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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1894-11-06

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 06 novembre 1894

Description : 1894/11/06 (Numéro 5339).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k528918v

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 05/03/2008

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SOMMAIRE

Mondanités.

A Mvadia Changements dans le gouveraementPMse.

ï<' ? Aventurière M & Ift Comédie-Française.

JO!)BM MMmmSM

DANS

LES M~MS t.<OU~ERTU~E DU 80BRAN!Ê It~~ tors ds mon dernier voyage, à as~Ster à l'ouvertuM solennelle du So~ra.~è~ j'ai trouvé SoSa. en fête, sous un eiel d'au tendre Mea, dont en cette ûa €'octùbre nous avons pe?dn le secret. Fè'tëâ'Qnejoie paisible, fégalière, qui assemble a celle d'an beau dimanehe,oa aes environs l'on Mëourt à la Ville. Des onze heures du matin, devant le MMs 'd'où tout & l'heure sortira S. A, R. !e Prin'ce. déûlent ~es fonctionnaires en tâmille.des curieux à l'air range, et par groupes, des paysans aa~costume natio<t~,en a&a bleu marine'brode de blanc et tissé par eux, des femmes avec labeur ~ongë piquée sous ie T0ile~ dans les sheve'uxàmuttiplesjiattes qm font comme Ces'cordes de lyre; débarquant seule-ment du train, voici des 'députés, au pa.~etot fourré de mouton, qui arrivent en toiture au g~lop de petits tnevaax bulgares, vîtes !-emme 4e ventqm sauMa da Vitosch~

De police, de strajafs bottes et & gros pistolets d'ordonnance, presque point; au palais au Sobraniè.sur le parcours <Ï'une longue et large avenue, où. les fenêtres sont peuplées et où les ombrelles claîres miroitent sur les balcons, la troupe aucamplet s'échelonae.enfort belle mine, mais sans armes.

Et cette répudiation de la force, jugée inutile lorsqu entre en scène la loi, c'est précisément la note même de cette journée, et non la moins intéressante, si l'on songe où l'on est, ici, dans les Balkans aux gorges tragiques.

A travers les régiments massés, drapeaux et musiques en tète, un fonctionnaire du palais me conduit jusqu'aux abords du Sobranié à un étage, avec sa nef, ses murs rectilignes brossés en vert, bien dégagé sous le soleil qui l'inonde, le petit Parle ment pavoisé est aujourd'hui héros dans l'histoire du pays.

Sur les marches encombrées, parmi les officiers chamarrés, au kalpak blanc surmonté d'une haute plume qui pique droit et beHiqueusement dans l'air, j'attends les vingt et un coups de canon qui annonceront que le Prince a quitté le palais.

Sous le vestibule les ministres qui vont recevoir Son Altesse, le président du conseil et le minisLre des anaires étrangères avec le grand-cordon que, par un honneur significatif et qu'il n'avait pas encore consenti à la Bulgarie, le Sultan vient de leur envoyer; le's représentants des puissances, en quête de leur tribune, moins les consuls de France et d'Allemagne, celui-ci chargé à Sofia des choses de Russie, qui ne vivent ici d'aucune existence ol'acielle; dans un fin nuage qui s'élève dM cigarettes blondes, quelques députés, nu-tëte, causent les mains dans la poche ou se présentent l'un l'autre, et en face, derrière le cordon des gendarmes à cheval, des paquets de peuple, mâle et sérieux dans l'indolence flottante d'un paysage d'Orient.

Soudain, le galop d'un escadron de hussards rouges, des sonneries de trompettes et des hurrahs, les équipages de la Cour, la maison civile et militaire, un piqueur &. casaque jaune, plus favorisé dans ses sorties que son collègue de l'Elysée, une calèche de gala à la daumont, le Prince. En uniiorme d'apparat; portant haut, avec une dignité souriante, fixant devant lui cet œit hteu dont le regard sait faire aussi de pëaet.rantes enquêtes, le Prince salue, descend, gravit le perron d'un pas très lent et, au milieu des acclamations qui se rythment sur l'air national, entre dans la Sa! te.

La ptaco qu'on m'y avait assignée est propice au coup d'œil.

Grande saUe en rectangle, que le jour transperce de part en part, stuquée blanc et or, avec des médaillons au chiffre encore du prince Alexandre de Battenberg, de vastes tribunes pour lesquelles, sans distinction, demain, un socialiste demandera l'accès du public.

En face, sur une estrade, le Trône, ô vision qui déconcerte notre optique de France, )o fauteuil rouge, sous le dais rouge, des hallebardes d'or iont traverse dessous, le bureau; pas de tribune, pas de verre d'eau, les députés parlent de leur place. Et ils sont là, debout, cent cinquante, à leurs bancs posés en éventai), des papiers déjà sur leurs pupitres brunis, d'écoliers.

Presque tous des nouveaux, et presque tous des jeunes. C'est bien l'appel à l'avenir.

Curieuses, attirantes figures de Slaves, au poil noir, où dans les yeux noirs aussi et qui ilambent, passent un étonnement et une gêne. On dirait d'abord que tourmentées et pâles, ces belles ûgures ne sont faites que de passion, et pourtant c'est lec:U;ne qu'elles respirent, et comme la con&ance seule dans le droit.

Des redingotes, des vestons, ce sont des propriétaires, des avocats, des médecins, et ptus d'un entre ses doigts uns lentement égrène le rosaire d'ambre ou d'cbéne, passé au poignet comme un bracelet.

Puis, sur cette majorité d'aspect bourgeois,–il doit bien y en avoir là quelques-uns qui d'aventure ont été ministres jadis, l'espèce est indestructible, ça et là une note pittoresque, piquée comme pour montrer que cette Chambre, c'est l'essence du pays même.

Des paysans aux cheveux ras, châtains, le visage rond, spécimens parfaits du Bulgare qui a su sauvegarder son type sous l'écrasement même de la dominaioû, avec la fu~iaaeUe de grosae bure

blanche et le juste-au-corps a manches violettes d'autres portent la veste soutachée, brune comme la terre de leurs champs, et l'on dirait des Bretons fidèles; ici les délégués des provinces turques, avec le fez immuable et rigide; plus loin, des musulmans en longues robes et en turbans verts, à bourrelets, qui font de leur chef comme une coupole.

Et cet ensemble les députés n'ont pas d'insignes leur indemnité est de vingt francs par jour pendant la session seulement, qui dure deux mois dégage une impression de bon vouloir au travail, de conscience de la tâche et de sécurité dans son accomplissement.

Tout de suite on éprouve qu'ici le respect du parlementarisme, de la chose élue, ainsi que celui de la liberté, est encore intact, dans l'adolescence; il n'a subi ni aventures ni heurts, il n'a pas -passé par la buvette.

Les ministres et le métropolite de Sofia à sa droite le clergé est électeur en Bulgarie, mais non éligible le docteur Stancioa, le distingué chef de son cabinet, le comte de Bourboulon, miitra des cérémonies, et les aides de camp à sa gauche, le Prince s'est assis; il se découvre, déploie son discours et If lit. La feuille ne tremble pas dans sa main la voix s'élève claire et martelée et fait saisir par le relief de ses intonations les passages importants.

Tout <ce discours, où le Prince dépose si heureusement son Gis dans les bras de la Bulgarie et de ses compatriotes où il se félicite de s'être adressé au peuple pour lui demander son avis sur la manière dont il entend que les atïaires de l'Etat soient dirigées et d'avoir été compris par lui où il passe en revue les projets de loi par lesquels le Parlement va fonder la renaissance morale et matérielle du pays, est écouté dans le recueillement.

Pais, de l'hémicycle, des bancs, des tribunes surchargées, sitôt que le Prince s'est recouvert, un formidable enthousiasme.

Le Prince a dit, il redescend les marches, le cortège se reforme, les députés vont se mettre a l'ouvrage, c'est tout. C'est tout, mais il y a comme une sympathique grandeur dans cette simplicité constitutionnelle, cette sobriété, qui na redoutent point de s'affirmer ainsi, au sein même de ce pays d'Orient où l'oeuvre des mises en scène est si vive.

Aussi bien, c'est quelque chose de chez nous. si loin de nous. que vient d'évoquer le prince Ferdinand de Bulgarie, le petitfils de Louis-Philippe un prince it'ançais, comme il aime à le dire, et comme il l'a prouvé dans le petit incident, charmant, que voici.

C'était à la sortie; le Prince passait devant la Cour, les corps constitués, les délégations, les officiers de la garde, quand il m'aperçut planté sur son passage, dans la haie; alors le Prince, qui dans cette foule n'avait daigné distinguer personne, s'arrêta un instant devant le collaborateur du Gaulois, qui se trouvait à côté de M. Mermeix, arrivé la veille de Constantinople, et avec une bienveillance remarquable et très doucement ûatteuse à un cœur français, il nous dit

Je suis heureux de vous voir assister à ce grand acte constitutionnel.

Puis, aux salves du canon, tandis que les étendards s'inclinaient et qu'un immense cri montait en son honneur, la voiture de gala l'emporta.

J'aurais bien désiré recueillir en cette occasion des appréciations de Son Altesse. J'ai été reçu dans ce salon de travail où, parmi des chrysanthèmes vrais, frissonnants et pâlis comme s'ils avaient, après le bal, des nerfs de femme, et des fleurs de Mme Madeleine Lemaire, les souvenirs de notre histoire côtoient aux murs, sur les tables, ceux de la Bulgarie, devenue pour le Prince une patrie si chère; puis, j'ai eu l'honneur d'être invité à dîner au Palais, avec la surprise exquise d'y trouver toute petite colonie française, mais « en ami a.

Le Prince ne veut pas parler.

La parole, selon lui, à cette heure, appartient uniquement aux représentants de la nation,la sienne doit s'effacer devant la leur. Vigilant gardien de la Constitution, le Prince prétend en être aussi l'observateur délicat.

En m'inclinant devant une telle conception, j'ai eu l'idée de me faire présen' ter au président du Sobranié, élu l'aprèsmidi même de l'ouverture, et peu d instants après son installation, M. Thodoron, député du port de Roustouck, m'accueillait dans le cabinet présidentiel, où il piochait le règlement, sous la familiale lumière d'une lampe à pétrole.

M. ThodoroS, redingote et pantalon gris, chaîne en or, favoris blonds et petit oeil d'un brun alerte, est avocat, ce qui donne une attrayante valeur à la modération avec laquelle il s'exprime en un français plein d'aisance.

« Des séances parlementaires dans les Balkans? me dit M. Thodoroff, oui, il y a là de quoi plaire à l'imagination. Mais ce qui est plus intéressant encore, c'est que cette Chambre appelée à consolider l'ère d'apaisement et qui est comme la seconde face des derniers événements, a été élue dans la plus rare indépendance.

w Le peuple bulgare est justement jaloux de ses libertés, il y a plus de dix ans qu'on parlait ici déjà d'accorder le droit de vote aux femmes Et comment le gouvernement actuel n'aurait-il pas laissé la liberté d'agir? il n'a rien à craindre d'elle puisqu'il est en harmonie avec les vœux du pays, et elle Efa rien à craindre de lui par leur passé même, alors qu'ils figuraient dans l'opposition, les hommes d'aujourd'hui se trouvaient liés d'honneur et par loyauté envers elle; elle est leur plus haute raison d'être.

» L'homme qui préside au gouvernement, M. Stoïlon, est une intelligence, un caractère essentiellement organisés pour la liberté; il aie sens des mœurs du véritable citoyen et celui d'une politique conforme aux progrès de l'esprit. N Tenez, les journaux français et les russes, grâce à lui, maintenant circulent sans entraves~ et, pour citer encore un exemple, le colportage d&s icones n'est plus'empéché, ses adversaires essaient de lui en f&ire reproche, pourquoi? Le ministre estime qu'il sera temps d'agir si l'inconvénient se produit, et à ce moment-'

son action, certes., ne serait pas moins deo isive qu'une autre.

» Aussi bien, pendant cette période d'élection que j'ai vue de très près, il n'y a eu ni haines ni trafics; le ton des polémiques a repris quelque dignité, et t'np peut dire que s'il y a eu des discussions, il n'y a pas eu un oRensé.

M Paisiblement, les électeurs circulaient avec le nom de leurs candidats inscrits sur des drapeaux des meetings se sont organisés sans qu'on cherchât à les prendre en main; bien mieux, si dans la précédente Chambre il n'y avait que deux opposants, et encore d'une étoffe très mince, le gouvernement a tenu, par une espèce de coquetterie de conscience à laquelle vous rendrez hommage, à ce que l'assemblée nouvelle fût normale, eSectivement nationale, ouverte à tous les partis.

))I1 y a cette fois une minorité d'environ quarante-quatre voix, on a laissé des socialistes aussi, ils sont cinq, exposer et faire triompher leur opinion, et une pareille minorité, dans de telles circonstances, souhaitée pour ainsi dire par le gouvernement, ne peut qu'élever encore son prestige.

» II est assuré dans cette voie de concours qui lui permettront de la mener à bonne Sn; l'adhésion des Rouméhotesy contribuera de ceux qu'on appelle des Russophiles, un mot d'ailleurs vide de sens, sans aucune signiScation puisque nous n'avons pas de politique étrangère à faire, et qui ne s'explique, ou ne s'excuse, que par la nécessité de nous distinguer de ceux qui prétendent tomber en attaque sitôt que l'on prononce le nom seul de la Russie.

» La besogne du nouveau Sobranié? Rétablir l'équilibre des nuances, faire économique et pourtant bien; il s'occupera des caisses agricoles, de ~encouragement aux industries, des chambres de commerce, de l'Ecole supérieure, d~ Ij~loi sur la propriété et ses modincatifna, de la. réforme du système dos impôts, et le tout dans des sentiments nationaux. ? » Ce que je viens d'entendre, nmnsienr le président, constitue en vérité un large, et peut-être mume enviable programme potitique je fais des vœux pour que l'homme qui le porte ne soit pas trop en avance sur l'éducation et la capacité de. ceux auxquels il le dédie.

–N'en croyez rien, monsieur. Ce peuple vient de fournir une preuve sans réplique d'intelligence et de maturité, et, de toutes façons, ce sera un honneur assez grand pour servir de consolation que de l'avoir essayé.

Six heures. Je quitte le Président. Les couloirs du Sobranié sont obscurs et déserts.

Dehors, a la place où le matin tout était solennel, tout maintenant est vastement calme, soua un ciel dont je n'oublierai jamais, non jamais, les étoiles. Des députés s'en vont souper à la Slavianski-Bessada, où certain petit vin de Viditi et le sMvovitza aux prunes vous occupent au cerveau; dès maintenant, la Ville semble se préparer au repos; pas de cafés animés, pas de devantures brillantes à peine quelques boutiques, de loin en loin, où, dans la demi-nuit d'un quinquet, s'entasse la camelotte viennoise, là où le commerce de France, s'il voulait, serait si glorieux mais l'impression est au fond.

La journée est finie, vécue et célébrée dans cette gravité d'âme qui semble ici puisée dans celle de la nature, mais c'est bien la consécration du temps nouveau. Et ce qui reste de l'autre temps, en cette journée, c'est ce gamin qui, rasant les murs, désespérément, d'une voix de chouette, crie dans l'ombre le journal de M. Stamboulof.

ALEXANDRE WEPP

Soila. ce 29 octobre 1894.

Hôtel de Batgario.

Ce qui s~ passe GAULO!S-GU!DE

AM~'OMr~Mt

Courses à Maisons-LafStte.

Au Nouveau-Théâtre, représeatation d'AnKa6e~a, pièce de Ford, traduite par Maurice Maeterlinck, donnée par t'Œuvre.

LA POLITIQUE

II s'est passé, hier, un fait qui pourrait bien être le point de départ d'une crise ministérielle. Il s'agit de la réduction de douze mille hommes que le ministre de la guerre fait subir a l'armée. La commission de l'armée a prié le ministre de renoncer à cette réduction. M. le général Mercier lui a déclaré que la décision avait été prise en conseil des ministres. H a ajouté qu'il ferait part au conseil, des aujourd'hui, des vœux de la commission, mais il n'a pas caché qu'il était opposé à leur réalisation et qu'il les combattrait.

De sorte que le conflit est net entre la commission de l'armée et le ministre. Si le conseil donne tort au ministre et revient sur sa décision précédente, c'est probablement la retraite du général Mercier. Si le conseil, au contraire, persiste et couvre le ministre de la guerre, c'est entre la commission et le ministère un débat qui sera tranché devant la Chambre.

N'est-elle pas curieuse, cette situation, que j'indiquais récemment ici même, de républicains non seulement convertis à la théorie des armées permanentes, mais encore poussant le zèle dans la conversion jusqu'à vouloir renverser un général parce qu'il ne réclame pas assez de soldats ? Oh t les néophytes t Ils n'en font jamais d'autres.

C'est, d'ailleurs, une tendance similaire et une conversion non moins profonde qui noo~vaut les articles de la presse républicaine étalant avec complaisance les résultats matériels merveilleux obtenus par la Russie sous le régne d'Alexandre III. Ces braves gens ne voient pas qu'en dressant Je bilan d'un règne aussi court relativement, ils prouvent qu&. ~"monarchie est un véhicule puissant du progrès humain. Car, entre nous, il y a peu de républiques qui pourraient revendiquer successivement, pour la période que nous venons de traverser, des avantages comparables à ceux qu'a réalisés la Russie en moitié moins de tempt. Vraiment ces républicains deviennent

trop monarcniste9:ns applaudissent, non sans raison d'aiUe~s, au sort quelejo~ry parisien vient d'inïliger à un écrivain coupable d'avoir insulté M. Casimir-Perier. Un an de prison, trois mille irancs d'amende. C'est pour rien. Cependant on s'en tirait à meilleur compte sous l'Empire.–J.C.

ËCHOS DE PARIS

Apres la messe qui a été dite, dimanche, en l'église d'Argenteuil, pour le repos de l'âme de Monsieur le comte de Paris, une réunion a été tenue, l'aprèsmidi, par le groupe royaliste d'Argenteuil, qui y avait convié les représentants de la Jeunesse royaliste de Paris. Le président de la réunion, M. Bertault, a lu le télégramme suivant, adressé à Monsieur le duc d'Orléans, à l'issue de la cérémonie

.DMC ~'Or~tM (Dc~y<M~)

Angleterre

« Le Comité d'Argenteuil, à l'issue du w service pour le repos de l'âme de MonM sieur le comte de Paris, prie Monsei? gneur d'agréer ses nouvelles condoléan)) ces avec l'assurance formelle de son a concours actif et dévoué.

)) Le pr~sMeM~,

a GHEVAHER HUBERT. r

La rentrée de l'Institut catholique a eu lieu, hier matin, à neuf heures.

La messe du Saint-Esprit a été célébrée par Mgr d'Hulst, recteur de l'Institut, dans la chapelle de l'école des Carmes, ruede.Vaugirard.

Do nombreux professeurs et étudiants assistaient à cette cérémonie et remplissaient complètement la chapelle. L'orgue, brillamment et délicatement tenu par M. Besse, a exécute divers morceaux et accompagné les soli remarquablement chantés par M. Germain.

A l'évangile, Mgr d'Hulst a prononcé un grand discours.

Le Pape a reçu, avant-hier, le cardinal prince de Hohenlohe.

Sa Sainteté s'est entretenue longuement avec Son Eminence et l'a félicitée de la nomination de son frère aîné, le prince de Hohenlohe-Schillingfûrst, à la haute charge de chancelier de l'empire allemand.

Cette audience a causé une vive impression dans les cercles politiques, car on savait que le cardinal de Hohenlohe n'avait pas été depuis quelque temps persona y~ au Vatican.

Voici, à propos des changements annoncés dans le personnel de la maison impériale de Russie, quelle était la composition officielle de la maison du tsar Alexandre III

Il y a en tout 17S officiers de grades divers. Dans ce nombre sont 73 aides de camp généraux, 23 généraux-majors de la suite et 76 aides de camp.

Le personnel de la maison militaire se compose de 13 membres de la famille impériale, 2 ducs de Leuchtenberg, un prince d'Oldenbourg, 5 princes sérénissimes, 15 princes, 19 comtes, 8 barons, 103 nobles non titrés. Il y a des Russes, en grosse majorité naturellement, 4 Finlandais, 2 Polonais, 3 Caucasiens, 2 Grecs, 1 Roumain.

La même maison compte 2 feld-maréchaux, 2 grands-amiraux, 40 généraux, 4 amiraux, 20 lieutenants généraux, 3 vice-amiraux, 3 capitaines de vaisseau, 3 lieutenant-colonels et quelques officiers subalternes de l'armée de terre.

Quant à la cour proprement dite du Tsar, elle se composait de 2 grands chambellans, 5 grands maîtres de la cour, 2 grands échansons, 1 grand veneur, 1 grand maréchal de la cour, 40 maîtres de la cour, 17 écuyers de la cour, 2 grands maîtres des cérémonies, 1 grand ecuyer tranchant, 13 maîtres de la cour titulaires, 25 écuyers, 13 veneurs, 176 chambellans et 268 gentilshommes de la chambre.

Enfin la cour de la tsarine Marie était de 8 dames à portrait, 1 grande maîtresse de la cour, 1 demoiselle d'honneur à portrait et 98 demoiselles d'honneur.

~Son Em. le cardinal Langénieux, archevêque de Reims, assistait, hier, à la quatrième conférence des .patriarches orientaux.

A ce propos, rappelons quels sont les différents pied-à-terre des évêques de France, dans la Ville-Eternelle, au cours de leurs voyages ad ~t~M<x.

Le plus important est le Séminaire français, dont Mgr Brichet, procureur général de la congrégation du Saint-Esprit, a fait an véritable pa~a-MO.

Parmi les prélats qui lui demandent régulièrement l'hospitalité, nous pouvons citer notamment, outre le vénérable archevêque de Reims, Son Em. le cardinal Bourret, évêque de Rodez Mgr Becel, évëque de Vannes, etc.

Beaucoup de prélats descendent vdontiers à la procure de Saint-Sulpice, rue des Quatre-Fontaines.

M. Captier, qui la dirigea pendant de longues années, avant de devenir le supérieur général de la Compagnie, recevait ses hôtes illustres entre autres les cardinaux Richard, Foulon et Thomas avec une véritable magnincence.

Saint-Louis des Français est le troisième centre d'hospitalité épiscopale à Rome. Ses hôtes les plus fidèles furentt longtemps les cardinaux Lavigerie e Place. Mgr Isoard, évêque d'Annecy, et bien d'autres prélats n'ont pas d'autre pied-à-terre. L'autorité militaire a décidé qa'en raison du petit nombre de réservistes des classes 1884 et 1888, qui doivent être réunis aa printemps, aucun avis ne sera publié sous forme d'affiches dans les corps d'armée de France.

Les réservistes des sections d'administration, du recrutement et du train des équipages seront convoqués, pondantle cours de l'année, aux époques nxées, selon les circonstaneea, par les commandants de corps d'armée.

Quant à l'armée territoriale, elle ne sera soumise, en 1895, à aucun appel. On procède en ce moment, dans le jardin du Luxembourg, à la récolte des pommes de la pépinière.

C'est dans un coin du jardin, entre les rues Aoguste-Lecomte et d'Aasss <tue les

horticulteurs de la Ville cultivant les deux cent cinquante et quelques variétés de pommes existant en France, et c'est à cette pépinière, unique en son genre, que tous les arboriculteurs pomologues viennent demander des grèves.

La récolte du Luxembourg est chaque année divisée en quatre parts la première, qui comprend les plus beaux fruits des espèces tardives, est offerte au président de la république et sert aux dîners officiels de l'hiver; la seconde est pour le préfet de la Seine; la troisième, par une coutume qui remonte à l'époque où les terrains actuels du Luxembourg appartenaient aux moines de l'abbaye du Val-de-Grâce, est réservée à l'hôpital militaire de la rue Saint-Jacques, et enfin la quatrième est vendue aux grands restaurateurs de Paris.

Dans le courant de la semaine, le président de la république et le préfet de la Seine recevront la visite de MM. Opoix, jardinier en chef, et Poulin, inspecteur général du Luxembourg, qui leur remettront leur part de récolte.

Il est d'usage que le Président retienne à déjeuner les porteurs du présent et que ce soit à ce déjeuner que l'on goûte tes premières pommes de la récolte du Luxembourg.

Prise de voile.

Hier a été célébrée, au couvent du Sacré-Cœur-de-Jette, en Belgique, la cérémonie de la prise d'habit de Mlle Hélène de Burlet, 6!le de M. de Burlet, chef du cabinet, ministre de l'intérieur.

Encore une légende qui s'en va t

D'après une statistique qui vient d'être récemment publiée, il résulte que, dans les maisons de bains publics de Londres, le nombre des clients dépasse de beaucoup celui des clientes.

Voici, par exemple, les chiSres des entrées dans une des principales maisons de bains du West-End en 1859, 10,004 femmes, 56,400 hommes; en 1860, l'année suivante, 11,843 femmes, 67,186 hommes; enfin, en 1894,14,540 femmes et 105,358 hommes ) 1

Ainsi, à en juger par cette statistique, non seulement la propreté des hommes est bien supérieure à celle des femmes, mais elle le devient sans cesse davantage. Il serait intéressant de savoir si la chose est spéciale à l'Angleterre ou si les statistiques des bains français donneraient des résultats équivalents.

De tous côtés se forment en ce moment des associations de pêche, pour dénoncer les abus qui violent le décret du 10 août 1875 et que les gardes assermentés sont impuissants à réprimer.

On signale particulièrement l'emploi d'un engin qui ravage les cours d'eau et qui fait complètement dédaigner par tous les poissons le gravelot ou te ver du pêcheur à la ligne: c'est le cottret, grand épervier manœuvré par deux hommes et traîné par une barque.

Or, tous les filets traînants sont prohibés, & l'exception du petit épervier jpté à la main et manœuvré par un seul homme.

A travers les livres

Vient de paraître à la maison Dentu, Paternité, par André Theuriet. Ce roman intime et dramatique à la fois, plein d'exquis paysages forestiers et de situations émouvantes, retrouvera dans l'élégante collection Ed. Guillaume le succès qu'il a obtenu récemment dans la Revue des ~eM.r Mondes.

Richard O'Monroy, dans ses Z~~otre~ cn~es, revient au genre militaire. Au milieu des joyeuses et pimpantes aventures, il pique çà et là une note émue, touchante, qui vient mêler délicieusement les larmes au rire.

NOUVELLES A LA MA!M

Dans les couloirs de la Chambre, entre deux députés d'opinions différentes Le ministre va confier un poste diplomatique à M. Untel.

Comment ) à celui-là ?

Mais oui, c'est un homme très capable.

Oui, capable de tout.

UN DOM'NO

EN

ALSACE LORRAINE

Le nouveau statthalter d'Alsace-Lorraine est le chef de la première branche de la maison de Hohenlohe, qui porte le titre de Hohenlohe-Langenbourg et de comte Gleichen.

Le chef actuel est le fils du prince Ernest et de la princesse Féodora de Leiningen, demi-soeur de la reine d'Angleterre, dont il est par conséquent le neveu. Major dans la cavalerie autrichienne, il devint sujet allemand lorsque, à la mort de son père, il hérita de la princioauté de Langenbourg.

Sa sœur, mariée au duc de SleswigHolstein-Sonderbourg. est la mère de l'impératrice d'Allemagne.

De son mariage avec la princesse Marie de Bade, sœur du grand-duc de Bade. il a trois enfants le prince Ernest, secrétaire à l'ambassade d'Allemagne, à Londres la princesse Elsa, mariée à Henri XVIII, prince de Reuss, et la princesse Féodora.

Le prince de Hohenlohe-Langenbourg, âgé de soixante-deux ans, génécal à la suite de l'armée prussienne, est vice-président de la Chambre des seigneurs du royaume de Wurtemberg et président de la Société coloniale allemande. II avait été vice-président du Reichstag.

D'une grande culture et d'un esprit très ouvert, il a toujours professé des idées très modérées, comme le prince de Hohenlohe-SchiMingsfùrst, le nouveau chancelier de l'empire, son cousin à la mode de Bretagne.

D'une belle prestance, il est de taille mince et élancée. Son visage, aux traits fins et aristocratiques, est encadré d'une très longue barbe grisonnante.

Il aime beaucoup les arts et le sport, et sa conversation est pleine d'imprévu. Sa nomination de statthalter d'AlsaceLorraine, étant donnée la parenté du prince avec un grand nombre de maisons régnantes, donne créance au bruit qu'on recueille dans les cercles politiques que te nouveau atattbatter "ourrait bien devenir

un jour le prince d'un nouvel Etat atle. mand, formé par les deux provinces d'Aï* sace-Lorraine qui sont maintenant provinces de l'empire.

MAHO GERARO

Bloc-Notes parisien SUtODES P6R 6MOUR

On vient de publier une statistique des p)~ suggestives, sont-elles assez rares les Statis* tiques suggestives t sur les suicides paf amour, en France et en Italie.

Eh quoi, en cette fin de siècte si pratique, si prosaïque, si incrédule par le cœur aus~i bien que par f'esprit, il se trouve encore des matheureux qui aiment au point d'en mourir, qui préfèrent la mort au désespoir d'amour) '1 Le voilà donc sauvé cet Idéal tant gourmandé, tant méprisé par t'impiëté du cœur, le voilà qui surgit de la mort, et Hotte comme une vapeur btanche sur tes cadavres des désespérés. Ne le laissons pas échapper; gardonsle précieusement au moins jusqu'à l'Exposition, pour que le siècle nouveau le reçoive du siècle qui meurt et l'exalte à son tour, ou le garde en vitrine, comme une des curiosités du dix-neuvième siècle.

Ne plaisantons pas, la chose est sérieuse et même affreuse. Le suicide a pris en France des proportions fabuleuses, près de 26,000 en quatre ans, soit une moyenne de 6,5oo par an. Mais, sur ce nombre, on ne compte que 3o6 suicides par amour. C'est humiliant pour la France, car le suicide étant abominable, il l'est doublement quand il n'a pas pour excuse un moment de folie, et quette fotie plus excusable que l'amour t Les autres, c'est donc la misère ou le déshonneur qui tes a poussés vers la mort r

En Italie, c'est une autre affaire. On compte seulement 8, ;85 suicides en quatre ans,56o suicides de femmes et 2,5f6 suicides d'hommes. Les ftatiennes ont du bon sens mais pour ne pas perdre la t6te, it faut qu'une Itatienne conserve son cœur intact, car, si nous prenons la statistiquedes suicides par amour en Italie, nous voyons que les suicides de femmes sont presque tous le résultat d'un amouf malheureux, et que les Italiennes sont, sur ce point, trois fois plus folles que les Italiens. PoM'r;;M Elle avait mis sa confiance entui. H était si beau, si tendre il jurait qu'il l'aimerait toujours, et maintenant le traître l'a délaissée. Longtemps elle t'a guetté, t'œit chargé décolère, le couteau à la poche, le tong du chemin, et le dimanche à t'entrée de t'égtise. Avait-elle une rivale? Longtemps ette a hésité à tuer t'inndète, et puis le désespoir l'a prise. et après une dernière prière devant la Madone, elle s'est plongé le couteau dans le cœur. C'est le cojteau qui est là-bas le grand vengeur et la dernière ressource. On ne se noie guère et l'asphyxie n'est pas recherchée. Parfois le poison, et parfois aussi le précipice, comme Sapho Mais c'est le souvenir de Lucrèce qui l'emporte en Italie.

Les Italiens qui se suicident par amour sont, avons-nous dit, trois ou quatre fois moins nombreux que les femmes. Est-ce la fatuité qui les sauve ou un plus grand sang-froid:* Ils ont le fusil ou le pistolet. C'est la mort nobte pour l'homme; mais à quoi bon

Chez nous, it y a presque autant d'hommes que de femmes qui se tuent par désespoir d'amour [72 contre t3~. Serait-ce que ta Française a plus d'empire surette-même que t'ttatienne.ou perd comme nous ta foi du cœurfLe luxe, l'amour du froufrou sont-ils des remèdes contre l'amour ou plutôt le poison de t'amour ?'

Ou bien faut-il conclure de ce fait, que le Français est moins séduisant que l'Italien, moins fait pour inspirer de folles passions et l'amer désespoir r

A mon avis, cette proportion tient uniquement à ce fait qu'en France la plupart des suicides par amour ont lieu à deux, entre fiancés que des parents barbares ne veulent pas conduire à t'autet. Ils ont prié, supplié, menacé de sommations respectueuses rien n'y a fait. Alors ils fuient et, dans quelque chambre d'hotel où s'exhale leur idéal meurtri, its allument un réchaud, et doucement, enlacés dans un rêve d'éternel bonheur, ils attendent la mort. Elle est rare la Fansienne qui se tue par désespoir d'amour. Nous avons eu ce spectacle itya quelques années. Une adorable comédienne a voulu prouver qu'elle ne jouait pas la comédie de l'amour, et froidement, devant sa glace, ette s'est toge une balle dans la tête. Pauvre enfant Hâtons-nous de dire, cependant, que cette Parisienne du Théâtre-Fran.çais était. Russe.

L'Espagnole se tue-t-etie par amour? 9

Non. On connaît la chanson de Carmen'. Si tu ne m'aimes pas, je t'aime,

Et si je t'aime, prends garde à toi.

L'histoire de l'Andalouse qui porte un pot. gnard à sa jarretière est une pure légende, mais l'Espagnole, par religion autant que par nature, songera plutôt à tuer l'infidèle ou sa rivale qu'à se tuer ette-même. Le plus souvent elle se console avec un autre, ou va pleura dans un couvent.

Combien.douce la légende de Don Juaa tette que nous l'a montrés le poète Zdritta! La dernière victime, toin de réclamer dans l'autre monde le châtiment du coupable, na songe qu'à son salut et finit par t'obtenir. Religion et amour ne font qu'un dans te pays du Cid, et le suicide est banni, parce que l'enfer se peut donner le bonheur qu'on a perdu. L'Allemande est peu portée au suicide, même dans le cas de Marguerite. Les Faust sont nombreux et l'on en trouve de rechange. Quand à t'Anglaise et à l'Américaine. shokingt C'est une vilaine chose que de se tuer pour un homme. Même un homme ne doit pas faire cela pour une femme. Ce serait ta compromettre et tout a fait incorrect.

Ont-ettes tort?

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Messe ~rJ~MMre !!I Quelques Parisiens s'étonnent que clergé catholique observe une certaine réserve dans le mouvement de pitié et de regrets quia a éclaté en France en présence de la mort d'Alexandre III. On se demande pourquoi le cardinal Richard; oui lui-même a donné de grandes preuves'de sympathie à la Russie, n'ordonne pas un service solennel à Notre-Dame pour te Tsar défunt, ou tout au moins des prières publiques.

Tout d'abord il n'est pas exact de dira que le clergé ait, par esprit de religion, manqué à la sympathie respectueuse qua devait soulever la mort si rapide du meilleur ami de la. France. La religion estplua large et plus haute, et nous n'avons pas besoin de rappeler le souvenir de Richelieu faisant alliance avec les protestants d'Allemagne. Le Pape lui-même échanga des témoignages de sympathie avec les souverains de diSérentes religions, notamment avec le Sultan. Le clergé français s'est montré enthousiaste de l'alliance russe, et il a été profondément toucha de la mort si courageuse, si digne et si chrétienne de celui pour qui l'on a mp< pelé justement cette parole de l'Evangile: .BgaM,paC!C!/ l

Mais ii y a une Umite que ia reMgio~