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Titre : Les troubles psychopathiques de la miction : essai de psycho-physiologie normale et pathologique / par le Dr Jules Janet,...

Auteur : Janet, Jules (1861-1945). Auteur du texte

Éditeur : Lefrançois (Paris)

Date d'édition : 1890

Sujet : Troubles fonctionnels (médecine)

Sujet : Miction

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30644759s

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 138 p. ; in-8

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Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k49691r

Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-Td86-592

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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TM'm PIPAMES DE LA MICTION

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Début d'une série de documents eneouteur


TROUBLES PSYCHOPATHIQUES DE LA MICTION

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DE LA MICTION

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LES ÏRMBLES PSKMPAÏMIMM 1 DE LA MICTION

t

INTRODUCTION

M. le professeur Guyon a donné le nom très heureux do faux urinaires à toute une classe de malades qui s'adressent journellement à lui, pour se plaindre de troubles variés de la miction que rien dans l'état local de l'urethre et de la vessie ne peut justifier.

La cause de ces troubles est en effet éloignée elle est constituée par des lésions ou par un fonctionnement anormal du système nerveux central.

Ces faux urinaires n'ont entre eux que ce caractère de commun; à tous les autres points de vue, ils diffèrent considérablement les uns des autres et méritent d'être classés en trois grands groupes bien distincts

Les névropathes urinaires à lésions nerveuses


2" Les névropathe!} urinairc~ hystériques et épileptiques

Les psychopathes urinaires.

Le premier groupe, celui des névropathes urinaires a lésions nerveuses, comprend un nombre considérable do malades qui, par suite de lésions diverses de leur moelle ou de leur cerveau, présentent des troubles variés de la miction ce sont des ataxiques, des myéiitiques, des paralytiques généraux. Ce groupe a été l'objet de travaux très nombreux que nous rappellerons dans notre chapitre de diagnostic notre ancien collègue Gefrrier'I'a, on ne peut mieux, décrit dans sa remarquable thèse inaugurale (1), faite sous l'inspiration de notre maître commun, M. le professeur Guyon.

Le second groupe, celui des hystériques et des épileptiques à troubles urinaires, est beaucoup moins connu. Nous ne croyons pas qu'il ait été fait sur ce sujet une étude d'ensemble complète. Ces malades ont été très bien analysés au point de vue symptomatique dans tous les ouvrages qui traitent de la miction et des affections névropathiques mais la pathogénie de leurs accidents reste encore obscure, comme celle de toutes les hystéries viscérales.

Nous comptons plus lard nous attacher spécialement à ce sujet.

Le troisième groupe comprend des malades bien différents de ceux qui constituent les deux classes précédentes. D'une manière générale, ils doivent être rangés

1. Getfrier. DM <ro«4/M <fe la miclion daM &< maladies du w<<~me ttfMMr, Th. Ptrit, i8M.


parmi les hypochondriaques. Et, en eHet, ce sont eux qui causent de toutes pièces leurs accidents mietionnels par une concentration volontaire et perpétuelle de leur attention sur leur vessie et leur urethre. Nous proposons d'appeler les troubles qu'ils présentent 7'o~/M /~yc~o~a~!yMc.s de la tH!e/MM, pour bien spécifier 1 influence énorme du moral dans la genèse de ces accidents. Ce nom de jMyc/to/c.') les distingue utilement des névropatlies propremen!. dits qui constituent les deux autres classes. Ce troisième groupe nous a semhté peu ou mal connu. Beaucoup d'auteurs, que nous aurons l'occasion de citer plus loin, ont bien, ça et là, écrit quelques pages sur ces malades; un ouvrage même assez important a été publié par Ultzmann (t) sur ce sujet; mais nous n'avons trouvé nulle part une vue d'ensemble permettant de rattacher entre eux les troubles si variés qu'ils présentent et élucidant leur pathogénie.

M. le professeur Guyun. lui-même, bien qu'il connaisse depuis longtemps ces malades, ne leur a consacré que quelques courtes mentions dans ses œuvres. Il nous a engagé a poursuivre leur étude, et c'est riche de ses conseils et de son enseignement de chaque jour que nous l'avons abordée. Qu'il nous soit permis de lui témoigner ici notre profonde reconnaissance.

Dans la première partie de ce travail, nous décrirons la psycho-physiologie de la miction, en insistant surtout sur ses anomalies.

Dans la seconde, nous présenterons, en nous appuyant

t. Ultzmann, de Vienne, N<efo*« du organes et'mt~o-urtttat~M (<e ~'Aom)n< rad. Picard, Parie, t8M.


sur les notions précédemment, acquises, les caractères cliniques des psychopathes urinaires, et nous nous efforcerons de prouver que tous ces malades, quelque variables que soient leurs symptômes, appartiennent à un même groupe naturel. En effet, l'évolution normale de leur affection les fait successivement passer par une triade symptomatique presque constante: i° incontinence nocturne; 2' pollakiurie psychopathique; 3'hypochondrieurinaire. Nousespérons établirque ces trois genres d'atTections, qu'on a eu jusqu'à présent une tendance a étudier isolément, no constituent en réalité que les trois stades d'une même entité pathologique ~yc/topa~e MnnaH'e.


PREMIÈRE PARTIE

CHAPmtE PREMtEK

DU ROLE DE L'HABITUDE DANS LA MICTION

Toutes nos fonctions physiologiques s'exécutent suivant des lois naturelles auxquelles elles sont forcées d'obéir. Des sensations spéciales, tellement nettes et tellement précises qu'il nous est impossible d'en méconnaître le sens, nous avertissent à tout moment des actes que nous devons accomplir pour assurer le fonctionnement régulier de nos organes. Parmi ceux-ci, les uns échappent entièrement à notre contrôle ce sont les organes purement végétatifs, comme l'appareil circulatoire, l'appareil respiratoire ils fonctionnent indéSniment, sans que nous ayons le moins du monde besoin de nous en préoccuper. Les autres, au contraire, sont laissés notre entière disposition tels spnt nos muscles. Entre

PSTCBO-PHTSMLMtE MiALE PATBOMCKM)E DE LA MICTION


ces doux extrêmes, il existe des organes qui exécutent leur fonction en dehors de notre action personnelle, mais qui ont besoin do notre intervention h un moment donné pour entamer un acte ou pour le finir tel est t'apparoit digestif, tel est aussi l'appareil urinairo.

Pour entrer en relation avec nous, pour pouvoir nous avertir du moment où notre intervention leur est indispensable, ils déterminent en nous une sensation spéciale, vague d'abord, mais bier'ot impérieuse, qui nous oblige à nous occuper d'eux. Cotte sensation particulière a été nppelée, en raison même de sa nature, le Acsot'M.

La faim nous avertit qu'il est temps de prendre de la nourriture, le besoin d'aller a la selle nous avertit que nous avons des excréments h rejeter, de même, le besoin d'uriner nous avertit que notre vessie refuse d'admettre une plus grande quantité d urine.

Par cela même que notre libre arbitre intervient dans l'accomplissement de ces fonctions, celles-ci perdent beaucoup de leur précision. Au lieu de manœuvrer mécaniquement comme une horloge, elles peuvent pâtir de notre paresse ou de nos mauvaises habitudes.

Les animaux, en cela bien supérieurs a nous, ne discutent pas leurs besoins et les suivent a la lettre. Une sorte de pressentiment spécial, l'instinct, les avertit avec une précision vraiment étonnante, quelquefois même inexpticab! de tout ce qu'ils doivent faire pour éviter le moindre désordre de leurs organes.

Loin de leur ressembler, nous nous trompons souvent sur nos besoins, nous ne comprenons pas le langage de nos appareils, et fiers du pouvoir que nous avons de leur commander, nous contrarions trop souvent leurs désirs.

Celui que nous troublons le plus dans son fonctionnement régulier par notre intervention intempestive ou notre paresse, c'est certainement notre appareil digestif. Mais nous ne nous comportons pas mieux vis-à-vis de notre appareil urinaire


ce sont les conséquences de nos mauvaises habitudes do miction quo n.<us tenons & raprorter ici.

M. )o professeur Guyon et son éteve Duchastefot (1) ont démontré d'une façon surabondante que )a vessie n'a pas de capacité anatomique, qu'cHo n'a qu'une capacité physiologique dépendant do sa résistance a la tension. A un moment donné, très variabte suivant les sujets et suivant i'état dt:s parois vésicate et uréthrate. ello se considère comme pleineet elle nous en avertit par )a sensation du besoin d'uriner. Nous devrions suivre immédiatement cette indication et évacuer aussitôt le contenu do notre vessie; mais, en généra). nous ne nous comportons pas ainsi les convenances sociates, les affaires qui nous préoccupent, nos travaux nous empêchent trop souvent du la satisfaire a la première indication qu'ello nous donne.

Elle se lasso un instant de nous avertir, pour revenir il )a charge au bout de quelque temps. Trop souvent nous attendons pour lui obéir qu'elle se révolte et qu'ello détermine en nous un besoin vraiment impérieux.

D'autres fois, sans nous préoccuper des indicalions qu'eHc doit nous fournir, nous urinons alors qu'aucune sensation spéciale ne nous y invite. Nous choisissons pour vider notre vessie l'heure qui nous est le plus commode, souvent mime, par politesse ou par esprit d'imitation, l'heure qui convient il nos compagnons de route. Qu'il y a loin de toutes ces compromissions a t'obscrvatiou exacte de nos besoins natureta Le résultat de ces errements psycho-physiologiques est de créer en nous des /«!&<<M<~c.< KWMM'M.

Ces habitudes se produisent avec une facilité d'autant plus grande que l'idée seule de la miction ne tarde pas a déterminer en nous un besoin très rée) nous commandons à notre vessie au lieu de lui obéir.

1. H!)<-hM[e)L't. CH/McfM e< <<'mmM de la tx'Mt<. t'ari~. )M);.


Les remarquables expériences do Mosso et de Pellacani (1) nous instruisent sur le mécanisme do cette domination que nous pouvons prendre sur notre vessie,

« Une sensation tactilo, disent ces autours, un bruit insolite, une sensation douloureuse. une émotion quelconque, un travail intellectuel, donnent lieu a une contraction de ta vessie. « Tout fait psychique, tout travail mental est toujours accompagné d'une contraction de la vessie.

Les expériences qui les ont conduits a ces résultats ont été faites avec la plus grande précision sur des chiens et sur une femme. Elles montrent que la tension vésica)e augmente it la moiudro incitation sensorielle ou psychique, mais qu'elle augmente encore plus, quand notre esprit s'attache à des idées se rapportant à la miction. Mosso et PeHacani ont vu dans ce dernier phénomène une influence directe de la volonté sur les fibres do la vessie, et ils ont admis des contractions volontaires do cet organe.

Bien que nous apprécions a leur juste valeur les travaux de ces auteurs, il nous est impossible d'admettre cette dernière interprétation, qui est du reste contraire a tout ce que nous connaissons sur la physiologie des muscles lisses. N'est-il pas plus normal de supposer que la vessie se contracte à l'occasion de l'idée de miction qui surgit dans notre cerveau, mais que notre volonté n'a aucune action directe sur cotte contraction. Et, en etret, n'importe quelle idée se rapportant à la miction détermine une contraction vésicale aussi bien qu'un effort de volonté.

j. Mosso et Pellacani, constatant eux-mêmes que toute excitation physique ou psychique détermine une contraction vésicale, auraient peut-être dû être moins affirmatifs au sujet de l'influence de l'incitation volontaire sur cette contraction, car

t. MooM et PeHacani, St<r /« /btte<fot)t de la OM«'e, in Arch. /<<t/. de Ko<o~ (M2. tome


elle agit, somme toute, dans ce cas, au même titre qu'une action psychique quelconque.

C'est cette corrélation intime qui existe entre notre cerveau et notre vessie qui explique la genèse do la plupart de nos habitudes urinairos. Toute idée, consciente ou même inconsciente, se rattachant à ta miction, détermine aussitôt une contraction vésicale. Cette contraction nous procure immédiatement la sensation do l'envie d'uriner, et nous satisfaisons cette envie, sans nous douter que nous venons de lui donner naissance.

Le plus souvent, on pareil cas, l'envie d'uriner n'est pas très persistante et la moindre distraction suffit pour la faire disparaître. Mais si notre esprit se fixe obstinément sur l'idée de miction, 1 envie d'uriner devient de plus en plus impérieuse et nous force a la satisfaire.

Nous pouvons donc déjà prévoir quelle sera l'influence des préoccupations urinaires sur la fréquence des mictions. Les idées qui peuvent occasionner chez nous la contraction do la paroi vésicalo sont nombreuses idée simple de miction transmise a nous par la parole ou par l'écriture, la vue de quelqu'un qui urine, la vue même d'un urinoir ou d'une table de nuit interviennent comme cause d'excitation pour la vessie.

D'autres idées ne se rattachant qu'indirectement à la miction produisent le même elfet, à condition qu'elles s'associent dans notre esprit avec ce phénomène. C'est ainsi que le son p.M, pss, plusieurs fois répété, suffit à déterminer chez les enfants, et quelquefois même chez des adultes, une envie impérieuse d'uriner.

L'explication de ce phénomène est facile aussitôt qu'il devient possible d'empêcher l'enfant d'uriner dans ses langes, et dès qu'on s'aperçoit qu'il commence à uriner, on le tient dans une position spéciale, favorable à la miction. D'abord, l'enfant ne comprend rien à ce signe, mais bientôt, comme on le replace dans cette position toutes les fois qu'il urine, il se


forme dans son esprit une association naturette entre cette position particulière et l'idée do miction. Le son pss, BM, qu'on lui fait entendre à ce moment, n'a pas d'autre effet que do donner encore plus de ténacité a cette association, en fixant l'attention de l'enfant toujours prêt a se distraire. Ce son spécial n'agit nullement par la ressemblance qu'il peut présenter avec le bruit que fait l'urine en tombant sur le sol. N'importe quel autre son agirait de même un sifflement particulier no remplace-t-il pas, pour les chevaux, te~M.~M, qu'on fait entendre aux enfants ?

Ces associations qui s'étabfissent entre un son spécial suggèrant l'idée de miction et la contraction vésicate agissent également chez l'adulte. C'est ainsi qu'il n'est pas rare de voir des sujets avoir envie de pisser dès qu'ils entendent ou qu'ils voient couler de t'cau. Ce fait est très fréquent chez les individus qui vont tirer du vin a la cave. mais ici te cas est plus complexe, car il s'y méle J'action du froid sur la peau qui a une grande influence sur les contractions de la vessie. A part ces influences extérieures dont l'importance est relativement minime dans le sujet qui nous occupe, nos habitudes urinaires sont le plus souvent créées par nous de toutes pièces pour notre commodité personnelle.

Nous urinons au moment de nous coucher, quelle que soit l'heure à laquelle nous nous mettons au lit, nous urinons pendant nos sorties, a la fin de nos travaux, et si nos occupations sont régulières, ces habitudes urinaires deviennent définitives.

Nous sommes loin de là à la miction purement physiologique déterminée par la résistance de la vessie à telle ou telle tension.

Ne pourrait-on donc pas dire, pour compléter la pensée de M. le professeur Guyon, que la vessie n'a pas de capacité anntomique, qu'elle n'a qu'une capacité physiologique, mais que, dans bien des cas, nos habitudes urinaires font qu'elle M'a ~M'MM capac~~ycAo/oy~Me?


CHAPITRE I!

DU ROLE DE L'ATTENTION DANS LA MICTION

t. De l'attention dans la miction normale.

L'urine se trouve placée entre un muscle lisse, la vessie qui la contient, et uu muscle strie, le sphincter do la portion membraneuse do i'nrethro qui l'empêche de s'écouter au dehors. Le phénomène de la miction nécessite donc pour se produire une double action i" une action dynamogénique qui fait contracter la paroi musculaire de la vessie et une action inhibitive qui retAche le sphincter uréthrai. La première action se produit sous l'influence de la contraction vésicale, dernier terme d'un arc réflexe très compliqué qui peut avoir aussi bien pour point de départ !e sens musculaire de la vessie que l'idée cérébrale do miction. La seconde, au contraire, est purement psychique; elle nécessite la suspension momentanée de l'action d'un muscle volontaire.

Le meilleur moyen que nous ayons d'obtenir cette paralysie momentanée d'un muscle strié consiste à en détacher le plus complètement possible noire attention. Tout phénomène actif de notre part ne pourrait qu'entraver le retachement du sphincter uréthral. Il nous faut donc l'oublier pour un moment, le priver même de cette action psychique, presque


inconsciente, qui s'ajoute on temps ordinaire a son tonus normal pour maintenir l'urine dans la vessie.

La miction nécessite donc pour s'exécuter une première intervention psychique qui provoque la contraction vésicate et, immédiatement après, une sorte d'oubli complot de la miction qui relâche le sphincter membraneux et permet a la vessie de se vider. Une dernière intervention volontaire se produit a la fin do la miction pour expulser les dernières gouttes d'urine. Ce phénomène, connu sous ie nom de coup de piston, sera étudié plus loin (1).

C'est le second temps do la miction qui nous occupera seul ici. Il nécessite une distraction momentanée, en général très facile a obtenir, et qui même, la plupart du temps, n'est nullement appréciée par le sujet.

Si ce temps de distraction ne se produit pas, ou est 'ncomplet, la miction devient difficite, quelquefois même impossible. Qui no s'est aperçu que, plus on est pressé, plus on veut uriner vite, plus aussi le moment d'attente qui précède la miction se prolonge et plus'ensuite cette miction est faible et lente à s'achever? Qui n'a observé combien il est difficile d'uriner dans un endroit où la loi et les convenances vous le défendent, a cause do la préoccupation que t'en a, dans ce cas, de terminer rapidement cette miction répréhensible? Un grand repos musculaire et cérébral est nécessaire a l'accomplissement normal de la miction. Il faut avoir fait des études toutes spéciales dans ce sens po':r pouvoir uriner en chemin de fer ou en marchant.

Un attouchement, une parole adressée a un individu qui urine, coupe bien souvent la miction qu'il avait entamée. Laissons de coté ces troubles passagers de la miction, dus à des conditions accidentelles, pour étudier ceux qui se présentent chez certains individus'à l'état chronique et qui constituent chez eux une première tare de psychopathie urinaire. t. Pf~e 28.


Un premier trouble, très léger il est vrai, mais assez fréquent, se remarque chez les individus qui tentent ta nécessité do cette distraction momentanée, qui se rendent compte do cette sorte d'effort négatif qu'ils doivent faire, en détachant complètement leur pensée do leur appareil urinaire. Ces sujets, pour être plus sûrs d'arriver !t co résultat, se distraient volontairement, en lisant pendant qu'ils urinent. 11 semble que certains spécialistes aient eu notion do ce petit phénomène psycho-physiologique en couvrant de leurs réclames t'intériour des urinoirs.

Ce phénomène, vrai pour la miction isolée, est encore plus frappant dans la miction accompagnée do défécation. Il est très fréquent do rencontrer dos individus qui éprouvent un besoin pressant de lire quelque chose en allant à la selle. Ils lisent n'importe quoi, quelques lignes du papier imprimé dont ils s'étaient munis, quoique les déchiruros'on suppriment tout t'intéret, la suscription d'une vieille enveloppe, les fragments de prose ou de poésie dont sont souvent ornés Jes water-closets. Cette lecture ne s'impose pas à eux comme une nécessité, mais elle leur est agréable; ils sont poussés à la faire, sans se rendre compte de l'utilité qu'elle peut avoir pour faciliter la miction ou la défécation.

Un trouble déj& p)us considérable se remarque chez les individus qui ont absolument besoin de se distraire pour pouvoir uriner et qui sont dans l'impossibilité absolue d'accomplir la miction dès qu'ils pensent à l'acte qu'ils exécutent. Un cas bien intéressant, dans cet ordre d'idées, nous a été présenté par un homme, déjà âgé il est vrai,. mais que sa prostate n'incommode nullement. Il a observé sur lui-même que, pour pouvoir uriner, il devait obtenir une sorte de vide cérébral, et ne penser, pour ainsi dire, a rien pendant toute la durée de la miction. S'il songe à ce qu'il fait, s'il se regarde uriner, aussitôt la miction s'arrête. Il n'a même pas la ressource que possèdent les sujets dont nous parlions plus haut, qui détachent leur pensée de leur vessie, en songeant à


autre chose, car il est très distrait, en homme de acionco qu'il est, );t s'i) employait ce procédé, il oublierait bientôt qu'if doit uriner et, se )aiMant entraîner à ses méditations, il resterait plusieurs minutes dans l'urinoir, sans songer a entamer la miction.

S Bégaiement urinaire.

C'est it ce même ordre do faits, mais avec une gravité ptus grande, que se rattache ce trouble bizarre si bien étudié par sir James Pagot sous le nom de Aeyat'CMten< Mw<a«'e (i). Dans sa forme la plus simple, il consiste dans ce fait que les individus qui sont atteints do cette infirmité ne peuvent uriner quand ou tes regarde; surtout quand on attend qu'ils aient fini do pisser, pour prendre leur place dans un urinoir. La plupart dos psychopathes urinaires que nous avons observés présentent cette incommodité ù un plus ou moins haut degré. Plusieurs d'entre eux ont même, à cause de cette affection, absolument renoncé à uriner en public (Obs. XXXV, page H3.)

M. le professeur Guyon nous a raconté l'histoire d'un malade qui ne pouvait pas uriner dès qu'il soupçonnait, non seulement qu'on pût le voir, mais encore qu'on pût entendre le jet do son urine. Ce malade fut appelé un jour à de hautes fonctions qui l'exposaient à rester plusieurs heures dans un local très mal aménagé au point de vue de la discrétion des water-closets, il se rendit aussitôt chez M. Guyon et lui annonça sa résolution de donner sa démission plutôt que de s'exposer à de dangereuses rétentions d'urine. M. Guyon eut beaucoup de peine a lui faire abandonner ce projet et à le déterminer à surmonter sa timidité vésicale.

Sir James Paget a parfaitement noté les différents degrés i. Str James Paget, Clinical &c<tt)« and jE'May*.


du cette singulière affection, et l'influence qu'ont sur elle quelques fâcheuses associations d'idées.

«Les sujets, dit-il, qui en sont atteints, pissent normalen)ent aux moments et aux endroits accoutumes, mais quand ils se trouvent avec des étrangers ou dans des endroits associt's dans leur esprit avec )o bégaiement, ils no peuvent uriner ft sont exposes it ta rétention.

11 cito te cas d'un malade qui '< ne sortait jamais avec une jx'rsonnc duvant taqucttc il avait eu une fois un insuccès urinaire, du peur do )o voir reparaître.

N'est-ce pas exactement ce qui arrive a ces impuissants qui accomplissent normalement le coit avec n'iutport~ quelle femme et qui sont forcés d'y renoncer avec une fon.)me en particulier, quelquefois la leur, ù cause d un premier insuccès glu'ils redoulent de renouveler.

Ut) autre cas cité par Pagot montre bien l'influence néfaste que certaines associations d'idées peuvent avoir sur la miclion.

« Un ecclésiastique se sondait toujours avant de monter en chaire, parce qu'une fois un horrible besoin d'uriner l'uvait empêché do terminer son sermon. Il était sùr que, s'it n'avait pas la conviction d'avoir la vessie vide, il serait pressé de l'envie d'uriner et qu'il aurait alors une rétention. Enfin un dernier fait, du même autour, montre jusqu'où peut aller le bégaiement urinaire.

« Un autre malade doit avoir recours il toute espèce d'expédients pour accomplir l'association d'idées ou d'actions avec lequelles il réussit le mieux à vider sa vessie. Il faut qu'il monte à sa chambre, qu'il en descende, qu'il se penche ou s'assoie dans certaines positions singulières habituelles, qu'il ait soin de ne diriger son esprit M! trop ni trop peu sur ce qu'il a à faire, puis qu'il laisse écouler l'urine en y pensant le moins possible. »

De là à la rétention complète, il n'y a qu'un pas, mais ce pas est difficile à franchir. Il est extrêmement rare d'observer


une rétention d'urine absolue que l'on puisse uniquement rattacher au bégaiement urinairo.

Néanmoins il ne faudrait pas nior la possibilité d'un pareil accident.

g 3. Rétention complète d'origine psychique.

La rétention dans le bégaiement urinairo ost momentanée, parce qu'elle est liée à des causes extérieures cllos-m~mes momentanées et pou durables, comme la présence d'un étranger pressé do remplacer le patient dans un urinoir; mais ollo deviendra persistante le jour où le malade portera continuolloment en lui la cause do son affection, le jour où il se gênera lui-même en se regardant pisser, le jour où il se servira luimême d'étranger assistant & sa miction, aussi bien que l'impuissant arrivera ù no jamais pouvoir exécuter le coït, le jour où il doutera do lui devant toutes les femmes.

Cette forme de rétention, nous le répétons, est rare, bien plus rare que l'impuissance psychique à laquelle nous la corn. parons.

En généra!, la rétention complète d'origine psychique a besoin pour se produire d'une cause occasionnelle, ou de quelque accident qui affaiblisse encore la conlraclililé vésicalo c'est ainsi qu'agissent la rétention volontaire et les traumatismes.

A. ROLE Dt! LA n&TENTION VOLONTAIRE PROLONGÉE. La rétention volontaire prolongée a pour effet en distendant outre mesure la vessie de lui faire perdre une partie do son tonus naturel.


Malheureusement, ditThompson (i), il no faut qu'une fois pour vaincre la force du ressort vésicat, et le collapsus consécutif devient promptement irrémédiable, si le médecin n'en saisit pas à temps le véritable caractère. »

M. le professeur Guyon nous a cité le cas d'une jeune fille qui, pour se singulariser, pour obéir le moins possible aux vulgaires exigences do la nature, avait réduit a deux le nombre de ses mictions quotidiennes. Elle arriva au bout do quelque temps à la rétention complète, et il fallut la sonder.

L'observation suivante, très intéressante du reste à beaucoup d'autres points de vue, présente un type de ce genre de rétention dont te développement a encore été facilité par l'état hystérique du sujet. Le malade qui en fait l'objet nous a été adressé par notre excellent ami Poulailon, interne dos hôpitaux, a qui nous devons lu plus grande partie de cette observation.

OMSËUVATtOK t

(Kecuemte par notre excellent funi t'uu.uuj; interne de< hôpitaux, et nous.) Accès de t'f'tetttt'on ffurfue chez un /tomtn<; A~Mn'yue, psychopathe urinaire.

Pere.18am t)Unciefpaterut)t< Mère Attaque de mante aiguC t* hypocondriaque. Kien. à4Sat)t): 2°.)!OattB.bimrr<

Mn)cntdepuie7('Bue.

Fibhy6Mro-<!pnepUque.40fm<.

3'Incoutineat diurne et nocturne

depum sou enfance jusqu'à

~mas't

D. Hystérique. Frère jumeau.4S ans Sœur+aSSane Sfrereemorte jeunes,

Psychopathe nrinture. bien portant t hyuteriqne. Convulsions.

D. 42 ans, journalier, a uriné au lit jusqu'à il ans. A partir de cette

époque jusqu'à 18 ans, il ne pissait plus au lit, mais à condition de se faire réveiller deux à trois fois toutes les nuits. i. Thompaon, JMa&tdtM du eotM urinaire6, 1M9, trad. Jamin, p. 520.


Jusque t8 ans, il a toujours été pollakiurique i) pissait un moyenm' vingt fuis par jour.

Apartir do 18 ans,tout semble rentrer dans l'ordre. La pollakiurie cesse le malade ne pisse plus que cinq fois par jour. 11 n'urine plus au lit lu nuit. Néanmoins, du temps en temps, trois a quatre fois par au, sans cause bien nette, il mouille encore ses draps.

Depuis 7 & 8 ans, il est forcé de se tc~cr tttM fuis par nuit pour urinur. Du tout kmp~, stjs envies d'urh~r ont ''t<' nnpt'riuus<w.

Quand il tiittra au r'');t) 20 ans, il M portait Ires bien et ne présentait plus riun d'anortnat du côté de ses voies urinaircs. t) n'avait pas encore en la chaudt'pissc.

A 2i ans, a ia suite d'un bon dtner pendant h'quc) il s'rtait retenu d'aller uriner, il fut pris subitement de rétention conpti'te. Cet accid.'nt. se protongea pendant six mois. 11 est vrai de dire que le traitement auquel on te soumit n'était pas fait pour donner beaucoup de tonicité a a sa vessie on ne le sondait qu'une fois par jour.cttnemt'.eonnne chaque catheterisme lui procurait une tempt'rature de 40°, on se contenta de le sonder tous tes deux jours, pour lui assurer un jour d'apyrexio sur deux.

Au t'ont du six mois, il était comptetcment guéri mais, il 22 ans, il fut pris d'une seconde attaque de rétention qui dura deux mois. A 34 ans, il contracta sa première chaudepisse qui dura six mois et garda ta goutte militaire pendant huit ans. Entre temps, il fut pris d'une poussée de cystite u!cnnorrhagique très intense.

Depuis t'age de 35 ans, il est absolument débarrasse de ses accidents urinaires. !i ne pisse que quatre à cinq fois par jour et une fois ta nuit. ti a conservé néanmoins une grande timidité vesicatc.

Ses urines sont ciaircs, quelquefois chargées de mucus et de phosptmtcs.

L'examen direct nous montre que i'urethre est libre, mais que lu porLion membraneuse est d'une grande sensibilité et se contracte fortement devant l'explorateur. La vessie, la prostate et tes reins sont dans un état normal.

Depuis son enfance, ce malade a toujours été très irritable. Il a éprouvé vers l'âge de 34 ans la sensation de la boule hystérique, mais ce n'est qu'a 38 ans que son état hystérique se manifesta nettement. A 38 ans, un matin, en se levant, il s'aperçut qu'il était paralysé du côté droit et aphasique. Le facial supérieur était pris. L'anesthésie sensitivo-sensorielle du coté droit était complète. Au bout do six mois, la sensibilité et le mouvement revinrent peu 4 peu et se rétablirent complètement.


A 39 ans, deuxième attaque absolument <cmb)abte & la premi'-re. Elle dura que trois moie.

AMans.troisifmeattaque.

A <2 ans (le 10 octobre dcruh'r), quatrième attaque. Anesthfsif 'onsit!vn-fn!<nn''))'' droite compti'tti <t'~ton<)ant a la cnnjoncti~ et au pharynx. Ûu(cp)'caqutinu))madroitf.Mn)inutinnd<'t'acuit~\i!'u"))od~)'n'i) droit. Mtr<'ci!'ttpmcnt concentrique confid'-ra)))'' du champ visue) de cet Ti).

AchromatopMocomp~cteadroitc.

).a paratyxio s't'-tend A tout le côtt' <)roit (y compris In facia! Mp''rtMr). ).ubra!<pr<i''enttittiph)inomunudotacata)fpsit'&t')''tatdt't'hc. ).)! r<)1cxn!t sont normaux.

Let pupit)o9 sont normatc!

)~ n)a)a<)c est hypnoti''ab)f.

Cette attaque de pnrnlysie dissipe nfapz rapidHm''nt. t.e mouvement et ht !'t!n!'itntit' reviennent d'abord & la jautbc. puis nu bra' Le 25 nov~tnbre. le malnde n'a p)us qu'une tt~ere part')n du bras droit. Ce malade, quoique hystérique, est un type du psychopathe urinaire. Nous aurons a revenir plus tard sur les autres caractères qu'il présente, nous insistons surtout ici sur )o rôle do la rétention volontaire prolongée qui détermina chez lui le premier accès de rétention.

/?. ROLE DES THAUMATtSMES ACODEXTEt-S Of ONBCMOCACX. Il n'est pas rare de rencontrer des individus, surtout des femmes, qui, à la suite d'un traumatisme quelconque, sont pris instantanément de rétention d'urine. Le même accident se produit souvent à la suite d'une opération chirurgicale. Plusieurs cas do ce genre ont été cités par MM. Guyon (<), Barbière (2), Vincent (3) et Boursier (4).

i. Guyon, L~ttf f/mteuM sur les ma/aA'M der MtM ttmtm'fM, S' édition, Parie, tM!, p. 1S.

2. Btu'bitre, H«<nMaM d'urine p<)<<-<reMnto<t~uM, Bordeaux, iSM. 3. Vincent, id., M.. J. mM. de Bordeaux, t8))6-1. p. 89.

Boaniier. id., id., tRM-6, p. S)ti.


Ces auteurs ont été amenés à la même solution qui se trouve bien résumée dans le travail do M. Boursier

i' Le traumatisme accidentel ou chirurgical porte sur une région voisine do l'urèthro (amputation du col de l'utérus, opération do hernie, opérations vaginales ou anales). Dans ce cas, la rétention d'urine peut s'expliquer do deux façons soit par le gontlement Œdémateux ou inuammatoiro de la région traumatisée, soit par un réuoxo ayant pour point de départ cette môme région et pour point central le centre sphinctérion do Kuprossow (i). ).

2° Le traumatisme porte sur une région très éloignée do l'urèthre et qui n'a aucune relation réuoxe avec lui. M. Boursier admet que, dans ce cas, on a affaire à d'anciens urinaires chez lesquels la vessie est en état do minoris fe.<M<cM<<tB, soit à dos névropathes, a des vierges, à des individus dont la vessie est spéciatement irritable.

L'explication fournie par ces auteurs pour les rétentions duos à un traumatisme voisin de Furethro nous semble très plausible. Il suffira do lire l'observation suivante pour se rendre compte de la pathogénio de cet accident

OBSERVATION H (Personnelle).

Rétention <fMhne par perte du sens musculaire txMcat cAe: une /t!/sMn~t«d la suite de l'amputation du rol de <'ut<n«.

B. 29 ans, lingère, n'a pas d'antécédents névropathiques nets. Elle a été réglée & i6 ans; six mois aprts, elle faisait sa première crise d'hystérie. Elle en a eu plusieurs depuis. Elle est restée souvent deux heures sans connaissance. Comme signe d'hystérie. elle ne présente guère que l'anesthésie pharyngée et un peu de rétrécissement du champ visuel. Elle entre dans !c service de M. le professeur Guyon pour une métrite avec hypertrophie du col.

i. Kupressow, PAytt'o/o~te <f« tpAtnc/er <~ la «««<, Disc. inaug. Saint-Pétersbourg, déc. iMO. Extr. in f/ÏM~ert~rcAte, mi.


Le 26 septembre 1889, M. le D' Tufncr pratique l'amputation de la h'vre postérieure du col utérin A i'aide de l'anse galvanique. Aussitôt apr1,s l'opération, la maiado est prise de rétention d'urine. )':iie pousse de toutes ses forces, sans pouvoir uriner. On ta sonde, sans prouver aucune résistance anormale au niveau du col du la vessie. La omiado a parfaitement notion du passage do la sonde, mais elle remarque f)U'et)e a perdu complètement le sentiment du besoin d'uriner. Ette n')'prnuve plus i'entie do pisser, quelquo pleine que soit sa vessie elle est ainsi restée pendant dix-huit heures sans se faire sonder. Quand on pratique le catheterisme evaeuatt'ur, ciie ne sent pas sa vessie se vider.

Ajoutons a cela que la sensibilité de la vessie au contact persiste absolument intacte; seul le sens musculaire est atteint, et son absence suffU il produire la rt'tention.

Le dimanche 6 octobre, dans i'apres-midi, )a malade éprouve de nouveau l'envie de pisser. Elle essaie d'uriner seule les premiers efforts snn! d'ahord infructueux, mais au bout de peu do temps, elle parvient a uriner.

Depuis ce moment, elle pisse trois a quatre fois par jour comme autrefois. Le début do la miction reste encore difficile pendant quelques jours.

La paralysie du sens musculaire de la vessie chez cette malade est bien nette; elle est duo évidemment à la proximité de la région traumatisée et légèrement enflammée. Quant à la seconde hypothèse, relative aux traumatismes a distance, nous trouvons qu'elle laisse beaucoup à désirer et qu'eUo mérite d'être complétée.

Tout récemment, nous avons eu l'occasion d'observer une femme de 39 ans qui fut prise de rétention complète à la suite d'une fracture des deux os de la jambe gauche.

Nous n'avons trouvé chez elle aucun trouble vésical la résistance sphincténonno était normale, la tonicité vésicale parfaite.

A quoi peut-on donc attribuer une pareille rétention? N'est-ce pas simplement à la crainte qu'éprouve la malade de faire le moindre mouvement, le moindre effort qui pourrait


provoquer une sensation douloureuse au niveau do sa fracture.

Elle se mot o)!o-m6me on timidité urinaire par le soin ot l'attention qu'elle apporte a accomplir sa miction. Ajoutons a cette cauM principale la difficulté que l'on éprouve a uriner quand on est couché sur le dos et nous aurons l'explication très simple et très acceptable de ces sortes do rétentions d'urine.

Nous avons observé un autre cas du même genre sur une malade que nous avons opérée d'une hernie crurale étrangtéo. L'absence do toute réaction inflammatoire nous force a ranger cette malade dans la catégorie des rétentionnistes par traumatisme a distance. Chez elle, la rétention était certainement duo a une véritable timidité vésicate provoquée par la crainte de faire un mouvement, de quitter le dccubitus dorsal auquel nous l'avions condamnée et de déranger ou do salir son pansement.

Dès que ces deux malades ont eu des mouvements plus libres, c'est-à-dire au bout d'une huitaine de jours, leur rétenlion disparut aussitôt.

Ce phénomène se rapproche beaucoup de ce qu'on voit dans quelque cas de constipation rectale, et nous lui donnerions volontiers par analogie le nom de constipation vésicale. Nous venons d'étudier toute une série de malades qui présentent. soit à un moment donné, soit par accès, pendant un temps plus ou moins long, une gène plus ou moins considérab)e de la miction, sans qu'on puisse trouver chez eux aucun trouble vésico-uréthral; il nous faut maintenant passer à l'étude des malades chez lesquels la gêne do la miction se traduit par un trouble physiologique facile a observer le spasme uréthral.


S t. Spume urttr*

CAKACr&ttitS DU St'ASMt! UHtTHtMAL.

Lu spasme urothrat a pour siège les libres musculaires qui 'courent ta portion membraneuse (Guyon). « C'est un obstacle intermittent et passager, toujours plus considérable au moment où l'envie de pisser est plus grande (Guyon) (i). Ce dernier caractère est d'une imporlancu considérable au point de vue do l'étude qui nous occupe. Le spasme do la r~ion membraneuse n'est pas continu, il se produit, comme la crampe des écrivains, à laquelle il ressemble & bien des points de vue, au moment où nous portons notre attention sur le sphincter uréthrat et où nous cherchons à l'utiliser. Axenfetd (2) avait bien remarqué ce phénomène, quand il a étudie les spasmes fonclionnels. Il a noté que ce genre de spasmes se déclare au moment où nous voulons utiliser les muscles atteints et qu'il cosse pendant leur repos.

Le spasme uréthral se produit dans trois conditions 1' Quand la vessie commence se remplir d'urine et que le sphincter uréthrat doit intervenir pour empêcher l'issue spontanée de celle-ci. C'est ce genre de spasme qui produit la douleur périnéale sourde et continue qu'éprouvent les malades atteints de cette auection, quand leur vessie est pleine. 2" It se produit également au moment où le malade veut uriner, parce qu'alors celui-ci dirige son attention sur son sphincter uréthrat et en détermine aussitôt la contracture par un phénomène analogue à celui qui se passe dans la crampe des écrivains.

Guyon C/<t)., i8S5. p. 83t.

2. Axenfetd, r~M dM n<M-MM, p. <M.


C'est cet accident qui cause les difficultés considérables qu'éprouvent ces malades pou)' entamer la miction, quelquefois mémo pour l'achever.

3° Enfin il se produit au moment où l'on tente d'introduiro une sonde dans le canal.

La crainte do la douleur, l'appréhension de rentrée de la sondo dans la vessie fait contracter énorgiquomont la portion membraneuse, au point do porter obstacle au cathétérismo par les instruments mous ou semi-rigides.

Thompson (i) a beaucoup de peine a admettre le spasme uréthral. H n'y voit qu'un « prétexte commode pour excuser l'insuccès du manuel opératoire, qu'uu véritable refuge pour l'incapacité M..

Il pense M que le spasme n'existe pas, ou du moins, qu'il n'apparaît que très rarement; en tout cas, qu'il ne suftit jamais pour empêcher le passage d'une sondo

« Le spasme, dit-il, peut a la rigueur empêcher l'urine do sortir, je ne sache pas qu'il ait jamais empêché un instrument d'entrer. La faute est a la main, non au spasme. » Cette opinion nous paraît trop absolue. Le spasme uréthral nous semble au contraire très fréquent, il est même constant chez tous les psychopathes urinaires.

M. Thompson nous dira peut-être que cette fréquence tient à ce que nous cathétérisons mal nos malades. Nous ne le pensons pas, parce que, si nous voulons franchir la portion membraneuse contracturée, nous n'y éprouvons aucune difficulté, en nous servant d'une sonde tant soit peu rigide, qui nous permet d'appuyer légèrement sur le sphincter, de le fatiguer et de profiter de son moindre relâchement pour entrer dans la vessie.

Notre but, en cathétérisant, n'est pas tant de pénétrer avec ma~n'a dans la vessie, que de recueillir pendant le parcours de l'urèthre toutes les indications qu'il peut nous fournir. t. Thompson, r<-af<<! de* voie. urmatt-M, t8M. trad. Jamin, p. 48.


C'est dans cette voie q~j no~'e maître, M. le professeur Guyon, a toujours cherché a nous diriger. Pour obtenir ce résultat, l'instrument rigide est très imparfait, l'instrument semirigide, tel que l'explorateur à boule, est au contraire des plus précieux. C'est cet explorateur qui est arrêté par le spasme uréthrat; il nous révèle là une barrière, non infranchissable il est vrai, mais qu'il peut nous être utile do connaître.

En butant ainsi contre un aussi faiblo obstacle, nous avons peut-être l'air bien maladroits mais nous en sommes heureux, car cette preuve d'incapacité nous a instruits d'un petit détail physiologique qui peut avoir son intérêt.

Ce spasme do ta région membraneuse est la cause première d'un grand nombre des accidents dont se plaignent les psychopathes urinaires.

Il intervient évidemment dans les rétentions momentanées dues au bégaiement urinaire. C'est lui qui produit celle sensation do'crampe périnéale si pénible dont ces malades songent tnut d'abord a se plaindre. C'est lui qui cause les modifications du jet de l'urine qui les inquiètent tant et qui leur font croire qu'ils sont porteurs d'un rétrécissement. C'est lui enfin qui trompe certains médecins au point de leur faire proposer la dilatation et même t'uréthrotomie aux infortunés malades qui les consultent nous avouons que dans ce dernier cas, malheureusement fréquent, M. Thompson n'a pas tout & fait tort. La pathogénie du spasme uréthrat se déduit naturellement de ce que nous savons déjà sur la corrélation qui existe entre les phénomènes psychiques et les contractions vésicales. Les remarquables expériences de Mosso et de Pellacani nous ont appris que toute excitation sensorielle, toute émotion, tout phénomène intellectuel déterminent une contraction de la vessie. Nous n'avons pas conscience de ce phénomène, mais bien des faits nous le prouvent surabondamment les chiens pissent quand on les bat, les juments dites pisseuses


pissotent à chaque coup d'épt'ron, enfin bien des enfants perdent leur urino, quand on les gronde.

Pour éviter cette issue involontaire de t'urino. nous prenons inconsciemment l'habitude de contracter notre sphincter uréthral, dès qu'une excitation sensorielle ou psychique vient à nous surprendre.

C'est cette contraction irrésistible, tellement elle est habituelle, du sphincter uréthra) qui interrompt brusquement la miction, quand on est surpris par un bruit ou un attouchement pendant que l'on urine.

Les malades que nous étudions ici tiennent perpétueOement leur vpssiu en évuit par leurs préoccupations anxieuses; il en résutte que perpétuellement aussi leur muscle urethra) est force de se contracter.

Ces contractions fruquontes finissent par mettre cf muscie dans un état d'irritabitité tout spécial avec une tendance marquée au spasme. dès que les malades cherchent a l'utiliser, c'est le même phénomène qui se produit dans les crampes professionnelles.

Nous pouvons donc conclure que tout travail intellectuel et, à plus forte raison, toute préoccupation vésica!e s'accompagne chez nous de deux phénomènes simuttanés la contraction vésicale, comme l'ont prouvé Mosso et Pellacani, et la contraction du sphincter uréthral pour lutter contre la première. C'est ce qui fait que la plupart des psychopathes urinaires sont atteints simultanément de pollakiurie et de spasme. Ces deux accidents sont corrélatifs et résultent de la double action psychique que nous venons de décrire.

B. CARACT&RES DE LA tnCTtON DANS LE SPASME URÉTHRAL. Le malade atteint de spasme urétbral a beaucoup de peine à entamer la miction. Il est forcé de faire des efforts abdominaux conaidéraMes pour émettre les premières gouttes d'nrine.


H lui faut quelquefois attendre plusieurs minutes avant do les voir s'écouler.

Cette difficulté du début de la miction tient à ce que la portion membraneuse au lieu do se relâcher, comme elle devrait le faire, reste contractée. Tous les e(Iort)t que fait le malade, pour vaincre cette résistance, ne font que l'augmenter.

Et, en elfet, notre seul moyen d'action sur un de nos muscles est de le faire contracter. C'est ce qui fait que ces malades no font qu'exagérer le spasme de leur sphincter uréthral par la préoccupation qu'ils ont d'intervenir activement dans leur miction. H leur faudrait bien plutôt oublier leur sphincter pour un moment, cesser d'agir sur lui, pour obtenir son relâchement tant désiré.

Finalement, après bien des efforts, la portion membraneuse se laisse franchir, mais elle ne s'avoue pas immédiatement vaincue elle ne laisse tout d'abord passer l'urine que sous un très petit volume quelques gouttes, un mince ntet tout au plus.

Ce premier résultat tranquillise le malade, il s'abandonne plus complètement, il laisse s'achever la miction commencée; le jet devient de plus en plus puissant, presque normal, mais il suffit de la moindre excitation, du moindre attouchement, do l'arrivée d'un étranger derrière le patient, pour produire aussitôt la contraction du muscle uréthrat et l'interruption brusque du jet.

Ce dernier accident est fréquent chez les spasmophiles aussi se contentent-ils quelquefois du résultat obtenu, sans se donner la peine d'achever leur miction interrompue. C'est là une habitude déplorable qui vient encore s'ajouter aux autres.

Il en est un peu de la miction comme du coït ceux qui trompent leurs organes et gênent leur fonctionnement naturel arrivent à les troubler d'une façon plus ou moins dénnitive que d'impuissants regrettent les distractions qu'ils se sont


procurées autrefois pendant l'accomplissement du coït, pour prolonger sa durée, Il no faut pas plus tromper sa vessie que ses corps caverneux, car elle ne tarde pas, comme eux, à cesser de vous obéir.

La fin de la miction, chez les malades qui l'accomplissent en entier, ressemble beaucoup à son début. Le jet devient do plus en plus fin, puis l'urine s'écoule goutte à goutte. Le coup do piston manque, rien n'indique la fin de la miction. Ces gouttes d'urine qui continuent a s'écouter du méat désespèrent le malade quelque soin qu'il mette à secouer sa verge après la miction, il est condamné à mouiller son pantalon. en sortant do t'urinoir, car ces dernières gouttes d'urine no cessent do couler qu'au bout d'un temps très long. L'explication physiologique do ce phénomène mérite de nous arrêter un instant.

C. L'A)'St:'<C)! DU COUP DK PISTON DANS Lt! St'ASMK UKËTHtt*L P)tO)'UtT LK t'ntKOMÈ!*)!: DKS GOUTTES D'UIIINK At'MËS LA MtCTtO~.

Ce symptôme g&nant que constitue l'issue prolongée de gouttes d'urine après la fin do la miction nous semble précisément du à l'absence du coup de piston chez les malades atteints de spasme uré)hra).

Chez l'homme sain, il existe deux sortes de coups de piston

Le premier, le coup de piston vésical ou plutôt abdominal, est produit par une poussée volontaire que l'on peut intercaler à tout moment de la miction.

Le second est constitué par un brusque jet d'urine lancé spasmodiquement i la fin de la miction. C'est le vrai coup de piston. Il ne peut être produit par la vessie jamais les fibres lisses de cet organe ne seraient capables de produire une contraction aussi brusque et d'aussi courte durée. Il est évidem-


ment produit par les muscles striés périuréthraux, d'après un mécanisme absolument comparable a celui do l'éjaculation.

Après que la vessie s'est complètement vidéo, grâce a sa contraction propre, aidée, vers la fin de la miction, par la poussée abdominale, il reste une colonno d'urine dans t'urëthre. Pour t'urèthro antérieur, nous savons qu'il n'en est pas embarrassé, car il suffit d'avoir fait une injection uréthrate antérieure, pour savoir avec quelle vigueur cette portion du canal se débarrasse du liquide qu'on y injecte. L'urèthre postérieur, au contraire, formé en avant par la portion membraneuse, ne peut se vider qu'au prix d'un certain effort. Cet effort est produit par les muscles périnéaux et peut-être par le muscle prostatique do M. le professeur Sappey, comme dans t'éjacutation.

Les femmes, n'ayant pas d'urèthre prostatique, n'ont jamais de coup do piston et chacun sait que, chez elles, la miction à plein jet se termine brusquement, comme si l'on fermait un robinet..

Chez les psychopathes urinaires atteints de spasme, les muscles périnéaux sont contractés pendant toute la durée do la miction le malade, croyant faire des efforts utiles, contracte tout ce qu'il a do muscles dans le voisinage de sa vessie et de son urèthre. II en résulte qu'à la fin de la miction, ces muscles périnéaux ne peuvent plus rien donner ils n'ont servi qu'à gêner la miction, pendant qu'elle s'accomplissait; une fois celle-ci terminée, ils ne peuvent se contracter davantage et le coup de piston manque.

C'est ce qui fait que l'urine accumulée dans l'urèthre postérieur sort du méat goutte à goutte par filtration tente à travers la portion membraneuse, poussée qu'elle est par la contraction persistante des muscles périnéaux. Il se joint à ces gouttes celles que les parois de t'urethro antérieur ont retenues, pour n'avoir pas été balayées par le coup de piston normal.


Illisibilité partielle


< Ultzmann (1), qui a uoté avec une grande précision ce symptôme, l'attribue au spasme des fibres musculaires propres de l'urèthre qui forme de ce canal un tube à parois rigides. l, « Quand cet ubrosso détondent, dit-il, l'urine sort goutte à goutte.

r Nous avons do la peine à admettre ce spasme des fibres musculaires propres de t'urëthre antérieur, vu que nous ne l'avons jamais observé. Du reste, le peu de richesse de ces (ibres muecutaires rend cotte hypothèse peu acceptable. < Nous préférons nous arrêter au spasme do la portion membraneuse; qui ~t un fait acquis et facilement constatable, pour expliquer ce phénomène que l'on retrouvera rapporté dans un grand nombre de nos observations et en particulier dans teaMHVMttes:

j' ~h, 'HSEnVATtOKu)()'etttohne))e)..

t 1 Il 1 1 1 p 1 1 1: i,: j nl::

Pc~aMMn't; J'M'~ ';t f/ue<~tM!op'<<oMt<<;i) M)'"t'e'j~f.<)f)<ut~ ep~f )' jyu<ut')nf<'uneMeMMO)T/M)Mt'['h'n~n'j t ~24' ~hs, empto~t! de cont'n'ifcc, Mt gu<'ri depuis un 4n 'dti sA t)rfWitre chaudepisM~at ~'d~oi~ h)otx'Bf-pbi< cetM'~que~ J~tiMM <pt<dnt d'urihérttrt<:MquemmMt pendant te jott; bien que ta.tmi~i) 1 MM~cJM'M.pCUr.B'MM~ -j.H;i )n!it.j.)i'!i~' l La motion est facile, mais qua~d )!t ~rmn),M,.n;t'e(j~c d~ méat tUiM série de gouttes d'urine qui forcent )): matade & attendre assez long-

teinpsquecepro)ongemcntanormatde ta'mtc~on~t~'terUnn~ '<

QutnS'iUurine en Mtmnt &'ta seDë; !it ht' peUt' t)~ 'faire qu'incbtnpMtMtnent.D!neyt!<ie qa~tt m<Mtit<tutC<mt.Bnu<ie sa~es9ie.!et aussitôt~vt il sent de nouveau le besoin d'uriner. tiy,ob~,j)nnt):(U<t~em~4ar). mine ainsi tte miction qui. a )ieu en deux actes.

fex'am'en 'dtrect'nbns montre quë't'urKnrë 'et! ta' ~essiu 'sont dans un

<tat/<Mrm<ttjm'h'y'<fp~~ur6thrite'pe#eriett~ei~' !i!

n E*,p«rtton )ne)nbr)meust!ph)seBH~)M..sensibi~M ni~n')et~t~ffopn-< trtc~.spasmpdiqttemeptdeTtnt~n~r~eu~ ..j~j.

'ir. .n' i .i')'. ~'j~t'ilu'~ 'tt. ~<r)r.') -t~')

1 MbnwMn~rpw.~ t~f~~t~WJ'MH~ '<h<7"W~MM~

f ees. "1, -r


Nous faisons & eo <na)adu des inxtittation~ de cocatn'' (;nt ont pnur MH'ot de diminuer do u~nucouj) )o nomhrf d)'x mictionx <it d') lui perntettrf d<'mitiU)[vid)trMvcMicttna!))mttt))tM)))!.

)/tcUon dti!) tnstiJtftUon~Mt surtout n'-ttti!<'jour nntd!ti)'x')ntfa!t<'«. ~)endo)t)ainieaac(;id''tt~<i'j)ttrtU~t'!it. M''t)tnn')in!t, au bout. d'un mois det)'ai~mMnt.)Hfna)ade!!))troutti<n~a))t''dion'ctc~t)dti<enirnouo conttttttt:)'.

COUP DK PISTON BKTAnot.

Un phénomène du m&mo ordre consiste dans le retard du coup de piston normal. 11 ne nous a été donné do l'observeç qu'une fois sur un malade dont on lira plus loin l'obsorvation (Obs.XXXHI.pngc<09).

Ce malade, après avoir complètement terminé sa miction et soigneusement égoutté sa verge, se rassoit et reprend son travail interrompu aussitôt, c'est-à-dire quotquos minutes après la fin do la miction, un petit jet d'urine s'échappe de eonurèthru et vient'mouiller son pantalon. C'est un véritable COMjO de piston fe/<K'<

Ce phénomène consiste simplement en ce que les musch's périnéaux 'de ce malade, contractures pendant tout tpmps que dure la miction, ne peuvent fournir leur contraction spasmodique hab!tu(!"o qu'alors qu'ils sont revenus au repos

t; "):f". ~t't-.

Complet. ,1.. "1.

Le coup de piston se produit, mats ave~ un retard notante~ Ce malade, ainsi qu~ cetui dont nou~avonspar~'dans t'oB-' servation qtti précède, présenfent, outre te symptôme des gouttes après la mict!oh,'deux autres phenomèh~st(nportao~' sur lesquels housaurons 'à, revenir ;i*rjnÙuéncë do la oien~ norrtagie sur le. deb~t des troubles psyi;'h6patnt~es ~iës/

lrôhDlê~a~l\¡' 'iri'iction~endânt i 'a'é't¿'itti~ri: c~ :H~/niiêdvDi~'

trôùbtës' det!a 'thictîon pendant ')a défëcation Ce 'dernier <ymp~

tomevanousoccuperimmédiatement.n~ n:~ u


A'TMmtm.KSUELAMtCTtONPKNDA~TLADËfÉCATtON.

Un autre caractère important du spasme uréthral so produit quand les matades se présentent it !ase)to il est presque constant chez les psychopathes spasmophiles et nous ne lavons vu signalé par aucun autour.

Voici en quoi il consiste

Quand ces malades vont ata garde-robe, ils expulsent, comme tout le monde, simultanément ou & p''u d'intervalle, le contenu do leur rectum et do tour vessie, puis ils so relèvent, so ) rhabillent et ils sont très étonnés, dès qu'ils sont debout. )' d'éprouver une violente envie d'uriner. Ils satisfont cette envie et ils pissent aussi copieusement que ta première fois. Beaucoup do ces malades se figurent qu'ils ont oubHe d'uriner eu aNantittase))o.

La miction se fait donc on deux actes le premier en même temps que la défécation, le second dès que le malade s'est reievé.

Quelques-uns cherchent a lutter contre ce besoin qui leur semble illusoire, puisqu'ils sont certains d'avoir vidé leur vessie un instant auparavant ils sortent, croyant avoir anairo à une fausse envie, mais ils sont bientôt forcés de se précipiter dans le premier urinoir, pour terminer leur mictiou dont ils n'avaient accompli que le premier temps.

Ce symptôme est évidemment du au spasme de la région membraneuse qui coupe la miction, dès que la vessie s'est débarrassée de la moitié de son contenu. On le retrouvera dans un grand nombre do nos observations, en particulier dans la suivante qui représente l'histoire d'un psychopathe urinaire complet


OHSEXVATtO~ IV (Personnelle, rfisum~).

Pt)j/c/tOp(t</tM urinaire '«: un ancien incontinent nocturne. Fr. 28 âne, ne connall pas son pf're. Sa mère, morte à 62 ans, était tros nerveuse, très impressionnable. )) a pis~ au lil jufqu'a 15 ans. )) pn'sente un prognatisme assez coneidt'rabte, ~a voûte palaline forme un~ carène profonde.

)) :t toujours eu de i.t titnidi)'' urinair< il prcsentc depuis tongtcMtpt U!h' grande difnf-u)M A yider sa vessie, quand il va a ta ffUM. C'est un hypochondriaque; !) se plaint d'être ~p<'rn)atorrh<'fque, alors tju'i) ne préMnte que que)ques pollutions nocturntia a la suite de rtvet) protiquee, et de temps à autre un peu d'écoulement tdanehatre, quand i) est constipé et qu'il fait de violents etTurte pour aller a ta selle. )) ne se lève jamais la nuit pour uriner, mois il M ptnint d'avoir beaucoup do peine à pisser pendant le jour.

Kous trouvons ses organes normaux, sauf un spasme consid~rabio de la région membraneuse qui ne se laisse vaincre que par les Mniques.

Un retrouvera tous les caractères du spasme urélhral chez Ch. (observation XIV, page 52) que nous préférons classer parmi )o!<poi)akiuriques.

F. RÉTitNTKM) COMPLÈTE PAR SPASME UMÈTHRAL. Le spasme uréthral donne très rarement lieu à la rétention complète. néanmoins ce fait s'est présenté à nous de la façon )a plus nette dans le cas suivant

OBSERVATION V (Personnelle).

Spasme de la portion membraneuse f;u cours </e rechutes M~e< de blennorrhagie cAe.: un psychopathe de 24 CM.

F. 24 ans, n'a pas d'antécédents héréditaires importatits. H a eu six poussées de ehaudepisse. La première, quoique intense, se passa nor-


))tMtbi)tt<;pt)rttoHe


maternent; mait'.ata seconde, ii fut pris brusquement d'actes de ret('ntion, tenant au spasme de lu portion membraneuse Ces accise n'pro'tuisirentactiacune des autres poussées de bt'jnnorrhagie et cessèrent avec eues.

Ce malade a commence t't couler pour ta dernière fois il y a trois jours. depuis et: moment.it est repris d'ace; passagers de rétention, j~ttoit. 'in'-très tacitement. Le U!atiu, en se levant, lu premii-remictiou est tritttaist'e. ta Sticondu l'est un peu moins, tatrnisif'tne, qui so produit vers t) heures du matin, est comptetement impossible. ).e matad."st aiors fore'! de se sonder avec une bougi)' trfs Onp, il lit retire imnx'<ti"temcnt et it peut ensuite t)riner.Vnrs5h''urt'sdn'.nir.t~mictioi] ''edeviontpossibtc. mais elle est alors si fréquente et si impérieuse que le malade est force do porter un urinai, sans ceta il pisserait dans ses culottes.

Les mictions no sont pas douloureuses, l'introduction d~' lu petite bougie se fait également sans douieu!maifi) éprouve une cuisson continuellc entre los bourses.

Ce malade n'a éprouvé aucun accident urinaire avant ses chaudepisses. 11 n'a jamais pisse au lit <')ant jeune.

L'examen direct nous montre que i'ecoutement uréthrai est très peu important, la tnuqneuse ur<-ti)ra)e est il peine enflammée, 11 existe un spasme considérable au niveau d'i )a portion membraneuse l'explorateur ne peut la franc))ir que grâce a i'injection preaiabie de quelques gouttes d'une solution do cocaïne à i/20.

Nous soumettons ce malade à des inslillutions répétées de cocaïne. Leur effet est remarquable. Le jour de l'instillation et le lendemain, le malade n'a plus besoin de se sonder. les mictions deviennent moins fréquentes et moins impérieuses, ce qui lui permet de se passer de son urinal, Le surlendemain, les accidents recommencent, jusqu'à ce qu'une nouvelle instillation vienne b's caimfr a nouveau.

En quinze jours, ce malade est complètement guéri: Dans ce cas, le spasme était occasionné par une légère poussée blennorrhagique, donH'tntehsitén~tattnu)!ement'en rapport avec la gravité des phénomënes qu'elle provoquait. Nous aurons à discuter ~e rote de;ta btent~orrhagie dans ce genre d'afïections.

DanaJes deux observations suivantes, ia rétention compter semble survenir brusqu'ement, sans aucune causé occasionnelle, et elle relève manifestement, du spasme uréthrat


U"SËRVATH).~V)(P.t8onnt-)~).

tM.-t.<i..n ~'Mr.'n~ .;ompM< pur ~MMt~ .<<; la pnr<«)K nt~tt~MeuM c<.< u;t Aommc<<eO(t)M.

OXSHHVATtOK VH ()'crsonne))<').

~ffiMtf <<f ~ofttOM MMMtttMneu.o; cAe: un /(omm<' de 54 UMS. Bt'<e)t<)«tt fompMtc.

~M~B'tn~n..), n.r.'t

Depuis deux ans, <1 a de )a peiner pisser. 1) urine mpiM toin, te jet

~tniduitaunutet, tL y tt nMt ~a~ it est' pris sttBiMtnëttt ~e retéhttb'h ~(tinp)ctt!; W h'uriae 'ij~ooMt~~ou~M'pMt~nt'ttoH'jMre'tt trob-miits~ D~et'f.ttt'OMutte ee)~tO-<ttpjmStjt[.'M~~)L.)it)ue,~en~HM)~d~tih)).~j~ rt ); n)n'')f: ~'e~id~~noua,p.ont~,quj!ja.pro~te,a~f~~i~

~maiaden'ajamaiscudecttnudt'pisse.Hn'aprt's~ntttaucuuan~mdt'ut urinaire jusque )'ac<-idunt qui l'amène a t'hôpitat !<cc)«'r ?3avri!i889.

))yahuitjo!n's,t;ntravaiH)mt.itf'tj)t'isd~j)icotutnMnt''<'<m!.inut') dans)av)irt!cat('Ctin\iMfn'-quti))t("'d'urinrr.t)pi!)sut.rÙ!<))(!U!tchaqt<)i tui; Lo lendemain, les difOcunes de ta miclion augmentent, et fc soir la n'tt'ntion d~ient cotnpttite. II est foret' dt< fe faire sonder.

).'t)xamen nous montre t)uc)'urethrt! est libre, mais que la portion nn~mbraneuse est très sern'c. )~ proxtat~' est normal. Pas de signe dataxie.

~'n .toumct c~ matadt! a des instillations de cocaïne, t't il sort de i'hu~ita) au bout de huit jours, pissant sans difficulté.

h. 2

f r K.'i. ~patrn*. ) .&t)<m, ,tti~B<!c ~etarn~e.

·1 .m,jl·:im ::I ·~i: Im,mm:ilmm:·:·n:'I r

T""t"f" ));,re

hui.-id~MS. ))i,rf. + ,c.,r u r.~tu..H.c.

)'<ttttt),tt;trH)))derec<ittf<,Ptychop))theuriMire.


volume et qu'e))n ne peut apporter aucune gène a ta miction. L'obstacle 'i'*se au niveau dn la portion tnembranouM! qui est abxotumnnt contracturée. Ello nM fai~ae passer que )cs Mniqu~a. Aucun ~ne tt'ataxio. Trois instillations de cocaïne sent pratiquées. A la suite de ce traite-

ment, le malade quitte l'hôpital pissant xeu).

Un autre do nos malades, P. (Obs. XVI, page 57) a pré-

senté des accès do rétention du m'!mo genre

H ne faut évidemment pas nier la possibilité (in ces réten-

t tions complètes par spasme purement psychopathique do la région membraneuse; mais il faut poser ce diagnostic avec la plus grande prudence, car cette affection constitue un sympj tome très fréquent do l'ataxie à ses débuts. Nous n'avons t trouvé chez ces deux derniers malades aucun signe de tabès, mais nous n'oserions affirmer qu'ils n'en présenteront f~ pas plus tard. Du reste, nous reviendrons sur cette question a propos du diagnostic de la psychopathie urinaire avec les troubles préataxiques de la miction.

§ 6. PoUaMnrte ptyohoptthiqne.

~4. PoLLAKtCHtE KOBMALE.

Nous venons de voir comment notre attention mal dirigée

1 peut porter obstacle, soit momentanément, soit d'une manière définitive, à l'accomplissement do la miction. Elle peut agir d'une façon absolument inverse et produire alors la fréquence exagérée de la miction la ~o/r?~.

La miction purement physiologique devrait être accomplie

< au moment où la vessie contient une quantité d'urine équit valente à la quantité d'eau qui, injectée dans sa cavité, détermine l'envie de pisser. Or, il est facile chez un individu sain


d'injecter dans la vessie près de MO grammes de liquide (a condition de le pousser lentement et do lui donner la température convenable), avant do déterminer cette envie. Par conséquent, comme nous urinons en moyenne i litre 1/2 par jour, nous no devrions pisser que trois fois par 24 heures. Les femmes se conforment, en général, à cotte règle, car )'))cs n'urinent guère qu'une fois dans la journée entre la miction du lever et celle du coucher.

Les hommes urinent beaucoup plus souvent outre les deux mictions du matin et du soir, ils ont une tendance à on accomplir une série do doux h cinq, a intervalles très rapprochés, entre les deux repas de la journée; une autre miction est généralement exécutée après le repas du soir.

Cette règle n'a rien d'absolu, mais il faut remarquer que les mictions deviennent surtout fréquentes pendant les heures d'oisiveté et pendant les promenades dans les lieux publics. On a cherché a expliquer cotte variété do pollakiurie par une sorte d'irritabilité spéciale de la vessie, excitée par une urine plus riche en sel, pendant le travail de la digestion (Mosso et Pellacani (1), Gant) (2) nous ne nions pas cette action, bien que nous nous étonnions un peu do voir des urines trop pauvres en sels produire exactement les mêmes effets Thompson (3) ne dit-il pas « Les urines pâles et aqueuses des personnes nerveuses sont mal tolérées par la vessie, n

Si cette théorie de l'irritabilité vésieale pendant la période de digestion était absolument vraie, pourquoi les femmes no seraient-elles pas, comme nous, soumises à cette pollakiurio post-alimentaire? Pourquoi aussi, chez la plupart des individus, cette pollakiurie ne se produit-elle qu'après le repas de midi et nullement après le repas du soir?

Nous croyons que, dans ce cas, c'est surtout aux inûuences i. M<M<o et Pellacani, op cit.

S. Gant. Irritable B<a<He' Loudrm, t812.

3. ThompMa, JMa/adtM du eotM MWna'tW, i8N, p. 9, trad. Jamin.


d'ordre psychique qu'il faut s'adresser pour trouver ia solution "u problème.

Rappelons-nous qu'il suffit d'avoir en tête une idée M rap. partant a la miction, pour qu'aussitôt notre vessie se contracta .'nergjqucmcnt sur son contenu. quelle qu'en soit la quantité et détermine ainsi en nous une violente envie do pisser; il est facile d'en conclure que, plus souvent nous aurons 'orcas.on de songer h mirtian. plus souvent aussi nous "orons forcés d'uriner.

Les femmes n'out que peu d'occasions de songer à leur vessie, les urinoirs qu'elles voient dans les rues no leur sont pas destmés et ne leur donnent aucune idée do miction. Nous autres, ait contraire, nous sommes a chaque instant sollicités a uriner par la vue do ces petits édifices et des gens qui les utilisent. C'est surtout au moment de nos sorties, dans l'après-midi, que cette action se fait sentir. Le soir on sort moins, ou si l'on sort, c'est avec un but unique rapidement atteint visite, théâtre, café; les urinoirs et les urinants sont moins visibles, il n'en faut pas plus pour supprimer la poi)akiurie vespéra)c.

C'est pendant les heures de désœuvrement et d'inactivit. cérebraie que ces idées de miction se glissent le plus facilement dans notre cerveau; c'est également pendant ces heures d'oisiveté que nous urinons le plus souvent.

La preuve de cette loi nous est donné par le chien. Cet animal présente évidemment une pollakiurie extraordinaire, eh bien, chez lui, cotte poUakiuric est purement psychopathique c'est l'odeur d'urine qu'il sent sur tous les arbres, sur toutes les bornes, qui le pousse à y uriner; si ces causes « excitation manquent, il urine très rarement que de chiens d'appartements ne sortent que deux fois par jour pour uriner! Qui n'a constaté, enfin, combien le chien en chasse pisse rarement! H a alors bien d'autres idées en tête que des idées;de miction, et il ne pisse pas.

Un fait très remarquable, et que tous i candidats aux


rxnmens et aux concours connaissent, est l'extraordinaire ))f)tfakiurio qui les force & uriner presque toutes les cinq !))inutes, pondant, le tempe où ils attendent leur tour de M présenter devant les jugea. La préoccupation cérébrttto jointe a mx' inactivité forcée, l'anxiété, l'attente déterminent de très fréquentes conlrnctiona de la vessie.

[J)txmann(i))tnoté c<' faitett'a~énératisé.on l'étendant aux s)H!Kutat<'urs. aux caissiers qui ont une ~rando rettponfabihté. )u)x ~enx qui ont subi de fortcf pertes d'argent, ftccux qu'un ftrui! récent a plongés dans la douleur.

<)< faits sont nt)M!ument exacts et prouvent hien quelle inOuenco ont sur ta contraction des fibres de la vessie !es préoccupations anxieuses de notre cerveau.

Mais si ces préoccupations anxieuses se rapportent a la vessie elle-même, les contractions vésicatcs seront encore hit'u plus intenses, c'est ce qui arrive chez les psychopathes urinaires.

i'OLLAKtmUE DES MYCHOPATUHS DttKAtUKS.

La pollakiurie dont nous avons parlé jusqu'à présent est un symptôme do peu d'importance, presque normal chez beaucoup d'individus mais elle devient chez les psychopathes urinaires un symptôme prépondérant. Ces malades, perpéluellement préoccupés de leur vessie, excitent à tout moment ses contractions et se procurent ainsi des mictions d'une fréquence absolument anormale.

Tous les auteurs qui se sont occupés de ces malades ont noté la pollakiurie comme un de leurs principaux caractères (Guyon (2), Hartmann (3), Ultzmann) (4).

Ultzmann, JV<'erom< dM organes ~nf<e-MWMt'rM de l'homme, trad. Picard, 2. Guyon, C&nmtM. 1885, p. 21.

Hartmenn. Nd~o/~Mt e~t'M/M, Parie, t8S9.

t. Otimann, <<x;. <t<.


Cotte pollakiurie est d'ori~in" purf-ment psychique elle est produite parles préoccupations vésicales qui assiègent perpétuoXemont le malade et les mauvaises habitudes de mictions fréquentes qui en sont la conséquence forcée. Il n'est pas rare do rencontrer dos malades qui sont pris subitement de pollakiurio et de spasme uréthra) a ta suite do la lecture d'un traité sur)os rétrécissements. Ils se persuadent qu'ils sont rétrécis; plus ils a'pxnminnnt. plus ils se regardent pisser, plus loti envies deviennent fréquentes et plus la miction devient péniMo.

Ils continuent & présenter ces mêmes symptômes jusqu'au jour où on les persuade qu'ils ne sont pas rétrécis, en leur passant dans le canal une énorme bougie. Le plus souvent cette simple constatation guérit instantanément la pollakiurie et le spasme, en tranquillisant le malade et en détournant sa pensée des préoccupations uréthra)es.

Chez d'autres malades plus gravement atteints. la po)takiurie persiste indénniment. et résiste & tous les traitements. Parmi ces pollakiuries psychopathiques de longue durée, il faut distinguer deux variétés

1° Lit ~<ï/-wr«' ~yc/<o/M</</yMe précoce qui se développe dans i'enfanee et peut persister jusqu'à l'ago lo plus avancé. 2' La ~o//aAt'Mn'e ~~yc~opa~yMe tardive qui semble attendre pour s'installer que l'attenlion du malade soit appctéc sur ses organes génito-urinaires; elle débute, par exemple, à l'occasion de la première blennorrhagie et persiste après la complète disparition de celle-ci.

a. Pollakiurie ;Myc/«~M~yMe précoce.

La pollakiurie psychopathique précoce se montre dans la plus tendre enfance; elle est caractérisée par la fréquence des mictions diurnes et nocturnes.

Pendant la journée, les envies se reproduisent très souvent et sont très impérieuses.


Pendant Jaunit, tantôt t'enfant se réveille chaque cnv)o d'uriner et M lève ainsi ptusieurs fois par nuit, tantôt il ne se rcveit!e pas et il urine une ou plusieurs fuis par nuit dans tiun lit. Dans )o premier cas, t'onfant est un pollakiurique simpte, dans le sucond, il est un pollakiurique incontinent nocturne.

L'incontinence nocturne n'est donc qu'une variété de po))aiihtric précnfR. Nnus nnus f~'orccrons <)c prouver dans le prochain chapitre que la cautie qui la produit chez les malades dont nous nous occupons est d'origine purement psychique. La poHakiurie précoce simple est plus rare que l'incontinence nocturne d'urine, néanmoins on th trouvera re!at6e dans plusieurs de nos observations. EHu se prolonge indéfiniment jusqu'à l'âge le plus avancé et nous verrons qu'elle est encore exagérée par tout ce qui augmente les préoccupations vésicales des malades qui un sont atteints, la blennorrhagie et le début do l'hypertrophie prostatique, par exemple.

Quant a la pollakiurie précoce compliquée d'incontinence nocturne d'urine, elle revient à la pottakiurio simple au bout d'un temps plus ou moins long, et se comporte alors exacte- ment comme la première.

L'observation suivante montre très nettement cette trans- formation de l'incontinence nocturne en pollakiurie simple t

UMSMHVA'HOK VU! (PeMouncttu).

Jeune homme de 18 (t)M, ncMra~At'Mt'/Mc, incontinent notturttc, passant à h pollakiurie pt~c/M)~<t<A)'~ue simple.

K. 18 ans, présente des antécédents névropathiquos assez nets du

Grand piiropatcrue), tu bercateux.

Pure, coléreux. Tfmte, hystérique. Mcro + morte en couchct. H. tucontinontToSSr! ptyehopittt arDMire.


':Ate paterne!. Son père était très emport' bizarre; une du ses tantes du eùtu paternel présentait du fréquentes crises de uerft avec accès du sut)ocation d'après lu description que le malade donne du ces accidents, il est légitime du la croire hystérique.

Dans ses antécédents porsonncis, nous ne trouvons a noter qu'une diphtérie dans son enfance.

Les signes de dfgtinorcxcuncu nf tuan<)U(;nt pa" ch'-x lui lu t(~u uxt j'etit)', le front bas, los ehctuux mal i))!j()ant))f Mur to front, le n~'i! est offH~, rotscrrt! a la bast', au point du rundt't! la rt'spiraUon tWMatt' jtt'usquc itt)))o)tsi[))c, quoique les UK et lu ))tuqu<'nM' du cet "rganu ouiunt. parfaitement sttinf.

hm dents sont ir~'f! i"t!a!< ic~ incixivM prmuntfnt un type très net de )a dont d'Hutchimon, bien <)u<! l'on nf' puisse rtitruutur dans les ant)'('Munt!< du malade aucune tart; )ty))hi)itiqut;.

La vonk pa!atinu forn))' un~' carùnu trt's prutbndc, les oruiitt))) fc tur!!)incnt en points a )uur u~bTnt! sup!'ricun'.

Au point du vu~ moral, ce jounu itonnuc nous apparaft connno un '<out;i''u\, un tnctancofiqut! il pn'nd note do tous )t!x tnfdica!nMUtx qu'on lui donnu sa fm'duncotic naturuitM le puu<t!<u il unu tristesse profundu, quand il M! truttt)' scu).

tt lui est impoMtiutt; de travai!)fr plus du duux hcuru!) de suite. ).c tratai) lui cause des )ourdcurs de tctu très p<'nibtt;s. H nu pruacutt' ncanmoins pas )ti casque nt!ur)tsth''nique.

)t est indticis, h't'tisoju, timidu, abou!iquo. Il a très puu de )U):n)oirt'. U n'a jamais eu de rapports sexuels. ti nu su masturbe pas, la lecture des oiu~rcs de Tistot iui ayant laissé pour ce vicu une terreur profonde. En un mot, c'est un buau typu du degfnMru neurasthénique. C'est un ancien incontinent nocturne, tt a toujours pissé au lit depuis sun enfance jusqu'à i'a~e de i6 ans et demi. It ne présentait de miction involontaire qu'une fois par nuit. Son sommeil était très profond. Depuis un an et demi, il est guéri de cette infirmité et il note tui-memu que depuis cette époque son sommeil est beaucoup moins lourd qu'autrefois. Aussi se ie\e-t-il maintenant trois fois chaque nuit pour uriner. Quand il boit avant de se coucher et qu'il c''t un peu fatigué, il lui arrive quelquefois de pisser encore au lit, pendant son premier sommeil qui est toujours assez profond. Cet accident ne lui arrive guère que tous i~s trois mois.

M. nous présente doue nettement la transformation de Fincontincncc nocturne on poiiakiurie nocturne.

Ce n'est pas le seut troubio dont il se plaint. Il éprouve fréquemment, surtout la nuit, des lourdeurs vésicales, des élancements au niveau du périnée, des brùtures dans )e canal, des piqûres dans la verge, des dou-


h'n)' dan< )(!« D'ins. )) f'prnuw <nuvfnt de ffrand' fUff)cu)tf'< pour uri!)(')',qnnn<)i)))'aj)n)tbu)H'a!f'np au j)nraYnn).!N))if.)))tfait'<h')tr)H)')~ c!)M'tf pou)'unttmtr)'ta om'ti'~). Souvent i)n''p~ntpi~)))'r'jt)nf;H" Il t;f)!tttc.

)/"Mun~t)d<')t)!))nrKa))t'sn''))~usn'f'rirnd'a)h~))M!.).ucan<t),)a t~tisitiut les reins sont ab))f)!~m(!nt~)mm.)~))u)'U~nntn)!d)rannUMttft, n)m!)~<t'H)j")))'s.trf~xr))sth!)~'h!!)p!t<'n!~)'a''t~\).)n)n'n')r)naht.

La pathogénie do la pollakiurie précoco est assez obscure.

Le coté psychopathiquo do cotte affection n'est pas absotumen) )'*vi()ont en effet, i) semhie t)iffici)o chez un enfant d'invnqm't- t)'s préoccupations vésicales comme caxsn d6tfrminantn <)f "n ;n'!)akiurio. Et pom'tftnt, en y r6nechis.sant, on Vf'rraqtx' cntt'' cxptication x'apptiquf for). )m't) à une f)ns()n)tx varié~x <)" nos pf')!akit)riq))cs. accttti dos incnntinpnts oocturnnf. Cm petits incontinents nnfhu'nos sont déjà de v6ritahh's

hypnchondtiaqons nt'inaircs. Kn se cnxchant, )nn)' uniqm' préoccupation est do savoir a'i)s urineront au lit, its 8'cn<)or- nx'nt avec ce)tu pensée. A leur révnii, leur promior mnnvc- < ment esl de Ulter leurs draps, pnur voir s'i)s los ont mo'ii))' fendant )ajonrnMn, on les gronde, on les prive de dessert. qocjquorois on les corrige encore plus sévèrement; si hien qo'cn reatité, jour et nuit, ils sont sollicités à penser a leur vessie; ce n'est pas une honne condition pour diminuer la fréquence de ses contractions. Quant aux jeunes pollakiuriques simples, on pourrait invo- quer comme cause première de leur pollakiurie une sorte d'irritabitité vésica!e héréditaire, mais il nous semble plus simple d'y voir de mauvaises habitudes de mictions fréquentes, peut-être provoquées au début par une légère pntyurie. et se perpétuant ensuite après la guérison de celle-ci.

Nous voyons donc déjà chez l'enfant pollakiurique une tendance a aggraver un état, peut-être primitivement physio- logique, par ses maladroites interventions psychologiques. i


h. /<MW ~.<y<M/M//<!OMp <a'r~tt)~.

La pollakiurie psychopathiquo tardive est hion ptus simple, elle s'installe chez les prédisposés héréditaires a t'occasion du moindro trouble urinaire qui attire l'attention du ma)ad<' et le préoccupe.

Le phymosis, peut a lui seul suffire à un moment donné, & déterminer la pollakiurie (Beard, do New-York). La continence est une cause très fréquente de cette affeclion (Guyon)(i) les érections nocturnes qu'elle provoque, l'irrilation continuelle dans laquelle se trouve le pénis en demi-érection déterminent dp fréquentes envins de pisser. Les chiens pendant le rut sont soumis aux mêmes influences. Mais la cause de beaucoup la plus fréquente du développement do ta pollakiurie psychopathique, c'est évidemment la blennorrhagie, grande source de préoccupations uréthrales pour les jeunes gens et mémo pour les adultes qui craignent de payer plus tard leurs erreurs do jeunesse.

La blennorrhagie, pour ces malades qui, comme nous le verrons, sont des timorés, des pusillanimes, devient une all'aire très grave, grosse de complications possibles; on comprend dès lors comment, du jour où ils l'ont contractée, toute leur pensée se trouve braquée sur leur urëthrc. Ils s'examinent, se regardent pisser, pissent à chaque instant pour multiplier les observations. Au huitième jour de leur blennorrhagio, ils sont déjà certains d'avoir un rétrécissement. Le spasme uréthral, qui no se présenterait jamais pour une chaudepisse de même gravité chez un homme sain d'esprit, ne tarde pas à gêner la miction et entretient leurs terreurs l'observation V (page 33) est un bel exemple de ce genre de spasme.

t. Guyon, Chn~MM, )8M, p. M.


Une fois leur chaudepisse entièrement guérie, ils s'examinent toujours, leurs préoccupations uréthrates persistent, et, ~t-Acn aux mauvaises habitudes prises, la pnttakiurie persisto 'paiement.

Pour résumer la part énorme que prend la blennorrhagie élans le développement des troubles urinaires psychopnthiqucs, «"us no pouvons mieux faire que de rappeler cette phrase qun M. le professeur Guyon nous répète souvent u La btentw'rrhagio est non seulement la pierre de touche de l'état générât du malade, elle est encore ta pierre de touche de son état psychique.

Ultzmann (<) a également noté cette fâcheuse inuueoce de la blennorrhagie sur bien des cerveaux On voit dos hommes, dit-il, qui, à la suite d'une btennnrthagio, deviennent tout tt coup réveurs, mélancoliques, dégoûtés du travail qui étail autrefois pour eux un besoin.

Cette influence do ta btennorrhagie est surtout nette dans )~s deux observations suivantes

(tt<S~<VATMN IX ()'c)~)t)))e)t..).

<ht<Mr)t', cAc: MM ;)<i/fAo/)<!<A<' '<f 20 «nx, '<tU<on< Il t'nfCHtxn <<'MM< '<~(; h~'ntM)T/t<t(/i'yMe t'( w Mn~'nM'fnf aprt'< t<t jyuA't'Mn f~ celle-ci.

Mre M<-re

EpHeptique. tUeu.

A été enfertMt u vmc-Evrard.

pollakiurique. Sœur choréique, trte ncrveme.

)! 20 ans, métreur, n'a pas présenté d'accidents importants jusqu'à ''a première chaudepisse qu'il a contractée en décembre i888. <! sem- blail prédisposé aux accidents psychopalhiques urinaires, car il présen- )j ):ut Mquemment de la timidit)' vésicale, t't souvent, en allant & la selle, il il lui était impossible de vider sa vessie. S 'UhnMna,tro<). Picard, )883. j,


Sa btennorrhagie fut asMt grave, elle 'o compliqua de cystite et d'orehite double; n<'nnft)oins, au mni~ d'avril t889, elle '~tait cnmpt~tcmeu) 1 guérie et ne laissait aucumt tract) do un)) passage.

)~ pottattiurie qui avait anerte te nwdade pendant ta durée de fa cttaudepMfe persis~t et xx~nc s'aggrava après la guerison de cette d~'rniurtt, M'ntt ce qui d~termixa tti malade a ~t)ir n" "nnoutt~r. C'ott un juunu ))"n)n)': do 20 an') ';ui j'n~ontti rappaconc~ d'une h'ux bonne aaoM. II t~t [ri'x impro~ionna)' ut surtout tri~ affecté par son h~rt'dité paternelle. (Son pfirt'. anrh't) <pit<iptiqn~. a r~<n)'))ti))t Mnfurxht t VittH-Ëvt'ard.)

tt oat indtic~, tndnjcnt, t)'&f Untido, il rougit faMitootunt. Il il vu pour la prenti'Tu fois due fotnmHs à 17 an<, mais il a «n p"u d" rappnrta avec cHca, car il n'd'mtt) les an'ef'tinnf v'n)''riunm'!<.

)) n'a pas dit maux d)' ttU' )a )ccturti ))'' )" fatigua pa! La faf' oat a!<yn)t'tr!qu' la voûte pajatino un ou't'n'i et h'f <')u'\cttx p)ant'~ en <'pix. Les r<'t)MXt!)) ro!u)i<!ns xnnt un pt'u c)[an''r''s. t.t'f r)'t)cxf!f )~uc<'a)))i xnnt normaux. Pas do tro)tb!c)' ocu)airt!f.

Les organes urinairus sont aujourd'hui comptett~nont sain! fau)' un pou do spasmo do la rHuinn )n'')!)brancuM. tt n y a pas traco d'ur<thrit'' pf)!tt<'rieurc. )~ vt'ssi~' tit'nt facilement 300 )!ran)mcf dr liquide. niun il la prostate.

Le matado t'.tit ronot)t"r ses accidents a''tu<i!s aux !'u'or~ fju'i) a faits pendant M cystite pour retenir ses envies d'uriner.

La pollakiurie <)U'i! présentait a cette 'poque s'amenda beaucnup pendant ses orehih's. qui, probablement, t'ont un moment distrait de ses préoccupations vesicaies, mais elle reparut avec une intensité qui en nt une véritable obsession pour le malade après la ~uerison de sa cttaudopisse.

Ses envies d'uriner sont très fréquentes. Si te malade s'écoutait, il pisserait toutes les demi-heures.

Entre les mictions, il éprouve continuettement une envie sourde et agaçante d'uriner.

Le matin, ta miction est facile, mais ensuite elle est très tente à se produire, la verge se contracte sur ette-mttme o, et quand le malade est parvenu à pisser, il a aussi envie qu'auparavant. Plus il M retient, plus l'urine est longue à venir, et plus los envies sont fréquentes ensuite. Quel que soit le nombre des mictions diurnes, le malade dort toute ta nuit sans jamais se réveiller.

Quand il a un travail forcé et très pressé, il ne songe plus à uriner, et alors même qu'il se précipitait vers l'urinoir au moment où ce travait lui arrivait, il est très étonne au bout de deux heures d'avoir complètement oublié son envie d'uriner.


(Juand il mt oisif, tu dimanche par Mxmnptu, il pi~! Mncoru plus aout''Mt<)mtdhabit.ud<i.

")Uccutnt)adt!tiCj)ortutrf!8bion,i)otttrctta(fcctt!))ttfM'h tntubtoo urinaires.

ORSHXVATnJNX(t'utWt))n.'))u).

;J~tAtUt'<o <<<! tMtMUMM, e/tM MM AutMMtC < Ht ,t,n, (..j.Me ~(f une h<ennorf/«<~)<;r'!cfn<t'.

'n)..3tan!<,)tm'!m'iU))itju~t)'a)'AK')d)i3M!<.))cj)t))s,!)!t'ufttn~jn!!rs~t-aui<)oins!tn~ruisj)art)ui!.))nur)tH)Mr.U!!)tnd!!)t<!n!t!t.nU!t ~t'i!M-r(-)tdort,it!<ur<-t(!iHura))id~n)~nt(!)tr.i~t'nUt))tduv!<usd')U!urs.))a)).))ajoumrt),itm'im!autt)ui!~b.!tt))s)ti8d.!u\ti~s. !i)n;ontract''tab)ut)non'))a){i''t!)))))niiH8M.Hn'yuttU!ToqHti(<)i!< !isqMl)(;nt~ron)p~!n)cntgu/'n.))<-jtuiHc)'Lacddt!)!t.)~mH!f<t)!< "n!cnc<H'uauK'du fn'f)m)ncM.)!unnM maintenant tju!Mf')'<)))< ))Nt' j"Hr,(;nn)o)mnt.cti)sM!uvt'tn)i<!tqnatrufoi!<j)arnuit. C. CAKACTf!KM Dt: LA PUH.A)m;)t)){ t'StCHO<'ATHt)JL')!. Lit })o)iak!uric psychopalhique présente des caractèros h;!tem(;ut spéciaux qu'il est impossible do la confondre avec ta f'iakiuriu des maladies Il lésions de la vessie « Il est facile, 'i)tM. Guyon(i), de ne pas confondre ces névropathes avec les cystiques, car ils rendent à la fois une assez grande quantité d'urine, et ce liquide est limpide et aqueux, exempt du tout méiangc dû à des secrétions de la muqueuse vésicale. »

Le signe capital de cette affection, c'est que ceux qui en sont porleurs reçoivent facilement dans leur vessie une injection 'te 300 grammes de liquide, alors qu'en temps ordinaire ils Guyon, C&m~M~, IMS, p. M.


urinent toutes les heures une centaine du grammes d'urine. En d'autres termes, leur capacité vésicale est absolument normale, malgré leur poHakiurio tandis que, chez les cystiques, la capacité vésicale Il l'injection est égale a ta capacité vésicale au moment de la miction.

La possibilité d'injecter deux seringues do <50 grammes chacune, sans provoquer l'envie do pisser, dans la vessie d'un individu qui pifso toutes les demi-heures quelques gouttes d'urine, est un signe formel de pollakiurie psychuputhique. Ce même symptôme se manifeste naturellement pendant te sommeil de ces malades. Aussitôt qu'ils sont endormis, leur vessie s'endort aussi et la pollakiurie disparaît. Ces mêmes individus, qui urinaient toutes les heures pondant, la journée, passent facilement huit heures do nuit sans se réveiller et sans uriner. Ainsi S. (obs. XIII, page !!i), pisse soixante u quatre-vingts fois par jour, et il ne se lève pas une fois la nuit pour uriner.

Ultzmann (1) avait noté ce symptôme; il a même observé que, pendant les insomnies nocturnes, la pollakiurie reparatt, co qui prouve une fois do plus que la fréquence des mictions n'existe qu'alors que l'activité psychique est en jeu. Un autre caractère que nous avons souvent observé dans lapollakiurie psychopathique c'est qu'elle disparaît complètement pondant les heures do travail assidu, qui font oublier l' pour un instant au malade ses préoccupations urinaires. Un de nos malades, B. dont on a lu l'observation, page 45, pisse toutes les demi-heures pendant le jour sans jamais se lever pendant la nuit; il nous a raconté qu'un jour il se précipitait vers les waler-closets avec une envie d'uriner terrible, quand son patron l'arrêta au passage et lui donna a faire un travail pressé. Deux heures après notre malade finissait ce travail, sans s'être aperçu un seul instant qu'il venait de brûler une envie d'uriner impérieuse.

t. Ultzmann, <<M. <<-


Le malade dont nous parlions ptushaut. S. (obs. XtH. page Si) note parfaitement que sa pollakiurie disparaît pendant ses heures d'occupation assidue et qu'il n'obéit souvent pas Il des envies d'uriner qui, une fois passées, no reparaissent qu'à la fin do son travnil.

Le malade dont l'observation est rapportée ci-après est très curieux. It est fils d'épileplique et le début do sa pollakiurie reste obscur; cotte pollakiurie est typique, elle no se produit que dans le jour et encore pondant les heures d'oisiveté. (Juand ce malade vient à la consultation, son esprit, porpétuettement dirigé vers les idées de miction et d'urcthre, entretient sa vessie en contraction perpétuelle et, dans ces conditions, il urinerait volontiers toutes les cinq minutes.

f))SHHVA'nuX XI ()'(!rsuj)nf;)h-).

Pt.j/t0))ft(/t)'c Kr;'M«x't', ~uHaAt'Ut't'c, cAc.: MM AotMme tic 35 <tM, fils

<<'<pfkp<t'jfue.

Cemat.nte,V.)5a!)s,jnuruan(;r,K('uuneci)au<h'pi-<'ft2tans.t'( un t'couiemcnt.insigninantuSa ans. Ces deux accidents n'ont en aucune "oitc.

Hcpnis deux mois,its'apcrcoitqu'i) urine plus fréquemment qued'ha~itudc.i) pisse toutes les demi-heures dans )a journée.tandis que ia nuit il ne se if-vc jamais pour uriner. A ta fin de )a miction, il éprouve une petite douleur au hout du )aYcrg)')part)e matin pour aiieruson atelier, et pendant te court trajet qu'il fait pour y arriver, il est forcé d'uriner au moins trois fois. Quand il a entame son travail, il urine beaucoup moins souvent. Au contraire, quand il vient a la consultation de Nocher, les envies d'uriner deviennent si fréquentes qu'il pisserait volontiers toutes les cinq minutes.

Ce malade est d'un" sensibilité inouïe, il pousse des cris dès qu'on approche la sonde de son méat. Le canal est normal. La vessie accepte 300 grammes de liquide. Rien a )a prostate, aux reins, ni aux testicules

P''re. Murr.

'tien. Hpi!c[)th)t!c.

Y.poU«Uurique.


Los quatre observations suivantes représentent des pollakiuriqucs dont les caractères ont déjà ét6 cités plus haut. Le premier, F. (obs. XII) est remarquable on ce qu'il est un pollakiurique a début précoce sans incontinence nocturne.

0)tSH)tVA'nuKXU()'ersonneii'!).

t'c<'n~<A)'eMr<)m)'mf-/<MMyct<)t<'Anmm'-</<'2t'f;M.

)'24ans,tnpissit!r,ncj~r)'s~ntcpasd'ant<'c~dentst~'rrditair<'sbien nets.

ii n'a jamais pisse au lit, mais, depuis son enfance, il soonro de trout'ies uri nairesvari)'s.!is'cst toujours fève uneadeux fois par nuit. a )<Htjours ett'nbsoiumentiut'apaDe de pisser en public, et même.tnntscu), ii'l'rouve do grandes difucuitcs~urim'r quand iis'est trop retenu. A IG ans, il a commenc'- a avoir des rapports scxuets. il fournissait ators un coït par jour. )t ne se masturbait pas.

A :0 ans. bien qu'il n'eut jamais contracte jabiennorrhagit'.ii il vil ses accidents augmenter d'intensif, t! avait des envies d'urinfr fréquentes. Ces envies étaient souvent Hiusoires. )) se levait trois a quatre fois par nuit. En même temps, il commença a '-prouver, dans le ventre, des chateurs exagérées par i'envin'd'unner. Il remarqua '-gaiement que, quand il se penchait en arrière, il "prouvait une petite douleur aiguë tancinante au-'iessous de t'ombi!ic.

A 22 ans. il alla consuttor un médecin qui, croyant avoir affaire & une cystite, lui recommanda de se faire des iavages de ia vessie a )'eau de guimauve. !) suivit ce régime sans aucune amélioration pendant deux ans.

11 se présente a la consultation le 15 octobre 1889 sa pollakiurie persisle toujours. H se lève deux & trois fois par nuit. Il éprouve toujours de vagues douleurs dans le bas-ventre. Ces douieurs sont exagérées, quand il va en voiture '< Son urine bat dans sa vessie. L'examen direct nous montre que )a vessie est absolument saine; elle ne contient pas de calculs, elle se laisse distendre sans douleurs; les urines sont normmtes.

Le canal est libre, mais la portion membraneuse est très sensible et se contracture devant l'explorateur, tt est nécessaire d'employer un gros béniqué pour vaincre sa résistance.

Les réuexcs palellaires sont un peu exagérés. Les réflexes buccaux sont normaux. Pas de signe appréciable de neurasthénie.


0))St::)tVATtu:fXm()'.tr!<.)une!).

f'o«fttt'M)'«! diurne et <;)<mmr Nr~/tt'~ <<< utt ~~c/to~ftf/tf de K! «M. S.53 ~!)s,))'apasd'a!)h'(;)'de!)ts héréditaires importants.)! a contract)! iacitaudcpissc a i8 ans. Ct'tteatt'ection nu taissa aucune suite. ~u~moinsi)rnns<'rv!t un''terreur pf'ofundop(~urn'ttoma)a<iie,et iitit il très pou du femmes jusque i'Age de 30 ans. ne i5ansa3t) ans, i)s'r!'t masturbe avec frenesit'.)'nm"yennfdeuxatrois fois par jour. l', A30 ans,itcnmmencaa<'prouv)'r des doutf'xrs do reins etaavoir des mictions plus fréquentes. Xs'inquit'ta et t'cssa de se masturber. Los trnubtesuri!tairrss'aegraven'ntn<an)noi!rt,auboutdecinqans,i) il présentait exactement t'ctat ou nous )u voyons aujourd'hui.

«aune grande peint! a jtisser.it est force du pousser penda:)t!ongh'mpspOtu'Uu))!'t'iamiHtin!).Q!tan<ti!vaa)ast'th',Upi'!S(;t'n<)cux M!ca)-i)nt'pt't)t~id)!t-sat)M!)it!p(;ndanUa<)t'r~cation.

)) pisse soixante a quatM-Y!!));). fois pat- jour, et, fm contraire, il n'est jamais force dt!):)ever lit nuit pout'urinur.U s)'<'ouc!)eaYt'e)'cn\i<'de pis"er, tnais il s'endort et ne su r'vei)!e p)ns jusqu'au lendemain matin. Uuaod il est trf-s occupe a son travail, il pisse beaucoup moins que d'habitude, il peut ai)i<i, par une distraction puissante, passer des envies de pisser qui ne reviennent plus,

En gênerai, il n'eprouye pas de grandes douleurs; il se plaint scutement d'une sensation de poussement entre les jambes. H nous enumere en outre une série de troubles varies de tous ses organes. !) a mat aux yeux, a la gorge, etc. Toutes ces affections proviennent pour lui de ses anciennes habitudes de masturbation.

L'examen direct de ce malade nous montre que ses organes sont absohttnent sains. Sa vessie, qui se vide si souvent pendant la journée, tient facilement 300 grammes de liquide. Elle n'est nullement douloureuse à h pression. L'urèthrc et la prostate sont dans un état normal. La portion membraneuse est. d'une grande sensibitite et se contracte violemment devant l'explorateur.

On détermine l'envie de pisser en la comprimant contre. le pubis avec te doigt introduit dans le rectum. Une fois la vessie évacuée, l'envie de pisser persiste à cause de )a présence de )a sonde dans t'urethre. Les urines sont absolument normales.

Nous soumettons ce malade aux institiations de cocaïne et au passage répète de gros béniqués. A la suite de ce traitement, il pisse aussi sou-


Ch.28 ans. n'ajamaispiss)'. au Ut étant jeune.n s'est toujours hi'-n porM jusqu'A )'A~' do ? ans. Néanmoins, depuis i'A)t" do 20 ans. qu~iqu'iin'ait jamais ru iachaufiepisse.iiapris l'habitude de se h'v'r une fois par nuit pour uriner, entrei heure et heures du mttin.He 2r)a26anset<hiui.iisesnumitAuntravaitdetcteexa);r)')uine tarda pasafaire de lui un neurasthénique grave. éprouve d-'p!'ist'ette époque de viotents maux de t~te.Atuaxim!unoceipi!a).)t ne )n'!<t suivre mie iecture pendant plus d'une heure. Ses yeux se brouiitent et il oublie absolument tes phrases qu'il vient de lire. ne tcmpsaautre.i) éprouve des douleurs au niveau du sacrum.

U est timide, triste. U n'a vu des fcnnm' qu'a partir df; 22 ans. Les renexex rotuliens et buccaux sont normaux. La voûte patntinc cet. p)us qu'ogiva))': fiie est teucnK'nt profonde et t'-troitequ'etie n'admet pas à MU sommet io bout du petit doigt.

Les yeux sont un peu suivants. Pas de troubles ocubires, saur i'amblyopie, pendant tetravaii de t<'te.

L'examen des organes urinaires nous les mt'ntro absolument sains. Jamais d'hématurie. Urines très c)aires. Rien à ta vessie, ni au eana), ni Ma prostate,ni aux reins.

Le malade se plaint que, depuis dix-huit mois, ses mictions sont devenues très pénibles et tn's fréquentes. Au lieu de ne se lever qu'une foie par nuit, comme autrefois, il se teve quatre lois pour uriner. !t passe sept a huit minutes, quetquefois un quart d'heure, quc)quefois même une demi-heure, & faire des efforts viotents pour entamer la miction. Le jour il urine tantôt normalement, tantôt avec autant de difOcuttti que pendant la nuit.

Quand il a beaucoup marché, il urine bien pins facilement.

tcnt qur par le pfMf, main <an~ ~tf~rt. Mous avomi donc MU~out tK' "ur te spaontu.

0))Sti:HVATtON X:V i)'t')tonn~)!c).

f<i/c/M~t</t)~ urtnM'r'; <;«)'«';<n~'L' t)Mr<ou< ;"< h' <pM~; de <" r~on M<:M<')'«MtM<; et la puiMiuric c/ un H(;m-tMf/n!ttt'/u'

j);t; Mf'rf!

Hu'our.tr&otmprottiouN~bte. Hifu.

Ch.p<yehepttheurtntire,utiurfnth<!nique. FrL'rt:.<t)i6~c.


U.AugUKte,46an!<)np)o)t'n~j)rr~'nt)'f;ntnn)''an))''cr<h'ntv~n'tl<'n qu'une bh'nnon'hn~c sans cnn~(~'M~s<'nnh'a''<M) a t'a)!<)<' iUans.

nMpuiss)'ptahuitan'i)t''prnut~h'f:«rn';q))~)nm"nt,<'ans<-nu~'appar~))tti,aupénnt'cun<'pMfantrurquis'<')rnft<!Mi'anuxatoute)aver)t< Kttm<'mt't'')np)',Jafrt''qut'nct!<)~)')))if'tionsau~nh'n)r.)!piwt'h)u)o!t!<M !)!')) rR!'p)'ndanUujour,ctn''st. fur('~<)!)ti~'rtt'ni))Aqua!mfui< par r.ui).

t.'cxamfn direct mnntn' que !t~ orgatx"' nenito-ut'ituire!' 'nt abfoh)n!fnt!<ains.)~portinnn)en)bra))~UM't!!<ttt't"<sensihh'.

G. Ce qu'il tant penser du wernblant de parétie vttioalt que l'on obterve souvent ea sondant les ptyohopathe* urinaires.

H arrive ires fréquemment qu'en sondant beaucoup d'individus, et les psychopathes urinaires, en parliculier, on constate de la parésio vésicale l'urine, ou l'eau injectée dans la vessie, sort mollement de la sonde: La vessie semble n'avoir aucun ressort, si on élevé le pavillon df la sonde au-dessus du pubis, le liquide cesse de s'écouter.

On pourrait donc conclure Il l'existence d'un état parétique de la vestiie, mais on est bien étonné, un instant après, de constater que, quand ce même malade urine seul, ii a un jet d'une force considérable, sans contracter ses parois abdo-

0))S)':)tVAT!OX XV (Pt'rsnnnc))~).

Ct'MoAiufte p~<!Aop«</tt'~u<; '«: un AoMtmt.' < 46 «M.

MM M''ro

+ h~morrha);)') ct:r<hra)e. Tr~< ncrveu'f, ancifm~ hyttt'rifjue. U..ptyehep*the.peUaMuriqHe.

Ut) euf~ut, incontinent neotunte.


minâtes. H semble donc y avoir une contradiction entre ce semblaul de paralysie constaté a l'exploralion et la tonicité vésicate observée pendant la miction spontanée.

Voici quelle est pour noua l'explication de ce phénomène. Bien souvent quand on explore t'urethro et la vessie d'un malade, o'tui-ci ignore compietement ce qu'on lui fait, te psychopathe urinaire surtout est si peu mattro do lui, pen<tani ces explorations, qu'il nf fait aucune attention aux procédés que l'on emploie pour les faire. On peut ainsi lui remplir d'eau boriquée sa vessie, sans qu'il s'en doute le moins du monde, si toutefois on n'atteint pas le point do distension vésicale qui provoque physiologiquement l'envie d'uriner. Si on laisse l'eau boriquée s'écouler dans ces conditions, le malade ne sait pas que sa vessie se vide, sa vessie ne le sait pas non plus et ne se contracte pas c'est ce qui produit le semblant de paralysie que nous constations. Mais si au même moment on prie lu malade de regarder l'eau sortir de la sonde; il s'aperçoit qu'il urine; aussitôt sa vessie se contracte comme dans la miction spontanée, et le jet sort de la sonde avec une grande force.

Ce fait, que nous avons observé souvent, est très net dans l'observation XXXIH (page 109); il prouve que, pour se rendre un compte exact de la puissance contractile de la vessie, pendant le cathétérisme évacuateur, il faut exciter la vessie. en injectant assez d'euu pour déterminer l'envie d'uriner, et avertir le malade qu'il urine.

S 7. Rôle de l'attention d*a* les phénomène* de tentibûité vttteo-nréthr<de (névr~et vético-uréthrtiee).

Si notre attention mal dirigée peut donner lieu à des troubles moteurs de l'appareil urinaire, elle peut également


produire des troubles sensitifs de cet appareil. Ce sont ces troubles que nous allons très rapidement passer on revue. Sans vouloir entrer dans la discussion dos caractères psychologiques de la perception dos sensations, il est constant que nous pouvons exagérer considérablement la sensibitité d'une partif quelconque de notre corps, en fixant longuement notre attention sur ot)e. Nous pouvons ainsi rendre très manifestes des sensations à peine pt'rceptibtt's et même les rendre douloureuses, alors que, sans cet artifice, etjes seraient demeurées insignifiantes.

Notre attention amplifie nos sensations fn les isolant et en scrutant leurs moindres détails. C'est ce qui arrive aux individus dont la pensée est perpétuettement braquée sur un de )«urs organes. ils finissent par y reconnaître les phénomènes sensitifs et douloureux les plus bizarres.

Le psychopathe urinaire, qui ne veut négliger aucun moyeu de mieux connaître sa maladie, « étudie a la loupe tout ce 'jui. dans son urethre, peut donner ticuanne sensation (Cttyon) (î).

Les phénomènes do sensibiiité les plus normaux des organes génito-urinaires deviennent pour lui des symptômes morbides de la plus haute importance. La sensation légèrement pénible de l'érection matinale, le sentiment de plénitude et do pesanteur qui accompagne la réptétion de la vessie, les sensations insignifiantes que peut, de temps à autre, lui procurer son urèthre, deviennent pour lui des douleurs sourdes, des tiraillements, des pesanteurs, des chaleurs, et même do véritables névralgies.

Pour peu qu'il présente un point réellement douloureux, névra)gique ou autre, à la verge, ou dans la portion profonde de l'urèthre, dans le cas de blennorrhagie chronique, par exemple, la riche synonymie française devient à peine suffisante pour exprimer ses tortures le fer rouge, l'eau bouilt. Guyon, Clinique non pubU<!e, )8S9.


lante, la lancette, les tenailles, los morsures de dinéx'nts animaux sont pour lui dos termes do comparaison bien anodins, pour rendre compta de ses suunrances.

Ces malades localisent toujours le maximum do leurs douleurs au niveau do la région périnéate. Ce point correspond a la portion membraneuse do t'urethre, il est facile de )o constater directement par l'exploration du canal, que cette exploration soit faite avec la boule do t'exptorateur(<juyon) (<). ou qu'elle soit faite en comprimant contre le pubis la portion membraneuse, à l'aide du doigt introduit dans le rectum (Guyon) (2).

Ce symptôme est général chez tous les psychopathes urinaires, ils on font natureHement une douteur prostatique. Cotto hyperesthésie de la portion membraneuse coïncide avec un état do spasme plus ou moins complet dos muscles qui entourent cette région, aussi s'exagère-t-elle beaucoup quand ces muscles entrent en jeu, quand. par exemple, la vessie est pleine et que le malade cttereh'' a se retenir. C'est ta la cause principale qui rend impérieuses )<'s envies d'uriner des psychopathes. Assez souvent cette hyperesthésie do la portion membraneuse se complique d'une hyperesthésie générale de toute la muqueuse uréthrale, hyperesthésie si intense, qu'il est impossible d'introduire une sonde dans le méat, sans faire pousser de véritables hurlements au mxtade. (Voyez obs. XI, page 49, et obs. XXtX, page iOi.)

Cette hyperesthésie est-elle bien réelle ? Nous ne le pensons pas en effet ces malades no présentent en aucun autre point du corps une exagération semblable de la sensibilité, tts ont plutôt un certain degré de diminution de la sensibilité normale des muqueuses ce qu'il est facile de constater au niveau du pharynx. La muqueuse rectale même, chez eux, ne participe pas à cette hyperesthésie.

t.Guyon.C~a<?MM,tM8.p.68: 2.t.uyou./<;c/t<fM</<)y~o/')y'.)Ma.


I) est plus logique d'admettre que ces malades arrivent, par

la concentration très active do leur attention, par l'examen mi- outieux de tout ce qu'ils Éprouvent, au niveau do tour urethre, a exagérer considerabtemont l'importance de la sensation pénibte que cause chez tout individu le passage d'une sonde.

Nous avons donc plutôt affaire dans ce cas à de /«.<~MtA/ft'/<' l

;/<'t~a/<' qu'a une véritab))' ttvpercsthesie. t Les pbéo'oniittes douloureux que presentt-ntces maiados ne j se localisent pns & l'urèlhre. Us s'étendent très souvent h lit vessie sous forme d'une douteur pubit'nnc ou légèrement sus- pubienne. L observation suivante offre un bel exemple de névralgie

vésicate.

OtSRHVA'noN X\'t (t'~rsntxx'i!")..

A'<'<)fM<j//e Ot'joca/f f'< pnMutt'M)')'' et)': un p;<i/f;/t"~a</<e A.p')'t~))~)')'t'y«t'.

)' <0 a))!<, ''ft un homme tn')' rnbuftc; fnn pfT)' ~t sa tof'n' tiy'!)t

cne~M et sunt hien jtnrtaots; i!" sont tou~ deux tr'"< vifs, très ~)n))ort('f. !n"< itj)prcssionnah)tM. 0)t m' trou~' aucun <mtt'(; ant''ctidt:nt ntitropa- U!ue <tans fa fan)i!!u.

)) est j'ombre, triste, timiuc. il n'a jamais o'<('- avoir d''s rapport''

M'\nf)s, 4 eau' de la crainle qu'il a des matadics \))''rien))cf. 11 e't beaucoup masturb)' jusqu'à l'lige de 20 uns. )t continu'' encore uujour- d luti plus modérMmcnt, il raison d<' deux fois par semaine. tt prétend qu' du reste, il n'est nu))emfnt porté pour les femmes.

Le dt'but de ses accidents actuels remonte il trois ans. Une après-midi,

sans cause apparente, sans aucun excès preatabt' il fut subitement atteint do rétention. Cet accident fut de courte durt'e, mais il se reproduisit un mois après. Depuis ce moment, son urethro est devenu l'objet de ses préoccupations constantes.

t) urine très fréquemment, mais d'une m tnifru trf's variable. H se lève

de deux a huit fois par nuit pour uriner.

Le début de ta miction est pénibte et tent a se produire.

!t éprouve, au niveau du pubis, une douleur continue, avec exacerba-

lion de temps & autre. H dépeint cette douleur par les termes les plus imagés '< tt souflre à en pleurer, a en pousser des cris, a se rouler par terre ta flèvre lui sort par la verge.


L't'omw'n direct nous )nontr<'qu'i! M.\iKt<'un<t'n)'it)i!ih'!tn pou uxa){'!rM-de lit portion )nmnbr<n))-UM.).'uW't!))~t-st,a)Mrtc~o,)tb)to)!H))t'nt "orn)Mt;in prostate''fit oain' ).at)!t<si<~u)tuxM'dis!rt)dr!'f.a))Ha!icum' ')ou)t'nr;t')h!n'r~) pas St't)xi)))eà)u))rcxsion.).cxr''intt sont <-n bon )'tat. t.e~n'Ot'xusrotuJifns font normaux. )t<i\ist)'un )~n''rdt!gr!'d'ant~t)t<'si~p))aryn){''t'-

Souvent fnfin ces dou)curs s'irradient a grandes distances, le fong de la face antérieure dm cuisses, dans les reins, les tetiticuJusoU'anu)}.

II faut se garder de confondre ces douleurs avec les crises vésicales de la période preataxique du tabès. Nous reprendrons cette question au chapitre du diagnostic contentonsnous ici do rappeler les principaux caractères dictinctih des douieurs psychopathiques, si bien résumées dans la définition suivante qu'en a donnée notre excellent coHegue Hart<nann(<):

Le trait caMctéristiqoc de ces douleurs est leur inconstance et la variété de tours manifestations. Présentes un jour, absentes le tondonain, elles sont vives à un moment, légères à un autre, sans qu'on puisse savoir )a raison de ces modiucattons. M La raison de ces modifications tient précisément a ce que ces malades ne prêtent pas toujours à leur mal la même attention. Il suffit qu'ils se distraient un instant en causant, en tt'avaifjantou en jouant aux échecs,commeJ.-J. Rousseau, pour qu'ils voient aussitôt leurs souffrances s'évanouir. 1. ))art)tmun, AfAnotr~ oo' /M douleur, o'~fm/M. t88!).


CHAt'tTHEt)!

DU ROLE DES RÊVES DE MICTION DANS LA POLLAKIURIE NOCTURNE

Nos rêves peuvent avoir sur les phénomènes de lit miction la même inlluence que les pensées de In veille.

fendant la nuit, comme pendant te jour, notre cerveau et n~tre vessie peuvent s'impressionner réciproquement: si )o cerveau hanté par des préoccupations urinaires se lance dans dt's rêves vésicaux, aussitôt la vessie incitée se contracte. Si la sensation do besoin d'urint'r ainsi produite est suffisante pnur réveiller le patient, et si elle se reproduit plusieurs fois par nuit, nous aurons attaire la ~u//«/:<'f/«' MMf<M/vt<* .«'MD/p. Si, au contraire, cette sensation est insuffisante pour secouer t'<'ng'ourdissement du dormeur, celui-ci continue son rêve. il se croit dans un urinoir, il croit tenir son vase de nuit et t'i~ntôt il urine copieusement dans son lit, par un phénomène absotument analogue a celui de la poifution nocturne a lit suile d'un rêve erotique c'est ce que nuus appcfons f'Mc«/<~«'<c~ Mo~r/tc <u;7yM''M.syc/<wt<y.

t Pollakiurie nocturne simple.

La pollakiurie nocturne simple ne présente rien de bien particulier, elle ressemble absolument à la pollakiurie diurne; comme elle, elle est produite par les préoccupations mictionnelles et les rêves se rapportant a la vessie; comme elle, elle est entretenue par de mauvaises habitudes qui) une fois prises,


se perdent bien difficilement c'est pourquoi elle se perpétue souvent pondant de longues années, quelquefois même ind)'finiment, malgré la disparition complète do la cause qui ta occasionnée

Comme la pollakiurie diurne, elle présente deux variétés elle est précoce ou tardive.

Quand elle est précoce, ettn furcc les mnlades, depuis leur plus tendre enfance, a se lever ptusicurs fois [))))' nuit po!)r uriner. F. (obs. XII, page :i0), M. (obs. XXX, page 102), et M. fobs. XXXV, page 113) se sont toujours levés deux it trois fois par nuit pour pisser.

Quand elle est tardive, elle succède le plus souvent !< l'incontinence nocturne, c'est mémo le procédé de guérison le plus fréquent de cette dernière affection.

Th. (obs. X, page 47) a pissé au lit jusqu'à 3 ans; depuis ce moment jusqu'à l'époque actuelle (il a 31 ans), il s'est toujours levé au moins deux fois par nuit; depuis qu'il a contracté la chaudepisse en mai 1888, ses mictions sont devenues encore plus fréquentes, il se lève trois ou quatre fois par nuit.

D. (obs. ], page 17) a pissé au lit jusqu'à H ans; une fois guéri do son incontinence, il s'est levé trois fois par nuit jusqu'à 18 ans et une fois par nuit jusqu'à 42 ans. R. (ob~. VIII, page 41), guéri a 16 ans et demi de son incontinence, se lève depuis trois fois par nuit, il a aujourd'hui près ('c 19 ans.

D'autres fois enfin, plus rarement, il est vrai, elle se produit chez des individus qui ~n'ont jamais eu d'incontinence, mais qu'une blennorrhagie ou des excès de masturbation ont transformés en préoccupés vésicaux. C'est le cas de P. (observ. XXXIII, page 109), qui pisse quatre à cinq fois par nuit depuis la guérison de sa chaudepisse, et de Ch. obs. XIV. page 52) qui sans avoir eu de blennorrhagie se mit à pisser une fois par nuit de 20 ans à 26 ans et qui depuis cette époque ae lève quatre fois par nuit.


La pollakiurie nocturne simple se comporte donc absoluttt~nt comme la pollakiurie diurne qu'elle accompagne le plus souvent. Nous no nous attarderons donc pas & son étude, car elle no préscntn plus rien do nouveau pour nous, et nous poserons immédiatement a celle de )'incuntinonce nocturne tlont l'interprétation est beaucoup plus obscure.

S 2. Incontinence nocturne d'urine, d'origine psychique. L'incontinence nocturne d'urine, ou, pour mieux dire, la miction involontaire nocturne chez les enfants et chez les jaunes gens a été l'objet d'un très grand nombre do travaux, sans que leurs auteurs soient arrives a se mettre entièrement d'accord. Cette lutte, qui dure encore, tient en grande partie il ce qu'on veut comparer des toits absolument dissemblables ot. trouver une formute unique s'appliquant a tous les cas d'incontinence d'urine.

II en est do cette affection comme de tant d'autres dont on a comptiqué l'étude, en no voulant pas reconnaître qu'elles j't'uvent rësuttor de causes très diverses, tout en se présentant grossièrement sous le même aspect symptomatique. Nous ne répéterons pas l'historique de cette question qui a 'tcju été fait tant de fois et qu'on trouvera très bien résumé 'tans la thèse de notre excellent collègue Guinon (i). ). Laissons de coté les théories chimiques (de Lawrence(2), par ''xces de Hthates urinaires, et de Ziem (3), par accumulation d'acido carbonique dans le sang, dans t'hypertruphic amygdalienne.

Quant aux théories psychologiques de J.-L. Petit, qui ren1. Guinon. De fu)<'M<t'ttm<f mc<«n)e (ht M/«n< th., Paris, iS89. Lawreucc, 7'Ae ot/. J. o/'CfM<. Mr<< i8M, p. 210. ·

!t. Ziem, .</<. med. een<)-. Z«/«~, i8M.


ferment d'excellentes remarques, elles sont presque tombées dans l'oubli. Il classait ainsi qu'il suit les incontinences i Incontinence des enfants paresseux a se lever pour pisser

2° Incontinence par sommeil si profond qu'il empêche de percevoir l'envie do pisser;

3* Incontinence des enfants qui revent pisser quelque part.

La théorie basée sur la profondeur du sommet) a été admise par Valleix, et Voillemier f<). ).

La théorie des rêves mictionnulsaété entièrement admise par Hénoch qui assimile très justement l'incontinence nocturne a la pollution nocturne.

Toutes ces théories psychologiques sont aujourd'hui presque complètement abandonnées. Seul, Thompson (2), semble y revenir un pou, en invoquant les mauvaises habitudes de miction comme cause de quelques cas d'incontinence nocturne « C'est, dit-il, it l'occasion d'un trouble passager des fonctions urinaires, ou du système nerveux, que se déclare pour la première fois t'anection et celle-ci se continue par la seule force de l'habitude, après la disparition des causes qui l'ont provoquée. Je suis porté à admettre que telle était la seule étiotogie de cette désagréable infirmité chez la plupart des enfants que j'ai examinés, »

On n'admet plus aujourd'hui que les théories physiologiques

L'une basée sur l'irritabilité vésicale

L'autre basée sur l'atonie du sphincter uréthral;

Ces deux théories sont forcément incompatibles.

Enfin. Guiuon (3), dans le travail tout récent qu'il a fait sur ce sujet, arrive à la conclusion suivante, après avoir absolui. Voillemier, 7'ratM tte* oot'm urinairu, tome Il, p. M3.

2. Thompson, JXa/ad<« du cotM urinaires, trad. Jamiu, 1889, p. 5S5. 3. Guinon, /oe. cil. f


tnunt nié J'atonie du sphincter uréthra), qu'il n'a jamais constatée '< En temps normal, le cerveau dirige le contre méduttaire de la miction et par un réflexe inconscient fait contracter le sphincter uréthra). Chez t'incontinent ce réflexe ccrébrat fait défaut /c cerueaM Me ~t< plus la Mo<c. '< C'est revenir, comme on le voit, à la théorie du sommeit profond de J.-L. Petit, mais en refusant au cerveau toute [tftrt active dans Ja production de la miction involontaire nocturne.

Que penser do ces théories si diverses et le plus souvent absolument incompatibles

La réponse a cette question nous semble tri-s simple L'incontinence d'urine dos enfants n'est qu'un sympt6m< rNc ne constitue pas une anoction une et toujours identique & elle-même, et il est illusoire do songer à ranger sous la même éliquette toutes les variétés qu'fiUc présente.

L'incontinence nocturne d'urine dos enfants présente trois formes absolument distinctes a tous les égards

i" L'incontinence nocturne des épileptiques:

2° L'incontinence nocturne par atonie du sphincter uréthral

L'incontinence nocturne do cause psychique.

C'est cette dernière variété seule que nous nous proposons de décrire, mais nous croyons bon de définir auparavant les deux autres variétés pour mieux limiter notre sujet. A. DtSSOUPTtON MAPtOE DES DEUX PHENtÈBES VARIÉTÉS D'INCONTINENCE NOCTURNE.

a. TMconfMMtce Moc<Kn!e des épileptiques.

On se rappelle l'aphorisme de Trousseau Tout adulte, non porteur d'une lésion vésico-uréthrate, qui pisse au lit la nuit, sans se sentir, est un épiteptique.


D'une manière générate, cet axiome est vrai, a condition peut-être d'y ajouter qui pisse au lit <Mne /a{'M< /ta&<<Me//< en effet, nous verrons qu'il arrive quelquefois & dos adultes très bien portants do pisser exceptionnellement au lit a la suite d'un rêve do miction.

M. le professeur Guyoo (t) suivait la même idée que Trousseau on disant que « chez l'adulte, l'incontinence d'urine h forme infanti)') est tellement rare, qu'il faut hésiter à porter ce diagnostic, ou même songer à la simulation ». Chez l'adulte, la question est donc facile à trancher, la miction involontaire nocturne habituelle est génératemcnt épitoptiquo.

Le tabès ne peut entrer ici en cause, car l'incontinence nucturne qu'il produit est une incontinence goutte a goutte ou par petits jets et ne ressombto en rien à la véritabto miction Invotontairo nocturne qui est toujours large et copieuse. Néanmoins il no faudrait pas conclure a t'épitopsio avant d'avoir éliminé l'ataxie et les autres maladies du système nerveux paralysie gënérate, démence, senitité et les paraplégies à lésion é!evée (Gettrier) (2).

Chez les enfants, le diagnostic est plus difficile. mais les symptômes suivants que Trousseau avait, en partie, formulés et qui ont été repris par M. Guyon, suflisent dans la ptupar! dos cas pour distinguer l'incontinence d'urine épileptique K L'incontinence a lieu par intervalles. L'enfant se révei))c avec un grand abattement, une grande fatigue, il éprouve des pesanteurs do tête et son facies est hébété; il est facile de voir qu'il a eu pendant )a nuit une crise épitoptique, quelquefois des morsures récentes do la langue en témoignent. » ((; yon)(3).

1. Guyon, Cliniques i885. pages 2)9 et 149.

2. GetTrier, th.. Parit. )884.

3. Guyon, C/utt'~«M, i885, p. 203.


h. V/tcoM~MeHce Moc<WHp par a/o~t'e dit sphincter Mr~ra/. Malgré l'affirmation de L. Guinon, qui prétend ne l'avoir jamais rencontrée, nous continuons & afnrmor avec M. Guyon l'existence de l'atonie du sphincter nréthra) dans l'incontinfncc nocturne; mais il est vrai de dire que cet accident n'est pas générât à tous les incontinents, comme Ultzmann (i) l'avait déjit remarqué. C'est ce qui nous a porté à faire do ces inconlinenls h faihiesso sphinctérienne une classe & part, distincte des incontinents it sphincter normal qui, pour nous, constituent la classe des incontinents psychopathiques, L'atonie du sphincter uréthral est ainsi décrite par M. Guyon:

Chez ces sujets, l'explorateur parcourt tout le canal en ne transmettant à la main qui le guide que do faibles sensations. Le sphincter uréthrai se laisse traverser sans difficultés. » (Guyon) (2). « H y a moins, chez eux, exagération de la force cxputsive vésicale que faiblesse du côté do la résistance sphinctérienne. Le malade n'a pas d'épreintes comme dans la cystite, il ne peut se retenir. » (Guyon) (3).

Cette description répond nombre de faits fort bien observés, et nous avons eu bien souvent l'occasion de la controier. Chez ces malades, il est presque impossible de percevoir !e sphincter uréthra), mémo en priant le malade de chercher à le contracter. Il en résulte que ce sphincter est incapable de résister a la moindre poussée do l'urine. Au moindre effort, au moindre éclat de rire, au moindre accès de toux, t'urino s'échappe de la vessie. Cette incontinence est forcément diurne autant que nocturne, puisque la faiblesse sphinctérienne existe aussi bien lejour que la nuit.

1. Ultzmann. /ee. cil.

2. Guyon, Cliniquea, t8M. p. S09.

J. Guyon, ibid.


Cette atonie du sphincter est duc, dans certains cas, à une véritable malformation uréthrate, à une petitesse congénitale des muMtoB en effet, nous l'avons vue coïncider deux fou avec l'hypospadias, une fois avec un infantilisme extraordinaire dei organe* génitaux externes, et une fois avec la chryptorchidie. Dans d'autres ça*, probablement plus nombreux, elle doit être due à un véritable manque d'innervation caueé par uti trouble méduttaire encore mal étucidé. Quoi qu'il en Mit, cette atonie du sphincter uréthrat est pleinement jubliciable de t'étoctricité..urtout si l'on emploie le procédé préconisé par M. le professeur Guyon, qui consiste à porter t'étectrode au niveau même de la région membraneuse à l'aide d'une bougie tpéciate. l'autre excitateur étant apptiqué soit sur le pubis, soit sur le périnée.

L'obeervation suivante que nous reproduisons ici à cause de Mn intén' t, bien qu'elle no rentre pa< dans notre sujet, représente un type de l'incontinence d'urine par atonie du sphincter uréthra) on pourra la joindre aux nombreuses observations publiée: sur ce sujet par M. Guyon (i) et Du Souich (2). OBSERVATION XVII (Personnelle).

Incontinence <<tunt<: c< nocturne cAM une jeune )H&' de 16 ans. insuffisance du sphincter ur«Ar<t<.

G. t6 ans, entre 4 la salle Laugier le t juin !M9.

Père Mère

Alcoolique, suicidé. Trèl norveuee, coléreuse.

G.inMatiMntt. Frère, U M.. Scour~aM. n'ont jamais pitte au Ut.

Cette jeune atte n'est ni hystérique, ni neurasthénique. La sensibilité tténertie est normale, le champ visuel est égafement normal. Les renexes présentent leur intensité habituelle.

t. Guyon, <M'<. t8M. p. :M 4 :t3.

Du Souich, th.. Ptri*. i)m.


Comme signe de dégénérescence, nous refont une légère asymétrie faciate et un palais eu cah-ne très accf-ntuee les oreittot sont grandes, détachées, le lobule est adttërent. Et).' est triste, hypochondriaque, quoiqu'ette n'ait jamais cte grond'-f pour son inOrmitf. EU'- avoue (ju'otte a tiouvunt d<'8 idfMo noireo. Elle n'utit pas encore réglée.

Son sommeil est trfM rapide et très profond.

Elle a (oujoun perdu ses urines, h' jour auM) bien que ta nuit. )~ mirtiftM inyoJuMt.nn'x no<'turM<ix ttH lu r<itcit)<'utj.imiH)i, ic matin, ~to se réveille queiquefoi;), quand elle su tnouiHt!. 11 <'Nt impo~ibtt- de Mtoir ))' nombrM de tXM mictions nocturnet). Elles rt-mt trt'tt frt-quentf's rt irre){u)ieruii; il ft'ntbte a lu mahde qu'eX)- perd ses uriues goutte t goutte.

Pendant la journMe, uth' perd t'Katenx'nt sus urittus, quand elle t'ttt debout, quand elle lousse ou quand elle rit, xurtout par tex temps fraie. Quand elle revient dtM cabinetu et qu't'He vient d'urinur, e))e perd ttm urine)) goutte a goutte pendant environ dix minutes, xi <'t)e ne s'assoit pas.

t.'Ofamen direct nom montre qu<- )a «'n~ibiHt)' de t'urethre et de la fstie est normale, tnxi!) l'urèlhre est )aw, et il t'xt imj)ost)it)te, avec te ptut) gros eitptorateur, d'éprouver le tientiment de résistance du col. La vessie tient ~) uratnmex de liquide. Ce liquide a'<'<-ou)e de l'urùlbre au moindre mouvement de la maiade.

Elle est soumise t t't'iectrisation de t'urethre par les couranta interrompu* et par les oecoMxex ~aivxoiquef.

Les séances sont faites deux fois par semaine, pendant six semaines, par M. le t)' Dannion.

Une grande amélioration suit ce traitement. Les mictions nocturnes ont entièrement disparu, et les mictions involontaires diurnes consistent simptement en que)quca gouttes d'urine que )a malade continue 4 perdre en revenant des cabinets.

Elle sort, dans cet état très satisfaisant, te 27 juin i889.

PATHOGÉNŒ DE L'~CO~TiNENCK D'CKttŒ D'ORtGtNK PSYCHtQUt. L'incontinence d'origine psychique est essentiellement nocturne; pendant la journée, les enfants atteints de cette affection ont des envies impérieuses d'uriner, mais ils ne perdent pas leur urine, à moins qu'ils ne mettent une véritable paresse à satisfaire leur envie.


Chez eux, le sphincter uréthral est absolument normal, quelquefois méme résistant au point d'empêcher de passer la boule de l'explorateur, comme chez les psychopathes adultes (obs. XXIV, page 85).

Le principal caractère qui nous frappe en examinant ces malades, c'est qu'ils sont tous des pollakiuriques. Ils pissent très fréquemment dans la journée, i) n'y a donc rien d'étonnant it ce qu'ils soient forcés de pisser plusieurs fois par nuit.

Nous avons vu, en étudiant la pollakiurie psychopathique, que nombre d'enfants s'habituent ainsi à uriner plusieurs fois par nuit ils M réveillent en sentant le besoin de pisser, ils se lèvent et ils urinent. Cette habitude peut persister indéfiniment. L'incontinent nocturne ne diffère du pollakiurique nocturne simple que parce qu'il ne se révoitle pas et qu'il se satisfait dans ses draps. Malgré cotte diuérence, ces deux catégories de malades appartiennent au mémo type et nous les retrouverons suivant exactement la mémo évolution à toutes les étapes de la psychopathie urinaire.

L'incontinent nocturne est donc avant tout un pollakiurique nocturne. S'il no se réveille pas pour uriner la nuit, c'est simplement parce qu'il dort trop profondément.

Nous ne savons pas pourquoi cette explication si simple qui avait été donnée par J.-L. Petit, Valleix, Voillemier a déplu à la plupart des auteurs qui se sont occupés do cette question.

Tous les enfants ont !o sommeil profond, disent-ils, et pourtant tous ne pissent pas au lit. Oui, mais aussi tous les enfants ne sont pas des pollakiuriques.

La profondeur du sommeil n'a jamais produit, à elle seule, l'incontinence nocturne, elle a simplement pour effet de transformer la pollakiurie nocturne en miction involontaire nocturne.

Il nous reste à étudier le mécanisme qui préside à cette transformation.


La transformation de la pollakiurie nocturne en miction involontaire nocturne se fait par l'intermédiaire d'un rêve de M)C<«W.

L'incontinence nocturne d'origine psychique est donc, pour nous, comme pour Hénoch, un fait absolument superposable à la pollution nocturne. Comme elle, elle se produit à l'occasion d'tin rêve, comme elle, nHn peut passer inaperçue du dormeur n cause de la profondeur do son sommeil. C'est ce que nous allons chercher & prouver.

Un do nos bons amis, qui n'est heureusement pas coutumier du fait, nous a raconté qu'il lui était arrivé une fois d'avoir un rève do miction tellement saisissant, qu'il avait ubéi immédiatement au besoin qui le poussait et qu'il avait, par le fait, inondé son lit d'urine. Ce n'est qu'en se sentant mouillé qu'il s'est réveillé et qu'il s'est aperçu de son erreur. Que peut-il y avoir de plus semblable ii. une pollution nocturne que cet accident ?

La miction involontaire nocturne dos enfants se fait exactement par le même procédé, et le mécanisme de ce phénomène est fort simple.

La pollakiurie dont ils soutfrent et qu'ils entretiennent, comme nous l'avons vu, par leurs préoccupations mictionnelles, leur procure bientôt pendant leur sommeil une légère envie d'uriner. Comme leur petit cerveau n'est déjà que trop porté à s'appesantir sur les questions urinaires à cause des ennuis que leur cause leur dégoûtante infirmité, ils ne tardent pas à faire pénétrer dans leur rêve cette notion d'envie d'uriner. S'ils rêvent qu'ils se promènent à la campagne, ils se mettent en tête qu'ils vont pisser contre un arbre; si leur rêve les laisse vaquer à leurs occupations habituelles, ils se figurent qu'ils vont pisser dans leur vase de nuit. Ils se laissent aller à satisfaire ce besoin, et ils urinent copieusement dans leur lit, tandis que leur rêve continue à se dérouler.

Bien des auteurs, et surtout J.-L. Petit, ont constaté ces rêves


de miction, mais ils n'ont pas admis ce phénomène comme générai.

En effet, dans bien des cas, il est impossible do lo retrouver. beaucoup d'incontinents n'ayant aucun souvenir do semblables rêves.

h Ce fait mérite une explication

Si l'enfant, 'se sentant mouillé, se réveille aussitôt après avoir pissé au lit, le souvenir do son rêve mictionnel lui reste très présent à la mémoire si, au contnuro, il ne se réveille que te lendemain matin, ce souvenir est entièrement perdu pour lui.

Ce fait constitue une véritable loi dans la psychologie des

rêves, et Maury (i) qui a admirablement traité cette question, a maintes fois noté qu'il faut se faire réveiller brusquement, pour pouvoir so rappeler des rêves qui remplissaient notre cerveau un instant auparavant, et que, sans cette précaution, on a de grandes chances de les oublier complètement à son réveil.

La plupart des enfants ne se révoiHont pas en pissant au lit

et perdent ainsi pour toujours le souvenir du rêve qui avait t précédé leur miction. Le seul moyen de leur faire conserver ce souvenir consiste à les forcer a se révoiHer immédiatement après avoir pissé au lit. Ce moyen s'obtient aisément par le t fait même du traitement de l'incontinence nocturne. Quand on a irrité l'urëthre, soit par une exploration, soit

par une séance d'étoctrisation, la portion membraneuse devient très sensible, si bien que la miction s'accompagne d'une sensation de cuisson assez vive pour réveilter immédiatement le malade. On retrouve ainsi le souvenir complet de rêves mictionnels qui jusque-là n'avaient laissé aucune trace dans son esprit.

Les deux observations suivantes sont de beaux exemples de

t. Maury, t< <emm<« << les r<M<.


ce phénomène que nous avon~ du reste, constaté très souvont.

OBSËRVATMN XVtU (t'ertonneUt:).

/nc<Mt<t<M'tt<:<: ;<'«)))«: ~'urt~tnt' ;)<t;e/tt'~Me.

M. i6 ans et demi, pâtissier, présente do i incontiuenfe noetumf depuis son enfauf)!.)) pisse au lil presque toutes les nuits, II a néanmoins, de temps a autre. (< doreposdequinMJourat à ux mnix, surtout Ma été. PenuM.. < «echet, il ne M lève pas pour m'iner.

II pisM au lil une & deux foit) par nuit. l,

Son sommeil "st très profond. Q!<and il «H réveille immédiatement .)pt'tM )a miction, il f'! rappetic fort bien d'avoir D've qu'il urinait dan!) un<' pimntit'ire quand il ne se reveitte pax, il ne se souvient de rien. Il n'urine que quatre fois par jour. H ne pourrait xe retenir longtemps. I) n'a jamais eu d'incontinence diurne.

t.'e)fp!oration de ta portion membraneuse nous la montre assez forte, surtout quand le malade lu contracte, mais évidemment moiM résistante qu'à t'état normal.

OBSERVATION XIX (Personnelle).

Incontinence nocturne eAM un c<tr;'ott de i4 ans c< demi, ancien <otnna)n6M<e naturel. HA'<'d«<f tx'cropatAt~' patemette.

D. 14 ans et demi, est un enfant très nerveux, il pleure facilement.

v~uu tUenee. eue$

aüdnde.

Pero + à 34 an* S onc!M et ttntet Mtre "ptM<tu[itju<qu'àt6ant onttoofpiMttuHt Rien. une tente hystérique et alcoolique.

D. incenUttent, MmMmbute naturel.

t'<'r<! M'~

tncoHtiuentju<q!)'t)7an<. Nervouf)e,nttt'<t)f;<.

M. ineentintnt neetttnt*.


t[ a eu de très fréquentes attaques do somnambulisme nocturne, ti ne présente néanmoins aucune tare hystérique appréciable, et aucun des signes habiluels de ta dégénérescence.

11 a toujours pisse au lil depuis son enfance jusqu'à t'age do 6 à 7 ans, i) mouillail quelquefois son pantalon. Cet accident no lui arrive plus depuis.

!) no pisse que quatre fois par jour, mais les envies sont très impérieuses.

Son sommeil est très dur. )t rêve beaucoup, mais il ne se rappeite pas avoir ou de rêves de miction. On le réveiiie souvent troif a quatre fois par nuit, et, malgré cela, it a encore des mictions invotontaires. A l'examen direct (21 octobre), nous truu~onx un Kphhx'tcr membraneux d'une résistance absolument normale, mais d'une sensibilité excessive. Aussitôt qu'on le dépasse, le malade urinp avec une ({rande viotenco. Quand on retire l'explorateur, le malade peut, en contractant voiontair'ment son sphincter, retenir très energiqucment ta boule. Le mulado présente la timidité vésicale a un haut degré.

Cet examen étant pratiqu' on n'etectrise pas l'enfant.

La nuit suivante, ii nu pisse pas au lit l'envie du pisser te reveiiic et i) se tcvc pour uritter. L'irritation amenée par le catheterisntc du m~tin a sufC pour produire ce bon résultat.

t~: 23 octobre, nous entreprenons de t'hypnotiser, Le sommeit est des plus faciles à obtenir. Du reste, i'enfant avoue qu'il a déjà été endormi par un magnétiseur de foire.

Je lui fais la suggestion de se revoiiier la nuit suivante à minuit et t trois heures du matin, pour uller uriner.

Cette suggestion est exécutée de point en point dans la nuit du 23 au2<.

Le 24 octobre, il se réveiito au moment même où il commençait, à uriner il a le temps de se lever.

Je l'hypnotise trois fois, et à chaque séance j'obtiens ]e réveil aux heures prescrites, mais cette action ne dure pas. N'ayant pas le loisir de répéter plus souvent les séances d'hypnotisme, je le fais électriser. Un fait intéressant se produit à la suite de ta premit'rc séance d't'iectricité, le 29 octobre. Apres avoir pisse au lit et s'être réveillé aussitôt la miction accomplie, )c malade se souvient immédiatement d'avoir rcve qu'il pissait dans son pot, ce qui ne lui était jamais arrive auparavant. Le ma)ade remarque que, les jours où on i'ëicctrise, les envies de pisser sont plus fréquentes et plus impérieuses, et que la miction est tégerement douloureuse. !i se réveittc la nuit en sentant te besoin d'uri-


ncr. mais quetquRfoio. quand il M. r~ei)). la miction involontaire esl dttja presque torminéu.

Le malade étant force de quitter Paris, )c résultat reste incomplet. La miction involontaire nocturne est donc pour nous absolument comparable à la pollution nocturne.

La pollution nocturne accompagne toujours un rêve orotique. Chez les individus très continents, la reptétion des vésicules séminales et t'ardourgénésiqtte provoquent pendant la nuit ce rêve érotique et la pollution qui en est la conséquence mais, chez beaucoup d'individus, le rêve érotique, par sutto de mauvaises habitudes prises, est primitif, et c'est lui qui condamne le patient à une pollution spermatiquo dont il n'avait nullement besoin; c'est ce qui fait croire aux malheureux qui sont atteints de cette affection qu'ils sont d'une puissance extraordinaire, bien que tout, dans leur habitus extérieur démente cette hypothèse. Leur imagination seule est puissante et elle entraîne à la ruine leur misérabte organisme.

De même, la miction involontaire nocturne n'est pas produite par l'abondance de l'urine, elle est due à un rêve mictionnel primitif auquel la vessie no fait qu'obéir à contrecœur.

Le rêve érotiquo qui précède la pollution nocturne ne reste fixé dans le souvenir du patient qu'à la condition que celui-ci se réveiite immédiatement après l'éjaculation, sinon il est entièrement oublié. 11 en est de mémo pour le rêve qui ¡ cède la miction involontaire nocturne.

On voit, d'après ce qui précède, que nous sommes complètement en désaccord avec Louis Guinon (i) dont !a conclusion déjà rapportée plus haut est la suivante

« Chez l'incontinent, le réuexe cérébral qui normalement i. Louis Guinon, &?. cil.


dirige le contre médultaire de ta miction fait défaut. Le cerveau no régit plus tamoeHo.

Nous no pouvons partager cotte opinion qui rend le corveau passif dans l'incontinence d'urine. L. Guinon croit que, parce que le sommeil est très profond, le cerveau devient inactif. H n'en est rien. L'enfant rêve, quelle que soit la profondeur de nou sommeil. Ces rêves no restent pas fixés dans sa mémoire, mais ils n'un existent pas moins. Nous avons déjà prouvé ailleurs comment, par l'hypnotisme, il est possible de retrouver, parmi les souvenirs éteints de l'état de veille, la mémoire précise et complète do tous les rêves oubliés du sommeil naturel et même du sommeil chloroformique (i). Mt~me dans son repos, le cerveau travaille; il faudrait arriver a un sommeil extrêmement profond, soit dans le sommeil naturel, soit dans )o sommeil chloroformique, pour annihiler comptetcment le travail psychique du cervea", et alors la miction invo)ontaire ne se produirait plus.

En résumé, pour nous, le cerveau est toujours actif danf l'incontinence nocturne d urine, c'est lui et non la moelle qui fait pisser au lit le malade. Il est souvent difficile de retrouver la trace de ce travail psychique, mais il n'en existe pas moins, comme le prouvent les cas que nous avons rapportés plus haut. Nous concluons donc

La miction involontaire nocturne des enfants qui ne présentent ni épilepsie, ni atonie du sphincter uréthral, est de cause purement psychique.

Elle est la conséquence naturelle de la pollakiurie que présentent ces malades.

Elle se produit, grâce à la profondeur de leut sommeil, à la suite d'un rêve qui leur fait croire qu'ils urinent dans un vase de nuit ou dans un urinoir.

Ce rêve ne peut être retrouvé dans les souvenirs de l'enfant

<. J. Janet, Comm. d la Soc. de pt!/eAo/. ~A io B~. m<'d., iBSB, et RtCM tOtttK/!?<M, t8M.


qu'a ta condition que celui.ci se suit. réveillé immédiatement après l'émiMion do l'urine.

C –TnA)rK)tKK)!'M).')K<:O~T)\)':NCK?fO("t'H)tf<K.

Lu traitumetit du t'ittcontiueuce uucturnu cbt tellement spucial que nous ne pouvons le séparer do l'étude de cette affection.

Nous n avons pus à parier dt' ta thérapeutique de l'incontinenco épHeptique et de l'incontinence par atonie du sphincter; nous rappelons seulement, pour mémoire, que la première résiste &. peu près à tous les moyens de traitement local; mais, qu'au contraire, la seconde est absolument justiciable de t'etectrisation, comme toutes les parésies musculaires. M. le professeur Guyon a obtenu, par son procédé spécial d'électrisation, un grand nombre de guérisons définitives dans les cas de ce genre, et tout récemment M. Dannion, qui est si versé dans tout ce qui touche ù l'électrothérapie, a obtenu de très beaux résultats sur des malades de ce genre que M. Guyon lui avait confiés, et dont nous avions presque désespéré. Ses recherches sur ce sujet seront publiées et nous ne voulons pas les déflorer.

Le traitement qui nous intéresse surtout ici est celui de l'incontinence nocturne psychopathique.

Un premier fait qui nous frappe dans cette étude, c'est qu'il semble que tous les moyens soient bons contre cette affection. La belladone (t), la strychnine (2). le chloral (3), t'antipyrine(4). la teinture de Rhus(S), le bromure de potas-

i. TrotMMau, Clin. H<)<<M<M, t' éd., tome t), p. W. 2.)d.t.d.

3. Yecchetti. Lancette belge, t~8.

4. Perret ot Dévie, PromnM médicale, 8 juin i6!t9. p. 2?i. 5. DeMrohUIet, Reu. ~<!n. de clin. << dt <A<fap., tM9, p. 29'


sium (i), le seigle ergoté, la suggestion hypnotique (2) et enfin i'étectrisation par les courants induits, sans oublier les moyens qui consistent simplement à irriter l'urèthre. Il est bien difficile, quelque élastiques que soient les propriétés do nus médicaments, de trouver une action commune à un pareil arsenal thérapeutique. Il faut bien admettre que la plupart do ces remèdes, quand ils agissent, ont plutOt une action suggestive que rocttument physiologique. Néanmoins il est un de ces procédés qui trompe rarement c'est t'étectrisatiou par les courants induits; c'est celui auquel M. )e professeur Guyon s'est arrêté depuis longtemps et dont il toujours obtenu de très bons résultats. Il semblerait, au premier abord, que i'étectrisation devrait être inutile dans ces cas où le sphincter uréthrat présente une tonicité normale. Il n'en est rien pourtant, son action est au contraire très puissante chez les incontinents nocturnes psychopathes, tellement puissante même. qu'elle les guérit souvent en une seule séance. C'est cette action thérapeutique que nous désirons étucider actuellement.

Un fait très important doit nous frapper dans la thérapeutique de l'incontinence nocturne par les agents locaux, c'est le bon résultat que l'on obtient par l'irritation simple do la muqueuse uréthrale.

On trouvera rapportées dans la thèse de Du Souich (3) les observations de deux malades atteints d'incontinence nocturne qui se trouvèrent très améliorés, le premier, par un simple cathétérisme; le second, par une exploration faite en vue de rechercher un calcul dans sa vessie.

Notre observation XIX (page 71), nous montre un incontinent qui se trouve presque aussi bien d'une simple exploration urélhrale que d'une séance d'étectricité.

t. Richarde, ComMna/tOtt o/' brom. <<<* M)<<M*. ft/A belladona for Ent~'Mt*. Bn<. m«/<M-n~, Loudon, <8M, p. 1404. Mack. to..p. ttM. Liebault, OtMe de f/t~Me~rnt, 1887, p. 7i. MriUon. td., i8)t8, p. n6. L. Guinon. <ec. cil.

a. Du Souich, th., Ptrit, i877.


Cette tégëre irritation de i'urëthm a même été érigée en procédé do choix par un grand nombre d'auteurs. Goulard, Baudetoquo. Mondière, Nélaton, J.-E. Clark (t), introduisaient dans t'urëthre un cathéter cinq a six fois par jour tous les deux à trois jours. Ils obtenaient ainsi de très bons résuttats; mais ils ont aussi remarqué que cotte action no se maintenait pas et que ('incontinence no tardait pas a se reproduire jusqu'à ce que t'en reprît le même traitement. D'autres auteurs ont recours a une excitation plus sérieuse du canal de J'urëthre.

La))omand(2) préconisait )a cautérisation du col vésica). Samuet Lair (3) préfère l'irritation du sphincter a l'aide de la teinture de cantharidcs.

Domaux et Thompson, la cautérisation du sphincter et de t'urëthro postérieur au nitrate d'argent.

Chambers (4), la cautérisation du méat chez les petites filles.

Raynand, la cautérisation de t'urëthro avec une bougie de cire roulée dans l'acide azotique.

H est facile de se rendre compte de la façon dont agissent ces irritations diverses de la muqueuse uréthrato. Tout individu que l'on sonde le matin avec une bougie enduite d'huile phéniquée éprouve, au moins pendant toute la journée, une cuisson assez vive du canal, et des envies de pisser plus impérieuses que de coutume.

Ce fait se produit naturellement chez les incontinents que l'on explore; à plus forte raison, se produira-t-il si l'on charge la sonde d'un agent encore plus caustique que l'huile phéuiquée. Pendant toute la journée leurs envies de pisser sont encore plus impérieuses que d'habitude et leur pollakiurie se trouve aggravée.

1. J.-E. Clark, The rrM<mm< e/' tneon~mtx'ee/'Mrtne in children tw //« &).m<<. Arch. fed.. Phitad.. t8M. p. Mi.

S. LaUenxmd. Ça:. </M M/M/atu'. janvier i85t.

i). Stmuet Ltir. <<reA. de m<'d.. tome XU. S' j'erie.

a, Samuel La Arch. de méd., tome XII, flérie.

t. Chambert, Me ta!)ee/. iHt9.


Pendant !a 'nuit, leur urMhre reste encore si sensible, que la moindre goutte d'urine qui y pénètre leur cause une-douleur assez vive pour les réveiller immédiatement.

Ils' ont, par conséquent, le temps de se lever et d'uriner dans leur vase. Ce phénomène se reproduit aussi souvent dans la nuit que se seraient reproduites les mictions involontaires. L'incontinence nocturne se trouve ainsi transformée en poll~kiurie nocturne simple.

Un fait absolument semblable se produit dans les uôvrcs graves où l'urine est peu abondante et cuisante pour le canal et où le sommeil est rendu plus léger par l'état général du malade. On sait que fréquemment ces fièvres suffisent à guérir définitivement l'incontinence d'urine.

L'électrisation do la portion membraneuse semble agir de la même façon en irritant considérablement, et d'une manière plus durable, la sensibilité de la muqueuse de cette région. Tous les malades que nous avons électnsés nous ont signalé la cuisson très vive qu'ils éprouvaient en urinant, pendant les deux ou trois jours qui suivaient la séance.

Cette cuisson est assez vive pour rendre leur sommeil ptus léger, pour les réveiller et les contraindre à se lever aux premières menaces de l'envie d'uriner.

En résumé, l'électrisation a donc pour premier effet de forcer les enfants à se lever la nuit pour uriner, mais elle ne diminue en rien leur pollakiurie nocturne, elle l'exagérerait plutôt. Ce n'est que secondairement que cette pollakiurie disparaît.

Le mécanisme de lu guérison complète et définitive de l'incontinence nocturne et de la pollakiurie qui en est la cause première est. le suivant

Notons d'abord que l'enfant, au moment où on Féiectrise, a déjà subi un grand nombre de traitements internes, qui T~'onL produit sur lui aucun effet. Son infirmité le désole et l'humilie. Il est grondé, souvent battu, quand il a mouillé ses draps. La crainte d'uriner au lit est constamment présente à


son esprit. Cette préoccupation, qui envahit son cerveau, le poursuit jusque pendant son sommeil et ne tarde pas à devenir le point de.départ de rêves de miction qui irritent continuellement la contractilité vésicalc (Mosso et PeUacani) (d) et produisent à tout moment l'envie d'urmer. C'est ainsi qu'est créée la pollakiurie nocturne et par suite l'incontinence, si l'enfant dort à poings fermés.

Electrisons-le. La nuit suivante, il se réveille trois fois et il'peut ainsi uriner dans son vase de nuit. Il n'a pas mouille ses draps. Il s'est levé pour pisser comme un homme. Tout fier, il croit tenir la guérison.

Le lendemain, la cuisson uréthrale produite par l'électricité persiste; il se lève encore trois fois pour uriner. Il triomphe. Le surlendemain, il se couche avec confiance il est sûr, maintenant de se réveiller pour pisser, il s'endort sans plus songer à sa vessie que si elle n'existait pas, et il se laisse porter par ses rêves vers un sujet plus riant.

L'effet immédiat de cette distraction se fait aussitôt sentir la vessie n'étant plus tenue en évcit par les pensées de micLion se repose elle-même et se laisse distondre, comme une vessie normale qu'elle est, sans se contracter. La pollakiurie nocturne a disparu, et le malade peut être considéré comme entièrement guéri.

Cet effet remarquable se produit souvent après une seule séance d'électricité (obs. XXVI, page 86), mais, en général, la cuisson uréthrale ne persiste pan plus de trois a quatre jours, .y et si, pendant ce laps de temps, le malade n'a pas contracté l'habitude définitive de se lever à certaines heures, 'ou s'il n'est pas arrivé à se guérir, de sa pollakiurie, le sommeil profond reprenant le dessus, l'incontinence reparaît.

Une nouvelle séance d'électrisation uréthrale guérit de nouveau le malade pendant plusieurs jours.

Il faut ainsi avoir recours à un assez grand nombre de 1. Moseo et PeUacani, /oc. cil,


séances pour obtenir la guérison dénnitivo. Avouons, du reste, que quelquefois, mrJgré la plus grande patience, ce résultat complet n'est pas obtenu. (Cbs. XXVIII, page 87.) A part ce traitement électrique, il est absolument indispensable de faire perdre le plus rapidement possible au jeune malade ses préoccupations mictionneUcs. I[ est donc de toute nécessité d'éviter absolument les remontrances, les punitions et les corrections qui ne font qu'entrotenir cet état. (Thompson (i) s'est rendu compte de la nécessité de cotte conduite dont nous venons d'exposer les raisons).

Un traitement moral se joindra donc utilement à l'électrisation uréthrato. Il consistera à tranquilliser le malade sur son état, à lui assurer sa guérison prochaine, à lui recommander d'oublier le plus possible sa vessie et de no pas se préoccuper do ses mictions involontaires. L'hypnotisme'. quand il pourra être employé, rendra ce traitement moral encore plus efficace Liébault (2), BériUon (3~ et Gibotteau (t) l'ont employé dans bien des cas avec un plein succès. Nous avons nous-même essayé ce mode de traitement, et il nous a rendu quelques services. (Obs. XIX, page 71).

Les observations suivantes, prises sur plusieurs incontinents des deux sexes, prouveront les points principaux que nous avons voulu mettre en lumière la résistance normale du sphincter membraneux, la pollakiurie, le rôle du sommeil dans le souvenir des rêves de miction et le mode d'action du traitement par l'électricité.

L'observation suivante, entre autres, est un très bon exemple de ce dernier phénomène.

t. Thompson, Maladies du voies «rMant*. iM9, trad. Jamin, p. 525. S. Uetmutt. Traitement par la m~M<«)tt de l'incontinence <ft<nn<. HeeMt de fAMMX)<«me, 1881, p. 7t.

3. MrU!on, Neew de /'A!/pno<tO))t. p. n6.

4. Gibotteau, OtMfM<<e)t '-<«< <<am< la <A~ de t. Ctn"<M) (/<x'. cit.).


OBSERVATION XX (Personnellu).

Incontinence noc<ume ame~toree par Mec<r<c«<

Père Mère

At)thmtth)quf. Ncrvtute.imprefftonnabte.

M. incontinente.

M. est une forte fille de tO ans, très développée pour son âge et très bien portante. Elle a été réglée à i4 ans et n'a jamais été malade. Elle ne présente aucune tare hystérique ou neurasthénique. Elle a toujours pisse au lit, une ou plusieurs fois'par nuit.

Quand elle fut réglée, a H ans, cite put se croire guérie, car elle n'urinait plus au lit que deux fois en six mois; mais, vers le mois de juillet dernier, l'incontinence reparut, comme par le passé, malgré lit précaution que prenaient ses parents de ia réveiller chaque nuit à onze heures et & deux heures.

Jamais elle n'a perdu set urines dans la journée. Dans le jour. elle sent le besoin d'uriner, elle sent t'urine parcourir le canal. Les envies d'uriner diurnes sont très fréquentes et impérieuses; néanmoins, elle peut se retenir un peu.

Son sommeil est très dur, elle ne se revcitte que rarement après avoir pissé.

Quand elle se réveiiie immédiatement après avoir pisse au lit, elle se souvient souvent d'avoir rêve qu'elle pissait sur le vase.

La vessie est capable, mais peu énergique ia résistance du sphincter vésical est normale.

Le 9 octobre, première séance très courte de courants interrompus. Aucun résultat.

Le t2 octobre, deuxième séance. A ia suite de cette deuxième séance, ia malade s'aperçoit que les envies diurnes sont plus fréquentes, encore plus impérieures que de coutume, et qu'elle éprouve une assez forte cuisson en urinant.

La nuit, elle se réveille trois fois pour uriner, ce qui ne lui était jamais arrive auparavant.

Cet état dure jusqu'au 16 octobre. Elle se lève chaque nuit deux à trois fois pour uriner. EUe ne pisse plus au lit. Le 16 octobre, nouvelle miction nocturne.


).e i7 octobre, troisième séance. Nouvelle am'')ioration jusqu'au 22 octobre. La malade se lève toujours pour pisser.

21 octobre. Nuit humide.

22 octobre, quatrième séance. Nuits sèches jusqu'au 24 octobre, 24, 25, 26, 27 octobre. Nuits humides.

28 octobre, cinquième séance, plus prolongée. Nuits sèches, les 28, 29 et 30 octobre.

La malade continue à se lever deux à trois fois par nuit, à chaque nuit sèche. Pour les nuits humides, elle ne se réveille pas.

Les envies diurnes continuent à Atre fréquentes, impérieuses et ié~rement douioureufes.

Le 10 novembre, elle n'a pas pissé au lit depuis ia dernière électrisation. Elle pisse souvent dans la journée (dix fois en moyenne). La nuit, elle ne se i&ve plus qu'une fois.

OBSERVATION XXI (Personnelle, résumée).

Incontinence nocturne.

B. François, t3 ans, a uriné au lit depuis son enfance. !t n'a jamais eu d'incontinence diurne.

H pisse trës souvent dan" )a journée, quoique les envies ne soient pas très impérieuses.

Son sommeil est très profond; il ne se révei))e jamai" aprts avoir uriné. Pas de rêves de mictions.

L'examen direct montre que le sphincter membraneux est absotument normal.

OBSERVATMN XXII (Personnelle).

Incontinence noc<<<n)e che: une A;;<«r)~u< de 23 aM. Amdlieration par les courants contintM.

M. 23 MM, est une orpheline; elle ne peut donner aucun renteignement sur ses parents.

Père Onctepateruet bière

A)''ooUque. AncieniucnNtinent.)ti)n'aineu<f.e!tcitnb)<

H. ineontinmt nectnme.


Elle a été régtée & t8 ans. C'est & cette époque qu'ont débute chez elle tes accidents ttystériques. Ils ont consisté un crises do contractures. La première crise s'est produite a ta suite d'une pour violente que lui a musée la vue d'un cadavre lus contractures qui suivirent cette crise per~tterent pendant trois jours. Les autres crises furent moins graves lit dernière remonte A quatre mois.

r:t)e pisse au fit depuis son enfance, toutes les nuits do une A trois fois. Le sommeil est chez ett<- tr;'s rapide et trrs profond. Elle ne s'ape.'coit jatnais qu'elle se mouille,

nans la journée, elle pisse tD's souvent, surtout par les temps froids. Les envies sont si impérieuses que, si elle tardait & les satisfaire, elle perdrait ses urines.

La sensibilité générato est nonnate. Les muqueuses pharyngée, vultaire, uréthrale et vésicate présentent élément une sensibilité normale. t.e col vésicat est tn's nettement perçu par l'explorateur et ne présente aucune atonie.

La vessie tient 220 grammes de liquide. La malade peut tousser et faire des enOrts variés, sans qu'aucune goutte de liquide s'échappe de ~'o urethre, quand sa vessie est pleine.

Comme signe d'hystérie, il n'est possible de relever, outre ses crises, ~)u'un léger rétrécissement du champ visuel.

On soumet cette malade aux courants interrompus quinze séances d'"tectrisation sont faites, sans amener aucun autre résultat que d'exagérer la sensibilité de t'urethre et de rendre les envies d'uriner plus fréquentes tt plus impérieuses pendant te jour. Les mictions involontaires nocturnes pt'r-'istent. l,

Devant cet insuccf's, nn remplace les courants interrompus par les courants continus.

A ta suite de lit première séance, lit malade reste deux jours sans uriner au lit.

Les séances ultérieures produisent des périodes d'amélioration de plus en plus longues. La matade reste fréquemment quatre jours sans uriner au lit. Quand on suspend le traitement, l'incontinence reparult. Elle sort de l'hôpital améliorée, mais non guérie. L'application des courants continus a rendu excessive la sensibilité uréthrale. Les envies de pisser diurnes se reproduisent presque toutes les heures, et la nuit, la matade. réveittée par des besoins impérieux, se lève quatre à cinq fois pour uriner. Elle éprouve de vives cuissons en urinant. Quand elle ne "< réveitte pas. [t lui arrive encore de se mouiller.


OBSERVATION XXH! (Pcrsnnnci)e).

Incontinence nocturne ctf: unc neut'<M<At'n<~M<' de 21 ans, Mj/an< d~tuM à la suite d'une rougeole 4 7 anx.

R. 21 ans.

On ne retrouve dans ses antécédents héréditaires qu'une grande impressionnabililé chez son père et chez sa mère. Elle a une sœur tr' bien portante.

Jusqu'à l'âge de 7 ans, elle n'a pas eu de mictions nocturnes. A cette époque, elle contracta une rougeole grave a )a suitf de laquelle elle commença a uriner au fit.

Cette malade ne présente aucune tare hystérique c'est une neurasthénique. Elle est très impressionnable, paresseuse quand elle lit, elle éprouve des lourdeurs de tête avec sensation de casque frontal, ses yeux se troublent.

La sensibitite cutanée est normale, de même que la sensibilité des muqueuses. Les n-nexes palatins et pharyngiens sont conscrvt's, les reOexes patellaires un peu exagérés.

Elle urine très souvent dans )a journée, ''n moyenne dix fois. Quar.d elle est très occupée à lire on a 'crire, elle a d~ violentes envies de pisser tous les quarts d'heure.

Les envies diurnes sont tri' impérieuse! EUe n'éprouve cependant pas de cuisson pendant la miction.

Elle dort de dix heures A sept heures et demie. Son sommeil Pst trf profond.

Elle rêve très fréquemment qu'elle urine dans son pot, elle urine, ft se révei))e aussitôt qu'elle se sent mouiitée.

D'autres fois elle ne se réveille pas, et elle ne conserve au réveil le souvenir d'aucun rêve.

EUe pisse au lit deux à trois fois par nuit.

L'examen direct nous montre que )a vessie et l'urethre sont dans un état absolument normal. La vessie tient 330 grammes de liquide. Le col de la vessie présente sa résistance habituelle.

La malade est soumise & un traitement régutier par les courants interrompus, les séances ont lieu tous les deux à quatre jours. On obtient tout d'abord une amélioration relative la malade se réveUte pous pisser pendant les deux ou trois jours qui suivent la dernière séance puis l'incontinence réparait. Au bout de quinze séances,


I)r. est un jeune psychopathe de i3 ans et demi. très sensible, tri's craintif, quoiqu'il ne présente aucune tare bien appréciable.

tt a toujours pissé au lit. quoiqu'il ait quelquefois un à deux mois de n'pit.

tt a un sommeil tri's dur. I) n'a pas de rfves de miction.

tt pisse en g~nfirai au lit une fois par nuit, et ne se réveUie qu'au bout d'uu certain temps quand il se sent mouillé.

fendant le jour, les envies d'uriner sont trf's fréquentes et très impérieuses. S'il se retient trop longlcmps, il se mouiUe, mais cet accident est rare.

t.'cxamen direct nous montre que les organes génitaux sont peu développés,

).e prépuce est long et a contracte des adhérences avec le gland.

t.e méat est étroit, il admet néanmoins t'otive 13.

Cette olive est absolument arrêtée par Ic sphincter membraneux contracture. Une pression douce, aidée du toucher rectal, maintenue pendant plusieurs minutes, n'arrive pas à vaincre cette résistance.

Kotrc premif're précaution est de sectionner tes adhérences et de propnser l'ampulation du prépuce. Kous n'avons pas revu ce malade.

OBSERVATION XXV (Personnelle).

Incontinence nocturne che: unejeune /Me tte 14 't)M et demi.

Ch., i4 ans et demi, charcutière.

Pas d'antecédenb héréditaires importants. Ch. a une sœur qui n'a jamais pissé au lit.

influence de ''eteetricite semble s'atténuer, et la malade recommence à pisser tout les jours au lit. EUe demande a so faire électriser chez elle. Nous n'avons eu sur elle aucun autre renseignement.

OnSERVATtOK XXIV (Personnelle).

hMMtfntnM nocturne chez un eM/hMt de t3 atM e< <<<;tHt. Contracture de la 1 rt'f/t'on memh'OKcmte.

Père Mfre Tantem<tteme)!e

Aicoottquf. tr6a nerveuse. tmctouueincontineDto.

Aucieaue incoutiaeute.

Dr. incontinent nocturne, pollakiurique diurne.


Elle a toujours pisse au lit jusqu'à ii ans.

De t à 14 ans, elle sembla guérie de cette infirmité, Mais depuis deux mois l'incontinence nocturne reparatt de une a deux fois par semaine, à raison d'une miction par nuit.

Les nuits où elle ne pisse pas au iit, elle se réveille 'oujours le matin de très bonne heure pour aller pisser.

Son sommeil est aset): dur; néanmoins, elle se n'vei)ie assez faciiement, quand on t'appet):.

les mictions diurnes sont normales comme nombre, mais imp~rie)t"f"<. Elle ne pourrait pas se retenir longtemps. Quand elle tousse et quand elle rit, elle ne perd pas d'urine.

Elle boit beaucoup, même avant de su couche:.

L'examen direct nous montre une vessie et un sphincter Vt'sicat absolument normaux.

25 octobre, premif're séance d't'iectrisation à courants interrompus. t.a malade nu pas reparu depuis.

OBSERVATION XXVI

()t''){ittret de la Satte CivifUe).

Incontinence nocturne <funne guérit en une seule «'«ncc ~c<fiet<< Ch. H ans, garçon Utnonadipr (16 octobre ititB).

Incontinence nocturne depuis l'enfance.

Ne pisse p)u~ au lit à la suite de la première application de )'K)cctricité.

OBSERVATION XXVU

(RMuetUic par le docteur Jamin. ~Ma~t (MnMe-Mnn., i889. p. 3<9. Re<nmee).

Jneen<ttM!tce d'urinc cu<We cA<: une jeune /tM< par <'<'<ec<W<a<Mn de rm-dtAre.

A. B. i5 ans et demi, incontinente nocturne depuif l'enfance toute! les nuits.

Aucun résultat des préparaUoM ordinaires.

ElecttMation Preauere séance, te 7 décembre i888, pendant deux mi-


nutes, le pote négatif dans t'urethre, le pote positif sur les cuisses. Guérison jusqu'au t7 décembre, veille des rfgtes.

Onze séances sont pratiquées jusqu'au 4 janvier sans que la miction involontaire se repretente.

t~ 10 janvier, lu veille de ses rf'gtes, la malade pisse au lit. Depuis, la guérison est complète.

OBSEHVATtON XXVIII

(Hegittret de la SttHe CMt~e).

/ncon<tMnc<: d'urine non ntodt/Me par M<e<rtmMon.

B.l ans, imprimeur.

Le début de l'incontinence remonte t lu p)'cmi)'rc jeunesse. Jusqu'à <9 ans il n'a fait aucun traitement. A cette époque, il vient à Keckor se faire etectriser pendant un mois, sans obtenir aucun changement. Un médecin le soigna ensuite en vitte pendant un an, sans obtenir plus de résultat.

Le 15 mars 1887, il revient à Necker. On l'électrise pendant un mois tous los drux jours, sans modifier en rien son état.

M~ e Mtre

tneontineutjutqu'àttxm). trttner*euoc.

11 incenUnent nocturne.

< ans.itnDrimeur.


CHAPITRE IV

DU ROLE DU SENTIMENT DE GÉNITALITE DANS LES TROUBLES PSYCHOPATHtQUES URtNAtRES

Une des principales causes qui rendent si fréquents les

troubles psychopathiques de la miction chez l'homme, c'est qu'il les rattache toujours plus ou moins à son appareil génital. Ce sentiment de génitalité si développé dans l'espèce humaine" (Guyon) le pousse à craindre les moindres accidents qui peuvent survenir du coté de son appareil génito-urinaire. Qu'il constate, dit Hartmaun (1), un trouble si léger qu'il

soit dans son excrétion urinaire, voilà toute sa pensée dirigée de ce c6té et peut-être les névralgies vésicales coustituées. Nous pourrions remplacer dans cette citation le mot né-

vralgie vésicale par celui de psychopathie urinaire, avec toutes ses conséquences depuis la pollakiurie et le spasme jusqu'à l'hypocondrie urinaire, et nous serions encore près de la vérité.

Si l'homme tient tant à son appareil urinaire, c'est qu'il

sait qu'en même temps cet appareil sert à la génération.

A part le cœur, qui a la réputation d'être plus indispensable

qu'aucun autre organe à l'existence, ce sont nos organes de jouissances matérielles qui provoquent en nous l'hypot. Htrtmtnn, DM m'era~tM eënca/M, P~rit, 1809.

t

t


chondrio par leurs lésions t'ostomac et l'appareil génitourinaire de l'homme sont dans ce cas.

Il faut arriver & des lésions extrêmement graves, incurables et très douloureuses d'un organe qui ne nous rapporte aucune jouissance comme le foie, les os, la peau, etc., pour trouver un degré d'hypochondrio comparable à celui d'un individu dont le jet d'urine se bifurque à la sortie de la verge ou dont l'urine tient en suspension quelques flocons de mucus. N'est-ce pas évidemment à cause du peu d'importance que l'homme accorde ù son foie dont il n'a aucune notion et au contraire du respect mystique qu'il a pour son organe générateur ?

Les femmes, dont l'appareil urinaire ne présente aucun rapport avec l'appareil génital et qui conçoivent parfaitement la possibilité du coït, quelque lésés que soient leur vessie et leur urethre, ne sont jamais atteintes de l'hypochondrie urinaire; ou, si elles y arrivent, c'est grâce aux souffrances atroces des maladies a lésions de la vessie qui conduiraient a l'hypochondrie le cerveau le mieux trempé.

Le sentiment de génitalité est donc une des causes principales du développement do l'hypochondrie urinaire qu'il nous reste à étudier, comme dernier terme de l'évolution du psychopathe urinaire.

Nous joindrons cette étude a celle de cotte évolution morbide dont il est difficile de la séparer.



DEUXIÈME PARTIE

CARACTERES CLINIQUES DE LA PSYCHOPATHIE URINAIRE

CIIAPITRE PREMIER

EVOLUTION DU PSYCHOPATHE URINAIRE

Jusqu'à présent, nous avons étudié successivement divers troubles de la miction !iés à des désordres psychopathiques. Cette analyse psycho-physiologique étant terminée, il nous reste à présenter l'allure clinique dos malades qui souffrent de ces différents symptômes et leur évolution morbide. Cette évolution est tellement nette et tellement régulière qu'elle mérite de former un groupe à part parmi les psychopathies, sous le nom de~MycAojM<e MtMatre.

Cette affection, dont l'unité de la cause et l'uniformité des effets font une véritable entité morbide, est produite par la concentration exagérée de l'attention sur les phénomènes de la miction.

Les psychopathes urinaires naissent de parents qui font


partie de la grande famille névropathique (Féré)(i), nous n'avons pas négligé d'indiquer sommairement le tableau généalogique de nos malades pour le prouver. On retrouve dans leurs ascendants, soit d'autres psychopathes urinairos, soit des individus bizarres, nerveux, emportés, soit enfin des alcooliques, des épiteptiquos, des hystériques, des a)ién6s et des suicidés. Enfin, on retrouve assez fréquemment chez eux des signes d'hystérie ou plutôt encore de neurasthénie. Comme l'a fort bien observé L. Guinon (2) pour l'incontinence d'urine, la psychopathie urinaire constitue un stigmate d'hérédité relativement bénin par rapport aux troubles nerveux, souvent beaucoup plus graves, que l'on retrouve parmi les ascendants.

Le psychopathe urinairo commence sa triste carrière par la pollakiurie, sympt6me qu'il a bien des chances de conserver pendant toute sa vie.

Cette pollakiurie est, tout d'abord, diurne et nocturne. Nous avons vu comment la pollakiurie nocturne se transforme trop souvent en incontinence nocturne.

L'incontinence nocturne est, pour le jeune psychopathe urinaire, un début dans la voie hypochondriaque. Il se voit avec peine anecté d'une infirmité qui fait de lui l'objet de la risée de ses camarades et des reproches acerbes, quelquefois même des corrections de ses parents.

Cette période doit évidemment laisser dans son jeune cerveau une empreinte profonde, une sorte de rancune contre cette vessie, cause de tant de chagrins; il n'est donc pas étonnant de retrouver plus tard chez lui cette crainte sourde des affections vésicales que lui ont quelquefois léguée héréditairement plusieurs générations d'incontinents nocturnes. De 4 ans à 20 ans, quelquefois, mais rarement, un peu plus tard, l'incontinence nocturne guérit et peut n'être suivie troublu 'M"a)'rM daM lu maladiu du <u*<<m< na-tou: et <M p<tr<tCM/.t.- daM /'a<<tr.t. Arch. de !K't<ro/ iM4, p. S29.

2. L. Guinon, loc. cil.


d'aucun autre accident. L'évolution morbide peut s'arrêter là. Mais le plus souvent elle se poursuit le jeune incontinent, nocturne guéri de son infirmité, reste pendant quelque temps, quelquefois pendant toute sa vie, un pollakiurique; mais cet accident est si peu gênant, en comparaison de l'incontinence, que le malade no s'en plaint pas et jouit do quelques mois do tranquittité, d'autant plus que bien tôt sa pollakiurie nocturne disparaît à son tour peu à peu. pour ne plus laisser subsister que la pollakiurie diurne et le bégaiement-urinairo, troubles dont on prend vite son parti.

Mais tout n'est pas fini pour lui son appareil génital va entrer en jeu et ajouter ses troubles à ceux que son appareil urinaire présentait déjà. Ces accidents génito-urinaires vont prendre dans 3on esprit une importance considérable et par là même, comme nous l'avons vu, exagérer ses troubles anciens, tels que la pollakiurie, en produire de nouveaux, tels que le spasme et les névralgies, et finalement le conduire à l'hypochondrie la plus profonde.

Telle est l'évolution complète des psychopathes urinaires; le résumé suivant de quelques-unes de nos observations la mettra nettement en évidence.


OBSERVATIONS ENFANCE AGE ADULTE

M. obs. 1, p. 17. Incontinence nocturne. Pollakiurie. Bégaiement urinaire. Spasme. Fr obs. IV, p. 33. Incontinence nocturne. Bégaiement urinaire.–Spasme.–Névratgies.–Hypochondrie.

R. obs. VU), p. U. Incontinence nocturne. Pollakiuriu. Spasme. Névralgies. Hypq- chondrie. S

Th.obs.X, p. 47. Incontinence nocturne. Pollakiurie. F. obs. XII, p. 50. Pollakiurie simple. PoHakiurie.–Bégaiement urinaire.–SpaMnc.–Névralgies. Hypochondrie.

M.obs.XXX, p.i02. Pollakiurie simple. Poitakiurif.–Bégaiement urinaire.–Spatme.–Névratgiee. Hypochondrie.

D. obs. XXXI, p. 103. Incontinence nocturne. Poitakiuric.–Névralgies.–Hypochondhe. M.obs.XXXV, p.it3. Po))akiuriesimpte. Poitattiuric.–Bégaiement urinaire.–Spasme.–Névralgies. Hypochondrie.

H. obs. XXXVII, p. i2C. Incontinence nocturne. Pollakiurie. Névralgies.

~MMM~ de ~MC/~MM O&MfM~O~M ~My<Op<!<AM MrMMt'rM complets.


Hicn souvent on ne peut retrouver les premiers termes do Ct'ttc évolution morbide, c'est-h-diro l'incontinence nocturne ou la pollakiurie simple qui la remplace. On a alors affaire & ')oa cas de psychopathie urinaire tardive qui ont attendu une occasion pour se développer; cette occasion est généralement fournie par les débuts dans )a vie génitale et les accidents qui en sont les suites.

Le résumé suivant en donnera une bonne idée


Résumé da ~Me/~Me~ observations <~ psychopathie urinaire tardive.

OBSERVATIONS CAUSES OCCASIONNELLES SYMPTOMES W.obs.tH, p. 30. <biennorrhagie. Poitakiurie.–Spasme.–Gouttes d'urine après ta. miction.

F. obs. V, p. 33. 2'biennorrhagie. Pollakiurie. Spasme. Accès de rétention. B. obe. IX, p. 45. t"b)ennorrhagie. Bégaiement urinaire.–Poitakiurie.–Spasma. S. obs. XIII, p. 51. Masturbation. Pollakiurie. Spasme.

Ch. obs. X)V. p. 52. Continence. Pollakiurie. Spasme.

P. obs. XVI, p. 57. Continence. Masturbation. Poiiakiurie.–Spasme.–Mvratgies.–Hypochondrio.

y. obs. XXIX, p. iOt. Continence. Priapisme. Nevraigies. Spasme. Hypochondrie.

G. obs. XXXII, p. 108. Crainte de rétrécissement. Névralgies. Hypochondrie. P obs. XXXIII, p. 109. t"b)Hnnorrhagio. Pollakiurie. Spasme. Coup de piston retarde. Nt'\ratgies. Hypochondrie.

L. obs. XXXIV, p. 112. Blennorrhagie. Poiiakiurie.–Nevratgies.–Craintes de spermatorrhee. Hypochondrie.

Obs. XXXVI, p. 116. Continence. Pollakiurie. Névratgies. Hypochondrie.


Quels que soient les symptôme" que les psychopathe: urinaires aient présentés, ils finisstnt tût ou tard par arriver à l'hypochondrie qui se trouve être le dernier terme de l'évolution pathologique que nous avons cherché à décrire. Cette hypochondrie offre des caractères tout spéciaux et mérite d'être appelée ~oc~t~KWMM-e. Elle sera l'objet de notre prochain chapitre.

Il 1.'


CHAPITRE H

DE L'HYPOCHONDRIE URINAIRE

L'hypochondrie, comme nous avons eu l'occasion de le dire plus haut, est causée, chez les individus héréditairement prédisposés à la pusillanimité et à la nosophobie, par les plus légers troubles de leurs appareils de jouissances matérielles. Chacun do ces appareils produit donc une variété spéciale d'hypochondrie le cœur, organe considéré comme essentiel à la vie et source nécessaire de toutes les jouissances, produit t'hypochondrie cardiaque l'estomac, l'hypochondrie gastrique l'appareil génital, l'hypochondrio spermatorrhéique et l'hypochondrie de l'impuissance; l'appareil urinaire enfin, que l'homme a de la peine à détacher do son appareil génital, produit par ses troubles une variété spéciale d'hypochondrie, dans laquelle la crainte des rétrécissements et les douleurs vésicales se mêlent aux symptômes de l'hypochondrie génitale.

C'est cette dernière variété d'hypochondrie que nous allons étudier, en montrant d'abord ses différents aspects suivant les causes qui la produisent, et en terminant par les caractères généraux que présentent au point de vue moral les malades qui en sont atteints.


Si.– Hypoohondrie urinaire et ~énItaUtt.

Quand le psychopathe urinaire, débarrassé de son incontinence nocturne, arrive à la puberté, une nouve))e phase crit'quo approche pour lui il va entrer dans la vie génitate il no le fait qu'avec une grande appréhension.

Sa timidité naturelle, )a crainte de mal faire. la terreur enfin de contracter une affection vénérienne l'éloignent pour longtemps, quelquefois pour toujours, du commerce des femmes (Guyon) (<).

Quelques-uns d'entre eux attendent en tous cas le mariage pour se livrer au coït. C'est co qui est arrive a deux de nos malades (obs. XXIX, page lût, et obs. XXX, page 102), qui ont conservé leur virginité pour leur épouse légitime, le premier jusqu'à 2t ans, le second jusqu'à 41 ans.

Bien plus, un autre de nos malades (obs. XVI, page 57), qui lui, no s'est pas marié, est resté vierge; il a aujourd'hui 40 ans.

Sans arriver à de pareils excès, les psychopathes urinaires attendent en général jusqu'à 22 ou 23 ans pour commencer les rapports sexuels.

Cette continence exagérée est souvent pour eux le point de départ d'accidents psychopathiques (Guyon).

Jusque-là, et quelquefois même très longtemps après, ils se livrent à une masturbation frénétique c'est ainsi que l'on verra, en lisant nos observations

D. (obs. XXXI, page 103), se masturber en se frottant contre ses draps, si bien qu'arrivé à l'Age de 20 ans, il répète cette manœuvre inconsciemment pendant son sommeil (il est t. Guyon, Clin., 1885, p. 2t.


atteint de masturbation involontaire nocturne, comme autrefois il soutTrait d'incontinence nocturne);

G. (obs. XXXII, page 108) se masturber trois fois par semaine jusqu'à l'âge do 50 ans.

S. (obs. XIII, page Si), se masturber trois fois par jour de 15 à 30 ans.

P. (obs. XVI, page 57), se masturber deux fois par jour do 15 a 20 ans, puis deux fois par semaine de 20 à 30. M. enfin (obs. XXXV, page 113), arriver a une telle puissance d'imagination qu'il lui suffit d'entrer dans un urinoir et de sortir sa verge, quand il voit passer une femme, pour entrer en érection et éjaculer sans aucun artifice pour provoquer ce phénomène. Il a répété ce manège de 18 à 49 ans en moyenne trois à quatre fois par semaine. D'autres psychopathes plus scrupuleux conservent une continence absolue et se reprochent même comme une faute leurs éjaculations involontaires X. (obs. XXIX, page 101) serrait de toutes ses forces ses cuisses pour retenir ses pollutions nocturnes.

Très fréquemment, enfin, ils se croient spermatorrhéiques; ils examinent leur urine, leur méat, leur chemise, leurs garderobes et restent convaincus qu'ils perdent une quantité considérable de sperme.

Ces trois causes masturbation, continence exagérée et prétendue spermatorrliée vont être pour eux la source de troubles de toute nature la pollakiurie augmente, le spasme s'en mêle, et finalement se déclarent le priapisme et les névralgies uréthro-vésicales qui viennent couronner la scène et ne tardent pas à plonger le malade dans la plus profonde hypochondrie.

Les deux observations suivantes sont de beaux exemples de ces troubles urinaires produits par un excès de continence.


AI. X. employé, 40 ans, aurait toujours joui d'une assez bonne santé s'il n'avait pas toujours été préoccupé par ses organes génito-urinaircs. t) n'a pas pissé au lit étant jeune, mais a 16 ans il commença & présenter des pollutions nocturnes une fois par semaine. Ce symptôme, pourtant si normat, t'enraya et surtout choqua ses sentiments religieux. U parvint ù se révfiiier au moment de la pollution et a supprimer t'éjacutation par une violente contraction des cuisses et de la portion membraneuse.

Il ne se masturba jamais et n'eut pas de rapports sexuels avant 24 ans, époque à laquelle il se maria.

Une fois marié, tout rentra dans l'ordre, il n'eut plus de pollutions, car il avait alors des rapports réguliers avec sa femme.

Au bout de seize ans de mariage, ce))e-ci fut prise d'une maladie mentale qui nécessita son internement. Depuis cette époque, M. X. se priva de tout rapport sexuel.

H fut bientôt pris d'un priapisme nocturne insupportable qui lui ôtait tout sommeil.

En même temps, il commença ù éprouver des douleurs en urinant. Les pollutions nocturnes ne tardèrent pas à reparattre au grand désespoir du malade qui s'efforça encore de les retenir.

Depuis trois mois, ces accidents augmentent. Le priapisme nocturne devient très douloureux. Persuada maintenant qu'il s'est fait beaucoup de tort en s'opposant à l'éjaculation spontanée de son sperme, il cherche aujourd'hui à la provoquer et ne peut y arriver.

Quand il va à ta selle, u éprouve des douleurs aiguës à l'anus et dans la verge. Les efforts de la défécation rappellent les érections. Le sphincter

OBSERVATION XXIX

(Communiquée par M. le prcfetecur Guyou).

Névralgies ftno-Mr.'fAra/fs et pn'apftm<. << M,t ~~c/top«</t~ ,<<; M atu.

Pfre + 4 M ay. apopjoxic e~bratc bière Toute maternelle "veux. !")preMioMt)ttMc. Religieuse. X. ptyohopttht stnite-uriMire. Frère, robuste, bien portai


anal se contracte spasmodiqucment. 11 éprouve de violentes brûiures en urinant.

C'est pour tous ces accidents que M. X. quitte la province pour venir consulter M. ie professeur Guyon. Nous constatons que nous avons affaire a un psychopathe hypochondriaque des mieux caractérises. U est timide, scrupuleux & i'exccs, d'une seMikterie p)us que ftinunim!.

L'examen direct nous fait voir qu'il n'existe pas de fissure n i'anus, ce que les symptômes rectaux auraient pu faire croire.

!,e cana) est at'soiument normai. mais teHemeot sensible que ie mnlade pousse de véritables hurienx'nts, des que la boule de l'explorateur penftre dans son nu'at.

)~ portion membraneuse présente une sensibilité encore plus exquise qu'il est facile de mettre en jeu en comprimant cette région contre te pubis, a i'aide du doigt introduit dans le rectum.

Les renext's rotuliens et pupillaires sont normaux. M. Guyon lui conseille les instillations de cocaïne.

OnSERVATtON XXX (Personnelle).

PAA)on)~ne< douloureux, priapime, pollutions dtMmc! nocturnes, et troubles urinaires chez un homme (<e 52 «n~ par <)'op continent.

M. 52 ans, sans profession, a toujours vécu à la campagne avec sa mère. !) est d'un caractfrc doux, sensible, affectionné pour tout In. monde. Il est très rmotif et verse à tout moment dus pteur", en me faisant ses confidences. !) a passe toute sa vie dans l'ennui et )a tristesse. « Je me suis ablmé le sang, me dit-il, par un ennui extraordinaire de l'existence.

Par esprit religieux, par timidité naturelle et par crainte des maladies vénériennes, il a conservé sa virginité jusqu'à t'age de 4i ans. A cette époque, sa mère mourut. Le vide que ce décès faisait autour de lui le détermina à se marier.

Pendant quatre ans, il eut des rapports sexuels avec sa femme. Mais, & ce moment, celle-ci présenta une tumeur intérieure qui rendit tout rapprochement impossible. Depuis cette époque. M. fut condamné à reprendre ses anciennes habitudes de continence.

Cette continence exagérée a produit chez ce malade des troubles géni-

Pire TimtepaterueUe Mère

Trufnervu.t. Hystérique. Normaic.

)! Ptychoptthe gtnito-urinaire. Smur, bien portante.


taux considérables. Étant jeune. il s'est masturbé quetqucfois, mais i) y a vite renoncé.

Depuis i-age de 20 ans, il soutTre direction, diurne et nocturne, très fréquentes et très douloureuses. Une pensée, un regard le surexcite A )ûgc do 25 ans, il devint très tnyop.).. Tout celu s'cnchatM, me dit-il; les <'ract)OM ont caus< la faiblesse de lu vue

Ses .~rectiopH se turminaicnt Mquennuent par des pollutions nocturne. ettnemMdturnet.

Au point de vu~.nnairc.i) n'a jamais cud'i~onLi~Mc nocturne .na.. de tout temps il a et.< fore.. de se lever une fois par nuit pour uriner.

Depuis deux ans. les mictions .t devenues plus fréquentes, il pisse septfotsparjouretquatreasixfuisianuit.

!) a toujours eu de lu peine A entamer la miction, et il n'a jamais pu p)sserenput))ic.

ti éprouve des douleurs vagues dans h.s uines, dans )..s nanes et dans les reins.

ii s'est soumis A un grand nombre de traitements. t) a pris pendant longtemps de t'anatgesino, et il a mémo été suspendu quatre fois Tout cela sans aucun résultat.

L'examen direct nous montre que i'urethre et la vessie sont dans un état normai et que les urines sont claires.

Nous ne trouvons aucun signe d'ataxic. ).es urines ne contiennent pas desucre.

Notons comme seul signe somatiquo appréciable une perte presque complète du renexe pharyngien.

L'observation suivante est un beau type de psychopathie urinaire complète dont les accidents ont été aggravés par la masturbation.

OBSERVATION XXX! (Personnelle.)

D~xM, Ai~ceAondna~ue urinaire, nxRttn-totcur. Ancien incontinent

nocturne.

Père Idère

+4<2.nt,ptrtty.ie générale. Acari~e. D. Hypechendritqat ttrintire. Sœur, bien portante.


D. 20 ans, employé de commerce, est un jeune homme maigre, pâte; sa face est asymétrique, atrophiée à droite; son crâne est gros, arrondi, sa mâchoire inférieure est attongée, étroite ses dents sont irrégutieremont implantée*, sa voûte palatine forme une carène profonde. Ses oreiitos sont larges, repassées, très écartées de la tcte. JI est très timide, indécis. M oublie ce qu'il veut dire, aussi vient-il à la consultation avec une petite note où il a coitectionné ses symptômes morbides.

ti n'a pas do maux do tète, mais il s'endort facilement sur son travail. U a tu beaucoup de livres de médecine et possède à fond la nomenclature des organes génito-urinaircs.

H a pissé au iit jusqu'à Page do t3 ans. !i a commencé à avoir des rapports sexuels à i8 ans. Ses débuts génitaux ne furent pas brillants, car il dut enregistrer un raté i) i'actif de son premier coït. !i n'a eu encore que quatre rapports sexuels, et c'est là pour lui la cause de son mal s'it en avait eu davantage, il ne serait pas où il en est. Avec son temperament,.ii aurait dû voir des femmes à 13 ou t4 ans. Cette assertion contraste singulièrement avec le faciès minable du sujet.

Depuis t'age de 13 ans, il se masturbe en se frottant contre les draps de son lit. It en a pris une telle habitude qu'aujourd'hui il le fait sans s'en apercevoir et ne se réveille qu'au moment du spasme. !i présente aujourd'hui la masturbation involontaire nocturne, comme autrefois il présentait la miction involontaire nocturne.

Il se plaint de ce que l'éjaculation n'a lieu qu'en bavant et ne lui procure aucune jouissance.

Les troubles urinaires ont débute il y a deux ans d'une manière insensible. Ils consistent en douleurs sourdes, irritantes, au niveau de l'hypogastre et du périnée, quand la vessie est pteine. Quand il urine, il éprouve un soulagement momentané. H urine huit à dix fois par jour. N ne se lève jamais ta nuit. It se plaint de ne pouvoir pisser le matin à cause de l'érection matinale, et d'éprouver de temps à autre des secousses pendant ta nuit.

Si faibles que soient les symptômes que ce malade ressent, ils l'impressionnent énormément.

Il est très préoccuppé. Sa maladie constitue pour tui « un malheur irréparable. Il se couche pour souffrir et se lève pour souffrir. tt est dans un désespoir continuel.

L'examen direct nous montre que, sauf une sensibilité exagérée de la portion membraneuse, les organes génito-urinaires sont normaux.


Quand les psychopathes urinaires se décident, enfin, à avoir des rapporta sexuels, légalement ou non, ils ne débutent, en généra), pas brillamment dans cette nouvelle carrière.

La crainte qu'ils éprouvent, leur timidité naturelle, les appréhensions qu'ils ressentent leur enlèvent tous leurs moyens. Ils ne peuvent pratiquer le coït, ~érection étant insuffisante ou i'éjacu!ation prématurée. Ce sont Jes ra~eMM, comme les appelle M. le professeur Guyon. On retrouvera ce symptôme dans plusieurs de nos observations, entre autres (obs. XXXI. page 103. obs. XXXIII, page 109, obs. XXXV, pagoH3). M. Guyon (1) nous citait, dans une remarquable clinique, qu'il fit récemment sur ce sujet, le cas d'un homme qui, après huit ans do mariage, n'avait pu accomplir le coït, malgré une circoncision sur l'effet psychique de laquelle on avait beaucoup compté.

Ces insuccès fréquents n'engagent pas ces malades à réitérer souvent ces tentatives qui no leur font pas honneur. Ils les renouvellent le moins souvent possible ils n'ont que do rares rapports sexuels, et ils prétendent, pour se disculper, qu'ils n'ont aucune propension pour les femmes.

§ 2. Hypoohondrie arinaire et blennorrhagie. Bien que les psychopathes urinaires no s'exposent que bien rarement à la contagion sexuelle, il est remarquable de voir combien ces malheureux sont prédisposés à contracter les affections vénériennes.

Ils n'ont de rapports qu'avec une ou deux femmes, et encore à de très longs intervalles, et ils trouvent moyen i. Gayoc, Clinique 1889, non publiée.


do récolter la blennorrhagie. Ce qui est encore plus curieux, M. Guyon nous t'a fait souvent remarquer, c'est que ces individus sont plus exposés que personne aux complications btennorrhagiques. Ils semblent, par leur délabrement intellectuel, prêter le flanc aux infections secondaires do la blennorrhagie.

Quoiqu'il en soit, a partir du jour ou le psychopathe urinairo a contracté la chaudopisso, il entre dans l'hypochondrie la plus farouche.

Ce nouveau malheur qui le frappe l'accable complètement, toute sa pensée se concentre, dès lors, sur sa verge, cette partie de son être ù laquelle il tient tant, bien qu'il sache si peu en user.

Il commence par se comporter vis à vis de la blennorrhagie d'une façon toute spéciale. Il présente une pollakiurie à faire croire à une cystite, et souvent il fait du spasme uréthra). Un de nos malades, pour quelques petites poussées do chaudepisso insignifiantes, avait un spasme tel qu'il était forcé de se passer une bougie fine, chaque fois qu'il voulait uriner (obs. V, page 33).

Une fois guéri complètement do sa chaudepisse, le psychopathe continue à présenter les troubles urinaires auxquels celle-ci avait donné naissance. Il reste pollakiurique et souvent il conserve du spasme uréthra'.

Cela tient, comme nous l'avons vu, à ce que la blennorrhagie n'est pas la cause directe de ces accidents, mais seulement une occasion d'lyper-attention uréthro-vésicale. Après la guérison de sa chaudepisse, le malade porte plus que jamais son attention sur ses organes urinaires il craint le rétrécissement, la goutte militaire, la spermatorrhée, l'impuissance il s'observe avec un soin plus minutieux que jamais. Les symptômes les plus normaux deviennent pour lui des signes certains de tous ces accidents qu'il redoute. Il constate avec terreur la bifurcation du jet de l'urine au début de la miction, le plus léger accolement des lèvres du méat, ta teinte


rosée do la muqueuse do cet orifice, les pelites caroncules do la marge du gland, la Haceidité dos bourses, la fraicheur du scrotum, les érections matinales et la goutte limpide qui les accompagne.

A chaque miction, il examine son urine, il est terrifié par la précipitation des carbonates et dos phosphates (toujours abondants chez ces malades), il voit nager dans t'tx'inn la plus limpido des corps dont son imagination décuple t'importance, ce sont des (itamonts, des flocons, du sperme, voire mémo des betcs. Il s'irrite, si on no les voit pas comme lui. S'il se préoccupe tant de symptômes imaginaires, a plus forte raison, s'inquiète-t-il des symptômes réels qu'il présente.

La pollakiurie à laquelle il s'était si bien habitué devient pour lui un symptôme des plus graves, avant-coureur du rétrécissement qu'il redoute par-dessus tout(Guyon) (i). Le désir qu'il a de vérifier les progrès de ce prétendu rétrécissement fait qu'il urine a tout moment. La finesse do son jet d'urine, la difficulté de plus en plus grande qu'il éprouve il pisser, h mesure qu'il s'observe davantage, entretiennent ses terreurs, et les douleurs névralgiques qu'il ressent ne sont pas faites pour le calmer.

Le malade dont l'observation est rapportée ci-après (obs. XXXII), est remarquable à ce point de vue, il avait tellement peur du rétrécissement uréthral (maladie dont son père était mort) qu'il considérait comme un signe certain de cette affection les éclaboussures que son urine envoyait sur son panta)on en tombant à terre.

t. Guyon, Clin. ~Mt, p. St.


G. 57 ans, est un rhumatisant psychopathe et hypochondriaquc. tt a toujours eu une tendance a rechercher sur lui les maladies des autres. Au cours d'une de ses attaques de rhumatisme, it a ou une poussée au genou. Comme s<t mère est morte à la suite d'une tumeur blanche de cette articulation, il a craint de subir le même sort.

U est triste, préoccupe. U a eu des peines de famillo, des soucis d'affaires.

A ses débuts dans la carrière génilale, il a contracte successivement trois chaudepisses sans conséquences. Depuis, il a conserve pour cette maladie une profonde terreur. Plutôt que de s'y exposer de nouveau, il a préfère se masturber trois fois par semaine jusqu'à t'age de 50 ans. U a toujours bien pissé, et depuis longtemps il ne se préoccupait plus de son canal, quand, il y a quatre ans, son père mourut des suites d'un rétrécissement blennorrhagique. Depuis cotte époque, il s'examina avec soin et découvrit que sa verge était le siège d'un picotement désagréable. Cette constatation )e plongea dans une grande anxiété. H y a deux mois, on lui mit un vésicatoire sur le genou. Ses parents lui dévoilèrent que te vésicatoire amène la rareté des urines et produit des rétrécissements. Cette révélation ne fit qu'augmenter ses craintes, tt s'observa mieux encore et remarqua que son jet à ID sortie du canal était bifurqué, que l'urine en tombant à terre s'éparpillait dans tous les sens. U ne lui en fallut pas plus pour être persuadé qu'il était porteur de la terribte maladie qui avait emporté son père. Ce fait était pour lui d'autant plus évident qu'it soulfrait de douleurs de reins et qu'on lui avait dit que les reins communiquent avec la vessie.

L'examen direct nous montre que le malade pisse d'une façon absolument normale. L'urethrc, la prostate, la vessie, les reins ne présentent aucune lésion- Les urines sont claires.

OBSERVATION XXXII (Personnelle).

Hypochondrie urinaire eA<: un homme t<e 57 ans ~Ut a vu gon père mourir des <u)<M d'un r~McMMtMn< <'<ennun'Aac~u<

t'ùro Mure

+ des tuttof d'uu r<!tr<cit<em(iMt + A !!2 an! tumeur blanche du gono G. plychopathe hypoehemdritqMt. t'rtre et aœur, normaux.

_r-

toufaute nerveux.


Le malade suivant, que nous avons étudié avec notre excellent ami Albarran, est également un bol exemple de l'influence que peut avoir la blennorrhagie sur le début dos accidents psychopathiques

OBSERVATION XXXH!

(RecueiHie par notre excellent collègue Albarran et uoui).

Hj/pocAonftt'M urinaire et poUftttMne autant c/t<: Mn psychopathe de 25 am a rocea~t'on de sa prcmft'fe Kt'nnon'/ta~t'e et persistant apr<'< la guérison de celle-ci.

P. employé, Agé de 25 ans, présente une ancienne hémipiégie infantile gauche avec rétractions musculaires et atrophie do la moitié gauche du tronc et de la face.

Il n'a pas eu de convulsions, étant jeune, tt n'a pas pissé au lil.

Jusqu'à 7 à 8 ans, il a présente un prolapsus rectal assez important, qui a nécessité l'emploi d'un bandage spécial.

La sensibilité est égale des deux côtés. Les sons sont normaux.

!i ne présente pas de signes nets de neurasthénie. Avant de contracter la blennorrhagie, il se portait très bien. Il ne se levait jamais la nuit pour pisser, et il n'urinait que trois fois par jour. Jamais il ne se masturbait. ti no commença A voir des femmes qu'a 23 ans. !i a toujours été très craintif à leur égard. 11 n'a jusqu'à présent coïté que vingt-cinq fois. I) redoute énormément les maladies vénériennes. Cette crainte qui le poursuit lui enlève souvent tous ses moyens au moment de pratiquer le co!t c'est un rateur.

A la troisième rencontre, il contracta la blennorrhagie. Cette affection lui produisit un effet moral considérable '< qui lui gâta le sang En effet, depuis ce moment, il n'a pas cessé de souffrir et de déplorer son mal.

Cette chaudepisso ne fut pas grave et ne laissa même pas do goutte matinale à sa suite; malgré cela, elle fut pour lui, dès son début, l'occasion de douleurs variées et surtout de fréquence des mictions. EUe dura

Ptre+aStaui)? T M~ro.Mant

TrtB nervoato. trtt improMionnabte.

p*ychop*tht hypochondriaque. Sœur, hydrique. Frtro, bien portant.


un an. Quand elle fut terminée, tout le cortège d'accidents psychopathiques qu'etto avait amené n'on persista pas moins, sans mfme diminuer d'intenaite.

Depuis cette époque, il pisse toutes les dix minutes quand il marche, toutes les heures quand il reste assis. La nuit, il est forcé do se lever quatre a cinq fois.

La miction est dif0ci)e a cnhmer. L'urine, dit-il, s'arrête au col io malade est oblige do faire des efforts pendant quelques secondes pnur vaincre cette résistance, qu'il attribue a l'existence d'une peau au col La fin de la miction n'est pas plus normale que son début, elle est constituée par l'issuu do gouttes d'urine nombreuses. Le mntaue a beau secouer sa verge, la presser, il en sort toujours de nouvelles. Quand il la rentre dans son pantalon, ics dernières gouttes mouiii'mt encore sa chemise. Quand, immédiatement apn's avoir pisse, ii se rassoit, de nouvettcs gouttes sortent encore do son méat et le mouillent, après lui avoir procuré une tt'gero cuisson uret))ra)e. Ces dernières gouttes sortent souvent sous forme d'un petit jet, d'une véritable ejacuiation. C'est un coup de piston retarde (t).

Quand il va a )a selle, il ne peut vider sa vessie en même temps que son rectum. A peine ieve, il est obligé de vider i'urine que sa vessie contient encore.

Les envies d'uriner sont toujours très impérieuses. U n'a jamais eu de timidité vésicale.

Pour ce qui est des douieurs, nous laissons la parole au malade qui nous a apporté un résume de ce qu'il éprouve, tiré a deux exemplaires, de peur de l'égarer.

'< J'éprouve sur les genoux et les cuisses, surtout aux endroits ou porte mon pantalon, tantôt des douleurs lancinantes, tantôt un sentiment de fralcheur ou de chaleur intense; quelquefois, cela se propage sur les bras.

Dans quelque position que je sois, j'éprouve aux bourses et dans tout l'organe urinaire, une sensation douloureuse que je ne saurais deunir espèce de courant frais qui part du haut du canal pour tomber dans lu derrière des bourses, vers i'anus. et se propager dans tout l'appareil. J'y éprouve ëga)ement de petits picotements presque continuels. !t me semble fréquemment qu'il me tombe des gouttes d'eau sur les yeux. los joues et principalement les jambes. Quand je marche, l'on dirait qu'il pteut si je puis m'exprimer ainsi sur mes cuisses et jusque dans mes bas, une multitude de gouttelettes tantôt froides, tantôt

L Voir p. 31 pour i'expûeation physiologique de ce phénomène.


ticdM. tantôt brûtantcs. et j'urinu quatre ou cinq fois par heure au moins.

..J'ai continuellement les cuisses mouiti~s, ainsi que les parties qui sontconhnuo))ement;{iacees.

J'ai fréquemment ma! au bout de la verge nt dans le cana) par lequel éprouve une «.-usation f.~qu..nte d'~outcm~.t. surtout lorsque je m'assieds ou que je nx) rcmuM surmac!)ai!n'.

..J'ai toujours envie d'uriucr; In miction ne s-eHectue pas facitementl'urine s arrête dans le canal, surtout nu haut.

Je souiïre toujours des parUes.particutif.rement pendant t'hivorct nendanttostempshumid~s.u

L'exM.cn direct nous .nontre que lu vessie tient facilement 300 grammes de liquide, tandis que les .nictious ordinaires du malade sont de 50 a 70 grammes.

L-urethre est Jibrc. jjt portion membraneuse n'est pas très serrée, sa sensibilité est teg.rcmcnt exagérée, Rien a In prostate

Les réflexes sont normaux. La pupijfe droite est un peu affolée devant la lumière, elle sn contracte d'abord, puis se dilalo et se contracte alternat.vcn.cnt et finalement reste contractée. t) existe certainement là une incertilude du accommodation importante a noter.

PasdesignedeHomberg.

Ce malade est évidemment un psychopathe urinaire; les troubles nerveux de son enfance n'ont servi que do cause prédisposante au développement de sa psychose qui a eu pour cause occasionnelle sa première blennorrhagie.

Cematadeaété examiné au point de vue nerveux par M. Déjerme qui est arrivé à la conclusion que nous venons d énoncer.

L'observation suivante, que nous devons à l'obligeance do notre cher maitre, M. le D' Tuffier, est également démonstrative au point de vue de l'influence de la blennorrhagie sur le début des troubles psychopathiques, qui sont ici représentés par les névralgies vésicales et la crainte de la spermatorrbée.


OBSERVATION XXXIV

(Communiquée par M. le D' TufBer).

Névralgies t!d<tca<e< et hypochondrie eAe: un ancien ttfnnotfAa~ut. 1. 35 ans, n'a jamais présenté ni incontinence nocturne, ni timidité urinairo.

!i y a dix ans. il contracta la chaudepisso. Pendant plusieurs années, il conserva la goutte militaire, niais aujourd'hui il n'a plus aucune trace d'uréthrite.

Depuis le début de sa blennorrhagie, il est en proie à une profonde hypochondrie. I) a découvert qu'il avait des pertes séminales diurnes et nocturnes. Par les temps humides, il est pris souvent de violentes crises douloureuses. Les douleurs s'étendent do l'anus au nombril. En même temps, les envies d'uriner deviennent très fréquentes et se reproduisent toutes les quatre minutes.

Dans l'intervalle de ses crises, te nombre des mictions est normal. Mais te malade se plaint d'un sentiment pénible de plénitude de la vessie et de douleurs sourdes à la fin de la miction.

L'urine est claire. Rien au canal ni a la vessie. Le malade est d'une sensibilité excessive et pousse des cris à t'entrée de la sonde. La portion membraneuse est serrée.

!i a été consulter un grand nombre de médecins. Un d'eux, croyant qu'il avait un rétrécissement, lui a proposé t'urethrotomie. § 3. Hypochondrie urinaire et hypertrophie pfMtattqoe. L'hypertrophie de la prostate peut, comme la blennorrhagie, déterminer une exagération des symptômes psychopathiques préexistants, en apportant une certaine gêne à la miction et en inquiétant le malade.

L'observation suivante est un exemple de ce phénomène


M. 49 ans, négociant, présente un habitus extérieur psyettojtathiqu)des plus caractérisas. !i est bègue. )[ ferme avec soin la porte du cabinet où je l'amène pour l'examiner. tt me parle tout bas et de très près, comme & nn confesseur. Avant de répondre a aucune do mes questions, il sort de su poche une liasse volumineuse de vieilles ordonnances, d'arlicles coupés dans des journaux, d'étiquettes de untes de pharmacie. A plusieurs reprises, pendant mon interrogatoire, il éclate en sangtnt.<. Je résume avec peine les renseignements qu'il me donne sans aucun ordre au milieu d'un verbiage insignifiant.

t) a toujours )'te bègue. De tout temps, il s'est connu très nerveux, très impressionnable, timide, sans énergie, sans caractère.

!) n'a jamais été malade. Néanmoins, on t'a opéré a Dubois pour une grosseur au bras Le médecin en a tir~ une espèce de bête qu'i) il a écrasée par terre avec son pied.

Au point do vue genita), il n'a jamais été très correct. U a commence a voir des femmes à i8 ans. Mais il a toujours été un « ratcur n. Quand te coït lui était permis, il éjaculait très vite, quelquefois prématurément. A ce propos, il me confie a voix très basse un fait qu'il n'a jamais reve!é4aucun médecin.

Depuis )'àge de i8 ans jusqu'à t'époque actuelle, quand il rencontrait dans la rue une femme qui lui ptaisait, il entrait rapidement dans un urinoir, sortait sa verge de sa braguette, et ià, sans se masturber, sans même se toucher, il entrait eu érection et ejacujait en regardant passer '!evant l'urinoir la femme, objet de ses désirs, tt a répète ce manège depuis t'age de i8 ans jusqu'à l'âge de 49 ans, tous les trois a quatre jours, tous les dix jours, au plus.

H éprouvait à la suite de ces séances une vive douleur de reins.

Au point de vue urinaire, il n'est pas plus brillant. It n'a jamais eu d'incontinence nocturne, mais il s'est toujours connu pollakiurique. D a

OBSERVATION XXXV (Pcrsonnollc).

fitj/cAo~a<Ate urinaire t< c<'n)'<a<e ancienne aM''at)<*e par le d<'hM< del'hypertrophie de la prostate che: un homme <<<; 49 ans.

Père Mf're Ondcmxtcrnc)

Coléreux. +4))tau)t UJ'xue.tfcootique.

M. ptycheptthe urintire et génital. 8 frères et où-un

unetmnrButcid~e.


~mjours pisse auu~mstout''sk''deu.teun's dans ta jo))rn''ti et deux atroisfoisparuuit.

Qua!)dit est seut.if urine assexfacitetnent après une bonne miu!de de retard.Mais en puidie.ii n'eu est plus do m~)ue.t)atouj')urs été th's innueuct! par ta preseuee des eompetiteursutaptaeequ'ii occupait dans un uriuoi!))aus ces co!)ditious, lit miction était très [ente a se produire et restait iuco!!)piete.Hu voyage, Datait bien autremeutg~ne.tj's quelques fuiuutus de répit que iuiiaissaie!)t tes courts arrêts destrains ne lui soffisaieut pas,te plus soutent,pour pouvoir a<'cn!upiir lit tuicti'~t). tis'etaittiabitueatouscesnceidentsetnes'enpiaignaitpas.carsou état gênera! restait satisfaisant.Mais, depuis trois ans,i)ade ta gastralgie, "ses nerfs )e gênent,son manger oetuipronte pas,it aie sang a tat~te,t'caua)abou<'i)e."Cestro)ddcsdiversieptongentdanstapius profonde tristesse. Ses nombreux médecins n'ont pas pu le guérir, il t')').abso)t)m''ntd~'cnura){~.

Pour comble de mathcur, depuis dix i!)uissL'strouh)MSt)nnairus S)' snntef)n''id)'r<d)h')))et!tap);rav's.

t.fsenvit's d'uriner d~ic)mMnt de p)us)'np)usM()))fnb"))arriv)'a il pisstir tons les trois quarts d'))t'un'.).a nuit,)) il se !t'dixaquatorxt' fois. )~ u)x'!ion est très p)''))ib))', trt's )cu! a s)~ produire. Il est nh)ip'' de faire dt's MU'orts <:onsid)''rab)rs pour )'cnUutU'r. Sa vfr~c grossil et devienl douloureuse. !) eprouvf do vives brutures dans le bas-ventre. Sa thniditMvesicateaauguh'ut'! dans les mêmes proportions.t!)ui est devenu absohnnent impossihle de pisser dans un urinoir. L'examen direct nous montre que. sauf un )eger degré d'hypertrophie prostatique, les organes sont sains. Le cana) est libre, la vessie n'est pas dou)oureusea)a distension, mais elle est fMibtementcontractite. Les urines sont normaies.

S 4. Oaraotèrea moraux de l'hypochondrisque nrintire. Le fond du caractère do l'hypochondriaque urinaire est une tristesse profonde, « un ennui ancré », comme disait le malade de Geffrier, observation XXXVI (page t<6). La description que Bourguignon (t) donne de cet état est très t. Bourguignon, JVt'eM/s'e de la MMtf. Union nx'd., tti60, p. Sn.


exacte « Ces malades sont en proie aux plus violentes inquiétudes, ils perdent le sommeil, l'entrain, la gaiot6 dans leurs rapports sociaux. Ils deviennent tristes, mysanthropes, typ)'maniaques et quetques-uns même vont jusqu'au suicide. Cet état moral rend leur traitement très diffici!e. Tel fut l'état do Jean-Jacques Housseau pendant la plus grande partie de sa vie. »

Comme le remarquait Fabrf(t), cet état est exagère "par le défaut d'occupation et par tout ce qui permet au ma)ado do se replier sur lui-même ».

Le tableau magistrat que Legrand du Saulle (2) a tracé de t'bypoebondrie spormatorrheiquo se rapporte par bien des points ù nos malades.

La description que notre ancien collègue Ma)ecot(:)) donne de ces mêmes malades rappt'Xe p)usi<-t)rs de teurs principaux caractères

Ils s'expriment avec vivacité et exagération, s'attardent dans des descriptions futiles, comme s'ils éprouvaient un véritxhte plaisir u s'entretenir du leur état, sont fatigants par ieurs exigences, pteurent, se dësesphrent, ductiu'ent qu'its ne guériront jamais. Si on essaye de ca!mer leurs craintes et de détourner leur attention, ils reviennent au'itot à leur idée fixe. Ils n'ont aucune énergie, refusent (te travailler, déclarent qu'its sont il bout de forces, affirmation qui, le plus souvent, contraste étrangement avec leur état de bonne santé apparente. »

Je ne puis mieux, faire après avoir rappelé ces différentes descriptions, que do reproduire ici l'observation suivante qui termine le travail de notre ancien collègue Reffrier. C'est une observation d'hypocbondriaque urinaire racontée par ie malade lui-même.

1. Fabre, WefaMe de <'M)v</t)'f. Bt'M. dit mM. p)'a< <8t5. p. SM 3 2. Legrand du Saulle, ~<«< mm<a/ ~n tpf<T;)t<<OM'/tf'<yMM. C«:. des A<)/<

tHtiG.

9. Malécut, 7~ la t/«nM«/m't'< th.. ~tj-if. ))t'


OBSERVATION XXXVI

(XCVdettthetedcGtiCrrier.t'arit.tMt).

Observation <<'un M)a<ad<! A;/poeAoKj)'t't'/U(' tpefma~on'At'~tM at)e<; <rou<t<M <<<* la miction <!<ri<e par h«'-MM!t)<* '<«<M <oM M< d~tat/t.

Ma mère est très nerveuse.

Tjut enfaut, en nourrice, maux de tête ptusieur!) fois.

Ue < à 6 ans, apparence de ta force ''L de la santé.

De 7 a 15 ans, diarrhées fréquentes (les \M)" disait-on, j'eu t-endais beaucoup par ttibM.quctqmitfis par lu haut).

Do i3 & i8 ans, mélancolie douce, amour exctusif de l'étude. Longues v''iUtiSt'n)))us du travail quotidien. Cet amour de l'étude a toujours persista et m'absorbe ennnre.

i9 ans, tuetancoiictrbto; bizarreries d'esprit, mal <nora),)))af.t)tr))ation quatre ou cinq fois au plus dans l'espace de trois ans et de))!i. Constipation.

20 à 21 ans, vie diNciie, mauvais régime, constipation opiniâtre, maux de tête, malaise gt'nfit'ai, ennui, commencement d'un retachemMnt d'urine (cependant, cette faiblesse de ta vessie s'était déjà fait sentir un peu antérieurement) elle passe et revient, et vice versa. Maux de tète, perte de mémoire, hébétude, idée de suicide, conservation de l'appétit. Ici, un incident, s. v. p. Une nuit, au iit avec une femme, sympathie sentimentale mutuelle, mais, chez moi, virginité, méfiance, orgueil (singulier), lutte de l'espril contre la chair. Je ne veux rien faire, je ne fais. rien. Une autre fois, même répétition. La chair parle, l'esprit refuse et l'emporte. En rentrant chez moi, je perds connaissance. Mon mataisp gagne, mon relâchement de vessie reprend de plus belle. J'attribue ct'ttt' rechute à cet incident ou aux efforts nécessites par la constipation. L'envif d'uriner me prend toutes les dix ou quinze minutes, suivie de douleurs vagues (irritation produite par ta fréquence, sans doute). Pas de pertes encore, symptômes (au moins moraux) selon moi de l'hypochondrie.

De 22 à 24 ans et demi je combats la constipation. Rien ne fait, je n'obtiens résultat relatif qu'au bout d'un an et plus.

Pendant cet intervaUe, la fréquence d'uriner a quelquefois cessé tout à fait, mais pour peu de temps.

Longtemps des maux d'estomac intolérables, disparaissant peu à peu.


Abdomen toujours très douloureux (mon plus grand mal). Digestion trf's pénibt", grande faiblesse, pertes naturettes assex Mquentes suivies toujours du pertes inconscientes. Masturbation (23 ans et demi), le plus souvent a intervattes éloignés, suivie toujours de dégoût (vingt a trente fois au plus ou près du deux ans). Selle quotidienne, mais chaque fois incomplète et flévreuse, donne peu de soutag'-ment. névralgies violentes et répétées (températures froides, je crois), malaise général, id)'m de suicide; vois le médecin, mot tout sur te compte dos nerfs, ordonno bromure. Abdomen soulagé un moment, puis retour du ma) je continue, l'effet en mieux se maintient, mais trop faiblement (grands maux de )<U''). Vois un autre médecin Névrose, dit-if, des douches, certaines pilules, de f'-au de Jauos comme laxatif. Un peu de mieux encore, il me semble, mais continue d'uriner fréquemment je le revois spécialement pour ça, a i'air de n'y rien comprendre, m'approuve de voir un spécialiste. Viens a Necker, connaissant do réputation M. Guyon. Tenir compte, je vous prie, de l' allure d'esprit du sujet. Beaucoup du bizarre Jean-Jacques des Confessions dans ce sujet-ià.

Ai eu des rhumes (deux ou trois) un peu d'irritation de poitrine. Désirerais être auseutté, si vous le trouvez bou.

État actuel, Neckor, i88t.

Tête lourdeur, douleurs vagues, étourdissements, t'biouissemonts, bruissements dans les oreilles, perte du mémoire, esprit fatigué, surtout la nuit.

Douleur dans le dos, courbature générale, chaleur brutante dans les mains, engourdissements, douleurs aux articulations, abdomen douloureux, empâtement, constipation, mauvaise bouchf. digcstinn pénible, sommeil lourd et agité, envies fréquentes d'uriner la nuit, cinq, six, sept fois sans douleur, si je ne me retiens pas; douleurs vagues après, si j)' me retiens, faiblesse genérate (ennui ancré).

Cette narration est absolument remarquable et elle vaut mieux à elle seule que toutes les descriptions que l'on peut donner de l'hypochondriaque urinairc.

On y voit avec quelle patience, avec quelle minutie, ces malheureux malades collectionnent leurs symptômes, ils en prennent note sur de petits carnets, puis au moment d'aller consulter un nouveau médecin, ce qui leur arrive fréquemment, ils rassemblent leur notes, les rédigent avec une belle écriture penchée; un de nos malades (obs. XXXIJI, page 109)


poussai) la prudence jusqu'à porter on doubh', sur lui, io récit de ses soutfrancef.

Ils découpent dans les journaux les annonces qui so rapportent à leur maladie, et ils so présentent ainsi ù ta consullation avec un volumineux dossier de vieilles ordonnances, d'étiquettes do fioles de pharmacie, de réclames do journaux et de documcntx personnels.

Quelquefois mémo, leur petit musée portatif est complété par une collection des monstruosités qu'ils ont trouvé dans leur urine filaments, graviers, pertes spermatiques ou autres séchées sur un morceau de papier. Un de nos malades, atteint du reste de la pierre, et dont les urines étaient très sales, nous apporte ainsi une bordure de mouchoir qu'il avait trouvée dans son pot do chambre et qu'il considérait comme une membrane formée par le dépôt des substances nuisibles contenues dans son urine.

Après avoir exhibé leur collection et leurs documents, ils racontent tour triste existence qui se résume dans ces mots que nous disait un jeune hypochondriaque (obs. XXXI, page <03). Je me couche pour souffrir, je me lève pour souurir. » Us parlent bas comme dans un confessionnal, ils pleurent souvent à chaudes larmes, en développant leurs confidences se considèrent comme les derniers des malheureux et avouent que la vie tour est ù charge.

Ils débitent sans aucun ordre, sans mettre en évidence aucun symptôme principal, une série d'accidents qui portent sur tous leurs organes sans en excepter aucun. Il Tout en moi est malade disent-ils souvent.

A les entendre, on pourrait croire qu'ils se plaignent de tous leurs viscères indistinctement, mais, avec uu peu d'attention, on voit que, somme toute, ces accidents si variés se rattachent dans leur esprit à une seule et unique cause dont ils sont la conséquence directe. Cette cause réside naturellement dans un prétendu vice de fonctionnement de l'appareil génito-urinaire.


ttn de nos matador S. ~ubs. XHt, page ttt) a mal aux yeux et & la gorge, pour lui ces affections proviennent do ses ancienuet) habitudes do masturbation.

Un autre. M. (obs. XXX, page 102) est devenu très myope à t'ago do 2!} ans «Tout cela s'enchatne, mo dit-il, les érections ont causé la faiblesse do la vue.

Ces actions h distance leur semblent très natureHot, on ne gagnerait rien iL chorcher h les détromper.

Au milieu de tout ce verbiage, on se trouve bien vite débordé on no peut donner aucun ordre a l'interrogatoire de ces malades, il est préférable de les laisser parler librement. On a ainsi dos chnnces do gagner leur confiance; mais pour la moritor compiëtemunt. il fuut découvrir un remède, ou un moyen do traitement dont ils n'aient pas encore usé, s'occuper d'eux avec patience et écouter jusqu'au bout leurs lamentations.

On peut ainsi les étudier plus à fond. ils vous font des confidences sur leur vie intime, et leur véritable caractère vous apparaît alors très clairement.

~e sont, comme t'a très bien dit M. Guyon(i), «des timides, des scrupuleux, des préoccupes, des continents, des impressionnables. » Beaucoup d'entre eux conservent une pudeur toute féminine un des malades do M. Guyon employait pour désigner sa verge la circonlocution suivnnto « Je souffre audessus et au-dessous do t'interprète de l'amour, o Ils apportent dans toutes les circonstances de la vie ce mémo esprit étroit et ombrageux.

Ce sont des malades extrêmement difficiles à soigner, bien qu'ils suivent à la lettre leurs nombreuses ordonnances. Ils attribuent a tour traitement toutes les complications qui surviennent dans leurs maladies. Aussi, changent-ils très fréquemment de médecins.

Tels sont, en quelques mots, les caractères les plus impori. Guyon, Clin. ~MJ, p. 21.


tants de ces malades dont M. le professeur Guyon(i) a donné la dénnition suivante « Nous venons de signaler à votre attention toute cette ctaMe si nombreuse qu'on ne saurait ranger parmi lell bien portants, qu'il convient moins encore de compter parmi les malades, qui se plaignent toujours et souffrent quelquefois, que vous ne pourrez que difficilement améliorer, que vous ne guérirez pas et que vous ne verrez, du reste, pas succomber, car ils sont atteints de cette maladie dont on no guérit pas plus qu'on n'en meurt de l'hypochondrio.

). Cuyuu, C/t't. /«. p. 2).


DIAGNOSTIC

It résulte de i'étude que nous venons do faire, qu'il existe

une psychose nettement limitée aux phénomènes de la miction et produite par la'concentration exagérée de l'attention sur ces phénoniënes. Cette psychose est caractérisée par les trois grands signes sur lequel noua avons surtout insisté i. l'incontinence d'urine dans le jeune âge; 2°la pollakiurie avec ou sans spasme, avec ou sans névralgies et 3'1'hypochondne urinaire avec ou sans troubles génitaux.

Elle forme une espèce spéciate parmi les psychoses, d'une

part, et parmi les affections névropathiqucs de la vessie, d'autre part.

Il nous reste à établir le diagnostic de cette affection dont

la durée est si longue et les symptômes si variables. Ce diagnostic a une grande importance, car il élimine toute idée de tésion grave.

Bien souvent, nous avons vu les accidents psychopathiques

aggravés ou même provoqués par une tésion uréthrate, la blennorrhagie, par exemple; mais nous avons montré combien peu il y avait de rapports entre la gravité de la lésion locale et l'intensité des troubles qu'elle provoque. H est donc très important de ne pas confondre la psycbopathie urinaire, dans laquelle les symptômes n'ont pas de subatratum anatomique, ou n'en ont qu'un insignifiant, avec des affections dont l'allure est parfaitement légitimée par la gravité des désordres vésicaux, méduttaires ou cérébraux qui les ont produites.

Deux erreurs sont surtout à éviter en pareil cas


i° On pourrait confondre la psychopathie urinairo avec les symptômes de la cystite ou de 1'urétlirite postérieure 2' On pourrait la confondre avec les troubles névropathiquo' urinaires par lésions nerveuses médullaires ou cérébrales. Le premier diagnostic est aisé à faire par le simple examen de la vessie.

Il est impossible de confondre un psychopathe urinaire avec un cystique, car sa vessie est parfaitement tolérante il l'exploration (on peut y injecter facilement 300 grammes de iquide), et elle n'est nullement douloureuse à la pression. Son urine est do plus absolument limpide et exempte de pus (Guyon). Enfin la tolérance de sa vessie, on dehors de toute action psychique, devient évidente pendant la nuit, car cette vessie, qu'il était forcé de vider si souvent pondant le jour, le laisse la plupart du temps passer toute. une nuit sans se révolter.

Le diagnostic avec t'uréthrite postérieure est plus délicat. d'autant plus que le psychopathe urinairo peut en même temps être affecté de cette maladie. It est important, quand on est en présence d'un malade atteint de la goutte militaire, de savoir si cet accident n'est pas accompagné chez lui de cet état mental spécial que nous avons décrit. On le reconnaîtra facilement, en se reportant au tableau que nous avons donné de l'hypochondrie urinaire, aux antécédents névropathiques du malade, à ses antécédents personnels d'incontinence d'urine, au peu de rapport qui existe entre ses symptômes et sa lésion uréthrale, et à sa tendance à l'hypochondrie exagérée.

Le diagnostic de la psychopathie urinaire avec la névropathie urinaire à lésions nerveuses est infiniment plus difficile.

Les antécédents de ces malades se ressemblent absolument, puisqu'ils appartiennent, les uns comme les autres, à la même famille pathologique, enfin leurs symptômes mêmes présentent de grandes analogies.


Parmi les névropathes urinaires à lésions nerveuses, ceux qui doivent surtout nous occuper ici, sont les ataxiques, si bien étudiés à ce point do vue apéciat depuis Duchenne (i) et Topinard (2). par MM. Fournier (3), Guyon (4), ChM-cot(o), Geffrier (6) et Féré (7). C'est, en onet, dans l'ataxie, surtout dans la période préataxique du tabès, que l'on peut rencontrer un complexus symptomatique comparable à celui que nous avons décrit chez le psychopathe urinaire.

La confusion est facile, mais il importe de t'éviter, car le pronostic est bien différent dans les deux cas, et il serait bien regrettable de persuader à un malheureux hypochondriaque urinaire qu'il est destiné à devenir ataxique. Ce serait lui porter le coup de grâce.

M. Fournier, dans son ouvrage sur la période préataxique du tabès, a observé 90 fois sur 21 tabétiquesdes phénomènes vésicaux 7 fois ces phénomènes constituèrent le premier symptôme remarqué par le malade et dénoncé au médecin. Ce sont ces derniers cas seuls qui nous intéressent, car il s'agit de savoir comment, chez ces sujets, on a pu prévoir le tabès et si les signes qu'ils ont présentés sont absolument caractéristiques de cette affection.

Sur ces sept observations, M. Fournier a noté trois cas de rétention plus ou moins complète, deux cas de téncsme vésical et un cas d'incontinence.

Pour le cas d'incontinence, ic diagnostic était aisé, car l'incontinence essentielle de l'adulte n'existe pas (Trousseau, Guyon) (8) l'incontinence de l'adulte, quand on a éliminé, ce )'. Duchenno de Uoulogue, Électrisation /oea/u<'<.

2. Topinard, /«a.cf< locomotrice, i8M.

!t. Fouroier, ~a.n< locornotrice d'orig. <ypAt7., 1682, et P<'f<M<<Br<a~a.nçtt< ttu <at~.

4. Gayon. Cfin. «M, p.

S. Charcot, t'M <Mr lu ma<M<M du <yt<hne xtreeMj-, i8M. p. M. 6. Geffrier, rrouMM d< la miction daM &t ma/adtM du ~<<<me ntn)mr, th.. Rtrit. i8M.

Féré, Troubles urinaires <faM les maladies du M'<eme nerveux. Arch. de 'MMre< tMt.p. 229.

8. Guyon, Clin. <M<, p. 20.


qui est facile, i'épi)epsio, riucuntin()ncusiu)u)ée(t) et la fausse incontinence de la cystite chronique, est un signu indéniable de lésion méduHairc.

H n'en est pas de même du ténesme vésical ft de ta rétention ces symptômes ne sont nullement caractéristiques d'une affection de la moelle, et il serait bien imprudent de se fier & ces seuls symptômes pour prédire le tabès.

La rétention d'urine, si commune chez les hystériques, ne les conduit pas à l'ataxie or, les hommes hystériques no manquent pas et même, ou dehors de l'hystérie, nuus avons souvent noté des rétentions purement psychopathiques; enfin, nous ne croyons pas que le ténesme vésicat que présentent pendant le jour la plupart do nos malades les conduira fatalement an tabès.

It no faut donc pas généraliser et prédire, do parti pris, le tabès, quand on se trouve en présence d'un trouble fonctionnel de la vessie sans raison d'être vésicatc. Tout ce que l'on peut dire c'est qu'on est en présence d'un faux urinaire, mais il faut ensuite s'assurer si ce faux urinaire porte ou non dos lésions nerveuses, si c'est un névropathe à lésions, ou simplement un psychopathe.

Ce diagnostic. difficile puisqu'il ne peut être confirmé qu'au bout de très longtemps, peut néanmoins se faire d'après certains caractères propres à chacune de ces deux affections. Le grand caractère des troubles vésicaux d'origine tabétique est la douteur la crise vésicale, douleur vive, aiguë, procédant par accès, souvent à intervalles éteignes, tandis qu'en général la douleur des psychopathes est plutôt sourde et continue.

La rétention d'urine, quand elle se présente chez un futur tabétique, est à longue portée, elle dure longtemps et, si elle disparait à un moment donné, elle laisse à sa suite de la

1. Poucio, Ne <a jttou/eMem de ftttee')<ttXMce d'MfftX <<NM /'ant)<!<, th., P«ri< t<16.


parésie vésicatc. Au contraire, cttMX le psychopathe, ta vessie est plus capricieuse, puissante un jour, faib)o le lendemain; si la rétention survient, elle est on générât de pou do durée et facilement guérissable.

La pollakiurie des tabétiquus est diurne et nocturne; cette des psychopathes est surtout diurne, bien souvent exclusivement diurne.

M. Fournior propose d'autres symptômes qu'il a remarqués chez ses tabétiquosot qu'il considère comme tout a fait caractéristiques de la période préataxique. Ces symptômes sont Le retard de la miction d'une minute a un quart d'heure, l'expulsion simultanée du feces, la nécessité de prendre une posture bizarre, souvent la position accroupie, pour uriner. L'incontinence incomplète qui fait perdre au malade un petit filet d'urine au moment de l'envie de pisser, surtout le matin en se levant.

L'anesthésie vésicate et uréthrato qui force le malade a se regarder pisser, pour savoir quand il commence et quand il finit la miction.

Tous ces symptômes peuvent se montrer dans d'autres affections que le tabès et n'ont rien de caractéristique. L'anesthésie vésico-uréthrate se montre naturellement chez les hystériques, du reste, ce symptôme no nous intéresse pas actuellement, car il ne se montre guère que dans le tabès confirmé avec l'ataxie vésicate.

Le retard de la miction nécessitant la position accroupie prouve simplement qu'il existe une gêne de la miction; un simple spasme psychopatiqne peut le produire. Nous avons retrouvé ce fait à chaque pas dans nos observations. Enfin, l'incontinence incomplète au moment du lever, que M. Fournier considère comme un symptôme tout à fait caractéristique du tabès, ne nous semble pas avoir une aussi grande valeur.

L'observation suivante (obs. XXXVII, page i26) nous montre ce symptôme chez un jeune neurasthénique dont


M. Fournier aurait, brament fait un futur tabétique, car, outre ce symptôme, ce malade prétente des dou)eurs au bout de la verge, dans les bourses et dans le bas-ventre.

Il réunit certainement tous les signes que i'on a donnés des troubles prétabétiques de la miction. Malgré cela nous ne pouvons en faire autre chose qu'un psychopathe urinaire. Voici cette observation.

OBSEHVATtON XXXVII (Personn~jc).

TroMttM pt)~;Ao))a<A<~tMit uWtMtfM pouvant en ftnpMer poMr Mn A;tM< <<'a<<M!<<, chez Mn neu)'tM<At'n)~u<t f<t 26 ana.

H. 26 ans, garçon d'hôtel, a présent)'' une bonne santé habituelle jusqu'à t'age de 24 ans. C'est A cette époque qu'ont débuté chez lui les signes de la neurasthénie.

n éprouve une céphalée frontale et occipitale continuelle. Quand il lit, cette céphalée augmente, ses yeux se brouillent. ï) a perdu la mémoire. U éprouve une lassitude constante. Quand il monte un escalier, il a des vertiges et est forcé de s'asseoir à chaque étage. !) a beaucoup maigri. Au point de vue urinaire, ses troubles psychopathiques remontent loin. U a pisse au lit jusqu'à i5 ans. Depuis cette époque, il a toujours eu de la pollakiurie, il pissait cinq à six fois pendant l'heure qui suivait ses repas.

En i886, il contracta la blennorrhagie. Cette affection fut guérie en quelques mois, mais elle à exagéré beaucoup les troubles urinaires antérieurs. C'est ce qui décide le malade à venir nous consulter. H se plaint d'uriner très fréquemment pendant le jour, au moins toutes les heures. Après chaque repas, il est forcé d'uriner deux à trois fois dans une demi-heure. Ces envies sont impérieuses; s'il tarde à les satisfaire, il perd quelques gouttes d'urine dans son pantaton. Après la miction, l'urine s'écoute encore pendant tongtemps sous forme de gouttes successives. M ne se lève jamais la nuit pour uriner, mais aussitôt qu'il est réveillé, l'urine s'écoute et il n'a que le temps de se précipiter sur son TMe pour ne pas mouiller ses draps. !t éprouve fréquemment des deu-

M' 3 Oticte* poterne!* Mtre 1

TrctemporM.Bimrreo, tr&o emportëo. Kerveme, improMionathie. H. nenrMtMnique, p<ychoptth< urinxirt.


leurs très vives au bout du ta ver);c. surtout quand i) tousse. )) eu rossent également dans les ttoursos et dons lu ba-vontrx. Ces douleurs s'oxagercntaprf') la miction.

Ce malade, neurasthénique nu dernier degr' présente de nombreux

signes ded6gun'rescencr:

La face est anguleuse, considérable par rapport à son crAne. Ses che-

veux sont mai implanta. La vn~te platine forme une cartne profonde. t.f's oreilles sont peu nu!'i~)'s )'t t'-cartoes du lu têtu. Les n-ttexos rotuiien!) sont un peu ~aK''r's. Les ti'0~s i~tccau\ sont normaux. On n'observe sur lui ni iH signe d~ homher~. ni io sign)) d'A. Roburtson.

L'exploration directe nous montre que lu canal et la vessie sont

dans un état normal. La r~ion pouenno présente une sensibilité un peu exagérée. ).a vessie toiere tacitMux'nt 300 grammes de liquide. Rien à la prostate.

Pasdetroubiosgenitaux.

Knus soumettons ce malade a des instillations de cocaïne. Au t.out

d'un mois, il nous annonce qu'il va beaucoup mieux, t) urin'' mnins snuvfnt. ti ne pcrdpiu!* dégouttes d'urine.

Si ce malade présente les signes de l'ataxie future, il présente

aussi tous les signes de la psychopathie urinaire actuelle.

C'est un ancien incontinent nocturne qui a passé à la polla-

kiurie, pour tourner à l'hypochondrie urinaire, à la suite de

sa première chaudepisse. H rentre donc absolument dans le

cadre que nous nous sommes efforcé de retracer ici.

Quand à sa légère incontinence, nous n'y voyons qu'une

exagération anormale de l'envie impérieuse de tous les malades que nous avons cités et rien de plus.

C'est donc pour nous un simple psychopathe urinaire et

nous espérons, pour lui, que notre pronostic se vériSera dans l'avenir.

Il faut donc être très réservé dans le diagnostic des troubles

préataxiques de la miction.

Il faut attendre pour porter ce diagnostic, qu'on soit en

présence d'un cas bien net, comme ceux qu'a cités M. Four-

nier, qu'on ait affaire à un malade souffrant de véritable*

coliques vésicales, avec irradiations douloureuses dans les


jambes, avec parésie vésicale et tendance aux rétentions prolongées, et enfin ne présentant pas les antécédents d'incontinence nocturne et de pollakiurie précoce qui sont si caractéristiques du psychopathe urinairo.

On ferait peut-être encore mieux d'attendre qu'un signe, absolument net, comme la perte dea réOexos patellaires, ou mieux encore le signe d'A. Robertson, vient confirmer pleinement le diagnoxtic du tabès.

Faute d'avoir cette prudence, on s'exposerait à méconnaître un simple psychopathe urinaire dont l'avenir, pour n'être pas très riant, est néanmoins plus consolant que celui du tabétique.


TRAITEMENT

La pierre d'achoppement de la thérapeutique est certainement t'hypochondrie. Ceux qui en sont atteints essayent de tout. mais ne sont contents de rien; bien plus, ils attribuent toujours au traitement qu'ils ont suivi quelque nouvelle aggravationdetourma).

Il ne faut donc pas s'attendre à trouver dans ce chapitre des données bien précieuses sur le traitement do nos psychopathes.

A part l'incontinence d'urine dont nous avons déjà esquissé le traitement et dont nous avons observé la curabitité les accidents ultérieurs de cette évolution pathologique deviennent de plus en plus rebelles à toute action thérapeutique, à mesure qu'ils se compliquent de troubles hypochondriaques. Le mal étant purement psychique, c'est sur l'imagination seule qu'il faudrait agir; or. le malade ne veut entendre parler que de traitement local.

Il suffirait de lui dire la vérité sur son affection et de lui afBrmer que ses accidents n'ont d'autres causes que le mauvais usage qu'il fait de son attention, pour le voir aussitôt s'enfuir pour toujours, furieux contre vous et très peu édifié sur la profondeur de votre savoir.

Il faut donc se laisser un peu conduire par ces malades, ne pas les brusquer, faire semblant d'accepter leurs hypothèses, on ne gagnerait rien à lutter contre elles, et même se résigner à faire un traitement local, pour gagner leur confiance, et essayer à la longue d'améliorer leur état.

Les médicaments internes, quels qu'ils soient, ne remplissent pas le but, car ils n'ont pas une action curative


assez évidente. Le malade après avoir absorbé sa potion ou sa pilule, épie avec une attention soutenue l'arrivée du bien-être qu'elles doivent lui procurer. Le plus souvent, son attente est vaine, et mémo la concentration de sa pensée sur sa vessie pondant ce laps de temps no fait qu'aggraver les symptômes préexistants.

Il nous a donc sombté que le meilleur procédé de soigner ces malades était do leur coca<M<°~ t'urëthro, et en particulier, le point le plus sensible do ce canal la portion membraneuse. Par ce procédé, on est absolument sûr d'obtenir un soulagement momentané, facilement perceptible pour le malade.

Celui-ci s'aperçoit immédiatement après l'instillation de cocaïne qu'il souffre moins; si pou de temps que dure cette amélioration, il vous en est reconnaissant, d'autant plus qu'elle est obtenue par un moyen qui agit directement sur le mai. sur la fameuse plaie, sur les boutons qu'il croit avoir dans le canal et qu'il s'agit de « cicatriser comme il dit. Par ce petit procédé, bien anodin, on gagne ainsi la confiance de l'hypochondriaque et ce n'est pas un faible titre de gloire, car ii n'en est pas prodigue.

En le soumettant ainsi régulièrement aux instillations de cocaïne, on le persuade qu'il suit un régime qui le conduira peu à peu à la guérison. Il sort de chez vous soulagé, tranquillisé, et confiant dans l'avenir il a enfin trouvé un médecin qui connaît son mal. Il oublie un instant sa vessie et aussitôt, comme pendant le repos nocturne, la pollakiurie disparaît. On agit donc indirectement, par ce procédé, sur le moral du sujet et par suite sur la fréquence des mictions. Elle reparaît bien vite, il est vrai, car il est rare de voir cette amélioration persisler plus d'un jour après l'instillation, mais le malade revient vous trouver, il ne désespère pas. il sait bien qu'une pareille maladie ne peut pas se guérir en un jour. Une nouvelle instillation lui rend un peu de calme, on peut ainsi arriver à le tranquilliser suffisamment


pour lui faire croire à la guérison et lui faire oublier M* préoccupations vésicales, ce qui, du même coup, fait disparattre la pollakiurie et le spasme. ·

Quelques-uns de nos malades so sont très bien trouvés de ce traitement, surtout les spasmophilos qui voyaient avec une grande joie leur spasme disparaître entièrement après une inslillation de cocaïne.

La cocaïne agit dans ce cas comme elle agit chez les femmes atteintes de vaginisn.c~), en supprimant l'hyperes thésie uréthrale, point de départ du réflexe qui amène la contracture'du coL

Grynfeldt, de Montpellier (2), s'était déjà rendu compte de cette action, quand il proposait, on <88S, des injections uréthrates de cocaïne pour faciliter le cathétérisme. Il injectait dans l'urèthre 5 à 6 grammes d'une solution sans alcool à i/30. Il la maintenait dans le canal pendant vingt minutes. Dans le mémo but, Otis emploie une solution à 4/00 dans l'huile.

Blumenfold, une sulution a2/00.

Lavaux(3) une solution a 4/UO.

Une solution très pratique est celle de Schnitzlex de Vienne. Chlor. de cocaînf. 2 à 5 gr.

Gtycërine. 20 gr.

Eau distillée. 30 gr.

Nous nous sommes servis de solutions de 5 à tO 0/0 que nous introduisions dans l'urèthre à l'aide de l'instillateur de M. Guyon, à raison d'une vingtaine de gouttes dans l'urèthre postérieur, de quelques gouttes au passage même de la portion membraneuse, et, selon les cas, d'une quantité plus ou moins grande de gouttes dans l'urèthre antérieur. Nous t~y'? traité par la cocaïne. ~<m. ~Mr.n.. i88! p. i3:.

2. GryDreldt, Injection urtlhr. de cocaïne pour jacilila'k calhlttrirme.

~p'?! /i.< & <.<<

C<°?! la rtg. chez ~< Commun. < ta Soc. <M jKa. pm< 1889.


maintenions la solution on contact avec la muqueuse, en serrant légèrement le méat après la sortie de l'inatitiateur. A part lei inttiUatioM de cocaïne, le traitement des ptychopathe* urinairel ne prétente que peu de ressources. Néanmoinl, il ne faut paa renoncer chez eux au traitement générât de la neurasthénie douches froides, bains, préparations oa)mantes.


CONCLUSION

Nom espérons avoir prouvé par ce travail qu'il existe une forme spéciale de psychopathie qui a une tendance marquée à se localiser sur les organes d'expulsion de t'urine. Cette affection est caractérisée par une triade symptomatiquo à peu près constante

i* Incontinence d'urine dans l'enfance

2* Pollakiurie simple, douloureuse ou spasmodique après la guérison do l'incontinence

3' Hypochondrie urinaire généralement combinée à l'hypochondrie génitale que le malade a de la peine à en séparer. La cause principale de tous ces troubles réside uniquement dans la concentration do l'attention du malade sur ses organes expuiMum de l'urine. EUe est entretenue par toutes les causes qui exagèrent encore cette concentration, la blennorrhagie, par exemple. La démonstration de ces fuite a été donnée dans la partie psycho-physiologique de ce travail.

Nous avons volontairement éliminé les troubles de la miction des hystériques et des épiteptiques, pour conserver plus d'unité à notre sujet; en effet, l'influence du moral dans la pathogénie des troubles utinaires de ces malades est moins facile à saisir. Ils méritent de former encore un groupe à part parmi les névropathes urinaires. Ce qui les caractérise, c'est l'incontinence pour les épileptiques, la rétention pour les hystériques; mais ces accidents se passent pour ainsi dire en dehors de la conscience du patient. Ce n'est pas le malade qui les crée, il ne fait que les subir.

Nous avons donc tenu, pour ces raisons, à limiter notre sujet à cette classe bien nette de malades qui sont pour ainsi


dire les auteurs de leurs symptômes morbides par l'attention excessive qu'ils portent au fonctionnement do leur vessie. On peut résumer dans les formules suivantes les caractëroh principaux de ces psychopathes.

H existe une série de malades présentant des troubles variés do la miction par suite de l'excitation anormale que transmet à leur vessie leur esprit inquiet et pusillanime. 2' Ces malades sont des héréditaires, des dégénérés, souvent des neurasthéniques.

3° Au point de vue moral, ce sont dos timides, des scrupuleux, des nosophobos.

4' Par esprit de religion, par crainte des maladies vénériennes, ou par crainte d'lin échec, ils redoutent le coït. Ils n'entrent que tard dans la vie génitate, beaucoup d'entre eux n'y entrent qu'à l'époque de leur mariage, quelques-uns conservent indénniment leur yirginité.

S" Cette continence présente de graves inconvénients, par les habitudes de masturbation ou le priapisme qu'elle développe en eux.

60 Les troubles de la miction de ces malades débutent dès l'enfance par une forme d'incontinence nocturne d'urine que nous quali6ons de psychopathiquo. En effet, cette variété d'incontinence nocturne ne doit pas être confondue avec celle des épileptiques, ni avec celle qui résulte de l'atonie du sphincter uréthral. Elle est due à une véritabte pollakiurie nocturne entretenue par des rêves de miction et se tranformant en incontinence grâce à la profondeur du sommet). 7' Quand l'incontinence nocturne n'existe pas, elle est remplacée par la pollakiurie nocturne simple. Ce dernier accident peut lui-même manquer. Les troubles psychopathiques sont alors tardifs, ils ne s'installent qu'après la puberté. 8° Au moment ou l'incontinence nocturne guérit, elle est remplacée par la pollakiurie simple, d'abord diurne et nocturne, puis exclusivement diurne.

9* Cette pollakiurie a une cause purement psychique elle


M pr.du.(. par l'excitation continuelle que préoccupations anxieuses du malade relativement 1 sa T'"X" M La tolérance de la vessie pollakiurie chopathique ~b,.j.n,.M normale. On peut toujours y injecter facilement 300 grammes de liqnifle. <J~<)

Un peut dire que la vessie mulades n'a qu'une capa-

cité psychologique.

~ttE~ d'excès de

masturbai ion, do continence exagérée, soit enfin, et le plus

troubles

s'aggravent; la pollakiurie ancienne /l'accompagne de doit-

~x~ uréth1'll1. <.

t2" Le spaÎlme urétiii-al prorluit une série de troubles très

;r~ gouttes d'urine aprè/l

la miction par absence du coup de piston, coup de piston

la vessie pendant la défécation,

quelquefois, mais rarement, rétention complète,

Ces accidents, joints aux troubles génitaux d'origine psychique que ces malades se procurent par ic~cédés (impuissance, prétendue spcrm.t.rrhee). n.~dent~ il Jes plonger dans la plus profonde hypochondrie.

UO Il est important de ne plLS confondre les psychopathes

~~E?'=!

taxiques de III miction.

t5" Le meilleur moyen d'améliorer les psychopathes uri-

naires consiste à leur faire oublier leurs maux le plus POII-

aible et à détacher leur pensée de leur vessie. La cocaïne, en

calmant un instant leurs douleurs, rempli -bien ce but.



TABLE DES MATIÈRES

tNTXOMCHOK. t PMEMfËRE PARTIE

Psycho .physiotogie normale et pathologique de la miction. 5 CHAp. p.M.M. Du rôle de l'habitude dans la miction CHAP. II. Du rôle do l'attention dans la miction n S t". De l'allention dans la miction normale §2.Mub<ij;aiementurinaire.. n 3. Rétention complète d'origine psychique i6 A. Rôle de la rétention votontairu

B. Rote des traumatismes accidentels ou chi-

rurgicaux.

!i<.Spa<meurethra). gg A. Caractères du spasme uréthra)

B. Caractères de la miction dans le spasme

uréthrat 2g

C. L'absence du coup de piston dans le spasme

uréthra) produit le phénomène des gouttes

d'urine après la miction. 28

D. Coup de piston retardé. 31

R Troubles de la miction pendant la défé-

cation. 32

< F. Rétention complète par spasme uréthral. 33 § 5. Pollakiurie psychopathique 36 ~Pottakiurienormale.

B. Pollakiurie des psychopathes urinaires.. 39

a. Pollakiurie psychopathique précoce 40

PoUakiune psychopathique tardive «


<M)!M. Wttt)t)M)!( <. )tt)ttf)t!t ttï c' Xt))t 0))t!<!tt)t.Ph~ 1

~j[M.

C. Caractères de la potjakiurie psychopa- ['agi.

tttique. (7

!in.(:t!q!)'i!fautpot)t)crduset)!b)antdeparMiM

ws!ca!o que t'onotmerve souvent en sondant

)c)tj)sychopa)))csurinaires. M

!!7.Hot)'det'attcntiondans)esp)t!'nou)enosde

sensibi)it)!tit;o-ur~t))ra)e('<<'vrat)J;))'sv~sico-

urfthra)e<). 54

':H*t'.t)t.–nurùtedesr~~sd"u)i'-tinuda!)sJapf)))a)(iuri<' nocturne 5~

.!ii".Po~akiurh)nocturnesiu)p)e. M

!i2.)))<'on)ino)eenocturned'ori)!inopsychiquf.. 81

A. Oeseription rapide des deux pretnierM

ta)'i<'tt'!<d'incnntint'uet]nocturne. 83

M. tnconUnnncf nocturne dof fpi)eptiqm' n

i'. tncontinencti nocturne par atonie du

sphiuctcruf'cthrat. 05

B. Patho~-nic <te l'incontinence nocturne

d'origine pfychiquc 67

C, Traitetnunt (je t'iocontint'nce nocturne

d'origine psychique. 75

CM*)-. IV. Du rote du sentiment de p'))i!atit<' daus ~s troubtea p!<ychopathique''urinairt'!t. us

DEUXtËME PAHTtE

Caractères c)iuiqu''s de la psychopathie urinaire

CHAP. PXEMMX. Évolution des psychopathes urioaires n) CHA)'.)t.–))ci'hypochondrieuri))aire. 98 ~i".Hypochondrieurina)reetgM)tatite. 99

Si2.HypochondrieurinaireeH))cnnorrhaj;if- 105

9 3. Hypochondrie urinaire el hypertrophie pros-

tatique ~2

!< 4. Caractères moraux de l'hypochondriaque uri-

114

Cn*P. )! DtAG~tOSTM <2<

CttAP. tV. T)tAtTE)tt:~T. ~i''9

CHAP. tV. Co~CLUMO~S ~~fSS

CONCLUL;10'.48 :'¡{~te3