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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1881-09-23

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 23 septembre 1881

Description : 1881/09/23.

Description : Note : édition de Paris (matin).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4616503

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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PARI§, Vs-7

JEUDI 22 SEPTEMBRE

JEUDI 22 SEPT'

On n'a pas manqué de remarquer la réserve avec laquelle le roi Alphonse XII s'est exprimé sur les négociations pendantes entre la France et l'Espagne au sujet de l'affaire- de Saïda, dans le discours qu'il a prononcé mardi à l'ouverture des Cortès. Il y est dit que les pourparlers auxquels ont donné lieu les réclamations des colons espagnols victimes de Bou-Amema « ont abouti à un résultat satisfaisant ». C'est là, on en conviendra, une déclaration un peu vague, et il n'est pas surprenant que le gouvernement français ait jugé bon de la confirmer et surtout de la compléter par une Note qui nous est communiquée par l'agence Havas.. D'après ce document, dont on trouvera le texte plus loin, aucun arrangement définitif- ne serait encore intervenu, mais on se serait mis d'accord, non sans peine, sur la question de principe. Le cabinet de Madrid avait commencé par soutenir qu'en thèse générale tout gouvernement devait être rendu responsable des dommages causés par les insurrections qui pourraient éclater sur son territoire. Le gouvernement français n'a pas cessé de combattre cette prétention, et nous sommes heureux d'apprendre, par la Note dont il s'agit, qu'il continue à repousser de la façon la plus formelle le principe qu'une indemnité soit due aux colons de Saïda. Il consent seulement à leur allouer une certaine somme à titre de secours ou de simple dédommagement, àla condition que, de son côté, le gouvernement espagnol agirademêmeàrégard des Français victimes de laguerre carliste et des insurrections de Cuba. Ajoutonsqu'après avoir essayé vainement d'obtenir la disjonction des trois affaires, les négociateurs espagnols ont fini par admettre la justesse des réclamations du gouvernement français. Il reste à savoir si la sitUation financière de l'Espagne lui permettra d'accorder à nos nationaux une indemnité même « légère », et s'ils ne devront pas se contenter d'ici à longtemps de la reconnaissance de leur droit à cette indemnité. Les négociations entre l'Allemagne et le Saint-Siègene paraissent pas avoir encore abouti à un résultat très appréciable. Nous ne savons quelles propositions M. de Schlœzer qui est de retour à Berlin depuis avant-hier rapporte à son gouvernement mais si l'on en croit Y Italie, on en est encore à chercher un terrain.de conciliation. Sans doute, la reprise des relations diplomatiques doit précéder la conclusion d'un modus Vivendi; mais il est naturel qu e le gouvernement allemand exige qu'une entente préalable intervienne avant de rétablir une légation qu'il pourrait être forcé de supprimer de nouveau dans quelques mois. Deson côté, le Saint-Siège estime qu'il importe de rassurer avant tout les catholiques d'Allemagne et de leur prouver le désir qu'on a de conclure la paix,' en abrogeant lès lois qui leur sont hostiles. Il se contenterait, il est vrai, d'un engagement formel absolu du chancelier de ne plus appliquer à l'avenir les lois de Mai. Mais c'est précisément cet engagement que M. de Bismarck se refuse à prendre avant que le Vatican n'ait donné des témoignages sérieux de sa bonne volonté, par exemple en invitant les catholiques allemands à modifier l'attitude dans laquelle ils ont persisté jusqu'à ce jour. Quant à permettre aux évêques destitués de reprendre possession de leur siège le gouvernement ne le peut pas sans consulter la Chambre prussienne, et l'on se rappelle que celle-ci lui a refusé l'an dernier l'autorisation qu'il sollicitait par avance. On voit qu'il y a encore quelque chose à faire avant d'arriver à « l'entente préalable » qui doit précéder la conclusion du modus vivendi.

Algérie etjranUIe. 1

L'agence Havas nous communique les ] dépêches suivantes t Tunis, le 22 septembre.

M. le général Saussier est arrivé ici. Notre 1 solide installation à Zaghouan est de nature ( à permettre de pousser activement les opérations sur Kairouan. La distance de Zaghouan à Kairouan est d'environ 100 kilomètres la Jc route est entièrement dépourvue d'eau. j A la rigueur, il serait p ,sible de trans- ` porter l'eau qui est nécess^re aux hommes, mais il est absolument impraticable de transporter, pour une aussi grande distance, les ] quantités nécessaires aux chevaux des con- vois de l'artillerie et de la cavalerie. La mar- che ne pourra donc commencer qu'après la fin de la sécheresse. ]

Alger, le 21 septembre.

L'aviso Latouche-Trêville, ayant à bord le général Saussier, est parti pour Tunis ce matin. Le général reviendra dans_une lyiitaine de jours. Le fils de Si-Sliman, muni d'un sauf conduit, est arrivé à Tlemcen. Les bruits de l'accord de Si-Sliman avec les insurgés sont de J nouveau démentis.

Le général Farre a répondu négativement àla dépêche de la presse oranaise demandant l'autorisation d'offrir une épée d'hon-

neur au colonel Négrier.

Le Conseil municipal de Constantine a adressé des félicitations au colonel Négrier. On assure que certaines précautions prises à Tiaret par les Harrar Cheraga justifieraient les craintes de leur défection.

Le colonel Négrier a reçu l'ordre de former

une colonne de 600 hommes emportant huit jours de vivres, et da marcher immédiatement sur la tribu des Bou-AUen, à environ 60 kilomètres à l'est de Géryville, qui a refusé de livrer trois otages et a. accueilli nos gens à coups de fusil. Ses instructions autorisent le colonel Négrier 'à détruire le village, si les otages et leurs complices ne sont pas livrés dès les premières sommations. Marseille, le 22 septembre.

Le paquebot la YilU-de-Bordeaux, de la Compagnie transatlantique, est parti hier soir pour Philippeville et Tunis, avec 154 hommes des 14e et 107° de ligne.

Le paquebot la. Ville-de-Morne allant à Oran, avait à bord 213 hommes, appartenant au 13a de ligne et aux 13e, 14°, 15e et 17° sections d'administration. ̃ ̃ ̃

Télégraphie wrtwém,

(SutIm télégraphiqu l'ag«not Havu ) t New-York, le 21 septembre, soir.

Le corps de M. Garfield est arrivé à Washington a quatre heures quarante-cinq minutes du soir. Il était accompagné de la famille et des membres du cabinet.

i La Bourse de Washington a accepté la proposition de la Bourse de Londres, de rester fermée le jour des fanérailles. Longbranch, le ^septembre.

Officiel. Voici le résultat de l'autopsie du corps du Président, faite hier..

La balle, après avoir fracturé la onzième côte droite, avait atteint la colonne vertébrale en avant de la moelle épinière, fracturant sur son passage la première vertèbre lombaire, et chassant devant elle un grand nombre de petites esquilles d'os dans les parties molles.

La balle s'était logée au-dessous du pancréas, à peu près à deux pouces et demi à gauche de l'épine dorsale et en arrière du péritoine, où, depuis, elle s'était complètement enkystée.

Bile avait causé immédiatement une hémorrhagie, provenant de la rupture d'une des artères mésentériques.

Le péritoine n'avait pas été déchiré. Mais environ un litre de sang s'était répandu dans la cavité abdominale.

On croit p;ue c'est cette hémorrhagie qui a causé la douleur intense dans la partie inférieure de la poitrine, dont le Président s'est plaint quelques instans avant sa mort. On a trouvé dans le voisinage de la vésicule biliaire, entre le foie et le colon oblique qui adhéraient fortement, une cavité provenant d'un abcès. Cette cavité avait six pouces de longueur sur quatre de large.

La substance du foie n'aurait reçu' aucune atteinte.

On n'a rencontré aucune communication entre cet abcès et la blessure.

Un long canal de suppuration s'étendait de la blessure à l'extérieur un autre du muscle lombaire et du rein droit, presque jusqu'à l'aine droite.

Ce canal, on le sait maintenant, est dû au creusement produit par le pus de la blessure. Mais, pendant que le Président vivait encore, on supposait que c'était la trace de la balle. D'après l'examen des organes de ,1a poitrine, il y avait des signes manifestes de bronchite des deux côtés, avec bronebopneumonie dans la partie inférieure du poumon droit, et, à un moindre degré, dans le poumon gauche.

Les poumons ne renfermaient pas trace d'abcès; et aucun caillot de sang n'a été trouvé dans le coeur.

Le foie était dilaté et graisseux mais sans abcès, non plus que les autres organes, excepté le rein gauche, sur lequel on a constaté près de la surface un petit abcès ayant un diamètre d'un tiers de pouce. -1

Les différons foyers de suppuration et particulièrement ceux des tissus spongieux situés dans le voisinage de la vertèbre fracturée, expliquent suffisamment les phénomènes de septicémie qui se sont produits. Londres, le 22 septembre.

La Cour portera le deuil une semaine à l'occasion de la mort de M. Garfield.

Le Times constate que le deuil pris par la Cour à l'occasion de la mort de M. Garfield est un fait sans précédent.

Berlin, le 22 septembre.

On lit dans le Reichsameiger Le président supérieur de la province rhénane, par un avis daté du 20, fait annoncer que Mgr Korum a reçu la reconnais- sance officielle de sa nomination comme1 çvêaue de Trêves. Il commencera à exercer $es fonctions épiscopales à partir du 23, époque à laquelle cesseront les fonctions du commissaire chargé jusqu'à ce jour de l'administration des biens épiscopaux du diocèse de Trêves. »

Londres, le 22 septembre, 5 h. 40 matin. Le diner annuel de la Société d'agriculture de Winchcombeaeu lieu hier soir. Sir Micael Hicks Beach, prenant parole, a dit que la loi agraire n'ayant eu aucun effet au point de vue de la pacification de l'Irlande, le gouvernement devrait supprimer la Ligue irlandaise ( Land League) en arrêtant ses chefs au lieu de s'en prendre aux agens obscurs que cette Ligue possède dans les campagnes. Londres', le 21 septembre.

Les corporations de Londres ont l'intention de présenter à M. Gladstone une Adresse dans un coffret d'or pour lui exprimer leur admiration pour les services politiques que cet homme d'Etat a rendus à son pays, et le prier de poser pour un buste qui serait placé àGuildhall. ']

Londres, le 22 septembre.

Les journaux publient une lettre de M. Bourke, datée de Constantinople le 13 septembre, adressée au président du comité des détenteurs de 9 0/0 des bons du Trésor turc. J Cette lettre répond à la protestation du co- i mité contre l'application des impôts de la Bulgarie et de la Roumélie à d'autres objets que le paiement de l'amortissement de 9 0/0 des obligations du Trésor.

M. Bourke constate qu'ayant été nommé représentant de toutes les classes de Bond- holders, il ne peut pas agir à part en faveur d'une classe particulière; mais il s'efforcera de conclure un arrangement réglant sur une base équitable toutes les réclamations. Saint-Pétersbourg, le 2i septembre,

llli. 44 m. soir.

Le règlement concernant les mesures à prendre pour assurer le maintien de l'ordre public, règlement qui a reçu la sanction de l'empereur, a été aujourd'hui promulgué officiellement dans toute sa teneur.

Berne, le 22 septembre.

La "deuxième conférence relative au droit

international en matière de transports par chemins de fer s'est réunie hier à Berne. La France y était représentée par

MM. George, conseiller maître à la Cour des comptes, membre du comité consultatif des chemins de fer

Durbach ingénieur en chef des ponts et chaussées chef d'exploitation des chemins de fer de l'Est, expert attaché à la délégation.

La conférence doit discuter sur les projets

D'une convention internationale sur le transport des marchandises par chemins de fer;

2° De dispositions pour l'exécution de cette convention;

3° D'une 'convention concernant l'institution d'une commissian internationale. La conférence a nommé M.- le conseiller fédéral Bavier, président M. le sénateur George (France), le docteur Meyer (Allemagne), le commandeur Villa i(Italie), vice-présidens. ̃

La conférence a décidé qu'il serait formé deux commissions chargées de la rédaction définitive de la convention, après la clôture des négociations et l'élaboration des articles relatifs à l'exécution de la convention. > Malgré les divergences existant entre les Etats qui ont pris part à la première conférence, on espère aboutir à une entente. Madrid, le 21 septembre, soir.

MM. Ortiz et Zâràte", ultramontains, combattent la prestation de serment pour.les députés. Ils veulent l'unité de la religion. M.Sagastaréfute les'argumens deMM.Martos et Castelàr au sujet du serment; il dit que le Congrès n'est pas encore constitué et n'a pas le droit de réformer le règlement relatif au serment. Il rappelle que M. Martos, étant ministre du roi Amédée, exigea le serment de tout le monde.

M. Posada Herrera est élu président de la Chambre des Députés.

Madrid, le 22 septembre.

Chambre des Députés. M. Martos dit que l'obligation de prêter serment est une atteinte à la liberté de conscience, et déclare qu'il est •t sera toujours républicain.

M. Castelàr proteste également contre le serment. Il ne veut pas faire triompher ses idées par la violence, mais par la volonté nationale, qui est irrésistible. L'orateur croit que la religion de ses aïeux est la seule vraie; toutefois, il tient à ce que les droits aes Espagnols de suivre un autre culte Soient respectés.

M. Castelar, citant l'exemple du Parlement anglais expulsant M. Bradlaugh, dit « Il faut éviter de pareilles scènes, qui violent la liberté de conscience. L'orateur termine en diéant « Vous connaissez tous mon indestructible fidélité à la démocratie républicaine. » Venise, le 22 septembre.

Le Congrès géographique a tenu aujourd'hui éa dernière séance.

Le duc de Gênes a remercié le Congrès de l'avoir appelé a l'honneur de présider ses séances.

Après des remerciemens adressés au président de la Société géographique italienne par le délégué anglais, le prince Teano a déclaré, an nom du duc de Gènes, le Congrès terminé.

i Constantinople, le 21 septembre, soir. La Porte a décidé de créer à Madrid une légation dont le titulaire serait SermedEffendi.

Bombay, le 22 septembre.

Suivant les dernières nouvelles de l'Afghanistan, l'émir a abandonné ses positions sur la route de Caboul. Il a formé un nouveau Camp à Dkareziniko, d'où il domine la route de Hérat et toutes les routes conduisant à Kandahar.

M. Roustan quittera Paris ce soir pour rejoindre son poste.

M. le colonel Allegro, qui l'a accompagné dans son voyage, repartira avec lui. La prorogation pour trois mois du traité de commerce en vigueur avec l'Angleterre a été signée, hier, au ministère des affaires étran-

gères. \Havas.)

Le comte Lefebvre de Béhaine, ministre de France à La Haye, a été officiellement chargé de représenter M. le Président de la république aux funérailles de S. A. R. le prince Frédéric des Pays-Bas, qui doivent avoir lieu demain.

BOURSE DE PARIS

Clôture le 21. le 22. hacssk. bajssb. 8 0/0

Comptant. 84 80 84 88 5 Fin COU.. 84 85 84 80 .• 5 S 0/0

unortiasabl*.

Comptant. 87 25 87 45 20 Fin cour.. 86 95 87 15 20 •/• 8 0/0

amort. nouv.

Comptant. 85 50 85 33 /• 15 •/• Fin cour.. «5 60 85 85 .• 5 •/• 411/» 0/0 -.•̃̃

Comptant iu 113 50 50 5 0/0

Comptant 116 60 116 50 I- io Fia cour. U6 65 116 67 1/2 2 12

PETITS BOURSE DIT SOIR.

Emprunt 3 0/0 84 fr. 77 1/2, 78.

Emprunt S 0/0 116 fr. 671/2, 521/2. Italien 90ir.l7l/2, 30, 221/2. Extér» espagnole.. 25 3/4, 13/l6, 2W32. Intérieure esp. 24 3/16. ̃

Actions Rio-Tinto.. 580 fr.

Turc 16 fr. 55, 60, 50. N Banque ottomane.. 740fr., 742 fr. 50, 738 fr. 12 1/2. Hongrois nouveau 78 15/16.

Egyptiennes 6 0/0.. 379 fr. 37 1/2, 381 fr. 25, 380 fr.

Si paisiblement qu'elle «e continue nous ne saurions admireœ la nouvelle grève des charpentiers del?aris. Les charpentiers forment un corps d'état qui a ses qualités propres. Ils aiment généralement le travail, ils s'y entendent, ils ont de bonnes mœurs et ont gardé quelque chose des anciennes vertus du compagnonnage et du respect pour le « devoir » primitif,

mais ils n'en sont pas moins tombés dans une erreur fâcheuse en reprenant la tradition des. grèves dans des circonstances et des conditions où il est visible qu'ils n'ont pas le bon droit de leur côté, ni la prévoyance.

Il est très naturel que les ouvriers, quels qu'ils soient, désirent sans cesse que leprix de leur travail augmente, et le refus de travailler aux prix établis est l'un des moyens dont il leur est permis de faire usage pour arriver à la hausse des salaires. Qu'ils s'en servent donc àleurs risques et périls. Nous ne leur demandons même pas d'examiner si Jeurs prétentions et leurs chômages volontaires ne font pas de tort à autrui. Les entrepreneurs des ouvrages de bâtiment sont en ce moment dans un grand embarras pour exécuter leurs contrats les charpentiers peuvent n'en pas tenir compte, ils peuvent même avoir eu l'envie d'en profiter. Nombre d'ouvriers maçons, couvreurs, plombiers, menuisiers se trouvent soudain dans la nécessité de se croiser les bras- à 4a fin d'une campagne q^i avait bien commencé et qui leur assurait du pain pour l'hiver. Les charpentiers n'étaient pas à la rigueur obligés de faire attention aux pertes qu'ils leur infligent, car le dévouement et lafraternité, d'une corporation à l'autre, n'existent que pour la décoration delà rhétorique populaire, et, il y a longtemps que O'Connell l'a dit, « il n'est pas de despotisme plus dur que celui qu'exercent l'une sur l'autre les différentes catégories de travailleurs. Aucun gouvernement absolu n'est plus insensible en imposant la sujétion. »

L'intérêt particulier ne fait pas de sentiment mais, pour gagner ses causes, il faut qu'il prouve qu'elles sont justes. La journée réglementaire des charpentiers etaitde6fr.il y a dix ans; elle a été portée à 8 fr., c'est-à-dire qu'elle a augmenté de 33 0/0. Ils veulent aujourd'hui qu'elle soit de 10 fr., sans alléguer aucune raison qui ait quelque nouveauté. Leurs mérites, leurs services, leurs besoins n'ont pas changé;, et ils ne sauraient invoquer,, comme tous les autres corps d'état, que l'élévation graduelle de la cherté de la vie, qui pèse surtout sur les petits fonctionnaires, les employés et les rentiers chétifs. Pour nous persuader de l'opportunité de leurs réclamations, ils auraient nous montrer en quoi leur journée de 8 fr. les met dans un état d'infériorité par comparaison, et comment le prix de la vie s'est accru pour eux de 33 0/0 depuis dix ans, et maintenant tout à coup, de 25 0/0 de plus. En réalité, ils demandent 10 fr. au lieu de 6 au bout d'une période de dix années, ce qui est une augmentation décennale des deux tiers sur la valeur de la journée.

La diminution de la valeur de l'argent ou l'accroissement du prix de la vie, ce qui revient au même, est d'environ 1 0/0 par an. Tous les siècles, 5 fr. finissent par n'en valoir guère que 2 1/2, sous n'importe quelle forme de rentes, de profits ou de salaires. En stricte arithmétique économique, et les bonnes périodes compensant les mauvaises, la règle générale serait que les salaires gagnent 1 0/0 par an et 10 0/0 par périodes décennales, toutes les situations restant ce qu'elles étaient. Mais nous nous hâtons de le reconnaître.le travail pénible, qui n'a d'autre ressource que luimême et ne bénéficie pas des produits du capital ou n'en bénéficie qu'indirectement, ne participerait pas à l'accroissement de l'ensemble des richesses et n'aurait pas assez de chances d'améliorer son sort s'il ne recevait que cette plus-value de 1 0/0 par an immédiatement détruite par une moins-value semblable, et nous croyons équitable qu'il y ajoute une prime à peu près égale. En un siècle il gagnerait ainsi 200 0/0, dont moitié de gain véritable, et, depuis que nous avons des témoignages authentiques pour nous en instruire, on peut voir que jamais le prix du travail pur et simple n'a été rémunéré dans des proportions plus favorables loin de là mais la science a travaillé au profit de tous.

Il en résulte que 2 0/0 d'augmentation chaque année et 20 0/0 tous les dix ans ne sont pas un lot à dédaigner dans la distribution du bien-être que la société tout entière se procure par l'essor harmonique de toutes ses facultés. Les ouvriers, dupes de leurs illusions, n'ont pas la puissance de changer les lois du travail, et ils oublient trop que ce n'est qu'à force de travail que l'humanité pourrait s'élever un peu plus vite d'un degré de plus dans le bien-être universel.

Les grèves sont une perte sèche de production, dont l'effet, s'il se généralisait, diminuerait sensiblement la quantité des produits et des profits disponibles du grand atelier social. Lorsqu'elles s'achèvent, on ne compte toujours que ce qu'elles ont coûté aux salaires. Il importerait de compter aussi ce qu'elles ont coûté aux entreprises, et, par une série de répercussions, à toute l'économie de la solidarité des intérêts. Mais nous en aurions trop à dire si nous voulions ici recommencer la critique des grèves. Il ne nous a paru utile, à propos de celle-ci que d'établir quelle serait l'augmentation normale des salaires si nous voulions nous entendre pour en appliquer équitablement les lois, On peut

tout résumer en disant qu'une grève dont les prétentions la dépassent n'a pas de raison d'être, et que, s'il est juste de réclamer dans la plupart des métiers le bénéfice de cette augmentation normale de 2 0/0, il ne l'est point d'aller au delà. Nos sociétés laborieuses n'ont d'autres ressources que celles qu'elles ont. Elles ne font pas de miracles et elles sont bien forcées de résister s'il leur est demandé plus que ce dont elles peuvent disposer. Il y a des grèves qui, d'elles-mêmes, se localisent et ne font de mal que sur place. Celle des charpentiers immobilise peutêtre autour d'elle dix fois plus d'activité et de production qu'elle n'en a l'air au premier coup d'œil. C'est ce qui la rend particulièrement nuisible. Mais ne sortons pas du cercle qu'elle semble d'abord s'être tracée. Nous rappellerons alors aux charpentiers, qui ne l'ignorent sans doute pas, quels ont été pour eux les résultats de leur grande grève .du 8 juin 184 S. Ils se plaignent aujourd'hui du petit nombre d'occupations qui leur ^restent. On monte les bâtisses'âvec du "fer et non plus avec du bois. Ils n'ont presque gardé que les escaliers et les combles. Cela est vrai seulement ils ne se souviennent pas assez que c'est cette grève de 1845 qui a donné le signal de la transformation de l'art de construire. Lès architectes et les entrepreneurs y seraient venus avec le temps; mais si le fer a remplacé le bois dans nos maisons et nos édifices, la cause en est à la nécessité où ils se sont trouvés de parer aux pertes dont ils étaient menacés dans l'exécution de leurs contrats. Ils ont songé à faire usage des charpentes en fer, qui avaient exceptionnellement servi pour la construction des combles de la Bourse de Paris, de l'usine à gaz de Perrache et de la Douane centrale. L'industrie métallurgique s'est empressée d'entrer dans les voies nouvelles que le hasard lui ouvrait, et, depuis cette époque, l'exception est devenue la règle, et les charpentes en fer ont à peu près partout remplacé les charpentes en bois.

Bel avantage pour le corps de métier Il a perdu une masse énorme de travail, et le nombre des charpentiers a cessé d'aller en augmentant. Qu'ils soient sûrs qu'il en sera de même encore à présent s'ils s'entêtent au jeu périlleux du refus de travail. Ils en ont la preuve déjà, car une partie des entrepreneurs ont obtenu deleurs cliens de modifier leurs plans primitifs et d'achever avec du fer ce qu'on avait encore l'usage de finir avec du bois. La ruche humaine, outillée comme elle l'est et pressée d'agir, ne s'arrête plus dans ses travaux. Elle n'est plus obligée de les suspendre; elle fait un déplacement de force, et souvent y trouve une nouvelle occasion d'exercer son génie.

L'agence Havas a communiqué aux journaux la note suivante relative à l'affaire de Saïda: ̃-̃

Les bruits les plus divers continuent à circuler relativement aux pourparlers qui ont eu lieu entre le gouvernement français et le gouvernement espagnol, au sujet des victimes de Saïda

» Il est vrai que le gouvernement espagnol a demandé qu'une indemnité pécuniaire fût accordée à ces victimes, et il a insisté pour que cette question fût discutée en dehors de la question des indemnités dues à des Français pour les dommages éprouvés pendant la guerre carliste et lors de l'insurrection de Cuba.

s Le gouvernement français a toujours refusé d'admettre le principe qu'une indemnité fût juridiquement due aux colons espagnols, victimes des Arabes à Saïda. Il s'est également refusé à disjoindre les deux questions. » Toutefois, mû par des considérations particulières d'humanité, le gouvernement n'a pas hésité à faire distribuer des secours considérables aux colons espagnols, victimes des événemens de Saïda et restés en Algérie. » De plus, le gouvernement espagnol ayant promis une légère indemnité en faveur des victimes des guerres carlistes, le gouvernement français est entré dans la môme voie en faveur des colons de Saïda, non à titre d'indemnité légalement due, mais à celui de simple dédommagement.

» L'état de la question est donc le suivant » Le gouvernement français repousse toujours de la manière la plus formelle le principe qu'une indemnité soit due aux colons espagnols de Saïda.

» II est entendu toutefois qu'un dédommagement leur sera accordé, à la condition que le gouvernement espagnol accordera, de son côté, un dédommagement aux Français victimes des guerres carlistes et qu'il reconnaîtra en principe qu'une indemnité est due aux Français victimes des insurrections de Cuba. »

Le produit des impôts et revenus indirects pour la première quinzaine du mois de septembre 1881, comparé aux évaluations budgétaires, a donné une plus-value deH,076,000 fr., qui se décompose ainsi qu'il suit

Enregistrement. 658,oou rr: Timbre. 893.000 s Douanes. 2.421.000 Contributions indirectes, 5.934.000 Postes. 9 .926..000 Télégraphes. 44.OOU Total égal, 11.078;ODOfr:

On nous écrit de Constantinople le 14 septembre:

« Parlons chiffres c'est ce qu'il y a de plus éloquent ici pour le moment, et je puis enfin vous donner des renseignemens précis, positifs, sur ce que les délégués financiers ont fait, aussi bien que sur leurs espérances. Disons-le tout d'abord, l'impression résultant des quatre premières séances est tout à fait

bonne, très bonne. Les commissaires ottomans, Server et Munir, mettent dans la discussion une loyauté et une bonne volonté auxquelles on n'est pas trop habitué ici ils ont laissé de côté les finesses et les réticences orientales, et les arrière-pensées semblent tout à fait absentes. Quant à Yanès-Tcha- mich, il se montre véritable homme d'affaires, concevant bien les choses et les énonçant clairement.

» Les trois allemands, M. Wettendorf teut le premier, sont d'une complète obligeance ils fournissent tous les renseignemens qu'on leur demande, mettent un grand empressement à les donner, et les délégués n'ont qu'à se louer de leurs bons procédés. Il est évident que ces trois fonctionnaires désirent la consolidation du pays où ils ont trouvé une brillante position, et où ils sont réellement utiles, avantage que des gens intelligens ne dé.daignent jamais.

» Comme je vous l'ai dit précédemment, la première séance a été consacrée à la vérification des pouvoirs et à l'exposition faite pai Server Pacha des revenus affectés au service de la dette publique.

> » Ces revenus, vous le savez, sont de deux sortes. Les uns dépendentdirectement du gou- vôrnement ottoman et se perçoivent dans les» limites de son territoire. Ce sont les six contributions indirectes, la redevance de la Roumélie orientale, plus le produit éventuel des patentes et l'excédent des droits de douane, l'augmentation de ces droits une fois consentie.

Les autres revenus sont ceux qui ne peu- vent être perçus qu'avec l'assistance des puissances ce sont

» Le revenu de Chypre, si l'Angleterre ne le réserve pas pour satisfaire des créanciers auxquels elle s'intéresse particulièrement; ¡ » Le tribut de la Bulgarie, qu'on va fixer avant peu;

» Les parts contributives des provinces détachées de l'Empire en 1878.

» Les délégués ne repoussent pas, évidemment, les revenus de la seconde catégorie, mais ils s'appuient de préférence sur les premiers, sur ceux qui sont dès à présent saisis'sables, et dont l'emploi est l'objet immédiat de leur mission.

» S'autorisant des résultats obtenus par la nouvelle administration des contributions indirectes, ils ont fait valoir auprès du gouvernement ottoman combien il lui importait de réorganiser d'une façon plus complète encore cette branche de l'impôt. Ils se sont t étendus sur ce point, que partout les impôts indirects, tels que le tabac, le timbre, le sel, les spiritueux, etc., sont la plus grande source de revenus du Trésor que les tabacs, par exemple, produisent pour la France un peu plus de 300 millions de francs un peu moins pour l'Autriche qu'il n'y a aucun motif pour quela Turquie soit si loin de compte à cet égard, et qu'il faut trouver les améliorations nécessaires afin d'atteindre une plusvalue.

» Pour cette année, les six contributions indirectes rapporteront 1,600,000 livres turques. Ce produit est abandonné en partie aux banquiers de Galata mais ceux-ci, préférant voir leur créance reconnue et classée, ont fait des concessions pour y arriver ils ont consenti à abaisser de 8 à 5 0/0– je vous l'ai dit un jour l'intérêt leur étant servi, et à réduire l'annuité de 1,100,000 livrés qu'ils ont à toucher sur les six contributions indirectes. Les délégués, une fois l'entente définitive faite avec la commission financière, traiteront alors lavec le syndicat des banquiers de Galata, qui arrêtera volontiers des garanties sérieuses au prix de quelques concessions.

s Les délégués en demandant la remise des six contributions indirectes n'ont élevé aucune prétention nouvelle, il faut bien le remarquer ils n'ont fait que se placer sur le terrain de la Note du 3 octobre, dont ils ont eu fort raison dé ne pas vouloir s'écarter, alors qu'à la troisième séance, celle du 8 septembre, le président de la commission, Ser- ver Pacha, est venu parler de l'indemnité due aux Russes; ils ont répondu, comme je voua le disais dans ma dernière lettre, que c'était." là affaire entre les Turcs et les Russes, et que, eux délégués, n'avaient ni mandat ni caractère pour s'en mêler. Ils n'ont pas manqué de rappeler la déclaration formelle du prince Gortschakoff disant à Berlin que l'indemnité de guerre ne prendrait place qu'après les créances des détenteurs.

» La discussion sur ce point a été définitivement écartée, et les délégués ont démontré que les porteurs de titres antérieurs, consentant déjà à un arrangement grandement onéreux, ne pouvaient accepter une réduction nouvelle et considérable sur les revenus que la Note du 3 octobre leur, avait fait espérer. Ces observations, contrairement à ce que je vous disais dernièrement, ont été dépourvues de toute aigreur de part d'autre, on a discuté avec calme et courtoisie, et aucune atteinte n'a été portée au désir d'arriver à un arrangement que manifestent les deux parties.

La plus parfaite" harmonie a reparu dans, la séance suivante, la quatrième la discussion a porté sur l'administration nouvelle qu'on va donner aux six contributions. Suivant les délégués, il faut de toute nécessité un conseil d'administration de ces contribu- tions muni de pouvoirs plus étendus que ceux accordés aux administrateurs actuels, une surveillance plus active, et ils se réservent d'étudier s'il ne serait pas préférable de mettre en régie l'exploitation des tabacs d'après le système et le projet que je vous ai déjà exposés.

» Aucune disposition hostile à cet égard n'a été manifestée par les commissaires ottomans, et ils ont continué à montrer ie désir d'arriver à une solution favorable aux intérêts de tous.

» II y a tout lieu de croire qu'à moins d'incident imprévu, les choses continueront à demeurer sous ce jour favorable. Il a été décidé que deux séances auraient lieu par semaine, le lundi et le jeudi. Quelques semaines encore, quelques séances peut-être suffi- ront pour élucider tous les points. Les Turcs goat enfin tels qu'ils auraient être depuis