nouristique dans ses Lettres écrites des régions polaires.
Lord Dufferin est, paraît-il, d'un abord aussi facile que le président des Etats-Unis. On m'a assuré que les étrangers qui lui sont présentés se retirent toujours enchantés de ses manières affables et de sa conversation pleine de charmes. A mon grand regret, je n'ai pu l'approcher : le lendemain du jour où je le vis à la citadelle, il partait pour la Colombie anglaise, la province de la Dominion qui conGne au Pacifique. Lord Dufferin possède parfaitement la langue française, et se plaît à converser dans cette langue avec les Canadiens français, dont il a su gagner toutes les sympathies, à la différence de la plupart de ses prédécesseurs. Un écrivain canadien-français, fort peu ami des Anglais, en parle en ces termes : « Lord Dufferin est le plus galant, le plus aimable, le plus intelligent des gouverneurs que l'Angleterre nous ait donnés depuis lord Elgin. C'est aux Canadiens français qu'il donne ses prédilections, parce que, étant un esprit cultivé, littéraire, amant des arts, il se porte de préférence vers la race qui a le plus le culte de l'idéal. »
Québec est la seule ville du Canada dont la population ait su se préserver de l'absorption anglaise. La cause en est peut-être dans sa situation à l'extrémité du pays. La plupart des journaux sont rédigés en français; les enseignes des marchands, des notaires et des avocats sont en français; car sachez que dans cette bonne ville de Québec les avocats et les notaires suspendent au-dessus de leurs portes des enseignes en fer-blanc par-