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Titre : Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche

Auteur : Société d'archéologie et d'histoire de la Manche. Auteur du texte

Éditeur : Imprimerie d'Elie fils (Saint-Lô)

Date d'édition : 1895

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34460585f

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34460585f/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 1895

Description : 1895 (VOL13).

Description : Collection numérique : Fonds régional : Basse-Normandie

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k486562r

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 24/09/2008

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NOTICES

MÉMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ

d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire Naturelle

TREIZIÈME VOLUME


MÉMOIRES ET DOCUMENTS PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ

D'AGRICULTURE, D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE NATURELLE

TREIZIÈME VOLUME.

NOTICES

DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. ~a~w-


MÉMOIRES ET DOCUMENTS

PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ:

d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire Naturelle

TREIZIÈME VOLUME

IMPRIMERIE A. JACQUELINE, ItCE DES IMAGES, 93. M DCCC XCV.

NOTICES

DU DEPARTEMENT DE U M VNCIIE

SAINT-LO


Saint-Georges de- Montcoq

ET SES PATRONS.

« Bientôt nous aurons un indispensable besoin d'antiquaires tout sera antique pour nous. On parlera des Etats, a des Barons, des Parlements, comme nous parlons aujourd'hui des Comices, des Patriciens, des Préfets, des Sénateurs. » Cette citation prophétique, extraite d'un ouvrage sans nom d'auteur, intitulé Les Contemporains et publié en 1790, peut, à bon droit, servir d'épigraphe au dossier que nous allons analyser et qui provientdes archives du château de Vaussieux, tant ces coutumes, qui subsistaient encore à la fin du siècle dernier, paraissent, pour nous, lointaines, à peine intelligibles. Ce dossier, les seigneurs de Hampan-Montcoq, qui se prétendaient, à cause de leur fief, patrons de la paroisse SaintGeorges, l'avaient eux-méme formé de toutes les pièces qui leur semblèrent denature à appuyerle droit qui leur fut parfois contesté.

L'un d'eux, à la fin du dix-septième siècle, rédigea pour ses descendants, une sorte de mémoire instructif que nous publions in extenso sous le n° I parce que, malgré sa forme archaïque, il a le mérite d'exposer clairement les faits et d'entrer tout de suite en matière.


I

Raisons pour faire voir que les honneurs honorifiques (sic) en l'Église de Saint-Georges de Montcoq appartiennent au seigneur de Rampen à cause de sa terre et seigneurie de Rampen.

Comme les honneurs d'Église n'ont pour fondement visible que la possession, les titres primitifs n'ayant rien de convainquant pour avoir esté faits sans aucune précaution pour l'avenir, à cause que ceux qui en pouvoient prendre n'en visageoient que le présent, dans la pensée où ils esioient que la fin du monde estoit fort proche, ils sont assez difficiles à conserver à cause de la vicissitude des temps qui donne l'authorité aux uns et en dépouille les autres, j'ay creu à propos de laisser à la postérité l'éclaircissement que j'ay peu prendre de ceux de SaintGeorges pour la terre de Rampen.

Il paroist que la paisible jouissance des dits honneurs qu'ont tousjours eus nos prédécesseurs les ont empeschés de les prendre avec toute la distinction que font ceux qui ne le sont pas bien asseurés ou qui n'ont que cela pour se réparer; ils ont esté peu curieux de la prière nommable et d'emploier dans leurs actes la qualité de patron que les honoraires ne prennent que depuis peu et que les grands seigneurs, c'est-à-dire ceux qui ont beaucoup de seigneuries, ne prennent jamais, comme il sera justifié cyaprès.

Il est donc certain icy, comme partout ailleurs, que la possession immémoriallc donne l'éclaircissement entier aux titres qui fondent les dits honneurs de la terre de Rampen.

Le plus véritable et incontestable droit de patronnage est celuy de la dottation d'une église, et l'on a recours à ceux de la seigneurie du fond sur lequel est l'église et à l'édiffication d'icelle, que quand on n'a pas connoissance de ce premier qui le faict présager.

Or il y a dans les archives de l'Abbaye de Saint-Lo trois


chartres qui font voir la dottation et donation de Saint-Georges de Montcoq, avec les terres etdixmes qui en dépendent, à Guillaume, abbé de Saint-Lo et à ses chanoines, dontles successeurs jouissent encore à présent; le curé ou vicaire perpétuel qu'ils y mettent n'a qu'une portion congrue.

Ces trois chartres sont sans datte; mais, comme il paroist par la confirmation de Richard II, Evesque de Coutances, qu'elles sont de sont temps, il est aisé de la connoistre à quelques années près puisque le dit Richard n'a possédé l'épiscopat que depuis 1128 jusques en 1132, comme on verra par la liste des évesques de Coutances que M. l'abbé de Chedeville, parent et aumosnier de M. de Brienne, dernier Evesque de Coutances, a escritedesa main sur l'original et que j'ay mise parmi les pièces qui concernent les dits honneurs. Il faut remarquer que cette confirmation n'est pas de Richard premier parce qu'elle parle d'Abbé de Saint-Lo et qu'il n'y en avoit point de son temps veu (que) l'abbaye de Saint-Lo ne fut érigée en abbaye que par Algarus, Evesque de Coutances, successeur du dit Richard, prédécesseur de Richard second.

La première de ces trois chartres est la donnation de l'église de Saint-Georges de Montcoq par Roger de Montcoq à l'abbé et chanoines de Saint-Lo avec les terres et dixmes qui en dépendent

La seconde ést la confirmation de la susdite donation par Richard, Evesque de Coutances, du consentement de Sanson, Thomas et Henri, fils du dit Roger;

La troisième est une seconde confirmation de la dite donation par Thomas de Rampen, du consentemeut de Thomasse, sa femme, fille et héritière de Samson-de-Monctcoq, fils Roger. De ces trois chartres, il n'y en a apparemment que deux (1), (1) Pour une bonne raison, c'est que la première ne dut jamais exister. En effet, M. Lepingard veut bien nous faire remarquer que la première des chartes, dont nous donnons plus loin le texte,


dans les archives de l'abbaye de Saint-Lo, veu que le feu sieur de Rampen, qui a pris coppie des deux dernières, n'auroit pas manqué d'en prendre de la première qu'elles font supposer. Par là, il est aisé de juger que ça esté les seigneurs de Rampen qui ont aumosné l'église et les dixmes de Saint-Georges à l'Abbé et Religieux de Saint-Lo et que la terre de Rampen appartenait à Roger et Samson de Montcoq, Thomas de Hampen et ses successeurs au nom de Rampen, n'ayant jamais possédé d'autre terre que celle de Rampen, laquelle est tombée dans la famille des Clérels environ l'an (mil) trois cent quatre-vingt, que Thomas Clérel, fils Guilleaume, épouza la fille aisnée de Renouf f de Rampen, dernier du nom, au droict de la quelle il devint seigneur de Rampen, ainsy que ses successeurs. Les partages de la succession dudit Renouf qui sont encore aujourd'hui conservez dans les archives de la maison de Rampen, en font foy. Il est sans difficulté que la terre de Rampen appartenoit aux susnommez de Rampen on le prouve par les dits partages cy dessus énoncez et par les aveux que les Evesques de Coutances et les seigneurs de Matignon ont rendu au Roy de la baronnie de Saint-Lo, dont la terre de Rampen est mouvante et qui y est exprimée en ces termes « Le fief noble de Ramdoit se traduire par une donation, plutôt que par une confirmation; l'Evéque Richard de Bohon donne Quia, respectu Dei, donavimus. ecclesiam sancti Georgii cum terris et decimis etpertinentus », ce qui n'implique nullement une confirmation mais indique l'abandon direct d une propriété. À la vérité, les fils de Richard de Montcoq consentent à une cession, mais uniquement de tous les droits et héritages qu'ils avaient en cette église ou prétendaient y avoir et qu'ils contestaient à Dieu et aux chanoines « qui quicquid juris et hereditatis habuerant in ea, vel habere contendebant Deo et canonicis. » Tout au plus, les Montcoq avaient-ils une portion du patronage de l'église et l'Evéque une autre portion qu'il donne. Cette interprétation résulterait d'une charte de l'Evêque Algare (H3S-1151) par laquelle il établit des Religieux réguliers dans l'abbaye de Saint-Lo. On y lit In ecclcsia sancti Georgii de Montcoq mediatatem oblationum altaris et ceterarum elemosinarum et tertiam partem decimationis ejusdem cum omnibus terris quas parrochiani dederunt eis tn dedicatione ipsius ecclesie.. ». (Cart. mss. Abb. Saint Lo, pp. 3 et 4).


pen, qui fut Renouf de Rampen ». On le voit encore par deux aveux rendus aux seigneurs Evesques de Coutances, barons de Saint-I.o, l'un par Thomas Clérel, seigneur de Rampen, en datte du 20 janvier 1414, et l'autre par Robert Clérel le 2 may 1422.

Il s'agit donc uniquement de faire voir qu'elle a appartenu aux sus nommez de Montcoq. Quoyque la difficulté en deust être fort grande, par celle qu'on a eu de conserver de si vieux titres et parce que les noms n'estoient pas fixes et permanents, on le voit, néanmoins, très clerement dans un aveu rendu par Renouf de Rampen au seigneur Evesque de Coutances le 1er janvier (lacune', rereli par le vicomte de Coutances le dit jour, par lequel aveu est exprimé en ces termes « Mon fieu de Rampen qui fut jadis Sanson de Montcoq ». On le voit encore par un \ieux traité de mariage en latin, passé devant l'official de Coutances, le semmedy d'après la feste de la Nativité de Saint-Jean de l'an 1294, de Olivier Simon et d'Eglantine de Rampen, fille de Henry, seigneur de Rampen et de Saint-Georges-de-Monteoq, les quels termes font voir que le dit Rampen n'avoit point d'autre surnom que la seigneurie de Rampen et de Saint-Georges-de-Montcoq, et apparemment ce Henry est fils Thomas qui avoit épouzé Thomasse de Montcoq, fille de Sanson de Montcoq, fils Roger. Il est donc maintenant fort aisé de faire (voir) que les nommez Clérel, à présent seigneurs de Rampen, représentent le dit Roger de Montcoq, qui ne pouvoit avoir d'autre fief que celui de Rampen;

1° Parce qu'il n'y a jamais eu de fief noble dépendant de la baronnie de Saint-Lo qui ait eu le nom de Montcoq (1); (1) Le seul fief qui ait eu quelque droit deporter le nom de Montcoq semble, en eifet, être celui de Rampan qui portait originairement cette première qualification, comme étant sans doute le principal fief de la paroisse. La note ci-dessous indique qu'on n'en connaissait pas d'autre de ce nom

i7 août 1774. Accord, devant les notaires de Bayeux, entre


2° Parce que Henry, comme nous venons de le voir, au droit de la terre de Rampen, dont il estoit seigneur, prenoit le nom de Rampen et de Saint-Georges-de-Montcoq

3° Parce que les cadets de la maison des Clérel de Rampen se faisaient appeler Montooq, comme il se voit par plusieurs titres et, entre autres, par un traité de mariage de Jean Marion, de la paroisse de Saint-Georges-de-Montcoq, avec Petrine Marion, de la dite paroisse, d pénultième janvier de l'an 1570, dans lequel traité sont employez Michel Clérel, sieur de Rampen et de Lignerolles, et Gilles Clérel, l'un des cadets de la maison de Rampen, sieur de Montcoq; et, en effet, luy, ses prédécesseurs et successeurs out, par leur demeure, donné le nom de Montcoq à un village et à un bois taillis par où l'on va à pied de Rampen à Saint-Lo, et à la chapelle du costé gauche de l'église de Saint-Georges où ils prenoient séance et où

Messire Anne-Robert d'IIéricy, chevalier, seigneur et patron de Rampan, seigneur et patron honoraire de Samt-Georges-de-6lontcoq, Samte-Croix et Saint-Thomas-de-Saint-Lo, seigneur des fiefs de Rampan et des Mozercls en Saint Georges cl autres lieux, chevalier de Saint-Louis, demeurant à Cacn, en son hôtel, rue de Bernières, paroisse Saint Jean, ayant formé opposition devant les notaires de Caen, le Il août 1770, à l'érection du marquisat dti Campigny accordé par le Roi a Messire Exupere-Jacques-I.ouis Dduquet de Surville, chevalier, maréchal héréditaire de ville et cité de Bayeux, seigneur de Campigny, Glatigny, etc., suivant lettres patentes données à Versailles au mois de juin 1770 – lors du procès-verbal d'information de commodité ou incommodité, dressé en vertu d'arrêt du Parlement de Rouen, du S juillet suivant, par M. de Doublement, conseiller au Parlement, le 20 août au dit an, et ce, tant que le dit seigneur de Campigny voudrait comprendre dans ladite création la suzeraineté du fief de SaintGeorges de Montcoq, d'une part; et le sieur do Campigny, d'autre part, qui, sur la déclaration du sieur de Rampan de ne posséder, ni connaître l'existence du dit fief de Saint-Georges-de-Montcoq sous la directe de la seigneurie de Campigny, encore bien que, dans les a\eux généraux rendus au Roi du dit fief de Campigny, celui de Montcoq suit énoncé comme en relevant, renonce a tous droits et prétentions sur la suzeraineté des fiefs situéo dans la paroisse Saint Gcurges-dc-Montcoq et appartenant au sieur de Rampan, lequel, à ce moyen, se désiste de son appellation.


leurs armes se voient encore aujourdhuy au haut du lambris de la dite chapelle.

A cette pièce est annexée la suivante qui donne le texte des chartes confirmatives du don de Roger de Montcocq à l'Abbaye de Saint-Lo

Il

Universis sancte matris ecclesie fidelibus, ad quos presentes littere perveneriut Ricardus Dei gratia Constantiensis episcopus in Domino salutem. Noverit dilectio vestra quia, respectu Dei, donavimus in perpetuam elemosinam dilectis in Christo filiis nostris Willelmo, Abbati, et Canonicis Sancti Laudi,ecclesù.m Sancti Georgii de Moncoc, cum terris et decimis et pertinentiis universis, concedentibus filiis Rogeri de Monchoc, Sansone, IIenrico, Thoma, qui quicquid juris et hereditatis habuerant in ea vel habere contendebant, Deo et Canonicis relinqucntes spontanei in perpetuum abjuraverunt. Testibus Alveredo, cantore, Ricardo, Roberto archidiaconis, Willelmo filio archidiaconi, Roberto de Sancto Laudo, Petro capellano, Willelmo filio Tecilini, Rogero, canonicis, Radulpho de Garsala, clerico de laicis, Richardo Vicecomite, Roberto de Cavigneio, Ricardo de Milleio et aliis multis. Actumque est hoc Constantiis, in capitulo, et presentibus sigillis nostro et capituli nostri confirmatum (1). ).

III

Universis presentes litteras inspecturis vel audituris saintem in Domino sempiternam, Noverit universitas vestra quod ego ratas et gratas, de voluntate et assensu Thomasse, uxoris mee, (1) Archives de la Manche. – Abbaye de Saint-Lo. Cartulaire Mss. p. 697. Original. Sceaux manquants.


filie et heredw Sansonis de Montegallo, habui et habeo omnesdonationes, concessioues, elemosinationes et confirmationes et cartas viris religiosis abbati et conventui monasterii Sancti Laudi Constantiensis diocesis, quas fecit eis Rogerius de Montegallo et viri nobiles, filii ejus, Sanson, Henricus et Thomas, una cum bone memorie Ricardo, tuno existente, Constantiensi episcopo, de ecclesia Sancti Georgii de Montegallo, cum omnibus pertinentes, terris et decimis ad possidendam, a dictis religiosis et eorum successoribus, in perpetuam elemosinam, salvo in ista donatione jure meo et uxoris mee et heredum meorum. Testibus Radulpho de Capella, Willelmo de Bellomonte, Roberto de Cavigneio et Thoma de Menilleio et multis aliis.

Et au bas des susdicts originaulx y a des sceaulx attachés. Collation faitte sur les originaulx en parchemin représentés par les sieurs Prieur et Relligieux de la ditte Abbée stipullés par Jean Cauvin, fermier des dicts sieurs, et à luy rendus après la ditte collation faitte par nous, soubzsignés, tabellions royaux à Saint-Lo, à la requête du sieur de Rampen et I,ignerolles, pour luy valloir qu'il appartiendra. Ce premier avril mil six cents trente-trois.

Signé Girard, La Rose, J. Cauvin.

Le dossier, comme nous l'avons dit en commençant, est formé de toutes les pièces que les seigneurs de Rampan ont cru utile de conserver à l'appui de leur droit. Beaucoup d'entre elles sont d'un intérit médiocre, et nous n'aurions peut-être pas songé à tirer parti de cette liasse, si elle ne contenait quelques documents d'un intérêt plus général, dont la plupart concernent l'église de Saint-Georges-de-Montcoq et les modifications apportées, dans le cours des âges, à sa décoralion intérieure. Nous donnons de suite les pièces relatives à l'église en les faisant précéder d'un bref commentaire.

Le n° IV est la transcription d'un fragment de testament de


Jacques Clerel, en l'année 1663. II indique le lieu de sépulture des seigneurs de Rampan et mentionne la chapelle SaintAndré, attachée au manoir.

IV.

A tous ceux qui ces lettres verront, François Bouthillier, conseiller aumosnier ordinaire du Roy, Abbé des abbayes d'Oigny et de Sellières, garde des sceaux royaux de la viconté de Sainct-Lo Salut. Scavoir faisons que par devant David La Rose, tabellion royal au dict Saint-Lo, et Jacques Vaultier, son adjoinct, fut présent noble seigneur Jacques Clerel, escuier, seigneur de Rampen, Lignerolles et autres seigneuries, sain de corps, d'esprit et entendement, lequel, néantmoins, considérant qu'il n'est rien plus certain que la mort, et incertain que l'heure d'icelle, après avoir recommandé son âme' à Dieu le Créateur, par le mérite et passion de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, son fils unique, de la glorieuse Vierge Marie et de tous les saiucts et sainctes du Paradis, a déclaré, par testament et dernière volonté, vouloir estre inhumé dans le cœur de l'église de Saint-Georges-de-Montcocq, au lieu et place de ses ancestres, avec les prières et cérémonies accoutumées, selon la condition dudit seigneur et pour estre participant à jamais ainsi que noble seigneur Guillaume Clerel, escuier, sieur du Breuil (1), son frère, prédécesseurs et toute sa famille, aux prières et sacriffices qui se feront en la dicte église, le dict seigneur de Rampen a volontairement donné aux sieurs curé, prestres, clercs et trésoriers de la dicte église, la somme de cinquante livres tournois de rente hipothecque, à prendre sur tous ses biens meubles, à charge de dire et célébrer à perpétuité, tous les dimanches et festes commandées, une messe matinalle à notte du jour qui sera dicte et célébrée depuis le jour SaintMichel en septembre jusques à Pasques, à sept heures du mail). Le Breuil, fief situé à Cerisy-la-Salle.


tin, et, depuis Pasques jusqu'à la Saint-Michel, à six heures de matin, avec un Libera à la fin sur la tombe du dict seigneur et sa famille; en sorte que cela n'empesche point le reste du service; avec deux obits tel jour que les dicts seigneurs de Rampen et du Breuil décéderont, de chacun trois messes avec vigiles des trépassez et Libera, à la fin de la dernière messe; pour les quelles messes et obits sera pris du nombre de la dicte rente la somme de quarante livres pour les prestres et élèves etc., le dict seigneur de Rampen pour estre, ainsi que le dict seigneur son frère, prédécesseurs et sa famille, participants aux prières et sacrifices qui se font en la chapelle Sainct-André, sise et attachée au manoir seigneurial de Rampen, en la dicte parroisse de Sainet-Georges, etc., etc., (8 octobre 1663).

Les six pièces qui suivent et qui toutes concernent les réparations à faire à l'église Saint-Georges-de-Montcoq, s'expliquent d'elles-mêmes. On remarquera le soin avec lequel le seigneur de Rampan-Montcoq faisait, avant chaque nouvelle restauration, constater par huissier ses droits de patron honoraire, afin que ses armes et son banc seigneurial fussent replacés dans les mêmes conditions. Il contribuait, d'ailleurs volontiers, à la décoration du sanctuaire.

V.

Denis Thouroude, huissier-audiencier du Roy en Viconté à Sainct-Lo, résidant dans la ville, parroisse de Notre-Dame du dict lieu, exploitant par tout le Royaume de France, certiffie que ce mercredy vingt troisième jour de septembre mil six cents soixante et saize, avant midy, à la requeste de Gilles Vincent, trésorier, année présente, du trésor de l'église de Sainct-Georges-de-Montcocq, demeurant en la parroisse du diet lieu, en vertu d'une ordonnance, estant au bas d'une requeste, donnée parM. de Martigny, Conseillerdu Roy, Lieutenant Général antien civil et criminel au siège du bailliage au dict Sainct-Lo,


en dabte du cinquième de ce mois et an, par la quelle il est permis au dict trésorier faire faire le devis et procez verbal de l'estat en quoy est le cœur et cent retable de la dicte église de Sainct-Georges, à raison que la dite contretable est vieulle et ne peult plus servir et que, par déliberation et consentement des paroissiens de la dicte parroisse, ils ont authorissé le dict trésorier a faire faire de neuf une aultre contretable pour mettre et apposer au lieu et place de la vieulle, affin de l'ornement et décoration du cœur et autelde la dicte église, et pour l'exécution de la quelle ordonnance debvant iutherest tant du dict trésorier et du quel appartiendra, je me surs exprès transportéen ladicte parroisse de Sainct-Georges et entré dans l'églize du dict lieupour faire et dresser le dict proeèz-verbal de l'état en quoy sont les choses, en la présence de M0 Michel Damemme, prêtre, curé, de la dicte parroisse, de Michel Gillette, et deffault donné sur messire Michel Clerel, écuyer, sieur de Rampan, Jacques Marion, Denis Maiseray, Guillaume Douchard, Pierre Marion, fils Jean, Jean Damemme, Thomas Esnouf, boucher, Pierre Damemme, Jean Le Cocq, Jean Marion, filz Girard, et Denis Le Cocq, laboureur, tous parroissiens par moy assignez le jour d'hier pour eux et les autres parroissiens à comparoir à ce jour, lieu et heure affin d'estre présents au dict procez-verbal que j'entends présentement faire, instance dudict trésorier, pour le debvoir de sa charge, affin qu'il ne luy soit imputté. suyvant quoy nous avons veu et visitté la dicte vieulle contretable estante de bois chêne et beaucoup vieulle et rompue, avons remarqué qu'à la porte d'icelle entrante dans la sacristye, du costé droict allant vers l'autel, il y a une figure de bois relevée en bosse à la dicte porte en façon d'une couppe et un rondeau en figure de pain à chanter avec une croix aussy en bosse, de bois, et, de l'aultre costé, à l'aultre porte, pour entrer dans la dicte sacristye, du costé oit l'on dictle SainctÉvangile, avonstrouvez et veu qu'à la dicte porte estant aussy de bois chesne, il y a pareillement une figure en bosse représentant un écusson et armes, sur le quel écusson il y a trois ouaisseaux en figures


appelées merlettes, avec trois rondeaux en façon de tourtes, les quelles armes nous a esté dict par les dicts sieur curé et Michel Gillette que sont les armes de messieurs de.RampaonClerel, et atteste qu'il est nécessaire de faire mettre une aultre contretable neufve pour la décoration de la dicte église, la vieulle étant dcsjà déplâtrée, et au pignon de la dicte église, proche duquel l'autel est assize, il y a grande vittre y attachée estant derrière le contre autel, à la quelle il y a plusieurs figures en paintures confuses, à la réserve de quelques merlettes que l'ou y reeongnoist et plusieurs vieux écussons que nous avons veu, scavoir du costé l'on dict l'Évangile, àcosté de la dicte vittre et à l'embrassement dicelle, il y a un morceau de carreau enclavé et maçonné dans le dict pignon, le quel est en façon d'écusson, sur le quel écusson est empraint et figuré une mittre avec uns crosse d'Abbey et deux fleurs de lis, au-dessous des quelles armes est écrit les mots « L'Abbeyet Couvent de Sainct-Lo.(l) » Et, de l'aultre costéde la dicte vittre, il y apareillement, àl'embrassement d'icelle, un écusson de carreau enclavé et maçonné dans la muraille du dict pignon à costé de la dicte vittre, au quel écusson il y a deux barres en bosse faictes sur le dict carreau, soubz le quel est écrit « Sont patron de scéans Et au dessous de la dicte vittre,environdeux pieds, il y a un écusson aussy de carreau au milieu du dict pignon le quel est enclavé et maçonné, sur le quel écusson il y a en figure et bosse du même carreau trois merlettes, deux faces et trois tourtaux que l'on nous a pareillement dict estre les armes des dits seigneurs de Hampaon-Clerel, attestant oultre qu'il y a une fenestre, du costé l'on dict l'Évangile, qui est la plus proche de l'autel, est entièrement maçonnée sans aulcun jour. Dont de ce que dessus j'ay dressé le présent procèsverbal le quel j'atteste véritable en tout son contenu, en la présence de Michel Maiseray, praticien, demeurant parroisse NotreDame du dict Sainct-Lo, Jacques Gillette. de la dicte parroisse 1. Les armes assignées par d'Hozier à l'Abbaye de Saint-Lofcf/ le précédent vol. de ces mémoires) seraient donc fausses.


de Sainct-Georges, pris pour assistants, et Jean Aspire, laboureur de la paroisse de Cavigny, qui ont signé avec les dicts sieurs curé, Gillette et moy, sur mon registre, ainsy que le dict trésorier.

Suivent les signatures.

Collationné à Sainct-Lo, folio 10, verso 179. Le 24 septembre 1676.

Signé Du Puv.

VI.

Le troisième jour de febvrier mil six cents soixante et dixsept le présent marché a esté aresté entre nous, Monsieur de Rampan, escuyer du Roy, et Nicolas Deneville, maistre sculpteur à Rouen, pour par moy dict Deneville de faire au dict sieur, scavoir deux figures de la haulteur de cinq pieds et demy, l'une représentant Saint-Sébastien, du costé de l'Epistre, et l'autre Saint-George, du costé de l'Evangile, et six petits anges, soubs figures d'enfants, de la hauteur de trois pieds ou environ, le tout de bois de chesne, avec les festons, suivant le dessein paraphé du sieur de Rampan, moyennant le prix et somme de deux cents cinquante cinq livres, que le dict sieur de Rampan s'oblige payer audict Deneville, à Rouen, en trois payements, scavoir un tiers par advance, l'autre tiers à mesure que l'ouvrage s'advancera, et le dernier payement, en faisant la livrayson du dict ouvrage, laquelle livrayson se fera en ma boutique, à Rouen, sans que je sois obligé à aucune autre chose, parceque le dict sieur de Rampan les fera porter en place par telles personnes qu'il advisera bien estre, à ses frais et moy dict Deneville seray tenu de faire le blazon des armes du dict sieur de Rampan pris dans le dict ouvrage. Faict double ce jour et an que dessus.

Pour le sieur de Rampan

Signé Deneville, Clerel.

Monsieur de Rampan prendra la paine de retirer le dessain


de l'ouvrage de Madame de Neville pour le renvoier en la parroisse de Saint-Georges.

VII.

Procès verbal des bancs de l'église Saint-Georges de Montcoq (15 juillet 1687).

Jean Lebedel, sergent royal ordinaire en la viconté de Saint-Lo, y résidant, parroisse Nostre-Damo, certiffie que le mardy quinzième jour de juillet 1687, viron dix à onze heures de matin, à la requeste et présence de messire Michel Clerel, chevallier, seigneur de Rampan, patron honoraire de l'églize de Saint-George-de-Moncocq, demeurant en la dicte piroisse de Saint-George, et en vertu de l'ordonnance de Monsieur de Martigny, conseiller du Roy, Lieutenant général antien civil et criminel de Monsieur le Bailly de Costentyn au siège de Bailliage du dict Saint-Lo, le unzième d'apvril dernier, deuement signé et sellé, parle quel il est permis au dict seigneur requérant de faire rendre procès verbal par moy de l'estat des antiens bancs estant dans la dicte églize de Saint-George-de-Moncoeq, en la présence des sieurs curé et viquaire, trésorier en charge et parroissiens de la dicte parroisse et en conséquence de l'exploit par moy fait au sieur curé et viquaire, trésorier et parroissieus de ladicte parroisse, dimanche dernier, deument controollé à Saint-Lo, je me suis exprest transporté dans la dicte esghze de Saint-George-de-Moncorq, où estant parvenu, après avoir attendu depuis dix heures et demye jusque à unze heures et deraye j'ai donné deffault sur les dénommés en la dicte assignation estant à comparoir ce dict jour et heure en ce dict lieu, à la réserve du sieur viquaire et de Michel et Jacques Girette, couteur de la dicte esglize et du trésorier en charge et de Gilles Pezeril et de Jacques Marion et autres parroissiens, en la présence du dict seigneur requérant, avons remarqué que les antiens bancs estant dans le coeur de la dicte esglize de SaintGeorge-de-Moncocq sont en totalle ruine et estant d'une an-


tienne menuiserie et que, du costé gauche, proche le trotoire du maistre autel, il y a deux acoutoirs aux dicts bancs de longueur de viron douze pieds ou viron où le dict seigneur de Rampan, sa famille et ses prédécesseurs ont eu leur séance de tout temps ce qui m'a esté (déclaré) par les dessus dicts présents, les dicts Michel Girette et Gilles Pezeril,'âgés de soixante et dix à douze ans ou viron. Au haultdu quel banc est uu escuiçon relevé en bosse où ily a trois oisseaux en forme de merlette, une face et trois tourteaux que les dicts dessus dicts ont atesté estre les armes du dict seigneur requérant, dont du tout j'ay dellivré le présent procès-verbal au dict seigneur de Rampan pour luy valloir et servir qu'il appartiendra, suyvant qu'il a requis, présence de Gilles Hérouard et Thomas Beaufils, nos records ordinaires témoings.

Suivent les signatures.

VIJI.

Procès verbal des cloches avant qu'elles ayent esté descendues pour les refondre (1699).

Jean Lebedel, sergeant royal ordinaire en la ville de SaintLo, pour la sergeanterie du diet lieu, demeurant parroisse NostreDame, certiffie que, eesamedyvingt-septiesme jour de juin mil six cents quatre-vingt-dix-neuf, troys heures après midy, à la requeste de Messire Michel Clairel, chevallier, seigneur de Rampan, escuier ordinaire du Roy, patron honoraire de la parroisse de Saint-George-de-Montcocq, y demeurant, en son manoir seigneurial, et du sieur curé de la dicte parroisse et autres parroissiens, nous ayant requis de me transporter en l'églizede Saint-George-de-Montcocq, dans la cour d'icelle, pour rendre procès-verbal de l'écriture et armes estant sur les clochesestantdansla tour, où parvenu, avons remarqué en la présence du sieur curé et viquère que sur la petite cloche, de présent, cassée, est escrit, en tant que ce que l'on peut lire et d'escrit yl y a


« quatre cents neuf on me nomma les autres letres estant venues de la fonte de la dicte cloche mal nète et illizibles; parroit encore sur ladicte cloche une médaille sur la quelle est l'image de la Vierge tenant son enfant Jésus, au pied de la quelle medalle il y a un écuison remply de trois mains, deux en chef et l'autre en pointe.

Et sur la segonde ou moyenne cloche aussy de présent cassée est escript: « L'an mil six cents vingt- et-un, je fus nommée par Anne de Beuzeville, femme de noble homme André Clérel, sieur de Rampan, messire Engueran Maugier, curé de céans, Noël C. Q. T., Jullien Hermeu, prestre, vicaire de céans. Et sur la dicte cloche sont les armes de la maison de Rampan, qui sont trois merlettes et trois tourteaux. Et sur la grosse cloche est escript « Jésus Maria. Je fus nommée par damoiselle Renée de Chantelou, espouse de noble homme François de la Dangie, sieur du lieu, et baptisée par M' Simon Laignel, presse, curé de céans, et Guillaume Cauvin, prestre, mil six cents oingt-cinq.. Et sur la dicte cloche, d'un costé, sont les armes de la maison de Rampan cy dessus spéciffiés, et, sur l'autre costé, les armes de La Dangie et sur une espèce d'autre écusson qui porte cinq grandes lettres, scavoir une M, un A, un D, un P et un F, qu'on croit estre le nom du fondeur. Et est tout ce que j'ay peu lire et remarquer sur les dictes cloches, saouf ,à expliquer, sy faire se peut, ce que je n'ay peu lire, en plus. sur les dictes cloches après qu'elles seront descendues. En foy de quoyj'aydressé le présent procès verbal, suivant que j'en ay esté requis pour valloir et servir que de raison, aux présences des dessus dicts et de Claude Fonchon, fondeur de la ville de Caen, Jacques Marion, Georges Le Cocq, Jean Dumaiseray, de la dicte parroisse et Jacques Gillette, custos.

Suivent les signatures.

Controollé à Saint-Lo, ce vingt sept juin 1699.

Signé Lecrosnier.


A Cette pièce est annexée la note suivante

IX

Inscription de la grosse cloche.

1783. J'ai été nommée Louise-Anne, par Messire Anne Robert, vicomte de Ilericy, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, seigneur et patron de Rampan et seigneur honoraire de Saint-George, Sainte-Croix et Saint-Thomas, et par Noble dame Loùise-Jeanne-Geneviève Danneville, son épouse. Les Dubosq, de Quibou, m'ont faite.

Inscription de la seconde cloche.

1783. J'ai été nommée Françoise-Florinne, par Messire François de Paule Florin, comte de Brandis, Abbé commendataire de l'Abbeye (sic) royale de Saint-Lo et par Dame Marie-Jeanne de Lesquen, abbesse de l'Abbeye royale de la Blanche, ordre de Citeaux, au diocèse d'Avranche. Les Dubosq, de Quibou m'ont faite.

Inscription de la troisième cloche.

1783. Nous avons été toutes quatre bénites par Messire Thomas-François de la Bazonnière, licentié en Théologie, ancien chanoine et grand pénitencier de la cathédrale de Bayeux, curé de Notre-Dame de Ilampan. J'ai été nommée George par les paroissiens en général de ce lieu. Les Dubosq, de Quibou, m'ont faite, aidés de Jacques Le Moine, de Percy. Auxilio Dei.

Inscription de la quatrième cloche.

1783. -J'ai été nommée Barbe-Marie, par Luc-Isaac Ouri de Bourmont, et par demoiselle Marie-Anne-Françoise Le Roux. Mon nom met le temple à couvert de la foudre. Deo juvante. Les Dubosq, de Quibou, m'ont faite.


X

Extrait du registre des délibérations faites par les parroissiens et communs de Saint-Georges-de-Montcoq contenant ce qui suit.

Du dimanche huictième jour de janvier mil sept cents deux, devant nous, Thomas de Vimeux, pb", curé de SaintGeorges-de-Montcoq, issue de la messe parroissialle par nous dicte et célébrée et en conséquence des avertissements par nous faits au prône, se sont présentez, tant pour eux que fondant commun pour les absents, les parroissiens et communs de la dicte parroisse, présents par messire Michel Clerel, escuier ordinaire du Roy et patron honoraire de la dicte parroisse, Maistre Jean Enouf, pbre, Georges Lecoq, fils Jean, Gilles Maiseray, Noël Lecoq, Georges et Gilles Pezeril, frères, Jean Maiseray, Denis Maiseray, Thomas Enouf, Charles de Lange, Pierre Lecoq, fils Georges, Gilles Lecoq, Paul Folliot, Denys Meheux et autres, assemblés pour délibérer des affaires de leur église et particulièrement sur ce qui leur a esté remontré par le trésorier en charge qu'il est besoin, pour répondre aux décorations de la dicte église et acausedelavétustédugrandcraeifix, d'en faire faire un autre, le placer sur le cintre du ballustre qui fait la séparation du chœur et de la nef, en ostant la perche qui le porte comme inutille, et comme les armes du dict seigneur de Rampan sont attachées à la dicte perche ainsy que quelques autres de ses alliances, on a trouvé à propos de les remettre sur le pied d'estal qui portera le dict crucifix, les quels, après en avoir délibéré ont consenty que le dict crucifix soit fait par Marc Anthoisne La Droüe, statuaire, par le prix et somme de cinquante livres, ainsy que l'ouvrage du dict pied d'estal et de la croix qu'il plantera sur le diet cintre et qu'il peindra des couleurs convenables, ainsy qu'il sera plus amplement porté dans le marché qui sera fait et signé par le dict statuaire et présenté au dict seigneur de Rampan et les deniers nécessaires seront


pris des trésoriers précédents redevables en déduction de leur compte ou débet. -Fait et délibéré les dicts jour et an.- Tous les dessus dict dénommés, signés ou marqués.

Nous rencontrons ensuite dans le dossier un mémoire imprimé, sans date, mais qui doit être de la fin du dix septième siècle. Publié par les chanoines de l'Abbaye de Saint-Lo pour soutenir un procès contre les habitants de Saint-Georges-deMontcoq, il débute par quelques renseignements sur la petite Abbaye qui nous ont paru valoir la peine d'être reproduits; nous en donnons la première page. Le conseiller rapporteur étaitM. Giot, sieur de Fontaine, dont le nom pourrait servir à déterminer la date du procès.

XI.

Factum pour les chanoines réguliers de l'Abbaye de SaintLo, intimez, contre les habitants de Saint-Georges-deMontcoq, appelans des Élus de Saint-Lo.

Il s'agit de sçavoir si les paroissiens de Saint-Georges ont pu mettre à la taille les sieurs Chanoines réguliers de l'Abbaye de Saint-Lo, à cause d'une ferme de 2500 livres au plus, qu'ils ont dans ladite paroisse, et qu'ils ont jusqu'à présent fait valoir du droit qu'ont les Ecclésiastiques et particulièrement les Abbayes royales de faire valoir une ferme avec ses dépendances, lorsque son revenu n'excède pas trois charrués, sans être sujets à la taille.

Les paroissiens de Saint-Georges prétendent pouvoir imposer les sieurs Chanoines réguliers à 150 livres de taille, sous prétexte que cette ferme vaut 3000 livres. La ferme dont il s'agit est le principal revenu des sieurs Chanoines réguliers. Elle a toujours été appelée Petite Abbaye, pour marquer qu'elle a fait le principal fond, et un des plus anciens domaines de l'Abbaye. Messire Thomassin de Rampan


qui a donné le fief noble (1), a pareillement donné la cure. 11 a fait cette donation par un même contrat son dessein a été de contribuer à la fondation des religieux dont les uns demeureroient dans la communauté pour y faire l'office, les autres desserviroient la cure qu'il a rendue pour cet effet régulière, pour être desservie par un régulier. Par ce moyen, la dixme et le fief sont réunis ensemble, et ne font qu'une même ferme, qui ne se monte qu'à 2500 livres au plus; tous ces biens réunis ensemble dès la fondation, n'ont jamais fait qu'un domaine, qu'un bien, qu'une terre, une demeure, une habitation, enfin une ferme qui est la seule que les chanoines Réguliers ont fait valoir.

(1) L'a-t-il jamais donné? Et les religieux n'auraient-ils pas, de leur autorité propre, érigé en fief les biens concédts qui notaient peut-être, dans le principe, que des rotures? Les chartes de donation ne mentionnent pas de fief, mais simplement des terres et dimes, et les usurpations de ce genre n'étaient pas sans exemple dans le domaine ecclésiastique. Le 2lî mai 1762, il a été rendu un arrêt au Parlement de Rouen, qui déclare roture une a terre possédée comme fief par une abbaye pendant plusieurs « siècles.

« L'abbé justifiait que les premières traces de ce fief remon« taient à 12(>2; il représentait des aveux donnés au Roi du même fief en 1309; il justifiait des aveux donnés par les vassaux de « l'abbaye depuis 1409, et des gages pièges depuis 1585 L'Abbé convenait que le fief qu'il réclamait, et qui portait le c nom de la paroisse, avait été aumône à l'Abbaye par un seigneur e de la même paroisse, et que la donation en avait été confirmée par ses successeurs; il convenait que le représentant du seigneur possédait un fief qui portait aussi le nom de la paroisse c et un autre assis dans la paroisse.

c Le représentant du seigneur donateur produisait, de son côté, une copie collationnée sur un carLulaire déposé à l'abbaye, de « la quelle il résultait que le seigneur de la paroisse avait fondé en 1163 une chapelle sur son domnine;qu'il l'avaitdonnéeades«- servir aux religieux de l'Abbaye, et leur avait donné pour subc sistance l'église de la paroisse, et ses revenus, une charrue de « terre de son domaine, la mare de la paroisse et la dixme d'un « manoir. Il partait de là pour dire que cette donation ne parlait « point de fief, et que le fief n'avait pu être donné avant ni depuis; c parce que si le fief eût étédonné avant la donation, il aurait em« porté celle de l'église, et qu'on ne pouvait dire qu'il eûtétôdonné < depuis la donation, puisque le fief portant le nom de la paroisse, « est actuellement aux mains du seigneur temporel. « Les chartres de confirmation ne parlaient point de fief, elles


La dernière pièce dont nous ayons à nous occuper, bien que se trouvant dans le dossier, ne concerne pas l'église. Elle n'en mérite pas moins l'attention, si l'on songe que c'est l'Assiette, pour Saint-Georges-de-Montcoq, d'un impôt levé sur les projiriitaires, par arrêt du Parlement, pour secourir les pauvres dans chaque paroisse Le socialisme d'Etat sous Louis XIV Nous ne sommes pas si avances, et les dons volontaires, seuls, alimentent les fonds de nos bureaux de bienfaisance. XII.

Roole ou assiete de ceux qui sont taxez, pour contribuer à la nourriture et subvention des pauvres de la parroisse de SaintGeorgcs-de-Montcocq, en conséquence de l'arrest du Parlement, en date du dix-septième novembre mil six cents quatre-vingttreize, qui ordonne que tous les possédants biens dans les parroisses, tant ecclésiastiques, tous corps et communautés séculières et régulières, à la réserve des hospitaux, où l'hospitalité est actuellement exercée et des curés qui reçoivent les portions congrues, contribueront au payement des sommes à ce nécessaires. A quoy a été procédé à la manière qui en suit. PREMIÈREMENT

Messieurs les Chanoines réguliers de l'Abbaye de Saint-Lo

confirmaient simplement la première donation pour, par les religieux, tenir les choses données en pure aumône; le prétendu fief de l'Abbaye, disait le seigneur, est donc une usurpation qui doit se détruire sitôt que le titre parait.

« L'abbé répondait La copie de la chartre de 1163 est tirée, à la la vérité, d'un cartulaire qui est à l'Abbaye, mais ce cartu« laire n'est point en forme; il ne peut donc être opposé à l'ab« baye ce n est point l'Abbaye qui s'en sert, l'Abbaye s'en tient à « sa possession, parce que ses titres originaires sont perdus En un mot, il a pu y avoir une donation particulière du fief, terre et « seigneurie dont il s'agit, et cela doit être, puisque depuis six « cents ans l'Abbaye jouit d'un fief sous les yeux du seigneur temporel.

Indépendamment de ces moyens, la terre fut déclarée roture ». (La Tournerie. Traité des fiefs. Rouen 1772).


ont été cottisez à 78 livres, y compris les deux Prieurs qui se nourrisent.

Les RR. Pères pénitents, 40 sols.

Les Dames Religieuses de la Propagation, 10 sols. M' Thomas Pinchon, pbre, 4 livres.

M' Gilles Enouf, pb'e oEficial, à Saint-Lo, 12 livres 10 sols. M. Jean Enouf, phre 12 livres 10 sols.

Messire Michel Clerel, chevallier, seigneur de Rampen, patronhonoraire de la dite parroisse (1), escuyer ordinaire du Roy, 50 livres.'

Michel de la Dangie, escuyer, sieur du lieu, 10 livres. Jacques du Prey, écuyer, sieur de Boisandré, 20 livres. Monsieur le Viconte de Saint-Lo (2), 15 livres.

Monsieur Néel, advocat du Roy, à Saint-Lo,*3 livres. André Marion, 3 livres.

Charles Poulain, 8 sols.

Denys du Maiserey, serger, 3 livres.

Joachim Onfray, 18 sols.

Thomas Onfray, 18 sols.

Guillaume et Pierre Marion, fils de Guillaume, 12 sols. Gilles Pézeril et ses fils, 50 sols.

Geoffroy Guesnon, 18 sols.

Georges Lecoq. 5livres.

Jean Damemme, sieur des Banques, 7 livres 10 sols. La veuve Jean Maiserey-Renoüé et ses fils, 20 sols. Jean Capelle-la-Rivière, 20 sols.

Jacques le Coq, 4 livres.

La veuve Michel Enouf, sieur de la Peigncrie, 3 livres 12 sols.

La veuve Isaac Girard et son fils, 12 sols.

La veuve Georges le Coq et ses fils, 24 sols.

La veuve Jean Marion, 3 livres.

(1) De Saint-Georges-Montcoq.

(2) Il s'appelait Le Prime et était imposé à cause de sa terre de la Houssaye en Saint-Georges-MonSoq.


Martin Fouchier, 30 sols.

Noël Le Coq, 30 sols.

Nicolas Maiserey, boucher, 3 livres.

Pierre Girard, fils Guillaume, 50 sols.

Pierre Damemme, sieur de la Chapelle, (néant ?). Pierre Guillemette, 20 sols.

Raoul Cordas, 12 sols.

Gilles Maizeray, 40 sols.

Robert Enouf, 40 sols.

Gilles Enouf, boucher, 20 sols

Jean Picot, 36 sols.

Jean Enouf, sieur de Bassecour, 10 livres.

Pierre Delauney, 56 sols.

Les représentants Me Jean du Bois, advocat, 15 livres. La veuve Jean Girard les Monts, 40 sols.

Pierre Onfrye, 20 sols.

Pierre Pain, 45 sols.

Jean le Roux, 65 sols.

Jean Maizeray-Longprey, 56 sols.

Jacques Le Rouxel, 20 sols.

La veuve Pierre Samson et ses fils, 10 livres.

Henry Savary, 25 sols.

Le sieur de la Meauphe, marchand, 5 livres.

Pierre Vallière, mercier, 50 sols.

Jacques Damemme, sieur de la Mare, 25 sols. Les représentants Michel Sainct les Rosiers, 6 livres 10 sols. Les sieurs Pellehaste, 50 sols.

Jean Cauvin, boullanger, 20 sols.

Nicolas Cauvin, 26 sols.

Pierre Foucher, marchand, 6 livres.

Jacob Sainct-les Querrières, 2 livres.

Jean Damemme, fils Gilles, 16 sols.

Jacques Sainct, orphèvre, 5 livres.

Les représentants Me Jean Gohicr, advocat, 6 livres. Les représentants Jacques Le Boullanger, 24 sols.


Jacob Sainct et Jean-François, son frère, 4 livres. Jean Longien, 12 sols.

Jacques Enguerran, 40 sols.

Pierre Simon, 45 sols.

Jacques le Roy, sieur de la Réauprey, 7 livres 10 sols. Jean Auvray, dit La Chapelle, 3 livres.

Noël Le Coq, l'aisné, 40 sols.

Thomas Sainct, sieur de la Desnerie, 7 livres 10 sols. La veuve Jean Pasquier, 40 sols.

M" Pierre du Bois, advocat, représentant la veuve Chatrefon, 35 sols.

Charles Le Pegot, sieur des Vaux, 6 livres.

Les représentants Charles le Petiard, 14 sols.

Nicolas de la Place (néant?)

Pierre Girard, fils Charles, 34 sols.

Pierre Fouehier, le jeune, 20 sols.

Israël le Menuet, sieur de Lépine, 5 livres 25 sols. Jacques Michel Guillebert, 30 sols.

Jean le Clerc, tanneur, 50 sols.

Le sieur des Portes-Bacilly, 4 livres.

Martin le Pilleur, à cause de sa femme, 40 sols.

Jacques Damecour, sieur de la Montagne, 40 sols. Jean le Herichon, boucher, 30 sols.

M" François Margueritte, advocat, 6 livres.

Le sieur Bernard, mercier, 14 sols.

La veuve Daniel Cauvelande, 3 livres.

Jean Dufour, sergeant, 3 livres.

Michel Vincent Guilbert, sieur du Hamel, 3 livres. Le sieur de la Pierre-Dieu, 15 sols.

Joseph Folhot ou Jacques le Clerc, de Coutances, 34 sols. Gilles Montcuit, sieur de IIautecour, 8 livres.

Jean Charles le Roy, sieur d'Aubeville, 10 livres. Noèl Le Conte, 3 livres.

Les représentants Jacques Surget, sieur de Caumont, 16 livres M" Jean Thouroude, advocat, 30 sols.


Jean Pipart, 10 sols.

Pierre Bochefontaine, 24 sols.

Michel Le Petit, sieur de la Pignolle, 100 sols.

Michel Thouroude, sieur des Mallais, 6 livres.

Toutes lesquelles sommes seront faites payer, autant exactement que faire se pourra, à li diligence des sieurs Curé, Damemme, pble habitué en la dicte parroisse, Jacques Le Coq, Gilles Maizeray et autres, dans le besoin, pour être distribuées, chacque semaine, aux termes du dict arrest, aux pauvres dont les noms ensuivent

La femme de Jean Le Nepv eu et son enfant

Les enfants de Jean Auvray

Deux enfants pour Gilles Bouillon;

Richard Nicolle;

Madeleine Davy (rayée)

Thomas Auvray;

Quatre enfants pour Thomas Blondel

La veuve Gassion

La veuve Pierre Blondel

Quatre enfants pour Jean Marion

Thomas Marion

La veuve de Surget

Anne Marion

Deux enfants pour Thomas Lalleman;

Un enfant grabataire pour feu Martin Girard;

La veuve d'Aubin Dine

La veuve Aubril

La veuve Pierre Dutout

Deux enfants de Richard Le Chevallier;

Deux enfants de Jean Foucher;

La veuve de Louis Flaux;

Un des enfants de Jean Flaux;

La niepce de Poulain;

Trois enfants pour Jean Le Grand;

Jean Maiserey, Gaucher et son enfant;


Un des enfants d'André Loisel;

André Le Roux;

La veuve Philippe Hardy;

Un des enfants de Laurent Girard;

Trois des enfants de Jean Le Coq

(Jacques, Noël et Georges Le Coq en sont chargés et Ursine, veuve de Georges Le Coq)

Deux des enfants de Jean Girard;

Les enfants de Lange

Marguerite Talvaz;

Jacques Le Baillif

La fille de Benoist;

La veuve Pierre Blondel;

Un des enfants de Charles Aubril;

L'enfant de Jacques Harivel;

Un des enfants de Blanchet.

Le dict nombre, saouf à augmenter ou diminuer, selon que leur nécessité le demandera, la dicte distribution eu égard néantmoins à la pauvreté d'un chacun. Le tout fait en forme de délibération par les sieurs habitants et communs parroissiens du dict lieu de Saint-Georges, les quels, tant poureux que pour les absents, ont signé le présent, ce dimanche troisième jour de janvier mil six cent quatre vingt quatorze, issue des vespres. Suivent les signatures.

G. DU BOSCQ DE BEAUMONT.


Le Métayage en Normandie

AU QUATORZIÈME SIÈCLE.

Parmi les expédients tendant à atténuer lacrise que traverse, depuis quelques années, l'agricultureeuNormandie, le système du métayage qui, dans d'autres provinces, régit les rapports entre propriétaires et fermiers, a été vainement proposé. Une des principales objections contre ce mode d'exploitation, consiste à prétendre qu'il heurterait les mcours, habitudes et coutumes séculaires de la région le document suivant prouve au contraire que ce genre de fermage était jadis en vigueur dans notre pays. Les baux de cette époques sont assez rares, et ce parchemin, vieux de plus de cinq cents ans, gagne, à cette heure, comme un regain d'actualité.

A tous ceulx qui ces lettres verront ou oiront Jehan le Duc, garde du scel des obligatious de la v icomté de Coustances, salut. Sachent que par devant Benoist le Villous, clerc tabellion juré et commis à Saint-Lo, fut present Robert Lasne dit la Hasgue lequel de son bon grey confessaavoir pris en louagejusques au terme de chinq ans prochainement venant, commenchant a la Saint-Andreu prochainement venant, de Richarl de Vatonne, escuier, seigneur du Mesnil-Rousselin, les terres labourables et les gardins que le dit escuier a illeq o les profitz d'iceulx ou le moindre bonet soufiessantpour ledit preneuretpour ses biens et bestes eu manoir du dit escuier et son ardre (1) souffiessante en ses arbres sans preufpie (2) et a f é (3) un qretil (-4) ou deus. Et fut ce fait pour neuf livres de rente à la Saint-Michel que le dit pre-

(1) Chauffage.

(2) Prépied ? y

(3, Faire.

(4) Quertil, mot encore usité dans nos campagnes.


nour en paiera par chacun an auditbailleurle terme avenu (1) et partant le dit cscuier lui gard de toutes choses quitement et franchement et lui psta (2) le dit escuier les semenches de ceste première anec, les quelles le dit prenour lui rendra en la deraine anee. Item le dit escuier lui baille trois vaches et trente bestes à laine p. (3; ainsy que sur les dites bestes et sur les prff. (4) et revenues d'icelles le dit escuier prendra premièrement la somme de huit livres tournois et, ce levey, le demeurant sera p"e (5) p. mle (G).

Et promist le dit prenour f' (7) en bonne garde et loyalle metterie et rendre bon compte et loyal au dit escuier, et sans ce que le dit prenour en puisse aucune chose transporter sans le congié du dit escuier. Et quant a ce tenir et acomplir le dit prenour obliga lui et ses hairs, son corps a tenir prison et tous leurs biens meubles et héritages présent et à venir à vendre et à despendre p. (8) la Justice du lieu, soubs quelconques juridictions qu'rlz soient trouves au miex. pour ce. En tign. et pour rendre au port (9) de ces lettres tous les. et dépens. pource. Et jura le dit prenour p. (10) la foyetpenit. (11) de son corps nô (12) venir en contre. En tesm. (13) de ce, ces lectres sont scellees du dit scelt à la relation du dit juré, sauf autruy droit. Ce fut fait l'an de grâce mil treize cents soixante et dix, le dixiesme jour de septembre.

(1) Echu.

(2) Presta ? P

(3) Par.

(4) Proffitz.

(Sj Ptie pour partie, partagé.

(6) Par moitié.

(7) Faire.

(8) Par.

(9) Porteur.

(10) Par.

(11) Pénitence.

112) Non.

(13) Témoin.

(14) Archives du Mesnil-Vitey. Origmal. Sceau manquant,

Signé B. LEVILLOUS. (14)

G. DU BOSCQ DE BEAUMONT.



La Butte des Romains A CERISY-LA-FORÊT.

Cerisy-la-Forêt et Saint-Jean-de-Savigny, deux communes du canton de Saint-Clair, sont limitrophes l'une de l'autre et aussi de l'Epiney-Tesson, qui dépend du Calvados. Le territoire de Cerisy s'enfonce comme un coin entre la rivière d'Elle qui le sépare, au Nord, de l'Epmey-Tosson, et celui de SaintJean-de-Savigny, et cela presqu'à toucher l'Église de cette dermère paroisse. Il forme, dans cette partie, un plateau qui se rétrécit peu à peu pour se terminer par une croupe dont les flancs, brusquement abaissés, constituent, au Nord, le côté méridional de la vallée de l'Elle, à l'Ouest, le coteau oriental du vallon du ruisseau de Branche, affluent de cette rivière. Un village occupe le plateau au point où celui-ci se resserre sensiblement. Il se nomme le Càtel, bien que dans aucune des demeures qui le composent rien ne semble justifier l'existence d'un Château, voire même d'un simple Manoir.

Appelé par son service dans le voisinage du Câtel, dont le nom caractéristique l'avait frappé, M. Durci, notre dévoué collègue, s'enquît des causes de cette dénomination, et apprit qu'à quelques cents mètres au N.-O. se trouve un ouvrage connu, dans la contrée, sous le nom de Butte des Romains, le quel barre le plateau dans toute sa largeur et présente un relief très marqué.

M. Dnrel n'eut rien de plus empressé que de nous faire part de sa découverte et de nous convier à visiter les lieux de concert


avec lui. Peu de jours après, nous étions sur le terrain et en présence de la Butte des Romains.

Notre conviction fut promptement arrêtée. La Butte est un œuvre de l'homme sa composition ne laisse planer aucun doute à ce sujet. Son noyau, fait de pierrailles et revêtu d'une couche épaisse de terre, est là qui le prouve. D'ailleurs, le sol sur le quel elle repose est plane dans toute son étendue, tant en avant qu'en arrière, ce qui exclut l'idée d'uu accident naturel. Cette œuvre a été un moyen de défense, soit pour les habitants contre l'envahisseur, soit pour celui-ci contre ceux-là. Le choix du terrain, les dispositions et les dimensions du rempart le démontrent.

Choix du terrain. Le terrain, en effet, n'est dominé par aucune des hauteurs voisines; ensuite, ses abords sont, de trois côtés, c'est-à-dire au N.-E., au N. et au S.-O., protégés par des vallons fort encaissés, dont les côtés se relèvent brusquement à une hauteur de 35 à 40 mètres. Pour faire de ces lieux un refuge efficace, il suffisait d'élever un obstacle presque infranchissable vers le S.-E., le seul côté ouvert à l'ennemi; la Butte des Romains satisfait absolument à cette condition.

Dispositions du Rempart. Il isole l'extrémité N.-O. du plateau et la rend inaccessible en barrant celui-ci du vallon de l'Elle au vallon du ruisseau de Branche. De plus, il offre encore maintenant un relief de 4 mètres de haut sur 15 mètres de base et 7 mètres en couronne. Encore ce relief, tel qu'il existe aujourd'hui, a-t-il perdu notablement de ses dimensions par l'action incessante des intempéries des saisons durant une longue suite de siècles, dix au moins, vingt sinon plus peutêtre. Ajoutons que la main de l'homme a dû contribuer à cet amoindrissement. Des traces de fouilles, opérées sur plusieurs points, sont là pour l'attester.

Le rempart était lui-même protégé par un fossé profond dont


les déblais servirent à l'établir. Ce fossé avait une largeur de 26 mètres. Il nous a été facile de la reconnaître vis-à-vis de la moitié orientale de la Butte des Romains, le revers de la cuvette est très nettement visible. Ce revers, comme le rempart lui-même est couvert de taillis. En avant de l'autre moitié (S.-O.), les choses ne sont plus les mêmes le fossé a été comblé peut-être même avec des terres enlevées au talus. Toutefois, un affaissement du sol, sur une trentaine de mètres de largeur, en décèle l'emplacement devenu une sorte de marécage où poussent des plantes aquatiques. Par contre, cette dernière partie, outre le taillis qui la couvre, est plantée de jeunes chênes qui ont succédé à des arbres anciens, comme on en voit le plus souvent sur l'emplacement de lieux jadis fortifiés.

Reste la question de l'eau destinée à l'approvisionnement du camp. Nous n'avons relevé, dans ces terrains, depuis longtemps cultivés, aucun indice de puits, ni même de dépression destinée à recueillir les pluies ou les sources avoisinantes. Mais il est avéré que vers la moitié du rempart, à l'extérieur il es vrai, existent des traces certaines d'humidité qui devaient se reproduire en dedans des lignes de défense. D'ailleurs, l'Elle et le ruissean de Branche fluaient aux pieds de l'escarpement et permettaient à la garnison, sous la protection d'hommes déterminés, d'y puiser l'eau suffisante à ses besoins.

Ce campement est-il l'œuvre des Romains? Nous ne le croyons pas, parce que les Légions, lorsqu'elles campaient, creusaient des tranchées, élevaient des remparts qui, le plus souvent, formaient une enceinte quadrilatérale, y ménageant des issues, tant pour le service des troupes que pour les sorties contre l'ennemi. Or rien de cela ne se voit sur le plateau du Câtel. Celui-ci serait donc ou les restes d'une Haya Gauloise, ou un Dick normand, dans l'enceinte du quel ces pirates s'établissaient pour rayonner sur la contrée, la piller et la ravager. Il est bon de se souvenir que la Vire n'est guère qu'à un myriamètre de là et que les légers bateaux des hommes du Nord profitant


du flux de la mer, pouvaient aisément en remonter le cours comme ils le faisaient dans la Seine et dans la Loire, notamment. Cette dernière hypothèse nous semble la plus vraisemblable, d'autant que la Butte des Romains reproduit, sur une petite échelle, le fameux Haguc-Dick du canton de Beaumont. Il est vrai que jusqu'ici l'on n'a découvert au Câtcl, ni médailles, ni poteries, ni joyaux antiques, malgré des fouilles pratiquées sur divers points de la Butte pour y découvrir le trésor que la tradition dit y être caché.

Le seul résultat de ces recherches exécutées, du reste, sans méthode, a été de mettre au jour de nombreux fragments de leptinite ayant subi l'action prolongée et violente du feu au point d'amener la fusion partielle de ces pierres dont les unes sont simplement fendillées, les auttes vitrifiées, tandis que d'autres sont réduites à l'état de pierre-ponce, dont elles ont presque la légèreté.

Ces vestiges de foyers, qui annoncent une occupation prolongée du campement, sont dispersés un peu partout sur le rempart; tantôt presqu'à fleur de terre, tantôt à plus d'un demimètre de profondeur (1). Faut-il y voir l'origine du nom de Camp du Feu donné à un fief roturier jadis situé au tereur de Saint-Jean-de-Savigny de Couvains (8ic) qui, avec ceux du Catel ou es Casteaulx (2) et de Cahaignes ou Renouf de Cahaignes (3), formaient un des domaines de l'Abbaye de

(1) Le propriétaire de l'un des champs du Càtel nous a donné ce renseignement.

(2) Archives départementales de la Manche.- Abbaye de Cerisy. H. Liasse 1837.

M. Detournières, maire de Saint-Jean-de-Savigny, nous a fait connaître 1-que le village du Càtel comprend deux fermes appelées le Grand et le Petit-Castiax il en possède une; 2° que ce village a dépendu de la paroisse de Saint-Jean-de-Savigny, jadis section de Couvams.

(3) Ce fief de Cahaignes est indiqué sur la carte cantonale de Saint-Clair, sous le nom de Hennerie. M. le maire de Savigny nous a confirmé dans la pensée que ce dernier est une altération de Cahaignerie. A remarquer que ce lieu-dit est dans le vallon même du ruisseau de Branche, vis-à-vis du Câtel.


Cerisy ? (1) Nous serions assez tentés de l'admettre, comme aussi de penser que ce nom de Camp du Feu rappelle une catastrophe dont la population Gallo-Franque fut la victime, mais dont l'Histoire n'a point gardé le souvenir.

Nous joignons à cette note un plan des lieux avec profils et coupes, afin de permettre de mieux saisir la description de la Butte des Romains et de ses environs.

LEPINGARD.

(1) Archives départementales de la Manche.


Les Voies et Villes Romaines

DU COTENTIN.

COSEDIA (MONTCASTRE). 3e Article.

Dans son dernier article sur l'emplacement antique de Cosedia (1), M. l'abbé Pigeon s'est trompé de 14 kilomètres; mais où son tort s'est considérablement aggravé, c'est quand il s'est imaginé que ces 14 kilomètres par lui perdus, c'était moi qui les avais égarés, et quand il m'a reproché ce crime archéologique avec la plus grande sévérité.

Attaqué injustement, je vais me défendre et, par représailles, j'attaquerai.

I™ PARTIE.

UNE PERTE DE 14 KILOMÈTRES

Voici d'abord ma défense.

Dans mon premier article sur Cosedia (2), j'ai compté (comme je lofais encore) 162 kilomètres pour la distance sur le terrain et par la route Romaine entre AUeaume et Rennes. Alauna (Alleaume) 30 kilomètres.

Cosedia “ (Monteastre) 48

Fanum Martis (Equilly). 41

Fines (gué d' Antrain) ̃ «

Condate (Rennes)

TOTAL. 162 kilomètres.

(1) MéinoiresdelaSociétéd'ArchêologiedelaManche.T.X[I.p.98. (S) T. VI, p. 122.


J'ajoutais que ces 162 kilomètres représentaient tout justement les 108 milles Romains marqués par l'Itinéraire d'Antonin entre Alauna et Condate (1).

Depuis, M. l'abbé Pigeon a repris mes calculs et, mesurant la même distance à sa façon, il a trouvé qu'il y avait entre Alleaume et Rennes 174 kilomètres qu'il décompose ainsi

d'Alleaume à Montcastre.. 30 kilomètres.

de Montcastre à Coutances. 28

de Coutances à Avranches. 44

d'Avranches à Rennes. 72

TOTAL. 174 kilomètres. (2)

La différence entre ce chiffre et le mien est donc de 12 kilomètres, que notre honorable contradicteur a, par une autre combinaison, portés à 14. Là-dessus il a mesuré les éléments de mes 162 kilomètres, qu'il a réduits à 160, à son total de 174 kilomètres, de sorte qu'il lui a tout naturellement manqué à la fin 14 kilomètres. Cette perte l'a tellement étonné que, par je ne sais quelle illusion, il m'a accusé, dans son cœur, de les avoir perdus; et cette conviction s'est si fortement ancrée dans son esprit, qu'il a voulu la faire partager à ses lecteurs, en y employant toute son habileté, qui est d'ailleurs très grande. La façon, dont il s'y est pris, devait faire illusion au publio inattentif. Devant sa vigoureuse attaque, en effet, quel lecteur, s'il n'estmis en garde, pourrait se persuader que c'est lui, et non pas moi, qui a perdu ces malheureux 14 kilomètres Y On voit déjà, et on verra mieux tout à l'heure, comment mon savant antagoniste s'est trompé.

Ayant raison, je n'ai pas besoin de faire chatoyer mes chiffres pour éblouir le public. Je veux apporter dans mes calculs la

(1) Mémoires de la Société d'Archéologie de la Manche T. VI. p. 123, 12!) et 130.

(2) Mémoires de la Société d'Archéologie de la Manche, T. XII, p. 102.


plus grande somme possible de clarté. Aussi mon premier moyen sera-t-il d'abandonner mes jalons de distance, dont mon adversaire ne veut pas, pour accepter les siens je ferai donc comme lui mes mesurages par Montcastre, Coutances et Avranches ce sera plus clair pour le publie. Je ferai même plus; car, dans certaines occasions, je lui emprunterai ses propres principes et jusqu'à ses propres déterminations; il ne pourra donc les récuser plus tard.

II. LA ROUTE Romaine D'ALAUNA A CONDATE. 162 kilomètres, d'après mes calculs.

1° D'Alauna à Cosedia 29 kilomètres. (1)

Ici, du premier coup, M. Pigeon m'arrête. Erreur dit-il Entre Valognes et Montcastre, la ligne droite, même en la faisant passer par le gué d'Etienville, n'a que 26 kilomètres. (2) Je veux bien tomber d'accord sur ces 26 kilomètres mais je n'en ai pas moins raison, et M. Pigeon n'en a pas moins tort. D'abord, il commet une erreur inexcusable en faisant partir sa distance de Valognes, (3) comme si Valognes était Alauna. M. Pigeon sait bien pourtant qu'Alauna était, non pas à Valognes, mais à Alleaume et il n'ignore pas non plus, sans doute, qu'il ressort positivement, tant de la carte publiée en 1832 (1) Je prends mon point de départ du Balnéaire, comme le veut M. de Gerville mais je ne suis pas sûr que le centre de la ville d'Alauna ne doive pas se trouver un kilomètre plus au Nord. On sait que le père Dunod (a) disait que cette ville avait h peu près l'étendue qu'avait Rouen, de son temps. Cela placerait le point central d'Alaunaplus au nord qu'Alleaume. Ce doute me permet du large dans mes calculs.

(2) Mémoires précités, T. XII, p. 102.

(3) T. XI], p. 102, 1.17. Il est vrai que .M. Pigeon m'attribue cette erreur dans son passage; mais comme c'est à tort, je la lui rends. Du reste, quelques lignes plus haut, il la prend nettement à son compte de Valognes a Rennes, ditil. ».

(a) Journal des Savants, an 1695, p. 449


par M. de Gerville, (1) que du plan du théâtre d'Alauna dessiné par le célèbre intendant Foucault en 1695, (2) que la ville antique étendait ses limites jusque dans la paroisse d'IIuberville, c'est-à-dire jusqu'à plus de 2 kilomètres E.-N.-E. du centre de Valognes.

Une autre erreur de sa part fait passer l'ancienne route Romaine par Valognes. Or il est incontestable, d'après le plan de M. de Gerville, que la route romaine n'y passait pas, et passait, au contraire, en dehors de cette ville moderne, d'abord, près des Thermes d'Alauna, puis entre le Temple de la Victoire et le Théâtre, pour gagner de là Flottemanville et se perdre plus loin à Orglandes, dans la voie qui nous est restée. C'est, il est vrai, ce que ne pouvait acceptermon honorable contradicteur,prisonnier volontaire d'un principe généralement vrai, mais qui n'était pas jadis, si absolument appliqué qu'il le pense « Le Génie Ro« main a-t-il dit, « n'admettait pas les courbes; il affectionnait « les lignes droites, et, pour les obtenir, il ne craignait pas de per« cer les montagnes, nide jeterunechaussée au travers d'un marais ou d'un lac ». (3) Mon savant adversaire, ne pouvant se résoudre à admettre une exception à sa règle (4), exige ici que la route d'Alleaume à Montcastre ait suivi la ligne droite. C'est une erreur; car l'exception, qu'il rejette, est ici irrécusable, la route antique existant encore de nos jours; dans le pays on (1) Mémoires des Antiquaires de Normandie (Année 1828-9) T.VI, p. 1, (Voir surtout l'atlas)

(2) Ce plan dressé en 169S par Foucault, intendant de BasseNormandie, a été reproduit par le père Montfaucon dans son Antiquité expliquée T. III, 2e partie, et, d'après Montfaucon,par M. de Gerville, dans ses Monuments Romains d'Alleaume (Valognes, Carette-Bondessin 1844).

(3) Mémoires des Antiquaires de Normandie, volume précité. Carte d'Alleaume et de ses environs par M. de Gerville. Celui-ci a reproduit cette carte dans ses Monuments Romains d'Alleaume. (*) Mémoires de la Société d'Archéologie de la Manche, T. VIII, p. 110 1. 25. 11 y a, d'ailleurs, quelque exagération dans ce principe énoncé par mon savant adversaire, que le Génie Romain percait des montagnes. M. de Caumont dit plus justement que les Romains faisaient leurs routes plus raides que nous ne les faisons.


la nomme toujours la voie Romaine ou lachaussêe de la Reine-Blanche (1). Elle est devenue la route départementale. Il est vrai que, si l'on y regarde bien, cette dérogation aux principes n'est pas absolue. Si cette route ne se dirige pas positivement tout droit sur Montcastre, elle suit, autant que possible, cette ligne droite d'Alauna à Fanum Martis (Equilly), par Coutances. Il y a même là à étudier un petit point de l'histoire du Cotentin, peu important en lui-même, mais sur le quel il n'est peut-être pas inutile de s'arrêter, dût-on risquer des suppositions plus ou moins hasardées.

11 n'est pas impossible que, malgré le silence de l'histoire, il y ait eu dans le pays des Unelli des résistances locales contre le joug si lourd des Romains, et contre les exigences impitoyables des percepteurs et aussi des soldats de l'Empire. La dureté de ceux-là, l'arrogance hautaine de ceux-ci étaient de nature à exciter de terribles impatiences, faciles à tourner en révoltes. Le voisinage de la mer rendait ces insurrections plus naturelles et moins dangereuses; d'une part, en effet, les Armoricains avaient affaire, chaque jour, pour leur commerce extérieur, aux marins Francks et Saxons; or, ceux-ci n'étant pas sujets de l'Empire, et n'ayant pour lui, même en temps de paix, que des sentiments de sourde hostilité, ne pouvaient leur souffler, dans leurs conversations journalières, que le désir de l'indépendance. De l'autre, les indigènes savaient fort bien qu'en cas de répression d'une révolte, la mer leur offrait un moyen d'échapper à la vengeance des Romains il suffisait pour cela aux gens trop fortement compromis de se jeter sur une barque Saxonne et de s'éloigner à force de rames ou de voiles. C'est une de ces révoltes ignorées qui, à mon avis, peut seule expliquer la fondation visiblement tardive du camp Romain de Cosedia. Avant cette fondation, et avant la révolte qui l'a renduenécessaire, les Romains avaient déjà tracé ou adopté la route allant (t) Cartes de l'Etat-major de la Guerre. Carte n* 28. (Saint-Lo)


en ligne droite d'A launa kFanum Martis; cette route, à caus^ decerlainsobstacles qu'elle aurait rencontrés sur sa ligne directe, ne suivait pas absolument celle-ci. La nécessité d'éviter la traversée, dans toute sa longueur, de la chaîne de collines, qui sépare la vallée de l'Ay du bassin de la Sée et des marais de Gorges, l'avait forcée de faire un écart à l'Est, pour échappe aux montées et aux descentes, qui, dans ces collines, auraient si terriblement fatigué les attelages et les charriots. Ce n'était que plus loin, à Monthuchon, que la route s'infléchissait à l'Ouest pour reprendre sa direction normale sur Fanum Martis (Equilly).-A cela près, on peut dire que la route étaitdirecte. Sur son parcours, à 18 milles d'Alauna, cette route rencontrait uneforêt(Cos en Gaulois), descendant de la chaîne de collines dont nous venons de parler; et on yavait établi un gîte d'étapes pour les troupes Romaines; on le nommait Cosedia (l'étape de la Forêt); puis, la voie Romaine se continuait par Coutances, qu'elle traversait, jusqu'à Fanum Martis (Equilly). -Ce ne fut évidemment que plus tard que les Romains crurent nécessaire de s'assurer l'accès de la presqu'île du Cotentin. On sait que celle-ci est séparée du Cotentin proprement dit, par une série de marais ou de pays noyés, qui n'est guère interrompue que par le massif des collines d'entre la Sée et l'Ay. C'est à la hauteur de l'étape de Cosedia que cet isthme est le plus resserré. Ce fut donc à cet endroit qu'il fut décidé que serait bâti le camp qui devait assurer l'entrée de la presqu'île aux Romains; mais ce gîte d'étapes n'occupait pas une position militaire assez solide. On résolut donc que le camp serait établi dans la chaîne de collines qui passe à côté, et l'on choisit à 3 kilomètres à l'Ouest, le sommet le plus voisin du gîte de Cosedia. Ce sommet présentait une assiette d'une remarquable solidité. Haut de 130 mètres au-dessus du niveau de la mer,il dominait à pic les terrains qu'il avoisinait, d'environ 80 mètres du moins en était-il ainsi de ceux qu'il avait à l'Est et qui se trouvaient à 50 mètres au-dessus de la mer. De là, on voyait, plus à l'Est,


se défiler du Nord au Sud la route d'Alauna à Fanum-Martis, qui montait et descendait entre 30 ou 40 mètres au-dessus de ce niveau puis, à un kilomètre de là, au second plan, le terrain sans cesse abaissé, allait border les marais de Gorges, dont le niveau, au troisième plan, ne dépassait plus celui de la mer que d'une hauteur de 4 ou 5 mètres. Ce sommet se nomme aujourd'hui Montcastre.

C'était en général le système des Romains de joindre leurs villes et leurs forts par des routes en ligne droite. On aurait donc dû, d'après ce principe, en tracer une directe entre Alauna et la nouvelle citadelle de Cosedia; mais, outre qu'il aurait fallu aborder de front les montées et les descentes de la chaîne de collines, on se demanda s'il était bien nécessaire, pour faire le gain d'un kilomètre, de tracer une nouvelle route faisant double emploi avec la première. On y renonça donc fort sagement; et l'on décida seulement qu'à 3 ou 4 milles en deça de la nouvelle Cosedia, on ouvrirait une route secondaire qui s'écarterait de l'ancienne route pour gagner directement le fort. Des traces de sentiers, qui existent encore, nous amènent à penser que la route secondaire du Nord prenait à Prétot, passait près de l'étang de Sainte-Suzanne,et aboutissait, en 5 kilomètres, au pied du rocher de Cosedia (Montcastre),à 80 mètres au-dessous du camp. De là, il n'y avait plus qu'à remonter une route assez raide de 500 mètres, en lacets, pour gravir cette hauteur jusqu'à son sommet et pénétrer dans l'enceinte du camp.

Pour descendre de ce camp et regagner la grand'route, c'était le même système une route carrossable descendait du camp par un vallon creusé au flanc sud de la colline; elle passait à Lastelle et se dirigeait, me parait-il, en 4 kilomètres 500 mètres, vers le point nommé aujourd'hui Crèveeœur.

Quoiqu'il en soit de cette hypothèse historique (surla quelle, d'ailleurs, je n'insiste pas, pourne pas créer un nouveau point de discussion), les résultats n'en sont pas moins certains, etil n'est


pas douteux que la route Romaine d'Alauna à Cosedia (Montcastre), se composait de deux tronçons qui étaient

d'Alleaume à Prétot. 23 kilom. 500 mètres.

de Prétot à Montcastre 5 500

TOTAL. 29 kilom. 000 mètres.

Ces 29 kilomètres représentent exactement les 20 milles Romains,plus minus, de l'itinéraire d'Antonin, qui flottent, comme on va le voir, entre 28 kilom. 880 mètres et 30kilom. 359 mètres. On voudra bien remarquer que M. l'abbé Pigeon embarrassé par ces 20 milles Romains les met tranquillement de côté, hors de ses calculs.

2° De Cosedia (Montcastre), à Coutances 27 kilomètre8. De Cosedia les troupes Romaines redescendaient par le chemin carrossable de Lastelle sur la grand'route, au lieu dit Crèvecteur. De là, elles suivaient cette grand'route jusqu'à Fanum Martis. Mais comme dans ce parcours, elles rencontraient Coutances, nous nous y arrêterons, afin de nous conformer, comme nous l'avons promis, au système de jalonnage de M. l'abbé Pigeon.

La route de Montcastre à Coutances mesurée sur la carte d'état-major m'a donné

de Montcastre à Crèveeœur. 4 kilom. 500 mètres,

de Crèveeœur à Coutances. 22 – 500 –

TOTAL. 27 kilomètres.

3° De Coutances à Avranches, 38 kilomètres.

Je ne trouve plus, dans les livres que j'ai pu consulter, de traces précises de la voie antique: mais comme le terrain entre les deux villes ne présente aucun obstacle à une route en ligne droite, j'y appliquerai sans hésitation la théorie si justement pro-


clamée par notre honorable adversaire, etquej'ai reproduite plus haut Les courbes ne convenaient pas au génie Romain. Il « affectionnait les lignes droites et pour les obtenir, il ne crai« gnait pas de gravir une montagne et de jeter une chaussée au travers d'un marais ou d'un lac. Or ici, il n'y a sur le terrain, ni montagne, ni gué, ni marais, ni lac. On peutdonc être sûr que la route romaine y suivait la ligne droite, et par conséquent mesurait la même distance que celle-ci, soit 37 kilomètres 500 mètres. Pour laisser un peu de large à ce calcul et aux autres, je la compterai à 38 kilomètres.

4° D'A vranches à Rennes, 68 kilomètres.

C'est à M. l'abbé Pigeon, lui-même, que j'emprunte ce chiffre de 68 kilomètres, qu'il compte entre Avranches et Rennes (1). C'est aussi, d'ailleurs, celui que me donne la mesure prise sur la carte. Nous sommes donc d'accord sur ce point ma mesure lai passer ce chemin par le gué d'Antrain.

5° Total concordant avec les chiffres de l'Itinéraire. Nous n'avons donc plus qu'à additionner les distances des quatre fractions de la route, soit

d'Alauna (Alleaume) à Cosedia (Montcastre) 29 kilom. de Cosedia (Montcastre) à Coutances. 27 de Coutances à Avranches. 38 d'Avranches à Rennes. 68 cour retrouver le total. 162 kilom.

de la route Romaine mesurée sur le terrain.

Or ces 162 kilomètres représentent positivement la distance de 108 milles plus minus, marquée par l'Itinéraire d'Antonin, puisque ces 108 milles peuvent, comme on va le voir, être comp-

(1) Mémoires de la Société d'Archéologie de la Manche. T. XII, p. 105, 1. 9. t n'y a, dit à cet endroit M. Pigeon, que (i8 kilomètres d'Avranches à Rennes. »


tés aussi bien, pour 162 kilom. 902 mètres que pour 157 kilom. 809métres. Uspeuventdonc tout naturellement s'identifieravec les 162 kilomètres mesurés sur le terrain.

C'est le moment maintenant de présenter le tableau des traductions en mètres et kilomètres des maxima et minima des milles Romains plus minus de l'Itinéraire d'Antonin. Cette indication plus m~MS montre que le dernier mille d'un des nombresportéspar cetitinéraire peut varier légitimementd'un demimille soit en plus soit en moins; de telle façon, par exemple, que 30milles romainsplus minus peuvent être comptés aussi bien pour 30 milles plus 499 pas, que pour 30 milles moins 499 pas, autrement dit pour 29 milles 501 pas.

LOCALITES DISTANCES N.TMCE~ DE L'm~ERAME marquéespar marqMMpar t'tese.iM.m.tres l'itinéraire l'itmëraire v'Anrow n'A~TOym MAXI3fUM d1lNIIIUJfI Dt.JO~t~ D?.TO~tN MtXrMUtf MmmUM .«SMH<Om.p.p.m.30~.gS9m 28tm.880m ro CMedia.3'~m.pp.m48).mt30m4'7).m.(S3m. m. ~anum-~ar~7m.p.p.m.40km.725m39k;jj.2~sm. m. ~ftte S9m.p.p. m. 43 t.m 688 m.! 4~028 m ToT'cx. KMm.p.p m.~62km.9<Nm.!lD7HtM9m.

III. MOYENS PAR LES QUELS M. PIGEON A AUGMENTÉ MESl62K[LOMÈTHES DE 14 KILOMÈTRES.

l°SMr~e/o<a<n~a~.

J'ai toujours compté 162 kilomètres entre Alauna et Com~/e, et l'on voit que j'en ni le droit. M. Pigeon n'en veut compter que 160 pour les 108 milles romains de l'Itinéraire. C'est aussi son droit; mais cela ne l'autorise aucunement à substituer dans mon propre compte les 160 kilomètres qu'il a choisis auxl62 kilomètres qu'il m'a plu de choisir, et qui sont aussi légitimes que les


siens, !i y a donc une modification de mes calculs que j'ai le droit de rejeter, soit, pour la différence entre 160 et 162 kilomètres. 2 kilom. 2° Sur <t< distance entre Alauna à Cosedia.

Je reconnais qu'il y a là une erreur d'un kilomètre qui m'appartient d'origine (1); mais puisque M. Pigeon l'a comprise dans ses calculs pour en faire ses 174 kilomètres, j'ai le droit de la rejeter de ce compte imaginaire. 1 kilom. 3° Sur la distance de Cosedia (.~b/~ca~re)

à Coutances.

Il n'y a en réalité sur le terrain que 27 kilomètres de Cosedia (Montcastre) à Coutances. M. l'abbé Pigeon en compte par erreur 28. C'est un de trop 1 kilom. 4° Sur la distance de Coutances à

~4.c~anc/:M.

On ne mesurait jadis, sous les Romains, que 38 kitcmëtresde Coutances à Avranches mais cette route, ayant disparu, a été remplacée par une série de chenuus cantonnaux que les agents de la voie du moyenâge et de nos jours ont promenés de chef-lieu en chefli;u de canton. L'ensemble de cette route forme doncaujourd'hui une ligne brisée longue de 44 kilomètres passant de Coutances à Gavray, de Gavray à la Haye-Pesnel pour aboutir à Avranches. Là des~yepor<ey. 4ki]om.

fi) Trompé par une carte au ~'f- j'avais compté 30 kilomètres entre Alauna et Cosedia, ce qui me donnait le total de 163 kilomètres. Mais j'avais le droit de ne pas m'en préoccuper, puisque, ainsi qu'on l'a vu, les 108"' de l'Itinéraire pouvaient au maximum arriver à ce chiure, à 100 mètres près, faciles à réduire ou à expliquer.


~epor~4kilom.

sus, mon honorable adversaire, faisant fi de ses propres principes, s'est persuade que cetteroutemoderne en ligne brisée était l'ancienne route Romaine, et que, par conséquent, celle ci était de 44 kilomètres. -C'est une erreur de 6 kilomètres que je rends à M. Pigeon, moi-même n'y étant absolument pour rien. 6 kilom. 5°.D'lpra'ncAes<t à Rennes.

C'est à M. Pigeon lui-même que j'ai emprunté le chiffre de 68 kilomètres entre Avranches et Rennes (1); mais maintenantquejel'ai accepté, mon savant contradicteur n'en veut plus. Pour détruire et m'enlever ce cluKre de distance, il aime mieux aujourd'hui faire passer la route antique par Romazy et compter par là

d'Avranches à Romazy.. 40 kilomètres.

et de Romazy à Rennes 32

soit. 72 kilomètres -Cela

fait une différence de 4 kilomètres que mon honorable adversaire a créée pour son seul plaisir. Comme elle ne l'a pas été pour le mien, je trouve honnête de la

tuirendre. 4 kilom. TOTAL.HkiJom.

On voit, par ce calcul, que, de ces 14 kilomètres dont M. Pigeon veut mettre la perte à ma charge, un seul peut m'être attribué. Quant aux 13 autres, ils doivent être mis entièrement à son compte, attendu que c'est lui et lui seul, qui les a créés et mis au monde.

II est donc bien certain que son attaque a porté à faux, et que (<) Mémoires précités, T. XII, p. iOti, ligne 9.


c'est à tort qu'il m'a accusé. On va voir que c'est même à son détriment.

IV. LES SUITES D'UNE ILLUSION ARCHÉOLOGIQUE. Il est sûr que si la découverte qu'a cru faire mon honorable contradicteur eût été sérieuse, et que cette perte de 14 kilomètres eût pu m'être imputée justement, elle aurait tout à la fois ruiné mon système et rendu vaines mes attaques contre le sien. Il me le fit bien voir. Trop vite persuadé qu'il tenait la vérité, il s'en empara avidement, et s'empressade m'opposer le raisonnement que voici < M Tauxier me reproche des différences de 8 ou 10 kilomètres au plus mais de quel droit le fait-il, quand lui-même a à sa charge une différence écrasante de 14 kilomètres, bien plus considérable que les miennes (1). Le défaut de ce dilemme, c'est que la prémisse en est fausse, je n'ai à ma charge aucune différence de kilomètres c'est au contraire M. l'abbé Pigeon qui devra ajouter ces 14 kilomètres aux 7, 6 ou 9, 4, 24 et 40 kilomètres de différence, au total 84, qu'il lui faut maintenant expliquer avec ces 14, cela fera 98 kilomètres dont il aura à rendre compte.

V. -QUESTIONS POSÉES A MON ADVERSAIRE.

J'espérais que, dans son dernier article, M. Pigeon nous donnerait quelques explications sur ces différences diverses. Il n'a pas cru devoir répondre avec précision à ma demande et s'est contenté 1° de supprimer les premières de ces différences en biffant les chiffres des Itiniraires comme étant erronés 2° et d'écarter les autres en déclarant qu'elles étaient peu sensibles, ce qui veut dire qu'elles ne valent pas la peine qu'on s'en occupe. Je ne suis pas de son avis; de" différences de 4, 5, C, 7 et 9 kilomètres sont, au contraire, des plus sensibles, surtout (1) Mémoires précités, T. XII, p. t04, lignes tu.


quand elles représentent comme ici plus dus" de la route; elles méritent bien certainement des lors des explications. A mon avis, les différences de distances entre les chiffres des routiers et les distances réelles mesurées sur le terrain ne peuvent s'expliquer raisonnablement que par quatre hypothèses Ou bien l'erreur provient des Ingénieurs Romains qui, en mesurant la route, se sont trompés de quelques milliers de pas. Ou bien les Ingénieurs ne se sont pas trompés mais les rédacteurs des Itinéraires auront mal reproduit, sur leurs tables originales, les chiffres qui leur avaient été exactement communiqués.

Ou bien les documents originaux auront bien reproduit les chiffres donnés exactement; mais les copistes auront ajouté, retranché ou modifié quelque chose dans les chiffres des documents originaux.

Ou bien enfin, c'est l'archéologue moderne qui s'est trompé en appliquant les chiffres des documents antiques bien mesurés. bien reproduits, bien copiés, à des localités qui, en réalité, ne les regardent pas. Je suis persuadé que, dans le cas présent, c'est cette dernière explication qui est la vraie.

Je serais fort heureux que M. l'abbé Pigeon voulût bien, pour chacune des questions que je vais lui poser, indiquer quelle est l'explication qui lui plan le mieux ou en présenter quelque autre, s'il en trouve.

1" Question. D'après la Table de Peutinger, il y avait 29 lieues gauloises entre Coriallo (Cherbourg) et Cosedia (que M. Pigeon place à Coutances), 29 lieues Gauloises représentent 64 et au besoin 65 kilomètres.

Où se trouvait la route antique M. de Gerville acru en avoir retrouvé les jalons à l'ouest du camp actuel de Montcastre. Quand on la mesure en tenant compte de certains écarts dûs


à des gués et à des marais, elle mesure 69 kilomètres. Il y a donc là une diSérence de 4 kilomètres.

Mais ce n'est pas cette ligne-la. que M. l'abbé Pigeon veut faire prendre l'ancienne route de Coriallo (1). Il aime mieux la faire passer par A launa, sans songer que, par là, la distance entre les deux villes antiques, s'allongeait encore plus et se portait à 72 kilomètres. La différence monte alors à 7 kilomètres. Sept kilomètres forment une différence très sensible et méritent d'être expliqués.

2° Question M. Pigeon veut qu'Alauna soit Alleaume, et Cosedia Coutances. Or l'itinéraire d'Antonin compte entre les deux villes 20 milles romains valant soit 29, soit 30 kilomètres. Or la route romaine d'Alleaume à Coutances était de 54 kilomètres. Cela fait une différence de 24 kilomètres. Comment cela s'explique-t-il ? S'il veut biffer le chiffre, quelle raison en veut-il donner Y A qui attribue-t-il l'erreur R

QMe.!<t'om. Ici c'est une difficulté en sens inverse. Jusqu'ici les distances des Itinéraires étaient trop courtes. Cette fois, elles sont trop longues. L'ancienne route romaine de Coutances à Avranches était, nous l'avons vu, de 38 kilomètres sur le terrain. L'Itineraired'Antoninmet entre Co.<ed:'ft(où M. Pigeon met Coutances,) et Fanum-Martis (où le même auteur place Avranches,) une distance de 32 milles romains valant 47 kilomètres, (ou, d'après une variante préférée par M. Pigeon, une distance de 30 milles romains valant 44 kilomètres). Dans le premier cas, ladiSérence est de 9 kilomètres dans le second de 6 kilomètres. Aucune de ces didérences n'est à dédaigner. Si M. Pigeon n'admet que la deuxième, elle n'en mérite pas moins d'être expliquée.

4' Question.- Sans être aussi forte, la quatrième différence n'en est pas moins assez sensible. Il y a sur le tei rain 38 kilo(t) C'estdu moins ce qui res9ort de la carte qu'il a fait graver en tète de son article publie par notre société (1. XII).


mètres entre Coutances et Avranches. La distance entre Cosedia et Legedia est marquée par la Table de Peutinger à 19 lieues gauloises valant 42 kilomètres 800 mètres. Cela fait une différence de 4 kilomètres et plus entre Cosedia (que M. Pigeon place à Coutances) et Legedia (qu'il place à Avranches). Comment cette différence se justifie-t-elle Y

5' Question. M. Pigeon assimile 7''fMMm-Af<M et Legedia qu'il identifie tous deux à Avranches. Or l'Itinéraire compte de Cosedia à Fanum-Martis, 47 ou 44 kilomètres selon les variantes, et la Table place Legedia à 42 kilomètres 200 mètres de Cosedia. Il y a là une dissemblance de chiffres. Comment l'expliqne-t-on et la débrouille-t-on 9

6* Question La Table de Peutinger porte 49 lieues gauloises entre Legedia et Condate, autrement 108 kilomètres. M. l'abbé Pigeon cite nettement ce chiffre de 108 kilomères comme exagéré et le biffe. Mais a-t-il bien chercha s'il n'y a pas quelque moyen de ne pas le trouver exagéré; s'il n'existe pas quelque explication qui puisse permettre de le maintenir sur la table de Peutinger! J'avais proposé de reconnaîtreun écart de la route. N'admettant pas qu'une route romaine pût jamais faire une courbe pour quelque raison que ce fût, M. Pigeon s'y est nettement opposé.

Et cependant, s'il eût voulu seulement jeter les yeux sur cette Table de Peutinger, dont il fait si souvent usage, mon adversaire y aurait remarqué que ce détour, qu'il repousse si absolument, y est indiqué nettement par une courbe très visible il y aurait vu que le sommet de cette courbe s'y gonfle fortement dans la direction de la ville d'~4ro?-GenMe marquée sur une route voisine. Ce sommet arrondi semble bien signifier que c'était vers l'Est, point de cette courbe le plus éloigné que devait partir un chemin rejoignant cette ~ly<s-GenMe. Bien qu'aucun trait ne relie sur le dessin que donne la Table, la ligne de ~e~e~t'a à celle d'~lrœ-Gentee, je n'en suis pas moins disposé à croire que, sur le terrain, on pouvait se diriger de Le-


gedia vers une localité plus orientale, dont le nom ne nous a pas été conservé, mais d'où l'on pouvait gagner: en avant, AyœGenue (Argences), en arrière, CoHdf~e (Rennes). Ce n'est, d'ailleurs, qu'une hypothèse sur laquelle je n'insiste pas, ne voulant pas la faire entrer dans le présent débat déjà trop long Je veux seulement constater que cet écart, dont ne veut pas M. Pigeon, est néanmoins marqué nettement sur cette Table de Peutinger, dont il déclare vouloir se servir. Je lui demande ce qu'il entend voir dans cette courbe si bien marquée, s'il n'y veut pas reconnaître l'indication d'un détour.

Résumons-nous, maintenant

Jusqu'au moment où M. l'abbé Pigeon aura expliqué à ses lecteurs, et d'une façon satisfaisante, pourquoi il a accepté des distances des routiers si complètement contredites par les distances sur le terrain, je resterai dans la conviction qu'il les a appliquées à de localités qui y sont réellement étrangères. Comme, d'autre part, les distances que j'ai admises s'accordent parfaitementaux locaiitésque j'ai choisies, je resterai dans la conviction que j'ai raison, jusqu'au jour où l'on me présentera une inscription décisive, me prouvant que Cosedia n'était pas à Montcastre, ou que Cosedia était à Coutances, Legedia à Avranches. En attendant, comme il est reconnu par tous les savants que dans les identifications de villes antiques, c'est, à défaut d'inscriptions, l'accord des distances qui fait foi, je déclare qu'entre celles de M. Pigeon et les miennes, ce sont les miennes qu'il faut adopter.

DEUXIÈME PARTIE

VI. LA QUESTION DES GITES D'ÉTAPES.

Mais, riposte M. Pigeon,il y a d'autres preuves qui me donnent raison et où je suis inattaquable Equilly, ne peut être ~anttm-Afar<ts/ le guéd'Antrainne peut être .ft'nM, puisqu'il


n'y a de ruines antiques ni à Equilly, ni au gué d'Antrain. Au contraire, l'on trouve une quantité de débris romains à Coutances, Avranches et Romazy; il n'y en a même que là. Donc c'est là, et non ailleurs, qu'en dépit de toutes erreurs de distances commises par les routiers, nous devons forcément retrouver Cosedia, ~num-AfarUs et Fines.

En résumé, cela veut dire que chez les Romains, les gites d'étapes ne pouvaient se trouver, comme chez les Français, que dans des localités bâties et habitées.

Le raisonnement est spécieux et il a trappe, je lesais, beaucoup de bons esprits. De plus, il flattait le patriotisme local des habitants de Coutances et d'Avranches. Aussi l'a-t-on très volontiers adopté.

Voyons pourtant ce qu'il vaut

C'est, tout d'abord, une confusion faite entre les habitudes des troupes Romaines et des troupes Françaises, radicalement arbitraire. Sans faire entre le système d'étapes des uns et celui des autres une comparaison qui nous mènerait trop loin, je demanderai seulement à M. Pigeon chez quel auteur antique il a trouvé énoncé ce principe qu'il ne pouvait être établi de gîtes d'étapes que dans les lieux habités f Je vois tout justement le contraire dans Végëce. Il n'admet, pour les troupes, de lieux de campement, soit permanent, soit temporaire et pour un seul jour, que les villes murées ou les endroits ~o~ qu'on pouvait enceindre des fortifications passagères exigées par les réglements, c'est-à-dire d'un fossé de cinq pieds et demi de large et de trois pieds de profondeur, dominé intérieurement d'une levée faite avec les terres des fossés et couronnée des pieux aigus que le soldat portait avec lui. Camper ailleurs, dit-il, ce serait imprudent et même téméraire, tl est vrai que Végeoe ne parle ici que de précautions à prendre en temps de guerre. Mais qui ne sait que les Romains en temps de paix avaien' l'ordre de se garder comme s'ils étaient devant l'ennemi En


général, les soldats ne logeaient, même en temps de paix, que dans des camps, et ce fut seulement sous Constantin qu'on leur donna des villes pour garnison. Zosime l'en a vivement N4mé. « Les villes sont des lieux de plaisir, disait-il, faites pour détruire l'autorité militaire. Or, à l'époque des deux routiers, on n'en était pas encore au temps de Constantin. Le premier était du temps d'Antonin ~.H~tts<e (Marc-Aurèle), et le second du temps des Sévère. D'après les réglements, Coutances, Avranches et Romazy, ne pouvaient donc être des gîtes d'étapes pour les troupes en marche.

Je ne voudrais pourtant pas dire qu'on exécutât partout ce réglement à larigueur,et que les troupes romaines en changeant de garnison, n'allassent parfois camper à portée d'une ville de province non murée. Je crois bien même que, dans le centre de la Gaule, cette mesure, contraire au principe, a pu se généraliser car elle était plus commode pour le ravitaillement journalier des soldats, qui pouvaient ainsi plus facilement s'y procurer les vivres et autres provisions qui leur étaient nécessaires. Mais cela se comprend quelle que fut la conduite des soldats, et la juste colère qu'elle pouvait inspirer aux habitants, on savait bien que l'impossibilité d'une révolte, qui eût été facilement réprimée et dûrement châtiée, sans qu'aucun coupable pût échapper à la punition, forcerait les provinciaux à se résigner aux exigences arrogantes de la troupe. On s'y soumettait donc humblement.

Mais cette mesure, possible dans le centre de la Gaule, où nulle rébellion des habitants n'était à craindre, était-elle bien prudente sur les bords de l'Océan? J'ai expliqué par quelles raisons les Armoricains pouvaient être plus facilement poussés à souffrir moins patiemment les exactions et les pilleries des soldats romains, et à s'opposer par la force à ce que ceux-ci les traitâssent comme ils le faisaient ailleurs, en sujets taillables et corvéables à merci; j'ai même montré quelques traces qu'ils avaient plusieurs fois manifesté hautement leur mécontement


contrel'Empire. Aussiles généraux pouvaient-ils fort bien, dans ces régions, juger préférable de s'en tenir aux termes du réglement, en faisant camper les détachements en route, loin des villes non murées, dans des localités désertes, où l'on ne pouvait rien craindre, pour la paix, du contact de la troupe et des habitants.

Or, puisque les chiffres de distance nous conduisent à des lieux déserts, de quel droit peut-on soutenir que ce n'était paslà que tombaient les gîtes d'étapes, puisque ceux-ci pouvaient s'y trouver dans les conditions des réglements militaires Y C'est bien, d'ailleurs, ce qu'indiquent les noms eux-mêmes de ces étapes. N'est-il pas vrai que les noms Cosedia (l'Etape de la Foret), Legedia (l'Etape de la Pierre ou du Rocher), FanumMf!r<M (l'Enceinte consacrée à Mars), Fines (la Frontière), ont bien en eux-mêmes l'apparence de marquer des lieux habituellement déserts ? Y

Cependant, réplique M. l'abbé Pigeon, il y a des preuves que Fanum-Martis était bien à Avranches. A défaut d'ins« cription portant ce nom, on a trouvé dans les ruines de la ville antique, les débris d'un temple (Fanum) dont le péristyle était orné de colonnes mesurant 8 mètres de haut, et à < quelques pas de là, on a rencontré une statuette de Mars. La ville en a pris le nom de .P'fmMm-Afar<M. » (1) La conclusion me parait arbitraire. En quoi la statuette de Mars prouve-t-elle que Mars était le patron de la ville Mars était tout simplement l'un des dieux principaux de la ville de Rome et, par conséquent, des villes sujettes del'Empire.Sa statue était dans tous les temples du monde, comme, de nos jours, la statue de Saint-Joseph se trouve dans toutes nos églises. Qui oserait en conclure que toute église où se trouve cette statue est dédiée à ce saint personnage, et surtout qu'à cause de cette (1) Mémoires de la Société d'Archéologie de la Manche, T. VIII, p. MS.


église, c'est le nom de Saint-Joseph qu'il faut donner au village où elle se trouve!

Du reste, M. l'abbé Pigeon n'avance même pas que cette statuette de Mars provint du temple dont il parle. Ce temple était élevé, nous apprend-il; car il avait des colonnes de 8 mètres de haut. Mais alors que vient faire ici cette mention d'une statuette Si ce temple eût été dédié à Mars, ce n'aurait pas été une statuette qu'on y aurait trouvé, ç'aurait été une statue de haute taille.

Il n'y a donc rien à tirer de sérieux en ce qui concerne l'emplacement de ~a)tMn:-A7ar<M, pas plus du temple que de la statuette. C'est là, de la part de notre savant adversaire, une simple illusion qu'il se fait.

COSTESIA.

A propos d'illusion, il en a commis une autre, qui, on me permettra de le dire, est véritablement fâcheuse.

Chacun sait que nous connaissons le nom de Cosedia par deux documents seulement, pas davantage; son nom est écrit dans l'un, qui est l'itinéraire d'Antonin, CosEDLB dans l'autre, qui est la Table de Peutinger, CosEniA. Aucun autre écrivain de l'antiquité n'a mentionné cette place. Malgré cela, M. Pigeon s'est imaginé, je ne sais pourquoi, que, dans ces temps lointains, elle se nommait aussi CosTEstA et c'est ce nom qu'il emploie plusieurs fois dans son article pour désigner Cosedia. Or l'emploi de ce nom est évidemment de nature à tromper les lecteurs inattentifs. Ceux-ci, en effet, peuvent très bien se laisser influencer par la ressemblance des noms Constantia et Costesia (1) et se laisser insinuer tout doucement dans l'esprit que Cosedia étant Costesia, est tout naturellement aussi Cons<an<M.

(~ Au Moyen Age,en barrant l'o et l'e.Costëhia se fût lu Constensia.


LA COMMISSION DE LA SORBONNE.

Devinant, sans doute, qu'il n'aurait pas raison sur le terrain de la discussion, M. l'abbé Pigeon a cherché des alliés ailleurs: il nous fait connaître que la Section de Géographie siégeant à la Sorbonne avait trouvé son système très raisonnable et l'avait fait imprimer.

Seulement il ne nous dit pas si, en même temps que son article, il avait présenté les miens .'Je crois bien qu'il n'y a pas songé. Or, comme disaient nos pères, qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son. J'ai donc tout lieu d'espérer que la décision de cette Commission ne s'adresse qu'au système présenté, hors de tout concoMrt' par M. l'abbé Pigeon, et, que si elle avait connu mon mémoire, ç'aurait peut être été mon système qu'elle eût trouvé très raisonnable et digne d'être imprimé.

Mon honorable adversaire ne nous apprend pas non plus en quelle année, dans quelle ville, ni chez quel éditeur a eu lieu l'impression de son article. Ce n'est certainement qu'un pur oubli de sa part; mais cet oubli, il me permettra de le regretter l'œuvre d'un savant de la valeur de M. Pigeon ne peut être qu'intéressante, qu'on en accepte ou non la conclusion. J'aurais pris, j'en suis sur, grand plaisir à le lire.

En même temps, d'ailleurs, je me serais donné la tâche de l'étudier et j'aurais pu savoir sur quels points spéciaux, Messieurs les savants de Paris avaient pu faire porter leur approbation. Evidemment ces points ont dû être nombreux. Néammoins j'ai peine à croire que cette savante Commission ait pu admettre sans conteste les calculs de M. Pigeon sur ses fameux 14 kilomètres; son indmérence sur les difficultés de distances,- et surtout sur l'intervention hasardée de sa Costesia dans une question d'antiquité romaine.

Cela n'empêche pas qu'il n'y ait dans l'article de mon savant contradicteur de bonnes parties que je me plais à y reconnaître.


Pour s'être, une seule fois, servi de calculs qui m'ont semblé erronés, cela ne veut pas dire que ses travaux ne méritent pas leur grande réputation une tache n'éteint pas le soleil. Aussi ses plus acharnés contradicteurs font-ils l'éloge de ses mérites, et est-ce avec un véritable plaisir qu'ils lui ont, ennn, vu conférer dernièrement l'honorable distinction qui lui était due depuis si longtemps.

Le Capitaine Il. TAuxtER,

Officier d'Académie,


Le Fief de Thère et ses Seigneurs

La Baronnie du Hommet avait dans sa mouvance plusieurs Fiefs de Haubert en tête des quels figurait le Fief de Thère, à cause de son importance et aussi parce que plusieurs arrièreFiefs et des Vavassories en dépendaient.

C'est à l'histoire de ce Fief et de ses possesseurs que cette notice est consacrée. Elle comporte deux chapitres distincts l'un réservé aux Seigneurs du Fief; l'autre au Fief proprement dit.

PREMIÈRE PARTIE

LES SEIGNEURS DE THÈRE

Les de Thère comptent parmi les plus vieilles familles chevaleresques de l'ancien Bailliage du Cotentin. Sont-ils normands g Ou bienappartiennent-ils aux de Their, originairesde Picardie, dont un membre Amutfe deTheir, souscrivit, en 1095, ta charte de fondation de l'abbaye de Liesies, aujourd'hui comprise dans le département du Nord Malgré ce rapprochement très intéressant, malgré aussi l'existence d'un lieu appelé Thère, en Therdonne (Oi~e), nous croyons que cette famille est normande et qui plus est cotentinaise. Son Fief, sis à Esglandes et à Saint-Pierre-d'Arthenay, n'est-il pas traversé par la rivière de 7'errette dont le nom se rencontre dans l'Avranchin, avec les formes Thar, 77tare~ et Tharnet, et encore dans le Nord du département, sous celle de y/tara appliquée à la rivière de Saire 9

I. Quoi qu'il en soit, il n'apparaît pas qu'un de Thère ait


pris part à la conquête de l'Angleterre; les listes des compagnons de Guillaume-le-Bastard ne mentionnent point ce nom. Il est même douteux que Robert de Thère, premier du nom, cité par d'anciennes généalogies et par Dumoulin, ait suivi le duc Robert à la Croisade (1096) puisqu'il est aujourd'hui constant que )e manuscrit de Bayeux, dont s'autorisait le savant curé de Manneval, n'est autre chose que l'Armorial du héraut Navarre, rédigé vers la fin du xtV siècle.

H. A ce seigneur succéda Roger de Thère, probablement son fils, qui, le 17 des kalendes de juin 1154, aumôna trois acres de terre au Prieuré de Saint-Fromond, lors de la consécration de l'église de ce monastère par Richard de Bohon, Éveque de Coutances.

III. Vint ensuite Odon B/~o< de Thère, le quel, au rapport d'une charte de confirmation du xti" siècle, souscrite par Robert, son fils et héritier, avait donné au même Prieuré pro suo salute et aliorum ~re~ece~sorKm suorum quoddam feodum decem acrarum terre, quod habebat in parrochia Sancti-Fromundi,apadBordineium. t(l)0do Bigot de Thère laissa deux fils Robert, dont il vient d'être question, et Guillaume du Mesnil (sic).

IV. Robert, deuxième du nom, seigneur de Thère, est connu parla cession, moyennant cent sous angevins, qu'il fit à l'Abbé et Couvent de Saint-Lo, de l'Église de Saint-Pierre du Mesnil-Eury ainsi que de diverses terres sises en cette paroisse et litigieuses entre les parties contractantes (2); son nom est également cité dans la reconnaissance des rentes qu'il avait données en dot à sa fille Clarice, reconnaissance que passa, en l'an 1211, son fils Bigot de Thère, sur la réquisition de son beau-frère Guillaume du Doyt (3).

(t) Bourdigny, au sud-ouest de l'église de Saint-Fromond. Carte du canton de Saint Jean-de-Daye.

~2) Archives du département de la Manche. – Cartulaire manuscrit de l'Abbaye de Saint-Lo, p. 473. Charte de l'an < ~9e. (3) Chartrier de Thère. Inventaire du xvu* siècle.


V. A Robert II succéda son fils ainé Bigot de Thère qui souscrivit, comme témoin, avec son frère Pierre de Thère, à une charte par laquelle Thomas de Coisnières (1) abandonna à l'abbaye de Blanchelande tout le droit qu'il réclamait dans l'Eglise de Sainte-Marguerite de Ducy. En 1224, il fit accord avec Thomas du Mesni]-Guil)aume (2) au sujet des aides et des rentes duos à la seigneurie de There par l'arrière-Fief de la Jugannière, sis sur les paroisses de Hébécrévon et du MesnilDurand (3) tous deux étaient chevaliers.

Bigot de Thère eut, semble-t-il, deux enfants, sinon trois Robert, qui suit, et Luce ou Lucie, la quelle, en 1280, consentait une vente, d'après un inventaire en titre de la seigneurie rédigé au xvne siècle. Les Religieux du Prieuré de la Perrine célébraient un obit pour elle le n des nones de septembre; (4) Jeanne qui avait épousé un du Ilommet, peut-être Jean, fils de Jourdain, dernier connétable de Normandie. (5) VI. – Quant à son frère Robert III, sixième seigneur de

(i) Archives de la Manche. – Abbaye de Blanche-Lande. H. 7d3. -Thomas de Coisniéres consentit à la donation de l'Eglise de SaintContest faite à l'abbaye d'Ardenne par Rogier, son frère, et confirmée, en H08, par Henry, Evèque de Bayeux. Chartres du Calvados, par M. Léchaudé d'Anisy, T. I, p. 3.

t2) Le Mesnil Guillaume est situé à Hébécrévon, sur le bord de la Vire, canton de Marigny.

(3) Thomas du Mesnil Guillaume, chevalier, pour son salut et celui de ~'cf~ (Cécile) sa femme, donne à Dieu et à l'hôpital de de Saint-Lo et aux pauvres de cet hôpital deux gerbes de toute la dime de Saint-Vaast, en Hébécrévon. Archives de There. Inventaire du ;\vu" siècle.

(4) Archives de la Manche – Cartulaire de la Perrine, p. 88. (S) ~'anrés les partages de la succession de Jourdain du Hommet, chevallier, baron du Hommet, connétable de Normandie, le troisième lot, qui comprenait la baronnie de Boaumont-IcRichard, forma le douaire d'Anne. sa femme et aussi celui de Jeanne de Thère. Ûr celle-ci ne pouvait avoir son douaire sur la baronnie de Deaumont-lc-Richard, partie des domaines de Jourdain du Hommet, qu'à cause de son mari et le mari devait nécessairement être un fils du dernier connétable, fils qui mourut avant son père. On trouve en d~!S2, un Jean du Hommet, Connétable de Normandie, souscrivant une charte en faveur de l'abbaye de Mondaye.


Thère, il est désigné 1" par le Cartulaire de la Perrine, comme confirmant, en 1245, les ventes consenties à ce couvent de certaines terres sises à Esglandes (1); et par le Livre rouge de la Maison-Dieu de Saint-Lo, à la quelle il ratifiait, en 1257, le don d'une rente de deux boisseaux de froment, un pain, une poule et dix œufs, fait par un de ses vassaux, Guillaume Hernouf, du Dézert (2). Ce chevalier avait épousé damoiselle Nicolle de Montreuil celle-ci, devenue veuve, vers 1262, donna et ratifia à ce dernier établissement toutes ventes, fienes et échanges faits sur son fief sis à Hébécrévon (3). VII. Le successeur de Robert )II fut Richard de There ou de Telle, au quel le Livre rouge de la:Maison-Dieu de SaintLo assigne le double titre d'Ecuyer et de chef seigneur dans une charte de mai 1363 (4) par la quelle Jehan Le Vaneir concède aux Frères de l'hôpital le droit de justicier sur ses terres sises dans le Fief de Richard de Telle, une rente à eux donnée par Muriel la Vaneire. (5) Richard de Thère, présent à l'acte, en ratifia les dispositions ainsi que le prouve le passage suivant c Et ad majorem hujus rei certitudinem dictus Ricardus de c Tela, scutifer, de dicto feodo dominus capitalis una con < sigillo suo, presenti carte sigillum apponi dignum duxit. s Actum hoc anno Domini MO Cco Lx" tercio, mense maio. » Richard de Thère maria deux fois. Sa première femme, Floria Ennor alias Evor, mourut vers 1285. A cette occasion, le soigneur de There aumôna les Religieux de la Perrine d'une rente de 5 boisseaux de froment pour la fondation de services tant pour lui que pour la défunte (6). Son mariage avec Edis fi) Archives de h Manche. Cartulaire de la Perrine, p. 96. (3) Archives de l'hôpital de Saint Lo. Livre rouge, folio 30 et St.

(3) Archives de l'hôpital de Saint-Lo. Registre de M" David Vaudevire.- HéMcrevon.

(4) Archives de l'hôpital de Saint-Lo. Livre rouge, folio 85. (5) Un lieu dit la Vannerie existe au Mesnil-Durand, au nordnord-est de l'église.

(6) Archives de la blanche. Cartulaire de la Perrine, p. 81.


Louvel, sa seconde épouse, n'est connu que par l'inscription de cette dame de Thère dans l'obituairc de la Perrine. L'obit de celle-ci se célébrait le 4 des Ides d'avnl (1)

Messire Richard de Thère mourut le 11 des Kalendes de décembre 1292 (2). L'obituaire de la Perrine lui attribue le titre de chevalier.

VIII. Son fils, Robert IV lui succéda. Le nouveau seigneur de There fut, semble-t-il, très soigneux de ses intérêts. On le voit, aux années 1292 et 1293, acheter des rentes en grains de Guillaume Boho, de la paroisse d'Amigny; de Guillaume Gardye, Robert Tiecelin, Henry Choques et de Raoul Leclerc, d'Esglandes de Richard Abraham, du Mesnil-Durand en 1310, il acquiert de Guillaume Bernard divers héritages sis en la paroisse d'Arthenay. Il fait saisir, en 1312, le Fief de la Jugannière (3) faute d'hommage rendu par Rogier Gillain il obtient, au même temps, de plusieurs habitants du Mesnil-Durand qu'ils se reconnaissent assujettis au service du moulin de Thère; la même année, Robert Lesouëî lui délaissa quelques champs. Au cours de l'an 1316, Jean Le Provost et sa femme lui vendent deux pièces de terre sises à Arthenay(4). Le seigneur baron du Hommet lui-même lui consent, en 1322, une vente et des Fieffés dont nous ne saurions préciser ni l'objet, ni l'importance (5), mais reçoit de lui, en 1341, l'aveu des Fiefs de Thère et de la Jugnniére (6).

L'année suivante, le seigneur de Thëre est témoin à un accord passé entre discrète personne Messire Théobald de la Haye, chanoine de l'Eglise de Rouen et curé de l'Eguse paroissiale de Néhou, prêtre et nobles hommes Messires Jehan de

(1) Archives de la Manche. – Cartulaire de la Perrine, p. 67. (9) Archives de la Manche. Cartulaire de la Perrine, p. 104. (3) Fief sis à Hèbècrévon et au Mesnil-Durand.

(4) Section de la commune du Hommet-d'Arthenay, arrondissement de Saint-Lo.

(Nj Chartrier de Thère. Inventaire du xvu° siècle. (6) Chartrier de 'l'hère. Inventaire du xvu' siècle.


Pirou, le vieux et Nicolas de Chiffrevast, chevaliers (1); et c'est lui que le Livre Blanc de l'Evêché de Coutances reconnaît patron d'une des deux portions de l'Eglise d'Esglandes. D'après deux mandements t donnés le derrain jour de juillet 1382, par Pierre de la Roque, Bailli du Cotentin pour le Roi de France ès terres que souloit tenir le Roy de Navarre, Robert de Thère, quatrième du nom, avait, d'abord, épousé Colette de Breuilly, fille de Guillaume de Breuilly, chevalier (2), qui, par le contrat de mariage, lui avait donné une somme de 200 livres tournois et une rente de 65 livres tournois encore due au seigeur de Thère à la fin du xiv' siècle. Robert V convola en secondes noces avec damoiselle Guillemette de la Meauffe, fille de Messire Pierre de la Meauffe, chevalier, seigneur du lieu. Leur contrat de mariage porte la date du mercredi avant la fête Saint Lucas, évangéliste, en l'an de grâce 1303 (3). De cette union sortirent quatre enfants Robert, qui suit; Antoine-Robert, qui fut seigneur de la Meauffe; (4) Perrin et demoiselle Nieulle (plutôt Nicolle) ou Michelle, qui épousa, en 1326, Robin de Fontenay, escuier, seigneur de Sottevast (5).

Le seigneur de Thére et de la Meauffe mourut le nr des Ides de juillet 1346, non sans avoir donné à la Perrine une rente d'un quartier et demi de froment, mesure du Hommet, et deux poules, tant pour son propre salut que pour t'&me de dame Guillemette de la Meauffe (6). Il avait eu soin, dès 1336, (1) Chatrier de Thére. Charte en latin de 1342.

(9) Guillaume de Breuilly, chevalier, servait à l'ost de Flandres en 1302 il portait un écu au lion.

(3) Chartrier de Thère. Inventaire du xvii" siècle. (4) Production dans une instance pendante, au xvtft~ siècle, au Parlement à Rouen entre Julien de Parfouru et le sieur de Héricy, seigneur de Villiers-Vauxcieux.

(C) Chartrier de Thère. Contrat de mariage de la demoiselle de Thére. – Sottevast, arrondissement de Valognes, canton de Bricquebec. c.

(6) Archives départementales. Cartulaire de la Perrine, p. 80.


d'opérer le partage de se, biens et de ceux de sa femme entre leurs enfants, dont le puîné était mineur (1).

IX. Robert V, seigneur de Telle ou de There, est connu par un premier acte de 1340 confirmatif des clauses du contrat de mariage de sa sœur Nicolle et de Robin de Fontenay (2). Une lettre de lui constate que Thomas de Champeaux, bourgeois de Saint-Lo, lui avait rendu hommage de la terre de Rampan qui faisait partie de l'apport de la dame de Fontenay. Elle est datée de 1347 (3).

Le 23 janvier 1354, on le trouve procédant devant le Baillage de Carentan contre Messire Guillaume de Villiers, baron du Hommet, en sa partie, à propos de l'hommage de son Fief de Thère (celui-ci relevait de la demi-baronnie du Hommet la Rivière; la même année, il achetait divers héritages d'un nommé Guillaume du Val et de sa femme Guillemette. Robert de There se maria, suivant contrat du mercredi avant la Sainte-PeronneUe 1342, avec Marye de la Haye, fille de Robert de la Haye, jadis seigneur de Néhou, (4) la quelle reçut de son frère Guillaume, seigneur de Néhou, une dot de 500 livres, en numéraire, et 20 livres tournois de rente (5). Il en eut deux enfants Robert de Thère, qui suit, et Jeannette de Thère mariée à un seigneur d'Escarboville, en 1399 (6).

Sa mort arriva le 4 des Kalendes 1357 (7).

X. Robert VI, comme son père, Robert de Thère, fut en lutte avec Guillaume de Villiers, baron du Hommet, au sujet de ses droits et devoirs seigneuriaux. Leur différend portait principalement sur l'étendue des droits de garenne attachés à la (t) Chartrier de Thère. Inventaire du xv'r siècle.

(2) id.. id.

(3) Chartrier de Thère.

(4) Arrondissement de Valognes, canton de Saint-Sauveur-leVicomte.

(S) Archives de la Manche. – Famille du Bois-Pirou. Inventaire du 21 janvier dSSS.

(6) Inventaire du xvn' siècle. Chartrier de Thère.

(7) Cartulaire de la Perrine, p. 91.


terre et seigneurie de Thère et fit l'objet, en 1385, d'une procédure devant le Bailliage de Carentan.

Ce seigneur unit à son Fief de Thëre celui d'Esgtandesah&s de Fierville qui, de tous temps, se relevait de ce même fief. Il le reçut comme représentant la dot de Marie de la Haye, sa mère, et aussi tante de Philippot de la Haye, écuier, seigneur de Pirou, avec le quel Robert de Thère transigea par contrat du 22 octobre 1382 (1).

Il transigea également, le 11 septembre 1385, avec plusieurs de ses vasseaux au sujet du service de prévôté qu'ils lui devaient (2).

On a de lui un aveu de son Fief de Thère rendu, le 11 octobre 1390, & puissant homme Monseigneur Jehan de Montenay, chevalier, seigneur du dit lieu de Montenay et du Hommet (3). Le 16 mars 1395, Robert de Thëre donna sa procuration à son épouse Jehenne de Sillie ou Sully. Le dernier acte qu'on a de lui est le bail fait, le 16 septembre 1396, pour une durée de 6 années, à partir de la fête Saint-Eloi, derrain passée, de tous les proufHs, rentes, revenues et aultres choses à luy appartenantes a dans la verge du Mesnil-Eury (4).

Ce seigneur de Thère dut mourir peu de temps après 1396, laissant de son mariage avec demoiselle Jehenne de Sillie ou Sully trois enfants mineurs, savoir: Robinet de There, écuier, seigneur du lieu; Jehan de Thère, écuier, et Guillemette de Thère qui, vers 1411, épousa un Thyeuville, seigneur de Daye (5).

XI. Robert VII. Il était mineur, lors du décès de son père. A ce titre, il tomba lui, ses Fiefs et ses revenus en la garde

(1) Chartrier de Thère.

(2)ChartrierdeThére.–Inventaire du xvu" siècle. (3) id. id.

(4) Oiartrier de Thère. hlesnil-Eury, arrondissement de Samt-Lo,canton de Marigny.

(S) Chartrier de Thére.–~ayc, autrement dit Saint-Jean-de Daye, chef-lieu du canton de ce nom, arrondissementde Saint-Lo.


de Madame Isabelle de Meullenc, dame de Thyeuville et du Hommet, à cause de cette dernière baronnie (1).

Jeanne de Sillie, Silli ou Sully, sa mère, procéda au partage de la succession de son mari. Elle en composa trois lots qu'elle présenta au choix de la dame du Hommet, entre les années 1396 et 1405. Deux de ces lots étaient dévolus à ses deux nls le troisième devait comme douaire, lui appartenir en usufruit. Il comprenait assurément la verge du Mesnil-Eury, faisant partie du Fief de Thère, dont elle avait la jouissance (2). En 1402, Robin, ali&s Robinet de Thère, était sous la tutelle de Jehan de Fortescu, désigné par Justice. A cette date, il soutenait un procès contre un nommé Ferrant au sujet du moulin de Thère (3).

It réclama, en 1405, de la baronne du Hommet et obtint la restitution de ses héritages, fiefs et revenus comme étant entré dans sa 2l* année et partant capable de gérer sa fortune (4). Deux ans plus tard, il épousa demoiselle Guillemette Suhart, fille de Rogier Suhart, écuier, seigneur de Monnefreville (Montfarvilie!) (5); celui-ci, par contrat du 20 décembre 1407, reconnu le 18 novembre 1415, avait doté la dame de Thère d'ung Fieu ou membre de Fieu, nommé le Fieu du Sauchoy, assis à Bresillevast (Brillevast)(6) le quel sera tenu d'icelluy Rogier Suhart en parage par quart de chevallier (7).. Parmi les témoins sistant à cet acte, figurent Richard de Silly, chevalier Jehan Carbonnel et Richard d'Escarboville. En 1410, Jehan, seigneur de Montenay et de Milly, reçut

(1) Chartrier de Thère.

(~ id.

(3) id.

(4) id.

(S) id. Arrondissement de Valognea, canton de Quettehou.

Arrondissementde Clierbourg, canton de Saint Pierre-EgUae. (7) Chartrier de TLère.


du seigneur de Thère l'aveu de son Fief, comme le prouve une reconnaissance du 26 février de cette même année. En 1413, ce dernier, obéit, en compagnie de son chef seigneur Guillaume de Montenay-Garancière, chevalier, chambellan du Roi et capitaine de Carentan, à la semonce d'ost et d'arrière ban de Charles VI, alors en guerre avec le duc de Bourgogne. Mais l'un et l'autre, en vertu d'un congé daté du 26 février 1414, regagnèrent Carentan, parce que « la dicte « forteresse du dit lieu de Carentan, qui est assise en frontière et sur la mer [est] petitement pourvue de gens pour la garder D et que le Roi entendoit « pourveoir à la garde, tuicion et defence des forteresses du royaume. Deux autres écuiers les accompagnaient Jean Bloville et Gillet de Semilly (1)

Robert VII, qui paraît omis parles généalogistes de la famille de Thère, mourut, sans enfants, vers 1416, alors qu'il était prisonnier de guerre en Angleterre, ainsi que cela résulte de lettres royaulx données à Paris le 17 juin 1416. Elles sont ainsi conçues Charles, par la grace de Dieu, Roy de France, « au Bailli de Cotentin, etc., salut de la partie de Robert de < Thére, escuier, seigneur de Thére, nous a esté exposé que pour nostre service, il a esté monté et armé suffisamment en < l'armée qui a esté faicte, pour un an en ça, ou pais de Picardie, à l'encontre de noz ennemis d'Angleterre, dont il n'est < point retourné Et dient aucuns qu'il est prisonnier en Angte"terre, par quoy ses debtes, causes et besoingnes doibvent estre tenues en estat jusqu'à son retour; pour quoy Nous, ce < considéré, vous mandons et enjoignons expressément. (2)* n Sa mort parait confirmée par la demande que son frère purné Jehan de Thère (Toille) écuier, seigneur du dit lieu, fils et héritier de feu Robert deToille a introduisit, le 15 jan(t) Chartrier de Thère.

(2) Chartrier de Thère.


vierl417, devant te Lieutenant général du Vicomte de Caen pour faire décider que II estoit aagé et abille pour joir (jouir) de ses héritages et pocessions Une information lui fut favorable et sa demande octroyée.

Avaient pris part à l'enquête Noblez personnes Monsieur Jehan de Manneville, Monsieur Thomas du Boiz, Monsieur Robert Murdrac, Monsieur Jehan Fauc et Monsieur Guilw laume de Leseau, chevaliers, Loys du Boiz, Guillaume du Buret, Guillaume de Verson, Fouquet Fauc, Guillaume Vit mont, Simon Le Duc, Robin Dausoiz, le Gascoing Duboiz, escuiers, et Monsieur Sanson de Gonneville, prebstre » (1). Guillemette Suhard, veuve de Robertde Thère, épousa, ensecondes noces, Monsieur Jehan Patry, chevalier, seigneur de CullaylePatry. (2)

XII. Jean t~, seigneur de Thëre.–Le nouveau seigneur eut a débattre des questions d'intérêt avec sabelle-sœur, la Dame de Cullay-Patry, comme le prouve uue procuration du 14mars 1418 souscrite par elle et par son mari et donnant à Jehan de Pierrefittc, écuyer, et à plusieurs autres Auctorité as querelle < ou querelles meue ou meues, et de besoingner vers Jehan de Thère, écuier, à présent seigneur de Thère (3) Un accord mit fin aux procès. Il est du 18 juillet 1422. (4) Jehan de Thère abandonna pendant cinq ans à Guillemette Suhard, comme provision de Douaire c les droictures, rentes et revenues do l'une des Prevostez de Hebequevron et du Dezert, < assise au Fieu de Thëre, la quelle il laissa au dit chevallier et à la dite dame Ceux-ci durent, pendant le même délai, préparer trois Los dont le dit Escuier en prendra et < choisira deux et le dit Chevallier et la dite Dame en auront un » comme lotie de Douaire <. (5)

(1) Chartrier de Thère.

(2) id. Procuration du 4 mars <4i6. (3) id.

(4) id.

(N) id.


Jean de Thëre ne suivit pas l'exemple de son aîné. Faisait-il partie de la garnison française de Carentan ou de Saint-Lo et bénéficia-t-il de la composition qui, en 1418, hvra ces deux villes à Henri V d'Angleterre, l'envahisseur de la Normandie (1417-18) Nous ne saurions l'affirmer. Un point est certain: le 19 mars 1419, « mandementfut donné au Bailly de Costcntin < et au vicomte de Constances de laisser Jehan de Thère jouir « de ses biens que le roy lui avait donnés. *(1) It entra même au service de l'Anglais puisque, par acte du 12 juillet 1430, il cédait à sa mère Jehenne de Suilly l'usufruit d'une rente de 20 livres tournois pour la rémunérer de la vente d'une rente d'égale valeur par elle cédée à M. Richard Varroc et dont « le payement est venu au prouffit du dit Jcban de Thère et pour délivrer son corps de la main des < ennemis oh il estoit « prisonnier, ainsy comme il disoient (2) Jehenne de Sully, devenue veuve de Jehan Fortescu, écuier, seigneur de SaintEbremond-sur-Lozon, fit remise de cette rente à son fils à titre d'avancement d'hoirie. Le contrat est du 24 février 1434. (3) En 1436, Jean de Thère, ayant à exercer le droit de GardeGardienne sur le Fief de la Juganmëre, à cause de la minorité de Bernard et de Guillaume Le Marinel, fils de Georget Le Marinel, seigneur de ce F)ef, céda, moyennant 20 saluts d'or, la Garde eu question à Thomassm Le Marinet, écuier, tuteur des dits mineurs. (4)

En 1448, le 16 décembre, il constitua au profit du Chapitre del'Egliss cathédralede Coutances, une rente foncièrede 6 livres tournois et reçut comme prix la somme de GO saluts d'or, chacune pièce du prix de 30 sous, et trente sous pour vin. (5) On retrouve, enfin, le seigneur de Thère et son fils Jean de (1) Ch. Vautticr.– Extraitdes registres des donsetconfiitcations de Henri V, roi d'Angleterre.

(2) Chartrier de Thère.

(3) id.

(4) id.

(ti) id.


Thère faisant partie de la garnison Anglaise de Saint- Lo qui se rendit, le 19 septembre 1449, au duc de Bretagne ils retirèrent, en effet, l'un et l'autre, à la date du 29 du même mois, une cédule attestant leur présence à la reddition de la ville. (1) Une pièce de cette nature avait une réelle importance, car Jehan de Thère, seigneur de Livet et de Tournebu, fils de Jean 1~, seigneur de Thère, s'en fit délivrer une nouvelle, le 22 août 1450, par le Lieutenant à Saint-Lo du Vicomte de Carentan, la quelle était signée de plusieurs notables bourgeois dont les noms suivent Jehan Farry (Ferry), Jehan de Caumont, Guillemin Le Chevallier, Guillemin Duquesnay, Thomas Le Ber, Gilles Chesnel, Jehan Duquesney, Ferrin Resache, Jehan Le Jolis, Colin le Faye, Guillaume de la Canel, Jean Mathenot et Loys Le Cappelain. (2) II s'agissait, en effet, pour le seigneur de Livet de rentrer en possession des héritages ayant appartenu à sa femme, Alix de Tournebu, usurpés par les partisans du roy d'Angleterre. Elle lui fut utile car, quelques jours plus tard, une lettre du roi lui donnait satisfaction. (3)

Le seigneur de Thére, Jean 1" avait épousé, en deuxièmes noces, demoiselle Marguerite Fauq, (4) ainsi que nous l'apprend une sentence arbitrale du 15 août 1447 qui condamne la dame de Thëre à payer à Laourens de Pommereux 10 saluts d'or pour fourniture « de deux queues de vin chaussic vermeil qui avaient été perdues. (5) De leur union naquit Guillemette de Thère qui se maria, d'abord, avec Thomassin de Hotot, écuier, fils de Thomas de Hotot, écuier, seigneur de Beaumont le Richard, et d'Annette de la Luzerne; (le contrat de mariage est (~ Chartrier de Thère. Inventaire du xvn" siècle.

(9) Jehan Ferry donna son nom à la place de la Croix-Ferry, devenue place Fcmer. Jean de Caumont était Maître de ta monnaie de Saint-Lo.-Jean Le Jolis fut Lieutenant du Capitaine de cette ville, Jehan Mathenot, trésorier de l'Eglise Kotre-Dame. (3) Chartrier de Thère.

(4) id.

(!!) id. Le vin chaussie vermeil était du vin de Bourgogne.


du 13 septembre 1461) et ensuite avec Jehan Reinquier, écuier, seigneur de Saint-Jores-en-Bauptois (1).

Il vivait encore en 1466. On le voit, à cette époque, en procès avec Jehan Patry, son frère utérin, au sujet d'une rente de 100 sous tournois, due au mineur Raoul du Tillay, écuier, dont il avait la garde. (2) Mais il était mort, lors qu'eut lieu le mariage de sa petitefille Jehenne de Thère, fille de Jean de Thère, seigneur de Livet et de Tournebu. Celui-ci portait, en effet, le titre de seigneur de Thère dans le contrat daté du 15 août 1467. (3)

En mourant, Jean I*' avait laissé à son successeur le soin de soutenir un procès relatif à la tenure du Fiel de Rampan, dit la Meauffe, dont il avait requis l'aveu de Bernard Le Pigny, écuier,seigneurde Rampan, aveu que, de son coté, revendiquait Jean de Colombières, seigneur de la Chatellenie de Colombières et baron de la Haye-du-Puits, à cause de son Fief de Colombières. Cette affaire fut suivie en 1453 par messire Roger de Bricqueville, oncle de Jean de Colombiëres, au quel ce dernier avait vendu la terre patrimoniale. A son tour Jean II de Thére en laissa la charge à Marin de Thère, baron de Tournebu, dont, en l'an 1500, Guillaume de Bricqueville-Colombières reconnut formellement les droits, aux assises de Thorigny tenues, le 22 mars, par Hugues Bureau, écuier, Lieutenant général du Bailli de Caen.

Eteint durant deux siècles, le débat se rouvrit vers 1680, entre Marguerite de Mathan, veuve de Charles du Chastel, seigneurdeRampan,d'unepart, et Jean-AntoinedeThere.seigneur dulieu, à propos de la Garde des enfants mineurs du feu seigneur de Rampan que cette Dame avait obtenue du roi, sous prétexte que l'un des Fiefs de Rampan relevait du domaine royal.

(1) Chartrier de Thère.contrat du 21 août ~478. Saint-Jores, arrondissement de Coutances, canton de Périers.

(2) Chartrier de Thère.

(3) id.


Malgré toutes ses refuites de plaideuse émérite, elle se vit forcée de procéder au partage de la succession de son mari à la requête et au profit du seigneur de Thère pourvu de la Garde noble des mineurs Du Chastel, au quel furent remis lesdeux lots attribués aux sous âgés, tandis que le 3" lot lui était réservé pour son douaire. L'acte fut reçu le 11 juin 1683 par Gabriel Diguet et Jacques Vaultier, tabellions à Saint-Lo. Il est vrai que l'acte est bourré de réserves. Néanmoins il fallut se'soumettre sur la question de la mouvance du Fief de Bampan, car, en 1772, le Seigneur de Rampan rendait aveu à la seigneurie de Thère. XII. Jean II", chevalier, seigneur de Thère, de Livet et baron de Tournebu, ajouta les deux derniers titres à son nom comme héritier de Jeanne de Livet, sa mère, et comme mari d'Alix de Tournebu, sa femme. Ayant relaté, dans l'article précédent, certaines particularités qui le concernaient, il nous reste à noter qu'en 1478, il eut à soutenir un procès contre M"° Faucq, sa belle-mère, au sujet du règlement du douaire de cette dernière. Une transaction mit fin au débat elle est du 14 septembre 1478. Le seigneur de Thère s'obligea de faire une rente de 60 ti vres tournois à sa partie adverse, rente qui comprenait, entre autres choses et jusqu'à concurrencede 24 livres 7 sous 4 deniers tournois, les rentes et revenue de la verge du MesnilUrry. Une des pièces de la procédure fait connaître que Jean de Thère avait été appelé à comparaître à Carentan, devant un commissaire de la Cour du Grand sénéchal de Normandie durant le tems du ban que les nobles de nostre dit pays estoient < mandez pour servir (le roi) au fait de ses guerres, pour raison du quel ban le dit seigneur de 'l'hère estoit grandement oc« cuppé pour aller ou envoyer à son pouvoir Jean de Thère se fit certainement représenter à l'armée, car le même document ajoute qu'il ne put se rendre à Carentan, « pour sa fie« blesse et gravitude (1)

(t)Chartrier de Thère et Inventaire,


Ce furent cette faiblesse et cette gravitude qui lui firent souscrire, en 1479, certains contrats préjudiciables à ses intérêts que lui arracha, entre autres, un certain Guillaume Lucette, fermier de la seigneurie de Thère. Après sa mort, son fils, Marin de Thère, seigneur du lieu et baron de Tournebu obtint des lettres de relèvement à la suite des quelles Lucette dut rendre quelque peu gorge. Une transaction du 27 février 1489 est très explicite à cet égard. (1)

XIV. Marin de Thère fut le x;v' seigneur du Fief de Thère et aussi baron de Tournebu. Il épousa, en 149G, Anne du Mesniidot, fille de noble seigneur Jean du Mesnildot, seigneur de Manneville. Leur contrat de mariage est du 18 janvier de cette même année et fut reconnu, ]e 16 juillet 1497, devant les Tabellions du Hommet (2). De cette union sortirent Jean de There, fils aine Jacques de Thère, qui fut curé d'Esglandes, et Perrette de Thère, qui se maria avec Michel de Percy, écrier, seigneur d'Anglesqueville (3).

Dès les premières années de la gestion de ses biens, le nouveau seigneur de Thére eut, ainsi que nous l'avons dit plus haut, à soutenir contre Guillaume de Bricqueville, écuier, seigneur de Laulne et de Colombières, un débat de tenure au sujet du Fief de Rampan. Son adversaire reconnut le mal fondé de son action.

Le baron de Tournebu géra mal ses affaires. Dès 1498, il engagea tous les droits et revenus de sa Baronnie moyennant une somme de 9,000 livres tournois que lui versa M* Pierre Regnault, prêtre, docteur en droit canon, curé de Cahan. H est vrai que, lelOjuin 1500, il obtenait remise de ces mêmes droits à condition de rembourser GOO livres a son créancier. Mais, en 1506, il avait recours à un nouvel emprunt en constituant une (t)Chartrier de There et inventaire.

(2) id. Inventaire du xvn" siècle.

(3) Contrat du U mai 1M5, devant les tabellions du Hommet. Son contrat de mariage est du tS mars 1532.


rente de 12 livres au profit de noble homme Lucas Achié, sieur du Mesnil-Viter. De plus, en 1515 (le 10 septembre), il cédait, pour trois ans, à François Dagoubert et à Guillaume Le Behot, pour le prix annuel de 200 livres tournois, toutes les rentes « en deniers, grains, œufs, poulailles que aultres, soient an« nuelles ou casuelles, du fief de sa dite seigneurie de Thère c seulement, en ce compris reliefs, dixièmes, aides coustumiè« res, sauf les Fiefs nobles compris en ce, pour les dits pre« neurs, le gaige-plègo et juridiction de la dite seigneurie tant c en amendes qu'autrement, en payant lesgaiges du Seneschal « montant à 60 sous tournois. Item, transfère aux susdits les « revenus de son moulin de Lozon, à charge de réparation du « dit moulin, Chaque réparation ne devait pas dépasser 18 sous (1). Ces expédients aboutirent à la mise en décret de la Baronnie de Tournebu qu'acquit Mcssire Jean de Mogc~ écuier, le quel la rétrocéda à Denis Morel, seigneur de la Carbonnière, en faveurdu quel Anne du Mesnildot, veuve de Marin de Thère, renonça à son rang privilégié pour obtenir paiement de son douaire et de ses reprises et cela au profit de ses enfants. Cette renonciation résulte d'un acte du 19 août 1527 (2). XV. Son fils ainé, Jean Ul de Thère, prend, en effet, dans un acte exercé à cette date au Bailliage de Carentan, les titres de seigneur et baron de Tournebu et de seigneur de Thère. Il était alors en procès avec noble homme Guillaume dullommeel, seigneur du Mesnil-Durand, comparant par Jehan du Hommel, écuier, son fils, au sujet de la tenure d'une pièce de terre sise à Saint-Pierre-d'Arthenay, d'une contenance de 2 vergées 1/2 le seigneur du Mesnil-Durand reconnut qu'il n'avait aucun droit sur la pièce en question, la quelle relevait de la seigneurie de Thère. En conséquence, le propriétaire, un sieur du Clouey, en rendit hommage à Jehan de Thère. Celuici eut à soutenir, en 1522, devant le même Baillage, un autre

()) Archives départementatesde la Manche. -Famille de Thère. (2)ChartrierdeThère.


procès du même genre, contre noble homme Bernard Le Pigny, seigneur de Rampan. Il s'agissait alors d'une pièce de 2 vergées sise, comme la précédente, à Saint-Pierre-d'Arthenay, mais plantée en bois de haute-futaye et riveraine de la Terrette. Les actes de la procédure lui donnent là encore le titre de Baron. (1) II ne le portait plus en 1538, lorsqu'il constitua au profit du Trésor de l'Eglise Notre-Dame de Saint-Lo, une rente hypothèque de 30 livres tournois grevant tous ses biens. (2) Cette rente fut amortie, partie en 1579, partie en 1640

Ce fut sur sa présentation que Michel du Mesnildot, prêtre, obtint, en 1542, le bénéfice-cure d'Esglandes, dont les deux portions étaient entre les mains du seigneur de There par l'unification des Fiefs de Fierville et do Thëre. (3).

En 1549, noble homme Guillaume de Baudre lui rendit aveu de son Fief de la Jugannière (4). Enfin, Jean de Thère cautionna, le 2 avril 1554, une vente que son fils Antoine avait conclue malgré son état de minorité (5)

Le seigneur de Thére avait épousé demoiselle Marguerite Meurdrac, dont il eut trois enfants Antoine, qui suit; Jacques, sieur de la Chapelle (6), et Louise qui, d'après son contrat de mariage du 6 juillet 1558, prit pour mari noble homme Guillaume de Cussy, seigneur d'Estrehan et de Vouilly. Jean III de Thère mourut entre 1558 et 1561. Cette dernière date est celle du contrat de mariage d'Antoine son fils et héritier, qui y est dit seignenr de Thère (7).

XVI. Antoine f de Thère, seigneur du lieu, fut déclaré (1) Archives départementales de la Manche. – Bailliage de Carentan.

(2) Archives de l'Eglise Notre-Dame de Saint-Lo. -Journal des Rentes, année 1S07.

(3) Chartrier de Thère. Inventaire du xv[~ siècle. (4) Preuves de noblesse du xvn~ siècle.

(6) Preuves de noblesse du xvii* siècle.

(6) Chartrier de There.–Délibération du conseil de famille des enfants Antoine de Thère, du 30 juillet 1S74.

(7) Chartrier de Thère. Inventaire duxvn* siècle.


majeur, le 9 mars 1555, par acte exercé aux Assises de Carentan (1). Il épousa, suivant contrat du 29 juillet 1561, noble dame Marie Avice, fille de noble homme Michel A vice et de noble dame Nicolle de Beauce (2).

Avant d'avoir hérité de son père et alors qu'il était mineur, Antoine de Thère portait le titre de seigneur de la Meauffe, comme étant aux droits de Jacques de Thère, écuier et héritier de Roulland de Thère, son frère, également écuier et seigneur de la Meauffe (3).

Le 6 mai 1565, il dut amortir une rente de 20 livres que sa grande tante, Perrette de Thère, femme de Michel de Perey, seigneur d'rnglesqueville, avait à prendre sur ces biens (4). Le 11 août suivant, il transigea sur certains droits seigneuriaux, avec Messire Jean de Gourfaleur, seigneur de Bon Fossé (5). Dans l'accord il ne prend que le titre de seigneur de Thère. Le dernier acte qu'on a de lui, est un contrat passé le 18 janvier 1573, devant les Tabellions du Hommet, par le quel il donnait procuration à sa femme, Marie Avice, de gérer leurs biens (6). Cette dame avait embrassé la Réforme. Peut-être son mari suivit-il son exemple. Toujours est-il qu'Antoine de Thère prit une part active au coup de main qui, le 2 mars 1574, livra Saint-Lo au parti protestant. Même ce fut lui qui, à la tête de quelques bourgeois « ravit et ôta par force au seigneur de Mas than le Jeune, fils du capitaine de la ville, les clefs des portes de la forteresse etyfitentrer François de Bricqueville, seigneur de Couiomhieres et Lieutenant du comte de Montgommery (7).

(i) Chartrier de Thère. Preuves de noblesse.

(~) Chartrier de Thère. Preuves de noblesse.

(3) Archives de la Manche. Famille de Thère.

(4) Chartrier de Thère. Preuves de noblesse.

(5) Archives de la Manche. Famille de Thère.

(6) Chartrier de Thère Inventaire du xvn* siècle. (7) Mémoires de la Société d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire naturelle de la Manche, T. !). Procès-verbal des troubles et guerres à Car~aM, Saint-Lo, ~e, p. 80 e< ?1.


Ce dernier s'étant enfui de Saint-Lo, de Thère l'accompagna dans le crochet que son chef fit vers Carentan et dut le conduire à Addeville, terre appartenant aux Avice, ses alliés, pour de là le suivre à Domfront.

On sait la valeur tenace avec la quelle Montgommery et les siens luttèrent contre l'armée assiégeante. On sait la part brillante que prit Antoine de Thère à la défense du Château, foudroyé par une nombreuse artillerie et n'offrant comme abri à ses défenseurs que quelques pans de murs croulants. Le seigneur de Thère fut tué dans un des derniers assauts et n'eut pas la douleur de voir son chef prisonnier du comte de Matignon.

De son union avec Marie Avice, Antoine de Thère eut deux fils, Gabriel et Philippe, et une fille Marguerite de Thère. Ils étaient mineurs à son décès. Aussi le conseil de famille fut-il promptement réuni (30 juillet 1574). L'assemblée confia la tutelle et la garde de ses enfants à leur mère Marie Avice l'administration des biens fut remise à Jacques de Thère,leuroncle paternel, qui eut pour cautions Pierre de Thère, écuier, seigneur de Livet, cautionné lui-même par Michel Clerel, seigneur de Rampan; Jean Gaultier, seigneur de Tournières, Louis le Duc, seigneur de la Ducquerieet Guillaume de Cussy, seigneur de Vouilly (1).

XV11. – Gabriel de Thère, étant l'aîné, hérita des Fiefs, de la terre et seigneurie de ses pères. On a de lui un contrat passé, le 30 septembre 1587, devant Nicolas la Rose et Richard Planchon, Tabellion à Saint-Lo, par le quel il transige, avec Jean de Sainte-Marie, écuier, sieur du lieu et de Juhaye, sur le compte de la tutelle de sa tante maternelle Françoise Avice, femme du dit Jean de Sainte-Marie, dont Antoine de Thère, père de Gabriel avait été chargé (2)..

(1) Chartrier de Thère,

<9) id,


XVIII. Il mourut jeune et sans enfants, car Philippe de Thère, son pulné, prenait le titre de seigneur de Thère, dans un acte du 12 février 1593, confirmatif du précédent accord, en même temps qu'il transigeait avec le sieur de Sainte-Marie sur un procès élevé entre eux au Baillage de Carentan; ce dernier lui versa une récompense de500 livres tournois (1). Philippe de Thère épousa, suivant contrat du 15 novembre 1592, noble dame Rachel de Saint-Symon, fille de noble et puissant seigneur, Messire Arthur de Saint-Symon, chevalier de l'Ordre du roi, et de noble dame Léonore de Beauvoisen, du consentement de noble et puissant seigneur Messire Jean de Saint-Symoa, frère unique de la dite demoiselle, seigneur et patron de Beuseville-au-Plain, Sainte-Mère-Eglise, seigneur châtelain des Châtellenycs de Chenebrun et Garennes, baron de Courthomer, et de scientifique personne Jean de Saint-Symon, archiprêtre, sieur curé de Sainte-Mere-Eglise, prieur de Bohon, oncle paternel de l'épousée (2). A son titre de seigneur de Thère, il joignait celui de sieur d'AddevilIe. (3)

Philippe de Thère reçut, le 23 novembre 1597, un aveu du Fief au Souef, rendu par Jean le Boidre et le 1"' janvier de l'année suivante, la remise d'une rente de 15 livres que lui fit Gilles de Béchevel, éouier, sieur de la Gouerie, au nom des mineurs de Richard Bernard, écuier (4). Il mourut très peu de jours après l'amortissement en question, car le roi Henry IV donna, dès le 12 janvier 1598, la Garde noble de ses enfants mineurs au baron de Courthaumer, leur oncle, à raison du décès advenu de Philippe de Thère, écuier, leur père (5). Ces enfants ét.iient au nombre de trois Jean deThère, Philippe et Jacques-Antoine.

(1) Chartrier de Thère.

(2) id.

(3) id.

(4) Addeville, en Saint Côme-du-Mont, arrondissement de SaintLo, canton de Carentan.

(5) Chartrier de Thère.


XIX. -Jean IV succéda à Philippe, son père, et porta le titre de baron, seigneur de Thère, d'Esglandes, Saint-Pierre-d'Arthenay, le Dézert, la Perrine et autres lieux, patron d'Esglandes Philippe fut qualifié seigneur de Saint-Cosme et JacquesAntoine seigneur d'Esgtandes(l). Philippe ne laissa point de postérité; quant à Jacques-Antoine, il commanda longtemps en Hollande, où il mourut. M. )e maréchal de Turenne servit dans sa compagnie (2).

Jean IV adopta également le parti des armes. Il entra, d'abord, au service de MM. les États des Provinces-Unies des PaysBas, que le roi de France Henri IV soutenait contre les Espagnols (3). Son congé est daté de Roterdam, le 18 juillet 1613. Plus tard, il reprit l'épée et obtint du duc de Longueville un certificat de libération délivré au camp de Saint-Nicolas, le 10 octobre 1635 (4), non sans avoir reçu les insignes de Chevalier de l'Ordre du Roi. Enfin, appelé à nouveau, en 1636, au service du ban et de l'arrière-ban, il se fit remplacer par François Le Roy, sieur de Saint-Maigrin, de la paroisse de Graignes, qui comparut à Caen, avec armes, chevaux et équipages, au rendezvous donné à la Noblesse, le 8 septembre, et servit jusqu'au 8 décembre de la môme année. Le congé du sieur Le Roy fut délivré au camp et siège du Château de Vaueour-en- Barrois, par le sieur de Matignon, Lieutenant général de Sa Majesté en Normandie et de l'armée levée en la dite province (5) Ce lut le seigneur de Thère qui, comme aîné, justifia de sa noblesse et de celle du sieur de Saint-Cosme, son frère, devant M. de la Potherye, Intendant de la Généralité de Caen, député par le Roy quant à ce (6). Jean de There lui soumit ses

(1) Contrat de mariage de sa nUe Marguerite deThère avec ïsaac Philippes, écuier, d6 juin ~657.

(2) Chartrier de Thère.

f3) id.

~) M.

(ti) id.

(6) M.


titres le 20 mars 1641. H avait été déclare majeur le 11 octobre 1611, suivant acte exercé an Bailliage de Saint-Lo (1). Sa mère, Rachel de Saint-Simon, s'étant remariée à Nicolas Grimoult, eenier. sieur de la Motte, il régla, d'accord avec Messire Jean de Caumont, écuier, tuteur de ses frères mineurs, Philippe et Jacques-Antoine de Thère, les questions d'intérêts que souleva la succession de la dame Grimoult, à la quelle, de son c&té, prenait part leur frère utérin Charles-Antoine Grimoult. L'accord est du 7 octobre 1613.

En 1616, Jean de Thère épousa demoiselle Marie Le Hericy, fille de Gédéon Le Héricy, et de dame Suzanne de Cussy, suivant contrat du 20 octobre, reconnu le 8] novembre 1617. De cette union sortirent quatre fils

Gédéon qui succéda à son père dans la seigneurie de Thère; il professait la religion catholique

Philippe qui fut sieur de Fierville, au Désert, et épousa une demoiselle Huc de Vermanoir, comme lui protestante Robert, sieur d'Esglandes, qui adopta la même religion que Philippe

Et Maurice-Antoine, mort jeune en Hollande, mais qui, en 1639, appartenait, comme enseigne, au régiment d'infanterie du marquis de Courthaumer.

Le seigneur de Thère eut également deux filles, savoir Marie qui se maria avec noble homme Charles d'Auxais, écuier, seigneur du Mesnil-Véneron. Ce fut en sa faveur que son père leva sur ses vassaux l'aide de mariage dû, suivant la coutume de Normandie, à la fille aînée du Seigneur; elle consista en une somme de 1000 livres destinée à l'achat de la Chaire-Robbe (chef-robe) (2).

Marguerite, sa seconde fille, devint femme de noble homme

(1) Chartrier de Thère.

(2) Chartrier de Thére. V. Mémoires de la Société d'Agrical ture de la Manche. T. XI.


Isaac Philippes, écnier, fils de Samuel Philippes, écuier, sieur de Vauheroult. Le contrat de mariage est du 16 juin 1657. XX. Gédéon de Thëre, le xx* seigneur du lieu, ne porta point le titre de baron, à l'imitation de son père, mais prit celui de seigneur-chastelain des seigneuries de l'hère, patron d'Esglandes, Mesnil-Eury, la Perrine et le Désert (1). Fut-il chevalier de l'Ordre du Roy, comme l'indiquent certains actes, tandis que d'autres omettent cette qualification Il Il est permis de le penser, car lui aussi se rendit aux armées, cjmme en témoignent deux certificats, l'un du 26 mai 1642, délivré par Louis Le Vallois, chevalier,seigneur d'Ecoville, capitaine d'une compagnie de chevau-légers, au régiment du marquis de Cœslin l'autre du 26 août t646 portant la signature du maréchal de Gassion.

Le seigneur de Thère maria deux fois il épousa, d'abord, demoiselle Renée Clerel, fille de Guillaume Clerel, écuier, seigneur du Breuil et d'Isamberville, et de dame Anne Colas; le contrat est du 21 mai 1650. Sa seconde femme, demoiselle Marguerite-Françoise Le Roy, était fille de feu Jacques le Grjnd-Leroy, chevalier, seigneur et patron d'Amigny, et de dame Claude Le Comte, suivant contrat du 29 novembre 1675 reconnu le 5 janvier 1676. Elle provoqua leur séparation quant aux biens prononcée, le 22 mars 1G8G, par le Bailliage de Saint-Lo. (2) De sa première union, Gédéon de There laissa deux fils et une Elle Jean-Antoine, qui lui succéda, et Guillaume, qui adopta le parti des armes. Celui-ci fut tué, le 10 septembre 1704, au siège d'Yvrée, en Piémont, alors qu'il était capitaine de grenadiers au 1" bataillon du régiment de Labour. II avait 29 ans de services, dont partie au régiment de la Marine. Il y commandait une compagnie d'infanterie en 1684 et était cheva(ij Chartier de Thére.

(2) Archives du département de la Manche.


lier de l'Ordre du Roi (1). Leur sœur, Bonne-Claude de Thére, fut religieuse à Valognes.

Il n'apparaît pas que Gédéon de Thère ait eu d'enfant de sa seconde femme.

Il mourut le 16 mars 1698 et fut inhumé dans le chœur de l'Eglise d'Esglandes.

XXI. -Jean-Antoine de Thère était seigneur du lieu du vivant même de son père qui, à l'occasion du mariage de son fils avec Barbe d'Anneville, lui donna, par avancement d'hoirie, le Fief, Terre et Seigneurie de y/te~'e (2). Plus tard il se titra chevalier, seigneur et patron d'Esglandes et de SaintPierre-d'Arthenay (K).

A l'exemple de son prédécesseur, le seigneur de Thère embrassa la carnère militaire. Il servit dans le régiment de Tilladet, en qualité de cornette, en l'année 1667. Vingt ans plus tard, alors que la France et l'Angleterre étaient en guerre et qu'on craignait une descente de l'ennemi sur les côtes du Cotentin, il répondit au Ban et arrière-Ban proclamé par Messire Jacques de Matignon, comte de Tborign.y,et se rendit à Bricquebec avec toute la noblesse des Elections de Carentan et de Saint-Lo. Le commandement des nobles de la Vicomté de cette dernière ville lui fut eonSé. L'année suivante, il se porta, à la tête du même corps, au secours de Saint-Waast-la-Hougue très sérieusement menacé par l'ennemi.

Jean-Antoine de Thère maria deux fois. En premières noces, il épousa demoiselle Barbe d'Anneville, fille de feu Messire Guillaume d'Anneville, seigneur patron de Chiffrevast et Tamerville, et de noble dame Françoise de Mathan; leur contrat est du 26 mars 16R3. Demoiselle Catherine-Thérèse de Pierrepont, fillede feu noble seigneurjacq ues-Alexanclre de Pierrepout, (1) Contrat devant Gabriel Diguet et Jacques Vaultier, tabellions a Saint-Lo.

(3) Chartrier de Thère.

~8) id.


seigneur et patron d'Ouville, Pierrepont, etc., etc., et de noble dame Catherine du Fay, fut sa seconde femme (4 juillet 1711). De son premier mariage il eut quatre enfants FrançoisJean, Sous-Lieutenant aux Gardes-Françaises, décédé à Vouilly, le 30 mars 1704; Robert-Julien-René, né en 1694; FrançoiseBarbe de Thère, femme d'Antoine de Saint-Martin, chevalier, seigneur de Cavigny; et Marie-Gabrielle, née en 1690. De Catherine de Pierrepont sortirent Michel-Antoine de Thère, né en 1713, et Charles-François.

Jean-Anthoine de Thère mourut dans le manoir de ses ancêtres. Son corps repose dans un caveau qu'il avait fait construire auprès de la sacristie de l'Eglise paroissial (1). Le 18 mars 1702, il avait constitué sur lui une rente de 200 livres tournois au profit de l'Hôpital de Saint-Lo (2). XX!I.–Son successeur fut Messire Robert-René-Julien de Thère, second fils de Barbe d'Anneville, première épouse de Jean-Antoine. Un acte exercé, le 20 avril 1720, au Bailliage de Saint-Lo, fait connaître qu'il prit le Fief noble de Thère pour son préciput en la succession de son père et, en même temps, qu'il se réserva àlasuccession de sa mère (3).

II fut admis dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusa)em à l'âge de 4 ans. C'est à lui, probablement, que Louis XV donna, le l~mail722, une lieutenance dans le régiment de Royale-Infanterie, avec rang de capitaine; le 27 novembre de la même année, le Roi lui attribua une compagnie dans ce même régiment que commandait le chevalier de Pézé Le brevet est daté de Versailles.

Le seigneur de Thère vivait encore dans les derniers mois de 1726 en effet, le 23 septembre de cette même année, Denis (i) Histoire de la paroisse d'Esgtandes, par M. t'abbé Uernard. (2) Archives de l'hôpital de Saint-Lo. Registre de M' David Vaudevire.

(3) Archives de Thère.


Damemme, sergent royal au Bailliage de Saint-Lo, signifiait, à sa requête, a demoiselle Catherine-Elisabeth Lescuier, fille de feu Guillaume Lescuier, sieur de la Goubedière, en Esglandes, l'avis que le sieur Lescuyer avait vendu divers héritages au sieur de la Duquerie, par contrat du 8juin 1688, contrat dont l'acquéreur avait fait remise au seigneur d'Esglandes, père du requérant. Sa mort est toutefois antérieure au 29 mai ] 728, car, à cette date, sa belle-mère, noble dame Catherine-Thérèse de Pierrepont, veuve de Jean-Antoine de Thère, gérait la tutelle et avait la garde noble du sieur d'arM~e~, son fils mineur, frère consanguin de Robert-René-Julien, auquel il succéda (1).

XXIII. –Charles-François de Thère, le nouveau seigneur et patron d'Esglandes, Saint-Pierre-d'Arthenay, Fierville et autres lieux, après avoir obtenu des lettres de la Chancellerie lui accordant, avec le bénéfice d'âge, le pouvoir de régir et « gouverner ses biens et revenus, nonobstant qu'il n'ait atteint « sa majorité » (20 décembre 1730) fut reconnu apte à cettegestion, sur l'avis de sa mère et de son conseil de famille, par sentence du Bailliage de Saint-Lo, en date du 5 janvier 1731. A cette époque, il avait 16 ans accomplis.

Dès le début de sa gestion (15 mars 1732), il eut à verser à sa soeur consanglune la dame de Cavigny, héritière aux propres maternelsde leu Messire Robert-René-Julien de Thére,sonfrere, consanguin la somme de 20,777 livres 15 sols 4 deniers tournois, représentant la dot de noble dame Barbe d'Anneville, leur mère, à prendre, par privilège, sur la succession de Messire Jean-Antoine de Thère, père commun. Il emprunta ce capital au comte d'Harcourt, comte d'Ollonde, le 15 mai 1732, et le remboursa en 1745.

Messire Charles-François de Thère oortait les titrM dA haut

(1) Archives de Thère et Archives de la Majtehe.


et puissant seigneur comte de Thère, chevalier, seigneur et patron d'Aiguelandes, Saint-Pierre-d'Arthenay, Baudreville. Ourville, Saint-Nicolas-de-Pierrepont, Ecausseville, Eroudeville, Beauchamps, Mesnil-Roguesetautres lieux et seigneuries. Il épousa, en 1731 ou 1732, damoiselle Marie-MargueriteRose d'Harcourt (leur contrat de mariage fut reconnu le 22 janvier 1732). Il en eut trois filles Rose-GmUemette-Thérëse de Thère née en 1733 Charlotte-Rose-Françoise, née en 1736; et Marie-Rose-Jacqueline, née en 1739.

Au décès du comte de Thère, sa seconde fille, CharlotteRose-Françoise, reçut en partage la Terre Fief et Seigneurie de Thère, sinon en totalité, au moins en majeure partie. Elle était femme de Messire-Jacques-Henri Dambray, écuier, seigneur de Montigny, Lieutenant des vaisseaux du Roi, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, dont la famille habitait Rouen. Son mariage avait été célébré, le 16 septembre 1758, dans la chapelle du château de ses ancêtres. C'est à Rouen que Madame Dambray fixa sa résidence et qu'on la retrouve au moment de la premiëre Révolution. Elle était veuve depuis plus de vingt ans et avait un fils, le futur grand chancelier Dambray.

Ils n'échappèrent, ni l'un, ni l'autre aux tribulations que la noblesse eut à subir à cette époque.

La Municipalité d'Esglandes les avait portés sur la liste des Emigrés et leurs domaines allaient être vendus nationalement lorsque Madame Dambray, avertie à temps, produisit un premier certificat de résidence prouvant qu'elle n'avait point quitté la France non plus que son fils. Il leur en fallut deux autres pour être radiés de la liste et pour rentrer en la possession et jouissance de leurs biens.

Madame Dambray mourut à Rouen au commencement du xfx* siècle et avec elle s'éteignit l'antique famille normande


des de Thère. Son fils Charles-Henri Dambray recueillit sa succession

Il fut, sous l'ancien régime, successivement avocat général à la Cour des Aides (1779) et au Parlement de Paris (1788). A la Restauration, Louis XVIII le nomma Chancelier de France, président de la Cour de Pairs, ministre de la Justice et aussi membre du Conseil privé. Il mourut à Montigny, près Dieppe, le 18 décembre 1829, non sans avoir donné des preuves de sa munificence à l'Eglise paroissiale d'Esglandes, dont ses aïeux maternels avaient été les patrons. Vers 1825, M. Dambray racheta le presbytère vendu comme bâtiment national et en fit don à la commune; il aumônait, en même temps, la cure, de douze vergées de terre.

Lorsque s'ouvrit la succession de l'ancien chancelier, le domaine de Thcre échut à Mademoiselle Charlotte Dambray, sa fille, qui l'apporta en dot à M. Donatien comte de Sesmaisons, de Flamanville.

Il est passé dans la famille Le Forestier d'Osseville par le mariage de Mademoiselle Armelle-Marie-Charlotte de Sesmaisons, fille du précédent propriétaire, avec M. Louis Le Forestier, comte d'Osseville, demeurant au Fresne-Camilly, dont les ancêtres ont joué un rôle considérable par les charges qu'ils ont remplies et par les alliances qu'ils ont contractées. Madame la comtesse d'Osseville habite le château de Thère avec son second fils, M. Raoul vicomte d'Osseville. C'est à leur bienveillance que nous devons d'avoir pu donner sur le Fief de Thère et ses Seigneurs la majeure partie des détails consignés dans cette notice Qu'ils reçoivent ici l'expression bien sincère de nos remerciments.


DEUXIÈME PARTIE.

LEFIEFnETHÈRE

Le Fief de Thère, nommé également Telle, Tolle, Teille et Toile, s'étendait sur les paroisses d'Arthenay, Esglandes, le Mesnil-Eurry, Cavigny, le Dézert, Saint-Fromond, Bahais, le Mesnil-Durand, Hébéerévon et Rampan, comprises, sauf cette dernière localité, dans la sergenterie du Hommet. II appartenait au « Pagus qui dioitur Esglandes » qu'entre autres domaines le duc de Normandie Richard 111 (103G) donna en dot à Adèle, fille du roi de France Robert et plus tard belle-mère de Guillaume le Bastard (1).

Comme tout Fief de Chevalier, Thère était tenu franchement et honorablement avec Court et Usage et simple Gage-PIege. Ses redevances à la Baronnie du IIommet et plus tard à la demi Baronnie du Hommet-la-Riviére, comportaient le service d'un demi-chevalier par quarante jours, le cas advenant en l'ost « du Prince, quant le Roy, nostre Seignour, prend ses services d'ost, à cause de la Duchie de Normandie, le que] service d'ost tourne et va en l'acquit du seigneur de Montenoy, en le < deschargeant, pour tout comme ad ce monte, de tel service « d'ost comme icelluy Seigneur de Montenoy doibt au Prince « à cause et par raison de sa (demi) Baronnie du dit lieu du Hommet (2). Il lui devait en plus reliefs, XIII~, aydes et « soubs-aydes coustumiëres quand le cas s'offrait obéissance au « Gage-PIëge court et juridiction de la Baronnie en outre, il tombait en Garde, suivant la Coutume de Normandie, le cas échéant. La seigneurie de Thère était, enfin, grevée au profit du chef-seigneur, « de 115 soulz 10 deniers d'aindc, un au, (1) Anciens châteaux du département de la Manche par M. de Gerville (Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie i8~i)-30p.a70.

(2) Aveu rendu, le i< octobre 1390, parRobert de There, Vledu nom à Jehan de Montenay, Seigneur et Baron du Hommct-laRiviere. Chartrier de Thcre.


« et en l'autre an de soixantequinze soulz, avecques une soubs'< longe telle qu'il appartient; ainsy que de ungs esperons de six deniers; dix-sept bouisseaux et demy de fourment et « dix-sept houisseaux d'avaine » à cause de trois Vavassou« ries, contenant viron soixante quinze acres ou trois cents vergées de terre assises en la parroisse d'Arthenay, qui, par « nouvelle composition, furent adjoinctes au dict Fieu de Telle ». (1).

Si ce Fief relevait du Hommet, à son tour, il étendait sa suprématie sur d'autres Fiefs ou membres de Fief noble, savoir: celui d'Esglandes alias Fierville, alors qu'il en était détaché et qui plus tard y fut réincorporé;

Le Fief, sis au Dézert, apanage des Voully avant de faire corps avec son Chef-Fief

Le Fief de la Jugannière situé sur le Mesnil-Durand et Hébécrévon.

Le Fief de Rampan, aussi nommé la MeauSe, assis & Rampan.

Nous dirons ici ce qu'on connaît des rapports des deux premiers de ces arrière-Fiefs avec leur Chef-Fief, alors qu'ils en étaient séparés et distincts; remettant à donner plus loin des détails sur les deux derniers qui conservèrent leur autonomie jusqu'en 1792.

I. Le Fief d'HsgIandes ou de Fierville, avant son incorporation, était tenu par hommage de la seigneurie de Thère. Cette tenure est expressément énoncée dans un contrat intervenu, vers la fin du x!V siècle, entre Robert de Thère, écuyer, fils ainé de Robert de Thère et de Marie de la Haye, d'une part, et, d'autre part, Philippot de la Haye, seigneur de Pirou, neveu de la Dame de Thëre. Par cet acte, le seigneur de Pirou (1) Aveu rendu, le H octobre 1300, par Robert de Thère, V[° du nom à Jehan de Montenay, Seigneur et Baron du Hommet-laRivière. Chartrier de Thère.


abandonne à sa tante le Fief d'Esglaudes au lieu et place d'une somme de 400 livres tournois qui lui avait été constituée en dot par son père Guillaume de la Ilaye, frère de Marie de la Haye. On y lit, en effet que « le dit Philippot, en solution et paie« ment des 400 livres tournois dessus dites, quitte transporte et délaisse, afin d'héritage, au dit Robert de Telle un Fieu « franc, à court et usaige et simple gaige plege, appellé le Fieu d'Esglandes, aultrement appellé le Fieu de Fierville, assis M en Esglatide. en la manière que souloit tenir Monsieur « Robert de Pirou et ses ancoisseurs, o toutes ses apparte« nances. àteniretpourseeraudit de Telle et à ses hers « de lui yessant. ainsi que se il n'a hers de luy yessant, « le dit fieu revertira au dit Philippot et à ses hers, par ainsy que le dit Philippot et ses hers tendra par hommage des « hers du dit de Telle, en la manière que les anco~seM/'a t~M dit seigneur de Pirou l'ont tenu des a/tcoHse[tr< du dit de Telle Un aveu rendu, le 15 avril 1380 par Robert de There au Baron du Hommet de la Rivière, confirme l'ënoncë de la cession faite par le seigneur de Pirou. Cette union de Fief explique l'ignorance où l'on est aujourd'hui des devoirs et services que le Fief d'Esglandes ou de Fierville rendait au seigneur de Thère. On sait toutefois quelles Aînesses composaient son domaine Fieffé. II -Fief au Dézert. L'ignorance n'est pasmoindre relativement au Fief, sis au Dézert et qui appartînt anciennement aux de Voully. L/aveu rendu, en 1380, au Baron du Hommet en mentionne uniquement l'incorporation dans les termes suivants « Item le Fieu ou membre de Fieu que souloit tenir au Dézert, de moy (Robert de Thére) et de mes ancessours, « Galeran de Vouillie Mais il n'y est nullement question de yo~ ni d'hommage.

Ce droit, messire Robert de Thère, chevalier, l'avait réclamé de Raoul de Voulue aux Pieds de la Perrine tenus par le « vicomte de Carentan, l'an de gr~ce 1320, le samedi après la


« Typhanie & rencontre de Richard du Mesnil-Durand, écuier, qui, de son coté, le revendiquait. Par suite de ce débat de tenure, Raoul de Voully déposa son hommage en mains de Justice A sa mort, Amaury de Voully, sinon son fils, au moins son héritier, suivit l'instance engagée et adopta le même errement. Bref, en 1354, après une longue procédure, durant la quelle les plaideurs primitifs avaient fait place à leurs descendants, une oeMe ou enquête fut ordonnée. Les résultats en furent favorables au seigneur de Thère puisque, comme nous venons de le voir, l'aveu du 15 avril 1380 mentionne l'incorporation du Fief contesté au Fief objet de ce même aveu. Mais, à la différence du Fief d'Esglandes ou de Fierville, le domaine Fieffé de la Terre de Voully est complètement inconnu aussi bien que le nom de ce membre de Fief.

Ces points exposés, occupons-nous de la seigneurie de Thère. Comme tout Fief noble, celui de Thère comprenait un Domaine non fieffé et un Domaine fieffé ou Gage-Plege. Domaine non Fieffé. Ce domaine se composait du Manoir du seigneur constituant le lieu Chevel de la Seigneurie; des terres environnantes que le possesseur cultivait par lui-même ou par des fermiers; enfin, des moulins seigneuriaux. Le lieu Chevel de Thère était situé sur les paroisses limitrophes d'Esglandes etd'Arthenay. < Et y a dit un aveu du 12 novembre 1641 rendu au Baron du Hommet-la-Rivière, « L'entretenant du Manoir du dit lieu de There, qui se con< siste en place de Château et Forte place, maisons manables, « chambres et greniers, estans (sic pour étangs), granges, es< curies, moulins, collombiers, douves de chasteau et Place « Forte que mes hommes sont subjets garder et vestir, quand « besoin est s. (1)

Cette description du lieu Chevel s'applique encore, dans ses grandes lignes, au château actuel de Thère, tout proche du quel (4) Chartrier de There.


se voient, au S. E., des restfs de terrassements et une enceinte que couvrent maintenant des arbres d'une belle venue, comme cela s'est produit à l'ancien château de Semilly et au manoir du Mosnil-Sigard.

Les terrassements sont les vestiges de la Motte seigneuriale dont l'existence est révélée par des partages du Fief de There opérés à la fin du x)V siècle ou au début du xv, entre Jehcnne de Sullye, veuve de Robert de Thère, et Madame Isabelle de Meulenc, dame de Thieuville et du IIommet, cette dernière ayant la Garde Gardienne du fils mineur de Robert de Thère. Ils attribuent, en effet, au deuxième lot. « le Boez « de la Haulte Rivière ouvecques ce qui est derrière la Motte « jusqu'au Fieu de Montreuil (1)

Cette motte, après avoir été une simple levée de terre plus ou moins haute et plus ou moins étendue que surmontait une Tour en bois, protégée par un fossé et des palissades, devint plus tard une sorte de Dun/o~ e~eryes, comme le démontre l'aveu rendu le 11 octobre 1390 au seigneur suzerain lorsqu'il spéeitie que « les hommes du Fief sont subjecz au service. de « réparoir la motte de pt~rres (2)

Une pareille transformation fut la conséquence du voisinage du Chemin de <a Guerre qui, venant de la Ifaye-du-Puits, se divisait aux abords de la Ducquerie, en deux branches dont l'une passait au Buisson, aux Claies de Vire, auMesnil-Vitter, à Saint-Clair pour aboutir Bayeux; tandis que l'autre traversait les IIauts-Vents, en Esglandes, le Ponthébert et Rampan et arrivait à Saint-Lo. Elle se justifiait encore par l'existence d'une autre ligne stratégique qui des Hauts-vents se dirigeait également sur cette dernière ville, en empruntant le chemin de l'Epine au Verdier, en Mesnil-Durand, celui d'Hébécrévon aboutissant sur Agneaux, à l'ancienne route de Coutances à (t) Archives de Thère.

(2) id. id.


Saint-Lo, c'est-à-dire presqu'aux Portes de cette dernière ville. Aussi, dès le début de la Guerre des Cent ans, les Anglais eurent-ils soin de s'emparer du Fort de Thère, Telle ou Tolle et d'en accroître les défenses. Ce fait résulte d'une pièce datée de 1360 dans la quelle on lit: Comme au temps que les Anglois, <* noz ennemis, orent nouvellement pris et en/brct'~ le Manoir s de Tolle, prez de la ville de Saint-Lo, yceulx ennemis fussent venus en la dite ville de Saint Lo par devers la Maison Dieu ou ils prindreut plusieurs prisonniers et firent < plusieurs domaiges (1) Ils en étaient maîtres dès 1359, car, cette année-là môme, la garnison fit prisonnier, nùmmé Colinet du Huterel, de Neufmesnil, qui se rendait de la Haye-du-Puits à Saint-Lo. (2)

Le Fort de Thère suivit la fortune du Château du Hommet, son voisin, et fut abandonné par l'ennemi en mai 1361, moyennant une rançon, dont 500 écus furent payés par les sujets du roi de Navarre dans les Vicomtés de Carentan et de Coutances. Le détruisit-on, comme tant d'autres postes militaires jugés inutiles, sinon dangereux? Les renseignements font défaut à ce sujet. Nous sommes cependant enclins à croire que, lors de la conquête de la Normandie par Henri V, roi d'Angleterre (1417), il fut occupé de nouveau par le vainqueur au quel, du reste, Jean de Thère, seigneur du lieu, s'était soumis après la capitulation de Saint-Lo. (H)

Dans son état actuel, le château de Thère n'a rien de monumental comme dispositions générales et comme style. C'est un très agréable Castel que précède une belle cour d'honneu close de larges douves alimentées, comme jadis, par le ruisseau qui actionnait l'ancien moulin seigneurial. Une longue et

(1) Archives Nationales section historique tt 87 597. La maison Dieu n'est autre que l'Hôpital actuel.

(2) Archives Nationales, section htstonque.–U,87,n~3S2. fol. 229.

(3) Extrait du registre des Dons et Confiscations par Henri V. roi d'Angleterre. Charles Vaultier p. 60.


magniËqne avenue rectiligne, doublée d'un bois taillis, lui fait un cadre splendide qui lui imprime un cachet très pittoresque. A l'intérieur, le grand salon offre un spécimen du style Louis XV le plus pur. De fort belles tapisseries en couvrent les murs.

L'étendue du domaine non Fieffé a varié suivant le temps et les circonstances; s'accroissant du Domaine de même nature des arrière-Fiefs qu'y incorporaient les seigneurs de Thère; et encore des Forfaitures prononcées contre les Vassaux diminuant lorsque, par suite de partages ou d'aliénations, ces mêmes fiefs ou parties de fief en étaient détachés. Ce qui est certain c'est que, vers le milieu du xvn° siècle, il comprenait 2,400 vergées environ, dont 1,953 appartenaient au Domaine proprement dit et 448 vergées provenant d'acquisitions, le tout borné par les Fiefs du Mesnil-Durand et de l'Adigardière, ainsi que par le Domaine Fieffé de la Seigneurie »

Son produit atteignit le chiffre de 9,556 livres tournois et comme la locatiou du Gage-Plège, les rentes seigneuriales, foncières et hypothécaires réservées, ainsi que le produit des moutins montaient à 3,828 livres, le revenu territorial du Seigneur de Thère s'élevait à la somme de 13,394 livres tournois dont il fallait toutefois défalquer le douaire des veuves ainsi que les rentes ayant formé et formant, à chaque génération, la légitime des filles de cette maison, due soit à cause de leur mariage, soit pour leur entrée en religion, sans compter la part des Frères puînés.

Un siècle plus tard, le domaine non fieffé ayant été ou amoindri ou évalué après défalcation de toutes les charges, ne dépassait pas 95,000 livres en capital, dont 24,000 livres tournois pour le Gage-Piège et 71,000 pour les immeubles. (1)

(t) Archives départementales. Famille de Saint-Gilles. Note informe provenant du Bureau du Domaine de Saint-SauveurLendelin.


Trois moulins à eau « faisant de bled farine dépendaient tantôt du Domaine non ûeiïé, tantôt du Domaine fieffé. C'étaient

Le Moulin de Thère, voisin du Château;

Le Moulin du Ponthébert, sis au Bourg de ce nom, sur Esglandes

Le Moulin de Lozon, établi au Mesnil-Eury.

Il en est question dans l'aveu du 13 octobre 1390 rendu au Baron du Hommet par le seigneur de Thère quand il dit « J'ai moulins et demi à eaue ». Robert de Thère, l'avouant, possédait, en effet, la moitié seulement du Moulin de Thère, tandis que les deux autres lui appartenaient en totalité. Moulin de There. Cette propriété commune du Moulin de Thère est établie dans un contrat du 20.ni t r s 1389, dans le quel Robert de Thère, Philippot du Homméel, écuyer, seigneur etpatron du Mesnil-Durand(l)et Demoiselle Alixde Montreuil « confessent avoir baillé à ferme, jusques du jour-duy « et dela Saint-Michiel prouchaine venant en sept ans, à Phili« pot Le Tourneur, d'Amegny, les trois pars du moulin de < Thère, aveucques toutes appartenances et deppendances « quelconquez. C'est-a-savoir le dict de Thère la moitié, « et le dict du Homméel la vin* partie à luy apparteuante, « à cause et par raison de feu Richard du Mesnil-Durant, et « la dite damoiselle la vm° partie. »

Ce moulin avait probablement été ruiné durant la guerre des 100 ans, car les copropriétaires en concédèrent la location à la condition que le Preneur le reconstruirait à ses frais, suivant certaines conditions et moyennant la somme de 6 livres tournois une fois payée.

(1) En 1402, Philippot du Homirèel sistait à l'Assise tenue à Bayeux par le Bailly de Caen, pour vider une question de Patronage concernant l'Eglise de Rampan. Archives de la Manche.Cartulaire mss. de l'Abbaye de Saint-Lo, p. 557.


La communauté de propriété cessa le 5 octobre 1596, par suite de l'échange que firent entre eux François du Homméel, écuyer, seigneurduMesnil-Duranl, les Péicrils, etc, et Philippe de Thère, seigneur de Thère,le premier, de sa moitié du Moulin de Thère, le second, de l'emplacement du Moulin du PontHébert. Voici un extrait du contrat d'échange

« Noble homme François du Homméel, seigneur du Mes« nil-Durand, des Pézerils et Sartilly,>econnaît avoir baillé, « par forme de commutation d'eschange. à noble homme « Philippe de Thère, seigneur du lieu et d'Addeville, présent, « scavoir est la moitié d'un moulin nommé le moulin de Thère, « soitué et assis près le Manoir seigneurial de Thère, de tant « qu'il en appartient au dict seigneur du Mesnil-Durand à « cause de sa dict seigneurie du Mesnil-Durand, et, à pré« sent, icelluy seigneur du Mesnil-Durand consent, soubz le « bon plaisir de Monsieur le Baron du Hommet, du quel la « terre de la dicte seigneurie du Mesnil-Durand est tenue, que icelle moictié demeure à l'ad venir tenue de la Sieurie de Thère et qu'elle soit du corps d'icelle sieurie Et, en contre eschange « de ce, le dict seigneur de Thère a présentement baillé et « pareillement quicté. au dict seigneur du Mesnil-Durand. « une portion de terre à luy appartenant, située et assise tant « ès parroisses du Mesnil-Duraud que d'Esglandes, près le « Ponthébert icelle portion tant en costils qu'en petits estamps « (sic, pour étangs), et réservoir d'eau à moullin, le tout « contenant une vergée ou viron, jouxte le Grand chemin du • Roy allant de Carentan à Saint-Lo. pour sur icelle faire « construire et édifier par le seigneur du Mesnil-Durand un « moulin à blé. Item, le dict seigneur de Thère a baillé et « quicté, comme dessus, au dict seigneur du Mesnil-Durand « une pièce d'estemps (sic) et réservoir d'eau assise en la dicte « parroisse du Mesnil-Durand et Esglandes, appelée le Grant .Estants du Moullin du Pont-Hébert, avec ce et y compris la « droicture et cours de l'eau sortant du dict Estants qui passe


« à travers plusieurs pièces de terre appertenant aux hers de Jehan Vincent, icelle contre eschange tenant de la sei« gneurie de Thère, mais, à présent, le dict seigneur de Thère, « soubz le bon plaisir de Monseigneur le Baron du Hommet, en la partie la Rivière, consent et accorde que la dicte con« trcschange soit et demeure à l'avenir tenue et incorporée au corps de la dicte sieurie du Mesnil-Durand ». (1) Moulin du Ponthébert. Le moulin du Ponthébert était à l'origine une dépendance du Fief d'Esglandes ou de Fierville incorporé au Fief de Thère. En 1245, il appartenait à Raoul de Fierville, qui, par charte du mardi après l'Annonciation, aumôna à Dieu et à l'Abbaye de Sainte-Marie-du-Vœu (Cherbourg) une rente annuelle de 12 deniers à prendre sur ce moulin. La charte de donation, est ainsi conçue

« Ego, Radufus de Fiervilla, Filius Radulfi de Fierevilla, « senioris, dedi et concessi Deo et abbatie Sainte-Marie de voto a et canonicis ibidem Deo servientibus duodecim denarios « usualis monete annuatim percipiendos in molendino meo de a Portu Herbcrti, sito juxta Viriam. hanc autem donationem « Ego et here des mei in perpetuam et puram elemosinam « eisdem garantizare tenemur vel ad valorem excambiare in « feodo meo de Eguelanda. » (2)

En 1402, le mouliu du Pont-Hébert était fieffé à Jean Ferrant, moyennant une rente de OC) sous tournois et 4 chapons avec l'hommage, due au seigneur de Thère. Ferrant étant débiteur de trois années d'arrérages, Jehan de Fortescu, écuier, tuteur de Robin de Thère, seigneur du lieu, se clama devant le Vicomte de Carentan aux fins d'ajourner son débiteur pour « venir gaigier à tenir de lui ou lui delessier en estat deu et « suffisant, se délessier prétend, certain tenement de héritage « c'est assavoir un molin à eaue, assis en la paroisse d'Es(1) Histoire de Mesnil-Durand par M. l'abbé Bernard. (2) Archives départementales, Abbaye de Cherbourg.


̃ glandes, près le Pont-Hébert. et, lequel que il face détenir ou delessier, de avoir satisfaction et paiement des dits arre« rages. » (1) Le tuteur obtint mandement du Juge. Mais qu'advint-il de l'action ? g

On vient de voir comment, en 1596, le moulin du PontHébert sortit de la mouvance de Thère pour passer sous celle du Mesnil-Durand. Il y a quelque quarante ans, cette usine existaitencore sur le côté gauche de la grande route de SaintLo à Cherbourg, au pied du costil mentionné dans l'échange dont elle fut l'objet. Le moulin n'avait qu'un seul tournant et paraissait fort décrépi. Il ne marchait, surtout en été, que par éclusées dont les eaux coulaient à ciel ouvert le long de la chaussée pour se jeter dans la Vire, en amont du pont. La rectification de la route nationale en a causé la suppression. Une famille Thomasse le possédait alors.

Moulin de Lozon. L'acte de partage de la succession de Robert de Thère, dressé vers la fin du xiv' siècle ou au début du xv=, fournit les premiers renseignements sur le moulin de Lozon, sisàSaint-Aubin-de-Losque (2)ou au Mesnil-Eury(3). A chacun des trois lots y relatés fut attribué le tiers de deux cents anguilles de rente dont ce moulin était redevable à la seigneurie de Thère. Cette redevance due par le Gachoing, de Remilie, (Jehan Le Gascoing, probablement) ne grévait pas seule l'usine, car il résulte d'un acte exercé aux Pieds de la seigneurie de Thère, le 25 février 1422, que Jehenne de Sullye, dame de Thère, avait fait justicier Thomas Le Gascoing pour le payement de 60 sous tournois, 1 pain, 1 chapon, 1 panetier et 100 anguilles de rente, « le tout pour raison et à cause du dit moulin », ainsi que pour l'acquit « des reliefs de la mort « de feu Jehan Le Gascoing, père du dit Thomas, et de celle de (!) Chartrierde Thère.

(2) Chartrier de Thère. aveu de 1041.

(3) Archives de la Manche, – Bailliage de Saint-Lo. Jugement du 7 janvier 1764.


« feu Robin de Thère, escuier, son mari » Il est même présumable que ces arrérages ne constituaient, en réalité, que la moitié de la rente due par le meunier puisqu'il payait à la dame de Thère 100 anguilles, alors que la totalité était de 200 de ces poissons. Le montant réel de la redevance était donc d'au moins 6 livres tournois, 2 pains, 2 chapons, 2 panetiers (1) et 200 anguilles.

En 1697, Messire Jean-Antoine de Thère le fieffa à Jean Dallain, par le prix de 100 livres de rente et 6 chapons gras, le tout de nature seigneuriale. Bientôt Gabriel Beslin en devint propriétaire et, après lui, Jean Mérienne qui, n'étant pas plus exact que son prédécesseur à payer la rente, fut, en 1760, l'objet de poursuites judiciaires à la requête de messire François Charles, comte de Thère, chevalier, seigneur et patron d'Esglandes, Saint-l'ierre-d'Arthenay et autres lieux, aux fins de payement des arrérages éch us et aussi d'être « ren« voyé en possession des maisons, moulin de Lozon, court et « jardin en dépendant ». (2) Le poursuivant eut gain de cause non seulement contre Jean Ménenue, mais encore contre un nouveau fieffataire, le nommé Gilles Rauline. (3)

D'après un acte de procédure exercé au Bailliage de Saint-Lo, le 14 février 1765, la rente due par le moulin de Lozon entra pour moitié dans la composition du lot échu à dame CatherineRose-Thérèse de Thère, lors du partage de la succession du seigneurcomte de 'l'hère, son père. Il fait connaitre, en effet, que, le 14 décembre 1764, le seigneur comte d'Osmond avait, dès ce temps là, cédé les droits de la demoiselle de Thère, sa femme, à Messire Louis-Antoine Le Trésor, chevalier, seigneur de Bactot. (4)

(J) Un Panetier était une corbeille à Pain. Dictionnaire de l'ancienne langue française de Godefroy, voir Panetier. ('2) Archives départementales de la Manche, Bailliagede Saint-Lo (3) (4)


Kn 1515, le moulin de Lozou rapportait 200 livres tournois de rente au seigneur de Thère; (1)300 livres en 1641 (2) en 1764, le produit était réduità 200 livres tournois et 12 chapons gras (3), dont moitié était versée, en 1789, par le sieur de Bactot à la dame de Thère, veuve de messire Henry Dambrey. (4) Domaine Fieffé.

Ce domaine était réparti entre trois verges, savoir La Grande Prévosté de Thère, qui s'étendait sur les paroisses d'Esglandes, d'Arthenay et du Dézert

La verge de Hébécrévon, comprenant la paroisse de ce nom et celle du Mesnil -Durand;

La verge du Mesnil-Eury.

L'existence de ces trois circonscriptions féodales est prouvée, pour la Grande Prévoté, par un accord intervenu, le 11 septembre 1385, ès Pieds de la Seigneurie, entre les hommes « subges appelés à faire service des Fains de la Grande Pré« vosté de Telle et « les tenans et puisnez d'un fieu ou tenement appelé Pierre Gervaise relativement au service de Prévosté (5) pour la Verge du Mesnil-Eury, par un acte exercé aux mêmes pieds et faisant connaître que Thomas Thiébout, Prévost de cette verge, se soumet à compter des revenus de cette prévôté, qui avait été donnée à douaire à Jehennede Sully, dame de Thère. (6).

Quant à la verge de Hébécrévon, elle est mentionnée dans un aveu rendu, le 19 octobre 1767, à noble Dame CharlotteFrançoise de Thère, dame du lieu, par Henry le Pelley, d'un

il; Archives départementales de la Manche. Famille de Thère. (-2) Chartrier ce Thère.

(3) Archives départementales de la Manche. Bailliagede Saint-Lo (4) Comptes des rentes de la seigneurie de Thére. (!>) Chartrier de Thère.

(6)


tellement appelé les Grands Champs Thouroudc, contenant 14 vergées, assis au Mesnil-Durant et « tenu de la seigneurie « de Thère, en la verge et partie de Hébécrévon ». (1) VERGE DE LA GRANDE PRÉVÔTÉ DE THÈRE

(PAROISSES D'ESGLANDES, SAINT-PIERRE-n'ARTIIENAY ET LE Dézfirt).

Nota. Les Fiefs ou Tènements releoant de l'ancien Fief de Fieroille sont marqués d'un F.

PARROISSE d'Esglandes.

Vavassorie au MEIGNEN. Contenance 37 acres 2 vergées, en 1593. 36 acres 3 vergées, en 1641 charges 4 sous Parisis, vallant 12sous7deinerstouraois. Aides coutumières: reliefs, XIIIefi; obéissance au Gage-Piège, court et usages.

Aines. 1er Février 1593 Pierre Bourguignon, de SaintPierre-d'Arthenay.

1618 Olivier du Clouey. y

1641 Jacques du Clouey.

1689 Martin Michel, écuier, sieur de

Boismartin.

1771 Nicolas La Louel et Jacques

Anne de Bacilly, sieur de la Ponte-

rie, Jean Lescuyer.

1789 Godard La Vannerie.

Puînés 1593 Familles de Thère, Cotelle, Le Duc;

1618 de Thère et Le Duc;

1689 Gavarre, de Beaupré;

1771 de Bacilly, seigneur de

la Ponterie;

FIEF au SOUEF. Contenance 30 acres charges 5 sous de Chef aide 14 Boisseaux de Froment à la mesure du (1) Chartrier de Thère.


Hommet 40 sous 6 deniers; 4 pains de chacun 2 deniers, 4 chapons, 40 œufs 2 corvées de charrue et de herse. (2 gerbes de froment, 2 d'avoine el 3 œufs àPàques, au Grand Vallot et au Meunier de Thère).

Ainés 1641, Pierre Gaultier; 1656-1662 Jean Gaultier; 1789, Jean Gaultier, fils Jean.

Puinés 1595, Familles Le Boidre, Le Duc; 1656, Le Boidre, Le Duc, Bourienne, Germain du Perrey, Perchaux; 1789, Gaultier.

FIEF AUX HÉBERT. Contenance 30 acres; charges 5 sous de Chef-aide, 41 sous 6deniers, 13 boisseaux froment, 11 boisseaux orge; 1 homme avec fourche pour faire le foin; 1 homme avec truble pour curer le bief du moulin, en la compagnie des autres hommes une corvée de charrue aux deux saisons de l'année; gatel de mariage; (l)réparationdela Motte du Château, une fois en la vie de chaque seigneur, pourvu qu'elle ait été mise en bon état de réparations; reliefs, treizièmes et aides coutumières.

Aînés 1520, Geoffroy-Durant; avant 1641, Lucas Hébert 1641, Jean Hébert, fils Lucas; 1656, Guillaume Hébert, fils Thomas; 1779, Jean François Tanqueray, à cause de sa femme, fille et héritière de Michel Hébert.

Puinés 1651, Familles Aupoix et Jouet; 1659, Famille Le Duc; 1789, Familles Le Duc, Hébert et Roussel. FIEF DU ROQUIER ET aussi FIEF DU ROQUIER DE BUTOLLIN. Contenance 30 acres; charges 14 boisseauxde froment, 11 rasières d'avoine; 45 sous 6 deniers tournois -i chapons, 2 poules, 60 œufs, (Gerbes et ceufs comme ci-dessus). Aînés 1245, Richard du Rocquier; 1520, Geoffroy Durant; 1641, Richard Le Duc; avant 1789, Jean Fr.inc.ois Le Soudain 1789, Pierre Tanqueray, acquéreur du précédent. (1) Gâteau de mariage.


Puînés 1520, Perrin Orenge; 1789, Familles Lalouël, Le Duc, Hébert et Le Canu.

FIEF Jugan DU VEY. Contenance 24 acres; charges 8 boisseaux froment, 9 boisseaux avoine; 7 sous 6 deniers d'aide; 4 chapons, 3 poules, 70 œufs; 4 corvées de charrue et de herse; une paire d'éperons garnis de cuir.

Ainés avant 1641, Jean Sainct; 1641, héritiers du dict Sainet.

Puînés Avant 1789, Jean Le Tourniant, Jacques Le Tourniani 1789, Jacques Le Tourniant, fils du précédent. TÈNEMENT SEVESTRE. F. Contenance 9 acres; charges 39 sous tournois; gâteau de mariage; 2 corvées de charrue.

Aines 1641, Jean Guillebert, sergent, et Charles Lescuyer; 1689, Louis Le Duc, écuier, seigneur d'Essarville. Puinés 1689, le seigneur de Thère; Guillaume Sevestre, Gilles Lye.

LA GRANDE RURIE. Contenance 10 acres charges 63 sous tournois 2 chapons, 4 poules, 40 œufs 2 corvées de charrue.

Aînés 1641, François Bucaille.

FIEF DF. LA Rairie. Contenance 5 acres; charges 14 sous 6 deniers; 5 pains ou 10 deniers; 5 chapons, 50 œufs, 2 corvées de charrue.

Aînés 1641, Raoul Hébert.

Puînés 1596, Familles Hébert et Aupoix; 1624, Familles Hébert et Lescuyer.

Tènement DU Pré-a -Vigne. Contenance 5 vergées; charges 5 boisseaux d'avoine.

Tenant 1641, Gilles Hébert.

Cotenants 1624, Familles Aupoix et Lescuyer.


FIEF ROCQUAND. Contenance 16 acres; charges une livre de poivre; 2 corvées de charrue.

Ainés: 1620, Jean Hébert, fils Lucas; 1641, le même; 1789, Jean-François Tanqueray, mari d'une fille Hébert. Puînés 1620, Familles Vardon, Germain du Perrey, Le Plegny ou Pigny, Ollivier, Hébert, Pezeril et Guillot. LE GRAND VIGNOT. Contenance 26 ares; charges un chapel de roses.

Tenants avant 1641, Gilles Dupont 1641, héritiers du dit Gilles.

Cotenants 1584, Famille Osmont.

TÈNEMENT A LA Resle. Contenance 31 vi'rgées; charges 50 sous; un chapon; 2 corvées de charrue.

Aînés 1641, Denis de Launey.

Puînés 1597, Familles la Risle, Hébert et Lohier, bourgeois de Saint-Lo; 1635, Hébert et Lescuyer.

FIEF HENRI Aupoix. Contenance 17 acres; chargea 6 livres tournois 2 boisseaux d'avoine.

Aînés avant 1641, Henry Aupoix; 1641, N. héritier du précédent avant 1789, Gilles Aupoix; Charles le Servot; 1789, François Baumel, ou Bosmel.

Puînés 1595, Familles Aupoix et Sainct 1789, Familles Beaufils, Capel, Tabard et Le Canu Le Trésor de NotreDame de Saint-Lo.

TÈNEMENT DE l'Aumosne. Contenance un acre charges 2 poules, 20 oeufs.

Tenants 1641, Thomas Aupoix; 1789, Michel Thomasse. Cotenants. 1789, Familles Thomasse, Hébert et Osmont. TÈNEMENT DE LA LANDE Saint-Martin. -?- Contenances 2 vergées et demie; charges un boisseau et demi d'avoine.


Tenants 1641, Jacques Gautier.

FIEF DE LA Jehennerie, F. Contenance 15 acres; charges 8 boisseaux de froment, 8 boisseaux d'avoine, mesure du Hommet; 6 livres 16 sous; 4 pains, 4 chapons, 40 œufs 2 corvées de charrue. (Gerbes de froment et d'avoine et œufs au Grand Valet et au Meunier).

Aines avant 1641, Guillaume Osmond; 1641, les représentants du dit Osmond; avant 1789, le sieur Diguet; 1789, Philippe et Charles Jouet, fils Jean-Antoine.

Puînés: 1581, Familles Lucette et Vardon; 1584, Familles Lucette et Le Tournyant; 1613, Familles de Caumont (des sieurs de Gourfaleur) et Lescuyer 1620, de Caumont, Germain et Le Tourniant.

FIEF COLLAS (BOUDIN).- Contenance 18 acres; charges 6 boisseaux de froment, 5 boisseaux d'avoine; 14 sous 6 deniers 3 chapons, une géline, 40oeufs et 2 corvées de charrue. Aînés 1641, Jean Lecardonnel; 1789, Monsieur Le Cardonnel, Conseiller du Roi, au Baillage de Saint-Lo. Puînés 1583 et 84, Familles Aupoix, Le Tourniant; 1789 Familles Diguet, Guillot, Jouet et Vardon

Tènement DE LA FLAQUELANDE. Contenance 18 vergées charges 5 sous tournois.

Tenants 1641, Benoist Hébert; 1789, Michel le Duc. FIEF LouET, F. Contenance 20 acres; charges 24 sous 6 deniers; 4 pains ou 8 deniers, 4 chapons, 40 œufs; 2 corvées de charrue.

Aînés 1641, David de Caumont, écuier; avant 1789, Le Duc les Perrelles, le sieur Dillaye 1789, Etienne et Pierre Leroussel.

Puines 1586, Familles Aubril, Nicole et Hébert; 1590. Familles Hébert et Lescuyer; 1617-18 et 19, Olivier, Hébert et Lescuyer; J789, Foison et Le Roussel.


FIEF Du HUTEREL, F. Contenance 9 acres; charges 8 boisseaux de froment, 17 boisseaux avoine 16 deniers tournois d'aide; 3 gelines, 3 chapons, 60 œufs et 2 corvées de charrue.

Aînés 1641, Pierre Jouet; avant 1786, Jean-Antoine Jouet; 1789, Philippe et Charles Jouet

Putnés: 1789, Familles Jouet et Le Tourniant.

TÈNEMENT du CLOS D'ESGLANDES. Contenance 13 vergées charges 3 boisseaux de froment.

Tenants 1641, Gilles du Pont; 1789, Charles Laffaiteur. FIEF AU Gay. Contenance 13 acres; charges 5 boisseaux de froment; 52 sous tournois; 2 corvées de charrue. Aines: avant 1641, Ma Gilles Le Duc, advocat; 1641, les héritiers du précédent.

FIEF Pohier, F. Contenance 40 acres; charges 36 sous 10 deniers tournois; 4 chapons, 40 œufs 2 corvées de charrue.

Aines avant 1641, Benoist Hébert; 1641, représentants du précédent.

Puînés 1581, Familles Le Duc et Le Petit 1583, Famille Aupoix 1682, Familles Le Duc et Germain en 1789, Familles Le Duc, de Soulles, Hébert et Lecoq.

FIEF Meusnier. Contenance 9 acres charges 16 boisseaux de froment, 22 boisseaux d'avoine 10 sous 4 deniers; i pains ou 8 deniers, 2 chapons, 3 gelines, 50 oeufs 2 corvées de charrue.

Aîné 1641, Charles Le Duc.

FIEF AU NEPvEU, F. -Contenances 7 acres charges 7 boisseaux et demi d'avoine; 63 sous, 5 chapons, 50 ceufs. Aines: 1641, Gilles Hébert; 1789, Michel Le Duc, fils Gabriel.


Puinés 1590 et 1598, Familles Le Boydre, Hébert, Lescuyer, Lohier, celle-ci appartenait à la bourgeoisie de Satnt-Lo; 1699, Familles Hébert et Lescuyer; 1615 à 1634, Familles Hébert, Lescuyer, (de Saint-Lo), et Le Monnier.

FIEF Hahdelay, F. – Contenance 20 acres; charges 6 boisseaux de froment, 13 boisseaux d'avoine 2 tourets; 5 pains ou 10 deniers 2 gélines et 20 œufs.

Aînés avant 1641, Benoist Hébert; 1641, ses représentants avant 1789, Mathieu Le Duc, Pierre Le Duc 1789, Jean Le Duc, fils Pierre.

Puinés 1789, Familles Le Duc et de Soulles.

FIEF DE LA VERDERIE. Contenances 15 acres charges 18 sous 10 deniers; 3 pains ou 6 deniers 3 chapons, 30 œufs; 2 corvées de charrue.

Ainé avant 1641, Guillaume du Fou 1641, héritiers du précédent.

(NOTA. Les Fiefs suivants, non compris dans l'aveu de 1641, figurent soit au compte des Rentes de 1789, soit dans des actes de procédure au Bailliage de Saint-Lo, soit, enfin, dans des contrats notariés.

FIEF AU PAILLEUX. Contenance inconnue; charges 15 sous tournois; 2 poules, 20 œufs (comptes de rentes). Aines Avant 1789, Gabriel Le Duc, Charles le Duc, son fils 1789, Mineurs de Charles Le Duc.

Ténement DU Rouge-Camp. Contenance inconnue; charges: 3 livres 10 sous tournois.

Tenants avant 1789, le sieur Dillaye 1789, Nicolas-Gabriel Longien (compte des rentes).

FIEF DE LA Bochonnilhe. Comprenant le Clos-au-Large et la Pibce-à-Vignes.


Aine 1665, Jean Mériel. (Bailliage de Saint-Lo. année 1685.)

FIEF DE LA HEUTRIE. Contenance et charges inconnues. (Contrat devant les Tabellions de Saint-Lo).

Puînés avant 1581, Jean Nicolle; 1581 Jean et Guillaume Nicolle, frères et fils de Jean.

FIEF DE Lau.ney. Contenance et charges inconnues. (Contrat devant les Tabellions de Saint-Lo).

Puînés 1586, Guillaume du Fou et Pierre du Bosq, bourgeois de Saint-Lo 1588, Guillemette Vie, femme de Mathieu Morain.

PAROISSE DE Saint-Pilrre-d'Arthenay.

FIEF AU DUQUET. Contenance 10 acres; charges 15 boisseaux de froment, 18 boisseaux d'avoine; 14 sous 2 deniers 4 pains ou 8 deniers, 4 chapons, 40 oeufs 2 corvées de charrue.

Aints avant 1641, Noble homme André Le Duc, sieur de la Duquerie 164], héritiers du sieur Le Duc; avant 1789, le sieur de Bacilly; 1789, Le Planquais du Buisson. Putnés 1595, Familles Le Navetier, Pézeril, Enguerran, Vardon et Le Tourniant 1695, Familles Henry, Madeline, de Saint-Lo, Aubril 1789, Familles Le Navetier. FIEF Ballenge.– Contenance 5 acres; charges 3 boisseaux de froment; 2 sous 6 deniers tournois.

Aînés Avant 1641, Guillaume Le Navetier; 1641, les représentants du dit Le Navetier.

FIEF BELLEUST. Contenance 10 acres charges 3 boisseaux de froment, 18 boisseaux d'avoine; 10 sous 2 deniers; 4 poules, 40 œufs 2 corvées de charrue, (2 gerbes de froment et d'avoine, 3 œufs à Pâques, au Grand Valet etau Meunier de la Seigneurie).


Aines: 1641, le sieur de la Ducquerie 1703, Jean-Armand Le Duc, écuyer, sieur de la Ducquerie; avant 1789, le sieur de Bacilly 1789, Le Planquais du Buisson.

Puînés 1703, Familles Desdevises, du Bosq, Lescuyer, Le Roux et Dieu; avant 1789, Famille Houël; 1789, Familles Desdevises, Rauline et Osmond.

FIEF Au Duc. -Contenance 10 acres charges 2 sous 6 deniers tournois.

Aînés avant 1641, le sieur de la Ducquerie 1641, héritiers du précédent; avant 1703, Nicolas Le Duc, éeuyer, sieur de la Ducquerie; 1703, Jean-Armand Le Duc, éeuyer, sieur de la Ducquerie; avant 1789, le sieur de Bacilly; 1789, Le Planquais du Buisson.

Puinés 1703, le Seigneur de Thëre, Familles Le Duc et Le Tourniant.

FIEF Fauvel. Contenance: 9 acres, 3 vergées; charges: 27 deniers tournois, (gerbes de froment et d'avoine et œufs à Pâques au Grand Valet, et au Meunier de la Seigneurie. Atnés Avant 1641, le seigneur de la Ducquerie; en 1641, ses héritiers avant 1789, le seigneur de Bacilly 1789, Le Planquais du Buisson.

Fief de Lantinière. Contenance 40 acres 41 boisseaux et demi d'avoine; 6 sous, 3 deniers; 2 poules, 20 œufs 2 corvées de charrue, (Gerbes et œufs au Grand-Vallet et au Meunier).

Aînés 1272, Guillaume et Pierre Aoustin; 1541, Guillaume Aiguer [é]; 1594, Gilles Le Beholey; 1641, M" Dubosc, avocat; avant 1791, Nicolas Hébert; 1789, Nicolas Hébert et ses frères.

Puînés 1587, famille Lenavetier; 1588, familles Lenavetier et Aubril; 1593, du Clouet et du Mont; 1597, Hardy de la Coudraye; 1789, Familles Nicolle, Le Brey, Rauline et Hébert.


FIEF DE l'Aubrillère. Contenance: 7 acres; charges: 1 boisseau froment; 14 sous, 4 poules, 40 œufs; 2 corvées de charrue.

Aînés avant 1641, Pierre Lescalier; 1641, ses représentants avant 1789, le sieur Lescuier; 1789, Jacques Huault. Puînés 1594, Familles Aubril, Le Vataye et du Clouay. FIEF DE LA MASURE, ALIAS A l'orge. Contenance 10 acres; charges: 40boisseaux d'orge comble; 2 sous, 6 deniers tournois d'aides.

Aînés 1641, David Aubril; 1733, Jacques et Nicolas Huault, père et fils avant 1789, Jean Huault; 1789, Etienne Huault.

Puînés 1595, noble homme, Guillaume Roger, sieur de la Ponterie, Famille du Clouet; 1733, Louis-Armand Le Duc, écuier, sieur de la Ducquerie, Daniel Bertrand de Bacilly, Familles Lalouel, Le Duc et Lescuyer; 1789, Familles Le Duc, de Bacilly, Le Planquais, Lalouel, Godard, la Vannerie, Huault, Menant, Simon, Tostain, Hébert et Leronssel. FIEF DE LA CAUVERIE. Contenance 15 acres; charges: 2 sous d'aide; 32 boisseaux d'avoine, allant au Trésor de l'église du Mesnil-Durand; 50 sous à la Saint-Martm d'hiver, 50 sous à Pâques. Les rentes en argent étaient réduites en 1789, à 73 sous tournois.

Aînés avant 1700, Jean Le Toumiant; 1700, Pierre Le Tourniant; 1789, Pierre Le Tourniant.

Puînés 1700, le seigneur de Thère et Familles Le François, Gohier, Gires, Aupoix, Poullet et le Navetier; 1789, Famille Desdevises.

VAVASSORIE au Bochu. – Contenance inconnue, en 1641. Elle était en la main du seigneur de Thère, qui en avait fieffé 25 vergées à Jean Angouland, à charge d'acquitter les rentes dues par lefief de Thère au Baron du Hommet, savoir: 27 livres tournois en argent, moitié à la Saint-Michel, moitié à


Pasques 17 boisseaux et demi de froment et 17 boisseaux d'avoine; un Touret d'argent et une Longe de soie appréciés 7 sous 6 deniers, à porter la recepte de la Baronnie du Hommet. La Vavassorie était située près de l'église de Saint-Pierred'Arthenay, sur le grand chemin de Saint-Lo au Hommet, la rivière de Terrette la traversait.

Aînés Avantl651, Jean Angouland; 1654, Nicolas Angouland, fils Jean; avant 1789, veuve Hastain; 1789, Pierre Faby. Puînés avant 1789, Michel Le Pegot; 1789, un nommé Menant.

LE DÉZERT.

FIEF DES Aulnes. Contenance 40 acres charges livres tournois, 2 éteurs, (1 ) 2 corvées de charrue. Aines: 1G41, Pierre R&uline et ses frères; avant 1747, Charles et Jean Rauline; 1747, Pierre Rauline et Jean-Jacques Rauline; 1789,Jacques Rauline,fils Pierre.

Puînés 1584, famille Rauline; 1747, Familles Henry, Dufour, Le Courtois, Le Couppé, de la Rue et Rauline; 1768, famille Dufour et la Rue 1789, Famille Rauline. FIEF DES Dela\kies. Contenance: 15 acres charges 4 oiseaux de rivière.

Aînés 1641, noble homme Jacques Le Menicier, sieur de Martigny.

FIEF AU François. -Contenance 15 acres charges 15 boisseaux froment, 1 boisseau et demi d'avoine 37 sous, 6 deniers; 4 pains, 4 chapons, 40 œufs; 2 corvées de charrue. Aînés 1641, Nicolas Vic; avant 1772, Jacques Vic; de 1772 à 1789, Antoine Vie, fils du précédent.

Puînés 1772, Familles Birée, Vie, Le Clerc, Le Mennicier Chantelou, Thiébot, Gmllemette, Rauline et Hue; 1789, (1) Eteufs. – Balle du jeu de Paulme.


tirailles Vie, Le Clerc, Le Mennicier, de Perthou, Rauline, Hue, Birée, Chanteloup.

FIEF Bouquereul ALIAS BOUQUERET. Contenance 9 vergues charges 6 boisseaux d'avoine.

Aines 1641, Gilles Lescuyer avant 1789, Mathieu Desdevises, Pierre Lalouël 1789, Mdrie Lalouél, fille de Pierre. Puînés 1596, Familles Castel et de Bechevel, (de Saint-Lo); Pillon et Lescuyer; 1789, famille Vie.

TÈNEMENT DU CAMP AUX Courtois Contenance: 1 acre; charges: 4 boisseaux d'avoine.

Tenant 1641, Denis de la Hasse.

Dellage Du Rouge-Camp. Contenance 11 vergées charges 6 boisseaux d'avoine.

Tenant 1641, noblehomme Jean de Bray, écuier, sieur du Hautquesney.

TÈNEMENT Du GRAND-CLOS. -Contenance 3 acres; charges 4 boisseaux d'avoine.

Tenant 164Ï, noble homme Jean de Bray, écuier, sieur du Hautquesney.

FIEF Vaultier. Contenance: 8 acres; charges: 15 sous tournois; 1 poule, 2 chapons, 3 pains ou 6 deniers, 30 œufs Aines 1641, Georges Lescuyer; 1789, veuve Pierre Bricart Puînés 1789, Famille Bignon et Pellerin.

Tènement-ès-Oranges. Contenance 15 acres 3 vergées charges 45 sous, 9 deniers; 4 pains, 4 poules, 2 chapons, 60 œufs.

Tenant 1257, Geffroy Orange; 1641 Guillaume Ravend. Cotenants 1257, Grobert dit Soufirhe.

TÈNEMENT DES VAUX. Contenance 22 acres; charges 67 sous, 10 deniers tournois.


Tenants 1641, Antoine Rauline; avaat 1739, Jean de Bray; 1739, Clément Lemennicier, Antoine Rauline, Guillaume Rauline et Jean Euldes 1789, M de Pertout.

Cotenant 1739, Familles Heroult, Rauline, Le Crosnier 1789, Familles Heroult, Rauline et Osmond.

LE Pray Colleville. Contenance: 4vergées; charges: 40 sous tournois.

Tenant: 1641, M'Jean Pillon, écuier, sieur des Chesnées; 1789, M« Poisson Coudreville, de Saint-Lo.

FIEF CULLOT. Contenance 5 acres; charges 2 sous 6 deniers tournois.

Aînés avant 1641, MI Jean Germain, sieur de la Contiî 1641 héritiers du précédent; avant 1772, Charles Vie; 1772, Antoine Vie, fils Charles.

Puînés 1596, Familles Guillemette, de Béchevel; 1772, Familles Birée, Gilles, Vie, Lemennicier, Chantelou, Thiébot, Guillemette et Rauline.

(Nota D'après le Compte des rentes de la seigneurie de Thère, en 1789, on trouve encore au Dézert).

FIEF DES MOTIERS. Contenance inconnue; charges 4 boisseaux et demi de Froment 7 sous en argent; 4 pains, 4 chapons 2 cor\ ées de charrue.

Aînés: 1789, Joseph Massey et Jean Folliot.

Puînés 1789, Famille Rauline.

PREY MAROT. Contenance inconnue; charges 4 boisseaux d'avoine; 4 chapons, 40 œufs; 7 sous; 2 corvées de charrue.

Tenants avant 1789, le sieur du Perouselle, le sieur JeanJouachim Osmond 1789, veuve Jacques Le Bas.

Fief BONVALLET. Contenance inconnue; charges 9 boisseaux froment 7 pains, 8 chapons, 80 œufs 3 corvées de charrue.


Atnés avant 1789, Jacques Germain la Cheinêe, Guillaume Descoqs et Jean des Coqs 1789, les nommés Descoqs, fils Jean. PHÉVOTK DE HÉDÉCIÎÉVON.

Paroisses du Mesnil-Durand et de Hébécréoon.

Mesnil-Durand.

FIEF Aupoix. Contenance 10 acres charges 3 boisseaux de froment; 7 sous, 2 deniers tournois; 4 chapons, 1 Geline, 50 œufs

Atné 1641, noble homme Luc Duchemin, écaicr, seigneur du Mesnil-Durand.

Fief DE LA Bessinière. – Contenance 20 acres; charges 12 boisseaux froment 4 pains, 4 chapons, 40 œufs, (2 gerbes de froment, 2 gerbes d'avoine et 3 œufs au Grand Vallet et au Meunier de Thère).

Aînés avant 16'tl, M" Pierre de La Place; en 1641, les héritiers du précédent avant 1662, François du Saussey, écuier; 1662, Charles du Saussey et ses frères.

Putnés 1662, Familles Le Pauhnier, Jouin, du Saussay. TÈNEMENT DU Bois Contenance 4 acres charges 20 sous tournois.

Tenant: 1641, Richard Le Roty.

FIEF Borel(leGhand). Contenance 50 acres; charges 3 boisseaux froment; 12 sous 6 deniers argent; 2 poules, 20œufs, 2 corvées de charrue (Gerbe et œufs comme dessus). Aînés 1641, Thomas Leroy.

Putnès 1580, Famille Leroy; 1582, Familles Leroy et du Four; 1583, Famille Vincent et Levavasseur; 1586, Familles Leroy et Torquet; 1597, Famille Le Prestre; avant 1682, Famille Pastel; 1682, Familles Pastel, Le Dunois et Le Mineur.


FIEF BOREL (LE PETIT). Contenance 16 acres. charges 6 sous, 6 deniers; 2 corvées de charrue.

Aines 1641, Richard Oufroy; 1789, Pierre Le Dunois.

Puinés 1618, Famille Oufroy 1628, Familles des Meules et Onfroy; 1639, Girard et de Thère; 1668, Familles Le Tourniant et Surget 1789, Familles Le Boydre, Tabard, Le Barbenchon, Bucaille et Harivel.

FIEF DE LA Brehennerie OU BREHENNELAIS. Contenance 10 acres; charges 41 sous tournois, à cause des héritages au Large 21 boisseaux de froment; 6 poules, 4 chapons, 100 oeufs; 4 corvées de charrue. (Gerbes et oeufs comme dessus).

Aînés 1641, noble homme Guillaume de la Fontaine.

Puînés 1569, Famille Doulcet.

Fiefde la Chevalerie. Contenance 20 acres; charges: 1 boisseau et demi de froment, 1G boisseaux et demi d'avoine; 27 sous 6 deniers tournois; 4 chapons, 40 œufs et 2 corvées de charrue.

Afnés Avant 1610, Guillaume Bucaille; 1610, Lucas Bucaille 1641, N. Bucaille; 1663, David de Survire; 1749, David Survive ou Surville; 1751, Jean Surville; 1789, JeanBaptiste Dubois.

Puînés 1587, Familles Lucette et de la Fontaine; 1588, Familles Vie et de La Fontaine; 1591, Familles Vie et Morain; 1610, Familles de la Fontaine, le Roy, seigneur d'Amigny, Le Grand, Godard, Bucaille; 1663, Famille de la Fontaine; 1749, Famille Ravenel; 1751, Famille Dubois.

TÈNEMENT LUCAS TORQUET. Contenance 7 vergées charges un boisseau de Froment; 15 sous tournois; 1 poule. Tenants: 1641, Noble homme François du Saussey; 1789, le sieur le Houistel de Hauval, sieur de la Rocque.


Tènement DU PRÉ MÉRiEL. Contenance 19 vergées; charges Reliefs, xm» et autres devoirs sieuriaux. Tenants Avant 1641 Thomas Le Marinel 1641, ses représentants.

FIEF DE l'Onfrairie. -Contenance 40 acres; charges 5 boisseaux de Froment, 10 boisseaux d'avoine 58 sous tournois 3 pains ou 6 deniers tournois, 6 chapons, 60 oeufs (Gerbes et oeufs comme ci-dessus).

Aînés 1503, Philippe Onfroy; 1581, Robert Olivier au droit de sa femme Guillemette Onfroy; de 1588 à 96, Gilles Damemme; avant 1641, André Euldes, monnoyer de Saint-Lo; 1641, représentants du précédent; 1721, Jean Baptiste et Nicolas Lescluze 1750, Jean de Lescluze, fils Nicolas, et Jacqueline Basire, sa mère 1789, Jean de Lescluze, fils Nicolas. Puînés Familles du Hommeel, seigneur du MesnilDurand, Onfroy, Leboursier, Damemme, Letourneur, et Hochard; 1594, Familles Hochard, Enguerrand; 1596, Famille Onfroy; 1673, Familles LeMeauffaisetVardon; 1721, Famille Denier; 1750, Familles Onfroy, Sansrefus, Vardon, Le Fèvre, Le Monnier, Le Prévost, Lye ou Hélye, Le Brun, Marie Ozouf, Godard (1), Leroussel, Drouet, Pézeril, Duchesne, Menant, Cauvia, Dénier, le Seigneur du Mesnil-Durand; 1789, Familles Lye ou Hélye, Onfroy, Drouet, Lefebvre, Vardon, Le Monnier, Le Pelley, le Prévost, Marie et Godard. FIEF OSBERT. Contenance 20 acres; charges 16 boisseaux de froment; 31 sous, 6 deniers tournois 4 pains ou 8 deniers, 3 chapons, 1 poule, 40 œufs 2 corvées de charrue, (Gerbes et oeufs comme ci-dessus).

Aines Avant 1641, Robert Denier 1641, héritiers du précédent.

LE FIEF ETUFF. Contenance 4 acres; charges 8 bois(1) La Godardière au Sud de l'Eglise du blesnil-Durand (Carte cantonale de Saint-Jean-de-Daye).


seaux d'avoine; 10 sous 8 deniers; 2 poules, 20 œufs; 2 corvées de charrue (Gerbes et œufs ci-dessus).

Aines 1641, Nicolas Mériel; avant 1789, Nicolas Prévost; 1789, Charles Le Prévost, fils du précédent.

Puînés 1789, Familles Vardon et Poignant.

10 FIEF Seigpœuret. Contenance 10 acres; charges: 6 boisseaux de Froment; 3 deniers tournois, la nuit de Noël. (Gerbes et œufs comme dessus).

Aines Avant 1641 Nicolas Duchemin, seigneur de la Vaucelle 1641, ses représentants; 1789, Mmc de la Londe. 2" FIEF SEIGNEURET. Contenance 15 acres; charges service de Préoosté

Ainé 1641, Laurent Le Robineur.

TÈNEMENT DES CHAMPS Thouroude. Contenance 2G acres; charges 8 boisseaux d'avoine; 16 sous tournois; 7 pains ou 4 deniers tournois, 4 chapons, 3 gelines et 60 œufs. Tenants Avant 1641, Le sieur de la Vaucelle Duchemin, écuyer; 1641, David Germain; 1767, Henry Le Pelley; avant 1789, Georges Le Pelley; 1789, Jean Le Peley.

FIEF DE LA GRANDE Va.nnehie Contenance 18 acres; charges 7 boisseaux de froment, 71 sous tournois; 8 pains ou 16 deniers tournois, 6 chapons, 60 œufs, 2 corvéesde charrue, (Gerbes et œufs, comme ci-dessus).

FIEF DE LA PETITE VANNERIE. Contenance 14 acres; charges 5 boisseaux de froment; 8 pains ou 16 deniers, 4 chapons et 4 poules, (Gerbes et œufs comme dessus). Aines 1263, Jean Levanier; 1623, M- Pierre dela Place, bourgeois de St-Lo; 1641, ses héritiers; 1789, Thomas Aupoix. Puînés 1263, Murielle le Vanier, veuve Henry Lefèvre; 1587, Familles de la Place et du Fou; 1591, Familles du Fou et de la Fontaine; 1597, Familles Coulemaius et Vardon;


avant 1623, André Coulleman; 1623, Massy Coulleman; 1789, Familles Pézeril, Vardon, Diguet, Roger et Guillot. FIEF DE LA VERDERIE HOCHARD OU LA Hociiardière. Contenance 20 acres; charges 38 sous, 7 deniers tournois; 4 pains ou 8 deniers tournois, 40 oeufs et 2 corvées de charrue. (Gerbes et œufs comme dessus).

Aines avant 1582, les Hochard; 1582, Etienne et Guillaume Le Four et Colin Piédagnel; 1641, Jacques et François Denier; avant 1751, Jean Denier; 1751, Jean François Denier, fils Jean 1789, Jean Denier La Martinière.

Puînés: ]582, Familles Hochard, Jouet et Denier; 1583, Famille Le Four; 1584, Familles Jouet et Denier; 1585 et 1588, Familles de la Place, Denier et Jouet.

Tènement Au GRAS. Contenance inconnue; charges 7 boisseaux de Froment.

Tenants:1641, Pierre Le Gras; avant 1789, le sieur du Bois, conseiller au Bailliage de Saint-Lo; 1789, le fils du précédent. Cotenants Familles Harivel, Le Dunois, Queruel. Tènement DU Pont-Hébert. Charges une raquette de Jeu de Paulme et 7 sous en argent.

Tenant 1789 Pierre Levavasseur.

PAROISSE DE Hébécrévon.

TÈNEMENT COLIN Saint-Martin ET Brlciie-Guérin. –Contenance 15 vergées; charges 5 boisseaux d'avoine 6 pains ou 12 deniers, G poules 6 œufs; 6 sol tournois. Tenants 1641, le Seigneur de la Jugannière; 1789, le sieur Gaultier, banquier à Caen.

Cotenants avant 1789, Famille Aubril 1789, Jean Nicolle. LE Moulin DE LA Jugannière. Charges: 40 sous; 2 pains ou 4 deniers tournois, 2 chapons, 20 œufs.


Tenants ̃̃1641, le Seigneur de la Jugannière; 1789, le sieur Gaultier, de Caen.

LE PRÉ Du MOULIN. Contenance 21 perches sises entre le Moulin de la Juganniére et celui du Mesnil-Guillaume; charges 20 sous tournois.

Tenants, 1641 le Seigneur de la Jugannière; 1789, le sieur Gaultier, de Caen.

FIEF DE LA Lande. Contenance 18 acres charges 55 sous tournois 4 pains ou 8 deniers, 4 chapons, 40 œufs 2 corvées de charrue.

Aînés avant 1641, Pierre Vaultier; 1641, Jean Pezeril 1789, le sieur Pezeril.

Puînés 1789, les Pénitents de Saint-Lo.

FIEF DU VAL. Contenance 5 acres charges 32 sous tournois 2 livres de cire.

Aines 1641, le Seigneur de la Jugannière 1789, le sieur Gaultier, banquier à Caen.

FIEF Penesme. Contenance: 20 acres charges 19 sous tournois; 3 pains ou 6 deniers, 3 chapons, 1 poule, 40 œufs 2 corvées de charrue.

Aines avant 1641, Laurent Le Barbenchon; 1641, ses héritiers; 1789, Gilles de la Rocque.

Puinês 1789, familles de la Rocque, Barbenchon, Gardye, Jourdan, Leroux, Guillemette, Pezeril, La Vieille, Bernard, Girard, Piedagnel, Le Crosnier et de Survire.

FIEF DE LA VILLE. Contenance 16 acres; charges 4 sous; 4 pains ou 8 deniers, 2 chapons 2 oorvées de charrue. Atnés avant 1641, Laurent Le Barbenchon; 1641, les héritiers du précédent; avant 1752, Gilles et François LeBarbenchon 1752, Vincent Le Barbenchon 1789, Jean Le Barbenchon et mineurs de Pierre Le Barbenchon,


Puînés 1752, Familles Couesnon, Gardye, Hermanges, Girard, Le Barbenchon, Le Roux, de la Roque; 1789, Familles Le Barbenchon, Gardye et de La Rocque. FIEF Au Tellier. Contenance 4 acres; charges 4 chapons, 40 œufs et 10 sous tournois.

Ainés 1641, Gieffroyet Jean Le Grand; avant 1789, Pierre Leroy, François Marie, époux d'une fille Leroy; 1789, les filles et héritières de François Marie.

TÈNEMENT DU Boscq DU Buisson. Contenance 24 vergées et demi; charges 49 sous tournois; 5 boisseaux d'avoine 5 pains ou 10 deniers tonrnois, 5chapons.

Tenants avant 1641, Jean Denier; 1641, les représentants du dit Denier; avant 1689, veuve LeCrosnier; 1789, Jean Piedagnel et Louis Couesnon.

Cotenants 1789, Familles Denier-Bernard et Gaultier. FIEF A l'Eguéré. – Contenance 15 vergées; charges 15 razières d'avoine; 2 chapons, 1 géline et 30 œufs. Aînés 1641, le Sieur de la Jugannière; 1789, le sieur Gaultier, de Caen.

PRÉVOSTÉ DU MESML-EUHY

Paroisse du Mesnil-Eury.

FIEF DE Lozon. Contenance 13 acres charges 16 boisseaux de froment; 4 pains ou 8 deniers, 5 gélines et 50 œufs. Aînés Avant 1651, François Belamy; 1741, François Duprey 1759, Michel Bclamy; 1789, Pierre Belamy, son neveu.

Puînés 1789, Familles Belamy, Hector et Lavarde. FIEF DE LA Longueraye. Contenance 9 vergées: charges 13 boisseaux d'avoine; 3 deniers; 30 œufs.


Aînés 1641, Gilles Lemière; avant 1789, André Lavarde 1789, Nicolas Lavarde, son fils.

Pufnés 1789, Familles Lavarde et Lemière.

FIEF DES NOUAUX ou NOYAUX ET Tènement MARQUET. Contenance 21 acres 3 vergées charges 4 livres 15 sous; 2 pains ou 4 deniers, 2 gélines, 20 œufs et 2 éteurs (balles de paume).

Aines 1641, le Seigneur du Mesnil-Eury en 1751, Charles-Antoine, marquis du Mesnil-Eury avant 1789, Jean Leroy 1789, Guillaume Leroy, fils du précédent.

Putnes 1751, Familles Le, Douit, Quesnel, Leroy et Le Saulnier.

FIEF HONOREY. Contenances 15 acres; charges 2 boisseaux et demi de froment; 55 sous 10 deniers tournois; 4 pains ou 8 deniers, 4 chapons.

Ainés 1641, le Seigneur du Mesnil-Eury ;1767, le Seigneur du Mesnil-Eury; avant 1789, M. d'Angerville et le marquis de Marigny 1789, M. Le Berrurier.

Puinés: 1767, Familles Ruault, Gires et Lavarde; 1789, Familles Le Berrurier et Raux.

FIEF de h Planque. Contenance: 15 acres; charges 13 boisseauxet demi de froment, 2 boisseaux d'avoine; 4 sous d'aides, 32 sous 6 deniers tournois 2 pains ou 4 deniers, 4 chapons, 6 gelines, 60 œufs 2 corvées de charrue. Aines 1641, M. Jacques Le Trésor, écuier, sieur de l'Arthurie, Lieutenant du Bailli à Thorigny avant 1789, Jean Néel et le Baron de Marcey (un Carbonnel ou un Lesauvage î) 1789, M. Avice, écuyer.

FIN

Nous n'avons donné sur chacune des Ainesses tenues (le la Seigneurie de Thère que des renseignements fort succincts.


Pour qu'on se rende mieux compte des rentes, devoirs et services auxquels ces rotures étaient assujetties, nous faisons suivre cette analyse par l'aveu du Fief es Hébert que M. l'abbé Bernard a transcrit dans son histoire d'Esglandes. Cet aveu est du 5 Janvier 1656.

« De noble homme, Gédéon de 'l'hère, Seigneur du lieu, « Guillaume Hébert, fils Thomas, confesse et advoue tenir par « foy et hommage de mon dit Seigneur, tant moy que mes « puisnez, parchonniers et soutenants, un fief ou tènement « nommé et appelé le Fief ès Hébert, assis en la paroisse d'Es« glandes, contenant trente acres de terre environ. à cause « et par raison du quel fief et aisnesse, le dit aisné, parchon« niers et soutenants doibvent et sont tenus payer les rentes et « subjections qui en suivent c'est ascavoir, chacun an, au terme Saint-Michel en septembre, cinq soltz tournois de chef« ayde, payable, le dit jour, sur peine d'amende. Item, au dit « jour Saint-Michel, un boisseau de froment et onze boisseaux « d'avoine, le tout mesure du Hommet. Item, au terme de « Saint-André, 27 sous 6 deniers; item, à Noél, 4 chappons et « 8 deniers pour pain; item, au terme de Pasques, 40 œufs « item, an terme Saint-Jean-Baptiste, G sols de rente; item » aux termes Saint-Barthélémy et Saint-Gilles, par moityé, « 4 solz 4 deniers tournois; item est deub au M" Vallet de mon dit Seigneur, au mois d'aoust, 2 gerbes de blé, l'une de « froment et l'autre d'avoine et autant au Menier d'icelle « sieurye, avec 3 œufs à Pasques; Item est deub, au terme « Saint-Michel, 3 solz tournois, par assensement fait avec le « dit Sieur de la sieurye pour les Escluses du Moulin d'icelle « sieurie; item est deub service d'un homme, avec une fourche « à foin, à aider à faire les foins des prairyes faisables de la « dite sieurye, en compagnie des autres hommes à ce subjects; « item est deub service d'un homme garny d'un truble, à aider « à curer le bieu du moullind'icelle sieurye; item service au « dit moullin ainsy qu'il est accoustumé, avec sa part de l'une


« des meulles du dit moullin, avec les autres à ce subjectz, o quand le cas s'offre Item est deub service de Provosté à son « rang et degré; item est deub corvées de charrue, ès deux « saisons de l'an, de tel harnois que l'on lye et délye sur le dit « fief, et doibt auoir la charrue 2 deniers pour liaison item « est deub gastel de mariage de celuy qui se marye sur le dit « fiel. Item réparation demotte, une fois la vie de chacun Sei« gneur. Et sont moultant au moullin de la dite Sieurie tous les « tenants du dit fief. Item est deub reliefs, xm", Aydesetsoubs « aydes coustumieres, quand ils eschoient et que le cas s'offre; obéissance au simple gaige-plege, court et usage de la Sieu« rie. Toutes lesquelles rentes dessus dites sont portables au « grenier et recepte d'icelle Seigneurye. Baillé et advoué par « ledit Hébert, aisnë, es Pieds de la dite Sieurye, le cinq « janvier 1656.


Crouciatonum et le Port des Unelliens

La Presse départementale, se faisant l'écho du journal l'Avenir de la Sarthe, n° du 30 septembre dernier, s'est empressée d'annoncer la découverte à Beuzeville-au-Plain (1) de l'antique Crouciatonum qui fut « apparemment le port des Unelliens « mentionné au IIe siècle de notre ère par le géographe Ptolé« mée. Comment nos publicistes n'eussent-ils pas accueilli une nouvelle aussi intéressante qu'inattendue alors que l'auteur de la découverte, M. F. Liger, affirmait avoir retrouvé dans les herbages de M. Mouton, maire de Beuzeville les ruines de Crouciatonum « sur une longueur de 900 mètres et une largeur « encore indéterminée » ruines « dont la disposition autour d'un « infléchissement de terrain, en forme de fond de cuvette, et la « présence de certains canaux déformés (l'un d'eux conduit à « la mer) semblent indiquer un ancien port comblé par suite « de modifications de l'Estuaire de la Manche ».

Faut-il l'avouer ? Lorsqu'un des premiers nous apprîmes la nouvelle, nous restâmes froid et notre impression fut partagée par les personnes autorisées aux quelles nous nous en ouvrîmes. Le souvenir de M. de Gerville nous était venu.

Le monde savant, en Normandie principalement, sait avec quelle ardeur et aussi quelle patiente persévérance ce Savant étudia, dans la Manche et dans les départements voisins, non seulement ce qui concerne l'emplacement dos villes Gallo-Romaines et le tracé des voies qui les reliaient, mais encore la (1) Canton de Sainte-plère-Eglise, arrondissement de Yalognes.


constitution et les formations géologiques du sol de son pays natal. Nul n'ignore qu'il notait, au moyen des plans du cadastre et des matrices, tous les noms de lieu et même de parcelles de terre rappelant, de près ou de loin, l'existence d'une antique cité ou d'un vieux chemin toutes les localités où des médailles, des tuiles, des poteries et autres débris celtiques ou romains avaient été découverts, soit par des étrangers, soit par lui-même; qu'il suivait la même méthode pour réunir et classer les échantillons des diverses roches de la Manche, ainsi que les fossiles caractéristiques de chacune d'elles; que pour ce faire il parcourait pied à pied le terrain, sans souci des distances, des fatigues; entreprenant ses excursions, surtout en hiver, parce qu'alors les terres étaient nues et que, sur le sol, apparaissaient les monnaies et autres vestiges des anciens temps, comme aussi les roches avec leurs fossiles. Et le savant de Gerville aurait négligé Beuzeville-au-Plain, commune située pour ainsi dire à sa porte, (15 kilomètres et demi de Valognes) qui lui offrait la possibilité d'étudier les calcaires du Lias, si riches on fossiles, et que traversait non seulement l'ancien Grand Chemin d'Aleaume (Alauna) Montebourg au Grand-Vey, mais encore la voie q ui conduisait de ce dernier point à Barfleur, le port favori des Duos-Rois d'Angleterre

Quoiqu'il en soit, l'affirmation de la découverte de Crouciatonum et de son port était trop précise et trop importante pour ne pas être contrôlée de visu.

Une délégation de la Société Archéologique de Saint-Lo (1) se rendit sur les lie jx, le 27 novembre dernier, et là, accompagnée de M. Mouton, maire de Beuzeville-au-Plain, et de M. Duchemin, propriétaire du Manoir d'Artilly, elle parcourut pas à pas les deux grandes prairies nommées les Behons, ainsi fl) Cette délégation se composait de MM. l'abbé Adam et Didier, architecte, de Yalognes Desprairies, deCarenlan Durel et Lepingard, de Saint Lo, Membres de la Société d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire naturelle de la Manche, aux quels se joignit M. Le Marquand, Juge de Paix du canton de Valognes.


qu'une troisième, appelée l'Entretenant de Beuzeville, que sépare des précédentes le très ancien chemin de Barfleur au GrandVey. Inutile de dire que les visiteurs, quoique sur leurs gardes, étaient décidés à voir les choses telles qu'elles se présenteraient à leurs yeux et à faire une complète abstraction de toute idée préconçue.

Ils constatèrent, d'abord, sur les Behons, à l'extrémité septentrionale du second de ces champs, l'existence d'une dépression mesurant environ un mètre et demi de profondeur et 4 ou 5 mètres de diamètre, dépression d'où s'échappe un mince filet d'eau.

A n'en pas douter cette cavité est bien le fond de Cuvette » marquant encore de nos jours le prétendu emplacement du port de Crouciktonum. Quant aux « ruines existant sur une « longueur de 900 mètres » et à leur disposition « autour de ce « même fond de cuvette » c'est vainement que la délégation a scruté le sol pour trouver la moindre élévation, le moindre pli de terrain qui les révélât; et lorsque ses membres interrogèrent les personnes présentes sur leur existence et l'emplacement de ces ruines, une d'elles répondit catégoriquement que l'auteur du port de Crouciatonum à Beuzeville-au-Plain avait considéré comme tels les clôtures des prairies, mais que sur le sol même des Behons nulles traces n'étaient apparentes. Il est vrai que des plissements rectilignes bossellent la surface de ces champs et qu'ils sont orientés les uns E.-O, et ce sont les plus longs et les plus nombreux; les autres N.-S. sont plus rares; mais il faut remarquer que, d'après MM. Mouton et Duchemin, ces plis ne sont autres que des vestiges des clôtures de plusieurs parcelles de terre qui réunies forment maintenant les Behons. Il n'y a donc là rien de Romain.

Peut-on considérer comme remontant à la conquête de la Gaule diverses substructions fort visibles qui, principalement dans ces mêmes prairies, longent le chemin de Barfleur au Grand- Vey et affectent très sensiblement la forme de quadrila-


tères rectangles, les quels sont tantôt parallèles, tantôt perpendiculaires à cette voie? Les fouilles faites en présence de la délégation ont prouvé qu'un village d'une certaineimportance, mais dont le nom s'est perdu, a jadis occupé une notable étendue de terrain sur le côté occidental de la voie en question, car, presqu'à chaque pas, le pie a rencontré la pierre et cette pierre, lorsqu'elle a été extraite du sol, se présentait toujours sous la forme soit de caillou roulé, soit de pierre taillée sur les quatre côtés longitudinaux, à moins que ces dernières ne proviennent simplement des lits horizontaux du Lias, qui constitue cette partie du Cotentin, et dont elles auraient été enlevées par l'action du flot. Celles-ci servaient à n'en pas douter aux parements des murs celles-là au remplissage des clôtures; les unes et les autres provenaient du rivage de la mer, très voisin d'ailleurs. Mais de mortier ou de ciment point, non plus que de cendres et de charbons enfin, le moindre fragment de poterie ou de tuile n'a été mis au jour.

Cependant M. le Maire de Beu/eville-au-Plain a déclaré avoir rencontré des fragments de poteries, dont quelques uns très épais et pourvus de rebords, en creusant un trou pour placer le pilier maître de labarrière des Behons. Mais qu'étaient ces débris qui furent jetés à la voirie lors de la pose de la barrière ? N'est-on point autorisé à les attribuer aux temps modernes aussi bien, sinon plus sûrement, qu'à l'époque de l'occupation Gallo-Romaine 1

Il est également indubitable que sur son domaine d'Artilly, M. Duchemin, a recueilli des monnaies sur les quelles on lisait le nom ou mieux la quali6cation de César mais Artilly est à plus d'un kilomètre du Crouciatonum hypothétique, et chacun sait que, dans le Cotentin principalement, les monnaies impériales sont semées un peu partout aux abords des anciens chemins.

Dès lors, et jusqu'à nouvel ordre, la station de Crouciatonum n'a pour elle que les deux distances mesurées de Beuzeville-au-


Plain à Aleaume (Alauna), 7 lieues Gauloises soit 15 kilomètres 500 mètres et 21 lieues Gauloises entre Beuzevilleau-Plain et Bayeux, en passant par le Grand-Vey et SaintClément-en-Bessin, soit 46 kilomètres, et une légère fraction. (Cartes de Peutinger et de l'Etat-major).

On a vu plus haut que le fond de cuvette considéré comme le point central de Crouciatonum, est tout ce qui reste du port des Unelliens; que son diamètre actuel estréduit à 4 ou 5 mètres qu'un mince filet d'eau, malgré de récentes pluies très abondantes, y prend naissance.

Ce ruisselet suit, d'abord, un creux proportionné à son débit, et bientôt après, c'est-à-dire à une quinzaine de mètres, un autre canal large d'un mètre à un mètre et demi, sur une profondeur d'un mètre environ, le quel canal constitue un des • canaux déformés par les quels les Flottes Unelliennes remontaient jusqu'à Crouciatonum.

Or est-il admissible qu'un si faible cours d'eau, même accru d'affluents d'égale capacité, et devenu ainsi capable d'actionner des moulins à bled, dont un subsiste encore, ait constitué un régime des eaux qui, à lui seul eut creusé un chenal susceptible de porter des barques de guerre, même d'un très petit tounage, sur un parcours de 4 kilomètres et demi De toute nécessité, pour arriver au port situé à la source des eaux douces, la mer, par son flux et son reflux incessant et quotidien, devait et pouvait seule creuser un chenal, l'approfondir et le rendre praticable à la navigation. Mais, pour atteindre ce résultat, il eût fallu que la partie supérieure du chenal aboutissant au Port fut accessible au flot. Or le port de Crouciatonum situé à Beuzeville-au-Plain, est à peu près à la même altitude que les terrains qui s'interposent entre lui et le rivage, les quels portent les cotes de 21 mètres à Foucarville; de 23 à Saint-Germain-deVarreville de 18 mètres à Saint-Martin-de-Varreville, soit une moyenne de 20 mètres environ au-dessus des plus hautes eaux de la mer. En admettant même que le niveau du port soit


abaissa d'un quart de la moyenne trouvée, c'est-à-dire à 15 mètres, ce qui est certainement exagéré, n'est-il pas avéré que jamais la mer n'a pu franchir une telle hauteur depuis les temps géologiques qui, il y a tant de siècles, ont fixé les reliefs et les vallées du Cotentin et de ses rivages ? g Donc point de port de Crouciatonum à Beuzeville-au-Plain; donc pas de ville de ce nom au même lieu, puisque l'auteur de la découverte du port lie intimement l'un à l'autre. Le pseudo-port n'a jamais été qu'une grenouillère ou tout au plus une mare à canards; (1) les canaux déformés de simples travaux de dessèchement, voire même de séparation de propriétés, ce qu'enfin, dans notre Bas-Pays Normand, on appelle des lymes.

Saint-Lo, le 7 décembre 1895.

LEPINGARD.

(1) Qu'on ne voie pas une intention maligne dans ces mots « mare à canards Ces mares étaient nombreuses, surtout aux abords de la Baie des Veys. Les Seigneurs des terres où elles étaient établies en tiraient un certain revenu; ils les affermaient ou les fieffaient, se réservant toujours, comme partie du prix ou de la rente, un nombre fixe de canards, sarcelles et gros oiseaux d'eau. A noter que la mare est à une portée de fusil de l'ancien château de Beuzoville-au-Plain.


Le Ministre Soler et la Caverne

au Serpent

Il en coûte toujours de s'attaquer aux légendes, qui ont d'autant plus d'attrait qu'elles sont plus sombres. Malgré tout, comme l'histoire doit être l'expression de la vérité, ceux qui s'en occupent ont le devoir de remettre les faits sous leur véritable jour, n'eussent-ils qu'une importance relative. Cette considération nous détermine à publier la note suivante. Messire Toustain de Billy, lorsqu'il parle des premiers Protestants de Saint-Lo et environs, les représente comme tenant « leurs assemblées de jour ou de nuit, selon qu'ils le pouvaient, « à cause de la rigueur des édits de François Ier et de Hen« ry II » dans « la Maison d'Agneaux, dont le Seigneur était perverti, ou dans une caverne, de l'autre côté de cette maison, « dans un rocher, à laquelle, pour cette raison on a donné le « nom de Cacerne au Serpent. (1)

Que les Calvinistes se soient réunis à la Maison d'Agneaux, le fait ne peut être mis en question. A cette époque, et plus tard également, beaucoup de demeures seigneuriales se sont ouvertes aux Prédicants et à leurs prosélytes Mais qu'ils aient tenu leurs réunions dans la Caverne au Serpent, située à Saint-Georges de Montcoq, dans le bois de Rampan, au-dessus du lieu dit le Maupas, il eut fallu pour cela qu'une Caverne ou Grotte existât en ce lieu. Or dans les nombreux titres que nous (i) Mémoires sur l'Histoire du Cotentin et de ses villes, 1" partie, Saint-Lo et Carentan. Elie fils, 1864, p. 77.


avons lus et qui se rapportent soit à des terres appartenant au Seigneur de Rampan-Clérel, soit à des champs dépendant de la Viardière, que détinrent successivement les familles le Courtois, Roussel, Cordas et Enouf, nous avons rencontré toujours et uniquement la mention de la Rocque au Serpent ou de la Carrière au Serpent, voire même à la Serpent, mais jamais celle de la Caverne au Serpent.

Il ne pouvait, d'ailleurs, en être autrement, car cette Rocque étant mi-partie grauwake, mi-partie schiste, n'est pas de nature à présenter d'anfractuosités de ce genre; tout au plus, y trouverait-on, dans la saison humide, quelques minces fissures laissant suinter quelques gouttes d'eau. Il y a loin de là, il faut le reconnaître, àunegrotte assez spacieuse pour y réunir une assemblée de personnes de tout sexe et de tout âge. Mais allons plus loin et admettons l'existence d'une caverne dans la quelle, dès 1530, si l'on veut, se refugiaient Soler et ses adeptes (ce qui n'est nullement prouvé), il n'en demeure pas moins certain que cette grotte ne devrait pas son nom de Caverne au Serpent aux assemblées qui s'y tinrent, puisqu'il existe un contrat du 27 juin 1525, c'est-à-dire antérieur de cinq ans à l'arrivée du Ministre, le quel contrat donne comme abornement à un clos riverain de la Vire et sis à Saint-Georges de Montcoq « le chemin tendant de Saint-Lo à la Rocque au Sera peut » Enfin et de surabondant, rappelons que, par acte du « cinquiesme jour d'apvril242#, » un nommé Jehan Roussel fieffa à Jehan Le Courtois une pièce de terre assise en la paroisse de Saint-Georges, à la Rocque au Serpent. Nous donnons ciaprès un extrait du contrat de 1525 et un autre d'une sentence de 1553 rendue ès pieds de la Sergenterie de Saint-Lo. Quelle était cette Roequeï Un Menhir, un Dolmen Nul ne le saura jamais, détruite qu'elle a été, il y a fort longtemps. Cependant nous avons relevé, dans un soutien présenté au Baillage de Saint-Lo, contre le sieur Enouf de la Viardière, par Messire Michel Clerel, seigneur de Rampan, alors en pro-


cès au sujet du chemin de la Carrière au Serpent, que cette carrière était « séparée par une hautte roche élevée (au haut « du Bois) et par une petite sente ou creux estant entre le « dit bois depuis la dicte haulie roche j usqu'à la portion de « terre mise en pray par le sieur Enouf ». Cette haulte roehe élevée pourrait bien appartenir à l'époque mégalithique, d'autant qu'à l'extrémité Nord-Ouest de la commune de Rampan et et à la partie supérieure d'un autre bois taillis, dominant également la rivière de Vire, existait aussi, avant la construction du chemin de fer de Saint-Lo à Lison, un autre rocher appelé La Roche Cocagne, sous lequel fut trouvée une hachette de bronze aujourd'hui déposée au Musée de Saint-I,o. Il était de tradition, dans la contrée, que des nains se cachaient sous la roche et qu'ils sortaient la nuit, pour danser en rond et jouer mille niches au voyageur attardé qui suivait le chemin de la Rocque Cocagne.

La Rocque du Serpent non plus que la Carrière ne sont connues aujourd'hui sous ce nom, même par les habitants qui en sont voisins. Nous en avons eu dernièrement la preuve. Lepingard.

I

A tous ceux qui ces lettres verront, Jacques Louvet, escuier, Garde des sceaulx des obligations de la Vicomté de Carentan, salut; savoir faisons que, par devant Michel Pepin et Nicolas Cauvelande son adjoinct, Tabellions royaulx Jurés et Commis à Sainct-Lo, furent présents Olivyer Ravend dict !e Carpentier, Guillaume et Roulland dicts le Carpentier, frères, ses nepveux, tous bourgeois de Sainct-Lo, le dict Roulland représentant le droict, par acquisition, de Jehan, son frère, les quels de leurs bonnes volantez confessèrent avoir faict deux lots et parties de héritage, des héritages qui leur sont venus et escheulx de la mort et trespas de deffuncte Perrine Du Manoir,


en son vivantfemme de Thomas l'Evesque, héritière seule de deffunct Robert Dumanoir, son père, cousine germaine du dict Olivyer et du père des dicts frères Iceulx lots faicts par le dict Olivyer et baillés à chouaisir à ses dits nepveulx qui chouaisir (sic) la première partie, et la seconde demoura, par non choix, au dict Olivyer, de la quelle seconde partie la teneure en suit. Et premièrement qui aura la seconde partie, il aura la maison de la grange, comme elle se pourporte et contient; Item il aura une pièce de terre plantée en pomiers et periers, nommée le Jardin de la Croix, comme il se porporte et contient; Item il aura une pièce de terre en clos, nommée le Clos de dessus le douit, comme elle se pourporte et contient, jouxte, d'un costé, à Jehan Lenepveu et, d'aultre costé, aux hoirs ou ayant cause du dict Jehan du Mezeray, fils Thomas Item il aura une pièce de terre, nomée le Camp de la Brecque, comme il se pourporte et contient, contenant deux vergées de terre environ; le chemin tendant du Maizeray allant au Rocquier passantparmy; jouxte, d'un costé, à Jehan du Maizeray, le jeune, fils Bertrand, à cause de sa femme, et, d'aultre costé, à plusieurs; Item il aura un sillon de terre assis ès Haultz-Rouges-Fossés, comme il se pourporte et contient, jouxte, d'un costé, aux hoirs Robin du Maizeray et son frère, et, d'aultre, à Girot Vallée; Item il aura un sillon de terre assis au Grand Camp, comme il se pourporte et contient, jouxte d'un costé à Jehan et Raoul dicts l'Evesque, frères; Item il aura une pièce de terre nomée le Camp du Rocquier, comme elle se pourporte et contient, jouxte à Jehan Levesque et d'aultre à Richard Cordas; Item il aura une pièce de terre nomée le Clos du Pray, comme elle se pourporte et contient, jouxte, d'un costé, ès hoirs Pierre de Bonlieu; et, d'aultre costé, au chemin tendant de Saint-Lo à LA Rocque A LA Serpent Item il aura une pièce de terre en pray assise ès praydu Meseray, comme elle se pourporte et contient, jouxte, d'un costé, à Monsieur d'Audouville et, d'aultre costé, ès hoirs Pierre de Bonlieu; Item il aura deux pièces de terre en boys taillis, assis au boys de la Rocque, comme elles sepourportent


et contiennent Item il aura une portion d'une pièce de terre en bois taillis assise au boys du Meseray, jouxte, d'un costé, à la première partye en part les Meres mis et, d'aultre costé, à Richard Cordas; bute, d'un but, au chemin tendant de SainctGeorges à Rampen, avec droictd'aller et de venir par le chemin encoustumé à aller de la maison Manable au dict boys Item il aura une pièce de terre en pray, assise es prays de Rampen, à l'entrée d'iceulx, contenant demye vergée environ, come elle se pourporte et contient, jouxte, d'un costé, à la commune des prés et, d'aultre costé, ès hoirs Guillaume Vallée, bute, d'un but ès hoirs au Fillastre, et, d'aultre but, à Messire Thomas Plantain Item il aura une pièce de terre en pray, es dicts Prays, contenant trois quartiers de terre environ, comme elle se pourporte et contient, jouxte, d'un costé, es hoirs Richard Mériel des Beaulx, et, d'aultre costé, au dict Plantain; bute d'un but, à l'eau de Vire, et, d'aultre, ès hoirs Richard Tostain; Item il aura une pièce de terre en pray, ès susdits prays, contenant vergie et demie si comme elle se pourporte et contient jouxte, d un costé, à Jehan Jehan et, d'aultre costé, au Trésor de l'église de Rampen; bute, d'un but, au dict sieur et, d'aultre, ès hoirs Richard Tostain. les quels partages et les dictes parties eurent agréables et les promistrent tenir, entretenir et accomplir en leur forme et teneure, sans jamais aller au contraire.

Ce fut faict en les présences de Jehan. et Raoullin Cordas du dict lieu de Sainct-Georges, le vingt-septiesme jour de Juing, lan mil cinq centz vingt-cinq.

Signé M. PÉPIN; N. Cauvelande

II

Es pies de meuble et d'héritage de la Sergenterie de SainctLo, tenu par nous, Richard Thieboult, escuier, Lieutenant au dict lieu de Monsieur le Vicomte de Carenten, le vendredi neu-


fiesme jour de febvrier, l'an mil cinq cents cinquante et trois, se sont présentés vénérable et discrette persone Messyre Denis du Meszeray, prebstre, et honorable home Messire Jean Rouxelin, fils Raoul, Richard Cordas, Messire Nicolle du Pin, Roger du Pin, Jean Girard de la Templerie, Florent des Jardins, écuier, Georges Girard, Jean Folliot, Guillaume Paris, Jacques Blondel et Messire Guillaume Bernard, tous prochains parents et amys, voisins et affins de Philippine, fille de Guillaume le Bernardel et de deffuncte Jeanne Le Nepveu, en son vivant, feme du dict Bernardel, sergent, fille et héritière, en sa partie, des deffuncts Jean Lenepveu et Raouline Girard, sa femme, faits comparoir devant nous, à la requeste du dict Guillaume Le Bernardel, père de la dicte fille, pour délibérer entre eux (au sujet de) partage de la succession des dicts deffuncts Le Nepveu et femme, faicts par Jean Le Bernardel, fils Richard, de la paroisse de Sainet-Georges-Montcocq, pour lui et Perrine, sa sœur, puisnée du dict Lenepveu et femme.

Qui aura le premier lot, il aura une portion de maison comme elle se pourpote et contient.

Item il aura une pièce de terre.

Item, il aura une aultre pièce de terre nomée le Jardin de la Tasnerie (Tannerie), comme elle se pourporte, assise au dict lieu faisant buts et costés le chemin tendant le hamel (sic) du Messeray à la Carrière au Serpent, à la Fontaine du Mesnage, à la dicte tierce partie, et fera ceste partie, au segond et tiers partie (sic) par moitié cinq solds tournois de rente. Qui aura la segonde partie, il aura du mesnage le boult de hault.

Item, il aura une portion d'une pièce de terre en pray, nomée les Préaulx, faisant buts et costez Jean Le Nepveu. le chemin tendant du Hamel du Maizeray à la Carriere au Serpent, et demeurer a subjecte à porter l'iaue (l'eau) à la tiers partie quatre jours la semaine.



LISTE DES MEMBRES

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE NATURELLE

du Département da In Manche,

PRÉSIDENTS D'HONNEUR.

MM. Le Préfet de la Manche, 0 $?;

Le Maire de Saint-Lo,

Mgr Germain, évêque de Coutances et d'Avranches. VICE-PRÉSIDENT D'HONNEUR.

M. H. Tauxier $$, Officier en retraite, Officier d'Académie. MEMBRE D'HONNEUR.

M. Pron (le baron) C ancien Préfet.

ADMINISTRATION.

Président M. E. LEPINGARD.

Vice-Présidents MM. l'abbé BLANCHET.

le D1 BERNARD, ffc, Conseiller géné-

ral et Conseiller municipal de

Saint-Lo.

Secrétaire M. Gambillon.

Secrétaire-Adjoint M. le docteur R. LE CLERC. Conseroateur M. G. GUILLOT.

Conservateurs-Adjoints MM. A, DIEU.

ONFROY.

Bibliothecaire M. A. Lemoisson.

Trésorier M. 18 CoNTE-d'OLLONDE.

Classificateur de la section d' Agriculture M. Grangf.r. Classificateur de la section d'Archéologie: M. P. Derbois. Classificateur de lasection d'Histoire naturelle: M. Sébire. Sous-Classificateur: M. LE LiÈvRE.


MEMBRES RÉSIDANTS.

P. ADIGARD, avocat à Domfront (Orne).

Bernard, 3^, docteur-médecin, conseiller général et conseiller municipal, à Saint-Lo.

BLANCHET, curé de Sainte-Croix de Saint-Lo.

J. Bosq, conseiller municipal, à Saint-Lo.

E. BosQ, banquier, à Saint-Lo.

G. nu BoscQ DE BEAUMONT, propriétaire, à Bayeux. BRETON, directeur de la papeterie de Saint-Lo.

H. CHARDON, auditeur au Conseil d'Etat, à Paris.

DE Commines DE Marsilly, propriétaire, à Saint-Lo P. DELAUNAY, notaire, à Saint-Lo.

P. Derbois, ancien professeur, à Saint-Lo.

A. Desprairies, notaire, à Carentan.

E. Didier, architecte, à Valognes.

A. Dieu, avocat, à Saint-Lo.

G. Dubois, propriétaire, à Saint-Lo.

DUREL, agent-voyer de l'arrondissementde Saint-Lo. E. Enouf, professeur de musique, à Saint-Lo.

FONTAINE, curé-doyen de Saint-Sauveur-Lendelin.

Gamrillon, chef de division de la Préfecture de la Manche, en retraite, à Saint-Lo

GRANGER, ingénieur, à Cavigny.

G. GUILLOT, avocat, à Saint-Lo.

HAMEL, archiprêtre de Saint-Lo.

Hamel, curé-doyen de Canisy.

Hédouin, curé de Dangy.

HUET, avocat, à Saint-Lo.

i\ JACQUELINE, orfèvre, à Saint-Lo.

JEANNE, professeur de Rhétorique au Collège diocésain de Saint-Lo.

JEANNE, propriétaire, à Saint-Lo

L. JOUANNE, avoué, à Saint-Lo.


R. LE CLERC, docteur-médecin, à Saint-Lo.

Leclerc, notaire, à Saint-Lo.

LE Conte-d'Ollonde, architecte, à Saint-Lo.

LE COUTEUR, architecte de la ville, à Saint-Lo.

LE Lièvre, agent-voyer en chef, à Saint-Lo.

A. LE MoissoN, entreposeur de tabacs en retraite, à Saint-Lo. LE MONNIER, supérieur du Collège diocésain de Saint-Lo. E. Lepingard, avocat, chef de division de la Préfecture de la Manche, en retraite, à Saint-Lo.

LEPERDRIEL, gérant de propriétés, à Saint-Lo.

LE Tual, imprimeur à Saint-Lo.

LHOMOND, docteur-médecin, à Saint-Lo.

MARIE, gérant de propriétés, à Agneaux.

ONFROY, propriétaire, à Saint-Lo.

Pannier-Lachaussée, avocat, à Saint-Lo.

Péroche, directeur-honoraire des Contributions indirectes, en retraite, à Lille, rue Selférino, n° 293.

POULAIN, juge de paix d'Octeville, en résidence à Cherbourg. RAULINE, député, à Saint-Lo.

J. REGNAULD, substitut du Procureur de la République, à Saint-Lo.

SAVARY, directeur du collège diocésain de Saint-Lo. Sébire, pharmacien, à Saint-Lo.

Simon, pharmacien, à Saint-Lo.

A. THOUROUDE, licencié en droit, avoué, à Saint-Lo. Vallée, propriétaire, à Saint-Lo.

VIALATTE, directeur d'assurances, à Saint-Lo.

Yver (Léon), conseiller général, maire de Saint-Martin-deBonfossé.


MEMBRES NON RÉSIDANTS.

MM.

ADAM (l'abbé), Vicaire d'Aleaume, à Valognes.

BÉGNÉ, vétérinaire militaire, à Rennes.

C. CLOUET, professeur au lycée de Lille.

CORNU, ingénieur des mines, à Caen.

CRÉANCES, professeur.

H. DALIMIER, professeur de Rhétorique, à Avranches. DELISLE (Léopold), 0 membre de l'Institut, Administrateur général de la Bibliothèque nationale, à Paris. Dubuisson-de-Courson, ancien sous-préfet, aux Planches-surAmblie (Calvados).

FAUVEL, ingénieur civil, attaché aux bureaux de l'Empire chinois.

FIERVILLE, censeur au lycée Charlemagne, à Paris. Gouye, secrétaire de la Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l'arrondissement de Valognes, à Valognes.

Jambois, substitut près la cour d'assises de l'Allier, à Moulins. Kerckove (le Vfe DE), ancien président de l'Académie d'archéologie de Belgique.

H. DE Lapparent, ingénieur du corps des mines, Paris. LE BlEx, président honoraire de la Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l'arrondissement de Valognes, à Granville.

P. LECACHEUX, ancien élève de l'École des Chartes, à CouCoutances.

LE Duc, receveur de l'enregistrement, à Coutances. LE Goust, vicaire général de Mgr l'évêque de Coutances et d'Avranches, à Coutances.

LE GUILLOCHET, curé de Gerville.

LE Dr LE Jolis, archiviste perpétuel de la Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg, etc., à Cherbourg. Lemarquand, Juge de Paix de Valognes.

LEMOYGNE, président du Tribunal civil de Vannes. LENNIER (fils), naturaliste, au Havre.

LEPAGE, à Bayeux.


MM.

L'abbé LE Rosey, professeur à Saint-Sulpice.

Lestang, contrôleur-principal des contributions directes, à Louviers.

L'abbé MESNARD, chanoine de Coutances.

L. MOREL, prêtre de l'Oratoire, à l'Hay, par Bourg-la-Reine. L'abbé Pigeon, Officier de l'Instruction publique, chanoine de Coutances, vice-président de la Société académique du Cotentin, à Coutances.

J.-E. PILLET professeur de sciences, à Dieppe.

A. RESTOUT, professeur au collège de Domfront.

SARROT, avocat, à Coutances.

SAUVAGE (Hippolyte, ancien juge de paix, à Neuilly, boulevard Bineau, 53.

Le capitaine H. Tauxier, $f, Officier d'académie, et Officier en retraite, à Paris.

TRAVERS (Emile), ancien conseiller de Préfecture, à Caen. L'abbé Vacandard, premier aumônier du lycée de Rouen. VIEiLLARD DE BoismARTI.4 (Alphonse), à Epiney-sur-Seine. SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES

Aisne. Société académique de Laon.

Société historique et archéologique de Château-Thierry. Algérie. Académie d'Hippone.

Allier. Société d'émulation et des Beaux-Arts du département de l'Allier.

Alpes-Maritimes. Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes.

Ariège. – Annales agricoles, littéraires et industrielles de l'Ariège.

Basses-Pyrénées. Société des Sciences, Lettres et Arts, à Pau.

Bouches-du-Rhône. Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d'Aix.

Société de Statistique de Marseille.

Calvados. Académie nationale de Caen.

Société des Beaux-Arts de Caen.

Société d'Agriculture et de Commerce de Caen.


Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles Lettres de Bayeux.

Société des Antiquaires de Normandie.

Cote-d'or. Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon.

Doubs. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon.

Drame.– Société départementale d'Archéologie et de Statistique de la Drôme.

Société d'Histoire Ecclésiastique et d'Archéologie religieuse des diocèses de Valence, Gap, Digne, Grenoble, etc., à Romans (M. U. Lechevalier, président).

Eure. Société d'Études préhistoriques aux Andelys. Gard.- Académie de Nîmes.

Société d'études des Sciences naturelles de Nîmes. Gironde.- Société des Sciences philosophiques et naturelles de Bordeaux.

Haute-Garonne. Société d'Archéologie du midi de la France, à Toulouse.

Société d'Histoire naturelle de Toulouse.

Haute-Loire.- Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du Puy.

Hérault.- Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers

Ille-et-Vilaine Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, à Rennes.

Indre-et-Loire. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire.

Jersey.- Société Jersiaise pour l'étude de l'Histoire et de la Langue du pays.

Jura.- Société d'Émulation du' Jura, à Lons-le-Saunier. Loire. – Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, etc., de la Loire.

Loire-Inférieure. Société académique du département de la Loire-Inférieure.

Société archéologique de Nantes.

Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, à Nantes.

Loir-et-Cher. Société des Sciences et Belles-Lettres de Loir-et-Cher.


Lozère. Société d'Agriculture, Industrie, Sciences et Arts du département de la Lozère.

Maine-et-Loire Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers.

Manche. Société archéologique d'Avranches et de Mortain. Société académique de Cherbourg.

Société des Sciences naturelles de Cherbourg.

Société académique du Cotentin, à Coutances.

Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l'arrondissement de Valognes.

Marne. Société d'Agriculture de la Marne.

Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne.

Nord. Société centrale d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.

Pyrénées-Orientales. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales.

Rhône. Société littéraire, historique et archéologique de Lyon.

Sadne-et-Loire. Société Eduenne des Lettres, Sciences et Arts, à Autun.

Société d'Histoire naturelle d'Autun.

Société d'Histoire et d'Archéologie de Châlons-sur-Saône. Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire.

Sarihe. – Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe.

Seine. Société de Saint-Jean, 35, rue de Grenelle, à Paris. Seine-et-Marne. Société d'Archéologie, Sciences et Arts de Seine-et-Marne.

Seine-et-Oise. Société archéologique de Rambouillet. Seine-Inférieure. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen.

Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Havre. Société Géologique de Normandie, au Havre.

Société Havraise d'études diverses.

Société d'études des Sciences naturelles d'Elbeuf.

Somme. Société des Antiquaires de Picardie, à Amiens. Société des Sciences, des Lettres et des Arts d'Amiens. Société d'Emulation d'Abbeville.

Tarn-et-Garonne. Société archéologique de Tarn-etGaronne.


Var. Société académique du Var, à Toulon.

Yonne. Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne.

Allemagne. Société d'Histoire naturelle de Metz. Etats-Unis d'Amérique. The Smithsonian Institution. Minnesota-Académy, et natural Sciences.

Bureau d'Ethnologie (au Directeur), à Washington. Geological-Survey (au Directeur), à Wasington.


TABLES -DES MATIERES

Pagc~.

~atm~-Geor~es-AfoK~eo~ et ses Patrons.- M. G. DUBOSQDEBEAUMONT. i La Butte des Romains, à CertS~a-P'ore~. -M. E. LEPIMGARD. 29 Les Voies et Villes Romaines du Cotentin (CosediaMonicastre). Le Capitaine TAuxiER, Officier d'Académie. 34 Le Fief de Thère et ses Seigneurs. M. LFPINGARD. 57 CroMCM~onKme~efor~esf/neMtens.–M. LEPINC.ARD. 122 Le Ministre Soler et la Cacerne au Serpent.-M. LEPtNGARD. 128 Bureau et Listes des Membres de la Société. 135 Liste des Sociétés correspondantes. 139 MM.

G. DU BoscQ DE BEAUMONT.- Saint-Georges-de-Montcoq et ses Patrons. 1

LEPINOARD. La Butte des ~omftf'ns à Cer:s~a-.For~ 29

– Crouciatonum et le Port des Unelliens 122

– -Le Fief de yA~re et ses Seigneurs 57

– -Le Ministre Soler et la Caverne au Serpent.. 128

Henri TAuxiER (le Capi--Les Voies et Villes Rotaine), f Offficier d'Aca- maines du Cotentin démie. (Cosedia-Monicastre). 34