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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1928-05-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 09 mai 1928

Description : 1928/05/09 (Numéro 129).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5055019

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/12/2007

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SOMMAIRE

Les partis et t'ouvre de demain.

Une heureuse création.

Au Jour le Jour. Cdncottfs cfe 6e<!u<e. JEAN REtOCAM..

Le cbhnit sino-japonais.

Les événements de Roumanie.

La Hongrie, l'Europe et t'Histoire. COMTE L.DE VoiNOYtTCH.

a' page

A J'Etranger.

Les ConseHs généraux.

La terreur communiste.

3'page

QuoreHes glozéliennes. G7o~/aaCo/tse!/ général de ~e~ réponse de ~M. Jt/CHy~ce Ga/o/

'Le procès des autonomistes atsacions. ANDRÉ DE L.ACHAPELLE.

Revue de ta Presse.

La Semaine dramatique. HENRY Bicou. 4'page

V)n Nouveau. [7]. EDGERTON et AGNËs CASTLE.

5'page

Tab)eau de ta Bourse. tnformations financières et communiqués. Mémento.

Les partis

.etFauvre de demmn Dans son discours de Bar-Ie-Duc, que nous avons commente hier, M.. Raymond Poincaré à exprimé, parmi beaucoup d'autres, cette idée: <s: Maintenant que la bataille est Unie, je pense que, devant la Chambre, les choses se reclasseront suivant leur importance respective. » Il faut entendre par là que la nature des solutions qui s'imposent amènera tout naturellement les partis à se prononcer.

C'est ce qui, pour notre part, nous a \fait juger que la concentration, au sens ancien et parlementaire du mot, ne répbn-dait pas aux nécessités de l'heure et qu'elle était impossible. Les orateurs et les journaux socialistes ou socialisants paraissent d'ailleurs, pour des raisons différentes, avoir la même opinion. Le OKO/M/tcn a accueilli avec une froideur voulue les discours prononcés par M. Poincaré en Alsace et en Lorraine. Il se montre plus réservé encore en commentant le discours de Bar-Ie-Duc et les directions politiques qui y sont contenues. Le parti socialisant prend une attitude d'Opposition-

Cette décision est encore plus sensible quand on lit le Compte rendu delà réunion récente des. socialistes et les explications de. M. Léon Blum. Dès le lendemain des .élections, les socialistes ont eu deux impressions qui. ne sont pas contradictoires. L'une est .qu'ils représentent une force; .['autre est que les élections sont un échec pour les partis socialisants. Laissons de <:ôté l'examen des causes, et les querelles sur le rôle des communistes. Retenons les deux faits. Que les socialistes représentent une force, nous ne songeons pas à le nier. Nous avons toujours dit qu'ils étaient amenés. à prendre. la direction du parti de gauche. C'est ce qui résultait de la tactique des radicaux. La division des socialistes et 'des communistes est un épisode. Réunis,, ils forment Ie"part! de !a révolution, qui, selon un juge expérimenté des scrutins, M. Georges LachapeIIe, a obtenu aux dernières élections deux millions sept cent mille voix, c'est-à-dire le. tiers des suirrages exprimés. Il

Au récent Congrès de la Fédération de Ja Seine, les socialistes, étudiant les problêmes .qui se poseront au Congrès de Toulouse, ont tous exprimé l'idée de combattre a fond l'union, et, tout en luttant eontr.e le bolchévisme,,i!s.ont avoué le préférer à la politique nationale. « Plutôt Duclos que Kerlllis x. telle est la formule. En outre, les socialistes, se réservant l'avenir, ont déclaré que toutes les tactiques seraient bonnes selon les circonstances. Ils -sont prêts à tout.: obstruction, dissolution, opposition ou politique de soutien, tout leur sera bon pour disloquer la majorité. Voilà qui est net, et voilà qui est. parfaitement logique. La politique générale que réclame le relèvement financier, et les mesures proprement financières elles-mêmes pbligent à un choix. Le gouvernement aura un programme, les socialistes en ont un, et ce n'est pas le même. Entre l'un 'jet l'autre, aucune conciliation possible. Restent les radicaux extrémistes. Nous ne cachons pas que leur situation est din'i<:Ue et que leur embarras doit être grand. Par tout leur passé, ils sont liés au socialisme. Ils ont laissé passer toutes les occasions de rompre, quand cette rupture aurait. été libre, quand elle aurait été un acte politique d'une haute portée. A la fin de la dernière législature, ils sont.retournés à la servitude qu'ils avaient subie le II mal. Ils ont espéré que les élections permettraient la reconstitution du Cartel. Ils sont déçus, et ils sont en détresse. Mais on ne voit pas. chez eux le moindre 'signe d'une décision. Les chefs gardent un silence'qui est la preuve de leur confusion. Et si lente est'. leur évolution qu'un ancien fhinistre cartelllste vient de formuler le vœu d'un ministère où entreraient les socialistes C'est un curieux exemple d'anachronisme.

La majorité, fort heureusement, est ailleurs, et elle est assex forte pour résister à ces entreprises. Avec les membres de J'L'mon républicaine démocratique, les républicains de gauche, les radicaux nationaux et la fraction radicale acquise a

Fumon, le gouvernement dispose de' 33;; voix an moins, et de 3/5 dans les bons jours. On peut dire que c'est la la majorité compacte; et permanente que souhaite M. Poincaré. Elle est ce qu'elle est, mais elle a un mérite, c'est d'exister, et d'être capable de soutenir dans une période difficile la politique prudente que réclame le chef du gouvernement. Bien mal avisés ceux qui, au lendemain des élections, ont cru opportun de la diviser, et ceux qui, pour des raisons surannées de fausse habileté, ont voulu grossir des groupes plus avancés et moins solides aux dépens des groupes constitués qui avaient fait leurs preuves. Mais les événements sont plus forts que les combinaisons, et toute cette stratégie de couloirs n'est plus qu'un souvenir. On s'est aperçu à temps que le principal était de maintenir cohérente et disciplinée la majorité envoyée'au Parlement par les électeurs.

La plupart des conseils généraux disent a ce sujet des choses très sages. Les conseillers viennent de prendre contact avec~le peuple. Ils savent son désir de sagesse, ils savent sa volonté d'union. Ils savent aussi que, dans les campagnes, qui représentaient jadis un élément de stabilité incomparable, la propagande communiste et socialiste a fait des ravagea. La politique d'union a fort à faire. Elle doit résoudre les questions imancièreâ. Elle doit aussi, en vue de l'avenir, refaire l'intelligence et le moral de la nation, troublée par les prédications révolutionnaires.

~V~ ~L~L~ CRÉATION I) y a. longtemps que des plaintes s'élèvent sur le peu de développement des relations eommercM)es entre la France et ses colonies. Ces plaintes, comme H arrive souvent, sont exagérées. Des progrès sont réalisés chaque jour et des efforts continus sont faits pour améliorer la situation. Nous avons a. maintes reprises appelé l'attention sur 1e magnifique domaine où la France a à exercer son activité et sur les éveils de richesses qu'elle a déjà réussis.

Aujourd'hui le /ow);o< o/C<~ publie un décret autorisant la chambre de commerce de Bordeaux à établir dans cette ville un bureau public de conditionnement des bois coloniaux.

C'est là une création très opportune. Il a été reconnu l'an dernier, au'tongrès organisé par ]e Redressement français, que si les bois des colonies françaises prenaient le chcmin\dcs pays étrangers plutôt'que celui de Ja France, c'était parce que, dans ces pays,'il y avatt des marchés organisés, marchés qui donnaient sécurité au vendeur comme à l'acheteur. < La création de la chambre de commerce ) i de Bordeaux vient donc combler une lacune ( et pourra aider au développement du com- merce des bois entre le grand port du ~ud- ( Ouest et plus particulièrement la Côte occi- 1 dentale d'Afrique. C'est avec des organisa- ( tions comme celle-là que la. France finira par accentuer ses relations commerciales avec son domaine d'outre-mer, pour le plus grand c bien de ce dernier comme d'elle-même. <

AU JOUR LE J0t/~

1 1:

Concours de beauté

Lorsque Phryné, de son vrai nom Mnésnrète, eut quitté sa Béotie où elle vivait, médiocrement, en vendant des câpres, et se fut installée à Athènes/sa jeunesse et sa radieuse beauté lui suggérèrent l'idée d'un commerce plus lucratif. Le ciel limpide, la lumière nacrée de la Grèce, le sculpteur Praxitèle aussi, et de nombreux adorateurs, lui enseignèrent comment l'esprit vient aux ïi!!es. L'Histoire avoue que la charmante courtisane eut beaucoup d'esprit. )ui fut plus profitable que les câpres; sa fortune devint si considérable qu'au moment de ta destruction de Thébes par les troupes macédoniennes, e)Ie proposa, vainement d'aitteurs, de rebâtir la ville à ses frais. Mais rien n'aurait sauvé de l'oubli ta petite hétaïre au coeur changeant si un certain Euthias n'était, assez brutalement, intervenu.

0 ironie des choses! pour t'avoir traduite devant le tribunal sous l'inculpation, redoutable alors, d'impiété, il allait en faire une sorte de divinité, et parce que ce mauvais homme, évidemment rebuté par elle, voulait une condamnation à mort, il allait lui donner t'immortalité. L'avocat Hypéride, voyant que son éloquence ne portait guère et jugeant fort compromise la cause de sa cliente, eut une inspiration de génie. Ne pouvant convaincre les juges de la pureté doctrinale de l'accusée il ouvrit, d'un geste décidé, la tunique de Phryné et leur montra l'harmonie de son corps. Eblouis, saisis d'une « crainte religieuse » devant cette perfection plus qu'humaine, ils conclurent que tant de charmes ne pouvaient recéler d'impiété et, à l'unanimité, acquittèrent ta courtisane. Le jugement, dont les considérants ne paraîtraient, sans doute, pas très solidement établis aux juristes modernes, mit le comble à la réputation de ta jeune femme. Il prouve la puissance de la beauté en ce temps-la. Elle est sans doute fort prisée encore aujourd'hui; mais, commercialisée, article d'exportation, elle est devenue un produit qu'on lance à coups de réclame comme un fer à friser, une pâte épilatoire et un rouge pour lèvres. De première ou de seconde xone, le snobisme ne !a reconnaît que munie d'un diplôme. D'où la nécessité des concours. Il en existe pour les bébés, tes

mots croisés, ta dactylographie, leychiens policiers, te tennis, la danse; pourquoi, ta beauté n'aurait-elle pas les siens? L'Amérique a comblé cette lacune et s'est chargée de décerner, à Galveston, le titre de «la plus beHe femme du monde ». Ne craignez pas d'aitteurs, devant ce tribunal, de geste pareil à celui d'Hypéride. Les concurrentes n'ont rien à redouter d'un « mouvement oratoire Seulement, voilà: s'il est relativement facile de juger la valeur d'un joueur de tennis ou d'une dactylographe, sur quoi se baser pour décider qu'une femme est la plus bette de la planète ?

Qu'est-ce que la beauté ? « Qualité de ce qui est beau ~.répondent les dictionnaires, et nous voici bien avancés. Les teibnitziens déclarent: < Le beau est ce qui ptaît..? D'accord. Une femme laide peut séduire infiniment « par grâce ptus belle encor que la beauté x., 'comme dit notre grand fabuliste. Alors ? Les Grecs aimaient les petits fronts, tes sourcils rapprochés les Espagnols ont un faible pour tes fronts larges et les sourcils écartés; les Mexicains recherchent les têtes aplaties; d'autres les visages en pain.de sucre. Comment s'y retrouver, mon Dieu! Et ne fautil pas plaindre tes juges qui vont avoir à décerner )a palme parmi les championnes de toutes tes nations ? A moins que, sans' mettre en doute teur bonne foi, ils ne soient infailliblement amenés à primer cette qu'ils apprécient d'instinct, celle de chez eux. Le concours se doublerait d'une publicité fort enviable et trës moderne. 0 Beauté rêve insaisissable que poursuivent tes artistes et que chantent les poètes; oiseau bleu qui s'envoie dès qu'on croit le tenir et vous conduit ainsi jusqu'au seuil du grand mystère; o sourire! ineffable reflef de l'âme sur les traits périssables, votre charme n'est-il pas fait de votre fragilité, de votre diversité ? Avez-vous donc besoin d'une estampille officielle ? Le papillon léger qui laisse miroiter au soleil la poussière colorée de ses ailes ne s'inquiète guère des classifications savantes; il vole dans la lumière dorée. Dès qu'on lui met une étiquette, la mort l'a raidi et s'est ternie son éblouissante parure. .JEAN RENOUARD.

Le conîiit sino-japonais JLe Japon envisage l'occupationdu Chantoung 0,

On mande de Changhaï à l'agence-Havas: La décision du gouvernement japonais d'ins< taller des. troupes dao.s !e Chantnung suscite une certaine satisfaction parmi les résidents étrangers de Chine qui y voient )e prélude d'une période de défense active des intérêts étrangers.

Se]on des renseignements venant du Japon. te gouvernement de Tokio voudrait s'erforcer d'établir dans le Chantoung un régime analogue à ce!ui qui existe en Mandchourie et qu'il estime être le seul apte à restaurer la paix'en Chine et à sauvegarder les intérêts des représentants étrangers.

Suivant des renseignements de 'source ofncieuse, le gouvernement japonais aurait déclaré Nous avons fait preuve de bon vouloir à la conférence de Washington, mais les faits démontrent que nous nous sommes trompés et nous imposent une attitude énergique. < On suppose que le gouvernement japonais va procéder à l'occupation des points stratégiques et des lignes de chemins de fer, et qu'il va interdire aux troupes chinoises de combattre à l'intérieur d'une certaine zone. Ces mesures. aboutiraient à la création d'une sorte de territoire neutre pouvant éventuellement servir de tampon et de démarcation entre te Sud et le Nord.

Les nordistes rassemblent leurs forces et se réorganisent contre l'élan des sudistes qui est rompu ou très ralenti. Les renforts Japonais

dans te Chantoung «

On télégraphie de Tokio au Ditf/y Tf/~ro~/<? L'état-major général, approuvé par le Cabinet. a décidé d'envoyer aujourd'hui d'urgence par Nagoya au Chantoung la troisième division d'infanterie sur le pied de guerre, soit 15.000 hommes.

Avec les troupes qui se trouvent déjà sur place. le total des troupes japonaises sera ainsi porte à ao.ooo hommes.

De nouveaux navires de guerre sont envoyés. Huit destroyers se rendent-.dans le Yang-Tsé, sept à Swatow et Canton, quatre à Changhaï. Le transport d'avions A~o~o, qui transporte quarante avions, a reçu l'ordre de se préparer à partir pour Tsing-Tao. Ce matin, six avions ont été envoyés à Tsing-Tao, via Port-Arthur. Les armées sudistes, qui ont pénétré dans le Chantoung, ont occupé rapidement tous les chemins de fer. Les nationalistes s'efforcent cependant de maintenir la discipline.

Le généra) Ugaki, ancien ministre de la guerre, a été nommé commandant en chef du corps expéditionnaire.

La position

du gouvernement japonais

On télégraphie de Tokio à l'agence Havas que la clôture de la session de la Diète a provoqué un soulagement généra!. L'attention du pays peut maintenant se concentrer tout entière sur la situation en Chine la gravité de cette situation exige que le Japon oppose un front unique.

Aussi le 7a~a)f TwtM oM<f Moi'~ exprimant l'opinion générale, déclare que la réponse de la Chine aux efforts; de modération et de,conciliation du Japon n'a été que le pillage des maisons japonaises, l'assassinat des Japonais et des Japonaises. Le journal remarque que les nationalistes'chinois inonderont le monde de leurs calomnies contre les Japonais, mais que la confiance du monde dans la sincérité des Chinois a été gravement ébranlée par les événements de ces dernières années.

Déportation politique au Portugal. Quatorze membres du comité révolutionnaire, qui furent arrêtés lor~ des récents soulèvements, 'et une trentaine'd'autres prisonniers politiques ont été embarqués, hier, pour diverses colonies portugaise~ notamment pour l'ite San-Thomas, où ils sont dépo~"

"<

tes événements deL Rqmname Le congrès yd'Alba Ju!!a

On n'a pas de nouvelles précises sur ce qui se passe en Roumanie. Des renseignements assez contradictoires sont transmis, comme on 'peut en juger d'après ceux que nous reproduisons ci-ap~es.

Déclarations deM.Du.ca

Interviewe par un représentant de t'agence Rador, ~1. Duca, ministre de l'intérieur, a déclaré

Lorsque j'entendais parler de révolution en Roumanie, lorsque je voyais l'inquiétude qui ré'.gnait à ce sujet dans certains milieux étrangers,. je ne pouvais m'empêcher de sourire.

Je connais mon pays et je sais qu'il n'y en a pas de p)us pacifique et de 'p)us travailleur que la Roumanie. Je savais de plus qu'il n'y a aucun problème social .grave qui puisse donner naissance à une agitation révolutionnaire. Il y a, évidemment, une opposition impatiente d'accéder au pouvoir, mais ses agitations sont toutes de sur-face.

Dans ces conditions, )e congrès d'Alba J u!ia ne pouvait être. que ce qu'il a été, c'est-à-dire une réunion plus ou moins nombreuse, terminée par une motion plus on moins violente. Les événements ont entièrement confirmé les prévisions du gouvernement. La Roumanie poursuit son ceuvre d'organisation et de progrès et il serait à désirer que l'on cessât, une fois pour toutes, de. présenter périodiquement a. l'opinion publique 'mondiale ce' pavs qui, parmi tous ceux qui l'entourent, 'a été. depuis la guerre, )c plus calme comme un foyer .possible .de désordres et de révolution.

Communique du ministère de l'iatëneur ° Hier soir, à cinq heures, le ministère de l'intérieur a publié la note suivante

Tous les groupes et délégations qui s'étaient rendus à Alba Julia ont regagné leurs villes d'origine. Une infime minorité s'achemine également en bon ordre vers des départements plus lointains.

Il ne s'est produit ancun Incident digne d'être signalé.

Tous les bruits concernant des morts et des Messes sont fantaisistes et formellement'démentis..

M. Maniu est arrivé le soir.

M. MLhalache a été reçu le soir à la gare de Bucarest par un petit groupe d'amis.

Il y aurait eu quelques troubles

Selon certaines nouvelles venues de Bucarest à Londres, 30.000 paysans qui .s& livraient à des manifestations ont été priés, par les autorités, de se disperser, et sont rentrés chez eux. Des mesures sont prises pour empêcher toute manifestation de se produire.

Par ailleurs, d'après des nouvelles reçues de' Vienne, le gouvernement roumain aurait déclaré qu'il était fermement résolu à ne pas céder devant le parti national paysan, et la loi martiale serait proclamée en Transylvanie.

Le ~a~, de Londres, annonçait, hier soir, en dernière édition, qu'en Roumanie, la situation serait grave et que des désordres auraient éclaté.

~Toutes les communications avec Bucarest ont -été coupées et des émeutes se seraient produites da~is ]es rues de Bucarest, .mais il est absolu.ment impossible d'obtenir la'confirmation de ces bruits, étant donne la censure, qui a été appliquée même sur les communications par 'T. S. F..

Le .bruit court qu'à. Bucarest des combats auraient eu lieu entre les troupes et le parti national paysan.

l, Le y'f'MM, de son coté, publie une dépêche d'Alba Julia disant savoir que le gouvernement roumain aurait prescrit à la cavalerie de suivre les groupes de paysans en marche sur Bucarest. La police semble avoir reçu l'ordre de ne pas employer la force sans nécessité et de n'intervenir que pour réprimer les excès qui pourraient se produire.

Le Do;7y Z~rc.M dit apprendre que son cor. respondaht en Roumanie a été arrêté.

Enfin, .pour éviter la censure roumaine; l'envoyé spécial de la G'o.:f//<? (~ ~o.M a téléphoné à Berlin de la petite ville de Eekeszaba sur le versant hongrois de la frontière roumaine, et il prétend que les événements d'un caractère révolutionnaire qui se déroulent sont en opposition formelle avec les déclarations officielles roumaines.

Les manœuvres du prmce Caro! Le gouvernement anglais expulse le prince On télégraphie, ce matin, de Londres & l'agence Havas qu'à la suite d'une conférence qui a eu lieu, hier soir,, entre le ministre de l'intérieur et Sir Windham Childc, chef de la police spéciale à Scotland Yard, il'fut décide de prier le prince Carol de quitter l'Angleterre. 'Un détective s'est rendu aussitôt à Godstone, résidence où se trouve actuellement le prince, pour informer celui-ci de la décision des autorités britanniques. En l'absence du prince, qui était au théâtre, et dans l'Impossibilité de le trouver à Londres, il fut décidé de remettre la démarche à ce matin.

L'inspecteur Haynes est donc parti pour Godstone de bonne heure, aujourd'hui, pour s'entretenir avec le prince Carol et l'informer du point de vue du gouvernement anglais.

On croit savoir que les autorités accorderont au prince le temps matériel nécessaire à ses préparatifs de départ.

La presse anglaise s'associe à la manière de voir du gouvernement, qu'elle félicite de cette mesure énergique. Le .~or, libéral, et 1')~ .S'~)!f/ara', conservateur, ainsi que le Tirnc.?, sont du même avis, et se montrent sévères dans leurs commentaires pour les manoeuvres du prince. Le prince Carol, accompagné de Mme Lupesco et de M. et Mme Jonesco, était parti, hier soir, en automobile pour Londres. On ignorait le but de ce déplacement, lorsque, en dernière. heure, on apprend que le prince Carol a passé la soirée dans un cinématographe de Londres et qu'il est retourné ensuite dans la villa où il habite temporairement, avec les amis dont il est l'hôte.

Les explications du prince

Le prince Carol, interviewé par un représen'tant de l'agence Reuter, a démenti d'une façon fàtégorique qu'il se iivrâpà une propagande po- j litique. Son manifeste, a-t-il dit, a été rédigé il y a 1 longtemps, mais daté seulement au moment il a craint une effusion de sang. Il a démenti également avoir loué des aéroplanes pour la distribution de. son manifeste et avoir envoyé un émissaire à l'étranger.

Si je retourne en Roumanie, a-t-il ajouté, pu si je vais ailleurs, mon voyage ne s'effectuera pas clandestinement.

Le Mon; Po~, d'accord avec le Dai7y Hf- · T'o/J, se dit en mesure d'annoncer que le pré- tendu complot du prince Caro! aurait été orgn- nisé à l'insu du prince par un groupe de jour- 1 nalistes anglais dans un but de réclame. Les avions dont il a été question auraient bien été préparés d'avance, mais par les jour- nalistes dont il. s'agit, qui les auraient chargés i t

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de. papiers que l'on cra!t être des manifestes Imprimés pour le prince Carat.

.Tout était prêt pour ]e départ. ajoute )e .i/o~?!«/ .f<M<, et on espérait que te prince partirait avec l'avion, mais tes papiers des jourhatistes n'étaient pas en règle et les autorites anglaises, ayant eu vent de la chose, s'opposèrent au depart.

L'impression en Roumanie

On télégraphie de Vienne à l'agence Radio On mande de Bucarest aux journaux, que, selon des personnes bien informées, la conclusion qu'i) faudrait tirer du congrès d'Alba Julia est « La cause du prince Carol est, au point de vue .politique, définitivement perdue. Le nom du prince Carol n'a pas été mentionné une seu!e fois au cours du congres d'Atba Julia, alors que, jusqu'à présent, )e prince était considéré comme t'espoir du parti paysan, qu'il avait formé.

Les négociations économiques Avec l'Autriche

M. Bokanowski, ministre du commerce, a .reçu hier'M. Grunbcrger, ministre d'Autriche, qui lui a présenté la délégation autrichienne venue pour achever la négociation du traité de commerce, et présidée par M. SchùUer, directeur des affaires économiques au ministère des affaires étrangères de Vienne. Les négociations entre les deux délégations ont repris immédiatement après et se poursuivront ces jours prochains. Avec !a Tchêco<ttôvà~ti!é

M. Bokanowski a offert, hier, un déjeuner à M. Osusky, ministre de Tchécoslovaquie, et à )a délégation tchécoslovaque venue pour achever la conclusion du traité de commerce. Assistaient a ce déjeuner, outre M. Wanicek, président de la délégation tchécoslovaque, et ses collègues. les'représentants de toutes les administrations françaises participant à la négociation.

La reconstruction de )'UniMrsité de Louvain Le conflit au sujet de l'inscription (DE NOTRE CORRESPONDANT)

Bruxelles, le 7 mai. Nous nous sommes fait l'écho du différend qui a surgi entre l'architecte américain, M. Whitney Warren, et le conseil d'administration de l'Université de Louvain, au sujet de l'inscription commémorant la reconstruction de l'Université.

Le texte primitif, arrêté par le cardinal Mercier et M. Whitney 'Warren, rappelait que l'Université détruite par la fureur teutonne avait été reconstruite par la générosité améri- caine.

Mgr Ladeuze, recteur de l'Université, invo- quant l'esprit de Locarno, veut modifier ce texte en indiquant que l'Université détruite par la guerre a été reconstruite par la paix. D'où protestation de M. Whitney Warren, qui entend que la rédaction inspirée par le grand cardinal soit respectée. Réplique de Mgr Ladeuze, qui déclare que le cardinal Mercier lui-même se serait rallié'au texte nouveau, en tenant compte de l'esprit dont s'inspire actuellement la politique internationale.

En dépit de tous ces arguments, M. Whitney Warren maintient son point de vue et, afin de défendra celui-ci, il est arrivé à Bruxelles aujourd'hui lundi.

M. Whitney Warren, qui s'est refusé à faire des déclarations à la presse, aura à bref délai une entrevue avec les autorités de l'Université de Louvain.

Ajoutons que la Ligue Nationale du Souvenir a décidé que, dans le cas où le texte serait modifié, elle apposerait, en face des locaux de l'Université~ une plaque avec l'inscription primitive. L'inauguration de cette plaque aurait lieu le même jour que la cérémonie à l'Université.

C. BR.

Le congrès internationa) des droits d'auteur 'en Italie

Le congrès international des droits d'auteur s'est ouvert au Capitule.

Dans des discours prononcés en italien, MM. d'Ancora, vice-gouverneur de Rome, et Belluzo, ministre de l'économie nationale, ont souhaite la bienvenue aux congressistes au nom du gouvernement de iRome et du gouvernement italien.

M. de Neurath. ambassadeur d'Allemagne, pariant comme dpyeu des membres du ~rps diplomatique présents au congrès, a pris la parole en français. L'ambassadeur d'Allemagne, s'exprimant dans un français très pur, a rappelé que, depuis le dernier congrès de Berlin, il y a vingt ans, les événements et le progrès ont marché à pas de géant de nouveaux et de nombreux problèmes ont surgi la tacite du congrès sera donc rendue difficile, mais, sous la présidence de l'éminent juriste italien, M. Scialoja, le congrès aboutira certainement à d'heureux résultats. L'ambassadeur a insisté pour que les réserves maintenues jusqu'à présent par divers Etats fussent abandonnées dans la plus large mesure possible.

Après M. de Neurath, M. Scialoja, parlant également en français, en une brève allocution, a tracé les grandes lignes du programme des travaux du congrès, dont le but, a-t-il dit, est d'accomplir une œuvre de justice internationale.

1 Drummond, secrétaire générât de S.D_N.. accompagné de Lady Drummond et de M. ~ugimuru. chef de la section japonaise de la Ligue, est arrivé, hier, à Bruxelles. a rendu visite, à M. Hymans et a assisté le soir à un dîner à l'ambassade d'Angleterre. Avant de rentrer à Genève, il se rendra à Cologne pour l'inauguration de l'Exposition internationale de )a presse.. M. Markovitch, ministre yougoslave des finances, est parti hier pour Londres, où il va S occuper du prochain emprunt.

Un perroquet légendaire. Un télégramme de Londres signale qu'hier.est mort à Brighton un perroquet, âgé de 180 ans. qui aurait appartenu au maréchal Masséna et aurait été ~taquiné plus d'une fois par Napoléon I" Un- autre télégramme croit même devoir signaler que ce perroquet était le seul être encore vivant qui eût causé avec l'Empereur ».

L'ex-ro! de Grèce en. Espagne.– L'ex-roi Georges de Grèce est arrivé hier soir à Madrid, où il se rend en touriste. I) a été salué a la gare par le roi Alphonse XIII et le général Primo de Rivera.

Attentat politique au Luxembourg. Un Italien a tiré deux coups de revolver sur un curé, son compatriote, préposé à la direction d'une œuvre, a Esch. L'ecclésiastique a été touché à l'épaule. Il s'agit d'un attentat politique, commis par un antifasciste. Dans une bagarre à Panama, douze personnes ont été blessées, dont un officier et six marins du croiseur américain « Rochester et du navire de munitions <; Nitro

La Hongrie, l'Europe et rHistotre

Dans un magistral article paru dans Je) numéro d'avril de la .Rf~ttc des i~'M!M<~ M. Jules Cambon, avec la haute compétence qui s'attache à son nom, a montré comment la Société des nations devait sauvegarder; son prestige et son autorité pour assurer la. p;ux du monde.'En quelques pages lucides, il a* exposé les deux grosses questions qui viennent d'être traitées à Genève la question dea optants, qui met aux prises 4a Roumanie L.t la Hongrie, et la ~question des mitrailleuses de Saint-Gotthard. Dans l'une et l'autre la. Hongrie joue le principal rôle. Avec la ques-' tion troublante des billets de la Banque do France, nous avons trois tas bien. caractéristiques de la manière dont la Hongrie conçoit sa situation actuelle en Europe. M. Cambon a tracé de cet Etat, en une seule page, une synthèse historique brillante, mais qui demande une mise au point.

Un des traits caractéristiques de l'histoire hongroise d'après la Révolution française, c'est que la Hongrie a toujours lutté pour sa. liberté à l'exclusion de la liberté des autres.' Un farouche égosme ultra-nationaliste, puiso probablement dans les traditions touraniennes de sa race, anime le pays d'Arpad. Dès ]a 6u du dix-huitième siècle, la Hongrie s'est enfermée .dans sa gattgue asiatique et a dit « La liberté pour moi, l'esclavage pour lesi autres > Une seule fpis au cours des siècles, elle s'est déclarée pour une politique de large et généreux fédéralisme.. Ce fut au quatorzième siècle et sous un prince français. Une, belle solution sans lendemain.

Oui, .comme le dit M. Jules Cambon, en 1848 la Hongrie se révolta contre la politique. machiavélique des Habsbourg, et les partis libéraux en Occident ressentirent alors'douloureusement sa disgrâce. Pourtant quelques éminents hommes d'Etat d'alors appartenant au parti libéral ne furent pas dupes des apparences. Ils manifestèrent du haut da la tribune parlementaire quelques doutes sur la noblesse et la pureté du mouvement hongrois. Le plus grand d'entre eux, Cavour, ne se fit pas faute de le proclamer dans la mémorable séance du 20 octobre 1848 du Parfe< ment cisalpin. Les libéraux italiens applaudissaient à Kossuth et conspuaient le ban Jellachitch qui s'était porté au secours dei 'l'empereur.

Je ne veux pas, déclara Cavour, descendre dans les détails de la grande !utte qui met ardemment aux prises les Magyars et les Slaves. Je rappellerai' seulement à la Chambre que les Magyars, nobles et généreux quand ils défendaient les droits de leur nation contre la prépotence impériale, se sont toujours montrés orgueiHeux et tyranniques oppresseurs envers ~a race slave éparse dans les provinces de la Hongrie.

Quoi qu'il en soit, je n'entends pas faire l'apologie des Croates (hilarité) et pas mémo de leur vaillant chef le ban Jellachiteh. Je me borne à faire remarquer que le drapeau qu'ils ont déployé est le drapeau slave, et nulement, comme certains )e supposent, le dra,peau de la réaction et du despotisme. Jellaehitcti s'est servi du nom de l'empereur; en quoi il s'est montré politique avisé. Mais cela ne prouve pas que son but principal, sinon unique, ne soit pas la restauration de la nationalité slave.

Quand le dictateur Kossuth (un Slovaque magyarisé) apprit que la Croatie s'agitait, il répondit « La Croatie, mais je ne la trouve pas sur la carte géographique. » L'insurrection magyare de iS~8 s'accomplit sous le signe de l'oppression de toutes les autres nationalités englobées dans ce qu'on appelle à Budapest la Couronne de Saint-Etienne. La Croatie, se déclarant indépendante du lien presque millénaire avec t'ancienne Hongrie féodale, en complet accord avec le gouvernement serbe d'alors, a la tête duquel se trouvait le grand-père du roi Alexandre, déclara la guerre à la « République de Kossuth bien avant l'intervention armée de la Russie.

Rappelons maintenant quelques faits plus r~ts.

En 1878, pendant la dure et glorieuse campagne que la Russie avait entreprise pour la libération des Slaves des Balkans, les étudiants magyars envoyèrent un sabre d'honneur au généralissime turc.

Le n juillet 1806, à Paris, un meeting tenu à la salle Wagram, sous la présidence de M. Emile Flourens, ancien ministre des affaires étrangères, traita /.a ~M~.s'/t'Ot) des ~'o' ;;t;/)'M:o!!V~ 0; 7Vc<!<7f!t'. Tour a tour M. Ocasiou au nom des Rouma.ins, mon éminent ami M. Miroslav Spala'iko'vitch au nom des Serbes, M. Schmidt-Beauchez au nom des Tchécoslovaques, mirent à nu les procédés sauvages de la politique magyare contre les nationalités. Aux applaudissements frénétiques de l'assemblée, le président du Comité tchécoslovaque lança cette superbe apostrophe « Et où étaient-ils donc.es Magyars, aux jours de malheur de la France?. Notre Diète de Prague elle seule en Europe –protestait solennellement contre l'annexion de l'Alsace'Lorraine, tandis que les Magyars, à ce moment, décidaient l'Autriche à ne pas intervenir en faveur de la France et concluaient immédiatement après avec Bismarck cette alliance néfaste dirigée contre la France On vota ensuite, à l'unanimité, l'ordre du jour suivant: « Le public réuni le 11 juillet ]8o6 à la salle Wagram, sous la présidence de M. Emile Flourens, après avoir écouté les orateurs des Serbes, des Roumains et. des Tchécoslovaques, qui ont exposé la situation historique, ethnographique et politique de ces nationalités, salue en ces nationalités des amis fidèles et éprouvés de la France et fait des vœux pour leur émancipation' nationale et politique et l'égalité devant la loi civile et politique de toutes les nationalités coexistant en Hongrie, sans aucune distinction de race. x. Cet ordre du jour est le verdict même de l'Histoire. Le traité de Trianon n'a fait que le ratiner et l'entériner.

Dans un discours prononcé a une réunion solennelle du parti ~'ouvernrmcnra! qui a voulu fêter !e septième anniversaire de son entrée en fonctions, le comte Bcthien. président du ConseiL a déclaré: <: A Trianan,