Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1900-09-10

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 10 septembre 1900

Description : 1900/09/10 (Numéro 6848).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k531143t

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 26/03/2008

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 67%.


~A.(rE~o~

Ex~riehr Le discours du maire do SoSa. Ltt

~Guerre'~ lqE44Q,

~I~s''gran~s~manœnvrM'

I~~ie~u;6t~d.

Nos coîTespondàncos de' M~ang~r: lettre de;

-?'.Saimt-~ëtBr.sbotû'g.

FeaiUet~N L& « Brille. dondaine M, par'M.

-HèMipagat.

~~NëS

.Je remontais en toiture devant te petit hôtel de~pthenbacb, surla route de Zug' à Gôldau,

quand cinq ou six gamine, qui depuiauhë demi-

.Tieurë épiaient mes -faits' et gestes, s'envolèrent .comme ;unë bande de pierrots/ëS'arés en piaillant' «~Là~më-hoire ).Là dame. noire a /A';qui en veulent-ils? demandait àü âom- -melier resté'sur'Ie.përron. L ,A'ces (<.Jpei'sonnes ? là-bas, nt-il dédaigneusèment, .en montrant, sur la route, un homme qui së:trâ~nMtët'tratnàit, à spn~ bras une -sorte <ïe fantôme couvert d'une cagoule jusqu'aux

'épaulës.

.r –~qui dopc~soïlt cep gens-là? Dea Fràncàis~tablis à Lothenbach depuis ~ix-hutt,mois;JLse.~ appelér M et ~Mme Joc=

~~n~ majsjë~pariërais"q~ cea-3ordari n'àvoùént

~~a3;lëiir':t~~h6m~~àp~s~to~ î'onlen croitrcertaine~stoiré.

~S~'Quëllëhistpi~ 9 `

~Ehm6hT)ieu. 'Voilât. Le mari a tout simplement crevé les deux yeux à sa femme t -–Toùtsimplemenf?

Oui, monsieur, dans UQ âccës da jalousie! I Chacun yous dira que cette cagoule –la malheu'Teusenela:quitte jamais est -pour cacher sa -plaie. Etqui'saitrSi la vérité n'est pas encore pire ?Mais allez-y voir t Leur porte est toujours closQ. puis/il~ n'entendent pas un mot d'aJIe-

~-mând;

L A Pàris.~vous eussiez passe' votre chemin en ~-haussant Ijes épaules..Ici, au contraire, vous au-

Tiez~pj'bbablement fait comme moi et continué

d'interroger le sommelier.

'Alors, ces Jordan ne .voient peraonne.? '1. ,Personne. .Mais ils reçoivent au moins des lettres, dea ..journaux?'. :–Nou, le facteur me disait, précisément hier qu'il n'avàit-jamais rien pour eux. .0 -G'est'éh'ànge! .–Certainement, .c'est étrange. et pour sûr, conclut-mon bavard, en dodelinant de sa~grosse tëte.~es.Jordan sontdes'scëlerats.

S'amusait-il dë~ma curio'sité? En tous cas, il l'agaçait singuliërëment. '–Et, dite~-moi ou demeurent vos~célérats ? 't Vous voyez ce chalet?: Là-haut sur la epiline~ c'est là. Mais, inutile'd'y grimper. ~e"vërr6u ne se. tirera pas.

.Cependant.

"Loutre sembla'rénéchir. Ah t c'est yjai. peut-être. comme voua .êtes de leur pays t.Tenez. le mieux,,puisque ces gens vous intéressent, serait d'en parler à Bergmann, notre syndici.. C'est lui qui leur loue <ette petite maison. H ne débûLUge de son cabaret. Vous l'y trouverez. « A l'Ange )), tout droit, monsieur, au bout du village.

Faites dételer. Je coucherai ici. Et, presque aussi honteux de ma curiosité que friand de la- satisfaire il/en est souvent ainsi de noa'concupiscences je m'acheminai vers le ,~bar.étde,r<<Ange~ 0

Le président Erugerm'apparut–c'était vraîcient lui;– dans la personne du syndic-cabaretier/qui m'ôtait:.poliment son bonnet. Tout était,. du reste, pour'faire ressembler sa taverne à un campement bôër. Dessacs s'entassaient dans les coins ;;des peaux de bêtes séchaient aux murs. Huit ou dix paysans, carabine en bandoulière –ils revenaient d'un tir aZug buvaient dans de ~grands yerres~ fumaient dans de grandes ~ip.es sur lës;bancs à i'entour, avec l'air martial et doux de bons géants. _Mon sommelier avait raison. Plua do doute

possible.. Une sinistre légende planait sur ces

Jci'dan 'car leur nom suSit, à peine l'avais-je prononcé,'pour'étëihdre toutes :les joies du çacaret; Bergmahn,Tec6.iirant.impetùeusëment son bonnet, ne me laissa pas même achever ma quës~tiôn. Moi, monsieur, jenë sais rien de vos compatriotes. Ah mais.nont. bien qu'ils soient meslo.jcataires.Ma petite.servantë.quand elle leur porte des provisions, dépose lepain, le lait, les œufs snrJ'appui de lafenêtre et s'en va. Us payent. te reste ne me regarde pas. D'ailleurs, je ne sors guère, et quant eùx,~ ils sont trop. Bergmann chercha longtemps un euphémisme trop, comment dirai-je? trop débaptisés pour se BlOtitrerjamaisici:

Mais encore, cher monsieur Bergmann, si vous ne savez rien de vos locataires,, vous savez au moins Je chemin de votre chalet. Voyons, p'aurëz-.vous pas la bonté de m'y conduire ? q La boitte. la bonté, grommelait le vieil homme. (cSoit.dit-ilennn, partons. mais'ne vous plaignez' pas si vous: trouvez là-haut le. diable entl'ain'debattresafëmme.~N LB-gMs rire- de l'assistance salua, comme il cqnTenait, la plaisanterie de mon guide, quiTaffinà encore, en criant- sur le pas de la" porte: ~Hé.hé!meseniaiits, le soufre ne manquera pas. ce sbir.pour. allumer Ies'pipes.B.. Puisilselança.ia. gauche de son auberge, ~dans iiHit.de torrent asséchê:qui dévalait parmi d'innombrables- pommiers. Des' -hêtres succédèrent nùx pommiers;.des sapins succédèrent aux hêtres.'Le chalet délabré, que nous attéigntmes'.enEn, aprës.unë demi-heure de rude. montée,'rea.BcmbJait/dans ce .nid de vërdui'ë.'Là un pauvre

..oiseaiT'dépIumé.; L

Pe~nne lie se mphtrait, 'B.ergmann &appa~de

sonbâ ~n ü se :ino.ntràit. .g PP~

son~b&~n un grand coup _sur le seùil.0uvrez: Ouvrez ~onc. c'est mpi Je syndic de Lothenbach, cria-t-il. en cognant rageusement deux ou .trois fois~ La~dame noire, comme disaient tout à l'heuM ies gamins, Ënitp'ar se montrerdans l'entrë-ba.ilkmënt~de la~port~Surprise, eNrayée saus doute ~e.me trouver 'la, elle assura vivement son mâs'~uë. .Madàmë,c'est un ami, dis-jeassez gaucheinent. Sans répondre, 'elle~prit la/carte que~ëriui tentais a tout-hasard et renira.

Je voulus remercier' Bërgmann j'mais Bërg;mann~làs~.sur~e charme d ses s monfagnës ~s'était esquiYé'pendant que, sans ~plus songer a lui, je regardais, 'emermeinea~ de in~i: face, citait le_ I~ghi~einé de! stries ûbires ou blapchës selon que Ies~Ï)0!s et les'TOchërs aJter-; jia~nt; sur. ses pentes. C'é tait Je lac de' Zug trànquillje~moureusemelit ënBerrépa.r .deà prairies sc~nHI.! antes de ~toiis rou ges et antêès ;d'arbres ~:û'mtiers, 'comm'e 'HQ! verger .Normand. iAu Jciel ~pQm.melé,.de'peti~;M e~ échâïpe pai, -~soieil.déja,bas:sur l~orizôn, plaquaiëû~~ -bres.tantôt~rjses, -tautotiroses, Jës 'cbï}mes,' .'le /~ac~jespres~s.maiëons~ët TJcn~iën'que~~ l'ar

~Ie~&&ns6p;a'un .pétate fillë zn~isible; ne,,

~brait-~n5~âir:~out.:cëia~~ pa.lsa~léinènt:.

~eau~ ~~R~

~e~Më~nu,~

~W~<T& .=- '?' '.M:t'f

'â<<ë-S~~ M~ r.K'

~guelgu'un près de~moi; Je '.nie ~rouTàia eTi p~~ë;Qjce~n/K~me assez pau~rement/?~

~emi!ez;Bxcu~r- ~las ~ew mnn

~u~slirprisd~ne~ra~ir~

.~out~coup~n~p.eu'ë'~

'a~on'in'discretionr. 'f:

–Ne vous excusez pas. ;Ma" cpmpagne et moi

sommes charmes de recevoir, un compatriote. ;'ypil~tantot,.deux acs que noua 'vivons ici conime, retranches du monde. Noua nous étions même ;pron:is,-si~e~e~métrompe,de~e jamais 'avec lui..Mais il est des-: résolutions 'surhu-mainës.'t'Merci de nous .faire manquer à la nôtre~. j II me tendit sa main décharnée. Celui qui.; m'accueillait avec tant de .bonne gra~e semblait n'avoir~pas plus de trente ans. Ses. yeux bleu clair, d'une intelligence profonde, étaient magnifiques. Mais il ne restait de vivant que ces yeux dans un visage ou la mort se voyait partout. –Entrez, dit-il, en s'en'açant sur le seuil.. Je pénétrai dans une sorte de parloir dont la nudité augmentait encore la tristesse. II n'y avaitque les choses indispensables aux plus pauvres. Un banc s'appuyait au petit poêle de faïence, Trois lourdes; chaises entouraient la table. Sur cette table sans tapis un' immense géranium rouge ombrageait quelques papiers et puis rien. Si. un petit rayon de soleil venait de se fauûler par porte ouverte et dansait gaiement à travers la chambre. '<

–~piçi tout le luxe delajnaison, dit mon hpte en montrant son géranium. La nature, heureusement~ s'est chargée d'embellir notre jardin. 'Regardez' Il alla à la fenêtre et poussa les 'volets entrë-

-.bâillés. ~?:

'Oui, regardez, on.; est bien; pour -soun'rir :sôùs c~'dôùx'i'ëgàrd'du'isiël~èt uàns "lé 'grande silence de.cette nature heureuse.. Car, il faut voua le dire, nous sommes, en philosophie appliquée, 'ma compagne et moi un peu cousins du. lépreux d'Aôste. N'allez pas croire, cependant, que noua valions ce brave homme si plein de cûeur.ajoutaMIavecunsourire. Ce sourire, qu'il essayait de rendre gai, était navrant. Peut-êiM.. trouva-t-il cette impression dans mes yeux, peut-être y lut-il les questions douloureuses que je n'osais lui faire, car, sans plus sourire, il ajouta:

Notre existence, je le reconnais, est singulière. Que voulez-vous ? La déchéance profonde qui accompagne leslonguesmaladiesfait,qu'aprës avoir ressemblé à tout le monde, nous ne ressemblons plus à personne. n nous faut donc oublier la vie. Encore n'est-ce pas toujours facile t La méchanceté des hommes oblige,, même ici, à se "ressouvenir d'eux.

)). Imaginez que je passe à Lothenbach non, c'est cruellement bête pour un rival de BarbeBleue. Le saviez-vous ? 't

)) Mais, baste! pourquoi envouloiràlasottîse? R Elle porte sa propre excuse. Et puis, nos singulières allures, l'éternelle mascarade de ma pauvre compagne prêtent, hélas! aux imaginations macabres.))

Le secret trop lourd de cette mystérieuse existence s'échappait goutte à goutte~ pour ainsi dire. Les phrases, les mots tombaient comme, des larmes.

–Madame Jordan. non, mademoiselle. BIanzy.nous ne.sommes pas mariés. est une déshéritée.une paria comme moi. Je meura de la~oitrine. elle d'un cancer qui lui dévore le visage. Notre ménage est un ménage d'amitié. Pourrait-il être autre chose ? 9

H allait, il allait comme ai maintenant ce fût un soulagement pour lui d'étaler tous les replis desasounrapce. Je vous dirais encore, si j'avais besoin de nous justiner, que mon amie tratnaitTsa misère à travers le bonheur d'autrui comme j'y traînais la mienne, sans savoir plus qu'elle où reposer ma tête. Le hasard a fait se rencontrer nos misères et elles sont évadées ensemble pour une 'commune assistance. Voilà toute notre histoire.

~Triste histoire, comme vous voyez, et non cependant sans quelque douceur. L'inSrmité de Mlle BIanzy on fait pour moi une compagne idéale. Elle me vaut sa confiance. son cœur tout neuf. Notre destinée d'aimer s'accomplit. Qui pourrait-elle aimer, sinon moi?. et qui, sinon moi, pourrait l'aimer?.Tenez, ne souriez pas, si je vous dis que ce couple de misère, que ces débris d'humanité sont heureux.

~Ah mais. je vous parle de mon bonheur~ Pardon).C'est que, comme-tous les innrmes, j'imagine que le monde entier s'intéresse à mes dernières trépidations, tristes ou joyeuses. a~ Le contraste était poignant entre ces joues en feu, cette poitrine haletante, ces yeux brûlants de Sevré et le ton presque enjoué sur lequel ces choses; se. disaient. Non, je n'imaginais pas qu'une créature humaine pût être ensidouce familiarité avec toutes les cruautés de la vie. J''admirais, j'hésitais, je cherchais mes mots Ah monsieur–je ne trouvais que cela à dire quel ange doit être celle qui vous inspire ainsi, qui vous aide à vous montrer si simplement grand t

II devina nion désir et appela sa compagne. Intraduisibleétait le charme dont s'enveloppait le pauvre être sans Visage, l'être de rêve qui accourut marchant léger, ilottant plutôt comme une ombre.

.Je pris la main diaphane que me tendait Mlle BIanzy et voulus la lui baiser. Non, monsieur, ût-elle en la retirant presque avec eËroi. Non, pas cela. je ne suis plus une femme.'T `

.Et cueillant au géranium une feuille morte, .elle me la tendit d'un geste si humble; que les larmes'me gagnèrent.

Ce fut sans doute' pour couper court à sa propre émotion, autant qu'a la mienne, que lui se mit:à ouvrir bruyamment,' l'une après l'autre, les portes du petit parloir. <t c'est la chambre de Mlle BIanzy.Je couche, moi, dans. celle-ci. \Tenez, nous mangeons ~disait-il avec une volubilité maladive, et revenant-se planter devant mon. J. Ce cbalët"ëst.une trouvaille, n'est-ce pas ? pour des gens réduits, cbmme'nous, à vivre' sur la'trës modeste pension' d'un liëutenajit de 'vaissëau?~ Ah c'est.que la marine est une vaillante édùcatnce) Elle vous donne des trésors d'indif-! ~féEence eh échange'-de ce qu'elle vous retranche d'artiSciel et de banal. 'JOn s'arrange alors de tout, pourvu que l'âme soit en'paix et qu'un peu -d'aSection: Une terrible quinte de tonx le jeta brusquement sur le banc. Son pauvre corps se tordait. alors, d'un geste 'adoràblëment maternel, la femme tendit lés bras et attira doucement contre sapoitrihe.latête.GonYuIsée'de son ami. .Quelle scëhé ridicule, 6Ml,-en se redressant a:u bout de quelques minutes bien longues et tandis qu'élle;lùi essuyait le 'front. Ne m'en veuillez pas de vous 'y avoir fait assister; Je souffre ~àinsr. quelquefois. trop souvent, de mon coté bâbord. Mais,-la crise'p.assée,jèns m'en inquiète'plus. Ne serait-ce pas 'folie de vouloir prolongérce quiïinit?.

:.? Mes. facultés cérébrales.s'en vont de conserve ayee mes forces physiques. Leur .cercle d'action se rétrécit chaque heure. Une bienfaisante somnolence-m'énvabit.Ma .raison -ne: se demande plus compte de' grand'cHose. .M'Le.'passé.jele'sens, et à'vrai~dire je m'en ~réjouis, expire, en-moi. Mes regrets sont déjà morts;n~stque~ mes souvenirs que je cher-

che affairé, :s.ë~urviyr.e un 'peu:uh peu pour

~Bourire .de' mes.~ illusions et de: mes ambitions 1 'ïl~utrëfois. :Je: ne: crôls'~plusL'-a jMn. 'de ce qui 1

n e'st~pas: ma chère.martyres. Je ~'âur~i guère' de

pBme.ainsi,:à,carguertout:~faitjnavoil~ »

-Sa .'parole;-deyûna~

~sueur.perlait'à ses tëm~ Ma 'visite

ne s,était~e'tro~rolongéé. Toute-condoléance v

toùt_reconfort, toutërp~ie~ussë.nt été sottis&s~ ='

/:vaQt-c6 sMdsmë.~më'le~nj&~er~~

~as'më'T&t8m& ~>.

L~~N6sf?~~ûeùx,mëait~I~~ .h -e^.

j'aurais vo~ulu spuleyer~spTi ~masque, au risque d'aitrister àjàmaisJesouv~iur~ué'j'empi&rta.ia d'elléf–.tous nos yceux yQ~a'suivrpQt ~ansvie. yenantdes~deux êtres doulo.ùreux qm ae penchent ~ers'i'Micomiu d'un autr~'monder Ha auront~peut-êtrc quelque ef6cacité,

Hélas.! pourquoi un peu 'd'espérance :ne faisàit-eUë.pas une vertu chrêtiëhno de cette sublime, résignation? q e eesu-

Marquis Costa.

Ce qui se passe LA Pbt.~DQUE

EST-CE QUE ÇA. VA;RECOMMENCER ?' -C'était hier te .bout de l'an du jugement de Rennes, qui, pour la deuxième fois, condamna Alfred Dreyfus"; ses amis célèbrent cet anniver.saire et, comme les Hébreuxà Babylone, les bar-Ses du parti suspendent leurs harpes aux branches des saules et'maudissent leurs a oppresseurs M. J "Le 'S'ïec~, r~Mro~e invitent les adversaires de l'armée à se souvenir, et M. Trarieux, .remettant à son âme. le~ crêpe quiTa si longtemps-voilée, écrit d'une même plume'l'épître à Dreyfus et l'é/YangH~ du nouveau culte.

:N.ous ne nous occuperions pas de ces divers ,incident9"si'nbustijedëmeli6ns très clairet à .traye~sjes..phrases pompj&usës~es" journaux dreyfusards et les périodes nèb~eusëa' de' Trarieux, le plan que prépare et le but que pour-' suit la faction dreyfusarde.

L'Exposition tire à sa un selon la menace que nous fit .M. Joseph Remâcha ses débuts, l'cA.SaireB.ya-t-eUe reprendre?

Oublieux de leurs propres déclarations, peu soucieux de la paix publique, faisant bon marché de l'intérêt national, les dreyfusistes s'apprêtentils à nous livrer un dernier assaut ? 9 Avant Farrêtde Rennes etiorsqu'its se croyaient assurés de la victoire, ils disaient et répétaient bien haut qu'ils s'inclineraient devant la décision du conseil de guerre.

Aujourd'hui les voilà qui de nouveau se révoltent et. M. Trarieux, un avocat, un légiste, un ancien garde des sceaux n'hésite pas à contester l'autorité de la chose jugée.

Que nous yeulent-ils donc ?

Estiment-ils qu'ils n'ont pas fait assez de mal à notre pays ? 9

Parleurs soins la France estdivisée comme elle ne le fut jamais elle est gouvernée par des hommes qu'en d'au très temps M. Trarieux lui-même eût considérés comme les plus dangereux ennemis de la Patrie la franc-maçonnerie règne sur nous, nous ruine, nous abaisse, nous avilit. Ne sont-ils point satisfaits, et faut-il, pour qu'ils se tiennent tranquilles, que l'armée soit dissoute et la France partagée ? 9Qu'on les décore tous, puisque leurs amis sont au pouvoir qu'on verse sur leurs têtes la corné d'abondance, mais qu'ils fassent à notre pays la grâce de le laisser en repos. Lareprise de rAnaireserait une tentative criminelle à laquelle tousdes bons..citoyens s'oppose: raient. La France succomberait si on lui imposait cette nouvelle épreuve nous comptons bien que ceux qui ont à cœur la prospérité du pays s'uniront pour étounër dans l'œuf une aussi abominable entreprise. -=Jj. DESMOULINS.

ÉCHOS DE PARIS

n paraît que le remplacement du colonel Detalle, commandant le régiment de pompiers de Paris, est actuellement l'objet de négociations laborieuses entre le ministère de la guerre, la préfecture de police et la préfecture de la Seine. On voudrait se conformer au vœu -nettement exprimé jadis par le conseil municipal, c'est-àdire ne nommer à la tête du corps des pompiers que des ofûciers ayant déjà servi à ce régiment. Or, comme officier supérieur, il n'y a que le colonel Dépruneaux, du 74~ qui ait accompli une partie de sa carrière aux sapeurs-pompiers; malheureusement, il sera atteint par la limite d'âge au mois de février 1903. C'est pour cette raison que la préfecture police, trouvant qu'il y a de sérieux inconvénients à ce que le commandement de ce régiment change de mains trop fréquemment, demande la nomination du colonel Ryckebuscb, du 19~ d'infanterie, frère de Mme Ryckebusch, surintendante des Maisons de la Légion d'honneur.

Mais, si nous sommes bien informé; il est fort probable que le ministre de la guerre désignera quand même le colonel Dêpruneaux. D'ici à l'époque de la mise à la~retraite de cet officier supérieure le lieutenant-colonel BeIIanger, qui exerce en second le commandement des sapeurspompiers, sera promu colonel et pourra alors être maintenu en fonctions pendant plusieurs années.

Pourquoi le Chah de Perse mettra-il unmois de plus pour rentrer chez lui, ce qui lui occasionnera un supplément de dépenses de 500,000 tomans, autrement dit deux millions cinq cent -mille francs? 9

Oh mon Dieu, c~ist bien simpIe.-Ators que Mouzaffer-ed-Dine était à Ostende, on ne savait que faire pour distraire Sa Majesté, qui regrettait le doux pays de France.- Quelqu'un organisa une promenade en mer, et à cet eilet fréta l'un des plus beaux d'entre les paquebots qui font leservice d'Angleterre en Belgique.

Le temps était superbe, mais à peine avait-on dépassé la jetée d'un' mille que'Sa Majesté se trouva non pas atteinte du mal de mer–mais. prise de vertiges qui l'incommodèrent a tel point qu'on dut donner l'ordre de virer de bord et de rentrer immédiatement au port. ";<

En venant de Téhéran, le Chah avait ~ait le voyage par terre mais, au retour', MouzaB'er-edDine devait effectuer sur la mer Caspienne une traversée de trente-six,heùres:qui ~devait économiser trente jours déroute.

Depuis la, promenade d'Ostende, il n'est plua question de.traverser la mer Caspienne. Sa Ma- jesté ne veut plus en entendre parler. Maison~ reviendra par terre, à cheval et en voiture, au pas, avec une escorte de 1,500 à 3,000 cavaliers. Ci, trente jours de route et 2,500,000 francs. La duchesse d'ArgyIl a récemment adresse aux .empereurs et rois, aux princes et princesses'' d'Europe, la question suivante c De qui ou de -qua~étes~vous.envieux?)) qu. Les réponses àcette question laconique ont été réunies, dans ..un album. 'En voici cruelqùes-

Lunes: /?''

Du:prihcë'de Galles « Je suis envieux de _l'homme auquel il est-permis d'être' légèrement indisposé sans qu'à travers l'Europe se répande "la nouvelle « Son' Altesse .est, gravement malade~ qui peut prendre son' déjeuner sans que les 'journaux disent <( Son Altesse â~mangé avec beaucoup-d'appétit H qui-pëut aller aux courses sans qu'on.:écrivë:a Son .Altesse à parié gros Jeu N en~in mot de;rhpmme qui appartient à sa ;jtami}Ie et donf les mouvements ne sont pas épiés

~etr faussement 'iQterprétes/))~ <

De.la princesse Charles de "Danemark, pria.cësse'MAHdde.Ga]!ës:(( Quand je. peux faire un

~pur à bicyclette, me -vouer- entièrement à mon

ohez-m'b~ et mes.~de.YDi rs ,"j e ifehviel 'personne

mais':qHa.ndjë'~Qis~tre~~

'le sort~de'tbilf le monde. M;"

.Be G~ullaume~r~: homme dont

;Jo;'np'suis,pa~jàlÔùx~

~atne~t" >

~ur .FraQçois-Jôseph c J'envie le

Du Tsar~ <J~~sùis:8incëremeRt~nTl~ dâ~

toute pBrsonne.quijiL'a pas à sa" charge 'les soucts d'un-im~ense empire,'qùi.-n'à'pas a.'compatirÂux

sôùifrances d'un peuple, s".

Les.~rands delà terre, comme oh voit, ne ~ont

pas les plus ïieureux.

BILLET DU SOIR

I) parait que M. Charpentier, l'heureux auteur de Lou!M, a compose un programme de <: fête des Muses» dont l'Exposition serait te théâtre. M. Charpentier était, du reste, désigné pour ce petit labeur non seulement parce que M LoM'M fui a donné l'occasion d'étudier la psychologie des'mùses populaires, mais pour cette autre raison, d'ordre plus général, qu'il est artiste. Jusqu'à présent, pour toutés.tcs fêtes où t'art joue un rô)e, oh ~a fait plus volontiers appel à d'honorables buteaucrates qu'aux artistes, c'est-à-dire aux -hommes dont c'est, pour ainsi dire. Je métier de répandre autour d'eux le piquant, le pittoresque. On a fatt, avec raison, une exception cette fois. Espérons que du même coup on créera un précédent. Ilest à souhaiter par exempte que pour la fête des Vendanges, dont il est égatement question,['administration de l'Exposition-sollicite le concours~ des .peintres parisiens quels qu'ils soient, même ceux qui'connaissent 'surtout tés vendages par les familiarités qu'ils ont pu prendre avec ladive bouteiite. Sans avoir toutà fait le droit détourner à la bacchanale, une fête desVendagesestautoriséeàn'être pas compassée. Les exhibittons ayant-uh caractère-analogue aux fêtes desMuses et des Vendanges qui ont eu~tieu jusqu'aprësentà l'Exposition, même les, défilés d'exotiques ont trop ressemblera des. revues de Longchamps, elles ont été trop correctes.

En somme, FExposition jusqu'à présent peut être comparée à un feu d'artifice quia sacriné plus que de {raison à son bouquet. Puisqu'il-est-trop tard aujourd'hui pour qu'elfe tire de britlantes fusées isolées, 'au moins-ses Ruggiëri doivent faire de leur mieux pour ;9ue.]e~-sup!-êmesRétaMd<s, laissent sous-unë..heureuse impression nos hôtes français et étrangers.

Nous parlions récemment de travaux de réfection extérieure qu'on est en train d'effectuer à l'Opéra. Le moment ne serait-il pas venu d'entreprendre certaines réparations qu'appelle un autre monument parisien la Madeleine ? q A plusieurs reprises déjà on s'est ému de l'état où se trouve la colonnade extérieure de la grande église parisienne. Nombre de chapiteaux y menacent ruine maintes fois, en ces dernières années, de gros morceaux de pierre provenant des feuilles d'acanthe de ces chapiteaux se sont détaches, si bien qu'il a fallu se résoudre a briser toutes celles des parties saillantes qui semblaient dangereuses pour la sécurité publique. Compte-t-on laisser indéfiniment subsister les traces de ces cassures, visibles surtout aux façades sud et ouest, côte de la rue Royale et côté du boulevard Malesberbes ?

Les frais qu'entraînerait cette indispensable réfection de la Madeleine sont évalués à quatrevingt mille francs environ. Le conseil de fabrique s'est. déj& montré disposé à fournir sa part contributive dans cette dépense dont la Ville de Paris accepterait sans doute de faire l'avance, ainsi qu'elle a fait en plusieurs circonstances analogues, et notamment pour les très importantes réparations de l'église Saint-Eustacbe.

Mais quelque solution que doive recevoir cette question des voies et moyens, qu'on s'arrange a effacer le plus tôt possible, au fronton de la Madeleine, ces douloureuses cicatrices dont s'affligent tous les Parisiens soucieux du bel aspect de

:Pa)ris/

Une Lien curieuse et bien jolie lettre d'un tou;rist.e siamois de passage à Paris et qui est en même temps un tableau pittoresque des salles de jeux de nos grands cercles

& Les Français disent qu'ils n'adorent qu'un seul Dieu, écrit-il de Paris à un de ses compatriotes je n'en crois rien. Gai', outre les divinités vivantes auxquelles on les voit offrir des vœux, ils en ont encore plusieurs autres inanimées auxquelles ils sacrinent, comme je l'ai remarqué dans l'une de leurs assemblées où je suis entré par hasard.

N On y voit un grand autel- en rond, orné d'un tapis vert, éclairé dans le milieu et entouré de plusieurs personnes assises, comme nous le sommes dans nos sacrifices domestiques. Dans le moment que j'y entrai, l'un d'eux, qui apparemment était le sacrificateur, étendit sur l'autel les .feuilles détachées d'un petit livre qu'il tenait à la main. Sur ce feuillet étaient représentées quelques figures fort mal peintes et qui cependant devaient être les images de quelques divinités car, à mesure qu'on les distribuait à la ronde, chacun des assistants y mettait une ofirande, selon sa dévotion. J'observai que ces offrandes étaient Lien plus considérables que celles qu'ils font dans leurs temples publics.

M Après la cérémonie dont je viens devons parler, le sacrificateur porte sa main en tremblant sur le reste de ce livre et demeure quelque temps saisi de crainte et sans action. Tous les autres, attentifs à ce qu'il va faire, sont ~en suspens et immobiles comme lui. Ensuite, à'chaque feuillet qu'il retourne, les spectateurs paraissent agités différemment, selon l'esprit qui s'empared'eux. L'un loue le ciel en joignant les mains l'autre regarde fixement son image en grinçant les dents, un troisième mord ses doigts et frappe des pieds contre terre tous enfin ont des postures et des contorsions si singulières qu'ils ne semblent plus être des hommes. Mais à peine le sacrificateur a-t-il retourné certains feuillets qu'il entre lui-même en fureur, déchire le livre, le dévore de rage, renverse l'autel et maudit le sacri6ce.

? On n'entend plus que plaintes, gémissements, cris et imprécations. A les voir si transportés et si furieux, je jugeai que ce Dieu qu'ils adoraient était un Dieu jaloux, qui, pour les punir de ce qu'ils sacrifiaient à d'autres, leur envoie à chacun un mauvais esprit pour les posséder. ? o

L'Hippodrome recevra, demain soir mardi, I& visite du roi Aguibou, roi du Macina. Le monarque africain, grand amateur de chevaux, a manitesté le désir d'assister à une représentation de l'Hippodrome, et le ministère des colonies a fait retenir plusieurs loges à son intention. Le roi .Aguibou assistera à cette représentation, vêtu de son costume national, en compagnie de la jeune reine Famata et d'une suite nombreuse. A travers lès hvres

Les grandes manœuvres vont faire de l'Eureet-Loir le centre de nombreuses excursions, les deux dernières livraisons de la .Ceo~r~e moM-M~MMe ~o~~Me de. .France, cette splendide publication, avec carte et planches en noir et en couleur, constituent le meilleur des gùMes pour ceux qui vont suivre les grandes manœuvres.

KQUVELLES A LA MAtN

Un .auteur de'romans-feuilletons eat au tra-

vail.~

II écrit «Armand demeurait rue du Bac. D

Songeant, alors qu'il est payé à la ligne, il s'empresse de rectifier:

« Armand demeurait rue des Pfêtres-Saint-

Germain-i'Auxerrois. p

-Dans l'une de nos dernières campagnes européennes; un ofucier avait été chargé de visiter ie champ de 'bataille et de faire inhumer les

morts. 'f.

JILetaiLentraulde's'acquittër~-dp~~s~ mission

lorsqu'un~de ses camarades lui j6t.~ëmarquë~

parmi ;Iës cadavres ~ù'ii .relevait, beauco up po~r-

ra.ient'bieneh.'e~ncore.-yivants.

Bon'hbpn!répondit-il,'31~ bn. voulait les

ecouter::tous,ii.Q'y~n~.au~ pàs ûn~é mott f

~S9M;aë~NTn<o~qu,ë.n'Bgt~pa~

I~E DÉPART

EO~m~EB~NB

A MARSEILLE

~F~f~epec~e~Mo~e e~foye~pect~)

Marseille, 9septombre.

J'imagine que ce n'est pas sans un certain remords de conscience que le gouvernement a réglé tous les détails du départ du lieutenant-colonel Marchand, qu'il a fait accompagner le héros de Fashoda par quelques douzaines de policiers, troublant ainsi jusqu'aux effusions intimes de la dernière accolade qu'il a donnée à son père, le poursuivant à l'hôtel où il était descendu, sur le pont du navire qui l'emmène en Chine, harcelant ce loyal soldat de tracasseries incroyables, lui mesurant la somme de liberté départie à un, quelconque des citoyens français, et cependant, ces bas calculs, préparés avec un acharnement maladif, av'ec une férocité haineuse et malsaine, n'ont rien empêche, rien étouffé, rien supprimé. En vain, par un jeu savant de trains enchevêtrés les uns dans les autres, a-t-on voulu dépister la foule et tromper la vigilance des patriotes; on a su retrouver Marchanda on .l'a accompagné, suivi, et le peuple a vengé noblement le grand explorateur des honteux procédés donjt on a usé à son égard.

A dire le vrai. Marchand n'a pas daigné s'apercevoir de tout ce qui se machine autour de lui. Sûr de lui-même, l'âme libre de toute préméditai -tio.n,.il s'est, strictement conformé aux ordres donnes, et n'a pas eu l'air de s'étonner .des précautions puériles et quelque peu méprisables dont on avait entouré son départ. En veut-on un exemple? Il lui a fallu monter,'a Lyon, où il s'était arrêté pour s'entretenir avec les membres de la Société de géographie commerciale, dans un train omnibus qui l'a amené à Marseille à six heures du matin, au lieu de prendre, comme le plus simple des mortels, le rapide arrivant trois heures plus tard. A l'hôtel où il était descendu, on l'avait bloqué dans sa chambre, et des instructions précises lui enjoignaient de ne monter à tord de l'MtaM~Be7M'c que cinq minutes avant le départ de ce paquebot. Enûn, il ne devait, lui soldat, quitter la tenue civile que lorsque le navire aurait levé l'ancre. Cette consigne ridicule et mesquine a été exécutée par lui de point en point. Mais elle n'a découragé aucun de ceux qui avaient à cœur de porter au jeune colonel leur tribut d'admiration. A travers les mailles du blocus officiel, un grand nombre de personnes-s'étaicnt glissées dès le matin, et Marchand, sans cesser d'observer les instructions qu'on lui avait imposées, a su faire son devoir et déployer sa ~courtoisie naturelle.

Je l'ai vu une première fois, dans la matinée, tandis qu'il ~ouvrait les lettres et les dépêches arrivées de tous les points de la France Je pars, m'a-t-il dit.heureux si je puis servir mon pays avec toute l'ardeur dont je suis capable.

? Au sujet 'des prescriptions militaires qui m'ont été faites, vous comprendrez que je sois discret. Soldat avant tout, j'obéis et je me tais Certes, je me souviens toujours avec émotion de cette Afrique où j'ai pu être utile à la France et, tenez, précisément, j'ai reçu, hier même, à ce propos, une lettre du raz Thessama, frère de lait. de l'empereur Ménélick, celui-là, même qui me reçut avec dix mille hommes quand je revins de Fashoda.

« Le frère de l'empereur m'écrit <t Que faisK tu ? Quand reviens-tu ? Souviens-toi que tu » nous avais promis de venir nous retrouver ? » J'ai répondu au raz < Tranquillise-toi, je suis )) ailleurs parce qu'il y a d'autres intérêts immé» diats, mais je viendrai à toi quand ton pays a sera menacé, car je n'oublie pas que je suis gé? néral abyssin En effet, ajoute Marchand, suivant la coutume du pays, le raz Thessama m'a choisi pour son frère, et l'empereur m'a décerné le brevet de général dans l'armée abyssine. Mais, laissons l'Afrique t C'est en Chine que la France m'envoie aujourd'hui, c'est en Chine que je vais et, à mon retour, je suis prêt à reprendre làbas la tàche inachevée, a w

Et tandis que Marchand parle, j'écoute la.musique de sa voix métallique, je regarde ses yeux dans~ lesquels perce la tendresse, et je vois briller sur son front la petite étoile mystérieuse qui illumine les élus de Dieu. A sa cravate est piquée une épingle représentant une épée: <( C'est, me dit le colonel, la réduction de l'épée de la « Patrie française ? qui me fut offerte à mon retour d'Afrique. ))

Et à ce mot d'Afrique, le regard du colonel se voile de mélancolie, comme s'il avait. laissé làbas le meilleur de son cœur, le plus pur de ses espérances patriotiques.

Au bout de quelques instants, Marchand se retire avec le commandant Baratter, ami ndèle qui ne l'a pas quitté depuis trois ans, et, lorsque tous deux se sont enfermés dans une-chambre pour y passer les quelques heures qui précèdent le départ, je me rends à bord de 1'Ma~-jBe7:c.

Dès deux heures de l'après-midi, je trouve une foule agitée et émue passagers, officiers, soldats, amis et admirateurs du 'colonel. Sur lepoht on circule avec peine.

Ici,des photographes préparent leurs appareils; là, des femmes et des jeunes filles, disposées le long des bastingages, attendent l'illustre voya- geur. Beaucoup d'étrangers aussi, des Anglais, qui, tout à l'heure, ne seront pas les derniers à acclamer l'émule du sirdar Kichener des Japonais, des Allemands, des prêtres missionnaires, des Sœurs de charité qui yont, les saintes femmes, soigner nos blesses, le sourire aux

lèvres.~

J'aperçois M. Grébauval, président du conseil municipal de Paris, venu de foulon l'aide de camp du général Metzinger l'éminent commandant en chef du 15" corps étant retenu dans les Alpes par les manœuvres et une foule de patriotes désireux de donner un dernier salut a Marchand. Mais le gouvernementa tout prévu et ne veut pas qu'on ait le temps de contempler la figure martiale du soldat populaire.

Cependant, le voici il est quatre heures entouré du commandant Bara.tier, du docteur Emily et de quelques officiers de son régiment. Il gravit à pas lents les marches qui conduisent au paquebot, portant dans la main droite une gerbe de fleurs enrichie de rubans tricolores.

A ce moment, une frénésie agite la foule; les chapeaux voient en l'air; un grand nombre d'ofSciers de lagarnison, parmi lesquels on remarque des alpins coiffés du crâne béret, applaudissent à tout rompre les mains se tendent, on crie, on pleure,on chante, et pour gagner sa. cabine .le colonel Marchand doit se frayer un passage à travers la foule, qui semble l'enlacer comme si elle ne .voulait pas le laisser partir.

Cependant, le colonel entre enfin dans son petit logement: c'est la plus jolie ..cabine du bord, celle que l'oh réserve d'ordinaire aux grands personnages. G'est'IsL qu'il reçoit los hommages des amis connus.etineonnus, qui tous veulent lui serrer les mains.

Des femmes soulèvent les rideaux des fenêtres de la. cabine et se pressent autour de cet observatoire improvisé; et le dénie continue toujours, émouvant, .poignant,, interminable. Poussé par ce remous humain, je me trouve un instant en face du. colonel « Bon voyage ~t à bicntoU')) lui dis-je. Il me serre les, .mains, son~ rega~ fixe le mien et~descëndjusqu'Â~.mo'n' cœur: & Au f~vpir, me répond-ii,~t:poptëz ma .sympathie aux 1

amis.)) -t.

Que~ous-ceux~quimo lisent;se' partagent le .salut'suprëme g&riëux,s61dat.-âux bonsFr&h-'

çais,. et qu'ils "deyinent'rém~ que:'

j'a~i~ssëiit~ë~et~es larmes ~élicieu~ que l ai;:

plèurées l `; '(: '>

'a:clo~du~ départ ~6~ fart 'éritendre -et

~pe~

.chacun se résigne & descendre & terre, suivis pap

lecIairregajd-deMarcha~d/dôRtte soùriM'~u~

:peu forcé. laissa deviner l'angoisse qui' i'etKint en se séparant deIateTre.dëj~ajuce. Puis l'M~<i!c s'ébranle,'l'héHee -pal-. pite~sur la vague, et la .foule, massée .sur lea. quais, jette son âme au cher passager, dans un cri retentissant de: «Vive Marchand!)) » Et pendant que le navire s'éloigne, sous les ac~ clamations inlassables de la foule, emportantriiomme à qui nous devons le plus magnifique effort d'héroïsme qui ait été tenté depuis l'année, terrible, je pense que si l'empereur Ménélick lit nos journaux il sera bien étonné d'apprendra qu'au moment même où le général Baldissera, vaincu avec ses troupes par l'armée éthiopienne, est reçu en grande pompe par notre gouverne. ment, le même .gouvernement fait suivre depuis Paris, comme un malfaiteur, par une escorte d4 policiers, le colonel français Marchand~reçu en, vainqueur à la Cour abyssine, et que ce colonel français.par la volonté d'un ministère dreyfusard, va prendre rang dans l'état-major d'un feld-maréchal allemand t

Claude Baron

~C-~M tES CHBfQ CENTIÈMES

~Ettes sont rares tes pièces qui atteignent au théâtr< cmq cents représentations. Ce phénomène se sera pro. duit deux fois en ces huit derniers jours et n'aura pas été un des faits tes -moins curieux de l'Exposition universel )e. H aura en tout cas bien établi la supériorité d< notre art théâtral. Le 5 septembre.dernier, Ç~MO de B~-g-e~c, la comédie ~héroïque en yersdeM. Edmond Rostand, parvenait a ce chin're de cinq cents soirées ou matinées .d'existence. Donné pour la première fois en décembre !8o7,itaura mis quatre ans pour parcourir ce cyctq triomphai au théâtre de [a Porte-Saint-Martin. Ce soir )o septembre, la Dawe de cA~ A-f< représentée pour la première fois dans les premiers jours d<. 1809, comptera à son tour ses cent lustres, c'est-à-dire qu'en moins de dix-huit mois elle aura parcouru ta même carrière que son triomphant riva).

Tous les deux se rencontrent heureusement à la conjonction du succès. H faut rcconnahre toutefois que te panache appartient à la pièce des Nouveautés. Et pour parcourir ce cycle merveitteux, il ne sufïit pas pour un ouvrage dramatique d'être poussé par l'aiguitton du succès. Tous les terrains ne sont pas pro. pices à cette ascension rapide. L'Opéra, par exempte, qu). ne joue que trois fois par semaine, quatre en hiver, ne connaît qu'à de lointaines distances l'accomplissement de cette période glorieuse de cinq cents représentations.

Pour ne citer que les ouvrages du répertoire réputés par leur succès: G!<t!;we Tell, tes T~xeMo~, la J:<n'e, qui s'annoncèrent comme de grands succès dès le premier soir, mirent plus de cinquante ans peut-être à atteindre ce chin're, ce qui donne une moyenne de dix représentations par an. Et quand un ouvrage est joué dix fois dans une année, à l'Opéra, les auteurs doivent s'esttmer très heureux..FaM~ est peut-être une exception. Son avènement à la salle de la rue Le Pétetier date de trente-deux ans seulement. Il est vrai de dire que fecheM'œuvre de Gounod est aujourd'hui le grand cheval de bataille de ta direction, qu'il ne se pass& peut-être pas de semaine sans qu'il fasse son apparition sur l'affiche.

Les choses se passent à peu près de la même manière à la Comédie-Française et à l'Opéra-Comique, dont le spectacle change tous les soirs. D'où un temps ptus tong pour accomplir ce demi-mille de soirées victorièu' ses.

A la Comédie-Française, nous ne partons pas de! comédies de Molière, ni des tragédies dé Corneille etdt Racine. Le fameux registre de Lagrange nous apprendrait certainement que quelques-unes sont plus de cih() fois centenaires et en plus de deux sièctes d'existence cetà n'aurait rien d'étonnant.

i C'est plutôt dans l'évolution du théâtre contemporain qu')t nous faut chercher et trouver .des exem. ptes de cette longévité. Us sont rares au Théatre-Français en raison même des motifs que nous venons d'exposer. Mais on en rencontre tout de même qui sont des pages glorieuses dans l'histoire moderne de la Maison de Motière. ~t' en dépit de )a longue interdiction du second Empire, rendu à la scène en )867, compte, certainement, depuis son apparition, le 25 février t83o, plus de cinq cents représentations. En soixante-dix ans, ce n'est avoir trop mal marché. Le .Mo);~e o: /'o); x'e)in!;)'c a fait mieux. 1) ne date que de 188; et il est, à l'heure actuelle, tout près de ce chin're, s'il ne l'a pas déjà atteint, Ce fut, et c'est encore un des plus gros succès d'argent du Théâtre-Français, à ce point qu'on fut, à l'origine, obligé de le donner cinq fois par semaine, contrairement aux usages établis.

D'autres ouvrages de la Comédie tendent victorieuse. ment vers ce chin're, mais n'y sont point encore arrivés. Its y arriveront.

L'Opéra-Comique tient peut-être la priorité du record dans ce sport d'un~enre tout particulier. Il compte, tui, plusieurs ouvrages trois fois cinqcentcnaires. La millième représentation de la D~);ie B/MC/ date de :86i et, depuis cette époque, t'ceuvre de BoietdieL: doit être daus son quatrième quartier de.deux.miHe. La millième du Prë <!M~ C/erM est bientoin derrière nous. Celle de A~g-~o~ a vatu la croix de grand 'croix à Ambroise Thomas. Enfin, la triomphante Ca;-Mf~ nous a permis, aux environs de ce premier point de son apogée, d'étevcr un monument à Georges Bizetquo t'administration des Beaux-Arts a préféré introduirt subrepticement dans le temple de t'Opéra-Comique, plutôt que de nous laisser le soin d'organiser, en )'hc'nneur du jeune maitre si prématurément en)cvé par la mort, une fête digne du génie que tout le monde près. sentait en lui, sans lui rendre encore l'hommage universet qui n'était réservé qu'à son œuvre et à sa mémoire.

Lesuccès.sigrandqu'it ait été. ne s'estponrtant pas toujours traduit par ce nombre. Des drames ont fait re'en. urtes trompettes de la Renommée, T/ieo.T'o)- la 'oï. M, d'autres encore qui sont toujours en-deçà décote banquette difficile, sinon impossibte à franchir. Le Tcw f/tf ~o~e ~) ~o /o! compte ).288 reorés~ilations Paris et 5,755,174 fr.qode'receHc'tcAe< ~rog-qy, 933 représentations et 4,556,322 fr. 25 de recette; tes .De;~ Or~c//)!M, 557 représentations é) ~4'3.797 fr. 25 de recette. Est-il nécessair&de rappetet tes-Det;~ GoMM, représentés plus de dix mitte fois dans -te monde entier et plus de 800 fois rien qu'à Paris ? E' Mat/aMe &7M-Ge:;e, te Co!<)-f)-3e jLyoM, 7'roM/e~; MM ~OM- !< Hit:)-), !eA~re//e/b!M, tes .Sinyr/Mi ~u~u'orc~CAam~/g-{)/H!f!r<! et d'attirés, qu'ont dépassé ce chiffre et le doubteroht peut-ctre dan! un avenir ptus ou moins éloigné.

L'opérette a été tout particulièrement favorable t cette course à la cinq centième. La Belle /Ve/C, Ot-~Aee aMx M/erx et la Vi'e ~'a?-M;Mt)c d'OiTenbach ) 3 ont touché victorieusement..R~' viertt de t'atteindre doublement. Mais ta .A~Mcoy/eet Af;M ./Je/)-e~, tes C/oeAM.</eCory!M:ee[]a~7//e a'eAfMe ~t~o~som dans toutes les mémoires avec ce chin're. triomphai à la ctef.

Bref, il était d'usage autreiois de fêter ta centième représentation d'un ouvrage. Mais les directeurs et tei auteurs s'étant aperçus que ceta revenait trop souvent, rompirent avec cette habitude onéreuse. Us ne fètent ptusquetesmitténaires.Jtste peuvent facilement au' jourd'hui .qu'ils sont assurés de pouvoir convoquera )* mittième les contemporains de ta première, tandis qu'autrefois it fattait s'adresser aux neveux et même aux àrrière-petits-neveux. A bientôt donc ta fête et te soupef de la millième de la D~Me de c/ A'/j~'M.

Tout-Paris

L'WRT ~E SE F~E ,BEAU

E*&?M. Jules Case

Le costume a. toujours été chez !'bomsM,&S~' barèoù ciyi)ise, paciuque ou puërrier, une prc-oc* cùpation importante, et l'on H'ctomie quejss Remains, qui usaient dans leurs dévotions intimer d_'un nombre incaiculabie de petits dieux ppêcia.listes,'répondant aux diverses manifestationB de la vie sentimentale .et sociale, n'aient point, re': connue l'ingérence; de quoique divinité aimahie dans cet, art qui naquit de hôtré instinct: de ]à:pa-. rnre, et qui. devait unjours'jppc)ei' la mode.: ~defaut de tët~1s,-notre Exposition cm· ~sacfe ~n palais où, .depuis '.tes jemps: ~es pjus re* pules~ dc'pjjis les~plus fastuense~ép.c.qu~, .jus- qu~a 1a correction ë~à. !a .grâce nioa~jl~t D~i~, Soyons. J'huma.nité, certainement~ pp~s~ meme'ctsapMpre ado~atricë~ mais même louabie~lora~iie aon.si~ ~ivûT~'e~'