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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1899-03-23

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 23 mars 1899

Description : 1899/03/23 (Numéro 81).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k469440b

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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SOMMAIRE

La séance DU SÉNAT.

Au joue LE jour. Fondation pieuse. Z. v A l'étranger. La convention franco-anglaise. Raymond KœcMin.

REVUE DES sciences. Henri de Parville. UN drame Au Marais. ̃ Louis Enault. LA SÉANCE i DU SÉNAT

M. Joseph Fabre, remis de son indisposition, a repris, hier, devant le Sénat, le fil de ses idées, ou de son discours. II aurait encore mieux fait de se taire, et c'est ce que lui a dit M. le ministre de la guerre, avec toute la courtoisie que peut comporter une pareille observation. M. Joseph Fabre paraissait en avoir en lui-même quelque sentiment, et la preuve en est qu'il avait transformé son interpellation en simple question, ce dont le Sénat avait éprouvé comme un soulagement; mais l'espoir de l'Assemblée a été déçu, car la question de M. Joseph Fabre a duré aussi longtemps qu'une interpellation et a soulevé les mêmes incidents. On parle même d'une affaire d'honneur, chose heureusement rare au Sénat. Et tout cela. à prqpos de rien, ou de bien peu de chose 1 Quelques officiers, paraît-il, avaient envoyé leur adhésion à la Ligue de la Patrie française au moment où elle s'est formée. Ils avaient eu tort, assurément. Ils s'étaient trompés. L'armée doit rester étrangère à toutes les manifestations qui se rapportent aux événements du jour. Il ne lui appartient pas de juger ces manifestations et de distinguer celles qui sont bonnes de celles qui ne le sont pas, d'autant plus que celles qui le sont aujourd'hui peuvent neTêtre plus demain. Quelquefois même, leur caractère se dénature et se déforme du matin au soir. La Ligue, la mieux pondérée en apparence, reste sujette, dans les temps troubles où nous sommes, à perdre son équilibre en quelques heures. L'inspiration d'où elle est sortie a peu d'influence sur ses développements ultérieurs. Les hommes de sens rassis lui donnent leur nom; mais lès autres y mettent leur activité souvent brouillonne et l'égarent dans des chemins dangereux. Une Ligue se forme en dehors de ^apolitique et avec la ferme intention de n'y pas pénétrer huit jours après, elle y est en plein. L'armée doit donc s'interdire à elle-même de s'y rattacher. Qu'arriverait-il si tels officiers s'affiliaient à celle-ci et tels autres à selle-là ? L'armée deviendrait en proie aux divisions et au désordre qui font déjà assez de mal dans le reste .du pays et qui en feraient encore plus dans ses rangs. Si M- Joseph Fabre s'était borné à dire cela, et à le dire simplement, tout le monde lui aurait donné raison mais il s'est embrouillé et perdu dans toutes sortes de divagations étrangères à son sujet. Qu'il ait signàlS" mal, nous le voulons bien mais il l'a prodigieusement exagéré. A supposer qu'il y ait eu le moindre danger, dès le premier jour il a été conjuré.

Il a suffi pour cela d'une circulaire du ministre de la guerre. On se moque des circulaires, et bien souvent, en effet, elles sont inefficaces. Elles s'accumulent inutilement dans les cartons administratifs. Mais, cette fois, il n'en a pas été ainsi. « Ma circulaire n'avait que quatre lignes, a dit M. de Freycinet, et elle a tout arrêté. L'armée n'a pas hésité à. reconnaître son devoir et à s'y enfermer strictement. Elle a donné, comme toujours, le plus bel exemple de discipline. En somme, quelques officiers avaient pu se faireàllusion au •premier,, moment. Ils voyaient, parmi les membres fondateurs de la Ligue, les noms les plus honorables etj, à tous les points dje vue, les plus rassurants. Une fois -avertis, ils.^e sont abstenus. Que veut de plus M: Joseph Fabre? » »

Interpellation ou question, son intervention oratoire n'avait aucun objet; mais elle pouvait présenter quelques inconvénients. C'est une chose mauvaise en soi que de mettre atout propos l'armée sur la sellette et de la faire intervenir dans, des discussions politiques. On lui demande de se taire la meilleure manière de l'obtenir est de se taire à son sujet. On a beau-

FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS du 23 mars 1899

REVUE DES SCIENCES

Astronomie. La lune a-t-elle une atmosphère ? Opinion des astronomes américains. La réfraction pendant l'occultation des étoiles. Ce que l'on constate au moment des éclipses. A l'Observatoire de Toulouse. Faits en faveur d'une atmosphère lunaire. L'évolution des mondes. Deux comètes à l'horizon. La comète Swift. comète Tuttle. Chimie. L'iode dans l'air. Nouvelles recherches. L'iode parisien. A la montagne et à la mer. L'iode des poussières végétales. Au sommet du Panthéon. L'iode marin à Paris. Hygiène publique. Poussières et fumées. L'atmosphère des grandes agglomérations. Intoxications respiratoires. Le lait à la ville. Altérabilité du lait. Nouveau procédé de conservation.– Du lait conservé frais pendant des mois. Le lait électrisé. Le lait chauffé sous pression d'acide carbonique. > Un progrès. Variétés. Toujours la guerre à l'alcoolisme. Le Congrès international de l'alcoolisme à Paris. La feiiime alcoolique. Nouvel avis à afficher et à répandre.

Il est entendu depuis bien longtemps que la lune n'a pas d'atmosphère. C'est écrit dans tous les livres classiques. Ce n'est pourtant pas si certain que cela! Déjà, en .Amérique, des astronomes très autorisés ont conclu, de diverses observations que, au contraire, notre satellite devait posséder un pelit embryon d'atmosphère. M. Pickering tfënt pour l'atmosphère lunaire; tout dernièrement, M. Comstock aparlé comme M. Pickering, non pas en confrère aimable, mais par conviction arrêtée. Il a effectivement trouvé en mesurant les positions respectives de deux étoiles, dont l'une s'approchait des bords obscurs de. la lune, une différence de un trois centième de seconde sur les mesures prises quand les étoiles n'étaient pas dans le voisinage de la lune. Pourquoi la différence? Si notre satellite a une atmosphère, il est évi- dent qu'elle dévie les rayons lumineux et que, par suite d'un phénomène bien connu de réfricPReproduction interdite.

coup trop parlé d'elle dep.uis quelque temps moins on le. fera dorénavant, mieux cela vaudra. C'est ce que M. de Freycinet a fait entendre, aux applaudissements du Sénat tout entier, avec l'éloquence discrète et précise qui lui est propre. Il s'est porté garant de l'obéissance absolue de l'armée à tous ses devoirs. Il a affirmé que cette obéissance existait à tous les degrés de la hiérarchie. « La correction, a-t-il dit, que vous avez le droit d'exiger des chefs militaires, ils l'observent exactement. » II a demandé qu'on témoignât de la confiance à l'armée, en assurant qu'elle en était digne, et qu'elle répondrait au mot de confiance par ceux de fidélité, de dévouement et de discipline. Naturellement, M; Joseph Fabre a déclaré qu'il avait confiance dans l'armée; mais, à l'entendre, on ne s'en douterait pas toujours. Il a confiance dans l'armée prise en bloc il fait des exception? dans le détail. D'autres que lui, d'exceptions en exceptions, vont beaucoup plus loin qu'il n'entend le faire lui-même, ce qui ne les empêche pas, d'ailleurs, de protester toujours de leur confiance dans l'armée. Il y a un point où ces précautions de pur style commencent à ne plus être de très bonne foi. M. Joseph Fabre en est fort Ioinf à coup sûr; mais, comme il est difficile de le déterminer avec _exactitudé,"le plus sage est de ne pas s'engager, sauf àr s'arrêter à miroute, dans une voie qui, logiquement, y conduit. Nous approchons du moment où la triste et redoutable affaire qui a donné lieu à tout ce» désordre d'esprit a quelque chance de prendre fin. La Cour de cassation poursuit. silencieusement ses travaux.etïes achèvera dans quelques semaines. On commence à entrevoir la paix à la suite de cette longue guerre, la pire de toutes, puisqu'elle a fait ses ravages dans les consciences. La paix! bien inestimable! Le pays ne pardonnerait pas à ceux qui, sous un prétexte quelconque, en compromettraient le retour. Mais, pour que la paix se rétablisse, il faut faire le silence sur beaucoup de choses, et, avant tout, sur l'armée. C'est ce dont M. Jo- '1 seph Fabre a eu hier, évidemment, une intuition moins claire que M. de Freycinet.

Le droit au vol. Lo président Magnaud, de Chàtoau-Thierry, las de voir la Cour d'Amiens méconnaître sans cosse 16s sages interprétations qu'il donne aux lois dont l'application lui est confiée, s'est décidç à s'adresser a la Chambre des Députés,, par voie do pétition, afin que les lois qui contrarient les idées philosophiques et sociales' de M. Magnaud, soient accommodées, le plus tôt possible, aux doctrines de ce président. M. Millerand, mis en train par cette pétition, s'est empressé de déférer aux vœux de M. Magnaud, en déposant une proposition de loi qui a pour Lut de modifier l'articlo 64 du Code pénal, de manière à fournir une excuse légale, et l'exemption de toutes peines, auxvoleurs et autres prétendus criminels, qui auront été poussés à attenter sur le bien ou la personne d'autrui, « par les inéluctables nécessités do leur propre existence ou celle des êtres dont ils ont légalement et naturellement la charge ». Mais, commo il est juste, cependant, quo les victimes de ces « attentats inéluctables » reçoivent quelque dédommagement, M. Millerand met à la charge de la commune d'origino ou de domicile du pseudo-criminel les indemnités qui pourront être allouées à qui de droit, Le Code pénal s'était borné à dire qu'il n'y a ni crime, ni délit, lorsque le prévenu est on état de démence au temps de l'action, « ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister ». Cette formule avait permis à la Cour d'Amiens de Confirmer, mais par d'autres motifs, un jugement de M. Magnaud, qui avait acquitté une malheureuse femme, poursuivie pour avoir, dans un mo- ment de détresse extrême et d'égarement d'esprit, volé du pain chez un boulanger. Mais cela lie suffit pas à M. Millerand. Il introduit dans la loi « les inéluctables nécessités » de l'existence, lesquelles justifieraient, désormais, toutes sortes d'actes qui, jusqu'à présent,- ont passé pour illicites. On remarquera, d'ailleurs, que les «inéluctables nécessités» de la lutte pour la vie n'ont pas de définition ni de mesure Dans la lutte pour la vie, chacun prendra ce qu'il jugera lui être nécessaire, et tous les moyens seront bons pour s'en emparer. Ceci nous ramène visiblement à l'état sauvage. Quant aux communes, elles n'ont qu'à préparer leurs budgets, et à y inscrire de grosses sommes pour faire face aux responsabilisés qu'on veut leur imposer. M. Millerand prétend leur donner des pupilles singulièrement incommodes et coûteux. Notez que les communes n'auront aucun moyen d'empêcher ces pupilles de se mal conduire. Elles seront responsables des vols et autros méfaits de ceux-ci, sans, pouvoir exercer aucun contrôle ni mettre aucun- obstacle préventif à leurs actions. Elles

tion, l'écart entre les deux étoiles est modifié. Ainsi, il en a été, et, pour M. Pickering, il y a quelques années, et, pour M. Comstock, en 1898.

La dernière éclipse totale de lune du 27 décembre dernier paraît confirmer les conclusions américaines. M. Lœwy, directeur de l'Observatoire de Paris, l'a fait remarquer avec toute son autorité.

Les éclipses lunaires présentent toujours de l'intérêt,' précisément parce qu'elles donnent le moyen de se procurer des renseignements sur cette question de l'atmosphère lunaire. Notre satellite rencontre sur sa route des" étoiles qu'elle cache. L'heure de l'occultation est donnée par le calcul. S'il y a désaccord, c'est une prévention pour que l'œil de l'observateur ait été trompé par la réfraction due à une atmosphère. Pendant l'éclipsé, les immersions et sorties des étoiles doivent se faire à des heures connues. Si la lune est entourée d'une enveloppe gazeuse possédant certaine densité, le diamètre conclu par la durée des occultations des étoiles sera plus faible que celui qui résultera des mesures directes par les instruments. C'est précisément en employant cette méthode de contrôle que l'illustre astronome Bersel, ayant trouvé les mêmes chiffres parles deux méthodes, avança que notre satellite était dépourvu d'atmosphère, ou, tout au moins, d'une atmosphère un peu dense. Or, par le même procédé, mais avec des instruments très perfectionnés, quelques astronomes modernes croient, au contraire, constater une différence. Dans les conditions d'observation normale, il est vraiment difficile de se prononcer, parce que l'éclat éblouissant de la lune rend difficilement visibles les étoiles voisines. Mais, pendant une éclipse, l'astronome parvient à estimer les immersions et les émersions d'astres nombreux et peu brillants. Aussi dresse-t-on d'avance la liste des étoiles susceptibles d'être occultées par la lune et Ton est tout préparé pour une surveillance très minutieuse des astres qui arrivent sur le disque lunaire et qui en sortent.

Dans la dernière éclipse, M- Baillaud, direc-

payeront, elles, rembourseront les voies-, elles in- 1 demniseront les victimes des « inéluctables nécessi- | tés », qui, d'après M. Millerand, créent le droit au vol. Et tout cela, comme l'on voit, est bien simple.

zsfgt »

Au nom de la défense nationale. Toutes;* les mesures que prend "M. Lockroy lui sont inspirées par les intérêts supérieurs dé la défense nationale c'est la « tarte à la crème » du ministre de la marine. Il a créé sans crédits une 4° section à l'état-major général do la marine défense nationale Il a fait du chef d'état-major un administrateur, en le chargeant d'une direction des plus lourdes défense nationale^ II augmente le nombre des officiers combattants dans les bureaux do la rue Royale défense nationale Il fait môme intervenir ces mots vibrants, quand il laisse dans les cartons des projets de loi dont il avait pris l'initiative dans son premier ministère telle la création d'un corps d'administrateurs civils p6ur l'inscription maritime. « Si je l'ai laissé de côté,, a dit en substance M. Lockroy, c'est parce que c'est une petite affaire et qu'elle prendra rang dans la réforme de la marine. » Pourquoi alors avoir fait tant do tapage à propos de cette petite affaire? Depuis, les idées se sont élargies la main progressiste du ministre va s'étendre sur tous les services de la marine. Voilà ce qu'on nous promet, au nom des intérêts supérieurs de la défense nationale Qu'on. la laisse donc souffler un peu, cette pauvre marine depuis quelques années, c'est un champ d'expérimentation ouvert à tous les novateurs les" meilleures choses môme ont besoin do se tasser. La méthode intensive ne donne pas toujours do bons résultats, ot il faut s'en méfier quand il s'agit do modifications à apporter à des organismes aussi complexes, aussi nombreux que ceux qui sont chargé» de notre puissance navale. Mais la grande erreur de -M; Lockroy est de croire qu'en augmentant la centralisation à Paris, qu'en accroissant les pouvoirs et les attributions des bureaux, do ceux de l'état-major général, par exemple, il fait do bonne besogne. Le sixième port a pris une prépondérance qu'on doit critiquer ce n'est pas à Paris, en effet, qu'on fait de véritable marine des questions les plus importantes, concernant le matériel naval, s'y règlent surjùans, sur dossiers, et donnent lieu à des échanges do correspondance qui retardent les solu- tions c'est dans nos ports, sur place, que tout cela devrait se trancher et non auprès du ministre. Une décentralisation s'impose pourtant, nous nous enfonçons de plus en plus dans la voie contraire. Et lo résultat de l'afflux du personnel sur Paris, qui en est la conséquence, a un inconvénient qui saute aux yeux. Tandis que les locaux do la ruo Royale sont trop exigus pour y abriter les officiers qui y travail- < lent, les cadres sont insuffisants pour faire face aux < besoins du service de la flotte et des arsenaux, et, ( pour cette raison en partie, le ministre demande des 1 accroissements du personnel combattant; mais. avant t de souscrire à ses propositions, on fera bien d'exa- c miner la situation des états-majors à tarre, et l'on se convaincra qu'il y a de ce côté des réductions faciles. Qu'on prenne modèle sur l'organisation des arsonaux a anglais, on fera de notables économies sous tous les l rapports. <

AU JOUR LE JOUR ̃>• FONDATION PIEUSE

On vous a déjà parlé de Y Ami des bêtes, de ce journal charitable qu'une jeune fille a fondé pour protéger, contre la supériorité souvent un peu brutale de quelques-uns de nos frères, la douceur sans défense de nos frères inférieurs. Ce journal '1 a réalisé ce prodige de grouper autour de son œuvre M. Mirbeau et M. Lemaître, M. Coppée et M. Clemenceau, ce qui prouve que, s'il y a diverses manières, et fort contradictoires, d'aimer l'humanité, il n'y en a qu'une d'aimer les bêtes, et quecelle-là, du moins, est forcément la bonne, puisque, en aimant les bêtes, nous avons beaucoup de chances d'être désintéressés.

̃En créant son journal, M"e Suzanne Neyrat n'avait d'abord pour but que d'assurer aux modestes serviteurs de l'homme une vie plus heureuse. Elle s'est dit bientôt que ce n'était pas tout de leur épargner des souffrances iniques, d'adoucir leurs labeurs, de soigner leur vieillesse elle a considéré qu'il y avait, de notre part, ingratitude et injustice à ne pas honorer d'une sépulture décente les humbles restes de ces bêtes qui nous ont, de leur vivant, enrichis de leur travail ou consolés de leur amitié. Et c'est pourquoi l'on peut voir, sur les murs de Paris, une petite affiche rouge, annonçant aux capitalistes qu'une Société se constitue pour ouvrir dans la banlieue un cimetière de chiens. La Société, dont les statuts ont été dressés devant notaire par acte du 31 décembre dernier, sera au capital de 300,000 fr. Le montant de chaque action a été fixé à 100 fr. seulement, afin que les amis des

teur de l'Observatoire de Toulouse, a pu distinguer les étoiles sur le disque pendant dix -secondes après l'émersion. Dix secondes, c'est un chiffre. Il a donc fallu que la réfraction courbât les rayons lumineux et les portât à l'œil pour qu'on pût apercevoir les étoiles déjà cachées derrière notre satellite. Or, la réfraction implique l'existence d'une enveloppe gazeuse d'une certaine densité. Doné, notre satellite posséderait encore une atmosphère et plus importante qu'on ne l'a pensé parmi ceux qui en ont admis l'existence.

Qu'est-ce que cela peut bien vous faire, nous dira-t-on, que la lune ait ou n'ait pas d'atmosphère, à vous habitants de la terre? D'abord, c'est notre métier d'être curieux et, si l'on ne s'occupait pas de savoir comment sont constitués les astres, autant biffer d'un Irait de plume toute l'astronomie physique. Puis, il y a un intérêt ^spécial à résoudre le problème. Tous les astres passent par une évolution méthodique tous ceux que nous connaissons bien possèdent une atmosphère et d'autant plus considérable qu'ils sont plus rapprochés de leur état primitif. La lune .est un très vieil astre, un astre que l'on considère comme mort, mais qui apparaît très accidenté, plein de cavités, de crevasses, de cirques. Notre satellite a-t-il eu des habitants? Il est clair que, pour cela, il a bien fallu qu'il fût entouré d'une atmosphère et sans doute de vapeur d'eau. Cette atmosphère s'est probablement peu à peu dissipée, absorbée par des réactions chimiques dans les roches lunaires; mais, enfin, on doit en. trouver encore des traces, s'il en a été ainsi autrefois. En sorte que l'idée d'atmosphère provoque toute Une suite de conséquences l'existence de mers, de vapeur d'eau, l'habitabilité de l'astre, etc. Ce serait déjà un pas fait dans l'inconnu' qui nous cache l'histoire de notre satellite que de prouver que la lune a eu une atmosphère. Il semble que ce premier pas est bien près d'être franchi. Aussi la nouvelle à sûn importance pour ceux qui s'intéressent aux problèmes captivants de la constitution des mondes.

Les comètes l Les comètes, il y eu a toujours;

̃ ] bêtes, qui ne sont pas tou*-riches, puissent tous ̃ concourir à cette œuvre bienfaisante. Pour facili1 ter encore les adhésions, la fondatrice a eu l'ingénieuse pensée de stimuler par l'attrait d'un bon placement les intentions charitables des souscrip- · \t teurs: elle leur promet 5 0/0 de leur argent, sans compter les dividendes possibles elle leur offre ̃ en garantie des Bons de l'Exposition, et, par con| séquent, l'espoir de gagner un gros lot. Ainsi lancée, l'affaire a toutes chances d'aboutir, et il est fort probable que l'année ne s'achèvera point sans que Paris possède, comme New-York et Londres, son cimetière de chiens. De chiens et d'autres animaux domestiques car, aux termes de l'affiche, la future nécropole sera indistinctement ouverte aux mortelles dépouilles de tous nos frères inférieurs. On avait, d'abord* songé à y établir un quartier pour les chiens, un autre pour les chats, un troisième pour les chevaux. Mais les organisateurs, s'inspirant d'une large philosophie, ont pensé que les bêtes, après avoir, durant leur vie, prodigué aux hommes tant d'excellents exemples, pouvaient encore, au delà du tombeau, donner à leurs anciens maîtres quelques hautes leçons de tolérance et de fraternité. Dans ce cimetière, il n'y aura donc point de quartiers, point de vaines divisions, rien qui rappelle, officiellement au moins, les haines de races,. la hiérarchie, les préjugés. On ne pourra empêcher, il est vrai, que la différence des fortunes ne se traduise dans l'apparence extérieure des monuments. Il y aura, comme dans les nécropoles humaines; de pompeux cénotaphes, d'ambitieux mausolées, à côté de la fosse commune et des terrains étroits, délimités par une bordure de buis. Il faut bien que les sépultures des riches se dédommagent de n'être point touchantes, en étant fastueuses, et les « cabots » de la Villette sont de trop grands philosophes pour s'offusquer jamais des somptuosités posthumes des levrettes du faubourg Saint-Germain:

II y aura, d'ailleurs, dans le futur cimetière, un lieu où riches et pauvres pourront fraterniser. C'est une sorte de musée où les organisateurs de l'entreprise se proposent de rassembler les souvenirs de tous les animaux domestiques qui auront rendu à leurs maîtres des services signalés On y verra des portraits de chiens ayant opéré des sauvetages, des tableaux représentant des actes de dévouement accomplis par des bêtes. Il y aura encore, à côté de ce musée funèbre, une salle de conférences où l'on enseignera à la jeunesse que nous avons des devoirs envers nos frères inférieurs. Destinées surtout aux enfants, ces conférences seront, aussi, accessibles aux hommes l'on pourra, à tout âge, s'y instruire et apprendre à devenir meilleur. Ce n'est jamais inutile et. cela, après tout, n'est pas si ridicule. Z.

On a projeté de fonder diverses langues inter- = nationales, et l'on essaye encore d'en fonder d'autres; mais la plupart de ces projets demeurent à l'état théorique. Deux seulement ont eu un commencement de réalisation pratique. Le volapiik, créé en 1885 par l'abbé Schleger, après avoir eu pendant quelques années une sorte de célébrité, est déjà à peu près tombé dans l'oubli. Il paraît qu'une autre langue internationale, l'espéranto, aurait de meilleures chances de diffusion. L'insuccès du volapùk tenait, entre autres raisons, à ce que les mots de ce langage avaient été choisis d'une manière arbitraire,, et que leur caractère bizarre opposait de grandes difficultés à l'étude. L'espéranto a sur son prédécesseur l'avantage d'être extraordinairement simple et facile. Tous les' mots racines de l'espéranto ont été pris, autant que possible, avec la forme dans laquelle ils sont le plus généralement employés dans les principales langues de l'Euro^ft. Il en résulte qu'un homme, un peu instruif, de notre époque connaît déjà, sans les avoir appris, la plupart de ces mots. D'autre part, la grammaire, qui exige dans toutes les langues une étude si dif- ficileet de si longue durée, ne comprend, en espé- 1 ranto, que seize règles, très courtes, quel'on pos- sèdesans peine en une demi-heure. Le dictionnaire lui-même présente les proportions les plus res- ] freintes, car, au moyen d'affixes etde préfixes, net- < tement définis, un mot sert à en former d'autres < que l'on est, par ce fait même, dispensé d'ap- 1 prendre. Aussi, le docteur russe Zamenhof, in- 1 yénteur de l'espéranto, a-t-il recueilli maintes 1 approbations. M. Mùller approuve la formation de cette langue. Le comte Tolstoï écrit « Je sais une chose, c'est que j'ai trouvé le volapük très 1

mais c'est dB la monnaie de comètes. Le temps semble passé où nous avions tous le nez en l'air pour admirer sur le ciel bleu la queue brillante des grandes comètes qui donnaient leur nom au vin de l'année. En 1898, on en a signalé plus d'une dizaine; elles ont passé au large. En 1899, nous en avons déjà deux. M. Swift, de l'Pbservatoire Warner à Rochester (Etats-Unis), en a trouvé une visible à l'œil nu dans la constellation de l'Eridan, le.4mars.Elle a été vue par M. Trépied, de l'Observatoire d'Alger. Elle aurait pu nous charmer; mais elle se couche à l'Ouest-Sud-Ouest dès le commencement de la nuit. Le 5 mars, M7 Max Wolf a retrouvé la comète Tuttle, déjà vue en 1790, en 1858, en 1871, en 1885. Période 13 ans 8. Elle passera au périhélie, le 2 juin. Mais qui s'en occupera? Son éclat ne dépasse pas une étoile de 11° grandeur.

Existe-il de l'iode, dans l'air? Il y a longtemps que M. A Chatin, de l'Académie des Sciences, ^consacra deJaborieuses recherches, de 1850 à 1862, à élucider cette question. Pour lui, -l'iode ;constitue un élément utile de l'air et des eaux 'de rivière ou de pluie. Il a même attribué la (formation des goitres dans certaines vallées alpines à l'absence de l'iode dans l'eau des torrents. Ce qui est mieux, c'est que, depuis, on a précisément trouvé que les glandes thyroïdiennes étaient très riches en iode. L'extrait qu'on en retire, la thyroïodine, de Baumann, renferme beaucoup d'iode. A l'état frais, la glande thyroïde^ pesant, chez l'homme, environ 30 grammes, contient, en moyenne, 0 gr. 03 d'iode. Ce principe, indispensable aux animaux, provient-il de l'air, de l'eau ou des aliments, ou bien des trois à la fois? S'il y en a dans l'air, comme l'a affirmé M. Chatin, on aurait déjà une source certaine qui pourrait expliquer les faits. Mais, réellement, l'air renferme-t-il de l'iode et en renferme-t-il en quantités appréciables? M. Armand Gautier, de l'Académie, a repriscette question.

La présence de l'iode avait été contestée par beaucoup de chimistes. Et, cependant, après M. Çhatîn, d'autres expérimentateurs habiles

compliqué et, au contraire, l'espéranto très simple, comme doit. le trouver du reste tout Européen. Il est si facile à apprendre que, ayant reçu il y a six ans (1888), une grammaire, un dictionnaire et des articles en cet idiome, j'ai pu arriver, au bout de deux petites heures, sinon à écrire, du moins à lire couramment la langue. Dans tous les cas, les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen, en consacrant quelque temps à son étude, sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, si tous, au moins, les Européens et les Américains, tous les chrétiens apprennent cèttelangue, qu'on ne peut pas ne pas faire cet essai. » Ce sont là de hauts témoignages. Mais, malgré tout, on demeure sceptique.

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Depuis que Sganarelle a pris parti dans le grave débat engagé sur « je suis allé » et « j'ai été », il n'est pas de jours où la grammaire ne lui suscite des ennuis* Voici qu'un des innombrables neveux de cet oncle universel se déclare scandalisé d'avoir trouvé dans un de ses feuilletons la locution « partir en voyage ». Cette locution paraît au neveu une déplorable faute de français: il s'est, en outre, renseigné auprès de Littré, qui con- damne Sganarelle en ses termes « On ne dit pas partir en voyage, mais simplement partir, ou partir, pour un voyage. » Sganarelle ne se trouve pas convaincu. Partir en voyage, partir en guerre lui semblent des locutions très claires et très rapides, conformes au goût de la langue, et qui ne manquent pas de grâce. Il estime que l'autorité d'un grammairien ne suffit pas à en interdire l'usage. Il demande de qui les grammairiens tiennent leur autotité il n'est pas loin de les traiter de « personnalités sans mandat ». Il veut qu'on lui impose, par de bonnes raisons, et non par un oukase sans motif, l'obligation de renoncer à dire « partir en voyage ». Nous n'entrerons point dans cette épineuse discussion. Mais il est pourtant, dans les paroles du neveu de Sganarelle, un détail à relever. Le neveu a choisi, pour gourmander son oncle, la langue des vers. Il lui dit son fait en triolets. Et voici comme il s'exprime Oncle, vous navrez vos neveux.

Eh quoi vous partez en voyage I

Ils s'en arrachent les cheveux i

Oncle, vous navrez vos neveux.

Mais je vous cause, moi, morveux,

Sans me rappeler de Votre âgo.

Oncle, vous navrez vos neveux

Eh quoi I vous partez en voyage. ·

Sans me rappeler de votre âge. Le neveu, avant d'incriminer la grammaire d'autrui, ferait sagement de surveiller la. sienne.

A L'ÉTRANGER LA CONVENTION FRANCO-ANGLAISE M. Paul Cambon et lord Salisbury ont signé hier l'arrangement à la conclusion duquel ils travaillaient depuis l'arrivée du nouvel ambassadeur à Londres et qui a trait à ladélimitation des possessions françaises dans la partie orientale de l'Afrique centrale. Cet arrangement, il faut le reconnaître tout de suite, est fort honorable, et, s'il ne comporte pas pour l'une ou pour l'autre puissance1 un de ces succès diplomatiques que. l'on, peut compter comme une victoire, mais qui appelle forcément des revanches, il termine au moins un litige fâcheux et met fin à une. période de trouble qui avait altéré gravement les relations des deux pays. La convention de j ùin 1898 avait reconnu à la France la rive orientale du Tchad, mais ce mot « rive » avait été entendu dans son sens le plus étroit et l'Angleterre n'avait pas cru devoir reconnaître formellement à la France la concession du Baghirmi, du Ouadaï. et du Kanem aujourd'hui, ces vastes territoires rentrent dans notre sphère d'influence et une commission de délimitation en fixera définitivement la frontière orientale. Il est entendu, d'ailleurs, que le Darfour, tel qu'il existait en 1882, et le Bahrel-Ghazal font partie de la sphère d'influence anglaise, entre le 15° degré de latitude et le nord de l'Etat indépendant du Congo. Or, nous regrettons, cela est certain, que les efforts faits par la France dans le Bahr-el-Ghazal n'aient pas eu un meilleur succès; mais M. Delcassé, par une clause spéciale, est arrivé, pourtant, au but qu'avait poursuivi la mission Liotard.

avaient aussi trouvé de l'iode dans l'air; d'autres n'en pouvaient démêler trace. En sorte qu'il était resté certain doute dans l'esprit des savants. Un jour, on déjeunait chez M. Chatin, quand, par hasard, quelqu'un parla de l'iode atmosphérique un certain sourire d'incrédulité apparut sur beaucoup de visages. M. Chatin, qui est la bonté même, le remarqua et dit gaiement « Souriez, mes amis; j'ai mis douze ans à m'assurer de la présence de l'iode dans l'air; quand vous aurez été aussi patients, votre opinion sera faite. Jusque-là. goûtez ces truffes elles renferment peut-être de l'iode. » Pour M. Chatin, l'air de Paris renfermerait del/80eà 1/300" de milligramme d'iode par 10,000 litres, volume que respire un homme adulte en vingt-quatre heures. C'est, environ, 0 milligramme 0,00075 d'iode par litre d'air moyen. De même, 10 litres d'eau de" pluie fourniraient de l/5e à 1/2 milligramme d'iode. Et, pourtant, Carasoca à la Havane, Martin à* Marseille, de Luca! à Pise, Cloez à Paris, Baumhauer à Amsterdam, Lohmayer à Gœttingue, ne découvraient d'iode ni dans l'air ni dans l'eaude pluie. Ces divergences semblaient avoir pour origine la faible dose à retrou- ver et les modes d'analyse employés. M. A. Gautier, par des mesures d'une grande précision, vient de donner raison, en grande partie, à M. Chatin. Il a recherché l'iode sous toutes ses formes. Voici les principaux résultats obtenus ».

L'air du boulevard Saint-Germain à Paris, recueilli à 3m80. au-dessus de la chaussée, de mai à novembre, a donné: iode fixe soluble(iodures), nul iode volatil, moins de 1/300° de milligramme, dans 1,450» litres de" novembre à mars 1899, dans 3,80g litres d'air, iode soluble, 0 iode fixe insoluble(poussières, algues), l/2008de milligramme. Soit,, en. mttyeûae, pour 1,000 litres, 0 milligrammes 0,00135. 1

Dans l'air des bois de Làinville (Seine-etOise), forêt de chênes, bouleaux et châtaigniers (altitude, 170 mètres), en juillet, beau temps, dans 280 litres iode, sousjses trois formes, nul ou inférieur à i/5008 de milligramme.

Quand, en 1893, étant ministre des colonies, il ̃ fit partir cette expédition, c'était dans le but unique de sauvegarder la liberté du commerce entre la région du haut Oubangui et le Nil. La Bahr-el-Ghazal est, en effet, un pays de marécages qui n'offre par là même aucun intérêt d'aucune sorte et qui est absolument inhabitable non seulement aux Européens, mais aussi à nos troupes soudanaises; le poste, que le commandant Marchand avait laissé à M<tfhra-elReck, a dû être relevé après quelques mois, de peur qu'aucun homme n'en échappât, et tout le pays est d'une insalubrité telle et d'un accès si difficile que le major anglais Martyr qui venait de l'Ouganda et prétendait longer le Nil jusqu'à Khartoum a dû, on l'a vu, s'arrêter en chemin et renoncer à faire franchir à sa troupe ces régions absolument paludéennes. Dans ces conditions, un établissement territorial étant impossible, M. Delcasséa pris le parti de demander simplement que le traité stipulât la liberté commerciale absolue dans ces territoires, et, en effet, il a été convenu que dans tout le pays compris entre le Tchad; et le Nil, du 5° au 15° parallèle, l'Angleterre et la France se concédaient l'égalité de traitement en matière commerciale. Si donc nos négociants veulent s'aventurer du haut Oubangui vers le Nil, ils sont assurés de ne rencontrer, de la part des Anglais, aucun obstacle à leur activité. f La frontière française étant réglée entre la nord de l'Etat indépendant du Congo (5« degré de latitude et le 15" degré), il restait à la déterminer depuis l'Ouadaï jusqu'à la frontière Sud de la Tripolitaine, et c'est ce qui a été fait, très heureusement, semble-t-il. Elle se confondra, dorénayant, avec les frontières occidentales du désert de Libye, laissant ainsi dans notre sphère d'influence les oasis dont la possession nous était singulièrement précieuse, en ce qu'elles jalonnent en quelque façon les routes des caravanes. Nous pouvons donc considérer comma nôtres le Borkou et le Tibesti avec autant da droit que l'Aïr ou l'oasis de Bilma.

Les journaux anglais marquent leur satisfaction non point tant, semble-t-il, des clauses spéciales contenues dans le traité que de la conclusion de ce traité. Tous s'accordent à, reconnaître que, si même il" est pour décevoir quelques espérances, il a au moins ceci de bon, de mettre fin à l'ère des difficultés entre la France et l'Angleterre. Nous le souhaitons avec non moins d'ardeur qu'eux car nul plus que nous n'a regretté le conflit qui s'était élevé. Il reste évidemment bien des points à régler entre les deux gouvernements Ton-dit r que, dès son retour lord Salisbury, fort souffrant en ce moment, et qui a retardé même son départ pour Beaulieu afin d'en finir auparavant avec cette importante affaire, entrera' en pourparlers avec M. Cambon sur la question Terre-Neuve; de même la question des tarifs de Madagascar, si inopportunément posée il y a quelques semaines, sera examinée; on ne peut pas oublier non plus que la question d'Egypte, l'éternelle question d'Egypte, a été réservée absolument, et que le mot Egypte ne se trouve même pas écrit dans l'instrument qui délimite les frontières orientales de nos possessions du centre de l'Afrique. Tout cela, sans compter même les opérations de la commission de délimitation prévue pour préciser le tracé de la frontière et qui aura quelques points fortimportants à débattre, tels que la question des limites exactes entre le Darfour et le Ouadaï tout cela peut encore amener des difficultés, et il ne faut pas se faire d'illusions. Pourtant, ce premierarrangément signé est un heureux précédent, et l'on doit espérer que la détente qu'il ne manquera pas d'amener dans les esprits facilitera aux négociateurs le reste de leur tâche. RAYMOND Koeohlin.

ROYAUME-UNI

.•' LA. CROISADE POUR LA PAIX v

Londres, le ^mars.

Une réunion de la Croisade internationale pour la paix a eu lieu cet après-midi à Saint-Martin's Hall, sons la présidence du comte d'Aberdeen. La salle et les tribunes étaient combles. Lord Aberdeen a commencé son discours d'ouverture par une allusion au rescrit du tsar qui a été accueillie par un tonnerre d'applaudissements. Il a dit qu'il n'était pas question d'un désarmement immédiat que le mouvement provoqué par le tsar était sincère, et qu'il avait déjà amené M. Goschon à faira une déclaration pleine de promesses et d'espérances.

Air delà haute montagne, pied du pic diy-Canigou (Pyrénées-Orientales), altitude 2,400 mètres air aspiré jour et nuit, en août iode,0. Air de la mer. En octobre, au phare de Rochedouvre, entrée de la Manche, à 60 kilomètres des côtes, bon vent, soufflant de l'Atlantique, volume d'air aspiré, 331 litres -iode soluble (iodures), nul ou moindre que 1/300» de milligramme; iode insoluble (algues, spores, etc.), 0 milligramme 0055; soit, par 1,000 litres d'air, 0 milligramme 0167. Iode gazeux, nul.

Il résulte de ces analyses que l'air de Paris renferme moins de 1/300" de milligrammed'iode libre dans 4,000 litres. L'iode n'existe donc pas en quantité sensible à Paris, ni dans les bois, ni à la montagne ou à la mer. Il en est de même, pour l'iode qui pourrait se- rencontrer à l'état d'iodures en poussières très fines. ̃̃•• Au contraire, pourvu que l'on opère avec '2,000 litres à Paris et 300 ou 400 litres à lamer, on rencontre une petite quantité d'iode sous forme insoluble dans l'air. L'iode paraît donc contenu dans l'air sous forme de principes isolés complexes, peut-être d'algues, lichens, moisissures ou spores en suspension. Sous forme d'iode insoluble en suspensiort dans l'air, M. Gautier trouve, pour 1,000 litres à Paris, 0 milligramme 0013, et,à la\ier,0 milligramme 0167. C'est-à-dire que l'air de la mer contient 13 fois plus d'iode dans ses corpuscules en suspension que l'air de la ville. Il semble donc que la mer soit l'origine principale de l'iode atmosphérique. S'il en est ainsi, les particules en suspension dans l'air des villes, surtout de celles qui ne sont pas très éloignées des mers, comme Paris, devront contenir un peu d'iode et, si cet iode entre dans la composition des spores, des algues ou bactéries, on.doit en constater l'existence, surtout là où ces végétaux; microscopiques sont les plus abondants, et, notamment, sur les points les plus élevés. Effecti-* vement, M._ Gautier a recueilli, à 57 mètres audessus du sol, sous la colonnade du dôme du' Panthéon, où le public ne pénètre pas, de fines poussières, qui ont fourni à l'analyse, pour 100'