail, comme H est arrivé pourIeCeM~eK~cA,

Aussi faut-il espérer que les ftottes russes seront reunies dans les premiers jours de novembre, un peutard peut-être pour une' action de longue durée, mais~ssez tôt pour obtenir un succës naval décisif qui modifiera te sort de cette guerre.

De Frayaselx,

Capittdne de vaisseau en retraite.

~c- Pcr~/e/y Tout Paris a Trouv!He-DeauviHe

V 9-

Samedi, 13 août..

Vous me demandez, chère amie, la chose la plus désagréable à accorder qui soit en cette saison même à une femme charmante, même à vous. Celui qui inventa les cartes postales et les pneumatiques ce n'est Évidemment pas le même homme, mais il 'me plait de réunir aune seule paternité ces deux bienfaisantes simplifications de la'correspondancp ne saura jamais quel çulte.jetui.ai voue! Ecrire une lettre me paraît la chose la. plus pénible qui soit, je vous le répète même à yous. Une lettre sur .TrouviUe pour'

~distraire votre ennui! .r

Les journaux ne sunt-ils donc pas'remplis, du haut

en bas de leurs colonnes, uniquement avec ce qui se passe dans les stations la mode? C'est une interrogation que je vous pose, car, vous ne me croirez pas, je n'ai, on n'a, pas plus le temps de lire qu'on ne peut trouver celui de faire une lettre, au milieu du train que l'on mène ici.

Mais, encore une fois, qu'il s'agisse de Trouville, d'Ostende, de Baden-Baden ou de Luchon-Luchon, de Vichy, d'Aix ou de Dieppe même–.ah! les galets. n'est-ce pas toujours la même existence partout ? Ne vous plaignez donc pas des suites d'une appendicite si gentiment opérée femme de toutes les modes que vous êtes! ne récriminez donc point d'être obligée à demeurer dans votre joli parc d'Auteuil jusqu'à la&n 'de ce moia, privée des plaisirs de la grande quinzaine! Croirait-on pas que c'est la pre.miêrc fois de votre vie qu'il vous ê.tait offert de voir. des gens, que vous savez bien vous-même n'avoir guère de plaisirs nouveaux à rencontrer, puisque .vous prétendiez fuir à Paris leur société souvent trop bruyante! f,

Ah la rue de Paris, de onze heures et demie à midi Je vois, pauvre amie, vos grands yeux clairs s'emplir d'une mélancolie divinement comique. Eh oui, la rue de Paris est toujours la rue. que vous savez. Est.elle plus longue, ou seulement plus large que les autres .années ? Mon Dieu, non. Ce qui orne les magasins Tie doit guère avoir changé davantage. Antiquités, bijoux~dentelles, il n'y a, vous pensez bien, qu'un lot unique d'objets pour baigneurs; ce sont lès mêmes partout! De :a Maloja à Biarritz, de Bellagiô à Brighton, je suis bien certain qu'il n'y a pour tant ` d'antiquaires, de dehteUieres et 'de joailliers qu'un seul et même fournisseur.

Cependant, on vient là, Saner. Si j'avais un kodak, j'aurais pu vous envoyer des séries d'instantanés qui m'auraient dispensé de vous écrire. J'y aurais perdu. 'mais vous y auriez gagné LJ'en ai vu entre les mains ..de mes amis qui valent les plus..longues explications Xt dépensent déboute ~annôtatMh-psycHbl~qtte~oD

~v~~bc'aucoup~pM-t-pa.ifes~–le lon~ dé.la'rùe de

Paris.

Nous avons.eu.la < primeur si j'ose ~m'exprimer ainsi, delà décoration de Sem. C'est en bandes sur une casaque de jockey que l'on imaginait le rouge pour Scm, plutôt~qu'en ruban noue à sa boutonnière. Songez, ma chère, à la. satisfaction qu'éprouvent, du même coup, dans cette décoration, tous ceux que ~Sem a caricaturés. C'est un peu tout Paris du < sentier de la vertu du pesage et de la rue de Paris qu'on décore en faisant du petitSem un chevalier de.la Légion d'honneur. `

Les femmes aussi se décorent. Jamais vous n'imagineriez plus de blancheurs, dedenteUes, de lingeries ajourées et précieuses. Mlle Mathilde Sée, son appareil photographique à la main, recueille de quoi composer un album, bien précieux pour les féministes de l'avenir. Il y a des robes qui nous semblent, à nous autres hommes, être faites avec de la toile tout simplement, sur laquelle on a cousu Quelques enjolivements qui sont, peut-être, de la guipure. De prés, tout cela est composé de mille fils tirés, d'incrustations, de découpages. Mais je ne~vous apprends' rien. Quelle folie de vouloir vous peindre des choses que vous. connaissez, évidemment, mieux que personne Je ne vous surprendrai pas davantage en vous ditant que, parmi les. demoiselles, il y a comme une lutte engagée à qui arborera les plus coûteuses fan; taisies.

Puisque je n'ai pas de kodak et ne puis vous envoyer de portraits, voici des noms je vous les mets au hasard, un peu comme vous savez que les gens se présentent, revenant sur leurs pas, arrêtés par un ami, se mettant à bavarder, les hommes avec une jolie femme, les femmes avec parfois des importuns très fiers d'être aperçus les saluait, car il y a les per- ,1 sonnes qu'il faut connaître à TroùviUe, celles qu'il est de bon ton de saluer. Mais n'est-ce pas ici comme partout 1 1 Le comte Boni de Casteîlane, qui a loué cette année le château de l'Abbaye, sur la côte de Villers, après BénerviIIe, où il est le voisin de M. Henri Rochefort, fait de courtes apparitions rue dé Paris. On l'y rencontre parfois avec Mme de Casteîlane et deux de leurs fils, blonds et charmants puis la comtesse- de Praçomtal et la vicomtesse Vigier, sa soeur; la comtesse de La Béraudiére, s'arrêtant pour des conversations impromptu le comte Fortuné d'Audigné, Mme du Tillet, M. Manuel, M. André Germain, M. Paul Hervieu, M. Helteu, M. Boldini sont arrêtés à un angle de la rue.

Helleu est ici sur son yacht, où c~est la mode pour les jeunes femmes de la société ou dela colonie étrangère d'aller poser. En ce moment il fait des dessins d'âpres le bébé de la comtesse de Guerne. Boldini, lui; se repose des portraits de Parisiennes avec~des aquarelles, des coins du bassin où sont amarrés les yachts. C'est un joli coin de Trouville, cetteforet de mâtst)ù clâquetteni des pavillons de toutes couleurs; l'eau reflète en zizzags les coques blanches et les voiles des bateaux qui rentrent, silencieusement, sur l'eau calme. 11 y eha là de toutes les nationalités: des Anglais, surtout, qui arrivent de Cowes, des Américains; on attend celui de la comtesse de Béara, sans savoir s'il pourra entrer dans le

bassin.

M. Ridgway, M.Vanderbilt.le.baron-de Rothschild, la comtesse d'Aramon, le marquis de Massa, le comte Armand de.Gontaut, passent rue de Paris, parmi-tant d'autres, dont.on conaa;t les visages ou les noms et qui sont peu ou prou de ce Tout-Paris, de ceToutTrouviUe, que vous regrettez tant cette-année.

.Vendredi,c'était la première journée des courses. La veille, il avait beaucoup ptu;~pourtant, )e temps était redevenu radieux, l'atmosphère d'une grande pureté, avec ~n de ces jolis ciels de Normandie ou bottent des nuages rond!; <tgouaches de soleil, comme on en voit sur tes innombrables tàbleaux.de~Boudin. Cette réunion, qui n'est pas la plus nombreuse, était une des plus élégantes cependant que l'on put Tever. Gc champ de courses de DeauviUe est, dËCid.ément, leplua pjropice aux fêtes sportives. Le pesage, ambreux, fleuri, avec ses: pelouses vertes, ses baraquements vernisses se prête admirablement à l'ëvolution.desjeunesfemmes; sous le soleil, sur. le .fond de i'herbe et des collines bleues de l'horizon, les robes detafîctas luisent mieux, les Jinôas-paraissent plus blancs, l'air. epuleYe les voiles' ah!'les voiles! jamais ils n'ont: été plus ~amples, 'plus nottacts, avec des pontés dénouées qui s'allongent plus loin ~ue jamais derrière celles qui s'en enveloppent. Les ombrelles oùvr,ent leurs disques multicolores et clairs; rien n'est plus variée plus harmonieux.

Mais j'ai l'air de vpuloir~vous donner plus de regrets !py ai \Ti le duc de.Luynes, lëd~c Dccazes~ la duchesse' de Nëailles, .la .baroncç'AIphonse de Rothschild, Mme Demachy, Mme Doifus, qui encore ? Je ne sais plus, des comédiennes, comme Mlle GranierëtMHëDàrIaud; des étrangères dontles noms s'oublient' aussitôt qu'on vous les a dits~' des propriétaire* tous les proprietairesr M: .Charron, te baroa F~M.;André;Pfev~st;: M.-CàiHault~M. AdolpheAbeiHe. Et, .dans tout ce;mohdë,&u l'on croise Sem, François Hamen&ïHcHëUjBoldtni.~oisonMBt.~ des; etttra!neurs 4È~ChantitIy, ~dës ta<la, des: gens ~6 ~U~ "'rtcs.;t.M casao~ ~~3,~6 ~.gkeyt <aet-

tentia: une .cote~ & Ha Eewïs-Brown .~nd!spehsab!e,

;Bref, c'est.le tableau habituel, à peine, mbdine,

~3à~.aj~~seace~

mais toujours bien paTe~l;

.mais toujours bico p,ar,eii: ` ° r rS

On entend parler de N6rdënskjoI3 ou de V~fairc~ Attila, Cromwéll, ~Ikestis pu Romanof. Ce ~ont des noms de chevaux. rassurez-vous; Le golf et le tennis :sont toujours.~rês'à la mode; le golf est bien grand 'le tennis bien étroite.~îaisU fautdépenserdc temps à autre ass.,forces .ailleurs qu'au tripot. M. de.Là Lombardiére est toujours;~ des meilleurs champions.

Je ne vous ai point parlé du cercle parce que Je sais que de cela, vous me louerez. Les femmes comme vous, d'ailleurs, n'y vont guère! Tout au plus en voit-on quelques unes, parfois, autour des petits che' vaux, mais voitées.

L'Union vient seulement d'ouvrir. A l'Eden-Cas~o on a créé une pseudo-concurrence. I! ne manque pas ici, je vous assure, d'endroit perdre de Targent. Le dîner à l'Hôte! de Paris, c'est toujours le. df. ner à l'Hôtel de Paris. Mélanges bien parisiens, voisinages imprévus, ou prévus, perles, diamants, assauts de fortunes, de bijoux, de toilettes. Ah! lea pêches à quinze sous de Dumas &[s auraient l'air ici de simples fruits à l'eau-de-vie.

Les routes sont sillonnées de ce qui se fait de plus formidable et aussi de plus élégant enfaitd'automobiles. Les femmes en descendent sans un grain d~ poussière. Mais, en revanche, les personnes qui sont dans les victoriaa en sont couvertes malgré cet en" duit nouveau qui porte un nom si difncile à retenir et qui n'est qu'une sorte de goudronnage dont, en réalité, on n'a guère goûté/sur la route de Villers, l'efS' cacité attendue.

Que vous dirais-je encore'que vous ne'sachiez, chère amie ? Dans tout ce que vous venez de lire, ou le détail original qui fait l'attraitdes choses aura-t-U pu se glisser ? Nulle part j'en ai bien peur I Que voulez-vous, ne vous en prenez pas à mo!. Il me semble'que, si vous m'aviez donné à vous dépeindre .la .mer que je vois d'ici/malgré .tous les :ëdi-. Rces élevés surla. plage et toutes Jes oriflammes qui Sottënt au bout des mats, je trouverais des mots nouveaux, quand même, malgré tous ceux qui depuis des milliers d'années ont essayé de le peindre et de chanter ses effrois et sa splendeur! Mais pour vous dé- crire ces réunions de la grande quinzaine si pareilles, en vérité, atout ce dont nous sommes saturés à Paris, je vous assure que je manque, non seulement de courage, mais aussi d'expressions. Et je m'en remets pour suppléer à tout ce qui fait défaut à ceci, à votre imagination qui va faire quelque chose avec ces riens!

PoppY

Pour cop!e conforme: POPPT

Tont-PaHs

7~ 5

RECTtnCAIIÛN H:STÛR!QUE

Dans une interview qu'on attribue audirecteur des cultes, on a dit que c'est M.Jules Si- mon qui a imaginé une procédure d'entente prëfdabte avec le nonce, en ce qui concerne !ja nomination des evêques.

Voici comment les choses, selon lui, se passaient sous le second Empire:

L'Empereur nommait l'evêque, sans aviser, au préalable, de son cboix"ni le Pape ni le nonce. Puis, <t il autorisait H l'evêque nomme à entrer en relations avec le nonce, pour que celui-ci pût procéder aux < informations canoniques M, c'est-à-dire s'enquérir de la moralité, do la .doctrine, etc., du. nouveau nomme. Le Pape avait alors à donner son < institution e. Il arrivait qu'il la refusât; mais l'evêque da l'Empereur n'en restait paa moins e.vêque. J'ai été ministre des cultes ~soùs l'Empire, et 'je procédais ainsi aux nominations épisco'pa.Ies quand,- à. là-suite des. dnv€stigations;et des enquêtes personnelles ou administratives, mon choix s'était arrêté sur un candidat, j'ouvrais une enquête que j'appellerai religieuse j'interrogeais Févêque auquel appartenait !e prêtre choisi !es évoques de la province ecclésiastique de laquelle relevait l'évêché vacant. Si ces enquêtas étaient favorables, je communiquais au nonce mon choix, sollicitant ses observations s'il présentait des objections, je les pesais, et, si elles me paraissaient fondées, je ne persistais pas dans ma nomination; si elles ne l'étaient pas, j'insistais et je ne connais pas de cas dans lequel le nonce ne se soit rendu à mon insistance.

Une fois, cependant, la situation fut particulièrement difficile. Le décretde nomination était .signé torsque'je reçus la visite de deux saints prêtres venant m'avertir solennellement, au nom de l'évoque décédé, que le prêtre sur lequel mon choix s'était fixé était indigne de remplir le ministère épiscopal. Je leur demandai de me donner leurs raisons, je ne les trouvai pas sérieuses cependant, je leur dis:

Comme il est probable qu'après ma nomination vous ou d'autres présenterez àRome!es mêmes accusations afin d'empêcher rinstitu.tion canonique comme je ne veux pas mettre mon gouvernement et un prêtre dans l'embarras d'un conflit, je vous propose de prendre pour arbitre te Pape. En voyez-lui vos objections; j'engagerai t évêque nommé à y riposter par sa. justification et j'agirai selon ce que iePapemc conseiUera. ~Quinze jours après, je reçus de Rome une dëpêche disant « Le Pape approuve la homina.tion H. Etjelans.. Comme on !e voit, ~entente préalable'est antérieure à 1870 puisqu'eUe est de mon invention et non de celle de Ju)es Simon. Aussi, pendant mon administration libérale, H nes'est jamais élevé aucun cohnitsùrtes nomi/nations ëpiscopales avec !a cour de Rome/etle Concordat n'a reçu aucune atteinte; it a été au: contraire p!ùtôt consolidé par cette entente amica)e des deux pouvoirs.

"EmUëOUivior

La Vierge

aux yeux verts CONTE INÉDIT

Par M. Jean Bertharoy

C'était une trës vieiMe image byzantine. Lat -Vierge s'y tenait immobile sous ses bandeiettés d'or. EHe souriait mais d'un sourire incertain et comme figé dans !'oub!i. Et seu)s ses yeu~ ~embiatent vivre au milieu de Bo.ti visage Usse ~tg~ace. La fantaisie du peintre les avaM tracés d'unseul coup de pinceau hardi; des par. ceHës d'or y fourmH]aient. Quand le~sotetWë. nait à: les frapper, iis s'aHumaient soudain et jetaient des feux -verd&tres dans To,mbrë, leurregard devenait doux comme une caresse. Qb!i-~ que ettoag.ce regard g~ssait sur les êtres et)ès

choses', s'attachait à tes poursuivre, paraissâtt

choses, s'attachait à?.lés-pôursi~ivré, .parâissâit

subtri'attirancemagnë~que des autres yeux: Oh ne pouvait ni te fuir, ai se dérober à son atteinte. Parquette suite de circonstances cette icône ancienne se trouvait-ené. suspendue -dans t'&l~ côvë blanche et de!!cieus'ement modern-styla pu chaque nuit !a; jeûne Edifh de RëviUe~aissait,' s'envoler l'essaim -'capricieux de ses rêves ?Edith l'ignorait eUe-même. Sa mère, ~n mou* rant.tuiavaitlégjiét'image pieuse; et depuis :T.enfantne s'en ëtait jamais séparée. EUe l'emportait avec soi dans tes rapides voyages où on remmenait eUe-même,–à. la campagne, aux côtes vertes ;de l'Océan !a. regardant chaque matinet.chaque.spir. ne. s'étonnant mêm~.p'as de!aYoir:st dtfîérente7dës autres madones,~ bizarMme.at accbutree~â'ornements rigides, si. ( orgneij!euse',et; si msenstbte/! Ce}a même !ut: v ptaiaa.itj t'atîermiss.ait dans sa d~cisiônLjsecrët& ~f.'Edith, a dix-huit ,a.hs, etàit~une~ersônn~ .pie~iKe~isens, h&Mtueë~-ga~cF~p~u~

Ut'rëentr~saTatso!! etsps.insUnët~

El!eaY~t:coiis~tun pMte ~VM~~