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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1879-06-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 09 juin 1879

Description : 1879/06/09.

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4608259

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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PARIS

£ DIMANCHE 8 JUIN

La Chamïre dés Députés à pris hier une décision dont l'importance ne saurait échapper à persQnne,. Revenant sur une résolution antérieure, elle a, sur la demande de M. le ministre, de l'instruction publique, fixé au lundi 16 juin la, àisçussion du rapport de M. Spullep sur la loi d'enseignement supérieur. Jeudi dernier,7 il avait été indiqué que la discussion du budget pourrait 'commencer le jpaardi 10 juin par le budget des dépenses des divers département ministériels, et il n'avait été fait aucune objection sérieuse contre cette manière de procéder qui depuis quelques années a été constamment adoptée. Ce n'est point cependant qu'elle n!ofifre des inconyénien8 assez' nombreux et assez sérieux. Elle supprime en fait la discussion générale du budget, et il est certain que cette suppression saurait être indéfiniment mainte^nue. V examen consciencieux et attentif des recettes et des dépenses auquel se sont livrée? les dernières commissions du î>u<lget offre assurément toutes garanties; inais il n'en est pas moins vrai qu'on ne saurait prétendre qu'une étude générale sur la situation financière ne présenté des avantages incontestables. On le croit dans des pays de liberté parlementaire où ne sont pas posés des problèmes aussi graves que ceux qui intéressent notre avenir économique et financier. A plus forte raison doit-on le croire ehez nous; Nous avons pu constater d'ailleurs que c'est la très grande majorité de la Chambre des Députés qui a accepté avec plaisir l'occasion qui lui était offerte d'aborder la discussion du budget par en haut, c'est-à-dire par la discussion générale.

En ce qui concerne ieprojet de loi sur la liberté de l'enseignement supérieur, il n'est pas douteux que la discussion n'ait Joute l'ampleur que comporte un aussi grave sujet» Le nombre des; orateurs inscrits pour du contre le pfdjel de loi *St fort considérable, ét-Hsi cinq semaines ne sont pas nécessaires pour résoudre la question, comme à la, Chambre des Députés belges pour renseignement primaire" Ce fle sëM pas trop d'une Misaine de séances. La Chamtre des fié-» putés se trouve donc avoir tout un long et indispensable ordre du jour à épuiser avant de.se séparer. Le mois de juin et le -înois de juillet pouffent atec fruit y être consacrés tout entiers, et pour mener à bonne fin une œuvre aussi considérable elle devra certainement faire un effort

eérieus.

tîn télégramme de Constantinôpie nous donne, quelques détails sur la Note que la Porte a adressée déjà ou se propose d'adresser aux puissances ce dernier point n'est pas très clair pour expliquer que la conduite d'Aleko Pacha Vpgorîdès, gouverneur général de la RouméJie orientale, est en contradiction avec les engagemens pris par lui avant son départ de Stamboul. Il est vraisemblable que lepr nce Vogoridès, ou Aleko Pacha,comme voudra, s'était" engagé verbalement à

FEUILLETON DU JOURML DIS DEBATS

du 9 juin 1879

LA SEMAINE DRAMATIQUE

Théâtre DU Gymnase la Comtesse Romani comédie en trois actes de M. Gubtave de Jalin. Tout à l'ambre et tout à l'ail, un volume, de M. Gustave Claudin (Maurice Dreyious, éditeur, rue du Faubourg-Montmartre, 13). On pourrait à la rigueur voir dans la Comtesse Romani la contre-partie de la Dame aux Camélias, quoique l'auteur ait certainement fort peu songé à la première de ces deux pièces en écrivant la seconde. Il ne faut- pas, du reste, chercher dans toutes les deux des types, mais seulement des physionomies particulières car la comtesse Romani n'est pas plus la comédienne que Marguerite Gautier n'est là courtisane.

Ce qui a peut-être empêché la pièce du Gymnase d'obtenir tout le succès qu'elle mérite, c'est que le principal personnage est peu intéressant par sa moralité, quoiqu'il le soit beaucoup au point de vue exclusivement littéraire. Celte illustre Cécilia qui épouse un riche et beau grand seigneur dont elle est éperdûment aimée, qui le ruine, en trois ans, le trompe et revient au théâtre dont elle a la nostalgie, choque les instincts de décence et d'honnêteté du public. Mais, pourTob? ervateur qui tient avant tout à la peinture exacte et savante d'un caractère, la comtesse Romani est un personnage curieux à étudier. Il convient d'abord de rappeler le sujet de la pièce en quelques lignes. La Céeilia est une comédienne sortie on ne sait d'où, car elle n'a jamais connu son père ni sa mère. C'est une enfant de la balle mais elle a un grand talent. Le jeum* comte Romani en devient amoureux et l'épouse. Ce n'est pas un imbécile, comme |o dit

beaucbup choses, et particulièrement à ne jamais quitter ce fameux fez dont l'a-*bandon est aujourd'hui un des principaux griefs qu'invoque contre lui son seigneur et maître le Sultan. Mais les circonstances ont été plus fortes que sa volonté plus ou moins ferme de ne pas céder sur cette question si grave, et le kalpaka a remplacé sur sa tête le fez désormais délaissé. Il paraît pourtant que tout le monde à Constantinqple n'a pas pris aussi au tragique cette aventure qu'on l'a fait à la SublimePorte, car on pourrait citer des journaux turcs qui ont considéré la question de la coiffure comme ayant moins d'importance que celle des réformes^ à introduire dans l'administration. Mais si la Porte ne croit pas qu'une si grande affaire puisse se terminer sans que toutes les puissances en; soient saisies, du moins sait-elle trouyer dans sa tradition diplomatique la patience nécessaire pour qu'aucune inquiétude ne doive en naître présentement. Elle ne fera point de démarches immédiates elle préfère, et cela s'explique, attendre que le dernier bataillon russe ait quitté laRoumélie orientale, et alors, dit la dépêche de Constantinople, elle invitera Aleko Pacha à prendre le fez et à arborer le drapeau ottoman. En cas de refus, elle exigera la démission du gouverneur de la Roumélie et occupera les Balkans. Ce programme est assurément admirable mais nous croyons que quand on a l'esprit d'imaginer d'aussi ingénieuses combinaisons, on ne les fait point connaître trois mois à l'avancer

Petite Bonrae du dimanche.

Emprunt 5 0/0 117 fr. 021/2, 08 3/4, 02 1/2, 05 3 0/0 83 fr. 30, 40.

3 0/0 amortissable. 88 fr. 52, 57 1/2..

Italien. 82 fr. 60, 57 1/2, 65. V Extér" espagnole.. l â 11/16.

5 0/0 turc. 12 fr. 35, 43, 37 1/2, 30. Banque ottomane.. 515 fr., 515 fr. 62, 5»4 fr.37 1/2 Ottomane 1873 68 fr. 50, 68 fr. J Florins (or). 70.̃, Russe 929/16,7/16.

Hongrois 6 0/0. 85 1/8, 85.

Egyptiennes 6 0/0.. 223 fr., 223 fr. 75, 222 fr. 50.

Nous recevons de Saint-Pétersbourg le télégramme suivant

a L'emprunt intérii ur ru/se de 300 millions de roubles a été couvert deux fois. »

Télégraphie privée*

{S«rrice télégraphique de l'agcnc» Hnvas.) Simla, le 7 juin.

Yakoub Khan partira pour Caboul le 10 iuin il ne sera pas accompagné par le major Cavagnarl. Celui-ci n'ira à Caboul que plus tard. En attendant, 11 ira rendre visite à lord Lyttonà Simla et y restera trois semaines.

Pendant ce temps on fera a Caboul les préparatifs nécessaires pour sa réception et pour sa résidence dans la capitale de l'Afghanistan. Capetown, le 20 mai (voie de Madère).

Cetewayo a envoyé le 16 mai un messager au général Brealack pour l'inviter à désigner un Européen qui serait chargé de passer à son kraal afin de discuter les conditions de la paix. John Dunn. qui avait été jadis en relations intimes avec les Zoulous et qui avait été envoyé vers eux, est revenu. On assure que les négociations qu'il a entamées ont échoué par suite de la résolution des autorités anglaises de réfuser tou-

très justement un des personnages, mais un naïf. Il aurait pu faire de Cécilia sa maîtresse, comme plus d'un l'a fait avant lui; mais il a préféré en faire sa femme. Il y a des gens pour qui ces choses-là sont une vocation. Ce jeune homme s'imagine donc que Cécilia, devenue comtesse et retirée du théâtre, prendra les mœurs et les façons d'une grande dame, et c'est ce qui arrive en effet tout d'abord. Cela s'explique par le caractère de cette femme qui est dominée par son imagination, et qui à son insu joue toujours un rôle, à la ville comme au théâtre. Aime-t-elle réellement son mari? Oui et non; elle n'en sait rien ellemême. Elle est à la merci des mille incidens de la vie quotidienne qui font vibrer ses nerfs. Pour le moment il lui plaît d'être comtesse, de vivre dans le grand monde, et moins peut-être d'être une grande dame que d'en jouer le rôle. On comprend qu'une telle femme s'inquiète peu des questions d'argent. En trois ans son mari est ruiné et réduit, pour vivre, à un majorat de 12,000 fr. de rentes. Cécilia l'a d'ailleurs trompée en un jour d'ennui avec un certain baron qu'elle croyait aimer et qu'elle aimait en effet ce jour-là. Son idée fixe est à présent de rentrer au théâtre où elle retrouvera la fortune et ce bruit des applaudissemens qui lui manque depuis trois ans. Le comte Romani, sentant bien que si elle remet le pied sur la scène, sa femme est perdue pour lui, résiste le plus qu'il peut; mais la volonté dé Cécilia l'emporte.

Nous sommes, au second acte, dans le foyer des comédiens du théâtre de Flo-' rence, car l'action se passe en Italie, et tout se prépare pour une répétition générale du drame nouveau, la Fornarina, dans lequel la comtesse doit faire sa rentrée. Ici se passe l'incident le plus dramatique de la pièce. Un petit journal de scandale a raconté l'aventure de la comtesse avec le baron, en ajoutant que, le lendemain du premier rendez-vous, le mari est allé-emprunter 80,000 fr. à L'amant de sa femme. Tout cela est parfaitement vrai; seulement.

tes Jes conditions de paix en dehors de la reddition absolue de toutes les troupes de Cetewayo. D'ailleurs, on doute de la sincérité des propositions de ce dernier.

La marche rapide d'un détachement, projetée sur le kraal de Cetewayo, a être abandonnée par iujte de l'augmentation des difficultés de transport.

On croit que le roi des Zoulous. dirigera prochainement toutes ses forces contre la colonne qui est actuellement sur le Bas Tugela. Le bruit court que le major Çhand est mort de la fièvre. Un grand incendie a eu lieu le 18 mai à Creytown; beaucoup de farines, de grains et d'autres approvionnemens militaires ont été brûlés.

Constantinople, le 7 juin.

La Porte, dans la Note qu'elle adresse aux puissances européennes, explique que la conduite d'Aleko Pacha est en contradiction avec les engagemëns qu'il a pris envers elle.

La Porte né fera pas encore de démarches elle attendra l'évacuation complète de la Roumélie par les Russes; elle invitera alors Aleko Pacha à prendre le fez et à arborer le drapeau ottoman. En cas de refus, elle exigera sa démission de gouverneur de la Roumélie et occupera les Balkans.

Alexandrie,, le 8 juin, 7 h. 80 m. matin. M. Tricôu, le consul général de France en Egypte, est arrivé.

La statistique He l'enseignement 1m* maire en France pour les années 1876 et 1877 a été récemment publiée par les soins ministère de l'instruction publique. Cette œuvre exécutée sous les auspices de M: Bardoux est le document officiel le plus récent et le plus complet auquel nous puissions recourir pour connaître avec exactitude et dans les moindres détails une question qui aujourd'hui intéresse si vivement tous les esprits et passionne même l'opinion publique. Aussi croyons-nous devoir en mettre les résultats généraux sous les yeux de nos lecteurs. Il n'a pas fallu moins de deux années pour accomplir ce grand travail. En effet, la commission de statistique de l'enseignement primaire qui en était chargée et qui l'a mené à bonne fin avait été instituée par un arrêté du 15 mars 1876, sou? le ministère de M. Wallon. L'enquête à laquelle elle s'est livrée présentait toutes sortes de difficultés en raison de l'extrême multiplicité de témoignages qu'il fallait recueillir, puis coordonner et comparer. On s'en fera une idée quand on songera qu'elle a dû s'étendre à 71,547 écoles de toute nature, soit publiques, soit libres, Il _fal-. lait relever pour chacune d'elles le nombre des maîtres, celui des élèves, celui des classes, le degré de fréquentation de chaque école; ajoutez à cela 4,147 salles d'asiles pour lesquelles il a fallu établir la même statistique, ainsi que pour 27,417 -cours d'adultes. Il n'était pas moins nécessaire de faire une double répartition entre les instituteurs et institutrices, tant au point de vue de leur caractère laïque ou congréganiste, qu'au point de vue de la possession des brevets de capacité de différens ordres ou des lettres d'obédience. Nous passons sur bien d'autres élémens de comparaison consignés dans cette volumineuse étude, pour en donner tout de suite une succincte analyse.

Pour mettre de l'ordre dans ses travaux et pour en rendre les résultats plus saisissables et plus efficaces, la commission s'est proposé de rechercher quels étaient, au point de vue de l'instruction

le comte Romani ne se doutait guère que sa femme avait un amant et que c'était à lui qu'il empruntaitune sigrosse somme. Iln'y a eu là qu'une coïncidence malheureuse mais le fait n'en existe pas moins. Le comte, à qui une main inconnue a remis un exemplaire de l'abominable journal, arrive furieux dans le foyer, croyant d'abord à une calomnie. Mais la comtesse n'a nulle envie d'esquiver l'explication elle la provoque au contraire et fait des aveux complets avec une sécheresse, une cruauté qui mettent le comte hors de lui. Voulez-vous me tuer? lui dit-elle; faites, voilà un poignard sur cette table; sinon, laissez-moi passer, on m'attend pour commencer la répétition. Si vous sortez, dit le comte, c'est moi qui me tue Allons donc riposte la comédienne, laissez-moi sortir, vous allez- me faire manquer mon entrée. `

Sur ce mot atroce, le malheureux comte Romani saisit le poignard, se frappe et tombe tout de son long. Cécilia se jette sur lui avec des cris déchirans, en appelant au secours. On accourt. Ah! voyez, dit-elle, son sang coule C'est la vue de ce sang qui l'a bouleversée; c'est ce spectacle matériel, ce coup de théâtre qui a surexcité cette âme toute à la sensation du moment. Peu d'instans avant, Cécilia avait dit au comte qu'elle ne l'aimait plus, qu'elle ne savait même pas si elle l'avait jamais aimé, et, à présent qu'il a voulu se tuer pour elle, il lui semble qu'elle l'aime avec passion.

Voilà un rôle nouveau dont elle est toute pénétrée et qu'elle va jouer quelque ̃ temps encore de la meilleure foi du monde. Romani, en effet, n'est pas mort il est même hors de danger au bout d'un mois, et la comtesse a passé toutes les nuits auprès de son lit. Alors a lieu une nouvelle explication et qui doit être décisive. Le comte aime toujours sa femme i il lui pardonnerait, il vivrait encore près d'elle s'il n'était que son amant, et par amour il subirait le ridicule de cette situation. Mais étant son mari, ce serait le déshonneur qui l'atteindrait, et tout lai

primaire, les besoins du pays, c'est-à-dire quel était le nombre des enfans à instruire quels moyens étaient employés pour satisfaire à ces besoins, c'est-à-dire quel était le nombre des écoles mises à la disposition de ces enfans; quel usage faisait la population des moyens d'instruction qui lui sont offerts, c'est-à-dire quel était le degré de fréquentation de ces école8 et quel résultat produisait l'enseignement qu'on y distribue, c'est-à-dire quel était le degré d'instruction des élèves. La réponse à la première de ces questions nous est donnée par les chiffres du dernier recensement de la population totale de la France, celui du mois de décembre de l'année 1876. Ce recensement a constaté qu'il existait à cette époque 4,502,894 enfans ayant l'âge scolaire, c'està-dire de 6 à 13 ans révolus, se divisant ainsi 2,278,295 garçons et 2,224,599 filles, ce qui donne, pour Une population totale de 36,905,788 habitans, 1 enfant en âge d'instruction primaire sur un peu plus de 8 habitans (exactement 8.19), ou si l'on aime, mieux 100 enfans de cet âge suri? 1 9 habitans. Mais cette population scolaire n'est pas également répartie sur toute l'étendue du territoire. Ainsi dansla partie urbaine si l'on entend par là, comme le fait le rapport de la commission, lés chefslieux de département, d'arrondissement et de canton, quelle que soit leur population, et en outre toutes les communes ayant au moins 2,000 habitans de population agglomérée la moyenne des enfans d'âge scolaire est de 11.53 0/0, et dans la partie rurale elle est de 12.67; et là même elle s'élève au-dessus de 14 dans 12 départemens, et au-dessus de 15 dans ceux de la Haute-Savoie, de la Nièvre et de la Lozère. En second lieu, il faut remarquer que dans certaines régions, la Bretagne, la Flandre, la région des Alpes et celle des Cévennes centrales, on peut même y ajouter le massif d'Auvergne jusqu'au Berry, le nombre des enfans de six à treize ans est relativement considérable, de sorte qu'il exige un plus grand nombre d'écoles. Il en est de même pour les partie3du territoire oùladensitédelapopulation étant très faible, les enfans se trouvent disséminés sur une grande étendue. Ainsi, par exemple, les Hautes-Alpes et la Lozère ont 14 ou 15 enfans à instruire pour 100 habitans; mais ces enfans sont répartis sur une surface' de 5 kilomètres carrés les Côtes-du-Nord et le Finistère en ont aussi 15, mais groupés sur un seul kilomètre carré. Il faudra donc, dans les deux premiers départemens, multiplier beaucoup plus que dans les deux autres le nombre des écoles de hameaux pour obtenir le même résultat. Dans certaines localités aussi, la difficulté des communications, la nécessité de faire de longues courses pour aller à l'école sont d'autres raisons qui font que le problème ne se pose pas dans les mêmes termes pour toutes les communes. Nous n'insisterons pas davantage mais on voit par ce qui précède quelles nombreuses difficultés entravent l'application d'un système complet d'enseignement primaire.

La seconde question que la commission s'était posée avait rapport aux moyens d'instruction offerts à la population. Il

ordonne de s'éloigner. C'est juste, dit Cécilia; à votre place j'agirais comme vous le faites. Au fond, elle est résolue à se tuer après le départ du comte, et c'est toujours un rôle qu'elle joue sans en avoir conscience.

Ici le tempérament de l'artiste se développe de la façon la plus caractéristique dans un monologue très beau et sin cère comme tout le reste. Cécilia fait froidement ses préparatifs; elle se fait apporter ses dentelles et ses bijoux, voulant être belle, même dans la mort. Son mari, qui l'adore toujours et qu'elle va laisser libre par ce sacrifice suprême, ordonnera pour elle des funérailles magnifiques il lui fera construire un mausolée en marbre à Amalfi où elle est née, et l'on jouera à son enterrement la Marche funèbre de Chopin. Ainsi son imagination romanesque se donne carrière; elle est toute à ses anciennes impressions de théâtre, mêlant ainsi d'une façon singulière la réalité à la fiction et le monologue commence par cette phrase où se voit bien l'état de son âme « Quand Othello con» temple Desdémone endormie et qui va » périr de sa main mais qui elle, aura » la gloire de mourir innocente, il s'écrie: » Comme je t'aimerai quand tu seras » morte Il sent qu'il n'y a pas de place » dans un cœur comme le sien pour la ^"jalousie et pour le pardon, et qu'il faut » d'abord qu'il assouvisse toute sa colère » pour rentrer en possession de tout son » amour. Ah! Shakespeare, comme tu » connaissais bien le cœur de l'homme, » et comme mon Othello m'aimera quand » je serai morte

Ce souvenir de théâtre, qui revient si à propos en un pareil moment, éclaire la situation de son vrai jour; ce n'est pas la femme qui va se tuer, c'est la. comédienne, et Toffalo, son vieux compagnon, ne s'y trompe pas Quel poison vas-tu prendre, lui demande-t-il ironiquement, celui de Borgia, ou celui de Roméo? Puis, la voyant prête à l'interrompre « Laissemoi dire tu viens de te faire un cinquième acte, pas autre chose, avec scè-

résulte de ses recherches que la France possédait, au mois d'août 1877, 71,547 écoles ainsi réparties 59,021 écoles publiques, 1,746 écoles libres tenant lieu d'écoles publiques, et 10,780 entièrement libres. Parmi les écoles publiques, 45,816 sont dirigées par des laïques, et 13,205 par des congréganistes. Parmi les écoles libres tenant lieu d'écoles publiques, celles qui appartiennent aux congréganistes sont au contraire en majorité 1,488 contre 258 laïques. Pour les écoles libres proprement dites, la proportion est à peu près égale 5,583 laïques contre 5,197 congréganistes.

Voilà pour les écoles passons maintenant au personnel enseignant. A l'époque indiquée plus haut, il se composait de 110,709 instituteurs ou institutrices. Ce chiffre se décompose ainsi 42,249 instituteurs laïques et 21,776 institutrices laïques 9,468 instituteurs congréganistes. et 37,216 institutrices congréganistes. On voit, en comparant ces diverses catégories, que l'enseignement laïque emploie 64,025 maîtres ou maîtresses, et l'enseignement congréganiste seulement 46,684; la proportion est donc en faveur de l'élément laïque. Mais il est important de considérer encore ce personnel à deux points de vue qui offrent un intérêt tout particulier, à savoir le nombre relatif de titulaires et adjoints et celui des maîtres et maîtresses pourvus ou non du brevet de capacité c'est ici que l'on verra éclater la double supériorité de l'enseignement laïque. En effet, sur 100 instituteurs laïques on compte 81 titulaires etl9 adjoints; sur 100 institutrices laïques, 71 titulaires et 29 adjointes, tandis que chez les congréganistes les titulaires hommes ne sont que 30, les adjoints 70, et les titulaire? femmes 46 et les adjointes 54. La disproportion est encore plus frappante pour les titres de capacité. Ainsi, sur 37,216institutrices congréganistes, 5,733 seulement sont brevetées, c'est-à-dire 15 0/0. Chez le* laïques, sur 21,776, 19,325 ont le brevet, c'est-à-dire 88 0/0. Pour les instituteurs, parmi les congréganistes, 39 0/0 seulement sont pourvus du brevet, et parmi les laïques 95 0/0 sont brevetés. On voit donc quelle large part les lettres d'obédience occupent dans l'enseignement primaire. Pour ne pas accumuler les chiffres, nous dirons qu'en résumé sur 46,684 maîtres ou. maîtresses congréganistes il y en a 37,183 qui n'ont aucun brevet de capacité. Rien ne saurait mieux justifier le projet de loi de M. le ministre de l'instruction publique, qui a pour but d'établir comme règle générale et absolue la possession d'un brevet de capacité mais en même temps l'énorme quantité de maîtres et de maîtresses qui n'enseignent qu'en vertu de la lettre d'obédience montre la nécessité de diverses dispositions transitoires qui permettront de ne pas désorganiser brusquement le système actuel d'enseignement primaire avant d'élever à sa place un système définitif. Nous arrivons maintenant à la troisième partie du programme de la commission, celle qui concerne Ja fréquentation des écoles et les résultats obtenus. Le rapport de la commission ne s'applique qu'aux écoles publiques parce que c'est nés de larmes, de désespoir, de remords, d'adieu, avec testament, poison, robe k blanche, tombeau solitaire et si je ne me trouvais pas là, c'est le plus sérieusement du monde que tu te tuerais. Les comédiens de talent comme toi ont tellement mêlé ensemble le théâtre et la vie, les sentimens que le poète leur a prêtés momentanément et les sentimens que la nature leur inspire, qu'ils ne s'y reconnaissent plus eux-mêmes. Voilà dix nuits que tu ne dors pas. que tu as la fièvre, que tu remplaces le drame que tu allais jouer et dont tes nerfs étaient tout vibrans, par le drame qui s'est joué dans ta maison. Eh bien ce drame est fini "retourne à l'autre. Deux jours avant de mourir, Talma disait en contemplant son visage décharné Quel dommage de ne pas jouer Tibère avec ce visage-là Regarde-toi donc 1 Quel dommage ce serait de ne pas jouer les Fornarines, les Lucrèces, les Messalines, les Juliettes, les Desdémones avec ce visage-là Et pour qui veux-tu te tuer? Pour un homme que tu trompais il y a un mois, et à qui tu disais en face que tu ne l'avais jamais aimé, ce qui était vrai. » Le vieux comédien continue longtemps sur ce ton, et il atteint son but qui était de faire vibrer une corde nouvelle dans le cœur de Cécilia, si bien que la comédienne revient tout entière à son art. Elle oublie le drame réel pour le drame fictif « Dis à nos camarades que je jouerai demain » »

Ce dénoûment étonne sans doute; il est imprévu, mais il est parfaitement naturel et d'une logique serrée, car il est tiré du fond même du caractère de Cécilia. C'est là sortir du métier pour entrer dans le vrai théâtre littéraire comme l'ont toujours compris les maîtres. Tant pis pour ceux qui auraient préféré la banalité des dénoûmens de convention! La distribution de la Comtesse Romani est la même qu'à l'origine, à l'exception dés deux principaux rôles dans lesquels Worms et Mme Pasea ont élé remplacés par Guitry et Mn° Tissandier.' Il serait inj uste de vou-

sur elles que l'administration a les renseignemens les plus sûrs et les plus complets, et qu'après tout, ce sont les plus nombreuses de beaucoup et celles dont il importe le plus d'évaluer exactement la population. Il résulte de l'enquête minutieuse à laquelle là commission a procédé que, sur 4,502,894 enfans ;des deux sexes, ̃3j742,376 ont été inscrits sur les registres scolaires, ce qui donne une proportion de 83 0/0. Comme nous venons de l'indiquer, ce calcul ne. comprend ni lès élèves des écoles libres, ni ceux qui sont instruits dans des établissemens spéciaux ressortissant àd'autres ministères que celui de rinstructipnpu^blique, ni ceux qui restent dans leurs familles et y reçoivent cependant une certaine instruction. Mais le nombre des inscrits est naturellement supérieur à celui des assistans. Après des recherches très minutieuses et très difficiles, la commission est arrivée à cette conclusion approximative, que dans la plupart des départemens, et dans les mois de décembre et de janvier, la fréquentation dépasse 90 0/0 des inscriptions de l'année entière, et que dans les mois de juillet et août elle descend dans les campagnes à 60 0/0 environ. Il resterait un dernier résultat à constater, à savoir l'efficacité de l'enseignement, c'est-à-dire le degré d'instruction des élèves soit pendant leur séjour à l'école, soit après qu'ils l'ont quittée le nombre de ceux qui savent lire, écrire et compter. II paraît qu'on avait essayé de faire ce relevé en 1863, mais sans obtenir rien de satisfaisant. La commission actuelle n'a pas cru pouvoir renourveler cette tentative, « parce qu'elle a craint, selon les paroles de son rapporteur M. Levasseur, qu'une statistique portant sur une matière si complexe et sur tant de points susceptibles d'appréciations si diverses n'eût pas une valeur suffisante, faute de précision et de contrôlé. » Cette lacune n'à pas beaucoup de gravité; car la proportion des citoyens complètement illettrés, de ceux qui savent lire seulement, de ceux qui savent lire et écrire, de ceux enfin qui savent lire, écrire et compter, ou qui ont reçu un degré d'instruction plus élevé, est établie chaque année par les chiffres du recrutement militaire, et, quelque incomplète que soit cette statistique qui du reste ne s'applique qu'aux garçons, elle peut donner une idée suffisante des besoins de l'instruction populaire. Ainsi, pour l'année 1875 {Annuaire de V Economie politique de M. Maurice Block pour 1878), il a été constaté que, sur 270,711 jeunes gens maintenus sur les tableaux de recensement et dont l'instruction a pu être vérifiée, 43,509, c'est-à-dire 16 0/0 environ, ne savaient absolument ni lire ni écrire cette proportion est trop considérable, et elle fait ressortir la grandeur des efforts et des sacrifices que le pays devra encore s'imposer pour donner à la jeunesse un degré suffisant d'instruction.

ERNEST Dottain.

Nous recevons la lettre suivante qui est relative à une prétendue erreur matérielle qu'aurait contenue l'article de notre collaborateur M. Paul Leroy-Beaulieu dans notre Numéro du 31 mai dernier.

*oir établir une comparaison sérieuse entre l'ancienne interprétation et la nouvelle. Mlle Tissandier a eu de beaux momens, surtout au dernier acte. A la fin du deuxième, elle a un peu forcé la note dans le sens mélodramatique. Trop de cris, trop de bruit. Mmo Pasca produisait un bien autre effet avec ces simples mots « Son sang coule, il est mort » M. Guitry est toujours terne et un peu gauche il ne sait encore ni s'habiller ni se grimer, et ses cheveux qui lui tombent jusqu'aux sourcils achèvent de donner une expression de sombre monotonie à un masque qui manque naturellement de mobilité. Dans la scène où il se frappe d'un coup de poignard,il tombe en arrière toutd'une pièce comme foudroyé, et je suppose qu'il a dû se donner beaucoup de peine pour arriver à tomber de la sorte sans se casser la tête. Ce tour de force pourtant outre qu'il est disgracieux, n'est pas du tout motivé. C'est brutal et faux. Le comte Romani, en effet, n'est pas mortellement atteint puisqu'on le revoit sur pied au bout d'un mois. Worms, s'il m'en souvient bien, s'appuyait sur une table après le coup et se laissait presque aussitôt glisser à terre. Ces nuances sont importantes dans la composition d'un rôle et d'une scène. Guitry tombe comme s'il venait d'être coupé en deux par un boulet. Je consacrerai le peu de place qui me reste à un volume de M. Gustave Claudin, intitulé Tout à l'ambre et tout à l'ail. Ce n'est pas moi qui me chargerai d'expliquer ce titre un peu énigmatique. Je dirai seulement que le volume de M. Claudin est composé de deux Nouvelles fort intéressantes Palsambleu et M11* Seraphine. Ce sont deux piquantes études du monde parisien, écrites par un homme d'esprit qui connaît assez son Paris pour en faire les honneurs à ceux qui ne le connaissent pas. Elles sont précédées, en manière de préface, d'une critique du réalisme qui n'est pas le morceau le moins amusant du livre de M. Claudin. G&ÉMENT CARAGUEL.