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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1910-06-11

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 11 juin 1910

Description : 1910/06/11 (Numéro 161).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4838294

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/11/2007

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SOMMAIRE

LA DÉCLARATION

Au JooR LE JouR. La r~aM~a<ton <~e ~e~MMC<BMr. G Dupont Ferrior.

LA QUBSTtON CRÈTOiSE `

L'EKCYCHOUE A LA DttTE DE PRUSSE.

LES PROJETS DE CONCILIATION EN ANGLETERRE. LETTRE DE RUSSIE.

NOUVELLES DU JOUR.

REVCE MILITAIRE. Charles Malo.

EMMA. [i] Jana Austen.

11

_~T-.

La Déctàratjtoa.faJHistM'iëHa. e&t~confopMB ;à. të~'oi~poNvait attendre de.M. Briand. Beaucoup de geinspt'enttent pour do rihdÈcisidn la. mani&re souple qui est la sienne. En réalité~ M.~Briand sait ce qu'il veut; mais il'hesait pas )usqu'aquet point il pourra faire accepter ce qu'il veut par une Chambre qui n'a pas encore pris conscience d'elle-même. On retrouve dans sa Déclaration d'hier les idées maîtresses de Kes discours antérieurs et notamment de celui ftePérigueux.'mis à l'ordre du jour par te pays hn-même ~.suivant le mot heureux de M. Louis Passy.'M. Briàud a l'ambition d'être un < homme de. gouvernement s. C'est une ambition qui m'est pas très répandue, car ta ptupart de nos hommes politiques ont simplement cotte de devenir ministres, ce qui n'est pas ta môme chose. M. Rriand a l'idée qu'un gouvernement doit gouverner, et que Fart de gouverner ne se réduit pas à èxpfoiter tepays dans l'intérêt d'un parti. Il pense et il dit tout haut que la justice et la liberté sont dues & tous, ce qui paraît aujourd'hui une hérésie après tant d'années de tyrannie abjecte. faut môme que nos mœurs politiques soient descendues bien bas pour. qu'une tette affirmation paraisse méritoire et courageuse. Kn tout cas, de telles paroles ont un écho dans le pays, et c'est bien la faute des radicaux-socialistes si elles paraissent dirigées contre eux- M Hriand a dit des te premier jour ~u'ïl n'est pas l'homme des )'eprésaiHes. II !e répète, ëfit devra ie repéter encore bien' dea fois s'if veut être compris et nhéi do tous ses tubordounés

Âpres avoir reveudiquô io rote et tes droits du gouvernement, M. Briand a indiqué ce que devrait être faction du Parlement. Le travail togistatif manque trop souvent de méthode et de tenue. On a vu la dernièra Chambre aborder tous tes problèmes & la fois, mener paraUelement trois ou quatre grandes discussions, se laisser entraîner aux plus folles surenchères, et aboutir somme toute rimpuissancG ou au g&cMs. C&tta mcQhôrQnce fébrila de la ruche parlementaire tient en partia au mode de recrutement delà Chambro. M. Briand a ~franchise de le reconnaître et de proclamer !at nécossitô d'une t'éforme étectorate. 1. aystÈme qu'H a proposé est on ne peut plus défectueux, mais ressentie! c'est que la question soit abordée sana esprit d'intransigeance. Du moment qu'on .signale tes abus et les misères du système actuel, et qu'on proclame la nécessité d'en instituer un autre sur des bases plus targes et ptus Équitables, te pas décisif est fait. On en arriyera forcément a ta Représentatipu prpportionne]to,et!e gouvernement ne refusera pas sa ~co)T.aT)orâtibn loyale a ta majorité propoptiontmUste pour l'instituer. 11 aurait pu jouer un côte plus décisif daïts cette atraire et nous croyons qu'il y aurait trouvé honneur et proËt, mais la réforme se fera quand môme et c'est le principal aux yeux du pays.

Quant àu.programm6 des graudes réformes administratives, unanc~Sres et sociales, il est .évidemment trop vaste pour êtra réalisé ou môtBe;aboT'déen une seule legislatupe. La réforme administrative et judiciaire, par exemple, que tout le monde souhaite, ne sera pas réalisable avec une Chambre d'arrondissement. La poser maintenant a surtout pour avantage d'en faire comprendre au pays le mécanisme et !a nécessité, ce qui est du reste la première chose a faire. Quant a l'impôt sur le revenu, il donnera au Sénat de quoi s'occuper durant de

FEUILIjËTON DU JOUMAL DES DEBATS dn tajatatSt~

REVUE.MILITAIRE

Lé Nouveau Règlement

sur le Service intérieur des Corps de troupes

L'un après l'autre, tous nos règlements militaires d'exercices et de manœuvres aussi bien que de service se < modernisent c'està-dire se simp!iuent en se précisant. Celui de l'infanterie, le plus important, puisque < l'infanterie, c'est l'armée! selon le mot si connu e~ si juste du général Morand, a ouvert la marche en 1904; et l'on a été tout do suite unanime à reconnaître qu'il était impossible de tenir mieux et plus complètement compte des < nécessités de la guerre moderne et des changements si profonds introduits dans l'organisation comme dans la tactique des armées. Ensuite sont venus les nouveaux règlements particuliers a l'artillerie, celle de toutes les armes qui a vu modiSër le plus radicalement son matériel et; par suite/ses règles d'emploi et ses procédés de combat. Par contre, la cavalerie, qui n'a point sub.i ni n'avait.pointa subir d'aussi grands chang~nent~lB~cb.&xaltEastant toujours son < arme principale dont 1' < ordonnance a

:p~pEe a d'aillem'8 jéMr~n~niée~en .1899, !~ë~

toujours le règlement qui doit lui permettre de combiner plus ôtroitetnent et plus uUlem~nt son action avec celle des autres armes; mais on vient justement de le mettre sur le chantier, après avoir–pratique bien nouvë!Ie et dont on sëseraitavantageusementavisèplustôt! –consulté tous lés officiers intéressés sur les diverses modiucations qu'il parait désirable ~d'y apporter, et il est prol)ab!o qu'on le verra promulguer dans ic courant ou vers la on de l'anMéë prochaine.

~R~M~d«~MtM<d't<a.

longs mois- Et si on sêCatte de le réaliser<sans exposer les citoyens aux procédés inquisito- riaux etvexatoires r, on en reviendra hou gré mat gré aux signes extérieurs dont le projet CaiDau~ a eu la prétention de faire u.Ce sont ta des travaux de longue haleine qu'un Paiement se croit tenu d'avoirsùt* le métier. H en est. de plus pratiques et qui vont s'imposer d'urgence, comme la reorganisation de la marine, le statut des fonctionnaires et la mise en équilibre du budget. C'est à ce sujet qu'on pourra tâter le pouls utilement à la nouvelle Chambre. L'accueil fait a la Déclaration n'a pas été moins intéressautque la Déclaration elle-même. Les radicaux-socialistes la Chambra n'ont guère applaudi que par accès. Ceux du Sénat jsont restés mornes. Ce matin la presse de l'ancien Bloc ne déborde pas d'enthousiasme. Et dès hier soir un, certain nombre de cpmMstes notoires ont trahi leur mauvaise humeur & l'oo- easipN d ~us~mieH -aJa-Ljguada l'enseigjtMiO!! t. Jls n'ont retenu de .la..Déclara tios qu.e le court passage, d'un tQn.d'aiHeurs très mesuré, sur !a défettse da l'ëcole laïque. C~es!, la grande ceuvre de sauvetage par laquelle ils veulent commencer. La manœuvre est bi~n connue, mais à qui fera-t-o.n croire,que l'école laïque est.en danger parce que des Associations légales de pères de famille se sont formées aun d'entrer eu rapports avec les maîtres, et de s'entendre avec eux pour le bien de l'école et de l'enfant) Evidemment, la situation ne s'est pas soudain éclairée et simplifiée à la suite de la Déclaration, plie ne le sera même pas tout à fait à la suite du débat qui doit s'ouvrir lundi. Ilyacep&ndant'une conclusion a tirer de ce qui se passe: La ministère n'est pas tUi ministôre radleal-sociati&te, et les radicaux-socialistes seront néanmoins réduits à TOter pour lui dans l'espoir de renclïaîuep par leur eontiance. Il est évident que M. Briana n'est pas~ leur homme, que son programme n'est pas leur rêve et/Surtout, que son esprit, n'est pas le leur. Mais il est évident aussi, et les élections 'l'jpnt prouvé, que les radicaux-socialistes ne ~représentent nullement ropinion publique. La Déclaration ministérielle a le mérite de répondre bien davantage au vœu de ce pays.

LA D ËCLARATION

Mjes <Me<'pt<eMft du saMvetage. Depuis quinze Jours ite ~MM'~cst~u <bnd de ta mep: on dépit d'un travail achà'rn~ d'un dëvbuement admira'bte, malgré les faveurs inespérées du beau temps, on n'a pas encore achève de le tirer hors de t'eau, on n'a pas pu rouvrir. Peut-être un dock spécial eut-U avancé les choses ~pourtant les premiers délais; imposes par J~ rpchprehe difficile des scaphandriers, par !o mailtagc des chaînes, par Jeur raidissagc, eussent déjà pris plus de temps ~ue!a mort n'eut jamais accorde de répit aux victimes engtouties eh un momoit. C'est donc en vain qu'on réclame des moyens ptus puissants pour roiever tes coques submergées si i'on veut sauver les hommes, dans tes cas trop raresi!s survivent, it faut chercher d'autres méthodes, enccre pïûs expeditiycs. U faat qa'ila putasent, tut fond de Feau, .sortir d'abord deieNr tombeaa d'scier. ~pres, ça aura tout le temps de ramener au port la-coque et!o mxterjiet. Dans cette voie,.sansdoute U ya quetquo chosQ a tronver, tes Anglais nous ont prec6des. Us munissent leurs hommes d'un casque formant scaphandre léger et permettant d'aller ouvrir un capot, de remonter à la surface~Bien des difucultes sont encore à vaincre; bien d'autres systèmes, presque tous irréalisables ou dangereux, ont 6t6 proposes pour remplacer-ou compléter celui-là. Nous devons espérer qu'on tireTa des études à ce sujet un ensemble de garanties nouveUes. Des vies précieuses pourront être épargnées, et ce sont ies tristes mais glo' riousesT!et!BMS dm .P~Mt~M qui, au pm do ~eur ïie

%~H%.a~;OBtjmDOBÔ,l'accôIéra~ 1~ ~éJtbra~isaïiQn;.

ramtorHô ppat)qus de~ces ~'ava~x. Puisse cette id~o

apporter à ceux qut les pienr~nt une consolante et pieuse fierté. Ms.

tL<t vtetHe gafde. Au début de !a séance d'hier, M. Brisso!), prôsident, d6&nitif, a, remBcci& ses. collègues de l'avoir nomme. Le prestdent, qu'une Ch~ml)rc appeitë aH grsnfUpnne'ar de diriger sesr d6ëa.ts, !ai doit en &S!6f na discours da remerctemen~; c'est à ta fois un acte de haute cûuPtoisie~Bt une ~promesse s&IenneUe de eëttG parante impartialité ~ui est comme t'aitrihut nécessaire do la <bnctipn r it n'est pas défendu d'ailleurs de mettre dans ce discours autant qu'on te peut la Saesse, l'esprit, la bonne grâce qui sont le parure la plus agreaMe et la ressource la meilleure de l'autorité.. Certes, il eût été excessif d'attendre de M. Brisson ces agréments qu'il a toujours considérés comme indignes de lui. Une fois de plus, il a eM terne avec pompe, et il n'a déçu per-

En attendant, le ministre de la guerre vient de faire signer au Président do la République un autre règlement, commun, celui-là, à toutes les armes et qui, régissant l'armée tout entière dans sa vie de chaque jour, n'avait pas moins besoin d'être refondu et mis en pleine concordance avec sa constitution nouvelle: le < Règlement sur le service intérieur des corps de troupe Oa l'avait bien remanié une première fois en i892, c'est-à-dire après l'adoption du service obligatoire et universel; mais on n'y avait guère introduit alors que des modifications de détail le fond du < Service intérieur a (comme on dit par abréviation) restait bien celui qu'avait établi < le 2 novembre 33 encore une ellipse courante pour désigner le régiment rendu & cette date ) et non seulement bon nombre de ses prescriptions, mais encore son esp~ n'étaient plus en harmonie avec les institutions militaires actuelles. Ce n'était pas & une simple revision, mais bien à une réfection totale qu'il <aUait procéder, et la commission présidée par le général Gallieni a vite reconnu et déclaré que, < pour mener à bien sa tâche, il était nécessaire de partir de principes absolument nouveaux~.

Quelques-uns l'on~ appris avec peine et ont émis l'avis que, si la tactique moderne exigeait manifestement la refonte des règlements de manœuvre, le besoin d'innover dans le < Service intérieur vêtait loin de se faire sentir au même degré que la discipline, qu'it a mission d'assurer et de maintenir, n'avait pas moins d'imppntance, on ayait~eut-être encore davantage dans la nouvelle armée que dans ~an-

cienne, et.qu'on avait .tou~int&rêt, par suite, &

us et coutumes de cette dernière. Pour nous;

qui sommes !o;n de nous ranger et que Ton

nesongera sans doute pas à classer d'ofSce parmi les ~novateurs à outrance, nous prendrons la liberté de ne point partager cette opinion, et, d'accord e!i cela avec la très grande majorité des ofBciers, n'hésiterons pas à donnera l'oeuvre de la commission GatMeni, envisagée tout au moins dans son ensemble, une approbation à peu près sans réserves. En enet, qu'on le veuille ou non, qu'on le déplore pu qu'on s'en applaudisse, la base et l'esi sence même de notre armée se sont trouvées

sonne. Toutefois, en écoutant, !a Chambre oSrait une physionomie singuliëre, et, comme ou dit, il y avait de quoi. M. Brisson parlait trop visiblement pour les trois cents députés, la moitié de la Chambre qui l'ont du. sans paraître comprendre qu'en montant au fauteuil, ii cessait d'être t'homme'd'un parti et qu'il devenait t'arbitre du Parlement tout entier: cetailne l'a jamais très bien compris.Co qu'il comprend pas davantage aujourd'hui, c'est y a quoique chose de change depuis hier dans cette Chambre; ne voyait-il pas, sur les bancs, des représentants nouveau]:!?) us do deux cents députes nouveaux, il semble quecclasevoit et les pins entêtes doivent reconnaître qui le pays a signifie par ces choix sa ferme volonté d'être gouverné autrement que naguère. M. Brisson, lui; ne voit rien, ne reeonnait rien. H continue do parler, comme il y vingt ans et p!us, do la iutte contre !e cléricalisme, de l'émancipation mtellectueUe et de la la'icitc. La Chambre s'e&t étonnée de ce langage archa'ique, puis elle s'en est moquée, elle en a murmure, et les murmures ont, par moments, resscmbM a des )m<!es. Mais M. Brisson n'entend rien. 11 est cfistajiisë. dans loupasse c'est chose Mie. Plutôt qu'au fauteait présidentiel du Pap~enMnt, ~a place serait Men mieux à la téta d'une -Ligue comme (iël.lc_ do retiseignamënt, où, hier soir, quelque~ mustrations du raîtîcalisme 'fâl'sâient'cntendro des paroles EembiabiesauTsiennes.

AU JOUR LE JOUR

LA RÉHABlUTATION DE JACQUES CŒUR

Les fêtes, que la ville de Bourges va célébrer demain, tendent à réhabiliter la mémoir.e.de Jacques Cœur. Les compatriotes de l'argentier de Charles V!! essayent de devancer le jugement de l'histoire. Car its'en faut que le mystère d<; cette cause célèbre ait été jusqu'ici entièrement; dissipé.. Par plus d'un côté, Jacques Cœur reste -ep'core énigmatique. Et nous ne disons pôin.t cela! parce que l'on discute sur la longueur de.son~ nez, les plis de ses joues et la rêverie de ses. yeux; ni même parce que l'on ne s'accordait pas, de son temps, s'il portait ou non la tonsure et la robe longue des clercs, pu bien ta robe courte, que tes gentilshommes faisaient cp.uper au-dessus,des genoux. Mais, surtout, parce que les pièces de son procès ont, pourra plupart,, disparu. Ces pièces, au.début., du règne de Louis XI, formaient encore six.gros volumes et des dossiers si volumineux que Ieurpdidë<'mon'tait presque à fa chargé d'un .qheyal~. Or nous n'en avons plus aujpurd'hui.que'des~épaves.Ces épaves sont conservées en quatre endroits aux bibliothèques Nationale et Maxarine, à l'Arsenal et à l'Institut. Ce sont des copies, presque toutes du dix-septième siècle, faite,s sans intelligence et !es noms propres sont défigurés. L'original de l'arrêt n'existe plus.. Qui donc a pratiqué ces coupes sombres ? Ce sont les enfants de l'inculpé, afnrmaient les ennerms de Jacques Cœur, et la c/troj~Me dite .!C<M~o~H.se. Ce sont bien plutôt, déclaratt l'&reheveque de Bourges, Ms de l'argentier, <t ceux quiont voulu empêcher !a réhabilitation de mon père f ils ont altéré les témoignages et osi6 beaucoup, de choses qui grandement seroientâ à sajustincation ï'.

Où est la vérité Est-elle dans la bouche des accusateurs? Mais l'un des plus acharnés, Antoine de Danmartin, était parmi les principaux débiteurs de l'argentier; et l'un des plus implacables. Otto Castellani, trésorier des finances à Toulouse, était un criminel. Il convoitait 1~ place de l'argentier et il réussit à l'avoir. Deux au~eaJeaiMS.deVeo.dôme.et l'italien J.CoIonn~ ~cmëroui!!èrent S) complètement dans leurs ca/lomntes qu'il fallut les condamner à leur tour.. Jacques Cœur subit-U la torture? nous n'en savons rien, au juste. Avoua-t-il et qu'avoua-' t-il? Nous manquons sur ce point de précisions rigoureuses.

L'inculpation d'avoir empoisonné Agnès SoreLfut abandonnée parTaccnsatton. Au repro-

che'd'avoir vendu des armes aux Infidèles, Jac-

ques Cœur répondait en produisant les bulles. des Papes.Eugène IV et Nicolas V, qui avaient très régùHèrëmen.t auteriséson trafic. Au grief d'avoir exporté des monnaies dans le Levant, il < objectait qu'il avait eu soin~de n'exporter que; des monnaies étrangères et non françaises. I!' défendait mollement la médiocrité de son zèle à faire la traite mais il se disculpait du reproche d'avoir embarqué des forçats sur ses galères, en:; exhibant les lettres de Charles VII; elles luif

entièrement changées par les dernières lois sup' r. te recrutement en môme temps que son emploien campagne et ses procédés de combat par la révolution survenue dans l'armement. La réduction de la durée du service militaire, coïnçidaTtt a~ec l'élévation constanta du niveau-intellectuel–sinon du niveau, nior~f dgs contingents annuels, à 'entrée Taddption "de méthodes d'instruction et d'éducation, d'administration et d'utilisation des troupes qui dînèrent ,1 considérablement de cellèa qui aYaient~të'Jus. qu'alors en vigueur et en honneur. Il est certain que l'armée était plus solide et plus homogène quand le soldat restait sept ans, cinq ans, voire trois ans encoresou&les drapeaux et qu'on pouvait le former à loisir au lieu de le former. à la vapeur. Il est non moins certain que la < mentalité mititaire d'autrefois ne pouvait qu'être supérieure & celle d'à présent si tantest qu'il puisse y avoir encore aujourd'hui une.,mentalité militaire. Mais il ne servirait à riaït, de gémir sur cette décadence inéluctable, at d'instituer entre la vieille armée, depuis longtemps déjà morte et bien morte, après avoir glo-. rieusement vécu, et notre jeune armée démocratique, une comparaison qui ne serait sûrement pas a l'avantage de ceDe-ci. Ne pouvant'; plus ressusciter la première, quoi que nous en ayions, force nous est d'aviser a tirer le meilleur parti de la seconde–qui, au surplus, avec: tous les défauts que nous lui connaissons dereste, et dont quelques-uns pourraient être hardiment qualifiés de vices,'ne laisse pas de'conserver encdredas.qualités appréciables, a même .acquis certaines qualités que sa devancière ne' pourait pas posséder, ,Ia massa dans laquelle

:s!ie~B~u(att.h'ayantpoint,,àbea~otîp.~

une culture, aussi développée et aussi générale.' Négliger les ressources nbuveMes que' renferme et qu'oSré une armée que concourent àformer toutes les classes d'une nation plus instruite, plus àfunéo, plus «dégourdie* que jamais, serait aussi stupide et-coupable qu'il eût été fou de vouloir former les contingents d'i!yach)qnante ans (et'même moins) d'après les «principes nouveaux~ dont le Règlementi9ÏO déclare vouloir, s'inspirer, avec ~l'esprit de grand libéralisme dans lequel il so~ targue d'être conçu. Toutes les ~MM~'es que

coRMMër.prÂdBU~ai&Bn~îaatr~MMs,

permettaient d'embarquer les vagabonds et les t sans-travail.

Des lors, pourquoi condamner Jacques Cœur à 400,000 écus et au cachot, jusqu'au payement Pour cette seule raison, semble-t-i!, sur laquelle l'accusation n'osait insister trop l'argentier avait prêté de l'argent au Dauphin Louis XI, révolté contre Charles VII.

Le procès de Jacques Cœur n'aurait donc été qu'un procès politique. Nicolas V se porta garant de l'innocence du prévenu. Les ennemis de la victime furent traités tout haut de chiens avides et de vautours. Et quand l'ancien argentier eut évité de boire l'arsenic, que Castellani lui nt prendre dans la prison, quand il se fut, de geôle en geôle et de couvent en couvent, .évadé en sabrant ses sbires, c'est à la tête d'une croisade, à Chio, qu'il alla périr.

..Mais Charles VU mort, le Parlement s'obstina; Louis.'Xt ne put réussir à lui arracher la réhabilitation de Jacques Cœur. Il dut se contenter

~.faira.to'mb~rsur.-Ie~ en~ah'ts'ët les'" f~miUërs

xie son ancien amj une petite pfuie~de flatteries: etde faveurs, pensiens~t places-. G. DUPONT-FERRIER.

.G' 'o!-

Le~4:'t! /o: coM' Nikolsk est une petite e ville russe situéedans le district d'Alë~andriesky. Les 6,000 habitants qui composent sa population 1 sont extrêmement croyants. Aussi, lorsqu'on leureut appris que la comète se montrerait dans le Ciel le dimanche )5 mai et annoncerait la fin du monde, résolurent-ils de passer en jeûnes et en prières les qùelque~heures.qui leuE'restaientâ.viyre. Pour pâra!tre dignement devant le Souverain Juge, ils prirent tôu&i un; bain, ce qui est en Russie une grande détérnunafion ils revêtirent leurs habits neufs et~-allumant des cierges devant toutes leurs icônes, se prosternèrent et nrent oraison. Vers minuit, les veilleurs établis dans la tour de l'église, sonn'ërent le tocsin pouravertirque la comète brillait à l'horizon. Ce glas .mélancolique redoubla ..l'anxiété et la ferveur du peuple. La comète approchait à une vive allure, grandissant à'vuê d'œil et jetant devant elle une lumière fulgurante' La cloche des veilleurs se faisait, à mesure, plus pressante et plus lugubre. Nikolsk semblait toucher &'son dernier instant quand la

comèt.e'.traverSa ~Quie; la; vUl~ avec un .bruit de

ferja'tHe et des mugissements: de trompe. Ce fut une minute atroce :il y eut des cris, des pleurs, des attaques de nerfs; puis, la comète passée, on s'aperçut que c'était une auto dont les phares avaient causé la méprise des veilleurs du clocher. Les habitants de Nikolsk se remirent en prière'; mais, le jour venu, ils reprirent de l'es-.poir et commencèrent à se demander s'ils ne s'étaient pas baignés un peu tôt.

.J

5~'r Gec~eÀ~'H~. Un des principaux journalistes de l'Angleterre, sir

George Newnes, est mort hier à Lynton (Devôn'shire) des suites du diabète, à peine âgé de ci.nquahte-neufans.d'une famille modeste, dont le chef était ministre non-conformiste, il n'avait point passé par l'Université, mais il avait fait de bonnes études dans les écoles de la Cité de Londres; il était entré ensuite comme apprenti dans un grand magasin- de nouveautés et, quelques années plus tard, avait été mis à la tê'te d'une'succursale créée par sa maison à ~fiàn.chéster. Unsoir qu'il lisait avec sa femme les M~c~M~ EyeM:'ftg A~tM, il remarqua un. article dont te titre !e frappa: aT/M~ ~'A~~ca/7 ~y<:L:ceqùe l'on peut réellement appeter~h'fnand morceaa.fQueHç fortune pC!Hr' un journal qui ne se composerait que de morceaux friands Ce journal, George Newnëa ré~)~u.t d~ !e fonder. Le r!B~ parut un an après;deux heures après son apparition, il comptait déjà 5,oôo abonnés. D'abord limitée à ta ville de Manchester, ~clientèle s'étendit peu à.pëu.s~ns 'le Royaume-Uni,surtout lorsque son direeteuTeutimagtné.d'on'rir au public toute espèce d'avantages.: .c'était tantôt un mobilier, tantôt une maison tout entière, et les feuilles rivales étaient obligées d'enchérir pour sbutenir la concurrence. Un trait de-génie fut d'assurer sur la vie tous les lecteurs du 'T~Bt' Par suite d'un contract passé avec les grandes Compagnies, toute victime d'un accident de chemin de fer sur qui l'on trouve le

s~s auteurs jugent à bon droit < nécessaire et possible d'éliminer de la vie quotidienne des c'drps, désormais réglée d'une façon plus large c'était le fondement, !e guide obligé de I<)ur existence à une époque où !a plupart des recrues ne savaient' rien et na sëM~'e~~ pas grand'ch.ose elles pcendraient maintenant, et fortiQu~l~ment, le~mps dont aucune parcelle ne dôît plus êtr~ gaspillée, puisqu'il sufSt & p'einéàMnS.tructfbo et & l'éducation des hommes: Ajoutons qu'elles n'aboutiraient qu'à agacer'sans nul proQt ceux-ci, dans un pays l'on comprend à deau-mot et où l'on a Faction aussi prompte que le verbe.

C'est ce que n'a pas moins bien compris la commission qui à préparé le nouveau Service intérieur et l'on ne peut que la féliciter d'avoir érigé en règle constante l'appel à ~Ma~'M de tous les chefs en sous-ordre, en s'enbrçant de développer le goût des ~Mpo~saM~~s qui en est la condition premiôre. Par là, son œuvre est Men française en même temps que franchement moderne elle complète heureusement celle qu'ont accomplie, dans le même ordre d'idées, les commissions chargées d'établir les derniers règlements de manœuvres. Initiative et responsabilité telle est a tous les degrés le fondement, lacaractéristique nouvelle de ces règlements pourquoi n'en point faire aussile fondement de celui qui ï'égit l'existence ordinaire, le train-train de la vie des corps et des hommes de troupe! Mais la commission n'a pas perdu de vue non plus que ces grandes et précieuses qualités ne peuvent s'exercer avec fruit et sans danger que < dans: les Hmptës d'une stricte discipliner a et ~le ;i<; s'est gardée d'affaib~r. en ~acaBe 'façon ~ës -pêglès prièiordiàles de cette discipline qui demeure plus que jamais la-force principale des armëés. M/exécution, quoi qu'on aitpu dire, répond parfaitement à la conception, et après avoir étudié, épluché minutieusement toutes les dispositions du règlement nous n'avons rien relevé qui pût justiner les critiques acerbes dont une partie de la presse s'est faite l'écho.

Ces critiques, au demeurant, ont été limitées aux trois points principaux sur lesquels la commission Gallieni a le plus franchement mnové et où elle est persuadée d'avoir fait particulièrement œuvre utile, La première, si-

T<B~ du jour, gagne une pension pour e!Ie ou pour ses héritiers. Le succès de ce premier journal engagea George Newnes à tenter une autre entreprise;il fonda !e3/M~Ma~zt')!<revue populaire illustrée, qui, pour un prix modeste,on're à ses lecteurs un vrai volume de contes, de nouvelles et d'images. Puis, quand ta Pa// M~/Ga~e passa en tSgS aux mains des conservateurs, Newnes créa pour la défense des idées libérâtes !a WM/Mt:'M~' Gaxc//e qui devint rapidement un des journaux tes plus répandus et valut à son fondateur le titre de baronet. Entré au Parlement en t885 comme député de Newmarket, il représentait depuis t()0o le collège de Swansea. Il employait son immense fortune de laiton la plus généreuse, s'intéressant aux œuvres de charité, à l'embellissement de sa commune, aux entreprises de sport et aux récherches scientifiques; II a subventionné largement une exp!o-. ration du pôle Sud/et i!a.doté!e.Devonsh)Ee de 'plusieurs chemins de fer ruraux., k, ..a

'ti. ~'n.

I-.A QUESTION ~~ÉTOISE I~es nôgooiatiohs Cretoises n'avancent toujours pas. D'après une note officieuse anglaise, il serait inexact qu'un changement se serait produit dans l'attitude de l'Angleterre et les quatre puissances protectrices agiraient en complet accord en vue du maintiendu ~a<MgMo. Sous cette forme, ce démenti à des informations que nous nous spmTnes appropriées est luimême inexact. On n'a pas dit que l'Angleterre avait change d'attitude, mais qu'elle avait refuse d'envisager le règlement définitif de la question Cretoise. Or, le Cabinet, de Paris est actuellement d'avis, avec grande raison, qu'il y a Heu de se concerter sans retard en vue de ce règlement, et il a fait part de son opinion aux autres puissances. Aucun démenti ne peut prévaloir contre ce fait.

Los esprits sont de plu& eu plus excites en Tm'qu)c: Usonteteemusparticuliercment par la publication d'une interview d'un collaborateur de fa ~VoMM~c Presse ~6re do Vienne avec le rot Georges à Corfoù. Georges !<aurait dit:

Est-ce rompre le ~a<«'MO que de pr&ter serment au roi de Grëee! AprCs la prootamation de rannéxion do Ïà Bosnie en t'annëe iOOS, les puissances ont déclare que le rogtoment.dëamtifdeia quëstion.cretoise était proche, mais que dans tous les cas, )q ~a[<u 'yMO actuel (ee]ui de 1903) serait maintehc. Or, rcmarquei'e bien, dans ce ~a<M?!<oeta!t compris le serment au roi de Oreoe'qui aYait été prête auparavant. Les Cretois sont d'aussi bons ûïeos queJos habitants do Ccrfo~, mais. rEwape MUen ee moment )n cour Ma Turquie: et si rËuTQp~e.est eot~M nous, nous, Grecs, nous devons par conaëquent, avoir te dessous.'

La Turquie n'a paa construit en Crête une route, un chemin de fer, un pont, un tramway; c'était te désert quand mon.fUs, le prince Georges, a cto nommé gouverneur deCrëte. La seute solution vëritaMe de ta questtqn Cretoise, c'est rannexion. Sans la Crête, nous aurioM avec ta Turquie tes relations les meitteurcs. Quant a rautonomie, la Crcto ta possède depuis longtemps. Dans la question crétoise, nous n'avons pas aN'aire avec la Turquie, ette no peut rien nous y prendre.

Cette interwiew qui date de plusieurs jours n'a pas été démentie tout d'abord. Aujourd'hui qu'elle provoque de veMmëntes protestations en Turquie, le gouvernement grec fait,puMtcr que le roiaenvoyô un démenti télégraphique. Quoi qu'il en soit, l'eSCt produit reste considérable à Constântinople. Le boycottage des marchandises grecques s'organise. Un comité de'boycottage fonctionne àSaloniquooù les

débardeurs refusent de décharger les navires grecs et de transporter les passagers à bord.

D'après des nouvelles sûres de Rome, les démarches du roi Georges près du gouvernement italien ont été accueillies avec beaucoup plus de reserve que celles presda For<KO/ïM.;M.di San Giutianon'a cru devoir donner aucun encouragement, même plus discret, à Georges I". En ce }Homent,quoi qu'on dise, c'est à Londres seulement que les résistances grecqdestrouYGYimnpointd'appui'. En Crète mêmc.on ne sait rien de précis sur les dc~ermmatjtona,du. gouvernement, Suçant un télégramme d'Athènes à la Go~~s de VoM, tes députes chrétiens de Crête répondront à la nouveHo note éventueUe des puissances au Comité executif par un nouveau refus d'admettre }es députes musulmans au sein de l'Assemblée nationale. Les Cretois; espèrent que les députes musa.hnans's'abstiendront depara~re à la reprise des séances au cas contraire, l'es chrétiens sont résolus a lever laJ séance att moment de l'apparition des musulmans.et de renouveler, ta taetiqu& d'une façon c&ntmue; s')!6tàit. neeessa~ire, ils dissoudraient même FAssembIee et proeéderaMntà à de nouve!les élections.

Nous rappelons a nosaBonnés que toute damande de changement d'adresse doit êira accompagnée de la demièTe bande et de la somme 'le 60 centimes.

non la plus importante de ces réformes consiste dans le droit d'écrire accordé désormais sans restriction à tous les officiers H y a fort longtemps qu'ils le réclamaient en vain et l'on a bien fait de ne pas le leur marchander davantage, puisqu'ils en usaient do plus en plus lar-. gement, mais en conservant un prudent anonymat.: On a pensé avec'raison qu'il y avait m'oins d'inconvénient & ce qu'ils publiassent librement t leurs écrits sous leur signature et par conséquent sous leur responsabilité personnelle, et qu'on pouvait se montrer aussi libéral en France qu'en Allemagne. Le régime de l'autorisation préalable, jusqu'ici en vigueur, offrait ce danger que le ministre ou ses délégués autorisés pouvaient ton) ours être rendus responsables, eux, des opinions qu'ils avaient laissé émettre ou laissé passer; celui de la liberté pleine et entière vaut beaucoup mieux en ce que les auteurs seront moralement tenus de surveiller plus étroitement leur plume.

En. revanche, ils ne seront plus obligés de surveiller au même degré leur langue dans les conversations intimes, maintenant que l'obligation de la table commune, du ~c~s, est dôSnitivement supprimée et que chaque ofacier~peut vivre àsa guise, soit à part, soit par < groupes sympathiques H. On a dit que cette mesure visait à tuer l'esprit de corps, sinon l'esprit militaire lui-même, en brisant les liens qui doivent unir étroitementun corps d'ofnciers. Hélas .ces liens ont été, depuis un certain nombre d'années, ;Men relâchés à la suite de l'introduction de la 'politique dans l'armée par les soins ou sous les auspices de l'inoubliable~ génécal Ahdré, ct-la ~sujétion du mess .avai~Sni-par peser fort aux iofSciers, qui n'étaient jamais sûrs de n'être pas espionnés par quelque délégué secretde~Loges,, ou simplement desservis par des camarades d'opinion opposée.Aussi bien, la gêne et la contrainte avaient-elles presque partout succédé à l'aimable liberté,à la franche camaraderie d'autrefois nous ne croyons pas qu'on se plaigne d'en être enQn délivré ailleurs que dans le camp des < faiseurs de fiches ï-,dont la vilaine besogne sera ainsi rendue plus difucile. Ajoutons que, depuis que la plupart des officiers convolent, et de bonne heure, en -< justes noces la table commune avait perdu beaucoup de son ancienne utilité.

mCYCUm A LA Dm DE PRUSSE

La dernière encyclique pontificale a eu hier les honneurs de la séance au Landtag de Prusse. On a entendu des orateurs appartenant aux groupes les plus divers exposer à la tribune le mécontentement qu'inspire à l'Allemagne protestante te langage pon~ tincal. Il y avait d'ailleurs un côte essentiellement politique a cotte manifestation théologique. L'opposition entendait profiter de l'occasion pour jeter la suspicionsur le Bloc bleu et noir, sur l'alliance des catholiques avec ces enfants do la Réforme si maltraités dans le document pontifical. Les socialistes et les libéraux ne réussiront pas à brouiller le Centre et les conservateurs, mais le Centre et les conservateurs se sont hier trouvés dans deux camps ennemis. Au début de la séance, M. Heroid, députe du Centre, était venu déclarer que son partise refusait à porter un jugement sur la manifestatton du Saint Pure. Les conservateurs, ~d'autre part, sa ,s.on~a)t t remarquer par 'la sëvcrrté' ue' %urs propos à'' l'égard d

~de~Rome. .L

~.Aucune Interprétation, aucune tràduëtion~nouvelle ne peut 6carterce fait, a déclare le députe ;conservateur von Pappen~cim;< qu'il ~'agit d'offenses d!rigees contre l'Eglise evangëiique.d'ou'enses graves comme on en a rarement prononcées et ceci au moment même où des fêtes magnifiques venaient d'avoir lieu à Jérusalem. >

Un députe national-libéral, M. Hackenborg. a développe à propos de l'encyclique une thèse intéressante sur le caractère du ministre accrédité par la Prusse près le Saint-Siège.

Noas acceptons, ~-t-il dëciarë, qu'on nous traite d'hér6tiqu&s et qu'on condamne nos doctrines comme une orreti! mais nous ne voulons pas être insultes dans nos convictions; nous ne le vouions pas au nom do!a tolérance qui doit rëgner en Allemagne et parce que la Prusse, Etat en majorité protestant, a accrédité un ministre, non pas auprès du ohofdel'EgHsocathotique, mais auprès du chef temporel.

Quand un Atiemandost insulte au dehors, nous élevocs des représentations ici, ce n'est pas un AHemand, c'est la majorité du peuple allemand qui a etô offonsëe. Kous nous demandons a quoi pourrait servir notre ministre auprès du Saint-Siège si dans 'une paroiUe occasion il ne protestait pas avec énergie. Si le Pape veut ôtro traite en souverain tempore), il doit se conformer, dans son langage, aux usages qui rëgnent entre souverains et ceci d'autant plus que nous sommes le seul Etat protestant accréditant un ministre auprès du Saint-Siëgo et que nos amacitites, nos prévenances envers !a curio ne sont secrètes pour personne. AIa!ongae,te peuple prussien trouverait intoMraNe lofait d'entretenir un ambassadeur auprès 4'uh Mnverain qui considère comme un droit'imprescrip.ttMe d'insuite<,un~ grande majorité; do notro poputaUM et qui voudrait faire. dcri,ver nu droits do l'attitude, qu'il tt prise.

On attendait avec impatience !e discours du.premier ministre prussien. M. de Bethmann-Hotlweg a ef6 très ferme. Il n'a aucunement ménagé le SaintSiège.

L'encyclique, a-t-il dit, contient sur les réformateurs, sur la reforme et sur les princes et peuples qui y appartiennent des jugements qui b)essent gravement dans ses sentiments religieux, aussi bien que dans ses sentiments politiques et moraux, notre popufation ëvangelique. .>~ Ces jugements, qui sont Mcssants même dans !a forme, expliquent la profonde emoti.on produite dans une grande partie do population, et peuvent,entro au- très conséquences, compromettre ia pais confession-

ne!ie.

Aussi, immëdiatemeut âpres que fc texte tatin me fut parvenu, j'ai charge notre ministre do protester ofScieticment près do la euho et d'exprimer l'espoir que la curie trouvera les voies et moyens convenables pouf éviter les inconvénients résultant de l'encyclique. (Vive approbation.)

Cet espoir est d'autant plus Justine que, d'après una communication do l'OMen'<!<o)'e ~omoMO, la curie n'avait pas te moins du monde l'intention de froisser !cs noncatholiques d'AUemagne.

Le ministre a exécuté, hier, la mission dont je l'avais charge; une réponse de la curie ne nous est pas par-

ye.nue et ne.j.pû.HYaU.p.M enoore.no.us parvenir. J.B d&i&

par conséquent me borner aujourd'hui & ces e~pHcations cUes étaient nécessaires en présence de l'émotion qut Ee manifestait aa)M tout la pays. Le gouvernement imperiat a décidé, do son côM, de faire tout son possiNc pour garder et protéger la paix oonfessionneHo dans le pays.

Apr&s les paroles Cchangëes hier au Landtag et les assurances si fermes données par te chancelier.it y~ a ticti da croire que remotion provoquée en. ÀUem'a– gnepar t'cncyclique va se dissiper. Le Saint-Si&g& ` Évidemment était loin de prévoir les conséquences de l'Encyclique. 11 a blesse indirectement mais grave-' ment un gouvernetaent étranger dont il n'a eu qu'à se iouer. Mais il s'est attache de son mieux à reparer le mauvais eSet produit. La n<?{c de l'OMe~M~ore t'OMMMO, les paroles prononcées lundi par Pic X à l'éloge do la maison de Hohenzollern témoignent du prix que le Pape attache à entretenir de bons rapports avec l'Allemagne. Un XM~M~atK~/ répond, d'ailleurs aussi peu aux vœux du Vatican qu'à ceux du gouvernement de Berlin.

Plus grave, en tout cas, semblerait l'innovation introduite parlerégtement au Titre intitu!é: «Les Sanctions et l'on discute encoro vivement sur les restrictions apportées au~-ro~ ~epM~r.tant pour les gradés inférieurs que pour.Ies ofûciers subalternes eux-m&mes. On le voit enlever sans.: ~rqp de Tegret' aux capd" raux ou brigadiers et aux sous-ofScicTjS, même rengagés, généralement trop jeunes 'aujourd'hui pour en user avec le discernement et le calme voulus mais d'aucuns se demandent si l'on n'aurait pas dû le maintenir aux lieutenan ts, qui, pour la plupart aujourd'hui, dopassent la trentaine, parfois même la quarantaine, et sont, par conséquent, assez mûrs et assez rassis pour ne l'exercer qu'& bon escient. Cependant, il faut reconnaître quo la <ra~M/orM!a~oM effectuée est justinée par vives raisons dans !e rapport de la commission au ministre, et qu'elle découla toutnatureUementdelanouveUe organisation du commandement par ~roM~es régiment, groupe, (d'escadrons ou de batteries, ou bataiuon), unité (compagnie, escadron ou batterie). Ceux qui sont revêtus de ces commandements, c'està-dire les colonels, commandants et capitaines, sont seuls investis désormais du droit de punir, c'est-à-dire de p~o~o/tccr la punition, que leurs auxiliaires des divers grades n'ont que celui de ~ro~oser, et cela semble assez logique puisque ce sont eux qui sont responsables, en temps do paix comme en temps de guerre, de l'instruction, de l'éducation et de la discipline de l'élément de combat à la tête duquel ils sont placés, qui jouent, chacun dans.sa sphère, !e rôle da /M7«M militaire. On verrait à tort. uno .atteinte à l'autorité et:au prëstigedeleurs soûs~ordres dans ia restriction du droit de punir da

,cûux-ci,~u-hiomentq~oh leur maintient, avec'

l'obligation de signaler au chef toute infraction commise, la faculté de faire appliquer sur le champ la sanction qui leur paraîtrait indis-. pensable. Avec ce correctif important, il est évident que les avantages des dispositions nouvelles passent leurs inconvénients et, sur ça point, comme sur la reste, il est difficile decohtester que !e < Service intérieur récemment promulgué « compiëtc heureusement l'édiuce de nos règlements militaires

CHARLES MALO.