prend certaines tendances qui, si on les laisse prévaloir, vont supprimer toute réalité française. Nous n'abandonnerons point à la force des choses le soin d'éviter ou de retarder cette extrémité que nous redoutons. Nous efforçant de maintenir ou de restaurer une tradition viable, nous ne consulterons point nos convenances personnelles ni les convenances de nos pères, mais nous chercherons dans l'histoire de ces derniers les conditions qui favorisèrent la naissance et le développement de la tradition nationale.
Si quelques-uns des Français d'aujourd'hui se trouvent avoir surtout reçu de cette tradition des ferments d'anarchie et de destruction, et si peutêtre il serait malaisé de les éliminer de leur propre sensibilité, du moins peuvent-ils consulter l'expérience et en publier les leçons. Ainsi, au lieu d' « ériger en lois générales des convenances particulières », comme le faisaient, selon la fé^conde observation de Comte, George Sand et les révolutionnaires, un nationaliste français devra chercher quelles institutions ou quels sentiments favorisent l'intérêt général des Français présents et futurs. Ce sont ces institutions qu'il voudra servir, ce sont ces sentiments qu'il s'emploiera de son mieux à faire prévaloir, en profitant de l'expérience des générations antérieures, ce n'est donc point à une tradition qu'il se soumettra pour elle-même. La tradition française a d'ailleurs toujours comporté une extrême activité de la raison, mais c'est la raison qui demeure seule juge de la meilleure tradition française, la meilleure étant la plus apte à maintenir toute la réalité française. Nous avons déjà vu comment l'erreur jacobine a consisté à mettre sous le nom de la