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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1927-01-27

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 27 janvier 1927

Description : 1927/01/27 (Numéro 26).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4917640

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 13/12/2007

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~-y.. S<3 M:MA IRE!

V',

L6s dêctarations de M. Poincare. te comtn6rc& ffançais et tes cotonies. Au Jour ie Jour. /,es parent de Chopin. HENRY BfDOO.

t-esafTairesde Chine. L'altitude des E~<y/!M. P. B.

Lejubiiéd'un jésuite le P. Detehaye. PiERREDEÇufRJELLE.

La crise allemande.

A t'Etranger.

a* page

Cham~t'e. Les baux a longue <fur<fe. M. Pptncaré devant la Commisston des finances.

Le suffrage des femmes.

Au pays de Galles. ~8]. VERGES. 3' page'

Revue des Sciences. CoMtd~'afto/tssM* /a CtC. HENRY DE VAtUGNY.

Les déclarations

f Poincare~

de M. Poincaré

M. Raymond Poincaré a fait hier, à la Commission des nnances de la Chambre, un exposé précis de la situation <lu Trésor. Ses déclarations, très nettes en ce qui concerne le passé, très discrètes en ce qui concerne l'avenir, ont été écoutées avec Une très grande attention par tous les membres de la Commission, sans distinction de parti, et elles ont été généralement appréciées.

Nous revenons de fort loin. M. Raymond Poincaré a eu le souci de ne pas louer lui-même l'oeuvre qu'il a accomplie. Mais les faits et les chiffres sont significatifs. Quand le ministère d'union s'est constitué, les caisses étaient vides, les demandes de remboursement de Bons étaient considérables nous étions à la veille d'une crise très grave, nous y étions s même entrés déjà et la baisse brusque du franc était le signe irrémédiable de notre situation. Aujourd'hui, après plusieurs mois d'effort, un changement heureux s'est produit. Le Cabinet d'union est le premier qui, depuis longtemps, ait pu se tirer d'affaire sans inflation. I! n'a pas eu non plus recours à de grands crédits extérieurs, qui auraient apporté une amélioration momentanée et créé une dette nouvelle. I! est arrivé par d'autres moyens' à Une appréciable revalorisation du trahc. Comment s'y est-il pris? C'est ce' que M. Poincaré a exposé en détail dans ses dé- clarations. Il n'y a dans ce qui a été accompli aucun mystère et aucun miracle. Mais il y a un patient labeur, un effort méthodique, de l'ordre, du bon sens. Il y a aussi l'utilisation de circonstances heureuses, qui auraient pu ne pas se produire, mais qui se sont produites. Il y a, endn, il y a surtout le retour de la confiance, dû à' l'avènement d'une politique nouvelle. II y a huit mois, beaucoup croyaient que de pareils résultats ne pouvaient plus être obtenus; beaucoup doutaient que la confiance pût revenir beaucoup se deman- daient de bonne foi si le franc pourrait remonter. Les événements ont prouvé que la raison était du côté de ceux qui avaient~ foi dans. le relèvement du franc et dans lés'hèureux effets d'une politique nationale. Certaines contingences ont, sans doute, servi M. Raymond Poincaré: mais bn ne saurait nier le rôle dg président du .Conseil et de l'union nationale dans l'amélioration qui s'est produite.

Pour le public la situation nouvelle est caractérisée en quelques traits. Le Trésor à acquis toutes les devises nécessaires a l'année 19~7; il n'est plus menacé par les demandes de remboursement de Bons; i! a reçu, au contraire, un grand nombre souscriptions qui dépassent le chiffre prévu par la Caisse .'d'amortissement. D'autre part, I.'Etat a de l'argent dans ses caisses pour faire face à ses besoins; il a demandé aux Chambres et au pays un double effort, sous la forme d'impôts et sous la forme d'économies. Ennn, l'amélioration des valeurs françaises et la hausse du franc ont constitué pour les porteurs, à qui la crise précédente causait dés pré~ judices 'considérables, une amélioration dont a bénéficié ;une part nombreuse et intéressante de la population. Tels sont les faits qui ont frappé l'ensemble du pays d'autres, initiatives, comme celle .de la Caisse 'd'amortissement, telle qu'elle a été conçue; lui paraissent moins importantes et moins efficaces. Tout se résume pour lui par !a stabilité de la livre aux environs de 123 francs. <'

De ta dans la nation un apaisement des esprits, malgré les difficultés inévitables qui accompagnent nn~ revalorisation assez rapide. De la un QptAansrn.e qui ne. demande qu'a se pro.tenger avec factUté et qui a besoin d'être éclairé. Un membre de la Commission a demandé au président du Conseil ce qu'il adviendrait, selon lui, de la livre et du franc dans trois mois. M. Raymond Poincaré a fait une réponse prudente et mesurée qui mérite d'être retenue. Il a déclaré que la Banque de France ferait tous ses efforts pour maintenir le franc au cours actuel, afin de faciliter l'activité de l'industrie. Ce n'est pas la, à proprement parler, un engagement que le gouvernement ne pouvait prendre parce qu'il ne dépend pas de lui de le tenir. C'est une intention, c'est surtout une espérance. Il est" certain que la

stabu!té présente est encore un fa!t récent soumis à l'épreuve des circonstances, et t que le vœu du gouvernement est qu'elle puisse se prolonger longtemps.

Quand un pays a traversé une crise comme celle qui a duré deux ans, il faut beaucoup de soins, de patience et de labeur pour en sortir. Il est des maladies qui ne se guérissent pas sans, de longues et prudentes convalescences. Pendant toute une période, il faut éviter les accidents, et il n'y a plus d'erreurs à commettre. L'heureuse amélioration qui s'est produite dans notre situation ne doit pas nous détourner de penser à tout ce qui nous reste à faire. C'est cette conviction qu'on trouve au fond des déclarations si .pondérées qu'a faites M. le président du Conseil. Nous pouvons ajouter, ici, ce qu'il n'a pas dit, mais ce qui tombe sous le sens. La condition nécessaire de toute œuvre de redressement est d'épargner à notre pays toute secousse parlementaire, toute aventure politique, et de 'poursuivre l'oeuvre entréprise à l'abri d'une union nationale sincère, acceptable et durable. Pendant longtemps encore, te souci de nos nnanees dominera notre vie politique. L'exposé fait par M. Poincaré sera accueitli avec satisfaction.

Le commères fraser et tes cotcmes Nous avons, il y à quelques jours, fourni les résultats du commerce extérieur français pour l'année 1926. Les importations sont inférieures de tout près de 20 millions de francs aux exportations, les premières étant de 59.514.725.000 francs et les secondes de 59-534-049.ooo francs. Si nous décomposons ce commerce en commerce avec les pays étrangers, d'une part, et commerce avec les colonies et pays de protectorat, d'autre part, nous constatons que les échanges avec le premier groupe présentent une balance défavorable, les importations l'emportant de 2 milliards 294 millions sur les exportations. Nous avons donc acheté aux pays étrangers pour une somme très supérieure, on le voit, à celle qui représente nos ventes à ces mêmes pays.

Ce déncit considérable n'apparaît pas dans les résultats globaux parce qu'un facteur est intervenu pour le résorber; ce facteur, c'est le commerce de la France avec ses colonies. Tandis que les colonies ont expédié à leur métropole pour 6 milliards 873 millions de francs, les possessions d'outre-mer (l'Algérie, la Tunisie et les autres pays de protectorat y sont compris) ont acheté à cette même métropole pour 9.187 millions, ce qui laisse une balance active de 2 milliards 314 millions en rapprochant ce chiffre de celui du déficit mentionné plus haut, soit 2 milliards 294 millions, nous retrouvons les 20 millions d'excédent des~exportations, qui représentent, nous l'avons vu, le résultat final du commerce extérieur global français.

Il y a dans cette constatation un fait encore trop ignoré et qui mérite, cependant, de ne pas passer inaperçu. Pour l'activité de l'industrie française, le domaine colonial représente un appoint qui, déjà, n'est pas négligeable. Enfin, au pays entier, il apporte l'avantage d'une balance commerciale favorable.

L'œuvre coloniale poursuivie par notre pays atteste, dès maintenant, par ses résultats, qu'elle, n'a pas été une œuvre vaine. Si on la poursuit en y appliquant une méthode rigoureuse, et des activités sans cesse accrues, il est permis d'espérer des possessions'. françaises d'outrc-mer une collaboration puissant.e. au -redressement'de notre

pays.,

Le besoin de cette méthode se fait de plus en plus sentir. Des manifestations variées l'attestent. Nous avons l'exposition des produits coloniaux, nous allons avoir la semaine des colonies; plus tard, le congrès du redres.sement français, où les colonies auront la .place qu'elles-méritent. Les publications sur la matière se multiplient. Aujourd'hui, nous en recevons une, dont le titre est caractéristique; son. auteur, M. le sénateur Lucien Hubert, l'a intitulée.: Cf g!f'<7 /OK~ coHMa?/rc 'de ooa t'c.Mpt<)'<:M co~M;(t~ (i). L'honorable président de la Commission des affaires extérieures du Sénat s'est appliqué a montrer les produits que les possessions d'outrc-mer nou.s fournissent, ceux dont les exportations pourraient être dès maintenant développées, et ceux qu'on peut, à l'avenir, espérer se procurer dans ce domaine.

Pour parcourir tout ce programme, il y a un c<ïort considérable à faire, mais on a un terrain de départ qui constitue déjà une base solide. Et, étant donné l'ampleur de la diversité du domaine colonial français. les plus beaux espoirs ne sont pas interdits il suffit d'avoir de la volonté et de la persévérance.

AU MAROC

Le brigandage

et l'importation des armes

Dans la région de Kenifra, a Et Hamman, d'importants troupeaux de bœufs ont été raxxiés. Au cours d'un combat vers Ouaduizert et Ait M'Hamed, plusieurs femmes ont été tuées.

Des armes introduites clandestinement ont été découvertes dans une malle à double fond.- Une enquête est ouverte pour établir la provenance, de ces armes. e La situation économique

Interviewé au sujet de la situation commerciaie actuelle, M. Rengnet, directeur générât de la Banque d'Etat du Maroc, a déctaré qu'il était très optimiste.

Nos stocks d'importation– sucre, bougies. cotonnades– sont peu importants, dit-H.et~es pertes a subir seront facilement supportées par les maisons qui en sont détentrices. D'autre part, notre industrie, sauf celle des phosphates qui est réglée par les cours mondiaux, étant nu))e, le chômage n'est pas à craindre. (!') Chez Boivin,-éditeur,.} 3 et 5, r. palatine (6'

~t/JOt/jR' LB JOM? t

<l' `

L-es parents de Chopin Frédéric Chopin était-i) d'origine française ou polonaise? On savait que son père, Nicolas Chopin, était venu de Lorraine en Pologne, mais les renseignements précis s'arrêtaient là.

M. Pereswic-Soitau vient de retrouver et de publier, le 14 novembre dernier, un .acte décisif. C'est la réponse faite à un questionnaire officiel par Nicolas Chopin lui-même, quand il demanda sa retraite comme professeur de littérature et tangue françaises au lycée de Varsovie et aux écoles militaires. Il se dit fils de François et de Marguerite, né le 17 avril 1770, à Marainville. C'est un petit village lorrain, au pied de la colline de Sion.

Là-dessus, M: Ed. Ganche, à' qui on doit deux livres substantiels sur Chopin, demanda au curé de Marainville, M. l'abbé Evrard, de lui transcrire les actes des registres paroissiaux concernant la famille Chopin. Ainsi fut remis au jour l'acte de baptême de Nicolas Chopin. Il est né non le 17, mais te 15 avrit, non en 1770, mais en 1771. H était fits de François~.Chopin, charron~ et de .Marguerite-Befttn; son épouse.

Ce François Chopin, charron et grandpère du musicien, était né le II novembre 1738. Il était lui-même fils d'un premier Nicolas Chopin, vigneron, demeurant à Ambecourt, et qui avait épousé Elisabeth Bastien. Ce Nicolas bisaïeul du musicien, était sans doute né à la fin du règne de Louis XIV ou au plus tard au commencement de la Régence. Nous connaissons donc, dès à présent, l'ascendance paternette de Frédéric Chopin jusque dans le premier quart du dix-huitième siècle. Mais il reste bien des points obscurs. Nous ignorons pourquoi Nicolas Chopin a quitté la France, et nous ne savons s même pas avec certitude la date de son exode M or a~ou~ ~c y car 1787, écrit Niecks. M. Ganche, qui vient de publier dans la revue La Pologne, du 15 janvier, tous ces documents, croit que Nicolas Chopin s'est enfui de Lorraine et que « du jour de son départ, il ne laissa pas à sa famille le moindre indice de son existence C'est possible, mais c'est peutêtre un peu absolu. Les preuves manquent,: et quelques faits'connus' sont plutôt de signe contraire. Après l'insurrection de 1794, il essaie deux fois de rentrer en France. I) donne à son fils, comme second prénom, celui de François, c'est-à-dire celui de son propre père. Ce souvenir indiquerait, me sembtë-t-it, que, dans la pensée de Nicolas, les liens de famille n'étaient pas encore rompus. M. Ganche naus dit encore que Nicolas Chopin a ignoré la mort de sa mère, en 1792 (et non, comme it l'écrit par distraction, en 1793: 5 fructidor an !!). Cette ignorance, dont nous n'avons pas la preuve, serait assez naturelle, la France étant ators en guerre avec la Prusse, l'Autriche, l'Angleterre, la Sardaigne et l'Espagne, c'est-àdire avec tous ses voisins, et cômplètement encerclée. D'autre' part, ta Pologne elle-même ~iait en pleine insurrection, et Nicolas sous les drapeaux.

Ce qui est plus surprenant/c'est que tes 'tiens n'aient pas été renoués quand les circonstances le permirent. Que faut-il penser? Nicolas a épousé, en 806, une fille noble. Lui-même est devenu un bour-* geois, un professeur,~ un fonctionnaire. Rougif-i! de son père le charron? Ce métier de charron, François Chopin, avant ta fin de la Révolution; t'abandonna pour reprendre l'état de vigneron, qui était celui de son père, et, te 26 brumaire an !X, <' c'est-à-dire en novembre 1800,' il se' remaria avec une veuve, Marguerite Laprévotë, agée comme tui de soixante-deux ans. Il mourut à l'âge de soixante-quinze ans, le 31 janvier 1814, en pleine invasion. Cette fois.encore, il est assez naturel que Nicolas Chopin, à Varsovie, ait ignora .l'événement.

Cependant Nicolas Chopin avait deux sœurs restées en France, Anne, née vers 1770, et Marguerite, née vers 1776. Elles vivaient encore quand Frédéric Chopin, leur neveu, arriva à Paris, à l'automne de 1831. Elles ne moururent qu'en 1845, l'une le 11 mars, l'autre le 23. Ainsi, pendante quatorze ans, Chopin vécut à Paris, sans qu'il ait. paru même se douter de l'exis- tence de ses vieilles tantes. En 1834, .il~ fait un voyage aux bords du Rhin, et ne pense pas à s'arrêter en Lorraine. M. Ganche rejette toute la faute sur Nicolas Chopin. Mais il faut nous résoudre à ignorer le secret de cette histoire de fn- mille. Brouille ou seulement oubli ? On s'étonne qu'en 1835 encore, Nicolas Chopin lui-même, venu de Varsovie à Çarisbad, n'aie pas donné un souvenir à ses sœurs. Mais il ne les avait pas vues depuis quarante-huit ans. Après un .demi-siècle, a-t-on encore envie de se revoir? Son fi!s vtnt te rejoindre, et, de Paris à .Carisbad, la route la plus courte passe par Nancy, à quelques tieues de Marainvitle. !) ne s'arrête pas. Frédéric retourna encore en Bohême en 1836, toujours en brûlant tes 'étapes de Lorraine. Il est vrai que les tantes oubliées étaient d'humbtes femmes, <"t que Chopin songeait alors à épouser Marie Wodzinska, dont te père avait

vlvgt~ millë~'hécfares técres. et donb

v!ng!"mine'nëctàres de 'tetres et don.t-

l'oncie avait préside !e Sénat de Pologne. .Il HENRY BiDOU.

Les aîîaires do Chine /a~</e des ~a~s-<?/s

Après avoir tenté d'amadouer les Cantonais par son fameux mémorandum, le gouvernement britannique, apercevant maintenant le danger qui menace Changha), prend à la hâte des mesures militaires et navales pour défendre le grand centre du commerce étranger en Chine. 1) n'a pas l'intention d'intervenir entre les partis rivaux, mais il paraît avoir l'a volonté d'empêcher toute incursi'on dans la concession internationale. S'il n'a pas manifeste la même énergie à Hankéou, c'est que, comme nous avons eu l'occasion ,de le montrer, il estime que dans cette ville, située a. plus de mille kilomètres de l'embouchure du Yang-Tse, ses nationaux et ses soldats seraient trop exposes; il ne veut pas renouveler la terrible expérience de Khartoùm. Mais les établissements anglais de Changha't, placés à proximité de la mer, peuvent être défendus. Il est, d'ailleurs, très probable que le' Cabinet de Londres pense qu'un'certain étalage de force est !e meilleur moyen pour éviter d'avoir à recourir à la violence. Jl expédie des troupes en Chine, mais continue, à négocier.

Tandis que la tournure prise par ies événements détermine les Anglais à adopter une attitude plus énergique, les Etats-Unis, au contraire, semblent désormais résolus à se tenir tout à fait à l'écart. Le gouvernement américain n'a pas répondu jusqu'à présent à !a communication britannique d'il y a quelques semaines. Il attendait, dit-on, d'avoir conféré avec son ministre à Pékin, mandé à Washington, avant de fixer sa politique. Mais M. MacMurray a été invité à retour- ner dans la capitale chinoise où, en raison des événements, on estime à la réflexion que sa présence est nécessaire. Une pression parlementaire s'est exercée sur le Président Coolidge et le secrétaire d'Etat, M. Kellogg, tant au Sénat qu'à la Chambre des représentants, pour les amener à faire des concessions aux Chinois et à déclarer que les Etats-Unis n'interviendront pas. Le correspondant du TtMM à Washington prétend que le ministre de Chine, M. Sze, qui serait tout acquis aux Cantonais, aurait très habilement manœuvré auprès de M. Porter, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre, des Représentants, et même auprès de M. Kellogg. Quoi qu'il en soit, la commission présidée par M. Porter s'est prononcée pp.ur une politique d'indépendance et d'isolement, et on annonce que M. Kellogg ne tardera pas à faire une déclaration dans le même sens.

Ainsi, les principales puissances paraissent plus désunies que jamais. L'Angleterre ellemême n'est pas suivie par tous les Dominions et rencontre de la résistance aux Indes. Tout cela est un peu inquiétant. H est certain, en effet, que les pays qui ont de grands intérêts en Chine devraient autant que possible avoir une politique 'ommune s'ils ne veulent pas que les choses aillent de mal en pis. En ce qui concerne la France, M. Briand a fait conn:t!t''f hier au. Conseil des ministres les instructions qu'il a adressées à nos représentants en Chine, mais rien n'a été révélé sur le sens de ces instructions. P. B.

La /so/<o/? </e la CAa/n~e a/ne/cq//7e </es ~e/?/se~~a/7~s

La commission des affaires étrangères de !a Chambre des Représentants a approuvé la résolution déposée par son président, proposant que les Etats-Unis agissent indépendamment des autres nations dans leurs rapports avec la Chine.

.'En vertu de cette résolution, on demandera au président Coolidge d'entrer en négocia"ttons avec la Chine, afin d élaborer un nouveau traité devant remplacer les traités maintenant. en vigueur au sujet de l'exterritorialité et des droits de juridiction.

La résolution est précédée d'une déclaration établissant que tes Etats-Unis, dans leurs relations avec là Chine, se sont toujours efforcés d'agir, dans. un. esprit d'équité mutuelle, et que les développements en Chine rend&nt désirable une initiative de la part du gouvernement des Etats-Unis, dans le but d'ajuster les traités résultant des relations entre les deux pays.

Les prochaines </ec/a/'o~/o/?s

de M. Ae//c~</

On télégraphie de Washington à l'agence

Havas

M. Kellogg, secrétaire d'Etat, se prépare à faire publier d'ici un ou deux jours une déclaration sur la politique américaine en Chine.

D'après le porte-parole de la Maison-Blanche, les préparatifs faits par l'Angleterre pour la défense de ses Intérêts en Chine ne seront pas suivis, pour le présent tout au moins, d'une concentration des forces américaines en Extrême-Orient.

Le président Coolidge ferait, déclare-t-on, une grande différence entre le problème britannique en Chine et le problème qui se pose devant le gouvernement des Etats-Unis, car l'Angleterre a des concessions en Chine, tandis que les Etats-Unis n'en ont pas. Pour cett~ ra.ison, dit M. Kellogg, le Président pet)t entrevoir la possibilité de divergences entre les deux gouvernements en ce qui concerne une politique générale à l'égard ~de' la Chine.

Z.a s/a~'o/! e~° C~a/7~a/' t

On mande de Londres

Selon des informations parvenues hier dans les milieux autorisés anglais, l'engagement au cours duquel Sun Chuang Fang, le gouverneur de Changha't, .aurait été soi-disant Séfait, n'a été en réalité qu'une simple escartribuche. Une certaine importance est attachée a cette nouvelle, car ta défaite du chef nordiste entraînerait une avance plus rapide ;te l'ennemi sur Changhaï.

Dans l'état, actuel des choses, on n'attend donc pas avant quelques semaines l'avance des forces cantonaises sur Changhal, et, d'ici .la, fait-o" rcmajranp.)'. les conversations de

Haakeou, qm s&. pM!Mu!ven.t am!ca!ement, auront peut-être abouti favorablement. Tout en confirmant hier soir que l'entrée de~ Cantonal a Changhaï ne se heurterait pas a une opposition par tes armes, les miHeux autorises ajoutent que, -bien entendu,' leur conviction est qu'aucune tentative ne serait faite, soit par )a force armée, soit par ia'; violence populaire, pour amener un changement du statut de la concession internatib-' nale. f. 'ossoss/ta~ <u~ co/!s~/ /a/!co/s Les démarches poursuivies par le consul de 'France à Canton à ta suite du meurtre de M. Robert, interprète charge du consuiat de France a Mongtxeu, qui a été tué par des' brigands chinois en quittant son dernier poste de Longtcheou, ont abouti à un arrangement par iequet les autorités cantonaises s'engagent à verser, dans le detai d'un mois, l'indemnité qui leur est réclamée.

Le ju~e d'un jésuite: !e P.Bs~ehave

On vient de célébrer, à Bruxelles, l:e jubilé des cinquante ans de vie religieuse d'un jésuite, le P. Hippo!yte Delehaye, président. ,1 de la Société des Bollandrstes. On peut, sans!! ii être jésuite, prendre sa part de cette manifes-' tation'. Des hommes de scien'ce.dans-lG~mon-! de entier, si la modèle dti P. Delehaye 'leur eût permis de conn~ftre ce jubilé religieux, n'auraient pas manqué de témoigner leur admiration au BoIIandiste qui est membre associé de notre Institut et de nombreuses académies étrangères.

La petite et glorieuse corporation des BoIIandistes belges est une fraction originale et très particulière de la grande Compagnie de Jésus. Son président actuel a retracé son histoire, ses vicissitudes et ses travaux, dans un précieux petit volume A <ro~c~ trois ~c~M. 7/<rM:'rf des Bo~Mdt~M (1615-1015), Ce livre paraissait en 1020, pour le troisième centenaire des Bollandistes qui n'avait pu être célébré à sa date, à cause de la guerre et de l'occupation de la Belgique par les Allemands.. Le P. Delehaye y rappelle qu'ils furent alors molestés et assez inquiets pour leur bibliothèque; il ne dit pas que lui-même connut les douceurs de la prison. On sait que les Bollandistes, depuis trois siècles, étudient et publient les documents au- thentiques relatifs à la vie des saints. On peut faire remonter la première origine de leurs travaux à l'année 1615 et au P. Rosweyde. Mais c'est en 1630 que le jésuite Bollandus, qui leur laissa son nom, fonde, à Anvers, le véritable établissement d'où est sorti la grande oeuvre des ~c~a .S'cHctorMM. L'œuvre et leur existence étaient interrompues par la suppression de la Compagnie au dix-huitième siècle; elles furent reprises, à.! Bruxelles, au cours du siècle dernier. Le P. Delehaye, qui les préside aujourd'hui, leur appartient depuis trente-six ans, comme président, titre qui se donne au plus ancien. II a succédé au P. Van Ortray qui a remplacé lui-même le P. de Smedt, à qui il revient d'avoir fixé leur voie et leurs méthodes aux Bollandistes contemporains. Ceux qui ont eu l'honneur d'approcher de tels hommes ne peuvent s'empêcher de joindre à leurs noms celui du P. Poncelet, mort prématurément.

L'oeuvre admirable des Bollandistes dépasse le cadre de l'étude et de la publication des textes hagiographiques. Elle représente un esprit et une tradition de science critique qui ont été maintenus et se sont développés quand cela n'allait pas sans mérite, et parfois non sans épreuves et sans difficultés. On ne dira jamais .assez les services que cette oeuvre a pu rendre à la cause des hautes études scientifiques et historiques dans l'Eglise catholique, à l'ombre et sous la protection de 1~ puissante et très orthodoxe Société de Jésus.

A côté de la célèbre et monumentale collection des ~tc~a .S'aMc~ofMMt, dont ils pour- suivent l'achèvement, dont le P. Delehaye, pour les derniers volumes, aura été l'un des meilleurs ouvriers, les Bollandistes ont créé les .~Ma~c~a BoHoKdtOMO, une revue scientifique et critique qui a pris une grande importance en contribuant à relever et à maintenir le niveau des études hagiographiques. Ils ont édité des catalogues de manuscrits. des .Bt&h'ot/tc~Mf.! ~a~to~n~M~ <~Tcg!ft', ~oh'M on'CM~c, qui sont de précieux guides pour les chercheurs. Leur magnifique bibliothèque, dans l'immeuble du collège Saint-Michel, à Bruxelles, ouverte libéralement aux savants de toute observance, est un merveilleux atelier de travail, l'un des mieux outillés et aménagés qui soient. L'oeuvre scientinque personnelle du P. Delehaye, consacrée principalement à l'étude des actes des martyrs et des documents hagiographiques des premiers siècles de l'Eglise, relève de l'appréciation de ses pairs. Ceux qui ne peuvent l'aborder que du point de vue de la culture générale, ont le droit de signaler des livres où ce savant, esprit fin et lettré autant qu'érudit sûr et incomparable, a consigné le résultat de ses travaux pour un public plus large que celui des purs spécialistes. II faut mentionner ?on beau volume sur les Lt~enf/c.! .Ho~fc'<c/t!t< l'ouvrage remarquable sur les On'(/t))M efM CM~c dc.s ))M)'?, celui, plus récent, sur les jPaMiOM~ ac' MW<y)'~ t/fWM y.t'~o'aM'M. On hu doit un ~t;t'H< /ca): BcfC~OM~ dans la collection TLc~Mi'K~.

Dans tous ses travaux, qu'ils soient d'ordre pius spécial ou plus général. le P. Delehaye fait preuve d'un esprit qui n'a rien de timoré; a, au plus haut point, ce «cour-âge scientifique qu'il a montré et loué justement chez son grand prédécesseur'Papebroch. Il ne dissimule ni ne .voile ce qu'il pense. C'est avant tout un esprit ferme et droit, un esprit indépendant et original, qui est aussi un esprit prudent et sage. Critique sévère de la légende, du point de vue de la science et de l'histoire, il est capable de la comprendre et de la goûter de celui de l'art ou de la piété traditonnetle il est convailM-u de ne rien enlever à celle-ci en lui donnant des bases plus solides. A l'occasion de son jubilé de jésuite, on a. plaisir à saluer, avec le respect qu'elle mérite, une belle ngure de savant et de religieux.

PIERRE DE QuiRIELLE.

La Crise allemande

Les pourparlers d'hier

I.ës'négociations entre le Centre et.!e~. nationalistes ont repris hier matin, à 10 heures, au Reichstag', avec la participation des. mêmes négociateurs, à l'exception de. M. Stresemann, qui était retenu à la commission des finances. La discussion aurait'porte principalement Sur !a question de la forme républicaine du gouvernement et sur la politique extérieure. D'après les journaux de droite, un rapprochement très sensible se serait produit entre tes thèses en présence, et l'on serait bien près de s'entendre.

L'entente aurait été réalisée, en ce qui concerne les questions sociales, par une commission comprenant l'abbé Kramer, ministre'du gravai!; le Dr. Curtius, ministre de l'économie nationale, et des représentants des nationalistes. Pour les autres questions (couleurs du drapeau, réforme de I'-t Reichswehr, politique extérieure), on aurait fait appel a M. Gaus, le juriste de la Wilhelmstrasse;pour découvrir une .formule capable dti rallicf l'unanimité.

L'attitude des partis de gauche Dans les milieux démocrates, on doute que 'le parti puisse se prononcer en faveur de la participation au nouveau Cabinet. Mais il n'est pas encore certa.in qu'il passera .dans l'opposition. En tout cas, le maintien de M. Reinhold, ancien ministre des nnances, à titre personnel, parait probable.

Le ~'<T/<fp ~o~)K<'M<at~ Mfto~~ annonce que la fraction socialiste dirigera contre le nonveau gouvernement une opposition sans merci. Les populistes et le centre

Des polémiques de presse sont engagées au sujet des pourparlers entre le Centre et !es nationalistes, qui sont les uns et les autres accusés d'avoir renoncé à leurs principes.

Plus violentes encore, sont les discussions entre le Centre et les populistes. Malgré des démentis répétés, la presse populiste maintient ses informations au sujet d'une entente secrète entre le Centre et les nationalistes, et du rôle joué dans cette affaire par le nonce Pacelli et certains hauts dignitaires ecclésiastiques. Une déclaration de M. Stresemann Le 7'MM publie le résumé d'une déclaration faite par M. Stresemann à son correspondant de Berlin, dans laquelle le ministre allemand dit notamment que si, en octobre 1025, lors de la démission des membres nationalistes du Cabinet, les milieux locarnistes à l'étranger pouvaient entrevoir les développements de la politique du Reich avec quelque inquiétude, c'était, dans une certaine mesure, parce que les idées locamistes n'étaient pas encore suffisamment ancrées en Allemagne. Mais, a ajouté M. Stresemann, aujourd'hui, si, abandonnant leurs positions, !e9 nationalistes arrivent à participer de nouveau au pouvoir, cela ne peut que signifier qu'un changement d'opinion s'est produit en AUenta* gne depuis octobre 1025, et c'est la preuve que k politique de Locarno est acceptée dans des mi lieux nationalistes plus étendus, et approuvée) par une majorité, tant au Reichstag que dans la peuple allemand.

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Allemagne

Le &Hff~e< de la ~c&~eAr i

Le ~<<&!</u!c signale les divers jeux d'cch< ture pratiqués par le ministre de la guerre a'I< lemand pour camoufler Je budget réel de Reichswehr.

L'armée allemande coûtera, en 1927, 484. mUIions de marks; même en évaluant 3e pouvoir' d'achat du, mark actuel à 60 de ce~ d't mark. d'avant-guerre, les dépenses nécessitées par l'entretien des cent mille hommes de l'armée républicaine 'ne sauraient être mises en parallèle avec les 985 millions de marks que cou-* tait, en 1914, l'entretien de l'armée impériale dix fois plus forte

Le maquillage du budget apparaît notamtneai dans le chapitre 15 § 31, intitulé Entretten'de~ armes détenues par la troupe Ces frais d'entretien sont évalués:

i" A 5.230.000 marks pour M2.ooo carabmes, soit environ 50 marks par carabine contre! 7 marks en 1914;

2° A 8.640.000 marks .pour 1.926 mitrailleuses~ soit 4.450 marks par mitraHleùse contre .550 marks en 1914: .~° A 5.710.000 marks pour 288 canons légers,' soit 200.000 marks au lieu de 6.000

4° A 1.920,00 marks pour 252 lance-mines, soit~ ]e chiffre énorme de 7.600 marks pour un seul. lance-mines.

Avec ce système, la Reichswehr est à même d'acheter, chaque année, une bonne tnottié en. plus des armes que celles qui lui sont concédées par le traité de Versailles, et de mettre en ré<. serve des quantités de matériel suffisantes pou~ une armée de 250.000 à 300.000 hommes. Depuis la stabilisation du mark, plus de detut milliards et demi ont été affectés à des dépenses mHitaires.

Un empruB< du ~Fc&

L'opinion publique a été fort surprise aujourd'hui d'apprendre que }e ministre des finances du Reich a décide un emprunt de 500 mtHions. de marks, destinés à couvrir mn excédent de dépenses 'budgétaires prévu .pottr te .prodEm~ exercice. Trois cents millions ont été souscrits par les grandes banques et 200 par les chemina de fer et les postes.

\I. Reinhold, ministre plénipotentiaire, déclard que le Reich n'avait pas besoin d'argent pouf le moment et qu'il a voulu l'abaissement du ta-tM de l'escompte. On ceignait, dit-il, en attendant plus longtemps, que les conditions du marché-ac devinssent moins bonnes, en raison de prochains besoins en crédits de l'industrie aNe< mande.

L'emprunt sera souscrit à 92 et rapportera 5

t'~Mema~ae et le Cartel de jf'acfer ` Le 6'<of publie une information de source ai" lemande selon laquelle les métallurgistes alle~ mands songeraient sérieusement à se retirer du' cart&t européen de l'acier qui s'est formé au' mois. de septembre de l'année dernière. fNous laissons au journal londonien toute la' responsabilité de cette nouvelle'. Il y a lieu toutefois de remarquer que. depuis la conciusion du' cartel, )a production allemande d'acier a toujours été Inférieure à la quote-part attribuée à l'industrie d'outre-Rhin. De ce fait, les sommes versées au cartel à raison de 5 do~Ms par tonne supplémentaire ont été assez importa'ntes, ce qui pourrait justiner la décision allemande de ï<* soustraire à cette pénalité~