OBSERVATION
Proposition de l'auteur.
90. « A mesure que le luxe s'établit dans une « république, l'esprit se tourne vers l'intérêt par« ticulier. A des gens à qui il ne faut rien que le « nécessaire, il ne reste rien à désirer que la gloire « de la patrie et la sienne propre. » Mais dit le critique on peut dire la même chose des monarchies il est bien certain que, si tous les sujets se contentoient du nécessaire, il ne leur resteroit plus rien à désirer que la gloire du prince, la leur propre et celle de l'état. Il faut donc conclure aussi, par la même raison que le luxe est dangereux dans un gouvernement monarchique.
RÉPONSE.
L'on a déjà prouvé qu'en général il n'y a point assez de vertu dans la monarchie, pour que les sujets puissent borner leur ambition à désirer la gloire du prince et celle de l'état; chacun songe d'abord à son avancement particulier. La supposition du critique tombe donc d'elle-même. De plus, je dis que le luxe, quoique presque toujours dangereux pour les mœurs, ne peut guère Page 85.