LUNDI; 20 JANV1E ,1 1913
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LA CRISE MINISTÉB1ELLE.
Le JUBILÉ DE M. Epnest Lavisse. fo Au JOUR LE JOUR. A propos d'un Uvre. S. d< L'ELECTION DU PRÉSIDENT DE LA République ET l'E- C1 TRANGEB. a APRÈS l'Election présidentielle. ?j LA CRISE balkanique. L, LE JUBILÉ DE M. Lavisse.. m NOUVELLES DU JOUR. 8< La SEMAINE dramatique. Henry Bldoa. Le duo Rollon. [31]. Léon de Tinseau. .Marche financier. !di t Revue commerciale. 's'
Bâ PB!@E Bai~~T.M~§!~
LA SUSSE MiltiSÏEgfELLE
'M. le Président de la République a fait appeler M. Briand pour lui demander de constituer le nouveau ministère. Il est naturel en effet que le prochain gouvernement sorte de celui qui l'a précédé et le continue. Le ministère de M. Raymond Poincarô ne se trouve pas dans la nécessité de se retirer parce qu'il n'a pas l'appui du Parlement. Bien au contraire. Le 'vote de l'Assemblée nationale' a été la consécration éclatante de la politique du gouvernement. Cette politique doit donc se poursuivre et s'affermir. Pour obtenir ce résultat, il n'est besoin que de suite dans les idées et.de netteté. Dans les circonstances présentes et après la bataille, il y a un désir général de détente auquel assurément l'opinion copsent bien à céder quelque chose. Mais il y a aussi et surtout dans le public un sentiment très profond de la politique qui a triomphé. Ce qu'on attend avant tout de M. Briand, c'est un ministère sérieux et qui fasse figure de gouvernement. Le succès de M. Poincaré comme président du Conseil a tenu en partie à ce qu'il avait su grouper autour de lui un certain nombre dthoiximos de premier rang et qu'il était le lien qui ïes unissait. Devenu Président de la République, M. Poincaré continuera de rendre des services éminents. Mais c'est un élément et un élément de grande importance perdu pour la politique activé. M. Milleràndqui était aussi une des forces du Cabinet a dû donner sa démission. M. Léon Bourgeois pourra peutêtre continuer à donner au ministère une collaboration qui a été très précieuse et qui le restera, mais les décisions de M. Léon Bourgeojs dépendent de sa santé. M. Briand va donc se trouver dès le premier jour en présence de certaines, difficultés.' Il lui faudra chercher pourtant un ministère qui inspire confiance, qui Boit à même de continuer sous sa direction l'oeuvré poursuivie depuis un an.
Il y a quatre ministères qui en tous temps, mais dans les circonstances présentes en particulier, ont une importance exceptionnelle. Un gouvernement ne vaut que si ceux-là d'abord sont bien dirigés; C'est le ministère des affaires étrangères, ceux de la guerre et de la marine, celui des finances. M. Briand paraît vouloir prendre pour lui le ministère de l'intérieur, çq qui est tout naturel, ce qui est môme indi.gu^u- Aux.. finances,, il est vraisemblable, qjjs.
%tootz gardera dè'sf fbnicûahs dont" '-il n'est lien
acquitté, et il est seulement à souhaiter que ses tendances protectionnistes se tempèrent par les tendances plus libérales de M. le président du Conseil. Mais qui sera le titulaire des affaires extérieures ? M. Poincaré laisse là un vide qui ne sera pas facilement comblé. Il est impossible de mettre à ce poste un ministre de second ordre. L'homme qui aura demain la responsabilité de notre politique étrangère doit avoir l'expérience et l'autorité. Le choix ne sera pas aisé. Nous souhaitons que ceux, et ils ne sont pas nombreux, que leur passé et leur mérite éminent désignent pour cette charge l'acceptent dans l'intérêt public.
L'attribution des portefeuilles de la guerre et de la marine est de même l'obiet d'une attention toute particulière en ce moment. M. Millerand a été soudainement interrompu dans une œuvre qui lui a valu un témoignage unanime. M. Lebrun qui lui a succédé pour quelques jours retournera sans doute aux colonies où il avait réussi. Le ministère de la guerre a besoin d'un chef qui n'ait pas à faire un long apprentissage, qui soit demain au courant de sa tâche laquelle est lourde et peut le devenir davantage. On peut dire qu'avec celui des affaires étrangères le depariemeflt.de la guerre est aujourd'hui plus encore que de coutume celui qui réclame une activité et une compétence incontestables. A la marine, M. Delcassê, dit-on, ne
FEIULLETON DU JOURNAL DES DÉBATS du 3O janvier 1©SS
LA
SEMAINE DRAMATIQUE Benaissance La Folle enchère, comédie en trois actes, de M. L. Besnard. Comédie-Française Anniversaire de Molière; Reprises du Bon roi Dagoberl et de la Fleur merveilleuse.
M. L. Besnard adonné pour femme au fils •d'un chimiste universellement illustre et notoirement athée la nièce do l'archevêque de Paris. La Renaissance nous a donné le spectacle de cette union imprévue.
On peut écrire sur tel sujet toutes sortes de pièces on peut opposer les idées, les conditions^, on peut montrer l'amour vainqueur des obstacles; on peut réconcilier les/deux Franeep/on entend déjà les sanglots; on voit les ^têfes plongées dans- ïes'màins et soudain relëv Vées, eties 'corps frémissants. Remercions M. ..JBésnard de nous avoir ëpargné.le combat un peu J ïastidieux'de ia cornue «ontre le goupillon. Il a composé un petit conte qui ne cherche pas à être vraisemblable, ni profond; et qui se conlorme aimablement à l'anémie et à la légèreté'de notre art dramatique.
Un auteur qui veut être sérieux, exposa les difficultés et les résout. Ici tout le problème a été de ies escamoter. L'auteur veut nous confieproduction interdite.
^b9h "^BbBi ̃B^a BH. fifin Sa^g v5&l I JBwa MBB ^HlB^'fl^H BShI 1 1 IdL i ^h|h ̃h BBH J ^HB B^^h ^Ib W ^H w S^^k I
souhaite pas de continuer ce qu'il a entrepris, ou plutôt il juge terminée la partie du travail qu'il s'était proposé d'accomplir. Il n'y aurait eu que des avantages à ce qu'il achevât luimême. Mais ici encore, si M. Delcassé s'en va, M. Briand devra trouver « l'homme qui convient pour la place qui convient ».
On a dit souvent que M. Poincarè avait formé un ministère national. M. Briand dans des conjonctures qui ne sont pas moins difficiles et qui le sont même en un sens davantage, a le même objet. Le vote de Versailles a marqué la défaite des combinaisons des politiciens. Il a ét^ clair il a très bien exprimé l'opinion. Le pays a conçu de grands espoirs il ne demande qu'à faire confiance mais il attend un gouvernement qui en soit un.
ILe protccîionnssuie (Inasacics*. Le Conseil général du Calvados s'était préoccupé, dans la session !du printemps de 1912, de là question, devenue depuis •si actuelle, des gisements miniers du Calvados et:de- leur exploitation. M. Henri Cli(Sron, membre de cettoAssemblée départenieatàhî, a demandé il y a quelques jours, au ministre dés travaux publics, où en étaient les études' du gouvernement' sur ce sujet et quelles mesures on comptait prendre ou proposer aux Chambres pour « assurer la sauvegardé des richesses minières normandes dans.l'intérêt dé la nation ». M. Chéron rappelait, d'ailleurs, dans sa demande, la délibération du Conseil général du Calvados. M. Jean Dupuy a répondu, comme on le (ait d'ordinaire pour les questions ainsi posées, par la voie de l'Officiel. En ce qui concerne le premier point, il fait connaître que l'étude des gisements de minerai de 1er de Normandie, d'Anjou et de Bretagne vient d'être terminée par les ingénieurs du service des mines, = et qu'elle est actuellement soumise à l'examen du Conseil- général de ce corps. Pour le reste, M. Jean Dupuy nous apprend qu'il travaille, dé concert avec le Conseil général des mines, «en vue des mesures à prendre pour que, les richesses minières du Calvados soient exploitées de la manière la plus favorable aux intérêts généraux de la nation ». C'est ainsi, rappellet-il, qu'il a été procédé lors des concessions de mines de fer qui ont été accordées au cours de l'année 1912. Ce sont là des réponses prudentes et telles que l'on pouvait en attendre d'un ministre avisé et qui semble bien ne pas confondre les intérêts généraux, dont il a la garde, avec les intérêts particularistes qui pourraient se faire jour en ces sortes d'affaires. On sait la campagne menée pour écarter toute coopération des capitaux étrangers dans l'exploitation des miné- rais do fer doiit nous possédons, en assez grande quantité en France des -gisements certains. Suivr-e- une politique d'ostracisme, on cette circonstance, ce; serait attirer contre nos nationaux qui ont créé des industries à l'étranger ou possèdent d'importants intérêts dans celles qui y sont établies, des représailles inévitables. Il en, serait de même â l'égard des placements de capitaux français en va- leurs étrangères, placements qui, à bien des égards, présentent de grands avantages pour notre pays et nous assurent des changés toujours favorables. Enfin, il est incontestable que si la houille est le pain de l'industrie, elle est encore davantage la matière première indispensable et sous forme de coke pour la fabrication du fer et de l'acier. Or, nôtre industrie houillère ne produit guère que les deux tiers du charbon nécessaire à notre pays il est donc naturel que nous assurions notre approvisionnement en 'iih- n portant desliouilles ou du coke de l'étranger et pour cela que nous établissions des liens durables" de soli- darité d'intérêts avec ceux des étrangers qui peuvent nous fournir cette matière première indispensable, au meilleur marché possible..
LE JUBILE DE ERNEST L~~(~SE L'Université a rendu ce matin un hommage émouvant à l'un des maîtres les plus brillants et les plus .aimés_ de l'école historique contemporain0. Il ,y. àijnqiianté ans, M. Ernest Lavisse entrait comme élève 'S VÊcole normale, il en est aujourd'hui le directeur, après y avoir été le plus merveilleux des maîtres de conférences. C'est dans sa petite salle de cours de la rue d'Ulm que M. Lavisse aurait désiré renfermer la fête familiale d'aujourd'hui, mais le nombre de ceux qui ont tenu à y prendre part a imposé un cadre plus vaste. La maison de Socrate ne saurait contenir tous les amis de M. Lavisse. La cérémonie est restée aussi intime par le fond des sentiments, mais elle a pris- nécessairement des proportions grandioses dès qu'elle a été ouverte à tous les collaborateurs, disciples et admirateurs du plus récent de nos grands historiens nationaux. Le ministre de l'instruction publique a exposé en termes très justes le rôle tout particulier que joue M. Lavisse dans l'Université et hors de l'Université. Il est « entre l'Université et la nation le plus séduisant des intermédiaires >, et en effet nul n'a fait autant que lui pour intéresser le public aux grandes questions d'éducation générale. Qu'il s'adresse aux écoliers primaires du Nouvion-en-Thiérache, aux candidats à l'agrégation d'histoire, aux étudiants de tout pays et de toute spécialité, M. Lavisse dépasse toujours son auditoire il parle au pays, ou pour mieux dire à cette portion supérieure de l'humanité en qui réside la < pensée de chaque génération.
duire a un dénoùment heureux. Son sujet n'est guère pour lui qu'un obstacle. Toute idée qui essaye de naître est aussitôt étouffée avec le plus grand soin. Les pensées les plus nécessaires ne font qu'apparaître et sont effacées aussitôt. Les personnages eux-mêmes, si on leur laissait prendre quelque réalité, deviendraient gênants. On ne peut marier dans des conditions si saugrenues que deux fantoches. On nous a donc montré le charmant petit jeune homme étourdi et généreux la charmante petite jeune fille délicate et tendrement hardie; deux oncles excellents, l'un bourru, l'autre difficile et le méchant machinateur enfin, dont les calculs seront déjoués. Personnages éternels, peu compliqués, connus et d'un maniement facile. Imaginez maintenant un décor de campagne, un vieux notaire, et un vieux château., comme dans la Dame Blanche: Vous avez tous les éléments d'une comédie simple et déjà surannée. 1
Seul dans son étude, un notaire de village, M'Bouvery, tire lëe cartes. Elles lui annoncent l'arrivée d'un jeune homme brun, lequel vient en effet dans une limousine et s'informe d'une propriété àlouer. Ce jeune homme est François Marnier, fils du célèbre chimiste. Il est accomp agné de sa sœur J acqueline, laquelle a épousé le physiologiste Desclos. Marinera laissé àchacun de ses enfants unepetite fortune, 250,000 francs. M'Bouvery leur indique une maison modeste et charmante ils vont la voir.
Le notaire est à peine seul qu'on annonce le maire du village. C'est un grand et gros paysan grisonnant, rasé, rougeaud, malin, secret et sournois. Il vient réclamer le payement d'une .créance de 120,000 francs qu'il a sur les débris
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
'w: ~i. fil -E E.,S
Professeur incomparable, M. Lavisse a toujours voulu être quelque chose de plus qu'un professeur. Il est né «directeur», directeur d'études, directeur de conscience scientifique, directeur de tous ceux qui cherchent leur voie. Ceux mêmes qui ont pu craindre parfois que là dispersion de ses efforts ne fût pour lui une cause de déperdition de forces ont toujours été ` en admiration devant le rayonnement continu de ce lumineux foyer intellectuel. M. Lavisse sème autour de lui la vie. Ses œuvres personnelles ont un accent et une prise sur le lecteur où se reconnait l'écrivain de race même dans_les œuvres collectives qu'il a dirigées, comme la grande' Histoire de France, il a imprimé à tout l'ensemble un mouvement qui porte sa marque. On a rappelé, et rien assurément ne pouvait être plus cher à M. Lavisso qu'un tel souvenir, on a rappelé aujourd'hui le nom et l'œuvre de Victor Duruy, dont M. Lavisse mérita l'honneur d'être tout jeune lecollaborateup et l'ami. C'est un rapprochement qui
s'impose. •'̃ -̃ ̃'̃ .•̃•̃̃'•'
Duruy était aussi de ceux' qui n'ont pas la science égoïste, da ceux qui. estiment que la, supériorité de l'esprit et de la culture crée des devoirs civiques et moraux à l'égard des déshérités intellectuels. M. Ernest Lavisse pense de même; il se fait une idée très haute du rôle de l'éducateur et notamment. du rôle social.de l'enseignement supérieur. On peut trouver que cette conception prête aux abus, qu'elle risque de dénaturer l'enseignement et le dénature parfois, en effet, quand elle est mise en pratique par des médiocrités mais on ne saurait contester sa noblesse. Et, quand il s'agit d'un homme comme M. Lavisse, auquel les bonnes iées classiques ont prodigué tous leurs dons,, on doit reconnaître qu'elle ne manque pas de désintéressement..
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AU JOliH LE JOUR i
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A PROPOS D'UN LIVRE
M. Marcel Blanchard est un jeune normalien patriote (comme il y en a plus d'un à l'Ecole normale d'aujourd'hui), qui aimait déjà beau-* coup la France avant de l'avoir servie. 11 l'a aimée encore davantage en la servant. Pris'par l'armée, il a fait sa première ,a"nnée de Service militaire dans un bataillon de chasseurs à pied, de « vitriers », d'une de nos garnisons de l'Est, tout près de la frontière, de la ligne bleue., dés Vosges, la ligne sacrée. Là, dans la vie des camps, il à aimé son métier, son bataillon, ses chefs, ses camarades, son drapeau. Il a dit tout cela dans un petit volume de vers, sonores et francs la Grande Guerre, légers comme la diane, vibrants comme la jeunesse et joyeux comme une bonne nouvelle.
Si ces vers qu'un ami m'a signalés n'étaient que des vers tricolores, des vers de cocardier belliqueux, de « vitrier » agressif ou de lettré qui s'amuserait un moment â jouer de la trompette, je n'en dirais rien; mais ils sont autre chose. Pour ceux qui aiment à être «aux écoutes de la France qui vient », ils sont un symbole et une promesse, un signe des temps. « Jeune soldat, où vas-tu ?. Je vais combattre pour délivrer mes frères, pour briser leurs chaînes et les chaînes du monde. Que. tes armes soient bénies, jeune soldat !» Il n'y a plus en France ou il n'y aura bientôt plus, demain ou après, qu'une jeunesse. Les deux moitiés de la France, qui s'étaient naguère si tristement disjointes, se sont ressoudées ceux qui chercheraient à les désunir de nouveau feraient une œuvre impie et d'ailleurs 'stérile les'ôvénements et la marche des idées sont plus forts que nous. Le capitaine Vauvenargues écrivait jadis « Le contemplateur. invective contre le soldat qui veille en silence sous les armes pour la sûreté de la patrie. » La jeunesse pensante et pensive d'aujourd'hui n'invective plus contre le soldat elle n'est pas seulement le printemps de l'année, l'avant-garde de ceux qui viennent et sont en marche; elle est en grand' garde sur la fron- tière, l'arme au pied. ̃
Il y a donc ici, je le répète, autre chose qu'une réminiscence littéraire de Tyrtée ou de Déroulède, qu'un ressouvenir classique des vers latins du poète Horace ou des vers si français de notre Corneille:'» Mourir pour son pays », etc. Cette claire sonnerie d'un jeune soldat chante le réveil d'une nation.
Et maintenant, voici notre œuvre terminée a L'édifice est construit;
Nous avons rebâji la maison ruinée
Qui croulait dans la nuit. (p. 73.)
Ce petit livre, bref et strident comme un chant de clairon au matin, est divisé en trois parties: l.De Mars-la- Tour-àSaini-Privat, 1 t. <De Châlons j i à Sedan. Iil. En marche. Comme le temps a mar- ché, en effet, dépuis La' Débâcle, d'Emile Zola ou Le Désastre, des frères Margueritte, jusqu'à, aujourd'hui! Cordialement, simplement, en signe de gratitude. et d'amitié, M. Marcel Blan-
de fortune laissés par un père prodigue à Mlle des Authieux. A ces mots, le notaire sursaute. La créance est exigible depuis longtemps et les intérêts sont régulièrement payés. Pourquoi réclamer le payement maintenant? C'est contraindre Geneviève des Authieux a vendre la propriété de Trémont qu'elle habite» qu'elle aime, où elle est née. Le paysan n'en, veut pas démordre. Evidemment, il a quelque dessein qu'il ne dit pas. Nous en aurons bientôt le cœur net. Car voiçj une troisième visite imprévue un homnîe. d'aspectjeune encore, élégant, l'air froid et dif* ficile. C'est Langeais, le journaliste catholique, homme d'affaires de premier -ardre, et, comme dit M. Besnard, vautour de grande envergure^ II vient acheter le château dé Geneviève. Mais on entend une voix claironnante une porte s'ouvre avec fracas, et il entre un vieux gen^tilhomme, net et sec, rouge de teint, blanc de cheveux, hérissé de moustache; c'est le marquis des Authieux, bncle^ et tuteur de Geneviève, ancien colonel de cavalerie; Le notaire l'a mandé en toute hâte,, et.il arrive, fu? rièux de ce sans-gêne. Il reconnaît Langeais et éeluijci lui explique tout son projet: acheter Trémont à n'importe quel prix. mais pour- le rendre galamment à Geneviève qui, touchée d'un procédés si généreux, né manquera, pas de s'éprendre de Langeais. Le joarijâliste, qui connaît les femmes, à choisjL ce détour; pour en venir à ses fins et; pour se faire agréer il a engagé le maire à présenter sa créance et à rendre la vente nécessaire. M. des. Authieux préférerait sans doute un neveu d'une autre naissance; mais Langeais est célèbre, riche, bien pensant, galant homme, et Gene-
A. A.-P.
chard a dédié ses vers à quelques-uns de ses chefs: il semble que ce soit pour lui une autre manière de répondre à l'appel et de dire: Présent Je relève, en parcourant le volume, quelques-unes de ces dédicaces Le Coq chante, au capitaine L. La Terre du Cyclopè', au colonel P. Un lieutenant de chasseurs à pied, au lieutenant Rémion; Un Poteau, au lieutenant F. G. Je voudrais pouvoir transcrire ici plusieurs de ces petites pièces, Le Coq chante, par exemple II est une heure qui sonne
Claire et joyeuse; la. nuit,
̃̃' Ombre sinistre, frissonne,
Tremble, s'épouvante etfuit. etc.
Mais vous pourrez les lire on les lira je serais bien étonné si quelques-unes n'étaient pas illustrées bientôt par la musique ou par le dessin, Je n'ai pas l'honneur de connaître personnellement M. Marcel Blanchard et il peut se passer d'un éloge que personne ne m'a demandé pour lui. Si j'aime ces vers, ce n'est pas seulement à cause du patriotisme juvénile qui les a iaçpirés, c'est ajissi pour leur ^qualité poétique.,
N.oiis voici bien;: loin deâ écoles ou des cénacles
littéraires, dés jeux d'esprit, de bel-esprit, de là vaine virtuosité! Tant1 il suffit qu'un sentiment simple et fort s'exprime simplement pour que là forme s'ajuste à lui, sinon sans travail, du moins sans raffinement d'artiste, etque l'œuvré vienne'"érhoùvoir notre âme du premier coup. Tout est français dans ce chant d'alouette, d'alouette gauloise, qui s'élève au-dessus de la fumée des camps ou des villages, des peupliers rangés le' long de la rivière, du blé q'iii germe ou qui verdoie' et des fusils forniës en faisceaux. Qn respire l'air et on voit le joli ciel 'de la patrie on respire aussi, on retrouve son âme; légère, allègre et hardie. Les ainés de M. Marcel- Blanchard, ceux qui, obscurément, pendant des années, ont semé ce blé qui lève, retourné, labouré ce champ qui verdit, éclairé, soutenu, fortifié cette âme, peuvent être contents; au soir de leur journée, dé la fuite des brumes d'autrefois, du nouveau printemps qui vient, de la moisson future. Ce petit livre les a enchantés; j'ose-dire, sans fausse sensiblerie et sans vaine littérature, qu'il leur a presque mis Ies4a:rmes;aux yeux.
Autant le patriotisme est irritant quand il est verbeux et déclamatoire, quand il se contente du bruit- des rhots, comme une musique militâîïê't|'ili"n'àtirà:H;qUè'des grosses1 caisses et des cymbales, autant, quand il est, comme ici, bref,- simple et vrai," il" touche chacune de nos fibres. Il y a dans la dernière partie ,du petit livre de M. Marcel Blanchard, En marche, un accent de franchise, de résolution virile et gaie, qui ne ment pas. Ce ne sont pas des vers de pèkin échauffé qui a trouvé un motif; il semble que l'on entende entre les lignes quelques notes vibrantes du Chant du départ on de La Marche, de Lorraine; que l'on voie surgir entre les strophes, comme pour illustrer le texte, un dessin d'Alphonse de Neuville ou d'Edouard Détaille. Celui-ci, le peintre du .Rêve, aurait aimé, j'en suis sûr, à transposer, jeter sur la toile le e Camp à l'aurore. .'• ̃ ̃'̃'̃ Le soleil, se levant à l'horizon lointain,
Dore de sa clarté la cime, ô Foret Noire !• Et dans l'air embrasé des pourpres du malin Se mêlent les rayons de l'aube et de la gloire, le camp vient de s'éveiller on va au bois et à l'eau les, hommes, en pantalon de treillis, conduisent les. chevaux à l'abreuvoir; un grand tringlot mène au fleuve le cheval du commandant, son cheval de guerre.
Ha te-aâ» vers l'eau qui tsembie.ses naseau^, Et soudai», triomphant- après, les jours d'épreuve.
4-e cheval rec, ç)nnait le goût,es Ëra nçieg.eaux
Le cheval reconnaît le goût 4es, grandes, eaux
Et hennit longuement en regardant le fleuve.
Ainsi, tout le long du livre et c'est encore un de ses mérites les croquis brefs et fidèles, sans: délayage, sans prolixité, se mêlent aux souvenir6,aux impressions et aux sentiments les choses vues accompagnent et encadrent les choses senties l'âme prête sa vie sentimentale au décor le décor, à son tour, l'empêche d'être seule et, pour qu'elle ne soit pas trop abstraite et trop idéale, lui prête l'autre vie, extérieure et mouvante, qui sort de lui. Je fais bien volontiers tous mes compliments à M. Marcel Blanchard pour son livre et je le remercie du double plaisir, littéraire et patriotique qu'il m'a donné, qu'il vous donnera. S.
L'ÉLECTION DU PRÉSIDENT EU RÉPUBLIQUE ET L'ÉTRANGER
ï«a signiuçation de l'élection du Président de la République a été aussi clairement comprise à l'étranger qu'en France. L'attitude de M. Poincarô durant l'année qui vient de s'écouler a été si nette, si franche, qu'il était difficile de se méprendre sur le caractère de l'homme, sui*la nature et lés intentions de sa politique. Cm a beau dire qu'il n'y a pas de partis devant l'étranger. Tout le monde en Europe savait
viève est pauvre. Le marquis accepte l'idée d'un tel mariage.
Geneviève arrive conduisant elle-même une' bête un peu vive. On entend les fers danser sur le pavé, et le marquis, sur le perron, dit son fait au domestique qui ne sait pas calmer lé cheval. Il faut maintenant annoncer à la jeune fille qu'elle est ruinée et qu'on va vendre la maison où elle est née, le vieux parc où elle aimait à errer. M. des Authieux n'a pas appris dans le métier des armes la cautèle diplomatique c'est un homme tout franc, de premier mouvement, etles secrets qu'il tient éclatent comme des bombes. Après avoir remis au notaire la charge d'avertir Geneviève, il s'impatiente des lenteurs du pauvre homme, et il dit tout crûment le fait Geneviève s'attriste ajea une douce mélancolie et reprend le chemin de la maison qu'il lui faudra bientôt quitter. A ce moment, l'automobile des Marnier débouché. François est charmant, mais il conduit comme un fou., Le cheval de Geneviève prend peur, §{; on entend le bruit de Tac.çident. Ou se précipite. Geneviève revient sauve, et auprès d'elle François qui s'excuse. Le domestique seul est blessé; comme ce n'est pas un personnage de la pièce, l'auteur pouvait lui rompre bras et jambes sans pitié. Cet accident est d'ailleurs pris assez cordialement par tout le monde. C'est qu'il doit avoir l'heureux effet de mettre en présence François et Geneviève. Et vous n'ignorez pas que quand un jeune homme a fait verser la voiture d'une jeune fille, ou quand uue jeune fille a cassé par mégarde la tête d'un jeune homme, le maladroit et sa victime ne sauraient manquer de s'aimer, de s'épouser et d'être parfaitement
que dans ces dernières années, et notamment sous le ministère Caillaux, le système de notre politique extérieure avait été exposé à des risques singuliers. Il ne pouvait donc être indifférent ni à nos alliés et amis, ni à nos rivaux, que le nouveau Président fût élu sous la pression des artisans incorrigibles de la décomposition nationale ou par les suffrages réunis des parlementaires conscients des intérêts permanents du pays. Les incidents des 15 et 16 ianvier au Palais du Luxembourg ne pouvaient laisser de doute à personne sur les diverses tendances en présence. Aussi la presse étrangère est-elle unanime à reconnaître la victoire des éléments sains et vivaces de la nation sur les éléments gangrenés. Pour elle comme pour nous, l'élection du 17 janvier fait apparaître M. Poincaré comme l'incarnation de cette victoire. Ce sera une raison de plus pour la France d'honorer le nou-
veau Président de. la République.
Comme il était naturel, l'élection de M. Poin-
càrê est 'accueillie1 avec une chaleur particu^
liôre'en Russie et eh 'AngletërïHsï'L'empereur Nicolas II a télégraphié aussitôt au Président élu que « les liens qui unissent la France et la Russie se resserreront encore davantage pour le plus grand bien des deux peuples amis et alliés ». Tous les journaux russes manifestent la même sympathie, on pourrait dire la même ioie que le tsar. La France a été souvent calomniée en Russie; les personnes intéressées à nous nuire se sont appliquées avec un art perfide à nous desservir près des Russes dont beaucoup ne nous connaissent que très, superficiellement et sont portés à nous ju- ger d'après certaines apparences. Nos alliés aperçoivent aujourd'hui de nouvelles raisons d; avoir confiance en nous. Il en est de même de nos amis. En Angleterre, le Times exprime le sentiment général en écrivant qu'un Président «fort» accroîtra l'autorité du gouvernement au dedans et le poids de la France dans les concerts: de. l'Europe. Une France forte, ajoute notre confrère, est une nécessité européenne, et pour lui M. Poinrcaré est la personnification de cette France-là. Ceux de nos amis anglais qui n'ont jamais douté de nous sont raffermis dans leur foi, et ceux qui, sous le précédent Cabinet, avaient conçu des doutes sont pleinement rassurés. • En Espagne, l'accueil est .aussi-. chaud .qu'en Angleterre. Quoiqu'une Entente politique ne nous lie point à nos voisins d'outre-Pyrénées, les raisons sont les mêmes. Aussi le roi Alphonse a-t-il tenu tout de suite à féliciter M. Poincaré et à l'assurer de son amitié. Quant aux pays de la Triple-Alliance, il nous est agréable de constater que la presse allemande et austro-hongroise rend généralement pleine justice à M. Poincaré. Peut-être, en secret, nourrissait-elle l'espoir qu'un autre candidat, plus favorable à certaines combinaisons, serait élu. Pourtant elle n'en laisse presque rien paraître et il convient de la remercier de cette attitude. Il est remarquable que quelques dissonances se soient produites en Italie où, dans certains milieux, on se montre plus triplicien qu'à Vienne et à Berlin. Nous voulons croire que ces dernières traces de mauvaise humeur au sujet de l'incident des bateaux ne tarderont pas à disparaître de pareilles rancunes seraient indignés d'un grand peuple.
Après l'Election présidentielle La journée de M. Pôïncaré
Hier, toute .là. journée, au domicile de M. Raymond Poincaré, rue du Commandant-Marchand, les visiteurs ont afflué venant déposer leurs cartes ou apporter des fleurs.
M. Poincaré s'est levé de bonne heure, s'est rendu au ministère des affaires étrangères où il a pris connaissance de son oourrier qui était considérable,, 1 Après s'être entretenu avec ses collaborateurs le nouveau Président s'est rendu a l'Elysée pour assister au Conseil des ministres. En fin de la réunion, du Conseil, M. Poincaré est rentré rue du Commandant-Marchand, a déjeuné as- sez rapidement, puis a regagné le quai d'Orsay où il s'est remis au travail.̃̃ A trois heures et demie, M. Raymond Poincarô a fait, à l'Elysée, une visite à M. Armand Pallières. Le soir même, à six heures, M. Falliôres rendait à M. Poïncaré sa visite:
Félioitations des souverains
M. Raymond Poincarô a reçu les télégrammes de félicitations ci -après
De l'empereur de Russie
« Tsarskoïe-Selo, 18 janvier.
» Très heureux d'apprendre votre élection à la présidence, je tiens à vous adresser à cette occasion mes sincères félicitations et l'expression de ma, cordiale amitié. Je ne doute pas que sous vos auspices les liens qui unissent la France et la Russie se resserreront encore davantage pour le plus grand bien des deux peuples amis et alliés.
Du roi d'Espagne •̃»,. ̃ « Trasmulas,. 18 janvier.
» Je suis heureux d'apprendre l'honneur qui vous est conféré de présider la grande et belle nation française.•:̃'
heureux. Lisez plutôt La Nmvaine de Colette Colette jette par la fenêtre une statue de SaintJoseph, laquelle vient blesser un infortuné et heureux jeune homme. C'est le premier trait de leurs amours. Voilà ce qui plaît. Voilà ce qui fait dire aux mères de famille « Quel talent délicieux >
François ramène les Authieux démontés dans son automobile, et ce départ en commun, présage de l'amitié nouvelle, achève le premier acte. Au début du second, cette amitié est fort avancée. Nous sommes à Trémont, une heure avant la vente aux enchères. Depuis un mois, les jeunes gens n'ont fait que promener ensemble. Ils s'aiment, ils se fiancent, et François court prendre le train pour Paris, où il passe sa thèse le lendemain.
Langeais a demandé au marquis de taire ses desseins. Mais ce vieil éventé de colonel ne peut garder que la moitié d'un secret. Il annonce à sa nièce que l'acquéreur sera Langeais, et que Langeais lui laissera Trômont tant qu'elle ne sera pas mariée; Voilà l'innocente ravie. Innocfe'nté, "ïrfâut qu'elle lé soit, pour hé rien démê^ 1er, et pour accepter. Mais tout à coup Fran- çois reparaît. Le train parti, il a eu envie de revoir Geneviève. Il a sauté sur le ballast et le voici. Geneviève lui dit sa joie de la générosité ̃; de Langeais. François écoute, et nous voyons sa bonne figure s'altérer, et ses yeux ronds se remplir de larmes. M. Deschamps a joué ce passage avec un naturel, une simplicité, une vérité, qui font attendre de lui un comédien excellent. Il explique à Geneviève qu'elle ne peut accepter. Elle comprend, et elle refusera. Mais quel sacrifice elle fait à son fiancé 1 Et voici la scène des enchères le notaire,
LUNDI 20 JANVIER
1913
RÉDACTION ET ADMINISTRATION '17, Rue des Prèlres Saint- Germain -l'AuxeiTois, 17 PARIS 1"
Adresse télégraphique DÉBATS-PAHIS Ïélèphone 3 lignes 1O3.OO, .103.01, 103.03
',i .̃̃̃•;̃- ̃ ..LES ..ANNONCES:: SONT;REÇUEé; -ï"à Chez MM. Lagrauge, Cerf et Cift, 8, Place de la Bourço Et aux Bureaux du Journal
• «*
» Recevez toutes mes félicitations et comptez toujours sur ma sincère amitié.
» Alfonso. »
Du tsar de Bulgarie
« Sofia-Palais, 18 janvier.
» Je viens d'apprendre le résultat du vote qui vous élève à la première magistrature do la République. Je suis heureux de vous féliciter et ;de m'unir à tous les amis de la France pour me réjouir de votre élection.
» Ferdinand. »
Félicitations officielles
Plusieurs ministres étrangers ont envoyé à M. Raymond Poincaré des télégrammes de félicitations. Notamment
M. Kokovtzof, président du Conseil des ministres de Russie:
Saint-Pétersbourg.
Je prie votre Excellence de bien vouloir agréer mes chaleureuses félicitations personnelles a l'occasion do son élection a la présidence de la République et l'exprès- sion de ma profonde et sincôrè satisfaction do la voir appelée & la plus haute magistrature du pays ami et alli<5 et obtenir la juste appréciation -do sos hauts mérites et de son œuvre gouvcrnem«atale-<Jt- patriotique. • -̃,)
• ̃ ̃' j, -̃ ;̃. Le seprqtaire..crEjat,.
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M. Sazonof, ministre des affaires étrangères do
Russie?- '̃ ••̃ ̃ ̃̃•̃ '̃ • ̃ ̃'• '̃
Saint-Pétersbourg.
C'est avec le plus vif plaisir que j'ai appris la nouvelle de votre élection a la Présidence de la République, et, je vous prie, monsieur le Président, de vouloir bien agréer, a cette occasion, mes plus chaleureuses félicitations et l'assurance de mon inaltérable dévouement. Sazonof.
Le comte Romanonès, président du Conseil des ministres d'Espagne
Madrid.
Votre -désignation pour la présidence de la République produit en Espagne la plus excellente impression dans, l'espoir qu'elle rosseiTera encore plus les liens d'amitié entre les. deux pays Recevez mes félicitations en thon– siastes ainsi que mes souhaits des plusgrandes. prospé»rités aux fonctions.de votre très haute magistrature.
ROMANONES. •
M. Danef, président de la délégation bulgare &̃̃ Londres Londres, le 17 janvier..
Je m'empresse de prier Votre Excellence do vouloir, bien agréer mes félicitations les plus chaleureuses pour l'éclatante marque de confiance que le Congres de Versailles vous a donnée en élevant Votre Excellence à la plus haute magistrature de la France.
i • ̃̃• •DaNKF..r--
M. Venizelos, président du Conseil des ministres de Grèce
Londres, le 17 janvier.
Veuillez agréer mes sincères félicitations pour votre e élection, mes souhaits pour le bonheur de la France et mes vifs remerciements pour le précieux appui que, suivant les nobles traditions de votre grand pays, votre gou- vernement donne & la Greoo daos^ette, période crituiBe' r.
d^sp^Wstoire. 'Kh ;̃
• VKNf<Ei.ps. '̃ Reohid Pacha, président de la délégation, turque. Londres, le 17 janvier.
Au moment où la France rend hommage aux éminen- tes qualités de l'homme d'Etat dont la république s'enorgueillit a juste titre en lui confiant ses destinées, je m'estime très heureux d'exprimer a Votre Excellence mes respectueuses félicitations et de lui présenter en même temps meâ vœux et'souhaits pour le bonheur et la prospérité de la Franco..•̃• <
-̃̃̃ ;̃ RECHID. 1
MM. Novakovitch, Nikolitch et Vesnitch, délégués !< serbes à Londres Londres, le 17 janvier.
Veuillez agréer nos plus sincères et plus dévouées fé- • licïtations a J'occasion do votre élection a la première magistrature de la grande nation française. Nos vœux chaleureux suivront Votre Excellence dans l'accomplissement de sa grande tache. Novakovitch, Nikolitch, Vesnitch.
M. Miouchkovitch, président de la délégation monténégaine
Londres, le 17 janvier.
Au nom des délégués monténégrins, je prie Votre Excellence d'agréer nos félicitations respectueuses pour • son élévation à la première magistraturo de la Républl- que. Nos vœux accompagnent l'illustre nmide notre pays dans sa haute mission que nous souhaitons glorieuse pour la France.
Lazare Miouchkovitch.
M. Guéchof, président du Conseil des ministres de' Bulgarie, a adressé au ministre de Bulgarie à Paris,,
la 'télégramme, suivant ."̃'•̃
Veuiltoz transmettre & M. Poincaré les félicitations les' plus cordiales du gouvernement royal a l'occasion de son élection à la Présidence do la République. Le choix du, parfait honnête homme d'Etat appelé à occuper la première magistrature d'une grande nation nous remplit de joie, en nous donnant l'espoir que la noble France eon-.tinuora, sous sa direction, a s'acquitter, avec plus d'éclat encore, de la mission élevée qui en a toujours fait la protectrice du droit, de la liberté et de la civilisation. Signé Le président du Conseil,
Guéchof.
M. Poincaré a reçu en outre des télégrammes du. prince de Monaco, du. grand-duc Nicolas Michaïlo- vitch, du grand-duc Michel Micliaïlovitch. des ca-, pitaines régents de la République de Saint-Marin, de M. Moret, président de la Chambre des députés d'Espagne, de M. Dissescu, ministre do l'in-,struction publique de Roumanie, du ministre de Salvador à Paris, du ministre du Brésil à Paris, da bourgmestre de la ville d'Amsierdam, du gouverneur général de l'Algérie, au nom de l'Algérioi du résident général de France à Tunis au nom do S. A. le Bey, des colonies françaises du Caire, Christiania, Bâle, Londres, Vienne, Madrid, Valence, Bangkok, San Francisco, Santa-Fé, Buenos-Aires et Liège. L'ambassadeurd'Espagne, le ministre de Belgique, le ministre de Grèce et le ministre do Norvège sont venus au ministère des affaires étrangères apporter à M. Pojnearô les Jélicitations. do leurs souverains et leurs propres compliments.
LE GROUPE DE i/UNION REPUBLICAINE
Le groupe de l'Union républicaine du rSénat s'est rendu hier au ministère des affaires étrangères pour présenter ses félicitations à M. Poincaré; membre du groùp'e,.à l'occasion de.spn élection à la.,Présid$n,ce de la République.
Etaient présents MM. Ratier, président; Saint-
» Nicolas «
assis à droite, les paysans à gauche, le clerc qui allume les trois bouts de chandelle. L'affaire va être terminée et la propriété adjugée à Langeais, pour 300,000 fr., quand François apparaît dans l'embrasure d'une porte, et pousse les enchères. Langeais est surpris, le marquis furieux; mais le petit tient bon, et à 450,000 fr. le château lui est adjugé.
Seulement il reste une difficulté, c'est qu'il lui faut payer. Sa sœur, généreuse comme lui, aiderait François de sa fortune; mais ce Desclos, qu'elle a épousé, est un homme dur, et qui n'entend pas les contes bleus. Il se fâche, et il annonce avec fureur qu'il va faire donner à ce galopin un conseil judiciaire.
Nous passons donc l'entr'acte dans la plus grande perplexité. Mais le rideau se lève et nous voilà rassurés. Nous sommes à l'archevêché de Paris. Un bel archevêché aux murs des tapisseries du quinzième; des statues, des livres. Une porte s'ouvre à droite, et le cardinal entre brusquement: grand, osseux, terreux, incommode, il a autour du cou et jusqu'au nez un grand foulard noir pareil a une écharpe. Ses cheveux, gris ..s'AcHippent aux tempes de sa calotte rouge. Il porte dès besicles, et il marche à grands pas en lisant Un journal. M. Calmettes a été admirable dans ce rôle de prélat qui a mal au foie, et qui a passé une mauvaise nuit. Dignité, hauteur et dureté se tempèrent. Son geste est d'une gravité retenùe.Toute l'allure est enfin d'un grand seigneur instruit à l'humilité, d'un ministre accoutumé à dispenser la grâce, d'un pasteur qui mène ses brebis d'une houlette sans faiblesse. C'est à lui maintenant à faire le mariage de sa nièce. L'auteur a préparé la tâche. Il nous a appris