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Le Soleil, 26 juillet 1891

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Le Soleil
26 juillet 1891


Extrait du journal

Le Gaulois publie une lettre fort inté ressante d’un de ses amis politiques, qui revient d’Angleterre et qui*, après l’avoir entretenu du voyage de l’empereur d’Al lemagne à Londres, parle de la question d Egypte dans les termes suivants *: Je touche ici à un point délicat. Par la faute de tel ou tel personnage (les responsabilités ne sont pas encore clairement établies), la France s’est volontairement exclue de l'E gypte. L’Angleterre s’y est établie, et elle ne ménage rien pour assurer son établissement. C'est à pas de géant que son influence marche en avant. Nous ne pouvohs nous faire à cette idée. Tout ce qui peut contrarier les projets anglais, nous le tentons. Nous augmentons ainsi la mauvaise humeur des Anglais, sans rien changer, du reste, au fond des choses. Un haut personnage anglais, avec qui je m’entretenais de cette situation, me disait : « Vous ne savez point vous y prendre. Voulezvous faire la guerre pour nous déloger de l’Egypte? Non, n’est-ce pas? Donc, nous y resterons, quoi que vous fassiez. Eh bien, au lieu de « chipoter » comme vous le faites, ne feriez-vous pas mieux de nous vendre votre consentement définitif à une occupation que vous ne sauriez plus empêcher. Je suis sûr que notre gouvernement vous achèterait fort cher ce consentement. Et il ne serait peut-être point difficile de trouver, dans la Méditerra née même, une compensation qui, en même temps qu’elle vous serait profitable, fermerait la petite blessure d’amour-propre que pourrait vous infliger l’abandon définitif de la vallée du Nil. L’auteur de la communication adressée au Gaulois a raison d’appeler l’attention du public sur cette situation dont nous nous sommes déjà occupés. Voici en effet ce qu’écrivait M. Edouard Hervé dans le Soleil du 17 juillet : Notre malheur, à nous Français, dans la question égyptienne, est de n’avoir pas su nettement ce que nous voulions. Nous parta gions avec l’Angleterre le protectorat de l'E gypte. Nous pouvions essayer de garder cette situation. En ce cas, il fallait nous associer à l'expédition contre Arabi-Pacha. Nous pou vions, au contraire, abandonner l’Egypte,mais alors il fallait nous la faire payer. Les Anglais y auraient mis le prix. 11 y avait là une chan ce, peut-être, de nous assurer l’alliance de l'Angleterre sans renoncer à celle de la Russie. Or,nous avons manœuvré de telle façon que les Anglais ont eu l’Egypte et qu’ils l'ont eue pour rien. Non seulement ils ne nous savent pas le moindre gré du cadeau que nous leur avons fait, mais comme ils craignent que nous ne songions à le leur reprendre, ils ont cherché d’autres amis pour se défendre contre nous, le cas échéant. De là leurs coquetteries avec la triple alliance et plus spécialement avec l’I talie. L’Angleterre veut maintenir le sfafu quo dans la Méditerranée : en d’autres termes, elle veut garder l’Egypte. C’est pour cela qu’elle s’est entendue avec l'Italie le jour où elle a cessé de s'entendre avec la France. L’entente entre la France et l’Angleterre, qui
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