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Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1852-09-04

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 04 septembre 1852

Description : 1852/09/04.

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4495706

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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̃' FRANCK. 1

PA1US, 5 SEPTEMBRE. 1 1

Nous avons fait connaître en peu de mots à nos lecteurs le résumé des votes politiques exprimés par les conseils d'arrondissement

Les conseils généraux constituant une représentation plus haute de la France, leurs vœux acquièrent une plus grande importance politique. Aussi 1 en avons-nous mis sous les yeux de nos lecteurs le texte même, tel qu'il a été publié par le Moniteur.

Aujourd'hui nous allons classer ces vœux et les résumer dans un tableau sur l'exactitude duquel nous croyons qu'on peut compter.

Remarquons d'abord que les conseils généraux de tous les départemens à l'exception de celui du Cantal, dont le Moniteur n'a pas encore publié la délibération et de la commission départementale de la Seine qui ne se réunira que le 5 novembre prochain ont exprimé des vœux politiques et que tous ont offert au prince Président de la République le témoignage de leur gratitude et de leur satisfaction pour le passé et pour le présent. Voilà, pour ainsi dire, le caractère général de ces vœux. C'est le seul point sur lequel les conseils aient été unanimes. Quarante ont exprimé le wsri-^a^UtpoiiW»? fut perpétué dans les mains du prince LouisNapoléon.

Ce sont les conseils

De l'Aisne,

Des Rasses-Alpes,

De l'Ariége,

De l'Aube,

De F Aveyron

Des Bouches-du-Rhône

Du Calvados

De la Charente,

De la Côte-d'Or,

De la Creuse,

De la Dordogne,

D'Eure-et-Loir,

De la Haute-Garonne,

v Du Gers,

De la Gironde,

De l'Hérault,

y De l'Indre,

Du Jura,

De Loir-et-Cher,

Du Loiret,

Du Lot,

De Lot-et-Garonne,

De la Manche,

De la Marne, ,,J De la Meuse, ,r~

De la Moselle,

De l'Oise,

Du Pas-de-Calais

Des Basses-Pyrénées v

Des Hautes-Pyrénées,

Des Pyrénées-Orientales,

Du Rhône,

De la Haute-Saône

De Saône-et-Loire,

De la Seine-Inférieure,"

De la Somme,

De ~'ùuùltise)

De Vaueluse

De la Vendée,

De la Vienne. Total, 40. Sur ces quarante conseils géné-

raux, neuf, donnant Une forme plus

explicite à leurs vœux', ofit formelle-

ment demandé le rétablissement de

l'empire héréditaire.

Ce sont les conseils

Des Basses-Alpes,

Des Ilautes-AfpèS';

De l'Ariége, ".•• ̃

De la Charente

Delà Creuse,

De l'Indre,

De Loir-et-Cher^

Des Hautes-Pyrénées,

De Vaucluse.

Parmi ces neuf, nous ferons remar-

quer que le conseil des Ilautes-Pyfé-

riées, présidé par M. Àchiilo Fould

ministre d'Etat, spécifiant davantage

encore la portée de ses vœux, a de-

mandé que l'empire ̃héréditaire fut

rétabli dans la personne du prince

Louis-Napoléon et dans sw descen-

dance directe, légitime ou adoptive.

Le Moniteur ajoute que cette déli-

bération a été prise par le conseil au

complet et à l'unanimité.

Dix -huit conseils se sont bornés à

faire des vœux généraux pour la con-

solidation et la sîàDtRfSt(îfi'i|)OHVot! ce sont ceux

De I'Àrdoche,

Des Ardcnhes,

de l'Aude, ̃

De la Corrèze,

De la Corse,

Du Doiibs, ̃•'••̃̃ I De la Drôine,

De l'Isère,

Des Landes,

De la Loire,

De la Mayenne}

Du Nord,

De l'Orne,"

Du Puy-de-Dôme,

v Du Bas-Rhin,

De Seine-et-Oise,

I>.e Tarn-et-Garonne,

̃Des Vosges. Total, 18. Cinq conseils généraux ont ex-

primé leus* satisfaction par l'éloge du

gouvernement, sans demander d'ail-

leurs aucun changement.

Ce sont les conseils de l'Ain,

Des Côlcs-du-Nord

DU Finistère,

Du .Gard,

D'HWt-Vilaine. Toial. 5.

Vingt et un enfin ont présenté sim- Réport, 65. plement des félicitations et assuré

le gouvernement de leur concours.

Ce sont les conseils

De l'Allier,

De la Charente,

Du Cher,

De l'Eure,

D'Indre-et-Loire,

De la Haute-Loire,

De la Loire-Inférieure,

De la, Lozère,

De Maine-et-Loire,

De la Haute-Marne,

De la Meurthe,

Du Morbihan,

De la Nièvre

Du Haut-Rhin,

DelaSarthe,

De Seine-et-Marne,

Des Deux-Sèvres,

Du Tarn,

Du Var,

De la Vienne,

De l'Yonne. Total, 21. Total général, 84.

.&. Jrépétom que.ee tableau est, à nosyeux-, "de-f exactitude la plus rigoureuse. Au surplus, s'il nous était échappé involontairement quelque erreur, ce qui nous paraît difficile, il serait aisé de la rectifier en recourant au texte même de ces vœux que nous avons successivement publiés..

AtïMAND BERTIS.

dI. I

Nous croyons devoir mentionner particulièrement le vœu suivant, que le conseil général de l'Hérault vient de voter à l'unanimité, dans le sens de la liberté du commerce

« Le conseil général,

» Considérant que les dispositions principales du tarif des douanes ont été adoptées dans des temps où l'industrie française, beaucoup moins avancée qu'aujourd'hui, était beaucoup moins en position de supporter l'épreuve de la concurrence étrangère, et où le commerce international rencontrait, soit dans l'orga- nisation de l'industrie, soit dans les moyens de transport, soit dans les idées dominantes, beaucoup plus de difficultés;

» Considérant que, dans ces dernières années, tous les gouvernemens étrangers ont modifié profondément leurs tarifs de manière à en effacer les prohibitions absolues et à diminuer les droits élevés afin de se rapprocher, avec la prudence et les ménagemens que commande une bonne politique, d'une liberté commerciale tempérée, et que sur ce point la France seule reste en arrière

» Considérant que l'exagération des droits de douane, et, à plus forte raison, les prohibitions absolues, ont eu et conservent l'inconvénient de maintenir plusieurs matières premières, d'un emploi très étendu, à un prix excessif, au grand détriment de l'agriculture et des manufactures nationales, et au grand dommage du public consommateur, et que, par exemple, le fer, la fonte et l'acier, objets d'une si grande utilité, sont ainsi élevés artificiellement à un prix double de ce que les paie l'étranger

» Considérant que la surélévation du tarif français a provoqué de la part des gouvernemens étrangers des représailles funestes à plusieurs de nos industries les plus importantes, et particulièrement à l'industrie viticole

» Considérant que les mesures adoptées chez les autres nations, dans ces derniers temps, pour la réduction des tarifs, ont été couronnées de succès; que la prospérité publique s'en est visiblement augmentée chez ces nations, et qu'en définitive le producteur n'a eu qu'à s'en applaudir, ainsi que le consommateur; » Emet le vœu qu'il soit procédé à la révision du tarif des douanes

» Que les prohibitions' commerciales soient abolies et remplacées par, des droits convenablement pondérés » Que les droits excessifs soient réduits et qu'on les ramène à la quotité qui permettrait à la concurrence étrangère de stimuler l'industrie française » Que, notamment, les droits dont "sont grevés les matières premières, y compris les fers, soient abaissés, de manière à se rapprocher du point où ils étaient sous l'Empire. »

Pour l'explication de ce vœu, nous ajouterons que, sous l'Empire, la plupart des matières premières n'étaient soumises qu'à des droits très faibles, et que plusieurs étaient exemptes de droits. Quant aux fers, à la fonte et à l'acier, voici comment les traitait le tarif des douanes alors, en comparaison du traitement qu'il leur fait subir aujourd'hui:

La fonte brute était franche de droits elle paie aujourd'hui 77 fr. par 1,000 kilogr. lorsqu'elle vient de la provenance principale.

Le fer en barres payait 44 fr. par 1,000 kilogr.; il est soumis aujourd'hui au droit de 206 fr.; c'es! à peu près le quintuple

L'acier fondu était tarifé à 99 fr. par 1,000 kilogrammes il est soumis aujourd'hui à un droi! de 3,520 fr. c'est treize fois autant. ^™ad Bertm

L'immense succès de l'Exposition universelle qui a été faite à Londres l'année dernière a inspiré et encouragé l'idée de faire une seconde expérience du même genre, dans une autre partie de la Grande-Bretagne. C'est à Dublin qu'aurait lieu cette nouvelle Exposition au mois de m:ù de l'année prochaine, li s'est formé à cette intention une commission dans laquelle figurent les noms les plus importons et les plus honorables de l'Irlande. Avec uno générosité princière, un simple particulier, M. William Dargan, a anoncé l'intention de subvenir seul aux frais de l'Exposition, et a déjà placé entre les mains de a commission une somme de 500,000 IV. La direction principale a été confiée à un homme d'une acactjvité et. d'une capacité éprouvées, M. Roney, et déjà des .circulaires ont été envoyées à tous les fabricans dont les noms avaient figuré clans l'Exposition de Londres. Le bâtiment, qui est déjà \m construction sera situé dans Merrion square, et l'Exposition sera ouverte le jeudi o mai 1853. C'est avec plaisir que nous donnons le concours de notre publicité à ccite entreprise, et nous reproduisons le règlement arrêté par les commissaires. Règïes fixées pas1 5s»a conssaissaîs'es. I. pelouse de la Société royale de Dublin a été

choisie pour. l'emplacement de l'Exposition.

II. f.es proflnita (le toutes les notions seront admis.

lil. Le plan général pour la division de l'Exposition

sera, autant qiie possible, semblable à celui qui a été adopté, d'après l'avis de S. A. U. le prince Albert, pour j l'Exposition de 1851, savoir Matières premières,

Mécanique,

Manufactures,

Beaux-arts.

IV. On fournira aux exposons des comptoirs et des portions de muraille.

V. La police prendra les mesures les plus efficaces contre l'incendie et les vols; mais les commissaires ne peuvent se rendre responsables des pertes survenues par suite d'incendie, de vol, d'accident ou de dommage d'aucune sorte.

VI. Les exposans pourront (en se conformant aux règlemens imposés par les commissaires)'prendre des aides pour garder et ranger les articles qu'ils exposent, ou pour en donner l'explication aux visiteurs. VII. Le droit d'entrée sera, dans de certaines limites 1 toutefois, accordé à tous les exposans ou à leurs agens.

VIII. Les articles exposés ne pourront être ni enle- vés, ni échangés pendant toute la durée de l'Exposi- tion.

IX. Le prix des articles pourra être indiqué. X. La vapeur et l'eau nécessaires aux exposans leur seront fournies gratuitement.

XI. On admettra, comme ornementation, dans la salle de l'Exposition, des fleurs et des arbustes. XII. Les objets de nature trop inflammables seront rigoureusement refusés.

XIII. Toute personne ou maison de commerce qui désirera exposer voudra bien demander l'emplacement qui lui sera nécessaire, ej.adresser à cet effet une lettre au seetfêtairift'dc lacottanssioii, eii-infHquant l'empla- cement dont elle aura besoin. Comme l'intention des commissaires est d'examiner ces demandes et de pren- dre une décision aussitôt que possible les exposans S sont priés de renvoyer cet imprimé dans le plus bref délai aucune demande de ce genre ne sera reçue après le 1er décembre 1852.

XIV. Les avis d'admission et autres pièces seront transmis en temps utile aux personnes auxquelles un emplacement aura été accordé.

X V. Toutes les mareb andi ses et articles et ran gers destinés à l'Exposition seront transportés gratuitement du port d'embarquement à Dublin. On commencera à les recevoir le 15 février, et aucun ne sera admis après le 15 mars 1853.

XVI. Les articles et colis seront déballés dans le bâtiment. En l'absence des exposans ou de leur représentant, ils seront déballés par les agens des commissaires, avec tout le soin possible, mais aux risques et périls des exposans..

XVII. Chaque exposant ou son représentant recevra du directeur un billet l'autorisant à entrer dans l'Ex position, à des heures déterminées, pour ranger ses articles.

XVIII. Les commissaires se chargeront, pendant la durée de l'Exposition, du magasinage de toutes les caisses, etc. Les objets exposés seront emballés de nouveau, à la fin de l'Exposition, avec tout le soin possible, mais aux risques de l'exposant. 1 1

XIX. Les objets exposés non vendus seront renvoyés gratuitement de Dublin au port d'où ils auront été expédiés.

XX. Les commissaires ont l'intention de faire dans le plus bref délai les démarches nécessaires pour ob ̃ tenir un acte du Parlement pour l'enregistrement des modèles et dessins nouveaux exposés et pour garantir les exposans contre toute espèce de contrefaçon. XXI. Les objections faites généralement contre les prix et récompenses de tout genre ont décidé les commissaires à ne pas ea distribuer.

Par ordre des commissaires,

C.-P. RONEY, secrétaire.

Dans son numéro du 2 de ce mois, le Galignani's Messenger annonce un fait qui est du plus haut intérêt. Il paraît que MM. Roney et W. Keogh ont eu, le 1er septembre présent mois, une audience de lord Cowley relativement à la grande Ex position industrielle qui doit avoir lieu à Dublin au mois de mai de l'année prochaine, et qu'ils ont représenté à S.- Exc. combien il serait avantageux à cette entreprise qu'une certaine quantité de ces beaux articles qui ont acquis à la France une si juste célébrité pussent y être exposés. Ils ont prié S. S. de vouloir bien les aider à obtenir ce résultat. A ce renseignement le Morning Herald ajoute qu'on a reçu de lord Malmesbùry des lettres par lesquelles il exprime le vif intérêt qu'il porte à l'entreprise, comme devant non seulement être utile à l'Irlande, mais encore entretenir entre la France et l'Angleterre ces généreux sentimens de sympathie que les relations créées par la grande Exposition de Londres, de l'année dernière, avaient paru faire naître avec tant de chaleur.

S'il faut en croire les journaux apportés de New- f York par le Pacific, dont nous avons annoncé ce matin l'arrivée à Liverpool, il semble que le différend relatif aux pèciieries sur les côtes des colonies anglaises est aussi loin que jamais d'un accom- j modement. Le New-York Courier undEnquirer fait cependant observer avec beaucoup de raison que cette question n'ayant été soulevée que comme manœuvre électorale, il faut s'attendre à la voir j quelquefois encore se ranimer jusqu'à ce que les j élections du mois de novembre soient terminées, j C'est ainsi que pendant la semaine qui a précédé j le départ du Pacific pour l'Europe, la discussion a j continué assez vivement sur ce sujet dans le sein du Sénat de Washington, niais pour aboutir à ce résultat assez significatif, qu'il ne convenait pas an Sénat de prendre aucune résolution et qu'il fal- lait au contraire laisser au pouvoir exécutif toute sa liberté.

La querelle ne sera jamais sérieuse, nous le croyons, entre l'Angleterre et les Etals-Unis; mais j nous regrettons d'apprendre que, pour donner à 1 amour-propre des Américains une compensation, une garantie de leur impartialité, les croiseurs anglais aient cru devoir saisir un certain nombre do. navires et de matelots français pris sur les lieux de pèche défendus (on dit plus de vingt navires de toute grandeur et plus de cent hommes). S'ils étaient en contravention, nous n'avons absolument pas à réclamer, et nous ne pouvons trouver mauvais que l'Angleterre applique sur ses côles les principes que nos gardes-pèchc maintiennent avec rigueur sut- notre littoral de la Manche; mais cependant si nos pécheurs n'ont fait, comme il est probable, que suivre des traditions consacrées en quelque sorte par un long usage, nous devons, nous aussi, regretter qu'avant de revendiquer si sévèrement ses droits, le gouvernement anglais n'ait pas cru devoir faire connaître en temps utiie ses intentions au gouvernement français. M. Cramplon, ministre d'Angleterre-à Washington, a ouvert avec le gouvernement des "EtatsUnis une négociation relative à la propriété littéraire et à la répression- (ie la contrefaçon, qui se

pratique aux Etats-Unis sur la plus grande échelle. Les bases de la négociation proposée seraient les mêmes que celles du traité conclu récemment entre la France et l'Angleterre.

Les correspondances de la Havane représentent l'île de Cuba comme assez agitée par suite des nombreuses arrestations que le capitaine général a fait faire dans la population blanche.

Voici quelques détails sur le terrible accident arrivé sur le lac Erie, et dont le Pacific a apporté la nouvelle

» Deux steamers se sont rencontrés le 20 août sur le lac Erie, YOgdensburg et V Atlantic, et ce dernier s'est abimé sous les flots en moins d'une demi-heure. » II portait 500 passagers, composés en grande partie d'émigrans suédois qui se rendaient dans l'OMo 300 environ ont été noyés, et le reste a été sauvé par VOgdensburg. Ce triste événement est arrivé pendant que la Chambre des Représentas s'occupait du bill pour protéger la vie des citoyens à bord des steamers. »

Les journaux de la Californie nous donnent quelques détails intéressans sur la position des Français en Californie et au Mexique, sur les difficultés qu'ils ont pu surmonter récemment, soit à

Mariposa, soit dans 1 Etat de Sonora.

L'Echo du Pacifique publie sur ce sujet les deux lettres qui suivent;• ^Vierbayhos». A M. l'éditeur de /'Echo du Pacifique.

« Mariposa, le 9 juillet.

» Mon cher Derbee,

» Je vous ai fait part de mes craintes, il y a quelques semaines, relativement aux intentions des mineurs américains de ce' district. Je savais de source certaine que des bandes d'oui law* (gens habitués à mépriser la loi), et dont les trois quarts viennent du Texas, avaient formé le projet d'expulser tous les étrangers de nos placera. Us ont commencé par les Espagnols venus de Manille et par des Mexicains qui, après six mois de travaux préparatoiras, avaient commencé l'exploitation en grand de quelques terrains dont le rendement en or s'annonçait audessus de la moyenne. Ceux-ci ayant fait mine de vouloir rester, en dépit de l'ordre formel de partir, ces bandes sont allées chercher du renfort dans les campemens américains des environs.

» Le surlendemain, il y avait sur les lieux plus de cinq cents hommes, ayant à leur tête des avocats et des juges de la ville de Mariposa, tous armés d'une longue carabine et d'un pistolet à plusieurs coups. En présence d'une agression pareille, la résistance eût été

une loue, aussi les Espagnols et les Mexicains oin-ns abandonné les lieux à la première sommation, ce qui n'a pas empêché qu'on en ait maltraité plusieurs. Un Espagnol fort respectable fut saisi par une poignée de ces bandits qui lui passèrent une corde autour du cou, dans l'intention de le pendre à un arbre. L'in- tervention opportune d'un Américain, duquel il était personnellement connu, réussit à l'arracher, mais avec grand'peine, à la mort. Le capitaine des bandits, un nommé Ronald donna alors à l'Espagnol un ordre écrit de quitter la Californie dans un délai de six jours, sous péril de la vie. Pendant que ces indignités se commettaient, les 'patriotes profanaient les airs nationaux de Yankee Doodle et de Hail Columbia et s'enivraient avec l'eau-de-vie prise jlans les tentes et dans les boutiques des proscrits.

» Nous savons maintenant que l'on a prétendu que les mineurs français avaient offert leurs services aux Espagnols contre les Américains, méritant parlàd'etre compris dans l'arrêt d'expulsion. Cette assertion est dénuée de tout fondement; l'attitude de nos compatriotes a été parfaitement calme et conciliatrice. Et si on est allé les chercher ensuite, ce n'a pas été leur faute.

» Ce qu'il y a de certain, c'est que la même mesure d'expulsion s'est étendue bientôt aux Français. A Burn's Digging, à Mariposita, à Mormon-Bar, au Fresno, etc., ils ont se retirer au nombre de plusieurs centaines, abandonnant leurs outils et leurs magasins à ces nouveaux boucaniers. Sur la Mariposita, M. B chef d'une petite Compagnie française de six ou sept hommes, dont deux anciens gardes mobiles, avait ainsi perdu l'exploitation d'un terrain qui rapportait en moyenne 15 piastres par jour et par homme. MM. Vance et Vellay, deux commerçans français des plus respectables, n'ont pu obtenir qu'un délai de trois jours pour quitter les lieux, et cependant ils avaient dans leur magasin pour 10,000 piastres de marchandises. Ces messieurs ont envoyé deux députations à San-Francisco pour signaler M. Dillon, consul de France en Californie, cette triste situation, et lui demander conseil. M. Lefebvre, porteur des premières réclamations, est revenu ouelcrues jours après avec des lettres de

M. Dillon pour plusieurs juges, avocats et citoyens américains infiuens. Ces lettres, dont je ne connais la teneur que par ouï-dire, ont produit un excellent effet. Les avocats qui s'étaient associés au mouvement dans l'espoir d'avancer par là certaines candidatures à des fonctions publiques que le suffrage des mineurs confère, ont battu en retraite. Plusieurs parmi eux ont même fait volte-face en protestant aux porteurs des lettres de M. Dillon qu'ils s'étaient trompés sur les intentions des Français, et qu'ils allaient maintenant se constituer leurs défenseurs.

» Lorsque, peu de jours après, M. Dillon est arrivé à Mariposa, accompagné de M. le colonel Cypriani consul général de Sirclaigne la situation s'était grandement améliorée. A part un petit nombre de Français tous étaient rentrés provisoirement sur leurs travaux. Les Espagnols et les Mexicains seuls étaient restés sous le coup de l'expulsion.

» Aussitôt après son arivée à Mariposa, le consul d.: France, s'est mis en rapport avec les Américains notables de l'arrondissement. Connaissant parfaitement leurs lois, leur langue surtout, et habitué à vivre dans une grande intimité avec tout ce qu'il y a d'influent dans le pays, il a bientôt eu gagné leur confiance tout entière. Juges, shérifs, avocats, tous lui ont fait les plus vives protestations de bon vouloir pour la France et pour les Français, tout en accueillant avec respect les argumens qu'il a développés en faveur des Espagnols, des Mexicains et autres étrangers, avec une générosité dont les Français aussi bien que ces étrangers eux-mêmes lui savent" gré.

"ViVon content d'avoir produit cet excellent effet dans la ville de Maripos.i, M. Dillon s'est rendu sur les lieux mêmes les troirhies avaient commencé, et où sa présence, a produit le plus grand bien. Quelques heures après son passage, la réconciliation la plus complète avait lieu, et les mineurs américains échangeaient des poignées de main avec les mineurs français qui avaient repris leurs travaux à côté d'eux, et protestaient de leur ferme résolution de défendre à l'avenir tes droits de nos compatriotes comme les leurs. » Nous avons été louches de la démarche hardie et si heureuse du consul de Franco et je puis vous donner l'assurance que la paix ne sera plus troublée dans nos placers. Aujourd'hui les Mexicains eux-mêmes reviennent'en foule et reprennent leurs travaux sans trouble ni empêchement.

» La moyenne de la journée à gage est toujours de 4 à ;> piastres dans les placers de notre district. Les habitans doivent se réunir ici le 18 de ce mois. L'effet produit par la présence du coasul français et du consul sarde est tel, que ce meeting ne pourra que développer le bien qui a été accompli.

» Quant à moi, je retourne à ma mine, heureux de ̃ pouvoir travailler en sécurité, toujours dans les parages que vous connaissez, et où nous avons sué, sou 1.

fert ensemble pendant deux longues campagnes' qu^ vous n'avez pu oublier. » Mille complimens à. » F. B. »

Voici la seconde lettre

« Guaymas, le 16 juin 1852. «

» Monsieur, pensant qu'il vous serait agréable de recevoir quelques nouvelles de cette partie du Mexique,' et notamment de nos compatriotes qui se trouvent dans l'intérieur de la province de Sonora, je vous transmets quelques nouveaux détails sur leur position. Vous savez déjà sans doute que la première expédition est dequis longtemps établie à Coscopera. En ce moment, ceux qui la composent sont occupés à se construire des maisons convenables. Nos compatriotes sont tous assez contens. Ils travaillent en même temps une mine d'or située sur leur terrain, et qui promet de fort beaux résultats. Ils ont également découvert, a environ huit lieues de Coscopera, une mine d'argent qu'on dit riche.

» Les derniers émigrans arrivés par les navires Sonora et Hermosillo se sont réunis en une seule Compagnie, et sont partis d'Ures il y a quelques jours pour Santa-Cruz, point qui leur a été concédé par l'Etat. Santa-Cruz, que je connais, est un fort joli village situé au milieu d'une plaine excessivement fertile, dans laquelle coule une fort belle rivière. Les mêmes concessions ont été faites à ces derniers émigrans qu'aux premiers, soit en chevaux, bœufs, vaches, outils aratoires; ils ont reçu aussi des vivres pour cinq mois.

» Les meilleures dispositions existent ici pour favoriser l'émigration française. Le gouverneur, homme de mérite et d'inteirigenee, qui connaît très bien la France, et qui parle parfaitement notre langue, est dans les meilleures intentions pour encourager nos compatriotes à venir se iker dans ce pays. Je dois vous faire une observation bien importante pour l'émigration qui aura lieu plus tard. Toute Compagnie en destination de Sonora devra nommer un chef intelligent qui s'occupera seul ici des avantages à obtenir, et s'entendra avec le gouverneur relativement aux conditions auxquelles les concessions seront faites. » Peut-être aurez-vous eu aussi connaissance des recherches qu'une Compagnie puissante de Mexico fait faire en ce moment dans l'intérieur de Sonora. Le général Blanco est parti il y a quelques jours, avec cinq cents hommes de troupes, dans le but de découvrir un point dans les montagnes connues sous le nom de Planches d'Argent Deux commissaires sont également arrivés de Mexico pour s'entendre avec le gouverneur relativement aux avantages à offrir à une forte partie d'émigrans que l'on dit en route d'Europe pour divers points du Mexique. En un mot, Monsieur, nous avons l'espoir que sous peu nous aurons suffisamment de population dans l'intérieur de notre Etat, pour permettre avec sûreté la recherche des points aurifères, dont l'existence est incontestable. » Coindreaiî. »

On lit dans le Standard du 2 septembre « II résulte de lettres de Paris, reçues aujourd'hui, que le gouvernement français a reconnu la validité de la prétention du Pérou à la possession exclusive de l'Ile Loboset des dépôts de guano. L'effet moral decette, déclaration et la décision déjà connue du gouvernement anglais seront interprétés par le peuple aqiéricain comme une protestation contre la spoliation d'une petite puissance pour le bénéfice et l'agrandis- sèment des Etats-Unis. »

Ou lit dans. la Gazelle officielle de Savoie, en ate du 1er septembre

« Nous avons cité dans notre journal les opinions de la plupart des grands journaux français et belges sur la lutte faite au gouvernement, relativement à la loi du mariage civil.

» Notre dernier Numéro a reproduit les réflexions du Journal des Débats sur cette question et sur la lettre du cardinal Antonelli. Voici maiiilenant de quelle manière s'expriment, à ce sujet, les journaux de la Suisse, notre voisine

« On avait espéré que le Saint-Siège se tiendrait sagement en dehors do. la croisade que les évoques piémontais ont entreprise contre le gouvernement, à l'occasion du projet de loi sur le mariage. Les Mandemens publiés par les prélats piémontais et savoisiens ne sont pas autre chose que des appels à la révolte contre le gouvernement établi, car ils engagent hautement les citoyens à ne plus obéir au gouvernement plutôt que de se soumettre à l'établissement d'im registre civil complétement indépendant de l'Eglise. Il paraît que les premières impressions du Pape, à la nouvelle de ce qui se passait en Piémont, le portait à désavouer le clergé de ce pays dans sa lutte e contre le pouvoir civil on s'attendait même qu'il ne tirderait pas à publier un bref pour engager les ecclésiastiques à ne point sortir de leur saint caractère en acceptant une lutte qui pouvait les compromettre mais d'autres influences sont parvenues à se faire jour auprès du Saint-Père qui, d'après une lettre du cardinal Antonelli que le clergé de Savoie a eu soin de faire publier partout, se serait décidé à approuver la résistance de l'épiscopat piémontais.

» Au point de vue même de l'Eglise, la démarche faite par le cardinal Antonelli, au nom du Pape, est une grande faute, une grande imprudence. Le clergé de Chambéry devrait savoir que le projet de loi sur le mariage, soumis aux Chambres piémontaise, est très populaire à Turin. L'opposition séditieuse des évoques et l'appui qu'elle obtient du Saint-Siège sont de nature à faire du tort à la religion, et ne peuvent lui faire aucun bien.

» Dans cette lutte persévérante engagée par ie ministère et le Parlement piémontais, appuyés sur la majorité de, la population éclairée du pays, contre le, clergé, gardien vigilant de tous les abus de l'ancien régime, on doit noter un point intéressant. Le clergé n'est pas unanime dans cette opposition acharnée au gouvernement, ainsi que le montre le petit épisode que nous allons rapporter, qui correspond assez bien au dissentiment qui a éclaté en France entre l'archevêque de Paris et la faction dont le journal l'Univers est l'impétueux organe.

» Lorsque la pétition contre la loi sur le mariage civil eut été mise en circulation, un grand .nombre de prêtres se transformèrent en agens politiques pour recueillir des signatures, et un prêtre appartenant à la congrégation de Notre-Dame-des-Anges se signala particulièrement par des démarches peu conformes à la droiture. Là-dessus, la conseil provincial de l'Ordre se réunit et prit un arrêté dont nous reproduisons ici le texte

« I" Le révérend conseil provincial considérant qu'il est contraire au .devoir des religieux, ses subordonnés, de .donner leur nom pour des associations ou des démarches politiques, de rédiger des articles pour des journaux; ni de fournir des matériaux aux journalistes et de publier des opuscules -T » Considérant qu'il est encore plus indigne d'un religieux d'employer de l'argent pour des' actes aussi ineonvenans, q\ii sont tous condamnés par les constitutions des Ordres religieux, a résolu de défendre, en vertu de la très sainte obéissance, à tout religieux de commettre aucun des actes ci-dessus nommés, sous peine d'encourir des ciiâtimens fulminés par nos lois contre les désobôissans et les mutins

» Considérant que c'est un acte indigne, non pas seulement de tout religieux, mais de tout honnête homme, d'aller quêtant des noms pour les insérer sur des feuilles publiques; qu'il est encore plus odieux de publier des noms de personnes absentes ou d'enfans, le conseil provincial, pour em- pêcher à l'avenir un si grave désordre, 'ordonne aux religieux Y, de cet Ordre de ne point prendre part à des démarches de ce genre, ni directement, ni indirectement

» Quiconque, contreviendra a cet arrêté encourra les peines infligées aux désobéissans et aux rôcalcilrans.

» De plus, attendu qu'il est également blâmable de traiter en chaire des sujets politiques, le conseil enjoint, sous ta menace des mêmes peines, a tous les prédicateurs de l'Or


dre, de s'abstenir d'aborder ces matières, tout à fait étrangères à leur ministère.

» Donné à Turin, dans notre couvent de Notre-Dame-desAnges, le 6 août 1852. »

D'après les dernières nouvelles de Lisbonne, de nouvelles modifications ministérielles auraient suivi la démission de M. d'Almeida Garret. M. Seabra; ministre de la justice, aurait quitté son portefeuille le 19 août. M. Conseea Magalhaes, ministre de' l'intérieur, aurait été chargé par intérim de ce* département.

Le comte de Fobral, gouverneur de Lisbonne, avait également donné sa démission.

On parlait de la création d'un nouveau ministère, celui des travaux publics.

Selon l'opinion générale, le ministère ne devait pas se compléter avant la réunion des nouvelles Gortès, dont le décret de convocation était attendu chaque jour.

On écrit de Lisbonne le 21 août au Morning Chronicle

a Le gouvernement a enfin adopté le projet d'impor tantes réductions sur le taux exorbitant des droits. Pendant des années, tous les esprits intelligens ont signalé la folie qu'il y avait à maintenir des droits qui ne tendaient qu'à encourager la contrebande ou à entraver les manufactures par la hausse du prix des matières premières. Les soies avaient éte frappées de droits si énormes, qu'il était de notoriété que le fisc se trouvait constamment frustré. A peine expédiait-on par la douane une seule caisse de mouchoirs de soie. Quant aux dentelles, quelques livres seulement payaient le droit dans le cours de l'année. Malgré cela, ces deux articles de manufacture étrangère pouvaient aisément s'acheter dans toutes les boutiques.

» Dans le rapport préliminaire de la commission, les motifs des changemens sont nettement exposés et prouvent une saine appréciation des vrais principes. Ils s'appliquent d'abord aux premiers élémcns de l'industrie nationale, ainsi qu'il suit Fer, droit réduit à 100 reis, environ G d. par quintal; acier, droit réduit à 200 rois, environ 1 sb.il. par quintal; charbons, droit réduit à 50 reis, environ 3 d. acide sulfuriqne, réduit de 11 shil. à 1 shil. 6 d. par arobe; caractères d'imprimerie, de 22 shil. à 3 shil. par arobe papier d'impression, de 10 shil. à 4 shil. par arobe papier de tenture, de 12 shil. à 5 shi!. par arobe. Les commissaires se sont ensuite occupés des articles qui donnaient lieu à de grandes opérations de contrebande, et ils y ont opéré les réductions suivantes

» Soies, ancien droitpar livre, 30 sh.; nouveau-droit par livre, 12 sh. 6 d. velours, ancien droit, 36 sh. nouveau par livre, 15 sh. boutons en nacre de perle, ancien droit, 27 sh. nouveau droit, 1 sh. mouchoirs de soie, ancien droit, 22 sh.; nouveau droit, 4 sh.; dentelles, ancien droit, 40 sh. nouveau droit, 10 sh. » Quelques articles de luxe sont aussi dégrevés du droit énorme qui pèse sur eux, parce qu'ils ne rapportaient rien au Trésor public. Les harpes, qui payaient •12 liv. sterl., sont maintenant réduites à 2 liv. sterl. 40 shill. Les pianos, qui payaient 10 liv. sterl., 16 liv. sterl., ou 34 liv. sterl., sont actuellement réduits a 5 liv. sterl. Les miroirs payaient de 2 shill. à 110 liv. sterl., en proportion de la grandeur de la pièce; ils ne paieront plus à présent que de 1 shill. 6 deniers à 2 liv. sterl. 5 shill. pour chaque pièce. »

Voici quelques nouveaux renseignemens tournis par l'Observateur belge sur la convention conclue avec la France au sujet de la contrefaçon « Dans les traités que la France a conclus avec l'Angleterre, la Sardaigne, le Portugal, etc., relativement à la propriété littéraire, les stipulations concernant la garantie de cette propriété ont été étendues purement et simplement à la représentation des ouvrages dramatiques. Le dernier rapport présenté à la Société des Gens do Lettres de Paris indiquait môme le montant des recettes effectuées du chef de ces arrangemens. » Une disposition analogue se trouve dans la convention réi-eaiment conclue entre la France et la Belgique seulement, par suite d'une dérogation en notre faveur aux précédens que nous venons de citer, des droits d'auteur ne pourront être réclamés sur la leprésentiition des ouvrages dramatiques, que pour ceux dont la première représentation en France aura tu lieu postérieurement à la signature de la convention, rt ces droits ne seront perçus qu'à dater du 1er février 1853.

» Cette disposition, on le comprend, laisse exempt de tous droits le grand répertoire lyrique qui continuera à alimenter presque exclusivement nos théâtres d'opéras. Elle laisse aussi exempt de tout droit tout le répertoire dramatique actuel. Les théâtres n'auront donc à payer de droits que pour un assez petit nombre des pièces qu'ils représenteront.

» En outre, ce droit sera assez modéré. En principe, la lixalion du taux du droit est laissé à l'accord des intéressés. Pour le cas seulement où ils ne pourraient s'entendre, la convention fixe un maximum que le droit ne pourra pas dépasser. Les théâtres seront classés, comme dans les départemens français, d'après leur importance, et le maximum, gradué d'après cette importance et. celle des ouvrages représentés, répond à la moitié du droit correspondant perçu eu France, dans les départemens, pour des théâtres de même classe et ries ouvrages de même importance.

» Nous devons ajouter que ces dispositions, comme toutes celles du traité, sont réciproques, et que la oronribié des œuvres littéraires belges sera garantie en France comme la propriété des œuvres littéraires françaises en Belgique. »

On lit dans le Times du 2 septembre

« M Simpson, propriétaire des jardins de Cremorne, se présente devant M. Arnold, magistrat, pour répondre à la citation qui lui a été adressée par Si. Thomas, ù propos des ascensions équestres de M. et Mmc Poi-

tevin.

» si Simpson Je tiens beaucoup à désabuser l'autorité et le public au sujet de la prétendue cruauté exercée sur les animaux dans les ascensions de Cremorne-Gardens, et je voudrais pouvoir soumettre à votre examen les chevaux dont on vous a parle ce sont trois ponevs sur lesquels M. et M™ Poitevin ont fait à diverses reprises des ascensions dans les airs. Ce sont les plus charmans petits chevaux que ton puisse voir, dans le meilleur état et iouissant de la plus parfaite santé; et M- et M™ Poitevin les aiment autant que s'ils étaient leurs enfans. (On rit.) « SI. Arnold II ne s'agit pas ici de savoir si ces renrésentations sont convenables, ou insensées, dangereuses et de nature à entraîner de fâcheuses conséquences; toute la question est de savoir s'il y a cruauté yéelle dans le fait de l'ascension.

» SI Simpson Je prie même le magistrat de croire que si'i'avais été prévenu par l'autorité que ces représentations lui semblaient de nature a soulever des objections, à passer pouï cruelles, je me serais cru *onu de les discontinuer.

M. Simpson se retire,

“̃> il n'a pas encore été rendu de décision. »

RAPPORT

AU PRINCE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE.

Paris, le 30 août 1852.

Monseigneur,

M. le gouverneur général de l'Algérie m'a adresse, ̃ inravis du conseil du gouvernement, des propositions tendantes à concéder à SI. Saint-Cyr Lombard, propriétaire à Draguignan, et président de la Société d'agriculture du Var, un terrain de 500 hectares situé à Et-Haria, à 25 kilomètres est de Constantine. M. Saint-Cvr Lombard a l'intention d'établir un haras sur l'immeuble dont il s'agit, qui est domanial et disponible, et, sous ce rapport, la concession projetée présente un intérêt particulier qui n'échappera pas à votre intention.

En effet, l'appauvrissement de la race chevaline en Algérie est un fait évident; la cause doit en être attribuée notamment aux guerres incessantes nécessitées par la conquête et la soumission du pays.

Dès 1842, le département de la guerre s'est préoccuDé de cette fâcheuse situation, et, dans ce but, il a créé dans les trois provinces des dépôts d'étalons qui n'ont pas tardé à faire sentir leur influence régénératrice mais l'action de ces établissemens était trop circonscrite, et l'on a reconnu que pour faire reconquérir aux chevaux algériens- le rang .distingue d ou Os sont momentanément descendus, il fallait en outre le concours des indigènes et de l'industrie privée. Déià l'administration est entrée dans cette voie en fondant avec les étalons fournis par les tribus ellesmêmes, de nouveaux établissemens comme annexes des dépôts existant à Koléah, à Jlostaganem et à Bone,

Le haras projeté à El-Haria par M. Saint-Cyr Lombard complétera l'ensemble des mesures qui ont paru devoir être adoptées, et rien n'a été négligé dans la fixation des conditions de la concession pour que cet essai produisît tous les résultats qu'on a lieu d'en es-

pérer. >&: .̃.

En effet, SI. Saint-Cyr Lombard s'oblige à entretenir au moins quarante jumens. d'élite et dix étalons de choixîj.les étalqns ne doivent être admis auiliaras qu'après avoir été reconnus propres à .reproduction par une commission nommée par l'administration, et, c'est également l'administration qui doitfixer le prix auquel les Européens et les indigènes pourront faire saillir leurs jumens. D

L'importance et la distribution des écuries, des hangars et des autres constructions qu'exige un établissement de ce genre ont été minutieusement déter-

minées.

Enfin les prajries doivent être nettoyées et dotées d'un beau système d'irrigation dans un délai de cinq ans.

En raison des charges de l'entreprise et des encouragemens qu'elle mérite, la .rente que Si. Saint-Cyr Lombard aura à servir à l'Etat pour les terrains concédés a été fixée au taux minime de 10 c. par hectare, soit 75 fr. pour l'ensemble de la concession. Il ne me reste plus qu'à ajouter que ce pétitionnaire, dont la position sociale offre déjà de sérieuses garanties, a justifié, dans la forme ordinaire, de moyens suffisans pour mener son œuvre à bien.

Après avoir pris l'avis du Conseil d'Etat, je vous prie, Monseigneur, de vouloir bien revêtir de votre signature le projet de décret ci-joint, destiné à sanctionner la concession dont il s'agit, conformément à la législation en vigueur.

J'ai l'honneur d'être avec un profond respect, Slonseigneur, votre très humble et très dévoué serviteur, Le ministre de la guerre, A. DE Saint-Arnaud. (Suit un décret qui approuve les propositions contenues dans ce rapport.)

~v~ ~l~a°~~e~°~

ÉTATS-UNIS.

New-York, le 21 août.

Un peu de calme est revenu sur notre place, quoique pour cela les opérations soient toujours nombreuses. Hier le marché était ferme mais les affaires avaient diminué d'importance. Les chemins de fer, les canaux et tous les stocks sérieux se cèdent- et s'achètent à de bons prix.

La demande des traites sur l'Europe, pour le départ t du steamer Pacific, a été modérée. Voici le cours du change

Sur Paris, de 5 fr. 13 c. 3/4 à 5 fr. 12 c. 1/2. Sur Londres, de 110 1/2 à 110 5/8.

Sur Brème, de 79 à 79 1/4.

Sur Amsterdam, de 40 3/4 à 41.

Sur Hambourg, de 36 1/2 à 36 3/4.

Les ventes des coupons de l'emprunt des Etats-Unis ont été nombreuses. En voici la liste

5,000 dollars, à Cinq pour 100, pour 1865, à 108 1/2. 30,000 à 108 3/4. 1,000 à Six pour, 100, pour 1862, à 115. 5,800 pour 1867, à 118 1/2. 500 à 118 1/2. 12,000 à 118 1/2. 5,000 à 118 3/4. 1,000 pour ,1868, à 118 1/4. 3,000 à 119 1/2. 800 à 118 7/8. Les Bons du Trésor valent 117 3/4.

Le steamer l'aajic emporte en Europe la somme de 600,780 dollars en espèces d'or et d'argent. Les cotons sont fermes et les ventes des trois jours derniers ont été de 12,500 balles. Les céréales sont en hausse et les farines aussi. Il s'est fait ces jours-ci 1 pour 236,000 dollars d'affaires dans cette denrée. ITALIE.

Florence (Toscane), le 27 août.

Le procès de Guerrazzi et consorts a été repris hier. La lecture de l'acte d'accusation a occupé presque toute l'audience.

Cet acte impute à Guerrazzi d'avoir pris une part important.; taudis qu'il était ministre et député, aux conférences tenues au vieux palais dans la nuit du 7 au 8 février, avec les chefs du cercle et autres agitateurs, lesquels ont concerté des violences exécutées lelendemain, etpréparésaiiomination, qu'il a acceptée sans hésitation et sans réserve pour composer avec Mazzini et Montanelli le gouvernement provisoire qui devait remplacer celui du prince

D'avoir émis au Sénat des déclarations ouvertement hostiles au grand-duc; d'avoir ordonné des expéditions armées pour le chasser de la Toscane, et d'en avoir conduit une personnellement pour s'opposer à la tentative du général de Laugier; d'avoir décrété des lois dans lemème-but;

D'avoir cherché à empêcher par la force, le 12 avril, la restauration qui s'opérait à Florence; d'avoir aboli le conseil général et le Sénat, et de les avoir remplacés par une assemblée unique;

D'avoir changé la loi électorale et le principe fondamental des élections, et d'avoir agi, tant que de graves obstacles indépendant de sa volonté ne l'ont point arrêté, contrairement à la conservation politique de la Toscane et de son autonomie.

Ce même acte reproche à Romanelli d'avoir, comme ministre du gouvernement provisoire, pris part au décret qui supprimait dans les sentences et actes publics le nom et l'autorité de Léopold H, et à l'émission des lois des 22 février et 23 mars, lois qu'il a mises à exécution en se rendant, en qualité de commissaire extraordinaire du gouvernement et à la tête d'une colonne mobile, dans l'arrondissement d'Arezzo pour comprimer les mouvemens qui y avaient éclaté; De n'avoir épargné en cette occasion aucun acte hostile et d'avoir plusieurs fois affiché par des déclamations publiques, tant à Arezzo qu'à Puliciano et ailleurs, des sentimens contraires à la monarchie et ou- vertement favorables à la république.

Joseph Dami secrétaire du Cercle populaire de Florence, est accusé d'avoir, tant avant qu'après le 8 février, entretenu des correspondances avec des émissaires dudit Cercle et d'autres Cercles de provinces, dans le but d'exciter les velléités républicaines De s'être montré l'un des plus vifs agitateurs D'avoir éaergiquement coopéré aux derniers troubles de Sienne contre le grand-duc et d'avoir été membre de la commission militaire pour l'arrondissement d'Arezzo.

Capecchi est accusé d'avoir excite le peuple a la nomination du gouvernement provisoire; il était alors sergent de grenadiers.

Antoine Pantaneli, àgé de vingt-trois ans, secrétaire de la correspondance du Cercle populaire de Sienne, est accusé d'avoir pris une grande part à l'excitation des troubles de cette ville; d'avoir coopéré au renversement des armes grand-ducàles d'avoir excité les troupes à trahir leur- serment et d'avoir plusieurs fois déclamé contre la personne du prince pour préparer la république.

Voltamoli da Mentazio, directeur et rédacteur du journal il Popolano, est accusé d'avoir, au moyen de la presse, provoqué la rébellion contre le prince, le renversement de la monarchie constitutionnelle, la souveraineté populaire et l'établissement de la république.

Enfin, PetracçhJ est traduit pour, avoir commandé la banda armée sortie' de Livourne pour aller à l'ile d'Elbe et en chasser le grand-duc il est aussi accusé d'avoir, à Boscnlungo, tenté de combattre la restauration déjà opérée.

L'audience d'aujourd'hui a été consacrée à la discussion sur l'incompétence de la Cour royale à connaître du délit de trahison imputé à Guerrazzi, lequel, «e fondant sur le Statut fondamental, demande à être traduit devant }g Sénat, comme seul tribunal compétent pour juger les ministres ppf)jj{,jî,utionnels. Le ministère public a rejeté l'exception.

Guerrazzi a pris ensuite la parole et a signalé une lettre non mentionnée par l'accusation, et qui l'avertissait que des émissaires partis pour Florence devaient lui infliger le sort de Pellegrino Rossi, et cela parce qu'H étajt un g.bstacle à la fusion de la Toscane a la république romaine.

Le présidant Nervini a trouvé cette explication étrangère à la question et l'a engagé à y rentrer. Apres une légère discussion sur ce point avec le président, SI. Guerrazzi a repris son discours et est entré dans l'examen des faits qui lui sont imputés. Il a toujours été clair, logique, et a déduit du fait les raisons d'incompétence. Il a démontré qu'on ne pouvait procéder à son égard comme à l'égard des prévenus de délits communs, et que le retenir devant la Cour royale, c'était lui enlever ses moyens de défense.

L'audience a ensuite été renvoyée au lendemain. (Opinion* 'de Turin,)

PIÉMONT.

Turin, le 50 août.

C'est S. A. R. le duc de Gènes qui prendra le com-

mandement des manœuvres de Slarengo durant le mois de septembre. Un des deux corps d'armée battra en retraite jusqu'à Casale, alors seront faits l'essai et l'application des nouvelles fortitications de cette ville, pour en démontrer l'importance. Casale est le trait d'union du midi avec le nord des Etats sardes, et conséquemment un des points stratégiques les :plus importans par sa position sur. le Pô,

La légion de la garde nationale de Casale a de/nande à l'unanimité à prendre part aux manœuvres elle s'est mise à la disposition du général en chef. Cette détermination part d'un beau sentiment de patriotisme et fait honneur à cette milice citoyenne qui a eu la gloire, après la bataille de Novare, de faire fuir devant elle un corps considérable de troupes autrichiennes. M. Redenti, émigré toscan et dessinateur du Fischietto(le Sifflet), a reçu un avertissement. S'il continue ses dessins injurieux pour les puissances, contrairement à l'esprit de la dernière loi sur la presse il sera conduit à la frontière.

Le général Kalbermatten vient de passer par Turin, de retour de sa tournée en Suisse pour le recrutement de l'armée pontificale. Son opération n'a pas été des plus heureuses, car à peine ses recrues sont-elles arrivées à Civita-Vecchia qu'elles ont toutes déserté. Quant à la France, elle ne songe nullement à retirer sa division d'occupation.

Les nouvelles, de/gos provinces sont affligeantes. Les derniers orages ont causé des pertes considérables, surtout dans la province d'Ivrée. Des ponts construits à grands frais par les communes ont été emportés, les champs ont été ravagés par des inondations et les récoltes sont perdues dans beaucoup de localités. A côté de ces tristes événemens, les journaux citent quelques traits de courage de la part d'individus qui ont exposé leur vie pour sauver des eaux des malheureux qui se noyaient.

La route du Simplon a été gravement endommagée par les pluies torrentielles du -18 et du 19. Un grand nombre d'ouvriers ont été dirigés sur les lieux pour faire les travaux les plus urgens de réparation, et il n'y a eu qu'un retard de vingt-quatre heures dans l'arrivée, de la malle de Suisse. Les communications sont aujourd'hui rétablies. {Gazette officietle de Savoie.) i PRUSSE.

>. Berlin, le 1er septembre.

Le prince de Prusse n'est pas revenu de Sfettin avec le roi. Quoique l'état de S. A. R. ne soit pas inquiétant, les médecins lui ont conseillé de se reposer encore pendant quelques jours.

Nous apprenons que dans la journée d'hier une conférence a eu lieu entre les ministres de la coalition, et que les plénipotentiaires de la Bavière et du Wurtemberg ont promis de mettre le plus grand empressement à répondre à la déclaration prusienne. Le traité contre la contrefaçon, dont les négociations sont depuis longtemps suivies entre les gouvernemens de France et d'Autriche, touche, dit-on, à sa conclusison. Les mêmes négociations entre le gouvernement prussien et le gouvernement français ont été abandonnées attendu qu'on les a renvoyées a celles qui seront entamées pour la négociation d'un traité de commerce général avec la France.

,,( i~f. •• {Gazette nationale.)

–Voici letexte de laréponse-du gouvernement prussien à la déclaration de la coalition de Darmstadt du 21 août, réponse dont nous avons donné la substance dans notre numéro d'hier d'après la Gazette de Cologne

« Dans sa déclaration faite dans la séance du 20 juillet dernier, le gouvernement prussien avait désigné deux points dont la solution préalable lui paraissait indispensable avant la reprise des délibérations avec les plénipotentiaires des gouvernemens du Zollverein La réponse non encore donnée à la proposition prussienne concernant la réunion du Steuerverein au Zollverein L'adhésion à la proposition de n'entamer des négociations avec le gouvernement autrichien,-pour la conclusion d'un traité de commerce, qu'après la reconstitution et l'extension du Zollverein. Il résulte de la réponse faite le 21 août par la Bavière, le Wurtemberg, la Saxe, Bade, la Hesse-Electorale et Nassau en ce qui concerne le premier point, qu'ils ont acquis la conviction que la? proposition prussienne n'était pas pas un obstacle au renouvellement des traités du Zollverein, et qu'ils sont par conséquent prêts à y accéder sous certaines formes indiquées lors des délibérations.

» Ce point étant résolu, le gouvernement prussien se félicite sincèrement que sa conviction à cet égard soit partagée par tous les gouvernemens. En ce qui concerne le deuxième point, la déclaration du 21 août demande au gouvernement prussien une explication sur la question de savoir jusqu'à quel point il serait prêt à reconnaître comme bases des négociations àentamer avec le gouvernement autrichien les projets contenus dans la déclaration du 25 mai, et surtout le projet d'un traité de douanes et de commerce, et dans quelle forme il serait disposé à adopter ledit projet de douanes et de commerce. Le gouvernement prussien se borne à répondre que, dans le cas du résultat heureux des explications demandées par les gouvernemens de Bavière, de Saxe, de Wurtemberg, de la Hesse-Electorale, du grand-duché de liesse et de Nassau, sur l'étendue du traité de commerce et de douanes à conclure avec l'Autriche lesdits gouvernemens accéderaient aussi sur le deuxième point ci-dessus signalé aux vues du gouvernement prussien.

» Partant de ce point de vue, le gouvernement prussien n'hésite pas à déclarer qu'il consent à ce que le projet, joint à la déclaration collective du 25 mai de cette année concernant un traité de commerce et de douanes, serve de base, après le renouvellement et l'extension du Zollverein, aux négociations à entamer avec le gouvernement autrichien, tant pour la forme que pour le contenu, à l'exclusion toutefois des dispositions contenues dans le premier alinéa se rattachant t au projet d'une union de douanes, dans le premier alinéa de l'article 4, et sous toutes réserves d'apprécier d'une manière plus approfondie d'autres dispositions, et sans préjudice de la résolution ultérieure à prendre en commun sur l'appendice L, que les auteurs du projet eux-mêmes ne trouvent pas encore sufiisamment développés.

» Le gouvernement prussien peut d'autant mieux exprimer l'espoir fondé d'avoir, par la déclaration qui précède conservé la conviction qu'il se trouvait d'accord avec ses alliés sur tous les points essentiels concernant un traité de douanes et de commerce à conclure avec le gouvernement autrichien que dans sa déclaration faite le 20 juillet dernier il avait déjà déclaré suffisamment à ce sujet ainsi que cela résulte du protocoledu 7 juin 1851, laitàWiesbadeu, que pour les tendances de ce traité on devait prendre pour idée dominante l'acheminement à une union douanière générale. Mais comme, dans ce cas, une réponse immédiate ne pourrait pas être faite il s'ensuivrait une interruution des délibérations.

» Le gouvernement prussien est obligé d'insister vivement sur une prompte réponse. De l'ensemble des discussions, et notamment des conventions à l'aire sur l'art. 2, séparé du traité de septembre résulte la nécessité de fixer, au plus tard le 1er octobre prochain, l'étendue de l'union future. Pour avoir le temps nécessaire de faire les travaux préparatoires, il faudrait qu'une réponse lût faite aussitôt que possible, et, en tous cas, avant le 15 septembre, sur le point de savoir s'il existe une base commune pour les négociations. » Le gouvernement prussien espère et compte que dans une séance qui sera fixée dans cet intervalle la réponse qu'il désire lui sera remise, déclarant que si elle ne lui était pas communiquée, il se trouverait dans l'impossibilité de continuer les délibérations avec tous ses alliés. Enfin le gouvernement prussien ne peut pas sîempêcher de faire mention d'une question présentée dans la déclaration collective du 21 de ce

mois.

« Dans l'art, 41 des anciens traites d union, ainsi t que dans l'art. 8 du traité du 8 mai 1841, une durée de douze ans a été fixée pour les périodes de l'ancien, et une durée égale a été fixée par le gouvernement prussien, tant dans les triités qu'il a conclus avec le Hanovre et Oldenbourg, que dans l'invitation par lui adres3ée à tous ses alliés de prendre part aux conférences. Jusqu'à ce moment, il n'a eu aucun motif de douter 4e l'assentiment de ses alliés sur ce point important, et il pense pas que la Note collective du 21 de ce mois soit de nature à lui faire concevoir des .doutes à cet égard.

» Toutefois, comme la déclaration collective fait mention de la durée qu'il conviendrait de fixer pour les traités d'union douanière future, le gouvernement prussien croit devoir s'expliquer positivement à ce sujet, et signaler' Ie§ graves inçqnyénjens qui auraient lieu si l'on donnait aux nquveaux traités qu'une durée moindre; car il en résulterait que l'Union n'aurait qu'un caractère provisoire, ce qui nuirait aux in^térèts économiques des Etats de l'Union; tandis qu'une durée de douze ans de la prochaine période n'exclurait pas la faculté de tenter un rapprochement entre les deux territoires douaniers. » (Gazette nationale.) ÇîUiN'PE-BRETAGNE,

Londres, le 2 septembre.

La continuation du beau temps et la fin prochaine de la récolte exercent une influence favorable sur les cours publics. Consolidés, 100 1.1; Actions de la

Banque, 229; Bons indiens, 86; Bous de l'Echiquier, 71; Autrichiens, i 1/4$ Brésiliens anciens, 103; Buénos-Ayriens, 72; Mexicains, 26 1/4; Péruviens, 104; Différés, 59 1/2; Fonds espagnols, Trois pour 100, 49 3/4; Différés, 23; Passive, 6 1/8; Hollandais, Deux et demi, 63 1/4 Quatre pour 100, 99 1/2.

Chemins de fer français. Paris à? Rouen, 33 3/4 34 1/4 Paris à Orléans, 56 58; Rouen au Havre, 14 1/4 1/2; Nord, 26 1/8 3/8; Paris à Lyon, 20 7/8; Paris a Strasbourg, 26 3/8. {Globe.)

Paris.

Par décret du 2 septembre, l'intérim du ministère de l'intérieur, de l'agriculture et du commerce, confié, par le décret du 7 août dernier, à SI, Magne, ministre des travaux publics, a cessé, et SI. dePersigny a repris la signature des affaires de son département. L'intérim du ministère des finances, confié, par décret du 14 août dernier, à SI. Abbatucci, ministre de la justice, a également cessé à partir du 2 septembre, et SI. Bineau a repris la signature pour les atfaires de son ministère.

En vertu de l'art. 5 du décret du 27 mars 1852, portant que des règlemens d'administration publique détermineront les obligations des fabricans et des faffineurs, et les conditions de l'exercice dans les fabriques, dans les raffineries et dans les établissemens où l'on extrait le sucre des mélasses, et qu'il sera pourvu par des règlemens d'administration publique à tout ce qui concerne les fabriques de glucoses et les produits en provenant, le Moniteur de ce matin publie un décret portant règlement d'administration publique sur les fabriques et les raffineries de sucre. Ce règlement se compose de quarante-trois articles. Voici l'état du personnel en activité des ponts-etchaussées et des mines, tel qu'il figure dans les documens administratifs

6 inspecteurs généraux des ponts-et-chaussées, 18 inspecteurs divisionnaires 73 ingénieurs en chef de lre classe, 73 ingénieurs en chef de 2e classe, 147 ingénieurs ordinaires de î" classe, 221 ingénieurs ordinaires de 2° classe, 72 ingénieurs ordinaires de 3e classe. 0 1

̃i inspecteurs généraux des mines ue i" ciasse, ) inspecteurs généraux de 2e classe, 12 ingénieurs an chef de I classe, 12 ingénieurs en chef de 2e classe, 17 ingénieurs ordinaires de lriî classe, 24 ingénieurs ordinaires de 2" classe, 12 ingénieurs ordinaires de 3e classe, 15 élèves ingénieurs.

Le nombre des fonctionnaires des ponts-et-chaussées, y compris les élèves ingénieurs et ceux en disponibilité, est de.657.

Celui du corps des mines est de 100.

La direction de l'Ecole des Ponts-et-Chaussées reste confiée à un inspecteur général du même corps. Il en est de même pour l'Ecole des Mines.

Dans le but de dispenser les officiers acheteurs attachés aux établissemens de remontes d'emporter dans leur tournée des sommes d'argent pour le paiement des chevaux, le ministre de la guerre avait prescrit, par une circulaire du 5 mars dernier, d'engager les éleveurs à conduire eux-mêmes, autant que possible, leurs chevaux, après fixation du prix, aux établissemens de remontes, où ils seraient reçus et payés sur les fonds mis à la disposition du commandant du dépôt.

Ce mode d'opérations, bien que favorable au ser- vice, a paru susceptible d'autres améliorations qui auront pour résultat de débarrasser entièrement le service de la remonte de tout maniement de fonds. En conséquence, le ministre de la guerre a arrêté les nouvelles dispositions ci-après

« Tout achat d'un cheval reconnu propre au service sera dorénavant constaté au moyen d'un acte sous seing privé, dit certificat d'achat', dressé en double expédition et signé par le vendeur et l'officier acheteur. Une expédition de cet acte restera entre les mains de l'éleveur; l'autre sera remise à l'officier acheteur. » Par suite de ces certificats d'achat, le prix du cheval sera soldé au vendeur après la réception de ce cheval, au moyen d'un mandat délivré à court délai, par le sous-intendant militaire ayant la surveillance administrative de l'établissement, sur le payeur du département ou son délégué le plus à proximité du domicile du vendeur. ;>

M. le marquis Pes de Villamarina, ministre de Sardaigne à Florence vient d'être nommé ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire auprès de la République française, en remplacement du général Chevaliet de Collegno.

On lit dansle Journal delà Vienne du 2 septembre « On nous assure que le conseil municipal a voté •10,000 fr. pour les fêtes à donner au prince Président à son passage à Poitiers. »

La Feuille de Thann publie les détails suivans sur les élections municipales qui ont eu lieu dans les communes des environs de Thann

« Nous sommes informés que l'ordre qui à Thann a présidé aux élections municipales, n'a pas été observé dans toutes les communes du canton. On signale particulièrement les élections deRodern comme ayant été l'occasion de scènes toujours regrettables, dirigées surtout contre la candidature du maire de la commune. Aussi ce fonctionnaire n'a-t-il pas été réélu. » A Michelbach, le maire n'a pas non plus été réélu; à Bitschwiller, l'exclusion a porté sur les deux adjoints, et sur 15 nominations, au premier scrutin, 4 sont en laveur de noms nouveaux. Mais nous devons ajouter que dans cette dernière commune toutes les opérations ont eu lieu dans l'ordre le plus parfait. » A Bourbach-le-Bas, tous les membres -ont été élus le premier jour; toutefois la majorité du conseil est composée de nouveaux membres le sieur Wicky, adjoint, n'en fait plus partie.

» A Guevciîheim, le maire, un des vétérans de l'administration municipale, a échoué. »

On lit dans le Messager de Bayonne, du 30 août « On nous assure que SI. Michel Renaud, ancien représentant, exilé, refuse, par un sentiment de susceptibilité politique regrettable, de profiter de l'autorisation de rentrer en France. »

Le Mémorial de Bordeaux du 1er septembre raconte ainsi un accident sur le chemin de fer de Bordeaux à Libourne:

« Un malheur non moins épouvantable que celui qui est arrivé dans notre rade vient de jeter la consternation dans notre ville. Deux locomotives, l'une venant de La Bastide et l'autre de Libourne se sont rencontrées sous le tunnel de Lormont. Il était quatre heures et demie environ. Un choc d'une extrême violence a eu lieu. Sur douze personnes environ qui se trouvaient dans les wagons, huit auraient été, dit-on, cruellement blessées, et le gendre de SI. Mackensie aurait eu les cuisses broyées; cette dernière victime aurait succombé quelques heures après l'accident.

» Nous donnons ces détails recueillis à la hâte. Nous en publierons demain de plus positifs, car on conçoit que noqs ne pouvons enregistrer aujourd'hui les versions contradictoires qui circulent dans le public. » On lit dans l'Aigle, journal de Toulouse, en date du l" septembre

« SI. Bertini, ancien doyen de la Faculté de Turin, président d'âge de la Chambre Législative de Sardaigne, officier de la Légion-d'Honneur et commandeur de Saint-Maurice, est arrivé hier à Toulouse pour assister à la session du Congrès scientifique de France.C'est pour la dixième fois que SI. Bertiui vient prendre part aux travaux du Congres scientifique de France. » Voici quels sont, d'après le rapport adressé par le préfet au conseil général, l'état des récoltes dans le Calvados et lo mouvement des principaux produits agricoles

Das successions de sécheresses et de pluies ont altéré les espérances qu'on avait conçues. Elles ont fâcheusement' affecté les récoltes sur lesquelles on fondait de magnifiques espérances. Toutefois l'année sera encore satisfaisante.

Le blé, à raison principalement des récentes pluies torrentielles, aura'Ie grain petit; il a même germé sur plusieurs points, et l'on peut évaluer le déficit au cinquième d'une année ordinaire. Le colza a été assez bon il en est de même des autres céréales. Les foins ont été plus abondans fju'oii ne l'espérait. Les sarrasins sont beaux. Si la pomme manque, on ne peut considérer cette circonstance comme uu malheur, après une succession d'aUonqance qui épuisait les sujets, encombrait les celliers et avilissait les prix. La yente des moutons est active. Le prix des bo^àfs se soutient avec élévation sur les deux années antérieures,

Daus quelques jours, la chapelle de la Communion, peinte par M. A. Périn dans l'église NotreDame-de-Lorette, et faisant pendant à celle de la Vierge par Orsel va être ouverte.

On pourra enfin connaitre tout ce que renferme cette œuvre élaborée depuis tant d'années dans le plus cûùpageliij "silence i apprécier ce qu'elle a demandé de travaux, de recherches profondes pour appliquer si admirablement à l'àli chrétien et à la sublimité religieuse renfermée dans ce grand sujet toute la beauté de l'art antique,

Ce double bt\t, atteint avec tant da forée par^SI. Pé-

rin fera désormais de cette chapelle le lieu d'un dou ble pèlerinage pour le chrétien et pour l'artiste noble récompense, la seule qui soit digne d'un tel dévouement, véritable gloire que le temps ne fera que confirmer et agrandir.

•̃– Demain samedi, Mlle Rachel fera sa rentrée aux français dans Milhridate.

i Chemin de fer de Paris à Lyon. Trains de plaisir à prix réduit, de Paris à Fontainebleau, les dimanches 'et jours fériés. Départ de Paris à 10 h. du matin départ de Fontainebleau, en retour sur Paris, à 8 h. 50 m. du soir. Prix des places (aller et retour compris) 1" classe, 6 l'r.; 2e classe, i fr. 50 c; 3e classe, 3 fr. 50 c. En outre un train supplémentaire pour la banlieue part de Fontainebleau ces mêmes jours, à 9 h. 25 m. du soir et dessert toutes les stations jusqu'à Pari3, où il arrive à 11 h. 20 m.

Voyages de Paris à Londres par Dieppe et Brighton Slagn ifiques steamers construits spécialement pour cette ligne. Départ de Paris le matin, arrivée à Londres le soir; départ de Paris le soir, arrivée à Londres le matin. 30 fr. lre cl.; 25 fr. 1" et cl. 21 fr. 2e cl. Visite par la douane à Paris des bagages des voyageurs venant de Londres. Outre le service journalier, trains spéciaux correspondant avec la marée.

Le service des Paquebots-Postes de la Méditerranée (Messageries nationales) desservant toutes les lignes de la Méditerranée, se trouve détaillé dans nos annonces du jour.

Dimanche 5 sepiembre, premier jour de la grande fêtes des Loges, dansla foret de Saint-Germain. Trains directs au chemin: de fer rue Saint-Lazare. Omnibus gratis.

La conversion de la rente ayant fait rentrer un grand nombre de capitaux, on croit devoir rappeler l'attention sur les avantagés offerts par la National Socidy (Compagnie anglaise d'assurances sur la vie) 45, rue de Provence.

Rentes viagères A 60 ans, 9.95 pour 100 à 65 ans 11.67 pour 100; à 70 ans, 14.13 pour 100 à 75 ans, 17.67 pour 100 à 80 ans, 20.22 pour 100.

La Compagnie assure également des rentes viagères sur deux tètes aux taux les plus avantageux. Renselgnemens et prospectus tous les jours, de dix à quatre heures.

DÉPARTEMENS. A l'occasion de la fête du 15 août, S. A. le prince président vient de commuer la peine de huit condamnés politiques de Tarn-et-Garonne. M. Constans, ex-avoué, de Castelsarrasin expulsé de France, sera interné dans le département de la Dordqgne `

M. Eloi-Jean Hoirie, de Castelsarrazin, éloigné momentanément du territoire, sera interné dans le déparlement du Lot.

SI. Jean-Marie-Aristide Ansas, de Montaubau, éloigné momentanément du territoire, sera interné dans le département du Lot.

SI. Louis Pages, dit Luc, interné à Brives, rentrera à Montauban, en simple surveillance.

M. Antoine Raccio, interné à Saintes, rentrera à Hoissac, en simple surveillance.

SI. Guillaume Cas,tera, interné à Cognac, rentrera à Moiseac, en simple surveillance.

il. Henri Bayrou, interné à Poitiers, rentrera à Castelsarrasin, en simple surveillance.

M. Roch Berge, interné à Angers, rentrera à Castelsarrasin, en simple surveillance.

(Courrier de Tarn-et-Garonnc.)

Onze commutations de peine et une grâce pleine et entière ont été accordées dans le département de Saône-et-Loire à l'occasion du 15 août. Sept personnes transportées en Algérie sont rappelées en France pour être internées; trois internés sont rappelés dans le département pour être surveillés; un expulsé est rappelé pour être interné; enfin un surveillé a obtenu grâce pleine et entière. ·

A l'occasion de la fête du 15 août, le Président de la République a accordé des grâces ou commutations, de peines à quarante-cinq condamnés politiques du département du Loiret dont le Moniteur du Loiret publie la liste.

Le conseil général du Tarn a fait célébrer, le 28 aoùf, dans l'église métropolitaine d'Albi, un service commémoratif en l'honneur de M. le maréchal général Suult, duc de Dalmatifi, qui fut pendant longues années membre et président de ce conseil..SI. Je duc de Dalmatie, fils du maréchal et membre du conseil général, assistait à ce service solennel. Parmi les nombreux assistans répondant à la noble et pieuse pensée du conseil général, on remarquait le préfet du Tarn, •les chefs d'administration, des officiers en retraite, les officiers de la garnison, etc. Lc3 ouvriers de l'usine du Saut-du-Tarn s'étaient rendus en corps, et bannière en tête, à ce service. {Journal du Tarn.) 1

On écrit de Bordeaux, le 1er septembre « Les nombreux matelots qui travaillent avec tant de dévouement à relever le brick le Louis- Amédée étaient encore hier soir, à huit heures, occupés à tourner les cabestans. Ils sont parvenus à le ramener, à force d'efforts, à quelques pas du bord. On espère que demain le bâtiment sera complètement mis à sec. Vers quatre heures de l'après-midi, on a retiré de sa cabine la troisième victime de cette affreuse. catastrophe. Son état n'a pas excité moins de pitié que celui de ses camarades; elle a été immédiatement transportée à la. Morgue. C'était le mousse du bord. »

On écrit de Nancy

« Le sieur Cabasse, chef de gare à Nancy, traduit devant le tribunal de police correctionnelle de celte ville sous la prévention d'avoir contrevenu aux dispositions de l'art. 59 de l'ordonnance du 15 novembre 1846, en ne prévenant pas l'autorité de l'accident arrivé la semaine dernière sur le chemin de fer de Paris à Strasbourg, a été condamné, le 28 août, à 200 fr. d'amende, sur les réquisitions conformes du ministère public, par application dudit art. 59 et de l'art. 2i de la loi du 15 juillet 1845.

» L'information relative à [l'accident se poursuit avec activité. »

La commune de Salterre, canton de Chatillonsur-Loing, arrondissement de Montargis, a été, le 29* août, le théâtre d'un événement tout à la fois extraordinaire et horrible. Le sieur Bouvier, fermier, achevait de rentrer sa récolte dans la matinée; il se pressait d'en finir par la crainte d'un orage qui menaçait. La dernière voiture était chargée, quatre chevaux y étaient attelés, on iixait les gerbes à l'aide d'une: corde, quand soudain un éclair violent sillonne l'espace, frappe à la tète le charretier monté sur la voiture, le foudroie, tue les quatre chevaux placés l'un devant l'autre, ainsi qu'un autre domestique oewfrê à l'arrière, puis incendie tout le chargeaient de Lié. Le fermier et un troisième serviteur ont été renversé; par la commotion, mais ils se sont relevés sans blessures. {Journal du Loiret.)

Clieniln de fer «le li;on A Avignon. Avis à MM. les actionnaires.

Conformément aux dispositions de l'article 7 des statuts de la Compagnie du chemin de fer de Lyon à Avignon, le conseil d'administration a l'honneur de prévenir SIM. les actionnaires qu'un versement de 50 fr. par action sera exigible du 1" au 15 octobre prochain, et devra être payé chez SIM. de Rothschild frères, banquiers à Paris.

° AU RÉDACTEUK.

Paris, le 2 septembre 1882.

Monsieur,

Quelques journaux ont annoncé que je m'occupas, avec d'autres ecclésiastiques, de rétablir l'ancien Oratoire de France. Je crois nécessaire de déclarer que telle n'est pas notre mission. Nous sommes appelés à établir un Oratoire nouveau, qui se rapproche, il est vrai, de l'ancien sous plusieurs rapports, mais- qui eni diffère aussi sur plusieurs points très essentiels. II me paraîtrait prématuré d'entrer pour le moment dans de plus amples explications.

Recevez, etc.

PETETOT.

Cours et Tribunaux.

COUtt D'ASSISES DE LA SEINE.

Présidence, de M. de Boissieu. Audience du 3 septembre Accusation d'infanticide.

Vue jeune fille, âgée îi peine île dix-huit ans, Rosalie CouIon, journalière, née à Marvejols (Lozère), comparaît devant le jury comme accusée d'avoir commis volontairement un homicide sur la personne de son enfant nouveau-nft. Voici les faits qui résultent de l'instruction

« Dansla matinée du G avril 1852, une .jeune domestique^ tirant de l'eau du puits de la maison rue de Grenelle-SaintGermain, n" I.ïd, ramena dans son seau le corps d'un enfant;, nouveau-né. Les médecins appelés li l'examiner ont déclanft que cet enfant était veuu au monde a terme, viable et vivant,


avait vécu peu de temps, qu'aucun soin ne lai avait été donné, et que sa mort était due à une fracture du crâne. » L'information à laquelle il fut immédiatement procédé réunit des indices de culpabilité contre Rosalie Coulon, tille de Joseph Coulon, marchand charbonnier, qui occupe dans la maison rue de Grenelle, 155, une boutique et une chambre au premier étage servant de chambre a coucher au père et à ses cinq enfans. -)

«Dans la nuit du 22 au 23 mars 1852, Rosalie Coulon, quittant cette chambre avec Marie, sa sœur, descendit dans la cour, où la dame Mouchoux, crémière, dont la boutique est voisine de celle du sieur Coulon, et la dame Gouet qui couchait avec la dame Mouchoux au rez-de-chaussée, entendirent l'accusée pousser des cris de souffrance, tels que ceux qu'arrachent les douleurs de l'enfantement.

» La dame Mouchoux avait remarqué que l'accusée, dont elle avait observé les fréquentations avait depuis quelque temps la taille embarrassée et se trouvait gênée lorsqu elle sciait du bois aussi les plaintes de Rosalie Coumn lui suggérèrent-elles la pensée que cette fille faisait une fausse couche; elle exprima cette idée à la dame Gouet d'une voix assez haute pour, que l'accusée et sa sœnr, entendant que leurs voisines étaient éveillées s'empressassent de remonter h leur chambre.

«Aune heure plus avancée dans la nuit, la dame ftlouclious et la dame Gouet entendirent l'accusée ou sa sœur qui se plaignaient de ne pas trouver la clef des lieux d aisances, et au moment même elles entendirent le bruit d un corps tombant dans le puits placé auprès des latrines, Le lendemain matin on remarquait sur le pavé autour du puits du san" répandu, dont les gouttes se dirigeaient vers la porte qui de la cour communique à la boutique du sieur

Coulan._

» Il a été aussi établi que le môme jour la famille Coulon avait donné à blanchir des draps et du linge imprégnés de sang. Les médecins qui, dans le cours de l'instruction commencée le 6 avril, ont visité Rosalie Coulon ont constaté qu'elle présentait tous les symptômes d'un accouchement récent remontant à dix ou quinze jours au plus.

» L'accusée, après avoir commencé par soutenir qu'elle avait eu seulement une perte de sang, a fait l'aveu de son crime. Elle a confessé qu'elle savait qu'elle était enceinte et qu'elle n'avait pris aucune disposition pour les soins que devaient nécessiter son accouchement et la naissance de son enfant. Elle a soutenu qu'elle était accouchée seule dans la boutique de son père, et qu'ensuite elle était allée ellemême jeter dans le puits le corps de son enfant. Je songeais, a-t-elle dit dans son premier interrogatoire, qu'à empêcher qu'on sût ce q.ni m'était arrivé. »

m. ce pkksvdext interroge l'accusée; celle-ci répond avec sang-froid aux questions qui lui sont adressées. Elle convient qu'elle n'ignorait pas qu'elle était enceinte, seulement "elle prétend qu'elle ne pensait pas devoir accoucher si tôt. D. Vous êtes accouchée à terme, et vous n'aviez pris aucune des précautions que les mères ne manquent jamais de prendre a l'avance pour recevoir leur enfaut; la conséquence que l'accusation en tire déjà contre vous, c'est que vous aviez l'intention bien arrêtée de vous défaire de votre enfant. R, Je ne savais pas ce que je faisais. ̃

D Dans la nuit du 22 au 23 mars vous avez été prise des douleurs de l'enfantement; vous couchiez dans une petite pièce au-dessus de la boutique de votre père vous êtes descendue dans la' cour l'on a entendu vos cris cela est exact? R. Oui, Monsieur.

D En vous entendant, la dame Mouelioux a dit a la dame Gouet, qui couchait avec elle « Voila la fille Coulon qui fait une fausse couche. » Vous avez entendu ces paroles ?– II. !\on,

Monsieur., ~r "a~"m"se

v vous êtes remontée uans voue cunmuit;, •h-^uuiiju.j, de votre sœur, et vous êtes redescendue encore avec elle quelque temps après dans la cour. R. Non, Monsieur. D Des témoins ont déclaré avoir entejidu votre sœur ou vous demander où était la clef des lieux d'aisances.– R. Nous n'avons pas cherché cette clef. D. A quel moment êles-vous accouchée? R. A une, heure après minuit.

D. Après avoir mis votre enfant an monde, qu eu avezvous fait? R. Je l'ai pris dans ma main, et je lai porte dans le puits.

D. Est-ce que vous croyez que ce soit la une action innocente ? Votre enfant était né a terme, viable; il a vécu, il a rf-s)iré c'est la déclaration des médecins qui ont fait 1 autopsie de son cadavre; cet enfant dès lors a jeter quelques cris. R. Je n'ai rien entendu.

D. Comment se fait-il que vous ayez eu assez de cruauté pour prendre ce faible enfant, que vous veniez de mettre au jour, pour le jeter dans un puits ? II. Je n'avais pas la tête

,r

D La justice ne peut pas se payer d'une pareille raison; mais il y a plus les mé lecins ont déclaré que la mort n etait pas due à une asphyxie par immersion, et que votre enfant était mort d'une fracture a la tête. 11. Monsieur, je ne lui ai rien fait..

D II est probable que vous avez, par une pression quelconque, soit avec vos mains, soit avec un corps dur, brisé le crâne de ce malheureux enfant avant de le jeter dans le puits. II. Non, Monsieur. D. Enfin vous convenez toujours que vous êtes accouchée et que vous avez jeté voire enfant dans le puits. Encore une fois, je vous demande si vous n'avez pas pressé la tête de votre enfant avant de le jeter dans le puits ? R. «on, Mou-

sieur.

S'l)UrÀlors vous l'avez jeté tout vivant? R. Je ne savais pas s'il était mort ou vivant.

D. Savie/vous de quel sexe il était? R. Non, Monsieur. D. Ainsi vous ne vous êtes pas même donné le temps d'examiner si votre entant était vivant el de quel sexe il était. Pourquoi avez-vous jeté votre enfant dans le puits? H. Je n'avais pas la tête à moi, et puis c'était la honte de mes pa-

rens

D. Il est impossible que votre famille ignorât que vous fussiez grosse tout le quartier le savait; vous fréquentiez des militaires, l'un d'eux venait souvent vous voir, tous vos voisins étaient scandalisés de votre conduite. Je le répète votre père et vos sœurs n'ont pu ignorer ce qui était à la connaissance de tout le inonde. L'accusation dit que depuis longtemps vous aviez pris la résolution de vous débarrasser de votre enfant. R. Non, Monsieur.

m iiPBïHiiiiw: MM. les jurés auront a apprécier vos réponses en présence des faits qui vous sont reproches. On entend ensuite, les témoins leurs dépositions ne font «ue reproduire les faits déjà connus. M. le docteur Charpentier chargé de procéder a l'autopsie a déclare que l'enfant qui'était du sexe masculin était bien constitué qu'il était venu à terme et avait resuïré. Dans son opinion, la mort doit être attribuée, non pas h la submersion dans le puits mais k la fracture, du crâne laquelle fracture a pu être produite soit par un choc contre les parois du puits, soit antérieurement à la chute du corps. géiiér~,il, a soutenu éiier~Ique-

m. CBOisSAint, avocat général, a soutenu energique-

meiiiraccusaiion.

thobel g.u!«i-Ji»BTis a présenté la deicnse

de l'accusée.

Déclarée non coupable par le jury, Rosalie Coulon a été acquittée.

couu d'assises DU vaii (Draguignan).

Présidence de M. de Forti. Audience du 28 août. Tentative d'empoisonnement par un matelot sur un équipage entier.

Cette affaire est une des plus graves de la session. Renvoyée lors des dernières assises, à cause de l'absence des princiDaui témoins, des victimes mêmes du crime reproche, à l'accusé elle a vivement excité la curiosité publique. André Fredez, k peine âgé de vingt ans, est accuse d'avoir volontairement empoisonné tout l'équipage d'un navire marchand à bord duquel il était embarque comme matelot, lous les re4rds se portent avidement sur lui lorsqu est introduit On cherche à découvrir dans ses traits quelque signe dp- ïiemrsHé profonde que dénote chez lui le crime épouvantable qu'on lui reproche. Au contraire, sa physionomie rén-ulière et presque douce semble prévenir en sa laveur. "Voici les faits de la cause tels qu'ils sont exposés dans

i'acte d'accusation:

« Le brick l'Aglaé-Delphine, capitaine Helann, parti de Paimbœuf, arriva au port de Cannes le 1S novembre ISal. » A Nantes, le capitaine avait ernbarqu.t comme matelot le nomrné André Fredez qu'il ne connaissait pas, mais dont il il fut bientôt à même d'apprécier le caractère paresseux et querelleur. Le 25 novembre, pendant qu'on déchargeait le navire Fredez attaqua le novice du bord et le maltraita tellement, sans pitié pour son jeune âge et sa faiblesse que e capitaine, aidé de son second, le sieur Alain, tut oblige <i intervenir et de les séparer. Les reproches qu'il adressa a I-redez excitèrent encore plus l'insubordination de ce matelot. » II éclata en invectives, et s'écria d'un ton menaçant devant le novice « Si le capitaine me frappait, il ne. mangerait nlus de pain. » Le 28 du môme mois, dans la soirée, Fredez alla à Cannes et laissa la chaloupe qui l'avait conduit amarrée au quai, malgré la défense du capitaine.

» Le sieur \lafn, rentrant vers les neuf heures, ramena le canot près du navire. F.olez ne, revint qu'il onze heures cl ne trouvant plus le, canot, il appela les hommes du bord et se répandit en imprécations et en menaces contre le, mousse oui tardait k venir le preivïre..

'«Comme le second, M. Alain, prenait a tense du mousse, Fredez l'injuria, le provoqua a se battre et lui porta même un coup de poing au visage, qui obligea le sieur Alain de ?Q détV'idre. Le len lemain matin, le capitaine fit punir cette insubordination par le commissaire de. marine qui iufliaea a Fredez quarante-huit heures de prison. Le lundi l" décembre, après avoir subi cette correction, tredez ramené à bord par la gendarmerie, ne dissimula pas son mécontentement il refusa de travailler et moins de manger, teignant

d'ètre malade.

d'»ljt "èdreiiaitKa-lêrr>! el «vint ens lite sur le navire, montrant deux lettres, dont l'une était supposée venir de sa mère et lui annonçait la mort de. son père; l'autre était la réponse de Fredez qui annonçait a sa mère son prochain <|énart de Cannes. Ces deui lettres étaient s:ins doute destinées k damier un motif à la fuite que l'accusé voulu; t prendre après avoir commis le crime.. » Le 23 novembre, sous prétexte que les rats faisaieul.des dé"âlî dans le nuvjre r Agi ai, Fredez avait demandé au sieur Rouaze pharmacien a Cannes, trente grammes d arsenic que cflui-ci avait eu l'ini;)i-inle;ii!JK fjnivv.de lui ri'inetlr. Muni de ce imison, le l" décembre, Frclcz, prolilant de l'absence momentané?. i\i hommes du b ir.l entra deux bil dans la cuisine du nivirr- et v.v-sidtiji la m->rmiie du c'Se«t Ju seco-vl l'.irs-ui.- qu'il salait procure. qm'lqiH-s jour* à parlant. A l'Hère du ivpns, le second, .nu. mn; devait dtaer en ville, prit que quelques cuillerées de bouillon- lu c;nUal:v el son neveu mingereiitleur po.age. Frodè/ s'était aôprodié de ia table commune, dw matelots, d soosé ii prendre pari à leur repas fît tenant a la main son Smuwi et im nwrtaui pain.' lorsqu», entendant le «11sinier dire que, pour rendre meilleur le ragoût des mateiots, il "avait mêlé cfilbouitiO!! des officiers, on te vit sut-ie- champ s'éloigner en refusant de goûtera la nourriture qu on lui présentait sous le prétexte qu'il soijljrait et resenta.t des crampes aTeslomac.

» Les hommes de l'équipage ne tardèrent pas, comme les «(̃(lciers, à éprouver les symptômes de l'empoisonnement. Le poison avait été administré à si forte dose, qu'il amena de violens et nombreux vomissemens par lesquels il tut rejeté lui-même avant d'avoir pu produire ses funestes euets. » Des secours promptement administrés firent reconnaître la présence de l'arsenic et permirent d'administrer des contre-poisons efficaces. C'est ainsi qu'aucune des nombreuses personnes empoisonnées n'a succombé; mais plusieurs se ressentent encore des altérations produites chez elles par I int odncti«u du poison'et ne seront, d'après les hommes ue fart, jamais rétablies complètement.

» L'accusé a nié être l'auteur du crime. Mais ses menaces, ses entrées fréquentes dans la cuisine dans l'après-dinée du I"1 décembre, son refus de manger de la soupe empoisonnée, l'achat par lui fait de l'arsenic, démontrent sa culpabilité. On trouva dans la cuisine, à côté du fourneau, un papier contenant encore, de l'arsenic, et ce panier a été reconnu par le pharmacien Rouaze pour celui dans lequel il avait plié l'arsenic remis à Fredezle 27 novembre. »

Les matelots victimes de l'empoisonnement sont absens comme a la précédente session. On lit leurs dépositions avec celles du capitaine et du second de FAglaé, desquelles résulte la confirmation de tous les faits relevés dans l'acte d accusa-

tion.

Mi cslioscte, juge de paix à Cannes, rend compte' de l'instruction qu'il a faite de cette affaire. Il a, dit-il, trouve dans la malle de l'accusé plusieurs objets d'habillement, un couteau, etc., que les camarades de Fredez lui ont dit avoir été volés par ce dernier dans les divers ports ou ils avaient séjourné. Sa déposition ne fait, à part cette circonstance étrangère au débat jusqu'alors que rappeler les faits de la cause que nous avons déjà exposés.

m. sïvk, docteur-médecin, âgé de quarante ans Le 1" décembre de l'année dernière, je fus- appelé a bord .du navire marchand VAglaè-Dalphine pour y donner des soins d l'équipage, que l'on m'avait annoncé être tout entier atteint de souffrances cruelles.

En arrivant je pus me convaincre qu'il n'y avait rien d'exagéré dans ce qu'on m'avait dit. Tous ces hommes se tordaient dans d'horribles convulsions les efforts qu'ils faisaient pour vomir, et leurs souffrances aiguës, me firent penser tout de suite qu'ils étaient empoisonnés. J'appris en même temps qu'ils soupçonnaient d'élre l'auteur de leur mal un de leurs camarades, le nommé Fredez, qui seul n en souffrait point. Je pris a part Fredez, et lui demandai avec douceur s'il était vrai qu'il eût empoisonné ces hommes, le suppliant, dans le cas où il serait vrai qu'il eut cédé à celte mauvaise tentation, de me dire de quel poison il s'était servi afin que je pusse administrer aussitôt le contre-poison le plus convenable et le plus efficace. « Je vous olfre le moyen, ilis-je à Fredez, de réparer voire faute et d'arrêter les effets d'un crime dont tes conséquences seront terribles pour voib, car il y va de la vie de ces huit hommes, et peut-être aussi de la voire, si votre crime est découvert. «Tinsistai beaucoup, le, suppliant toujours. «Je vous infû lui Hic_ip dn »v;n>Hi»r vnfrp çpp.rpt. înviftlflhlemfinL de ne

faire part à personne de lu révélation que je vous demande au nom de ces malheureux qui souffrent et qui vont périr. » Fredez demeura impassible durant tout le temps de mes prières et me répondit seulement que ce n'était pas lui qui avait empoisonné ces hommes. Après des efforts inutiles, je m'empressai de retourner auprès des malades et je fus assez heureux pour que les contre-poisons que je leur administrai eussent un effet salutaire. Tous les malades vomirent abondamment et ont dû la vie à ces vomissemens. J'ai su depuis que si elles n'ont pas péri, plusieurs des victimes de l'empoisonnement qui vous occupe se ressentent encore gravement de ses suites.

I). Ne pensez-vous pas qne la grande quantité de poison absorbée vous a permis d'amener plus tôt des vomissemens que vous auriez eu plus de peine à obtenir si la quantité d'arsenic prise eût été moindre? R. Oui, Monsieur. D. Avec la quantité d'arsenic livrée par le pharmacien Rouaze. combien de personnes pourrait-on empoisonner ? R. Un très grand nombre, monsieur le président soixante au moin*. n àgé de tre-,ite-neuf ans plitirmaelen à

m. KoimaK, âgé de trente-neuf ans, pharmacien à

Cannes. Le témoin reconnaît parfaitement l'accusé. Cet homme est venu chez moi, dit-il le 27 novembre, vers sept heures du soir. J'eus le tort de lui livrer le poison qu'il me demanda avec beaucoup d'instances et dont il devait se servir pour empoisonner les rats qui dévastaient tout sur son bâtiment. Sur les observations de m. i,k psksideut, qui lui fait sentir combien sa déposition est grave et accablante pour l'accusé, le témoin persiste h dire qu'il n'a aucun doute, el reconnaît irès bien l'accusé. Le témoin reconnaît aussi le papier dans lequel fut enveloppé l'arsenic livré a Fredez. On entend ensuite les experts chargés dans l'instruction de constater la nature du poison que renfermaient les déjections des matelots. Ils ont reconnu dans ces déjections qu'on leur représente comme pièces de conviction la présence de l'arsenic en très grande quantité.

si. bii.lox substitut du le procureur de la République, soutient l'accusation.

ni" ioiibd.u remplit avec chaleur et avec talent la tache de la défense. 11 combat l'une après l'autre toutes les charges de l'accusation, et supplie, en terminant, MM. les jurés, s'ils reconnaissent l'accusé coupable, d'accorder à sa jeunesse des circonstances atténuantes. Il leur rappelle que, le jour du crime on la veille l'accusé avait été frappé violemment par In second du navire, le sieur Alain. Ce fait est en effet résulté du débat.

Après te résumé de w. ce i»»ksiiîiî!«t, MM. les jures entrent dans la salle de leurs délibérations el en sortent une demi-heure après- avec un verdict de culpabilité, avec circonstanees'atténuniites. En conséquence, la Cour condamne \ndré Fredez à la peine des travaux forcés a perpétuité. {U Droit.)

VARIÉTÉS.

Granada, poema oriental de Don José de Zorrilla tomoprimero. Paris, Baudry, 1852. -r- Obras complétas de Don Jose de Zorrilla. Paris, Baudry, 1847. 2 vol. in-8°.

Grenade, poëme oriental de Don Jose de Zorrilla, tome Ier. Œuvres complètes de D. J. Je Zorrilla.

Le Io avril 1837, au déclin du jour, une foule de jeunes gens suivaient en silence, dans les rues de Madrid, un cercueil sur lequel on avait jeté une couronne de fleurs. Un poëte, un romancier, un critique brillant, don Marianno Jose de Larra venait de disparaître dans tout l'éclat de sa jeunesse et de son génie. Dévoré d'un amour insensé, dans un de ces accès de désespoir où la passion est plus forte que la volonté, il s'était tué d'un coup de pistolet, ne laissant après lui, malgré tout son talent, qu'un triste et pénible souvenir. Quand on fut arriva à la porte de Fuencarral, où la piété de quelques amis lui avait préparé un asile, et qu'un orateur éloquent, M, Roca de Togores eut prononcé en pleurant ce dernier éloge que suit trop vite un éternel oubli, au milieu de l'émotion générale et de ce silence qui précède le départ, adieu suprême de ceux qui restent à celui qui les a quittés, un jeune homme, presque un enfant, inconnu de tous, s'avança d'un pas tremblant près de la tombe, et pûle, levant les yeux au ciel, se mit à réciter quelques vers d'une voix si émue qu'il ne put finir sa lecture.

« II a achevé, disait le jeune poëte, il a achevé sa mission sur la terre, et il a laisse sa vie usée, comme une vierge perdue pour le plaisir suspend son \oile profane à l'autel. Il a vu devant lui l'avenir vidé, déjà vide de rêves et de gloire, et il s'est abandonné à ce sommeil inconnu dont le réveil est dans un autre monde, » C'était une Heur qu'a séchée l'été; c'était une fontaine qu'a tarie la saison; déjà on n'entend- plus son doux murmure déjà la ti^e de la Heur est brûlée. Et cependant on sent son parfum; et cette verdure de la plaine, ce manteau d'herbe et de fraîcheur, c'est le ruisseau fécond qui les a faits.

» Car le poëte, dans samUsion ici-bas, est une plante maudite qui donne des fruits de bénédiction. » Dors en paix dans la tombe solitaire, et puisse seu-. lement parvenir à ton oreille, la plainte triste et funèbre qu'un autre poëte chantera pour toi. Ce sera une offrande d'amour, plus douce encore que la prière d'un homme, et pure comme les larmes d'un enfant! » 0 poëte! si dans la mort il y a un souvenir d'hier, s'il y a aussi une vie derrière ce firmament, consacremoi une pensée comme celle que je garde de toi »| Cette apparition étrange, l'âge du poëte, l'harmonie de ses vers, tout, jusqu'à l'heure du jour, émut des cœurs que la tristesse ne disposait que trop à l'attendrissement. 11 semblait aux amis du mort que Larra, du fond de sa tombe, leur léguait, un héritier de son àme et de son génie de cette enceinte funèbre où l'on avait enfoui tant d'espérances, ou sortit portant en triomphe celui qui devait consoler l'Espagne de la perte qu'elle pleurait, et le soir même, dans tout Madrid,. on proclamait avec enthousiasme le nom de Zorrilla. Ce qu'on apprit biento.t de la vie du jeune auteur était fait pour ajouter à l'intérêt du premier moment. Né à Valladolid en 1817, fils d'un jurisconsulte distingué qui dans un lils rêvait un successeur, Zoi'i'illa, sorti du séminaire des Nobles de Ma Irid, illustre écolo qui a fourni à l'Espagne des hommes d'Etat et des écrivains célèbres, avait témoigné dès le premier jour potir Juslinien et Cujas une antipathie qui n'est pas rare chez les poètes, et que trop souvent partagent des gens qui n'ont certes pas l' excuse du. génie, De Tolède, il avait

mené une vie bizarre et solitaire, son père l'avait envoyé à Valladolid sans plus de succès. Trop sûr qu'il ne ferait jamais un homme d'affaire» de cet enfant distrait et sauvage, M, Zorrilla s'étaitdécidé à rappeler son fils près de lui, le menaçant d'en faire un cultivateur. José, qui de la vie des champs n'aimait que le loisir, et que le métier de laboureur n'effrayait pas moins que celui d'avocat, avait pris alors un parti extrême. Il s'était dérobé au mayoral chargé de le ramener à la maison paternelle, et, empruntant sans permission le cheval d'un parent, il avait couru se" cacher à Madrid, aussi riche d'espoir que léger d'argent. C'est là que, sans autre ressource que la poésie, avec la témérité et les illusions de vingt ans, il était venu chercher l'indépendance et l'honneur il y avait trouvé la misère et l'indifférence. Depuis dix mois, fuyant les recherches de sa famille il vivait au milieu de privations de toute espèce, insérant par hasard quelques vers dans les journaux de Madrid, sans*que, même pour les yeux inquiets d'un père, la parfaite obscurité de son nom eût trahi sa retraite.

Mais un jour l'avait rendu célèbre. Ce peuple de littérateurs et de critiques qui dispose de la renommée avait fraternellement adopté le successeur de Larra, et cette fois ne s'était pas trompé le chant deZorrilla était dans toutes les bouches. Editeurs et propriétaires de journaux demandaient son concours le temps d'épreuve était passé. Désormais tout souriait au poëte la gloire et la fortune le prenaient parla main. Avant la fin de l'année, paraissait son premier volume de vers chaleureusement recommandé par un critique connu, M. PastorDiaz. Le succès fut si grand et les éditeurs si empressés de partager arec le jeune écrivain la faveur du public, que depuis lors Zorrilla n'a cessé de produire avec une fécondité rare, même en EspagneLope de Vega nous a cependant habitués à ne nous étonner de rien. Les deux gros volumes que M. Baudry a publiés à Paris en 1847 renferment environ quinze tomes de drames et de poésies, qui ont paru en dix années. On annonce un nouveau volume qui contiendra tout ce que l'auteur a écrit depuis 1847, et enfin vient de paraître il y a peu de jours le commencement d'une œuvre impatiemment attendue, Grenade,, poënte oriental. Dans ce

siècle qu'on dit si prosaïque, il faut avouer que l'Espagne fait une heureuse exception ou que tout au moins M. Zorrilla jouit d'une fortune singulière; car ce n'est pas seulement dans la Péninsule, c'est dans toute l'Amérique espagnole, c'est partout où l'on parle, où l'on aime cette langue mâle et sonore, qu'on se porte avec un empressement que le temps ne lasse pas vers cette source de poésie qui depuis quinze ans n'a pas tari un seul jour. Zorrilla est aujourd'hui le favori des Espagnes.

D'où vient cette popularité que le talent seul n'explique pas car il y a eu certainement de l'autre côté des Pyrénées de grands poètes qui n'ont pas trouvé dans la foule les applaudissemens qui n'ont jamais manqués à Zorrilia? Il est aisé d'en trouver la cause c'est celle qui a fait le grand succès de Béranger, c'est le caractère national, l'esprit patriotique de ses chants. Les échos qu'il a éveillés sont seux qui parlaient confusément dans tous les cœurs il est la voix de son temps et de son pays. Venu dans un moment où le goût du passé, qui nous a donné l'école romantique, se répandait dans la Péninsule^ et avec d'autant plus de facilité qu'il ramenait l'Espagne à l'admiration de sa grandeur évanouie -Zorrilla a célébré la chevalerie, les Mores, le catholicisme, tout ce qui dans le moyen-âge espagnoLest noble et poétique. De sa magique baguette il a réveillé les siècles endormis dans la poudre de la tombe et de l'oubli, et c'est en montrant à l'Espagne déchue la splendeur de ses beaux jours qu'il a consolé l'orgueil de son peuple et ranimé sa foi. Il a du reste le secret de sa force et le trahit en rers élégans dans son introduction aux Chants du Trd'ubadour

a Venez, seigneurs de châteaux, je charmerai votre loisir; belles tilles qui mourez d'amour, venez, j'enchanterai votre beauté; vieillards qui idolâtrez vos ancêtres, venez, je]vous conterai votre grandeur venez entendre en douces harmonies les charmantes histoires des anciens jours.

» Venez à moi, je chante les amours; je suis le troubadour des fêtes; j'orne ma harpe des plus belles fleurs, guirlande que je cueille en mille jardins. J'ai la tulipe aux cent couleurs qu'on adore à Stamboul, et l'iris bleu, inconnu et sauvage qui nait et meurt sur le rocher delà forêt!

» Viens dans mes mains, viens, harpe sonore Descends dans mon àme inspiration chrétienne, et allume en moi la flamme créatrice, souille émané du chérubin! Loin de moi l'histoire tentatrice d'une terre étrangère et d'une religion profane! Ma voix, mon cœur, ma fantaisie chantent la gloire de ma patrie 1

« Venez, je ne blesserai point dans mes chansons la foi du peuple où je suis ne; je respecterai sa loi et ses autels. Dans son malheur aussi bien que dans sa puissance, je célébrerai sa grandeur et ses revers, et, fidèle ministre de la gaie science, j'élèverai ma voix consolatrice sur ces ruines où pleure l'Espagne.

» Terre d'amour trésor de souvenirs! grande, opulente et victorieuse un jour, semée de souvenirs et de récits, trop cuellement foulée par la fortune impie c'est moi qui chanterai tes gloires oubliées, car sur les ailes de l'ardente poésie, le seul laurier, le seul triomphe auquel j'aspire, c'eit un sourire de ma douce Espagne. »

Pour être d un poète, ces paroles ne soin pas moins vraies. Depuis quinze ans, c'est à sa patrie seule que Zorrilla a consacré son génie. Dans les deux voies qu'il a suivies, la poésie et le drame, c'est toujours l'Espagne, qu'il célèbre, c'est à elle. seule qu'il demande ses inspirations. Quelques unes de ses œuvres les plus estimées, les Chants du Troubadour, les Veilles de l'Eté, ne contiennent guère que des légendes espagnoles ou moresques ses drames les plus heureux ont été pris aussi de l'histoire ou de la tradition espagnole Sancho Garcia, le Cheval du Roi don Sanche Don Juan Ténor io. C'est le malheureux prince de Ariane qui est le héros du Dévouement d'uni Femme (Leallad deunaMuger), c'est Pierre-le-Cruel qui joue. le grand rôle dans le Cordonnier et le Roi. Pour ce prince, que l'histoire a sévèrement traité comme elle fait souvent des vaincus et avec moins de raison, Zorrilla a un faible prononcé et qui tient à un sentiment patriotique. Ce sont les bandes de Dugueselin qui ont renversé le roi légitime de Castille, c'en est assez pour le réhabiliter. Le vainqueur, c'est un bâtard soutenu par l'étranger; le vaincu, ce n'est pas seulement le roi, c'est l'Espagne. Les crimes dedonPèdre, l'âme la plus cruelle qui ait jamais vécu dans une poitrine chrétienne comme dit énergiquement la romance Aima mas cruel

Que vicio en yecho crùtiano,

sont pour Fauteur les crimes du temps et non de l'homme, doctrine commode, qui, en passant do la poésie dans l'histoire, met à l'aise quiconque s'est joué du sang et de la liberté d'un peuple. Combien est plus juste la vieille romance, quand elle nous peint la lutte impie des deux frères, et les flétrit tous les deux. Les deux frères se battirent, et de telle sorte que le vivant eût été Ca'in, si déjà Ca'in n'eût été le inort.

Rineron los dos hennanos

Y de tal suer te rineron,

Que fucra Ca'in et vivo

A no haberlo sido el muerto.

Quel est le caractère de ces vers si facilement faits, de ces comédies si aisément composées? 1-

Parlons d'abord du théâtre. En ce point, Zorrilla avait une double tradition à suivre et il n'y a p:is manqué. Non seulement il a pris à l'Espagne le fond des sujets qu'il a traités mais il lui a emprunté aussi la forme de son drame, et, repoussant tout modèle étranger il s'est fait le disciple et l'émule de Moreto et de Calderon. L'imitation est sensible mais elle est naturelle au poète. Cette langue vive et nette c'est la sienne ce tour léger de la pensée, ce ton cavalier, c'est le sien rien ne sent ni l'emprunt ni la gène. C'est Moreto dans ses beaux jours, avec plus de simplicité et un goût plus pur. Quant à la composition et à la marche de la pièce, c'est bien l'ancien drame espagnol avec toute sa vivacité mais aussi avec ses défauts drame tout en action où les incidens naissent des incidens, où l'intérêt est toujours en suspens et les yeux sans cesse occupés, mais où la passion est plus indiquée que sentie, dans le jeu de l'acteur plus que dans les vers du poëte, et où manque complètement ce qui fait.de la comédie un art et non pas le plaisir d'un moment, je veux dire le développement des caractères. Il

C'est ce défaut, auquel n a point ecùappe iU. Aorrilla, qui fait l'infériorité du théâtre espagnol, et qui explique trop aisément la fécondité de ses écrivains. Chose bizarre, dans ce pays qui nous a donné don Quichotte et Sancho, les deux personnages les plus vivans qu'ait jamais enfantés un cerveau humain, la peinture des caractères semble chose secondaire au théâtre et de peu d'intérêt. L'intrigue est tout. Et cependant il suffit de lire un jour Shakspeare, dont les pièces sont aussi compliquées que le drame espagnol, pour comprendre que ce qui fait de l'Anglais un génie supérieur à Lope de Vega, comme à Calderon, c'est ce souffle divin qui fait de chacune de ses créations un individu. Othello, Romeo, Falstaff sont pour nous aussi vrais et plus vivans que tant d'hommes dont parle l'histoire, et alors même que le poëte se jette dans le fantastique et l'impossible, telle est la force de son imagination, qu'il nous semble que si Caliban pouvait exister, il serait le monstre qu'a créé, le grand William. Chez lui, le développement des idées et dessentimens est si naturellement exposé, le progrès de la passion si largement accusé il y a un sentiment si sûr de ce qui est du fonds de la nature humaine, et en même temps une si parfaite expression du caractère individuel, que Pope di-

sait avec raison qu'une pièce de Shakspeare étant imprimée sans nom de personnages, rien ne serait plus aisé que d'attribuer à chacun d'eux ce qu'il a pensé et ce qu'il a dit. J'indique cette expérience comme un des plus sûrs moyens de se former le goût et de comprendre toute la grandeur du génie de Shakespeare.

J'en pourrais dire autant, non seulement de Molière qui ne le cède à personne mais de Racine pour qui la peinture de la passion et du caractère est toute la tragédie et qui se soucie médiocrement de l'intrigue. Ces jeunes femmes qui aiment d'un premier amour, Iphigénie, Junie, Atalide, ces amantes jalouses, Hermione, Roxane, ces femmes ambitieuses Agrippine, Athalie ne se ressemblent pas, encore bien que la situation soit quelquefois la même; mais dans le théâtre de Zorrilla, aussi bien que dans celui de ses modèles on dirait que, comme dans notre ancienne comédie italienne, il n'y a qu'un masque toujours le même pour tous les personnages et tous les temps. Ces dames voilées de leur mantille, ces cavaliers cachés sous leurs manteaux, les tapadas et les embozados, c'est toujours Isabelle, Octave ou Lelio; on sait d'avance k-ur pensée et leur langage. Je ne

blâme pas, qu'on me comprenne bien, ces rencontres le hasard met toujours en présence les jaloux ou les rivaux, ces conversations commencées aux grilles des fenêtres et qui s'achèvent dans la rue, ces cavaliers toujours prêts à dégainer, même contre le roi c'est le fonds du théâtre espagnol, c'est le goût de la nation, c'est la peinture de ses mœurs à l'époque la plus brillante et la plus regrettée de son histoire mais je voudrais que ce ne fût pas toujours la mème dame et le mème cavalier et qu'il n'y eût de changé en chaque pièce que la robe et le nom. Que dans une des comédies de Zorrilla on remplace au hasard deux rôles d'amoureux par un emprunt fait à un autre drame, on sera étonné de retrouver le même langage, les mêmes senlimens, les mèmes personnages, et on sentira aisément sur quoi porte ma critique. Partout on verra l'esprit, la grâce, la gaîté de l'auleur, mais aussi on verra sa main le talent est partout, la vie n'est nulle part. Qu'au contraire on essaie dans Racine de remplacer Achille par Britannicus ou par Bajazet, et, n'en déplaise à l'ombre de Schlegel, on comprendra bien vite toute la différence des deux écoles.

C'est par l'imagination, par la vivacité, par le mouvement, par je ne sais quelle chaleur communicative que M. Zorrilla rachète, sans le faire oublier, ce défaut du théâtre espagnol, et il y a chez lui trop de génie pour qu'on ne soit pas tenté de croire qu'avec un peu plus de patience et de réflexion il pourrait donner à l'Espagne ce qui lui a manqué jusque aujourd'hui. Après Tirso de Molina, après Molière, après Mozart, il a abordé le difficile sujet de don Juan; le personnage principal estmanqué, c'est un vulgaire débauché; mais la fille du commandeur, dona Inez de Ulloa, est une charmante création, et qui permettra au lecteur d'apprécier tout t ce qu'on peut attendre de M. Zorrilla.

Dona Inez est dans un couvent, en attendant que son père dispose de sa main ou la consacre à Dieu. Don Juan l'a vue; il a séduit la duègne qui la garde; il est entré dans le couvent, et il a profité de l'évanouissement d'Incz pour l'enlever. Elle est chez lui dans une maison de campagne rien ne peut plus l'arracher à son pouvoir. Quand la jeune filic revient à elle, elle est seule avec l'infâme qui l'a vendue.

« inez Mon Dieu, comme j'ai dormi! Je suis folle 1 Quelle heure est-il?. Mais qu'est-ce cela? Je ne me souviens pas d'avoir jamais vu cet appartement. Qui m'a conduite ici? '1

» biugitte (la duègne) Don Juan.

» inez Toujours don Juan. Mais toi aussi tu es avec moi, Brigitte. Dis-moi, par pitié, où sommesnous ? Cette clwmbre est du couvent?

» Brigitte Non, c'était un séjour il n'y avait que misère; regardez, regardez par ce balcon, et vous verrez ce qu'est un couvent de nonnes auprès de la villa de don Juan. »

La duègne alors, pour expliquer à l'innocente qu'elle a trahie comment elle se trouve dans le palais de don Juan, imagine un récit terrible. L'incendie a dévoré le couvent, don Juan s'est jeté au milieu des llammes pour emporter évanouie celle qui a tout son amour. Mais Inez est moins touchée du danger passé que de celui qu'elle court dans cette maison. Elle aime don Juan elle est femme, elle est Espagnole; elle n'a pas pour se l'assurer cette froideur des femmes du Nord qui laisse à la volonté toute liberté, alors même que le cœur est le plus vivement ému. Elle veut fuir. « usez: Ainsi, c'est sa maison. Je ne me souviens de rien. Mais. dans sa maison! Ah sortons à l'instant môme. J'ai celle de mon père.

» Brigitte Maïs nous n'y pouvons aller; le Gaadalquivir nous sépare de [Séville. Nous sommes ù une heure de ses murailles,

» inez: ISous ne sommes pas dans la ville. Ah! nous sommes perdues

» bmgitte Je ne sais vraiment pas pourquoi. » ixez Tu meconfonds, Brigitte, et je ne sais quels filets tu me tenus peut-être entre ces murailles; je n'ai jamais quitté le cloître, je ne sais pas les usages du. monde, mais j'ai de l'honneur; je suis noble, Brigitte, et je sais que la maison de don Juan n'est pas la de- meure qui me convient. Il y a là je ne sais quelle inquiétude secrète qui me le dit; viens, fuyons. » Brigitte Dona Inez, il vous a sauvé la vie. » inez Oui, mais il m'a empoisonné le cœur. » Brigitte Cependant vous l'aimez?

» inez Je ne sais; mais par pitié fuyons vite cet homme au seul nom de qui mon cœur m'échappe. Ali! quand tu m'as donné une lettre écrite de la main de cet homme, il y avait quelque enchantement maudit caché dans ce p'apier. Une seule fois je l'ai vu au travers des jalousies, et tu me disais qu'il était là pour moi. Toi', Brigitte, à toute heure tu venais m'en parler, me rappelant toujours sa grâce fascinatrice. Tu m'as dit que mon père me le destinait. et tu m'as juré en son nom qu'il m'aimait. Tu dis que je l'aime? Peut-être bien; si ce que j'éprouve est de l'amour, oui, je l'aime; mais je sais que je me perds avec cette passion, et si mon faible cœur m'emporte vers don. Juan, mon honneur et mon devoir me retiennent. Sortons donc avant que vienne cet homme, car peutêtre n'aurai-je pas de force en le voyant près de moi. Sortons, Brigitte. »

C'est le moment où entre don Juan, trop sûr de sa victoire sur le cœur qu'il a séduit.

« don juan: allez-vous dona Inez?

» inez Laissez-moi sortir, don Juan

» don juan Que je vous laisse sortir (

» Brigitte Seigneur, en apprenant l'accident du feu, le commandeur sera inquiet pour sa lille. «don juan: Le feul. Ah! ne vous tourmentez pas pour don Gonzalo le message que je lui ai envoyé lui permettra de dormir tranquille.

» inez Vous lui avez dit.

» don juan Que vous étiez en sûreté sous ma protection, et que, libre enfin, vous respiriez l'air pur des champs. Calme-toi, ma vie; repose ici, et un moment oublie la triste et sombre prison de ton couvent. Ah! n'est-il pas vrai, ange d'amour, que sur cette rive isolée la lune brille plus pure et qu'on respire mieux? Cet air qui porte la douce odeur des fleurs de la campagne, cette eau limpide et sereine que traverse sans crainte la barque du pêcheur qui attend le jour en cliantant, n'est-il pas vrai, ma colombe, que tout respire l'amour? Cette harmonie que le vent recueille parmi ces milliers d'oliviers fleuris qu'il agite son souffle léger, ces accens si tendres du rossignol qui, dans le bocage, appelle le jour qui s'approche, n'est-ce pas, ma gazelle, que tout respire l'amour?. Et ces deux perles liquides qui se délaclient doucement de tes paupières brillantes. et ce feu que ne connaissait pas ton visage, n'est-il pas vrai, ma belle, que tout ici respire l'amour? Oh! oui, charmante Inez, miroir et lumière de mes yeux, m'écouter sans ennui, comme tu fais, c'est de l'amour. Vois donc à tes pieds toute la fierté de ce triste cœur, qui croyait ne jamais se rendre, et qui adore, ù ma vie l'esclavage de ton amour. » inez Taisez-vous, pour Dieu ô don Juan, car ju ne résisterai pas longtemps sans mourir à tant d'émotions inconnues! Ah! taisez-vous, par pitié; quand je vous écoute, il me semble que ma tète s'égare et que brûle mon cœur! Ah! sans doute vous m'avez donné à boire ce filtre infernal qui vous livre la vertu des femmes, ou Satan a mis en vous le charme de son regard, la séduction de sa parole et cet amour qu'il a refusé à Dieu! Et que puis-je faire, malheureuse, sinon tomber en vos bras, vous qui me prenez mon cœur? Non, don Juan, te résister n'est déjà plus en mon pouvoir! Je vais à toi comme ce fleuve va se perdre dans la mer; ta présence me met hors de moi, tes paroles m'égareut, tes yeux me fascinent, ton souffle m'enivra. Don Juan, don Juan, j'implore la pitié d'un gentilhomme ou arrache-moi le cœur ou aime-moi, parce que je t'adore. »

Ces paroles brûlantes, cette femme qui se donne avec tant de faiblesse et d'abandon, transforment don Juan cette enfant qui se livre à lui, il ne veut pas la déshonorer il se sent capable de vertu il ira trouver don Gonzalo, il lui demandera l'amour de sa fille, ou la mort. C'est à ce moment qu'entre le commandeur. En va n don Juan se jette aux pieds du vieillard, en vain il proteste de son amour, on ne peut pas croire ù l'amour de don Juan, à la passion d'un ravisseur infâme; dans eette teiKlirsse (~

singulière le commandeur ne- voit qu un masque ce e lâcheté; il insulte, il provoque son ennemi qui le tue, et fuit devant la justice. Inez sort tremblante de la chambre où elle est enfermée.

« inez: Ah! quelle horreur, mou père! o.s-lu,

don Juan, toi qui m'oublies dans une telle douleur » i/alguazil C'est lui qui l'a assassiné.

» inez Grand Dieu c'était le, dernier coup q;J8 voi s me gardiez!

» l'alguazil C'est sans doute par ici que d; S itau a gagné la rivière. Voyez, ils sont à bord du briganlïij calabrais.

» tous Justice pour dona Inez.

» inez Mais non pas coutre don Juan. »

Inez est morte après ce dernier cri de tendresse. Mais elle emporte son amour dans la tombe. Pour racheter don Juan, elle olfre en sacrifice l'innocence de sa vie et sa part du ciel. Elle l'attend sous la pierre funèbre, et quand, entraîné dans l'enfer par les ombres de ses victimes, don Jnan cherche en vain dans son cœur le repentir, et n'y trouve que le désespoir, c'est dona Inez qui lui tend la main et lui montre le ciel la vertu rachète le crime, idée touchante et toute chrétienne 1 mais où l'imagination trouve son compte plus que la raison. La (in terrible de don Juan, qui n'effraie pas beaucoup le spectateur, est toute la moralité de la pièce et s'il est sauvé franchement il gagne le paradis à trop bon marché.

On voit par cet extrait quelle est la brillante imagination de Zorrilla; c'est là le caractère dominant de son génie. Joignez-y une facililé extrême, des pensées heureuses le don des vers bienfaits, et vous aurez toutes les qualités du poëte. Grenade, son dernier ouvrage, l'emporte en éclat sur tout ce qu'il a écrit jusqu'à ce jour. Ce n'est pas, M. Zorrilla nous l'apprend lui-même ce n'est pas un poëme épique (heureusement pour nous il n'a pas eu cette désastreuse ambition), c'est une énorme légende, moitié catholique et "moitié moresque, qui embrasse les plus beaux jours de l'Espagne.

Je dis moitié moresque et moitié catholique, car encore bien que l'auteur ait mis en tète de son poëme cette fière devise Chrétien cl Espagnol, avec foi et sans crainte je chante ma religion je chante ma patrie

Cristiano y Espanôl, con fe y sin miedo

Canlo mi religion, mi palria canlo,

il a néanmoins plus que de l'admiration pour les Mores et a cédé avec d'autant plus de facilité au goût du jour, que sa riche fantaisie est tout orientale, et qu'il se sent chez lui, parmi toutes les splendeurs de l'Àlhambra. Aujourd'hui, en Espagne, la mode est aux Arabes, qui ont laissé partout leurs souvenirs et dans l'excès d'une passion un peu vive, il est des gens qui en sont presque à regretter la défaite du Croissant. M. Zorrilla aime trop les vieux chrétiens pour aller si loin; mais il respecte aussi les Mores comme des ancêtres La trace de ce pied fécond, dit-il en beaux vers, brille encore sur le sol espagnol cl ce sang glorieux bat encore dans plus d'un noble cœur. Après tou^ l'enthousiasme est légitime pour ces hommes qui furent chevaliers, quoique ennemis, et s'il est permis d'aimer et de chanter tous les partis, c'est assurément aux poètes, et quand quatre siècles ont passé sur les vainqueurs et les vaincus.

Il serait bien froid de donner un résumé des brillans récits que contient le premier volume de Grenade. Pour qui aime la poésie orientale, x]ui ne craint point de suivre une imagination qui déborde, qui se laisse prendre à la musique de, cette 'langue qui enivre celui qui écoute et quelquefois celui qui parle, c'est une bonne fortune que le conte charmant d'Al-IIamar, le tableau de la perfide et voluptueuse Zoraya, la légende de Gouzalo Arias,, simple et sévère comme une vieille romance. Mais


on goûte la poésie, on ne l'analyse pas tout au I plus la traduction d'un passage peut-elle donner une idée de l'abondance d'images et de pen- j ¡ sées qui fait le mérite et quelquefois le défaut de î M. Zorrilla. Et encore, dans une traduction, que' a devient l'harmonie, c'est-à-dire la substance même de la poésie? Voici une invocation à Greuade, qui ¡ (en faisan! part de la phrase orientale) se fera ¡ peut-être accepter de ceux qui ont eu le bonheur j ¡ de voir cet admirable pays

« Terre qrientale, séjour de la joie favorite du soleil et des fleurs, sanctuaire de la valeur, berceau du jour, paradis du loisir et des amours trésor et source de. poésie, je vais chanter ta gloire et tes héros Terre de bénédiction, demande au ciel qu'il bénisse mes chants!

» Salut, cité du soleil, Grenade la belle, amour de Boabdil, jardin fleuri au milieu des neiges stériles, vase de parfum, nid de colombes Eden caché entre des rochers; illusion d'espérance et rêve d'or qui charme encore le coeur du More!

» Salut, verger où nait l'aurore, où se repose le soleil couchant, où la neige se défait en perles, où les perles se défont en ruisseaux d'argent, où le plaisir repose sous les lauriers, où Dieu sourit, où règne la santé! Divin objet de mes rudes accens, en commençant je te salue.

'~v~ ~ïe~Eü~

Tmtnvo Elude de Mc MODLL1N, avoué; rue BohltllfiiSi naparte, 8.

\enl8 aux enchères publiques, en l'élude de Me Denaj ville, notaire à Gisors (Eure), de diverses pièces du TERRES LABOURABLES, sises au terroir rie Neauitos, lieu dit le Bois de Neaufles, arrondissement des Andelys, département de l'Eure, le 19 septembre 1852, heure de midi.

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Le Quatre et demi pour 400 a monte de 3K c. *°Le Troispour 100 a monté de 00 c. 76 fr. 73 c) A TÊftîïK

Le Quatre, et demi pour 100 a monté de 40 c. Le Trois pour '100 a monté de 40 c. (a /7 fr. -jo c.) La spéculation est lancée, le cours de 77 fr. est franchi. L'opinion est à la hausse, cela ne fait pas de doute. Ce cours de 77 fr. qui, à la tin de juillet, a amené une forte réaction, paraît aujourd'hui devoir servir de point de départ pour ia nouvelle étape dont nous pariions hier. ̃ Toutes les valeurs, et notamment les chemins de fer, ont- suivi avec beaucoup d'entrain les Fonds publics. Les haussiers ne paraissent pas devoir cette fois regretter les gros reports qu'ils ont payés pour continuer leurs opérations.

Les Fonds étrangers ont été demandés; PEmpnmt beige et celui du Piémont ferment avec une légère. amélioration.

Actions de chemins de fer. Ont monté Les Actions de Saint-Germain, de 45 fr. 1,120 fr. ); celles d'Orléans, de 7 fr. 30 c. (à 1 ,447 fr. 50 c.) celles <le Rouen de 10 fr. (à 875 fr.) celles du Havre de 2 fr. 50 c. [a 372 fr. S0c); celles de Marseille, de 3 fr. 73 c.490 fr.); celles de Baie, de 3 fr. 75 c. $310 fr.); celles du Nord, de S fr. (àfi65 IV.) celles de Strasbourg, [ie 12 fr. 50 c. (à G77 fr. 50 c.) celles de Lyon, de 12 fr. 50 c. 786 fr. 25 c); celles de Montereau, de 5 IV. 240 fr.): celles de Dieppe, de i fr. 25 c. 2H8 fr. 75 c); celles de La Teste, de 3 fr. 275 fr.) celles de Sceaux, de 7 fr. 50 c. 140 fr.); celles de l'Ouest, de 3 fr. 75 c. 595 fr.); celles de Lyon à Avignon, de 8 fr. 73 c. (à 600 fr.); celles de Sainl-Dizier à Gray, de 3 fr. 543 fr.).

Actions de la Banque de France, Ponds de la Ville. Lss Actions de la Banque de France ont monté de 10 tt. 2,850 fr.); les Obligations de la Ville, de 1849, sjnteùeoro sani cours; celles de 1K32, sans variation 1.20.>fi\).

Obligations. Les Obligations de Saint Germain,

i> Me voici, les yeux tournés vers toi, la tète découverte à ton nom, à genoux et plein d'amour adorateur de ta beauté, je t'offre mes chanls. S'i!s ne sont pas indignes de ton immortelle grandeur, regarde-moi, belle Grenade, quand j'élève ma voix.

» Et plaise à Dieu qu'un souille sonore, donnant à mes chants une meilleure harmonie, porte à ton Albambra me* accens d'amour par delà la cime des monts et les mers; et s'ils te plaisent, et si tu veux m'en donner quelque prix, donne-moi à ton tour, ô fleur de mes amours, donne-moi, quand je mourrai un tombeau parmi tes fleurs »

Assurément il y a dans tout ce luxe d'images un souffle de poésie qui entraîne; mais quel jugement porter sur l'œuvre tout entière, et que penser à la réflexion? C'est là le point délicat, et un étranger moins sensible aux charmes de la langue est souvent plus difficile que les nationaux. S'il faut dire toute mon opinion avec la rigueur ordinaire aux critiques, gens qui ne brillent pas par l'imagination, il manque quelque chose à la poésie de M. Zorrilla. Elle est faite, comme certaines peintures, pour les yeux plus que pour l'esprit. Elle charme et éblouit le lecteur, elle ne le ramène jamais en luimême; c'est un conte de fées tout pour l'imagination, rien pour le cœur. Quand, après avoir fermé le

d'Avesnes, à 2 kilom. du chemin de fer de SaintQuenlin, parfaitement aménagé en futaie de toute essence, bon sol et autorisation de défricher. (4il9)«

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EMPRUNT DE PORTUGAL DE 1833. MM. les porteurs d'Obligations de l'emprunt de Portugal, émis à Paris en 1833, sont invités a se réunir le mercredi 8 seplembre prochain à dix heures du matin, dans la salle de la Bourse, pour y entendre des communications qui les intéressent. Il suffira, pour être admis à cette léunion, d'être porteur d'Obligations.

Les ayans droit absens de Paris sont priés de s'y faire représenter. (4121) I)

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1 Fonds élran gert. L'Emprunt belge a haussé de 1,4 102 1/i); l'Emprunt du Piémont, de ?0 c. (à 97 fr. 35 c); l'Kinprunt autrichien, sans variation (9i).

1 A G C».?38»'ffASÏ'S1. Ju1;;s Patoll.

Quatre 1/20/0, j. du 22 mars,!Kinpr. du Piéinoi) S7 3."j 1Û5f 50 30 25 20 10 105!" i l-jnprnnt romain 07 l .i 4 lOâf 10 35 30 Empr. russe 4 1/2. 103 l;2 Quatreo/O)j.du22inars, ..f.. lEmpruat d'Haïti 350 iCaisst! hypotUfeiirc. 257 50

Trois 0/0, j. 22juin i852, 7Gf 45 .Emprunt hypotii6c.de 70f 60 55 75 l'ancienne Liste civ. l 00 Espagne. Délie active. L

\ei. de b Banque 28421 50 Oeitédiif. sonvertie.. 227/8

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livre, on ouvre Virgile, ou Dante, ou Shakspearc, ces amis de l'humanité, on sent qu'on est dans un autre monde, plus grand et plus vrai. Ce qui manque dans les peintures de M. Zorrilla, c'est l'homme, c'est ce qui anime la nature, en l'unissant à nous par mille liens secrets. Ses paysages sont des solitudes, et ses magnifiques palais sont déserts. Le secret de l'art n'est point de représenter brillamment le monde extérieur, c'est de faire servir les choses à l'expression de nos sentimens; Poussin le sait, quand dans son paysage il met le tombeau d'un berger. Dante est en ce point le maître par excellence le soir, c'est pour lui l'heure le pèlerin qui vient de quitter son pays sent son cœur faiblir au son lointain de la cloche qui semble pleurer le jour qui meurt; l'aube du jour, c'est le moment le plus doux au voyageur qui s'approche de sa patrie; partout de ces traits qui vont à l'àine et font sentir l'homme dans le poëte. En faisant cette observation, je n'entends pas refuser à M. Zorriifa la sensibilité qui fait le génie. Il y a, mais trop rarement, dans son livre des morceaux achevés et qui montrent ce qu'il fera du jour où, plus difficile avec lui-même, il ne se con-

(4122) «

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tentera point d'une improvisation. Tel est, par exemple, ce gracieux tableau d'un palais mores- que, l'on retrouve l'Alhambra « Les cours qui dans de spacieux réservoirs re- çoivent, des eaux transparentes, douces au corps et agréables au goût, étaient des bassins d'albâtre, l>or- dés de myrte et de rosés. C'est là que les .belles Mo- jrèsques de Grenade fuyaient, sous la fraîcheur des j eaux, la sécheresse et l'ardeur du jour.

» Et dans les nuits sereines de l'été, à la lueur mystë- rieuse de la lune, au bruit du ruisseau d'argent, au son réglé d'une chanson moresque (doux souvenir du pays natal qui ne s'oublie pas dans une fortune meilleure) elles se mettaient à danser sur le bord des bassins la joyeuse zambm ou le léger jeiz. »

M. Zorrilla ne prendra pas en mauvaise part des réflexions inspirées par une sincère estime. Un poète àussi, quoiqu'il écrivît en prose, Jean Paul, a dit que l'âme humaine était comme ces plantes qui ne donnent leur parfum que quand elles sont froissées; cela est vrai surtout des grands écrivains, et nous apprend pourquoi c'est en approchant de l'âge mûr, quand la vie les a foulés, qu'ils nous ont donné leurs chefs-d'œuvre. M. Zorrilla est bien jeune encore, et son imagination plus ardente que jamais mais enfin il

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ligne d'Italie. Départs de Marseille pour Gènes,

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Francfort, te 1"' septembre. Cinq pour 100, Si 1/2 papier Quatre et demi pour 100, 7,i5/d papiar; Quatre pour 100, U5 1,8 papier; Trois pour luO, 49 papier Actions de la Biit:que. tlîbO papier.

Augsbourg, le 30 août. Trois et demi pour 100, 93 Quatre pour 100, 97; Quatre et demi pour 100. 101 1/2: Cinq pour 100, 100 1.2; Nouvelle émission, 102.

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Bruxelles, U 2 septembre. Ciuq pour 100, ISiO, 100 5/8 argent Cinq pour ,100, 1842 100 3 4 argent Quatre el demi pour 100, 96 7/8 argent; Trois pour tOO, 73 1/4 argent; Deux et demi pour 100, 55 7/8 papier; Actions de la banque, 70 7/6 papier.

TBIBCXli ÎSK CttaxiCKC'E Ï»E 1.A SES»»- Déclarations de faillilat

du 22 mars 185?.

NIVELOX," loueur de voilures, rue, Fontaine-ÎJolière. 29. Juge-commissaire. M. Boudaille; syndic provisoire, M. Pascal, place de la Bourse, h. 4. 1 i aoQt lz;`r, Du 17 août 1&2.

PESTAH,, maroisanfl de vin, j'i !.a Ciiiipelle-Siiinî-Deiiis, rue de Chabrol, 4. Juge-eoinmissnire, M. Dobi-lin svjuUi- provisoire, IM. Sergent, rue P.ossini, 16.

vient un moment où, par le seul progrès de la vie, l'homme s'éloigne du bruit et de l'éciat qui suivent la jeunesse, et, rentrant en lui-même, découvre en son cœur des trésors ignorés. C'est là que nous attendons l'auteur un peu plus de sensibilité clans son œuvre, un peu plus de l'homme et de luimême et l' un des plus aimables poètes de l' Espagne en sera quelque jour un des plus grands. Edouard Laboclate.

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Correspondant aussi, pour le transport des marchandises, avec les bateaux h vapeur du Lloyd au~ Irichien

A Syra, pour Patras, Zanle, Céphalonie, Corfou, Iirindisi, Aneûne, Trieste, Finme et Venise; A Constantinople pour Varna, Tullsclia Galatz, Ibraïla, Imboli, Sinope, Samsun et Trébisonde. Ligne de Grèce. Départ de Marseille pour Athènes et Saloniquc, le 1er pour Athènes, Ilydra, Spezzia, Nauplie et Calamata, le 11 pour Athènes et Chalcis (Negreponl), le 2t (par les paquebots du Levant jusqu'à Syra).

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Ligne de Syrie. Déparls de Marseille pour Smyrne, Rhodes, Mersina (Tarsous), Alexandrelte (Alep), Lalaquié, Tripoli, Beyrouth (Damas), Jafla (Jérusalem) et Alexandrie, tous les vingt jours, à dater du t" juillet 1852 (par les paquebots du Levant jusqu'à Smyrne).

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Pour renseignemens, places et marchandises de toute nature, s'adresser à Paris, rue Notre-Damedcs-Vicloires, 28; il Lyon, place des Terreaux, 7;

a Marseille, place Royale, j. (4t".0)«

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