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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1885-07-18

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 18 juillet 1885

Description : 1885/07/18.

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4632648

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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BULLETIN DU JOUR

e. 1 Il 'Il 1 1

FRANCE

La Chambre des Députés a seule tenu séance hier.

Elle a d'abord adopté sans discussion le projet de loi, amendé par le Sénat, relatif aux moyens de prévenir la récidive, puis le projet de loi autorisant le gouvernement à frapper les produits roumains à leur entrée en France de droits de douane pouvant s'élever jusqu'à 50 0/0 de leur valeur.

La Chambre a ensuite terminé la discussion du budget de l'exercice de 1886, dont l'ensemble a été adopté par 396 voix contre 80.

Elle s'est ensuite ajournée & lundi.

Le ministre des aSaires étrangères vient d'être avisé que le gouvernement chinois désirait faire réoccuper la légation de Chiné à Paris..Le gouvernement français fera une réponse favorable à cette communication. Le général de Courcy télégraphie au ministre de la guerre, a la date du 16 juillet, qu'U se rend à H~phong pour y conférer avec ses généraux de division et qu'il reviendra ensuite a Hué en visitant les ports de la cote et de l'Annam.

EXTÉRIEUR

Angleterre. Nous recevons de notre correspondant particulier la dépêche suivante

<: Londres, le 16 juillet 11 h., matin.

B Ainsi que je vous l'ai télégraphié hier, la situation en ce qui concerne la question afghane est exactement ce qu'elle était au mois de juin, lorsque lord Granville était au ForeJgn OfSce. A cette époque, et alors que l'on disait dans toute la presse anglaise que tout était terminé, je vous ai écrit qu'il restait encore & régler un point, celui des passes de Zul&kar. On en est toujours là. Comme cette, région est a peu près inexplorée et que l'on n'a pas de cartes sauf celtes qui ont été dressées par la mission anglaise~ les Russes aimeraient à faire une enquête contradictoire et, pour cette raieon, demandent que l'on charge les officiers anglais qui sont dans l'Afghanistan et des ofSeiers.russes que l'on désignerait dans ce but, de régler cette question. Il s'agit do savoir où finit cette passe de ZulSkar et à quel point on la divisera, quelle partie sera don-néo a l'Afghanistan, et queUo à la Russie. Quant au point où elle commence, il n'y a aucun d<mto elle prend naissance a l'HériRud. Telle est la difficulté actuelle. Le seul danger de la situation présente est que, en se prolongeant, elle rend possible un incident comme celui do Penjdeh; c'est là une éventualité que l'un fait tous les eBbrts pour prévenir, mais dont on ne saurait perdre dé vue la possibilité. Il parait aujourd'hui à peu près certain que toute la partie nord de l'Afghanistan eat plongée dans le désordre, et c'est sans doute à cela qu'il faut attribuer la retraite sur Hérat de la mission anglaise. La demande d'instructions du général Komaroff est probablement motivée par les mômes faits. On conçoit combien, dans de semblables conditions, une rencontre entre les Afghans et les Russes est à redouter. Les mouvemens de troupes signalés des deux côtés s'expliqueraient suffisamment par Tétât d'anarchie dans lequel sont tombées les provinces septentrionales de l'Afghanistan et, étant données les vues des deux gouvernemens russe et anglais et leur intention d'arriver à une entente, la panique qui s'est emparéo hier du Stock Exchange partit quelque peu exagérée.

e on a mené grand bruit dernièrement au ~u jet du passage de troupes russes sur le territoire persan renseignemens pris, j'ai lieu de~ croire qu'il y a là une erreur. Le tertiioire traversé par les Russes est celui de l'Atak appartenant aux Turcomans.

t L'emprunt égyptien de 9 millions sera émis très prochainement. Les puissances ont donné leur adhésion à la proposition de lord Salisbury sous réserve~ bien entendu, de l'acceptation do la garantie par leurs Parlemens respectifs. L'emprunt se fera à Londres, à Paris et en Allemagne, à Berlin ou à Francfort. L'Allemagne a demandé qu'un tiers de cet emprunt fût offert aux souscripteurs des marchés financiers allemands, et le Foreign Office y a consenti.

–Londres, le 17 juillet:

CHAMBRE DES M)RDS. Lord HarNwby, répondant à lord Cowper, déclare que le gouvernement examine l'état de défense des côtes et des ports commerciaux de la Grande-Bretagne. Il aidera les efforts locaux dirigés d)).nB ce sens en aeccqrdant des bateaux torpilles et des canonnières, et encouragera la formation d'un corps de volontaires. L'orateur ~annonce que lord HamUton.fera probablement la' semaine prochaine une déclaration à ce sujet.

Il ajoute que le gouvernement examine élément avec soin l'état de la flotte- dans un but d'amélioration.

Lord Ashbourne présente un bill tendant à « offrir une plus grande facilité pour la vente des .terres aux fermiers d'Irlande. Il propose que l'Etat accorde aux tenanciers des avances remboursables en quarante-neuf ans avac un intérêt annuel de 4 0/0. L'Etat avancera :aux acheteurs la somme entière nécesStireàl'aehat.

Lord Ashbourne demande que la seconde lecture du Mil soit Sxée à lundi. -LordSponeer félicite le gouvernement de ceMemesure.

Le biil est adopté en première lecture. La seconde lecture est ~Ëx6o à lundi.

La séance est levée.

tendres, 17 juillet:

CHAMBRE DBS COMMUNES. M. Boutke, rêpondantàM.Ruston, dit que le gouvernement fait tout son possible pour obtenir que rémission de l'emprunt égyptien ait lieu prochainement. Il ajoute que les négociations continuent à. ce sujet.

SifMichaelHick6.Beach,r6pondantàM.Salt, déclare qu'U n'a reçu aucune information ul'

térieure au sujet de la question de ta frontière afghane.

M. Pamell demande qu'une enquête soit faite sur la manière dont lord Spencer a appliqué les lois exceptionnelles en Irlande. Sir Michael Hicks-Beaeh déclare que lord Carnarvon est prêt à faire lui-m~me une enquête dans le cas où des pétitions la réclamant lui seraient adressées, mais le gouvernement doit repousser la motion de M. Parnell et fait appel à la Chambre pour la reje.ter.

Après une courte discussion, M. Parnell offre de retirer sa motion, mais plusieurs membres s'y opposent parmi lesquels M. Brodrick conservateur, qui attaque vivement l'action du gouvernement.

Londres, le 17 juillet

On mande de Téhéran au ~M~M~, le 16 juillet

« Les forces russes établies sur la ligne de Sarakhs à Pul-i-Khatum occupent en permanence trois positions qui se trouvent sur le territoire persan, x

–Londres. le 16 ;uillet,s~ir:

La convention anglo-chinoise réglant Tim. portation do l'opium a été signée aujourd'hui.

TBët~qne. –'BruxeUes, te 17 juillet

CHA.MBRE DES RËpRËSENTANS. Le minis-

tre des chemins de fer dépose un projet de loi autorisant le gouvernement à rembourser ou à convertir les obligations des chemina de fer du Grand-Luxembourg que l'Etat belge a rachetés il y a quelque temps.

Les obligations de 800 fr. seront remboursées à 625 fr. Les porteurs pourront échanger leurs obligations contre des titres d'un nouveau type de rente belge 3 1/2 0/0. Egypte. Le Caire, le 17 juillet

Le bruit court que Hussein Pacha Khalifa, l'ancien gouverneur de Berber, revenu récemment du Soudan, serait réellement chargé d'une mission du Mahdi. H aurait demandé au Khédive de reconnaître le trafic des esclaves, do nommer le Mahdi sultan du Soudan et do'chasser les Anglais de l'Egypte. Le Mahdi reprocherait au Khédive de n'être pas assez bon musulman.

Btnssie. Saint-Pétersbourg, le 17 juillet: Le ,/oMra~ ~M~-P<MM'~OM~, rectifiant tes appréciations erronées de la presse au sujet de Zuinkar, précise les choses et dit « Si nous prenons la carte Pelaeosk, Zuinkar est une vallée entre l'Heri-Rud et le pied des montagnes. Il faut croire que c'est ptécisément ce point qui fait l'objet d'un engagement de l'Angleterre envers l'émir. a La Russie comprenait d'ailleurs ainsi la position do Zuinkar et consentait en principe à abandonner cette position à l'émir; mais elle ne peut pas supposer que l'Angleterre ait pu s'engager envers les Afghans au sujet des défilés qui s'étendent dans la direction do l'Est et font encore l'objet de négociations entre les deux gouvernomens. D

BOURSE DE PARM

CMtmre !<i6. [<l7. m~Mm M~Mh <0/0

Comp).tmt.80M. 8070.30. Fin cour.. 80 47 1/2 80671/2 .20. '0/0 ~j'~ MnortiM&M<

Comptant. 82 35 82M.15. Fincour..M17I/2 82421<2 .25. <.i/Xt 0/0 (ancien) ComptMltM670.107.30. j. <tt/wo/0(nonYeaH) Oomptjmtt09 0 ilO is 30. Hncour.t0987i/21i0 71/2 .20.

L'émotion au. premier moment très vive qui s'e~t produite en Angleterre, à l'occasion des aSaires afghanes, commence à se calmer. Elle était faite d'irritation et surtout de déception. L'opinion publique avait adopté l'idée que les dif6cultés véritables étaient définitivement aplanies, et qu'il ne restait plus qu'à régler quelques détails dont l'importance secondaire ne pouvait pas faire craindre de nouveaux périls pour la paix. Peut-être aussi espérait-on que l'Allemagne conseillerait la conciliation avec plus de force, depuis qu'il y a à Londres un ministère conservateur et que le marquis de Salisbury a. remplacé M. Gladstone., Ces espérances ne se sont pas réalisées. Le prince de Bismarck, tout en faisant sonner très hautson désir de la paix, continue de se retrancher dans la plus stricte impartialité entre l'Angleterre et la Russie, et il ne semble pas que l'une ni l'autre de ces puissances, ni les deux à la fois puissent attendre .de lui une action effective qui les aiderait à terminer leur différend. Comme nous l'avions prévu, l'avènement du Cabinet conservateur dans des condi'tiens qui rendent son avenir si, incertain n'a produit aucun changement sensible dans l'attitude de l'Allemagne. C'est plutôt celle de la France qui s'est un peu modifiée à l'égard de l'Angleterre, depuis que nous avons nous-mêmes un ministère nouveau.

L'Angleterre et la Russie sont donc restées seules en présence~.Le.mmistère anglais s'est empressé d'accepter l'arrangement conclu par son prédécesseur; il ne restait plus qu'à l'exécuter de part et d'autre. Par malheur, des dissentimens n'ontpastardé àse faire jour. L'arrangement porte, de la manière la plus formelle que la passe de ZuISkar apparutiendra, à l'émir, et que cette porte au moins sera fermée aux Russes. Il semblait que ees, derniers 'dussent accepter cette clause avec d'autant plus de facilité ~que la passe de Zulfikar n'est,pas la aeuïe qui ouvre te chemin déférât, et

que les Russes pouvaient aisément en trouver d'autres. Les gens qui connaissent le pays au point de vue topographique se sont toujours étonnés de l'importance un peu trop exclusive que l'on donnait à ZulSkar elte.ne peut s'expliquer que par cette considération que Penjdeh restant à la Russie il fallait bien paraître donner une compensation à l'émir, ou pour mieux dire à l'Angleterre. On leur a ~onné Zulfikar. Etait-ce bien uni, cette fois? L'amour-propre des deux parties était-il suffisamment garanti? Il était permis de le croire, on le croyait à Londres lorsqu'on a subitement appris que les Russes élevaient des prétentions sur des points qui dominent la passe de Zulfikar elle-même, points dont l'occupation rendrait extrêmement précaire le gage placé entre les mains de l'émir. On a appris en même temps, ce qui n'était pas moins grave, que les Russes grossissaient l'ours garnisons sur les frontières de l'Afghanistan et de la Perse. Pourquoi augmentent-ils leurs forces s'ils n'ont pas le dessein d'en user ? S'ils ne l'ont pas, leur conduite est au moins très, imprudente, car ils exposent leurs officiers à des tentations auxquelles ceux-ci ont rarement .résisté et ne se sont d'ailleurs jamais mal trouvés de céder. L'exemple du général EomaroS n'est fait pour décourager personne. Il est donc assez naturel qu'on ait éprouvé en Angleterre un sentiment de surprise et un peu de colère lorsque la double nouvelle y est survenue des prétentions des Russes sur des hauteurs qui commandent ZulEkar, et de l'accr.oissement de leurs forces militaires dans ces régions.. Cependant, l'émotion du premier jour s'est en partie apaisée. On souhaite si ardemment la paix à Londres qu'on n'y peut pas croire qu'elle soit menacée. Nous ne le croyons pas non plus, du moins pour le moment, et nous espérons que cette nouvelle alarme se dissipera comme les précédentes; mais cela ne veut pas dire qu'au fond la situation nous paraisse rassurante, ni que l'avenir, même assez prochain, soit assuré. Si les Russes se laissent aller un

jourou 1 autre à risquer contre l'Angleterre un choc que tant de personnes Mgardent comme inévitable, ils tâcheront du moins de mettre toutes les chances possibles de leur côté. Us ont sur leurs adversaires une supériorité relative incontestable, c'est le choix du moment qui leur paraîtra opportun. Assurément, les Anglais ne les attaqueront pas eux, au contraire, attaqueront les Afghans, c'est-à-dire les Anglais, quand ils voudront. Que font-ils en attendant? Non seulement ils accumulent des for,ces, mais surtout ils préparent des routes. Ils travaillent avec une activité extrême au chemin de fer qui reliera bientôt la mer Caspienne aux frontières afghanes.Déjàlapartie construite sertàporterles matériauxpourlapartie àconstfuire, et l'œuvre s'avance avec une grande célérité. On peut prévoir à brève échéance le moment où elle sera terminée. Jusquelà, il y aura peut-être entre la Russie et l'Angleterre de nouvelles alertes, mais c'est alors seulement que le péril sera sérieux et immédiat. Nous ne voulons pas dire que même alors il ne sera pas évité, et que la sagesse des gouvernemens ne l'emportera pas sur les entraînemehs et les passions toutefois, il est certain que la situation sera modinée, et qu'elle ne le sera pas dans un sens favorable à la paix. Rien n'est malheureusement plus facile que de faire éclater l'étincelle qui mettra le feu aux poudres. La moitié de l'Afghanistan est en proie à l'anarchie, et obéit mal à l'autorité de l'émir. L'émir ~i-même, tout le monde sait quesa fidélité aux Anglais est plus que douteuse. Il y a dans toutes ces circonstances dés motifs très sufnsans pour entretenir et justifier l'inquiétude en Angleterre et pour expliquer les brusques paniques qui s'y produisent quelquefois. 1 Quand nous parlons de paniques, nous n'entendons pas que l'Angleterre soit effrayée. Elle montre au contraire beaucoup de résolution, et tous ses journaux envisagent avec sangtroid l'éventualité de la guerre. On estime généralement que le .nouveau Cabinet aura plus d'énergie et de fermeté que son prédécesseur. Il n'admettra sans doute pas, comme a paru le faire un moment M. Gladstone, que la défense militaire de l'Inde soit sur les frontières de l'Inde elle-même et non point sur celles de l'Afghanistan. Il ira vraisemblablement jusqu'au bout de ses revendications. Mais l'Angleterre désire la paix; elle a déjà fait beaucoup de sacrifices pour la maintenir elle ne voit pas sans dépit que ces sacrinces ne l'ont pas rendue certaine, ni sans inquiétude qu'elle reste à la merci du moindre incident. FRANCIS CHARMES.~

La Conférence monétaire qui se réunit au quai d'Orsay se mettra très probablement (l'accord assez vite sur la prorogation de l'Union latine. Seule, la Belgique paraît encore hésiter il faut espérer, pour el!e et pour nous, que ses hésitations ne seront pas de longue durée. Sans elle, l'Union latine serait certainement maintenue entre la France, l'Italie et la Suisse iHaut espérer qu'elle ne se

reformera, pas sans elle, et que la nouvelle Union sera constituée entre les puissances de l'ancienne Union.

La base de la nouvelle Union monétaire sera le remboursement par les puissances qui les auront émises des monnaies qui; seront en circulation dans les autres pays lors de la dissolution de l'Union; remboursement qui devra être opéré par la remise d'une valeur équivalente en monnaies légales du pays auquel il y aura lieu de faire le rembourse,ment.

Moyennant cette clause de liquidation, les monnaies des Etats de l'Union circuleront dans les quatre Etats et seront reçues dans les Banques à l'égal des mon-' naies nationales. La fabrication, des pièces de 5 francs en argent continuera d'être suspendue celle des pièces d'or sera. seule libre. Pour le public et pour le commerce, il n'y aura rien de changé, et les choses se passeront donc comme aupara- vant. Maïs'les Banques auront plus de sé- curité et ne seront plus obligées de prendre les précautions ridicules dont il a été question naguère, dans le but de se défendre contre l'invasion des pièces d'argent. L'invasion des pièces d'argent ne sefa plus ni un inconvénient ni un danger.

La valeur des pièces d'argent reposera dorénavant sur un engagement de les rembourser. Les effets de commerce n'ont pas de valeur intrinsèque; ils ne valent que par l'engagement de les payer pris par ceux qui les ont.sousorits. Ce sera la même chose pour les espèces d'argent; on pourra dire qu'elles seront dans le portefeuille de la Banque tout autant que dans son encaisse. Les' matières seront dans la caisse, et l'aval, c'est-à-dire la garantie, sera dans le portefeuille.

II y aura pourtant entre lea espèces d'argent et les efïet!: du portefeuille une différence essentielle, c'est que les espèces d'argent pourront servir aux liquidations internationales des Etats de l'Union, ce qui n'est pas le cas des eSets. Suivant que les débits des Etats vis-à-vis des autres se trouveront plus ou moins élevés, le stock d'argent passera de l'encaisse des Banques d'un pays dans l'encaisse des Banques d'un autre pays. Le solde sera payé en fin de compte, c'est-à<tire, selon l'expression même dont nous nous sommes servis, quand le co~~M~ /~M, que l'Union sera dissoute et les opérations closes.

On s'est demandé ce que la France aura gagné à la prorogation de l'Union, puisque les pièces d'argent italiennes continuent d'encombrer comme aujourd'hui les-caisses de la Banque de France. .La France y aura gagné d'abord d'avoir assuré, par un engagement formel, le payement, à l'échéance de l'Union, de la créance qu'elle pourra éventuellement avoir contre l'Italie, tandis qu'aujourd'hui, le payement de cette créance, c'est-à-dire le remboursement en or des pièces d'argent, aurait donné lieu à toutes sortes de difficultés commerciales et diplomatiques.

Mais la France y aura gagné surtout de rester le banquier de l'Union latine et de faire les aS'aires des autres au grand profit des maisons de commerce de notre pays.

C'est la France qui est et qui restera chargée de liquider les opérations dos autres Etats de l'Union avec le resta du monde.

L'Italie n'aura pas d'autre préoccupation que de se liquider du. côté de la France, elle pourra payer tout ce qu'elle achètera dans, l'univers entier, avec le produit de ses expprtations de marchandises et de valeurs mobilières et pour le solde avec des lettres de change sur la France..

C'est la France qui liquidera, à son tour les lettres de change que les Etats de~ l'Union auront tirées sur elle. L'Italie se liquidera avec la France, en marchandises, en valeurs ou en argent si elle. le veut, et la France se liquidera avec le reste du monde en marchandises et en valeurs ou bien en or; mais non pas en argent. La France recevra de l'argent et payera de l'or, c'est ce que quelques personnes envisagent avec crainte mais du moins l'or qu'elle aura payé pour le compte des Etats de l'Union, lui sera rendu un jour. Lors de la dissolution de l'Union, on fera le compte des pièces de 5 francs d'argent et sid'italie ne les a pas rapatriées par le mouvement naturel de son commerce, elle les reprendra contre de l'or qu'elle donnera, et l'opération sera close.

'Etre banquier des Etats de l'Union latine, c'est quelque chose. La Hollande & sa richesse à ce qu'elle a été le courtier et le commissionnaire de l'Europe ~t la richesse de l'Angleterre est 'provenue en partie de la même cause. Ce n'est pas seulement parce qu'ils ont été les entrepreneurs de transport du monde, c'est 5 aussi parce qu'ils en ont été les banquiers et les courtiers que la Hollande et l'Angleterre se sont enrichies. Rien n'est plus prontable que d'être !e banquier des autres quand les autres sont de ( bons payeurs nous n'avons pas' a nous

plaindre de rester les banquiers de l'U' f.

aion latine, à condition qu'on nous dé- 1 gage du ns~ue que Ie9TariaHoBs delà

valeur des pièces d'argent étrangères au-1raient pu nous faire courir.

H ne faut pas oublier que le risque dont il s'agit est un risque limité qu'il ne s'étend qu'aux pièces d'argent existantes. Nous sommes exposés à prêter à l'Italie un capital garanti par des pièces de 5 francs qui n'ont pas toutes la valeur de ce capital, mais ce n'est pas d'un capital indéfini qu'il s'agit la valeur en est au contraire parfaitement déGnie; il s'agit des pièces de U francs qui existent, que l'Italie a mises en circulation, et dont le nombre ne peut être augmenté squs aucun prétexte, car la fabrication des pièces nouvelles d'argent est interdite, et ne pourra être reprise que du consentement exprès et formel de la France.

Un dernier avantage de la prorogation de l'Union latine sera de permettre à la Banque de France de se refaire une notion, un peu plus conforme à la réalité, de sa fonction en ce qui touche la circuculation monétaire et la défense de son encaisse..

On a pu croire un moment que la Banque pensait qu'elle avait des métaux pré-. cieux dans ses caisses comme on a des tableaux dans un musée, pour en être fier et pour les montrer au besoin, sans jamais s'en séparer. Il lui semblait que son or était fait pour être immobilisé et que ceux qui parvenaient à lui en arracher une parcelle pour l'exporter étaient de purs malfaiteurs. L'or était une marchandise qu~on se disputait par de petits moyens et le fin du fin pour les Banques de l'Union la- tine était de se jouer les unes aux autres des tours adroits pour arriver à échan- ger leur argent contre l'or des autres. On n'aura plus d'intérêt à faire obstacle à cet échange et il importera désormais « fort peu que l'or ou l'argent soit dans une ] des quatre capitales plutôt que dans une < autre. On aura fait l'Union des encaisses. 1 L'objet des Banques de dépôt et d'é- 1 mission est de fournir de For pour liqui- t der le pays vis-à-vis des autres pays la ` petite liquidation intérieure des quatre Etats de l'Union latine ne préoccupera plus nos Banques d'émission qui pour- f ront dès lors jouer leur rôle nécessaire t: de liquidateur de l'Union latine vis-à-vis 1 de l'univers, sans se préoccuper de leurs s relations réciproques. 1~

ija concmsion ae ta nouvelte Union latine fera tomber du coup, en même temps, du moins nous l'espérons, cette maxime nouvelle, professée par l'administration des grandes Banques d'Etat, qui prétendaient être instituées pour donner des espèces contre des billets et non pas des billets contre des espèces. C'était oublier que toutes les Banques d'émission ont commencé par être simplement des Banques de dépôt. Leur objet principal a été pendant de longues années de garder les espèces dans leurs coures et de donner en échange des billets parce que cela était plus commode et plus sûr; et cet objet des premières Banques est si bien un des deux grands objets des Banques d'émission de nos jours, qu'on y a trouvé la raison d'exempter du droit de timbre en France et en Italie les billets de banque émis contre des espèces. On a distingué la circulation productive, c'est-à-dire les billets émis~ contre des effets de commerce, et la circulation improductive, c'est-à-dire celle des billets émis contre des espèces.

La discussion qui vient d'avoir lieu au Parlement italien sur ce sujet à propos de la prolongation du privilège d'émission des Banques prouve jusqu'à l'évidence, s'il y avait besoin de le prouver, que la Banque de France, comme les Banques d'Italie, sont faites pour donner des billets contre des espèces, et que c'est là un des objets principaux de leur institution. La prorogation de l'Union latine dans les conditions où elle se présente aura pour conséquence de mettre ce principe hors de toute contestation.

Chambre dew D~pnt~o

tMMM~M~~M~~

PRËSIBENCE DE M. FLGQCET.

La Chambre a terminô aujourd'hui la discussion du budget de 1886. It ne restait à voter que quelques articles, dont l'un reproduisait l'amendement Bovier-Lapierre, adopté hier, .c'est-à-dire !a substitution à l'impôt sur le papier d'un droit plus éleTé sur les cigares et tabacs de luxo.La commission y avait toutefois introduit cette reserve que l'imp&t Ëur ie papier ne serait supprimé qce le l"r (iecembre 1'886, parce qu'U semblait impossible que la majoration proposée fit retrouver les 4t rniHionsde recettes retranchas. De cet,te fa.çon,il n'y:aura plus sur rexereice 1886 qu'une perte de 1 million qui pourra être prélevée sur les excédons à réaliser.

C'est du'moins ce qu'a exposé M. Labuze, au nom de la~commission du bad~ot, car M. le comte de' Lanjuinais a'fait observef que la perte serait beaucoup plus considérabio ¡ que, dans lea derniers mois, les commerçans n'achëteMnt point de Bapiar et attendront l'eSetdtt dégrèvement. Quoi qu'il en soit l'artictemouveauaétéadoptô. 1

Un amendement de M. LeteHier, tendant Ia.Bubatitution d'une~ moanai&de nickelé !a monnaie de broBzs, a éta tïlis ensuite eh d~ libâration. Mats. ta~omtmssioa, tout en 66 d6c!arant favorable en pnneipe à cette prc< position, n'& pas cru devoir faire plus que da ta recommander < a l'atten tion .du M~Vttf~-

~ept~ ~;e ~nver~m~~ a ~8~ p~ I

gane de M. le ministre des animées, que la question était a à l'étude )). M. Letellier n'avait plus qu'à prendre acte ae ces promisses et à retirer son amendement. C'est ce qu'il a fait de bonne grâce.

M. Beauquier a ensuite préconisé l'institution, auprès de chaque ministère, d'un « eon. seil de réforme B composé de membres de la Chambre et d'un certain nombre decommerçans, industriels, anciens fonctionnaires, etc.; ce serait, selon lui, le seul moyen d'opérer la réforme de l'administration et de briser larésistancades bureaux, dont les ministres sont, comme on sait, les prisonniers. Cependant, comme M. Beauquier est bon prince, il faisait encore la part belle à ces terribles bureaux, puisqu'il proposait de leur allouer des primes'proportionnelles aux économies réalisées, a Il faut prendre les fonctionnaires par l'intérêt, disait-il; c'est le seul B moyen pratique; quant à croire que nos commissions à nous arriveront jamais à rée former l'administration toutes seules, il faut e rayer cela de nos papiera. Quand nous e mettons le pied dans un bureau, nous somB mes reçus comme des chiens dans un jeu D de quilles. H faut croire que beaucoup de députes nourrissent les mêmes ressentimena que M. Beauquier, car l'amendement n'a été rejeté qu'à une petHe majorité et après une épreuve douteuse, f

Enfin un amendement de M. Escande, demandant la mise en adjudication des bureaux de tabac, a, été repoussé après une déclaration courte mais nette de M: le président du Conseil. M. Brisson n'a pas caché que cette prétendue réforme tant de fois recommandée lui paraissait tout le contraire d'une réforme démocratique. On léserait uno foule de petits intérêts respectables pour aboutir à quoi? A la reconstitution d'une sorte de ferme générale. D'ailleurs, ce n'est pas le moment de voter une mesure auesi grave et qui demande à être mûrement étudiée. L'ensemble de la loi de finances a été adopté par 396 voix contre 80.

Au commencement de la séance, la commission du budget étant encore en délibéra. Mon, la Chambre s'était occupée du projet de loi autorisant le gouvernement à imposer aux produits roumains importés en France dea droits de double pouvant s'élever iu~ou'à M 0/0 do la valeur..

M. Frédéric Passy a tenu à faire ses réserves au sujet d'une mesure tellement grave, dit-il, qu'elle n'a pas de précédens depuis le fameux droit du tonneau, qui a amené la guerre de 1672, entre Louis XIV et la Hollande. On prétend la justiSer en disant que c'est'une simple represaiïie; mais lea Roumains tépondent que la mesure qu'i!a oct prise n'est pas spéciale à 'a France D'ai'leurs si la Roumanie est entrée dans une voje fâcheuse, ce n'est pas une raison pour l'y auivro.EtIe croit avoir des griefs eontrelaFfaï.ce notamment par suite de l'adoption de Ia!o; sur les céréales; mais alors môme ouecea griefs ne seraient pas fondés, .1 ne f~ pas adopter une mesure qui nous fera du tort en même temps qu'elle en fera à la Roumanie, car noua exportons quatre fois plus en Roumanie qu'elle n'import~S nous. La mesure sera iaefncace parce ou-on ne pourra emp~her les produits roumains de ae présenter sous Fétiquette d'une autre nation, et elle sera dangereuse au point de vue économique et politique, car en suivante~ voie e nous arriverions à l'isolement. EnBnU est particulièrement fâcheux d'ouvrir uml guerre de tarifs avec une nation où U tant de sympathies pour la France

M; Drumel, rapporteur, a répondu qu'il na s'~itpas d'augmenter immédiatement droits de 50 0/0, mais seu~mentXn!er aS goiLvernement cotte facu!~ pour iec~S négociât ons n'aboutiraient pas. Le go~ver!nement français & faiMoutesies eonS~a ppssihie. pour arriver à une conve~on provisoire avec la Roumanie; or, ce~c ~b~'quement retiré à la France le traitement de la nation la plus favorisée dont elle jou~s.i depuis longtemps. Cette mesure neTeut ~e justifier par la-lai sur Jes céréalM, ?ui~ d'ares nations ont des droits en ~e~ élevés que esnôtres; et si etie n'est paee~~sément dirigée contre France, c'est .rendant la Franco qui en ressentira seule tX ado~e; unique du projet

adopté,

La Chambre discutera dans sa prochaine séance, qui n'aura lieu que lundi, I~sin~pellations de M.J~luesur 1-admf~on temporaire des Slos de coton, et deMSzeSs sur les acquits à caution, ~zieres

NOUVELLES PARLEMMTAÏM& Le comité électoral formé des délésu~ groupes républicains des deux Chambre~~ réuni hier matin et a décidé da a'anr~) ca~ mité national républicain. ~PP~~ coconcerne le Manifeste, le comité a décidé de ne !e publier qu'aptÈËta~I ration des Chambre6.'En'6u)r~cë~ sera af8cM, au moment d~M~~& ra e dtns toutea ies conununes de'B'~ce 1SO signatures ont. ~ié déjà recu~Se~ ~s~h~r

les deux Cham)jres,

dir~ convdquerâ~ ~rèchàineùiént lea

directeurs des:journaugxépnbücaina'q~ü voi-

dront bien lui donner ïeui-coc~

L'Union républicaine de la Chambre des

P~eré~ pQUr recdvoir S~ ses délégués,.du compte.

rendu dE:8 déltbérations du'curtiitâ,

Le préaident de la eommî6siondëa~<~ de Madagascar s'est an-tre~n~hi~ ~°~ président du Goaseit~ la fixation

du Jour de la dië~usaion de la demande de

de I'~apéditb~. cessaS~~ ~claréqu'it ~ait n6-

cessairë de.pnter ces crédits avxnt:là sépara-

~~m~ insistere, pour q~ue la

didYüs&Inn att lieu àpr8s la d,iscussion de 1'in·

iVt. $altug eurl'admissiop temM~ ~s 6iés de coton e~cHed~e~ loi sur tes ineompat!bj)ités parietMntaiKK qut MVMct modt&é du gênât '°t~~ Chambre pour<-k ~tM appelée à se prononcer sur laflue~r~ ~s~ vers~ an de ~JemSSaX:: Le ministre de tiatéri~a' féschi da n< pM~~Mtd~na~J~