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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1887-05-11

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 11 mai 1887

Description : 1887/05/11.

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k463928k

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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BULLETIN DU JOUR

FRANCE

Les deux Chambres ont siégé hier. Le Sénat décidé de commencer jeudi l'examen do 1~ loi sur la séparation du Conseil général de la Seine et du Conseil municipal de la ville de Paris.

La Chambre des Députés a décidé, par 297 voix contre 227, de mettre à l'ordre du jour la loi sur les sucres avant le projet de loi militaire. Elle a aussitôt commencé la discussion générale sur les sucres et voté la taxe complémentaire.

EXTÉRIEUR

.D~C~M ~8 nos CO~C~OK~a~M ~<M'~CMHc~. Berlin, lelOmai.

Lo général Kaulbars a été reçu par le prince de Bismarck avec qui il a eu un long entretien. U a refusé, depuis son arrivée à Berlin, -de voir des journalistes et de leur communiquer ses idées politiques.

Le gouvernement demandera, à la ChamJbre des Seigneurs, à la prochaine séance, l'autorisation d'exercer des poursuites contre le baron de Solemacher-Antweiler, pour provocation en duel, et contre le baron de Schorlemer pour outrages envers la Chambre dont il fait partie. Cette dernière autorisation sera. accordée, dit-on, quoiqu'elle ait toujours été refusée jusqu'ici quand il s'agissait d'outrages dans la presse.

Berlin, lelOmai.

L'impression, qui résulte des débats d'aujourd'hui au Reichstag, est que le projet d'impôt sur l'alcool sera voté avec quelques amendemens, bien que le langage des députés du Centre soit assez réservé. Dans Fexposé des motifs, M. deSchbltz, ministre des finances, a laissé entrevoir les sentiBiens de conciliation dont le gouvernement estanimé.

Le ministre des finances de Bavière, M. Riedet.aégalement parlé en faveur du projet, dans l'intérêt général de l'Allemagne. Mais il a. ajouté que la Bavière n'était pas disposée à fenoncer à ses droits particuliers. Elle veut 'qu'on examine sérieusement si la loi n'est pas nuisible à l'existence des distilleries bavaroises.

Le plénipotentiaire wurtembergoois, M. Schmid, a déclaré que le projet do loi, qui correspond entièrement aux vues de son gouarmement, établit tm nouveau lien entre les diverses parties de l'empire.

Le prince de Bismarck assistait à la séance, sans prendre part a la discussion. M. Grad a proposé d'adopter, pour l'assiette de l'impôt nouveau, le système français qui régit encore l'Alsace; sans quoi, dit-il, toutes les petites distilleries alsaciennes seront ruinées. La suite de la discussion a été renvoyée à demain.

On pense que le Reicbstag refusera l'autorisation de poursuivre M. Grad; les sergensmajors attendront donc leur vengeance jusqu'àlafindelasession.

Le projet de mobiliser un corps d'armée français en octobre n'a nullement inquiété l'opinion publique. La G'a~cMe~e ~~cMC~Me <~M ~Vo)'(< fait cependant observer que, le corps d'armée désigné pour l'expérience ne devant être désigné qu'au dernier moment, tous les chefs de corps prendront d'avance les mesures préparatoires.

ViennCjlelOmai.

Le rejet de ~proposition Schmerling par la Chambre des Seigneurs a une importance considérable il ne s'agissait de rien moins, en effet, que de dépouiller, sous une forme détournée, la langue allemande de l'hégémonie qu'elle conservait dans l'administration de la.just.ico en Bohême. L'Opposition contestait la légalité d'un arrêté du ministre de la justice, ~M. Prazack. qui autorisait l'usage des deux langues devant les tribunaux tchèques.On pou'vait craindre que la Chambre des Seigneurs, composée en grande partie d'Allemands, n'approuvât pas la mesure du gouvernement. La Chambre était au complet après une discussion très vive, ou les orateurs de la majorité se sont, efforcés d'élever la question et ont mis en opposition le souverain actuel de l'Autriche-Hongrio et l'ancien empereur d'Allemagne, la proposition Schmerling ,a été repoussée. En votant la motion de M Falkenhayn, portantqu'il n'y apas lieu de réclamer contre l'usagé des deux langues, la Chambre des Seigneurs paraît s'être ralliée au principe dos nationalités, qu'elle s'était refusée à sanctionner jusqu'ici. C'est un grand succès pour le Cabinet. La minorité et la population allemande sont très irritées d'avoir perdu leur dernier retranchement.

Vienne, le 10 mai.

L'impossibilité pour le roi Milan de Serbie de former un ministère de coalition l'obligera, fort probablement, à maintenir au pouvoir le Cabinet Garachanine.

Vienne, lelO mai.

On croit dans certains cercles politiques à Vienne que la G'azeMe de ~IMe~~Me A'<M*~ aurait fait les révélations au sujet de l'entente t de Reichstadt, par ordre du prince de Bismarck, dans le but d'empêcher la rentrée du l comte Andrassy au ministère des affaires étrangères d'Autriche-Hongrie. Saint-Pétersbourg, le 10 mai. f

L'insurrection en Afghanistan s'est répan- < due sur toute la partie Sud-Est de cet Etat, t depuis la frontière indienne j usqu'à Candahar, < Kélat-I-Gbilzai et Huzni a l'Ouest et jusqu'à t Gelalabad (ville située à 50 kilomètres de Ca- t boul) et le fameux défilé de Kaiber au Nord. I De Candahar jusqu'à Caboul il y a une e distance de 400 kilomètres, et Gelatabad 1 est à 150 kilomètres du défilé de Kaiber. qui r se trouve presque sur la frontière indienne. 1 Sur toute cette grande étendue, les Ghilzais r ont remporté presque partout des victoires s signalées sur les troupes de l'émir, dont le renversement est considéré a Téhéran comme imminent, c

LES APFAtRES O'ORtJEttT

Soaa,let0mai.

Les rëgens bulgares sont à Siiistrie, d'où Us

rentreront à Sofia en passant par Tirnovo. Cent soixante cadets de l'Ecole de Sofia ont été promus sous-Iieutenans.

1

BOURSE DE PARIS

Clôture lc9. le 10. HACME. BAtMB. 30/0

Comptant. 80 15 8035.20. Fmcour..802û. 80371/2 .171/2 30/0

amort.issaMe

Comptant. 83 65 837S.10. Fin cour.. 8! 65 8375.10. 4 1/8 0/0 (ancien)

Comptante M. 103 90 .40. 4 1/2 0/0 (nouveau)

Comptant 108. 108 30.30. Finoour.lOS 71/2108171/2 .10.

Sur la demande formulée par M. Wilson au nom de la commission du budget, et malgré une opposition très vive de M. de Mahy, la Chambre a décidé qu'elle discuterait les projets de loi relatifs aux sucres avant le projet d'organisation militaire. Le désir exprimé par la commission du budget était facile à justifier. Les projets concernant les sucres ont, en effet, un caractère d'urgence incontestable, puisqu'il s'agit de porter remède à un déficit qui se produit d'une manière continue dans les recettes de l'année courante. Nous avons donné hier, d'après le relevé communiqué à la commission du budget, le rendement des impôts et revenus indirects pendant le mois d'avril écoulé. Ils accusent, par rapport aux évaluations budgétaires, une moins-value totale résultant du déficit sur les sucres, alors que les autres branches de l'impôt donneraient, au contraire, une plus-value. On sait que ce déficit n'a surpris personne puisque l'on a porté au budget de 18871csrecettes sur les sucres àl68miUions, tout en prévoyant qu'elles ne s'élèveraient qu'à 108 millions au maximum. Qn a escompté d'avance les lois qu'il s'agit maintenant de discuter et de voter. L'une d'elles, ,il est vrai, ne doit entrer en vigueur qu'au mois de septembre prochain; mais l'autre, celle qui a pour objet d'établir une taxe complémentaire de 10 fr. par 100 kilogrammes, doit recevoir une application immédiate. On comprend que l'examen n~en puisse être ajourné.

A la vérité, ceux qui réclamaient la priorité pour le projet de loi militaire ne contestaient pas que la question des sucres devait être réglée sans retard. Ils accordaient volontiers que, la loi sur l'armée une fois inscrite en tête de l'ordre du jour, on pourrait tout aussitôt en interrompre la discussion pour s'occuper des lois fiscales. Ce qu'ils voulaient, c'était une manifestation en faveur de la loi militaire. On sait que, en cette matière, bon nombre de députés se soucient assez peu des intérêts si graves qui sont engagés, et que tout aboutit à des manifestations électorales. Ils n'ont pas eu hier la satisfaction qu'ils recherchaient. La majorité la leur a refusée. Ce vote, sans doute, n'a qu'une importance relative. Il a été dit en effet et stipulé qu'il ne s'agissait point d'écarter la loi militaire de l'ordre du jour, et que, les sucres expédiés, elle retrouverait son rang. On serait heureux pourtant de voir dans l'ajournement prononcé hier une preuve que la Chambre n'est point trop impatiente de suivre M. le général Boulanger dans la voie où il veut l'entraîner. Quelques jours au moins sont gagnés pour la réflexion. Puissent-ils être mis à profit! Déjà, dans la presse républicaine, un mouvement parait se dessiner dans le sens des idées qui ont été soutenues et développées à cette place. On s'aperçoit et on dit assez haut que le moment est mal choisi pou'r se livrer sur notre armée à une expérience plus que périlleuse. On commence à penser un peu moins aux séminaristes et un peu plus aux sous-officiers. Si ces réflexions pouvaient mûrir et ces dispositions se généraliser pendant que la Chambre délibèrera sur les sucres, on n'aurait certes pas à regretter le temps consacré a cette discussion.

M. Blancsubé, comme tous ses collègues de la Gauche radicale, est partisan convaincu, des économies. Mais, avant d'entrer dénnitivement dans l'ère des réductions, il estime qu'une dernière question s'impose la création d'un ministère spécial des colonies, et il le prouve dans une proposition de loi qui n'a pas moins de 8H pages. L'honorable député de la Cochinchine commence par réclamer la construction d'un hôtel pour le futur ministre pas d'hôtel ministériel, pas do relèvement & espérer pour nos colonies. Logez somptueusement le ministre des colonies, et tout le reste viendra par surcroit. On l'a bien vu pour l'agriculture qui n'a commencé à sortir de son marasme traditionnel qu'après que le gouvernement a eu la sagesse de consacrer une douzaine de millions à l'édification de l'étonnant hôtel de la rue de Vareunes. M. Blancsubé n'en demande pas autant. Pour le moment, il se contenterait du Pavillon de Flore. En vérité, on ne saurait être plus modeste.

Cette capitale question du logement de M. le ministre réglée, on n'aurait plus a s'occuper que de construire un ministère pour installer les services coloniaux; car il va sans dire que les bàtimens de la: place de la Concorde où sont installés ces services seraient évacués. De là encore une forte dépense. Mais il n'y a pas à marchander il s'agit d'une

santdevant le merveilleux hôtel de la place de la Concorde que cette élégante façade cache des antres obscurs, « des cellules anreusos, dont ne voudraient pas les cénobites, dans lesquelles travaille comme il peut un personnel condamné à rester de longues heures, sans air, sans lumière, au milieu d'une éternelle buée" Arracher ces malheureux 'à un sort lamentable, rendre a la lumière du jour des souschefs et des chefs de bureau étiolés par la buée, devenir le Lincoln de ces esc!aves d'une impitoyable administration, quel rêve pour un députe des colonies Déjà nous savions par les rapports officiels, publiés à l'occasion de la reconstruction projetée des divers ministères, que presque tous ces immeubles, en apparence si splendides, n'étaient que des foyers d'insalubrité qui dévoraient par centaines ceux qui y entraient mais nous nous menons un peu des hyperboles gouvernementales. Après les révélations de M. Blancsubé le doute n'est plus permis.

Dans sa sollicitude désintéressée l'honorable député ne se contents pas d'installer princièrement les futurs employés du futur ministère il pourvoit largement à leurs besoins. Aux chefs de division, il octroie un traitement fixe de 15,000 fr.; les chefs de bureau, au nombre de 10, sont portés à 11,000 fr.; les H sous-chefs émargent 7,000 fr., et les commis, 3,MO fr. seulement. Mais ils ont la perspective de passer bientôt commis principaux avec un traitement de 5,000 fr. Le tout, sans préj udice des gratifications d'usage et d'un mois de congé réglementaire. Ce qui distinguera aussi ce minis- tère, c'est qu'il ne comprendra guère qu'un état-major beaucoup de cadres, peu ou point de soldats. M. Blancsubé Rxe a le nombre des chefs de division, chefs de bureau, sous-chefs et commis principaux et à 36 celui des commis; nous ne parlons que pour mémoire des 10 stagiaires. Chaque supérieur n'aura guère sous ses ordres qu'un trois cinquièmed'employé.LedÉnIédu Jour de l'an sera grandiose. Ce n'est pastout. M. Biancsube prévoit le cas où des employés si bien rétribués peuvent faire des dettes, et il explique minutieusement dans quelles conditions les créanciers pourront faire opposition. Si, après des innovations aussi magistrales et inspirée-. par la connaissance approfondie des grands intérêts du pays, nos colonies persistent a demeurer dans le marasme; si notre jeunesse s'obstine à demeurer au foyer paternel, en vérité, nous n'aurons plus qu'à répéter cet aphorisme peu consolant « Décidément, le Français n'est pas colonisateur. »

L'accueil assez froid fait aux « économies» du générai Boulanger et les menaces de réduction restées malgré tout suspendues sur son budget n'ont pas laissé d'émouvoir l'administration d~ la guerre. Elle s'est trouvée notamment assez ennuyée par les comparaisons que divers journaux se sont permises entra le budget français et le budget allemand, et, dans une note officieuse dont le ~m~ a eu la primeur, elle a essayé de démontrer que l'on ne dépensait pas plus pour x le militaire H en France qu'en Allemagne. S'en tenant prudemment au budget ordinaire et posant tout d'abord en principe ce qui est d'ailleurs fort juste qu'il ne faut comparer que les quantités de même espèce, la note en question affirme que, si l'on déduitdc notre budget de M55,934,529 fr. les 90,644,76e fr. applicables à une série de charges que ne supporte pas le budget du ministère de la guerre allemand ~gendarmerie, volontaires d'un an, etc. ), nous nous trouvons dépenser enfm~dc compte 3.365,5()3fr. de moins que l'Allemagne et cela pour un effectif absolument égal, à quelques unités près 468,409 hommes en Allemagne, 468.,388 hommes en France, déduction également faite, bien entendu, des non-combattans de divers genres que les Allemands ont grand soin de ne pas faire figurer dans leur effectif budgétaire.

Nous ne faisons nulle difficulté de reconnaître non. seulement que l'argumentation est habilement présentée, mais encore que le calcul est exact en soi; c'est même suffisamment topique en tant que réponse aux journaux qui se sont contentés de prendre en bloc les deux budgets, de faire une simple soustraction et de triompher de la différence. Mais, de son côté, le ministre de la guerre se presse un peu trop de monter au Capitole, quand il s'écrie en manière de conclusion « On voit donc que l'infériorité du budget allemand doit être attribuée, non à des méthodes plus ou moins perfectionnées d'administration, mais à l'application de règles différentes de comptabilité. C'est ce qu'il était bon de montrer a l'heure présente. »

En effet, ce que nous reprochons, quant à nous, à notre budget de la guerre, ce n'est pas tant d'être trop élevé que d'être mal employé trop lourd par conséquent pour les services réels qu'il rend a la défense nationale. Aussi bien, n'est-ce pas au point de vue des chiffres bruts que nous croyons instructive la comparaison des budgets français et allemand; ce n'est pas davantage au point de vue des règles de la comptabilité qui, bien que notablement simplifiées depuis 1871, découlent sur nombre de points de traditions que nous jugerions et que le Reichstag lui-même juge assez peu compatibles avec le contrôle parlementaire ce que nous souhaitons, c'est que notre administration militaire s'inspire, sinon des méthodes « plus ou moins perfectionnées)) dont se sert l'administration militaire allemande, du moins du merveilleux esprit d'ordre et d'économie qui l'anime et qui lui suggère dans tous les services l'emploi le plus<onsciencieux,le plus

judicieux et le plus pratique des crédits misàsadisppsition.

Au surplus, M. le ministre de la guerre est-il bien sûr de son fait quand il avance victorieusement que les 468,388 soldats français portés au budget de 1888 ne coûtent pas plus, coûtent même un peu moins que les 468,469 soldats allemands de l'exercice correspondant? Pour savoir a. exactement à quoi s'en tenir, ce n'est pas les budgets de prévision qu'il faudrait examiner, mais bien les comptes rectifiés des exercices clos. C'est alors que l'équilibre pourrait bien se trouver fortee ment dérangé à' notre détriment, ainsi que le démontre, plus éloquemment encore que y toutes les notes officieuses, la comparain son des résultats définitifs des budgets ans térieurs c'est alors qu'éclaterait entre les « méthodes d'administration M une dilférence qui ne serait pas précisément à notre avantage, et que caractériseraient suffisamment deux mots significatifs ici, crédits supplémentaires là-bas, '< reports d'écot nomies f, si, d'ailleurs, onne pouvait consta~s ter deux faits bien plus probans encore en t France, gaspillage et coulage tels qu'il faut t chaque année, pour joindre les deux bouts, recourir à des expédions et à des subterl'uges lamentables, comme les trop fameux « congés budgétaires ? et les libérations plus qu'anticipées; en Allemagne, aménagement si sévère et si bien entendu )L des ressources que l'on est arrivé à pout voir entretenir jusqu'à un millier de combattans de plus que le budget ne l'eût, permis, sans qu'il en coûtât un pfennig de plus.

Car toute la question est là. Grâce à la permanence et à la fixité des enectifs, cette cheville ouvrière de l'organisation militaire allemande, grâce à cette règle tutélairc qui ne veut pas qu'une unité sorte du rang pour une cause quelconque sans y être remplacée immédiatement par une autre, les contribuables allemands sont assures que, quand ils payent pour 4 68,000 soldats, c'est bienréeliement468,000 fantassins, cavaliers, artilleurs et pionniers aptes à faire campagne que l'on entretient d'un bout de l'année à l'autre sauf pendant Ie~ trois semaines de la <: vacance des recrues H. Si le ministre de la guerre réussit à prouver que, pour le même prix, il tient sur pied le môme nombre de coM~~fM, s'il nous démontre notamment, que, pendant les onze douzièmes de l'année, notre infanterie compte 360,000 présens comme l'infanterie allemande, nous sommes prêt à reconnaître que ses « méthodes d'administration » sont aussi perfectionnées que son arithmétique et que sa comptabilité. Mais il ne l'essayera pas, bien que nous sachions par expérience qu'il ne lui en eoùte pas beaucoup de se raidir contre l'évidence. Pour qu'il pùt nous persuader, il faudrait que nous n'eussions jamais vu aux revues et sur la place d'exercices ces rég'imens fantômes et ces compagnies squelettes qui constituent l'armée française sur le pied de paix il faudrait que nous n'eussions jamais entendu les plaintes, les récriminations de nos officiers contre un n système qui rend l'instruction des troupes quasi-impossible, surtout quand on a prélevé, sur les effectifs déjà si réduits, tous les détacliés, les '( employés B, tous les e~M- ~K~, en un mot tous les non-combattans et toutes les nou-valeurs militaires. 51. rubot avait bien raison de direl'autrejourdevant la commission du budget que ce serait « un crime H de toucher aux enectifs nous ajou- terons volontiers, pour notre part, que ce serait un crime de les laisser dans l'état déplorable où les derniers ministres de la guerre les Dut mis. Mais alors, il n'y a pas d'économies pos- sibles, et l'administration de la guerre triom- plie? Que non pas! Et c'est justement pour r détourner la question qu'elle affecte d'en [ faire uniquement une question d'enectifs. i Seulement la manœuvre ne nous en im- t pose nullement, et nous savons bien que ce i n'est pas dans les casernes ctquartiers qu'il nous faut chercher les moyens d'équilibrer c le budget. l'on peut trouver sûrement ces moyens, nous n'avons pas la prétention c de l'indiquer au pied levé comme une simple note officieuse, mais nous ferons t certainement ce travail, et nous avons d quelque raison de croire qu'il ne laissera 2 pas d'être fructueux. En attendant, nous c nous permettrons d'opposer aux opérations d arithmétiques du ministre de la guerre le â petit calcul suivant qu'il trouvera dans les d consciencieuses études sur le budget de la e guerre allemand publiées récemment par le g* q culoùël B.-S., dans le .To~'Ma~ des /S'e~M< ~M~<M?-e.y en Allemagne, le soldat revient a à. U13 fr., si l'on ne tient compte que du t' budget ordinaire, et à 990 fr., dépenses P extraordinaires comprises en France, à 1,873 fr. et à 1,274 fr., déduction f~ faite des dépenses pour la gendarmerie ou résultant des expéditions de Tunisie si et duTonkin, et sous réserve des crédits q supplémentaires. « Voilà ce qu'il est bon p de montrer à l'heure présente H, comme le s~ dit si bien l'organe de M. le ministre de la guerre, c! M. m

S :E! IST A T

S<'SHC<MN!<M'<M<0!N<:t.

PNËSOtEKCE BE M. M NOÏER, PM:SHHMT. Le Sénat ne s'est réuni aujourd'hui que pour tirer au sort les bureaux nouveaux et

fixer son ordre du jour. Les projets de loi n'y abondent pas, l'on n'avait pas l'embarras du choix. Il se fait si peu do besogne au PalaisDourbon qu'on a de grands loisirs au Luxembourg. Cependant, faute de mieux, on pouvait s'occuper de la loi « ayant pour objet de régler les rapports des Compagnies de chemins de 1er avec leurs agens commissionnés e, et l'on a fait bon accueil à cette vieille épave. Il y avait aussi la loi sur la séparation du Conseil général de la Seine et du Conseil municipal de la Ville de Paris, que la Chambre avait votée en un tour de main et sans discussion, mais que la haute Assemblée avait cru devoir examiner d'un peu Li ptus près. M. Lalanne a toutefois réclamé l'ajournement. M. Songeon, sénateur de la Seine, a combattu cette proposition. On a voté, on a pointé, et l'ajournement s'est trouvé repoussé à faible majorité de 8t) voix contre 85. Le projet do loi a donc été inscrit à la suite de l'ordre du jour, puis le Sénat s'est ajourné & Jeudi.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS R~MtM du MM)*~t ;0 MM!. n PRESinENCE DE M. FLOUUËT, PRÉStDENT. La dernière chose que fait une Chambre qui s'en va en vacances, c'est de régler son ordre du jour pour la « rentrée )) la première p chose que fait une Chambre qui revient de vacances, c'est de déranger l'ordre du jour qu'elle avait plus ou moins laborieusement et surtout plus ou moins sérieusement arrêté avant son départ entre les deux opérations il n'y a tout au plus que l'épaisseur d'un procès-verbal.

C'est ainsi que la Chambre des Députés, c sur le point de prendre son congé de Pâques, avait décidé qu'elle discuterait la loi dite a. militaire en revenant, toute affaire cessante e'Ue revient, et son premier soin est de reléguer l'aflairedu recrutement de l'armée sur le second plan. Ce n'est certes pas nous qui l'en blâmerons, pour mille raisons que nous avons déjà exposées; mais nous n'en comprenons pas moins la déception du président de la commission de l'armée, l'honorâblé docteur de Mahy, qui a vu reculer encore le moment où il serait déunitivcment classé ;M'o ~~e parmi les grands réi formateurs. Le désespoir de ce digne homme faisait mal a voir. Par trois fois if s'est élancé a la tribune pour dire que <' le p~ys ne comprendrait pas c un ajournement de M loi; il a même offert naïvement de se contenter d'une simple & amorce )) de la discussion, avouant par là qu'une démonstration quelconque lui sut'hrait. Vains efforts la commission du budget,représentéeparsonprésident,M. Rouvier, et par M. Wilsoa, n'a pas eu de peine à démontrer que, les sucres devenant de plus en plus onéreux pour le Trésor, il était urgent derégtertoutd'abordicurcomptc. M. Dauphin, ministre des finances, devait sans doute être de cet avis il l'a même laissé entrevoir, mais avec force précautions oratoires, apparemment pour ne pas contristcr son collègue de la guerre, qui, en bou prince, s'est abstenu de réclamer. Finalement, la Chambre a décidé, à la majorité de 297 voix contre 227, que la loi sur les sucres aurait la priorité, et l'on a commencé la discussion, séance tenante. D'abord venait le projet tendaut a l'établissement immédiat d'une surtaxe complémentaire de 10 fr. par 100 kitog. sur les sucres de toute espèce et de toute origine.

M. Rigaut, qui a pris le premier la parole, se prononce pour le .~K ~wo. De quoi vienton se plaindre ? Des bénéfices réalisés, grâce a la dernière loi, par les fabricans de sucre ? Mais n'était-ce pas l'objet même de la loi et l'a-t-on donc votée pour que l'industrie sucrière n'en tirât pas profit? Donc la loi a atteint son but donc elle est excellente, et la Chambre n'y voudra certainement pas toucher.

Mais personne ne se présente pour répondre à M. Rigaut. Serait-ce qu'il a paru irréfutable ? Pas précisément; seulement les orateurs inscrits sur la matière ne s'attendaient pas à ce que leur tour vint si tôt; on apercevait bien ça et là, sur les pupitres, quelques gros dossiers, mais ce devait être des dossiers « militaires a. Ce que voyant, plusieurs membres ont demandé le renvoi de la discussion a jeudi mais les gens zélés n'ont pas voulu, pour l'honneur de l'Assemblée, qu'il fût dit que bon nombre de députés s'étaient attardés dans leurs départemens, et, par 3H voix contre 212, ils ont fait décider que la discussion conti- l nuerait quand même. :Nous n'aurons pas l'in- i discrétion de rechercher où l'on a bien pu trouver ces H26 bulletins-là! Enfin, quelqu'un se dévoue; c'est M. Du- < ché. Il estime qu'il est injuste de prélever un < impôt spécial sur le consommateur de sucre. < Pourquoi, dit-il, ce contribuable est-il choisi ( de préférence à tous les autres pour apporter I 20 millions? Le sucre est une denrée de pré- mière nécessité qui paye déjà plus de 100 0/0 r de sa valeur. S'il c'st indispensable de voter r de nouveaux impôts pour combler le déficit du budget, qu'on les propose, mais qu'on cesse d'aggraver les impôts de consommation, 1 qui jouent déjà un rôle excessif dans notre R système fiscal. r AcelaM.Wiisonrépondque,si l'on s'adresse ( au sucre, c'est que la loi do 188{ l'a fait pron- F' ter. de véritables largesses on lui a donné t près du 100 millions; il peut bien en rendre une vingtaine. Il est vrai que ce serait aux j] fabricans do sucre que l'on devrait s'en pren- d dre; mais il n'est plus temps pour cette année. Donc, c'est au consommateur qu'on s'adres- J' sera. Il est vrai que la taxe ne sera perçue ci que pendant sept mois; mais le budget n'est paSt si brillant qu'il doive négliger cette res- source, v C'est également ce qu'a pensé la Chambre, p car elle a voté la taxe complémetaire haut la p

main. P

main. e: p

Venait ensuite le projet relatif au régime t< des sucres proprement dit; maiscomme l'As- e~ semblée ne s'était pas notablement accrue dans l'intervalle, les partisans du renvoi à ` jeudi se sont empressés de reproduire leur v~ motion. Elle a de nouveau été écartée, cette fois par 238 voix contre 231 seulement; après P' quoi, l'urgence a été déclarée sur la demande ci

du rapporteur, et la parole donnée à M. Delisse.

Cet orateur se déclare heureux de l'occasion qui lui est fournie de constater les progrès accomplis par la grande industrie des sucres sous l'influence de la bienfaisante législation de 188~. Comment peut-on songer à modifier une si belle loi, et à rompre le « traité ? qui engage l'Etat vis-à-vis des fabricans jusqu'en i89Q ? On parle du déficit budgétaire, comme si tous les impôts n'étaient pas en diminution i Il n'est pas équitable que le sucre paye pour tout le monde. Aussi M. Dolisso supplie-t-il la Chambre de ne point passer a la discussion des articles et d& maintenir la loi de 188~ & cette loi de progrès et de salut a.

Cependant les bancs no se garnissaient toujours pas ils se dégarnissaient même à vue d'œil. A cinq heures, une dernière demande de renvoi à jeudi surgit et reunit 327 voix contre 201. Les "travailleurs') » sont d'autant plus aisément battus qu'ils sont partout ailleurs que dans la saHc. Mais ou a-t-on bien pu recruter ces S28 votans-Ià.'<

rSTOTJVELLES.

POLITIQUES ET PARLEMENTAIRES Le président du Conseil a reçu hier matin M. Mariant, ministre de France en Bavière.

I.es électeurs sénatoriaux des Landes sont convoqués pour le 26 juin à l'eflet d'élire un sénateur en remplacement de M. le pfnéra.~ Farre, décédé, et dont le sicge d'inamovible a. été attribué à ce département.

L'élection des délégués est fixée au 22 mai.

M. Graaet a quitté Monde.hier soir, se rendantàParis.

La commission des finances du Sénat, qui s'est réunie avant ta séance de mardi, a décidé de commencer samedi une discussion approfondie sur la situation ûnanciere. Elle fera connaitre ultérieurement son avis aue-ouvernement.

Les ~8 membres de cette commission exposeront d'abord tes diverses opinions (pu ont été 'mises daus les bureaux, lors de tc~r nomination, puis donneront icitr avis personnel sur la situation Snancièro actuelle.

Ou verra dans le compte rendu du Sénat, quu la haute Assemblée a décidé. & une faible majorité, do laisser a son ordredu jour la loi sur le Conseil général de la Seine. Mais le Sénat n'abordera pas la discussion du rapport de M. Georges Martin concluant, a la séparation du Conseil général de la Seine et du Conseil municipal de Paris, avant. que la commission chargée d'examiner la loi concernant le mode d'élection du Conseil municipal de Paris ait statué sur cette seconde proposition.

L'aSaire des princes viendra dénnitiv~mt'm; vendredi devant le Conseil d'Etat, statuant au contentieux. Après l'audience, qui .era consacrée à la lecture du rapport, aux plaidoiries des avocats et aux conclusions du commissaire du gouvernement, le Conseil mettra l'atlaire en délibéré et l'arrêt sera prononcé, soit àia 6n de la journée, soit à la séance de la semaine suivante.

Les ducs de Nemours et d'Alencon seront représentés par M" Brugnon: les ducsd'Aumale et de Chartres, par M~ Darcste le prince Murat, par M'-Sabatier; M. Marguerie, maître des requêtes et commissaire du gouvernement., occupera le siège du ministère public, La commission du budget a entendu hier le mmistrc de la marine au sujet dudillérond survenu entre lui et le rapporteur du budget de la marine, à propos des crédits du budect. extraordinaire de') 887. Ce budget était, on le sait, de 30 millions dont 26 pour les constructions navales et 4 pour les travaux hydrauliques.

M. Ménard-Dorian prétendait que. sur ces millions, l'amiral Aube avait prétevé uue somme de !;00,OOU i'r. pour des travaux qui devaient être soldés par le budget ordinaire L'amiral Aube a justifié l'emploi de cett~ somme en taisant à la commission l'exposé détaillé de son plan.

Aprôs avoir entendu cet exposé, la commission a chargé son rapporteur de procéder à un nouvel examen des crédits dont M. Ménard-Dorian conteste l'atlectation.

Elle statuera ultérieurement.

L'agence Hayas nous communique la note suivante:

« L'~y~MM Ca~~<e (tu tu mai annonce que le gouvernement égyptien a refusé les conditions otrertes par le gouvernement français pour le règlement de la question des corvées. » II est. faux que le gouvernement français ait otîert des conditions quelconques, ou qu'il ait l'intention d'en oMr pour le règlement d'une question qu'il considère comme réglée d'une manière satisfaisante. Il a repousse jusqu'ici les propositions inacceptables que Je gouvernement égyptien lui c. soumises, sans refuser néanmoins d'examiner les propositions nouvelles qui pourraient lui être laites en conformité avec les principes que, dès le début, il a nettement tixés. ))

Le général Boulanger a déposé hier sur te bureau dé la Chambre son projet relatif à une expérience do mobilisation d'un corps d'armée et à la convocation d'une section technique d'ouvriers de chemins de fer en campagne.

L'expérience a tenter n~aura. lieu qu'en au-

tomne.

Le corps ne sera, désigné qu'au derniermoment. il sera choisi parmi ceux do la réfion du Midi ou de l'Ouest.

Nous sommes en mesure de donner aujourd'hui une analysa de l'exposé des motifs du projet du général Boulanger.

a Depuis longtemps l'autorité militaire, dit le mtnistrc. en débutant., se préoccupe, à juste titre des résultats que donnerait cette loi, au point de vue du passage rapide et méthodique du pied de paix au pied de guerre.

& De nombreux exercices portant sur des points particuliers de la mobilisation ont été exécutes par les bureaux de recrutement, par les corps de troupes et par durerons services et ont déjà fourni a ce sujet des renseignemens qui! était indispensable de se procurer tout d'abord.

» C'est ainsi que la convocation annuelle, par voie d aftiches, de deux classes de réservistes, a déjà permis de se taire une idée sur ce qui se passerait à la mobihsation en ce qui concerne l'arrivée des hommes de complément. La convocation des hommes de l'armée territoriale a.