plies qui presque chaque année causent la perte de tant de vies humaines.
Un voyage sur l'Atlantique n'est jamais exempt de dangers. Le capitaine de l'Hibernian me disait que sur trois traversées on en compte une bonne et deux mauvaises. En hiver on est exposé à de terribles tempêtes qui durent souvent plusieurs jours ; en été les orages sont fréquents, et dans la région des glaces flottantes les brouillards sont presque permanents. Les brouillards, voilà ce qui fera toujours de l'Atlantique la pire des mers.
Le lendemain de mon départ de Liverpool, j'aperçus les gracieuses collines de l'Irlande. l'Hibernian lit une courte escale à Queenstown, où nous prîmes les passagers de l'Irlande et les dernières dépêches d'Europe. Cette petite ville, située au fond d'une immense baie, présente un coup d'oeil magnifique : la mer, qui forme ici un lac paisible, est environnée de tous côtés de collines en pente douce, parées de cette splcndide verdure qui a fait nommer l'Irlande « la verte Erin ». L'entrée de la rade est défendue par deux forts.
Bienveillante nature, comme tu resplendis à mes yeux ! D'où vient donc que tout se renouvelle en moi? Oh ! c'est que le soleil de Queenstown a succédé au ciel neigeux de Liverpool. Hier j'étais triste et maussade au moment de m'élancer sur l'Océan ; aujourd'hui je me sens pénétré d'un fluide vivifiant et régénérateur à la vue de cette belle nappe bleue qui réfléchit la voûte céleste.