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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1869-11-22

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 22 novembre 1869

Description : 1869/11/22 (Numéro 505).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k519641b

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/03/2008

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-NOTRE" CONCOURS

~t-

t ~-ïlier aeu Heu, ainsi que nous Favous annoncé, la séance du jury chargé de décerner le prix réserve à notre

concours.. MM. de BanyilIe,BécnaTd, Coppée, Lecomte de l'isie, Paul de St-Victor et Taine avaient bien voulu,' sur notre'prière, accepter les délicates ibnc'tlohs~de jurés.

Ils les ont remplies avec une bonne 'grâce et une scrupuleuse attention ~pour lesquelles nous leur adressons nos plus sincères compliments. Nos -collaborateurs d'MM~oMr, pour leur conserver le -nom que nous leur avons donné, ne pourront pas seplain-dre que nous ne leur ayons pas donné Hn jury d'honneur! ~-1

Notre collaborateur Francisque Sar.'Cey, que ces messieurs ont élu secrétaire de leur brillante commission littéraire, iera.demain son rapport. ~<~r<~a;r<r~&f<Mn, ·

't.t.< ~«' 'Tj~~O~EÏTC~

"CAU~E~~

J'AI MA~G.È ADRIEN

Dans quelques jours, il y aura dix-huit ans que les soldats criaient dans les rues <:( Ouvrez les volets et fermez les fenêtres. B Puis ils tiraient dans le tas des passanta et visaient les curieux des croisées.

C'était charmante et cette époque-là a prouvé des poètes.

~Unc pareille gaîté du msil fit manquer <~ûndë<i dîners en vIHe. SI l'en parle, c'e;st que ce soir-là je devais dîner chez un ami, et que, renferme chez moi par cette émeute de l'armée, il fallut me coucher à jeun. 1 La nuit fut assez calme, sauf quelques coups de fugil tirés sur des vidangeurs. Tout le monde en eut sa part.

Au petit jour, poussé par lafaint, je hasardai par la vitre un prudent regard sur le boulevard, et je crus entrevoir des porteuses de' panier sur le jbrottoir.

Bon me dis-je, on permet aux cuisinières d'aller aux provisions; je vais m'acheter des côtelettes.

J'endossai ma vareuse et je descendis. Le concierge me tira le cordon avec une certaine hésitation.

J'étais dehors et je n'avais pas encore fout à fait amené à moi la porte cochère, quand, à mes oreilles, craqua un bruit sec, aussitôt suivi de détonations. Je me retournai et je vis dans le bois de la porte cinq trous ronds au fond de chacun 'desquels reluisait cette petite masse de plomb que les gens du métier appellent une balle conique. Ces cinq balles encadraient mon individu sur la porte. comme des pommes de terre autour d'unbeefsteack.

On venait de me fusiller B paraît que cette tolérance du e: va-etvient )) que les galants soldats accordaient aux cuisinières ne concernait pas lesindividus de mon sexe, qui voulaient nâner sur le trottoir en vareuse rouge. car elle ctait rouge, mon infâme vareuse 1

Vous .comprenez que le temps employé par moi à regarder les trous ne fut pas absolument celui de l'extase ou delà contemplation. Il dura vingt fois moins de temps que je n'en mets à vous: écrire ce souvenir. En une seconde, je fus de l'autre coté. du bon côté de la porte que je refermai au moment où son bois massif vibrait sous le choc de trois nouvelles balles tirées par des soldats qui voulaient prendre leur y~ Heureusement j'avais retiré le

~7<<

Inutile d'ajouter que cette émotion m'a- vaitfaitr complètement oublier les côtelettes

Le,Iendemain LA FRANCE~TAiT SAUVEE! et, a. dix centimètres près, j'avais participé à son salut. Ces cinq balles dont on m'avait encadré furent pour moi la lettre de faire~<x~ de l'Empire.

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<'<c

On n'a pas eu cette chance d'être à peu prés fusillé sans qu'il en résulte au moins un profit. Le mien fut de me poser pour l'avenir cette prudente règle de conduite <( -Quand tu verras poindre quelque trouble, n'attends pas au dernier moment pour t'approvisionner de côtelettes!!)

Le mois dernier, aux approches du fameux 26, en lisant la circulaire de M. Pie- tri, l'expérience me ~oufSa que c'était le vrai quart-d'heure de me précautionner de côtelettes.. >~ -En dix-neuf ans l'estomac (qui ne prête pas de tiennent) peut changer d'opinion aussi le mien n'a plus le fanatisme de la côtelette Donc, le 35 au soir, je m'étais muni de huit livres depain.de 3 kilos deros- < bit et d'un gros lapin vivant. Jem'endormis tranquille en me disant ~Vienne legrà- j i buge, j'ai des provisions pour trois jours. 1 (Je'dis a: trois jours parce que c'est ordinaireaient à Paris le temps néces- i saire pour savoir celui qui abattra ou gar- j J deralaquille.) ( ~Le lapin devait être tué à la dernière ex- t tréDiitéet, en attendant le trépas, on l'ins- 1 talla à l'aise sous la pierre d'évier devant uu chou superbe..

La journée du-26 s'écoula tranquille.* ~m" Ie6 deux heures, le lapin avait dressa

éM~M~~L~ea~tat~ .` o~

'ëcouter <pielquë'ruïi*Iointaîn. Je. voyais qu'il était au courant de la situation/cap, à la Halle, il ne devait pas avoir été sans s entendre quelques propos échangés entre 8 les marchands. Il y avait dans ses yeux l'expression d'une crainte, mais cett~ crainte ne laissait aucunement surprendre son opi- nion. Craignait-il le triomphe? Redoutait11 l'insuccès? Pourquoi camp était-il? Rien ne l'indiquait! Si je ne lui eusse déjà tâte le ventre pour m'assurer de son embon* point, j'eusse cru qu'il était en bronze. Pour connaître son sentiment, je lui ten" t dis des journaux et il brouta indiueremment le -P<?~, le 7'~œro et le 2)'< C'était le Machiavel des lapins.

Quand le terrible 26 fut écoulé, ma provision vivante n'avait plus de raison d'être. Mais un sentiment de prudence m'empêcha d'ordonner la, mort du lapin..

Tu ne seras pas &ché de le trouver si les élections amènent du charivari, murmura l'Expérience à mon oreille. Donc le lapin vécut, choyé par tous, et om le baptisa du doux nom d'~r~K.

Quand les réunions électorales arrivé-' rent, Adrien n'afficha aucune sympathie.

entend~crier K*~ve Roche&rt jet~

resta impassible. On affecta, devant lui, de parler de la candidature de M. Terme, et il se montra-de glace. Picard, Glais-Bizoin, Carnet, Pouyer-Quertiër, tous ces noms le laissèrent indinérent

Il était bien évident que le gras Adrien était entré chez moi sans aucune opinion politique.

C'est alors que se passa un fait extraordinaire que je ne puis attribuer qu'aux journaux que notre Adrien entendait perpétuellement lire à ses oreilles.

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D'abord, une rénexion. Je n'ai nullement à me prononcer sur le plus ou moins de ~y~My d'éloquence déployée dans les réunions publiques par ceux qu'on a si longtemps empêchés de parler. Dame ils se rattrapent, et c'e~t a~sez naturel. Seulement, il me semble que les journaux qm. leur ont si bruyamment iait la guerre, ne sont pas logiques. Ce n'est pas le vrai moyen d'abattre un adversaire que lui faire une immense publicité. même hostile. '` Le silence tae complètement.

La publicité, au_ contraire, va réveiller les poltMBsetles~Méois ~aî se imtt ce raisonnement a: Je n'ai rien à craindre de c~M~-c~ tandis quec~M;c-M, qu'on me montre si terribles, peuvent me faire plus ~rd un mauvais parti. Donc, par prudence, je vais me ranger de leur bord. »

Je ne sais plus qui m'a conté cette histoire, qui prouve l'influence de la publîcité sur certaines natures.

Un ménage de' bons bourgeois lisait chaque matin son journal bien consciencieusement. jusqu'au nom de l'imprimeur.

Un jour il tombe en arrêt sur cette annonce A ~M&'<? MM chien ~rcec o~K< o~ ~aK~J six WM~r~c~c?'

etc.

Les époux éclatèrent de nre.

Bigre nt le mari, voici un animal qu'on peut aBScher longtemps sans qu'il trouve jamais un maître. Le lendemain, la iemme disait à son époux –Tu sais, l'annonce du chien? elle est encore dans le journal.

Nouveaux rires.

–Vois donc s'ils parlent toujours du chien? demanda l'époux le surlendemain. Pendant quinze jours, leur premier soin, en ouvrant le journal, fut de chercher l'annonce. Puis le mari devint inquiet.

II doit y avoir quelque chose là-dès- sous, se dit-Il.. Et le dimanche, sans souffler mot, il alla. chez le vétérinaire qui lui montra l'animal.

Ça, un chien méchant 6t-il avec dé-

dain. 1 un chien méchant 1 filt-il',avec dé-«

Tout ce qu'il y a de plus féroce, assura ï le marchand.

Allons donc c'est vous qui le dites c pour m'effrayer.

Et il acheta le chien qui Tétrangla une heure après. o

Voilà la publicité conduit les niais et z les trembleurs. i

F

r.

Je reviens à Adrien ou, plutôt, au fait ex'traordinaire dont j'ai fait mention.

A entendre toujours les journaux lui parler des Rouges, il eut d'abord des frémis- j. sements d'impatience dans les pattes. d Plus tard, la lecture continuant, son nez t ae contracta mélancoliquement, et il se cou- t vrit les yeux de ses oreilles. Il rénéchissait ~i le lièvre est trembleur, que doit être le ~apin!

Tous <;es excès des Rouges dont on le menaçait, le t~rri-naient profondément. v Puis, un beau matin ô miracle!! ?– c' en entendant citer le nom deRocheibrt, Adrien agita tout à coup joyeusement la virgule tounue de sa queue. On l'avait tant lE enrayé que, par excès de peur, il avait passé S au camp Rouge. Par prudence, il s'était fait démocrate pour être toujours eonservatem*.

Si les journaux eussent enterré leurs adversaires sous le plus profond silence, Adrien aurait gardé ses sympathies à l'état de choses, et cela avec d'autant plus de rai- son que (Je l'ai su depuis) c'était un lapin belge. d~

A~onrd'huI le temp& politique est reYe-

iM <m cahne, et nul orage présent ne ROQj5

menace.

EntM:tQ$n domicite et tes boucher, boulanger, épicier, etc., lee communications sont libres.

Donc, je n'ai plus besoin d'avoir des provisions sur ta planche. .1~

Voilà pourquoi, hier, j'ai mang'é Adrien. EUGÈNE CHAVETTE.

CEQU! SE PASSE Enfin, la grande bataille est engagée. Montj, ~joye et Saint-Denis Donnez, Bourbeau, donnez, Leroux, voici le grand jour. Et à, Paris, donc! l

J'entendais hier, au théâtre Cluny, deux jeunes gens, deux électeurs de la, première, sans doute, causer du candidat Roche&rt.. Que la république arrive, disait l'un, et ce Roche&rt que tu dénigres, tu le verras mi-

tiistre~

Eh ) pardieu~ pourquoi ne dis-tu pas tout L de suite a, quel département on l'appellera? Si ce n'est que cela, Rochefort aura. teujours le département~ de la, Charente-InSrieure.

,c"

.-L'Empereur Tiendra-t-il passera, Paria lez

.jjomaéesd'aujoufjd'hm et de demain?~

~Lè~fUBu~wnàleat commandé pe~eema~ tin, à, 11 heures 55.

Maintenant il se pourrait fort bien qn'an dernier moment, l'Empereur renonçât à son ïoyage.. Nous étions très bien informé hier en affirmant que, seuls, les journalistes prenant leur mot d'ordre place Beauveau pouvaient prétendre que le a~M gKc ministériel devait être maintenu.

La. note du t/o~-MO~ o~fcM~ d'hier matin, qui n'est arrivée que &rt avant dans la nuit aux bureaux du quai Yolt&ire, est mensongère. Tout le monde sait aujourd'hui qu'il a été, qu'il est encore très sérieusement question de modincations ministérielles. Avant-hier, àmidi, le ministère était constitué.

Les listes ministérielles circulaient dans. les bureaux des divers ministères.

A quatre heures, le ministère était défait: Il était refait à huit heures du soir pour~étre, en fin de compte, ajourné.

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Aujourd'hui encore, malgré les dix jours qui s'écouleront avant l'ouverture des Chambres, c'est-à-dire malgré le respectable espace de temps qui nous sépare du nouveau futur ministère, le travail de la formation du cabinet qui va succéder a, celui-ci continue avec acti-

vité.~ j

''TjQ~ dépêches électriques arrivent au ministère de l'intérieur avec une &équence et une abondance désespérantes pour les secrétaires qui n'arrêtent pas, sans compter aussi de nom~breuses notes communicatives et dépêches secrètes que ne cessent d'apporter un nombre considérable d'estafettes à cheval.

L'enfantement est donc laborieux, mais il y a enfantement.

On nous communique la note suivante: Le Comité central des itasocia.tions et réunions dé'? mocratiques socialistes

A arrêta:

Que les députés démocrates s'engageront à verser da.!M une caisse centrale 2o ir. par jour sur les appointements qu'ils reçoivent.

2° La caisse payera, par jour une somme aux démocrates malades. 3" Aux veuves et selon le nombre d'enfants. 4° Aux orphelins qui seront placés dans dea institutions démocrates.

6°. Une caisse de réserve sera. faite pour les beeoms ou d,es cas extraordinaires.

6~ Tous les candidats démocrates devront signer le présent engagement avant de voter pour eux. 7° Tous les députés déjà élus devront prendre le même engagement. Tous moyens seront employés pour les y ibrcor. Citoyens démocrates-socialistes, il faut profiter du moment pour assurer l'avenir de la démocratie so-

cialiste.

Pour le secrétaire généra],

DESPBËY.

.Est-ce assez naïf?

Non-seulement il. lui faut des commissionnaires, au peuple, mais encore a-t-il la prétention de ne pas payer les courses qu'on fera pour lui. Allons donc! Voici le scénario authentique d'une pièce politique en quatre actes:

~'eMM'er <M/~

Un orateur des réunions publiques ayant déclaré que l'un des candidats se présentant dans sa circonscription n'avait pas un passé politique sans tache, s'appuyait sur des affirmations du général Cavaignao, consignées dans les J/cMOM-M de l'intègre citoyen; le candidat, fort de l'absence complète des Jfe~oM-ps de Cavaignac, poursuit en diffamation l'orateur.

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n .<'

-~M.MCMM<MM.; ,r T 'Dans une réunion au théâtre Molière, un journaliste prend la défense du candidat et donneun démenti ibrmelauxassertionsde l'orateur. Quelques phrases malsonnantes sont prises très au séneuxpar le journaliste qui envoie des témoins.

Ot <t-

?~'OMM)H~O!C~~

rEntrevuede& témoins et de l'orateur, qui veut ne régler la question du démenti qu'après celle du procès en dia'amatiçn.

Quant an quatrième acte, se, passei-a-t-il sur quais ou sur les bords Souris qu'arrose la berne; au Palais de Justice ou à. Croissy; les auteurs n'en savent encore rien.

S

Après les caissiers, Mo~M-es 'Un notaire de marque, de Paris, a été arrêté ` mercredi dernier à son domicile et conduit à

Mazas.

L'oSicier nunigténel est accusé de iaux et de destruction .d~uhe souche.

Suspèndu'pëhdant trois mois par la chambre des notaires, il avait interjeté appel, mais en présence du bruit produit par cette suspension,

rh~Mj~ej~Utic s'est ému et a &it âne en~~aJJ~M~-i.'aii-estatioa.da notaire.

} Les abords du Tattersall onraient:, hier, un aspect inaccoutumé de tous les côtés, de longues nies de voitures attestaient la présence d'un public d'élite.

En eNët, une fois entre, on pouvait se croire dans l'enceinte du pesage, un jour de grande course; tout le Jockey-Club était là.

II s'agissait de la vente que nous avons annoncée d'une partie de l'écurie du comte Frédéric de Lagrange.

Une multitude fiévreuse attendait l'issue des enchères. Disons de suite, pour ceux qui n'ont pu assister à, cette quasi-solennité, que la vente a produit 69,000 francs environ.

Comme tous les sportsmen se connaissent entre eux, c'était vraiment un. spectacle amusant que celui de cette~ente spéciale où les noms des acheteurs couraient de bouche en bouche dès que le marteau du commissaire-priseur avait frappé le coup fatal.. C'est ainsi que nous avons pu savoir la nouvelle destination de la plupart de ces'chevaux, 'héros du turf à Paris, Chantilly et la province pendant ces dernières années.

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-?

Le Saphir, &lezan, qui a, gag-né cette annëa ~tnême le prix du Château, à Chantilly, a été adjugé 5,800 fr. à. M. Pr~tt. On n'a pas hésité a. dire qne c'était pour le major Fridolin,

.MsQB ~éah~m~~Tf<t~~S<)~N:.

Ïe~comtoLegonidecderealan. Marin, cheval bai, qui a gagné, cette année, le prix des Fontaines à Porchefbntaine, et le prix de l'Empereur, a. Boulogne, a été acheté 3~1006-. par M. le baron Finot.

Plutus est resté moyennant o,100 fr. également, à M. Delâtre. b

Deux chevaux célèbres, Pompier, mis en vente sur le prix de 12,000 fr., et Dragon, dont ondemandait 6,000 fr., ont été a,djugéspour3,000 &. chaque. Ils ont été achetés par l'administration des haras.

w y,,

Plusieurs grands chevaux (nom disons: grands-chevaux, comme on dit: grands-vins) on~été retirés faute d'enchères..Ce sont: le Sarrazin, coté 6,000 fr.; Montagnard, coté 12,000 6- Longchamps, coté 20,000 fr. Un seul cheval de cette catégorie, Auguste, mis a prix a. 12,000 fr., s'est vu disputer par les amateurs. Il a été finalement adjugé 16,000 &. à. M. Paul Aumont, disait-on. C'était là une erreur; Auguste est aujourd'hui fonctionnaire public: il a été acheté par l'administration des

Haras.

Quand je vous disais l'autre jour, que nous finirions par savoir ce qui taquinait si fort l'Empereur dans plusieurs dépêches qu'il recevait d& Suez etdu Caire..

~uelqitetrmdiscretions ont jeté un peu de jour sur le mécontentement'impérial.

On dit. mais on le dit si bas que nous sommes fort tentés d'y ajouter créance, on ditdono que, dans quelques dépêches, Sa Majesté l'Impératrice aurait laissé entrevoir son intention de faire relâcher 1' à Civita-Yecchia. Quelles ont été les réponses de l'Empereur à ces; dépêches insinuantes ? il n'est pas dinicile de le deviner.

Ce n'est donc pas le canal et son &)nctionnement qui font froncer le sourcil du maîtm. Le canal aura son tour demain.

M. E. Allou, profitant des derniers jours pour chauffer sa candidature, a inondé la quatrième circonscription de petites aiBchcs sur lesquelles s'étale en lettres immenses~ le nem de rex-bâtonnier de'Tordre des avocats

E.ALLOU l

Il y en a sur les volets de toutes les boutiques, ce qui donne lieu à un quiproquo assez ['amusant. .t~.)~ Les affiches collées à, la hâte, les unes sur les autres, on lit ceci: Ë ALLOUE .ALLOUE. ALLOU

~4. ZM/

Ce qui est d'autant plus fâcheux pour le boutiquier, qu'on peut l'accuser d'ignorer l'orthographe.. Hier, a quatre heures de l'après-midi, un pur sang attelé à un élégant coupé de maître, a. failli renverser au coin de la nie Scribe un homme barbu, décoré du rdt)an de la Légion d'honneur. ) s

Le coupé ennia la rue Scribe, s'arrêta devant le numéro 7. Le valet de pied .entra chez le concierge, en sortit et ouvrant la portière du coupé dit

Monsieur est chez lui, Votre Excellence. Un homme s'élança hors de la voiture, c'était M. Rouher qui rendait visite à M. du Mirai.

Le passant que son cocher avait failli renverser n'était autre que M. de Kératry. M. Frédéric Passy n'en croyait pas ses'yeux en lisant dans un journal qu'il venait d'être atteint, avant-hier, d'une cécité totale qui donnait les plus graves inquiétudes à sa famille. –H faut en eSet que j'y voie bien mal, a-tiMIit, et~ s'étant vigoureusement frotté les yeux, it relut l'article, ce qui nous rassure sar sa vue fatiguée, mais non point éteinte.

M. Alphonse Daudet a. réuni en un volume les charmantes Lettres <7e moK MMM~, que tout le monde a lues et que tout le monde sera heureux de relire. L'auteur a bien voulu nous communiquer les épreuves de la très originale préface que voici AVANT-PROPOS i

Par devant ma!tre Honorât Grapazi, notaire à la résidence de Pampérigouste,

<: A comparu

<[ Le sieur Gaspard MitiSo, époux de Vivette CorniUe, ménager au lieu dildesCigaliéres etydem~uamt;

K Lequel par ces présentes a vendu et transporté sous les garanties de droit ~t de fait; et en franchie de toutet. dettes, privilèges et hypothèques, j eAu eiéur Alphonse Daudet, poète, demeurant, à

Pans,&o$,pres€ntetce,MceptNtt,

t Uh moulin a vent et a. ~~e, 8~ ~aj~sT&.js~îêt ~tit RMno, att plein ccenr~e la. PrC~ËM, sur éne' côte boisée de pins et de chênes verts; étant ledit moulin abandonné depuis plus de vingt années et hors d'état de moudre, comme il appert des vignes sauvages, mousses, romarins et autres, verdures parasites qui lui grimpent jusqu'au bout des ailes a Ce nonobstant, tel qu'il est et se comporte, avec sa grande roue cassée, sa plate-forme ou l'herbe pousse dans les briques, déclare le sieur Daudet trouver ledit moulin à sa convenance et pouvant servir à ses travaux de poésie, l'accepte à ses risques et pénis, et sans aucun recours contre le vendeur, pour cause de réparations qui pourraient y être faites.

e Cette vente a lieu en Moo moyennant le prix convenu, que le sieur Daudet, poète, a mis et déposé sur le bureau en espèces de cours, lequel prix a été de suite touché et retiré par le sieur MitiËo, le tout à la vue des notaires et témoins soussignés, dont quittance sous réserve j'

<: Acte fait à Pampéngouwte, en l'étude Honorât, en présence de Francet Mamaï, joueur de fifre, et de Louiset dit Le Quinque, porte-creix dea pénitents blancs

c: Qui ont signé avec les parties et le notaire, après lecture, a

Hier soir, nous avons vu notre collaborateur Eugène Chavette entrer, tout eSaré, dans nos bureaux, r Que se passait-il? Dans un local vacant de là maison qu'il habita se tenait une réunion privée. –Ah! mes amis, quel vacarme, disait-il,; quel charivari eSroyable! J'entrecible encore. CMt'éttueet) plas des Me,- mms~aa ~.rl~ae~. J'ai craint que la maison s'écpom&t.M. Eugène Chavette se propose de demander une indemnité à son propriétaire qui est homme à la lui accorder.

Les réunions privées étaient d'ailleurs fort nombreuses hier soir.

Un incident assez amusant a distingué celle du boulevard Sébastopol, 81, organisée pour la défense de la candidature de M. Pouyer-Quertier..

M. La&rrière, étranger a la circonscription de M. Pouyer-Quertier, s'était introduit dans la réunion sans invitation..

Reconnu près du bureau il s'était installé, il a été prié, puis sommé, de produire sa lettre d'invitation. Il & refusé. On lui a dit de se retirer. Il a refusé. Il a même essayé de commencer un discours en faisant appel aux droits violés en sa personne.

Le préaident alors a déclaré que, devant cette violation Sagrante de la loi sur les réunions privées, la séance était levée.

Un mot d'enfant terrible

M. X. député aussi influent qu'économe, a parmi ses protégés un percepteur, chasseur émérite, qui l'accable de gibier.

Hier, notre homme arrive chez son protecteur pour lui faire sa cour, et se trouve un moment seul au salon aveoTenfantT~T'aTmtison, un gamin de six ans.

AIi c'est toi, monsieur t lui dit le garnement en l'embrassant est-ce que tu apportes encore du gibier? Tu sais, Ica lièvres de l'autre jour, papa les a vendus, et il m'a donné deux sous.

UN DOMINO.

'1 .<< t

L' MEMENTO.

M. Jules Simon a quitté .Paris, avant-hier soir, pour se rendre à Bordeaux, où il va assister à une réunion de libres-échangistes. M. Dumoustier de Frédilly, chef de division au ministère des travaux publics, a été nommé directeur du commerce intérieur au Ministère de l'agriculture et du commerce. Le duc d'Edimbourg est arrivé à Pékin. Le comte Russell prépare, dit-on, des Mémoires qui seront du plus haut intérêt. On annonce pour aujourd'hui une réunion de députés de la gauche chez M. Jules Favre. M. de la Gruéronnière est parti avant-hier soir pour Bruxelles. Le contre-amiral Dupré, ex-gouverneur de la Réunion, est attendu demain a Marseille. On annonce l'arrivée à Pims de lord Digby, auteur d'une histoire de Grèce.

T. B.

EN EGYPTE

13 novembre.

Le grand jour approche. Quand ces lignes vous parviendront, le télégraphe vous aura, instruit des péripéties de l'inauguration sur laquelle on est bien inquiet icimême;

Le can~l est-il prêt? Ne Fest-il paN?D~M.c e~M~/CMM contre un ont ét~ pariés hier pour la négative! Les ingénieurs ne se prononcent pas sur la question de savoir si l'on s'embourbera ou non. Il y a peu de jours on a découvert qu'une roche de 75 mètres de long a laquelle on n'avait prêté qu'une médiocre attention, je ne sais pourquoi, pendant la construction du canal, pourrait bien tout perdre. On use en ce moment pour la, faire sauter des tombereaux de poudre.

Lekédive s'est donné une entorse; il raconte à qui veut les entendre les circonstances intimes qui ont amené cet accident. M. Domange seul pourrait se charger de les répéter dans un journal. Même le kédive a commis ce mot dont il est très fier, je vous en préviens

Je peux bien me donner une entorse en y allant, moi, vice-roi d'Alexandrie, quand Théophile Gautier, roi des alexandrins, s'est cassé le bras en <*? sortant I, Pour un aouverain qui n'€n fait pas son état, 1

Les expéditionnaires du haut Nil sont revenus ce matin à dix heures, après avoir assisté au lever du soleil sur les Pyramides. Leur voyage a été parsemé d'incidents, de t~a,la.dies et d'ophtalmies.

..Comme compensation, une réception magmh'que leur a été faite à Minié par l'agent consulaire français les aimées ontfait merveille 1~ célèbre &M~M!'Me a exécuté sa danse des sabrer' ainsi nommée parce qu'elle s'enfonce 1~ poi~s de deux sabres dans les yeux etd&nsles hanches. La.danse de la. ~yoM-

M

A"~? n'a pas obtenu moins de

Ïa plus T~gane pudeur m'eŒt~

quer en quoi consiste ce pas. ~M'~

«".

A Louqsor, rencontre de l'Impératrice et de la presse. Le thé est très-gracieusement offert par Sa. Majesté, qui veut bieu charger Darjou de m'exprimer son regret de l'accident qui m'est arrivé au début d~ voyage..

Une bonne aventure arrivée à Mme Louise Collet

Sachant que l'Impératrice allait arriver à Louqsor, Mme Collet était installée depuis trois heures de l'après-midi dans les bureaux du consulat, nanquée de. ses plus beaux bijoux. Malgré toutes s&P tentatives pour voir sa souveraine, et ma~ré une attente désespérée jusqu'à six heures, elle n'a pu être reçue. Quoi qu'il en soit, cette charmante et aimable femme de lettres, dont la maigreur n'est que problématique, ne cesse de se dire sounrante et pa~sê son temps à demander le sirop ~6 fj~e~. Qu'est-ce que cela peut'bien être que ce sirop?

*f

N~ laissons pas Mme: Collet, qm a. eu bien des mésaventures. Il lui a faNu iaire e

p~a~ fmtvep~ Ahydos ''c~' hêtres ~&)5 <M

bout desquelles elle ne pouvait se soutenir de fatigue; pour se reposer, elle s'est fait rouler dans une couverture nouée après des bâtons que quatre fellahs ont chargée sur leurs épaules.

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Un détail sur l'hospitalité arabe

Darjou et Blanche s'étaient attardés à Abydos à fouiller des tombeaux ils se laissèrent naturellement guider par le iellah chargé de les ramener à la caravane. A mi-chemin, le guide s'arrêta chez un copte, riche propriétaire de l'endroit, et les deux chercheurs d'antiquités furent, malgré leurs protestations, obligés d'accepter l'1'ospitalité ~~Me de leur nouvel amphitryon.

On les introduisit dans la grande salle de réception où il y avait une table admirablement servie deux esclaves, portant une aiguière d'argent, les invitèrent, au lavement des mains, puis le repas commença; les plats défilèrent, cela n'en unissait plus ils en comptèrent une cinquantaine. L'hôte, par discrétion, les avait laissés seuls pendant le dîner. Au café, il se montra; il voulait les retenir et les priait de coucher chez Jui. Sur leur refus, il fit seller deux mulets, et quatre fellahs, armés de lanternes et de bâtons, les conduisirent jusqu'au bateau.

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A Assouan, ils remarquèrent que les femmes portaient dans le nez l'anneau de mariage en France, ce n'est pas l'anneau, c'est le mari lui-même qu'elles ont dans le nez. Ces créatures bizarres passent leur vie à offrir aux voyageurs de leur vendre leurs colliers. 0

A l'île d'Eléphantine, la population est absolument nubienne. Les jeunes filles se promènent nues jusqu'au moment du mariage. Cette coutume n'a, pas engagé nos voyageurs à convoler dans ces parages, comme fit Gérard de Nerval, qui épousa, comme on sait, une femme jaune.

En quittant l'île, ils eurent le spectacle d'une danse de Bicharis. Cela ressemble à une scène de ballet de la Gaité ou du Chatelet les danseurs sont armés de boucliers et. de lances, comme les Corybantes; ils agitent leurs armes et les entrechoquent <enca~dence.

C'est amusant, un voyage dans la haute Egypte, mais cela fatigue. A peine arrivés au but, ces malheureux furent obligés de repartir immédiatement pour Port-Saïd, ils arrivèrent dans un état que je n'essaierai pas de décrire.

EUGB!NETARB~.

COURRIER DU JOUR Ce n'est pas sans une certaine impatience qne j'attends les résultats du scrutin, ouvert au moment où paraissent ces lignes. Les votes si remarquât)! es du 24 mai et du ê juin m'ont donné une haute idée du sens politique des Parisiens et je serais heureux de constater, demain soir, qu'en dépit de circonstances toutes particulières, les électeurs de la grande ville n'ont rien perdu de la rectitude de leur jugement. Je conviens, d'autre part, que les questions sont très mal posées cette fois et que les réponses faites par le suBrage universel se ressentiront évidemment de la confusion produite dans les esprits par la multiplicité des candidatures, l'absence assez commune de sincérité des candidats et les concessions faites par la plupart d'entre eux au goût des réunions devant lesquelles ils étaient appelés à s'expliquer.

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Lisez, par exemple, la profession de ibi publiée ce matin par l'honorable M. PouycrQuei'tier,aspii'ant-représentant dans la troisième circonscription! Si vous êtes un nouveau venu à. la, vie politique, vous serez surpris dusoufSo libéral qui anime ce document. Vous admirerez ce cri d'indignation, jeté sans rire, comme un défi à. des accusations mensongères.

ON YOUS A DIT QUE J'AVAIS YOTÉ T~. Ml DE SÛRETÉ GÉNÉRALE, C'EST FAUX Impossible d'être plus net. Là-dessus vous dites e Voilà, un brave homme.

Par malheur, M. Pouyer-Quertier n'est pas seulement partisan des restriction: en matière de liberté commerciale. Il paraît pratiquer aussi la restriction mentale.

Il n'a pas voté la loi de sûreté générale. Oh! 1 i non. 'Voilà, ce qu'il dit.

Mais il a voté contre un aTnandcment qui tendait à, demander la suppression de cette loi. Ajoutons qu'à cette époque, c'est-à-dire eït