.l'en eusse été touchée, et maintenant, hélas! Ce cœur regretterait d'avoir été sensihle;
J'éprouverais mille chagrins jaloux:
Quel péril j'ai couru! cependant abusée
Par des commencemens trop doux
Je ne soupçonnais pas que j'y fusse exposée. Je tremble encore en songeant aujourd'hui
Que j'ai pensé direaMyrhUe
La chanson que je fis pour lui,
Quoiqu'à faire des vers je ne sois pas habile. La crainte que j'avais qu'elle ne fût pas bien Peut-être encore une autre honte
Empêcha que ma langue alors ne fut trop prompte, Et par bonheur je ne dis rien.
J'en mourrais si je l'avais dite
Quoi donc, il la saurait! et pour mieux m'insulter, Celle pour qui l'ingrat me quitte,
Corinne oserait la chanter?
Je connais maintenant ce que l'amour prépare Aux faibles cœurs dont il s'empare
Je connais ce que c'est qu'un tendre engagement Mais lorsque mon printemps à peine encor commence Faut-il avoir acquis, par mon premier amant, Une si triste expérience?
Profitons-en pourtant, évitons les pasteurs, Leurs danses, leurs chansons, leurs fêtes dangereuses Mais surtout leurs discours flatteurs
Fuyons aussi les bergères heureuses
Si d'un pareil bonheur je formais le souhait, Mon cœur en deviendrait plus facile à surprendre. Et ne dois-je pas bien comprendre
Que ce n'est pas pour moi qu'un sort si doux est fait.