Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1854-08-15

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 15 août 1854

Description : 1854/08/15.

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4502693

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 67%.


-:V ̃̃.̃ FIANCE. ̃̃:•

PARIS, 14 AOUT.

Le Journal des Débats ne paraîtra pas le mereredi 16 août à cause de la solennité de la fête dui&.

Les nouvelles de Madrid que nous avons publiées hier ont produit dans le publie une profonde et douloureuse impression. Depuis quelques jours le bruit s'était répandu que les chefs du parti révolutionnaire, enhardis par leurs succès, voulaient porter la main sur la reine Christine, afin de détruire par leurs violences et par. leurs insultes le caractère sacré dont elle est revêtue. Outrager la majesté royale en la personne de la reine-mère était pour eux une grande satisfaction, parce qu'en même temps qu'ils vengeraient d'anciens ressentimens ils porteraient une grave at- teinte au principe de l'autorité monarchique et au prestige qui environne encore le trône constitutionnel de la reine Isabelle. On disait que de nombreux rassemblemens s'opposaient au départ de la reine-mère; qu'on la gardait à vue dans son palais, et qu'on prétendait soumettre sa conduite et les actes de sa vie au jugement des Cortès, dont la réunion était prochaine; on disait encore que ces démonstrations populaires avaient trouvé un certain appui parmi les hommes qui gouvernent aujourd'hui l'Espagne, sous l'étrange prétexte qu'il était désirable que les Cortès assignassent à la reine le lieu de sa résidence, parce qu'on serait ainsi débarrassé de son active influence. Tout cela se disait autour de nous, et nous né pouvions le croire; tout cela était vrai cependant, si nous en jugeons par les journaux de Madrid.

Les nouveaux ministres viennent de décider que Içs désirs du peuple de Madrid seront écoutés et que la reine Christine ne sortira de la capitale « ni de jour ni de nuit, ni publiquement ni furtivement, jusqu'à ce que les Cortès lui aient assigné une résidence. » C'est la réponse qui a été faite par le maréchal Espartero, de la part du gouvernement, à la députation de la junte de salut public de Madrid parlant au nom des districts de la capitale, et réclamant cette mesure « comme un acte ipdispensable de haute moralité publique, comme nnejuste et solennelle réparation que le pays exige pour sa dignité et pour son honneur. » Cette résolution a été adoptée d'urgence, dans une séance de nuit, par un conseil de ministres où siégeaient d'anciens royalistes, serviteurs de la reine Christine, tels que le général O'Donnel, M. Pacheco, et le duc dé la Victoire, qui le présidait.

Il y a peu de jours, nous disions que le sentiment monarchique est toujours celui qui domine en Espagne, que la royauté n'a pas cessé d'y être nationale et populaire et nous rassemblions avec soin toutes les circonstances qui pouvaient justifier et fortifier notre opinion; nous serions-nous trompés? Serait-il vrai que la nation espagnole, qui a dépensé tant de-sang et fait tant de sacrifices pour s'assurer la conquête d'un gouvernement régulier et libre, fondé sur des institutions monarchiques et constitutionnelles, s'apprête à y renoncer avant même d'en avoir fait un sérieux essai, et qu'elle se dispose à rouvrir de gaité de cœur lè champ à toutes les intrigues, à toutes les agitations, à toutes les luttes, à tous les désordres, à toutes les misères qui l'ont désolée pendant tant d'années, pour poursuivre le vain fantôme d'une république impossible? Non, cela ne peut pas être; cela n'est point. Les mouvemens révolutionnaires de Madrid, nous n'hésitons pas à le dire, ne sont que des apparences trompeuses. On refait à Madrid les scènes déplorables que nous avons vues si souvent se produire au milieu de nous, et on oublie que ces prétendues manifestations populaires, organisées dans un but qu'on n'ose avouer, aboutissent infailliblement au pillage, à l'incendie et à l'assassinat. Non, ce n'est pas la population de Madrid qui s'est rendue dans ses districts pour demander l'arrestation et la déportation de la veuve du roi Ferdinand; cette audacieuse et coupable tentative est l'œuvre d'un petit nombre de démagogues insensés et furieux que l'odeur des révolutions a attirés de tous les pays dans la malheureuse capitale de l'Espagne, et nous sommes bien moins surpris et bien moins affligés des pétitions couvertes de signatures plus ou moins sincères, plus ou moins volontaires que la junte de salut a remises au gouvernement comme l'expression des vœux du peuple, que de la faiblesse des ministres et de leur fatale condescendance.

Une révolution vient de s'accomplir dans toute l'Espagne; le peuple, imprudemment provoqué, a réclamé la'Constitution qu'il ne sépare point de la reine; il a vaincu toutes les résistances, il a renversé toutes les digues qui sont, dans les temps réguliers, la sauvegarde de l'ordre et de la sécurité. lUn nouveau ^ministère s'est formé qui doit conseiller et guider la reine dans l'exercice légal de son autorité souveraine. Tout cela s'est fait irrégulièrement mais puisque ces faits sont aujourd'hui consommés, il ne s'agit plus que de rétablir le plus tôt possible le régime de la loi, et de faire prévaloir les principes éternels du droit et de l'équité. C'est la tâche que le maréchal Espartero a acceptée, il faut qu'il.l'achève à tout prix, car il y va de sa gloire et de son honneur. Nous avons dit que nous avions confiance dans le maréchal; nous croyons encore ù son désintéressement, à sa loyauté, à son dévouement sincère et respectueux pour cette jeune reine dont il fut presque le tuteur; et nous espérons qu'il fera tout ce qui dépendra de lui pour consolider le trône et pour rallier tous les partis libéraux et conservateurs qui poursuivent le même "but et qui ne diffèrent que dans les moyens de l'atteindre.

Cependant si, comme on l'assure, le maréclial Espartero a promis de retenir la reine Christine prisonnière jusqu'au jour de la réunion des Cortès, nous disons qu'il a déjà trempé dans un acte révolutionnaire que rien ne peut ni justifier ni excuser, et dont, s'il ne s'en rachète, il portera la responsabilité devant l'histoire. Nous savons bien tout ce on

peut dire pour expliquer cette conduite plus imprudente et plus malhabile encore que coupable que les partis sont encore dans l'ivresse de leur victoire que l'armée démoralisée n'a point repris ses habitudes de discipline, et ne connaît pas ses nouveaux chefs que la milice nationale n'est ni organisée ni armée; que le gouvernement est sans défense contre l'émeute et qu'il est réduit à la dure nécessité de pactiser sans cesse avec elle. Tout cela est vrai jusqu'à un certain point, nous le reconnaissons raison de plus pour résister à l'aide de sa popularité, dût-on la perdre, et pour se maintenir sur le terrain de la justice et de la moralité publique. C'est un devoir auquel ne manquèrent jamais les hommes vraiment grands, vraiment habiles ceux dont les noms sont restés purs et honorés. Le, mSréehal Espar-tero ne s'est jamais trouvé dans une situation plus grande et plus difficile; il peut à son gré tomber dans un abaissement honteux ou atteindre au rang le plus élevé parmi les hommes. Il lui suffira d'un peu de résolution et de courage, non pas de ce courage dont il a donné tant de preuves, qui sait braver la mort sur un champ de bataille, mais de ce courage bien plus rare qui se manifeste au milieu des discordes civiles et qui consiste à blâmer hautement ce qui est mal, à'louer ce qui est bien, et à faire le bien sans ménagement et sans faiblesse.

Ceux qui auraient promis de livrer la reine Christine aux Cortès n'ont pas réfléchi à toutes les suites d'un semblable engagement. Les Corlès réunies ne supprimeront pas apparemment le trône constitutionnel de la reine Isabelle, ni son autorité légitime, ni sa participation à tout ce qu'elles voudront entreprendre; pense-t-on que la reine consente à confier le sort de sa mère à une assemblée qui pourrait bien se croire investie d'un droit illimité de vie ou de mort? Et qu'arriverait-il si elle résistait avec une obstination bien naturelle, bien louable et qui serait approuvée de tous les gens de bien? Qui viderait le conflit, si un semblable conflit venait à s'élever entre la reine et.les Cortès? Le maréchal Espartero le sait mieux que personne l'Espagne est de tous les pays celui où les retours de fortune sont les plus fréquens, les plus rapides et les plus imprévus. Si la lutte que nous prévoyons s'engageait en effet, on peut tenir pour certain que la grande majorité des Espagnols serait bientôt du parti des deux reines, et qu'une autre révolution, cette fois bien légitime, les vengerait de ceux qui auraient méconnu et froissé le sentiment national. Pour nous, qui n'avons pas cessé d'être les amis de -l'Espagne et qui l'avons dit souvent, nous faisons les vœux les plus sincères pour son repos et pour son bonheur; nous pensons aujourd'hui ce que nous pensions hier, ce que nouspensions il y a six mois, ce que nous avons toujours pensé. La monarchie est nécessaire à ce pays, parce qu'elle seule convient à ses traditions, à ses mœurs, à ses habitudes, à sa foi religieuse non pas la monarchie des anciens jours, mais une monarchie progressive et libérale qui se fortifie et s'éclaire au contact d'une représentation nationale. Cette monarchie, la reine Christine l'avait établie en la personne de sa fille et l'Espagne prospérant sous son égide malgré l'inexpérience des hommes a heureusement traversé les circonstances les plus périlleuses. Nous sommes convaincus que le salut de l'Espagne dépend de la conservation de cette monarchie si fortement ébranlée en ce moment, etnousaimons à nous persuader que le duc de la Victoire, qui a conquis sa renommée au service de la reine Isabelle, voudra attacher son nom à la restauration de son trône en l'entourant d'institutions libérales et monarchiques; mais nous dirons en même temps que si ce sont là ses intentions, il s'est étrangement mépris dans sa conduite envers la reine Christine; qu'il se hâte donc de revenir sur ses pas, il en est temps encore le vrai succès, le succès légitime et honorable, est à ce prix. 8. DE 9AC.Y.

Le Moniteur publie ce matin, les nouvelles suivantes d'Espagne

« Perpignan, le 12 août.

» Le bataillon de Tarragone, cantonné à Sarria (faubourg de Barcelone ) s'est livré le 9 au soir à de nouveaux actes d'insubordination. D^s forces considérables ont été envoyées immédiatement sur les lieux. Deux soldats des plus mutins ont été arrêtés, jugés et fusillés sur-le-champ.

» Le lendemain le bataillon a été désarmé, moins une compagnie. Les soldats vont être envoyés hors du continent et les officiers à Madrid.

» Deux ouvriers embaucheurs ayant voulu faire suspendre les travaux de fabriques, ont été arrêtés et livré par leurs camarades à l'autorité. Condamnés à mort par la commission militaire, le général de la Concha a cédé aux prières et aux larmes de leurs mères, et vient de leur faire grâce.

» Barcelone est tranquille, mais la plupart des magasins sont fermés et les rues désertes. »

Par le paquebot le Vectis, de la Compagnie Orientale-Péninsulaire, on a reçu à Marseille la malle de l'Inde et de la Chine. Le même paquebot a apporté des nouvelles d'Orient, donth>€o«mer de Marseille publie l'extrait suivant -r^

« La division de la flotte combinée est revenue le 30 juillet reprendre son mouillage à Baltchick, après avoir effectué sa reconnaissance des côtes de Crimée. » Le 1er août, les forces navales alliées étaient encore dans la même position, attendant le retour de l' Agamemnon, envoyé à Constantinople pour prendre des bateaux, plats et des chaloupes canonnières. » La frégate anglaise Sampson venait d'entrer dans l'arsenal de Constantinople pour réparer sa coque. Pendant sa croisière sur les côtes de Circassie, ce navire avait touché sur un rocher.

» L'état sanitaire de la .flotte n'a pas cessé d'être satisfaisant. »

On écrit de Vienne, le' 10 août, au Journal français de Francfort r

a Hier, à ce qu'on apprend, le prince Gortschakoff, envoyé de Russie, a déclaré verbalement et en attendant au ministre des affaires étrangères que S. M. l'empereur de Russie avait donné à ses troupes l'ordre de £e retirer des principautés danubiennes. On lui a répondu verbalement et en attendant que les troupes autrichiennes entreraient daus ces principautés, mais que cette mesure n'avait pas de signification hostile à la Russie.

» Si cette ré3olution de la Russie était volontaire, si

au moins elle avait été prise par suite de la Note autri. chienne du 2 juin, elle aurait probablement pu conduire au prompt rétablissement de la paix européenne. Mais cette résolution, loin d'être volontaire, n'est que le résultat de la non-réussite de la campagne contre les Turcs et du grand déploiement de forces de l'Autriche.

£̃» Cette dernière puissance occupera les principautés danubiennes, que la Russie y consente ou non. Si la Russie n'y consent pas, la guerre est inévitable. Si elle y consent, alors l'Autriche réclamera d'elle des garanties, et, après les avoir obtenues, s'efforcera d'amener la paix. Mais si la Russie refuse ces garanties, l'Autriche fera énergiquement la guerre.

Parmi ces garanties se trouvera sans doute en première ligne la renonciation de la Russie à toute espèce de protectorat sur les principautés danubiennes, parce que ce protectorat est absolument incompatible avec les intérêts de l'Europe et en particulier avec ceux de l'Autriche et de l'Allemagne. On peut être assuré que la résolution de l'Autriche, de ne permettre sous aucune condition que la Russie reste puissance protectrice des principautés danubiennes, est prise d'une manière inébranlable. »

On écrit de Vienne, le 9 août, à la Boersenhalle de Hambourg

« On verrait avec beaucoup de peine ici que la proposition qu'a faite l'Autriche seule, sans avoir pris l'avis de la Prusse, d'une mobilisation partielle des contingens allemands, donnât lieu à de nouvelles dissidences. Le cabinet de Vienne n'a,aflppté,.pour cette démarche, qui lui paraissait muTspensable la forme qu'on critique aujourd'hui de toutes parts que parce que l'expérience lui a appris que les négociations préliminaires font toujours perdre le temps le plus précieux, et parce qu'il n'ignorait pas que la Prusse opposerait à cette proposition des obstacles difficiles à surmonter.

» On nous apprend que le gouvernement prussien a envoyé le 3 août une circulaire dans laquelle il s'explique ouvertement, mais sans amertume, sur l'origine exclusivement autrichienne de cette proposition, et recommande celle-ci aux gouvernemens allemands autant que peut le faire un gouvernement qui, dans un moment critique, ne veut pas mettre ouverte- ment obstacle au développement de la puissance de la patrie. Nous avons lieu de croire qu'une majorité suf- lisante est déjà assurée à la proposition dans le sein de la Diète. »

On écrit de Vienne, le 10 août, au Moniteur: « L'échange des Notes concertées entre les ministres de France et d'Angleterre à Vienne et le comte de Buol a eu lieu le 8 avec une certaine solennité, et la nouvelle de ce fait s'est promptement répandue dans le public, où elle a produit une impression aussi favorable que profonde. On connaissait à peine la notification officielle de l'évacuation des princi-pautés, lorsqu'on a appris qu'à la suite de cette notification de l'envoyé de Russie, le gouvernement autrichien avait cru devoir contracter un nouveau lien avec les puissances occidentales, en formulant en commun avéc elles les conditions préalables de toute reprise des négociations. L'accord que les Notes du 8 août consacrent est regardé comme d'autant plus solide et plus durable, que les quatre articles qui en forment la base résument des intérêts non moins impérieux assurément pour l'Autriche et l'Allemagne que pour la France et l'Angleterre.

» On n'attend ici que la réponse d'Omer-Pacha aux dernières communications que le colonel Kalik a été chargé de lui faire, pour ordonner à un corps d'armée d'entrer dans les principautés conformément aux stipulations du traité austro-turc.

» Les Russes opèrent leur mouvement de retraite l'évacuation continue en Valachie et commence en Moldavie. Plusieurs régimeus ont déjà repassé le Pruth. »

On lit dans le Lloyd de Vienne du 10 août: a On mande de Tchernowitz (Bukowine), le 7 aoûf, que la retraite des Russes, commencée le 2, s'opère par cinq points, savoir: par Lipkani, par Skuliani, par Lentcheni, par Leowa et par Woleni, au-dessus de Reni. Il est remarquable que ces troupes ne doivent pas rester sur la rive gauche du Pruth. mais qu'elles sont dirigées à l'intérieur sur Mohilew, sur Belz, sur Bender et sur Kilia.

» D'après les ordresde marche donnés par le général O3fan-Sa,cken, la Moldavie pourra être completement évacuée à la fin d'août.

» D'après les nouvelles les plus récentes de Jassy du 4 août, le général Liprandi a quitté son quartier général de Fockschani et a commencé à passer le Pruth comme avant-garde du corps russe du Danube. Le général Luders restera à Galatz pour couvrir le flanc du corps qui bat en retraite; il prendra ensuite le chemin le plus court pour arriver en Bessarabie. La nouvelle du départ des Russes a produit une grande joie à Jassy.

» Les nouvelles de Galatz vont jusqu'au 2. Le corps de Luders est concentré entre Galatz et Ihraïla. La Dobrudscha est complétement occupée par les Turcs le 31 juillet, un fort corps d'éclaireurs turcs a paru avec du matériel du génie près de Matchin, et s'est mis en mesure de prendre une forte position. Les fortifications de Matchin sont rasées. Les Russes ont abandonné le 24 juillet Isatcha et Toultcha, après avoir détruit les nombreux remparts et retranchemens qu'ils y avaient construits. On parlait beaucoup d'une attaque projetée par les Turcs, appuyée par des troupes anglo-françaises, contre Galatz.

» Les Turcs qui sont entrés en Valachie ont payé comptant jusqu'ici tout ce dont ils ont eu besoin. Eu ce qui concerne les logemens, le quartier-maitre délivre des bons qui sont payés comptant par le caissier de chaque détachement après le départ de ce détachement. Les caisses des- autorités valaques sont vides de numéraire, mais il s'y trouve une quantité considérable de bons russes. Les finances sont dans un état tel qu'on sera forcé de recourir à un- emprunt. » On écrit de Bucharest, le 3 août, à l'OstDeutscJie-Posl

a Voici la traduction du rescrit adressé par le prince Gortschakoff au grand Irm Kantacuzène

A S. Exc. le prince- Kantacuzène, président du conseil d'administration.

» Par suite de la concentration de l'armée impériale qui a lieu actuellement, la ville de Bucharest se trouvera dégarnie de troupes russes. En quittant cette villr, je remets la gestion des affaires publiques au conseil d'administration. Il aura soin de les gérer consciencieusement et .avec zèle, conformément aux institutions qui régissent le pays.

s Eu ce qui concerne les districts que l'armée impériale continuera à occuper, les fonctionnaires administratifs et autres devront remplir leurs-fonctions comme jusqu'ici, et avoir soin de faire fournir aux troupes ce dont elles auront besoin, suivant les ordres du chef militaire ou du vornick Flaresko, qui m'a été adjoint en qualité de commissaire spécial depuis l'entrée des Russes en Valachie. En quittant la capitale de cette principauté, il m'est agréable de pouvoir exprimer aux membres de l'administration ainsi qu'aux employés et à la population en général ma gratitude pour le zèle que tous ont témoigné sans distinction pour subvenir aux besoins de l'armée impériale.

D Le prince Michel GORTSCHAKOFF.

» Au quartier général de Zelaba, le 31 juillet 1834. » » Samedi prochain, 5 août, la diligence de Giurgevo, qui relie Bucharest aux bateaux à vapeur du Danube, reprendra son service régulier. »

RAPPORT A L'EMPEREUR.

Sire, 1

II y a dans les cadres de l'administration française une classe de fonctionnaires aussi utiles que dévoués, dont les services quotidiens n'attendent ni salaire, ni honneurs, ni avancement; ces hommes modestes, mais nécessaires, ce sont les 33,000 maires de nos communes rurales. Votre Majesté, qui n'oublie aucun de ceux qui servent bien le pays, a voulu connailre les vétérans de cette armée municipale, et récompenser en quelques uns le mérite de tous. Ces vétérane, Sire, sont nombreux; mais les trois maires qui marchent à leur tète comptent, le premier, soixante-deux ans, les deux autres cinquante-huit ans de bons et honorables services municipaux. J'ai inscrit, par vos ordres, leurs noms dans un décret spécial que je soumets à la signature de Votre Majesté.

Je suis avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, le très obéissant, très dévoué et très fidèle serviteur et sujet,

Le ministre secrétaire d'Etat au département de l'intérieur, Billault.

Napoléon, etc. y- Avons décrété et décrétons ce qui suit

Sont nommés chevaliers de l'Ordre impérial de la Légion-d'Honneur

MM. Duval, maire de Soncourt (Vosges); soixantedeux ans de services non interrompus comme agent ,syndic ou maire de cette commune

Berton, maire de Saint-Vaize (Charente-Inférieure) maire sans interruption depuis cinquante-huit ans Desquennoy, maire dé Lawarde-Mauger (Somme); cinquante-huit ans de services comme adjoint au maire de cette commune.

Fait à Biarritz, le 9 août 1854.

NAPOLÉON.

Nouvelles étrasa^ères» ALLEMAGNE.

Dresde (Saxe), 10 août.

Le nouveau roi de Saxe vient de publier la proclamation suivante

a Nous, Jean, par la grâce de Dieu, roi de Saxe, » etc., etc., offrons à tous nos saluts et notre bienveil» lance royale, et faisons savoir ce qui suit » Suivant le décret et la volonté impénétrable de a Dieu, S. M. royale notre bien-aimé frère le très haut »et très puissant 'roi et seigneur Frédéric-Auguste, »roi de Saxe, etc., etc., a été rappelé de ce monde à »la grande douleur de sa maison et de tous ses sujets. » Par suite de cet événement, nous avons pris le gou» vernement du royaume de Saxe, conformément aux » lois de succession en vertu desquelles la couronne » nous est échue.

» Nous attendons donc de nos fidèles Etats, de tous » les serviteurs de l'Etat chargés des fonctions publi» que?, et en général de tous les sujets et habitans de » notre royaume, qu'ils nous reconnaissent volontai» ment, et conformément à leurs devoirs, comme le » souverain légitirpe du pays; qu'ils nous prêtent une » iilélité inébranlable et une obéissance assurée, et »qu'ils se" conduisent envers nous en tous points »comme le doivent des sujets fidèles envers ja souveb raineté et l'autorité établie par Dieu. De notre côté, » nous les assurons que notre sollicitude paternelle »sera constamment dirigée vers le maintien du droit » et de la justice et le développement de la prospérité »et du bien du pays; nous observerons aussi et main» tiendrons et protégerons dans toutes ses disposi»tions la Constitution du pays.

» Afin que le cours régulier de l'administration et »de la justice ne soit pas interrompu, nous ordon) nons en même temps que les autorités du royaume »continuent à remplir les devoirs de leurs fonctions » comme par le passé. Les actes délivrés en notre »nom porteront cette formule

« Nous, par la grâce de Dieu, Jean, roi de Saxe on »se servira des sceaux actuels jusqu'à ce qu'on en ait » confectionné de nouveaux. Dans les Adresses et les » pétitions qui nous seront adressées, on suivra les rè» gles usitées.

Donné dans notre résidence de Dresde, le 10 août » 1854.

» Jean.

» Dr FERDINAND ZCIIINSKY, BERNARD Reben» harst, Jean-Henri-Auguste Behr,Jean» PAUL DE Falkensten. »

(Journaux de Dresde.)

ESPAGNE.

Madrid, 9 août.

M. Joaquin Aguirre est nommé sous-secrétaire d'Etat au ministère de grâce et justice, en remplacement de M. Rafaël Ramirez de Arellano. M. Benito Alejo Gaminde est nommé directeur général de3 douanes et des tarifs.

M. Santa-Cruz, ministre de l'intérieur, a adressé la circulaire suivante aux gouverneurs civils des provinces

a La reine, voulant qu'il n'y ait pas d'altération dans le calme et la tranquillité si nécessaires dans les circonstances actuelles, et désirant en même temps que par tous les moyens dont le gouvernement dispose il soit pourvu à la plus grande sécurité individuelle, a ordonné qu'après le rétablissement de la garde civile (gendarmerie) dans les commandemens respectifs, les gouverneurs ou les autorités qui en exercent les fonctions adoptent les dispositions nécessaires pour que cette force rentre dans ses anciens postes en la distribuant de la manière la plus convenable, afin qu'elle puisse parcourir les routes et éviter par sa vigilance continuelle qu'il soit commis aucun vol ni aucun délit contre les personnes des voyageurs et contre les propriétés particulières, ainsi qu'elle l'a fait jusqu'ici en exécution du premier et principal devoir de son institution spéciale. »

-On lit dans la Espana

a Il parait certain que le gouvernement a résolu la question des Cortès elles seront constituantes et elles s'assembleront en une seule Chambre composée de députés élus par le peuple. Le ministère n'entend pas préjuger la question relative au Sénat. Ses fonctions seront supendue?, et les Cortès constituantes statueront à son égard.

» Quant au mode d'élection, les lois de 1837 et de 1846 ne paraissant pas susceptibles d'application aux circonstances actuelles, le gouvernement se propose de régler provisoirement la question par un décret » II n'est pas douteux que les élections se feront par provinces et que le nombre des électeurs sera augmenté par la réduction du cens.

» La situation de la Catalogne n'inspire plus aujourd'hui d'inquiétude sérieuse. Le marquis d'el Duero dispose d'élémens sufllsans pour y maintenir l'ordre. » Le calme est rétabli dans les provinces; seulement dans quelques parties de l'Andalousie se manifestent des symptômes de réaction dans le sens démocratique.

» Le général Serrano doit arriver bientôt ici; en son absence et jusqu'à l'arrivée du général Zavala, le commandement supérieur du district d'Andalousie sera confié au général Francisco Armero.

a Nous pouvons assurer que M. le duc de Sotomayor a accepté les hautes fonctions de premier majordome du palais, qui lui ont été offertes au nom de la reine par le duc de la Victoire.

» Pour les sept autres places du palais, on désigne positivement le due rie Bailen, le due de Saragosse, le marquis de Santa-Cruz, le comte de Campo Alange, le duc de Médina de las Torres, le marquis de Valle Hermoso et le duc d'Abrantès. Tous ont appartenu à l'Opposition constitutionnelle du Sénat.

» Pour les postes de camerera et de dames du palais, nous avons entendu citer la jeune marquise de Santa-

Cruz, la duchesse douairière d'Albe, la marquise de Valle Hermoso et la comtesse de Corres.

Dimanche prochain, la presse libérale aura définitivement son grand banquet.'Ce sera, selon toutes a les probablités, l'un des plus splendides que l'on ait vus à Madrid. (Las Novedades.) Le ministre de l'intérieur a fait demander par le télégraphe à Séville,. 4,000 fusils pour la garde nationale de Madrid. Des armes sont demandées pour le même objet à Burgos, à Santander et dans d'autres villes. (La Espana.) La presse madrilène se composa aujourd'hui des journaux la Espana, las Novedades, la Nacion, la Epoca, el Clamor publico, et Dîario espanol, el Tribuno, la Esperanza, la Iberia, el Catolico, el Miliciano, la Independencia, el Guardio nacional, el Esparterista, la Union, la Europa.

Depuis les derniers événemens, on a an loncé el Espetador. Il a été publié quatre numéros d el Libéral et un seul de l'Eco de la Revolucion, le p'u.s avancé de tous.

El Heraldo, el Boletin del Pueblo et el Mensagero ont cessé d'exister. (La Espana.)

.;̃••̃;> -Parts, .-•

Par décret du 5 août, sur la proposition du ministre d'Etat et de la maison de l'Empereur, ont été nommés ou promus dans l'Ordre de la Légion d'Honneur,

A la dignité de grand-officier M. le général Husson, sénateur.

Au grade de commandeur il. de Parieu, président de section au conseil d'Etat, ancien ministre. Au grade d'officier MM. Reveil, vice-président du Corps- Législatif; le docteur Emery, président de l'Ecole impériale des Beaux-Arts.

Au grade de chevalier MM. Marchand (du Nord), sénateur Adolphe Debelleyme, la baron Buquct, Edme Collot, le comte de Gouy d'Arsy, Langlais, Alfred Leroux et le marquis César de Latour-Maubourg, membres du Corps-Législatif; Camus du Martroy, Gomel et Lestiboudois, maîtres des requêtes delre classe au Conseil d'Etat; Théodore Dubois, inspecteur des beauxarts Théodore Richard, peintre de paysage; Perrin, peintre d'histoire; Schopin, peintre d'histoire; Degeorges, peintre d'histoire; Jadin, peintre d'animaux; Droz, sculpteur; Nolau, architecte décorateur; Milbye, peintre de marine; Autran, auteur dramatique; Hostein, directeur du théâtre de la Gaité; Bellu, entrepreneur de charpente Lefuel, architecte de la Couronne, chargé des travaux de la réunion des Tuileries et du Louvre Vubrer, chef de division au ministère de la Maison de l'Empereur Leclerc inspecteur des forêts et domaines de la Couronne; Horace de Vielcastel, conservateur au Musé du Louvre.

Par décret du S août, M. Damas-IIinard secrétaire des commandemens de S. M. l'I npératrice et. il. Albert de Dalmas, sous-chef du cabinet de l'Empereur, ont été nommés chevaliers dans l'Ordre de la Légion-i'Honneur.

–Par décret du 10 dj ce mois, sur la proposition du ministre àesaffaires étrangères, S. M. a élevé la dignité de grand-officier dans l'Ordre de la Légion-d'Honneur

MM. Thouvenel, ministre pléni potentiairede Irc classe, directeur des affaires politiques au département des affaires étrangères, et Adolphe Barrot, envoyé extraordinaire et ministre pléaipotentiaire de France près S. M. le roi des Belges.

Ont été promus dans le même Ordre

Au grade de commandeur: MM. Gonry du RoslaD, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France près la république de la Nouvelle-Grenade; Biradère, consul général de France à Barc-lone. Au grade d'officier MM. le duc de Guiche, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France près S. M. le roi de Sardaigne le marquis de Moustier, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France près S. M. le roi de Prusse; Alphonse de Bourboulon, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France en Chine; Bpclard, consul général et chargé d'affaires de France à Tunis.

Ont été nommés chevaliers dudit Ordre

Alphonse Dano, secrétaire de la légation de France au Mexique; Challaye consul de France Erzeroum Béligny Sainte-Croix, consul de France à Zanzibar Marchand, rédacteur au département des affaires étrangères Desprez, rédacteur au même département Tetot, attaché au même département Villefort, attaché^iu même département; Hory chancelier du consulat général de France à Bucharest; Lastic de Vigouroux agent consulaire de France à Naxio.

Par décret du 9 août, rendu sur la proposition du ministre secrétaire d'Etat au département de l'intérieur, ont été promus ou nommés dans l'OrJre de la Légion-d'Honneur

Au grade de commandeur M. de Crèveeœur, préfet du département des Bouches-du-Rhône.

Au grade d'officier MM. Migneret, préfet du département de la Haute-Garonne; Massy, préfet du département des Hautes-Pyrénées; Merruau, secrétaire général de la préfecture de la Seine; Arrighi, maire de Corte (Corse); Jacquot, major de la 4" subdivision de la garde nationale de la Seine.

Augrade de chevalier: MM. Matrot maire de Rimont (Ariége); Gerard-Fteury, conseiller de préfecture, secrétaire général de l'Aube Mazarin, maire de Saint-Affrique (Aveyron); de Gras, administrateur des hospices d'Aix; Brard-Suriray, adjoint au maire de Caen ( Calvados) Boytières, membre du conseil général du Cher; Piétri, maire de l'Ile Rousse (Corse); Légué, conseiller de préfecture des Côtes-du-Nord; Renaud, membre du conseil municipal de Périgueux Frébourg, r-; ^-» de Morlaix (Finistère); Morel, directeur de ''institution des Sourds-Muets de Bordeaux; Bro>-s0nn; membre du conseil général de l'Héraut cloaÛlm n rS dP

S~aKo~ de Vienne

> hSî «' r°? °--urun> membre du conseil général de nin-c chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de uwio; uiissart, adjoint au maire de Nantes; Dssmares, maire de la Chapele-Saint-Mesmin (Loiret); Berton, maire de Cahors (Lot); Bonnet, directeur de la maison centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne); de Buzelet. maire de Saint-ltemy-la-Varenne (Maine-et-Loire); Dubois, maire de Saint-Lô (Manche) Gilbert, adjoint au maire de Reims (Marne) Thiberge, membre du conseil général de la Haute Marne, maire de Bussières-Iès-Belmont Bonneau, maire de Moulins-Engilbert (Nièvre); David, membre du conseil général (Je l'Orne, secrétaire de ce conseil; Kœchlin-Schlumberger, maire de Mulhouse (Haut-Rhin); de Cheppe, directeur principal des lignes télégraphiques à Lyon; Jacques, chef de division à la préfecture du Rliône;Voirol, sous préfet de Grav (Haute- Saône); Lépine, adjoint au maire de Chalon-surSaône Reboul de Gavalery, inspecteur général des prisons Falkenberg, chef de bureau à Il direction générale des lignes télégraphiques; Housset, adjoint au maire du 4" arrondissement de Paris; Delahaye, maire de Nanterre (Seine); Thiboumery, maire de Vaugirard (Seine); Lev isseur, administrateur du bureaude bienfaisancedu 11* arrondissement Klein, administrateur du bureau debienfaisancedu 1er arrondissement; Davet de Beaurepaire, médecin à Paris Cucheval-Clarignv, services distingués dans la presse; Germond de Lavîgne, vingt ans de services dans les administrations publiques, services danslapresse; Grbnffer, commissaire de police Cab achet, chetde bureauàla préfecture de police: Guillier, chef du 27° bataillon de la garde nationale de ̃ la Seine; Lacroix-Saint-Pierre, chef d'eaea lron dans la garde nationale à cheval de la Seine; Marcotte- Lévv. capitaine au 4» bataillon de la garde nationale de Seine; Bourgeois, capitaine au ll«= bataillon de la garde nationale de la Seine; Delcamp, lieutenant au 33° bstnllon de la garde nationale de la Seine; Quibel. adjoint au maire de Rouen j Mauqaest de La*