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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1905-08-14

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 14 août 1905

Description : 1905/08/14 (Numéro 224).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k482029c

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 07/11/2007

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LUNN 14 AOUT 1905

PRIX DE L'ABONNEMENT

tBO)3MO!S snmOtS ON~tt

f~fSt'NMce-t.orrMne. t.O'ff. 20fr. 40'& Etranger. l&tr. 3Zff. 64&,

ON S'ABONNE:

Bn pMïitee et fctr~ms** M'Mt <a<M te* txM:eatnx de poste

T.E3 ANNONCES SONT REÇUES ..1

Chez !?. Ï~age. Cerf et 8, Phce !aBo!U~

V<MR A tLA 3 B*ACE N~S !S<~VEM~ES OE BE<M!aER)EKE~tME

SOMMAIRE

ENTENTE CORDIALE.–Robert de Caîx.

LA CAMPAGNE DE M. BOCQUILLON.

Au JouR LE JouR. Le ~fena~s Po<er!ot. II. Les deua? ~poM~c.– S.

LES FÊTES ANGLO-FRANÇAISES.

LE3 NÉGOCIATIONS DE PAIX.

A L'ETRANGER. Z<<t St<M<!<MM en 2:MM~. Z<t Crise SCNttdttKÏM.

NOUVELLES DU JOUR.

LA SBMAMB DRAtM-nans. EmUe Pa~aet. MAnCBBFÏNANCIBR.

REVUE COMMERCIALE.

LE CADEAU DE NocËS. Henry Peyro de Betouzet.

ENTENTE CORDtALE La semaine de l'entente cordiale s'est déroulée jusqu'au bout sans une note fausse ou excessive. Personne aujourd'hui ne peut plus douter du caractère profond et populaire du rapprochement franco-anglais et personne non plus en prendre ombrage, à moins de nourrir de mauvaises intentions on travers desquelles il pourrait surgir. L'enthousiasme des manifestations de Portsmouth et de Londres n'a pas été un vain feu de paille il n'a rien do surprenant, il revêt même une signification très nette pour ceux qui ont réfléchi quelque peu sur te caractère anglais. La réputation légendaire de flegme faite à nos voisins peut être attribuée bien plus à la lenteur et a la rareté qu'au manque de force et de profondeur des mouvements de leur âme. Ils aiment d'abord par la tête, à bon escient, sur la constatation de choses positives mais lorsqu'ils se sont découvert des ictër&ts communs avec autrui, ils les sentimentalisent tout naturellement. Etant de tempérament profond, n'ayant guère de tendance a s'analyser, se critiquer et se < blaguer* » comme nous le faisons si vite nous-mêmes, ils se livrent fortement et tout d'une pièce à cette émotion. Nous venons d'en bénéficier et il est probable que nous en bénéficierons longtemps encore car il n'y a pas apparence d'un changement prochain de la situation qui a fait naître l'entente cordiale. Elle est, si l'on peut dire, lo spontané naissant du réfléchi, et c'est sous ce jour qu'il faut considérer cette suite extraordinaire de réceptions et d'ovations couronnée par le fait, sans précédent, do l'hospitalité donnée par le Parlement britannique à des étrangers dans les murs lourds d'histoire de Westminster-Hall.

Le monde a généralement fait l'accueil le plus bienveillant & l'écho do ces fêtes parce qu'il n'en a jamais été de moins inquiétantes pour les tiers. La presse allemande s'est abstenue de les commenter aprement. I! serait X souhaiter que ce silence, qui, a iui seul, est un grand progrès, fût inspiré par âne appréciation plus saine du véritable caractère de l'entente franco-anglaise. A vrai dire, il est difficile d'espérer un tel changement si. peu après l'époque où chaque matin faisait écloro des soupçons nouveaux et. où nous ne pouvions soutenir nos intérêts au Maroc ou ailleurs sans être évidemment le jouet de )a perfidie anglaise. Il serait pourtant raisonnable que l'Allemagne ne s'acharnât pas à se croire sous-entendue et visée partout ou l'on parle hors do sa présence. Nous voudrions qu'elle ajoutât Quelque foi à des paroles comme celles-ci, prononcées dans le toast de M. Balfour au déjeuner de Westminster-HaU < II y a eu 'dans l'histoire des époques où une manifestation d'amitié entre deux grandes nations était considérée comme une menace pourd'autres pays; de ces époques où l'on ne pouvait concevoir d'amitiô internationale qui ne fût dans le but de porter atteinte & des tiers. Ces époques appartiennent maintenant à un lointain passé. a Jamais nous n'avons cru porter atteinte a des tiers on liquidant les ~diSerands irritants qui nous séparaient de l'Angleterre et que les étapes de l'histoire rendaient sans issue si l'on s'obstinait de part et d'autre à tes soutenir sans élargir leur terrain primitif. H était légitime et naturel que la liquidation, par !es accords d'avril 1904, de querelles anciennes avec l'Angleterre et la certitude de voir régler dans le même esprit les questions subsistant en-

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS du N4aeùtt90&

TLA

SEMAINE DRAMATIQUE

Thé&tre non jonô ~ifc~cMMMS~c F/or:e«e Brachft, dt< CbtMeruo:<o:rc, comédie en cinq actes, par M. Paul Mougin.Brocë~tan~e, légende dramatique eu quatre actes et en. vers, par M. Georges

Afa~KO!S6~ F.'o~:eMe Brachet, du CoKS~ri'a/0!'r<?, n'est pas une bonne pièce en ce sens qu'elle n'aurait aucun succès au théâtre. On ne s'y intéresse à persouno et elle n'a pas le minimum d'intrigue nécessaire a. la scène. C'est par trop la <: tranche de vie chose si parfaitement périmée qu'eHe commence à être une nouveauté universitaire et une hardiesse de, thèse de doctorat. C'est du théâtre démodé. J'en dis pourtant quelques mots, parce que cette pièce est d'un réalisme exact qui est presque étonnant d'.exactitude. L'auteur a évi- f demment vécu de cette vie des artistes débutants qu'il décrit. Tous les types sont vrais le jeune premier bellâtre, aussi séduisant qu'un commis de nouveautés et qui fait victime sur vicHme parmi les élevés du Conservatoire; le vieux protecteur paternel, qui a toujours sa pensée de derrière la tête, si je puis m'exprimer ainsi; ces messieurs du cercle littéraire (excellent, l'acte du cercle littéraire), chez qui la vocation, dramatique, comme disait Diderot, .B~'od'McMoM ttt<er<K<e.

MBMAL BES BEBATS

coreoupouvant surgir entre elles, inspirât aux deux nations beaucoup de joie et de cordialité réciproque. Aussi avons-nous trouvé singulièrement irritant qu'un tiers parût prétendre secouer notre chaise pendant que nous étions attables avec notre convive, et n'en avons-nous été que plus fermement résolus à ne pas quitter la table. Si l'entente franco-anglaise est devenue plus étroite et plus populaire, on n'a qu'à s'en prendre à ceux qui l'ont accablée de soupçons supernus mais assez inquiétants pour que les deux nations eussent à se demander si elles n'allaient pas se trouver unies par une solidarité inattendue.

Il n'appartient cependant pas au plus ou moins de bienveillance des tiers de faire dévier l'entente cordiale de sa voie. Elle est pour les deux puissances une garantie de paix, mais n'est pas autre chose. Pour nous, en particulier, elle a la valeur intrinsèque, déjà acquise, de nous donner toute sécurité dans notre domaine d'outre-mer et spécialement d'Extrême Orient. Nous n'avons .pas à chercher au delà. Pour que notre entente avec l'Angleterre s'exerçât sur un autre terrain, it &udrait l'appel violent d'autrui. Mais il est évident' qu'elle no songe pas à le devancer et à devenir provocante en se prémunissant d'une manière précise contre certaines éventualités. Cette précision serait d'ailleurs bien supornue, la politique de l'Angleterre -étant nécessairement déterminée d'avaneo pour le cas où quelque nouvelle politique napoléonienne surgirait en Europe. Hors de ce cas, on ne trouvera jamais de pointe dirigée contre personne dans l'entente cordiale et durable de deux puissances qui, on se réconciliant, n'ont pas plus menacé les tiers que trahi leurs alliés, et ne poursuivent qu'une politique d'équilibre et de paix. ROBERT DE CA!X.

~'adjoint ConJe. M. boude, adjoint collectiviste du très collectiviste Conseil municipal de Brest, vient d'ôtro suspendu de ses fonctions. Cette mesure était rendue nécessaire par les incidents qui jont marqué la séance du Conseil do Brest vendredi dernier. M. Goude en effet s'était emparé d'un dossier relatif à une concession faite par la ville et refusait de le rendre. Le contrat consenti par la ville était signe et la délibération prête à être expédiée au préfet, lorsque l'adjoint Goude prit d'autorité les pièces. Plusieurs conseillers avaient réclamé énergiquement pour que des mesures fussent prises contre l'extraordinaire abus de M. Goude, et des injures avaient été échangées entre goudistos et antigoudistes. En outre, à la même séance, le Conseil municipal avait eu à s'occuper d'une affaire non moins épineuse. M. Goudo avait à l'occasion du i4 Juillet organisé un banquet do 1,500 couverts pour la fête maritime. Sur les 600 fr. de cautionnement versés par le traiteur, M. Goudo avait pris 300 fr. pour solder les costumes payés par la ville à trois rosières. De là des protestations de la part du receveur municipal, et ônalement le maire avait dû rembourser sur son argent personne!. Comme suite à ces faits, un conseiller avait présenté l'ordre du jour suivant, à la dernière séance du Conseil < Le Conseil, considérant que les agissements incorrects de l'adjoint Goude sont de nature à nuire aux intérêts de la Vllie, à mettre le Conseil aux prises avec les pires difâeultés et qu'ils portent une grave atteinte à l'autorité du maire, blâme énergiquementia conduite de l'adjoint Goudo et invite le maire à prendre des mesures pour éviter le retour do semblables abus. Treize voix so sont prononcés pour, treize voix contre et la séance s'est achevée dans le bruit. Voilà qui donne la meilleure idée de l'administration dont sont capables les socialistes, et personne ne s'étonnera de la suspension qui vient de frapper M. Go ude.

LA CAMPAGNE DE M. BOCQUILLON M. Bocquillon ne se lasse pas de répondre à M. Jaurès, et il a vraiment la partie belle. Son contradicteur c~t engagé dans une très fâcheuse aSTaire, qui l'irrite au point do lui faire proférer quelques gros mots, qui le trouble au point de lui suggérer des raisonnements dont est bannie la raison, qui le distrait onûnau point de lui faire lire dans un texte le contraire exactement de ce qui y est écrit. < Vous préférez passionnément votre patrie, dit M. Jaurès à M. Bocquillon. Cela est d'un chauvinisme imbécile et bas, car si vous préférez la vôtre, vous détestez les autres. Or, M. Hervé préfère les autres, mais déteste la sienne. Vous avez donc la même mentalité que lui. C'est bien co qu'avait dit M. Buisson, qui vous avait mis dans le même sac. Vous êtes des patriotes incomplets, puisque l'un de vous no préféra que la Franco et que l'autre ne préfère que l'Allemagne. Et moi, je suis bien plus patriote que vous, puisque je préfère plusieurs patries au lieu d'une seule, puisque j'en préfère deux, puisque j'en préfère dix, puisque je les préfère toutes.

Telle est la dialectique de M. Jaurès, et nos lecteurs trouveront d'eux-mêmes par où elle pêche. Elle serait tout à fait contestable, mêmes! M. Boc-

n'est qu'une forme du désir do frôler les jeunes actrices; les féteurs de cabarets de nuit, toujours c.orrects et toujours froidement vicieux. Oui, tous les types, y compris peut-être celui du soupirant discret, dévoué, profondément épris, mélancolique et désolé, sont marqués de traits précis et sont d'une vérité sans charge et sans surcharge qui est d'un grand attrait. Le personnage principal, qu'on voudrait qui fût plus creusé est, du reste, très juste aussi, tout compte fait. La petite future Rachel qui n'a d'autre vocation que sa vanité et une certaine bonne grâce à dire le vers et qui a du talent une /Ms, parce qu'elle est en colère contre son amant et qu'elle a à dire les < Imprécations de Camille et qui ensuite se heurte tellement, malgré son prix de tragédie, à toutes les portes obstinément fermées qu'elle en est au désespoir, et qui, plutôt que de devenir une simple cocotte, s'empoisonne à la fin d'un souper; cette petite dinde est à peine mélodramatisée et, elle aussi, a beaucoup de vrai..

Encore une fois, cette petite tragi-comédie n'est pas faite pour le théâtre, mais elL~ est à lire, et on la lira avec intérêt et il faut retenir le nom de M. Paul Mougin, pou connu, je crois, jusqu'aujourd'hui.

Il se publie en France trois ou quatre 2'M~M et ZMM< par an. Je ne sai~ pas combien j'ai lu de 2r~aKe<7s<:M<. Du reste ils se ressemblent tous par l'analogie d'une Ogale médiocrité. Lo sujet, comme celui do Jeanne d'Arc, n'a jamais porté bonheur aux Français. En voici un cependant, qui., à mon avis, so détache un peu du peloton. C'est ~'c~i'~M~, do M. Georges Chesley.

Ce drame, écrit depuis longtemps, a son histoire, aussi triste, presque, que celle d'Iseut et Tristan elle-même, et M. Georges Chesley la raconte en son avant-propos avec un ~M/~p~~ mélancolique qui ne manque pas de saveur.

P~t tTMn~ ~T MTT~B~M~C

âULI i iM~JiLO i Li i i imAmM

quillon avait écrit qu'il falla't ha!r tontes tes autres patries; on pourrait lui reprocher, dans ce cas, un exclusivisme inintelligent, mais il ne se trouverait pas un logicien pour soutenir que c'est le même sentiment d'exécrer sa mère ou d'exécrer les mères de ses amis, sous prétexte que les unes et les autres ont des enfants. Seulement, il y a un accident plus grave encore dans l'argumentation de M. Jaurès. M. Bocquillon avait écrit en toutes lettres < A l'intérieur, le patriotisme consiste à préférer passionnément sa propre patrie, <pM< e~ pr<:<tOMa?t< <e respect sincère des aM<res Ma~to~s. Le dernier membre de phrase a complètement échappé à l'exégète; puis, dans une sorte d'hallucination, il en a lu un autre qui n'y était pas, et où il était question du c mépris violent des autres patries Apres quoi il a commencé à discuter. On comprend que M. Bocquillon ait éprouve le besoin de rétablir le texte à côté du commentaire.

Cette lutte du petit instituteur primaire et do grand orateur socialiste prend une allure véritablement passionnante, et nous sommes heureux de constater que jusqu'ici c'est au premier qu'est resté l'avantage. Mais M. Boequillon cherche évidemment dans cette bataille autre chose que des succès d'amour propre; il y cherche des résultats. Il semble qu'il soit en train de les obtenir. Il a révélé la gravité profonde du mal. Il a véritablement émn l'opinion et les pouvoirs pub.Iies. On commence à sentir la nécessite de prendre des mesures. Hier, on poursuivait l'instituteur Bretin. Aujourd'hui, nous apprenons que M. Bienvenu Martin vient de signer un arrêté interdisant, dans les écoles publiques de tous ordres, l'.BM<OM'e de .France de MM. Hervé et Clémendot. Nous pourrions peut-être regretter que le ministre, Cdèle au système de compensations qui lui a été enseigné par un de ses collègues du Cabinet, ait choisi ce moment pour faire cesser la disgrâce d'un admirateur tumultueux de M. Thalamas. Mais nous ne voulons pas soulever ce grief. La mesuro.que vient do prendre M. Bienvenu Martin était nécessaire à l'époque où nous sommes, il faut ajouter qu'elle est courageuse. Nous ne lui marchandons pas nos félicitations.

AU JOUR LE JOUR LE MÉMAGE POTERLOT

77. Les deux époux

Narcisse Poterlot et sa femme, la btondeAntoinette, faisaient donc un très bon ménage, uni et joyeux. La Bourgogne était alors paisible, sinon heureuse; la France aussi. On ne parlait pas ou l'on ne parlait encore que vaguement de séparer les Eglises de l'Etat et le Concordat, transaction excellente dont l'Etat lui-même bénéficiait le premier, maintenait la concorde, qui i est un bien inestimable, dans les provinces, dans les communes et dans les familles. Poterlot, comme la plupart de ses voisins, n'allait pas souvent la messe, mais il n'empêchait pas sa femme d'y aller. Il y allait pourtant quelquefois, aux grandes fêtes carillonnées et le jour de la fête de Saint-Vincent, patron de la confrérie des vignerons; il gardait même chez lui, par privilège, le bâton rouge de la bannière corporative-la bannière restait à l'église, dans la sacristie sans se douter peut-être que ces confréries du passé furent la première ébauche, ret<~chée depuis par le temps, des Sociétés de secours mutuels et des Syndicats d'aujourd'hui. Tous les dimanches, Mme Poterlot, accompagnée de la jeune C!orinde,-se rendait le matin à la grand'messe et l'après-midi aux vêpres. Tous les dimanches, Poterlot faisait sa barbe te matin et se plongeait invariablement dans la lecture de l'E~aMC~/eMr, qu'il ne lisait à fond que ce jour-là; l'après-midi, rasé de frais et endimanché, il allait au café des Bons-Enfants faire sa partie de manille avec Rougelin, Chambergeot et Lécureuil, ses inséparables. La Poterlotte ne contrariait pas son homme sur cet article-là: elle lui ajustait sa belle cravate verte et donnait un coup de brosse à son cha- peau.

Le café des Bons-Enfants, tenu par une forte femme, la veuve Chardonnette, juste en face de l'église de Sauvigny, était le rendez-vous de la municipalité républicaine. Le maire, M.Lacôte, ne dédaignait pas de s'y asseoir, tous les di- manches, en compagnie de Fromageot, son adjoint, et de Chopinet, le garde-champêtre. C'était aussi le temple, la tribune, le trépied, le capitote et l'abreuvoir de Félix Moutardier, te grand Moutardier, le nambeau et l'oracle des esprits forts et des libres-penseurs de Sauvigny, leur chef de file, comme il s'appelait lui-même, i fièrement. Moutardier, qui aimait les belles ( expressions, avait baptisé le cabaret de la veuve i Chardonnette du nom plus ronnaht de Cercle s d'études sociales et philosophiques. 1 Là, tous tes dimanches que Dieu fait, sur le t coup de trois heures, tout en lançant la manille ( et son manillon, Moutardier et ses acolytes 1 tranchaient. en cinq sec les problèmes les plus (

M. Georges Chesley avait eu l'idée d'écrire un TW~a~e~ 7seM<– idée qui, du reste peut, venir à toutle monde et est venue eSectivemont à bien des personnes en 1882, quinze ans avant la représentation du regrettable Trxs~M de Z~OMO~ d'Armand Silvesire, à la Comédie française.

M. Chesley suivait alors un cours de littérature où il était beaucoup question du Cycle de la Table ronde (celui de M. Gaston Pâris sans doute), il conçut l'idée maîtresse d'un drame sur Tristan, eut la vision des personsonnages principaux, dressa son plan et mit sur pieds un certain nombre do scènes. Puis ii s'occupa, pendant douze ans, de gagner sa vie ce qui est une nécessité qui s'impose quelques-uns d'entre nous.

En 1894, pendant une trêve, il établit une certaine coordination dans les morceaux qu'il avait écrits.

En 1896, il combla les lacunes et mit enËn l'ouvrage en forme.

Sur ce, nouvelle intervention des nécessités de la .vie ou des exigences de la profession. En 1902, retour à Tristan, travail de remaniement, de corrections et d'amendement. Fin 1903 l'ouvrage est considère par l'auteur comme terminé. Il n'avait pas mis vingt et un ans à le faire, non; mais vingt et un ans s'étaient écoulés depuis le premier linéament jusqu'à l'achèvement de l'ouvrage.

C'est ainsi que j'ai un aiii qui a mis vingtcinq ans à préparer sa licence ès lettres. Cu n'est pas à dire qu'il l'ait préparée tout Io temps; il no l'a marne jamais préparée du tout, que je crois; mais il a pensé assez souvent, pendant vingt-cinq ans, au bout desquels il s'est trouvé licencié tout comme un autre. <Vrai est qu'il y songea assez longtemps. &

Je ne crois pas que M. Georges Chesley ait prétendu faire jouer sa pièce. Elle n'aurait pu

noueux; on divaguait abondamment, entre deux t canettes, sur Dieu, sur la vie future, l'immortalité de l'âme et l'avenir de la Z.t&re-fe~Mée. Puis venait la série des apéritifs rien ne pousse à l'éloquence les politiciens et les théologiens de chef-lieu de canton comme les apéritifs multipliés. On mangeait du curé, et on n'en mangeait pas sansboire. Les bonnes femmes qui allaient aux vêpres ou qui en revenaient, leur gros paroissien sous le bras, étaient obligées de passer devant les fenêtres du cabaret des Bons-Enfants. La sortie des vêpres en provoquait toujours une autre chez Moutardier, qui était fougueux il se mettait sur le pas de la porte pour narguer les < dévotes a. a Les voyez-vous! a criait-il. < Les voyez-vous! ? et il ajoutait, poliment < Tas d'abrutis! ? u

Poterlot, qui n'était pas un avale tout cru et qui préférait l'innocente manille aux théologies de cabaret, s'était d'abord abstenu de prendre part à ces controverses puis, peu à peu, comme il arrive, il s'était laissé entraîner par la contagion. La faconde eti'intolérance agressive de Moutardier lui en imposaient. Mme Poterlot ) qui n'était pas sotte, surveillait du coin de l'œil cette évolution; elle avait d'ailleurs toute espèce de raisons pour se méfier du désintéressement de Moutardier, qui rôdait autour de ses jupes. Poterlot revenait toujours exactement de sa manille dominicale à l'heure de la soupe. Un soit pourtant que la causerie' sans doute avait été plus chaude ou la maniMe, à force d'être entrecoupée, plus traînante, il rentra chez lui un peu en retard. La Poterlotte avait pour principe d'être toujours à l'heure et de ne jamais grogner Poterlot quand il s'attardait. Le couvert était mis, le diner prêt; Poterlot à peine rentré, la soupe fuma sur la table.

Avant de manger son potage, la jeune Clorinde fit un signe de croix, en manière de Benedicite. M. son père la regarda de côté, d'un drôle d'air, que la gamine n'aperçut point, mais qui frappa et choqua Mme Poterlot. <~ Eh bien! quoi, Narcisse, lui dit-elle, tu ne vas peut-être pas empêcher cette enfant-là de suivre sa religion et de prier le bon Dieu ? a < Le bon Dieu, le bon Dieu! s répliqua Poterlot, en tâchant d'attraper quelque chose du ton catégorique de Moutardier, a qu'est-ce qu'il a fait<* t « C'est lui, dit la petite Clorinde, comme si elle répondait au catéchisme, qui a fait le ciel et la terre. o o. Oui, reprit la Poterlotte, l'enfant dit bien c'est lui qui a fait le ciel et la terre. Et ton Moutardier, ton fameux Moutardier, qui vous embobine tous, tant que vous êtes, qui t'a endoctriné, toi, mon homme. sans que tu t'en doutes, avec ses histoires qu'est-ce qu'il a fait, qu'est-ce qu'il fait encore ? Des sottises. x <c II nous paie à boire N, ob- jecta Poterlot, moitié vexé, moitié badin. ail vous paie à boire! Tu veux dire qu'il vous fait boire et qu'il s'arrose lui-même, avec votre argent, car je suis sûre que c'est toujours lui qui gagne, ce coucou-là a Mme Poterlot ne se servit pas précisément du mot coucou elle l'abrégea, comme Molière. < 11 bavarde assez, ton Moutardier, pour avoir toujours soif. Ce qui m'étonne, vois-tu, Narcisse, de toi et des autres, de Lécureuil, par exemple, qui n'est pourtant pas un éberlogé, c'est que votre Mou- tardier vous ait mis à tous un bandeau sur l'œil, lui qui parle, comme une pie borgne, de ce qu'il ce sait pas et qui désunit les ménages, en s'attaquant, comme un païen, à la reli- gion.s n Poterlot, qui se sentait piqué, prit un air grave~ sentencieux et oraçulaire. <: La religion, prononça-t-il, c'est bon pour les femmes et pour les enfants. Tais-toi, Poterlot, com- 1 manda Antoinette en ôtant la soupe, qui était du reste excellente, pour servir le bœuf sur un plat et les légumes du pot-au-feu sur une as- siette, tu ferais tort à ta connaissance. La reli- gion, vois-tu, c'est comme la soupe que tu viens ( de manger c'est bon pour les enfants, n'est-ce pas ~Clorinde, et c'est bon aussi pour les gran- 1 des personnes. Ose dire, Poterlot, que ma < soupe n'était pas bonne, ose le dire, et va de- c mander à ton Moutardier ou même à la Char- 1 donnette de t'en tremper une comme celle-là. < l Narcisse, qui ne voulait pas en démordre, } < Passe pour la religion il en faut, peut-être < mais les curés, il n'en faut plus ça coûte trop 1 d'argent. a–&Et la manille donc, et le caba- < ret, et tout ce qui s'ensuit! Voyons, Narcisse, 1 comptons ensemble, ton cabaret te coûte, tous 1 les dimanches, une pièce de quarante sous. Je ` ne te les reproche pas. encore une fois, et il est permis à un brave homme comme toi de prendre un peu de bon temps mais cinquante- ( deux fois quarante sous, cela fait, au bout de s

être représentée qu'au Théâtre français ou & l'Odéon. Le Théâtre français après sa tentative de T)'~HM ~c Léonois, n'aurais pas pu l'accepter, et quant à l'Odéon, il ne s'aventure guère à la tragédie ou au grand drame en vers signé d'un nom nouveau. Il est donc probable qu'après avoir mis vingt ans pour naître, .B~oce~'a~~ eut mis vingt ans pour ne pas être jouée.

M. Chesley l'a publiée et il a, en cela, agi fort sagement. Il la présente au public et à la critique avec les explications nécessaires ou utiles que je viens d'indiquer et avec cét avertissement < .Croc<OM6fe a sa note propre. Elle revendique sa place dans l'art dont elle relève et n'entend pas qu'on la soumette à une autre juridiction. J'avoue ne rien comprendre du tout à ce propos d'allure menaçante et de rédaction énigmatique, mais j'y vois au moins que l'auteur sollicite d'être lu et je lis.

Lepremier acte, d'une très grande beauté pittoresque et d'une vraie beauté dramatique est composé ainsi. Gormond a été vaincu par Tristan. Tristan va emporter Iseut en Cornouailles pour qu'elle y devienne la femme du vieux roi Marc, oncle de Tristan. Iseut, frémissante d'horreur patriotique et d'horreur virginale, demande à sa vieille nourrice un poison 1 pour faire périr Tristan. J'en ai un, mais particulier, dit la nourrice. Il faut le verser à 1 l'ennemi en lui disant <f ~o:'s ?/MM~~ M:6Mr~ n mais il faut gM<? <'e c<x:M?' so: 1

!t faut, et tnut cst!& ~na la main et !e coeur

Soient. d'iieccrJ pocf on'hr la magique h~ucur. j Autrement l'ennemi ne meurt pas et, au I contraire vous êtes attaché àiui,pour toujours comme l'cngie à la chair. 1

–.<: Je suis tranquille la-'iessus~ dit Iseut. Et eile fait verser le philtre à Tristan en disant « Sels maudit et meurs. »

Et cMë attend las événements.

A la Gn da l'acte on la vo't, sur le pont du

l'année, une pièce de cent francs: Est-ce que ma religion, comme tu dis, et ma place à l'église, et les quelques sous qui, dans la masse des impositions, représentent les frais du culte, est-ce que tout cela, l'un dans l'autre, monte seulement à la moitié, au quart, au cinquième d'un billet de cent francs?. Tiens, Narcisse, ne nous contrarions pas parlons d'autre chose. &

Et la soirée se termina sans dispute, comme à l'ordinaire. Clorinde dit bonsoir à ses parents et s'alla coucher. M. et Mme Poterlot causèrent ensemble, comme tous les soirs, du petit train-train de leur vie paisible, de la saison, des champs et des vignes, de la menace des orages et des maladies, du phylloxéra, du mildiou et du black-rot, des belles récoltes passées et de la triste vendange à venir ils causèrent même de la première communion prochaine de la jeune Clorinde, de la rcbe blanche que la petite mettrait ce jour-là, du nombre de gens à inviter pour -la cérémonie. Sur tout cela, ils pensaient, ils sentaient de même, et ils s'entendirent merveilleusement. La cloche de l'église de Sauvigny sonna neuf heures. <t C'est l'heure des honnêtes gens, dit Narcisse Poterlot, qui ne pensait plus à Moutardier, allons-nous coucher. » < Comme tu voudras t, dit la Poterlotte, dont la lampe qu'elle tenait à la main dorait encore les tounés blondes et la réconciliation définitive du ménage s'acheva, sans phrases, sur le traversin conjugal et concordataire. S.

LES FÊTES ANGLO.FRÂNÇAISES (De Mo<rs eorrM~OMc!an< par<tCM~er) A Westminster

Londres, la i2 août. Nous venona d'assister à une scène historique; il n'y a pas d'autre terme pour qualifier le déjeuner offert à Westminster Hall par les membres des deux Chambres du Parlement britannique à l'amiral Gaillard et à ses officiers. Westminster Hall a vu des scènes tragiques comme le procès et la condamnation de Charles des cérémonies imposantes comme le banquet du couronnement de Georges IV. Mais c'est la première fois, depuis qu'existe cette salle neuf fois séculaire, qu'elle a servi & une fête oHerto par les membres du Parlement, non pas seulement à des étrangers, mais à qui que ce soit. On ne saurait trop insister sur le caractère unique de la cérémonie d'aujourd'hui. Toute escadre étrangère venant à Portsmojth serait reçue comme l'a été celle de l'amiral Caillard, les officiers seraient invités à la table royale et reçus au Guildhall par le lord-maire. Le palais de Westminster étant un des palais royaux, le souverain peut, s'il lui plaît, en disposer et donner une fôte àWestminsterHaiI.Mais, ce qu'aucunepuissanee ne peut faire, c'est de forcer les membres des deux Chambres à recevoir des hôtes anglais ou étrangers, quels qu'ils soient. C'est pourquoi, en dehors du fait extraordinaire d'une fête donnés sous les voûtes de We.~tmiaster-HalI, il est si étonnant, si remarquable à tous les points de vue que, sur l'initiative du major Evans Gordon, les membres des deux Chambres aient, spontanément, résolu de prendre part aux fêtes franco-anglaises et de donner un dcjeu:icr aux marins français. Sans dictinction de parti, les membres des deux Chambres se sont unis dans une pen- I sée commune de sympathie pour la France, pour fêter l'amiral Caillard et ses officiers et pour donnerainsi à notre pays le plus insigne témoignage de la cordialité de leurs sentiments. Jamais pareille chose ne s'était vue, et, sans préjuger de l'avenir, il est difficile de concevoir que pareil fait puisse se reproduire. Certainement, il faudra des générations avant que l'on revoie un tel spectacle.

Un peu avant une heure, la plupart dos invités civils étaient réunis, en costume de ville, dans le Royal Galiei'y qui précède la Chambre .des Princes laquelle la sépare de la salle des séances do la Chambre des Lords. Les murs revêtus de peintures historiques, sont tapissés de brun et cette décoration un peu sombre est relevée par les dorures des moulures et des statues et par des banquettes de marocain rouge. A l'extrémité de la salie opposée à colle par où entreront les marins français, se tiennent le lord chancelier, portant, sur l'habit de Cour, la toge en soie noire à lourdes broderies d'or l, et coiSo de la perruque à grandes boucles; à sa droite, se tient le speaker de la Chambre des Communes en simple costume de cour. Le Parlement est prorogé depuis hier et il serait contraire à l'étiquette que le speaker se montrât revêtu de la toge et da la perruque. Bientôt viennent se grouper, auprès des deux présidents, M. nalfour, M. AustenCham berlain,et quelques autres ministres. Puis, non loin* de là, ou remarque l'archevêque do Cantcrburg, le duc de Norfolk, le marquis do Northampton, lord Roberts, le marquis de Bath, M. John Morley et environ deux cents membres des deux Chambres. A une heure précise, tout le monde s'est rangé des deux côtés de la salle 'et, aussitôt, on voit s'avancer l'amiral Gaillard et l'ambassadeur de France suivis des officiers français et du personnel de l'ambassade. Les marins seuls sont

vaisseau qui l'emmène, invoquant les esprits des eaux et des airs et du ciel et se demandant < Qu'advient-it? Est-ce que j'aimerais Tristan?~ Et cette dernière scène est très lyrique et très belle et l'acte entier est déjà très dramatique. A l'acte II nous sommes :en Cornouailles, à l'orée de la forêt de Brocéliande. Issut est l'épouse du roi. Le caractère de Tristan est tout changé. Il n'est plus le héros chrétien, gardien et défenseur du saint Graal. H est sombre, mélancolique et rêveur. Sa mère s'inquiète. Le moine qui' est .le chef religieux de la contrée Gherb (que M. Chesley tient beaucoup à appeler Dom Crherb, je ne sais pourquoi) fronce le sourcil.

Enfin. Iseut et Tristan se rencontrent. La répulsion qu'Iseut sent encore à l'endroit de Tristan disparait à le voir triste et presque égaré Ils conversent, ils s'attendrissent l'un sur l'autre Us glissent sur la pente de l'amour. Le saint Graal passe, porto processionnellement par les chevaliers de la Table Ronde vers le lieu saint'oùil doit être déposé.' Tristan s'émeut il veut suivre le saint calice et ne peut se détacher d'Iseut. Il reste.

La scène d'amour recommence, suit son rythme ascendant, un peu lentement peut-être, d'une manière, cependant, qui pourrait être d'un grand effet au théâtre et les deux amants, enfin, se dirigent, enlacés, vers la forêt fatale règne Morgane.

Suivez-les, retrouvez-les s'écrie Gherb qui survient.

« Et quel est l'ordre? lui demande-t-on. < Plutôt mort que damné. La toile tombe. Ah c'est très bien fait

A partir de là la pièce devient anticléricale. Tiens, pourquoi?

Probablement parce que l'auteur est anticlérical. Je n'en vois pas d'autre bonne raison. Mais enGn elle devient strictement anticléricale. Elle n'en devient pas meilleure pou~ cela,

LUNDH4 AOUT 1905

MMMTÏON ET ADMïMSTBATION

t7. Bm dM P~~in~enMti~'AuMrreM. If

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AttmMaTtLÉtmAPB!QUB:ntKaAta-PABM ~Mn~tmtnr AdmtnistrtUon 103,00 ~~mn~a. M~ett~ 103.0t TOUMBS t.Mf unTREB ET COMBtUNïCATïONit dosant èt)'o adrees~ett

<K''S* <tM PMf'Mt.S~tnt-eentMttn~'AmXMffeta, it

en uniforme; nos diplomates'portant la redingote, selon la coutume anglaise. Déjà, à l'entrée du palais, lo major Evans Gordon au nom du Comité de réception, lonr avait souhaité la bienvenue. Quand l'amiral arrive devant le lord chancelier et le speaker, l'ambassadeur le présente et l'amiral leur présente ensuite les principaux officiers. Cela est vite fait. et le lord chancelier et le speaker en tcte, tout le monde se dirige vers Westnunster-Hall, où doit avoir !:ou le déjeuner. On traverse ainsi le Princes Room, puis la Chambre des Lords, où le siège bizarre du lord chancelier ~oo!McA,).étonne les invités étrangers. Passant dans lo grand vestibule octogone, on tourne à gauche, on suit dans toute sa longueur la salle Saint-Etienne, et l'on arrive au haut des marches qui descendent à Westminster-Hall.

Un coup d'œil superbe s'oB're alors à nos yeux. A droite et à gauche, sur les larges marches, cent dames sont assises et c'est entre ces deux groupes de printanières toilettes qui font penser à des corbeilles de aeurs que coule le 8ot des uniformes anglais et français et des prosaïques redingotes noires. En contre-bas s'étend Westminster-Hall où, à droite et à gauche sont deux longues tables d'honneur, occupant toute la longueur de la vaste nef. Des tables transversales, au nombre de dix sont placées de telle sorte que la disposition est celle d'une échelle dont les deux tables d'honneur seraient les montants, et les tables transversales les barreaux. Au fond, la vaste verrière, qui surmonte la porte d'entrée donnant sur la cour du Parlement, tamise la lumière et, de chaque côté, le jour entre par tes baies ogivales que séparent les arceaux de bois sculpté qui supportent le toit, au centre.duquel est une lanterne ajourée. La table ornée de Heurs ploie sous l'argenterie et tes fruits les plus beaux venua des serres des châteaux des principauxgrandsseigneursanglaisquiontainsi voulu contribuer à la fête donnée en l'honneur de nos ofncicrs. On voudrait s'arrêter pour voir ce spectacle, mais il faut gagner sa place, et nous passons te plua lentement possible, pour ne rien perdre du coup d'œil, pendant que la musique du régiment de volontaires dit < The Quon's Westminster joue Marseillaise. Une compagnie de ce corps, costumé de gris, à parements rouges, et coiifé du chapeau de feutre noir à la mode dont l'armée anglaise depuis le guerre d'Afrique faisait la haie dans la salie SaintEtienne.

Grâce à un plan des tables donné, à l'entrée, aux invités, chacun gagne directement sa place; en. quelques instaats tout le monde est placé; c'est un triomphe d'organisation, dont l'honneur revient au major Evans Gordon qui, depuis une quinzaine, n'a eu, chaque nuit, que quelques heures de sommeil. La table de droite est présidée par le lord chancelier, ~rt~Mï t?~)' pares, celle de gauche par le speaker. Le lord chancelier a, à sa droite, M. Paul Cambon, l'ambassadeur, M.Balfourct le marquis de Linlitbgow; à sa gauche l'archevêque de Cautcrbury et l'amiral Leygue. Le speaker a, à sa droite, l'amiral Gaillard, M. Austeu Chamberlain et lo marquis de Northampton et, à sa gauche, le duc de Norfolk, le capitaine Lefèvre, sir John Morley et sir Francis Bërtie, l'ambassadeur d'Angleterre à Paris. Le menu est orné de deux drapeaux anglais et français et timbré des armes de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communes, en couleurs. Au-dessous, on lit

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fMM< ~905 La chère est exquise et le service remarquablement fait. Rien ne saurait égaler l'empressement que mettent les membres des deux Chambres et tes ofiieiers anglais à expliquer aux ofScicrs et aux invités français l'organisation du Parlement, à tes renseigner, à leur indiquer les personnalités marquantes qui sont présentes. La plus grande cordialité, la plus franche sympathie s'établit vite entre ics hôtes et les invités qui sont ravis. Le déjeuner est vite achevé et à deux heures environ le clairon résonne <MiTs ta nof, et, après cette fanfare, le lord chancelier porte, en un français impeccable, la santé du roi Edouard VII, toast qui est accueilli avec enthousiasme. Nouvelle fanfare. C'est le speaker qui à son tour prend la parole et lève son verre à M. le Président Lonbet. M parle en anglais, mais termine par ces mots, en français < Vive Loubet Vive la Franco que répètent les Anglais présents. Voici le toast spécial de la cérémonie et le discours le plus remarquable d'aujourd'hui. M. Balfour se lève pour porter le toast à la marine française. Admirablement dit. d'une voix qui porte au loin, ce discours fait une profonde impression. Le premier ministre fait allusion au passé, aux rivalités, aux luttes des deux pays, et sa voix est couverte d'applaudissements quand il dit que lorsque deux pays ont été en rivalité et même en lutte, ils oublient les causes de leurs qucrcHes pour ne se souvenir que des actes héroïques accomplis par l'un comme par l'autre. 11 parle, éloquemment, de l'influence que l'Angleterre et la France ont eue l'une sur l'autre, et il dit que lorsque deux pays s'embrassent, cela ne veut pas dire, loin de là, qu'ils aient l'intention de manifester do l'hostilité envers un troisième pays.

à mon avis. En voici les'péripéties principales. Tristan et Iseut ont été cités comme coupables l'un et l'autre de félonie et d'inceste devant le tribunal des Chevaliers de la TableRonde, présidé par le roi Marc l'ji-même. Je ne sais pourquoi, par nertô sans doute, ils ont cru devoir s'y rendre et ils repondent tous les deux à l'appel de leur nom. On leur lit l'acte d'accusation.

Lutta da générosité entre eux. Issut cria qu'elle fut la seule coupable, qu'elle a perverti Tristan par des philtres. Tristan proteste que la faute est toute à lui et qu'il a séduit Iseut. Un ami de Tristan plaide pour lui et aussi.un peu, pour Iseut. Assez bien. Les deux amants sont condamnés à mort. Mais le roi, ici comme partout, a le droit de grâce. Il fera grâce, pleine ou partielle, sans doute.

<: Non pas! s'écrie Gherb, prêtre, c'est-à-dira sans entrailles, con.me disait Hébert, non pas 1

Sous couleur de pitia c'Mt te vice qu'on prôco. < Voilà votre pitié? demande l'ami de Tristan à ce Mathan breton.

Certainement, répond Cherb, usant du raisonnement que Hugo prête à Torquemada, certainement

Ce pêcheur se repent. L'irons-nons replonger Follement, de nos mains, dans le pire danger! Tenez-vous à ]o voir, roulant de chute en chute Au vice invétéré s'abandonner sans lutte ?

Gardez-TOus, gardez-vous de surseoir a l'arrêt. L'aimez-vous.? frappez-le'Frappez! Son iuterot, L'intérêt de l'Etat, t'interét de rEgUso

Tout exige une mort sans délai ni remise.

Après une altercation pleine d'injures et fureurs entre Gherb et Iseut, le supplice d'Iseut et Tristan est décidé.

L'acte IV est terriblement sinistre. Dans une crypte où doit être enterrée la mère de Tristan, tnorte la veille ou l'avant-veille, Gherb a fait disposer un confessionnal pour recevoir les


L~m~ral Gailtard s&leve à e~n toor~our.Eé~p~ dre/etti dit, en termes ëmus, que !es marins.'i'ranCaisem'~rter.'nt le souvenir inoubliable de la semaine qu'ils viennent de passer en Angleterre et dea fêtes qui sesontcloses par l'admirable manifestatinn d'aujourd'hui. ¡

En quelques mots, l'amiral Leygue boit aux deux Chambres du Parlement britannique, et M. John Morleyrepoud en reprenant les idées exprimées par M. Baifour, en insistant sur le fait que l'entente cordiale n*est une menace pour personne et qu'une lutte cotre Français et Anglais serait une lutte fra'tricide. < II ne faut pas, dit-il, qu'une étincelle des feux d'artinco de Portsmouth mette le feu à l'Europe et il revient sur le caractère pacinque do l'entente cordiale.

C'est fini. On passe ensuite sur l'admirable terrasse du bord de l'eau où sont réunies les dames à qui on a servi un lunch spécial et qui sont revenues .entendre les discours; on se disperse par groupes et 'M. Benjamin Stoul, un dès-membres delà Chambre des Communes, photographie le groupe des officiers français.

Peu à peu, tout le monde s'éloigne sous le soleil radieux en emportant de cette cérémonie sans précèdent, un souvenir impérissable.

Voici le texte des toasts portés au banquet de Westminster

Zei'ord'c/taKC~Her

Monsieur l'amiral. Messieurs,

J'ai l'honneur de vous proposer de porter la santé do Sa Majesté le n!t, dont la sagesse a tant fait pour développer les sentiments d'amittë entre les deux pays. Le roi a ëtë, en tout cela, le ndolo interprète des sentiments ~te son peuple. Tous ses sujets désirent aussi ardemment que lui-même l'amitié des deux nations et la paix du jnonde entier.

Je 16ve mon verre en l'honneur de Sa Majesté le roi. Toute l'assemblée se lève, porte le toast avec enthousiasm.; et chante le God save the At~. Ze~pea~er c~e ~a C~aw5redes CoMMMKSs

A son tour, le speaker (président de la Chambre des Communes) se lève

La salle, dans laquelle nous sommes assemblés, ditil, appartient & l'histoire. Si les murailles élevées, il y a huit cents ans, par un do nos rois normands, ont été témoins d'événements parfois trafiques, presque toujours sombres, il n'en ost pas de même aujourd'hui. La seën & laquelle nous assistons peut avoir pour conséquences de grands bienfaits pour le pays. Vraiment, je considère comme un privilège de me trouver ici, aujourd hui, et il se peut qu'au cours des années qui vont suivre, ceux qui 6'y trouvent avec nous se disent qu'il a été bon pour eux d'être en cette enceinte en an pareil jour. (Applaudissements.)

Comme homme, le Président Loubet a toutes les qualités, tous les traits de caractère que les Anglais apprécient le plus; mais ce n'est pas tant a l'homme privé qt~au représentant de !a France que je vous demande de porter un toast. Je propose la santé do M. le Président de la RëpuNique française, de cette République qui est notre plus proche voisine, qui occupe le premier rang dans la littérature et dans les arts, et qui est enfin un des plus grands pionniers de la civilisation européenne. Dans toute la salle retentissent les cris do < Vive Loubet! Loubet! Loubet! Vive la France! » M. Ba~/OMf

M. Balfour se love pour porter la santé de la marine française

Je suis ner, dit-il, de parler au nom .des deux Chambres du Parlement pour souhaiter la bienvenue a nos hôtes. Oublions pour l'instant nos divisions de partis, oublions toutes les causes de dissensions domestiques; unissonsnous pour offrir nos meilleurs souhaits, nos plus chaudes félicitations ceux qui viennent d'au delà de la tanche. Ce jour est un de ceux dans lesquels une grande nation ne parle que d'une seule voix.

On vient de vous rappeler que nous sommes réunis ici dans une salle qui date du temps du ûls de Guillaume le Conquérant; elle data de huit cents ans. N'estil pas triste de penser combien grand est le nombre de ces années que les habitants des deux rives do la Manche ont dépensées h se soupçonner ou & se faire la guerre, et combien petit, celui qu'ils ont consacré à la coopération cordiale, a l'amitié sans nuages ? Eh bien Messieurs, en rappelant ce passé marqué de conflits incessants, je n'en parlerai jamais et surtout pas aujourd'hui, avec une tristesse trop profocde; car, après tout, co que les deux nations ont oublié, c'est la cause de ces conflits et ce qu'elles ont retenu seulement, ce sont les exploits qui les ont rendues illustres l'une et l'autre. Que ce fût la paix ou que ce fût la guerre, les deux pays n'ont jamais cesse d'exercer l'un sur l'autre, a travers les siècles, dans le domaine de ta pensée, de la civilisation, de l'art, de la philosophie, une influence réciproque pour leur plus grand avantage mutuel. La différence des tempéraments elle-même a rendu les plus grands services à leur culture nationale réciproque.

Il y a ou dans l'histoire des époques où une manifestation d'amitté entre deux grandes nations était considérée comme une menace pour d'autre pays, de ces époques où l'on ne pouvait concevoir d'amitié internationale qui ne fut dans le but de porter atteinte & des tiers. Ces époques appartiennent maintenant à un lointain passé. Cette réunion est un gage de paix; paix en Orient, paix en Occident, paix dans le monde entier! E quelle plus grande garantie de paix que la chaude et perpétuelle amitié de deux grandes nations voisines, trop souvent adversaires dans le passé, mais qui dans l'avenir sentiront que leurs intérêts dans le monde entier sont identiques; qu'elles n'ont entre elles aucun sujet do rivalité, mais qu'elles ont au contraire comme une grande mission à remplir, une mission dont elles ne pourront le mieux s'acquitter que dans les conditions actuelles de paix 1

Ce toast est accueilli par de vifs applaudissejnenta.

L'apura! Cat~ardt

Voici la réponse que l'amiral Gaillard a faite au toast à la marine française

Mylord et Messieurs,

Depuis son arrivée sur vos rivages sympathiques, l'escadre française a été l'objet do manifestations de sympathie qui se sont succédées sans interruption.

L'honneur que Leurs Majestés ont daigné nous faire, en venant a bord de nos bâtiments, a jeté un éclat plus vif sur la reunion fraternelle des escadres anglaise et française dans la magnifique rade de Cowes. L'aeeueil plus cordial des plus hautes personnalités et de nos camarades de la marine et de l'armée britanniques, les fêtes do Portsmouth, la réception de la corporation do Londres au Gui)dha!I,!es témoignages plus touchants de sympathie que nous avons reçus des populations de Cowcs, de Portsmouth et de Londres, tout s'est réuni pour nous laisser des souvenirs ineffaçables. En nous recevant aujourd'hui dans cette salle historique qui évoque tant de souvenirs, le Parlement nou& fait un insigne honneur dont nous sentons tout la prix. Il nous donne un témoignage d'amité sans précédent, qui laissera des traces profondes dans les cœurs de la marine française.

Malheureusement, le temps a passé trop vite. Mais, dans ces heures si courtes, nous avons vu se transformer en une vive et cordiale sympathie la profonde estime que nos deux pays se sont toujours largement accordée.

C'est dans cette sympathie réciproque que nous vou-

derniers aveux que doit lui faire Tristan av~nt de mourir. s Mais les conjurés veillent. On a entendu parler de ces conjurés au cours des actes précé- c dents. On les a même vus. Ce sont des Irlandais ( dévoués à Iseut, et par suite maintenant 1 à Tristan, qui se trouvent, en nombre considérable, ce qui est invraisemblable un pou, à la cour du roi de Cornouailles.

Ils veillent donc. Ils ont même déjà mis le 1 feu aux faubourgs de la ville et ils se trouvent, i en bon nombre, dans la crypte, attendant l'in- famé Gherb. Gherb arrive en ce lieu et tombe ï dans le guet-apens.

Dans son trouble il a des mots malheureux. 1 Il dit <c J'attends quelqu'un. r Nous aussi, répondent les conjures qui ( ont le mot~ de réplique. i Qui donc? 1 < Tristan.

Vous voulez donc l'assassiner?

Non, pas précisément. C'est à toi que nous en voulons. r

Ils échangent des propos graves et des lazzis pendant cinq minutes et puis les conjurés égorgent Gherb très proprement.

Ils se retirent alors sans qu'on sache bien 1 pourquoi et Tristan survient, seul, puis Iseut, c on ne sait trop comment. t. Ils causent. Ils ne sont pas du même avis. t Iseut veut vivre et que Tristan vive aussi. Tristan veut mourir. Il a des remords.

Parce qu'il a la foi? t C Non Il l'a perdue. Mais il a des remords, des remords tout moraux, tout sociaux, mais p tels qu'il veut mourir, pour expier, ou pour f une autre raison. Je ne me charge pas de vous 1 expliquer l'état d'âme de Tristan deLéonoisà v w ce moment. J J Il n'empêche qu'il a de temps en temps un q q beau vers <: Allons très loin, lui dit Iseut i i, Je ftilra!s mon paya, mais non pas mon remords. 6

Lions trouver Fespoir de nouYoHes e* trëquentes rencon-

tMS.

J A la veu' quitter !'Ang!et<TM, je vous expnme notre profonde r.~titude et ies voeux ardents quo tous formons tous pour la p'pspëri~ et le bonheur de Y0tr\" grandenation.

L'atatra~ Zey~MS

Le contre-amiral Leygue a porté, un toast au Parlementanglaia:

J'ai le devoir de vo's exprimer la profonde gratitude qui nous anime en présence de l'honneur sans précèdent que le Parlement, la Chambrer des Lords et ta Chambre des Communes a fait à la France entiôro en invitant tes oMeicrs de l'escadre du Nord au splendide banquet qui nous réunit dans cette salle historique.

C'est un honneur dont nous garderons toujours le convenir dans nos cœurs, et cette fête, qui clôt si merveilleusement toutes celles qui nous ont été données au cours de cette mémorable semaine, scellera à jamais l'entente cordiale et l'amitié chaque jour plus vivo ~qui unit nos deux grandes nations, également éprises de liberté, de justice, de civilisation et de paix.

J'ai l'honneur de vous proposer la santé de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communea.

~f.Jb/tMAfoWey

M. John Morley répond au toast de l'amiral Leygue:

De toutes les salles historiques de l'Europe, le Westminster Hall est la seule &. laquelle s'attachent de si nombreux souvenirs, mais aucun de ces souvenirs n'aura autant d'importance pour la civilisation de l'Occi dent que la réunion extraordinaire qui s'y tient aujburd'hui. Anglais et Français s6 rencontrent enûn en amis déclares. Derrière cet acte ne se dissimule aucune hostilité à l'égard des autres nations. Kous sommes réunis ici dans le sentiment de bons Européens.

Le roi et la reine à Portsmouth

Portsmouth, le 18 août, 2 h. 1/3. Le roi, la reine et la princesse Victoria, à bord du yacht royal VtC<orta-N/!d Albert, sont arrivés dans le port de Portsmouth en route pour Londres. Le yacht royal était escorté des yachts royaux Os&ofKe et ~&er~o, et toute la flottille des yachts battait pavillon tricolore et le pavillon blanc de la marine. Le yacht royal a traversé les lignes de la Hotte anglaise dont tous les vaisseaux étaient pavoisés et. en arrivant dans le port de Portsmouth, où toute la flotte de l'amiral Caillard était également pavoisée de la proue à la poupe, les salves royales ont été tirées; tous les marins se trouvaient sur la filière et tous ont applaudi au moment où le'roi a passé devant le Masséna, dont la musique jouait le Go~ save the XtM,y. Le roi était en petite tenue d'amiral, seul sur la passerelle du yacht VM<orta-<!Me!Mer<, pendant que la reine Alexandra sur le pont prenait des instantanés de la flotte française avec la princesse Victoria.

Le roi, la reine, la princesse Victoria, les deux fils du prince de Galles et le marquis de Sorveral, ambassadeur de Portugal, sont débarqués du yacht. Us sont partis à trois heures pour Londres. Les principaux officiers français se trouvaient sur le ~qUai. Ils ont salué le rot. qui a fait signe à quatre d'entre eux; et notamment au commandant de l'escadre des croiseurs et à son état-major, de venir au bord du train. Ils ont serré la main à Sa Majesté et le train est reparti.

Les élèves du < Boug'ainville à Londres Cinquante-cinq ofSciers et élèves de l'Ecole navale du vaisseau-école le .BoM~a:~n)tMe, sont arrivés hier à Charing-Cross. Ils ont visité les principaux monum *nts de Londres sous la conduite de M. Sire, agent de la Compagnie du Nord.

A uneheure. ils ont déjeuné au Club Constitutionnel. Ils sont les hôtes de lord Rothschild et du baron Alfred de Rothschild, administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord.

Un article de la < Saturday Review a Londres, le 12 août. La <Sa<Mr<~ay .Rect~M fait sur l'entente cordi 'le les observations suivantes < Les fêtes de Brest, de Portsmouth et de Londres montrent qu'entre la France et la Grande-Bretagne la suspicion n'existe plus. Combien de temps durera cette mutuelle confiance? Cota dépendra plutôt de la Franco que de l'Angleterre, car nous n'avons pas dans l'avenir de motifs de querelle avec cette dernière. La France peut cependant ressentir de l'aigreur à la pensée que sa position au Maroc n'est pas réglée pour le moment, l'abdication que nous avons faite de ce pays a tourné plutôt au profit de l'Allemagne que de la France, mais ce n'est en rien notre faute.

Si nous sommes des gens avisés, nous nous ferons autant d'amis que possible, rien n'étant, bien entendu, sacrifié, de nos intérêts. Si nous avons besoin d'alliés d'un secours très efficace, il sera plus sage de les chercher ailleurs qu'en France cotte dernière a cessé d'être pour les autres pays un danger, comme elle l'était au jour de ses grandes entreprises, et elle ne paraît pas, dans t'avenir, devoir posséder une puissance qui lui pcrmeUra d'être agressive. La France n'a pas besoin de chercher d'autres lauriers sur les champs de bataille, et évidemment elle est déterminée à ne pas s'y risquer. La France a encore un grand rôle à jouer, mais il est difficile d'admettre que ce rôle soit politique ou guerrier.

Cependant, à l'occasion, qu'elle soit préparée à accomplir les promesses qu'elle aura conclues comme alliée avec une ponctualité chevaleresque, nous n'en doutons pas, car son histoire passée nous en est un gage; mais nous croyons qu'elle dominera plutôt le monde des idées, de la littérature et de L'art que le monde matériel, laissé à la rivalité de la Russie, de l'Angleterre et des Etats-Unis. Les services qu'a rendus la France à l'humanité ne seront pas oubliés et les prétentions qu'elle a à dominer le monde intellectuel, que les Anglais traitent trop légèrement, doivent être gracieusement reconnues par nous.

LES NEGOCIATIONS DE PAIX (De M0<re correspondant par~cM~er~

Portsmouth, le 12 ao&t. Les Japonais savent maintenant quelle réponse la Russie a faite à leurs conditions et l'ont examinée dans les deux conférences très longues tenues aujourd'hui. Le fait même que les plénipotentiaires ont siégé matin et soir et sont même décidés à continuer demain leurs séances, est plutôt de bonne augure, et malgré le pessimisme presque général et l'indignation que causent dans le monde russe les exigences des Japonais, tout espoir de paix n'a pas complètement disparu. Ou attend de savoir les propositions que MM. Komura Takahira feront devant le refus des Russes d'accepter certaines conditions.

Les séances d'hier

La chaleur était accablante hier matin; MM.Witte

On peut avoir un très teau vers sans avoir le sens commun.

Iseut soupçonne, en bonne anticléricale, que c'est < le parfum du vase vide s un résidu de catholicisme, qui agit encore dans l'âme de Tristan

.Et si tout n'est rien! P

Quand te défendras-tu du mirage chrétien ? 7

Foule aux pieds le hochet des chimères romaines t Et il est certain que si tout n'est rien, il est inutile de mourir; mais il est inutile de vivre aussi. C'est pourquoi le raisonnement d'Iseut ne convainc pas Tristan.

Pendant qu'ils discutent ainsi, et c'est un peu long, Gherb surgit derrière eux. Il n'était pas mort tout à fait. I! a entendu quelques paroles de Tristan il le croit chrétien encore et comme il est obstiné, il vient entendre sa confession. « Ah pardon dit Tristan, je ne crois plus n Toi'–Moi t J'ai rëSëchi sur tout ce que ta prêches. Tes leçons ont vieilli. J'en sais d'autres plus fraîches. La vie et la douleur ont élargi ma foi.

Je me suis détache dn vit fatras des rites

Tu les juges. –Grossiers, enfantins, hypocrites. Leur masque théâtral insulta au nom chrétien. Mais alors tu ne crois plus en Dieu ? dit ce pauvre Gherb.

Je ne crois plus au tien, répond le jeune théophilanthrope,

Le tien ne fut crée que pour duper les femmes. « Oh oh Quel est donc le tien ? interroge Gherb évidemment très intéressé.

Et Tristan, qui connaît ses bons auteurs, répond, en ayant soin seulement de mettre la profession do foi en vers <! J'ai une religion, ma religion, et même j'en ai plus que vous tous, avec vos mômerics et vos jongleries! J'adore Dieu! Je crois en l'Etre suprême, a. un Créateur, quelqu'il soit, peu m'importe, qui nous a placés ici-bas pour y remplir nos devoirs de citoyen et de père de famille mais je n'ai pas besoin

et Takahj,a,surt<}n.t.~p9.ca)ssaieatextéauëSr quand i~

'Sont apMvés au Naval Store neuf heures trënté-

cinq.

M. Witte a remis la réponse russe, rédigée par tui-même en français, Cti demandant aux Japonais de se montrer aussi expeditifs que tes Russes t'avaient été. Le baron Komoura répondit afnrmati" yement.' Les Japonais se retirèt~nt pouf étudier liTréponse russe. Voici le texte du communiqué ofNciel:

~eMMMM dM jf8 a'0! Leurs F~ee~eMCM ~s~MM!po~<a''t'~ fMtses on< reMM t<Me fepoH~e ~cr~e d la Mo/eprese~~e par ~e~o<e~<!M'M ?apoMaM, jeudi passé. Il a ëM deetde oue ~es ./<:poKaM e;cN?KtMera!MM< et ë<Mdteraten< ce~e r~poMse,' après o~MOt, une séance sera~ coKeog'M~e so« cc< aprM-Mtdt, soit Q~MNtM.

Ce communiqué, rédigé par M. Sato, semble prouver que !es Japonais ont' des idées bien arrêtées, puisqu'ils assignent un délai si court pour leur réponse.

Les plénipotentiaires russes et leurs secrétaires ont déjeuné au Navat Store.

M. Komura ayant fait savoir à M. Witte qu'il 'désirait reprendre séance à trois heures, les plénipotentiaires se sont réunis de nouveau à cette heure. U<:e discussion animée a commencé. Le secrétaire japonais, revenu auparavant, à l'hôtel Wentworth, avait des documents à. déchiffrer. Il ne paraissait pas du tout optimiste.

Un peu avant cinq heures, le secrétaire de M. Witte a remis à un délègue russe un message pour être transmis immédiatement à Saint-Pétersbourg. Ce message a été chiure et expédie immédiatement. La Conférence s'est ajournée à sept heures. Au nom des plénipotentiaires, M. Korostovetz a publié la déclaration ofncieMo suivante

Les plénipotentiaires j'apoKNM ayant étudié !a réponse des RuMM à leurs coMdt~tûKS, ~a CoM/ëre~ce s'est réunie à trois heures de ~aprM-Mtdt ~oMr en dMCM<er les articles et les clauses.

Demain, étant dimanche, il n'y aura pas séance de la Con'férence avant trois heures de l'après-midi. Après la Conférence, les plénipotentiaires russes et japonais ont immédiatement regagné l'hôtel Wentworth en automobile, MM. Witte et de,Rosen précédant le baron Komura et M. Takahira. Impressions d'un témoin

Le ~etc-yor~c Fe~aM reçoit de Newcastle, en date du 12, la dépêche suivante

Les employés de la Commercial Cable Company ont été réveillés ce matin & trois heures pour c&Mer à Tokio une longue dépêche du plênipot.enti&iro japonais. Il semble que !e message a été adressé au ministère des aUaires etrangfres pour l'informer de la possibilité d'un rejet pur et simple des conditions japonaises, résumer exactement !a situation et demander *i le minimum ne pouvait pas être réduit. Vendredi soir, tes Japonais se refusaient encore à croire à des difficultés sérieuses. Ils estimaient que !a Russie accepterait la cession de territoire et consentirait a payer l'indemnité si ]e Japon consentait a retirer la clause limitant les forces navales, russes dans le Pacinque et celle qui concerne les pêcheries.

On rapporte que M. Takahira était convaincu qu'une sotution suivrait la conférence de ce matin et que dans cette pensée il se mit au travail avec le baron Komura, pendant que les attachés japonais s'attablaient au café, a côte des Russes, et trinquaient avec les correspondants de journaux, les officiers de marine et les agents d'établissements financiers, qui demeurent là sur le qui-vive. Les Japonais semblaient trës enthousiastes tandis que les Russes, dont l'opinion a, elle aussi, une certaine valeur, disaient avec emphase « Nous partirons bientôt d'ici, a moins que les conditions ne soient modifiées. w

Quelques instants auparavant, j'avais eu une interview de M. 'Witte, qui m'a dit < Le sentiment russe sur la question de la cession et de t'indemnite est bien connu. Ls confërenco peut durer quelque temps; si !a journée de demain s'eelaircissait, nous pouvons trouver une base d'eK~Mfe et aborder les principales négociations. Elle no sera pas longue si nous ne pouvons trouver cette base.

Tous ceux qui ont des rapports avec les doux étatsmajors étaient levés de bonne heure ce matin, ayant le pressentiment qu'une crise était imminente. M. Witte déjeuna dans la sa)Io à manger des Russes avec les secrétaires et les attaches. Sa nguro impassible ne laissa pas deviner ses sentiments. U semblait être prêta à accepter les conséquences quelles qu'elles fussent. Renouvelant sa plaisanterie do la veille au sujet du café, < pire que les conditions japonaises il demanda au capitaine Ranissin, revenu dernièrement do Mandchonrie, ce qu'il prêterait, avoir à combattre les Japonais ou les moustiques de Portsmouth. Cependant, et pour la première fois, les Japonais paraissaient éprouver quoique appréhension. Ils se promenaient sous la véranda en attendant les automobiles qui devaient les emmener am lieu do la Conférence et le ton de la conversation semblait empreint de gravité.

Pour la paix

Au nom du Comité de pétitioanemeat pour la paix en Extrême Orient, MM. Frédéric Passy, président honoraire de la Société française pour l'arbitrage entre les nations et Emile Arnaud, président de l'Association nationale de la paix et de la liberté, ont adressé à M. Witte et au baron Komura à Portsmouth le télégramme suivant

< Dépositaires de 100,000 signatures de personna- j lités françaises, hollandaises, suisses, hongroises et autrichiennes suppliant les gouvernements de con- dure un armistice et une paix honorable, nous vous adjurons d'entendre leur voix, do signer l'armistice et de mettre nn aux calamités et à l'instabilité uni- verseile résultant de la guerre par l'instauration, ea Extrême Orient d'un régime pacifique durable. Signé Frédéric PASSY.

Emile ARNAUD.

A L'ËTRAN GER La situation en Russie

Letrès bref oukase publié dans le Af essayer o/)îcM!, relativement à la modification de la représentation nationale dans l'examen des projets de loi, a causé une grande déception. Et pendant que le canon tonne en l'honneur du petit tsarévitch, le peuple russe suit anxieusement les événements de Portsmouth.

La commission de l'examen du reserit, présidée par M.Pobiedonostzef, et composée des ministres des Rnaaces et de l'intérieur, des professeurs Kioutchevsky et Oukoull, continue ses travaux. Le fait que Pobiedonostzef est le président de cette commission n'a pas de signification réactionnaire. On peut rappeler à ce sujet que le métropolitain de Moscou Philarète, adversaire acharné de l'émancipation des serfs, fut, en i862, chargé de la présidence de la commission du rescrit promulguant l'émancipation.

EN POLOGNE

On a arrêté à Zaberze l'agitateur polonais Wycisk.

d'aller, dans une église, baiser des plats d'argent et engraisser de ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous. Car on peut l'honorer aussi bien dans un bois, dans un champ, ou même en contemplant la voûte éthérée, comme les anciens. Mon Dieu à moi, c'est le Dieu de Socrate, de Frankiin, de Voltaire et de Béranger! Je suis pour lajpyo/~sïo~ de /&! <%M vicaire sauoya~ et les immortels principes de 1789. Je n'admets pas un bonhomme de Bon Dieu qui se promène dans son parterre la canne à la main, loge ses amis dans le ventre des baleines, meurt en poussant un cri et ressuscite au bout de trois jours, choses absurdes en elles-mêmes et complètement opposées d'ailleurs à toutes les lois de la physique ce qui nous démontre, en passant, que les prêtres ont toujours croupi dans une ignorance turpide où ils s'eSbrçaient d'engloutir avec eux les populations. y

Cette déclaration de principes met Gherb dans un tel état qu'il en meurt définitivement. Sur cela, les conjurés qui, vous vous le rappelez, s'étaient absentés pour un motif resté indécis, reviennent en foule et veulent entraîner Tristan et Iseut vers le salut et la liberté. MaisTristan estinébranlable dans sa résolution d'en finir avec l'existence et il en résulte qu'Iseut s'empoisonne elle a toujours toutes sortes de poisons sur elle et que Tristan se poignarde sur le corps de son amie.

Cette pièce est partagée d'une façon parfaitement egate. Elle a deux actes très beaux, vraiment, et deux actes ridicules. Mais, ce qu'il y a de curieux et ce qui est surtout cause que je vous en ai parlé, c'est qu'il y a de beaux vers partout. Sans doute, il y en a de détestables un peu partout aussi. Vous en avez déjà vu. On pourrait citer encore: j

Avec toi je suis prête S. tenter chez les morts Le grand saut hasardeux vers les espoirs célestes.

Catte. arne~tatioo~ é.té prQ.vaqn~.p&r. une instrue-tioa'duverte'dépars quelque temps contre unc'société secrète. On a déjà entendu plus de ceat téfûoins. Wycisk est accusé d'avoir eu des relations'à l'f~ranger avec les chefs du mouvement pour reconstituer la Pologne.

La grève des tramways continue à Riga. Les patrons anglais de plusieurs Compagnies de voitures ont réclame la protection de leur consul contre les menaces des agitateurs. Des renforts s'élevant à 2.000 fantassins et à 300 dragons sont arrivés. Les Litnuahiens pilléhtet brûlent les propriétés, surtout aux environs de Mitau.

La. crise Scandinave ·

Aujourd'hui, à Christiania, la journée sera consacrée à un vote populaire sur la question de l'Union, e.t < sera observée dans tout le pays comme un jonr de fête Partout on a arbore des drapeaux. Des vapeurs et des canots automobiles transportent gratuitement le long des côtes et dans les fjords intérieurs les électeurs aux places de vote.

Les carillons des églises joueront des hymnes. L'Union des Associations féminines de Norvège a envoyé au Storthing et au gouvernement une adresse disant < Les femmes norvégiennes n'ont pas encore acquis les droits civiques. Elles ne pourront donc jeter leurs voix dans le plateau de la balance si elles le pouvaient, elles prouveraient que toute la population norvégienne est animée du même esprit.* »

C'est immédiatement après le plébiscite norvégien que seront entamées les négociations suédonorvégiennes quant aux conditions de leur divorce, si le principe du divorce est voté par la majorité des électeurs norvégiens, ce qui est presque certain.

Stockholm, le 18 août. Après que le roi Oscar, ayaut reçu communication de la résolution du Parlement concernant la question de l'Union, eut décidé, le 28 juillet, qu'il y avait seulement lieu, pour le moment, de remettre une copie de ladite résolution au président du Storthing norvégien, cette résolution fut do nouveau soumise au roi, au Conseil d'Etat quifut tenu ce jour-là. En donnant connaissance au souverain de ce document, M. Berger, ministre de la justice, lui dit qu'il appartenait au roi d" décider que si, à la suite de nouvelles élections au Storthing ou d'un plébiscite sur la question de l'Union, la Norvège exprimait le désir de voir dénoncer l'acte de 1815 et do voir dissoudre l'Union, des négociations, de la nature de celles dont parle la résolution du Parlement, seraient immédiatement engagées.

La proposition du ministre de la justice, à laquelle adhéraient tous les autres membres du Conseil d'Etat, rencontra l'approbation du roi. Communication dut en être faîteau président du Storthing norvégien.

AUTRICHE-HONGRIE

LES MANŒUVRES EN AUTRICHE

Les manœuvres de l'armée autrichienne auront lieu cette année dans le sud de la Bohême et an Tyrol. Au château de Stekna, près Pilsen, où S. M. FrançoisJosepb doit descendre, les travaux pour recevoir les hauts personnages du monde civil et militaire de la suite de l'empereur sont poursuivis avec grande activité depuis plusieurs semaines. Aux manœuvres de Bohême, du 3 au 6 septembre, assisteront les attachés militaires de toutes les puissances militaires; à celles de Tyrol n'ont été invités que las attachés allemands et italiens.

Le château de Stekna doit son nom au chevalier tchèque Racek de Stekna qui le construisit dans la première moitié du quatorzième siècle. Son propriétaire actuel est le prince Alfred-Nieolas-Guntram Windischgraetz, président de la Chambre Haute de Vienne. H. H.

SERBÏR

LE NOUVEAU MINISTERE

Semlin, le 12 août. Le roi a accepté la démission du cabinet Stoyanovitnh et signé le décret nommant le nouveau ministère composé d'anciens ministres, sauf pour les portefeuilles de la justice et de l'agriculture, radicaux indépendants en majorité.

Voici quelle en est la constitution

Président du Coasoi! et ministre da l'instruction publique M. Liouba Stoyanoviteh;

Aux affaires Étrangères M. Jovan Joujouvitseh; Intérieur M. Ivan Pavitschevitsch;

Guerre: la colonel VassiliAntonitsch;

Travaux publics M. Vladimir Todorovits;

Finances: docteur MylanMarkoviteh;

JasHce M. Dragontin Petohitch, avocat;

Agriculture M. Milorad Drachkoviteh, avocat. La Skoupchtina a été ouverte avant-hier sans discours du Trône aQn d'éviter d'orageuses discussions. (De M0<re correspondant .par~cM~er.) TURQUIE

On télégraphie d'Athènes au Petit Bleu de Bruxelles que, d'après la version de la police grecque. l'auteur de l'attentat contre le sultan serait l'anarchiste GiuseppeRovigo, qui venait d'arriver d'Egypte et de passage par le Pirée. Rovigo aurait commM l'attentat avec l'aide de trois anarchistes italiens, d'accord avec le comité bulgare do Sofia, et employé une machine infernale destinée à éclater à un moment précis. Rovigo et les trois anarchistes italiens auraient réussi à s'enfuir et auraient successivement repassé par la Grèce, se dirigeant sur une destination inconnue.

CONGO BELGE

Notre correspondant nous écrit de Bruxelles On attend ici le très prochain retour du capitaine d'artillerie Charles Lemaire. Quittant Lado, il a descendu le Nil et a séjourné à Khartoum, où les autorités anglaises lui ont ménagé le plus cordial accueil.

Au cours d'une campagne de trois années consécutives, la mission Lemaire, tout en maintenant les droits do l'Etat Indépendant, a relevé sur la carte plus de 4,000 kilomètres d'itinéraires 135 positions les fixent, dont 14 établies en longitude absolue. Les composantes magnétiques ont été déterminées en une sofxantaine de points, les altitudes relevées au baromètre et à l'hyptomètre. La faune et la Sure ont été longuement étudiées par M. Lomaire et par ses compagnons, MM. Carvelli, Colin, Piatone et Ercolani ils rapportent plusieurs centaines de photographies.

La mission a ramené chez elles les populations qui avaient été contraintes de ~uir devant les razzias des Azandés; elle a construit 16 stations avec bâtiments, jardins et dépendances, et rétabli l'influence belge dans la région du Bahr-el-GhazaI.

Etc., etc. Mais, il n'y a pas à dire, toute la pièce 1 est pleine, par-ci par-là, non seulement de vers, mais de tirades de toute beauté. L'auteur étrange qui vient de vous faire sourire est né poète et est tout près d'être un grand poète. Si vous en voulez* des preuves, il me semble qu'en voici. Un récit épique. Guerrier racontant les exploits qu'il a vu accomplir à Tristan Cet homme est grand. Naguère

Son oncle, le roi Marc, assiège dans son port, Comme nous aujourd'hui désespérait du sort. ViMo et peuple râlaient. Une flotte sauvage

D'Angles et de Saxons occupait le rivage.

Harold la commandait, pirate sans merci.

Soudain, du haut des monts, dans l'or du soir, voici Qu'une armure étincelle et que luit une épée. L'air vibre, d'un frisson surnaturel. Frappée

De paaiquo et d'horreur, sourde à la voix des chefs, La horde fuit, se rue en mer, s'entasse aux nefs. Mais un cheval bondit sur la nappe d'écume Des cris montent, le sang coule, la vague fume, Et l'on voit, tout autour d'un héros en courroux, Sombrer, chaos hnriant, d'énormes torsf!. roux. En vain, sur son tillac, hache au point, casque en Mtc, Harold, encor debout, résiste a la tempête,

Enlevant Passebreuil, son fougueux destrier, Tristan plane, retombe, et son large étrier

Broyant d'un même coup, dont la coque chavire, Et le crâne de l'homme et !e pont du navire

Jette au remous vivant un mëiange hideux. 1 Les Frisons, depuis iors, n'ont plus fait parler d'eux. Invocation de Tristan à la vie et à la nature, quand il sent les premières atteintes de l'amour charmant et fatal qui l'enchaînera à Iseut.Je soumets ie couplet à M. Catulle Mondes et à M. Edmond Rostand

0 nature, o printemps, votre splendeur m'enivre, Vous rayonnez~sur l'homme et je vous ignorais. Mers, cieux, valions, coteaux, landes, étangs, forêts, Magnifiques joyaux de la vasque do monde,

J'ignorais jusqu'ici votre beauté profonde.

J'ignorais vos contours, vos sourires, vos pionrs. Le voile est déchiré. Je vais de aeurs en fleurs. Mes pas foulent t'azur qui baigne votre empire. Oh nature Oh! printemps J'ëtouSais; Je respire, Tout me semble en éveil; mes yeux s'ouvrent, je vois. Lis, je sens vos parfams; sources, j'entends vas voix.

.ÉTATS-UNia.

Un nouveau cuirasse,' le K<:Ksas, à été lance s~r les chantiers de South.CaiTiden en présence do M. Edouard Hoch, gouverneur de l'Etat du Kansas. Le nouveau cuirassé jauge 16,000 tonnes. Ses machines sont verticales, à triple expansion. Qd 'tre cylindres peuvent déyelopper~une force de 16,500 chevaux et doivent donner une vitesse de 18 nœuds.

r RÉPUBLIQUE ARGENTINE

Le BMMe~K <~ ~a C/ta?K&rc deCoMMerce /7'a?tcaMc de Buenos-Ayres informe tout spécialement les manufacturiers etindustriels français que te Congrès argentin vient d'autoriser l'ouverture d un crédit de 2 millions de piastres-or (10 millions de francs), destinés à l'achat d'articles navals tels que condenseurs, chaudières, tubes, munitions, hausses, hiroscopes, télescopes, compas, sextants, matériel électrique et radio-télégraphique, dynamos, etc., etc. Dans ce crédit est également compris l'achat d'un transport de 2,000 tonnes de registre, de deux transports de 600 tonnes, de quatre transports de 160 tonnes et d'une embarcation à vapeur pour le placement de mines automatiques."

CHINE

]LE BOYCOTTAGE AMÉRICAIN

Le gouvernement américain a ordonné aux agents diplomatiques et consulaires en Chine de faire une enquête approfondiesur le mouvement antiaméricain et d'envoyer aussitôt que possible un rapport 1 au ministère des affaires étrangères. De diverses parties de l'Amérique arrivent des t plaintes d'Associations commerciales qui demandent J l'intervention du gouvernement, et on reconnaît, à Washington, que la situation devient de plus en plus i grave."

Le Pos<, commentant le boycottage, dit < Nous savons qu'il a été provoqué par une législation ( cruelle de notre part, et si, réellement, nous dési- t rons le faire cesser, nous savons ce que nous avons t à faire. s Voici le texte du projet de traita d'immigration ( discuté actuellement par la Chine et les Etats-Unis, t cause de tous ces incidents Le traité stipule que les travailleurs manuels de cha- J cun des deux pays contractants ne seront pas reçns dans l'autre. Par travailleurs manuels il faut entendre les f mineurs, pécheurs, colporteurs, blanchisseurs, etc. Les J autres immigrants peuvent entrer librement et s'établir avec leur famille aux Etats-Unis. Les ouvriers chinois J traversant les Etats-Unis pour gagner d'autres pays se- < ront admis sur présentation de ccrtincats détermines. ( Les Chinois déjà établis en Amérique ne seront pas t inquiétés tant qu'ils se conformeront aux lois du ] pays.. Toute querelle intervenant entre la Chine et l'Ame- ( rif~ue sera déférée au tribunal do La Haye. Le traité est valaMe pour dix années. On devra, avant de le dënon– Ct;r, en donner avis un an a l'avance. St te traité est'eon- t élu, le boycottage des marchandises américaines, orga- f nisë. par les Chinois, cessera, j t

ËCBEOS

Le journal Le .Më~e~re~ publie l'entrefilet sui- vant sur un concours musical dans l'antiquité « Dans les ruines d'Eretria, dans l'île d'bubée (Eubée ou Négrepont, le long de la côte orientale de l'Attique et de la Béotie), on a trouvé une inscription grande et bien conservée qui nous permet d'entrevoir de quelle manière se passaient dans l'antiquité 'grecque les concours de musique. –La villed'Eretria résolut de donner une nouvelle fête consacrée à Artémis les <i4r/etNM!enMe~. En l'honneur de la déesse on organisa un grand cortège et on fit un sacrifice solennel. Comme préparation aux cérémonies d'offrande et de consécration, il fut convenu qu'un concours de chanteurs et de musiciens aurait lieu. Uestâ remarquer, à cette occasion, quelles furent les récompenses distribuées aux vainqueurs. Le kytharéde ou joueur de cythare ayant obtenu le premier prix reçut 200 drachmes (environ :40 fr.); celui qui fut classé le second obtint tSo drachmes, le troisième, 100 drachmes. Le meilleur des artistes jouant de la flûte fut gratifié de 5o drachmes, le second de 3o, le troisième de 20. Tous ceux qui prirent part au concours ont bénéficié sur la caisse de la ville d'une indemnité de une drachme. )) On admet généralement que la ~drachme devait valoir au temps de Pendes environ 70 centimes de notre monnaie. Périclès soumit l'ile d'Eubée en l'an 445 avant notre ère, ~il mourut en 420. Dans la Grèce moderne, la valeur de la drachme est de 96 centimes à t fr.

Mme Céline Prévost, petite-fille du compositeur SchneitzhoeH'er, vient d'offrir au musée de l'Opéra une superbe tabatière en vermeil portant une inscription historique. Ce bijou avait été donné jadis au compositeur par le roi Charles X en souvenir de la cantate qu'il avait composée pour l'érection de la statue équestre de Jeanne d'Arc à Orléans. M. Malherbe a reçu avec empressement ce don de valeur pour le placer dans une des vitrines déjà si riches en souvenirs artistiques. Schneitzhoeffer, qui fut l'ami le plus intime de Chérubini, est l'auteur de cinq ballets représentés à l'Opéra.

A l'occasion du trente-cinquième anniversaire de la bataille de Gravelotte, un service commémoratif aura lieu, le mercredi 16 août, à onze heures du matin, à l'église métropolitaine ~otre-Dame. II sera célébré par M. le chanoine Portier, ancien aumônier de l'armée de Metz, officier de la Légion-d'Honneur.

Une délégation de l'Association des combattants de Gravelotte et de l'armée du Rhin se rendra ensuite à Mars-Ia-Tour et déposera une couronne sur le monument national. La délégation accomplira, en outre, un pèlerinage sur les champs de bataille de 1870-1871 et déposera également une couronne sur le monument élevé dans le cimetière Chambière par les dames de Metz. Le ~o août, un banquet réunira, les anciens combattants.

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Statistique d'actualité.

La consommation du sucre varie étrangement, suivant la latitude des différents pays, les habitudes culinaires des nations et le prix de cette denrée.

L'Angleterre détient ici un beau record chaque habitant y dépense annuellement 40 kilogrammes. et 71 grammes de sucre, pour être

t

Mon cœur n'est plus cerne d'un halo de ténèbres. Qu'es-tu, gloire; qu'es-tu, lueur des noms célèbres! 1 Et vous sombres éclairs du glaive, exploits guerriers, Hourrahsdes foules, arc de triomphe, lauriers, Qu'etes-vous, qu'êtes-vons, paies apothéoses Pr<s d'une aube d'avril embaumant les bois rosés! Notez ce qui peut-être, à la représentation sauverait la pièce de tomber dans le ridicule qu'il y a de ces tirades-là même au quatrième acte et que, mêm le quatrième acte en est to~t rempli. Quant Iseut veut convaincre Tristan de renoncer à sa détermination de mourir, l'appelle de toutes ses forces à la vie et à l'amour, voici comment elle s'exprime, un peu longuement peut-être mais mon opinion et la vôtre sans doute est que quand c'est mauvais c'est toujours long etque'quand c'est beau ça ne fait jamais longueur

Moi, le bien que j'envie

C'est la mort. Ah regarde, à travers ces barreaux. Les premiers feux d'avril ont neuri les sureaux. Tout est baume et fraîcheur; tout est perle et roseo. La nuit qui fuit sourit a la terra apaisée;

L'aube souligne d'or l'arc noir de l'horizon;

La brume a (lots légers fume .sur le gazon.

Vos nids sont en rumeur, 0 chênes séculaires. Et les biches du bois vont boire aux sources claires. Ces lieux exquis, ces lieux charmants, tu les connais; Tu les connais, ces lacs encadrés de genêts

Avec leur paix immense, éternelle et divine.

Tu les connais ces monts dont le bord se devine A la teinte d'azur dont ils frangent le ciel

Tu ics connais, ces champs où l'air est chaud de mie!. Et la-bas, ces hatliers qui dominent la lande

Sais-tu leur nom ? l'

Tout le passé, si riant, de la saison d'amour, revient à l'esprit de Tristan à cette évocation et il ne peut retenir un cri de regret, d'amour et de désespoir. Alors Iseut insiste et voici le chant d'Eden ou le chant de Paradou –j'ignore si le Paradou est encore dans la mémoire des hommes qui s'échappe de ses lèvres. Il me rappelle surtout certaines pagea de Joc~y~. Vous vous rappelez:

Je voulus dans ces lioux si pleins de tristes charmes.

~_pr :ériq ue, la z 1.1.

précis. En Amérique, !a consommation moyenne

est da'3i 'k;!bg:40gr; en Suisse'de 26'ki1og;4T gr.~ au Danemark, de s5 kitog, 77 gr.; en AHema<magne. de 19 kilog. !3 gr.; dans la presque Scandinave, de j8 kitog. 97gr.;enHoUande, d~ :7 kiiog gr.; en France, de i5 kilog. 70 gr.: en Belgique, de 12 kiiog. 64 gr.

Dans les Balkans, on en use avec une extrême modération. En Roumanie et en Bulgarie, par exemple, c'est-à peine si l'on peut compter 3 kiiog. de sucre par an et par habitant.

<r~

Demain, à deux heures, courses à Cabourg~ Nos pronostics ·- ~rt'~ de /a SocM/ë <encoHr~eMeM< r Ugolic~ Artaban. CI g

Pn~ du C~Mo Vade-Retro, Longue-Vue. Prix du GoKrerKeMeK/ et de F~Socte/ë ~or/e d'ef:coM?-ajeMeM/ Pont-d'Eragny, Ascot-11. Prix C~ettge Escalade, Tramontane. Prï~ de ~e/:e~: Petite-Amie, Azolette. ~'fM: de/a .Soc~ë/ë dM ~eep/e-<~e~; Âanj~ sette.Good-Luck-III. co

!L Y AGENT ANS

yoKrMa/ de ~'E?~re (Yourna~ des Dë&a~) du 14 août i8o5 (26 thermidor an X!II) Londres, du i"'au 5 août.–Documents.occupant tout le corps du journal, sur l'engagement naval du 22 juillet, au Ferrot, entre la.notte anglaise et les escadres combinées française et espagnole. En feuilleton, deuxième article~sur l'Eloge de Marmontel par l'abbé Morellet.

Modes. Les fleurs a la mode sont encore ou des fleurs qui croissent parmi les blés ou des oeillets. Les autres fleurs en vogue sont la reinemarguerite et le pied-d'alouette. Sur les coiffures en cheveux, du dernier genre, le peigne est posé tout à fait en devant et comme prêt à tomber les cheveux qu'il fixe retombent en tortillon sur la tempe gauche sur le front passe obliquement un bandeau lisse; au dessus delatempedrQiteestunsemisde neurs de la saison. On porte toujours des tabliers, et surtout des garnitures de robes qui imitent le tablier. Une robe à tablier figure peut être, et le plus souvent même est, une robe à queue. Par devant, la garniture est cousue à trois ou quatre doigts du bord. Les capotes de taffetas se font extraordinairement profondes, avec des coulisses sur la longueur et non sur le pourtour. On en voit beaucoup de vertes et de blanches avec des raies de paille. Les manches deviennent tellement larges qu'elles ressembleront bientôt à des jupons, et les jupons tellement étroits qu~ils ressembleront bientôt à des manches.

Spectacles du 14 août.–Théâtre-Français: /e D~/rat/, /lyeM~/e c/rf0;<. Théâtre de l'Impératnce gratis, DMA~M/coMr~. Théâtre du Vaudeville gratis, C<!M~dre afeM~e, Fena'ato'eMr~

NOUVELLES POL!T!QUES Le personnel des postes

La Fédération des associations professionnelles des postes, télégraphes et téléphones, représentant 15,000 adhérents, a adressé à M. Bérard, sous-secrétaire d'Etat des postes, télégraphes et téléphones, une supplique, .~nn que celui-ci demande au Parlement l'amélioration du sort du personnel. Le conseil fédéral fait valoir que, depuis dix années, les bénéfices budgétaires de l'administration des postes ont augmente de 100 0/0, tandis que le coefficient des moyens d'exploitation n'augmentait que de 100/0.

Et il émet le vœu que l'on supprime le service supplémentaire comme contraire aux intérêts da public et que dès la rentrée du Parlement des ersdits supplémentaires soient votés pourdoter tou9 les services d'un nombre d'employés suffisant à assurer pour tous le repos hebdomadaire.

M. Goude, adjoint an maire de Brest, a" été Suspendndeses fonctions. D'autre part, à la suite Se la séance du Gonseit municipal, tenue hier soir et au cours de laquelle il avait été l'objet d'un blâme pour avoir, refusé de rendre un dossier dont il s'était empare, M. Goude, a soufneté, au sortir de la séance, M. Tillet, conseiller municipal et directeur du journal socialiste l'A~en! brestois.

Les deux adversaires viennent de constituer leura témoins et l'on croit qu'une rencontre est inévitable.

M. Chastenet, député de la Gironde, vient d'écrire au ministre de l'agriculture pour l'informer qu'tl se proposait de l'interpeller dès la rentrée < sur la crise vinicole et les remèdes à y apporter On annonce que le comité de l'entente unitaire da la Fédération socialiste du Cher, a résolu de présenter des candidats aux élections législatives de 1906 pour la première et la deuxième circonscription de Bourges et la deuxième de Saint-Amand. M. Lesage, député sortant, ne se représentera pas.

Le Congres radical et radical-socialiste a, dans sa dernière session, sur la proposition de M. Bourrât, émis un vœu en faveur du rachat des chemins do fer par l'Etat et plusieurs journaux ont mis ce vote eu relief. S'ils avaientétéinformés des circonstances dans lesquelles~il est intervenu, ils en auraient parlé avec moins d'éclat. Dans une lettre publiée par le Journal des transports du 5 ao&t 1905, un membre du Congrès a raconté commeht les choses s'étaient passées. Si en 1902 M. Bourrat put faire adopter un vœu en faveur du rachat, au Congrès qui se tint à Lyon, c'est que la commission de l'agri~ culture, du commerce, de l'industrie et des études économiques ne fonctionnait pas encore. M. Bourrât s'empressa de faire partie de cette commission, mais pressentaàt qu'il allait avoir à discuter avec des gens au courant de la question, notamment avec M. Léon Francq, ingénieur, président de cette commission, il n'assista jamais aux séances. En revanche, il vint aux Congrès de Marseille et de Toulouse., A ce dernier Congrès, M. Franeq étant absent, les choses allèrent toutes seules, on n'eut pas besoin comme l'année précédente, à Marseille, d'envahir le local de la commission, de la transformer en commission du Congrès et de faire voter rapidement le vœu que M. Bourrat porte partout. A Paris, cette année, le président allait être présent.

M. Bourrai dit le correspondant du JoMfMo~ (!M <r<HM-

L Enfin le voici. A quoi qu'il ressemble, il me paraît très beau

Oui, c'est Brocéliande,

C'est le magique Eden où nous fûmes heureux Le paradis perdu de nos cœurs amoureux.

La, bien souvent, jadis, en ces heures de joie Tu me pris dans tes bras, comme un chasseur saproia. Dénoués & nots d'or sur tes muscles puissants, Mes cheveux te baignaient d'une lueur d'encens. Autour de nous voiaient les libeUolcs bleues. Tu m'emportais sous ces grands bois durant destieMS, Si ner de m'avoir toute, en écharpe, à ton cou, Si tendre en ta vigueur, si joyeux et si fou,

Si doucement frûlë des cils de mes paupières, Que tu ne sentais plus les ronces ni les pierres. Puis le jour se couchait sur l'étrange forôt.

Alors par les sentiers que le soleil dorait,

Comme des dieux bercés du bruit tointain dn BlonuBt Nous regagnions l'abri de nos grottes profondes. Toi, saisissant ton luth, tu t'asseyais, songeant; Et tandis que la lune au nn croissant d'argent ° Nacrait l'axur du ciel d'une pâleur bénie,

Poète, tu chantais, l'œil brillant de gënio;

Tu chantais notre rêve et son divin frisson. Tu chantais, et nos cœurs vibraient a l'unisson. Nos corps, soudain mêles, se fondaient en étreintes. Les baisers étouffaient le doux rythme des plaintes. L'urne des nuits buvait nos soupirs exhales, Et l'on n'entendait ptus~ sous les cieux étoilés A travers la vapeur dont s'irisaient les mousses Que les bonds des chevreuils broutant les jeunes [pousses.

Savez-vous quel serait le moyen de faire un vrai succès à ~yoe~'aM~e ? Ce serait d'en extraire les grands morceaux, épiques, oratoires, lyriques, et d'en faire une plaquette intitulée ~a~MzeM~s d'un ~o~Mte de 2r~a~ et Iseut; car il ne manque à ce poème que d'en retrancher ce qu'il a de trop. Toujours est-il qu'il est curieux, plein de beauté souvent et de médiocrité quelquefois, tout compte fait œuvre d'un homme de talent, qui ne sait pas ce qua c'est qu'une œuvre d'art. Il valait de vous être signalé. Qui sait? Il faut se défier de sonjuge< gement. C'estpeut-être un chef-d'œuvre. Peutêtre.

EMILE FASUET.


jM~S, qui n'avait pas donné'<< son'dévoue concours x a commiMion .'au ,iî briHe.:pa.r;. son absence,. n'allait-i) 'pas, des lors, se trouver en. presenco d'une sérieuse opposition?' Pour écarter l'obstacle, on n'hésita pas à re-

cot)r)i'a'.)p~!tt§'r'at!!gemeN.2~

-t~- i-d.C.qui devient

On arrangea t)u~: comuns.-tiou

commission .du Congres & l'ouverture de celui-ci, ne maintiendrait pas, maigre un usage constant, les membres du bureau. On remplacerait donc M. Franoqàla .présidence par M. Mascuraud; et comme celui-ci ne sait 'pas présider persMna n'e'n ignore M. Bourrât se trouverait présider effectivement.

Ainsi fut fait, selom ce pian incorrect, discourtois, mais ingénieux.

M. Bourrât a préside an Trocadcrola commission !mprbvisëe de l'agriculture, du commerce et do l'industrie le bureau do ta commission d'étude du Congres, qui n'a jamais vu M. Bourrât, a donc été ainsi brusquement

rempiaoê.

NamreHemcnt, ainsi que le relate le Ba~t'ea!, d'après ta déclaration faite par M. Léon Francq au Congres, la .co!nm!ssion présidée par oo dernier n'a pas dépose ios rapports prépares au cours do l'année; elle à décline Ja ..ro~ponsaMitc de cp qui silait.ctre présente au Contres, seus forme de vœux, paT une commission, qui ~avait travaiitaiuste pendant finst-quatra heures.

Un'- telle situation n'était pas faite pour embarrasser un'homme comme M. Bourrât.

On chargea un membre du rapport général, et celui-ci 'ne'trouva rien do mioux quo de rapporter les quastions présentées a Marseille et & Toulouse et de faire passer « en douceur le poulet Bourrât sur l'éternelle et grave question du rachat dos chemins de fer.

'C'est delà boun'onnfrie pure. Et c'est ainsi que l'on !end à fpire croire qu'un Congres de deux mille mem'bres du parti républicain radical et radical-socialiste a vote le rachat des chemins de fer, sur étude appprofondio d'une commission compétente de l'agriculture, du oom~meroe et de l'industrie, qui est l'émanation du comité executif nomme au Congres do Toulouse

A la vérité, la commission d'étude a été ocartoe par un tour de passe-passe de MM. Bourrât, Mascuraud et consorts; elle n'a pas proposé le rachat des chemins de fer. C'est M. Bourrat seul qui est venu apporter sa pro'position à une commission improvisée et au CongrCs, lequel a vùtë sans avoir rien compris.

LE COMMERCE DE LA. FRANCE

L'Imprimerie nationate vieatde mettre sous presse to volume des documents statistiques, publiés par l'administration des douanes, sur le commerce de ta France pendant les sept premiers mois de Fanneo .1905.

Les renseignements suivants sont extraits Je ce volume.

VMeMrs f~M ma'rc/ta~tses {?MporM6s e< <Kcpor~es ~t< jaMNM!' aM 3j! j'Mt~e< .Oû~ ~GoHMMerce ~-J~a:

importation. 1905 1904

Objets d'alimen-

tation. 446:357,000 457.711.000–11.354.000 Matières ncocss.

'd'industrie.1.798.~37.000 1.715.701.000+82.736.000 t.'hjots fabriques <3u.377..000 48S.4iO.OOO–33.000 Totaux. 2'.73L17nooo 2'65978~0M +_7_000 Exportations Objetsd'alimcn-

tation. 391.384.000 369.610.000+21.774.000 Mati6resn6cess.

~l'industrie. 70S.131.000 G81.862.000+24.269.000 Objets fabriques 1.~45.718.000 1.264 703.000+81.0)5.000 Colis postaux. 1)191.440.000 179.964.000+11.476.000 Totaux. 27634~673.000 2.4967139.000 +138.534.000

(1) Dont i8,oG4,000 fr. pour les colis postaux contenant des tissus de soie ou de Leurre de soie.

NOUVELLES DU JOUR v Un ~trach de plusieurs millions t

Le juge d'instruction, M. Ducasse, a consacre ] toute sa journée d'hier aux aSaires courantes do son cabinet et il a ajourne à lundi, comme nous l'avons dit, la convocation de M. Jaluzot. i Après l'interrogatoire d'identité et en présence de M. Jaluzot, assisté de l'avocat qu'il aura chois), j 1 M. Dueasse procèdera à l'inventaire des documents < et des valeurs saisis rue d'Athènes et qui ont été mis sous scellés provisoires.

Il est probable que le magistrat commettra ensuite ,un .expert pour procéder à icur examen. ] D'accord avec les membres du conseil de surveil– iànce, M. Bourgeois a convoque les actionnaires du ( Printemps à l'assemblée générale du 38 août, dont nous avons parlé.

Ycici le texte de cette convocation s

GRANDS MAGASINS DU PRINTEMPS SOCIÉTÉ EN COMMANDITE PAR ACTIONS

SOUS LA. RAISON SOCIALE

JULES JALUZOT ET C" ]

AU CAPITAL SOCIAL DE 35,060,500 I''RAKCS ) AVEC SIÈGE A PARIS (

64, BOULEVARD HAUSSMANN, 64

< ~MgM&Me ~!e/'a!e ea'<ao)'f!t'K~M'e CONVOCATION DES ACTIONNAIRES I

Messieurs les actionnaires sont convoques en assem- ( bico générale extraordinaire, à Paris, &asat)o delà Société des ingénieurs civils de Franco, 10, rue Bianchc, } pour le 28 août 1905, a. deux heures do l'après-midi. ~ORDRE DU JOUR Communication de l'administrateur provisoire; Rapports du gérant et du conseU do survciUance Proposition de réduction du capital, soit par annula- f tion, soit par réduction du taux des actions;

Renonciation du gérant à ses pouvoirs statutaires et ] aux avantages qui sont alloués & la gérance 1

Acceptation des abandons du gérant contre quitus à lui donner;

Nomination d'un ou do nouveaux gérants, Cxation de j I leurs emo)ument3 et tantiames; Nomination de membres du conseil de surveillance Proposition éventuelle d'augmentation du capital ac- i tions, par l'émission au pair do douze miiiions de francs ] divisés en actions privilégiées, rêscrvces par préférence et proportionnellement aux actions anciennes Détermination des délais de ce droit de préemption; s Détermination des avantages attribues aux dites ac- ] lions

Création et attribution de parts bénoRciaiMs Vote sur toutes autres propositions, pouvant modiHpr 1 tes précédentes Approbation de diverses modifications statutaires, rë- t sultant des propositions précédentes et autres modifica- tiens statutaires, notamment en ce qui concerne les pouvoirs de la gcranee et la répartition des bénéfices Pouvoir a donner pour la constatation legaio de la ré- duction et de l'augmentation du capital. Le. gérant, Les membres du conseil Jules JALUZOT. de surveillance, G. FLEUR9UIN, L. FOUGEAY.

En raison do l'ouverture d'one instruction judi- ]

FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS <tM a4aoùt <??&

Le Cadeau de Noces o

NOUVELLE

par Henry PEYRE DE BÉTOUZET

Pour recevoir ma -visite dominicale, ma vieille amie Mme de Monbelle avait, comme d'habitude, confié sa chair menue et fragile de septuagénaire à l'antique fauteuil empire dont deux griffons de bronze défendaient l'approche. Tandis que posées sur les deux mufles féroces ses paumes grelottantes avaient l'air de flatter les gardiens diligents et d'apaiser leur courroux contre l'intrus, je pris place près d'elle, du côte de sa bonne oreiHe.

Par la fenêtre du rez-de-chaussée, large ouverte devant nous, tout le jardin d'été pénétrait L avec l'arôme léger de ses gazons tondus et l'épaisse senteur de ses massifs.

J'avais à peine commencé de déballer la car'g'a,ison d'historiettes futiles et d'anodines plaisaniertes dont je m'étais fait un devoir d'égayer une fois la semaine sôQ veuvage désert, i eHe n'avait pas d'enfants, lorsque les craquements du gravier et les quintes successives de cordes qu'on ajuste me coupèrent la parole. C'était un « artiste montmartrois qu), avec son violon à plat sur le ventre, ses longs cheveux sales et son chapeau mol en cloche, tâchait de se prêter une apparence italienne. Commme il entamait ~ïp~/ PoMpoM~e/ je ~epfo~McMoM interdite.

ciairc, M. Bourgeois a pris en main, 'de's hier, la 1

diroctioa desServièos du Printemps ct~il a.du obH.ger M. Jaluzot à préciser la~situation. La démission. 'de M. Jaluzot, comme garant, est. devenue déunittve. "M. jg~zo.t se montre ,tr~ étonne des poursuites judiciaires dont IL est l'objet. J'ai été indignement trompe, dit-il. Après la réunion n du Comptoir d'Escompte, lorsqu'on est venu mo soumettre l'ordre du jour de !a prochaine assemblée générale des actionnaires du Printemps, je rai signe, bien qu'il comportât de ma part l'abandon de mes pouvoirs statutaires et de tous les avantages qu'ils me conféraient. On m'avait signifie qu'à cette condition seule, les poursuites et le scandale d'une arrestation imminente, qui eussent été des plus préjudiciables aux intérêts du Printemps seraient évités. Et, pour qu& le Printemps, que j'ai fondé, qui est mon œuvre.subsiste, pour que sa prospérité ne soit pas entravée, j'ai donné mon adhésion a ce dépoujUoment complet do moi-mcme. 'Une heure apr~s.i'on perquisitionnait chez mbii 1 On parle d'abus do eon&ance ..Et pourtant tontes les avances que le Printemps m'a consenties,'toutes les ga.rMitics que j'ai fournies c~ échau~e, mon conseil de sur- !.veiHancc no les a pas ignorées, e.t, à aucun momont,-il NQ m'a fait d'observations a cet égard. On. s'est étonné que les magistrats aient trouve des >. valeurs.dans le coC'rc-fort do Mme Jaluxot. -Mais notia sommcs;separës de biens! 1 On se. demandera pourquoi. L,La raison on est simple, cela remonte n i'epoquo de no- (re mariage, il y a vingt ans, et c'est ma femme elle- mëme.qui l'a exige. Eile était pauvre j'étais riche. Nous pouvions nous unir sous le régime de la communauté elie s'y est refusée, pour éviter les commentaires que vous devinez.

Spontanément, hier, elle a offert au juge d'ouvrir son coifre-fori:, et voici oc qu'on y a trouvé 236 actions nominatives du Printemps, appartenant à Mme Jaluzot 3.4 actions de la même Société, au nom do ma fille, Mlle Jeanne Jaluxot 34 actions au nom de mon û)s, M. Jules Jaluzot, et diverses autres valeurs, le tout représentant, aux cours actuels de la Bourse, une somme do 95,000 fr. environ.

Vraiment, je no crois pas quo l'on s'étonne que ma femme, âpres vingt ans do mariage, possède ces quelques économies personnelles.

Quanta moi, j'abandonne tout a mes créanciers, et il no me reste rien, absolument rien. Les courtiers de la Bourse du Commerce se partageront la valeur de mes hôtels, de mes spiendides propriétés do la Nièvre, etc. Tout compte fait, ils toucheront, je crois, un dividende de 33 0/0. Au Printemps, j'abandonne mes 24,703 actions, qui valent, au cours do 500 fr., 12,~50,000 fr.; mes privilèges statutaires; mes deux journaux, !:t ~MWs et la /eMe, quo jo puis bien estimer a 1,203,000 ou 1,400,900 francs et, de plus, 200 actions do la Société R. otG°. Cette Société a gagné, l'an dernier, 200,000 fr.; ses aciions valent bien quoique chose, j'imagine! l.,

Depuis le commencement do la crise, on a évalué diversement l'importance de la fortune personneHo do' M. Jaluzot. En. dehors .de ses actions du Printemps, il possède plusieurs propriétés à Paris et en province. Cependant, si l'on en croit l'un de nos confrères, ces immeubles sont grevés ~d'impnrtahtes J hypothèques qui atteignent presque leur valeur. Le snmptucu~ hôtel particulier de M. Jaluzot, rue d'Athènes, est estime .1 million, or,.il serait grevé d'une somme do 1,024,136 fr..

Pour-les pro.priétûs que M. Jaluzot .poss.ede dans la Nièvre, le Crédit foncier de Franco a prête une première fois, le 7 juin 1904, une somme de 350.000 fr., puis une autre fois 400,000 fr. En garantie de ces sommes, le Crédit foncier a pris hypothèque sur les propriétés sises dans les arrondissements de Cosno et de Clamccy.

Le BM~e/Mt des .Ho~/es e~ Afa?'c/i~ a recueilli l'ensemble des propositions faites par les différentes mai- 1' sons do courtage de la Bourse du commerce. ] En dehors de son compte courant, M. Leprou j 1 abandonne personnellement une somme approximative, 1,617,000 fr., ce qui représente un total d'envi- l ron 3 millions. M.' Bôudrcau, son associé, qui avait débuté sans fortune, laisse tout ce qu'il avait g<!gné, < 800,000 fr. Le dividende pourra ainsi dépasser 800/0, i tant par les sommes abandonnées, que par co qui 1 reviendra de la grosse créance sur M. Jaluzot. MM. Paul Parvillcrs et C°, qui ont réuni leurs 1 créanciers hier, donnent 63 0/0 en viro'), y compris I le dividende à provenir de la combinaison Jaluzot.. MM. Simon et C° ont un passif d'environ 2,900,000 ( fr. et un actif réalisable de 1,670,000 fr. environ; le dividende qu'ils proposent et de 56 0/0 environ, non ( compris le dividende à provenir do ta combinaison Jaluzot. Quant au dividende qui.sera propose par MM. De- i bayser frères, on ne le connaît pas encore, et leurs l créanciers seront probablement convoques mercredi ou jeudi prochain. j 1

]

Les agrégations au concours da 1905

Le jury du concours d'agrégation do philosophie, présidé par M. J. Lachelier, de l'Institut, inspecteur général honoraire de l'instruction publique, apro- i posé samedi snir au ministre, pour le titre d'agrégé, les nuits candidats dont les noms suivent, par ordre de mérite. < M. David, élève sortant de l'Ecole normale supé- rieure; Mlle Baudry, étudiante libre à la Faculté des lettres de l'Université de Bordeaux MM. Jac- quard; Bohi, boursier d'agrégation à la Sorbonne; Signoret, étudiant libre a la Faculté des lettres do l'Université de Bordeaux Maritain, étudiant libre en Sorbonne Dorolle Dufumier, étudiant libre en Sorbonne.

Ainsi que nous l'avions fait remarquer, en pu- bliant la liste d'admissibilité de l'agrégation de philo- 1 sophio, Mile Baudry est la première femme qui ait ajironté le difficile concours où elle s'est classée aux premiers rangs, après de brillantes épreuves orales. Le jury du concours d'agrégation des sciences mathématiques, présidé par M. Floquet, profassear < d'analyse à la Faculté des Sciences de l'Université de ] Nancy, a proposé ce matin, dimanche, au ministre, n pour le titre d''agrégë, les quatorze candidats 'dont voici les noms, par ordre de mérite:

MM. Denjoy, élevé sortant de l'Ecolo normale supérieurn; de Lapierre, ancien élève de l'Ecole ·~ normale supérieure; Guerby, boursier d'agrégation à la Sorbonne Chazy, élève sortant de l'Ecole nor- mâle supérieure; Houdiniôre/ancienélôvedel'EcoIe polytechnique,rédacteur à la préfecture de la Seine; ] Carette, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, chargé de cours au lycée de Chartres; Divan, ancien élève de l'EcnIc normale supérieure; Lambfrt,bour- sier d'agrégation à la Sorbonnc; Fouché, chargé de cours au lycée de Tarbes; Rebeix, élève sortant de l'Ecole normale supérieure; Mcinratb, ancien élève de l'Ecole normale supérieure; Fort, chargé do cours au lycée d'Amiens; Masson, chargé do cours au lycée de Brest; Girard, boursier d'agrégation à la Faculté des sciences de Marseille.

POUR i9O~

bondis vers la fenêtre et, vu l'ampleur du péril, fis au jeune effronté l'offre suivante Deux sous si tu restes. Quatre si tu pars. Aboulez vos quat' ronds, répondit une voix gutturale et râpeuse que l'alcool avait déjà façonnée.

Qu'est-ce donc, mon enfant? me demanda Mme de Monbelle.

Un abominable violonceux qui venait vous infliger la « scie nationale a. Je viens de l'expulser.

L'expulser Rappelle-le vite Je veux l'entendre.

–Trop tard! Ha file.

–Quel malheur! J'aime tantle violon. Par lui, même le plus aureux croque-notes, même la plus odieuse rangaine m'apportent de la joie.

Je ne partage pas, hé!as, votre enthousiasme. Pour moi, l'art violonistique se réduit t à une friction de crins sur des boyaux tendus le long d'une boite. Cela grince plus ou moins selon l'instrumentiste.

Tu viens de prononcer là, mon enfant, des paroles sacrilèges, m'interrompit-eUe d'un ton ardent et grave. Tu ignores les caresses créatrices de ces crins, tu ne connais pas le prodigieux langage de ces boyaux, tu ne te doutes pas que ,dans cette boîte des âmes humaines ontsangtotté! 1

« Ecoute cette histoire très ancienne et trës authentique. Peut-être aura-t-elle la vertu de te convaincre:

Je venais d'atteindre ma vingt'éme année lorsque je pris tout d'un coup le piano en aversion. Pour apaiser mes ressentiments ma mère imagina de me faire déchiffrer des symphonies avec un jeune violoniste, Jacques Lorval. mon ami d'enfance qui, après d'effroyables et subits revers de fortune, s'était vu contraint de demander sa pitance quotidienne à un très beau talent acquis alors qu'il était millionnaire. Cette idée offrait le double avantage d'un

.MË.RRE- ;T.. M~g.M~

LABATAJL'L'ÉDËTSOUSHIMA..

La ~eu.Me ~M DsM~ ~oN~es publie sur la bataille de Tsoushima un articie anonyme qui est fort inté-

ressant. Un des points ies plus obscurs de l'événe-

ment est la conception stratégique qui mena Rodjestvcnsky à passer parle détroit de Corée. Ëxtrayons. sur ce sujet de l'article en question le passage suivant: ° 1 On a cru pouvoir afnrmer, et, répétons-le, c'est ce qui reste le plus probable, que le choix de la route par Tsoushima n'indiquait pas la 'volonté bien arrêtée do livrer bataille et que l'amiral Rodjestvensky comptait sur la brume qui règne fréquemment dans les mers du Japon à cette époque de l'année pour passer inaperçu. On peut pro/~er d'M~e &rMMM qui se levé pour effectuer <une courte opération, pour jBortir d'un.; port, par exemple; on no peut compter SMr ./a ~'MMM pour franchir, sans être aperçu, lOOou' 1§0 milles dans des parages bien gardés. Le singulier est que l'on prête à l'amiral Togo le propos suivant, tenu. après la bataille, à son 'prisonnier, l'amiral Nebogatof: <:Je ~'savais que vous no passeriez pas par les détroits du Nord, à.cause des brumes. Ainsi le même ac!.cident météorologique sert de point de départ à des jugements tactiques absolument différents suivant qu'ils émanent do l'un ou de l'autre des deux partis. En tout cas, et sans craindre le reproche de prophëtia~ après coup, on peut dire que le danger qu'il y avait pour une Hotte nombreuse à naviguer par bruine épaisse dans les détroits de Tsougarou et de LaPérouse,que beaucoup de marins russes connaissaient suffisamment, ne pouvait être pire que celui de s'engager dans un passage où l'adversaire avait un champ de bataille parfaitement préparé. Quant aux mines sous-marines que l'on prétendait semées au sud et au nord de Yéso, ce n'était pas de quoi préoccuper un chef instruit on peut miner les abords immédiats d'un port et d'une rade, les passes d'un estuaire, un canal.resserré dont on re nonce à faire usage soi-même on ne mine pas lés détroits de Tsougarou et de Lapërouse.

Pour expliquer la lâcheuse résolution prise par l'amiral Rodjcstvcnsky, une autre opinion s'est lait jour~ que semblent corroborer.certains incidents de la fuite des unités légères (1) le dernier ravitaillement en charbon, dans la mer de Chine, aurait ctô insuffisant et l'amirauté russe aurait fait connaître au commandant en chef que ce ravitaillement serait le dernier. De là la nécessité de couper au plus -<ourt et de passer, pac conséquent, en dedans de l'archipel japonais. S'il on était réellement ainsi, on aurait une fois de plus à constater la répercussion .dos faita~ strate-, giquCs sur tes faits tactiques il y aurait lieu de relever aussi l'influence néfaste des conseils auliques, dosa amirautés f, des ministères, quand ces organismes marchandent sur'les eîTorts. lésinent sur les dépenses qu'exige la préparation des opérations décisives."

u°~. JaH*

jL~emiero JnLeure M.Loubet auxfetes de Valence

La Bëgude-de-Mazcnc, le 13 août. M. le Présidcat do République, accompagne de M. Com.faricu, du colonel Poulet et de M. Paul Loubet a quitte le château de Mazenc à huit heures pour se rendre aux têtes de Valence.

Valcnce-sur-Rhône, le 13 août. II y a trois ans, le Prestdent de la Republique, en posant la première pierre du nouveau pont sur le Rhôae, et en examinant les plans du parc projeté sur les bords du fleuve, avait promis de venir à Valence inaugurer l'unetl'aut.re.

< M. Loubet qui porte, on. le sait, nu intérêt tout t particulier aux travaux et aux établissements do~t peuvent ôtro l'objet les villes du département qu'il a représente au Parlement, et dont il a été si longtemps la président du Conseil gênerai, a tenu à exécuter l'engagement pris.

Il a donc aujourd'hui interrompu sa villégiature de La Beg'ude pour présider à Valence une triple inauguration, dont chacune présente une grande importance po.urles habitants celle du collège, du pare Jouvet et du pont du Rhône. Le Président, qui porte l'habit, avec, en sautoir, le grand-cordon de la Légion-d'Honneûr, est arrivé par train spécial à Valence à 10 h. 30. M était accompagné par MM. Combarisu, secrétaire général de la présidence, et les colonels Fraisse et Roulet. M,'Paul Loubet, conseiller général de la Drômo, avait également pris place dans le train spécial. M. Loubet a été reçu. sur le quai de la gare par M.Gauthier, ministre des travaux publics, qu'accompagnent MM. Charguerand, directeur de la navigation et des mines, tous les sénateurs et députés de la Drômo, à l'exception de M. Chabert, souffrant, qui s'est excusé, le général de Lacroix, gouverneur de Lyon, le général de Witte, commandant la i4<! brigade de cavalerie; MM. Verncs, préfet de la Dr6me,_BeIIendy, préfet de l'Ardèche, M. Chalavet, maire de Valence, les sous-préfets et hauts fonctionnaircsdolaDrôme.

La Président a été immédiatement conduit dans un salon de la gare, fortbten décoré pour la circonstance, et a reçu là les souhaits do bienvenue du maire.

< Je vous remercie, répondu M. Loubet, vous sa vez que je revois Valence toujours avec un nouveau plaisir. J'y suis déjà venu officiellement plusieurs luis. La première visite remonte au mois d'avril 1899, elle fut un peu courte, j'allais à Hontélimar. Je suis revenu il y a trois ans et me voilà de .nouveau parmi vous.

Je ne sais si cette visite sera la dernière, à l'intérieur, du Président de la République; c'est possible, c'est même probable; mais fort heureusement j'ai encore la vigueur do lasauté et si le Président do la République ne revient plus, ce sera le compatriote qui reparaîtra ici, heureux de serrer la main à tous les amis qu'il y a laissés. y

Dans la cour de la gare, le Président de la République remet la croix d'officier de la Légion-d'Honneurâ M. de Tonoux, chef d'escadron au i~ régiment do hussards; la croix de chevalier à M. Barnier, chef de bataillon au 107° territorial d'infanterie la médaille militaire à MM. Bail, maréchal des logis au 6° régiment d'artillerie, et Miard, maréchal des logis à la 14' légion de gendarmerie..

Le cortège se forme ensuite.

M. Loubot prend place dans un grand landau de gala, ayant à sa gauche le général de Lacroix et de face M. Combarieu et le maire de Valence.

(t) Contre-torpilleur qui brûla ses boiseries pour atteindre VIadIvostook; croiseur qui n'a plus quo 10 tonnes do charbon quand il s'cchouo & la cota do Corée, etc. Cependant, d'après d'autres renseignements, certains navires étaient bondés do charbon, surcharges môme, les grands cuirasses, par exemple.

plaisir artistique pour moi et, pour lui, d'un gagne pain déguisé. Deux fois par semaine, après le dîner qu'il prenait avec nous, il me guidait parmi les chefs-d'œuvre de Mozart et de Beethoven.

Ce n'était pas un virtuose, il eût échoué dans les acrobaties où se complaisent certains spécialistes. Mais il avait un jeu personnel, un son rare, et excellait a. dire une belle phrase pure et chantante.

Au bout d'une quinzaine, il m'avait réconcilié avec mon adversaire. L'intimité séculaire de nos deux familles rachetait ce qu'il y eut pu avoir d'incorrect a ces leçons fréquentes données par un maître dont j'étais la contemporaine. D'ailleurs j'avais, dès le principe, banni de nos entrevues toute coquetterie Je le traitai toujours en camarade, riant sans retenue de ses défaillances et louant sans fausse pudeur ses prouesses. Quant à lui, oublieux de notre amitié d'antan, il dosait ses gestes, ses paroles et ses regards selon les règles d'une réserve polie. Son malheur lui avait fait un masque impénétrable. Je ne pouvais jamais découvrir son impression ou sa pensée.

Un soir pourtant que ma mère, sortie du salon, nous avait créé un fortuit et succinct tête à tête, il s'arrêta de jouer et tourna vivement, vers moi, son visage dont les yeux ardents, dont les lèvres entr'ouvertes disaient pour la première fois le trouble. Mais il se ressaisit aussitôt et me nt ce souriant mensonge Soyez assez bonne pour me donner le la. Je viens de perdre l'accord.

Sur ce, m'étant nancëe à un secrétaire d'ambassade, M. de MonbeIIe, je dus interrompre mes leçons. Le professeur n'était plus. L'ami demeurait. Nous l'invitâmes maintes fois. Mais il trouva toujours des prétextes pour refuser. De la sorte, je ne le revis que l'avant-vetlle de mon mariage, à cette réception consacrée par la coutume où l'on fait dénier ses connaissances devant un vaniteux étalage de cadeaux.

Un peloton du 1" hussards forme l'escorte ;.lo

Presiuër~3'diHge'Ye~fa'pye'f'o

Sur le parcours/les honneurs sont rendus par te 75°dc ligM et ia hais des soldats ccnt'e~t difucilemout une foule considérable et compacts. `- Dans son discours de bienvenue à la gare, 1 maire, M. Chaianet avait dit à. M. Loubet qu'il serait, seloa soi) désir, reçu avec simplicitô et que fa chaleur des acclimations remplacerait le luxe des décorations.

En réalité, !a ville est très brillamment décorée, tous les habitants ont tenu à honneur de faire à leur ancien représentant, pour sa dernière visite ofnciene, comme chef de l'Etat, un accueil dont celuici ne peut qu'être profondément touchô.

De la gare à la préfecture, les cris de <: Vive Loubet Vive la République retentissent sans interruption.

A son arrivée à la Préfecture, le Président reçoit les autorités et les corps constitués.

Valence, le 13 août. Voici la liste des décorations remises par le Président de ia République à l'occasion de son voyage à Valence

Lëgion-d'Honnour. OfScier M. Alphonse Clerc, ingénieur en chef des ponts ot-ehansséea. Chevalier MM. Roux Barthélemi, adjoint an maire de Valence; le docteur Evesquo, vice-président du Conseil général.

Des décorations du Mérite agricole sont en outre accordées. Valenca, le 13 août. Le Président de la République cohnaissant~a plupart'des fonctionnaires dd département, les réceptions officielles ont un caractère tout à fait inusité de simplicité.

M. Chalamct, maire de Valence, en présentant le 'Conseil municipal, indique, brièvement' au chef de l'Etat les principales questions qui font l'objet des préoccupations de l'assemblée municipale. M. Loubet engage le maire à toujours proportionner les dépenses publiques aux facultés et aux ressources des contribuables.

En l'absence de M. Chabert. président du Conseil général, qui s'est excusé pour raison de santé, l'assemblée départementato est représentée par l'un des vice-présidents, le docteur Lévesquo.

Le Président de la République so dit heureux de revoir ses anciens collègues du Conseil général, dont il suit les travaux avec le même intérêt qu'autrefois.

M. Chausson, vicaire général, après avoir souhaité ia bienvenue au chef de l'Etat, exprime le souhut que les travaux qu'il vient inaugurer contribuent à la prospérité morale et matérielle de la petite patrie vatentinoise.

M. Loubet répond qu'il s'associe aux paroles prononcées par le vicaire général, comme lui il espère que les idées de liberté c.t de tolérance réciproque seront toujours en honneur dans ce pays de la Drôme.

En présentant le corps d'drfnciers, le général do Lacroix, gouverneur militaire de Lyon, a assuré le Président de la République que les officiers et les troupes places-sous ses- ordres se consacraient avec nn dévouement absolu à la pratique du devoir r militaire da~s un sentiment do respect pour la Ré.publiquo et d'attn"hemont profond à la Patrie, Le Président do la République répond au général de Lacroix

,«_Jo sais combien l'armée est dévouée à sa fonction et a ses devoirs,'au premier ra'fg desquelles elte place 1'' respect denos institutions. Ce seraitlui (airo outrage que de supposer qu'elle puisse prêter rorcilteaux sollicitudes qui pourraient parfois iui venir du dehors, en vue de lui faire oublier ce que son devoir, sa dignité et l'intérêt du pays lui commande.

» Elle no sera jamais entamée par ces doctrines pernicieuses qui ne tendraient a rien moins, si clios prévalaient, qu'à provoquer l'insoumission en temps d'' paix et la désertion en temps de guerre. » Ces doctrines funestes sont répudiées à l'envie tant elles ont soulevé d'indignation dans la nation entière.

s L'armée, expression de cette nation, restera ferme dans l'accomplissement do sa tâche. Le dévouement inlassable dfs chefs, la confiance qu'ils inspirent à leurs subordonnés, la discipline et la solidarité qui en unissent tous les éléments, sont les conditions nécessaires de sa force.

Nous pouvons vivre tranquilles. le sol de la p atrie est bien gardé., et le drapeau tricolore, symbole df\ tout ce qui nous est'le plus cher, serait bien défendu s'il en était besoin. Nous pouvons le dire sans forfanterie, ni faiblesse, car c'est la meilleurs garantie que nous saurons conserver la paix avec di-

gnité. &

M. Fabro, pasteur protestant dit que la séparation no doit pas être une rupture.

M. Loubet répond que la loi a un caractère tel qu'elle ne puisse provoquer aucun froissement, aucune tracasserie, et que toutes les opinions religieuses soient respectées, même par ceux qui n'en ont pas.

FAITS jM VERS Le Te~ps. Bureau contrat météorologique. L~ pression, barométrique reste très élevée sur l'ouest l'Europe, le maximum (771") se trouve, ce matjn, dans l'ouest de l'Allemagne. Uu ceatrc de dëpressipn persiste en. Fiulande. Le vent a tourné à l'Est sur toutes nos cotes; il est généralement faible avec inor très. belle. pss pluies sont tombées dans le nord du continent on n'en signale nulle part en Franco. ..La température se relevé sur nos régions. Le thermomètre marquait ce matin 11° à Arkhangcl, t2" à Belfort, 13° à Paris, 19° à Marseille, 38° à Cagliari.

On notait: au mont Aigoual, 9" au Puy de Dôme, 6° au Pic du Midi, ..° au Venteux, 4° au mont Meunier.

En France, un temps beau et chaud est probable. A Paris, hier, beau.

La température moyenne, 15"2, a été inférieure de S*7 à la normale (17°9). Depuis hier midi, tempsratura maximum, S'M;; minimum, 9"6.

A la tour Eiffel, maïnnu.n 18'7, lo 13. à 5 h. du soir, mitumura, 14°6, le 13, à 5 h. du matin. Baromètre à sept heures du matin 769"°*7. En baisse à dix heures.

SITUATION PARTICUUÈM AUX FORTS

Ma~te~s. Mer très beHë à Dutikerquo, à Calàn, à Boulogoe, au Havre, à Cherbourg.

Oce<m. Mer très belle à Brest, à Lorient. Afeftt~rra~M.– Mer très bello à Marseille, à Sicié, à Nice.

Co~e. Mer très belle aux îles Sanguinaires. D~M e)-t<t~!<M p~Mf <t9iK. 5-6, 10-H, 15-1S, 19-22, Ï8-30, septembre.

tL'aDrestattoa Je respia~n B*e!!ss!er. Pelissier a subi, hier matin, dans le cabinetduprocureur du roi, un nouvel interrogatoire qui a été immijdiatement transmis au ministre des all'aires étrangères et de l'intérieur de Belgique.

L'inculpé qui est né à Hyeres, le 3 août 1880, et dont les parents habitent Cannes, rue de Provence. a rappelé qu'il était soldat, secrétaire d'état-major au 58° d'infanterie à Avignon. C'est dans cette dernière ville, selon Ses déclarations, qu'il fit connaissance d'une artiste lyrique dont l'entretien coûteux

t Aux compliments d'usage Jacques ajouta plus bas, d'une voix douloureuse.

Ce m'est une indicible souffrance de ne pouvoir vous apporter même la moindre bagatelle digne de votre musée. J'avais déjà résolu de vendre mon violon quand l'idée d'un souvenir m'est venue, d'un souvenir aussi modeste [ que fervent, le seul dont fût capable ma misêre. Si pauvre que je sois, je ne serai pas sans connaître l'orgueilleux bonheur de vous offrir un cadeau, Mon cadeau de noces. Ne me faites ni questions, ni remerciements. C'est une minime surprise qui, en mémoire de notre passé, vous apportera le meilleur de moi-même. Et sans m'avoir pris la main H s'esquiva, se noya dans un ftot de visiteurs. L'immense pitié qui m'avait envahie céda bien vite sous les furieux assauts des féliciteurs, et l'affectueuse sollicitude de mon mari, il l'était déjà. légalement, acheva d'effacer de mon cœur cette lamentable scène.

Le lendemain lorsque, dans un hémicycle de fieurs blanches et de plantes vertes glacées de rosé par les cierges et d'or par les reliefs du tabernacle, je m'agenouiiïai sur le prie-Uteu nuptial, j'avais parfaitement oublié mon ami d'enfance et sa surprise. A peine les bagues échangées je m'abîmai dans une oraison profonde sans prendre garde à la cérémonie qui, agrémentée de musique, se poursuivait selon le rite habitua.

Soudain, comme tintait l'élévation, une mélodie monte derrière l'aute), me fait tressaillir, disant ma prière. Aussitôt je reconnais l'accent ~un violon et sur ce violon la main deJacqu~s. C'est bien l'ensorceleuse caresse de son archet, l'insinuant vibrato de ses doigts, le timbre spécial de son instrument à la fois nombreux et rude.

L'air qu'il juue n'évoque rien en ma mémoire. Au désordre, a la frénésie de son exécution je comprends vite qu'il improvise.

C'est d'abord une cantilënc tën. ~a

~l'amena à détourne!* d':s documents concer.jant ta 'dé'fense''na't'o'~Ip. La passion men§"e)-!e de l'OO fr. que hn eiivuyait.son pct'e M .pouvait' suffire à .ses.

dépensesexcessivcs.

En fuyant à l'étranger, Pelissier emporta une volumineuse correspondance adressée à sa maîtresse et émanant d'un jeune beige appartenant à une famine honorablement connue.

Pelissicrse rendit d'abord en Italie, puis à Bruxelles où, par le plus grand des hasards, il renco ttra son ancienne maîtresse. Depuis l'arrestation de Pclissier on ne retrouve plus à Bruxelles l'actrice en question qur sera probablement partie à l'étranger, voulant éviter un scandale autour de son nom. EHeest recherchée activement, car on v~ut la confronter avec le secrétaire <i'état-major, qui se trouve toujours à la prison de Saint-Gilles. Le juge d'instruction, M. Fromés, croît que Pelissier a volé la correspondance dont il a tâché de se servir dans sa tentative de chantage. L'inculpe affirme; de son côté, que ces lettres lui ont été remises par son amie. Celle-ci, quand elle déposa sa piaintc, a paru,ne point se douter que RenédeGouzoUes, déaoncé par elle à la justice,, était le s 'Idat Pelissier. Aussiécrivait-elle au Parquet de Bruxelles qû'elle ne connaissait nullement l'individu dont cite signalait les agissements coupables.

Au sujet da cette aN'airo~ l'E<ot/<? &e~c donne quelques détails complémentaires. Là correspondance adressée à Fartiste lyrique. Mlle Berthe B. par un jeune Belge, M. Georges P. était fort volumineuse. Elle se composait de 20 dépêches, 150 lettres et 30 cartes postales. Il y avait aussi 11 traites chacune d'un apport de 1,000 fr. payables 6n 1905 et commencement do 1906.

Le soldat Pelissier avai.t l'intention de partir prochainement pour Buenos-Ayres. Cela résulte d'une des trois lettres qu'à Bruxelles il adressa à Mlle Bsrthe B.

Au moment de son arrestation, il avait également en sa possession une certaine somme d'argent ceci lui a permis d'être admis au régime de la pistole durant sa détention préventive; d'autre part. il doit posséder dès-valeurs dans ses bagages; car il a bien recommande que ceux-ci soient mis en lieu sûr. Hiet matin, le parquetr représente par MM. Promès, juge d'instruction, de Lecourt, substitut, et Morelle, greffier, s'est rendu à l'hôtel de la gare du Nord où le soldat Pelissier était descendu, et ù se trouvaient tous les bagages qu'il y avait laissés. Ceux-ci ont été déposés au greSb du Palais de Justice et Usera incessamment procédé à l'inventaire de lenr contenu.

tLes boMrt'asqaes. De nouveaux orages se sont abattus, hier, sur différentes régions de la France. A Lantan, prës do Bourges, la foudre est tombée sur un moulin où s'étaient réfugiés quatre ouvriers agricoles. Un a été tué net, les trois autres blesséa, dont un grièvement.

La petite ville de Tain, près do Valence, a été ravagée par une cyclone.

Sur les quais, les platanes ont été renversés et de nombreuses cheminées se sont effondrées. Les communications téléphoniques sont interrompues entre Tain etTournon.

Plusieurs personnes ont été blessées parla chute de divers objets. Des toitures de fermes ont été enlevées par le vent. La foudre est tombée à Mercuro), mettant le feu à une forme.

Un orage formidable s'est déchaîné sur la ville'd& Tarascon et ses environs, occasionnent des dégâts importants aux récoltes, et particuliérent aux vi-

gnobles.

M. Dubourg, âgé de cinquante ans environ, exerçant la profusion de mécanicien, qui dirigeait une machine à vapeur, au d~naine duGrand-Castelet, a été tué par la foudre, au moment où il se disposait à rejoindre les autres travailleurs de ce domaine pour prendre le repas du matin.

Ms&e!6<a e!mpc!senncs. Le correspondant du J'e~< fa/'MtC~. annonce do Toulon à ce journal que des cas d'ofnp"isounemont. dont plusieurs très gra- ves, se sont produits à bord de l'AMU'ra~aM~tM, après le repas du soir.

Tout d'abord, tr.'is matelots ont ressenti les premiers symptômes, puis cinq autres ont été malades, et enfin dix-sept ont du s'aliter également. On a prévenu le médecin de service aux ambulances de l'arsenal qui s'est rendu aussitôt auprès des marins atteints et qui a constaté qu'il s'agissait de symptômes sérieux d'empoisonnement attribués à la qualité de la viande consommée. Une enquête a été ouverte par les autorités maritimes.

Bjes vacances dtt 15 aoA<. Prôs de S50,000 Parisiens viennent de quitter Paris. Les gares SaintLazare et du Nord ont été envahies, cette nuit, de neuf heures du soir à une heure du matin. Pour le Havre et Dieppe, pour le Tréport, Berck et Boulogne, les, trains normaux ont été doublés et triplés. Dans les localités mal desservies où on ne peut se procurer l'eau de Viehy-CéIcstins, ou Vichy-Hôpital, ouVichy-Gr~nde-GriDe, on peut, avec los comprimés Vichy-Etat, préparer instantanément et très économiquement une excellente eau alcaline gazeuse. Le flacon de 100 comprimés ne coûte que 2 fr. Se méfier des fraudes et imitations et exiger la marque Vtc/<at.

M. Keller président du comité des exiles, 35, rue do Grenelle, lance un pressant appel n la charité en fave ur des religieuses et religieux français qui se sont réfugies en Espagne, en Suisse, en Italie, en Angleterre, en Autriche, en Turquie et en Amérique, a la suite do la fermeture do leurs couvents et dont beaucoup sont dans le plus complet dénuement.

r~JEC~E~C~X~OC~TJE

Oa annonce la mort de Mgr Potron, éveque de Jéricho, ex-commissaire générât de Terre Sainte et exprocureur des missions franciscaines à Paris. Mgr Potron suppléait le cardinal Richard pour donner la cnnurmation dans le diocèse de Paris. Né à Brest, le 25 octobre 1836, il était entré le 14 août 1858 dans l'Ordre de Saint-François. En 1870, il suivit en Allemagne les prisonniers de guerre et se dévoua avec taut de zèle au soin des varioleux que le gouvernement le nomma chevalier de la Legion-d'Honneur. Le Pape l'avait élevé à l'épiscopat en 1889. Il est mort à Friboarg où il était allé, espérant trouver le repos et la santé.

Mme Victor Le Provost de Launay, veuve de l'ancien auditeur au Conseil d'Etat, vient de mourir à la Rochelle. Soulaeroix, le brillant Figaro du .Sf~o' de SëM~, le pittoresque Schaunard de ~a Vie de jBohëwe, est mort hier dans le Lot-et-Garonne, son pays natal. Après avoir appartenu à la Monnaie de Bruxelles et à l'Opera-Comique, il passa à la Gaité avec un traité de 100,000 fr. par an. Il créa .R~ sur cette scène. Il revint ces temps derniers à l'Opera-Comique, où son premier passage avait été éclatant. On se souvient .que le jour de l'incendia de la salle Favart, il était en scène et fit preuve alors d'un très grand sang-froid, essayant de restreindre le plus possible les conséquences du désastre. Cette attitude lui valut la médaille de sauvetage. C'est un excellent homme qui déparait.

E&M B'HfM9S6~AMT~M~c/<ecMf~TOM.ETTB.

A~ G~Q~U~EP~A~3T~oo~ro~,T.l9.Naub.SalubOacoel,'

t6MM M' tTiMUESB~~tXJ )j HOUMQ&NT.M.FMb.SatNt-HMMt.

en sourdine un amour mélancolique. Peu à peu le chant s'éploie, s'enlève d'un vol superbe, éclate en aveux éperdus, puis tombe tout à coup aux gouffres obscurs du désespoir pour finir par des sanglots.

Si tu avais entendu le drame intime de cette vie ramassé en trois actes rapides l'éclosion craintive de la tendresse, son indomptable montée et sa chute vertigineuse, si tu avais entendu surtout ce douloureux finale où une âme criait sa souffrance, ce finale aigu qui vous foullait la poitrine jusqu'au cœur, tu n'aurais pas tantôt blasphème contré le violon. Il y a cinquante ans de cela, et le thème palpite encore en mon oreille avec ses moindres inûexions et ses moindres nuances, avec le crépitement nerveux des trilles, avec l'ampleur étoffée des doub)es cordes et l'étincelante broderie des arpèges. Mais plus que ces prestigieuses merveilles, persiste et frémit au fond de mon être, telle la flèche dans la blessure fraîche, le râle poignant du dernier vibrato. Quand Jacques cessa de jouer, un spasme secoua la foule qui faillit applaudir. Pour moi, ta nef gothique continuait la mélodie, l'enroulait sur les spires de ses colonnettes, la prenait dans le réseau de ses nervures, la répétait avec sa voûte sonore et ses verrières cristallines. Afin de mieux recueillir la métodie, j'avais clos les paupières, des larmes les rouvrirent, car j'avais compris soudain l'irrémédiable matheur dont involontairement j'étais cause.. En glissant sur mes joues, elles me réveillèrent. me rappelèrent au rôle que j'étais contrainte d'achever. Je me ressaisis un peu et, soutenue par la force nerveuse, je pus me traîner jusqu'à la sacristie. Mais là, chacun, mon mari tout le premier, s'ingénia à raviver ma ptai'e.

Quel artiste! Quelle âme! Son nom'je vous prie.

Après son sublime cadeau de noces, ne me sentant plus le cœur de jouer avec lui cette co-

L THEATRES "c,

A !a Com~di '-Fran.;a').se, M. Prud'hon doit rentrer

mardiprocttain de voyage. .,doit rentrer

Des lo retour <j. l'inspecteur gênerai de la Maison de Moltf~re, M. Mauriere, régisseur, & son tour, prendra son -congé annuot.

En l'absence de M. Mauriorc, la régie sera faite par M.RoHsst-1.

M. Coquetin cadet jouera, mardi procKain, le rôle do TartufTo dans la comédie do Moloro.

Spectacles de la semaine

A l'Opéra lundi, r<tMM/MS!<M)' mercredi, !M 77M~t<enots vendredi, ~«tMt.

A !a Comédie-Française: lundi, MiMt-e et i"Eeo?e~ex .VarM mardi, h VgM de !1;MOM~' et c!K /yaxard, et l'ar<tt/7b mercredi, ~tK~yo<)Mf/!<e st i'g D~)t'( antoureMa: jeudi, MHs de La Se~<t'K;'s et ~'C:~(!e che.: ;M FoM)-Hits,- vendredi, <<; 6eMd;-e de M. ~'Ot)-~e)' et !? CoMM~tOTt d'te samedi, !e Ba~&ïer (!e Sc~tHs et ~c ~OH/tetf~ f/MtFSMe.

La saison à Aix-Ies-Bains

La station présente en ce moment un aspect d'animation et d'ëtoganca q )i n'a peut-être jamais été atteint. Le Cercto a inaugure sa saison de grand opéra d'uno façon exccptionneHem"ntbri)t!)nte.

Dimanche d"m)cr, Sa<n;K;6u, promioro représentation à Aix-ics-Bains, avec des interprètes hors h~ne comme MHeLinaPacary,&fM. Gautier Codon, Danges, Rothier, Sylvain, a cto accuMiti avoo enthousiasme, récompensant ainsi la direction de l'efFort énorme qu'elle s'impose; pour monter des œuvres d'une pareille envergure. Lo jeudi suivant Afx?MM, avec Mile Gardon, qui fut admirable.

Ces deux soirées ont réuni un public comme on n'o& voitqu'aAix. Jamais parfil assaut de toilettes et do bijoux. La présence du roi do Grèce est pour beaucoup dans ce déploiement d'6!ëganco. U .assistait aux deux représentations o). a manifeste son contentement. Trois Altesses Royales dans les toges, le coup fi'œit du foyer, do la salle de:, fêtes ''t du grand hall des mosaïques était ventabtemont fëcr'que.

/7iM-<K7to~e, de Massonet, va suivre, puis rftK)JttfMM)' et 2'?*tt'<a?t et 1~'oMf;. Tous ces ouvrages avec décors, costumes, etc.,cntierfmant. neufs. Voitaune saison thëatrale qui comptera. No ~s reparlerons des premières de 2~M!M/ta?«.!e!' et do ~'M<<t?t, qui seront des événements au point de vue artistique. Mme Litvinne et M. Van Dyck on seront les protagonistes.

Maigre les soucis inséparables de i'ox.ccution de pareiUcs œuvres Jyriq~rs, le Cnreie donne, depuis le 1~ juitlet, deux représentations par jour, dont une matinée quotidienne gratuite. Aucun établissement au monde no s'impose do pareHs sacrifices pour être agréable aux baigneurs. Il en est récompense par d'unanimes éloges. Opérations de ta Ca!sxc tt'cp&t ~me t!c N*arts .Du ~tMaMC/te 6 au MMe~t jf~ ft0!<<

Versements reçus de 4,865 déposants, dont 412 nouveaux, 8m,349 fr.

Remboursements à 3.041 déposants, dont 5.15 pour so)do,t)02,574fr.82.

Rentes achetées à ta demanda des déposants pour un capital de C5,88< fr. 88.

.SOM~ASRES bÊ. REMUES. ~Econ<nmiste ff~neatu, 35, rue Bergère, à Paris. Directeur': M. Pâd Lor.)y-BeaulMu, mom~bre de l'Institut. Soamiah'o du numéro du 12 août 1905

Spôcu'iation et spëenlateura. Le mouvement des habitations à bon marche en 1904.– Le rapport du général Galliéni sur la situation d~ Madagascar. La production, l'élevage et 'îo commerce du bétail en France. Lettre d'Angleterre. Le premier port du monde Hoog-Kmg. Revue économique. Nouvelles d'outre-mcr: le Japon. –Bulletin bibliographique. Tableaux comparatifs des marchandises importées pen'daat les six premiers mois des neuf dernières'années.– Partie commerciale. Revue immobilière. Partie financière.

La Revua politique et littéraire

REVUE BLEUE Fo~DÉE EN 1863. Directeur Fnux DuMouuN Sommaire du 12 aoûtl9Q5:.

Chevalier de Boufners, Journal inédit de mon Second séjour au Senëgal (3 décembre 1786-35 septembre 1787), avec préface et notes de M. Paul Bonoefon. F. de Lamennais, Lettres inédites à Alexis Gérard (1848-1852), avec préface et notes de MM. Edouard Champion et Louis Thomas. E. Roubanovitch, le Parti socialiste révolutionnaire russe; son but et sa tactique. Georges Lecomte, Hannetons de Paris; l'Amour. Lucien Maury.Art, suédois l'Exposition jubilaire de Stockholm. Tehekhon', chronologie vivante (Nouvelle). Mme de Ferry, Bonheur; Brin de paille au vont (poésies). J. Ernest-Charles, la Vie littéraire, Alexandre Ribot, orateur politique. Henry Didelot, Notre œuvre à Madagacar. Jacques Lux,. Faits et aperçus: De l'information; Diplomatie britannique le Parti unioniste.

Prix du numéro hebdomadaire: 60 centimes. Prix de l'abonnement (à la .KauMC &~eMe, 41 bis, rue de Châteaudun, Paris) Paris et Seine-et-Oise, trois mois, 8fr.; six mois, 15 fr.; un an, 25 fr.–Départements et Alsace-Lorraine, 10 fr., 18 fr. et 30fr.–Unionpostale,13i'r.,20fr.et35fr. r

SPECTACLES DU 13 AOUT

Opéra.. h. Relâche.

Français. 8 h 1/2. Les Femmes savantes. Les Four"

bf'n"-()"Srapin.

Porte-Saint-Martin. S 1/2. Le Bossu.

Ambigu. S h. i/2. La Bande à Fia.

< hatelet. 8 h. i/2. Tom Pitt, le Roi des pickpockets. Athénée. 8 h. i/2. La Consultation. Cœur de moineau. Cluny. h. Chez le critique. Le Pacha du. ban.

Déjazet. S h. t/2. Tire au Hanc!

Jardin de Paris. S h. 1/2. SpoctacIe-Concert-Promenade. Moulin Rouge. 8 h. 1/2. Thoatro-Concert.–Tho Toréador.

f*RaMn<: B~~n~aTF~tde2â 6 heures

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Palais hippique. S h. 1/2. Gâterie des Machines (avenue La Bourdonnais).

Little Palace, 42, rua de Douai. Tous les soirs, Spectacle Musio-Hatt. Entrée 1 fr.

Q4 M M! M~RH B!i'R pALAis). Attrac-

ML~n! MU i!B~M!L!6LH tions. Concerts tous les jours.–Entrée :l<'r.;Yen(!fdi, 2 fr.

Tour Eiffel. Ouverte de 10 h 'UMS du matin à la nuit. 1 ''cta~e: Restaurant-Brasserie. Dojeun.Sf 50 et a la oarta. Matin~c-sau ttiëâtro: Jeudis, DituanohasetFôtes, à 3h. « Le Touriste Départ tous les jours, a 10 h. 1/2, quai d'Orsay. Excursions sur la Seine Paris à, Saint-Germain )es Dimanches et Jeudis, jusqu'à Androsy. Musée ûrevia. Entrée i fr. Une réception che.! 1 empereur Mcneiick. Bonaparte a la Malmaison. S. S. Pie X et le cortège pontifical. Le Journal lumineux parle Cinématographe.

M~Hi!E~ minutes de Paris.152 trains par jour. t&i'!M9SaNH Etablissement thermal. Casino. Théâtre. Théâtrophone. Auditions de ça soir Français Les Femmes savantes.

Spectacles du 14 août

Opéra. Tannhseuser.

Français. L'Avare. L'Ecole des maris.

Le Journal des Débats est vendu 10 centimes dans toute la France.

médie suprême, j'avais une atroce épouvante de le revoir. Heureusement, le défilé prit fin sans qu'il eut paru, et déjà je routais plus calme au côté de mon époux dans le coupé nuptial quand, à travers les fleurs et les verdures qui paraient !a giace, j'aperçus, plantée à l'angle d'un trottoir, une silhouette famiiiëre: un grand feutre roussi, de longues boucles noires, un vieux pardessus jaune dont une manche tirbouchonnée pressait un étui à violon.

A l'instant même où je reconnaissais Jacques Sorval, notre équipage )uxueux et rapide éclaboussa d'une gerbe noire la pâle figure du misérable immobile qui me répondit au vol par un sourire dont j'ai encore l'empreinte dans les yeux. Tout l'amour, tout le désespoir et tout l'orgueil dont un homme est capable s'étaient ramassés en deux secondes aux contours de ces lèvres éloquentes « Je vous aime, disaient-elles, et, puisque vous le savez maintenant, j'ai le courage de vous adresser ce suprême adieu. a

Sitôt que nous l'eûmes dépassé, je tombai défaillante dans les bras de mon mari. Je l'entendis baisser la vitre et prononcer « Ces maudits lilas blancs! n Puis je perdis connaissance.

Graduellement, tandis que parlait ma. vieille amie, le crépuscule était entré, s'était épaissi dans le salon, nous faisait invisibles l'un a. l'autre, et ce fut à la nuit intégrale qu'elle confia ces dernières, ces lentes paroles

Je n'ai jamais revu Jacques Sorval. J'ai appris à Rome, où après notre voyage de noces nous avions dû rejoindre l'ambassade, qu'il était mort peu après dans la misère. Comme elle achevait, sa domestique entra si brusquement avec une lampe que Mme de MonbeUe ne put finir à temps un geste commencé dans l'ombre. Sous ses yeux, aux sillons des rides, je vis luire encore une rosée légère* FIN


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t&Mj~M. <L~<SBAM<BR, CtMt~ €" < B, p!aee de !a Bou<ae, Ptent

COMMUNÏCATIONS & ANNONCES

OMciprs ministarieïa

Vente en Fëtude et par le ministère de ~M* DusELAY, notaire à Befievme-s/Saône (Rh&ne), le mardi 5 septembre 1905, à deux heures <Jm <èBe<xent tt'~BtmeaMeo & nattg-e ~e

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MARCHE FINANCIER

REVUE DE LA SEMAINE

Dimanche, iSaoût.

La question delà paix a accaparé, cette semaine, âpate l'attention de la Bourse. Les fêtes navales t~aoco-anglaises et les nouvelles défavorables du j~~BOo sont passées presque inaperçues, tant la spéculation était occupée à suivre les diverses phases "St! la Conférence de Portsmouth.

It convient cependant de, remarquer que, maigre ~'intérêt suscité par cette conférence et malgré l'impatience avec laquelle on attendait l'issue des pour~~arlers, la tenue de la Bourse n'a trahi aucune ner"vosité. D'un bout à l'autre de la semaine, le marché a conservé tout son calme et son sang-froid. C'est là une attitude que l'on peut attribuer en partie à la saison actuelle, mais qui prouve aussi à quel point les positions de la spéculation sont réduites en ce moment.

La façon dontta Bourse a accueilU.hier.âla veille de trois jours de vacances, les dépêches annonçant le refus opposé par la Russie à diverses exigences japonaises, montre d'ailleurs bien quelles sont en ce moment les dispositions du marché. Loin de s'alarmer d'un fait que nombre de journaux présentaient comme un échec de la Conférence, la Bourse s'est montrée satisfaite de ce que la réponse de la Russie ne revêtait pas la forme d'un refus catégofjLque et laissait place, au contraire, à une prolongation des pourpalers, au cours desquels les négociateurs pourraient trouver un terrain d'entente. Puissent les événements lui donner raison. RENTES FRANÇAISES

5aoùt i2aoùt

1905 1905 Hausse Baisse

3 0/0 perpétue!c*. 9950 9975 .25 '30~0perpëtuet.t' ?62 GK 9972 T2 .10 10 30/OamoTUssable. ?40 9940

Le marché de la Rente française a encore fait preuve cette semaine d'une fermeté remarquable. Le comptant s'est encore signalé par son aUuro soutenue.

Pinaiemcnt, le 3 0/0 reste à 99 7S en léger progrès sur samedi dernier.

FONDS D'ÉTAT ÉTRANGERS

Saout IZaout

1905 1905 Haussa Baisse

Aa~is(Cons.3f/20/0) 9090 90 90

Extoriour<espag.40/0. 9t 9t 25 02 IhttienSO/O. 10520 10515 ? Portugais30/0. 6S60 G9i0 M Rtissecons.40/0190).. 8825 ?. 25 Russo30/0189i. 7395 7350 45 Russo3 0/01898. 7225 7240 i5 Tarc40/0um6ë. 90 M ~075 22 Sarbe40/0amortiss.. SI 65 ~t50 15 Egypto(unift6e)70/0. 107.. 107.. Chinois40/0. 9780 9740 40 Argentin rcse. 9350 ~350 Br<;sii40/0. S980 ?50 SO

Les €oM'so!idée axgtais se sont maintenus aux environs de tours cours de la semaine dernière. La récente émission de Bons du Trésor a fait ressortir l'aisance du marché monétaire anglais.

L'Extcr!eNfe espagnete marque un temps d'arrêt aux environs de 91 S5. Le change reste stationnairo et la souscription aux 200 millions de Bons du Trés:T traîne en longueur.

L~tatien, toujours sans grand changement, se retrouve à 105 15.

Lo t*or<aga!s a encore accentué sa dernière reprise sans qu'elle paraisse d'ailleurs fort motivée et s'inscrit ûnalement à €9 10.

Les Feads fusses ont subi naturellement des oscillations assez vives sous l'influence des nouvelles relatives à la conférence de Portsmoutb. Le Consolide 4 0/0 1901 se retrouve à 88, le 3 0/0 i891 à 73 50, le 3 0/0 1896 à 72 40. Le Tfare est en nouveau progrès à 90 75.

Le conseil d'administration de la Dette publique ottomane vient de publier son rapport annuel. La forme de ce document a subi cette fois une légère modincation. En eG'ot, ua accord est intervenu entre le ministère des nuances et le Conseil de la Dette, accord aux termes duquel il a été décidé que cette dernière rembourserait à celui-là tous les Bons des Dimiers restant entre les mains de l'administration jusqu'à fin 1901-1902, bons reconnus très difficiles sinon impossibles à réaliser. Le conseil d'administration a, en. conséquence, jugé superBu de continuer à reproduire les chiEFres relatifs à ces Bons arriérés.'

Par suite, Je rapport qui vient d'être publié se horne à comparer Je mou cément des opérations de l'exercice clôturé le 31 août 1904 avec celui de l'exercice précédent.

Le rendement du dernier exercice connu, représenté par dès-Bons de Dïmiers, a été supérieur de Ltq. 155,000 non compris les aghnams, à celui de 1903-1904. Les encaissements dans les provinces y compris les dimes on régie, se sont élevés en 19031904 à Ltq.2,091,000 en augmentation doLtq.310,000 sur ceux de l'exercice précédent, qui n'avaient été que de Ltq. 1,780,000. Il y a lieu de tenir compte, toutefois, que dans la plus-value précitée sont comprises Ltq. 193,000 d'encaissements aH'ërents au chemin de fer do Badgad, 1"= série, et à la surtaxe militaire (Tcdjhizat-Askhérié) cédée par le gouvernement à la Dette publique, en remboursement d'une avance de Ltq. 80,000 qui n'existait pas en 1903-1903. De telle sorte que la plus-value exacte se trouve ramenée de Ltq. 310,000 à Ltq. 131,000.'

Le montant des garanties kilométriques payées

COKSBH. D'AbMï<!ïSTRA.T!ÔN `

MLA

B!'mpm!ME$T!W~

'AVN:S:

Le Conseil a l'honneur d'informer tes porteurs de Lots Turcs qu'en application des articles 5 et 13 du Décret impérial du 8/20 décembre 18S1 et de rarticle 12 du Décret anneie du 1/14 septembre 1903,

tes Leta TTarf* M"

141,893 ) 479,373 j 1,74S,315 1,879,351 446,176 1,338,958 ) 1,798,854

sortis au 34' tirag-e du 1" octobre 1875 et non présentes M. remboursement seront prescrits le 1" octobre 1905.

CoNSTANT!NOPLE, te 1" août 1905.

a i SCHATEAUXB B 1905-1906 g! Na (t9.ann&8) Jm S 40.000 ttOMS & tORESSES ttM dtMM'M les )mH Mgt MOPtt!&TA)t(ES DE CHATEAUX DE HUmCt K~ ~M <Mxe ~aMeM tHM~fr~M <t< eM) m 2SOGRAVURES Bsa ~PRtX:2SFRAMCS<- 0. EM

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) aux chemins de fer s'est élevé, en 1903-1904, à Ltq. 793,000 comrc Ltq. 678,000 en 1903-1903. L'excédent dcsreectteaàl'administration centrale, dans Pannée dîmière sur les exigibilités de tous les services (garanties kilométriques et annuités do divers emprunts) a atteint le chiffre de Ltq. 269,000 en 19031904, alors que pour le précédent exercice, il avait été de Ltq. 293,000. Le rapport estime que l'exercice 1903-1904 aurait certainement laissé un excédent sensiblement supérieur au précédent, si les chemins de ferd'Anatolie ctdeRayak-Hamah n'avaient exigé un supplément de garanties de Ltq. 141,000. Le dernier solde des garanties a été payé en 1903-1904 exactement à la même date qu'en 1902-1903, le 10 mars. La plus-value du dernier exercice connu a donc compensé le surplus payé à titre de garantie. Les encaissements sur arriérés dans l'année dimière 1903-1904 se chiffrent par Ltq. 75,000 et comprennent, pour une grande partie ceux de l'exercice 1902-1903 et des exercice antérieurs.

En 1903-1904, ont commencé les encaissements sur les gages affectés au chemin do fer de Bagdad, 1~ série. C'est également pendant cet exercice que l'administration de la Dette a eu à percevoir, pour la première fois, la surtaxe militaire de6 0/0(TedjhizatAskérié) assignée en remboursement de l'avance de Ltq. 80,000 dont nous avons parlé tout à l'heure. A partir de l'exercice 1904-1905, en cours, l'administration de la Dette aura comme nouveau service, celui de l'emprunt do 1905 4 0/0 (Tcdjhizat-Askérié) qui jouit d'un gage do Ltq. 120,000, ainsi d&compose: la surtaxe de 6 0/0 applicable aux revenus gérés par la Dette publique pour le service des garanties kilométriques et des divers emprunts fournit Ltq. 90.000, Les Ltq. 30,000 restantes proviennent du droit do 2 0/0 que les douanes perçoivent pour le compte du département des armements militaires, en vertu d'un iradé en date du 18 décembre 1900.

E~ ce qui concerne l'emprunt 1901-1905 contracté presque à la même époque que le précédent, l'administration de la Dette n'aura à encaisser d'autres revenus que ceux déjà affectés à l'annuité de Ltq. 120,000 pour l'emprunt de 1901. Pour le surplus, soit Ltq. 118,000, !e gouvernement a affecté à la Banque ottomane, qui a émis l'emprunt, l'excédent, jusqu'à concurcnce de Ltq. 122,000 des revenus des douanes de Salonique, Smyrne, Andrinople, Brousse et Beyrouth, versés, comme on le sait aux agences de cette institution et affectés au service de l'emprunt des Douanes 4 0/0 1902, après prélèvement de Ltq. 390,000 exigibles pour le service annuel de cet emprunt.

Le Serbe 4L<<~ s'est légèrement tassé à 81 50. Les Fonds sud-américains ont peu varié. On retrouve F Argentin 9 89S à 93 50, le BSrésU 4 C 0 à 8960.

CHEMINS DE FER

ChemSns francats

1905 Differ, avec 1904

Compagnies ~j, ReceI~~O"

,t:> Itil. Recettes Reoettes 1 0/0

crp!. brutes brutes kitom. Chemins de i'Ëtat. 2.916 070.430 + J4.700+ i.M Paria-Lyon-Mcditerr.9. 9.1~.000 +3S.OOO+ 2.1i –Chom'atgëhcns. 513 224.CO:) 2j.OCO-i0.04 NorJ. 3.7654.5S5.000 +156.000 + 3.52 Ouest. 5.843 4.US.CM -i52.000+ 2.90 Orléans. 7.<8t 4.728.000 -M0.000+i0.'?9 Est. 4.022 3.T4t!.000 +175.009 + 4.90 Midi. 3.830 2.2S').000 85.000 + 3.19 Est-Algériens. 8:)7 173.077 J0.6t0– 5.78 Bùne-Guolma.vcjarg" 308 103.332 + 13.703 + t5.59 voieetroite 128 33.748 + 6.135+22.22 Ouest-Algérien. 298 93.58) + lë.GtO+20.26 OranaArM-.v. 42 8.237 + 2.13t+34..S9 Mëdoo. 103 31.491 + 1.M2+ 5.53

Les recettes des grandes Compagnies, pour la semaine du 16 au 22 juillet, présentent une plusvalue de 1,483,000 fr., qui porte à 19,261,000 fr. la plus-value depuis le 1" janvier.

Le marche des actions des grandes Compagnies a fait preuve cette semaine d'excellentes dispositions.

Le i~ertt s'est avance à 1,810, l'~Mcans à 1,499; leM5<!i est resté très ferme & 1,205; le SLyona à 1,378 et l'Omest à 940.

Chemins é<rangers

1905 Di<rer.avecl904

Comptes kn""RoceMes' Rec~es~~O"

<> kil: Recettes Recettes 0/0

expl. brutes brutes kitom. Autrichiens. 1.366 2.002.151 + 67.056 + 3.46 Sud-Autriche. 2.182 i0.29i.n5 +M4.396 Madrid-Sfu-agosse. 3.650 t.9J8.4i5 +iH.643+ 6.5'? Nord-Espagne. 3.G8i 2.129.057 + Si.955 + 2.44 Suddef'EscagnB. 3t0 ST.280 -f- 3S91 Andatous. 1.037 35.2.056 4G.370–11.63 Madrid-Cacëres-Port. 93.404 i.221 Ouest de t'Espagne. 53.00? + 754 x Portuga"(nongMan') 693 553.030 + 4.276 + 0.78 Portuga'~gar.p.Iegt) 380 7S.5aO + 1.584 + S.06

Les Chemins de fer espagnols ont peu varié. On retrouve le ~crd-EspagMe à 154, le Saragcsse à 280, les Andateas à 165.

Les NBértdioMMx !ta!!ens sont plus lourds à 76i. La question du rachat des chemins do fer italiens est entrée cette semaine dans une nouvelle phase: la phase judiciaire.

On sait que les Compagnies et le gouvernement étaient tombes d'accord sur le chinro de 500 millions comme montant de l'indemnité à payer aux diifcrents reseaux pour prix du rachat par l'Etat. Ce chiffre arrêté d'un commun accord par suite d'une sorte d'entente transactionnelle permettait d'abréger des formalités et dos discussions interminables-

Mais la politique s'est mise de la partie. L'opposition, d'accord avec la sous-commission du budget, a voulu réduire le forfait à 420 millions, se reservant d'examiner ultérieurement le bien-fondé des

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80 millions restants. D'autres ramenèrent à 300 millions la dette de l'Etat vis-à-vis des Compagnies. Apres une certaine résistance, )e gouvernement finit par faiblir, et sur la proposition du président du Conseil, M. Fortis, la Chambre accorda l'autorisation de payer 420 millions, ajournant à plus tard le vote sur les 80 millions, objet de la contes · tation.

Les Compagnies n'ont naturellement pas accepté cette manière de voir et elles ont déclaré que, puisque la Chambre ne ratiSait pas le contrat qu'elles avaient passé avec le gouvernement dans un but de conciliation, elles étaient fondées à reprendre leur entière liberté d'action. Elles ont donc rompu toute négociation avec l'Etat et ont décidé de s'adresser aux tribunaux.

Maintenant qu'elle est entrée dans la voie judiciaire, il serait bien difficile de prévoir quand la question du rachat aboutira. C'est là, en effet, une source inépuisable de procès et do discussions. Puisse cet exemple édifier les partisans du rachat des chemins de fer en France.

ÉTABLISSEMENTS DE CREDIT

5 août 12a.o&t

1905 1905 Haussa Banaae

Banque de France. 3.740.. 3.740. Crédit foncier. 7i0.. TOt. 9.. Banquode Paris. 1.434.. 1.432. 2.. Credittyonnans. i.115.. 1.120.. S. Comptoir national.. 670.. 665. 5.. Sooiotëgeimralc. 644.. 644. Union Parisienne.. 885.. 884. Banque ottomane.. 594.. 595.. 1. Binopaysautrichi~' 484 488 4

Le marché des Etablissements de crédit n'a pas présenté une grande animation cette semaine. La banque de France est restée très calme à 3,740, ds même que le Crédit tFeneier à 701. La Btanque de M'aris s'est maintenue aux environs de 1,432; le Crédit lyonnais a fait preuve de fermeté aux environs do 1,120. LeCempieiriWa–tiona! d'Escompte finit à 665; la Société gênéraie reste à 644 La Banque de t'Union pari. sienne se retrouve à peu près comme il y a huit' jours à 884.

La Banque Ottomane est. soutenue à 595; la BSanqMc des B'ays autrichiens s'est raffermie à 488. Le Crédit foncier égyptien s'est maintenu à 816. Les Obligations 3 1/20/0 do la t~and Bank ef Egypt sont restées très fermes aux environs de 470. La Banque centrate mexicaine a néchi à 455. VALEURS DIVERSES

Le Sue? reste ferme à 4,425. Malgré une légère diminution pendant la dernière semaine, la plusvalue des recettes atteignait encore au 10 août dernier 2.870,000 fr.

Les Titres de B"anama sont calmes.

Les Compagnies de navigation ont légèrement; repris. La Compagnie Transatlantique rester ferme à 192; les Messageries Maritimes sont à 283; les Chargeurs réunis s'avancent à 750. La Compagnie parisienne du gaz est soutenue! à 854.

Le groupe des Valeurs de traction a été l'objet d'une reprise assez sensible. Le projet de réorganisation en est cependant toujours au même point et d'ici la un des vacances il no pourra intervenir à ce sujet aucun fait nouveau.

Quoi qu'il en soit, !a TThomsen Meuston a monté de 792 à 834 les Tramways Sud sont restés très fermes à 236.

Les OtMMibus se sont relevés à 815.

Le Métropo!iiain, par la même occasion, s'est avancé de 570 à 577, en même temps que le MerdS'td électrique passait de 287 à 292.

Les Voitures sont restées très fermes aux envide 293. I

On s'est encore beaucoup occupe cette semaine do l'affaire du Printemps. Au point de vue spécial de la Bourse, cette aGaire, déjà si féconde on surprises de toutes sortes, a eu comme conséquence assez inattendue de faire apprécier à nouveau la conception singulière que la Compagnie des agents de change se fait de son rôle. Méconnaissant une fois de plus les devoirs que leur impose leur caractère d'intermédiaires ofnciels, les agents de change ont cru devoir, on ne sait dans quel intérêt, suspendre le libre jeu de l'on're et de la demande et s'opposer à toute négociation en actions du Printemps. Pendant dix jours, le marché de ces titres a été supprimé et les actionnaires qui auraient voulu vendre leurs titres se seraient vus dans l'impossibilité de le faire à quelque cours que ce fût. 1 Les agents de change se félicitent évidemment d'avoir écarté par cette mesure arbitraire dès ven- tes à découvert. Ils oublient, en eO'ct, trop souvent. 1 que leur rôle est d'exécuter les ordres du publie en veiUant à l'authenticité et à la sincérité des cours, mais non de régenter la spéculation au moyen de mesures d'exception.

Après dix jours de suspension, on s'est cependantdécidé à rétablir les Actions du Printemps à la cote officielle et l'on a relevé successivement les cours de 355, 350 et 320.

Nous avons publié cette semaine dans une autre partie du journal les chiffres principaux du bilan établi au 31 juillet 1905. On a vu qu'après les esti-~mations auxquelles oot été soumis les divers chapitres de ce bilan, l'excédent d'actif évalué l'an dernier à une quarantaine de minions, a été réduit dans le nouveau bilan à cinq millions. Il convient d'ajouter cependant que l'administrateur judiciaire s'est montré sévère dans son évaluation de l'actif social. Les chapitres valeurs en portefeuille, reports, avances sur titres, ont été comptés pour zéro dans le nouveau bilan, alors que l'on peut encore espérer tirer du naufrage une partie tout au moins

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de ces éléments d'actif. H est vrai que tout dépendra plus ou moins, de ce côté, de la tournure que prendront les plaintes déposées contre M. Jaluzot aussi ne croyons-nous pas devoir insister davantage sur une question qui, dorénavant, relève beaucoup p plus de la chronique judiciaire que d'une revue nnancière. Les interesses feront bien toutefois, semble-t-il, avant de prendre des mesures désespérées, d'examiner de sang-froid si l'affaire du Printemps, reorganisée sous une forme donnant plus de garanties aux actionnaires, et placée entre des mains plus sûres que par le passé no pourrait pas reconquérir une place enviable parmi les grands magasins. Le groupe des Valeurs métallurgiques a encore fait prouve cette semaine de beaucoup, de fermeté. Les AciéDes dm Mord et de t'Est se sont maintenues à 1,890; les Aciéries de ta marine se sont avancées à 1,510; les Aciéries de )L<mgwy ont repris à 1,230. Le Crenset s'est maintenu à 1,938. Oyte et Bacatan s'est avancé à 705.

Les Valeurs de cuivre ont encore accentué leurs bonnes dispositions. Le Rie Tinte on nouveau progrès de 26 fr., s'est avancé à 1,693, après avoir touché le cours de 1,700.

Le JBetée s'est tassé à 2,975, sous riROonce de réalisations de bénéfices. La TTharsis est ferme à 160 la Cape Cepper a i39.

Le tWtcket est ferme à 790.

L'Agnitas s'est raN'ermi à 184.

Les Valeurs industrielles russes ont subi comme les fonds russes l'influence des nouvelles de la Conférence de Portsmouth. La Sesnevice se retrouve très ferme à 1.41S, la KriaHstt reste à 478. Le i'tatine est en léger progrès à 369.

VALEURS DU TRANSVAAL

Le marché de Londres est resté fermé trois jours de suite au début do la semaine. A son tour, la Bourse de Paris vient de fermer ses portes pour trois jours. Dans ces conditions, on conçoit que IcsaSaircs n'aient pas été très animées. Néanmoins, la tendance est restée assez ferme et les cours de la semaine précédente ont été facilement maintenus. On retrouve la Kand Mimes à 330, ex-coupcn, l'EastKamd à 191, le CoidNctds à 160.

MARCHÉS ÉTRANGERS

.A~ma~te. Une fièvre de spéculation, un accès de hausse qui rappelle celui de l'année dernière a saisi pendant quelque temps les Bourses allemandes. En 1904, c'était le rachat du charbonnage Hibernia par l'Etat prussien qui offrait 840 0/0 pour des Actions rapportant 11 0/0, et la lutte entre des banques dont les unes défendaient la propriété visée par le gouvernement, fit monter les Actions à 870 0/0. En 1905, c'est la possibilité de nouveaux groupements du fer et de l'acier qui ont donné de l'aliment à l'imagination et fait monter de 75 points les Actions d'une Société allemande luxembourgeoise qui a gagné en première instance a'n procès contre le Syndicat rhénan westphalien du charbon. Cette Société, qui fabrique de l'acier et qui exploite une mine de charbon dans les conditions spéciales faites aux entreprises mixtes, avait acheté une mine appelée le Bon Voisin qu'elle prétendait exploiter à sa guise, c'est-à-dire produire tout le combustible nécessaire à sa propre consommation industrielle sans égard pour les restrictions du Syndicat. Celui-ci ayant objecté, un procès fut engagé. La décision en première instance sera portée en appel si elle est maintenue, la situation deviendra très mauvaise pour les mines purement affaires de charbon comme la Concordia, la Consolidation et quelques autres. Eiios se trouvent gênées et entravées par les clauses du pacte social, alors que les affaires mixtes (charbon et fer) sont beaucoup plus à leur aise, peuvent développer leurs installations et se préparer éventuellement à la concurrence qui suivrait la dissolution du Syndicat.

Faut-il aller jusqu'à croire que les jours du Syndicat de la houille soient comptés! Nous n'oserions exprimer un avis.

M. Gothein, dans la 2Va<!OH, montre fort bien comment les tarifs de chemins de fer ont favorisé la production allemande du charbon, facilité la constition du Syndicat en entravant l'importation, en aidant à exporter. Il raconte que le directeur d'une grande entreprise industrielle sur le Rhin s'est plaint à lui de la mauvaise qualité du charbon et du coke qui lui sont livrés, bien qu'il soit à proximité de gisements de houille excellents. Mais de l'autre côté de la frontière, en Belgique, le Syndicat livre du coke allemand excellent, à de bonnes conditions, si bien que les Belges peuvent facilement exporter leur coke en France. Dans l'enquête sur les cartels, il a été prouvé que du coke de Westphalie avait été livré à des forges en Autriche à MarAs, alors que les usines allemandes le payaient 17 marks. Il y a quelques mois, le Syndicat a vendu à des usines anglaises du coke, livré à destination, à i5 shillings la tonne, ce qui équivaut à 7 ou 8 marks sur vagon 1 CM Allemagne.

Les affaires sont devenues plus actives en Allemagne dans le second trimestre; on le voit par le bilan de la Reichsbank le portefeuille de celle-ci est plus considérable que l'an dernier et la plus-value est allée en grossissant à partir du 15 mai. D'autre part, le trafic a eu de plus grands besoins, il a placé des bons à la Reichsbank et retiré de l'argent. L'émission du dernier emprunt japonais, celle de la seconde tranche gagée sur les tabacs, a eu lieu en Allemagne avant que la Zulassungsstelle (autorité chargée de décider l'admission à la cote), se fut prononcée. Cette admission vient d'avoir lieu, après que l'on eut demandé quelques renseignements additionnels sur l'emprunt. Ils sont contenus dans le prospectus. Le nouvel emprunt est exempt des impôts cK~Me~e/Mc~ en vigueur, sans engagement pour l'avenir; il constitue une seconde hypo-

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.RMSMe. La hausse du naphte en Russie a jeté la perturbation dans l'industrie qui emploie les résidus comme combustible cette hausse a paru dangereuse pour la marine auvialo de la Volga et pour les établissements de cette région. La question a fait l'objet de l'examen d'une commission présidée par M. de Timiriazef, adjoint du ministre des finances, et dont la compétence en la matière est universellement reconnue. La commission s'est occupée d'élucider la cause des prix élevés et de la disette du naphte, l'étendue de la crise, et d'examiner les mesures qui pourraient être adoptées pour prévenir le retour de crises semblables.

M. Nobel a dit que la production du naphte avait été la plus forte en 1901, lorsqu'elle atteignit le chiSrc de 670 millions de pouds le prix en variait alors de 5 à 9 copecs; depuis, elle a diminué et la hausse s'est produite. Depuis six ans, le gouvernement n'a plus mis en adjudication de nouveaux terrains pétrolifères, alors que la demande augmente, les stocks n'existent pas, il y a ua manque de marchandise. M. Isnard, qui représente le Congrès du pétrole de Bakou, expose que, durant les premiers six mois de 1905, la production est inférieure do 70 millions de pouds au chiffre de la période correspondante de 1904. Voilà pourquoi les prix ont hausse en avril à 15 copecs. La hausse est dangereuse pour les producteurs, car les consommateurs peuvent chercher des succédanés, se servir d'autres combustibles.

M. Timiriazef a fait remarquer qu'en 1899, 1900, les prix avaient été fort élevés et cela parallèlement avec un accroissement do la production. M. Isnard a répondu que la demande avait aussi grandi. M. Lazaref, délégué de la Bourse de Tsaritsine, a fait observer que depuis 1900 la surface exploitée avait grandi d'au moins 150 hectares. Le représentant de la Bourse de Bakou, M. Pappe, a déclaré que le recul de la production était du aux troubles qui ont sévi la première question à envisager, c'est le rétablissement de l'ordre.

Le représentant du Comptoir de la sidérurgie a montré que la crise provenait en partie d'un aSolement, d'une panique des consommateurs, lorsqu'il fut question d'une rareté de la marchandise. Il faudrait chercher à remplacer le naphte par le charbon. M. LazaretFa a été d'accord avec lui pour trou- ver que la sidérurgie et d'autres branches ne pourraient payer SO copecks le poud.

M. J. Goujon, représentant le comité de la Bourse de Moscou, a dit que l'on n'avait pas à s'occuper de ce que faisaient les producteurs de naphte, qui sont libres de vendre leurs produits comme ils l'entendent, la question, c'est de'chercher à procurer un combustible à bon marché. Il serait utile que l'Etat reçût sa part dans la production du pétrole (accise) en Ma<Mre au lieu d'espèces, indispensable qu'il rétablit l'ordre à Bakou, car à défaut de calme, les consommateurs ne pouvaient compter sur rien. Au début de la seconde séance, M. de Timiriazef a annoncé que le ministère des finances avait considéré dès le commencement les troubles du Caucase comme une des causes principales de la crise du pétrole, qu'il en avait entretenu le ministère do l'intérieur et qu'une lettre résumant les griefs et les doléances des industriels du pétrole avait été adressée au vice-roi du Caucase. A côté de ces troubles, qui ont pu désorganiser l'industrie, il faut faire remarquer que la moins value de la production avait précédé tes troubles; les producteurs n'ont peut-être pas tout ce qui était nécessaire pour satisfaire la demande. Ils ont vécu sur leurs stocks anciens et, tout en se plaignant de ce qu'on ne mettait pas de nouveaux terrains en adjudication, ils' n'exploitaient pas toute la surface déjà' concédée. M. de Timiriazef a fait ressortir que les prix élevés pour les terrains pétrolifères mis en adjudication n'avaient pas été imposés par l'Etat, mais offerts par les intéressés. Il a fait appel à l'initiative des producteurs auxquels l'Etat ne saurait se substituer. Il a consulté la réunion sur les remèdes à la crise présente.

Il y a eu divergence d'opinion entre le délégué du comité de la Bourse de Saratof et M. Isnard, relativement à la situation des ouvriers de Bakou, que le premier a représentée comme très noire. Le représentant do l'industrie sidérurgique a fait ressortir la difficulté de découvrir la cause du renchérissement du pétrole: la question essentielle, c'est de s'occuper du combustible et pour cela chercher à remplacer le pétrole par la houille il n'y a pas de difficultés insurmontables pour modifier le foyer de locomotives qui sont chauffées au naphte: quant aux vapeurs de la Volga, il leur manque la place pour le charbon; pour les établissements industriels, une partie pourra conserver le pétrole, les autres se servir de charbon.

La grande difnculté, c'est le transport par chemin de fer, dont l'organisation laisse trop à désirer. M. Goujon, de Moscou, a dit qu'il fallait mettre plus de terrains pétrolifères à la disposition de l'industrie, cela réglerait la question des prix. Si le gouvernement ne peut fournir assez de vagons, qu'il vende ses chemins de fer; on trouvera alors le moyen d'avoir des vagons. M. Nobel a proposé de faciliter le transport de la houille étrangère sur les vagons revenant à vide des ports du Midi, et d'abaisser 1er droits sur la houille. M. de Timiriazef lui a demandé si, en ce cas, on ne pourrait pas aussi bien faire venir et transporter du naphte. M. de Timiriazef a résumé la discussion, il faut accélérer la circuiation des vagons; une partie des chemins de fer et des établissements industriels devra brûler du charbon, no:i plus des résidus de pétrole, enfin l'expédition du naphte, en hiver, devra se faire par Pé- 1 trowsk. <

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Le ~eft!tt< A. DUBOIS.

A. DUBOIS Imprimerie du JoMfna! deï /)e6a< 17, rue Nés Prêtres-Saint-Germain-l'AuxerrotS.

REVUE COMMERCIALE La s!tmatien agricole. Les travaux de tt moisson se poursuivent activement toutefois, on pense que tout le mois d'août sera encore nécessaire pour terminer.

Dans les rayons do Nantes, Saumur et dans tout le Poitou, la récolte en blé est satisfaisante. En avoine, la récolte est assez bonne; celle du seigle donne des désillusions comme rendement. Les apparences pour la betterave restent satisfaisantes.

En ce qui concerne les pommes de terre, l'aspect est plutôt mauvais.

Il se précise que la vigne donnera encore une bonne production.

Bttés. La tendance a été faible cette huitaine; tantôt en raison de ventes en réalisations provoquées par le beau temps, tantôt sur des avis défavorables des marchés américains.

A partir de jeudi, des rachats du découvert déterminés par le chiffre réduit du stock ont ramené un peu de fermeté et on a clôturé en tendance soutenue.

Le stock s'élevait vendredi à 6,250 quintaux, contre 13,750 quintaux la semaine précédente. Farines. Les offres ont été assez régulières, en raison de l'importance du stock et la tendance a été généralement faible cette semaine. D'un autre côté, les alternatives de pluie et de beau temps n'ont fait que nuire à la cote. Il y a eu quelques fluctuations tour à tour en hausse et en baisse et on clôture en définitive un peu plus bas qu'il y a huit jours. En farines de consommation, les cours s'inscrivent sans changement à 53 fr. les 157 kilog. pour les premières marques.

Scigte. Encore rien adiré sur cctarticle. AvQ:ne. Le marché a été caime. Le grain nouveau n'est pas encore offert.

Atceets. Le marché des trois-six a présenté beaucoup d'animation cette semaine.

Les offres ont été très suivies pendant les premiers jours et les prix ont fléchi de 1.50 à 2.25 suivant épo. ques de livraison. Dans la suite, il s'est produit une réaction, grâce à une bonne demande de la part du découvert et la clôture se fait en légère avance sur les cours cotés la semaine dernière.

On s'attend encore à des réunions assez mouvementées toutefois, on ne croit pas à de grandes .fluctuations.

Sucres. Les affaires ont encore été très calmes pendant la semaine écoutée.

La demande a été psu active, en raison des avis défavorables des places étrangères; mais d'un autre côté, les offres ont été également sans importance. La tendance a été irréguliére toutefois, les prix se sont maintenus sans changement notable sur la huitaine précédente. La clôture est lourde. Les transactions n'ont guère porté que sur des voûtes en réalisations; toutefois, comme la solution de la crise actuelle est imminente, on s'attend à des réunions plus animées avant peu.

Du 4 au 11 août, le stock dans les entrepôts de Paris, a diminué de 99,734 sacs .et s'élève à 1,953,047 sacs, contre 2,758,374 sacs à la date correspondante de l'an dernier.

En sucres raffinés, les affaires ont été sans activité. La teudance a été faible; toutefois, les cours n'ont Das varié. On cote les pains de 63 à 63 50 les 100 kilos en disponible.

Les sucres roux cotent 24 fr.

Le krach des sucres n'a pas eu une répercussion trop grande à l'étranger. La baisse a été générale cette année

2janv. i"'mai 28jnUI. SaoCtt

Aussig,sucrebrut.Kr. 3425 29 M M 50 21 Prag, 3440 2950 M M 40 Vtentie.sucraraffine. M » 7550 » Hambourg.sucrebt-ut.M. 2S90 2620 2~85 2035 Pans, sucre blanc.Fr. 4285 37 M 2S85 26 M

WMs. La maturation est commencée eu Algéric, ainsi que la cueillette dans quelques vignobles des mieux exposés et sur les cépages les plus précoces. Bientôt donc, vont apparaître les vins primeurs de notre colonie.

On annonce qu'il y aura un courant des petits Bouschets à la vente dans le Midi, et des AlicantesBouschets dans le Roussillon.

Au point de vue des àn'aires, le commerce n'achète toujours qu'au fur et à mesure de ses besoins, par petites parties.

Dans le Midi, les prix sont assez fermement tenus par les détenteurs. On cote les vins ordinaires de 8 degrés à partir de 4 fr. 50 à 5 fr. l'hectolitre, et les beaux vins dans les environs de 80 centimes à 1 fr. le degré, suivant couleur.

Dans le Centre, l'Est et l'Ouest, et notamment en BeaujoIais-Mâconnais, en Bourgogne, dans le Bordelais, les cours ont plus de peine à se maintenir. Charbons. En France, les transactions restent sans activité; cours sans variation.

En Allemagne, la situation du ~marché charbonnier est assez satisfaisante; les prix sont bien tenus. En Belgique, les affaires sont très calmes; toutefois, les cours se maintiennent sans changement. Scies. Les affaires sont toujours peu actives sur la place de Lyon la consommation ne s'approvisionne qu'au fur et à mesure de ses besoins. Les prix des matières premières restent fermes, malgré le manque de demande. Cette fermeté est due à une réduction de la récolte dans certains pays et surtout au prix de revient des nouveaux produits. En grèges asiatiques, les détenteurs tiennent fermement leurs prix. Dans le moulinage, la situation est peu satisfaisante et les prix do façon se maintiennent difncilement. En filés Schappes, la demande a été meilleure cette semaine.

En ce qui concerneIemarchédel'étofFe, les àn'aires ont été très restreintes. La vogue da velours s'af" nrme de plus en plus.