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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1898-11-11

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 11 novembre 1898

Description : 1898/11/11 (Numéro 6185).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k530452f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/03/2008

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ïea sentiments de Drémont étaient analysés et définis par ~ux de compagnie; maia ce dernier seul était délégué aux satisfactions, et Jacques s&contentait de lui emprunter la plupart de ses émois. L'intimité était purement de confidences, et de toutes les conRdences elle s'arrêtait au dévouement.

D'autre part, plusieurs points sauvegardaient la dignité de Jacques l'envie lui était permise, même déguisée sous l'affectation du mépris, et il avait droit aux mots méchants. De temps en temps, Drémont lui disait par exemple « La P~p d'ambassadeur à Berlin est libre. Pourquoi ne prends-tu pas ce poste diplomatique?.)) » Ou bien (( Mlle A. est charmante. Deux millions de dot t Tu devrais bien l'épouser. » Jacques haussait négligemment les épaules. Et tous deux Teignaient, pendant un moment, que si Jacques ne prenait pas le poste et n'épousait pas la jeune fille des le lendemain, c'est qu'il ne le voulait pas et qu'il avait décidément mieux à faire. On lui improvisait une ambition assez haute pour qu'il ne pût jamais l'atteindre. Ensuite, on u'en parlait plus. Cette politesse satisfaisait sa vanité ombrageuse.

Drémont dit: <( J'ai obtenu unrendez-vous' » II s'agissait d'une nouvelle conquête. Jacques pensa « Voilk cet imbécile qui va être de nouveau aimé et de nouveau heureux. Moi, je n'ai personne et personne ne s'occupe de moi. C'est t dégoûtant 1 » Drémont narra les circonstances, ses diplomaties il dit son élan avec une ardeur joyeuse et simple. Mais en ce jour, la personnalité de Jacques était accaparante pour lui-même; il se préféra à son ami et tandis que l'autre célébrait sa fortune, il pensait a soi, avec rage, à son passé vide, à son avenir vide et une émulation de vivre, de jouir et de souo'rir, lui aussi le possédait. Chaque mot coulait amèrement jusqu'au fond de son cœur ulcéré. Il regarda son ami avec fureur, indigné, au fond, de ce peu de décence à déballer du bonheur, à l'éta1er, à se parer de lui, dans cette chambre pleine de son angoisse.

<r Moi, rien ) moi, rien M se répétait-il âprement. Et soudain, il eut la sensation d'être dépossédé de tout par cet heureux. Durant quelques secondes, il !e hait vraiment. Son cœur se tordit. Puis un attendrissement sur lui-même convulsa sa face, soudain ruisselante de lacmes. Drémont s'arrêta net; parmi un enthousiasme, il demeura stupide.

Mon vieux, murmura-f-i!, mon vieux, qu'est-ce que tu as? 9

Jacques, soulagé aussitôt, pensa qu'on allait le plaindre, s'occuper de lui et qu'il était grandement temps! 1 Un instant, songea à s'improviser un drame honorable, une douleur Batteuse, quelque chose de rare, do poignant et de sacret. Mais la fatigue d'imaginer des péripéties le détourna de ce projet. Il se contenta de hocher la tête. –Mon vieux, je t'en prie. Mon vieux, dismoi.

Une grande cordialité apparaissait sur la ïace de Drémont. Cela remua Jacques.

Oh rien, dit-il. Seulement, tu sais, la vie n'est pas gaie tous les jours. pas gaie, non. Il y a des choses.

–Oui. oui.

Et debout devant Jacques, Drémont hochait la tête avec lui ea cadence, par sympathie. Cette scène déjà l'ennuyait un peu. Il ressentait à la fois de la gêne et de la pitié, mais plus de gêne encore que de pitié. Il ne savait pas très bien ce qu'il fallait dire. Certainement il plaignait dans une certaine mesure son ami qui avait de la peine, parce qu'il n'avait pas, lui, mauvais cœur, non. et puis il disposait, comme ampureux, d'une certaine réserve de sensibilité. Tout de même il hésitait à le confesser, parce qu'il soupçonnait que cette confession, peut-être, ne t'intéresserait pas beaucoup. Et puis il ne faut pas, sous prétexte d'aBection, se montrer indis-

CMt-

Maintenant, pourquoi ne pas le dire? il était aussi un peu choqué. En somme, Jacques abusait de lui. Lorsqu'ils avaient lié ensemble commerce d'amitié, il n'avait pas été question d'autres joies et d'autres peines que des siennes; il était personnellement très sensible, et les larmes des autres lui étaient désagréables.'parce qu'elles lui procuraient une émotion péniblement inutile et sans profit. Cependant, pour une fois et par exception, il aurait bien consenti à ce rôle de consolateur. Par malheur, il ne savait pas consoler. Ce n'était pas son affaire.

Et puis, le moment était mal choisi. Il n'en voulait pas trop à Jacques de pleurer quoique, à vrai dire, il eût bien pu attendre d'être seul pour s'attendrir mais le moment était mal choisi. Voilà que sa joie propre lui restait figée sur le cœur. Une pudeur l'empêchait de la témoigner. Et, par contagion, elle se pénétrait déjà de mélancolie, de la mélancolie ambiante dont l'atmosphère était saturée. Il prévit tout de suite un lendemain fâcheux, des déconvenues, des échecs, tout le côté désagréable, hostile, périlleux, suspect des aû'aires de cœur. Et puis il se vexait de cet arrêt brusque en plein rêve et en pleine joie, mécontent de ne pas pouvoir parler, se raconter en détail, selon son habitude, puisque, ensomme, il était venu pour cela. II aurait bien voulu partir tout de suite, le jour n'étant pas propice aux confidences, et remporter dehors son bonheur intact. « Voilà, songeait-il, ce qu'on gagne à être trop confiant. » C>

Jacques, effondré au fond de son fauteuil, continuait à pleurer un peu. Drémont le considéra d'un œil mécontent. Il s'essayait encore à compatir a cette souû'rance étrangère et inconnue; mais il ne réussissait qu'à s'appesantir sur luimême davantage, d'une façon de plus en plus précise, de plus en plus poignante, avec une inquiétude grandissante qui se généralisait son avenir, âpres tout, n'était pas si sur, il y avait bien des nuages à l'horizon et des menaces, des menaces sans nombre. Alors soudain il trembla, avec la peur atroce de se « flanquer la guigne s. Et il se hâta d'évoquer un malheur passé, parce que, au moins, il ne risquait ni de l'attirer, ni de l'accroître. Puis, c'étaitde circonstance. Une passerait pas pour un sans-'cœur capable de resterSec devant la misère d'autrui et on pourrait do nouveau parler de lui–avec tristesse, puisqu'on était à la tristesse Ainsi il serait agréable à Jacques et la conversation y gagnerait de l'intérêt. Il faut du tact dans la vie. Et il soupira Non, tu as raison, l'existence n'est pas gaie tous les jours. Ainsi moi. Tout de suite il s'attendrit

Ainsi moi; quand nous nous sommes quittés, elle et moi.

Du fond de sa vague tristesse, Jacques revint à la réalité C>

Quand elle t'a lâché, rectifia-t-il doucement.

–Quand elle m'a lâché. pour te faire plaisir reprit l'autre en s'inclinant aimablement, ~e bien quand elle m'a lâché j'ai eu un grand, un immense chagrin. tu te rappelles ?. j'ai pleuré, pieuré, j'ai souffert. Et il ne faut pas croire que je sois guéri, heureux maintenant Non, non pas, du tout,j'y pense encore, j'y pense toujours, je souffre. De temps en temps cela se réveiHe, cela se ravive comme une brûlure. Quand je suis entré tout à l'heure.par exempte. oui, oui parfaitement.Et sa lettre.ta te soutiens de sa dernière lettre. 1

Il plongea dans le passé, conquit l'émotion immédiate, parce qu'il portait toujours sur lui un fond de pitié à son usage. Réinstallé dans sa doul'eur, pas trop lointaine, quoique évanouie, et faiblement renaissante, il pleura des larmes nombreuses et sans gravité et il était satisfait de ces larmes versées, par altruisme, à l'occasion et eu l'honneur de la tristesse de son ami.

v Celuî-ci, bien qu'il sût a quoi s'en tenir sur leur valeur réelle, n'était pas mécontent non plus de cet hommage. Sa peine, qui se fatiguait déjà d'être si vague, se restreignait, dans le voisinaoe d'une autre, plus précise, à laquelle il a~ait dé?à pris et à laquelle il pouvait encore prendre part. Elle l'intéressait, étant un peu leur propriété commune. Il y précipita volontiers les restes de

sa. mélancolie.

~-D'a.~oir'rétaMi normalement la situation et repris leurs rôles respectifs, ils furent ensuite bien soulagés.

Allons, murmura Jacques, ne te laisse pas aller.11 faut du courage.

Frappant sur l'épaule de son ami, il se retrouva le Consolateur, un peu méprisant, au-dessus de ces choses. Mais, par crainte d'une rechute, Drémont, hypocritement, continuait de sangloter,

proËtMt..<

~rofit~nt. ~LNdj'<S Picard

LES FOURRURES

!e plus en vogue, vison, martre du Ca&aâa, zibeline, chinchilla, loutre, et les fourrures deui!, caracul et astrakan, le plus grand choix en collets, boléros, jaquettes, à des prix modérés Aine-Montaillé, 1, place Vendôme.

MONDANITÉS GAULO!S-GU!DE

AUJOURD'HUI

De ;oa à 4 h. Visite au musée du Luxembourg. De t à 5 h. Visite au musée de Cluny.

De 11 à 4 h. Visiter les salons de l'Hôtet-de-Vilte. De midi à 3 h. Visite au Jardin des Plantes (nouveau musée d'anthropologie).

De midi à 3 h. Visites au Trésor de Notre-Dame, à la Sainte-Chapelle et au Panthéon.

A h. t5. Courses à Maisons-Lafntte.

Ce soir, diner au Gr~nd-H~tet, vin compris, 8 (t., (petitestabtes).

A 8 h. 1/4. Au théâtre de l'Odéon, première représentation de; De/'dHi)' drame en

quatre actes.

CHRONIQUE DE L'ÉLÉGANCE

L'épihgte fixe-ceinture, indispensable pour être bien habillée, est devenue d'un usage courant. Nous l'avons depuis longtemps signalée ici. Simple épingle de nourrice munie de deux crochets retournés en dehors, on l'attache derrière la robe et on engage fa ceinture sous les crochets. Elle se fait maintenant en diamants et pierreries et est au nombre de ces frivolités élégantes dont les femmes se plaisent à rehausser leur parure. Ces crochets, couverts d'une fine poussière de diamants, sont particulièrement jolis. –C.

LES COURS

Par suite de la mort de la Grande-Duchesse douairière de Toscane, le diner qui devait avoir lieu au palais de Castille le 3, chez la Reine Isabelle, en l'honneur des membres de la commission espagnole, est remis au 17.

LES AMBASSADES

M. Cambon est parti hier de Constantinople par l'Orient-Express pour Paris. Une grande afBuence de personnages notables était à la gare, ainsi que le corps diplomatique, les représentants du clergé et des ordres catholiques y compris le patriarche arménien. Le Sultan et le grand-vizir étaient représentés par Alunir pacha et par Saad-Eddin bey.

NOUVELLES CÏ'NÉGÉTIQUE3

Les grandes chasses viennent de commencer en forêt de Vouvent par la prise d'une biche au lieu dit les Epinières.

Trois équipages ont pris part à cette chasse ceux de MM. de Béjarry, de Chasteigner et Pierre de Fontaines.

Etaient présents MM. de Béjarry, de La Roussetière, Rousse, Joffrion et de nombreux officiers du~yeen garnison àFonteaay.

PETIT CARNET

La comtesse de Béthune d'Auvergne ouvrira lundi prochain à la villa Lamartine, 107, avenue Henri-Martin, la série des conférences littéraires de Passy, avec le concours de MM. Henry Fouquier, Emmanuel Rodocanachi, Auguste Dorchain, Julien Tiersot, Henry Bérenger, Léo Claretie, Chartes Fuster, Mme Mary Summer, etc.

Hier soir a eu lieu au Grand-Hôte! le diner du comité des Forges de France. M. le baron Reille présidait, assisté de M. le baron de Nervo. avait à sa droite S. E. Tching-Tchang, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. l'empereur de Chine j, à Paris, et M. Doumer, gouverneurde t'tndo-Chine. Au dessert, toast spirituel et éloquent de M. le baron Reille et réponse fort courtoise, dans le français le plus pur et avec une grande élévation de pensée, de S. E. i Tching-Tchang. ji

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MARIAGES

L'église Saint-Augustin avait peine à contenir la fouie composée d'un grand nombre de notabilités mondaines et scientifiques qui avaient tenu à assister, hier, au mariage de MUe Alice Deniau, belte-SlIe de M. F. Raymond, professeur à ta Faculté de médecine de Paris et successeur de M. Charcot à la Satpétrière, et fille de Mme Raymond, avec M. Joseph Goyard, lieutenant au 33c d'artillerie.

Les témoins du fiancé étaient le lieutenant-colonel Gasselin et M. Bedin, conseitter général du Rhône ceux de la matiée M. J..Duvau, député de la Vienne, son cousin, et M. Georges Deniau, son frère. La quête a été faite par Mttes Madeleine Duvau, Marie Goujon, Andrée Corni), Sée, AuteUet, Van Casse), Jutiette Duvau et Gilberte Detpeuch, accompagnées par M. Georges Deniau, les lieutenants de Séguier, Segrestâa. Le François, de Boissoudy, MM. Honoré Guyot, Louis Saignat et André Duvau.

La bénédiction nuptiale a été donnée par l'abbé Girarde, archiprétre de la cathédrale de Clamecy, qui a prononcé une allocution des mieux inspirées. Pendant la messe, MM. Alvarez, de l'Opéra, et Fugère, de l'Opéra-Comique, ont admirablement chanté des morceaux de Niedermeyer et de Gounod. Reconnu dans le cortège

Professeur et Mme Raymond, M. et Mme Guyot, M. et Mme Dreux, M. Goujon, sénateur et Mme Goujon; M. Camille Sée, conseiller d'Etat M. et Mme Jules Duvau,professeur et Mms Cornil, docteur et Mme Déléa.ge, M. et Mme Raoul Davau, comte et comtesse Louis de La Eoutetière, docteur et Mme A. Delpeuch, etc.

Parmi les nombreuses personnes qui avaient tenu à apporter leurs vœux au lieutenant Goyard, qui jouit de la sympathie de tous ceux qui ont eu l'occasion de l'approcher, et à sa jeune femme, citons

Docteur et Mme BrouardeL docteur PIanchard, docteur et Mme Proust, docteur et Mme Dienlafov, docteur et Mme GeoTroy, docteur et Mme Lannelongue,'M. Ghauvau, de l'Institut, et MI[o Cha.uvau, docteur et Mme Magnan, docteur et Mme Fournier, docteur et Mme Duplay, docteur et Mme Huchard, M. et Mme Van Cessai, docteurs Brissaud Déforme, MM'ie, Ballet. Weiss. Hirtz, Sollier, docteur et Mme Charcot, docteur et Mm? 'Merlin, docteur et Mme Motet, docteur et Mme de Molcnes, comts et comtesse VandaJ, lieutenant Murât, baron do Mesnard, baron de MarMy. baron Pierard, député; comte de Montmaur, M. de Guntz, MM. Edouard et Camille Delpeuch, M. Bixio. comte de Romanet, lieutenants de Pazzis, Suttcriin, Hanotaux, M. et Mme Du. Part, M. de Lihns, Mme Jousselin, M. de Lafaye, comte. Auharet, comte de Lavevre,. M. de Beauvais, M. et Mme Marinoni, M. et Mme G. Cain, M. Henri Cain, etc.

Détail particulier ia vieille mère Bottard, la si dévouée infirmière de la Salpétrière, assistait également à la cérémonie avec, sur 1~ poitrine, la croix de la Légion d'honneur qui, on se le rappelle, lui a été décernée il y a deux ans environ.

Au retour de l'église, réception des plus brillantes chez Aline Raymond, dans ses beaux salons du boulevard Haussmann qui, pour la circonstance, avaient été fleuris à ravir.

L'abbé'Gofunet, premier vicaire de l'église SaintPierre du Gros-Caittou, a béni avant-hier, en cette église, le mariage Je Mlle Marguerite-Marie Lefèvre, petite fille de la marquise de Sourdis, avec M. Victor Schacher.

Les témoins du marié étaient M. Quillet Saint-Auge, son oncle, et M. Charles Schacher, son frère ceux de la mariée: M. Edouard Get, et le général Avon, commandant la première brigade d'infanterie à Lille, ses oncles.

La quête a été faite par Mîtes Blanche-Marie Lefèvre, Zoé Lefèvre, Made'eine Fournier et Jeanne de Fry, accompagnées par MM. André Schacher, André Troncin, Maurice Schacher et Maurice Bourgoin, lieutenant au 33e hussards.

Dans le cortège et l'assistance

M. et Mme Joseph de Parseval, générât' et Mme Avon. M. et Mme Edouard Huet, comtesse de La Vaulx, colonel et Mme de Fry, comte do Valon, M. A. de Saint-Albin, marquis et marquise de Montferrier, M. et Mme Henri Baigneres, M. et Mme Tallien deCabarrus, M. et Mlle Bar-

rot, etc., etc._

Après la cérémonie religieuse, lunch chez Mme Joachim Lefèvre, avenue Bosquet.

–Le lundi 21 novembre, aura lieu à Saint-Pierre de Chaillot, le mariage de M. Chartes de Francqueville, fils de M. et de Mme Adolphe de Francquevilte~ née Gorguette d'Argœulles, avec Mlle Marthe Sano, arrière petite-ntte des savants chimistes d'Arcet. Les d'Arcet, d'origine Irlandaise, eurent un des leurs vice-roi d'Irlande. Us émigrèrent à la suite du Roi Jacques~ en i6Sg, et se fixèrent à Saint-Sever. dans les Landes. Hier matin, a été célébré à l'église Saint-Honoré d'Eylau, le mariage de MHe Olivia de Motina d'Aranda de Darrax avec M. Chartes Andry Bourgeois, ingénieur r des mines. 0 a

La jeune mariée est fille du marquis de Darrax, Espagnol d'origine, mais très Parisien, grand agriculteur de Normandie, un des vétérans de la guerre de 1870, pendant laquelle il servi en qualité de volontaire, et de la marqutse'née'Boisguitbert.

Foufs nombreuse et élégante à l'église

Marquis do Novallas et comte da Pi'adera, de l'ambassade d'Espagne Princesse Pierre Bonaparte, vie')mt3 et vicomtesse d'Altanoriox, comtesse de TinseM, M. et Mm9 Thors, comte de Carrac.Mma L'Hospital. comte et comtesse de Brisson, comte et comtesse de Villers, M. et Mme da Cadusch, comte Ha.!lez d'Arros.M. et Mme Jules BuNet, comte et comtesse de Païvj, et tout un essaim de jeunes et jolies personnes a.mics de h mariée.

Après la cérémonie, tunch par petites tables chez la marquise de Darrax~ dans son appartement de l'avenue Bugeaud.

En l'église Saint-Roch, hier, a été célébré le mariage de M. Rodolphe Saillard, cousin du baron Saillard, mort héroïquement en i8yo, avec sa cousine Mlle Laporte. 1. d 1 .1

La cérémonie a eu !ieu dans )e plus stricte intimité à cause d'un deuil récent de la Ëancée.

–Un mariage qui va unirdeux des principales famitles du haut commerce de Bordeaux M. Albert de Luze~

ancien lieutenant de cavalerie, épousera prochainement Mlle Marie-Antoinette Johnston.

On annonce te prochain mariage de Mite Marie Bauche,6tledeM.A.Bauche, administrateur du bureau de bienfaisance du seizième arrondissement, avec c M. René-Fontbonne, fils de M. J. Fontbonne, ancien président du tribunal de commerce de Dijon. La cérémonie religieuse aura lieu le t6 courant, a Notre-Dame-dc-Grâce de Passv.

NÉCROLOGIE

M. Alexandre Pascal, ancien zouave pontinca), commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, vient de s'éteindre pieusement à Marseille, après une iongue et cruelle matadie.

Le défunt passait sa vie à soutenir la cause papale et' à soulager toutes tes infortunes. M. Pascal était un littérateur distingué et poste couronné aux Jeux floraux. H avait épousé Mite Berthe de Lagatinerie et laisse un fils et deux charmantes filies. It était par atiiance beaufrère du baron de Lagatinerie et de ta vicomtesse André Mniszech.

Le comte de Résie est mort hier au château de La Comarène, à Pommard (Côte-d'Or), à t'age de soixantehuit ans.

H avait été directeur des chemins de fer romams et il a laissé de son séjour à Rome les meilleurs souvenirs dans la haute société romaine, où il était .très répandu. I! vivait retiré depuis quelques années à Pommard. C'était un homme très bon, très fin, de beaucoup d'esprit et d'un commerce charmant.

I! avait épousé Mtie Motet de Lafontaine, dont ta soeura épousé M. d'Epinay, le statuaire bien connu, et il laisse trois filles, Mme Degouttins, la vicomtesse de Lesseux et la vicomtesse des Armoises.

Ses obsèques auront lieu demain à Beaune, ou il est ne.

Hier matin, à dix heures, ont eu lieu, en l'église Saint-Philippe-du-Roule, les obsèques de la vicomtesse d'Yrueste, femme de l'ancien gouverneur de Madrid, décédée à t'âge de vingt-cinq ans.

Le corps de la défunte avait été déposé hier soir dans les caveaux de l'église..

Le catafalque, placé au milieu de l'église, disparaissait sous les nombreuses couronnes, parmi lesquelles celtes de la Reine d'Espagne, de l'ambassadeur d'Espagne, etc.

Le deuil était conduit par le comte Méjorada et M. Silvela, beaux-frères de la défunte.

La Reine Isabelle assistait à la cérémonie funèbre. Reconnu également

Le général Bailloud, chef de la maison militaire de l'Elysée, représentant le président de la république M. Nisard, directeur des services extérieurs, représentant le ministre dos affaires étrangères, M. DeIcMss M. de Yttirbo, ministre du Mexique à Paris; M. Léon y CastiMo, ambassadeur d'Espagne; duc d'Almodovar, marquis de ViUalobar et tout le haut personnel de l'ambassade d'Espagne et les membres de la colonie espagnole à Paris.

A l'issue de la cérémonie funèbre !e corps a été dirigé sur le cimetière Saint-Ouen, où a eu lieu l'inhumation provisoire en attendant te transport en Espagne. Raoul Cherom

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Ce ~(hm fEs~M Quel va être le sort de l'Espagne lorsqu'auront pris fin les négociations de la paix qui se poursuivent à Paris avec une sage lenteur? Sans attendre les résultats des conférences en cours, les amis de l'Espagne se préoccupent assez de l'avenir réservé à co pays pour qu'il nous ait para intéressant de soulever cette grave question devant un très éminent diplomate espagnol avec qui il nous a été donné de nous entretenir Cette question de l'avenir de l'Espagne vaut, en effet, nous a répondu notre interloculeur, la peine qu'on l'examine attentivement, et je ne vois pas d'inconvénient, surtout en ce moment, à vous dire ce que j'en pense.

» Les uns disent que la situation est très difficile pour l'Espagne après ses revers, les autres estiment que, privée désormais de ses colonies des Antilles, l'Espagne sera mieux en état de développer et de faire fructiner les ressources de son territoire, et que l'abandon de Cuba marquera pour elle Fëre d'une véritable régénération. Cette dernière opinion, j'avoue la partager entièrement. a Je m'explique Vous savez, et H est notoire, que Cuba et Porto-Rico ne rapportaient absolument rien à la métropole. Cuba, avec ses insurrections trop répétées, presque permanentes, était devenue le cimetière de l'Espagne, l'abîme où s'engouffraient ses ressources.

» C'était chose connue dans la Péninsule et personne ne s'y faisait d'illusions à ce sujet. Tout le monde savait que la Grande-Antitle, dont la majorité des habitants se montraient hostiles à la métropole et subissaient depuis longtemps l'influence intellectuelle et commerciale des Etats-Unis, ne pouvait manquer d'échapper un jour à l'Espagne.

B Celle-ci accepta la guerre uniquement par .po~ t~o/M~M?', car elle était persuadée qu'elle engageait une lutte inégale et désavantageuse. Les Etats-Unis, avec leurs bases d'opérations à Tampaetà Key-West, c'est-à-dire à quelques heures de l'île convoitée, devaient triompher tôt ou tard, et l'Espagne ne pouvait songer qu'à lutter avec courage, à maintenir son antique renom de valeur et de bravoure, et à, disputer chèrement ses colonies. C'est, en somme, devant la famine que nous avons cédé.

s Cuba et Porto-Rico sont donc bien définitivement perdus. Quel dommage matériel en résulte-t-il réellement pour la métropole ? q )) Le Trésor n'en sounrira pas directement, et seul le commerce de la Catalogue pourrait en être atteint. Mais, si l'on considère que les produits français, anglais et allemands ne trouvent de débouchés dans nos colonies perdues que s'ils' prennent l'aspect des produits espagnols, on comprendra que la Catalogue n'aura pas trop de peine à garder sur le marché cubain sa situation prépondérante et à récupérer les avantages que lui fera perdre la disparition des tarifs protecteurs.

)) On agite encore d'autres questions, et en première ligne celle des responsabilités, qui a son importance.

))Tout le monde comprend que ce désastre prévu est l'oeuvre non d'un parti mais de nombreuses générations. L'Espagne paie, en somme, les erreurs traditionnelles de sa politique coloniale, et tous les partis ont leur part dans les fautes commises.

» Les républicains eux-mêmes, en passant au pouvoir, en 1873, ont suivi aux colonies exactement la même politique que leurs prédécesseurs. De plus, ils sont divisés entre eux, séparés par des haines mortelles et n'ont aucun chef doué d'autorité et de prestige.

)) Quant aux carlistes, il suffit de se rappeler l'histoire de l'Espagne pour se convaincre que la monarchie paternelle et absolue a présidé aux démembrements du territoire c'est sous les monarques absolus que l'Espagne perdit ses possessions d'Italie et des Pays-Bas, le Portugal, et ses colonies de la cote africaine qui constituent aujourd'hui la plus grande partie de l'Algérie.

» Plus récemment, n'est-ce pas encore la monarchie absolue qui perdit les immenses territoires d'Amérique d'où sont nés le Mexique, le Centre-Amérique, la Colombie, le Pérou, le Chili, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay? )) Qu'est-ce que la perte de Cuba et de PortoRico, si on la compare à ces immenses démembrements que dut consentir la monarchie absolue ? 9

» Enfin,il ne faut pas oublier que ce qui arrive aujourd'hui aux Antilles et aux Philippines est surtout à l'obstination avec laquelle les gouvernements parlementaires espagnols ont continué H-bas la politique de l'absolutisme.

:If.

)) On voit donc que les républicains et les carlistes n'ont rien à reprocher, en fait de politique coloniale, à la monarchie parlementaire. Aussi ne doit-on pas attacher d'importance aux nouvelles qui circulent annonçant le soulèvement de ces partis.

»De plus,il convientd'observerquele parti carlistequi passe pour!eplusmenaçant,n'ajamaiseu de force que lorsqu'il a représenté la protestation contre les violences commises en matière religieuse. En 1870, la révolution espagnole était en lutte ouverte avec l'Eglise, et c'est ce qui fit surgir le carlisme et lui donna des forces pour agir. Aujourd'hui, la situation est complètement retournés. Le Pape, avec tout le haut clergé espagnol et une partie du clergé p&roissia!, soutica-

nent énergiquement la Reine-Rêgente. Quant à l'autre partie du clergé paroissial, celle qu'on nous représente comme carliste, elle ne désire pas autre chose qu'une politique catholique, sans s'attacher à telle ou telle forme de gouvernement.

» La monarchie espagnole actuelle a donc son existence assurée en dépit de toutes les menaces, autant qu'il est humainement possible de le prévoir. La Reine-Régente, grâce à ses vertus ` .privées et à son habileté politique reconnue, jouit d'une haute et incontestable autorité. Elle est le seul prestige qui soit resté debout dans la tourmente, et la réorganisation inévitable des partis politiques espagnols devra s'effectuer à Fabri de ce prestige, et, avec le calme dont la nation fait preuve en ce moment, la tâche sera laborieuse, mais non pas impossible.

» L'Espagne, dans ces conditions, ne tardera pas à retrouver une situation normale, et nous sommes certains qu'avec des institutions stables, .délivrée en8n de cette saignée permanente qui s'appelait Cuba, notre chère patrie, promptement régénérée, se relèvera, comme a faif la France, de ses défaites, et reprendra sa marche vers le progrès et la prospérité. »

Saint-Réal

II suf8t de parcourir le quatrième numéro de la Vïe/~M~re'e,qui vient de paraître, pour se rendre compte que cette publication est la plus complète et la plus attrayante qui existe, par ses 20 pages et ses 50 illustrations d'actualités. Remarqué au sommaire le Premier conseil des ministres, les Faux et les Faussaires, la Marine anglaise, la Saint-Hubert, le Voyage de Guillaume II, l'Exposition des chats, la Gravure en couleur, le Scandale, de Félicien Rops, et le captivant roman P~aros ~E~~M, etc., etc. Le numéro 30 centimes.

COUUSSES POUT! QUES La conutusaiom du bmdget

La Chambre, réunie dans ses bureaux, a procéd* hier, à l'élection de la commission du budget do 1899.

M. Peytral ayant disjoint de son projet de budget toutes les réformes nnanciéres dont la Chambre pourra être saisie, cette opération a présente moins d'intérêt que d'habitude et la lutte n'a pas été très vive.

Aussi n'y a-t-il rien a dire de la discussion dans les bureaux. Le seul point intéressant c'est que tous les candidats sont tombés d'accord sur la néces site d'aboutir dans le plus bref délai et d'éviter aut ant que possible les douzièmes provisoires.

Nous verront ce qu'il adviendra de ces bonnes résolutions.

Voici la liste des commissaires élus

MM. Ronvier, Berger, Le Myre de Vilers, Bozérian, Dnlaa, Sauzet, Boadenoot, Lemoigao, Maurice Lassorre, Thierry, Cochery, S:biUe. DemaMay, ChoYatier, Borthoiot, Tournioi, Maurice Faure, Baudin, Mesureur, Salis, Bérard, Camille Pelletaa, Doumergne. Delaporte, Pourquery de Boisssria, Dabief, Berteaux, Bourrât, Merlou. Le 116rissé, Dumont, Dujardiu-Bea.a.metz et Henri Ricard. Soit quatorze progressistes et dix-neuf radicaux et radicaux-socialistes.

C'est dire que l'élection, comme président, de M. Rouvier, fort escomptée par ses amis, devient très problématique.

On remarquera qu'aucun membre de la droite, qu'aucun « rallié a même, ne fait partie de la commission.

SiniSTA.TT

Sur le rapport de M. Desmons le Sénat admet M. Bazile comme sénateur de la Manche. C'est un court lever de rideau.

M. Loubet rappelle au Sénat qu'il devait fixer la date de la discussion de l'interpellation de M. Le Provost de Launay pour la défense de l'honneur de l'armée.

M. Dupuy, président du conseil, déclare que le gouvernement a délibéré sur la question et qu'après avoir pris connaissance du livre signalé par l'honorable sénateur des Côtes-du-Nord, il a décidé que le ministre de la guerre et le ministre de la marine adresseraient à M. le garde des sceaux une plainte contre l'auteur de cet ouvrage.

Dans ces conditions, il pense que l'interpellation n'a plus sa raison d'être.

M. ? .Proues de ZaM~ct! Je crois aussi qu'il n'y a pas lieu à interpellation et je tiens à dire que je n'avais pas voulu signaler d'une façon générale les attaques dirigées contre l'armée, je pense donc que sur la conduite à suivre je suis complètement d'accord avec M. le président du conseil. (Assentiments.)

M. le Provost de Launay développe ensuite son interpellation à M. le ministre de la guerre relative aux fatigues supportées par nos soldats lors des grandes manoeuvres des mois d'août et septembre, l'honorable sénateur fait remarquer que c'est plutôt une question qu'une interpellation qu'il va poser dans les termes les plus brefs. « Je ne citerai aucun nom de régiment ni de lieu, dit-il, mais je ne puis m'empêcher de faire remarquer que c'est avec une profonde douleur que j'ai appris que dans l'un d'eux, les hommes ont tellement souffert de la chaleur, que deux hommes sont morts d'insolation, et que 1 sur 18 sont entrés à l'hôpital, assez gravement malades. Ces faits se sont présentés plusieurs fois et sur plusieurs points, et ont jeté la consternation non seulement parmi les populations, mais surtout parmi nos soldats, qui, sans leur endurance, se seraient laissé aller au découragement. s Je demande donc à M. le ministre de la guerre que l'appel des réservistes ne se fasse pas au mois d'août, que l'on évite d'imposer des fatigues excessives & nos soldats, et enfin que l'administration prête son secours aux ofâciers dans les cas où se produisent les faits si regrettables que j'ai l'honneur de signaler.

))Je puis encore signaler que.par suite delanégligence de la préfecture, le cadavre d'un des hommes dont j'ai parlé et qui était mort le mercredi n'a pu être enlevé que le dimanche. J'es- père que des instructions seront données pour éviter le retour de pareil état de chose, a Les justes observations de M. Le Provost de Launay ont été accueillies par de nombreux signes d'approbation et soulignées par des applaudissements.

M..Z7<?rue de <S'Si! fait remarquer que les cas signalés par M. Le Provostde Launay n'ont malheureusement pas été les seuls.

M. de ~~yc~të~, ministre de la guerre, reconnaît que les cas signalés par l'honorable interpellateur sont malheureusement vrais, mais il fait remarquer qu'ils n'ont pas été si nombreux queFon pourrait le penser il ajoute qu'à l'avenir il s'engage à redoubler de précautions, à changer la date des manœuvres.

« Toutes les mesures seront prises et j'espère, dit-il en terminant, que les cas cités ne se reproduiront plus. a (Très bien t très bien )) .M'. Le .Pro~<M< de Z~MMay remercie M. de Freycinet et prend acte de ses-déclarations. Après l'ajournement au vendredi 18 d'une iaterpeUation de M. Labbé, relative aux mesures qui ont été prises pendant l'épidémie de fièvre typhoïde à Lure, et le renvoi des discussions des projets inscrits à l'ordre du jour, la séance a été levée. Séance mardi..

Un Buste

S ~SaUP~~ TA T~B~CS~?

A &MVESS LA PRESSE A la cour de cassation

La déposition de M. Cavaignac, bien que l'ancien ministre ait été entendu durant toute la journée de mercredi, a rempli encore toute la journée de jeudi.

Hier matin, à neuf heures, dans une première séance, la cour de cassation a continué à recevoir les déclarations de M. Cavaignac.

Après une suspension pour le déjeuner, c'est encore M. Cavaignac qui a pénétré dans la salle des séances de la cour de cassation et sa déposition a continué tout l'après-midi.

MM. les généraux Zurlinden et Chanoine ont été avisés par lettre qu'ils recevraient ultérieurement une nouvelle convocation pour venir déposer devant la chambre criminelle de la cour de cassation.

En ajournant ainsi l'audition de ces ancien ministre, M. le président Lœw semble pré-. voir que la chambre criminelle ne consacrera que' trois jours par semaine à l'affaire Dreyfus, les autres audiences devant être consacrées aux affaires en cours.

Le r< donne les détails suivants sur là manière de procéder de la chambre criminelle Les conseillera siègent dans la salle d'audience dans le même ordre qu'ils ocraient peadaat les

trois audiences publiques où on entendit le rapport de M. Bard, le réquisitoire de M. Manau, et la plaidoirie de Me Moritard. Pendant ces audiences, M. Bard, en sa qualité de rapporteur, occupait le fauteuil a droite du président Lœw il occupe toujours la même place.

Tous les conseillers sont en robe.

Les témoins convoques sont introduits dans h salle d'audience. Après qu'Us ont prêté serment, ils sont in-vités & s'asseoir un fauteuil leur est réservé au milieu du prétoire et à faire leur déposition. Si les conseillers veulent poser des questions pour faire préciser certains points, ces questions sont transmises par le président aux témoins.

Les dépositions, ne sont pas sténographiées. Seul, en dehors des conseillers, le greffier de la chambre criminelle est présent. Quand un témoin a parlé pendant une heure environ, sa déposition est interrompue pour lui psrmettre de reconstituer avec les notes prises par le grefCer ce qu'il a dit. C'est un fort long travail: la reconstitution d'une déposition, qui a duré une heure, exige plus de deux heures; et encore, dans ces conditions, cette reconstitution n'estelle qu'un résumé.

Ajoutons que les témoins ne peuvent se servir d'aucun papier, d'aucune note.

La saisie de !a lettre du commandant Esterhazy, doht nous avons parlé hier, a été effectuée chez M. Alfred Callé, huissier de la justice de paix du 23° arrondissement, 61,.rue de Belleville. Au parquet, on déclare que cette pièce n'a pas d'ailleurs l'importance qu'on lui a attribuée. On afurme, également, au parqueta qu'aucune autre saisie de documents n'a eu lieu en dehors de celle faite chez M. Callé.

Le discours de lord Salisbury et la presse étrangère

Le discours de lord Salisbury est considère dans les sphères officielles de Berlin comme la preuve que l'Angleterre n'admettrait plus de discussion diplomatique sur la question d'Egypte aussi continuera-t-eHe ses armements, trouvant aussi une justification dans les complications imminentes en Chine et aux Philippines. Le gouvernement allemand, actuellement, observe la réserve, se bornant à défendre ses in- '1 térêts commerciaux aux Philippines. Il faut néanmoins compter avec une modification éventuelle 3 de l'attitude de l'Allemagne, lorsque l'Empereur sera de retour à Berlin. 0

Le ï~<?M< dit que l'Angleterre a joué avec la menace de la guerre.

Lord Salisbury n'a pas osé proclamer le protectorat anglais sur l'Egypte cela écarte tout danger de guerre.

La <3<ï?e~e de Fo~ relève le passage du discours conciliant à l'égard de la Franco, atténué par l'évocation du spectre d'une alliance angloaméricaine imposant la loi à l'Europe.

La ~Va~o~ Ze~M~ dit

C!otte allusion à une alliance avec l'Amérique pour revendiquer les possessions coloniales des nations en décadence est le passage capital du discours. La fos/ désigne les colonies espagnoles et les colonies portugaises comms la proie convoitée par les anglo-américains.

Même note dans les journaux de Vienne. Le 2VeM.e Ta~Ma~ dit que le passage relatif à l'Amérique est particulièrement important; peutêtre faut-il y voir un sérieux avertissement destiné à détourner les puissances d'autres grandes questions.

En Italie, on se montre assez inquiet.

Les paroles du premier ministre, dit r0ptmo;te, peuvent être comparées à~a prolongation de l'échéance d'une lettre do change, lettre de change qui est celte de la guerre. Les amis de la paix peuvent, pour le moment, respirer, mais il est évident que le danger aujourd'hui évité,graceaugrandbonsensdela.France, pourra renaître dans trois ou six mois.

L'a~e dit qu'en général le discours de lord Salisbury et la continuation des armements anglais produisent l'impression que le premier ministre continue à présenter l'Angleterre comme prête à la guerre, aussi bien en Europe qu'en Asie, pour arriver plus aisément au but qu'elle veut atteindre pacifiquement en Egypte et en Chine. Quant aux affaires de Chine, on voit dans les allusions de lord Salisbury aux Etats-Unis la preuve indirecte que l'entente existe déjà entre Londres et Washington.

Ch. DemaiIIy

L.L.

Le tailleur « C/<ë<~ TToMM )), 33, avenue de l'Opéra, est de plus en plus visité par la clientèle mondaine qui trouve chez lui, avec la supériorité de la coupe ot l'élégance du vêtement, des prix très modérés.

JL ~Fx~rj'eHr

A PROPOS DU OiSCOURS DE LORO SADSBURY L'heure tardive à laquelle le télégraphe nous a transmis le discours de lord Salisbury ne m'a pas permis, hier, d'envisager ce document qui est un exposé p-esque complût de la politique internationale de l'heure présente sous ses multiples aspects. Force m'est donc d'y revenir aujourd'hui, pour signaler à l'attention des lecteurs du <7c:M~'s quelques points essentiels de la harangue du premier ministre britannique, dont l'importance ne saurait échapper à personne. On m'accordera que de toutes les déclarations du marquis de Salisbury, une des plus saillantes, une des plus significatives est, sans contredit, celle qui a trait à l'occupation de l'Egypte et à l'intention prêtée au gouvernement de la Reine de déclarer son protectorat sur les territoires soumis à l'autorité nominale du Khédive, qui relève lui-même, il ne faut pas l'oublier, delà suzeraineté du Sultan.

Tout en affirmant, en efîet, que la victoire d'Omdurman avait modifié et singulièrement fortifié la situation de l'Angleterre dans la vallée du Nil, le noble lord a nettement indiqué que le cabinet de Saint-James entendait se contenter, pour le moment, d'un état de choses dont il est suffisamment satisfait pour ne pas songer à y apporter des changements immédiats, et il n'a nullement dissimulé à ses auditeurs que leurs aspirations et leurs impatiences à cet égard ne parviendraient pas à ébranler sa résolution.

Un tel langage, à vrai dire, n'est point fait pour nous surprendre et j'avoue que, pour ma part, le contraire m'eût étonné. Proclamer, dans les circonstances actuelles, le protectorat de la Grande-Bretagne surFEgypte et, par conséquent, inviter les puissances à le reconnaître, c'eût été, cela est clair, poser la question égyptienne devant l'Europe, mettre de soi-même en discussion le fait accompli et.aller au devant de difficultés voire de complica'ions susceptibles de compromettre les résultats obtenus et de faire éclater, peut-être, un formidable conûit européen. On ne voit pas trop, des lors, l'intérêt qu'aurait pu avoir la diplomatie d'outre-Manche à prendi'e une décision qui, sous certains rapports, n'eût, pas été v pour nous déplaire.

Quoi qu'il en soit, en résistant au courant d'opinion qui poussait manifestement aune prise de possession officielle et définitive de l'Egypte, et en réservant pour une meilleure occasion l'accom" plissement d'un acte téméraire qui présentait pour lui plus d'inconvénients que d'avantages, le gouvernement de la Grande-Hrotagne a marqué tout à la fois son désir d'éviter, quant à présent, la guerre et sa ferme volonté dene renoncer, sous aucun prétexte, à sa conquête. C'est à ce double point de vue que le passage du discours de lord Salisbury relatif aux atlaires égyptiennes me parait avoir une portée considérable et s'imposer aux méditations de nos hommes d'Etat. L'avenir nous apprendra à quoi tend, en réalité, la ligne de conduite adoptée par le Forcign Office et dans quelle mesure elle est destinée à assurer le succès de la politique britannique. Ce que l'on peut dire aujourd'hui, c'est que les perspectives entrevues par le marquis de Salisbury, en ce qui concerne l'ensemble de la situation internationale -à enjuger du moins par ses allusions directes à la proposition de désarmement du Tsar et à l'apparition de l'Amérique sur une scène o~ ne figuraient auparavant que les premiers r.jles de l'ancien continent n'ont rien de particulièrement réconfortant.

A. de Maugny

Levo~ieMimI!'

La préfecture et le consulat allemand de Cagtiari ont été avisés ofncietfcmoat que l'empereur et l'impératrice d'AUoma~ne arriveront le 17 novembre dans le port de Cagtiari.

Le consul d'Allemagne à Cadix fait pousser activement les préparatifs pour l'arrivée de l'Empereur. LaCo~'espo~de~cta croit, que l'empereur Guillaume ira probablement visiter Cadix et S6vil!o. On doute qu'il vienne a Madrid, cependant la Régente et M. Sagasta l'inviteront visiter la capitale Le gouvernement attend toutefois afin do savoir si. G'iitiaumo II gardera l'incognito. S'il vient à Madrid, u'i banquet lui sera oS'ert au palais et ufM revue mititaire aura lieu.

r IttJMfARïB

La eontédora.tion dos Etats dès Balkans. Noua recevons de Sofia les importantes nouvelles qui suivent et qui sont d'autant plus signinoatives qu'elles paraissent reQétcr les idées des cercles politiques t)ul< gares:

« Notre ville a donné pour quelques jours l'hospî*talité à M. Alexandre Skouses, député d'Athènes, ancien ministre des aifaires étrangères de Grèce, venant directement de Belgrade et de Cettigne. L" but de cette tournée est évidemment politique c'est l'opinion de tout le monde ici. Comme dans les capitales des deux autres Etats slaves des Balkans, M*. Skouses aussitôt arrivé a tenu à voir nos hommes politiques et à conférer longuement avec eux. On a surtout remarqué que M. Stoïloff, président du conseil, s'est entretenu pendant deux longues heures avecledéputéhellène.

«Quel a été le sujet de ces conversations? On le devine aisément M. Shousés est venu échanger des idées et sonder les dispositions des hommes politiques bulgares en vue de la conclusion d'une ententa étroite entre tous les Etats chrétiens des Balkans paur la protection de leurs intérêts communs. A-t-:I trouvé le terrain propre a porter cette entente ? Je puis répondre catégoriquement que oui. De mêma qu'à Belgrade et a Cettigne, M. Skouses a trouvé ici un accueil quasi fraternel. H était, du reste, ~e)'MHs~'a~.s:ma pour cette tournée. IIpréeonisa toujours une entente cordiale des Grecs aveo les autres peuples chrétiens des Balkans et l'on n'a pas oublié ici le grand discours qu'il prononça à ce sujet a la. Chambre hellénique, en 1898, alors qu'il dirigeait les affaires extérieures de la Grèce.

H M. Skouses échangea aussi des visites avecle mstropolite do Sofia, ce qui produisit la meilleure impression ici.

» Le prince Ferdinand étant absent au ch&teau d'Euxinograd n'a pas pu recevoir et fêter l'homma politique hellène, comme l'ont fait le priuca Nicolas à Cettigne et le roi Alexandre à Belgrade, t CHmE

ConQit entre les puissances et le gouversemamt. Le Tsong-Li-Yamen a promis au corps diplomatique de retirer les troupes de Kang-Su, mais il n'a pas dit dans quel endroit ces troupes seraient envoyées.

Le corps diplomatique regarde cette promesse comme vague et peu satisfaisante. Il se réunira aujourd'hui de nouveau.

Le ministre du Japon a informé ses collégu es qu< le Japon entendait participer d'une façon égale à celle des autres puissances à la protection éventuelle du chemin de fer.

L°s comptes rendus relatifs a la mission de lord Charle Beresford ayant été trss exagérés, il est nécessaire de. déclarer que dans ses entrevues avec les Chinois à Pékin, lord Ch. Bercsford a insisté sur la nécessité absolue d'organiser l'armée chinoise à l'européenne, autrement lord Ch. Beresford ferait tout son possible pour préconiser le démembrement de la Chine comme seule ligne de conduite laissée à l'Angleterre.

Le prince Ching promet de recommander la nomî-t nation d'un ofticior supérieur britannique pour com< mander les troupes à Han-Kow cependant Yung-Lu; membre du Tsong-Ii-Yamen. déclare qu'un inspeo< teur militaire ordinaire serait suffisant.

CRECE

La nomination du prince Georges commo gouverneur de la Crête. Nous croyons savoir que les représentants de la France, de la Russie, de l'Angleterre et de l'Italie a Athènes communiqueront officiellement lundi ou mardi prochain au roi Georges et au gouvernement hellénique la nomination du prince Georges comme prince-gouverneur de l'ile de Crète. Nous apprenons en même temps que, malgré la première décision prise par les quatre puissances pour que le prince Georges, qui se trouve actuellement à Copenhague, se rende directement en Crète pour prendre possession de son poste sans passée par la Grèce, le fils du roi Georges partira ces joursci pour Athènes et s'embarquera quelques joura apres au Pirée, à destination de la Canée, à moins que do nouvelles considérations politiques ne cha~ gent au dernier moment ce nouvel itinéraire. ËTATS-tUMS

Résultat des élections. Les derniers résultait connus pour la Chambre des représentants don< nent:

Républicains, 133; démocrates, argentistes, fusion* nistes, 165 douteux, 13.

Une dépêche de Santa-Cruz au A~io-Yo~'A -B<<!M annonce que l'Assemblée cubaine a voté le licenciement de l'armée cubaine.

L'informé

CHMNI6BE BES TR!Bm~ COUR CRIMINELLE DE GEXÊVE

L'aas~ssim&t de t'impsr&triee d*Au<f!c!~8 ~Pa~' ~eaecAs de ?!o<y'e e~Mye ~pecMi~) Genève, le 10 novembre.

On aurait pu supposer que la comparution de" vant la chambre criminelle de Louis Lucchenf, l'assassin de l'Impératrice, aurait provoque quel-' que émotion dans la ville et amené aux abords du palais de Justice quelques attroupements de curieux.

Il n'y a eu ni émotion ni attroupements, rien que le calme dans les rues et le vide au quartier judiciaire.

A cette époque, la Suisse comme ses hôtels, ses kursaals, ses brasseries, est fermée. Grande abondance seulement dejournalistes étrangers vraiment cette circonstance ne peut être mise an nombre des attractions il en est venu de tous les pays d'Europe, même de Russie, et ceux-ci ne sont pas les moins intéressants, ce sont en eSef: des reporteresses dont l'une est blonde, l'autre brune et la troisième rousse. Toutes les trois,par un heureux hasard, sont charmantes; je dis heureux hasard, car ennn, on no' peut exiger que toutes les femmes qui écrivent dans les journaux soient charmantes par définition.

Les audiences en ce canton commencent vrai" ment trop tôt, il n'est pas huit heures du matin que nous sommes déjà a nos places, bien rangés derrière des pupitres d'écoliers, dans une salle entièrement repeinte à neuf pour la circonstance et qui exhale encore cette odeur fada de peinture à la colle, qui impose au nez le souvenir des années de collège.

Pas belle, la salle, une sorte de local de conférences passé du haut en bas au jaune-bois bien froid, bien triste, dont le plafond est soutenu par de grêles colonnettas en fonte également peintes en jaune. Pas un dessin, pas un ornement, pas un tableau, pas même un Christ. Les témoins, tout à l'heure, vont lever la main contre un mur nu. Pas un~pis, rien que des bancs bien cirés et bien durs, sur lesque's en bon ordre et en grand' silence vont s'asseoir des auditeurs très patients.

La salle maintenant est pleine. Le public est au complet.

Le cours de droit pénal va commencer, on annonce les professeurs je veux dire la cour. Et quatre messieurs en cravate blanche et habit noir s'installent sur une estrade, devant un ma< tériel judiciaire dont ne voudrait pas le moindre de nos juges de paix. L'habit noir qui est au milieu est celui de M. Bur~'y, le président les habits noirs de droite et de gauche sont ceux des assesseurs, t'habit noir de l'extrême gauche est celui de M. Na."vazza, le procureur général. Une redingote s'installe en contre-bas, c'est le greffier. Unesimpla jaquette circule, c'estl'huissier. C'est là de la Justice sévère et sans faste.

Les gens qui ne peuvent concevoir ladite justice sans dorures, robes rouges et peaux de lapin s'étonneront tout d'abord de tant de simplicité mais, pour peu qu'ils observent avec attention, i[s ne tarderont pas à se convaincre que nos robes rouges et nos fourrures pourraient de* mander d'utiles conseils à ces habits noirs. Chez nous, par exemple, le programma des procès criminels tient en ces mots interrogatoire, témoignages et plaidoiries si bien que la justice semble dire au prévenu commencez par vous défendre des charges que les témoins vont tout à l'heure produire contre vous, tâchez de les deviner et, par avance, répondez-y. Tel est la système des robes rouges.Celui des habits noirs, en somme, semble plus rationnel on entend les témoins d'abord et l'accusé ensuite.

Appelé à s'expliquer, son interrogatoire devient donc, en même temps qu'un récit, une explication, une discussion. Chez nous, lorsqu'un expert, un médecin par exemple, est appelé par le juge instructeur à formuler une opinion, il faut qu'il la consigne dans un rapport qu'il lui est enjoint d'oublier des qu'il le dépose, si bien que lorsqu'à. l'audience, U est invité à faire connaître ep public l'avis qu'il a déjà exprimé au juge instructeur dans le silence du cabinet, il est obligé, dé"posant sans notes, sur une question dont l'examen est déjà lointain, de faire un effort de mémoireconsidérable pour ne pas, par inadvertance, se mettre en contradiction avec lui-même. Ici on procède autrement et l'on a raison on dit aux experts qui ont sévi dans l'an'aire, lorsqu'ils se présentent & l'audience. «Voicile rapport que vous avez rédigé à l'instruction, relisez-la tout haut et dites-nous si votre avis depuis Icrw ne s'est pas modifié, »

N'est-ce pas là vraiment !a sagesse ? 3