monter la garde; carré, massif, il s'élèvc droit comme un I; on dirait un donjon du moyen âge. Ce monolithe paraît colossal dans son isolement; on l'a appelé la Sentinelle ( Senlinél Rock ).
En observant de près ces monuments, j'ai constaté qu'ils se désagrègent peu à peu. A leur pied gisent des myriades de petites pierres sphériques, provenant de la lente décomposition de leurs parois. Le travail des siècles les aurait sans doute détruits depuis longtemps, si la nature n'avait eu soin de pourvoir à leur conservation par un moyen analogue à celui qu'auraient inventé les hommes. Presque tous ces monuments sont surmontés d'une pierre plate qui en complète l'architecture; il semble qu'une main habile l'y ait posée en guise de chapiteau. Ces tables ne sont pas un vain ornement; elles forment au-dessus des piliers qui les soutiennent une véritable toiture destinée à les abriter contre les intempéries des saisons. J'ai été frappé de la rapidité avec laquelle se délitent les monuments dépourvus de ce couronnement.
Ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que ces entablements sont d'une autre nature que leurs supports; ils sont d'un grès rouge, à grain fin et compacte, tandis que le corps du monument est d'un grès blanc à gros grain. En un mot, il y a là tout un ensemble de singularités bien propres à délier la sagacité des plus habiles géologues.
J'ai escaladé quelques-uns de ces monuments; en maints endroits ils sont si rapprochés, et leurs tablettes