DIANE.
En écoutant ses maux ma honte était extrême, D'imposer à ses yeux par un calme apparent. J'ai bravé de l'amour la puissance suprême, Et l'on me croit toujours la même »
Mais je ne jouis plus des honneurs qu'on me rend, Et l'on me reproche que j'aime,
Quand on vient me vanter mon coeur indifférent. LICORIS.
Bannissez l'amour de votre âme,
Son empire pour vous aurait trop de rigueur; Toujours votre fierté combattrait votre flamme L'amour ne répand point ses douceurs dans un cœur S'il n'en est paisible vainqueur.
y.
Dégagez-vous, songez que vous êtes déesse. Et daignez voir quel choix vous avez fait. DIANE.
Je rougis de ma tendresse,
Et non pas de son objet.
L'aimable berger que j'adore,
N'a point besoin d'un rang qui s'attire les yeux; Il a mille vertus que lui-même il ignore
Et qui feraient l'orgueil des dieux.
L'amour lui paraît méprisable
Et même en n'aimant rien, il en est plus aimable. Que sa fierté dure toujours,
Que toujours à l'amour elle soit plus rebelle. Hélas! pour soutenir la mienne qui chancelle, Il me faut ce triste secours.
LICORIS.
Mais s'il ne sort jamais de son indifférence