Malgré ton juste orgueil et tes fières promesses, Hélas! que deviens-tu sans l'appui des richesses ? Indispensable appui pour tes plus beaux desseins, Nécessité fatale et honteuse aux humains!
Souvent aux champs de Mars ceux que ta voix convie Cultivant des sillons, seul espoir de leur vie, Sous de rustiques toits inconnus et cachés,
A des emplois trop vils sans relâche attachés, Passent des jours sans gloire et dans ces soins champêtres, Ce sang si généreux reçu de leurs ancêtres,
S'avilit jusqu'au point qu'il ne regrette pas
Les lauriers dont Louis couronne ses soldats. Plus tristement encore un beau sang dégénère. L'avoûrai-je en ces vers? ce sexe né pour pour plaire, Et combattre toujours contre ce qui lui plaît Peut, dans de longs malheurs, oublier ce qu est. Il n'apprend point assez à repousser les armes Des ennemis flatteurs qu'il se fait par ses charmes. Et n'est-ce pas un piège alors pour la beauté, Qu'un rayon de fortune à ses yeux présenté? Ah faut-il que l'Amour, dont la force est si grande, Pour séduire les cœurs jusqu'à cet art descende? Mais c'est Louis qui règne; il ne s'occupe plus Qu'à fixer parmi nous l'empire des vertus.
Le sort leur livre en vain des attaques cruelles, Ce héros s'est chargé de le vaincre pour elles. O vous, dans vos tombeaux, qui vous intéresse! A l'honneur des neveux que vous avez laissés, Sur la foi de Louis vous ne devez plus craindre Que de vos noms par eux l'éclat vienne à s'éteindre. Ce roi devient leur père; ils en sont adoptés, Dès que par leurs malheurs ils lui sont présentés