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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1887-03-17

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 17 mars 1887

Description : 1887/03/17 (Numéro 1661).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5260606

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 26/02/2008

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a ~OI~ e

À. partir du 31 mars, les abonnés anciens ou nouveaux auront le choix entre trois systèmes

Premier système. Continuer purement et simplement à envoyer, comme par le passé, le montant de son abonnement

Deuxième système. Envoyer, en une ou plusieurs fois, une ou plusieurs factures d'une ou de plusieurs des maisons de commerce ayant adhéré à notre combinaison. Ces factures, devenues de véritables chèques, représenteront le prix de l'abonnement au Gaulois. Avec ce système, on fait une économie.

Troisième système. Envoyer le inontant de son abonnement comme dans le premier système, et ses factures comme dans le second, système. Les factures deviennent toujours des chèques, dont le montant est versé par nous à l'œuvre de charité que nous indiquera l'abonné. Avec ce système on fait une bonne œuvre.

la BisMce do Général W

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1 ̃

LA QUESTION BULGARE

l'ANGLETERRE ET L'IRLANDE >_

La disgrâce du général Gêné

Rome, 16 mars. Lo gouvernement italien a décidé de rappeler le général Gêné, qui commande le corps expéditionnaire de Massaouah, et de le remplacer immédiatement. t.

Cette disgrâce aurait été motivée par ce fait que le général Gené, dans le but d'obtenir la délivrance de l'expédition de l'ingé- nieur Salimbeni, aurait levé le séquestre mis sur les fusils -acquis par Rasakiula, et qu'il aurait laissé remettre à Rasaloula ces armes déposées à Massaouah.

̃ La question bulgare

Vienne, 16 mars.

La nouvelle donnée par le Gaulois, il y a trois jours, que des négociations secrètes ont lieu, entre diverses puissances, pour arïiver à la solution de la question bulgare, prend de la consistance. 0

•Dans l'espoir d'un résultat favorable, plusieurs cabinets auraient conseillé aux régents de retarder la convocation du So-

Branié.

L'Angleterre et l'Irlande

Londres, 16 mars, 8 h. 50 soir.

Une question de M. Lane, député parnelliste de Cork, a fourni au nouveau secrétaire d'Etat p«ur l'Irlande, M. J. Bàlfour, successeur de sir M. Hicks-Beach, et aux conservateurs l'occasion de manifester leurs sentiments à l'égard des nationalistes irlandais. M. Lane avait demandé des explications Bur une dépêche envoyée par le gouvernement du vice-roi à l'inspecteur de police à ïoughal et ainsi conçue « Finissez-en promptement avec toute résistance et, s'il le faut, n'hésitez pas à faire tirer sur les émeuiiers. »

Le secrétaire d'Etat a convenu que fles ordres très sévères avaient été expédiés de Dublin. Il a ajouté:

« L'inspeçleur de polio«, capitaine Plunkett, n'a fait que son devoir en assurant le ïespect de la loi et, de mon côté, je ne puis qu'approuver les mesures énergiques qu'il a prises, tout en déplorant qu'il ait été dans la nécessité de les prendre.

Des applaudissements répétés ont accueilli, sur les bancs des tories, les déclarations du Secrétaire d'Etat.

LA

NO~VEL6E~ PANACE6

La prétendue réforme fiscale dont la Chambre vient d'être saisie par le gouvernement est, comme tous les essais de ce genre tentés depuis l'arrivée des Jacobins au pouvoir, un progrès à rebours, un retour vers le passé. Il s'agit de nous ramener, en fait de contribution mobilière, à la législation de 1791, qui semblait condamnée par l'expérience. L'Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet s'étaient successivement appliqués à adoucir et à remanier cette législation de façon à la rendre supportable et le pays avait fini par s'y habituer. On voudrait aujourd'hui, sinon revenir au régime établi par l'Assemblée constituante, ce qui serait impossible, tout au moins dépouiller les contribuables des garanties qui leur avaient été accordées contre les abus de la fiscalité. Le gouvernement propose de séparer complètement la contribution personnelle et la contribution mobilière qui, aujourd'hui, sont confondues dans les mêmes rôles. A cela it n'y a point d'objection, et même, s'il est bien entendu qu'il sera adressé aux contribuables deux avertissements distincts pour les deux eontributions, il y aura avantage pour une partie du public. Nombre de gens, en effet, qui ont habitation à la ville et à •la campagne, payentdeuxfoisla contribution personnelle sans s'en apercevoir, l'administration des finances ne manquant jamais- de la comprendre dans la gomme qu'elle réclame pour chaque habitation, sans donner aucune indication qui révèle ce fait. Cet abus ne sera plus possible si les deux taxes font l'objet de deux feuilles séparées.

Ceux qui cherchent comment régulariser et moraliser le suffrage universel pourront même trouver dans ce changement un moyen d'atteindre le but qu'ils poursuivent. La contribution personnelle oscillera entre un maximum de

4 fr. 50 efun minimum de 1 fr. 25. II suf-

Î4fr. 50 et" ua minimum de lfr.25. cont tribution personnelle, seraient la base des listes éfectoralës ou se confondraient avec celles-ci, et que tout électeur, pour retirer sa carte, devrait- représenter sa quittance de la contribution personnelle. e On aurait ainsi un moyen de'contrôle, et on mettrait fin aux- fraudes électorales qui se commettent sur une grande échelle dans certains quartiers de Paris, où la mobilité de la population facilite les doubles, triples et quadruples inscriptions, et où certains électeurs ne se font pas s scrupule de voter plusieurs fois. On ne saurait, assurément, prétendre que l'obligation de justifier d'une contribution de 1 fr. 25 pour. exercer ses droits électoraux soit une atteinte au suffrage universel.

a Les changements qu'il est question d'apporter à l'assiette de la contribution mobilière sont autrement graves. Les loyers, tels qu'ils résulteront des baux enregistrés ou des déclarations de locations verbales seront considéras comme l'expression du revenu des particuliers j et serviront de base à l'établissement de la contribution. Il y aura' une double échelle. Les maisons ne se louant pas le -f même prix dans des localités de population très inégale; toutes les communes r seront réparties, comme pour l'impôt des I patentes, en neuf. classes,. d'après lechif) fre de leur population, Paris formant, à lui seul, une classe. En second lieu, on ne considère point que la somme affectée au loyer représente la même proportion du revenu des particuliers: on estime que, si cette proportion est d'un quart pour les petits loyers, elle est beaucoup plus faible pour les loyers élevés, qui correspondent à des fortunes beaucoup plus considérables.

**#

Il y a donc bien une seconde échelle qui comprend sept coefficients, de 4 à 10, par lesquels on doit multiplier le chiffre du loyer pour déterminer la somme assujette à la contribution. Celle-ci est fixée, pour le moment, à un pour cent de la somme obtenue en multipliant le chiffre du loyer par le coefficient correspondant. Un loyer de 12,000 francs à Paris doit être multiplié par 10; il est censé représenter un revenu de 120,000 francs et donne lieu à une contribution mobilière de 1,200 francs.

A l'imitation de ce qui a lieu à Paris '.̃ pour les loyers inférieurs à 500 francs, il est établi dans les neuf catégories de communes une classe de loyers qui est affranchie de la contribution mobilière. Tel est le système compliqué que l'on propose de substituer au mode actuellement en vigueur h&* notre avis, il -est dangereux, il est arbitraire et il est injuste.

Il est dangereux parce qu'il ne se borne pas à accroître d'une quinzaine de millions le produit de l'impôt actuel, il ouvre la voie à un accroissement indéfini. En fixant l'impôt à un pour cent, le gou- vernement compte en retirer 72 millions; mais quelle garantie les contribuables ont-ils que ce taux sera définitif? L'organisation actuelle peut entraîner avec elle des inégalités, des injustices; mais elle assure, en revanche, la stabilité de l'impôt. La contribution mobilière oscille entre deux limites assez rapprochées et varie presque uniquement d'après les centimes additionnels, votés par le département ou la commune. Le contribuable peut donc calculer avec une approximation suffisante ce que le fisc lui réclamera. Ce serait une grosse affaire que de modifier le principal de la contribution mobilière. En sera-t-il de même avec le nouveau système? Quoi de plus simple et de plus aisé que de la faire varier du simple au double ? i

On est en présence d'un déficit à combler, d'un emprunt à gager, d'un impôt qui déplait à une catégorie d'électeurs? 11 faut 36 millions? Portons ,1a contribution mobilière à un et demi. Il faut 72 millions? Doublons-la. Qui mettra obstacle à un vote aussi fécond en millions et si facile à émettre ? Sur 753,981 logements recensés à. Paris, il y en a 585,902, soit plus des deux tiers, qui sont affranchis de la contribution mobilière, et dont les occupants seront indifférents à toute variation dans la quotité de l'impôt. On trouverait dans toutes les grandes villes la même proportion entre les électeurs passibles de l'impôt et ceux qui en seront exempts. On peut donc compter qu'une majorité s'obtiendra d'autant plus facilement pour aggraver la contribution mobilière qu'on représentera qu'il s'agit de frapper les riches et de dégrever les pauvres. S'imagine-t-on que le radicalisme ne tirera point parti d'une mine sussi facile à exploiter ? 2

Cette facilité d'aggraver l'impôt est précisément ce qui charme le ministre des finances. Par un heureux euphémisme, il se félicite de faire acquérir à la contribution mobilière l'élasticité qu'elle n'a pas avec le système actuel.Et, revenant sur cette considération à la fin de son exposé de motifs, il dit à la Chambre « Il vous appartient de fixer annuellement le taux de la contribution par rapport au revenu; selon les besoins du moment, vous pourriez faire varier ce taux ̃; car le nouvel impôt oflrirait une élasticité dont les contributions directes actuelles sont privées. »

C'est précisément ce défaut d'élasticité qui est la garantie des contribuables.

Quelles considérations, quels calculs ont servi de bases pour arrêter l'échelle des coefficients? Sur quoi se fonde-t-on pour dire que tel loyer correspond au quart des ressources du locataire, et tel autre au sixième ou.au septième seulement ? La fixation de cette échelle est donc absolument arbitraire par conséquent, il sera loisible à tout le monde de la déclarer fautive et d'en réclamer la modification. On ne manquera pas de soutenir £Ue lesipyers éle?ls, au lieu d'être

multipliés par.9 ou par 10, devraient l'être par 12 ou par 15. La voie sera ouverte à toutes les injustices et â toutes les insanités de l'impôt indéfiniment progressif. Enfin, le système proposé est inique. Il semble considérer le loyer comme une dépense facultative, sans tenir aucun compte des circonstances qui l'imposent au locataire. Le père de famille qui a plusieurs enfants, est contraint, malgré la modicité de ses ressources, de prendre un plus grand appartement que le célibataire qui n'a point de ménage et qui est, peut-être, beaucoup plus riche. L'avocat qui vient de se faire inscrire au tableau est obligé de prendre et de meubler un appartement qui satisfasse à certaines conditions réglementaires est-il plus à son aise à ses débuts que lorsqu'il était encore clerc d'avoué et se contentait d'une simple chambre? Le jeune médecin qui s'établit a besoin d.; s'entourer d'un luxe apparent; il voit venir la dépense avant la clientèle. Conbien d'autres professions pourrait-on mentionner dont l'exercice nécessite des appartements étendus et ne permet pas de dépasser le second étage? Cependant, ces appartements coûteux, qui constituent une lourde charge, seront considé- rés comme l'expression d'un gros re- venu et donneront ouverture à un impôt élevé tandis qu'un rentier, possesseur d'un revenu assuré, et n'ayant point affaire au public, se logera à moins de frais que son voisin et sera ménagé par l'impôt.

M. le ministre des finances ne craint-il pas de donner une nouvelle impulsion au mouvement déjà fort sensible qui, depuis quelques années, porte nombre d'employés et même de commerçants à transporter leur habitation hors de Paris et des autres grandes villes ? On a pour mille à douze cents francs, dans la banlieue une habitation autrement étendue et confortable qu'un appartement de trois mille francs dans Paris. L'avantage sera rendu encore plus sensible par l'écart entre les impôts qu'on aurait à supporter.

Il est une autre considération que le gouvernement ne devrait pas perdre de vue. L'impôt, tel qu'on veut l'établir, existe aux Etats-Unis; il appartient aux communes, dont il est la principale ressource. Il y a été exagéré, comme il le sera certainemeht en France.

Il en est résulté la création de ces immenses hôtels qui comptent, à NewYork, jusqu'à 4,000 chambres. Un grand nombre de familles se sont mises à vivre à l'hôtel, pour n'avoir pas de taxes à payer, de mobilier à entretenir et de domestiques à rémunérer. Tout compte fait, ellesry trouvent une économie. Combien de familles françaises, qui passent la plus grande partie de l'année à la campagne, renonceront à conserver à la ville* une habitation ou même un simple pied-à-terre, et préféreront, pour trois ou quatre mois, se mettre à l'hôtel ou dans une maison meublée ? 9

L'impôt nouveau pourrait donc ne pas donner tout ce que le gouvernement en attend. C'est ce qui arrive habituellement avec les impôts excessifs et mal assis.

CUCHEVAL-CLARIGNY

SUITE

AU

DiCHËT DE MOSCOU

Un gentilhomme russe, grand chercheur et archéologue, vient de dénicher, dans un grenier d'une des plus anciennes maisons de Moscou, au fond d'un casier poussiéreux, un vieux parchemin dont la découverte arrive juste à propos pour faire la lumière sur une question brûlante et à l'ordre du jour.

Cet aimable étranger a communiqué le document à M. Monval, qui l'a communiqué à M. Gtaretie, lequel l'a communiqué au directeur du Gaulois, qui, à son tour, a bien voulu m'autoriser à le communiquer à nos lecteurs.

Il est daté de Moscou et on y lit la signature suivante « Napoléon I«r. »

Voici sa teneur:

Suite à mon fameux décret, dont M. Coquelin aîné ne doit pas tenir compte. Nous, Empereur des Français, après avoir réglé les parts des sociétaires de notre théâtre et arrêté les traitements des pensionnaires dudit théâtre, croyons devoir nous occuper des bénéfices à opérer sur les coupons d'entrée par les marchands de billets.

Article premier. Sera postée prés du Théâtre-Français une troupe d'hommes mal habillés.

Art. 2. Cette troupe ne portera pas l'uniforme et, malgré cela, il lui sera défendu d'être civile. t

Art. 3. Cette troupe encombrera les abords du théâtre et enjoindra aux passants d'avoir à s'arrêter, en les tirant par les basques de leur habit.

Art. 4. Les passants seront obligés de faire halte, sous peine d'être menés au poste.

Art. 5. Les passants écouteront les propositions des marchands de billets, respectueusement, tête découverte, et y feront droit.

Art. 6. Les passant s paieront leurs coupons six fois plus cher qu'au bureau, même quand la salle sera vide.

Art. 7. Les passants remercieront bien poliment les marchands de billets, et leur offriront un verre de fine-champagne au café le plus proche.

Art. 8. Les passants qui auraient déjà entendu la pièce interprétée par nos comédiens ordinaires sont tenus néanmoins d'obéir aux injonctions des marchands de billets. Il leur est toutefois permis de donner leur place à leur concierge ou à leur frotteur.

Art. 9. Les marchands de billets sont divisés en trois grands corps d'armée, dont les commandants seront désignés ultérieurement.

Art. 10. Ces généraux, dont le sexe est ad libitum, seront dispensés de porter l'uniforme. Mais il leur sera permis d'être civils.

Art iior M. Jules GlareUe et le général

Boulanger seront plus tard, chacun en ce qui le concerne, chargés de l'exécution d"u présent décret.

FRANC-LURON

S, En. le Cariai Je Béni

Le comte Henri Soderini, garde noble de Sa Sainteté, chargé de porter la calotte rouge à S. Em. le cardinal de Rende, est arrivé hier matin, à sept heures. Mgr Vico l'a reçu à la gare et conduit ensuite à l'hôtel de la nonciature. Le comte Soderini est frère du comte Edouard, le distingué directeur et écrivain de la Rassegha italiana.

A onze heures a eu lieu la cérémonie de la présentation de la calotte rouge. Son Eminence était entourée du personnel de la Nonciature et de quelques amis, parmi lesquels le comte Jean Siciliano, neveu du cardinal, venu exprès de Naples; la comtesse Félix de Mirepoix avec ses enfants, le baron et la baronne Tristan Lambert, alliés de la famille, de Rende; les représentants de la pre'sse catholique. L'envoyé du Saint-Père, portant son uniforme de demi-gala, la tête couverte d'un beau casque et l'épée au côté, a remis à Son Eminence une dépêche de l'éminent cardinal Pecci, frère de Léon XIII, annonçant 'au nonce apostolique à Paris que Sa Sainteté, au Consistoire du 14 mars, avait daigné l'élever à la dignité de cardinal de la sainte Eglise catholique. 11 lui a ensuite présenté, sur un. coussin, un écrin en cuir rouge, orné de motifs en or et surmonté des armes pontificales en émail.

Son Eminence, en l'ouvrant, en a retiré la calotte rouge et l'a mise sur sa tête. Le comte Soderini a alors prononcé l'allocution d'usage.

Puis, se découvrant et posant un genou en terre, il salue le nouveau cardinal, qui lui répond en quelques mots, où, après avoir remercié Sa Sainteté du grand honneur qui vient de lui être conféré, il déclare qu'il s'en croit indigne. Pénétré toutelois des devoirs qui incombent aux membres' du Sacré Collège, il affirme qu'il espère obtenir de Dieu les moyens de pouvoir prouver son attachement au Pontificat en se dévouant plus que jamais à la cause de l'Eglise et à la délense de ses droits et de ses doctrines.

Ces paroles sont terminées par un compliment à l'adresse du comte Soderini, auquel il demande de vouloir bien -prier Dieu pour qu'il lui soit possible de remplir fidèlement la lourde charge qu'on vient de lui imposer.

Cette simple cérémonie ayant pris fin, Son Eminence s'est entretenue familièrement avec les assistants.

Parmi les dépêches et lettres de félicitations remises hier à Son Eminence, nous mentionnerons une poésie latine des élèves du collège Gaprariica, où le cardinal de Rende a tait ses études ecclésiastiques.

`

Le nouveau cardinal prêtera demain, dans la chapelle de la Nonciature, son serment de fidélité au Pontife et de parfaite observance des constitutions pontificales, en présence de S. Gr. Mgr Richard, archevêque de Paris, et de Mgr Averardi, ablégat apostolique de Sa Sainteté.

#

La cérémonie pour l'imposition de la barrette aura lieu après-demain, à trois heures, à l'Elysée.

Le président de la République enverra M. Mollard, introducteur des ambassadeurs, chercher le nouveau cardinal dans" une voiture de gala, accompagnée d'une escorte d'honneur.

Une fois en présence de M. Grévy, Mgr Averardi, ablégat apostolique, après avoir présenté ses lettres de créance, prononcera un discours en latin auquel le président de la République répondra, en français, bien entendu.

Les discours fini, le Président, retirant la barrette d'un foulardrouge, l'imposera sur la tête du cardinal, qui échangèrent les compliments d'usage.

MARC GÉRARD

LA RÉPONSE

AU »

GËNÉRALJO(JLA« La commission de.l'arxnée s'est réunie, hier, et a approuvé à l'unanimité, sauf cinq abstentions, et non deux, comme l'ont dit à tort quelques journaux du soir, le texte de la réponse ci-dessous à la lettre du général Boulanger, qui, en dehors de son ton cassant et trop personnel, avait eu le tort primorçUàrd'être communiquée à certaines* feuilles '3 avant que la commission de 1 année en eût pris connaissance.

Plus soucieuse des convenances, la commission n'a livré à la presse le texte de sa réponse qu'après que le général Boulanger en a eu reçu communication officielle:

Monsieur le ministre,

J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre accompagnant l'envoi d'une note sur l'Ecole polytechnique, en réponse à une décision de la commission de l'armée dont copmunîcation officielle ne vous a pas encore été adressée.

Conformément à votre désir, j'ai donné lecture de la lettre et j'ai remis la note à MM. les membres de la commission présents à la séance.

Sans insister sur la divulgation de ces documents avant même que la commission en ait eu connaissance, sans nous arrêter non plus à leur caractère assez inusité dans les relations officielles et que la constante courtoisie de la commission envers vous ne

ce pouvait faire' prévoir, la commission me lu charge d'avoir l'honneur de vous informer qu'elle ne peut accepter les termes dans lesquels sont formulées vos appréciations.' Elle ne croit jamais avoir dérogé aux principes démocratiques et, dans l'accomplissement du mandat que la Chambre lui a cona fié, elle s'est constamment inspirée du sinH cère désir, de la ferme volonté de seconder V vos efforts et ceux du Parlement pour donner au pays les meilleures institutions militaires. C'est dans ce même esprîfqu'elle continuera ses travaux.

Veuillez agréer, monsieur le ministre, [' l'assurance de ma haute considération. Signé: DE Mahy. t Cette lettre, irréprochable comme forme, mais très nette quant au fond, va e déterminer un conflit parlementaire qui 1 peut avoir les plus graves conséquences. Jamais, en effet, un ministre, même 2 président du conseil, c'est-à-dire responsable de' la politique générale, n'a adressé à une commission émanant de la Cham3 bre une lettre comme celle écrite par le ministre de la guerre.

î Hier, l'émotion était considérable t dans les couloirs du palais Bourbon 3 le contre-coup s'en fera certainement sen3 tir ce matin au conseil de cabinet en at3 tendant la séance de samedi.

CERTUS

1 »

3 ̃

Ilie-liofes Parisien 1 LES MALHEURS DES < CABRETTAIRES > Les journaux ont raconté que, mardi, un jeune inspecteur de la Sûreté, qui s'était introduit dans un bal-musette de la rue des Carmes, pour arrêter un repris de justice des plus dangereux, avait été reconnu, entouré et terrassé par une vingj taine de drôles .le malheureux aurait infailliblement péri sans l'opportune interi vention des gardes de service à la porte du bal.

j Justement, cet incident arrive au moment où les joueurs de musette venaient d'adresser au Conseil municipal une re| quête pour obtenir la réouverture de plu} sieurs bals-musette.

[ Pétition pour permettre aux Auvergnats j^ de danser C'est M. Camescasse qui avait été l'empêcheur de danser en rond. Il } avait supprimé cent soixante bals sur deux ( cents 1

|. Dans cette pétition, remise à leur comt triote M. Chassaing, Auvergnat et conseiller municipal, les pauvres musiciens exposent que ce sont eux qui, chaque dimanche, font danser les Auvergnats de 1 Paris. Charbonniers, vitriers, marèhands de charbons et de petits cottrets, porteurs d'eau, commissionnaires, vendeurs de marrons, tous descendants de l'antique Gergovie, ils avaient l'habitude, une fois par semaine, de se réunir pour parler patois et boire du vin clairet dans l:s musettes des rues Quincampoix, Maubuée, Aubry-le-Boucher, Greneta, Saint-Martin, Pirouette, du Plâtre, Sauvai, Vauxvilliers, etc.

Les Auvergnats forment une race fidèle à ses coutumes autant qu'au souvenir de la terre natale. Tout le monde sait que le charbonnier porteur d'eau, qui vient «chiner » à Paris, est peu séduit par les beautés de l'illustre capitale. Il ne songe, en sa noire échoppe, où voltigent les poussières charbonneuses, qu'au lopin de terre qu'il connaît bien, qu'il a guigné depuis son départ, et dans lequel il ira finir ses jours quand il aura des gros sous dans un bas de laine.

Cette race autochtone ne se mélange point avec les autres éléments français. La sagesse des nations a rendu hommage à cette ténacité jalouse qu'apportent, à garder leur personnalité caractéristique, les descendants des Arvernes-, Laformule « Ni homme ni femme, Auvergnat, » suppose chez son auteur une intuition géniale. On conçoit, d'après cette formule basée sur l'ethnologie comparée, qu'un Auvergnat ne peut danser avec une Champenoise. Sa dignité ne le lui permet pas. Donc le bal-musette ne peut être supprimé sans vouer à la mélancolie l'élite de la population d'une province française. Or il est nécessaire qu'en France tout finisse par des chansons et des danses, même la noble fierté nationale des Auvergnats.

#*#

Un bal-musette se forme avec grande simplicité, quand plusieurs Auvergnats de sexes différents (c'est par erreur que certains physiologistes attribuent aux Auvergnats un troisième sexe) se trouvent réunis, bientôt quelques assistants montent sur des escabeaux, tirent leur cabretto (mu- sette) de l'étui, le gonflent consciencieuse- J ment, et exécutent ces modulations aiguës et traînardes qui mettent des fourmis dans i les jambes de tout auverpin authentique. Il en était ainsi, jadis, du moins Alors les danseurs se mettaient à pren- ( dre leurs ébats, les souliers ferrés cla- ] quaient sur le sol, et tiou 1 En avant, la bourrée 1 En avant, le tourniquet! En c avant, la montagnarde En avant, la polka t piquée

Les musiciens, qui percevaient eux-mê- 1 mes, fouchtra le prix des danses, fixé à 1 dix centimes, réalisaient une recette de I quinze à vingt francs par soirée auteurs I des morceaux qu'ils exécutent, ils n'ont g rien à verser à la Société des compositeurs I de musique, partant le bénéfice n'était t pas mince. j; Mais, hélas! la persécution a commencé ( sous le préfectorat de M. Camescasse. La d musette a dû céder la place au violon et f au piston; les danses d'Auvergne ont été li détrônées par la valse et le quadrille; les f Auvergnats ont battu en retraite devant e les Alphonses de barrière et leurs compagnes.

Les pétitionnaires déclarent que c'est u seulement depuis la transformation des bals-musettes que de violentes alterca- ei tions, des rixes sanglantes, des scènes C scandaleuses ont eu lieu, qui ont entraîné li la fermeture de ces établissements. di Ils prient le Conseil municipal de plai- I .der leur cause auprès du préfet de police, pour qu'où oblige les débitants à ae plus la

i

remplacer le « cabrettaïre » par un arches- tre, et pour que tout changement sans déclaration préalable soit passible d'une amende de 300 à 1,000 francs. Alors, affirment-ils, on ne verra plus dans les journaux ces récits de rixes sanglantes qui déshonorent les bals improprement appe» lés bals-musette.

Les Auvergnats, paraît-il, ne sont pas tapageurs, parce qu'ils s'ont forts. Dans la statistique des crimes commis à Paris, les Auvergnats ne figurent pas pour un millième. Enfin, leurs danses sont chastes. Allons, monsieur Gragnon

Laissez Ios enfants à leurs mères,

Le bal-musette à l'Auvergnat

TOUT-PARIS

Ce qui se passe

PETITE BOURSE DU SOIS

(Cours cotés)

3 0/0 818103 30 85

Turc. « 13 82 85

Banque ottom.. 509 37 508 12

Egyptienne. 374 37 375 373 75

Extérieure 65 9/32 5/1 C 3/16

Rio 276 25 275

Portugais 55 3/16

Hongrois 813/16 1/16

Marché faible.

o Change: Londres: 35 39»/»; Berlin, â vu», 80. 35 Vienne, à vus, 50 35; pièce do 30 fr au chango de 10 09.

BOURSE DE LONDRES 3

Derniers cours en clôtura

Consolidés anglais, 1011/2; Italien, 9730; Turc, 13 95; Banque ottomane, 510 25; Espagnol, 65 3/16; Egypte, 375 15; Suez, 2,040 60; Rio, 274 45; Hongrois, 80 98.

ÉCHOS POLITIQUES

M. Goblet ne sait plus comment faire ava<, sonprojot sur les sous-préfets, dont la commission ne veut pas.

Ainsi que nous l'avons déjà dit, M. Go- blet avait, en 1882, déposé un projet organisant les conseils cantonaux, mais mainto-nant les sous-préfets. Le ministre de l'intérieur ne croit pouvoir le représenter aujouri d'hui, convaincu qu'il n'aurait pas de majo< rite.

La suppression totale des sous-préfectures lui paraît impossible. Et. hier, devant la commission, en réponse à une q^cs'ion qui lui était posée, M. Goblet a déclaré qu'il no ferait pas du ré,et do son projet une question de portefeuille, mais que, par contre, il n'acceptera jamais la suppression totale des sous-préfets.

Le ministre a ajouté qu'il, reste partisan des conseils cantonaux avec maintien des sous-préfets, et que,si la Chambre n'accepte pas la première partie de son projet relative à la réduction des sous-préfets, ii désirerai! qu'au moins elle votât la partie relative à l'extension des attributions.

Le projet de réduction du nombre des percepteurs serait,dit-on, provisoirement écarté, au Ministère des finances, en raison de l'opposition que projet rencontre au sein du Parlement, où l'on trouve qu'il vaudrait mieux supprimer des sinécures comme les trésoreries générales et comme les recettes particulières.

Par mesure d'économie, on diminuerait les revenus des perceptions en ramenant à vingt centimes net les articles du rôle-.

ECHOS DE PARIS

Ce sera une froide mi- carême.

Il y- aura des martyrs et les blanchisseuses aux puissants bras nus, payant d'un rhume la gloire d'être reines pendant vingt-quatre heures, et les cavaliers paradant aux frais des industriels, les mousquetaires de la réclame.

Le soir, bals masqués dans tout Paris. Le plus curieux, le plus étrange, le plus suggestif, ne sera ni à l'Opéra ni dans les lavoirs.

A ceux qui voudraient voir, mise en scène, la nouvelle de Poe, le Systems du docteur Goudron et du professeur Plume, la Salpêtrière peut oflrir le n ba- des folles », qui S3 donne chaque an. née.

Réceptions diplomatiques.

S. Exe. M. de Albareda, ambassadeur d'Espagne à Paris, donnera, le samedi 26 mars courant, à l'Ambassade, un grand dîner suivi d'une réception. Aujourd'hui, jeudi de la mi-carême, l'ambassadeur offre un déjeuner intime au jeune duc et à la duchesse de Moi-ny, à la belle-mère du général Blanco, président des Etats-Unis du Venezuela, et à sa famille.

Samedi, réception chez M. et Mm« Flourens.

Lundi, réception chez le comte et la comtesse de Münster.

gJeudi prochain, S. Exc. l'ambassadem de Russie et Mme la baronne de Mohrenheim donnent une grande réception. Cette soirée sera donnée en l'iionnsur de la Société française et promet d'être très brillante.

En attendant, ce soir, le baron et baronne de Mohrenheim donnent un diner dont voici les principaux convives î M. et Mme Goblet, M. et Mme Sarrien, M. et Mme Flourens, le général Boulanger, les généraux Saussier et Thibaudin, Essad-Pacha, ambassadeur de Constantinople d'Albareda, ambassadeur d'Espagne lord Lyons, ambassadeur de la Grande-Bretagne; général Brugère, che| 3e la maison militaire du président do la République; colonel Lichtenstein, MolSard, introducteur des ambassadeurs; Francis Charmes, M. et Mme Ciavery, îtc.etc.

M. le duc de Madrid vient de péi'dre m de ses plus fidèles'serviteurs. Hier matin, à huit heures, est mort :n son hôtel de la rue Blanche, doc Carlos d'Algarra Saavedra, g'é.uéral car'iste, créé comte de Vergara par l'aïeul^ [u prétendant. Don Carlos V, en 1843.- Après de brillants examens, M. d'Al* arra entra commé sous-lieutenant dans carde royale 4e Ferdinand YIU maisii