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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1888-11-08

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 08 novembre 1888

Description : 1888/11/08 (Numéro 2264).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k526680r

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 11/03/2008

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Elections à la Diète prussienne

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NOUVELLES D'ITALIE

r.

WEOTENTION ANGLAISE A ZANZIBAR

IÇgXrr- ♦-

` Elections* à la Diète prussienne

s Berlin, 7 novembre. 9 Les élections pour le Landtag prussien ont donné les résultats suivants

Les conservateurs perdent sept sièges les progressistes, dix; le groupe libéral, deux; les guelfes, un.

En revanche, le centre en gagne deux; les conservateurs-libéraux, trois, et le parti-naUonal-libéral, quinze.

Nouvelles d'Italie

(De notre correspondant particulier) Rome, 7 novembre, 9 h.

t- '"Les allées et venues du chevalier Nigra, nmbassadeur d'Italie à Vienne, qui s'est déjà rendu trois fois à Monza appelé par le Roi, et les conférences du colonel Brusati, attaché militaire à Vienne, avec le ministre de la la guerre, préoccupent beaucoup les cercles diplomatiques.

On annonce un essai de mobilisation de l'armée italienne pour le printemps prochain.

c.

-L'intervention anglaise à Zanzibar Londres, 7 novembre.

La presse anglaise, notamment le Times, ̃voit avec déplaisir l'Angleterre s'embarquer dans une aventure avec l'Allemagne sur la côte orientale d'Afrique.

Le danger, dit le limes, c'est que les circonstances pourraient nous entraîner plus loin et dans une politique d'une netteté plus contestable.

Toutes les apparences indiquent que l'AIlemagne s'engagera à fond, et que le prince de Bismarck entreprendra des opérations mi- litaires ou donnera à sa politique un développement tels qu'il serait impossible à l'An- gleterre de le suivre.

Il faut bien nettement représenter à l'Allemagne, sans équivoque possible, que nous ne nous engagerons dans aucune entreprise qui soit de nature à mettre en péril l'existence de citoyens anglais dont le dévouement à la cause de la civilisation fait l'admiration de leurs compatriotes.

Le Times avait déjà émis la crainte, dans un article précédent, que l'ouverture des hostilités sur la côte de Zanzibar ne fût le signal du massacre des explorateurs qui sont en Afrique, et notamment de Stanley, dont on n'a reçu aucune nouvelle en Europe depuis la dépêche publiée, il y a quelques jours, se rapportant à des faits remontant à un an.

Berlin, '7 novembre.

D'après la Bœrsenzeilung, l'accord conclu entre l'Allemagne et l'Angleterre relativement à l'Afrique orientale contient, outre les points indiqués hier par lord Salisbury, une clause en vertu de laquelle l'Allemagne prendra, par la suite, possession des postes de douane établis sur la côte.

1 A ïUMP

liUUMillDIi Uli IJîlliy

Elles deviennent de plus en plus rares, en notre Paris démocratisé, ces visites princières, si fréquentes jadis et dont nous étions si fiers. Nous portons lourdement la peine d'une situation qu'on nous a faite et qui est, tout ensemble, notre honte et notre ruine. Hélas les souverains s'écartent de nos rues. Des misérables s'y rencontrent qui, peut-être, les oseraient insulter.

Et, cependant, si peu sympathique que soit notre gouvernement, nous voyons avec une bien profonde reconnaissance, les princes de la famille impériale russe, oublieux de toutes les injures, revenir souvent parmi nous. I

La république n'est point tendre aux têtes couronnées le courant radical qui domine le Conseil municipal n'a rien d'aimable pour nos hôtes et, aux époques troublées, le grondement de la Rue monte jusqu'aux plus riches hôtels. Triste garantie qu'une couronne fermée pour traverser la Rue houleuse de Paris des mauvais jours.

Malgré ces craintes, malgré le peu de sympathies dont les Romanoff peuvent se sentir l'objet de la part de l'homme qui doit toute sa carrière politique à une brutalité faite au nom de la Pologne qui ne lui demandait rien les princes de la maison impériale russe sont restés nos plus fidèles visiteurs^ nos hôtes les plus assidus.

A Nice l'hiver, à Biarritz en septembre, à Paris le plus souvent, nous avons presque toujours parmi nous un prince, proche parent de l'Empereur. Le titre de Grand-Duc a gagné à Paris tout le prestige dont jouissait autrefois le titre autrichien d'Archiduc. Mais où sont les archiducs d'antan? '1

Louange aux grands-ducs qui daignent nous honorer de leur présence i

Ce qui nous reste en France d'aristocratie s'ingénie à prouver à nos hôtes combien nous nous réjouissons de cette fidélité dans leur sympathie. Ce sont des chasses superbes chez Mme la duchesse d'Uzès, chez le duc de la Trémoïlle; des parties de campagne, chez la vicomtesse de Greffuihe; des bals, des dîners, chez le marquis de Breteuil des fêtes de toute nature organisées en petit comité pour prouver à nos augustes visiteurs que la France hospitalière et courtoise existe encore, en quelque coin. Jamais princes ne peuvent être reçus avec plus de cordialité, plus de plai-sir de la part de ceux qui, chez nous, sont encore en état de recevoir des princes.

Est-ce à ce sentiment d'affection franco-russe, si réel et si vivace, qu'il nous faut attribuer la préférence bien marquée des grands-ducs pour notre asphalte ? Cela sst possible. Est-ce un peu aussi à cause de cette liberté absolue que rencontre une tête couronnée en arrivant dans notre ville, cette liberté de l'incognito qui fait que Paris est, en quelque sorte, l'endroit le mieux choisi par les puissants pour y prendre leurs vacances ? Ce n'est pas non plus invraisemblable.

Quoi qu'il en soit, nous sommes heureux de cette amitié, même si le plaisir en est la base heureux de ce qu'elle permette aux çrinces étrangers, qui prolongent leur séjour parmi nous, d'étudier à foi sir nos mœurs, bqs coutumes, an peu

aussi notre caractère. Si leurs augustes compagnes ont surtout des conférences avec nos couturiers et nos modistes, euxmêmes peuvent se rendre compte de nos bons côtés, connaître les qualités sérieuses de la nation, l'étudier autrement que par la forme de ses chapeaux, et lui rendre plus tard, une fois rentrés en Russie, un peu de l'affection très réelle qu'elle leur donne.

Nous avons en ce moment à Paris deux grands-ducs, frères de l'Em pereur le grand-duc Wladimir et le grand-duc Alexis. Le grand-duc Wladimir est l'aîné. A sa haute taille, à sa grande allure martiale, à cette belle douceur du regard qui se remarque chez les hommes les plus fortement trempés, on reconnaît tout de suite un prince de l'admirable maison de Romanoff. En lui, l'énergie virile se tempère de grâce. C'est le délicat, l'artiste de cette race de Titans. Regardez-le bien son œil foncé ne perd en aucun moment sa limpidité profonde. Sous sa moustache brune se cachent des sourires bienveillants. Il y a une élégance infinie répandue dans toute sa personne et, bien qu'il soit général commandant d'armée et tacticien éprouvé, nul n'est plus dégagé de ce qu'on nomme les façons militaires. La littérature l'enchante; il adore la musique il a le goût du bibelot et s'entend à merveille à découvrir les curiosités les plus précieuses, les plus beaux objets d'autrefois, éventail ou miniature, peinture de maître ou pièce d'orfèvrerie exquise, dans les plus poudreuses boutiques de nos brocanteurs parisiens.

Président de l'Académie des beaux-arts à Saint-Pétersbourg, le grand-duc s'intéresse activement au mouvement artistique. Les lettrés et les artistes sont certains de rencontrer en lui un protecteur éclairé, aussi compétent que généreux. Sa manière de comprendre l'existence est celle des artistes. On n'est pas plus docile à l'imprévu, plus sûr de soi, plus grand seigneur en toute circonstance. S'il lui arrive de s'asseoir devant une table de jeux, dans quelque ville d'eaux, par exemple, il est le plus beau joueur du monde. Si glorieuse que puisse être sa destinée, on lui doit ce rare éloge qu'Usera toujours au-dessus de sa fortune.

Le grand-duc Wladimir a épousé, il y a quatorze ans, la grande-duchesse Marie de Mecklembourg-Schwerin, sœur du souverain actuel, Frédéric-François III, petite-nièce, par conséquent, des princes d'Orléans.

Lorsqu'elle devint la compagne de Son Altesse Impériale, la princesse de Mecklembourg avait vingt ans. Radieusement jolie, elle arrivait d'Allemagne imbue des idées les plus allemandes et très aimée du vieil empereur Guillaume. Cependant, tout de suite, elle donna son cœur à la Russie et jamais, quoi qu'on en ait osé dire, elle n'essaya de faire prévaloir l'influence germanique. Disons mieux: de longs séjours en France l'ont familiarisée avec notre pays, où ses instincts raffinés et son charmant esprit ont trouvé satisfaction. Aussi s'est-elle attachée très sincèrement aux idées françaises. Mais gardez-vous de croire qu'elle tende à jouer en aucune façon un rôle politique. Non, l'éducation de ses enfants et l'accomplissement de ses devoirs princiers suffisent grandement et noblement à son activité. Ses réceptions sont citées parmi les plus brillantes et les plus suivies. Tout le monde, en vérité, subit le charme de la grande-duchesse Wladimir, femme aimante, femme aimée, femme heureuse.

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Essaierons-nous, à présent, de tracer ui portrait du grand-duc Alexis, le second frère du Czar? C'est un des plus beaux hommes de toute la Russie. D'une superbe stature, d'une beauté sculpturale, à la fois élégante et majestueuse," le grand-duc a le buste puissant, les larges épaules, l'aspect solide et la prestance de ses plus héroïques aïeux.

On lui a quelquefois comparé l'un des plus remarquables représentants de la race slave à Paris, le grand artiste qui a nom Jean de Reszké. Soit! Mais le prince a plus de finesse dans la physionomie et plus de grandeur en sa tournure.

Le grand-duc Alexis, grand-amiral de Russie, est resté garçon. Jamais, dit-on, il ne consentira à se marier. Les yeux bleus, le regard mélancolique dont il a hérité d'Alexandre II révèlent en lui un côté sentimental et romanesque qui n'est pas étranger à cette détermination. Effectivement, en Russie, on raconte, sous le manteau l'histoire d'un premier amour du grand-duc Alexis.

A la Cour de l'empereur Alexandre II, l'Impératrice avait deux demoiselles d'honneur préférées l'une d'elles, Mlle Haucke, fut remarquée du prince de Hesse, propre frère de l'Impératrice, lequel prince était général aide de camp de l'Empereur.

Malgré la très vive opposition qu'il rencontra, le prince de Hesse épousa morganatiquement Mlle Haucke. On en eut, à la Cour, une profonde émotion; fort peu de temps après, il vint aux oreilles d'Alexandre II que son second fils, le grand-duc Alexis, était éperdument amoureux de la seconde des demoiselles d'honneur, Mlle de G. ï

Le Czar interposa son autorité Mlle de G. fut déplacée et le grand-duc, embarqué à bord d'un vaisseau amiral, pour r faire un voyage autour du monde, obéit sans dire un mot. Seulement, il se serait promis, en immolant son cœur, de ne jamais se marier, et l'impérial marin demeure fidèle à sa parole.

Il y a longues années que ces souvenirs de jeunesse, cette historiette charmante, cette idylle au palais d'Hiver sont oubliés; le grand-duc, très gai, très ami du plaisir, suit avec entrain le mouvement parisien, assiste aux premières à sensation et s'accorde volonfiers toutes les joies parisiennes. Néanmoins, aufond de son caractère, d'une égalité si parfaite, où s'unissent noblement la franchise extrême et la courtoisie, quelque chose de doux et de triste comme un regret se devine toujours.

Cela ne l'empêche pas, à certains jours, d'être un fort gai compagnon. Aux Etats-Unis,par exemple, il se montra partout étincelant. Rien ne peut égaler l'enthousiasme des dames et, plus encpre, des jeunes filles américaines. C'était à qui obtiendrait sa photographie. On allait jusqu'à réclamer des mèches de ses cheveux. P»ut-ê,fre même trouva-t-on moyen de luj

w.

en ravir quelques-unes, ce qui expliquerait, à la rigueur, le commencement de calvitie dont il est atteint; mais nous avouons n'être pas en mesure de justifier ce détail. Dans tous les cas, le prince russe eut, chez les Yankees, un succès d'un autre genre. Le gouvernement fit organiser une grande chasse en son honneur, qui fut dirigée par le général Sheridan et pour laquelle on requit, dans les tribus indiennes, des milliers de traqueurs. Le grandduc Alexis fut, indiscutablement, le héros de la fête. Plus de cent buffles, pris par lui, jonchèrent le sol.

Mais qu'on nous permette de raconter encore, de Son Altesse Impériale, un fait de bonne humeur qui a son prix. La veille du mariage de la grande-duchesse, sœur du Czar, avec le duc d'Edimbourg, le grand-duc Alexis pria son futur beau-père et son père, le grand-duc Wladimir, à déjeuner chezDussaux, le restaurateur à la mode de Pétersbourg. Il ne s'agissait de rien moins que d'initier le prince anglais aux gaietés pétersbourgeoises. C'était à qui dominerait la situation avec le plus d'éclat. La lutte fut des plus vives et des plus courtoises, et les flacons se décoiffaient sans cesse. Le second fils de la reine d'Angleterre était ravi, mais il n'eût pas fallu prolonger ce match. Le colosse du Nord aurait bien fini par avoir raison d'Albion aux pâles couleurs.

Au surplus, trêve de paroles légères Il sied de terminer cette causerie par quelques mots sérieux.

Souhaitons que les deux princes, nos illustres hôtes, prolongent le plus possible leur séjour parmi nous. Qu'ils sachent bien que,-dans les heures d'angoisse, c'est vers eux que se tournent nos regards. Espérons qu'un jour, la France ayant le gouvernement stable et digne qui lui convient, l'alliance pourra être scellée, définitive, entre le peuple russe et le peuple français, et consolons-nous en. pensant que, si elle n'existe pas encore absolument entre l'Elysée et le palais d'Hiver, elle n'a jamais cessé d'exister entre la Perspective et le Boulevard.

CARLE DES PERRIÈSES

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Ce qui se passe ËGHOS POLITIQUES

Les groupes républicains n'ont pu s'entendre, hier, sur le choix des candidats à la questure, l'Union des gauches voulant réélire les questeurs démissionnaires, dont les radicaux ne veulent plus. Les groupes républicains se réuniront de nouveau aujourd'hui, avant la séance. La commission d'enquête a décidé, hier, d'autoriser M. Andrieux à prendre communication de certaines pièces, comme il l'avait demandé officiellement par lettre.

"fGEOS DE PARIS

Pour les victimes de Cransac

Voici les nouvelles souscriptions qui nous sont parvenus hier:

Mme Charles Heine, 1.000 fr.; baron de Zuylen de Nievelt, 200 marquise de SaintPaul, 100; M. B., 100; J. A. D., 100; -baron K., 50; M. Herblay, 40; baron de Kniff, 20; un abonné, 20 Me Canut, 10; anonyme, 5; anonyme, 2.

Au nom des malheureuses familles des victimes de Cransac, que nous recommandons à la bienveillance de nos lecteurs, merci à nos généreux donateurs, leurs souscriptions vont être, par nos soins, adressées au Comité.

C'est demain que la Maison de France célébrera le quarante-huitième anniversaire de la naissance de S. A. R. le prince Robert d'Orléans, duc de Chartres. La journée de la famille royale de Portugal.

Hier, à midi, le duc d' Oporto, accompagné du comte de Valbom et du capitaine Pinto, aide de camp, est allé à l'Elysée dans le plus strict incognito pour rendre visite au président de la république. Son Altesse Royale a été reçue au perron par le général Brugère et le colonel Lichtenstein.

A deux heures, M. Carnot, accompagné du général Brugère, est arrivé au GrandHôtel. Reçu par le duc de Loulé et le capitaine Pinto, il a été introduit auprès de la reine Pia qui, ayant à son côté l'infant Dom Alphonse, était entourée du ministre de Portugal, de la comtesse de Valbom et de toute sa suite..

Sa Majesté a accueilli gracieusement le président de la république, dont la visite n'a duré qu'un quart d'heure.

Après le départ de M. Carnot, Sa Majesté a reçu la visite de LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Montpensier. Le déjeuner de la famille royale n'a eu lieu que vers les trois heures.

La Reine est sortie ensuite en voiture avec la comtesse de Valbom, sa dame d'honneur, pour visiter nos principaux magasins.

Le duc d'Oporto s'est rendu avec son aide de camp au Bois.

Après le dîner, qui a été servi à huit heures et auquel étaient invités, comme au déjeuner, le comte et la comtesse de Valbom, la Reine est restée dans ses salons.

Le duc d'Oporto a passé la soirée aux Variétés, où l'on donnait Barde-Bleue. La grande-duchesse Anastasie de Meckklembourg-Schwerin et ses enfants, le grand-duc héréditaire et les grandes-duchesses Alexandrine et Cécile, arriveront ce matin, à Paris, par le train de huit ̃heures trente-cinq minutes, venant de Schwerin.

Son Altesse Impériale descendra à l'hôtel Continental. Elle n'est que de passage à Paris, et se rend à Cannes, ainsi que nous l'avons annoncé.

La grande-duchesse Anastasie, fille du grand-duc Michel Nicolaïewitch de Russie est, à la fois, cousine et belle-sœur de la grande-duchesse Wladimir.

Nous sommes autorisés à démentir, de la façon la plus formelle, la nouvelle, donnée par un journal du matin, de graves dissentiments qui existeraient entre l'ar-

chiduc Rodolphe et l'archiduchesse Stéphanie. sa femme, ainsi que tout ce qui a été dit relativement à une prétendue mésintelligence entre l'empereur et l'impératrice d'Autriche-Hongrie.

Toutes les personnes qui ont l'honneur d'approcher Leurs Majestés Impériales savent bien l'estime et l'affection qu'ont l'un pour l'autre les souverains, qui viennent de passer ensemble l'été à Ischl et l'automne à Schœnbrum.

Cette année, l'Impératrice, sur l'avis des médecins qui lui ont conseillé un long voyage par mer, se rendra soit aux EtatsUnis, soit aux Indes, après avoir visité la Grèce, où elle se trouve actuellement. L'archiduc Rodolphe et l'archiduchesse Stéphanie, unis par un amour constant, ne se trouvent séparés qu'en do rares occasions. C'est pendant la saison des grandes chasses que l'archiduchesse Stéphanie, ne pouvant suivre son auguste époux dans les montagnes, entreprend de courts voyages, soit pour des raisons de santé, soit pour aller visiter ses parents, le roi et la reine des Belges.

Nous applaudissons de tout cœur à la vigoureuse campagne de conférences poursuivie par la Ligue de la consultation nationale. Ce soir jeudi, en plein quartier des Ecoles, elle organise une réunion publtque où doivent se faire entendre, entre autrep, MM. Arnault et Gellibert des Seguins, députés; Jules Auffray, secrétaire général; de la Barre, avocat à la cour d'appel, etc.

Le baron de Mohrenheim quittera Paris après-demain pour se rendre avec toute sa famille à Copenhague, où il assistera aux fêtes célébrées à l'occasion du vingtcinquième anniversaire de l'avènement au trône de S. M. le roi Christian IX. On sait que le baron de Mohrenheim est honoré de la plus grande intimité du roi de Danemark, et qu'il fut le négociateur du mariage de la princesse Dagmar avec l'empereur de Russie. _•

A

M. de Kotzebue, conseiller à l'ambassade de Russie à Paris, s'est rendu, hier soir, à Cannes, auprès du grand-duc Michel, oncle du Czar.

Il sera prochainement de retour pour diriger l'ambassade de 'Russie pendant l'absence du baron de Mohrenheim. Le général Boulanger se rendra, le dimanche 2 décembre, à Nevers, où un grand banquet lui sera offert par les comités révisionnistes de la Nièvre, de l'Allier, du Cher et de l'Indre.

Le général quittera Paris à neuf heures du matin, pour arriver à Nevers à trois heures; le banquet aura lieu à quatre heures et sera suivi d'une grande réception.

Le général prendra, à minuit, le train qui le ramènera, à cinq heures du matin, à Paris, le lundi.

A la suite des explications fournies par M. G-utzwiller, retour de Monte-Carlo, le préfet de police a transmis à son chef hiérarchique le ministre de l'intérieur un rapport concluant à la révocation de cet officier de paix.

Deux nominations qui seront bien accueillies par le haut commerce parisien MM. S. Bing et Froment-Meurice viennent d'être faits chevaliers de l'ordre du Danebrog, de Danemark.

ÉCHOS Tt~ 'B'Bf~??~f~'E'

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De Marseille

Un banquet populaire offert à M. le marquis de Breteuil aura lieu le dimanche 11 novembre, à midi.

En raison de l'importance exceptionnelle du discours qui sera prononcé par 'r M. le marquis de Breteuil, aucun toast ne sera porté au banquet.

Seul, le président du comité supérieur, M. Fournier, est chargé officiellement de présenter le marquis de Breteuil.

Mgr Bougaud, nommé évoque de Laval il y a à peine un an, est au plus mal ses vicaires généraux ont adressé une circulaire à tous les prêtres du diocèse pour recommander l'éminent prélat à leurs intercessions il a reçu les derniers sacrements.

Mgr Bougaud avait succédé à Mgr Maresehal, qui n'occupa pas son siège plus de quelques semaines.

Dimanche a eu lieu, à Nantes, une manifestation d'ouvriers demandant du travail.

A la préfecture, on les "a renvoyés en leur disant de revenir jeudi.

On nous annonce, aujourd'hui, l'arrivée dans cette ville du citoyen Boulé, le révolutionnaire bien connu qui a dirigé récemment, à Paris, le mouvement gréviste des terrassiers.

Il faut s'attendre, pour aujourd'hui, à des manifestations agitées.

Petit courrier de Fontainebleau

Les réceptions se continuent brillantes et charmantes à Fontainebleau. Après la grande soirée dramatique donnée, lundi, par le duc de Bellune, à l'occasion de ses noces d'argent, il y a eu réception, le lendemain mardi, chez M. et Mme Gillou, dans leur ravissante villa, appelée la Maison-Rouge.

M. Gibert, le chanteur aimé des salons parisiens, s'est fait entendre avec la plus parfaite bonne grâce et a égrené, sans compter, toutes les perles de son répertoire.

Le maître et la maîtresse de maison ont fait, avec la plus exquise affabilité, les honneurs de leurs salons et d'un buffet admirablement organisé et exquis. Dans l'as'sistance marquise d'Espeuilles, comtesse de La Chapelle, M. et Mme Bapst, M. et Mme Maurice Gillois, comte de Contades, du Bourget, baron de Rascas, M. et Mme Talabot, M. et Mme Ruick, vicomte et vicomtesse Duhesme, baron deLa Plégnière, baron de Coulange, M. et Mme Crémière, Mme Dollfus, comte de Cugnac, Dinet, comte de Diesbach de Belleroche, baron Imbert de Saint-Amand, Thurneyssen, vicomte Benedetti, Brinquant, vicomtesse de Grouchy, Trafford, etc., etc.

On annonce pour le 12 un bal chez le comte et la comtesse de La Chapelle.

La soirée d'avant-hier a été si réussie, qu'avant de se séparer,on a tait promettre à M. et Mme Gillou de donner une seconde fête le 20 novembre ce qu'ils ont promis de la meilleure grâce.

Un capitaine du 46° de ligne, en garnison ici, a imaginé un moyen assez original de stimuler ses soldats à s'appliquer au tir à la cible. Un réserviste, bon tireur, ayant encouru une punition de quatre jours de salle de police pour une faute légère, le capitaine lui promit la remise de deux jours de sa peine s'il mettait ses six balles dans le noir. Les six balles touchèrent le but.

Il me reste deux jours, mon capitaine, dit alors le soldat; voulez-vous faire la revanche ? 9

L'affaire fut conclue; six autres balles portèrent dans le noir et le réserviste n'eut pas à coucher à la salle de police. ÉPTJftÇ T\V T'^TB fi Wfi.ï'B

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De Constantinople

Des nouvelles venues de Belgrade font pressentir une insurrection serbe organisée par le prétendant Karageorgevitch, ce qui aurait pour conséquence d'amener une occupation autrichienne. Dans ce cas, il serait à craindre que la Russie n'intervînt immédiatement.

De Séville

Des sifflets se sont fait entendre de nouveau, hier soir, devant la maison où est descendu M. Canovas.

Les conservateurs ont tenu tête aux manifestants, qui s'étaient armés de grosses cannes. Plusieurs personnes ont été contusionnées.

Les notabilités de tous les partis condamnent les manifestations hostiles à M. Canovas, qu'elles estiment digne de tous les respects.

NOUVELLES A LA MAIN

Les galanteries de Boireau

Invité à une soirée, il présente ses hommages à la maîtresse de la maison, une jeune dame dont la poitrine un peu maigre disparaît presque sous un superbe bouquet de corsage.

Oh madame, s'écrie-t-il enthousiasmé, que de fleurs que de fleurs On vous prendrait pour une plate-bande 1 Mme Mastougnac, lassée d'être battue par son mari, se décide à demander le divorce.

Le président tente la réconciliation et conclut en disant à la dame qu'elle doit tout attendre du bon cœur de son seigneur et maître.

Oh! répond-elle, jamais! c'est un cœur qui bat trop fort 1

UN DOMINO

LA REVISION

Quand la commission de revision entend le général Boulanger, il lui faut trois colonnes pour raconter au public ses importants travaux.

Lorsqu'elle opère seule, elle se contente de quelques lignes de compte rendu. Voici le résultat de ses délibérations d'hier

La commission de revision a adopté hier, par 6 voix contre 4 et une abstention, une proposition de M. Anatole de La Forge ainsi conçue

« Après que chacune des deux Cham» bres aura pris la résolution de reviser » la Constitution, une assemblée nationale » constituante sera élue par le suffrage » universel pour procéder à la revision. » Ont voté pour MM. le duc de La Rochefoucauld, Achard, Mesureur, Labordère, Michelin et Tony-Révillon.

Ont voté contre

MM. Baïhaut, Deandreis Fernand Faure et Bernard-Lavergne.

Dans sa prochaine séance, la commission discutera une proposition de M. Mesureur, qui tend à compléter celle de M. Anatole de La Forge. Elle stipule, en effet, que l'Assemblée constituante ne pourrait mettre en question la forme républicaine du gouvernement.

Si, par un vote, l'Assemblée constituante violait cette disposition, sa dissolution serait prononcée par le président de la république, après avis conforme du Sénat et de la Chambre les électeurs seraient convoqués à nouveau dans le délai maximum d'un an.

Arrêtons-nous un instant à ce compte rendu.

La proposition de M. Anatole de La Forge relative à une Constituante est la raison même. Car il est bien évident que les Chambres- actuelles, réunies en Congrès, sont inhabiles à reviser, puisque la revision est précisément demandée contre elles.

Ce serait les faire juges et parties tout à la fois.

Cette proposition a été adoptée par les représentants de la droite et par ceux de l'Extrême-Gauche, et tous étaient dans la vérité de leur rôle.

Quant à la proposition Mesureur, elle est inadmissible.

Car on ne comprendrait pas en vertu de quel droit supérieur la Chambre actuelle, disparue, prétendrait à borner la souveraineté de la Constituante.

D'ailleurs, quand nous en serons à la Constituante, toutes ces précautions puériles seront inutiles, et l'Assemblée souveraine passera à travers tous ces obstacles ridicules comme une hirondelle au travers d'une toile d'araignée.

J. CORNÉLY

Bloc-Notes Parisien IEEMRI CffiASIBïGS

C'est aujourd'hui que comparaît devant la cour d'assises de Constantine l'infortuné jeune homme dont vous parlait, l'autre jour, mon collaborateur Emile Michelet.

Je voudrais vous expliquer ce qu'était Henri Chambige et comment la folie le conduisit au crime.

La famille de l'accusé semble avoir été, de tout temps, poursuivie, comme disaient les anciens, par la fatalité. M. Chambige, le père, se suicida par dégoût de la vie. Les deux sœurs d'Henri s'éteienirent brusquement, étouffées

par des maux inconnus. Henri Chambige lui même n'était pas exempt de la tare héréditaire. Dans son enfance, il souffrit d'une maladie nerveuse dont il ne guérit que lentement, jamais complètement.

Au collège Oloron-Sainte-Marie, à Bordeaux, il témoignait d'un caractère triste, insociable; était pris souvent de sanglots immotivés. Il ne trouvait de consolation à son intime langueur que dans la lecture, lisait beaucoup, lisait trop. Il se montrait, en outre, animé de sentiments très religieux, assemblait parfois ses camarades pour leur prêcher l'amour des choses saintes. Quand, ses classes achevées, il vint à Paris faire son droit, il avait perdu le respect des dogmes sacrés; mais sa ferveur pour les études littéraires s'était accrue d'autant.

Dans cette pauvre âme, dont l'implacable hérédité tenait les portes ouvertes à tout ce qui était pernicieux,- la Littérature entra en conquérante, s'installa toute-puissante, acheva de ronger ce cerveau naturellement délabré. Ah que n'avait-il pu lire, cet insatiable lecteur de Chambige, le livre délicat de Maurice Barrès, Sous l'œil des Barbares, où la manie littéraire, la souffrance de l'idée est décrite et raillée avec un humour si quintessencié Peut-être eût-il compris alors qu'un infranchissable abîme sépare le monde des idées du monde des vivants qu'on peut agréablement couler une double existence dans les deux à la fois; qu'on peut simultanément agir et penser. Mais non Chambige se laissa hypnotiser par la littérature, n'aperçut qu'à travers ses suggestions cette vie qu'il ne connaissait pas, qu'il croyait savoir avant de l'avoir apprise, et c'est ainsi qu'il se perdit.

On a dit que c'était un chercher d'idéal. A mon avis, ce fut plutôt un snob de l'analyse. Dans son logis de la rue Gay-Lussac, il travaillait sans relâche. Ce fut là qu'il composa ce roman où il narrait toutes ses illusoires observations la Dispersion infinitésimale du cœur. Quand il n'écrivait pas, il lisait. En une nuit, il dévora les cinq volumes de la Littérature anglaise de Taine vous jugez s'il les digéra. Le jour, outre la société de quelques fidèles amis, il fréquentait chez Paul Bourget, qui le tenait en haute sympathie; chez Goncourt, sur les œuvres duquel il avait publié une remarquable étude.

Malgré ses succès de cénacle, il demeurait triste pourtant, étonnait par sa mélancolie les naïves et joyeuses filles de brasserie. Il avait connu la femme, il le croyait du moins et il en avait gardé il le croyait aussi le dégoût et le mépris de l'amour'. Il s'imaginait avoir atteint au scepticisme, au mol oreiller sur lequel dorment les Montaigne, les Sainte-Beuve, les Renan. Il avait fini, nous dit-il, par écrire néant sur la page du cœur comme il avait écrit néant sur la page de l'esprit.

Lui sceptique Lui dénué de tendresse 1 Mirages littéraires que ces désillusions apparentes Bientôt, au contact de la vie, elles s'évanouiraient.

Déjà Chambige sentait son cœur impassible vibrer au son des mandolines, sa sécheresse d'âme se lubréfier à l'aspect du ciel étoilé. La vue de Mme Grille lui dévoila les trésors de sentimentalité qui gisaient au fond de son « moi ».

Mme Grille avait trente ans. C'était une Anglaise, pâle, lymphatique, au parler lent. Une mèche blanche traçait, au milieu de ses cheveux, une bande argentée. Il suffit à Chambige de la voir pour l'aimer.

N'était-elle point douce et fine comme lui 1 Ne réalisait-elle pas ce type immatériel rêvé par les esthètes anglais t

Et lui, Chambige, « un faible très doux » comme il se décrit lui-même, mis en comparaison avec le mari, un hercule, un positif esprit d'ingénieur, ne devait-il pas subjuguer l'imagination de cette femme d'élite Telle fut la manière, dont Chambige, sous le souffle de la littérature, conçut de l'amour pour Mme Grille. Pour la première fois, il aimait avec son cœur, naïvement, humainement; en s'efforçant, il parvint à aimer avec son esprit.

Rapidement, il chérit son amour, qui lui procurait des états d'âme nouveaux. Il s'en ti glorifiait comme d'une qualité intellectuelle. « J'étais fier, écrit-il, de n'être pas un raté du cœur. »

Quand il revint à Paris, il s'abandonna. sans résister, aux horribles douleurs de ia séparation. Une fois même, souffrant trop, il s'enfuit t à Fontainebleau et, deux jours entiers, vagua par la forêt, les yeux fixés sur la photographie de l'adorée. Incontestablement, il était sincère alors; la douleur lui avait arraché son masque d'analyste.

Mais cette bonace dura peu. Bientôt, l'orage littéraire gronda de nouveau sous son crâne. Lorsque rappelé à Constantine, par une grave maladie de sa mère, il revit Mme Grille, l'idée du suicide, qui autrefois l'avait tourmenté, ic reprit de nouveau non pas un suicide simple, silencieux, solitaire, un plongeon dans la rivière, l'eau coulant ensuite par-dessus, muette non 1 Un suicide éclatant Un suicide à deux, qui serait une protestation contre la cruauté des lois sociales et civiles, où « la mort des victimes serait comme divinisée par leur passion même ».

« J'avais dit souvent à Magdeleine, écrit-Il, qu'on admirait les amants d'Alfred de Vigaj qui étaient morts ensemble, que ce serait une grande beauté de mourir comme cela, qu'on nous admirerait. »

J'ignore si Mme Grille se laissa persuader. Mais ce que je sais, c'est qu'on ne pourra condamner Chambige dupe de la littérature et qu'on ne pourra non plus, pGïïi l'absoudre, anathématiser la littérature qui donne la force aux cerveaux sains.

Car le coupable, c'est l'inattingible, c'est l'inexplicable et déformante combinaison d'idées généreuses et nobles avec une infirmité cérébrale héréditaire.

TOUT-PARIS

Voir à la deuxième page

L'élection présidentielle aux Etats-Unis. Carnet de mariage. Arrestation des dynamitards de la rue Française. Nécrologie. L'affaire Dufouille.

CALIGULA

1837 1SS8

Anecdotes et souvenirs

La tragédie de Caligula -lut donnée, pour la première fois, à la Comédie-Française, le 26 décembre 1837. C'était alors la belle période du drame! On était au lendemain des grandes batailles romantiques, et le Théâtre-Français ne s'était pas encore tout à fait habitué au sang nouveau qui coulait, malgré lui, dans ses veines. S'il jouait Caligula, il avait laissé Ruy Blas émigrer à la Renaissance, et s'il devait, quelques années plus tard, ouvrir, toutes grandes, à Angelo ses portes officielles, il n'avait pas osé laisser représenter chez, lui Don Juan de Marana, ce mystère superbe, d'une forme si moderne, et d'une allure si romantique. On faisait de la coquetterie avec ces deux grandes puissances dramatiques du moment Victor Hugo et Alexandre Dumas. On ne voulait pas leur permettre de s'installer ailleurs, sans esprit de retour; mais on avait des tendresses D.our de sim-