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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1923-03-21

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 21 mars 1923

Description : 1923/03/21 (Numéro 79).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4903633

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2007

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La haute-commission compte d'autre part, comme suite à cet attentat, prendre des mesures extraordinaires de sécurité touchant la circulation entre l'Allemagne non occupée et les territoires occupés, pour mettre un terme aux menées pangermanistes.

Une adjudication de bois

Une adjudication de bois provenant des forets domaniales a eu lieu hier, à Coblence, dans des conditions satisfaisantes. Le produit de cette vente dépasse 2.500.000 francs.

Accident d'automobile

Les correspondants à Dusseldorf du A~M ya~ ~~tM, M. George-AdM), et du~a~y -E;~rM~ M. Ferraby, qui M tendinent Mer aprèsmidi, en automobile, à Cologne, ont été victimes d'un grave accident.

En voulant éviter un tramway, te chauneur donna un violent coup de volant. L'auto écrasa un enfant qui passait a bicyclette, et vint buter contre un arbre

M. Adam et le chaun'eur furent grièvement blessés à la tête. M. Ferraby ne reçut que quelques blessures légères.

Les blesses ont été transportés daus un hôpit&I anglais, où le chauffeur a succombé hier après-midi.

En ~e/MO~e

Déclarations des délègues ouvriers de la Ruhr

Les chefs des organisations socialistes de Berlin se sont réunis hier, pour entendre le rapport des délégués ouvriers de la Ruhr. Ceux-ci, tout en assurant que les ouvriers des pays occupés sont décidés à soutenir énergiquement la lutte, n'ont pas caché qu'un ~rand mécontentement se fait jour, dans la Ruhr, contre le gouvernement ~Empire et contre les entrepreneurs. L'un des orateurs a déclaré

L'opinion des ouvriers est influencée par l'activité des éléments nationalistes et par l'attitude de notre gouvernement. Les cheminots de West-;Bhalie ne permettront pas que l'on sabote la. lot sur la journée de 8 heures, et que l'on restreiRne les droits des conseils d'exploitation des cheminots en territoires non occupés. Que le gouvernement sache que les cheminots des territoires occupés agiront aussi, s'il le faut, pour soutenir leurs collègues de l'intérieur. L'état d'esprit des cheminots de la Ruhr est également mnuence par tes scandaleux débats fiscaux au Reichstax. Nous ne devons pas nous laisser suider par le sentiment..Dans la Ruhr, nous nous plaçons. comme autrefois. sur le terrain d'une loyale politique d'exécution; mais il ne faut pas dire que la résistance passive peut transformer en une victoire !a guerre perdue en 1Q,:8. ISious ne permettrons pas que nos usines soient détruites. La situation est telle que nous devons exiger que toute voie qui puisse aboutir a une entente soit suivie. C'est pourquoi nous reprochons au gouvernement de n'avoir pas public les offres présentées à Paris.

Un autre délégué ouvrier a déclaré que les 406.000 ouvriers de l'industrie de la Ruhr avaient affaire à des entrepreneurs archi-réactionnaires, et que les bons traitements des entrepreneurs à l'égarft des ouvriers, après l'occupation, ont éveillé la méfiance du prolétariat.

Malheureusement, les ouvriers de Thyssen se sont laissés endormir. Plusieurs d'entre eux sont allés à Maycnce et se sont couches comme des chiens devant la porte de Thyssen arrête. Nous avons dessillé les yeux de ces xens. et maintenant le point de vue domine qu'en aucun cas il ne faut faire Ri-èvc pour des arrestations. L'arateur a déclaré, en terminant

Nous ne voulons pas oublier, dans notre lutte. que le charbon de la Ruhr et la minette de la Lorraine sont unis comme mari et femme. L'emprunt

Une note officieuse relative à l'information du A~tc-Fcnt* AfefaM d'après iaquetle une banque américaine inviterait le public aux Etats-Unis à souscrire à l'emprunt atlemand de 50 millions de dollars, dément que les milieux officiels allemands aient pris une initiative quelconque en vue de placer en Améri~ que un empnmt-de' 5&j'niHions de do)Iàfs et déclare ensuite que, la Banque d'Empire étant une institution autonome, a le droit de faire ce qu'elle veut.

Le voyage de M. Cuno à Munich On mande de Berlin que le voyage de M. Cuno en Bavière et en Wurtemberg aurait lieu mercredi et jeudi de cette semaine, selon le même programme que lorsqu'il fut récem- ment ajourné. ~Cfo/M/e-e~Me

Lord d'Aheraon & Londres

Lord d'Abernon, ambassadeur de GrandeBretagne à Berlin, est parti pour Londres où il doit séjourner une semaine et conférer avec le gouvernement britannique.

A Downing Street, comme dans l'entourage du Foreign OfSce, on assurait hier ne rien savoir de ce voyage. Toutefois, un haut fonctionnaire a déclaré au correspondant de l'agence Radio

Si Lord d'Abernon vient à Londres.. c'est, sans. doute, pour y passer quelques jours de congé. N.otre ambassadeur de Berlin est d'aitieurs un sportsman très connu sur les champs de courses anK!ais et il désire, peut-être assister au prix du Lincotnshire et au Grand National qui aura lieu vendredi et auquel le roi sera présent. Rappelez-vous que lors de la crise de :)Uin dernier, quand Lord d'Abernon vint :t Londres. toute la presse britannique commentait son séjour prolonge dans la capitale. a)ors qu'en réalité Lord d'Abernon avait diffère son départ de quelques jours pour assister :mx courses d'Ascot.

C'est évidemment ta une opinion bien « ofhcieuse et il est certain que Lord d'Abernon verra à Londres M. Bonaj Law et Lord Curzon.

Dans les cercles politiques on déclare avec insistance que ni le premier ministre, ni le secrétaire au Foreign Qffice, n'ont provoqué le voyage de l'ambassadeur anglais. Le correspondant diplomatique de la Westminster Ca~~c considère que si Lord d'Abernon n'avait rien d'important à dire, il ne serait pas venu en ce moment.

M Stahmer au Foreign OHice D'après un télégramme de Londres, M. "Stahmer, ambassadeur d'Allemagne, se serait rendu hier au Foreign Ofhce pour tenter d'obtenir ta médiation britannique. Mais en aucun cas, ajoute le message, l'Angleterre Tie se départira de sa neutralité.

La question de la sécurité de iaFrance Nous avons parte hier des déclarations faites par Lord Robert Ceci!, avant son voyage en Amérique, au sujet de la sécurité de la France et de la question des réparations. On peut signaler à ce sujet différentes manifestations, par exemple les discours de Lord Grey et de M. Asquith à la Chambre des Communes. On signale également le voyage à Paris du générât Spears, député na.tionatiste-Iibéra!, qui serait venu s'enquérir auprès des autorités militaires françaises si eltes accepteraient comme garantie suffisante ta démitit~risation définitive de la rive gauche du Rhin. De même, le voyage de M. Ramsay Macdonatd qui, accompagné de deux députés travaittistes bien connus, MM. Hcnderson et Thomas, doit se rendre à Paris, probablement après le 22 mars, pour s'y rencontrer avec tes socialistes français et italiens.

On n'a, à Londres, aucune con6rmat!on officielle de ta nouvelle annonçant une démarche du gouvernement français auprès du gouvernement anglais, mais on !a considère généralement comme certaine, et elle provoque des commentaires étendus dans ta presse anglaise et dans les milieux politiques. On ignoi re, it est vrai, le développement officiel qu'a prise, entre tes Cabinets de Paris et de Londres, parattèlement aux protestations de ht Conférence des Ambassadeurs auprès du Reich, la question soulevée par l'obstruction de l'Attemagne au fonctionnement de la commission du généra) NoUet.

D'autre part, on fait remarquer que M. Bonar Law n'a pris position à la. Conférence .de l Paris que sur la question des réparations. It II resterait donc au gouvernemo't britannique à se prononcer sur celle de la sécurité de ta France. En tout cas, on reparle d'un nou- veau pacte de garantie où l'Allemagne pourrait dans l'avenir être partie. On n'en précise ni.la forme M la valeur; mais on l'envisagerait, dans tes milieux conservateurs, comme une éventualité qui Me seraft pas très éloignée. A la Chambre des Communes Hier, aux Communes, un député a attiré l'attention du gouvernement sur le fait que, Tnalgré les promesses faites par les autorités franco-belges au sujet des marchandises expédiées avant le 20 février, les commerçants britanniques continuent à se plaindre et qu'il !eur est impossible de déplacer ces marchandises en raison des mesures prises par les autorités frznco-belges.

L.e ministre compétent répond

Le gouvernement britannique est constamment en communication avec les gouvernements français et bel~e au sujet des difficultés rencontrées par les commerçants en Allemagne occupée et tous les efforts seront faits pour obvier aux inconvénients touchant les intérêts britanniques.

M. Wedgwood Benn ayant demandé de quette autorité on permettait aux Français de lever des taxes sur les marchandises britanniques, M. Mac Neill répond « Croyezvous que nous ayons le pouvoir d'empêcher les Français de te faire? r

-Le major Guy Paget demande combien de civils allemands ont été tués par. les soldats français pendant l'occupation.

M. Mac Neill répond qu'il ne possède aucune information autorisée.

Un autre député demande alors < Pouvez-vous nous dire combien de civils, Belges et Français, ont été tués par les Allé' mands en jot4? x

Cette question a été accueiHie par des applaudissements.

Un discours de M. Amery

Dans un discours prononcé, hier, a i'United Club de Londres, M. Amery, ministre de ;a marine, a dit qu'il n'y avait pas de différence au point de vue de la justice, entre le droit de la France et le droit de l'Angleterre aux réparations.

La différence entre la France' et l'Angle*terre, a-t-il ajouté, est une différence de méthode. Bien que la situation ait été en quelque sorte modifiée par les événements des deux derniers mois. le fait fondamental demeure que la France et nous. restons autorisés a revendiquer de l'Allemagne la compensation juste et équitable des pertes et souffrances qu'elle nous a infligées.

~/a~e</es~a~s

Une dépêche de Berlin a l'Associated Press laisse entendre que le gouvernement allemand ne s'opposerait pas et désirerait même que les gouvernements de Londres et de Washington rendissent publique et communiquassent à M. Poincaré !a note remise aux gouvernements anglais et américain, laque!!e, croit-on savoir, suggérerait un moyeu de .résoudre la question des' réparations. On annonce de source autorisée que M. Hughcs s'abstieudra de communiquer le texte de cette uotp, car il estimerait qu'une sem' blable communication pourrait être interprétée comme une sorte d'intervention Le département d'Etat refuse de donner a ce sujet de nouvelles explications car il estime que !os déclarations qu'il a faites samedi. sont suffisantes.

D'autre part, le départeuient d'Etat ne s'attend à aucune visite de M. Jusserand, ni à aucune démarche de sa part.

Les cercles officiels voient dans cet ensemble de circonstances l'indication qu'à Washington cette affaire est considérée comme enterrée.

ie~o/ee~/a/

On annonçait, il y a quelques jours, que les représentants de l'Angleterre, de la Belgique et de la France, près le Saint-Siège, avaient fait une démarche pour exposer au Saint-Siège la question de la Ruhr et soliciter son intervention.

Un télégramme de Rome dit que .cette prétendue démarche n'a jamais eu lieu. Il t-st d'ailleurs possible et naturel que chacun des représentants précités ait fait connaître au Vatican le point de vue de son gouvernement sur cette question; il est non moins naturel que, dans les milieux religieux autorisés, ou cherche toutes les occasions de se renseigner. Du côté allemand, on n'a rien négligé pour tenter d'influencer !c Saint-Siège, dans un sens favorable au gouvernement du Reich. On assure dans tes milieux religieux que )e Saint-Siège, s'inspirant de considérations humanitaires et aussi dans le but de se docujnenter, songe .envoyer dans la Ruhr un délégué en mission temporaire.

Let ~rai! d'McupaHen de !'arm« americatM

Nous avons résume, dans notre Dernière Heure d'hier, la réponse du gouvernement américain, qui a été transmise par M. Wadsworth au comité des frais d'occupation. I! y a. tien de compléter cette information sur un point assez important. Tout en acceptant l'idée de versements échelonnes, )e Cabinet de) Washington soulevé une question nouvelle. I) demande que les paiements relatifs aux dépenses de t'armée américaine d'occupation jouissent d'une priorité absolue, tant pour les règlements en espèces que pour les règlements en nature que les Allies pourront obtenir de l'Allemagne; même dans le cas ou un moratorium serait accordé au Reich, les Alliés européens devraient eKectuer les versements annuels prévus. Ce n'est donc pas, en fait, aux Allemands que les Etats-Unis reclament leurs frais d'occupation, mais aux Alliés européens, qui devraient s'acquitter même s'ils ne recevaient rien du Reich. I! y a évidemment là une question délicate. `

SN ALLEMAGNE L'~at de M. Smee~s est désespéré M. Smeets, la victime de t'attentât de Cologne, serait dans un état désespéré, bien que tes chirurgiens aient pu extraire la balle qui l'avait atteintalatete.

.4rres<at<on du 7/eu~nanf Rossbach Samedi dernier a eu lieu, a Wannsee, près de Postdam, une réunion de jeunes gens appartenant au corps franc Rossbach. Le lieutenant Rossbach lui-même assistait à cette réunion. Il a été arrêté comme suspect d'avoir contrevenu à la loi sur la défense de la République. Il se serait, en particulier, occupé, tous ces temps derniers, d'enrôler secrètement des jeunes gens, qui devaient être envoyés, a un moment donné, dans la région deIaRuhr.

C'est la troisième fois que le lieutenant Rossbaeh est arrêté. Il avait été remis, les deux premières fois, en liberté. De nouvelles arrestations de complices du lieutenant Rossbach sont envisagées..

GUERRE E:T MARÏNB

La restauration du képi. M. Marinât, ministre de la guerre, a décidé de restituer aux hommes de troupe le képi cotrune coiffure de sortie. Le képi aurait toutefois une ternie plus élégante que celle d'avant guerre. Ajoutons que le ministre de la guerre avait songé à doter la troupe, cc'mme coiffure de sortie, d'un casque !é~er en cuir. Aucun ~es modèles présentés n'a été adopté.

fJSrT~ES~OAM/MBS

Le Vatican et FÏtaHe

Rome, le 16 mars.

Les visites récemment échangées entre M. Crémones:, commissaire royal pour la Ville de Rome, et le cardinal-vicaire Mgr Pompili, ont réveillé l'éternelle polémique dont la question romaine est le prétexte, plutôt encore que l'objet. Au premier moment, la presse < libérale avait donné libre cours à son enthousiasme c'en était fait de la vieille querelle qui avait trop longtemps divisé le gouvernement italien et le SaintSiège la réconciliation était désormais complète, et le cardinal Pompili t'avait officielle* ment consacrée en rendant au commissaire royal la visite qu'il en avait reçue.

Cette ardeur parut indisçrète, tant au Viminal qu'au Vatican. Des deux côtés, presque en même temps, partirent des notes officieuses destinées à réduire l'importance de l'événement trop bruyamment commenté. M. Cremonesi, disait-on d'une part, n'avait fait que se conformer à l'usage qui veut que le chef de l'administration civile d'une grande cité, en prenant possession de sa charge, entre en relations avec le représentant de l'autorité religieuse; le cardinal Pompili n'était point le vicaire du pape, chef suprême de l'Eglise catholique, mais le vicaire du pape, évëque de Rome. C'est en cette qualité que le commissaire royal était allé lui rendre ses devoirs.

De son côté, l'O.MO'Mt~'c 7?fHt~o, organe officieux du Saint-Siège,- insistait sur la forme purement privée qu'avaient revêtue les deux visites. Il est vrai que l'automobile de M. Cremonesi était entourée de gardes à cheval et que le commissaire royal s'était présenté au domicile de l'Eminence flanqué de quatre valets ou j~cK portant les costumes historiques dessinés jadis par MichelAnge. On peut supposer que, lorsqu'il va voir le président du Conseil, M. Cremonesi ne fait pas tant de cérémonie. Mais enfin, ces quatre valets et un demi-peloton de gardes ne constituent pas encore le, grand gala. Quant: au cardinal, H s'était rendu au Capitole accompagné d'un seul auditeur, sans s'être annoncé, et à une heure où il était certain de ne pas rencontrer le commissaire royal, puisque c'était celle où avait lieu, au Panthéon, l'office funèbre célébré en mémoire du roi Humbert.

Que de nuances! que de .MM!a/Mr~ Mais l'esprit romain excelle à donner un sens aux moindres détails d'étiquette, et cette subtile exégèse est ici de tradition. Vues de loin, les choses paraissent beaucoup plus simples. L'échange de visites entre un fonctionnaire du gouvernement italien et un des plus hauts dignitaires de la Curie vient compléter la. série des mesures courtoises que, depuis l'avènement de M. Mussolini, le Vatican et. le Viminal ont multipliées a l'égard l'un de l'autre don fait au Saint-Siège de la bibliothèque Chigi, éloges publiquement attribués au chef du gouvernement par le cardinal Vanutelli et par l'archevêque de Messine, levée de l'interdit qui pesait depuis 1870 sur la chapelle Pauline, au Quinnal, et autorisation de célébrer dans ce sanctuaire le mariage religieux de la princesse Yolande, etc., etc.'

Cet échange de procédés courtois ou bienveillants n'équivaut pas encore a la solution de la question romaine, et. voila en quoi se trompent quelques journaux italiens; mais, sans aucun doute, il la prépare; et voilà où ces journaux ont raison. L'O~c~'a~orc est dans aon rôle lorsqu'il rappelle aux gens trop pressés la protestation formellement re- nouvelée par le pape Pie XI dans l'encyclique U&t ~!)'caMO Det du 23 décembre der- nier; et les organes officieux de la présidence du Conseil ne se montrent pas moins avisés lorsqu'ils font observer à ces mêmes gens qu'à vouloir aller trop vite, ils risquent de tout gâter. Mais que lit-on dans l'encyclique ? « L'Italie n'a rien à craindre et n'aura jamais rien à craindre du Saint-Siège. Le pape, que! qu'il soit, répétera toujours J':d des pensées de paix, et non d'atniction. C'est à Dieu qu'il appartient de faire sonner l'heure propice: aux hommes sages et de bonne volonté de ne point permettre qu'elle sonne en vain. Et cette heure comptera parmi les plus solennelles et les plus fécondes, tant pour la. restauration du règne <le Jésus-Christ que peur la pacification de l'Italie et du monde. a

Que l'heure de la réconciliation approche, il n'est, pour s'en convaincre, que d'observer ce qui se passe ici. Quelles seront, au point de vue politique, les conséquences de cette réconciliation, c'est ce qu'il est beaucoup plus difncile de prévoir. Dans quelques milieux italiens, on s'imagine volontiers que, du jour la question romaine sera résolue, on verra s'établir, entre l'Italie et le Saint-Siège, une union intinte, une collaboration active, dont tes résultats seront considérables. La 6'<o)M~'(! définissait l'autre jour cette curieuse opinion en quelques lignes que je traduis exactement « L'ordre politique le plus parfait régnera en Italie, grâce à l'appui morai et disciplinaire de l'Eglise; tandis que le catholicisme sera promu au rang de religion officielle de l'Etat, au, sens le plus complet du mot. Un mysticisme clérico-national, frappé au double coin du gouvernement et de l'Eglise, sera infusé dans l'âme de tous les Italiens, et, à l'étranger, les représentants de l'Eglise catholique romaine seront en même temps les organes du nationalisme Italien. »

La ~f<))~<! n'a pas de peine à montrer l'invraisemblance et la vanité d'une telle conception, qui méconnaît tout ensemble la nature de t'Eglise, celle de l'Etat moderne et le caractère de la nation italienne. Le rêve d'une collaboration efficace, à l'intérieur et au dehors, entre l'Eglise catholique et l'Italie, n'en continue pas moins de hanter ici un grand nombre de cerveaux, qui ne sont pas tous mal faits. L'Eglise romaine n'a-t-elle pas restauré les formes, recueilli les forces du vieil Empire romain? Pourquoi ne verrait-on pas un nouvel empire exploiter à son profit l'organisation et les forces de l'Eglise? On pourrait découvrir quelques traces de cet esprit dans le discours que M. Mussolini, alors simple député, prononçait à la Chambre en 1021 <: La tradition latine et impériale de Rome est représentée aujourd'hui par le catholicisme. Le développement du catholicisme dans le monde, le fait que quatre cent millions d'hommes, dans toutes les contrées de la terre, ont les yeux tournés vers Rome, sont de nature à nous enorgueillir, parce que nous sommes Italiens. ? »

Et c'est du même esprit que procèdent aujourd'hui les appréhensions, fort mal fondées, d'une certaine presse nationaliste, qui croit voir dans l'effort de la diplomatie française le principal obstacle au rapprochement du Saint-Siège et de l'Italie. & Tonte amélioration des rapports entre l'Eglise et l'Etat: italien, Jisait.on hier dans IVf~o A~'o~c, est accueillie, non sans antipathie,

par un gouvernement étranger particulièrement intéresse, ~ous ne voudrions pas que l'enthousiasme juvénile et naïf des journaux italiens, non content de paralyser l'effort de celui qui est responsable devant la nation de tous les faits de la politique nationale, tournât encore au profit d'un gouvernement non italien, en lui donnant l'occasion d'amener l'eau à son propre moulin. »

L'équivoque est dangereuse, et il convient de l'éclaircir. L'établissement de restions officielles et régulières entre le gouvernement italien et le Saint-Siège n'offre en soi rien dont la France puisse prendre ombrage. Si la réconciliation envisagée devait avoir pour conséquence, en quelque mesure que ce fut, l'absorption du Saint-Siège par l'Italie, ou, pour employer une formule courante, « t'italianisation de l'Eglise catholique x., la première à souffrir d'une si étrange aventure ne aérait point la France, ou toute autre nation catholique, mais l'Eglise elle-même, puisqu'elle perdrait ainsi d'un seul coup l'indépendance et l'universalité qui font d'elle la plus haute puissance morale du monde. MAURICE PERNOT.

AU VATICAN

Une a/jfocu~on du pape

Hier, dans la salle du Consistoire, a eu tien, en présence du pape, la lecture des décrets -f. de tuto pour la béatification de la sceùf Thérèse de l'Enfant-Jésus et pour l'approbation des miracles du vénérable Garricoits. Dans son adresse de remerciements, le Père Saubat, postulateur de la cause du vénérable Garricoits, a demande une bénédiction spéciale pour la France, fille ainéc de l'Eglise, mère des Saints. r

En donnant sa bénédiction, le pape a Mentionne particulicreaKnt )a France, < si chère au coeur de nos prédécesseurs et non jmoins chère au nôtre

Etaient présents a la cérémonie !cs cardinaux Vico et Billot, ponents respectifs des deux causes; M. Cambon, charge d'affaires de France; divers prélats et ecclésiastiques français.

A M &M!RE NE V!M!LE ~o~a/)/7M~aù'o/7</e/a~o/'Ao~/?e

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Cet après-midi, à ï5 heures, a eu ticu, dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, la manifestation organisée par Je Comité d'Union latine a l'occasion dé l'érection, à Mantoue, d'un monument a la gloire de Virgile.

M. Louis Barthou, de l'Académie française, sénateur, présidait cette cérémonie, a laquelle Je gouvernement italien était représenté par M. Siciliani, sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts et antiquités d'Italie.

La présence sur l'estrade de S. Ex. !e nonce apostolique témoignait de l'union de tous ies Italiens dans l'hommage à la glo'rc du poète national de la Rome antique.

Sur l'estrade avaient encore pris place s MM. l'ambassadeur du Brési). tes ministres de Belgique, de Bulgarie, de Chine, du Pérou. de Costa-Rica. de Grèce, le charné d'affaires de l'UruRuav tes représentants du ministre de l'instruction publique et du ministre de la marine. dn Rrand chancelier de la Légion-d'Honttcur le préfet de la Seine, le Rouverneur de Paris MM. Appct). Hébrard de Villeneuvc, Maurice Willmotte. Bertin, président de la Liane française, Ed. Haraucourt, président de la société des poètes français Courbaud, représentant de la Sorbonne, ainsi que MM. Joseph Barthélémy, député, vice-président du comité d'Union latine de Marronne, Mlle Dick May, secrétaire Kénérate, et MM. Anincau et Résie-Moulin, secrétaires.

L'exécution, par la musique de la sarde républicaine, de la A~OMf<7/OM~, puis de l'.HyMKe royal tht/t'CM, a marqué le début de la, cérémonie, puis M. Louis Barthou a pris la parole au nom du Comité d'union latine.

Discours de M. Louis Barthou DE L'ACADHMtH FRAKÇAtSH

a!t )tOW Je f < L~X'OM'~hM :t

Mesdames, Messieurs,

Au nom de l'Union latine, j'adresse un salut de cordiale bienvenue a S. E. M. Siciliani, dont ~)a présence, due à l'hommage qu'il vient rendre à Virgile, est en même temps un acte d'amitié pour la France, ~ul n'avait plus de titres que l'éminent sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts et antiquités d'Italie pour évoquer Ja mémoire du plus grand des poètes latins. Il peut arriver que l'on soit désiré par sa fonction sans être qualifié par sa compétence. Tel n'est pas votre cas. Monsieur le ministre. Homme de lettres et'homme d'action, la Catabre, où vous êtes né, n'a pas été pour vous une onf/ft ~!<<r<.). St sa. terre sauvaRe et rude :t donné à votre âme la résistance et le courage qui vous ont valu d'être l'un des vaittants capitaines de la srande nuerre. les fleurs de ses montagnes ont nourri et embaumé votre imagination vous êtes poète. et ainsi votre voix est particulièrement dtsne de célébrer en Virgile l'une des stoires tes plut pures de votre pays.

'A. grands traits, M. -Louis Earthou évoque l'tEuvrc de Virgile, « desservant des Muscs >, qui, « inspiré par elles, a, son tour, inspiré les plus grands

Quand, le Vendredi-Saint de l'année 1300, au temps de la douce saison. Dante, perdu dans la foret obscure, se trouva au pied de la colline, menacé par le lion et la louve, une apparition s'offrit a lui. Ombre ou homme, il ne savait. « Non, je ne suis pas homme; homme, je fus jadis, et mes parents furent Lombards, et tons les deux Mantouans par leur patrie. Je naquis sous Julius. Je lus poète, et je chantât ce juste, fils d'Anchisc, qui vint de Troie après que la superbe I!ion eut été brûtée. Oh! Est-ce Virgile, et cette source qui épanche un si laree fleuve de discours. 0. des autres poètes, honneur et lumière! Tu est mon maître et mon auteur. M <o n)fo ))t<!<<fo. > L'influence de Virgile a inspiré Dante, bien d'autres encore, et, notamment, Victor Hugo, -x dont les premiers vers, des vers <: d'enfant & sublime ont été des traductions de l'.E);C!'<~

Ainsi, votre plus Rrand poète épique et notre plus srand poète lyrique ont reconnu Vimne pour maitre. Ce serait assez pour que nous nous associions a l'initiative prise par la ville de Mantoue. Mais il eh est tant parmi les nôtres qui sont redevables d'une partie de leur ~énie au semé de votre poète national! Racine, avec ~MNfC)M<7«f, lui empruntait son premier chef-d'œuvre. Après avoir cité le discours d'Enée dans le troisième livre de l'JG)!e;~< il disait a.vcc une adorable simplicité <: Voila en peu de vers tout le sujet de cette tragédie. Voua le heu de la scène. l'action qui s'y passe, les quatre principaux acteurs, et même leurs 'caractères. M. Louis Barthou dit encore le culte de Bossuet, de Fénelon, de Voltaire pour Virgile. < Je vous demande instamment, écrivait-il fVolta~ a Thieriot. un Virgile et un Homère ren ai un besoin pressant. Envoyez-les moi plutôt aujourd'hui que demain. Ces deux auteurs sont mes deux domestiques, sans lesquels je ne devrais pas voyager. Comme Voltaire avait raison VirKile est un « d)eu domestique sans lequel il n'y a pas d'éducation complète. Je me résigne, puisqu'il faut faire au modernisme sa part, à la suppression du f;ree, mais sacriner complètement le latin, quelle hérésie. quelle ingratitude, quelle imprévoyance t' C'est, a vrai dire. perdre un peu de nous-méme. Je sais bien qu'on objecte que Georse Sand ne savait pas le latin..D'abord une exception confirme la rè~le. Et puis, en est-on bien sûr ? Elle écrivait, de son Berri, à un ami <: Vous pensiez donc que je buvais dn sang dans des crânes d'aristocrates. Eh non J'étudie Vit'Rilc

et j'apprends le latin.

Les Français de culture latine doivent donc beaucoup au <: divin Virgile.

J'ai dit divin, mais d'autres ont voulu en faire un devin, et interpréter la IV' églo~ue, la céièbrt;

.SwMM Af«.<?, dédiée à Pollion, comme un te- ¡ motKnaRe des Sibylles en faveur du christianisme. Jl y a là-dessus un discours de Constanttn le Grand traduit par Eusèbe. Je me récuse, quotque je pusse invoquer saint lérôme contre Eusebe, qui a sans doute altéré Constantin. Aucun poète n'est plus actuel. Nous trouvons en lui la nature, ceMe du monde et ce)!e de l'homme, sous des traits qui n'ont pas change. I! a décrit !a vie agricole, les labours, les arbres, tes troupeaux, les abeilles, en. vers précis et nuancés dont la vérité est éternelle. 11 a dépeint l'héroïsme de l'amitié dévouée et les passions, tendres ou sauvages, de l'amour, avec des accents dont la force pénétre et secoue nos cœurs. Mais je vous dois un aveu. Au cours de la guerre, familier avec Virgile, je me suis souvent distrait au jeu d'adapter ses vers maBmnqueaattx événements que nous traversions Armotum sonitum toto Oermania cœlo: Audiit insolitis tremuerunt mottbus Alpes. C'est la guerre qui, de la Germanie. gafme les Alpes. C'est la notre, c'est la vôtre.

Nos. patriae fines et dulcia linquimus arva Nos, patriam fugimus.

C'est l'invasion, c'est l'exil, les champs abandonnes. adieu à la Patrie.

Et puis. les incertitudes, les alternatives, les chances contraires de la bataille, les surprises de la défaite et, par la volonté des coeurs qui ne cèdent pas, le retour mérité de la victoire Multa dies variique labor mutabilis oevi Rettulit in melius multos alterna reviscns Lustt, et in solido rursus Fortuna locavit. (, La ~France et l'Italie ont connu l'une et l'autre, lune avec l'autre, l'une pour l'autre, ces vtcissttudes des champs de bataille auxquelles Virale donnait pour expression la ferme ampleur de ses harmonieux et majestueux hexamètres. La paix, la paix victorieuse est cnnn venue. Mais de quel prix n'en ont-eDes pas paye les avantages ? Cette paix, les traités l'ont écrite, il faut la faire. C'est un dur labeur. qui reclame un commun effort. Foca< /ntor K~tMK.f om<!M. Nous devons, d'un peuple a 1 autre, nous aider, et. d'abord,.nous comprendre. Lennon', dont rien n'a désarmé la ténacité, poursuit avec une habileté consommée son travail de désaRrégation il exploite les malentendus qui! crée ou qui) a~Rrave. On voit ses émissaires retourner, pleins de promesses, ~OM /c~c<t~.f, aux lieux mêmes où la guerre surprit et troubla Icur.pernde hesoRuc. Amis d'Italie. nccoutcxpas ces voix. habiles à tromper et à mentit-. Si nous avons des comptes à régler, des malentendus a dissiper, des apaisements a cchans.cr. faisons entre nous nos anaires nousmêmes. L'honneur et l'intérêt qui nous ont unis pendant les dures et longues épreuves de la cuerrc nous tracent dans lu paix la même li~ne de conduite. Nous avons besoin, nous de vous, vous de nous. Donnons-nous sur tous les tertains un loyal et cordial appui. Multiplions et organisons nos échanfes, aussi bien dans l'ordre intellectuel que dans l'ordre économique. La France y est prête. Quelle sottise de lui supposer des jalousies mesquines, inspirées par des desseins de domination Aucune nation ne se réjouira plus qu'elle de voir l'Italie unie, disciplinée et forte, marcher vers ses grandes destinées et justifier les vers immortels des .Ccf<<j"<7!«'

Salva maxna parens frugum, Saturnis teltus, Ma~na v'rum

Salut, terre des moissons fécondes, terre saturnienne, terre des grands hommes, terre de Virgile et de Dante, satut (Lonsts applaudisse-

ments).

Atlocut!on de JML Georges Goyau M 'tow </c MccffM~c /at<f«Mc

Notre éminent collaborateur et ami dit tout d'abord combien l'Académie française fut heu.reuse d'accepter de prendre part a la glorification de Virgile.

Virsile, dit M. GeorKes Goyau. revit sous nos yeux, depuis quelque v'n~-cinq ans. dans une mosaïque que découvrit a Soussc. en Tunisie. mon regretté camarade d'Ecole normale, Paul Gtmcider. Il est assis, drapé dans une ampic tOKe blanche; la tête haute, les .yeux nxcs; on le sent attentif à la voix de deux femmes, qui sont debout près de lui. L'une d'entre c))es. un. manuscrit dans les mains, lui fait une lecture elle est la Muse de l'histoire. Que lui lit-eile? Sans peine, vous le devinex. Elle déroule devant lui les écrits antiques qui parlaient des traditions troyennes. et des périples d'Enéc. Virgile écoute. avec toute sa' science, avec toute sa piété; son imagination jette un pont entre ce très lointain passé et le renouveau national dont, sous le principat d'Auguste, il est le témoin. Carthasc, et puis Qstie. ces deux noms le frappent, sur les lèvres de la Musc de ces deux villes, il fera les deux axes autour desquels Kravitera son poème et les imaRinations romaines, filles de la sienne, deviendront ainsi, Rrâce à lui, les auxiliaires du dessein d'AuKUste. qui veut ressusciter CarthaKe et faire d'Ostie le port de Rome. Il fera de la poésie avec de l'histoire, et de la politique avec de la poésie.

Mais, Messieurs, pour la poésie même. quoi de plus dangereux ? Heureusement, s'accoudant au dossier du fauteuil il trône. la seconde femme est prête à se dresser, à parler c'est la Muse de la tragédie. E!lc va lui révéler toute l'immensité des douleurs humaines. Virgile est un tendre, une âme aimante, chez qui la mélancolie se tourne volontiers en compassion c'est une âme frémissante d'humanité, encline à pleurer avec ceux qui pleurent. Tout a l'heure, la Muse de l'histoire le sacrait poète savant et poète encyclopédiste; mais la Muse de la tragédie veillait, pour qu'il demeurât, dans son ~M~c, le poète de toutes les émotions humaines, le poète de la pitié humaine, et pour qu'à jamais la sensibilité virRiiienne résnât sur nos coeurs. Voilà Virsile; tel que se le représentaient, dans lès premiers siècles de notre ère. les illustrateurs de ses manuscrits, dont évidemment s'inspirait le mosaïste de Sousse. Et c'est bien Virsilc, en effet, mais ce n'est pas Virgile tout entier. AuRUSte, dont le poète créa la Rloire, eut. trois siècles plus tard, un successeur qui s'appela Constantin. S'étant fait chrétien, ayant rêvé d'un Empire chrétien. Constantin, si nous en croyons certain discours que lui attribue l'historien Eusèbe, commença par faire de Virsitc un prophète du Christ, et V'ir.tile fut ainsi comme associé à la transnKuration de l'Empire. On ne saluait plus seulement en lui une intelligence où se résumait tout un passé, un coeur ou se condensaient toutes nos expériences du malheur, une volonté coopératrice de l'une des plus grandes o:uvres politiques qui eussent jamais été édinées; ou trouvait pressenti, dans sa 0«o<r<M'<' ~o.<7ttf, tout l'avenir relixieux de l'humanité. A tous égards, il était eu passe de devenir un ma~c, non point seulement par les doct"s artinccs et les prestidiRitations captieuses que lui prêteront les tardives légendes du moyen ap:c. mais un mase aussi au sens historioue. au sens évangélique du mot. un quatrième maKc, si je puis dire, qui. sans trop !e savoir, conduisait l'antiquité vers la crèche, comme s'y étaient acheminés les trois ma.fes de l'Orient. Son disciple Stacc, le rencontrant dans le Puraatoire dantesque, lui disait en propres termes je cite la savoureuse traduction d'André Pératé

Tu as fait comme celui qui va de nuit, Portant, derrière, la lampe il ne s'en sert, Mais tous ceux qui !e suivent il instruit. Quand tu as dit un siècle nouveau na!t, Comme aux premiers temps revient la justice, Du cie! descend une race nou\e))p.

Par toi, poète, par toi je fus chrétien. Cette lampe, que Virgile portait ainsi derrière lui. et dont il nous éclairait, n'étant lui-même qu'à peine éclairé, donc s'allumait-elle? Elle projetait certaines lueurs qui rertétaient, à travers le prisme des chants sibyllins, les fulgurantes illuminations du prophète IsatC, et puis d'autres lueurs qui scintillaient dans les mystères orphiques, et qui d'avance annonçaient je ne sais quelle aurore, l'humanité serait déchargée du crime originel jadis commis par les Titans, et ou sur terre un Dieu paraîtrait. Dans cette J~fp/)~t<t', qui est une merveille de clairobscur, con~uaient et se mélanKcaient les certitudes juives, qui jamais ne désespéreront de créer la justice parce qu'elles ne cesseront jamais de la revendiquer, et les intuitions païennes, dont les Pères de l'EsIise aimeront a répéter qu'elles faisaient avenue vers le christianisme. <: On peut dire. écrivait naKuère M. Salomon Reinach. que la QMO<n<)!f 7:o~KC est la première en date des oeuvres chrétiennes, t. La ptto~tCM«.' .C.<y/<c donnait une expression littéraire aux aspirations de ces âmes, aux émotions de ces coeurs, devant lesquels, au loin. tremblait, mais durait, une lumière; elfe ne fut pleinement comprise que le jour où l'Empire dont Virsiie avait été i un des fondateurs permit a cette jum'frc d'éclairer librement les âmes. Ainsi bénénciaiott du triomphe du christianisme le prestiKe de Virgile et la connaissance, de Virgile.

11 semble oue.~G~Wi'. à son tour, livrait plus libéralement au monde devenu chrétien cer-

tains de ses enseignements. Virm!c; de soef impérieuse voix d'aède, avait assigne a Rome i auguste mission de gouverner les peuples; mais il refusait a cette souveraine le droit d'être dure. if ]a vouiait miséricordieuse pour les races soumises; il voulait que la puissance romaine, par tes armes mêmes qui l'imposeraient, par les maximes mêmes qui la déiiniraient. ratifiât et réalisât ] humaine fraternité. Dans !a paix romaine telle que Virgile la concevait, il y avait du sourire, et de ]a bonté, et de ]a générosité sous le règne de cette paix, la. force demeurait une auxiliaire, mais rien de plus.

Glorieuses sont les o*uvrestes siècles ultérieurs découvrent de nouveUes beautés on leur rend cet hommage, qu'à l'avance cUes satisfaisaient certaines aspirations esthétiques dont 1 époque qui )es vit éctoi-e n'avait pas encore pris conscience. Mais plus xlorieuses encore sont les œuvres où les générations futures croiront pouvoir discerner des vérités nouveHes. inaperçues pour les premiers lecteurs, et dont l'écrivain, même, n'avait pas toujours entrevu toute !a portée. L'âme moderne, spectatrice et bénéficiaire du fait chrétien, lut Vii-K:!e. depuis le haut moyen â~e. avec des yeux plus pénétrants que ne fe pouvait lire l'âme antique. H y a dans i'o:uvre de Virgile une sorte d'au-de]à. que l'âme moderne découvrit, et que pieusement eUe contempla, jusqu'au jour où, s'incarnant dans ie Keme de Dante, elle investit Vir~De, dans la D~M!c CoMtf~ d'un rôle qui paracheva sa sioire. Puisque aujourd'hui, chez nous. un représen< tant ennnent de notre sceur latine vient avec nous fêter Virgiie, nous lui rendrons hommage. a elle en même temps qu'an poète, en sa!uant Dante, de toute notre admiration, de toute notre sratitude, comme !e prêtre par excettence du cuite de VirgDe.

Discours de JM. Siciliani

.MM.f-yfc~fn'n' ~~<o< des jBcatM-~)-~ a!<ah'< Après avoir constaté l'actualité de Virgile en notre temps, non seu)ement comme moraliste et comme héros du devoir, modèle d'action et da volonté a tous les tribuns militaires et centurions dans les siècles !cs meilleurs de l'Empire romain, mais comme ce!ui qui donna le premier sou expression à l'âme nationale italienne an moment où c))c trouvait pour ainsi dire sa forme et son équilibre dénnitif dans ]a. ~nu.' t'oMoot<? et dans l'Etat solidement rebâti par Auguste, M. Siçiiiani a remarqué la parfaite inte)!igence déployée à régard de Virgile par !a critique française du siécje demier, entre autres par Sainte-Beuve et par Gaston Boissier, tandis que )a critique allemande fut A peu près toujours aveugle à son sujet, n'ayant pas compris la valeur particulière de VirgUe, ni, en généra), cette* de ta littérature romaine dont eiïe s'acharna toujours à rechercher l'originaHte esthétique sans en comprendre l'originaHté et !a puissance morates, qui auraient donné naissance à tout le, christianisme occidental. Aujourd'hui, après cette grande guerre dans laquelle ]a latinité a repris son éclatante revanche sur le germanisme qui avait anéanti l'édifice romain. Virgile redevient le symbole des profondes qua" lités de nos deux peuples et particulièrement d~ cette renaissance toute récente de l'Italie, dana laqueUe ]es nouvelles générations de la péninsute viennent de retrouver, avec une foi et un élan qui redoublent chaque jour, le signe vivant) de leur éterncHc jeunesse.

Après 'M. Sici)iani. M. Courbaud a pris !a. parole au nom de la Sorbonne..

Après ta partie officieUc, Mmes Course, do rOpéra. et Barthé, de l'Opéra de Monte-Cario, ont chanté le duo du premier acte des TfoypM Mme Gils, de l'Opéra, a chanté des fragments de Dt~ot: de Piccini. et M))c Koretxy, du Conservatoire, a dit des fragments de ~MciWc! et des C<.w~ traduits par M. Lantoine.

NOUVELLES POLITIQUES Légion-d'Honneur. M. Paul Carde, insénicur des arts et manufactures, président: de la Chambre des métiers de la Gironde, est nommé chevalier de ]a Légion-d'Honneur. FAITS DIVERS PARIS

Un poste inconnu de T. S. F. On a dé~ couvert depuis quelques jours qu'un poste inconnu de r. S. F. émettait des ondes d'une longueur supérieure à mitte mètres. Le Réné~ rat Ferrie, chef des services militaires de T. S. F. a fait commencer, hier soir. des recherches radioRoniométriques. L'ondémètre a indiqué une émission faite sur une ion~ueun d'onde de 1.252 mètres. Les premiers regroupements opérés ont permis de situer t'emptacement du poste émetteur sur une ligne passant par luvisiy au S.-S.-E., et par Clichy au

N.-N.-O.

Les perceurs de coffres-forts. Des magasins d'épiceries en Kros situés rue des Francs-Bourgeois ont reçu. la nuit dernière. la visite de cambrioleurs. Deux coffres-forts ont été l'objet des efforts des voleurs; celui qui contenait )a caisse à résisté, mais l'autre qui. ne renfermait que des papiers a pu être forcé. Les cambrioleurs se sont alors dédommagés en emportant une certaine quantité de chocotat. de saucisson et de boites de conserves.

Tentative d'assassinat. Hier matin, vers 8 heures. Mme Renée MoHard. âgée de dixhuit ans, concierge. 46 .avenupe de la Répub)ique à Saint-Mandé. était couchée, malade, quand, en l'absence de son mari qui était aHe chercher un médecin, elle fut attaquée par un individu en quête d'un logement. La jeune fetnme.qui a.faiDi être étranglée par Je bandit, est dans un état s:ravc a l'hôpital de la Pitié. t,))e a pu toutefois, donner un signalement assez complet de son aRresseur. Le vot est ie~mobite de cette attentat; les économies du menase, 200 francs, renfermés dans une a~ moire, ont, en effet, disparues.

DEPARTEMENTS

Les jardins de Verdun, rasés par tes bombardements. vont être restaurés grâce, en partie. à la générosité de la Société des jardiniers de Londres qui met une somme importante à la disposition de la vitte pour la réfection des plantations détruites. L'alcoolisme. A Epina). à )a suite de libations copieuses, un nommé Barradel a tué son ami Lahorte en le frappant avec' une vici))e baïonnette. A la Madeleine, près de Li!)e. un ivrogne nommé Parisis a tué à coups de couteau deux de ses amis. MM. Lefebvrc et SchoUers qui tentaient de l'empêcher de rouer sa femme de coups. Parisis est en fuite.

Neurasthénie tragique. M. Durand. receveur municipal à Bourj?. dans un accès de neurasthénie a tué d'un coup de revolver à Ja. tempe sa femme et son petit garçon, âsé de trois ans. ï! s'est ensuite suicidé d'un coup d~ revolver également à la tempe.

Un officier tombé d'un train. On a trou~ vé. t'autre matin, sur la voie ferrée, à Tho'nerv. près de Fontainebleau, le corps d'un. homme affreusement mutité. Les deux jambes sectionnées furent découvertes à 80 mètres du tronc: un peu p!us loi' on trouva un képi d'officier, un portefeuille et divers objets. La victime est M. Georges Crochet. 32 ans. 'ieutenant an 31* d'infanterie, à Paris, domicltié :t8, cours de Vincennes, qui se rendait. pour affaires de famiUe. chez son père. fermier et maire de Rouvray (Yonne). L'enquête conclut à un accident! on suppose que. dans la nuit. l'officier, appuyé à la portière mat fermée, sera tombé sur la voie où )e corps a été déchiqueté au passage des trains. A L'INSTRUCTION

L'affaire des beurres a pris, hier. une extension imprévue. M. Leroy, juge d'instruction, qui informait, comme nous l'avons dit, contre M. Bacuct. associé d'un mandataire aux Ha)ies. a incuipé.~hier. quatorze mandataires, dont M. Dayssé, président du syndicat. Les quatorze prévenus ont subi, hier. l'Interrogatoire d'identité.

<~R~M~i?%

OfUce nattoaat météorologique rroba.biHté pour ta. journée du 21 mars Région parisienne Vents d'Ust faibles, assez doux, nuageux. éc!aircies. ondées orageuses. Même temps dans toute la Fr-mce piuics abondantes au Sud.