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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1880-04-02

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 02 avril 1880

Description : 1880/04/02 (Numéro 202).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5234042

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/03/2008

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UNE EXECUTION

Les lauriers de MM. Cazot et Lepère ont empêché de dormir notre sympathique ministre de la guerre. Lui aussi s'est piqué d'honneur, et n'a pas voulu rester en arrière en fait de. proscriptions.

Par décret du 30 mars 1880, signé de la plume automatique du président de la République, i8 lieutenants-colonels d'infanterie territoriare, 7 de cavalerie, se voient enlever brutalement le commandement de leur régiment, et sont mis à la suite.

Heureusement pour eux, on ne pouvait pas les destituer, sans quoi ils étaient sûrs de leur affaire. Il est d'ailleurs nécessaire d'ajouter que trois lieutenant-colonels d'infanterie et de cavalerie, prévoyant le sort qui les attendait, ont préalablement offert leur démission, qui a été acceptée.

Voilà donc commencée l'épuration de l'armée territoriale le plus grave est que cette mesure, injuste et odieuse, a une portée politique considérable, en raison de la position électorale qu'occupent, dans leurs départements, presque tous les chefs de corps destitués.

Il suffit de jeter les yeux sur la liste des victimes pour s'assurer qu'elles n'ont aucun lien de parenté avec les Trouillefou et les Gaudissart, qui sont les maîtres de tant de choses en notre beau pays. J'y vois un d'Harcourt, un MaiMart de la Gonnerie, un Lannes de MontebeIIo, M. de RainneviIIe, sénateur, M. de Castillon de Saint-Victor, etc., etc.

Ces officiers, nommés en 187S au moment où fut décrétée l'organisation de l'armée.territoriale, ont apporté dans l'œuvre de la constitution et du commandement de leur régiment une somme de dévouement, d'intelligence et de travail dont on ne saurait trop faire l'éloge. Plusieurs ont dépensé des sommes considérables pour favoriser l'instruction du tir, pour étendre le goût du service militaire dans le corps qu~Is avaient l'honneur de diriger, et suppléer à l'insuffisance des crédits que le gouvernement mettait à leur disposition. Ils en sont remerciés de cette façon. I! fallait s'y attendre, depuis qu'it a été décidé qu'aucun Français ne serait autorisé à rendre service à son pays, s'il n'avait donné des gages de son dévouement à la démagogie.

Je sais d'avance que les ministériels vont excuser la mesure en faisant ressortir que tous les révoqués font place à d'anciens officiers de l'armée active. D'avance aussi, je leur réponds que, tout en désirant que les cadres de notre deuxième armée contiennent le plus d'éléments possibles ayant appartenu à la première, je ne puis m'empêcher de constater que ce qui, jusqu'ici, avait laissé le moins à désirer, c'est précisément le cadre des lieutenants-colonels, qu'on désorganise à plaisir que l'Etat a le devoir de récompenser ou tout au moins de ne pas chasser avec mépris qui l'a servi avec dévouement et désintéressement, avec honneur et loyauté qu'enfin, si l'on voulait ne plus avoir que d'anciens officiers, il fallait remplacer les titulaires actuels seulement au fur et à mesure des vacances, pour ne pas donner à ce changement le caractère politique, électoral, vexatoire et odieux qui accompagne les destitutions en masse.

On ne nous fera pas prendre le change. Depuis l'aventure de M. de Carayon-Latour, les radicaux voulaient enlever leurs commandements aux grands propriétaires, aux gens de cœur et d'honneur qui ont payé de leur personne pendant la guerre, à la tête de régiments de mobiles improvisés, pendant que certains outranciers se chauffaient tranquillement les mollets devant les cheminées de leur sous-préfecture.

Il sont obéis. Souhaitons aux successeurs de ces fils de preux que le même sort ne les atteigne pas bientôt, malgré les titres que leur donnent leurs services militaires. Peut-être un jour ces titres ne pèseront-ils pas plus dans la balance que ceux de leurs prédécesseurs; peut-être un jour eux mêmes seront-ils suspects à leur tour!

On va vite, en ces temps de proscriptions, d'épuration et de dispersion. X. X.

Echos _de Pans

AUJOURB'HU!

Election du jury de sculpture, de gravure en médaille et de pierres fines, au palais de l'Industrie.

Au Père-Lachaise, à deux heures, inauguration du monument élevé à la mémoire du peintre Thomas Couture. Cette cérémonie sera précédée d'un service religieux, célébré en la chapelle du cimetière.

A quatre heures et demie, assemblée générale de la Société pour l'étude des questions 'd'enseignement supérieur, sous la présidence de M. Pasteur, de l'Institut. résidence

Rue de Rennes, ~4, à huit heures du soir, séance de la Société française de physique.

Salle Gerson, sous la présidence du ministre de l'instruction publique, à cinq heures, séance solennelle de clôture des conférences pédagogiques.

Au Palais-Royal, première représentation de le -S'e de G~:M< vaudeville en quatre actes, de MM. Chivot et Duru.

Réunion des cadres de l'armée territoriale. A huit heures et demie, au cirque des Champs-Elysées, grande séance de'Ia Société de Géographie, en l'honneur du professeur Nordenskiold.

LA POLrnoUE

Nous avons déjà dit que M. Gambetta s'intéressait vivement au retour du général Ciatdini en qualité d'ambassadeur d'Italie à Paris.

Les journaux de Rome signalent précï-

sèment la présence de M. Ruiz/ un de familiers du président de la Chambre des députés, et Italien d'origine, comme~ M.Gambetta, chargé d'intervenir dans ce sens.

Une seule considération semble entraver la nouvelle investiture du général Cialdini, c'est la crainte que l'Autriche n'y voie un indice de négociations en vue d'une alliance franco-italienne.

On espère, toutefois, que cette difficulté ne tardera pas à être surmontée.

LE MONDE ET LA VILLE

Nous recevons de Madère, à la date du 30 mars, les détails suivants sur le passage de l'Impératrice dans la baie de Funchal:

Le paquebot-poste Ge/~a/z, de l'Union Company, est arrivé à deux heures trente minutes de l'après-midi, dans les eaux tranquilles de la baie de. Funchal, après une traversée assez mauvaise.

S. M. l'impératrice Eugénie, dont la gante n'a pas souffert pendant le voyage et qui a pu assister à tous les repas, a trouvé à son arrivée un télégramme de bienvenue du roi de Portugal.

L'Impératrice a pris grand intérêt à tous les incidents de la traversée, et elle a remercie le capitaine des aménagements faits pour elle sur le Gc/~a~, ainsi que de l'attention et de la courtoisie respectueuses qui lui sont témoignées. S. M. a passé une grande partie du temps sur le pont, et un desmatelots, qui s'était trouvé à bord du -D<~M6e alors que le Prince Impérial se rendit à Natal, a été pour elle l'objet d'une attention spéciale. L'Impératrice garde le plus strict incognito, et n'est pas descendue à terre. Par les soins de l'Union Company, une quantité de fleurs magninques avait été envoyée de File à bord du paquebot. La suite de l'Impératrice a débarqué et a visité le Mount-Couvent (couvent du Mont).

D'après les arrangements, le Ge/~a/z est parti directement pour Cape Town à 7 h. 30 du soir, le même jour.

Sir Evelyn Wood, l'aide de camp de la reine qui accompagne S. M. l'Impératrice Eugénie dans son voyage au Zoulouland, a préparé a l'infortunée mère une surprise dictée par un pieux sentiment. II s'est procuré quelques boutures du célèbre saule qui abrite la tombe où fut enterré provisoirement Napoléon I", à Sainte-Hélène, pour les planter à l'endroit où le Prince Impérial perdit la vie. Comme à Sainte-Hélène, le point du Zoulouland auquel se rattache un souvenir si douloureux sera entouré d'une grille et conQé a la surveillance d'un gardien spécial.

Nous recevons de M. le prince de Bauf-fremont la lettre suivante

Monsieur le rédacteur,

Depuis deux jours, vous discutez un problème historique où je suis mêlé la charge de Sedan. 0

Voici ce que j'ai à dire cette charge, c'est moi qui l'ai commandée.

D'après l'Annuaire officiel, le marquis de GaUinet a. été nommé général le 30 août, c'està-dire deux jours avant la bataille de Sedan. Je ne conteste pas la chose; mais cela prouve-t-il que M. de GaIliB'et ait exercé les ionctions de général au moment de la charge? Deux choses auraient été nécessaires pour cela une lettre de service et la mise à l'ordre de la brigade ou de la division.

A mon tour, j'en appelle au témoignage des officiers des régiments qui ont pris part à la charge, 1" hussards et o" chasseurs, brigade Titlard, !< 8' et 4" chasseurs d'Afrique, brigade Margueritte.

Dès le matin, le général Tillard avait été tué par un éclat d'obus, et j'avais, comme le plus ancien colonel, pris le commandement de la. brigade.

Quelques moments avant la charge, le général Margueritte était blessé mortellement. La division sa trouvait sans généraux et passait de fait sous mes ordres.

C'est moi qui reçus du général Ducrot l'ordre de charger; c'est moi qui, à ma place da bataille, en tête de toute la division, entraînai les régiments contre les bataillons prussiens. Que M. de Galliffet ait été ou non général !e lour de Sedan, il ne comma.adait pas, et le débat ouvert porte sur ce seul point. PRINCE DE BAUFFREMONT.

La magnifique fête donnée hier par la princesse de Sagan était précédée d'un dîner de quarante couverts, servi dans la salle à manger des grands appartements de l'hôtel de la rue d'Iéna.

Trente valets de pied ou maîtres d'hôtel faisaient le service; la magniSque vaisselle plate aux armes de la maison c':ait sortie, pour la circonstance, de ses merveilleux écrins.

Voici le menu

Le potage à la tortue

Le potage royal

Les timbales à la. Agnès Sorel

Les saumons à ta Condé

Les filets de bœuf à la provençale

Les poulardes à la bohémienne

Les epigrammes d'agneaux aux petits pois Les chaud-froid do cailles en Bellevue Les canaetons de Rouen au cresson

Les terrines de bécassines à la gelée Les asperges sauce hollandaise

Les glaces aux abricots

Les g&teaux royaux

Les timbales de fruits chauds.

Parmi les convives lord Lyons, duc et duchesse de Castries, duc et duchesse de Fezensac, comte et comtesse de Ludre, prince et princesse de Léon, comte et comtesse de La Rochefoucauld, marquis de Vogue, etc.

Le concert, donné dans les grands salons, a commencé à dix heures et demie. Le programme ne comprenait que deux numéros, interprétés par deux seuls artistes. II est vrai que ces deux numéros étaient: fie troisième acte de jF'aM~; 2" le grand duo d'F~a~ et les deux artistes la Patti et Nicolini.

Le reuet dont s'est servie la Patti pour chanter l'acte de Faust avait été prêtéparM.Vaucorbeil; c'est celui-là même dont se servit la diva, lorsqu'elle chanta l'œuvre de Gounod à la salle Ven- tadour.

/T)ouze cents invitations avaient été lancées. Inutile de dire que pas un auditeur ne manquait à l'appel.

Parmi les notabilités présentes, citons le prince Oscar de Suède, puis le comte de Beust, duc de Nemours, duchesse de Doudeauville, comte et comtesse Jean de Montebello, comtesse de Gouy-d'Arcy, duchesse Decazes, comtesse Aimery de la Rochefoucauld, Mme d'Aoust, baronne de Soubeyran, maréchal Canrobert, prince Poniatowski, Georges Perier, comtesse de Montesquieu, marquise de Galliffet, marquise de Laborde, Seillière, comtesse de Courval, Léon Renault, etc., etc. On avait parlé d'un bal qui suivrait le concert. La princesse annonçait elle-même a ses nombreux invités que cette seconde partie du programme était renvoyée à un des jours du mois de mai.

Dîner et réception en l'honneur du prince Oscar de Suède, chez Mme Heine, en son magniSque palais de la rue Monceau.

Vingt-quatre couverts princesse Mathilde, prince Oscar de Suède, maréchal et maréchale Canrobert, duchesse de Malakoff et mademoiselle, duc et duchesse d'Elchingen, prince et princesse de Brancovano, gênerai Bataille et Mme Bataille, général Lafaille; le ministre de Suède, M. Sibbern; le secrétaire chambellan du prince, M. de Reutherskiold.

Après le diner, très élégante réception et très beau concert, dont voici le programme

Duo de -Do/z .Pa~Ma~, chanté par Mme la générale Bataille et par Faure. Romance d'<x, par M. Sellier. Air d'Z! Ba/~ye. par Mme la générale Bataille.

Mélodies, par Faure.

Chansons espagnoles, par Mme la générale Bataille.

Trio ûnal de .FaM~, par Mme la générale Bataille, MM. Faure et Sellier. Assistaient au concert baron et baronne Mariani, baron de Beyens, baron et baronne Orcel d'Adelsward généraux de Lassalle et Legrand, colonel Magnan et Mme Magnan, M. et Mme d'Arango, comte et comtesse PilIet-WilI, général FIeury et la comtesse FIeury, comte et comtesse Jacqucmont, amiral Roze, amiral Coupvent des Bois, baron Haussmann, etc.

Hier soir, très aristocratique bal Ma/ïe chez M" la baronne de Vatry, dans son charmant hôtel mauresque de l'avenue de la Reine-Hortense: Alhambra en miniature avec des fleurs exotiques, des lanternes arabes, des jets d'eau et des oiseaux jaseurs. Gaieté et animation jusqu'à quatre heures du matin.

La Société géologique de France célébrait hier, dans la grande salle de l'hôtel de la Société de géographie, 184, boulevard Saint-Germain, le cinquantième anniversaire de sa fondation 300 personnes, parmi lesquelles nguraient les illustrations les plus éminentes de la science française et étrangère, assistaient à cette solennité, qui a été remarquable par son caractère d'élévation, de cordialité touchante, et de reconnaissance émue à l'égard des savants décédés.

Le seul des fondateurs survivants, M. Desnoyers, présent au bureau, a été acclamé, lorsque M. Daubrée, président, a rappelé ses travaux. On a ensuite applaudi avec enthousiasme le magnifique historique présenté par M. de Lapparent, sur la part que la Société a prise aux progrès de la géologie moderne.

La fête du cinquantenaire a eu son épilogue dans un banquet qui, à sept heures du soir, a réuni environ deux cents convives français et étrangers, à l'hôtel Continental.

Notre correspondant à Berlin nous a-dresse le télégramme suivant

l"'avrii,soir.

Aujourd'hui, l'empereur a fait au prince de Bismarck une visite de félicitations à l'occasion de 1 anniversaire de sa naissance. Une première sérénade a été donnée au chancelier dès son lever; à onze heures, un attroupement se produit devant le palais; les agents de police le dispersent la foule, voulant entendre la musique, se reforme, puis s'écoule sans autre incident.

Le corps diplomatique et les officiers supérieurs ont rendu visite au prince, qui est encore souSrant. Un grand nombre de ses admirateurs ont déposé leurs cartes au palais.

Le bruit court ici que l'impératrice de Russie est morte cette nuit.

A propos des décrets de dispersion des jésuites, nos journaux attisent le teu et donnent raison aux républicains. J. BOETZEL.

Par arrêté du 25 mars 1880, les élections aux conseils académiques sont fixées au dimanche 9 mai 1880.

L'auteur des A~ces <~4.7a; vient d'être l'objet d'un avancement auquel nous applaudissons.

M. Henri de Bornier, conservateur adjoint de la bibliothèque de l'Arsenal, est nommé conservateur.

En attendant les palmes, académiques

Hier, 1"' avril, dernière vacation des étoffes anciennes et meubles au palais'de San-Donato. Produit 143,089 francs. Grand panneau en soie de Chine bleu clair, brodé de fleurs et d'oiseaux, 1,400 francs, au commandeur Landau; id., représentant une chasse à cours au sanglier, en broderie de soie, travail espagnol du temps de Louis XIV, d,780 francs, à M. de Sambroso chaise basse à dossier renverse, en soie brodée, 1,4~0 francs, à M. Dussieux; tapis de table a quatre pans lambrequines, dont deux principaux représentent 1'ssomp~b~ et la A~p~, ouvrages vénitiens de la un du

quinzième siècle, S.OOO francs, à la baronne Van Loos; dix riches panneaux en brMart rouge et or, de l'ancienne manufacture royale portugaise, 3,200 francs, à M. Sypher, de New-York; superbe portière en velours de Gênes, grenat sur fond or, 2,600 francs, à M. Jarves; dix morceaux de drap d'or vénitien du quinzième siècle, provenant d'une dalmatique, 2,3SO francs, à M. Giuseppe Baslini riche chasuble en velours de Gênes chamois sur satin blanc, seizième siècle, 9,400 francs, à M. James Ward splendide panneau de satin blanc brodé, provenant de la tenture exécutée pour l'appartement de la reine Marie-Antoinette à Trianon, d 6,500 francs, à M. Guénot; id., ayant fait partie d'une tenture commandée, à Venise, par Charles-Quint, 4,000 francs, à M. Guénot, etc., etc.

Avant-hier soir, au moment de se mettre à table, est mort subitement, en son domicile, 74, rue Rochechouart, Adolphe Brune, parent du maréchal de ce nom, peintre d'histoire, hors concours, chevalier de la Légion d'honneur.

Né en 1802, Adolphe Brune eut pour maître le baron Gros, et débuta au Salon de 1833 par une ~o/'a~'<w <s Mages et quelques portraits.

Il a exécuté, en outre, plusieurs ouvrages pour des monuments publics, notamment trois tableaux pour la salle des séances du Sénat, au palais du Luxembourg, et le plafond de la bibliothèque du Louvre représentant les A%M/'MM~es avec leurs attributs. Ces derniers travaux furent récompensés, en 1861, par la croix de la Légion d'honneur.

Nous avons le regret d'annoncer la mort du baron Fernand de Marescot, dont nous avons signalé avant-hier le triste état de santé.

M. de Marescot meurt a. trente-cinq ans. Homme de loisir et de fortune, il s'était pris d'un goût très vif pour les choses de îa littérature, et il était devenu en peu de temps un érudit très apprécié. Son édition de Beaumarchais restera la meilleure, à coup sûr, de celles que rechercheront un jour les collectionneurs.

Les obsèques du baron de Marescot ont lieu aujourd'hui, à midi, à l'église d'Auteuil.

NOUVELLES A LA MÂtN

Un jeune auteur ayant, en ce moment, une pièce sur l'afuche d'un théâtre, s'est promené dans tout Paris, pendant les fêtes de Pâques, avec un de ses amis, qui ne cessait de lui dire

Quel beau temps

Et auquel il ne cessait de repondre, de façon a être entendu des passants Oui, mais il ne fera pas chaud, ce soir; et il sera plus prudent de passer sa soirée dans un théâtre que devant un café'

Un enfant plus méchant que véritablement mauvais.

Le petit Paul disai' hier, en parlant d'un de ses camarades, plus tort que lui, qui abuse souvent de sa vigueur à son endroit

Oh je voudrais lui faire du mal. mais sans le faire exprès

UN BOMtNO.

PAS 01MTERPELL&HGM

S'il fallait en croire tous les bruits en circulation, les droites sénatoriales prépareraient pour la rentrée des Chambres une interpellation en règle destinée à rendre inefficace l'application des décrets du 29 mars.

Il est de notre devoir de rectifier ces rumeurs, au moins prématurées nous irons plus loin nous ne croyons pas à une interpellation possible; l'utilité en serait, jusqu'à nouvel ordre, absolument contestable.

Qu'on le veuille ou non, que pareille interprétation soit conforme ou contraire à l'esprit de la Constitution, le rôle du Sénat, en regard de la responsabilité ministérielle, est considéré généralement comme nul et peu pratique.

Depuis longtemps nous constatons le fait avec tristesse. Si demain, par hasard, les décrets gouvernementaux étaient désavoués par une majorité sénatoriale, nous ne croyons pas qu'en présence d'un vote contraire de la Chambre, il se manifestât le moindre émoi dans les sphères gouvernementales pas un seul ministre ne s'avouerait atteint telle est la logique en cours chez nos gouvernants, dans l'hypothèse d'une issue conforme aux désirs des auteurs de l'interpellation. D'un autre côté, faut-il considérer, malgré le vote de l'article 7, la majorité sénatoriale comme acquise à une interpellation de ce genre? Il est permis d'en douter.

Par un prodige d'astuce et de grossière habileté, le rédacteur des décrets a évité d'introduire directement la suppression des écoles, et par là écarté, du moins des termes de ces décrets, la question précise de la liberté d'enseignement, c'est-à-dire le seul terrain pratique sur lequel le parti catholique puisse convoquer le centre gauche sénatorial'.

Vienne l'interpellation devant le Sénat, et il est fort à présumer que, sur la simple question de la dissolution des communautés, le centre gauche reste impassible, quels que soient les sentiments personnels de chacun de ses membres. Dans l'un et l'autre cas, l'interpellation ne peut donc être qu'un coup d'épée dans l'eau; et particulièrement dans le second, celui d'un vote négatif du Sénat, ce serait, à notre avis, une faute; l'avortement d'une interpellation dans la Chambre haute ferait bien vite oublier le rejet de l'article 7 et affaiblirait la portée de ce vote devant les tribunaux saisis.

Nous conjurons donc les plus impu-

tients de modérer un peu des ardeurs maladroites.

L'intervention du Parlement dans une période que doivent circonscrire de simples actions judiciaires ne pourrait qu'affaiblir ces actions, puisque pareille tentative ne servirait qu à démontrer l'impuissance d'enbrts généreux, mais inutiles. MEMOn.

LA JOURNEE PARISIENNE

NLes JïM~pfcsatiotMiisttes Le groupe des peintres impressionnistes, intransigeants ou indépendants (car il s'attribue ces trois épithètes) a ouvert hier sa cinquième exposition de tableaux dans une maison en construction de la rue des Pyramides. Comme les années précédentes, on ira beaucoup voir cette exhibition d'un comique spécial ce sera l'une des gaietés du printemps qui commence. Les véritables artistes auront le regret de trouver deux ou trois hommes d'un réel talent confondus parmi d'étonnants mais peu naïfs excentriques qui voudraient bien persuader au public que les vessies sont des lanternes et que les lanternes sont des vessies. Pour notre part, nous avouer.ons loyalement que nous en avons assez de ce qu'on nomme l':M~'r&M:OK!M~, exploitation ridicule et maladroite d'un principe juste, mis en honneur par M. Manet et dont notre jeune école fait son profit. On ne saurait trop répéter que l'influence de M. Manet sur l'art actuel a été des plus heureuses, mais les aimables barbouilleurs qui se sont constitués les disciples de Fauteur du Z<M'M~or et de /E'K/a):~ a fe/~e sont exactement à leur maître ce qu'une farce énorme, au très gros sel, est à une.vérité d'avenir spirituellement troussée en paradoxe. Plusieurs des mieux doués ont jugé à propos de se retirer de la bande par exemple, MM. Monet, Sisley et Renoir. Ils ont bien fait; car les plaisanteries de cette espèce n'ont qu'une saison, et tant pis pour qui les prolonge 1

Je voudrais bien savoir ce qu'on dirait d'un homme de lettres qui écrirait ses livres avec des mots vagues, reliés entre eux, non par le sens, mais par la sonorité, et qui substituerait l'onomatopée au développement logique des idées et des faits. A-t-on assez ri, au plus beau temps des Parnassiens, des poèmes de M. Stéphane Mallarmé et de certaines visions de M. Villiers de l'IsIe-Adam! Un vers de ce dernier est resté célèbre. Le poète s'écrie, en face d'une locomotive qui roule dans la nuit Salut, ô char macabre, auguste et boréal! Un .autre Parnassien avait composé un drame d'~ero~M~e, et le Gaulois rapportait jadis en quels termes il en exposait le début dans un cercle d'intimes

Ce début, disait-il, n'aura, à proprement parler, c'est-à-dire comme l'entend la foule vulgaire, aucun sens. Seulement,. les mots donneront l'impression d'une promenade sur un lac, accompagnée d'une mélodie d'instruments à cordes. Cela durera environ jusqu'au cent-cinquantième vers; au cent-cinquantedeuxième, il y aura un effet de harpe, atténué vers la fin par un effet de clair de lune. )) Tout cela était prodigieusement absurde, et l'on avait beau jeu à s'en égayer. Mais je demande à présent si l'impressionisme des peintres intransigeants de 1880 est moins déraisonnable que celui des poètes de 1866? A le bien prendre, MM.Caillebotte,Pisarro et consorts soutiennent la même gageure que les anciens exaltés du Parnasse, et ils sont d'autant moins fondés à trouver mauvais qu'on les raille, que le temps est passé de ces excentricités.

=~

Les exposants de l'avenue de l'a rue des Pyramides sont au nombre de dix-huit, et leur catalogue mentionne 282 morceaux. Ce que j'ai remarqué de plus intéressant, ce sont les études de M. Degas, les tableaux de genre de M. Raffaelli, les eaux-fortes à la japonaise pour la décoration des services de faïence et de porcelaine f de M. Bracquemond, un portrait de M. Edmond de Goncourt, dessiné par le même artiste afin d'être gravé, et les aquarelles parisiennes de M. Forain, d'une observation spirituellement poussée à la charge, mais tout à fait divertissantes. M. Degas s'est fait une spécialité de la peinture des D<!)MCK~M. Il connaît à merveille leurs gestes, leurs formes, leurs tics et leurs habitudes de corps, et il rend leurs mouvements avec un rare bonheur. Les tableautins de M. Raffaelli, ses types de bal-ayeurs, de marchands d'habits, de chiffonniers, de cantoniers et de vieillards, son tableau le Afa~e et le CoK.!M7/er M:MM:c~a/, attestent un tempérament de peintre et une expérience de dessinateur, mais je ne vois, là, rien qui sente l't)K~e~oMM;Ke. Je ne devine pas non plus pourquoi M. Bracquemond, graveur très distingué et très apprécié, s'est enrôlé dans ce bataillon.

On me vante les qualités vivantes de M. Caillebotte, et l'on m'assure que l'eHet de ses tableaux est merveilleux à distance. Les décorateurs de théâtre peignent aussi pour qu'on regarde leurs œuvres de fort loin. M. Caillebotte a-t-il fait son /K/er!CM;' de c~/t\ sa VMC pj'e a ~w<?/ !<?: &a/coH et ses paysages afin qu'on les pût encadrer dans une décoration théâtrale, ou pour être placés dans des milieux ordinaires? Tout dépend du point de vue. En tant qus décor, je les approuve en tant que tableaux, je ne les comprends pas.

J'en dis autant des toiles de miss Cassatt et de Mlle Morisot, qui cherchent le fin du fin dans l'impression la plus indéterminée. Mais je préfère garder le silence sur les envois de MM. Pissarro, Rouart,TilIot et Zamdomeneghi. J'ai vu autrefois, de M. Vidai, des scènes algériennes curieusement et hardiment exécutées plusieurs de ses envois à l'exposition des Indépendants peuvent passer pour d'agréables esquisses; que vient-il faire dans cette galère? Qu'y vient faire aussi M. Gauguin, qui a le sentiment de la réalité et une certaine énergie de couleur? Qu'y vient faire encore Mme Bracquemond? Je ne comprendrai jamais que des artistes bien doués, capables d'honorer leur carrière, se donnent de gaieté de cœur de si grands ridicules. Il y a de bien fines quali-

tés gaspillées en ce ramas de pochades. Çà et la, on est arrêté par des tons exquis, par des intentions délicates. Mais il ne suf6t par de rencontrer quelques tons heureux et .de montrer des intentions même excellentes. Cette exposition semble tin défi porté au bon sens elle fait rire et elle attriste.

Nous n'avons qu'un conseil à donner a MM. les intransigeants. S'ils veulent être pris au sérieux, qu'ils soient sérieux. Les hommes ne sont pas tatoués de vert, de rouge, de jaune et de violet lés femmes ne sont pas irisées de toutes les nuances de l'arc-en-ciel les formes ne sont pas indistinctes et fondantes comme ils se l'imaginent la campagne n'est pas une vision de cauchemar comme ils la présentent; la lumière n'est pas l'ennemie du dessin, comme ils le soutiennent, et le bon sens n'est pas l'ennemi de l'art. Loin d'être des impressionnistes, des intransigeants, des indépendants et des primitifs, ils sont des égarés, des hallucinés ou des malades. On m'a montré une fois, dans un hôpital, un pauvre diable qui prétendait avoir créé la nature. Quelques-uns des exposants de la rue des Pyramides sont un peu dans ce cas. TCUT-PARtS.

NORmSMOL!) A PAMS

Le professeur Nordenskjold est arrivé à Pans ce matin, à six heures, harassé de fatigue et déjà. amaigri par la suite non interrompue de fêtes qu'on oSre partout en son honneur, et qui se continueront ces jours-ci, comme nous l'avons dit déjà. Accompagné du capitaine Palander, le vaillant ofncier qui commandait la Ve~/a, Nordenskjold est descendu hier, à midi et demi, du train de Londres, sur le quai de Folkestone, où je l'attendais avec un de mes confrères de la presse.

Le capitaine Jones, superintendant de la Compagnie des bateaux à vapeur, prévenu par dépêche, a reçu les deux voyageurs et les a conduits à bord de l'~l~M< en partance pour Boulogne. En même temps que le capitaine de r~ca~~y~ j'ai salué les deux compagnons, et nous avons échangé de cordiales poignées de main.

J'ai dit au professeur Nordenskjold combien les fêtes de France allaient, à mon avis, l'emporter sur celles que lui a oSértes Londres, et, comme le bateau partait, nous nous sommes mis à causer. Il y a deux hommes, dans ce voyage à la découverte du passage nord-est le premier est Nordenskjold, l'homme froid, amaigri, un peu pâle, aux allures de touriste réfléchi, avec le nez d'aigle et un binocle en or; le second est Palander, l'homme au teint rosé, à la barbe d'un blond roux, à l'œil bleu tranquille, aux allures de jeune fermier anglais. L'un et l'autre sont inséparables; car, si le premier a pensé, le second a su agir. De la traversée que j'ai faite à borddei~L~ca/c~a avec ces deux passagers désormais illustres, il m'est resté une impression très admirative, d'autant plus admirative que jamais il ne viendrait à l'idée de quelqu'un de dire, en voyant Palander Ça, c'est un capitaine qui a passé où personne n'avait passé jusqu'ici..

On dirait plutôt

–Ça, c'est un cultivateur des Cornouaiues.

De même que lorsque les Parisiens auront vu Nordenskjold, ils diront

Ça, c'est un professeur sédentaire. La conversation s'est généralisée, puis localisée, puis divisée, tantôt avec Fun, tantôt avec l'autre des deux voyageurs. M. Nordenskjold m'a dit qu'il était bien fatigué. Le fait est que le métier de triomphateur n'est pas drôle. Je passe sur un portrait physique du grand ~seoue/'e/' il a été fait hier, dans ce journal, et de main de maître, par M. T. Johnson. Comme j'émettais l'avis que les réceptions faites par les Anglais à notre hôte d'aujourd'hui avaient été un peu froides, et que j'attribuais tout simplement cette froideur à un peu de jalousie, le professeur s'est récrié.

Non, dit-il, c'est à cause de la fête annuelle d'Easter et surtout à cause des élections générales. On ne pense qu'à cela en Angleterre.

Je crois que Nordenskjold a un peu de scepticisme au fond, et qu'il appréhende d'être regardé comme une bête curieuse. Il se demande où on ne va pas le montrer. Les invitations sont devenues une nuée. Nordenskjold parle avec une sorte de respect de ce pole où la victoire est restée jusqu'à présent pour lui seul. Comme nous regardions la mer, fort belle et assez houleuse, mais pleine de rayons de soleil, je fis remarquer au professeur que le spectacle était plus gai que dans les mers polaires. Il s'empressa de répondre en souriant tristement

Oh nous avions de beaux spectacles aussi.

Et Palander, avec cette rêverie du Suédois, fit une petite tirade sur les tableaux de la mer de glace, qui me séduisit tout à fait.

Mais, ajouta-t-il, ils sont rares.

Nordenskjold parle français, lentement et correctement. Le capitaine Palander est moins ferré sur notre langue, mais il s'exprime tout de même. L'anglais lui est plus familier. Nordenskiold, au contraire, parle très peu I'ang]ais et lui préfère le français. Tantôt dans l'une, tantôt dans l'autre langue, nous causions de la V<?~ des souffrances endurées, des compagnons de route, des espoirs déçus et ravives, de la portée probable et des voyages futurs du hardi savant, lorsque la iaim se lit sentir chez le professeur. Je le conduisis au petit ~r'<?sA/?ï<?/~ /'oo/M qui se trouve au fond du bateau, et je le vis avec plaisir s'installer e'n tête à-tête avec un rosbif. Comment va monsieur Maunoir ? me demanda-t-il avec intérêt.

Assez bien j'ai reçu de lui une lettre récemment il est le promoteur infatigable, après notre vaillant président, l'amiral La Roncièrc Le Noury, de la