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Titre : L'Ouest-Éclair

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1929-05-12

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 100865

Description : 12 mai 1929

Description : 1929/05/12 (Numéro 10058).

Description : Collection numérique : BIPFPIG14

Description : Collection numérique : BIPFPIG50

Description : Collection numérique : BIPFPIG72

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4981506

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/01/2008

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DIRECTEUR POLITIQUE O f^ O I I D Téléph. MTWMMeTMaW Emmanuel DESGREES OULOU JOURNAL REPUBLICAIN QUOTIDIEN Télégramme cmc^r*™

COGNAC

ADET SEWARD

COGNAC

Agent Général: G. DAMBRUNG,43.Çu3iFq^« NANTES. (Tél. 144*75)

Les ((gestes»

de Jeanne d'Arc

La délivrance d'Orléans, 8 Mai 1429

Aujoortrtnn, la France entière ce- lèbre Jeanne d'Arc. Mercredi, c'était Orléans qui la magriifiait devant le Président de la République, le Légat du Pape, les ministres, cinquante évêques, des troupes vibrantes, une 1 foule immense. Et tous ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme pour fêter 1 1a petite paysanne, la jeune fille qui incarne l'âme française, l'âme méme de la Patrie.

Qu'a-t-elle donc fait, l'enfant ex- traordinaire, en ce mois de mai 1429, pour que, de toutes parts, au mois de mai 1929, avec les fleurs et la lumière montent vers elle les âmes et les cœurs ?

Ecoutez répondre une âme de son époque, Christine de Pisan, effeuillant ges dernières rimes devant l'appari- i tion virginale qui tournait toutes choses « de grand deuil en joie nouvelle »

L'an mil quatre cent vingt et neuf Reprint à luire le soleil.

Et, de fait, c'était le soleil qui reve- ] nait au ciel de France Orléans était 1 délivre et la France ne serait pas angiaise 1 Rappelons -nous le joli et grand geste. De Poitiers, où l'on a conclu « qu'on ne la devoit point empescher d'aler à Orléans », Jeanne a gagné Tours. Là, elle a pris l'étendard de boucassin ou bougran blanc qu'elle aimera quarante tois mieux que son épée aussi l'armure complète de fer battu, depuis le casque jusqu'aux solerets l'épée a été quérie sur ses ordres de voyante à Sainte-Catherine de Fierbots, et Jeanne enfin vêtue en « blanc harnais b est partie pour Blois où se trouve l'ost royal.

Mie y besogne et double préparatifs d'an grand convoi de vivres et préparation morale de l'armée. En vrai chef, elle sait qu'il faut l'ordre et la discipline au soldat pour réussir. Pieuse, elle entend y aider par la foi et le respect religieux. Il y eut donc dévotions, aveux de fautes, communions. Et ce fut une petite armée régénérée qui se mit en marche pour Orléans le 28 avril.

Malgré des remparts renforcés de quatre grandes tours, la situation d'Orléans était désespérée et le sort de la France y était suspendu. Assiégée depuis deux cent cinq jours, malgré ses deux mille gens d'armes, ses trois mille hommes de milice locale, ses bouches à feu et ses coulevrines, la ville cernée par les Anglais maîtres des bastilles, des faubourgs, n'avait plus de vivres et ne pouvait durer. Et voici que le 29 avril, la mystérieuse Pucelle, venue de Lorraine et que tous annoncent, est à Chécy, à deux kilomètres en amont de la ville. Le rêve va donc devenir une réalité ? En effet, la fortune tourne comme le vent jusqu'alors contraire les chalands noyés vides sur la c rivière de Loyre» reviennent lourds de vivres, à la barbe des Anglais qui peuvent tirer et ne bougent. Puis, le soir, à huit heures, c'est l'espoir même qui entre, radieux, au coeur de tous.

Par la porte de Bourgogne, sur un' cheval blanc caparaçonné de cramoisi, à la lueur des torches, Jeanne s'avance, heaume levé, dans l'éclat de son virginal printemps. Elle tourne à droite, elle entre dans cette cathédrale où tout l'exaltait mercredi dernier, car, avec elle, toujours et Dieu est premier servi ». Enfin, par les rues en liesse, où tous la pressent et l'acclament, elle gagne le logis de Jean Boucher dont la façade reste intacte, émouvant reliquaire national.

Là. dans' ses loisirs, elle mène la vie de ses hôtes ou visite les églises et les pauvres, cependant que les flots populaires « rompent presque les portes dé la maison », dit le Journal du Sièpe.

Mais l'enfant simple et calme qui, volontiers, affirme qu'elle ne soit ni A ni B, a une mission et un cœur de flammes. Ardente et réfléchie, elle agit en trois coups décisifs, elle va délivrer Orléans.

D'abord, elle prépare, car, inspirée de Dieu, elle ne perd jamais le sens du moyen humain. Dès le 30, elle

somme les Anglais de se rendre ils sont là indûment, qu'ils s'en voysent chez eux, et Jeanne qui n'aime pas la guerre, fera la paix. On répond à la K vachière » qu'on la brûle vive si on la prend.

Le 1er et le 2 mai, elle reconnaît les bastilles ennemies et, le 4, elle frappe un premier coup que l'on a tenté de raire sans elle, devant la bastille Saint-Loup.

Ce jour-là, elle dort, fatiguée, quand ses voix l'éveillent en sursaut. Aussitôt, elle appelle son page « Ah méchant garçon, vous ne me disiez pas Zue le sang de France était répandu. Vite, elle se fait armer, monte à cheval, prend à bout de bras l'éten- jard que lui tend l'écuyer par une fenêtre toujours visible, et galope à une telle allure que le feu jaillit des sabots de son cheval. En chemin, elle ;e trouble devant des blessés Je ne peux voir eoufer le sang français sans jue je ne sente mes cheveux se dresser sur ma téte a, puis elle fait donner l'assaut. Trois heures après, la bastille était en flammes et Jeanne pleurait sur les morts en annonçant la délivrance prochaine.

Le 5 mai, c'est l'Ascension et la guerrière laisse ce jour à Dieu. Le 6, elle frappe le second coup.. Elle fait passer un pont de bateaux, car l'unique pont de bois depuis longtemps est rompu, puis elle attaque sur l'autre rive, la bastille des Augustins, non loin de celle des Tourelles, clef de la résistance anglaise. Et la bastille est enlevée <t Par mon martfn (bâton), je prendrai les Tourelles demain et ne rentrerai dans Orléans qu'ellei ne soient aux mains du Dauphin. J'aurai beaucoup d besogner et le sang coulera de mon corps.

Et le 7, c'est l'acte décisif. Levée avant l'aube, Jeanne a entendu la messe et a communié. Les portes sont fermées force est de les lui ouvrir. Elle passe la Loire, attaque les Tourelles, est blessée, en souffre, n'en prend soih, prie, se multiplie, escalade le fossé, touche le mur de son étendard, crie aux soldats « En avant, tout est vôtre » On a besogné dur, mais la bastille est prise, une partie incendiée du pont croule sous les chefs anglais et Orléans est délivré. Jamais plus une armée anglaise pe reparaîtra sur la Loire. Trois heures après, Jeanne rentrait en ville par le pont rétabli, comme elle l'avait annoncé, cependant qu'au milieu de l'enthousiasme et des ovations, elle restait humble et simple En vérité, je ne saurais me garder contre de telles effusions si Dieu luimême ne me gardait. » Et, devant les objets que la foule voulait pieusement lui faire toucher, elle riait et disait à son hôtesse avec son bon sens coutumier « Touchez-les, vovs, ce sera aussi bon que si c'était moi » Le lendemain, dimanche 8 mai, après quelques bravades, les Anglais s'en allèrent vers Meung et Jeanne fit dire la messe sur le front de l'armée. Puis, au chant du Te Deum, de la cathédrale Sainte-Croix aux Tourelles, et des Tourelles à Sainte Croix se déroula une procession où figuraient les corporations, le peuple, le clergé, les messieurs de la ville.

Et c'est pourquoi, mercredi, Orléans était en fête. Comme chaque année depuis la délivrance, il y a eu le cortège du souvenir. Mais cette année, pour la première fois depuis cinq cents ans, précédé de toutes les sociétés de la ville et suivi du clergé et des princes de l'Eglise, le chef de l'Etat y était. Trois heures durant, la procession de la reconnaissance, par les mêmes rues qu'en 1429, de SainteCroix aux Tourelles et des Tourelles à Sainte-Croix s'est étendue, magnifique, unique, symbole d'union sacrée autour de la figure virginale et guerrière.

Et parce que le prodige d'Orléans libérait la France, son retentissement en fut et reste considérable. Et c'est encore pourquoi aujourd'hui, après Orléans, c'est la patrie tout entière qui se dresse et défile devant Jeanne en la couvrant de fleurs.

Puis, parce que jeune, pure et vierge, combattante et martyre, elle

TIRAGE DU NUMÉRO DE c L'OUEST-ÉCLAIR DU DIMANCHE 5 MAI 1929 246 000 exemplaires

TIRAGE JUSTIFIABLE DEVANT TOUTES JURIDICTIONS

(Keystone Vlew).

M. Walter EDGE,

dont la nomination d'ambassadeur des Etats-Unis serait imminente.

apparaît, a dit G. Hanotaux à Orléans, comme ce qu'il y a de plus beau et de plus haut dans l'humanité », elle est devenue universelle. Et c'est pourquoi, enfin, le monde entier la loue et l'Angleterre même était là, représentée aux fêtes de Jeanne, qui ne combattit que pour la liberté et pour le droit.

C. JÉGLOT.

(Annie)

Notre excellente collaboratrice C. Jéglot (.Annie), viettt de faire paraitre utt bon et beau petit livre, Jeanne d'Arc, 56 pages et 100 illustrations magnijiqaes, judicieusement choisies parmi les tableaux et gravures de toutes les époques, depuis le xv* siècle (Vigilles de Charles VII par exemple) jusqu'aux films actuels. Le texte, parfait, constitue le meüleur résumé qui ait été fait à ce jour de la vie de Jeanne d'Arc.

En vente à la bibliothèque de l'Ouest-Eclair. Franco recommaitdé 5 fr. 80.

POUR L'AMOUR DE LA SCIENCE

Londres, 11 mai. Un grand médecin écossais, Sir Donald Ross, qui consacra toute sa vie à l'étude de la malaria et des maladies tropicales en dépensant sa fortune personnelle et tout ce que lui avait rapporté le prix Nobel, se trouve maintenant, à l'âge de 72 ans, dans une situation très précaire et frappé de paralysie partielle.

Dans un appel au public, un de ses collègues, Sir James Barr, demande que l'on souscrive en sa faveur une somme d'un million de shillings.

LES FEMMES FONT LA LOI EN ANGLETERRE

Londres. 12 mai. Les dernières listes électorales parvenues à Londres donnent total des électrices, 11 millions 459.477 total des électeurs 10 millions 206.972, ce qui fait monter la majorité féminine à 1.252.505.

Notre voyage ? Lourdes jn coïncidence avec le Pèlerinage du diocèse de Rennes

Départ 9 Juin

Demandez-nous le programme

Le campement de Byrd au Pôle Sud

menace par une crevasse La périlleuse descente de l'explorateur

au f ond de l'abîme*

New- York, 11 mai. De notre correspondant particulier. Une alarme heureusement sans conséquences, pour le moment du moins, a mis en émotion l'autre jour les 80 hommes qui composent l'expédition Byrd au pôle sud.

Voici de quoi il s'agit

A une petite distance du village de Little-America, construit sur la glace près de la baie des Baleines, et où l'expédition attend dans la nuit, le retour du printemps polaire, les hommes avaient remarqué une crevasse assez profonde. Dernièrement, quelques-uns d'entre eux, se promenant de ce côté, remarquèrent que la crevasse s'était élargie. Ils communiquèrent leurs observations au commandant Byrd, et celui-ci voulut immédiatement se rendre compte de l'importance du phénomène qui, s'il avait dû s'accentuer, aurait représenté, une menace pour le village de Little-America, Byrd prit les dispositions nécessaires pour descendre lui-même au fond de ltebime et reconnaître l'importance du danger.

S'étant fait passer sous les bras une corde dont les deux extrémités étaient tenues en haut par ses camarades, le commandant descendit tout seul. Il lui fallait naturellement de la lumière. Ne pouvant pas se servir des lampes électriques de poche, car le froid intense paralyse l'action chimique des batteries. Byrd fit installer sur le bord supérieur de l'abime un générateur avec un moteur à benzine, attaché à un reflecteur comme c?ux qui servent au locomotives américaines. Le réflecteur suffisait pour éclairer le fond de la crevasse.

C'est ainsi que le commandant, après avoir heurté, plusieurs fois, contre les murailles de glace, d'où des glaçons détachés vinrent tomber sur sa téte, atteignit le fond. Là, il put constater la présence d'une matière. mélangée à du sel marin ce qui était la preuve de la présence de la mer.

La crevasse était profonde de 11 m. Après s'être rendu compte de la solidité de la base des deux côtés, Byrd remonta juste à temps pour libérer ses camarades qui tenaient la corde, des affres d'un froid intense qui allait les obliger à tout lâcher.

Byrd est convaincu qu'aucun danger sérieux ne menace le village de LittleAmerica.

D'autre part ,il semble certain que le plateau de glace sur lequel ce village a été édifié, s'élève sur la mer et non pas sur la terre ferme cela expliquerait les déplacements de l'énorme bloc et la formation de la crevasse. Malgré les assurances qu'il a pu donner à ses camarades pour qu'ils continuent à vivre dans leurs maisonnettes sans crainte de disparaitre dans un éboulement, Byrd a chargé un certain nombre d'entre eux de se relayer dans un travail d'observation continue pour surveiller la stabilité du plateau. En attendant, il se préoccupe de découvrir la terre ferme qui ne doit pas être, pense-t-il, très loin.

Quand Byrd a accompli sa descente hasardeuse, le thermomètre, à LittleAmerica, marquait. 58 degrés Fahrenheit sous zéro. Le temps, dans la zone de l'expédition, reste calme et il est possible de. travailler en plein air, pendant une heure ou deux.

Voir en 2e page

L'EXII: DE TBOTZKY

N'EST-IL QU'UNE COMEDIE?

UN PROJET FANTASTIQUE ASSÉCHERA-T-ON

LA MÉDITERRANÉE? Ne riez pas, il parait qu'un Allemand propose d'asséche; la Méditerranée au moyen de barrages ou d'écluses placées au détroit de Gibraltar ou au Bosphore. La grande mer serait abaissée de 650 pieds et des étendues de terre la plus grande valeur pourraient être mises à la disposition de l'Europe surpeuplée. L'Allemand qui expose ce beau projet explique que l'evaporation ferait son œuvre et que la Méditerranée, privée des eaux de l'Atlantique, serait vite sèche. Alors une bande de terre entre l'Afrique et l'Italie apparattrait l'Adriatique, devenue ellemême plus sèche que l'Amérique, pourrait être cultivée, de même que les terres situées autour des côtes africaines et européennes.

Quant aux eaux arrêtées aux écluses. on s'en servirait tout simplement pour. arroser le Sahara.

C'est là. ajoute le promoteur de l'idée, c'est là un projet plein de difficultés et dont l'exécution croûterait cher, mais à une époque où l'argent cherche un emploi, le projet d'assèchement de la Méditerranée n'est pas une utopie.

Pas une utopie, peut-être, mais en y pensant, on ne peut s'empécher de songer à Alphonse Allais qui, jadis, rêvait de trancher les épineuses questions étrangères d'avant.guerre. en jetant les Balkans dans les Dardanelles et le Bosphore.

LE FILM PARLANT

EN ANGLETERRE

LONDRES, 11 mai. A son arrivée à Southampton, M. Samuel Goldwyn. le grand producteur de films américains, a déclaré qu'il venait en Angleterre pour entreprendre une production in.tensive de films parlants.

M. DOUMERGUE IRAIT

A BRUXELLES EN OCTOBRE Bruxelles, 12 mai.- L'agence Belga croit savoir que M. Doumergue fera une visite officielle à la cour de Belgique au début du mois d'octobre prochain.

AUTOMOBILISTES, rappelez-vous que c'est

LE 26 MAI 1929 qu'aura lien à Dinan < la grande fête automobile organisée par Il

I'A-C. des Côtes-dn-Nord, le Syndicat des Motoristes des Côtes-du-Nord et le Moto-Club des Côtes- dn-Nord,

avec le concours de la Fédération des Sociétés Dinannaises

et de < L'Ouest-Eelair » Au programme figurent UN RALLYE AUTOMOBILE UN RALLYE BALLON UN GYMKANA UNE FETE DE NUIT

Le cortège historique de Jeanw d'Arc à Orléans sur Le nouveau la pUtctt du Martroi, taw» eu iowra dernier, Saint-Nazavre.

(Keystone View;

Lt lieutenant américain Soucek qut vient d'établir un nouveau record du monde d'altitude.

-:= SOURIRES =tLes critiques d'art fatigués ne tenlent plus rien savoir attendons -nous à recevoir d'un jour à l'autre leur demission collective.

Il y a beaucoup trop de salons », s'exclament-ils des milliers d'expositions annuelles, des centaines de milliers de tableaux, des millions de /emrnes nues, des tonnes et des tonnes de /ruits, d'arbres et de vaisselle à examiner. Comment voulezvous que nous ayons le temps de retrouver, dans ce fatras, les oeuvres de premier plan ? Du cubisme au cônisme, dnquante écoles différentes sollieitent nos éloges. C'est à devenir /ou

Certes, nous plaignona ces victimd harrasséeg, désabusées, dégoûtées de la peinture moderne. Et nous leur souhaitons un repos bien gagné. Plutôt que de perdre leur vue à déchiffrer des barbouillages effarants, qu'elles aillent donc planter des choux à la campagne Ies résultats artistiques seront les mémes. Les gogos continueront à acheter les tableaux les plus renversants ou les plus renversés et les faux s prendront, eomme d'habitude, ir, chemin de l'Amérique

Mais il y a d'autres victimes des salons » que je vous invite à saluer bien bas ce sont les visiteurs infatigabies, sans cesse à l'affût des maitres nouveaux. Ces visiteurs parcourent chaque jour de nombreux kilomètres, les dames n'osant se démunir de ieur face-à-main, les messieurs s'aidant toujours d'une lorgnette marine. Ces amateurs à la page, à force de circuler devant des paysages d'une cocasserie irrésistible et des femmes dessinées en bonshommes, en pyramides ou en cheminées d'usine, ne s'épatent plus de rien noyés sous l'huile, ils voient trouble devant les quatre ou cinq dimensions qu'on leur offre Ah! s'ils avaient de l'argent, ces connaisseurs atteints de snobisme incurable, ils paieraient 100.000 francs, je vous le garantis, l'omelette aux tomates » signée Ratafia, le fameux peintre qui brosse ses chefs-d'oeuvre avec un balai de cuisine et ils n'hésiteraient pas à donner 200.000 d'un authentique Boronali.

Boronali est cet une à la queue duquel Dargelès avatt attaché un pinceau devant un huissier constatant le travail, Boronali fit un coucher de soleil sur l'Adriatique qui enthou3iasma autrefois Ies fervents de grand art.

Les critiques se lassent et les visiteurs en ont peut-étre par-dessus la tête il y a toutefois une autre victime des salons qui, elle aussi, mérite nos condoléances parce qu'elle n'échappera pas à ses bourreaux cette victime, c'est M. Gaston Doumergue.

Alors, dites-vous, puisque le chef de l'Etat, obligatoirement, inaugure tous les salons i> il pourrait remplacer la critique défaillante ? Hélas, M. Douneergue parcourt les expositions au pas gymnastique, essoufflant tous les jurys, battant de plusieurs longueurs les jeunes attachés de cabinet. M. Doumergue ne voit rien, il Juit, il luit, sans perdre son sourire, comme si les organisateurs avaient pris soin de placer cet écriteau à Ventrée c Prenez gardrà la peinture ».

Le Petit Grégoire.

Une révolte mongole

réprimée par les Soviets Kharbine, 11 mai. (De l'agence Pacifique). Selon des nouvelles récentes, Ourga aurait été fin avril le théAtre d'une révolte mongole que les Soviets réprimèrent avec la deraitre violence.