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BELLÉROPHON,
TRAGÉDIE.
ACTE PREMIER.
Le théâtre représente une avant-cour du palais du Roi, au fond de laquelle paraît un grand arc de triomphe, et au-delà on découvre la ville de Patare, capitale du royaume de Lycie. SCÈNE PREMIÈRE.
STÉNOBÉE,ARGIE.
STÉNOBÉE.
NoN, les soulèvemens d'une ville rebelle
Ne m'ont point fait quitter Argos
C'est l'amour seul fatal à mon repos,
C'est le cruel amour qui dans ces lieux m'appelle. Prétus n'est plus, et désormais sa mort
Me rend maîtresse de mon sort;
Je puis donner un diadème,
Et viens dans cette cour faire un dernier effort Sur le cœur d'un ingrat que j'aime.
ARCIE.
Quoi! de Bellérophon l'outrageante froideur
Ne peut de cet amour dégager votre coeur'
STÉNOBÉE.
Malgré tous mes malheurs, je serais trop heureuse, Si les mépris pouvaient guérir l'amour.
Ma fierté dès long-temps, par un juste retour, M'aurait fait triompher de ma flamme amoureuse;