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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1893-10-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 09 octobre 1893

Description : 1893/10/09 (Numéro Matin).

Description : Note : édition du matin.

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k466599z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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f- SOMMABE~E

LA SITUATION EXTÉRIEURE. Francia Charmes.

LES GRÈVES DES CHARBONNAGES. tMPRESSIONS RUSSES. Jtdes LegrM. ACTUALITÉS.– Za ~e~MH <~$ Mtanns fMMM.– Ze CoH~fM tM~Otta~MC~f~C. t.'AEi<'AIRE QUIQUEREZ-DE SEGONZAC. –P.J.

CHRONIQUE DU YACHTING. P..R. REVUE COMMERCIALE.

FEUILLETON. –Pr~M~e? par Hanry Ra-

Jb~sson.

J~SMATNN EXTÉRIEURE Le démenti évidemment oMcîeï qu! & ~tédonnéà!anouve!te des armements ttatiens a: rassuré les esprits qui commençaient & s'émouvoir. La nouvelle ëtait-ette complètement inexacte ? Nous ne saurionste dire, mais tes conclusions qu'on en a tirées étaient à coup sûr exagérées. Qu'il y ait eu, un moment, sur ta frontière, des agglomérations d'un cafactëre un peu anorma!, le fait paratt certain toutefois ces mouvements n'ont eu aucune importance Us ont duré quelques jours à peine,_ et ils ne provenaient d'aucune intention de rature A nous préoccuper. Si une partie de la ctasse libérable a été retenue sous tes drapeaux un peu plus tongtemps qu'à l'ordinaire. l'ordre générât de renvoi a été donné depuis, et on assure qu'il est exécuté. Pourquoi ntaUearmerait-ette? Elle sait très bien que nous ne voulons pas la guerre et que, au surplus, personne actuellement ne ta veut en Europe. L'alerte, d'aitteurs très légère, qui s'est produite montre seulement avec quelle facilité les esprits passeraient de ta confiance à ~inquiétude, et il faut convenir que nos voisins du Sud-Est ne font rien pour nous rendre moins impressionnables, ni pour le devenir euxmêmes. La lecture de leurs journaux indique de leur part une surexcitation singulière: comme nous n'en sommes pas ta. cause, mais seulement le prétexte, il nous est malheureusement impossible d'y remédier. A force de nous accuser de mauvais desseins, on finit peut-Être par y croire mais qu'y pouvons-nous? Le seut moyen de dissiper ces appréhensions, sincères ou non, et de décourager ces manœuvres, est d'y répondre par un inaltérable sangfroid. C'est ce que nous faisons.

La situation générale nous consente plus que jamais de ne pas nous départir de l'attitude attentive et recueillie que nous avons adoptée. Certes, it n'y a aucun danger que l'opinion publique, en France, se laisse entratner à des écarts ou une puissance quelconque pourrait voir une menace cependant, nous devons nous surveiller nous-mêmes pour ne pas nous exposer, sans intérêt suffisant, a provoquer contre notre pays des sentiments dont la tendance générale pourrait assez facilement devenir mat-

FEmtlETOt) M JOUM~L CES OÊBMS du 9 octobre 1893. (6)

M6HRV MBUMOM

PRÉJUGÉ?

ïl posait son doigt sur la poitrine <i'Abe!. Celui-ci n'essaya plus de nier ni de dissimuler.

Comment savez-vous cela ? deïnanda-t-il.

Peuht la belle malice! Vous connaissez le proverbe « Dis-moi qui tu hantes. Eh bien dans certains cas, dont le vôtre, on pourrait presque le retourner et dire « Dis-moi qui tu évites en public, et je te dirai qui tu aimes en secret. Il

–Bah! Mais je ne vous savais pas si ferré sur les complications psychologiques.

Mon ami, dit Bohnardeau avec une gravité douce et triste, comme beaucoup de gens qui se vouent a de rudes travaux ou a une existence austère, j'ai eu mon roman. Dieu lui-même n'a pas toujours t'étrenne des âmes qui se consacrent à tui. Mais ce roman, je ne vous le conterai pas en détail je le crois ennuyeux. .Qu'il me sufnse de vous dire que j'ai été -très épris d'une jeune n!!e qui n'a pu vaincre les résistances de sa famille et qui a nni par épouser un homme plus richeet mieux que votre serviteur. Vous voyez que ce n'est pas absolument original et inédit. L'originalité, s'il y en a, réside en ceci que la jeune fille devenue femme a mal tourné, et que je suis conReprcductten interdite.

veillante. Nous avons; par cx&mpte, f~it

;au S~m~ que'hous devioas fdtre tl a

~6~ sage et habile d'en rester ta. N~re

traite avec~ cour de Bangkok à été te! que, tout en nous assurant tes résultats que nous avions visés, il a presque sarmé les colères, un mojsent si vives,_ de l'opinion britannique. L'irrHation qui s'est manifestée de l'autre côté de ta Manche était d'ailleurs trop injuste pour se maintenir longtemps elle se calme, laissons-la s'apaiser tout à fait. Nous avons grand intérêt, quoi qu'on en dise, à vivre en bonne intelligence avec l'Angleterre. Elle aime à rester en dehors des affaires continentales gardons-nous deluidonnerun motif de s'y mêler, quand même ce ne serait que par t'étalage de sa mauvaise humeur. I! y a dans !e monde assez de points sensibles pour nous, sans en créer davantage. Le Maroc même pourrait en devenir un, surtout en ce, moment, si nous n'apportions pas une grande prudence dans nos rapports de contact avec lui. H est d'une sagesse élémentaire de ne pas provoquer des événements, lorsqu'on n'est pas sûr de pouvoir tes diriger. Aussi ne sommesnous pas de ceux qui poussent a faire aujourd'hui une politique entreprenante et même agressive sur une demi-douzaine de questions à la fois. Nous ne croyons pas non plus qu'il suffise de parler fort pour « annexer Madagascar. La politique qui nous convient doit mieux proportionner l'effort au but à atteindre et mieux comparer aussi et mesurer les résultats avec ce qu'ils pourraient nous coûter. Cela ne s'appelle pas abandonner ses intérêts, mais ne pas les compromettre.

Ce qui doit nous rendre cette politique plus facile, et ce qui nous permet de la pratiquer non seulement avec profit, mais avec dignité, c'est que notre sangfroid est le meilleur signe de notre force, et que notre réserve ne saurait être taxée de timidité. La fête patriotique à laquelle nous nous apprêtons est bien propre à donnerce sentiment ànousetauxautres. Ceux qui, au dehors, cherchent à tout exploiter à notre désavantage, ne manqueront pas de conclure de l'éclat même de nos fêtes, à Toulon et à Paris, que nous commençons à nous laisser éblouir, peut-être aveugler par les illusions d'une grande alliance. Ils ~'appliquent déjà. à reproduire, en ayant soin de l'exagérer, tout ce qui, dans certains de nos journaux, peut, en effet, faire croire à un enthousiasme qui ne se contient plus. Tous les incidents des prochaines fêtes, toutes les manifestations qui auront lieu, tous les cris qui seront poussés, seront relevés avec soin et commentés avec mauvaise foi. On cherchera, en un mot, à donner un caractère inquiétant pour l'Europe à la démonstration la plus pacifique qu'elle aura vue depuis longtemps. On n'y réussira point nous ne donnerons pas étourdiment des prétextes à la malveillance, des armes à la calomnie. Si nous avons trouvé des sympathies précieuses qui nous inspirent à bon droit nerté dans le présent et connance dans l'avenir, par quel moyen les conserverions-

vaincu, a tort ou à raison, qu'elle fût restée parfaitement honnête si, ayant su s'affranchir des préjugés de son monde, elle eût eu le courage de lui rompre en visière, ainsi qu'à sa famille et de m'épouser quand même. Mais la question n'est pas là. Il s'agit de vous. Vous, mon cher Abel, vous aimez M"' de Sylve.

Eh bien? fit Abel en prenant le bras de Bonnardeau. Ai-je tort?

Je le crois.

Pourquoi? '1

Ça, je n'en sais trop rien. C'est une idée, un instinct. Je ne sais pas au juste ce que c'est; mais, positivement, il y a en moi comme un pressentiment qui avertit mon amitié d'un danger ou d'une peine que cette personne vous vaudra. Vous déplaît-elle ? 2

Pas du tout. Je dirais presque au contraire Et je comprends très bien qu'on l'aime. Il y a quelque chose qui se dégage d'elle et qui vous enveloppe, qui vous captive. C'est ce que j'appelle une preneuse. Et tenez, si je ne devais à une grande déception d'amour et à mon genre de vie la plus entière et la plus absolue maîtrise que jamais homme ait exercée sur soi-même, je vous le dis tout naïvement, j'aurais peut-être été assez bête. Oh! pardon! 1 Ne vous gênez pas. J'aime mieux votre franchise que votre rivalité l'une ne me paraîtra jamais aussi rude que l'autre m'eût semblé pénible. Mais enfin, que reprochez-vous à M"" de Sylve, puisque ce n'est pas son extérieur?. Est-ce son âge ? Est-ce sa position de fortune ? Estce son père ? q

Allons donc t Sornettes que tout cela, mon bon ami) Croyez-vous que j'aie fait, une demi-douzaine de fois, le tour du monde, en passant toujours par te plus long et même par où l'on n'avait jamais passé, croyez-vous que j'aie vécu parmi des peuplades plus étrangères peut-être, non seulement à nos conventions sô-

;npus~ sinôh.par ceM qu! nous Ïës & me-

TiMes:? C'est à notre pôUtique sage et

:mdd6ree. ferme sans provocation et irësotue sans jactance, que nous devons t'amUJe de ta Russie. Cette po!it!quë no'us~ a réussi hous~ y resterotts f!d6!es,

Francis Charmes. v

A l'occasion d'un banquet organisé par les cercles républicains de Bordeaux, M.. Trarieux, sénateur de la Gironde, et M. Raynal, député du mémo département, viennent d'apprécier les dernières élections et de donner leur avis sur les résultats politiques qu'elles doivent produire. Le second de ces deux orateurs a combattu avec beaucoup de vigueur le programme radical, repoussé la séparation de l'Eglise et de l'Ëtat et la révision, demandé la prorogation du monopole de la Banque de France, protesté contre ta nationalisation des mines et des chemins de fer. u La politique de concentration, a-t-il d~.non seulement n'est plus nécessaire, mais est surtout devenue impossible. "Nous ne saunons qu'applaudir a ce langage, et nous souhaitons vivement que la majorité de la Charn" bre s'en inspire. Mais, si l'on veutrompre vraiment avec tes détestables pratiques de la concentration, il ne suffit pas de repousser certaines aventures législatives réclamées par le parti radical il faut aussi empêcher ce parti d'exercer sur la politique courante, sur les nominations de fonctionnaires, sur l'administration tout entière, la puissante et délétère influence qui lui a trop longtemps appartenu, Ce qu'on a si justement reproché aux ministères de concentration, ce n'était pas tant la rédaction de leurs projets de lois que leurs complaisances et leurs faiblesses à l'égard des députés radicaux, de leurs comités et de leurs créatures. Voila le véritable siège de la maladie dont nous avons souffert et dont nous ne sommes pas guéris. C'est là qu'il faut appliquer des remèdes énergiques, et ce serait une illusion de croire qu'on nous débarrassera de la malfaisante tyrannie des radicaux, si l'on se borne a défendre contre eux le BM<!e<M des <OM en les laissant maîtres presque tout le reste.

Nous avons, H y a quelques jours, appelé l'attention de nos lecteurs sur un discours qui, d'après un journal de la Reunion, aurait été prononce par M. de Mahy devant ses électeurs, etottcetuici aurait revendiqué pour !es habitants de !a colonie, à l'exclusion des « Européens M teshauts emplois de l'administration du chemin de fer et du port. La jM~tCc, qui avait fait écho à nos obserservations, vient de recevoir de M. de Mahy une lettre par laquelle l'honorable député de la Réunion désavoue formellement les propos qui tui ont été attribués par la feuitte !oca!e. Bien que cette rectification ne nous ait pas été adressée, nous n'hésitons pas a l'enregistrer à notre tour.

A propos de l'article que nous avions publié sur ce sujet, nous avons reçu d'un de nos abonnés une lettre qui contient des renseignements intéressants sur tes causes de l'insuccès financier du port et du chemin de fer de la Réunion. En voici les principaux passages Si l'Etat doit supporter une si forte charge pour te service de l'intérêt et l'amortissement du capital dépensé dans les travaux du port et du chemin de fer, cela tient & ce que ie

ctales, mais a. nos lois morales, que ne le sont tes habitants de Mars ou de Jupiter, tout cela pour m'enaroucher d'une disconvënancc d'âge, ou d'une disproportion de fortune, ou d'une tare de famine ?

Alors?.

Alors, mon ami, i! reste que M"' de Sylve est inquiétante, parce qu'elle est facilement aimée et. et qu'on ne l'épouse pas, malgré cela.

AHez-vous lui reprocher la lâcheté des hommes qui, l'ayant aimée peut-être, n'ont pas su mettre leur amour au-dessus de leur intérêt? 'l

Remarquez, mon cher Abe!, que nous nous livrons à des suppositions. Nous ne savons rien, ni vous ni moi, du passé de M"" de Sylve. Est-ce vrai? 'l A peu près. Mais, raison de plus, alors, pour ne pas t'accuser.

Hé! qui t'accuse, ombrageux amant? Enfin, vous avez bien l'air, tout au moins, d'incriminer sa coquetterie. L'avez-vous vue à l'oeuvre, cette prétendue coquetterie? Est-elle pour quelque chose dans mes sentiments? Les a-ette provoques? encouragés, même? Non. Et, si vous l'avez supposé, vous vous êtes trompé.

Je vous déclare, au contraire, mon cher Abel, et très volontiers, que je n'ai rien remarqué de pareil.

–Eh bien!voyons, il y a ici trois hommes, dont deux, vous et moi, libres de leurs personnes et figurant des partis passables. Si M"° de Sylve n'a été coquette avec aucun de ces deux hommes, it faut bien que vous conveniez qu'elle n'a pas l'ombre de coquetterie. Bonnardeau se taisait, semblant chercher une réponse difficile à faire accepter.

Irascible amoureux, nnit-it par dire, mon cher compagnon, mon cher ami, vous savez ce que vous êtes devenu pour moi et combien je vous suis attaché 1 Je crains donc, par-dessus tout, non

~¡J:' lir'iiii.'iQ1~

tra&e-marltnNë~aè ~!e, au ~ieu se (~acea<

~trer dans leport créé par l'Etat, continue & ~'éparpiller entre tes anciennes ~Kr!n~< et surtout le port de Saint-Pierre.

Est-ce adiré que le port delà Pointo-desGalets laisse à désirer dans ses services ou ses aménagements ? En aucune façon, puisque Ies;grands vapeurs des lignes océaniques y font régulièrement leurs opérations, et que, depuis 1888, date de son achèvement, il n'a cessé de satisfaire a tous tes besoins auxquels il était destiné.

Mais, contrairement aux déclarations solennelles qui avaient été apportées & la Chambre, pendant la discussion de la loi, et qui avaient été confirmées par M. de Mahy, plus que par tout autre, les bases fondamentales du projet ont été détruites.

M. de Mahy disait, en effet (page 1383 du J~MMMt! by/Me: du 20 février 1877) « Le porta la Pointe-des-Galets offre cette condition heureuse, que l'on n'a pas reconnue à Saint-Pierre, de pouvoir être relié par un chemin de fer a un plus grand nombre de localités, ce qui permettra d'y pratiquer la concentration des denrées exigée par la métropole et dont elle fait <s eoncMtOH sine qua non <<eMn cottCOM~. Je dois donc vous prier d'accepter ce que le gouvernement vous propose et je devais, quoique je sois de Saint-Pierre, quoique j'aie toujours ardemment désiré voir l'achèvement de mon port, je devais ajourner mes espérances." Il

Se figure-t-on, en effet, que l'Etat aurait engagé sa garantie et la Compagnie du chemin de fer et du port un capital de 5 millions (dont la rémunération devait se trouver dans l'exploitation), si on avait laissé planer un doute sur cette condition s!'Me ?Ma HOH de la concentration du trafic de toute l'ile dans le port nouveau?

Toutefois, chose & peine croyable et qui donne la mesure du manque d'esprit de suite qui caractérise parfois notre administration, cette condition de la concentration est restée lettre morte, privant ainsi le port de la majorité de ses recettes et causant l'énorme insuffisance actuelle du rendement.

Non seulement, en effet, les anciennes marines que le port devait remplacer existent encore, bien qu'elles vivent toutes de la tolérance de l'Etat sur les terrains domaniaux durivage, mais les députés de la Réunion ont si fortement appuyé & Paris les délégués de ville de Saint-Pierre qu'avant même l'achèvement du port de la Pointe-des-Galets la ville de Saint-Pierre était autorisée a emprunter plusieurs millions au Crédit foncier pour l'agrandissement de son port. En sorte que, pendant la belle saison et pour la plupart des voiliers ainsiquepour les caboteurs qui trafiquent avec Madagascar, le port de l'Etat est frustré de leurs recettes. Seuls, les grands vapeurs qui exigent un fort tirant d'eau le fréquentent. Voila l'explication d'une partie des monopoles qui pèsent si lourdement sur le budget de la métropole.

Les crèves t!cschar!!0!!nases

EN FRANCE

Le calme continue & régner dans tes charbonnages en grève et les conférences faites hier sur divers points du bassin se sont passées sans incidents. A Pemes, cependant, d& nouveaux troubles ont eu lieu dans la soirée de samedi. Les députés et personnages de marque du parti socialiste vont continuer la campagne de conférences.

Peut-être la journée d'aujourd'hui lundi verra-t-elle se dessiner plus nettement le mouvement de reprise qui se manifeste depuis quelques jours déjà.

de vous fâcher. ta. colère est une écume qui s'affaisse et se dissipe vite, après avoir soulagé et parfois même purinétecœurd'ou elle s'est élevée. non, mais je crains de vous contrister, de vous causer un chagrin en vous disant mes doutes.

Vos doutes ? nt Abe!, qui s'arrêta pour étreindre te bras de son ami avec plus de force, en même temps qu'il le regardait en face. Mais, si vous en avez, votre premier devoir d'ami est de me les dire. Car je vous donne ma parole d'honeur que j'ai résolu d'épouser M"' de Sylve, à moins qu'ette ne s'y refuse. Vous voyez que c'est sérieux et qu'il est temps de parler, si vous avez quelque chose à dire.

Aucun des deux hommes & marier ou mariables qui sont ici, dit Bonnardeau âpres une nouvelle hésitation, n'a été en butte à la coquetterie de M"° de Sylve, j'en demeure d'accord avec vous, je le proclame.Mais ity a trois hommes ici, comme vous te disiez vousmême tout àt'heure. Eh bien?. Et te troisième ?

Guy s'écria Abel avec une sorte de stupéfaction. Mais il est marié t Tenez, cher ami, dit avec empressenient Bonnardeau, j'aime mieux vous montrer tout de suite le fond de ma pensée. Je ne connais pas grand'chose, ainsi que je vous te disais, du passé de M"" de ~ytve, et vous n'en connaissez guère davantage. Mais, si vous avez l'intention de t'épouser, il ne serait peut-être pas mal de vous en préoccuper et de vous en informer.

–L'auriez-vous fait déjà, par hasard, pour mon compte ?

Non. J'estime que ce. n'est point là mon rôle, mais le vôtre. Et, quand je vous donne te conseil de vous informer, c'est que je crois que vous êtes ici aux sources mêmes de l'information. Or, nous ne, saurions guère prolonger encore un séjour qui a peut-être trop duré déjà.

ten~ïeSMtotfe.

Hier soir~SW grévistes, venant do Braày, ~fa.t-

'!es etAuchet, 9e'6oatcé<mi9 'dàns~un éstâmi&et

& Pernes;en y faisant du tapage. B:n eortattt.Us ont endommagé ta maison de M. Lemoine, négociant. Le maire a du intervenir, ït a été frappé & coups de bâton. Là gendarmerie et tes trompes détachées a Auchel ont été requiMS.

Plusieurs arrestations ont été opérées Les grévistes Victor Satu~ Léon Lheareux< et Joseph Limange, viennent d'être arrêtés pour avoir brisé à Haisnes ta fenêtre d'une maison occupée par Victor Colman, mineur,qui a repris te travail.

La gendarmerie a arrêté également a Wingtes, le ntsCartigny, pour entraves à ta liberté du travail.

Trois grévistes, tes nommés Géant, Lefebvre et Buns, ont été arrêtés cet après-midi, & Noeuxtes-Mines, pour bris de ctotupe, sur mandat d'amener du parquet do Béthune.

L'escadron de dragons de renfort, annoncé ce matin, est arrivé a Martes cet après-midi et a prisses cantonnements dans les bâtiments de l'ancienne fosse n* ï.

M. Jaurès, député, est attendu ce soir ici. Il arrivera, dit-on, avec MM. Viviàni et Sembat, députés.

M. Camitte Pettetan, député, vient de télégraphier a M. Baudia pour tui annoncer son arrivée '&Lens lundi dans ta journée.

Lié.yin, te 6 octobre.

M"' Faute M<nck, venue aujourd'hui pour ta première fois a Liévin.afait une conférence a t'Atcaxar. La satte.qui peut contenir .2,500 personnes, était comble. La réunion était présidée parM'M'Lamondia.

M"* Faute Minck, après une discussion sur la question économique, a exposé des théories coltectivistes: ta mine aux mineurs, la terre aux paysans. Les femmes, ~n asse:: grand nombre dans ta satte, ont fait une ovation a ta conférencière à taquette eUes ont offert plusieurs bouquets.

La séance a été levée après un vote de Sétris sure au gouvernement.

EnBetgtqMe.

(De notre Mrfe~oK~M' ~ecM~~f <etephot!e.) BruxeUes, le 8 octobre.

Lu situation s'aggra.ve dans le bassin de Charleroioù le nombre des grévistes continue & augmenter. Les esprits sont de plus en plus surexcités. La gendarmerie, la troupe et la garde civique patrouillent nuit et jour autour des puits. Les ouvriers ont envoyé une nouvelle délégation auprès des patrons pour leur demander une augmeat~tton. Quelquesuns d'entre eux ont promis d'augmenter les salaires do 10 0/0.~ d'autres ont refuse de recevoir les délégués ouvriers.

Le bourgmestre de Charleroi a fait afficher en sept endroits différents, la proclamation gUivanto:

Concitoyens, l'autorité a pour devoir d'assurer la liberté du travait, ainsi que te respect des personnes et des propriétés. Les ouvriers qui veulent travailler peuvent compter qu'ils trouveront aide et protection. C'est dans t'intérêt des travailleurs que des mesures spéciales viennent d'être prises. La garde civique, l'armée, ta gendarmerie et ta police ont pour mission de parcourir tes rues par tesquèttes tes travailleurs doivent se rendre aux divers puits, ann de réprimer toute tentative faite pour les empêcher de travaittor. Dès lundi main, ces mesures seront misesàexécution.

Stj~te JULES AUDENT.

D'autre part, le Conseil d'Etat des Chevaliers du travail a décidé de continuer la grève, en sorte qu& l'on s'attend avoir se produire des collisions entre la force armée et les grévistes.

Hier soir, une cartouche de dynamite a éclaté près de la maison d'un ouvrier non gréviste, mais n'a causé que des dég&ts matériels.

Dans le Borinage, la situation s'améliore. La grevé est pour ainsi dire terminée. Les patrons reprennent les ouvriers repentants.

Non seulement je n'ai, moi, aucun motif ni aucun prétexte de m'éterniserdans ces parages, maintenant que vous êtes rétabli, mais je ne vois pas que vous en ayez vous-même beaucoup à invoquer, vos relations avec M. de Favreuse ayant plutôt le caractère d'une assez banale camaraderie que celui d'une intimité véritable.

Sur ce point je pense comme vous, répondit Abel tout songeur. Et mon intention était bien de vous parler de notre départ, un de ces jours. Seulement, je dois vous avouer que je désire ne pas quitter cette maison sans avoir obtenu de M"' de Sylve une réponse catégorique à la demande que je lui ai adressée récemment.

Ah 1 vous en êtes là 1

–Mon Dieu, oui. Et tout mon regret, c'est même de n'en être que là. Maintenant, mon ami, veuillez me donner quelques explications ou quelques avis complémentaires. Pourquoi dites-vous que je suis ici à la source même des informations? Et pourquoi, d'abord, avez-vous laissé entendre que Guy pourrait bien avoir eu quelque intrigue avec M"" Nicole?

Je n'ai pas dit tout a fait cela, ut observer Bonnardeau d'un ton très affectueux. Je vous ai dit ou donné à entendre que, peut-être. M"' de Sylve avait été un peu plus coquette avec M. de Favreuse qu'avec nous. Et c'est la même pensée qui m'a fait dire que je vous considère comme étant ici on ne peut mieux placé pour une enquête. Devrais-je donc, selon vous, descendre jusqu'à espionner la personne que j'ai jugée digne de porter mon nom, et cela sans l'excuse d'un mot équivoque ou d'une attitude suspecte ayant pu donner l'éveil à mes susceptibilités ou à ma jalousie? Un tel mot, l'avez-vous entendu? Une telle attitude, l'avez-vous surprise ? 2

Non, déclara nettement Bonnar-

Daas ïe bae~a ?& LMgë, î&~vë pfëtH de ~'extension. Dès h~it heuréa,ée soir, tous tes ~abarets~ seront férm6&.

IMPRESSIONS RUSSES

u

Ï.ES PAYSANS AU VtH.AG8

Soutovo.soptetnbre.

Ivan, cotre cocher, est unmoujikdes plus soi- gnés~ Ses cheveux, qu'il porte longs, & ta. modadu village, lui fd~t comme une couronne qai cache tes oreilles et tombe nettement sur nuque rasée; Ha a une moustache noire qu'il. efûle aux grands jours, et nul ne sait commelui se coiKer du chapeau rond orné de plumes de paon, quand il faut aUer chercher a ta <<a(MMt un hôte d'importance. Quand il n'est pas sur son siège, il, est vêtu d'une paire d'énormes bottes plissées et d'une chenue roage r serrée a la taille par une ceinture d'étoffé et rptombantlibrementsurie pantalon c'estlale véritable costume russe et il lui sied bien. Ivansait lire et écrire, et ce n'est pas ua de ses moindres sujets d'orgueil que de servir de scribe & ceux de nos ouvriers qui veulent envoyer une lettre a leur femme restée au village natal. Ivan a même des notions d& géographie un jour, en me voyant passer~ quelques moujiks dirent « Volta l'Allemand f; il les reprit: « Mais il est français t dit-il. Depuis ce jour, au village, on me donne ce nom,'mais sans savoir ce que cela signifie, car, pour un moujik, tous ceux qui ne sont pas russes sont dos Allemands, le mot AMcmaHd ayant le sens d'e<MMg~r. Ivan a même appris, je ne sais ou, qu'il existe quelque part une grande vi)te, fort belle, nommée Paris il m'a, demandé, un jour que je contemplais les cochons dans leur éta. ble, si '< nous connaissions cet animal, à Paris J'ai répondu oui; il m'a alors pose respectueusement une foule de questions sur la vie parisienne, en souriant de son sourire & la fois naïf et futé. De tout ce que je lui ai dit, il a retenu ceci, qu'il raconte a tout venant d'abord, que nos églises ne ressemblent pas & celles de Serpoukof (1), puis que, pour les Français, ce n'est pas un péché que de manger du pigeon. Depuis tors, Ivan connaît ta France.

Lorsque la nouvelle de la visite de Toulon a envahi les gazettes, j'ai voulu~ tout plein des merveilleux détails que je lisais partout, savoir l'opinion d'Ivan & ce sujet. Je l'ai donc accosté a un de ces nombreux instants oui! est inoccupé et médite quelque bonne farce a Joujka et Picalof, les chiens de garde, ou quelque bon somme sur le foin –Ivan, lui ai-je dit, tu saisqueje suis Français! 1

Je le sais, louli Antonovitch t

Tu sais que les Français aiment les Russes, et que les Russes aiment les Français 1

Un sourire fondit d'une oreille & l'autre la bonne face d'Ivan, mais il ne répondit point.

Tu sais ce que c'est qu'un vaisseau? Eh bien, les vaisseaux russes vont faire une visite aux Français les Français donneront des fêtes où seront invités les matelots russes ils leur feront cadeau de porte-cigares en cuir, ils feront chanter devant eux des chanteurs et danser des centaines do femmes.

Ivanme regardait:

Et la wodka (3)? dit-il au bout d'un instant.

(1) Petite ville, chef-lieu de notre ouyexde (département). (2) Eau-de-vie.

deau. Mais je vous avoue que c'est précisément cette réserve, presque excessive, entre personnes se connaissant de longue date, vivant depuis longtemps ou ayant, a plusieurs reprises, vécu sous te même toit, je vous avoue que c'est cela même qui éveille ma défiance, parce que je ne m'en explique pas la cause. Ce que je vous disais en riant, au début de notre entretien, quant à la façoa dont j'avais pu, sans grand effort, percée à jour !e mystère de votre amour, je vous le redis, avec plus de sérieux, en ce qui concerne les rapports de M. de Favreuse et de M"" de Sylve. Ils s'évitent trop l'un l'autre; ils ne se parlent pas, ils ne se regardent pas assez. Ne sont-ce pas, ne devraient-ils pas être, eu égard surtout à leurs natures pareillement gaies, rieuses, tout en dehors, une paire d'amis sans sexe? Or, au lieu de cela, que voyons-nous? Un jeune homme d'humeur ordinairement joviale, qui ne plaisante jamais avec une personne dont le rire est la plus habituelle manifestation de caractère; une jeune fille d'âge à se ` faire respecter, et n'ayant, d'ailleurs, aucun préjugé.

C'est trop fort! s'écria M. de La Penne en interrompant avec impatience. Voilà que vous lui reprochez sa retenue même et sa correction dans ses rapports avec son hôte! Vous êtes, en vérité, comme ces présidents d'Assises qui, pour une raison ou pour une autre, veulent une condamnation quand même, et qui disent de l'accusé, quand il baisse les yeux: « C'est un homme dont l'attitude embarrassée suffirait à trahir !a. culpabilité; » ou, des qu'il relevé la tête: « C'est un cynique qui a toute honte bue Mais d'où vous peut venir, à vous. ce besoin de confondre à tout prix une accusée que je défends et que j'aime? M'auriez-vous trompé tout à l'heure? L'auriez-vous aimée ? L'aimeriez-vous encore? 2

~Mtwe.~