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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1879-10-19

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 19 octobre 1879

Description : 1879/10/19 (Numéro 35).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k523230z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/03/2008

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aviSj là religion du Christ a dominé le moride parce qu'elle apportait; avec- de larges .et magnifiques doctrines, un esprit d'organisation supérieur à resprit antique. De toutes les phiIosôphies similaires qui s'épanouirent en même temps,' celle-ci était la plus sensée, la plus logique et la plus parfaite. Un moment, le combat fut déclaré entre le mithriacisme et le christianisme. Le mithriacisme trouva faveur, même à Rome, où il a laissé des traces. Si le christianisme triomphe, l'honneur de sa victoire revient surtout à la puissance interne de son principe d'association. Le paganisme, dur et. froid,. «e: répondait plus à aucune des aspirations humaines. Le Christ prononça cette grande parole « Aimez-vous les uns les* autres » et c'est par ce- mot, germe de la suprême unité, qu'il conquit la terre. Je résume sèchement un thème cher à M. Renan je nesaurais rendre la passionde sa verve, la vigueur éclatante de son discours. Un quart, d'heure de conversation vous en apprend beaucoup plus sur son compte que ne ferait l'étude la mieux concentrée. On sent l'honnêteté totale de cet esprit toujours en éveil, et, que l'on partage ou non ses convictions, on est, devant -lui, pénétré de respect. Mais .le, professeur- se doit à ses disciples, le pftilosopjhe se doit ses travaux, l'écrivain se doit à s$s oeuvres et l'homme se doità sa famille. L'heure de son cours approche, son jeune fils vient -le chercher et le voilà parti pour le Collège de France.

Sa vie s'écoule vaillamment entre ses devoirs âçconiplis. Qu'on le blâme ou qu'on le loue, qu'on l'accuse ou qu'on l'absolve, il passe obéissant à fea conscience, aussi peu soucieux du bien que du mal qu'on peut penser de lui. Son âme est trempée, pour to«tes les luttes. Après une journée bien remplie, il goûte le repos, ce père de famille,- auprès de sa femme et de ses enfants. Cette douceur achève "son caractère. Je ne sais quel- poète a dit !>.«; Plus on est fort plus on est doux. » M. fcenan,- pourrait, à b»n droit, s'appliquer une telle parole.

i t TOUT-PARIS.

L1fOSfBATfOi\ DE MURCIE

.• Murcie, 17 octobre.

Uii fepouvàntabie désastre, dont l'inondation de Toulouse peut seule donner ûtie idé*k- vient, de plonger dans le deuil lîôtré belle cité et ses campagnes fertiles. La plume, est impuissante à retracer les drames de cette horrible nuit du 15' octobre,, qui a vu l'ané-antissement et la mort de tant.de familles. A l'heure je vous écris, les vallons aux riches cultures, les villas si joyeuses naguère, les fermés, les coquettes maisons du laboureut et de l'ouvrier, ne sont qu'un amas de ruines qu'emporte l'élément funeste, et doht il va semer au loin les débris, avec les cadavres de leurs habitants

La région envahie par les eaux est malheureusement prédestinée, par sa situation topographique, à ces calamni tés. terribles. Les montagnes de Garrascoy, de la Pila, de^la Crête-dé-Coq, de Miravita et de Segura entourent. d'une chaîne (le granit la vallée de Murcic, traversée par deux rivières, qui deux fois dans une période de quatre-vingts ans se sont répandues dans la campagne. Ces deux cours d'eau, le Mundo.çt la Segura, goiîil.és par des pluies torrentielles, ont soudain fait irruption sur la ville, ont franchi le barrage de Mâleçon, qui sert de promenade, et retombant en nappe sur la vallée, l'ont bientôt recouverte comme un humide

linceul,

En moins d'une heure, les villages de Nondaennas et de Era-Alta (600 habitants) à trois kilomètres de Murcie les pueblos de Beniajan et de Tq'rreaguera U;,800 iiabitants) à quatre kilomètres, étaient- littéralement rasés par les eaux furieuses. Alcantarilla, situé sur une haul;eiu\ à.,cinq kilomètres de la ville, a pu u échapper au désastre; mais toutes les maisons des bas^fouds n'ont pas tardé à disparaître; sur plusieurs points l'eau s'élevait à plus de cinq mètres

Gomment. déciire ces scènes de <jésohirtion ? Au milieu d'une obscurité profonde, les malheureux, surpris dans leur lit, affolés de terreur, appelant leurs femmes, leurs i enfante, < emplissant l'air de cris d'épôuvante les toitures et les murailles s'eftbndrant de tous côtés, avec de sinistres craquements; les bestiaux furieux,

mêlant leur xoix; presque humaine aux

accents désespérés de leurs .mailles et l'eau montant toujours, impétueuse, irrésjstible,ljusqu'a.ux toits couverts do naufragés, qu'elle balaye, engloutissant vieil-

lards,. jeunes fillesetjn.èi'fis J.

Lorsque -le jour s'est levé, l'étendue du désastre est apparue dans toute son horreur mais il. n'a pasété possible de eonnaître lenëmbr-e exact' des victimes. Combien familles ont -disparu sous les décombres de leurs demeures, à Nonduei4mas, a Era-Alta, àBeniajan et à Torreâguera! Orihuela, moins une seule me,

est noyée Murcie est à demi-ruinée

toutèâ-^esplainés si fertiles, si populeuses à cause de leur fertilité même, sont changées en un lac limoneuxnagent par millters meubles, insU'uments, débris in formes, arbrés-déraciaés, clievaux, boeufs et corps huma iflsî

Dans les faubourgs de la ville, que leur situation élevée a mis l'abri du fléau, on voit errer des malheureux demi-nits, pleurant la- jperte d'un des leurs oul'anéantissement dte leurs biens. Et il est impossible d'organiser des secours, d'arracher à l'élément sa 'proie! La hauteur des eaux rend, tout sauvetage inutile ou dangereux. ̃ ̃̃ ̃ .̃'̃ ̃ ̃ ̃-̃̃ <"•̃̃̃ :v-* ̃-̃-̃•̃ La paniqué est grande dans toute l'Aiidalgûsiè: t'interrùption des communications ï télégraphique! et la destruction dès voies ferrées lie permettent ni l'échange des nouvelles, ni l'arrivée des troupes que le gouvernement a mis la disposition! des autorités de la province. Cependant, les bras dévoués se multiplient. Ingénieurs;, fonctionnaires civils et militaires, toutes lés personn'es valides travaillent avec un entrain et un coUrageâdmirables.; Grâce à leurs efforts, bien, des victimes seront arràc}iéés à la mort, mais que de ruines et deuil

DçjS, plus de trois cents cadavres ont été retrouvés. W îHillier de maisons îVesis^éot qu'à l'état de pilotis informe; et deniain. quand'îes,eaux se «eront reti- rées, âqûels navrants tableaux ne devrons- nous pas nous attendre '̃̃:̃-

Afin d'adoucir autant qu'il est possible tant d'infortunes, toutes lés classes de la société^ sans distinction, s'empressent de souscrire. Le clergé est admirable. Dans le palais épiscopal, cent cinquante malIieureux ont trouvé j>lus touchante^ Ijosbitâlitp; le maréchal llartiny Campos a offerf 10,000 piastres^ le chiffre des dons dépasse à l'heure qu'il est 50,000 piastres. Mais tjtj'çslrcè que cela, eu présence des

millions engloutis à tout jamais! Les distributions de vivres, de vêtements, et des sommes envoyées parJôministère, de l'intérieur, ont déjà commencé. Le conseil des ministres est réuni, et demain, S. M. le roi viendra faire en personne le douloureux pèlerinage de cette ville, hier encore si florissante, aujourd'hui muette, désolée par le plus terrible des fléaux. J. M.

LES MEMOIRES DE TROMPETTE

.J. (Suitel.

x~

Monsieur est toujours souffrant. Mau^dits champignons! Ce matin, il m'a fait venir. IL était abattu et m'a demandé sans colère pourquoi je l'avais empoisonné. Je me suis excusé auprès de. monsieur de mon mieux. Monsieur m'a dit d'une voix attendrie « J'aime mieux vous croire, Trompette. ̃ Si Fon vous demande pourquoi je suis au lit, vous direz que c'est un attentat bonapartiste. »

> A ce moment, M. Fioquet fait irruption 'dans la chambVe. Il est hors de lui. Les yeux lui sortent de la tête. Ses dents sont serrées, sa colère fait explosion.

Quel manant! s'écrie-t-il en arpentant la chambre_ à grands jpas. Quel grossier personnage Cela peut pas se passer ainsi! M'insulter. moi, Fioquet! un représentant du peuple Tenez, Gambetta, vous me vengerez, ou vous n'avez pas de cœur au ventre.

J'interviens alors..Je n>e permets de faire observer à M. Fioquet que Monsieur ne peut pa,s avoir de cœur au ventre, puisqu'il y a déjà des serviettes; mais M. Fioquet me prend par les épaules, me fait pirouetter, et, se campant de nouveau devant Monsieur:

M'entendez-vous, hein? Quand. je vous disque, moi, Floquet, je viens d'être ouvragé, et que cet outrage crie ven-

geance

Expliquez-vous, mon cher ami, rĩ poste mon maître .avec calme. S'il y a eu une insulté, nous arrangerons une affaire à cinquante-cinq pas.

Pourquoi- pas à trente-cinq ? dis-je à rnonsteur, dans un sentiment de rancune bien explicable contre M. Floquet. Parce que c'est ma distance, et qu'entre Fioquet et. moi nous devons conserver les distances.

Puis, s'adressant à M. Fioquet Dites-moi donc l'objet de la querelle, et nous jugerons ensuite.

,“̃•̃ :•' **# ̃ ̃' ̃̃•;̃

Ecoutez-moi, reprit; M. Fioquet, l'écume aux lèvres J étais tranquillement allé me promener à Genève, et, après avoir serré la main de Rochefort, je gravissais Jes marches du palais de Justice, lorsqu'un ̃ monsieur s'approche de moi, et, fixant ses yeux sur le mien, il me crie « Vive la Russie, monsieur!

L'outrage, en effet, est sanglant, dit mon maître avec intérêt. Comment, sanglant Il est inexpiable. Un homme qui, sans en connaître un autre, sans fui avoir été présenté, se campe devant lui et lui lance à la face comme une bravade un vivat en l'honneur d'un peuple ennemi cet homme quel qu'il soit, est un goujat.

–Bien parlé, Fioquet, repritmonsieur; votre cause est la mienne. A partir d'aujourd'hui, je renonce à l'alliance russe. Il n'y aura plus de jablochkoff à mes fêtes au palais Bourbon.et je n'inviterai pas Mlle Stoïkoff, de l'Opéra.

Tout' cela est bel et bon, reprit M. Floquet, brusquement; mais mon agresseur, où est-il, se cache-t-il? Je veux le trouver, je veux le couper en deux. L'ennemi, est l'ennemi '?

Et il enfonça, d'un coup de poing sur sa tête, son chapeau qui a des arches comme un pont. nI" 1 t d 1

Tout à couple premier valet de chambre apporte une lettre: Monsieur l'ouvre précipitamment et, après l'avoir lue Allons, calmez-vous, mon petit Floquet. Et il lui tend cette épître

« Monsieur le président,

» Veuillez dire à M. Fioquet que je regrette ma ..petite, farce, de fumiste, Mais vous savez donc déjà que j'ai été page de l'empereur Nicolas, et j'ai voulu ajouter ce petit épisode à mes mémoires. Prince LupoMmsKi.

» P. -S. Daignez faire accepter à M. Floquet un exemplaire de Chaste et

Irajiin~. r v.. l~:

> •- V ;•<̃̃•- v ̃ L;- ̃̃

Pour copie conforme OIXIOU: ` l

̃'̃ ̃ ''̃" ̃ ̃• BIX1OU. :•

A TRAVERS LA PRESSE

A tout seigneur tout honneur. îsous trouvons dans le Journal: officiel la.cir.culaire que M. le garde dés sceaux vient d'adresser aux .procureurs généraux. M. Lepère y a collaboré, dit-on, et dans tous les cas, n'enverra rien à ses préfets Paris, 17 octobre 1879.

Monsieur le procureur général, Depuis quelques "semaines, certains journaux propagent sans scrupule de fausses nouvelles, et, â la discussion loyale qui peut éiçlairep l'opinion publique, d'auti^s substituent l'injure et l'outrage contre le gouvernement do ia République, en se livrant le plus souvent à de violentes attaques contré la Constitution. Des- manifestations factieuses, des provocations au renversement du pouvoir légal se produisent éans des réunions, dans des discours et par des publications de toute ^p'fc'è'. De, pareilles pratiques,, si e^les étaient tûÈrées, ne kfidflra.ient pas à porter atteinte à l'autorité des lois, à inquiéter les populations et à compromettre les intérêts du pays. En conséquence, je vous prie de déférer aux tribunaux tous les discours, écrits ou actes qui vous paraîtraient contraires aux lois et susceptibles de répression.

Recevez, monsieur" le procureur général, l'assurance ma coasidération. très distin-

guée. ,~y°de ctes sccar!x, rninisEre

guée. Le garde des sceaux, ministre

de la justice,

̃ '•' ̃̃'•• E. Le Royer.

Voilàqui est parfait. Mais qui a rendu

nécessaire ce texte comminatoire ? Le retour des amnistiés et ce qui s'en est suivi, n'est-il pas vî'ai? Or,;le même Le Royerne disait-il pas, en engageant les Chambres à voter l'amnistie r

Qùxmd un gouvernement, bien décidé à so dévouer jâ. son devoir et à, le faire envers et contre tous, entendez-lè bien, vieni vèus'-dôçjarér qu'il, a tout apprécié, et qu'il n'y a, pas danger Vous pouvez vou& rassurêÉ,: messieurs, et marcher droit au but! Car vous accomplissez une oeuvre politique, une œu-

vre d'apaisement, une œuvre de sécurité pour notre pays.

Il n'y aura plus de ces questions irritantes; et, permettez-moi de vous le diret vous u'avez pas à redouter cme cette question de l'amnistie revienne. (Murmures à droite.) Ne protestez pas, messieurs.

Voilà ce qu'on peut appeler un ministre clairvoyant.

Quoi qu'il en soit, depuis que. le gouvernement met le poing sur la hanche, il est certain que la Marseillaise devient moins audacieuse et, par conséquent, moins intéressante; et en outre, qui le croirait? M. Gambetta dessine une reculade prudente. Il lait déclarer qu'il n'est pour rien dans l'attitude nouvelle de là République-, française j ce qui est complètement faux.

Il nous pai^aît très vraisemblable dit le Temps, que M. Gambetta a faire, au milieu de ses amis, la remarque que l'amnistie partielle comportait des erreurs et des contradictions de détail, et pouvait servir par là d'argument en faveur de l'amnistie pléniere. En ce sens, on peut dire que M. Gambetta a favorisé la campagne ouverte par la République française.

Mais on pout assurer, d'un autre côté, que les premiers articles ont été écrits et publiés en son absence, sans qu'il, ait été directement consulté. Or, on sait quer M. Garribetta, en prenant la présidence de la Chambre, a déclaré, non seulement à ses amis politiques, mais à ses collaborateurs, qu'il renonçait absolument à la direction journal qu'il afondé. Il Serait^donc malvenu vis-à-vis de ces derniers à pratiquer d'une façon intermittente une sorte de dictature morale, et à garder toutes les charges de la responsabilité à laquelle il a cru sage de se soustraire. En un mot, M. Gambetta ne se considère en aucune façon comme lié par s6n ancien journal,1 et il demeure maître de prendre vis-à-vis de ses amis de la Chambre l'attitude qu'il croira/ lui être commandée par ses opinions et par les circonstances.

̃»vir te gouvernement ne s'en tien-

dra pas â sa première revocation de maires, ni à sa circulaire

Le conseil des ministres s'est réuni ce matin, à l'Elysée, sous la présidence de M. Jules Grévy, dit le National.' ̃.

M. Lepère a soumis à la signature du président de la République un nouveau décret de révocation de maires et adjoints qui ont participé à des manifestations hostiles au gouvernement, •̃

Le ministre de l'intérieur 'a communiqué à ses collègues du cabinet les rapports sdressés par les préfets sur la situation intérieure. Tous les préfets sont unanimes à:constater le mauvais effet, produit, sur les populations, par les manifestations qui ont eu lieu* ces temps derniers. Il est de fait que les ruraux ne gobent pas l'amnistie. Des députés et sénateurs en vacance commencent à la « trouver mauvaise ». Nous ne nous arrêterons pas à une élucubration bizarre d'un M. Picart, député, qui prétend que la République ne peut donner l'amnistie parce qu'avec elle l'émeute est un crime, tandis que la monarchie doit l'amnistie, Gar contre elle Témeute est légitime; mais voici un fragment significatif d'une lettre du sénateur Palottç-

L'équivoque consiste aujourd'hui à parler de clémence, de pardon, alm d'obtenir un acte de faiblesse qui serait immédiatement transformé en glorification des hommes de la Commune.

Cet acte de faiblesse, vous et moi nous en sommes incapables, et je no vois que des avantages à. ce que les membres du Parlement prennent nettement leur position..

Veuillez agréer, je vous prie, l'assurance do

VeurIIèz agréét, je ï~ous prie, l'assurance do

mes meilleurs sentiments.

;> Nous avons déjà reproduit, d'après le Télégraphe, quelques fragments du discours de Louis Blanc. Le texte de ce document vient d'être donné in extenso, et nous y relevons ce passage:- .̃̃; ,'> •• ;v- r r: Si le gouvernement croit avoir pourvu à la nécessité d'une politique d'apaisement par son système de grâces arbitrairement accordées, jamais erreur ne fut plus profonde, et j'ajoute plus inexplicable. Careniin, il est impossible qu'il no soit pas arrivé i jusqu'à lui, ce crie de: « Vive l'amnistie pléniere »• que j'ai entendu î-etentir avec le, bruit du tonnerré à Marseille, à Cette, à Montpellier, à Nimes, a Toulon, à Avignon, à Beziers, à Narbonne, à Portyendres^àPerpignau, partout j'ai passé. Il sortait, ce cri généreux, grand cœur de la France, etA en le trouvant associé sur toutes les lèvres au cri de: Vive la République » je ne pouvais m'empôcher d'admirer la sûreté

de l'instinct populaire, si supérieur uueltiuo-

fois à la scsiënce des hommes d'Etat. (Applaudissements. f _(

Plus loin, l'orateur, comparant la Commune à la guerre de Sécession, s'est écrié '̃, := Et quand jo fais revivre ce soùveuir, n'allez pas croira que je prétends établir le moindre parallèle entre la révolte dos planteurs américains et l'insurrection do la Coniiiiuiiç. Autre cjiose est de s'armer au nom de cet affreux droit de propriété -de l'hqmme sur l'homme, autre chose^lo, s'armer au nom de la République et de la liberté. Si jamais l'insurrection a été de nature à justiiier et à ve.ndrejmp.érieijse la demande d'une, amnistie pléniere, c'est certainement riiisurre'ction du 18 Mars. (Mêmes acclamations. Applaudissements prolongés. )

Malheureusement pour laeduse qu'il déféûd a cette hëurei Louîs Blanc a égrené jadis deux lettres dans lesquelles on lui remetle nez.. II écrivait, le 19 août 1871, au Journall officiel = Monsieur le directeur, On a publié sous forme do lettre, et sans» nom d'imprimeur, une brochure qui contient l'apologie des actes de la Commune, y eom-; pris l'exécution des otages et l'incendie des maisons particulières et des édifices. Cette brochure a pour titre la Revanche de la Commune de la Fraiice,,p&v un repré-i sentant du peuple de Paris, et. elle est signée]

L. H.

Comme je suis lo seul des représentants de j Paris dont le nom commence par les initiales L. B-, je dénoflee, dans la publication dont il; s'agit, une manœuvre infâme dont le but est: de me faire passer, aux yeux de ceux qui ne! me connaissent pas, pour l'apologiste d'une insurrection que j'ai toujours réprouvée, et de crimes qui me font horreur. t. blanc. Le 8 juin de la même année, il avait- écrit .;̃ Monsieur, rV.: '̃•' Je lis, dan^Tin articlesigric do vous, que le' parti. républicain honnête est en di'oit d'attendre de moi une protestation contre les abominations dont Paris a été le théâtre. et la victime. Cette observation me surprend. Quel honnête {îomme pourrait, sans se manquer de respect, se croire obligé d'avertir le public que l incendie, le pillugeet l'assassinat lui/ont -horreur? Je m'estime assez, monsieur, pour juger que de ma part une pareille: déclaraïién est- parfaitement inutile. Aussi bîen, qiifind Firidi(ffiatioâ:publiqiw est siiégitiine et si grande, il n'e^t que irop dans la! nature des partis de fairëTourrier cette ihdi-i t nation au pi-ôftrte leuTs -ressenti ra en ts oa: é léarsteâiçulfi;. ïlîueLfàut piisles y aider, doi peur que, la colère se mettant à la'pkce de la' justice, les innocents ne soient enveloppés

dans le châtiment des coupables. Vous n'ignorez pas, monsieur, que, dans les tribunaux, le silence des assistants est de rigueur, (ftiU.il il est \rai que le devoir de chacun est de se taire quand le juge va parler. L. blanc. -~v~> Nous serions désolés que les substitulsdeM. Le Rover lissent delà peiné kûPère Duehênc, dont l'élégante prose nous amuse, et ce n,'est pas sans terreur que nous reproduisons ces extraits fié lainiable faubourien. Voici pour l'ar-

mée

Le Père Duchène est allé à la gare d'Orléans, lundi soir, pour assister à Arrivée des amnistiés rapatriés par ce sacré Calvados. ̃ ̃ ̃̃•••̃••̃ ~»v*>«vi- C'a été magnifique, tout simplement. Fait digne d'être remarqué beaucoup de soldats de la ligne étaient mêlés au peuple. Allons! allons! je vois que la réaction ne peut plus compter sur la troupe. Tant mieux, t'outre Aujourd'hui, les soldats de la ligne, do la cavalerie, de l'artillerie sont avec les faubourgs. Ils ne se soucient pas d'aller se faire crever" la paillasse pour le premier Frise-Poulet venu, selon un mot de Rochefort. ̃̃ i; 'C'est bien ce qui fait -que }a- clique 'du' 16 Mai' est tombée dans la mélasse.' Ah si ces màtins-là avaient été sûrs de la troupe, ils nous foutaient un coup d'Etat en règle Voici pour M. Gambetla

Le rêve secret de M. GàmbeUà est "de former un triumvirat dont il serait l'élément civil et le dominateur irresponsable.

L'élément militaire serait représenté par le duc d'Aumale et par le général marquis de Gàlliffet.- Ces messieurs seraient destinés à contenir le peuple, le plèbe, les mutius, la canaille, nous enfin. ;< 1 M. Gambetta dort mal, très mal en ce mo-

ment. ̃

Ah! s'il pouvait sentir entré lui i et là; 'foule uiie garde de' prétorien s, une' valetaille nombreuse et bien armée

Voici enfin pour le Rappel- ̃> ̃̃o-^k

Oui, nous .çcnriàissô'ns tôiites les turpitudes du cléricalisme, et lé. jésuite nous fait lior-

reur -̃••̃̃ •̃.

Oui, nous on avons assez dos rabâchages éternels du Rappel, dès tartines éventées de M. Vacquerie et des prophéties bibliques da M. Victor Hugo. Il est temps do remiser dans les combles les friperies du romautisnie, introduites dans la politique, les vieilles lyres grinçantes, les casques de théâtre., les manteaux do. pourpre en indienne, les mauvais vers et la mauvaise prose, les barbes de Père éternel, Dieu et la poussière. ̃ ~.z. La science moderne sourit de ces misères. C'est du pain qu'il faut aux prolétaires..

L'armée Gambetta 1 le. Rappel J

Toutes nos gloires Ces gens-là ne respectent rien

Du reste, M. Gambetta est fortement « bêché » par les organes du prolétariat. Nous trouvons dans le Prolétaire l'inté-

ressante lettre que-voici, ;t,

Paris, le 11 vendémiaire an 88

,̃•• {!"̃ octobre).

Citoyen rédacteur,

Dans ce nioment plusieurs ̃corporations des industries du bâtiment sont en grève et qu'elle paraît imminente dans la corporation plus nombreuse, il est 'utile que les ouvriers sachent une fois de plus le cas que font leurs élus de leurs revendications, cependant bien modérées.

Voici ce que nous lisons dans le jounnal le

Bâtiment

« Lundi dernier, M. F. Bertrand, président de la chambre syndicale des entrepreneurs de charpente, et entrepreneur des travaux du Palais.lôgislatif, a présonté â l'architecte l'ultimatum des ouvriers dont la grève vient

d'être dénoncée. '̃̃•" '̃•

» Je ne puis, déclara cet honorable.entre-

preneur, adhérer aux conditions qui me sont imposées par les ouvriers. mais, comme j'ai à cœur d'achever .mes travaux sans aucun retard, je vous prie d'iïitroduiro un référé et do faire achever mes travaux par n'importe quel moyen. Je payerai. »

M. Jol'y préféra soumettre la difficulté à M. Gambetta. ̃̃̃

Le président de la Chambre, lui répondit r- Monsieur {'architecte," veuillez. -prendre bonne note que je désire m'asseoir au fauteuil présidentiel, ne fût-ce- qu'une demiheure, le 3 décembre prochain. Si le Luxembourg- n'est pas achevé, tant pis pour. rle Sénat nous nous prorogerons; mais, quant à moi, je veux être prêt. ̃ ,t i r. C'est alors qu'il fut déoidéiqu>uiie(;dép1éshe

serait envoyée à Cherbourg, réclamant /l'en-

voi, d'urgence, de quatorze marins- des chan- tiers de l'Etat et de deux "quartiers maîtres. Trois heures après, ces ouvriers d'élite partaient à toute vapeur pour Paris. ̃̃'

Grâce à cette heureuse idée. les travaux 4u Palais législatif aero ut terminés ,611, temps utile, et M. Gambetta, qui personnifie l'exactitude présidentielle, pourra monter. à l'iieuro dite à son fauteuil.

.Ceci ost-un détail entre mille, dont les ouvriers qui croient encqre à, la nécessité- d'une Chambre des députés pour nous gouverner, devront se souvenir aux prochaines élec-

tions. ̃-̃•-̃

̃ Salut, et solidarité. '̃'̃̃̃̃: ̃̃">̃̃̃̃

'̃'̃̃̃' -̃̃̃' ,.v" GuiLLET,

•'̃̃'̃̃'̃ ̃'̃̃'̃ menuisier.

Deux -informations do teFr&nce "Le général Viïioyà été, regu -!hieir,.pàr, j-e président de la République' et' l*à entretenu de la situation des amnistiés décorés. Il a éj.é arrêté que le conseil de l'ordre jugerait isolément tous leë cas et statuerait en, équité; les règlements et la loi ne semblant pas^a-yoir prévu et^ réglé le cas qui se présentée. Le directeur des gçàces-a eu hier matin un long entretien avec M. Grévy. Celui-ci a; désiré avoir personnellement communication de= certains dossiers, de condamnée1' de ila Commune. It 'n'est pas douteux que' les choix faite, à l'occasion de l'amnistie, n'ont pas toujours été heureux." Ily a eu des omissions certainement regrettables-.

"•l"Un, maire k 'nè/pas révoquer, c'est celui de Brioude, qui communique ;V ses administrés la note suivante que re-'produit la Patrie -j.r Le maire de Brioude .prévient ses administrés qu'il arrive demain 400 hommes des équi-. pages de la flotte qui repartiront, le lendemain. Les habitante sont invités, à bien surveiller, leurs vignes. e,

'̃•'• .••̃•. '̃;̃' >Amédée SAÏkr-KEURÈOL Si on en avait dit autant dés amnistiés! Bon Dieu! .̃̃( ^^«Lû Gaulois. Mb. école- Notre confrère le Triboulet a fait tirer sur satin et a envoyé à l'impératrice de Russie le sonnet suivant s Provence, cain d'Edeii rtilbpïdëûx'qtï'imB D'un soîcirtoujburs pur lëgaï fSydniï'emént'i l'on entenct, charmé, du Hot bleu qui'so brise Sur des bords toujours verts le doux cadencement, Sois digne des bienfaits (Jont.Die^ te favorise; Que les monts, tes gardions, opposent hardiment A l'âpre vent du- nord leur fier escarpement Et rends plus tiède ciicoi' le soupir de la brise. i Car tes devoirs sont g-ramls, ô Provence; regarde Tutu un peuple anxieux. cjui confie à ta garde Le doux et cji'si- dépôt d'iiî.o auguste santé Kl, tios bords ù'i-l'Anionj-irix steppes del'L'ki'îiimï. Jii:|iiorc à genuux Dieu pour que sa sntivcraino lJéruôss eu nciusquittaui. notre hospitalité^* ?.•̃ r.-v. :̃. ? ?^4,:wfmtV(}i

PETITE CHRONIQUE

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LE PATRON DU BON-MARCHÉ ..Pouf raconter un roman comme celui de RL Boucicaut père et Jils,il nous faut un jour de deuil comme celui qui frappe une des plus notables familles du commerce parisien. Nous avons toujours à notre disposition, nous autres journalistes, de.s évenements extraordinaires que nous n'avons jamais le temps de raconter Fhisloire d'un homme intelligent qui devient archi millionnaire à force de travail et d'intelligence.. B; II nous faut donc attendro sa mort.. II y a deux ans M. Boucicaut péPé, l'un des patrons du Bon Marché, mourait. Hier, c'était M. Boucicaut fils, qui succombait dans son chàteaH de Chamarande, à deux lieures du matin, à la suito d'une longue et douloureuse maladie de poitrine.. Son histoire est celle de son -père, car ce derpier l'avait associé depuis vingt ans à sa fortune et à ses entreprises.

̃̃'̃.̃̃; ̃

Les. vieux Parisiens se souviennent .sans- doute d'un petit magasin do nouveautés situé au coin de la rue du Bac et de la rue de Sè-,vres tenu par le père Videau. C'était médiocre.' Cependant sa situation téiita Boucicaut père, commis acheteur au Pelit-Saint-rThomas, auquel on venait de refuser une part d'intérêt, bien .que par son intelligence il eût augmenté considérablement les affaires de cette .maison. Boucicaut père avait habité l'Amérique, il en rajiportait l'esprit d'entreprise, la médiocrité du polit, Bon-Marché ne l'offraya pas on 1850 il s'associa avec M. Videau. qui, dès 1852, lui cédait la direction totale des affaires. I.orsqu'en 1877 Bpucicaut père moitrut, son: fils était son associé depuis dix-huit ans.. La petite maisoiij devenue l'un des trois grands magasins de nouveauté de la capitale, ue. périclita pas. Demain, Boucicaut fils mort, âgé

de quarante et un ans, n'ayanfpas d'enfant, Mmes

Boucicaut la mère, qui prend la suite des affaires, trouvera, dans les dix associés intéressésj.hier auxiliaires de son fils, des aides puissants 'pouir continuer l'œuvre en pleine prospérité des Boucicaut. -•̃ •̃•' .> ̃•

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Aux gôns qui nous diront que France; et' Paris ne sont pas la terre promise des hommes de bonne ydlonié, nons donnerons en exemple ces vaillants commerçants dont la persévérance et l'esprit savent surmonter t.ous.les obstacles. Entre l'ancien' pe|it.B«uMarchè,, dont }e;. périmètre a été sbignouse-J meiit. coriser'yé par les successeurs du 'père Videau, 'et grand Bon-Marché, il'Ty a la liiôme difi'érenôe qu'outre le: Paris de Phili]>pe-AUguste et, celui de.M. Haussmanri. Seuleniënt MM. Boucicaiit ont fait' en trente. ans Ceque les gouvernements do la France n'ont pu réussir. qu'on six siècles et domi.i

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J'ai là, sous la inain, toug les papiers qui constatent le soin que MM, Boucicaut, ces parvenus, prenaient des employés de toutes catégories qu'ils utilisaient dans leurs immenses .magasins. Et je ne puis m'empécher de ranger ces patrons d'élite parmi les bienfaitours do riiumanité. Je sais que la calomnie suit toujours chemin des gens heureux; mais, quand je lis l'histoire des bienfaits de certains riches, je ne comprends pas pourquoi tous les riches ne sont pas çscollents. MM. Boucicaul savaient' faire lo bien. Eii 1876, le père eut l'idée de fonder une caisse de prévoyance pour ses employés ayant cinq ans de séjour non interrompu dans sa maison il alimenta. cetta caisse au moyen de prélèvements sm' sçs béliéfices. Aujourd'hui, pour trois' cent cinquante-un participants, les fonds déposés s'élèvent à 288,924 fr. 30 c.

Ce, que.j'admii'e dans ce fait, c.ô. n'esj; pâé la somme doijnée par M. Boucicaut, c'est le nombre de 351 employés attachés a sa maison comme à demeure, et par les ljens de la recbnnaissàncej et par la certitude que leurs personnes ne sont pas exploitées par leurs patrons;- ̃ •: ̃ '̃̃• Mais aussi, quels patrons! ̃•

,̃'̃••.••̃ *?% vrr :• .V;'î V Tout le Bori-Marchè semblé avoir été aménagé, ménagé, peuplé pour la joie de ceux

qui y travaillent. Il y a. salle de danse, salle

d'escrime, salle de jeux; .•un, ouphéon et; une société chorale qui obtenaient, la semaine dernière, sept prix aux fûtes de Cherbourg. Et la cuisine! La cuisine, qui fut dans, bien des. magasins ds youveautés un des gros motifs de la grève de Ï869, conduite par Je gciiéral Cluseret, la: cuisjneest dirigée.rau Bon fylarchê par (mit chefs, et comporte, un personnel, composé da quatrogarçpns de fourneaux, septJiojûinos de peine, troissommoliprs, trois '.promiérsgarçons, cinq sar^oiis, d'office, quarante-quatre garçons de salle. Chaque employé a droffeà- deùs .repà^ com-^plots, par' jour, composés à. déjèftnei', d'un plat de viau.de "aj.i'çlioix, d'un-.nlat de légumes et d'un dessert; a .'diiier, .d'un' potage, d'un, plat de viande au choix, d'un plat de légumes et d'une salade. Paiii A discrétion, demi-litre de vin par repas. ..l

,C'(?sJt )à. le côtt) •, matériel; "'Mais. 'le "côle fie r.éd;ication n'est. p<is çj.ubjié; des maîtres d'au.gliiis et d'allemand, une bibliothèque .lieurcusement çfi-oisjo, soiit.à, Jà_. -disposition' des demoi- selles de magasin et des ebmniis. ̃ M. Boucicaut père avait voulu que sou His put, outre sa maison de commerce, mener tougi-rles services accessoires dont il l'avait dotéfâi^-il lui avait fait donner aine forte instruction;:pratique.. M- Boucioaut lils était ù la ibis .peintre,- sculpteur, graveur, musicien il ti.i4i.it "très bien 1 épée c'était, en oùfre,: tin agronome distingué..11 a .fait- /.dessécher et défricher,- autour de Chaiàaî'itiïiie plusieurs dizaines d'hectares de marais^ et était en train' de: faire, de cette propriété célèbre, une terre de> rapport.- ̃= r -̃/La. maison .de Ja j'ue dui Bacaété ifernièa hier, en signe de. dôuil, .To-us- -les cliqi's do service étaient partis pour aller reehérclibr le corps de M. Àntony- Aristide BoiAcicaût,: dont les obsèques seront célébrées lundi, à; une heure, en l'égliso .Saint-Thooiast-d'A-'<|uin, sa paroisse.^ v ̃> '̃lAïéc lui s'éteint le nom d'une fainille de co m raeiTçanta quia vai t pris .pour-devise .<̃ E tre utile. » ̃

JULES RICHARD.

Le maire,

:Â:iRsfiTiif. La séance solennelie. de l'académie des beaux-arts s'est ouverte hier, àdeux lieures de l'après-midi, sous la présidence de M. J. Thomas, assisté de MM. Dumoht et Delâborde, secrétaire perpétuel.

'Après* l'exécution dune ouverture de BL Vcronge de, la ,Nux,, dirigée par M. E'rnest Al.tèSi ,çlief, d'orchestre, le président proclame les. noms. des lauréats, qui sont salués par les applaudissements de l'assistance. Les élevés couronnés, placés cettè'ànhée au centre de la salle, viennent recevoir l'accolade de leurs maîtres, auxquels le publie multiplie avec, chaleur les ovations,. Parmi les plus acclamés, citons M% Cabane],. Bouguereau et Massenet. Les titulaires des grands prix sont 3ÎM. Brarntot,.lïuiand et Pichot,,pour la peinture; Fayel, iUombur ot Pépin, pour rii.-SGulpture Bavette, Girault et Genuvs Mûr" la musiguë ces deux derniers eJèves,du sympathique M. Massehet, r

Sur les banquettes de velours vert, mais sans costume officiel, nous remarquons

M, J. Simôffi <ïu\ s'est- placé, au pied de la

StE.ttiô dC~ laé~lé~0I9, é~ tjUi; au JtÔ~i'é~

statué de' F ëliêloï), et cfûi; hè^és3

re/erens! a bâillé pendant toute la séance;. et k ses côtés, MM. Guillaume, Bmgsier, Frédéric Passy, Bonnassieux, Cavelier, etc.'

La salle est bondée; l'élément féminin domine, mais quelles tristes toilettes! la tonalité générale est grise comme le ciel âU dehors, comme les murailles de t'àrrl*phithéàtre, comme les paletots des dames. Un certain nombre de chapeaux d'été, de vrais retardataires, constellés de plumes blanclifis; la plupart descautres, de couleur sombre, agrémentés de coquẽlicots, ou de grands feuillages de vigne les modes de la république Spartiate! Deux au trois coiffures gi'acieùses, à peine, encadrant d'agréables visages.

Près du bureau, une jeune femme'âu.x cheveux blonds cendrés, la poitrine délicieusement entourée ç}'une ruche. crème; c'est Mlle Blaux, qu'on nous dit engagée par M. Vaucorbcil, à l'Opéra-. >. -t Le secrétaire perpétuel, M. Delâborde, lit ensuite une longue notice, éloge funèbre du regretté M. Duc, L'arcliitecte dis"tingué du palais ae Justice. Cette lecture, monotone, faite d'une voix sourde, parait très fastidieuse à l'auditoire, qui s'abandonne à une douce somnolence. La torpeur est soudain interrompue par un incident tragi-comique. •• Ne faites pas tant de bruit, là-haut, dit le président, en s'adressant au public de la- tribune de gaiache.

H y a un commencement d'incendie î

répond un spectateur. Voilà- unfeu qui jette du froid, dit à côté nous une voisine railleuse. Et les plaisanteries de se multiplier. Le danger, n'étant, éviderament.pas grave, on soràssuro,»et: M: Delâborde achev* Sa lecture au milieu des çliuchotçments -de ̃ l'auditoire. v

'• La séance s'est terminée par l'exécution

de la cantate couronnée Mêdèe, scène lyrique, paroles de M. Grimault, musique de M. Hue. "̃̃̃-•̃ ̃"̃•" Médiocre d'ensemble, remplie de formules italiennes surannées,1 cette œuvre ne se recommande1 guère que par quelques lambeaux mélodiques, chacun-a

pu saluer au passage Donizètti et Bellini.

Toutefois, l'ona; vivement applaudi le duo final de Creuse et de Jason^, dit' avec uiï sentiment ;très expressif -par Mlle Garoline Mézerày et Mvtofràhî. 'Mlle Blaux n'a pas. paru: jouir de tous ses moyens; néanmoins, il fairt faire la' bài't' de' 'ï'aj coustiqu'e déplorable de la salle. A quatre heures, tout était termine. r

̃ ̃' ̃ '••X-î'Xi-.<-

JOURNAL OFFICIEL JusTiGEi Sont nommés dans la magistrature ';• ̃ '̃; .̃- .i. ̃};̃: Président, de chambre à là. cour- de Çliam*béry, M. Auxias-rTurenne, conseiller â Âix.Conseiller à Pau, M. Soujé, avocat. r~ Présidents de tribunal de lr8 instance à Bonneyillo,' M. d'Arcamb'al,' président & Tie'mcGm à Tlemcem, M. Leclerc, juge à Sàint-Mihiel à Arbois, M. de Cosnac, juge à'ïulle. ̃̃/ -Intérieur ;bt cjolUes.. MM^Loranz et Savary sont nommés maire et adjoint de Quimperlé. t:. j. Guerre. Sont nommés dans rétat-major_: ̃ ̃!̃ ::•̃̃̃' ̃̃> ̃• •-•̃̃ •• Côlonsl; M. Lafbuge; lieu tenante-colonels, MM. Clausset, Duquesnay et Desâux^le^ £.. Marine et colonies. M.dela Bigtis ds Villeneuve est nommé commissaire de Ta marine^ :̃;̃ .̃;̃ ̃ ,;s Travaux puBùics. MM. Boutan, ingénieur ordinaire des ponts et chiussée|, <?t Bernard, éptrepreiieur de travaux publics, sont nommes chevaliers de la Légion d'honneur. ̃ ̃-• --̃̃ '-<- ̃̃•̃̃̃ ,t .•

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"Hl fftfBUNAUX Î

Cour D'APPEL de Paris t)n émule d'Alphonse Hu'mbert. L'apologie de la Commune, à ̃ Troyes. Nouvelles judiciaires La démission de M. Desjardius.'

Quelques mois avant lés réuriiorts-mi-

hliclta~s hréloiSatuires vaut la récente ellèt,4-

bliquos préparatoires de la récente ëléfr-

tiou du .quartier de Jàyel,' réunions dâits lesquelles Alphonse tlumb'ert a glorifié la Commune et préconisé l'amnislië plonière, un autre déporté, nommé Montelle, retour de Nouméa. avait .organise, "Troyeè, une réuiiion publique oii, d'apf-ès les affiches, il devait parler- de « la France » coftifflunâîfete, au point? vue !géogra» phique, éçpnpmiqne, moral et social ». Cette réunion ëyt lieu le 1" juillet dèfnier, daiis la sàlîe 'dit cirque ̃̃;• $ y avait

quatre-vingt-trois personnes, dont quinze

femmes et. autant d'enfants!' Le .citoyens -Mon telle, qui ,.s'intitaie hoinrno dé; lettres, s'empressa de parler de; la Gpmmune; son discours débutait .'ainsi.: v' ̃ Tous ceux qui 'ont' pris' l'initiative de es moùvefneHt, tels que --Cwiirbèt; Miiiière et autres, étaient des honnêtes gens, des homjaès modérés du .conseil, in ùnicipal de JPâris, légalement et libreiiie'nt élus ils n'avaient pour mobile que de fonder une République réelle. Maïs ils ont* eu pour adversaires' Içs ennemis do Cette forme de! gouvernement, et ils "ont succombé. Puis on les a condamnés pendant que d'autres, plus qu'eux ;protégésj ;^uo.iqus "étant plusfcoUpables, Avaient été épargnés, ou bien, ajunt été condamnés, sont maintenant amnistiés.

Plus loin, rorateur.attribuaif à la G >nirmune un programme dont elle s'est singulièrement écartée: -• ••-̃̃•̃- .̃̃̃ Ne croyez pas tout ca-que l'on vous! raconi-s de la Commune.de Paris; nous voulions îs -bien.des:.travailIeui'Si nous ..voulions la- conciliation 'mais nous ije fûmes pas compris, et ̃nos adversaires-, continuèrent la lutte. Alors -eurent lieu des crimes, des incendias allumés '<Tune façon inconsciente et aussi, pour satisfaire des vengeances. personnelles. Tel fut le résultat de la surexcitation fébrile -d'un public énervé.

I'ieirré, accusé d'avoir fait incendier' le Ministère' des iitiaiices; fut jugé et fusillé. Cependant sa culpabilité à ce point do vue n'était pas prouvée, car des experts on écriture, commis psçr.la. justice militaire, n'ont pu reconnaître sa signature.

Les vainqueurs de ces temps-là so-at des héros aujourd;hui,- et les vaincus des brigands. PJus tard, on dira, au contraire, quç ces derniers sont des héros et les vainqueurs des brigands.

lieureuseiiienf pour la vérité, ce n'eft pas le citoyen, Montelle qui écrira l'histoire!

Après avf>ir exposé la forme du gouvernement qui semit son idéal, gouvernement dans lequel il supprime préfets, spùs=-préfets, receveurs généraux et particuliers, sous prétexte q,ue ee sont lous ces messieurs qui mangent budget, Montelle s'exprimait en ces termes Le budget, sur lequel sont payés tous ces