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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1895-04-30

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 30 avril 1895

Description : 1895/04/30 (Numéro 5467).

Description : Note : erreur de numérotation.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5291008

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/03/2008

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Ce numéro est accompagné d'un supplément qui doit être délivré gratuitement*

LE FOU

Dans le héros de l'aventure imaginaire ou réelle? –qui est ici publiée sous ce titre, nos lecteurs reconnaîtront sans peine le caricaturiste André Gill, dont un groupe d'amis Inaugurait, avant-hier, le buste au coin de deux rues de Montmartre.

Il était venu à pied, par l'avenue des Champs-Elysées, sous la pâle et fraîche verdure des arbres entrelaçant leurs branches nouvellement parées, la tête haute, l'œil brillant, la moustache retroussée, faisant crânement sonner sous son talon le bitume sec du trottoir.

En passant, il avait jeté un coup d'œil au restaurant Ledoyen, tout animé d'un air de tête, débordant de tables qui venaient jeter d'éclatantes notes blanches sur le fond sombre des massifs, et, joyeux de se sentir vivre, de côtoyer ce fourmillement coquet du Paris familier, cambrant plus que d habitude son torse de mousquetaire sous sa veste à boutonnière fleurie, le chapeau à bords larges et plats campé de côté sur la grisonnante broussaille de ses cheveux, il était arrivé devant la porte du palais de l'Industrie, avait franchi le seuil réservé aux exposants et grimpé allègrement "le large escalier de pierre. Puis il était entré dans la fournaise.

Dans les salles, l'énorme cohue des visiteurs grouillait, piétinant le plancher sonore, ahurie par l'interminable défilé des tableaux pendus aux murs, regardant vaguement, comme en un prodigieux et fantastique kaléidoscope, se succéder les paysages verts ou roux, les marines calmes ou violentes, les scènes historiques, pleines de nobles guerriers grecs ou de farouches sans-culottes, et les Judiths, et les Dalilas, et les Gléopâtres, et les mièvres Parisiennes aux toilettes sombres et raffinées, et les bouquets de fleurs éclatant comme des feux d'artifice, et les natures mortes, poissons aux ventres irrisés, rouges homards, crevettes rosés, tout l'étalage enfin de la halle aux couleurs dont le printemps ouvre chaque année les portes.

Il s'était laissé rouler par la foule, et, comme le courant qui l'entraînait s'était arrêté, il s'arrêta, lui aussi. Et, levant les yeux, il vit ce que la foule regardait. Un êtrànge^tableau, d'une, cruelle intensité de vérité vivante un homme seul, qu'on sentait enfermé, les prunelles dilatées, la face convulsée, hagard, terrifié et terrifiant, prêt à bondir sur un invisible ennemi que cherchait son regard éperdu. Le fou, c'est le fou! disaient des badauds qui feuilletaient leur catalo-

gue.

Le fou C'était le fou! Parbleu, cela se voyait assez Et ces imbéciles qui éprouvaient le" besoin de chercher dans leurs livres pour s'en assurer. Comme si cette peinture-là ne criait pas l'atroce réalité de son sujet! Une réalité « vécue », on pouvait le dire. Car c'était là, ou jamais, l'occasion d'employer ce mot, barJbarisme éloquent dont un tas de galvaudeux, de ravaudeurs de phrases avaient fini par user la valeur expressive. C'était son œuvre, ce tableau, oui, son œuvre à lui qui le regardait maintenant du milieu de la foule. Et il l'avait vécu, en effet, son tableau, avant de le faire.

L'étonnante histoire, en vérité 1

**♦

Et, tandis qu'il restait debout, immobile, comme un îlot coupant en deux le courant de la foule, son esprit la reconstruisait, cette histoire, dans la sinistre curiosité de ses détails.

Il avait été fou. Cela était vrai. Il s'en souvenait maintenant comme on se souvient le matin d'un rêve qu'on a eu la nuit. Telle était même la fidélité de sa mémoire qu'il pouvait préciser, à peu de chose près, l'instant où ce terrible phénomène s'était passé en lui. Car il y avait eu un moment, c'était évident, cela, où son esprit, oscillant entre la raison et la folie, avait définitivement penché de ce dernier côté. C'était le moment décisif, fatal, le moment « psychologique » le mot était juste, n'est-ce pas? `t

Ce jour-là, on l'avait vu dans des cafés il avait coutume de passer voir des amis il y était venu, l'air exalté, parlant de millions qu'il aurait, tenant, des propos d'une rare extravagance. Ce qu'il avait pu dire, il s'en doutait bien aujourd'hui, se rappelant la radieuse illusion de fortune et de gloire dont il avait eu, par moments, l'âme ensoleillée.

Mais quelle nuit, après ces- chimériques coups de lumière 1 Quels entériëbrements douloureux de son esprit, devenant tout à coup noir et sourd comme un cachot, un cachot aux murs inexorables sur lesquels ses pensées et ses désirs allaient se meurtrir les ailes comme de pauvres oiseaux aveuglés Un frisson lui revenait, en pensant a cette phase tragique de sa singulière aventure car subitement, dans une évocation rapide comme un éclair, il revoyait l'espèce de prison qui lui avait servi d'asile, il entendait le trousseau de clefs des gardiens grincer à la serrure des lourdes portes, il se sentait les bras repris dans l'invincible étau de la camisole de force, et, sur sa nuque, il croyait recevoir le ruissellement soudain de la douche gla-

eje!

Il secoua la tête. C'était le passé, cela le passé fini, mort, enterré, d'où il était sorti, un beau matin, comme dans une résurrection. ] Un jour, il s'était retrouvé libre, dans Paris, son Paris à lui, conquis jadis par son talent, par la verve puissante de son crayon et de sa plume. Il s'était revu sur les anciens boulevards, devant les mêmes cafés qu'autrefois, serrant les mains des ] ffiêmes amis.

Qu'y avait-il de changé, autour de lui ? 1 1 Rien. Pourtant, il éprouvait comme une gêne, une sorte d'angoisse l'oppressait. Il i tachait d'analyser ce sentiment vague, et 1 ̃Voici à peu près ce qu'il y démêlait le ] regret de sentir que ces hommes qu'il ai- ] mai t, et dont il se savait aimé, avaient ( ^ontinué leur existence sans lui, prenant 1 leur parti de son absence, de sa mort

car c'en était une, en somme, et se laissant aller peu à peu, après les tristesses sincères de la première heure, à l'habitude de se passer de lui, comme si son départ n'avait pas laissé de vide. Il en avait laissé, un vide, cependant. Il n'avait qu'à se retourner et à regarder un kiosque à journaux, pour s'en convaincre.

*̃-̃

C'était qu'il triomphait jadis, là que s'étalaient ces productions hâtives et pourtant magistrales, ces dessins satiriques d'une si surprenante vigueur d'exécution, d'une philosophie si originale ces pamphlets politiques ou sociaux bâclés en quatre coups de crayon, avec cette désinvolture inspirée qui est une façon de génie.

Il y en avait encore, des journaux illustrés, pendus à l'auvent des kiosques, et tirant l'œil des passants par la criarde réclame de leurs caricatures enluminées. Mais quelle pitié que la grossièreté banale de leur conception I Quel écœurement que la vulgaire et canaille outrance de leur dessin 1

Et c'était avec ces épais lourdauds qu'on s'était consolé de lui, l'artiste, le poète du crayon Quelle misère 1 Et quelle vanité de croire qu'on est quelque chose en ce monde, pour n'y être pas absolument le premier venu I Disparaissez une heure, et c'estl'oubli l'oubli lâche, ingrat,cynique, la suprême insulte, et la plus odieuse, puisqu'elle est comme un soufflet sur la joue d'un mort 1

.Et l'homme se sentit pris d'un immense dégoût pour toute cette cohue qui le coudoyait. Un besoin lui vint, impérieux, de fuir ce bruit bête et continu de pieds martelant le parquet, cette bousculade incessante de gens aux bouches béantes, aux yeux arrondis, cette atmosphère saturée de poussière et de sottise. Il sortit, et, soulevant une tenture, il se trouva sur la galerie intérieure qui domine le jardin. Il s'accouda sur la balustrade et regarda.

En bas, parmi la verdure des pelouses, s'espaçait le peuple blanc des statues, et il lui semblait que, la blancheur des marbres, une douceur rafraîchissante montait jusqu'à lui.

Il s'attarda longtemps à contempler d'un oeil distrait les files serrées des promeneurs, isolés ou par groupés, marchant posément, sérieusement, en personnes méthodiques qui s'acquittent d'une corvée en conscience, s'arrêtant devant les mêmes socles avec des airs de béatitude contrainte ou de nonchalante résignation.

Il contempla longtemps ces gens paisi- bles, corrects et sages, lui, l'ancien hallu- ciné, le fou d'hier.

C'étaient des sages, en effet, tous ces i gens-là, des personnes dans leur bon sens, 1 et la sagesse consistait à marcher ainsi qu'ils le faisaient, correctement, posément, à formuler de temps en temps des jugements mesurés qu'il devinait au mouve- ( ment de leurs lèvres, et à:rentrer chez eux, dans le calme des habitudes anciennes, ¡ pour y ruminer paisiblement leurs impres- ( sions, ainsi que des bœufs à l'étable. Et la folie, c'était sa vie à lui, gaspilleur ( forcené de ses idées, toujours en quête de quelque chose de nouveau, d'inédit, d'in- connu, ne lâchant le pinceau que pour le ] crayon et le crayon que pour la plume, I rimant un sonnet entre un tableau et une ( charge, élégiaque et burlesque, satirique ( et lyrique, chassant l'idéal, comme un ( chasseur-fantôme, des plus hautes cimes aux plus abjects bas-fonds, et sans cesse enfonçant ses deux éperons au ventre de la Chimère 1. C'était de tout cela qu'il était devenu fou. Mais il était guéri, main- y tenant, et pour de bon.

Guéri?. Certainement. Qui pourrait en douter ? Il l'avait bien dompté, son mal, puisqu'il l'avait analysé, en prose et en vers, puisqu'il l'avait, superbe revanche du supplicié sur le bourreau, cloué vivant aux murs du Salon de peinture comme à un pilori Ah certes, il les avait bien à jamais brisés les atroces liens dont le monstre l'avait un moment enlacé 1. Etait-ce bien sûr? Pourquoi ce doute surgissait-il dans son esprit?. Voyons, pas de ces lugubres plaisanteries L'invisible ennemi était mort, bien mort, et lui-même, en un suprême effort d'énergie, l'avait étranglé de ses propres mains.

Pourtant, malgré lui, cette obsession le harcelait, d'un réveil possible du monstre mal étouffé. N'était-ce pas l'histoire des autres, des autres fous qu'il avait connus l'un, ce politicien détraqué par l'ambition, l'autre, cet acteur divaguant en scène, et ce musicien célèbre, et ce financier connu de tout Paris, et. et tous, enfin, oui, tous, n'avaïent-ils pas été, chacun à son tour, lâchés puis ressaisis par le mal incurable ?. Si ce sort devait être le sien ?. Il retournerait là-bas, à l'enfer des âmes perdues!

Et pourquoi cela n'arriverait-il pas?- Pourquoi serait-il, lui, lui seul, soustrait à la fatalité de la loi commune ? 9 Qu'était-ce, après tout, que cette raison dont il voudrait être sûr? La plus incertaine et la plus fragile des choses l'équi- libre accidentel de certaines fonctions du cerveau, que les philosophes appellent des facultés. L'équilibre! Parbleu, c'est facile à garder, quand on marche comme tous ces gens qui sont là, sur le terrain plat de la vie banale, les pieds chaussés de larges semelles. Mais là-haut où il était, lui, où il se plaisait, sur la corde raide de la fantaisie, le front dans les étoiles! C'était son monde à lui, les étoiles. Il s'y était promené, jadis, en compagnie d'un autre poète Le mieux serait d'y retourner tout de suite. S'il essayait ?.

Un banc se trouvait là. Il y mit un pied, et posait déjà l'autre sur la balustrade.

Soudain, une main s'abattit sur son épaule et le ramena en arrière

Es-tu fou ? cria une voix.

L'halluciné se retourna, reconnut un ami et, subitement arraché à la folie qui le reprenait

Fou? dit-il. Tu saisbien que je l'étais. Moi, je sais que je le serai encore. Pourquoi rn'as-tu arrêté ?. Parce que tu es mon ami?. Je devrais te haïr pourtant comme mon pire ennemi. pire que le geôlier qui me remettra bientôt la camisole de force Car tu m'as réintégré dans la vie, ce cabanon d'où j'allais m'évade r! JO&EPO 940NrET

JOSEPH KONTET

Ce qui se passe GAULOIS-GUIDE

Aujourd'hui

̃ Vernissage au Salon des Champs-Elysées. Courses à La Marche.

Dîner-concert, salle des fêtes du Grand-Hôtel, 8 francs, vins compris (petites tables).

LA POLITIQUE

M. le sénateur Ranc, qui s'est constitué le défenseur énergique dans la presse d'un type contemporain des beaux jours de la garde nationale que Flaubert a fixé sous le nom de Homais, pharmacien, avait poussé des cris d'effroi, parce qu'il avait cru que le comité officiel des fêtes du centenaire de l'Ecole normale avait invité luimême les élèves et anciens élèves à la cérémonie religieuse célébrée par Mgr Perraud lors du centenaire.

C'était une erreur matérielle qui lui a été signalée par un maître de conférences à l'Ecole, et qu'avec sa bonne foi ordinaire rectifie M. Ranc lui-même. Mais il en profite néanmoins pour signaler et déplorer une infiltration lente, rue d'Ulm, de ce qu'il appelle l'idée cléricale et de ce qu'il faut appeler plus exactement l'idée religieuse. Cette infiltration, si elle existait, serait toute naturelle.

La guerre anti-religieuse a pour chefs quelques hommes intelligents, comme M. Ranc, mais surtout un très grand nombre de gens qui mériteraient le titre d'imbéciles si l'on n'était pas poli avec eux. Il est donc tout à fait naturel que les hommes intelligents, s'ils n'arrivent pas à la conversion, arrivent au moins à la tolérance, pour n'être pas confondus avec les autres. Or, cette tolérance est ce que les sectaires et les dévots de la libre-pensée appellent l'idée cléricale. J. G. ÉCHOS POLITIQUES

On verra plus loin les premiers impressions que notre collaborateur, M. Hutin, a recueillies, à Bouzey, sur les responsabilités de la catastrophe qui émeut tout le monde.

Tout d'abord, il fait remarquer qu'on ne saurait se prononcer avant de connaître le résultat de l'enquête, et c'est le bon sens même.

Mais déjà, il se produit des divergences d'appréciation, qui se montrent dans toute enquête..

C'est ainsi qu'un général du génie pense que la partie supérieure de la digue n'était pas assez solide, tandis que le directeur de la navigation dit, au contraire, que la digue présentait toutes les garanties, mais que les fortes gelées de l'hiver ont opéré sur elle un travail de désagrégation, qu'on ne saurait prévenir. La question, pour le moment, semble donc pouvoir se formuler ainsi

Est-ce que les gelées ont été si exceptionnellement fortes que les ingénieurs de l'Etat, qui ont construit la digue, n'aient raisonnablement pu prévoir leur désagrégation et leur poussée q

Il y a là toute une population horriblement éprouvée par la catastrophe, et il importe que les responsabilités soient rigoureusement établies, pour qu'elle sache à qui elle doit s'en prendre. L'opinion du général du génie, que rapporte notre correspondant, appelle toute l'attention. ÉCHOS DE PARIS

La santé de Monsieur le duc d'Orléans. La dernière dépêche de Séville, arrivée hier soir à Paris, est ainsi conçue « Accès de fièvre avec un peu d'oppression la nuit dernière. La fièvre et l'oppression ont disparu ce matin et sont revenues un peu ce soir. L'état de la jambe est satisfaisant. »

LA. CATASTROPHE DE BOUZEY

Le président du syndicat de la presse parisienne, à la demande de MM. Fernand Xau et Arthur Meyer, a convoqué le syndicat pour demain mercredi, à dix heures et demie, à l'effet d'examiner les mesures à prendre en faveur des victimes de la catastrophe de Bouzey.

En attendant, nous avons encore reçu, dans la journée d'hier

D'une anonyme 1,000 fr. De M. le marquis de Breteuil 100 M. le duc de Doudeauville. 200 Mme la duchesse de Luynes.. 50 La princesse de Brancovan. 100 La duchesse Decazes. 50 M. Raphaël Bischoffsheim. 100 M. JulesBeer 1,003 M. Michel Heine 2,000 MM. J. Ephrussi et Porgès. 1,000 Le Marché libre de Paris. 1,500 Mme la marquise Pierre d'A-

ramon 200

M. le marquis de Barthélemy 300 Mme Maxwell Heddle 100 Mme Sarah Bernhardt 100 Mme Jane Hading. 100 Anonyme 20 Anonyme 200 Enfin le Journal nous a envoyé sa souscription personnelle, 500 fr., et la soucription de M. Max Lebaudy, 1,000 fr. Nous remercions notre aimable confrère de nous avoir choisi pour faire ses distributions..

Sans avoir ouvert de souscription, nous avons recueilli, en moins de deux jours, environ 11,000 francs. Nous ne saurions 1 trop remercier nos lecteurs, admirables, comme toujours, de générosité i Grâce à eux, notre collaborateur Mar- cel Hutin a. pu secourir déjà d'effroyables j misères; il continuera à distribuer, avec le même dévouement et la même activité, les nouveaux fonds que nous lui ferons i parvenir aujourd'hui. '<

Mais à présent que nous avons donné le J mouvement, que ce mouvement a été suivi et qu'il a pu ainsi être paré aux i premiers besoins, nous laissons au Syn- ] dicat de la Presse et aux pouvoirs publics le soin de compléter l'œuvre com- J mencée, <

Les Grands magasins du Louvre ont envoyé 5,000 francs au préfet des Vosges, et le Bon Marché a fait remettre 2,000 ( francs au ministre de l'intérieur, pour les < victimes de la catastrophe.

Le contre-amiral Pougin de La Maisonneuve, commandant de la marine en Algérie, vient de faire connaître, par télégramme, à son ministre, que le tsarévitch

Georges, sur le conseil de son docteur, ne quittera Alger que le 6 mai.

Le yacht impérial se rendra d'abord à Gibraltar, puis à Cherbourg, où, sauf événement imprévu, il stationnera quelques

J0ft"S.

Avis de cet ordre de route est communiqué, avec instructions particulières, à l'amiral Cavelier de Cuverville, préfet du premier arrondissement maritime.

M. Félix Faure s'est rendu, hier, àdeux heures et demie, au palais de l'Industrie, pour y visiter le Salon de la Société des artistes français^. •'̃-•.

M. Félix Faure a été reçu par M. Detaille et les membres du comité de la Société des artistes français M. Brisson, président de la Chambre le général Zurlinden, MM. Poincaré, Roujon, Chautemps. Parmi les invités il faut citer encore MM. le baron de Mohrénheim, de Giers, prince Troubetzkoï, le comte de Münster, Eustis, Floquet, Fournier, général Rousseau, Alfred Picard, Hanotaux, amiral Besnard, général baron Freedericksz, Crozier, introducteur des ambassadeurs Legouvé, Jules Comte, Kaempfen, Arsène et Henri Houssaye, Mme Demont-Breton.

Deux gerbes de fleurs ont été offertes à Mme et Mlle Faure par Mlle Jeanne Guillemet, fille du- peintre, et Mlle Bulot, peintre elle-même et fille de l'avocat général.

En pénétrant dans une salle où sont exposés des plans d'architecture, le président de la république remarquant parmi les invités le comte de Munster, ambassadeur d'Allemagne, est allé à lui et le prenant sous le bras, a fait ainsi le tour d'une salle de l'Exposition.

Depuis quelques jours, les officiers de l'Ecole de guerre font, dans les environs de Paris, une série d'expériences topographiques fort intéressantes; c'est surtout dans la forêt de Fontainebleau que ces exercices ont lieu, en prévision des examens de sortie qui cette année, dit-on, seront particulièrement intéressants et

difficiles.

Lé général Saussier, en personne, est venu présider à ces exercices, qui l'ont pleinement satisfait.

Bizarrerie du roman-feuilleton.

La mort récente de Pierre Zaccone rappelle l'attention sur les romans-feuilletons et sur les procédés ingénieusement employés par les auteurs pour tenir leur public en haleine.

Chronologiquement le premier trùc a été le fameux « Quelle était cette main ? `? quelle était cette tête ? », suivi de « La suite au prochain numéro », qui a eupour inventeur Frédéric Soulié, dans un roman aujourd'hui oublié.

Mais c'est encore Ponson du Terrail qui a le plus adroitement tenu ses lecteurs haletants par ses façons de suspendre l'intérêt. Il est allé un jour jusqu'à laisser une phrase inachevée, de façon à ce qu'on crût à une erreur typographique.

Pendant vingt-quatre heures, le lecteur n'a pas su si un des personnages principaux du roman était ou n'était pas tombé du haut d'un toit incendié dans une rivière qui passait dessous. L'émotion fut intense.

Le seul tort de Ponson du Terrail a été sa prétention nobiliaire plus ou moins justifiée. Son titre de vicomte effarouchait ses lecteurs démocrates. Il n'en abusait pas cependant pour sembler plus renseigné qu'il ne convient sur les choses de la vie élégante.

N'est-ce pas à lui qu'on doiteette phrase d'une mondanité peut-être controversable

«Le baron attela à un tilbury son pursang qui avait gagné la veille le Derby. » Le ministère des finances vient de faire publier une statistique assez curieuse sur la consommation du tabac en France en 1894.

Cette consommation a considérablement augmenté en ce qui concerne les cigares, les cigarettes et le tabac à fumer; mais, le croirait-on ? la vente du tabac à priser périclite. On ne prise plus 1

M. et Mme Denis auraient-ils donc définitivement disparu, et la prise, si cordialement offerte au dix-huitième siècle, verrait-elle sa fin arriver ? Est-ce une nouvelle constatation que le vieux monde s'en va ?

Envois au Salon des Champs-Elysées Jacques Wagrez Apparition de Brune:hilde à Siegmund. Brunehilde « Siegmund, regarde-moi, c'est moi que tu vas suivre. »

(Wagner. La Valhyrie,âcte II, scène

)

Berne-Bellecour A l'abri Loin du pays.

Félix Berne-Bellecour (fils du précédent) Caquetage.

Un petit incident est survenu au placement des œuvres de sculpture au Salon des Champs-Elysées.

Le comte du Passage, qui avait obtenu une mention honorable en 1893 avec son Char renversé, a usé cette année du droit que lui donne le règlement de renvoyer le même sujet, mais cette fois en arge9t. Ne pouvant exposer de suite le groupe définitif qui n'était pas encore prêt, il fit porter le groupe en plâtre en annonçant l'autre et fut très supris d'apprendre, un peu plus tard, que son groupe était. refusé.

II y a là évidemment une erreur que le jury;tiendra à réparer.

On nous prie de dire que

Les. éperons portés par Napoléon pendant la campagne de France et donnés par lui au comte de Las-Cases à Sainte-Hélène

Une gourde en argent ayant servi à l'Empereur pendant ses campagnes Deux tabatières en or données par l'Empereur, et qui font partie de l'exposition des .Champs-Elysées,

Ont été prêtés par le comte et non le marquis de Las-Cases.

<rLe vieux Potache » demandait, hier, d'où venait ce nom de pton donné aux surveillants de collèges, mot admis par TAcadémiedans son dictionnaire. Un de nos amis, très fort étymologiste, nous confirme l'opinion émise par l'écrivain. Pion est un mot du jeu d'échecs <mi vient de l'espagnol peon, piéton, danslîe sens de fantassin. I

On n'ignore pas que le jeu d'échecs nous a été transmis par les Arabes établis en Espagne. Or, il y a dans ce jeu essentiellement militaire les pièces et les pions. Les tours représentent l'artillerie ancienne les cavaliers, la chevalerie bardée de fer et tombant à Fimproviste sur l'ennemi les fous sont les archers enfin, les pions représentent les serviteurs de l'armée, les valets qui n'allaient qu'a pied, qu'on méprisait et qui ne se battaient que timidement, contraints et forcés.

Nos escholiers d'autrefois étaient grands joueurs d'échecs, et l'on comprend aisément qu'ils aient donné le surnom de pion à ceux qui remplissaient les fonctions les plus infimes dans l'Université, taquinaient et harcelaient comme le font les pions aux échecs.

On déjeunera aujourd'hui chez Cubât, le grand restaurateur des Champs-Elysées, comme certainement on n'a jamajis déjeuné un jour de vernissage.

A travers les livres

Le livre dont on s'entretient le plus en ce moment est le nouveau roman de Georges Ohnet La Dame en gris, qui épuise aujourd'hui sa soixante-sixième édition. C'est une œuvre émouvante et sincère dans laquelle se révèle plus que jamais la souplesse du grand talent de l'auteur du Maître de forges. Certains dessous, certains envers de la vie, qu'on ignore si souvent, sont observés là avec une pénétration remarquable.

NOUVELLES A LA MAIN Fragment de conversation, à la brasserie

Il paraît que les Arabes deviennent très vieux.

Parbleu Quand on est Maure, c'est pour longtemps.

UN DOMINO 0

Lire à la sixième page le -compte rendu du Salon des Champs-Elysées T)&r M. DE FOURCAUD

UNE

REINE JLM4RIER Le voyage de la jeune reine Wilhelmine de Hollande en Angleterre avec sa mère, là Reine-Régente, a fait naître aussitôt une foule de commentaires dans le monde diplomatique.

La reine Wilhelmine est née à la Haye, le 31 août 1880. Elle va donc avoir quinze ans, et c'est l'âge où l'on songe à marier celles qui, devant bientôt régner effectivement, ont besoin d'un guide naturel, en même temps qu'elles doivent à leur pays la perpétuité de la dynastie.

La reine Isabelle, reine à trois ans, s'est mariée à seize ans, le jour anniversaire de sa naissance. La reine Victoria, reine à dix-huit ans, s'est mariée à vingt ans. La reine Maria da Gloria de Bragance, née la même année que la reine Victoria, et reine de Portugal à sept ans, a épousé à quinze ans un Beauiiarnais, duc de Leuchtenberg, et veir.e avant d'avoir seize ans, se remariait l'année suivante au prince Ferdinand de Saxe-CobourgGotha, d'où la dynastie actuelle de Portugal.

Ces exemples nous suffisent pour montrer qu'il n'y a rien de prématuré dans les projets de mariage que l'on prête à la Reine-Régente pour sa fille, la reine Wilhelmine.

Cette petiteReineestcharmante, avecsa figure encore un peu enfantine et son type zéelandais. Elle a de la finesse dans le regard et l'expression plutôt que dans les traits qui, d'ailleurs, sont réguliers. Elle est intelligente, parle le français, l'anglais et l'allemand elle se montre douce et bonne pour tous ceux qui l'entourent sa santé est robuste. C'est sur sa tête que repose l'unique espoir de la maison royale de Hollande c'est autour d'elle que se concentre toute l'affection des Hollandais pour leur dynastie nationale d'OrangeNassau. Il n'y a plus de princes de cette famille.

La maison de Nassau est, il est vrai, encore représentée par sa branche aînée, celle du grand-duc de Luxembourg, mais il n'y a là aucun prince à marier.

La situation de la Hollande rend très difficile le mariage de la jeune Reine. Le pays est en majorité protestant et veut des souverains de cette religion. Or, on ne peut trouver de princes protestants qu'en Allemagne, en Angleterre, en Suède ou en Danemark. Les Hollandais crai-

gueui sunoui îes visées ae 1 Allemagne et ne veulent pas entendre parler pour leur Reine, d'un prince allemand qui serait associé à la politique et aux intérêts de la Prusse. Ils veulent conserver leur indépendance entière.

L'Angleterre est moins redoutée, bien que de ce côté les puissances puissent voir d'un ceiljaloux l'influence anglaise en Hollande. Mais l'Angleterre, dans ce cas, serait un rempart contre l'Allemagne, et c'est peut-être là qu'il faut chercher la cause des bruits qui ont couru.

Mais quel prince anglais pourrait épouser la reine de Hollande? Le prince de Galles n'a plus qu'un fils, le duc d'York, qui est destiné à régner en Angleterre. Le duc d'Edimbourg est maintenant prince allemand, comme duc de Saxe-CobourgGotha, et n'a qu'un fils, destiné à lui succéder.

Le duc de Connaught, troisième fils de la reine Victoria, n'a qu'un fils, né en 1883, et par conséquent trop jeune. Le duc d'Albany, quatrième fils de la reine Victoria, et mort en 1884, avait épousé une princesse de Waldeck-Pyrmont, sœur de la reine-régente de Hollande, et c'est peut-être le seul motif d'une visite à cette princesse qui a amené les deux reines de Hollande en Angleterre le duc d'Albany n'a laissé qu'un fils posthume et, par conséquent, trop jeune pour épouser sa cousine.

Il faut donc écarter l'idée d'une alliance avec la famille royale d'Angleterre, mais il ne serait pas impossible qu'on eût songé à donner pour mari à la reine de Hollande un prince de Teck, frère de la duchesse d'York.

La famille de Teck n'appartient plus aux familles souveraines, mais la du-

chesse d'York est petite-fille d'un duc Wurtemberg par son père, et du duc Cambridge par sa mère. On sait que le du« de Cambridge est l'oncle de la reine Victoria et le dernier représentant, avec la reine Victoria et le duc de Cumberland, du vieux sang des Guelfes. Il y aurait donc de ce côté parenté étroite a,vec la maison d'Angleterre. La duchesse d'York a deux frères, le prince Adolphe de Teck, né en 1868, et le prince François, en 1870. L'un a douze ans, l'autre dix ans de plus que la reine de Hollande. Cette alliance ne flatterait peut-être pas l'amourpropre des Hollandais, mais ils se consoleraient par cette pensée que qui peut régner en Angleterre peut bien régner en Hollande^ et que la maison de Teck a plu» d'intérêts du côté de l'Angleterre que du côté de l'Allemagne, où elle ne compte même pas parmi les princes média-

tisés. «

tisés.

Le roi de Suède a encore deux fils à marier, le prince Charles et le prince Eugène, nés, l'un en 1861 et l'autre en 1865; mais, pour diverses raisons, on peut douter que la famille Bernadotte vienne à régner en Hollande, bien qu'elle soit alliée à la branche aînée de Nassau.

Le prince héritier de Danemark a qua- tre fils, dont trois sont un peu plus âgés que la reine de Hollande; la famille royale de Danemark est puissamment alliée à l'Angleterre d'une part, à la Russie de l'autre, mais ces alliances ne l'ont pas empêché d'être démembrée en 1866. Nous venons d'énumérer,sinous y ajoutons les princes de Wied, tous les mariages possibles pour la jeune reine de Hollande dans l'état actuel de la politique. Il est permis, toutefois, de se demander pourquoi la reine de Hollande n'épouserait pas un prince catholique.

Mais, de ce côté, le champ des suppositions est trop vaste pour que nous puissions y entrer.

JEAN RÉGNIER

«,

Bloc-Notes Parisien MILLIÈME ET DEUX-CENTIÈR1E

L'Opéra-Comique va célébrer coup sur coup deux événements artistiques intéressants: ce soir, la deux-centième de Lakmé, et dans quelques jours la millième des Noces de Jeannette. L'acte exquis de Victor Massé aura, en moins d'un demi-siècle, fourni une carrière réservée à bien peu d'œuvres lyriques, et cette bluette musicale aura ainsi beaucoup plus fait pour le renom de l'art français que nombre d'opéras salués à leur apparition comme des chefsd'œuvre. Il est vrai que cette bluette est une petite merveille.

Par une heureuse coïncidence, le nom de Victor Massôest réuni, à cette occasion, à celui de M. Philippe Gille, le collaborateur de Léo Delibes dans Lakmé, dont on fête ce soir la deux centième représentation. On sait que notre distingué confrère est le gendre de l'auteur des Noces de Jeannette. Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer, hier, M. Philippe Gille, comme il sortait du Salon des ChampsElysées, et nous lui avons demandé, pour les lecteurs du Gaulois, quelques souvenirs sur Victor Massé.

Avec une obligeance d'autant plus grande que les instants du critique d'art étaient pris par le compte-rendu du Salon de sculpture, M. Philippe Gille a bien voulu s'entretenir avec nous de la millième des Noces de Jeannette. Victor Massé, nous dit M. Philippe Gille, avait pour ses débuts obtenu un très grand succès avec la Chanteuse voilée, dont le poèm» était de Scribe; malgré la réussite de cet ou« vrage, Massé, désireux de trouver un livret plus moderne, s'adressa à deux jeunes gens, 1 Michel Carré et Jules Barbier, qui lui offrirent les Noces de Jeannette, ou plutôt le sujet des noces de Jeannette, découpé dans les faits-divers d'un journal.

» Un garçon qui, effrayé de dire le oui exigé par le maire le jour de son mariage, avait pris la fuite et n'avait pas reparu, tel était le sujet si maigre que fût l'idée, Massé fit crédit aux' auteurs, et bien lui en prit. Il passa poème et partition à M. Emile Perrin, alors directeur de l'Opéra-Comique, qui, enchanté, lui donna pour interprètes Mlle Miolan et Couderc. Le succès de la première représentation fut foudroyant, on joua pour ainsi dire deux fois la pièce, car tous les morceaux du chef-d'œuvre furent bissés pour le moins.

» Un détail instructif pour les compositeurs. La partition de ce merveilleux opéra comique, qui enrichit ses éditeurs et qui, à l'heure présente, leur a rapporté plus de cinq cent mille francs peut-être, fut vendu i,5oo francs, dont moitié revint à Victor Massé, soit 750 francs 1 Depuis la première représentation, en i853, tous les théâtres de France et de l'étranger n'ont cessé de jouer cet opéra comique, qui plaça d'abord Victor Massé dans l'école de Grétry, avant qu'il eût écrit ses belles partitions de Galatée, les Saisons, la Nuit de Cléopdtre, Paul et Virginie.

» Quelque glorieux qu'il pût être de la réputation de ce chef-d'œuvre, Victor Massé n'aimait pas qu'on lui en parlât. Quand il lisait > cette phrase dans un journal « Le charmant > auteur des Noces de Jeannette », il semble, >. disait-il avec humeur, que je n'aie fait que > cela »

» On l'appela ensuite l'auteur de Galatée, ce qui l'apaisa un peu.

» Depuis la première jusqu'à la millième, le succès de l'oeuvre est le même on applaudit, on s'attendrit aux mêmes endroits d'une partition qui n'a pas vieilli, parce qu'elle a été écrite sans préoccupation d'école, avec une sincérité qui est la marque du talent de Victor Massé. Antonin Mercié, quand il sculpta la belle statue de Victor Massé, qui se dresse à Lorient, sa ville natale, a placé près de lui, sur une branche, un oiseau qui chante et que le compositeur semble écouter c'est le rossignol des Noces ds Jeannette que le sculpteur a immortalisé en marbre, comme Massé l'a immortalisé en musique.

Et Lakmé ? avons-nous demandé à M.Phi- lippe Gille, tout au charme de ces souvenirs artistiques.

Oh ici, il s'agit un peu de moi. Vous ma permettrez de me récuser. D'ailleurs, la première de Lakmédate de douzeansàpeine. Vous avez dû y assister et vos souvenirs sont les miens.

Ces souvenirs, les voici

Un soir, les auteurs de Jacques Callot étaient réunis dans le cabinet de M. Carvalho Edmond Gondinet, Philippe Gille, Léo Delibes; et leur éditeur, M. Heugel. C'était en 1879,'au lendemain même du succès de Jean de Ni<pelle.

Mes amis, disait M. Carvalho, nous faisons fausse route. Ce n'est pas Jacques Callot qu'il faut jouer, d'abord parce que je n'ai personne qui puisse évoquer dignement le célèbre graveur lorrain, et ensuite.

-???

bien 1 voilà. Il y a, dans ma loge, une toute gracieuse jsune femme, virtuose surprenante, et pour laquelle vous pourriez peut-êtra écrire un rôle.

On fit la présentation. La jeune femme, c'é« tait Mlle Van Zandt. Il ne restait plus qu'à ss mettre à la besogne, ce qui ne tarda guère. As-tu lu te Mariage dt Loti? demanda


ma beau jour M. Philippe. Gille à Léo Delibes? P Non. •"

| Lis-le tout de suite.

Léo Delibes obéit et sur-ie-champs il s'enthousiasma pour le pittoresque de l'œuvre. Il vit, dans le milieu où se déroulaient les aventures de Loti, des danses étranges au clair de ̃lune, des sonneries de fifres, des rêveries lyriques, d'amoureuses cantilènès. -̃•-̃̃ •' Ce fut le point de départ de Lakmé. Au mois 'de mai 1881, Léo Delibes partait pour Constanitinople, le livret de Lakmé dans sa valise! Il roulait commencer sa partition sur les bords du Bosphore,, bercé par les saules orientaux. Un ami puissant avait mis.un yacht à sa dis.position, et tous les soirs, pendant trois mois, entre la côte asiatique et la rive européenne, le yacht promenait l'imagination du compositeur.

Un soir, au retour, Delibes se trouvait chez M. Philippe Gille. Il avait en tête une mélodie dont ce dernier lui avait livré les paroles dans la journée. Le piano de Victor Massé était là, ouvert devant eux.

̃ Le compositeur s'y mit- négligemment et, presque sans y penser, il improvisa pour Mlle Van Zandt le morceau du premier acte,qui pourrait s'intituler Pourquoi ? P

Déjà Mlle Van Zandt était l'enfant gâtée du public, qui lui faisait fête dans le Pardon de PlvBrtnel. La pièce entra en répétitions et Lakthv put bientôt affronter le feu de la rampa. Le grand sUçcès de la première promettait -de nombreuses représentations. Le malheur voulut que, vers la cinquantième, quelques Parisiens se retournèrent contre celle qu'ilsavaient courette de fleurs -et, pour une défaillance, dont la vérité et la raison sont encore à trouver, la forcèrent à quitter le théâtre. On lui reprochait d'avoir une fois dans sa vie fait ce 4u'on avait passé à Frederick Lemàître, à Thiron et à bien d'autres.

N'insistons pas sur ces souvenirs et constatons que Lakmé fut joué quatre-vingt-dixneuf fois à l'Opéra-Comique delà place Favart. Après l'incendie, on pensait que le directeur, choisi par le ministre des beaux-arts pour succéder à M. Carvalho, tiendrait à honneur de donner la centième de Lakmé. Il n'en fut rien, et Lakmé ne fut pas jouée pendant la direction Paravey, qui dura plusieurs années. II ne fallut rien moins que le retour de M. Léon Carvalho à l'Opéra-Comique pour que la centième du chef-d'teu.yre de Léo Delibes fût donnée. 1- Une fois revenue sur la scène parisienne, Lakirié, qui avait fait le tour du monde, ne quitta plus l'affiche de l'Opéra-Comique et fut chantée tour à tour par Mlle Simonnet, Mme Sibyl Sanderson, Mlle Siegrid Arnoldson, Mme Laridouzy, Mlle Orwitz, d'autres encore. On peut dire que la plupart des chanteuses qui se -sont distinguées à l'Opéra-Comique sous la di-: rection de M. Carvalho ont tenu à interpréter la ioachante héroïne de MM. Edmond Gondinet « Philippe Gille.

Ce soir, le rôle sera tenu par Mlle Parentani..

̃

"Nous sommes certain que plus d'un spectateur de l'Opéra-Comique, en applaudissant la charmante artiste, confondra dans une même pensée l'interprète actuelle et la créatrice du rôle, qui a été éloignée de notre scène et qui reparaîtra, dans un avenir trè.s prochain, nous en avons la .presque certitude, devant ce public parisien avec lequel on -finit toujours par se raccommoder.

TOUT-PARIS

r r r r

r MAI 'MÉjËNÉRE' On s'ait quel caractère bénin aura cotte année la manifetastion mondiale du lar mai. Rompant avec les traditions révolutionnaires, le prolétariat socialiste, suivant l'expression d'Amilcare Cipriani, se contentera de « combattre avec des parôles dans des salles bien fermées, et y fêtera un 1er mai. dégénéré comme lui ». Nous avons demandé à quelques socialistes en vue quelles étaient, selon eux, les causes de cette transformation inatttendue, dans le sens pacifique, d'une' jourîiée qui apparut, durant quelques années, comme l'anniversaire avant le fait d'une ïêvolu tion futurs.

9j® citoyen Allemane

Quand nous demandons au citoyen AImanc, le chef de la fraction la plus révolu-Uounairc du parti socialiste, à quelles causes il attribue la dégénérescence du !•' mai, le citoyen Allemane paraît sur-

pris.

Mais, dit-il, jamais la manifestation du 1er mai n'aura été aussi universelle et aussi imposante que cette année. J'ajoute que si la grève des omnibus avait été menée plus habilement qu'elle l'a été, la manifestation eût été certainement beaucoup plus sérieuse que les années précédentes et que les journaux bourgeois ne triompheraient pas comme ils ont l'air de le faire.

Vous avouerez bien, cependant, que les « signes extérieurs » n'indiquent pas précisément une recrudescence de l'agitation socialiste à l'occasion du 1er mai. (la, je ne dis pas. Mais à quoi cela tïent-ïl? °

» II y a évidemment, chez nous, un malaise moral occasionné par nos divisions, la divergence de vues des chefs des petites chapelles, notre criminel défaut de notre entente contre l'ennemi commun. » II y aura, évidemment, moins de monde dans nos réunions, moins de chômage ~oulu.

» tîe n'est pas étonnant. Ala salle Chaync, par exemple, nos amis tiendront une réunion l'après-midi et les marxistes une autre le soir. Chacune de ces deux manifestations, prise à part, ne peut pas avoir l'importance qu'aurait une seule manifestation organisée de concert.

» Mais si l'on additionne le nombre d'assistants qui se présenteront aux diverses réunions du Ie? mai et qu'on le compare à celui des années précédentes on constatera une différence notable en faveur de cette année.

«C'est comme les journaux. Autrefois, il n'y en avait qu'un la Manifestation du 1" mai. qui tirait à cent mille. Aujourd'hui, il y en a trois ou quatre, mais le tirage de ces divers journaux dépassera de beaucoup le chiffre de 100,000.

Soutenez-vous la même théorie à propos du chômage de la grève d'un jour?

Ça c'est autre chose. Si 011 chôme moins, cela tient à ce que le chômage endémique devient de plus en plus intense. Les ouvriers se voient dans la nécessité, quand ils travaillent, d'épargner le plus possible pour faire face à leurs besoins, les jours toujours plus fréquents de chômage forcé. Ils ne peuvent donc pas; s'exposer, en présence de l'armée croissante des sans-travail, à perdre leur place, que de moins favorisés convoitent. » Et puis nos camarades|des syndicats ont mieux à faire que de dépenser leur énergie en démonstrations non indispensables. D'ici peu ils auront peut-être à lutter de toutes leurs forces contre les projets liberticides du Sénat, qui veut priver nos amis des chemins de fer du droit de grève. Ils se ménagent, ils organisent la résistance à outrance. Le jour venu, on verra bien que le prolétariat socialiste est toujours plein de vie.

» Vous dirai-je aussi que, de moins en moins, ceux qui sont à la tête des organisations ouvrières mettront le peuple désarmé en face des forces réunies de la police et de l'armée ? "t

»Ce n'est pas par l'émeute, mais par l'étude, que l'on résoudra les problèmes sociaux. Nous ne fournirons pas à nos gouvernants, qui le cherchent, le prétexte de pratiquer une large saignêâ pour mettre

fin aux embarras économiques et sociaux qui les réduiront à notre merci. »

Le citoyen Chauvin

Le député-coiffeur nous reçoit sans façons, en bras de chemise, daiis sa savon-, nerie, 132, rue Montmartre.

Excusez-moi, dit-il, je faisan paqael de deux boites des Trois-Huit, de deux boîtes du Chambard, et je suis à vous. Alors, ça va, la propagande par le savon?

̃r- Mais, oui.

Pourriez-vous me dire pourquoi nous n'aurons pas, cet te année, de ms~> nifestation sérieuse à l'occasion du 1er mai? ° ̃•̃•

Il est inutile de démolir des devantures pour affirmer ses idées. Qu'est-ce que le pillage d'une boutique auprès de ` l'œuvre d'assainissement que nous avons à accomplir? C'est tout l'édifice social actuel que nous avons à renverser.

» Allez,le l"r main'estpas en décadence, comme on le prétend. Il se généralise, au contraire. Dans toutes les villes de France il est fêté, et je vous citerais tels villages de l'Aube où paysans et laboureurs se réuniront en banquets.

» Et puis, il n'a jamais été question de manifestations violentes à taire. Au début, le 1er mai devait être une fête et rien de plus r il n'eût jamais perdu ce caractère si le ministre Çonstans n'en avait fait un anniversaire de deuil par la fusillade dé Fourmies. >•

-r Incidemment, quelle conduite vos amis Guesde, Jaurès, Carnaud, etc, tiendront-ils au cas où serait voté le projet de loi Trarieux sur les coalitions ? Vous êtes bien, en principe, opposés à la grève générale ?

Si ce projet est voté par le Sénat, nous le combattrons à la Chambre. S'il est voté par la Chambre, les travailleurs des chemins de fer décideront ce qu'ils doivent faire. S'ils décident la grève, notre devoir sera de les soutenir et de généraliser la grève par tous. les. moyens. Amilcare Cipriani

Deux porte-pàrolès autorisés des deux plus importantes fractions du parti socialiste n'ayant pas voulu reconnaître la décadence du lor mai, nous n'avions plus qu'à demander au citoyen Cipriani pourquoi, selon lui, le 1er mai a dégénéré. Son opinion était d'autant plus intéres- i santé à connaître que le vieux révolutionnaire italien, surnommé par ses amis « le Bayard de la Sociale », a payé de sa personne, en Italie, dans les manifestations du 1er mai. Les cinq derniers anniversaires lui ont valu quatre arrestations et de nombreux mois de prison. On se rappelle sa comparution, il y a quelques années, dans une cage de fer devant les magistrats de Rome.

Mais il a dégénéré, nous répond-t-il, tout simplement parce que les conseilleurs, ne voulant pas être les payeurs, l'ont dénaturé et amoindri en renfermant la manifestation dans. des. sallesl'on bavarde, l'on boit, l'on mange, où l'on fait de tout hors ce qui a été décidé et ce qui a été fait les premières années.

» D'après les résolutions du congres international de la rue Rochechouart en 1889, la manifestation, jour de chômage pour tous les exploités- devait avoir lieu en public contre et malgré tout.

» On a conseillé la peur, la lâcheté et cette couardise .qu'on appelle Prudence. Si nos pères avaient été prudents^ nous en serions encore, à la barbarie. Voilà ce que le peuple ne. comprend plus, parce qu'il y a des gens intéressés à l'empêcher de comprendre.. ̃

» Tantque les travailleurs écouteront les conseils de ceux qui leur font plier l'é- chine devant leurs exploiteurs et qui cher- client à les grouper, non pas en vue de lutter révolutionnairement, mais pour avoir leurs votes; tant que le peuple dér sertera les traditions révolutionnaires et j qu'il ne tâchera pas d'imiter ceux qui sont morts pour la délivrance, il vivra dans la servitude et la misère.

«Aux montons, l'abattoir, et c'est là que ] le peuple va lentement tous les jours. Alors, le 1" mai? Dégénéré Dégénéré 1

Conclusion Nous n'aurons pas, cette année, de 1" mai troublé, parce que les sor cialistes sont divisés, et surtout parce qu'ils sont devenus bien sages. Il paraît néanmoins, c'est le citoyen Allemane qui l'a dit, que les organisations ouvrières se préparent pour une manifestation autrement importante et autrement sérieuse dont le Sénat fixera lui-même la date par le vole de la loi Trarieux.

Cette menace est-elle autre chose que Verba et roces ? L'avenir nous l'apprendra.

HENRY JARZUEL

MONDANITÉS CHRONIQUE DE L'ÉLÉGANCE On connaît la magnificence des palais de Rome, qui font l'admiration de tous les visiteurs de la Ville Eternelle, non seulement par les merveilles qu'on y conserve, mais par les somptueuses proportions de leur architecture. Aune des dernières fêtes données par un prince romain, on a beaucoup remarqué la décoration très particulière de la salle du souper qui réunissait plus de cent convives servis en même temps.

Des ouvertures avaient été pratiquées dans la table pour laisser passer de hauts palmiers qui s'élançaient presque jusqu'aux voûtes. Dans leur_ léger feuillage, on avait mélangé des lampes électriques en grand nombre, tandis que des festons de roses naturelles reliaient entre eux tous ces palmiers, formant comme un toit de fleurs au-dessus de la tête des convives.

La nappe était un tapis de pétales de roses effeuillées, au milieu duquel étaient disposés des vases antiques et de rares pièces d'orfévrerie surélevés sur des gerbes de roses retombant en cascades fleuries. Lorsqu'on ouvrit les portes de la galerie du souper, une stupeur d'admiration silencieuse s'étendit sur tous les invités, qui purent se croire, pour un moment, transportés dans un rêve enchanté.

LES COURS

Mgr le duc d'Aoste quittera Londres, vendredi prochain. Le prince retournera directement en Italie.

Mgr le duc de Parme, voyageant sous le nom de comte Conti,est arrivé à Rome,pour assister au mariage du jeune prince Massimo. Il sera reçu en audience par le Pape.

DANS LE MONDE

Jeudi, 2 mai, cotillon blanc chez la comtesse de Riancey.

Le bal donné chez la marquise de La Torre, que nous avons annoncé dernièrement, est fixé à samedi prochain 4 mai.

Une fête des plus charmantes a eu lieu, avant-hier, chez Mme Carpeaux, dans son hôtel du boulevard Exelmans. Ses enfants avaient organisé, en l'honneur du «Génie de la danse», une matinée travestie, et l'on a dansé jusqu'au soir devant cette œuvre admirable du grand sculpteur.

L'atelier de Carpeaux est maintenant transformé en un véritable musée, où ont été réunis | avec un soin pieux les modèles originaux de 1 toutes ses compositions et tous ses btfStes; A côté de ses compositions célèbres, on trouveégalement «ne foule d'esquisses et de projets

inconnus du public, merveilles de grâce, de mouvement et de vie.

Intéressante réunion intime, avant-hier soir, chez le jeune poète René Peter, en son hôtel de la rue de Hambourg.

Quelques artistes, amis de la mâisûtt, avaient bien voulu prêter leur concours, etpnt interprété avec succès une délicieuse fS&taisie du jeune, maître, la Mère Biquette.

Des projections lumineuses très réussies

remplaçaient les décors. très réussies

Parmi les privilégiés »

Courte et comtesse Odoald de Musigny, le j*iatuaire Jae<jue& Froment-Meurice, comte et vicomte de Qhambnin, prince et «rmeesse Qdobesoo, baron Henri Jonlin, vicomte dTJsmoy, marquis et marquise de Bévere, M. H. Danet, baron de Birmingham, comte et comtesse de Riga!, etc.

Le bal qui a été offert, dimanche soir, par Mme de Pellerin 4e Latouche dans son hôtel de l'avenue d'Iëna, a été très brillant. Le cotillon, commencé à minuit,' s'est prolongé jusqu'à quatre heures. Il était conduit par la maîtresse de la maison et par M. de Moulezin;

Remarqué parmi les danseuses :••• Mlles Marie-Louise de Latouche, dtt Biiit, de ry; Cramayel, Savillier, Grimprèl, do Moutserrat, de La Vigerie.

Du côté des danseurs

MM. Agaïsse, d'Amarzit, S. Caillaux, de Frëminvjlle,de Germay, vicomte do Joybert, marquis j de Montoon, vicomte do La Prade, do Partouneaux, de La Taille, de Vaux, de Valroger. Beaucoup de jolies jeunes filles à la matinée que donnait, hier, Mme Guérin, pour fêter les quinze ans de sa fille entrevu M. Bérenger, M. Pierre Doumic, M. du Bled, l'aimable collaborateur de la Repue des Deux Mondes et beaucoup d'autres notabilités politiques ou littéraires.

On s'est retiré vers huit heures,. après un cotillon plein d'entrain.

Soirée très animée chez Mme Albert Christensen, femme du consul honoraire d'Italie, dans ses élégants salons de la rue de Vienne. Quelques noms au hasard

Baronne Deschapelles, Mme Miot, comte de Montferrant.Mmes Scott et M. Walter Scott, Mmes Gaetgens, Mmfi et Mlles Outnetzhoff, M. et Mlles Flammarion, M. et Mme Gharvey, Mlles de Marnyac, etc.

En intermèdes, M. Ciampi, dans plusieurs fragments d'opéras, et ce charmant trio Mlles Gaetgens et M. Scott; puis Mlle Mary Scott, seule en de délicates romances.

Inutile d'ajouter que les applaudissements ont été nourris r– -et grandement mérités. PETIT CARNET

M. le duc et Mme la duchesse d'Uzès rentreront ce matin à Paris, de leur déplacement à Séville et à Madrid, où ils étaient allés passer les fêtes de Pâques.

La comtesse Frisch de Fels, née Lêbaudy, vient de mettre heureusement au monde une

fille. ̃

Au Sporting-Ctub, un match au billard vient de se terminer après de nombreuses séances. Les forces respectives des joueurs avaient été adroitement handicapées.

Gagnant, le marquis de Rougé.

Le duc d'Hamilton, qui se trouve dans les eaux Barcelone, sur son yacht le Thistla, est tombé gravement malade. On a dû faire entrer le yacht dans la darse pou.r éviter au patient les extrêmes souffrances que lui causaient les mouvements du navire en mer.

CARNET DE LA CHARITÉ

Une seule œuvre nouvelle commence à vendre aujourd'hui au Grand Bazar de la charité, l'oeuvre des Ecoles de Saint-Germain-l'Auxer'- rois, dont la présidente est Mlle de Bréoti. Le buffet sera tenu par la comtesse Adalbert de Bagneux au profit de. l'Œuvre générale de patronage de la s.oçiétà,^dé.Saint-Vincent-dePàul; la tombola, par la comtesse de,Ilian*

cey.. -̃̃"̃

Nous avons omis de signaler, au nombre des œuvres qui commençaient à vendre hier, le comptoir no 3, les écoles libres de France, la Société générale d'éducation, œuvre dés plus intéressantes par son incessante actualité.; -Elle- estj pour ainsi dire, le ministère de l'instruction publique libre des écoles où est donnée l'éducation religieuse. On peut en conclure quel doit être son budget.

Parmi les vendeuses de la journée d'hier Comtesse dfl.Çiiarencey, comtesse do LaGraviore, Mmo-Paul de SalvCi-to, Mme Léon do Gossellin, comtesse Mimerai, comlosso A. de Mun, .comtesse de Carné, comlessoùe-J;Wsaac, comtesse dos Cars, comtesse (l'Itiiinisdal, comtesse flo Largcntayc, baronne de Caix. romtosso do Catubacçrès, vicom- losse d'ilarcourt, marquise de Luhersac, comtesse Ijûon Muiwecli, comtesse do Quôleii, comtesse do y.imlogi' baronne de Bussiore, Mme Benouavd, comtesse de Rambutcau, comtesse do. Flajigny, comtesse de Saussino, Mme Aubry-Vitet comtesso Vigier, duchesse Docazes, comtesse Adrien de Luvis-Mh-epoix. Mme Mol-eau-Nélaton, générale Biziat, générale Thomas, générale Clinchant, marquise de Clugny, comtesse Félix d'Hunolslçin. vicomtesse Olivier de lïoiigé, comtesse d'Espeuilles. La grande fête que l'Œuvre des Enfants tuberculeux organise pour le 9 mai, au Trocadéro, promet d'être une des plus brillantes de la saison.

Au programme:

Tocsies récitées par Mlle Sciclienborg, avec adaptation symphoiiiquo et accompagnement de M. Francis ïhomè. Les Cltanso-tis des ancêtres, par Mme Amel. V Assaut de la chevalière d'Eori et du chevalier de Saint-Georges, par Mlles Invernizzi et Salle, avec reconstitution de la musique du temps, par M. Sandre. La Pomme, comédie de Th. de Banville, par M. G. Becr et Mlle Ludwig. Les Vieilles chansons et duos du seizième siècle à 1850, par Mlle Dartoy et M. Paul Soguy. English Tailor, la fantaisie de MM. Matrat et Fordyce. UAve Maria de Gounod, avec chœur 'formé par Mmes Salla-Uhring, Mario Rose, Lovontz, E., Bourgeois, Ivel, Dinah-0uquesnc, Lovano, Breton, Mariai, etc.

MARIAGES

Hier, a été célébré en l'église Saint-Françoisde-Sales, le mariage de "M. de Francqueviile d'Orthal, inspecteur d"- cnemins de ter P.L.-M., en résidence à Grenoble, avec Mlle de Meezmaker.

La messe à été chantée par la maîtrise de la paroisse.

Le'mariage de M. Jules .Bompard, secrétaire d'ambassade, et frère de M. Bompard, qui a succédé à M. Le Myre de Villers, comme consul de France à Madagascar, avec Mlle Elisabeth Fournier, a été célébré, hier, à midi, à Saint-Sulpice.

Les témoins du marié étaient MM. Maurice Bompard, son frère, et Jules Curé; ceux de la mariée, MM. René Paquet et Beautemps-Beau-

pré.

A l'issue de la cérémonie religieuse, un lunch h a eu lieu chez Mme Bompard, rue Cassette.

On annonce les fiançailles du vicomte du Doré, fils du feu comte du Doré et de la comtesse, née d'Andigné, avec Mile Marguerite du Hamel de Breuil, fille du vicomte de Breuil et de la vicomtesse, née de La Plagne.

Ce mariage unira deux des plus anciennes familles de Vendée et de Champagne.

NECROLOGIE

Les obsèques de M. Poirson ont été célébrées, hier, à neuf heures.

La famille seule assistait à la cérémonie fu- :f nèbre.

Les obsèques du général Teissier ont eu lieu, hier, au milieu d'une nombreuse assistance, composée d'officiers supérieurs, amis et camarades du défunt.

La maison mortuaire était toute voilée de draperies funèbres. Aux quatre angles du corbillard étaient disposés en trophées des drsepeaux tricolores. Les honneurs militaires ont été rendus.

Le deuil était conduit par M. Henri Teissier, fils du défunt.

L'inhumation aura lieu à Mézières (Ardennes).

Aujourd'hui sera célébré, à Sainte-Clotilde, urriierviee pour le repos de l'âme de la comtesse d'Epremesnil.

M. l'abbé Gardey, eu ri -ce Sainte-Clotilde, donnera l'absoute.

JE MOIffll MILE AMER

·

Le monument d'Emile Augier, dont il a été si souvent question depuis quelques jours, et qui est dû au ciseau de Mme la duohess3 d'Uzès, se dresse depuis hier, complètement terminé, devant la façade Est au palais de l'Industrie. Faut-il dire qu'il est l'objet de la plus vive et aussi de la plus sympathique curiosité ? R Une foule considérable n'a cessé de le visiter, et comme il en sera ainsi tant que lé salon des ChampsiÈlysées restera ouvert, il est fort probable que les membres du jury auront de désagréables tintements d'oreilles. Il n'est personne, en, effet, qui ne trouve ce monument tei qu'on pouvait le désirer pour la gloire d'Emile Augier. C'est, en effet, une œuvre considérable et qui produira la meilleure impression. Le piédestal, de forme elleptique, mesure douze mètres de largeur. La hauteur totale du monument est de dix mètres quarante. La face principale est ornée de la statueiàfc la ville de Valence, où naquit le grand dramaturge, et qui, d'un geste simple et noble, désigne Emile Augier. Celui-ci, debout sur le piédestal^ tient d'une main un manuscrit et de l'autre s'appuie sur une petite table. Près de la ville de Valence, deux enfants inscrivent le nom d'Augier, tandis que, à gauche et à droite, aux deux extrémités du grand axe du piédestal, sont assises la Poésie antique et la Comédie moderne.

Enfin, sur la face postérieure du monument se trouve un groupe allégorique qui représente une jeune femme et un vieillard personnifiant la Drôme et le Rhône qui se réunissent à Valence.

Telle est, dans ses grandes lignes, l'œuvre charmante de Mme la duchesse d'Uzès.

CARNET DE LA SAISON

Le printemps est enfin définitivement installé; les fenêtres s'ouvrent toutes grandes pour donner passage aux rayons d'or et laisser notre regard plonger dans l'infini du ciel bleu..

Les naïades des sources, immobilisées par le long hiver, ont, elles aussi, senti l'influence du renouveau. Eternellement jeunes, elles se mirent dans leurs sources bienfaisantes, se préparent à charmer, à séduire tous ceux qui les aiment et reviennent chaque année, leur apporter le plaisir, la gaieté, la richesse en échange de la santé..

Ainsi font, à Saint-Honoré-les-Bains, leé déités aquatiques. Sous leur coup de baguette magique, tout s'éveille et la cité morte devient ruche bourdonnante. On se hâte,. on se presse, et dans le cadre étin«elant et splendide de fleurs et de verdure, les blanches villas et les confortables hôtels procèdent à une toilette minutieuse. Tout est prêt les établissements ouvrent leurs portes hospitalières, les lettres affluent, annonçant de partout un grand nombre de baigneurs pour cette saison, C'est qu'ils sont légions ceux que l'influenza a atteints,,etils ont grande hâte de venir se retremper dans cet air de montagnes, respirera pleins poumons sesbienlaisants effluves. L'air pur est, en effet, notre arme offensive et défensive dans le combat corps à corps qu'il'nous faut chaquei jour livrer à la maladie. Que.de combats de ce genre ilalivrés,que de victoires iïaTemportéeseet air vivifiant du Morvan, à Saint-Honoré-les-Bains, où il complète admirablement l'action des eaux! M. M. M..

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CatasîroîUe Irai

(Par dépêche de notre envoyé spécial)

.̃̃'̃̃ Epinal, 29 avril.

Le nombre des morts paraît être définitivement établi. II. est: de 86, sur lesquels 18 n'ont pas encore été découverts. Ayant de vous transmettre la façon dont t je répartirai demain les sommes envoyées, je tiens, après avoir donné, bier, une physionomie générale de la terrifiante catastrophe, à transcrire les opinions recueillies parmi des personnalités très eoriipê-' tentes ou intéressées.

En ce moment, à Epinal.et dans tout le pays, dans toutes les localités dévastées, toutes las conversations roulent, non seulement sur l'horrible spectacle des morts qu'on enterre à la hâte (comme ce matin à Chaumouzey, où l'on a inhumé quatorze victimes de Bouzey), mais surtout sur les causes de la catastrophe elles responsabilités encourues.

Chez le procnpenp de la république Je me suis rendu, ce matin, chez M. Chouzy, procureur do la république. Est-il exact, monsieur le procureur, qu'une enquête judiciaire ait été ouverte sur la cause de la catastrophe ? q

Dès hier, le juge d'instruction d'Epinal a été commis pour procéder à l'enquête concurremment avec l'autorité administrative.. Vous comprenez aisément que notre enquête sera longue, en raison de l'étendue du désastre. Je ne puis vous dire si des fonctionnaires,.à quelque rang qu'ils appartiennent, ont encouru des responsabilités.. L'autorité judiciaire fera de son mieux pour mener l'enquête à bonne fin, et si les responsabilités existent, elle n'hésitera pas à les faire connaître. Je ne compte dévoiler que dans mon réquisitoire les fautes commises. Nous ferons tout notre devoir, et s'il y a à poursuivre, nous poursuivrons.

» Ce n'est pas, vous le comprenez, dans quelques jours que l'enquête pourra être terminée. Elle prendra vraisemblablement un ou deux mois. En attendant, le procureur général de Nancy, M. Coste, était ici hier. Il a fait avec le juge d'instruction, M. Poirson et moi, une enquête dans ces malheureux villages. C'est tout ce que je puis vous dire pour le moment. »

Le gouverneur militaire d'EpInal Après avoir vu M. Chouzy, je me disposais à me rendre au gouvernement militaire, situé près du palais de justice. Il tétait intéressant d'obtenir l'avis de l'étatmajor d'Epinal sur les graves dommages apportés aux routes stratégiques, sur l'enlèvement des ponts, les télégraphes coupés, les voies de fer détruites, les forts endommagés. Pendant toute la journée-d'hier, le bruit courait ici que la rupture des ponts et des lignes stratégiques avait causé d'incalculables dommagas et pouvait avoir des conséquences désastreuses en cas de mobilisation.

Le général de division Quinivet, gouverneur de la place d'Epinal, venait d'accompagner le général Hervé, commandant le corps.

On dit, mon général, que vous subissez des pertes s'éievant à des millions, par suite de la catastrophe de Bouzey. C'est une grosse exagération, répond le général Quinivet; notre camp re-

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tranché n'est que peu éprouvé par ce désastre. Seuls quelques points ont été enlevés, notamment la ligne qui dessert le fort deGirancourt et batterie de Sancnçy. C'est là que trois ponts ont été rompus.4 Des poteaux télégraphiques y ont été eûîevés aussi. Nous ne pouvons communiquer par télégraphe avec le fort de Gitancourt. Mais je n'ai eu qu'à appeler, ce soir, un capitaine d'artillerie et lui commander de rétablir la communication. » Mongénéral, me répondit-il, ce sera fait demain. Mais à quoi bon réparer à la hâte"? Il vaut mieux, taire bonne besogne et, dans l'espace de quelques jours, toutes les communications seront rétablies. Mais, en cas de mobilisation, mon général, lui dis-je, la rupture des ponts du chemin de fer stratégique n'offriraitelle pas un gros empêchement à la défense de la place? q

D'abord, les lignes stratégiques n'ont que 60 mètres de largeur et sont détruites sur 150 mètres. Cela est facile à rétablir dans une nuit. Cela peut se faire avec les soldats dont je dispose. Au besoin, Versailles peut envoyer un outillage prêt à être mis en place. Le génie aurait vite fait de reconstruire les ponts. En réalité, l'administration militaire est peu éprouvée par la catastrophe. Nos soldats répa-,reront le tout en peu de temps.

Après cette déclaration rassurante, j'ai demandé au général ce qu'il pensait des responsabilités encourues. Il n'a pas hésite à dire que selon lui, qui sort du génie, la partie supérieure de la digue était visiblement trop mince pour supporter l'énorme quantité d'eau renfermée dans le bassin « Quand on construit un pont, on lui fait supporter les poids les plus lourds, et alors encore on lui donne une force de résistance plus grande,; or, ona pu voir par les énormes blocs .arrachés, que les parties hautes de la digue avaient une épaisseur relativement trop faible. » ` ̃ M. Grnillain, directeup.de la navigation et' des mines M. Guillain m'a dit

On ne saurait encore apprécier si les ingénieurs sont en faute. Tant de causes diverses peuvent contribuer à une catastrophe comme celle-ci I Le terrain a pu se modifier à la base. Mon avis est que la digue présentait tous les caractères de sécurité voulus. Elle avait été solidement réparée en 1888-1889.

Mais, monsieur le directeur, des témoins m'ont affirmé que des fissures s'étaient déjà maintes fois produites dans la digue, et laissaient échapper l'eau par en-- droits de plus, les habitants de Bouzey ne se dissimulaient pas qu'ils vivaient près d'un danger permanent. ̃̃' Mon Dieu il est vrai qu'un siphon artificiel constitue un danger pour les habitants qui vivent à côté. responsabilité de l'Etat ne me fait pas de doute; mais comment prévoir de semblables catastrophes, alors que trop souvent la nature délie le jeu des constructions humaines ? » Voyez, l'anné'e dernière, aux EtatsUnis, une ville entière, de 2,000 habitants, a été complètement -détruite par la rupture d'une digue artificielle, dans des conditions analogues.

̃ » L'ingénieur en chef, M. Denys, est un homme des plus distingués, et certes des plus prévoyants. Il n'est pas responsable du fatal événement. Après -l'hiver rigoureux, il a pu se 'produire; -par suite des différentes de la température 1-ëau-d'un côté "et delà digue de l'autre des modifications dans le sol. Nous tâcherons de connaître pour le mieux les vraies causes'. y Chez le préfet

M. Fosse, préfet des Vosges, à<q.ui je demande quelques détails sur l'étendue officiellement constatée de la catastrophe, me répond ainsi « Vous pouvez accepter comme définitif le chiffre de quatre-vingtsix victimes. La gendarmerie, dans ses rapports spéciaux, nous a fourni des détails précis, ainsi que les maires. Quant aux responsabilités, je ne puis vous dire encore quelle tournure l'enquête prendra. 11 faut vous méfier des prophéties après coup qui prévoyaient la catastrophe. » Le Gaulois a eu la généreuse idée de vonir au secours des victimes. Je vous signale surtout le côté d.Uxegney et de Nomexy, où une série de maisons a été éventrée, laissant les habitants dans une- profonde misère. »

Demain arrive M. Dupuy.-Dutemps, ministre des travaux publics, qui pourra se rendre compte, après M. Leygues, de l'étendue du désastre.

Sur. les lieux dm sinistre

Le préfet m'a donné de précieuses indications sur la répartition des premiers fouds envoyés par les charitables lecteurs amis du Gaulois. Rarement offrandes auront trouvé victimes plus misérables.. Hélas dans un village comme Bouzey, je n'aurai que peu de victimes à secourir, les familles entières ayant été emportées par le courant. Demain, les curés et les maires des localités me donneront les éclaircissements nécessaires sur les victimes les plus intéressantes. Je vous raconterai demain les visites que je leur aurai faites.

A Domèvre, je suis retourné aujourd'hui, et dont je vous ai conté, hier, la navrante situation, j'ai aperçu une femme en pleurs devant un petit cercueil qu'on venait d'apporter.

Vous avez perdu un enfant, ma bonne femme?

On l'a retrouvée hier, not' pauv' Adèle, ma ïiasselotte (ma petite-fille). Pendant que les soldats enterraient les nôtres, hier, j'ai dit à un soldat « J'ai pas ̃retrouvé ma petite. Elle doit être là, sous les morceaux de l'armoire qui se trouve sous les toits. » Le toit, de notre maison était par terre, mon bon monsieur., » Le soldat, avec sa pioche, a fouillé, et sous les décombres il a d'abord découvert une jambe. Mais il a été tellement frappé de ce qu'il voyait qu'il est parti. Moi, j'ai dégagé le cadavre de ma pauvre enfant, mon unique, et voilà qu'on va la porter au cimetière. »

La malheureusefemme est comme folle. Son enfant lui a été emportée des mains par le courant pendant qu'elle faisait un effort désespéré pour gagner le grenier. Je lui laisse un premier secours, lui promet"tant de revenir demain. La malheureuse, du reste, ne réclamait rien.

Pour commencer une nouvelle répartition des fonds, j'ai demandé à voir M. Brique, le maire. On m'apprend qu'il vient de mourir à l'instant. Il n'a pu résister au chagrin de voir noyés ses trois nièces, son beau-frère et sa belle-sœur.

Je viens de recevoir à l'instant la visite d'un maître maçon qui a travaillé à la construction du barrage de Bouzey. Monsieur, me dit-il, j'ai travaillé à la digue de Bouzey, et j'ai toujours dit qu'elle menaçait de s'écrouler. Comment voulezvous qu'elle résiste à l'énorme quantité d'eau alors qu'elle n'a que quatre mètres d'épaisseur au sommet ? Seul, un piéton peut passer dessus.

» Si je vous raconte cela, c'est que j'ai été également employé à la digue, qui, à Laiigres, ferme le réservoir du canal de la Marne à la Saône.

» Eh bien pour une quantité d'eau égale à. ceiic du siphon de Beuzey, la digue, à i. a,. 14; es, a une épaisseur au sommet de vJj^rzv uièlrôis, choviux, voitu-

B.

res et piétons peuvent aisément y circuler là, personne ne doute de la solidité de ce travail et le danger n'existe pour ainsi dire pas. Pourquoi les ingénieur» n'ont-ils pas pris exemple- sur cette con«struction, au lieu de se contenter de bou«cher de temps en .temps, les fissuras ? » » M. Leygues a visité Uxegney et a remis au maire 4,000 francs. A Domèvre, il a remis 5,000 francs à l'adjoint. Après avoir visité Bouzey, il est rentré à Epinal. Il a remis au préfet 1,000 francs pour Sânchey, 1,500 francs pour Ghaumouzey, 500 francs pour Oncourt, 500 francs pour Darnieulles, 500 francs pour Frizon et 10,000 francs pour Nomexy.

Le reliquat des 30,000 irancs est laissé à la disposition du préfet.

A midi, le ministre, le directeur de la Sûreté générale et' le commandant de La Garenne sont repartis pour Paris. MARCEL HUTIN

A TMVEBS^A PRESSE

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Le prince Henri d'Orléans

Les journaux du Tonkin, arrivés par voie anglaise, apportent les nouvelles suivantes w

Le prince Henri d'Orléans, accompagné da MM. Briiîaud et Roux, quitta 'Mon&-Tsé le 23 février pour se rendre à Mang-Hoa. De il partit le 27 pour Pon-Eurt. L'expédition devait arriver à Talifou à la fin du mois, après avoir reconnu le cours du haut Mékong, puis entrer sur le territoire du Tibet et revenir ea Europe par le Turkestan.

M. Picot, commissaire, des douanes et chef de poste à Kieng-Uong, s'est suicidé. Des ir^régularités avaient été Mevées dans sa comptabilité.

Le journal VEoslrème-Orlcnt donna des détails sur le terrible désastre qui- ') s'est produit à Ta-Kou, dans le sud de< Formose, où, le. Ie' février, la poudrière; située dans le fort de Saracan a fait explosion, détruisant le fort et tuant plus d# quatre-vingts personnes. Au conseil dé guerre de Dakar

On lit dans le Petit Journal ,1a lettre suivante, datée de Dakar

Le l»r avril, un soldat d'infanterie do marine passait devant le conseil de guerre, et il avait pour défenseur. un simple soldat. Le e petit pioupiou, un jeune engagé volontaire, était bien éniu, je vous l'assure, quand, après des charges accablantes, il a commencé à défendre l'honneur de son camarade.

Officiers et civils étaient venus nombreux pour entendre ce soldat de classe, et je ne crois pas qu'ils l'aient regretté.

On prétend que les grandes idées s'en vont, que le patriotisme se refroidit ce soldat m'a prouvé le contraire, et quand je l'ai entendu Il développer cette pensée, « la discipline est !a religion de l'armée », je ne voyais plus en. lui le militaire, mais un exemple de ce qu'il y a de bon dans l'armée, de ce qui nous permet d'avoir de l'espérance pour l'avenir, •' Ce soldat, après, avoir étonné et ému un. peu tout le mondé, a fait acquitter son camarade, et quand je lui ai serre la main, commis l'ont fait, du reste, tous ceux qui l'avaient entendu, il np se doutait guère, le petit bleu', que c'était la main d'un ancien militaire qui pressait la sienne. '.̃'̃̃

Du reste, celui qui m'a donné un si frappant exemple de la grande idée que les jeunes se font de l'armée, porte un nom bien, connu clans le monde des lettres; il se nomme Julien Delpit et est le fils du romancier Kdouard. Delpit. DH.D~btAILLY~

CH. DEM Al LUT

AUJD.EHQRS

Chine et Japon

Corlains journaux" anglais ̃'annoncent

qu'une solution à .l'amiable des présentes dil-iicultés interviendra probablement avant pou, vu que le Japon aurait compris la nécessite de modifier ses exigences concernant la péninsule mandchoue de Liao-Toun<v.

Le correspondant du Daily Afëies à Vienne' est responsable de la communication suivante, qui confirmerait, si enV est esac-ffs, la nouvelle, que .les Etats-Unis ont refusé de faire le jeu de la diplomatie britannique « Suivant une dépêche do Tokio.lo ministre américain fait des efïorts pour amener lea ministres d'Italie, de Belgique, d'AutricheHongrie, d'Espagne et de Hollande à s'unir, h lui en vue de persuader au comte Ito qu'il agirait sagement en accédant aux désirs de la Russie, de la France et de l'Allemagne. » Cette information est confirmée par une dépêche directe de New- York, qui dit que malgré les sollicitations qui lui ont été adressées de divers côtés pour l'amener à intervenir, le gouvernement des EtatsrUnis a décidé d'observer la plus complète abstention dana le règlement du conflit sino-japonais. Pendant ce temps, de graves désordres se produisent dans l'île de Formose.

Le croiseur britannique Leander s'est rendu à Ta-Kao.

Des marins du navire de guerre allemand Irène ont été débarqués à Tam-Souï pour la protection des étrangers.

C'est le â2 que les soldats chinois ont tu« leur général. La garde du corps du gouverneur s'est mise à la poursuite des coupables elle eu a tué trente et blessé une dizaine. On accuse le gouverneur d'avoir volé la paye des soldats, qui n'ont rien reçu depuis deux mois.

La situation des étrangers est critique: heureusement, les croiseurs français Alger et Isly, l'Irène et trois vaisseaux de guerre britanniques se trouvent dans différents ports da Formose.

Ajoutons que, par suite d'une indisposition du Mikado, les fêtes qui devaient avoir lieu demain à Kioto ont été ajournées. On dit que l'indisposition de l'Empereur est due à un refroidissement.

Incident clos

Notre ministre à Haïti, M. Pichon, envoyé à Saint-Domingue pour assurer, l'exécution de l'arrangement intervenu entre la Franco

et la Républiqno dominicaine, a terminé sa

mission dans les conditions les plus satisfaisantes. Les relations entre les deux gouvernements sont officiellement renoiiôes. M. Pichon s'embarquera domain pour retourner à Port-au-Prince sur le cro:;o;<r d.3 l'Etat qui l'avait amené.

Dans ces conditions, le président de la république donnera audience demain au iïoliveau représentant de la République do.iùni-caine, M. Escorriaga,

Le Nicaragua et l'Angleterre

Le président du Nicaragua, le général Santos Zelaya, a adressé la protestation suivante à la presse américaine

« Le Nicaragua proteste â la face da toutes les nations contre l'attentat dont il est victime de la part de la Grande-Bretagne, qui occupe Corinto en violation du droit international et de tous principes d'équité et de justice, afin de s'emparer par la foi-ce d'une somme qui ne lui est pas due.

» Le Nicaragua, dans son impuissance à résister à ses agresseurs, compte Sur la sympathie de tous et est prêt à soumettre l'affaire à un arbitrage sans tirer argument de sa faiblesse. »

Une dépêche de Corinto annonce que les Anglais s'organisent dans cette ville administrativement.

̃ Un des officiers du Royal-Arthur aurait déclaré que Fon décidera, dans deux jours, si les troupes anglaisas* doivent s'emparer d'une plus grande partie du territoire, ou si, au contraire, elles doivent se retirer complètement.

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LA CROIX ROUGE La Société française de secours aux )ï)lessés militaires, dont Mgr le duc d'Auj maie est président, a fait célébrer, hier "Fmatin, une messe solennelle, à l'église Saint-Eustache, pour le repos de l'âme des uoldats et marins morts pour la France. U L'église était ornée de trophées de drapeaux tricolores avec la croix de Genève. JDeux écussons, garnissant les deux piliers, situés à l'entrée du chœur, portaient ces inscriptions « À la mémoire des soldats morts pour la France A la mémoire des marins morts pour la France ». Aux premiers rangs se trouvaient les représentants du président de la république, des ministres de l'intérieur, de la guerre, de la marine, du grand chancelier de la Légion d'honneur; S. A. I. Madame la comtesse d'Eu.

}'. Mgr le duc d'Aumale, toujours souffrant, n'a pu.se rendre à la cérémonie, où ;M. le docteur Riant, vice-président de la Société, occupait sa place.

) lia plupart des membres du conseil cen(tral étaient d'ailleurs présents, ainsi que les dames du comité, parmi lesquelles nous avons reconnu Mmes H. Taine, viceamiral Fourichon, baronne Piérard, vicomtesse Benoist d'Azt, comtesse de La Ferronnays, etc.

1 Au nombre des membres du conseil central général Boissonnet, vice-amiral baron Duperré, marquis de Vogué, viceprésidents colonel Robert, secrétaire général baron de Bussierre, baron de Cha"baudLa Tour, général Lanty, général Salanzon, marquis de Villeneuve-Barzemon, marquis de Vassart d'Hozier, marquis de Talhouët-Roy, etc.

1 Le R. P. Feuillette, de l'ordre des Frères Prêcheurs, après l'évangile, a prononcé une allocution. 0

1 Il a pris pour texte que la guerre avait pour résultat spirituel de faire des martyrs et de sauver des âmes.

Il fait ensuite l'éloge des membres des Sociétés de secours militaires, qui font œuvre de patriotisme en versant leur sang pour la patrie, et œuvre d'humanité ̃en etanchant le sang des ennemis. Le prédicateur a fait enfin le panégyrique de l'armée restée en dehors des vilenies de l'ère moderne et pure de toute compromission.

i S. E. le cardinal Richard, archevêque «le Paris, accompagné de son vicaire f$-- néral, assistait a cette cérémonie.

Nouvelles Diverses

"•̃'̃ •-̃ LA TEMPÉRATCnj?

"Le vent est modéré du sud à Valentià, fort du nord-ouest en Provence la mer est grosse rSur nos côtes, notamment dans Ie3 parages de la Corse.

Des pluies sont signalées dans le nord, le centre et l'ouest de l'Europe.

En France, on a recueilli 5 mm. d'eau à Paris, Charleville 4 à Besançon, .2 à Toulouse, 1 à Lyon.

La température, toujours en baisse, était, hier matin, de à Hernosand, 7«,à Paris, 18° à Alger, 20°àSfax,– au mont Veñ' toux, au pic du Midi.

Dans l'après-midi, le thermomètre s'est élevé à 13° degrés à Paris.

En France, un régime de vents du nord domine avec temps frais; le ciel s'éclaircit; toutefois, quelques ondées sont encore pro•bables dans l'Est.

Faits divers

L'ASSASSINAT DE LA rue satnt-merki Au numéro 36 de la rue Saint-Merri habitaient, depuis quelques mois, au quatrième 'étage, dans un petit logement loué trois cents francs par an, un garçon de restaurant nommé Magnin-Guérin, âgé de quarante ans, et une femme Berjhe Deslandes, cuisinière, âgée ,de trente ans, tous deux employés dans un restaurant de la même maison.

Avant-hier soir, à dix heures, la femme -Deslandes descendait et prévenait la concierge que Magnin-Guérin, rentré ivre, s'était suicidé en se portant un coup de couteau au eoeur.

'Le commissaire de police du quartier, M. fJDuranton, prévenu aussitôt, vint faire les constatations légales à onze heures. La mort du, garçon de restaurant avait été foudroyante.

Le magistrat remarqua, avec étonnement, que tous les meubles était renversés et que la victime gisait dans la chambre dans une flaque de sang, maculé de cendres. Comment se faisait-il, d'ailleurs, qu'on ne retrouvât pas le «outeau dont il s'était frappé et qu'était devenue l'arme ? 9

Sous prétexte do continuer son enquête, M. Duranton resta une partie de la nuit rue Saint-Merri, obligeant Berthe Deslandes à lie pas quitter la pièce où se trouvait le cadavre dn Magnin-Guérin.

Tout fi coup, n'en pouvant plus, cette femme s'approcha du magistrat et brusquement s'écria

Feuilleton du a Gaulois » Du 30 AVRIL 1895

iOS FILLES!

i IV

(buit€)

Le lendemain, à l'heure du déjeuner, -ils se retrouvèrent dans les mêmes dispositions.

i Malgré tous leurs efforts, le repas manqua de gaieté. Nerzy gronda Suzanne, qui avait les yeux rouges et dont la pâleur trahissait l'insomnie.

Tout en ne pouvant repousser les ap•̃ préhensions que la conduite mystérieuse de Georges lui inspirait forcément, il entendait encore retentir à son oreille les dernières paroles du docteur Surcot. Georges ne pouvait pas être un malhonnête homme. Il se justifierait. Oui. Et qui pouvait savoir ? La visite de cette femme l'innocenterait peut-être. Ce n'était qu'une fausse alerte.

Surcot lui avait dit Espérons.

Il espérait.

Mais il n'en était pas de même pour Suzanne.

La jeune fille se faisait femme par la pensée, par la douleur, par le doute affreux qui lui déchirait, lui mordait le cœur. Elle connaissait trop son père pour ne pas s'être aperçue de sa dissimulation. Il lui cachait la vérité. Mais cette vérité, quelle pouvait-elle être? Elle était donc bien désespérante, que son père n'osait la lui faire connaître ? '1 Cette vérité, quelque triste, quelque na- vrante qu'elle fût, il la lui fallait Elle ferait tout pour la découvrir.

Aussi, en entendant annoncer Georges d'Avaney par un domestique, elle ne put tenir en place. Elle allait courir à sa ren- contre, quand son père la pria de rentrer chez elle;

Elle n'avait jamais désobéi à son père. Elle se retira. i Georges entra. Il était pâle, défait. Lui,

Je suis à bout de forces et c'en est trop. Je deviendrais folle, si je me taisais plus longtemps. Je ne chercherai pas à vous donner le change davantage..

» C'est moi gui l'ai tué. Il m'avait menacée de me quitter. Le voyant plus que jamais résolu à ne pas céder à mes prières, j'ai formé le projet de le tuer plutôt que de le voir m'abandonnsr et appartenir à une autre. Quand il est rentré, je l'ai fait boire à dîner outre mesure. Une fois ivre, je l'ai fait coucher, et, armée d'un couteau de cuisine, je l'ai frappé au coeur, sans qu'il poussât un cri.

» J'ai nettoyé ensuite le couteau et l'ai reporté dans le tiroir de la cuisine de mon patron. Ensuite, j'ai prévenu la concierge. » Le cadavre de Magnin-Gnéfin a été "transporté à la Morgue, et la femme Deslandes a été envoyée au Dépôt.

LES OBSÈQUES DE MÉDINGEH

Les obsèques de Médinger et de sa femme, dont nous avons raconté la mort tragique, ont eu lieu hier, comme nous l'avions annoncé, à trois heures et demie.

Dès deux heures, une foule nombreuse était massée avenue des Ternes, tenue à distance de la cité par des gardiens de la paix. Le deuil était condtüt par *M. Lechesne, beau-frère du défunt.

Les deux sœurs de Médinger, avaient veillé toute la nuit auprès du cercueibde leur frère. Le juge de paix du dix-septième arrondis-"sement a apposé les scellés dans l'appartement.

L'inhumation a eu lieu au cimetière de Saint-Ouen.

̃'f0mk'- LE My8TÉRE D'ÉPINAY '•: M. Rajaud, commissaire de police de SaintDenis, a fait envoyer à la Morgue le cadavre d'un enfant de cinq ans, dont la mort, survenue subitement, offre un caractère mystérieux.

Samedi matin, M. Emile-Otto Braun, agi de trente-cinq ans, jongleur au Nouveau-Cirque et connu sous le nom de Cinquevalli, se décidait, sur les instances d'un de ses amis, M. Forbé, agent théâtral, demeurant, 8, rue Jouffroy, à aller passer quelques jours dans la villa de celui-ci, à Epmay, 23, boulevard d'Argenteuil.

M. Cinquevalli emmenait avec lui sa femme et son jeune ûls Paul, âgé de cinq ans, né à Berlin.

Pendant le trajet du domicile de M. Cinquevalli, situé 8, rue Sainte-Hyacinthe, à la gare du Nord, l'enfant fut pris de frissons. A la gare, le père apercevant dans la salle d'attente un médecin qu'il connaissait, lui parla de l'état de son enfant, et lui demanda si l'air de la campagne ne lui ferait pas de mal, et s'il était prudent de continuer.

La campagne ne peut que dissiper ce malaise, répondit le docteur.

La famille arriva à Epinay et se mit à table. L'enfant refusa de manger. Après déjeuner, M. Cinquevalli se rendit chez un pharmacien à Enghien, et lui fit part de ses craintes. Le pharmaciou conseilla un. purgatif, et donna de l'huile de ricin qu'on fit prendre à l'enfant, et qui ne produisit aucun ênet. ` M. le docteur Weil, d'Enghien, fut alors mandé et prescrivit un vomitif que délivra le même pharmacien et qu'on fit prendre à l'enfant dans la soirée.

A onze heures, le médicament produisait son effet, mais un quart d'heure après l'état du petit malade empirait. Son front, son corps se marbraient de taches rougeàtres, et à quatre heures du matin il expirait en proie à de violentes coliques.

Les parents, affolés, coururent chez le maire d'Epinay, et les docteurs Weil et Callias furent appelés pour constater le décès, mais ces médecins refusèrent le permis d'in- humer.

La Sûreté a été chargée de procéder à une enquête. La mort du jeune Braun paraît, en effet, résulter d'un empoisonnement. Les déjections du malade et les fioles ayant contenu les médieaments ont été saisies.

«.

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La Sûreté, chargée do rechercher un individu nommé Julés-Isidoru Perrier, âgé de trente ans, peintre en bâtiments, découvrait, hier, 25, rue de Bièvre, dans un hôtel meu; blé, cet individu qui avait à purger une condamnation de huit jours de prison pour port d'arme prohibée.

M. Çochefert remarquait, en examinant Perrier, qu'il ramenait ostensiblement ses cheveux sur le front.

Après les lui avoir fait relever, il constatait bientôt que xîet homme était tatoué d'un P. au front, ainsi qu'aux mains. En outre, sur le bras droit, il portait le chiffre 7, 13 avril, une femme et les lettres P. E. R.; au bras gauche, les mêmes lettres avec une fleur, un poignard, une étoile, un bracelet, un anneau et un cœur; à la cuisse droite le mot «Amour»! »' et la lettre J.

Or, il résulte des recherches faites pour établir son identité que cet individu est un nommé Jean Perrier, inculpé d'assassinat commis le 30 décembre 1893 dans Allier.

M. Robin, juge d'instruction à Gannat, a été prévenu, et Perrier y sera transféré de-

main,

ENCORE UNE PETITE NOYÉE

Hier matin, un voyageur d'un bateau-pari-

non plus, n'avait pas fermé l'œil de la nuit.

Nerzy lui indiqua un siège.

Georges tomba plutôt qu'il ne s'y assit. Alors, entre ses deux hommes, aussi désolés l'un que l'autre, il y eut comme un accord convenu d'avance. Chacun d'eux avait peur des paroles qu'il allait prononcer. Ils parlèrent à voix basse, comme s'ils se fussent entretenus dans la chambre d'un mourant.

Sur un geste de Nerzy qui l'y invita, le jeune homme, s'inclinant comme un con-* damné dit

Pardonnez-moi, monsieur, de me présenter chez vous, après ce qui s'est passé hier soir Je viens. je viens. Ici la force lui manqua, mais faisant un violent effort, et d'une voix à peine intelligible, il acheva

Je viens vous rendre votre parole. Nerzy se leva.

Me rendre ma parole Vous auriez dù ne jamais l'accepter, monsieur I Sans oser le regarder, Georges lui ré-, pondit, toujours sur le même ton Hélas monsieur, je, mérite tous vos; reproches. Je les subirai sans même tenter une justification que j'espérais possible jusqu'à ce matin. Mais des événements plus forts que ma volonté, des circonstances plus puissantes que mon amour me clouent les lèvres et me mettent dans l'impossibilité de me disculper.

Nerzy l'écoutait avec stupeur, avec désolation.

Et vous vous croyez quitte après ces belles phrases ? 9

Georges se leva à son tour.

-Monsieur!

Et il fit quelques pas pour se retirer. Mais le père de Suzanne, s'élançant entre la porte et lui, lui barra le passage. Voyons voyons fit-il en contenant le flot de sentiments tumultueux qui grondait au fond dé sa poitrine. Pas de colère pas de mots injurieux Il y a, il doit y avoir entre nous un malentendu que nous allons éclaircir. Ecoutez-moi et .répondez-moi avec calme. comme je vous parle moi-même. Ecoutez-moi. Vous, Georges, vous à qui j'avais donné ma Suzanne, vous, son fiancé, vous étiez, hier soir, à onze heures, chez cette.

Georges l'interrompit en se cachant le visage de ses deux mains

Monsieur, par grâce, je vous en supplie, ne.

-r- Y étiez- vous î Y"

9

sien voyait tomber à l'eau, du talus qui borde l'île des Cygnes, à Javel, un petit enfant qui surnageait et flottait sur le fleuve. Il prévint le pilote du bateau, qui stoppa et quelques minutes après, l'enfant, une fillette de deux ans, était recueillie et ramenée à la vie. A la ^première station, on la porta au commissariat de M. Guiihem, qui envoya un inspecteur à l'île des Cygnes pour rechercher les parents du pauvre petit être.

Personne ne se trouvait dans l'Ile. Comme l'enfant ne pouvait donner aucune indication, elle a été envoyée aux Enfants-Assistés. On ignore si on se trouve en présence d'un accident ou d'une tentative criminelle..Ce qu'il y a de certain, c'est que la préfecture de police, n'avait, hier soir, reçu aucune déclaration de disparition d'enfant.

M. Çochefert a été chargé de procéder à des recherches.

L'ABBÉ LE NORDEZ ^iêfc A VAUCOULEURS ^L'abbé Lo Nordez, le nouveau directeur de l'œuvre du monument national de Jeanne d'Arc, arrive de Vaucôuleurs, où il était allé -afin de se rendre compte personnellement de l'état des travaux.

Le .Gaulois a donné récemment quelques rdétails sur la situation actuelle de l'œuvre, chère au vaillant évêque de Verdun. Nous pouvons aujourd'hui les compléter par les renseignements que M. l'abbé Le Nordez a bien voulu nous donner lui-même dés son retour à Paris.

Les amis de Jeanne d'Arc apprendront avec plaisir que l'activité la plus grande règne sur les chantiers de Vaucouleurs où, depuis fort longtemps, on ne travaillait presque plus. L'abbe Le Nordez n'entend abandonner aucune partie du plan très considérable conçu par Mgr Pagis, mais il entend aussi ne rien entreprendre qu'il ne soit absolument sûr de mener a bonne fin.

C'est pourquoi il est convenu que l'on s'occupera uniquement, jusqu'à nouvel ordre, de la chapelle castrale dont les travaux sont déjà très avancés.

Aussi le sympathique et dévoué directeur de l'œuvre espère-t-il pouvoir célébrer, au mois de septembre prochain, l'anniversaire de la pose de la première pierre de la basilique, en transportant solennellement dans la crypte la statue de Notre-Dame-des-Voûtes, celle-là même devant laquelle Jeanne-d'Arc s'est agenouillée tant de iois et qui se trouve actuellement dans l'église paroissiale de Vaucouleurs.

Une grande fête aura lieu â cette occasion. Il serait sans doute prématuré d'en donner dès maintenant le programme, mais nous pouvons annoncer que plusieurs prélats y assisteront, et que l'un d'entre eux assumera sans doute la charge et l'honneur de prononcer le panégyrique de l'héroïne.

D'ici là, on dira la messe tous les jours dans la crypte restaurée. L'abbé Le Nordez a eu lui-même la joie de l'y célébrer, en présence d'une très nombreuse assistance, pour le succès de nos armes à Madagascar.

̃- Le saint-sacrifice sera' d'ailleurs offert régulièrement, dans la crypte de Jeanne d'Arc, les 6 et 23 de chaque mois, aus mêmes intentions, jusqu'à la fin de la campagne, ces deux dates ayant été choisies parce que l'une est celle de la naissance de la Pucelle, l'autre celle de son départ de Vaucôuleurs pour Cljinon.

Tels sont les renseignements qu'a bien voulu nous fournir M. l'abbé Le Nordez. Le directeur de l'œuvre de Vaucouleurs est enchanté de tout ce qu'il a vu ou entendu au cours de son petit voyage au pays meusien, dont le clergé et la population tout' entière lui ont fait l'accueil le plus touchant.

AUGUSTE DIVES

..«.

LA

Cralisationjes CMdoïs La cruelle leçon que les Japonais viennent d'infliger aux Chinois aura-t-elle sur eux une influence civilisatrice? Nous ne le croyons pas. S'il s'en produit une, elle sera minime et absolument passagère. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner l'état actuel des esprits dans l'empire du Fils du Ciel.

il y a quelque temps nous rendions compte d'une conférence de Ly-Chao-Pee, attaché à l'ambassade chinoise à Paris. A l'en croire, l'ancienne Chine « vieux jeu » a disparu 'pour faire place à une Chine qui a des écoles de chemin de fer. de télégraphie, de fabrication de torpilles, etc., etc. Ce que Ly-Chao-Pee n'a pas dit, c'est qu'en empruntant les perfectionnements industriels et militaires, la race chinoise a pu accroître sa puissance matérielle, mais son caractère n'est pas pour cela modifié la conception de la supériorité ou simplement de l'égalité d'un autre peuple ne saurait pénétrer même chez les esprits les plus cultivés et les plus au courant des choses de l'Europe.

Parmi les Chinois qui ont étudié en Europe, il ne parait pas s'en être trouvé

Georges baissa la tête.

Nerzy eut un accès de désespoir et, se frappant le front de son poing fermé, il sanglota .0

Pauvre Suzanne Pauvre Suzanne t Suzanne! s'écria le jeune homme hors de lui.

Malgré lui, il élevait la voix.

Taisez-vous, fit Nerzy, taisez-vous I Ce nom, ne le prononcez plus f Vous n'êtes plus digne de le prononcer. C'est un outrage, dans votre bouche 1

Georges sentait ses genoux fléchir sous lui. Il murmura néanmoins

A votre tour, écoutez-moi, monsieur. Je vous le jure, je ne suis pas indigne de votre fille. J'aime Suzanne d'une adoration aussi pure qu'elle, je n'ai pas souillé cet amour par l'infamie dont on m'accuse, dont tout m'accuse.

Eh malheureux enfant, justifiezvous C'est tout ce que je demande, tout ce que je désire. Je devine. Il y a un secret qui ne vous appartient pas. Confiez-le-moi. Je le garderai aussi saintement que vous. Parlez. Entre gens d'honneur, il n'est rien qu'on ne puisse dire 1 Ah si je l'avais pu, aurai-je attendu seulement une seconde Il y a une chose plus forte que tout qui me crie Tais-toi quand je veux parler Qui me crie Va-ten I quand je voudrais rester toute ma vie dans cette maison où elle respire Ah I vous ne pouvez avoir une idée de mes souffrances 1 Nerzy ne se contenait plus. Au lieu de parler bas comme ils le faisaient depuis le commencement de leur entretien, il allait crier

Il s'agit bien de vous et de vos souffrances Savez-vous ce que Surcot me disait hier en me conduisant vers cette maison maudite, le savez-vous? Non! Eh I .bien, je vais vous le répéter. Un chagrin peut m'enlever mon enfant 1

Georges laissa échapper un cri de désespoir.

Oui, me l'enlever! Comprenez-vous? Elle vous aime

Vous vous êtes fait aimer! Vous le savez bien Elle a mis toute son âme en vous. Votre abandon me la tuera Voyons L'abandonnerez-vous ? R

Une lutte furieuse se livrait dans le cœur et dans le cerveau du fiancé de Suzanne. Elle ne dura que quelques instants. Enfin, il laissa échapper" ces mots entrecoupés.

WILL-FURET

qui se soient nettement rendu compte de la supériorité de notre civilisation. Quant à leurs hommes d'Etat, l'on peut tenir pour certain qu'aucun d'eux, même parmi ceux qui. ont été le plus mêlés aux evéneménts politiques relatifs à l'Europe, n'a été ébranlé dans sa confiance en la prédominance immanente de la société chinoise.

Sous ce rapport, l'exemple de Li-HungChang est caractéristique.

Cet homme à la vaste intelligence, qui a présidé à l'organisation défensive de la Chine et à ses rapports avec les puissances européennes, est certainement un de ceux qui ont le mieux compris la 'portée des changements qu'entraînait leur intervention dans l'Extrême-Orient et les nécessités de l'époque actuelle. On se tromperait: cependant si l'on s'imaginait qu'il a pu s'affranchir des conceptions.de sa race sur la supériorité de la Chine et de ses institutions. Le côté moral de. la civilisation européenne lui a échappé complètement.

En achetant des canons et des navires, il avait cru acheter le secret de sa puissance, et il ne s'était pas rendu compte que cette puissance réside bien moins dans les engins de guerre que dans l'élévation morale et les notions positives dont elle procède. Mais c'est surtout dans les relations officielles que le dogme de la supériorité chinoise apparaît sous sa forme la plus tangible. La souveraineté du Fils du Ciel étant considérée comme universelle, admettre que des souverains puissent traiter d'égal à égal avec lui serait une véritable abdication.

̃ ̃̃•̃•̃

Il a fallu une clause spéciale du traité de 1860 pour obtenir que le mot « barbare » ne serait plus employé dorénavant dans les actes officiels pour désigner les Européens, et obliger la Cour céleste à recevoir à Pékin les représentants des puis- sances et leur accorder des logements. Mais, et c'est M. de Saussure qui le dit dans un intéressant travail auquel nous empruntons ces détails, « les représentants étrangers ne sont pas accrédités auprès de l'Empereur », mais simplement auprès du Tsong-li-Yamen, qui est un comité ordinaire, en dehors des ministères, et chargé des relations extérieures. En trente-trois ans, depuis qu'ils résident à Pékin jusqu'à ces temps derniers, les représentants des puissances n'ont été admis que deux fois en la présence du Fils du Ciel, en 1873 et en 1891. Les audiences ont eu lieu dans le palais des tributaires, où étaient reçus les envoyés de. l'Annam et delà Corée. Il tallut cinq mois pour régler le cérémonial de ces réceptions. Le gouvernement voulait qu'on se conformât à l'étiquette chinoise, c'est-àdire que les représentants occidentaux eussent à s'agenouiller trois fois et à se prosterner neuf fois à l'entrée de la salle du "Trône que leurs lettres de créance fussent remises à de hauts fonctionnaires au lieu de l'être en mains propres au souverain que les ministres entrassent seuls dans le palais, sans leur épée, sans leur secrétaire et sans personne de la suite, indigène ou étranger. Le port de l'épée fut accordé, mais non la remise des lettres de créance. Le jour venu, les diplomates se rendirent au palais dans leurs chaises à porteurs, suivis sur leur chemin par les cris et les lazzis de la foule. Après une heure et demie d'attente, on est venu leur annoncer que l'Empereur allait se rendre dans la salle d'audience.

Trois quarts d'heure se passèrent encore avant l'arrivée de l'Empereur. Les ambassadeurs étrangers gravirent les neuf marches de l'escalier de la salle d'audience, encadrés chacun entre deux hauts fonctionnaires « chargés, disaient-ils, de les soutenir dans le cas où l'émotion leur causerait des défaillances ».

En résumé, après tous ces retards, «l'audience collective dura sept à huit minutes ».

Depuis rien n'est changé ou, du moins, les changements ne sont pas appréciables. En 1891, le Tsarévitch, dans son voyage, ne put aller à Pékin, et renonça même à visiter Han-Keou à cause de l'impossibilité d'y être reçu, comme le fils d'un Empereur régnant, au même titre que le Fils du Ciel.

Le désarroi actuel de la Chine, à la: suite de la guerre avec le Japon, ne lui enlèvera aucune de ses illusions anciennes. Ce n'est pas un événement militaire, si humiliant qu'il soit, qui peut changer brusquement des conceptions répandues depuis des siècles d'une façon aussi unanime chez toute une race.

Il n'y a que la destruction de l'unité impériale, et le démembrement de l'Empire qui seraient capables d'amener une

Ma Suzanne. Non non! Je ne t'abandonnerai pas.

Parlez 1 parlez donc fit Nerzy, revenant à l'espérance, ce suprême bien des désolés.

Georges reprit

Suzanne ne sait rien encore n'est-ce pas ? `t

Rien tant qu'il me restera un atome d'espoir, elle ne saura rien 1

Bien. Voyons voyons laissez-moi réfléchir. Il nous faut à tous deux du calme et de la patience. Sinon, tout sera perdu.

-Je vous écoute, et tout ce qui sera possible.

Cette femme. cette femme doit venir chez vous, aujourd'hui, à trois heures.

Je la ferai chasser. Je ne la recevrai

pas 1

Non. J'étais arrivé ici avec la ferme idée de vous prier de ne pas la recevoir. Eh bien?

Maintenant je vous dis Recevezla.

Vous devenez fou 1

Recevez-la, je vous en supplie. Je connais le but qu'elle poursuit, tout mystérieux qu'il soit. Je ne suis qu'un instrument, une arme entre ses mains.

Une arme ? demanda Nerzy stupéfait.

Je ne puis vous en apprendre plus en ce moment, mais un pressentiment me crie de cette entrevue, il va jaillir une vérité, une lumière, notre salut à tous 1 Que me dites-vous là ?

A mon tour, au nom de Suzanne, je vous supplie de m'accorder ce que je vous demande, de faire ce sacrifice Si je me trompe.alors, mon père ah! laissez-moi vous appeler ainsi alors, je vous jure de vous révéler un secret qui ne m'appartient pas. La vie de Suzanne, ma vie et mon honneur à moi seront dans vos mains, vous en disposerez.

Il y eut un moment de silence.

Puis Nerzy dit, presque solennellement

C'est bien, je ferai ce que vous me demandez. Quoi qu'il m'en coûte, je consens à tenter cette dernière épreuve. Je me tiendrai dans les environs. Me permettrez-vous de revenir aussitôt que je l'aurai vue sortir de chez vous ? Oui. Allez.

Georges se retirait.

évolution considérable dans les idées chinoises alors seulement un nouvel état de choses pourra commencer à s'échafauder lentement.

.*» ,11

BOITE AUX LETTRES

Monsieur le rédacteur,

Je lis dans le Gaulois qu'un nouveau lancer d'alevins, trente mille, parait-il, va être fait dans la Seine pour aider au l'empoissonnement de ce fleuve.

Aucune indication précise n'étant donnée, etcé fait se trouvant rapproché du lancement d'alevins qui fut effectué par l'Aquarium du Trocadéro, en 1891, par l'ordre du ministre des travaux publics, il est à craindre que vos lecteurs ne croient que cette opération émane de l'Aquarium.

Il est bon que le public sache bien que jamais l'Aquarium du Trocadéro ne met d'alevins de salmonidés en liberté dans la Seine, qui, comme tout le monde le sait, est impropre, â cause de la -pollution de ses eaux, à l'élevage de ces poissons. Une seule fois, en 1891, nous fûmes contraints do le faire par le ministre des travaux publics et nous n'avons pas recommencé depuis.

Nos alevins sont déposés chaque année dans les affluents de la Seine qui se font remarquer par la limpidité de leurs eaux et les salmonidés se plaisent, comme le Loing, l'Yonne, l'Epte, TAndelle, etc., etc.

Si ce petit détail peut intéresser vos lecteurs, vous êtes libre de le leur communiquer.

Veuillez agréer, monsieur, l'expression de mes sentiments les plus distingués. Dr Jousset de Bellesme.

LES PREMIERES

Théâtre de l'Odéon. Isora, drame en quatre actes et six tableaux, par M. Aderér.

Théâtre des Foltes-Dramatiques. –L'Oncle Célestin, opérette en trois actes, de MM. Maurice Ordonneau et Henri Keroul. Musique de M. Audran.

Le héros du drame romantique représenté, hier soir, devant les abonnés du théâtre de l'Odéon est Galéas Sforza, duc de Milan. Comme la plupart des bandits célèbres de son temps, ce fastueux scélérat ne mourut pas dans son lit. Après avoir empoisonné sa femme et sa mère, fait égorger un grand nombre de ses sujets et perpétré tous les crimes auxquels les hommes de la Renaissance doivent sans doute d'avoir été célébrés par les historiens et chantés par les poètes, il s'avisa un jour de faire battre de verges son ancien précepteur, Cola de Montano. Ce châtiment scolaire indigna, parait-il, les Milanais, et en l'an 1476, Galéas Sforza fut assassiné par Lampugnoni, Ch. Visconti et G. Olgiati. Le peuple, toujours clairvoyant et juste, s'empressa de massacrer un des meurtriers du tyran et de livrer ses complices aux bourreaux. C'est du moins ce que raconte l'Histoire, la grande menteuse, en général si mal informée.

L'auteur à' Isora, M. Aderer, ne s'est pas cru obligé au moindre respect pour les racontars de la vieille Clio, cette portière de la postérité. Il a fait tuer Galéas Sforza par la femme outragée de Gieronimo Olgiati, et comme cette version lui a paru fournir des situations dramatiques, nous ne lui reprocherons pas son dédain pour les récits plus ou moins apocryphes des chroniqueurs. Nous le blâmerons seulement d'avoir consenti à courir une aventure littéraire dans de si mauvaises conditions.

Interprété sans sincérité, sans chaleur, par des acteurs sans conviction et sans force, mis en scène dans le lugubre apparat d'un théâtre de chef-lieu de canton, signalé d'avance au public comme ne devant fournir forcément qu'une courte carrière, il faut, en effet, que le drame de M. Aderer renferme certaines qualités, pour n'avoir pas été étouffé tout net dans le milieu sans air où il a se débattre. Très certainement, le drame à' Isora, joué n'importe ou, par n'importe qui, eut mieux justifié les espérances de l'auteur. A l'Odéon, il a rencontré seulement l'accueil indulgent de ceux qui ont su faire le départ entre ce qu'avait voulu M. Aderer et la façon dont ses intentions ont été réalisées.

L'action s'engage à Gêne3, dans le palais de Galéas Sforza, tyran de la cité maritime et duc de Milan. Galéas, en de récents et victorieux combats, a triomphé des Milanais, et ces derniers, écrasés, subissent impatiemment le'joug de leur insolent vainqueur. Les principaux d'entre eux, cependant, n'ont point osé décliner l'invitation inpérieuse qui leur a été faite d'assister aux fêtes

Il revint vers le père de Suzanne et lui dit d'une voix suppliante

Nous quittons-nous ainsi, monsieur ? P

Nerzy se sentit attendri. Il lui tendit iine main que le jeune homme serra entre les siennes en murmurant

Merci. Et à bientôt!

Resté seul, le père de Suzanne se sentit rasséréné. 11 reprenait confiance. Georges, ainsi que son ami, le docteur Surcot, lui conseillaient de recevoir cette femme. Il la recevrait, C'était le seul moyen d'en finir avec le malheur qui les menaçait tous. Si le salut ne venait pas d'elle, il viendrait de Georges qui s'était engagé à parler, à expliquer son inexplicable conduite.

y

Un domestique introduisit Paulette Mirail.

Dès qu'il l'aperçut, Nerzy recula tout ̃ d'abord, effaré, stupéfait.

Paulette, admirablement belle dans sa mise sombre et de bon goût, lui rappelait trait pour trait une jeune fille, une ouvrière en dentelles, qu'il avait connue dans sa première jeunesse, et que, du reste, comme tant d'autres il avait parfaitement oubliée.

En une seconde, il se rappela que, comme sa visiteuse, cette jeune fille s'appelait Mirail. Mais, songeant que ce n'était pas le moment de lui parler de cette concordance de nom, ou même de lui demander si elle était parente de cette ouvrière, il chassa vivement de son esprit cette première impression, et il se contenta de lui avancer un fauteuil.

Paulette ne le quittait pas du regard. Elle devina cette première impression- Un sourire plein d'amertume se glissa sur ses lèvres. Elle connaissait son incroyable ressemblance avec sa mère.

C'était une première victoire qu'elle venait de remporter.

Elle s'assit et attendit.

Le père de Suzanne, dominé par ce regard fixe et menaçant dans sa fixité, se tenait immobile et silencieux devant elle 1

Ce silence eût pu embarrasser toute autre que Paulette Mirail. En pénétrant dans le salon de Nerzy elle s'était fait une armature d'acier. Calme et froide, elle était bien décidée à ae pas sortir de son rôle,

G. PELCA

données par le duc, sous prétexte de celé» brer le rétablissement de la paix, etili errent, sombres et inquiets, sur les terrasses, où la brise de nuit apporte l'écho des orchestres'caehés dans les bosquets. Visiblement, Galéas n'a eu d'autre but, en conviant les nobles Milanais à ses fêtes, que d'attirer dans son palais la belle Isora, la femme de Gieronimo Olgiati, l'un de ses hôtes.

Il est las des résistances que lui opposa la noble dame, dont l'amour ardent se partage entre son mari et sa patrie milanaise. Il espère cette fois l'éblouir par l'étalage de sa puissance, l'effrayer par la violence de ses menaces et la convaincre de l'inutilité d'une défense, impuissante contra son implacable volonté. Surpris par Gieronimo Olgiati et ses aniis Visconti et Lampugnoni, au moment même où il expose cyniquement ses plans à Isora, ce duc de stujpre et de proie n'essaie pas même de dissimuler le nouvel outrage infligé aux vaincus. C'est par pure grandeur d'âme du reste que le bandit leur permet .de s'éloigner. Mais avant peu, il ira à Milan en finir avec les révoltes sourdes et les résistances ouvertes.

L'injure nouvelle que vient de leur infliger l insolent Galéas. a ranimé les colères des patriciens milanais. Olgiati, Visconti et Lampugnoni essaient, poussés par Isora, de décider les bourgeois et le peuple à de nouvelles luttes. On délibère dans une chapelle du Dôme, et il n'est que trop certain que l'idée d'exposer leurs vies et leurs biens en des aventures dont les nobles ont seuls, jusqu'à présent, tiré avantage n'est pas acceptée du premier coup par les gens de métier. C'est Isora qui les entraîne en s'engageant, au nom de toute la noblesse, à renoncer à tous se» privilèges et à les sacrifiera la cause commune. ̃ Un incident va rendre, du reste, le mou- vement populaire inévitable. Le gouver» neur de Milan, avisé des conciliabules tenus dans la chapelle du Dôme, veut s'emparer des conjurés. Une lutte s'engage. Le délégué de Galéas et ses gardes sont massacrés. -La lutte est engagée.

Dès les premières rencontres, il a étk facile d'en prévoir l'issue. Galéas Sforza a entrepris le siège de Milan, et il a juré de ne point. laisser dans la cité rebellé, ni une maison debout, ni un être vivant.Vainement, les mandataires delà ville ont essayé d'apaiser le furieux duc. Il reste implacable. Il exige une reddition sans condition. Les députés de la bourgeoisie et du peuple, désespérés, se lamentent, mau- dissent tout haut Isora, dont les paroles enflammées ont décidé les chefs de la révolte. Tous ont le sentiment du sort fatal que le^ dieu des armées, en ces époques troublées, réserve à leur juste cause. ` A ces malédictions, Galéas a prêté l'oreille. Il lui plairait de voir à ses pieds, soumise à ses criminelles volontés, la fière et noble femme dont les mépris l'ont exaspéré. Peut-être aussi ne serait-il pas fàché d'avoir un prétexte à ne pas transformer en désert la plus riche ville de la Seigneurie. Donc qu'Isora vienne plaider à sa Cour la cause des Milanais, et il sera clément.

•».

La dernière bataille vient d'être perdue, et Isora, réfugiée dans une villa, apprend en même temps, de la bouche de son mari, la déroute des partisans et l'arrivée triomphante de Galéas. Alors, après avoir bien constaté qu'aucun des chefs de la rébellion n'a le moyen de détourner de la malheureuse ville les sanglantes représailles que le duc de Milan, ivre de fureur, tiendra sa promesse de destruction, Isora, comme une autre Judith, une Judith résignée, se résoud à aller trouver Galéas Holopherne et à racheter par son immolation de femme et d'épouse, la vie de ceux qui ont combattu, excités par le clairon de sa voix. La voilà quitte envers sa destinée. Mais le duc de Milan n'entend. pas qu'elia se dérobe désormais à sa passion. Il veut qu'elle soit et reste la favorite. Isora a épuisé son courage et sa résignation. Elle frappe Galéas d'un poignard et vient mourir, empoisonnée, dans un cloître où la duchesse de Milan lui a réservé un asile. Elle tombe, en apprenant que son sacrifice n'aura pas été inutile, que la femme de Galéas a amnistié tous les rebelles et que ce n'est paa inutilement qu'elle a offert à sa patrie, holocauste, son honneur de femme et sa vie.

Je n'ai pas besoin d'insister pour faire comprendre à quel point une mise en scène brillante, animée, une interprétation emportée, presque tumultueuse, sont indispensables au drame historique et romantique dont j'ai indiqué sommairement

et ce rôle elle le voulait passif d'abord, actif au moment choisi par elle. Ce moment elle l'attendait sans nerfs, sans im- patience.

Nerzy qui s'était promis de la recevoir de façon à la punir de son indiscrète vi.site, de sa visite forcée, Nerzy qui s'était cru maître de la situation, sentait le terrain lui échapper. 11 ne trouva à lui dire que:

Vous avez voulu me parler, made- moiselle, je vous écoute.

Mademoiselle ne manquait pas d'inso-

lence. ne manquait pa~

Paulette n'eut pas l'air de s'en apercevoir et elle répondit sans sourciller Pardon, monsieur. Je n'ai jamais voulu vous parler. C'est vous qui, hier au soir, vous êtes présenté chez moi. A. mon grand regret, il m'a été impossible da vous recevoir. C'est vous qui avez désiré me voir. Si je suis ici, si je suis entrée dans cette maison, ne vous en prenez qu'à vous-même.

Je désirais vous voir, il est vrai, mais chez vous. Vous n'avez pas voulu qu'il en fût ainsi. Vous êtes chez moi. Faisons vite. Je pense que vous devinea dans quel but j'ai frappé à votre porte. Cela fut dit d'un ton sec et cassant.

Oui. Vous avez l'intention de marier M. Georges d'Avaney à votre fille et je suis un obstacle à ce mariage. Est-ca cela? 9

C'est cela.

Vous le voyez, monsieur, nous nous entendons à merveille.

Nerzy ne releva pas l'ironie contenu» dans les dernières paroles de Paulette. Il lui tardait d'en finir. Il alla droit au but. Et cet obstacle consentira-t-il à se laisser écarter ? `r

Je ne crois pas.

Réplique et réponse partirent du tac au tac.

Nerzy reprit avec une nuance de dédain

̃– Il est des questions difficiles à aborder. Pourtant, il le faut. Vous m'excuserez si je suis brutal. Les affaires sont les affaires, et nous en traitons une que je tiens à terminer le plus vite possible. Ja suis riche. et.

(Asuiwei Hknw CRISAFULLT


l'idée et le mouvement. La mise en scène et l'interprétation font à la fois défaut au drame de M. Aderer. Tel détail pittoresque, qui produirait un bel effet mis en relief avec quelque ampleur, attriste parla pauvreté des moyens employés à le réaliser.

Mlle Dorsy, dont j'apprécie fort le talent original, fait de grâce douloureuse etde rêverie, n'a pas la force physique nécessaire pour porter lepoidsd'un rôle excessif dans son but et dans ses moyens. M; Géalis bêle avec lenteur et placidité le rôle de Giero- nimo, le révolté qui paye, comme mari, les fautes du vassal. M. Rameau ne nous donne pas, un seul instant, l'idée du Galéas magnifique et féroce qu'il a mission de représenter, et M. Duard, en bouffon, est triste à mourir. Comment juger une œuvre, à, ce point trahie par tout ce qui devait contribuer à la mettre en valeur `t

w* «a*HH8»»*-

Tandis que Galéas Sforza subissait, à l'Odéon, le châtiment de son libertinage outrancier, les Folies-Dramatiques re prenaient l'Oncle Célestin, l'opérette connue de MM. Ordonneau, Keroul et Audran. J'ai tout lieu de croire que ce vaudeville, en somme e assez gai, va retrouver le succès qu'il a rencontré, il y a quatre ans, au théâtre des Menus-Plaisirs. Quelques drôleries originales, des couplets et des duos enlevés avec une verve extraordinaire par Mlle Stella, décidèrent alors des destinées heureuses de cette bouffonnerie. Il est probable que les auteurs n'auront pas supprimé les parties bien venues et les morceaux réussis de l'Oncle Célestin. Il est donc certain que cette reprise fournira une honorable carrière.

HECTOR PESSARD

La Soirée Parisienne

ISORA

SEPTIÈME TABLEAU

Le palais de Galéas Sforça

edwige, duchesse de Milan

Or ça, je vous ai tous convoqués en ce palais pour vous informer que mon mari Galéas Sforza a été assassiné par la femme de Gieronimo Olgiati, Isora, dont il avait voulu abuser.

TOUS

Ah la triste nouvelle 1

EDWIGE

Pas si triste que ça. Mon époux était un vilain monsieur, dont je ne suis pas fâchée d'être débarrassée. Je veux donc célébrer cet heureux événement en répandant les grâces parmi vous

TOUS

Vive la duchesse Vive Edwige Vive Fonthanges

EDWIGE

Je, veux donc que mon pardon soit général, et, pour luidohner ce caractère, je commencerai par ceux qui ne sont plus! Je pardonne à mon mari tout le mal qu'il m'a fait souffrir, le lui pardonne surtout son manque absolu de distinction et d'allure, je lui pardonne d'avoir été un brigand des Bouffes-du-Nord.

TOUS

Amen!

EDWIGE

Quant à Isora-Dorsy, je n'ai que des remerciements à lui adresser. C'est tout ce que je puis lui adresser

TOUS

̃ Amen! 1

EDWIGE

Je pardonne au bouffon Scorro-Duard d'avoir été un bouffon triste, et au bourgeois Mastaï-Jahan d'avoir été un tout petit bourgeois.

TOUS

Amen 1

edwigb ..̃'̃̃.

Je pardonne à Gieronimo Olgiati-Céalis d'avoir été un gentilhomme sans tenue, un conjuré sans chaleur, un mari sans conviction. TOUS

Amen! 1

EDWIGE

Je pardonne à MM. Marck et Desbeaux d'a.voir l'ait servir de vieux décors et d'avoir réuni jous leurs plus vieux costumes pour monter un drame qui méritait, qui exigeait une mise en scène digne de sa propre valeur et du second Théâtre français.

tous

..Amen

EDWIGE"

Je veux donc que les Milanais puissent se payer des habits neufs et puissent faire repeindre leurs maisons Je veux qu'ilscélèbrentmes 'bienfaits par un ballet que danseront Mme Invernizzi et M. Régnier, sur la musique de M, Vérongc de La Nux.

TOUS

Amen

EDWIGE

Bref, je vous pardonne à toutes et à tous 1 Mais Aderer vous pardonnera-t-il, lui ? ̃•••••̃̃ (Rideau.) JNTÉBIM

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P.-S. Pendant que se jouait Isora, à l'Odéon, les Folies-Dramatiques faisaient une excellente reprise de l'Oncle Célestin, la jolie opérette de MM. Ordonneau, Keroul et Audran. Gros succès, qui va, sans doute, ramener la chance dans le théâtre de M. Peyrieux. J'en serai enchanté pour ma part.

Samedi dernier, le cercle les « Planches a a donné une spirituelle revue de MM. Ernest de Scy et Armand Alexandre On répète la revue, qui a obtenu un vif succès. La commère était Mlle. Eva Martens, qui personnellement a été fort applaudie. A signaler, dans la même soiréeyun charmant opéra comique en un acte M. le duc, de MM. Dhuguet et Eugène Lévy, musique de M. de Roîfignac.

EN PROVINCE LE HAVRE. Un incendie assez considérable a éclaté, dimanche soir, chez M. Mallet,.marchand de charbons, rue Bernardin-deSaint-Pierre.

Le magasin étant fermé, les portes durent être enfoncées; on reconnut alors deux foyers d'incendie un dans le magasin même, et un autre dans un grenier, appartenant également à Mallet, et rempli de bois et de charbon. Lorsqu'on pénétra dans ce grenier, on trouva le corps de l'incendiaire, qui n'était autre que Mallet. Après avoir mis le feu à sa maison, il s'était pendu; la mort remontait à quelques instants à peine.

Mallet, qui avait installé ce commerce de charbons au mois de novembre dernier, était marié "et père d'une petite fille âgée de cinq ans et demi il faut attribuer sa détermination au peu de prospérité de son commerce. LYON. Un incendie qui menace de prendre de grandes proportions s'est déclaré, à onze heures du soir, dans les vastes entrepôts de bois de construction et la scierie mécanique de Rolandez frères, occupant les nunj'iros 104, 106, 108 de la rue Boileau, 84 et 86 de la rue Cuvier, dans le sixième arrondissement.

Une immense lueur rouge s'étend sur la ville.

PAUL BAHTEL

CHRONIQUE IMMOBILIERS Les transactions immobilières se sont ressenties, la semaine dernière, de la grève des employés d'omnibus. L'impressionabilité des capitalistes est si grande que, pendant les quelques jours qu'a duré cette grève, les affaires ont été complètement suspendues. Il est vrai que, aussitôt que l'entente a été faite entre la Compagnie des omnibus et les grévistes, les acquéreurs ont été les premiers à rire de leur panique et que les transactions ont repris leur cours ordinaire. En France, et à Paris surtout, on s'émotionne facilement, mais on oublie plus vite encore, heureusement pour les affaires.

On nous a signalé, depuis quelques jours, un certain nombre d'hôtels, parmi lesquels nous en avons distingué quatre qui nous ont paru dans d'excellentes conditions. Voici leur désignation sommaire

Dans les environs du parc Monceau, un hôtel comprenant au rez-de-chaussée, loge de concierge, cuisine, office, salle de billard au ̃premier étage, -grand et petit salons,, salle à manger, office au deuxième étage, sept chambres de maîtres, cabinets de toilette, salle de bains, lingerie au troisième étage, quatre chambres, cabinets de toilette, cinq chambres de domestiques.

Ecuries, remises, sellerie. V Prix demandé, 500,000 fr.

Non loin du Trocadéro, hôtel composé de au rez-de-chaussée, vestibule, .grand et petit salons, salle à manger; au premier étage, quatre belles chambres de maîtres, cabinets de toilette, bibliothèque; au deuxième étage, trois chambres de maîtres, salle de bains, deux chambres de bonnes.

Ecuries pour deux chevaux, remises pour deux voitures.

Contenance, 480 mètres. Prix 330,000 fr. Même quartier, un autre hôtel très joliment construit et composé de: au rez-de-chaussée, petit et grand salons, salle à manger, bibliothèque au premier étage, boudoir, quatre chambres de maîtres, cabinets de toilette, salle de bains, roberie; au deuxième étage, quatre chambres, cabinets do toilette, atelier, grande lingerie; au troisième étage, cinq chambres de domestiques.

Ecuries pour quatre chevaux, remise, sellerie, et au-dessus trois chambres de domestiques. Prix 480,000 fr.

Avenue Kléker même, petit hôtel comprenant grand et petit salons, salle à manger, cinq chambres de maîtres, cabinets de toilette, lingeries, deux chambres de bonnes. Ecuries, remises, sellerie.

Prix 300,000 fr.

Les maisons de rapport sont toujours très demandées, mais les capitalistes recherchent surtout des maisons neuves et très bien situées. Nous en indiquons ci-après quelquesunes qui semblent répondre à ces désirs Rue de la Pompe, maison neuve d'un revenu de 27,621 fr. Prix 425,000 fr.

Près de l'avenue Henri-Martin, aux abords du Bois de Boulogne, deux maisons neuves, construites sur 696 mètres et 214 mètres de terrain, presque entièrement louées, rapportant 59,993 fr. 50 et 21, 769.fr., et qu'on vendrait sur le pied de 4 1/2 0/0, frais compris et cinquième déduit.

LISTE DES HOTELS R E C O M M A Et S PAR LE «GAULOIS On trouve» le GAULOIS d&iis tous les Hôtels recommandés

I ï a haye (Hollande). HOTEL PAULEZ. En jj face le théâtre Royal. Proximité du bois et des j musées. Omnibus à la gare. Paulez, propriétaire L"1SsÂNsïT(SÙisse). HOTELrDÏÏ"GRAND^ L PONT, premierordre, grand confortable. Humbert 6t Pouillot fils, propriétaires^

L~bTcaibe (Egypte)". –HOTEL CONTINENTAL. Maison et service de premier ordre. Très belle situation; confort moderne. L.Steinschneider, ppre. L~e caibb (Egypte). SHEPHEARD'S HOTËLT Premier ordre; grand confort; belle situation centrale. Ph. Zech-Baehlcr, propriétaire-directeur. Le GAinE (Egypte).– HOTEL D'ANGLETERRE Premier ordre, confort le plus moderne, belle situation. Aulich, directeur.

Londres. CAFE ROYAL. Nicols, directeur. Régent street. Le premier et le plus important des restaurants de Londres. Cuisine française. Londres (Angleterre). SAVOY-HOTEL, merveilleux Hôtel, Victoria Embrankement L" CNDRES (Angleterre). TËIFbTïRKÉLEY-HOTEL, Piccadilly, premier ordre, service excellent. G. Diette, propriétaire.

ï~dcerxe (Suisse). GRAND HOTEL NATIOL NAL. Première maison, ascenseur, lumière électrique.

ûcËnNÊTsûissc)- HOTEL DU RIGHI. 1" ordro. Situé sur les bords du Lac. Prend en pension. Grand confort. George Eegli, propriétaire. L~ÔGÂKÔ~?SuSsë)" HOTEL~PËNSÏÔN~SX|NT:GOTHABD, près de la gare, très bien situé, vuemerveilleuscgrand confort. Miraldi frères, ppres

17GAN0 (Saisse). ~HOTEL DU PARC avec les

dépendances. Villa Beauséjour, villa Geresio, Tilla Belvédère, eau de source, entouré d'un jardin, de 50,003 mètres d'étendue. Bains au lac, chambre noire pour photographie. A. Beha, propriétaire OAir(ïtalie)7^-TlÔTÊL LÏON~Corso Vittorio Emmanuele. Maison recommandée, près du Dôme. Prix modérés. Pension. Fontane et Lacchini, propriétaires.

M~olGEs7vâûd7suisse). HOTEL DU MONTBLANG. Premier ordre. Belle situation. ` JWAPLES 7îta^iïe]r^~GRAl?D~ïiÔfÊB. Maison de premier ordre dans la plus belle position de la ville. Alfred Hanser^ propriétaire.

Pise (Italie). HOTEL VICTORIA, premier ordre, très bien situé, très confortable. P~ ragdb" (Autriche). IIOTEL DE L'ETOILE BLEUE. 1" ordre, confort moderne, électricité, fréquenté par familles françaises. Cix. Seltmann, propriétaire..

I4eichenhall-i.es- bains (Hautes-Alpcsbavaroises). Il KURHAUS ACHSELMANNSTEIN. Magnifique établissement. Premier ordre. Grandeur 450,000 pjed%carrës. Bains de mart>r«, .paie, lumière él«ctn|ue, Tout conÉrt fitla,

Boulevard Malesherbes, une maison six étages, élevée sur 340 mètres, donnant un produit de 26,850 fr. et dont on demande 450,000, acte en mains,

Dans le neuvième arrondissement, près de l'Opéra, une maison rapportant 15,674 fr., dont le prix est de 275,000 fr.

Près la gare Saint-Lazare, une maison entièrement louée, d'un revenu annuel de 11,657 francs. Prix demandé, 204,000 fr.

En province. Nous appelons particulièrement l'attention de nos abonnés sur une propriété située en Normandie, à deux heures et demie de Paris, sur une grande ligne de chemin de fer.

C'est un château style Louis XIII, comprenant grand et petit salons, salle à manger, office, bibliothèque, douze chambres de maîtres, huit chambres de domestiques. Ecurie pour onze chevaux, remises pour six voitures, selleries, bûchers, buanderies, logements de jardinier et de garde.

Le parc, admirablement planté d'arbres de haut jet, a une étendue de 50 hectares. A la suite se trouve un bois de 90 hectares, qui ajoute encore à l'attrait de cette habitation. Une ferme de 100_ hectares entoure le château, qui se trouve ainsi au centre d'une propriété de 250 hectares d'un seul morceau. On désire vendre cette propriété 415,000 fr. Le revenu de la ferme et la vente des taillis s'élèvent annuellement à 10,500 fr., sans compter la location du château, qui est de 3,000 fr., et le bois de haute futaie.

A Asnières, petit hôtel composé de deux salons, salle à manger, salle xle billard, six chambres à coucher, loué 1,400 fr. et dont on demande 34,000 fr.

Même localité, un terrain de 575 mètres, dont 40 de façade, que l'on désire vendre 70 francs le mètre. Un bâtiment construit sur ce terrain rapporte actuellement 1,500 fr. F. MONEYRAC

Pourtout ce qui esneerne la Chronique immobilière, écrire ou s'adrasser, de deux, heures à cinq heures, à M. Moxeyrac, seul chargé de ce service.

«.

LA BOURSE du 29 avril 1895

Les réalisations ont continué sur un certain nombre de fonds d'Etat étrangers, mais tout compte fait, la séance n'a pas été aussi mauvaise que la Bourse de samedi aurait pu le faire craindre et que la réponse des primes qui a lieu aujourd'hui pouvait le faire redouter.

Il est évident, en effet, que les baissiérs n'ont pas l'intention de quitter la partie à la veille d'en remporter les bénéfices et il faut en déduire que les dispositions sont moins pessimistes ou qu'il reste bien peu de positions a liquider pour que la cote n'ait pas enregistré des cours plus bas.

Le comptant sur le 3 0/0 s'est affermi à 102, le terme reste à 101 85, après 101 95. On a payé de 22 à 26 centimes de report par anticipation.

Amortissable 100 50. 3 1/2 108 20 au comptant et 108 10 à terme, mieux tenu.

On a relevé l'Italien à 87 40, malgré l'échec que M. Crispi vient de subir devant' la cour de cassation de Rome dans ses démêlés avec' M. Giolitti.

Les fonds russes ont une meilleure allure le Consolidé reprend à 101 35, le 3 1/2 à 97 10, le 4 0/0 Intérieur à 67. Le 3 0/0 a été plus hésitant entre 91 30 et 91 60, mais finit à 91 55 comme samedi.

Nos établissements de crédit sont assez 'fermes sans beaucoup d'affaires Banque de France 3,740, Banque de Paris 785, Comptoir national 007 50, Lyonnais 812 50, Banque Internationale 543 75.

Le Crédit foncier reprend à G05. L'obligation 2 80 0/0 nouvelle a fait son apparition à la cote à 491 25.

Le Lyon reprend 5 fr. à 1,520 et le Nord autant 1,827 50. Un peu de tassement sur le Midi à 1,315. L'Orléans recule à 1,572 50. Là baisse de l'Extérieure entraîne celle des lignes espagnoles Andalous 167 50, Nord de l'Espagne 101 25, Saragosse 146 25.

Autrichiens moins soutenus à 90S 75. Lombards 246 25.

Toujours beaucoup d'activité sur les Nitrate-Rails à 525 au comptant et 512 50 à terme.

Le Gaz s'est traité entre 1,102 50 et 1,105. Dix francs de reprise sur le Suez à 3,360. La Dynamite accentue son recul à 625.

Marche en batique

C'est sur le marché libre que les réalisations en fonds d'Etat ont été les plus caractérisées. v

L'Extérieure offerte dès le début à 70 11/16 est descendue à 69 31/32 pour finir officiellement à 70 1/16 et retomber après bourse à 69 25 32.

Portugais 25 et 25 1/16. Hongrois 102 3/4. On reste à 28 fr. sur le Turc C, et à 25 55 sur le Turc D. Les obligations des chemins ottomans sont relativement fermes à 152 18. Banque ottomane 725.

Les obligations 4 0/0 sont sans changement.

Tabacs 493 12.

L'Egypte 6 0/0 est toujours à 528 75 et la 3 1/2 à 515.

Le Rio-Tinto conserve son avance à 35812, la De Beers fléchit" de deux francs à 536 25. Laurium grec 53 75.

Les mines d'or ont eu des fortunes diverses

La Ferreira est ramenée à 437 50, Geldenhuis à 165, Randfontein à 54 37, Consolidated Goldûelds à 125 62, tandis que nous retrouvons en amélioration la De Lamar à 37 50,

IJOME. HOTEL ANGLO-AMERICAIN. Maison ï 15 de premier ordre. Position centrale, 100 chambres 15 salons, jardins d'hiver. Adolphe Silenzi, ppre. Rome (Italie).– HOTEL DE MILAN, place Montecitorio et rue Colonna. Très recommandé pour sa position centrale et son confortable. Maison fréquentée par la clientèle française, on fait pension, ascenseur. Delvitta et frères Garampelli, pr™. Rome (Italie). HOTEL DU QUIRINAL. Il Alessandro-Marroni. Ctiev, F. Tordi, directeur. Séville (Espagne). GRAND HOTEL D'EUROPE, 100 appartements et salons; prix depuis 8fr. par jour, jardin tropical. Omnibus et interprète Sèville .(Espagne). GRAND HOTEL DE PARIS. Arrangements avec les familles pendant la saison d'hiver. Julio Meazza, propriétaire. Vabèse (Lombardie). GRAND HOTEL VARESE-EXCELSIOR. Centre des lacs italiens, à 1 heure de Milan, do Como, de Lugano à 1,400 pieds -s/m. Parc, grottes, position incomparable. -200 chambres ascenseur hydraulique. E.-L. Brunelli, nouveau propriétaire.

1/ENiSE (Italie).– HOTEL D'ITALIE ET BAUER. f Sur le grand canal, près de la place Saint-Marc. Premier ordre. Electricité. Bauer-Grûnwald, ppre. Villeneuve (lac de .Genève, Suisse). HOTEL BYRON. Au bord du lac, belle position abritée. Vaste parc. A. Alblas, directeur.

Wiesbaden (Allemagne). NASSAUERHOF ET BAINS, VILLA NASSAUJET HOTEL ORAN1EN. Tous 1" ordre. Goetz, propriétaire. EN FRANCE

iix-LES-BAiNS. SPLENDIDE HOTEL. Propriéj| taire Rossignoli.

Â" ix-les-baiks. HOTEL THERMAL. Commu-

uiquant avec l'établissement des bains. Prix modérés. Richard et Garcin, propriétaires. Ttx^eI-bIins. GRAND HOTEL BRITANNIA QUE. Dans un joli parc, près des bains, situation élevée. Richard et Garcin, propriétaires. Âjaccio (Corse). GRAND HOTEL D'AJACCIO ET CONTINENTAL; de premier ordre. Situation centrale. Service et eniaine très soignés. Tlqer (Algérie). i– HÔTEL D'EUROPE. AscenA seur hydraulique, téléphone, chambre noire. Boulevard et square de la République.

Ircachon. GRAND HOTEL DE LA FORfiT A ET D'ANGLETERRE, premier ordre, spécialement recommandé aux familles; téléphone reliant le bureau de l'hôtel aux abonnés de Paris et de la province. Omnibus à la gare.

Langlaagte à 125 62, RoMnson à 236 25, Simmer et Jack à 371 25, Buffelsdoom Estate 155, Durban Roodepoort Deep 123 12.

La Londonderry finit à 27 50, Central Buîfelsdoorn 52 50.

Marguerite 30 fr,, Monte-Rosa 140, Royal Sovereign 33, "Victor 21 75.

Transvalia 6 fr., Gulf Lands 28 75. A. CLÉMENT

MINES D'OR ET EXPLORATIOKS

(Cours de Londres)

Fermeture.

ntrvxanoer, r,rée, Bonanea. l.liaC Nigel Deop. 213/16 Butlèlsdoorn. 53/4. Bandfontem:5/16 Buffels Cons0l. Rand Mines 32 City et Suburban.. 263/4 Bobinson. 815/16 Crown Heef. 10 Simmer et Jack. 14 1/2 East ltand. 6 15116 Treasury. i 3/8 Gerreirn: 97 li2 Van Hyn. 7 1~16 GeIdenUuis Deep.. 9 7;8. Village. 6 3/4 Geldenhuis Estate. 6 Il 16 West Rànd Mines. 311'Ït6 Heriot, 91/2 Anchuanaland. 2 1/2 Jubilée. 91/2 Chartei~ed. 95/16 Jnmpem. 5 1/2 Cons. GoIdfieLde. 2 5/~6

Kleiafoatein. G 7/tû Transvaal Cons. 2 5J16

Laoglaagte Estate. 5 7/8 SoulhAtr. GoIdTr. Langlaagte lloyal. i 1/!6. An¢lo French Expl. 8 15/16 Modderlontein. 15 8/~ Km glits. .7 4Ih II New Primrose. 7 1,8 Sheba. -5/g

Conrrier des Spectacles La salle de la Comédie-Française était pleine encore, hier soir, à la dix-neuvième représentation de Y Ami. des femme?, et la pièce de M. Alexandre Dumas fils, superbement interprétée, a obtenu un succès étourdissant. Tous les mots portent et après chaque acte les artistes sont chaleureusement rappelés. Mlle Bartet, Mlle Marsy, MM. Worms, Leloir, Truffier, Berr, Mme Pierson et Mlle Muller, rivalisent, durant ces cinq actes, d'esprit et de talent.

Il n'y a pas, du reste, qu'à la Comédie-Française que triomphe M. Alexandre Dumas. Au Gymnase, le succès de la Princesse de Bagdad s'accentue tous les soirs et, encore, succès de pièce et succès d'interprétation. Mme Jane Hàding, dans sa création de Lionnette, est absolument remarquable. Au 2e acte, elle est superbe de défi et de crânerie au troisième acte, elle fait couler les larmes de toute la salle. ,r,

*V

Sans qu'on s'en doute, une petite révolution vient d'être opérée à la Comédie-Française

La question des chapeaux de femmes à Forchestre se résout tous les soirs à la satisfaction des spectateurs, grùce à l'administration, qui préfère rembourser les places plutôt que d'admettre les personnes en chapeaux ou en coiffures.

M. Jacques Normand lira cet après-midi à ses futurs interprètes sa comédie en vers de l'Amiral, jouée au Gymnase, le 13 avril 1880, en trois actes, et qui sera reprise prochainement à la Comédie-Française, réduite en deux actes.

En voici la distribution à la Comédie, en regard de celle de la création au Gymnase

Gymnase Th.-Français MM. MM.

Le capitaine Marias Saint-Germain De Péraudy Blasius Van der Trop Francès Laugier Flageolet Leloir Lèloir Krilis Van der Beck Corbin Dehelly Mm'es Mmes

Mme Van der Beck Prioleau Amel Jacquemine ̃ Jane May Muller Annette Dinolli Lynnès"

C'est le premier rôle que joua, au théâtre, M. Leloir. Il venait de quitter le Conservatoire, sans attendre les concours/de fin d'année et avant d'entrer à la Comédie-Française, à la suite de sa création du brosseur Flageolet, il devait passer deux ans au troisième Théâtre français de M. Ballande (théâtre Déjazet), où il jouait tous les soirs et où il parut dans quantité de rôles, notamment du répertoire.

Ce soir, Mlle Thoinsen jouera pour la première fois le rôle d'Antoinette de Cernay, dans le Petit Hôtel, le spirituel petit acte de MM. Mèilhac et Halévy, qui accompagne sur l'affiche l'Ami Fritz, d'Erckmann-Chatrian. Dans ce dernier ouvrage, MM. de Féraudy, Truffier et Dehelly, joueront pour la première fois les rôles de David Sichel, Frédéric et Josepli..

Guernica, le drame lyrique de MM. Gailhard et Paul Vidal, est en pleines répétitions à l'Opéra-Gomiqué. Dans l'après-midi d'hier, on a répété en scène tout le second acte de cet ouvrage, dont la première représentation aura lieu aux environs du 15 mai.

A la Comédie-Parisienne, on donnera prochainement la première représentation de Ceux qu'on aime, pièce en trois actes, de M. Pierre Wolf, dont voici la distribution Gaston Duval MM. Gémier

Henri Sauvignô Claude Berton Raymond Vauquelin Nicolini a Jeanne Mmes Laurence Bary Héloïse Lefaucheux Anna Dallet

Ce soir, au théâtre de la Gaîté, répétition générale du Grand Mogol.

A l'Ambigu, ce soir, irrévocablement, deuxcent-onzième et dernière représentation de Gigoletle.

Mercredi et jeudi, relâches pour répétitions générales de la Famille Martial, drame nouveau, tiré du roman d'Eugène Sue (2e série des Mystères de Paris), et vendredi, première représentation,

AncACHON. HOTEL CONTINENTAL (plage). Hôtel Continental (en forêt). Ces deux établissements sont tout à fait de 1" ordre. B. Ferras, ppre. JIaoîjèiies-de-biqobbe. GRAND HOTEL DE D FRANCE. Agrandi et complètement restauré. Premier ordre. Appartements avec salon pour famille. Vue splendide sur les Pyrénées. Omnibus. Biarritz. GRAND HOTEL. (Ancien Hôte Gardères.) Ouvert toute l'année. Maison de premier ordre. Prix modérés.

Biareitz. HOTEL VICTORIA. Grandeplage. 150 chambres et salons sur la mer, merveilleusement situé, gd confort, asccnsr. J. Fourneau, ppre Biarritz. HOTEL D'ANGLETERRE. Premier ordre. M. Campagne, propriétaire.

Blidah (Algérie).– GRAND HOTEL D'ORIENT Changement de propriétaire. Complètement remis à neuf. Veitures pour excursions aux gorges de la Chiffa.

Bordeaux. HOTEL DES PRINCES ET DE LA PAIX. Maison de premier ordre.Table excellente. Très bien situé. Quenille et Parie, ppres. Cannes. GRAND HOTEL MONTFLEURÏ Premier ordre très bien situé; très conforta, ble. L. Taunne, propriétaire.

Cannes. CENTRAL ET BRISTOL HOTEL. Premier ordre; merveilleusement situé; jardin ravissant. C. Guillon, propriétaire.

iUKHES. HOTEL BRITANNIQUE. Premier \j ordre, très bien situé, grand confort moderne. Richard et Garcin, propriétaires.

flANNES. HOTEL DES PINS. 1" ordre, à II proximité de l'église russe, environné de pins. Parc. Jardin d'hiver. Electricité, téléphone. Ascenseur. Lawn-tennis.

Dieppe.– HOTEL BOYAL, grand ordre. Uni1) vorsellemenf connu. Larsonneux, propriétaire. «ikard– HOTEL DE LA VALLÉE. Très recom|| mandé. Depuis 7 fr. J. Gallet, propriétaire,agènce générale des locations de villas, vente de propriétés et de terrains.

Divonneles-baiks. HOTEL DU GRAND ÉTA BLISSEMENT HYDROTHERAPIQUE. Ouvert toute l'année. Bureau de poste et télégraphe. Téléphone avec la Suisse.

UONTAINEBLBA.U. HOTEL DE L'AIGLE-NOIR.

H Maison de 1" ordre. Réputation universelle. |7Ôntainebi.eau. HOTEL DE FRANCE ET I1 D'ANGLETERRE, premier ordre, en face le château, service soigné. Dumaine fils, ppre. Téléphone.

Htères-les-palmiers (Var). GRAND HOTEL

I[ CONTINENTAL et GRAND HOTEL DES ILES D'OR. Maison de premier ordre, réputation européenne, prix modérés, omnibus à tous les train* £. Weber, propriétaire.

On parle déjà d'un décor très pittoresque et d'un sauvetage sensationneî..

Lauouwlle pièce en cours de répétition, au théâtre des Bouffes-Parisiens, portera définitivement le titre de la -Dot de Brigitte. Elle est eu trois actes. Le livret est de MM. Paul Ferrier et Antony Mars la partition de MM. Gaston Serpette et Victor Roger. La direction annonce la première représentation pour le vendredi 3 niai, sans se rappeler assurément que le théâtre de l'Ambigu a déjà retenu cette soirée pour la première représentation 4e la Famille Martial.

Les concerts Colonne étant terminés, et malgré la demande de M. Colonne, qui désirait donner un concert supplémentaire, dimanche prochain, la direction du Ghàtelet, à son grand, regret, a décliner ses offres afin de satisfaire les nombreuses familles qui.désirent voir CendriUon en matinée.

Au théâtre de la République, où Taillade triomphe dans Claude Gueux, on jouera, quafl4ii,e succès de ce drame sera épuisé, les ViablesKroses, pièce mêlée de cfiant, en cinq actes,, de --Lambert Thiboust et Eugène Grange.-

Mlle Jane Evans, du Palais-Royal, a été engagée spécialement pour le rôle de Clara Moulin, créé par Schneider.

M. A. Lemonnier va reprendre sur sa scène la Fanchonnette, opéra comique en trois actes de Clapisson, et le Bijou perdu, opéra comique en trois actes d'Adolphe Adam. 11 On demande, à ce théâtre, deux jeunes chanteuses légères et deux ténors légers. Les auditions commenceront très prochainement. Les Folies-Dramatiques viennent de reprendre l'un des plus grands succès de M.Edmond Audran, l'Oncle Célestin.

La pièce, jouée par la charmante Mlle Cassive et le baryton Perrin, a provoqué le même fou rire qu'autrefois plusieurs morceaux ont été bissés. Avec l'amusante opérette de MMT Maurice Ordonneau, Keroul et Edmond Audran, les Folies-Dramatiques tiennent un succès durable.̃̃̃'

Très brillant concert donné, hier soir, à la salle Pleyel, au profit de l'hôpital Hahnemann. Grand succès pour Mlle Esthur Chevalier, de l'Opéra-Comique, qui a chanté lès Grand'mamans, une délicieuse mélodie de M. Marietti, et Bonjour Suzon, une page charmante de M. Emile Bourgeois.

La charmante artiste a ensuite remporté un véritable triomphe dans l'interprétation, avec M. Furst, du duo des Dragons de Villars, où elle joue et chante délicieusement le rôle de Rosé Friquet.

M. Furst a fait applaudir l'air de LallaRoukh, et une jeune cantatrice, Mlle Duet d'Arbel, a très heureusement détaillé l'air de Philémonet Baucis.

Aux Folies-Bergère, ce soir, Sabès luttera avec le Turc Mehmed, et Paul Pons se mesurera pour un enjeu de 2,000 francs avec Tom Cannon. Une indiscrétion nous permet de signaler un exercice tout à fait extraordinaire qui sera donné demain pour la première fois ~au Casino de Paris.

Un écuyér bien connu, dont l'éloge n'est plus à faire, M. Emile Gauthier, montera en haute-école et présentera ensuite en liberté,' sur une plate-forme d'un diamètre de quatre mètres cinquante, surélevée de deux mètres vingt centimètres, sans aucune espèce' de garde-foù.

Demain mercredi aura lieu, au cercle Pigalle, la première représentatic/i de sa revue annuelle..

Ce sera, ce même soir, la huit-centième représentation donnée par le cercle Pigalle, dans sa quarante-cinquième année d'existence. A la Bodinière, aujourd'hui, à trois heures, conférence de M. Maurice Lefôvre. Audition des « Chansons parlées » et des « Danses dites », de Mme Marie Kryzinskà, avec adaptations syinphoniques de M. Paul Beigon. Interprètes Mme Segond-Weber et M. Hirch. A quatre heures et demie, Paris s' tord. La première représentation de la Comtesse de Lisnes, comédie en trois actes, de M. Victor Mapes, aura lieu, au Théâtre-Mondain, le jeudi 2 mai.

Répétition générale demain mercredi. Demain mercredi, 1CI> mai, réouverture de TAloazar d'été.

Une lettre de Saïgon nous apprend que Saint-Saëns va passer un mois à Poulo^Condore.

Hier soir, à la Bodinière, a été donnée, devant une très belle assemblée, la première représentation d'une pantomime nouvelle, musique de M. G. de Salellcs. Le livret est amusant et la musique charmante. Elle a été très Jbien jouée par M. Darras, de l'Odéon, et deux élèves du Conservatoire, Mlles Odyle et M. Rozenberg. Pièce et interprètes ont été très applaudis.

Le spectacle était complété par une comédie de M. Fiogy, A bonne Ecole, et une partie de concert très variée et très goûtée. Aujourd'hui, mardi, au Palais de Glace, journée de gala au bénéfice des professeurs. A chaque séance du matin, de l'après-midi et du soir, divertissements sur la glace, quadrilles, ballet des Patineurs-Diamants ét'exercices surprenants <lu célèbre patineur américain Frost.

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Ce soir, à la salle Erard. grande soirée mue sicale et dramatique donnée par M. Emile Bourgeois, avec le concours de Mlle Cécile Merguïllier, MM. Vergnet, Fordyce et Ma» tra't, Mme Mathilde fuguez et M. Cooper. Le concert annuel de M'. Henri Falctra n'a été qu'une suite d'ovations, car le jeun» virtuose s'est surpassé en faisant acclamer son artistique interprétation de Beethoven, Chopin et de Liszt. t. Au concert d*e l'Association symphonique de Tourcoing, la charmante harpiste, Mlle Marguerite Achard vient d'obtenir uo grand succès avec les Consolations, de F. Liszt., ̃-̃̃̃ ̃̃̃ ̃̃

CARN ET _DU_ LISEUR Voyage à Madagascar, par le docteur Louis €alat, 1889-1890. Librairie HâehcUe. "Voilà Un superbe volume qui vient & son heure, au moment où va s'ouvrir la campagne .de Madagascar. Rien .n'a été. écrit sur Madagascar qui soit aussi complet, aussi intéressant, aussi exact au point de vue des renseignements de toute sorte. Les gravures sont excellentes et nombreuses, ce qui me parait tout à fait de saison, des cartes indiquent à l'avance la marche que suivront probablement nos petits corps d'armée, de Majungaou.de Tamatave, à Tan&narive. Qn pourra donc suivre la campagne pas à pas, comme on ne pourrait le faire avec aucune carte Madagascar est plusgrand que laPrance. Ce n'est donc pas trop d'un fort volume pour faire connaître la grande île africaine. Le récit, sans viser à la littérature, est clair, précis, instructif. Par exemple, il ne faut pas chercher dans ce livf-e, l'approbation de notre politique à Madagascar. -On y verra, page 137, combien nous avons tort de donner de l'importance aux Hovas, ou plutôt aux « Antimerino ». Mieux vaudrait, et nous le croyons sana peine, s'allier aux tribus insoumises et détruire avec elles la puissance de la race malaise dans cette île.

̃•̃•• ̃«

La librairie Plon vient de faire paraîtra le-Journal du maréchal de Castcllane. 1804-1862 tome premier 1804-1823. On sait déjà combien ce journal essentiellement militaire, semblable à un journal1 de bord, est intéressant par sa franchise,, sa rudesse même, et par mille détail» qu'on ne trouve pas ailleurs et qui éclairlpt d'un jour nouveau certains faits peu- coifflus.

L'écrivain a, il faut le dire, la haine du.; duc deBerfy, mais il' f este" fidèle h lia, Restauration pendant les Cent Jours, nom; par goûtj mais par respect pour son ser-' ment. Au fond, j'estime qu'il faut faire plus de cas ici des faits que des apprécia- tions politiques.

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La librairie Ollendorff fait paraître, son côté, la Vie de Planai de la Faye, qui' fut officier d'ordonnance de Napoléon I«* et ne se sépara de lui que sur le Belléro- phon. ̃ ̃ Jamais on n'a vu pareille floraison de mémoires sur le premier Empire, et ce-i pendant tout cela est intéressant. ̃ ̃• Le style dé Planât est vif, plaisant;; et l'esprit de l'écrivain est curieux des; moindres détails dans tout ce qui l'en^ toure. A noter quelques pages sur la fa-! mille royale de Saxe à la fin du premier Empire. Planat défend énergiquement le prince/ Eugène des accusations du maréchal dei Raguse. Jamais le prince Eugène n'a* trahi Napoléon Ier en 1814. Il a, aucon-; traire, rigoureusement exécuté ses or-' dres, et Planat le prouve^

Ces mémoires ou lettres vont jusqu'en- 1864, et datent de 1806. L'histoire peut' donc y trouver un vaste champ à explorer. A notre avis, Planat a mal fini sa carrière, car il est devenu l'ami de Gari- baldi;mais à tout péché miséricorde, et nous ne nous souviendrons que de la pre^ mière partie de ses souvenirs. ̃

Le baron de Mandat-Grancey, dont lés publications, depuis plus de vingt ans, ont montré une érudition profonde et un esprit d'analyse tout particulier, vient de publier, à la librairie Pion, Chez John Bull et Journal d'un rural.

Nous sommes rassasiés de publications sur l'Angleterre, et pourtant celle-ci nous intéresse malgré tout, par le côté tout' spécial de cette étude. Ce sont les mœurs qui font les constitutions; or voici les: mœurs de la partie la plus saine et la plus vivante de l'Angleterre.

*v

M. Ernest Daudet publie chez Ollendorff Un amour de Barras. C'est un roman, mais le sujet est historique, trouvé; par l'auteur dans les archives. L'intérêt est soutenu jusqu'au bout et la partie historique est traitée par un homme qui connaît bien les choses de ce temps. CADILLAC

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CHROMQIiE DES TRIBUNAUX Cour c.kiminelt4e DE Londkks. L'affaire Oscar Wilde.

Encore quelques témoins le personnel de Savoy-Hotel qu'habitait M. Oscar Wilde. Masseur, femme de chambre, valet de chambre donnent de la conduite de l'accusé à l'hôtel une appréciation identique, et énumèrent avec précision, les compromettantes visites qu'il recevait. Au surplus, tout est connu aujourd'hui, les pires scandales ont été étalés au grand jour, et tout l'intérêt de l'affaire réside maintenant dans le verdict, qui sera,. très probablement rendu aujourd'hui, M. Gille, qui était chargé de soutenir l'accusation et qui, suivant l'usage anglais, a pris la parole après les défenseurs, ayant, a l'audience dîner, presque achevé son réquisitoire.

JURISPRUDENCE DOMESTIQUE

La sixième chambre du tribunal civil de la Seine a décidé, hier, que le propriétaire d'une maison n'était tenu d'avoir le gaz allumé dans ses escaliers que jusqu'à onze heures du soir, parce que, dit le tribunal, « exiger que le gaz reste allumé tous les- jours indistinctement jusqu'à minuit, ce serait imposer au propriétaire uae dépense absolument inutile et une veille prolongée également inutile au concierge, qui est obligé, pour permettre aux domestiques de la .maison de se conformer aux ordonnances de police, de commencer lui-même son service aux heures les plus matinales ».

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nprld't'cfe'uiï watïri I" et du collègehéraldique de France, findé on 1841, actuellement rue Taitbout, 51, Paris. Collection unique et importante d'archives -nobiliaires provenant des anciens cabinets do d'Ho.iier. LaChcsnayea.dRS Bois, do Courcelles, etc.Rich. itibliht't'aUliq. S'ady.à Seqond, not.,7,ruo LafiîttOi  Vli'^ftPFi' fÛ} QflTl? Vicieuse proil fRiiWKEl lift OlJil_ priétô au Parc lier. Pnt'.çec;, composé- d'un- charmant hôtel au miliou d'im'^rand jardin, magjiiiiques arbres. On vendrait ;'i rumiablc, meuble ou non meuble". S'adresser ù M. Vandersmisson/ 46, 'rue Lafàj'ette. BOiiu bnf&l, ayant coûté 3,000 fr. à vendre 1,000 riv S'aclressçr aiiïoncierge, 4, r.des Chartreux, Paris

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MAITRE Z.

Garde-Meublo d«s Champs-Elysées Paris se déplace. Les Champs-Elysées sont devenus îm centra -de plaisirs et d'affaires. C'est ainsi que' grand commerce s'est rapproché du public «uégantdu quartier de V& toile ça créant l<s~Garâe-Weuble des Champts'- ` Elysëes, 78 de l'avenue, avec entrée différente, 55, rue de Ponthieu. Ce Garde-Meuble, qui comprend tous les objets mobiliers et d'art si aimés des Parisiens et des étrangers, à des prix extraordinaires de bon marché, peut, dès lors, fournir immédiatement ce qui constitue le luxe de nos hôtels et de nos appartements. On y trouvtj, en effet, après réalisations forcées, des salons, salles à manger. chambres à coucher, tapis, tentures, lustres, suspensions, tapisseries, tableaux et objets d'art multiples. L'Exposition, qui se trouve au rez-de-chaussée de la magnifique Galerie des Champs-Elysées, est publique et permanente. Tous les prix sont marqués en chiffres connus. L'administration se charge de toutes installations d'intérieur de bon goût. Elle reçoit en dépôt ou elle achète ferme les mobiliers et objets d'art dont les amateurs veulent

se défaire.

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PANORAMA-SALON

Le succès inouï du Panorama (Merveilles de France et d'Algérie), dont un million trois cent mille livraisons ont été vendues, a décidé la librairie Baschet à éditer six livraisons du même genre sur le Salon de 1895. Pour 3 fr. 60 on aura ainsi les plus belles œuvres des deux Salons en grand format.

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Mardi 30 avril y

Lès Coursés commcneèroat à deux 'heures- Nos prévisions

Pr ix.de Garches^ Claret.

Prix de la Celle-Saint-Cloud. Veracity. Prix des Etangs. Mahonia.

Prias du CJiûieau. Montigay.

Prix des Bretons. Styrax.

COURSES A VINCENNES

RÉSULTAIS w

Les chevaux se sont présentés en assez grand nombre dans chaque épreuve. Rapallo a gagné le prix des Allées avec une extrême facilité, et le handicap a été pour Néerlandaise qui est certainement une bonne pouliche.

ISo-Tintt), Prognostic et Dandoline ont fourni les autres vainqueurs.

DÉTAItS

Prix du Raincyréclamer 2,000 fr., 3,000 mètres)

Prognostic, 9/4 (Barlen), à M. H. Hawes, 1; Nom-d'un-Tonnerre, 8/1 (Holmes), 2; Albin, 7/4 (BridgelaM), 3.

Non placés Défenseur, Midas, Sèvres, Loulou. -•'̃̃,̃

Gagné de trois quarts de longueur, le troisième à une demi-longueur.

'Pari mutuel 45 fr. lor,20 fr. et 9 fr. placé; 2e,. 17 û-. 50.

Prix des Peupliers (4,000 fr., 1,100 mètres)

Rio-Tinto, 5/4 (Bridgeland), à M. Maurice de Gheest,. 1 Sforza, 4/5 (French), 2 Saladin, 8/1 (Dodge), 3.

Non placés Silhouette.

Gagné de trois longueurs le troisième à une longueur et demie.

Pari mutuel :«̃ H fr. 50 et 6 fr. 50 placé;

2e, 6 fr.

Prix des Allées (5,000 fr., 2,000 m.) Rapallo, 40/65 (E. Watkins), à M. Ch. Bar-

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Non placée Carabinoro, Melchior.

s '6tegné de quatre longueurs; le troisième à cinq longueurs.

-Pari mutuel 1er, 8 fr. et 6 fr. 50 placé; 2e, 19 fr. 50. :̃•̃ v Prix d'Axron réclamer 2,000 fr., 900 mètres) Dandoline, 3/1 (Bowen), à M. Balli, 1 Dalila III, 7/2 (Bridgeland), 2; Rosière 11,8/1 (Cooke),3.

Non placés Daumesnil, Bigre II, Georgetta, Comstock, Ivy, Fine-Mouche. Gagné de deux longueurs, le troisième à une longueur et demie.

Pari mutuel: 1er, 22 fr. "50 et 10 fr. placé; i 2e, 8 fr.; 3», 10 fr. 50.

Prix des Buttes (handicap 5,000 francs, 2,100 mètres) Néerlandaise, 5/2 (Dodge), à> M.Camille Blanc, 1 Honneur, 4/1 (Barlen), 3; Imperator, 10/1 (Griffiths), 3.

Non placés Suffren, Confetti, Feuille-deLaurier, Engadine, Country, Mlle-de-Ponti-

gnac.

Gagné d'une longueur le troisième aune encolure.

Pari mutuel •!«, 15 fr. et 9 fr. placé 2«, 8 fr. ̃ ̃

NOUVELLES SPORTIVES

La vente des 52 chevaux de pur sangr qui seront présentés aux enchères demain mercredi, au Tattersall (porte Maillot), renferme un lot* de belles poulinières saillies par LittleDuck et une vingtaine de chevaux a Pentraînement,-parmi lesquels Lully II; Espoir, Jetd'Eau, Kéilëchi, Astragale, Clématis, assez connu3,' ainsi que des jeunes chevaux à peine essayés qui ont fort bonne apparence. FONTANQ*

ESCRIME

Une seconde séance d'escrime aura lieu à l'Elysée le samedi soir 25 mai. Cette fois, les adversaires seront des amateurs civils et militaires.

M. Olivier Conrad a été chargé par M. le

présictent de la république de l'organisation

cette soirée. ̃

E. C,

SPORT VÉLOCIPÉD1QUE On a conduit, hier, à sa dernière demeure, la dépouille mortelle de Médinger, dont notre collaborateur Will-Furet a raconté la fin tra- 1 gique. Parmi la foule qui assistait à cette triste cérémonie, nous avons remarqué MM. I Charron, H. Fol, Clément, Duncan, F. da,, Hermoso, Mousset,, Suberbie, Guyenet, H. •! Fournier, Dalvy, Louvet, Chérié, Echalié,, Klinder, Decam, Bazin, etc.

Le Touring-Club vient de faire paraître les huit itinéraires suivants: Rennes-Brest, Rennes-Nantes-Saint-Nazaire, Rennes-Quim- per, Rennes-Sain t-Bri eue, Rennes-Caen, Rennes-Le Mans, Nancy-Lângres, Albi-Agéii. Huit autres suivront à bref délai.

M. le ministre de la marine-j par une dé- j 1 cision en date du 25 avril, a autorisé les officiers et assimilés des différents corps de la, ( marine à faire partis du Touring-Çlub de 1 France. t Cette décision sera insérée dans un des i prochains numéros du Bulletin officiel de la marine. Le troisième ;challenge annuel pour ama- « teurs, qui s'est couru dimanche sur 50 kilo- J mètres, aux environs d'Amiens, a donné les ( résultats suivants ( 1 Dunwody, 2 Ransott* 3 Rau, 4 Boihet, ( SFouqufi. ( C'est le club « l'Amiens-Cycle » qui est sorti I Vainqueur de cette épreuve, comme ayant mis I en ligne les quatre coureurs les mieux -classés. BLOSSAG î

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1895 ̃ S AJtiO-lSf DES GHAMPS-ÉLTSÉES IfiiS

̃ A dix minutes d'intervalle, il m'est arrivé de rencontrer, hier, deux peintres également en vue, l'un appartenant à l'Association des Champs-Elysées, l'autre à celle du Champ de Mars. Tous deux, comme l'on pense, m'ont parlé des Salons qui viennent de s'ouvrir. « Fini, le Champ de Mars, m'a dit le premier on ne peut imaginer une exposition plus frivole et plus ridicule. » Le second, à son tour, m'a fait cette déclaration « Il est impossible que la Société des Champs-Elysées se soutienne. Son Salon estune vraiegueuserie.» Tout bien éclairci, chacun de mes interlocuteurs successifs ne connaissait que la manifestation de son groupe. C'est ainsi que l'on se juge, à cette heure, dans le monde des ateliers. Le mépris mutuelle Jjlùs arbitraire tient lieu d'argument, d'arme de combat, de moyen de propagande. Du diable, au surplus, si deux membres des Sociétés rivales, venant à se trouver ensemble, éprouvent le moindre embarras à se congratuler, à s'accabler de réciproques douceurs 1

Les augures du temps présent n'osent même plus rire entre eux ils ont l'impayable sérieux des gens de théâtre se racontant leurs caravanes. Aborde-t-on le sujet du schisme, toujours brûlant en apparence, on n'hésite pas à regretter la séparation malheureuse, à en souhaiter la fin. Est-ce sincérité, ou banalité de politesse? Je crois fort que ce n'est pas sincérité. Au fond, Yindifférentisme domine. Si quelque parole solennelle est prononcée, c'est le plus souvent à contresens, .dans un mouvement de vanité ingénue.On me citait, réçemment,cette phrase pompeusement comique d'un jeune peintre, annonçant à un critique son intention de publier ses idées dans un journal « Nous ne devons pas nous aimer. Je me garde de vos canons, gardez-vous, des miens. » Innocent jeune homme 1 Il ne faudra rien moins que cette critique « au canon », non pas précisément pour éclaircir les notions confuses, mais pour réveiller le public las, depuis longtemps, d'un certain état 4'esprit de nos peintres « fin de siècle ». Plusieurs Parisiens, philosophes bénévoles dont la pensée se plaît à voltiger à la fleur des choses, ont exprimé l'espoir que la destruction prochaine des deux palais annuellement livrés aux artistes et sacrifiés par les architectes de la future Exposition universelle, faciliterait le rapprochement des frères ennemis. Je ne partage point cette confiance, et pour cause. Une réconciliation ne s'opère aisément dans la rue que si les adversaires se sont laissé mettre sur le pavé. Or, c'est un fait avéré que, dès maintenant, les deux partis se préoccupent de parer aux circonstances. Diverses combinaisons sont à l'étude, soit à droite, soit à gauche, et, bien certainement, tant à gauche, qu'à droite,on aura fait face, en temps utile, aux nécessités. D'ailleurs, je vais plus loin la fusion, obtenue par miracle, ou par surprise, aurait toute chance de n'être pas durable. Il y a des habitudes prises, un courant établi qu'on ne changera pas. Les bases des deux expositions sont trop différentes. On disait^ soUs l'ancien régime, pour qualifier les colons français des Antilles « Nos beaux messieurs de Saint-Domingue » et « nos bonnes gens de. la Martinique ». Les mêmes mots marqueraient à merveille la différence entre le Champ de Mars et les Champs-Elysées. Nos «bonnes gens » du palais de l'Industrie ont gardé leur vieux fonds quasi scolaire. Ils distribuent des médailles de fin d'année, ou à S eu près, sous la forme la plus simple. n voit accourir, dans leur giron, des écoliers de tout âge, quémandant un satisfecit. Aussi, quel encombrement d'un bout à l'autre des galeries Tableaux dits « à médailles », amplifications démesurées, pures compositions pour les prix, tout ce bagage de classe, plus ou moins déguisé, y surabonde. Par contre, nos « beaux messieurs » du Champ de Mars s, se sont constitués en académie.

Leurs statuts leur garantissent des privilèges ils ont de la place, ils s'y carrent, ils mettent leur peinture à l'aise. Leurs petitesses et leurs défauts sont d'un ordre spécial, mais non pires, à tout prendre, que ceux d'ailleurs. Demandez leur de renoncer aux avantages qu'ils se sont assurés et qu'ils offrent à leurs hôtes, ils vous tireront leur chapeau. C'est comme si l'on invitait des riches, accoutumés au plus large confortable et vivant dans les élégances de leur propre hôtel, à se contenter désormais d'un petit logis étroit et commun. Le palais de l'Industrie ne saurait accorder à personne le bien-être dont ils jouissent sans mentir à son principe. On voit donc, chaque année, de nouvelles défections se produire, et pas un des transfuges passés au Champ de Mars n'en est revenu.

Un jeune peintre des mieux doués s'exprimait comme il suit dans un salon, il n'y a pas huit jours « Aussitôt que j'aurai mon contingent de médailles, je sors des Champs-Elysées et je passe les ponts, avec mes tableaux. Mes meilleurs camarades et moi considérons comme convenable d'avoir nos médailles traditionnelles là où survit la tradition; après quoi, nous serons libres. Du reste, on n'aime pas à prendre de peintres en sevrage au pied de la tour Eiffel. » Voilà la tendance évidente débuter et se faire distinguer sur la rive droite et s'en aller, ensuite, goûter les agréments de la rive gauche. Si le Champ de Mars veut perpétuer ses agréments et voir durer son caractère, il n'aura garde de trop s'ouvrir, il sauvegardera mieux qu'il ne l'a fait jusqu'ici le {Principe de la sélection, tandis que le palais de l'Industrie ne saurait être trop ou,vert. Les deux Salons, leur rôle ainsi défini, ont parfaitement leur raison d'être. Personne ne gagneraitrien à une réunion.

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Il fut un moment où d'aucuns comptaient sur l'Etat pour tout remettre en l'ancien ordre. L'Etat s'est fait le spectateur du libre mouvement, et il a sagement agi. A quoi ont abouti les passions mesquines? A rien. Songez qu'aucun vrai principe d'art n'est en cause; tout roule et a toujours roulé sur des modes d'organisation, c'est-à-dire de groupement d'hofiîïnes et de présentation d'oeuvres. Esthétiquement, les deux expositions ne iSifièrent que par des nuances; elles forsment, en quelque sorte, une institution à

deux degrés. Mais qui oserait prétendre

que le stimulant de la concurrence n'a

Le ÉÊP^^wÊ ̃ •̃• -̃-•-̃•••̃̃ ̃ ;.̃ ^R ̃̃̃. -̃̃̃ ̃̃• H" -̃-̃. ,>•̃̃

pas produit, même aux Champs-Elysées, des résultats excellents ? Naguère, les élections annuelles du jury y donnaient prétexte à des manœuvres pitoyables, à des luttes d'où plus d'un sortait tout ensemble vainqueur et amoindri.

La Société dissidente a remplacé les jurys élus par les commissions d'examen tirées au sort et les Quatre-vingt-dix sont entrés dans cette voie. On n'avait nul soin de l'aspect général des galeries. Les dissidents ont eu des salles mieux ornées, des coins choisis où le repos, a de l'attrait, «ne salle de conversation -disposée comme un lieu de fête. Tout naturellement, les Quatre-vingt-dix ont été conduits à suivre le branle, et très heureusement. Au Champ de Mars, l'unité des arts avait, été proclamée une section d'objets d'art originaux s'était, logiquement, créée. Il a bien fallu, malgré des résistances, que pareille innovation fût admise au palais-dë l'Industrie et c'est une conquête définitive de justice et de progrès auprès de laquelle ce qui précède n'est presque rien. Sans la dissidence, rien de tel ne fùt advenu. On aurait donc tort de se plaindre des faits accomplis tout le monde en a proûté,tout le monde en profite.

Et ce serait peu, à vrai dire, si l'essentiel principe de l'unité des arts, commun désormais aux deux Salons, ne s'était propagé au dehors. Seulement, les prémisses une fois posées et acceptées, les conséquences ont, d'elles-mêmes, commencé à se déduire. Le public a-t-il pris garde à l'installation d'une section en règle des arts mineurs au musée du Luxembourg? Elle y existe, cependant, et, qui mieux est, elle s'enrichit de saison en saison, le mieux du monde. Ce n'est pas un fait médiocre que la mise, ou plutôt la remise aux rangs des artistes des potiers, des verriers, des orfèvres, des émailleurs, des ébénistes, des ferronniers, des tis-: seurs d'étoffes, de tous ces simples cher-, chant à infuser de l'art aux objets donto s'entoure notre existence. Dès que l'art s'accointe à la vie en ses manifestations intimes, la vie se prend à corroborer et à rectifier l'art. C'est le grand point. De Paris, la bonne leçon rayonne jusqu'en province. Certaines villes Montpellier, par exemple ont fait place, dans l'enseignement général de leur Ecole des beaux-arts, à un enseignement spécial et pratique de l'art décoratif. Ilim-;porte que peintres et sculpteurs aient conscience que les moindres productions d'u- tilité ont leurs droits esthétiques, que chaque matière est susceptible de certains effets, que l'on peut tirer de tout une impression, tout marquer d'une pensée, d'un sentiment, d'une grâce, d'un signe vivant. Le but des efforts tentés n'est pas, après tout, de favoriser la multiplication de pièces curieuses pour le plaisir de l'être et d'un raffinement stérile, joie des collectionneurs, vain orgueil des virtuoses c'est de restituer à la vie à tous ses degrés la possession de l'art. Des chefsd'œuvre de vitrine, on n'en a que trop fait, je crois, à toutes les époques. Le temps est revenu où il convient de faire descendre la beauté des grandes choses jusque dans les humbles et des petites et de prodiguer le charme à ce qui sert, le caractère à ce qui est? indispensable. Les objets d'arts qu'on enferme en d'artificiels tabernacles ne sont que des études où le' maître s'exerce à vaincre les difficultés; afin d'avoir la main plus libre et plus souple pour les ouvrages qui doivent vivre avec nous. Nous admettons les orchidées étranges, déchiquetées, d'une splendeur si perfectionnée par la culture savante qu'elles n'ont plus rien de naturel, mais elles nous lassent bien vite et nous leur préférons les roses et les jasmins qu'on respire, les pivoines qu'on cueille à brassées et la simple marguerite que Lison pique dans ses cheveux.

Ne pensez pas que nous soyons hors de; notre sujet. Nous y sommes, au contraire, et au plus vif. Ce dont il nous plaît de nous dégager, c'est la vanité des théories de l'art pour l'art, c'est la faeticité, le rat» lînisme, le picturisme des quintessenciés, le préciosisme, le culte des distinctions suivant la formule et toute la symphonie du néant. La critique « au canon » ellemême ne nous convertira pas aux paradoxes des marchands d'orviétan de l'idéal extérieur à la vie ou simplement de la rareté pour la rareté. Que les artistes se pénètrent du conseil des choses. L'extrême subtilité, qu'on produit en soi par inoculation et par recherche, dénature la vérité de même que la grossièreté des interprétations l'avilit. Nous avons peu de souci qu'il y ait un Champ de Mars et des j 1 Champs-Elysées et qu'on ait assuré à l'art j toutes les libertés imaginables, si l'on ou- ï blie les vraies conditions humaines. L'art ne s'adresse ni aux anges, ni aux bêtes. Il s'adresse aux hommes de bonne volonté.

Le Salon du palais de l'Industrie est beaucoup plus populeux que son rival du quartier de l'Ecole militaire. Il s'y agite infiniment moins d'idées, bonnes ou mauvaises, ce qui s'explique par la nature même de son personnel et la constitution de son milieu. Je dirai, tout à l'heure, la sensation d'ensemble des œuvres exposées, où la dépense de talent est, surtout, considérable en qualités ouvrières. Mais, d'abord, une obsession m'arrête, qui vient confirmer singulièrement mes réflexions sur le peu de profondeur du mouvement dit symboliste, à propos du Champ de Mars. A supposer que le mysticisme fût, comme l'affirment d'élégants littérateurs, un état général de l'âme d'aujourd'hui, quel*nombre immense de compositions symboliques et mystagogiques n'aurionsnous pas sous les yeux, en ce Salon plus accessible à tous et, par conséquent, plus directement révélateur des préoccupations de la masse Or, c'est un fait que ces abstrusions ou ces idéalités maladives y sont clairsemées et, communément, dépourvues de ces signes de spontanéité trahissant les œuvres jaillies du vif. Il est nettement prouvé par là, ce me semble, que la supra-sentimentalité dont se font gloire qûélques-uns de nos « beaux messieurs » du Champ de Mars et quelques isolés, intoxiqués de littérature, est, d'essence, une maladie de dilettantes, une forme de la névrose de culture, un des modes de ce qu'on nomme la littératuriie. Le traitement à recommander à qui veut guérir de ce mal est peu compliqué et la guérison est certaine l'eau froide et la promenade au grand air.

L'élément mystique proprement dit n'est guère représenté, aux Champs-Elysées, que par quelques essais d'élèves de M. Gustave Moreau, artiste supérieur, souverainement personnel, aisé à rappeler, difficile à suivre sur ses hauteurs solitaires. Un Christ consolateur de M. Jules-Gustave Besson se réclame, à peu prèâ seul, d'un sentiment d'originalité. Devant une église ouverte, aperçue en sa profondeur, et la façade ornée de grands saints de pierre dorés, se tiennent des pauvres hâves et silencieux, un ouvrier, le corps serré dans un tricot blanc rayé de bleu, des mères lamentables avec leurs enfants chétifs. Le Christ, éternel ami des misérables, traversant le parvis en sa blanche robe, se penche vers une fillette de dix ans d'un .mouvement très tendre, la prend dans ses bras, la baise.au front. Ce Christ, aujfrcheveux d'un blond presque évaporé, -à la face quasi voilée d'une brume, vit par l'humaine douceur de son geste de pitié. Un peu plus, nous tomberions dans la romance. Mais le sujet garde, heureusement, sa discrétion,et le ragoût d'une facture à la fois grise et riche, sommaire et caractérisée, s'y approprie curieusement. M. Desvallières pense toujours aux primitifs. Son Adam et Eve nous est comme un tableau déjà vu, comme une ancienne connaissance rencontrée et qu'on est surpris de ne pas retrouver identique au souvenir gardé. Pourquoi dépenser son ingéniosité à démarquer les vieux maîtres ? 9 -Ce n'est pas assez d'avoir imaginé un mouvement délicat tel que celui d'Eve se pâmant, la fatale pomme dans la main, sur la poitrine d'Adam, et câline, câline. Il faut encore que les formes et, les couleurs n'éloignent pas l'idée de la nouveauté. Ici, le dilettantisme interpose un voile d'art de musée entre nous et l'œuvre. Les deux personnages, debout contre l'arbre de science, occupent à peu près tout le champ de la toile. Au fond, quelques taches rouges et bleues, d'un bleu et de rouge d'émail paillonné, mêlées, décoratiyement, de bouquets de pommes et de poires jaunes. Les chairs ont. le ton cuit et jaunâtre de certaines briques le dessin cherche le tour michelangesque dans une disposition quattrocentiste, et la fantaisie éparpille des fleurs bleues jusque sur le cou de la mère du genre humain. Trop de complexité I trop d'art ostensible t M. Desyallièrés est pareil à ces rhétoriciens qui se font des cahiers d'expressions.

Sentir est beaucoup incarner le sentiment n'est pas moins indispensable et, la conception bien arrêtée, rien ne vaut que par la façon dont on la réalise. M. Bondoux a voulu évoquer sainte Véronique sur le passage du Christ. La scène de douleur est disposée non sans âme; en une rue étroite et sombre, voûtée d'arcades. Au seuil d'une maison qu'un étroit perron précède, des femmes pleurent. Devant elles; les Fils de l'Homme vient de tomber. Tout un cortège de bourreaux et de disciples, de filles de Jérusalem dolentes, se serre autour de lui, en des mimiques^sincères. Ce tableau est mauvais pourtantet je n'y puis rien, La conviction ne suffit pas plus par elle-même que

l'exécution.

Les tableaux les plus nombreux dans le mode légendaire sont des histoires, de saints choisies,nonpour leur signification, mais pour leur pittoresque. Par exemple, M. Chigot nous raconte à sa façon la légende de saint Josse et de son disciple Wulmar au pays de Ponthieu. Le saint a fait distribuer à des malheureux, par un temps de famine, tout le pain de sa réserve. Wulmar se plaint et Josse, en lui reprochant son peu de foi, lui montre des barques chargées de vivres, abordant tout proche, mystérieusement, conduites par des anges. Vous voyez d'ici le geste de l'ermite, la mine marrie de Wulmar, l'ho.rizon de mer, les barques flottant et tout l'essaim des anges multicolores et fort peu mystérieux s'échelonnant dans le ciel. La chose est comprise et traduite en manière d'anecdote, ni mal, ni bien. De telles don-, nées, aux anges près lesquels, d'ailleurs, tiennent peu de place font partie du répertoire annuel. Elles valent ce que

vaut la peinture et le mysticisme n'y a

rien à voir.

Nous perdrions notre temps à décrira les rares envois à prétention symbolique ou philosophique*, tous d'une .parfaite ba-; nalité, accrochés dans les salles. Il en est un représentant un jeune homme en redingote, se promenant à travers la campagne, et soudain tombant en pâmoison sous le baiser d'un ange aux ailes jaunes. D'autres anges, plus loin, ailés tout sembiablement, se confondent avec les nuées.; Cela s'intitule les Illusions. Quand nos; jeunes gens sont induits à personnifier des idées abstraites, l'effort leur est si peu naturel qu'ils oscillent entre la niaiserie et la folie. A qui iera-t-ôn croire, après cela, que le mysticisme nous domine ? q Pour moi, je n'ai aucune crainte c'est qu'on fasse renaître, a force de malentendus littéraires, l'ancien' idéalisme acadé- mique et ses généralisations convenues; Le poétisme le plus suranné nous guetté au bout du chemin où prétendent nous engager les prophètes du cérébralisme. «Fin contre fin, s'écrie un paysan de Restif de la Bretonne, la doublure n'en vaut rien. » :.̃••̃

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Essayons.de nous faire une impression d'ensemble des divers ordres de productions, parmi les peintures exposées. Les grandes toiles décoratives, ou soi-disant telles, nous frappent, d'abord, par leurs dimensions. Si nous nous reportons sept ou huit ans en arrière, nous ferons une remarque. A cette époque, le genre pastoral et le genre «famille de l'ouvrier» » triomphaient. Aujourd'hui, les mairies urbaines et suburbaines demandent d'autres spectacles. La décoration municipale s'oriente vers les « Exercices physiques » et vers la «scolarité». A la mairie de Maisons-Alfort, un panneau doit figurer des « Honneurs publics rendus aux enfants studieux ». Cette scène de distribution de prix est devant nous. Quelle pauvreté 1 À la mairie de Neuilly, sans doute, est réservée "une immense composition sur « la foire de Neuilly ». Chevaux de bois, nacelles, escarpolettes, lanternes vénitiennes et le reste Toutes ces tapisseries édilitaires semblent dessinées du même crayon, exécutées du même pinceau, trempé dans les mêmes couleurs affadies. Combien cette formule

devient insipide, on le voit suffisamment.

Viennent, en second lieu, des plafonds plus ou moins Louis XV, des « Réveils de Psyché», des «Apothéoses de la danse». Des grâces et des amours modelés comme en savoa flottent en des draperies roses, ^bleues, entre des nuages de coton, bleus ou rosés. Ces redites ne devraient point trouver de place en un Salon sérieux. Les cafés, de toutes les grandes villes ont, dès longtemps, des allégories de cette valeur.

Il y a, enfin, un troisième mode de peinture décorative les Symphonies. Ne manquez point de regarder l'étrange peinture de M. Louis Béroud, intitulée: « Symphonie en rouge et or ». A l'extrémité d'une salle de Parlement, avec hémicycle, tribune aux harangues, couronne de fleurs et lampes suspendues, un colossal rideau de soie rouge forme une tente. Sous cette tente dort une femme nue, de grandeur naturelle, et qui paraît exsangue. Au premier plan, des fleurs, des fleurs, des fleurs, et un vaste bassin de cuivre. Entre les colonnes de l'hémicycle, au rebord de la tribune aux harangues, des femmes nues. Qu'est-ce que cela veut dire? Rien. Quel estl'agrément de la couleur? II n'y a pas d'agrément.

Un autre peintre, M. Saint-Gerrnier, s'est affolé aussi de la Symphonie en, rouge. Il a peint trois dignitaires de la confrérie de Saint-Marc, à Venise, tout en rouge, au sommet d'un escalier le portecroix, le porte-fanal et le porte-bannière. On dirait d'un fragment détaché de quelque pan de muraille entièrement couvert de figures. C'était bien la peine, en vérité, de se donner tant de mal pour n'arriver pas même à nous communiquer u ne sensation d'œuvre complète. Et puis, que nous importe un rouge pour un rouge, ou un bleu pour un bleu I

Je tire à part, afin d'y revenir tout à l'heure, les œuvres qui méritent un souvenir meilleur, et je poursuis ma revue des tendances.

Ce qui prime tout, dans la peinture historique, c'est l'anecdote. Anecdote en grand, en moyen ou en petit format 1 Historiette ou histoire Peinture constamment ordinaire. Veût-on des exemples de sujets M. Oranges nous montre Bonaparte en Egypte, à qui l'on présente une momie dans son cercueil M. Emile Boutigny nous fait voir Bonaparte à Pavie, recevant des cardinaux, des év'êqués, des magistrats et des notables qui le supplient de ne pas punir la révolte de la ville par un incendie général M. Paul Gèrvais, qui a du talent plus qu'il n'en faut pour avoir le droit de mépriser le puéril anecdotisme, s'oublie à nous faire assister à la sortie du bain de Maria Padilla, en présence du Roi et des courtisans, tous empressés à boire de l'eau du bassin. J'ai regret de voir un homme si bien doué commettre l'erreur d'un telgrariiitableau, bon tout au plus à faire jaser le public des dimanches et\où l'on discerne des qualités réelles, amoindries et perdues. Que dirai-je ? Du haut au bas de l'échelle, solennellement ou familièrement, c'est à qui tirera des livres connus quelque trait à piquer les curiosités banales. L'un s'adresse aux inépuisables Mémoires de Marbot, un autre aux Souvenirs déDucor sur les déportés à Cabrera, un autre nous évoque, d'après Lanfrey, Bonaparte à l'hospice du mont Saint-Bernard; un quatrièmeemprunte à Flaubert- un épisode de Saint Julien V Hospitalier un cinquième se complait en des visions de supplice; un sixième. mais non je n'en finirais pas.

On s'explique cette rage d'anecdotiser par le désir d'intéresser les passants à tout prix. Il est certain que le moyen réussit quelquefois et, même au Champ de Mars, où le genre narratif n'est nullement en faveur, je pourrais citer tel ou tel artiste médiocre ayant attiré sur lui l'attention des visiteurs par une toile qui invite à la raconter. Ici le besoin de se distinguer, coûte que coûte, se double de l'ambition d'une médaille. Et puis, la plupart sont pauvres. Beaucoup se font peintres parce, que la peinture est devenue un. métier. Il faut vivre, cependant, et, pour vivre, on dxesse ses batteries contre «le bourgeois». Et, ce faisant, si l'on savait à quel excès on est « bourgeois » Soi-mêjne Dieu me garde de rien exagérer, mais comment ne pas voir s'étaler de toutes parts le plus étonnant bourg eoisisme? Nombre d'artistes sont bourgeois sans simplicité. Rien de plus rare que les élévations naturelles, les désintéressements, lés vues nettes et franches. On poursuit des •avantagés- et des vanités, on lutte pOUf, la vie, on est peintre ou sculpteur comme on est photographe ou serrurier. Nous venons pourtant, avec nos conceptions, avec nos sentiments, demander compte de vulgarités à des natures vulgaires et travaillantpourle vulgaire. Sommesnous justes?. Eh grandDieu I raisonnons. C'est au nom del'art– -deTartsacré– qu'on s'adresse à nous. On nous crie: «Nous sommes les prêtres de l'art Nous arrachons à l'existence ses secrets. Nous faisons à la beauté son piédestal. Nous donnons au sentiment son auréole. Voici nos œuvres jugez-les. Voici nos tendances comprenez-les. » Et, dans le ramas de ce qu'ons nous offre, si nous ne trouvons presque rien de ce qu'on nous annonçait, il ne nous serait pas permis de choisir 1 Au nom de ce que nous aimons,de ce que nous considérons comme supérieur, force nous est bien de qualifier ce qui nous est présenté. Qu'on ne nous taxe point de sévérité. Les critiques ne sont point des agents de réclame et des artisans de vains éloges. Si l'on ne songe qu'à faire un commerce, pourquoi nous

âppelle-t-on ? °

La marée monte des portraits, des paysages, des scènes de genre. Çà et là, de très bons morceaux; le plus communëiaent, des petitesses. Peu de portraits méritent de nous retenir. Les poses sont voulues, mesquines les caractères. Les grâces sont apprêtées et les toilettes trop voyantes. Le théâtral nous offusque; la médiocrité s'affiche. Cette grande cohue des Champs-Elysées nous obsède comme vaine foule. Dans la vie, nous alloas à qui nous plaît. Au Salon, la tourbe nous lait échec, s'impose à nous, nous oblige à nous remplir les yeux de ses physiono-

mies, de ses actes, de ses grimaces. Le plaisir de discerner une œuvre de choix se paie de l'ennui d'en subir cent autres. La mauvaise humeur nous gagne. Il y a trop de disproportion entre ce qu'on nous inflige et ce que nous désirons, et nous sommes blessés autant que nous blessons les autras.

Oui, j'en conviens, que'ques hommes sont présents, en ce Salon, dont les œuvres honorent l'art français. Au premier rang, je place M. Jean-Jacques Henner. On me dira qu'il revient sans cesse à deux ou trois types de tableaux, qu'il est monotone et monochrome. Soit t Mais voyez ce qu'il nous apporte et regardez toutes les peintures autour de ses tableaux. Son Eetit portrait de veuve en profil, figure blanche dans une enveloppe noire, est une des plus frappantes effigies qui se puisse voir. Par un procédé qui lui appartient et qui n'appartient qu'à lui seul, M. Henner condense la vie et la fait apparaître. Plusieurs l'imitent, aucun ne l'approche. De loin, j'ai des velléités de discuter son esthétique trop fermée une de ses œuvres est-elle devant moi, je me tais. Celui qui dégage une magie est un grand artiste. Par surcroît, M. Henner est un peintre au plus beau sens du mot. Une femme couchée, une gisante comme ses Madeleines, un simple corps féminin qu'il appelle « la femme du Lévite d'Ephraïm » me touche de son rayonnement intime. Cette chair pétrie de lumière est un des hymnes d'amour les plus purs qu'ait jamais chantés la peinture. Art spécial, à mettre en chapelle j'y consens. Art de plasticité trop voluptueuse peut-être. Art unique, en toute hypothèse, et qui dit ce qu'il veut. Inutile de chercher des comparaisons. Le maître a et gardera sa place a part entre les maîtres.

Je respecte aussi, et je salue comme il sied, le paysagiste Harpignies. Devant ses tableaux me revient la fière réponse de Nicolas Poussin, à qui l'on demandait la règle de sa vie « Je n'ai jamais rien négligé. » Parole superbe, d'enseignement fécond et noble par delà tout commentaire.

Arrêtez-vous auprès de son paysage « Bords de la Sèvre, vue prise à Clisson » et vous serez pris au vif. Bien d'autres ont pu et bien d'autres pourront fixer sur leur toile les lignes amples de cet horizon, la beauté de cette campagne, la grande silhouette de ce château aux tours dominatrices, altier dans sa ruine, émergeant des feuillages mais M. Harpignies voit les choses d'une certaine façon forte, et simple, précise et large, dans une atmosphère naturellement agrandissante. On fera d'autres peintures de ce même site, et la peinture que voici n'en est pas moins définitive.

M. Paul Dubois, sculpteur et peintre, est encore de ces indépendants qui marchent du pas qu'il leur plaît et ne relèvent que de leur conscience. Un portrait de femme, exposé par lui, me frappe comme la douce, belle et sereine manifestation d'une vie pénétrée. Je ne connais pas le modèle et je crois le connaître. La femme est d'un certain âge, vêtue d'une robe de dentelle noire, gantée jusqu'aux coudes et les mains croisées sur sa robe. Nul effort visible d'expression, mais une expression complète, une distinction achevée, une harmonie sobre, une richesse de technique au service d'un sentiment exquis. On ne peut voir un portrait d'une plus pure maîtrise.

Voilà les œuvres sans emphase, sans violence, sans mièvrerie et sans soulignement factice auxquelles je.; rends hommage avec une joie particulière. Si, des deux mille peintures de cette exposition, trois ou quatre seulement pouvaient être conservées, c'est celles-là qu'il con\'ien.draii de choisir. Mais quelques autres doivent être aussi marquées d'un trait,- et je m'empresse de le faire.

Pour le Câpitole de Toulouse, M. J.-P. Laurens a peint une toile de dimensions considérables la plus vaste, si je ne me trompe, qu'il ait jainàis exécutée. Le sujet est toulousain et historique. C'est la ville se défendant contre Simon de Montfort. Le terrible chef de guerre s'est rendu maître du château. Qu'à cela lie tienne Les habitants élèvent une rriuraille nouvelle afin de s'abriter. IL 'faut avouer que le fait, en lui-même, a une rare grandeur d'énergie. M. Laurens a représenté le rempart qu'on achève. LOS maçons montent les derniers créneaux; les charpentiers posent un plancher pour le chemin de ronde et couronnent les tours nouvelles de hourds de bois. Plusieurs plans s'étagent, peuplés de travailleurs, de porteurs de matériaux, de maîtrès et de manœuvres. Le sujet est vu d'une tour voisin© on distingue la campagne à vol d'oiseau jusqu'aux crêtes bleues èt neigeuses des Pyrénées, Ce mode de Composition est tout neuf dans l'œuvre de M. J.-P. Laurens. Si j'en avais le loisir, je rapprocherais le petit tableau d'un autre fort curieux, d'Antoine Rivalz, peint vers le premier quart du dix-huitième siècle ̃ et dont le sujet n'est pas, sans rapport avec celui qu'on vient de *voir. C'est la Fondation de la ville d'Ancyre. On verrait, par cette comparaison, comment, d'un' siècle à l'autre, les présentations plastiques sont renouvelées et l'on se rendrait compte, néanmoins, de ce qui se perpétue dans-les tendances des artistes d'une région. Mais je ne puis que signaler les éléments de cette étude. La Muraille de Touloiise a cette particularité qu'elle estpeinte à la détrempe. Un jeune homme, M. Charrier, a, me dit-on, réinventé ce mode d'exécution pour son usage et en a mis la pratique aux mains de M. J.-P. Laurens. M. Charrier expose, au palais de l'Industrie, un tableau à costumes de la fin du moyen âge, intitulé les Fiançailles, où la qualité mate et fraîche des colorations est identique à celle de Fimmense tableau de son maître. La Muraille- est, à peu près, à l'effet d'une aquarelle vigôUi'euse, mêlée de gouache par endroits, sans abus. C'est, assurément, une manière décorative-.

Ce que volontiers j'eusse écarté de l'œuvre, c'est la partie surnaturelle sous la forme de deux saints protecteurs de la cité, l'un sonnant du cor, l'autre brandissant son glaive au milieu des nuages, 1

ou plutôt des fumées qui s'échappent en noires banderoles d'une cheminée de brique. La vision a l'air d'être sortie ellemême de ce long tuyau rouge. A mon avis, rien de plus inutile que ce groupe de célestes combattants. D'autres moyens s'offraient, parla disposition même des architectures, de meubler le ciel, s'il en était besoin. Mais le peintre voulait sans doute faire bénir par saint Michel le mangonneau d'où partira bientôt, sous l'effort d'une femme, la pierre qui tuera Monfort. Cette femme, elle-même, je l'aperçois, près du mangonneau enconstruction, dan» une demi-extase. Tout cela, j'en conviens, est dans l'esprit du moyen âge et même fort ingénieux. Mais pourquoi transposer en peinture les combinaisons un peu bien complexes des littérateurs ? L'art littéraire et les arts plastiques se sont mutuellement aidés aux époques originelles. Aux époques où les champs esthétiques sont délimités comme en la nôtre, le mieux est de les séparer.

A l'intention de l'Hôtel de Ville, M. Henri Martin s'est livré, pareillement, à un grand effort de décorateur. Son œuvre consiste en une longue surface coupée par trois arcs. J'en louerai avec plaisir la couleur harmonieuse et chaude, jaune, blanche et rose, appuyée de vigueur. Un petit bois de pins, où vient mourir un rayon de soleil, fait le fond de la composition. A gauche, un peintre, vêtu de rouge, dans un ajustement de fantaisie archaïque, est entrain de peindre. Desangesle dominent jetant des fleurs et, de loin, une femme et son enfant l'acclament.

•s A droite, un jeune homme en redingote noire semble dormir, à moins qu'il soit mort. Un ange seul le vient baiser au front; d'autres ont l'air de s'éplorer. Que signifie ce symbolisme ? J'ai grand'peur qu'il ne signifie rien. Je ne parle pas de la facture vergetée, sommaire et pénible. En cette œuvre de décor, appelée à être vue de loin, elle ira sans inconvénient. Seulement, on voudrait comprendre. Que cette peinture énigmatique est donc fâcheuse et de mauvaise tradition I

Sur plus de deux cents .portraits, une dizaine peut-être est à nïentïbnper. Je commence par les effigies féminines, déduction faite de celles de MM. Henner et Paul Dubois, dont nous avons déjà parlé. Un portrait de femme de M. Léon Bonnat,; en robe de soirée d'un jaune éclatant, assise sur un fauteuil d'un bleu tendre, ac^cuse une recherche d'assouplissement et de pénétration lumineuse très sensible chez ce maître volontaire et souvent dur; La pose a de l'aisance, le bras nu du modèle est fort beau. Par-dessus tout, on aime à constater désir du progrès et le progrès même en un artiste célèbre dès longtemps. M. Bonnat donne un exemple qui lui vaudra du respect et qui a, malheureusement, peu de chance d'être suivi.

Je note comme un portrait sérieux un buste de femme en noir de M. Bordes. Un portraitdefilletteenrobeblanche au milieu des fleurs, de M. Maxence, est gracieux et d'un art vrai. Il y a une intimité charmante- en un petit portrait de M. Paul Thomas, et une fine délicatesse; Je laisse de côté quantité de portraitures à effet, tout en arabesques. Peindre une femme sans mignardise, sans petitesse et sans étalage, en sa grâce vraie, en son entier caractère, suppose un bien rare ensemble de qualités.

Du côté des portraits d'hommes, il coñ vient de citer ceux de M. Ambroise Thomas par M. Marcel Baschet, plein de ,vie personnelle du peintre Lehoux par M. Cor mon, d'un art particulièrement robuste de M. Pharaon de Winter par luimême, peinture excellente, d'une franchise et d'une sincérité typiques., Hélas la place me manque et le temps me presse. Je n'ai rien dit des quelques tableaux de genre qui ont pu m'attacher. Qu'il me soit permis de signaler, au moins d'un mot, la scène d'intérieur de M. Lomont, « le Lied »,la lumière frappe si harmonieusement une boiserie jaune et se décompose avec un mystère si juste dans la pénombre du contrejour, autour de personnages silhouettés.

Je n'ai rien dit, non plus, des paysagistes, et je ne voudrais pas passer sous silence des visions d'humanité rustique, telles que la Dernière glane, de maitre Jules Breton, ni des échappées agrestes comme le Village flamand, à la tombée du soir, toile délicieuse de M. Adrien Demont le Crépuscule, de M. Lucien Simonnet, œuvre de poésie loyale l'étrange et pittoresque Vue du Puy, de M. Noirot, œuvre de conscience les méritoires paysages de M. Léenhardt, peintre délicat des landes de Montpellier, ou la claire marine de; Noirmoutiers de M. ViiicentDarasse. Et voilà que je me vois en face du groupe des étrangers et de l'exposition de sculpture, l'on signale la Jeanne d'Arc équestre de M. Paul Dubois la Jeanne d'Arc saisissant l'épée de la France, de M. Mercié, et un combat terrible d'un orang-outang contre un homme, de.M. Frémiet. Même en recourant aux nomenclatures, je n'ai pu épuiser mon sujet. Ce Salon, trop nombreux et trop cahoteux, révèle, à tout prendre, une école résolument vivace. Puisse-t-on ne la point troubler d'idées fausses et ne la pas entretenir en préjugés 1 Pour le surplus, j'y reviendrai prochainement.

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