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Titre : Société des sciences arts et belles lettres de Bayeux
Auteur : Société des sciences, arts et belles-lettres de Bayeux. Auteur du texte
Éditeur : Société des sciences, arts et belles-lettres (Bayeux)
Date d'édition : 1910
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34445761s
Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34445761s/date
Type : texte
Type : publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3285
Description : 1910
Description : 1910 (VOL11).
Description : Collection numérique : Fonds régional : Basse-Normandie
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4335811
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
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SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES DE BAYEUX
BAYEUX CAEN
E. VALETTE L JOUAN
rue Suint-Malo, (>;» rue Saint-Pierre, 111
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I Ie VOLUME
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Imprimerie J. TURBŒUF
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SOCIÉTÉ
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SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES DE BAYEUX
BAYEUX CAEN
E. VALETTE L. JOUAN rue Suint -Malo, (>!> 1 rue Saint-l'ierre, 111
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DES
I Ie VOLUME
BAYEUX
Imprimerie J. TUEBŒUF
I RUE DE LA MAITRISE, 17
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La Société déclare qu'elle laisse aux Auteurs seuls la responsabilité des faits et des opinions contenus dans leurs Mémoires.
AVIS
HISTOIRE DE LA DENTELLE à ~3a~e~~ ~e
PREMIÈRE PARTIE
AU XVIIe & AU XVIII- SIÈCLES
Il y a 25o ans, au début du règne de Louis XIV, la France était pauvre, épuisée par les guerres de Religion, et une grande misère se faisait sentir dans la population ouvrière.
Un saint prêtre nous avait été envoyé par la Providence. Il multipliait partout, sur son passage, les œuvres les plus ingénieuses de sa charité pour soulager ces misères. L'enfance pauvre surtout préoccupait son âme d'apôtre; il créa pour elle le Bureau des Enfants assistés, et il essaya même, en i6so, dix ans avant sa mort, d'établir des manufactures pour occuper aux travaux manuels les enfants qui couraient les rues, sans ouvrage.
L'industrie était alors organisée en corporations, qui rendaient de très grands services, mais qui étaient très jalouses de leurs monopoles, et personne n'avait le droit de faire de l'industrie s'il n'avait fait d'abord le double stage d'apprenti et de compagnon et s'il n'était devenu maître dans la corporation du métier qu'il voulait exercer.
Devant la résistance des corporations industrielles, l'essai de saint Vincent de Paul avorta mais l'idée était bonne, elle fit son chemin dans les esprits, et elle parut éminemment pratique à Colbert, qui obtint de (1) Conferences, taites a liayeux, sous les auspices de ia Societe des sciences, Arts et Belles-Lettres, par M. Ernest Lefébure, le chef distingué de l'importante maison de fabrication de la rue de Castiglione, dont le renom est universel. Cette histoire, minutieusement documentée, est, pour la Dentelle de Bayeux, comme un chapitre complémentaire au volume Broderies et Dentelles, écrit pour la collection A. Quantin, par notre savant Conférencier. E. A.
Louis XIV, en 1662, des Lettres patentes entamant les privilèges trop exclusifs des corporations, et décidant que les Hôtels-Dieu et Hôpitaux du royaume seraient transformés en vue de prévenir et de combattre le paupérisme par le travail. Le Roi accordait à ces établissements les prérogatives suivantes
« Permettons auxdits administrateurs de faire fabriquer, dans ledit hôpital, toutes sortes de manufactures, et de les y faire vendre et débiter. Et parce qu'il est important, pour que les manufactures soient bien faites, que les administrateurs y appellent des artisans qui les montrent aux pauvres, en tout ce qui dépendra de leur art et métier. Nous ordonnons que ceux qui auraient été choisis, après y avoir travaillé cinq ans, et qui auront été reconnus avoir bien instruit les pauvres, en leur art et métier, puissent être présentés par les administrateurs pour être reçus maistres ès arts et métiers. »
Dès lors, un mouvement général se fit dans toutes les villes pour profiter de ces Ordonnances, qui mettaient les hôpitaux au-dessus des restrictions étroites des corporations, et on vit de tous côtés le clergé et les personnes charitables s'intéresser à ces fondations d'ouvroirs annexés à des hôpitaux.
C'est ainsi que, dès 1667, furent rédigés les Statuts de l'Hôpital-Général de Bayeux. On y lit « que les enfants seront instruits aux manufactures « convenables à leur âge, particulièrement à faire des bas, mitaines, « bonnets et camisoles, façon d'Angleterre ». La Dentelle n'y est pas énoncée, ce qui ferait penser qu'on n'en faisait pas encore à Bayeux. Or, quelques années après, en 1676, Mgr de Nesmond appelle, à Bayeux, les sœurs Marie Le Parfait et Hélène Cauvin, religieuses de la Providence de Rouen, pour tenir une école dans une maison proche l'ancienne église Saint-Georges.
Cette église, qui était en mauvais état, fut interdite au culte en 1680, et nous lisons dans Béziers (le premier historien de Bayeux, qui écrivait en 1773), que Raymond Baucher, scholastique et chanoine de Bayeux, établit des sœurs de la Providence dans l'ancienne église Saint-Georges, peu de temps après son interdiction, à charge, non-seulement d'apprendre aux petites filles à lire et à écrire, mais encore « de diriger une Manufacture de Dentelles qui y fut mise ».
C'est donc une coïncidence à remarquer, qu'on commence à parler de Dentelles Bayeux aussitôt qu'on y voit arriver les sœurs de la Providence de Rouen.
Sur la porte d'entrée de la Manufacture était une inscription, disparue à la Révolution, qui rappelait le nom du fondateur et le but de l'institution.
Ce travailse répand dans la ville, et, le 24 janvier 1684, MgrdeNesmond publie un règlement de l'Association, pour le soulagement des pauvres, dans lequel il nomme des Dames pour « surveiller les petites filles qui s'occupent au travail de la dentelle et pour procurer du travail à celles qui n'en ont pas. »
Ces Dames qui ont porté le titre populaire des Dames de la Marmite, comme le rappelait dernièrement M. Alfred Dédouit, s'occupèrent très sérieusement de leur mission, car il existe encore un Registre des délibérations de cette année 1684, où il est souvent question de la Dentelle « On donnera à la maîtresse de Dentelle de Saint-Malo, 18 petites filles qui pourront être prises des autres paroisses de la ville ».
Et ailleurs, on lit
« Madame de Héricy veillera à la manufacture de Dentelle de SaintLoup ».
«. Un écu est donné à Mme d'Eterville pour payer un demi-mois à la maîtresse de Dentelle de Saint-Patrice ».
Et encore
« On verra les Religieuses de la Charité pour savoir si elles ne peuvent pas recevoir les petites filles qui font de la Dentelle, tant celles qui savent que celles qui ne savent pas encore ».
Mais au milieu de cet engouement pour l'industrie nouvelle les difficultés surgissent les unes viennent des maîtresses d'ouvrage, car on lit dans une des Délibérations « Si les maîtresses de Dentelle ne veulent « pas changer de patrons aux petites filles, on les changera ». D'autre fois, ce sont les petites filles qui n'obéissent pas « Mme « de Héricy veillera à la Manufacture de Saint-Loup, et obligera les « petites filles d'être assidues à leur travail, sinon on finira cette Manu« facture, et on donnera les filles qui travaillent bien à la Manufacture « de Saint-Malo ».
On reconnut, en eflet, qu'on avait trop éparpillé les efforts, et dans la séance du 26 juiu 1684, on décide* qu'il n'y aura plus que trois Manufactures de Dentelles, celles de Saint-Malo, de l'Hôpital-Général et de la Charité ».
Malgré cette décision, nous trouvons, l'année suivante, une proposition de faire travailler les petites filles à la Dentelle, dans la maison de M. le
Curé de Saint-Exupère, « dans une chambre à ce destinée, où on en fera travailler 24 ».
Quelque temps après, on rend compte que les petites filles qu'on y a installées travaillent à la Dentelle au nombre de i9 à 20.
Voilà donc des preuves accumulées que la Dentelle a été pratiquée à Bayeux dès 1680. On parle souvent, au bureau des Dames, de ventes de Dentelles faites à cette époque, dans les ouvroirs, et il ne faut pas croire, comme Pluquet l'a écrit, et comme Chigouesnel et tant d'autres l'ont répété après lui, que la Dentelle a été commencée à Bayeux seulement en 1740.
D'ailleurs, on trouve dans toute la Normandie un mouvement analogue en faveur de la Dentelle, à la fin du xvn' siècle.
A Caen, à Avranches, à Villedieu, cette fabrication s'organise. A Valognes, l'Hôpital-Général est fondé en 1682, et on y adjoint une Manufacture de Dentelles.
C'est en 1684, qu'à Orbec, Mme de la Planche et Mme de la Guesquière, nommées pour avoir soin du travail de la Dentelle, fait par les petites filles, à l'Hôpital-Général s'adressent à un fabricant de Dentelles de Caen, nommé Pierre-François Marie, qui leur envoie ses employés, J.-B. Le Maitre et sa femme, née Françoise Baucher.
La princesse d'Harcourt a fondé l'Hôpital d'Harcourt. Nous la voyons passer un contrat, le 29 avril 1696, avec les Religieuses de Gentilly, leur imposant, entre autres devoirs, d'apprendre, aux pauvres enfants, « à travailler la dentelle, afin de les mettre en état de gagner leur vie ». Les Registres de comptabilité de l'Hôpital-Général d'Harcourt contiennent d'intéressants détails sur cette industrie nouvelle dans le pays. On y voit les dépenses nécessitées par l'achat du matériel et de la matière première fil, épingles, fuseaux, toile pour les métiers, cartes et patrons. Citons quelques chiffres Payé pour cartes, 3 livres 12 sols pour 64 douzaines de fuseaux, 6 livres 8 sols; deux milliers d'épingles, 18 sols. Le fil se paye, l'once, de livres 12 sols à 5 sols 6 deniers, suivant la finesse. La première année, la vente des Dentelles s'élève à 169 livres 11 sols. La princesse d'Harcourt en achète une certaine quantité.
En 1700, une dame Blondel, veuve de Messire Nicolas de Roncé, donne aux pauvres de la paroisse de Bernières-sur-Mer, 400 livres de rente, pour apprendre aux enfants à faire de la Dentelle.
A Bernay c'est Mme de Ticheville qui fonde la Manufacture de Dentelles. Dans ses dépenses figurent huit milliers d'épingles, deux dou-
zaines de cartes blanches et un demi-cent de cartes jaunes. Je signale en passant que ces cartes blanches sont une preuve qu'on y faisait déjà de la Dentelle noire. Et, dans cette même direction, Mme la duchesse Catherine d'Orléans Longueville attire, auprès de son château d'Etrepagny, non loin de Gisors, des maîtresses dentellières de Dieppe et du Hâvre, pour y enseigner et y diriger la fabrication de la Dentelle aux fuseaux. A Eu, le duc de Penthièvre, très connaisseur en Dentelles, subventionnait les écoles où l'on enseignait ce travail.
Ce n'était, en effet, que la Dentelle aux fuseaux qui occupait toute la Normandie, rayonnant autour de Rouen, Dieppe et Le Hâvre, et les Sœurs de la Providence de Rouen semblent avoir été les agents principaux de cette expansion.
D'ailleurs, la Dentelle était fort à la mode, depuis que, sous Louis XIII, les seigneurs et les grandes dames portaient des grands cols et des manchettes garnis de dentelles. Il est vrai que c'étaient surtout les Dentelles à l'aiguille qu'on portait à la Cour. Pour en faire venir de Venise, des sommes considérables se dépensaient. C'est pour lutter contre cette ruineuse importation que Colbert prenait, dans les années mêmes qui nous occupent, les mesures qui ont jeté tant d'éclat sur la fabrication française. Aussitôt qu'il eut obtenu du roi Louis XIV l'édit de 1662, dont j'ai parlé en commençant. Colbert chargea M. de Saint-André d'aller à Venise faire une enquête sur l'importation considérable qui se faisait en France, de deux produits dont il rêvait d'introduire chez nous la fabrication, les miroirs et les dentelles à l'aiguille. Mgr de Bouzy, évêque de Béziers, était alors ambassadeur à Venise il accueillit fort bien M. de Saint-André, félicita sa mission, et écrivit à Colbert « Je crois que vous seriez bien « aise d'établir dans le royaume, la Manufacture des Points de Venise, ce « qui se pourrait faire en envoyant d'ici quelques filles des meilleures « ouvrières, qui pussent instruire celles de France, avec le temps ». Dès le 5 août 1665. Colbert accorde un privilège de dix années et une gratification de 36 000 livres, à une Compagnie, pour fonder des Manufactures de Points de France. Le bureau général de cette Compagnie est installé dans l'hôtel de Beaufort. Avec l'appui du Ministre, elle fonde, en peu d'années, des Manufactures à Alençon, Argentan, Reims, Sedan, Auxerre. Dans cette dernière ville, c'est le 16 juin 1673 que Colbert signe les Lettres patentes établissant l'Hôpital-Général d'Auxerre, et chargeant son frère, Nicolas Colbert, évêque de cette ville, d'y organiser le travail de la Dentelle.
Toutes ces dates concordent bien pour expliquer le mouvement général qui se fit en faveur de la Dentelle dans les trente dernières années du xvn° siècle, où je place, preuves en mains, le début de la Dentelle à Bayeux.
C'était donc la Dentelle aux fuseaux qu'on faisait alors dans la contrée bayeusaine, car il faut attendre jusqu'en 18^5, pour que mon père commence à faire travailler la Dentelle à l'aiguille à Bayeux, aussi bien qu'à Alençon et à Venise. Les Sœurs de la Providence n'ont pu enseigner que ce qu'elles avaient vu faire à Rouen, au Havre et à Dieppe. Ce qu'on faisait alors à Bayeux, c'était principalement des Dentelles en fil blanc, aux fuseaux, genres Chantilly et Point de Paris, Dentelles qui servaient en grande partie à garnir les coiffes des riches paysannes, et qui se vendaient périodiquement aussi, en grandes quantités, à la foire de Caen et à celle de Guibray, où venaient s'approvisionner les marchands de Paris et même de l'étranger.
La preuve de ces relations avec l'étranger se trouve dans une déclaration d'un des plus anciens fabricants de Bayeux, nommé Guyard, qui, en 1708, dit s'être occupé beaucoup à faire fabriquer des Dentelles propres à la consommation des Indes Espagnoles. Or, tout le monde sait que ce sont les écharpes et les mantilles en Dentelle et en Blonde qui se portent beaucoup sur la tête dans les colonies espagnoles.
Guyard, devenu vieux, s'adjoignit son fils, et, en 1736, MM. Guyard obtinrent de Mg' Paul d'Albert de Luynes, évêque de Bayeux, devenu depuis archevêque de Sens, un certificat où il est dit « Attestons que les sieurs Guyard ont occupé, pendant que nous étions Evéque de Bayeux, plus de cent femmes, pour des ouvrages de Dentelles, sous la conduite des Sœurs de la Providence ».
En 1740, un sieur Clément, fabricant à Caen, vint s'établir à Bayeux, et Pluquet lui attribue, un peu à la légère, comme je viens de vous le montrer, l'introduction de la Dentelle à Bayeux. Ce M. Clément eut plus tard, pour successeur, M. Tardif, Jean-Charles-Bernardin, mort en août 1816, dont le fils fut à la fois banquier, filateur et fabricant de dentelles. L'abbé Michel Suhard de Loucelles, chanoine de Missy et de Bretteville, acheta, en 1744, une maison, et y installa, l'année suivante, à la SaintMichel, des Religieuses de la Providence. L'une d'elles s'appelait sœur Avice. La Manufacture de Dentelles y prospéra si bien, que trois ans après, le bon chanoine fit reconstruire, en 1748, des bâtiments plus vastes, dont les frais furent payés, en partie, par une de ses tantes, Made-
moiselle Scelles de Létanville. La dépense ne monta pas à moins de 40,000 livres.
Ce chanoine qui faisait si noble usage de sa fortune, habitait io, rue Franche et possédait le château de Sully, où l'on voit encore son portrait. Sa vraie place ne serait-elle pas au Musée de la ville, pour laquelle le généreux chanoine a fait tant de libéralités. Un autre portrait de lui est d'ailleurs au Bon-Sauveur de Caen, dont il devint supérieur. Il est mort le 17 juillet 1779 et est enterré dans le chœur de Sully. Après sa mort, on trouva, dans son testament, qu'il dotait l'ouvroir de Dentelles fondé par lui, d'une rente de 522 livres, acceptée dans une délibération prise à l'Hôtel-de-Ville, le 7 juillet 1782.
Au milieu du xvnr siècle, ces différentes Manufactures, au dire de Béziers, occupaient 600 jeunes filles celle de la Poterie, tenue par quatre Religieuses, faisait travailler 150 dentellières, et d'après le manuscrit de Regnault, les Dentelles de la Manufacture de la Poterie, sont plus communes que celles qui se travaillent au Petit-Bureau, mais elles sont par là d'une vente plus rapide, l'usage en étant plus à la portée de toutes conditions. En 1752, un événement terrible vint frapper les dentellières, et attrister toute la ville.
La Manufacture du Petit-Bureau était toujours installée dans l'ancienne église Saint-Georges, où le chanoine Raymond Baucher l'avait organisée en 1680, après l'interdiction de cette église, qu'on trouvait déjà peu solide, puisqu'on la retirait au culte.
Il n'est donc pas étonnant que 72 ans plus tard, les murs de cette église aient nécessité de grosses réparations. Malheureusement, les maçons qui en furent chargés, ne prirent pas les précautions suffisantes, et, dans la matinée du 12 avril 1752, au moment où toutes les jeunes filles étaient réunies et occupées à leur ouvrage, le gable vers le couchant, avec une partie des côtières, s'affaissa tout à coup avec grand fracas les planchers se rompirent et, en tombant, écrasèrent un grand nombre de ces malheureuses 14 furent tuées et 7o blessées. Outre la perte de ces pauvres ouvrières, qu'il fallut retirer des ruines avec les plus grandes précautions, le dommage, écrit-on, fut estimé à plus de 50.000 livres, à raison, non seulement du bâtiment, mais des beaux et rares ouvrages qui se trouvaient sur les métiers.
M. l'abbé Hugon, chanoine et trésorier de la Cathédrale, était supérieur de cet établissement. Tristement ému de ce fâcheux accident, il entreprit la reconstruction du bâtiment, à ses frais, et y dépensa 10.000 livres. C'est
dans cette nouvelle construction que se tinrent depuis les classes du Petit-Bureau.
Les magistrats municipaux de Bayeux avaient alors l'habitude d'offrir, chaque année, à M. l'Intendant de la Généralité de Caen, au premier de l'an, un cadeau de 50 livres de sucre fin.
En 1758, on substitua à ce cadeau légendaire une paire de manchettes en Dentelles de fil, qui coûta, d'après les registres, 144 livres. Cet usage se perpétua jusqu'à la Révolution car, le 21 janvier 1784, M. Feydeau de Brou, ayant reçu les étrennes habituelles de la Municipalité bayeusaine, écrit « Je vous remercie de la belle paire de man« chettes qui était jointe à votre envoi. J'accepte cet agréable présent « avec d'autant plus d'intérêt, que je ne doute pasqu'il soit le produit d'une « Manufacture établie dans votre ville et sous votre protection. Je désire « beaucoup voir ses succès, et je m'empresse d'y concourir. Je joins à ma « lettre un mandat de six louis, que je vous prie de faire employer en « gratification à l'ouvrière dont on sera le plus content».
La Municipalité répond le ier février « Nous avons effectivement des « Manufactures de Dentelles sans parler de 12 à 1,500 ouvrières répan« dues dans la ville, les fauxbourgs et les environs ».
C'est vers cette époque, qu'une ouvrière de Vaux-sur- Aure nommée Cahanet, inventa, dit-on, le point de raccroc, qui facilite beaucoup la réunion des bandes de Dentelle, ce fut un perfectionnement de fabrication qui permit de faire des grandes pièces, telles que robes, châles, fichus. La Reine Marie-Antoinette avait donné une grande vogue à ces fichus, qui ont gardé son nom. Elle employait une grande quantité de Dentelles, si nous en jugeons par le Livre-Journal de Madame Eloffe que M. le comte de Reiset a reproduit dernièrement. On y lit beaucoup de fournitures comme celles-ci « 10 aunes 3/8 de Dentelle noire, fond Alençon, « très grande hauteur, pour garnir un mantelet à la Reine. Prix: 228 « livres 5 sols ».
Elle employait beaucoup de marli en ruches. C'est ce qu'on nommerait aujourd'hui des ruches de tulle car, à cette époque, il ne se faisait pas de tulle mécanique, et un très grand nombre d'ouvrières étaient occupées à faire des bandes de tulle uni et d'autres à semis de point d'esprit, qu'on appelait des marlis, quand ils étaient bordés d'un picot. La Normandie avait une grande part.dans cette fabrication.
Parmi les fabricants de Bayeux autres que ceux déjà cités on remarque encore un sieur Vimont, puis un Jacques-Nicolas Salles, qu'on
trouve, en 1793, soumissionnant l'église Saint-Jean et enfin un nomme Jean Anne, dit Lefébure, ce qui m'a fort étonné, car il n'est nullement mon parent, mais son nom est nettement indiqué ainsi sur la tombe de sa première femme, Catherine Biet, enterrée dans le cimetière de l'église Sainte-Madeleine, et dans le Registre de Saint-Ouen-des-Faubourgs, où il se remarie, le 14 octobre 1766, avec Marie-Anne Moisson dentellière. Cependant, la Révolution approchait et les Manufactures de Dentelles trouvaient plus de difficultés à vendre leurs produits et devenaient moins prospères. Nous voyons les Sœurs de la Providence, sœur Huline et sœur Fossé, être dans l'embarras et demander d'abord l'exemption d'un droit qui s'appelait le paiement du don gratuit, et, en 1790, elles revinrent à la charge en demandant l'exemption des droits de tarif (ou d'octroi), ce qui, d'ailleurs, leur fut généreusement accordé.
Cette même année 1790, l'Hôpital-Général devait une forte quantité de fils à Dentelles, à des marchands de Rouen, et ne pouvait les payer. Les créanciers firent apposer les scellés sur le cabinet où étaient réunis les fils et les ouvrages de Dentelles, et ce n'est que le 5 novembre 1792, que ces scellés furent levés. Et en 1793, la citoyenne Levavasseur, marchande de fils à Dentelles, à Rouen, réclamait encore 430 livres, pour des fournitures à l'Hôpital-Général.
La Municipalité, je suis heureux de lui rendre justice, cherchait à sauver ses Manufactures déjà très menacées. Elle écrivait, le 4 juillet 1791, aux administrateurs du département: « Les Sœurs de la Providence ont l'hon« neur de vous présenter une requête qui contient des faits d'une vérité « et d'un intérêt incontestables. Nous n'avons point à nous plaindre de « leur conduite, elles sont sages et ne se mêlent que d'apprendre aux « enfants leur catéchisme et à travailler. Elles sont réduites aujourd'hui « à être sans pain. Daignez les traiter favorablement et ne pas rejeter leur « demande. Ces établissements sont précieux pour notre ville ». Les Sœurs de la Providence restèrent dans l'école de la Poterie, dirigeant l'atelier de Dentelles, jusqu'à la fin de 1792, car on lit, dans les Comptes de la ville « Payé, pour les Sœurs de la maison de la Potherie, « 120 livres 12 sols, pour compte du 20 novembre 1791 au 1" décembre « 1792 ».
La sœur Hue était supérieure, quand la Manufacture fut fermée et les élèves dispersées, conformément à un décret du 18 août 1792, qui supprimait toutes les Congrégations enseignantes.
Ce n'était pas sans résistance de la population, car le 4 septembre 1793,
il avait été remis une pétition adressée au département, pour obtenir de conserver les Religieuses. Mais on répondit de Caen « Sur quoi délibé« rant. il a été décidé qu'on interdira l'instruction publique aux Ursu« lines, ainsi qu'aux Sœurs grises de l'Hôpital-Général et à celles de la « Providence, conformément à l'arrêté du 21 août dernier ».
Mais les Sœurs ne se pressaient pas assez de partir, et bientôt le Comité de surveillance, qui faisait arrêter les nobles et les prêtres, fit aussi enfermer les Sœurs à la Charité transformée en prison.
Grande émotion parmi les élèves qui adressent au Comité révolutionnaire une pétition réclamant l'élargissement de la sœur Hue et de ses compagnes.
Mais le Comité ne l'entend pas ainsi, et il répond, le 25 vendémiaire an II, avec le style de l'époque « La citoyenne Hue ne sortira de prison « qu'après avoir expié ses grimaces et ses mômeries, et elle sera rem« placée à la Manufacture, ainsi que les deux sœurs qui étaient avec elle, « par trois citoyennes patriotes et reconnues dignes de la confiance « publique »•
C'était sans doute plus facile à dire qu'à faire, car école et manufacture furent supprimées, et nous voyons, le 29 ventôse an III, un sieur Le Royer obtenir la jouissance de l'église de la Potherie et de la manufacture voisine, pour en faire un grenier à fourrage.
Pendant plusieurs années, la fabrication de la Dentelle et son enseignement dans les ouvroirs furent absolument suspendus. La Municipalité en exprima souvent ses regrets, et nous lisons dans une de ses délibérations: « Deux Manufactures existaient, fournissant du travail aux filles de « tout âge, et même aux mères de famille. Ces précieux établissements « sont tombés, et la mendicité s'est accrue. »
Le Bureau de Bienfaisance envoie une réclamation au Bureau des Hospices, demandant de rétablir au moins une des deux Manufactures, celle de la Poterie, et il dit textuellement « Ce rétablissement est indis« pensable, le Maire a proposé de restituer cette maison à son antique « usage ».
Enfin, après huit années d'interruption, le Bureau de Bienfaisance put obtenir, le 11 i floréal an XI, de rappeler la sœur Hue, supérieure, et de la réinstaller à l'école de la Poterie.
Les commencements furent un peu laborieux, mais la bonne supérieure y mit patience et dévouement, et le rapport du 8 mai 1809 nous dit « L'établissement de la Manufacture des pauvres filles a pris, depuis deux
« ans, un grand accroissement au lieu de 50 enfants qu'il y avait précé« demment, il y en a actuellement 120. Il y a deux directrices et une « maîtresse de travail. Le Conseil est d'avis de porter à trois le nombre « des directrices, et d'élever le crédit annuel à i.5oo francs. » Deux ans après, Napoléon devant passer à Bayeux, en se rendant à Cherbourg, le Conseil municipal arrête, le 18 mai 1811, qu'il sera offert à S. M. l'Impératrice, une corbeille dans laquelle seront déposés des objets en Dentelle, provenant des fabriques de cette ville, et que cette corbeille serait présentée par 18 jeunes ouvrières La dépense pourra être portée jusqu'à 2.000 francs.
M. Tardif est chargé de l'achat et de la préparation des objets. Le 5 juin, Napoléon et Marie-Louise font leur entrée à Bayeux. Les 18 jeunes ouvrières présentent à S. M. l'Impératrice la corbeille, ornée de Dentelles, dans laquelle étaient déposés un voile et une très belle robe d'enfant, le tout fabriqué en cette ville. Une d'entre elles, Mlle Adam (qui depuis devint la première femme du grand-père de MM. Le Mâle), prononça le discours à l'impératrice.
Je m'arrête ici. D'ailleurs le xixe siècle n'a pas encore fini sa course. Il méritera, je crois, d'être étudié avec soin. Je vous demanderai donc un jour de recommencer une Conférence comme celles-ci. Je vous remercie de la bienveillante attention que vous venez de m'accorder, ce qui m'est un précieux encouragement.
DEUXIÈME PARTIE
D E 1800 A 1830
Le 24 juillet 1878, pendant les fêtes qui ont eu lieu pour l'inauguration de la statue d'Alain Chartier, je vous ai présenté quelques recherches sur les origines de l'industrie dentellière à Bayeux.
J'ai expliqué qu'aucun document ne montre qu'on ait fait de la dentelle en ce pays avant 1676, époque où Mgr de Nesmond appela dans la ville deux sœurs de la Providence de Rouen, sœur Marie Leparfait et sœur Hélène Cauvin, qui, les premières ont enseigné le travail aux fuseaux. J'ai relaté ensuite, à grands traits, comment cette industrie s'est développée au cours du xvui' siècle. Mais ce que j'ai dit de ces temps anciens était très sommaire, car je n'ai pu au milieu de mes occupations commerciales, consulter tous les documents qu'il faudrait sortir de la poussière. Je serais heureux qu'il se trouvât dans notre Société des Sciences,
Arts et Belles-Lettres de Bayeux quelqu'un pour continuer ces recherches et pour compléter l'histoire de la Dentelle pendant sa première période. Je suis persuadé qu'on découvrirait encore beaucoup de choses qui m'ont échappé dans les Archives de la ville et du département, comme aussi dans celles de l'Evèché et des Hospices et en fouillant les Etudes notariales et les papiers de famille dont on pourrait obtenir la communication. Pour le moment, nous n'avons d'autre histoire de la Dentelle à Bayeux, depuis son origine jusqu'à la Révolution française que ma lecture de 1898, fort aimablement reproduite alors par l'Indicateur et l'Echo Bayeusain.
Pour les Dentelles de Caen, on doit signaler la brochure publiée en 1900, par M. Paul Drouet et à laquelle j'ai fait plusieurs emprunts. Aujourd'hui je poursuis mon étude depuis la Révolution jusqu'en i83o. Mais ma tâche devient plus facile, car plus nous approchons du temps présent, plus les renseignements sont aisés à réunir. C'est ce qui va me permettre de mettre sous vos yeux un aperçu de la vie industrielle de Bayeux sous l'Empire et sous la Restauration.
A la fin du xvnr siècle, la Révolution avait fortement ébranlé toutes les affaires la Dentelle, industrie de luxe, avait été très atteinte par la disparition de la Cour et la ruine de la Noblesse. Les deux écoles principales de la ville, celle de la Poterie et celle du Petit-Bureau, avaient vu chasser de 1793 à 1800, les Sœurs de la Providence qui dirigeaient les classes où se formaient la pépinière des apprenties.
Cependant, la vitalité de ce commerce, les relations établies, comme nous allons le voir, par quelques maisons avec les marchés étrangers, et, je dois le dire, les sympathies et l'appui des autorités locales qui, en aucun temps, ne lui ont fait défaut, lui permirent assez vite de reprendre ses travaux. J'ai trouvé dès les premières années du xix" siècle, une vingtaine de personnes s'intitulant fabricants de dentelle. Il est probable que plusieurs n'étaient que des «facteurs » allant dans les campagnes recevoir les ouvrages terminés pour les maisons principales. Mais il est utile de les citer tous si l'on veut je rendre compte du nombre de gens que cette fabrication faisait vivre.
C'étaient
Jean-Etienne Baucher
Marie-Anne-Antonine Brouchon, femme Desruisseaux;
Thérèse Champeaux
Pierre Delaunay
Marie Adèle, femme Duval
J.-B. François Lacauve
Catherine Lamy
Jean-François Le Boulanger;
Le Breton, de Balleroy
Les sœurs Marie et Elisabeth Lecomte
Jean-François Lefèvre
Marie Le Marchand
Jacques-François-Nicolas Salles
Jacques Silly
Jean-Baptiste Vallerand
Nicolas Vimond.
Beaucoup de ces noms existent encore dans ce pays, et peut-être retrouverait-on les familles de ces fabricants de Dentelle ?
Mais les deux maisons les plus importantes étaient sans contredit La maison Tardif,
Et la maison Jean-Delamare, qui, toutes deux vont nous servir de types pendant le premier tiers du xix' siècle.
Parlons d'abord des Tardif.
J'ai été assez heureux pour pouvoir recueillir encore de vive voix une partie des renseignements qui vont suivre auprès d'une des dernières survivantes de cette famille, Madame veuve Charles Tardif, qui s'est éteinte le i" mai igo5, place du Château, à l'âge de 92 ans.
La famille Tardif a joué un rôle important dans l'histoire de Bayeux, à l'époque qui nous occupe.
Nous avons vu précédemment que M. Clément est venu de Caen, en 1740, s'établir fabricant de Dentelles à Bayeux, où il trouvait un noyau de bonnes ouvrières formées dans les écoles tenues depuis cinquante ans par les Sœurs de la Providence. Mais, comme c'était la première maison appuyée sur des capitaux sérieux et étendant ses relations commerciales au-delà du cercle provincial, Pluquet et d'autres depuis, lui ont attribué le titre de fondateur de la dentelle à Bayeux.
M. Clément prit dès le début, comme employé, Charles Tardif qui, bientôt, devint son associé et, en 1755, fut son successeur.
Cette même année, naissait à Caen, le fils aîné de Charles Tardif, dénommé Jean-Charles-Bernardin, que nous trouvons à la fin du xvnr' siècle, succédant à son père. Bernardin avait deux sœurs, Marie-RoseThomasse et Marie-Anne-Charlotte, qu'il intéressa à son industrie. De
cette façon, il put faire de longs voyages en France et à l'étranger pour développer sa clientèle, laissant à ses sœurs le soin de surveiller la fabrication, et il adopta la raison sociale
« Tardif fils aîné et sœurs ».
Très actif, d'une intelligence remarquable pour les affaires, Bernardin Tardif sut donner à son commerce une extension considérable. Sa fortune augmentant, il en usa généreusement. Nous en trouvons la preuve dans un rapport au Conseil Municipal, où nous lisons « Les soins qu'il devait « à ses affaires particulières lui laissaient toujours une vive sollicitude « pour tout ce qui pouvait contribuer au bonheur de son pays». Mais occupons-nous d'abord de sa situation industrielle. Elle était si préponderante que lui seul fut chargé de fournir, en 1811, à M. GenasDuhomme, alors maire de Bayeux, les dentelles (1) qu'on jugea dignes d'être offertes à l'Impératrice, lors de son passage à Bayeux, le jeudi i juin 1811. « Napoléon, nous raconte Frédéric Masson, de l'Académie Française, « décida qu'il irait à Cherbourg après les couches de Marie-Louise, et du « 23 mai au 8 juin, on roule sur les chemins, en grand cortège, composé de « 50 voitures attelées de 259 chevaux de poste, 17 bidets pour les piqueurs, « 6 brigades de chevaux de selle, 6 berlines de ville 3 calèches à la Dau« mont et 50 chevaux de carrosse. Il y avait pour les escortes 1150 grena« diers, 230 chasseurs, autant de dragons et 15 gendarmes d'élite ». On juge quel effet produisit, le 6 juin au matin, un défilé aussi important dans la paisible ville de Bayeux. L'Empereur mit pied à terre et visita la Cathédrale (2). L'Impératrice, par ménagement pour sa santé encore mal rétablie depuis ses couches, ne quitta pas la calèche mais dix-huit jeunes ouvrières s'en approchèrent respectueusement, et l'une d'elles, Mademoiselle Adam (qui devint en se mariant Madame Vintras) lut un com(1) Elles coûtèrent a.ooo francs et comprenaient un voile et une très-belle robe d'enfant en dentelle, présentés dans une corbeille ornée d'autres dentelles. (E. A.) (2) Napoléon et Marie-Louise arrivèrent à 5 heures du matin dans une voiture attelée de 8 chevaux, allant fort vite. Il était dans un coin de sa grande et haute voiture, les bras croisés et paraissait rêveur. Il ne jeta un coup d'œil ni sur le peuple, ni sur les préparatifs. Il était en uniforme de colonel d'infanterie. Marie-Louise était à ses côtés, affublée d'une capote, espèce de coiffure qui la dérobait à tous les regards. Le mameluck Roustan était couché sur le devant de la voiture. Les souverains ne descendirent pas. Le maire, GenasDuhomme, présenta les clefs de la ville en s'approchant de la portière et commença à lire un discours que Napoléon n'eut pas la patience d'écouter. A l'autre portière, les jeunes filles offraient leur cadeau. Le cortège traversa la ville au pas et ne relaya qu'à Vaucelles. Au retour, 5 jours après, le cortège, revenant de Cherbourg, traversait la ville au galop et ne s'arrêta pas. (E. A.)
pliment dont le texte nous a été conservé (i). Elles présentèrent à Sa Majesté une corbeille entourée de fleurs, contenant un voile et une très belle robe d'enfant en dentelle aux fuseaux de Bayeux, destinée au petit Roi de Rome, qui était né le 20 mars précédent.
En remerciement. Napoléon remit 6.000 fr. à M. Genas-Duhomme pour les Hospices et le Bureau de Bienfaisance, et il décréta que les travaux nécessaires pour la réparation de la Cathédrale, de l'Evêché et du Séminaire seraient achevés aux frais de la cassette impériale.
Bernardin Tardif, tout en fabriquant et vendant de la dentelle, aidait à placer les produits d'une fabrique de bonneterie, rue Saint-Laurent, appartenant à une famille qu'il avait sauvée de la ruine On élevait alors dans notre pays une race de lapins angoras, dont les poils longs et soyeux se travaillaient en tricots très chauds et très appréciés.
M. Tardif aida aussi à la création d'une filature et d'un tissage de coton. Il favorisa le développement de la Manufacture de Porcelaine, et on lui doit la fondation d'un cours de dessin pour les artisans, cours qui fonctionne encore aujourd'hui (2). Enfin, il vint souvent en aide aux finances municipales « pour sortir », dit le Rapport, « de la crise terrible où nous « nous trouvions par les effets d'une disette alarmante ».
Il n'avait que cinquante-sept ans quand il mourut, le 2 août 1812. Toute la population pleura cet homme de bien, et le Conseil Municipal fut saisi d'une proposition de « donner de la part de la Ville, à la « mémoire de Bernardin Tardif, un témoignage éclatant de tribut d'éloges « dû à ses vertus et à sa bienfaisance ».
Le Rapport, dont nous avons cité ces extraits, est du i" mai 1813 la (t) « Madame, Rassurées par votre bonté et par les grâces touchantes qui tempèrent l'éclat qui vous environne, nous osons, au nom des ouvrières en dentelle de la ville de Bayeux, déposer aux pieds de V. M. cette corbeille, produit de leur industrie, offerte à l'auguste enfant qui fut l'objet de tous nos vœux et qui est aujourd'hui celui de nos plus chères espérances. Vous mettrez, Madame, le comble à notre bonheur, si le cœur maternel de V. M. daigne sourire à nos efforts pour lui plaire et à ce faible témoignage de notre respectueux et entier dévouement. » (E. A.) (a) Cette classe gratuite de dessin pour le commerce, établie par la Ville, avec une dotation fournie par M. Tardif, et dont le premier professeur fut Le Jeune, Louis-Jacques. peintre, oncle du général baron Le Jeune, fut supprimée, en i834, et remplacée par une école de dessin linéaire, alors en faveur et dont les cours avaient lieu les lundi, mercredi et vendredi, au Collège. Dès 1846, malgré la capacité du professeur, ce cours avait déçu l'espoir de ses créateurs et n'avait que 10 élèves, dont seulement a ou 3 ouvriers de la ville, si bien que dès 1863 ou i864, l'administration rétablit l'ancienne école d'académie, à laquelle, plus tard, elle a adjoint un cours de stéréotomie. (E. A.)
décision fut prise le 5 mai, de « donner le nom de J.-C.-B. Tardif à la « rue nouvellement tracée sur les boulevards, comme très rapprochée », dit le Rapport, « de son habitation, centre d'où sont partis tous les bien« faits qu'il a su répandre. Cette rue part de la place au Bois et aboutit à « la rue Saint-Vigor-le-Petit ».
Bernardin Tardif eut pour successeur un frère, Alexandre Marie, plus jeune que lui de 2o ans, mais qui conserva cependant la raison sociale « Tardif, fils aîné et sœurs », parce qu'il avait encore un troisième frère, Désiré-Louis-Thomas qui fut d'abord militaire, puis rentier, rue de la Cambette.
Alexandre Tardif, fabricant de dentelles, intéressé dans la fabrique de bonneterie, dans celle de cotonnades organisa aussi une maison de banque, qui réussit d'abord très bien, car il avait la confiance de tous. A la Restauration dès que les fonctions devinrent électives, le vote de ses concitoyens lui confia les situations les plus élevées. Membre du Conseil municipal et du Conseil Général, juge au Tribunal de Commerce depuis sa première installation, le 24 novembre 1817, il en fut Président d'abord en 1822, et de 1839 à 1848 sans interruption. Elu député des arrondissements de Bayeux et de Vire, le 25 janvier 1824, il organisa, en 1825, une souscription nationale pour élever un monument à la mémoire du général Foy. Réélu député en 1827, en juin i83o et en juillet 1831, Alexandre Tardif donna sa démission aux élections générales de 1834 et cessa, dès lors, de s'occuper de politique. Il fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur le 25 août 1834.
J'ai cherché si la Maison Tardif avait envoyé des dentelles aux Expositions et y avait obtenu des récompenses.
Les premières expositions n'avaient pas l'importance qu'elles ont acquise depuis. Lorsque François de Neufchâteau, ministre de l'Intérieur sous le Directoire, par une circulaire du 9 fructidor an VII (21 août 1798), conviales administrations et les intéressés des départements à la première Exposition, il les informait qu'elle se tiendrait au Champ de Mars pendant cinq jours Il désignait, d'après le calendrier républicain, les 5 jours complémentaires de cette année, du 17 au 21 septembre 1798. Son désir était de répéter les expositions à Paris, tous les ans, comme une sorte de foire annuelle. A la première, 110 exposants, pour toute la France, avaient envoyé leurs produits on donna 25 récompenses! Nous sommes loin des immenses agglomérations que forment les grandes expositions à la fin du xix° siècle.
Il n'y eut pas de fabricants de dentelle à cette première exposition, ni à la seconde qui se tint dans la Cour du Louvre, en 1 801 sous le Consulat. Mais à la troisième, qui eut lieu aussi dans la Cour du Louvre en 1802, des fabricants de Dentelle de Chantilly (Oise) obtinrent des Médailles de bronze, et des fabricants de Guipures du Puy reçurent des Mentions honorables.
Les Dentelles normandes ne figurèrent pour la première fois à l'Exposition de Paris, qu'en 806. C'était sur l'Esplanade des Invalides; elle comptait 1.422 exposants et dura 24 jours.
Mais auparavant, la ville de Caen, qui avait fait, en 1803 une exposition des produits du Calvados, la renouvela, en 1806, à la veille de l'Exposition de Paris. Nous allons y retrouver le nom Tardif avec des détails d'une grande précision sur les Dentelles de Bayeux. J'appelle votre attention sur le rapport de Pierre-Aimé Lair, secrétaire de la Société d'Agriculture et de Commerce de Caen, où tout le chapitre qu'il a consacré aux Dentelles me paraît bon à citer, sans en rien omettre (1). « FABRIQUES DE DENTELLES
« De toutes les branches de commerce du département, celle à laquelle nous attachons le plus d'importance est, sans contredit, la Manufacture de Dentelles c'est la plus étendue du Calvados. Elle occupe une multitude de personnes et leur procure une subsistance assurée à toutes les époques de la vie. Elle présente d'autant plus d'avantages que les matières premières qu'elle emploie sont le produit du sol français, et que la fabrication, qui est le résultat de l'industrie particulière du département, nous procure un commerce considérable avec l'étranger. Les objets que nous admirions à l'Exposition de Caen, en 18o3 comme des nouveautés, les robes, les tuniques, les schales, les écharpes nous paraissent aujourd'hui des ouvrages ordinaires. La première année, on s'était borné à rapprocher avec des morceaux séparés, et l'œil le plus attentif y avait été trompé. Cette fois, on s'est attaché à faire ces mêmes ouvrages d'une seule pièce. Il a, sans doute, fallu bien du temps et bien du soin, mais l'Art a triomphé de tous les obstacles. Ces objets, sans être plus brillants au regard de l'amateur, présentent plus de perfection à l'œil exercé du connaisseur. Nous ne pouvons, en général, trop vanter la richesse des ornements, la délicatesse du travail et la régularisé de l'exécution. Nous
(1) M. Lair a fait le Rapport des Expositions de Caen en i8o3, 1806, 1811 et 182g.
en sommes redevables à l'heureuse conception du dessinateur, à la patiente activité de l'ouvrière et à la surveillance intelligente des fabricants. « En leur donnant à tous les louanges qu'ils méritent, nous en devons plus particulièrement à M. Tardif, de Bayeux. C'est lui qui a le plus contribué à perfectionner cette fabrique de Dentelles, par son empressement à se conformer au goût du jour et à suivre la diversité des modes. Ses voyages ont excité en lui une énergie qu'il a communiquée aux autres manufacturiers. Et loin de les regarder d'un œil jaloux, on l'a vu, dans les temps difficiles, tendre un bras secourable à ceux qui se trouvaient gênés par les circonstances. Exemple admirable, puisse-t-il trouver des imitateurs Il a aussi aidé de sa fortune et de ses conseils les établissements qui viennent de se former à Bayeux. Par reconnaissance de tant de services rendus au département, tous les fabricants se sont réunis à nous pour présenter une Médaille d'argent à M. Tardif. Nous regrettons de n'en avoir pas une en or à lui offrir.
« La ville de Caen possède également, dans la même partie, un de ces hommes faits pour reculer les bornes de leur art. Je veux parler de M. Louis Houël, pénétré de l'esprit public qui nous animait, il s'est, en quelque sorte, associé à nous pour faire l'Exposition. Ses ouvrages remplissent une arcade entière. Tout le monde a particulièrement remarqué un schal d'une aune et demie carrée fait d'une seule pièce. On n'était pas encore parvenu à exécuter une dentelle aussi étendue dans ses dimensions sans avoir recours au raboutissage. Trois ouvrières ont constamment travaillé à cet ouvrage pendant 6 mois trois mille fuseaux et dix-huit mille épingles y ont été employés. L'exécution en paraissait si difficile aux fabricants eux-mêmes, que M. Houël. afin de prévenir toute espèce de doute, a exposé le métier de son invention, qui a servi à exécuter ce châle. Pour prix de tant de dévouement. M. Houël a reçu le Médaille. « Si quelqu'un pouvait douter des avantages de l'Exposition, il en eût été bien convaincu par l'empressement des fabricants à faire des ouvrages parfaits et à les présenter au concours. Rien de médiocre n'a paru en dentelle. Tout le monde a admiré la finesse du fichu de M. Lacauve, de Bayeux, la richesse de la robe blanche de Mlle Marescal, les belles proportions de la robe noire de Mme Ameline, la difficulté vaincue dans les armes de l'Empire exécutées par MM. Saint-Jores fils et William Paysant, et les ouvrages moins brillants, mais très réguliers de M. Lemaître. L'émulation a été si g'de que quelques personnes, telles que Mesdames Ameline et Raby, ont exposé des ouvrages sans être achevés et encore
sur le métier. Nous avons accordé des mentions honorables bien méritées à tous ces fabricants, sans en excepter aucun.
« Il est à regretter qu'un lit de dentelle soit sorti de notre ville et ait reçu sa destination avant l'époque fixée pour l'Exposition. Mais nous n'avons pu entraver les relations commerciales. Cet ouvrage, entrepris par Mme Menchon, a été vendu 40.000 francs. C'est un des plus considérables qui ait été fait dans le département. Quoique l'absence de Mme Menchon l'ait empêchée de concourir cette année, nous avons cru devoir placer ici son nom, en nous rappelant que c'est elle qui, à la première exposition, donna le mouvement à la manufacture de Caen pour les ouvrages en grand.
« (Nota). – Il est à craindre que beaucoup d'objets qui ont paru à l'exposition de Caen ne se retrouvent pas à cellesde Paris. Les fabricants, particulièrement ceux de la dentelle, éprouvent la plus grande répugnance pour envoyer au loin et pour exposer aux intempéries de l'air et des saisons des ouvrages d'un grand prix. Il en est de même de beaucoup d'autres objets d'un transport difficile par leur délicatesse et leurs dimensions. On ne pourra donc se former qu'une idée bien imparfaite de l'industrie et de l'exposition du Calvados par le très petit nombre d'échantillons du département que l'on verra à l'Exposition générale ». Ce rapport, précieusement conservé autrefois par notre ancien et regretté collègue Georges Villers, est curieux à plus d'un titre.
D'abord, pour nous Bayeusains, il constate que déjà, en 1806, on classait les dentelles fabriquées à Bayeux par M. Tardif, comme très supérieures à celles de tous les fabricants de Caen, puisqu'on leur attribuait la médaille d'argent, tandis que les autres n'obtenaient que des médailles de bronze ou des mentions honorables.
Secondement, on y remarque les efforts qui étaient faits pour fabriquer les grandes pièces d'un seul morceau et sans raboutissage. Nous avons sous les yeux de grandes cartes de cette époque, provenant de Mme Carpentier, cartes qui nous montrent quelle difficulté ce devait être pour les ouvrières de travailler ces grands ouvrages. Aussi, a-t-on renoncé depuis à cette complication que les habiles raboutisseuses rendent tout à fait inutile quand on assortit bien les mains qui travaillaient les différentes bandes d'un même morceau.
Enfin, la note nous fait comprendre que dans ces premières expositions on ne faisait pas encore de vitrines pour mettre les dentelles à l'abri de de la poussière et des intempéries de l'air et des saisons.
Cela ne découragea pas cependant les Bayeusains, car voici la descrip-
tion de leurs envois dans le rapport officiel de l'exposition de Paris de 1806:
« Bayeux avait envoyé les cotons filés de Gervais et Picard, les tissus de coton, siamoises et mousselines de Parin frères, des paires de gants en poil de lapin angora, exécutés par un habile ouvrier, nommé Lecomte, et enfin les fabricants de dentelle réunis offrent un manteau, un fichu, un voile, un fond de bonnet et 4 échantillons de dentelles. » Le Rapporteur ajoute « La fabrique de dentelles de Bayeux, qui ne compte pas plus de 60 ans d'existence, s'est beaucoup perfectionnée elle n'employait dans son origine que 100 ouvrières, elle en employe 4.oon, et ses produits se vendent dans toute la France et s'exportent plus encore en Russie, en -Espagne, en Portugal, en Angleterre et aux Etats.Unis d'Amérique ». Cette note paraît rédigée sous l'inspiration de M. Tardif, qui faisait volontiers dater la naissance de la dentelle à Bayeux, de 1740, date de la fondation de la maison Clément, dont les Tardif étaient les successeurs.
Aux récompenses de 1806, les fabricants de Bayeux sont portés pour une mention honorable, comme du reste M. Louis Houël, de Caen. Les fabricants de Chantilly et ceux du Puy, qui exposaient pour la seconde fois, obtinrent des médailles d'argent.
C'est aussi une médaille d'argent qui fut attribuée à Tardif fils aîné et sœur, à l'Exposition de 1819. Le Rapport dit: « La robe, le voile, les bonnets, les différentes formes, les tulles festonnés qu'ils avaient mis à l'Exposition sont d'un beau travail. La ville de Bayeux leur doit la connaissance des moyens de fabriquer les articles de ce genre, de manière qu'elle rivalise avec celles de Lille et de Malines ».
Après cette exposition de 1819, où la maison Tardif obtint une médaille d'argent, elle ne figura plus à aucune des expositions qui suivirent. C'est à Mme Carpentier que revient l'honneur d'avoir remporté la première médaille d'or, qui fut accordée aux dentelles de Bayeux, comme nous allons le voir en faisant l'historique de cette autre famille de dentelliers bayeusains.
MADAME CARPENTIER DELAMARE
Mme Carpentier était née Marie-Jeanne-Louise-Anne Jean-Delamare. Son père, Louis-Jean, avait épousé en 1768 Catherine Guéret. Il s'établit fabricant de dentelles aussitôt son mariage et se mit à voyager, nouant des relations importantes avec les marchands étrangers. Trente ans
après, c'était son fils aîné, Louis-Jean, du même nom que son père, qui faisait les voyages, quand la Révolution bouleversa l'ordre public et amena une misère générale. Dans la crainte qu'on augmentât la famine, en exportant les denrées, la Convention interdit toute exportation à l'étranger. Cette mesure absurde arrêtait toutes les affaires et notamment le commerce que Jean-Delamare pouvait encore faire dans ses voyages. Il adressa alors en pleine période révolutionnaire au Comité de Salut public la curieuse supplique dont voici le texte authentique
Liberté Egalité
« Le 21 brumaire, an III de l'ère républicaine, Jean, fils aîné, associé de ses sœurs, fabricant de Dentelles et d'Angola, à Bayeux, département du Calvados. Aux citoyens représentants du peuple, composant le Comité du Salut public
« Citoyens,
« Nous avons élevé, en mil sept cent soixante-neuf, dans la ville de Bayeux, une manufacture de Dentelle et d'Angola, afin de raviver dans ces contrées l'industrie nationale qui y était languissante. Aujourd'hui cette manufacture alimente plus de deux mille ouvrières elle exige de nous par conséquent toute l'activité des spéculations pour être soutenue. C'est pour remplir ce but qui est en même temps un devoir envers la patrie que nous vous demandons la permission d'exporter les Dentelles et Angolas provenant de nos manufactures ainsi qu'autres marchandises de fabrication nationale, qui, toutefois ne sont et ne seront jamais de première nécessité, à la charge d'importer en retour des matières premières, et notamment celles qui s'appliquent au genre d'industriequenousexploitons. « Votre sagesse vous a fait déjà accueillir des demandes de la même matière, nous vous présentons la nôtre avec confiance.
« Salut et Fraternité.
« JEAN, fils aîné et Sœurs ».
Peu après, la sœur Marie-Jeanne, épousa Louis-Tranquil Carpentier, marchand, faisant la commission, originaire de Saint-Quentin. Mme Carpentier accompagna souvent son mari dans ses voyages, car son fils Jean-Louis, naquit à Paris en 1800, et sa fille Victoire, en Allemagne, à Hambourg, en 1802. Mais le plus habituellement elle habita Bayeux, où elle se fixa jusqu'à la fin de ses jours. Sa sœur, au contraire, épousa JeanBaptiste Depierre, et vint avec son mari établir un magasin de Dentelles à Paris, rue Thévenot, n° 5.
Mme Depierre recevait les marchandises envoyées par la maison de Bayeux et escomptait les effets de commerce sur Caen, Bayeux et les environs, qu'elle adressait à sa sœur en paiement des dentelles. Un compte du 5 avril 1796, qui existe aux archives départementales, indique le montant des échanges en marchandises et valeurs entre la maison de Bayeux et Depierre et Cie de Paris, pour une période de 18 mois. Ce relevé monte à la somme de 749.897 livres 7 sous et 2 deniers, ce qui parait énorme. Mais c'est l'époque des assignats dont la dépréciation grossit singulièrement les chiffres.
Un autre document de la même provenance qui accompagne ce relevé de compte est presque plus curieux encore parce qu'il consiste en une série d'échantillons de dentelles pour garnitures avec le prix de vente applicable à chaque dessin ces dentelles étaient faites en soie noire et en soie blanche écrue, c'est-à-dire en blonde primitive le fond est fait principalement en réseau alençon avec épingles fermées, ce qui démontre que ce genre de réseau qui est disparu depuis longtemps, était en faveur à l'époque de 1796. Ces observations sont prises dans la brochure de M. Paul Hrouet. Mme Carpentier faisait des affaires avec toutes les villes de Normandie et suivait assidûment la foire de Caen et surtout celle de Guibray, qui était la plus importante pour la vente des dentelles. Autrefois on pouvait compter par millions le nombre de femmes qui portaient des bonnets dont beaucoup étaient garnis de dentelle. La disparition des bonnets a été certainement une des causes de la diminution dans la vente des dentelles. La foire de Guibray était la plus fréquentée par les lingères de tous les pays. Quand Mme Carpentier n'y allait pas elle-même, elle s'y faisait représenter par le sieur Morisse, qui avait sa place attitrée dans ce qu'on appelait « La fosse aux toiles », à Guibray.
Une statistique officielle, dressée par la préfecture, sous l'Empire, dit que de 1800 à 1810, il y avait dix à douze mille dentellières dans l'arrondissement de Bayeux, que la production était d'environ 40.000 pièces, d'une valeur de 1.800.000 à 2.000.000 de francs, dont plus de io.ooo pièces étaient vendues pour l'exportation. Quelques-unes de ces dentelles étaient en soie blanche ou noire et portaient alors le nom de Blondes, mais la majeure partie étaient des dentelles blanches en fil de lin qu'on faisait venir de Lille et des Flandres.
Mme Carpentier était très active et se montrait très habile en sa fabrication elle était secondée par une jeune fille qui avait toute sa confiance, Mlle Esther Jouas, née le 27 janvier 1796, et que nous retrouverons plu.
sieurs fois dans la suite de notre récit. Les dessinateurs et piqueurs de cartes étaient Le Mière, rue Saint-Georges, et Reinvillier, qui cumulait l'art du dessin avec celui de la musique, et remplissait les fonctions de serpent au lutrin de la Cathédrale.
Il y avait aussi dans la maison deux commis qui s'appelaient Charles Nicolle et Arsène Dumont.
Comme la maison Tardif, Mme Carpentier était en rapport avec les fournisseurs de la Cour impériale. C'était Lesueur qui fournissait le plus souvent les dentelles mais l'Impératrice en demandait aussi à la maison de Reus et Vourdessel, de Chantilly, et à ses lingères, les demoiselles Lolive de Beuvry. En 6 années, l'Impératrice Joséphine dépensa 225.906 francs en achat de diverses dentelles. Toutes ne venaient pas de Normandie, mais on signale par exemple « des robes de blonde toutes collantes « au corps et moulées aux formes que Lesueur faisait certainement exécuter dans notre contrée. On remarque aussi que Joséphine avait mis à la mode les « chérusques », collerettes remontantes derrière le cou sur une carcasse de baleine encadrant les épaules elles se faisaient en blonde de soie souvent mélangée de fils d'or.
« Napoléon, dit Frédéric Masson, tenait à ce que le soir Joséphine fut « très habillée et le fût à son goût. Il avait la prétention de s'v connaître « il y portait une idée de gouvernement, il se guidait sur l'intérêt des « manufactures de Lyon, de Saint-Quentin, de Caen, et par le luxe dont « sa femme donnait l'exemple, par le renom qu'avaient pris en Europe « les modes françaises, l'exportation en avait quadruplé de 1788 à 1806 ». Quand il épousa Marie-Louise, en 1809. l'empereur chargea sa sœur, Caroline Bonaparte, de choisir chez les lingères Lolive de Beuvry, des voiles, des mantilles, des châles, et chez Lesueur, des fichus, des pèlerines, des bonnets, un manteau de cour. La facture de Lesueur, seule, s'éleva à 71.399 francs.
Je ne reviendrai pas sur le voyage de l'empereur et de l'impératrice à Bayeux, le 6 juin 181 1, mais je puis bien signaler aussi les achats qui furent faits pour la layette du roi de Rome qui, né le 20 mars de cette année 18n, ne fut baptisé en grande pompe que le 4 novembre. D'ailleurs, l'empire touche à sa fin. Il tombe en 1814 le retour de l'île d'Elbe et la lutte des Cent Jours contre l'Europe coalisée ne parvint pas à le rétablir. La Restauration amène la royauté de Louis XVIII, alors la paix provoque un nouvel élan dans les affaires commerciales. La Cour cherche à revenir au cérémonial qu'on observait avant la Révolution.
Les hommes étaient tenus aux Tuileries à des jabots et à des manchettes en dentelle, et il était d'étiquette pour les dames de laisser pendre de leurs cheveux des barbes en dentelle plus ou moins longues, suivant leur rang de noblesse.
J'ai trouvé des détails de ce genre assez curieux dans un article de modes que publiait chaque mois le journal qui s'appelait: Affiches, Annonces et Avis Divers, de la ville et de l'arrondissement de Bayeux. C'est ce journal qui est devenu l'Echo Bayeusain.
Le 25 juin 1816, son article rend compte du mariage de Mgr le duc de Berry, avec la princesse Caroline de Naples, célébré le 16 juin à Paris. « Toutes les princesses de la Cour portaient des barbes et des petits voiles de dentelle rejetés en arrière, coiffure d'étiquette ».
Il n'y avait pas eu d'exposition à Paris depuis i8o6. Le roi décida d'en réunir une au Louvre en 1819.
Nous en avons parlé à propos de la médaille d'argent qui fut donnée à la maison Tardif, Aîné, et Sœurs. Mme Carpentier y exposait aussi pour la première fois elle y remporta une médaille de bronze.
Le roi Louis XVIII, pour montrer l'intérêt qu'il portait à l'industrie française, se fit présenter, après l'Exposition, dans le petit salon bleu des Tuileries, un choix des objets qui y avaient figuré il en garda un certain nombre dont il fit présent aux personnes de sa famille. Le i" mai 1821, à l'occasion du baptême du duc de Bordeaux, des achats de dentelle sont encore signalés, et les Affiches et Annonces nous informent que M. GenasDuhomme, alors sous-préfet de Bayeux, est nommé chevalier de la Légion d'honneur, et que M. de Bonvouloir, membre du Conseil général, est nommé Chevalier de Saint-Louis.
En 1823, nouvelle Exposition à Paris: Mme Carpentier, cette fois, est la seule exposante en dentelles de Bayeux. Le rapporteur, Héricart de Tury, écrit: « Le département du Calvados compte à lui seul 60 à 70.000 dentellières. Mme Carpentier a présenté un grand voile, des écharpes, des fichus, des robes à bordures, et plusieurs sortes de dentelles à l'aune. Tous ces objets sont d'une exécution parfaite. Mme Carpentier a des relations commerciales fort étendues elle contribue à soutenir dans l'étranger la vogue des dentelles françaises, et on lui doit plusieurs perfectionnements très utiles dans ce genre de fabrication. Aussi le Jury lui a décerné une médaille d'argent ».
En 1824, Louis XVIII meurt sans enfants, son frère, Charles X, lui succède. Il dut y avoir beaucoup de dentelles sur les toilettes portées au
sacre de Charles X, célébré dans la Cathédrale de Reims, le 29 mai 1825, et dont le baron François Gérard a reproduit l'épisode principal dans un tableau célèbre du musée de Versailles.
En 1827, le roi ordonne qu'une nouvelle exposition aura lieu dans le Palais du Louvre, comme celle de 1823. La colonnade venait d'être terminée, et c'est dans la seconde salle du premier étage, en face l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, que furent installées les broderies et les dentelles.
Cette fois, la maison Carpentier est à son apogée. Il n'y a qu'elle, avec M. Langlois, fabricant de porcelaines, pour représenter l'industrie Bayeusaine. Son exposition est superbe et l'emporte sur celles de tous les autres centres de fabrication dentellière. Le rapporteur la juge en ces termes: « Mme veuve Carpentier, qui obtint en 1823 une médaille d'argent, a présenté des robes à bordures riches et à fond plein, des châles, des écharpes et une foule d'autres articles en dentelles. Mme Carpentier entretient un grand nombre d'ouvrières, même dans les moments où le commerce ralentit. L'importance de sa fabrique, autant que la beauté toujours soutenue de ses produits, détermine le Jury à lui décerner une médaille d'or ».
Mais ce n'est pas le seul succès de Mme Carpentier cette année là. Le 10 septembre suivant, Madame la Dauphine, Duchesse de Berry, passe à Bayeux dans un de ses voyages. Son Altesse Royale demande à voir travailler la dentelle. Mme Carpentier réunit plusieurs de ses ouvrières avec leur métier. La Princesse est ravie de les voir si habilement manier leurs nombreux fuseaux elle distribue des gratifications commande une écharpe en dentelle de fil et décerne à Mme Carpentier le titre de fabricante de dentelle de Madame la Dauphine.
Le parchemin en fut délivré le mois suivant, nous le possédons encore, il est ainsi libellé
« Brevet de fabricante de Dentelle à Bayeux de S. A. R. Madame la Dauphine. Aujourd'hui dix-septième jour d'octobre 1817, Marie-ThérèseCharlotte, Dauphine de France, étant à Paris, voulant traiter favorablement Mme Marie-Jeanne-Louise-Anne Jean-Delamare, veuve de M. Carpentier, Louis-Tranquil, sur les bons rapports qui lui ont été faits de sa personne, lui a accordé et lui accorde, par le présent Brevet, le titre de fabricante de dentelle, à Bayeux, de Madame la Dauphine; voulant. qu'elle puisse s'en qualifier dans tous les actes publics ou particuliers, et qu'elle jouisse dudit titre aux honneurs prérogatives et autres avantages
qui peuvent y être attachés, et pour assurance de sa volonté, son Altesse Royale m'a commandé d'expédier à ma dite dame veuve Carpentier, le présent Brevet qu'elle a signé de sa main et fait contresigner par moi, secrétaire des commandements et trésorier-général de son Altesse Royale et de ses maisons et finances ».
Fait et donné au château des Tuileries, les jours et mois sus-dit. MARIE-THÉRÈSE.
Pour Madame la Dauphine,
Le Baron CHARLES.
Mme Carpentier était arrivée à la fortune et aùx honneurs, mais à ce moment sa sœur Mme Depierre, perdait son mari, Jean-Baptiste Depierre, décédé le 4 septembre 1827, à 66 ans.
Cet événement décida Mme Depierre à liquider sa maison de Paris, elle se retira des affaires et revint habiter Bayeux, rue des Bouchers, 59. Mme Carpentier n'ayant plus la maison de sa sœur comme correspondante à Paris pour la vente de ses dentelles, chercha elle-même à céder ses affaires. Elle était riche, elle avait 65 ans, et sa santé n'était pas très s bonne. Elle trouva à traiter avec M. Augustin-René Lefébure, qu'elle connaissait comme employé depuis neuf ans dans une maison de dentelles de la rue Jean-Jacques-Rousseau, à Paris.
Le 29 novembre 1829, elle céda à M. Lefébure sa fabrique de dentelles, établie rue Saint-Jean, 14 elle lui assura le concours de tous ses employés et principalement de Mlle Esther Jouas qu'elle avait initiée à tous les détails de la fabrication et qui était très aimée des ouvrières. C'était alors M. La Personne qui était le voyageur pour toute la Normandie et M. Maubant qui suivait les foires de Caen et de Guibray. Le dessinateur de la maison s'appelait Rozan et le piqueur de cartes était Charles Legoux, qui avait reçu une médaille de bronze à l'Exposition de 1819, où il avait envoyé une machine de son invention pour piquer les cartes. En plus de ce personnel, Mme Carpentier occupait de nombreux facteurs pour recevoir les ouvrages dans les communes un peu éloignées. C'étaient M. Sauvage, M. Perrée, Mme La Personne à Tilly, Mme Chreufile, Mme Gardin, Mme Daudeville, Mme Renaude à Crépon, M. Jeanne aîné et M. Postel à Saint-Lô, et enfin Mme veuve Desjardins à Avranches. Ce n'est pas tout encore, car c'était Mme Carpentier qui faisait travailler dans les différentes écoles de la ville elle occupait aussi l'hospice Saint-Louis de Caen où la ciasse de dentelle était dirigée par la sœur Viel, et les deux
écoles de Cherbourg, dont les directrices étaient la sœur Hyver et la sœur Duval. C'était donc une maison importante et en pleine prospérité que Mme Carpentier cédait à M. Lefébure. Dans un prochain chapitre pour lequel je vous demande encore quelque délai, je montrerai que mon père sut développer encore cette maison et justifier les hautes récompenses qu'il a obtenues dans sa carrière industrielle de 1829 jusqu'en 1869. (A suivre.)
DE LA PUISSANCE DE Lit VOIX HUMAINE
Dernièrement, dans une réunion musicale, quelqu'un rappelait le magnifique Concert Spirituel de Saint-Côme-de-Fresné du 24 août 1865, où Mme la baronne de Caters obtint un succès inénarrable.
C'est que Mme de Caters était la fille de Lablache, la basse fameuse du Théâtre Italien, et qu'elle était douée d'une voix merveilleuse, d'une grande étendue et d'une pureté incomparable; son timbre de cristal pouvait rivaliser avec celui de l'Alboni, de ravissante mémoire. A ce sujet, un de nos amis raconta une anecdote que M. Lechangeur, le vaillant directeur des Neustriens (de Caen), aimait à rappeler et dont Lablache avait été le héros.
M. Lechangeur déjeunait un matin chez Rossini, en compagnie d'Auber, l'auteur de La Muette, et de Camille de Vos, dont nous avons eu le plaisir d'entendre souvent la jolie romance 0 ma Charmante. Naturellement, la musique faisait les frais de la conservation et M. Lechangeur vint à parler du baryton Baroilhet, créateur de La Favorite, dont il admirait le talent et la sonorité de la voix qui était très étendue. Vraiment, dit Rossini, vous êtes si enjoué de Baroilhet, eh bien si vous voulez venir cet après-midi aux Italiens, je vais vous donner la preuve que dans certaines occasions on ne l'entend pas on va répéter un trio, et dans nombre de passages, on ne distingue pas plus sa voix que celle de sa partenaire qui, pourtant, elle aussi, est admirable. Incrédule et intrigué, M. Lechangeur n'eut garde de manquer la répétition et Lablache, à qui Rossini avait fait la leçon, s'en tira si bien que M. Lechangeur fut stupéfié et qu'il ne cessait de répéter En vérité, je ne l'aurais jamais cru et, encore aujourd'hui, c'est si incroyable que je me demande si c'est bien vrai
Il parait que Lablache avait lui même un maître au point de vue de l'ampleur de la voix, si l'on en croit le récit suivant publié par l'Indicateur, dans son numéro du 3o août 1851
« On a découvert, dans une ville du Midi, une voix qui dépasse en « volume tout ce qu'on a entendu jusqu'à ce jour et auprès de laquelle la « voix de Lablache n'est qu'un léger filet. Ce chanteur, que le Conseil
« municipal va présenter au Conservatoire de Paris, exerce la profession « de maréchal-ferrant. Sa voix parcourt quatre octaves, depuis le sol « sur-aigu du soprano jusqu'au contre-sol du baryton. Lorsqu'il chante « pendant le calme des nuits, on l'entend distinctement à trois lieues à la « ronde. On raconte au sujet de cette voix une chose qui nous a paru « fort extraordinaire. Il ferrait deux gros chevaux de roulier qu'il aurait « rendu sourds en leur chantant un air des Mystères d'Isis. De là, procès « en dommages-intérêts intenté par le propriétaire des chevaux. « Nous doutons fort que le Conservatoire accepte un pareil phéno« mène, qui pourrait bien frapper de surdité les professeurs chargés des « leçons de chant. Ce chanteur est âgé de 23 ans il se nomme Cadet« Delonnis ». (MESSAGER). Nous ne connaissons pas la décision du Conservatoire et l'histoire n'est peut-être pas des plus authentiques, mais ce qui est véridique, c'est qu'un de nos compatriotes, M. Réquier, qui fut le créateur de notre Orphéon, possédait aussi une voix très étendue, de plus de trois octaves, du contreut grave au contre-mi sur-aigu, et qui n'assourdissait personne,. bien au contraire. Nombreux encore sont ceux qui l'ont entendu avec plaisir et applaudi chaleureusement, notamment dans le fameux duo de La Reine de Chypre et dans Le Carillonneur de Bruges, qu'il baissait souvent de deux tons pleins, au grand plaisir et ébahissement des connaisseurs étrangers qui l'écoutaient et le bissaient régulièrement.
Un autre compatriote s'était également créé une certaine notoriété par la puissance de sa voix qu'on entendait de très loin dans la nuit. Qui ne se souvient de M. Legrix, maire de Litteau
Le 19 mars 1859, plus de cinq mille orphéonistes, parmi lesquels cent de l'Orphéon et des Vénitiens de Bayeux, étaient réunis dans le Palais de l'Industrie, à Paris, pour exécuter diverses œuvres choisies, notamment un chœur à huit voix, intitulé Les Génies de la' Terre. Dominant cette masse chorale, accompagnée par un orgue puissant et deux musiques militaires, un ténor de Lille, personnifiant le Roi des Mondes, parvint à se faire entendre distinctement aux applaudissements enthousiastes de plus de )o.ooo spectateurs et de l'Empereur Napoléon lui-même, qui assistait à la séance.
Nous regrettons de ne pouvoir reproduire le récit des journaux de l'époque qui rendirent compte de cette belle solennité.
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Dix années après, le 20 janvier 1869, Mlle Carlotta Patti, sœur de la grande cantatrice qu'on entend encore avec bonheur dans les Concerts organisés pour des œuvres de bienfaisance, vint donner une séance musicale au Théâtre de Bayeux, avec le précieux concours de Vieuxtemps, Bottesini, Ritter, et autres artistes de premier ordre. Carlotta Patti avait la voix aussi pure que sa sœur et d'une étendue incroyable elle pouvait atteindre des hauteurs inconnues avant elle.
L'artiste compositeur que nous avons connu et aimé, M. Perdu, prétendait que dans son éclat de rire elle avait donné le la sur-aigu. Le fait fut contrôlé et reconnu exact.
L'Echo Bayeusain du 22 janvier en rendait compte ainsi « Mlle Patti a « une voix toute particulière qu'elle conduit avec un art merveilleux, « qui se joue des plus grandes difficultés avec les notes les plus élevées, « à toute autre inaccessibles, témoin son éclat de rire. »
Nous avons également entendu au Théâtre de Bayeux Mme Stolz, la créatrice de la Favorite, Mlle Miolan avec Léon Lecieux, notre compatriote si fêté Mme Garcia, Mme Masson Mme Alboni dont le timbre était comparé à une cloche d'argent, mais nous n'avons pas eu la bonne fortune d'y applaudir M me Sarah Bernhardt, l'actrice à la voix d'or, qui fait encore les délices des Parisiens et que des souverains étrangers ont eux-mêmes fêtée tout dernièrement. Aurons-nous un jour ce plaisir ? C'est peu probable. Qu'il nous soit permis d'en exprimer nos regrets. •
♦
Terminons ce petit travail par un fait qui démontre les bizarreries de la voix humaine.
Au mois d'avril 1876, il y avait à Rome, au Théâtre Fanfulla, deux chanteurs tyroliens qui possédaient chacun deux voix et pouvaient chanter à eux deux un quatuor. L'un s'appelait Fizoli et chantait tout à la fois le second ténor et la seconde basse l'autre, Marcellini exécutait le premier ténor et le baryton. ♦ La chronique ne dit pas si c'était merveilleux; mais le fait n'était pas unique et notre érudit concitoyen M. Georges Villers nous a affirmé plusieurs fois qu'il avait entendu dire à son ami, le savant Adrien de Fage, qu'il avait connu à Bordeaux un chanteur qui pouvait exécuter en même temps deux airs, à la tierce.
Nous avons souvent entendu des chanteurs tyroliens de grande valeur, mais jamais de pareils phénomènes. E. LALOUEL.
Refus des Grands Chapeaux PAR LE CORPS DE VILLE
(1731)
Du mercredy septième jour de mars 1731,
En l'Hôtel-de-Ville,
En l'assemblée généralle de la Ville, convoquée sur la proposition faitte par le seigneur évèque de Bayeux (i), à Monsieur Le Marois, premier échevin, de faire assembler la Communauté pour délibérer sur l'établissement qu'il entendait faire en cette ville d'une Communauté de religieux qualifiés et appellés Grands Chapeaux pour montrer aux jeunes gens à lire, écrire et autres instructions, même des principaux devoirs de la religion, gratis en faveur des pauvres de la ville et des fauxbourgs, en leur abandonnant, par la Ville, seulement la maison étant sur la porte de St André, ayant servi autrefois à faire le service parrochial de St André, faute d'église ayant ledit seigneur evesque asseuré ledit sieur Le Marois qu'il se chargeroit de leur nourriture et autres nécessaires sans quil en coustast rien à la Ville et n'ayant peu sur ce délibérer dans ledit temps, pour l'absence de partie des officiers de la Ville, tous lesquels réunis, ayant fait scavoir que aujourd'hui il y auroit assemblée publique à l'effet d'en délibérer et de prendre l'avis des dits habitants, lesquels en avoient esté avertis dans la dernière assemblée généralle, le tout mûrement examiné et ayant égard à la quantité d'établissements, de communautés ecclésiastiques, séculières et régulières établies dans Bayeux, qui surchargent les habitans dudit lieu, le défaut de commerce dans la ville de Bayeux, le petit nombre des habitans joint aux acquisitions que font tous les jours les communautés qui réduisent continuellement les possessions des habitans, de manière que, sans exagérer, ils possèdent plus des trois quars des biensdela Ville, fauxbourgs et environs: -de toutes ces communautés il y en a trois d'hommes mendians qui sont capucins, augustins et cordeliers, tous à la charge de la ville et des environs, un Séminaire avec la Communauté du Chapitre, outre quatre communautés de filles, béné(1) Paul d'Abert de Luynes.
dictines, ursulines, hospitalières et les filles de la Charité, et les bénédictins de S'-Vigor, près Bayeux, deux hôpitaux pour le soulagement des pauvres, où l'on a joint des sœurs de charité pour avoir soin des malades, et des filles de la Providence pour le travail et l'instruction des jeunes filles, tout ce qui est à la charge des habitans, lesquels, reconnaissants que tous les enfans de la ville et des fauxbourgs reçoivent des instructions suffisantes par les sieurs curés, vicaires et autres prêtres des parroisses, en grand nombre non peuplées, et par plusieurs autres maistres et maîtresses établies dans Bayeux qui ne subsistent qu'avec assès de peine au moyen des petits secours, non à charges aux dits habitans, outre le collège établi auquel il y a cinq régents; sur quoy, après avoir délibéré, tous lesdits habitants, représentés par leurs députés soussignés, d'une voix uniforme, ont remercié Monseigneur l'évèque de Bayeux de ses intentions pour le bien de la ville, le supliant de ne pas trouver mauvais que la Ville soppose à cet établissement et à toute autre communauté qui voudroient s'établir dans la dite Ville et fauxbourgs, qui n'est que trop chargée des communautés qui y habitent; et ont authorisé le procureur syndic de s'opposer au nom de ladite Ville au dit établissement et à tous autres, le cas échéant tous lesquels ont signé avec nous,
Paysant, maire Lemarois, Crepel, Eurry, de Hermerel
du Martel, Larcher, R. Jehanne, J. Folliot, J. Guérin,
A. Marie, Lemarchand, J. Lentrin, R. Maufras, L. De-
lalonde, S'-Martin, Gobert, Mauger, G. Briard, Lilet,
greffier, Baley, Pittard.
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« A Baïeux, y a une belle église Cathédrale, la plus magnifique après celle de Rouen. [où] sont deux tours pyramides des plus hautes qu'on y puisse voir, comme aussi la tour du mitan. bastie d'un singulier ouvrage d'architecture. tout au haut de laquelle est posée la plus grosse orloge de ce royaume, au circuit de laquelle sont quatre clochettes ou chanterelles, lesquelles de bonne armonie e accord, durant que l'heure sonne, font entendre le commencement de cette antienne Regina cœli lœtare. Et à la demye, ~4/M~a. ))
C'est en ces termes grandiloquents et admiratifs que parle de notre. antique basilique le premier historien de la ville de Caen. Charles de Bourgueville, sieur de Bras, dans ses Recherches et Antiqztités de la province de Neustrie. Mais cette description, quelque flatteuse qu'elle soit, n'en laisse pas moins dans un oubli regrettable les hôtes des « deux tours pyramides au moment des guerres civiles de religion, c'est-à-dira les cloches.
Ce fut en constatant cette lacune que l'idée nous vint de rechercher' les rares documents, les bribes historiques plutôt, qui nous sont parvenues sur les cloches successives de notre Cathédrale et d'entreprendre la présente étude.
Elle sera, naturellement, divisée en deux parties, dont la première traitera des « bronzes mouvans », destinés à convoquer les fidèles aux offices de l'Eglise et parfois à chasser les orages et conjurer les tempêtes (i), ou (1) Paul Amyl, chanoine fabriquier, du 3 février 1^82 à même date i483, constate, sous la rubrique mises extraordinaires, un paiement de 5 sols fait « aux cousteurs, pour avoir sonné pour le tonnerre ».
u Les sonneurs auront soin », portent deux conclusions capitulaires, du 6 juillet i4fii et 28 mai i46a> « de sonner les cloches au commencement de la tempête, lesquels seront payés aux despena de la fabrique ».
des cloches proprement dites; la seconde sera consacrée à l'étude des horloges et carillons successifs qui ont scandé bruyamment, à chaque division du temps, avec leurs timbres et tinterelles ou chanterelles, depuis tantôt cinq siècles, dans la couronne ducale de Louis de Harcourt, devenue tour centrale de la Cahédrale de Bayeux.
En traitant de l'horloge dont parle de Bras, nous aurons l'occasion d'étudier les constructions qu'elle nécessita et d'en constater le coût. En y ajoutant le prix payé par de Harcourt pour la couronne octogonale, nous aurons, sauf la valeur du corps carré, le prix de la tour centrale existant avant l'incendie du 13 février 1676.
PREMIÈRE PARTIE
C L. O C M E 5
SI-
AVANT LA RÉVOLUTION
Les cloches sonnantes, c'est-à-dire à battants mobiles, sont, de beaucoup, les ancêtres des cloches actionnées par des marteaux percutants ou timbres.
Jusqu'au xme siècle, il y a disette de monuments historiques sur la sonnerie de la Cathédrale.
Le premier ouvrage qui en fasse mention est le fameux cérémonial du chanoine Raoul, dit l'Angevin, composé ou plutôt compilé en 1269. A cette date, il n'y est question que d'une seule tour, celle du Nord, dénommée turris altior, où sont 4 cloches 2 grosses, majores campane ecclesie, et 2 moyennes, medionelli.
Une espèce de petite tourelle, à coupole ronde, placée au-dessus de Voculus peint du transept actuel, lequel était autrefois partie intégrante du chœur, renfermait 4 autres cloches moindres, appelées moneaux ou avertisseurs, monitiones, dont aussi 3 grandes et 2 petites.
On sonnait ces dernières de dans le chœur où leurs cordes pendaient. C'était derrière ces cordes que les deux premiers chapiers, archichori, chantaient le premier répons des fêtes doubles (1). On les appelait campane in choro.
Le plus petit des moneaux, parvula ou minima campana, servait à con(1) « Primum [responsorium] cantatur à duobus primis archiclioris, in choro, retro cordas campanarnm »- Ordinarium Eeelpsie Baiocensis. (IT. Chevalier, p. 15).
voquer le Chapitre, et, de ce chef, est souvent dit le moneau capitulaire. Sonné avec l'autre petit, parva campana, il annonçait la messe canoniale.' Des deux plus gros, l'un était dénommé paulo major ou cloche de Sexte, et l'autre, cloche de Prime sans feste ou in feriis.
Quelle que fût la solennité du jour, la messe quotidienne des clercs de Marie, Mariani, sonnée par l'un d'eux, à 6 heures du matin, était annoncée par cette dernière cloche. Mise en branle une seconde fois, elle annonçait, en férie, l'heure canoniale de Prime.
Tierce n'était pas sonnée quand il y avait chapitre. Dans le cas contraire, c'était la première cloche des vêpres qui y appelait, au gré des couteurs.
Sexte était annoncée par la cloche de ce nom.
None était sonnée par une cloche analogue à la solennité.
Quatre sonneries successives marquaient l'heure des Vêpres 1° celle, assez longue, d'une petite cloche campana parva i" celle d'une cloche un peu plus forte ou de la cloche de Sexte; 3° celle de la cloche de Prime ou "semblable 40 celle d'une des plus grosses cloches du chœur ou de celle sonnée à None. Peu après, on exécutait avec les deux petits moneaux une sonnerie spéciale dite classicum.
Pour Complies, on ne se servait que du moneau capitulaire. La cloche sonnée à None marquait le couvre-feu ou ignitegium. Au milieu de la nuit, les Matines étaient annoncées comme les Vêpres. Telle était la musique bruyante que les Bayeusains entendaient tous les jours ordinaires que Dieu tissait.
Quand la solennité grandissait, la sonnerie était renforcée.
Dans les fêtes simples de 3 ou 9 leçons, Prime était sonnée avec un des ntedionelli; il en était de même pour None et Complies. La messe chantée, on mettait en branle toutes les cloches du chœur et on terminait par le classicum des Vêpres et Matines.
Dans les fêtes doubles, à deux chapes seulement, None du jour et de la veille, Prime et Complies étaient annoncées par les deux medionelli. Aux Vêpres et Matines, chaque avertissement était donné avec deux cloches et le classicum final. Pendant tout le Te Deum, après appel avec le petit moneau du chœur, les couteurs sonnaient les deux mediunelli et à la fin toutes les cloches du chœur y joignaient leurs voix. S'il n'y avait point de Te Deum, on ne sonnait que les deux quatrièmes cloches du chœur pendant le 9" répons.
Ces deux dernières cloches annonçaient le couvre-feu.
Dans les fêtes doubles à quatre chapes, dont deux de stallo altiori et deux de secundo, la sonnerie était la même, sauf pour la procession, la séquence et le couvre-feu, sonnés, après appel comme ci-dessus, par les deux medionelli.
Si les quatre chapes étaient de stallo altiori, et dans toutes les solennités où officiait le seigneur Evêque, à Prime et à None, la veille et le jour, et au couvre-feu, on sonnait les deux grosses cloches majores les heures, vêpres et matines, s'annonçaient comme dans les fêtes à deux chapes. Toutefois, Tierce est sonnée par les deux quatrièmes cloches des vêpres et le 4e coup de celles-ci par les deux medionelli.
A Matines, qui se disaient de nuit dans ces fêtes, on mettait en branle toutes les cloches de la tour et du chœur concert que l'on appelait tumultus cette sonnerie était suivie de quatre avertissements dans le chœur.
On sonnait encore toutes les cloches aux laudes et messe des obits solennels, et les couteurs, custodes, recevaient 12 deniers de salaire, sauf pour ceux où la commune payait, et les obits d'évèque, où ils ne recevaient que du vin. Les obits des chanoines non-résidents ou décédés au dehors, ne leur rapportaient rien.
Même sonnerie à l'aller et au retour du convoi d'un chanoine ou d'une personne, comme aussi après les matines et vigiles et au moment de l'inhumation.
Les visites de rois, de légats, d'archevêques, d'évèques, la première réception de l'évêque diocésain dans sa Cathédrale, l'intronisation du doyen étaient annoncées, de même, au son de toutes les cloches. Nous venons de voir que le couvre-feu, cette vieille coutume normande, importée par notra duc Guillaume en sa conquête d'Angleterre, participait à la solennité du jour et était sonné avec une cloche congruente. D'où cette conséquence que cette sonnerie, mi-civile mi-religieuse, annonçait aussi la fête du lendemain. Il ne faut pas toutefois y voir quelque chose d'analogue à la sonnerie du soir de V Angélus ce serait un anachronisme. L'institution de cette prière, par le pape Jean XII, ne remonte en effet qu'à 1316 et, d'autre part, elle ne fut annoncée, trois fois le jour, au son des cloches, qu'à la fin du xv' siècle, en exécution d'une ordonnance de Louis XI. Or, l'Angevin écrivait en 1269, fin xnie Ce n'est qu'après cette date, au xvi' siècle, que les deux sonneries purent se confondre. Et nous trouvons dans l'obituaire de la paroisse Saint-Patrice, conservé à la Bibliothèque municipale, cette mention
« couvre feu », désignant la sonnerie annonçant, la veille au soir, la célébration d'un obit. Béziers rapporte que « le 10 février 1659, veille de l'inhumation de l'évêque Servien, on sonna le couvre-feu, de 7 heures 1/2 à 8 heures du soir, avec les deux grosses cloches ».
La turris altior, ou tour du Nord, la seule dont il ait été question jusqu'ici, datait de l'épiscopat de l'évêque Hugues (101 5-1049), qui repose au pied de cette pyramide, dans un enfeu, privé de sa statue, remplacée par un bénitier moderne, et auprès de Philippe de Harcourt (1142-1163), inhumé contre la chapelle Saint-Gilles. Elle était, comme celle du Midi, édifiée par Richard (1107-1133), fils de Samson, seigneur de Douvres, qui a aussi son enfeu auprès de cette pyramide, terminée par une plateforme, dans le genre des tours de l'abbaye aux Dames (la Trinité) de Caen. Ces trois évêques, puissamment aidés du roi d'Angleterre, Henri Beauclerc(i), du gouverneur de Bayeux, Robert de Caen, Cte de Glocester, père de l'évêque Richard III, réparèrent les désastres causés par l'incendie de 1106.
A la fin du xin" siècle, on renforça, par des constructions en style ogival, la tour Nord du grand portail, pour la rendre capable de porter la flèche dont on la surmonta. Ces constructions masquent à l'extérieur, sur le tiers de la hauteur, toute la partie romane, qui n'est plus apparente que dans les étages supérieurs et inférieurs. Cette tour était voisine du manoir de la prébende de Tanies devers lequel elle était bâtie. La pyramide sud fut édifiée au siècle suivant, avec les mêmes précautions de solidité.
L'évêque Nicolas Habart, auquel certains font l'injure gratuite de le compter parmi les juges de Jeanne d'Arc, construisit, de 1425 à 1427, en collaboration avec son Chapitre et la Fabrique, sur les 4 piliers renforcésdu centre du croisillon, que nous appelons aujourd'hui transept, un corps de tour de forme carrée et de style roman, destinée comme les tours médianes d'alors à être vue de l'intérieur, masse qui attendait encore son couronnement cinquante ans plus tard.
Cette construction contraignit les cloches du chœur ou moneaux à émigrer de leur logis. Mais nul ne saurait préciser la date, car, de 1269 à 1503, nous n'avons aucuns renseignements sur les cloches proprement dites. Une note latine, cependant, nous indique qu'en 1389, il y avait: « quatuor servientes, duos clericos et duos laïcos, pro pulsatione campana(i) « Ilex Henricus Baiocas civitatem cum principali ecc1esia ignibus absumpsit detrimenta ecclcsie rex miritîcè resarcivit » (G. de Malmesbury).
rum et custodia ecclesie. Cure est, ajoute-t-elle, custodis custodire omnes campanas ». Une conclusion capitulaire du 9 juin 1503, ainsi conçue « il sera demandé à des ouvriers combien il faudrait pour embellir la petite tour qui est sur la nef », nous indique toutefois leur emplacement c'était très probablement sur l'oculus de la travée où est aujourd'hui la chaire à prêcher.
En 1483, quand le Chapitre entreprit de terminer la couronne ducale édifiée aux frais de Louis de Harcourt, évêque de Bayeux, patriarche de Jérusalem et vice-roi de Normandie, en la fermant par un dôme de plomb historié, recouvert d'une claire-voie et d'un bonnet surmonté de la statue de l'archange Saint-Michel, afin d'y loger une horloge monumentale, les comptes de Paul Amyl, curé d'Aignerville et chanoine fabricier, nous entretiennent d'une des cloches du chœur Prime sans feste.
« Est à noter », y lisons-nous, sous la rubrique « Aultres mises pour la construction de lorloge », « que la cloche de Prime sans feste a estey cassée pour employer endit orloge (i), pour ce que, au record du fondeur, navyon assès [de] matière pour faire ledit orloge du poys de v milliers, à quoy nous estoit requis davoir mil ou douze cents livres de métal oultre le poys dudit orloge, ce que on ne peult promptement recouvrer à Caen, Saint-Lô ne Baïeux, aultrement le moulle eust estey perdu, qui eust, ainsy que le disoit ledit fondeur, et pour ceste cause fut besoin prendre ladite cloche qui pesoit 2.557 livres », poys constaté par Perrin Le Seurey, garde du poys le Roy, qui perçut 5 sols.
Ce compte révèle que le Chapitre, pour épargner sa cloche de Prime, avait, mais en vain, envoyé quérir du métal à Nully (Neuilly), Mondaye, Saint-Lô et Caen, dépensant, à ces diverses missions, 3 livres 14 sols 11 deniers. Le fondeur Odon, de la grant rue de Paris, qui besoignait à la fontede la cloche dudit horloge, fit, lui-même, le voyage de Nully avec le chanoine de Gueron et celui de Saint-Lô avec le chanoine de SaintLaurent.
Sous cette autre rubrique « Aultres mises faictes tant pour les mouvements que pour la cloche » nous voyons que le maistre [fondeurj de Saint-Lô, venu à Bayeux, donner son opinion touchant les ances de la cloche de lorloge qui estoient faillies, reçut de Messeigneurs du Chapitre, qui marchandèrent avec lui de fondre trois cloches, 34 s. pour son vin; tandis que « le fondeur de Coulomp », appelé avec lui, comme expert, ne reçut que 17 sols.
(1) C'csl-à-dirc au timbre ou à la cloche de l'heure.
De quelles cloches s'agissait-il ? Quand furent-elles fondues? C'est ce que nous allons essayer de trouver; recherche ardue à cause de l'extrême sobriété du peu de renseignements trouvés dans le compte de Jehan Boutin, prêtre, chanoine et fabriquier, pour l'exercice allant du 3 février 1484 au 3 février 1485, après le mauvais résultat de la première fonte de la cloche de l'horloge.
Paul Amyl, en son compte, après avoir constaté le poids du métal de Prime, ajoutait « duquel poys a esté employé à la fonte de la cloche 1250 livres. Le reliquat, soit 1307 livres, réuni à d'autre métal acheté du monnoyer de Saint-Lô (3.400 livres du prix de 437 livres 5 sols, « achat de métal pour la 2e fonte »), servit à faire une nouvelle Prime, fondue en 1485, lors de la seconde fonte du timbre de l'horloge.
Jehan Boutin, dans la « mise pour la fonte des cloches » porte payé « au fondeur et son compeignon pour le vin quant fut fait le marchié de la façon de la cloche de Prime sans feste, 2 sols.» Viennent ensuite, parmi les dépenses communes pour la fonte des deux cloches celles spéciales à la cloche qui nous occupe
Dépense pour la fonte des cloches.
A ung maçon pour asseoir les fondemens du moule de Prime 2 s. i d. En piastre achaté par J. Le Savoureulx pour faire le molle des ances. 8 s. Pour 12 livres de fil de fer achaté de J. de Lestar 33 s. En greysse à gressier le moulle. 2 s. 3 d. En oeufz à faire le moulle 6 s. 6 d. En cercles pour relier la chape de Prime 6 d. Au fondeur et à ceulx qui luy ont aydé pendant la fonte, en boire et mengier 5 s. 6 d. Audit fondeur et à ses serviteurs quant fut faicte la 1" fonte, pour leur disner ung escu d'or 34 s. Pour les disner et souper du fondeur et de son varlet et pour ung gallon de vin à la fonte de la première cloche. 3 s. Pour un pot de vin payé pour le fondeur 18 d. A menouvriers qui ont aidé à tirer la cloche de terre. 5 s. 6 d. Aux charpentiers qui ont tiré la cloche de terre, pourleur vin 3 s. Aux charpentiers et plombiers pour leur dîner, le jour qu'ils levèrent la cloche de terre. 20 s. Pour 6 pots de sidre aux compeignons quant la cloche fut levée 3 s.
Pour un foiz de fain à faire le villon pour couvrir le fourneau. 2 s. Pour unes vieulles cardes pour nestoier lad. cloche 15 d. Dépense commune
Pour 23 charetées de terre à faire les moulles 23 s. Ausdis charpentiers pour leur vin d'avoir monté la cloche de
Prime sans feste par J'ordonnance de MM. des Essartiers
et de Moon 26 s. A Perrin Roger et son compeignon et missire Quille Hamel
qui aidèrent à monter lad. cloche, à chacun 11 d., valant 2 s. 9 d. Ausdis charpentiers pour leviers et gresseà oindre leursengins 2 s. 6 d. Pour une livre de gresse aux charpentiers et pour oindre la
ferraille de la cloche 12 d. On dépensa pour 74 s. d. de combustible; 32 charetées de pierre, venues de Bazenville et de Saint-Vigor, surtout de la première paroisse. coûtèrent 120 s. 3 d. il fut employé pour l'éclairage 12 d. de chandelle. Cette cloche de Prime, 2" du nom, fut montée la première semaine de septembre 1485, dans la tour du Midi.
L'article final de la rubrique « mises pour la fonte des cloches » porte « au maistre fondeur pour voir fondu deulx cloches par l'ordonnance de Mess. du Chapitre, comme appert par descharge. 80 livres. Ce prix, comparé aux 56 livres que devait coûter la fonte du timbre de 5 milliers confiée à Odon. semble bien comprendre le seconde fonte de ce timbre et la fonte de la 2° Prime, dont les poids respectifs eussent alors été de 5.000 et de 2.142 livres, au total 7.142 livres.
Quel était ce fondeur? Le maistre de Saint-Lô, sans nul doute, avec lequel le Chapitre avait marchandé l'exécution de 3 cloches et qu'en juillet 1485, Germain Achart alla chercher « à Rènes en Bretaigne » où, vraisemblablement il besoignait et ouvrait de son art. (Despence commune du compte'1484-85.) ,)
Les deux autres cloches comprises endit marché ne furent pas fondues alors, soit pénurie d'argent, soit parce que l'œuvre de l'achèvement de l'horloge absorbait, pour l'heure, toute l'activité du Chapitre. Ne le voyons-nous pas, en effet, nommer, le 2 mai 1485, des commissaires pour faire achever au plus vite la tour de l'horloge ? et le 15 juillet ensuivant, décider qu'il « sera envoyé un exprès à Paris, pour obliger l'artisan qui fait les mouvemens à les achever. » (Conclusions capitulaires à ces dates.) La fonte avait alors lieu, ce qui dura jusqu'en 1668 dans la maison de la Fabrique, ou ancien doyenné, situé le long de la chapelle S'-Etienne
au bas du planitre. Cet « ostel de la loge » ou de la fabrique était affermé 4 livres, payables moitié à Saint-Jean et moitié à Noël. En 1482, il était occupé par messire Jehan Audrieu. L'année suivante, le tenant était M" Thomas Jeunesse, qui l'avait loué à sa vie. Dans l'exercice 1483-84, le fabricier Paul Amyl insère la mention suivante « donné par Messieurs à M" Thomas Jeunesse, le terme de la Saint-Jehan desraine passée, pour les charges quilz a souffertes à raison de la fonte et des services qu'il a faictz pour ce, 40 sols». L'an suivant 1484-85, le même reçoit « pour lostel de la fabrique, lequel a esté fort occupé cest présent an, à cause de la fonte des cloches, 4 livres. » C'est, on le voit, une année de loyer remise. (Comptes de Jehan Boutin, fabricier.)
Le retard ne fut cependant pas considérable, puisque le compte de 1485-86 du même fabricier, parle de deux cloches inconnues jusqu'alors: Catherine et Ravent. Au chapitre des « mises extraordinaires nous lisons qu'il est payé « pour avoir poisé au poys le Roy 439 livres de fer et baillié à Denys Pontilz (ferronnier) pour faire deulx batans aux cloches, 22 deniers » et sous la rubrique « ferronnerie et clou achatey » aux varletz de Denys Pontilz, pour leur vin de faire les batans des cloches, 2 sols et pour avoir poisé ung batail, au poix du Roy, pesant cent livres, 6 deniers; pour avoir poisé, aux poix du Roy, le batail de Catherine, 3 deniers». Au chapitre du « sallaire des menuiers et carpentiers » on trouve qu'il fut payé à Le Savoureulx et son filz pour « 2 journées et demie pour monter et descendre la cloche de Ravent, à 6 s. par jour, 15 sols, et à Jehan Le Savoureulx, le jeune, pour le même temps et le même travail 7 sols 6 d. ».
En diminuant le poids du fer délivré à Denys Pontilz des 150 livres employées aux deux battants d'une cloche innommée (est-ce Ravent ?) et de Catherine (qui, pesée au poids le Roy) ne paya que 1/2 de la précédente, il reste 289 livres de fer qui durent être employées pour faire les deulx battants premiers indiqués et pour des cloches dont nous ignorons le nom. Or, étant donné que le rapport du poids du battant à celui de la cloche est de 4 °/o. les renseignements, fournis par le compte, nous permettent d'évaluer le poids des 4 cloches auxquelles étaient destinées les battants susdits une des cloches innommées pesait 2.500 livres (100 X 25 = 2.500); Catherine 1.250 livres, n'ayant payé au poids le Roy que 1/2 de la redevance de la précédente, et les deux cloches innommées, actionnées par les deux battants pesant ensemble 289 livres, auraient pesé ensemble 7.125 livres (289 X 25 = 7.125).
Prime, Ravent et Catherine furent placées dans la tour du Midi. Jehan Le Savoureulx reçut « sols, pour ung jour à rabillier le planchié de dessoubz les petites cloches qui estoit tout pourri et 6 sols pour deulx jours quil a vacqué à rabillier le planchié dentre les deulx tours ». (Comptes de 1485-86).
On sonnait à la corde, car nous trouvons le coût de deux « chymères à rouelle », l'une de 2 s. 9 d., l'autre de 2 s. 6 d.
Comme nous l'écrivions plus haut, on n'entend plus parler des cloches jusqu'en 1503, époque où les moneaux occupaient, depuis 1425 ou 1427, sur la nef, une tourelle exigüe et qui n'avait rien de luxueux, puisqu'il était alors question de l'embellir.
La question fut mûrement étudiée et tellement différée, qu'il ne s'agissait plus seulement, quand elle fut résolue, après quinze années d'hésitation, d'embellissement, mais bien de consolidation. C'est ainsi que, le 18 novembre 1521, une nouvelle conclusion capitulaire décidait « que les moneaux en seraient ôtés, et mis dans la tour du Midi, jusqu'à ce qu'elle soit raccommodée ».
Cette réparation fit durer la tourelle un peu plus d'un quart de siècle. Mais en 1547, si nous en croyons le manuscrit Regnauld (i), il fallut en construire une nouvelle celle, vraisemblablement, que l'on voit sur le tableau représentant une procession qui est à la Salle du Chapitre, et qui, fort élégante, semble harmonisée avec la tour centrale.
Sonnée très fréquemment, à cause précisément des multiples usages auxquels elle était destinée, la seconde Prime sans feste fut assez vite hors de service. Elle fut refondue, d'après de nouveaux procédés (?), par un nommé Pierre Le Fort, alors que Godefroy ou Geoffroy Asselin était fabriquier, témoin ces trois distiques qui y étaient inscrits en relief: Ad Primam in feriis pulsor marianosque saluto,
Vespere quae Mariae nomen habere feror
Quam crebro sonitu fractam tum sic reparari
Fecit Gaufridus Asselin, arte noua,
Cum partes ageret fabrice, à partuque referret
Virgineo majus lustra trecenta novem.
L'an M Vcc XLVIII
Pierre Le Fort me fist.
(1) A la Bibliothèque du Chapitre, n" 7 et 8. Ce Regnauld, chanoine de Saint-Germain avant la Révolution, mourut grand chantre en i8i4.
Quelques années plus tard, en 1562, la fureur de destruction des huguenots ou calvinistes ruina le mobilier si riche et si artistique de la Cathédrale de Bayeux. D'après le procès verbal rédigé, l'an suivant, par l'évéque et les chanoines pour dénoncer au Parlement de Rouen les ravages des religionnaires, « viron le 28' jour de mars dernier (1562) deux officiers de cette ville, à savoir M' G. Le Huterel, conseiller des tailles, et Me Nicolas Philippe, grenetier (i), saisis pour lors des clefs de ladite église, avec grand nombre d'autres personnes, rompirent 10 cloches du nombre de douze duquel nombre ils en ont laissé une moyenne et la plus petite lesquelles cloches rompues estoient de telles grosseur qu'il estoit requis avoir 27 hommes pour les sonner. Et ont esté tant à rompre lesdites cloches, descendre et vider les métaux de ladite église, les porter et peser au poys le Roy, l'espace de 15 jours puis après en ont disposé les dits officiers à leur plaisir. »
Ravent, Catherine et huit autres de leurs sœurs, dont les noms ne nous sont point parvenus, furent donc brisées et Prime sans feste, la plus grosse de la tour méridionale et le plus petit des moneaux seuls épargnés. Une conclusion capitulaire du 4 juin 1565, porte qu'on sonnera le service avec un des petits moneaux et une des 4 cloches, qui sont seules restées.
Il est regrettable que le procès-verbal du receveur du poids le Roy ne nous soit pas parvenu, car il nous eût renseignés sur le poids exact des cloches brisées, en bloc toutefois, puisque les cloches avaient été préalablement rompues.
Nulle mention n'étant faite en la requête ci-dessus du timbre de l'horloge et de ses chanterelles, il est évident qu'elles furent épargnées par les dévastateurs, à cause de leur utilité particulière.
Les deux clochers de la façade ouest, quelque temps déserts, sauf la présence de Prime, se repeuplèrent assez vite. Le nécrologe en effet, nous révèle l'existence, à la date de 1586, d'une cloche appelée Colas, vulgo La Trémonde, que l'on sonnait pour l'obit de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre.
Hermant, dans son Histoire du diocèse de Bayeux, raconte que Charles de Neufchastel, prince du Saint-Empire, archevêque de Besançon dès 1463, puis évéque de Bayeux en 1480, et qui jouit concurremment de ces deux sièges jusqu'à l'époque de sa mort, arrivée en 1498, aurait fait don (1) Il abjura le a5 septembre 1573, avee sa femme Gervaise Blondel. (Abjurations protestantes, p. 146, T. g des Mémoires de la Société.)
à l'église de Bayeux d'une cloche considérable pour servir de timbre à l'horloge. Toutefois, vingt-et-un chanoines auraient contribué à la dépense de cette cloche, dont voici l'inscription donnée par Hermant Nosco diem clare per bis duodena secare
Tempora, semper ego, secla diesque rego.
Me vigil audit, amat; somnos piger abdere clamât
Dum sono, me reprobat iste, sed ille probat.
S ub forma hac, ter deciès compacta metalli
Millibus hic probites pondéra, si dubites.
Bis tamen ex illis centenos detrahe, quaeso.
Fecundo almifice fundor ab artifice.
Suivaient, en latin, les noms des souscripteurs que nous donnerons en français Charles de Neufchastel, archevêque de Besançon et évêque de Bayeux; Guillaume de Bailleul (i), doyen du Chapitre; Robert d'Argouges chantre; Ursin Thibout ou Tybout, scolastique ou écolâtre Jehan Vaultier, gd couteur René Fabri ou Le Fèvre, che de Barbières Jehan Milet, de Ste-Honorine Jehan Potier, des Essartiers Nicolas Le Teinturier, de S'-Martin-des-Entrées Jehan Plusbel, de Brécy; Paul Amyl, de Colombières Jehan Frizel, de Monts; Louis Beauvoisin de Tanies Jehan Boutin, de Damvou Léon Conseil, de S'-Pierre Pierres Courtin, de Moon Pierre Barbé, de Gueron Guillaume Lécrivain, de Landes Guillaume Roger, de Cully Barthélémy Danne, de S'-Laurent Jehan Macquerel, de S'-Jean, et Roland de Bar, de Feuguerolles.
D"après ce même auteur, vierge de toute critique et dont l'autorité est sujette à caution, on aurait fait de cette cloche (qui, manquant des anses en 1 568, n'était plus soutenue que par deux d'entre elles, et un châssis ou échafaudage de précaution) « plusieurs petites cloches qui servaient à avertir quand l'heure devait sonner et sur lesquelles on avait ajusté les différents tons de la musique, en sorte qu'à toutes les heures elles chantaient l'antienne Regina Cœli. Elles marquaient aussi les demiheures et les quarts d'heure On en aurait aussi tiré une autre cloche pour servir de beffroi.
Nous ferons remarquer, en passant, que la Neufchastel n'aurait pas, selon Hermant, été fondue en timbre, mais en cloche sonnante. Et encore que le remplacement du timbre primitif n'est justifié ni par (t) G. de Bailleul, doyen, enterré à Falaise, dans l'église des Frères mineurs, étant mort le 16 février 1482, il s'ensuivit que la Neufchastel aurait été fondue avant cette date, ou du moins à une date très rapprochée.
la constatation d'un accident, ni par aucun autre motif, et qu'on manque absolument de renseignements sur ce que serait devenu le timbre primitif de 5 milliers.
Si l'on peut jusqu'à un certain point souscrire à l'existence de cette cloche, on ne saurait, un instant, prendre au sérieux le poids que les annalistes diocésains lui ont attribué dans leurs relations empreintes d'exagération évidente.
M. Chigouesnel, l'auteur d'une des deux Histoires de Bayeux, se refuse absolument à croire au poids de 28.000 livres qu'aurait eu cette cloche, d'après le manuscrit Gassion (i). « Si le fait est exact, dit-il, ce dont il est permis de douter, à quelle perfection n'aurait déjà pas été porté l'art du fondeur au xv' siècle et surtout quelle opinion ne faudrait-il pas se former de la puissance des moyens mécaniques, employés alors, pour élever à une si grande hauteur, en lui faisant franchir extérieurement les toits de l'église, une masse de métal d'une ampleur telle qu'elle ne put passer par le trou circulaire pratiqué dans la voûte, que l'on remarque entre les quatre piliers qui supportent la tour centrale et que les chroniqueurs du temps désignent sous le nom à'Agnus Dei. » (2).
Le doute poli qui traduit l'incrédulité de l'auteur de ces lignes est d'une ironie d'autant plus mordante, que le pertuis en question, d'un mètre ao cent. de diamètre seulement, n'a jamais donné passage qu'aux moneaux du chœur et que le timbre de l'horloge, fondu en 1485, et ne pesant que 5 milliers seulement, avait dù être monté par un autre pertuis, créé tout exprès, dans la toiture de la chapelle S'-Thomas, comme nous le verrons dans la seconde partie de ce travail et qu'il avait fallu en outre défénestrer une des baies (croisées) de la grosse tour pour le mettre en place. D'après le manuscrit Gassion, dont nous vsnons de parler, ce serait en l'an 1594, d'après Potier (3) « Recueil d'aucunes choses antiques de l'église de Baïeux » en 1595 que le Chapitre aurait fait fondre avec les débris de la Neufchastel, manquée par les anses en 1568, et qui ne pesait que 28.000 livres, 2 grosses cloches ou Trémondes, du poids respectif de 18.000 et 13.000 livres, pour remplacer, dans la tour du Nord, celles que les Protestants avaient brisées. La « Chronique manuscrite des évêques de Bayeux» {4), taussemein attribuée à Noël Panel, curé de S'-Amator, (1) Bib. Cap. man. n» 6.
(2) Hist. de Bayeux, par Chigouesnel, p. 307.
(3) Potier écrivait en 1597.
«) A la Biblintli. Munie.
dit de son côté que cette cloche fut cassée par les Juliots (sont-ce des fondeurs ?), sur les poutres qui la soutenaient, le 20 juin 1594. Enfin, d'après le manuscrit Regnault, le Chapitre fit fondre, en 1597. les deux grosses cloches qui furent mises dans la vieille tour, vers le Nord. Elles pèsent ensemble environ 3o.ooo livres 18.000 et i3.ooo. La première fut nommée par le sieur de Beaujeu la deuxième, manquée d'abord et refondue, eut pour parrains Jehan du Chastel, trésorier, et Conseil, Pierre, chanoine de S'-Laurent. Le fondeur s'appelait Le Coq, Jean-Benoît. On lit aussi dans ce même auteur Charles de Neufchastel donna aussi une très grosse cloche et du métail on en fondit un autre gros horloge, avec 4 timbres pour le carillon et encore 2 autres trémondes que l'on dit peser 11.000 livres. Auquel de ces deux passages contradictoires ajouter foi ? A celui-ci, qui semblerait relativement plus sage, ou au premier qui énonce une impossibilité ?
On nous permettra bien de trouver au moins singulier que 28.000 livres de métal brisé (c'était le poids de la Neufchastel), jetées à la fonte, aient produit, sans déchet aucun, 31.000 livres de cloches neuves Mais il y a mieux encore, de telles cloches n'auraient jamais pu entrer par la grande baie de la tour du Nord. « Ce clocher, écrit le D' Billon (i), n'avait jamais reçu de plus grosses cloches que les Trémondes (les dernières de 1727), car le diamètre de la plus grosse était égal à l'ouverture qui lui livrait passage ». Or, cette cloche, détruite en 1858, et que l'auteur de ces lignes a vue et touchée, avait 1 ™ 82 ou 5 pieds 6 pouces de diamètre à la pince et ne pesait que 7.500 livres. Comme on le voit, nous continuons de voyager en pays de légende.
Le chroniqueur ecclésiastique qui nous apprend que Largillier fondit les jeux de l'orgue en 1596, ajoute qu'on fondit plusieurs cloches ce même an.
Fisquet, dans sa France Pontificale, diocèse de Bayeux », p. 92, dit que René de Daillon, évêque de Bayeux, prélat très bien en cour sous le règne de Henri IV, à l'abjuration duquel il avait sisté et dont il était un des favoris, qui occupa ce siège épiscopal de 1590 à 1600 et construisit le château de Sommervieu « fit fondre deux grosses cloches pour sa Cathédrale, pour laquelle il employa la majeure partie des revenus qu'il en retira pendant la régale ».
Ces deux cloches sont, à nos yeux, celles qui remplacèrent, dans la tour du Nord, les Campane majores, descendues et brisées par les Pro(1) C&mpanologie, p. Ci.
testants, Le Huterel Philippe et consorts et non les filles, plus grandes, à leur naissance, que leur mère, de la cloche au poids fantastique pour notre tour centrale, appelée la Nettfchastel.
En 1624, d'après une conclusion capitulaire à cette date, on paya à un fondeur de Villedieu, dont le nom n'est point indiqué, une somme de 180 livres, pour avoir fondu une grosse cloche et 2 moneaux. Le manuscrit Regnauld complétant cette information nous indique que cette cloche était une des deux dites Trémondes et que lesdits moneaux furent placés sur le milieu de la nef.
L'incendie du 13 février 1676, qui, en moins de trois heures, consuma le bonnet ou couronnement de la tour du Patriarche, détruisit la couverture entière de la nef et ne s'arrêta que devant la résistance des massives pyramides, fut d'une intensité telle qu'il fondit le timbre de l'horloge, ses quatre chanterelles, les deux petits moneaux dont nous venons de parler et la cloche capitulaire. « Les gouttières, selon la Chronique des Evêques, n'avaient jamais jeté l'eau avec tant d'abondance qu'elles faisoient le plomb et le métal. Il n'échappa au désastre que les beffrois et les clochers des tours du grand portail. Il y eut donc 8 cloches de fondues, dont 3 seulement sonnantes. L'horloge, environnée de flammes, avait encore pu sonner midi.
L'année qui suivit ce désastre, c'est-à-dire dès 1677, le Chapitre faisait marché avec un fondeur du nom d'Antoine Chapelle, pour remplacer le timbre et les tinterelles, par un prix de 90 livres (1). Le timbre pesait 3.375 livres et les chanterelles 482, 357, 275 et 245 livres (pièces pour la fonte de 1727).
D'autres cloches, toujours d'après la même source, furent fondues, certainement par le même artiste, puisque nous y trouvons que le Ier novembre 1680, après complies, il fut procédé à la bénédiction de la 2' trémonde, pesant 6.000 livres, et de la matinale du poids de 2,500 livres.
D'après la « Chronologie des évêques », la grosse cloche fut cassée le 3 avril 1790, lorsqu'on sonnait le salut de M. Chartier, chanoine et principal du Collège de Bayeux. La seconde ayant eu le même sort on tenta de refondre la première mais les deux premières fontes furent manquées. Le Chapitre, à l'occasion de la troisième, envoya dire des messes à la Délivrande et à Saint-Exupère, et cette fois l'opération réussit. C'est, sans nul doute, de cette refonte qu'entend parler l'auteur du manus(1) Manuscrit Regnauld..
crit Gassion quand il dit que Al. de iNesmona « avec son Chapitre, avant sa mort », arrivée en 171^, aurait fait refondre la grosse cloche qui fut manquée par trois fois par les anses, qui pesait 9.000 livres. On résolut de la monter dans la tour du Nord, mais le défaut de ses anses lui donnait un très-mauvais son, de laquelle, dans la suite, on fit les deux Trémondes qui ont été fondues plusieurs fois dans la chapelle S'- Yves. « lieu ordinaire pour cela », depuis 1668,date à laquelle de Nesmond la céda au Chapitre, en échange de la maison de la Fabrique qui était au chevet de la Cathédrale. De quelle cloche est-il ici question ? Ne serait-ce point de la grosse cloche fondue en 1624, par le fondeur inconnu de Villedieu et cassée le 3 avril 1670? Tout incline à le croire mais il y a encore des réserves à faire sur le poids indiqué de 9.000 livres, qui ne concorde pas avec celui des deux Trémondes qui en seraient issues, puisqu'elles pesaient ensemble 12.09s livres, ce qui donne un écart de 3.095 livres, non compris le déchet de la fonte. Reste encore l'insuffisance notoire de la baie d'entrée pour donner passage à un bronze de ce poids.
D'après une autre version, de Nesmond aurait fait refondre, à ses frais, le gros timbre pesant 9.000 livres et les 4 chanterelles, mais le prix de 90 livres, payé en 1677, à Antoine Chapelle, pour le fondre et aussi les tinterelles, coulés comme de l'eau lors de l'incendie de 1676, donne à induire qu'il était d'un poids moindre de 9.000 livres. Cette allégation gratuite ne mérite donc aucune créance.
En marge du renseignement du manuscrit Gassion, récemment cité, une main étrangère a ajouté « fondues plusieurs (à Saint-Yves), en 1712, 1714, 1730, 1741, 1756.» » « celle qui sonne la messe matinale, 1764.» » Annotation incomplète et vague, dans laquelle nous nous étonnons de ne pas trouver la date de 1727, non plus que celle de 1749, dont nous aurons à nous occuper tout à l'heure.
Une note sans date étant dans un dossier de la Bibliothèque du Chapitre, à nous obligeamment communiqué par notre distingué confrère, M. le chanoine Deslandes, porte « En toutes les cloches furent brisées et fondues, excepté la grosse cloche et les chanterelles et le timbre de l'horloge ». Quelle est la date omise? 1562? Mais, si les Protestants ménagèrent l'horloge, ils ne laissèrent qu'une cloche moyenne et Philippe et Le Huterel en ont disposé à leur plaisir, sans qu'il soit dit qu'il les firent fondre. Serait-ce 1727? Mais à cette époque, on conserva la deuxième Trémonde, Prime sans feste, un moneau et les tinterelles, tandis que le timbre et la grosse cloche furent, au contraire, refondus.
Dans ce même dossier, se rencontre une autre pièce, tout aussi imprécise « En on avait ajouté aux tinterelles formant le carillon de l'horloge ». Il ne saurait, dans tous les cas, être question d'une augmentation en nombre, puisque nous n'avons pas trouvé trace de plus de 4 chanterelles, mais simplement d'une augmentation de poids de ces 4 petites cloches.
En présence de ce manque de dates et de détails éclairant les années 1730, 1741 et 1756 de la mention marginale du manuscrit Gassion, il n'est pas possible de rien affirmer et il ne reste qu'à déplorer la trop grande concision de l'annaliste.
Toutefois, ce dossier nous a fourni des documents certains et bien époqués, précieux dès lors et qui vont nous sortir de la période de vague, d'incertitudes, de contradictions, d'inexactitudes, et d'exagérations où nous avons failli nous enliser.
Il s'agit d'un état des fontes faites en l'église de Bayeux, en l'année 1727, état d'où il ressort qu'antérieurement à cette date il existait à la Cathédrale huit cloches, savoir: i° une grosse Trémonde, pesant 6.285 livres 2° une petite Trémonde, 5 810 3° Prime sans feste, 3.890 4° La Matinale, 2.633 50 La Demie de huit, 1.540; 6° La Mortuelle ou Mortuaire, 1.164; 7e1 le Moneau, 430 8° le 2' Moneau, 316 – placées: les deux premières dans la tour du Nord, les quatre suivantes dans celle du Sud, et les deux moneaux dans la petite tourelle sur la nef. On procéda donc, en 1727, dans la chapelle Saint-Yves, à trois fontes. La première comprit: io le 20 septembre 1727, celle de la grosse Trémonde, portée de 6.285 livres à 7.700; 1° le lendemain 21, celle de La Matinale, portée de 2.633 livres à 2.821 de la Demie de huit, portée de 1.540 livres à 1.789 de La Mortuelle, portée de 1.164 livres à 1.412. Dans la seconde fonte, furent compris le timbre de l'horloge et trois cloches, Si, Ut, Ré, du poids de 1.17s, 838 et 560 livres.
La troisième fonte eut lieu le 3o septembre d'après notre note, le 30 octobre suivant Béziers. Ce fut une deuxième refonte à 3.400 livres du timbre, qui d'abord refondu à 1.861 livres seulement, avait été regardé comme manqué.
Ce timbre était sans nul doute celui fondu par Antoine Chapelle, en 1677, et du poids de 3.375 livres. On avait donc maladroitement tenté de le réduire pour ajouter du métal à la fonte des nouvelles cloches. On nous permettra de faire remarquer, en passant, que le poids des huit cloches existant en 1827' joint à celui du timbre et de ses chante-
relles (i), n'était que de 26.802 livres, poids bien inférieur, soit aux 28.000 livres qu'aurait pesées la Neufchastel, soit aux 31.000 livres des deux Trémondes, d'après Gassion et Pottier, et d'en induire un nouvel argument à l'appui des conclusions que nous avons formulées plus haut. Outre le métal des cloches refondues, on employa pour cette opération de la fonte, leurs fontaines, des lingots, de l'étain et des rosettes de cuivre de supplément, dont on donna, en deux fois, 4.255 livres. Ce métal fut payé 20 sols la livre, non compris le déchet et la main-d'oeuvre des fondeurs.
Des deux premières fontes sortit la célèbre sonnerie, qui, sauf deux ou trois refontes postérieures, existait à la Révolution et qui est ainsi détaillée àl'état ci-dessous UT, grosse Trémonde, 7.700 livres; RÉ, petite Trémonde, 5.810 Ml, Prime sans feste, 3.890 FA, Matinale, 2.821 SOL, Demie de huit, 1.986 LA, Mortuaire, 1.412 SI, 1.175 UT, 858; RÉ, 1" Moneau, 56o 2" Moneau, 430 A remarquer que le petite Trémonde, seule, n'avait pas été refondue.
Le poids total, y compris le timbre et les chanterelles (4.759 livres), obtenu avec une romaine faite exprès, était de 31.404 livres, soit pour les cloches seules, 26.645 livres.
Les deux Trémondes étaient dans la tour du Nord, dont le beffroi encore existant est une œuvre de charpenterie des plus remarquables la tour du Midi renfermait les six autres cloches les moneaux occupaient sur la nef une petite tour de trois mètres carrés, couverte en plomb. La grosse Trémonde portait l'inscription suivante « Serenissimus Princeps Franciscus Armandus à Lotharingia, Baiocensis episcopus, me nominavit Ludovicam Hippolytam, socia serenissima domina Ludovica Hippolyta Grimaldi de Monaco (2), Valentinensi ducissa, uxore potentissimi illustrissimique domini Jacobi Francisci Grimaldi, domini de Matignon, Valentinensis ducis, Francie paris; nobili viro Hyeronimo de Pibrac, decano; nobili viro Carolo Radulph, canonico de Damno Voto, fabriciario. Anno Domini 1727.
(1) Le timbre 3.375 livres les chanterelles 48a, 357, 975, 2^5 livres.
(3) La marraine, fille de Marie de Lorraine et d'Antoine de Monaco, ladite Marie nièce de l'évêque de Lorraine,- était l'épouse du quatrième descendant de Jacques Goyon, chevalier des ordres du Roy, sire de Matignon et de la Roche Goyon, comte de Thorigny (i665), prince de Mortagne, sire de Lesparre, gouverneur de Guyenne et maréchal de France, époux de Françoise Daillon du Lude, nièce de René de Daillon, donateur des deux premières Trémondes, comme nous l'avons vu plus haut. Ainsi, à plus d'un siècle de distance, nous retrouvons la même famille mêlée à l'histoire de nos cloches.
Claude Brocard, J.-B. Les Brocard, François Poisson et Antoine de la Paix m'ont faicte.
Les inscriptions des autres ne semblent point avoir été conservées. Du moins, nous n'en avons trouvé trace nulle part.
Le jour de Pâques 1744, Prime sans feste fut cassée par accident. Refondue en 1749 seulement, elle reprit sa place dans la tour méridionale, sous les noms de Paule-Henriette-Nicolasse, qu'elle avait reçus de Paul d'Albert de Luynes, évêque de Bayeux, et dame Henriette-Nicolasse d'Egmont Pignatelli, duchesse de Chevreuse.
En 1753, la Trémonde sonna pour la première fois un décès de chanoine. Ce fut le 16 décembre, date à laquelle mourrait Charles Buffard, prébendé de Grisy, 11e principal du collège de Bayeux, ancien professeur de rhétorique au Collège des Arts à Caen. Jusque-là on n'avait sonné que la Mortuaire, qui fut dorénavant réservée pour les chapelains et les officiers de l'église.
En 1764, refonte de la Matinale.
En 1786, refonte de la Mortuaire, nommée par Victurnien-Jean-BaptisteMarie de Rochechouart, duc de Mortemart, colonel du régiment de Lorraine, en garnison en notre ville, et la marquise de Bezons, et bénite par mess. Jean-François de Marguerie, doyen du Chapitre.
Tout le monde s'accordait à proclamer cette sonnerie très remarquable à cause de la justesse des sons et de l'accord des cloches entre elles. C'était une des plus harmonieuses de France et la plus belle de la province ecclésiastique de Normandie.
Un seul des exécutants de cet orchestre aérien survécut à la Révolution la cloche où étaient inscrits les illustres noms des Matignon, des Grimaldi et des de Lorraine, arrachée par le patriotisme local aux Erostrates du fanatisme révolutionnaire.
§ II.
APRÈS LA RÉVOLUTION «>
Le décret du 12 juillet 1790, sanctionné par le Roi le 24 août, avait fait de la Cathédrale une simple église de paroisse, et aux yeux de la loi, les membres de l'ancien Chapitre n'étaient plus que des ecclésias(1) Toutes les pièces, procès-verbaux ou renseignements quelconques, sur lesquels l'auteur s'appuie dans ce second §, sont tirés des registres de la Société Populaire, des délibérations des Corps Constitués d'alors ou des délibérations du Conseil Municipal,
tiques desservant des fondations. On ne devait donc laisser à leur disposition que ce qui était nécessaire pour les acquitter et mettres les scellés sur le reste.
Les administrateurs du Directoire du District en informèrent, par lettre, M. de Marguerie, doyen de l'ex-Chapitre.
Les scellés furent apposés le i 1 décembre et jours suivants et il fut rendu compte de ces opérations à Messieurs du District.
A cette date du n décembre, intervint une réglementation pour la sonnerie des cloches.
Le 18 avril 1791, la Municipalité avait à répondre aux employés de l'église qui réclamaient leurs gages. D'autre part, il lui fallait aviser à trouver des ressources pour exécuter à la Cathédrale, qui tombait en ruines, les réparations nécessaires. Cette pénurie de fonds fit demander la descente et la fonte des cloches pour profiter de leur prix.
C'est ainsi que le 4 mai 1793, un frère de la Société Populaire, le citoyen Lajeunesse, exposait en séance « que la Cathédrale tombait en ruines par faute de réparations urgentes, lesquelles si elles ne sont faites promptement, peuvent entraîner des dépenses énormes qui pourraient être au-dessus des forces du trésor de la fabrique et entraîner la destruction d'un vaisseau qui fait honneur aux talents de nos anciens, et demandant une pétition aux corps administratifs pour obtenir les réparations auxquelles tous les districts du département doivent contribuer. Cette pétition fut votée à l'unanimité. Mais on en exclut toute réparation aux cloches qui doivent être fondues, déclarant qu'il faut les faire descendre préalablement, suivant la loi, opération utile à la cité qui en recevra le prix. »
A cette motion, qui n'avait qu'un but utilitaire, en succéda une autre inspirée par le sectarisme anti-religieux.
Dix jours après, le frère Le Tuai prenait la parole dans une autre séance de la Société, séance à laquelle assistaient les quatre commissaires de la Convention alors à Bayeux, Romme, Prieur de la Marne, Prieur de la Côte-d'Or, et Le Cointre, de Versailles, et déclamait que « semblable à la folie, le fanatisme avait ses grelots, que les grelots de ce dernier sont toutes les cloches inutiles qui, aux termes des décrets, doivent être fondues pour faire des canons ou de la monnaie. » Et Prieur de la Marne, lui succédant à la tribune dit « que ce n'était pas au moment où la République avait besoin d'armes foudroyantes qu'il fallait discuter si on fondrait les cloches superflues, que le besoin pressant de la Patrie
demandait des canons, qu'en conséquence, sans balancer, il fallait descendre les cloches, les fondre et les convertir en canons qui foudroyeront les ennemis de notre liberté, plutôt que de les laisser dans des clochers pour servir peut-être encore de ralliement au fanatisme; qu'en un mot, du canon était à préférer à des cloches inutiles et qu'il ne fallait pas balancer à les sacrifier pour le bonheur général ».
Le lendemain, le frère de Baudre, Bon-Michel-Pierre-Paul-François (i), ex-curé constitutionnel de Saint-Exupère, faisait voter que la municipalité devait être invitée à déterminer le nombre de cloches à laisser dans chaque église, afin de convertir le surplus en canons ou monnaie, et qu'on lui écrirait à ce sujet.
Tout le monde alors voulait du canon, même et surtout aux dépens du voisin. C'est ainsi que Caen jeta un œil envieux sur les cloches de Bayeux. Mais le frère Liégard veillait, et le 16, il dénonçait au club l'intention qu'avaient les Caennais de s'approprier nos cloches. Le lendemain, une députation allait demander à la municipalité de faire dépendre, sur le champ, les cloches inutiles et d'en faire du canon ou de la monnaie. De Baudre, qui en faisait partie, annonça, en revenant, que la Municipalité avait prévenu le vœu de la Société et qu'elle était décidée à faire tout pour le bien-être de la Ville.
Le 21 mai, la question de l'envoi des cloches à la fonte revenait sur le tapis. Le frère Samson, François-Louis-Joseph, ex-curé de Saint-Ouen du Château, veut qu'on s'oppose à la demande que Caen fait de nos cloches, alors qu'il en avaiten abondance derestées dans ses églises. En vain, le frère Caille fit-il valoir que toutes les cloches seront fondues pour le bien général de la République et non pour un point particulier. La Société décida de faire une pétition au Directoire pour qu'il réclame pour la cité les cloches des églises qui ne seront point conservées ou inutiles, se réservant de les faire fondre pour la sûreté de notre propre ville. Le 26 mai, le frère Paysant François-Denis, ex-vicaire d'Englesqueville, professeur d'humanités (2), receveur de la ville, annonçait avoir en magasin toutes les ferrailles, hunes, cuivres et cloches. Mais il n'entendait (i) Agrégé de l'Université, professeur de rhétorique, membre du Comité Révolutionnaire et de Surveillance, né à Littry, le 8 janvier 1752, de h'ierre-l'aul s' de la Mare, et de Hoyville Marie-Anne, abjura la prêtrise le 5 novembre 1793, marié le 7 pluviôse an a (a6 janvier 1794), à Placet ou Plasset Jeanne-Claudine, divorcé le 7 prairial suivant (5 juin), remarié le 20 jour complémentaire suivant à Pannier Anne-Julie.
(a) Né le 9 octobre 1754, marié le a prairial an 2 (ai mai 1794), avec Tueloup Marie- Catherine.
point, à coup sûr, parler de celles de la Cathédrale, qui, comme nous le verrons tout à l'heure, ne pouvaient être comprises alors dans les 98.761 livres de métal accumulé dans la cour de la maison commune. Le frère Seigle, ex-curé de Monceaux, ayant demandé qu'on ne gardât qu'une petite ou moyenne cloche par paroisse, vit sa motion ajournée. Les couvents eux-mêmes durent livrer leurs cuivres et bronzes. Les sœurs hospitalières ayant réclamé aux commissaires, députés pour les recueillir, le battant de leur modeste cloche, excitèrent la verve satiricogauloise du frère Mariette Robert, ex-curé constitutionnel de St-Vigoret, professeur au Collège, qui mit la chose en vers dans une chanson « La Battante », d'un goût plus que douteux qu'il chanta lui-même au club.
Les 9 et 10 août, les cloches de la Cathédrale étaient encore en place, car le procès-verbal de la cérémonie de la réception de l'acte constitutionnel, qui eut lieu place de l'Egalité, mentionne que toutes les cloches furent sonnées à cette occasion. Le fr. Paysant s'était donc quelque peu moqué de la crédulité de ses auditeurs dans son affirmation pompeuse d'avoir toutes les cloches en magasin dès le 26 mai précédent. D'autre part, la lecture de la séance du Conseil Général du 18 brumaire an 3 (8 novembre 1793), nous montre « que le Procureur Général de la Commune expose que le citoyen Paysant, receveur, requis de faire abattre les cloches n'en a rien fait et demande qu'il soit mandé devant le Conseil Général. Paysant comparut et dit que le retard était imputable au Comité de surveillance (1) dont il a demandé l'assentiment et qui désirerait, paraît-il, qu'il n'en restât qu'une. Sur ce, le Conseil général, considérant que la susdite réquisition n'a été faite à Paysant qu'en vertu de la loi, dont l'exécution lui appartient directement, arrête que demain, pour tout délai, Paysant fera abattre les cloches ».
Le 16 frimaire an 2 (6 décembre 1793), un frère de la réquisition de (1) Il s'agit du second Comité de surveillance, institue à Caen, le a octobre 1793, par les représentants du peuple, Lindet et Oudot, sur les indications de Le Tuai, maire, et installé par lui, le 5, dans le local de la Société populaire. Eu faisaient partie les citoyens Hapdouin, le jeune Mallet, canonnier Baudre, ancien curé Martin, chirurgien Le Fort, capitaine Barey, huissier; Allard, canonnier; Savary, cordonnier; Christille, menuisier Dupart, fils Ménage, menuisier, et Vimard Deslandes.
Le premier Comité de surveillance et de sûreté, créé le 1" avril 1793, était chargé de veiller à tout ce qui intéresse la tranquillité intérieure et extérieure de la ville, avec l'aide des commissaires de police, de la gendarmerie et même d'autres agents. Il était composé de trois officiers municipaux, Néry, Gueroult et Moisson et présidé par le maire Boisdelle de Keuguerollcs.
Caumont signalait au Comité de surveillance « qu'il y a encore quantité de communes qui n'ont pas apporté leurs cloches dans la cour de la maison commune. » Sur cette indication, le Directoire, avisé, promit de les y contraindre.
On voit, d'après ce qui précède, que le receveur Paysant n'était pas très zélé dans l'accomplissement de ses fonctions relatives à la descente des cloches et que ce ne fut, pour ainsi dire, que contraint et prié qu'il exécuta les réquisitions du Conseil général.
Toutes les cloches furent descendues et brisées à l'exception de la grosse Trémonde. Vingt-trois mille sept cent quatre livres de métal furent transmués en canons ou plutôt en billon La petite tour des moneaux fut détruite. Le timbre de l'horloge et les tinterelles furent conservés. La grosse Trémonde, réservée pour convoquer à la décade et sonner le tocsin, devint vite inutilisable, soit parce que le beffroi aurait été désorienté lors de la descente de sa sœur et voisine, soit à cause du mauvais état de ladite charpente. On se rappellera, en effet, que le frère Lajeunesse, dans sa demande de réparations urgentes à la Cathédrale, en avait excepté « les cloches qui doivent être fondues ».
Jusqu'au 13 germinal an 2 (2 avril 1794), on n'y fit aucune réparation, si bien qu'à cette date, à l'occasion d'un incendie qu'on n'avait pu annoncer, faute de cloche, « le frère Bessin (Jean-François) demande que l'on invite la Municipalité à faire réparer, dès demain, la cloche restante », et voit sa motion approuvée.
En 1804, Jean-Baptiste-Gabriel Delauney, l'ex-député à la Constituante, l'un des conservateurs du dépôt des sciences et arts de l'arrondissement, déplorant la disparition de beaucoup de clochers dans Bayeux, écrivait ces vers
Ils ne sont plus. Adieu leur confuse harmonie
Elle ne mêle plus dans l'oreille assourdie
De leurs timbres aigus les bruyants carillons
Aux sonores accents, majestueux bourdons,
Dont l'accord solennel, ébranlant les nuages
Les chargeait au Très-Haut de porter nos hommages.
Pour cet usage saint, dans les airs supendus,
Tous ces bronzes mouvans, que sont-ils devenus ?
Se sont-ils transformés en bouches homicides?
Vous qui les regrettez, désertes pyramides.
Cette pénurie, sinon absence de cloches, très-sensible à la population, dont les regrets étaient ainsi poétiquement traduits, fut un grave sujet de préoccupations pour le clergé, mais la parcimonieuse dotation accordée aux fabriques, lors de la restauration du culte catholique, par la loi de germinal an X, ne permit pas d'y remédier dès l'abord. Il y avait des ruines plus urgentes à relever. Les années s'écoulèrent au fracas du canon, et il fallut attendre quelque temps après le rétablissement de la paix pour multiplier la pieuse voix des cloches. Ce ne fut qu'en 1818, le 1" décembre, que les deux fabriques, Cathédrale et paroissiale, de Notre-Dame de Bayeux, réunies au palais épiscopal, décidèrent de placer dans les tours de la Cathédrale, trois nouvelles cloches, dont deux seraient payées par la fabrique paroissiale.
Le 23 janvier suivant, elles nommaient chacune trois commissaires, savoir la cathédrale, les chanoines Delauney-Dufondray et Le Fetey, et le marquis de Bricqueville et la paroissiale, le comte Achard de Bonvouloir, Delafontaine, directeur de la poste, et Lefèvre, avoué, pour faire effectuer la fonte de ces trois cloches, qui, quel que fût leur poids, devaient être fondues en commun par les deux fabriques.
A l'unanimité ces commissaires arrêtèrent « que s'il arrivait dans quelque temps que ce soit, que la paroisse Notre-Dame fit bâtir, ou se procurât, pour son usage une autre église que l'église Cathédrale, la fabrique Cathédrale aurait alors à choisir, ou de remettre à la fabrique paroissiale les deux cloches qui vont être fondues à sa charge, ou de les conserver, en lui en fournissant deux autres qui fussent, autant que possible, exactement du même poids. »
Le 30 janvier, les fabriciens de la paroisse déclarèrent ne pouvoir dépenser que 3."joo francs pour ces deux cloches.
Les 8 et 27 février, eurent lieu deux nouvelles délibérations, dont nous n'avons eu sous les yeux que la seconde, dans lesquelles tout fut définitivement réglé. Le nombre des cloches à fondre fut porté à quatre; le chanoine Mathurin Brault, frère de l'évèque faisant don d'une cloche. On décida de mettre la fonte de ces cloches, comme aussi la fourniture d'une grande partie du métal nécessaire, en adjudication au rabais, le iïr mars suivant, aux clauses et conditions d'un cahier des charges dressé dans la réunion du 27 février.
Les cloches devaient être fondues sur place défense d'employer le charbon de terre. Les deux plus petites étaient au compte de la fabrique paroissiale; les deux plus grosses au compte de la cathédrale. Elles
devaient peser ensemble 6.500 à 7.000 livres, et être en métal, composé de quatre cinquièmes de cuivre rouge, et le surplus ou six cinquièmes d'étain fin, au prix de i franc 05 la livre, tous frais de fonderie compris. Le vieux métal fourni par la fabrique serait utilisé, moyennant 20 francs des ioo livres, pour sa fonte quatre pour cent de déchet étaient accordés. Les battants, hunes, chapes, fer et bois nécessaires seraient fournis aux fondeurs. Les quatre cloches devaient être placées et en état de sonner pour le 26 mai suivant, jour de l'Ascension, et être en accord avec l'UT existant (la Trémonde), en donnant les sons de UT octave, LA, SOL, FA.
L'adjudicataire fut J.-B.-François-Philippe Dubosq maître-fondeur, demeurant à Bayeux, rue Saint-Laurent.
Elles ne durent pas être en place pour le jour de l'Ascension, car leur bénédiction, par l'évêque Charles Brault, n'eut lieu que le jeudi 29 juillet. La première cloche FA, pesant 2.109 livres, portait cette inscription: « Je m'appelle Charlotte-Louise, j'ai été bénite par Charles, évêque de Bayeux, et par lui nommée, conjointement avec Madame CharlotteLouise-Adélaïde de Salignac de la Mothe-Fénelon, marquise de Campigny, épouse de messire Louis-Charles Bauquet de Surville, marquis de Campigny, maréchal des camps et armées du Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, commandeur de l'ordre du Phénix, l'an de grâce 1819, sous le règne de Louis XVIII. »
Dans un cartouche, orné des insignes épiscopaux, les armes de Charles Brault (1), de l'autre côté (à l'opposite) celles du Chapitre. P. Dubosq, fondeur.
Sur la seconde cloche, SOL, du poids de 1.493 livres, on lisait: « L'an 18 19, sous le règne de Louis XVIII et sous le pontificat de Charles Brault, cette cloche a été donnée à la Cathédrale de Bayeux par M* Mathurin Brault, chanoine de ladite église, qui, à la cérémonie de la bénédiction faite par Mgr l'évêque l'a présentée et nommée Mathurine conjointement avec Mme Mathurine Perrin de Kéraugrain, supérieure de l'HôpitalGénéral de Bayeux. »
(1) Mg' Brault avait été nommé, le 8 août 1817, à l'archevêché d'Albi, rétabli par une bulle du >7 juillet précédent; mais il ne reçut ses bulles que le 26 février i8a3. Les armes, dont il est ici question, ne sont pas les initiales CB de sable enlacées, en lettres anglaises, sur un pelte anglais d'azur, que l'oi voit sur les livres religieux du diocèse mais d'autres qu'il prit, ultérieurement, quand il fut fait baron de l'Empire Coupé, le I" d'argent, à l'agneau pascal d'azur et de gueules à la croix alaisée d'or le a* de pourpre à la couleuvre d'or, tortillée eu pal, accostée à dextre et à senestre d'ane colombe aussi d'or.
Armes de Mgr Brault et du Chapitre et un bas-relief représentant la Vierge P. Dubosq, fondeur.
Sur la troisième cloche, LA, poids livres est écrit: « L'an 1819, j'ai été bénite par Mgr Charles Brault. J'appartiens à l'église paroissiale dudit lieu et nommée Marie par Messieurs les Marguilliers de la susdite, représentés par M. Jean-François Le Roy, président, M. le Moussu, chanoine et curé de la parroisse. » P. Dubosq, fondeur.
La quatrième, l'UT à l'octave de la Trémonde, s'appelait Louise et pesait 392 livres.
Pour payer sa cloche, le Chapitre avait eu recours à une souscription qui produisit 2.078 fr. 75. Les gros souscripteurs furent les deux frères Brault, 300 fr. les chanoines, Bernard, 200 fr. d'Audibert, 142 fr. 75 Delaunay-Dufondray, 100 fr. Lacoudre, 100 fr., et le marquis de Bricqueville, 100 fr.: ensemble, 942 fr. 75. Comme il ne fut dépensé que 1.639 fr. 95, dont 1.548 fr. au fondeur et 18 fr. à Chire, qui grava les armoiries, cette souscription procura au Chapitre un boni de 438 fr. 80. Louise fut refondue, en 1831, par les soins des marguilliers de la paroisse à qui elle appartenait, représentés par M. Devy, curé-archiprêtre, et bénite par Louis-Marie d'Audibert de la Vilasse, vicaire général, son parrain.
Cette même année, une cinquième cloche, Charlotte- Marthe, du poids de 540 livres, fut fondue aux frais de la fabrique et nommée et bénite par l'évêque Charles-Richard Dancel.
Le fondeur de ces deux cloches fut F. Bailly, demeurant à Caen, rue Sainte-Paix, en face l'octroi.
Cette sonnerie, que j'ai connue en mon enfance, faisait très bon effet quand toutes ses cloches étaient en branle et que la Trémonde les accompagnait ou plutôt les dominait de sa voix grave et sonore.
Mais elle n'agréa pas longtemps Messieurs les Chanoines qui la trouvèrent trop mesquine, et dès 1837, s'adressaient à un fondeur de Villedieu, Havard, successeur de Marquer- Viel, pour avoir le devis d'une sonnerie plus digne du Vénérable Chapitre. Le premier projet présenté consistait dans l'adjonction, à la vieille Trémonde, de deux nouvelles cloches l'une, d'un ton plus bas, SI bémol, du poids de io.;oo à 10.500 livres, du coût de 16.650 fr. l'autre, d'un ton plus haut, RÉ, du poids de 6.000 livres et du coût de 9.65o fr. La sonnerie eût, dès lors, été une tierce. Vers la même époque, un autre projet succéda au précédent. Il restait toujours acquis que l'on conservait la cloche de l'évêque de Lorraine.
On refondait et Charlotte-Louise ou la Caroline, rA, qui était cassée, en RÉ, en lui donnant un poids de 6.000 livres, coût 9.250 fr., et Mathurine, qui donnait un SOL faux, en une cloche en MI, du poids de 4.000 livres et du prix de 6.170 fr. La dépense totale aurait été de 15.420 fr., mais déduction faite du métal donné ou repris, elle se réduisait à 10.294 fr. Et' le Chapitre n'avait que 8.602 fr. 51 à y consacrer Dans ce second devis, la fabrique paroissiale aurait songé à refondre ses trois cloches, à en augmenter le poids et à n'en faire que deux, donnant le FA et le SOL. La sonnerie eût, dès lors, été une quinte. Voici ce devis, avec le poids des diverses cloches, envoyé par Havard, le 7 janvier 1838: UT, 7.700 livres; RÉ, ^.572 MI, 4.500; FA, 3.230 SOL, 2.400. UT (la Trômonde) déduit, restait à fournir 15.702 livres de métal.
On lui demanda ensuite le devis d'une octave. On en revenait donc au genre de sonnerie qui faisait si bon effet dès 1727 et jusqu'à la Révolution. Havard satisfit ainsi à cette demande SI bémol, jo.567 livres UT, 7.700 RÉ, 5.594 MI bémol, 4.372 FA, 3.185 SOL, 2.294 LA, 1.642 SI bémol, 1.322. UT (la vieille Trémonde) déduit, reste à fournir 28.976 livres de métal.
Le 29 janvier 1839, nouveaux devis. On fondrait 2 cloches neuves UT, d'un ton plus haut que l'existante (la Trémonde), coût 9.035 fr. 60; RÉ, de deux tons plus haut, coût 7.297 fr. 30 total 16.332 fr. 90. On prévoit aussi l'éventualité de la fonte d'une seule cloche, d'un ton plus bas, LA, du prix de 17.051 fr. 05, réduits à 16.666 fr. 85, déduction faite de la ferrure et des hunes que le Chapitre aurait fournies. Mais le Chapitre, qui ne disposait, métal et argent, que de 13.540 fr. 37, ce qui était déjà un fort joli denier, aurait eu à trouver, dans la première combinaison, 2.792 fr. 53, et dans la seconde, 3.126 fr. 48.
Quoique ses revenus et ses facultés se fussent considérablement et rapidement accrus depuis l'an 1817, où il faisait appel à une souscription pour fondre Charlotte-Louise, et même, depuis 1837 où il n'avait de disponible que 8.602 fr. 51 pour de nouvelles cloches, à 1839, où son fonds de réserve dans ce but atteignait 13.540 fr. 37, le Chapitre ne réalisa aucun de ces projets.
Il en fut de lui comme des enfants qui désirent des jouets hors de proportion avec leurs ressources et qui, après se les être fait montrer, ont le chagrin de ne pouvoir les acquérir. Messieurs les Chanoines avaient voulu faire trop grand, et devant la grosse somme à débourser, ils eurent la sagesse de s'abstenir pour l'heure.
Seize ans plus tard, ils crurent le moment venu de réaliser leur dessein persistant. M. Louis Chicot, «un ingénieur qui, dit Raymond Bordeaux (i), s'était adonné à faire sortir l'art du fondeur de l'espèce de barbarie où il croupissait, et qui avait visité et étudié les sonneries les plus curieuses de l'Europe », venait de restaurer, avec grand succès, le beffroi de Rouen. Séduit par sa renommée, le Chapitre l'invita à venir visiter ses cloches et à lui présenter un devis de restauration pour la sonnerie de la Cathédrale. Il examina la Trémonde et Cécile, le timbre de l'horloge. L'une et l'autre étaient en 14 bords (2).
M. Chicot, d'après le tracé, évaluait le poids de la Trémonde à 4.370 kilos, 8.740 livres.
Pour faire sonner ces deux cloches ensemble, Cécile n'étant pas tracée en forme de timbre, mais fondue pour être mise à la volée, M. Chicot estimait qu'il faudrait dépenser pour Cécile 1.200 fr. et 1.500 fr. pour la Trémonde, que l'on eût transportée de sa case dans celle d'à-côté, plus grande et réparée en 1843 ou 1844. Il ne se chargeait pas de la besogne, ne faisait que la surveiller et demandait 500 fr. d'honoraires à forfait. Ce plan fut soumis au Chapitre le 18 décembre 1856.
Le 2 janvier 1857, l'ingénieur proposait une autre combinaison une (i) Raymond Bordeaux. Principes d'Archéologie pratique, etc., p. 284.
(a) Les fondeurs appellent bord ou gros bord, l'endroit où la cloche a le plus d'épaisseur et sur lequel frappe le battant. L'épaisseur de ce gros bord est la quinzième partie du diamètre de la cloche, à l'endroit le plus large, c'est-à-dire au bas, nommé patte. Vers le milieu et jusqu'à l'onde, l'épaisseur est du tiers de ce gros bord. On appelle pince ou patte l'extrémité qui devient mince et pour ainsi dire tranchante.
Trémonde Cécile
Epaisseur au bord principal 0.130 0.100 Diamètre à la pince 1.820 1.400 au retour d'onde 1.300 0.770 Epaisseur au 5' bord en faussures 0.083 0.063 au 9' id. 0.065 0.050 au cerveau 0.065 0.039 Hauteur diagonale extérieure (de la pince au cer-
veau) 1.300 1 100 Hauteur diagonale intérieure (au-dessus du cer-
veau) r'43o 0.900 Hauteur de la couronne 0.325 0.23° Hauteur totale (de la pince aux anses) 1.800
sonnerie de 6 cloches: 1° la Trémonde (pivot de toutes les combinaisons) 2° une cloche à fondre du poids de 2.800 kilos, seconde à l'aigü 30 Cécile tierce à l'aigü, qui auraient formé une tierce majeure, toutes en 14 bords. La dépense eût été de 6.508 fr. pour les trois en y employant le métal des deux plus grosses des 5 moindres cloches. Ceci aux frais du Chapitre. Pour la paroisse, on eût fondu deux cloches neuves l'une de 1.000, l'autre de 700 kilos, sonnant la quarte et la quinte, à l'aigü. En y employant le métal des 3' et 5' cloches, le coût serait de 6.155 fr., vu le mauvais état du beffroi qu'il faudrait faire neuf avec 3 cases. La 4' cloche serait conservée et, après burinage, sonnerait juste à l'octave du bourdon. On aurait pu, avec ces 6 cloches, exécuter 27 genres de sonneries. Le Chapitre n'agréa ni l'un ni l'autre de ces projets.
Il s'adressa encore aux maisons Choyer, Guillaume et Compagnie (31 mars 1857) et Ernest Bollée (le 23 mai suivant), du Mans, mais sans résultat.
La cloche de de Lorraine et des Grimaldi avait de l'usure à l'endroit de la batte: on s'en inquiéta et on fit exécuter à grands frais, quelques répations. L'usure était, paraît-il, de 5 centimètres. Les chanoines auxquels elle avait cessé de plaire et désireux de s'en débarrasser, saisirent la balle au bond, et exploitant, en pessimistes, cette usure, osèrent parler hautement de refondre cette cloche, intangible jusqu'alors. Il était question de la réduire à 6.500 livres et de l'accompagner de 4 autres cloches dont la plus petite n'aurait pesé que 1.400 livres. Le Chapitre, composé de 9 chanoines, ne sut pas garder l'accord dans cette question de cloches. Deux camps opposés se constituèrent. Une polémique ardente s'éleva entre les partisans de la vénérable Trémonde et les ingrats qui, au mépris de ses longs services, la voulaient jeter au creuset. Le chanoine V. Hugot remplissait les colonnes de l'Indicateur de sa prose quelque peu fougueuse, les chanoines Guérin et Marais, le premier surtout fort compétent en la matière, lui répondaient dans l'Echo Bayeusain avec un calme et une modération tout à fait ecclésiastiques et entre temps, la muse fort appréciée de M. G. Garnier honorait cette dernière feuille de ses lamentations poétiques, échos de l'opinion laïque très hostile à la disparition de ce vieux bronze historique.
Les novateurs et les violents l'emportèrent puis, ils se laissèrent persuader par M. P. Havard, de Villedieu, de livrer à la fonte leurs cloches laissées intactes, sous couleur de les mettre en meilleur accord, ou plutôt de donner à leur sonnerie une harmonie plus à la mode « prétexte qui,
d'après R. Bordeaux (i), serait au moins un aveu d'impéritie de la part du fondeur, et n'est au fond qu'une preuve d'avidité mercantile. » La fièvre de refonte, quand même, sans souci de l'intérêt archéologique que le temps confère aux vieilles cloches dont il fait de véritables monuments historiques, au mépris de la valeur artistique que les artistes qui les fondirent leur donnèrent par leur habileté professionnelle, comme pour effacer la mémoire, devenue importune de leurs donateurs, cette fièvre était alors générale, témoin les nombreux articles des journaux religieux ou des revues d'art qui stigmatisèrent cette campagne prudhommesque de vandales au petit pied.
Descendants dégénérés des Lefort, des Brocard des Delapaix des Dubosq, des Bailly, d'artistes devenus industriels les fondeurs d'aujourd'hui se sentent, pour la plupart, incapables de surmonter la plus grande difficulté de leur art, qui est la mise en accord parfait des cloches neuves avec les anciennes, opération possible cependant et avec toute la précision désirable, sans tâtonnement, sans retouches et du premier jet. Les chanoines bayeusains, mélomanes peut-être, mais non musiciens assurément, firent avec le fondeur P. Havard, les 20 juin et 8 juillet 1857, deux marchés, aux termes desquels, on livrait à la fonte toutes les cloches de la Cathédrale, y compris le timbre de l'horloge! A ce vieux métal, repris à 3 fr. 30 le kilo, moins 2 "/“ pour fer, etc., on ajoutait assez de métal neuf, pour établir 5 cloches, une quinte: FA, SOL, LA, SI, UT, et pesant 3.250, 2.400, 1.750, 1.450 et 1.075 ^^os au total 9.925 kilos. Les 4 premières cloches seraient aux frais du Chapitre les 2 dernières àceux de la paroisse, qui donnait Marie, Charlotte-Marthc et Louise, les 3 cloches qui lui étaient propres.
Les deux fabriques réunies: la capitulaire où siégeaient MM. les comtes de la Rivière et Gustave de Germiny, les chanoines Michel, vicaire-général, doyen du Chapitre, et Laffetay, maître des cérémonies, le président du tribunal civil, M. Pezet, membre de la Légion d'honneur les chanoines d'Hérembert, grand-chantre, et Marais et la paroissiale, dont les membres étaient MM. le comte de Bonvouloir, A. de la Rivière, Bertot, G. Villers, Niobey, de Courson trésorier, et Robillard, vicaire, avaient, en signant ces marchés, signé l'arrêt de mort de la pauvre vieille Trémonde.
La ville de Bayeux protesta énergiquement, mais en vain, contre cet arrêt. De quel droit, en effet, aurait-elle pu contrarier les projets campa(1) Opuscule cilé, page 283.
nicides du Chapitre? Lors du Concordat, les cloches, comme tous les autres objets du culte, n'avaient-elles pas été remises à la disposition du clergé (i). Mais elle fut plus heureuse dans la revendication du timbre de l'horloge, à la dépense de laquelle elle avait fait face, partie avec les deniers municipaux, partie avec le produit d'une souscription publique elle lutta énergiquement contre le Chapitre qui voulait s'emparer indûment de cette cloche, aujourd'hui notre dernier bronze historique, pour la détruire, et ses efforts réussirent à l'arracher au fourneau destructeur. Dès le 12 juillet 1857, à peine les délibérations des deux fabriques connues, parut une chanson satirique, « La Trémonde aux Bayeusains », où l'auteur faisait adresser par la filleule du prince de Lorraine, le prélat janséniste du xvm' siècle et de la duchesse de Valentinois, ses adieux de mourante à notre population.
Nous en extrairons seulement deux couplets
Le niveau de quatre-vingt-treize
S'émoussa sur mon dur métal
Que n'ai-je alors, de Louis seize
Partagé le destin fatal
Dans un cataclysme fendue,
Passe encor. mais, par vous, vendue
Din-don, din-don,
Laissez en paix le vieux bourdon
J'honore et je plains le courage
De mes généreux avocats
Du peuple ils auront le suffrage
Mais le juge en fait peu de cas. –
Et puis contre eux (Dieu les assiste !)
Ils ont expert et publiciste.
Din-don, din-don,
Laissez en paix le vieux bourdon
Cette dernière strophe de M. G. Garnier met en relief l'état des esprits. Différentes causes entravèrent l'action du fondeur. Octobre passa et rien.de nouveau n'était encore intervenu. Le 1 de ce mois, M. Havard avait demandé les noms à graver sur les moules qu'il disait prêts. Il devait, en envoyant à Bayeux les deux petits timbres sur lesquels les (1) Loi du 18 germinal an 10.
quarts devaient sonner à l'horloge de l'église Saint-Patrice, récemment construite par un nommé Gourdin, faire prendre le vieux bourdon, puis il le laissait pour la fête de la Toussaint et disait qu'il ne l'enverrait quérir que la semaine suivante.
Jusqu'au 2 mars 1858, la question des cloches dort. Le Chapitre y pensait pourtant toujours, et en outre, correspondait sans bruit avec le fondeur, puisqu'il existe, à cette dernière date, une lettre de celui-ci où il annonce qu'il a reçu les noms à graver sur la 3e cloche. Le 20 mars, il fait savoir que la Trémonde sera descendue le lendemain mais, sur le désir de l'évêque, il différa l'opération jusqu'au lundi de Pâques. Le 11 avril, on annonça la fonte des cloches pour le 15 mai les petites viendraient ensuite.
La résistance de la Ville et le sauvetage de l'horloge firent modifier le projet primitif des deux fabriques. Un nouveau marché fut conclu avec le fondeur, le 2o avril 1858. On ne lui livrait plus pour la fonte que la Trémonde, avec quatre (i) des cinq cloches de la tour du Sud, et de ces 5.929 k. 5o de vieux métal, joint avec du métal neuf, on ne faisait plus que trois cloches, devant peser 4.000, 3.000 et 2.000 kilos. Le métal ancien était pris à 3 fr. 3o et le neuf vendu 4 fr. 40 le kilo. Le Chapitre devait payer le métal et la suspension de la grosse cloche et le métal seulement de la seconde, qui serait suspendue avec les bois de l'ancienne Trémonde. Ces deux cloches devaient être placées dans la tour du Nord. La troisième cloche était entièrement aux frais de la paroisse, qui fournissait 466 kilos de vieux métal. Les ouvriers seraient payés pour les descendre et les monter. La sonnerie était livrable en juin. Les commissaires nommés par la recevoir furent MM. l'abbé Capard, maître de chapelle de la Cathédrale, Mériel Alexandre, organiste de Saint-Patrice, et A. Delarue, imprimeur.
Le 27 avril, le vieux bourdon fut descendu et partit, sur la charrette de l'exécuteur, rejoindre ses petites sœurs déjà arrivées sur le lieu du supplice. Ce même jour, jour néfaste et fatal, la muse chérie de M. G. Garnier lui adressait, dans une charmante pièce de vers, de touchants adieux
Hélas Des souvenirs qu'est devenu le culte.
Bayeux, à ton passé si le présent insulte,
Fulmine un désaveu
(1) Charlotte-Louise, 5.109 livres; Mathurine, 1.493 livres, appartenant au Chapitre. Charlotte-Marthe, 54o livres, et Louise, 3ga propriété de la paroisse.
Des profanations dénonce les scandales.
Ton silence serait complice des vandales
Adieu, Trémonde Adieu (i)
Le 15 mai, le fondeur envoyait le procès-verbal du poids des cloches cassées et du métal neuf; un délégué du Chapitre assista à la coulée du métal le 20 mai, on démoulait les cloches le 21, le fondeur, vantard et outrecuidant, annonçait que la deuxième cloche aurait le son de celle refondue, en 1732, pour l'horloge de Saint-Lô, un modèle d'art campanaire, par Brocard et Delapaix, les fondeurs lorrains qui avaient fait Louise-Hippolyte et Cécile L'évènement l'a confondu
La commission de réception fit deux voyages à Villedieu, avant et après le 23 juin, date où la Trémonde fut levée.
Le 12 juillet 1858, les trois nouvelles cloches, celles qui existent aujourd'hui, furent bénites, en présence du Préfet du Calvados, et de leurs parrains et marraines et d'une grande affluence de public, par l'évêque de bonne mémoire Charles-Nicolas-Pierre Didiot.
Le 25 juillet, X Echo Bayeusain publiait une nouvelle pièce de vers de notre sympathique poète local « Tremebunda rediviva ».
Voici les inscriptions de ces trois cloches
1" (diamètre i m 86 poids 4.200 k.) – Salve regina mater misericordiae. Deo omnipotenti maximo in honorem Sanctarum Sophiae et Francise* 1 me consecravit 1 Il. et RR. in XPO Pater Carolus-NicolausPetrus Didiot, | Bajdc"epûs^anno Domini MDCCCLVIII | quse vocabula à Francisco-Eugenio-Gabriele duce de Harcourt, legionis honorificas prxfecto, 1 olim 1 pari Francise, necnon j apud S. Sedem legato; et Sophia-Carolina-Armandina de Moges principis Octavii de Broglio uxore, mihi imposita 1 officio | P. Havard, e e Villadei | hic | insculpta sunt.
2e (diamètre 1 m 66 poids 3.150 k.) Tu gloria Jerusalem tu laetitia Israel. Deo omnipotenti maximo in honorem Sancte Johannae et Sancti Frederici 1 me consecravit 1 Il. et RR. in XPO pater CarolusNicolaus-Petrus Didiot, Bajôc epïïs anno Domini MDCCCLVIII | hase autem mihi 1 Fredericus-Christophorus comes d'Houdetot, | olim par Francias, legionis hûnuiifica; i_<jmuiendator, j ad couventum Franciae legiferum delegatus | docto gallici imperii Instituto adscriptus | et Johanna-Maria-Josepha Achard de Vacognes, 1 vicecomitis Picot de Vau(1) Imprimerie Saint-Ange Duvant, i feuille petit in-8».
logéuxor, | imposuere vocabula; | quae | opificioP. Havard 1 e Villadei, | hic | insculpta sunt.
3' (diamètre i 50 poids 2.100 k.) Benedicta tu inter mulieres. Deo omnipotenti maximo in honorem Sanctae Marias Virginis me consecravit | II. et RR. in XPO Pater Carolus-Nicolaus-Petrus Didiot, | Bajôc epûs, anno Domini MDCCCLVIII hoc autem mihi | Arcissus de Caumont, legionis honorificae eques, 1 docto Gallici imperii Instituto adscriptus, 1 Societatis ad conservanda monumenta erecta | fundator, | et | Antonia-Maria-Augusta de Mondragon | uxor | comitis Desiderii Achard de Bonvouloir 1 imposuere vocabulum quod officio P. Havard. e Villadei, hic insculptum est.
Pour obtenir ces 9 450 kilos jou 18.900 livres de cloches. on avait mis en fusion 22.000 livres de métal, dont l'alliage se composait de 78 parties de cuivre rouge et 22 d'étain fin anglais.
Le Chapitre, qui avait fourni s.391 kilos de métal (i), paya pour ses deux cloches, pesant 7.360 kilos, à 4 fr. l'un, et la monture de la grosse, 4.200 kilos, à o fr. 40, 31.120 francs, dont 17-835 fr. 3o en vieux métal, si bien qu'il ne versa en numéraire que 13.284 fr. 70; et la paroisse qui donnait 461 kilos de métal (2), paya pour sa cloche, pesant 2.070 kilos, et frais de mouton, montage, etc., 9.108 fr., dont 1.522 fr. 95 en vieux métal et ne déboursa dès lors que 7.560 fr. 95.
Le fondeur reçut donc en métal et argent, 40.328 fr.
A cette somme, il faut ajouter 8.408 fr. 80 de frais et dépenses en résultance, payés savoir audit Havard, pour avoir mis les cloches en place, suivant son marché, 6.111 fr.; à Cailly, entrepreneur charpentier, 1.400 fr.; à Havard, 525 fr. à Boutin, 30 fr. à Yvory, 20 fr.
Les cloches de la Cathédrale représentent donc une valeur de 48.636 francs 80
« En condamnant, dit le docteur Billon (3), cet excellent instrument (la Trémonde) à la destruction. le Chapitre a commis un acte de vandalisme que lui reprochera la postérité mais il a aussi détruit une des pages les plus glorieuses de l'histoire de la Cathédrale. Ce bourdon harmonieux devait donc servir de note fondamentale à la sonnerie nouvelle il ne fallait pour cela que de la science mais on a craint, et on avait raison que l'œuvre moderne ne restât bien au-dessous du modèle. MM. les Chanoines (1) Trémonde, Charlotte et Mathurine.
(a) Charlotte Marthe et Louise.
(3) Campanologie, p. 63.
ont été bien récompensés de leurs énormes sacrifices, car les nouvelles cloches sont sorties de leurs moules sourdes, fausses, discordantes, et malgré l'opération du burinage qui leur fut infligée, ont-elles trouvé un accord diatonique majeur ou mineur ? La vieille Trémonde, œuvre des plus habiles fondeurs du xvin' siècle, trônerait encore en souveraine sur les filles de Villedieu ».
Un humble porcelainier du nom de Pavie moula quelques décors de la vieille cloche. La bibliothèque de,notre Société en possède un exemplaire. Ces cloches à la grosse voix ont une aînée bien petite comparée à leur grosse taille, Marie, fondue en 1819, bientôt centenaire, pesant environ, croyons-nous, 400 kilos ou 800 livres, qui sonne les baptêmes et les funérailles des humbles, convoque les fidèles aux offices de classe inférieure et annonce quotidiennement les trois prières de l'Angelus. Elle est restée à sa place primitive dans la tour du Midi, où elle a pour compagne la Marie de 1858, filleule de M. Caumont.
Sophie-Françoise Jean~ze-Frédéra'que et Marie, unissant leurs voix pacifiques, à celle tronitruante de leur frère le canon saluèrent, au passage, Napoléon III, allant, le 4 août 1858, inaugurer à Cherbourg le bassin Napoléon et de là se rendant en Bretagne. Le Souverain, dont l'intervention puissante, péniblement obtenue à cause des passions et des rivalités d'alors, sauva, en 1855, notre tour centrale du marteau des démolisseurs artistiques s'arrêta pour visiter notre Cathédrale. Il considéra, avec intérêt, une réduction des appareils avec lesquels M. de Dion avait tenu suspendue en l'air la couronne de Louis de Harcourt, pour en refaire en sous-œuvre les 4 piliers, et il épingla, lui-même, sur la poitrine de l'ingénieur, une croix de la Légion d'honneur bien méritée. DEUXIÈME PARTIE
M O R l_ O G E
« Dès le milieu du xme siècle, .les prélats, livrés aux séductions mondaines, aimèrent mieux user de leurs richesses, pour embellir leurs châteaux et vivre en princes que pour remplir leurs devoirs de gardiens du culte et de bienfaiteurs des églises. Dans les Cathédrales patiemment continuées, nous voyons l'initiative et la direction passer aux chanoines, moins relâchés que leurs évèques, moins nomades, et plus soucieux de la gloire du pays, dont ils étaient presque tous originaires ». (1). (1) L'Architecture Française et la Guerre de Cent Ans, par Anthjme de Saiut-Paul. (Bull. Mon., t. 72, 1908, p. 37s).
Au xiv siècle, la Cathédrale de Bayeux était dores et déjà dotée d'une horloge.
Une Conclusion Capitulaire, du 27 juin 1408, établit ce fait d'unefaçon indubitable, car, à cette date, « le Chapitre ordonne à son fabriquier d'acheter une horloge, les mouvemens de la présente étant usés ». Bayeux ne le cédait donc en rien, sous ce rapport, à d'autres villes de plus grande importance et n'avait rien négligé pour s'assurer la possession de cette nouvelle invention (il.
On peut, sans témérité, étant donné l'âge des parties respectives de notre Cathédrale, la supposer placée dans la tour primitive du milieu. Cette nouvelle horloge, toutefois, si la délibération ci-dessus sortit son effet, ne dut pas y demeurer longtemps, car une quinzaine d'années après, cette tour fut transformée pour faire place à une plus considérable. Il fallut donc placer l'horloge ailleurs.
Le t9 février 1425, le Chapitre allouait à son fabricier dix livres d'augmentation pour la peine qu'il prend à la réédification de la tour de dessus le chœur. (Concl. Capit.).
Le 13 septembre 1426, le Trésor versait 100 livres pour ce travail. Le 20 juin 1427, l'évèque Habart et ses chanoines donnaient quelque argent à la fabrique pour refaire la tour du milieu. C'était un premier versement sur leurs souscriptions personnelles, proportionnelles au revenu de leurs bénéfices respectifs.
Cette construction ou reconstruction qui, dans les Conclusions Capitulaires subséquentes, est dite la « petite tour », à cause probablement de son peu de hauteur relative, était une tour lanterne, semblable à celles des deux abbayes de la Trinité et de Saint-Etienne de Caen, édifiée, dès lors, pour être vue de l'intérieur, ainsi qu'en témoignent les fines sculptures romanes qui la décorent au-dedans.
J'ai écrit, tout à l'heure, le mot « reconstruction parce que les sculptures des arcatures romanes et du bandeau qui les surmonte sont des tores guivrés et des quatre-feuilles semblables à ceux de la nef, et par suite contemporains de ceux-ci et antérieurs évidemment à l'an 142V De (i) Les pius anciennes horloges connues sont: fin x*, l'horloge de Magdtbourg, œuvre de Gerbert. moine, devenu pape sous le nom de Sylvestre II 2° celle établie à Londres, en i3aO, par Wellingford, bénédictin anglais 3° celle d'Autoine, sur les dessins de Dondis, élevée sur la tour de l'adoue, après seize ans d'etudesou de méditation 4° celle de l'abbaye de WesminsLer, en i3G8 5° du Palais, à Paris, en 1370 j 6' de la Cathédrale de Sens, i377 du château de Montargis, t38o, etc.
plus, les deux escaliers romans, situés aux angles S -E. et S.-O., cachés derrière les arcatures, étaient de construction analogue à ceux des flèches et devaient donner accès à des galeries plus élevées surmontant sans doute les arcatures. (Planches XXI et XXII de l'ouvrage de M. de Dion.) En admettant, d'autre part, avec M. Louis Serbat, l'éminent secrétairegénéral de la Société Française d'Archéologie, que les arcatures ornant l'extérieur du corps carré soient de l'extrême fin du xni" siècle, on se demande où retrouver la construction de 1425 à 1427, ou du deuxième quart du xve, et s'il ne faudrait point la rechercher dans le bas de la couronne ducale ou bonnet.
En dépit de l'assertion gratuite de M. de Dion (1) (évidemment mal renseigné) que les travaux de cette tour, dont il attribue la construction à Nicolas Habart, seul, n'auraient duré que deux ans « et que l'œuvre aurait été terminée en 1427 », la suite de cette étude établira que l'œuvre de la tour médiane, ou petite tour, n'était pas encore commencée au décès de ce prélat et que le Chapitre continua d'y faire travailler, assez lentement et péniblement d'ailleurs. Les seuls travaux que l'on puisse admettre avoir été terminés en 1427 sont ceux de restauration extérieure de cette tour. Tout au plus pourrait-on concéder que les premières assises de la tour octogonale aient été posées à cette époque.
Le 29 septembre 1431, mourait Nicolas Habart qui termina (?) lapyramide du Sud. En 1424, il avait donné à sa Cathédrale un jeu d'orgue pour remplacer le quart de jeu acquis par le Chapitre et la Ville, et placé sur une corniche de l'arcade de la nef, par où l'on va à l'allée d'Arthenay. Il fonda aussi, cette même année, la bibliothèque ou librairie du Chapitre. Le 15 octobre 1437, le Chapitre envoie des députés visiter une forêt que Nicolas Lespicier, viconte de Bayeux, avait à vendre. Sept ans après, le 15 mai 1446, d'autres députés vont à Lillebonne voir d'autres bois. Le 23 septembre ensuivant, le fabricier est invité à faire apporter les bois achetés en la forêt de Valasse et le 6 décembre 1447, à les faire serrer à Bernières-sur-Mer, où ils étaient atterris (Conc. Cap.).
Ces lenteurs étaient dues au malheur des temps pendant l'occupation anglaise et à la difficulté des communications résultant des opérations de guerre nécessitées par le recouvrement de Normandie. Cette difficulté empêchait même le cours de la justice, comme l'attestent plusieurs chartes du Livre Rouge. D'un autre côté, Zanon de Castiglione, un prélat italien, venu de Lisieux à Bayeux, où il ne résidait pas ne semble pas (1) Historique de la Construction de la Cathédrale.
avoir eu, dès l'abord, pour sa nouvelle Cathédrale, le zèle de son prédécesseur, des moyens et de l'influence duquel, d'ailleurs, il semble ne point avoir joui auprès des princes. Ses seules libéralités furent un legs de 1.200 livres pour des obits et le don de deux chapes. (Art. 148 de l'Inventairede 1476.)
Dix ans seulement après Formigny, le 10 septembre 1460, le Chapitre charge des députés de faire achever la petite tour. D'après cette énonciation, on serait tenté de croire que le travail de cette tour était fort avancé, sinon commencé, mais il faut déchanter, car les notes manuscrites que j'ai sous les yeux et que fournit jadis l'aimable complaisance de feu M. le chanoine Guérin, indiquent que le i'r juin 1470, dix autres années après, le Chapitre décidait de chanter une messe du Saint-Esprit pour la pose de la première pierre de ladite tour. En même temps, on prenait 280 livres au Trésor pour faire face aux dépenses des travaux.
En 147 1 (les 15 et 20 février), nouvelle résolution d'achever cette tour et affectation du revenu de la chapelle de La Délivrande, audit an, à cette œuvre. Deux ans après, le 15 août Louis XI faisait un pèlerinage à ce célèbre sanctuaire, accompagné de l'évèque Louis de Harcourt, venant pour la première fois en son diocèse, où ses multiples fonctions séculières ne lui permirent pas de résider d'une façon permanente. Mais tout semblait conjuré contre les desseins du Chapitre. D'abord ce fut la guerre, avec son cortège de déprédations et de sanglantes horreurs qui entrava l'oeuvre commencée; puis, la ruine et la misère publiques, fruits de la guerre, ne permirent pas d'envisager l'issue de l'entreprise. On sait que la majorité du Chapitre, rejetant le choix de Jean de Gaucourt, fait par les évêques d'Avranches et de Lisieux avait élu à l'évêché de Bayeux, Louis de Harcourt, évêque de Béziers, puis archevêque de Narbonne. Pie II, en confirmant cette élection, l'avait nommé Patriarche de Jérusalem, en équivalence de son titre d'archevêque. Cette élection avait évidemment été inspirée par le désir de faire profiter le diocèse de Bayeux des richesses et de l'influence du prélat auprès du roi. Quoi qu'il en soit, cette influence se fit attendre 16 ans durant, et ce ne fut qu'à bout de ressources que le Chapitre y fit un discret appel.
En 1477, donc, lassés de lutter contre la mauvaise fortune et n'ayant plus de ressources pour aller plus avant, les chanoines envoyèrent une députation à leur évêque alors en son abbaye de Lyre. De retour, le 26 septembre, le fabricier, qui en faisait partie, annonça au Chapitre que le Patriarche prenait à sa charge le couronnement de l'édifice.
Voici, d'aillleurs, les termes dans lesquels Nicolas Michiel, chanoine et fabricier, qui était allé visiter (visitaverat) le Patriarche, rendant compte de sa mission au Chapitre assemblé, formule l'engagement du prélat de payer, de ses deniers, la fin de l'ouvrage commencé
in mente sua destinavit, proposuit et voluit, prout perseveranter vult et intendit, suis sumptibus et de temporalibus bonis a Deo sibi collatis, perficcre et ad complemenlum decens et honestum producere structurant quadrate turris super chorum huius ecclesie, iamdudum et ex antiquo inchoa/e, modo et forma per expertos artifices advisatis ac mature deliberatis protestando tamen quod, in hâc re, suo proprio sensu aut privata affectione, nichil agere intendit, scilicet totum pondus negocii huius, videlicet, si fieri aut non fieri, vel, si, sicut advisatum est, aut alio commodiori modo fieri debeat, nostro arbitrio et judicio remittendo. » (i) Quand on scrute attentivement la pensée enveloppée dans les lignes ci-dessus, on voit qu'il s'agit de parfaire et compléter convenablement et honnêtement la construction de la tour carrée sur le chœur, depuis longtemps et anciennement commencée, de la manière et dans la forme qu'ont avisée et mûrement délibérée d'habiles artisans; que le Patriarche proteste ne vouloir rien faire en ceci de son propre sentiment ni à son goût personnel qu'il laisse le Chapitre juge et arbitre en tout ce qui regarde cette affaire, construire ou non, suivre les plans primitifs ou en choisir de mieux appropriés.
D'où il suit que, déjà commencée parle Chapitre, la tour du Patriarche fut édifiée non sur les plans de ce prélat, mais sur ceux du Chapitre, antérieurs à la visite de Nicolas Michiel et qu'on avait commencé d'exécuter en 1470. Ces plans, conçus sous l'influence des travaux de Saint-Ouen de Rouen, où travaillait Jean de Bayeux, comprenaient une couronne architecturale dite « Couronne de Normandie » dont depuis t47o, date de la pose de la première pierre, quelques assises avaient pu être posées. Le Chapitre, après avoir exprimé sa reconnaissance à son évèque, déclara son désir et son vœu de voir l'ouvrage qu'il avait conçu, réalisé d'après ses plans, grâce à la volonté et à la munificence du Patriarche (2). Une Conclusion Capitulaire décrète pour lui, en reconnaissance de son bienfait, des prières quotidiennes, et lui octroie sépulture dans le chœur, entre les candélabres qui sont devant l'aigle et la clôture antérieure du chœur. (1) Registre capitulaire, fol. 58 verso.
(2) u desideramus atqne optamus quatinus conceptum opus sue manus magnifica largitas ad effectum votivam producere dignetur et vclit. »
Commencé le i" octobre 1477, le travail, exécuté aux frais de Louis de Harcourt, fut terminé le 12 juin 1479, et à cette date, le fabricier fit largesse «aux ouvriers qui ont achevé la tour de 4 livres 11 sols 4 deniers ». Le Patriarche déboursa 4.092 livres 12 s. 6 d. (Le blé valant i s. 9 d. le boisseau, cette somme équivalait à 80.000 fr.). Le 14 décembre suivant, il mourait.
La construction dont il est ici question fut celle de la partie octogonale qui est au-dessus du corps carré (le premier des étages en pierre qui le surmontent aujourd'hui). Le bonnet qui couvrait le dedans de la couronne, exécuté en charpente de chêne recouverte de plomb, fut l'œuvre du Chapitre seul et ne fut commencé ;qu'en mai 1484. (Pasques étant le 18 8 avril).
Les comptes de l'exercice 1482-83, par Paul Amyl, nous montrent les chanoines faisant réparer les dégâts inséparables de toute nouvelle construction. Ils sont précieux à cause de leurs nombreux détails et de la fixation du prix de la main d'oeuvre et des matériaux, que sauf de très rares exceptions, le fabricier y fournit.
Jehan Bellée et Jehan de la Rue, verriniers, réparent, pour un salaire journalier de 5 sols, les verrières de l'église leurs serviteurs gagnent 6 deniers. La livre de verre rouge coûte 3 sols les plats de verre: jaunes et blancs, 6 sols, violets ou d'azur, 12 sols. Il en est employé pour 7 livres 4 s. 3 d., de la semaine d'après le Saint-Sacrement (21 juin) à la semaine de Saint-Ravent et Saint-Rasiphe (24 juillet). Entre temps, de la semaine de la my-aoust à celle du 23 novembre, les couvreurs Jehan Gueroult et Jehan Perrine, dont le salaire, plus modeste, n'est que de 3 sols, mettent en œuvre i millier de tuiles 5,450 d'ardoises à 15,20 et 26 sols le mille, soit au total 6 livres 2 s. 3 d. 3.050 de latte, à 20 et 23 deniers le cent, soit 2 1. 12 s. 2 d. 2 milliers de clou à latte, cent de clou à gautier, demi-cent de clou renforcé et 2 b. desquilles (de chevilles) le tout valant 14 s. 10 d. 32 pieds de festure, à 5 et 6 d., valant 16 s. 8 d., et 19 hotées de sable, 4 s. 9 d. La main d'œuvre s'élevait à 13 1. 11 s. 6 d. pour 90 journées et demie. Les maçons, Gaillard Guillebert, Jeban Jouet, Jehan Le Breton, Jehan Le Roy et son fils, Guille Le Terrier, employés de la semaine de Miserhordia après Pasques (2 mai) à la pénultième de septembre, pavent la chapelle Saint-Thomas (aile droite du transept actuel) et exécutent d'autres travaux, à l'aide de serviteurs ou manoeuvres. Ces derniers reçoivent 17 1. 3 s. 3 d. et les ouvriers 36 1. 16 s. 3 d.; au total, 53 1. 19s. 9 d. Deux milliers de petit pavement coûtent 60 s.; le tonneau u
de caulx (chaux) 20, 25 et même en septembre, 27 s. 6 d. le demi cent de carrés 38 s. 9 d.- Raoulin ou Raulin plombeur, gagne 4 s. 6 d. son frère 2 s. 6 d.; Raoulin et son varlet ensemble 7 s. Leur salaire et les fournitures s'élèvent à 93 Lu s. 8 d., de la semaine du 7 juillet à la dernière de janvier. Le détail de ce chapitre nous fait voir que l'étain vaut 2 s., 26, 27 et 28 deniers la livre le plomb 7 d. la « souldeure » 18 d.; la résine 7d.; la graisse i s. et i s. 6 d. Le cent de clou à plomb se paie 7 d.;la somme de charbon 4 s. 6 d.; la somme de bois 1 s. 3 d. la douzaine de fagots 15 d. le boisseau de cendre 1 s. « v ngz, souffletz » 3 s. Les « platines de cuivres perchotées, à mettre aux gouttières à l'entrée des housses pour empescher les ordures », sont achetées 2 s. i d. et 20 d. à Cardin Le Petit, maignen (chaudronnier).
Ce même fournisseur répara le coq de la vieille tour (du Nord) que l'on « esteyma » avec deux livres destain. On paya 15 s. « à Cardin Bosquain et au plombeur pour l'avoir descendu et remonté ».
La dépense la plus curieuse, et qui nous révèle qu'alors il y avait des tombeaux monumentaux en la Cathédrale, dépense enregistrée sous la rubrique « caulx et sablon est celle de 3 d. « pour cire et gomme à recoler les mains d'une sépulture en la chapelle Saint-Thomas. t> Rien n'était fait sans le conseil ou l'approbation d'hommes de l'art, d'architectes ou (plutôt) d'experts ainsi pour la plomberie. « Deux plombeurs de Caen avaient visité les haultes et basses gouttières de l'église et avoient estay jour e demy pour la cause en ceste ville et reçurent 5 s. 8 d.
Les 8 pans de la couronne, découpés à jour, dans le style ogival flamboyant, décorés d'une ornementation riche et variée, avaient été recouverts d'une toiture provisoire, en attendant que le Chapitre eût trouvé des ressources pour compléter l'exécution de son plan et faire édifier la partie supérieure, ou couronnement qui devait être faite en charpente de chêne, recouverte de plomb. Disons, pour justifier ou plutôt expliquer ce changement de mode de construction, que le 23 mars 1478, le Chapitre, sous la présidence de Louis de Harcourt, avait « ordonné, que l'amortissement de ladite tour, c'est-à-dire le couronnement sera fait le plus léger qu'il se pourra, de peur d'accident. » Cette tour médiane était destinée à recevoir une horloge digne de la magnificence de l'ouvrage et qui devait succéder à une vénérable ancêtre, usée dès 1408. Avait-elle vécu, même réparée, jusqu'en 1482, et est-ce pour son fonctionnement qu'on payait à Colin La Perche, cordier, 5 s.
6 d. pour 5 livres de corde pour lorloge etc ? » Dans tous les cas, à cette date, il en existait une qui ne fut supprimée qu'en i486, quand la nouvelle fut inaugurée, car, aux « mises extraordinaires » de 1485, on lit « A deulx hommes qui ont descendu les mouvements du vieul horloge et la chambre qui estoit rompue et mis en la plomberie, 3 s. » Le travail d'achèvement de la tour ne comportait que l'emploi de charpentiers et de plombeurs; les maçons, couvreurs et autres ouvriers ne devaient y participer que pour des réparations ou des adaptations. « Deulx maçons et vng charpentier, Pierre Artoys, visitèrent la tour où se debvoit faire l'édifice et reçurent 5 s. 6 d. « A Guille Le Terrier et vng aultre maçon qui ont visité la tour devant que faire l'assiette de la charpenterie, 22 deniers. » (aultres mises à cause dudit édifice.) Les 17 et 18 janvier 1484, les deux frères Le Savoureulx desmembrèrent le traistre qui estoit dans la couronne », l'aîné, à 3 s. par jour, l'autre à 2 s. et reçurent ensemble 10 s.
Ce même 17 janvier, Robin et Thomas dits Goubot, couvreurs d'ardoise, enlevèrent la toiture provisoire de la tour centrale. Ils y passèrent 3 jours. Peu après, Richard Hamel couvreur de glieu, « vacquait, par jour et demy à couvrir un amesnagement fait sur le petit vis (escalier) de la couronne » et était payé de 5 s. 9 d. ses confrères, mieux rémunérés, gagnaient 3 s. par jour. Cet aménagement était destiné à abriter de la pluie un des deux escaliers primitifs des angles qui servaient aux ouvriers à accéder à leur travail, et peut-être aussi à procurer un abri aux travailleurs.
Le chapitre des aultres mises pour la despense commune » constate l'achat, pour les charpentiers, de deux échelles, l'une de 14 pieds de long pour servir à assembler leurs bois, de 15 deniers une autre (dans la semaine du 26 septembre) de 12 pieds, coûtant n d. et « un greys (meule) à aguyser les outils, 6 s. 6 d. Ils préparaient leur travail dans la cour de la prébende d'Arry (i).
Leur chef était un nommé « Pierre Artoys, maistre et principal charpentier. Messieurs du Chapitre, « pour ses paines et vacations quant il vint premier veoir et visiter et faire son devis pour le charpentage lui donnèrent 68 s. « en papier pour faire le get (dessin ou plan) de la carpenterie », on paya 3 d. et 12 d. pour deux demye-mains de papier pour le charpentier (aultres mises) ».
(1) Bureaux du secrétariat et bâtiments contigus, « au maistre charpentier pour avoir fait nestoier la cour de la maison d'Arry où ilz ont besoigne, a s. 6 d »
Artoys gagnait « pour chascune semaine, feste et férie, par marchié fait avecques luy, 33 s. t. Disons, à ce propos qu'aucune semaine d'ouvriers ne compta plus de 6 jours et demi, ce qui semble indiquer que les ouvriers ne travaillaient pas le samedi l'après-midi.
31 charpentiers étaient sous les ordres de Pierre Artoys.
Colin Estienne et Estienne Lengloys, ses contre-maîtres, avaient un salaire de 5 s., ce qui leur faisait des semaines de 27 s. 6 d.
Les autres recevaient 4 s. seulement. Voici leurs noms Cardot Lescuyer, Colin Estienne le jeune, Jehan Basset, Robin Baudoin, Jehan Gossé, ouvriers de la première heure Thomas Bernard, Jehan Bris, Gervais du Jardin, Jehan Le Masuryer, Raoul Le Foulon, Johan Petit, Colin Bris et Raoul Belin, ajoutés le 26 juillet; -Michel Fagot ou Faget, Johan Le Savoureulx l'aîné et Richard Le Savoureulx ajoutés le 2 août Jehan Cabuot ou Cabuel, Estienne et Thomas Danisy ou plutôt Douesy, Thomas Rogues, Jehan Le Touzé et Pierre Lecoq, embauchés le 9 août; Thomas Mutel, Guille Pierres, Pierre et Jehan Le Vallet, Giret Roussel, Roger Le Feyvre, Bertin Billet et Symon Artoys.
Ils travaillèrent jusqu'au nombre de 15, 17 et même 20 par jour. La charpenterie coûta 389 1. 18 s. pour le maître de l'oeuvre et les ouvriers.
Le i'r novembre, le Chapitre en avait retenu 9 seulement, qui furent toutefois congédiés la semaine du 8 novembre.
Le 28 octobre, « vigile saint Simon et saint Jude, en quel jour ils levèrent l'arbre de l'esguille, les charpentiers reçurent 30 s. » La « fisselle à mesurer la hauteur de la tour coûta 2 s. »
« Guille du Chemin, marqueur du grant cueur, qui notait (écrivait les notes de musique) lesantiphoniers et était fermier (locataire) de la maison canoniale d'Arry, occupée par les charpentiers demy-an et plus, reçut, pour cet empêchement, 60 s. d'indemnité.
« Les camyons de lostel de ville », dont Artoys et ses hommes s'étaient servis, furent rapoinctiés (remis au point, réparés) aux frais de MM. les chanoines, ce qui coûta 23 s.
La charpente fut terminée le 12 novembre. Toutefois, Johan Le Savoureulx et son jeune frère, attachaient, dix jours après, des « estrieux en fer à lier les quatre lyans portans sur les sommiers qui portent la cloche ». Les maçons travaillèrent, concurremment avec les charpentiers, à partir de la semaine du 21 juin, date à laquelle ils levèrent les gouttières, –autant que de besoin, jusqu'au 8 décembre. Il y en eut 8 Colin Dubosc,
Robin Jouet, Le Borgoys, à 3 s. 9 d. Charles Le Breton, J. Le Roy père et son fils, Le Roy dit de Longues et G. Le Terrier, à 3 s. Ils coûtèrent 22 1. s s. 8 d.
Les serviteurs, tant des charpentiers que des maçons, se partagèrent 20 1. 7 s. 4 d. entre quinze Girot Fermine, J. Lesleu, G. Quédeville> J. Mitou, Robin Le Véziel, Thomas Préaulx, J. Gervais, J. Hardy, P. Bidou, Colin Sanson, Thomas Le Roux, Patricet Martin, J. Ravenel. Ils montaient leur pierre avec une roue à charette qui avait coûté 5 s. (aultres mises). Deux cents trois pieds de carrel, achetés à Olivier Johan et à Thomas Mignot, pour un prix de 153 s. 6 d., servirent vraisemblablement à construire la voûte plate au-dessus du corps carré et percée primitivement d'un pertuis d'un mètre 35 c. (1) remplaçant une plate- forme en bois, que les charpentiers levèrent fin septembre, besogne qu'ils arrosèrent de « 18 pots de sidre à 6 d. »
Pendant que charpentiers et maçons préparaient le local où devait être installée l'horloge monumentale dont rêvait le Chapitre, celui-ci poursuivait parallèlement la fonte du timbre et des chanterelles qui devaient sonner l'heure et ses divisions et aussi la confection des mouvements. On commença par acheter du métal. Cinq mille livres furent payées à Antoine Lenepveu, bourgeois de Paris à raison de 13 1. io s. le cent, soit 77=) 1. Mons. le chanoine des Essartiers, trésorier du Chapitre, vendit une cloche de 417 livres, à 12 1. 10 s. le cent, par un prix de 52 1. 2 s. 6 d. Le fabriquier Paul Amyl, chanoine de Colombières et curé d'Aignerville, fournit 50 livres de sa vaisselle d'estain à 3 s. et reçut 7 liv. 10 s. On y adjoignit 1.250 livres de métal, provenant de la cloche nommée Prime sans feste (2) que l'on brisa pour fournir l'appoint de métal nécessaire au fondeur et qu'on n'avait pu trouver ni à Mondée, ni à Caen, ni à Saint-Lo. Charles de Neufchastel, alors évèque, permit d'aller chercher au chastel de Nully, une serpentine (3) et 4 rouleaux de plomb qui ne coûtèrent que le transport, soit 34 s. En négligeant le poids de cet engin de guerre et du plomb (4), nous trouvons qu'il fut jeté au creuset 6.717 livres de métal.
Ce travail délicat était confié à « Odon, de la grant rue de Paris », fondeur de cloches, « qui debvoit avoir 56 1. pour fondre la cloche de (i) Cath. de de Dien.
(3) Voir notre première partie.
(3) Pièce d'artillerie.
(4) Pour a couverture, évidemment.
5 milliers, façon de moulle et pour despens ». On le couchait dans un lit loué 15 s.
Cette fonte se fit au lieu ordinaire, dans la maison appartenant à la fabrique, joignant l'église paroissiale Saint-Sauveur d'un côté et le manoir épiscopal d'autre, bute sur les murs de la ville d'une part, et d'autre sur une portion de terre appartenant au Chapitre, dont il y avait une partie en jardin, jouxte le cimetière de ladite église Cathédrale, et le surplus de ladite portion de terre des buts et côtés (i).
Les comptes du fabricier, pour cette fonte, abondent en détails fort intéressants. Y sont portés « Vng aiez à faire le compas (trousse) des fondeurs, 2 s. 9 d. » « Vng cousteau à deulx manches, a s. » 46 « tumbelerées » de terre furent employées à faire le moulle et la cheminée du fourneau et avec « le foin pour achevoir de la hourder », coûtèrent 21s. « A vng boulengier pour cuyre la terre de l'enchapement du molle, 18 d. ». Un poinçon de 4 s. fut acheté pour faire des cuves à tremper la terre l'eau y était apportée avec 3 seilles (seaux) du prix de 2 s. 9 d. En piastre et foin, on dépensa 11 s. 11 d. « Vng saes (tamis) à passer la terre et troys paelles de terre, 3 s. 8 d. ». Trois fûts de pipe et un tonneau pour faire la fournaise, coûtèrent 20 s. Une somme de charbon pour cuire le moulle est cotée 7 s. 6 d. Mons. de Grevilly vend, pour la fonte, cinq cens et demi de charbon pour 11 escus d'or, soit 18 1. 14 s. Quatre charrettées de bois sont payées 45 s. On dépense aussi une douzaine de fagots et une syye, 3 s. Pour encercler le moulle, on acheta 6 douzaines de cercles à tonneau à i s. 6 d. et 6 cercles à tonne, par un prix de 16 s. 8 d. et une botte et demie d'osier de 3 s. Pour ragréer la surface du noyau et le creux de la cloche, il fallut 3 livres de chanvre qui, à 6 d., montèrent à 23 s. i d. 8 livres de grosse « fiscelle », à 8 d., coût 6 s. 8 d. i livre de fil de fer, 10 s. et 200 despingues.
De plus menues dépenses comprennent: 21 livres et demie de sieu (suif) valant 31 s. 6 d. 2 quarterons de sain 2 livres de cire molle pour les inscriptions, du prix de 11 s. 3 escuelles de boys et i livre de chandelle, 19 d. vng pot à feu et du clou de diverses espèces: renforcié, à clisson, à gautier, à pion, à late, ensemble 22 s. 8 d.
On avait avancé à Odon « sur la somme de 56 livres qu'il debvoit (1) Deniers comptez et non receus (1 483-4). « Donné par Messieurs à Me Thomas Jeunesse, neveu de Me Johan Andrieu, le terme de la St-Jehan derraine passée (i484) pour les charges qu il a souffertes à raison de la fonte et des services qu'il a faictz, pour ce 4o s. ». 11 tenait à loyer lostel de la fabrique, à sa vie, par 4 livres, aux termes St-Jean et Noël.
avoir pour fondre la cloche du poys de 5 milliers, etc., .10 1. ro s. ». Les travaux de la fonte furent commencés la semaine du 9 août 1484. Les serviteurs Perrin, Corné, G. Le Courayer, Tassin, Le Saulnier, J. Regnart, etc., y travaillèrent à certains jours de cette semaine et de celles des 23 et 30 et dans celle du 6 septembre ensuivante pour un salaire de 41. 16 s. 3 d.
« Le sabmedy quatriesme jour de septembre que fut fondue la cloche », on paya « pour les gens qui servirent à souffler, 16 s. 6 d. ». « Mangin et son fils, qui servirent ledit jour à la fonte et pour pluseurs aultres services par luy faicts audit œuvre (eurent) 20 s. ».
Allain et Giret dits Bailleul. P. Potier, Phelippot Le Moysson, Cardin Raoul et G. Guillebert, Emon Susanne, Raoul Bailleul et Denys Pontilz, Gyot Carret, George de Cerisy, J. Decroc eurent pour leur paine et leurs souffietz(io), 7 1. i s. 7 d.
« A 30 hommes qui servirent continuellement à souffler, le jour que fut faicte la fonte, à 2 s. 3 d. (on donna) 57 s. 6 d. Michiel Leclerc, qui y fut, par une partie du jour (eut) 16 d. ob. »
Et pour permettre à tout ce monde de résister à la haute température de la fournaise, MM. du Chapitre octroyèrent libéralement, trop libéralement peut-être pour la réussite de l'œuvre, ce même jour i°aux fondeurs, 5 quartes de vin qui coûtèrent 5 s. 2° aux serviteurs et aides 136 pots de sidre, à 5 d. le pot », valant 56 1. 8 d. Et cette énorme lippée leur fut offerte dans des vases condignes, car on lit au compte cette dépense éloquente « pour 6 quennes (cruches) de terre pour porter à boyre à ceulx qui servirent à la fonte, s s. 6 d. ». La dépense en pain ne fut que de 16 s. 6 d. « Le mardy ensuivant que fut faicte ladite fonte », c'est-à-dire le 7 septembre, il fut « baillié aux fondeurs et charpentiers après qu'ils eurent tyré la cloche de la fonte, 3o s. ». On paya aussi, « pour 86 livres de gros desteurs à tirer la cloche hors de la fonte, qui depuys ont servi à la tour, à i d., 78 s. 8 d. ».
En gens prudents, les chanoines n'avaient versé au fondeur que 10 1. io s. sur le prix convenu. C'était une sage précaution, car l'opération de la fonte ne réussit point.
La cloche déterrée et mise à jour, on constata que ses « ances » étaient faillies et que le travail était à recommencer. Sans tarder, on dépêcha deux messagers, qui eurent 6 s. de rémunération, l'un à Saint-Lo, l'autre à Coulomp, « quérir des fondeurs pour avoir leur opinion sur le cas ». Ils furent très bien reçus. Le Chapitre leur offrit un souper de io s. et
leur alloua, savoir au fondeur de Coulomb, 17 s. et « au maistre de StLo, avec lequel ils ont marchandé de fondre troys cloches, pour son vin, 34 s. »• ·
« Au fondeur de Paris », le malchanceux Odon, « quant on luy a donné congey parcequ'il s'est submis à fondre les tinterelles », on donne « 10 livres ».
MM. les Chanoines n'hésitèrent pas une seconde à tenter une nouvelle fonte et à la préparer. Sous la mention « achat de métal pour la deuxième fonte », le comptable constate l'achat, pour cette seconde fonte, i° de 6 tronches de bois à des gens de Renchy, pour 57 s. 6 d. 2° de métal « baillié au serviteur d'Anthoine Le Nepveu, marchant de métal, sur le prix du métal des tinterelles, 50 escus d'or, à 24 s. pièce, valant 80 livres au maistre de la Monnoie de St-Lô, pour 3.400 livres de métail, 437 1. 5 s. ».
Les ouvriers semblent avoir été surveillés par missire Nicolle Le Pelley, porté à ce compte de 1483-4, comme recevant « cent sols de gages pour prendre la chargue que avait Bosquain (1), touchant la fabrique pour 9 mois du présent compte et pour avoir vacqué sur les ouvriers de l'oeuvre de la tour ». Il jouissait, en outre, d'une pension de 40 s. pour la garde des reliques. L'année suivante, il occupait encore les mêmes fonctions. En août 1484, le Chapitre avait traité avec Johan Vic ou Vinc, horlogier de Paris, sur l'œuvre des mouvemens de l'orloge par un prix de 300 livres, sur lesquelles il en avança 200. Les fournitures étaient au compte du Chapitre. Il est évident que cet artisan fut choisi, non parceque les horloges étaient trop rares à cette époque pour qu'il y eût dans le pays des ouvriers préposés à leur construction », car nous verrons plus loin qu'il y avait des horlogers émérites à Caen, Saint-Lô, Rouen et peutêtre aussi à Bayeux, mais parceque, faisant grand, le Chapitre voulut s'assurer la possession d'une œuvre de la dynastie des Vinc ou Vie, dont un des membres, Henri, mécanicien du xive siècle, fut l'auteur de la grosse horloge de la tour du Palais, à Paris.
Le Chapitre poursuivant, par ailleurs, l'œuvre de l'habitacle destiné à l'horloge, faisait payer « le 5e jour de febvrier (1485) à deux plombeurs de Rouen, venus pour visiter la tour (c'est-à-dire la partie supérieure (1) Cardin Bosquain était logé dans une chambre que nettoya G. Quédeville, après son décès de la peste, en février i483. On trouve au compte de cet an cet article: « Donnez à vng prestre chappelain de Monceaulx, pour avoir estey en la maison de Bosquain, audit lieu, pour escripre ce qui estoit deu à la Fabrique, et estoit lors ledit Bosquain malade de la peste, 2 s. ».
exécutée en charpente, ou le bonnet proprement dit, avant de le recouvrir en plomb) to s., et le 8 mars (suivant), à Raullin Le Roux et Raullin Le Grant (lesdits deux plombeurs), 20 s. ».
En cette année, 1484-5, le Trésor encaissa gi7 1. 19 s. pour l'œuvre de la tour et de l'horloge, et la recette générale s'éleva à 1.843 1. 16 s- 7 d. Il y avait en magasin, appartenant à la fabrique, 2.851 livres de plomb. Les deux fondeurs allèrent à Caen et à Honnefleu (Honfleur), acheter de l'étain et du plomb. A Caen et à Rouen, ils achetèrent 17.234 livres de plomb, au prix de 25 1/2, a8 et 30 livres, le millier. Il y eut donc :0.085 livres de plomb mis en œuvre. On y ajouta 312 livres et un quart d'estain. Le coût de ces deux métaux fut de 529 1. 18 s. 2 d. (1). L'amenage, par eau, avait lieu de Rouen à Bernières, et le chariage, du hâvre de Bernières à Bayeux, par un nommé Jehan Droé, qui reçut 4 1. pour 4 voyages de son harnois.
On acheta le clou à plomb chez Manourry « féron à Livarot par les prix de 8 s. le mille, pour le simple, et 16 s. le « renforcié » 9 milliers de clou à gautier, coûtèrent 88 s. 18 1. furent remises à Denis Pontilz « pour acheter un millier de fer pour les ouvrages de l'église ». Voici les noms des ouvriers employés à la plomberie Raullin Le Grant, qui, avec son varlet-aprentif, gagnait 8 s. 6 d. par jour; Raulin Le Roux, son frère, 2 s. 9 d. G. Fillastre, 5 s. J. Blouaiz, Raouilin Gaillart et Pierres Le Grant, 4 s. Ils besognèrent de la semaine du 11 avril au 4e jour de la première de novembre. Ils employèrent plus de 20 sommes de charbon qui coûtèrent 7 1. 10 s. 7 d., et 38 fûts de pipe et 3 muys, du prix de 9 1. 9 s. i d. La table à jeter le plomb, formée de 2 aez de chesne et de fou (hêtre), coûta 5 s. et le boys ront pour faire les quatre pieds de ladite table, 22 d. ».
Les plombiers, qui, le ier mai 1485, avaient reçu 15 d. de gratification pour avoir planté le mai, n'allaient pas vite en besogne, si bien que le lendemain, 2, le Chapitre prenait une Conclusion nommant un commissaire pour faire achever la couverture de l'horloge au plus vite. Le 11 octobre 1485, le travail des plombiers était terminé.
Une lacune regrettable dans le compte du 3 février 1484 au 3 février 1485, chapitre «achat de boys pour l'œuvre de la tour», nous empêche de pouvoir nous rendre compte d'une dépense de 232 livres 5 s. 8 d., différence entre le détail connu et la dépense totale déduite des totaux du compte du fabricier. Les travaux exécutés pendant cette période par les (1) Atliul de plomb et d'estaiu.
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menuyers et charpentiers se lisent au chapitre de la dépense commune « grosses perches pour faire les eschaffaux à la tour tant pour les charpentiers que plombiers, payé à plusieurs foys, 14 s. 6 d. mise en œuvre pour barder ou border la plate-forme de 28 aez de bois, valant 22 s. 6 d. 17 aultres aes pour plancher ladite plate-forme, du coût de 12 s. 9 d. » Ces ouvriers ne fabriquaient pas leurs échelles, car l'achat de cinq de ces ustensiles est chiffré par 23 s. i d. (i).
Tout était donc prêt pour recevoir l'horloge. « Une nouvelle Conclusion Capitulaire, du 15 juillet 1485, décida qu'il serait envoyé un exprès à Paris, pour obliger l'artisan qui fait les mouvements de l'orloge à les achever. Me Robert Le Ber reçut 15 s. pour ce voyage de Paris d'où il rapporta des nouvelles certaines du mouvement. »
Puis on envoya chercher le fondeur. Me Germain Achart alla « à Rènes en Bretaignes, devers lui », et fut payé de 34 s. (1). Ce fondeur était le maître de Saint-Lô, momentanément occupé, dans la province limitrophe, à des travaux de son art.
Cet habile artisan se rendit de suite à Bayeux et dans la 4e semaine de juillet, on commença à s'occuper de la 2e fonte. Le fondeur reçut 20 s. de vin « quant fut faict le marchié avecques luy de fondre la cloche de lorloge pour la ire fois » (2).
On commença par déterrer la cloche faillie elle fut deffouie. cassée et dépichée » par 5 hommes qui eurent en paiement s. i d. (1). On dépensa i d. en fagot pour allumer le feu pour rompre les pennées de la cloche faillie. On ajouta à ses débris 30 livres de métal, achetées « au greffier des esleux, 75 s. et d'autre métal venu de Longues, dont l'apport coûta 2 s. 6 d. et qui paya 8 d. au poids le Roy. Or, le taux de ce poids étant de 3 d. par 100 livres pesant, ce métal venu de Longues devait peser dans les 260 livres (2).
Tout ce métal fut pesé sur place, car nous nous lisons dans cette même « dépense commune que l'on paya à deux serviteurs de Chrestien (le préposé au poids le Roy?), 2 s. pour avoir apporté ce poys à la fonte et 3 d. pour le reporter (i).
Le métal prêt, on s'occupa du four. Un maçon passa 2 j. et demi à le réparer 2 hommes lui aidèrent à en relever l'astre leur salaire, compris celui de Renard Jacques qui aida à charger la pierre, fut de 12 s. 8 d. (]) Dépense commune.
(3) Mises pour la fonte des cloches.
« Quatre faez de vaulles et deulx faez de pieulx pour faire le fourneau pour affiner le métal, coûtèrent 5 s. 6 d. vng aultre faiz de pieulx pour ledit fourneau, 7 s. » (1).
« A 3 hommes qui ont vuidé la fosse pour faire le moulle » on donne « 5 s. 6 d. A deux menouvriers pour 4 jours à tirer les terres de la fosse et à battre les fondemens du fourneau et les terres du mole et à amener de la pierre, à 22 d. chacun, 14 s. 8 d. » (1).
Il fut employé, tant pour la façon du premier moulle (celui de Prime sans feste) que pour commencer le deuxième (celui de l'horloge), 26 charretées de terre, du prix de 26 s. 13 autres servirent à enterrer le molle de cette dernière cloche, coût 13 s. (i et 2).
22 d. furent payés au maçon qui tailla la pierre et assit le fond du moulle on dépensa 23 s. 8 d. de bourre pour mesler parmi la terre des molles et en graisse pour graisser le moulle (1).
Une règle au fondeur pour dévaler la terre à la fosse est cotée 12 d. deux aez pour lui faire un compas, 2 s. (1).
« A deux menouvriers qui aidèrent à faire le moulle de la deuxième fonte et administrer matières à place », on donna « 22 s. » (1). « Huit cent oeufs furent employés « pour faire la chape du second moulle de l'horloge coût « 32 s. 4 d. ». « Cercles à tonne et osier pour lier la chape de ladite cloche » s'élevèrent à « 18 s. i d. », auxquels il convient d'ajouter « 16 livres de fil de fer et 4 livres de fiscelle pour lier le molle, à 2 s. 6 d., total 47 s. 4 d. et 1 1 s, pour « piastre pour faire les ances et lier la chape par le bas (2). »
La cloche devait porter les armes de l'église et celui qui les grava reçut pour sa peine 4 s. (2).
Le combustible pour la fonte et l'affinage du métal nécessita une dépense de 9 1. 8 s. (2). Le jour de l'affinage, MM. du Chapitre payèrent « 36 s. pour le desjeuner et le disner du fondeur et de ses serviteurs » (2) à lui fournis par ledit Chapitre. Le compte en nomme quatre Phelippin Gilorey (3), Vincent Marie qui enfonçait le métal, Jacquet Mangin et Cardin Raoul (a). D'autre part, il fut payé « à Robinet le Barbier (un aubergiste sans nul doute) pour la despense du fondeur et des hommes qui estoient avecques lui durant la fonte pour luy aider, 3o s. 2 d. », et « pour leur disner, quant fut fondue l'horloge, 34 s. 6 d. » (i). (1) Dépense commuue.
(a) Mises pour la fonte.
(3) Mises extraordinaires.
« Henry Gohier b reçut « pour diverses matières prises de luy pour la fonte, 50 s. 10 d. » (r).
La fonte eut lieu la troisième semaine d'août. Elle était réussie cette fois.
« A 4 serviteurs qui ont aidé à enterrer et déterrer la cloche, etc., on donna pour <j jours, 3, s. 8 d. » (i).
Le maître fondeur reçut 80 livres, dont il donna décharge, pour avoir fondu les cloches Prime et l'horloge (2).
Les charpentiers et plombiers eurent 20 s. pour leur dîner le jour qu'ils levèrent la cloche 6 pots de sildre furent offerts aux compeignons, pour 3 s. et Richard Le Savoureulx. qui leur avait donné un coup de main, fut gratifié de 3 sols (1) 4 serviteurs reçurent 35 s. 8 d. pour 5 jours à aider à déterrer la cloche (i).
Cardin Raoul, escura la cloche avec « 2 paires de vieulles cardes », 4 s. et eut pour son salaire 3 s. 8 d. (3;.
La cloche fut amenée de la maison de la fabrique en l'église par Savoureulx et autres qui eurent 5 s. pour leur dîner (i). Trois serviteurs, G. Quédeville, Girot Fermine et Philippe Gilorey, qui avaient travaillé 5 j., la quatrième semaine d'août, pour 37 s. 6 d., reçurent un salaire adéquat pour avoir « vacqué j., tant à monter les cloches que à faire et deffaire les eschafaux, la première semaine de septembre (4). Ce fut, en effet, cette semaine que les charpentiers montèrent la cloche en place, à l'aide d'un cable pesant 459 livres, à 1 d. la livre, payé à Perrin la Coille, 2t 1. » (5), pendant que M' Biaise Liégart disait une messe devant lesdits charpentiers, laquelle lui fut payée 5 s. (1). Trente-cinq sols de vin furent alloués aux charpentiers pour cette pénible opération (i). Il fut dépensé 3 s. 6 d. en graisse pour oindre leurs engins et la ferraille de la cloche et en leviers (i).
Les tinterelles, fondues par Odon, avec le métal fourni par Antoine Le Neveu, au serviteur duquel nous trouvons trace d'un versement de 80 livres (compte 1483-4, achat de métal pour la deuxième fonte), furent montées en même temps que le timbre.
La cloche avait été hissée par un pertuis ouvert par Go bot et son com(t) Dépense commune.
(2) Mises pour la fonte.
(3) Mises extraordinaires.
(4) Salaire de serviteurs.
(5) Dépense en cordage.
pagnon, couvreurs d'ardoise, dans la toiture de la chapelle Saint-Thomas de Cantorbéry (2 journées de deux hommes, à 3 s. = 12 s.) et recouvert par eux, la semaine suivante, avec l'aide d'un manouvrier, pendant 5 jours (30 s. pour les deux premiers et 9 s. 2 d. pour l'autre), au total 42 s. 14 d. (1).
Les maçons et charpentiers travaillèrent à préparer la suspension de la cloche cette seconde semaine de septembre, aidés des trois serviteurs, dénommés ci-dessus et d'un autre, qui reçurent pour 5 jours de travail, 36 s. 8 d. (2).
« A Cardin Raoul et Mougin (le premier, fèvre ou serrurier, le second charpentier), pour avoir perchié (mis à sa place) la cloche, par marchié fait », il fut d'abord versé « 70 s. », somme à laquelle s'ajoutèrent 25 s. qui leur furent alloués en outre, très vraisemblablement à cause du bien fait du travail, ou encore de sa difficulté (3). Le timbre était suspendu entre les piliers de la tour, puisqu'on employa trois pièces de futaille, coût 9 s., à border les piliers d'entour la cloche (4).
Pour mettre en place cette cloche de 5 milliers, il avait fallu défenestrer une des huit baies de la couronne. Johan Le Roy, maçon, la rétablit, aidé de G. Le Terrier. Il y fut dépensé pour 4 1. 16 s. ro d. de carrel acheté à Olivier Jehan de Coullonbiës; et une tombe de pierre achetée de Richart Lombart et mesurant 14 à 15 p. de carrel, payée 12 d. (compte de 1485-6) « pour aider à refaire les fenestres de la tour ». (5).
M" Jacques Le Roux, maçon, venu visiter les édifices de l'église, eut, pour son voyage 68 s., et, en oultre, un escu d'or, de la valeur de 34 s. (3). Les 24 et 29 août 1485, deux Conclusions Capitulaires avaient ordonné au fabricier d'acheter 1.000 livres de fer d'Espagne pour les mouvements de l'horloge et de faire donner deux lits au susdit artisan (Johan Vinc) « qui promet de demeurer en cette ville jusqu'à ce qu'il ait achevé lesdits mouvemens ». On le logea dans la maison d'Arry, et il fut payé 3o s. à M. de Saint-Martin qui en était le procureur (6).
Cardin Raoul fournit « deulx poullyes de cuivre pesant 45 livres, et 17 pallettes en quoy tornent les roes desdits mouvemens, et 3o petites (1) Ardoise et couverture.
(a) Salaire de serviteurs.
(3) Mises extraordinaires.
(4) Mises pour la fonte.
(5) Salaire de maçons et carrel acheté.
(Gj Mises pour les mouvemens dudit horloge.
poullyes pesant 4 livres, par marchié faict, à 2 s. 6 d. la livrer, pour « 12 1. 2 s. 6 d. ». « L'horlogeur pour plusieurs mises par luy faictes à Paris, à raison de deulx anges, hommes d'armes, poullyes et cadrans et pluseurs aultres besoignes ?>, fut remboursé de « 104 1. 3 s. 9 d. ». Il reçut aussi pour « huylle d'olive pour oindre les mouvemens pour le rouil, 2 s. » (i), et pour fil de fer acheté par luy « à Cacn pour les tintrelles, 12 s. 6 d., et pour 9 livres de même fil, pris au même lieu « pour parachever la sonnerie » 23 s. 6 d. (i); on paya « à Colin le Sevrey pour peser lesdits mouvemens au poys du Roy en l'église, 10 s. i d. » (1). « L'heure était sonnée, dit le manuscrit Regnault, par un jacquemart deux personnages bardés de fer qui se portaient des coups qui tombaient sur un gros timbre et marquaient ainsi les heures ». Ils étaient dans des niches, puisqu'il fut acheté « ung sassis à estouper les pertuys où estoient les gens d'armes, par un prix de 12 d. » (2). Il fut donné « au maistre des mouvemens quant fut assis le premier homme d'armes, pour ung pot de vin à boire en hault, 18 d. (3) pour ung gallon de vin, la vigille St-Martin (10 nov.), 3 s., et pour « ung (autre) gallon de vin, quant les mouvemens furent assis et que les heures sonnèrent (25 déc.), 5 s. » (1). La 3' semaine de novembre, G. Quédeville et Girot Fermine aident, dans sa besogne, le maistre des mouvements pendant 6 jours, pour 22 sols. La 4' semaine, ils ne font que deux jours et demi et reçoivent 9 s. 2 d. La iresemaine de décembre, un autre serviteur fit 2 jours, payés 3 s. 8 d. (4). L'horloge, installée dans ses parties principales, à cette date, ne reçut ses contrepoys, que Raoullin Le Grant, plombier, et son varlet firent en une journée, pour 8 s. 6 d. (5), que dans la 3e semaine de décembre. Ils dépensèrent 13 d. pour allumer leur feu et en chandelle (3). Ces contrepoys étaient suspendus par 72 livres de cordages, d'une valeur de 66 s., achetés de Perrin La Coille. Il y avait deux contrepoys un grant et un petit, témoin, au compte de 1484 à 1485, cette mention (6) « pour une hache, qui fut rompue en apétichant le grant contrepoix de lorloge, 2 s. 6 d. ». Le cordage passait à travers un pertuys, créé dans la voûte par le maçon qui aidait les plombeurs et qui lui fut payé 3 s. 8 d. (compte de 148^ (1) Mises pour les mouvemens dudit horloge.
(2) Achat de bois à mesrien et de aesscrie (i485-6).
(3) Despense commune.
(4) Sallaire de serviteurs.
(5) Sallaire de plombeurs.
(6) Mises extraordinaires.
à 1486) (1). Il fut dépensé en plâtre 12 s. 6 d. Vingt aes de boisfurent employés à faire les couvercles des oos des voûtes et coûtèrent 15 s. Neuf autres aez et deulx crostes espesses, du prix de 10 s. 9 d., servirent à faire la chambre des mouvemens dans cette chambre, on plaça une eschielle de 15 deniers. Et pour bien mettre l'horloge nouvelle à l'abri des indiscrets ou des voleurs, on fit faire une clef neuve et changer les gardes des huys de la montée de la tour (2).
En 1484-5, on payait à G. Quédeville et Girot Fermine, 2 s. pour avoir mis ens (renfermé) le boys qui estoit en la maison de la fabrique, lequel on embloit (volait) (5), et le 2 février i486, les chanoines des Essartiers, de St-Martin, et le fabriquier ne trouvaient « rien » dans les offrandes à N.-D. sur le tref et à la chapelle sous terre « pour ce que les boettes ont estey rompues et desrobées ».
Le painctre et Raoullin Le Grant eurent 20 s. pour avoir assis l'ange sur la tour (2). Cardin Raoul vendit 72 s. huit flouettes à mettre sur les huit petits piliers de la tour (2). On'paya « à Pierres Hardy, pour dorer la pommette et rayons (les huit nervures ou crestes montans des huit angles à la claire-voie) de ladite tour et paindre le demourant du bonnet de fleurs de lis de blanc et de noir, par marchié fait avecques luy, par Messieurs les Commissaires, par le prix de 24 escus d'or du prix de 24 s. pièce, 40 1. 16 s. pour avoir doré l'entrepied dentre lange et ladite pommette, par marchié, 6 1. ». Et comme il se plaignait « d'avoir perdu aux marchiés dessus dis » on lui donna une gratification de 4 1. 10 s. (3). Pour exécuter son travail, le peintre était placé dans une « tente ou pavillon » tendue « entour ladite pommette » sur un grand cercle et de plus petits, du coût de 4 s. i d., et cousue « en fil de corde à erbaleste ». 105 s. d'un article de ce compte sont alloués <t pour avoir refreschy la paincture du Chapitre et l'ymage de St Soupire et de Ste Catherine et pour avoir painct 4 des piliers de la tour ». « Demy quarteron de feuilles d'or pour dorer le soleil qui montre les heures au cadran comme à l'horloge du Palais à Paris, construite, de 1370 à 1380, par Henri de Vic qui, logé dans la tour du Palais, recevait 6 s. parisis par jour, fut acheté 4 s. 6 d. (4). « Troys ouvriers du mestier dorlogerie, lun de Rouen, les deulx aultres (1) Sallaire des maçons et carrel achate.
(2) Dépense commune.
(3) Mises pour la doreure et paiticture de la tour.
(4) Mises pour les mouvemens dudit horloge.
(5) Salaire de serviteurs.
de Caen et de St-,Lo », envoyés quérier par messagiers spéciaux, vinrent visiter ledit horloge et il leur fut « baillié pour toult, par le Chapitre, 16 1. i s. 7 d. » (i).
L'ouvrage vérifié et accepté par eux, le Chapitre paya à à Johan Vinc, l'horlogeur de Paris, pour parpaye du premier marché fait avecques luy, montant à la somme de 300 livres, donc a esté par mon prédécesseur (dit le fabriquier Boutin), payé 200 livres et le résidu montant à cent livres payez par moy audit Vinc par pluseurs foys, 100 livres » à ce prix convenu, « pour ce que lesdits mouvemens excédoient le devis dudit marchié. par Conclusion du Chapitre on ajouta cent livres » (1). Cette horloge semble avoir été inaugurée pour le jour de Noël 1485. A balancier, comme toutes celles antérieures au xvi" siècle, elle se composait, comme elles aussi, de deux corps de rouages extrêmement simples. Le premier, celui des heures, ne comportait que trois roues celle qui supportait le poids et le contrepoids, dont l'un monte, pendant que l'autre descend celle qui portait l'aiguille indicative des heures, au nombre de 24, et enfin la roue de rencontre, dont les dents taillées en rochet entretenaient le mouvement oscillatoire du balancier nommé foliot. La sonnerie avait aussi une roue motrice qui portait le poids et le contrepoids elle engrenait dans un pignon fixé au centre d'une autre roue, appelée chantore, laquelle entraînait dans son mouvement de rotation le volant, modérateur obligé de tout rouage de sonnerie. Les chevilles ou brochettes qui servaient à lever le marteau frappant les heures sur la cloche étaient placées à l'extrémité du diamètre de la roue motrice et perpendiculairement à son plan.
Nous avons vu plus haut qu'à Bayeux, l'heure était frappée par deux hommes d'armes. Ils étaient mis en mouvement par un mécanisme spécial actionné par la roue motrice de la sonnerie. C'est évidemment pour ce perfectionnement que les chanoines gratifièrent Jehan Vic de ioo livres. L'horloge amoureuse, de Froissart, dissèque par le menu une horloge ainsi composée.
Dans la première semaine d'avril 1486, les menuisiers et charpentiers commencèrent à finir la tour, c'est-à-dire à exécuter la claire-voie et le bonnet proprement dit. Il y en eut treize d'employés: Phelippin Gires, à 4 s. 6 d. Phelippin Le Breton, à 3 s. 9 d. J. Cécile et son fils, le premier à 3 s. 4 d., le second à 3 s. J. Le Bouchier et son fils J. Cardine et son fils; J. Pinot et son fils; J. Le Savoureux Pierres Le Coq et son (1) Mises pour les mouvemens dudit horloge.
fils, ces derniers à 3 s. Ils reçurent, ensemble, un salaire de 104 l. 10 s. 10 d. (1).
Cette première semaine d'avril, J. Cécile et son fils vaquèrent « à doler et à syer le boys qui estoit au cymetière Saint-Sauveur ». La semaine ensuivante, les charpentiers le montèrent « sur la voulte » (1). J. Miton, un serviteur, y aida deux jours et fut payé, à 22 d. par jour, 3 s. 8 d. (2). Ils terminèrent leurs travaux à la fin de la 4e semaine d'août, après avoir mis en œuvre pour 24 1. 10 s. 8 d. de bois à mesrain et de aesserie, acheté à un charpentier de Castillon. à Michiel Le Coquu de la Bazoque, à Phelippin Gires, à Pouchet et à M. (le chanoine) des Essartiers. Le détail nous indique l'emploi de « huit planches fort larges et espesses pour l'alée de la galerie (claire voie) de la tour de tout hault » d' « une pièce achatée pour faire des hanches à porter les planches de ladite galerie avecques un long sassis », de « 12 claes et 16 perches à faire porte-mains, 7 s. 6 d. » et d'un autre « sassis à estouper les pertuys où estoient les gens d'armes » (3). Les charpentiers qui syèrent le bois du cymetière eurent, pour leur vin, 2 s. 6 d. (4).
Quand leur travail du bonnet fut achevé, 10 s. de vin furent octroyés aux ouvriers du bois, ou charpentiers (5). Ce fut la dernière semaine d'août. Pendant les trois premières semaines de juillet, Gilorey et deux compeignons passèrent 16 jours « à nestoier les goutières et aux tours de l'église, et à 22 d. par jour, reçurent 4 1. 6 s. 2 d. Gilorey « nestoia faussi) au clouaistre et amassa à place terre et pierre pour faire le fourneau aux plombeurs », pendant 4 j. pour 7 s. 4 d. (2).
La 2e et la 3e semaine du même mois, Brasart et un autre couvreur réparèrent successivement les couvertures et reçurent 40 s. 6 d. le premier, pour 9 j. 1/2 de travail, 28 s. 6 d., et le second, pour 4 j. seulement, 12 s. 3 jours de serviteurs, à 22 d., coûtèrent 5 s. 6 d. (6 et 2). Les maçons, servis par Girot Fermine, payé 6 s. 5 d., estoupèrent « les troux d'entour la couronne » pendant 3 j. 1/2 (2).
Ce fut au tour des plombiers d'apporter leur concours à l'achèvement de la tour. C'était un concours artistique, car le plomb employé fut l'ob(t) Salaire de menuyers et charpentiers.
(3) Salaire de serviteurs.
(3) Achat de bois à mesrien et de aesserie.
(4) Dépense commune.
(5) Mises extraordinaires.
(6) Ardoise achatée et salaire de couvreux.
jet d'ornements spéciaux, tels qu'on en usait alors dans la construction des basiliques imbrications, relèvement en bosse, crestes, etc. « Pour 3 sommes de boys sec à jetter les crettes en moulle, 4 s. 6 d. ». Le Chapitre s'adressa à des artistes. « Robinet Eloy, plombier de Rouen, venu pour voulloir marchander à Messeigneurs » avait reçu 10 s. Associé à Raoullin ou Raoullet le Grant, il entreprit le travail. « A Robinet Eloy et Raoullin Le Grant, plombeurs », porte, sous la rubrique « salaire des plombeurs», le compte du fabricier, « par marchié faict pour parachever de leur mestier la couverture de la tour, comme appert par la cédule du marchié, 130 livres ». « L'obligacion du marchié, écrite par Jehan Rosel, coûta 22 d. Les plombeurs reçurent « pour vin du marchié, 10 s. 1 d. » (1). Ils commencèrent à travailler la première semaine de septembre. La fonte semble avoir eu lieu en haut, au risque d'accidents possibles, car nous voyons payer « 4 s. à 4 hommes qui ont aidé à monter le plom à la fonte » (2) et « à vng homme qui a aidé à monter le plomb à la fonte, 21 d. » (1).
A ne compter que le plomb et l'étain achetés en dernier lieu de février 1485 à février i486, il fut mis en œuvre 28.230 livres du premier métal, à 25 et 26 livres le millier, et 540 livres d'estain à 13 1. 10 s. le mille (3), qui coûtèrent 792 1. 3 s. i d. Le combustible employé comprend 13 sommes de bois vert, pour 14 s. 6 d. du bois sec pour 4 1. 10 s. i d. 52 sommes de charbon de bois du prix de 12 1. 12 s. 6 d. On usa de sept pièces de futaille et de neuf pipes, payées ensemble 78 s. 6 d. (les pipes à 4 s. 6 d., les futailles à s. i d.). Il fut en outre fourni pour 10 s. « d'estoupes et de couytil (1) ». Le clou à plomb, ordinaire et renforcié, fut payé à Girot Carrel 15 1. 11 S. 4 d. pour plus de 9 milliers (4). Les plombiers reçurent au cours de leur travail « vin .quant commencèrent getter en table, 11 d. vin quant fut assise la première table de la couverture, 2 s. 9 d. » (i).
Le prix de leurs outils est assez curieux « un saes à passer le sablon, 15 d. pour 2 eschielles de 12 p. de long, 6 s. 6 d. pour 2 cannes, 11 d. pour 3 seigles, tant pour les plombiers que pour les carpentiers, 4 s. en cercles et osier pour relier une quaque aux plombiers, 18 d. pour une rondelle pour les plombiers à mestre l'eau, 2 s. bd. pour une quenne (i) Mises extraordinaires.
(2) Salaire de serviteurs.
(3) Achat de plomb et d'estain.
(4) Ferronnerie et clou achate.
à mestre de l'eau pour les couvreulx; 5 d. vng arroseur à moullier le sablon, 12 d. (1) ».
Le travail semble avoir été fini, dans quinzaine, car la 3e semaine de septembre, Johan Le Savoureux abat les eschaffaux d'entour le bonnet, auxquels on avait employé t livre de ficelle et 23 de landon, coût 15 s. 4 d. (2) et reçoit 6 s. (3). Ensuite, deux serviteurs, moyennant 8 s. 4 d., passèrent 5 j. à parnestoier les gouttières, tant hault que bas; un autre ramassa les cendres de dessus les voûtes et celles de l'estain et les porta au fourneau, pour 2 s. 8d.; à i serviteur pour 2 j. parnestoier les goutières et ramasser les rognures de plomb et ensuite j. la 4e semaine de septembre, 9 s. 2 d. « audit serviteur pour servir le maçon qui besoigna entour le cadran et pour nestoier les gouttières d'après, 1 j., 22 d. » (4). On commença par fondre les rognures de plomb, puis les cendres. On acheta une pouche de 3 boisseaux, val. s. pour porter celles-ci à la rivière, pour les laver, dans une corbeille (11 i deniers), à un quai [3 s. 8 d.). « Au frère de Raoullin, pour avoir lavé lesdites cendres et jetté le plomb en table, par marchié, 55 s. ». Celui qui les fondit, adoucies avec de la graisse, eut un pot de vin et un pot de sidre, de 28 deniers (i). « Les plombeurs pour avoir lavé les derraines cendres et nestieures et rongneures du plonc auxquelles se sont trouvées 800 livres de plomb et 160 livres de soudeure et pour les avoir gettées en table » eurent « 20 s. ». Ils reçurent donc en tout 131 1. 10 s. i d.
Robinet Eloy étant tombé malade pendant les travaux de couverture, il lui fut « donney par MM. du Chapitre, comme appert par mandement en faveur de la maladie dudit Robinet, 70 s. ». Il fut remplacé par le frère de Raoullin (1).
Le 4 octobre, l'ouvrage étant accompli, les plombiers furent gratifiés de 17 s. 5 d. (i).
« Le fils de Johan Le Roy et son compeignon vacquèrent un jour et demi à asseoir les potences qui portent les goutières de plon, pour getter l'eau hors le bonnet, et reçurent 11 s. (5).
L'œuvre de la plomberie fut visitée par deux plombiers de Caen, mandés par MM. et il fut donné à chacun 15 s. (1). Phclippot Brasard, de (1) Mises extraordinaires.
(a) Despense en cordage.
(3) Salaire des menuyers et charpentiers.
(4) Sallaire de serviteurs.
(5) Sallaire de maçon.
Trungy, et son compeignon travaillèrent encore aux couvertures 4 j. la 4e sem. de juillet; 3 jours la 4e d'août 3 j. la 3e de septembre, et 3 j. la 3e et furent payés 1. a s. A ces réparations et à celles de juillet précédent, il fut employé 5 milliers d'ardoise, à 30 s., achetées de J. Quentin, de Balroy (i).
Denis Pontilz était le feronnier du Chapitre il gagna, cette année, 43 1. 6 s. •? pour la besoigne par luy faicte de son mestier » (2). Nous trouvons, dans ce compte (fév. 1485 à fév. 1486), les dépenses suivantes concernant le cadran de l'horloge « cinq grands sassis à faire les tiénons pour le couvrir, 6 s. 3 d. (3) à J. Le Savoureux, pour en abattre les alleurs, 5 s. 6 d. (4) au varlet du plombier, « pour descouper et nestoier les gouttières de dessus, i d. (5); au fils J. Le Roy, « pour avoir besoigné entour », 3 s. 8 d. (6), et à son serviteur, 22 d. (2) en chandelle pour veoir à « asseoir les verges du cadran» et achever ledit œuvre, 17 d. (septembre 148e) i échelle pour le mouvement du cadran, 16 d. (5). Le cadran était-il entre les deux tours pyramides ? Ce paiement fait en septembre 1486 le laisserait croire « à Gyot Carrel, pour vng cent de clou renforcié à refaire la closture d'entre les deux tours par où on pouvait aller aux verges du cadran, 1 s. 4 d. (2). Ce cadran avait un soleil tornant au vent, payé 10 s. à Cardin Raoul, le ferronnier serrurier; et qui fut doré pour 5o s., par Perrin de la Porte, peintre, qui peignit aussi le cadran, par atachement (7).
La 3e semaine de septembre 1486, on paya au. même « Cardin Raoul, pour 8 bannières ou flouettes, à mettre sur les 8 piliers de la clère voye, à 6 d pièce, 48 s. au même polir 8 aultres flouettes, à mettre sur les aultres 8 piliers de au dessoubs, 48 s. à Perrin de la Porte pour avoir painct les dites 16 flouettes, en devises armoiriés, par marchié faict, 4 1. 8 s. à Jeh. de la Rue, pour avoir painct ladite tour, en dessoubz du bonnet, par marchié faict, 25 s. (7).
Deux horlogeurs de Caen, mandés par Messieurs du Chapitre, à certaines fins, reçurent 3o s. pour leur examen et Joh. Vinc, pour la par(1) Vrrlnisp nrhalpe et sallaire de couvreulx.
(a) Ferronnerie et clou achaté.
(3) Achat de bois mesrien et aesserie.
(4) Sallaires de serviteurs.
(5) Mises extraordinaires.
(6) Sallaires de maçons.
(7) Mises pour la paincture de la tour.
paye de son marchié d'avoir fait les mouvemens, 35 1., ce qui porte son salaire pour la confection de l'horloge à 435 livres (1)
Quand la nouvelle horloge et la tour eurent été visitées et reçues par M" Jacques Le Roux, maçon, honoré de 6 s. 6 d. quand il eut agréé le nouvel édifice, pour un autre honoraire de 35 s. « deulx hommes descendirent les mouvemens du vieul horloge et la chambre qui estoit rompue et mirent le tout en la plomberie, pour un salaire de 3 s. (2). »
La tour complète se composait, à cette époque du corps octogonal pierre d'un seul étage, d'un dôme ou coupole, surmonté d'une seconde couronne dite couronne de hault et d'un clocheton. Elle avait 63 m. de haut. Nous allons maintenant donner d'après les comptes des fabriciers, de février 1483 à février 1487 (v. s.), le coût des édifices de la tour qui complétèrent la partie octogonale (édifiée par le Chapitre et payée par de Harcourt) et celui de l'Horloge et de ses accessoires.
1"
Compte du 3 février 1483 au 3 février 1484. Pâques étant le 18 avril. Paul Amyl, fabriquier.
En suivent aultres mises faictes pour et à l'occasion tant du nouveau édifice que de la cloche.
(1) Mises pour l'horloge.
(a) Mises extraordinaires.
Bois achaté pour ledit édifice 259 1. 18 s.d. Ferronnerie 40 3 2 obArdoise et couverture. 27 Cordage pour ledit oeuvre 76 s 8 ob.Aultres mises à cause dudit édifice 16 3 4 °bCarrel, caulx et sablon 13 8 6 Sallaire de charpentiers 389 17 id. de serviteurs 22 5 6 Aultres mises pour la construction de lorloge 801 19 3 Sallaire des serviteurs ayant servi aux fondeurs
dans leur œuvre 416 4 Aultres mises tant pour les mouvements que
pour la cloche 216 4 6 Achat de métal pour la a" fonte 517 10 Despense faicte pour la couverture de la tour. 126 10 Total 2346 1. 15 s. id.
Boutin, fabriquier
Sallaires de plombeurs 146 1. 7 s. 4 d. Ardoise et couverture. 7 2 6 Ferronnerie 100 18 4 Achat de boys pour l'œuvre de la tour (lacune 53 4 restaurée pour le prix par calcul avec le total).. ^.(232 15 8) Sallaire de serviteurs 14 1 4 Mises pour la fonte des cloches 133 6 r Achat de plomb et d'estain 529 18 2 Mises pour la doreure et paincture de la tour.. 56 16 7 Dépense en cordage 33 8 7 Mise pour les mouvemens dudit horloge 386 18 5 Total. 1697 1. 3 s. d.
3°
Compte du 3 février 1485 au 3 février 1486. Pasques étant le 26 mars. Jehan Boutin, fabriquier
Sallaires de plombiers. 131 1. 10 s. id. Ferronnerie et clou achaté 59 16 7 ot>. Achat de bois à mesrien et de asserie 23 10 8 Sallaires de menuyers et charpentiers 104 10 10 Sallaires des maçons et carrel achaté. 8 7 ro Sallaires de serviteurs 8 16 9 Mises extraordinaires 49 r5 6 Achat de plomb et d'estain 792 3 1 Mises pour la paincture de la tour 13 9 · Mises pour lorloge. 36 Io Total. 1228 1. 10 s. 4d.
RÉCAPITULATION i° 1483-4 2346 1. 15 s. 1 d. 2° 1484-5 1697 3
3° 148S-6 1228 10 4
Total. 5272 1. 8 s. 5 d.
Compte du 3 février 1484 au 3 fév. 1485. Pàques étant le 3 avril. Jehan
On briguait la charge de gouverner cette horloge, car celui qui l'exerçait, non seulement en recevait un traitement, mais encore était exempt
de la taille, comme nous le voyons dans une Conclusion Capitulaire du 14 janvier 1498, qui signale la candidature d'un nommé Legrain. Une autre, du 3o décembre 1517, porte que « le fabricier parlera aux élus et aux officiers du Roi pour faire exempter de la taille celui qui gouverne l'horloge, attendu qu'il sert pour le public ». Il semble résulter de ceci que l'exemption n'allait pas toute seule et en outre que les questions de taille étaient jugées alors, concurremment par les « esleux et les officiers du Roy.
La cloche de l'horloge, à cause de sa destination, dut échapper aux ravages des Protestants, qui ne s'attaquèrent qu'aux bronzes liturgiques, dont ils en respectèrent toutefois deux, pour le couvrefeu et les appels de la commune. On ne rencontre d'ailleurs aucun document qui parle ou de sa disparition ou de son remplacement. Pour nous, elle existait encore en 1676, lors de l'incendie qui réduisit en plomb fondu et en cendres, et la partie en bois et plomb qui couronnait l'étage octogonal de pierre et les cloches qu'elle abritait.
L'année qui suivit ce grand désastre, le Chapitre fit marché avec un fondeur du nom de Chapelle Antoine, pour la fonte du timbre et des tinterelles qui sont dans la tour de l'horloge, pour une somme de go livres. Le timbre pesait 3. 375 livres et les chanterelles 483, 357, 275 et 245 livres.
En 1713, la tour ancienne, ou plutôt son couronnement, fut remplacé par un dôme de pierre, surmonté d'une lanterne dorique, édifié sur les plans de Moussard. L'évêque de Nesmond dépensa 23.000 livres dans cette reconstruction. M"e de Crouay (i), de la religion réformée, offrit une grande quantité de bois pour la reconstruction de la charpente. Cette tour, qui n'était pas sans un réel mérite et dont nous avons déjà eu l'occasion de parler dans une étude sur Moussard, n'avait, dit Gassion, rien d'approchant de la délicatesse et de la beauté de la première. En 1727, lors de la refonte de la plus grande partie des cloches, on livra à la fournaise le timbre de l'horloge que l'on réduisit à 1.861 livres. Mais le résultat fut si piteux que, dès le 30 octobre suivant, on le porta au poids de 3.400 livres.
Le 9 juillet 1728, M. Moussard, architecte, recevait du Chapitre une gratification de 300 livres, pour avoir eu soin de la fonte des cloches, les faire monter, faire monter et placer l'horloge sous la calotte couverte de la tour de pierre.
(1) Cette femme de bien fut aussi une bienfaitrice insigne de nos hospices.
Tracé en forme ordinaire, c'est-à-dire pour être sonné à la volée, Cécile, le timbre de l'horloge, porte l'inscription suivante Anno Domini 1727, Pontificatu Benedicti decimi tertii, regnante Ludovico decimo quinto, sedente Serenissimo principe Francisco Armando episcopo Baiocensi, domino Radulph canonico de Damno voto fabriciario ecclesie Baiocensis, nominata sum Caecilia. Claude Brocard, Jean-Baptiste les Brocard, F. Poisson et A. de la Paix, m'ont faicte.
Son diamètre est de 4 pieds 5 pouces, ou 54 pouces, ce qui, selon le tarif du poids des cloches d'après leur diamètre, accuserait 3.367 livres, si ce tarif était exact.
Il survécut aux jours troublés de la Révolution, pendant lesquels sa voix sereine et impartiale continua de scander le cours du temps, et c'est encore lui qui nous donne quotidiennement l'heure. Les quatre chanterelles étaient ses aînées et avaient conservé le poids que leur avait donné Antoine Chapelle.
La ville de Bayeux dut prendre soin de l'horloge, dès 1790 (1). L'année suivante, il fallut mandater le coût de la réparation du câble qui soutenait le poids. L'horloger Exupère Rouelle qui la soignait et conduisait par marché passé avec le ci-devant Chapitre, moyennant 150 livres par an, réclama deux années de traitement et se démit de ses fonctions, le i" juillet 1793 Il fut remplacé, aux mêmes conditions, par J.-B. François Dubosq, également horloger.
Celui-ci, en entrant en fonctions, fit visiter l'horloge par trois de ses confrères, les sieurs Vimard, Quesnel et Lécuyer, qui trouvèrent l'horloge de l'église Notre-Dame, ci-devant cathédrale, en général mauvaise, et constatèrent qu'une des principales pièces était cassée. Dubosq exposa la situation au Conseil Général, le 10 octobre 1793, et demanda l'autorisation d'y faire provisoirement les réparations indispensables, n'étant pas possible de la changer cet hiver. «Le Conseil autorisa ces réparations chiffrées de 20 à 25 livres et arrêta que l'orloge de l'église ci-devant Charité sera apportée et montée dans la tour de l'orloge, au lieu et place de celle existante, pour le printemps prochain, la saison avancée ne permettant pas de le faire auparavant. »
(1) Pour toutes les dates ci-après, se reporter aux registres municipaux et du club.
On agissait avec la plus stricte économie et non sans raison car, hélas en ces jours de tourmente, il fallait faire face à de grosses dépenses, plus ou moins urgentes et de nature la plus disparate.
Le 27 prairial an 2(15 juin 1794), furent notés sur le cylindre du carillon, en remplacement des airs religieux, les chants du Çà ira et de la Marseillaise, etc. J'ai vu, dans mon enfance, chez le sieur Yvorv, bâtonnier et gardien des édifices de la Cathédrale, ce cylindre qui portait la trace des étoquaux arrachés et sur lequel étaient mêlés étoquaux de cuivre antérieurs et étoquaux de fer nouvellement implantés. A sa mort, il passa entre les mains du chanoine Guérin.
Le 19 pluviôse an 3 (7 février 1795), on paya à Dubosq, outre sesgages, sur le pied de 150 livres par an, 177 livres 17 sols pour fournitures diverses et réparations à l'horloge, soit au total 406 livres 5 sols. Il est vraisemblable que ces réparations furent faites à la vieille horloge cathédrale comme on le voit l'instrument confié à Dubosq ne valait plus bien cher. L'horloge de la Charité ne fut pas mise à la Cathédrale, mais elle émigra toutefois de la Charité à l'église Saint-Patrice. Le 11 fructidor an 4 (28 août 1796), Dubosq demande de nouvelles réparations. Sur sa requête, on arrête que Basley, officier municipal, Poisson, architecte, et Quesnel, ce dernier horloger, procéderont à sa visite et que les réparations nécessaires seront exécutées par Dubosq, qui mettra en œuvre, le fer, le cuivre et le plomb. Il sera payé sur la justification des matières employées, jour par jour, et des journées d'ouvrier. Mais la Municipalité, fatiguée de ces réparations sans fin à un instrument toujours défectueux, décida, le 5 frimaire an 5 (6 décembre 1796), sur le vu d'un nouveau rapport évidemment défavorable, de faire construire une horloge neuve. Et le 16 du même mois, en rapportant toutes délibérations aux réparations, elle chargea Dubosq de l'exécuter, sur ses propres plans, en utilisant les pièces refaites. Cette horloge devait être de forme horizontale, en roues de cuivre, conformément au plan précité. Dubosq faisait et fournissait. La construction devait être surveillée par le citoyen Philippes.
« Etant convenable, porte l'art. 6 du marché fait avec ledit Dubosq, de donner à cette pièce l'ornement d'un carillon qui soit relatif à son importance, les airs qui y seront consacrés seront notés sur le cylindre par le musicien qui sera choisi par l'administration (i), avec les divisions nécessaires pour annoncer les quarts et les demi-quarts. Le citoyen Dubosq est (t) Ce fut Bréham, l'ancien maître de Chapelle et organiste de la Cathédrale.
chargé de faire la recherche d'un fondeur habile en cette partie, avec lequel l'administration puisse traiter pour la fonte et l'accord des cloches qui devront former ce carillon ».
Dubosq se mita l'œuvre le 5 thermidor an V. Il travaillait, dit un rapport, au domaine sur les logements occupés à la maison commune dans la salle du bureau des émigrés, pour être plus à portée d'être surveillé par l'administration. Son ouvrage, ajoute cette pièce peut demander encore deux mois pour toucher à sa perfection (1). Le 15 germinal (4 avril 1797), l'administration approuve les airs qui précéderont les quarts, les demies, les trois-quarts. Mais ne voilà-t-il pas, qu'en trouble fête l'horloger fait décider un instant que le carillon projeté ne sera pas réalisé parce qu'il nuirait, selon lui, à la solidité de l'horloge. Mais ce triomphe de Dubosq n'est que passager on en revient vite à l'idée première, car le 21 floréal, nous voyons les fondeurs de timbres, dans la crainte de voir revenir sur les conventions conclues avec eux, réclamer un marché écrit. Satisfaction leur fut donnée, puisque cinq jours après, le 26 floréal (15 mai 1797), Pierre-François Dubosq, fondeur, de la commune de Quibou (Manche) est là, avec ses ouvriers, pour la fonte des cloches du carillon. A cette date, on avait déjà dépensé plus de 3.000 livres pour l'horloge. Dubosq, le fondeur, parent peut-être de l'horloger qui s'était adressé à lui, s'obligeait, d'après son marché, à fondre, dans 6 décades au plus tard, douze cloches pour le carillon de l'horloge dont il s'agit, dans les proportions et formes convenues entre lui, le citoyen Breham, l'ancien organiste, maître de musique, et le citoyen Dubosq, horloger, entrepreneur de ladite horloge, savoir: la première et la plus grosse, RE, aura 30 pouces de diamètre et pésera 574 livres 8 onces; la 2e MI; la 3e FA; la 4e FA, dièze; la 5e SOL; la 6e LA; la 7e SI; la 8e UT; la 9e UT, dièze; la iOe RÉ; la 11e MI; la 12e FA, de sorte que toutes les cloches soient justes et d'accord, dans la proportion des tons et des demi-tons, entre elles. Art. 2, l'Administration fournit la matière. Art. 3, Breham et Lejeune (2), maîtres de musique, jugeront. Art. 4, on refera, jusqu'à perfection, l'administration fournissant toujours la matière. Art. 5, le prix est de 600 livres de principal et de 24 livres pour vin le vin, payable toutes fois et quantes, la moitié du principal après la moitié de l'ouvrage et la dernière moitié après le parfait jugé. Logement pendant le travail et usage de 2 lits. On arrêta de faire une proclamation aux citoyens pour solliciter leur (1) Q. Bayeux. ia3, Domaines. Arch. Calv.
(2) Ancien membre de la Musique du Château de Versailles, avant la Révolution.
générosité et venir en aide aux finances municipales. Il y fut magnifiquement répondu et les 9.000 livres que coûta finalement l'horloge, sortirent, tant de la caisse communale, que de la bourse des citoyens,
Le n messidor an 5 (27 juin 1797) le carillon fut accepté par Lejeune Jean-Martin, et Breham Antoine-François-Jacques, maîtres de musique et beaux-frères, délégués ad hoc par l'administration.
Le 6 frimaire an 6 (27 novembre 1797), la Municipalité faisait délivrer à Dubosq, sur sa demande, une treizième cloche provenant du Séminaire de Bayeux et se trouvant dans le magasin de la République, gardé par Fouquet, afin de compléter le carillon. A cette même date, Dubosq recevait un mandat de 200 livres.
Le 21 vendémiaire an 7 (12 octobre 1798), l'horloge fut reçue sur le procès-verbal de parfait des horlogers Quesnel et Champeaux, du 5 fructidor an 6. On écrivit une lettre de remerciaient au citoyen Philippes pour la surveillance non interrompue qu'il a donnée au travail de l'horloge. Ce même jour, on décida d'établir des cadrans et de placer un stile pour marquer la méridienne. On arrêta aussi de faire un plancher au-dessus de l'horloge pour prévenir l'effet des pluies, neiges, brouillards et l'intempérie des saisons.
Un arrêté du Conseil municipal, nommé par le Directoire, ordonnait, le 25 germinal an 6 (13 avril 1798), que les anciens fers de l'horloge seraient vendus pour payer jusqu'à due concurrence les fournitures de la nouvelle. On en tira à peine 300 livres.
L'horloge Capitulaire avait vécu.
Celle qui lui succéda, achetée des deniers municipaux et du produit d'une souscription ouverte parmi les habitants, fut désormais entretenue par le budget municipal et inscrite aux dépenses.
Le Préfet ayant réduit en 1812 (pour le budget de 1813), la subvention accordée à Dubosq, horloger, pour remonter l'horloge un jour l'autre, entretenir les pièces qui peuvent manquer et fournir les cordages, de 300 fr. à 25o fr., le Conseil municipal, conscient des services que rendait Dubosq et voulant le rémunérer équitablement, rétablit le crédit primitif. Ce minuscule conflit, né on ne sait trop sous l'empire de quelles influences, entre le Conseil Municipal et le Préfet, exploité par des intéressés, fut le signal d'une lutte aiguë, quoique ridiculement comique, entre ce même Conseil et celui de la Fabrique de l'église Cathédrale. En sa qualité de gouverneur de l'horloge municipale, Dubosq avait une clef de la tour pour s'acquitter de ses fonctions, Un bedeau du chapitre,
décoré du nom de Rossignol, en avait également, depuis quelque temps, une autre dont il usait pour y faire monter les visiteurs. Dubosq se croyait chez lui là où était son horloge qu'il soignait depuis tantôt vingt ans, à la satisfaction du Conseil Municipal et se permettait peut-être quelques légères licences dans ce qu'il considérait comme son domaine. Rossignol, le bedeau, voyait la chose d'un œil jaloux et faisait grief à Dubosq d'empiéter sur les droits de ses maîtres et de l'Eglise non sans l'arrière-pen'sée très-probablement, de vouloir évincer la concurrence de l'horloger dans l'exploitation des touristes, alors appelés visiteurs. L'antagonisme de ces deux hommes prit bientôt des proportions telles que la fabrique et le corps de ville entrèrent en lutte ouverte à l'occasion de l'accès à la tour d'abord, et ensuite de la propriété de l'horloge.
A l'instigation, et vraisemblablement sur les dénonciations intéressées de Rossignol, qui avait surpris sa religion, le président de la Fabrique ouvrit les hostilités, le 26 mai 1813, dans des termes assez vagues mais gros d'orages. Il écrivait au maire, M. Conseil, un homme sage et un administrateur intègre, que des abus et des dévastations se commettent dans la tour de l'horloge, que des collations y sont faites, qu'on arrache les serrures pour aller partout. On jette des pierres qui cassent toit et vitres un gros échelon d'une échelle a été jeté, qui a failli (?) blesser un chanoine. Le pronom on visait Dubosq comme on le verra plus loin. Le maire, dans sa réponse du 28 mai, sans s'arrêter à discuter les griefs articulés, déclara qu'il espérait que la chose ne se renouvellerait pas et demanda à avoir seul une clef de l'horloge. Ce langage décèle que M. Conseil avait éventé la manœuvre.
Le 16 juin, nouvelle passe d'armes. Le Président de la Fabrique articule un nouveau grief, et d'une portée plus grande en apparence, vu la qualité des témoins. Le trésorier et un membre du bureau des marguilliers, visitant, la veille, des réparations à exécuter, avaient fait quelques observations à l'ouvrier chargé, de l'horloge qu'ils avaient rencontré, et celui-ci, à peine descendu avait arraché les serrures, et fait changer les gardes, afin, disait-il, d'être seul maître dans cette partie de l'église. L'ouvrier, c'est Dubosq.
Le 19 juin, lettre du maire couvrant son subordonné qui n'afait qu'exécuter ses ordres « Vous m'avez demandé, dit-il, de faire cesser des abus dont vous regardiez le sieur Dubosq comme l'auteur, soit par lui ou des étrangers. je vous demanderais de retirer les clefs d'un de vos
bedeaux. Le 7, Dubosq m'a informé que des étrangers s'étaient introduits dans la tour par la porte extérieure donnant sur le planître. J'ai considéré que le moyen d'éviter toutes plaintes était que cet ouvrier fût, comme par le passé, seul dans l'édifice où est l'horloge qu'il soigne et qu'alors. tous les délits ne seraient imputables qu'à lui, pourquoi je lui ai donné l'ordre de changer les gardes de la serrure de la porte, qui n'a d'autre utilité que pour accéder la partie de l'édifice où seul il a journellenient à faire ».
Cette décision très prudente, motivée avec une loyauté parfaite, et qui nous semble dénoterun état d'esprit plus calme et plus digne que celui de M. le Président du Conseil de fabrique, écartait la question des individus, pour ne laisser subsister que celle de principe.
C'était évidemment pour amener M. Conseil sur ce terrain qu'on avait manœuvré jusqu'alors en louvoyant. Sitôt sa lettre reçue, les batteries se démasquent. Le 21 il reçoit l'avis d'une réunion du Conseil de fabrique, à laquelle il est convoqué pour le 22. « La discussion qui y aura lieu pourrait conduire à un accomodement agréable aux parties. » Cette convocation porte 1° que la tour, comme toute l'église, est à la disposition de l'Evêque, que les marguilliers ont droit de visiter tout l'édifice, et 20 que par la porte dont les gardes sont changées, on accède à toutes les voûtes, galeries et plates-formes, que Dubosq y a accès pour l'horloge enfermée dans une « enceinte en bois » dont il a seul la clef que les ouvriers ont besoin journellement de cette porte pour les réparations qu'on en demande une clef.
Le maire écrivit qu'il s'abstiendrait de paraître à la séance. « Je n'ai, ajoutait-il, jamais prétendu refuser l'entrée de la tour de l'horloge à la Fabrique et même lui remettre une clef, du moment qu'elle forme la demande ».
Le 22 juin donc, après avoir délibéré longuement, en présence de l'Evêque, il fut proclamé que la Fabrique seule doit veiller à l'entretien et à la conservation de l'édifice, que l'horloge fait partie du mobilier et qu'elle appartient donc à la Fabrique. Deux commissaires furent chargés de faire, sur ce sujet, un rapport pour le 10 juillet.
Le ier de ce mois, le Maire de Bayeux, après avoir relevé certaines inexactitudes dansTexposition des faits contenus dans la lettre qui lui avait été adressée le 21 juin, poussant jusqu'à l'extrême l'esprit de conciliation, fit cette offre au Président de la Fabrique « Si Dubosq ne mérite pas confiance, qu'on me prévienne et je le changerai ».
Mais les visées de la Fabrique étaient tout autres. Après avoir habilement tiré parti des circonstances, ses membres adressaient, le 10 juillet 1813, au Préfet du Calvados, une pétition pour réclamer la propriété de l'horloge. Dans cette pétition, rédigée par les deux commissaires nommés le 22 juin, on lit: « II existait, avant la Révolution, dans la Cathédrale de Bayeux, une horloge construite aux frais du Chapitre et entretenue par lui. La Révolution commence et la Municipalité eut l'administration de cette horloge, etc. ». Les signataires alléguaient, en outre, que le poids qui pesait 900 kilogs, inspirait des craintes pour la voûte sur laquelle il pouvait tomber; que Dubosq avait fait un jardin sur la plate-forme de la tour et qu'il n'était pas sans inconvénients qu'un préposé de la Ville eût une clef de la tour centrale pour aller à l'horloge.
Cette pétition fut renvoyée au Conseil municipal de Bayeux, afin qu'il en délibérât et présentât ses observations.
Par un très louable scrupule, M. Conseil, voulant laisser ses collègues absolument libres dans leur décision, s'abstint de prendre part à cette délibération, qui eut lieu le 22 septembre 18 13. Les membres présents MM. Montégu, adjoint de Bonvouloir Douesnel, médecin; Le Provost; Héritz Laval; Le Fèvre Fréard Hébert d'Orval Coueffin et Duval arrêtèrent, à l'unanimité, une délibération faisant justice des piètres griefs articulés pour les besoins de la cause et réclamant à bon droit la propriété de l'horloge.
Ils déclarèrent que le poids incriminé, celui du carillon, pesait non 900 kilos mais 700 que le jardin suspendu, dont il était question, se réduisait à quelques plantes de persil, un rosier et une petite vigne que la clef, en la possession de Dubosq, donnait accès à l'horloge par un escalier dont la porte est sur la place du planître et que toutes les portes donnant sur cet escalier sont verrouillées du côté des galeries. Les faits travestis ainsi rétablis, le Conseil protestait contre les prétentions émises par l'Evèque s'il en devait résulter que la surveillance du maire, qui doit porter autant sur l'horloge que sur la cloche de police, qu'on ne peut lui contester, serait supprimée.
Quant à la revendication de l'horloge placée dans l'église Cathédrale qui est la propriété du département', le Conseil soutint que l'horloge revendiquée n'est pas celle dont le Chapitre voulait parler, horloge qui fut reconnue ne plus pouvoir servir à cause de sa vétusté et dont les débris vendus avaient à peine produit 500 francs que l'horloge actuelle a été construite entièrement à neuf aux frais de la Ville et des habitants,
pour remplacer celle qui existait au temps du Chapitre dont parlent les marguilliers, aux termes d'une délibération du 5 frimaire an V et qui coûta 9.000 francs, dont partie provenant d'une collecte per domos –qu'il n'existe aucun autre endroit, ni plus central ni plus élevé que la tour, où cette horloge puisse être placée pour l'avantage qu'en retirent les habitants,* – que cette tour où elle se trouve établie, par les soins et aux frais de la Ville, ne peut être d'aucun usage au culte qui s'exerce dans l'église Cathédrale, que dès lors le Conseil a unanimement manifesté son vœu pour la conservation de l'horloge dont il s'agit dans la tour qui porte son nom.
Il en est toujours comme au temps de Molière, la brigue et les influences étouffent le droit. La Ville comptait sur la raison, son bon droit, l'équité; mais le juge fut visité par son adversaire, et le vent politique aidant, il fut rendu par le Préfet du Calvados, sur cette question, un jugement d'une iniquité et d'une illégalité révoltantes.
L'Empire était prêt à sombrer. L'Espagne venait d'être perdue à Vittoria. Mallet avait failli renverser Napoléon fuyant à travers les steppes neigeuses de la Russie. « Tous les partis, si l'on en croit M. Thiers (t. 17 p. 40), longtemps oubliés, commençaient à se montrer de nouveau. Les révolutionnaires s'agitaient, mais, à la vérité, sans effet. Les royalistes, .ranimés par l'espérance, excités par les prêtres, bien plus nombreux, bien plus hardis en ce moment que les révolutionnaires. »
Tel qui avait adulé le despote couronné, s'apprêtait à lui donner, le plus galamment possible, le coup de pied de l'âne, pour se ménager la faveur des Bourbons qu'allaient nous ramener les alliés. Les habiles cherchaient à conserver les biens et les honneurs qu'ils possédaient. Alexandre-Edme Méchin, chevalier, baron de l'Empire, officier de la Légion d'honneur, dut suivre l'exemple général et s'orienter vers le soleil levant.
Le 31 décembre 1813, veille du jour où les alliés, franchissant le Rhin, envahissaient le territoire français, le Préfet du Calvados prenait l'arrêté suivant
« Vu la pétition des marguilliers (i) composant la fabrique de l'église Cathédrale de Bayeux, en date du 10 juillet dernier, tendante à faire déclarer l'horloge qui existe dans la dite église propriété de la Cathédrale (?) (1) Celaient MM. d'Audibert de la Villasse, de Croisilles, c6anoines de Bricqueville, de Royville, Morin de Litteau, Audios; Delaunej'-Dufondray et Le Fettey, chanoines sous la présidence de Mg' l'Evfque.
La délibération du Conseil municipal de la ville de Bayeux du 2) septembre i8ij
Le procès-verbal de parfait jugé du 5 fructidor an vi
L'avis du sous-préfet de Bayeux du 4 de ce mois
Considérant qu antérieurement à la Révolution, il existait dans l'église Cathédrale de Bayeux, une horloge construite et entretenue aux frais du Chapitre, que la Ville de Bayeux n'a eu, n'a et ne peut avoir aucun droit de propriété sur elle, qu'elle ne lui a été abandonnée par aucun acte administratif;
Considérant qu'en exécution de l'art. 75 de la loi du 18 germinal an x, l'église Cathédrale de Bayeux a été mise à la disposition de M. l'Evêque que d'après l'art. 76, la Fabrique doit seule veiller à fentretiett et à la conservation de ce temple, édifice départemental et non communal, et pour lequel le département a fait des dépenses considérables dont profile la ville de Bayeux, sans y contribuer autrement que toutes les autres communes du département
Considérant que la tour oit est placée l'horloge fait partie de l'église Cathédrale et que, sous aucun rapport, le maire n'a le droit d'en avoir la clef et de la confier à qui que ce soit
Considérant relativement à l'horloge (?) qu'elle était la propriété de l'ancienne Fabrique, qu'il n'en a point été disposé et que si la commune de Bayeux y a fait des réparations (?), outre qu'elle ne justifie point de l'autorisation gzc'elle n dû denz~znder (?), elle a joui de cette même horloge, mais que cette jouissance ne lui donne ancun droit de propriété Considérant que la réclamation de la ville de Bayeux est, à cet égard, contre ses intérêts et véritablement sans but: contre ses intérêts, en ce qu'elle sera déchargée des frais d'entretien, de réparation et de renouvellement sans but, puisque la Fabrique sera tenue de la conserver, de la faire remonter, de la réparer et de l'entretenir, de manière qu'elle procure aux habitants les mêmes avantages et agréments.
̃ Arrêtons ce qui suit
Art. 1". – Aux termes de l'art. 75 de la loi du 18 germinal an x, M. 1. Evéque de Bayeux a la disposition de 1 Eglise Cathédrale sans en rien excepter ni réserver
Art. 2. – L'horloge qui existe dans ladite église Cathédrale fait partie de son mobilier, à la charge par la Fabrique de la conserver, de la faire remonter, de la réparer, et de l'entretenir en bon état, de manière qu'elle
procure aux habitants de Bayeux les mêmes avantages et agréments que par le passé, etc. »
Quelle que soit la justesse et l'utilité pratique du dernier considérant, formulé sans nul doute, pour faire passer rénormité des précédents et dorer la pilule aux Bayeusains, il n'en est pas moins vrai que l'arrêté préfectoral, au mépris de toute justice et de tout droit dépouillait la ville d'une légitime propriété au profit de la Fabrique. La question d'économiepourla cité, et surtout les événements politiques qui se précipitaient furent les causes pour lesquelles le Maire ne protesta point contre les énonciations mensongères et l'injustice de l'arrêté ci-dessus.
Le même jour, le Préfet avisait l'Evêque, qu'il lui faisait passer une expédition de son arrêté. 11 ne pouvait être plus galant. Le 13 janvier, le Maire écrit au Président de la Fabrique que le Sous-Préfet lui a fait connaître officiellement la décision du 31 décembre précédent. Pour m'y conformer, dit-il, la ville seule en ayant l'usage depuis qu'elle l'a faite reconstruire, je dois en faire la remise à la Fabrique et un acte doit le constater, il est nécessaire aussi que vous vous assuriez d'un ouvrier pour en avoir soin, afin que ce service n'éprouve point d'interruption. » Le chanoine d'Audibert de la Villasse qui remplissait ces fonctions, lui répondit le 18, en lui demandant de se trouver le lendemain dans cet édifice (ia Cathédrale) où il sera avec deux commissaires MM. de Bricqueville et Delaunay-Dufondrey, et un horloger expert, pour en constater l'état et la recevoir, et aussi pour nommer de suite un ouvrier qui en aurait soin. Le choix de la Fabrique s'arrêta sur le sieur Levard, horloger. Les réparations effectuées à l'horloge, fin 1814 ou commencement 181 5, nous font voir que l'heure et ses divisions sonnaient à l'intérieur de la Cathédrale « fait et fourny une demye, donnant dans l'Eglise, avec son renvoi, 18 fr. » Un autre article de dépense nous révèle que la Marseillaise était encore notée au cylindre « Pour avoir osté la Marséloise de déssu le silindre, 3 fr. »
Cet air de la Marseillaise était accompagné d'autres qui ne plaisaient pas davantage, et cela se comprend, aux marguilliers. Une délibération, du i'r décembre 1818, constate qu'il existe dans la tour de l'horloge, 13 cloches ou timbres (1) non compris celui qui sonne l'heure. placés dans un temps d'anarchie pour faire jouer un carillon tous les quarts d'heure, que ce carillon ne fait entendre que des airs prophanes, impies, (i) Le carillon de Dubosq.
antimonarchistes et séditieux et en conséquence doit être supprimé ou au moins, pour satisfaire la curiosité publique, changé de manière, à ne plus présenter que des airs convenables et analogues à une église, surtout à une église Cathédrale. » Ce faisant, on pourrait se contenter de 8 de ces timbres et faire entrer les 5 autres dans la formation d'une cloche qui approchât le plus possible de celle qui existe (i); et encore, diminuer le poids en plomb de 12 à 1300 livres (2), nécessaire pour faire jouer le carillon actuel et dont la chute possible ruinerait la voûte et causerait mort d'homme. L'Evèque fut prié de solliciter lui-même du préfet l'autorisation nécessaire pour transformer l'horloge et faire emploi du métal superflu.
Cette délibération ne sortit pas effet, car en 1821, le 22 février, l'Evèque arguait à nouveau auprès de la Fabrique (3) réunie en Conseil, sous sa présidence, de ce « que la corde où est suspendu le poids de l'horloge étant usée, menaçait de rompre, et que si cet accident arrivait il pourrait en résulter un grand dommage pour la tour ». On fit appeler « l'artiste » Levard qui reconnut « que plusieurs fils de la corde du poids du carillon sont eflectivement rompus qu'elle pouvoit durer quelque temps mais qu'il pouvoil arriver aussi un accident ». Après en avoir délibéré, il fut arrêté de supprimer provisoirement le carillon, et pour la commodité et utilité publiques de faire sonner seulement les quarts, les demies et trois quarts avec 2, 4 et 6 coups de cloche et l'heure avec 8.
Mais le danger physique n'était pas le seul qui préoccupât les délibérants et il ne parait avoir été qu'un prétexte pour arriver à changer le carillon. Plusieurs d'entre eux, en effet, observèrent que le carillon existant nécessiterait toujours un poids énorme qui, tombant de 40 pieds de haut sur la voûte, la romprait. Puis quelqu'un proposa d'aviser aux moyens de le diminuer, soit en simplifiant le carillon, soit par tout autre moyen, « que d'ailleurs [là perce le bout de l'oreille] ce carillon ne faisait entendre que des airs de chansons bien connues pour grivoises (4) (t) La Trémonde.
(̃>.) C'était donc le Conscil Municipal qui disait la vérité, quand il évaluait le poids à 700 kilos, dans sa délibération du 23 septembre.
(:)) d'Autlibert, doyen de bnqiieviiie, de Cussy et de Ro) ville Biaull, Delaunaj-Dufoiidray et Le Fettey, chanoines,
(4) Entre autres celles-ci
Air Nous n'avons qu un temps à vivre (c'est le refrain).
Pendant les beaux mois de l'année
L'horloge au son clair, argentin,
ou impies, que de pareils airs étaient très inconvenants sur l'horloge d'une église Cathédrale ».
Et Levard, présent, qui n'était certes pas ignorant de l'innocent complot, de dire qu'on pourrait diminuer le poids de moitié, en substituant au carillon actuel des airs de plain-chant, comme hymnes, proses, etc., et qu'il pourrait établir le coût de la transformation du cylindre quand on lui aurait donné des airs notés. De suite, le grand-chantre présent, M. Delauney-Dufondray fut chargé de lui en remettre quatre ou cinq pour les quatre saisons de l'année.
C'en était fait. Le vieux carillon avait vécu.
Le 18 mars, nouveau conseil, auquel assistait, outre les susnommés, M. Morin de Litteau. Levard leur présente, pour la saison de printemps 4 airs qui sont adoptés on lui accorde, sur sa demande, 900 francs pour le changement du cylindre pour les 4 saisons. Le carillon commencera la veille de Pâques et ira jusqu'au samedi, veille de la Trinité la seconde saison jusqu'au Ier septembre la troisième jusqu'au 1" dimanche de l'Avent et la quatrième jusqu'au jour de Pasques. Il reçut moitié de son prix après le jugé bon des airs du printemps et le reste après le 7 octobre 1822, «le changement des airs du carillon étant aussi bien fait qu'il pouvait être ». Ce jour-là, on lui demanda «̃ la clef de l'église qui ne lui avait été accordée que pour le temps que durerait cet ouvrage ». Les trous du cylindre furent bouchés en 1828 seulement, et cette opération coûta 200 fr. (1). En 1830, on dépensa 380 fr. 45 pour faire établir un plancher au-dessus de l'horloge (23 nov.).
Répète toute la journée
De ces couplets le gai refrain
Nous n'avons qu'un temps à vivre.
(Couplets pour la fête Saint-Marcou, par Bernardin Anquetil).
Au-dessous est écrit le joyeux refrain est remplacé par un air sacré, ce qui est très édifiant. (Bibl. de Caen).
Un de nos collègues m'a raconté avoir souvent entendu sa çrand'mère fredonner cet autre couplet, avec ce préambule: « Je dis comme le carillon »
Je me f. de çà
Je porte perruque
Ça me tient chaud
Tout le long du dos.
(1) Devis estimatif du 16 avril 1828.
Levard, Robert, horloger (i), l'artiste élu par le Chapitre, mourut dans .la fin de l'année 1844, après avoir gouverné, plutôt mal que bien, depuis le 19 janvier 1814; pendant plus de trente années, l'horloge de notre cité. Il n'avait que 65 ans.
M. d'Hérembert, grand-chantre et trésorier de la Fabrique, dans un rapport fait sur l'horloge le 25 janvier 1856, dit que Levard mourut « laissant cette précieuse pièce dans l'état le plus déplorable ». 11 employait des huiles communes qui, agglutinées avec la poussière, y avaient formé un cambouis épais et durci comme du silex, ce qui nécessitait un poids de 1,300 livres (2). Le trésorier se pose cette question « Comment cette machine, même avec cette puissance énorme de poids pouvait-elle marcher ? » La sonnerie des heures était continuellement en désarroi le carillon n'était pas en meilleur état. Beaucoup de notes manquaient aux airs d'autres se produisaient confusément sans régularité et sans mesure, et aux changements de saison, c'était pendant une semaine entière une cacophonie épouvantable. L'horloger Billette, ancien ouvrier de Levard, confessait « qu'il avait eu le désir de succéder à Levard, mais que l'état déplorable de l'horloge l'en avait empêché ».
Il paraît, d'autre part, que M. Thomine-Desmasures « avait remarqué des abus des ouvriers de Levard qui, avec leurs amis, s'introduisaient dans la tour », il y avait trouvé des débris de « festin » bien plus, qu'on n'avait reproché à Dubosq, en 1813. Il avait gardé là-dessus un silence discret et habile, attendant la mort de Levard, pour y porter remède et « concentrer dans une seule main les clefs de la tour et de l'horloge », solution trouvée dès 1813, par le maire Conseil, pour remédier aux abus que lui signalait trop passionnément la Fabrique.
Yvory, gardien du monument et bedeau du Chapitre, fut donc aussi chargé de l'horloge. « Dès lors, il n'y eut plus qu'un homme responsable de ce qui pourrait se faire dans la tour de l'horloge ». C'était rendre un hommage posthume à M. Conseil, qui avait préconisé cette façon de faire danssa lettre du 19 juin 1813 au président de la Fabrique.
Yvory était rémunéré de 100 francs pour le service de l'horloge. Après (1) !N'é en '779, «nr lu Poterie, avait épousé en 1809. Courmarceul. Marsiierite-I.oiiise-Françoise, fille de Jean-Cliarles-Kranç.ois, receveur des aydes à Flers, puis officier public à Bayeux, et des Vaux, Louise-Françoise, fille Guy des Vaux de la Motte, bailli de Fiers, la Carneille et Messe, et de Mcmtbray, Françoise, Il élail donc allie à la noblesse, ce qui explique le choix dont il fut l'objet.
(2) Il ne l'avait donc pas réduit comme il l'avait annonce le 22 février 1821.
deux leçons reçues sur place du fils Levard, il dirigea et remonta sans encombre l'horloge pendant la première série des airs du carillon. Mais les prétendants à l'héritage de Robert Levard n'acceptèrent pas indifféremment leur éviction. Il y eut conjuration contre l'homme de confiance du trésorier Thomine et du Chapitre. Il y eut même, comme on dirait aujourd'hui, du sabotage. On monta à la tour, et comme la cabane de l'horloge était fermée à clef, on brisa une fenêtre « des étoquaux furent arrachés du cylindre, d'autres placés dans des piqûres qui n'entraient point dans la combinaison des airs, de sorte que le carillon ne produisait plus qu'un tintaillement tout à fait informe.
Des articles, peu bienveillants pour l'administration de la Cathédrale et très-mordants contre Yvory, trouvèrent place dans les journaux de la localité. D'autres articles étaient préparés et étaient une sorte de menace contre Tévèché même, mais de prudents conseils, la fermeté de M. Thomine, ainsi que quelques mots aussi spirituels qu'aimables de l'excellent M. Falize, mirent fin au débat.
M. Thomine fit procéder à un nettoyage complet, qu'il surveilla luimême. M. Jeanne, horloger, auquel il proposa de l'exécuter lui dit que « c'était plutôt l'ouvrage d'un habile serrurier que d'un horloger ». On en chargea Bouchard, serrurier à Saint-Vigor. Ce nettoyage procura deux avantages très appréciables: i°une régularité aussi rigoureuse qu'inaccoutumée dans le fonctionnement de l'horloge 2° une diminution d'un tiers dans le poids qui l'actionnait. Yvory fut dès lors chargé définitivement « de remonter, restaurer et diriger l'horloge » et M. Jeanne désigné « pour faire les travaux de son art, lorsqu'il en serait besoin ».* On recourut encore au talent de Bouchard pour améliorer le carillon les airs anciens furent régularisés la transformation des palettes obliques du cylindre en chevilles droites, permit de réduire le poids à 650 ou 700 livres au plus. C'était à la fin de l'année 1846. A cette même date, on ajoutait sur le cylindre une 5* série d'airs, ceux du Carême. L'année suivante, le traitement d'Yvory était porté à 150 fr. A cette époque, d'après une note du trésorier, M. Thomine-Desmasures, le carillon ne comprenait que 1 timbres UT, RÉ, MI, FA, SOL, LA, SI bémol, SI, UT, RÉ, MI, dont le SI et l'UT d'en haut avaient été rognés. Le cylindre était long de o™655, d'un diamètre de 0'522 et d'une circonférence de i^o. Les divisions de celle-ci étaient pour le quart, cTiô^ la demie, o"'33o les trois quarts, o"'49ij, et pour l'heure, o'"66o. Les 24 leviers, espacés, de milieu à milieu, dep'°026, et du cylindre à leur axe,
de omo63 1/2, étaient mis en mouvement par des étoquaux de omoo4 de largeur et de omo772 de saillie. Qu'avait-on fait des deux timbres manquants et que nous ne retrouverons plus ? Avait-on rendu au Séminaire sa cloche réquisitionnée en 1797? et aux sœurs hospitalières celle chantée dans la Battante ?
En 1851, l'horloge fut l'objet d'un nettoyage; en 1853, Billette y exécuta une roue d'échappement.
Les choses allèrent ainsi jusqu'en 1855. En cette année, la pioche des démolisseurs s'attaqua au dôme de Moussard, et le 3 août, on descendit la cloche de l'horloge et ses tinterelles, dépendues la veille, et on les mit sur la voûte, dans le voisinage d'un certain nombre de petites cloches sans emploi. Le 17 septembre 1855, le Conseil de fabrique de la Cathédrale (MM. Michel, doyen, vie. gén., président comte de la Rivière; Perrée et Laffetay, chanoines Achard de Vacognes et d'Hérembert, che, grand-chantre), considérant 1° que l'horloge a dû être enlevée pour les travaux de démolition 2° que le besoin d'avoir une heure commune pour toute la ville est hautement exprimé par la population entière 3° que la Ville est disposée à entrer pour moitié dans la dépense du rétablissement de l'horloge dans une autre partie de la Cathédrale, sans pour cela prétendre à aucuns droits sur la propriété de ladite horloge – vote unanimement l'autre moitié de la dépense, laquelle doit s'élever à 1.500 francs environ.
Le Chapitre, moins fier qu'en 1813 et d'un esprit plus conciliant, s'adressait humblement à la Ville pour lui demander aide et secours en la circonstance. Celle-ci, dédaignant des représailles faciles, mit, le 20 septembre, à la disposition du maire, une somme de 700 francs, pour coopérer dans la mesure qu'il jugerait équitable à la dépense du rétablissement de l'horloge, 1 mais pour que le vote de cette allocation, dicté tout à la fois par un sentiment d'intérêt et d'équité, ne puisse pas plus tard, par suite d'une fausse interprétation de cette mesure, être considéré comme une renonciation aux droits de la Ville sur l'horloge qui, créée le 15 frimaire an 5, avec le produit des deniers de la caisse municipale et des dons des habitants, fut plus tard, en vertu de la loi du 28 germinal an 10, mise, ainsi que tout l'édifice, à la disposition de l'autorité diocésaine, le Conseil déclare, tout en coopérant avec la Fabrique au rétablissement de l'horloge, conserver tous les droits que donne à la Ville l'arrêté préfectoral du 31 mai 1813, qui impose à la Fabrique l'obligation de conserver cette horloge, de la faire monter, réparer et entretenir en bon état et de
manière qu'elle procure aux habitants de Bayeux les mêmes agréments et avantages que par le passé ».
Chacun, on le voit, gardait ses positions et faisait soigneusement réserve de ses droits. L'horloge fut transportée à l'extrémité des combles de la nef dans un grenier entre les tours romanes, par les sieurs Bouchard et Yvory. On y construisit une cabane, après avoir nettoyé les voûtes. Un mécanisme nouveau fut établi, tant pour les poids que pour la sonnerie, soit de l'heure, soit des quarts, tant à l'intérieur de la Cathédrale qu'à l'extérieur. Elle y était encore fin 187 1.
Le transport de l'horloge fut l'occasion d'une discussion animée entre le chanoine Guérin qui, dans un écrit lu en Chapitre, le 21 janvier 1856, critiqua amèrement ce travail qui aurait mis l'horloge dans l'état le plus malade et le plus périlleux, par l'impéritie des opérateurs, qui ne l'auraient même point nettoyée. Son confrère, le chanoine d'Hérembert, contesta toutes ses affirmations, le 25 du même mois, défendit Yvory et les Bouchard, prétendant que M. Guérin avait agi sous l'influence de l'horloger Billette, désireux de s'introduire dans le gouvernement de l'horloge, malgré que celle-ci fonctionnât si bien sous Yvory, que Billette avait réparé sa montre et ses pendules qui, maintenant, marchent en conformité de l'horloge de la Cathédrale. Le désarroi momentané qui avait suivi son installation, provenait, disait-il, « de fait de main d'hommes», etdepuisYvory a acquis la preuve évidente que de nouvelles tentatives ont été faites depuis pour pénétrer dans l'horloge. Après cet échange de mémoires, où il était quelque peu fait litière des précautions oratoires et où les joûteurs se maltraitèrent même quelque peu, le Chapitre approuva pleinement ses ouvriers dans leur travail depuis 1844
L'heure sonnait sur la seconde cloche de la pyramide du Sud, sur la Caroline ou Charlotte-Louise, et ses divisions sur deux tinterelles appendues en dehors de la tour S. De petites clochettes, placées à la travée audessus de l'orgue, la répétaient à l'intérieur de l'édifice. Quand les cloches de la tour S. furent enlevées pour être fondues, en 1858, l'heure sonna quelque temps sur la Trémonde et depuis sur la 2e cloche de la tour N. Les tinterelles ne changèrent point de place.
Le 16 mai 1856, d'après une circulaire du ministre de l'intérieur, le maire demanda à l'évêque de faire régler l'horloge de la Cathédrale sur l'heure de Paris.
Quand la tour centrale, après la réfection de ses quatre piliers, eut été coiffée de son couronnement métallique, fonte et cuivre, un membre
du Conseil municipal appela de nouveau (car depuis quatre ans, il y .avait eu nombre de réclamations identiques) l'attention du Conseil sur le vif désir qu'avait la population de voir réinstaller au plus tôt dans la tour centrale l'horloge et le carillon (ier décembre 1868). S'associant à ce voeu, le Conseil invite le maire à faire les démarches nécessaires auprès de la Fabrique, propriétaire de l'horloge et du carillon, afin que, conformément aux prescriptions d'un arrêté du Conseil de Préfecture, intervenu entre la Ville et la Fabrique, à la suite d'une contestation judiciaire, elle mette la population bayeusaine dans la possibilité de pouvoir jouir des avantages et agréments de l'horloge et de son carillon ».
Comme on le voit, les habitants et la Ville avaient fait long crédit à Messieurs les Chanoines, puisque depuis quatre ans, ceux-ci, pour satisfaire à leurs obligations, auraient dû réinstaller en sa place l'horloge municipale qu'ils avaient si âprement et si indûment réclamée un demisiècle auparant. Ils avaient bien voulu jouir, sans bourse délier, de l'horloge neuve qu'avaient achetée, à beaux deniers comptants, la Municipalité et ses administrés ils n'avaient pas craint de demander à ceux-ci un secours pour la déplacer; mais ils faisaient la sourde oreille quand il s'agissait de la replacer. La preuve en ressort d'une nouvelle délibération du Conseil municipal prise quinze jours après celle qui invitait le maire à s'aboucher avec eux.
« Le 16 décembre donc, le Conseil. considérant que depuis l'année 1855, époque de la démolition de la partie supérieure de la Tour du Patriarche, la ville est privée de carillon considérant que les raisons de force majeure, qui nécessitèrent le démontage de ce carillon et le placement momentané de l'horloge dans une des tours pyramidales, n'existent plus par suite de l'achèvement des travaux de restauration de la tour centrale, il y a lieu de réclamer vivement le rétablissement de ce carillon, l'heure donnée, sans avertissement préalable par l'une des cloches de la tour du sud (Charlotte-Louise), s'entend peu, étant étouffée par l'étroitesse des ouïes considérant que le désir du Conseil ne provient pas seulement. mais du droit incontestable qu'a la ville de voir exister l'horloge et le carillon, droit reconnu par la disposition d'un arrêté du Conseil de Préfecture rendu en 1813, lequel arrêté, en attribuant à la Fabrique la propriété de l'horloge et du carillon, lui impose l'obligation de l'entretenir et de le réparer convenablement afin de donner l'heure à la ville dans les mêmes conditions d'agrément que par le passé. par ces motifs, charge le maire d'inviter la Fabrique à bien vouloir donner satisfaction aux
vœux et aux besoins de la population et l'autorise à prendre toutes les mesures convenables pour arriver à ce résultat.
Le Maire, M. Gauquelin-Despallières, un vieillard de 75 ans, apporta, dans la poursuite de cette affaire, beaucoup plus de ménagements que ne l'eût désiré le Conseil. Les choses traînèrent en longueur et l'Année terrible survint, qui emporta le vieux maire. Les deuils et les désastres qui s'amoncelèrent sur notre pauvre France imposèrent à l'administration municipale d'alors des occupations autrement sérieuses que celle de la gestion habituelle, et l'on comprend que la réinstallation du carillon ait été un de ses moindres soucis.
Marchant sur les traces des édiles de l'an V, le Chapitre, dans l'impossibilité de refuser plus longtemps satisfaction aux justes réclamations de la Cité, avait ouvert une souscription pour réinstaller horloge et carillon. Le 12 janvier 1870, le chanoine Jules Hugonin, écrivait, de Rome où il accompagnait l'évêque, son frère, au concile œcuménique, à M. Delaunay architecte à Bayeux, « la valise de ce soir porte une lettre aux journaux pour la souscription en faveur du carillon de la Cathédrale La municipalité Gauquelin-Despallières s'y était intéressée. M. Tavigny, le rapporteur du budget de 1870, avait dit « La ville ne peut se dispenser de prendre part à cette souscription ». Et au budget supplémentaire de 1871, qui avait le même rapporteur, nous trouvons n° 104, page io5 du registre municipal, la preuve du paiement dans cette mention laconique « Part de la ville à la souscription pour l'horloge et le carillon 2,000 fr. » Cette somme fut mandatée le 15 mars, au nom de Mgr Hugonin, fondé de pouvoirs des souscripteurs ».
Le 4 décembre 1871, M. Gabriel Crétin, l'architecte diocésain, annonçait au ministre de l'Instruction Publique, l'envoi 1° d'un rapport et d'un devis estimatif pour le rétablissement de l'horloge de la tour centrale, devis se montant à 12,000 fr., dont moitié à la charge de l'Etat et moitié à fournir par l'Evêque, au moyen d'une souscription publique et d'une allocation de la ville de Bayeux, 20 la soumission de MM. Henry Lepaute, de Paris, d'exécuter ce devis, dont le travail était trop minutieux (?) pour être mis en adjudication.
Le préambule de ce devis porte que « l'horloge à carillon (il n'existait plus depuis la fin de 1855, et ses timbres étaient dispersés çà et là sur les voûtes), placée dans un grenier entre les tours romanes, doit être déposée et reportée dans la tour centrale pour jouer des fragments d'airs ou des airs très simples sur 1 cloches, placées au sommet de la tour, dans les arcades
8
et sous la coupole qui la décorent (!) La distance des cloches à l'horloge et au cylindre qui fera mouvoir les marteaux est d'environ 40 à 45 mètres (?) et la transmission des mouvements ne peut se faire directement, mais bien par de nombreuses séries d'articulations mécaniques de difficile exécution, condition que ne pourrait remplir le rouage principal de l'horloge ancienne (1), sans y apporter des modifications et des perfectionnements qui puissent en assurer les fonctions régulières et ajouter un mécanisme qui permette de faire jouer le carillon à certaines heures déterminées, laissant l'horloge sonner les heures et les quarts comme cela a lieu dans les meilleures horloges à carillon de la Flandre et de la Hollande, pour éviter l'usure rapide du carillon et l'ennui qu'on éprouve à ses sonneries pendant la nuit. »
Toutes ces belles choses devaient coûter 12,000 francs, y compris la somme fantastique de 900 francs pour frais d'études, direction du travail mécanique, modèle, emballage, transport, montage par des spécialistes, mise en fonctionnement
Rédigés le 1er décembre, visés à la préfecture le 7, ce rapport et ce devis furent approuvés le 20 par le ministre J. Simon. Moitié des frais était imputée sur le chapitre XI du budget ordinaire, à la condition que l'Evêque paierait l'autre.
Ce devis confus et incomplet et qui ne concorde guère avec le mémoire descriptif des travaux exécutés, comprenait des réparations et du neuf. Etaient faits à neuf i° un cylindre en cuivre, percé, suivant les règles musicales, de trous pour recevoir des broches à écrous, mobiles dès lors, pour changer les airs, et d'autres broches de forme spéciale pour les quarts 2' 200 broches 3° un rouage neuf pour le carillon avec détentes et compteurs 40 un cylindre avec roues et supports pour le poids du carillon 5° un cylindre pour la corde des heures avec volant et son pignon 6° une première série de 24 bascules pour le passage de la voûte supportant l'escalier de fer 24 bras de bascule de formes différentes et montés sur des supports variés, en rapport avec les 24 tirages montants une autre série de bras de bascule de forme différente des premiers et actionnant les queues des marteaux 24 marteaux nouveaux; 7° une armature en fer pour porter les 8 timbres d'entre les piliers. On devait réparer les 24 levées des marteaux, le rouage de la sonnerie des heures, le rouage des mouvements, modifier ou réparer le rouage (1) Le rouage principal de l'horloge existante n'était plus le primitif, il avait dû être modifié en i835, quand on la mit entre les deux pyramides.
actuel du carillon qui servira à sonner les quarts, en fournissant un volant modérateur et aussi des détentes, roues et pignons de remontage. Ce dernier article se chiffrait par la somme respectable de 640 francs. Le « mémoire descriptif du travail » exécuté, quoique très détaillé, ne présente aucun chiffre en regard des différents travaux indiqués. Le chiffre total indiqué au devis comme accepté par l'entrepreneur n'y figure même pas. 11 n'y est pas fait mention non plus de la fourniture de plomb pour les poids supplémentaires (travaux imprévus), chiffrée 342 fr. 50 sur la carte à payer présentée le 15 novembre 1872, dont il est parlé plus loin. L'inauguration officielle du carillon avait été annoncée dans la Semaine Religieuse pour le 25 août, à midi, et devait coïncider avec une fête religieuse à laquelle assistaient le cardinal-archevêque de Rouen et les évêques de Montpellier, Coutances et Evreux.
Il n'en fut rien. Malgré le talent haut chiffré des « spécialistes » venus de Paris pour le monter, et qui y avaient travaillé pendant tout le mois d'août, le carillon ne put fonctionner à la date indiquée. La sonnerie des quarts surtout était horriblement défectueuse les timbres n'étaient pas de tons assez différents, ni les coups des marteaux suffisamment espacés. Quant au carillon, il battait la breloque, aussi parfaitement que son ancêtre détraqué, aux derniers jours de Levard. Les pessimistes disaient qu'il en serait de lui au respect de son prédécesseur, comme de la nouvelle grosse cloche à celui de la Trémonde. Bref, après avoir été assourdis, près de cinq semaines durant, par une musique des plus sauvages, les Bayeusains trouvèrent qu'on leur faisait payer bien cher un travail raté et qu'ils avaient été refaits, pour employer un terme poli.
Ce n'était pas la peine, assurément, de parler dans le devis d'un mécanisme nouveau, permettant de faire jouer le carillon à certaines heures déterminées, laissant l'horloge sonner les heures et les quarts, de comparer, ce qu'on faisait à Bayeux, avec les célèbres carillons flamands ou hollandais. L'architecte, chose étrange, n'exigea pas de son entrepreneur choisi l'exécution de ce devis Et pour corriger la défectuosité du nouveau mécanisme, on ne trouva rien de mieux que de le supprimer On arracha de leurs trous les 20 étoquiaux spéciaux destinés à la sonnerie des quarts et tout fut dit. Le mémoire descriptif du travail porte qu'on y renonça « après coup » ce qui signifie, en bon français, que l'entrepreneur ne sut ou ne put pas exécuter les plans de l'architecte. Et pourtant l'un et l'autre ne manquèrent pas de se faire rémunérer de cet insuccès Il n'eût été que juste pourtant de déduire les 640 francs portés de ce chef au devis
comme le coût des 20 étoquiaux spéciaux et de leurs trous, et les honoraires correspondants.
Enfin, dans les premiers jours de septembre, l'horloge et son carillon marchèrent, cahin-caha, et non sans horripiler souvent les oreilles les moins musicales. Mais il fallut bien s'en contenter. Le dernier ouvrier de MM. Lepaute rentrait à Paris le 18 octobre. L'architecte acceptait la chose, approuvait et reconnaissait exact, le 25 octobre, le « mémoire descriptif du travail de réparation et de réinstallation de l'horloge et du carillon»,- envoyait,le 1 5 novembre, son mémoire s'éle vanta 12. 774^.48. dont 342 fr. 5o de frais imprévus pour les entrepreneurs et à 431 fr. 98 d'honoraires pour l'architecte (qui avait en outre un traitement fixe). Le 3o janvier 1873, le ministre approuvait la carte à payer. Mgr Hugonin versa donc 6.387 fr. 24 pour la moitié à la charge des souscripteurs. En janvier 1873, un sieur Rovillain, agent de MM. Lepaute, vint encore procéder à quelques travaux. Et malgré la grosse somme payée en 1873. le carillon marchait si bien que ses contructeurs y firent, en 1876, pour 725 fr. de réparations somme qui leur fut soldée en janvier 1879. Mais il fallait bien chercher à pallier l'insuccès de l'architecte et de l'entrepreneur officiels. On voulut l'attribuer à l'étage de pierre ajouté, comme si la hauteur de l'horloge au carillon, 40 à 45 mètres, et il n'y en a que 28 ou 30, n'avait pas été évaluée dans le devis et en outre à ce que dans sa notation des airs, qui d'ailleurs a été perdue, M. l'abbé Capard avait voulu mettre des longues et des brèves, comme si encore les airs ou les ariettes profanes jouées par les carillons ne comportaient pas des notes de différente valeur! Si le carillon précédent n'avait que des notes égales, c'est parce que le plain-chant d'alors était ainsi écrit. Toutes piètres raisons, en somme: la vraie était que les artisans de cette œuvre s'étaient trouvés inférieurs à leur travail inférieurs aux Dubosq et surtout aux Levard 1 Tout ceci n'empêcha point d'inscrire à la partie antérieure de cette horloge, du côté du balancier, cette, réclame ronflante « L'an 1872, étant Mgr Hugonin, évèque de Bayeux, M. Urbain-Abel Marc, maire de la même ville, MM. Amédée Pain et Auguste Bertot, adjoints, cette horloge à carillon a été rétablie, après avoir été restaurée et perfertinnw<i'> (nous venons de voir ce qu'en vaut l'aune) par M. Henry Lepaute, de Paris, d'après les ordres de M. Gabriel Cretin, architecte diocésain, et Alphonse Delaunay, architecte de la Ville». S'il est vrai que ce dernier ait été pour quelque chose dans cette affaire, son devoir était de protester contre ce qui se passa.
Yvory étant trop âgé pour s'occuper de cette nouvelle horloge, le gouvernement en fut conféré à un nommé Aimable Lahaye, qui lui succédait comme bedeau. Muni de ce seul brevet, il cumulait dans ses deux fonctions un traitement de 500 francs. Quatre ans plus tard, en 1876. une note de 725 francs de réparations ouvrit les yeux du Chapitre et lui fit proclamer, tardivement, hélas l'incapacité de son employé, ancien déchargeur à la Halle-aux-Grains.
Furent postérieurement chargés du soin de l'horloge, MM. Vengeon, Lebrun et Halley, trois horlogers de profession.
Depuis 1872, paraît-il, deux des timbres, faillis par les anses, tombèrent et furent refondus par M. Havard, de Villedieu. En 1883, M. Vengeon, horloger à Bayeux, chercha à donner plus de régularité au carillon en allongeant certains étoquiaux après de longs essais, il obtint une réussite relative. En octobre 1906,1e Gouvernement dut s'occuper de réparations importantes et de la plus haute urgence au carillon, inauguré en 187 1, et n'ayant encore que 35 ans d'existence.
Il ne s'agissait, en effet, de rien moins que de refaire à neuf la charpente intérieure du campanile, « charpente de fer d'une homogénéité imparfaite », m'a dit M' E. Marie, littéralement rongée, dès lors, par l'oxydation des brouillards salins, et par conséquent de démonter et remonter toutes les tinterelles et la cloche de l'heure, ainsi que tous leurs mouvements et marteaux.
Ce travail, confié audit Mr E. Marie ferronnier d'art à Bayeux devait être exécuté dans un délai de trois mois.
Une somme de 1.425 fr. était allouée pour sa confection.
L'entrepreneur dut se passer d'échafaudages, dont les frais auraient dépassé le montant du devis il dut aussi renoncer à faire assurer les ouvriers qu'il employait, les Compagnies d'assurances ne voulant le faire qu'avec une majoration de 40 de leur tarif. Patron et ouvriers durent donc se livrer à une voltigè spéciale et toute nouvelle pour eux, afin d'atteindre les objets de leur travail et s'attacher parfois avec des cordes pour résister aux vents. Il ne faut pas oublier, en effet, que la réfection du carillon eut lieu en novembre et que pluie, vent et froidure régnaient despotiquement à cette altitude. Cette température contraire fit que chacun s'employa de tout son pouvoir, travaillant du petit jour jusqu'au soir 8 heures, à la lueur des lanternes à acétylène. En un mois à peine tout était terminé.
Et cependant il avait fallu enlever la carapace de cuivre recouvrant la
charpente, ainsi que les ogives en cuivre martelé fixées dans l'ossature, par plus d'un millier de vis en cuivre qui, oxydées pour la plupart, se cassaient net et nécessitèrent autant de perforations nouvelles. Puis ce fut le tour du timbre, dont l'armature n'était pas moins oxydée, suspendu par 8 tirants, avec 2 énormes boulons de 5 cent. de diamètre environ, et cela à coups de burin. Les tinterelles, dont les supports étaient enchevêtrés avec la charpente, ne donnèrent pas un moindre mal pour les démonter. Chaque pièce de la charpente de fer, remplacée au fur et à mesure de son démontage, par une autre en acier, était montée à dos d'homme, par les escaliers en spirale et rien ne fut élevé mécaniquement à ce chantier aérien. Au lecteur de juger combien ingrate et difficile fut la tâche des artisans de cette œuvre.
La charpente refaite comprend, d'après une note que je tiens de l'obligeance de M. Marie 1° 24 grands goussets en acier de 8 mètres et 5 millimètres d'épaisseur, reliés ensemble par groupes de trois et attachés aux pilastres 2° 81 en acier servant d'entretoises en forme de rayons, spécialement enchevêtrés et reliant les montants 3° de cornières, de plateaux d'acier et de tirants, le tout maintenu et assemblé par environ 150 boulons.
Les tinterelles furent replacées avec leurs supports, renforcés de 8 griffes de sûreté, et leurs marteaux dont les leviers furent refaits à neuf. Le timbre, après réparation, fut suspendu au moyen de 8 tirants dont 4, terminés par un œil, laissent passer 2 énormes boulons qui traversent les anses de la cloche. Le mouvement de son marteau, les coussinets, le cadre supportant l'articulation, les brides d'attache et le grand levier de commande furent refaits en entier.
Lors de ces travaux, en effet, on avait constaté que Cécile, le timbre de l'horloge, était fêlé à trois endroits différents, sur des longueurs variant entre 25 et 5o centimètres, état auquel on attribua ses vibrations sourdes(?). M. Marie y apporta remède en forant, avec des burins spéciaux, des trous évasés à l'extrémité des trois fissures.
La contribution de la Ville à la souscription publique de 1870, pour l'établissement d'une nouvelle horloge et d'un nouveau carillon, modifia profondément sa situation légale relativement à la propriété de ces deux objets. Elle en devenait, en effet, co-propriétaire, dans la proportion de son versement c'était donc renoncer implicitement aux droits que lui avait concédés, sur le Chapitre propriétaire unique, l'arrêté préfectoral du 31 mai 1813. Elle ne pouvait plus dès lors, faute de stipulations ou
réserves spéciales (et nos édiles d'alors n'en firent aucunes) exiger du Chapitre la conservation d'une horloge qui n'était plus exclusivement sienne, ni le contraindre à la réparer, remonter et entretenir. En fait, celui-ci continua d'exécuter, bénévolement, les charges à lui imposées en 1813.
Cette situation était donc passée inaperçue. Mais lors de la Séparation de l'Eglise et de l'Etat, ce dernier, tout en s'emparant des biens du Chapitre, ne voulut point en assumer les charges. Il préféra renoncer à sa moitié dans la propriété de l'horloge et du carillon et abandonner à la Ville de Bayeux, un des souscripteurs, cette moitié et l'autre produite par la souscription, en lui imposant à nouveau les charges dont l'arrêté du baron Méchin l'avait exonérée, il y avait tantôt 80 ans Il est vrai qu'auparavant l'Etat avait dépensé, comme nous venons de le voir, 1.425 fr. à remettre cet instrument en bon état.
Aujourd'hui, l'horloge municipale de Bayeux est placée dans une construction en bois, élevée à l'angle S.-O. du corps carré, à la naissance de la tour octogonale. Les différents timbres sont placés entre les piliers de la lanterne et sous la lanterne celui de l'horloge est au centre au-dessus de l'escalier 2 des autres au-dessus de lui et 8 dans les arcatures ogivales. Le timbre de l'heure est toujours celui fondu par les Brocard, le seul bronze historique que nous possédions aujourd'hui (et encore est-il accidenté). Les deux cloches de la lanterne sont actionnées, l'une par 2, l'autre par marteaux 4 cloches des arcatures, par marteaux et les 4 autres par 2 chacune. En tout 22 marteaux, mis en mouvement par 25 leviers, actionnés par un cylindre de cuivre. Constellé de 750 étoquiaux, sur lequel sont notés les différents airs, qui, suivant le propre du temps ecclésiastique, annoncent à la population l'heure et ses diverses fractions. Il exécute 5 jeux d'airs religieux:
i° De la veille du ior dimanche de l'Avent à la veille du Ier dimanche de Carême heure: Adcste fidèles quart: Jesu tibi sit gloria (air d'un vieux Noël); demie: Creator aime siderum trois quarts: Ad Jesum accurite. Judœa gaudentibus.
a0 De la veille du Ier dimanche de Carême à la veille de Pâques heure: O Crux ave; quart Stabat Mater demie Parce, Domine trois quarts Audi bénigne conditor.
y De la veille de Pâques à celle de la Trinité heure Alléluia alleluia, allelieia, O Filii quart Vidimœ Paschali demie Te luas ante terminum (chant pascal) trois quarts Ad regias Agni dapes.
4° De la veille de la Trinité à celle de l'Assomption heure Iste Confessor; quart Sacris solemniis demie: Mittit in Neustriam trois quarts: Venitegentes currite.
5° De la veille de l'Assomption à celle du ier dimanche de l'Avent heure O vos unanimes quart Inviolata demie Virgo Dei genitrix trois quarts Incluant justitiam. O prœ millier ibus.
Tous ces airs doivent être changés à midi.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Le premier chiffre indique la page, le second la ligne.
36 13: Le concert de toutes les cloches fut aussi dit Trémonde. En 1603, Jean Potier et Jacques de la Moricière stipulent, que, pendant la procession des Morts qu'ils fondent, « custos pulsare faciet ornnes ecclesiœ campanas quod vulgo dicitur la Trèmonde ». En 1621, les frères Le Bailly, qui fondent la fête de la Présentalion de la Vierge, demandent eustos teneatur.. campanas.. cum toto tintinabulo quod vulgo dicitur la Trémonde pulsare. Antoine de Caenchy, 1643 et 1647, instituant la procession de Pâques, dit Inviailabit D. eustos, ut per prepositos, campanœ ecclesie omnes pulsentur, vulgo la Tremonde. Le timbre de l'horloge et ses tinterelles ne faisaient pas exception: Vigiliœ dicti festi, pulsabuntur, dit l'évêque Servien, fondant l'oflice de Sainte Fauste, duœ campanoe majores .cum horologio et tintinabulis eidem adjacentibus .mane .omnes. (Obituaire de 1386, continué).
37 – 33: M. l'abbé Le Mâle dit qu'il est probable que les petites cloches de la tour romane furent suspendues dans les fenêtres du haut du portail S.-O., derrière les gâbles de la galerie des évêques, où se voient des traces de suspensions. Il tire aussi argument de ce que l'arc supérieur de la fenêtre derrière l'orgue est encore percé de trous pour des cordes.
41 14 En 1541, Catherine est désignée par G. Cousin pour sonner les saluts de la Fête-Dieu qu'il fonde (Ibid., à sa date).
42 – 22 Une Conclusion Capitulaire du 31 août 1547 décide qu'il sera fait un beffroi neuf pour soutenir les cloches.
43 – 30: Le mot La Trèmonde est d'une écriture postérieure et n'était pas un surnom de la Colas, en lî>8(>. Aux obits de Louis de Harcourt. on sonnait Campana quœ vulgariter Colas nuneupatur: sans autre désignation.
46 33: Hermant, ou mieux J. Petite, mort en 1694, dit que sous l'épiscopat de René de Daillon, il fut fondu, en 1597, 2 cloches pour mettre dans la grosse tour, du poids de 18 et 13.000 livres que sur la première, nommée par M. de Beaujeu, on aurait lu « .M. de Daillon qui donna Vie livres et les dignitez et chanoynes qui se cotisèrent à quelque XIlc livres ». La seconde, faillie la première fois et refondue par Jean-Benoit Le Coq, fabriquier, le 12 novembre et nommée
le l;'i décembre, par les sieurs du Chastel, trésorier, et Conseil, ch'de SaintLaurent, et Gossée [femme] de Henry Gohier, elleuz, pour son antiquitté et dévotion ».
Renauld ne leur donne que 14.000 livres, au lieu da 31.000 livres. Que croire ? Le placement dans la grosse tour ne peut non plus se justifier. D'autre part, René de Daillon ne serait plus donateur des cloches que pour un tiers.
47 32 lire 1690 33 lire la seconde ayant été cassée, auparavant on tenta de la refondre, mais les deux.
48 1 lire avec son Chapitre, quelque temps avant. – 11 lire 1690 et non 1670.
49 26 lire 1989 28 lire 858 – 37 lire 1727.
50 7: lire 5.173 (4.316 plus 8,j7); – 11 lire trois refontes partielles postérieures 12: lire à l'état ci-dessus 14 lire 1.989 1:» à remarquer que la petite Trémonde, Prime sans feste et le petit moneau n'avaient. – 16 Jacques Baston, sonneur à 100 livres, en reçut 20 d'augmentation; 27 lire Valentinensis – 29 Hyeronimo du Faur de.
;il 5: 1747, 5 avril G refondue avec la petite Trémonde, dit Béziers, le 21 juin 1749, seulement. – 2iî En l'an 7, l'état de la cloche restante dans chaque commune mentionne, pour Bayeux, une cloche d'environ 8 milliers (en l'an 3. un état aux archives de Caen, ne lui donne que 6.000 livres). L'inventaire du 17 thermidor suivant constate l'existence l' dans la tour du N., de cette cloche, la seule suspendue 2' sur les voûtes de la nef, de deux autres petites cloches d'environ 1.200 livres (archives de la Mairie).
52 – 14 Dispositions légales sur les cloches: 21 juin 1791, on fera des sous et des demi sous avec le métal des cloahes des églises supprimées – 14 avril 1792, autre décret réglant leur répartition – 21 décembre 1792, circulaires aux districts pour envoyer les cloches inutiles des églises conservées pour les convertir en monnaie 28 avril 1793, décret supprimant les paroisses de Bayeux, dont les cloches devront prendre la route de Rouen mai 1793, décret ordonnant la conversion des cloches en canons.
53 – 23: Ce fr. Samson, était un ex-religieux de Moudaye; – 29 intercaler Onembauchaohomtnes: Etienne Baral, Marie, Grenoble, Frémangeret A vende.qui, à 40 s. par jour, en employèrent 5 à descendre les cloches des églises supprimées et à mettre le métal dans 3 barriques. Le tout fut apporté dans la cour de la maison commune, le 2j mai; – 30: lire le frère Paysant, Antoine, receveur de la Commune, qui avait dirigé le travail, annonçait avoir en magasin toutes les ferrailles, hunes et cloches (supprimer la suite jusqu'à la 3' ligne de la page 54 les frères Seigle, etc.); 3't: et de de Hoyville.
54 – 12 Le 29 mai, un arrêté de Lecointre, Prieur et Homme, enjoignait de descendre toutes les cloches, sauf une.
55 – 8: Le 22 pluv. Il (1(5 février 1794) on commença le travail à Bayeux, pour la Cathédrale, les Cordeliers, Saint-Patrice et Saint-Exupère, où il restait une cloche. Paysant le faisait trainer en longueur, si bien qu'il ne fut terminé qu'en messidor (juin-juillet 171)1). Mais il fallut laisser Trémonde à la Cathédrale pour éviter une émeute populaire. L'arrêté da Bourret et Frémanger du 30 vent. II (20 mars 179i) finit la destruction des cloches. Fouquet, architecte, fut chargé de les ranger dans la cour du ci-devant évêcké, autour de l'Arbre de la Liberté, planté le 30 mai 1793. Le poids total pour le district, Cathédrale comprise, était de 92.671 livres (Archives du Calvados. Dépouilles des Eglises) et en y ajoutant le poids de la cloche de la Cathédrale, non encore descendue, (;.000 livres, de 98.761 livres, Suivant le comput de Lecousté, ex-curé de Sommervieu, du 2G mes-
sidor III, les 92.671 livres, mises à terre, furent envoyées incontinent à Rouen et à Caen. De ce métal et des cuivres des églises envoyés plus tard, Bayeux reçut 26.483 livres 18 sols en sols 23 intercaler La tour des moneaux fut détruite en vendémiaire an III (septembre-octobre 1794) et la charpente faite sur son emplacement coûta 590 livres (d'après le devis de Dupont et Fouquet, architectes) 36 lire dans les airs suspendus.
56 8 Ce ne fut qu'en 1818, le 1" décembre, après que le plus gros des deux moneaux laissés sur les voûtes, en vendémiaire an III, lorsque leur tourelle fut détruite, et qui servaient journellement, fut cassé, que les deux fabriques. 12 fabrique paroissiale. Le curé fit une quête dans ce but – 30 .à quatre, UT, LA, SOL, FA.
57 2 le surplus, ou un cinquième.. – 8 pour le 20 mai – 12: la cloche UT, la petite, fut fondue la première, le 21 mai 1819. Il fallait, en effet, la mettre en place au plus tôt, car la cloche cassée et l'autre petit moneau devaient entrer dans la fonte des trois autres. Les membres de la fabrique l'allèrent voir chez Dubosq, la trouvèrent parfaitement conditionnée et l'acceptèrent. Ce faisant ils remarquèrent une cloche fondue « pour essay », donnant le SI bémol et pouvant donner le SI naturel après burinage. Voyant là une occasion d'avoir 5 cloches UT, SI, LA, SOL, FA, ils achetèrent cette cloche qui pesait 810 livres, à raison d'un franc cinquante la livre, prix payable dans huit mois à partir du 30 mai, jour auquel les deux cloches (UT et SI) doivent être montées dans la tour et en état de sonner 13 Le 9 juin, Dubosq se plaignit à l'évêque de la qualité de l'alliage imposé au cahier des charges et non conforme à celui de la Trémonde, mais ce fut en vain – 14 Les cloches ne durent pas.
58 8: s'appelait Marlhp et pesait 705 livres. Son diamètre était 0.82. Elle portait cette inscription « L'an 1819, je fus bénite par Mg' Charles Brault.évêque de Baveux, appartiens à l'église paroissiale dudit lieu et nommée Marthe, par MM. les Marguilliers de la dite paroisse, représentés par M. Vincent Benoît de la Fontaine, M. Le Moussu chanoine et curé de la dite paroisse )). Sur les flancs, une croix et une Vierge mère au-dessous de la croix Dubosq à Bayeux. De ces cinq cloches de 1819, deux existent encore: Marie, toujours à sa place dans la tour sud de la Cathédrale et Marthe exilée à Meuvaines; 16 M. Devy, curé de la Cathédrale annonce, le 21 juillet 1830, à ses fabriciens qu'il a conclu marché avec un fondeurde Caen, pour faire refondre la cloche SI qui est cassée, que faute d'autreparrainou marraine, Mg'nommera et habillera la nouvellecloche.(Ce vêtement fut une chasublerouge, existant encore parmi les ornements du Chapitre, m'a dit M. l'abbé Lemàle). Cette cloche apparemment fondue en 15 bords et donnant le SI, pesant (572 livres et du diamètre de 0.8S portait l'inscription suivante « L'an 1830, je fus bénite et nommée Charlotte- Marthe par Mg' Jean-Charles-Bichard Dancel, évêque de Bayeux. J'appartiens à la fabrique et église paroissiale de Notre-Dame et je fus refondue par les soins de MM. les Marguilliers de la dite fabrique, représentés par M. Mathieu Devy, archiprôtre. Sur les flancs une croix et un St-Pierre en creux an 1831 au bas, F. Bailly, fondeur à Caen. Cette cloche, intermédiaire entre Marie et Marthe, n'étant pas d'accord avec la première, le fondeur lut mis en demeure de ia refondre avec, aussi, Marthe, 11 ne se pressa guère de s'exécuter, si bien que M. Médéric Labbey, membre, à la fois, des fabriques de Bayeux et de Meuvaines, négocia le 2't juillet 1831, avec Bailly, le fondeur, l'échange de ces deux cloches de la Cathédrale, d'accord entre elles, avec 1300 livres environ de métal que la paroisse de Meuvaines destinait à la refonte de ses cloches. Le 25, Marthe et Charlotte-Marthe, descendues et pesées au poids le roy, partaient pour Meuvaines, oit elles arrivaient le soir. Le 7 août,
– im –
la fabrique de cette paroisse arrêta de les faire monter au plus tôt dans le clocher, après modification des inscriptions. Celle de Marthe, conservée intégralement (!) fut suivie de cette mention burinée en creux « Echange. Délibération du 7 août 1831. » Sur celle de Charlotte-Marthe, on substitua aux mots « Notre-Dame » celui de « Meuvaines » et à « M. Mathieu Devy, archiprêtre », « M. le Duc, curé année 1831 », en creux 17 supprimer lesdeux alinéas qui se suivent et les remplacer ainsi Le 14 août 1831, le fondeur Bailly envoya 2 cloches du poids respectif de 794 et 551 livres, non compris les boucles. La plus grosse, Charlotte, fut nommée par l'évêque. Le 10 août, l'autre, Louise-Marthe, fut bénite et nommée par M. d'Audibert, Louis-Marie-Vincent, vicaire-général et doyen du Chapitre. Elles n'étaient pas d'accord entre elles. Pour y remédier, Bailly, le 29 aotit, mettait un battant neuf à la première. Il voulut en faire autant à l'autre et redresser une boucle mais la fabrique s'y opposa. Quand lui et Dorey, charpentier, demandèrent à être payés, on fit la sourde oreille parce que ses deux cloches ne s'accordaient ni entre elles ni avec Marie et on choisit Heinveillier comme arbitre de la fabrique sur la contestation. Par esprit de conciliation, toutefois, la fabrique proposa une indemnité à Bailly pour refondre les cloches. Après quelque hésitation, celui-ci accepta. Les cloches nouvelles ne furent livrées qu'en mars 1832. le 29 avril, fête de Quasimodo. On les trouva parait-il, recevables. Celle de 810 livres (l'ancienne Louise ? SI) était réduite à 555 livres 3/4 et la petite Marthe, de 705 livres à 407 Avec les déchets, Bailly restait comptable de 491 livres à 1 fr. 25, soit 614 fr. 35, réduits par l'indemnité accordée à 223 fr. 83, qui avec 49 fr. 55 à lui avancés, s'élevèrent à 272 fr. 38 que paya la fabrique de Meuvaines, débitrice envers lui de plus forte somme.
59 1 Charlotte- Louise tombée par suite du bris de ses anses, paraît-il, vécut malgrécette infirmité jusqu'en 1858 15 Dès 1819. Dubosq avait fait un devis pour rétablir la sonnerie des 8 cloches; –19: cloches neuves: RÉ, 5600 livres. 9035 fr. 60; MI. 4000 livres à 4500 livres. 33 Le 30 mai 1839, les achats et réparations d'ornements ayant absorbé les fonds libres la fabrique décida qu' « il serait sursis à l'achat d'un nouveau bourdon (allusion au vote, le 18 février précédent, d'un bourdon de 10,500 livres sur le désir de l'Evêque) et de toute espèce de cloche. »
60 13 supprimer le chiffre 1300, à la colonne Trèmonde – 31 le 11 décembre; – 35: L'épaisseur du gros bord est variable la 13', 14', 15', 1G', partie du diamètre.
61 – 15: Le 29 avril, l'évêque Didiot proposait au Conseil de Fabrique l'étahlissement d'une nouvelle sonnerie,composée dela7Vémo»i<ïeetdedeux cloches environ 9.000 livres, faites avec le timbre de l'horloge et les deux autres cloches du Chapitre – 27 Les articles sur la refonte du bourdon de lu Cathédrale,'pubY\ës dans Indicateur depuis le 30 juin 1857, paraissaient sous la signature de M. Delauney. C'est donc par erreur, qu'avant d'avoir pu consulter la collection de ce journal, sur la foi de notes laissées par nn contemporain, nous les avons attribués à M. le chanoine Hugot. Il fut, au contraire, un des avocats du vieux bourdon, qu'il appelait Trèmonde, dont il « était toujours coillé, écrit M' MarieDuclos, malgré mon appel à sa philosophie ». Il écrivit même, en sa faveur, au dit M. Delaunay, un plaidoyer éloquent, inséré sous sa signature, le juillet 1857. Celui-ci n'y répondit que le 7, non sans quelque acrimonie et dédain, se plaignant amèrement de la campagne faite (en dehors de la rédaction) dans son confrère Y Echo, campagne où il trouvait une teinte d'aigreur et des personnalités détournées peu convenables. Une communication parue dans Y Echo du 3 juillet, insinua que « M. Delaunay prêtait son nom et donnait son dévouement)) » des anonymes.
Le 7, on y lisait une lettrede M. le chanoine Guérin « faisant connaitre que le Chapitre est complètement étranger. au projet de détruire Trèmonde, défendue au contraire par deux de ses honorés confrères (MM. Marais et Hugot). Le fait que j'affirme, écrit-il en terminant, c'est que le Chapitre n'a pas donné son consentement à cette mesure désastreuse et que même il n'a pas été dans le cas de le donner. » La polémique (controverse, selon M. Delaunay ou plutôt celui abrité soussa signature), prit fin sur une déclaration fort sage de M. le Directeur de l'Echo, disant que la question était jugée et que son opinion n'était modifiée ni sur la justesse, ni surtout l'opportunité de la mesure prise.
62–16: Le 22 juin, lesdeux fabriques sont convoquées. A la fabrique Cathédrale, l'évêque, président, expose « qu'avis pris de divers fondeurs, il a la conviction que pour plusieurs causes, mais spécialement par suite des profondes cavités occasionnées par le frottement, la Trèmonde n'a plus la sonorité qu'elle devrait avoir, qu'il serait difficile de l'accorder avec les cloches nouvelles et que mieux vaudrait la refondre » (tous arguments qu'on retrouve dans les articles de l'Indicateur). La refonte est admise à l'unanimité. Et Monseigneur voulant que cette affaire soit réglée avant son départ pour la tournée de Confirmation, sans attendre la réponse du fondeur Bollée, on conclut, séance tenante, marché avec Havard. Au sortir de cette séance, le Prélat court présider celle de la fabrique paroissiale et lui fait voter, également à l'unanimité, la fonte de deux autres cloches. Le marché fut signé le 8 juillet. Le premier de ce mois, le chanoine Guérin avait adressé à son évoque une protestation écrite contre ta suppression du vieux bourdon.
04. 14 Le 10 août suivant, M. Lefaucheux chanoine-archiprôtre présidant la fabrique paroissiale, résume les décisions précédentes et fait ressortir qu'une tierce qui aurait comme point de départ une cloche supérieure à la grosse actuelle serait bien préférable. Il propose de renoncer aux deux cloches projetées par la paroisse; il sait que « tel serait te désir de Monseigneur, de la fabrique Cathédrale et du Chapitre (?). Le Conseil, « sachant que c'est aussi le vœu de la population », surseoit à la cloche projetée. Le 4 septembre, la fabrique Cathédrale, considérant qu' « il en résultera une sonnerie plus majestueuse et plus diane d'une Cathédrale », approuve le projet de trois cloches « qui déjà a reçu (?) V assentiment de Monseigneur. De tout ceci, il ressort évidemment que le véritable instigateur de la refonte du bourdon et des projets de sonneries qui s'ensuivirent, fut Mg' Didiot et que c'est non seulement sur son désir, mais par sa volonté, que tout se passa et que les chanoines, pour parler avec euphémisme, ne firent que suivre son impulsion. Le 11 octobre, Havard écrit que les moules sont prêts et demande les noms à graver. Le 2 mars 1858, il dit avoir reçu les noms de la 3' cloche; 16: Trèmonde. seule, entra dans la fonte – 18 ..et 2.000 kilos. Elles devaient être fondues en 14 bords. Le métal. – 30 ..l'exécuteur, pour le lieu du supplice où elle devançait ses jeunes sœurs.
65–4: Trémonde fut trouvée peser 3.688 kilos 50 ou 7.397 livres. Dix coups de marteau la mirent en morceaux 12 le 17 juin, on conviait les parrains et marraines pour la bénédiction lixée an mercredi 30 juin. Mais, le 20 M. Michel. doyen du Chapitre, écrivait à l'évêque alors à Condé-sur-Noireau « que t'accord parfait n'a point été trouvé dans les cloches ». La commission de réception avait, en effet, trouvé, la semaine précédente qu'elles ne fournissaient, ni une tierce majeure, ni une tierce mineure, mais une moyenne entre l'une et l'autre, trèssaisissable à l'oreille. Le contre-maître de Havard (pourquoi pas celui-ci?) lut forcé d'en convenir, « au moins pour la petite », qui, après un hurinage, se trouva d'accord avec la seconde. Mais les deux grosses se trouvant toujours en désaccord, « il fallut élever encore d'à peu près un huitième de ton la petite et la
seconde. » On continua le travail après le départ de la commission. Le 21 juin, Havard écrivait que plusieurs personnes les ont trouvées très bien, et le lendemain que les battants arrivés et placés « le son est changé à ne pas le reconnaître » et que des connaisseurs (?) ont dit que leson et l'accord ne laissaient rien à désirer. 11 sollicitait le retour de la Commission à sesfrais. Le2 juillet, les trois cloches furent chargées pour Baveux où elles arrivaient le 4.
67 11 ..croyons-nous, un millier de livres, ..qui sonne.
Pour avoir, au taux actuel de notre monnaie, le coût exact de la tour et de l'horloge de la Cathédrale de Bayeux, il sullit de multiplier les prix en livres, sous et deniers, mentionnés au présent travail, par 32 fr. pour chaque livre, 1 fr. 60 pour chaque sou et 0 fr. 14 cent. pour chaque denier, suivant M. le vicomte G. d'Avenel. (Histoire économique de la propriété, des salaires, etc. Paris, E. Leroux, 1909, t. V, p. 350). Ainsi la construction de la partie de la tour faite aux frais du Patriarche-évèque. qui fut payée 4.092 livres 12 sols 6 deniers, vaudrait aujourd'hui 130.964 francs 04 et celle du reste de la tour et de l'horloge, édifiées aux frais du Chapitre, pour o. 271 livres 8 s. 3 d. équivaudrait à 168.717 fr. 32 soit un total de 299.681 fr. 36.
C'est un devoir pour moi, en terminant cette étude, d'adresser tous mes remerciments à notre sympathique collègue M. l'abbé Le Màle, un bénédictin séculier, à l'obligeance bien connue duquel je dois la communication de documents qui m'ont permis de rectifier certains passages erronés, d'en compléter d'autres, et, par suite, de rendre ces pages plus profitables à la gent qui travaille. E. A.
SÉPULTURES DES ÉGLISES PAROISSIALES SS. S~TM~
Les anciens inhumaient leurs morts hors de la cité.
Quand le christianisme fut introduit à Rome, ses sectateurs, alors persécutés par les empereurs, inhumèrent leurs martyrs et leurs confesseurs dans les catacombes où ils célébraient les saints mystères. Les corps des autres fidèles recevaient la sépulture dans les tombeaux de leurs ancêtres pour le plus petit nombre, et dans des terrains appartenant à des particuliers pour la plus grande partie.
Lorsque l'Eglise sortit des catacombes et que la Croix fut assise avec Constantin sur le trône des Césars, c'est-à-dire au iv* siècle, les basiliques qu'on édifia reçurent les corps des personnes mortes en odeur de sainteté, puis ceux des évêques et ensuite ceux des prêtres, qu'on déposa d'abord à la porte du temple puis, insensiblement, à l'intérieur.
Au vie siècle, dans la Gaule occupée par les Francs, on n'enterrait encore aucun corps dans l'intérieur des cités, à fortiori dans les basiliques. La porte du lieu saint, entrebâillée d'abord devant certains laïques vertueux et méritants, dut s'ouvrir, de jour en jour, davantage et en laisser entrer beaucoup dont le clergé ne pouvait discuter les titres et qui s'imposaient par leurs largesses aux églises et parfois aussi par la force. Ces abus, nés d'une piété inconsidérée ou d'un orgueil mal placé, prirent de telles proportions, qu'en présence des églises devenues cimetières, prélats et princes s'occupèrent d'y apporter remède. L'empereur Théodose avait déjà fait une loi expresse à ce sujet.
Théodulfe, évèque d'Orléans (vers 787-821) prohiba les inhumations dans les églises, sauf celles des prêtres ou de saints laïques (1). Il fit appel (1) Nemo in ecclesia sepeliatur nisi forte talis sit persona sacerdotis aut cujuslibet justi hominis.
au concours de l'autorité du prince, et Charlemagne, lui prêtant le secours de son pouvoir, prohiba d'abord les sépultures laïques dans les églises (i), puis celle de toute personne (2).
Théodulfe n'avait pas demandé l'enlèvement des sépultures existantes, mais seulement qu'on les descendit plus profondément, et qu'après avoir enlevé les tombeaux, on se contentât de recouvrir les morts d'un pavage ou d'une simple dalle. Quant aux églises remplies de cadavres, elles devaient être désaffectées et servir désormais de cimetières.
En 89o, le Concile de Nantes n'est pas moins explicite que l'évêque d'Orléans et le capitulaire de Charlemagne Prohibition absolue d'inhumer dorénavant dans les églises il faudra se contenter du portour de ces édifices (3). Un concile de Mayence préconise la même doctrine (4) en principe, mais il la corrige aussitôt de façon à rouvrir la porte aux abus.
L'opposition de Théodulphe, le décret des Capitulaires, les décisions des Conciles, n'arrêtèrent que pour un temps l'ardeur que les chrétiens mettaient à rechercher la sépulture dans le lieu saint. Au xi' siècle, ils se contentent du parvis, puis avancent dans la nef, dans les chapelles, gagnent insensiblement le chœur et s'arrêtent à peine au sanctuaire. Urbain IV (1261-64) est obligé de défendre Saint-Pierre de Rome contre l'envahissement des « sépultures qui confondaient les impies avec les personnes pieuses, les criminels avec les saints ».
En 1292, le synode de Citeaux reconnait le droit de sépulture dans les églises aux seigneurs des lieux, aux patrons des églises et à leurs femmes, aux curés et aux vicaires.
En 127°}, celui d'Angers l'avait limité aux seigneurs, patrons et bienfaiteurs des églises.
Aucune rétribution d'ailleurs n'était exigée en retour. Les prêtres, dit le Concile de Nantes déjà cité, n'exigeront aucune rémunération ni pour la sépulture ni pour les obsèques (5). Celui de Tibur, en 89% interdit de (1) Capit. au 797, Liv. I., Ch. i5y.
(2) Ibid. Liv. V, Ch. 48. Nullus deinceps in ecclesia mortuus sepeliatur.
(3) Prohibendum, secundum majorant institula, ut in ecclesia nullatenus sepeliantur, sed in atrio, aut in porticis, aut in exhedris ecclesiee; intra ecclcsiam vero aut prope altare, .nullalenùs sepeliantur (Labbe Conc., t. ix).
(4) Nulliis mortuus intra ccclesiam sepeliatur, nisi episcopi aut abbates, aut digni presbyteri aut fideles laYci.
(5) De scpulcris et hominibus sepeliendis nihil muneris exigaut.
vendre la terre aux morts (i). Un autre, tenu à Paris, va jusqu'à menacer d'excommunication les prêtres qui exigeraient un salaire pour la cérémonie des funérailles.
L'Eglise, pendant tout le Moyen-Age, n'accepta que des aumônes volontaires, soit spécifiées par le défunt, soit versées par son héritier autorisé, pour la rédemption des péchés de celui qui mourait dans l'église, dit le pape Pascal II, ou pour le soulagement des pauvres.
Le sanctuaire et le chœur étaient alors réservés aux dignitaires ecclésiastiques et aux curés. Les vicaires, obitiers ou autres prêtres occupaient les nefs et les chapelles, voisinant avec les laïques. Les fondateurs étaient déposés sous le portail ou dans des enfeux pratiqués dans les murs du nord ou du midi. La place des clercs inférieurs était sous le parvis. Un concile tenu à Rouen, en 1581, constate que l'on inhume indistinctement les morts dans les églises, et pour réagir contre cet abus, il réserve le saint lieu aux hommes consacrés à Dieu, aux nobles, aux fidèles d'une vertu éminente et aux sujets qui ont rendu des services éclatants à l'Etat (2).
Peu après, en 1616, un médecin parisien, du nom de Simon Piètre, avait voulu, dans l'intérêt d'hygiène publique et pour l'exemple, être inhumé au cimetière. Son épigraphe latine peut être ainsi traduite: «Simon Piètre, homme d'honneur et de piété, a voulu être inhumé ici, sous le ciel, de peur que mort, il ne nuisit à quelqu'un, lui qui, vivant, avait été utile à tout le monde ».
Un siècle après, en 1710, le célèbre Verheyen, Ph., qui, à 22 ans, avait quitté l'agriculture pour étudier l'anatomie, qu'il professait brillamment à Louvain en 1689, voulut « que ce qu'il avait en lui de matériel fût enfoui, afin de ne pas souiller le temple et ne pas nuire par des exhalaisons malfaisantes ».
En 1721, l'archevêque de Rouen Armand Bazin de Bezons voyant qu'il arrive que l'on enterre indifféremment presque tous les fidèles dans les églises, sous l'ombre d'une somme très modique qui ne peut-être un titre suffisant pour établir en ceux qui la donnent la qualité de bienfai(i) Interdictuno sit omnibus Christianis tcrram mortuis vendere et debitam sepulturam denegare. (Tibur in Germania, c. 56).
(2) Non adeo promiscue, ut nunc fit, mortui sepeliantur in ecelesiis sed hoc servetur Deo sacratis hominibus aliis insuper qni nobilitate, vel virtutibus, vel meritis erga Deum et Rempublicam fuirent; cœteri pie et religiose in cœmeteriis ad hoc dedicatis sepulturœ tradantur.
teurs » promulgue un mandement portant règlement pour la sépulture du corps des fidèles.
En voici le dispositif: 1° on enterrera dans les églises seulement les ministres du saint autel et ceux d'entre les laïques qui sont autorisés à y être inhumés par leurs titres, ou par la qualité de bienfaiteurs de l'église; 2° que pour être bienfaiteur de l'église et y être inhumé en cette qualité, dans les villes on donnera à la fabrique ou trésor au moins 50 livres pour chaque corps enterré dans le chœur et 30 livres pour ceux qui seront inhumés dans la nef ou autre endroit de l'église dans les paroisses de la campagne, pour être enterré dans l'église, on donnera au moins 20 livres;
3° que ceux qu'on inhumera dans l'église seront enferntés dans un cercueil et mis dans une fosse de 4 pieds au moins de profondeur. Ce mandement, donné le 28 mai, fut homologué le lendemain 29, par la Cour de Parlement de Rouen sur les réquisitions de son Procureur Général qui « reconnaît qu'outre une doctrine conforme aux canons et aux Conciles, il contient encore des précautions sages pour entretenir la santé et conserver la pureté de l'air surtout dans un temps où la Cour redouble son attention pour en prévenir la corruption. »
La cour décréta contre les contrevenants curés, vicaires ou marguilliers, 50 livres d'amende et plus grande peine en récidive fossoyeur, 20 livres. Elle en ordonna en outre, la lecture, la publication et l'affichage, pour être exécuté selon sa forme et teneur, dans l'étendue de son ressort, sauf à être pourvu par les évêques, chacun dans leur diocèse, sur les droits qu'il conviendra payer à la fabrique des églises pour en obtenir la sépulture.
Mgr de Lorraine, évêque de Bayeux, dans un mandement du 24 juillet fixa les droits de fabrique pour son diocèse dans les villes, à 40 livres dans le chœur et 20 dans la nef, et dans les campagnes à 15 livres. « En 1743, on n'avait pu encore renoncé à l'ancien usage. On respirait dans certaines églises une odeur insupportable on trouvait même quelquefois sous les bancs des portions de cadavres oubliées par les fossoyeurs. L'abbé Porée [Ch. Gabriel, auteur de Lettres sur la Sépulture dans les églises], proposa, vers 1746 ou 47, d'établir les cimetières à la portedesvilles et d'y transporter les morts dans des chariots. » (J. Laffetay, hist. du diocèse de Bayeux, t. n, p. 49.)
Le 2o février 1749, faisant application de son arrêt de 1721, le Parlement de Rouen rejetait la prétention des demoiselles Le Pelletier, filles d'un
ancien trésorier de N.-D. de Froide rue de Caen, à un droit de banc et de sépulture pour une somme à peine suffisante pour défrayer la Fabrique des frais d'obits fondés. L'arrêt constate, en fait, « les sépultures géminées les unes sur les autres dans cette église, de façon qu'on ne pouvait trouver la liberté du passage dans l'ordre des processions, et la nécessité de se frayer dans l'église même une route oblique pour y pouvoir marcher avec décence et sûreté. »
Le 10 mars 1776, à la demande de l'assemblée du clergé de France, était promulguée une déclaration, applicable à tout le royaume, et tendant à faire disparaître le danger que présentait pour la santé publique cette agglomération de sépultures dans les églises.
Les articles i et 2 interdisaient les inhumations dans les églises, chapelles publiques ou particulières, oratoires et généralement dans les lieux clos et fermés où les fidèles se réunissent pour la prière et la célébration des Saints Mystères, ne faisant exception que pour les archevêques, évèques, patrons des églises et hauts justiciers et fondateurs de chapelles. Mais ce droit était tout personnel et ne pouvait être cédé même à titre de fondation.
L'inhumation devait avoir lieu, à 6 pieds au moins au-dessous du sol, dans des caveaux pavés et recouverts de grandes pierres dures, de 72 pieds carrés. De tels caveaux étaient aussi imposés aux religieux qui ne pouvaient être enterrés que dans les cloîtres ou chapelles ouvertes y attenant à défaut de cloître et chapelle, c'était le cimetière. Le relevé suivant des inhumations faites dans les seules églises paroissiales de la ville de Bayeux, inhumations qui se continuèrent jusqu'à la promulgation de l'ordonnance de 1776, assez curieux au point de vue des personnes défuntes, est une preuve surabondante de la nécessité d'une pareille législation dans l'intérêt de la santé publique.
En lisant cette longue liste et en comparant le nombre des sépultures avec les dimensions des édifices où elles avaient lieu sans cercueil, jusqu'en 1721, – on frémira pour les vivants du danger de lever si souvent les dalles et de donner issue aux gaz méphitiques provenant de la décomposition des corps et on ne s'étonnera plus des nombreuses pestes. ou plutôt épidémies, qui se succédaient alors.
Nous avons encore sous les yeux et lors des travaux pour l'érection de la statue d'Alain Chartier, sur l'ancien cimetière qui servait pour S'Nicolas-des-Courtils, S'-Malo, S'-Sauveur, S'-Ouen du Château, NotreDame des Fossés, des squelettes enchevêtrés qu'on taillait à la pioche et
à la pelle pour construire le cylindre en béton qui supporte le piédestal, et lors de la construction de la maison n° 68, rue Saint-Malo, sur le sol de l'ancienne église de ce nom, des lits profonds d'ossements également sans cercueils, que l'on avait entassés dans les chapelles de gauche, du côté du cimetière.
I.
S' SAUVEUR
(Chapelle St Etienne – 5' Nicolas des Courtils)
« Dans les premiers temps, l'office de S' Sauveur se faisait dans la nef de la Cathédrale, à une chapelle attenant au pupitre ou jubé. « La proximité de cet office dérangeant celui du Chœur », le Chapitre acheta du grand couteur, par 15 livres de rente, la chapelle SI Etienne, voisine de la Cathédrale, enclavée dans le mur de la ville contre la porte du Pont Notre-Dame, et on y transféra l'office de SI Sauveur.
« La petitesse du vaisseau et son mauvais état obligèrent les paroissiens de l'abandonner. Ils furent transférés dans l'église SI Nicolas des Courtils », en 1676, époque où furent détruits la Chapelle et le Cimetière qui occupait presque toute la place Notre-Dame.
Les inhumations des paroissiens, faites dans leur église, eurent donc lieu, jusqu'en 1676, dans la chapelle S' Etienne, et depuis à S' Nicolas des Courtils, église où étaient déjà enterrés les confrères du lieu, les paroissiens de S' André, et ceux de Notre-Dame des Fossés ou de la Capelette, détruite, dit Béziers, en 1562.
Les inhumations faites à N. D. des Courtils, avant 1676, sont notées entre parenthèses. Les paroisses d'origine des autres morts sont indiquées succinctement.
1616 7 sept. Guillaume Laloe, esc.
1617 2 juin Jacqueline ve Jean Maloisel av«, inhumée près de son mari.
19 juillet Me Jean de Bourgues, pbre, curé d'Amonville (1).
23 août Me Jean Dufresne, avt [sr de SI Louet].
3o nov. Jean Houel, fils Louys et dlle Dubousquet, de S' André. (1) Jean de Bourges, archidiacre d'Hyesmes, curé d'Amon[de]ville (Mondeville),
1618 25 mars Dn* Jacqueline Hue, femme Me Estienne Duhamel, lieut. du viconte, sr de Rubercy.
25 octob. Renée Tostain, va Me Pierre Baril, avt
1619 8 sept. N. homme Me Estienne Duhamel, lieut. part. du viconte. 1620 16 janvier Me Jacques Jouas, pbre, choriste à S' Sauveur. 24 avril Me Thomas Potier, av' sr de Pierrepont.
25 avril Me Pierre Vauville, pbre, choriste à St Sauveur.
5 juillet Me Michel Larrechamt [Larchamp], ch. de Pézerolles. 1622 ier mars Catherine, fille Me Pierre Caron.
13 mars N. homme Jean de Piedlevé, cons. ass. en viconté, sr de la Picardière.
13 mai Roger Gazel, sr de la Fosse, demeurant à S' Laurent. 3o déc. Noël LeVautier, proche les fonts,de S'André (àS'Nicolas). 1623 13 janvier Anne Le Guelinel, fe Philippe, de Monceaux. 5 février Barbe Vauquelin, servante du sr de Fumichon.
24 mai Guillemette, servante du sr d'Annelles [Me Pierre Potier, esc], lieut. civ. et crim. à Bayeux.
16 juillet Dlle Marie Auvray, ve n. homme Olivier Heuste, sr de la Mothe et cons. à Bayeux, à côté de son mari, par
le ch. de Castilly, de St André.
1624 4 nov. Me Antoine Cornet, pbre, curé de Moon et secrétaire de M. l'Evêque de Bayeux, de S' Sauveur.
1625 Ier février Richard Adeline, bourg., de S' André.
19 juin Me Philippe Letellier, avt par Me N. Bougourt, ch. de Gueron, de S* André.
6 août N. homme Sébastien Duhamel, par le ch. de Bernesq, curé de S' Sauveur (Me Michel Rocher, pbre).
13 sept. Jeanne Youf ve Noël Le Vautier, près les fonts, de S* André.
18 sept. Sœur Françoise Avice, novice aux Ursulines.
4 octob. Perrette Dorée, de S' Sauveur (à S' Nicolas).
5 octob. Henry Gohier, garde des sceaux en la viconté.
1626 8 janvier N. de Piélevey.
17 avril M0 Jacques Désirez, pbre, frère de Jean Desprez, curé de S' Sauveur, par le prieur de S1 Nicolas.
2 juin Dlle Blanche Potier.
14 juin Françoise Suhard.
24 juin Me Jean Cent Soulz, av' sr du Coudray.
1625 27 août Marie Pasturel, v° du sr du Castel.
1627 5 juin Il Marie Duhamel.
1628 2 sept. Dlle Catherine Lechevalier, fc Pierre Durand esc., sr de Gra[nd]val, 25 ans, de S' André.
J630 René Le Forestier, pbre, chap. du lieu.
163 26 janvier Catherine Herbeline, 16 ans, de S' André.
4 juin Magdeleine Dumont, fe Me Jean Néel, av' (de S' André). 1634 2 août Le sr de Beaulieu, de S' Malo (à S' Nicolas).
1636 16 déc. Me Pierre Poret, go ans.
1637 18 février Lambert Molandain.
ier mai Robert Cauvet, esc. sr du Saulcé.
12 juillet N. homme Charles Hue, sr d'Escures, par Me Noël Le Rohier, pbre, choriste de S1 Sauveur.
1639 24 février Me Antoine Tillard, pbre, 76 ans, demeurant au-dessus du boulevard S' Jean (de S' Symphorien).
1640 11 janvier Marie Geraume, fe Me Philippe Lecolier, av' sr de la Boullée, 70 ans, de S1 André.
18 juillet Me Robert Le Chartier, 24 ans, de S' André.
? Jacques Héroult, pb™, id.
1644 4 août Anne Verel, fille Pierre, 10 à 11 ans.
1646 31 août Gabriel Suhard à S' Sauveur, de S' Symphorien où malade.
1647 15 nov. N. homme Jacques Le Moigne, sr de Fumichon, 76 ans, de St Exupère.
1649 24 nov. Marie Lequesne, fe Me Nicolas de Véchy, proc. bourg. 4o ans, de S' André.
1650 ? Elisabeth de Mathan, fe Me Pierre Bunel esc, sr des Isles, cons. du Roy, lieut. crim., 42 ans, de S' André.
31 janvier Georges Le Barbey, esc. sgr de Fontenailles et d'Aulney, cont. au mag. à sel, époux de Marie Le Mercier,
fille Charles esc. lic. aux lois, sr de S' Germain et
du Mesnil, lieut. anc. civ. et crim., et Madeleine Be-
noît, 55 ans, de S' Sauveur.
1653 2 déc. Claude Basly, à S' Sauveur, de S' Symphorien. 1659 13 octob. Me Pierre Baril, S1 Sauveur, de S' Malo.
1660 27 nov. Me Jean Pasturel, bourg, de Bayeux, de S' André. 1661 n octob. Me Jean Néel, sr des Longsparcs c6ns. ass. en baill. et vie, 56 ans, de S' André.
1662 5 juillet Me Guillaume Regnault, avt 70 ans, un peu en dessous du confessionnal.
28 octob. Jeanne Tostain, ve Gabriel Buhot, de S* André.
1663 ier mars Dlle Magdeleine Lambert, fe Mr de la Ferté, vis à vis l'autel N. D.
26 mars Marc-Germain Le Fillastre, sr de la Haiserie, cons. du Roy, ass. à Bayeux.
16 juillet Lambert Lescalley, esc., sr de Montebourg, proche le confessionnal.
7 octob. Dlle Anne Potier de Cantilly (Castilly ?).
» François Regnaud, esc. (à S' Nicolas).
21 » Raphael Le Vautier, sr des Essarts.
29 » Blanche Descrametot, fe N., sr des Perrèles, de S' Symphorien.
1664 22 mai Charles Vimard, bourg. de Bayeux, 68 ans, de S1 André, (à S* Nicolas).
28 sept. Bonaventure Halay, ve du sr de la Bénardière, 78 ans. 1666 14 juin Charlotte Gouye, ve N., Pothevin, sr de Bussy. 1667 » N. pers. Lambert Lescalley, sr de Vaux, par n. homme Jacques Descrametot, pbve, curé de Vauxfsur-SeullesJ, i,
et gd chantre en la Cathédrale.
? Christiane Philippe, de St Sauveur (à S' Nicolas).
1668 il février François Metiviers, 3 mois.
Ier avril Jean Pain, 7o ans, après avoir abjuré l'hérésie, présence de Me Richard Hélyes, esc. lieut. civ. et crim. en
baill., Me Guillaume Hélyes, esc. Me Nicolas Du-
rand et autres, de S' André.
14 » Anne Douétil, fe Olivier Damécourt, par n. et d. pers. Charles-Antoine de Bagnols, pbre, ch. d'Esquay, grand
pénitencier.
26 nov. M0 Nicolas Véchy, proc. comm., de S' André (à S' Nicolas).
1669 6 janvier Gilles de Varville, esc., fils Henry, de Grandcamp de N. D. des fossés.
» Anne Le Terrier, de N. D. des fossés.
16 février Dlle Marguerite Lescalé, 50 ans, chez son père, rue Franche.
20 Thonws Gouet, bourg., 88 ans, de S' André.
1669 22 février Romain Gabriel Genas, 50 ans, rue de la Chaîne, par n. homme Thomas de Maunoury, pbre, arch. des Vés.
26 » Marie Cent Soulz, 65 ans, par M" Michel Le Brun, pbre, ch. de Gavray.
5 mai Richard Le Bas, pbre, chap., de N. D. des fossés.
26 juin J.-B. Barrasin, 20 ans, homme de chambre de l'archid. Radulphe, par le ch. de Bretteville.
17 juillet Me Marin Dolay, chirurg., sr du Longbuisson, par n. pers. Me Pierre Le Coq, ch. de Mons.
23 sept. Me Jacques Le Mercier, pbre, 69 ans, de la Compagnie de Jésus, par n. pers. Me Charles de Longaunay, gnd
doyen.
t8 octob. Marie Baucher, 6 semaines (à St Nicolas).
» Marie Baucher, 6 semaines, de St Sauveur.
29 » Catherine Durand, fe Michel Durand, 67 ans, de S' André. 1670 18 janvier Jean Doxais esc, s1" du Bosc, 68 ans, par n. homme Jean Bihoreau, pbre, ch. de St Germain.
22 » Françoise de Govix, 60 ans, par le même.
21 février N. homme Thomas Le Mercier, esc., sr de S1 Germain lieut., anc. civ. et crim. en baill., inhumé devant l'au-
tel de S' Sauveur, par n. et d. pers. Charles de Lon-
gaunay, haut doyen, ensemble tout le corps du Chapi-
tre, avec tous leurs officiers.
9 mai Paul Fleury, fils Marc, chirurgien, et Perrette Le Haribel, 10 m., de S' André.
» Michel Néel, fils Me Michel, sr des Longsparcs, cons. ass. et maître des requestes et [Anne] Chéradame,
5 j., de St André.
16 août Jean Gouet, proc., comm. en baill. et vie, 45 ans, de S' André.
27 » Jacques Scelles, 3 ans, proche des cendres de ses parents. 29 sept. Thomas Le Bellenger, 60 ans.
17 octob. Marie Fermine, 65 ans.
9 nov. Françoise du Mesnil, 60 ans, par n. et d. pers. JeanFrançois de Bagnols.
15 » D1|e Magdeleine Philippe, 28 ans, par Ch. de Longaunay. 22 » Marie Gohier, fe Jacques Cailly, contrôl. au gren. à sel, de N. D. des fossés.
1671 26 mars Joachim Michel Néel, fils Michel, 2 a. m., de SI André, (à S1 Nicolas).
18 février Charles Scelles, 3 jours, fils, n. pers. Richard Scelles, esc., sr du Prey et Marie de La Folie.
13 mars N. homme Antoine Descrametot, 4o ans, dans le chœur, par n. pers. Jacques André, pbre, lie. aux lois, ch. de
de Tanis.
16 août Pierre Scelles, 10 mois.
15 sept. Germain Le Fillastre, 2 ans.
20 octob. Claude Fleury, chirurg., 82 ans, de S'André (à S Nic olas). 1672 14 février Me Thomas Métiviers, 35 ans, par n. homme Jacques Dauxais, pbre, ch. de Cully.
29 avril Pierre du Mont, 30 ans, devant le Crucifix, par n. homme Me Jean Lamy, pbre, vie. gén., ch. de Bernescq et
prieur et administrateur de la Maison-Dieu.
30 avril Barbe Basley, fe Pierre Le Bouteiller, bourg., 33 ans, de S' André (à S' Nicolas).
16 août N. homme François de Marconès, sr Délon [d'Ellon]. 1673 26 janvier François Hélie de Pierrepont, esc., 10 ans. 21 février Thomas Regnauld, 5o ans, de SI Sauveur (à SI Nicolas). ier avril Jeane Le Courtois, 35 2ns.
Ier juin Cristiane Philippes, 35 ans.
17 octob. Guillaume Le Vautier, 73 ans.
26 » Pierre Scelles, 5 ans.
1674 10 février Julien Lavalley, 45 ans, de SI André (à SI Nicolas). 28 » Lambert de Tour, sr de Valmesnil, 55 ans.
13 avril Jeanne Vincent, ve Claude Fleury, chirurg., 84 ans, de St André (à SI Nicolas).
11 juin Prégent Le Filastre, 35 ans, par de Baignols.
a juillet Louise Javalet, 75 ans, par le che de Bretteville.
6 » Magdalène de la Cotte, 11 ans, par le même.
9 sept. Jacques-Maurice de Grainville, 19 ans, par n. pers. Mo Michel Le Brun, ch. de Gavrus.
28 » Me René Le Maistre, pbre, curé de Formigny, 5o ans, par le ch. de Bretteville.
1675 5 février Marie-Françoise Foliot, 7 ans, par Me N. du Hamel, pbre, chancelier de la Cath.
20 » Catherine Le Courtois, 89 ans, par le ch. de S' Germain.
1675 I2 avril Robert de Grosourdy, esc., sr des Fresnes, 50 ans. 16 » Fils Le Courtois, 3 ans.
3 mai Jeanne Boyvin, ve Thomas Gouet, bourg., 85 ans. 23 » Magloire de Bailleul, sr de Cachy, lieut. gén. du viconte, 4o ans, par Me Charles de Longaunay, pbre, sous-doyen,
(à S' Nicolas).
30 juillet Catherine-Marie Debourdeaux, 14 mois, par le ch. de Colombières.
i août N. homme Antoine Le Filastre, pbre, grand couteur en la Cath., 50 ans, par le ch. de Gavrus.
9 sept. Simon Le Barbey, 7 ans.
12 nov. Pierre Tostain, sr des Varennes, officier de feu S. A. R., 65 ans, en l'église S' Sauveur ou des Courtils (sic).
13 » Pierre, fils Richard Scelles et Marie Lafolie.
1676 25 avril Dlle Charlotte Camprond (à S' Nicolas).
13 mai Robert Baucher, id.
28 juin Pierre Sauvegrain, 67 ans, de S' André.
ier août Elisabeth de la Mare, femme de Grimouville, 4o ans. 21 sept. Michel Descrametot, esc.,sr de St George, ass., 81 ans, à S' Nicolas.
I4 octob. Catherine Gendre, femme Pouchin, huissier, commis des tailles, 50 ans.
22 » Barbe Miette, 70 ans.
28 » Richard Baucher, chandelier, 42 ans, de S' Loup. 22 nov. Jean Minfaut, 2 ans, fils de M. de la Bigne.
1677 24 février Barbe fille Pierre Loir, esc., sr du Maillot, et Barbe Danisy, 10 mois.
18 sept. Françoise Héroult, 68 ans.
J3 octob. Robert Pasturel, fils Jean et Marie Lefort, 18 mois 1/2, de S* André.
8 nov. Jeanne Philippe, fe Jean Le Brethon, esc., 26 ans. 31 déc. Marie-.Mngdalène Minfaut, fille Me Pierre, esc., sr de la Bigne et Barbe Javalet.
1678 28 janvier Marin Minfaut de la Bigne, 14 ans.
12 mars Thomas de S' Germain, esc. sr des Fontaines, « mort dans les prisons de cette ville ».
16 juin ri Barbe Danisy, 30 ans, fe Pierre Loir, esc., sr du Maillot. 22 n Un enfant d'eux, âgé de 3 ans.
1678 io juillet Françoise Bunel, 6i ans, ve mons. Dubosq Doxès. 30 » Marie Duhamel, 75 ans, ve mons. du Mesnil Doallirost (?) 30 août Jean Duval, 62 ans.
15 sept. Jeanne Vautier,f de S' Germain Subard,lieut.gén., 64 ans. 3 déc. Guillaume Fouin, boulanger, 80 ans.
? Nicolas Durand, pbre, des Courtils.
1679 3 mars Renée Suhard, 76 ans, ve de mons. de Louvières. 12 » François Gouye, esc., sr de Briens, 80 ans.
18 » Jacqueline Surmont, ve Jean Néel des Longsparcs, cons. assess., 62 ans, de S* André.
18 » Dlle Dulongbois, 70 ans.
18 >, Fils de Bordeaux, a ans.
s avril Dlle Marie Le Vaillant de la Ferté, 26 ans.
6 mai Anne Briand, femme Nicolas de la Mare, 5o ans. 8 » Marguerite Voisin, 94 ans.
11 » Philibert Bequet, du Clos Renard, 66 ans.
13 » Olivier Champeaux, boulanger, 60 ans.
9 juin Louis Germain, sr de la Fontaine, 5o ans.
i juillet Me Nicolas Dumesnil, chap. de S' Sauveur.
12 » Marie-Magdalène Minfaut, 25 ans.
26 déc. Marguerite Bailleul, 53 ans, fe mons. Dupray Talevast. 1680 8 janvier Catherine Pasturel, 24 ans.
14 » Michel Nicolle, 26 ans, sr de Bosbignon (Beaubignon ?), intendant des finances de Mme la duchesse d'Orléans.
25 » Elisabeth Hue, 8 ans.
5 février Marguerite Talvast, 18 ans, ve mons. de Bosbignon. 8 mars Fille de M et Mme de Tère Leroys.
19 » Guillaume Heusebrocq, sr de la Poterie, 82 ans. 19 >, Jeanne Pelvey, 66 ans, ve du Changeur.
8 avril Charles Véniard, bourg., 74 ans, de S' André. 7 juillet Fille de Bourgeois, boulanger du Chapitre.
9 » Françoise Le Breton, 65 ans.
24 » Me Michel Bethon, pbre, faisant l'office de diacre. 4 sept. Jeanne Dumont, ve Pierre Dujardin, 80 ans.
10 » Noël Champeaux, 70 ans.
12 » Me Gilles Le Barbier, pbre, curé de S' Loup.
30 oct. Dlle Louise Le Rouier, 70 ans.
10 nov. Me Jacques Potier, pbre, chap. de S1 Nicolas.
1680 13 déc Catherine Menard, femme Gabriel Baucher, 36 ans. 1681 16 janvier Me Pierre Le Mercier, pbre, curé de S' Pierre-du-Mont, 55 ans.
26 » Michel Le Mercier, esc., sr de Bricqueville lieut. gén. ancien au bailliage, 53 ans.
9 février Jacqueline Lemercier, dame de Senneville, 79 ans. 20 » Perrette Maheue, ve de la Valée, 9o ans.
13 mars Jean Jahiet, 55 ans.
6 avril Me Raphaël Coespel, sr des Castillons, receveur des consignations, 52 ans.
9 juin Estienne Guienroc, fils Germain esc., sr du Val et Marie Personnier, contre l'autel de la Vierge, 30 mois.
12 » Louis, fils François Descajeul, escr, s' de Bricqueville et Magdaleine, Àr., 6 ans.
9 juillet Me Jean Gosset, sr de Laulne (de Laulné ?) av'.
14 » Denis Le Romain, cirier, 43 ans.
16 » D1Ie FrançoisedeGrimouville,de S' Germain (de la lieue?) 18 » Anne Philippe, fe George Maray (Maresq ?) 35 ans. 22 nov. Honorine Le Barbier, fe Pierre Savary, 36 ans.
io déc. MeJean Vauchys, pbre, chap. de S' Sauveur.
1682 8 janvier Enfant de 3 ans, de Jean Pasturel.
14 » Suzanne Scelles, fille mons. de la Motte.
20 février Michel Duhamel, dr en médecine, 78 ans.
6 mars Hélène Maheue, dame de la Garenne, 86 ans.
16 » Me Baltazar Le Courtois, 77 ans.
17 mai Fille de 5 ans de Pierre Robert et Magdeleine Bethon. 7juillet Catherine Le Conte, ve Louis Le Courtois, *,o ans. 10 sept. Marie-Anne André, âgée de 5 ans, du mariage de Mr de Mons et d'Arganchy avec dlle Le Vaillant.
26 oct. Joachim Hélyes, esc., proc. du Roy à Bayeux, 79 ans. 1683 21 février Marie Barbey, femme Jacques Hue, 49 ans.
7 avril Michelle Cornet, fe du sr Lermelie, 66 ans.
8 mai Elisabeth Le Tremble, 15 ans, de la Folie.
12 » Magdaleine Çniétisant, v" Me Thomas Scelles, sr de la Cavée. 48 ans, par Me Thomas du Hamel, pbre, dr de
Sorbonne, ch. et chancelier de la Cathédrale.
16 » Elisabeth Gosset, 22 ans, par Mr Thomas Mannoury, pbre, ch., arch. des Vés.
16S3 24 oct- Françoise du Val, 70 ans.
19 déc. Magdelène de Vautier de S' Vaast, 50 ans.
30 » N. d. Léonore Daillé, fe François Marguerie, esc., sgr de Colleville, 60 ans.
1684 18 janvier D|le Françoise de Percaval, ve Jean Petit, sr de la Pommeraye, 89 ans.
27 » Jacques Talvast, esc., sr du Pré, avt 60 ans.
10 février Marie Regnault, ve Jean de la Folie, 7o ans.
28 » Thomas Rot, sr du Clos, 75 ans.
28 » Gabriel de Comenant (?), sr des Longchamps, 55 ans. 8 juillet Dlle Marie de Grimouville, 5o ans.
8 » Marie -Dupré, ve mons. de la Bazonnière, 72 ans.
19 sept. Me Robert Pasturel, chap. de S1 Sauveur.
23 » Marie Loir, 11 ans.
1685 12 février Me Nicolas de Bordeaux, greffier en viconté, 45 ans 25 mars Jacques Hue, tanneur, 78 ans.
26 » Une fille de Me François Havard, procr
12 mai François Mouton recev. des aydes de Normandie 39 ans.
J3 juillet Jacqueline Le Débonnaire, v' Olivier Champeaux, 60 ans. 22 sept. Françoise Bessin, ve Hervé Le Barbier.
10 oct. DUe Magdelaine Tallevast, 16 ans.
20 nov. dise. p. Me Thomas Mannoury, archid. des Vès. 20 » Raulinne Heuzebroq, 4o ans.
30 » Marie Le Cavelier, fe de Bérolles Danisy, 60 ans. 12 déc. Me Jacques Jaquet, chap. de S' Nicolas, 72 ans.
1686 13 janvier Gillette Nicot, fe Nicolas Dubois, 7o ans.
2 mai Elisabeth Amiot, ve Pierre Philippe, 62 ans.
6 » Philippe Descajeul, 3 ans.
26 sept. Jean de Hérici, clerc, 22 ans.
6 oct. Jeanne Centsolz, ve Michel Le Courtois, 75 ans.
1687 10 juillet Jacques Scelles, esc., 16 ans.
20 oct. Scolastique Marguerie ve Georges du Vivier, cent ans. 25 doc. fils de Gisles Lhonuré, duv-t. en médecine, 3 ans. 1688 29 janvier Marie du Ver, 17 ans.
5 février Catherine de S' Germain, fe mons. de S' Vast, 60 ans. 7 avril Jacqueline Le Fillastre ve Guernier, bourg. de Caen, 72 ans.
1688 26 sept. Nicolas du Bois, huissier du sel, 64 ans.
26 nov. Hervé Scelles, esc., sr de la Motte, capitaine de la ville, 60 ans.
6 déc Françoise Toustain, fe Réné Philippes, esc., sr de Hauttnesnil, 45 ans.
14 » Michel Bougourt, maistre d'escolle, 70 ans.
1689 29 janvier un fils de Charles Le Maigre, esc., sr Delan, 2 ans. 6 février Philippe de Pierrepont, esc., sgr de Cricqueville, 70 ans. 14 id. DUe Marie Basire, fe Me Thomas Trolong, proc. comm., 42 ans.
13 avril Louis de Versoris, esc., sr du Béquet, 78 ans.
7 août Adrianne de Preypetit, fe Me Bertrand Bretaigne, 27 ans, chapelle N.-D. des Courtils par n. et d. p. Me Jacques
Dauxais, pbre, ch. de Cully.
22 » Nicolas du Bois, 5 ans. (On le trouve aussi sous le 25 septembre, comme âgé de 4 ou 5 ans.)
1690 25 janvier Louis Alexandre de la Cour, 10 ans.
18 février Pierre Nativelle, 24 ans.
6 mars DIIe Marguerite de Hotot, ve Philippe de Martinbaut, esc., 75 ans.
26 » Marie-Marthe Cheuchet (Cheuquet?), fe Me Michel Dureteste, sr des Hourtais.
11 sept. Me Jacques Le Fortier, phre.
1691 6 janvier Françoise Conseil, fe Michel Le Petit, 77 ans. 24 février Marin Le Héricy, esc., sr de la Couture, 50 ans.
5 mars Dlle Marie-Claude de Cussy, ve Duhamel, doct. en méd.' 77 ans, de St André.
4 avril Marie Colné, 5 ans.
12 juin Pierre Planson, esc. [officier de la maison du Royj. 31 juillet Marin Savary, 4 ans.
25 sept. Dlie Susanne Guilbert, 76 ans.
1692 13 janvier Guillaume Nativelle, 66 ans.
16 mars Thomas Le Breton, esc., sr de Bérolles, de Percy, 57 ans. 16 avril Michel Hermerel, S5 ans.
29 mai un fils, mort le jour de sa naissance de Me Estienne du Vivier, sgr et patron de Crouay, et Mme Magdelène
Minfaut de la Bigne.
6 juin n, d. Magdelcne Minfaut, fe Estienne du Vivier, 30 ans.
1692 7 juin n. p. Me Estienne Hue, pbre, prieur de Bérolles, anc. curé de Bernières-Boscage, 81 ans.
8 » Georges Geofroy, 6 ans.
13 » Olive Le Brethon, 68 ans.
13 sept. Edouard Hélyes, esc., sr de Clinchamps, lieut. gén. à Bayeux, 4o ans.
7 oct. Robert Pasturel, 3 ans.
1693 22 janvier Louis de Pierrepont esc., sr de Cricqueville décédé à Lingèvres, par François Le Chartier, ch. de Cussy.
11 mars Pierre Heuzebroc, 40 ans.
11 » Robert Decajeul, 6 ans.
4 avril Me Jehan Le Vannier, av., 68 ans.
21 mai Jean Bailleul, gentilhomme de feu M. le Prince, 7o ans. 8 août Henri Marguerie, esc., sr de Neuville.
17 oct. Me Charles Potier, chap. de St Nicolas, 67 ans.
11 nov. Dlle Silvie Lombard, ve François-Gabriel Bunel, sr des Engles, 58 ans.
27 déc. Robert Le Fort, 9 ans.
1694 13 janvier Jacqueline Gouet, ve Thomas Le Bourgeois, 80 ans. 5 février Jacques Radulphe, esc.
5 avril Estienne Guyenroc, près l'autel, 8 ans.
6 » Marguerite Lefort, ve du sr des Landelles, 72 ans.
10 » Charles Lefort, 21 ans.
8 mai Me Pierre Le Tanneur, bourg. de Paris, 74 ans.
12 » Estienne du Vivier, esc., sgr de Crouay (i), décédé d'apoplexie, visité par nous soubzsigné c et ne donna
aucune marque dans quelle religion il voulait mourir,
ayant perdu l'usage de ses sens le corps duquel a été
inhumé au Mesnil, dans son jardin m'aiant toutefois
marqué qu'il souhaitait que on lui fit, à la mort,
comme l'on a faict à feue sa femme.
17 » Guillaume Eudes, greff. en baill., 35 ans.
18 » Marguerite Baucher, 20 ans.
10 juin Georges Toutain, esc, sr de Fontenelles, cons. ass., 59 ans. 28 nov. Marie de la Bretonnière fe Philippe de Vérigny, esc., 70 ans.
(1) II était de la religion protestante.
1693 8 janvier Germain Le Fillastre, 5o ans.
31 » Anne du Val, ve Guillaume Nativelle, 57 ans.
22 mars Françoise Le Cavelier, ve Pierre Toutain, esc., sr des Varennes, 8o ans.
15 déc. Jean Nicolle, 85 ans.
1696 15 février Raoul de Barbey, 13 ans.
14 mars Jacques de Héricy, esc., anc. conseiller, réformé, du Roy au parlement de Normandie, 66 ans.
21 mars Dlle Marie de la Folie, fe de Richard Scelles, esc., 54 ans. ier août Marie Anne Travers, 8 ans, fille Me Florent Travers, sr de Beauvais, directeur des Aydes et Anne Paris.
6 déc. Thomas Savary, 6 ans.
13 » Hélène de Hérissy, ve mons. Jacques de Hérissy, cons' au parlement. 55 ans.
1697 22 avril François Néel, fils Me Richard, sr des Longsparcs, cons. ass., 13 ans, St André.
10 juin Catherine Regnault, ve François Ouzouf, prés, au grenier à sel, 73 ans.
12 juin Charlotte Aubri, fe François Fouin, 23 ans.
21 » Jacques Pasturel, 18 ans.
24 août Pierre de Nontfiquet, esc., sr de S' Séverin, 73 ans. 15 déc. Dlle Magdeline des Isles, ve Pierre Cavelier, esc., sr de la Bernardière, 80 ans.
1698 7 janvier Renée Minfaut, ve Thomas Le Brethon, esc., sr de Perci, cons. ass., 58 ans.
21 avril N. d. Marie Dauxès, ve Pierre de Montfiquet, esc., sr de St Séverin, 63 ans.
17 juin Magdelène Baucher, ve du sr Gohier, garde des sceaux en viconté, 63 ans.
7juillet Charles-François Blondel, fils Pierre, esc., et Magdalène Gohier.
8 » Marie Paris, fa Pierre Mauger, av', 30 ans morte d'une chûte avec son enfant enterrés ensemble.
27 août Françoise-Catherine Toutain, 28 ans.
12 sept. FrançoisDesreux, commis aux aydes (v. plusbaseni7o6). 27 oct. Me Gilles Lhonoré, sr de Surmont, doct. en méd., 56 ans. 4 nov. Elisabeth de Douvre, ve Pierre Plançon officier de la maison du Roy, 55 ans.
1698 i8 » Suzanne David de Sortauville, ve Messire Hervé de Longaunay, cher, sgr de Franqueville, 52 ans.
169g 6 mars Dlle Catherine Potier, ve Marin de Hérissy, esc., 60 ans. 4 mai Dlle Antoinette Descaieul, de la Ramée, 58 ans.
4 juin Guillemette du Bouillon, fe M" Jean Tavigny, not., 5o ans. 18 sep. Anne Minfaut, ve mons. de Cahier, esc., 65 ans.
11 déc. Simon Lesueur, esc., diacre, 24 ans.
1700 4 avril Anne Le Roy, fe Estienne Dupuy, commis aux aydes, 54 ans.
14 Françoise de Bordeaux, 28 ans.
17 juin Estienne Dupuy. commis aux aydes, 60 ans.
21 » Me Jean Le Brethon, greff. en él. et grenier à sel, 50 ans. 24 août D"8 Charlot[te]-Pétronille Héroult de Coursi(cy?), i8ans, de S' André.
4 sept. Elisabeth Le Maigre, 17 ans.
7 » Renée Laloë, 20 ans.
10 » Jeanne Fermine, ve Philbert Le Béquet, sage-femme, 88 ans.
2 nov. Catherine Beton, fe Charles Bihoreau, garde de la porte de la Reine, 79 ans.
170J 12 mars N. d. Bonne Charlotte Gautier, fe mons. de la Bernardière, 26 ans.
1702 9 avril Catherine Potevin, ve Jean Sallen, esc., sr de Caugny (Caugy ?), 86 ans.
18 mai Suzanne-Françoise Suhard, 2 ans.
19 Thomas Regnault, sr de Belle Mare, bourg. de Bayeux, 83 ans.
3 août N. d. Renée du Chastel, ve Philippe de Pierrepont, sgr de Cricqueville, 80 ans.
4 » Me Gisles Blanchet, pbre, chap. de S» Nicolas, de S' Loup. 4 » Anne Le Cavelier, va Pierre Lescallé, esc.,sr de Montebourg, 77 ans.
6 oct. Joachim Geofroy, premier av' du Roy au siège de Bayeux, 6) ans.
19 » Joseph Levaillant. esc., sgr haut justicierde Barbeville. 1703 14 janvier Jacques Dupont, anc. cocher de mons. l'évêque de Bayeux, 76 ans.
(Lacune).
1703 8 juin Me Martin Savary, chap. de N. D. des fossés. 2 juillet Guillaume Ratat, épicier et cirier, 36 ans. de N. D. des fossés.
15 » N. h. Jacques de la Mariouze abbé de Condom (dioc. d'Agen), anc. ch. de SI Martin, deN. D. des fossés.
2 déc. Me Guillaume Fouin, proc. comm., de N. D. des fossés. 1704 6 juillet Anne de SI Quentin, ve Hervé Scelles, esc., sr de la Motte SI Martin, 62 ans.
29 oct. Edouard Joret. sr des Closières, drapier, 353ns, deS1 André. 12 nov. Philippe Demiharenc, escer, sr de Bellefontaine, 62 ans. 6 déc. François Fouin, bourg. de Bayeux, 33 ans.
29 » Me Pierre Débonnaire, chap. du lieu, 5o ans.
31 ̃» Marie de Ste Marie, ve mons. de Beauvais, 90 ans. 1705 14 mars Françoise Sanson, ve Marin Paris, 7o ans.
4 avril Gabriel Baucher, chandelier, 65 ans.
27 » Marie Vautier, 80 ans.
20 mai Marie-Anne Pasturel, 12 ans.
20 » Geneviève de Beauvais, 68 ans.
15 juillet Marie-Anne Minet du Breil, ve Toussaint Roucel, sr de la Rouselière, 68 ans.
29 déc. Catherine de la Rivière, ve Laurens de Grimouville esc. 1706 23 février Me Jean Fumée, sr de Pouligny, bourg. de Bayeux, mort de létargie », 79 ans.
6 mars Pierre Suhart, esc., sgr et patron de S' Germain lieut. gén. en baill. 90 ans.
3 avril « est décédée Magdelène Hardouin ve Nicolas de la Mare, puis Jean-Michel Ratat, d'une mort subite, pour
avoir avalé une huître vinaigueré, 40 ans. »
12 sept. François Esneux (Desreux ?) commis aux aydes. (Voir plus haut en 1698).
17 oct. Jean Villeroy, mercier, 37 ans.
17 déc. Guy Petitot, domestique de Mgr l'Evêque, 85 ans. » Catherine Havard, 19 ans.
1707 31 janvier Me Robert Pasturel, ch. de Goupillières, anc. chap. de S' Nicolas des Courtils. Il avait une inscription tumu-
laire dans la nef, à droite en entrant, contre le mur (i).
(1) Voir Béziers, p. 8a.
1707 a mai Marie-Marguerite de Milières, fe Pierre-Charles de Héricy, esc.
19 août Anne Néel, fe Michel Suhard, esc., sr de Loucelles, 75 ans.
4 oct. Marguerite Philippes ve du sr Cahier Morfontaine 60 ans.
16 » Marie Cahier de Morfontaine, 50 ans.
23 » François Descaieul, esc., sr de Bricqueville, 84 ans. yo8 16 février Me Jean Pasturel, greff. en vie., 50 ans.
26 avril Richard Néel, esc., sr des Longsparcs, cons. du roy, ass. en baill., 65 ans, de S' André.
18 sept. Marguerite Vautier, ve mons. du Fresne Carcagny, 79 ans. 15 nov. Anne Duclos, ve n. homme Thomas Quetisant, 82 ans. 1709 6 février Pierre Estienne, sr de la Perruque, recev. des consignations, 53 ans.
4 mars N. d. Charlotte Le Berceux, ve mons. du Boscage, 88 ans. 30 » Marie-Magdelène Lhonoré, 23 ans.
is sept. Jean Le Maigre, esc., sr de l'An, lieut. d'inf. au rég. d'Auxerrois.
20 oct. Me Raimond Baucher, scolastique, 72 ans (i).
28 nov. N.d. Charlotte Belloy, ve Etienne Suhard, esc., sgr et patron de StGermain, lieut. gén. en baill., 55 ans.
17 déc. Elisabeth Baucher, 30 ans, fe en secondes noces de François Bunouf, 33 ans, de S' André.
1710 24 janv. N. d. Jeanne Hélyes, fe mons. de Vierville Marguerie, 3o ans..
31 oct. Marc Détrevaux, sr de Grammont, 37 ans.
171 1 6 janvier N. d. Marie Le Vaillant, ve François André, esc., 87 ans. 9 j, Me Jean Michel, procureur commun, 54 ans.
24 » Marie Geofroy, 25 ans.
12 février N. d. Marie-Anne Clément, fe mess. François Tanneguy. » Senot, esc., sr de la Peintrerie Morsalinne.
î mars Hervé Bihoreau, pbre, chap. de S' Antonin en la Cathédrale, et curé de la Poterie, y iuhumé.
14 juillet N. d. Catherine de Cussy, fe Georges Toutain, esc. sr de Cromelle, 60 ans.
(i) Voir Béziers, p. 84.
i-ii 18 août Philippe Tourlaville, esc, 68 ans.
12 oct. Nicolas Fumée, io ans.
a Richard Jehanne, 72 ans.
29 Estienne Lepersonnier, pbre, curé de S' Sauveur, par N. et d. p. Antoine Lefort, pbre, ch. de S1 Laurens, dans
le chœur.
12 nov. Louis Gosset, 4 ans, fils du Taillis Gosset, av' dans la nef.
1712 12 janvier Claude Suhard, esc., 9 ans.
12 mars Guillaume Regnault, sr de Préville, 74 ans.
1er avril Dlle du Val, 84 ans.
6 » Philippe Le Lorier, fils Le Lorier, avt 22 ans.
14 » Marguerite Paris, fille Robert Blot, 65 à 70 ans.
26 mai Me André Hardouin, pbre, chap. de S' Nicolas des Courtils, 68 ans, par le préfet de la conf. des prêtres
présents M' Simon Le Bel, pbre, chap. de lad. église
et Guillebert, desservant.
ier juin Jacques-Emmanuel Le Provost, esc. sr de Bénouville, 36 ans.
18 août Richard Scelles, s' des Prez, cons. ass. en baill. et vie., 73 ans 6 mois.
26 sept. Michel Suhard, esc., sr de Loucelles, 86 ans 6 mois, par J.-B. Peschard, chane de la cathédrale.
1713 y mai Françoise Débonnaire, fe Me Georges Marais, proc., 54 ans, par Delauney Hue,n. h., gr. trésorier de la cath.
21 mai Sébastien Champeaux, 5o arjs, par n. et d. p. Antoine Levasseur, ch. de Gavrus.
12 juin Richard Le Courtois, 6 ans 7 mois.
23 » François Ausbert, esc., 5o ans, par l'abbé de Campagne, ch. des Essartiers.
8 sept. François Senot, esc., s' de la Peintrerie, par l'abbé de Grainville, grand chantre.
1714 2 janvier Marie Le Tellier, ve Germain Lefort, 83 ans, par n. h. Pierre-Alexandre Lhonoré. sous-chantre présents
n. h. Thomas Lefort, ch. de Cully et Jean Le Fort, ses
peti ts-fil s.
12 janvier D"e Catherine de Marigny, de Hautmesnil, 19 ans. 6 février Marguerite Biet, ve Jacques Raoult, 42 ans.
1714 aa juin Dlle Marie-Magdeleine Le Coq,ve [Lhonoré de] Surmont, doct. en méd. par n. h. (Bernard) Campagne, ch. de
Cambremer.
22 août Anne Angot, 74 ans.
» DUs Ursule Le Tellier, 35 ans.
3 déc. Jean d'Hermerel, cons. ass. en baill. et vie. lieut. gén. de police, <• ans.
171 16 mars Marie-Magdeleine Lucas, ve en secondes noces de Bailleul, sr de Cachy, 84 ans.
19 avril Julien-François Eury, 7 ans.
» Charles Bethon, avt en élect., 35 ans.
5 mai Marie ,Le Fort, 63 ans.
23 juin François-Daniel Leboucher, 45 ans.
27 juillet Jeanne Ménard, ve Richard Géhenne, 70 ans.
16 sept. Magdelaine Gosset, fe Guillebert, 33 ans.
17 oct. Gillonne Piédoue, fe mess. Pierre-Louis Le Petit, chev., sgr Désifs, 64 ans.
1716 13 février François Havard, proc. com., 92 ans.
27 » N. d. Marie-Magdelaine Dubois, ve en secondes noces de M. de Barbeville, décédée maison de M. deLit[t]eau,
par J.-B Peschard, chanc. de la cath. présence de
M. de Vidouville, frère de la défunte.
5 mars Jacques Auvray, io ans.
5 juillet Anne Frémont, ve Arthur de la Cotte, 90 ans, par Josset, grand pénitencier.
20 juillet Gabrielle de Hesnault, ve Mess. Pierres de Méhérenc, esc., sr de Bellefontaine, proche le tombeau Philippe
de son mari de S' Vigoret.
10 août Claudine Guillemette Dubois, 233ns 6 mois.
1717 7 janvier Marie Anfrie, ve Geofroy, avt du Roy, 68 ans. 23 avril Suzanne Pigache, 72 ans.
24 » Magdeleine Lochar, ve Guillaume Elie (Hélyes), esc., 93 ans.
26 oct Edouard-Antoine Elie (Hélyes), sr de Clinchamps, lieut. gén., anc. civ. et crim.
1718 28 janvier Marie Cornillo, fe de Séran, esc. et cons. du Roy. 21 mai Aimé Le Marois, proc. en baill. et vie., 77 ans.
8 oct. Marguerite Tanquerel, 35 ans.
1719 5 sept. Aimé Onfroy, 19 ans.
6 » Jeanne Paris, 82 ans.
3 oct. Jacqueline Dubosq, ve Aimé Lemarois, 73 ans, par Lebreton, curé de S' André.
10 déc. Joachim de Scelles, esc., sr de SI Cosme, 7^ ans. 1720 2 janvier Charles Bihoreau [srj de Monteval (Mondeval ?) ancien garde de la porte de la feue reyne, 85 ans, « après
avoir reçu le SI Sacrement de l'Extrème-Onction, l'im-
bécilité dans laquelle il était, ne nous ayant pas permis
de lui administrer les autres. »
22 février Michel Poussin, 77 ans.
21 mars Robert Onfroy, « décédé du jour d'hier par un accident d'un éclat de canon tiré au château de Bayeux ».
29 » Jeanne du Bouley, 36 ans.
9 avril Me Simon Le Bel, pbre, chap. de S' Nicolas, décédé à SI André, par M. de Goupillères, sous-préfet de la
confrérie des prêtres de Bayeux, dans le chœur.
30 » Françoise Gérond (Gérard ?) de Grémont, fe JacquesAntoine de Séran, esc.
26 juin Guillaume Vermond, domestique du comte de Bricqueville, 45 ans.
28 juillet Jeanne de Guérin de la Houssaye, 40 ans.
23 août Marie-Catherine Guérin Canchie, fe Pierre Laroque commis aux aydes, 23 ans.
ier oct. Martin Delaunay, 52 ans.
7 » Catherine Le Terrier, 88 ans.
14 nov. Nicolas Guiton.
1721 21 janvier Adrien de Brix, esc sr d'Hérouville.
23 » Charles Roger, 45 ans.
7 février Jean-Pierre Biet, pbre, vie. du lieu, dans le chœur, par Me Michel Le Nepveu, curé de SI Patrice.
3o mars Robert Le Paulmier, avt 55 ans.
ier avril D"e Léonard Descajeul, 80 ans.
21 » Robert Jean, 70 ans.
4 sept. Elisabeth Le Mestre, fe Estienne-Thomas Trolong, cons. ass., 23 ans.
1 r oct. Robert Boudet, cuisinier des demoiselles de la Paintrerie. 14 » Pierre Fouin, 45 ans.
1721 so déc. Thomas Le Courtois, av' 4o ans.
2<; » Pierre Blondel, esc., 72 ans.
1722 16 février Thomas Le Lorier, avt 63 ans.
17 » Anne-Marie Despinos (-oze), 55 ans.
30 mars Elisabeth du Vivier, 70 ans.
ier avril Scholastique Centsolz, 80 ans (morte à l'Hôtel-Dieu). 17 » Louise-Bonne Senot, 40 ans.
26 » Marie Farcy, ve Louis Aubry, rec. des tailles, et fe Hardy, 68 ans.
22 mai Pierre Savary le Chesne, 73 ans.
22 juin Michelle Duboscq, ve Le Vannier, 80 ans.
5 juillet Marie-Thérèse Maillard, fe du Moslé Canivet, 60 ans. 10 nov. Nicolas Duval, maître d'hôtel de Mgr de Lorraine, 60 ans. 1723 2 août Augustin Lhonoré, médecin, 40 ans.
28 » Me François Laigle, chap. de Si Nicolas desCourtils,dans le chœur, par n. et d. p, Antoine Lefort, ch. de S'
Laurent.
11 sept. Anne Joslain, fe Le Cauchois, proc\, 70 ans.
5 oct. Michelle Cupercy, 65 ans.
7 » Elisabeth du Mont, ve Robert Baucher, bourg. de Bayeux, 84 ans.
18 » Catherine des Buats, fe d'Ourville Léonard, 65 ans. 12 nov. N. d. Marguerite Alan, ve M. de Gonon, 70 ans.
18 » René Philippes, esc., sr de Hautmesnil, 70 ans.
1724 6 janvier Marie-Victoire Sabine, fille, mess. Sabine, comte de la Quesse, 3 ans 6 mois.
7 » Mess. Marc-Antoine Le Vaillant, 37 ans.
9 février Mess. Philippe du Chastel, sr d'Amonlaville, 74 ans. 23 » Raphaël Onfroy, proc. en élect., 55 ans.
» Françoise du Fort, ve du sr Jean de la Rivière, perruquier à Bayeux, 7o ans.
ier avril Pierre Piédavant, perruquier, 26 ans.
9 » N. d. Anne-Françoise Delauney, 7o ans.
15 » Me Nicolas Pouligny Fumée, ass. à Bayeux.
» Pierre de Clinchamp, esc., 40 ans.
17 » Gabrielle Morel, 24 ans.
50 » N. d. Barbe Maillard, fe mons. de Courcy, 65 ans
5 mai Marie de S' André, 78 ans.
1724 8 juillet N. du Mesnil Troplong, a ans.
25 » Jeanne Foin, 8 ans.
1725 26 mars Pierre Crepel, avt 65 ans.
26 avril Barbe du Four, ve Me Pierre Savary.
8 mai Charlotte Le Blais, ve Lecourtois, avt 52 ans.
2 juillet Roberde Maresq, 32 ans.
10 août Henry Dubois, proc., 74 ans.
30 déc. Jacques Dubosq, boulanger, 60 ans.
30 » Agathe Fréard, fe Dumont, cons. du Roy, 30 ans. 1726 6 février Pierre de Bihoreau, ancien garde de la porte [du royj. 11 mars Pierre Lhonoré, 75 ans.
14 juin Marguerite Laloe, v8 Robert Bauchy (-cher ?).
5 nov. Jacques Bonnemie, pbre.
1727 6 janvier Me François de la Cotte, chap. de la Cath. et de S' Nicolas des Courtils, décédé à S1 Ouen du Château, par le
Chapitre, disc. p. Me Pierre de la Gouge, officiant.
Ier mai Anne Lativelle, fe Me Toustain, 63 ans.
8 juin Magdeleine Le Breton, de Percy, 60 ans.
25 oct. Marie-André Duval Osbert, 72 ans 6 mois.
12 nov. Pierre Guillebert, organiste.
2| » Jean Fossard, de Mosle.
23 déc. François Suhard, de Loucelles, 22 ans 6 mois.
1728 17 février Angélique Giberville, Ve Duhamel, de Cottun, 80 ans. 22 sept. Madeleine Gohier, ve Pierre Blondel, esc., 75 ans. 9 déc. Jean Douétil, 33 ans.
21 » Marie-Anne Lebrethon, 5o ans.
1729 9 janvier N. Leroux, 2 ans.
19 » Eulalie de Vassy de la Forest, 7 ans.
6 avril Mess. Gilles-Hyachinthe de Marguerie, chev., sgr de Colleville, 75 ans.
8 juin Thomas Onfroy, 24 ans.
17 » Mess. Pierre-Antoine de Boran, fils de [Pierre-Augustin de Boran], marquis de Castilly, 7 ans 6 mois.
17 » Mess. Jacques de Vassy, chev., marquis de la Forest, 40 ans, par mess. Dufaur de Pibrac, h1 doyen.
13 oct. Guillaume Bauquet, esc., sr de Grandval, lieut. crim., 75 ans.
21 » Michel Fumée, 20 ans.
1729 22 » Charlotte-Françoise Coullard, 3o ans.
1730 7 janvier Marguerite du Guay, ve Onfroy, proc. en él., 60 ans. 28 février N. d. Blanche Avenel, fe Thomas Le Brethon, esc, sr de Percy, sgr de Berolle, 40 ans.
29 » N. h. René de Grimouville, esc., sr de Sully, 70 ans. 10 mai N. d. Magdelaine Brazard, ve mess. Jean-Louis Le Pelletier, esc., sr de Molandain, anc. lieut. col. d'infant.,
70 ans.
5 août Me Guillaume Liard, chap. de S' Sauveur, décédé à S' André, par Rohée, curé de la Poterie, préfet de la
Confrérie des Prêtres, de S' André.
20 sept. Mess. Guillaume de Canivet, esc., sr du Molay et de Vierville, 70 ans.
1731 20 janvier N. ve Labarre, vers ioo ans.
» Thomas Baucher, mtre drapier, 50 ans.
21 mars Marguerite de Scelles, ve Me Gabriel Geffroy, cons. du Roy, ass. en vie. à Caen, 75 ans.
8 mai N. d. Marie de Hérissy, fe du marquis de Fontenay, 48 ans (i).
18 » Me Georges Maresq, proc. en baill. et vie., 71 ans. 24 juillet D"e Claude Le Vaillant, 80 ans.
ier août Me Louis Gosset, sr du Taillis, av' à Bayeux et greff. au grenier à sel, 75 ans.
24 oct. D1Ie Anne de la Cour de Baussy, 80 ans.
5 nov. Louis Fumée, 2 ans.
1752 13 janvier J.-B. Armand Le Roux de Langerie, 8 ans.
29 juin Marie-Jeanne Godard de Bellefontaine, fille Olivier Godard, esc., sgr et patron d'Isigny, du Bo(s)c, de Moon,
lieut. gén. civ. et crim. en baill.
1733 20 janvier Madeleine Jean, ve Charles Coul[l]ard, 90 ou 93 ans. 22 » Gabriel-Charles Regnauld, sr de Préville, présid1 au grenier à sel, 33 ans, par n. et d. p. J.-B. Nicolas Le
Petit de Montfleury, pbre, ch. de Bayeux.
23 février Anne Nouuel, 7o ans.
5 mai Françoise Bunouf, ve Thomas Bougy, md drapier.
10 nov. Anne Quetisan, ve M' Regnauld de Préville, 75 ans, par le ch. d'Arry.
(1) Voir Béziers, p. 83.
1733 23 déc. Catherine Conard, 65 ans.
1734 2 janvier Jacqueline de la Bazonnière, ve Jacques Ridel, sr de la Maresquerie, cons. du Roy en baill. et vie.
15 mars Françoise Fossard, fa Pierre Hudebert, cabaretier. 23 avril Pierre Lhonoré de Surmont, 16 ans.
18 juin Jean Heuzebrocq, 60 ans.
1735 11 février Dlle Marie-Anne de Bailleul, ve Me Jean-Louis Hermerel, lieut. gén.de police, décédée à S' Loup, et comm.
ass. aux jurid. de Bayeux, 64 ans.
2 mars Michel-Henri du Bois, 18 ans.
15 mai Michel-Léonor Le Vanier,, proc., 40 ans.
31 déc. MagdeleineDesvandes,veDescajeul,esc.srdeBricqueville. 1736 5 janvier Barbe Menard, ve Cicille des Graviers, 80 ans. 10 » Elisabeth Gosselin, 24 ans.
18 » Gillette Decajeul, so ans.
2 février Nicolas Godefroy, fils Philippe et Jeanne Patry, 3 ans. 5 mai N. d. Marie Hélies, ve Mess. Charles Basire, esc., sgr de Villodon, 7o ans.
14 juin Catherine Labey.
3 août N. dlle Marie-Magdelaine Levaillant, 85 ans.
2 nov. Marie-Louise Guiton, 23 ans.
1737 ierjanvier D"e Renée Scelles, 75 ans.
16 février Magdelaine Regnauld, ve du Bois, proc., 81 ans.
31 mars D"e Claude Fumée, 30 ans.
3 avril Marguerite Corneilleau ve Bihoreau d'Escures officier chez le Roy, 70 ans.
14 juin Me Thomas Le Cauchois, 70 ans.
22 août Marie-Anne du Pastey du Chastenier, ve Gardin, et après Louis-Pierre Le Brun, 5o ans.
27 nov. Marin Tostain, 80 ans.
1738 janvier Marie Renestain, ve Robert des Marais, 85 ans. 13 Hervé-Louis Yver, domestique de M. de Sérillac, 50 ans. 20 mars De Charlotte de Criel d'Orival, fe Néel Désifs, cons. proc. du Roy, en baill. et vie. à Saint-Lô, 50 ans.
24 mars N. dlle Marie-Marthe de Canivet,ve du sr des Prés Scelles, 83 ans.
28 avril N. d. Marie Lourdet, ve Edouard Hélyes, esc., sr de Clinchamp, lieut. gén. civ. et crim. en baill., 80 ans.
1738 i^ mai Marguerite Pépin, fe Jean Le Barrier, serrurier, 32 ans. 1739 4 février Jeanne-Angélique Le Coq, ve de M. de Surmont. 21 » François Delauney, cap. de la bourgeoisie, 72 ans. i i mai Me Antoine Le Marois, proc. du Roy en police, 7o ans. 27 » Jacques-Nicolas Fumée, 4o ans.
16 juillet Louise Fouin, 29 ans.
1740 18 janvier Haut et puissant sgr messire Pierre-Jacques-Antoine de Faudoas, chev., comte de Sérillac, Anglesqueville,
Tribehou et autres lieux, lieut. du Roy en Normandie,
gouverneur pour S. M. des ville etchàteaud'Avranches
60 ans.
19 » Me Thomas-Etienne Trolong, sr du Mesnil, cons. en bail. et vie., 60 ans.
Ier février Catherine Gosselin, va Nicolas-Michel Buhot, sr de Bucéels, 60 ans.
5 » N. Montagne, cap. aide-major, au rég* royal Piedmont cavalerie, cher de S* Louis (O. M.) d'Equer, paroisse
de Provence, ^o ans.
7 » Jean Le Courtois, proc.
14 » Suzanne Fleury, fe de la Londe, avt 34 ans.
25 » Jeanne Noel, fe Exupère Fauvel, chandelier, 72 ans. 22 mars Thomas de Launey, 20 ans.
Io mai Marie Le Lorier, ve Louis Gosset, sr du Taillis, av* 65 ans.
2 juin N. d. Jacqueline du Châtel, ve François de Fortescu, esc., 81 ans.
15 août Catherine-Philippe Trolong, 3o ans.
28 oct. Me Charles-Simon Richard, directeur des aydes, 4o ans. 1741 21 janvier Dlle Marguerite Hermerel ve François Amé, sr de la Forte-Main.
2s » Magdeleine Legras, fe Jean-Louis Lecomte, proc. 29 » Jean Le Petit, esc., sr de Montfleury.
? mars Marie-Magdelaine Picot, ve en troisièmes noces du s* Connétable, 90 ans.
22 mai Jacques Suhard, esc., sr de Loucelles, cons. et avt du Roy, en baill. et vie., 84 ans.
11 juin Marie Scelles, fe Nicolas Thiélocque, 3o ans.
6 oct. Marie Pasturel, 89 ans.
1741 17 Marguerite-Françoise Robbes, fe Guillaume-Alexandre Le Roux, cher, sgr deLangrie et de SI Amador, 6o ans.
24 » Charles Le Maigre, esc., sr de Lan, 80 ans.
2 nov. Jeanne-Germaine Fumée, 50 ans.
4 » Susanne Conard, dite du Haut Clos, de S' Exupère, 75 ans.
9 » Marie Delahaye, fe Jean Le Barrier, mtre serrurier, 26 ans. 1742 6 avril N. d"" Catherine Boullot, 40 ans.
31 août Charles Le Boursier, mtre de pension en la ville de Paris, parse SI Benoît, 45 ans.
ier déc. Mess. Jean-Marc-Antoine d'Hermerel, esc., sgr de Vaucelles, cons. du Roy, trésorier de France en la géné-
ralité de Caen, 32 ans.
11 » N. d. Marie-Anne de Hérissy, ve Jean-Antoine Le Breton, esc., sr de Bérolles, 76 ans.
1743 31 janvier N. d. Magdeleine Le Sueur de Fresnes, ve PhilippesAntoine Le Breton, esc., sr de Cambes.
23 février N. d"e Marie-Françoise de Couvert, de Coulons, 12 ans. 16 mars N. d. Madelaine de la Motte, fe M. [Antoine] de Séran, esc., 65 ans.
27 » N. dlle Marie-Roberde-Emilie de Canivet, du Moley, 10 ans 6 mois.
3 avril Pierre Cicille, sr des Graviers, greffier en él. et control. des traites de la Romaine pour la ville de Bayeux,
47 ans.
4 » Antoine de Séran, esc., cons. du Roy en baill. et vie., 83 ans.
4 » Elisabeth Hébert, chandelière, 60 ans.
25 » Louis Gosset, pbre, vicaire du lieu, dans le chœur, par n. et d. p. Michel Suhard, pbre, ch. et vie. gén.
19 sept. N. de Grampré, esc.
26 oct. Françoise Ducastel, ve Leclerc, 90 ou 92 ans.
6 » Anne Rochard, ve Thomas Le Lorier, av* en baill. et vie., 83 ans, de SI Patrice.
1744 28 avril Olive Onfroy, ve Yves Bethon, 73 ans.
ier juin Antoine Bihoreau, cons. du Roy, assess. en bail. et vie., 44 ans.
1745 18 mars Me Jacques Boyvin, pbre, chap. de S' Nicolas des Cour-
tils, dans le chœur, par n. et d. p. J.-B. Daugier, ch.
d'Arry, et sous-préfet de la confrérie St Révérend.
1745 11 avril René Le Fillastre, sr de la Haiserie, ancien lieut. de cav. au rég1 de Condé, 72 ans 6 mois.
23 mai François Patry, esc., 72 ans.
19 juillet Me Pierre Gaugain, cons. subs' en baill. et vie., 60 ans. 19 août Jean LeVaillant, esc.,chev. de S' Louis (O. M.),anc. cap. au régt de Médoc, 55 ans.
? nov. Le Courtois, pbre, chap. de St Nicolas, inhumé par M. de Pierre, vie. de St Sauveur.
28 déc. N. d. Marie Hervé de Carbonnel, ve M. le comte de Sérillac, 64 ans.
1746 18 janvier Mess. Pierre-Augustin de Boran, chev., sgr et marquis de Castilly, 54 ans 6 mois.
19 février Michelle-Marguerite de Crammetot, ve Fumée, cons. du Roy, en baill. et vic., 78 ans.
27 p Claude de La Londe, ii ans.
14 mars Françoise Deschamps, fa Onfroy [François-Raphaël], proc., 42 ans.
21 » Me Ambroise Le Royer, directeur des aydes, 30 ans. 27 avril François-Guillaume-Pierre Bosquet (Bauquet) de Grandval, fils François Guillaume, esc., cons. du Roy,
lieut. crim. à Bayeux, 9 ans.
28 sept. Marie-Marguerite Le Cochois [Cau-], 21 ans.
ier nov. Jacques Potier, cons. enq., 60 ans.
6 » Jacques-Julien Ballet, fermier, receveur de l'Evèché, 45 ans.
10 » Marie-Anne Regnauld de Préville, 60 ans.
1747 3 janvier Françoise Le Nevau, ve Pierre Cicile, sr des Graviers, greff. en l'él., 45 ans.
6 mai Marguerite de la Rivière, de Romilly, 60 ans.
10 » Louis-Victor-Auguste de Petitcoeur, esc., sr de Beauvallon, 9 ans.
I4 juillet Arnette-François Langlois, esc., sr du Frétoys, chev. de S' Louis (O. M.), cap. à Rohan Cavalerie, 45 ans.
51 » Marie Féron, fe Michel Gouesmel, bourg. de Bayeux, md vinaigrier, 75 ans.
i sept. Hervé Guillaume, fils posthume de n. homme Charles-
Louis Le Chanoine, esc., sgr de Juaye, prés. en élect.
et n. d. Françoise-Thérèse de Montaut Guillaume
d'Aigneaux, mort depuis 4 mois et n. d. Marie-Anne-
Blanche Le Brethon.
1746 30 nov. Dlle Monique de Canivet, 10 ans.
1747 7 déc. Pierre-Antoine Maheust, avk en baill. et vie. 1748 10 février Anne Le Provost, ve de Launey, cap. de la bourgeoisie, 57 ans.
7 avril Marie-Anne Gaugain, fe Pierre Fauvel, md épicier, 40 ans.
35 mai Susanne Champeaux, ve Jean Heuzebroc, mtre cuisinier et bourg. de Bayeux.
7 juillet Claude Néel, fe Richard-Louis Ousouf, cons. subst., 55 ans.
16 août D"e Catherine Le Tellier, 77 ans.
1749 15 avril Catherine Chasot, ve Boulot, 78 ans.
13 » Michel Gouesmel, 75 ans.
9 juillet Estienne Lesueur, md perruquier, 71 ans.
11 oct. Henry Dubois, recev. part. des eaux et forèts, 52 ans. 7 déc. Marie-Magdeleine de (le) Forestier, ve Morin, 33 ans. 14 » L)|le Catherine Leporcher, ve Jacques Chardin, cap. de vaisseau, 60 ans.
30 » D. p. Michel Le Marois, anc. curé de Tour, 80 ans. 1730 35 avril N. d. Marie-Magdeleine Avenel, fe Pierre Le Maigre, esc., sr de Vallary, 62 ans.
22 mai Marguerite Campagne, 88 ans.
14 sept. N. d. Christine de Grimouville, ve René Philippes, esc., sr de Hautmesnil, 84 ans.
16 » Antoine Le Maigre, esc., sr de Lan, 5o ans.
io nov. N. d. Marie-Thérèse de Gaillard, fe mons. de Pleure, anc. cons. au Parlement de Paris, 60 ans.
30 » Marie-Madeleine Pasturel,ve de Lignerolles Hue,bourg. de Bayeux, morte aux Hospitalières, où elle était
pensionnaire, dans la nef.
18 déc. N. d. Jeanne-Marguerite Catherine du Fayel, fe FrançoisAuguste d'Arclais, esc., sr de Beaupigny, 23 ans.
1751 6 mars Me Vincent-François Le Fetay, pbre, chap. des Courtils, 79 ans, par n. et d. p. J.-B. François Le Boursier,
ch. de la Cath. et préfet de la confrérie S» Révérent,
dans le chœur.
175 1 23 mai Marie-Magdeleine Poitevin, Ve Jean-François Hébert de Marigny, bourg. de Bayeux, 73 ans.
25 juillet Dlle Marie Osber du Teil, fille Robert, esc., sr du Teil et Marie-Anne Avenel, 12 ans.
26 » Emilie de Petitcœur de Beauvallon, 10 ans.
12 sept. Madeleine de Marguerie, ve Gabriel Burel, 81 ans, par Nicolas Morel, pbre, che de S' Pierre.
28 oct. Marie-Magdeleine-Françoise Guerruel, fe François Le Vanier, avt en baill., 50 ans.
1752 21 janvier Léonard Huet, écolier, 17 ans.
26 » Mess. Adrien de Saffray, chev., sgr d'Engranville, 55 ans. 24 février Pierre Hudebert, bourg. de Bayeux, 83 ans.
28 mars J.-B. Bonnemie, sr Despréaux, cap. à Rohan, inf., 28 ans. 28 » Marie Gouesmel, 42 ans.
5 avril Elisabeth-Françoise Le Bègue Boulard ve Charles Equier (Hettier?), s'de Montigny, cap. à Bretagne, inf.
18 » Catherine Faucon, ve Etienne Lesueur, anc. entreposeur de tabac et mtre perruquier, 70 ans.
21 mai Jean de Manvieux, esc., exempt de la maréchaussée de Normandie, 44 ans.
26 oct. Marie Costey, ve Adrien Philippe, 94 ans.
1753 5 janvier Marie-Anne Le Bègue, fe Nicolas Bodard, intendant de la maison de l'évêque, 64 ans.
18 février Richard Jehanne, bourg. de Bayeux, md épicier, 71 ans. ier mars Marie-Françoise Le Petit de Monfleury, 53 ans.
28 avril Edouard Le Maigre, esc., sr de Lan, 54 ans.
6 oct. Marie Onfroy, ve Nicolas Guitton de la Croix, 79 ans. 15 déc. Joseph-Hervé Le Roy, sr des Valettes, 84 ans.
1754 10 janvier Marie-Catherine-Charlotte Toustain, 75 ans. 10 février Mess. Guillaume-Alexandre Le Roux de Langrie, esc., sgr et patron de S' Amador, 81 ans.
18 » Marie-Susanne Luthon (Bethon ?), ve Robert Clément, bourg. de Bayeux, 80 ans.
30 mars Gabriel Moisson, mtre chandelier, 77 ans.
7 mai Jeanne Geoffroy, fille feu Geoffroy, av' du Roy à Bayeux, 76 ans.
1754 *5 nov. Etienne-Gaëtan-Dominique Maillet de Filbert, recev. gén. des aydes de cette ville, 48 ans.
13 déc. N. d"e Jeanne Hébert Desvaudores, 90 ans.
1755 2 février Pierre Le Maigre, esc., sr de Vallary, anc. cap. au rég. de Blaisois, 71 ans.
9 » Françoise Tillard fe Philippe Clément md épicier, 24 ans.
13 mars Jeanne Hébert Desvaudores, 65 ans.
9 avril Marie-Thérèse Leriche, ve mess. Adrien de Saffray, chev., sgr et patron d'Engranville. 64 ans.
15 juillet Me Adrien-Henry Halley, anc. proc. au baill. et cidevant recev. des pauvres valides de l'Hôp. gén.
72 ans.
13 oct. Jacques Le Boucher, esc., sr du Homme, 45 ans. 24 » de Bailleul, Louis-François, mousquetaire de la Ire Cie de la garde du roy, à S'-Germain-de-la-Lieue.
1756 6 janvier Marie-Thérèse Letellier, 87 ans.
21 mai Marie-Magdeleine-Charlotte Dubos, fe Joseph Tesson, chev. sgr de Douville Quesnay, Miharang, 65 ans.
24 août Nicolas-Thomas Fumée, sr des Londes, av. au baill., 29 ans.
20 sept. Susanne Le Patou, fe Hervé-François Bihoreau sr de la Bosquerie, 53 ans 6 mois.
ier oct. Marie Burel,fe Jean- Antoine Gosset, sr du Taillis, 42 ans. 4 déc. J.-B. Progin, de Vaureux diocèse de Fribourg, anc. suisse de Msr de Luynes.
8 » Jacques Le Cousté, fils François, laboureur, 55 ans. 25 » Mess. Jean-Nicolas de Pleure, chev., sgr de Romilly, La Ferté, Vilneuil et autres lieux anc. cons. hon. en la
grande Chambre du Parlement de Paris, 77 ans.
17^7 20 février Claude de Pierre, avt à Bayeux, 75 ans.
8 mars Jeanne-Joachime Le Marois, 4 ans, fille Pierre, sgr de S' Jores et Henriette Le Cauchois.
17 déc. Me Pierre Langlois, chap. de S' Nicolas, 67 ans, dans le chœur, par n. et d. p. Richard Gosset, ch.
28 » Marguerite-Catherine de Launey, 3o ans.
1758 13 janvier Marie Ardanville, ve Geofroy des Marois, cons. à Bayeux, 65 ans.
1758 2§ » N. d. Susanne Duhayer desMaley (DeshayesduMoley ?), fe Mess. Estienne de Lescaley, 55 ans.
27 février Marie Huet, fille feu Jean Huet Desjardins et Marie Marquier, 20 ans.
6 mars Dlle Olive Desmares, fe Poitevin, proc. en baill., 50 ans. 10 i> Mess. Bernardin-André de Tessel, chev. de la Bigne, sgr du Mesny (du Mesnil ?), maréch. des logis des che-
vau-légers de la garde ordinaire du Roy, maître de
camp de cavalerie, chev. de S* Louis, venant de Lin-
gèvres, 70 ans.
18 avril N. d. Madeleine Morel, fe Mess. Charles-Adrien de la Rivière, sr de Roumirière, 60 ans, de la Poterie.
23 » Jeanne Fouin, ve René Le Fillastre sr de la Haiserie, lieut. de cav., pensionnaire du Roy, 60 ans.
25 mai François Huet, 14 ans, fils [feu] Jean Huet Desjardins. 6 oct. Madelaine Le Petit de Montfieury, 20 ans.
21 » Charles-Adrien de la Rivière, esc. sr de Rominière, apporté de la Poterie, 7o ans.
21 » Mess. Charles-Adrien de la Rivière sr de Rouminière, 75 ans, de la Poterie.
11 i déc. Jacques-Joseph-Alphonse Legagneur, marchand, de S' Pierre de Caen, 65 ans.
1759 8 février François Maresq, proc. en baill., 64 ans.
18 juin N. d. Léonor-Philippe de Hautmesny [-mesnil], fe mess. Jean Le Petit, chev., sr de Monfleury, 55 ans.
10 nov. François-Guillaume Bauquet, esc., sr de Grandval, lieut. gén. crim. anc. et alternatif en baill., 72 ans.
1760 25 mai N. dlle Madeleine-Philippe de Hautmesnil, 60 ans. 23 juin Marie-Jacqueline de Siresmes, fille mess. Charles-François de Siresmes, chev., sgr de la Ferrière, d'Homay
(du Hommet ?) et la Vaquerie, 3 ans.
3 déc. J.-B. Deschamps, sr du Hutrel (Huterel ?), bourg. de Bayeux, faisant valoir une terre à S» Marcou.
4 » Marie-Anne-Charlotte [de] la Rivière de Romilly, 72 ans. 1761 17 janvier Martin-Robert Hue, sr de Lignerolles, 5o ans. 19 avril N. dlle Françoise Le Messager, des Oubeaux, femme de chambre de la marquise de Castilly, 60 ans.
5 mai Elisabeth de Monfiquet, 83 ans.
1761 28 mai Barbe Langevin, fe Me Michel du Bois, avt en baill., 68 ans.
13 juillet Michel des Marais, 80 ans.
3 sept. Louise Baucher, ve Richard Jehanne, épicier, 7o ans. 28 déc. François-Hervé de Bihoreau, sr de la Bosquerie, officier chez le Roy, 64 ans.
1762 9 février Pierre Le Vanier, pbre, chap. de S' Nicolas, dans le chœur, par n. et d. p. Clément-François Jahiet, pbre,
ch. de Merville, 65 ans.
28 » Me Charles Bihoreau, sr d'Escures, pbre, 64 ans. 8 mars Me Thomas Le Pelley, pbre, chap. des Courtils, 76 ans. 18 » N. et d p. Me Adrien-Thomas du Hamel de Conjon, 76 ans.
20 > Me Jacques de la Londe, lie. aux loix, doyen des avtB au baill., 68 ans.
30 » Marie-Anne Duval Jacquelin ve Martin-Robert Hue. sr de Lignerolles, 54 ans.
24 juillet Me Michel Dubois, avt en baill., 84 ans.
25 sept. Julien Le Maigre, esc., sr Delan, 80 ans.
1763 10 février N. d. Marie-Madelaine Le Sueur des Fresnes, fe Mess. Jean-Antoine Le Breton, esc., sr de Cambes, 44 ans.
22 » N. dlle Marie-Marguerite Brouault, dite de Beauval, d'Hébécrevon, 74 ans.
3o mars Joachim Poirée, aubergiste, 65 ans.
20 juillet Michelle Le Vanier, 75 ans.
10 sept. Claude Picart dit d'Augicourt, ancien valet de chambre du cardinal de Luynes, archev. de Sens, originaire de
Franche-Comté, 77 ans.
19 oct. Charles de Launey, sr du Vignet, 33 ans.
17 nov. Me Richard-Louis Ousouf, sr du Taillis cons. du Roy, subst. postulant en baill., 70 ans.
1764 5 avril Anne-Elisabeth Benard de Maisons, ve Mess. Jacques de Thioult, esc., chev., sgr et marquisde Vaussieux, 82 ans.
23 » Marguerite Geofroy, ve Le Cauchois, 72 ans.
24 » Jacques-Philippe Neuville, 27 ans, de S' Exupëre. 9 juin Marie-Madelaine-Elisabeth Michel 60 ans, ve Halley, proc. du Roy en baill. et siège présidial de Caen.
9 juillet N. d. Marie Strapart, ve Mess. de Landes, esc., chev. de
SI Louis, commandant du fort des Bains dans le Rous-
sillon, 58 ans.
1764 22 août Charles-Louis Aubry, sr de Trungy, esc., 45 ans. 22 oct. Anne Septier, fe Me Charles Jehanne, md poulaillier, bourg. de Bayeux, 40 ans.
19 déc. Jean Cheneaux, contrôleur des actes.
1765 4 février Anne Cayer, ve Michel Desmarais, proc. en él., 88 ans. 14 mars Marie Cayer, ve Charles Roger. md drapier, 85 ans. 24 avril N. d. Louise-Victoire-Emilie Elies (Hélyes), fe Mess. François-Antoine, esc., sgr de Beauvallon, 60 ans.
1766 4 mai Me Pierre Le Roy, av' en baill., 7o ans.
4 sept. N. d. Marie Le Bedey de Vaux, ve Antoine Le Maigre, esc., sr Delan, 68 ans.
6 » Jacques du Douet, md drapier, 66 ans.
1767 28 février Jacques Hébert, sr de la Mare, 65 ans.
21 mars N. d. Nicole-Charlotte Chaudrelo (Choderlos?) de Laclos, de Paris, ve Messire Michel Toustain de Fonte-
nelle, chev., sgT de Juaye et mestre de camp de dra-
gons et en 2mes noces de Mess. François-Charles-An-
dré Blondel de Sissone, esc., major de cavalerie du
rég. Royal Piedmont et chev. de S' Louis, 83 ans.
29 » N. d. Marie-Susanne de Pierrepont, ve Me Antoine Le Marois, anc. proc. du Roy de police, 75 ans.
27 avril Dlle Jacqueline Le Rouge, ve Me Michel Le Courtois, avt au baill., 79 ans.
26 déc. Pierre Huard, mtre traiteur, 65 ans.
1768 23 janvier Mess. René Patry desAlleurs, esc., chev. de l'ordre royal et militaire de SI Louis, ancien off. au Royal Dauphin
étranger, 59 ans.
28 avril Marie-Marguerite Dubois, ve Me Claude de Pierre, av' en baill., 89 ans.
28 mai François Le Pelley, bourg. de Bayeux, 77 ans.
6 juin N. d. Elizabeth-Armande Le Métayer, fe mess. MichelLouis-François de la Luude, esc, sgr de Pontôcoulant,
cons. du Roy, maître ordinaire en la Cour des Comp-
tes, aydes et finances de Normandie, 24 ans.
22 août N. dlle Hyacinthe-Louise-Auguste Be[r]thauld de Chemauld (?), 55 ans.
1769 12 avril Anne-Gabrielle de Garselles, ve J.-B. Deschamps, sr Duhutrel, 80 ans.
14 juin Mess. Gabriel-Philippes de Tourville, sr de Marigny, chev. de l'ordre royal et mil. de S' Louis ancien
cap. à Beauce infant., et anc. commandant à Mont-
Epinguay, 82 ans.
14 juillet D"e Marie-Alexandrine-Justine de Matagu (Moatagu ?), fille mess. Dominique-Barnabé-Pierre, esc., et n. d.
Marie-Françoise Lequeus de Varville, 10 ans.
1770 27 mars Mess. François-Antoine de Petitcœur, esc., sr de Beauvallon, 68 ans.
Ier mai H. et p. d"e Michelle de Faudoas Duhomet (du Hommet), 60 ans.
9 oct. Marie-Catherine Hudebert, fe Jacques Thommine, menuisier, 5o ans.
24 » Mess. Nicolas-MicheldeRotzdelaMadeleine, esc., 58 ans. 8 nov. Mess. Jean-Alexandre de Couvert de Coulons, esc. chev., sgr de Breuville (Brunville), anc. cap. d'inf.,
pensionnaire du Roy, 7o ans.
1771 6 janvier N. d. Catherine-Thérèse Héron, ve mess. Pierre de Sabine, esc., chev. sgr et patron de Brieux, comte de
La Quaize, chev. de l'ordre roy. et mil. de S' Louis,
gentilhomme ordin. de la maison du Roy, 77 ans.
14 Philippe Clément, droguiste, 57 ans.
22 mai Hémery (Henry) Joseph, marquis de Faudoas, officier au rég. de Navarre, 22 ans.
3o août Me François-Raphaël Onfroy, proc. en él., 72 ans. 24 oct. Me Jean-René Macé, av' au Parlement et postulant au baill., 7o ans.
25 » Messire Louis Dubosq, chev. de Beaumont, officier de la 1" Cie des mousquetaires, 4o ans.
23 nov. Me Jean Fumée, cons. hon. en baill., 78 ans.
1772 17 janvier N. d. Marie-Madeleine Charlotte Rogier de l'Epinay, fe J.-B.-Jacques-Gabriel de la Londe de S'« Croix, cons.
du Roy au Conseil supérieur de Bayeux, et lieut. gén.
civil du bailliage et siège royal, 22 ans.
18 » Mess. Vincent-Marie de Kiescau, off. à Navarre inf. de S* Pierre de Léon, près Morlaix, 26 ans.
•
1772 3 février Mess. Gilles-François Subtil, esc., sgr de Port, de Commes et autres lieux, 69 ans.
23 avril N. d. Marie Hébert de Vaudores, ve mess. Jacques des Montiers, esc., (sgr ) de la Couronne, 77 ans.
3 juin Mess. Philippe de Vernay, esc., 80 ans.
28 oct. H. et p. d. Marie-Thérèse de Boran, dame et patronne de Castilly, Mestry, La Folie, Morsalines, S' André
de Bayeux. Fontenay le Marmion, fe h. et p. sgr mess.
Marie-Charles-Antoine de Faudoas, Mis de Faudoas,
Canisy, lieut. du Roy au baill. de Cotentin, gouv. des
ville et château d'Avranches, chev. o. roy. et mil. de
S' Louis, sgr et patron d'Englesqueville, le Hommet,
Tribehou et autres lieux, 54 ans.
19 déc. Jean-Julien Coltée, bourg. de Bayeux, 73 ans.
1773 15 janvier Jeanne Osbert, ve Jacques Septier, 85 ans.
29 mars Me Jean-Louis Le Comte, proc. en baill., 60 ans. 5 mai Anne Le Grain, ve Gabriel Auvray, bourg, de Bayeux, 82 ans.
9juin Me Jacques-Vincent Le Tourneur, pbre, chap. des Courtils et consr de ville, dans le chœur, 68 ans.
ier août Me Jacques-François Potier de Prestreville, pbre et prieur de 75 ans.
17 nov. Me Gabriel Baillet, pbre, chap. de S» Sauveur et des Courtils, chœur de la parroisse St Sauveur dans S*
Nicolas, 72 ans.
18 » N. dame Marie-Anne de la Gonnivière, ve mess. Robert Renard, esc., 74 ans, de S' Ouen du Chastel.
15 déc. Me Jean-Pierre Coquatrix, anc. avt au Parlement de Normandie et doyen de MM. les Avts au Conseil de
Bayeux, dans l'église de la parroisse S' Sauveur dans
S' Nicolas, 33 ans.
1774 5 janvier Jean Roucelin, de Versailles, anc. secr. du marquis dé Balleroy, et greffier de la haute justice de ce lieu, 66 ans.
27 avril Catherine Le Romain, ve Etienne-Thomas Trolong, sr du Mesnil, cons. du Roy, ass. en baill. et vie., dans
l'église S' Sauveur en S' Nicolas, 80 ans.
4 mai Catherine Artu, fe Charles Moulin, 54 ans, de S» Ouen du Chastel.
1774 9 juin Pierre Moulin, huissier priseur-vendeur, 3o ans, église de S' Sauveur en SI Nicolas.
i août Agnès Subtil, ve mess. Charles-Jacques de Marguerie, esc., anc. cap. à La Marche inf. et maj. de la capitainerie
de Port-en-Bessin, 4o ans, à SI Sauveur en S' Nicolas.
23 sept. Michelle Peschard, ve Michel Deslandes, proc. en baill. de Vire et proc. fiscal au Bény, 95 ans.
27 oct. Mess. Aimé Le Maigre, esc., sr de Vallary, 42 ans. 29 déc. Dlle Anne-Marie-Madelaine Dupont, fille Me AntoineGabriel Dupont, anc. av', proc. au Parlement de Nor-
mandie, et Marie-Anne Lemarchand, 21 ans.
1775 Ier février Me Jean-Louis Godard, recev. gén. de l'Evêché, 58 ans. 20 nov. N. d. Marie d'Agneaux, fe mess. Jean Le Petit de Monfleury,veen Iresnocesdemess. dela CourCaugy, 7oans.
15 déc. Mess. Pierre-Jacques-Mathieu Moisson, esc, sr d'Urville, sgr et patron de Vaux et de la Ferrière, anc. dir.
de l'Académie des Sciences de Caen, 68 ans.
1776 2 juin N. d. Anne Thillaye, fe mess Paul-Jean-Jacques Philippes, chev. de Marigny, anc. cap. de dragons, chev.
o. roy. et mil. de SI Louis, pensionnaire du Roy, 26 ans.
ier sept. Anne Moisson, ve Claude Picard dit d'Augicourt, 64 ans. 30 nov. Pierre Porée, aubergiste, 35 ans.
1788 19 mai Marguerite Parisse, fe Louis Desnaye, 30 ans, de St Ouen du Chastel.
4 sept. Marie-Anne Loisel, 21 ans.
1790 13 mars Jeanne-Françoise Loisel, 16 ans. (Est-ce dans l'Eglise ?). II.
N.-D. DES FOSSÉS
Cette paroisse, dont l'église, située sur le bord des fossés du château, fut détruite en 1 s6s, « de peur de nuire à la défense du château menacé de siège par les religionnaires ». Elle eut, d'abord, son office transféré à SI Nicolas des Courtils, puis fut réunie à S' Sauveur le 13 nov. 1713. Les paroissiens étaient donc inhumés dans S' Sauveur.
1693 11 nov. Dlle Silvère Lombard, ve Gabriel Bunel, esc., sr des Anglers, 55 ans.
1699 =3 mars Thomas Morel, esc., 68 ans.
1700 12 juin Michel Dubois, 8 ans.
29 » Françoise Dubois, fille François, proc., 7 ans.
1701 16 mars Magdelène Regnauld, ve Me Michel Hermerel, bourg., 60 ans.
1702 19 mai Thomas Regnauld, sr de Bellemare, 83 ans. 1703 17 mars Marie Centsols, ve Me Jean Gosset, av1, 86 ans. 18 » Jean de Lastelle, commis greff. en vie., 50 ans.
21 sept. Françoise Féron, fe Guillaume Fouin, proc. commun, 75 ans.
1704 8 janvier Marie Coulard, 5 ans.
III.
S1 ANDRÉ
Cette église étant au-dessus de la porte de ce nom, aucune inhumation n'y fut faite. Les morts notables de la paroisse furent déposés à St Nicolas des Courtils, jusqu'en 1704 ou environ, et ensuite à SI Malo. Se reporter dès lors à ces deux églises.
SI André avait une extension de 6 à 7 maisons hors des murs, du côté de l'ouest. Il aboutissait inclusivement, par la maison des religieux de Longues, à la paroisse de SI Malo, et par l'hôtel de Faudoas, dont il réclame une portion, à celle de S' Sauveur.
Son office avait été transféré à SI Malo dès 1682.
IV.
S' EXUPÉRE
« Par respect pour les cendres des Saints Evéques, on n'enterre personne dans l'église SI Exupère depuis un temps immémorial ». (Béziers). Le hameau de Bellefontaine et partie de celui de Cremelles en dépendaient. Par suite de la réunion de Si Georges, la paroisse s'étendait, au couchant, jusqu'à celle de S» Vigor le Petit.
1645 17 sept. Me Robert Le Poivre, pbre, ancien curé de SI Exupère, mort au presbytère, 74 ans, enterré au portail de
l'église.
1663 Me Jean Le Petit, pbre, obitier à S' Exupère.
1664 18 février Anne du Bousquet, esc., sr de Vienne, fils Pierre, esc., sr de la Mutte, de la parr. SI Mâlo, 22 ans, « au portail
de l'église, du côté du grand chemin, place qu'ils
disent leur appartenir », après avoir abjuré l'hérésie,
le dimanche 13 dudit mois et an.
1665 25 sept. Me Jean Le Petit, pbre obitier, 27 ans 7 mois, devant le portail.
1667 7 juin N. p. Jean Corbet, -pbre, ch. de Port, et vie. gén. des évêques Servien et de Nesmond, décédé en sa maison
sise à S' Loup, 69 ans, enterré au cimetière, contre le
gâble du chœur de l'église paroissiale (1).
1691 9 juillet Me Pierre Biet, curé de S' Exupère, dans le portail, à main droite de son église.
1728 23 déc. Me François-Guillaume Regnault de Préville, pbre, 40 ans, sous le portail, par Me Eustache Rohée, curé de
la Poterie.
1747 2 mai Pierre Lesseline, curé de céans, sous la porte de l'église, 62 ans, par Thomas Regnauld de Préville, curé de
SI Sauveur, doyen de la Chrétienté.
(En 17^3, le sr Le Prestre, curé, fit allonger la nef de
16 pieds, si bien que les corps inhumés au portail sont
maintenant dans l'intérieur de l'église).
V.
SIGEORGES
(réuni à S1 Exupère en 1680)
En 1680, l'église S' Georges est mise en interdit, parce qu'elle tombait en ruines, et son ancien cimetière devient celui de l'hôpital général (aujourd'hui séchoir de l'hospice).
En 1681, avec les matériaux de démolition de S' Sauveur (chapelle SI Etienne), on construisit, rue S' Jean, le mur bordant le cimetière de l'hospice.
Le décret d'union ne fut toutefois rendu qu'en juillet 1754.
Cette église occupait l'emplacement de l'école Charlemagne Delamare. 1670 27 août Françoise Osmont, fe Philippe Laniepce.
(1) Voir liciers, p. yi.
1671 5 juillet Anthoisne Le Savoureux.
1672 3 oct. Guillaume du Jardin, fils Me Pierre, 6 ans.
1673 10 juillet Guillaume Le Maistre, 86 ans.
1679 (?) février Marie-Anne Basley, 13 ou 14 ans.
25 » Guillaume Le Lièvre, 75 ans.
1680 19 janvier Jacqueline Eudelin, fe Jean Taillepied, 62 ans. 9 février Jean Taillepied, 46 ans.
VI.
St SYMPHORIEN
S' Symphorien était petite et assez mal construite. Il n'y avait qu'une aile, au N., bâtie en 1439. Il y avait deux chapelles contiguës au cimetière S' Jean, où étaient les fonts baptismaux, et qui, en 1773, servait de cellier au presbytère et S' Louis, abandonnée pour faciliter l'entrée du cimetière et abattue en 1732, quand on élargit la rue aux dépens de ce cimetière.
Cette paroisse était la plus étendue et comprenait 2.000 âmes. 1620 25 mai « Jacques, fils Guille de Lastelle, mon escolier (c'est Robert Davauleau principal du collège et ch. de
Grisy, curé depuis 161 5, qui parle), âgé de 16 à 17 ans,
devant l'autel de Monsieur S' Sébastien. Plaise à N. S.
user de miséricorde envers luy. »
10 déc. Richard Noël, de S' Laurent, près le pilier de la nef où est pendu le bénistier.
1621 24 février Raoulette Postel, ve Louis Le Febvre, nef, devant l'autel S1 Sébastien.
23 mai Germain, fils André Gilles.
8 août Thomine Moustier, fe Gilles Le Boursier, près l'autel Notre-Dame.
17 » Me Pierre Richier, apoticaire, bourg. de Bayeux.
14 nov. André Gilles, bourg. de Bayeux, près la porte de l'église.
23 déc. Anne Le Savoureux, fe Jean Le Boix.
1622 15 février Me Anthoine Le Guey, devant l'autel de la chapelle dite vulgairement en droit du lion.
1 mars « La nuict du douze jour de mars mil six centz vingt-deux
fut proditoirement et malicieusement assassiné en son
lictSébastien Pitet, mercier, demeurant rue aux Coqs»,
près l'autel S' Sébastien.
1634 19 oct. Guillaume Noel, de St Vigoret.
1625 11 mai Jean Bailleul, sr de la Fosse, de S' Sauveur.
[1627 38 août Michelle, fille Pierre Mallet, 11 ans 4 mois, morte à Vaucelles, y inhumée près la chapelle S' Julien des
Champs, à cause de la contagion.]
9 dcc. Susanne, fille Lambert Folliot, i mois.
1628 27 oct. Noelle La Perche, ve Michel Le Cavelier, 60 ans. 14 nov. Marguerite, fille Michel Le Savoureux, 6 semaines. 1629 25 mai Gillette Chefdeville, ve Charles Folliot, 60 ans. 28 mai « Jacques Capelle, 21 ans, décédé à la Capellette, inhumé dans le bas de l'église, dans le bas de la chapelle ap-
pelée de lion. »
13 oct. Olivier Havard, en la nef en bas.
1630 a8 mars Catherine Centsouls, fe François Regnauld, fils Henry, 40 ans.
12 avril Marie Pierre, fe Nicolas Philippe.
1631 1 4 août Marie, fille Me Jean Richier, 2 ans 7 mois.
4 » Une fille de Me Philippes Euldes et de Magdeleine Hermerel.
17 » François, fils Jean Vauchis, fils François.
10 sept. Ar ve Guillaume Gênas, décédée à S' Malo, 80 ans. nov. Fille de Robert Agnetz, av', et Marie Folliot.
22 déc. Simon Le Libois, hostelier.
1632 8 mars Pierre Le Boursier, 58 a., frère de Louis Le Boursier, pbre. 25 mai Anne, fille Lambert Folliot, et Anne Blanlo, 4 ans. 25 juillet Me Jacques Lhonorey, pbre, chap. et obitier.
26 déc. Anne Lefebvre, fe Me Guillaume d'Authie, 57 ans, rue du Champ fleury.
1633 18 mars Charlotte Pitet, 60 ans.
6 mai Marie Anfrie, ve Me Hervé Richier, 72 ans.
7 sept. Me Nicolas Lebourg, 70 ans.
1634 11 mars Noel, enfant unique de Guillaume Folliot, fils Richard et Jeanne Blanlo.
8 juillet Françoise Cauvet, fe Me Guillaume Hermerel cons. du Roy, recev. des tailles, 60 ans.
1634 30 oct. Barbe, fille Charles Noël, 8 ans.
17 nov. Jacqueline Noël, fe Me Jean Richier, apoticaire, 37 ans. 1635 23 sept. Me Denis Bailleul, sr de Cachy, esleu, contr. à Bayeux, 43 ans.
ier nov. Guille d'Authie, 80 ans.
1636 ai juin Jeanne Gires, ve Olivier Havard, 5o ans.
10 juillet Henry Regnauld, 77 ans.
7 sept. Anne Rebarbe, ve Jean Tillard, décédée à S' Nicolas des Courtils, 76 ans.
1637 5 mars Jeanne, fille François Desmares et Jeanne Regnauld. i) » Catherine Marguerie, fe Jean d'Authie, ier esleu, à Bayeux.
26 avril Pierre Halley, décédé à Argouges, 40 ans.
8 juillet Perrette Nicole, fille feu Claude et Anne Ouzouf, 20 ans. 22 août Jeanne, fille Me Guillaume Nicole, sr de la Champaigne, 2 mois.
[23 sept. Marin Thomas, mort à la Conciergerie de cette ville, inhumé entre la porte et la montée de la tour.]
1638 8 mars Richard Folliot, 79 ans, chapelle Sle Anne.
15 juin Jeanne, fille Guillaume Folliot, fils Charles.
16 nov. Noël Nicolle, 40 ans (maison Me Jacques Hermerel, rue du Champ Fleury).
12 déc. Jacques Noël, décédé à S' Vigor, près la porte.
17 » Olivier, fils Guille Nicolle, sr de la Champaigne. 21 » Perrette Martin, fe Jean Hébert, 40 ans.
1639 31 oct. Catherine, fe n. h. Guille de Grimouville, sr de S1 Germain de la Lieue, 39 ans.
1640 13 janvier Louis Le Boursier, pbre, obitier, 56 ans.
1641 ao février Guillaume Estrevaulx, pbre, 27 ans.
28 août François Regnauld, fils Henry, 60 ans.
8 déc. Robert-Nicolas Gilles, 2 jours.
1642 27 mars Marguerite, fille Guillaume Nicole, sr de la Champaigne, 6 ans.
2 juin Michel. fiis M'- Henry Lequesne, 3 semaines.
» Marie, fille Me David La Niepce, 3 mois.
9 juillet Marie Nicole, fe Jean Péry, tabellion, rue du Champ fleury.
11 t h Marie, fille Jean Péry, 12 jours.
1642 18 sept. Jean Le Breton, boulanger, 64 ans.
13 nov. Jacques Ouzouf, md drapier, bourg. de S' Symphorien, 72 ans.
1643 15 janvier Jean Vauchis, fils Guillaume, 60 ans.
17 » Perrette La Valette, fe Richard Estrevaulx, 49 ans. 27 » Charles Benard, 65 ans, près la petite porte.
6 février Jacques Hermerel, esleu, rue du Champ fleury.
12 mars Marie Estrevaulx, 16 a. 5 m., devant l'autel S' Sébastien. 21 » Jean Le Savoureux, 81 ans.
» Dlle Gabrielle de Grimouville, fille n. h. Guillaume de Grimouville, sr de S' Germain.
22 avril Marie, fille Guillaume Moillard, 3 ans 8 mois.
19 mai François, fils Lambert Folliot, 5 semaines.
7 juin Jacques, fils François Desmares, 9 mois.
5 sept. Catherine N. ve Jean Damigny, 50 ans.
1644 3o mars Marc-Robert Le Bourg, 75 ans.
2 avril Denis Folliot, i ans.
28 mai Jacques Ouzouf, 71 ans.
5 juillet Perrine Guillot, fe Guillaume Moillard.
17 » Jacqueline Benard, 17 ans mois.
26 » M. Louise Regnauld, fille Martin président du grenier à sel, cons. ass. sr du Castel dans la nef, jouxte le
premier pilier au-dessous de l'autel N.-D.
16 août Catherine Hermerel, fe Richard de Magni, 64 ans, proche l'autel S' Sébastien.
a8 » Jean fils Guérin Duboscq, proc. comm., 5 jours.
25 nov. Magdelène Blondel, fe Guillaume Le Midou, esc., sr de la Chesnée, 62 ans.
164s 30 janvier Anne, fille Lambert Folliot, 11 ans 8 mois.
14 mars Jeanne, fille Martin Regnauld, présid. du grenier à sel, 5 ans 4 mois.
23 avril Me Jean (d') Authie, cons. du Roy et premier esleu 45 ans.
1 1 mai Lubin Coulombel, huissier au grenier à sel, 45 ans. 20 sept. Jacqueline, fille Me Jacques Gilles, sr de Lainneville (Landeville ?)
16 nov. Jeanne Noel, fe Me Martin Regnauld, 49 ans.
1646 6 février Bernard Renouf, fils Richard.
1646 ior avril Jacques Bougourd, sr de la Rémondière.
13 » Jean Vauchis, sergent, 38 ans.
28 » Jean, fils feu Jean Vauchis, huissier, 2 mois.
28 » Françoise Eulde fille Me Philippes Euldes 22 ans novice des Ursulines, d'où sortie parceque malade.
3o mai N. h. Guillaume de Grimouville, 55 ans à la diligence de M. de S' Germain de la Lieue, son fils.
11 juin Me Raphael Le François, peintre, 40 ans.
10 juillet Pierre, fille Me Guillaume Nicole.
1647 13 janvier Marguerite Renauld fille feu François et Catherine Centsols, 29 ans.
10 février Estienne de Grimouville, esc., sr de Vaux S' Clair, 76 ans. 20 sept. Me Jean Folliot, fils Richard.
nov. Robine Houel, ve Marin Giot, 84 ou 85 ans, morte à l'hôpital, à la diligence de Me Richard Durand son
fils.
3 déc. Charles Noel, décédé à S' Vigor le Petit, 9 à 10 ans. 1648 24 janvier Marie, fille Guérin du Bosq, 2 jours.
25 » Jeanne Houel, fe Guérin Dubosq, proc. comm. 33 ans. 28 » Barbe, fille Jean Bonnemie, 6 jours.
29 avril M° Richard Boutemont, pbre choriste, 7^ ans 8 mois 16 jours, dans le chœur.
9 mai Robert Folliot, fils Lambert, 2 jours.
2) août Catherine Nicolle, ve Richard Folliot, 78 ans dans la petite chapelle S'e Anne.
1649 21 mai Guillaume Hubert, 68 ans.
27 juin Marguerite, petite-fille de Me Jacques Gilles, sr de Lanneville (Landeville ?), 5 à 6 semaines.
3 juillet Anne Le Vieux, fe Jacques Valette, 25 ans.
16 août Philippes Eudes, sr de la Bleste, 75 ans.
2 déc. Jean, fils Jean Bonnemie, 6 ans.
1650 8 janvier Guillaume Le Libois, 9 mois.
2 février Louis Pinel, pbre, 40 ans, près de l'autel N. D.' du côté de la mer, par les confrères de la confrérie des pbre.,
dont est le chef Me Hélie, chancelier, et son service
fait avec honneur.
2 avril Marguerite-Magdelène, fille Lambert Folliot et Anne Blanlo.
1650 20 avril François Le Boix, cirier, 5; ans.
22 mai Jeanne, fille François Desmares, décédée à la Magdelène, 9 ans 10 mois.
16 déc. Anne Ouzouf, ve Claude Nicolle, 73 ans.
1651 io mai Me Jacques Gilles.
25 mai Richard Renouf.
19 juillet Jeanne Regnauld, fe Me François Desmares, sr du Moulin, décédée à la Magdeleine.
7 sept. Jean Basiret, fils Louis, 22 ans.
1652 2 juin Magdeleine, fille Guillaume Nicolle, 1 an 18 jours. 18 juillet Marie, fille Guillaume Folliot, fils Richard, 6 ans 1 m. 2 j.
6 sept. Catherine Le Couturier, morte à Saint-Martin, 76 ans. 16 déc. Jeanne Guillot, fe M' Thomas Fouques, huissier royal, 62 ans.
1653 7 février Jean Le Boix, bourg, de St Symphorien, 97 ans. 24 » Plrilippe fils Jacques Gilles, sr de Lannerville (Landeville ?) 7 semaines.
20 avril Jean Fouquet, 60 ans.
14 mai Guillaume Le Parsonnier, chandelier, 52 ans (au 6 mai dans autre registre).
15 juillet Gilles Pipon.
13 août Renoberde du Fresne, ve Guillaume Bailleul, puis Pierre Toustain, contr. esleu, décédée à S'-Sauveur, 86 ou 88
ans, au convoi de laquelle a assisté le vén. Chapitre.
20 oct. Jean Folliot, fils, Charles, 40 ans.
4 nov. Martin, fils Jean Bonnemie, 637 mois (aliàs 6 nov.). 24 déc. N. petit enfant de Jean Alexandre, décédé sur la Magdelène.
24 déc. Raphaël Alexandre, fils Jean.
1654 2 mars Marie, fille Lucas Le Marois, 2 ans 1/2.
24 » Martin Regnault, enquesteur, 7o ans.
12 a'vril Guillaume Genas de la Couture, 71 ans (aliàs 14 avril et 60 ans).
22 août Me J.-B. Le Maigre, pbre, 25 à 26 ans, musicien bassecontre en l'église Cathédrale, résidant avec Jacques
son père, en la rue du Petit-Ruuen, dans le chœur,
par Descrametot, pbre, ch. de Mathieu.
1654 3° août Sébastien, fils Guillaume Moillard, 8 mois. 9 sept. Marguerin Pitet, 84 ans (aliàs Marguerin Péry).
28 oct. Catherine Baril, fe Charles Nicole, bourg. de Saint-Symphorien, 3o ans.
27 nov. Elisabeth Noël, morte à Saint-Vigor, 9 ans.
1655 7 janvier Jeanne Olive (alids Olivier), ve N 58 ou 59 ans. 16 avril Dans le chœur de la chapelle joignante vers le septentrion, Me Guillaume Hermerel, recev. des tailles en
élect., 77 ans, diligence de Me Nicole, son neveu et
commis, en l'absence de son fils Me Olivier Hermerel,
sr de Belval.
29 sept. François Noël, 29 ans.
29 • » Noël Augé, 25 ans.
io déc. Pierre Le Quesne, sr de Longchamp, 86 ans (aliàs 10 nov. et 80 ans).
1656 31 janvier Basile Guérin, ve Claude Le Laboureur, 80 ans. 16 juillet Michelle, fille Me Charles Nicolle Firville, 7 ans 14 j. 7 oct. Louis Nicole, bourg. de S' Symphorien, 71 ans.
1657 15 mars Dlle Louise de Montficquet, appelée vulgairement la demoiselle de Baine, 62 ans (aliàs 7o ans environ).
28 » Jean Nicole, fils Louis, 32 ans.
28 » Jeanne Péry, fe Jean Neully (?), 32 ans.
10 avril Magdelène Gazel. par Jean Hélie, chancelier de l'Eglise Cath., ve Guillaume Hubert, 78 ans.
14 » Anne du Chesne, 70 ans.
25 mai Jean Richer, 57 ans, par Jean Hélie, pbre, chancelier. 25 août Me Noël Le Savoureux, lieut. en élect., 50 ans, mort en cette parroisse chez le chanoine de La Haye, son
frère.
25 sept. Simonne, ve Phillebert Nicollas, 80 ans.
4 nov. Guille Leboix, 15 jours.
8 nov. Rauline, fille Tillard, 66 ans.
1658 31 janvier Me Robert Agnetz, sr de la Fosse, avl à Baveux, 72 ans, au pied du degré par où l'on monte au presbytère de
lad. paroisse.
17 mars Thomas Halot, 66 ans.
23 mars Marguerite Havard, ve Henry Blanlo, 75 ans.
n mai Lambert Tillard, 77 ans.
1658 11 juin Lambert Davo, 78 ans.
14 oct. D"e Catherine Bailleul, fe Me Jacques Gilles, sr de Lanneville (Landeville ?), 36 ans 6 mois, par Descrametot,
che de Mathieu.
22 oct. Michelle, fille Jean Nicolle et Jeanne Blondel, 2 mois. 16 nov. Jacques, fils François Pipon, i mois ou 6 semaines. 1659 14 janvier Jean Noel, décédé à Trungy, 7o ans, par le ch. de Mathieu.
23 avril Gabrielle Gaucher, 5 ans 7 mois.
15 août Barbe Levesque, ve Jean Le Breton, 60 ou 7o ans. 9 nov. Susanne Le Vautier, ve Michel Briant, 46 ans (aliàs 5o ans). « Et a laissé la paroisse remplie de l'odeur de
de sa bonne vie ».
10 » Raoulin Clouaire, 7o ans.
12 déc. Jean Fouques, huissier, 4o ans.
14 Jacques Binet, d. les Mesnils, 65 ans.
1660 12 janvier Gilles, fils Thomas Regnault, 2 jours.
15 avril Anne Pitard, 87 ans.
18 juillet Thomas, fils Guillaume Moillard, 8 ans 8 mois. « Estant allé se baigner à la rivière prochaine y demeura noié. »
19 déc. Anne, fille Robert Valette, 6 semaines.
1661 [5 avril Gilles Bonnemie, 2 mois.
24 » Philippe Nicole, 75 ans.
3 nov. Jacques Le Maigre, 66 ou 67 ans.
1662 16 février Joachim Colombel, pbre, curé de S* Symphorien, neveu du curé Davauleau 40 ans, proche le Sancta Sancto-
rum, à côté de la porte de la sacristie, par Me Pierre
Bihoreau, pbra, ch. de S1 Germain.
11 mars Henry Folliot, sous-diacre, 27 ans 2 mois 5 jours. 30 nov. Marie, fille feu Jean Folliot, fils Charles, 15 ans. 166) il mars Jacques Vauchis, 12 ans.
8 avril Me Gilles Julian, pbre, choriste de la parr. 48 ans, dans le chœur « laissant à tout le monde une bonne odeur
de sa vie ».
20 » Olive, fille feu Jean Folliot, fils Charles, 20 ans 4 mois. ier mai François de la Mare, jeune escholier demeurant chez Lambert Folliot, natif de Formigny, 9 à 10 ans.
14 » Jacques du Jardin, 20 jours.
1663 4 août Magdalène, fille Mr des Perrelles.
26 sept. Margueritte, fille Rauld, sr des Perrelles, 4 ou 5 ans. ier oct. Me Martin Regnauld, présid. au grenier à sel, 68 ans. 24 » Louis Basiret, bourg, de S' Symphorien, 77 ans.
8 déc. Philippine Lesueur, 76 ans.
21 » Pierre Le Bois ou Boix, 47 ans.
1664 25 janvier Contest Jane, 2 ans.
ier février Jeanne Ausmont, 83 ans.
14 avril Me Pierre Catherin, pbre, ch. et curé d'Esquay, 3o ans 9 mois, par Me Michel Hubert, pbre, ch. de la Vieille.
Catherin était natif de S' Symphorien.
19 juin Lambert Folliot, bourg. de S' Symphorien, 7o ans. 20 juillet Jeanne Regnauld, 16 mois.
21 août Me Robert Davauleau, pbre, principal du collège et ch. de Grisy, ancien curé de S' Symphorien, par Bagnols,
ch. d'Esquay, de S' Loup.
25 sept. Perrette Jeanne.
1665 5 janvier « L'an de grâce 1665, le dymanche 4n>« jour de janvier, Me Claude de Bellecour, pbre, provençal, 75 ans,
après avoir esté trente ans ministre à Castoros, par la
grâce de Dieu et l'aide de la Ste Vierge, qu'il invoquait
estant ministre, comme il m'a dit, et sa femme ayant
reçu la santé, l'ayant invoqué, enfin revint en l'église.
Après avoir vescu sept à huit ans en ceste ville et
estimé de haute vertu rendit son âme à Dieu, après
s'estre confessé, communié deux fois en sa maladie et
avoir reçeu l'extrême-onction et avoir esté 8 à 10
jours malade dans les pleurs et le repentir. Son corps
fut inhumé, le jour ensuivant, dans le chœur de lad.
église, sous le lieuterin, près de honorable et vénéra-
ble personne Me Robert Davauleau, vivant pbre, curé
dudit lieu et chanoine de Grisy, qui décéda le 2ome
août r664. »
6 février Marie Folliot, ve en dernières noces de Robert Agnetz, avt près le bénistier, 70 ans.
16 mars Anne Euldé, s? ans.
19 oct. Michelle Le Quesnay, 50 ans, proche le bénistier. 3 r » Nicolas de Croc, 66 ans.
i66é 13 février Gabriel Le Marois, 3 mois 1/2.
27 avril Me Olivier Hermerel, esc., recev. des tailles, mort le jour de Pâques, 35 avril, à sa maison de Chouain,
chœur.
20 mai Jeanne Blondel, 45 ans, rapportée.
24 sept. Marie Labogan, 7o ans.
8 nov. Jean Blanlo, 60 ans.
1667 29 juillet Me Jacques Gilles, sr de Lanneville ? (sur un autre registre, à cette date: Michel Philippes, sr de Lanne-
ville, 52 ans).
2 août François de Grimouville esc., sr des Trublés 67 ans, sur un autre registre, à cette date Françoise de Gri-
mouville, ve du sr des Trublets).
r4 » N. fille de Adriane Le. fe Jean Nicolle, fils Louis, i jour, chapelle S* Jean.
i2ou2ioct. Marie Coillard, 72 ou 76 ans.
6 nov. Jullien ou Jullez Le Savoureux, 3o ans, proche le bénistier.
1669 14 janvier Marie Vaugis (Vauchis), 72 ans.
27 février Raouline Le Forestier, 72 ans.
8 mars Magdeleine Desmares, ve Martin Regnauld, 86 ans. 29 juin David Aubry, 35 ans.
30 août François Gaucher, 27 à 28 ans.
29 oct. Jacques Gravé, 7o ans, chapelle S' Jean.
1670 26 janvier Françoise Nicole, fa Louis Conard, esc. sr du Homme, 22 ans, de S' Sauveur.
31 août Anne Le Brethon, ve Jean Néel, 61 ans, de la Madelène. 1671 12 mai Me Lambert de La Niepce, bourg. de S* Symphorien. 13 juin Catherine Nicolle, fe Jean Folliot, 70 ans, chapelle S19 Anne.
21 sept. Noël Vimont, bourgeois de Bayeux, 54 ans.
24 » Jeanne Poincheval, fe Jean Hamon, 74 ans.
31 oct. Catherine Noël fe Me Sébastien Le Maigre av' en él., 58 ans, proche la petit porte.
1672 7 juillet Anne Folliot, 30 ans.
13 août Jeanne Folliot, 27 ans, fille Guillaume.
1673 21 mars Sébastien Folliot, fils Louis et Anne Vauchis, 2 ans. 22 août Me Charles Nicolle, 63 ans.
1673 ier oct. Charlotte Hauvet, ve Me Thomas Hubert, 65 ans. 1674 16 février Jacques Blanlo, ;3 ans.
12 déc. Marie Thurry, fe Me Germain Laniepce, 35 ou 36 ans. 17 » Me Sébastien Le Maigre, av' en élect., 68 ans.
25 » Jean Péry, 83 ans.
1675 25 janvier Susanne Lochard, fe Jean Bernard, esc., sr des Hameaux, 75 ans.
24 février Pierre Le Débonnaire, 42 ans.
25 Jeanne Cicille, fe Pierre Le Bourcier, 32 ans.
10 mai Françoise de Chouain, fe Jean Le Canu, 45 ans.
6 juillet Olivier Le Feubre fils Joachim bourg. de Bayeux 51 ans.
1676 17 janvier Me Guillaume Nicolle, 72 ans.
7 déc. Me Jean Folliot, 86 ans.
1677 26 février Me Michel de la Gouesle, pbre, 31 ans.
18 juin Jacques Hubert, de S' George, 24 ans.
1678 28 février Marguerite Pierre, 84 ans.
28 mai Marie Regnauld, 17 ans.
1679 27 janvier Marie Davauleau, 84 ans,
23 sept. Guillaume Folliot, 79 ans.
18 déc. Me Guérin Dubosq, 77 ans.
20 » Lambert Le Rouge, 44 ans.
22 » Jacques Gilles, 3 mois 9 jours.
29 » Jeanne Pellerin, ve Denis Bailleul, 87 ans.
1680 21 août Jeanne Bonnemie, 9 mois.
23 » Jeanne Le Brethon, fe Me Jean Bonnemie, 25 ans. 1681 4 février Jean Vauchis, 81 ans.
9 mai Hector Le Haguays, bourg. de S' Symphorien, 80 ans. 3 août Françoise Ousouf, fe Thomas Regnauld, 45 ans.
12 oct. Marguerite Colombel, fe Pierre Le Maigre, 47 ans. 28 » Elisabeth de Condé, ve Jean Néel, 86 ou 87 ans.
1684 16 juin Richard Oger, 60 ans.
16 nov. Magdelène Regnault, ve Gilles Le Libois.
» Joachim Gisles, 20 mois.
23 » Pierre Dupuis, pbre, 63 ans.
1685 29 janvier Symphorien Greffin, pbre, 28 ans.
31 mars Isaac Gilles, av' 38 ans 7 mois 5 jours.
13 mai Louise Durand, ve Olivier Hermerel, 58 ans.
1685 io juin Anne Vauchis, fe Me Louis Folliot, 38 ans. 1686 12 février Jacques du Biée, 58 ans.
18 mai Françoise Fossé, fe Louis Le Gris, 24 ans.
17 juin François Mériotte, 46 ans, chap. S' Jean.
7 juillet Me Jean Tillard, 68 ans.
1687 24 janvier Marie Le Haguays, fe Pierre du Jardin, 45 ans. 5 février Jean Jacques Dubosq, fils Thomas sr du Breuil et Lecocq, 6 semaines.
4 mars Le cœur de Claude Olivier Hermerel, apporté et mis en l'église.
1688 22 avril Pierre Le Hérissy, 14 ans.
5 juin Isaac de Crocq, 7 ans.
» Me Robert Le Maigre, sous-diacre, 27 ans.
1689 17 janvier Jean Louis, sr de l'Espiné, 40 ans.
18 février Françoise Moillard, ve Jean Vauchis.
28 sept. François Folliot, 55 ans.
6 nov. Bertrand Langlois, 22 ans.
1691 3 nov. Gisles Richer, 58 ans.
1692 34 février Anne de Tour, 68 ans.
20 mars Sébastien Gaucher, sr de la Noôe (Noë) maître de la poste à Bayeux, 42 ans.
3o avril Pierre Conard, 26 ans.
4 juillet Angélique Destrevaux, fe Jacques de Gouet, esc., sr de Vieuxpont, 80 ans.
1693 23 janvier Gabriel Le Chevalier La Barre, esc., 71 ans 30 avril Catherine du Jardin, fe Me Jean Tillard, 55 ans. 37 déc. Anne Le Maigre, 26 ans.
1694 26 mars Marguerin Mariète, 83 ans.
9 mai François Folliot, 17 ans.
23 » M6 Jean Torel, 75 ans.
7 juin M" Isaac Lefrançois pbre, 55 ans proche l'autel de la Vierge.
27 » M* François Le Bouteiller, 5o ans,
3 juillet D"e Marquise Marguerite Gisles, 15 ans 6 mois. 5 oct. Jean Jouanne, 24 ans.
1695 6 fév. Marguerite Blondel, va Olivier Lefebvre, 82 ans. 19 » Jacques Mauminot, 74 ans.
3 mars AnneDubreuilfePierreDroest(Drooet?),58a.,chap.S'Jean.
1695 9 mars Abraham Grout, 5o ans.
31 » Marie Anne Lelibois, 13 ans.
3 oct. Antoinette de Moulagny, ve Jacques Hudebert, esc., sr de la Noe, 73 ans.
4 nov. Françoise Vautier, ve Noel Vimont, 80 ans.
1696 27 janvier Roberte du Bourg, ve Me Hector LeHaguays, 75 ans. Marie Houel, ve Me Jean Péry, 05 ans.
Ier avril Pierre Sabourault, 48 ans.
7 nov. Charles François Joseph d'Hermerel, 1 m. 12 j.
12 » Me Philippe Aubert, av' 82 ans.
1697 s^ janvier Marie Buisson, 60 ans.
29 mars Marie Jeanne Destrevaux, 75 ans.
1698 20 » Blanche Le Diacre, 36 ans.
18 mai Jacqueline de Louvières, fe François Delbeuf (de Brébeuf ?) esc., 55 ans.
1699 22 oct. Judith Bihoreau, ve m' Philippe Auber, avt 75 ans. 1700 15 janvier Philippe Pigache, pbre, choriste du lieu et chap. de S' Vincent en la Cathédrale, 68 ans.
23 juin Me Pierre Le Diacre.
Me Germain Greffin, pbre, 77 ans 6 m.
1701 15 janvier Me Jean Julien, pbre, curé de S' Martin-des-Entrées, 81 ans.
5 février Thomas Le Clerc, diacre, 23 ans.
6 avril Guillaume Martin, bourg, de Caen, 87 ans.
17 sept. N. dame Charlotte Hellouin, fe Marc Antoine d'Hermerel, esc., sr du Martel, 30 ans.
1702 17 janvier Marie Boutemont, 90 ans.
28 mars Antoine Dubosq, 12 ans.
21 avril Jacqueline La Gouelle, fe Pierre Letorel, 65 ans. ier oct. Jeanne Roger, fe Jean Bidot, 64 ans.
1703 25 mars Jeanne Le Boix, 85 ans.
3 avril Magdeleine du Val, 43 ans.
31 mai Pierre Hudebert, esc., 53 ans.
1704 11 mars Magdeleine Binet, 20 ans.
18 » Marguerite Pigache, 40 ans.
30 » Susanne Folliot, 70 ans.
9 juillet Me Charles Folliot, esleu., 64 ans.
27 » Barbe Jeanne d'Hermerel, 3 ans.
1705 15 janvier Renée Le Boucher, ve Pierre Hudebert, esc., 50 ans. 5 avril NicolasConard, 41 ans.
2 mai Michel Bertauld, 4o ans.
3 » Martine Genas, ve Denis Adeline, 68 ans.
17 » Me Charles Duhamel, chir., 48 ans.
16 août J. B. Philippe, pbre, prieur de Juaye, 76 ans.
25 déc. Me Noel Folliot, bourg. de Bayeux, 72 ans.
1707 21 avril François Amé, sr de la Forte-Main, 53 ans.
1708 8 février Charlotte Néel, 6 mois.
14 » Thomas Fouquet, bourg. de Bayeux, 66 ans.
17 » Marie Regnauld, fe Marin Landa, 88 ans.
24 mars Jacques Philippe Fouques, 28 ans.
8 mai Michel Anne, sr de la Forte-Main, 28 ans.
20 » J. B. Grot.
1709 22 avril Me Jacques Le Diacre, 35 ans.
15 oct. Marguerite Le Canu, 27 ans.
10 nov. François Gosset, 4 ans.
1710 15 avril Pierre Aubert, 24 ans.
24 » Me Jean Le Diacre greff. secrétaire de l'Hôtel-deVille, 4o ans.
9 mai Me Richard Pigache, pbre, curé de S' Floxel, 69 ans. 8 oct. Louis Folliot, 12 ans, par J. B. Pasturel, pbre, ch. de Goupillières.
4 nov. Jacques Clément Bunouf, décédé à la Madeleine, 31 ans. 5 » Pierre Léchevalier.
21 » Marie Langlois, fe Me François Allard, 30 ans.
2 déc. Jeanne Gisles, ve Me Lambert de Crocq, 66 ans.
1711 8 sept. Me Pierre Le Maigre, 8 ans.
[Cet acte est le dernier de la paroisse S'-Symphorien qui désormais s'appellera S'-JEAN, par ordonnance de Mgr deNesmond.]
14 oct. Martine Pain, fe Me Marin Landa, 37 ans.
7 déc. Françoise Belisan, fe Sébastien Gaucher, sr de la Noe, 42 ans.
1712 22 février Marie Deschamps, ve Me Nicolas Péry, 70 ans. 15 avril Marie Anne Jeanne Gosset, 3 ans 6 mois.
20 » Me Pierre du Jardin, ass. au siège de Bayeux, 79 ans. 29 déc. Louis Le Bouteiller, 27 ans.
17 13 18 mai Perrette Poitevin, 67 ans.
171 22 mai Jean Catherine, 49 ans.
3 juillet Michel Le Clerc, 15 ans.
1714 9 mai Marc Antoine Levéel, 12 ans.
5 juin Antoine de Brébeuf, esc.
171 5 2 février Jacqueline Le Filliastre, 64 ans.
16 » Marie Gisles, 75 ans.
22 avril Marie Vauchis, ve Me Pierre Le Diacre, 73 ans.
1716 6 février Françoise Le Chanoine, 5 mois.
8 ̃» Jeanne Bourdon, 60 ans.
20 avril Contest Bertauld, 68 ans.
24 » Gabrièle Le Fessier, fe Jacques Néel Champeaux, 35 a. 30 juin Pierre Folliot, n ans.
3 août Marie Guérin, fe Gilles Alix, 5o ans.
28 sept. Françoise Roberte Suhard, ve de Bernard de Savignac de Gondrin.
2 nov. Françoise Charlotte du Jardin, 35 ans.
15 » Magdeleine de Marconets, ve Antoine de Brébeuf, esc. 1717 7 janvier Catherine Fouques, 35 ans.
5 oct. Marie Magdalène Le Fessier, 42 ans.
1718 17 sept. Me Marin Landa, 74 ans.
171 9 9 janvier Sébastien Folliot, bourg. de Bayeux.
3 mai Marguerite Paisant, 42 ans.
22 nov. Marie Verson, 58 ans.
1720 29 janvier Thomas Lagouelle, 74 ans.
19 février Germaine Le Personnier, ve Pierre Le Débonnaire, 92 a. 4avril Michel Le Chevalier, 68 ans.
8 » Jeanne Débonnaire, fe Sébastien Le Maigre, 55 ans. 14 » Jean Gosset, sr de la Couture, 55 ans.
29 » Marie Magdelène Colombel, 84 ans.
14 août Françoise Le Quesne, ve Me Sébastien Folliot, 72 ans. 3 oct. Me Robert Gisles, 67 ans.
1721 31 mars Me Gisles Tavigny, 54 ans.
1er mai Marie Marguerite Scelles, 17 ans.
24 déc. N. et d. p. Me Pierre Auber, pbre, curé dudit lieu depuis l'espace de 51 ans révolus et accomplis, après avoir
mené une vie entièrement ecclésiastique et pastorale,
âgé de 76 ans, dans le chœur de l'église, immédiate-
ment sous la lampe, par Me Pierre Le Marors, pbre,
curé de S' Martin, doyen de la chrétienté, présents
Me J. B. du Bosq, pbre, vie. du lieu Mes Isaac Fran-
çois Aubry, Gilles Tillard, Guillaume Adeline, Vin-
cent Lagouelle, pbres, y desservant Etienne Fossey
et Marin Langlois, diacres.
1732 7 mai Jacques Le Laboureux, 45 ans.
9 août Françoise Sallen, fe Me Marc Antoine Bourdon, 44 ans. 1733 19 janvier Marie Perrette (aliàs Pétronille) Le Cocq, fe Thomas du Bosq, esc., sr du Breuil, 70 ans, dans la nef.
3 février Julien Le Routier, 11 ans.
4ou3oavril Barbe Le Rouge, ve du sr de la Richardière, 62 ans. 3 oct. Me Guillaume Adeline, pbre, obitier de S' Jean, 5o ans, confrère de S' Révérend.
1724 3o mars Me Robert Bidot. 46 ans.
3 avril Me François Fellecoq, pbre, 28 ans, par Me Pasturel, ch. de Goupillières.
8 » Louis du Trésor, esc., 17 ans.
1735 20 aoùt Marie Poitevin, fe Pierre Le Véel, aubergiste des Armes de France.
3nov. Me Martin Leclerc, huissier audiencier, 55 ans.
6 » Jeanne Le Rouge, ve Jean Le Cieux, 28 ans.
16 » Me Gilles Tillard, pbre, obitier, 64 ans, sous le portail. 1727 8 février Blanche Tostain, ve Jean du Boscq, 82 ans.
9 » Me François Isaac Aubry, pbre, obitier, par Thomas de Bernesq, pbre, ch. de la Cathédrale, proche la sacristie.
18 mai Magdeleine Mauminot, ve Joachim Aubry, 55 ans. 29 oct. Me Marc Antoine Bourdon, 48 ans.
1728 10 février Jacques Gilles de Landeville, av' du roy, 47 ans. 26 mai Marie Folliot, fe Pierre Le Chevalier, 4o ans.
6 nov. François Le Sueur.
1739 9 juin Robert Javalet, 50 ans.
27 » Denis Folliot, 85 ans.
26 sept. Me Thomas du Boscq, esc., sr du Breuil, cons. du roy, anc. recev. des tailles, 88 ans.
1730 16 janvier Jean Le Rouge, 72 ans.
ao » Marguerite Le(s)caley, 80 ans.
1731 r 6 avril Pierre Dumont, 41 ans.
13 nov. Ambroise Paysant, cons. élu en él., 72 ans.
1732 z 8 août Marguerite de Croc, fe Thomas-Claude Planson, premier capitaine de la ville, 54 ans.
1 1 » « N. Floriet, contrôleur général des fermes du Roy pour le département de Caen, lequel fut assassiné, le sa-
medi 9 du présent mois, sur les 10 h. 1/2 du soir, près
la halle au blé, 42 ans. »
1733 2 mai Anonyme du Breuil, i jour.
8 sept. Françoise Catherine Marc, fe de Beaumont Ouzouf, cons. du roy en baill. et vie 24 ans.
16 oct. Me J. B. Paysant, sr des Mesnils, vicomte et mère (sic) de cette ville, 37 ans.
1734 27 juillet Catherine Bernaye, ve Thomas Lagoille, 7o ans. 4 déc. Catherine Lepersonnier, 92 ans.
1735 19 sept. Jacques Le Clerc, 36 ans,
28 déc. Gabriel Bouillot, 35 ans.
1736 26 juillet Magdeleine du Jardin, ve Bourdon, 60 ans.
1737 Elisabeth de Croc, ve Michel Molandain, 74 ans. 5 oct. Geneviève Le Chartier, ve en secondes noces du sr de la Barre, esc., 88 ans,
1738 io avril Catherine Robert, ve Germain Quétissant, 77 ans, chap. Toussaints.
T739 24 janvier Marc Antoine de Hermerel, esc., sr du Martel, sgr et patron d'Agy, lieut. part. en baill. et subdélégué de
Monsieur l'Intendant, 78 ans.
10 juillet Laurent Le Rouge, 45 ans.
12 » Adrien Le Rouge, 36 ans.
1740 22 février Jean de Chéron (Cairon), esc., sgr d'Arquelais (d'Arclais), 52 ans.
7 avril Catherine Sabourolt (-ault ?) d. de la Richardière, f Pierre du Hutrel, 60 ans.
3 déc. François Allard, d. Lapresle, 64 ans.
7 » Sébastien Le Maigre, 78 ans.
1741 18 avril Claire Le Véel, ve J.-B. Cicile, 66 ans.
7 août Thomas Claude Planson, cap. de la bourg. 73 ans. 1742 7 mai Nicolas Le Débonnaire, 70 ans.
1743 18 janvier Marie Giard, ve Thomas Fouques, 80 ans.
5 avril Marguerite Le Maigre, 60 ans.
8 mai Radegonde Le Diacre, ve Lambert Tillard, 7o ans,
1743 22 juin Marie Magdelaine Philippes de la Boullerie, fe J. B. du Bosq, sr de Beaumont, cons. du roy, rec. anc. des
tailles, 34 ans.
17 août Guillaume Joly, employé dans les fermes du roy, 65 a. 7 déc. Catherine Lubin, ve Charles Folliot, esleu, 88 ans. 1744 13 mars Charles Le Marchand, mtre mercier, bourg.de S' Jean, 54 a. 16 juin Anne Le Vanier, ve Jean Le Rouge, apoticaire, 82 ans. Ier août Claire Gillone Langevin, fe François Antoine du Neufbourg Crespin, 42 ans.
î8 » Antoisne Pigault, écolier, natif de Beuzeville (Manche), demeurant chez Me Fellecoq, mtre de pension, 20 ans.
6 sept. Marguerite Foucques, 7o ans.
1745 29 avril Me Pierre Jouanne, diacre, de la paroisse de Littry, pris de mal dans le séminaire où il était à faire sa mission
pour le saint ordre de pbre.
29 juin Elisabeth Duval, fe Louis de la Planche, bourg. de Caen, proche le balustre de l'autel Toussaints.
1746 28 février Catherine Le Maigre, fe Richard Jean, md mercier, 27 a. 3 avril Bonne Tavigny, v8 Nicolas Le François, aubergiste à Isigny, 82 ans.
5 nov. Jean Antoine Exupère Nicolas Bethon employé dans les fermes du roy, 34 ans.
1747 is avril Marie-Magdeleine Renouvin, ve Nicolas Le Débonnaire, mtre chandelier, 65 ans.
1748 14 mai Marie Ursule, connue sous le nom de Foucques, 11 ans. 14 juin Jeanne Le Maigre, 80 ans.
14 août Marie Anne de Bréville, 35 ans, V8 Jean deChairon, esc., sr d'Arclais.
Susanne Binet, ve Jean Gosset, av', 77 ans.
1749 7 janvier François Antoisne Crespin du Neufbourg, 57 ans. 31 déc. J. B. Dubosq, sr de Beaumont, sgr du Pray et autres lieux, cons. du roy, recev. anc. des tailles, 60 ans.
1750 9jnai Susanne Ménard, fe Me Michel Lechevallier, mire bour(re)lier, 70 ans.
13 déc. Marie de La Niepce, fe Augustin Aubry, vinaigrier, 63 a. 1751 6 janvier Michel François Duplessis, mtra droguiste-épicier-confiseur à Caen, décédé chez le sr curé (Pierre de la
Planche), son beau-frère.
1751 II sept. Jean François de la Rivière, esc., sr de Romilly, 22 ans. 1752 11 mars Marie Magdeleine Le Cat, fd Michel François Duhamel, notaire, 50 ans.
» Augustin Aubry, mtre vinaigrier, 67 ans.
1} juin Nicolas Bethon, mtre chandelier, 72 ans.
i«r juillet Pierre Le Rouge, pbre, vie. de la paroisse.
1753 20 janvier Louis de la Planche, bourg. de Caen, père du curé de Si Jean, 79 ans.
5 février Nicolas Renouvin, huissier au grenier à sel, 40 ans. 7 juillet Louise Charlotte Gosselin, de Longieau, 22 ans.
7 août Elisabeth Marguerite Gosselin, de Longieau, 27 ans. r7H 9 janvier Marie Magdeleine Piédagnel, 75 ans.
27 sept. Paul Oger, aubergiste, 72 ans.
17^^ 12 mars Thomas Adeline, sr de la Vignaye, bourg. de S* Jean, 61 ans.
1756 21 mars Marie Anne Jeanne Françoise Ousouf de Beaumont, 18 a. 16 sept. J. B. Sabourauld, 29 ans.
16 oct. David Deshayes, escholier, « natif dans l'Amérique », 20 ans, « pensionnaire chez M. le Principal ».
IT>1 ier janvier Pierre Godefroy, écolier, 16 ans.
6 » Thomas Contrairie, écolier, 13 ans.
2 mai Raoult Sabourault, d. la Richardière, 68 ans.
5 nov. Marie Laloe, fe Noël La Brecque, maître menuisier, par Gouet, curé de S' Loup, doyen de la chrétienté,
60 ans.
1758 10 janvier Louise Le Midou, ve Charles Le Marchand, md drapier, 75 ans.
5 février Marie Jeanne Angélique du Castel Ousouf, ve Thomas Adline, sr de la Vignaye, 70 ans.
25 mars Marie Madeleine Bethon, fe Charles Benard, huissier, 40 ans.
19 avril Anne Jeanne Malenfant, ve Mess. Pierre de Monfiquet, 80 ans.
24 » François Philippe Le Vallois, md mercier, 40 ans.
15 mai Jeanne Lenteigne, ve J. B. Ousouf de Beaumont, 42 a. 24 » Marie de Laquelle, 66 ans.
26 oct. Michel François Duhamel, not. roy. et apost. à Bayeux 69 ans.
1759 5 février Catherine Tassin, ve Gilles Allix, md 75 ans. 9 avril Antoisne Le Forestier, M' chandelier, trésorier en charge de la paroisse, 52 ans.
5 déc. Jeanne Eudelin, fe Pierre Duruel, mtre chandelier, 57 a. 1760 2 sept. Exupère Bidot, 42 ans.
1761 io nov. Catherine Nicolle, ve Adrien Le Rouge, 55 ans. 1763 30 oct. Thomas Gouesmel, pbre, 33 ans.
19 nov. J. B. Le Courtois, pbre, 43 ans.
1763 24 janvier Marie Le Sénécal, fe Jullien Folliot, bourg., 60 ans. 1} août Marie Piédagnel, ve Vincent Renouvin, bourg., 90 ans. 9 oct. Marie Mauminot, 75 ans.
» Félicité Pierre Mauricet, 60 ans.
1764 17 avril Pierre du Mutrel, md mercier, gi ans.
22 août Michel Le Chevalier, bourg., 81 ans.
a oct. Marie Susanne Gosset, 65 ans.
1765 10 janvier Mess. Louis Jacques de la Houssaye, esc., sr du Plessis, pensionnaire au collège, 16 ans.
15 avril Etienne Bidot, bourg., 60 ans.
25 mai N. d. Augustine Susanne Le Fournier, ve mess. Marc François du Hamel, esc., sgr de Fontaines, 58 ans.
1766 19 janvier René de Launé, cons. élu en élect., 52 ans. 8 février Paul Gosset, sr de la Couture, 68 ans.
17 » Michelle Jacqueline Le Vanier, fe Pierre .Robert Le Vap.ier, bourg, de Bayeux, 27 ans.
io avril Marie Accard, ve Antoine Liégard, puis Jean Laurens, aubergistes, 88 ans.
1767 17 janvier Clément Jahiet, bourg. de Bayeux, greffier de l'officialité diocésaine, 69 ans.
22 » N. d. Marie Françoise Rivière, ve Raphaël du Fresne, esc., sr du Motel, 58 ans.
27 juin Philippe Le Maigre, md mercier, 74 ans.
25 nov. Pierre Vauquelin, mtre menuisier, 78 ans, chap. de l'Hôpital Général.
1768 janvier Robert Mallet, bourg. de Bayeux, 72 ans.
ig p Mess. Jean de Montfiquet, esc., porte-étendard des gardes du roy, chev. de S' Louis, 55 ans.
26 avril Messire Louis Descajeul, 77 ans.
3 juillet Jacques Louis Patry, çsç., anc. cap. de milice, 75 ans.
1768 io oct. Françoise Jahiet, fille feu Clément, 25 ans. 1769 7 juillet D. p. Pierre de la Planche, pbre, anc. curé de S' Jean, administrateur général de l'hôpital des pauvres de
cette ville, 71 ans, dans le chœur, par François Vi-
mard, curé de S' Martin, doyen de la chrétienté pré-
sents Nicolas Le François de La Fontaine, François
Robine, Jacques Scelles, Jean Antoine Malherbe,
curés de S' Exupère, de S' Laurent, de S' Ouen du
Château et de S< Vigor.
19 oct. François Folliot, sr de Baubignon, 75 ans.
1770 27 juin D. p. Denis Duhamel, pbre, anc. curé de Magny, de la confrérie de S' Révérent, 82 ans, nef.
1771 22 février Susanne Osmont, f° Nicolas Creveuil, md aubergiste, bourg. de S' Jean, 56 ans, nef.
16 mars D. p. François Marc Le Vallois, pbre, de cette paroisse, 30 a., dans l'aile de tous les Saints, vis-à-vis de l'autel.
18 mai Pierre François Le Sueur, fils feu Jacques François d'Es, quay, mort chez Duruel, notaire, son oncle.
27 oct. Marie Quétissant, ve Nicolas Bethon, md chandelier, 84 ans, aile de tous les Saints.
22 déc. Marie Magdelène Renouvin, fe Jacques Seigle, bachelier en droit, 21 ans.
1772 4 mars Pierre-Adrien Folliot, bourg., 22 ans 3 mois. Julien Folliot, sr de Pouligny, bourg., 86 ans.
6 mai D. p. Pierre Le Romain, pbre, curé de Rye, 72 a., mort en S' Jean.
1773 6 janvier Françoise Liégard, ve Pierre Dumont, ci-dev. aubergiste à Caen, morte hier à l'auberge du Grand Hôtel, dans
la nef.
11 avril Me David Regnauld Maheust, ci-devant exempt de la maréchaussée de France à Bayeux, lieutenant de l'hô-
tel royal des Invalides, 70 ans.
13 » Marie Poitevin, fe Nicolas Mauny, md droguiste, 68 a. 25 mai Marguerite de Lagouelle, ve Jacques Le Clerc, puis Robert Mallet, mtre chandelier, bourg. de Bayeux,
décédée chez le curé de Sully, 77 ans.
16 oct. Luce Le Doray, ve du sr Deslongchamps Maheust, puis du sr des lsles Lefèvre, 74 ans.
1773 9 nov. N. d. Marie Louise Godard, va Lemonnier, proc. du roy en él., 68 ans, par Le François La Fontaine, curé
de SI Exupère.
16 déc. Mess. Denis Hervé Le Roy, esc., sr de SI Sauveur, av' au Conseil supérieur et en baill., 22 ans.
1774 4 mai N. d|le Marie Françoise Néel de la Caillerie, 70 ans. 26 juillet Gabriel Mounniot, ci-dev. md chapelier, 65 ans. 24 oct. Marie Eugénie Duruel, fe Louis Laurent, md aubergiste, 36 ans.
28 nov. Me Jacques Folliot, bourg., 83 a., aile de tous les Saints. 1775 15 mai Me Germain Pierre Gouesmel, mtrB chandelier, 45 ans. 13 juillet Me Nicolas Mauny, md droguiste, bourg. de Bayeux, 85 ans.
2 août Anne Françoise Viger, fe Jacques Olivier Duhamel, av' en Parlement et au baill., cons. du Roy, lieut. gén. de
l'amirauté de Bayeux et échevin de la ville, 37 ans.
1776 11 janvier Marie Anne Le Dorey, ve Clément Jahiet, bourg. de Bayeux et greff. de l'officialité, 66 ans.
29 juillet Pierre Robert Le Vanier, bourg. de Bayeux, 34 ans. 19 août Pierre Antoine Duruel, bourg. de Bayeux et commis pour l'exercice de la charge de notaire royal et apos-
tolique de cette ville, 43 ans.
1777 21 janvier D. p. Louis Nicolas Le Métais, curé de S' Jean, 44 ans, chœur, par François Vimard, ancien curé de SI Mar-
tin de Bayeux, doyen de la chrétienté, présents Ni-
colas Le François La Fontaine, Augustin Anne Maresq,
Jacques Scelles, curés de SI Exupère, S' André, S'
Ouen du Château Louis Bernard Collot, supérieur
du Séminaire.
7 août N. d. Marie d'Etienne, va mess. Jacques Louis Patry, esc., sr de Vaux, 80 ans.
17 sept. Marie Magdeleine Elisabeth Onfroy, fe Etienne Guitton de la Croix, bourg. de Bayeux, 57 ans.
1778 11 mars Michel Etienne, aubergiste, 48 ans.
12 mai Jean Le Cieux, huissier, 51 ans.
VII.
S' FLOXEL
Cette paroisse fut réunie à S'-Symphorien le 28 mai 1709, à cause de la pauvreté et du délabrement de son église.
1625 3o nov. Magdaleine Paris, fille Philippe et Jeanne Rivière, a m. 22 déc. Bertrand Le Goupil, fils Jean, en présence des confrères de la Charité de S' Symphorien.
1626 35 août Gilles Le Coq, curé du lieu professeur au Collège de Bayeux, « mort en soignant jour et nuit les malades de
la peste», 30 a., à l'entrée de l'église, sous la tour (i).
1629 Charles Hébert, fils Henri, serg' royal, en présence de la Charité des Cordeliers.
13 oct. Marie Tostain, ve Jacques Hébert, en présence des Charités de Bayeux.
'630 7 avril Jacques Scelles, fils Michel, de Nonnant, demeurl à S' Floxel, en présence de la Charité des P. Augustins.
1631 23 juin Jacques Hébert, fils Henri en présence du curé de Longues, dom Jean Cochard pbre, religieux et sous-
prieur de S' Vigor-le-Grand, etc.
1635- 11 déc. Pierre Verel, en présence du sr curé de S* Sauveur, Me Jacques Héroult, et des Charités de Bayeux en la plus
grande partie.
1636 22 avril Guillaume Le Hérici, en présence de Me Jacques Héroult, pbre, chap. des Courtils.
1637 19 » Isabeau Fouin, ve en ires noces du sr Verel. 1639 31 janvier Catherine Le Diacre, fe Jean Le Goupil.
1655 16 avril Guillaume Hermerel, esc., cons. du Roy, rec. des tailles, 76 ans, au pied du pilier vis-à-vis la sacristie (2).
1666 25 » Olivier Hermerel, esc., aussi rec. des tailles, époux Louise Durand, 63 a., auprès de son père (3).
1677 7 mars Isabeau Vimard, 3 ans.
1678 18 février François Hubert, 67 ans.
1679 3 sept. Marie Le Saleur. ·
(1) Voir Béziers, page 90.
(2) Voir Béziers, page 96.
(3) Voir Béziers, ibid.
1684 14 juillet Gabriel Le Diacre.
14 août Jacqueline Vauchis, fe François Lejeune inhumée par Me Raoul Le Parfait, curé de la Magdelaine.
1692 18 février Anne Dolbel, fe Jean Le Héricy, 5o ans.
11 déc. Pierre Rinboult, 56 ans mois.
1696 27 mars François Quétisant, fils Germain et Catherine Robert, 3 a. 5, juin Pierre Le Diacre, 53 a. 6 m., devant l'autel de la Vierge. 24 nov. Jeanne Le Roux, fe Guillaume Mancel, 43 ans 6 mois. 1700 28 février Anonyme de Parey, esc., fils mons. Guy François, esc., baron de Combray et dame Marie Marguerite Poirier
de Taillepied. 2 mois, devant l'autel de la Vierge.
10 avril François Quétisant, fille Germain et Catherine Robert, 2 mois, devant l'autel Toussaints.
1701 7 oct. Pierre Quétisant, fils Germain, esc., 9 jours devant l'autel Toussaints.
1702 21 avril Dianne Quétisant, fe Jacques Lavoisne, 70 ans. ier août Marie Poictevin, \e Thomas Robert, 80 ans.
1703 2 sept. Germain Hue, 56 ans.
1704 2janvier Elisabeth Cosne, ve Pierre Baston, 78 ans.
170626 » Guillaume Le Héricy, 70 ans.
25 mai Anonyme de Combray, fils Guy, 6 jours.
1707 30 déc. CatherineHue,filleGermainetFrançoiseBaston,9m.i6j. 1708 14 août Nicolas Déprès.
1709 3 mai Marin Le Goupil.
VIII.
S1 LAURENT
Avant 1106, cette paroisse était dans l'enceinte de la ville. Il y a eu plusieurs églises successives. Le chœur fut allongé de 16 pieds en 1765, et exhaussé de 14 au-dessus de la nef.
? H. h. James Le Maigre, bourg. de Bayeux (i). 1475 5 6 sept. Guillaume-Raoul Vignel, pbre, chap. en la Cathédrale, curé de St Laurent, devant l'autel de la Vierge (a).
(1) Voir Béziers, page 98.
(a) Voir Bèziers, ibid.
1662 7 mars Mathurin, fils feu Mathurin Quima et Renée Scelles, 5 a. de SI Exupère.
1674 13 déc. Marin Vaultier, 80 ans.
1675 9 mars Elisabeth Onfroy, 23 ans.
8 avril Michel Onfroy, 14 ans.
1676 7 juin Me Nicolas Malenfant, 73 a., par Me Thomas Mannoury, archid. en la Cathéd.
26 oct. Marie de Brécy, fe Lespiney Rogier lieut. gén. en la vicomte, par le même.
1678 4 janvier Marie Costil, ve Michel Benoît, lieut. en l'amirauté de France, 95 ans passés.
7 août Marie Malenfant, 18 ans.
28 » Nicolas de Vaux, 4o ans.
1679 14 déc. Richard Le Petit, bourg, de SI Laurent, 60 ans. 1680 3 août Gyonne Malenfant, ve Jean Leforestier, 80 ans. 1681 23 » Jean Bonnemie.
1682 11 avril Gabriel Malenfant, 2 ans, par Thomas Lefort, neveu de Jacques Lefort, curé.
8 juillet Gabriel Lucas, 4 ans 6 mois.
4 sept. Marguerite Gohier, ve N. David, 55 ans.
1685 26 » Me Philippe Le Parfait, pbre, au-dessus des fonts, lieu de la sépulture de ses père et mère.
18 oct. Gabriel Rogier, fils du sr de Lespiney Rogier, Michel, lieut. gén. en la vic., de SI André, 6 mois, proche
l'autel Sle Anne. (Le reg. de SI André lui donne 14 m.)
1686 8 mars Françoise Le Barbey, fille Charles, esc., sr de Reviers, 3 ans.
21 avril Dlle Jacqueline Menard, fe Me Gabriel Rogier, avl 23 » Nicolas Bourrey, 35 ans.
1687 24 nov. Louis Halley, 78 ans, à côté des fonts.
28 » Suzanne Leforestier, fe Gabriel Jahiet, près la tombe de Me René Leforestier.
1688 21 février Me Michel Malenfant, cons. ass. en baill. et vic., 42 a 11 mars Jacqueline Malenfant, sa fille.
30 avril Blanche Françoise Bonnemie fille Jean-Etienne sr des Préaulx, parOlivierBonnemie, ch.de SI Patrice, 1 j.
3 juillet Dlle Madeleine Rogier, ve Michel Malenfant, cons. ass. 4 oct. Marie Le Parfait, fe Louis Verson, 67 ans.
1688 i<y nov. Jean Blanlo, pbre, curé de S' Sulpice y décédé dans la chap. S'e Anne, place de la sépulture de son père.
1689 août N. Bonnemie, fille J. B., sr des Préaulx et Françoise Rogier.
25 sept. Me Joachim Blanlo, huissier.
26 » Marie Madeleine Rogier, fille Me Michel, sr de l'Espiney, 3 ans.
1690 Il janvier Jean Souef, 55 ans.
3o mai Etienne Leprovost, 45 ans.
1691 ao avril Dlle Françoise Rogier,fe J. B. Bonnemie, sr des Préaulx. 27 juin D"e Marguerite Rogier, fille Me Gabriel Rogier, avt, 28 à 30 ans.
1694 2 janvier Me Gabriel Rogier, avt inhumé par MM. du Chapitre. 1695 27 sept. Marotte Gardin, fe Joachim Langlois, 73 à 74 ans. 1696 29 oct. Sébastienne N. fe Loisel.
1697 26 nov. Catherine Collibert, fe Jean Lecompte.
28 » Guillemette Leforestier, 8o ans.
1698 16 mai Marie Leclerc, Me Leclerc, huissier, 5 ans.
1699 10 août Jean de Gouet, esc., sr des Essarts, mari de Françoise Campain.
1700 20 sept. François Pitard, fils du sr de la Fosse, 18 ans. 1701 12 février Jeanne Lemaigre, 80 ans.
20 » Paul Leharibel, d. Lavigne, hôtelier au Louvre.
29 avril Jeanne Bailleul, fe Michel Rogier, esc. sr de Lespiney, lieut. en vie.
as déc. Jean de Vaux, fils Simon, 21 ans, près les fonts.
1703 12 avril Michel Jahiet, fils du sr Jahiet, bourg, de la paroisse. 1705 » Jacques Lefort, pbfa, curé du lieu, devant le grand autel, prés. Jacques Maloisel et Joachim de la Haye, pbres,
ce dernier desservant l'église.
1706 15 février Jacqueline Barbey, fe Me Michel Pitard huissier au grenier à sel.
20 juillet Me Michel Pitard, veuf Jacqueline Barbey.
1707 6 juillet Jean Michel de Malenfant, gendarme de la garde du Roi.
1708 19 février Françoise Campain.
Ier oct. Nicolas Nicolles, brigadier au grenier à sel.
1709 27 février Jacqueline Gosselin de Goville.
1709 17 mars Jacques Rossel, sr de la Huderie.
7 juin Jeanne Marie Jean, 77 ans.
1710 3o mai Philippe Faucon, 32 ans.
7 juillet Michel Leriche, pbre, obitier, 7o ans.
1711 5 nov. Anne Jahiet, 13 ans.
22 » François Thomas Jahiet. acolythe.
1712 19 oct. Marie Halley, ve Pierre Lebourgeois.
23 » Anne Halley, fe Me Borel, de Renchy.
1713 27 mai D"e Françoise de Grandval, 25 ans.
1715 2 janvier Joachim Langlois, mégissier, 86 ans.
24 nov. D"e Thérèse d'Orbigny, 78 ans.
17 16 11 » Julien Rogier, cons. du roy, esleu en él., 49 ans. 171 7 4 mars Barbe Hébert, 60 ans.
17 18 18 août Gilles Adeline, bourg, de Bayeux, 80 ans.
1719 31 » Jacques Bouré, 35 ans, domestique chez M. Launé-Hue, vie. gén., de S1 Sauveur.
1720 4 janvier Marie Gosselin, ve Julien Rogier, cons. du roi, chœur, par permission et sans attribution de droit.
1723 11 avril Dlle Marie Françoise Lequeus de Varville, 9 ans. 8 août Dlle Monique Lequeus de Varville, 9 ans.
1725 5 sept. Jeanne de Beauval, 70 ans.
1730 10 » FrançoisedeVaux,veJacquesde Baudre, bourg.de Bayeux. 25 nov. N. et disc. pers. Clément Lequeus, lieut. gén. ancien civil et criminel, dans le choeur, par permission d'An-
toine Le Fort, ch° sgr et patron de S' Laurent, vie.
gén. de l'évêque.
1731 12 juin Marie Simonne Lequeus de Varville, 9 ans. 23 juillet Michel Durozier, bourg. de Bayeux, 85 ans.
1732 5 mai Nicolas Lequeus de Varville, 12 ans.
1733 23 mars Louis Adeline, md bourg. de Bayeux.
1736 24 août Jacques Adeline, bourg. de la parr., 72 ans. 1737 12 avril Joachim de Lesnerac, esc., sr de Mesniville, choeur, par pure considération et sans aucune attribution de droit,
par permission de disc. pers., Mu Hébert. che de b'
Laurent et patron du lieu.
1744 16 janvier N. d. Françoise Hélie de Clinchamps, ve Clément Lequeus de Varville, lieut. gén. et anc. viconte de
Bayeux.
1745 J5 avril Marie Anne du Bousquet, ve Nicolas Le Lorier, sr de Torteval, 85 ans.
28 mai Marie Louise Françoise du Thon de Bretteville, 29 a. 6 m. 13 nov. Marie Chalopin, fe Laperruque, 70 ans.
1746 30 janvier Michel Rogier, sr de TEpinay, lieut. gén. hon. en vic., 98 ans, chœur, par permission de Me Hébert, che
patron.
1747 11 mars Dlle Marguerite Le Fillastre, ve Jean de Guienro, esc., 69 ans.
9 nov. Françoise Adeline, 72 ans.
1748 13 avril Marie Anne Rogier, J9 ans.
1749 26 » Michel J. B. du Pouché (Dupucey ?) Rogier, 20 ans. 1750 31 janvier Gabriel du Rozier, sr de la Londe, bourg. de Bayeux, 66 ans.
10 sept. Madeleine Folliot de Dosville (Folliot Dozeville ?), f* Paisant, sr des Vallées, 32 ans.
1751 Ier mars .Robert Le Fillastre, pbre, curé du lieu, 70 ans, chœur, par Me Gouet, curé de S' Loup, doyen de la chré-
tienté. Il mourut subitement en disant la messe.
1752 24 sept. Marie Anne Rogier, ve Le Brethon, esc., décédée à S' Patrice, 62 ans.
1756 31 janvier Marie du Rozier, ve Nicolas Poidevin, 70 ans, nef. 1757 ier février N. pers. Alexandre Léonor de Cingal, décédé à S' Sauveur, 45 ans.
Ier » N. d. Legrand du Ca(s)telet, fe Jean de Monfiquet, esc., chevr de S' Louis, 48 ans, nef.
23 oct. Gabriel Augustin de Roncherolles, sgr de la Bazoque et de la Londe, 5o ans, chœur.
1758 22 » Françoise Le Vaillant, ve Guillaume de Courseulles, chev., sgr de la Bréviaire, anc. cap. d'inf., 72 ans.
29 » Marie Gouville, fa Michel Liégard, aubergiste.
3 nov. Marie Maufras, ve Jean James, bourg. de la parr.
1764 19 février Jean François de Canivet, chev., sgr du Molay, 78 ans, chapelle de la Vierge.
1766 23 mars Pierre Sevestre, md épicier, 62 ans.
1768 24 février Louis Cauvin, 72 ans.
24 sept. Jacques Labrèque, pbre, curé du lieu, 44 ans, chœur, par Me François Vimard, doyen de la chrétienté.
1769 12 déc. Gabriel Philippe Moisson, bourg. de Bayeux, 22 ans. 1771 2 nov. Anne Charlotte Le Petit du Longpré, fe Philippe Le Queus, proc. du roy des eaux et forêts, 27 ans, nef.
1773 25 janvier François Bidot, bourg. de Bayeux, 60 ans. 27 déc. Laurent Gosselin, sr de Longeau, 5o ans.
1774 3 mars Catherine Le Haribel, ve Durozier, sr de la Londe, bourg. de Bayeux, 80 ans, nef.
25 mai Marie Anne Moisson, fe Jean Anne d. Lefébure, md de dentelles, 35 ans, nef.
27 juin François Langevin, concierge aux prisons du Conseil Supérieur, 63 ans.
1775 19 janvier Suzanne Dufour, ve François Seignet, 76 ans, nef. IX
SI LOUP
Cette paroisse était divisée en deux parties St Loup sur, qui composait le faubourg, et St Loup hors qui comprenait la campagne. L'église était située à l'extrémité du faubourg, vers la campagne.
1610 29 juillet Magdeleine de Baussy, fille n. h. Marc de Baussy. 1611 10 mars Catherine Bougourt, fe Michel Capelle, bourg. 1612 28 août Françoise Bunel, ve M' Gille Le Parquoys, avt. 14 sept. Me Jacques Hubert aux jouxte de la cornière de l'autel N. D.
1613 28 mars Perrette Hélyes, ve n. h. Claude Caillet.
22 déc. Me Adrien Le Meauffays.
1614 i7oct. Michel Capelle, l'ainé.
1615 23 juin Perrette Le Maroys, fe Lucas Vautyer.
161 7 18 janvier Noelle Le Parquoys.
22 avril Vén. p. Me Jean Le Boullenc, pbre, ci-devant curé de Trévières, chœur, entre les deux huys du chancel de
ladite église.
1618 8 nov. Pierre de Baussy, esc., nef près la tour.
1619 Marie du Hamel, f'n.h. Me Thomas Le Mercier, cons. ass. » Jean de Bougran, sr de Nilly.
» Michel Bunel, esc., ch. de Cully, curé de Housteville, fils n, p. Germain Bunel, sr des Isles.
j6i9 » N. h. Antoine Hélyes, sr du Muterel.
12 déc. Marguerite de Bonnissent, ve Me Jean du Hamel, s' de Baussy, chap. N. D.
1620 29 février Jeanne Vautier, fille Lucas, grande chapelle de l'église. 27 avril Marc de Baussy, nef près l'autel Ste Marguerite.
1622 ier nov. Jean de Baussy. nef.
1623 22 mai Marthe Blet, ve Pierre de Baussy, esc.
1624 18 avril Jeanne du Bousquet, fe n. h. Jean Blondel, sr de la Rozière, sous le crucifix.
1644 17 juin Me Charles Hacquemans, av'.
1645 2 déc. Raphaël de Chantelou, sr du Molé, esc.
1646 14 janvier Jean Cauvin.
2 mai Jean Bunouf, bourg.
1649 2o août Me Gabriel Bonnemie, pbre.
1650 9 janvier Germaine de Monceaux.
2J juin Anne Née, ve Thomas Le Marois.
29 » Jean Le Masson.
1651 13 août Jeanne Le Noel.
1652 7 juin Georges Le Meigre.
3 oct. Me Jean Le Gambier, phre, obitier de céans.
1653 4 janv. Guillemette Vauquelin, ve Raphaël Alexandre. 1654 31 mai Christophle de Chantelou.
1656 19 janvier Marie Tanquerel, ve Jean Cauvin, de S' Exupère. 1657 8 avril Jean Blanlo.
10 » Magdaleine Totain, fe Charles Alexandre.
1658 29 janvier Marin de Baussy, fils Charles sg' des Arbretz. 1659 23 » Guillaume Laloe, 50 ans.
3o mai Jean Daniel, pbre.
12 déc. Charles Lemesle, 20 ans.
» Louis Le Noelle.
1660 23 juin Thomas Bourdon, fils aîné de Me Estienne.
1662 22 avril J. B. Blanlo.
a8 » Catherine Pellevey, fe Guillaume Cousin.
1663 16 juin Jeanne Flambart, fe Me Germain Cauvin, serg., 35 ans. 17 sept. Barbe du Pont, fe n. h. Marc Le Barbey.
28 » Françoise Blondel, ve Raphaël de Chantelou, esc., s' de Molles.
1664 27 mars Perrette de Baussy, fe Me Estienne Bourdon, 75 ans.
1664 31 oct. Catherine Bourdon, fille Charles.
20 nov. Jacqueline Papillon, fe Jean Bonnemie, 70 ans.
1665 13 avril Guillaume Burel, 22 ans.
31 juillet Marie Cabot, fe Simon Cousin.
ier nov. Me Estienne Bourdon, 75 ans.
1666 9 janvier François de Baussy, sergt 75 ans, de Brunville, nef. ier nov. Chapelle N. D. Pierre Née, fils Richard, et Marie du Rosier, décédée dans la maison des hoirs Jean Chipel,
sise proche les fossés de la ville.
8 nov. Nef. Jeanne Bunouf, fe Alphonse Laurent barbier à Bayeux, 45 ans.
2 déc. Nef. Jean Laurent, fils Alphonse et Jeanne Bunouf, décédé maison Thomas Vitard, proc. en baill. et vie.
13 à 14 ans.
1667 5 janvier Nef. Charles Le Mesle, droguiste, 60 ans.
4 février Nef. Marie Le Haribel, ve François Le Marois, 7o ans. 8 mars Jean Bonnemie, boulanger, 86 ans, nef.
ier juin Nef. Pierre Le Haribel, 68 ans.
24 déc. Robert Née, fils Richard et Marie du Rozier, 7 mois, chap. N. D.
1668 6 janvier Nef. Jean Bonnemie, fils Denis, huissier audiencier, 7 j. 1669 3 février Catherine Dolbel, ve en dernières noces de Charles Brazard, esc., sr de Couvert, 66 ans.
15 mai Nef. Etienne Fleury, fils Marc, chirurgien, et Perrette Le Haribel, 2 ans.
5 juillet Nef. Catherine Le Bouvier, fe Michel Le Marchand, 25 à 26 ans.
8 » Simon Pouétil, boulanger, 28 ans.
29 sept. Gilles Burel, fermier du sr du Fresne Baussy, 55 a., nef. 15 oct. Marie Le Véel, fille Jacques et Hélaine Auber, i an, nef. 23 » Marie Hue, fille Jacques et Marie Barbé, 12 j.
1670 28 février Félix Gavarre, sergt 50 ans.
30 mars Nef. Marie d'Estria, ve Germain de Baussy, 76 ans. 18 avril Nef. Jacques Douétil, fils feu Simon et Jacqueline Gavarre, 16 à 17 m.
22 oct. Chapelle N. D. Marin Turgis, fils Thomas et Jeanne Binet, 6 sem.
25 déc. Chœur. Raphaël de Chantelou, esc., sr du lieu.
1671 26 janvier Nef. Michel Dolay, fils feu Marin, chirurg., et Marie Maresq, 8 à ans.
28 déc. Nef. Catherine Le Marois, ve François de Baussy, 72 a. 167s 29 janvier Nef. Jeanne de Gassier, fe Antoine André, esc., sr de Monts Arganchy, 80 ans.
20 février Chap. N. D. Estienne Le Comte, 28 ans.
30 mars Nef. Magdeleine Le Véel, fille Brix et Jeanne Auber, '22 jours.
12 sept. Chap. N. D. Jeanne Le Clerc, fille Guillaume et Marie Vautier, 18 ans.
7 déc. Nef. Richard Le Cœur, 5o ans.
1673 3o mai Nef. Charles Cauvin, fils Germain et Catherine Nicolle, 9 ans.
1675 9 janvier Charles Le Privey, fils Jacques et Françoise Bunouf, 7 ans, nef.
28 juillet Françoise Jeanne, ve Jean Le Masson, 60 ans, nef.
20 nov. Guillaume Le Clerc, cabaretier, 54 ans, chap. N. D. 1676 26 mars Louise Merline, fe Me Pierre Le Maigre, avt en élect., chap. N. D.
23 sept. Me François Cupercy, pbre, choriste.
18 oct. Jeanne Bonnemie, ve Philippe Gavarre, chap. N. D. 2 déc. Catherine Pitet, fe Nicolas Daniel, S5 ans.
5 Jean Le Maigre, 75 ans, chap. N. D.
1677 22 février Anne Balargent, fe Guille Cousin, 74 ans, nef. 7 avril Jean de Baussy, 36 ans, nef.
23 juin Marie Guillebert, 9 à 10 ans, nef.
1678 21 » Jeanne Hervieu, fe Gieffroy Benard, 45 ans, chap. N. D. 13 oct. Me Marc Barbé, sr d'Arnouville, 85 ans, chap. N. D. 4 déc. Me Ambroise Quétissens, pbre obitier, 60 ans, dans le portail de l'église.
1679 31 août Perrette Rocquier, f° René Amé, 60 ans, chap. N. D. 23 sept. Jeanne Martin, 4o ans, nef.
26 » Antoine André, sr de Moon-Arganchy, 60 ans, nef. 22 oct. Jacques Leclerc, fils Thomas et Jeanne Desmaresq, 3 ni., chap. N. D.
1680 6 janvier Gion Le Haribel, 70 ans, nef.
10 mai Nicolas Aubin, chap. N. D.
26 juin Marguerite Coullard, fille Me Charles, changeur, 13 a.
1681 24 janvier Me Gion Alexandre, pbre obitier, 5o ans, en la place de sa famille, à la porte du cimetière.
17 oct. Gabriel Le Breton, esc., 53 ans, nef, proche du chœur, sous le crucifix.
10 déc. Magdeleine Bonnemie, 7 ans.
1682 Ier avril Catherine du Quesné, fille Bénédit Brazard, escr s' du Quesné, 7 ans.
1683 12 mai Raphaël Alexandre, 68 ans.
26 déc. Nicolas Daniel, 69 ans.
1685 5 août Pierre Artur, 43 ans.
1686 8 février Louise du Closmesnil, 40 ans, chap. N.-D.
21 août Françoise Petitcœur, fe me Jacques Bougourd, procr 1687 1500t. Alphonse Laurens, 63 ans, près les fonts.
Marie Desmares, ve Jehan, 75 ans, nef.
1690 i'r juillet Geffroi Benard, praticien, 56 ans, chap. N. D.
1692 oct. Jacques Guillebert, esc., avt à Bayeux, fils Jean, esc., s' de la Croix et feue Sébastienne Cailly, 28 ans, proche
la chaire.
1693 7 nov. Elisabeth Sanxon, ve Alphonse Laurens, 60 ans, proche la petite porte de Bayeux du devers les fonts.
Il déc. Me Jean Bonnemie, sr des Préaux, 42 ans, chap. Sainte Marguerite.
1694 9 avril D. et v. p. M'Vincent Lagouelle, pbre, proche le Crucifix. 13 sept. François de Baussy, 70 à 71 ans, chap. Ste Marguerite. 1696 12 avril Marie Tallent, fe me Jean Bonnemie, 56 ans, au-dessous de la chapelle Ste Marguerite.
18 nov. Jeanne Cailly, 78 ans, proche la chaire.
1697 2 nov. Me Jean Bonnemye, demeurant au hamel de Brunville, 78 a., au-dessous de la chap. Ste Marguerite.
1699 23 mai Olivier Bonnemie, fils Me Olivier, s' des Isles, cons. esleu à Bayeux et Magdeleine de Couvert, 6 mois, au-
dessous de la chap. Ste Marguerite.
15 nov. Me Thomas Le Haribel, 54 ans, proche la porte allant à la tour.
1701 4 janvier Me Charles Coullard sr le Changeur (sic), 63 ans, mort dans sa maison de Brunville, nef, vis à vis la chap. N. D.
1702 i<* sept. Catherine Bourdon, ve Gion Le Haribel, 83 ans, nef, vis-à-vis la tour.
1702 iodée. Gionne de la Mare, ve Raphaël de Chanteloup, esc. 86 ou 7 ans, chap. N. D. à côté de l'autel contre la nef.
1703 3 août Me Toussaints Roussel, de S' Sulpice de Paris, 70 ans, chap. N. D. jouxte l'autel du côté de Bayeux.
1705 4 février Me Gabriel Bonnemie, 5o ans, vis-à-vis des fonts du côté de Brunville.
10 déc. Marie Cailly, 90 ans, proche la chaire.
1707 19 nov. Jean de Cabazac, esc fils feu Olivier, esc., et Louise de Godefroy, 7 ans, chap. N. D.
8 déc. Marie Anne Dolbel, fille Nicolas, esc., lieut des Eaux et Forêts, et Françoise de Campion, 8 ans, chap. N. D.
proche le balustre.
1708 20 janvier Claire Le Haribel, fille Me Jacques et Claire Hermerel, 5 ans, vis-à-vis l'autel Ste Marguerite.
31 déc. Catherine Le Haribel, fe Me Louis Sandrine, cons. subst. du proc. du Roy à Bayeux, ^8 ans, proche la chap.
Ste Marguerite.
1710 5 mai Françoise Cousin, fe Marc de Baussy, esc., sr d'Asnières, 55 ans, chap- Ste Marguerite, de S' André.
14 sept. Jacques Le Haribel, fils Me Jacques et Claire Le Haribel, 17 mois, au-dessous de la chap. Ste Marguerite.
1712 14 mars Me Louis Sandrine,subst. du roy, trésorier de cette église, 58 ans.
1714 17 janvier Magdeleine Deschamps, 90 à 91 ans, au-dessous de la petite porte.
1716 22 février Magdeleine La Vieille, ve Mr Descallier, chap. N. D. vis-à-vis l'autel.
1717 janvier Catherine Nicolle, ve Germain Cauvin, 60 ans, proche les fonts du côté de Bayeux.
5 » Etienne Hamel, fermier de M. du Cayer, au hamel de la Mare, 60 ans, bas de l'église du côté de Brunville.
1718 11 sept. Françoise Varin ve Michel, proc. à Bayeux sœur du curé de céans. 69 ans, proche l'autel de la Vierge, du
côté du balustre.
1719 2^ mars Me Nicolas du Fresne, dem' en sa maison au pont Rocq, 60 ans, au-dessous de la petite porte.
1720 Renée Olive. f° Bernardin Cardine fermier à la Motte 63 ans, nef du côté du couchant.
1720 20 avril Une fille d'un jour, née de Michel Ronnemie, sr des Préaux, cons. ass., et d'Elisabeth Molandain, nef.
27 sept. Françoise Le Grain, fe Me Douesnel.
1721 29 » Louis Thomas Sandrine, 34 ans au-dessous de la chap. S' Michel.
1722 ier avril Susanne de la Folie de Baudres, 69 a., chap. N.-D. 1723 7 mars Olivier Bonnemie, 65 ans, nef du côté de la chap. de St Michel.
6 avril Marie Sandrine, fe Nicolas Paysant, 4o ans.
19 » Me Nicolas de Launé, pbre habitué, 35 ans.
1724 21 août Jeanne Pigache. ve Estienne Hamel 60 ans, proche la grande porte de la nef.
1725 13 oct. Madeleine Radulphe, ve n. h. François Théroude, esc., sr de Fatouville, et n. h. Gabriel de la Folie, sr de
Thionville, 72 ans, chap. de la Vierge.
1727 22 mars Jacqueline Madeleine de la Folie, fe Jean Louis Le Haribel, lic. aux lois, 38 a., nef, proche la chap. Ste Mar-
guerite.
ter sept. Madelaine Sallent, fe Richard Damigny, fermier de la terre de Baussy, 56 ans, nef du côté de Bayeux.
1728 22 mai Me Nicolas Paisant, 48 ans.
29 » V. et d. p. Me Michel Varin, pbre, curé de céans 76 ans, chœur.
26 juin Madeleine Le Vaillant, ve Mess. Suhard esc., sr de Glatignv, 90 ans, nef, du côté de Bayeux.
1729 31 mars Me Jacques Bonnemie, pbre, vie. de céans, 40 a., nef, par le curé de la Poterie, préf. de la confrérie des pbros.
1731 18 » Me Pierre Le Haribel, sr de la Guerre, 80 ans, au milieu de la nef vis-à-vis son père.
25 sept. Jeanne Suhard, ve Mr de la Ménardière, esc. chap. de la Vierge.
1732 19 février Marie de Baussy, ve du sr Dupuis, 70 ans, chap. Sie Marguerite.
1733 3o janvier Anne Hallard, fe Thomas Carabœuf 32 ans, nef, proche la balustrade de la chap. de la Vierge.
3 mars Ester Genas, fe Me Pierre Cauvin, proc. en él., 78 ans, proche les fonts.
27 juin Marie Anne de Beaugendre, 18 ans, fille feus Jacques,
esc., sr des Essarts, et n. d. Jacqueline Le Patou et
nièce de M. du Moley, chap. de la Vierge.
1735 11 août Jean de Véchy, 17 ans, nef.
3o déc. Me Thomas Le Haribel, sr de Courteil, cons. aux juridictions de Bayeux, 39 ans, nef, proche la chap. Ste
Marguerite.
1736 6 août Marie du Moncel, fe Me Brunville Coullard, cons. ass. aux jurid. de Bayeux, nef, proche le balustre de la
chap. de la Vierge.
1738 9 nov. Me PierreCauvin, proc. enél., 72 a nef (de St Sauveur). 1740 21 sept. Me Jacques Thouesny, pbre, curé de céans, 48 a., chœur du côtédel'Epitre, par Me Jacques Boivin, pbre, chap.
des Courtils, préfet de la confrérie St Révérend.
1741 12 août Me Michel Bonnemie, sr des Préaux, cons. du roy en bail, et vie, pr. la balustrade de la chap. SteMarguerite.
1742 24 mars J. J. Le Marcand, 51 ans.
4 nov. Susanne Scelles, ve Robert Guillebert, esc., 80 ans. 1746 9 juin Jean Morel, esc., sr de Servigny, 14 a par Me Charles Bonaventure Champignolle, pbre de la mission.
1747 28 oct. Henry Robert Le Noel, esc., sr de Canville, 75 ans. 1748 10 janvier Magdeleine Fleury, ve en dernières noces de Nicolas Julien, sr de la Héberdière.
22 avril N. d"e Susanne Le Noel de Canville, 75 ans.
1749 21 oct. Robert Douesnel, bourg. de Bayeux, huissier appariteur de l'officialité, 70 ans.
1750 3o janvier Claire Thérèse d'Hermerel, ve Jacques Le Haribel, 90 a. 23 nov. Antoine Gabriel de Réchignac, recev. des aydes, 23 a. 1751 1 19 nov. Lambert Bonnemie, sr des Préaux, lieut. au régt Dauphin français cavalerie, 30 ans.
1753 21 février Gabriel Léonard de la Haye, sr de Baussy, garde de la porte chez le roy, 50 ans.
14 avril Marie Fleury, ve Antoine Canivet, archer de la prévôté de Normandie, 80 ans.
1754 26 août Thomas Jean Le Parsonnier, sr de la Piquerie, major de la bourg., 55 ans.
1755 4 janvier D. p. Luc Charles Faucillon de l'Epiney, pbre, 70 ans. 1756 4 » N. d. Louise Elisabeth de la Ménardière, ve Henry Robert Le Noel, esc., sr de Canville, 80 ans.
1757 M avril Jeanne Françoise Louise du Bois de la Motte, fe Nicolas Michel de Rotz, esc., sgr de la Madelaine et de S« Lam-
bert en partie, 45 ans.
22 » Guillaume de Rotz, esc., sgr de la Madelaine et de S1 Lambert, 20 ans.
1760 23 janvier N. dlle Le Patou du Moley, 3o ans.
22 mai N. dlle Françoise Le Noël de Canville, 50 ans.
1 nov. Catherine de la Mare, fe Me Jacques François Le Vanier, bourg. de Bayeux, 60 ans.
1762 2 février Claire Françoise Le Haribel, fe Georges Aveline, sr de Courtaudin, 60 ans.
14 » N. d. Marguerite de Rotz de la Madelaine, ve mess. Olivier de Baudre, sr de la Poterie, 50 ans.
17 7 » Marie Madeleine Renée Le Parsonnier de la Piquerie, 21 a. 1763 5 avril Madelaine de la Vieille, ve Michel Cotard, 92 ans. 1765 17 mai Me Jean François Marc Le Parsonnier, sr de la Piquerie, 30 ans.
Ier juin François Thomas Le Haribel, sr de la Guerre, 21 ans. 13 » Me Louis Thomas Le Haribel, pbre, chap. en la Cathéd., 33 ans.
1767 24 nov. Marie Martin, ve Guillaume Paisant, 78 ans.
1768 31 mars Françoise Le Haribel, fe Gabriel Bonnemie, sr des Isles, 65 ans.
1769 11 oct. Jacqueline Catherine Le Haribel de la Guerre, 26 ans. 1770 20 mai Guillaume Fleury, chirurgien, de S' Ouen.
1771 10 juin D. p. Me Mathieu Douesnel, pbre, de la paroisse, 39 a. 8 sept. Marie Charlotte Julien de la Héberdière, fa Jean Charles Tostain, anc. notaire, 60 ans.
1772 2 avril Marie Madeleine Le Monnier, fe Marc Fleury, major de la bourg., 48 ans.
1773 23 janvier Jeanne de Baudre, ve Mess. Louis Le Patouf, sgr du Moley, St Sauveur, Brucheville et autres lieux, lieut.
gén. en vie.. 70 ans.
r9 mars Mess. Jean Charles François Adoubedant, sgr de Rauville des Pieux, et autres lieux, cons. au Conseil supé-
rieur de Bayeux, 45 ans.
1774 5 oct. Jean Louis Le Haribel, cons. du roy, lieut. en la maîtrise des eaux et forêts, 80 ans.
1774 io nov. N. d. Marie Borel, ve Marie Hervé Jean François Le Pelletier, sgr de Molandé et Alais.
1775 24 avril Madeleine Jean de la Mare, fe Jean Antoine Le Vieux, bourg., 75 ans.
16 déc. François Douesnel, huissier appariteur en l'officialité, 62 ans.
1776 25 août J. B. Noel Douesnel, av', 30 ans.
1777 2 mars Madelaine Charlotte de Roncherolles, ve Mess. Henry Charles de Couvains, chev., sgr et patron, et haut
justicier de Couvains, Pleines Œuvres et autres lieux,
72 ans.
9 mai Anne Marthe de Canivet, ve Jean Thomas Le Parsonnier, sr de la Piquerie, major de la bourg., 77 ans.
6 août N. h. Pierre de Vernay du Cayé, pbre, ch. de Cussy, 84 a. 30 sept. Noel Nicolas Le Vieulle, bourg., 66 ans.
16 oct. Marc Fleury, major de la bourg., 79 ans.
1778 2 avril Louis Legras Desjardins, md drapier, 46 ans. X
LA MADELAINE
Cette paroisse, située au pied des murs de la ville entre St Jean et S' Martin, était fort peu étendue.
1587 14 juillet Lubin ou Lubinet Le Breton (i).
1605 13 juin Nicolas Le Breton, fils Lubin (i).
1628 ier juin Pierre Phelippe, chapelle de Buisson, par Me Robert Davauleau, pbre, curé de St Symphorien.
8 nov. Catherine Pinel, fe Pierre Lechesne, sr du Caretier, par Aumont, curé de S' Vigor, che de Cully.
ier déc. Jacques Le Breton, par Me René Le Forestier, pbre, chap. des Courtils.
1630 13 mai Martin Rault, fils Michel, chap. N. D., par le che de Feuguerolles.
2 déc. Amiel Duval, fe Pierre Masure.
(1) Voir Béziers, page 102. Ils portaient d'argent, au chevron desable, accompagné de 3 hermines, a et 1.
1632 15 nov. Jean Phelippe dans la chap. de Buisson par Me François Heuste, curé de céans.
1634 25 sept. Michel Hardouin, sr de la Chaussaye (Saussaye?), 33 a. 30 nov. Bonne Agnetz, fe Thomas Philippe, 5o ans.
1635 7 » Anne Ménard fe Mathurin Vanguère trésorier de la paroisse, 25 ans.
1636 14 janvier Michel Raoul, enquesteur pour le Roy et prés. au grenier à sel 45 ans chap. N. D. par Michel Rocher,
che de Bernesq, pénitencier et vie. gén. de l'évêque,
assisté d'une douzaine de Mess. du Chapitre.
6 oct. Angénine (-géline ?) Fouques, fe Bertrand Desprès, 40 a. 1637 15 juillet Toussaint Levallois, 50 ans.
1638 23 oct. Henri Pinel, 72 ans.
1639 17 janvier Jean Masure, fils Pierre, 30 ans, de S' Exupère. 25 sept. Robert de la Guerre, bourg, de la Magdelène, 32 ans. 26 » Jacques Basley, 25 ans.
1640 12 janvier Germain Poullain, ve Philippe Heuste mère du curé, 80 ans, nef, du côté de la maison qui fut Hardouyn,
par Me François Descrametot,ch. de Mathieu, et curé
de S' Georges, présence de CharlesOsmont (Aumont),
che de Cully et curé de S' Vigor, Mes Jacques Pou-
chin et Pierre Briand, gr. vie. de la Cath.
29 déc. Jacques Le Brethon, fils François. 26 ans, nef.
1641 24 avril Richard Vaultier, pbre obitier, éo ans, choeur, du côté et contre la muraille du (presbytère?), par Me Robert
Daveauleau, etc.
12 mai Michel Levallois, fils Toussaint, 3o ans, nef.
Catherine Agnetz, 5o ans, proche les fonts.
20 sept. Jordaine Lenepveu, ve Jean Philippes, décédée à Tracy chez Me Hudebert de la Noe 7o ans, chap. St
Jacques.
18 oct. Marie Le Moigne, fe Gabriel Javallet, 30 a., nef.
Guillaume Penelle, 74 a., nef, proche les fonts.
1642 12 mars Germain Hardouin, 22 ans, nef.
12 avril Barbe Maquière, fe Germain Descrametot esc., sr de S' Georges, par Me Michel Rocher, ch. de Bernesq.
25 » Colasse Croslebois, ve Guillaume Duvigney, 7o a. nef. 19 juillet Jean Le Brethon, 82 ans, nef.
1643 24 mars Françoise Le Grand, ve Pierre Philippes 60 ans, chap. S' Jacques.
15 nov. Isabeau Guernet, fe Jean Ménard, huissier, 50 ans, nef. 1644 15 janvier Guillemette Le Brethon, ve Cléophas Costil, 70 ans. 15 août Gionne Hasley, fe Pierre Masure, 45 ans, nef. 15 sept. Philippe de Couvert, fils Philippe, 22 ans, nef. iet nov. Jeanne Jean, fe Guillaume Dubosq, maître faiseur d'eau.de-vie, 22 ans.
1645 23 février Pasquette Delaporte ve Guillaume Penelle 60 a. nef. 4 sept. Isabeau Guillemette, fe Pierre Masure, 50 ans. 1646 2 mai Guillaume Raoul, sr de la Guerre, 31 a., chap. N. D. 1649 24 janvier Pierre Torel, mort au Croissant, de S' Symphorien. 13 février Marie Le Brethon, ve Jacques Laniepce, 35 ans. 1650 23 mai Marin Basley, 34 ans 6 mois, nef.
25 juin Thomas Philippe, bourg. de la Madeleine, 70 a., nef. 16 août Philippe Jean, custos 24 ans 6 mois chap. SI Jacques, contre la paroi au coin du côté de l'épître.
11 sept. Jorette, fe Philippe de (Couvert), hostelier aux 3 rois, 7o ans, nef.
14 b Catherine (de Couvert), sœur Philippe, 7o ans, nef. 1655 ler janvier Jacques Le Roy, 80 ans, nef, contre le gâble, derrière les fonts.
14 » Marie Touffaire, fille Antoine, 27 ans 6 mois, nef, auprès de sa mère.
1654 la » Catherine Bougourd, f Louis Duhamel, chir., de S' Symphorien, 47 ans, nef.
14 avril Marin Tanquerel, bourg., 52 ans, nef.
9 juin Hélène Crestay (-ey), fille Gilles, 19 a., chap. S, Jacques. r3 sept. Philippe de Couvert, 75 ans, nef, devant le crucifix. 3 ? Catherine Capelle, ve Jacques le Royer, 84 ans, nef. 8 avril Marguerite Descrametot, fe Jacques de Talvas, esc. sr du Pray, av', 35 ans.
2 mai Catherine Lemarois, fa François Desmares md drapier, 86 ans, nef.
io mai Alix Dufey, ve Jean de la (Guerre), 86 ans, nef. 27 » Marie Le Brethon, ve Marin Tanquerel, 42 ans, nef. 1656 6 février Martin Le Brethon, sr de la Guesterie, 70 ans. 13 mai Germain Descrametot, esc., sr de S* Georges, décédé à
S' Sauveur, dans le chœur, sous le banc, proche la
chap.St Jacques.
1657 20 février Nicollas Philippe, décédé à St Vigor, 70 a., chap. S, Jacques.
12 OCt. Collette Lefebvre, ve Toussaint Levallois, 80 ans, nef. 1658 19 avril Jeanne Blaise ve Nicollas Thorel, de S' Symphorien, 80 ans, nef.
14 sept. Mathurin Tanquerel, bourg. de la Madeleine, 58 a., nef. 25 oct. Germain Thorel, pbre obitier de céans 38 ans chœur, du côté de la sacristie, par Me Hélyes, chancelier de
la Cath., présence de plus de 60 prêtres de la Congré-
gation des pbres de la ville et faubourgs, de S1 Sym-
phorien.
19 déc. Martin le Prevost, serg. des quatriesmes en la viconté, 42 ans, nef.
19 » Catherine Alexandre, ve Martin Raoul, sr de la Guerre, lieut. de robe longue du sr grand prevost de Norman-
die, 80 ans, chap. N. D., sous la tombe de son mari.
1659 4 mai Marie Laniepce, fe Guillaume Langlois, av', 26 a. nef. 16 juillet Gilles (Millet?), hostelier aux 3 rois, 50 ans, nef.
18 déc. Thomas Le Fort,av{ en él.,70 a., nef, devant le crucifix, par le ch. de S' Laurent, son fils.
22 » Madeleine Raoul, ve Thomas Le Fort, nef, proche son mari, par le même chanoine.
1660 21 juillet Jeanne Duhamel, fe Denys Champeaux, 25 ans. ier sept. Anne Basley, fille feu Marin, 15 ans, nef, par Me François Descrametot, ch. de Mathieu.
1661 Ier avril Marie Hasley, fe Guillaume Castel, archer du grenier à sel, 55 ans, nef.
28 sept. Guillemette Vauchis, ve Guillaume Tanquerel, environ 100 ans, nef.
1662 20 mars Catherine Tanquerel, fille Guillaume, 50 ans, nef. 12 août Germain Le Fort, 55 ans, nef.
19 » Gervais Genas, bourg. de la Madelaine, trésorier de l'église, 40 ans, nef.
1663 11 février François Desmares, md drapier, 50 ans, nef.
ier avril Pierre Masure, hostelier du Cheval Blanc, nef, en la place de leur maison.
1663 26 juillet Pierre de Talvas, esc., sr de la Madelaine, décédé à St Sauveur, 75 ans.
12 déc. Pierre Le Maistre, 36 ans.
1664 13 janvier Jacqueline du Hamel, fe Jacques de Talvas, esc., sr du Pray,av', décédéeàS1 Sauveur, 24a., parlech. de Tanis.
1666 12 oct. Jean Duvey, fils François, décédé à SI Vigor, 90 ans. 8 nov. Pierre Masure, fils Pierre, de S' Symphorien, 42 a., nef. Ier déc. Isaac Le Maroys, bourg. de la Madeleine, 45 ans, nef. 1667 26 mai Judith Artur, ve Nicollas Duhamel, 85 ans, nef. 1668 31 janvier Jeanne de Magny, fe Jean Duvey, fils Renobert, 75 a,, nef. 6 mai Catherine d'Hérouville, 18 ans, nef.
17 déc. Catherine Doulcet, fe Raphaël Le Royer, 70 ans, nef. 1669 20 oct. Marie Guillebert, ve Guillaume Dubosq, 40 ans, nef. Jean Duvey, fils Renobert, 72 ans, nef.
1670 7 janvier Marie du Vigney, fe Jacques La Brèque, 55 ans, nef. 19 avril Jean Alexandre, proc. comm. en élect., 48 ans, sous l'arcade de la chap. N. D.
4 sept. Pierre Laisné, 79 ans, chap. S' Jacques.
13 déc. Bonaventure Hébert, fe Jacques Crestay, 33 ans chap. S' Jacques.
1671 16 mars Michel Robine, 24 ans, nef.
9 déc. Joachim Héroult, 38 ans.
167s ier nov. Jeanne Basley, fe Nicolas Le Brethon, proc. du roy en l'amirauté, 66 ans, nef.
27 déc. Jean Michel, 55 ans, nef.
1673 18 oct. Jacques Lebourgeois, 65 ans, nef.
1674 13 janvier David Ridel, bourg. de la Madelaine, 43 ans, nef. 17 mars René Le Fort, avt en él., 42 ans, sous le crucifix, lieu de leur sépulture, par Mt3 Lamy, ch. de Bernesq, théolo-
gal, prieur de l'Hôtel Dieu, gr. vie. de l'évêque. (Ce
Lefort est le frère du curé.)
23 mai Louis du Hamel, chirurgien à St Symphorien, 64 ans. 3 juillet Marguerite Le Marois, 18 ans, nef.
1675 2 avril Michelle Tanquerel, ve Jacques Briand, 70 ans, nef. 16 » Magdeleine Varignon, fe Raoul Duhamel, 60 ans, nef. 18 » Nicolas Le Brethon, proc. du roy en l'amirauté, nef. 9 mai Louis Le Romain, proc. en élect., 30 ans, nef.
2o août Michelle James, ve Nicollas Basley, 70 ans, nef.
1676 7 mars Jeanne Sandrine, fe Jean Dubosq, 30 ans, nef. 2 mai Me Samson Heuste, pbre, curé de la Magdelaine, 77 a., présence de tous les confrères de la confrérie des pbreB,
par Lepersonnier, curé de S' Sauveur, de S' Sauveur.
(Reffistre illisible jusqu'en 1681).
1681 ? février Robert iV 70 ans.
8 avril Antoine Touffaire, bourg. de la Madeleine, 82 ans. 1682 16 juillet Une fille de Robert Denis et Marie Le Loup, 5 à 6 ans. 1686 20 » Jacques Le Fort, fils Michel, 6 ans.
1689 14 février Magdeleine N. ve Philippe Richer, 70 ans. 27 avril Marie Dodin, ve Raoul Le Bourgeois, boulanger, 63 a. 3 juillet François Germaine Le Barbé, 2 ans.
1692 22 déc. Thomas Duvey, pbre obitier de céans, décédé à Douvres, chœur.
1693 9 mars Catherine de S' Martin, fille Jean, chandellier, 5 ans. 28 déc. Marguerite Verel, 30 ans.
1694 19 sept. Robert Le Bourgeois, boulanger, 34 ans.
1695 16 février Jeanne Goville, ve en dern. noces de David Ridel 75 a. 31 août Olivier Le Loup, md bourg. de la Madeleine, 52 ans. 23 sept. Dlle Gillette de Montfiquet, fe Michel Le Fort teinturier, sr de S' Ouen, neveu du curé, 39 ans.
1696 20 mars D1|e Jeanne Hébert, ve François Onfroy, esc., sr de S' Vast, 72 ans.
1698 10 juin Pierre Le Bourgeois, boulanger, 42 ans.
1701 25 avril Catherine Millet, fille de famille, 48 ans.
13 juin JoachimeLeFort,fePierreHébert,esc.,srdeVaudore,42a. 10 déc. Jean du Hamel, fils Charles, de S' Symphorien 22 ans. 1703 23 mars Marie Morel, ve en dernières noces du sr d'Argouges, esc., de S' Martin, chap. N. D.
17 avril Guillemette Briant, fe en secondes noces de Pierre Le Haribel, droguiste, 80 ans, bas de la nef.
15 oct» Marie Lhonorey, ve en dernières noces de Jean Pinel, 80 ans, nef.
3 nov. Marie Le Fessier, 16 aus.
22 déc. Madeleine Petitcoeur, fe Michel Le Fort, teinturier et lieut. de la bourg., 58 ans.
1704 21 février Philippine Lanflubé, ve Guillaume du Vigney, par M" Thomas Le Fort, ch. de Cully.
1705 19 mars Marie Duhamel, ve Nicolas Henry, boulanger, 64 ans. 4 avril Dlle Jacqueline Le Fillastre, fe Me René Le Fort, 83 ans. 4 juin Pierre Fréard, praticien, 45 ans.
1707 4 déc. Charles Le Bourgeois, boulanger, 65 ans.
1708 19 mai Marie Delamarre Hardouin, 76 ans.
7 déc. Pierre Terrée, cordonnier, 46 ans, nef, avec la permission de l'évêque.
1709 7 février François Jean, clerc, 16 ans.
14 août Marie Richer, ve en secondes noces de Doguet, 80 a. 1710 8 oct. Marguerite Touffaire, fileuse, ve Gabriel Duhamel, 70 a. » Marie Magdelaine Pinel, fe Pierre Guaguin (Gaugain ?), 64 ans, par Me Thomas le Fort, ch. de Cully.
5 nov. N. et d. p. Me Raoul Le Parfait, curé de céans, chœur du côté de l'épître, par Me Pierre Le Marois, curé de
S' Martin de la porte, doyen de la chrétienté assisté
des curés de la ville et faubourg et autres prêtres.
171 1 9 déc. Michel Le Fort, teinturier, 55 ans.
171 29 mars Jean du Trésor, esc., 13 ans 6 mois.
19 avril Françoise Rault, fe Jacques Houlette.
14 mai Marie de Tournière, fe Louis du Trésor, esc. 45 ans. 27 oct. Marguerite Alexandre, ve François Tassin Le Breton, 45 ans, chap. de la Vierge.
15 nov. Germain Duval, 50 ans.
1714 18 mai Marie Henri, fe Charles Denise, bourg. de Bayeux, 46 a. 25 » Louis Le Vieux, apprenti droguiste chez M. DupontGaugain, 19 ans 6 mois.
11 juin Jacques Bénard, sr des Loges.
2 sept. Michel Godebin, teinturier.
26 déc. Noelle Tanquerel, fe Denis Le Baron, 78 ans.
17 15 5 2 février Marie Magdeleine Alexandre, fe Jacques Tavignie sr du Taillie, décédée à S' Martin, 45 a., par le ch. d'Audrieu.
26 juillet Louis Le Masson, receveur des aydes. •
7 oct. Judith Bellissant, 79 ans, sous la balustrade du choeur, proche la chap. de la Vierge.
1716 12 avril Catherine Poitevin, 20 ans.
31 juillet Marie Cornet, ve du sr La Caillerie, 65 ans.
1720 14 février Marguerite Pigache, ve Rémond Gardin, 78 ans. ? Marie du Rosier, ve N. Néel, décédée à S' Martin.
1720 8 juillet Germain Dubosq, vinaigrier, 70 ans, milieu de la nef. 1721 4 février Michel St Martin, sous-diacre.
17 nov. Anne Houlette, 6 ans 8 jours.
1722 2janvier Jacques de Sallen, esc., sr de Verée (Véret ?). 31 » Jean St Martin, md chandellier.
21 juillet Robert Hardouin, garde du scel, 53 ans 6 mois. 1724 25 juin Jacqueline Houlette, fille Jacques, 3 ans. 1725 22 avril Jacques Lafosse Genas, teinturier.
ier sept. Me Thimoléon de Hôtman, sgr de Baron thev. profès de l'ordre de S' Jean de Jérusalem, dans le chœur.
5 » Anne Le Breton, fe Jacques Houlette, 35 a., chap. N. D. 25 » Jacques Le Marois, cons. du roy, enq.,comrri. exam.,79 a. 1727 22 mai Olivier Le Bédé, esc., sgr de Vaux, viconte de Bayeux, 63 ans, pr. la chaire.
2 sept. Marguerite d'Escajeul, v° Philippe Damours, esc., 75 ans, chœur.
1728 13 avril J. B. Lefort, sr de S' Ouen, md teinturier et lieut. de la bourg., chœur, proche le lutrin.
1731 9 mai Marie Laurent, fe Jacques Hardouin, de St Jean 37 ans. 22 sept. Anne Le Bedey, fe Jacques Hébert, esc., sr d'Orval, décédée à S' Jean, 37 ans, chap. S' Jacques.
1733 18 janvier Thomas Néel, md drapier, au pied de la petite porte de la nef.
23 mai Jean Martin, pbre, curé de Létanville, ayant résigné à Me Terrée obitier de céans, 94 ans, chœur, côté de
l'évangile au pied du Sancta Sanctorum.
8 juillet Catherine Millet, 80 ans, sous la chaire.
21 » Joachim François Gabriel de la Prairie.
18 sept. Nef. Gilles de Caux, cont. gén. des fermes du roy, veuf de Marie Montebert décédé subitement, 48 ans. (51
ans, d'après les frères Parfait. Moreri le fait mourir
en 1737, à 68 ans.)
1736 29 sept. François du Barri esc., cornette au rég. la Cornette Blanche, dont 2 compagnies sont en garnison.
1738 5 janvier Jacques Maloisel, pbre, « devenu médecin d'eau de fontaine, dont il aurait fait de grandes cures et en grand
nombre », 58 ans.
•51 » Jean Poitevin, doyen des procureurs en baill. et vie.
1738 ii oct.. Marie Poitevin, ve Me Poitevin, proc., 72 ans. 1740 9 janvier Marie Charlotte de Foulques (de Faoulcq?) de la Vilette, fe Isaac de Canivet, chr, sgr du Moley, 60 a., chœur.
17 mars Jacques Hébert, sr d'Orval, exempt de la maréchaussée par Me Mancel ch. de Damvou (peut-être avec sa P,
chap. St Jacques, 22 sept. 1731), de S' Jean.
25 avril Jacques Houlette, bourg. de Bayeux, md épicier, 60 ans. 1742 8 janvier Marguerite Paris, ve J. B. Robin de Coudraie. 1743 19 mai Georges Loir, exempt de la maréchaussée, 4o ans. 1744 4 mars Marie Magdeleine Folliot ve Jean Le Fort, sr de S' Ouen, 55 ans, chœur.
1745 9 oct. Jacques Hardouin, 22 ans.
23 » Marie-Magdeline SI Martin, 23 ans.
1746 2 janvier Robert Gosselin, pbre et desservant de céans, par commission de l'évèque, 45 ans, par Regnauld de Préville,
pbre, curé de SI Sauveur, doyen de la chrétienté à la
prière de Me Thomas Terrée, pbre, commis à la des-
serte de la paroisse.
12 sept. Marie Jeannine S' Martin, fa Le Vilain de la Chapelle, greffier au baill.de Caen, 28 a., nef, côté de l'évangile.
1747 27 mai Pierre Hébert, esc., sr des Vaux d'Aure, cap. de la Coste, rég. d'Estreham, 84 a., chap. S' Jacques, par M. Le
Sueur Dufrène (Desfresnes ?), pbre, ch. de Cambremer,
de SI Sauveur.
29 » Lambert Folliot, 7o ans, nef.
1749 22 août Antoine Ridel, de Colombières, dem' à la Madeleine. i7l)O 18 janvier Jean de SI Martin, chandellier.
2 février Marguerite Catherine Desprey Halé, fille Mr de Si Martin, décédée à S, Martin.
13 oct. Françoise Le Fort, fille Me Michel Le Fort, sr de S' Ouen, et Françoise Dubosq, 7 ans 6 mois.
7 nov. Gabriel Duval, aubergiste, 51 ans 6 mois.
1 751 27 » Marie Magdeleine de la Londe Senot, 52 ans. 1752 17 mars Gabriel Pouchin, curé de céans 68 a., chœur, par M' Gouet, curé de St Loup, doyen de la chrétienté.
1753 9 juillet Marie Magdeleine Buisson, fe Jean Louis Le Parsonnier, sr des Rougesterres, cons., proc. du roy en baill. et
maire de la ville de Bayeux, 34 ans.
1754 2 juillet Henri François Hallé, proc. en baill., époux de Marie Planchon, 28 ans.
^55 8 février Marie de Cerrès, décédée à S' Sauveur, 25 ans. 17^6 21 » Michel Claude Néel, cavalier de la maréchaussée, 52 a. 10 mai Constance Le Fort, 6 ans.
12 » François Gouix, proc. en él. et grenier à sel, 62 ans. 12 sept. Louis François Faussillon (sic) de la Frette, anc. off. de marine, 63 ans.
7 oct. Jacques Hardouin, md 64 ans.
1757 21 février Jacques François Houlette, 30 ans.
1759 16 déc. J. B. Terrée, 73 ans.
1762 2 août Jeanne Françoise Champeaux, v" Bazire, md à S1 Lo, 68 a. 3 oct. Barbe Beaulieu, ve J. B. Terrée, cordonnier, 77 ans. 1763 3 juin Augustin Duval, décédé à St Jean, 23 ans.
1764 17 mars Marguerite Le Brethon, ve Philippe Paris, épicier, 76 a., chap. de la Vierge.
18 avril Anne Daniel, ve Jacques Lenjalley, 80 ans.
17 juin Etienne Planchon, curé de céans chœur, par Me François Vimard, curé de S' Martin et doyen des curés de
la ville, de S' Jean.
1765 30 mars Marie Jeanne Savary, 25 ans.
1766 31 janvier Gilles Le Bas, marchand, de Bricqueville, 60 ans. 29 avril Catherine Biet, fe Jean Le Fébure, md de dentelles, 5o a.. 25 mai Nicolas Vallée, docteur en médecine, anc. échevin, 50 a. 1767 29 janvier Thomas Robert de Cerès, maître chandellier, 5o ans. 8 février Catherine Cicille, 55 ans.
24 mars Anne Duval, ve Jacques Hardouin, drapier, 71 ans. 1768 10 février Catherine Valleran, ve Jacques Houlette.
1769 19 sept. Marc Antoine Pierre de Cerrès, lieut. gén. en l'amirauté de France, pour les sièges de Bayeux, Grandcamp,
Isigny et dépendances, échevin, 55 ans.
12 oct. Gaspard Le Roy, sr du Val, 82 ans.
1770 30 mars Gabriel Briard, 85 ans.
19 juin François Champeaux, ve François Gaux, md 80 ans. 22 août Marie Gosselin, ve Pierre de Cerrès, cordonnier, 84 a. 1771 2 mai Claude Thomasse Savary, ve Gaspard Le Roy, sr du Val, 72 ans.
29 août t François Langlois, 80 ans.
1772 23 janvier Marie Viel, 90 ans.
30 nov. Marguerite Le Cordier, ve Jean Viel, tailleur, 59 ans. XI
SI MALO
SI Malo commençait du côté de SI André, à la maison vis-à-vis celle des religieux de Longues, et s'étendait des deux côtés de la rue, en allant à S' Martin, jusqu'à la maison qui fait face à la rue des Cuisiniers. Elle avait, dans cette rue, 5 à 6 maisons à droite en tirant vers la Cathédrale et environ la moitié de la rue Franche.
1624 4 déc. N. h. Augustin Potier, sr de Semilly, par Me Jean Rocher, ch. de Bernesq, curé de SI Sauveur, de SI André.
24 » Me Jean Rocher, ch. de Bernesq.
1625 27 juillet Marie Quesnel,f" M' Robert Le Breton, av', de S' Sauveur. )i août N. h. Louis Freslard, dr en méd., de SI Sauveur.
8 sept. Me Michel Maheust, pbre, chap. de la Cathédrale, dans la.chap. N. D., de SI Sauveur.
1628 6 août N. h. Jacques Hébert, vivant sgr de Brunville, du Bosq et de Moon, avt à Bayeux (i).
1629 29 mars Marie Mallet, f° Gilles Crestel, 21 ans, «après avoir reçu les bénédictions et purifications ordonnées aux
femmes accouchées après avoir produit un enfant
masle mort et non à terme », de S' André.
1630 12 août Mess. Richard Bethon, esc., sr de la Rosière, cons., av' du Roy en él. et grenier à sel et ier capitaine de la
ville, inhumé dans sa chap., de SI André.
1631 29 avril Me Richard Lochard.
4 mai Charlotte fille Me Richard Lochard.
15 juillet Magdalène Blondel, fe Me Charles Mannouri, sr de Ferv al et avt à Bayeux.
» Magdelaine fille Me Thomas Eurry.
30 sept. Jacques Eurry.
8 déc. Renée Hue, f° n. h. Thomas Osber, sr du Manoir.
1632 17 janvier François Le Patouf, fils du sr de la Montagne, décédé à Caen.
(1) Voir Bézicrs, p. 107.
1633 Le Bailly Jean et Pierre, frères, hauts vicaires de la Cathédrale (1).
1634 19 août Marguerite Lescallé, vc du sr de Monceaux. 1635 17 janvier Marie Léonard, fe Me Louys Crespin, bourg. 24 » Jeanne Rictens, ve du sr de la Rosière Miharanc. 12 mars Germain Carel.
20 juin Jacqueline Crespin, fe Rémon Le Moyne.
2 oct. Isabeau Hardy, ve Jacques Daon.
1636 ier janvierN. h. Sébastien Hue, sr du Grand Bosq.
11 avril Me David Grandin, diacre.
17 oct. Jean de Bougran, esc.. srde Nilly.
15 nov. Me Charles Asselin.
25 déc. Rémon Le Moyne, chap. S' Roch.
1637 6 avril Marie André, ve du sr de Nilly, 70 ans.
4 mai Anne Bailleul, ve Richard Leclair, sr de la Morinière. 24 » Charlotte Buhot, fille feu Nicolas, av1.
22 juin Marie Le Maigre, ve René Lochard, 70 ans.
5 juillet Rachel Le Tonnelier, fe du sr Brunville, Jean, av'. 9 oct. Germaine Petitcœur, ve du sr de la Brière.
28 nov. Marie Lieust, ve Me Jacques Le Moyne, chap. S' Roch. 1638 8 mai Me Jean Lochard, 80 ans.
ier juin Me Charles Maunoury, av'.
1639 4 janvier Susanne Olive, fe Me Nicolas Gaugain.
2sept. Raphaël Le Charton.
5 nov. Catherine de la Pallue.
21 déc. Thomas Hardy, 100 ans.
1640 16 janvier Marie Geraume, fe Me Philippe Lecolier, sr de la Boulée, 7o ans, de S' André.
18 juillet Me Robert Le Charton, 24 ans, de S' André.
1641 2 janvier Me Jean Benoist, ass. à Bayeux.
26 » » Me Joachim Potier, sr de Cantilly.
27 b Jacques Gaugain.
12 nov. Catherine Hardouin, fe Richard Cosnard, 70 ans. » Denise Tyssart, ve Me François Lhonoré, 75 ans.
1642 19 janvier Marie Le Petit, ve Thomas Hardy, 80 ans. 7 mars Richard Conard, 7o ans.
•
(1) Voir Béziers, p. 109.
1643 7 aout Me Robert Martin, pbre, chap. du lieu, chap. S1 Sébastien. 1644 17 janvier Juliane Fouquerays, ve Jean Gaugain, 70 ans. 12 mai Me Marin Jean, sr des Fossés.
14 » Marie Dupont, fe Me Jacques Beauvalet, esc., doct. en médecine.
5 juillet Me Jacques de Beauvallet, esc., doct. en méd.
13 août Guille Le Cordier.
17 sept. Anne Le Patouf, fe Robert Conard.
1645 29 mars Magdelaine de Launay, fe Me Gabriel Desmares, greff. en viconté.
3o avril Jeanne Le Terrier, fe Henry Duval.
10 juin Marie Blanlo, fe Claude Le Moyne.
17 oct. Marie Lochard, fe Me Richard Hélyes, esc., sr de Subies, cons. du Roy et grenetier à Bayeux.
13 nov. Perrette Euldes, fe Me Thomas Eurry, 68 ans.
1646 18 juin Me Richard Carel, 70 ans.
1647 Ier janvier Catherine'Nicolle, fe Richard Conard.
22 sept. Michelle Le Maigre, ve Charles Eurry, 67 ans.
25 » Marguerite de Douvre, fe Me Richard Lastelle.
22 nov. Me Nicolas Gaugain.
26 déc. N. h. Me Robert Le Brethon, cons. et lieut. crim. en él. 70 ans.
1648 3 janvier Magdeleine Varin, ve du sr de Salez, 80 ans.
27 mars Me Pierre Hermerel, esc., cons. du Roy, lieut. part. civ. et crim.
1649 26 juin Jeanne Blondel, fe Me Roger Le Provost.
17 oct. Me Richard Carel, avt en él., 35 ans.
1650 31 mai Jacqueline Lochard, ve Pierre Halley.
30 juillet Me Pierre Lair,av'.
9 aoùt Jeanne Le Moyne, fe Gilles Le Libois.
6 sept. Guillemette Nicolle, fe Me François Daon.
1651 Ie* juin Me Robert Daon, pbre.
10 oct. Anne Le Cordier, fe Richard Deschevaux.
1652 2 mai Guillaume Buhot, 75 à 76 ans.
5 juillet Anne Denis, ve Me Nicolas Gaugain.
1653 26 » Jacqueline Le Maigre, ve Me Richard Carel. 18 sept. Susanne Néel, ve Me Jacques Hébert, esc., sr de Brunville.
1654 27 mai Me Jean Le François, pbre, chap. de céans.
2^ nov. Me Jacques Hermerel, esc., cons. du roy et esleu. 1655 50 mars Gillette Le Tellier, fe Guille Nicolle.
20 avril Guille Picot, 76 ans.
1656 6 mars Me Pierre Jean, av'.
ier avril Jeanne Quesnel, ve Raphaël Le Charton, 76 ans. 3 juillet Henry du Val.
19 sept. Me Richard de Lastelle.
1637 14 nov. Perrette Conard, ve Me Pierre Lair.
1658 14 janvier Me Estienne Lhonoré, apothicaire.
26 nov. Richard Couard, fils Richard, 8 ou 9 ans.
1659 18 mars Michel Anfrye.
8 juin Me Louys Crespin.
30 sept. Me Pierre Auber, pbre, curé de S1 André, près la chap. N. D.
1660 27 janvier Me Guy Mannoury, pbre, chap. de St Malo et de la chap. Ste Luce, dedans la chap. Sre Luce.
25 mai Me Thomas Eurry.
15 juillet Jean de Launey.
8 déc. Me Jean Auber, av'.
12 » Marie Magdeleine Lamy, fe J. B. Dolbel.
1661 31 janvier Me Thomas Vallée, pbre, curé de S' Georges. 4 mars Marie Françoise Flambart, ve Me Thomas Sanson. 30 » Henrye Dangy, fe N. Maroley.
23 sept. Me Jean Adeline, pbre, chap. de céans, chap. S1 Sébastien. 29 oct. Me Richard Le Maigre, proc. comm. en élect., 55 ans, de S' Loup.
1662 14 janvier Magdelaine Dupuis, fe Marin Anfrye, 5o a de St André.- 12 mars Regnault Bailloz, domestique de la marquise de Creully, dem1 à la maison d'Orbendelles.
9 sept. Gillette Fontaine, fe Nicolas Cotentin, 30 a., de S'André. 21 oct. Jean Hermerel, chap. N. D.
13 nov. Me François Daon, tabellion, 56 ans.
1663 17 février Jean Scelles, 63 ans, de S» André.
4 mars Magdelaine de Villays, fe du sr de S' Amator.
5 » Marie Adeline, fe Me Michel Le Tellier, av'.
io mai Richard Deschevaux.
17 juin Me Robert Lair, av'=
1663 19 juin MicheIleBethon,v° Jean de Bougueran, esc, sr de Nilly, 75 ans, chap. S' Louis, de S' André.
29 juillet Me Pierre Le Maigre, aV en él.
16 août Robert Gousseaume, fils Richard et Marie Souffland, 7 à 8 ans, de St André.
6 sept. Me Robert Le Moyne, av'.
12 » Françoise Conard, fe Jean Le Romain.
14 » Me François Le Haribel, av'.
8 nov. Jean Le Romain.
21 » Me Michel Le Telier, av'.
1664 Le 17 janvr « Anne du Bousquet, esc., fils du sr de la Mutte, 22 ans, a, en la communion de notre mère Ste Eglise, rendu
son âme à Dieu, après avoir abjuré la religion pré-
tendue réformée et avoir reconnu la vraye église apos-
toliqueetavoir renoncé à la confession des Calvinistes,
et après s'être confessé, receu le Très-Saint Viatique
du corps de N. S. et l'Extrême-Onction. Son corps a
été porté de S' Malo à S« Exupère et inhumé dans le
portail de lad. église, assisté du Cœur et Chapitre de
l'église Cathédrale de Bayeux, où M. le Doyen a faict
le service de lad. inhumation et le diacre et le sous-
diacre étaient l'archidiacre de Caen et le chanoine de
Brécy et la messe chantée en musique, où toutes les
charités des paroisses assistèrent, ensemble toutes les
religions, mendiants et capucins, avec tout le corps
de la justice en habit décent, toutes les cloches de
l'église Cathédrale sonnantes, avec une grande affluence
de peuple qu'on ayt vue de longtemps aux processions
générales.
6 juillet Guillemette Fauvel, fe Me Guille Eurry.
29 sept. Léonor Vaultier, esc., sr de Bapaume.
t665 16 avril Jacques Le Charton.
18 mai Marie Le Charton, fe Me Jean Hardy, orfèvre.
18 nov. Jacques Hermerel, esc, 15 à 16 a., près la chap. N. D. 28 » « Denis Ratel, maistre du plat d'estain, ayant esté frapé d'un coup de pistollet dans le ventre ».
8 déc. Olivier Hermerel.
1666 30 janvier Catherine Buhot, ve Me Estienne Lhonoré.
1666 24 mars Marie de Nilly de Bougran, 40 ans, de SI André. 12 mai Guille du Jardin.
23 juin Me Philippe Le Breton, esc sr de la Mare, lieut. civ. et crim. en él., ass. à Bayeux.
1667 5 janvier Gabriel de Bougran, sr de S4 Amator, de côté la chap. S' Louys.
2 août Marie de Grimouville.
1668 28 mai Louise Le Maigre, fille Richard, proc. en él., et Marie Le Moine, de S' Loup Brunville, 18 à 19 ans, nef.
15 juin Pierre Auvray dict La Forest.
15 déc. Jean Vauquelin.
1669 7 janvier René Paris.
10 février Me Pierre Vallée, av\
13 mai Marie Bougran, ve Léonor Vaultier, sr de Bapaume. 11 sept. Me Jacques Lambert, esc., sr de Baussy, grenetier. 13 » Anne Le Maigre, fe Me Jacques Lair, de St Martin. 1670 19 avril Anne Bethon, 90 ans, chap. S' Louis, de S' André. 27 » Anne Le Moyne, ve Pierre Auvray.
9 juillet Marie Le Bedey, ve Gabriel Guérin.
6 oct. Jacques Hermerel, fils Louis et Catherine Conard, 12 a., de S' André.
1671 7 février Me Guillaume Daon, pbre.
20 » Mess. Guillaume Hébert de Brunville, sr du Bosq. 10 mars Nicolas Cotentin, 52 ans, de S' André.
2 mai Me Jean Hardy.
4 » Me Robert Le Moigne, av', inhumé dans la chap. dud. Moigne dans l'égl. S' Malo.
18 juillet Jean Hasley, huissier.
2 oct. Marie Hermerel.
1672 2 janvier Germain Le Brethon.
25 » Catherine Hardy, ve Charles Asselin.
31 avril Guillemette Le Pipperel, ve Guille Le Cordier.
13 sept. Jean Pesquerel.
9 déc. Nicolas Buhot.
1673 6 février M0 Joachim Cousture, pbre, curé de céans, 68 a., devant le grand autel, dans le chœur, par les prêtres de la Con-
grégation au nombre de plus de 50. La cérémonie fut
faite par Me Lamy, pbre, doct. de Sorbonne et vie. gén.
1673 17 mars Elisabeth Le Marchand, fe Pierre Lambert, esc., sr de Baussy, par n. et d. p. Pierre de Bihoreau, pbre, ch.
de St Germain.
6 août Guillaume Tulloup, bourg., 48 ans.
12 déc. Me Jean Tulloup, pbre, chap. de céans, qui fonda trois services solennels pour les défunts et deux messes
basses le samedi et le dimanche, par 71 livres de rente,
S2 ou 53 ans. (Il demeurait rue Franche, dans une
maison appartenant au sr Buhot, anc. ch. de Cartigny.)
dans la nef, devant le crucifix, proche la balustrade
du chœur, par les prêtres de la Congrégation. Hélyes,
ch. d'Albret, célébrant.
1674 7 sept. Philippe Le Breton, esc., 11 a., par n. p. Me Michel Le Brun, pbre, ch. de Gavrus, de St Sauveur.
12 oct. Marie Le Moine, ve Richard Le Maigre, proc. en él., 60 ans, de St Loup.
1679 27 mai Marguerite Gourry, ve Jacques Lair, 75 a., de SI André. 1681 26 oct. Charles de Bougran, esc., sr de Boishairon, 62 ans, de St André (1).
1683 20 janvier Dlle Catherine de Bougran du Manoir, 7o a., dans la chap. et sépulture de ses parents (S1 Louis), de S'André.
8 juin D"e Germaine Potier, fe Me Richard Hélyes, esc., sr de Subies, de St André.
19 sept. Mess. Richard Hélyes, esc., sr de Subies, lieut. gén. civ. et crim. en bailliage, 76 a., dans sa chap., de SI André.
1684 28 nov. Michel Le Bel, 50 a., de S1 André.
1685 7 janvier Louise Mallet, 63 ou 4 ans, ve Guillaume Le Clair. 22 février Me Michel Hermerel, esc., sr de Sequerond (Secquemont), cons. du Roy en baill. et vie
18 nov. Me Jacques Lair, drapier, 48 ans.
1686 26 janvier Joachim Houdeville, 12 ans.
Anne Le Lorier, ve Richard Duval, 70 a.
1687 10 février Me Claude Le Moyne, mort à Renchy.
16 mars Charles Mongodin, fils Olivier, 6 ans.
ier avril Thomas Le Vallois, fils Jean, 13 a., de S' André.
(1) L'office de S, André fut transféré à S' Malo en 1682. Le curé, sans église, ni cimetière, y disait une basse messe à 8 heures, les fêtes et dimanches, à l'autel de la chapelle S1" Luce, et avait permission d'assister en surplis à l'office paroissial de S1 Malo.
1687 6 sept. Marie Havard, ve Jean Pesquerel, estamier, 30 ans. 1688 25 mars Françoise Philippe, ve N. Aumont morte à Renchy. 19 juillet Anonyme Aubry, 7 ans.
31 oct. Jeanne Eurry, ve Denis Anfrye, 72 ans.
11 déc. Jeanne Lefort, fe Jacques Mauminot.
1689 26 sept. Richard Conard, sr de Haut Clos, 65 à 6 ans. 3 déc. Guillemette Vauchy, ve Robert David, 73 ans.
1690 22 août Gabrielle Onfroy, fe Charles de Mongodin, peintre, proche la grande porte de la rue.
1693 22 mai Catherine Carel, ve Me Jean Richer, apoth., 78 a., proche la porte de la rue.
31 » Me Pierre Laisné, av', fils Me Jean, av', 32 a., vis-à-vis la chaire.
17 août Marguerite du Bosq, fe Me Pierre Buhot, apoth., milieu de la nef, vis-à-vis la chaire.
27 oct. Jeanne Le Touzé, 34 a., au bas de l'église, derrière la porte de dessus la rue.
1694 12 avril Etienne Onfroy, bourg. de Caen, 77 a., mort en voyage, de S' André.
2 août Anne Le Chevalier, de S1 Malo, fille feu Gabriel, sr de la Barre, esc., 22 ans, au milieu de l'église.
ier oct. Ravend Piédoue, chev., sgr de la Hoguette, cons. du roy en ses conseils, grand prévôt gén. de Normandie,
31 ans.
1695 19 sept. Judith Françoise Carel, ve Jean de Petitcœur, esc., sr de Beauvalon, vis-a-vis la chaire.
1696 2 janvier Me Nicolas Le Romain, av', vis-à-vis la chaire. 26 mai Jeanne Bougourd, fille Michel, proc., 19 a., proche la porte.
19 oct. Charles de Marguerie, 11 à 12 ans, fils René, esc., sgr de Colleville-sur-Mer, proche la chaire.
23 » Françoise de Ste Marie, 96 a., proche la chap. S' Joseph. 22 nov. Louis Aubry, esc cons. du roy, rec. des tailles. 62 ans, nef, proche le premier pilier vis-à-vis la chaire.
1697 7 juin Me Jacques Mauminot, 40 ans, bas de la nef. 20 août Madeleine Chauveau, ve du s' Hugot, ingénieur du roi, vis-à-vis la porte de la nef.
1698 18 janvier Anne Eudelin, ve Jean Chéradame, 75 a., de S' André.
1693 13 sept. Mons. Maître, esc., sr de Nerval, cons. du roy au Parlement de Normandie, proche la chap. N. D.
9 déc. Olivier Mongodin, peintre, 90 ans.
1699 10 mai Susanne Gréard (Gérard ?), ve N. d'Estrevaux, bourg., proche le pilier de vis-à-vis la porte de la rue.
27 déc. Marie François, fe Pierre Le Libois, off. chez le roy, 42 a. 1700 ler janvier Anne Omont fe Me Pierre Bethon av', proche le premier pilier de la nef.
3 mars Charles Lair, bourg., proche la chap. de S' Joseph. 16 juillet Me Michel Bertrand, 56 à 7 ans, doct. en méd.
1701 6 mai Me Jean Le Charton, bourg., 75 ans.
24 déc. Me Michel Bougourd, diacre.
1702 8 février Me Nicolas Auber, av'.
1703 ier mars D"e Magdeleine Hélyes, 17 a., chap. de ses parents de S' André.
22 déc. David Eudelin, bourg.
1705 6 février Françoise N. ve Richard Conard.
22 mars Me Raphael Le François, pbre, chap. de céans, proche la porte de la sacristie.
8 juin Pierre Béatrix, esc., sr de Morainville, 63 a., de S1 André. 2o juillet Jacqueline Richer, ve Me Jean Le Rouge.
1706 21 sept. Jean François d'Héricy, 32 ans, de S' André. 19 déc. Marie Fréard v° Charles Bougrand esc., sr de Boishairon, 61 ans, de S* André.
1707 9 février Me Nicolas Clément, pbre, chap. de céans, proche le premier pilier du chœur.
22 nov. Renée Chauveau, nef, proche la grande porte.
31 déc. Michel Eudelin, 21 ans, vis-à-vis le pilier proche la porte du cimetière.
1708 13 janvier Sébastien Guérin, 25 ans, fils M' Gilles, md proche la chaire.
3 mai Me Pierre Bethon, av' et eschevin de cette église nef, proche le premier pilier.
1709 24 janvier Marguerite Cheffault, 85 ans.
6 mai Me Charles Le Haribel, pbre) curé de céans, par les prêtres de la confrérie « sa vie a été très exemplaire et
sa mort très-édifiante; son détachement pour les
biens de la terre était entier et ses vues pour la gloire
de Dieu et le soulagement des pauvres très-pures et
très-généreuses », 70 ans.
1709 20 mai Susanne Bertrand, fe Me Jean Guérin, sr du Mesnil 73 ou 33 ? ans.
15 oct. Me Pierre Buhot, apoth., 88 ans.
1710 30 mai Michel Hermerel, esc., sr de Vaux, vicomte de Bayeux, 58 ans.
14 juillet Susanne Le Romain, 40 ans.
6 sept. Françoise Le Charton, 40 ans.
171 1 9 mars Louis Philippe de Méhérenc, esc., 2 ans, de St André. 3 août Anne Le Romain, 16 ans, fille Jean, sr des Halans et Marguerite Bourson.
23 oct. Jacques Hermerel, 90 ans.
1712 19 nov. Susanne Néel, ve Mr Sermont (Surmont?), 50 ans. 16 déc. Richard Conard, 51 ans.
1713 9 janvier Pierre Benoist Le Barbé, esc., sr de Vouilli, 53 ans. ier août Marie Françoise Descrametot, fe Mr de Vaux Le Bedey, 33 ans.
25 sept. Marie de Cuqu, ve N. Daon, 75 ans.
1714 19 avril Jean Le Romain, s' des Halans, commissaire des guerres en cette ville.
» Guillaume Couver, 4^ ans.
1716 21 mai Philippe Gabriel de Méhérenc, de S' André.
2 nov. Exupère Suhard, esc.
1717 19 août Me Etienne Le Tellier, av'.
29 oct. Claire Conard, 81 ans.
1719 3o mars Thomas Monthieux de Tary, 17 ans, nef.
9 oct. Jean Le Romain, 18 à 19 ans.
» Joachim Hélyes, esc., sr de Bomparc, sgr et patron de S' André, ass. à Bayeux, 75 ans.
1720 15 février Anne Mongaudin, i" Jacques'Moussard, architecte, 38 a., nef.
5 mars Nef. Jeanne Le Vavasseur, fe Gilles Cicille, 79 ans.
b » Nef. Renée de Rouenville (Koyville?), fe du sr de Valderis, 86 ans.
37 avril Nef. Louis Thomas Le Romain, av', 49 ans.
28 mai Pétronille Le Haribel, v. Marc Fleury en premières noces, 75 ans.
1720 20 oct. Barbe Chanteloup, ve du sr de Beauvais esc., 69 à 70 a. 1721 10 février Me Jacques Bougour, proc., 70 ans.
8 juin Thomas Le Bouteiller, 39 ans, nef.
1723 17 mai Marie Le Moine, fe Mons. Le Brethon, esc 28 a., nef. 3 juin Nef. Thomas Douétil, 30 à 31 ans.
4 juillet Nef. Romain Le François, sr de Villevieux, de S' Malo de l'Isle, 72 à 3 ans.
16 déc. Gabriel Pontis, pbre, chap, de céans, mort subitement, 57 à 8 ans, près la sacristie.
1724 10 mars Anne Chéradame, ve du sr Deslongsparcs, 62 ans, par Pierre de Méhérenc desservant la cure, de S' André.
13 oct. Nef. Magdelaine Bougour, 33 à 4 ans, pr. la Ste Vierge. 1725 25 février Nef. Gilles Cicille,'chandel lier, 81 ans.
5 juin Louis Le Brun, 72 ou 3 ans.
2 déc. Gaspard Le Grand, 53 ou 4 ans.
1727 10 janvier Nef. Jeanne Le Parsonnier, ve Le Romain, av. 31 mai Mess. François Gasquoin, chev. de Valencé, 24 a. 3 oct. Nef. Marguerite Boursse, ve du sr Romain, commissaire, 60 ans.
1728 26 janvier François Samuel Banages, esc., sr des Anguérants, 50 a. 1729 13 nov. N. d"e Madeleine Louise Benoist de Crémy, 72 ans, de S' André.
1730 20 mai Elisabeth Guilmette, v' Simon Macey, 54 ou 5 ans. 25 juin. N. d. Madeleine de Fréard, fe Thomas de Petitcceur, esc., sr de St Vast, 74 ans.
10 oct. Anne Achard, ve Louis Moussard, 83 a., proche les fonts. 1732 24 février Philippes Foliot, sr de la Chaussée cons. au grenier à sel, 63 ans, nef.
28 mai Nef. François, Lhonoré, 55 ans.
2 août Nef, pr. le pilier de la Ste Vierge. J. B. Farcy, 74 ans. 173.3 18 février Marie Lucas, ve Le Moigne.
1734 14 mars Nef. Anne Elisabeth Bertrand, ve Crepel, av', 72 ans. 1735 21 juillet Jeanne Fortin, fe M° Claude Fleury, chir. royal, 74 ans, de S> André.
1736 17 nov. Nef. Gisles Moussard, clerc tonsuré, 18 ans. 1737 29 juillet N. d. Marie du Hamel, ve Joachim Hélyes esc., sr de Bonparc, chap. du bas de la nef du côté du cimetière.
(Chapelle S* Richard.)
1739 11 août Claude Fleury, chirurg. royal, 74 ans, de S' André. 9 sept. N. d. Marie Anne de Neuville, ve Mess. Pierre de la Rivière, esc., sgr et patron de Hérils, de S' André,
i2 nov. Marie Eudes, ve Jacques Genas, sr de la Guerre, 90 ans. 1740 22 février Thomas de Petitcosur, esc., sr de St Vast, 84 ans. 25 avril Marie Anne Senot de la Peintrerie, 70 ans.
18 mai Jean Pierre de Montfiquet, esc., sr de St Célerin, 69 a. ier oct. Marie Françoise Fleury, fe Le Tuai Thomas, de S' André. 1741 14 nov. J. B. Lhonoré, 62 ans.
1742 23 avril Magdelaine Genas, ve du sr Bougourd, proc., 82 ans. 27 nov. Robert Le Vanier, 27 ans.
'743 I3 janvier Charlotte Genas, fe François Genas, sr de Rubercy, bourg. de Bayeux, vivant noblement, 58 ans.
7 août Nef. Elisabeth Berteaume, fe du sr Eurry, av', 50 ans. 1 745 ier février Charlotte Bauquet, fille N. Eauquet, esc., sr de la Bissonnerie (-ière ?), 25 ans.
23 mars Jean Guérin, sr du Mesnil, changeur pour le roy, 74 a. 1746 3 janvier Mess. Augustin de Faoulcq, 21 a., chev., marquis de Faoulcq, de Jucoville, sgr et haut justicier de La
Cambe, sgr et patron de Grandcamp, Létanville et
autres lieux, lieut. aux gardes françaises, cap. et garde
côte de l'amirauté de Grandcamp, de S6 André.
29 janvier Françoise Le Rouge, ve Olivier Le Bedey, esc., sr de Vaux, 85 ans.
1747 8 août Jacques Genas de Rubercy, minoré, 23 ans. 1750 10 janvier N. h. Philippe Germain Le Barbey d'Aulney, sousdiacre, 30 a., sous la fenêtre entre la chaire et la porte.
20 février N. d. Marie de Méhérenc [fille Thomas, s'de la Garende], ve Mess. Exupère Suhard, esc., par Me Michel Dupray
Marye, ch. de Mathieu, « qui reçut les sacrements
avec tous les sentiments de piété qu'on n'a point cessé
de remarquer en elle tant qu'elle a vécu et de charité
qui lui ont fait mériter la qualité de mère des pauvres».
20 avril Pierre de Hérici,esc.,6oa.,aiie du côté droit,de S'André. 7 août Jacques Moussard, architecte, bourg. de Bayeux, 76 a., par Antoine Viel d'Anctoville, pbre, archid. de Bayeux.
20 déc. Marie Marguerite Bougourd, ve Robert, sr du Taillys, de S' Vigor le Petit, 70 ans.
1751 27 janvier Dlle Catherine Bazile Eudelin, ve Pierre Antoine Maheust, avt aux sièges de Bayeux, 65 ans.
» Adrien Charles Anfrye, anc. proc. au Parlement de Rouen, avt à Bayeux, 72 ans.
1752 22 mai Me Jacques Le Guedoys, pbre, curé de céans, 72 ans, chœur, par Me Jacques Gouet, curé de S' Loup, doyen
de la chrétienté, de St Patrice.
29 juillet Me Jacques Simon Bougourd, av' en baill., 55 ans, de S' Patrice.
25 sept. N. d. Judith Françoise de Petitcœur, ve Charles du Manoir, esc, 60 ans, vis-à-vis la chaire.
7 déc. Me Michel Hubert Bougourd, anc. proc. en baill., 66 a. 1753 Ier février Germaine Le Guelinel, fille Me Jacques, sr de Lignerolles,cons. du roy en él., et Jeanne Le Bouteiller, i a.
8 mars [Le Tual, curé, fait sonner avec la grosse cloche le trépas de Me Thomas Le Bourgeois, pbre décédé sur la
paroisse et inhumé à la Cathédrale, le 9 mars.]
25 mai Marguerite Jeanne du Taillye-Ousouf, fe du sr Pierre Lecocq, bourg., 45 a., de S' Vigor.
6 déc. Françoise-Charlotte Vaultier, ve Raphaël Eurry, sr de Cristot, 93 ans.
1754 25 janvier Me Guillaume de la Haye, pbie, curé de S' André, 7o a., dans le haut de l'aile, près le chœur, orig. de Campa-
gnolles,dioc.deCoutances. (On sonna la grosse cloche).
15 août Marie Anne Jolly, fe Nicolas Le Rouge, sr de Préfontaine, chir., 36 ans.
3o déc. François Cicille, 74 ans.
1755 3 mars Germaine Ousouf, ve Thomas François Le Bouteiller, md 67 ans.
1er avril Françoise Le Nepveu, ve Me Gabriel Toussaint, sr Duroray, avt en baill., 92 ans.
25 » Thérèse Charlotte Heudinne de Coupigny, fe Gérard, Bunel, esc., 58 ans.
3 juin Me François Louis Le Glaive, 82 ans.
1756 2 janvier N. h. Mess. Jean Antoine de la Rivière, esc., sgr de Hérils, de St André.
7 mars Jeanne Françoise Cicille, fc Me Jean Verel, md épicier, 30 ans.
1757 24 janvier Nef, proche le pilier de la Vierge. Marie Magdelaine Hue, ve J. B. Feret, droguiste, 91 ans.
14 avril Susanne Fouques, fille Me Thomas, 86 ans, proche les fonts.
21 juillet Gabriel Brunet, pbre, obitier et chap. de céans, 28 ans, haut de l'aile.
20 sept. Catherine Bertrand, ve du sr la Chaussée Folliot, 84 a. 1758 8 janvier Marie Le Romain, ve Louis Le Rouge, sr de Préfontaine, chirurg., 88 ans.
4 déc. Nef. Me Charles Michel Guérin, pbre, 77 ans.
31 » Gilles Hodierne, greffier au bailliage, 45 ans.
1759 10 février Me J. B. Hélyes, esc, sr de Bonparc, anc. cap. à Berrycavalerie, 79 ans, de S1 André « inhumé en la chap.
SI Richard, en conséquence de la fondation d'un Ri-
chard Hélyes, que sa famille aura dans icelle chapelle
sa sépulture » – par M. Béziers, curé de S* André.
22 oct. Catherine Le Brun, fille Louis et Françoise Selle, ve Gilles Hodierne, 60 ans.
1760 10 mai Louis Maresq, fils Pierre et Françoise Duval, 27 ans, vie. de céans, entre le grand autel et l'autel St Sébastien.
12 mai Dlle Susanne Héroult, ve Adrien Anfrye, avt en baill., 79 ans, de S' André.
1761 16 mars Marie Magdalène de Hébert, ve Pierre Le Pesqueur, sr de Coujon, 75 ans.
29 juin Me François Crepel, cons. et anc. avt du Roy en baill., 63 ans.
1762 8 janvier N. d. Marie Geneviève Morel, ve Mess. Jean Antoine de la Rivière, chev., sgr de Hérils 87 ans de S' André.
3o » René François Cousin, 42 ans.
12 mars N. h. Mess. Michel Hélyes, esc., sr de Subies, par le curé de SI André, 85 ans, chap. SI Richard.
3 nov. Magdelaine Germaine André ve Me Robert Gosselin, chev. sgr d'Aunay, le Quesnay, Noyers et autres
lieux, 80 ans.
1764 13 février Marie Anne Le Cocq fille Pierre, bourg., et Marie Jeanne du Taillie Oussouf, 24 ans.
» Pierre Le Cocq, bourg., 53 ans.
1765 25 janvier Catherine Guérin, ve Pierre Thomas Le Lorier, sr de
Bapaume, major de la bourg. de Bayeux, 57 ans, de
la Capellette.
1765 11 mars Marie Catherine Elisabeth Bétourné, de S' Sauveur, fille du sr de Bétourné. cons. du roy, enquesteur au baill.
civil et crim., 19 ans.
23 » Catherine des Illes Bonnemie, fe Louis François Le Coq, 26 ans.
5 juin Dlle Marie Marguerite Renée de Lavalley, fe Me Lambert Adrien Anfrye, avt au Parlement de Normandie et
maire de Bayeux, de S' André.
16 » Françoise Germaine Guérin de la Houssaye, 21 ans. 1766 3I mars N. d. Marie Guilmette de Marguerie, ve n. h. Nicolas Michel du Hamel de Coujon, 59 ans.
4 avril Mess. Jean Jacques de la Rivière, chev., sgr et patron de Hérils, chev. de S' Louis, pensionnaire du roi ci-de-
vant cap. d'artillerie, 79 ans, de St André.
21 juillet N. et d. p. Michel Conseil, pbre, orig. de St Malo, ch. de Rouen, en la prébende de Nécy, 38 ans, vis-à-vis la
chap. S' Sébastien.
1767 13 janvier D. p. Pierre Philippe, pbre régulier de l'hôtel dieu de Caen et anc. prieur de Graye, 78 ans.
19 » Me Jean Pierre Béthourné sr de S' Sauveur, cons. enquesteur, commiss. et examin. en baill., 55 ans.
15 avril Pierre Gisles de Landeville esc., sr de Clerbec, anc. garde du roy, chev. de S' Louis, 48 ans.
6 nov. Marie Catherine Françoise Basile Genas de Rubercy, 18 ans.
1768 13 avril Gabriel Toustain Duroray, avt 71 ans.
21 oct. Thomas Robert Tranquille Mourot, fils Thomas et Catherine Le Gris, 6 ans.
1769 26 janvier François Genas, sr de Rubercy, 86 ans proche la chap. Stc Croix, de S' Sauveur.
22 juillet Elisabeth Béthourné de S' Sauveur, fille feu Jean Pierre et Françoise Folliot, 22 ans 6 mois.
20 déc. J. J. d'Antignate, esc., cons. du roy, rec. des tailles, 55 ans.
1770 28 janvier Ravend Rasiph Jahiet, sr de la Couture, 69 ans. 24 février N. d"° Marie Madeleine Le Vaillant, 82 ans.
1770 iioct. Jacques Augustin Eudelin anc. dir. des postes de Bayeux, 72 ans.
1771 2 avril Marie Anne Le Parsonnier, ve Mess. Bernardin de la Jumellière, esc., chev. de S* Louis, anc. cap. à Royal-
artillerie, 52 ans.
18 nov. N. dlle Marie Claude Hélyes de Bonparc, 91 ans, de S, André, chap. S' Richard.
1772 7 janvier « Me François Genas, sr du Homme, cons. du roy, anc. vicomte de Bayeux commiss. subdélégué pour l'él.
de Bayeux, administrateur des hôpitaux de cette ville
et prévôt de l'administration économique de cette pa-
roisse, gi ans. »
3 février Françoise Tillard, ve Jean François Fouet, 76 ans. 1773 2 » N. d. Marie Louise Joséphine Truttié, fe Mess. Bon François Bonaventure Crepel, esc., cons. du Roy au Con-
seil supérieur de Bayeux, lieut. part. civil et ass. crim.
en baill. et siège royal de ce lieu, 20 ans.
17 mars Marie Françoise Le Guelinel, fille Jacques Le Guelinel de Lignerolles, cons. en él. et Jeanne Le Bouteiller,
19 ans.
18 nov. Marie Anne Bougourd, 78 ans.
1774 3o août Pierre Augustin Eudelin, bourg., 37 ans.
23 sept. Nicolas Eurry cons. ass. en baill., ancien maire de Bayeux et « membre de l'administration économique
de cette paroisse, 80 ans ».
177 21 nov. Nicolas Le Rouge, sr de Préfontaine, chir. royal en cette ville et « membre de l'admin. écon. de cette parr.,
74 ans ».
1778 24 avril Me Joseph Exupère Pierre Fauvel, avt en baill., 42 ans. XII
S' MARTIN
S» Martin comprenait la rue de ce nom, de la maison faisant face à la rue des Cuisiniers à la rivière d'Aure, avec la moitié de la rue Laitière et une extension rue des Cuisiniers, à gauche en allant vers la Cathédrale, jusqu'à la grande porte faisant face à la dernière maison de S' Malo.
Son église attenait primitivement au mur de la ville. Elle fut reconstruite, en 1761, partie sur l'ancien mur, partie sur le cimetière. La quincaillerie James, ou plutôt ses magasins, sont construits sur son emplacement.
1625 21 mai Pierre Boivin, par le ch. de Bernesq, curé de S' Sauveur, de S' Sauveur.
1643 8 » Pierre Loisel, pbre, curé de St Martin, régent au collège, 40 ans, de S' Symphorien.
1651 27 février Magdeleine Le Boucher, fe du sr du Longbuisson, de S* André
1655 12 mars Suzanne Mannoury, ve Denis Binet, près la porte du cimetière.
6 juillet Jacques Le Paulmier, de St André.
26 » Près la porte du cimetière. Me Jacques Le Paulmier, chandellier, 101 ans, de S4 André.
10 déc. Marguerite Sebire, fe Pierre Hubert, près le confessionnal. 1656 9 mars Marie Senot, ve Venant Béatrix, près le banc de Jean Varin, sr du Val.
1657 io sept. Guillaume Petitcœur, bourg. de S' Martin, près l'autel de la Vierge.
1658 »5 février Michel Le Nourrichel, bourg. de S' Martin, près la porte du portail.
16^9 21 avril Madeleine Thorel, ve Guillaume Mahieu et Pierre de S* Martin, vis-à-vis l'autel S' Jacques.
9 déc. Françoise Hardy, fe Regnauld Denys.
1660 15 mai Michel Varin, sous-diacre.
14 déc. Jacqueline Philippe, fe Denis Gueroult, 60 ans.
1662 20 mars Anne Hue, fille Jean, 15 ans 6 mois, proche les fonts. 5 nov. Charles Lecoq, sr de Canonville, av1, sous son banc, au côté gauche de l'autel N. D.
2J » Charles Boivin, fils Pierre, 3 ans, près le bénitier. 28 i> Jacqueline Desmares, 60 ans.
1663 1 mars N. d'Aunay, à côté de l'autel N. D., à la place de son mari vers le cimetière.
24 avril Judith Dufresne, fe Jean Varin, sr du Val, au pied de l'autel S' Jacques.
13 mai Guillaume Desmares, fils du sr greffier de la viconté, 30 ans, devant l'autel N. D.
1663 24 mai Thomas Le Grain, de Colleville, 72 a., devant la chaire, sous le crucifix.
23 juillet Noel Le Coq, cons, ass. et recev. des aydes, 88 a., chœur, sous le pupître, par permission du sr ch. de S' Martin.
9 oct. Raouline Hue, décédée à Mosles, 1!2 ans 6 mois, devant le crucifix.
27 nov. Jean Hue, sr de Lignerolles, près la porte vers les fonts. 1664 18 oct. Guillaume Osmont, 5 ans 6 mois, près le pilier N. D. 1665 11 février Guillaume Osmont, 3 semaines, id.
22 avril Catherine Leroyer, i an 6 mois,
18 mai Marie Osmont, près le gros pilier.
1666 29 avril Marie Lebailly, 83 ans.
6 juin Gabriel Desmares, greff. du sr viconte, 92 a., sous une tombe, devant l'image S' Louis, à côté de l'autel S1
Pierre.
1667 6 janvier Anne Cousin, veMénard, au pied de la porte du cimetière. 28 février Jeanne Philipes ve Le Savoureux près la porte de la sacristie.
mai Louis Osmont, greff. de l'él., au pied du pilier N. D.
aï oct. Marie Pesquerel sous une tombe appartenant au Brun (orfèvre ?).
1668 14 février Charles Boivin, proc. comm. au siège de Bayeux, 73 a. 1669 31 janvier Guillaume Desmares, bourg. de S' Martin.
16 avril Michel Béatrix.
23 juin Jeanne Herbeline, fe François Ménard.
1670 28 sept. Jeanne Binet, fille Michel, sr de Pouligny, 5 ans. 1671 5mars Jean Le Breton, devant les fonts.
17 mai Anne Guilbert, ve Guillaume Thorel.
21 juillet Jean André, entre la tombe de feue Mme Thorel et une tombe dont le côté est devant le petit pilier rond du
côté de la (rue ?).
18 août Jacqueline Bailleul ve Charles Boivin, proc. comm., chœur, près l'autel S' Pierre.
3i » Catherine Dubois, fille Gabriel, sr de la Motte et Louise Cousin, derrière le banc de la maison qui fut au.
1672 7 janvier Louise Levallois, fe Louis Moussart, 47 ans, au bas de l'église. La tète est proche le gâble et le milieu du
corps jouxte le pilier qui porte les fonts,
1672 6 février Germain Lescollant, 38 ans, au bas de l'église vers les fonts et la muraille de l'église du côté du cimetière.
1673 3 janvier Pierre Cupersy, io ans.
28 mars Magdelène de Bailleul, 15 ans, de S' Sauveur.
30 » Dlle Madeleine Bailleul, ve Mr de Chouain.
1674 29 juin Anne Lefèvre, vB Thomas Le Grain, 80 ans. 7 oct. Renée Vincent, ve Charles Lecoq, sr de Canonville, 40 a. 1675 u juillet Marie Germaine Lhonoré, fille François sr de la Mare, apoth., et Françoise Desmares, 4 ans.
31 » Michel Le Breton, 18 ans.
16 août Anne Bouillot, fe Thomas Cupersy, 49 ans.
29 sept. François Vauchis, fe Jacques Lair, md drapier, 24 ans. 26 oct. Jeanne Lebrun, fe Jacques Pesquerel bourg. de S' Martin, au bas de l'église.
1676 6 janvier Etiennette Hubert, ve Guillaume Petitcœur, 73 ans. 17 février Louis Hue, fils feu Jean, sr de Lignerolles. et Marie Thorel, 18 ans, sous l'arche du bas de l'église, au pied du
pilier.
6 mars Blanche Lair, fille Jacques, et feue Françoise Vauchis, 3 a. 5 juin J. B. Lhonoré, fils François, sr de la Marre, i mois 1/2. 29 juillet Jean Le Brun, orfèvre, 65 ans.
31 août Pierre Hubert, chandellier, 55 ans.
30 sept. Jean Hubert.
12 oct. Jacqueline Hubert, 3o ans.
1678 26 janvier Jacques Lhonoré, fils François, sr de la Mare et Françoise Desmares, 7 mois.
4 juillet Jacques Varin, fils Jean, sr du Val, 4o ans.
1679 sept. Jean Levasnier.
12 » Blanche Restout, 68 ans.
5 oct. Michel Béatrix, av' 60 ans.
1680 11 déc. Jacques Pesquerel, estamier, 55 ans, à l'entrée de la grande porte, au pied du bénitier.
1681 ier mars Françoise Hue, fe Eustache Eudes bourg. de Bayeux, 33 ans, au milieu de la nef.
29 » Thomas Le Parfait, bourg. de Bayeux, md drapier, 60 a., à côté de la grande porte, côté du cimetière.
21 mai Marie Hue, fille feu Jean et Marie Thorel, 30 a., au pied de l'autel de la Vierge, côté du cimetière.
1681 9 juillet Gilles Cupersy, fils Thomas, bourg. de Bayeux, et Anne Bouillot, 17 a. 3 m. à l'entrée de la grande porte, côté
de la grande rue.
1682 17 avril Guillaume de S' Martin, bourg. de Bayeux, cirier, 60 a., nef, côté de la grande rue.
1683 26 juin Raphael Lhonoré, fils François, apoth., et Françoise Desmares, 4 ans 6 m., à côté de l'autel de la Vierge,
côté grande rue.
1684 2 janvier Catherine Lair, ve Jean Le Brun.
1685 12 janvier Jacqueline de Bernesq, mère de Louis Guerren, curé de St Martin, 78 ans, devant l'autel S' Pierre.
17 février Jacques Vauchis, décédé à Vaux-sur-Aure, 76 ans, au milieu de la nef.
27 avril « Mess. Jean Le Gras, avt en bailliage et vie. de Bayeux, sénéchal du Chapitre, dans le chœur, du côté de la
rue, par n. et d. p. Mr de Camilly, archid. d'Hyesmes,
et théologal en l'église Cathédrale, assisté du véné-
rable Chapitre et de tous les officiers de lad. église
en corps qui ont chanté la messe en musique, en re-
connaissance des grands services qu'avait rendus le
défunt à lad. église en qualité de sénéchal ».
29 » Elizabeth Coifier, ve François d'Anisy, esc., s' de Cricqueville, à côté de l'autel de la Vierge, vers le cimetière.
2 août Charles Hue, sr des Boulots, décédé à Cahagnolles, 66 a., nef, au lieu de sépulture de ses parents et amis.
1686 25 février Pierre Danctoville, 55 a., au-dessus de la petite porte du cimetière.
20 mars Charles Legras, sr de la Galeste, garde du corps de feue la reine mère, 68 a., nef.
6 juillet Michel Binet, sr de Polligny (Pouligny), nef, côté du cimetière.
18 août Dlle Perrette Duphael (Dufayel), fe Germain André, esc., sr de S' André, 65 a., devant l'autel N. D., côté de
l'aile.
4 oct. Marie Eude, fille Eustache et feue Françoise Hue, 11 a., nef, proche le pilier.
1687 ? Marie Boulot (Bouillot ?) de la Masurerie, 22 ans, nef, à côté de la grande porte, côté de la rue.
1688 14 mai Me Robert Desmares, pbre, natif de cette paroisse, mais décédé en celle de S' Sauveur, 68 ans, vis-à-vis l'ima-
ge S' Louis.
20 août Robert Jouast, domestique de Germain André, esc., sr de St André, 90 a., proche les fonts.
21 » » Lambert Lefébure, mégissier, 44 ans.
21 oct. Elizabeth Hue, 74 a., au bout du dernier pilier de la nef. 28 » Marie Françoise Hue, fille Me Guillaume, sr de Lignerolles, 8 ans, près le dernier pilier de la nef.
1689 7 février Jacqueline Champdavoine, v' Michel Béatrix, serg1, 80 a. 20 » Gabriel Hue, fils Guillaume, 2 a., sous la chaire. 16 mars Guillaume Hue, sr de Lignerolles, cirier, vers le milieu de la nef, en descendant vers la porte.
14 juillet Marie André, fille Jean François, esc., sr du Manoir, proc. du Roy, 2 a. i m., au pied de l'autel de la Vierge.
18 » Catherine Gohier, ve Me Jean Legras, av', 70 a., chœur, par permission de n. et d. p. M' Jacques de la Mariouze,
ch. de S' Martin, patron et sgr de la paroisse.
1690 17 juillet Jean Varin, sr du Val, 87 a. 8 m., nef, vis-à-vis le crucifix.
4 nov. Michel Lescollant, drapier, 33 a., aile de la nef, sous les marches de la petite porte pour aller au cimetière.
11 déc. Marie Féron. fe Robert Menard, archer en la gabelle, 44 a., à l'entrée de la grande porte du cimetière.
169 ¡ 8 février Anne Letellier, ve Durand Laloe et Charles Legras, sr de la Galeste, garde du corps de feue la reine mère,
80 a., nef, du côté de la grande rue.
1 mars Henri Varin, sr de Beaulieu, de Lingèvres, 5o a., au haut de la nef, à côté de la sépulture de Me Jean Varin, son
oncle.
29 nov. Madeleine Le Sénéchal, fe Pierre Martin, nef, près les fonts.
1692 13 mai Marie Thorel, ve Jean Hue, sr de Lignerolles, bourg. de S' Martin, 73 ans, milieu de la nef.
23 sept. Estienne Lescollant, md drapier, 27 a., nef, près la porte qui va au cimetière.
1693 13 avril J. B. Bretaigne, fils Me Bertrand et feue Adrienne de Prépetit, aile, près l'autel N. D.
1693 16 oct. Jeanne Le Parfait, fe Olivier Hermerel, mercier, 27 a. 6 m., bas de l'église.
1694 )o mai Etienne Borel, cornette au régiment de Presle, cavalerie, 30 ans.
3 août Anne Le Chevalier de S' Mâlo La Barre, fille feu Gabriel Lechevallier Labarre, esc., sr de S' Mâlo et Jac-
queline de Loupvières, 22 ans, milieu de la nef.
1696 9 janvier Gabriel Lefessier, coutelier, 7o ans, proche la grande porte, côté du cimetière.
19 mars Germain André, esc., sr de S' André, 80 a., à côté de l'autel N. D., vers le cimetière.
23 avril Robert Bretaigne, 27 ans, aile de l'église, au pied du pilier vis-à-vis la porte du cimetière.
14 juillet Robert Le François, pbre, curé de la Folie, à côté de l'autel N. D., vers la rue.
29 déc. Suzanne Legalois,ve Thomas Le Parfait, 82 a. 4 m., nef. 1698 6 février Marie Molendain, fille feu Lambert et Catherine de Tour, 55 ans, nef.
11 » J. B. Hue, fils feu Guillaume, sr de Lignerolles, et Madeleine Conard, bourg. de Bayeux, 16 ans, nef.
20 mars Michel Verson, drapier, 68 ans, nef.
10 déc. Anne Marie de l'Escalley, fille feu Louis, esc., et feue Anne de Bully, de Campigny, protestante convertie,
27 ans, à l'entrée de la grande porte, côté de la rue.
1699 15 février Louis Guerren, pbre, curé du lieu, 60 a., chœur, près la sacristie.
i juin Guillaume Le Comte, 65 ans.
1700 4 janvier Germaine Levanier, 70 ans, près le ler pilier. 15 février Jacques Le Parfait 45 ans à l'entrée de la porte, du côté gauche en entrant.
28 mars Louis Guerren, 83 ans, dans l'aile du chœur.
31 mai Jacques Lefessier, aile de la nef.
1701 14 janvier Elisabeth Folliot, fe Héroult, serg', milieu de la nef. 9 mars Guillemette Boucher, ve Jacques Lefessier, 5s ans. Marguerite Cupersy, ve Jacques Le Parfait.
1703 21 avril Françoise Menard va Lambert Lefèvre 66 ans 6 mois. 1704 7 janvier Robert Le Parfait, lieut. au Quart-Bouillon, 53 ans, décédé à St Sauveur, nef.
1704 27 oct. Jacqueline Héroult, fille Jean, serg' 17 ans, aile. 1705 10 janvier Anne Lebrethon, fille Nicolas, 52 ans.
12 février Madeleine Gehanne, 29 ans, aile.
24 » Marie Louise Catherine de Bailleul, fille Jean des Valderis de Bailleul, esc., cons, en baill. et vie., et dlle Ma-
rie Françoise Restout de la Place, 6 jours, aile.
16 avril Marie Françoise Restout de la Place, fe Jean de Bailleul des Valderis, esc. cons. ass., 23 ans, aile de l'église
attenant le chœur.
16 juin Jean Héroult, huissier en la maison de ville, 64 ans, proche la porte du cimetière.
1706 6 mai Jean de Bailleul, esc., cons. du roy, ass. à Bayeux, décédéà S'Vigor,4oa.,en l'église,attenant le chœurd'icelle.
26 juillet Charlotte du Tertre, fe Baucham (Beauchamp?), esc., 72 ans.
7 nov. Anne Lepaulmier, ve Germain Lescollant, 72 ans, près les fonts.
1707 25 janvier Thomas Lenourrichel, 68 ans.
1708 31 mars Jacques Lefrançois, md mercier, 80 ans.
6 oct. Jean François André, cons. du roy. son proc. en baill. ville et communauté de Bayeux, 60 ans, devant l'autel
de la Vierge.
26 » Charles Le Barbé, ecs., sr de Reviers, 75 ans, dans l'aile, près la tombe de Mr de St André.
1709 12 mars Jacques Girardin, 50 ans, nef.
13 » Suzanne Corbet, fe François Varin, esc., sr du Moustier, cons. ass. en baill., milieu de la nef, sous le crucifix.
14 » Charlotte Picot, fe Guillaume Cauvin, 52 ans, nef.
20 déc Michel Blondel, esc., sr des Monts, de Rye, 64 ans, nef, près l'autel de la Vierge.
1710 18 juillet Marie Desmares, 21 ans, nef.
16 déc. Marie Corbet, 49 ans, nef, sous la chaire.
1711 21 février Louis Moussard, md lanternier, 83 ans. nef.
30 oct. Marie Desmares, fille Olivier, 8 ans 6 mois, nef.
16 nov. Madeleine Molandain, ve Robert de Tour, 80 a., nef. 1712 11 mars D"e Marie Lucas, ve Me Corbet, 84 ans, nef.
1713 7 oct. Jeanne Le Haguais, ve François Toustain esc. sr de la Colombe, 68 ans, dans l'aile.
1713 a8 nov. Charles Salen, 58 ans, nef.
1714 14 » Marguerite Levéel, ve Joachim Menard, 76 ans, aile. 1715 21 mars Antoine Petitot, 5o ans, nef, près le pilier.
2 avril Michelle Le Diacre, ve Guillaume Lecomte, 86 ans, près le pilier du côté de la porte du cimetière.
24 mai Madeleine Hébert, fille François Hébert, sr de Marigny, employé dans les aydes et dlle Françoise Poictevin,
4 ans, nef, près le pilier.
1716 10 janvier François Varin, esc., sr du Val, cons., ass. en baill., nef, près la chaire.
a avril Thomas Poictevin, md potier d'étain, 65 ans, nef.
1717 19 avril Marie Anne Le Parfait, fe de Séran, esc., 26 ans, bas de la nef.
24 déc, Isaac Pierre de Prépetit, esc., 60 ans.
1719 19 avril N. d. Françoise Levaillant, ve M0 Le Barbé, sr de Reviers. 65 ans.
1720 2 avril Renée Eudes, ve Charles Salen, décédée à SI Sauveur, nef. 2 mai Pierre Exupère Tuloup, 37 ans, avt décédé à S' Sauveur, nef.
4 juillet Jeanne Hue, 7o ans, nef.
28 sept. Catherine Barbé, 27 ans.
1721 ier février Guionne Barbé, 78 ans.
9avril Michel David, 38 ans, proche la porte du cimetière.
29 août Hervé Michel, 40 ans, nef.
1722 23 juillet Pierre Le Brun, md drapier, 70 a., nef, près le pilier. 3 août Germaine de Cingal, fa Michel Le Barbé, esc., sr d'Aulné, aile, proche l'autel de la Vierge.
1724 25 avril Aubert Hue, sr de Lignerolles, md épicier, 35 ans, nef. 1725 2 août Marie Corbet, ve du s1 Desmares, off. chez le roy, 65 a. 1726 29 » » Marie Jeanne Raoul, fe Lediacre, 23 ans, devant l'autel St Pierre.
15 sept. Pierre Suhard, chev., sgr de St Sulpice, 87 ans proche la sacristie.
1727 10 avril Thomas Le Romain, huissier audienc. en élect., 62 a. 25 mai Madeleine Desmares, 28 ans.
2 déc. Michel Maitrel, 56 ans.
1728. 23 janvier Françoise Lesueur, fe Louis Delamare, esc., 23 a., nef. 3o avril Pierre Gaugain, md épicier, 80 ans, près les fonts.
1730 i) janvier Marie Lerouge, va Gaugain, 60 ans, nef.
août Jeanne Le Conte, ve Le Romain, 74 a., bas de la nef. 11 nov. Catherine Conard, ve Pierre Le Brun, md drapier, 70 a., nef.
1732 6 oct. Angélique Trolong, fe des Linières Legras, cons. ass., nef.
1734 6 juillet Gabriel Michel, 22 ans, nef.
1736 16 sept. Charlotte Bourdon, fe du sr de Bucéels, av', 23 ans. i déc. Michel Le Barbé, esc., sr d'Aulney, 68 a., près l'autel de la Vierge.
1737 9 janvier Pierre Le Marois, curé du lieu, décédé à St Sauveur, chœur, en qualité de doyen.
26 août Madeleine Bonnemie Desperreaux, fe Guillaume Costé, receveur du grenier à sel, 54 ans.
1738 15 mai N. d"e Anne Elisabeth Le Pelley, 45 ans.
1739 8 avril Jacques Louis Leroy, esc., sgr de la Ferrière, 40 a., près l'autel de la Vierge.
27 mai Raphael Desmares, 78 a., vers le milieu de la nef, dans le passage allant au chœur.
1740 2 février Claude Guilbert, fe Litare, médecin, 80 a., près les fonts. 1741 28 mars Pierre Legras, cons., près la chap. de la Vierge. 9 mai Anonyme, fille Mess. Charles Tanneguy du Chastel, chev.. sgr de Castillon et Jeanne Françoise Madeleine
Miffaut, 8 ans 6 mois.
1743 2 avril Blanche Gohier, ve Michel Maitrel, menuisier formier, 75 ans, côté du cimetière.
17 avril Jacqueline Bauquet, ve du Chastel esc. de S* Lubin, locataire à S' Martin, 80 ans, nef.
28 sept. Olivier Desmares, orfèvre, fils Michel, milieu de la nef. 25 nov. Jacques Béatrix, huissier, fils Thomas, nef, côté de la rue.
1744 14 janvier Suzanne Leloup, fille Gilles et fe René Lefessier Lislet, mercière, 60 ans.
1745 a » Marie Hélène Charlotte d'Arclais fe du sr de Manvieu, esc., exempt de la maréchaussée 30 ans, près l'autel
S» Pierre.
17 juillet Pierre Desmares, argentier, fils Olivier, décédé à S1 Malo, 30 ans, vers le milieu de la nef.
1 74 5 3T juillet Marie Poitevin, fe Thomas Jehanne, poulaillier, 70 a. 13 août Madeleine Bourdon fille Jacques, bourg. de Bayeux, 70 ans, proche la sacristie.
1746 2 mars Pierre Michel, commissaire de police, 55 ans. 1747 15 juin Julitte Le Vaillant de Vaucelles de Beuvrigny, 84 ans, au dessous du pilier de la nef.
29 août Anne Seigle fe Michel David d. Cavée, 28 a., près les fonts.
1749 19 mars Marguerite Gouvillede Tourville, du Mesnil-Patry, 35 a. 1750 28 juin Françoise Fouet, vs Michel David, boulanger, décédée à S' Jean, 72 ans.
4 oct. Marie Le François, Ve Michel Lécolant, mde drapière, 87 ans.
1751 7 juin Jeanne Hue de Lignerolles, ve Hervé Michel, sr Dubisson, droguiste, décédée à S' Sauveur, 70 ans.
1753 17 février René Gilles Delaroche, fils Gilles, marchand, 25 ans. 1754 19 avril Marie-Anne Le Pelley, de Baugy, 80 ans.
8 nov. Jeanne Françoise Desmares, 50 ans, près le pilier d'en bas.
1756 23 juillet Germain Buhot, dit S' Germain, anc. serg* au régt de Beauvais. 87 ans.
to oct. Guillaume Litare, docteur en médecine, 90 ans.
1757 7 février Madelaine Françoise Dubois, fe Pierre Valerend, 70 a. 29 juin Michelle Aumont, ve Michel, commis. de police, mde droguiste, 70 ans.
1758 17 juin Claude Gosselin, fe Gilles de Cingal, esc., près l'autel de la Vierge.
2 sept. Jeanne Françoise Varin, ve Mess. Thomas Alin, esc., s' de la Bertinière, 80 ans.
1762 9 oct. Marguerite Descheveaux, ve Thomas Couespel, 83 ans, vers le bas de la nouvelle église dont partie bénie,
avec permission.
1763 4 juin Catherine Cicirre, ve Gabriel Bisson, 91 ans. 1764 10 juin Marie Madeleine Eudes, ve Olivier Desmares, orfèvre, 85 ans.
1765 22 janvier Michel Folliot, étamier, 86 ans.
13 février René Lefessier, surnommé Lislet, greff. des insinuations, 80 ans.
1766 21 janvier Catherine Duval, ve Pierre Sallen, tanneur, décédée à S' Vigor le Petit, 65 ans.
2 mars René Seigle, mtre chapelier, 72 ans.
18 déc. Charles Buhot, av' en baill., cons. contrôl. au grenier à sel, admin. des pauvres de l'hôpital, 50 ans.
1768 16 mars Louise Le Brun, ve Le Vigoureux sr de la Houblonnière, 50 ans.
21 » Pierre Jehanne, poulaillier, 70 ans.
24 avril Gilles de Cingal, esc, sr des Monts, 89 ans.
ier juillet J. B. Duval, proc. en baill.
19 sept. Françoise Poitevin, fe Augustine Raoult de la Chesnaye, droguiste, 74 ans.
24 déc. Augustin Raould de la Chaisnée, md droguiste, 80 ans. 1770 2 février Pierre Laurent Le Boucher, fils Laurent Pierre apoth., 16 ans.
21 mars Robert Chédeville, 77 ans.
25 » Monique Lefort, ve Michel Folliot, potier d'étain 75 a. 5 avril Gabriel Hallé,md gross. mercier, bourg. deBayeux, 86 a. 4 nov. Gabrielle Jouas, ve Gabriel Hallé, 70 ans.
1771 i 9 mai Jacques Germain de Monfiquet, esc., 75 ans. 23 juin Claude Jacqueline Ousouf, ve Pierre Tillard, bourg. de Bayeux, 75 ans.
1771 20 nov. Joseph Seigle, md chapelier, bourg. de Bayeux. 1772 5 mars Pierre Maistrel, md drapier et bourg. de Bayeux, 72 a. 28 » Marie Charlotte de Collibœuf, fe Gilles Michel Le Barbey, esc., sr d'Aulnay, 48 ans.
29 déc. Nicolas Toustain, sr de la Couture, 70 ans.
1773 4 sept. Jeanne Jacqueline Halley, fe Alexandre Robert Le Paulmier, recev. de Mgr l'Evèque, 48 a., au pied de l'autel
de la Vierge.
1774 mars Nicolas Nicolle, md mercier, bourg. de St Martin, 58 a. 14 avril Marguerite Toustain, fe Pépin, bourg. de Bayeux, 63 a. 8 juillet Mess. Nicolas Néel, esc., sgr de la Haye Picquenot, du Hommet et de Néville, anc. écuyer de main de feu
Mme la Dauphine, décédé dans l'auberge où pend pour
enseigne l'image S' Martin, 55 a., sous le crucifix.
10 août Antoine Joseph Vimard de Villermont, de Lons le Saulnier, en Franche-Comté, 45 ans.
1774 25 août Madeleine Ravenelle, ve Robert Chédeville, bourg. de Baycux, 83 ans.
2 oct. Thomas François Lefêvre, cavalier de la maréchaussée, 65 ans.
25 » Michel Vauquelin, clerc custos, 25 ans.
1775 31 janvier Françoise Desperelle Leloup, 75 ans.
25 février Marguerite Eudelin, ve Pierre Jehanne, md poulaillier, 85 ans.
16 mai Thomas François Avice, d'Arromanches, 23 ans. 4 juin Marie Anne Desmares, 75 ans.
21 juillet Michel de Montfiquet, chev. de S' Louis, mestre de camp de cavalerie et ci-devant commandant dans le
vieux château du vieux palais de Rouen, 70 ans.
1776 Ier mars Robert Pilet, md mégissier, 74 ans.
22 nov. Marie Jeanne Maindouce, fe Robert Le Parfait, nef. 1777 14 mai Anne Varin, ve Gabriel Duval, 86 ans.
17 oct. Marie Angélique Legras, fe Me Alexis André Pain, s' de la Couture, bourg. de Bayeux, 68 ans, nef.
]779 29 sept. Jean Taillepied, domestique de l'abbé de Beaumont 24 ans (maladie épid.), de S' Sauveur.
XIII
N. D. DE LA POTHERIE
L'église était sur les glacis des fossés du Château, au midi et dans le faubourg de S1 Loup. La tour fut, en 1762, transférée du milieu de l'église au bas de la nef.
Le territoire de cette paroisse comprenait la rue de ce nom, quelques maisons bâties vers 1770, près la Porte Arborée, et la campagne jusqu'à Kihault, hameau dont moitié en dépendait.
1595 29 déc. Marie fe Jean Le Parfait, l'aîné, nef.
1 S97 7 avril Michel Champeaux, devant l'autel St Marcoul. 1622 ier mai N. fe Jacques Champeaux, de S' Loup.
1624 15 oct. Catherine Havard, de St André.
1634 12 déc. Perrette.
1636 31 oct. Henry Anfrye.
1637 2 sept. Raphaël Dodin.
1638 3o juin Me Théodore Dodin.
1641 10 janvier Sébastienne Fallé, ve Mr de Renchy.
11 avril Me Jacques Chefdeville, pbre.
1642 14 janvier Mme de Douville.
16 oct. Raoulline Le Fillastre.
1644 31 juillet Me Charles Bougourd, pbre, che de Gueron. 1649 3 oct. Me Michel Houllette, pbre.
1651 2 sept. Pierre Herbarey.
1652 2) février Gabriel Herbarey, fils Pierre.
1653 7 juillet Guille Le Mareschal.
14 » Guillaume Le Mareschal, de S' Loup.
29 sept. Susanne Moiard (Moillard), de S* Loup.
1655 22 janvier Barbe Le Hot.
1656 10 juillet Raould Senot.
1657 16 juillet Jeanne Jouenne, fe Me Regné de Condé, av'. 1659 27 mai Magdeleine, fille Jean Anfrye, fe Pierre Néel. 6 sept. Jacqueline Lengloys, ve Raphaël Dodin.
1661 9 février Me Robert Anfrye, pbre, chap. de St Nicolas des Courtils. 28 oct. Anne Le Vanier, fe Jacques Anfrye.
1662 6 mars Catherine Beatrix, fe Jean Tuasne.
14 mai Regnée du Douet, ve Estienne Leclerc.
1663 29 mars Dlla Marin Blanchard.
8 août Anne fille Julien Anfrye.
1664 23 déc. Me Laurens Anfrye, bourg. de Bayeux, 67 a., de S'André. 1666 30 mars Anne Lebourg, ve Pierre Le Mareschal.
1669 13 juin Gervais Gaultier, 55 a., devant le crucifix, de S1 Loup. 1670 9 février Me Philippe Harbarel, chap. de S' Nicolas des Courtils, décédé à S* Ouen des Fossés.
1674 15 février D'l« Marguerite Cingal, ve du sr de la Potherie, devant la chap. S' Marcoul.
1678 15 février Jean Anfrie.
9 sept. Jeanne Le Munier, ve Robert Jabard.
1681 ? Marie Anfrie, fe Me Godfroy, av' du Roy. 13 juin Mr du Quesnay Brassard, esc., près les fonts.
1682 30 août Jeanne, fille Richard Noël.
4 oct. Jacqueline Haribel, ve Jean Anfrie.
21 nov. Julien Anfrie, sous la chaire.
1684 21 juin Dlle Magdeleine Béatrix.
1685 Ier février Marie Trouvé, ve Herbarel.
» Enfant ondoyé de Me Jacques Anfrie.
1687 9 avril Denis Le Paulmier.
1688 7 mai Rauline Vauquelin, ve Jullien Anfrie.
1690 22 août Louis Hébert, 72 ans, de S1 Loup.
13 mai Dlle de St Manvieu, près les fonts.
21 mai Louise de Cussy.
31 juillet Catherine, fille Jacques du Bosq.
7 nov. Michelle Hervieu, au bas de l'église.
10 déc. Me Jacques Millet, pbre obitier, près l'autel S' Marcoul. 1691 ier août Françoise Le Clerc.
1692 16 mars Dlle CatherineBunel,ve du sr delaMotteDerel(d'Airel). 16 juillet Marguerite Havard,ve Jacques Lhonoré,8o a., de S' Loup. 1693 17 février Thomas, fils Jean Michel, proc. au siège, io à i ans. 25 » 2 jumeaux mâles de Me Martin Le Clerc, huissier, baptisés par la sage-femme.
1697 20 oct. Une fille de Pierre Cauvin, proc. en él., époux Esther Gérault.
1700 8 janvier J. B. Hersan, pbre, curé du lieu, par Me Charles Osmont, pbre, ch. de Cussy, préfet de la confrérie des prêtres
de la ville et assisté d'iceux, dans le chœur.
1701 13 déc. Louis Anfrie, fils Julien et Raouline Rouxelin, 64 ans. 1702 nmai Marguerite Molandain, fille Me Michel et Elisabeth Decroc, 4 ans, près la porte de la nef, vers le cimetière.
1705 14 janvier N. pers. Charles Le Forestier, esc., sr des Marais, 80 a. 12 février Marguerite Piavant, fe Pierre de Condé.
1706 15 nov. Jacques Anfrie, offic. au grenier à sel, 80 ans. 1711 3 mars Me Charles Hervé Bihoreau, pbre, chap. de S' Antonin à la Cathédrale et curé de S' Sauveur, chœur, 4o ans.
1713 29 avril Jeanne Le Gué, 38 ans, près les fonts.
1714 14 nov. Jacqueline Léger,f" Philippe Gille,38 a., au bas de l'église. 1716 24 déc. Jacques Gohier, curé du lieu, inhumé dans le chœur, près de Me J. B. Hersan [du Ronceray], un de ses
prédécesseurs, par Me Le Marois, pbre, curé de S'
Martin, doyen de la chrétienté, présence de MM. les
préfets et prêtres de la confrérie.
1717 21 juillet Jean Madeline, nef, 68 ans.
1718 18 mai Jeanne Ousouf, ve Louis Anfrye, 7o ans.
1719 18 août Marguerite Lecourtois, fille feu Baltazard Lecourtois, proc., 45 ans.
1731 6 sept. Philippes, sr de Delleville, mort à S' Vigor, 70 ans. 1723 30 déc. Michel Le Nepveu, pbre, curé de St Patrice, inhume dans l'église Anne Raoiillin, ve Thomas Rohée, mère du
curé, 79 ans.
1724 8 avril Michel de Rotz, esc, sr de Montorre, 46 ans. 1725 7 oct. Jacques Ridel, sr de la Maresquerie, cons. ass. en bailliage, 31 ans.
11 nov. Madeleine Le Bourgeois, ve en dernières noces de Thomas Vitard, anc. ass. au siège de Bayeux, env. 100 a.
1728 16 déc. Jeanne Duquesny, ve Jacques Anfrye, 85 ans. 1729 11 janvier Me Robert Le Bret, pbre, de la Lande-Patry, précepteur des enfants de Mr de la Poterie Anfrye, 26 ans.
1733 6 mars Mathurin Lenouvel, 70 ans.
4 mai Jullien Anfrye, 57 ans, inhumé par Me Jacques Thouesny, pbre, curé de S' Loup.
1737 7 avril Me Antoine Dajon, clerc, inhumé par Me Hébert, pbre grand préfet de la confrérie S' Révérent.
6 sept. Charlotte Anfrye, ve Mathurin Lenouvel, 60 ans. 1740 7 janvier Jean François Hébert, sr de Marigny, 75 ans. 1741 23 mars Marie Le Bouteiller, fe Jacques Heuvey, 60 ans, nef. 3 nov. Michel Molandain, fils feu Michel et Elisabeth Decroc, 48 ans, nef, près les fonts baptismaux.
1742 3 oct. Olivier de Condé, 55 ans, nef.
1743 11 février Guillaume de Rotz, esc., sgr de la Madeleine et de S1 Lambert, 68 ans.
29 mai Nicolas Philippe, sr de Ruel cap. de la bours;. 46 ans. 25 juin Eustache Rohée, curé du lieu, 63 ans, chœur, par le curé de S' Sauveur, Regnauld de Préville, présents P.
de la Planche, curé de S' Jean et autres.
25 août Françoise Catherine Pitard ve Guillaume Le Moine, puis Olivier de Condé, inhumée par Julien Vaubail-
lon, pbre, desservant le deport de la Poterie.
1744 11 avril Françoise Catherine du Bosq, ve Jacques Benard 64 a. 22 sept. Robert du Bosq, curé du lieu, 72 ou 75 ans, chœur, par Regnauld de Préville, curé de St Sauveur et doyen de
la chrétienté.
1746 2o août Marguerite de la Vielle, fe Me Sébastien Lavalley, doct. en méd.
1751 20 nov. Marie Madeleine Anfrie, fe Louis Anfrie, 79 ans. 1756 3 février Marie Anne Perrette Hainfray, fe Charles Anfrie, esc., 60 ans, nef.
2 avril Messire Charles Anfrie, esc., sr de la Poterie, 81 a., nef. 1757 5 mai Me Sébastien Lavalley, doct. en méd., cons. proc. du roy en la maitrise des eaux et forêts, 67 ans.
1758 8 janvier Anne Magdeleine Cosne, f° Jean François Anfrie 60 a. 1759 12 nov. Michel Jacqueline, 76 ans, nef.
1761 25 janvier Guillaume Costé, anc, recev. des gabelles, 8s ans. 26 mars Louis Anfrie, 82 ans, nef.
1762 14 février Louis Lithare, 60 ans, nef.
1763 29 avril Michel Condé, très. en charge de la paroisse, 48 a., nef. 1765 20 mai Jeanne Françoise Morel de Servigny, fe Messire J. B. Roger, esc., sr de l'Espiney, chev. de St Louis, 37 a., nef.
1766 8 mars Jeanne Jourdan, 64 ans, nef.
» Barbe Jourdan, 69 ans, nef.
20 déc. Jeanne Le Vastois, fe Marin Tassine, 70 ans, nef. 1768 5 avril J. B. Roger, esc., sr de l'Espinay, anc. garde du roy, chev. de S' Louis, 73 ans, nef.
1770 31 janvier Marie Guilbert, ve Louis Michel, 82 ans, nef. 1773 10 mai Marie Monique Michel Le Vallois, fille Gabriel, consau Conseil supérieur de Bayeux, et Anne Françoise
Mariette, 9 ans, nef.
1774 Françoise Condé, ve Landry, d'Etreham, 88 ans, nef. 1775 25 janvier N. d. Marie Françoise de Gouville, du Mesny-Patry, ve Costel, 52 ans, nef.
1777 14 mars Louis Thomas Le Barbier, curé du lieu, 70 ans, inhumé dans le chœur par François Vimard, doyen de la chré-
tienté, présents Collot, supérieur du Séminaire, On-
froy, curé de S' Sauveur, Poitevin de la Madeleine,
Douesncl, de S* Loup, Nicole, de S' Martin, Maresq,
S' André, et N. Thielloque, pbre.
1779 12 mars Me Pierre Labbé, mlre d'école et de pension, ^4 ans (très douteux, plutôt au cimetière).
XIV
S' OUEN DU CHATEAU
S1 Ouen du Château fut originairement la chapelle bâtie par Richard I«f, duc de Normandie, vers 950 ou 960. Il devint paroisse à la fin du xiv" siècle. Notre registre lui maintient son titre de « capellette » ou « chapelette ». Son territoire ne consistait que dans quelques maisons éparses çà et là dans les faubourgs de S, Patrice et de S' Loup.
1634 n août Me Robert Quétil, de St Loup.
1630 12 janvier Anne Pesquerel, 18 a., par « le curé de N. D. de la Chapelette des Fossez », de S' André.
1633 10 janvier Mess. Germain de Lescalley, sr de Danval,Tour et Vauceulles, maître d'hôtel ordinaire de S. M., chev. de la
Jarretière en Angleterre, 7o ans, de S' André.
a août Michel Herman, 40 ans, « église de la Chapelette », de St André.
1639 25 juin Anne de Brésy, par Guillaume Dorée, curé de cette paroisse, de S' André.
1641 9 février N. h. Me Jacques Potier, sr de Pierrepont, 56 ans, de St André.
1644 4 mai Me Marin Couespel, sr de la Couespelière, greff., 68 a., de S' André.
1 août Me Robert Néel, av', sr de la Caillerie, 67 a., de S'André. 1645 14 nov. Di'e Catherine Juyot, d'Angiers, 63 ans, à la Chapelette, de S' André.
1648 13 juin François Bunel, 3 ans, à la Chapelette, de SI André. 1650 2 juin Florence Bailleul, fe Richard Adeline, de St André. 1652 22 nov. Charles Dutremble, s"1 de la Perruque, av', 79 ans, de St André.
1654 9 août Marguerite Ravenel, fe Pierre Lescollant, bourg. de S1 André.
1667 2 avril Simone Soufland, 40 ans, de S' André.
1669 21 avril Jean Dorée, 60 a., par Me René Le Forestier, de S'Sauveur. 1675 4 mars Philippe Vimart, 7o ans.
1691 [ 4 avril François Mutel, 28 ans, domestique du Gouverneur. 1702 18 juillet Thérèse Adélaïde Françoise de Couvert, fille messire Raoul, gouverneur et Ester Chardon, an 1/2, chœur.
1705 11 janvier Marie Perrée, ve Jean de Launay, bourg., 7o ans.
1707 3 juin Elis&bet Taillepied, ve Jean Pluquet, le jeune, bourg, de Bayeux.
1716 ier février Jacques Lecolant, ancien domestique de Mm0 de Coulons, proche les fonts.
1719 15 avril Marguerite du Fort, 66 ans.
1720 21 mars « Aujourd'hui 21 mars 1720, inhumation dans l'église du corps du fils de M. de Baussy et du fils de M. de
Beaupré, qui furent tués hier par un éclat de canon
qu'on tira à l'arrivée de S. A. Mgr de Lorraine, pré-
sence des chapelains de S' Patrice ».
28 mai Thomas Colleville, 57 ans.
1722 26 janvier Etienne de la Lande, cocher de Mme de Coulons, au pied de la chaire, 40 ans.
1723 27 avril Mess. Robert Artur d'Auderville, 73 ans, par Levaillant, théologal.
1728 2 février Jacques Le Fort, 88 ans, officier chez le roi Louis XIV, près les fonts, auprès de son épouse.
1730 7 déc. Michel Hue, jardinier dugouverneur, 40 a., près lesfonts. 1739 18 juin Françoise Touesny, 73 ans, nef.
1749 27 déc. Marie Magdeleine Costentin, fe Jean Boivin, bourg, de Bayeux, 75 ans.
1752 3 juin Jean Boivin, bourg. de Bayeux, 85 ans, nef. 17^3 18 août Mess. François Charles Alexandre de Couvert, fils Pierre Alexandre, gouverneur, écuyer de la Reine et n. d.
Charlotte Lequeus de Varville, 2 ans 1/2, chœur.
1754 27 avril N. d. Charlotte Lequeus de Varville, fe Pierre Alexandre Couvert, 36 à 37 ans.
1758 9 nov. Marie Madeleine Damigny, de S' Patrice.
XV
S' OUEN DES FAUBOURGS
Cette église n'était, non plus, à l'origine qu'une chapelle. Elle existait dès 1165. Elle était sur l'emplacement du bureau d'actroi actuel. 1661 4 février Jacques Champion, pbre, curé du lieu, devant le grand autel.
28 déc. Jeanne Gohier, fille Michel, 1 an, nef,
i66a 6 juin Michel Gohier, 2 ans, nef.
1663 i) juillet Germaine Gohier, fille Michel, 4 a. 6 m., nef. 1666 ) cet. Guillaume Gohier, fils Michel, nef, par Me Jacques Lefort, curé de S* Laurent.
1670 28 » Raphaël Le Royer, près l'autel S' Barthélemy. 1672 7 Me Jean François Le Royer, bourg. de Bayeux et officier de S. M., près l'autel N. D. et auprès de son père.
1678 3 mai Dlle Renée Destrevaux, 36 a., ve Jean François Le Royer. de S' Symphorien, comme elle l'avait souhaité par sa
fondation faite en faveurducuré etdes pbres de S'Ouen.
1692 13 juin Françoise Delessart, 9o ans, fe Guillaume Personnier, bourg., de S' Sauveur.
1693 20 sept. Jacques Potier, esc., sr d'Arromanches, 77 ans. 1694 26 janvier Vincent Lebourg, 93 ans.
1699 12 juin Anne de Guierro, 7 ans.
1700 18 nov. Michel Le Personnier, pbre, curé du lieu, 55 a., par n. et d. pers. Nicolas Larchant, pbre, ch. de Grisy et prin-
cipal du Collège, présents Mes Raphaël Pluquet, Jac-
ques et Joseph Féron, pbres et tous les membres de
la confrérie des pbres de Bayeux.
1701 6 février Elisabeth Bertrand, 40 ans, près les fonts. 1703 ier août Gilles Rouland, 62 ans.
1706 3 sept. Pierre Estienne, 45 ans.
1707 30 déc. Françoise David, ve Gabriel Lefessier, bourg. de Bayeux, de S5 Floxel, 74 ans.
1710 12 juillet Jean Louis Lefessier, curé du lieu, 46 ans. 171 ̃) 24 » Une fille de Pierre Etienne et Jeanne Roquette, i an 6 m. 1733 2 » Me Jean Lefrançois, pbre et obitier du lieu, par Me Gilles Adam, préfet de la confrérie des pbres de la ville.
1737 10 février Une fille de Joseph Sallen et de Jeanne Lefebvre, 8 a. 1739 5 juillet Me Ambroise Philippe, pbre, curé du lieu et chap. en l'église Cathédrale, par Regnauld de Préville, pbre,
curé de S' Sauveur, doyen de la chrétienté, présents
Gabriel Hébert, curé de S' Patrice, et Robert Féron,
pbre, obitier de la même paroisse.
1746 9 avril Jacques Regnauld, pbre, curé du lieu, 45 a., décédé à S' Laurent, par le curé de St Sauveur, doyen de la
chrétienté.
ï-]6i 38 nov. René François Le Maigre, sr de Vallary, anc. officier à Aubusson-cavalerie.
XVI
SI PATRICE
St Patrice, dont la nef fut exhaussée de 3 pieds en 1745 et le chœur, relevé en entier en 1747, n'avait pas de bas-côtés, mais seulement deux chapelles formant croisée l'une au nord, du vocable de Ste Geneviève; l'autre au sud, où était érigée la Confrérie de l'Immaculée Conception. 1599 14 sept. Me Pierre de Sallen, pbr0, curé de St Georges, chap. des Innocents à la Cathédrale, lequel donna sa cure à Me
Roulland Le Febvre, pbre, de la parr. de Barbeville.
16no 11 août Me Regnauld Blanchet-, curé de Surrain (première inhumation faite dans l'église par moi Martin Gouesmel,
vicaire).
1607 21 oct. Me Robert de Montigny, pbre, chap. de Ste Honorine à la Cathédrale et obitier de St Patrice.
12 nov. Pierre Le Grulley, pbre, gd vicaire à la Cathédrale. 2oct. Jaquette, ve Jaspar Dolley, chir.
1614 14 juillet Jehan Scelles, pbre.
1616 21 sept. Nef. Guille Merville.
1617 Nef. Catherine Merville, fille Guille.
1627 15 juin N. h. Germain Bunel, ch. de Cully, chap. Ste Geneviève. 6 juillet Marguerite Sanson, ve Pierre Hébert, de St Laurent. 8 oct. Me Jacques Hébert, pbre, décédé de la contagion, au portail de l'église sous la première pierre de l'église.
1628 27 mai Anselme Osmont, sr de la Fontaine, av1, derrière les fonts.
1629 27 février Me David de la Haye, chir.
1630 25 oct. Me Durand Sanson, contr. esleu.
14 nov. Marguerite Le Fournier, fe Simon Collibert.
» Me Jehan du Vigney, pbie, obitier du lieu, chap. Sle Geneviève.
14 déc. Jenne Vasel, fe Me Charles Sanson, sr des Carrières. 163 1 4 janvier Me Jean Le Grand, av.
ier février Lambert Campain, fils feu Simon, vivant esleu à Bayeux.
1632 3 janvier Germaine de Sallen, devant l'autel N. D.
23 mars Me Jean Agnest.
1633 16 avril Gabriel, fils feu Me Daniel de La Haye.
4 oct. Me Pierre Hélie, esc., sr des Castelets.
1634 11 sept. Françoise Mulot, fille Julien, fe Nicolas Le Roy, 4 ou 5 pieds au-dessus des fonts (mère de Me Pierre Le Roy,
vicaire du lieu, faisant fonctions de curé).
1635 20 mai Jean Hairon.
1636 24 oct. Jacques Le Véel.
1637 8 janvier Michel Sanson, esc., sr de Mosles, gentilhomme ordinaire du Roi.
3 avril Jeanne Fromond, ve Me Centsoulz.
5 août Me Guille Dolley.
10 if Dlle Rauline Fromont, ve Durand Sanson, contr. esleu. 1639 24 juillet Hon. h. Nicolas Le Roy, 78 ans, au-dessus des fonts (père du vicaire).
1640 29 mars Me Germain Bunel, esc., sr des Isles, cons. du Roy et lieut. crim., de S' Sauveur, près le tombeau de son
père.
17 avril Anne Binet, ve Me Charles Millet, esc., sr de Bois-grenier. 1641 8 » Me Jacques Le Fillastre, pbre, sr des Isles. 1646 2 juin Simon Collibert, 75 ans.
1647 24 sept. Marguerite de Douvre, fe Richard de Lastelle. 1648 29 février Me Martin Gouesmel, pbre obitier.
14 mars Dlle Catherine Fromont.
17 nov. Marie Lemarois, fe Me Jacques Campain.
1649 27 janvier Gaspar Sanson, pbre.
17 mars Me Jacques Dolley, chir., 83 ans, de S' André.
1650 8 avril Catherine Hélye, ve Olivier de Cabazac, esc. 1651 14 nov. Guillaume Campain.
i6°j2 30 mai Daniel Roger.
19 août Anne Le Terrier, de Barbeville.
17 sept. David Philippes.
20 » Marie du Hamel, de Grainville.
1653 26 avril Anne Foliot, fe Me Jacques Campain
1654 16 » Me Augustin Dosley, pbre.
1655 10 » Sébastien Hébert.
1656 5 janvier Jacques Le Véel.
1657 20 avril Anne Le Maigre, fe Anne Le Terrier.
29 août Françoise Haslé, va Jacques Laloe.
1658 8 avril Jean Doitil,
1659 14 août Me Michel Daniel, pbre obitier.
27 » Charles Poitevin.
1663 4 » Suzanne fille François Doley, 4 ans, de S' Symphorien. 1665 13 juin Jacques Poincheval, 5 ans 2 mois.
1666 18 mars Michel de Tour, 39 ans.
1667 16 mars Jean Poincheval, 4 ans.
21 juillet Guille Jourdan, 4o ans, près les fonts.
8 déc. Martine Retout, fe Pierre Poitevin, 78 ans.
1668 10 juillet Robert Marcel, 70 ans.
1669 5 juin Jean Jean, 60 ans.
ier sept. Charles Sanson, 80 ans.
6 » Jacques Philippe, fils Me Ambroise, contr. au grenier à sel, 6 mois.
14 nov. Jeanne Leforestier, fe Pierre Poitevin, le jeune, 45 a. 1670 2 janvier Robert Poincheval, fils Gabriel et Rauline Jean s ans. 28 mars Anne Roger, 35 ans.
8 mai Marguerite Durozier, 16 ans.
6 déc. Marie Le Gras, 60 ans.
10 » Michel Sanson, 12 ans.
12 » Catherine Ouenne, 70 ans.
1671 23 février Catherine de la Londe, 5o ans.
13 déc. Philippe Lorier, 60 ans, près les fonts.
1672 20 mars Michelle du Fresne, fille Me Thomas et Gabrielle Lemoine.
10 avril Me Pierre Le Roy, pbre, vie. du lieu.
9 mai Jacques Néel, esc., sr de la Caillerie, 72 ans.
1673 9 février Nicolas Baslé, 84 ans.
15 avril Françoise Le Lorier, ve Pierre Philippe, 70 ans, de S' Malo.
14 » Christophe Baslé.
14 oct. Marie Le Petit, fille Jean, 6 ans.
24 » Jean Guillemette, 25 ans.
25 nov. Marie Néel, fille Robert et Marie Cornet, 6 semaines. 1674 24 janvier Philippe Richer, 66 ans, par le ch. de Bretteville. 18 février Marie Ouenne, ve Jacques Levéel, 75 ans.
1674 20 février François Le Petit, fils Jean, sr de la Pommeraye et Françoise de Percaval, 5 ans.
22 » Marie Crestel, vc Guillaume Conseil.
5 juillet Catherine, fille François Jean, 3 ans.
27 » Françoise Vaultier, fille Michel, 18 ans, par le ch. d'Albret.
30 oct. Olivier Anfrie, 75 ans, par Jean Michel Bagnols, ch. d'Esquay.
20 nov. Me Michel Maufras, pbre, custos, par Me Pierre Lhonoré, pbre, ch. de Cartigny, 33 ans.
1675 5 avril Thomas Lebourgeois.
3 juillet Jacqueline Théroulde, fe du sr des Essarts, 60 ans. 19 août Michel Vautier, huissier, 58 ans.
19 sept. Guyonne Le Débonnaire, ve Philippe Lorier, par le ch. d'Albray.
16 oct. François Dosley, 45 ans.
20 » Robert Gosset proc. com. à Bayeux 38 ans par Me Jean Lamy, pbre, dr en théologie, de la Madelaine.
21 nov. Me Jacques Goubot, pbre, 31 a., par le ch. de S' Laurent. Ier déco N. h. Michel de l'Escalley, esc., sr du Val 63 ans par le ch. de Gavrus.
1676 25 janvier Nicolas Le Terrier, 75 ans.
12 mars Jacqueline Martin, ve Michel Censols.
5 mai Guillaume James, 74 ans.
10 déc. François Taillepied, 45 ans.
1677 6 mars Marie Le Vautier, fe Jacques L'Escalley, esc., sr de Torteval, par l'archid. d'Hyesmes.
7 » Me Henry de Boix Grenier, pbre, ch. régulier, prieur de Carville, 40 ans.
22 » Me Dominique Retout, 48 ans, par n. p. Jean Michel Bagnols, pénitencier, ch. d'Esquay.
3o sept. Jacqueline Molandain, 19 ans, par le ch. de Gavrus. 15 oct. J. B., fils Ambroise Philippe, cont. au grenier à sel, 2 a. 1678 12 janvier N. h. Jacques de Lescalley, esc., sr de Torteval, 75 ans, par Me Thomas Manoury, pbre, archid. d'Hyesmes,
de S' Symphorien.
i°r juillet Jacqueline du Hamel, fe Me Jacques Desterville, esc., cons. du roy, ass. à Bayeux, par le ch. de S* Germain.
1678 12 sept. Marguerite Le Brethon, ve Mr de la Caillerie, 70 ans, par M. l'archid. des Vez.
25 » Me Roger Lavalley, pbre, chap. de la chap. N. D. de Bayeux, 47 ans, par le ch. de Feuguerolles.
13 oct. Me Jean Le Prevost, pbre, vic. de S' Patrice, 50 ans, par Mr Le Brethon, ch. de Feuguerolles.
5 nov. Thomas, fils Ambroise Philippe, 7 ans 1/2.
ier déc. Une petite fille pour le feu sr de la Pommeraye, 5 ans. 1679 Ier juin Marguerite Léger, ve Jean Jean, 80 ans, par le ch. de Gavrus.
1680 6 janvier Thomas, fils Mr de Lichaux (Nichaux ?), 3 m. 2 j. 27 février Pierre Le Grand, pbre, 85 ans, parle ch. de Feuguerolles. 12 mai Adrian Poitevin. 66 ans.
16 » Catherine Agnest, fille feu Me Robert.
22 » Marguerite Agnest.
30 » Catherine Gouet, 35 ans.
24 juillet Joacim Le Petit, 22 ans.
21 sept. Un enfant pour Nicolas Le Terrier.
25 déc. Philippe Pignolet, 24 ans.
1681 27 mai Magdeleine Néel, ve du sr de la Fresnée.
7 oct.. Un enfant pour Michel Féron.
1682 12 janvier Un enfant pour François Jean.
20 mars Michel Féron, 45 ans.
» Anne Le Terrier, 60 ans.
io sept. Pierre Poitevin, 84 a., par M. d'Albray, ch. de Bayeux. 1683 19 oct. Philippe Gouesmel, ve Robert Marcel, 80 ans. 1684 18 avril Michelle Agnetz, ve Jean Nicolle, 50 ans. 26 août Jeanne Le Libois, 35 ans, par Mr de Cartigny, th. de Bayeux.
1685 7 février Me Ambroise Philippe, 50 ans, par n. et d. p. Me Duhamel, chancelier et ch. de Bayeux.
5 avril Marie Boivin, 83 ans.
17 juin M' Pierre Agnest, 70 ans.
13 oct. Robert Néel, esc, sr de la Caillerie, 50 ans, par Me Thomas du Hamel, chancelier en l'église de Bayeux.
1686 8 mars François Jean, 45 ans.
2 mai Jean Bouillot, 45 a,, par M. de Mons, ch. de Bayeux. 12 juin Me Jean Gaugain, 50 ans.
1686 juin Marie Jean, fille François et Marie Le Haribel, 10 ans. 1687 1er janvier Marguerite Sanson, ve Me François Dollé, 45 ans. 23 juillet Un fils pour Me Thomas Le Lorier, av'.
ler nov. Guillaume Philippe, 12 à 13 ans.
Ier déc. Une fille pour Mess. François Eudes, esc., sr de Colnay, et dame Anne Campain, 2 mois,
26 » Une fille pour René Joachim de Lescalley et Catherine de S* Sauveur, 9 à 10 mois.
1688 24 mars Une fille pour Me Guillaume Leguédois et Marie Agnest, i an.
15 avril Nicole de Quétisant, obitier de S' Patrice, 60 ans. Michelle Bouillot, fe Hervé de la Londe, 60 ans, par M'
le Chancelier, ch. de Bayeux.
21 mai Me Hervé de la Londe, 68 ans.
15 nov. Me Thomas Molendain, par le ch. de Brécy.
27 déc. Thomas du Fresne, 77 ans.
1689 29 avril Philippe Le Lorier, 19 ans.
23 mai Jacques Le Roux, serg' 40 ans.
27 juin Une fille de 17 mois.
Ier juillet Fille de 7 ans pour le sr de Conteville.
23 » Jeanne, fille du sr de Cormel (Cromel ?) Rouillard, élu à Bayeux, u ans.
1690 11 février Nicolasse Havard, fe Me Jean Brunet, sergt en él. 1691 22 janvier Jacqueline de Cornet, ve du sr de la Brière. 9 mai René Suhard, esc., sp de Coujon.
10 » Germaine Ursule Vautier, fe Me Pierre Le Lorier, anc. cont. des écuries de feu M. le Prince, 55 ans.
21 nov. Me Nicolas Poitevin, proc. comm., par le ch. de Froide rue.
1692 lé oct. Jean Jean, fils François, 13 ans.
1693 13 janvier Charlotte Sanson, fe Me Robert Agnetz, 7o ans. 6 février Gabrielle Le Moine, ve Thomas du Fresne, 60 ans. 11 » Fils de François Robert Desmares, officier, 2 ans. 12 mars Henry Philippes, 20 ans.
6 juin Anne Poincheval, 30 ans.
10 » Jean Poitevin, 5o ans.
22 » Petite-fille pour M. de Vallières, 5 ans.
17 juillet Catherine Morel, fe Christophle Travers, 50 ans. 14 nov. Marie Madeleine Dolet, 19 ans.
1693 12 déc. Jacqueline Robillard, 60 ans.
1694 25 janvier Marie Goubot, 90 ans.
22 février Perrette Milet, 45 ans.
26 » Gabriel Dubois, 45 ans.
27 sept. Dlle Marie Hébert, 75 ans.
1695 2 mars Jeanne Centsols, 70 ans.
13 » Une petite fille pour M. Leguedois, 5 ans.
14 mai Guille Le Guedois, échevin. 60 ans.
18 » Me Robert Pican, pbre obitier, 35 ans.
29 juin Petite fille pour Guille Tassin et Françoise Jouet, 4 a. 1696 7 janvier N. et d. p. Robert de Bouran, pbre, 60 ans.
2 sept. Rauline Desprez, 45 ans.
1697 2 avril Nicolas de Croq, 45 ans.
12 » Germaine Bunouf, 60 ans.
7 juin Dlle Anne Petitcceur, fe Mr du Breuil, esc., 65 ans.
20 » Jacques Tavigny, 80 ans.
1698 18 janvier Marguerite Haribel, ve Guillaume Jourdan, 6o ans, de SI André.
15 juin Marguerite Le Cavé, 50 ans.
25 sept. Henry Poitevin, 21 ans.
13 déc. N. d. Claude d'Ecageul, ve du sgr de Colombié.
1699 25 janvier Pierre Legambier, 85 ans.
2 février Me Pierre Boivin, 78 ans.
21 sept. Me Jacques Poincheval, ptre, curé du lieu, par Nicolas Larchant, ch. de Bayeux.
1700 5 janvier Marie Vaultier, 40 ans.
7 avril Par Me Jean Auvray, pbre, ch. de St Patrice et patron de lad. paroisse, Jean Bouvet, 55 ans.
18 avril Anne Guisart de Gourmont, 28 ans.
24 » Me Henri Retout, pbre, obitier de SI Patrice et chap. à la Cathédrale, 74 ans, par le vénérable Chapitre de
Bayeux.
18 juin D1Ie Marie de Colney, 19 ans.
13 juillet Catherine de Sk Sauveur, 50 ans.
11 nov. Marie d'Ecajeul, i j.
1701 10 janvier Anne du Fayel, fils Louis, esc., et Marguerite Suhard, décédée aux Ursulines, 7 a.
19 avril Pierre Poitevin, 75 a.
1701 22 avril Elisabeth de Lanquetot, fe n. h. Olivier Décajeul, esc., sr de Vaux, 21a., par N. Lhonoré, pt™, ch. de Car-
tigny.
8 mai Nicolas Sanson, de St Ouen du Chastel, 64 a., par M" François Avoine, curé de S' Ouen.
27 » Françoise Sanson, fille feu Nicolas et Marie Gosset, de S' Ouen du Chastel, 24 ans.
3 août Jacqueline Le Biais, fille feu Gabriel, sr de la Vallée, et Françoise Le Cambaye (?) 273ns, deS'OuenduChastel.
1702 11 avril Daniel du Gripel, esc., sr de Beauvais, 48 ans. 15 » Marie Doslé, fe Me Jean de la Londe, 45 a.
1703 12 janvier Jeanne Le Tellier, 84 ans.
24 ̃» Thomas Gaultier, esc., sr de S' Vast.
6 mars Jean Néel, esc., sr de Huppain, 68 ans.
23 » Marie Loisel, 65 ans.
7avril Robert Bunouf, serg', 33 ans.
25 sept. François Gosset, 78 a., de la Capellette.
1704 17 avril Catherine Pitet, ve Me Robert Agnets, sr des Bouillons, 85 ans.
18 mai Me Michel de Lastelle, sr des Bourrelets, lieut. de la bourg., 62 ans.
» Me Antoine Toustain, phTe, chap. en cette église, et chap. de Ste Geneviève, 77 ans, dans lad. chap., par Me
Pierre Auber, pbre, curé de St Siphorien et préfet de
la confrérie des prêtres érigée dans l'église des RR.
PP. Augustins de Bayeux, sous le titre du glorieux
S' Révérend.
170=1 24 février Jean Le Tourneur, 6s a.
7 mai Susanne Regnault, 18 a.
9 juin Anne Centsols, ve Me Jacques Sebire, 64 a.
12 » Me Henry François de S' Quentin, 79 a., esc., sr d'Aprigny.
16 nov. Me Jean Charles Fafin, sr des Longs Champs, 70 a. 1706 9 février Magdeleine Durosier, 48 a.
16 avril Pierre Brunet, de S' Ouen, 8 a.
1707 ier juillet Clément Sémelaigne, 3 a.
to » Marie Esther Carel, ve monsr de Tournière.
s8 oct. Michel Le Véel, 87 a.
1707 25 dec. Jacqueline Poincheval, 25 a.
1708 16 mai Jacqueline Le Véel, 50 a.
18 août Anne Lastelle, 65 a.
21 » Marie Haribel, ve François Jean, 60 a.
17 sept. Anne Marest, 21 ans.
1 nov. Magdeleine Le Forestier, fe Mr du Rosier.
1709 3 mars Charlotte Desprex, fe Sébastien de Condé, 24 a. » Olivier Cairon, esc., 74 a.
18 juin Louise Vaultier, 69 a.
19 déc. Toussaint Le Barillier, 60 a.
1710 6 oct. Marie Hébert, 78 a.
22 nov. Me Michel de Lanquetot, cons. en él.
26 déc. Pierre Collibert, 36 ans.
31 » Philippe Le Gambier, 60 ans.
1711 23 janvier Me Pierre Boivin, pbre, desservant à Ste Marguerite de Ducy, 32 ans.
12 février Guillaume Collibert, 75 ans.
27 mai Petit enfant pour Me J. B. Philippe, cons. du Roi. 25 juillet Françoise Marguerite du Fayel, décédée chez les Ursulines, 10 ans.
16 sept. Catherine Anfrie, fe Jean Lhonneur, 27 a.
26 oct. Jean de Monfiquet, esc., 22 a.
171 2 4 février Marie Molandain, 4 a.
28 mars Jeanne Hébert, ve Me Michel de Lanquetot, cons. du Roi en él.
10 avril Petite fille pour M. d'Argouges, nommée Magdelaine, 5 ans.
28 » Marie Agnest, ve Me Guillaume Le Guedois, 65 a. 13 juin Renée Néel, fille Olivier Néel, esc., sr de la Caillerie et Jeanne Lemaigre, 3 m.
10 oct. Nicolas Devaux, décédé à Engranville, 86 a.
1713 27 mai Jean de la Londe, 60 a.
1714 6 avril Me Jacques Aupoix, pbre, 88 a., par Me Le Vaillant, curé de S' Exupère et préfet de la confrérie des p*™11, décédé
au couvent de la Charité.
26 juillet Anne Jean, 2 a.
1715 27 » Charlotte Retout, fe mons. de Grandchampjr86 a. 14 déc. Gaspard Poitevin, i a.
1715 33 ^ec. Thomas Guillemette, 76 a. (de la Capellette ou SI Ouen du Chastel).
24 » Anne Guillemette, 78 a.
1716 24 janvier Anne Richard, 70 a.
ier mai Un fils de 15 j. pour Michel Le Marois et Anne Le Haribel.
10 » Me Nicolas Philippe, sr de Grandchamp, 69 a.
27 juin Pierre Le Vasnier, 6 a.
1717 8 janvier Marguerite Poitevin, 8 a.
23 mars Richard Le Lorier, 71 a.
29 avril René Hébert, esc., sr de S' Clair.
i i mai Denise Demares, ve Pierre Boivin.
25 » Louis du Trésor, esc., cy-devant de la religion prétendue réformée, après avoir abjuré son hérésie.
24 sept. Michel Jean, 2 ans 1/2.
8 oct. Pierre Lastelle, 29 ans.
18 » Jacqueline Sanxon, fe Gilles Colleville, 50 a., de S' Ouen du Chastel.
1718 28 janvier Marie Desprez, 75 a.
26 février Marie Héliot, ve Toussaint Le Barillier, 60 ans. 1er mai Me Simon Macé, recev. des consignations.
22 juin Françoise Elisabeth de Grosourdy, Ve Mr d'Englesqueville, 55 a.
13 oct. Anne Guillot, fe Robert Le Barbier.
27 » Charlotte Morel, ve Mr d'Aprigny, 72 a.
1719 8 mai Thérèse Macé, 5 a.
10 nov. Pierre Borel, 84 a.
il » Jeanne Guilbert, 82 a.
1720 5 février Madeleine Hue, fe du sr Chevalier, de S' Malo. 27 » Dame Françoise de Beaumer, ve Thomas Vaultier, esc., s' de S» Vast.
4 mars Jean Le Vanier, av', par MeJosset, gd pénitencier du diocèse.
25 » Me Adrien Poitevin, 50 a.
13 avril Dlle Jacqueline Onfroy, ve Me Ambroise Philippe, 82 a. 28 » Susanne Delauney, 17 a.
3 mai Catherine Robbe, ve de Mr Danmartiu, 75 a.
9 » Robert Le Barbier, 80 a.
1720 22 août Jean Pluquet, 67 a.
3 sept. Hubert Dubosq, 60 a.
28 » Madelaine Folliot, fe Me Surget, 50 a.
1721 ier mai Marie Anne Le Lorier, 5 a.
23 » Gilles Le Tirel, pbre, prieur de Saon, inhume Henri Centsols, 67 ans.
24 juin François Véchy, 67 a.
27 » Me François Pierre Dubosq, pbre, 26 a., chap. Ste Geneviève.
3 oct. Marie de Vaux, ve Philippe Le Gambier, 55 a.
1722 16 janvier Nicolas Anthoine Canivet, 10 a.
11 avril Eulalie Maubray, 10 a., couvent de la Charité.
14 juin Me Nicolas Poitevin, 41 ans. 15 » Me Pierre Le Lorier, 84 a.
1725 ler avril Françoise Foucault, ve Le Goupil.
3 mai Antoine Canivet, sr de Valmont, 68 ans.
2 oct. Jean de Monfiquet, esc., par Me Ambroise Philippe, pbre, curé de St Ouen, faubourgs, 67 ans.
1724 15 janvier Marie Osbert, ve Laurent Hue.
31 mai Joseph Collibert, 17 ans.
15 juin Louise Renée Dargouges, 18 a.
19 déc. Me Jean Le Regnart, pbre, chap. en cette église, 40 a., par Mr de la Cotte Bigardière, préfet de la confrérie
des pbres, chap. de la Vierge.
1725 27 mai Françoise Le Véel, ve Jean Le Tourneur, 77 ans. 25 juillet Michel Molandain, 60 ans.
1726 22 juin Marie Françoise de Douvre, ve Julien Le Maigre esc., 79 ans.
18 juillet Pierre Pitard, 25 ans.
Marie Quenauld, 94 ans.
1727 28 déc. Pierre Regardembas, acolythe, 50 a., par J. B. Pasturel, ch. de Goupillières.
51 7p Thomas Poitevin, 12 ans.
1728 18 mai Me J. B. Philippe, cons. ass. en baill., 48 a. 24 juin René Joachim de Lescalley, sr de Valières, 74 a. 1729 28 février Nicolas Poitevin, sr de Launay, 55 a., nef, de S' Sauveur. 1730 25 janvier Marie Anne de la Morlière, fe Me Michel de la Londe, cons. du roy, ass. en baill. et vie., 70 a.
173° août Pierre Gaudeffroy, av', 41 a.
23 déc. N. et d. p. Robert Philippe, pbre, ch. de Castillon, par MM. du Chapitre. Officiant n. et d. p. Pierre du Ver-
nay du Cahier, ch. de Cussy, nef.
1732 26 février Pierre Le Gambier, 40 a.
29 mars N. d. Marie Augran, ve Philippe de Boran, chev., sgr marquis de Castilly, par Me Ambroise Philippe, pbre,
curé de S' Ouen-faubourgs chap. de la Vierge, par
permission du ch. de S' Patrice, de S' Sauveur.
11 sept. Me Thomas Le Breton, clerc, chap. de Ste Madeleine, cons. enquest. et examin. au siège de Bayeux. Nef.
20 » Marie Jeanne Convenant, va Jean de Montfiquet, esc., cons. du Roy au siège de Bayeux, 74 a. Nef.
1733 11 janvier Me Joseph Feron, pbre, chap. de St Patrice, par Me Gilles Adam, pbre, préfet de la confrérie des pbres de Bayeux,
dans le chœur.
27 mai Anonyme de Coupigny, pensionnaire à la Charité, 14 ou 15 ans, nef.
13 nov. Dlle Louise Le Chanoine du Manoir, pens. à la Charité, 16 a., nef.
1734 19 mars Anne Le Haribel, fe Michel Le Marois, 55 ans. Jacques Marie, 64 ans.
1735 2o avril Me Nicolas Le Barillier, pbre, 47 a., inhumé par le préfet de la confrérie des pbres de St Révérend, choeur.
30 juin Me Jacques Fontaine, pbre, originaire de Dosseville, diocèse de Coutances, habitué à S» Gervais de Paris,
décédé subitement.
29 juillet Marie Anne Bidot, ve Louis Lentrin, av', 39 ans. 1736 23 juin Jeanne Pégot, ve Hébert Dubosq.
8 sept. Me Pierre de Monfiquet, esc., sr de Culy, 48 a.
1737 17 avril (?) Me Michel Le Nepveu, pbre, curé de S' Patrice, inhumé ou 15 juin par Me Hébert, curé de S* Vigor le Grand, préfet de la confrérie des pbres, par permission du curé de
S* Sauveur, doyen de la chrétienté. Chœur.
L'acte, à la seconde date, étant signé, me semble préfé-
rable.
5 juillet Regnobert Gueret, 32 a.
30 sept. Me Adrien Pluquet, 47 a.
1737 3 nov- Me Jacques Michel, pbre, par Me Jacques Boivin, pbre, sous-préfet de leur confrérie.
1738 5 janvier Michel Le Marois, 55 a.
16 juillet Mess. René Charles Henry de St Quentin, esc., sr d'Aprigny, 56 ans.
18 oct. Madeleine de Russy, fe Fontaine, 50 a.
1739 21 mars Dlle Françoise Hébert de la Noe, 72 a.
Ier avril N. h. Bernardin Morin, esc., sr d'Escajeul, 75 a.
5 juillet Me Ambroise Philippe, curé de St Ouen-faubourgs, mort dans sa maison, paroisse S' Patrice.
1740 5 janvier Marie Guillot, fe Robert Le Barbier, 60 ans. 25 février Me Raphaël Pluquet, pbre, chap. de la paroisse, 88 ans, chœur, par Me Jacques Boivin, pbre, chap. des Cour-
tils, sous-préfet de la confrérie des pbres.
21 mars Jean Louis François Gaux, 10 a., nef.
10 avril Jacqueline Dolay, ve Me Jean Le Vanier, av', 65 a., nef. 26 déc. Me Michel de la Londe, cons. ass., 80 a,, nef.
1741 4 avril Dlle Marie Pétronille d'Argouges, 52 a., nef. 25 mai Marie Vaultier, fe Dupray Le Lorier, 60 a.
15 juillet N. d"e Marguerite Néel de la Caillerie, 55 a., nef. 24 oct. Louis François de Bailleul, mousquetaire de la Ire cie de la garde du roy, 40 a., de St Sauveur.
1742 23 mai Elisabeth Molandain, ve Michel Bonnemie, s' des Préaux, cons. ass. en baill. et vie., 52 a., nef.
13 juillet J. B. Duchastel, esc., nef.
3 sept. Robert Le Barbier, 70 a.
Catherine Regnauld de Préville, ve Guillaume De(r)en-
nes, esc., sr de la Blanche Pierre, 50 a., nef.
11 déc. Me Jean Jean, trésorier en charge, 55 a., nef.
1743 20 février Louise Largillier, fe mess. Pierre Dargouges, esc., 69 a. 1745 3o janvier Cécille de la Londe, ve Le Lorier de la Richardière, bourg, de Bayeux, 89 a., nef.
9 mars Nicolas Le Lorier, sr de Torteval, anc. lieut. de robe longue en la maréchaussée générale de Normandie,
80 a., mort à S« Laurent, nef.
29 » Guillaume Collibert, md bouvier, 45 a., nef.
1746 17 février Marie Sallen, fe Robert Jean, bourg. chandelier, 75 ans, nef.
1746 12 mars Marie Anne Le Marois, fe Thomas Duval, md mercier, 33 a., nef.
10 avril Pierre Gaugain, md droguiste, bourg. de Bayeux, 77 a. 8 août N. d. Madeleine Roger, ve François Eurry, esc., sgr et patron de Noron, 64 a.
16 nov. Jacqueline Borel, ve Jean Salen, bourg, mercier, 75 a. 9 déc. Marie Catherine Louise Harel, fe Olivier Desplanches, sr d'Hérouville, cons. élu d'él. à Caen, 60 a.
1748 14 août Nicolasse Le Tourneur, ve Jacques Marie, gref. en baill., 75 ans.
2 déc. Joachim Callipel, bourg., 48 a., nef.
1749 25 janvier Anne Quétissant, fe Jean Creveuil, aubergiste, 50 a. 13 février Blanche Françoise Malenfant, ve Philippes, cons. ass. en baill., 75 a., nef.
27 avril Michel Néel, esc., sr de la Caillerie, 77 a., dans la chap. Ste Susanne attenant au chœur.
26 mai Françoise de la Londe? 85 a., nef.
1750 11 nov. Françoise Borel, 72 ans, nef.
17^2 16 janvier Marie Gouet, ve Me Pierre Gaugain, droguiste, 77 a. 12 février Jeanne Le Vasnier, ve Adrien Poitevin, 77 a., nef. 14 mai Marguerite de la Rue, ve Me Robert Le Paulmier, avt en baill., pensionnaire à la Charité, 72 a nef.
7 oct. N. d. Marguerite Fralain, ve mess. René de St Quentin, sr d'Aprigny, 67 a., nef.
19 nov. Claude Philippe, esc., sr de Vaudemont, anc. cons. proc. du Roy en baill., 72 a., nef.
21 » Me Emerit Le Vanier, avt en baill., 53 a., nef.
1753 7 avril J. B. Hervieu, pbre et obitier d'Ecrammeville, 42 ans, mort sur la paroisse.
1754 21 février Mess. Pierre d'Argouges, esc., 80 a., chœur, par permission des chanoines seigneurs et patrons de l'église (1).
2 mai Robert Jean, sr de la Mare, md chandelier, 80 a., nef. 30 » Pierre Rémond Thomas Le Lorier, sr du Pray, capitaine commandant de la bourgeoisie de la ville de Bayeux,
84'a., nef.
1755 20 janvier André Maurice Voisin, cons. du Roy en él., 85 a nef. (t) Les chanoines de S1 Patrice et de Vaucelles, alternativement.
Dame Elisabeth Thérèse Antoinette Le Maître, ve Adrien
Pâris, sr du Clos, 50 a., morte aux Ursulines, nef.
1756 6 mai Mess. Joachim Joseph de Patry, esc., 51 a., nef. 12 sept. Françoise Cicille, f'Thomas Le Barbier, bourg, 81 a., nef. 1757 9 août Dlle Magdeleine Noël Duprey, de Canchy, morte aux Ursulines, 92 ans.
28 » Mess. Claude Joachim Hélyes, esc., sr du Mesnil-Amant, 24 a., chap. Ste Geneviève attenant au chœur.
27 oct. Me Robert Lamoureux, pbre, originaire de S* Julien de Caen, 72 a., nef.
22 déc. Marie Anne Philippe, fe Nicolas Le Bras, md bouvier, 27 a., nef.
23 » Me Robert Regnauld, pbre de la parr., 27 a., nef. 1758 5 février Me Thomas Le Barbier, bourg., 75 a., nef.
1759 23 mars Marguerite Damame, ve Adrien Burnel, 70 a., nef. 26 avril N. d. Marie Elisabeth de la Valle Gourmons, de S' Germain du Cotentin, ve Dumoutiers, av', morte à la
Charité, 53 a.
30 mai Michel Exupère Gouville, chanoine régulier de Prémontré et prieur-curé de St Hilaire de Briouze, dioc.
de Sées, 53 a., tombé malade chez Liégard, à l'au-
berge qui porte pour enseigne le Luxembourg, in-
humé par Mathieu Bunot, sous-prieur de Mondaye,
dans le chœur.
1760 20 janvier Anne Tariel, ve Julien Renchy, 57 a., nef.
1761 3 février Marie Anne Brunet, ve Me Emerit Le Vanier, av', 60 a., nef.
27 mai MarieTostain,ve Jean Jean, bourg. chandelier, 75 a., nef. » DHe Michelle de la Londe, pens. de la Charité, 55 a., nef. 1762 27 déc. Jacques Antoine Sorel, av' en baill., 32 a., nef. 1764 21 janvier Nicolas Le Lorier, sr de S' Vast, anc. cap. de la bourgeoisie, 35 ou 36 a., nef.
12 février Susanne Le Vanier, fe Philippe Vallerent, m4 bourgeois, 35 ou 36 a., nef, de S' Jean.
1766 20 janvier Me Lambert Adrien Anfrie, avt au Parlement de Normandie et au baill. de Bayeux et anc. Maire de la
Ville, 55 a., mort subitement, nef.
30 mars N. d. Anne Perrette de Hermerel, fe mess. Jacques Tho-
mas de Vauquelin, esc., sgr de Creulley, de Fresney
et S' Gabriel, 26 ans, nef.
1766 15 juin Guillaume Nicolas Le Vanier, m're chir., 37 a., nef. 30 juillet Pierre Seigle, md, de la par. SI Pierre d'Arthenay, «soa., nef.
7 sept. Geneviève de Beaudre, fe Jean Le Vanier, 72 a., nef. 16 oct. Mess. Charles des Routours, esc., chev. de S' Louis. sgr de la Rocq[ue], anc. officier à Brissac-cav., 76 a.,
nef.
21 » Mess. Pierre de Royville, esc., sr de Conjon, cons. du Roy et son avocat en baill., 56 a., nef.
1768 10 janvier Julien Vincent Le Loup, sr des Forges, bourg., 77 a., nef. 7 mars N. d. Jeanne Le Maigre, ve Olivier Néel, esc., sr de la Caillerie, 85 a., nef.
1») » Marie Anne Le Lorier, fille feu Nicolas, sr de S* Vast, et Françoise Piquet, 9 a., nef.
1769 30 janvier Mess. Jean Charles Philippe de Marigny, sgr de Hainville, 38 a.
27 mai Mess. Augustin Thomas Hélyes, sr de Bomparc, sgr et patron du Mesnil-Amant, Mesnil-Villemant, la Bigne
et autres lieux, 80 a., chap. de la Vierge.
20 nov. N. d. Geneviève Loir, fe Pierre Germain Louis Le Peltier, esc., sr de Molandey, 27 a., chap. de la Vierge.
1770 4 mars Catherine Michelle Mrtheust, ve Charles Antoine Le Febvre de la Meutte, 5o a., chap. de la Vierge.
ai » Gérard Bunel, esc, 87 a., chap. de la Vierge.
1771 22 février Christophe Catherin, 55 a., chap. Ste Geneviève. 28 mars N. d. Bonne Barbe Jaqueline Minffant, ve mess. Joseph Le Vaillant, chev., sgr de Vaucelles, et mess. Thomas
Augustin de Bonpart, 75 a., chap. Ste Geneviève.
4 déc. Elisabeth Hervieu, f° J. B. Etienne, vitrier, 49 a., nef. 1772 16 janvier N. d. Marie Léonard, fe Nicolas Michel Buhot, sr de Blémont, cap. des milices gardes-côtes, 69 a., chap.
Ste Geneviève.
18 avril Marie Hardy, va Augustin Eudelin, 64 a., chap. Ste Geneviève.
27 mai Nicolas Michel Buhot, sr de Blémont, cap. des milices garde-côtes, 69 a., chap. Ste Geneviève.
1772 3 juin Claudine Clément, pens. aux Ursulines, 18 a. chap. de la Vierge.
5 nov. Me Gilles Le Vanier, avl en baill., 46 a., nef.
1773 5 mai N. d. Renée d'Argouges, fe mess. François de Vernay, esc., chev. de Cayé, chev. de S' Louis, 65 a., chap. Ste
Geneviève.
ier juin Mess. J. B. de Fortescu, esc., 48 a., chap. de la Vierge. 20 oct. Françoise Le Nepveu, ve Jean Blaise, md bourg., 80 a., nef.
14 déc. J. J. Christophe Vallée, sr de Villy, cons. du Roy, prés. au grenier à sel et quart bouillon et anc. garde du
corps, 50 a., chap. Ste Geneviève.
1774 16 janvier N. d. Anne d'Amours, dame de Banville et Villiers-leSec, ve mess. René Joseph de Patry, esc., morte à
S' Laurent. 78 a., nef.
26 mars Etienne Chuquet, bourg., 57 a., chap. Ste Geneviève. 25 avril Catherine Elisabeth Gonfrey de Pierreville, ve Nicolas Le Vanier, chir., 38 a., nef.
9 mai D. p. Regnauld Outhier, pbre, anc. ch. de la Cathédrale, 80 a., chap. de la Vierge.
27 juin Dlle Françoise de Pierres de Courcy, pensionnaire aux Ursulines, 30 a., chap. de la Vierge.
11 juillet Mess. François de Verney, chev. de Cayé, anc. cap. de grenadiers à Cambrésis, chev. de S' Louis, 74 a., chap.
Ste Geneviève.
26 nov. D. Marie Hélène Gaspard, ve Me Duvignot (Duvignet?), pensionnaire à la Charité, 84 a., chap. de la Vierge.
29 » Charles Liégard,mtre en chir., 45 a., chap. Ste Geneviève. J775 9 janvier Michel Le Bas, md bourg. de Bayeux, 65 a., nef. 9 juin Marie-Anne Le Paulmier, pens. chez les Ursulines, 16 a., chap. de la Vierge.
5 nov. Me François Dauvel, avt en baill., 27 a., nef.
1776 3o janvier Me Thomas Maufras, pbre, obitier de S' Patrice, 76 a., mort à S' André, chap. de la Vierge.
4 avril Me Richard Louis Bunouf, proc. en baill., 66 a., nef. 6 juin Marguerite Sollier, fe Douesnel, bourg. de Bayeux, 67 a., chap. de la Vierge.
5 juillet Antoine Collibert, bourg. de Bayeux, 97 a., nef.
1777 Ter mai Marie-Jeanne Lefèvre, ve mess. Pierre de Neufmaison, 79 a., morte à la Charité, chap. de la Vierge.
1778 24 février N. d. Madelaine Radulph, ve du sr des Forges Leloup, 65 a., nef.
XVII
S' VIGOR LE PETIT
1621 18 nov. Jean Guillemette.
1622 12 avril Charles Le Vigneron.
1624 20 février Cardine Martin, ve Jean Guillemette.
17 juin Marguerite Le Sueur, ve Vigor Duhamel.
1625 7 mars La veuve François Mannouri, élu, chœur.
16 août Me Guillaume Duhamel, pbre, chœur.
26 sept. Raulette Euldes, fe Jean Le Bas.
29 oct. Pierre du Hamel.
1626 i9 juin Catherine de Marconès, 4 a., chœur.
28 sept. Hervé, fils Guillaume Euldes, 3 mois.
3 oct. Gilles, fils Grégoire de la Mare et Anne Tallevast, 3 m. 9 » Gilles,fils n. h. René Descajeul, s'de Boisgentil, 9 a. 10 j. 3 nov. Charles de la Mare, fils Anthoine et Jeanne Anfrie, 3 sem. 25 » Barbe La Caille, fe Jean de la Mare, 50 a., près les fonts, par le ch. de Brécy.
1627 9 février Pierre Buhot, 70 a., nef.
30 mars Jeanne Daon, fe Me Charles Le Tellier, av'.
1628 7 janvier Gilles de la Mare, fils Grégoire, 2 m.
28 août Estienne, fils Me Charles Le Tellier, av', 3 m.
31 oct. Grégoire Adelinne, 25 à 26 a.
1629 29 mars Michel, fils Grégoire de la Mare, 5 m.
1630 15 février Perrette Pothier, fe Jacques Mannourri.
1631 31 janvier Jacques du Huterel, 50 a.
11 février Thomas Nativelle, 65 a., au pied de l'autel S» Jacques. 2mars Vertueuse femme Renée Lavalette, fe Guillaume Euldes, 45 a., jouxte les deux autels de la nef.
28 juillet François Eude, sr de Long(u)eval, fils Guillaume Eulde l'aîné, et mari de Catherine Aubert, 25 a.
21 oct. François de Maigne, 70 à 72 a., nef.
1634 14 janvier Perrette Henri, 65 a.
28 juillet Jacques Bellot (neveu du vicaire-curé Briand), 10 a. 14 août Guillaume Eulde, 63 a., sous le crucifix.
25 » Héleine Briand (sœur du vic.-curé), 34 a., près les fonts, par Me Jean Desprez, curé de St Sauveur.
163) 28 janvier Guillaume Guillemette, près les fonts.
13 mai Catherine du Boosq, 65 a., au droict du crucifix.
5 juillet Catherine Le Faru, fe Michel du Jardin, 68 a.
1634 27 sept. Elisabeth de la Mare, 10 à 12 a.
163s 14 août Anne Tallevast, fe Grégoire de la Mare.
28 nov. Jean Hallard, 68 a., près les fonts.
1637 25 mars Guillemette du Boosq, 70 à 72 a., nef.
29 avril Charles Bellot, 18 a., nef.
29 juin Un laquais de 22 à 23 a.
13 juillet Perrette Foison, fe Jean de la Mare, 57 a.
1638 26 janvier Françoise Philipe, 1^ à 16 a.
28 oct. Marie Le Tellier, fille Charles, av'.
7 déc. Madeleine, fille Jean Aze, 10 a.
21 » Jacqueline Estrevaux, fe Jean Pery, tabellion, 40 a.
1639 5 juin Raulette, ve Jacques Hubert, 76 a.
2 avril Barbe, fille Grégoire de la Mare.
4 juillet Marie Nicolle, fe Thomas Gouet, 42 ou 43 a.
17 mars Estienne Bellot.
9 sept. Jacques de Montrosty, 5o a.
1649 io juin Jean Glatigny, 55 ans.
1650 29 mars César Eudes.
27 mai Elisabeth du Fau.
17 juillet Marie Hamel, fe Noel Laniepce.
165 1 15 nov. Collasse Buhot.
24 déc. Julie Le Roy, fe Antoine Le Vasnier près le grand autel, par M. de Mathieu, pbre, ch. en la Cathédrale.
1652 16 juin Marie Noel, fe Jean Pinel.
29 juillet Jean Le Baust.
ier sept. Marie Vautier.
22 nov. Guille Merlinc.
30 déc. Paul La Louey.
1653 ig janvier Jacques Harache.
1654 25 » Guille Nativelle.
1654 26avril Richarde de Magne (Magni?).
9 juin Jacqueline Le Lyeu, ve Guille Merlinc, l'aîné.
6 déc. Eustache Eudes.
1655 9 » Elisabeth N. fe Geffroy Guéret.
1656 4 janvier Pierre Martin.
1657 ai » Marie Hallé, fe Marin Paris.
1658 30 juillet Marie Hamel, fe Guillaume Nativelle.
1659 9 mars Estienne Le Page.
4 avril Antoine Le Vasnyer.
12 » Jacques Quédeville.
ier juillet François Leroux.
6 » Perrette Le Petit.
4 août Jeanne Hallé, fe Guille Eudes.
29 oct. Grégoire de la Mare.
1660 14 avril Juliane de la Mare.
1661 18 août Me Charles Le Tellier (sr de la Bertinière), av'. 2 déc. Thomas Gouet.
1663 2 février Marguerite Dagnerville, fe du sr d'Hermanville. 7 avril Robert Fouque.
8 déc. Marin Paris, par le gd doyen du Chapitre.
1665 24 D N. fe de Lairac., esc., sr de S1 N.
1667 6 mai Jeanne Drurie, fe Jacques Bellot.
1668 Il février Jacques Le Prevost.
ai » Marin Bellot.
19 août Georgine Hébert, ve Jean Ase.
1669 27 avril Jacques Eudes.
13 nov. Madeleine Touesny, fe Toussaint Dumont.
1670 15 mai Noel Leniepce.
1671 10 avril Laurent Le Masurier.
1672 8 janvier Marguerite Pinel.
13 mai Jeanne la Reine, ve Eustache Eudes 84 a., par le prieur de la Maison-Dieu, ch. de Vendes.
1673 18 janvier Jacqueline Le Moyne, ve Jacques Eudes, par le ch. de Bernesq, théologal.
26 juin Jean Pinel, 50 ou 55 ans.
1674 24 mai Susanne Pâris, ve Estienne Blot.
7 sept. Jeanne Le Petit, ve Noel N. 70 ans.
8 » MagdeleinePuchon (Pinchon?),fe François Beaulieu, 95a.
1675 4 sept. Marie Frandemiche, fe Charles Gouet, 70 ans. 17 » Guille Philippe, 74 ans.
1676 2 juillet Françoise de Rernier, ve Guille Philippe.
20 » Me Michel Macé, proc. en baill. et vie., par vén. et d. p. Jean Lamy, dr en Sorbonne, ch. et gd vic. de l'év.
1678 25 oct. Jeanne Lefebvre, fe Estienne Paysant, 26 ans, par le grand-chantre de la Cathédrale.
1679 28 janvier Michel Le Roux, 58 ans.
8 juin Jean Guérin, 66 ans.
19 sept. Guille Le Coq.
1680 16 mai Jacques Barbeville, de Magny.
20 juillet François Le Bas, 05 ans.
17 août Catherine Eudes, fe Gabriel Genas.
9 oct. Gabrielle Pâris, ve Michel Féron, proc., 65 ans.
1682 3 oct. Marin Le Roux.
1683 15 sept. Marie Monnier, ve Estienne Pâris.
1684 8 février Charles Gouet, 83 ans, par le ch. d'Audrieu. 1686 27 mars Jacques Gouet, 4=j ans. par le ch. de Froide rue. 15 avril Jean Eudes, 80 ans, par le ch. de Tanis.
26 août Germaine Hermerel.
8 oct. Anne Le Terrier, ve Guille Nativelle, 88 ans.
1687 14 janvier Toussaint Dumont.
15 mars Jacqueline Le Prevost, ve Augustin Auger, 80 ans. 9 juillet Jacques Lecompte, mégissier.
1688 21 janvier Marie Tavigny, de Sa(o)n.
24 sept. Me Gilles Desmonts, pbre, vie. curé, 80 ans, par M8 Bonaventure Bernet, sup. du sém.
24 déc. Marguerite Lastelle, fe Guillaume Le Roux, 40 ans. 1689 30 sept. Magdelène Feret, fe Michel Touesny, 23 ans. 7 déc. Elisabeth Thérèse Michelle Le Maignen, i mois.
1690 ai février Philippe Bisson, pbre, curé de la parr. de la ChapelleBitche, mort à l'hôtel dieu.
1691 20 janvier Anne Euldes, fille Thomas par Me Jacques Alexandre, chap. de S' Nicolas à la Cath.
1692 24 mai Catherine Martin, 20 ans.
1693 19 janvier Jean Le Vanier, fils Paul Antoine et Catherine Regnauld, 6 ans.
ier déc. Pierre Le Bas, fils Jacques et Catherine de la Haye, 4 a.
1694 20 juillet Renée Gouet, fe François Le Bas, 5o ans.
1695 24 janvier Julienne de Montroty, ve Jean Eudes, 70 ans. 10 juin Martin Martin, 53 ans, du côté de la petite porte. 4 sept. Michelle Le Vanier, fille Paul Antoine et Catherine Regnauld, 10 à 11 mois.
1699 21 août Esther Pâris, ve Michel Le Roux, 80 ans.
1700 28 janvier Marie Maitrel, 29 ans.
22 avril René Gardin, tanneur, 43 ans.
14 juin Pierre Le Coq, 6 ans 1/2, sous la chaire.
6 août Marie Le Magnen, fille Pierre et Catherine Merlinc, 10 a. 23 nov. Me Pierre Pihan, pbre, de Vire chap. de S' Gabriel, 75 ans, mort à l'Hôtel dieu, par d. p. Olivier du Quesnay,
sup. du sém.
1701 2 mars David Le Magnen, commis aux aydes, frère du trésorier du sel, décédé à S' Laurent, 28 ans, au haut du chœur,
du côté de l'évangile, par d. p. Me J. B. Peschard,
chanc. et ch. de Ste Honorine.
30 avril Adrienne La Niepce, 65 ans, par n. p. Nicolas de Grimouville, ch. de Grisy et principal du collège.
1702 Ier » Marie Anne Dujardin, fe Ma Gilles Lecoq, 38 ans, par le même.
1705 7 mars Marie Anne Houlette, 18 ans.
14 avril Marguerite Pouchin, fe Me Jacques Belot, 65 ans. 30 » Marie Verson, ve N. 65 ans.
1704 13 déc. Guillaume Le Roux, 51 ans.
1706 27 janvier Madelaine Gardin, ve Nicolas Gardin, 75 ans. 1707 18 juillet Guillaume Tison, 80 ans.
17 août Jacques Bellot, 78 ans.
1708 14 oct. François Morel, fils Michel et Jeanne Houlette. 1709 27 février Jeanne Moulin, ve Martin Martin, 65 ans. 1710 23 janvier Anne Françoise Catherine Le Maignen fille feu Pierre, sr de Condé, 16 a., par vén. p. Me de Launey Hue,
gd vie. de l'évêque.
27 juin Germaine Houlette, 20 ans.
29 juillet Pierre Picquenot, 7 ans.
171 24 avril Anne Vimard, fe Etienne Paisant, md tanneur, 70 ans. Ier mai Marie Anne Frestel, fe Pierre Merlinc, 19 ans.
8 » Anne Campion, ve Jacques Tavigny, 80 ans.
1712 18 mars Jean Branche, 8 ans.
1713 16 février Etienne Paysant, 76 ans.
21 avril Françoise Pierrepont, ve Pierre deMarguerie, esc., 65 a. 8 nov. Anne Françoise Le Chanoine, morte à S' Jean, 5 ans. 17 14 9 février Jacques Le Bas, tanneur, 48 ans.
1717 ? déc. Guillaume Le Bas, pbre.
1718 io juillet Louis Martin, mtre tanneur, décédé dans un voyage à Caen, par J. Conty, sup. du sém.
17 19 11 août Gabriel Le Roux, 55 ans.
31 oct. Françoise Le Maignen de Condé, fe Gilles Lechanoine Dumanoir, prés. en élect. et maire de la ville de
Bayeux, dans le chœur, par Me Germain Martin, pbre.
1720 Ier mai Jeanne Eude, ve Jacques Gouet, 72 ans.
23 sept. Guillaume Genas, 55 ans.
3 oct. Nicolas Le Moussu, 12 ans.
19 nov. Marie Anne Suhard, 3 ans, chœur.
1721 18 janvier Thomas Eudes, 60 ans.
6 mars Françoise Eudes, 30 ans.
19 mai Germain Le Bas, 5o ans,
1724 21 avril N. d. Marguerite Thérèse Chrétienne Philippe de Hautvigney, fe Raphaël d'Anisy, esc., sr de S' Aubin, 27 a.
ier mai Jeanne Le Vaillant, f9 Mr d'Agneaux Châteauroux, 7o a. 1727 ior avril Germain Picquenot, 67 ans.
1728 25 janvier Germain Martin, 14 ans.
29 oct. Gilles Le Coq, 65 ans.
1729 13 mars Jacqueline Guérin, f8 Etienne Thouesny.
18 avril Gilles Le Chanoine du Manoir, prés. en élect. (avait acheté la charge de maire, en 1711, de Georges Ma-
resq, proc. en baill., qui s'en était rendu adjudicataire
à la licitation d'Hermerel, anc. vicomte-maire).
8 sept. Abraham Le Chanoine, frère du précédent 55 ans chœur.
17 déc. Anne La Nièce, ve Germain Piquenot.
1732 18 avril Madeleine Cupersy, ve Olivier Salen, 84 a.
1733 io mars Jean Le Maréchal de la Bretonnière, époux d'Anne de Malfiliâtre, nef.
1738 9 sept. N. p. Jean de Blais époux Marie-Magdeleine Goyer, 65 a., nef
1739 IJ juin Marie Anne de la Ferrière, 8o a., nef.
1740 9 juillet Louis Martin, fils feu Louis, md tanneur, et Marguerite Thouesny, 28 a., nef.
19 déc. Charlotte Crepel, ve Gille de Manvieux, esc., 69 a.
30 » Me Pierre Martin, tanneur, époux Susanne Lentrin, 54 a. 1741 16 avril N. d. Louise Anne de Bellenger, ve Agnan Le Mancel, esc., sr de Secqueville, 70 a.
28 déc. Christophe d'Agneaux, esc., sr de Châteaurouge, époux Magdelaine de Bréville, 79 a., nef.
1742 6 juin N. d. Hélène d'Epiney, ve mess. Gilles de Marguerie. chev., sgr de Colleville, 95 a.
1743 15 nov. Jeanne Martin, fe François de Caen, tanneur, 35 a. 18 déc. Marguerite Picquot de la Ménardière, ve du sr de Formigny, 71 a.
1746 16 mars Isaac Diaulne, trésorier en charge, époux d'AnneCrespin. 4 mai Germain Martin, tanneur, époux Marie Madeleine Gabrièle Quesruel, 29 a., par Blanchet, sup. du sém.
1747 18 avril Adrienne Tanquerel, fe Jean Hardouin, mégissier, trésorier en cbarge, 53 a.
1749 14 avril Pierre Scelles, sr des Fossés, époux Marie Piquenot, bourg. de Bayeux.
26 déc. Marguerite Geneviève Faulcon, ve Philippe Le Tellier, 78 ans.
1750 18 février Jeanne Martin, fe Jean Gaucher, tanneur, 34 ans. 15 août Nicolas Hardouin, tanneur, 68 a.
29 nov. Gabriel Gaucher, tanneur, veuf Jeanne Martin, 26 a. 1751 10 avril Catherine Scelle, 80 a.
13 » Madeleine de Fosse, 14 ans.
1752 22 janvier Catherine Cousin, 47 a.
25 » Anne Daguet, ve Jean Manneville, 88 ans.
15 février Marie Anne Lecoq, 56 ans.
7 nov. Marie Le Roux, ve Nicolas Hardouin, tanneur, 53 a. 2ï déc. Jacques Hardouin, huissier audiencier, veuf Jeanne Le Haribel, 68 a.
1753 23 juin Marie Piquenot, ve Pierre Scelles, sr des Fossés, 41 a. 28 » Me Gilles Martin, md tanneur, 72 a.
1754 16 mai Marie Ouzouf, ve Michel Le Vanier, gendarme de la garde, chev. de S' Louis.
1756 23 mars Thomas Dudouet, mtre mercier.
1758 10 » Louis Jacques Feret, sr des Vaux, cons. du Roy, présid* du grenier à sel, 51 a., chœur.
12 avril Marie Anne Binet, va Gilles Martin, md tanneur, 76 a. 1760 3 février Claude Destrevaux, 50 a.
20 déc. Susanne Destrevaux, 47 a.
1761 28 mars Jacques Louis de Marguerie, esc., sr de Vienne, 66 a. 1764 12 février Marie Anne Deschamps, fille feu J. B. sr du Hutrel et Madeleine Durand.
21 mai Thomas Le Roux, md tanneur, 62 a.
15 juin Jeanne Deschamps, fille feu le sr du Hutrel, 5 a.
1765 20 avril Marie Anne Douesnel, fille Me Robert, huissier à Trungy, 14 a.
1767 26 déc. Françoise Elisabeth de Guerpel, ve Pierre de Marguerie, esc., sr de S' Côme, 84 a.
1768 14 janvier Marie Anne Cicille, fe Alexandre Potier, md tanneur, 27 a.
10 mai Anne Claude Sauvegrain, 55 a.
1770 ier février Jean Louis Le Chevalier, esc., sr de S' Mâlo, 62 a. 1774 25 nov. Pierre Desaulnets, époux Anne Davot, 50 à 55 a. 1776 4 déc. Madeleine Destrevaux, orig. de Nonant, 72 a. 1777 27 mai Marguerite Fauvel, fe N. Douesnel, tanneur, 38 a. ~'11('c~.
Une dévotion particulière aux saints fondateurs ou protecteurs des communautés religieuses, le désir de faire des aumônes plus ou moins larges à leurs membres, peut-être aussi un secret orgueil, déterminaient parfois les fidèles à choisir leurs sépultures dans les chapelles de ces établissements. Les registres paroissiaux, antérieurs à 1789, conservés à l'Hôtel-de-Ville de Bayeux, et dans lesquels nous avons puisé les longues listes qui précèdent, constatent aussi les inhumations faites dans ces chapelles. Nous en ajouterons donc le relevé aux premières listes, afin de fournir à nos lecteurs une nomenclature complète de l'hypogée bayeusain dans les édifices consacrés au culte, excepté toutefois l'église Cathédrale. La paroisse indiquée est celle d'où proviennent les défunts.
1
AUGUST1NS
L'église des Augustins, sise rue des Bouchers, avait un chœur spacieux et élevé la nef, plus étroite, avait au N. plusieurs chapelles très bien décorées. Une chapelle souterraine, située au bout du chœur, fut abattue en 1758.
1463 j 3 août Près la chaire du côté du midi, fr. Jean Le Vautier, bachelier in sacra pagina.
12 » Fr. Richard du Hamel, de S' Fromond, bachelier in sacra pagina, vers la chap. S' Célerin.
1469 31 » Chap. des Cordonniers, fr. Guillaume Legris, bachelier in sacra pagina.
1480 3 juillet Vén. fr. Guillaume Lécuyer, maître bachelier in sacra pagina, anc. porte du cloître, tout proche la chap. des
Cordonniers (1).
162 1 23 déc. N. d. Renée de Beaumaistre, ve n. sgr mess. François de Héricy, chev. de l'Ordre du Roy, sgr de Creullet,
St Sauveur.
1628 7 sept. Anne de Bérigny, fe Gilles Crespel, 30 a., S' André. 1637 26 mai N. h. Jacques Senot, sr de Rondemare, S' Malo. 7 juillet Me Jullian Crepel, 4o a., nef, S' André.
3 août Jeanne Damengnie, fe Me Henry Collibert, 85 a., nef, S' André.
1642 23 nov. Charles Fierville, chir., 4o a., St Symphorien. 1645 4 déc. Jean Bouillon, sr de N. bourg. et échevin de Cherbourg, décédé en revenant de Paris, chezPierre Masure,
à l'enseigne du Cheval-Blanc, nef, la Madeleine.
1646 18 février Anne Davot, ve du sr de Pierrepont Potier, 80 a., St Malo.
13 oct. Jean Le Héricy, sr de Creullet et de Couvert, 83 ou 84 a., mort de la veille, au coin du gd autel et son cœur aux
Cordeliers.
1647 6 janvier Henry Collibert, bourg. de Bayeux, 76 a., S* André. 9 juillet Me Pierre Minfaut, esc., sr de la Chapelle, cons. ass., 58 a., S« Malo.
(1) Pour ces quatre inhumations, v Béziers, p. i38 et i3g.
1648 io avril N. v« Péry, 80 a., S' Symphorien.
2 nov. Louys des Favières (Ferrières ?), esc., S' Malo.
1649 io sept. N. h. Me Pierre Beauvallet, dr en médecine, St Malo. 1650 La dame de Creullet, 60 a., inhumée auprès de son mari. 1651 1 16 mars Pierre Collibert, frère Henry, bourg. de Bayeux, 70 a., SI André.
1652 22 » » Françoise Bailleul, SI Malo.
1653 14 juillet Marie Hermerel, ve du sr Beauvallet, S' Malo. 1654 9 avril Jean de Harcourt, fils n. sgr Jacques de Harcourt, baron d'Olonde, et Françoise de S' Ouen, 3 a., décédé chez
son aïeule maternelle, Adriane de Varinières, dame de
Tordouet, ve Jean de S' Ouen, sgr de Tordouet, Magny,
Fresnay, etc., S* Symphorien.
17 août Lucresse Le François, fe Pierre Toustain, bourg., 65 a., SI André.
3 déc. Catherine Le Savoureux, fe Me Henry Bucaille, huissier, sr dé SI Martin, 30 a., S' André.
1656 29 avril Me Thomas Roger, sr du Vignet, cons. et proc. du roy en élect. et greff. héréd. des insinuations, 46 a., chœur,
S' André.
31 mai Anne Roger, fe Chevalier, S* Malo.
1657 13 avril Anne Duchesne, sage-femme, ve Charles Fierville, chir., S' Symphorien.
4 mai Charles Vimard, bourg., 54 a., SI Patrice.
29 sept. Jean Danctoville, 47 a., S1 André.
i6«j8 28 juillet Marie Dérouville, fe François André, esc., sr de Mo[o]n, SI Loup.
1659 13 mars Jeanne Calbri, fe Marin Goubot, SI Patrice. Ier sept. Pierre Cauchard d. Larose, 40 a., d'Hermanville, tombé malade chez Pierre Masure, au Cheval Blanc, nef.
Sept ou huit Augustins étaient présents à l'inhuma-
tion. La Madeleine.
1660 16 août Perrette Cupercy, ve Robert Mainfray, SI Loup. » Pierre Prevel, sr de Mainfray, S1 Vigoret.
1662 21 avril Jacqueline Le Brethon, ve Robert Roger, s' du Vigné, cons. ass. et premier esleu, 45 a., SI André.
1663 24 mars Dlle Marguerite Le Roy, S* Sauveur.
1664 26 juin Jacques Péry, bourg., 66 a., S' André.
1667 Anne de Bretteville, fe n. h. N. Minfaut, sgr de la Bigne, S' Sauveur.
1668 24 mars Me Jean Le Courtois, proc. en él., SI Sauveur. 1669 23 mai Pierre Tostain, bourg., 75 a., SI André.
3 sept. Jacques Aumont, fils Michel garde de S. M., S1 André. 18 nov. Jean Petitcœur, esc., sr de SI Vast, SI Malo.
1670 4 janvier Marguerite Collibert, 68 a., St André.
17 mai Dlle Louise Le Bedey, v8 Thomas Le Héricy, esc., sr de la Brasserie, chap. derrière le choeur, SI Sauveur.
3 oct. Jean Adeline, bourg., 63 a., St André.
1671 26 janvier Elisabeth Le François, fe René de Talvast, esc., sr des Montz, 69 a., SI Loup.
7 février Henry Bucaille, huissier, bourg., 48 a., SI André. 21 nov. Me Jean Janvret, pbre, S' Malo.
1672 28 mai Noel Pesquerel, bourg., 54 a., SI André.
1673 29 janvier Marie Larcher, 5 a., S' Patrice.
1674 8 mars Jeanne Gervais, ve Jacques James, bourg. de Bayeux, 80 a., Madeleine.
28 oct. Pierre Crepel, bourg. et huissier, 44 a., SI André. 1675 29 mars Marie Le Vaultier, ve François Bucaille, 90 a., SI André. 12 mai Charlotte Bucaille, ve Jean Halley, huissier, bourg., 68 a., SI André.
29 oct. Renée Dupuis, fe Gabriel Collibert, 54 a., S' André. 1676 mai Potier, sr de Semilly, sgr en partie d'Asnelles et d'Arromanches.
20 juin Jeanne Bénard, ve MM. de la Chapelle Minfaut et la Mare Le Breton, SI Sauveur.
1677 7 mai Dlle Esther Le Héricy, ve Jacques de Saon, esc., sr de Longues, Pierre de Pierrepont, esc., sr du lieu,
et Jean de Croisilles esc., sr de Croisilles, St André.
24 sept. Catherine Le Nourricier, fe Pierre Collibert, bourg., SI André.
1678 27 janvier Jacqueline Le Dordinier, va Gilles d'Anctoville, 80 a., SI Exupère.
21 août Michel Bucaille, huissier et bourg., a., S' André. 27 oct. Françoise Collibert, 14 ans, S* André.
1679 24 juin Anne Rogier, fe Mr de la Fosse Buhot, par le ch. de Goupillières, SI Patrice.
1679 12 nov. Gabriel Collibert, bourg., 56 ans, SI André. 3 déc. Joachim Maufras, 6 à 7 ans, S* Laurent.
1680 9 sept. Marie Lessard, ve de l'hostelier du Luxembourg, S' Laurent.
16 déc. Charlotte Le Tellier, dame de Franqueville et de Dampierre, 80 ans, SI Sauveur.
1681 30 mars M" Jacques de la Cour, pbre, chap. de Cambon, S1 Laurent. 17 avril Jean Delaunay, 15 ans, SI Sauveur.
1682 29 janvier Jeanne Genas, va Pierre Crepel, bourg., 52 a., SI André. 20 février Jean Delaunay, perruquier, 70 ans, S' Sauveur.
1683 2 avril Nicolas Vaultier, 50 ans, S1 Patrice.
20 août Louise de la Conté, 60 ans, SI Sauveur.
1684 3 février Richard Hermerel, esc., 18 ans, SI Sauveur. 1685 25 sept. Jean de Launé, 65 ans, SI Loup.
1687 21 janvier Thomas Rouland, 70 ans, SI Sauveur.
4 mai Charlotte d'Anisy, ve mons. du Vivier, av', 96 ans, S* Sauveur.
1688 4 avril Isaac Le Bedey, esc., sgr de Vaux vicomte de Bayeux, 80 ans, SI Sauveur.
1689 5 janvier Emon, sr de la Vermondière, gendarme de la garde du roy, 65 ans, SI Patrice.
1692 24 » Jacques Dollebel, 55 ans, SI Sauveur.
1694 3 mars Elisabeth Malfilastre, fe Me Maillé, 53 a., S' Sauveur. 6 nov. Françoise Rogier, 20 ans, SI Sauveur.
1695 11 juillet Jeanne Simon, va n. h. Mr de Neufbourg, 65 a., SI Vigoret.
1698 2 février Louis François Aubry, esc., sr de Trungy, S' Malo. 9 mars Marquise Bailleul, SI Malo.
1700 25 juin Martin Rapilli, cocher, SI Sauveur.
1701 19 déc Marie Françoise Boquet (sic), fille Guillaume, esc., sr de Grandval, lieut. crim.. S' Malo.
1703 21 janvier Françoise Le Cambais, ve Me Le Biais, esc. S» Ouen Château.
22 mars Marie Simon, St Malo.
1704 3 nov. Catherine Merling, ve Pierre Le Maignen, sr de Condé, et recev. du sel, SI Vigoret.
1707 21 février Charlotte de Bailleul, fille François et Louise de Fontaine, SI Vigoret.
1707 i5 déc. Nicolas de Bédiers, d' en médecine, 46 a., S' André. 171 1 3 février Antoine Dubois esc., sr de Vidouville prés. en él. et grenier à sel, maitre des eaux et forêts, 60 a., St Sau-
veur.
18 juillet Charlotte de Neveux, de Courseulles, 50 a., S' Laurent. 7 déc. Anne N. fe Caval, 66 ans, St Martin.
1718 7 janvier Sylvie Savary, 86 ans, St Sauveur.
20 déc. Barthélemy Fleuret, mtre d'hôtel de de Nesmond, 74 a., St Sauveur (1).
1731 1 3 mai Mess. Jacques d'Argouges de Gratot, esc., 31 a., S" Malo. 1722 29 nov. N. d. Catherine Maillard, ve Levaillant, 70 a., S'Sauveur. 1723 6 déc. N. d. Elisabeth Antoinette de Bellemare, fe Marie Clément Nicolas de la Rivière, ch., sgr haut justicier de
Meuvaines, sgr et patron de St Germain du Crioult
Gousey (-vix), Rommilly, Mesnilsalles,etc., St André.
1724 2i juillet Jeanne Fromond ve Me Germain Merlinc, 80 a., S' Vigoret.
1729 23 avril Antoine Le Bretton, esc., sr de Rérolles, 70 a., S'Sauveur. 1738 12 mars Charlotte Le Vaillant, ve de Grimouville, 75 a., S'Martin. 1743 18 déc. François Guillaume Bosquet, esc., sr de Mauny, 5o a., S' Exupère.
1746 2 juillet Marie Magdelaine Mérite, fille feu Louis et Jeanne Douesnel, 66 a., S* Malo.
1752 25 février Marie Thérèse Closet, ve Robert Piquet, sr de Valgeois, 78 ans, de St Malo.
20 mai Marguerite Susanne de Bailleul, 38 a., S' Sauveur. 1761 27 juillet Thomas Jehanne, dir. de la messagerie, 89 a., nef, S' Martin.
ier août Léonard Rémon, du diocèse d'Evreux, 80 a., nef, S'Martin. 1762 9 février Anne de Montfiquet, ve Guillaume Joly, 87 a., id. 22 déc Louise Lepley, fe Gardin, apothicaire, 30 a., id. 29 » Charles Lélu, maréchal, 55 a., id. 1763 ia mars Marguerite Françoise Damours, va François Patry, esc., 70 a., S1 Martin.
(1) Il léguait 1.000 livres pour constituer 5o livres de rente, dont 12 livres pour les prédicateurs des trois jours gras à SI Sauveur et le surplus pour les pauvres. Il avait déjà fondé l'école du Grand Bureau, par 200 livres de rente.
1793 9 juin Julitte Hébert, fe René Seigle, 8o a., S' Martin. 31 août Marie Maistrel, fe Louis Thomas Aveline, sr du Ribet, 26 a., nef, SI Martin.
Il 1
CORDELIERS
L'église des Cordeliers, située au faubourg SI Loup, renfermait, d'après Béziers, les tombeaux de quelques princes de la maison d'Orléans et de quelques évoques qui étaient dans le chœur. Les Protestants les saccagèrent en 156a. Cette église était grande et bien décorée.
1274 26 déc. Bienh. Grégoire, 88 a., dans un mausolée au milieu du chœur.
1610 19 janvier Sous la lampe du chœur, fr. François Feuardent, dr et gardien de Paris.
9 sept. Pierre Dodin, fils Me Théodore, par N. Patou, sr des Castries, gardien du couvent, SI Loup.
1612 9 août Me Denis Le Meauffays, greff. en baill., SI Loup. 27 oct. Hélène Lenglois, fe Toussaint Vymarc, par R. P. frère Julien de Castries, St Loup.
1613 20 janvier François Le Nouel, esc., sr de Canville, SI Loup. 1622 3o mars Thimotée Marcel, sr de la Vallée, S' Sauveur. Ier avril N. fe Jean Leroux, SI Loup.
ier mai Marie Dodin, fe Jean Merlinc, SI Loup.
j625 8 janvier N. h. Georges de la Dangie, esc., sr d'Englesqueville et prés. en élect., par Me Jean Rocher, ch. de Bernesq,
curé de S' Sauveur, SI André.
1636 9 juin Me Louis Deschamps, nef, vis-à-vis du crucifix, S1 André. 1643 9 février Magdeleine Couverant (Courrant ?), fe Me Jean Pesquerel, 72 a., chœur, du côté de l'Evangile, SI André.
1645 15 déc. Marie Demyharenc, 63 a., SI André.
1649 14 juin Guillaume Crabin, tisserand, nef, La Madeleine. 1650 24 janvier Me Jean Potier, SI Malo.
23 août Perrette Philippe, ve Me Thomas Gazel, sr de la Caillerie, SI Loup.
20 sept. Jean Pesquerel, bourg., 72 a., chœur, à côté de sa f, SI André.
1653 9 avril François Le Fillastre, enquesteur, commis. exam., par Michel Le Rocher, pbre, ch., S' Vigoret.
1653 ai février Charles de la Court, esc., la Poterie.
i sept. Estienne Auber, chapelier, S' Malo.
29 » Laurent Goutiaume, S* Loup.
1657 2 février Michelle Lair, de Cahagnes, ve en dernières noces de Me Jean Morel, proc. en élect., de la Poterie.
1658 Tassin Le Breton, la Madeleine.
1661 13 sept. Dlle N. ve Mr de Govin (Goville ?), Poterie. 4 nov. Marie Gosset, ve Jean Le Roux, S' Loup.
16 déc. Marie Guineux, ve François Guillebert, S' Loup. 1662 26 » Me Thomas Vitard, proc. comm., Poterie.
1663 31 mars D"B Marie Le Roy, S' Sauveur.
6 mai François Le Nouelle, esc., sr de Canville, St Loup. 4 juin N. fe Mr de Carville, Poterie.
14 sept. Charles Bourdon, 35 a., S' Loup.
16 nov. Henry Hallé, pbre, curé de Huppain, détenu prisonnier en la conciergerie de Bayeux, S* Sauveur.
1664 6 février Françoise Endrian, ve M0 Marc Fleury, chir., S' André. 12 nov. Marguerite Le Haribel, fille Charles et Catherine Le Coq, S* Loup.
22 » Susanne Le Véel, fille Jacques, par le P. Couvert, gardien du Couvent, S' Loup.
1665 22 juillet Denis Chipel, 90 a., id.
1666 14 » Me Charles du Hamel, sr de Baussy, Poterie. 1667 5 sept. Charles Brazard, esc., 79 a., chap. S' Roch, S' Loup. 25 nov. M0 Gabriel Hersan, bourg. de Falaise, peintre à Bayeux, père du curé de la Poterie, chap. S' Roch., côté droit,
proche d'un banc qui tient d'un côté au balustre,
Poterie ou St Martin ? ?
1668 2 nov. Olive Eulde, ve Me Robert Destrevaux, 90 a., à la Cambette, S' Loup.
1669 4 mars Me Pierre Le Fort, recev. des quatrièmes, S' Malo. 27 juin César d'Hérouville, 16 a., Poterie.
38 août Jacques de Maillot, esc., N. D. Fossés.
12 sept. Marie de Baudre, 65 a., S' Sauveur.
1670 5 avril Marie Gohier, fille Michel, sr des Vergées, et Marguerite Blanchet, 5 a., S* Loup.
1670 ai Oct. Jean Le Patou, esc., sr de la Montagne, prés. en él., 78 ou 80 a. (Archives du Calvados), S' Exupère.
iOT nov. Estienne Gohier, sr de l'Espinay, 27 a., St Loup.
1671 i<* février Gilles Gohier, fils Me Michel et Blanchet, 4 a. 2 m., S» Loup.
Guillaume Leclerc, fils Guillaume et Marie Vautier,
23 a., S' Loup.
1672 2 mars Marguerite Le Courtois, fe Simon Le Maroys, St Patrice. 9 sept. Marie Gauguain, fe Charles Le Bourgeois, boulanger, 25 a., St Loup.
1673 9 février Robert du Vivier, esc., sr des Préaux, 55 a., S' Sauveur. 23 nov. Marin de Clomesnil, 60 a., S' Loup.
1674 25 avril Martin Guillebert, 55 a., St Loup.
23 août Denis Bonnemie, huiss. audienc., 45 a., St Loup.
1675 12 février Anne Gohier, fille Me Michel et Blanchet, St Loup. 16 mars Anne de Lessard, 65 a., S' Sauveur.
8 juin Marie Néel, fille Richard et Marie du Rosier, 5 a., SI Loup. 1676 26 avril Françoise Néel, id. 4 a. id.' 2 sept. Jean François Le Noel, esc., fils Raphael et N. Fabien, 3 a., St Loup.
14 oct. Marie Daugier, dame de Castilly et d'Agy, ve Mr de Castilly, 58 a. (cœur à Castilly), St Sauveur.
1679 8 mars Marie Gohier, fille Me Michel et Blanchet, 4 a., SI Loup. 26 mai N. Néel, fille Richard et du Rosier, 5 a., S' Loup. 26 oct. Jacqueline Hébert, 55 a., S' Loup.
1680 12 mai François André, sr d'Arguenchy, esc., lequel avait esté tué la nuit, pour ses délits et par l'ordonnance du
lieut. crim. de cette ville, Poterie.
1681 ? Me François Fréard, curé de Manvieux, décédé chez le sr du Castel, son frère, prés. les ch. de Vendes et Mis-
sy, St Loup.
1683 28 février N. Quetil, fille Thomas et Marguerite de Bérolles, 3 ou 4 ans, S' Loup.
1684 juin Jeanne Gohier. ;s à 16 a., S' Loup.
1685 23 avril Mess. Jacques Corbet, sr de S' Martin, S' Martin. 23 oct. Guillemette La Rupdelle, Poterie.
17 déc. Françoise Hersan, sœur du curé de la Poterie, chap. St Roch, Poterie.
i686 6 mars Jacqueline Le Brethon, fe Me Jean Michel, proc.. 27 a., S' Loup.
1689 io mai Anne Michel, 6 a. 6 m., S' Sauveur.
17 juin Me Thomas Quetil, bourg., S1 Sauveur.
1690 22 juillet Elisabeth Scelles, fille Me Richard, av', et fe de Marc Antoine Fréard, esc., sr du Castel, contr. gén. des
finances en la Généralité de Caen et rec. des décimes
du diocèse de Bayeux, 20 a., S' Loup.
169r 16 avril Marie Fouques, 72 a., S' Sauveur.
6 mai Jean Néel, Poterie.
1693 15 sept. Charles Verel, 60 a., S' Loup.
22 déc. Marie Galop. ve Denis Bonnemie, 60 a., S' Coup. 1694 25 nov. Jeanne Le Débonnaire, fe Richard Larchan, 70 ans, S' Loup.
1696 19 nov. Charles Fleury, fils Jean, bourg., 20 a., S* André. 1698 9 mai Marguerite Le Noel, ve Me Pierre Pilon, 58 a., S* Loup. 1699 4 juin Germain Le Barbier, maistre de l'hostellerie de l'Aigle d'Or, 55 ans, St Loup.
ier nov. Marie Dan, fe Thomas Néel, proc. de Monseigneur de Bayeux, S' Sauveur.
1700 4 mai D"e Marie de Montfréard, ve n. h. Richard Suhard, esc., sr du Perray, Poterie.
1703 12 nov. Françoise Baslé, ve de Mr Bourdon et de Mr Le Romain, av', 75 ans, S' Loup.
1705 14 août Elisabeth Molandain fe Me Antoine Vitard sr de la, Vauterie, cons. enquesteur. S1 Loup.
1707 4 janvier Renée Destreveaux, ve Jacques Fréard du Castel, esc., recev. des décimes (père de Marc Antoine) S' Loup.
1710 14 » N. Desmares, fille Me François et Magdelaine Corbet, Si Loup.
1711 ier mars François Desmares, off. chez le roi, 57 ans, S' Loup. 1712 14 nov. Estienne Bourdon, 50 ans. S' Patrice.
23 déc. Raphael Le Noël, esc., sr de Cauville 69 ans S' Loup. 1713 19 février Simon Vautier, esc., S1 Sauveur.
30 mai Claude Galimard, av1 au Parlement de Paris 55 ans, chap. St Roch, Poterie.
1714 6 janvier N. dlle Françoise de la Motte, 26 ans, S' Sauveur. 1716 5 » Marc Antoine Fréard, esc., sr du Castel, cont. des fi-
nances, bois et domaines, et rec. des décimes du dio-
cèse, 66 ans, S' Loup.
1716 23 janvier Me Julien de la Cotte, hostelier de l'hostellerie de l'Aigle d'Or, 48 ans, S' Loup.
12 août N. d. Françoise Poirier, ve en dernières noces de Gabriel Vautier, esc. (sr de la Motte ?), 88 ans, Poterie.
1718 26 » Magdeleine Vitard, fille Me Antoine cons. enquest., et Elisabeth Molandain, 30 ans, SI Loup.
1719 25 janvier N. h. Vercingentorix René Vautier, esc., sr de la Motte, 60 ans, Poterie.
23 mai Jeanne Bataille, ve Claude Gallimard, S' André.
1725 24 mdrs Raphael Le Noel, esc.. sr de Cauville, 80 a., S1 Loup. 1730 18 » Me Gilles La Rose, 73 ans, S1 Loup.
25 oct. Antoine Vitard sr de la Vauterie enquesteur examinateur, 79 ans, Poterie.
1733 9 juin Catherine Le Lièvre, ve de MM. Barbey et de la Cotte Bigardière, 73 ans, S' Loup.
1737 3 janvier M" Françoisde la Cotte, s' delà Bigardière, 33 a., S' Loup. 1746 24 mars Louise Françoise de Bailleul, fe Raould Adrien Fréard du Castel, esc., sr du Castel, 44 ans, S* Loup.
15 juin Vautier, Gabrielle, ve Simon, esc., sr de S' Simon, 91 a. 1756 14 déc. Valentin Fréard, esc. sr du Castel lieut. col. à BerryInfanterie, chev. de St Louis, St Loup.
1758 18 oct. Thomas de Launay, esc., s' de Rosmesnil, 70 a., S' Loup. 1766 17 mars Mess. Raould AdrienFréard, esc, srduCastel, 70a., S'Loup. 24 » Félix Fréard, fils n. h. François Fréard, esc., sr du Castel, et n. d. Claire Morin, 3 ans, S* Loup.
1769 30 oct. Jean François Anfry, 80 ans, nef, Poterie.
1770 8 avril Gabriel Piperel, 27 ans, nef, Poterie.
1772 22 oct. Claire Françoise Morin, fe Mess.. François Fréard, sr du Castel, 30 ans, S' Loup.
III
CAPUCINS
Ce couvent était situé rue S' Georges, hors la ville.
? Dlle de Harcourt, ve de Rupalé, laquelle avait bâti et orné la chapelle des religieux.
1653 2o janvier Chœur. Me Antoine Descrametot pbre, anc. chantre et ch. de Mathieu, principal fondateur du couvent, par
le ch. de Bernesq, devant le Chapitre en corps. On
n'y porta point la croix, parce qu'il était décédé hors
des limites et qu'il avait résigné sa dignité et sa pré-
bende. On sonna à la Cathédrale les moindres clo-
ches. Il était de la confrérie des pauvres, 88 ans (i).
1675 7 mai Père Honoré, Gardien, 60 ans.
1688 26 février Anne de Valois, fe Raphael Descrametot, 43 ans. 1708 6 mars Raphael Descrametot, esc., 72 ans.
1710 28 mai N. et d. p. Jacques Descrametot, pbre, ch. de Tanis, 78 a. 1756 ? Julienne Thérèse de Brébeuf, ve Gabriel Descrametot, esc., sr de S' Georges, 72 ans.
1765 17 déc. Jacques Louis Descrametot, sgr de Lingèvres Bucéels et autres lieux, « à cause du droit de sépulture qu'il y
avait ».
Tous de S' Exupère.
IV
BÉNÉDICTINES
Leur église était située hors la ville, parroisse de la Potherie. 1659 14 oct. François de Valois, sr de Boisguillebert d'Escoville mort à Caen, corps à Hérouvillette, cœur ici.
25 nov. Anne, fe Gaspard Angot, Poterie.
1663 11 mai Gaspard Angot, jardinier de Mme l'Abbesse, Poterie. 1665 13 oct. Henri de Valois, sgr de Flamanville, 45 a., mortàRouen. 1670 30 déc. Robert Le Vallois, chev., sgr d'Escoville, 91 ans, par de Franqueville, doyen.
167a 29 janvier Mme Descoville, abbesse des Bénédictines, 56e année. 1676 19 oct. Mma Descoville Boivin, 84 ou 5 ans.
1688 1) sept. Marie Guesnon, tourière, Poterie.
(i) Voir Béziers, page i54.
V
URSULINES
Au faubourg S' Patrice, dans l'ancien couvent des Billettes. 1634 Françoise d'Harcourt, fondatrice morte en 1628 le 9 juillet, transférée dans le chœur de l'église.
1685 23 mars Me Michel LeTousay, pbre, chap. des religieuses, 67 a., par le ch. de Feuguerolles, S' Patrice.
23 sept. Bonne Claude Dutouet, v« Mr de Damigny, S' Sauveur. VI i
CHARITÉ
Leur église était rue dû-Marché. Il y avait deux chapelles.
1704 23 mai Marguerite Magdelène Farcy, fille Me Jean et Magdelène Hue, 9 ans, S' Patrice.
1718 4 mai Robert Rogier, sr du Vigney, cons. proc. du roy en élec. et grenier à sel, 75 ans, S' Sauveur.
1724 29 mars Magdelaine d'Auxais, ve Roger du Vigney, 88 a., S' Sauveur.
» 4 juin Hyacinthe Hauchemail, du Cotentin.
1771 ? N. dlle Françoise Desaleurs, 64 ans, S' Patrice. VII
HOTEL-DIEU ET SÉMINAIRE
1625 7 mai Mr Robert Crespin, pbre, sous-prieur.
23 sept. Jeanne Polin, S' Vigoret.
1626 8 avril Jacques Baupigny, S' Vigoret.
1631 n mai Frère Nicolas Le Dars, pbre, sous-prieur.
1634 27 janvier Guillaume Duhamel, religieux.
1636 J4 juin Michel Thorel, religieux.
1652 18 nov. Elisabeth Gobert, fe du sr de Bonfossé, St Vigoret. 1709 13 déc. Me Jean Violette, pbre, dr en théologie confesseur des religieuses de l'Hôtel-Dieu.
1727 22 avril Marie Guérin, sr de la Charité, SI Georges.
ij6i 25 mars Me Ambroise Hamel, pbre, desservant l'hôtel Dieu de Bayeux, 36 ans.
1767 14 oct. N. et d. p. Jean Dumont, pbre, du diocèse de Viviers, d' en Sorb.prieur de Rochegude, abbé command. de
l'abbaye roy. de N. D. de Champagny, vie. gén. de
Bayeux, vice-chancelier de l'Université de Caen, anc.
ch. archid. et vie. gén. d'Evreux, mort à l'évêché,
St Sauveur.
177a 8 juillet Lecomte, J. B., né à S1 Sauveur de Bayeux, anc. curé de Thaon, pendant 37 ans, chap. des Courtils en 1762,
8o ans moins 10 jours),
VIII
PRIEURÉ DE S' VIGOR
1628 ? Aumont, curé de S' Vigor, ch. de Cully.
21 avril Jean Balley, religieux, chapelle du chœur de lad. abbaye, par le P. Gardien des Cordeliers.
1648 30 mai Catherine d'Esterville, de St Màlo.
1730 5 juillet N. d. Marie Anne Elisabeth Le Vicomte fe Antoine de Banville, esc., de Sk Patrice.
1782 3 mars Dom Louis François d'Albignac, pbre, rel. de la cong. de S' Maur, 47 ans, mort à S' André.
E. ANQUETIL.
J
Compte-Rendu des Séances
Séance du Samedi 17 Décembre 1908
Présents MM. Gabriel Desclosières président Anquetil, vice-président Garnier, secrétaire; Rémy, archiviste; l'abbé Aubraye et Coueffin. Absents excusés MM. Angérard, Boudet, Le Duc et Loisel.
Après l'éloge funèbre de M. de Courson, sont admis au nombre des membres de la Société, MM. l'abbé Aubraye, Coueffin, Pierre Delmas; Ernult, Gustave Lefrançois, Gaston Le Mullois, Pelcerf, Radiguet, Saunier, Tuebœuf et l'abbé Turpin.
M. Anquetil dépose sur le bureau le io* volume des Mémoires de la Société.
M. le Président entretient l'Assemblée du classement des sites à conserver.
M. Le Duc attire l'attention sur le mauvais état du soubassement du Monument de Formigny.
M. le Président communique le programme du Congrès des Sociétés Savantes, à Rennes.
On vote une subvention de io fr. pour la souscription en vue du rachat de la maison de Corneille.
M. le Trésorier a envoyé un extrait de la situation financière accusant un excédent d'avoir en caisse de 1975 fr. 85.
MM. Desclosières et Anquetil parlent de l'admission d'Associés libres, des Directeurs des Sociétés Musicales et des Membres de la Société de Photographie « La Bajocasse ».
Il est décidé que les Sociétaires inscrits cette année auront droit à la publication Le Livre Rouge, moyennant 5 fr. par exemplaire.
M. Desclosières lit son étude sur les Mobiles de V arrondis sèment de Bayeux, d l'Armée de la Loire, et M. Anquetil communique Quelques feuillets de vieux Registres, très intéressants pour l'histoire locale.
Séance du Jeudi 18 Mars 1909
Présents: MM. Gabriel Desclosières président; Anquetil, vice-président Delmas, maire de Bayeux Le Lièvre, secrétaire honoraire; Garnier, secrétaire Rémy, archiviste Clouet, principal du Collège l'abbé Aubraye, l'abbé Belliard, l'abbé Bourienne, Coueffin l'abbé Deslandes, Dumans, Etienne, de Gomiecourt, l'abbé Le Mâle, Le Mière, Le Roy, Mabire, Pelcerf et Verdier.
Absents excusés MM. Angérard, Boudet et Loisel.
Après l'éloge funèbre de M. Dupuis, ancien maire d'Arromanches, on s'entretient du soubassement du Monument de Formigny et du classement du clocher de Sainte-Marguerite-de-Ducy.
M. le Président dépose sur le Bureau des articles de M. Vuagneux, sur la Fontaine de Vaucluse et les améliorations accomplies par Julien à Lutèce.
La Société, renouvelant le vœu émis dans la séance du 13 avril 1907, émet le vœu que soient conservés dans la Ville de Bayeux, et autant que possible dans les locaux qui leur étaient traditionnellement affectés, tous objets offrant un intérêt artistique ou historique, existant dans les immeubles dévolus par la loi du janvier iço 7.
Sont admis au nombre des membres de la Société MM. Genas, Jeunhomme et Clouet.
M. Anquetil donne lecture d'un travail sur les Cloches de la Cathédrale de Bayeux.
M. le Président analyse les ouvrages offerts à la Société depuis sa dernière réunion.
La Société adhère pour une part à la Société Populaire des Beaux-Arts. M. Garnier donne lecture d'une brochure intitulée Catéchisme Normand, offerte par M. Dillaye.
M. Le Lièvre communique son étude sur les Armoiries des Evêques et des Doyens dit Chapitre de Bayeux.
Séance du Samedi 25 Septembre 1909
Présents MM. Gabriel Desclosières, président Anquetil, vice-président Garnier, secrétaire Guisle et Thieulin.
Absents excusés MM. Delmas, maire de Bayeux Rémy, archiviste i
Angérard, Boudet, Jeunhomme, Le Duc, Le Gras, Portalis, Vuagneux et Mme la V'esse du Pontavice.
M. Destouches est admis au nombre des membres de la Société. M. Anquetil dépose sur le Bureau le premier volume du Livre Rouge, à la publication duquel M. le Baron Gérard a bien voulu contribuer pour 200 francs.
M. Garnier donne lecture d'une Etude de M. Dillaye, sur les Raimbaux, entrepreneurs à Brioude, originaires de Lantheuil.
M. Anquetil communique la suite de son travail sur les Cloches de la Cathédrale.
Séance du Mardi 22 Mars 1910
Présents: MM. Gabriel Desclosières président; Anquetil, vice-président Garnier, secrétaire; Rémy, archiviste; Clouet, Coueffin et Verdier. Absents excusés MM. Angérard, Jeunhomme, Loisel et Vuagneux. MM. Gosselin et Gautret sont admis au nombre des Membres de la Société.
M. le Trésorier a envoyé un extrait de la situation financière, acccusant un excédent d'avoir en caisse de 2.219 fr. 04.
M. Boudet a envoyé une note sur le fonctionnement du Syndicat d'initiative.
M. Clouet fait une lecture sur les Essais poétiques d'Armand Lilman. M. Desclosières analyse une Etude de M. Emile Lauvrièrc sur Edgar Poë. M. Anquetil termine la séance par une rapide analyse des publications reçues depuis la dernière réunion.
N ÉCROLOGI ES
Depuis la publication de notre dernier volume, la mort gourmande nous a privés de douze Membres de notre Compagnie, enlevés, les uns dans la force, les autres dans la maturité de l'âge, quelques-uns dans les paisibles années d'une vieillesse honorée.
M. le Dr GALLIER
Le 27 janvier 1909, mourait à Bayeux, entouré de l'estime générale, M. Léon-Emmanuel GALLIER, docteur en médecine, membre du Conseil Municipal. Il n'avait que 46 ans Une foule considérable se pressait aux obsèques de cet homme de bien, témoignant ainsi de ses regrets et de son affection pour lui.
Une plume amie se fit alors l'interprète de tous dans les lignes qui suivent
« Les meilleurs ne font que passer ici-bas
« Celui qui leur assigne un poste dans son harmonie mondiale, les en relève, à sa volonté souveraine, souvent trop tôt, à notre gré, comme pour nous faire déplorer davantage leur court passage parmi nous.
« M. Léon-Emmanuel Gallier, docteur en médecine, dont nous déplorons aujourd'hui le décès prématuré, fut une de ces natures d'élite, presque aussitôt disparues que manifestées.
« Né à Truttemer-le-Grand, le 4 janvier 1863, d'une vieille dynastie d'honorables cultivateurs, le regretté défunt, après de brillantes humanités à Vire, étudia la médecine à Caen et à Paris, et à peine en possession de son diplôme de docteur, vint, en 1893, fixer sa résidence à Bayeux. « L'aménité de son caractère, son généreux empressement à se rendre à l'appel de tous ceux qui lui demandaient soulagement ou guérison, le mirent vite en relief et lui gagnèrent une nombreuse clientèle.
« Affable à tous, secourable aux humbles, pitoyable envers les pauvres, d'un dévouement professionnel à toute épreuve, M. le docteur Gallier était adoré de ses malades pour lesquels il se révélait, non seulement un
médecin d'une haute valeur, mais encore l'homme au cœur compatissant, dont la parole réconforte et relève les courages abattus et console les grandes douleurs.
« Affectueux et tenace comme tous les Bocains, cet homme éminemment aimable alliait à une rare énergie une égalité d'humeur inaltérable. C'était un roc de granit au milieu de la houle des passions. Toujours grâcieux, toujours souriant, son visage reflétait la bonté, la bienveillance, l'amour de la concorde et de la paix.
« De ce faisceau de séduisantes qualités, il ne demeure plus qu'un souvenir mais un souvenir vivace, enraciné, pour beaucoup, dans la reconnaissance des services rendus, et pour ses nombreux amis, dans le charme de son commerce familier.
« Universellement aimé et apprécié, M. Gallier avait été appelé, par la reconnaissance de ses concitoyens, à siéger, un des premiers, au Conseil de la Cité.
« Le docteur Gallier, que les pauvres acclamaient leur médecin, meurt, laissant un nom autant aimé qu'honoré, digne récompense d'une vie toute de devoir, jusqu'à la veille de sa dernière heure, vie brève, mais plus riche en œuvres que beaucoup de longues carrières ». E. A.
M. GUÉRET-DESNOYERS
M. GUÉRET-DESNOYERS, PIERRE-LoUiS-CHARLES, décédé, plein de jours, le 4 novembre 1909, était le doyen de notre Société, dont il avait, pour ainsi dire, été un des membres fondateurs, il y a tantôt 7o ans. Il faisait aussi partie de l'Association Normande, de la Société Philharmonique et de la plupart de nos Sociétés locales. Sa bienfaisance intelligente s'exerçait indistinctement sur tous les déshérités de la fortune.
Né à Caen, le 19 août 181 5, M. Guéret-Desnoyers avait épousé, le 10 octobre 1843, la fille de M. le Président Pezet, une des illustrations de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, dont il eut deux enfants, M' Delmas et M. René Guéret-Desnoyers, actuellement maître des requêtes au Conseil d'Etat. Depuis son mariage, M. Desnoyers habita toujours notre ville, où la distinction de ses manières et l'aménité de ses relations le firent rechercher et hautement apprécier dans la meilleure société de Bayeux et des environs.
Esprit très cultivé, causeur aimable et intéressant, musicien de grand mérite, la sûreté de son goût et la perfection de son exécution en firent
un des meilleurs violons de la Société Philharmonique et lui valurent, dans les salons où on aimait à l'entendre, de nombreux et légitimes succès. M. Desnoyers ne se renfermait pas uniquement dans les relations de famille et de société bienveillant et serviable, il aimait à se rendre utile à ses concitoyens et à s'occuper efficacement de leurs intérêts il remplit longtemps les fonctions de président de la Fabrique de Saint-Patrice et de Membre du Conseil des Directeurs de la Caisse d'Epargne de Bayeux. La mort de cet aimable vieillard, si admirablement conservé jusqu'à ces derniers temps, causa dans notre ville une douloureuse impression. M. le Dr BASLEY
Un triple éloge funèbre, – celui d'un camarade d'enfance, M. G. Desclosières, notre distingué président, celui d'un confrère, enfin celui du Maire de Bayeux, a été consacré à la mémoire de M. le Dr BASLEY, Antoine- Jacques, médecin en chef des Hospices, conseiller municipal et ancien adjoint, membre et ancien président de l'Association des Anciens Elèves du Collège, président de la Société de Secours Mutuels des SapeursPompiers, chevalier de la Légion d'Honneur.
Voici en quels termes, d'une simplicité et d'une cordialité touchantes, M. Desclosières a évoqué tout un monde de souvenirs
« La ville de Bayeux, dit-il, a perdu, le 16 novembre 1909, un de ses plus honorables et utiles enfants.
« Né à Bayeux, en mai 1828, Auguste Basley, fils d'un avoué au Tribunal civil, qui habitait, 3, rue des Ursulines, suivit, dès ses premières années, l'école enfantine de l'estimée Mademoiselle Caenchy, maison rue Saint-Martin, en face la rue des Cuisiniers. Il s'y rencontra avec les enfants de notables familles de la bourgeoisie bayeusaine d'alors Marc et Joseph Le Sénécal, Stéphen et Léon Le Paulmier, Ludovic Le Tuai, Adjutor Duvant, Roger Delalonde, sans omettre son voisin de la rue des Ursulines, n° 5, Gabriel Desclosières, dont il était le premier et journalier camarade. Dès ce début d'éducation scolaire, Auguste Basley se fit remarquer par son exactitude, ses habitudes d'ordre et de discipline, son aimable caractère.
« Elève du Collège de Bayeux, depuis la Huitième jusqu'à la Philosophie, Auguste Basley fut un des meilleurs écoliers de ses classes, apprécié de ses professeurs, aimé de ses camarades par sa nature calme, réservée et affectueuse.
« Son désir d'exercer une profession réellement pratique et utile à ses semblables, le dirigea vers l'étude de la médecine et reçu Docteur, il vint s'installer à Bayeux, dans la maison de la rue de la Poterie, où il est décédé. Très bien accueilli par un des Docteurs bayeusains des plus renommés de cette époque, M. Féron Basley débuta sous son favorable patronage.
« Le développement de sa clientèle lui ayant acquis un bon renom, le jeune Docteur devint sucessivement médecin des Hospices conseiller municipal, chirurgien chef de l'Hôpital, adjoint au Maire de Bayeux et fut récompensé de ses services par la décoration de la Légion d'honneur. Le nombreux concours de Bayeusains, entourant le char funèbre du bon Docteur, attestait l'estime et l'affection qui accompagnaient sa mémoire. Dans la séance du Conseil Municipal de fin novembre, l'éminent Maire de Bayeux, M. Delmas, a rappelé en termes parfaits les services rendus par le Docteur Basley aux Hospices, aux établissements d'utilité publique et à la Municipalité.
« Quelques jours après le décès du regretté Docteur, paraissait la première édition des Dictionnaires Biographiques départementaux (Librairie Flammarion, Paris, R. Wagner, éditeur, 14, rue du Regard), à la page 53, nous retrouvons une Notice retraçant les traits généreux de l'honorable existence que nous venons de résumer. Nous y lisons des renseignements qui nous manquaient « Médecin du Bureau de Bienfaisance, de la Société de Secours Mutuels, membre du Conseil d'Hygiène, il conquit ses diplômes de chirurgien et médecin en chef de l'Hôpital. Aussi,la date précise de sa promotion dans la Légion d'honneur, 6 janvier 1890.
« A tous ces renseignements, qui nous font connaître déjà l'existence du Docteur Basley, au sein de sa ville natale nous n'avons plus que ces cinq mots à ajouter Vie laborieusement remplie, Dévouement, Désintéressement. »
MM. LE PELLERIN et LELU
Dans un même jour, 21 mars 1910, la mort nous enlevait deux collègues, M. Jacques LE PELLERIN, négociant, et M. Philippe-Emile LELU. L'un et l'autre jouissaient de l'estime de leurs Concitoyens qu'ils représentèrent au Conseil de la Cité. M. Le Pellerin, un des plus dévoués bienfaiteurs de nos sociétés locales, est décédé dans l'exercice de son mandat, à l'âge de 68 ans. M. Lelu, qui siégea fort longtemps au Conseil Municipal et avait exercé, avec un entier dévouement, les fonctions d'adjoint au Maire sous
la municipalité Niobey, s'était retiré des affaires publiques quand l'âge inexorable ne lui avait plus permis d'y consacrer tous ses instants. Il s'est éteint nonagénaire, laissant après lui d'unanimes regrets parmi les pauvres.
M. DE LIÉNARD
Un autre membre du Conseil Municipal et membre assidu de notre Compagnie M. DE LIÉNARD, Anatole-Charles-Louis, un des directeurs de la Caisse d'épargne de notre ville, mourut le 5 avril 1910, dans sa 72e année. Sous des apparences modestes, M. de Liénard était un lettré qui a doté notre Bibliothèque municipale d'un nombre respectable de traductions d'auteurs grecs. D'un commerce agréable, le défunt ne comptait que des amis parmi ceux de nos concitoyens qui avaient l'honneur de le connaître.
M. DE LÉONARD JUVIGNY
M. DE LÉONARD JUVIGNY, Pierre- Victor-Auguste, décédé à Caen, le 26 août 1910, consécutivement à une opération chirurgicale à laquelle il avait cru devoir se soumettre, Membre de la Société Française d'Archéologie,de l'Association Normande et aussi denotreplusmodesteCompagnie, M. de Léonard Juvigny, dont le père fut président de la Société Philharmonique, était aussi membre, et membre de valeur, de cette Société musicale. Il prêtait volontiers l'appui de son talent à toutes nos fêtes ou réunions locales, tant religieuses que laïques. Il aimait aussi les arts plastiques et favorisait les artistes locaux auxquels il confia le soin d'embellir son hôtel. Une assistance des plus nombreuses accompagna au champ du repos sa dépouille mortelle.
MM. DUPUIS, JOURDAIN et TRANCHEFORT
Hors nos murs, nous avons eu le regret d'enregistrer la perte de trois autres sociétaires, MM. DUPUIS, JOURDAIN et TRANCHEFORT. Le premier,.ancien instituteur, s'était fait recevoir agent-voyer, et dans l'exercice de cette profession, s'était attiré l'affection et l'estime des habitants du canton de Ryes. Il avait pris sa retraite à Arromanches où la confiance de ses concitoyens lui avait offert l'écharpe de maire. M. TRANCHEFORT, architecte, expert de mérite, fils de ses œuvres, a laissé dans le pays la réputation d'un loyal et très honnête homme.
M. Sylvain JOURDAIN, né à Bayeux en 1832, suivit les cours de notre Collège, puis après quelques études médicales, se livra tout entier à celle de la zoologie, pour laquelle il avait un goût très prononcé.
En 1860, il publia une thèse de doctorat ès-sciences naturelles sur la veine porte rénale che% les vertébrés, qui est devenue classique. Il fit paraître ensuite un grand nombre de recherches sur l'anatomie comparée des vertébrés.
Successivement professeur au collègede Thiers, au lycée de La Rochelle, à la Faculté des sciences de Montpellier, il termina sa carrière comme professeur à la Faculté des Sciences de Nancy.
M. Jourdain était membre de la Société de Biologie. de la Société Entomologique et d'un grand nombre de Sociétés savantes.
Il mourut à Portbail, dans les derniers jours d'avril.
Son convoi funèbre fut escorté par une foule de femmes et d'enfants venus rendre un suprême hommage à l'ami et au bienfaiteur des humbles et des pauvres auxquels sa main discrète s'ouvrit toujours largement. La plupart de ces collègues, empêchés par leurs occupations journalières, n'assistaient pas fréquemment à nos séances et n'ont pas donné de travaux pour nos Mémoires mais ils n'en étaient pas moins zélés pour le bon renom de notre Cité s'intéressaient vivement à tout ce qui pouvait y contribuer et se faisaient honneur de compter parmi les Membres de notre Compagnie.
A ce titre, nous leur devions de ne pas laisser leurs noms tomber dans l'oubli.
Puisse notre prochain volume n'avoir pas à enregistrer un aussi nombreux nécrologe
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au 10 Octobre 1910
RECETTES
Cotisations 4^5 fr. »» Intérêts des Fonds à la Caisse d'Epargne 4542 Reliquat au 31 Décembre 1909 2.219 04 Total. 2.719 fr. 46
DÉPENSES
Avances du Trésorier et autres. 21 fr. 30
Impressions et Accessoires 500 »»
Total 521 fr. 30 ci. 521 30
Reliquat au 10 Octobre J910 2.198 fr. ié En un Livret de Caisse d'Epargne, nu-
méro 18.503, de 1 .499 fr. 17
Et reliquat en espèces de. 698 99
TABLE DES MATIÈRES
PAOES
E. LEFÉBURE. Histoire de la Dentelle à Bayeux. Première partie. Au xv° et au xvme siècles i E. LALOUEL. De la puissance de la voix humaine 28 Refus des Grands Chapeaux par le Corps de Ville. 3 i E. ANQUETIL. Cloches et Carillons de la Cathédrale de Bayeux 33 E. ANQUETIL. Sépultures des églises paroissiales de Bayeux 125 5 C. GARNIER. Comptes-Rendus des Séances 287 Situation financière de la Société 290 Divers. – Nécrologies 291 ERRATUM
i« Béziers (pages 83, 4 et 5) indique comme enterrés à S1 Nicolas des Courtils,avant la liste que nous donnons, p. i3o ci-dessus:
En 1557, t3 sept., François de la Rivière, sgr de Rommilly et de Hériz.I. gén. en vie., 48 a. En i584, 23 déc, Jacqueline Cossey, sa v», 65 a.
Tous les deux dans la chap. de gauche, dite de la Capellette.
En i5g5, n. h. Etienne Duhamel, av' et Aune Le Huey, sa f«, près la balustrade du chœur, à droite.
a» Supprimer à la page 246, 1. 3: « Notre registre lui maintient son titre de Capellette ou Chapelette ».
Les inhumations indiquées à cette page comme ayant eu lieu à t'église de la Chapelette, curent lieu en réalité dans la chapelle de gauche de SI Nicolas des Courlils, dite de la Capellette (voir Béziers, Mém. publiés par G. Le Hardy, p. 65), dans laquelle l'office de N. D. des Fossés ou de la Capellette, parroisse sur le territoire de laquelle se trouvait la collégiale des Courtils, avait été transféré après 1662.
Le territoire de N. D. des Fosses comprenait les parties S. des rues S' Nuulas, du Geôle, des Ursulines, un côté de la rue Ouincangrogne et le chemin du Roy (partie de la rue Bourbesneur. de la rue allant de la mère-église au Chastel au tournant). (Voir Béziers, Mém. éd. Le Hardy, p. 63 et un acte de 1399 aux Archives du Calvados).
SOCIÉTÉ
DES
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES DE BAYEUX
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES DE BAYEUX
E. VALETTE A U V R A Y
rue Saint-Malo, 65 1 rue Saint-Martin
SOCIÉTÉ
IMPRIMERIE J. TUEBŒUF
1~], RUE DE LA MAITRISE, 17
DES
12e VOLUME
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BAYEUX
1913
BAYEUX
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L. JOUAN
rue Saint-Pierre, 111
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Lu Société déclare qu'elle laisse aux Auteurs seuls la responsabilité des faits et des opinions contenus dans leurs Mémoires.
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DE LA
TAPISSERIE DE BAYEUX La Telle du Conquest d'Angleterre, ou suivant l'expression consacrée, la Tapisserie de la Reine Mathilde, aussi appelée Tapisserie de Bayeux, « le plus noble monument du monde, écrivait Stukely (i), parmi ceux qui intéressent notre ancienne histoire d'Angleterre », est, depuis 1724, livrée aux disputes des historiens, des critiques d'art et des savants. Dès cette date, la Tapisserie, livrée subitement aux controverses, perd bientôt son prestige et se voit contester, non seulement sa filiation, établie par commune renommée, mais encore l'authenticité de son antique origine. Ce fut une véritable rage de polémiques, et, comme dans toutes les discussions de ce genre, l'amour-propre s'en mêlant, on se préoccupa beaucoup plus d'avoir des apparences de raison que de rechercher sincèrement la vérité » (2).
Le remarquable travail de M. Frank Reede Fowke (3), où sont pesés tous les arguments pour et contre, et qui est illustré de photographies merveilleuses prises sur la tapisserie par Me Edward Dosseter l'admirable reproduction coloriée de celle-ci, en deux grandeurs nature et demie nature, semblèrent, un instant, avoir fixé la question. Mais il est du destin de cette « relique extraordinaire et sans prix » (4), d'exercer toujours la sagacité des érudits et de leur offrir un champ de bataille perpétuel.
La discussion dure donc encore.
'C On ne s'est pas contenté de nier que la reine Mathiîùe eùt imaginé et dirigé ce prodigieux travail. On a aussi voulu prouver qu'il n'était point (1) PaUeographia Britannica, 1746, in-4°, pp. 2 et 3. (2) Un sauveteur de monuments en 1793, G. Lavalley. (3) The Bayeux Tapestry, London 1875. (/|) Dibdin Voyage en France, T. II, p. i50.
contemporain du grand événement qu'il représente, et que loin d'être un produit normand, il avait dû être exécuté à Londres par des ouvriers anglais » (i).
La publication du poème de Baudri, faite en 1871, par notre regretté Léopold Delisle, ne dessilla point les yeux de ceux qui ne veulent point voir. En vain, dans une préface lumineuse, mettait-il en évidence que dès le commencement du xrf3 siècle, la tapisserie décrite par l'abbé de Bourgueil, tapisserie narrant la conquête d'Angleterre, décorait l'alcôve d'Adèle, fille du Conquérant, et, en tirait-il cette conclusion, qu' « il faudra désormais tenir compte de cette considération quand on discutera l'origine d'un monument (la tapisserie de Bayeux) que toutes les provinces envient à la Normandie ».
Aujourd'hui, la légende traditionnelle qui attribuait notre Tapisserie à la douce Mathilde, n'a plus de croyants Elle est reléguée dans le domaine de la légende. Personne, sauf le docteur Bruce, n'affirmera que cette broderie ait été exécutée par la duchesse reine « l'occasion du premier retour de son mari, avec les femmes des nobles saxons qui l'accompagnaient lors de son retour triomphal en Normandie ». On ne prend pas non plus au sérieux Mme H. Carey (2) quand, dans ses vers, elle nous donne yElgyva, comme collaboratrice de la duchesse. Mais on pourrait toutefois admettre, avec M. Jubinal, qu'elle fut l'oeuvre de dame Leviet, brodeuse de la reine.
La discussion est d'ores et déjà circonscrite, sur la date exacte de la confection de la Telle du Conquest d'Angleterre, le pays où elle aurait eu lieu, le nom de son auteur ou plutôt de celui sur les ordres et aux frais duquel elle fut faite, les ouvriers qui y auraient œuvré et l'authenticité de son état sujets encore bien nombreux de controverse.
« Pour tous les esprits indépendants qui n'ont pas de thèse à soutenir, ni d'amour-propre d'auteur engagé dans la question, il n'est pas douteux que la Tapisserie soit un ouvrage du xie siècle » (3).
Sur ce point, les nombreux auteurs, tant français qu'anglais, qui écrivirent sur la tapisserie, sont unanimes; sauf, toutefois, M. Bolton Corney, réfuté par Lecointre-Dupont (4) et Quicherat (5), et deux français l'abbé Delarue (6) et M. Marignan (7).
(1) G. Lavalley, ibid.- (a) Matilda oFNonnandy, a poem, 1809, in-3a. – (3) Lavalley, G., ib. (4) Revue anglo-française, a1 série, t. I, p. 4o8.– (5) Bibl. de l'Eu, des Chartes, t. II, p gi. 1. (6) Archœologia, t. 17 1813 et Recherches sur la Tapisserie de Bayeux. Caen, Mancel. 1*5, in-4' (7) La Tapisserie de Bayeux Etude arch. et crit. Paris, Leroux, in-16, 190a.
En 181g, un anglais, Thomas Amyott, escuier (i), réfute victorieusement l'abbé Delarue et défend la haute antiquité de la Tapisserie. M. Marignan, argumentant de la parenté du récit de Wace et des scènes de la Tapisserie, conclut que le poète a inspiré le brodeur. De preuve à l'appui, pas l'ombre. Pour moi, je soutiens qu'au contraire la broderie a évoqué l'idée du poème, parce que ce serait la vue de la tapisserie conservée à la Cathédrale, en une armoire placée dans une chapelle du côté sud, dit M. David Dawson, et exposée chaque année, qui aurait inspiré à Wace, chanoine de Bayeux, de n6=> à 1184, son Roman de Rou, terminé seulement en 1160, près d'un siècle après Senlac-Hastings.
D'abord, elle est une représentation fidèle des armes, des harnachements (2), des vaisseaux, des costumes, des meubles, des cérémonies, des constructions alors en usage en Normandie et en Angleterre. Une autre preuve intrinsèque de la confection de la Tapisserie de Bayeux au xie siècle ressort du caractère et du style des inscriptions. Le latin est farci de solécismes, de barbarismes et des fautes d'orthographe qui signalent cette époque. Le caractère employé est la capitale romaine mêlée de quelques onciales. La lettre W y revêt 3 formes, dans lesquelles les jambages sont toujours d'égale hauteur; elle est ou divisée V V, ou juxtaposée VV, ou plus rarement entrecroisée W. Cette dernière forme caractérise le xi8 siècle, d'après l'auteur du Nouveau traité de diplomatique. L'égalité de hauteur des jambages, leur forme rectiligne et la place des plains, lui sont une preuve que l'ouvrage ne fut pas fait en Angleterre, où cette double lettre, incurvée, avait ses plains à l'opposite. Les fautes d'orthographe, surtout dans les noms propres, n'ont rien pour étonner. Ne voit-on pas dans une charte donnée à Saint-Denis par le roi Edouard, deux orthographes de son nom Eadwardus dans le texte et Edwardus en souscription (5).
Faite au xi" siècle, la Tapisserie fut donc exécutée entre 1066 et 1100. Précisons maintenant davantage sa date. Si l'on en croit la tradition, une tradition contre laquelle rien ne s'élève, une tradition qui n'a pas encore neuf cents ans, ce qui fait à peine 18 ou 20 vies d'homme qui se la sont transmise, la Tapisserie fut appendue aux piliers de la nef de la Cathédrale, le 14 juillet 1077, jour de sa dédicace, à laquelle assistaient le Conquérant, la duchesse-reine et nombre de barons normands, comme un monument de leur triomphe et de leur gloire Elle n'avait d'ailleurs, (1) Archeeolagia, t. 19, 1819. (a) Campion Les chevaux et les cavaliers de la Tapisserie de Bayeux. Caen. (3) Histor. Gallic. Appeodix t. xi, p. 1 û6.
été exécutée que dans ce dessein, si l'on en croit le Dr Lingard (i). D'abondant, il est établi qu'elle était juste de mesure pour tendre le pourtour de la nef. Nous ferons donc sagement de nous en tenir à cette tradition jusqu'au jour où sa fausseté nous sera démontrée. Nous suivrons la créance de nos pères qui, en voyant, chaque année, cette broderie tendue dans la Cathédrale, du jour Saint-Jean à l'octave des Reliques, comme l'avaient vu leurs ancêtres, ne doutaient pas de la perpétuité de cette coutume depuis 1077.
Odon de Conteville, frère utérin du Conquérant, seul homme capable d'entreprendre un pareil monument, dans ce siècle d'ignorance et de barbarie, ami des arts, très versé dans la connaissance de l'antiquité et puissamment riche, avait donné le plan de cette épopée à l'aiguille. Bras s droit de son frère Guillaume, auquel il avait fourni cent navires pour son expédition d'outre-mer, où il l'avait accompagné avec ses vassaux, il s'était empressé, dès la bataille de Senlac, de revenir à Bayeux et d'y faire exécuter, à ses frais, soit par des brodeurs anglo-saxons, ramenés par lui, soit par des ouvriers saisnes ou saxons, habitant sa ville épiscopale ce récit parlant de la conquête. Il lui fit donner une couleur locale, en y insérant les noms de gens du pays partis avec lui Vital Wadard et Turold dont les noms figurent au Doomsday book (2). Leurs familles étaient connues, et non sans illustration n'y eut- il pas un Turold qui succéda, comme évèque, à Odon, sur le siège de Bayeux ? sans compter un abbé de ce nom en Angleterre et le précepteur de Guillaume le Conquérant. Comme on le voit, ce n'est pas la Tapisserie qu'Odon rapporta d'Angleterre, mais l'idée et le plan de son exécution.
Il n'y avait rien de choquant, ni d'anormal dans l'exhibition de cette œuvre, lors de la dédicace, en présence de Guillaume, bien au contraire. D'abord, les onze ans écoulés depuis la conquête avaient abondamment suffi à la confection du travail. Ensuite Odon, alors en parfaite union avec son frère, célébrait la gloire de celui-ci, et tout esprit impartial reconnaîtra qu'il ne se posait aux yeux de son troupeau qu'en satellite de l'astre que fut Guillaume au respect de ses deux frères utérins, Robert et Odon, le comte et le prélat, créés et enrichis par lui.
Il est de la plus haute fantaisie d'écrire que la Tapisserie n'a été brodée que pour le magnifier. Le rôle prépondérant que certains veulent, on ne (1) Histoire d'Angleterre. (•>) Cf' Fowke. Conclusion de son travail: « I regard the Tapestry as a contemporary work, under the orders of bishop Odo, by nornian workpeople, at Bayeux. n
sait pourquoi, qu'il y joue, est bien restreint pour des yeux non prévenus. On veut le voir aux côtés de Guillaume quand celui-ci ordonne de construire des navires, mais son nom n'y est pas il bénit le pain et le vin du repas comme évèque sans être davantage nommé plus loin, nous le voyons au conseil, à la droite du duc, quand Robert donne ordre de creuser les fossés d'un retranchement à Hastings, indiqué simplement Odo episcopus, et lorsque, dans le choc suprême, les normands ou français reculent, nous retrouvons l'évèque Odon une masse d'armes et non son bâton épiscopal à la main, réconfortant et ramenant les fuyards. Nous ne discuterons pas le mot pneros que Ducange traduit par combattants (r), et où d'autres veulent voir des arrière-vassaux; car, au temps de Montfaucon, ce mot n'existait pas sur le dessin d'Antoine Benoit. Montfaucon avait suggéré francos comme complément à confortai l'évèque d'alors, François de Lorraine proposa pneros. Non, nous ne croyons pas que la place minime d'Odon ait pu offenser son puissant frère.
Nous avons cru bon d'élucider à nouveau les points ci-dessus au Congrès du millénaire de Rouen, afin de répondre à des attaques rééditées à plusieurs reprises, depuis 1906, date à laquelle nous les avions déjà combattues, lors du Congrès de l'Association Normande à Bayeux. Il était de notredevoir de bayeusain de défendre le monument qui amène tant d'étrangers dans nos murs et de ne pas laisser s'accréditer et grandir des critiques négatives qui ne s'appuient sur rien du tout, critiques, que dans une sainte ardeur, M. Lambert dénonçait, comme un scandale, dès 1841. Un dernier mot: La Tapisserie est-elle authentique dans toutes ses parties ?
Le premier monument écrit qui nous en entretienne est un inventaire capitulaire de 1476, le plus ancien que possède actuellement la Bibliothèque du Chapitre. Elle devait certainement être mentionnée dans les inventaires précédents, disparus, sans doute, avec les archives détruites en 1562 par les protestants. Elle y est décrite, on le sait, comme « une tente très longue et estroicte de telle à broderie de ymages et escripteaulx, faisans représentation du conquest dangleterre laquelle est tendue enuiron la nef de léglise le jour et par les octabes des églises ». Cette description établit d'une façon indiscutable comme un usage immémorial (2), la tenture de l'église avec la toilette du duc Guillaume. (1) Vide: Grégoire de Tours, 1. II, ch. 2. (a) It had long been the custom to exhibit thé embroiiery, on lue Feast of Relies, and |Us_octaves hunground |the nave (Charles Dawso:i).
Un compte de fabricier, celui de Jehan Boutin, postérieur de 6 ans seulement à l'inventaire précité, nous révèle que la Tapisserie fut réparée en l'année 1484-85 ce qui implique une antiquité déjà respectable. Voici en quels termes il s'exprime (Fonds ecclésiastiques de Bayeux, n° 214)
soit, au taux actuel de l'argent, 54 fr. 82.
Il s'agit bien de notre tapisserie et non d'une autre Car la tapisserie de Léon Conseil ne fut donnée à la Cathédrale qu'en 1499. C'est cette dernière que les Protestants enlevèrent de force d'une des chambres de l'hôtel-de-ville, où elle avait été mise, après inventaire, en présence des catholiques et des religionnaires, vers la mi-septembre 1572 et ne rendirent plus tard que contre argent. Tant qu'à la toilette du duc, la «requête plantifve » duChapitre n'en fait nulle mention: ce qui indiquerait qu'elle avait été sauvée et mise en lieu sûr. Déjà, en 1101 une main avisée l'avait comprise dans la richesse de l'église qui fut fors conduite alors et une même protection anonyme l'avait toujours soustraite depuis lors aux pillages ou aux incendies qui désolèrent la cité. Peut-être aussi dût-elle à l'absence de matières précieuses, telles que l'or et l'argent, dans sa contexture, l'immunité qui nous l'a conservée.
En 1730, trois siècles plus tard, une nouvelle réparation, du genre de celle de 1484, fut exécutée à la tapisserie, au témoignage de Lancelot. « L'extrémité, » dit-il, « commence à se gâter et c'est pour éviter le dépérissement total d'un tel morceau, aussi digne d'être conservé que le Chapitre de cette église a pris, depuis peu, la résolution de la faire doubler et a fait déposer dans ses archives une copie des inscriptions qu'elle contient ». Le travail de réparation eut lieu, la copie des inscriptions fut faite et celles-ci, vraisemblablement retouchées. Mais la Révolution a dispersé les archives capitulaires
En 1792, lors de la levée en masse, la municipalité affolée, laissa prendre la tapisserie par les volontaires du 6e bataillon bis du Calvados, pour couvrir un chariot d'armes; mais, un des membres du Directoire, M.
'i"ù ,y.»w, Pour deux aulnes de toille pour réparer la Tapisserie 6s- 6d. En ruban et fil pour le rapareil de lad. tapisserie. 23d Pour deux aulnes de grosse toille pour parachever lad. tapisserie. 3~-9~' Pour fil et ruban prins par deulx fois pour led. achèvement. 48. 7 d. Pour xiij jours dune femme à rabillier lad. tapisserie, pour paine. et despens i~g~ 6d. Total.34"' 3d-
t~– ~-i.t .J- 1' £.- 0-
Leforestier, courut après le convoi, arrêta les chevaux et sauva le précieux monument qui ne fut pas sans doute sans ressentir quelque dommage de l'usage inattendu auquel on avait voulu l'employer. Le sieur Leforestier le garda dans son cabinet particulier, et après avoir évité de le voir dépecé pour orner les chars d'une fête populaire (i), il le remit, après les troubles, aux administrateurs de la cité.
La pauvre telle, si longtemps obscure et inconnue, fut mandée à Paris par Bonaparte elle y fut exposée pour exciter le chauvinisme contre « l'infâme Albion et faire revivre l'idée d'une nouvelle expédition outremer. Ce voyage ne fut pas sans lui causer encore quelques avaries. Les gravures d'Antoine Benoît, exécutées en 1729 indiquaient déjà, librement et avec autorité, par des lignes pointillées ou brisées, les parties manquantes de la broderie qu'il croyait avoir existé.
En 1818, l'éminent dessinateur et historien Charles Stothard, vint à Bayeux faire, pour le compte et aux frais de la Société des Antiquaires de Londres, un dessin colorié de la tapisserie. Il constata que depuis celui de Montfaucon, si correct, la tapisserie avait beaucoup souffert des injures du temps et que certaines de ses parties étaient détruites, surtout vers la fin de l'œuvre. Les traces des dessins ne se voyaient que par le moyen des trous d'aiguille. en beaucoup d'endroits, de menues particules des fils de couleur adhéraient encore. Cette constatation lui fit songer à la possibilité de faire des restaurations importantes. Il commença par quelques-unes, puis finalement entreprit le tout. « Je réussis, dit-il, à restaurer à peu près, tout ce qui était effacé, sauf quelques parties, ou qui ne conservaient aucuns vestiges des couleurs primitives ou dont l'état était trop indéterminé pour qu'on put s'y fier, et dont je n'ai esquissé que le tracé à l'aiguille. » Ses restaurations commencent à la bordure inférieure avec le premier des archers, où à peine trouva-t-il une figure dont les couleurs quelconques fussent demeurées parfaites. Pour la bordure supérieure, la partie historique, les restaurations commencent un peu après avec les Saxons sous le mot ceciderunt. Les deux cavaliers de la suite d'Harold dans sa marche sur Bosham ont été à peu près déchirés en deux et les deux fragments maladroitement recousus. Stothard rectifie la chose dans son dessin de façon a mettre en relief la partie manquante. Ce fut lui qui avec deux lettres restées, E. T. restitua heureusement le mot EUSTATIUS.
(1) 10 veulôse an u (a8 fcv. 1794). Cérémonie relative à la reprise de Toulon.
La tapisserie se voyait alors à l'Hôtel-de-Ville où elle était enroulée sur une sorte de dévidoir qu'on tournait à l'aide d'une manivelle, en étendant la partie déployée sur une table, mode d'exposition qui, par le frottement, devait amener l'usure de la toile. C'est ainsi que l'avaient vue, en 1814. Hudson Guerney, et en 1816, Dawson Turner, constatant que la tapisserie ainsi roulée et déroulée, était fort détériorée, surtout vers la fin, où plusieurs personnages manquaient, car la laine se détissait.
En 1824, Smart Le Thieullier, constate, à son tour, que la « majeure partie des figures et des inscriptions, particulièrement aux deux extrémités, est usée et effacée. Cependant la toile conserve encore l'impression ou les points de l'aiguille qui servent souvent à retrouver la trace des lettres et des figures ».
Stothard n'avait en effet restauré la tapisserie que sur le papier, c'est-àdire dans ses dessins coloriés. M. Lambert, en 1842, année où elle fut placée dans le local et la vitrine où elle est actuellement, «guidé par les trous d'aiguille, par les fragments de laine filée adhérant au canevas et par les dessins exécutés d'ancienne date, restaura avec succès certaines parties endommagées par le frottement ou par la suite des siècles » (1). Mais M. Ch. Dawson (2), semble penser que M. Lambert s'applique, avant tout, à régler et à solutionner les diverses controverses qui s'étaient élevées entre les érudits. 11 lui reproche d'avoir donné une moustache à un guerrier imberbe, auquel parle Edouard, pour en faire un Harold d'avoir reconstitué un Harold blessé, en rendant, d'après Benoît et Stothard, au personnage debout près de l'étendard du dragon, une jambe, la main droite saisissant le trait, l'épieu, la cotte de mailles, le bas de la figure et en faisant broder la flèche meurtrière d'avoir mis en œuvre les linéaments de Stothard à partir des mots interfectus est, de manière à laisser supposer que le dessin de la tapisserie finit avec la scène où les Anglais sont en fuite. M. Dawson, prenant argument de la tapisserie d'Adèle, décrite par Baudri, voudrait que celle de Bayeux embrasse une période de temps aussi longue et aille jusqu'au couronnement. Ce sont là, tous en conviendront, péchés bien véniels pour le pauvre M. Lambert, et dans lesquels, d'ailleurs, il aurait eu pour instigateurs et comices le dessinateur Benoît et l'artiste Stothard, si grand connaisseur des mœurs et des usages du Moyen-Age dont personne n'a jamais nié (1) Relation contemporaine. (9) The restaurations of the Bayeux tapestry, Lo.idon, Eiliot, Steck KJ07
la haute compétence. Ceux-ci auraient suggéré l'idée et le premier conservateur de la tapisserie l'aurait réalisée.
Comme je l'ai dit à Rouen, toutes ces réparations ou restaurations n'ont en rien diminué l'autorité du monument unique dont Bayeux s'honore d'être la dépositaire. M. Dawson, lui-même, le proclame et j'ai été heureux de faire admettre, sans conteste, cette opinion au Congrès du Millénaire de Normandie à Rouen.
Disons, en présence de l'état actuel de la Tapisserie de Bayeux, qu'il est même très-surprenant qu'un monument de broderie d'une telle dimension, une si frêle bande de toile, ait pu se conserver aussi bien pendant un espace de plus de huit cents ans
E. ANQUETIL.
Dans le Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, année 1910, on lit ce qui suit:
« M. Fernand de Mély, membre résidant, signale la note consacrée par M. Jean Mascart, dans la Nature, du 23 avril 1910, à la Comète de Halley et émet l'avis que c'est cette Comète qui est représentée dans la Tapisserie de Bayeux.
« S'il en est bien ainsi, la Tapisserie, dont on a discuté, il y a quelques années, la date d'exécution, se trouverait datée, en quelque sorte, à une dizaine d'années près, à partir de 1066, date où la Comète parut dans le ciel ».
L'importance de cette conclusion n'échappera à personne.
L'EGLISE CATHOLIQUE FRANÇAISE A AGY (1835)
Agy, l'humble commune de la vallée de la Drame, fut, dans les premières années du règne de Louis-Philippe au nombre des paroisses de notre contrée atteintes par la tentative de schisme de l'abbé Châtel. A l'aide de divers documents et de plusieurs publications récentes, relater cet épisode de notre histoire locale, indiquer les causes présumées de l'adhésion d'Agy à l'Eglise Française, en raconter le dénouement et dire quelques mots de Châtel et de ses disciples, tel est le but des lignes qui suivent.
En 1834, la paroisse d'Agy étant réunie à celle de Subies depuis de nombreuses années le Conseil de Fabrique de cette dernière commune obtint des autorités compétentes que l'église d'Agy serait vendue à son profit. « Cette église inutilisée n'avait réellement aucun mérite architec« tural elle était placée à une des extrémités de la paroisse et encore « assez éloignée des principaux manoirs et groupes d'habitation. Sa tour, « en bâtière, bien qu'assez élevée, était très inférieure en proportions et en « décors à toutes celles du même type encore debout dans la contrée » (il. La vente en eut lieu devant Me Pfistre Duvant, notaire à Bayeux, le 25 juin 1834. Les acquéreurs étaient Charles-François Drurie, charpentier à Subies; Jean-Jacques Leboulanger, maçon à Subies, et CharlesFrançois Brunet, domestique au même lieu mais lorsque l'huissier, chargé d'entrer en possession au nom des adjudicataires, se présenta le 3o juillet 1834, un rassemblement tumultueux empêcha sa tentative d'exécution d'aboutir.
La commune d'Agy s'étant pourvue en référé devant le Président du (1) M. l'abbé Lelièvre. Une tentative de schisme au diocèse de Bayeux. Semaine lieligieuse, numéro du 24 Mai 1903.
Tribunal Civil de Bayeux, ce dernier, qui était alors M. Pezet, se déclara incompétent par son ordonnance en date du 9 août 1834. Cette ordonnance fut signifiée, le 23 août suivant, au sieur Legendre, maire d'Agy, par Dubreuil, huissier à Bayeux, 28, rue de la Juridiction, avec intimation de se trouver à l'église de ladite commune, le 25 août, à sept heures du matin, pour remettre à l'huissier les clefs de l'église, pour procéder aussi au recensement des objets qu'elle contenait, et avec déclaration que les acquéreurs se trouveraient sur les lieux pour faire main-mise sur leur acquisition (i).
Le 25 août 1834, à 7 heures du matin, l'huissier était à Agy, accompagné de trois recors. Il n'y trouva ni le maire, ni l'adjoint, ni aucun membre du Conseil municipal, mais un grand nombre de personnes, notamment des femmes, qui gardaient l'entrée du cimetière et les portes de l'église. Cette foule était menaçante et le sieur Jean-Baptiste Jaquet, serrurier à Bayeux, requis pour ouvrir les portes, dut se retirer avec l'huissier et les recors.
L'huissier Dubreuil avertit le Procureur du Roi, M. Douesnel-Dubosq, de ce qui se passait. A 10 heures et demie, ce magistrat arriva à Agy avec le lieutenant de gendarmerie et trois gendarmes à cheval et il y fut rejoint par la brigade de Vaubadon qu'il avait fait mander. Des sommations de se disperser furent faites en vain à la foule des hommes armés de bâtons en menaçaient quiconque tentait de pénétrer dans le cimetière, et les femmes criaient encore plus fort que les hommes. Des individus couraient de groupe en groupe et versaient du cidre aux manifestants l'un d'eux, Athanase Marie, disait tout haut qu'il avait entre les mains les clefs de l'église d'Agy et qu'il ne les remettrait à personne. Athanase Marie était le remplaçant de l'un des fils du maire d'Agy, Hippolythe Legendre. A cette époque, où la durée du service militaire était de sept années et où les bons numéros exemptaient du passage sous les armes les favorisés du hasard, les privilégiés de la fortune pouvaient se faire remplacer à l'armée en achetant un homme. Des agences, établies dans ce but, existaient dans toutes les parties de la France et s'engageaient, moyennant une prime annuelle, à fournir un remplaçant en cas de mauvaise chance. Ceux qui ne voulaient pas se servir des agences, s'entendaient directement avec quelqu'un remplissant les conditions voulues (la plupart du temps un militaire venant d'être libéré) débattaient entre (i) D'après les pièces du prorf-s.
eux le prix de ce singulier marché, et une fois les conventions passées et signées, le futur remplaçant était l'homme du remplacé, qui devait le loger, le vêtir, le nourrir et l'abreuver jusqu'au jour de l'appel sous les drapeaux.
Le Procureur du Roi ayant tenté de pénétrer dans le cimetière, deux hommes lui barrèrent le chemin et même l'un d'eux le menaça d'un énorme gourdin qu'il tenait à la main, mais ne mit pas sa menace à exécution. Les gendarmes présents ayant essayé de l'arrêter, la foule le délivra le maréchal des logis de gendarmerie fut jeté à bas de son cheval et Athanase Marie, mis en état d'arrestation pour avoir menacé d'une pierre le Procureur du Roi, fut également délivré par la foule. La gendarmerie était en butte aux injures et aux menaces continuelles des manifestants. M. Douesnel-Dubosq engagea de nouveau les assistants à se retirer, mais il lui fut répondu d'une voix unanime que les habitants d'Agy aimeraient mieux se laisser tuer sur la place que de consentir à la démolition de leur église.
Pendant que le Procureur du Roi dictait son procès-verbal à son greffier, un cabaretier du Tronquay, nommé Tranquille Bisson refusant de s'éloigner des lieux du tumulte, fut également arrêté puis relâché. Il était venu à Agy, en compagnie d'un de ses voisins du Tronquay, Blaise Marguerite, dit Letourneur, cultivateur, acheter un tonneau de cidre chez M. Guillaume Chirot, qui résidait tout près de l'église d'Agy. Ayant acheté ce tonneau de cidre, Tranquille Bisson et son camarade en burent peut-être un verre de trop et, une fois échauffés trouvèrent moyen de prendre part à la manifestation d'une façon très active.
M. Douesnel-Dubosq, voyant l'état de surexcitation des esprits et voulant éviter une résistance violente que l'on n'eût pas manqué de faire à une force trop peu nombreuse, écrivit au sous-préfet de Bayeux une lettre qu'il chargea M. Philibert Bessin, avoué à Bayeux présent à Agy, et de plus à cheval, de lui porter. Dans cette lettre, le procureur du Roi sollicicitait l'envoi de la garde-nationale de Bayeux.
La garde-nationale arriva à Agy entre quatre et cinq heures après midi. Les gardes-nationaux étaient au nombre de trois cents. Le commandant accorda à ses hommes un quart d'heure pour souffler. Pendant ce court laps de temps, il.y eut un geste à la Cambronne. Viol, tonnelier à Bayeux, rue des Terres, membre de la garde-nationale, et qui venait d'arriver avec ses camarades, s'étant retiré à l'écart pour satisfaire un pressant besoin, se trouva accosté par Athanase Marie, qui,;profitant de sa fâcheuse posi-
tion et sans respect pour l'uniforme tomba dessus à bras raccourcis et l'assit finalement sur le terrain de la lutte. Heureusement pour Viol, deux Bayeusains arrivèrent à son secours et le tirèrent des mains de l'enragé manifestant, qui s'enfuit d'un autre côté.
L'arrivée de la garde-nationale produisit sur les irascibles habitants d'Agy l'effet d'une douche glacée. La plupart d'entre eux se retirèrent et les autres assistèrent très calmes à l'ouverture des portes de l'église par l'huissier Dubreuil, à qui les clefs venaient d'être remises. Cependant, au moment d'ouvrir ces portes, l'huissier s'aperçut qu'elles étaient barrées en dedans et il fut obligé de les faire démolir par le serrurier qui l'accompagnait. Il procéda, ensuite, à l'inventaire du mobilier de peu de valeur qui se trouvait dans le monument et mit les adjudicataires des matériaux en possession de leur acquisition.
Les autorités, la gendarmerie et la garde-nationale reprirent le chemin de la ville épiscopale, suivies par un grand nombre de promeneurs regagnant leurs pénates.
Le démeublement et la démolition de la vieille église eurent lieu quelques jours plus tard. Les habitants de Subies se vengèrent de la résistance de ceux d'Agy en célébrant ce démeublement et cette démolition comme un triomphe. Les jeunes, surtout furent sans pitié et allumèrent des rancunes tenaces qui existaient encore il y a une vingtaine d'années. Un des adjudicataires des matériaux Leboulanger, fixa sur sa maison de Subies, le coq de l'église démolie (i).
Quant aux manifestants d'Agy, ils virent quelques-uns de leurs principaux meneurs poursuivis. Cette affaire eut son dénouement au Tribunal correctionnel de Bayeux et se termina par la condamnation d'Athanase Marie et de deux autres manifestants à des peines diverses. Leurs crimes n'étaient pas, d'ailleurs, bien graves et à peu près excusés par la surexcitation des esprits. La faute la plus sérieuse reprochée à Athanase Marie fut sa lâche agression sur Viol, le tonnelier, due très probablement à un commencement d'ivresse. Cela ne l'empêcha pas, plus tard, au régiment où il fut appelé en remplacement du fils Legendre, d'être un bon et brave soldat.
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Les habitants d'Agy digérèrent difficilement l'affront qu'ils jugeaient leur avoir été fait par ceux de Subies et cherchèrent le moyen de se (i) Souvenirs d'habitants de Subles et d'Agy.
venger tout à la fois de cet affront et de l'abandon des autorités religieuses. L'église d'Agy avait été, en 1818, par arrêté préfectoral, mise sous la surveillance laïque du maire, l'Evèque de Bayeux l'ayant interdite le 15 avril 1812. En 1822, un autre arrêté préfectoral avait accordé un an aux paroissiens d'Agy pour réclamer leur église ils n'en firent rien. Le bruit courait qu'ils ne fourniraient une église convenable que s'ils avaient un propre curé pour eux, et que leur pauvreté ne leur permettait pas de mettre à l'avance l'édifice religieux en bon état (1).
Dans tout cela la commune d'Agy avait certainement à cause de son mauvais vouloir, une large part de responsabilité mais il était difficile de faire entendre raison à ses habitants qui avaient en sérieuse mémoire l'avortement de leur résistance et le triomphe de ceux de Subies. A cette époque, un autre fils du maire d'Agy, Denis Legendre était à Paris. 11 eut connaissance d'une nouvelle église fondée par un prêtre du diocèse de Paris, l'abbé Châtel. Jugeant l'occasion propice, Denis Legendre avertit l'abbé Châtel de ce qui se passait à Agy. Ce dernier sonda les intentions des administrateurs de cette commune et des principaux habitants. vit ses ouvertures très bien accueillies et quelques jours plus tard, Agy faisait partie de l'Eglise Catholique Française.
Les habitants d'Agy tenaient leur revanche.
Il ne sera pas inutile, avant d'en faire connaître l'étendue, de dire quelques mots de l'Eglise française et de l'abbé Châtel.
Ferdinand-François Châtel naquit à Gannat (Allier), le 9 janvier 1795. Ses parents, qui étaient très pauvres, le placèrentcomme apprenti chez un tailleur. Il n'y resta pas longtemps. Sa piété fervente le fit remarquer par un prêtre de sa paroisse, qui le mit à ses frais au Petit Séminaire de Montferrand. Il entra ensuite au Grand Séminaire et reçut les ordres en 1818. D'abord, vicaire à l'église de Notre-Dame, à Moulins puis, en 1820, curé de Montenay-sur-Loire, Châtel n'avait pas tardé à se faire une réputation de prédicateur, une réputation un peu locale, qui ne s'étendait pas au-delà des limites d'un département, mais qui suffit à exalter son orgueil. Les humbles fonctions de curé de village lui parurent indignes de son mérite. Il fut nommé, à la fin de l'année 1820, aumônier dans le 20' régiment de ligne et, plus tard, dans le a« régiment de grenadiers à cheval de la garde royale. De 1823 à 1830, il prêcha dans la plupart des églises de Paris.
(1) M. l'abbé Lelièvre, article précité.
Il devint rédacteur d'un journal très suspect le Réformateur ou l'Echo de la Religion et dit siècle. Dans plusieurs sermons, il proclama la nécessité pour tout catholique de revendiquer la liberté religieuse. Mis en interdit, Châtel résolut de se passer de temple et commença à célébrer la messe en français, dans sa propre chambre, à Paris rue des Sept-Voies. Le 33 novembre 1830, s'étant adjoint plusieurs collaborateurs, Châtel publia, dans le Courrier Français la proclamation suivante qui fut en outre, affichée à Paris et dans une grande partie de la France
« Citoyens,
« Un très grand nombre de prêtres patriotes, réunis à Paris, ont l'hon« neur de prévenir leurs concitoyens qu'ils sont à la disposition des « autorités des différentes communes qui manquent du curés.
« La conduite antinationale et despotique des évêques a déterminé cette « société d'ecclésiastiques, amis de leur pays et jaloux de marcher avec « les institutions constitutionnelles, à rompre avec leurs chefs et à n'écou« ter que la voix de leur conscience et les intérêts du peuple qui les « appellent.
« On les a mis dans la cruelle alternative d'opter entre l'obéissance aux « lois de leur pays, et l'obéissance passive, aveugle, fanatique à un pou« voir éminemment ennemi de la Patrie!
« Ils n'ont point hésité ils ont rompu d'une manière éclatante avec les « évèques en hostilité ouverte contre la France entière.
« Ces ecclésiastiques ne sont point unis par l'appât du gain.
« Ils offrent d'exercergratis toutes les fonctions de leur ministère, selon « ces paroles de Jésus-Christ à ces apôtres « Vous avez reçu gratis, don« nez gratis. »
« Les communes de France qui désireront se choisir des pasteurs parmi « ces prêtres tolérants sont priés de s'adresser franco à l'abbé Châtel, « désigné par la Société pour la correspondance générale.
« Il demeure à Paris, rue des Sept-Voies, n° 18, près le Panthéon. « L'Abbé CHATEL,
« Au nom de ses Confrères. »
Cette circulaire reçut diverses adhésions. L'église catholique française était fondée.
D'après une statistique (du Ier septembre 1830 au i<« janvier 1833), dressée par l'abbé Châtel et que reproduisirent, en 1833, plusieurs journaux, 57 communes, pendant cette période, adhérèrent à l'Eglise catho-
lique française. La commune de Butot, dans le canton de Pavilly, arrondissement de Rouen (Seine-Inférieure), fut la première, le 23 septembre 1830. Il n'y eut que 15 adhésions en 1831, 8 en 1832.
La première profession de foi de l'abbé Châtel fut publiée dans les débuts de 183 1. D'après cette profession de foi, l'Eglise catholique française reconnaissait les symboles des Apôtres de Nicée et saint Athanase comme expression de la doctrine évangélique. Elle admettait la divinité de Jésus-Christ, la présence réelle, les sept sacrements, l'invocation de la Sainte Vierge et des Saints. Elle imposait l'usage de la langue vulgaire dans l'exercice du culte et l'administration des sacrements déclarait la confession facultative et non obligatoire repoussait les indulgences le droit d'excommunication, l'éternité des peines, et ce qu'elle appelait l'abus des dispenses pour les abstinences et les mariages. Enfin elle prenait l'engagement, auquel elle dut bientôt renoncer au moins dans la pratique, de ne rien exiger pour l'administration des sacrements et les cérémonies du cuite.
D'après Champfleury (i), l'abbé Châtel eût dû dire, comme pour les lampes comme pour les fourneaux: Eglise économique. Quand on construit une maison, il faut abattre l'ancienne; l'abbé Châtel ramassa contre les prêtres toutes les injures que le xvm' siècle nous a léguées, et il mélangea adroitement son prospectus de politique; à l'entendre, c'était le haut clergé qui avait forcé Charles X à mitrailler le peuple. Il fallait un évéque à l'Eglise catholique française. Châtel résolut de se faire sacrer, mais ne put nécessairement recourir pour cela aux bons offices des évèques de France en parfait accord avec Rome. Il essaya vainement de se faire sacrer par l'évèque Grégoire, l'ancien membre de la Convention Nationale, puis par divers prélats constitutionnels qui, tous, refusèrent.
Un beau jour, les personnes qui s'intéressaient à l'abbé Châtel et à son œuvre, apprirent avec satisfaction, mais en même temps avec surprise, que Châtel avait été nommé évèque, primat coadjuteur et très Sainte Eminence et qu'il s'était fait sacrer par un médecin, qu'on disait être grand maître de l'Ordre des Templiers, du titre d'Altesse Eminentissime et dans la vie privée s'appelant plus simplement et plus facilement FabréPalaprat.
Successivement médecin à Caen, puis à Paris, Fabré-Palaprat avait (1) Les Excentriques. Paris, Michel Lévy, i85s.
composé un ouvrage où il cherchait à démontrer que le fluide électrique, modifié par l'organisation du corps humain, est le seul principe de la vie, et que l'âme est une naïve hypothèse ce qui n'empêchait pas ce bon matérialiste de se donner des adversaires en faisant consacrer des évêques appelés à soutenir le contraire.
Bref, en 1830, Fabré-Palaprat était à la fois, médecin membre d'une dizaine de sociétés plus ou moins savantes, écrivain marié et décoré de Juillet.
Mais ces titres, si pompeux qu'ils fussent, disparaissaient en présence de la dignité suprême d'Altesse Eminentissime grand maître des Templiers du monde entier, qui lui donna l'occasion d'entrer dans la vie de Châtel. A quel titre et par suite de quelles circonstances Fabré-Palaprat étaitil arrivé à succéder à Jacques Molay, le grand-maître des Templiers, brûlé vif sous Philippe-le-Bel? Il est impossible de le dire, et il est à peu près certain, qu'à ce sujet, il ne relevait que de lui et de ceux qui avaient bien voulu suivre sa fortune.
Beaux titres illusoires dignités mortes dit Champfleury (1), qui aboutissent à un cordon fané autour du corps pour décoration à une chaise dépaillée pour trône.
Il faudrait tout le génie de Balzac pour faire sentir les misères et les décadences de ces associations ruinées, et les intrigues nouées, dénouées, renouées entre le Temple et l'Eglise catholique française.
Châtel voulait être évêque et Fabré-Palaprat cherchait quelqu'un à sacrer. Ces deux hommes étaient faits pour s'entendre.
L'entrevue eut lieu chez Fabré-Palaprat. En voici le résumé d'après M. l'abbé Loutil (2)
Vous ne voulez qu'un évêché, dit Palaprat moi je vous donne la France vous serez primat des Gaules
Seulement, et ici Châtel ouvrit toutes grandes ses oreilles i° Vous vous soumettrez aveuglément à tous les statuts lévitiques et militaires de notre église et de notre ordre ?
Entendu 1
2° Vous adopterez dans votre culte le costume et les cérémonies de l'Eglise joannite ?
Accepté
(i) Les Excentriques, ouvrage déjà cité.
(2) Les Contemporains, 8 avril i8y/|.
3° Et surtout toutes vos églises seront gouvernées en réalité par notre administration, et il vous est interdit de toucher à l'argent qu'elles vous rapporteront?
Enfin, soit
Châtel, à son tour, prit la parole « Votre Très Sainte Altesse m'avancera l'argent pour acheter mon costume d'évêque au grand complet car je n'ai pas le sou?
Bien volontiers, répondit Palaprat mais à condition que Votre Eminence donnera un reçu de cette avance, pour que notre caisse la prélève sur les premières recettes.
Ainsi fut signé leur concordat.
Le sacre eut lieu le lendemain. Le prélat consécrateur s'appelait Machaut, marchand d'orfèvrerie dans la vie ordinaire et bailli de Jutland dans l'ordre des Templiers. Ce jour-là, Fabré-Palaprat, qui devait seulement présider la cérémonie, donna ordre à sa domestique de renvoyer impitoyablement tous les malades en disant que M. le docteur était occupé à une grande opération qui absorbait et tout son temps et toutes ses facultés.
L'évêque, bailli de Jutland, fit gravement toutes les onctions à l'abbé Châtel, lui graissa toutes les articulations selon le rite joannite puis, lui imposa les mains. L'opération terminée à la satisfaction générale, les assistants achevèrent de donner à Châtel l'extérieur et la tournure d'un prélat et l'Eglise française fut pourvue d'un prélat.
Peu de temps après, une dénonciation vint à Fabré-Palaprat, accusant le primat Châtel d'avoir été prêcher à Clichy-la-Garenne et d'avoir dit en chaire qu'il tenait son grade sacerdotal d'un évèque catholique romain dont il ne pouvait dire le nom.
Le grand maître courut au siège de l'église française et s'emporta, accusant Châtel de manquer à sa signature. Ce dernier s'excusa, disant que, pour éviter la défiance des paysans de Clichy-la-Garenne, il avait commis un mensonge bien innocent.
Fabré-Palaprat mit Châtel en demeure de dépouiller le costume romain et de déclarer publiquement qu'il était évèque-primat de l'ordre de SaintJean. Il n'obtint que de vagues promesses. L'abbé Châtel, qui était arrivé à être évêque, commençait à regarder de haut ses chefs. D'ailleurs, il se rendait bien compte qu'il perdrait ses paroissiens s'il changeait le culte romain et que ceux-ci ne voudraient pas payer un casuel pour voir des exercices de franc-maçonnerie.
Pour se débarrasser de Fabré-Palaprat et de ses Templiers, l'abbé Châtel confia la gérance de l'église française à un de ses vicaires, l'abbé Auzou, qui, quelques jours après la première visite de Fabré-Palaprat, mit irrévérencieusement à la porte les grands dignitaires du Temple venus, à l'Eglise française, demander à Châtel justification de sa conduite et contrôler les cérémonies.
En présence de cette suprême injure, le Temple se réunit. Trois cents chevaliers étaient présents. Le grand sénéchal se leva et parla ainsi « Très grands, très puisssants, très excellents seigneurs, très saints pèr es et vous tous seigneurs pontifes et chevaliers, salut
« Ferdinand-François Châtel, créé chevalier, sacré évêque et nommé primat-coadjuteur des Gaules, par décision de la cour apostolique patriarchale et décret du grand-maître de la milice du Temple, et souverain pontife de la Sainte Eglise du Christ, a violé ses serments de chevalier, d'évéque et de primat; il méconnaît aujourd'hui l'autorité de notre Eglise, à laquelle il avait juré de se soumettre. Mais, avant de vous signaler toute l'indignité de sa conduite et prendre des conclusions contre lui, il serait nécessaire que la cour apostolique autorisât son rapporteur à faire connaître à l'assemblée les considérants qui avaient motivé son admission dans l'ordre des chevaliers du Temple, son élévation à l'épiscopat et au siège de la primatie des Gaules et motivé l'ouverture d'un cours public car, messeigneurs, si la cour apostolique peut, dans ses prérogatives, à l'insu des membres de l'ordre recevoir des chevaliers, sacrer des évêques, il est de son devoir de faire connaître, lors des assemblées générales, les titres des récipiendaires; il est de son devoir surtout de motiver à vos yeux la décision par laquelle elle a autorisé d'ouvrir les portes du Temple au public. »
L'assemblée s'étant prononcée pour l'affirmative, le rapporteur exposa la trahison de l'abbé Châtel mais une grande partie des chevaliers accusa le grand maître d'avoir conféré légèrement le titre de prince à un homme qui avait d'abord cherché à se faire sacrer par des évêques constitutionnels, d'où il résultait que le Temple n'avait été qu'un pis-aller pour l'abbé Châtel.
Le grand maître, un peu confus, se défendit assez faiblement et ordonna au grand sénéchal de prendre de suite des conclusions.
Conclusions terribles, comme on va voir
« i° Le sieur Châtel a violé ses serments il a rougi d'avoir reçu l'épiscopat des mains du vénérable bailli Jean de Jutland
« a" Il a menti au public en disant en chaire qu'il avait été sacré par un évéque romain
« 3° Il a ordonné les sieurs Plumet et Laverdet suivant le rite romain; « 4° II a constamment refusé de rendre compte des fonds qu'il a touchés, lui qui s'était engagé à laisser à l'administration du Temple le gouvernement temporel de son église
« 5° Enfin, il n'a pas eu honte, après avoir dérangé la cour apostolique, de la faire insulter par son vicaire, lorsqu'elle lui faisait l'honneur de se rendre à sa chapelle pour conférer avec lui et de se déclarer par là tout à fait indépendant du Temple. D'après ces faits bien constatés, nous requérons que ledit sieur Châtel soit dégradé comme chevalier et comme évèque et déclaré déchu de son titre au pouvoir de primat coadjuteur des Gaules. Que le jugement, précédé des considérants, soit imprimé à vingtcinq mille exemplaires, et qu'en conséquence, sommation lui soit donnée de comparaître à la barre de l'assemblée pour que le jugement soit exécuté » (i).
Le lendemain, le grand bailli de Jutland alla notifier à Châtel sa déchéance. Il fut fort mal reçu, et comme il voulait faire quelque bruit, Châtel, pour étouffer ses cris et ses récriminations, s'écria, du haut de son escalier: Portier allez chercher la garde, pour arrêter cet homme « qui viole ma sainte chapelle, entrave la liberté de mon culte à laquelle « j'ai droit, d'après l'article 5 de la Charte, et qui m'insulte dans mes « fonctions d'évêque, primat-coadjuteur des Gaules »
Le grand bailli, voyant que l'affaire tournait mal pour lui, et ne voulant pas se faire arrêter, battit en retraite en bon ordre, et alla trouver FabréPalaprat, qui, au récit de ce qui précède, fut atterré. Il se fit raconter la scène plusieurs fois puis, tombant sur une chaise « Cette canaille de « Châtel est vraiment un caractère il est bien malheureux que je n'aie « pas pu le fixer c'est bien l'homme qu'il nous fallait, le misérable » Palaprat commençait à se fatiguer. Une fois déjà, avant l'affaire Châtel, un agent de police était venu subitement, au saut du lit, le prier de venir passer la journée à la préfecture il avait déjeuné et dîné lugubrement au Dépôt pendant qu'on perquisitionnait à outrance chez lui, pour s'emparer des papiers du grand maître, des chartes et des statuts de l'Ordre des Templiers, Il se résigna donc à se confiner dans sa profession médicale et mourut très obscurément en 1838. Ainsi se terminèrent les relations du Temple et de l'Eglise Française.
(1) Les Excentriques, précité.
Voilà l'église schismatique dans laquelle venaient d'entrer les habitants d'Agy, l'antique paroisse normande, qui avait, depuis un temps immémorial, pour patrons Saint Léonard et Saint Vigor, reniant ainsi, sous les mauvaises inspirations de la colère et de la rancune, la foi séculaire de ses aïeux
La commune d'Agy était donc entrée dans l'église catholique française. Il s'agissait de construire un nouveau temple, en remplacement de celui détruit. Alors, par une singulière contradiction, ceux-là mêmes qui avaient déclaré être sans ressources pour entretenir, consolider et réparer la vieille église, trouvèrent tout ce qu'il fallut pour en construire une autre.
L'Echo Bayeusain, alors simplement feuille d'avis et d'annonces de l'arrondissement de Bayeux, dans son numéro du 17 février 1835 (1), publia l'insertion suivante
AVIS
« Souscription pour l'établissement d'une Eglise Catholique Française, « en la commune d'Agy, ouverte chez le sieur Le Guédois, homme d'af« faires à Bayeux, rue de la Maitrise, 17.
« Un registre coté et paraphé par MM. les Membres de la, Commission « nommée pour l'établissement de ladite église, a été déposé chez ledit « sieur Le Guédois qui s'est chargé de recevoir des souscriptions et d'en « rendre compte aux Membres de ladite Commission ».
Une quête fut faite dans les châteaux voisins et chez les propriétaires des communes des environs par Joseph Michel, adjoint au maire d'Agy. Jacques Carabœufs, qui possédait une carrière de pierre ordinaire, fit cadeau de toute celle pouvant servir.
On dut aller chercher à Creully le surplus de la pierre nécessaire. Les fermiers de la commune, Blaise Margueritte, du Tronquay, et divers autres propriétaires mirent leurs attelages à la disposition des organisateurs. Un beau matin, tons ces gens partirent avec leurs lourdes charrettes attelées pour Creully. Ils revinrent avec leurs voitures enrubannées et pavoisées les blocs portaient ces mots en gros caractères « Pour l'Eglise Catholique Française d'Agy ». Ils affectèrent de faire passer les dites voitures (1) Voir la collection à la Bibliothèque Municipale de Bayeux.
devant révèché. En arrivant à Subles Blaise Margueritte, qui tenait la tête, et les rouliers qui le suivaient, firent avec leurs fouets, un bruit extraordinaire, dans le but de narguer les habitants de cette commune. Vers le mois de mars, l'abbé Châtel envoya à Agy M. Prudhomme, ancien médecin, qu'il avait reçu dans son clergé. Comme la nouvelle construction n'était pas encore en état, ce fut dans la buanderie de Joseph Michel, ayant appartenu par la suite aux héritiers Le Véel, que Prudhomme commença son ministère. On s'aperçut bien vite qu'il était maître en l'art de bien dire, qu'il savait faire vibrer la corde patriotique. Tous les offices se chantaient ou se disaient en français. Prudhomme, qui chantait bien, remplaça les chantres par un chœur de jeunes filles. Cette innovation, qui coïncidait avec la suppression du latin et du plain-chant, ainsi que l'éloquence aimable du curé à la française, attirèrent bientôt, à Agy, de nombreux visiteurs.
Quelques jours plus tard, la nouvelle église étant à peu près en état, Prudhomme l'inaugura par un patriotique discours, dont les anciens du pays n'ont pas oublié le commencement « Noble drapeau, trois fois « noble drapeau de Naples, d'Austerlitz et de France » (i). Bientôt, une partie des habitants de Noron' devint aussi assidue aux cérémonies de l'Eglise française que ceux d'Agny.
Prudhomme mit en vente les catéchismes, missels, eucologes et autres livres de l'Eglise Française. Toutes ces publications, dont quelques-unes se retrouvent encore à Agy et dans l'arrondiseement, portaient en tête la pompeuse approbation suivante
« Ferdinand-François Châtel, par la miséricorde divine, évêque primat, seul fondateur de l'Eglise Catholique Française,
« Vu le droit de propriété qui nous appartient sur tous les livres d'église à l'usage de l'Eglise Catholique Française, comme missels, rituels, cathéchismes, eucologes et autres livres, tant pour les ecclésiastiques que pour les laïques, imprimés par notre autorité, nous avons permis et permettons par ces présentes à M. Aug. Auffray, imprimeur, passage du Caire, n° 54, à Paris, de tirer à 2.000 exemplaires l'eucologe catholique français, dont nous lui remettons le manuscrit, ouvrage devant former un volume in-18 de 360 pages à peu près. Cette permission toutefois n'est donnée que pour cette première impression et peut être révoquée par nous à volonté.
(1) D'après M. l'abbé Lelièvre, article prêché.
« Ledit sieur Auffray sera obligé de soumettre à notre approbation un modèle des caractères et papier qu'il devra employer à la confection dudit livre et de se conformer en tout aux corrections et changements que nous jugerons à propos d'y faire.
« Donné à Paris, en notre église primatiale, rue du Faubourg SaintMartin, n° 59, le 21 juin 1832, sous le sceau de l'Eglise catholique française et le contre-seing du prêtre français soussigné,
« Ferdinand-François Châtel, évèque-primat, fondateur
1 de l'Eglise catholique française.
« Par mandement de M. l'évêque-primat,
Cette approbation, copiée sur un eucologe, sorte de recueils de chants, variait nécessairement suivant les ouvrages en tète desquels elle figurait. Les livres de l'Eglise française d'Agy trouvèrent beaucoup d'amateurs. Peut-être que ces amateurs tenaient à conserver un souvenir de cette église dont on prévoyait déjà la disparition.
Dans les derniers jours de l'existence de l'Eglise française à Agy, parut le Nouvel Eucologe à l'usaâ de l'Eglise Catholique Française, par A.-B. Saint-Estève. Cet ouvrage curieux, dont l'auteur était un ancien acteur du Vaudeville, contenait un chapitre consacré aux Messes spéciales pour le printemps, pour l'été, pour l'automne, pour l'hiver, pour la fête de l'Eternel, pour Vincent de Paul, Fénelon, l'abbé de l'Epée, Franklin, Ganganelli, Liancourt, etc., etc., et enfin deux Messes pour Napoléon, une pour sa naissance et l'autre pour sa mort. Saint-Estève était poète à ses heures
Napoléon n'est-plus Une froide poussière
Est ce qui reste, hélas cet illustre nom.
Français Ce roi des rois n'est plus qu'un peu de terre
Donnons un souvenir au grand Napoléon 1
A tes mânes, salut Toi, qui fis de la France,
Quand tu la gouvernas, la grande nation 1
Les cœurs de tes hauts faits gardent la souvenance
Et disent Gloire, honneur au grand Napoléon 1
Prudhomme put compter, à Agy, encore quelques beaux jours, puis, comme tout fatigue et que tout lasse, le disciple de l'abbé Châtel ne vit bientôt plus assister à ses offices que quelques habitants d'Agy. D'un autre côté, l'évêché et la préfecture, ennemis de ces innovations, s'enten-
« Journiac, prêtre catholique français ».
dirent pour mettre un terme à ce qu'on appelait, dans la contrée, le schisme d'Agy. Ils y réussirent et en présence de l'abandon complet dans lequel il se trouva, Prudhomme résolut de quitter le pays. Il partit un Lundi de Pâques, accompagné jusqu'à Bayeux d'un groupe d'écoliers (i). Vers 1884, Prudhomme revint faire un tour dans le pays. Son voyage passa à peu près inaperçu il y avait longtemps que son église était devenue église paroissiale après avoir reçu nombre d'améliorations. Depuis de longues années, il n'était plus également question de l'Eglise française et de l'abbé Châtel. Le gouvernement de Louis-Philippe avait fermé les églises françaises de Paris et toutes les succursales en province. Près de trente départements avaient été attaqués, en France, par le schisme de l'Eglise française et un instant Rome avait eu des craintes. Lors de la Révolution de 1848, Châtel essaya de faire revivre son église. De grandes affiches annonçant cette résurrection furent apposées dans Paris, mais aussitôt d'autres répondirent
PROSPECTUS
par Brevet d'Invention et de Perfectionnement
CHATEL
PRÊTRE TOLÉRANT
ci-devant Bazar Saint-Honoré, n° 399
A L'ENSEIGNE
Fais ce que tu veux, advienne que pourra.
« Restaure et met à neuf les vieilles religions, vernit les vices, rétablit « au gré des amateurs les vieilles consciences délabrées, fabrique et « débite des pilules dorées et des bourdes contre la crainte de Dieu, de « sa justice et de ses jugements et surtout de l'enfer, qu'il vient de cons« truire sur un nouveau modèle marie pour rire ou pour de bon, avec « ou sans confession (ad libitum) fait les funérailles à domicile, le tout « à prix fixe et au comptant.
« VA T'EN VILLE ».
En France, le ridicule tue
Châtel ne s'en releva pas.
Proudhon, de son côté, lui avait administré une sérieuse correction « Je t'ai fait prêtre de la canaille lui avait-il dit en faisant parler le génie de la. France, :ifin que tu serves d'exemple aux ambitieux et aux (1) D'après les souvenirs personnels de M. Auguste Chirol, ancien maire d'Arganchy.
charlatans. Tu as été la première dupe, la dupe de ton ignorance et de ton orgueil. Tu croyais qu'au nom de la liberté le peuple accourrait en foule à ton autel et que tu serais pontife de la France raisonneuse. Tu t'es trompé, téméraire Tes mascarades font pitié, tes scandales soulèvent le dégoût. Tu le sais et tu t'obstines mais, plus tu étales d'impudence, plus ton cœur est abîmé et plus je sens redoubler ma joie j> (i). Châtel ne voulut pas rentrer dans le giron de l'Eglise catholique. Il demanda et il obtint un emploi dans l'administration des postes. Plus tard, cet emploi lui ayant été retiré, il fonda un petit commerce d'épicerie à Paris, dans la rue Mouffetard, où il mourut, en 1862, dans un état voisin de la misère.
A mi-chemin, entre Subies et Noron et à quelques centaines de mètres de la route de Bayeux à Saint-Lô, l'église d'Agy se dresse sur le versant du côteau. Cet édifice ne présente en lui-même rien de remarquable mais sa situation élevée le fait apercevoir de fort loin par les cultivateurs qui l'appellent, en montrant du doigt la silhouette toute blanche de sa tour se détachant à l'horizon, la Catholique d'Agy.
A l'ombre de la nouvelle église, plusieurs générations de travailleurs ont vécu et cultivé une terre généreuse et fertile. Avec le temps est venu l'oubli du passé et d'autres préoccupations sont nées. Le temple, devenu cher à tous, n'est plus desservi que par les pasteurs des paroisses voisines, et Agy se retrouve dans la même situation qu'il y a un siècle mais il n'y aura ni révolte ni schisme.
D'autres dangers menacent aujourd'hui les habitants de ce coin de terre appels des cités et de leurs plaisirs faciles brillantes apparences de nouveautés factices et souvent dangereuses, abandon des vertus ancestrales, etc.
Souhaitons qu'eux et tant d'autres qui les environnent restent autour (1) Cité par Il. d' Aimeras, dans le Mois Littéraire, année igo6.
de leur clocher que l'amour du pays natal l'emporte sur de fâcheuses excitations que les races à venir demeurent fidèles au sol normand et à la tâche des aïeux qu'elles soient laborieuses et fortes
Car il faut que demain, lutteurs que rien ne dompte,
Pour la terre en travail lqs travailleurs soient prêts
Que la semence tombe à l'heure où le jour monte,
Et que la main de l'homme éveille, ardente et prompte,
L'esprit du Créateur qui dort dans les guérels (i).
G. DILLAYE.
La lettre suivante, tirée du portefeuille du Président de la Société, époque exactement l'arrivée du sieur Prudhomme dans la commune d'Agy
EGLISE Paris, 12 Mars 1836. CATHOLIQUE FRANÇAISE
PR1MATIALE
Rue du Faubourg St-Martin
9 MONSIEUR LE MAIRE,
Monsieur Prudhomme ne m'ayant encore point écrit
depuis son départ pour Agy, je crains qu'il soit malade.
Seriez-vous assez bon pour me répondre le plus prompte-
ment possible et me donner de ses nouvelles? Je compte
aussi sur votre obligeance pour me donner des détails sur
la manière dont a été accueilli ce digne ministre lors de
son arrivée parmi vous, jl était porteur de ma part d'une
lettre pour vous je l'avais aussi chargé d'une missive pour
M. le Sous-Préfet de Bayeux. J'ai lieu d'être étonné de
n'avoir appris que par les journaux ce que j'aurais dû
apprendre par une autre voie.
Recevez, Monsieur le Maire, l'assurance de ma parfaite
considération.
t L'Abbé CHATEL,
Primat de l'Eglise Française,
Monsieur
Monsieur le Maire de la Commune d'Agy, près Bayeux.
Agy, près Bayeux (Calvados).
(1) Paul Déroulède, Les Chants du Paysan.
NOTES RÉTROSPECTIVES
SUR
MICHEL VINTRAS Le Prophète de Tilly-sur-Seulles
La mode est aux centenaires. Quelque grave que soit une Société académique comme la nôtre, j'avais pensé qu'elle pouvait sacrifier quelquefois à la mode et, en 1908, le 7 août, revenant le centième anniversaire de la naissance du cartonnier prophète de Tilly, je repassai quelques notes recueillies sur cette célébrité oubliée. Je vous présente aujourd'hui un certain nombre de ces notes.
Nous allons, pour quelques instants, oublier que nous siégeons tout près de l'ancienne salle du Palais épiscopal, devenue la salle où Dame Justice doit, ici-bas, rendre à chacun selon ses œuvres, suivant leur rapport avec le code qui nous régit au civil et au criminel; nous allons aussi nous reporter au 19 août 1842 et voir qui se présente ce jour-là à la barre du tribunal correctionnel de Caen, présidé par M. Lhermitte. C'était un simple inculpé, d'une taille au-dessus de la moyenne, au front assez développé, au regard doux et dont la physionomie a quelque chose de contemplatif. Son attitude est celle d'un homme livré à des méditations profondes, les yeux presque continuellement baissés on dirait qu'on se trouve en face d'un penseur ou d'un abbé. Tout le monde le fixait avec attention on semblait attendre dans l'auditoire la moindre de ses paroles avec une curiosité impatiente et c'était comme un recueillement religieux au banc des témoins et aux premiers rangs. Cet inculpé n'était autre queVintras, Pierre-Eugène-Michel, né à Bayeux le 7 aoùt 1808, et non à Tilly-sur-Seulles, comme quelques étrangers à notre pays l'ont dit par erreur, de Marie Vintras, repasseuse, et d'un père inconnu. Il avait eu une enfance un peu tourmentée. Jusqu'à six ans, il resta, comme l'on dit, sous les jupons maternels il suivait la repasseuse chez les personnes qui l'employaient; il fut ensuite placé par sa mère à
l'Hôpital-Général qui recevait les Enfants trouvés. Une tante lui fit apprendre l'état de tailleur. Ouvrier tailleur à Trévières, il épousa Mlle Vimard, blanchisseuse Au bout de quelque temps, il se fit marchand mercier ambulant. On le retrouve ensuite: cafetier à Bayeux, rue des Cuisiniers agent de police manqué à Paris commis chez le sieur Guilbert, négociant en vins, rue Hamon, à Caen; garçon d'hôtel chez les époux Faucon. Il s'associa pour la gérance d'un cabinet d'affaires avec l'exnotaire Geoffroy, secrétaire du baron de Razac, gouverneur des pages de la maison de Charles X, ensuite archiviste des Deux-Sèvres. Depuis sa première communion jusqu'à ses liaisons avec l'ex-secrétaire de M. de Razac, Vintras s'était montré trop enclin aux petits larcins. L'aumônier de l'Hôpital-Général de Bayeux excusa longtemps ce défaut-là et les autres du jeune Pierre-Michel. Pourquoi ? L'enfant avait un caractère affectueux, une âme pieuse, une mémoire heureuse et une souplesse d'intelligence qui présageaient la facilité qu'il eut, plus tard, de jouer avec habileté les rôles les plus divers et d'en imposer aux esprits les plus sérieux et bien au-dessus de lui par leur éducation-et leur caractère. Il avait commencé l'étude du latin et avait parcouru un certain nombre de livres pieux et ascétiques de l'aumônier le goût des cérémonies religieuses, qui étaient en partie la meilleure distraction des pensionnaires de l'Hôpital-Général, l'instruisait, autant que le goût de la lecture. Il s'était même permis de lire les sermons manuscrits du bon abbé. On le voit, ces heures à demi-sérieuses de son enfance le préparaient mal à rester dans sa sphère ou du moins le mettaient déjà en-dehors de la vie mouvementée et de ces métiers divers où nous le trouvons avant de comparaître devant le président Lhermitte.
Il ne devait pas avoir une existence vulgaire et vraiment il ne devait pas être un prévenu commun. Avec ses compagnons de prévention, il était accusé d'abus de confiance et d'escroqueries. A ce titre, il passerait peut-être inaperçu du public et une légère mention du chroniqueur des causes célèbres n'attirerait certainement qu'une notoriété éphémère à ce cartonnier. Mais, détrompons-nous, ce n'est pas seulement un commerçant besogneux, poursuivi par la malchance ou lancé inconsidérément dans des entreprises au-dessus de ses aptitudes et de ses ressources, qui, ressaisi par ses penchants d'enfance, a conjugué largement le verbe prendre et oublié le verbe rendre dans ses besoins d'argent il est visionnaire, il est prophète, il est l'élu et l'organe de Dieu. Etudions cet homme et son œuvre.
Mesncr, Gagliostro, Weishaupt, Swenderborg, Dom Gerle Catherine Théo, les Théophilanthropes et autres visionnaires et charlatans s'étaient fait des adeptes et leurs bourses avaient maintes fois recueilli, en espèces sonnantes, les preuves du dévouement et de la crédulité de leurs admirateurs. Le cabinet d'affaires du passage Bellivet n'amenait pas l'aisance dans la famille de ses deux gérants, Geoffroy et Vintras. Vintras. dégoûté de ses entreprises financières et commerciales, s'imagina que le rôle d'inspiré et de novateur lui procurerait honneurs et profits les honneurs, il se les décernerait les profits, il saurait les soutirer aux autres. Il y avait, pour Vintras, une doctrine à trouver, des propagateurs de sa doctrine à mettre en mouvement, des adeptes à recruter enfin, élaboration et divulgation de la doctrine nouvelle devaient se faire rapidement et d'une façon très opportune.
Pour paraître un révélateur inspiré d'en haut, Vintras ne pouvait, d'un seul jet et dans un temps trop bref, exposer son système religieux la r révélation paraîtrait préparée à l'avance par Pierre-Michel ou soufflée sl par d'autres (le mot est plus exact que révérencieux, nous en aurons plus loin la preuve). C'est donc par à coups, selon des inspirations ou des révélations successives que l'Organe dévoile l'Œuvre dont il est chargé. Pour ne rien perdre de ce qu'il doit annoncer au monde, des secrétaires transcrivent, s'il ne le fait lui-même, ce qui lui est communiqué d'en haut. Il a reçu l'ordre de tenir bonne note, ne varietur, de tout ce qui importe à son œuvre tout doit être communiqué à ses frères pour retremper leur énergie. C'eût été, d'ailleurs, agir en égoïste que de garder pour lui seul la connaissance de choses aussi graves. Sans fonds suffisants pour faire imprimer, on répandit des manuscrits-copies du livre où les communications étaient conservées d'une manière authentique. On adressa ces copies aux personnes qui avaient le cœur droit. Ces copies manuscrites se multiplièrent et bientôt se vendirent.
Quels secrétaires quels copistes eurent la patience et le mérite de < divulguer les assertions doctrinales de Pierre-Michel ? r il Le secrétaire inséparable fut Alexandre Geoffroy les copistes ne nous sont pas tous connus l'abbé Charvoz, peut-être Maundrolle, Lemeneur, paraissent l'avoir été avant les démélés du Voyant avec Dame Justice. Lui, devant Dame Justice, lui, à la barre des prévenus N'était-ce point
VINTRAS VISIONNAIRE
I.
révélations
sont écrites.
Secrétaires
de Viniras.
Sancluairedortoir
de Vintras.
ajouter, à l'auréole que lui donnaient ses adeptes, l'auréole du juste persécuté. Ah pour eux, durant les débats, il n'était pas seulement ce que le spirituel rédacteur du Haro, H. Pont, si connu des Caennais, le dépeignait « Par son attitude, par la coupe de ses cheveux, par ses manières, ce personnage a l'air d'un abbé il était le grand Stratanaël l'instrument des manifestations divines sur les faits à venir. »
e- Plusieurs témoins à décharge le considéraient avec un grand respect. Ils ne pouvaient oublier que l'humble gérant du moulin à papier de Tilly3- sur-Seulles était aussi un faiseur de miracles. Ils l'avaient visité au sanctuaire, centre de l'Œuvre, et dans ce sanctuaire rien ne permettait le règne de la supercherie et des trucs. Nul ne pouvait là suspecter ni la moralité ni la religion de Pierre Michel. Jusqu'aux pieux décors de cet oratoire, tout était édifiant et conforme à l'iconographie et la liturgie catholique. Voici comment nous est décrite cette arche sainte « Le moulin de Tilly se compose de l'usine avec ses accessoires, d'une salle au rez-de-chaussée sur laquelle est une chambre qui s'accède par un escalier dit de meunier. Deux petits cabinets y sont attenants. Dans cette chambre, trois autels étaient disposés à droite, près de la porte, l'autel dit dit Sacré-Cœur en face, V autel de la Vierge; au fond de l'appartement, contre le mur à gauche, un petit autel de V 'Archange Saint-Michel. Devant les autels, trois petites lampes continuellement allumées ». Etait-ce simplement pour honorer et désigner les titulaires de chaque autel et leurs représentations, que ces lampes étaient soigneusement entretenues ? Elles devaient aussi éclairer les heures de repos et le sommeil extatique du prophète normand, car ce sanctuaire de Tilly était un sanctuaire-dortoir. « En face des autels, lisons-nous dans la brochure sur le procès de Vintras, se trouvent deux lits placés pieds à pieds. Vintras et son épouse, qu'il avait classée dans l'ordre céleste des Invincibles, occupaient un de ces lits et la patriarche sœur Marthe (M"" Mauduit) occupait l'autre. De sorte que cette bonne sœur avait à son réveil les yeux fixés sur le grand Stratanaël et sur l'autel dit du Sacré-Cœur, tandis que le Prophète regardait sœur Marthe et la Vierge qui se trouvait à son chevet. Quant à l'archange Saint-Michel, la patriarche et le prophète n'avaient qu'un léger mouvement de tête à faire pour l'apercevoir. Sur l'autel du Sacré-Cœur, un tabernacle en velours cramoisi, orné de galons et de franges d'or, dans lequel était renfermé un ciboire d'argent. Sur ce tabernacle, qui était entouré d'un assez grand nombre de flambeaux à girandoles dorées, était posé un reliquaire en forme de croix, en cuivre ou argent doré. Au pied
Missionnaires de l'œuvre
de Vintras.
de cet autel, deux coussins en tapisserie, sur l'un desquels était brodé le nom de Tréphanaël et sur l'autre celui de Stratanaël ».
Stratanaël, nous déclare M. l'avocat-général Sorbier, c'est Vintras sous son nom d'ange, « Vintras, qu'on affirme de toute part être véritablement l'ange Stratanaël, l'instrument des manifestations divines sur les faits à venir ». Tréphanaël n'est rien moins, lui, qu'un peu moins saint: « c'est Ferdinand Geoflroy, ancien notaire à Poitiers, ange Tréphanaël, frère Jean, présidant aux conseils de l'Amour et de la Prière ». On ne s'attendait guère à voir « ces deux anges assis sur les bancs de la police correctionnelle», mais comme disait l'humoriste Forain: « tout arrive, faut pas désespérer ». C'est dans cet oratoire de Tilly que Vintras donnait mission et obédience aux propagateurs de son œuvre: l'Œuvre de la Miséricorde.
Nous lisons dans l'Opuscule annonçant l'Œuvre de la Miséricorde M Comme élu de Dieu, son Organe, il « oindra d'un baume sorti du cœur d adorable du Sauveur des laïques inspirés par l'Esprit régénérateur, pour d être les publicateurs de son Œuvre. Ces prédicants presseront les pécheurs de se convertir ce sera leur apostolat laïque, ils conduiront au prêtre qui, seul, réconcilie par les Sacrements de l'Eglise, les âmes soumises au règne de l'Esprit d'Amour». Voilà pourquoi l'abbé Charvoz et l'abbé Maréchal, prêtres, témoins à décharge, saluent avec révérence et piété profonde le prévenu Vintras, avant de répondre au président Lhermitte. Voilà pourquoi M. Douesnel, encore procureur du roi à Bayeux, reçoit aussi, pour en donner communication à Mg' Robin, évèque de Bayeux, un opuscule sur l'Œuvre de la Miséricorde pourquoi un disciple préféré de Vintras, Napoléon-César-Auguste Lemeneur, licencié en droit, ancien magistrat, né à Falaise, fait cet envoi des communications et est chargé de leur donner publicité plus étendue en les faisant imprimer à Paris, chez Félix Locquin, imprimeur, rue Notre-Dame-des-Victoires. Voilà pourquoi un sieur Jostus, peintre à Paris, vint visiter avec respect la demeure de Vintras à Tilly pourquoi l'abbé Héry, curé de Vandragues, accomplit le même pèlerinage, ainsi que Thomas, propriétaire à Vouvray (Indre-et-Loire).
Malgré toute la vénération que son rôle si bien soutenu lui attirait, Vintras, qui se sentait et demeurait laïque, ne pouvait, sans signe extérieur, désigner à ses adeptes les propagateurs élus de son œuvre à l'instar des camisards et d'autres hérétiques, il recourait à l'imposition des mains, il faisait de mystérieuses onctions à ceux qu'il estimait « des âmes de
quand Vintras
se fil novateur.
bonne volonté », il les saluait comme des élus de « l'Esprit Saint » il posait ses mains « sur leur tête et, oignant leur front du baume de la Croix, il leur disait « Allez aux enfants de l'Eglise, dites leur: Voici le règne de l'Esprit d'amour ».
Quand de lui-même, ou poussé par d'autres, Vintras se fut décidé à être novateur en fait de religion, il y avait, à l'époque où commença son ls aventure d'inspiré, deux dévotions en vogue dans notre monde religieux: la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et celle de l'Immaculée Conception. La première, réaction providentielle contre la sécheresse janséniste, avait revêtu, pour certains esprits, un vernis politique. C'était, en effet, la pieuse reine Marie Leczinska qui l'avait fait accepter des évêques de France et l'on sait que, dans la prison du Temple, l'infortuné Louis XVI s'était consacré au Sacré-Cœur. Ainsi avait fait avant lui, dans les geôles de Londres, le directeur spirituel et le premier confident de la moniale de Paray, le vénérable Père de la Colombière, attaché à la chapelle et à la personne de la reine d'Angleterre, restée catholique dans une cour toute imprégnée de sectarisme protestant. Les partis vendéens et nombre de royalistes qui avaient fait échec aux armées républicaines, avaient adopté comme sauvegarde et ralliement l'image symbolique de cette dévotion. L'un des pères de l'Eglise constitutionnelle, Grégoire, évéque du Loir-etCher, faisant écho aux plaisanteries de Voltaire et du parti antijésuitique, n'avait pas assez d'anathèmes contre ceux qu'il appelait les Cordicoles et les Alacoquistes et l'on voit, dans les dossiers de maintes et maintes victimes de Fouquier-Tinville, que c'était conspiration et crime de lèsenation de conserver le culte ou l'image du Sacré Cœur. Vintras se trouvait donc voguant à pleines voiles dans le courant de dévotion qui ramenait au culte du Sacré-Cœur il n'avait qu'à suivre l'impulsion générale. D'autre part, les turpitudes sacrilèges des déesses Raison,l'acharnement universel qu'on avait montré, malgré le mécontentement populaire, contre les sanctuaires de la Vierge les plus vénérés et contre les vieilles madones entourées de séculaires hommages, avaient fait impression profonde. Le pressentiment, que seule entre toutes les femmes, la ViergeMère avait été préservée de la souillure originelle, était venu se réveiller ou plutôt s'accentuer, on saluait en Marie une créature privilégiée,- exceptionnelle pour servir de trait d'union entre le Dieu Rédempteur et les enfants d'Adam, ces enfants d'Adam que les saturnales révolutionnaires avaient abaissés parfois plus bas. que ne l'avaient fait les dégradations antiques. La politique des partis et les rêves de conquêtes et de gloire
avaient répandu tant de sang humain sur l'échafaud ou sur les champs de bataille que ces fureurs homicides appelaient des abîmes de miséricorde; cette miséricorde devait s'établir sur la terre par le règne de l'Esprit Saint, de l'Esprit d'amour cet Esprit de charité devait à nouveau s'infuser dans les coeurs. Lui seul pouvait les changer et répondre au besoin universel de dilection et de paix qui les tourmentait si profondément. Tel était, nous semble- t-il l'état d'âme des contemporains de Vintras décidé à fonder une religion nouvelle.
Pour contenter les vagues aspirations de ses co-religionnaires, Vintras devait rajeunir et moderniser les tendances anciennes qui se réveillaient Sl au fond des cœurs: quelques-unes répondaient à des opinions théologiques SJ acceptables, révérées même dans les écoles et les chaires ecclésiastiques; ( d'autres n'avaient pour elles qu'un regain de popularité due aux fouilleurs d'archives et à ces chercheurs malicieux « des opinions bizarres et erronées qui avaient fait quelque bruit dans le monde » il en était même « d'officiellement condamnées par les Conciles, les Evêques et les Souverains Pontifes ». Tant de vieilles choses qui revenaient à flot n'étaient pas reconnaissables pour les foules. Ce fut ce mouvement un peu trop hâtif et trop confus qui permit à Vintras de faire un choix à peu près sortable, qui donnât la vraisemblance, la nouveauté, j'allais ajouter la respectabilité à sa doctrine. Elle revêtit donc, grâce à plusieurs ecclésiastiques, confidents de sa pensée ou compatissants pour l'énorme et informe labeur de l'impression de ses visions, une forme précise, gardant, sous le travail de leur plume et de leur style, le cachet individuel que lui,Vintras, ni théologien ni écrivain, devait infailliblement lui donner.
Or, il faut reconnaître, dans les communications de Vintras, ce que j'appellerai le Vintras de la première manière et le Vintras de la seconde d manière. Avant l'impression, qu'il ne pouvait faire qu'avec l'argent reçu ou emprunté de ses adeptes, chef d'une troupe de rénovateurs du monde, le prophète de Tilly, alors qu'yeux féminins et yeux sacerdotaux étaient ouverts sur lui, quand tant d'attentions de personnes honorables le poursuivaient partout, garde la note spiritualiste; la liaison des idées, les mêmes formes de style donnent des écrits assez conformes à eux-mêmes Ses révélations traditionnellement ou scripturairement conservées, n'avaient leur formule officielle qu'après que la Septaine centrale de Tilly et l'Ange ordonnant de faire imprimer l'Opuscule, annonce de la fondation de l'Œuvre, avaient revisé les communications fondamentales de la doctrine du Prophète.
Comment
se forma le
système religieux
de Vintras.
doctrinales et littéraires
de Vintras.
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et après 1 la réclusion c à Hennés.
(
Que croire après cela de la spontanéité, de l'intégrité, de l'inspiration de l'Organe suprême. Divin, un travail qui ne parait qu'avec le contrôle des reviseurs humains Allons donc Des reviseurs improvisés tenant mission d'eux-mêmes, comment osaient-ils juger leur maître et leur guide? Comment ne pas voir là un motif de rejeter l'organisation des Vintrasiens ? La vérité, l'indéfectibilité étaient donc le privilège des inférieurs et non du chef? Avaient-ils plus de pureté pour comprendre les choses divines, plus de lumières et plus de grâces pour les exposer et les divulguer. Etaient-ils à l'abri de l'illusion et de la supercherie d'autrui et de leurs illusions personnelles ? Ils redoutaient donc les impairs de doctrine dans le fond et dans la forme. Peut-être que leur confiance dans le succès final ou l'influence durable des doctrines vintrasiennes était très modique. Mais il fallait bien singer l'Eglise véritable où l'autorité du Pape et des Evêques veille heureusement pour que les doctrines et les prodiges annoncés aux fidèles ne soient point parés d'un caractère que Dieu ne leur a pas donné. Septaine sacrée de Tilly, ange révélateur venant à la rescousse, déclarations nouvelles de Vintras, tout cela n'était pas suffisant pour sanctionner sa parole et ses écrits. Du reste, un connaisseur plus éclairé et plus avisé que tout autre de la valeur de Vintras, fut son confesseur. Sans rechercher s'il y avait dans les communications de Vintras des choses extraordinaires, si elles provenaient de lui seul, cet ecclésiastique trouva, dans les écrits de son dirigé, le produit d'une imagition malade et exaltée et dans la transcription, qu'il en fit, du 6 août 1839 jusqu'en octobre 1839, une maladie nerveuse et périodique.
lnt Les débats du procès de Caen montrent que Vintras avait déjà restitué is une partie des sommes qu'on déclarait escroquées et ceux qui auraient dû ion se plaindre et souffrir de son désordre et de ses retards dans ses règlements es' de comptes furent les moins âpres à le charger. La restitution commencée leur donnait de grandes espérances Les juges lui donnèrent cinq ans de prison et 100 fr. d'amende. A Rennes, où il purgeait sa condamnation, il ne rencontrait plus les membres de la septaine sacrée et les prêtres du cénacle de Tilly ni la patriarche, ni l'épouse, ni les sœurs dévouées de l'Œuvre ne sont là pour lui faire passer de longs mois d'expiation dans la société successive du monde humain et du monde surnaturel et ses écrits se ressentent d'un espèce de désordre mystico-sensuel. L'esprit n'a plus de guide, la chair n'a plus de frein dans le prophète incarcéré et voilà ce qui explique, ce qu'en termes honnêtes, on appelle le galimathias de ses derniers écrits.
Que lui manqauit-il donc ? La bibliothèque de la maison cellulaire de Rennes n'avait pas sans doute les livres qui, jadis, avaient été les inspirateurs du Prophète et de ses secrétaires. A défaut de livres, la mémoire de Vintras avait d'étonnantes lacunes, son esprit des distractions singulières et son secrétaire, son co-détenu l'Ange des Tropiques, était peu préparé à seconder les idées de son Père. Il est vrai qu'il y avait grande probabilité que ce père avait été oublié. Pierre Michel ne l'avait engendré que durant sa vie angélique. Etrange lieu de rencontre pour ces deux anciens anges dans leur vie humaine que la prison de Rennes étranges rapports aussi entre si proches parents qui forcèrent le directeur de la prison de les punir pour outrages aux mœurs t
Massillon, Lamartine, et surtout les visions d'Anne-CatherineEmmerich, que les magistrats caennais reconnurent et citèrent mot à mot, en audience publique, comme copiés par Vintras et Lemeneur, n'étaient pas de ces livres connus pour distraire des prisonniers que n'en eût-on trouvé d'autres pour arrêter la déchéance morale du prophète, qui ne fut connue que longtemps après. Malgré cela, il fut, nous dit-il, promu à un sacerdoce suprême: c'est le 29 avril 1847 qu'il est devenu Pape et Prophète « L'Ange de la force Mikaël est venu me vêtir de la pourpre et de l'or. Raphaël me parait de la tiare deMelchisedech et d'Elie Jean, le Vierge, le Martyr, guidait mes pas à l'autel du sacrifice. »
De crainte d'inutiliser son pouvoir sacerdotal et pontifical il se hâta d'ordonner diacre son co-détenu, soldat de marine, né aux colonies, condamné pour vol, qu'il appelait l'Ange des Tropiques. Décidément, les Anges sont singuliers et font de singulières besognes. Au procès ils avaient fabriqué des médailles et autres objets de piété avec de l'argent déposé dans les troncs l'obole du pauvre et de la veuve et les pièces des riches généreux ne pouvaient avoir un plus noble usage. Dieu, à qui elles étaient destinées quand on les versait dans les troncs, le voulait ainsi. L'Ange des Tropiques était, plus tard, un secrétaire et un copiste qui, au sanctuaire de l'Œuvre, ne pouvait transcrire gratis et sans défigurer l'orthographe des mots et les révélations, ce que son père spirituel, son consécrateur et son nourricier lui daignait dicter. Comment recon naître, dans des communications mal comprises mal écrites, ce que les saints Anges et Dieu lui-même inspiraient directement à Vintras? Ces relations avec le monde surnaturel, qui relevaient encore sa mission, permettaient qu'il s'occupât des desseins providentiels sur l'Eglise et sur le gouvernement de la France et de les prédire. Dans ce nouveau
du manuscrit f
à l'Evêque p p
de Bayeux. d
i*M»« Bauche (1810).
L
rôle, ou pour mieux dire, dans cette autre partie du rôle que PierreMichel s'attribuait, il n'était qu'imitateur. Ceux que l'on peut appeler ses précurseurs et ses rivaux, disons même ses comparses n'étaient pas tous bien éloignés de lui, et tout ce que nous allons dire du rôle politique de Vintras est corroboré par les recherches de M. de la Sicotière sur les Faux Dauphins. Une partie des idées religieuses des partisans des prétendus fils de Louis XVI se retrouvent dans les écrits de Vintras. A l'époque de sa comparution devapt les magistrats de Caen, Lemeneur 1 fils fut chargé de soumettre à Mg' Robin les manuscrits destinés à l'impression. Nul messager ne devait mettre autant d'excentricité dans ses démarches et compromettre aussi bien ses mandants et leur œuvre. Lemeneur s'adjoignit un auxiliaire forcé dans la personne de son épouse qui, pour atténuer les bizarreries de son conjoint et éviter des scènes pénibles dans son intérieur, le suivit jusqu'à Port-en-Bessin. Les déclamations naundorfistes de Lemeneur émurent les Portais, et le commissaire de police de Bayeux, M. Onfroy, ainsi que le procureur du Roi, dut calmer l'intempérance de langue de l'envoyé de Tilly et rassurer Mme Lemeneur sur les suites de cette échauffourée. M. Douesnel travailla de façon à rattacher l'un à l'autre M. et Mms Lemeneur jusqu'à leur retour au domicile conjugal, mais refusa de remettre au nom de Vintras et au lieu de Lemeneur, le précieux manuscrit à l'Evèque de Bayeux. Le différend des deux époux n'eut pas de solution plus heureuse que l'affaire de l'Opuscille. M. Lemeneur boudait; Madame boudait M. le Procureur et boudait Mg' l'Evèque une fois de plus, sans doute, et pour cause Madame au plus intime de son être, boudait Monsieur son mari aussi, M. Lemeneur a gardé de Conrart le silence prudent
sur sa visite à i'évèché. En attendant l'approbation de l'église Vintras s'appuyait sur ses amis politiques les Naundorfistes.
Retournons ici un peu en arrière.
En 1810, une dame Bauche s'était dite providentiellement chargée de ramener le Grand Pape et le Grand Roi. Cette hallucinée faisait siennes deux idées répandues dans certains milieux sur l'état politique et religieux de notre patrie. On ne pouvait oublier que le futur Louis XVIII n'était que le substitué de son neveu Louis XVII, dont la mort dans la prison du
VINTRAS POLITIQUE.
II.
Temple restait problématique pour beaucoup de monarchistes. Ce royal enfant dépossédé devait rentrer, quand il se manifesterait, en possession de ses droits. D'autre part, quoique chef suprême de l'Eglise, le Souverain Pontife Pie VII et ses légats Consalvi et Caprara, n'avaient pu, les titulaires inconsultés et non consentants, déposséder de leurs sièges les évêques de France et changer les anciennes circonscriptions ecclésiastiques le Chef de fait du gouvernement français, premier Consul ou Empereur, Bonaparte ou Napoléon, ne pouvait, pour l'abrogation de l'ancien concordat de Léon X et de François Itr, suppléer le vrai roi de France, c'est-à-dire le Dauphin (Louis XVII), ou son représentant le comte de Provence (Louis XVIII). Mais, ni le Dauphin, mort au Temple ou évadé de cette prison, ni le comte de Provence, en terre étrangère, ne jouissant pas de pleine liberté pour exercer la prérogative royale de dénonciateur ou de mainteneur du concordat de Léon X et de François 1", Pie VII n'avait pu établir qu'un moâus vivendi inouï dans les fastes de l'Eglise. Cette nouveauté était un acte de faiblesse ou une audace qu'il devait désavouer ou qu'un autre Pontife mieux éclairé sur l'état des choses en France devait réparer tôt ou tard.
Telles étaient les idées politiques d'un certain nombre de sujets de Sa Majesté Napoléon Ier, en l'année i8io. Ils n'avaient, hélas contre le triomphe de leurs idées que deux petits obstacles, oui, deux tout petits obstacles 1° la démission et la soumission des anciens titulaires des évêchés de France au nouvel ordre de choses résultant du concordat de 1801 et a° la volonté bien arrêtée du peuple français tout entier et de son énergique souverain de ne point supporter d'autres révolutions religieuses. Il fallait donc compter sur une intervention toute surnaturelle pour changer la face de l'Eglise et de l'Etat en France: la dame Bauche devait amener le Grand Pape et le Grand Roi réparateurs et restaurateurs Mais où trouver le Grand Roi. La recherche était assez difficile. Le premier de tous ceux que l'on avait cru Louis XVII jusqu'à l'époque de Vintras (n'oublions pas que le cartonnier-prophète de Tilly est né à Bayeux le 7 août 1807), le premier des prétendus Louis XVII avait été condamné à quatre ans de prison par le tribunal correctionnel de Vitry, le 27 tévrier 1802, pour usurpation de nom, vagabondage, escroquerie. C'était Jean-Marie Hervagault, dit Montmorency, Monaco, Ursel, de Longueville, qui avait trouvé son premier asile et fait ses premières dupes au hameau des Joncherets, chez Mlle Talon-Lacombe, dans la commune de Valframbert, non loin du château de Montmorency, à Lonrai. Mme
3= Thomas Martin, de Gallar-
don (1816).
Suite de la
carrière deVin- tras prophète. Ses rêveries.
Bauche ne pouvait songer à lui. Il y avait bien eu à Lisieux une sœur imaginaire du jeune Louis XVII Marie Groult de la Cauvillière, qui émotionna toute cette contrée l'année même de la naissance de Vintras (1807). Un abbé Matouillet, de Lisieux, fut, en 1818. la dupe d'un autre faux Dauphin, Mathurin Bruneau comme l'infortuné prélat Lafont de Savines, ex-évêque de Viviers, l'avait été d'Hervagault. Mme Bauche ne trouva donc ni le grand Pape ni le grand Roi.
ar- Enfin, en 1816, Thomas Martin, de Gallardon, en Beauce, semblait «̃- devoir, d'après ses affirmations et la rumeur publique, mieux réussir que ̃ Mme Bauche à trouver enfin le vrai fils de Louis XVI, sorte de messie royal pour la France. Les anges étaient, dit-on, ses inspirateurs et ses guides. Thomas Martin les comprenait mal ou ne leur obéissait pas, ou bien ils étaient eux-mêmes des anges trompeurs ou imaginaires, puisque le duc de Normandie, indiqué par le visionnaire et précurseur beauceron, n'avait ni les vertus d'un messie, ni les qualités d'un roi, ni une ressemblance un peu accentuée avec le type bourbonien c'était le baron de Richemont, mort d'apoplexie foudroyante au château de Gleizé, le 10 août 1853. Tout le monde reconnaît aujourd'hui que Richemont n'était qu'un aventurier et que sa cause ne valait pas mieux que celles d'Hervagault et de Bruneau. La dame Bauche, soi-disant inspirée, Martin de Gallardon, guidé par les anges, n'avaient pas eu le flair heureux. Si Vintras avait réfléchi sur leurs bévues, il n'aurait pas été sans appréhensions. Si le poète latin a dit que Jupiter affole ceux qu'il veut perdre Jupiter quos vult perdere dcmentat, il a dit aussi que la fortune sourit aux audacieux Audaces forluna juvat. Vintras oublia la première affirmation et s'appuya a sur la seconde.
a Il avait eu maille à partir avec la justice plus d'une fois, il s'était in- frotté aux hommes de loi, il aurait dû redouter de se retrouver en contact ;te. avec eux.
:s' Entre les lignes de ses opuscules religieux, ils pourraient si bien faire relire aux auditeurs et aux dupes du Prophète les notes inscrites sur son casier judiciaire aux greffes de la correctionnelle et du commerce Qui pourrait les empêcher, si l'envie leur en prenait, d'ajouter comme corollaires à ses allocutions mystiques les plaintes de ses créanciers, les considérants de ses juges, les mépris de ses geôliers et co-détenus et les rumeurs de mauvais aloi qui couraient partout en secret sur sa moralité. Ce furent précisément, sinon des gens de loi, mais des gens qui cousinaient de très près avec les huissiers, les avocats et les juges, qui l'aidèrent t
à être Prophète, Pontife et Messie. Le premier de ces improvisateurs de la mission politico-religieuse de Vintras fut Geoffroy, ancien notaire à Poitiers, qui, entre deux condamnations pour escroquerie, l'une à Poitiers, l'autre à Caen (celle de 1842) se fit l'adepte le plus dévoué du monarque en expectative tant cherché et qui semblait être le personnage que l'on appelait M. de Naundorff.
Mme de Rambaud, M. Marco de Saint-Hilaire, M. Morel de Saint-Didier, M. Gruau, ancien procureur du roi à Mayenne, Xavier de Laprade, les deux frères de Cosson, le vicomte Sosthène de la Rochefoucauld, l'abbé de Laprade, l'abbé Appert, curé de Saint-Arnould, près Dourdan, l'abbé Nicod, curé de la Croix-Rousse, à Lyon, etc., sont les plus fervents courtisans de Naundorff. On crut tellement à ses affirmations qu'il eut rapidement à sa disposition plus de quatre millions ce n'était pas trop pour le Grand Roi. Pour s'être montré Naundorfiste zélé, Geoffroy avait perdu son poste d'archiviste des Deux-Sèvres il végétait dans son cabinet d'affaires du passage Bellivet. M. de Razac vint inopinément au secours de son ancien secrétaire. M. de Razac, prêt à se fixer dans le Midi, plus attaché à la branche aînée des Bourbons que le nord de la France, qui s'incline si facilement devant tous les coups de tète politiques des Parisiens, acheta le domaine de la Fosse à Saint-Sylvain et renoua connaissance avec Geoffroy, qui lui avait indiqué cette résidence. Dès lors, notre Vintras et son ami eurent un appui,que dis-je, un bailleur de fonds, aussi discret que généreux. Nos deux associés ne pouvaient toujours mettre en avant leurs nécessités personnelles: ils les reléguèrent à l'arrière- plan la cause du prétendant réclamait seule le concours de tous les amis des rois légitimes. Geoffroy révéla alors à Vintras les vues mystico-politiques de la dame Bauche et de ses acolytes de 1810. Oui, le Roi enfin trouvé devait être le vrai Roi on ne devait pas moins faire pour lui dans le ciel et sur la terre qu'on n'avait fait dans le ciel et sur la terre pour ses prétendus devanciers pour lui comme pour ses soutiens, rien ne devait rester en souffrance. Naundorff invoquait, en sa faveur, des communications célestes les catholiques d'Angleterre et d'Irlande en avaient été les premiers avisés. N'étaient-ce pas eux qui avaient donné asile aux prêtres et aux gentilshommes fidèles aux Bourbons? N'étaient-ce pas eux qui entouraient de leurs sympathies les fils de Saint Louis, chassés par les fils de PhilippeEgalité ? Donc, Naundorff avait bien raison de leur adresser l'appel céleste. Les Français, à leur tour, par le Livre de la Doctrine céleste, durent apprendre toutes les révélations faites au duc de Normandie.
Après les opuscules de Naundorff, il fallait une oeuvre correspondant aux visions de ce faux Dauphin. Geoffroy et Vintras révèrent et combinèrent l'Œuvre de la Miséricorde. Elle devait servir le prétendant, mais tourner secondairement au profit du Prophète. S'il ne demandait pas, il sav.xit fecevoir. Il voulait qu'on appliquât partout le vieux dicton normand «Donnant donnant », et quoique les choses célestes n'aient pas d'équivalent en argent monnayé, on empêcherait toujours un apôtre, un voyant, un honanze à miracles comme lui, d'avoir le diable dans sa bourse. Du reste, les pèlerins et les frères hospitalisés à Tilly, sanctuaire et centre de l'Œuvre, étaient souvent merveilleusement récompensés de leur générosité à l'indemniser des frais de leur séjour. Le sieur Justus, peintre à Paris, et le sieur Thomas de Vouvray, virent le lit de Vintras, dans le sanctuairedortoir, sanctifié par une sueur de sang qui le prit en leur présence et ils s'estimèrent heureux que notre prophète, débordé par les visiteurs, voulut bien leur permettre de dormir dans cette couche, tandis que Geoffroy et lui se contentaient d'un simple matelas étendu sur le plancher de la chapelle. Mme Vintras dut ainsi plusieurs fois quitter la couche conjugale. Quand Geoffroy prenait sa place, c'est qu'il allait remplir ses fonctions de secrétaire-archiviste des révélations divines. Qui inspirait ? Qui dictait ? N'y eut-il jamais d'inversion des rôles, le secrétaire ne dictait-il pas ? Le maître ne se laissait-il pas guider par son concubin ? Qui le sait ? Qui le saura jamais ?
Geoffroy semblait avoir été préservé de la mort pour accomplir ce rôle de secrétaire-archiviste. En 1832, la population de La Délivrande l'avait vu prodiguant, au risque de sa vie, ses soins aux cholériques. Le jour et la nuit, il se dévouait près d'eux et semblait n'être jamais arrêté par la peur ou par la contagion du fléau. Il ensevelissait ceux que la mort avait frappés. Vraiment, l'on eut cru que son corps n'avait rien de matériel, puisqu'il n'éprouvait ni lassitude ni atteinte dans une ambiance léthifère et sous un labeur incessant. C'était probablement une prolongation de sa vie angélique qui le rendait indemne, quand tant d'autres étaient conduits au tombeau. Qu'y avait-il d'étonnant à ce qu'il fut aussi l'un des apôtres de la dévotion ait Sacré-Cœur et présidât « au Conseil de la Prière et de l'Amour». Madame la Supérieure des Dames du Sacré-Cœur à Paris, sa protectrice auprès du baron de Razac, connaissait sa piété profonde.
Mme Bauche, Mme de Sirsonne en 1810, Martin de Gallardon en 1816, pour trouver le Grand Roi, avaient eu le secours des anges; les anges
devaient aussi se mettre, en 1836. au service de Vintras, de Geoffroy et de Kaundorff. Pour s'incliner aux visées des deux comparses, le cartonnier et l'ex-notaire, les esprits célestes devaient se sentir attirés vers eux et laisser trace sensible de leur concours à l'établissement de l'Œuvre aussi la bouche qui répétait les communications célestes, la main qui les transcrivait, exhalaient une odeur qui n'avait rien de terrestre et au gré de Vintras et de Geoffroy, ils répondaient aux consultations avec bonne grâce.
Vintras et Geoffroy avaient été des anges leurs noms angéliques Stratanaëlet Tréphanaël étaient marqués sur les coussins de l'oratoire-cénacle de Tilly et leur vie nouvelle sur la terre n'avait pas rompu leurs relations avec leurs frères célestes. Tous deux, du reste, devaient arracher le Grand Roi (Naundorff) au péché et à l'hérésie et le rendre ainsi le Fils du SacréCœur et le très digne Monarque restaurateur du royaume très-chrétien. On a insinué que le duc de Normandie ne se prêtait nullement à ces plans de conversion, mais qu'il faisait bon accueil aux partisans que Vintras et Geoffroy lui conservaient et encore meilleur accueil aux sommes d'argent qu ils lui faisaient parvenir. On n'a pas dit s'il leur laissait un tant pour cent sur le total de leurs envois. Il est vraiment bien fâcheux que les faits n'aient pas tourné comme le faisaient croire les écrits de Vintras et des siens.
Dès avant le procès de 1842, en correctionnelle et en appel, Y Opuscule annonçant! 'Œuvre de la Miséricorde, signéM., quoique d'auteur très habile et très au courant des faits et dits du faiseur de carton, devenu prophète et faiseur de miracles, défend les côtés faibles reconnus plus tard chez son héros. « II a été l'objet de bien des accusations,'disons-le de suite. Elles ont pu en « imposer à quelques esprits, celles surtout qui ont passé par des bouches « respectables mal informées. Instrument d'une œuvre divine il fallait « bien qu'il fut éprouvé par l'humiliation. Est-il d'ailleurs, si étonnant « qu'à une époque où l'on ne croit plus à l'intervention du ciel, on ait cher« ché à expliquer, par des raisons humaines des communications qu'il « donnait pour divines?Si, pour les Pharisiens, Jésus-Christ ne chassait les « démons que par Béelzebuth, qui doit se plaindre d'être accusé d'impos« ture? Voici ces accusations telles que l'ennemi les a soufflées: On a « dit que ce qu'il donnait pour des communications angéliques n'étaient « que des sermons entendus en divers lieux, qu'à l'aide d'une mémoire « prodigieuse, il savait reproduire littéralement; mais ces communica« tions, on s'en convaincra, n'eut aucune analogie avec les discours de la
« chaire. Supérieures à la portée de l'esprit humain, elles portent visible« ment le cachet de leur origine. On a dit qu'il les composait lui-même « à l'aide de divers ouvrages; hélas toute sa science se borne à la lecture, « à l'écriture et au calcul, sans aucune notion grammaticale. On a dit « enfin qu'instrument vulgaire d'une intrigue, il jouait un rôle par inté« rêt. Accusation absurde. La moindre connaissance des Communications « détruit ce grossier mensonge: accroissement considérable de travail, « longues veilles, railleries, calomnies, surcroît de dépenses, voilà pour « ce monde le seul bénéfice qu'il en retire. Pierre-Michel écrit rapide« ment, sans hésitation, sans peine, sans rature. en écrivant, il semble « copier son esprit voit le mot qui suit le mot déjà écrit, de sorte que la « main court sans arrêt et sans s'occuper s'il en sortira une phrase « correcte. »
Un incident des débats vint prouver que Vintras avait d'excellents motifs de laisser de côté le souci « d'une phrase correcte ». Nous l'avons déjà signalé il faut le rappeler ici. A l'audience, M. Bouffey, procureur du Roi, dans son réquisitoire du 2o août 1842 s'écrie « Un trait suffit pour mettre en évidence aux yeux même les plus prévenus, l'importance du prétendu inspiré, c'est que ses révélations ne sont pas son œuvre; ce sont d'impudents plagiats ou des paraphrases mal faites d'auteurs connus de Massillon, de Lamartine, de la sœur Emmerick, en voici la preuve. » Et prenant un des registres saisis à Tilly et dans lequel Jeroaël a transcrit « manu propria » les communications faites à Vintras, il remet à son substitut un livre imprimé en le priant de suivre. Il lit à haute voix plusieurs pages du registre manuscrit. Puis, présentant le livre que tient le substitut « Savez-vous ce qu'est ce livre? Le Livre des Communications des visions de la sœur Emmerick ouvrage traduit en français. En voici une édition de 1832, avec laquelle nous venons de collationner les copies de Vintras il se trouve qu'elles y ont été copiées mot pour mot. » L'auteur de l'Opuscule a paré ce coup « Répondre au soupçon de plagiat, s'il pouvait naître. Si ce mot a été articulé c'est qu'on a pris pour tel des citations de quelques phrases et la répétition d'une circonstance de la Passion de notre divin Sauveur, déjà révélée dans les mêmes termes à une sainte fille, quelques années auparavant comme s'il n'était pas permis à Dieu de citer aux hommes des pensées qu'il a inspirées à des hommes et de renouveler une manifestation déjà faite mais encore peu connue. »
Pour décorer les instruments mystérieux de ses prétendus prodiges,
Vases sacrés de
Vintras fut aussi un copiste il utilisa quelques symboles, quelques types bien connus des âmes pieuses en cela, il devança Ellina, l'auteur de la tiare fameuse de Saïtaphernès.
Il existe deux vases sacrés dont usait Vintras comme pontife suprême. Ces deux vases, exposés actuellement au Trésor de la Cathédrale de Bayeux, sont une patène avec son calice et un ostensoir.
La patène est en argent, elle a la forme et la grandeur moyenne des patènes en usage. Le creux de la patène est orné des figures suivantes le Triangle de la Trinité, sommé d'une croix, est dans une gloire à rayons ocellés, c'est-à-dire chargés d'yeux. Ce Triangle occupe le haut du creux de la patène, les rayons partent de ce triangle sept rayons, plus grands que les autres, rappellent les sept dons du Saint Esprit. L'Esprit Saint, lui-même, sous la forme symbolique d'une colombe tenant un cœur, occupe l'intérieur du triangle trinitaire.
Le calice est à étudier dans ses trois parties Pied, tige et nœud, coupe. Le pied du calice est pans octogones encastré dans un cercle entre chaque pan de l'octogone du pied, des petits médaillons en métal. Pied, tige et nœud sont chargés de perles ou simili-perles bleu-foncé. Au nœu i, un médaillon en cristal forme reliquaire. Que renferme-t-il? Est-ce le sang miraculeux que Vintras Lisait couler des hosties ou quelque étoffe imbibée de ce sang?
La coupe du calice n'est autre que la coupe de ces verres en cristal fleuri qui, dans certains pays, remplacent la vulgaire boîte de carton renfermant les dragées de baptême. Au-devant de cette coupe de cristal, une médaille en or deN.-D. des Sept Douleurs la Vierge est couronnée d'une couronne fermée et tient le cadavre de son Fils sur ses genoux. C'est un type consacré pour les Mater Dolorosa des pèlerinages il n'apparaît pas avoir été approprié aux doctrines et aux cérémonies des Vintrasiens. Le triangle intérieur de la patène avec sa colombe porte-cœur et les rayons ocellés semble avoir été inventé par Vintras. J'en dirai autant de l'ostensoir.
L'ostensoir, jusqu'au nœud ressemble aux ostensoirs ordinaires. Le nœud est formé par un buste de Vierge, voilée, les bras croisés sur la poitrine. La tête et les mains semblent d'ivoire. Une coupe de calice en métal doré s'appuie sur le crâne de cette Vierge. De cette coupe, sortent sept flammes ondulées la septième est centrale et domine les autres elle relie les rayons de l'ostensoir à sa tige et à son pied. Les rayons de l'ostensoir sont flammifères ils sont divisés en six parties égales par les sept
glaives de la Mater Dolorosa qui ont la pointe vers l'hostie. La poignée et les glaives sont dorés, les rayons de l'ostensoir sont ondulés. Le pied, la tige de l'ostensoir, les habits de la Vierge formant nœud sont ornés d'un semis de perles blanches et bleues.
Avec des vases sacrés si étranges, Vintras devait avoir un rituel à part. Aussi mystérieux que sa doctrine son sacerdoce jouissait d'un pouvoir étrange. Il imposait les mains et à cette imposition, ceux qu'il en favorisait devenaient les apôtres et les missionnaires de l'Œuvre il imposait les mains et parlait, et le sang coulait des oublies tachait les linges des autels et ceux que la piété de ses adeptes lui présentait pour manifester et prouver ses prodiges. Toutefois, c'était furtivement que les linges ensang lantés de cette manière étaient partagés entre les adeptes, quelques privilégiés et des curieux dont on était sûr. Un certain nombre des détenteurs des instruments cultuels de Vintras, d'objets dits miraculeux éprouvaient un double embarras au milieu des frères du Val de Tilly, ils n'osaient trop se faire valoir à cause des dons reçus et des dépôts qu'on leur confiait.
La distance leur paraissait si grande entre les initiés de la doctrine secrète, ceux qui formaient les septaines sacrées et l'espèce de communauté sacro-sainte qui habitait le moulin de Tilly et autres sanctuaires de l'Œuvre et leur chétive personne Au milieu des catholiques, qui n'étaient pas allés à Vintras, ils n'osaient trop se montrer (comme on disait alors) « bons religionnaires », puisque Vintras n'avait pu les associer, de près ou de loin à sa tentative théologico-politique, sans le pressentiment qu'ils tenaient peu à l'ancien culte et à l'ancien dogme. Ils en étaient donc réduits à s'effacer devant les chefs du Vintrasisme et à dissimuler devant les vrais catholiques et c'est ce qui explique la réponse d'un ecclésiastique, appelé comme témoin devant renseigner sur les faits et gestes du cénacle de Tilly: « Je ne sais pourquoi l'on m'a fait assigner. » Malgré sa vigilance pastorale bien connue et son esprit supérieur, l'ecclésiastique n'aurait eu que des imprécisions à produire. Sur des imprécisions, qu'auraient pu conclure les défenseurs et les juges de Vintras et de ses coprévenus ?
Les croyants du Val de Tilly avaient eu soin de s'isoler des habitants de la bourgade bas-normande devenue la capitale de leur secte. Aussi, les ouvriers de la papeterie furent congédiés un immeuble nouveau ajouté au moulin primitif et un mur de clôture empêcha toute vue et intercepta tout écho des dits et gestes des Vintrassiens Naundorfistes. Dans le même
cercle d'idées, d'occupations et de relations, ils ne firent que s'entêter dans leur système théologique et moral et, malgré les impairs que nous n'avons consignés qu'en partie, conservèrent le fol espoir de régénérer religieusement et politiquement l'Eglise et la France. On pouvait sentir de plus en plus s'avancer l'heure des discordes dans ce cénacle réformateur, et voir cet édifice élevé, prétendait-on, par des mains divines, des mains angéliques, par des organes élus du Seigneur, devenir masure difforme et mauvais lieu et souffrir de l'instabilité comme tout royaume divisé contre lui-même.
Le Chanoine LELIÈVRE.
]VL François ÔEIiliCEILk CURÉ CONSTITUTIONNEL DE COLLEVILLE-SUR-MER
Guillotiné ci Paris, le 21 messidor an II (9 juillet 1794) Ce malheureux curé ne fut pas un martyr de la religion, puisqu'il avait prêté le serment constitutionnel et persévéré dans le schisme. Il ne fut pas même à proprement dire une victime de la politique. Ne se montraitil pas en toute occasion le partisan convaincu des doctrines de la Révolution et l'admirateur de ses réformes ? Par un bizarre concours de circonstances, ce prêtre jureur, républicain déclaré, affilié aux sociétés révolutionnaires de Colleville, de Bayeux et de Caen, protégé de l'évêque Fauchet et de son entourage, fut traîné devant le tribunal révolutionnaire de Paris par des royalistes plus ou moins avérés, accusé par eux de propos et de faits contre-révolutionnaires et finalement condamné à mort comme convaincu d'avoir voulu relever le trône et rétablir l'ancien régime. En réalité, M. Bellœil fut victime de vengeances particulières. Il succomba à d'implacables haines qu'il s'était attirées par sa conduite, d'ailleurs assez équivoque, par ses menées sournoises et tracassières. On peut suivre, dans les pièces officielles de l'époque, les diverses péripéties de cette guerre inique et déloyale d'un côté comme de l'autre, qui se poursuivit pendant six ans sans trêve ni merci.
François Belloeil était né à l'Hermitage (diocèse de Saint-Brieuc) vers 1737. Prêtre en 1762, il avait été successivement vicaire à Saint-Jacques de la Villette et à Saint-Sauveur de Paris et y avait laissé les plus honorables souvenirs. Deux certificats fort élogieux, signés par les curés respectifs de ces deux paroisses et conservés dans les dossiers du tribunal révolutionnaire, aux archives nationales, ne laissent aucun doute à cet égard.
En 1781, il fut pourvu, par Mgr de Cheylus, de la cure de Collevillesur-Mer, par suite de la présentation du roi, patron de cette paroisse. Il était d'ailleurs vicaire-général de Mg' de Joannis. évèque de Marianna (Brésil), dont il avait mérité l'estime et la sympathie.
Esprit cultivé, observateur sagace et pratique, écrivain facile, Bellœil publia, pendant la disette de 1789 et celles qui suivirent, divers mémoires sur le régime économique des grains, leur meilleure utilisation, etc. Malheureusement, le caractère chez lui n'était pas à la hauteur de l'intelligence. Egoïste, autoritaire, jaloux, il voyait avec dépit la plupart de ses paroissiens témoigner aux seigneurs de Colleville, les de Marguerye, un attachement et une déférence qu'ils n'avaient pas pour lui-même à un égal degré. De là, une antipathie, qui s'accrut chez lui avec le temps, contre les patrons honoraires de son église. Après avoir rendu longtemps au vieux seigneur de Colleville les honneurs du patronage, il cessa à la mort de celui-ci de les rendre à son fils Charles-Léonor-Louis comte de Marguerye, seigneur des fiefs Hamon et Hastain en Colleville. Le droit réclamé par M. de Marguerye était peut-être contestable, mais le curé n'avait certainement aucun intérêt à froisser par une mauvaise chicane la famille la plus influente de sa paroisse. Le seigneur, mécontent' enjoignit au curé, par une signification de sergent en date du 14 avril 1788, de lui faire les honneurs accoutumés à l'aspersion, au pain bénit, à l'encensement et de le recommander nommément aux prières du prône. Celui-ci ne tint aucun compte de cette injonction et continua avec un entêtement de Breton ses mauvais procédés.
Cependant, le vicaire de Belloeil, prenant le contrepied de la conduite de son curé, affectait de se montrer prévenant pour le châtelain et jamais il ne manquait, quand il en avait l'occasion, de lui rendre les honneurs. Irrité de cette opposition, le curé résolut, en 179o, de renvoyer son vicaire qui dépendait uniquement de lui. Pour justifier cette mesure auprès de ses paroissiens, il leur expliqua que l'Assemblée Nationale, ayant supprimé la dotation et les dimes des curés, il ne pouvait prendre à sa charge personnelle l'entretien et la rétribution d'un vicaire que sa cure ne comportait pas.
Les habitants de Colleville, perdant ainsi l'avantage d'une première messe le dimanche, accueillirent très froidement cette communication. Quelques-uns même protestèrent, sans aucun droit d'ailleurs, contre la décision de leur curé. L'église fut le théâtre de discussions bruyantes. d'altercations injurieuses et même de violences graves. La population se divisa en deux camps.
La municipalité, qui avait à sa tête M. de Marguerye, prit parti contre le curé. Elle fut suivie par la plus grande et la meilleure partie des paroissiens.
Le curé eut pour lui tous les envieux impatients de secouer le joug des seigneurs et des riches, tous les mauvais sujets heureux de satisfaire par une opposition systématique à l'autorité leurs vieilles rancunes. Les mesures vexatoires prises tour à tour par les deux parties envenimèrent bientôt la querelle.
En juillet 1790, le district de Bayeux, sur la proposition de la Municipalité de Colleville, taxa le curé Bellœil à une somme de 600 livres pour son don patriotique. Celui-ci demanda communication du rôle pour réclamer un dégrèvement de sa cote qu'il trouvait exagérée. La contribution fut, en effet, réduite d'un tiers, mais comme après cela, il ne se hâtait pas de remettre à la municipalité le tableau qu'il avait emprunté, il fut cité devant le tribunal de Bayeux et condamné à rendre, au plus tôt, les pièces qu'il détenait. Cette citation avait été faite à la requête de Poitevin, notaire à Sainte-Honorine-des-Pertes, qui était alors greffier de la municipalité de Colleville. Sur ces entrefaites, l'Assemblée nationale décréta une nouvelle organisation du culte, dite constitution civile du clergé, qui bouleversait complètement l'ordre établi et la discipline en vigueur dans l'Eglise. Mg' de Cheylus écrivit à cette occasion, le 20 novembre 1790, une lettre pastorale dans laquelle il discutait et réprouvait cette réforme plus que téméraire. Le directoire du district de Bayeux et après lui le directoire du département, s'émurent de cette énergique intervention ils déférèrent la lettre de l'évêque aux tribunaux et, en attendant leur jugement, défendirent aux ecclésiastiques de la lire en chaire. Le procureur de la commune de Colleville notifia cette défense au curé mais Belloeil ayant entendu dire que certains officiers municipaux étaient envieux de connaître la teneur de l'instruction épiscopale crut l'occasion favorable pour provoquer un incident capable de diviser la municipalité qui lui était hostile.
Montant donc en chaire, le dimanche 26 décembre 1790, le curé de Colleville interpella deux officiers municipaux, Guillot et Enguerrand, pour leur demander s'il fallait lire la lettre pastorale de Mgr de Cheylus, Le maire, M. de Marguerye, se lève et de sa place il intime au curé, au nom de la loi, l'ordre de se taire immédiatement. Il lui reproche ensuite de vouloir compromettre les assistants en les associant à un acte expressément défendu par les autorités constituées.
Des réclamations en sens inverse se font aussitôt entendre on crie, on s'injurie, on se bouscule, on sort. Bellœil satisfait de sa manœuvre et nullement désireux de lire une lettre qu'il n'avait même pas entre les
mains, paraît-il, descend de chaire. La messe continue et les paroissiens rentrent dans l'église pour reprendre leurs places mais à l'encensement il se fait un nouveau mouvement et de bruyants murmures parce que le curé refuse d'encenser M. de Marguerye.
Ces désordres devenaient intolérables. La municipalité de Colleville prend le lendemain une délibération condamnant la conduite de Bellœil et adresse en même temps contre lui une dénonciation au district et au tribunal de Bayeux. De son côté, le châtelain, qui avait dans l'administration diocésaine des amis puissants. les met aussitôt en action. En l'absence de l'évêque, presque toujours à Paris, les vicaires généraux au nombre desquels figurait M. de Marguerye d'Houtteville chargèrent M. Maffré, official général du diocèse, d'informer sur les troubles qui avaient eu lieu dans l'église de Colleville et de prendre les mesures que le cas comportait. Après une enquête contradictoire, qui fut faite le 25 janvier 1791, Bellœil fut interdit provisoirement de l'exercice de ses fonctions curiales, mais le vicaire, qui agissait en tout à l'encontre du curé, fut interdit en même temps pour tout le diocèse. Un desservant provisoire, M. Le Baron (Luc-Charles-François), prêtre deSainte-Honorinedes-Pertes, fut investi de l'administration spirituelle de la paroisse. Devenu curé intrus de Sully, le 13 avril suivant par le choix des électeurs du district de Bayeux, M. Le Baron fut remplacé à Colleville, par un prêtre de Balleroy que l'évêque Fauchet venait d'ordonner.
Cependant, l'Assemblée nationale, poursuivant son plan, avait fait une loi, le 26 novembre 1790, qui obligeait tous les ecclésiastiques fonctionnaires publics à se soumettre à la nouvelle constitution civile du clergé. Ils devaient jurer publiquement de maintenir cette constitution, bien qu'elle fût schismatique, sous peine d'être dépossédés de leurs bénéfices et fonctions.
Cette loi était à peine promulguée à Colleville que Bellœil se présentait devant la municipalité, 28 janvier 1791 et déclarait qu'il prêterait serment le surlendemain 30 janvier. La municipalité lui répondit qu'elle ne pouvait recevoir son serment puisqu'il était présentement interdit de son ministère pastoral. Bellceil le prêta néanmoins, comme il l'avait dit, à la messe paroissiale. Sa situation dans la paroisse ne fut pas par cela améliorée, au contraire. Ses adversaires redoublèrent d'efforts pour se débarrasser de lui. M. de Marguerye, qui s'était installé à Bayeux, intriguait continuellement en ce sens auprès de l'administration civile et de l'autorité diocésaine, mais sans beaucoup de succès. Le district n'osait
persécuter ouvertement un curé jureur. Les représentants de l'évêque, tous insermentés, se sentaient en fait désarmés. Ils avaient, du reste,. épuisé leur droit par la suspense dont ils avaient frappé Bellœil. Quelques partisans du maire, dépités de son impuissance, résolurent d'employer la dernière ressource des gens qui ont plus de ténacité que de scrupules en recourant à la violence.
Donc, le 6 mars 1791, à l'issue des vêpres, des femmes en grand nombre et quelques hommes s'étant rendus au presbytère, signifièrent au curé l'ordre de déguerpir dans les trois jours. Ils lui déclarèrent qu'en cas de refus, ils enlèveraient eux-mêmes ses meubles du presbytère et les porteraient hors de la paroisse. La menace reçut un commencement d'exécution le mercredi suivant, mais la municipalité, craignant de se trouver compromise, intervint pour mettre fin à cette voie de fait. La servante du curé profita de cet incident pour se plaindre que pendant l'invasion du presbytère on lui eût volé une somme de 4.000 livres.
Le 6 juillet 1791, Fauchet vint à Colleville, dans l'espoir d'y rétablir la paix, mais vainement l'évêque fit appel à toutes les séductions de sa parole, à toute la chaleur de ses sentiments, pour gagner ses auditeurs ceux-ci restèrent insensibles à sa voix qui leur prêchait la conciliation et la charité ils accueillirent, par des murmures désapprobateurs, la défense qu'il fit de leur curé et quand il proposa de le réintégrer dans ses fonctions, la municipalité déclara de la manière la plus énergique qu'elle s'y opposait de tout son pouvoir.
Cet échec infligé à Fauchet par la municipalité de Colleville, valut à Bellœil la bienveillance et la protection du prélat et celles du vicaire épiscopal qui l'accompagnait, Chaix d'Est-Ange.
Mais à Colleville rien ne fut changé. La lutte continua avec une àpreté nouvelle et un surcroît de malignité. Ce furent des dénonciations incessantes du curé contre la municipalité et de la municipalité contre le curé. Importuné de ces plaintes continuelles, le district de Bayeux envoie, le 17 décembre 1791, aux deux irréconciliables ennemis, une lettre commune par laquelle il les invite fraternellement, mais non sans une petite pointe d'humeur, « à vivre désormais en bonne intelligence et à donner l'exemple de la concorde et de l'union». Pour dire toute la vérité, il semble que la lettre du district mette la plus grosse part des torts sur le compte du curé. Quoiqu'il en soit, ce fut de l'encre perdue. Le district de Bayeux dut néanmoins à son algarade quelque peu irritée d'être laissé tranquille par les deux adversaires. La lutte se confina dans la paroisse même de
Colleville. Elle fut faite de ces petits coups d'épingle qui font souvent de si profondes blessures, de ces petites méchancetés dont le venin est parfois si subtil et si pernicieux, de ces petites malveillances, de ces petites tracasseries, qui semblent d'abord insignifiantes et qui, à la longue, énervent, exaspèrent et tuent les sujets les plus forts et les plus impassibles.
La narration de ces menus détails deviendrait bientôt fastidieuse par sa monotonie; il suffit donc de les mentionner d'une manière générale. Le curé Belloeil ne parait plus aux offices de l'église. Le desservant provisoire, Bidot, pour flatter le maire et gagner la sympathie des officiers municipaux et de leurs partisans, rend encore les honneurs à M. de Marguerye, malgré la défense formelle de la loi. Mais l'ancien seigneur de Colleville, brisé et anéanti par cette misérable querelle, se désintéresse peu à peu de la bataille et finalement abandonne les fonctions de maire, devenues d'ailleurs incompatibles avec sa qualité d'ancien noble. Il n'avait, du reste, aucun goût pour le culte constitutionnel et les avances du jeune intrus avaient été en pure perte.
Les chrétiens fidèles à l'église catholique étaient nombreux à Colleville et ils avaient réussi à faire venir au milieu d'eux un prêtre non conformiste, c'est-à-dire non assermenté, qui était originaire de Longues, M. Jean-Baptiste-François Fontenay. Ce M. Fontenay avait, à la vérité, prêté le serment constitutionnel, bien qu'il n'y fût pas tenu, le 13 février 1791, mais il l'avait retracté le 7 avril suivant et encore le 15 mai, de la manière la plus nette et la plus solennelle. Pensionné par Mme Duperrier, bellemère de M. de Marguerye il exerçait le saint ministère à Colleville avec un succès marqué. Interdit par Fauchet, probablement sur la dénonciation de Bellœil, il n'en continua pas moins à remplir ses fonctions sacrées sous le regard bienveillant du châtelain et de la municipalité de Colleville, jusqu'au moment de son départ pour l'exil, en 1792. Indifférent et pacifique, le jeune desservant constitutionnel lui laissait toute liberté; Bellceil, de son côté, s'engageait de plus en plus par calcul, ce semble plus que par conviction, dans le parti des sans-culottes. Il avait offert, dans son presbytère, un asile à la Société populaire et il applaudissait à ses extravagances, s'il ne les inspirait pas.
Le 10 juin 1792, cette Societé populaire envoie au district de Bayeux une adresse signée de trente citoyens actifs, pour se plaindre de la municipalité de Colleville qui ne publie pas les lois et qui taxe abusivement les ouvriers pauvres au profit des riches cultivateurs. Bellœil à cette
occasion, s'empresse d'acheter la collection des lois constitutionnelles et d'en faire don à la Société populaire. Les petits présents entretiennent l'amitié. Bellœil était trop intelligent et trop bien élevé pour goûter la société de ces sans-culottes qui ne se piquaient ni de délicatesse ni d'instruction, mais il sentait le besoin de s'attacher véritablement ces hommes grossiers et audacieux, dont l'influence allait chaque jour grandissante. Il devinait qu'ils seraient bientôt les maîtres partout. Alors, il se servirait d'eux pour triompher de ses ennemis, qui étaient aussi les leurs. Dans le courant du mois de septembre 1792, une pétition, signée d'un grand nombre de citoyens deColleville et de Caen,fut adressée au Conseil Général du département et au Conseil Episcopal du Calvados pourla justification de Bellœil et sa réintégration dans les fonctions curiales Les deux autorités ayant acquiescé à cette demande, la Société populaire de Colleville voulut mettre aussitôt cette mesure à exécution. La municipalité ne l'entendait pas ainsi, et non contente de refuser les clefs de l'église, elle réquisitionna les gardes nationales de Formigny, de Surrain et de SaintLaurent, pour s'opposer à cette entreprise. Une bagarre se produisit à l'église de Colleville, dans laquelle plusieurs personnes de cette commune furent maltraitées. Il y eut même du sang versé. La Société populaire de Colleville se plaignit au département, qui manda à sa barre la municipalité. Celle-ci ne s'étant pas présentée le Conseil général, offensé d'être si mal obéi, prit immédiatement contre elle des mesures rigoureuses. Il chargea trois commissaires Cosnard, Brière et Chaix d'Est-Ange de se rendre à Colleville avec des détachements pris dans les gardes nationales de Caen et de Bayeux pour mettre en liberté Bellœil qui était incarcéré et le rétablir dans ses fonctions, désarmer ensuite les citoyens suspects, enfin arrêter le maire, le procureur et les officiers municipaux défaillants. Il se flattait de ramener ainsi dans la commune la tranquillité depuis si longtemps troublée.
Ce programme fut exécuté de point en point et Bellœil prêta à cette occasion, le serment de maintenir la liberté et l'égalité (2 octobre 1792). La municipalité de Colleville fit contre fortune bon cœur. Elle accueillit avec cordialité les gardes-nationaux et leur offrit une généreuse hospitalité. Cette attention ne fut peut-être pas inutile à sa cause. On peut se demander, en effet, si au souci de la vérité ne se joignit pas un sentiment de reconnaissance lorsque les officiers firent leur rapport sur cette expédition. Il est certain que dans cette circonstance le curé de Colleville fut sévèrement malmené.
Alors, le Conseil général du département, faisant complètement volteface, prend contre Belloeil, le 6 octobre 1792, un arrêté foudroyant, qu'on s'explique difficilement après celui de la semaine précédente « Considérant, y est-il dit, que Bellœil est l'auteur, l'instigateur et le « fauteur des troubles qui ont eu lieu à Colleville qu'il a trompé par ses « dénonciations mensongères et calomnieuses les citoyens de Caen et de « Bayeux, qui n'ont embrassé ses intérêts avec chaleur que parce qu'ils « ont cru défendre un ami opprimé de la liberté et de l'égalité que le « maire, le procureur et les officiers municipaux de la commune de « Colleville dénoncés par lui comme aristocrates se sont toujours mon « très fidèles à leurs devoirs, amis de la liberté et de l'égalité, soucieux «c de conserver dans leur commune la paix constamment troublée par « l'immoralité de la conduite de Bellœil et par ses manifestations aristo« cratiques et anarchiques le Conseil général du département donne « des éloges à la conduite de la garde nationale de Caen et de Saint-Lau« rent de Bayeux, retire son arrêté du 29 septembre contre la municipalité « de Colleville et la réintègre dans ses fonctions municipales. Il ordonne, « en outre, que tous les frais du déplacement de la force publique seront « complètement à la charge de Bellœil et que le présent arrêté sera « publié et affiché encore à ses frais jusqu'à concurrence de 200 exem« plaires. »
En même temps qu'il prescrivait l'élargissement des membres de la municipalité de Colleville, le département ordonnait l'arrestation de Bellœil.
Ce changement d'attitude de l'administration ne peut s'expliquer que par des causes secrètes qui échappent maintenant aux recherches. Il n'est pas probable, en effet, qu'il ait été déterminé par un certificat du Conseil épiscopal du Calvados, constatant, au profit de la municipalité de Colleville, que le curé de cette paroisse « était entaché de la plus mau« vaise réputation ou par le témoignage de deux curés du voisinage de Bellœil, attestant que leur confrère « était un prêtre turbulent et brouil« lon ». Ce n'était certainement pas au clergé que le département demandait alors ses inspirations. Il est donc permis de faire à ce sujet toutes les suppositions.
Bellœil, dans un des interrogatoires qui suivirent sa nouvelle incarcération, affirme que le département, à la demande de la Société populaire de Colleville, rapporta, par un arrêté en date du 13 janvier 1793, celui du 6 octobre précédent et le déchargea des accusations et condamnations
portées contre lui. Quoi qu'il en soit, son arrestation fut maintenue et son procès continué. Les autorités administratives et judiciaires du canton de Trévières et du district de Bayeux, qui avaient pris fait et cause pour la Municipalité de Colleville, se sentant soutenues par le pouvoir central, s'empressèrent de poursuivre leur avantage et traduisirent Bellœil non plus devant les juges du District, mais devant le tribunal criminel du Calvados. Pour obtenir contre lui une condamnation sévère, il était t nécessaire de corssr les anciens griefs tant de fois déjà reprochés au curé, c'est-à-dire les troubles arrivés à l'occasion des honneurs seigneuriaux et au sujet de la lettre de Mgr de Cheylus. Bellœil fut donc accusé de complicité dans un vol de fourrages et de blé qui avait eu lieu dans les communaux de Colleville. Quelques patriotes de la commune, irrités de voir que les propriétaires et les fermiers étaient les seuls à profiter des biens communaux, avaient levé à leur profit une récolte de foin et de blé. Trois d'entre eux, Jacques Allix, Michel Duperrey, boulanger, et François Delozier, journalier, furent inculpés de ce larcin et, en même temps, d'une mutilation de pommiers commise sur une propriété privee. Belloeil, qui était en prison lorsque ces délits avaient été commis ne pouvait être accusé d'y avoir personnellement coopéré mais on prétendit qu'il en avait été l'instigateur. De plus, la municipalité, dans une perquisition domiciliaire, avait trouvé chez Bellœil un écrit suspect. Les ennemis du curé ne doutaient pas que tant de charges réunies, si elles étaient habilement présentées et énergiquement soutenues par des hommes compétents, ne valussent à leur adversaire un sérieux châtiment. Mais si Bellœil avait des ennemis opiniâtres il avait aussi des amis dévoués. Grâce à la puissante et active intervention de Chaix d'Est-Ange, qui avait derrière lui le club de Caen, cette poursuite se termina à l'avantage du curé. Il fut acquitté sur tous les points, ainsi que ses prétendus complices. Cette affaire présenta une particularité qui mérite d'être notée: l'un des témoins à charges, nommé Montégu, fut trouvé noyé quelques jours avant le jugement.
Voilà donc Bellœil remis en liberté; mais pour avoir été momentanément entravée, la haine qui le poursuit n'en arrivera pas moins à son but.
En exagérant, pour les besoins de sa popularité et le succès de sa cause, ses sentiments démagogiques et ses théories égalitaires, le curé de Colleville avait armé contre lui tous les honnêtes gens. Même les fonctionnaires, amis du nouvel ordre de choses, le haïssaient, d'abord parce qu'ils
ne croyaient pas à sa sincérité ensuite, parce qu'il les accusait eux-mêmes de tiédeur ou d'hostilité à l'égard de la Révolution. Aussi, ne cherchaient-ils qu'une occasion favorable de le perdre sans se compromettre, sans paraître favoriser ceux que Bellœil, dans le jargon du temps, traitait d'aristocrates ou de modérés.
Viennent donc, maintenant qu'il a été démasqué par le Conseil général du département, des dénonciations contre lui. Sérieuses ou non, elles sont assurées de trouver des oreilles attentives et favorables. Et sous le régime de la Terreur qui est commencé, il faut si peu de choses pour conduire un homme à l'échafaud!
Vers le 15 octobre 1793, deux plaintes contre Bellœil furent adressées au commissaire du Pouvoir exécutif dans le canton de Trévières. Ces deux dénonciations énonçaient avec précision des faits dont quelques-uns ne trouvaient jamais grâce devant la justice révolutionnaire. La première était signée de Bailleul, greffier de la municipalité, et de trois autres habitants de Colleville. La seconde était anonyme. L'une et l'autre l'accusaient
1° Davoir volé à la municipalité les registres des impositions en 1790; 2° D'avoir fait signer des protestations contre les décrets de l'Assemblée Nationale, en 1791, et pris part, en 1793, à l'insurrection du fédéralisme
3° D'avoir recommandé au prône, pendant les mois de septembre et d'octobre 1793, le pape et les évêques, le roi, la reine et la famille royale. Elles faisaient remarquer en outre que Bellœil n'avait pu obtenir nulle part un certificat de civisme. La seconde se terminait ainsi « C'est un « scélérat et un infâme qui cache les plus mauvaises intentions sous le « masque trompeur du patriotisme. Les bons républicains espèrent que le <c pays sera enfin purgé de cette peste dangereuse sous tous les rapports.» » Que valaient ces dénonciations? Sauf sur un point, Bellœil était justifié d'avance, soit par les décisions antérieures des tribunaux, soit par l'imprécision des accusations. Mais, avait-il réellement recommandé aux prônes le pape, les évêques, le roi, la reine et la famille royale? Quand on se rappelle les antécédents de Bellœil, le fait ne parait pas vraisemblable. Etait-il vrai néanmoins ? Les uns dirent oui, les autres non. Il est donc impossible de résoudre la question d'une manière certaine. Théoriquement, l'attestation de cent témoins qui ont entendu une parole ne peut être infirmée par le témoignage de cent autres qui ne l'ont pas ouïe, mais pratiquement, il est inadmissible qu'un fait d'une importance capi-
tale ait pu échapper à un aussi grand nombre de personnes. Il est juste de remarquer, en outre, que si les témoins furent d'accord pour affirmer le fait, ils se contredirent singulièrement quand on leur demanda de lui assigner une date. Ce défaut de concordance dans les témoignages en diminue notablement la valeur.
Il faut croire que ce détail fut jugé sans importance; car, à la suite d'une information sommaire, un nouveau mandat d'arrêt fut décerné contre le curé de Colleville le icr brumaire an n (22 octobre 1793). Quatre hommes furent chargés de le garder chez lui pendant huit jours, parce qu'il était alors malade; passé ce délai, il devait être conduit dans les prisons de la République. Le juge de paix de Trévières était chargé, en même temps, de mettre les scellés sur ses papiers, meubles et effets. Le coup si dur qu'il fût pour Bellœil ne l'abattit pas trop tout d'abord soit qu'il se sentit innocent du fait dont on l'accusait, soit qu'il eût confiance dans la protection de ses amis, alors tout puissants. Il envoya aussitôt au Comité de surveillance de Bayeux un mémoire pour se disculper et réclamer en même temps la protection des frères et amis qu'il savait lui être favorables. Biet, l'ancien curé de la Madeleine et Savary, cordonnier à Bayeux, membres du comité de surveillance de cette ville convoquent, pour le 7 frimaire an 11 (27 novembre 1793), la municipalité de Colleville, dans l'église paroissiale, pour y entendre ses plaintes contre Bellœil. La municipalité, qui n'avait qu'une médiocre confiance dans les commissaires du comité, se garde bien de s'y rendre. Bellœil met bien vite à profit cette négligence ou plutôt cette résistance de ses adversaires. Coup sur coup, il adresse au comité, le 21, puis le 29 frimaire, deux nouveaux mémoires. Il représente que ses dénonciateurs sont indignes de toute confiance, puisqu'ils n'osent signer leurs accusations que sa municipalité, en refusant d'être confrontée avec lui montre d'une manière évidente qu'elle craint la manifestation de la vérité et la découverte des lâches intrigues auxquelles elle se livre pour lui susciter des ennemis et des accusateurs. Le prisonnier réclamait de plus et avec insistance sa mise en liberté provisoire pour le rétablissement de sa santé, gravement compromise par la persécution incessante qu'il subissait depuis longtemps. Le 6 nivôse (26 décembre), Détour, qui avait remplacé comme maire de Colleville, M. de Marguerye, et Gilles Viel, procureur de la commune, se présentent devant le Comité de Bayeux, sur un ordre particulièrement impératif qui leur avait été adressé. Ils s'excusent de ne pas s'être présentés à l'éj;lise le 7 frimaire précédent, parce qu'ils n'avaient point
entendu l'appel de la cloche. Le comité ne fut pas dupe de cette explication il se contenta, ne pouvant faire plus, d'admonester sévèrement les deux patients avant de les renvoyer. Mais l'accusation qui pesait sur Bellœil était trop grave et trop précise pour qu'on pût le remettre en liberté sans jugement. Son affaire fut donc renvoyée au juge de paix de Trévières, Pierre Sansrefus, à qui régulièrement en appartenait l'instruction. Mais auprès de ce magistrat, Bellœil n'avait pas à chercher de bienveillance. Le plus qu'il pouvait attendre de lui, c'était de l'impartialité. Un grand nombre de témoins furent assignés et comparurent devant le juge de Trévières, à Formigny, chef lieu de la seconde section du canton. Tous attestèrent la vérité de l'un ou l'autre des faits mentionnés dans les deux dénonciations de la mi-octobre 1793. Presque tous déclarèrent qu'ils avaient entendu leur curé recommander aux prières du prône le pape, les évèques, les pasteurs de l'Eglise, le roi la reine la famille royale et les princes chrétiens. Toutefois, la plupart reconnurent que s'il avait nommé plusieurs fois le pape et les évêques, il n'avait parlé du roi et de la reine qu'une seule fois, dans le mois de septembre disaient les uns dans le mois d'octobre, prétendaient les autres. Plusieurs volontaires du régiment de Paris, cantonnés à Colleville avaient entendu la recommandation incriminée le dimanche qui avait précédé la Toussaint c'est-à-dire quinze jours après que le fait avait été dénoncé au commissaire du canton ils ajoutaient même qu'ayant fait au curé des reproches à ce sujet, il avait dédaigneusement haussé les épaules. Les habitants de Colleville, eux, ne l'avaient point entendue ce dimanche-là.
De son côté, Bellœil présenta au juge une déclaration contraire aux témoignages accusateurs. Cette pièce était signée de quatre-vingt-trois habitants de Colleville et son rédacteur faisait observer à la fin que beaucoup d'autres personnes l'auraient signée si elles n'avaient été arrêtées par la crainte de la municipalité ou le désir de ne pas lui déplaire. Le rôle du juge de paix était de faire l'instruction des faits délictueux ou criminels qui lui étaient dénoncés. Aprèsavoir recueilli les témoignages, il envoya le curé devant le tribunal du district. Le tribunal de Bayeux ne pouvait juger une affaire intéressant la sûreté générale de l'Etat, ces sortes d'affaires étant réservées au tribunal révolutionnaire de Paris, mais il pouvait compléter son instruction et c'est ce qu'il fit sans retard. Le 26 pluviôse an n (14 février 1794), Bellœil subit à Bayeux un long interrogatoire. Le procès-verbal qui en fut dressé ne contient pas moins de cinquante grandes pages. La malveillance du magistrat y apparaît
d'une manière évidente. Bellœil n'était certainement pas un personnage bien intéressant, mais c'était un accusé et il avait droit à la justice. Les questions puériles, ridicules, captieuses, se succèdent sans qu'apparaisse nulle part le souci de connaître la vérité on est écœuré de voir un représentant de la justice recourir à de pareils procédés vis-à-vis d'un prévenu quel qu'il fût. Tout l'effort de l'accusation porte sur les prétendus actes contre-révolutionnaires de Bellœil sa prétention de lire le mandement de Cheylus, malgré la défense faite parle procureur de la commune, le colportage de la lettre épiscopale chez les curés du canton, dans le but d'obtenir leur adhésion à un écrit qui prêchait la rébellion aux lois et le mépris de l'assemblée nationale la participation à l'insurrection fédéraliste et surtout la recommandation au prône, du roi, de la reine et de la famille royale. Bellœil se défend de son mieux en opposant à ces accusations ses opinions et ses actes constamment républicains. Il rappelle qu'il a été un des premiers à prêter le serment constitutionnel et à faire chanter le Domine saham fac rempublicam. Il affirme que loin d'applaudir au fédéralisme, il s'est opposé de toutes ses forces à la scission du parti républicain, qu'il a détourné notamment Chaix d'Est-Ange de cette entreprise. Il nie de la manière la plus catégorique tous les propos et faits contre-révolutionnaires qui lui sont attribués et particulièrement la recommandation du roi et de la reine aux prières du prône il fait remarquer qu'il a pour lui tous les républicains de la Société populaire de Colleville et il présente en effet un certificat de cette société attestant que Bellœil, actuellement détenu dans les prisons du district de Bayeux, est un vrai républicain, dont le patriotisme ne s'est jamais démenti qu'il a toujours été généreux pour les pauvres; qu'il a pris constamment leur parti contre une municipalité notoirement aristocrate et oppressive; que cette municipalité a toujours été, au contraire, incivique et fanatique, assistant assidûment à la messe d'un prêtre réfractaire et refusant d'aller à celle des prêtres constitutionnels qu'elle a même fait en grande pompe, avec ce réfractaire, la procession de Saint Marc, etc. La défense du curé de Colleville, si on tient compte des idées et des lois de l'époque, n'était pas sans valeur elle eût satisfait un juge moins prévenu et moins vindicatif. Les détenteurs de la puissance publique se sont toujours crus dispensés d'être justes envers un ennemi politique. Bellœil, s'il l'ignorait, en fut bientôt convaincu. Le 21 ventôse an 11 (11 mars 1794), le tribunal de Bayeux, vu l'interrogatoire de Belloeil, le déféra au tribunal révolutionnaire de Paris, et de peur qu'on eùt oublié quelque détail à la charge
du prévenu, il envoya, le 23, toutes les pièces du procès à la municipalité de Colleville, pour que celle-ci pût les compléter. Et en effet, du 27 ̃ventôse au 2 floréal, le maire et le procureur de la commune firent une nouvelle enquête sur ou plutôt contre le curé recueillant soigneusement tout ce qu'ils purent de témoignages hostiles à l'accusé. Ils terminèrent leur procès-verbal en déclarant « faux et négatifs? les témoins qui avaient « affirmé l'innocence de Bellœil. Il était constant déclaraient-ils « qu'à plusieurs reprises, le curé de Colleville avait recommandé aux « prières des fidèles le roi, la reine et la famille royale, etc. » Ce procès-verbal fut signé du maire Détour et de l'agent national provisoire Gilles Viel, il porte la date du 22 floréal an Il (11 avril 1794). Le 28 floréal, le directoire de Bayeux adressa le dossier de Bellœil, ainsi complété à l'accusateur public près le tribunal révolutionnaire de Paris, Fouquier-Tinville. L'accusé fut en même temps dirigé sur la capitale comme prévenu de propos séditieux et contraires à la sûreté générale. A son arrivée, il fut enfermé à la Conciergerie. Son affaire ne traîna pas. Dès le 3 prairial an 11 (22 mai 1794) il était interrogé en présence de Fouquier-Tinville, accusateur public, par le juge Dobsen qui lui fit seulement quatre questions ainsi consignées au procès-verbal
S'il n'a pas présenté à signer à plusieurs citoyens un écrit contraire aux principes de la Révolution?
Qu il a présenté à la signature de plusieurs prêtres une réponse négative à une lettre écrite par le ci-devant évêque de Bayeux aux curés de son doyenné.
S'il n'a pas contrairement à la loi et à différentes époques .recommandé au prône le pape, les évêques, le roi, la reine et la famille royale? Non quant au pape et aux évêques, il a pu les nommer quelquefois. Si, dans différentes circonstances, depuis la Révolution, il n'a pas, par sa conduite et ses propos, employé tous les moyens possibles de porter atteinte à la liberté, à l'égalité et à l'unité?
– Non.
– S'il a fait choix d'un défenseur ?
Non.
Sur quoi, le citoyen La Fleuterie fut désigné d'office.
Signatures Bellœil; Dobsen Josse, greffier.
Le 18 prairial (6 juin), les citations furent envoyées aux témoins dans cette affaire pour comparaître le 21 messidor.
Deux jours après, le commissaire national près le district de Bayeux ren-
voie à Fouquier-Tinvillel'assignation du maire de Colleville,qui est décédé. Le réquisitoire de Fouquier porte la date du 18 messidor an n. Il expose que « Bellœil est un de ces intrigants fanatiques qui ont cherché à égarer « le peuple par le prestige de la superstition pour le porter à des soulè« vements contre-révolutionnaires. C'est dans ce dessein perfide et crimi« nel qu'on a vu Bellœil, dès le commencement de la Révolution heur« ter de front les premières lois constitutionnelles de la liberté et porter « la plus vive atteinte à la représentation nationale en portant chez tous « prêtres et curés des communes circonvoisines une protestation fana« tique contre les décrets de l'Assemblée nationale.
« C'est encore par suite de ce système de contre-révolution qu'on l'a « vu constamment se refuser à payer ses contributions patriotiques et « que le 26 décembre 1790, au mépris des défenses qui lui avaient été « faites, on l'a vu faire tous ses efforts pour donner de la publicité à un « mandement émané de Cheylus, ci-devant évêque de Bayeux. « On remarque encore la conduite de Bellœil à l'époque de l'insurrec« tion du Calvados. on l'a vu alors entretenir des intelligences avec les « députes fédéralistes.
« Enfin, ce prêtre fanatique a même, dans le courant du mois d'octobre « dernier, provoqué le rétablissement de la tyrannie, en se permettant, « au mépris des lois, de recommander au prône le pape, l'évèque, le roi, « la reine, la famille royale et tous les ci-devant privilégiés. etc. » Bellœil comparut devant le tribunal le 21 messidor. Dumas présida l'audience les juges furent Charles Lamy, Charles Bravet et FrançoisLouis-Marin Laporte. Grebeauval, substitut, lut le réquisitoire de Fouquier-Tinville.
Il y avait, en plus, six jurés de jugement.
La fournée comprenait 13 accusés. Un seul témoin fut entendu sur les faits reprochés à Bellœil. Ce fut Jean Bidel ex-curé constitutionnel de Cricqueville-en-Bessin, qui fit, aprèsles formalités d'usage, sa déposition. Fut-il un défenseur du prêtre qui, comme lui, avait quitté le giron de l'Eglise pour se faire l'apôtre de la Révolution ? Montra-t-il, au contraire, à l'égard du vaincu, la sévérité des confrères qui, en 1792, avaient si cruellement jugé le curé de Colleville, II est impossible de le savoir, puisque sa déposition ne figure pas dans le dossier du condamné. Les deux hypothèses sont aussi plausibles l'une que l'autre. Cependant si on juge du caractère de Bidel par les écrits qu'il a publiés au cours de la Révolution, on est incliné, par ce criterium malheureusement bien incer-
tain à penser que le curé de Cricqueville dut être l'avocat de Bellœil plutôt que son accusateur. Il est peu probable, du reste, que son témoignage ait influé sur la décision du jury. Si indigne qu'il se fût montré de son caractère, Bellœil était prêtre, et un prêtre conduit devant le tribunal révolutionnaire, ne pouvait échapper au couteau de la guillotine. Après des débats qui furent très courts, la question posée aux jurés fut celle-ci « Les accusés sont-ils convaincus de s'être déclarés ennemis du « peuple, en provoquant, par des discours et des écrits l'avilissement de « la représentation nationale, le rétablissement de la royauté, la résistance « aux autorités constituées, etc. ? »
La réponse fut affirmative pour douze des accusés, au nombre desquels était le curé constitutionnel de Colleville.
Le jugement était rédigé d'avance. Le président Dumas en donna aussitôt la lecture. Voici ce qui concernait Bellœil
« Vu l'acte d'accusation portée contre François Bellœil par Fouquier, « Vu la déclaration du jury portant que l'accusé est convaincu de s'être « montré l'ennemi du peuple, etc. le condamne à la peine de mort. « déclare ses biens acquis à la République. ordonne qu'à la requête de « l'accusateur public, le présent jugement sera exécuté dans les vingt« quatre heures sur la place publique de la ci-devant Barrière du Trône « qu'il sera publié et affiché dans toute l'étendue de la République une et « indivisible, etc. Le jugement reçut le jour même son accomplissement. Il paraît que les deux maires de Colleville, qui soutinrent l'un après l'autre, contre Bellœil, la lutte dramatique dont on vient de suivre les principaux épisodes, succombèrent eux-mêmes aux angoisses, aux chagrins, aux fatigues et aux avanies que leur occasionna cette malheureuse affaire, le premier, au cours de l'année 1793, et le second comme on l'a vu, quelques jours seulement avant la condamnation du curé. Il est au moins certain que cette misérable querelle empoisonna leur vie si elle ne l'abrégea pas. Bellœil, par sa mort tragique, paya, lui aussi, bien cher ses torts réels mais non impardonnables. La satisfaction de ses ennemis fut-elle de bien longue durée? Quand le calme fut revenu dans le pays un moment enfiévré par l'ardeur de la bataille quand les consciences ne furent plus aveuglées par la haine et la colère les persécuteurs du curé ceux du moins qui lui survécurent expièrent certainement la rigueur et peut-être l'iniquité de leur vengeance par de douloureux et implacables remords.
•
Vf*»
UNE
BIOGRAPHIE MANUSCRITE
DES
r T~ ïhv~rv
ÉVÊQUES DE BAIEUX
Il m'a été communiqué, ces temps derniers, par un de nos compatriotes (i), une biographie manuscrite inédite des évêques de Bayeux que je n'ai pas lue sans intérêt, où se trouvent des détails et versions inédits, des notes historiques originales et qui m'a semblé digne de vous être signalée.
Ce petit manuscrit incomplet, primitivement relié mais arraché de sa reliure, haut de 15 centimètres et demi et large de 12, commence seulement à la page 45, fin de l'épiscopat de Leudoald, pour finir à la page 314, en plein récit de l'incendie, en 1687, de l'église des Cordeliers. Le folio 507-8 est mutilé dans sa partie inférieure le fol. 309-10 est disparu. Le manuscrit semble avoir été composé au moins de 8 cahiers, de to pages chacun et avoir été poursuivi jusqu'aux dernières années de l'évêque de Luynes (1729-1753).
L'écriture, du xvme siècle, correspond bien à la date que l'auteur donne à son manuscrit, dans le cours de la page ^11. « La tour des moneaux qui était aussi couverte de plomb [comme] elle est encore aujourd'hui, 1750. » Cet auteur, auquel l'orthographe est inconnue, soit qu'il écrive du français, soit qu'il écrive du latin, doit être un bayeusain un bénéficier peu content de sa portion dans la vigne du Seigneur. A la page 374, il se livre à toute une déploration, sur la façon lamentable dont sont distribués bénéfices, prébendes et dignités. « Arnauld d'Ossat ayant promis au Chapitre de la ville de ne recevoir personne pour occuper les prébendes et dignitez de la Cathédralle quil ne fût natif de la ville ou des environs, ce qui ne se pratique plus, puisqu'on fait venir des païs étrangers des gens (t) M. Thouvenot, commissaire de police, depuis à Saumur auquel ce manuscrit avait été donné par feue M»' Morel, dont le mari avait dû le trouver dans les archives des Augustins, anciens habitants de sa maison.
qui ont plus de b:en qu'il ne leur en faut pour vivre et estre à leur aise, tandis que des pauvres prestres meurent pour ainsy dire de fain nescepas vne chose bien condannable? et en ce temps fatal jl suffit destre de la ville pour estre exclu de ces dignitez et les plus habille gens de la pro.vince sens sonts allez et ont quitté Bayeux ou jl nauoient pas de quoy vivre pour en chercher ailleurs et dans ce temps on laisset aller des habille gens pour en prendre dautres quon a jamais veu et qui sont des ânes coela est criant. 0 que si messire Arnauld d'Ossat eust vescu, il les eut plutost gagé à ses frais pour les tenir dans son diocesse qu'il est à souheter que Dieu jnspire à notre prelast daprésent de ne permettre de prendre d'autres personnes que du diocèse pour remplir les fonctions ecclésiastiques dans y celui diocesse plustost que daler chercher des gens jnconnus. »
Voilà l'évêque de Luynes bien accommodé par ce mécontent qu' termine sa diatribe, en se mettant lui-même en cause de la façon la plus grotesque, 150 ans avant d'écrire sa compilation. Tout le clergé et les habitant de Bayeux fondirent en larmes lorsquil aprirent la mort dud. pasteur, et moy, lorsceque jy pense, la plume me tombe des mains et si Dieu ne m'assistoit je mourois de chagrain de me voir privé d'un sy bon père ».
Au demeurant, il témoigne de beaucoup de déférence pour les évêques passés, c'est-à-dire ayant existé dans un temps où la vertu fesoit leclat et la gloire des évêques qui tiroient leur gloire du mérite et non pas de labondance des biens qui font auiourd'huy la gloire et léclat des euesque de Bayeux ». Pour lui, tous les prélats auraient fait de grandes choses, s'ils n'eussent été prévenus par la mort. Ne trouve-t-il rien dans leur vie? Il déclare, tantôt qu'il est juste de croire que cestoit un prélast digne de remplir une dignité aussi relevée tantôt que « les méritte dûs à sa grande naissance luy donnèrent tant d'estime dans la cour quil fut nommé pour estre euesque » – tantôt qu'étant d'une qualité qui le rendoit un des premiers du royaume, il ne fit rien que de grand. Pour d'autres, il écrit que « la longeur du temps a affacé les nobles actions de ce grand evesque », que les troubles du pays ont empêché de recueillir des détails sur leur épiscopat. C'est un bénisseur timide.
Dans la biographie proprement dite, nous trouvons quelques constatations intéressantes
Ainsi 1° la sépulture de Gui faite « entre les deux portes par lesquelles
on va à l'autel, au pied du candélabre de cuivre doré qui est à présent au milieu du chœur ».
2° La fondation au chœur de douze heuriers pour aider à faire l'office, avec deux chapiers qui doivent résidence actuelle, fondation due à Odo de Lorris.
3° Le sacre, par G. de Trye, devenu arch. de Rheims, de Philippe de Valois et de Jeanne, sa femme, le jour de la Trinité, 1328.
4° L'installation, par Pierre de Lévis, des religieux Billettes, qui occupèrent le sol et les bâtiments du Collège actuel jusqu'en 1633. 5° Le décès de G. de Beaujeu, causé « pour avoir mangé par exez des huistre en escalle parcequil les aimet beaucoup. 11 mourut ayant mis dans sa bouche vne médaille de la Sainte-Vierge, implorant avec instance son intercession ».
6° Les expéditions de Robert des Ablèges en 1209, contre les Albigeois avec les milices de son diocèse qu'il conduit en 1230, en Palestine, avec des troupes levées par lui son assistance aux funérailles de PhilippeAuguste.
7°La fondation du Collège de Beauvais, rue des Carmes, à Paris, parMilon deDormans, sépulturé, en 1387, dans le chœur de la chapelle, avec son frère, sous un tombeau de marbre, recouvert de deux effigies d'êvêque en cuivre (M. de Farcy nous fit jadis une lecture sur ce sujet) celle de celui de M' Gervais, en i37o, rue du Foin, aussi à Paris, par un chanoine de ce nom, où les étudiants de Bayeux, Vire et Thorigny étaient admis sans payer de frais ni logis.
8° L'entrée de Charles VIII à Bayeux, retour de Bretagne, en novembre 1487. L'évêque et le clergé l'allèrent recevoir avec pompe à la porte Saint-André où l'évêque Charles de Neufchâtel le harangua. Le roi lui fit gracieux accueil, ainsi qu'au Chapitre et à tout le clergé et les exempta de toutes sortes de taxes et d'impôts pour l'année suivante (1). 9° La requête au Chapitre du cardinal de Prye « creignant le tumulte de cette grande jnfluence de peuple. que la porte de la chapelle Saint Pierre (qui) va a levesché fust debouchée, ce que le Chapitre accorda sans conséquence à l'église à charge et condition de la faire reboucher dès le lendemain », ce qui ne fut pas. exécuté.
(1) Les comptes de J. Boutin, fabricier, de l'an 1486-87, portent « Pour l'oblation faicte par le Hoy, nostre sire, vng escu dor au soleil dor Sou chapellain eut a s. 6 d. pour en bailler le retour et lacolite en eult v s. de gratia speciali, ainsy demeure qui vient cy en recepte, xxx s. (Fonds ecclésiastique de Bayeux. Manuscrit n' ai 4).
que
to° L'indication de troubles qui firent s'éloigner l'évêque Louis de Canossa, pieux cependant, charitable et visitant son diocèse. « On dit (1522) qu'il quitta son évèché pour le mécontentement qu'il reçut de quelques garnements et bourgeois de la ville qui offensèrent les siens et desquels toutefois la justice fut si grande que sans quil intercédât pour eux auprès des juges, ils auraient été tous punis corporellement, lesquels cependant furent détenus longtemps dans les prisons de Rouen ». « Le Chapitre lui permit de faire mettre la porte qui est au bout des deux cours contre l'église Cathédralle, afin de rendre plus propre son évêché, à charge de souffrir le passage pour faire la procession au dehors et autour de l'église, ainsi que le passage des matériaux pour trauaillier à l'église ». ii° Les excès des Huguenots en 1562 la fuite de l'évêque d'Humières, préparée par Dubosq de Commes son embarquement pour la Picardie, où il serait arrivé en 6 heures les cruautés exercées « car n'étant pas toujours en humeur de massacrer les prestre, lorsquil rencontroient quelque ecclésiastique il en fesoient leurs joyes et le tiroient comme au blanc à coup de pistolet et de mousquet. Il coupés aux vns les née, aux autres les oreille, jl en enfouissoient dautres juscequau col pour seruir de but a leur boulle, dautres quil enfouissoient tous viuant et les faisant ainsy mourir et les autres dont jl coupés le nez et la teste et en jouient au quille dans vn jardin appelé anciennement de Blasgny, situé entre le chateau de Bayeux et 1 église Saint Nicolas, à présent Saint Sauueur, led. jardin appartenant au sieur de Tourslaville. un chanoine qui sétoit mis de leur costé. connu des principaux. Mongomery et Colombières qui conserva la Cathédrale en leur fesant mettre leurs chevaux dans les chapelles. la mort de d'Humières, le 6 décembre 1571, dont le corps reposa trois semaines dans la chapelle Saint Yves, qui est présentement le lieu où l'on fond les cloches et fut enterré le 3 1 décembre seulement, après avoir été porté processionnellement par la ville. 12° Les travaux de d'Angennes en sa chapelle et les tableaux qu'il y met. « Ce fut ausy luy qui fits faire le pulpitre qui étoit encore dans la Cathédrale en 161 8, que messire François de Nesmond fits abatre dautant que sétoit la retire des personnes pour causer pendant loffice diuin, ce qui sans doutte a beaucoup contribué à la gloire de Dieu, quoy que ce fut vn ouurage très beau et bien fait parcequil étoit en richy des figure de notre religion ce qui étoit admirable à voir ».
1 30 La prise de possession d'Edouard Molé où «les cérémonies ordinaires de l'entrée ne furent pas obseruez selon les règles dautant que
cetoit vn homme vn peut contrefait, bossu par deuant et par derrière, lequel aprenant quon deuoit faire tant de cérémonie à son arriuée demanda en grâce à Messieurs du Chapitre de ne faire que les essentielle, jl étoit au reste très bien fait d'esprit ».
Ce bossu intenta un procès à ses chanoines, pour les contraindre à s'agenouiller « à la fin de l'office pour recevoir sa bénédiction », procès continué par son successeur Servien, qui le gagna, « de sorte que les éuêque, soit au cœur ou dans la nef, donnent hautement la bénédiction et tout le clergé se met agenoux pour la receuoir ».
140 L'entrée de François Servien, introduit au prieuré de Saint Vigor, à 6 heures du soir, par quatre dignités et quatre chanoines, jusqu'au prieDieu de l'église, « où les religieux l'accompagnèrent avec la croix et la banière et tous les autres appareils ». Le lendemain, 24 juin 1655, quatre dignités « l'ayant salué en sa chambre, l'accompagnèrent à l'église, où il fits sa prière » il échangea ses souliers contre des bottines épiscopales, et fut par ces dignités revêtu de ses ornements épiscopaux, dans une chapelle du côté droit, et assis dans une chaire de marbre y placée « derrière le mur du cœur du costé du midy ». Pendant que l'évêque s'avançait à cheval « M" Grégoire Noël, de Saint Vigor, répandait de la paille par où le sieur évèque passoit ».
« Messire François Servien fut ainsy conduit jusqu'en la chapelle Saint Etienne qui servait en ce temps de paroisse à Saint Sauveur laquel ne subsiste plus, la paroisse faisant maintenant le seruice diuin dans l'église Saint Nicolas des Courtils, et les chanoines s'en allèrent en leur église Cathédralle le laissant dans lad. chapelle où pendant ce temps le curé de Saint Sauveur, nommé M' Louis Desprez et les ecclésiastiques de lad. église le menèrent dans le chœur à une chère préparez pour ce sujet où le sieur curé luy laua les pieds selon les statue du Chapitre de Bayeux et eu le plat et léguière dargeant. et il fut après reuestu dautre habit pontificaux pour estre conduit dans la Cathédralle ou led. curé auec ses choriste la compagnèrent avec leur croix et bannière, chantant le répons. juscequa la grande porte de l'église où 4 dignitez l'attendirent pour faire serment de fidélité ».
Seruien auoit « le dessain de faire vne autre église (Saint Exupère) plus belle et plus grande, ayant déjà acheté pour ce sujet l'herbage et le jardin d'un certain homme nommé Pitet, et d'y faire 12 places pour 12 prêtres qui y feraient tous les jours l'office comme à la Cathédralle et de la mettre en collégialle »
¥ ♦
Le manuscrit, sous l'épiscopat du cardinal Trivulce qui conduisit les troupes du Pape contre Bourbon allant assiéger Rome et qui fut légat vers François 1", contient ce récit assez habile du légendaire « voyage de Rome par maistre Jean Patye [prestrej chanoine de Cambremer en léglise Cathédralle de Bayeux [chantre à la chapelle du Roi, curé de Londinières au diocèse de Rouen, puis de Bomport-fursin au diocèse de Sens], 1537.
« Ce fut sous le pontificat d'Augustin de Triuoulce, éuèque de Bayeux quil ariua une chose très-remarquable que je ne croirois sy je ne lauois lue dans les archiues du Chapitre de Bayeux qui en parles comme dune chose certaine. Voicy en propres terme ce que jy ay lu et mis par écrit, ce qui est très véritable.
« Ce fut du temps d'Augustin de Triuoulce. que le Chapitre .fut déliuré d'une grande charge et embaras. ». Jean Patye, averti un an d'avance d'avoir à aller chanter à Rome l'épitre de la messe de minuit, « demeura .juscequau mois daoust, ne se mettant nullement en peine de partir », puis « feignant d'y aller sen ala à sa campagne passer le reste du temps juscequa la veille de Noël». « Led. chanoine de Cambremer sen ala dans sa chambre où il fit venir le diable et luy dist quil se donnet à luy et qui] lemploiroit insesamment pour veu quil le portasse à Rome .en pensée de femme, c'est à dire plus vitte que le vent, ce que le diable accepta. led. chanoine luy commanda de l'attendre au bas de léglise, précisément à 9 h de la nuit même de Noël après quil aurait entonné le Domine labia. ils arrivèrent lorsquon chantoit lintroite de la messe de minuit, le chanoine commanda au diable de l'atendre au bas de l'église après la consécration de la messe. l'épître chantée, il sen retourna à la sacristie pour mettre bas ses ornements et de la sen ala dans vn petit sallon qui étoit proche dicelle ou il se reposa vn moment deuant bon feu. Leuesque de Bayeux, Augustin de Triuoulce étoit pour lors à Rome lequel aprenant quil y auoit vn des chanoines de Bayeux aud. sallon sy transporta. Led. chanoine fut bien aise de le voir et même auoit prié auparauant que de chanter lad. épître quon luy fisent voir tout présentement et quil auoit extrêmmemant affaire à luy ce quon fits auec beaucoup de diligence. Ils machinoient ensemble de quel manière il pouroient déliurer le Chapitre d'une si grande charge et de quel moyen il pouroient se seruir pour exécuter vne sy grande entreprise. Led. éuêque cependant ne voulut point quon fisse cœla par force, ny qui parust auoir par à cette
affaire, étant nonce du pape et très-bien venu en cour de Rome, mais led. chanoine luy persuada sy fort quil seroit très auantageux à l'église de Bayeux de la déliurer dune telle charge et quil externiseroient leur nons sy jl venoient à bout dune telle entreprise, et pour cet effet led. euêque et led. Patye furent à la sacristie ou ils demandirent à 3 fabriciers de leur montrer par quel titre le Chapitre étoit obligé. et leur dit quil auoit vne enuie toute extraordinaire den sauoir la raison. Les fabriciers connaissant particulièrement leuêque ne firent aucune difficulté sur ce quil leur demandèrent et en peut de temps luy mirent entre les mains ce papier qui les obligoit. et furent tous ensemble dans led. sallon oour y lire la pièce décriture et pour y parler avec plus de liberté, laquel contenoit à peu près ce qui suit comme le raporta led. Patye.
« Bayeux étant vne des plus antienne ville de la France qui ayant receu la foy de leuangille par la prédication et miracle de saint Exupère, son premier éuêque, natif de Rome et enuoyé par saint Clément, successeur de saint Pierre, n'a pas cependant tous jours esté fidelle à Dieu et na pas toujour eu le respect quel deuoit auoir pour tous ces successeurs, car elle a été assez ingratte et barbare que de mettre à mort vn de ces éuêque nommé Valfridus, lan 858, et à cause de ce crime abominable nous, Nicolas, tenant pour lors le Saint-Siège, quoique jndigne ayant appris que le Chapitre de Bayeux auoit conspiré et machiné la mort dudit éuêque Valfridus et quil en étoit la seule cause, auons ordonné que dans tous les siècles à venir, le Chapitre seroit obligé denuoyer dan en an, vn chanoine dy celuy à la ville de Rome, lieu du Saint-Siège, pour y faire réparation dhonneur à Dieu et à la sainte église dauoir trempé leurs mains dans le sang de leur éuêque et pour y demander pardon au nom de tout le Chapitre de Bayeux et que pour faire leurs hommages ledit chanoine sera obligé de chanter lépitre de la haute messe de minuit, la corde au col et les pieds nuds, dans notre pontifical à Rome ordonnons de plus que tous les chanoines dudit chapitre seront obligés de se coucher la face contre terre lors ce quon chanteroit ladite épitre dans leur cathédralle voulons et prétendons que coela soit exécuté dans toute la forme et teneur autrement lesd. chanoine seront obligé de payer au Saint-Siège la somme de 50000 liures et de notre plain pouvoir dans léglise de Dieu je les déclare suspens de toutes fonctions ecclésiastiques jusceque quil ayent payé lad. somme dargent, fait aujourd'huy le 7 de mars 859 et signé aud. chapitre le 13 de juin de la même année. Signé ledit Nicolas 1 pape et plus bas 4 cardinaux du Saint Siège. Fait et passé à la ville de Rome dans le palais du Saint-Siège
.lequel papier étant achevé de lire par led. évêque led. chanoine entendit que la haute messe de minuit étoit au sacrement et quil étoit temps de sen retourner .il arracha dentre lais mains du sieur euêque la pièce de criture et la jeta dans le feu, laquelle fut brullée dans vn moment et sen courut incontinent au bas de léglise pour reprendre son postilon, .et il arriva .à Bayeux lorscequon finissoit laudes. en sorte quil ne fut que quatre heures à son voyage. le clergé .le voyant arriver à une telle heure croyait qu'il venoit de dormir, mais luy pour les en dépersuader fit assembler le chapitre au son de la cloche ordinaire après le seruice et leur raconta tout ce qui s'étoit passé « ce que le chapitre écrivit sur le champ comme il est dit cy deuant ». Il « fit lendemain vne procession généralle, propre jour Saint Etienne, auant la haute messe dans laquelle il chantèrent le Miserere mei Deus pour demander à Dieu pardon du péché de ce pauure chanoine de ce qu'il s'étoit fait porter à Rome de cette sorte .et le soir .le Chapitre fits assembler tout le clergé de Bayeux dans la Cathédrale où Ion fits une seconde procession généralle après laquelle on chanta le Te Deum en musique pour remercier Dieu de ce quil etoient dé chargé dune sy grande charge et sy infâme. » Dans une procession généralle, le jour des rois, 1538, Patye suivit le Saint Sacrement la corde au col et les pieds nuds pour demander pardon à Dieu de son péché. Trivulce fut ensuite prié par son Chapitre d'obtenir du pape la rémission de ce même péché, ce qu'il obtint, mais difficilement vers la fête de la Pentecôte. Patye mourut le 11 août 1540. Il ne faut pas être grand clerc en matière de chancellerie ecclésiastique ou de diplomatie antique pour voir que les actes ci-dessus sont de grossiers pastiches. Et il est permis de conjecturer, d'après le style du document pontifical qu'il est l'œuvre d'un notaire apostolique ou d'un vulgaire tabellion.
Notre bonhomme d'auteur n'est qu'un compilateur crédule et dénué de toute critique la preuve en ressort des extraits ci-dessus. Les suivants, concernant les événements historiques, ne feront que confirmer cette appréciation et son ignorance en ces matières.
La défaite des Sarrasins ou Arabes par Charles Martel est pour lui la défaite des Goths et des Wisigoths Il fait de saint Gerbold un Anglais que la femme du roi d'Angleterre, nouvelle Putiphar, fait précipiter dans la mer, une meule au cou, par les ordres de son époux. Hastings, à l'en croire, prit Rouen, puis Evreux, puis Bayeux (846), dont il aurait tué l'évêque Balfridus pour avoir enlevé les reliques des Saints. De la trans-
lation de ces reliques, il fait un récit des plus contradictoires, confondant personnages et localités.
Pour Thomas de Cantorbéry, il raconte qu' « vn satellite du roy croyant se rendre recommandable auprès de luy sy jl metoit à mort ce saint prelast sen va dans léglise armé comme vn boureau, accompagné dune troupe de soldast lesquel entrèrent dans léglise cherchant ce prelast pour le tuer [le roy] en fits vne grande pénitence et ordonna que tous ceux qui auoient trempé leurs mains dans le sang de cet jnocent fisent pénitence et amende honorable, quils feroient tous bastir chacun vne chapelle en leur maison ou allieurs laquelle il dédiroient à Dieu sous linvocation du même Saint-Thomas. » Et on écrivait cela à la porte de Vaubadon d'où partirent les 3 chevaliers qui occirent Thomas
A l'en croire, Philippe [Le Hardi], fils de saint Louis et son frère nommé Charles, trauaillèrent les cardinaux qui ne se pouuoient accorder à lélection dun pape, à finir une tel dissension leurs respects (?) ne furent pas inutiles, ils obligèrent les cardinaux à en choisir un sans être cardinal. Thibeau [Teobaldo de Visconti, né à Plaisance, devenu Grégoire X, 1 271, qui tint le XIVe Concile général à Lyon, où furent édictés les règlements du Conclave, 1274.]
Avant de parler de la Guerre de Cent Ans, il nous raconte le châtiment, sous le règne de Charles IV le Bel, de « Jourdain de Lisle (Lille) gentilshomme gasco [seigneur de Casaubon] qui sous ombre des nepueu du pape XII [Jean XXII, dont il avait épousé une nièce] qui étoit pour lors à Auignon et ayant obtenu graces de dix huit crime dont le moindre méritoit la mort [peine que le roi lui auait remise à la prière du seigneur pape], continuent en son désordre il fut enfin meme (mené) à Paris, espérant en son grand crédit, Dieu ne voulant pas souffrir dauantage, Charles metant bas tout respect pour son oncle, le fits pendre et étrangler à Paris (21 mai 1323).
Henri Martin (t. iv, p. 552) dit que ce neveu du pape pardonné, avait continué crime sur crime, violant les jeunes filles et le religieuses pillant les moutiers et les voyageurs, soudoyant force larrons et meurtriers et favorisant tous les brigands. Il osa même assommer, avec son propre bâton fleurdelysé, le sergent royal venu le citer en Parlement. De la guerre de Cent Ans, notre anonyme raconte très succinctement l'incursion du comte d'Alençon en Guienne pour forcer Edouard à en prêter hommage lige au roi Philippe VI l'envoi par Edouard d'une ambassade en Flandre et en Allemagne pour « se ganier les nations contre
Philippe» qu'il prétendait usurpateur de son trône; la démangeaison extrême des deux rois d'en venir aux mains; les français en bien plus grand nombre que les Anglais, mais le courage des derniers ne cédoit en aucune mani[è]re à la brauoure des premiers le siège de Tournai par Edouard la trêve d'un an intervenue par la médiation de Jeanne de Valois v. du comte de Hainaut, belle-mère d'Edouard et sœur de Philippe la descente d'Edouard en Normandie le sac de Caen, l'incursion en Picardie, la défaite de Crécy, où il fait tuer 30,000 français, et la prise de Calais, 1346 la descente des Anglais « en Normandie par la Hougue et Saint-Clément » la conquête de toute la Basse-Normandie où furent exercées « une infinité de cruautés qu'il place audacieusement en 1450; Bayeux rendue à leur domination, l'établissement d' « anglais pour gouverner les principales charges de la ville, comme Mathieu Golf (Goth) capitaine du château qui fits prendre la mitre la crosse et autres vasses précieux appartenant audit euêque qui les mis pour une plus grande assurance dans laCathédralle, pour raison que Zanon sétoit réduit à l'obéissance du roy dangletere. et quita son party et se retira de Bayeux et pris le party du roy de France Charles VII » « la ville de Bayeux batue pendant 14 jours par ledit Charles (qui étoit au pont de l'Arche) et preservez du pillages par Saint Regnobert ».
Son récit de la bataille de Formigny fait le pendant de celui du voyage du chanoine Patye. Ecoutez plutôt
« Le roy de France voulant entièrement chasser les Anglais de la Normandie sen vint pour cet effet ver Baveux auec une grosse armée et les surpris entièrement car il ne satendirent point à cette armée. Les Anglois à la première nouvelle que Charles VII roy de France saprochoit auec vne grande armée pour les combatres voulurent senfuir pour sembarquer à la Hogue par ou il auoit decendu afin de reganier en Engleterre mais jl furent atrapez par le roy de France à la campagne de Formigny où jl liura le combat dans lequel il furent deffets (70.000 hommes et 1.800 chevaux) sans quil en restât un seul pour porter la nouuelle en Engleterre. En mémoire de cette victoire le roy de France fits batir vne chapelle à Formigny au bas de la pleine ou Ion tient la foire Saint Martin située sur le chemin disygny à 3 lieux de Bayeux comme on le void encore à présent en l'honneur de Saint Louis lequel est de paint dans le tableau de lad. chapelle et à ses pieds on y void la deffaite entière dais englois en reconnoissance de ce bien fait le roy fit chanter le Te Deiun dans la Cathédralle de Bayeux ».
Après cela, la preuve est surabondamment faite du manque de critique historique de notre servile compilateur.
Jugez maintenant de sa crédulité, par ces dernières citations Page 132. Peste dans tout le monde Ce fut pendant le pontificat de [Pierre III] que le monde fut désolé par cette effroyable peste qui a été le plus grand fléau qui soit arriué depuis le déluge quelques autheurs disent quaprès que la contagion eu cessé les enfans nauoient communément que 20 ou 22 dants au lieu quil en auoient au parauant 32; ce fut en ce temps que la poudre à canon fut jnventée.
Page 196. Bénédictin mâle et femelle: Il y auoit dans le couuent des bénédictins dissoïre en Auvergne vn moine mâle et femelle qui vsoit de tous les deux sexe mais particulièremant de celuy de femme comme jl parut par sa grossesse.
Page 250. On dit qu'en 1567 à Constantinople on vit 3 soleils. Page 273. Naissance horible dun monstre. On dit quen lennée 1595 il nacquit à Bacquaras (Bacharach) ville dalemagne vn monstre ayant la partie supérieure dun homme et linférieure dun serpent, lequel en naissant étrangla son père et sa mère en mourut dépouuente.
Nous regrettons vivement de ne point savoir le nom de l'ecclésiastique bayeusain qui compila ce petit manuscrit. Nous pourrions peut-être alors décider si ce ne fut point à cause de sa personnalité, plutôt qu'à cause de la valeur de son œuvre, que ces feuilles d'écriture eurent les honneurs d'une reliure.
A la page 263, est le renseignement suivant, que nous transcrivons pour les numismates Le chapitre de Bayeux a le droit de faire batre monoye de cuiure à sauoir des doubles ou liard portant dun costé les armes dudi t chapitre qui sont vn aigle à deux teste et de lautre costé deux II. JI on t aussy droit de faire des pièces de 5 deniers portant leurs armes dun costé et de lautre vn cœur. Laquel monoye a esté faite la dernière fois en 1 589, laquelle auoit cour partoute cette viconté, même juscequa Caen, parcequil étoit fort peu de petite monoye. Le 2 de juin 1597 fut publié vne ordonnance de la part de MM. du chapitre par laquel on défendoit lad. monoye parce quon en fesoit de cuiure autrefois aux armes du chapitre [qui estoit vn chapeau dor au lieu de laigle à deux teste, ainsy quil est dans vn vieil roolle dans les archiues du chapitre scellé desd. armes.
LIVRE PELUT CHARTRIER
DES HÉRITAIGES ET REVENUES DU ROI
EN LA VICONTÉ DE BAYEUX
E. ANQUETIL
DOCUMENTS
1316
PAR
LE
£e ITtore |Jdut be iSageu*
II existe à la Bibliothèque de Bayeux, sous le n° 3 du catalogue, un manuscrit de 320 millim. sur 245, relié en bois, auquel sont inscrits les comptes de la viconté de Bayeux en lan 13 16, et transcrits, çà et là et à la fin, divers actes de 1305 à 1439, indiquant une utilisation postérieure des blancs laissés originairement sur ce registre.
Son écriture disparate parfois d'une page à l'autre, l'encre plus ou moins noire, ne permettent guère d'époquer sûrement certaines pages de cette compilation de 97 feuillets, réduits aujourd'hui à 94, par la disparition des fol. 14, 41 et 42.
Au 97, verso, nous trouvons reproduites les lignes initiales du manuscrit, dans la première des notes suivantes
« Cest le livre appellé le livre pelu contenant xiiij kahiers e iiijxx xvij feuillez, ou se commence les partiez des terrez e des rentez des fermes nostre sire le Roy e des autres chosez que il a en la visconté de Bayeux, enquises lan de grâce mil CGC xvj et en laffin m[émoire] pour compter au terme de la Saint Michiel, lan xlvj. Jehan de Virville, escuier, a vendu du commandement du baillj, à Robert de Cantelou, etc.» La seconde « Vecy le chartrierdes héritaiges et revenues appartenans au Roy, nostre sire, en la viconté de Baïeux, lequel chartrier soulloit estre nommé et appellé le livre pelu, pour ce que ou par avant quil fust relyé entre ces deux aes, il estoit couvert dune peau pelue est signée Desmaires. Et, d'autre part, au recto du folio 84, on lit
« Cy ensivent les noms des baillis de Caen e vicontes de Baïeux alors la descente faicte à Touque par feu le roy Henry Dangleterre, cui Dieu pardoint, laquelle descente fu ou mois daoust mil CCCC xvij. Baillis
Mons. Jehan Pophan chlr.
Mons. Guillaume Breton.
Mons. Jehan de Harpelay chlr.
Richart Warli, escuier.
Mons. Richart Harrington chlr.
Vicontes de Baïeux
Jehan Héroult, illec viconte, par lespace dun an ou environ. Jehan Burnel, par lespace de huit ans ou environ.
Pierre Bosquet, par lespace de neuf ans ou environ.
Nicolas Bradkyrk, dit Lespicier, par lespace de douze ans.
Ysart Le Sens, par lespace dun an.
Jehan Lemoine, par lespace de an e demy.
Depuis la reddition de Baïeux en lobéissance dit roy:
Gonsalle Darc, par lespace dun an.
Guillaume Rat, par lespace de.
Jacques Courtois, par lespace de trois ans.
Jehan Duplesseys, par lespasse. »
Jehan Duplesseys, ayant été viconte de 1462 à 1493, on voit que notre manuscrit renferme des pièces transcrites après 1462. Et cette conclusion est encore confirmée par la signature Desmaires, que j'ai signalée plus haut et qui me semble être celle de Jehan Desmaires, d'abord tabellion en la sergenterie de Cerisy, puis en celle de Briquessart, dont nous trouvons le nom dans les actes publiés jusqu'en 1463.
Le chartrier, dont nous nous occupons, énumère, par le détail les revenus royaux, soit en argent, soit en nature avec les services féodaux dans les sergenteries
1° Johan Olivier, comprenant les fermes de Rie (1) d'Arremanche (2), de Ver sus la Mer (3), de Crépon (4), de Trachie (5) et Loon (6). 2° de Tour, comprenant partie de la ferme d'Escures (7).
3° des Veiz, comprenant autre partie de la ferme d'Escures à Lestanville (8) et Grant Camp, à Oistrehan (9), à Anéeres(io), à Fonteneilles (11), la ferme de Longues (12).
4° de Raol de Courtelaiz, sur les Veiz comprenant les fermes de Cardonville (13), de Fonteney sus les Veys (14), d'Escremeville (15), y compris les parties de la terre Nicole Levesque à Formigny (16), jurée au roi, de la Cambe (17) avec ses appartenances à Grant Camp, de Ginnonfosse (18), d'Amanville (19J et de Veret (20).
(1) Rye, chef-lieu de canton du Calvados. (2, 3, 4) Arromanches, Ver, Crépon, communes de ce canton. (5) Tracy-Bocage, c. de Villers. (6) Loon, Saint-Louet? (7) Aujourd'hui hameau de Commes, c. de Ryes. (8) Commune réunie à Grandcamp, c. d'Isigny. (9) Etreham, c. de Trévières. (10) Asnières, c. d'Isigny. (11) Fontenailles, c. de Hyes. (12) C. de Ryes. (i3) C. d'Isigny. (1 4) Id. (i5) Ecrammevlile, c. de ïrévières. (16) C. de Trévicres. (17) C. d'Isigny (18) Geffosses, id. (19) Osmonvillc, id. (2o) C. de Trévières.
5° de Thomas Olivier, comprenant les fermes des Pertes (i) et de Colevile (2), y compris Houtevile (3), de Commes (4) et de Bouffey (5) et de Noevile (6).
6° de Thorigny (7) comprenant les fermes de Condey sur Vire (8) et Montberton (9), la terre de Thorigny (Saint-Laurent, N.-D. et St-Amand de Thorigny), les parties des rentes du Perron (io) de Buiville (11), de Danpierre (12), de la Vaquerie (13) de la verge de Rogier de Villers. de Placie (14), de Montausson (15), Guilleberville (16), les fermes de SaintQuentin Dèle (17), Champeaux (18). Semilly (19) avec la barre de Semilly (20), Saint-Pierre du Chastel de Semilly (21), y compris les rentes de la Meauffe (22), Digry (23).
7° de [Johan] Flambart, en celle de Briquessart (24), comprenant les fermes d'Arguenchy (25), Couvert (26), y compris Hommey (27), Bernières (28) Chooing (29), Condey-sur-Seulles (30), Briquessart et de Coisnières (51).
8" de Robert Flambart à Trévières (32), comprenant les fermes de Blaaigny (33), Courmarqueron(34), Ribercil (35), Saint-Cler (36), Marchié (37), Magnevile (38), Trévières, y compris ses appartenances à Fourmeigny. 9° de Distigny, comprenant la ferme de Moon (39).
Sont intercalées ensuite « les parties des rentes deuez au Roy nostre sire en la ville de Baïex, etc. Cette partie est datée de 1356.
10° de la banlieue de Baïex, comprenant les fermes du Brunvile (40), Dameigny (41,), y compris la jurée Colin de Saint-Souppleiz (42) et Gueron (43).
Ensuite, nouvelle intercalation des rentes royales à Baïex et de quelques actes de ses vicontes.
(1) Sainte-Honorine-des-Pertes, c. de Trévières. (2) Id. (3) Id. (4) C. de Ryes. (5) Hameau de Commes. (6) Neuville, c. de Trevières. (7) Dép" de la Manche. (8) Condey-sur-Vire, c. de Thorigny. (9) Montbertrand. c. de Bény-Bocage. (10) Canton de Thorigny. (11) Biéville, c. de Thorigny. (19) C. d'Aunay. (13) C. de Caumont. (14) C. de Thorigny. (.5) C.
(16) C. de Thorigny. (17) C. de Saint-Clair (Manche). (18) Campeaux, c. de Bény-Bocage. (19-20) C. de Saint-Lô (Manche). (ar) C. de Saint-Clair. (22) Id. (23) Fief à Cormolain, c. de Cauiiionl. (a4) Ancien fief à Livry, c. de Cauuiotit. (a5) Argaiichy, c. de Bayeux. (a6) C. de Balleroy. (27) C. de Saint-Jean-de-Daye (Manche). (a8) C. de Balleroy. (29) Chouain, id. (3o) Id. (3i) Ancien nom d'Anctoville, c de Caumont. (3a) Chef-lieu de canton. (33) Blagny, c. de Balleroy. (3/|) Courmarqucron,hameau de Littry, c. id. (35) Rubercy, c. de Trévières. (36) Saint-Cler, ch.-l. de canton (Manche). O7) Hameau de Littry. (38) Mandeville, c. de Trévières. (3g) C. de Saint-Clair. (4o) Brunville, village de Saint-Loup,c. de Bayeux. (4i) Village de Saii.tMartin-des-Entrées, id. (42) Saint-Suplix, village de Saint-Vigor-le-Grand, id. (43) Gueron, id.
Le manuscrit se termine, de la page 85 à la page 97, par une série d'analyses d'actes concernant les moulins royaux de la viconté, et de jurées sur les redevables du prince. La publication intégrale de ce manuscrit serait certes d'un assez vif intérêt, mais les faibles ressources de notre modeste Société ne nous le permettraient pas. Nous nous contenterons donc d'en donner quelques extraits qui nous ont paru se rapporter plus étroitement à l'histoire de notre chère cité ou de notre pays.
Ier EXTRAIT
(Fol. 12)
L'abbaye de Longues, à laquelle se rapporte notre premier extrait, fondée en 1168, par Hugues Wac (d'argent à deux faces de gueules surmontées de trois tourteaux de même), dont la famille enrichit nombre de monastères en France et en Angleterre, vit ses revenus diminuer lors de la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste. Beaudouin, fils de Hugues, ayant opté pour l'Angleterre, où étaient ses principales seigneuries, perdit ainsi, par forfaiture, toutes celles qu'il possédait en Normandie. Les terres appelées Ferme de Longues, dont jouissait l'abbaye, et dont parties lui avaient été à nouveau concédées par Saint Louis dans la charte suivante, furent en 1318 attribuées, en fieffermes, par le roi Philippele-Long, à la Sainte-Chapelle de Paris, qui, jusqu'en 1773, perçut une rente de 107 1. 16 s., rente successivement réduite à 30 1. et à 36 1. en 1388 et 1391. (Notice sur les biens de la Sainte-Chapelle en Normandie, par Léopold Delisle Mém. Ant. de Norm. t. xvn, p. 309).
« La ferme de Longues que tient labbé de Longues par Cvij 1. xvij s. de rente en fieu e en héritage, deu bail e par la lettre de Mons. S. Loiz, donc la copie sensuit « Ludovicus, Dei gratia, Francorum rex. Noverint universi, presentes pariter et futuri quod nos abbati e conventui Beate Marie de Longis, ad firmam perpetuam concessimus pro centum septem libris, sex solidis, turonensibus, nobis annuatim persolvendis, medietate
videlicet ad scacarium Pasche e alia medietate ad scaquarium Sancti Michaelis, in firma Baldoini dicti Vaci, apud Longuas, centum quatuor acras terre arabiles, sex acras et vnam virgatam pratorum, duas acras e dimidiam pasturagii, vndecim sextarios e vnum quarterium frumenti, vnum sextarium e vnam minam avene, vnum quarterium ordei, sexaginta duos solidos e vnum denarium, turonenses, censuales, tres capones, sexaginta quatuor gallinas, sexaginta ova, sexaginta panes, precariascarucarum et Jierciarum releveia rusticorum et simplicem justitiam eorumdem, salvo tamen jure in omnibus alieno et retento nobis spate placito cum pertinentibus ad placita spate, releviis feodorum lancee integrorum et partitorum forefacturis, gardis e jure patronatus, si quid nobis competat in firma predicta. Si autem, occasione prémissorum, inter dictum abbatem e conventum e homines tenentes de dicfo feodo, aliquam contingat oriri querelam volumus quod ad primas assisias seu placita nostra, sine dilacione e exonio, audiatur ac etiam terminetur, nec, pro predictis seu ratione predictorum, poterunt iidem abbas e coriventus aliquem coram aliquo judice ecclesiastico in causam trahere sed solummodo coram nobis vel nostris baillivis. E de predicta firma, ut dictum est, solvenda, dicti abbas e conventus quamdam culturam suam, abotantem muri abbatie sue, continentem septem acras, item aliam culturam suram, sitam inter granchiam suam e jardinum suum, coritinentém sex acras terre vel circiter, in contraplegium obligarunt nobis, vna cum dicta firma perpetuo remansurum, si ipsos vel eorum successores a contractu hoc contigeret resilire. Quod ut ratum e stabile permaneat in futurum presentes litteras sigilli nostri fecimus impressione muniri. Actum Parisius, anno Domini millesimo CC° quinquagesimo nono, mense novembris.
Les parties des demeignes de la dicte ferme
En Mont Quoniam, iiij acres q. val. vj sex. fr. à la mesure de la vile. En Cardonfosse, iij vg. q. val. vj b. de fr.
Entre deux Moustiers, iiij acres e d. vg. q. val. iiij sex. de fr.
En Bas Lermeriz, v vg. q. val. ij sex. e j qrt. de fr.
Sur le maneir Gyefrey de Longues, j acre q. vaut xxiiij b. de fr. En Haut Lermeril, xix vg. q. val. j mieu (i) e iij qrt. de fr.
En la Perruque, iiij acres val. vj. sex. iij qrt. de fr.
En la Petite Perruque, v vg. val. ij sex. j qrt. de fr.
En la deile Dessous le Hamel, ix vg. val. iiij sex. de fr.
(i) Mieu = mine.
Es Fauvacres, ix vg. val. iiij sex. ij b. de fr.
En Quatehoule, vij vg. val. iiij sex. j m. de fr.
En Puchot, iiij acres val. iiij sex. de fr.
En la Bruière, ix vg. val. iiij sex. de fr.
En la mare du Vigney de Longues, j acre e d. vg. vaut xviij b. de fr. Es Brugnètes, iij vg. val. xvij b. de fr.
En la Longue Raie, vij vg. vaut iij sex. viij b. de fr.
En Langlet, ix vg. val. xxviij b. de fr.
En la deile du Clos, vj acres val. iiij sex. j m. de fr.
Es Hautes Fossètes, iiij acres val. viij sex. de fr.
Es Basses Fossètes, v vg. val. xxvij b. de fr.
En Meuelenquay, vj vg. val. iiij sex. de fr.
En Petit Hou, iij acres val. demi muy e-iij qrt. de fr.
En la Deile Delarbre, xiiij vg. val. vj sex. e j qrt. de fr.
A. la Croix Guernon, vj vg. val. xxx b. de fr.
En fossei Fouquère, j acre vaut xix b. de fr.
En la Meiteerie, iiij acres val. iiij sex. j qrt. de fr.
En la Fosse Maheut, j acre vaut xviij b. de fp.-
En Mont Affiquié, ij acres val. xxx b. de fr.
En la Fosse Olivier, d. acre e d. vg. vaut j m. de fr.
En la Viène, ix vg. vaut vij sex. de fr.
En Camp Poulain, v vg. et j qrt. val. j sex. e j qrt. de fr. En la Gare, xj vg. val. xxvij b. de fr.
En la deile Dessus le Terrier, xj vg. val. xxx b. de fr.
Es..Courtes Pièces, xiij vg. e d. val. iiij sex. de fr.
Item, ilenques, v vg. val. j sex. de fr.
En Prey Casset, vij vg. e d. val. xviij b. de fr.
En Lons Foullens, j acre vaut xviij b. de fr.
Item, ilenques, vj acres e iij v. val. vij sex. de fr.
Es mares Jumelières, iij vg. val. j m. de fr.
Item, ilenques, x vg. val. ij sex. j qrt. de fr.
En la Mare dessous les granches, v vg. val. j m de fr.
Es Houvellans, j acre e vij piez de terre val. xviij b. de fr. En la Caillerie, v vg. val xviij b. de fr.
En camp au Mestre, j acre val. xv b. de fr.
Item, d. acre jouxte le maneir Mahieu du Hamel, vaut viij b. de fr. En la Fosse Raguenier, d. acre iij de fr.
Es Canevières, d. acre vaut iij qrt. de fr.
Item, j vg. vaut v b. de fr.
En camp Adeline, v vg, val. iij qrt. de fr.
Es Monz, j acre vaut j sex. vij b. de fr.
En la Quaillerie, j acre e d. vg, vaut xviij b. de fr.
Item, à la Mare du Vigney, iij vg. e d. vaut j sex. de fr.
En camp Baudoin, iij vg. vaut j m. de fr.
Summa terrarum circa cvij acras.
Summa frumenti, ad mensuram Baiocensem, viij mod. vij sex. vj b. Item, v acres de prey qui val. C s.
Les fieuffemenz.
'Pour les terres fîeuffées xj sex. j qrt. de fr. '] sex. j 'm. d'avène qrt. dorge.
Pour les cenz en deniers, lxij s. j d.
Item, iij capons lxiiij g. vj TX o. lx p.
Les proières de carue et de herce se il en y a nule.
Les reliez et les expiez.
IIe EXTRAIT
(Fol. lix)
Briquossart, simple sergenterie en 1316 était, au temps des ducs normands, un noble fief d'une mouvance étendue sur le territoire de Livry. Il était alors aux Ranulf, vicontes héréditaires de Bayeux, apparentés aux familles ducales de Normandie et de Bretagne et aux grandes maisons de France, possesseurs de nombreux fiefs. Le premier du nom fit partie de la coalition des barons normands contre Guillaume le Bâtard il était, en 1047, à la bataille du Val des Dunes où il làcha pied. Rentré en grâce supiès du Duc, il en obtint de grandes faveurs. En 1204, lors de la confiscation de la Normandie sur Jean sans Terre, Ranulf dit Blumieville, le dernier d'entre eux, dont les quatre sœurs avaient épousé les comtes de Huntingdon, d'Arundell, de Derby et de Winchester, alla les rejoindre et perdit Briquessart et ses autres terres normandes. Cette châtellenie sur
les bords de la vallée du Calichon, ayant sa mesure particulière, son marché qu'elle garda jusque sous François ler, de la sergenterie de laquelle ressortirent 36 paroisses, avait vu se grouper, autour de sa motte féodale et de ses remparts palissadés et de ses fossés une population nombreuse qui, depuis le xiu' siècle, alla décroissant et la fit devenir un simple hameau de la paroisse de Livry. Un chemin, dit de Briquessart reliait les châteaux de ce nom et de Bur.
Bayeux et la vaste forêt de Bur, dans ses environs immédiats, attiraient les ducs normands passionnés pour la chasse et aimant un pays où leur langue et leurs habitudes danoises étaient restées en usage. Là non loin de l'église de Noron, Richard I" avait élevé à proximité des buissons du Vernay et du Tronquay, parties de la grande forêt, au xe siècle, en même temps que le château de Bayeux une spacieuse maison de plaisance entourée d'un parc clos de fossés et de palissades et destinée à servir de séjour aux ducs quand ils voulaient goûter le plaisir de la chasse. Il y avait 2 chapelles et 2 chapelains De ce séjour, il ne reste plus que des ruines cachées sous l'herbe des prés en 1825, Pluquet, sans pouvoir y trouver aucun témoin d'un style architectural, avait constaté l'épaisseur de ses débris de murailles (3 ou 4 pieds), leur jointement par approche seulement et leur appareil, extérieurement d'assises droites et intérieurement de pierres jetées à la volée dans un mortier devenu plus dur qu'elles. Les ducs séjournaient souvent à Bayeux et à Bur et y donnaient des fêtes brillantes. etc.)
En 1002, Richard II y pardonna son frère naturel Guillaume; en 1169, les légats, les évêques de Normandie et quelques autres, y conférèrent avec Henri II, pour lé réconcilier avec Thomas Becket de là, partirent les 4 chevaliers qui l'assassinèrent à Cantorbéry Henri II et son fils y passèrent souvent les fêtes de Noël en 1189 Richard Cœur de Lion y tint, à Noël, sa cour pour la première fois avec les primats de son royaume; en 1 199, c'est Jean qui y célèbre ces fêtes et y reste jusqu'au 3o janvier. Beaucoup d'actes ducaux ou royaux furent signés à Bur. Et la fréquence des voyages était telle entre Bur et Caen, siège de l'échiquier, que la rue actuelle de Bayeux, point de départ de la route entre Caen et cette ville, s'appelait alors viens de Buris.
Après 1204, les châteaux ou maisons de plaisance des rois anglo-
normands devinrent déserts, les forêts furent défrichées et exploitées pour le Roi.
Bur, complètement négligé, ne fut bientôt plus mentionné que comme la résidence du verdier, ou grand maître, chargé de la garde de la forèt, officier qui avait sous ses ordres un lieutenant-général, un procureur, un greffier, un clerc du greffe et un archer.
En !26o, cette charge était exercée par Laurens de Valbadon, aux gages de 8 deniers (o fr. 60), valant 2 fr. 35 de notre monnaie actuelle. Le siège de la maîtrise du Bur le Roy fut tranféré à Bayeux et la forêt du Bur devint la forêt de Cerisi ou des Biards.
– Sergenterie Joh. Flambart en la sergenterie de Briquessart (1). La ferme de Couvert.
A Briquessart.
Les hers Mahieu de la Conarde tiennent en fieu, par lettre séelée du séel nostre sire le Roy, liiij acres j vg xvj perques en fons de terre, où les bois de Briquessart souloient estre, qui contient lacre xiij perques, a lantrée de la vile, e sur le vivier iij vg., e en refoul deu vivier x vg. de prey o les servises appartenanz, cescune acre par viij s. de rente, valant pour tout xxj 1. xiiij s. x d., a ij eschiquiers, a cescun eschiquier la meité e bailla en contreplège x livres de rente sur son héritaige que il a en la dite parroisse ou environ. Cefut fait lan de grâce mil [CC] iiijxx vij, en mois de septembre.
Item, le dit Mahieu prist ij acres en fieu environ la chapèle de Briquessart par xiiij s. redditus.
(1) Abréviations de prénoms:
Co., Colin Jor., Jordanus, dain Ph., Phelippes Est., Estienne Ju., Julien H., llichart G., Guillaume Lau., Laurens Rc., Renier Gcr., Germain M., Michiel Rie., Richier Grcg., Grégore Ma., Mahicu Rob Robert Guief., Guieffrey Mar., Martin K°g-, Rogier H., Henri N., Nicole Sy., Symon Ha., Hamon Nie., Nicolas Th. Thomas Joh.. Johan P., Pierres
Item Roscelin de Briquessart pour la terre des Espineaux, entre les moles de Briquessart e le bois. Guief. de la Conarde, lx s.
G. du Pont, pour le clos Durant, viij s.
R. Le Grain, pour le clos Leconte, entre les preiz e le quemin, xxviij s. R. de Viliers tient le moulin de Briquessart par xlviij 1. de rente e bailla en contreplège (ix 1. xij s. de rente à prendre sur le moulin de Tyrel assis jouxte Briquessart, du consentement sa feue mère, en présence de Joh. Flambart, seriant fieuffé, l'an 1307).
Les parties de la graverie des rentes appartenant au chastel de Briques. sart val. xxj 1.
Les parties des mestiers e des rentes qui viennent à la main deu prevost de Briquessart.
Les parties de la terre deu Bur ramenée à continem[en]t à la Saint Michiel.
Th. de Blarry, iiij 1. iiij s. vj d. Les hers James deu Parc. xl s. P. deu Parc, lxxix s. vj d. Somme, x 1. v s.
Des cenz du Bur sans les herbages.
R. Hurel, vj s. iiij d. Ger. Le Tournoour, iij s. vj d. Guief. Le Huré, v s. vj d. Sanson Hais, viij s.
N. Faux Guernon, v s. vj d. Guief. Le Peloux, iiij s. H. Fouques, xij d. Lau. Pourel, xiiij s. vj d. Th. de Cantepie, v s. vj d. Jord. Le Peloux, iiij s. Les Viétuz, iij s. vj d. Les filles Raol Le Peloux, iiij s. Jor. Le Tournoour, iij s. vj d. Somme iiij 1. v s. 3 d. Les parties des terres fieuffées entre le Verney e le Trunquey ad M. p. med. (1)
Labbé de Montdae, xv s. G. Darguenchie, iiij 1. ix d. James Lee, xxv s. Labbé de Montdae, lvj s. G. Delon, xxx s. ix d. R. Bouvier, vj s. vj d.
Joh. deu Jardin, xx s. viij d. Joh. Béliart, xij s.
Rob. Peton, xx s. x d. Th. Sohier, x s.
Th. Picart, xx s. x d. G. Hamon, de Campigny, xviij s. Lucas deu Val, xx s. x d. iij d.
(t) A Saint-Michel par moitié.
Th. de Quirie, de Valbadon, xiiij s. Guief. Ernaut, xij s.
Ma. Le Cordier, iiij s. Jo. Holète, ix s.
G. Engaigne, xix s. e d. Raol Maleherbe, vj s.
Les hers Jocet Renchi, xlvj s. iiij d. Rob. Quesnel, xij s.
G. Guillebert, vj s. vj d. Ma. Evrart, xij s. ix d.
P. Marcadé, v s. vj d. H Sanson, vj s.
Denis Boistart, viij s. Jo. Basile, vj s.
Les hers Rob. de Juez, xviij d. Jo. Sébaut, xv s.
G. de la Dauche e Faux Guernon, N. deu Fay, vj s.
viij s. Ger. de Monfréart, viij s. iij d. Th. de Blarry, xij s. Jo. Doufarville, xvj s. ix d. Ger. Lisout, iij s. G. Le Bret, vij s. iij d.
Adam Hardi, vi s. iij d. Grég. Le Chepier, xv s. v d. Ph. Hardi, v s. G. Le Suour, xij d.
Th. Lestoré, iij s. ix d. P. Le Bret, xij d.
Ph du Hamel, ix d. Ric. Darouville, ix d.
Th. de Blarry, vij s. iij d. Ha. Blondel. iij s. ix d.
G. Hardi pr Martin deu Hamel, ix s. Re. Le Danchoour, iij s. vj d. G. Lecordier, v s. vj d. Es. Guillaume, ij s. iij d. G. Davout, xx s. j d. G. Genas, iij s. ix d.
Eudin Lombras, v s. IIamon de Bouthigny, vij s. vj d. Les hers Th. de Monfréart, xxxj s. Th.LePortier,deCerysy,xvij s.vjd. ix d. R. Bouvier pr les terres J. Ciesmier. R. de Torigny, ix s. ix d. N. Le Bois, lxxix s. j d.
Ma. de Bernesc, ix s. Les pottiers du Mouley, xx s. iij d. Rog. de la Vacquerie, xvij s. vj d. P. Le Masle, iiij s.
G. Bertout, iij s. vj d. P. Le Cort, feivre (i)., dagi, ij s. Denis deu Pont, ix s. j d. Somme xliij 1. xvj s. ix d. m. (2). Les parties du clos entour le Trunquey e la grant forest (3) à la S. Mich. pour tout lan.
Jo. deu Mesnil, xxxiv s. Raol Adan, xij s.
R. Adan, xij s. Raol Acacepain, iij s.
Ph. Adan, iiij s. P. Marie, viij s.
Jo. Hue, iij s. por Mar. Gournay. Jo. Pavie, vij s. vj d.
Les filles Rob. Tirart, iiij s. G. Hébert, vj s.
Ju. Hue, iij s. por Mar. Gournay. dan G. Malbecuc, xxiiij s. (1) Forgeron, (a) Maaille. (3) Forêt de Bur.
Jo. Pavie, vj s. Les hers R. Dérouville, vij s. ij d. Ph. de la Londe, ij s. ij d. Jo. Darouville, xij s. vj d. G. Jordain, 1 s. Rob. Durant, xij d.
dan Rog. Le Bourt, xvj s. Th. Preuvel, iij s.
R. Le Maignien, vj s. G. Tirlop, x s. iij d.
Th. Hébert, de Jueiz, viij s. Ger. Le Boulengier, iij s. Rog. Asce, xlj s. iiij d. Les hers Th. de Monfréart, iiij s. Rog. Quesnel, xij s. j d. Item, iceux, xij s. vj d. Les hers G. James, iiij 1. x s. Th. Montfréart, clerc, x s. Rob. Triquot, v s. Jor. Le Peloux, v s.
Co. Darguenchi, iij s. Les hers Th. Le Tournoour, x s. Labbé de Mondae, pour la dég. Gi- Th. Lelièvre, v s.
res Haslé, iij s. R. de Valbadon, v s.
F. deu Parc, viij s. Des terres qui furent Laur. de Val' Ha. de Blarry, vj s. badon, p. xx s.
P. de Croq, vj s. Les hers R. Le Petit, iij s. Jo. Béliart, vj s. Jo. Emmeline, iij s.
Jo. Pevrel, vj s. Th. Le Viétu, iij s.
Th. de Blarry, p' Rog. Godart, xv s. Jo. le filz F. Selle, iij s. G. Le Telier, v s. Johane la Viachière, ij s. vj d. Jo. du Mesnil, ix s. Les hers Th. de Monfréart, v s. Alan Vimoux, ij s. vj d. Rob. Selle, x s.
Th. de Gurci, ij s. vj d. Rob. Le Viétu, iij s.
H. Pevrel, xv s. H., le fils F. Henri, ij s. vj d. M: Poulain, ij s. vj d. G. deu Moulin, v s.
J. Auverey, v s. Relicta Th. Dauge e Em me Guerout, Lau. Béliart, x s. ij s. vj d.
Heurtaut deu Bosc, xij d. Sanson de la Lande, vj s. Jo. Le Rivé, v s. Th. Lelièvre, v s.
Durand Baldoin, iij s. Th. Pevrel, viij s.
Th. de Bouthigny, vj s. Th. Le Portier, xij s.
Guif. de. Mestre Th. Le Portier, v s. Les hers Raol Le Porquier, ij s. G. Le Bret, viij s.
G. Le Bret, xij s. vj d. Th. Guisle, ix s.
Th. et G. Hardi, vij s. Jo. Le Jemble, xiiij s.
Jo. de St Quentin, ij s. S.ommexxxvj l.xiij s pro eo anno Laur. de Blarry, v s.
Les parties des terres deu Bur à Pasques.
Th.deBlarry.p.med.iiij 1. i'iijs.vj d. Les hers James deu Parc, xlj s. P. deu Parc, lxxix s. vj d. Somme, x 1. 5 s.
Les cenz du Bur.
Rob. Faux Guernon, iij s. vj d. H. deu Hamel, iij s.
Les hers R. de Juez, xij d. Jo. de Bauchie, iiij s.
Osmont de Mare, ij g. G. Selle, iij s.
Haslei de Campeigny, iiij cap. Jo. D'arouville, xviij d.
Jo. deu Mesnil, iij s. vij d. Godefrey Ruffin, xij d.
Th. Paennel, iij s. iij d. R. Pevrel, ix s.
G. Drouart, ij g. Ger. Le Boulengier, xij d. dan Rob. de Viliers, iiij s. Jo. Sébaut. lj p. ij g. xx o Jo. Blondel, vj s. Grég. le Capier, xij d.
Les hers Ph. Engaigne, xix d. G. Prevel, ij s.
Rob. de Gouville, ij g.
Des terres fieuffées environ le Verney e le Trunquey e la grant forest, au terme de Pasques.
Labbé de Montdae, pour les hers Denis Boistart, viij s.
Flambart, xv s. Rog. de Juez, xviij d.
James Lee, pour iceux, xxv s. G. Faux Guernon, viij s. Jo. deu Jardin, xx s. viij d. Jor. la Dauche, id. Peton, Darguenchy, xx s. x d. Th. de Blarry, xij s.
G. Delon, id. Ger. Lisout, iij s.
Th. Picart, id. Phe. Hardi, v s.
Lucas deu Val, id. Jo. Hardi, vij s. iij d.
G. Darguenchy, iiij 1. ix s. Les hers à Lestoré, iij s. ix d. Labbé de Mondae, lvj s. Phe. deu Hamel, ix s.
R. Bouvier, vij s. vj d. Th. de Blarry, vij s. iiij d. Th. Sohier, x s. Mar. deu Hamel, ix s.
Les hers Lan. de Valbadon, xx s. G. Lecordier, v s. vj d.
Jo. Béliart, xij s. P. Le Masle, iiij s.
Th. de Quiry, xiij s. Les hers Jo. Ciesmier, de Castillon, G. Hamon, pour les hers G. de la lxxix s. j d. o.
Touraille, xviij < iij d- Les potiers deu Mouley, xx s. iiij d. Ma. Le Cordier, iiij s. G. Davout, xx s. j d.
Phe. Engaigne, xix s. j d. g. Eudin Lonc Bras, v s.
Les hers Jocet Renchi, xlvj s. iiij d. Th. de Monfréart, xxj s. ix d. ErnuoutMarcadéeG.Guillebert,xjs. Rob. de Cerysi, ix s. ix d.
Ha. de Bouthigny, xvij s. vj d. Jo. Doufarville, xvj s. ix d. Denis deu Pont, ix s. j d. G. Le Suour, xij d.
G. Bertout, iij s. iij d. R. Darouville, ix d.
G. Evrart, xij s. Ha. Blondel, iij s. vj d.
Jo. Houlète, ix s. Ren. le Dancheour, iij s. vj d. Raol Maleherbe, vj s. Est. Guisle, ij s. iij d.
Rob. Queisnel, xij s. Ha. de Bouthigny, vij s. vj d. Ma. Evrart, xij s. ix d. G. Genas, iij s. ix d.
H. Sanson, vj s. Th. Le Portier, xviij s. vj d. Jo. Basné, vj s. G. Le Bret, vij s. iij d.
Jo. Sébaut, xv s. Grégore, xv s. v d.
N. deu Fay, vj s. P. Le Bret, xij d.
Ger. de Monfréart, viij s. iiij d.
IIIe EXTRAIT
(Fol. Ixxiiij, v")
Jeanne Bacon, dame du Molay, orpheline et héritière d'une des plus opulentes familles du Bessin, fut convoitée en mariage par Geoffroy ou Godefroy d'Harcourt sire de St-Sauveur-le-Vicomte et frère du comte d'Harcourt, pour son neveu, et par Bertrand de Bricquebec, maréchal de France, pour son fils se réclamant l'un et l'autre des promesses de feu Roger Bacon, son père. Ce furent les Bricquebec qui l'emportèrent. Violent, aventureux, impatient de toute contrainte, Geoffroy d'Harcourt jura de se venger. Malgré la défense formelle du Roi, une guerre privée éclata, non-seulement entre le sire de St-Sauveur et le maréchal mais aussi entré les parents et amis des deux familles.
Bientôt, Philippe de Valois, déjà mécontent du refus de subsides de la noblesse normande, soupçonna fort d'Harcourt d'avoir, sous le couvert de ce mariage, conspiré pour s'emparer de la couronne ducale et tenta un coup de force. G. Bacon, le châtelain de la Roche Tesson, et R. de Percy, du parti de d'Harcourt, furent arrêtés et décapités, sans forme de procès, et leurs têtes exposées aux marchés de Saint-Lo et de Carentan.
Leurs biens furent confisqués comme aussi ceux de Geoffroy, qui n'échappa au supplice qu'en s'enfuyant, d'abord en Brabant, puis en Angleterre.
Là, ce « boiteux d'une jambe » machina contre sa patrie et persuada Edouard III d'envahir la France par la Normandie (1346). Il fut même « conduiseur de tout son ost, pourtant qu'il savoit les entrées et les issues de Normandie se partit comme maréchal de route du roi, 0 500 armures de fer et 2.000 archers et chevaucha bien 6 ou 7 lieues de lost du roi, ardant et exillant (i) le pays. Ainsi chevauchoit .chacun jour .au dextre côté (2)». Bayeux fut épargnée lors de cette première descente. Entre la bataille de Crécy et 1351, elle perdit la moitié de sa population par la peste noire.
D'Harcourt devait être deux fois traître à son pays. Rentré en Normandie, il continua à conspirer contre l'autorité royale et ses neveux partagèrent ses desseins. Le « bon» roi Jean les prévint, arrêta et fit décapiter, à Rouen, la veille de Pasques Fleuries 1356, le comte d'Harcourt et ses frères (neveux de Geoffroy) et quelques autres chevaliers, dans le Champ du Pardon et confisqua leurs fiefs. Le roi Charles de Navarre, leur complice, fut jeté dans un cachot. Son frère Philippe de Navarre et Geoffroy défièrent le roi de France et passèrent en Angleterre demander le secours de l'étranger.
Une armée de dix mille anglais débarquent à Cherbourg, qui appartenait au roi Charles, épargnent le Cotentin qui faisait partie de ses possessions et se répandent comme un torrent destructeur à travers le Bessin. Bayeux fut assiégée par Lancastre et 4.ooo anglais, prise, saccagée et incendiée, après une résistance qui nécessita l'emploi des engins à feu (3). La Cathédrale ne fut pas atteinte et un grand nombre de maisons restèrent debout. Les Anglo-Navarrais allèrent exercer leurs ravages ailleurs et Bayeux resta sous l'autorité des gens du Roi.
Des lettres patentes du 19 février 1361, accordèrent aux bourgeois et habitants, comme l'année précédente, pour réparer et soutenir les fortifications, deux des douze deniers pour livre qui ont eu cours en la dicte ville pour la délivrance du roi Jean.
Le traître d'Harcourt, dont la « haine coûta si grossement au royaume (1) Brûlant et ravageant.
(s) Froissart. 1. I, part. I. ch. 268.
(3) « Une plèche vuide et un masnage tout ruiné par engins à feu, durant la dernière assaillie, jouxte le masnage Imbert la Chouque et la rue Saint-Andrieu. » (Charte de juin 1357).
de France, et par espécial au pays de Normandie, que les traces en parurent cent ans après, qui jadis amena le roi d'Angleterre et son effort en Cotentin et lui montra passage parmi Normandie, fina. (i) enfilé d'épées par dessous au corps et tué sur place (2) », à Saint-Sauveur-leVicomte, le 11 novembre 1356 dans un vignoble clos de haies où il s'était retranché contre les Français.
(Ce qui suit est d'une encre différente de celle du contexte et très pâle.) « Les parties des rentes, deuez au Roy nostre sire, en la ville de Baïex, au terme de la S. Michiel mil CCC lvj, tournées à non valour pour cause de lenforchement {}) e forteresce de la dicte ville et du chastel et autant au terme de Pasques.
Du jardin à la Royne, par Th. de Crépon, xxij s. iiij d.
Les hers Macieu Berthelemeu, vij s.
La Piffondète (Piss- ?), xij d. p.
ÎS R. Regnon, viij s. x d.
r° Les hers J. Berthelemeu, vij s. p. iij s. iij d.
u La maison à la Capelaine, iij s. xj d. o., e a Pasques.
£ Rob. Le Feivre, dit Le Camus, iij s. xj d. o., e a P.
> H. Sicart (Pic.?), pour ses ij maisons, vij s. xj d., e a P.
G. de Baucy, pour ses ij maisons, xiiij s. ij d., e a P.
<n Les hers Petit Jouan, vj s. iij d., ea P.
p2 ° J. de Saint Lou, vj s. iij d., e a P.
Les hers Phe. Pinchon, vj s. iij d., e a P.
Les hers maistre Gillez de Semilly, xxiiij s., e a P.
Item, ij s. de rente, autre que des fossez, pris a Saint M[ichiel] en la place Vigney, e à Pas. e les font les hers dessus.
– Somme vj lb. v s. j d.
Item, autres rentes deuez au dit segnour e au dit terme sur maisons qui, pour cause des murs e des fossez de la ville de Baïex sont du tout abatuez.
(1) Finit, mourut.
(a) Froissart, 1. I, p. I, passim.
(3) Fortification..
Du jardin à la Royne, par J. Huet, La fame Matieu, ij s., Pasques pour xvj s. viij d. tout.
Les hers Bouquart, pour leur mai- Mons. D'argouges, xij d., près S'son, viij s. Malo.
Th. Roquet, ij s., e a Pas[ques]. La maison près Basenville, vj d. J. Huet, iij s. Basenville, pour sez maisons, ij s. Guief. de Sept Vans, xij d., e a Pas. vj d.
Les hers R. Regnon, xij d., e a Pas. La hasle au poisson, xviij d. Th. de Crépon, iij s., e a Pas. La maison Cauvet et la Richart Le R. Confiant, xij d., e a Pas. Fel, xv d.
La maison petite qui fut Bouquart, La cuisine J. Ernouf, xv d. xij d., e a Pas. Les hers Sandret Lengleis, xij d. La plache Dupont, xij d., que tient La maison au Prevost, xij d. mess. Mie. Hamon, e a Pas. Les hers Sym. Lengleis, iij s. vj d. La maison P. de Villiers, ij d., a Pas. G. Hamon, pour la hale à la char, Le four Bouquart, ij s., e a Pas. ij s. vj d.
G. Bacherel, xviij d. La hasle au pain e à la char, iij s. J. Lami, iij s. La maison J. de la Maslière e celle R. Le Roussignol, vj d. daprez, xij d.
Co. Cent Soulz, ij s. vj d. J. Bourgois, xij d.
Les ij maisons près Le Roussignol, Les hers Perchet, xij d. xij d. R. Gronnart, pour sez maisons, Morice Le Valois, pour ij places, xviij d.
xviij d. P. Leconte e J. Davi, xxj d. J. Le Bouchier, xij d. G. le Touchoour, xviij d. Mar. Plesance, vj d. Rog. du Faugucel, pour son four, Le Verrier, xij d. ix d.
M. de Coutun, xviij d. Les trésoriers de S. Martin, vj d. Le Courcier, xij d. Les hers Pépin, vj d.
G. Le Braceur, xviij d. J. Peigny, ij s. vj d.
La maison Th. Le Suour, ij s. P. de Chaumontel, vj d. J. Ferrant, vj d. Co. Le Roux, vj s.
J. Le Petit, vj d. Lescaillart pour la maison devant J. Le Prevust, vj J. la ruèle du vivi«r, vj s., Pasques La fame P. Viel, xij d. pour tout.
L'imagier, pour sez maisons, xij d. Denis Le Moigne, pour sa maison, Est. La Goelle, vj d. xij d.
Le Bourrellier, vj d. Cuherchié (Cuperchié ?), ij s.
La maison Robin du Pressour, vj d. Alin Brasart, xij d.
J. Le Renchoneiz, xij d. Th. Ernouf, xviij d.
La maison que tient J. Lengleiz, J. de Coutun, vj d.
xviij d. Dan P. des Jardins, prestre, xij d. e P. Le Fessu, xij d. le tient Lengoulvans à présent. J. du Val, xij d. J. Le Conte, xij d.
P. Béquet, vij d. ob. Dan Raoul de Malni, prestre, vj d. La maison daprez, vij d. ob. Les hers à Lesvêque, xij d. Phe. de la Porte, xviij d. Les hers Lois Hérout, ij s. vj d. J. Glachon, xij d. Jamin Dariot, ij s.
dan J. Scellez, prestre, vj s. – Somme vj 1. xij s. xj d. Alain Jourdain e son parch., vj d.
Item, autres rentes, qui, pour cause de ce que len ne soit qui les doit e pour ce que lez maisons sont arsez (ij e demouréez vacantez, sont perdues. R. Crespin, xij d. De la terre Th. Chambun, xx s. Pour la maison Flambey (i), iij s. A S. Lou, pour Th. Trébuq, iij s. Th. Le Moigne, pour Baudart, xij d. J. Le Fae, sur sa maison, xij s. G. Rivière, pour sa maison, vj d. A Mouchealx (2), pour le fieu BéM' J. Goany, pour sa maison x s. quet, iiij s. iiij d.
Mar. Blanc Aignel, xij d. Th. Le Conte, iij s. vj d. R. Le Conte, pour Rouynel, ij s. Les hers Rob. Baudri pour leur J. Quéret, iij s. vj d. maison, iiij s.
La Boudarde, v s. Somme lxxiiij s. vj d. Item, autres rentes rendues audit terme, entre les parties dessus dictes de murs et de fossez, qui sont perdues pour les causes dessus dictes. Th. de Sainte-Croix, viij d.
Amelot la Levresse, viij d.
Vne place après la cache, xij d., que tient Co. de Goanie et les hers M. de Molin.
Vne plache à St-Patrice, après la ruèle, ij s. iiij d.
Trois plaches en marchié ou len vent les moutons, iij s. (3) Somme vij s. vij d. Somme toute xvij 1. j d.
Item, des murs e des cenglez qui se paient à ij termes.
Les hers J. de Banias (Baïeux ?), xij d.
Raoul Tourpant, xxj d., pour ij maisons.
(1) Brûlées. (a) Monceaux.
(3) Ou le coignet aux brebis, place Sainl-Patrice, proche la route de Port.
G. Martel, ix d.
De mess. Geusson et Adam Fauvel, xij d.
Les hers R. La Moue, Mar. de Liomas et Mar. Godeffrei, viij s. Jo. Orenge, iij s.
Dan P. Le Forestier, xviij d.
G. Le Quéret, le viel, xxvij d.
Les hers P. Pépin, xxvij d.
Co. Jourdain, x s. x d. à ij termes.
La fille Papellon (Papillon ?), viij d.
Dan Raol de Molin, viij d.
Est. Lengloiz, vj d.
La maison Th. Lois e la Jaquet Leconte, la maison Raol Vieutemps e la Godeffrei, xij d.
Raol Vieutemps, au fauburdart (i), xij d.
(Les folios: Ixxvj r°, blanc aux 2/3 Ixxvj v", blanc; Ixxvij r°, blanc lxxvii v", Plus des j'14 blanc).
L'usage de la ville de Baïeux, en tant comme monte au pain de fourment et dorge, est tel
Quant sextier de fourment est à xx s. le pain abue (oblie?) de ij d. doit peser xxij onces, le chouesne xxiiij onces, le biset xxxij onces, le tiers pain xl onces, e. ne doit point avoir de gost en choesne ne en biset. Pain dorge de ij d., quant sextier dorge vaut xij s., doit peser iiij 1. e demie et ny doit point avoir de gost de bren ne de recoup.
Et est assavoir que le pain doist croistre ou appétichier (2), selon que le pris du bley croist ou apétiche.
(Ce qui suit est à l'encre noire du contexte.)
La Serianterie de la banlieue de Baiex (Folio Ixxviif) La ferme de Brunville par ces jureiz Raoul du Doit, Jo. Le Patu Th Muirel, P. Debauchie, M. Andrieu e G. Lecourt.
Les demeignes.
Jo. Lepeley tient ij acres, sus Drôme, jouxte les rivières, par ij sext. dorge, à la mesure de la ville.
(t) Faubourg. – (3) Augmenter ou diminuer.
Raoul Trenchant, en cèle deille, j acre p. iij m. dorge, à la dite mesure. Rob. de Dameigny, ij acres p. iij sext. dorge.
R. Gervais, ij acres p. iij sext. dorge.
G. Lecourt e ses frères, iij acres e j verg., p. v sext. dorge.
•Nie. Plesance, j acre jouxte Blengny, p. j sext. dorge.
Raol de Viane, lasale Bertran conten. iij verg. par iiij b. davaine. Item, icelui et ses parchonnierz, ij acres de prey, sus Drôme, p. xliiij s. J. de Feugères, j acre jouxte les Viétu, p. vij qrt dorge.
Mar. Dudoit, j acre jouxte les hers Th. de Bauchie, p. j sex. e iiij b. dav. G. Domin e ses parchonniers, j acre, en la Couture, p. xxij b. dav. Les hers Th. Fromont iij verg., en la Couture, p. j sext. dav. M. Martin, j acre, jouxte J. Fromont, p. ij sext. xvj b. dav.
Les hers Gief. Leprovost, j verge, en la delle de Blengnie, p. iiij b. dav. Item, j acre que Jo. Chouqnet soloit tenir un sex. davaine e ne vaut que j mine.
Les fieuffemens.
R. Sanson e ses parchonniers, vij acres e iij verg. p. viij sext. e j qr. dorge, iij g. xxx o. ij s. e j servise de fein (i).
Ph. Lorme, j verg., sur le viel gardin, p. ij qrt. dav., ij g., xx o. P. de Bauchie, j mas. cont. j verg.
Item, j acre de terre, jouxte Raol de Viane par iiij s. lx o. iiij g. Rad. de Viane, j mas. cont. j verg. p. j qrt dav. ij g. xx o.
G. Lecourt e ses parchonniers, ix verg., jouxte ledit G., p. j sex. dav. iij g. xxx o. e iij s. pour cenz à la S. M[ichiel].
H. Heude, j masnage, jouxte la ruète Bec-bae qui cont. j verg. p. j quart. dav. ij g. xxx o.
R. Clément et ses parchonniers, iij acres, au lonc de la rivière, p. iij sex. viij b. dav. ij g. xxx o.
Raol Dudoit. iij verg. jouxte le fossé Marqueret, p. j sex. dav. j g. x o. P. de Bauchy, j vavassorie cont. xxx acres p. xxij s. à la S. Michiel. Somme de bley dorge xxvj sex. j m. à la mesure de Brunville, donc les xiij font le sext. à la mesure de Baïex.
S. des guell[ines] xx, xjK* o. S. denar[iorum] lxvj s. S. av[ene] xiij sext.
Item, il a en la dite ville, j vavassorie qui fut Rog. Démery e cont. xiij acres e iij verg. e nen fait ledit Richart au Roy.
(i) Foin.
Les parties de la ferme de Dameigny.
Au Gibet (i), iij acres item, ilenquefi, j acre e d.
En la Couture, xj vg. item, ilec, xj vg.
Souz le Mesnil, v vg.
En la deile de Noef mers, iij acres e d.
En Castelet, v vg.; item, ilec, iij vg.; item, ilec, v vg.
Au quemin de Baiex, v vg. item, de lautre part, v vg.
En mont de Blarri, v vg.
S[umma] acrar[um] per mensur[am] xxij acres e xij perques. Les hommes de la ville pristrent les dites terres en fieu par xix 1 e ij s. de rente que il rendent à ij eschiquiers.
Item, viij vavassories qui sont en la dite ville rendent iiij sex. davaine, à la mesure de la ville et les receit le prevost de Baiex, cest assavoir p. la main Jo. Poulart, vj b. p. la main Henri Botel, iiij b. Jo. Le Valeiz, ix b. Henri Boursète, ix b.
Rob. Hoel, iij b. G. Clément, ix b.
G. Drieu, iiij b. Jo. Leir, ix b.
Les parties de la jurée Colin de St-Suppleiz (i), à St-Soppleiz à nostre sire le Roy pour xx 1. de tournois, 1 s. de rente à prendre e a avoir à Pasques e à la St-Michiel, sur v pièces de terre de St-Souppleix la première, en Feugueray, jouxte J. Loisel la segonde, en Longue rée, jouxte Beneet Le Chanterel la tierce, à l'Espine, jouxte Rommy Le Terrier la quarte, sus le gardin Rob. Le Vavassour, jouxte Hamon Duburet, et la quinte, en Cardonney, jouxte Lefeivre de St-Souppleiz en la présence de Th. Hérout, sergent, par le serement de ces hommes J. Loisel, Th. Loisel, Rob. Levavassour, Jo. Postel, G. Perchesnil, Jo. Lefeivre, Henri Descures, Rob. Loisel, James Le Roussel, James Lepetit, Th. Perchesnil, Rommy Le Terrier. Item, j p[ièce] de t[erre], en Travessain jouste la déguerpie Jo. Daunoy. Le mardi avant la St Denis, lan mil CCC ix. Les parties de la ferme de Gueron, par le serement de Germ. et Hcnri Quenivet, James et Jo. Les Tailleors, G. Duponcel Dyonis Le Cavelier, Laurens Le Faru, Jo. Raol et Rob. diz Rastel, Jo. Gueron Th. Picart e Jo. de St Clément.
(i) II y avait donc là haute justice ou lieu d'exécution. (2) Saint-Sulpice, près Bayeux.
Les fieufements.
Ger. Quenivet tient iiij acres vne verg. et les isles, p. iiij 1. ix s. iij d. item, pour xj acres, vj s. x d. iiij g. xxx o. item, pour le fieu au Marchis, xvj d. e o, iiij g. xl o. e deit porter les nanz au chastel.
Jo. de St-Clément, acre p. xxviij s. j d. item, icelui iij v. de prey, xl s. iiij d.
Raol Rastel, ij acres e demie p. Iv s. x d.
Mar. Escollant, j acre p. xxv s. xj d. item, vij acres, p. iiij s. ij d. ij g. xx o.
G. Hue, j acre p. xviij s.
Jo. Letailleour, iij verg. e d. p. xxj s. vij d. item, icelui, pour la forfaiture P. Lecarpentier, iiij s.
M. Leblanc, iij acres iij verg., en la Campeigne, p. lxj s. ix d. item, icelui, pour la vavassorie Jo. Bues, xvj acres p. ix s. x d. iij g. xl o. Erneis Rogier, ij acres, en camp de la Fontaine e a la vée de la Campaigne, p. xxxv s. vij d. item, icelui xxxvj acres, pour Th. Leprovost par xviiij s. xj g. cx o.; item, xv acres en la Campaigne, p. v s., pour ij 1. de poivre.
Jo. Guerout, j acre p. xxv s. iiij d.
Les hers Jo. Rastel, iij acres, en Feugerey; item, a la Vièleloge x verg. item, en Castelet, j acre item, sus Mont mirel, v verg. item, à la maire au Putois, j acre item, en la Campaigne, j acre item, en Senel v verg. item, a Lespinète, d. acre p. xj 1. ix s. v d.
Th. Duponchel, Sy. Pinchon, j acre p. xviij s. iij d. item, ledit Thomas, xiiij acres, p. viij s. iiij d. iiij g. xl o. item iij verg. de prey, p. xxxviij s. iij d. item, pour le moulin de Gueron, xl s.
La déguerpie P. Larchevesque, ij acres qui sunt pour le contreplège du du moulin, xxv s.
Laur. Lemonnier, xj verg. p. Iij s. vj d.
R. de Gueron, j acre à la fosse Man, p. xxiiij s. item, ij acres p. iij sext. j qrt fr. ba., iij s. pour regarz. item icelui Richart, c acres p. Ij s. x d. H. Le Roussel, d. acre, ix s. j d ij g., xx o. item, d. acre p. xj d. e doit porter les nanps au chastel.
Rob. Le Ley, j acre en val p. xxxj s. iij d. item, j acre p. xxxviij s. item, iij verges de prey p. xxxvij s. iiij d.
Jo. Le Canu, j acre p. xij s.; item, xiiij acres p. vj d. p. j 1. de commin. Jo. du Moustier, ij acres e d. p. Ij s. vj d. item iij vg de prey p. xl s. Le priour de St Fromont, demie acre p. xj s.
La dég. Sym. Le Roux, j acre p. xx s. vij d. item, iij verg. de prey, p. xxxvij s. iiij d.
Dyonis le Cauelier, vij verg. t. p. xl s. x d. item, icelui iij verg. p. iij qrt de fr., ad m. (i) ville.
Th. Picart, v verg, p. vij qrt e d. fr. ba (2) iij g. xxx o. item, icelui i acre e demie p. xxix d. e maaille.
Rob. Rastel, demie acre p. iij qrt fr. ba item, icelui d. acre p. xv s. iij g. xxx o.
Th. Mahieu, d. acre p. iij qrt e d. fr. ba e j b. ad m. ville, ij g. xx o. M. Andrieu, j acre p. j sext. fr. et demi qrt. ba. ij g. xx o.
G. Dyonis, j acre e d. p. ij sext. aven. ad m. ville, iij s. v d, iiij g. xl o. e doit porter les namps au chastel.
G. Bruiant, vij verg. p. ij sext., j qrt aven. ad m. ville, iiij g. xl o. R. de Auné, prestre, j acre e d. p. ij sext. ad m. ville j g., x o. item, iij acres p. xviiij d. e maaille item, j verg. p. ij s. vj d.
G. Mathieu, j acre p. ij sext. aven. ad m. ba. item, j verg. p. ij s. viij d. pour fers; item, j verg. p. iij s. iij g. xxx o.
G. de Fontaines, j acre e d. p. ij sext. aven. ad m. ville, j g. x o. J. Quenibet, prestre, pour Jordan de Livres, xl acres p. xx s. iiij d., viij g., iiij xx o.
Ger. Escollant, vij acres p. iiij s. ij d. ij g. xx o.; j acre prati p. ij s. item, v acres p. xij d. pour vns esperons.
P. Escoullant, xiiij acres p. viij s. iiij d. iiij g. xl o.
Ger. Le Rey, xvj acres p. ix s. x d. iiij g. xl o. item, d. acre p. xvj s. Mar. Toustain, demie acre p. xvj s.
Jo. Delalande, j acre de prey deu fieu Hue Lepesant, p. v s.
Mons. G. Hamon, chevr, pour tout son fieu, appeley de Falaise, à Mouchaux (3), xx s.
Th. Gueron, j verg. p. xxvij d. e maaille, ij g. xx o. e deit porter les namps au chastel.
Th. Vautier, pour le fieu Béquet, à Moucheaux, x acres p. v s. Nie. Richart, xj acres pour le fieu de Burnonville, v s.
Sy. Vivien, iij verg. de prey p. xl s. iiij d. item, iij acres p. 23 d. o. iiij g. xl o.
Ren. de Séqueville, xliiij acres p. xxij s. vj d.
G. Duponchel, iij vg. de prey par xxxvj s. vj d.
(1) Mensnram, à la mesure du lieu. (a) Mesure de Bayeux. – (3) Monceaux.
Th. Suhart, Darguencbie, iij vg. p. xxviij s. iiij d.
Lau. Lenevou, iij vg. de prey p. xxxiij s. e x d.
Th. deu Ponchel, iij vg. de prey p. xxviij s. iiij d.
Mar. Adam, iij vg. de prey p. xxviij s. iiij d.
H. Gosceaume, demie acre p. xviij s.
Th. Denoville, demie acre p. xvij s.
Th. Letailleour, x acres d. acre p. iiij cap. iiij d.
R. Leconte, j acre p. xvij d. o. (i) ijg. xx o. e porte les namps au chastel. Lau. Lefaru, vne acre en demaigne p. xvj b. ord. (2) ba. p. herbergage. Somme des deniers iiij" iiij 1. vj s. ix d. de gelines !xxix et iiij capons de forment: viij sext. iiij b. et d. ad m. ba. davaine viij sext. j qrt ad m. ville et ij sext. ad m. ba., xij b. de fr. e dorge, ad m. ville, font le sext. de la ville, et xvj b., à la mesure de la ville, font le sext. ba.; item, xviij b. dav. ad m. ville, faciunt sextarium ville, e xxvij b., ad m. ville, faciunt sext. baioc.
A Baiex, parties des rentes au terme de Pasques
Renier Deloon, fr. v qrt. Gief. Brasart, fr. vj qrt. Thomasse e Emma Sebrien, fr. x qrt. Phe. Saunier, fr. iij qrt. Laurens Basille, fr. iij qrt. Ren. Deloon, fr. iij qrt. R. Rachinel, fr. j sext. Jo. de Gavrey, fr. v qrt; item, fr. Soupière Salide, fr. iij qrt; item, ij sext. j m.
icelui, fr. ix qrt. H. deu Val, fr. v qrt.
James Rachinel, fr. v qrt. R. Barate, fr. j qrt.
R. Salide p.RogierSalide,vsext. m. G. Le Voleour pour Heberti LevesJo. Garnier, fr. iij qrt. que, fr. j qrt.
Les eschaètes fieuffées en deniers à Baiex.
Rob. de Semilly, x s. R. Viel, xij d.
Ladég.Jo.asLouxdeS.Patrisce,v s. Rob. Boulenc, v s. ij d.
Les hers Jo. de Maisie, pour sa Th. Boulenc, iij s.
meson, vj s. vj d. Mar. de Crépon, xij s. iiij d. R. Picot, vij s. vj d. Jo. Legrant, v s.
Jo. Houchebèle, xviij s. Hervieu Lorfeivre, pour Jo. Bertin, J. Lestorei p. Martin Le Roy, vij s. v s. ix d. ij g. xx o.
vj d. Lacaille, j p. j g. x o.
(1) Obole. (a) Ordei, orge.
Estienne iiij anz, vij s. vj d. Hébert Levesque, v s.
Jo. Gourdel, ij s. vj d.
Item, au terme de la S. Michiel
Phe. Boucart, pour sa meson, viij s.
Les hers R. Crespin, xij d.
Les hers G. de Barbeville, iij s.
Lau. Nicolas (i), pour sa meson, iij s.
Prior et fratres domus Dei, pro domo Villequin, iij s. ix d.
Le molin du Mesnil, ij s.
Le fieu de Semilly p. Aleaume Boutin, xviij s. iij d.
Les hers Jo. de Maisie pour sa meson du marchié, vj s. vj d. Raol de Tour pour les hers Raol Guerout, ij s. vj d.
Les hers Jo. Bertin pour le fieu Heugot, x s.
Les hers G. Troussart pour Th. Garnier, ix s.
Les hers J. Houchebelle p. le fieu Restout, xiiij s.
Jo. Porion pour G. Godeiz, iij s.
Jo. Michiel pour sa meson, viij s.
Les hers R. de Costentin pour sa meson de la Poterie, iiij s.
Jo. Denoiers pour sa meson, vj d.
Jo. Cachastre, x s.
Les hers P. de Gueron, ij s.
Renouf Hubert, de Vaux, vj d. e les doit Raoul de Vaux, pour avoir voie à aler à ses prez.
R. Lepetit, de Vaux, xij d.
Th. Lemoigne, pour le four Baudart, xij d.
Sy. Vivien, v s.
Jo. Michiel pour Thomas Le Meauffais, pour tout lan, ix s.
Gief. Roquet et les hers G. Daigneaux, pour tout lan, ij s.
Lau. Nicolas, pour la maison Flambé (z), pour tout lan, ij s.
Maistre G. Gouin p. maistre Rob. de Semilly, p. le maneir de porte Aubrée, p. med. x s.
Les hers P. Guerout, pour la maison du Pilon, ij s.
Giles de la Barre pour tout lan, vij s.
Les hers Guillot de lostel dieu, vj s.
Les hers P. Le Lou, pour sa meson du marchié, pour tout lan, vij s. (i) Garde du séel. (a) Brûlée.
Mar. Blanc Aignel, pour tout lan, xij d.
Jo. Roinel.
Raol de Tour, pour Jo. Gueron, xij d.
Th. Faleise, ij s. vj d.
G. Coillebaut, xij d.
Beneet Le Rouier, xviij d.
Th. Haymeri pour la Haracouse, xviij d.
Rob. de Tourville pour le fieu du Saucey, iij s.
Le Chapitre de Baiex, pour la meson de Glateigny, iij s.
Heredes Jo. Taisson, pour la terre jouxte le mont Bertin, vj d. Jo. Legrant, pour sa meson, v s.
Rob. Baudri, prestre, iiij s.
Heredes au Fouet, iiij s.
Rob. Coquet pour tout lan, vj d.
R. Gaisdon pour la masure Cornart, v s. viij d.
Les hers Hébert Lévesque, v s.
La dég. Jo. Taisson pour les hers iiij anz (Quatranzl, vij s. vj d. J. Gourdel, ij s. vj d.
Le maneir qui fut Sy. Darry, à S. Loup, ix d.
De la terre Nicole Levesque jurée à Baiex
Raol Enguerran, x s.
G. de Couvert, v s.
Jo. Le Conte, p. vne masure à S. Floscel, xxx s.
Th. Le Conte, vij s. (i).
G. Le Viettu, de Listry, est tenu faire chascun an e paier au duc nostre sire deux boisseaux e demi dorge de rente, à la mesure de Baiex, pour ce que ledit Guillaume les faisoit à Richart Riqueut, de Listri, par raison dun herbergage, assis à Listri jouxte Raoul Pevrel, lequel Richard fu pendu, e por ce est venue la dicte rente au duc nostre sire. Fait e acordé dudit Guillaume, lan mil CCC quarante, environ la S. Michiel. (i) Aux jurées de la fin du manuscrit, on lit. a Jurée sus Nicole Levesque lxiiij s. de rente à prendre à Baiex: p. J. Leconte (comme dessus et en outre) p. J. Le Fae, de St-Laurens sus son masn. xij s. ».
A tous ceulz qui ces lettres verront, Auberi de Crépon, clerc, garde du séel des obligacions de la viconté de Baieux, salut. Comme M. Restout, prevost de Baieux, maistre J. Houel, G. de Fontaines et Ferré Hamon, escuiers, pièges dudit Michiel fussent tenus au duc, nostre sire, en la somme de vj C livres de tournois, pour demourant de greignour somme en quoy il estoit demouré en debte par fin de compte fait ovecques homme saige et pourveu, Richart de Bitot, viconte de Baieux, pour les parpaies de ladicte prevosté des termes de S. Michiel et de Pasques derreenement passés et pour les paiemens qui faiz avoient esté de pluseurs et grosses sommes dargent pour cause de la dicte prevosté les biens meubles des dis Michiel et pièges eussent esté vendus et explectiez et tornez en lexécucion des dis paiemens, si aplain et en tèle manière, que pour la dicte somme de vj C livres, ne pour partie dicelle lenne peu avoir trouvé aucuns de leur dis biens par quoy len empeust faire ni avoir exécucion, len eust mis en bans et en vente des héritages des dis Michiel et de ses pièges et fait savoir notorement se il i avoit aucun qui aucuns en vousist achater, il y seroit volentiers oy et receu à laquèle chose aucun ne se fust comparu qui aucun en vousist ne ne peust achater, si comme Loys Hérout, sergent, chargié de explectier la dicte somme, disoit; savoir faisons que par devant nous, lan de grâce mil CCC xlv, le vendredi après Quasimodo, viij jour davril, furent présens ledit Michiel et ses pièges, et confessa ledit Michiel debuoir audit seignor bien et léaument la dicte somme de sis cenz livres, pour le compte et en la manière que dessus est dit, et pour ce que ycelle somme dargent, ne partie, il ne ses pièges ne povoient paier en biens meubles et que tous avoient esté vendus, pour la cause et en la manière que dessus est dit, et que aucuns ne vouloit achater aucuns de leur héritage, comme dit est, vendoit, quittoit et octroioit, et du tout en tout, affin de héritage, delessoit audit seignour et à ses successours, pour la dicte somme de la queille il se tenoit bien content, cest assavoir, seixante livres de tornois de anuel rente à prendre à aver et à lever et à recepvoir doresenavant, chascun an, moitié à la S. Michiel et moitié à Pasques, par les gens du dit seignour, sur touz les héritages dudit Michiel que il avoit à Baieux et à Rie et en queilconques autres lieux que point en ait. Et ovecques ce, les dessus dis, ses pièges, à ce présens, comme dit est, promistrent et sobligèrent, chascun pour le tout, fournir et faire valoir, sans aucun déchié ne amenisement chascun an,
CONTRATS DI7ER8
bon an, mal an, les dictes seixante livres de tornois de rente sur tous leur héritages qui sont assis cest assavoir les héritages dudit Ferri à Baïeux, en la parroisse S. Lou, les héritages dudit G. de Fontaines assis au Bosc, en la parroisse de Commes et les héritages dudit Houel assis en la parroisse de Ver. Sur les quiex héritages et sur quant quil en ont ailleurs et en queilque lieu que point en aient en cas que les héritages dudit Michiel ne pourroient souffire, fornir et valoir la dicte rente, eulx vouldrent et sobligèrent'que par ledit seignour ou ses gens planière justice et exécution trenchié soit faicte, toutefoiz que mestier en sera, pour avoir la dicte rente. A tenir, etc. Et pour ycelle rente faire. lesdiz Michiel et ses plèges obligèrent chascun pour le tout, eulz e leur hoirs et touz leur biens. à prendre, à lever, à exploictier, à vendre, à despendre d'office de justice, au mieulx appareissant, sans aucun procès ne errement de plet. En tesmoing de laqueil chose nous avons séellé ces lettres dudit séel, à la requeste des dis obligiés.
Les noms de ceulx qui tiennent du vestegable
S' Lou
Vne gaste masure p. les hers Henri Hansart. P. Le Roy, à cause de sa femme. Mess. Denis Lepellethier, prestre. Th. Quetissens. Raoul Lepetit, Henri Le Petit, J. Liart, Henri Pitart.
S1 Patrice
Raoul Denis, à cause de sa femme. J. de la Motte. Phe. Delille. J. de Tour. Sanxon Ernault, à cause de sa femme. J. Drurrie. Perrin Joire. Les hers au Seneschal. Guief. Le Long.
St Ouen
Raoul Bachin, s. gaste masure et vng vastegable. Mons. G. Le Roy, prestre. G. Le Roy. J. Guillebert dit Houteville. Denis Renoult Mart. Hudin. Adam Cauchon. J. Le Roy e J. du Bosq. Les hers J. du Bouffay. La ville de Baieux
J. Le Cantonnier, Th. Bailleul.
S1 Laurens
Les hers Co. de Colleville.
La Magdeleine
La maison J. Patrice. Marie Mousset. G. Desé. pour ij. Mess Estienne Jenvret, prestre, Lostel qui fu Rog. Gervaise. Massieu de Bréteville. St Vigor le Grant
Joire Salle. G. Delalonde. Vigor Canu.
Ensivent ceulx qui doivent les ganz, à la Crommelle à St Vigor Phe. Le Valloiz. Droet de la Vallmère. P. Delanoe pour ij. La dég. J. Riotte. La dég. Renouf Lecanu. Rob. Bertin. Yon Dupré. Losté Drouet de la Vallmer. Lau. Coillart pour ij. Losté au Normant. Co. Odierne. R. Sebire. Lostel Raoul de Tour. Lostel J. Bessolle. R. Bouet. Benest Taillefer. Lostel au Cartier. R. Tilli pour ij. Renouf Drurie pour ij. Le Voisin Perrenelle. Marie Clérisse.
S< Jehan
Louis Taupin. Perrin Dupont. Jaquet Nicole. Raol Le Prevost. J. Lesec. Lostel au Soudenc.
St Floixel
Perrin Delafontaine et son voisin Le Voisin. J. Odierne. Phe. Le Carpentier.
Lan mil CCC cinquante, le samedi veille de lassumption Nostre-Dame, fut par Th. Couppe Verge, viconte de Baieux, baillié à G. Thorel, en fié ferme, trois verges de terre assises en la parroisse de Litri, avenues à mons. le duc par Th. Le Gascoin, bastart Le Juenne, pour trois boisseaux dorge à paier, chascun an, au terme de Pasques, ou cas que elles ne seraient chargiés dautres rentes antiennes. Le premier paiement commençant à Pasques CCC Ij.
Item, per Th. Couppeverge, vicecomitem Baiocensem, in die exaltationis Sancte Crucis ecclesie, tradite fuerunt Richard Regis, de Guerone, quindecim acras cum dimidia terre, sitas in territorio de Guerone, usque ad septem annos tantummodo pro quolibet acra, x s. quolibet anno, solvendo, ad duos termines videlicet ad sanctum Michaelem et Pascha. Prima solutio ad S. Michaelem CCC Ij.
Lan mil CCC Ij, le x* jour de février, nous Th. Coupperverge, viconte de Baieux, avons baillié en fieu e affin déritage, à Gief. Le Bedel, vne place assise devant le chastel donc len souloit faire e rendre au Roy xx st qui a esté délaissié pour ce que ceux qui la tenoient navoient aucuns hers, pour le pris de xvj s. t. à paier à ij eschiquiers, le premier à Pasques prouchain.
Sachent tous que du monnéage rendre et raporter appartient au juge, tant pour le raport e serement que font les parroichiens par devant lui et
faire lenquest des sugès audit monnéage et non subgès xxvj d. au notaire poursiverle rouil dudit raport,xxvj d.,exij d.pour escripture e parchemin. Item, appartient pour quittance de monnéage e autres debtes du demaine, xiiij d.
Item, pour une lettre de ferme xxvj d. et vj d. pour lescripture. Lau. Torel tient le molin Morin (i) par xx 1. de rente e a misen contrepiège iiij 1. de rente à prendre sur son maneir à Marchie, en la parroisse de Listrie, si comme le maneir sestent en lonc e en lei. le mardi après la S. Michiel, en la présence de N. des Fraisnes, lan mil CCC viij. Th. Sohier prist les moulins de St Quentin par lxv 1. de rente e mist en contreplège xiij 1. vj d. de rente, cest assavoir sur Rob. de Nihaux, sus le jardin Bereigny vij s. par P. Caroge, sus son masnage. ix s.; sus Mar. de Méry, sus son masnage, xiij s. par dan Gré. Frémont, v s. par G. Le Courcier, xvj s. par Co. Lepriour vij s. par Jo. Dienbleville, xxiij s. vj d. sus la meson dan Gief. de Poleigny, xx s. par la main du tenant de la maison Th. de Méry, xj s. item, sus la maison as hers R. Ernouf, xx s. sur Phe. Gabarre, Iiij s. e sont à prendre sur leur mesnages assis ès parroisses de la Poterie, de St Etienne e de la Magdeleine item, à St Floissel, par J. Neire Coille, sur son masnage, xviij s. item, sur Colin Henstenq, lx s., sus son fons e sus tout son héritage à Suilly. Fait par Th. Hérout, seriant de Baieux, à ceu envoié e commis, lan mil CCC vij.
Item, le dit Thomas délaissa au Roy les diz moulins ovecques ledit contreplège que le Rey liève.
Item, après ceu, Henri Moisson prist la ferme de St-Quentin (2) oveques les diz molins en fieu, le jour St André, lan mil CCC xxij, par iiij xx 1. de rentes quiter au Rey, et bailla en contreplège x 1. de rente. Apporté par Jordan Flambart, seriant, le mercredi avant la Ste Katherine. (1) Situé à Bayeux.
(2) La ferme de St-Quentin, située à Bayeux, comprenait: « vergie e demie de terre, assise jouxte la ehaucie deu Moulin Renart, entre les deux eaues; item, deux acres de prey au dessus du vivier de St-Quenliii; item, deux moalius à eaue, deux viviers ouecques lour refoux e le bois par liurée à prendre en bois Dèle pour faire le grand moulin et les esseaux e pour lusage deu dit Henri et pasnage des pors as hommes quant il chiet en dit bois item. xv 1. de cens en deniers, comptez en ce xxij s. pour le prey Jehan item, xvj s. de trois ans en trois ans pour laide coustumière item viij s. iiij d. pour pains C iiij guelines et xC de oez item, iiij pains chascun de vij d. e iiij capons e vns esperons et vu espervier; item, xviij scxtiers et viij b. davaine, à la mesure de Baiex, e cinq Mures de poiure. »
Th. du Poncel, Sy. Pinchon et Jehane sa f. pristrent en fieu de Raol de la Bugne qui tenoit avant, le molin de Gueron, par xl s. de rente, pour la partie le Rey et mistrent en contreplège xl s. de rente sur iiij pièces de terre à Gueron .présence de Richard de Hervilly, seriant, lan CCC viij. G. Estoq prist en fieu de Robert de Goany, visconte de Baiex, j p. t. à St Patrice, apelée les perques, par iij sex. fr. ba., e la souloit tenir Phe. de Gornay par ij sex. j m fr., e a mis en contreplège la moitié de j p. t. à Cussy. le samedi après les octaves de la Candelour, lan mil CCC xxiiij.
G. Mari adonq prevost de Baiex, vendi au Roy, pour ij 1., xxv 1. de rente à prendre sur ses maneirs de Baiex, de Cromèle e sus tout léritage que il au Maneir (i) (1307).
Jurée faite sur Alix Martin pour xxij 1. xliiij s. de rente sur vn mas. assis à St Sauveour, jouxte le mas. Rob. Baudoin dune part e dautre. Fait en la présence de Th. Moque, seriant. lan mil iij c xviij, le samedi aprez la Touz sains.
Jurée sur mestre Gires de Semilly iiij s. de rente, p. j amende deschiquier, a prendre sus j mas. à S. Symphorien de Baiex, jouxte J. de la Fontaine e Th. Thierry .présent R. de H[ér]ouville, seriant. Fait lan mil iij c xx, le jeudi, jour S. Barnabé, apostre (1321).
[Jurée] sus Mie. Le Blanc, [de Gueron], pour xxiij 1. que il deuoit au Roy e pour xvij 1. que il deuoit à Laurens Nicolas, p. licence, anchies que il fust en servize deu roy, cest assavoir [sur] le mas. audit Michiel o les maisons e le plantin, .fait et raporté p. Nicolas Levesque, seriant, lan mil CCC xxiiij, le dymenche avant la S. Jaque e S. Phelippes. La terre Th. de Blarry, jurée et assignée, cest assavoir xxxv s. e x d. a prendre à Vauceulles e à Nihanv sur toutes les terres e les rentes que ledit Thomas avoit et prenoit par les mains des hommes e des tenanz de lui.
(1) Le Manoir, commune.
La terre Aleaume Bertin, iiij s. à prendre à Pasques pour tout lan, sur son mas. à St Patrice, devant lus (i) R. Mériote.
Rente à enchière sur Jo. Plesance, par G. Bon amour, seriant juré au visconte de Baiex p. le duc nostre sire, p. vj 1. t. escripte pour la parpaie du contenu de lettres obligatoires que il porte de lobligation dudit Johan, à cause du plège de la foire baillié pour Martin son frère cest assavoir j mas item, j mas, j acre t. assise à St-Germain de la Lieue. BRÈVE REVUE DES RENTES ET REVENUES ÉNUMÉRÉES DANS LES COMPTES DE 1826
Comme tout seigneur féodal, le roi tirait de ses vassaux arrière-vassaux, fieffataires vavasseurs bordiers, vilains, tenants et resséants de toute espèce, diverses redevances en argent et en nature et employait leurs services sur ses domaines.
Notre manuscrit mentionne comme redevances en argent, les treizièmes, les reliefs, le court et l'usage, les aides, les cens, les regars, la graverie ou corvée, les deniers de quarrey (droit de transport) et de visconté, le monnéage de 3 ans en 3 ans, le poudrage droit, « cuilli » » sur Je transport des marchandises « ensie de Montmartin à la Barre de Semilly » le manseis ou droit de gîte, les droits sur les porcs (porcage) et les moutons, celui du four à ban (à Couvert et à St-Pierre du Chastel de Semilly). Nous trouvons aussi les droits de bernage, bourgage (bienvenue) brassage (à Rubercy), de campart ou champart, de canelage à Létanvile, de cheusesie (?), de prévôté et de troussillage, Les officiers royaux faisaient engranger dans les greniers du prince, le blé, l'orge et l'avoine, payés à la mesure des lieux, mesure ramenée le plus souvent à celle de Bayeux. Il y avait des redevances en pain, en oies, chapons, gelines (à Colevile on trouve « une géline couveresse »). A signaler aussi un faucon de 60 s.; un blanche « aloe » (alouette) de 10 s. et un espervier de 2 s.
Les pays de salines fournissaient le « seil », prisé à 6 s. le boisseau. Du même genre, étaient les redevances de commin et de poivre. A Couvains. on fournissait des chandelles de cire.
Ailleurs, c'étaient des « esperons et de fers à cheval. Il y avait des « séors » (scieurs) de blé ou autres céréales ou fourrages de « fénéours » (1) L'huis.
(faneurs) de « herchéors (hercheurs),ces derniers avant et après Noël. Le droit à l'instrument de travail se disait « proière ou « praère» de carrue et de herche. « Cels qui manent (demeurent) sur le fieu le Roy (à Osmanville) par quoi il aient carrue et chevals, il font au Rey j jornée devant Noel et autre après de proière de carrue e deivent avoir ij deniers de livreison. » Certains services n'étaient dus que par des individus « sans cheval ni quarète ». Ainsi, des hommes à pied cueillaient les herbages, varluaient « aux doiz escluses ou gouttes ovrir » à faire « fein » (foin), à mener le campart à la grange, à le tasser, à faire le service de besque ou truble â curer les biefs et sous la roue, à y ouvrer ou fouir la terre. En plusieurs cas, ils recevaient une « livreison ou salaire journalier.
D'autres services consistaient à « fauquer le fein, l'espandre, rasteler, mettre en muions, quarier o chevalz ou boes (bœufs à la Meauffe, la Barre de Semilly, Couvains) et quarètes et fouler au maneir. Le même mode de transport était employé pour « le gros mairien (les matériaux de charpente et les meules) gesant e torniant des molins, les moeles (meules) » et les « estalx » (étaux) des halles de Trévières. Dans cette ferme, un nommé Le Goix devait « les hales curer, les nanz prendre et les larrons amener. »
Certains resséants devaient couper « à la fauchille, la verge ou les ropour, faire les clées des pesqueries » et les mettre en levé, et fauquer la fane (les herbes) des marais.
Une particularité à signaler, en passant, est l'époque des échéances de la ferme de Colevile la Saint- André et le quaresme prenant (mardi gras). Les fieffataires du hameau de Cremie, en la ferme de Courmarqueron, « doivent ces services .daler, ovèques les serianz des forez, en bois le Rey, par nuit e par iour et toutes les feiz que mestier en sera, e au pasnage le Rey garder quant il est, à leurs propres despens. »
Un passage du compte de la ferme d'Aman ville (Osmanville) nous révèle que dès lors les riverains luttaient contre les emprises de la mer et conquéraient sur elle des parties de son rivage. Voici ce passage « Item, vj xx acres de terre que len apèle les mares qui furent ostées à la mer, à forche, e les défendent de la mer o besques, e quant els ne sont labourées, la terre en paie a b. davène et quant els sont labourées le Roi en a la douziesme garbe e na rien des ij b. davène dessus diz, val. vj sex. j mine iiij b. davene à la mesure de la vile. Somme pour la terre qui se detfent à la mer quant el nest laborée lxx qrt davène. »
Thorigny était pour lors fortifié, car nous voyons par les redevances
de cette ferme qu'un « masnage » était contre le mur du roy que les maisons ont des issues par derrière sur les fossés que pour un qui payait redevance « pour croissanche que il preinst au Rey » d'autres s'annexaient sans vergogne le terrain du seigneur. Car, 1° à St-Laurens de Thorigny, 4 particuliers « se sont traiz et ont pris dune commune qui est au-dessus du petit vivier de Thorigny qui est derrière lour mesons et nen font rente, ni redevance au Roy » et 2° à N.-D. de Thorigny, trois autres qui « ont aloigniez lour courtilz sur le petit vivier qui est devant la maison au Pié tort, e nen font rente ne autre chose et le prennent petit à petit, chacun en droit soy. » On voit qu'on est en Normandie.
A Thorigny, était une foulerie, jouxte le vivier, payant 35 s. de redevance et appartenant à M" Gieffrey Lasnier, qui avait une vigne, d'endroit son maneir, pour laquelle étaient dûs 3 s. 4 d. Mathieu des Moutiez en avait une aussi derrière sa maison et payait 5 s.
Nous avons un spécimen des émoluments des gens du roi dans la mention suivante, insérée dans la ferme de Trévières. On y voit que le roi payait largement ses serviteurs, mais non en argent et qu'encore il se les rattachait par des redevances
« Bertin Guerout est seriant fieuflé de la prévosté de Trévières et des appartenances, et sont ses souzmis les hers Vincent Donal,Vincent Oède, R. Néel et J. Le Lormier. Et pour cest service il tient xv vg. de terre franchement et doit avoir les vielx mairiens des estalx des hales et du moulin Dubosc qui ne sont rempléez en ouvraigne e est quite de fouage et de vendre e dachater. Item, il tient vne franche vavassorie de xxx acres par vns esperons de ij s. ».
« R. Néel, seriant final de tout le fieu Dan Briz (ferme de Trévières), tient iiij acres pour quoi il doit justisier et fere les servicez lui e ses sousmiz. e est quitte de foage e de praère de carue, etc. ».
Et quant les « rentes et revenus du Roi avaient été convertis en argent, il avait recours à 3 convoyeurs fieuffés qui se relayaient des Veys à Caen i° Job. Lengleiz xxiiij acres e nen fait rien fors j servise convéer le trésor le Rey des Veys de S. Clément dessi à la fosse Burges (ferme d'Amanville); 3° Joh. d'Oistrehan tient viij acres e en doit servise de convéer le trésor le Rey dès le pont de Viez Pont soubs Mosles jusques au moulin de Vieux Pont sus Seulle, o lanche e escu (ferme de Lestanville et Grantcamp) 3° Rob. Vistart xxx acres pour j servise quil doit convéer le trésor le Roi à Caen, se mestier est, sus son cheval, as despens le Rey « ferme de Magneville (Mandeville) ».
QUELQUES NOMS PROPRES CURIEUX
Pour terminer, voici une liste de noms propres curieux, cueillis en feuilletant le chartrier d'où nous avons tiré ces extraits
Acacepain (cache-pain), Aladent, Alemite (soufflet), Anserey, Aost. Baiscul, Beaugendre, Beaurein, Beau Vaslet, Bec Bae, Beit Cerveise, Bel enfant, Blanc aignel, Blanc pain, Blanc Vilain, Boen fossei, Boit cervoise, Boit loe, Boitart, Bon amour, Bon fossei, Bon pain, Bon petit, Bone dent, Bonne cose, Boulot, Boute cul, Boute vilain, Bret boef, Briquessart, Broscecul, Butor.
Caillou, Capé, Capel, de Cauve rue, du Chevail, Cornican, Corps domme, Corz de lou, Couillart, Crasmolet, Cuperchié.
Dagoubert, Descauche dieu, Descontepluie, Deu pouché.
Engaigne, Escaufe Estrain, Espérons.
Faisnevielle, Formage, Fort escu, Froissart.
Gaaigne pain, Gelinotte, Grant homme, Gros genoil.
Hagaignes.
La Barbe, La Béguache (Bécasse), La Bolote, La Chouque, La Coille, La Pilarde, Le Baigneour, Le Bougre, Le Capier ou Chapier, Le Coqu, Le Coupei, Le Courcier, Le Dancheour, Le Flamenc, Le Fessu, Le Fréteil, Le Geloux, Le Meiteier, Le Meschin, Le Mière, Lengoulevans, Le Parmentier, Le Quarretier, le Quetaignier, Lermite, Le Savourous, Lescourchon, Lestorei Le Touchoour, Le Vendeour, Le Voloour, Lonc bras, Longuelanche.
Maillefer, Malbécuc, Malchion, Mal duit, Maledars, Malemosque, Malerbe, Malesars, Males mains, Male terre, Mal norri, Mal seignor, Mal seriant, Mal taillé, Mal venou, Mitaine, Mosque.
Neire coille.
Pain dieu, Papeillon, Passe avant, Peil doe, Peil fol, Perchehaie, Perchesnil, Piqueutron, Pislou, Poil de quien.
Quief de neif, Quief de ville.
Rabot.
Saquespée, du Sorsis, Surhait.
Taillefer, Talon, Torguis, Tornelouf, Tour bot, Tirlop, Travers, Trognon, Truble, Tueboef.
Viellon, Viétus, Vieutemps.
E. ANQUETIL.
HISTOIRE DE LA DENTELLE à Uttgnur
TROISIÈME PARTIE «"
1830-1870
Nous avons dit que Madame veuve Carpentier-Delamare avait cédé sa fabrique de Bayeux, le 29 novembre 1829, à M. Auguste Lefébure. D'où venait-il et quelle avait été sa jeunesse ? M. Georges Villers l'a expliqué dans un article de L'Indicateur de Bayeux, écrit en mars 1869
« M. Auguste Lefébure naquit à Beauvais (Oise), le 14 janvier 1798. En 1812, il entrait aux Pupilles de la garde du Roi de Rome, d'où il passa comme fourrier au 29me d'infanterie légère, qui, bientôt détruit, devint le Ilme léger. M. Lefébure parut sur tous les champs de bataille de 1813, 1814 et 1815. AWaterloo, son frère et lui furent les deux derniers fourriers survivants de leur régiment et ces deux soldats imberbes furent assez heureux pour sauver, en les cachant dans leurs vêtements, les lambeaux glorieusement mutilés du drapeau sous les plis duquel ils avaient combattu b.
Rentré dans la vie civile en 1820, M. Aug. Lefébure débuta comme employé chez son compatriote M. Vellaud, marchand de dentelles à Paris. Bientôt chargé des voyages, il y développa une intelligence des affaires et une activité remarquables. C'est là que Madame Carpentier, l'ayant vu à l'œuvre, eut l'idée de lui céder sa fabrique.
M. Aug. Lefébure fonda alors une maison de vente à Paris, d'abord rue Jean-Jacques Rousseau, 18, bientôt transportée rue de Cléry, 42. Comme il voulait continuer les voyages, il s'associa sa sœur, Madame Gabriel Lefébure. La maison prit alors la raison sociale Lefébure et Sœur. (1) Voir Mémoires de la Société. T. XI, p. 1.
La fabrique de Bayeux était dirigée pour le compte de la Mon Lefébure et Sœur, par Mlle Esther Jouas, ancienne employée de Mme Carpentier. M. Lefébure venait très souvent visiter sa fabrique et son goût très sûr lui fit entreprendre la fabrication d'articles riches qui furent très appréciés et le portèrent rapidement au premier rang des fabricants français. Entre 1830 et 1840, les Dentelles de Bayeux subirent une de ces transformations que les exigences de la mode imposent à certaines périodes. Jusqu'à i83o, on fabriquait surtout la dentelle en fil blanc. On faisait bien aussi un peu de dentelle noire en voiles 4 quarts, en fichus, en châles, mais la vente portait en majeure partie sur les dentelles de fil en petites et moyennes largeurs, pour lingerie et surtout pour bonnets. Je l'ai déjà dit et je dois y insister, l'usage du bonnet pour les femmes était alors général et on n'imagine pas quelle grosse influence cet usage a exercé sur la consommation des dentelles. Il n'y avait pas une femme en France, aussi bien à la ville qu'à la campagne, qui n'eut plusieurs bonnets garnis d'une dentelle plus ou moins fine. Voyez tous les portraits de nos grand'mères. Les bonnèts de Normandie étaient réputés parmi les plus élégants. Qui n'a souvenir des grandes Bourgognes que portaient les mariées normandes ?
C'est pour cela que je trouve sur nos livres que, dans la journée du 24 août 1830, il fut vendu à la foire de Guibray pour 1.520 fr. 7o de dentelles de fil, et le 6 mai, à la foire de Caen, pour 1.960 fr. 35.
Le voyageur de la maison, M. Lapersonne, en avait vendu pour3.268 fr. dans le mois de février, en parcourant les bourgades du département de la Manche. Mais à partir de i83o, on voit cette consommation spéciale baisser d'année en année. Le bonnet confectionné en gros, garni de simples tuyautés en mousseline ou en tulle, se vend très bon marché sur les foires. Encore quelques années, les femmes se dégoûteront de ce bonnet commun et iront en cheveux à l'ordinaire et en chapeau pour les grands jours. Le pittoresque et notre industrie y perdent beaucoup. En même temps, les petites imitations et les tulles mécaniques en bandes apparaissent sur le marché et font concurrence aux petites dentelles de fil. M. Aug. Lefébure comprit alors que la fabrication des dentelles à Bayeux avait besoin de se transformer. Il s'appliqua de plus à substituer l'emploi de la soie à celui du fil de lin blanc et se livra en grand à la production des dentelles noires. Chantilly nous avait devancés dans cette spécialité et cela lui valut l'honneur de faire attribuer son nom à toutes les dentelles noires. Mais, sous l'impulsion de M. Aug. Lefébure, les
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ouvrières de Bayeux s'appliquèrent à surpasser en finesse tout ce qu'on avait fait à Chantilly. On désigne la grosseur des fonds de réseaux par le nombre des rangs de mailles piqués dans un pouce carré. Chantilly faisait ses dentelles sur fonds 13-14- 16 ou 18, mais n'allait pas au-delà. Bayeux arriva bientôt à des fonds 22-24-30 et même 36 et 40, finesses telles qu'on peut dire qu'elles ne seront jamais dépassées. C'était placer hardiment Bayeux au premier rang dans cette fabrication.
Mais ce ne fut pas tout. M. Auguste Lefébure observa que les Américains d'origine Espagnole étaient de gros acheteurs de tous les objets de luxe à Paris. Cependant, ils se plaignaient de n'y pas trouver les mantilles en blonde de soie mate et brillante que consommaient les riches Havanaises et les Mexicaines ils devaient aller les chercher en Espagne, à Barcelone, où l'on ne faisait que peu de progrès en qualité et en nouveauté de dessin. Pourquoi n'en ferait-oh pas en France ? se dit M. Lefébure, et il entreprit cette fabrication à Bayeux mais au lieu de chercher à lutter de bon marché avec les fabricants de Catalogne, il s'appliqua à faire des mantilles plus belles que les leurs. Cette audace lui réussit et tous les acheteurs de la Havane, du Mexique et de l'Amérique du Sud, donnèrent à chaque saison de grosses commandes de mantilles en blonde à la maison Lefébure et Sœur, qui, pendant bien des années, trouva dans cette production un élément de travail assuré pour les ouvrières Bayeusaines. Les expositions ont été comme des examens périodiques, notant dans les rapports des jurys les progrès de nos industries françaises. Il faut donc que nous y recourions, comme nous l'avions fait au chapitre précédent, pour suivre la marche de la production dentellière au cours du xixe siècle.
A l'Exposition de 1834, qui eut lieu dans quatre pavillons élevés sur la place de la Concorde, la dentelle normande est représentée par trois fabricants Lefébure et Sœur, de Bayeux, J.-B. Bonnaire, de Caen, et Violard, de Courseulles.
En 1844, un rappel de Médaille d'Or est inscrit au nom de Lefébure et Sœur et Petit. C'est qu'en effet, M. Lefébure et sa sœur avaient consenti à prendre pour associé un de leurs employés de Paris, Benoit PetitDossaris, pour six années, de février 1839 à février 1845.
Dans un style très pompeux, l'Indicateur rend compte ainsi de cette exposition La Normandie est une des provinces dont le concours a le plus contribué à enrichir l'Exposition. L'arrondissement de Bayeux n'est pas resté en arrière, et nous sommes heureux de pouvoir dire ici que peu
de villes ont pu, comme la nôtre, envoyer des types aussi brillants et aussi parfaits de leurs produits ».
Après une description des principaux objets exposés par la Maison Lefébure, notamment une aube en dentelle de fil de 2.800 francs des dentelles noires d'une grande finesse et une magnifique mantille en blonde de 3.000 francs, dont la perfection du travail égale l'élégance du dessin il dit aussi « C'était pour la première fois que M. Le Boulanger, jeune, entrait dans la lice et parmi les nombreux objets qu'il a présentés comme types de l'habileté des ouvrières qu'il occupe, nous devons signaler le beau manteau de cour, aux fleurs nationales de l'Angleterre, destiné à la Reine Victoria ».
Il y avait à l'Exposition de 1849, trois exposants bayeusains, qui obtinrent
M. Auguste Lefébure, un nouveau Rappel de Médaille d'Or; MM. Pigache et Mallat, une Médaille d'Argent
Et M. Adolphe Pagny, une Médaille de Bronze.
A côté d'eux. Violard, de Courseulles, reçoit une Médaille d'Argent, et Lecornu, seul exposant de Caen, une Mention Honorable. Mais, de plus, M. Auguste Lefébure, sur le rapport très flatteur de M. Félix Aubry, fut compris parmi les 51 chevaliers de la Légion d'honneur, nommés à la suite de cette exposition. C'était la première fois que cette distinction était attribuée à un fabricant de Dentelles.
M. Lefébure fit valoir auprès du Jury, combien le succès de son exposition était dû à l'habile direction de Mlle Esther Jouas,.et bien qu'on n'eût pas (comme on le fit plus tard) établi de récompenses pour les collaborateurs, il parvint à faire attribuer à Mlle Jouas une Médaille d'Argent qu'il faut ajouter aux succès bayeusains de 1849.
M. Adolphe Pagny, qui occupera une place importante dans la suite de ce récit, et dont nous venons de rencontrer pour la première fois le nom parmi les récompensés, avait d'abord été marchand de nouveautés. Il s'était établi le 3 février 1835, rue Saint-Malo, en association avec sa sœur, Julienne Pagny. Le io décembre 1838, il épousa une de ses voisines Charlotte-Clarisse Tostain. Mme Pagny aimait la Dentelle aussi, l'année suivante, on pouvait lire dans les journaux M. Pagny prévient les « personnes qui voudront bien l'honorer de leur confiance qu'il vient « d'ajouter à ses nombreux assortiments de draperies, nouveautés et arti« des pour meubles, le Dépôt des Dentelles des Flandres, Application de « Bruxelles et Point d'Angleterre de la Maison Soye-Suriray, de Caen. » En 1848, M. Adolphe Pagny quitta le commerce de nouveautés et s'éta-
blit fabricant de dentelles noires. C'est l'époque où la mode des châles s'établit si solidement qu'une jeune mariée se serait crue déshonorée si elle n'avait pas trouvé dans sa corbeille un châle cachemire pour l'hiver, et un châle ou une pointe-châle en dentelle pour l'été. Pendant 25 ou 30 ans, cette mode fut une des plus stables qu'on ait rencontrées dans l'histoire du costume féminin.
C'est par milliers qu'on fît des châles et des pointes en dentelle noire à Bayeux et à Caen. Cette fabrication donnait satisfaction et profit à tous ceux qui y concouraient. Les dessinateurs d'abord qui trouvaient à y composer de grands bouquets, de riches guirlandes, autrement fructueux pour eux qu'un petit dessin d'une dentelle dont le raccord se reproduit perpétuellement. Les piqueurs avaient beaucoup d'ouvrage pour la mise en cartes de ces grandes bandes de châles. Enfin, les bonnes ouvrières donnaient la préférence à ces belles bandes sur les cartes cousues en rond dont elles ne parlaient plus qu'avec dédain.
Il y eut un arrêt momentané dans la fabrication, à la Révolution de février 1848, et je trouve dans les notes paternelles, qu'au printemps de cette année-là, une moitié des dentellières s'est trouvée sans ouvrage. Mais cela ne dura guère dès le mois d'août, la confiance et les commandes avaient repris et la production dentellière rentrait en pleine activité. M. Auguste Lefébure pouvait déclarer, en 1849, qu'il occupait 3.500 ouvrières à Bayeux et dans la contrée et, de plus, 300 à Cherbourg, • groupées autour d'une Ecole dentellière, soutenue par la Municipalité et dirigée par la sœur Duval, de la Providence de Rouen.
Voilà dans quelles excellentes conditions se trouvait la fabrique de Bayeux quand elle fut convoquée à prendre part à la première Exposition Universelle Internationale, qui était organisée à Londres, en 1851, par le Prince Albert, époux de la Reine Victoria. Jusque-là, les Dentelles de Bayeux n'avaient trouvé en face d'elles aux différentes Expositions, que des concurrents voisins et nationaux. Il était d'un gros intérêt de voir comment elles supporteraient ce premier concours avec les Dentelles des pays étrangers, dont quelques-uns, tels que la Belgique, l'Italie et même l'Angleterre jouissaient d'une haute et ancienne réputation. Le jury international de Londres, appelé à se prononcer sur le degré de mérite des exposants donnait toute garantie d'impartialité car, sur io membres, il n'y avait qu'un seul Français. Le président était un Suisse et le vice-président un Anglais. Le juré français M. Félix Aubry, fut nommé rapporteur. Il en profita pour faire un travail très complet, à
la fois historique, économique et statistique, sur les différentes industries soumises à son appréciation Dentelles, Blondes, Tulles et Broderies. Ce Rapport de 1851 est resté comme un document décisif sur ces genres de travaux féminins, et tous ceux qui ont écrit depuis y ont puisé à pleines mains les renseignements les plus intéressants. M. Aubry estimait à 535.000 le nombre total des dentellières dans le monde, dont 240.000 pour la France. D'après lui, la Normandie, dans les trois départements du Calvados, la Manche et la Seine-Inférieure, en comptait 55.000.
Voici, ce qu'il disait des Bayeusains, exposants au Crystal Palace de Hyde Park « M. Pagny, de Bayeux, a exposé une toilette complète, en dentelle de soie noire destinée à la duchesse de Sommerset. On a surtout admiré la netteté avec laquelle étaient rendus le chiffre et les armoiries de cette riche parure. »
Et plus loin « II nous reste à citer les deux fabricants français dont les produits étaient tout à fait hors ligne nous voulons parler des maisons Auguste Lefébure, et Videcoq et Simon (1). Toutes deux avaient été désignées à l'unanimité par le Jury de la XIX' classe, comme méritant la grande médaille du Conseil (Council medal). Mais cette haute récompense n'a pu être maintenue devant les résolutions systématiques du conseil des présidents qui n'admettaient pas que les nouveautés des genres ou des dessins, pas plus que les perfectionnements dans le travail, méritassent la grande médaille. Elle n'a été accordée qu'aux inventions. Le rapport fait une description des objets présentés par MM. Videcoq et Simon, de Paris, et notamment des dentelles noires de Chantilly et une toilette garnie de volants au Point d'Alençon, qui depuis a paru dans la corbeille du mariage de l'Impératrice Eugénie en 1853.
Le Rapport parle ensuite des grandes pièces exposées par M. Auguste Lefébure « Un dessus de lit en dentelle blanche aux fuseaux, de trois mètres carrés; deux mantilles (ternos) en blonde mate extra-riche, destinées à la consommation mexicaine et havanaise » et enfin « la pièce la plus remarquable était une pointe en dentelle noire, un vrai chef-d'œuvre, qui se recommandait par la beauté du travail, la nouveauté du genre et la perfection de l'ensemble ». Et M. Aubry concluait « M. Lefébure, qui occupe déjà une position si distinguée comme fabricant de dentelles, a trouvé, à l'occasion de l'Exposition Universelle, le moyen de s'élever encore. Nous aimons à le repéter, jamais la France n'avait exposé des (1) MM. Videcoq et Simon n'étaient pas Bayeusains; mais, à moins de changer la rédaction du Rapporteur, force nous est de les citer.
produits aussi parfaits. Dans cet immense concours industriel, les dentelles françaises brillaient entre toutes, elles étaient l'objet de l'admiration générale. Comme comparaison, les produits similaires exposés par les fabrications étrangères étaient loin d'approcher des nôtres excepté certains morceaux de la Belgique ».
Cette affirmation, signée par neuf jurés étrangers contre un seul français, était bien le plus bel éloge officiel que la Ville de Bayeux pût inscrire dans ses annales.
Pour remplacer sa sœur, décédée le 12 avril 1845, M. Auguste Lefébure avait appelé aux affaires sa femme, née Marie-Sophie Laure. C'est à Lyon, en septembre 1830, que s'était célébré leur mariage. Mme Auguste Lefébure montra de telles qualités de goût et de recherche dans les perfectionnements du travail que déjà, en 1851, son mari lui attribuait en grande partie les progrès artistiques que faisait sa maison. Une branche de la dentelle française, le Point d'Alençon, tout en vivant sur son antique réputation, restait très stationnaire. M. Lefébure avait cherché plusieurs fois à obtenir des facteurs d'Alençon, qu'on essayât de refaire pour lui quelques-uns des anciens points de France, avec fleurs à reliefs et fonds picotés, si appréciés sous Louis XIV et Louis XV.
Les gens d'Alençon ne voulaient pas démordre de leur petit réseau, auquel ils étaient habitués ils en avaient des commandes et ils se refusaient à étudier ces points anciens dont la technique était oubliée depuis longtemps. Mme Lefébure persuada à son mari, pour surmonter cette difficulté, d'établir un atelier spécial de recherches et d'échantillonnage en Point d'Alençon, travaillé à l'aiguille dans leur maison de Bayeux. Mais il fallait trouver un personnel d'ouvrières d'élite pour cette fondation. Justement, il apparut à l'Exposition de Londres quelques fleurs d'Alençon, construites comme les fleurs artificielles, mais au lieu d'être en batiste ou en soie, elles étaient composées de pétales travaillés et comme damasquinés en dentelle Point d'Alençon. Certes, elles n'avaient pu échapper aux regards inquisiteurs du Jury. Voici ce qu'en disait le Rapporteur « Nous devons une mention particulière aux charmantes fleurs en Point d'Alençon exposées par Mme Hubert, de Mondeville, près Caen. C'est un travail de fée rien n'y est oublié, même les pétales et les pistils en dentelle. Inutile de dire que ces objets ne pourront jamais, vu leurs prix nécessairement élevés, avoir une grande importance commerciale, mais ce n'en est pas moins une idée nouvelle et ingénieuse
Mme Lefébure alla trouver Mme Hubert à Mondeville. C'était la femme d'un Conseiller à la Cour d'Appel de Caen, qui, précédemment, avait été juge à Alençon. Pendant son séjour dans cette ville, Mme Hubert avait appris, en femme habile de ses doigts, à faire tous les détails du Point d'Alençon. Une fois à Caen et installée dans une villa de Mondeville, Mme Hubert attira chez elle les Demoiselles Bénard, qui étaient quatre sœurs, dont elle fit ses élèves et ses ouvrières en fleurs d'Alençon. Mme Hubert avait pris un brevet; elle en exigeait un gros prix. Mais rien n'arrêta M. Lefébure; il acheta le brevet et toutes les fleurs faites, malgré le sacrifice d'argent trop large peut-être qu'on lui demandait et fit venir à Bayeux trois des sœurs Bénard Miles Fanny, Héléna et Anna. L'atelier de Point à l'Aiguille, rêvé par Mme Lefébure dans la maison de Bayeux, se trouvait ainsi fondé On ne s'y attarda pas à faire seulement des fleurs dont la vente était difficile, mais on y mit à l'étude la reproduction des beaux points à reliefs de l'ancien temps. M1Ies Bénard déchiquetèrent de vieux morceaux, comptant les fils et reproduisant chaque détail avec un soin scrupuleux. Bientôt elles purent montrer les premières guipures à reliefs travaillées à l'aiguille à Bayeux et ressemblant à celles que Colbert avait fait exécuter dans les Manufactures Royales en 1665. Par reconnaissance pour ce grand protecteur de la Dentelle, le nouveau point fut nommé Point Colbert. Ce nom a été très exploité par d'autres depuis, souvent même pour des dentelles ou des broderies à reliefs très communes. Mais, il est bon de constater que c'est à Bayeux, et à cette époque, qu'il fut employé pour la première fois.
En 1853, eut lieu une Exposition à New-York, aux Etats-Unis, où mon père m'envoya disposer les plus belles pièces de sa fabrication Bayeusaine et compléter mon éducation commerciale par ce grand et intéressant voyage.
Mais c'est à l'Exposition Universelle de Paris, en 1855, qu'on assiste au plus éclatant triomphe obtenu par la Dentelle de Bayeux. Jamais, cependant, la lutte ne fut aussi vive; il n'y eut pas moins de 92 fabricants de tous les pays sur la liste des récompenses. La ville de Bayeux est nommée la première 2 grandes médailles d'honneur sont accordées, l'une à la ville de Bayeux et la seconde au Royaume de Belgique. Bruxelles, Bruges, Malines, etc,, ont dù grouper leurs vieilles réputations pour obtenir à leur nation une récompense pareille à celle qu'a remportée seule notre petite ville de Bayeux
Voici de quelles appréciations était accompagnée la décision, votée à
l'unanimité par le 6" Groupe, de la Grande Médaille d'Honneur pour la Ville de Bayeux « Depuis un siècle, la fabrication de Dentelles a fait à Bayeux et dans les communes environnantes d'immenses progrès les ouvrières de cet important foyer industriel sont très habiles. Dans le grand concours de cette année, les riches dentelles de Bayeux brillaient entre toutes la beauté des dessins, la perfection du travail et la finesse exceptionnelle du réseau en faisaient des produits d'un mérite hors ligne ».
M. Auguste Lefébure occupait dans la grande nef du Palais de l'Industrie une vitrine monumentale placée juste en face des trônes où se tinrent l'Empereur et l'Impératrice pour inaugurer l'Exposition. IL lui fut décerné une Médaille d'Honneur « pour une collection admirable et très complète de Dentelles en fil et en soie, dit le Rapport, aussi bien en petits objets qu'en grands et magnifiques morceaux. Depuis plus de trente ans, M. Aug. Lefébure occupe la première place dans l'industrie dentellière il n'a cessé de lui donner une impulsion aussi sérieuse qu'incontestable ». Un châle dentelle noire, d'une merveilleuse finesse, était au milieu de la vitrine il avait été commandé par S. M. l'Impératrice, à un concours tenu l'année qui avait précédé l'Exposition.
Des médailles de première classe ont été décernées aux autres fabricants ayant exposé des Dentelles de Bayeux. C'étaient
MM. Adolphe Pagny;
Pigache et Mallat
Leboulanger, Jeune
Geffrier,Walmez et Delisle Fres (Compagnie des Indes)
Rosset et Normand.
Ces deux dernières maisons étaient des marchands de Cachemires des Indes, qui, voyant la vente des châles de dentelle leur réussir en même temps que celle des cachemires, s'organisaient pour monter des maisons de fabrique à Bayeux, où ils s'étaient d'abord présentés comme acheteurs. Le coup était rude pour nous et pour la maison Pagny, qui vîmes deux gros clients devenir des concurrents.
Sur le rapport du Prince Napoléon, l'Empereur avait décidé qu'une nouvelle série de médailles, celles de Coopérateurs, serait distribuée en plus des récompenses données aux fabricants eux-mêmes. Il en résulta que la Classe XXIII se vit attribuer, en plus des 92 médailles à des Fabricants, le chiffre encore plus élevé de 352 récompenses pour leurs Collaborateurs. Dans cette liste, la Maison Lefébure obtint 28 nominations,
une médaille d'argent de Ire classe à Mlle Esther Jouas, et une à Sœur Bellevallée, directrice de l'Ecole de la Poterie; une médaille de 2' classe à MUe Fanny Bénard, directrice du nouvel atelier de Point d'Alençon, et 22 autres récompenses pour des ouvrières de la Maison Lefébure A la suite de cette Exposition et pour célébrer la grande Médaille d'honneur accordée à la Ville, une fête solennelle eut lieu à Bayeux le 27 janvier 1856. Annoncée dès le matin par des salves d'artillerie, cette fête se composa d'une Messe d'actions de grâces à la Cathédrale, d'une séance à la Mairie pour la distribution des récompenses aux 48 coopérateurs et ouvrières de l'arrondissement de Bayeux et se termina par un banquet. Elle fut présidée par M. Tonnet, préfet du Calvados, assisté de M. Despallières, maire de la ville, et de M. Bertrand, maire de Caen. Autour d'eux, se touvaient M, Abel Vautier, député, M. de Caumont, président des Sociétés savantes de Normandie, MM. Félix Aubry et Payen, membres du Jury international et comme industriels bayeusains, MM. Auguste Lefébure et Adolphe Pagny, pour la Dentelle, et M. Gosse, pour la Porcelaine. La fête fut de tous points réussie et les discours très applaudis, surtout celui de M. Félix Aubry, proclamant au nom du Jury la part de mérite qui revenait à chacun dans ce succès triomphal pour la ville de Bayeux.
En 1856, la M')n Lefébure eut à fournir la toilette de baptême du Prince Impérial. La robe et le coussin sur lequel devait être porté l'enfant étaient en Point d'Alençon. L'atelier de Bayeux n'était pas encore assez nombreux pour entreprendre ces deux grands objets. Mais les armoiries impériales qui ornaient le coussin, ainsi que le charmant petit bonnet et sa garniture furent exécutés à Bayeux, sous la direction de Mlle Fanny Bénard. Les rideaux en Point à l'aiguille qui garnissaient le berceau en bois de rose et bronze doré, de Froment Meurice, furent commandés à M. Lefébure par le baron Haussmann préfet de la Seine, et offerts à l'Impératrice, au nom de la ville de Paris.
Le 15 juillet 1857, je devins l'associé de mon père à la suite de mon mariage avec Mlle Berthe Lefebvre, dont la famille paternelle était originaire de Caen, et la raison sociale fut alors AUGUSTE Lefébure ET FILS. La ville de Bayeux perdit, le r9 mars 1858, Jacques-Charlemagne JeanDelamare, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, frère de Mme Carpentier, prédécesseur de M. Lefébure décédé à l'âge de 86 ans, laissant le souvenir d'un des plus généreux bienfaiteurs de sa ville natale. Il y fonda un jardin botanique, une œuvre d'apprentis, et, pour marquer l'intérêt
qu'il portait à la Dentelle, une seconde école dentellière qui porte son nom.
Au mois d'août 1858, l'Empereur et l'Impératrice firent un voyage solennel à Cherbourg, où ils allaient recevoir la visite de S. M. la reine Victoria. En passant à Bayeux, le mercredi 6 août par un soleil radieux, Leurs Majestés furent reçues à la gare par le Sous-Préfet, le Maire, son Conseil Municipal et toutes les autorités de la ville et des environs. Un gracieux groupe de jeunes filles, parmi lesquelles 15 dentellières médaillées à l'Exposition Universelle de 1855 accompagnaient la bannière, décorée de la Grande Médaille d'Honneur obtenue par la Ville. Cette bannière était portée par la Maîtresse de Dentelle de la Poterie, suivie de soeur Belliard, supérieure de cette école, et M'ne sœur de Villers, supérieure de l'école Jean-Delamare. Mlles Jeanne Niobey et Marie Desnoyers portaient la corbeille qui contenait les riches objets en Dentelle offerts par la ville et par l'arrondissement, et sortis des manufactures Lefébure et fils et Adolphe Pagny. Une jolie enfant de 5 ans 1/2, Mlle e Jeanne Ménigot, fille du sous préfet, récita un petit compliment dont l'Impératrice la remercia en l'embrassant.
On peut voir, en se reportant à Y Illustration de cette époque, la reproduction de la corbeille et aussi celle du premier mouchoir en Point d'Alençon exécuté à Bayeux, qui était la pièce principale offerte à S. M. l'Impératrice.
Le 17 décembre 1861, M. Adolphe Pagny mourut après avoir dirigé une des plus importantes fabriques de Bayeux puisqu'il avait remporté des Médailles d'Argent aux Expositions de Paris en 1849 et 1855 et une Prize Medal, à Londres, en 1851. Mme veuve Adolphe Pagny continua la maison de son mari, seule, jusqu'au 1" janvier 1873, où elle s'associa son fils Albert, qui revenait d'un long voyage autour du monde. En 1862, nouvelle Exposition à Londres, mais beaucoup moins importante que celle de 185 1. Les Dentelles de Bayeux n'y figurent que dans la vitrine de MM. Geffrier et Delisle frères, qui est, du reste, la plus grande de toute la classe elle contient en même temps les dentelles belges de leur maison de Bruxelles. Ils obtiennent une Médaille de Ire classe. Le 1er janvier 1863, cette maison se transtorme par suite de la retraite de M. Geffrier, et la Compagnie des Indes prend la raison sociale VerdéDelisle, frères et Cie M Paul Verdé-Delisle est l'aîné. M. Adolphe est le plus jeune.
Il se fonda à Paris à ce moment-là une Société qui prit successivement
les noms des Arts Industriels, puis des Beaux-Arts appliqués à l'Industrie et enfin l'Union Centrale des Arts Décoratifs. Elle fit en 1861 et 1863 ses premières expositions au Palais de l'Industrie sous la présidence d'honneur du baron Taylor. Dès le début, j'y donnai mon adhésion, car j'ai pensé, comme l'a si bien exprimé la Galette des Beaux-Arts, « que la Dentelle, habituée à prendre place à l'Eglise aux parements des autels et aux aubes des prêtres et des prélats, ou à recevoir dans les salons l'admiration dont on entoure les souveraines et les plus grandes dames, la Dentelle a besoin, plus qu'aucune autre industrie, pour mériter de pareils honneurs, de s'allier à l'art, qui relève et ennoblit tout ce qu'il touche ». J'ai donc tenu à faire figurer les dentelles de Bayeux parmi les industries d'art auxquelles, disaient les statuts de la Société « on voulait conserver leur juste prééminence en vulgarisant le sentiment du beau et en améliorant le goût du public ». Le but principal poursuivi par cette Société était la fondation d'un Musée rétrospectif et contemporain des Arts Décoratifs. Il a été atteint seulement depuis quelques années dans le Pavillon de Marsan au Palais du Louvre. J'ai accepté, dès le commencement, d'être secrétaire du conseil de cette Société où j'avais l'honneur de rencontrer parmi les fondateurs, Guichard, Klagmann, Barye, Léon de Laborde, Champfleury, Du Sommerard,de Lajolais, Bouilhet, Christophle, Barbedienne, et aussi le baron Gérard, qui, jusqu'à son dernier jour, s'en est montré un des plus dévoués administrateurs. Ma collaboration à cette œuvre artistique et nationale me valut en 1874 les palmes encore rares alors d'Officier d'Académie.
Le 15 février 1864, mon frère Anatole Lefébure, ayant épousé l'année précédente ma belle-sœur Marie Lefebvre, vint entrer comme associé dans la maison Aug. Lefébure et fils, qui se composait de mon père et moi, depuis 1857.
J'encombrerais mon récit si je voulais raconter toutes les expositions partielles où les Dentelles de Bayeux ont récolté des médailles d'or, d'argent, de vermeil, etc., telles que Saint-Lô en 1852, Avranches en 1854, Dijon en 1858, Rouen en 1869, Besançon en 1860, et Dublin en 1865. Mais il est indispensable de s'arrêter à celle de Paris en 1867, parce qu'elle a été une des plus considérables du xix' siècle.
La classe 33, Dentelles et Broderies, contenait741 exposants. Le salon des dentelles françaises était le plus beau et le plus riche qu'on eût encore vu. La Belgique, de son côté, avait fait des efforts considérables pour nous dépasser elle avait exigé qu'aucun article Belge ne figurât
dans une vitrine française. C'est ainsi qu'on voyait la Compagnie des Indes avec deux des plus belles vitrines dans l'une et l'autre section. Malgré tout, les dentelles de Bayeux garderont le premier rang, et non seulement pour le travail aux fuseaux, mais aussi cette fois pour le travail à l'aiguille. Voici ce qu'en dit le Rapport « Alençon depuis Colbert était le centre de cet admirable travail mais depuis 1855 un de nos plus habiles fabricants, M Auguste Lefébure, a importé à Bayeux ce genre spécial qu'il a modifié et amélioré, en introduisant dans les motifs du dessin des effets ombrés, relevés de profondes nervures qui donnnent à ces nouvelles dentelles un cachet exceptionnel. C'est le plus sérieux progrès à signaler jamais à aucune époque on n'avait rien vu d'aussi réellement artistique que ces points d'Alençon, provenant de Bayeux ? » Puis, plus loin, en parlant des articles aux fuseaux, le rapporteur dit « Caen brille surtout par ses bandes, ses garnitures et ses morceaux en dentelle noire: c'est la fabrication commerciale par excellence; ses produits, fort estimés, sont favorables à la grande consommation ainsi qu'à l'exportation. o
« Bayeux, qui a obtenu, en 1855, la plus haute récompense décernée à l'industrie dentellière, maintient son rang hors ligne. C'est la première fabrique du monde pour les grands morceaux à mailles extra-fines et à dessins riches, recherchés par l'élégance opulente. »
On inaugura, dans cette Exposition, une nouvelle Classe, celle des Travaux Manuels, qui eut un très grand succès de curiosité. Voici comment le correspondant de Y Indicateur en rendait compte le 4 juin 1867 « Maintenant que nous voici dans le bas de la Galerie des Machines, nous sommes attirés tout d'abord auprès d'une Exposition le long du mur qui porte pour enseigne les Armes de Bayeux, avec cette mention « Dentelles de Bayeux, grande Médaille d'Honneur en 1855. MM. Aug. Lefébure et fils ont été chargés de représenter notre industrie normande dans cette section du Travail Manuel. Ils ont fait venir une ouvrière en Point d'Alençon, un piqueur de cartes et trois ouvrières de Saint-Vigor, qui sont là, occupés, chacun pour ce qui le concerne à montrer au public ébahi comment on exécute la dentelle. Cette installation, bien disposée sous la voûte de verre de cette Galerie des Machines, qui semble aussi haute que la Cathédrale de Bayeux est une très bonne chose pour le renom de notre industrie des dentelles. Cela porte à la connaissance du grand public, qui a tant de choses à apprendre, que notre pays sert de type pour la bonne fabrication de ces tissus légers si bien appropriés à
la toilette des femmes. Il faut entendre comme le nombre des bloquets et des épingles fait pousser des cris d'admiration aux personnes peu au courant des difficultés de ce travail. Ceux qui prennent intérêt aux questions sociales, interrogent les ouvrières et apprennent avec plaisir que dans notre contrée la dentellière peut travailler dans sa famille, en soignant son ménage et ses enfants, au lieu d'être parquée dans les ateliers d'une fabrique. Ce qui amenait un rapporteur à écrire « Nous devons encourager et développer ces industries moralisantes et affirmer que la femme qui porte de la dentelle vraie fait une bonne action ».
« Une des ouvrières Bayeusaines est une enfant de 10 ans. Sa petite taille, son petit bonnet et son assurance à démêler ses 200 fuseaux, arrête autour d'elle la foule des visiteurs. La dentelle est très remarquée dans cette classe du travail manuel nous nous réjouissons pour notre pays de la voir si bien mise en lumière dans cette section ».
C'est aussi à l'Exposition de 1867 qu'apparurent les premières fleurs ombrées dans les dentelles noires. L'exemple en avait été donné dès 1855, par un échantillon d'Alençon ombré à l'aiguille par Mlle Bénard. En variant le travail dans les pétales des fleurs, on obtient des nuances allant depuis le plus noir jusqu'au plus clair, qui donnent le charme d'un dessin estompé. Bientôt, ce procédé fut imité partout; mais cette initiative appartient bien à Bayeux. C'est en 1867 qu'elle se manifesta pour la première fois, par une pointe entièrement composée de roses ombrées dans la vitrine Lefébure et par un volant de Mme Pagny avec des guirlandes de roses blanches qui firent sensation.
La liste des récompenses vint confirmer toutes ces appréciations sur le mérite de la fabrication Bayeusaine. La Maison Lefébure et Fils eut deux médailles d'or. Nommée la première dans la Classe 33, elle obtint une deuxième médaille d'or dans la Classe 95 (travail manuel). MM. VerdéDelisle Frères et MM. Normand et Chandon eurent chacun une médaille d'or Mme veuve Pagny et M. Bonnet Jeune des médailles d'argent. Parmi les Coopérateurs récompensés, 37 dépendaient de la Maison Lefébure, 9 de la Compagnie des Indes et 2 de Mme A. Pagny, MM. P. Aubrée et Ern. Lefortier, ses chefs d'atelier. L'école de la Poterie recevait une médaille d'argent, ainsi que M"0 Fanny Bénard, qui avait remplacé Mlle Esther Jouas comme directrice de fabrication dans la maison Lefébure, et aussi sa sœur Héléna Bénard, comme directrice de l'atelier de Point d'Alençon. Parmi les dessinateurs, M. Alcide Roussel, de la maison Lefébure, avait une médaille d'argent; MM. G. Perrin et Théophile
Thibault, chacun une médaille de bronze comme dessinateurs de la Compagnie des Indes. Ne pouvant citer toutes les ouvrières portées sur cette liste de récompenses, je me borne à dire que des médailles de bronze étaient bien légitiment données aux trois gracieuses Bayeusaines qui avaient travaillé avec patience au milieu de la chaleur et de la poussière dans la Galerie des Travaux Manuels, Mme Angéline Jeanne et ses deux filles, Louise et Théodorine.
C'est à la suite de cette exposition que M. Paul Verdé-Delisle fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur.
Deux ans après, nous avions la douleur de voir mourir notre père, à 71 ans. Voici l'article nécrologique que lui consacra M. Georges Villers « Depuis quelques années, M. Auguste Lefébure vivait retiré près de Beauvais, son pays natal, où il avait marié sa fille, et il venait tout récemment, en raison de sa santé chancelante, de transmettre la direction exclusive de son importante maison à ses deux fils aînés, MM. Ernest et Anatole Lefébure, qui, initiés de jeune àge aux traditions d'honneur et de travail de leur père, se montreront les dignes continuateurs de son œuvre industrielle. C'est à ce moment que la mort est venue le surprendre le 9 mars 1869, imprévue, rapide, comme si Dieu eût voulu amoindrir, pour le chef vénéré d'une famille étroitement unie, les amertumes de la suprême séparation Les funérailles de M. Lefébure ont eu lieu à Paris, le jeudi 12 mars. Lorsqu'un homme a occupé pendant quarante années, dans le monde commercial, une place aussi large que celle qu'avait su y conquérir M. Lefébure, sa disparition ne saurait manquer de creuser un large vide et d'exciter de nombreux regrets ». Et il terminait ainsi « Un sentiment particulier de reconnaissance perpétuera chez nous sa mémoire. Son nom ne se rattache-t-il pas, par des liens intimes, à l'histoire de la grande industrie qui est la richesse et l'honneur de la ville et de l'arrondissement de Bayeux ».
Avant de nous arrêter à la guerre de 1870, je ne vois plus à signaler que deux faits. D'abord la fusion entre la maison Bonnet et la Compagnie des Indes, que l'Echo Bayeusain du 15 mars 1870 annonçait ainsi « La maison de la Compagnie des Indes, Verdé-Delisle Frères et Cie, vient de s'adjoindre l'importante fabrique de M. Bonnet, qui doit, comme associé, diriger à Bayeux cette grande affaire. Nous voyons avec plaisir cette combinaison qui nous paraît destinée par sa puissante organisation à porter au plus haut degré notre belle industrie normande et à assurer la plus grande rémunération du travail à nos ouvrières ». Mais les tristes
événements qui suivirent entravèrent la réalisation de ces brillantes espérances.
L'autre fait à signaler, c'est la participation de la maison Lefébure Frères à l'Exposition Romaine des ouvrages de tous les Arts destinés au Culte Catholique, organisée à Rome au printemps de 1870, sous la protection de S. S. le Pape Pie IX. Une belle aube en dentelle de fil y figurait et fut récompensée d'un Grand Prix, ainsi libellé: Gran Premio all. Lefébure fratelli. Merletti di filo di Bayeux. Roma 16 maio 1870. QUATRIÈME PARTIE
1870-1900
II n'est pas besoin de dire que la Guerre de 1870 et la Commune de 1871 ne furent pas une époque favorable à la Dentelle. Bien qu'éloigné des champs de bataille, Bayeux ressentit le contre-coup des évenements et les commandes manquèrent pour occuper les dentellières. Heureusement, cette période désastreuse ne fut pas de longue durée et en 1872, les affaires reprirent avec une nouvelle activité.
Cependant, quand on annonça qu'une Exposition Universelle allait se tenir à Vienne, en Autriche, au mois de mai 1873 une seule maison accepta de faire les frais nécessaires pour y représenter la dentelle. Ce fut la Compagnie des Indes. Elle réunit un très belle collection de tout ce qu'elle avait fait fabriquer tant en France qu'en Belgique ce qui fit dire à M Félix Aubry, rapporteur: « 11 est difficile de décrire la splendeur de l'Exposition de MM. Verdé-Delisle frères et Cie, de Paris et de Bruxelles, aussi le Jury leur a-t-il voté à l'unanimité le Diplôme d'honneur accordé à l'industrie dentellière de France et de Belgique. » Le rapporteur belge, M. Félix Duhayon, s'empara de ce succès et dit « La maison Verdé-Delisle frères et Cie avait une exposition de la plus grande magnificence. Tous les points de dentelle qui se fabriquent en Belgique étaient réunis dans la vitrine de ces exposants, il y avait. enfin une robe hongroise en dentelle noire de Grammont qui peut rivaliser avec les plus beaux produits de la fabrication française de Bayeux. » Tout en faisant cet éloge de Grammont c'était cependant reconnaître la supériorité de Bayeux que le rapport français proclamait très nettement ainsi « Les plus riches dentelles noires, exposées à Vienne par MM. Verdé-Delisle
frères et Cie venaient de Bayeux, notamment une pointe qui nous a paru le plus beau morceau tissé aux fuseaux de l'exposition. »
Il y avait aussi, à Vienne, une section de l'Industrie Domestique, pour laquelle MM. Lefébure frères avaient envoyé 2 métiers bayeusains l'un monté d'une belle bande de châle dentelle noire en travail, avec ses 1.200 fuseaux, et l'autre avec une superbe bordure de mantille en blonde mate. M. E. Rondelet, rapporteur, s'exprimait ainsi à ce sujet « L'industrie de la dentelle était la première qui devait attirer notre attention par l'importance de ses produits tous fabriqués dans la famille. Les écoles de Bayeux doivent être placées au premier rang. Les relations des ouvrières en dentelle avec les fabricants se présentent sous le rapport économique dans les meilleures conditions possibles. L'ouvrière ne loue pas son temps et n'aliène pas sa liberté. Elle peut varier ses occupations souvent, aucune limite de temps ne lui est fixée pour son travail. elle peut le prendre ou le quitter selon sa volonté. Elle conserve donc toujours la plus absolue liberté d'action. »
Comme conclusion, une Médaille de Progrès fut accordée dans ce Groupe XXI de l' Industrie Domestique à à l'arrrondissement de Bayeux. MM. Verdé-Delisle frères et Cie reçurent, comme nous l'avons dit, le Diplôme d'Honneur et aussi une Médaille de Coopération pour Mme Besnard-Gouhier, leur directrice à Alençon, et M. Paul VerdéDelisle fut nommé officier de la Légion d'honneur.
D'importants changements s'étaient faits dans la maison Lefébure. D'abord, ses magasins de Paris avaient été transportés, en 1870, de la rue de Cléry, 4a, au boulevard Poissonnière, 15. A Bayeux, Mlle Esther Jouas s'était éteinte, âgée de 76 ans, le 10 avril 1872, entourée de soins affectueux dans la maison Lefébure, qu'elle considérait comme sa famille, après lui avoir consacré 60 ans de son existence. Mesdemoiselles Bénard avaient quitté Bayeux pour aller fonder une maison de lingerie au Havre. MM. Lefébure avaient appelé, en 1871, à la tête de leur fabrique, M. Alcide Roussel, depuis longtemps dessinateur de la maison. Lors d'une Exposition des Arts Décoratifs, en 1874, au Palais de l'Industrie, voici comment le Rapporteur parlait de M. Roussel « Ne pouvant accorder aucune de nos recompenses à MM. Lefébure frères, qui les ont obtenues toutes, nous vous recommandons pour la Médaille d'Or, leur premier collaborateur, un artiste de rare talent, M. Alcide Roussel, déjà honoré, par l'Union Centrale des Arts Décoratifs, d'une Médaille de Bronze et d'une Médaille d'Argent. M. Alcide Roussel, entré, il y a vingt ans, chez
MM. Lefébure, est non seulement directeur de leur maison de fabrication, mais ce qui nous importe davantage, leur principal dessinateur. » C'est en 1874 que, sur la demande instante de MM. Alphonse Béchard, sous-préfet d'Argentan, et Lebouc, maire de cette ville, MM. Lefébure frères entreprirent de faire revivre le Point d'Argentan dont la fabrication avait tout à fait cessé depuis le commencement du siècle. Ayant retrouvé à Argentan quelques vieux morceaux de vtlin à moitié travaillés et abandonnés en cet état dans les greniers de l'hospice Saint-Louis, M. Lefébure les confia à une des meilleures alençonneuses de son atelier bayeusain et la chargea de retrouver la manière de refaire les grands réseaux qui caractérisent les anciennes dentelles d'Argentan. Mlle Désirée Hamel accepta de faire cette recherche et même de quitter Bayeux. Le 22 janvier 1874, en la fête de Saint-Vincent, patron de la ville, elle vint s'installer chez les bénédictines d'Argentan, qui lui formèrent un atelier avec un certain nombre de leurs orphelines. Malgré les difficultés d'un début où elle devait tout tirer d'elle-même Mlle Hamel, encouragée et soutenue par les sacrifices que firent MM. Lefébure, parvint, en quelques années, à reconstituer le travail du Point d'Argentan qu'elle enseigna aux enfants et à plusieurs religieuses de la maison. Depuis plus de 30 ans, cette belle industrie revit et pospère C'est par le secours que Bayeux a prêté à Argentan que cette résurrection industrielle a pu s'opérer. Les dentelles de Bayeux allèrent remporter une Médaille d'Argent, en 187^, à Santiago du Chili, où elles étaient représentées par la Mon Pagny. En 1876, à Philadelphie des Etats-Unis, malgré la présence de MM. Verdé-Delisle et Cie et d'une collectivité intitulée Dentellerie du Calvados, Bayeux eut la malchance de n'être pas nommée par le rapporteur, M. Félix Duhayon, juré belge. Sa partialité éclate dès les premiers mots il commence ainsi la description de la section belge « Les visiteurs arrivaient en foule la plupart se figuraient être dans le compartiment français, tant est enracinée en Amérique ce préjugé que tout article de goût doit nécessairement arriver de Paris » Il ne faut pas alors s'étonner de lui voir écrire plus loin « La participation française était fort restreinte. Elle se réduisait pour la dentelle véritable, à deux vitrines celle de MM. Verdé-Delisle et Cie, de Paris, et celle de la Dentellerie du Calvados. La première de ces vitrines n'offrait pas le développement qu'occupait la même maison dans le compartiment belge. La collection de produits, nécessairement moins variée provoquait néanmoins une saisissante impression. La plupart des objets en dentelle noire étaient admirables la
finesse et la clarté du réseau, la grâce du dessin la variété des ombres, toutes les qualités de la fabrication étaient réunies pour faire de certains articles des merveilles d'art industriel. Ces aveux d'admiration semblent lui être pénibles, car il se refuse d'y nommer Bayeux dont le nom s'imposait dans cette description. Mais passons, il y a des silences qui en disent plus que les paroles et arrivons à l'Exposition Universelle de Paris en 1878.
A cette Exposition trois des jurés de la classe 36 représentaient les Dentelles véritables, c'étaient M. Félix Aubry, M. Félix Duhayon et M. Paul Verdé-Delisle qui, de ce fait, était hors concours. Dans la liste des récompenses, on trouve, aux Grands Prix, seulement deux grandes Médailles, une pour la Broderie ou Directoire commercial de Saint-Gall, et une pour la Dentelle à MM. Aug. Lefébure frères c'est donc encore Bayeux bien en tète. Puis, vient une autre catégorie intitulée « Diplômes d'Honneur équivalents à une Grande Médaille », où sont nommées la Chambre syndicale des Dentelles de Belgique et la Chambre syndicale des Dentelles de la Haute-Loire. Enfin, dans les Médailles d'or, sont classés: MM. Pagny et Cie, Normand et Chandon, l'Exposition collective du Calvados et l'Exposition collective de Grammont. Dans les Médailles d'argent, qui sont au nombre de 128, ne figure qu'une seule maison de dentelle française, MM. Robert frères, de Courseulles, puis 14 fabricants belges et l'Ecole italienne de Burano, que nous voyons nommer pour la première fois. Il résulte donc de cet examen que Bayeux n'est classée que dans les Grands Prix et les Médailles d'Or, preuve nouvelle que la supériorité de sa fabrication était une fois de plus confirmée.
Le 4 juin 1878, à propos de cette exposition, on lisait dans l'Indicateur: « La maison Aug. Lefébure frères présente à l'Exposition universelle des produits dignes de tout point de sa vieille réputation. Trois objets, parmi ceux que renferme sa vitrine attirent particulièrement les regards d'abord, la splendide toilette, en Point Colbert, que la duchesse Santona portait au mariage du Roi d'Espagne, toilette qui a coûté cinq ans de travail et qui a été payée 5o.ooo fr. par son heureuse propriétaire; puis, une robe à traîne en blonde mate blanche de Bayeux et, enfin, l'écharpe en dentelle noire commandée par le Baron Gérard. Cette écharpe en dentelle noire, sur fond chant, est un chef-d'œuvre de finesse et de bon goût. On est heureux de voir une grande fortune aux mains d'un homme qui sait l'employer avec une prodigalité quasi-royale à aider l'industrie principale du pays.
« L'exposition de la Mon A. Pagny pour être moins considérable que celle de MM. Lefébure, n'en renferme pas moins de brillants spécimens de la production bayeusaine. J'y ai remarqué une fort belle pointe dentelle noire, deux mantilles en blonde, une ombrelle, un éventail, une écharpe en dentelle de fil, et surtout un écran dentelle noire, dont le dessin élégant est tout à fait digne de fixer l'attention.
« Dans une salle voisine un meuble-bibliothèque renfermait les 400 traductions en langues diverses de la Bulle promulguant le dogme de l'Immaculée Conception. Les reliures marquaient l'art spécial à chaque contrée le volume en dialectes normands œuvre de l'abbé Jacquemin, de Rouen, avait une couverture en dentelle exécutée par la Maison Lefébure. Le centre était en point d'Argentan, entouré d'un cadre en point Colbert. Il portait en tète le chiffre enlacé de la Vierge Marie et en bas l'inscription Pio IX. Dans le milieu, se trouvait l'écusson de Rouen, archevêché primat de Normandie, et aux quatre angles, lesarmoiries des quatre évêchés suflfragants Bayeux, Coutances, Evreux et Séez. Ce meuble est depuis dans la Bibliothèque du Vatican, à Rome. »
Je ne puis pas quitter l'Exposition de 1878, sans dire qu'à cette occasion je fus nommé Chevalier de la Légion d'honneur, et que 28 de nos collaborateurs furent récompensés. On remarque dans les Médailles d'Argent, M. Adolphe Auvray, qui avait remplacé comme directeur de fabrication M. Roussel, rentré à Paris en 1875 Mlle Maria Vauquelin, pour le travail à l'aiguille de Bayeux, et Mlle Désirée Hamel pour celui d'Argentan. Dans les Médailles de Bronze, ce sont Joséphine Le Marié et Hyacinthe Gehanne, maîtresses dentellières à l'Ecole de la Poterie Raymond Giard et Prosper Guérin piqueurs de cartes Mme Monrôty, pour le raboutissage, et enfin, pour la section du Travail manuel, M"e Aumont, alençonneuse, et Mme Savary, de Longues, avec ses deux filles, Lucienne et Marie.
La M0" Verdé-Delisle et Cie avait aussi deux ouvrières dans cette section et elle vit ses colloborateurs récompensés par neuf Médailles et deux Mentions: en tète, venaient Mme Clara Vollayes, directrice de fabrication, et Mlle Elisa Billiet, directrice du raboutissage. Enfin, la Mon Pagny avait dix nominations, dont une Médaille d'Argent pour M. Aubrée, son directeur de fabrique, et une de Bronze pour son dessinateur, M. Petrola. Malgré tous ces succès, les Dentelles normandes aux fuseaux entrèrent alors dans une crise qui provoqua des doléances, dont nous allons trouver constamment trace de i88o à 1900. Ainsi, en rendant compte du mariage
de Mlle Grévy, fille du Président de la République, avec M. Wilson, en 1881, Y Indicateur racontait que les dentelles, offertes à la jeune mariée, « avaient excité l'envie et l'admiration des invitées de l'Elysée. Mais, les journaux parisiens n'avaient oublié qu'un détail le seul, à notre avis, qui pût intéresser nos lectrices, c'était de nous dire dans quels ateliers avaient été ouvragés de si merveilleux travaux. Aujourd'hui nous pouvons l'annoncer hautement et nous le faisons avec un vif sentiment d'orgueil et de plaisir, c'est à Bayeux qu'ont été fabriquées les adorables dentelles qui ont tant charmé et fasciné les belles visiteuses de Mlle Grévy. Elles sortent de la Mon Lefébure. Honneur donc à nos ouvrières! Honneur surtout à l'honorable famille qui a tant fait pour le bien-être de nos populations et qui s'impose journellement de si lourds sacrifices pour ne pas laisser s'éteindre parmi nous l'industrie dentellière. Nous traversons de nos jours une véritable crise mais quand la toilette du beau sexe aura épuisé toutes les bizarreries, tous les caprices de la mode on reviendra aux saines traditions du bon goût et nous verrons, à n'en pas douter, refleurir à Bayeux cette industrie dentellière qui sera, comme jadis, la gloire et la prospérité de notre contrée. »
Cette plainte n'était pas isolée nous la retrouvons dans le Moniteur du Calvados, qui disait, en rendant compte d'une Exposition à Caen, en 1883 « La Mon Lefébure est à la tête de l'industrie dentellière ses produits sont d'une supériorité reconnue par tous ses concurrents; son influence s'exerce sur les fabriques de France et de l'étranger, par des créations artistiques, toujours originales, s'imposant à la mode par la variété le goût et l'élégance du dessin. M. Lecomte, de Bayeux, a exposé une magnifique robe et des dentelles d'une réelle valeur et d'une très bonne fabrication. Cependant, depuis quelques années, l'industrie de la dentelle a subi une décroissance extrême. Elle ne s'exerce plus que par les mains d'un petit nombre d'ouvrières douées encore d'une grande habileté, mais dont les salaires sont néanmoins des plus réduits. La cause de la décadence de cette industrie est incontestablement dans les variations incessantes et très brusques de la mode. »
En effet, on avait abandonné les chàles cachemire, et on ne voulait plus ni chàles ni pointes en dentelle. La confection pour dames, le costume tailleur ajusté avaient fait supprimer tous ces grands morceaux de dentelle noire dont la fabrication avait jusqu'alors occupé des milliers de femmes en Normandie.
Il s'était produit aussi des vides importants parmi les fabricants Bayeu-
sains. Mme veuve Adolphe Pagny était morte en 1880. Son fils Albert, qui avait continné la maison, mourait lui-mème le 6 novembre 1885, laissant ses affaires à sa veuve. La Compagnie des Indes avait perdu M. Adolphe Verdé-Delisle, mort le premier, et son frère Paul avait cédé cette maison à un de leurs employés, M. Georges Martin.
Pendant ce temps, la dentelle imitation progressait et voyait son débit s'étendre de plus en plus. La tentation était grande devant les difficultés de la fabrication à la main, de se porter vers la dentelle mécanique. La Mon Pagny et la Compagnie des Indes se décidèrent à tenir les imitations et négligèrent de plus en plus la production bayeusaine. M. Georges Martin centralisa à son bureau de Caen la direction de ce qu'il faisait fabriquer en Normandie et peu à peu, la Mon Lefébure se trouva, seule à Bayeux, défenseur obstiné des dentelles véritables et de la réputation de notre ville.
En 1886, S. A. Mme la comtesse de Paris avait exprimé à M. Bocher, sénateur, et à M. le Baron Gérard, notre député, le désir de réserver aux dentellières de Normandie l'exécution du voile de mariée qu'elle destinait à sa fille, la Princesse Amélie, qui allait épouser le duc de Bragance, héritier du trône de Portugal. Sur leur conseil, elle donna la commande à la Mon Lefébure. Ce voile se composait d'un fond de tulle uni, d'une grande finesse, entouré d'une large bordure en point d'Alençon. La guirlande qui surmonte cette bordure va en diminuant sur la tète; elle s'élargit, au contraire, dans le bas du voile et s'enlace en un médaillon central qui entoure de la façon la plus gracieuse les écussons couronnés de France et de Bragance. « Nous avons pu voir, disait l' Indicateur ce médaillon qu'on termine en ce moment dans l'atelier de MM. Lefébure et qui fera le plus grand honneur à l'habileté des dentellières bayeusaines ». Depuis 1875, Mme veuve Auguste Lefébure, mère, avait quitté Beauvais et était venue se retirer à Bayeux. En 1887, la maladie l'avait affaiblie et elle dictait le plus souvent ses lettres à un employé dans lequel elle avait la plus grande confiance. En novembre 1880, cet employé M. Léon Le Mâle, avait succédé à M. Auvray, comme directeur de la fabrique. C'est ainsi que notre mère nous écrivit le 10 février 1887 Mgr Hugonin est venu nous commander un rochet en dentelle, qui devra être offert à S. S. Léon XIII, à l'occasion de son Jubilé, comme produit de l'industrie locale. Tout de suite, la question s'est posée Faut-il faire ce rochet en dentelle aux fuseaux ou en dentelle à l'aiguille ? Les deux qualités ayant été comparées devant Monseigneur et ses grands-vicaires, M. Révé-
rony se prononça énergiquement « Oh non 1 pas du fuseau mais de l'aiguille avec les beaux festons, les jours variés et les riches rinceaux. » Son avis l'emporta. Je soumis mes esquisses à Monseigneur et, le 37 mars, le dessin du rochet était terminé. Il le soumit au Nonce, qui lui donna son entière approbation.
La fabrication s'en poursuivit avec une grande activité et une véritable émulation entre toutes les ouvrières de Bayeux et d'Argentan, capables de ce genre d'ouvrage, le montage de la dentelle autour du corps en batiste, fut exécuté par les religieuses de la Charité de Caen. Mgr Hugonin insista pour que j'allasse moi-même, avec le pèlerinage Normand, présenter à S. S. Léon XIII le précieux objet que je m'étais tant appliqué à bien réussir.
C'est ainsi que le dimanche 20 novembre 1887, je me trouvai agenouillé avec M. l'abbe Hamel, secrétaire de l'évèché, aux pieds du Saint-Père, tenant à nous deux la grande boîte en satin blanc, aux armes du Pape, qui contenait le cadeau oflert par le diocèse de Bayeux, Léon XIII ouvrit lui-même les deux volets qui fermaient la boîte et dit « Ah oui, c'est le rochet en dentelle de Bayeux, dont les journaux ont déjà parlé, et qu'on dit si beau et il demanda ses lunettes d'or, puis défaisant luimême les rubans, il attira la dentelle hors de la boîte et passant la main dessous, le Pape, parlant tantôt en français, tantôt en italien, s'exclama «Oh! que bellissima opera Quel travail merveilleux! Il faudra lui. donner une place d'honneur à l'exposition » et s'adressant à un des prélats près de lui « Je vous le recommande, si, un posto d'onore » Puis Sa Sainteté, répondant à ce que Msr Germain et M. Reverony voulurent bien lui dire de moi, me garda un long moment à ses genoux, m'interrogeant avec sollicitude sur les détails de cette fabrication et quand je racontai le dévouement qu'avaient montré les ouvrières empressées à travailler pour montrer leurs sentiments d'affection pour le Saint-Père « Ah je les bénis de tout mon cœur, comme je vous bénis vous et toute votre famille. Oui, dites à toutes vos ouvrières que le Pape les bénit et les remercie. »
Puis chaque groupe du pèlerinage défila devant le Saint-Père, présentés, ceuxde Bayeux parle vicairegénéral Reverony, représentant Mer Hugonin, ceux de Coutances par Mer Germain, ceux de Séez par Mgr Trégaro ceux de Nantes par Mgr Lecoq et ceux de Vannes par Mgr Bécel.
Le lendemain, accompagné de Mgr Mazzolini, maître de la chambre du Pape, je visitai les travaux préparatoires de l'exposition, pour y choisir
la place d'honneur accordée par Léon XIII au rochet de Bayeux. Il fut décidé qu'au lieu d'être confondu avec les autres objets de la section Française, il lui serait aménagé une vitrine spéciale dans le Brachio nuovo de la galerie Chiaramonti, où l'on réunissait les pièces les plus précieuses et les dons des Souverains.
i" Aucune autre dentelle n'avait été jugée digne d'y être admise. Mais on parlait d'une aube attendue de- Venise où elle était exposée provisoirement. C'est ce qui motiva les réflexions suivantes dans la Semaine Religieuse de Bayeux: « Qui devrait l'emporter de Bayeux ou de Venise ? Ce sentiment d'émulation n'a rien que de très légitime. M. Lefébure s'est empressé, sur notre désir, d'aller de Rome à Venise examiner le présent artistique de l'antique et belle cité. Eh bien sans entrer dans l'examen du mérite respectif de chacun des points de dentelle (notre appréciation paraîtrait intéressée), nous pouvons assurer que la France l'emportera sur l'Italie, et Bayeux sur Venise. »
« A Bayeux, M. Ernest Lefébure a fait exécuter un dessin qu'il a créé tout exprès pour la circonstance. Ce dessin porte la trace de son origine, celle de sa destination, et la date qu'il est chargé de perpétuer dans l'avenir. »
« A Venise, le fabricant a copié servilement un dessin ancien, probablement français, bien connu, et que plus d'un amateur possède déjà dans ses collections.
« La création de Bayeux l'emportera donc, par ce seul fait, sur la copie d'un dessin ancien, et nous sommes heureux d'être assurés que le rochet offert au Souverain Pontife par notre Diocèse conservera seul, au Vatican, la place d'honneur, que le Saint-Père a bien voulu lui assigner. » A la demande de Mgr Hugonin et de Mgr Germain évêque de Coutances, Sa Sainteté daigna me récompenser en me nommant chevalier de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, et les insignes m'en furent remis par Mgr Hugonin, le dimanche 20 mai 1888.
C'est au début de cette année que parut mon livre « BRODERIE ET DENTELLES », faisant partie de la Bibliothèque de l'Enseignement des BeauxArts, éditée par Jules Comte et couronnée par l'Académie des BeauxArts et l'Académie Française. Ce livre, en parlant de Bayeux, résume une partie des faits qui se trouvent développés ici.
Le 18 novembre 1888, nous avions la douleur de perdre notre mère. L'Echo Bayeusain l'annonçait en ces termes « Dimanche soir, Mme Lefébure mère a succombé, entourée de ses enfants, aux suites d'une longue
et cruelle maladie. Elle était âgée de 76 ans sœur d'un peintre en renom, Jules Laure, Mme Lefébure, digne et dévouée collaboratrice de son mari, avait exercé sur la fabrication de notre industrie dentellière une active et bienfaisante influence, et avait puissamment coopéré à ses succès. La ville de Bayeux conservera pieusement le souvenir de cette femme distinguée, qui, à une intelligence d'élite, unissait à un haut degré toutes les qualités du cœur. »
L'année 1889 fut marquée par une des Expositions universelles de Paris les plus réussies du xix" siècle. Nommé Membre du Comité d'Organisation et du Jury des récompenses, je fus élu Rapporteur de la Classe 34, réunissant, comme d'habitude, les Dentelles, les Tulles, les Broderies et les Passementeries. Nous avons dû passer en revue 768 exposants de tous les pays et nous en avons récompensé 476. C'est dans le rapport que j'ai dû rédiger à cette occasion que je vais puiser ce qui intéresse l'industrie dentellière et particulièrement la production bayeusaine. Je parlais, en commençant, de la concurrence que nous font les imitations «Les transformations, qui s'opèrent dans ces industries depuis quelques années, offrent un spectacle des plus curieux. On y voit lutter, d'une part, toute l'ingéniosité des inventions mécaniques; et de l'autre, toutes les ressources de goût et d'originalité que la main humaine peut déployer pour résister à la concurence envahissante des machines.
« Dans les industries produisant des objets de pure utilité, la mécanique arrive à donner des produits plus nombreux et moins coûteux. On renonce alors à les faire manuellement.
» Mais, dans nos trois industries, il n'en va pas de même, la raison d'utilité ne vient qu'au second plan, puisqu'il s'agit surtout d'ornementation. Le rôle de la dentelle, de la broderie et de la passementerie est d'apporter une note gaie et distinctive. Sur nos vêtements et notre mobilier leur côté décoratif et artistique est donc leur principale raison d'être. Aussi, malgré les étonnants progrès de la fabrication mécanique, on voit le travail à la main, qui met plus en évidence les qualités et l'initiative personnelles de l'ouvrière, opposer une résistance acharnée à sa dépossession de la clientèle d'élite et faire de suprêmes efforts pour garder la préférence des acheteurs riches et éclairés. »
Ces réflexions s'imposaient en constatant qu'il y avait 25 exposants en dentelle véritable, contre 38 fabricants de dentelle mécanique, et au moins autant de brodeurs à la machine qui, par le procédé chimique, s'appliquent russi à copier les dentelles.
M. Georges Martin, de la Compagnie des Indes, et MM. Robert frères, de Courseulles, obtinrent chacun un Grand-Prix et Mme veuve Albert Pagny, une Médaille d'Or. Elle avait exposé une belle aube en dentelle de fil aux fuseaux, avec armoiries papales, supportées par des anges, d'une grande habileté de travail. Des volants et des ombrelles en dentelle noire et quelques articles en blonde de soie mate complétaient la vitrine de cette maison. C'était aussi par des mantilles en blonde blanche et noire et par une très remarquable écharpe en dentelle noire que se distinguait la vitrine de MM. Robert frères.
M. Georges Martin exposait dans la section française et dans la section belge ici, nous ne nous occuperons que de sa vitrine française, et plus particulièrement des dentelles noires, dont l'objet le plus remarquable était un volant jupe d'une grande richesse et dont l'exécution aurait été parfaite sans l'introduction de jours à l'aiguille qui nuisaient à l'unité du travail. Il présentait aussi un volant en point d'Alençon, orné de rubans et de bouquets, qui lui avait été commandé par Mme Carnot.
Nous ne saurions omettre de signaler aussi que Mme Carnot avait commandé une robe de dentelle noire, à un groupe d'ouvrières du canton de Douvres, près Caen, pour encourager les ouvrières aux fuseaux, comme elle l'avait fait pour les ouvrières à l'aiguille d'Alençon. Mais cette robe, n'ayant été terminée et exposée qu'au mois d'août, n'a pas concouru ponr les récompenses.
Les ouvrières furent largement partagées dans la distribution des récompenses, et malgré que les fabricants de dentelles à la main aient été les moins nombreux, le Jury attribua plus de médailles à leurs collaborateurs qu'il ne le fit pour ceux de la fabrication mécanique. Notre Maison eut 24 collaborateurs primés dont 3 pour des médailles d'or et IO pour des médailles d'argent. Dans celles d'or, M. Léon Le Mâle directeur de fabrication, et Mlle Maria Vauquelin, de notre atelier à l'aiguille; dans celles d'argent, l'Ecole de la Poterie et l'atelier des Bénédictines d'Argentan. M. GeorgesMartin reçut 2 1 récompenses pour son personnel, dont 2 médailles d'or et 6 d'argent et Mme Pagny reçut aussi 2 médailles. Le Rapport sur cette Exposition de 1889 se termine par une note rédigée par mes collègues du Jury de la Dentelle, qui est ainsi conçue « M. Ernest Lefébure, ayant été élu rapporteur du Jury de la Classe 34, il ne lui a pas convenu de parler de lui-même. Nous respectons ses scrupules, mais nous estimons que passer sous silence sa magnifique vitrine serait enlever au Rapport une grande partie de l'intérêt qu'y doit trouver
l'industrie dentellière, et nous nous donnons l'agréable tâche de présenter l'étude qui suit
« L'Exposition actuelle nous prouve que pour la Maison Lefébure, l'arrêt dans le progrès est considéré comme un recul et, en effet, les différents genres de dentelles qu'elle expose aujourd'hui sont encore un progrès sur celles de 1878 et elles tiennent bien plus de l'art que de l'industrie Nous remarquons parmi les articles exposés un devant de robe en Point de France, où la variété des fonds, depuis la maille la plus fine jusqu'aux grands réseaux diamantés, fait admirablement ressortir un grand bouquet qui semble emprunté au célèbre Baptiste Monnoyer, peintre des Gobelins au dernier siècle. La bordure, formée de gracieux enroulements tout émaillés de jours, finit par des picots d'une délicatesse extraordinaire. Autour de cette pièce capitale, un volant et sa garniture en Point de France également, mais avec la grande maille picotée régulière, est d'une exquise élégance. Un autre, en Point d'Argentan, montre au milieu de ses fleurs des effets d'ombre très heureux enfin, un volant et sa garniture en Point Colbert, dénotent une profonde connaissance du style et de la fabrication, si réputée au temps de Louis XIV. Un volant, de style Japonais, très léger et très original, représente la Dentelle Noire de Bayeux, si heureuse dans ses effets d'ombre, d'une finesse et d'une perfection hors de pair ».
« Nous ne pouvons nous empêcher de terminer par cette remarque capitale c'est que, bien qu'une partie des dentelles exposées par M. Lefébure soient imitées de l'ancien, on peut néanmoins constater que rien n'est copié servilement et que tout y est bien créé par lui ».
Cette note est signée
A. Binot, président du jury
Henri Hénon, fabricant d'imitation à Calais
Robyn-Stocquart, juré Belge
M. Jesurum, juré Italien.
De plus, ces Messieurs ont demandé et obtenu pour moi la rosette d'Officier de la Légion d'Honneur.
En juillet 1890, Mlle Désirée Hamel, l'ouvrière Bayeusaine que nous avions envoyée à Argentan pour y retrouver la tradition du Point disparu, mourait dans cette maison des Bénédictines, où elle avait, pendant seize ans, consacré toutes ses forces à réussir dans cette tâche difficile. C'est à cette même époque que notre fabrique quitta la maison de la rue Saint-Jean, où elle était depuis Mme Carpentier, pour se transporter
35, rue Général de Dais, dans une maison devant laquelle fut élevée peu après la statue d'Alain Chartier.
L'année 1893 est à signaler à cause de la grande Exposition de Chicago, aux Etats-Unis, qui s'intitulait The World's Fair, la Fête du Monde. Les dentelles de Bayeux y furent très honorablement représentées par la vitrine de la Compagnie des Indes et par deux grands cadres envoyés par la Mon Lefébure.
M. Warée, rapporteur du Jury, fit la description suivante: « L'Exposition de M. Lefébure à Chicago n'a pas l'importance de ses expositions précédentes c'est une simple carte de visite à ses amis du Nouveau Monde mais nous trouvons dans les deux grands cadres qui la renferment de très beaux spécimens de sa fabrication, à laquelle il a donné une perfection précédemment inconnue. A signaler d'abord un grand volant d'Alençon et un autre en Burano, tous deux d'un beau caractère un volant en Chantilly de Bayeux, d'un dessin original, et un mouchoir d'une finesse et d'une délicatesse extrêmes. Je ne puis oublier un petit volant d'Alençon, haut de o m 15, qui est tout simplement exquis. Nous avons revu aussi avec plaisir le magnifique tablier en Point de France que nous avions admiré en 1889. Le Musée des Arts Décoratifs, qui en est devenu possesseur, a été bien inspiré en l'envoyant à Chicago. J'ai nommé, je crois, toutes les belles dentelles classiques fabriquées en Normandie elles restent, malgré leur fragilité, la base même de l'industrie dentellière ».
M. Georges Martin, qui envoyait à Moscou, en 1891, une très belle exposition, nous en montre à Chicago une fort intéressante. Ne pouvant tout nommer, nous signalerons une jolie robe en Chantilly de Bayeux, d'un dessin Louis XV, avec mélange de jours à l'aiguille un beau volant d'Alençon, d'un dessin élégant. M. Georges Martin représente aussi la Normandie c'est comme M. Lefébure, un adorateur fervent des belles dentelles classiques, avec une pointe de romantisme ».
Et voici la conclusion de ce rapport: « Il résulte de notre examen qu'à Chicago, comme partout où elle a exposé, la France garde sa supériorité incontestable dans l'industrie de la dentelle la grande allure de ses dessins, la perfection des produits et surtout la nouveauté et la variété des créations, lui assurent sans hésitation la première place ». ̃
En avril 1895, S. A. R. Mme la Princesse Hélène de France, fiancée du duc d'Aoste, voulut faire exécuter, à l'occasion de son mariage, un voile de dentelle, dont le dessin et le travail fussent exclusivement l'œuvre
d'artistes français. La manufacture de dentelles de Bayeux, d'où était sorti le voile de sa sœur Amélie, était naturellement désignée pour être chargée de cette commande.
« Ce voile est en dentelle de fil aux fuseaux la traîne de forme presque carrée, a pour encadrement une bordure de roses et de boules de neige. Au-dessus de cette bordure courent deux guirlandes séparées par un semis de petites fleurs très-légères.
« Du milieu de la traîne partent deux grandes branches de roses qui se croisent et encadrent les armoiries des deux époux exécutées en Point d'Alençon par les ouvrières Bayeusaines. D'un côté, Técusson d'Aoste, à la Croix blanche de Savoie se détachant sur champ de gueules de l'autre l'écu de la France aux trois fleurs de lys d'or sur champ d'azur. Le tout surmonté de la couronne des Princes de la maison de Savoie, dans laquelle les fleurons alternent avec la croix blanche.
A la fin de 1896, un nouveau mariage princier, celui du duc d'Orléans avec l'archiduchesse Marie-Dorothée d'Autriche, procura à M. Lefébure la commande d'un autre voile qui fut exécuté tout en Point d'Alençon. « Dans le milieu de ce voile se trouvaient accolées les armes pleines de la Maison de France avec celles de la Maison de Habsbourg. Ce double écusson était encadré dans de légers branchages qui affectaient le tracé d'une grande fleur de lys. Le crayon du dessinateur a été heureusement inspiré pour cette composition et l'aiguille de nos Bayeusaines a tenu aussi à se jouer des difficultés. »
De son côte, Y Indicateur décrivait « ces ravissants bouquets de roses de France se détachant sur un fond de Point d'Argentan, tandis que tout le reste est sur mailles fines d'Alençon ils sont entourés d'un semis de branches de muguet, qui les relie à la bordure aux riches enroulements defeuillageset d'arabesques, formant le cadre de ce magnifique ensemble.» « Déjà à maintes reprises nous avons eu l'occasion de décrire quelquesunes des œuvres remarquables sorties des ateliers de MM. Leféburs aujourd'hui pourtant nous voudrions trouver des expressions plus fortes encore pour exprimer notre admiration car, réellement il nous semble que jamais semblable merveille n'est sortie des doigts agiles de nos habiles ouvrières Bayeusaines elles se sont surpassées dans l'exécution, comme M. Lefébure s'était surpassé dans le dessin qu'il a voulu composer lui-même. Ce chef-d'œuvre nous montre à quel degré de perfection peut atteindre un personnel d'élite guidé par une habile et savante direction. a Quelques jours après, tous les journaux de la France et de l'Etranger,
en rendant compte des fêtes occasionnées par ce mariage, parlaient avecéloge du voile sorti des ateliers de Bayeux.
Enfin, la presse eut encore à s'occuper d'une autre œuvre bayeusaine. Il s'agissait cette fois d'un napperon au Point de France, commandé par le Musée des Arts Décoratifs et destiné à être placé sous un grand gobelet d'or émaillé, commandé à l'orfévre Lucien Falize. Gobelet et napperon figurèrent ensemble au salon des Beaux-Arts de 1896.
Le Journal des Arts du 4 Juillet disait
«. Le maître orfèvre L. Falize apporte cette année, pour la première fois, son concours à cette exposition. Le hanap d'or ciselé, décoré d'émaux translucides, a été exécuté d'après un carton de Luc-Olivier Merson. Ce hanap est déposé au milieu d'un délicieux napperon en dentelle, travaillé à l'aiguille à Bayeux, d'après le dessin de E. Corroyer, architecte membre de l'Académie des Beaux-Arts.
Lorsque notre Président, M. Joret-Desclosières, me demanda, en 1898, d'entreprendre ces conférences, je signalai l'intérêt qu'il y aurait d'organiser à Bayeux un musée spécial, conservant des spécimens du travail qui a jeté tant d'éclat sur notre cité. Des musées de ce genre existent au Puy et à Valenciennes. L'idée parut excellente et grâce à la générosité de M. le C" Foy et de M. le Bon Gérard, des vitrines furent installées, avec l'approbation de la Municipalité, dans un des salles de la Bibliothèque, à côté de la Tapisserie de la Reine Mathilde. On y collectionne des échantillons de dentelles de Bayeux de toutes les époques, des métiers, des fuseaux, des cartes piquées. Chaque année, des dons ou des achats viennent augmenter le nombre de ces documents. Au début, M. Georges Villers prêta quelques objets de ce genre, car seul, jusqu'alors, il avait eu l'idée de les collectionner. L'installation de ce petit Musée fut faite par Mme Périn-Vauquelin, qui avait, en novembre 1895, pris la direction de notre fabrique de Bayeux. Entrée comme apprentie en 1869 elle avait toute la compétence nécessaire pour succéder à M. Léon Le Mâle, qui venait de nous quitter.
Pour conclure, il nous faut traverser une dernière exposition celle de 1900. Lorsque la composition du Jury fut connue, on se demanda dans quel esprit seraient jugées et appréciées les dentelles à la main pas un seul fabricant de dentelles véritables ne figurait parmi les jurés français. Le président, M. Ancelot, était négociant en tulles et broderies et le rapporteur était M. Hénon, fabricant de dentelles mécaniques à Calais. Il est vrai que M. Georges Martin figurait comme juré belge parmi les jurés
étrangers. C'est lui, d'ailleurs, qui seconda le rapporteur général. Le classement des récompensss n'en commença pas moins par Bayeux, puisque voici ce qu'on trouve aux premières lignes « Le Jury international a décerné a Grands-Prix, l'un à M. Lefébure (Ernest) l'autre à MM. Figués. Guyonnet, Supplice et Cie (successeurs de M. Warrée qui venait de mourir) .M. Ernest Lefébure continue, en 1900, la série des succès que sa maison a obtenus dans toutes les expositions auxquelles elle a pris part Sa vitrine nous offre de très-beaux spécimens des différentes dentelles qu'il fabrique en Normandie. »
Un correspondant de l'Indicateur décrivait ainsi la vitrine Lefébure « Le travail à l'aiguille y est représenté par une berthe en point de France, destinée à garnir le tpur d'un corsage décolleté, pour Mme la baronne Maurice Gérard. Le motif du dessin est un pied de chèvrefeuille qui lance ses fleurs avec la souplesse caractéristique de ses tiges. Feuilles et fleurs se détachent en relief qui burinent les formes sur un fonds doux et harmonieux, qui est une vraie trouvaille. Jusqu'à présent, on ne connaissait pour les fonds que deux variétés les fonds à réseaux réguliers pour les dentelles, et les fonds à barrettes irrégulières pour les guipures. Or, M. Léfébure a introduit ici un fond nouveau à petits rinceaux s'enroulant comme les filigranes des bijoux d'or qu'on fabrique en Orient. Un volant à mailles argentella et plusieurs bandes en Point Colbert m'ont paru infiniment supérieurs aux pâles copies de vieux Points de Venise que j'ai vues dans le Palais Italien.
« Voyons maintenant les dentelles aux fuseaux On avait parlé cet hiver, au moment du mariage de la jeune comtesse Foy avec le comte Pillet-Will, d'un voile de mariée en dentelle de fil de Bayeux, qui devait, après la cérémonie, figurer à l'Exposition. Je l'ai vu, en effet. C'est une longue écharpe si légère, qu'elle pourrait, suivant le dicton espagnol: « Passer dans une bague ». Le réseau est d'une transparence qui justifie le joli nom de Dentelle à la Vierge si spécial à notre contrée.
« Tout auprès se trouve un Jeté de lit en Dentelle de fil que tout le monde admire comme la pièce capitale qu'ait produit le fuseau cette année. La Cte»se Foy l'avait commandé pour occuper, en vue de l'Exposisition, les meilleures ouvrières. Il se divise en carrés reliés entre eux par des entredeux, les uns en dentelle, les autres en fine batiste ajourée de Point d'Alençon. Il y a, si je me souviens bien, plus de 200 carrés et entredeux.
« La dentelle noire, qui a été longtemps presque la seule production
bayeusaine, est fort bien représentée aussi dans cette vitrine. J'ai vu des volants à petits semés, d'une légèreté charmante fabriquées spécialement pour le maître couturier Worth un autre, qu'on m'a dit avoir été fait à l'Ecole de la Poterie, est composé de petites herbes qui semblent agicées par le vent au bord d'un étang.
« Une ombrelle en dentelle noire, très originale, a été commandée par une grande dame anglaise. Elle représente des cerisiers en fleurs. L'arbre et les feuilles sont noires, mais toutes les fleurs sont blanches et travaillées à l'aiguille par nos alençonneuses de Bayeux. »
II y avait une section rétrospective à cette Exposition. J'en fus nommé commissaire pour le classement et j'ai été chargé d'en faire le Rapport descriptif, qui a fait partie des publications officielles.
M. Henri Hénon avait dit dans son Rapport: « il faut enfin que nous ayons des Ecoles professionnelles organisées avec le concours des industriels, des municipalités et de l'Etat. » C'est, qu'en effet, la question des écoles prenait, à ce moment une importance particulière On se plaignait que, par une interprétation trop étroite des règlements scolaires, l'Administration ne permît plus comme autrefois, d'enseigner la dentelle dans les écoles primaires. Le travail manuel était borné à la couture et au tricot; de sorte qu'à 13 ans, à la sortie des classes, il était trop tard pour commencer l'apprentissage: les filles y renonçaient. Ne sachant que la couture et n'en trouvant pas à faire au village elles allaient vers les villes pour s'en procurer et accentuaient le mouvement de dépopulation des campagnes. Heureusement, un jeune député du Calvados, M. Engerand, prit en main la cause des dentellières. Par une étude approfondie de la question, il put éclairer l'opinion publique en faisant des conférences, publiant des articles de journaux, des notes plus étendues dans la Revue des Deux-Mondes. Il groupa fort habilement un certain nombre de députés d'opinions diverses, mais qui, tous, représentaient des départements intéressés au succès de la Dentelle ou de la Broderie. C'est ainsi qu'il parvint à présenter et faire voter, en 1903, par le Parlement, une loi qui autorisa l'enseignement de la Dentelle et de la Broderie dans les écoles primaires des contrées où ces travaux manuels sont de tradition. Pour le Calvados, ce mouvement fut encouragé par le Conseil Général, qui, sur la demande de M. Ernest Flandin et du Baron Gérard vota des fonds à distribuer en primes aux jeunes ouvrières et à leurs maîtresses d'ouvrage.
Le Moniteur du Calvados disait en juillet 1300 « L'énergique et persé-
vérante campagne menée par notre ami F. Engerand, en faveur de la dentelle, obtient déjà des résultats appréciables un mouvement de sympathie se remarque mardi dernier, Mme la Présidente Loubet est venue à la Classe 84 visiter l'exposition des dentelles normandes. Après s'être longtemps arrêtée à admirer la dextérité et l'habileté des ouvrières au fuseau et à l'aiguille qui travaillent devant le public, elle les a assurées de son vif désir de voir prospérer l'industrie des dentelles à la main. Mme Loubet n'a pas voulu quitter la classe de la dentelle sans y laisser un souvenir de son passage elle a choisi un volant dans la vitrine de la Compagnie des Indes et un autre dans celle de la Maison Lefébure; ce dernier est un des plus beaux spécimens des dentelles à l'aiguille, point Colbert, exécutées à Bayeux.
« Le lendemain de cette visite, Mme Loubet mandait M. Lefébure à l'Elysée, et au cours d'une longue audience, lui demandait de nombreux détails sur l'organisation des manufactures dentellières en France. »
+
J'arrête ici ces notes sur la Dentelle à Bayeux depuis son origine au xvn1 siècle, jusqu'à la fin du xix'. Je me suis appliqué à montrer les efforts qui ont été faits par les différents fabricants pour élever la production bayeusaine au premier rang, et ensuite pour l'y toujours maintenir. Mais, j'ai voulu faire ressortir aussi que c'est à l'habileté des ouvrières de la ville de Bayeux et des communes environnantes, que sont dus les succès constants, obtenus, de haute lutte, dans tous les concours et les expositions. Tout prouve que l'on n'aurait pas pu exécuter aussi bien, ailleurs qu'à Bayeux, les pièces exceptionnelles que nous avons décrites. Je me réjouis de pouvoir rendre cet hommage à ces femmes modestes, avec lesquelles j'ai travaillé pendant toute ma carrière industrielle. Je voudrais que tous ceux qui me liront soient amenés à leur rendre pleine justice et à cesser de faire à leurs dentelles le reproche si peu mérité d'être toujours trop chères On doit citer la Dentellière bayeusaine comme
donnant l'exemple du labeur le plus patient et le plus intelligent. J'ai constaté souvent combien elle montre une confiance, bien rare aujourd'hui, dans ceux qui la dirigent. Elle suit avec une application remarquable les indications minutieuses que lui marquent le dessinateur et le piqueur de cartes. La supériorité de ses ouvrages est due sans conteste à la docilité exemplaire avec laquelle elle utilise tous les avis qu'on lui donne pour perfectionner ses travaux et pour en faire de véritables œuvres d'art.
Honneur donc aux Dentellières Bayeusaines 1
Et vive à jamais la Dentelle de Bayeux
A. LEFÉBURE.
UNE VICTIME DE LA RÉVOLUTION
Le P. Germain QUEUDEVILLE Prêtre de l'Oratoire et Curé de Coulans
(diocèse DU «ans)
G:cillotiné à Paris le zz Messidor an II ~0./M<7/~ ~7*?~~
Né à Caen, dans la paroisse Saint-Nicolas le 3 mai 1733, Germain Queudeville était fils de Jean et de Jeanne Héron. Il appartenait à une très ancienne famille de la ville, dont on peut suivre la trace dès le xV siècle et dont les nombreuses branches, sous des noms plus ou moins défigurés par la prononciation, l'ignorance ou l'incurie (1), se sont étendues non-seulement autour du lieu d'origine mais aux quatre coins de la Normandie et plus loin encore.
Heureusement doué par la nature et par la grâce le jeune homme, après avoir fait avec distinction ses études littéraires à la célèbre Université de sa ville natale embrassa aussitôt l'état ecclésiastique. C'est à Bayeux qu'il reçut la tonsure cléricale, le 24 septembre 1752. Il suivit ensuite à Caen les cours de Théologie, de 1752 à 1755, et pendant cet intervalle, reçut les ordres mineurs le sous-diaconat et le diaconat. Ses études étaient terminées, mais il n'avait pas encore l'âge requis pour recevoir l'ordination sacerdotale.
Muni des plus élogieux certificats de son évêque et de ses maîtres, il (1) II y aurait une étude intéressante à faire sur les transformations de ce nom patronymique, qui paraît avoir été à l'origine Chefdeville et être devenu successivement Chiefdeville, Tchiefdeville, Quiefdeville, Quiedeviile Quedevilie yueudeville. Certaines branches ont substitué le G au Q et ont signé Gueudeville. En plein ïixc siècle un membre authentique de la famille Queudeville a dû subir, par la faute de l'état civil, le changementde son nom en celui de Cudeville. Cette forme nouvelle, d'un nom définitivement fixé persévère depuis 40 ans et, à défaut d'une rectification maintenant improbable, deviendra irrévocable dans la branche à laquelle il a été irrégulièrement imposé.
se rendit à Paris avec le dessein d'entrer chez les Pères de l'Oratoire et l'espérance d'y satisfaire ses goûts et ses aptitudes pour l'étude et l'enseignement. Il se présenta, à cet effet, au P. de La Valette (i), supérieur général de la Congrégation.
La vivacité de son intelligence, la droiture de son caractère, les témoignages flatteurs rendus à ses heureuses dispositions le firent aussitôt admettre dans la maison de l'Enfant Jésus où les Oratoriens avaient leur noviciat. Quand il eut fini son année d'épreuve, il fut envoyé au collègeséminaire du Mans comme professeur de philosophie. Il n'avait que 33 ans il remplit néanmoins cet emploi avec tant de succès qu'il laissa dans ce premier poste les plus honorables souvenirs. 11 n'y resta que deux ans au bout desquels il reçut l'ordre de la prêtrise.
Il donna ensuite le même enseignement à Nantes en 1758 et à Beaune en 1759.
En 1760, ses supérieurs le rappelèrent à Paris et lui confièrent une chaire de théologie dans le séminaire archiépiscopal de Saint-Magloire. Là, pendant sept ans, il fit goûter à ses élèves des leçons qu'une science étendue, servie par une élocution facile, réussissait à dépouiller de leur aridité coutumière.
En 1767, il échangea sa chaire de Saint-Magloire pour celle du collège de la Trinité à Lyon. Les Jésuites en quittant cette maison, lors de leur suppression en France en 1764, y avaient laissé une empreinte profonde. Leur succession n'était pas sans présenter quelque difficulté. On sait qu'entre les deux sociétés, adonnées l'une et l'autre à l'instruction et à la formation de la jeunesse cléricale et laïque, il exista toujours une petite rivalité ou, si l'on veut, une légitime émulation. Les Oratoriens, voulant faire oublier à Lyon les succès incontestables de leurs prédécesseurs, avaient choisi à cet effet un sujet capable de leur faire honneur. Comme partout, le savant professeur se montra à la hauteur de sa tâche et justifia la confiance qu'on avait mise en ses talents. Après avoir solidement établi à Lyon, par l'élévation et la sûreté de sa doctrine, la réputation de sa compagnie, il passa en 1769 au séminaire de Tours et fut chargé de faire aux jeunes clercs de ce diocèse sur toutes les matières de la science ecclésiastique écriture sainte, théologie droit canonique direction spirituelle des âmes, prédication, liturgie, etc., les conférences pratiques (1) de Lî Valette, L. Thomas, né à Toulon en 1678, mort à Paris en 1773. Il ne faut pas le confondre avec le trop célèbre Père La Valette, jésuite, son contemporain.
nécessaires pour les mettre en état de remplir, avec honneur pour euxmêmes et profit pour les autres, les importantes et délicates fonctions du ministère pastoral.
Cet enseignement tout nouveau pour lui et assez différent des hautes spéculations dogmatiques dans lesquelles s'était complu jusqu'alors son esprit pénétrant et lumineux, lui demanda un surcroît de travail. Selon son habitude le P. Queudeville avait accepté docilement cette lourde charge il mit à la bien remplir tout son zèle, tout son savoir et le plus complet succès récompensa encore une fois son labeur et son dévouement.
C'est au milieu de ces occupations pénibles mais fécondes, que vint le trouver sa nomination à un poste de curé dans le diocèse du Mans. Le P. Queudeville avait donné au Mans les prémices de ses travaux et il avait toujours gardé pour ce premier théâtre de son activité un secret attachement et d'involontaires regrets. A ce premier lien s'en était ajouté un second il avait reçu au Mans l'onction sacerdotale des mains de l'évêque diocésain Mgr de Froullay (i). Enfin il avait trouvé de précieuses sympathies et de puissants encouragements dans l'entourage épiscopal. Le prélat lui-même qui avait vu à l'œuvre le laborieux et distingué professeur avait apprécié son mérite non seulement il avait témoigné au jeune Oratorien, pendant son séjour au Mans, une bienveillance particulière, il avait encore continué après son départ de s'intéresser à ses travaux, il se proposait même de l'attacher à son diocèse lorsqu'il aurait rendu à la Congrégation de l'Oratoire les services qu'elle était en droit d'attendre de ce sujet d'élite.
Cette intention, plus d'une fois manifestée par Mgr de Froullay, ne fut pas réalisée de son vivant (2). Mais le P. Queudeville avait laissé dans leclergé de ce diocèse des admirateurs sincères des amis fidèles et des disciples reconnaissants. Grâce à leur intervention, le nouvel évêque, Mgr de Grimaldi (3), exécuta, en mai 1770, le projet de son prédécesseur et pourvut l'ancien professeur de son séminaire de l'importante cure de Coulans. Bien qu'il n'eût que 37 ans, le bon Père se sentait fatigué l'enseigne(i) de Froullay, Charles-Louis, originaire du Maine, tut evêque du Mans, de 1723 jusqu'à sa mort en 1767.
(2) C'est à tort que Guillon (Les Martyrs de la Foi) et tous ceux qui l'ont reproduit, M. l'abbé Perrin, dom Piolin, etc., ont affirmé le contraire. D'autres erreurs de ces biographes sont également rectifiées dans la présente notice.
(3) de Grimaldi, Louis-André, fut évéque de 1767 à 1777.
ment est une fonction pénible et le maître s'était dépensé pour ses élèves sans aucun ménagement il fut heureux de pouvoir s'employer à une besogne qui lui laisserait au moins de temps à autre quelque relâche il accepta donc avec reconnaissance le bénéfice qui lui était offert et en prit aussitôt officiellement possession.
Il est probable que le droit de déport (i) existait dans le diocèse du Mans comme dans celui de Bayeux, car le nouveau curé ne commença effectivement ses fonctions que dans les derniers mois de l'année 1771. Comme la plupart des paroisses du Maine, celle de Coulans était alors véritablement religieuse. Sous la direction ferme, savante et pieuse de son jeune pasteur elle ne dégénéra pas tout au contraire. Celui-ci du reste lui donna toute son intelligence, tout son cœur, toutes ses forces. L'estime et l'affection de ses ouailles furent pour lui une douce récompense de ses soins. Il fut réellement heureux au milieu de son troupeau. Le bonheur, surtout celui d'un curé de campagne, ne se raconte pas il est fait de silence et d'uniformité. Si dans le calme de son saint ministère les pieuses industries d'un zèle plus éclairé, d'une ardeur plus entreprenante, apportent de-ci de-là quelques changements à la vieille îoutine, mettent parfois quelque renouveau dans les pratiques séculaires, le but final reste toujours le même, faire connaître, aimer et servir le bon Dieu, travailler à l'embellissement de sa maison et à la pompe des cérémonies saintes, assurer enfin la sanctification et le salut des âmes. Telle fut pendant vingt ans l'occupation constante et aimée du curé de Coulans elle ne laissait place dans son cœur à aucun désir de changement. Hélas l'épreuve est souvent la rançon du bonheur. C'est l'ordre voulu par la Providence, Extrema gaudii luctus occupat. Aux jours les plus sereins succèdent souvent de violentes tempêtes.
La Révolution, avec son cortège lamentable d'entreprises impies et de persécutions sacrilèges, vint en effet bouleverser de fond en comble cette existence si tranquille.
Lorsqu'en vertu dela loi du 27 novembre 1790, la Municipalité de Coulans se présenta à l'église paroissiale pour demander le serment constitutionnel au P. Queudeville et à son vicaire, M. l'abbé Trottier, ni l'un ni l'autre ne consentirent à le prêter. En vain, les officiers municipaux et les paroissiens, qui tenaient à leurs prêtres, insistèrent pour obtenir (i) Le déport était le droit qu'avaient, en certains Diocèses, quelques supérieurs ecclésiastiques de jouir pendant un -an de bénéfices devenus vacants.
d'eux une condescendance dont ils ne comprenaient pas toute la gravité tous deux, inébranlables dans leur résolution, se refusèrent constamment à cette criminelle lâcheté.
Dépossédé en conséquence de sa cure, le P. Queudeville eut bientôt la douleur de voir son troupeau livré à la garde d'un curé intrus dont les soucis étaient bien différents des siens. Michel-Ch.-Fr. Monrocq, élu curé constitutionnel de Coulans par l'assemblée électorale du district du Mans, vint, sous la protection des baïonnettes, prendre possession de la paroisse au mois de juin 1791. Son premier soin fut d'établir un club dans son presbytère. Ce pasteur mercenaire, plus politicien que curé s'employa très-activement à répandre les idées nouvelles et, en particulier, à semer la haine contre les prêtres insermentés. Après avoir déshonoré son caractère par de continuelles et honteuses capitulations, il consomma son apostasie en l'an II, par une renonciation écrite à l'exercice de toute fonction ecclésiastique.
Voulant fuir un spectacle si douloureux pour lui; obligé, d'ailleurs, pour conserver sa liberté, de se dérober aux recherches dont les prêtres fidèles étaient l'objet tout autour de lui, le P. Queudeville, qui, déjà, s'était retiré au Mans, résolut, vers la fin de 1791, de se rendre à Paris, dans le but d'y trouver plus de sécurité. Son espérance fut déçue. Pour un prêtre réfractaire, il n'y avait nulle part de paix ni de liberté possibles. Après quelque temps et de plus en plus inquiet, le fugitif quitta la capitale et se rendit à la maison que l'Oratoire possédait à Juilly, où, pensaitil, la persécution serait moins à craindre. A Juilly, comme partout, il y avait de farouches et vigilants patriotes, à qui il fut obligé de cacher soigneusement sa présence.
Une loi du 26 août 1792 condamna les curés insoumis à la déportation le P. Queudeville, craignant de compromettre ceux qui lui donnaient asile, voulut se retirer mais il ne savait guère où aller. Cédant facilement aux instances de ses confrères, il resta encore quelques mois avec eux. Enfin, n'y pouvant plus tenir, il quitta la maison vers le milieu de l'année 1793 et s'en retourna à Paris. Il désirait y consulter l'ancien maire Bailly (1), avec qui il avait eu autrefois quelques relations de bienséance (1) Bailly, Jean-Sylvain, né à Paris le 15 janvier 1736, fut député aux Etats-Généraux, président de l'Assemblée Constituante et maire de Paris en 178g. Promptement désabusé de ses illusions sur la Révolution, il s'opposa à ses premiers excès et perdit sa popularité. Finale.ment, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et exécuté le 38 brumaire an II (18 novembre 1793).
et même d'amitié. Celui-ci essaya de rassurer le malheureux prêtre en lui affirmant que, comme sexagénaire, il était à l'abri des peines portées contre les curés insermentés restés en France après les décrets. Cette interprétation donnée par Bailly à la loi de proscription, juste en principe, était loin d'être incontestable et universellement admise. Le curé de Coulans, au moment de sa promulgation en août 1792 n'était ni sexagénaire, ni infirme et, si un tribunal bienveillant devait considérer, en 1793, que le P. Queudeville avait atteint l'âge fixé pour être exempté de la déportation, des juges hostiles ou simplement -vétilleux pouvaient lui appliquer, même avec l'apparence de la légalité, les rigueurs de la loi, c'est-à-dire la peine de mort. Le curé de Coulans s'en rendait bien compte; aussi, il continuait à se tenir étroitement renfermé chez les frères Lamare, comme lui prêtres de l'Oratoire, qui habitaient avec leur famille dans la rue Meslée.
On était en pleine Terreur. La persécution contre les bons prêtres devenait de plus en plus violente. Une loi du 30 vendémiaire an n (n septembre 1793) obligea tous les ecclésiastiques assujettis au serment, qui étaient restés en France sans l'avoir prêté, à se présenter au Directoire de leur district pour se faire déporter. En cas de désobéissance, ils étaient passibles de la condamnation capitale, eux et aussi ceux qui leur donnaient abri ou protection. Le pauvre proscrit ne vivait plus que dans des transes continuelles, un peu sans doute à cause du danger qui le menaçait lui-même, mais bien plus à cause de celui auquel étaient exposées les personnes qui lui donnaient une si charitable, mais si compromettante hospitalité. Sa délicatesse s'alarmait sans mesure de ce péril dont il était la cause involontaire. Ces honorables scrupules devinrent à la longue tellement intolérables, qu'ils le décidèrent à faire une démarche assez hasardeuse.
Il avait eu autrefois pour élève, au collège du Mans, un homme qui jouissait alors à Paris d'une certaine influence Le Vasseur, député de la Sarthe à la Convention Nationale. Il résolut de l'aller trouver, afin de lui demander conseil et, au besoin, aide et protection. En vain ses amis, pour le dissuader de donner suite à ce projet, lui représentèrent les discours et les actes de l'enragé Montagnard. Le bon vieillard lesconnaissait t bien mais il était si généreux et si loyal, qu'il pensa n'avoir rien à craindre pour lui-même de la perfidie et de la méchanceté d'un homme à qui il avait fait autrefois quelque bien et qu'il voulait maintenant consulter en ami.
Donc, le 5 novembre 1793 (15 brumaire an n), le P. Queudeville,sortant de sa retaite, s'en alla tout confiant, sur les neuf heures du matin, trouver le disciple dont il avait été le maître bienveillant et peut-être charitable. L'ayant trouvé, il lui exposa sa condition de prêtre insermenté, mais sexagénaire, et lui demanda ce qu'il avait à faire dans la situation où il se trouvait.
« Revenez demain, lui dit Le Vasseur, revenez de bonne heure, j'espère vous donner une réponse qui vous sera utile x. Le prêtre sans méfiance s'en retourna chez lui, heureux du résultat de sa visite et se promettant bien d'être, le jour suivant, exact au rendez-vous. Il n'en eut pas la peine. Pendant la nuit il fut arrêté et conduit à la prison du Luxembourg, le 16 brumaire an II (6 novembre 1793).
Malgré les apparences on voudrait croire que Le Vasseur fut étranger à cette arrestation. Ce que l'on connaît du fougueux conventionnel n'est pas de nature à inspirer pour lui beaucoup d'estime. Il n'y eut du reste à l'époque aucun doute sur sa connivence dans cette occasion. René Le Vasseur, né à Sainte-Croix (Sarthe), le 27 mai 1747, était chirurgien au Mans lorsqu'éclata la Révolution. Il prit part au mouvement anarchique dès le début par des écrits sur les opinions et les évènements du jour. Il était le meneur du club et s'y faisait remarquer par les motions les plus subversives. C'est lui qui entretenait la correspondance avec les Jacobins de Paris. Il faillit périr dans l'émeute qu'occasionna au Mans l'enlèvement des cloches, tant la foule était indignée contre lui. Député à la Convention, il prit place au milieu des membres les plus exaltés de cette assemblée et vota la mort du roi, sans appel ni sursis il embrassa ensuite le parti de Robespierre et fut l'ennemi des Girondins. Tel était le personnage à qui, dans sa détresse, le curé de Coulans avait osé se confier. Si la conduite du prêtre fut un peu imprudente, celle de Le Vasseur fut absolument odieuse. La trahison présumée de celui-ci supposait tant de vilenie et de lâcheté que le P. Queudevillle tout d'abord refusa d'y croire. Longtemps malgré la lumière qui se faisait petit à petit il voulut douter encore. Il lui répugnait d'admettre qu'un homme, même tombé bien bas, eût pu mépriser à ce point les droits les plus sacrés, ceux de l'amitié, de la confiance et surtout du malheur. Res sacra Miser. Quand enfin le fait devint évident pour lui-même, l'infortuné prisonnier, plus affligé de la déloyauté de son ancien protégé que de son propre malheur, n'eut pour l'ignoble Judas que des sentiments de pitié et des paroles de pardon. Bien plus, il recommandait à un jeune parent, M.
Héron, qui avait réussi à communiquer avec lui au travers des murs de la prison et qui lui reprochait affectueusement son excès de confiance, de prier et de faire prier pour celui qui l'avait indignement livré. Ce n'était pas assez pour les scélérats, qui avaient alors imposé à la France un joug si dur et si pesant, de remplir les prisons, ils voulaient encore se défaire et au plus vite de leurs prisonniers. L'arrestation n'était dans leurs desseins que le prélude de l'échafaud. A leur grand regret, les tribunaux, même en jugeant révolutionnairement,ne donnaient à la guillotine qu'une insuffisante besogne puisque le nombre des suspects emprisonnés augmentait de jour en jour. On avait bien, au mois de septembre 1792, fait un massacre général des détenus, mais on n'osait renouveler cette manœuvre qui avait soulevé de tous côtés trop d'indignation et de protestations. II fallait donc trouver un moyen, plus régulier en apparence si non moins canaille, d'arriver au même résultat en livrant sans relâche au bourreau de plus nombreuses fournées de victimes. On résolut pour cela de découvrir dans les prisons de prétendus complots et d'impliquer dans les poursuites consécutives à peu près tous les détenus. On commença par Bicêtre et le procédé ayant pleinement réussi, on décida de l'appliquer successivement à toutes les maisons de force. Telle fut l'origine de l'affaire que l'on appela la Conspiration du Luxembourg. Là, comme à Bicétre, l'opération fut conduite par Herman, l'ancien président du Tribunal révolutionnaire, qui se chargea d'organiser les recherches et de les faire aboutir au résultat désiré. L'entreprise ne devait pas lui coûter beaucoup d'efforts. Il n'était certes pas difficile de trouver quelques délateurs de bonne volonté propres au rôle qu'on voulait leur faire jouer et disposés à le rempliravec d'autant plus d'empressement qu'ils en retireraient pour eux-mêmes l'avantage d'une prompte et sûre libération.
Prisonnier au Luxembourg, le Père Queudeville se trouva ainsi, sans même s'en douter, enveloppé dans une procédure dont le prétexte était aussi ridicule que mensonger. Il fut prévenu « d'avoir voulu assassiner les gardiens de sa prison et les membres du Comité desalut public, d'avoir travaillé au renversement de la République et à l'établissement du despotisme, du fanatisme, de l'athéisme et du fédéralisme ». Si accoutumé que l'on soit à constater les répugnantes méthodes de la tyrannie révolutionnaire, on est écœuré quand même, par cette burlesque et atroce parodie de la justice. A tout bien peser, l'égorgement des prisonniers sans forme de procès eût été moins révoltant.
Ceux-ci furent transférés à la Conciergerie le 18 messidor an il (6 juil-
let 1794) et comparurent devant le tribunal révolutionnaire les 19, 21 et 22 messidor (7, 9 et 10 juillet 1794), en trois fournées de 50, 60 et 46 personnes (1).
Le P. Queudeville fut de la dernière. A la seule question qui lui fut posée, il répondit qu'il ignorait complètement s'il y avait eu une conspiration, parce que jamais il ne sortait de sa chambre. « C'est bien, répartit le président, les jurés apprécieront ta moralité et feront bien attention que tu es un ex-prêtre Oratorien ». Ce fut tout. Sa qualité de prêtre fut donc le seul grief qui lui fut reproché. Pas un des huit témoins cités dans cette affaire n'apporta contre lui la moindre imputation. Les prévenus impliqués dans le procès nièrent tous, quelques-uns avec une indomptable énergie, les projets qui leur étaient faussement attribués. Seuls, les deux dénonciateurs soudoyés par Herman, sans être très affirmatifs, semblèrent reconnaître l'existence d'un complot auquel ils s'étaient bien gardés, ajoutaient-ils avec une patriotique indignation, de prendre la moindre part. Cela n'empêcha pas les jurés de se déclarer chaque jour suffisamment convaincus du crime des accusés. Toutefois, pour faire croire à l'impartialité du tribunal, dix des inculpés furent acquittés huit comme écroués trop récemment pour avoir pu prendre part au complot et deux comme non convaincus d'avoir participé à la trame ourdie par les autres prisonniers, dit le jugement, mais en réalité comme ayant aidé à la machination dont furent victimes leurs compagnons. La peine de mort fut prononcée contre tous les autres, au nombre de 145. Le 146e un enfant de quatorze ans, s'en tira avec 20 ans de détention. Inutile d'ajouter que le P. Queudeville fut du nombre des coupables. Son caractère sacerdotal, ses vertus, sa droiture, ne pouvaient évidemment laisser place à un acquittement.
L'acte d'accusation avait été dressé par le fameux Fouquier-Tinville, mais comme les accusés comparurent devant la 2me section du tribunal (2), ce fut son substitut, Royer, qui se chargea de présenter l'accusation et (1) On avait d'abord projeté de faire juger en une seule foisles i56 détenus du Luxembourg. Le peuple de Paris s'étant ptnn dp la préparation d'une telle hécatombe, ou crut prudent de procéder par plus petits paquets. L'affaire dura ainsi trois jours au lieu d'un, mais le résultat fut absolument le même.
(2) Un seul tribunal, même en jugeant 5o et 60 prévenus en deux ou trois heures, ne pouvait suffire à faire périr tout ce qu'il y avait en France de gens religieux, honnêtes ou simplement riches on le partagea en deux sections qui, jugeant simultanément dans deux salles distinctes, faisaient ainsi double besogne et assuraient à la République double profit.
de requérir contre eux il se contenta, du reste, à chacune des trois fournées, de lire l'exposé des faits, rédigé et arrangé par son chef de file. Les débats, si on peut donner ce nom aux sinistres comédies jouées par le tribunal révolutionnaire, étaient dirigés par Scellier, vice-président, assisté des juges Paillet et Foucault, des jurés Duplay, Girard, etc., et du greffier Ducret.
Après la lecture de l'acte d'accusation, le semblant d'interrogatoire fait par Scellier, la déclaration du jury et le réquisitoire de l'accusateur public, les prévenus, prétendument convaincus de conspiration, étaient, comme on l'a vu, uniformément envoyés à l'échafaud. En même temps, leurs biens étaient déclarés confisqués au profit de la Nation.
Le jugement de la troisième fournée, qui comprenait 46 accusés, ne dura guère que deux heures et l'exécution suivit de près le prononcé de l'arrêt. Les charrettes, réquisitionnées d'avance attendaient dans la cour de la prison les condamnés y montèrent aussitôt pouraller à la Barrière de Vincennes, plus communément appelée Barrière du Trône, où la guillotine était dressée. Aux 38 de la deuxième section on en joignit 6 de la première et le lugubre cortège s'achemina lentement vers le lieu du supplice.
Guillon, dans les Martyrs de la Foi, rapporte, sur le témoignage écrit d'un témoin oculaire, que, dans la rue |Saint-Antoine, le P. Queudeville reconnut un de ses amis, M. du Pérou, chanoine de la collégiale de SaintPierre au Mans, qui se tenait sur son passage pour lui adresser un dernier salut et lui donner au besoin, sans doute, une suprême absolution. Lorsque leurs regards se rencontrèrent, la victime résignée leva les mains et les yeux vers le ciel, comme pour dire à son charitable confrère que c'était là désormais l'unique objet de ses pensées, de ses espérances et de ses désirs. Peut-être, aussi, l'ami reconnaissant voulut-il, par là, donner à l'ami fidèle rendez-vous dans la patrie meilleure où il allait bientôt entrer. Cette scène muette, plus éloquente qu'aucun discours, dut se graver profondément dans le souvenir de celui qui en fut le spectateur ému et attristé, mais édifié ef consolé.
Guillon ajoute toujours sur la foi du même correspondant, et les autres biographes, lui faisant écho, redisent que sur la funèbre charrette, le P. Queudeville se tenait étroitement rapproché d'un capucin du Mans, son vieil ami, et que tous deux s'encourageaient mutuellement à leur dernier sacrifice. Le témoin de Guillon s'est trompé sur ce point. Parmi les 44 victimes immolées le 32 messidor an 11, il n'y avait aucun
capucin. A la vérité, le convoi comprenait, en plus du pieux confesseur de la foi, six autres prêtres. Mais, de ces six ecclésiastiques, cinq au moins étaient des prêtres constitutionnels et même sans culottes, dont les sentiments ne pouvaient concorder avec ceux du curé de Coulans. Le sixième, Jacques Fréret, que Wallon {Histoire du Tribunal révolutionnaire) fait à tort curé d'Héricourt, puisqu'il était, en réalité, curé d'Heudicourt (Eure), était, lui aussi, certainement un prêtre séculier (i). Le P. Queudeville n'eut donc pas pour compagnon de route et de calvaire, le religieux dont la présence et l'amitié lui eussent été, dans cette circonstance tragique, si douces et si secourables; mais il trouva probablement, parmi les malheureux conduits à la guillotine en même temps que lui, quelque brave homme, heureux d'échanger avec un vieillard vénérable et distingué, des témoignages de sympathie et de confiance, ou quelque pieux chrétien, désireux de recourir, en cette heure dernière, au ministère d'un prêtre catholique. Il se peut même que, touché d'une grâce soudaine, l'un ou l'autre des prêtres dévoyés, qui se trouvaient à ses côtés, lui ait demandé, en ce grave moment, une absolution salutaire. Ainsi, peut s'expliquer la méprise du témoin cité par Guillon. Si l'on veut faire attention aux circonstances troublantes du fait rapporté l'erreur est bien explicable et partant bien excusable.
Il était environ 5 heures du soir, lorsque les condamnés arrivèrent sur la place de Vincennes. Le P. Queudeville fut un des premiers livrés au bourreau. Les victimes montaient courageusement à l'échafaud. L'excès des maux, dont ils avaient ordinairement souffert, leur faisait voir dans la mort plutôt une bienfaisante délivrance qu'un redoutable châtiment. Le vertueux ecclésiastique avait bien d'autres raisons de montrer à cette heure de la fermeté, de la confiance et même une sainte allégresse. Ne pouvait-il pas mourir sans peur, puisqu'il s'était toujours appliqué à mener une vie sans reproche et qu'il allait bientôt, avec l'aide de Dieu, la terminer par le plus grand acte de charité qui soit au pouvoir de l'homme? Ne devait-il pas même ressentir une joie surnaturelle, en pensant qu'après avoir ici-bas fait l'œuvre de Dieu et combattu pour sa cause, il allait, en entrant là-haut, dans la maison de son maître, recevoir le salaire de son travail et la couronne de sa victoire ?
On croit que la dépouille mortelle du martyr fut portée dans le petit (1) Wallon ne fait pas connaître les antécédents de ce curé relativement au serment constitutionnel.
cimetière de Picpus et ensevelie au hasard, dans la promiscuité d'une fosse commune. Son acte de décès ne fournit aucun renseignement à cet égard. Qu'importe son silence sur ce point ? Si les hommes ignorent en quel lieu reposent les cendres de cette noble victime Dieu le sait, et, le jour venu, il les retrouvera pour leur donner le vêtement de gloire immortelle promis à ceux qui, sur la terre, auront généreusement confessé le Divin Maître et préféré, malgré les répugnances de la nature, la persécution à l'apostasie, la mort à la souillure.
Quelquetempsaprès le supplice du P. Queudeville, ses meubles confisqués furent vendus, au Mans, par le Commissaire du Pouvoir exécutif près le Directoire du district, Mesnard-la-Groye. Guillon rapporte que le trop zélé fonctionnaire fit brûler tous les manuscrits du savant Oratorien. « On doit regretter, ajoute-t-il, les sermons, les conférences ecclésiastiques et les divers traités de théologie qu'il se proposait de revoir et de publier dans sa vieillesse. » Ses livres nombreux et choisis furent, dans la suite, attribués à la Bibliothèque publique du Mans, mais la plus grande et probablement la meilleure partie de sa collection avait été volée et dispersée avant cette décision.
RÉFÉRENCES Guillon Les Martyrs de la Foi. Perrin Les Martyrs du Maine. Dom Piolin L'Eglise du Mans, etc. Wallon Histoire dit Tribunal révolutionnaire. Archives Nationales. Archives du Calvados. Archives de la ville de Caen. Archives de la Sarthe.Archives et Bibliothèque de la ville du Mans. Notes de M. le chanoine Niquet. Papiers de famille. Renseignements oraux, etc.
QUEUDEVILLE,
PRÊTRE.
UN BAYEUSAIN PRÉSIDENT DU CAVEAU
Esquisse cLTHisto5.re Littéraire
De toutes les institutions d'autrefois, il n'en est que trois qui ont traversé, sans y être englouties, le grand naufrage révolutionnaire l'Académie Française, l'Ordre des Avocats et le Caveau.
L'histoire des deux premières n'est plus à faire. Elles font assez parler d'elles. Celle du Caveau est moins connue. Et pourtant cette petite académie a compté et compte encore parmi ses membres les hommes les plus éminents dans la littérature et dans les arts. Aujourd'hui, comme au xvin' siècle, on considère comme un difficile honneur d'y être admis. Il y a quelques mois, le Caveau a élu, pour le présider, un Bayeusain. L'occasion m'a semblé propice pour retracer devant vous, en quelques mots, la vie de cette antique et toujours jeune société.
Il en est peu où les traditions se soient mieux conservées. Au milieu du repas, le président porte, en vers, un toast à la Chanson, que tous les convives ccoutent debout. Le grelot à manche d'ébène dont il se sert comme de sonnette est celui-là même dont se servait Collé, sous Louis XV. Le verre où il boit est le propre verre où buvait Panard, un admirable cristal de la capacité d'une bouteille de champagne. Mais ce qui s'y est le mieux conservé, c'est l'esprit et l'amour des bonnes lettres, et sous ce rapport le Caveau d'aujourd'hui continue dignement celui d'autrefois. Le Caveau, toutefois, a mis un peu d'eau dans son vin. Ses fondateurs ne se contentaient pas, dit la chronique, de chanter le vin et l'amour, l'amour et le vin ils mettaient en pratique leurs préceptes, et s'ils revenaient en ce monde, ils trouveraient sans doute que leurs successeurs ont, sous ce rapport, bien dégénéré.
Dans le premier tiers du xvme siècle, il y avait, rue de la Truanderie, pas loin des Halles, un magasin d'épicier-droguiste, dont le propriétaire, M. Gallet, avait pour la littérature et pour les gens de lettres un goût très prononcé.
Cet épicier à l'âme d'artiste aimait la bonne chère, les joyeux repas, choses que les gens de lettres n'ont, en aucun temps, dédaignées. Il réunissait, à jour fixe, dans son arrière-boutique, quelques littérateurs, bons compagnons et joyeux convives. Au dessert, chacun y allait de sa chanson. On buvait sec, on chantait ferme, et plus d'une fois les clients venus pour quelque achat de droguerie furent scandalisés d'entendre sortir de l'arrière-salle des refrains dans le genre de celui-ci, qui est de Gallet et qu'on croirait de Basselin
Si, pour embellir le monde,
Jupiter m'eût consulté,
Dans les lieux où coule l'onde
Le vin seul eût existé.
La terre eût été sa treille
Et la mer son réservoir,
Et pour le mettre en bouteilles,
J'aurais servi d'entonnoir I
II n'y avait pas de bouteilles sur la table. Quand on voulait boire, on allait remplir son verre au tonneau, dans le cellier, voisin de la salle à manger, excellente précaution contre les excès.
Mais, pour un commerçant avisé, tenir table ouverte n'est pas le moyen de faire fortune. Gallet l'apprit à ses dépens. Ses affaires périclitèrent. Ses amis, braves gens au fond, décidèrent de se réunir, pour dîner et dire des vers, non plus chez lui, mais au cabaret, tous les quinze jours. Et on arrêta que Gallet assisterait à ces dîners à titre d'invité.
Le xvme siècle a vécu au cabaret maréchaux de France et gardesfrançaises, académiciens et poètes crottés, loqueteux et marquis, tout s'y coudoyait, comme aujourd'hui dans les grandes brasseriesde Bavière. Il y en avait dont l'enseigne visait à l'esprit. Telle celle qui représentait Jésus au Jardin des Oliviers, avec au-dessous « Au Juste Prix ». Ou cette autre Un verre enguirlandé de roses « Au Verre Galant ». Certains cabarets avaient leur public spécial. Les gens du monde, les honnêtes gens allaient chez Rousseau, rue d'Avignon, chez Boucingo, chez la Guerbois. (Il y a encore des Guerbois pâtissiers-restaurateurs à Paris.)
Les poètes fréquentaient à la Pomme de Pin, dans la Cité à la Croix de Lorraine, à Y Ange, ou à la Fosse aux Lions. Les comédiens allaient chez Bergerat, aux Bons Enfans les danseurs à l'Epée de Bois la basoche, à la Tète Noire, près du Palais les chantres au cabaret du Diable les moines, au Riche Laboureur, près de la foire Saint-Germain, ou au Treillis-Vert, rue Saint-Hyacinthe.
Mais le Tout-Paris, grands seigneurs claque-patins, marchandes de marée et dames de la cour, voleurs, soldats bourgeois artistes s'entassait au Tambour-Royal, chez Ramponneau, dans une salle démesurément longue, mais étroite, où il y avait foule' nuit et jour. La réputation de Ramponneau était telle qu'un Anglais fit tout exprès le voyage pour y faire un dîner arrosé de vin de Suresne, et retourna chez lui sans avoir rien vu d'autre, proclamant que Paris était la première ville du monde. Gallet et ses amis jetèrent leur dévolu sur un petit cabaret peu renommé, mais où l'on faisait de bonne cuisine et dont l'hôte était aimable et complaisant. Il était situé au carrefour Bussy, et, comme pour y entrer on descendait quelques marches, il avait pris comme enseigne: Au Caveau. Le restaurateur s'appelait Landel. Et, voyez comme les traditions, ainsi que je l'ai dit, se perpétuent dans ce petit cénacle,– son viceprésident actuel, Pierre Landel, un magistrat doublé d'un poète exquis, est un arrière-arrière-petit-cousin de ce personnage historique. Le premier dîner eut donc lieu chez Landel, en 1733. Le Caveau était fondé.
La renommée a conservé les noms des convives de ce premier banquet. Tous ont laissé une trace dans le monde littéraire.
Ils étaient seize. Crébillon le père, Crébillon le tragique, présidait. C'était alors un auteur célèbre. Il avait soixante ans; il était à l'apogée de sa gloire, avait fait Rhadamiste, était de l'Académie, censeur royal, et ennemi juré de Voltaire, dont il fut une des bêtes noires. Fort négligé de sa personne, il habitait au Marais, rue des Douze-Portes, avec une maitresse cagneuse, une douzaine de chiens et autant de corbeaux et de chats, qui empestaient son appartement.
Il avait un fils, qui, au contraire de son père était fort élégant. Les joûtes d'esprit. entre le père et le fils. amusaient beaucoup la galerie. Un jour qu'ils dînaient tous les deux au Caveau un des convives demanda à Crébillon le père quel était, à son avis, son meilleur ouvrage Je n'en sais rien répondit-il. Mais, et il désignait son fils, voilà assurément le plus mauvais.
Pardon, monsieur, riposta Crébillon le fils. Il y a de méchantes langues qui prétendent que tous vos ouvrages ne sont pas de vous A ce premier dîner, Crébillon avait à sa droite Gallet, et à sa gauche un jeune homme de vingt-quatre ans, Collé, le futur auteur de la Partie de chassede Henri IV, qui devait devenir un des premiers chansonniers de son temps.
Les autres convives étaient
Piron, célèbre alors pour une Ode d'une mythologie par trop décolletée, qui mit en émoi tous les moralistes du temps; Piron, dont la verve caustique était intarissable. Un trait entre mille. Il avait un procès avec la ville de Beaune. Se promenant un jour avec un ami dans les environs, il abattait avec sa canne tous les chardons qu'il rencontrait. – Que faites-vous là ? lui dit son ami.
Je suis en guerre avec les Beaunois. Je leur coupe les vivres. Fuzelier, très gros, très lourd, qui se faisait traîner dans une petite voiture par son laquais, qu'il appelait son âne baptisé, Fuzelier était directeur du Mercure. Il écrivait des comédies pour les théâtres de la Foire. La Bruère, secrétaire d'ambassade, son associé au Mercure, son antithèse vivante, aussi mince, musqué, délicat, que Fuzelier était énorme. Saurin père, le doyen de la société, il avait soixante-quatorze ans, mais un des plus jeunes par la verve et l'ardeur méridionale. Grand savant, membre de l'Académie des Sciences, créateur de l'horlogerie en Suisse, il ne dédaignait pas de rimer de fort jolis couplets.
Saurin fils auteur dramatique, dont le Spartacus avait un immense succès. C'est de lui le vers fameux inscrit sous le buste de Molière à l'Académie Française
Rien ne manque à sa gloire il manquait à la nôtre.
Duclos, un jeune breton passablement dissipé mais qui se rangea et succéda à Voltaire à l'Académie. On remarquait avec surprise que dans son grand ouvrage Considérations sur les mœurs de ce siècle, il n'est pas question des femmes, dont le nom ne se trouve employé qu'une fois. On n'en peut pas dire autant d'un autre convive Gentil-Bernard, le poète érotique, qui faisait alors les paroles de l'opéra Castor et Pollttx, dont Rameau faisait la musique. Avant de le mettre à la scène, les deux auteurs décidèrent de le soumettre au jugement du Caveau. Une audition eut lieu un soir, après le dîner. A l'unanimité le Caveau condamna les deux auteurs à refaire leur œuvre. Ils se soumirent à ce jugement, et
Castor et Polliix tinrent ainsi l'affiche pendant plus d'un demi-siècle. Moncrif, futur académicien, lui aussi, auteur d'une Histoire des Chats, pour quoi on l'appelait Minet dans l'intimité et Piron l'avait surnomme l'Historiogriffe.
Sallé, tout jeune à cette époque il avait à peine vingt-deux ans qui écrivait des livres de jurisprudence et qui quitta bientôt les tréteaux de Thémis pour ceux de Thespis.
Enfin, trois des hommes les plus célèbres du siècle complétaient la compagnie le peintre Boucher, le riche philosophe Helvétius et le musicien Rameau. Celui-ci était assez mauvais coucheur, d'oreille délicate et d'esprit susceptible. Un jour qu'il était en visite chez une dame, il se lève tout-à-coup, saisit le petit chien qu'elle avait sur ses genoux et le jette par la fenêtre.
– Que faites-vous, s'écrie la dame, terrifiée ?
– Il aboie faux
On voit que, dès ses débuts, le Caveau était bien composé. Un peu plus tard, deux illustres recrues vinrent s'y joindre le chanteur Jélyotte et le poète Panard.
Genus irritabile vatum Tout marcha bien pendant six à sept ans. Puis, il y eut des froissements. Le Caveau était très à la mode. Les plus grands seigneurs intriguaient pour s'y faire inviter. Le beau monde menaçait de l'envahir. Le brave épicier Gallet se plaignit de n'y plus trouver la bonne camaraderie et le laisser-aller d'autrefois. Deux coteries se formèrent. Et un beau jour Gallet reçut, signé de Collet, au nom du Caveau, le billet suivant
« M. Gallet est invité à dîner, le i" et le 16 de chaque mois, partout « ailleurs qu'au Carrefour Bussy ».
Le pauvre homme en fit une maladie. Ses affaires allaient, d'ailleurs, de plus mal en plus mal, et il dut avoir recours à la suprême ressource des débiteurs traqués par leurs créanciers il alla habiter dans l'enclos du Temple.
La Commanderie des Templiers, dont il ne reste plus que le nom, car le marché qui la remplaçait a lui-mêmp disparu, était alors lieu d'asile. Dans l'enceinte de ses murs, qui entouraient une énorme surface, il y avait toute une ville, principalement peuplée de banqueroutiers et débiteurs insolvables. On ne s'y ennuyait point. Il y avait un théâtre, trois églises, une grande foire à la Saint Simon. Les exploits d'huissier étaient
sans valeur, une fois la porte franchie de même les arrêts de prise de corps. Les habitants de cette étrange cité étaient fort tranquilles. Il n'existait qu'une seule pénalité pour tous crimes, délits ou méfaits. Le délinquant était conduit simplement à la porte, où il tombait immédiatement aux mains des sergents et huissiers, qui le menaient au Chàtelet. Gallet traîna quelques années au Temple et y mourut.
Panard, rencontrant un ami quelques jours après, lui dit
Vous savez qu'il est mort au Temple. J'y suis allé pleurer sur sa tombe. Quelle tombe Ah 1 monsieur. Ils me l'ont mis sous une gouttière, lui qui, depuis l'âge de raison, n'avait pas bu un verre d'eau
Le Caveau, 1-ui, continua à se bien porter. Gresset en fut. Marmontel aussi. Le financier Pelletier, fermier-général, l'invita à tenir désormais ses assises chez lui, et pendant uue douzaine d'années, de 1759 à 1772, il en fut le véritable président.
A sa mort, on revint au carrefour Bussy. Puis on dina au Palais-Royal, qui était alors dans toute sa vogue. C'était Crébillon fils qui présidait. La Révolution survint, puis la Terreur. Le Caveau ne s'en émut pas. L'impression effroyable que nous produit, à distance,cette terrible époque, ne fut pas celle des contemporains. Au plus fort de la Terreur, les théâtres faisaient des recettes superbes. Tout changeait la religion, le gouvernement, le nom des mois et les jours de la semaine la guillotine était en permanence dans l'angle d'une place une vieille femme, la mère Marianne, dont le nom devait devenir plus tard un offensant symbole, était chargée de laver tous les soirs son emplacement inondé de flaques de sang. Mais l'esprit français restait debout. On faisait des chansons jusque dans les prisons. Si jamais le Français justifia sa réputation de peuple léger, ce fut bien à ce moment-là. Légèreté plus apparente que réelle. Il y a des jours où )a gaieté est une des formes du courage. Pendant cette période, le Caveau prit le nom de Dîner du Vaudeville. Ce fut la seule concession qu'il fit au besoin de changement qui travaillait le pays. Epoque pour lui très brillante le recueil de ces années-là renferme de très jolies chansons et poésies. C'étaient les citoyens Barré, Radet et Desfontaines, féconds vaudevillistes, qui présidaient à tour de rôle. Parmi les membres, on trouve de Piis, auteur dramatique le danseur Despréaux, mari de l'actrice Guimard Dupaty, l'académicien, auteur des Voitures Versées; les deux citoyens Ségur, ex-comtes; Laujon, autre académicien, etc.
On dînait alors chez Brégot, passage Marigny, à deux heures et demie, le deux du mois.
En 1806, le Caveau reprend son vieux nom et le rajeunit en s'appelant Le Caveau Moderne. On dîne chez Baleine, au Rocher de Cancale. Successivement président Laujon, de Piis, qui, de citoyen est redevenu le chevalier de Piis et Désaugiers, ce dernier jusqu'à sa mort, en 1827. En 1834, la Société change de titre et se reforme sous le nom des Enfants du Caveau, avec la présidence de Ramond de la Croisette, chef de bureau à la Chambre des Députés.
En 1838, on reprend le nom traditionnel de Caveau, qu'on ne devait plus quitter. Ce furent alors les brillantes présidences d'Albert Montémont, auteur de la Bibliothèque Universelle des Voyages de Salin, contrôleur à la Monnaie, qui signa Nilas et Aslin, de très nombreux vaudevilles de l'architecte Lesueur,membre de l'Institut, qui avait quarantesept années de Caveau. Il fut mon professeur à l'Ecole des Beaux-Arts, à une époque où l'on m'eût bien surpris en me prédisant que je serais appelé un jour à lui succéder, non pas à l'Institut, mais à la présidence du Caveau de Bugnot, architecte des Invalides de Protat, avoué, déplorablement connu surtout par l'Examen de Flora, pièce plus que licencieuse, qui pesa sur toute sa carrière et l'empêcha d'être décoré; – de Mahiet de la Chesneraye, chansonnier de premier ordre de Jules Janin; de Béranger – des vaudevillistes Clairville, Grangé et Moreau. Clairville, l'auteur du livret des Cloches de Corneville, mourut le 9 février 1879, jour où l'on donnait la 700e représentation de ce contestable chef d'oeuvre.
Je ne cite que les plus connus. C'était le temps où le Caveau tenait ses agapes au Palais-Royal, au restaurant Corazza. C'est là que je vis présider Emile Bourdelin, graveur de talent, poète charmant; l'acteur SaintGermain, dont la présidence fut originale. Comme il jouait souvent au théâtre du Palais-Royal et que Corazza est sous les arcades, à deux pas de là, il venait s'asseoir parmi nous pendant chaque entr'acte, dans le costume, parfois bouffon, de son rôle. Les spectateurs qui le voyaient entrer en scène, à l'acte suivant, ne se doutaient pas que le comique qui les faisait tant rire venait de faire acte rte président.
Louis Piesse, le grand géographe, présidait en 1888. C'est lui l'auteur du Guide en Algérie, de la collection Joanne, véritable travail de bénédictin. Il avait eu dans sa.vie un roman fort touchant. A vingt-trois ans, il était amoureux d'une jeune cousine à lui. Mais il n'avait pas de fortune.
Les parents s'opposèrent à leur mariage et on les sépara. La jeune fille, circonvenue, pressée de tous côtés, finit par épouser un jeune homme riche, dont elle eut plusieurs enfants. Piesse partit pour l'Algérie, s'y fixa et devint bibliothécaire de la ville d'Alger.
Cinquante ans après son amourette, il reçut une lettre de sa cousine « Mon cousin, je suis veuve. Je ne vous ai jamais oublié. Si vous pensez encore à moi, venez, je vous attends. » Pierre, qui lui, ne s'était jamais marié, accourut. Quelques semaines après, il était père et même grandpère. J'ai connu cet intérieur patriarcal. Mon vieil ami jouit plusieurs années d'un bonheur longtemps attendu. A quatre-vingt deux ans, il repartit pour l'Afrique, afin de remanier entièrement son Guide. Il me proposa de l'accompagner. Mais il fallait faire de longues courses dans le désert, à dos de cheval, à dos de mulet, à dos de chameau coucher sous h tente, partager de douteux couscoussous. J'avais quarante ans de moins que lui j'eus peur de ces fatigues et le laissai partir seul. Il revint dixhuit mois après, plus dispos que jamais.
En 1899, Viel-Lamare, dont le nom n'est pas inconnu à Bayeux, et qui était natif d'Orbec, occupa le fauteuil. Les dîners enrent lieu à partir de ce moment chez Marguery. Grave juge de paix, il ne fit pas mentir le proverbe qui affirme que les médecins, les croque-morts et les magistrats sont les convives les plus gais.
Il eut pour successeurs Alfred de Feuillet, le fin lettré, et Léonor Dupille, dont la magnifique bibliothèque occupait une maison entière. Enfin, le dernier en date est votre modeste collègue, Messieurs, qui se trouve un peu confus de succéder à de si grands personnages.
La Caveau est une société exclusivement masculine. Le beau sexe en fut toujours rigoureusement exclu. C'est, comme je le disais tout à l'heure, très platoniquement qu'on y chante le vin et l'amour. Cependant, cette règle a fléchi trois fois: la première fois on invita à un dîner Déjazet, la grande comédienne la seconde Thérésa la remarquable diseuse, et tout récemment, Mme Amel, de la Comédie-Française, qui est un poète de grand talent.
Permettez-moi, pour finir, une anecdote à laquelle j'ai été personnellement mêlé.
Il y a une vingtaine d'années, le jour de chaque dîner du Caveau, le président recevait, régulièrement, par la poste, une chanson ou une pièce de vers destinée à être dite au banquet du soir. Provenance inconnue. Signature évidemment apocryphe Henri de Vire. C'était admirablement
fait, plein d'esprit, leste et pimpant tout-à-fait dans le genre du xvm* siècle. On était fort intrigué. C'est d'une femme, disaient les uns. C'est, disaient les autres, le président en exercice qui veut dire une pièce de plus que celles auxquelles il a droit. Le président se défendait de son mieux. Et, imperturbablement chaque mois amenait son petit chefd'œuvre.
J'eus un jour besoin d'un renseignement à ma paroisse. Je trouvai à la sacristie le suisse qui me dit « Adressez-vous à M. l'abbé B., que voici. » Un bon vieux prêtre, dont je remarquai le regard vif sous ses lunettes, me donna le renseignement, et pour plus de clarté, on le mit par écrit. L'écriture me frappa immédiatement.
– Etes-vous bien sûr, lui dis-je, d'être M. l'abbé B. ?
– Pourquoi cette question?
– Ne vous appelleriez-vous pas plutôt Henri de Vire?
Il sourit, m'emmena à l'écart, et, singulier renversement des rôles, se confessa à moi, mais en me recommandant le secret le plus absolu. C'était lui qui, chaque mois, intriguait de la sorte le Caveau. Les gens qui attribuaient ses vers à une dame ne se trompaient que de robe. Ce fut le point de départ d'une des meilleures amitiés de ma vie. Entré tard dans les ordres, il avait le culte des lettres et du beau. Sa finesse normande n'ôtait rien à son extrême bonté. Et comme on l'a souvent dit au Caveau, en fait de poésie, cet inconnu était notre maître à tous. Il est mort il y a quelques années sans que son secret ait jamais été, de son vivant, révélé.
L'histoire est souvent intéressante par ses petits côtés. La Caveau est un des épisodes les plus curieux de la vie littéraire des deux derniers siècles. Sorti de l'arrière-boutique d'un épicier, il s'est élevé jusqu'à devenir une sorte de petite Académie. Comme la grande il se compose de quarante membres. Sous l'Empire, il était de trente-neuf, toute association, à partir de quarante personnes, étant interdite. Aujourd'hui que celle du Pont-des-Arts se recrute surtout parmi les généraux, les journalistes et les hommes politiques, la plus littéraire des deux Académies n'est pas celle qu'un vain peuple pense.
JEAN BERTOT.
UN DOCUMENT POUR L'HISTOIRE LOCALE (")
JAQU ES D'U SSEL Esleu sur le fait des aijdes ci Bayeux
Charles, par la grâce de Dieu, roy de France. A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut. Savoir faisons que pour considéracion des bons et agréables services que nostre bien aimé Jaques d'Ussel, escuier, maistre dostel de nostre très chier et aimé cousin, le comte de Clermont, nous a faiz par long temps et encore faict chaque jour, en nostre guerre, en la recouvrance de cestuy nostre pais de Normendie où il est en armes soubz et avec nostre dit cousin et pour le bon et loable rapport qui nous a esté fait de sa personne et de ses sens, prudence, loiauté, preudommie et bonne diligence, a cellui, pour ces causes et à la relacion et requeste à nous sur ce faicte par nostre chier et féal cousin, le comte de Dunoys, nostre lieutenant sur le faict de la guerre en nostre dit pais de Normandie, avons donné et donnons par ces présentes l'office de l'un des esleuz sur le fait des aides, ès ville et élection de Baïeux, vacant parce que depuis que nous avons fait asségier ladicte ville ny avons pourveu d'autre, comme l'en dit, pour icellui office d'esleu avoir, tenir et doresenavant exercer par ledit Jacques d'Ussel aux gages, chevauchées, drois, prouficts et émolumens acoustumés et qui y appartiennent, tant qu'il nous plaira, s'il est à ce souffisant. Sy donnons en mandement par ces présentes à noz amez et féaulx, les généraulx consilliers par nous ordonnez sur le fait et gouvernement de nos finanches, que prins et receu dudit Jaques d'Ussel le serment en tel cas acoustumé, icellui mettent et instituent ou facent mettre et instituer, de par nous, en possession et saisine dudit office, et dicelluy ensemble des gages, chevauchées, drois, (i) Bibliothèque Nationale. B. N. Pièces originales (Cabinet des titres) vol. a. 904. Dossier Ussel (64.590 q.) pièce n» 6.
prouffis et émolumens dessusdiz, le faicent, seuffrent et laissent joir et user, plainement et paisiblement, et a lui obéir et entendre de tous ceulx, et ainsy quil appartendra, ès choses touchant ledit office, osté et débouté d'icelluy tout aultre non ayant sur ce noz lettres de don depuis le siège fut mis de par nous devant ladite ville, précédans en dapte ces présentes, par lesquelles nous révoquons et mettons au néant tous dons que en povons avoir fait par avant à quelxconques personnes que ce soient. Et en oultre, lui fâchent par le receveur desdits aides, esdites ville et élection, qui est ou sera, paier et baillier lesdits gages et chevauchées doresenavant par chacun an, aux termes et en manière acoustumée lesquelx à luy ainsy paiez nous voulions, en rapportant ces dittes présentes ou vidimus dicelles, soit soubz scel royal et une fois seulement, et quittance.sur ce suffisans, être alouez ès comptes et rabattus de la recepte dudit receveur présent et à venir, par nos amez et féaulx gens de nos comptes auxquelz nous mandons ainsy de le faire sans difficulté. Et tesmoing de ce, avons fait mettre nostre scel à ces dites présentes. Donné à Argenten le xiiij' jour de may de l'an de grâce mil CCC cinquante, de nostre règne le xxviij'. Et en marge estoit escript « Par le Roy, Jaques Cuer, présent. Ainsy signé Delaloère ».
Le 4 juin ensuivant, les généraulx consilliers du Roy sur le fait et gouvernement de toutes ses finances, mandèrent au bailli de Caen ou à son lieutenant à Bayeux d'avoir à mettre à exécution ces lettres royaulx, scellées du grand scel en cire jaune et double queue.
Le 12 août, un vidimus en fut dressé par le garde du scel des obliga:ions de Bayeux, à la relacion de Jean Desmaires, clerc tabellion juré, commis et establi en ladite ville et banlieue, et scellé du scel dudit garde, Mordon. Ces lettres royaulx n'ont pas été connues de celui qui établit les deux listes de combattants de Formigny qui se lisent dans la chapelle, car il n'aurait pas manqué d'y inscrire le nom de Jaques d'Ussel, un authentique et indiscutable compagnon d'armes, celui-là, du gendre du Roi, Jean II duc de Bourbon et d'Aumale, comte de Clermont, fondateur de la dite chapelle.
Espérons que ce nom, qui fut à la peine, sera aussi à l'honneur et qu'il remplacera, un jour, quelqu'un des noms aventurés sur ces deux tables qui devraient être historiques.
La famille n'est pas éteinte. M. le baron d'Ussel, le distingué directeur des usines à gaz de Rouen et de Bayeux et membre de notre Société, descend de ce Jacques d'Ussel.
Compte-Rendu des Séances
Séance du Jeudi 10 Novembre 1910 Présents MM. Joret-Desclosières, président; Anquetil, vice-président; Garnier, secrétaire Rémy, archiviste Boudet, Clouet, Coueffin, Etienne, de Gomiecourt, Gosselin et Guisle.
Absents excusés MM. Jeunhomme, Le Duc et Rauline.
M. Anquetil dépose sur le bureau le XI8 volume des Mémoires delà Société.
M. le Président expose brièvement la situation financière, puis donne connaissance des programmmes des fêtes préparées, à Rouen et à Paris, pour y célébrer, en juin 1911,1e millénaire de la Normandie. Il y a échange d'observations à ce sujet et aussi sur le projet d'entourage du Monument de Formigny.
M. Joret-Desclosières intéresse ses collègues par une vive et saisissante causerie sur cette période si curieuse de l'histoire de France qui s'étend d'Azincourt à Formigny (1415-1450).
M. Garnier donne lecture d'une communication fort intéressante de M. Dillaye sur VEglise Catholique Française à Agy en 1835, quand les habitants de cette commune, irrités d'être privés d'uu curé, firent appel au fameux abbé Châtel, évêque primat de cette nouvelle religion, et en obtinrent un ministre de son culte appelé Prodhomme.
Séance du Jeudi 23 Février 1911
Présents MM. Joret-Desclosières, président; Anquetil, vice-président; Garnier, secrétaire Rémy, archiviste Rauline, maire de Formigny Boudet, Coueffin et Mabire.
Absents excusés MM. Angérard, Jeunhomme, l'abbé Le Mâle. M. le Président dépose sur le bureau 3 brochures offertes à la Société « Etude sur la bataille de Formigny et ses conséquences, et Notice sur Barbey d'Aurevilly », par M. de Marcère, opuscules récompensés au
concours de la Pomme, et un « travail de M. Ch. Joret, membre de l'Institut sur Brunck et d'Ausse de Villoison » hellénistes distingués travail dans lequel il formule de remarquables aperçus sur les tragiques grecs. L'assemblée aborde ensuite l'examen des différents projets d'entourage pour le monument de Formigny. Dés que M. le Maire'de cette commune aura reçu des plans et devis pouvant servir de base à une discussion utile, une nouvelle réunion aura lieu pour prendre une décision et déterminer la participation effective de la Société à ce travail complémentaire dont la nécessité est unanimement reconnue.
Après trois communications de M. le Président Desclosières sur la « Reconnaissance officielle de la Société », sur la « Dénomination des rues de Bayeux » et sur le « Général Dubois », originaire de Honfleur, et son rôle glorieux dans les guerres du Premier Empire, M. Rémy lit une étude bio-bibliographique sur « Un des Nôtres », M. Sophronyme Loudier, justement connu et estimé comme auteur de nombreux romans et fondateur de Cours de littérature qui ont obtenu un succès mérité. M. Anquetil communique à l'Assemblée des lettres royaulx de Charles VII, nommant élu des aides, en l'élection de Bayeux, Jacques d'Ussel, écuyer, maître-d'hôtel du comte de Clermont, en récompense de ses faits d'armes dans la guerre de Normandie, et fait remarquer que son nom devrait être inscrit sur les tables commémoratives de la chapelle de Formigny.
La séance se termine par une lecture du même sur les « Moulins du Roy dans la vicomté de Bayeux au xiv* siècle. »
Séance du Jeudi 6 Juillet 1911
Présents MM. Joret-Desclosières président Le Lièvre secrétairehonoraire Garnier, secrétaire Rémy, archiviste Boudet, Coueffin, Gosselin, Guisle, Jeunhomme, Le Duc et Osbert.
Absents excusés MM. Anquetil, vice-président, et Lemière. Le secrétaire lit une étude de M. Anquetil sur la « Tapisserie de Bayeux », étude établissant de façon aussi probante que précise l'authenticité de cette broderie, « relique extraordinaire et sans prix, monument unique dont Bayeux s'honore d'être dépositaire », et réfutant nettement les critiques purement négatives qui ne s'appuient en réalité sur aucun argument sérieux, MM. Le Lièvre et Le Duc confirment par des observa-
tions très judicieuses, tirées de la Tapisserie elle-même, les conclusions de ce solide travail très documenté. M. le chanoine Le Lièvre donne ensuite lecture de ses « Notes rétrospectives sur Michel Vintras », où se rencontrent de très intéressants aperçus sur la physionomie, l'histoire et les soi-disantes révélations du « Cartonnier-prophète » de Tilly. M. Le Duc met sous les yeux de l'assemblée des plaquettes commémotives du Millénaire de Normandie, et un curieux programme de la représentation à la salle de spectacle de Bayeux. le 15 Mai 1806, programme imprimé sur soie rose et adressé « aux Dames de Bayeux ». M. le président Desclosières termine la séance par quelques brèves notices sur les « Rayeusains célèbres », dignes à divers titres du souvenir de leurs concitoyens.
Séance du Vendredi 3 Novembre 1911 Présents: MM. Joret-Desclosières, président; Delmas, maire de Bayeux; Anquetil, vice-président Le Lièvre, secrétaire-honoraire Garnier, secrétaire Rémy, archiviste; Boudet, Coueffin, Docteur Jeunhomme et Thieulin.
Absents excusés MM. Lefébure, Angérard et Auvray.
Exposé de la situation financière.
M. Anquetil, parlant du « Monument commémoratif de la Bataille d'Arromanches », rappelle que dès 1896, sur la proposition de M. Desclosières, la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres avait émis un vœu et constitué un Comité pour l'érection, avec le concours de la Municipalité d'Arromanches, d'un monument destiné à conserver le souvenir de ce combat, établissant ainsi que le Comité de 191 n'a fait que reprendre un vieux projet, laissé dormir, on ne sait par suite de quelles circonstances.
Sont déposés sur le bureau le deuxième volume du « Livre Rouge », publié par M. Anquetil, et un recueil de poésies, intitulé La Chevauchée», dont M. Le Gras, commissaire-priseur, fait hommage à la Société. M. Desclosières signale le mauvais état de la « Plaque Commémorative de Béziers », posée le 7 juillet 1855, par la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres, avec le concours de la Ville de Bayeux il propose de faire redorer l'inscription devenue presque illisible. M. le Maire, qui est présent à la séance, et M. le Président pensent que cette dépense
pourra être faite, à frais communs, par la Ville et par la Société. M. Anquetil propose de faire placer une « Plaque Commémorative du poète Gilles de Caux » sur la porte de l'ancien cimetière de la Madeleine, où se trouve sa sépulture.
M. Desclosières émet l'idée de constituer ultérieurement un Comité chargé de rechercher les noms des Bayeusains dignes de souvenir et de rédiger leurs notices biographiques.
M. le Président fait un exposé très complet du 3e volume du prodigieux travail de M. Edmond Michel, « Monographie d'un Canton-Type », études statistiques, économiques, financières et agricoles sur le canton de Bayeux et fait voter à l'auteur une adresse de félicitations.
M. le chanoine Le Lièvre communique la seconde partie de ses « Notes rétrospectives sur Michel Vintras », puis M. Anquetil donne lecture de la suite du travail de M. Lefébure sur la « Dentelle de Bayeux ». MM. Allioli Garnier, pharmacien Mautalent Adolphe Michel et Planquette sont admis au nombre des membres de la Société.
Les pouvoirs du Bureau étant expirés, l'Assemblée en vote la prorogation jusqu'à la séance de février, dans laquelle auront lieu les élections pour son renouvellement triennal.
Séance du Jeudi 29 Février 1912
Présents: MM. Anquetil, vice-président; Garnier, secrétaire; Rémy, archiviste; Auvray, Buhot, Coueffin, de Gomiecourt, Jeunhomme Auguste Lefébure, Adolphe Michel, Thieulin, Tuebœuf, Verdier et Joseph Vidgrain.
M. le Vice-Président donne lecture d'une lettre de M. Desclosières, président de la Société, que des raisons de santé et l'accomplissement de devoirs de famille empêchent de conserver ses fonctions. M. Anquetil exprime les regrets que cause à tous les Membres de la Société la retraite de l'excellent Président qui, pendant dix-huit ans, dirigea leurs travaux avec tant d'aménité, de compétence et de distinction, et propose en témoignage de reconnaissance, de lui décerner par acclamation le titre de Président Honoraire, proposition adoptée à l'unanimité. M. Anquetil se fait ensuite l'interprète de tous ses collègues, en adressant à M. Desclosières, l'expression de leur douloureuse sympathie à l'occasion du deuil cruel dont il vient d'être frappé dans la personne de son fils.
Après un court exposé de la situation financière et le dépôt sur le bureau des publications reçues depuis la dernière séance, M. Anquetil rappelle que le Congrès des Sociétés Savantes se tiendra à Paris du 9 au i) avril 1912.
Il est ensuite procédé à l'élection du Bureau, sous la présidence de M. Coueffin, doyen d'âge des membres présents. Sont élus: Président, M. Anquetil Vice-Président, M. Garnier; Secrétaire, M. Joseph Vidgrain Vice-Secrétaire, M. Buhot; Archiviste, M. Rémy; Trésorier, M. Loisel Membres du Comité de lecture et d'impression, MM. Coueffin, Ad. Michel et Clouet.
Le nouveau président, après avoir exprimé à ses collègues sa gratitude pour l'honneur dont il vient d'être l'objet, donne lecture d'une note de M. Desclosières, analysant une plaquette de M. Angérard sur un « Procès de droit de gravage à Donville en 1779. »
M.Auguste Lefébure lit la suite de l'«Histoire de la Dentelle à Bayeux», par son père, M. Ernest Lefébure.
La séance se termine par la lecture de la première partie d'une curieuse « Notice sur François Bellœil » curé constitutionnel de Colleville-surMer, par un membre de la Société.
Séance du Jeudi 25 Avril 1912
Présents: MM. Anquetil, président; Rémy, archiviste; Coueffin; Jeunhomme Eoudet; Thieulin; Michel et Vidgrain, secrétaire. Absents excusés: MM. Angérard, l'abbé Bourrienne et Lefébure. M. le Président communique une circulaire des « Amis du Mont SaintMichel », demandant à notre Société d'émettre un voeu en faveur de la conservation du Mont, chaque jour plus menacé. Voté à l'unanimité. Sur la proposition de M. Adolphe Michel, notre Compagnie émet également le vœu « que les alentours de la Cathédrale soient tenus dans un état de propreté décente et que les toitures soient mieux entretenues. » M. Rémy lit la fin de la « Notice sur François Bellœil ».
M. Anquetil donne lecture de la dernière partie du travail de M. Lefébure sur l' « Histoire de la Dentelle de Bayeux » énumèrant les succès remportés par nos dentellières bayeusaines aux diverses expositions et les ouvrages les plus remarquables exécutés dans notre ville depuis vingt ans, avec un reconnnaissant hommage aux modestes ouvrières qui donnent l'exemple du travail le plus patient et le plus intelligent.
Séance du 27 Juin 1912
Présents MM. Joret-Desclosières, Président honoraire; Anquetil, Président Delmas, maire de Bayeux Garnier, Vice-Président le chanoine Le Lièvre, Secrétaire honoraire Buhot, Vice-Secrétaire Madame la vicomtesse du Pontavice; MM. Coueffin Jeunhomme Verdier; Adolphe Michel et Joseph Vidgrain, Secrétaire.
Absent excusé M. Rémy.
M. le Président rend compte des dernières publications reçues. M. Bouillot est admis au nombre des membres de la Société. M. Joret-Desclosières, président honoraire, résume et commente deux études intéressantes, l'une de M. Vuagneux, vice-président de la Presse artistique parisienne sur «le Château de Maisons-Laffite, l'autre de M. Bernard, secrétaire honoraire de la Société des études historiques, sur « une sorcière normande, Mademoiselle Lenormand », qui eut, à la fin du xvni* siècle et au début du xix% son heure de célébrité.
M. le chanoine Le Lièvre donne ensuite lecture d'une note sur les anciennes idoles du Bessin. Cette première partie traite des divinités urbaines. M. Anquetil indique deux truquages de gravures relatives à l'histoire de la région un Huet devenant St-Exupëre et un St-Nicolas de la Chesnaye la déesse de la Liberté.
Le même donne ensuite lecture d'une note analytique sur une « Biographie anonyme des Evéques de Bayeux », où se rencontrent de curieux détails sur le pays, des histoires merveilleuses et aussi des appréciations parfois peu bienveillantes pour certains de ces prélats.
La Société, avant de se séparer, confirme son vœu de la dernière séance, sur l'état de la Cathédrale et son entourage.
Séance du Jeudi 28 Novembre 1912
Présents: MM. Anquetil, Président le chanoine Le Lièvre, Secrétaire honoraire Buhot, Vice-Secrétaire Rémy, Archiviste; Angérard Coueffin Jeunhomme Adolphe Michel; Joseph Vidgrain. Secrétaire. Absents excusés MM. Gabriel Desclosières, Président honoraire Garnier, Vice-Président, et Bertot.
Après lecture et adoption du procès-verbal de la dernière séance, M. le
Président rend compte de la correspondance, des publications et communications reçues.
MM. Bence et J. de Cussy sont admis au nombre des membres de la Compagnie.
La Société adresse à la Municipalité des félicitations pour l'achat qu'elle vient de faire de la«Maison dite du Gouverneur», l'un des monuments intéressants de l'ancien Bayeux.
M. le Président donne lecture d'une communication de M. Jean Bertot, « Un Bayeusain, président du Caveaux, étude pleine d'esprit et de verves, qui nous retrace les origines et l'existence du Caveau, qui a trouvé dans son président actuel, M. Jean Bertot, un historien digne de la réputation de cette ancienne et toujours jeune société.
M. le chanoine Le Lièvre termine ses notes intéressantes sur «les divinités païennes du Bessin » les divinités rurales.
M. le Président lit ensuite une communication de M. l'abbé Queudeville sur « le R. P. Queudeville », du diocèse de Bayeux, prêtre de l'Oratoire et curé de Coulans (diocèse du Mans), guillotiné à Paris, le 2% messidor an 11.
La séance finit par la lecture d'une notice de M. Joret-Desclosières, Président honoraire, sur le « général Anfrye, issu d'une famille bayeusaine ».
Le Secrétaire,
JOSEPH VIDGRAIN.
NÉCROLOGIES
Depuis la publication de notre dernier volume, quatre membres de la Compagnie sont décédés:
M. l'Abbé AUBRAYE
M. AUBRAYE, Justin-François, né à Castilly, le 9 juin 1846, essaya, à Mondaye, de la vie religieuse, cette « arène des forts et non l'asile des faibles », puis entra dans les rangs du clergé séculier. Il exerça successivement le ministère dans différentes paroisses du diocèse, et en dernier lieu à Cormelles. Il s'était retiré à Bayeux en 1907, où il occupait ses loisirs à l'étude de l'archéologie et des beaux-arts. Le 24 octobre 1910, il décédait, sans avoir pu donner sa mesure à la Société à laquelle il n'appartenait d'ailleurs que depuis 6 mois.
M. le Vicomte DE VAULOGÉ
M. JEAN PICOT, vicomte DE VAULOGÉ, conseiller d'arrondissement, maire de Tour, fut, en 1891, un des membres fondateurs de notre Société. Ancien membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et BellesLettres, il avait tenu, lors de sa division en deux Sociétés distinctes, d'appartenir à l'une et à l'autre. La nature de ses occupations le portait plus vers les réunions et les concours agricoles, que vers les séances des Sciences, Arts et Belles-Lettres Mais il ne nous privait pas pour cela des lumières de son esprit judicieux et il fut un des membres élus du Comité de Formigny. Il mourut le 12 mars 191 1, regretté de tous, à cause de son aménité pour ses concitoyens et de sa sollicitude pour les pauvres et les déshérités de ce monde.
M. IIENRI ETIENNE
Né à Bayeux, le 24 juin 1851, M. Henki-Charles ETIENNE fit d'excellentes études au Collège de notre ville, puis à la Faculté de Caen, devant laquelle il soutint avec succès, en 1875, sa thèse de doctorat en droit il
se fixa définitivement à Bayeux, se fit inscrire au tableau des Avocats, mais s'initia plus spécialement à la pratique des affaires dans l'étude de M* Boutrais, notaire, dont il devint le principal clerc il se fit apprécier, dans ces importantes fonctions, par son esprit juste, éclairé conciliant, et acquit promptement dans notre ville l'estime et la considération de tous.
Homme d'une haute intelligence, d'une instruction sérieuse et variée, d'un jugement consciencieux et droit, ses belles qualités de l'esprit et du cœur n'étaient pleinement connues que de ceux qui, unis par d'agréables et sûres relations d'intimité à cet ami bon et fidèle entre tous, pouvaient comprendre toute la délicatesse et tout l'inlassable dévouement que cachaient les dehors parfois un peu brusques dûs à sa timidité et à son excessive défiance de lui-même mais, tous ses concitoyens respectaient la dignité de sa vie, toujours invariablement guidée par la ferme notion du devoir. Aussi, dès le 13 mai 1888, M. Henri Etienne fut-il appelé à faire partie du Conseil Municipal partageant, aux élections de 1892 et 1896, l'insuccès de son parti, il fut élu de nouveau en 1900, et depuis lors, il ne cessa pas de faire partie de l'assemblée de nos édiles, où «ses adversaires aussi bien « que ses amis appréciaient la sûreté et la prudence de ses conseils. « La trop grande modestie de M. Henri Etienne, que ses amis déplo« raient, mais dont ils ne purent jamais triompher, ne laissait pas soupçon-. « ner la place éminente qu'il tenait dans le parti libéral; il ne voulait jamais « être à l'honneur, mais il était toujours à la peine, avec tout son cœur, « toute sa loyauté et aussi avec une simplicité dans le dévouement qui « étonnait les plus avertis aucune démarche ne lui coûtait, aucun insuc« ces n'abattait son énergie.
« Son large esprit de conciliation, son libéralisme sincère savaient « aplanir toutes les difficultés et stimuler l'abnégation et le désir d'union « dont il était le premier à donner l'exemple. » (1)
On le consultait toujours avec fruit dans les questions délicates, qu'il jugeait toujours sainement, sans parti-pris et sans compromission d'aucune sorte les tâches les plus ardues ne le rebutaient pas, et chacun sait avec quelle conscience il étudiait et rédigeait chaque année, au nom de la Commission de comptabilité, ces rapports sur le budget qui ne laissaient dans l'ombre aucun détail et qui présentaient un tableau exact et sincère de la situation financière de la ville.
(1) Indicateur de Bayeux du vendredi 7 juillet igu.
Membre du Comité de Direction de la Caisse d'Epargne de toutes les Œuvres de Bienfaisance et de Prévoyance Sociale de la Corporation de Saint-Fiacre de l'Association des Anciens Elèves du Collège, dont il fut le Président en 1896-1897 de la Commission administrative du Bureau de Bienfaisance, où il remplissait dignement les difficiles fonctions d'Ordonnateur de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul de la Fabrique, puis du Conseil paroissial de l'église Saint-Patrice, M. Etienne sut consacrer à toutes ces fonctions, sans compter, tout son temps, tout son dévouement, toute sa vie son inépuisable bienfaisance envers les pauvres, ses charités si larges et si discrètes ne sont bien connues que de Dieu seul. M. Henri Etienne faisait partie, depuis le 23 février 1897, de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux dans notre Compagnie comme partout, il était hautement estimé et apprécié de ses collègues. Les convictions religieuses, aussi profondes que sincères, qui furent la règle de la vie de M. Henri Etienne, pouvaient seules lui donner, dans ses dernières années, la force de supporter avec une résignation admirable, les atteintes de l'inexorable maladie qui devait l'emporter à l'âge de 60 ans, après de longues et cruelles souffrances il mourut à Bayeux, le 7 juillet 1911.
Selon sa volonté expresse, aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe, mais l'énorme affluence qui assistait à ses obsèques fut un éloquent témoignage de l'estime où il était tenu et des regrets unanimes qu'a laissés à tous la perte de cet homme de bien.
C. G.
M. GUISLE
M. GUISLE, ALBERT, membre de notre Compagnie, depuis 1893, était né à Coutances, le 7 Juin 1832 et mourut à Bayeux, le 16 Octobre 191 1 A ses obsèques, M. Anquetil, inspecteur d'arrondissement de l'Association Normande et vice-président de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, prononça l'allocution suivante
« Né à Coutances, le 7 juin 1832, d'une vieille famille bourgeoise qui compta parmi ses membres quelques tabellions héréditaires. M PierreAlbert Guisle, venu à Bayeux il y a plus d'un demi-siècle, y exerça longtemps, de la façon la plus honorable, la profession de chapelier. « Doué dégoûts et d'aspirations artistiques, notre artisan cultiva, pendant ses loisirs, le dessin et la musique, Les productions de son crayon sont estimables et ne manquent pas d'une certaine originalité. Il prèta, d'autre
part, le concours de sa bonne volonté et de ses connaissances musicales à la chorale des Vénitiens, dont, dernier survivant, il offrit au Musée la bannière et les médailles d'honneur, à la Musique Municipale et aussi à la Société Philharmonique, où il tenait une partie d'alto et dont il était le doyen. La photographie eut aussi ses faveurs et ses travaux en cet art furent honorés de distinctions flatteuses.
« Quand il se fut retiré des affaires, ses nombreuses lectures, son expérience personnelle de la vie, élargirent le cercle de ses connaissances et affilèrent son jugement naturellement droit. De convictions fermes et ennemi de tout sectarisme, il appréciait sainement hommes et choses. Epris de libéralisme et de démocratie, cœur généreux, il s'intéressait vivement à tout ce qui pouvait augmenter le bien-être matériel et moral de ses concitoyens. Ce fut un adepte fervent de la diffusion de l'instruction, en même temps qu'un propagandiste de la solution pratique des questions sociales c'est-à-dire la Mutualité et l'Epargne. Un des membres fondateurs de la Société de Secours Mutuels de notre ville, il avait encore, au déclin de sa vie, établi chez nous une section des Prévoyants de l'Avenir.
« Son commerce agréable, sa bienveillance, sa bonhomie, son empressement à se rendre utile, lui avaient vite concilié les sympathies de tous ses collègues des diverses Compagnies auxquelles il appartenait son arrivée y était joyeusement saluée et on y appréciait à sa juste valeur sa collaboration intelligente, autant dévouée que discrète.
« Par ses qualités du cœur et de l'esprit, par ses allures franches et loyales, par sa vie strictement probe, M. Guisle avait conquis l'estime de quiconque l'approcha ou le connut.
« Homme de paix et de concorde, il s'efforçait d'apaiser les dissentiments et de prévenir les querelles. C'était l'homme de la famille de la petite qui vit au foyer domestique et de la grande qui constitue la Patrie. Pour la première qu'il aima d'une affection sans défaillance, il se dépensa sans compter. Et aux jours sombres de l'Année Terrible, sans souci de ses aflaires, il affronta, lui débile, les rigueurs d'une saison inclémente, et partit faire son devoir, à la défense du sol de la seconde, envahi par l'ennemi. « Au nom de l'Association Normande, dans les rangs de laquelle il était entré en 1876, et dont il était un fidèle congressiste au nom de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux, dont il fut l'un des membres les plus assidus, je salue la dépouille mortelle de M. Guisle et j'adresse à sa famille leurs très sympathiques condoléances. »
M. PLANQUETTE
Né à Bayeux, le 16 mai 1851, de Planquette, Louis-Etienne-François, capitaine d'artillerie en retraite, originaire de Cesny-Bois-Halbout, et de Laignel, Clarisse-Aimée, M. LOUIS-JOSEPH PLANQUETTE fit ses premières humanités au Petit Séminaire de Villiers-le-Sec, les continua au lycée de Caen, étudia le droit dans cette ville et alla ensuite exercer, pendant de longues années, autant dire toute sa vie d'homme, une charge d'avocatagréé près le Tribunal de Commerce de Versailles. Il y avait conquis, par son intégrité en affaires et sa grande loyauté, l'estime et la sympathie générales. La fatigue, l'âge, peut-être les prodromes du mal qui devait l'emporter, le firent se démettre et lui inspirèrent l'idée d'entrer au barreau et de se livrer à la plaidoierie. C'est dans ce but qu'il se fit inscrire au stage du barreau de sa ville natale.
Dans le commerce habituel de la vie, le défunt séduisait par la simplicité de ses manières et la bienveillance de son accueil. Son caractère enjoué et son exquise bonhomie en faisaient un précieux compagnon. Il était, pour ses amis, d'une fidélité et d'un dévouement à toute épreuve. Catholique convaincu, il avait le respect de toutes les convictions sincères. Il conserva toujours un grand amour pour le sol natal et dès que ses occupations lui laissaient quelque loisir, il y venait séjourner, soit dans sa maison de Bayeux, soit dans sa propriété de Tracy-sur-Mer; où ses enfants et petits-enfants l'enguirlandaient de ris et de jeunesse. Il était à sa place dans notre Compagnie où il n'entra qu'en 191 1, quand il pensa se retirer parmi nous. Musicien distingué, il jouait du violoncelle d'une façon remarquable. C'était plaisir de l'entendre, en la société d'artistes de sa valeur, interpréter, avec un goût exquis, les œuvres des maîtres et offrir ainsi à un petit cercle d'amis le charme de délicieuses auditions musicales. La Société Symphonique, dont il était membre et qui tint à lui payer une dette de reconnaissance en jouant divers morceaux le jour de ses obsèques, a ressenti vivement le vide creusé par son absence. La Maîtrise de la Cathédrale perd aussi en lui un auxiliaire dévoué. La mort est venue, en voleur, ravir à ses amis et aux personnes qui l'ont connu, cet homme de bien, resté, toute sa vie, bayeusain et qui repose son grand sommeil à côté des siens.
E. A.
M. JORKT-DESCLOSIÈRES
M. Gauriel-Alexandre-René JORET-DESCLOSIÈRES, chevalier de la Légion d'honneur, ancien Avocat près la Cour d'Appel de Paris, ancien Conseiller Général, ancien Maire de Longues, Président d'honneur de la Société des Etudes historiques et de la Société des Jeunes Détenus libérés de la Seine, Président honoraire de la Société des Sciences, Arts et BellesLettres de Bayeux, Président de la Société Générale des Prisons et VicePrésident du Conseil Judiciaire de la Société de Protection du Travail des Enfants dans les Manufactures, né à Bayeux rue des Ursulines, n° 5, ancien hôtel de Wimpfen, puis de M. Bunouville son aïeul maternel, le 15 juin 1828, est décédé dans sa 85e année, le samedi 26 avril 19 13, à Salvange (Meuse), chez sa belle-sœur, Mm8 Habat où il se trouvait depuis quelques mois.
Son inhumation a eu lieu à Longues, son domicile, le mercredi 30 avril, devant une assistance restreinte, son décès étant resté ignoré. Toutefois, M. le Président et MM. les Membres du Bureau de la Société avaient adressé à leurs Collègues une lettre d'invitation à ses obsèques et déposèrent sur son cercueil une couronne, expression de la gratitude de tous. Voici le discours de M. le Président Anquetil, qui ne put être prononcé alors, en présence d'une volonté du défunt inconnue jusqu'alors de ses amis et de ses collègues, et communiquée, près de la tombe, par un membre de la famille:
L'homme éminent auquel nous rendons les derniers devoirs, le Président distingué que notre compagnie s'honorera toujours d'avoir eu à sa tête, l'ami affectueux dont l'expérience et la conversation étaient un profit et un charme, M. Gabriel-Alexandre-René Joret Desclosières, un infatigable laboureur de pensées et d'idées, est tombé, épuisé, sur le sillon.
C'était un des fils de cette forte génération éclose dans la seconde moitié du xviii* siècle, génération patiente et laborieuse qui, de la terre et du commerce s'était élevée aux professions libérales, et se trouva, au moment psychologique prête à remplacer un des éléments sociaux effrites par la Révolution. Tel un chêne dominant de son tronc robuste une clairière dénudée, M. Desclosières, qui a vécu plus de trois quarts de siècle, fut, chez nous, un des derniers représentants de la hourgeoisie cette société polie et galante, héritière des manières raffinées et des élégances de bon goût de celle qui l'avait précédée et, de plus, accueillante à toutes les valeurs intellectuelles ou morales.
Préparé à l'apprentissage du latin par un abbé Barette, l'historien du bourg de
Balleroy, il suce les premiers éléments de cette langue au collège de notre ville. De là, il part terminer ses humanités à Sainte-Barbe de Paris. Muni de deux baccalauréats, après quelques velléités d'entrée à Saint-Cyr, il se décida pour le droit, comme ses pères. Il étudia cette science à Paris, s'initia ensuite à la pratique des affaires dans des offices de notaire et d'avoué et fut inscrit, en 1856 au tableau des avocats de la Cour d'appel.
Tout en exerçant sa profession, il s'occupa de travaux de jurisprudence, prit une part active, comme rédacteur principal à la publication du Moniteur des Tribunaux (1860-1870) et collabora au Journal des Justices de Paix. Entre temps, notre jeune avocat se livrait à des études économiques et sociales, en rapport avec sa profession, pour laquelle il avait un culte tout particulier. Il était entré, dès 1849, dans la « Société de patronage des jeunes détenus et libérés de la Seine », fondée par Bérenger de la Drôme, et jusqu'en 1905, il fut l'un des membres les plus utiles de cette œuvre éminemment moralisatrice, qui relève les jeunes gens d'une première faute. Pour la vulgariser, il écrivit i'« Histoire d'un Jeune Détenu ». Dans le même ordre d'idées, M. Desclosières devient membre du Conseil de la ('Société générale des prisons», et toujours fidèle au principe d'Howard, que « l'isolement du condamné doit être le plus puissant agent de moralisation », il écrivit sur l'emprisonnement cellulaire des rapports de haute portée et lut au Congrès de la Sorbonne de 1887 un rapport sur l' « origine et le développement de l'emprisonnement individuel de France ».
Ce travailleur infatigable, dont la vie était si sagement et si méthodiquement réglée, trouvait encore des loisirs à consacrer aux lettres qui allaient devenir sa passion maîtresse. Son inclination le portait à offrir le résultat de ses travaux à l'Institut historique, devenu en 1870 la Société des Etudes historiques, dont il fut secrétaire-adjoint en 1863, et en titre, en 1869. En 1884, cette Société, à l'occasion de son cinquantenaire, conférait à M. Desclosières « pour des services signalés depuis plus de 15 ans, par sa collaboration assidue, féconde en œuvres remarquables, dont plusieurs sont d'un véritable intérêt social », une médaille d'or. II publia, dans la Revue de cette Société, quelques vieux procès intéressants des biographies fort appréciées, de curieuses recherches historiques, et surtout, le 23 avril 187G, année de l'inauguration de la statue de M. de Caumont « Un écrivain du xv' siècle, Alain Chartier ». Tous ces travaux lui valurent la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Dès 1854, sous le pseudonyme de René Trungy, il avait publié « le Val de Cornmes », dédié à son frère Aymar, et « ayant pour but d'intéresser les touristes à visiter Bayeux et ses environs. A un récit romanesque, se trouvaient réunies la description de Port-en-Bessin, de la Cathédrale de Bayeux et de la Tapisserie de la Reine Matliilde. » Ce fut le premier de ses ouvrages à la gloire de son pays natal qu'il aimait tant!
Je signalerai en passant son livre sur la « Vie et les inventions de Philippe de Girard » (1857), noyau de sa « Biographie des Grands Inventeurs » (1863).
En 1880, son âme normande prit en grande pitié une froide roche, dernier débris d'une falaise disparue, restée debout, face au rivage, malgré les érosions d'une mer batailleuse. Pour faire délier les bourses et obtenir les sommes nécessaires à sa consolidation et lui épargner le sort de ses deux smurs aînées, sa plume réédita la légende des trois ((Demoiselles de Fontenailles o. L'argent vint, l'ouvrage fut exécuté une inscription établit la distance entre la roche et le rivage. Mais, hélas! un jour, l'insuffisance du corset adapté à la survivante, la laissa désarmée devant la tempête et celle-ci la délita, pour la rouler en galets. A cette même époque, fut rajeunie par sa plume, une autre légende, tout aussi populaire, celle de la Fée d'Argouges, dont la Société Philotechnique avait eu la primeur.
Elu président de notre Compagnie le 16 Juin 1894, ce paladin de toutes les nobles causes oubliées, part en guerre pour faire ériger une statue à Alain Charticr, né à Bayeux, paroisse Saint Màlo. Il publie un article sur le caractère des écrits politiques de cet auteur, lance l'idée d'une souscription, obtient de la Municipalité une allocation de 500 fr., et marchant de concert avec elle, ramasse la somme suffisante pour l'acquisition du monument élevé sur une de nos places et inauguré par deux ministres. Une fête très réussie fut la récompense de sa tenacité. Ceci se passait en 1898.
L'année suivante, il voulut réparer l'injustice de la postérité envers le comte de Clermont, un des vainqueurs de Formigny. Sa pensée prit vite corps et le 20 mai 1899, une Commission d'Etudes, composée du Bureau de la Société, de personnalités tant locales que de toutes les provinces de France, et de la municipalité de Formigny,.se mit en rapport avec l'artiste Le Duc pour élever un monument digne de leur valeur, aux deux preux qui remportèrent cette victoire. Lettres, articles, brochures, rien ne coûta à notre infatigable président et le 1" Juin 1903, il avait la consolation et l'orgueil de voir son œuvre acclamée par des milliers de Normands venus, à son appel, célébrer la gloire des ancêtres.
Ces faits sont dans toutes les mémoires, et les monuments dûs à l'initiative de notre regretté président sont un témoignage tout à la fois de son énergique volonté et de la séduction qu'il exerçait sur quiconque approchait de lui. Cher Président
Vous allez reposer à l'ombre du clocher que vous aimiez, dans le lieu choisi par vous, près de la compagne de vos belles années, non loin de la mer dont la grande voix bercera le long sommeil de votre dépouille mortelle, cependant que votre âme de croyant, réunie à ceux qui vous attendent, jouira de l'éternel repos. Et nous, vos collègues, nous garderons précieusement le souvenir de vos vertus sociales, de votre parfaite courtoisie et de l'ère de rénovation et de prospérité que marquèrent, pour notre société, les jours de votre longue et fructueuse présidence.
STATUTS RÉGLEMENTAIRES
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES DE BAYEUX
Article Premier. La Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux a pour objet la culture et le développement des Sciences, des Arts et des Belles-Lettres en général, et, plus particulièrement, dans leurs applications, à la contrée où elle est établie. Son siège est à l'Hôtel-deVille.
Article Deuxième. – La Société se compose de Membres titulaires, de Membres correspondants et de Membres honoraires. Le nombre des Membres est illimité.
Article Troisième. Toute personne majeure, jouissant de ses droits civils, et tout mineur, dûment autorisé, peuvent seuls faire partie de la Société.
Pour être admis comme Membre titulaire ou Membre correspondant, le candidat doit être présenté par deux Membres titulaires et accepté par le Bureau. La Société prononcera l'admission au scrutin secret et à la majorité des Membres présents, dans la séance qui suivra la présentation. Article Quatrième. – Sont de droit Membres honoraires Monseigneur l'Evêque de Bayeux, M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement et M. le Maire de Bayeux.
Article Cinquième. – Peuvent être reçus Membres honoraires, sur vote conforme à l'article troisième, et sur la proposition du Bureau, ceux qui auront rendu des services exceptionnels à la Société.
Article Sixième. – Les Membres titulaires acquittent, chaque année, une cotisation de Cinq. Francs. – L'année, pour les cotisations, commence le Premier Janvier. Quelle que soit la date de l'admission, la cotisation est due pour l'année entière.
Tout membre qui sera deux ans sans acquitter sa cotisation, sera réputé démissionnaire.
Les Membres honoraires et les Membres correspondants ne sont soumis à aucune cotisation.
Article Septième. Les Membres honoraires ou correspondants peuvent assister aux séances ils ont aussi le droit de vote, excepté lorsqu'il est procédé à des élections ou pris décision sur des questions de finance. Article Huitième. – Les Sociétaires élisent, pour régir la Société et la représenter, un Bureau composé de
Un Président
Un Vice-Président
Un Secrétaire
Un Vice-Secrétaire
Un Archiviste
Un Trésorier.
Les Membres du Bureau sont élus pour trois ans. Ils sont indéfiniment rééligibles. L'élection a lieu au scrutin secret et à la majorité absolue des Membres présents. Après deux scrutins sans résultat, la majorité relative suffit. En cas d'égalité de suffrages, le plus âgé est élu. Article Neuvième. – Il est élu, dans les mêmes conditions et pour le même temps, une Commission de quatre Membres qui, réunie au Bureau, au moins une fois chaque année, au mois de décembre, s'occupera de l'impression et de la publication régulière des mémoires. Cette Commission fera un choix parmi les travaux déjà lus ou les manuscrits inédits et conservés dans les archives.
Article Dixième. La Société laisse aux auteurs la responsabilité des opinions émises dans leurs écrits Toute controverse politique ou religieuse est formellement interdite.
Les manuscrits, lus en séance, deviennent la propriété de la Société qui se réserve le droit de les publier l'auteur pourra cependant en retirer copie et demander un tirage à part et à ses frais.
Les travaux, lus en séance, qui font partie d'un ouvrage d'ensemble ou qui n'auraient pas été insérés dans les mémoires, après un délai de deux ans, pourront être publiés par l'auteur.
Article Onzième. – Le Président porte la parole au nom de la Société. Il règle l'ordre des séances et en a la direction. Il limite la durée des lectures, s'il le juge opportun. Le Vice-Président le supplée. Le Secrétaire, ou, à son défaut, le Vice-Secrétaire, adresse les convocations, rédige les procès-verbaux des séances, surveille l'impression des mémoires,
en assure la distribution régulière, tient la correspondance et signe tous les actes.
Article Douzième. L'Archiviste a la garde des anciens registres, titres, imprimés et de tous objets appartenant à la Société. Il en tient note sur un registre spécial, avec numéro d'ordre, pour leur classement et la date du jour de la remise entre ses mains. Il en dresse un inventaire renouvelé tous les ans. Il ne peut se dessaisir d'aucun objet confié à sa garde sans un visa écrit du Président.
Article Treizième.– Le Trésorier reçoit les cotisations, les subventions et toutes les libéralités qui pourraient être faites à la Société. Il acquitte les dépenses sur ordonnancement du Président. Il rend compte de sa gestion annuelle dans la dernière séance de l'année. Après approbation de sa comptabilité, il lui est donné décharge. Article Quatorzième. La Société correspondra avec les Sociétés françaises et étrangères. Il pourra y avoir entre elles échange de publications.
Article Quinzième. La Société tiendra, au moins, quatre séances par an en Février, Avril, Juin et Novembre.
Le Président pourra la convoquer extraordinairement.
La Société peut décider, exceptionnellement, qu'il sera tenu une ou plusieurs séances publiques. Elle organisera, si elle le juge opportun, des Solennités ou des Expositions.
Article Seizième. En cas de dissolution de la Société, tous les papiers, livres et objets qui seraient en sa possession, deviendraient la propriété de la Ville de Bayeux. Les fonds sociaux, qui resteraient disponibles, seraient attribués au Bureau de Bienfaisance.
Article Dix-Septième. La Société délègue à son Bureau l'interprétation des Statuts et le soin de les faire respecter.
Article Dix-Huitième. 11 ne pourra être fait de changement ou additions aux présents Statuts que sur une demande écrite et signée par cinq Membres titulaires.
Cette proposition sera renvoyée à l'examen d'une Commission de cinq Membres, laquelle fera son rapport à la Société, qui votera après convocation spéciale.
Article Dix-Neuvième. – Les présents Statuts, discutés et votés, article par article, par les Sociétaires, dans la séance du cinq mars mil huit cent quatre-vingt-onze, et les modifications ultérieures qui leur seraient apportées, seront soumis 9 l'autorisation de l'administration supérieure.
Les Statuts de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux ont été approuvés par arrêté préfectoral, en date du 18 avril 1891. Le 22 avril 1908, la Société a été déclarée, suivant les prescriptions de la loi du 1" juillet 1901, ainsi qu'en témoigne une insertion parue au Journal Officiel du 2 mai suivant. Elle peut donc, sans aucune autorisation spéciale, ester en justice, acquérir à titre onéreux, posséder et administrer les cotisations de ses membres, les sommes au moyen desquelles ces cotisations seraient rédimées, le local destiné à la réunion de ses membres.
SITUATION FINANCIÈRE AU 31 DÉCEMBRE 1912
DÉTAIL DE L'ACTIF
Livret de Caisse d'Epargne.. 1.500 fr. 14 (' 125 8
Espèces chez le Trésorier 625 84 2-I25 -9 98 Le Trésorier,
H. LOISEL.
RECETTES
Cotisations encaissées Année 191 1. 5 fr. »» ") 525 fr. »r Année 1912. 520 »» ^9'
(Aucune ne reste à recouvrer.)
Intérêts Caisse d'Epargne 45 48 Reliquat au iet Janvier 1912 2.683 85 DÉPENSES
Service de la Salle 10 fr. »» »
Frais de Recouvrements 18 95
Frais de Convocations. 11 i 70
Facture Tuebœuf, imprimeur 1.087 7°
1 128 fr. 35
Reliquat au 31 décembre 1912.. 2.125 98
3-254_f«V?3_ 3^54 fr- 33
TABLEAU DES MEMBRES 1913
BUREAU
Président MM. ANQUETIL.
Vice- Président GARNIER.
Secrétaire. VIDGRAIN.
Vice-Secrétaire. BUHOT.
Archiviste. RÉMY.
Trésorier LOISEL.
MEMBRES HONORAIRES
Sont, de droit, Membres honoraires Mer l'Evêque de Bayeux, M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement et M. le Maire de Bayeux. (Art. 4 des Statuts.)
i9oo M. le Chanoine LE LIÈVRE, Secrétaire honoraire. (Art. 5 des Stat.) COMMISSION D'IMPRESSION
Les Membres du Bureau et MM. COUEFFIN, Ad. MICHEL et CLOUET. MEMBRES TITULAIRES <U
MM.
191 ALLIOLI, Château de Cambes, Saint-Loup-Hors (Calvados). 180^ ANGÉRARD, Q, n A,, notaire honoraire, avocat, président de la Société littéraire de Louviers (Eure).
1898 ANQUETIL, avocat, Correspondant de la Commission des Monuments Historiques, membre de plusieurs Sociétés Savantes.
(1) Les Membres, dont la résidence n'est pas indiquée, habitent Bayeux.
-1 W
MM.
1891 AUBRÉE, notaire à Tour (Calvados).
1891 AUVRAY, libraire-éditeur.
1913 AVRIL, Marcel, propriétaire.
1907 Le Marquis DE BALLEROY, Conseiller Général, Château de Balleroy (Calvados).
1912 BANCE, agent-principal de l'Ancienne Mutuelle du Calvados. 1898 Le Chanoine BELLIARD, organiste de la Cathédrale.
1913 BERLET, Q, O. I., Président du Tribunal Civil.
1907 BERTOT, J., %Jt, O. A., architecte et homme de lettres, i, boulevard Henri IV, Paris.
1912 BISSON, bibliothécaire de la Ville, Conservateur de la Tapisserie de la Reine Mathilde.
1905 BOUDET, président de l'Union Commerciale.
1912 BOUILLOT, ancien entrepreneur de travaux publics.
igoo L'Abbé BOURRIENNE, curé d'Ellon.
1911 BUHOT, O. O- I-i professeur au' Collège, président de la Société de Photographie.
1896 CARRÉ, Chevalier de la Légion d'honneur, Commandant en retraite, Barbeville (Calvados).
1896 CAUCHARD, maire de Guéron.
1909 CLOUET, Q, O. I., Principal du Collège.
igo8 COUEFFIN, <£, O. I., juge honoraire.
1913 J. DE CUSSY, propriétaire.
1898 Mme DACHÉ,«», O. I., Présidente de l'Union des Femmes de France.
igo3 Mme DELACOUR, château de Tour (Calvados).
1891 DELMAS, H., maire de Bayeux.
igo8 DELMAS, P., propriétaire.
1896 Le chanoine DESLANDES, Q, O. L, chanoine titulaire Bibliothécaire du Chapitre et Conservateur des Fonds Ecclésiastiques de Bayeux, Correspondant du Ministère de l'Instruction Publique. 1909 DESTOUCHES, chirurgien-dentiste.
1904 DILLAYE, avoué à Brioude (Haute-Loire).
1901 DODEMAN, avocat, adjoint au maire.
1896 DUMANS, ancien magistrat.
1891 DUVANT, Saint-Ange, propriétaire.
igo8 ERNULT, notaire.
1905 EST1ENNE, Abel, négociant.
MM.
1895 FABRE, Jules, avocat, rue du Renard, Paris.
1891 FERMAL, avoué.
1895 Le chanoine FEUGUET, vicaire de chœur à la Cathédrale. 1899 Lecomte FOY, Conseiller général, château de Barbeville, et 25, rue de Surêne, Paris.
1891 GARNIER, Ch., avocat et adjoint au maire.
1891 GARNIER, pharmacien, rue Saint-Martin.
1909 GENAS, propriétaire à Sainte-Marguerite-d'EUe (Calvados). 1891 Le baron GÉRARD, député du Calvados, Conseiller général, au château de Maisons, et 85, faubourg Saint-Honoré, Paris.
1910 GOSSELIN, receveur de l'enregistrement.
1896 GUILLEMETTE, ancien magistrat, gérant de propriétés et agent d'assurances.
1891 HAMEL, professeur de stéréotomie.
1899 Le chanoine HUGONIN, directeur de la Semaine Religieuse. 1909 JEUNHOMME, #, Officier de la Légion d'Honneur, médecin principal de l'armée en retraite, directeur des Cours de l'Union des Femmes de France.
1895 JORET, Ch., #, Chevalier de la Légion d'Honneur, membre de l'Institut, 64, rue Madame, Paris.
1900 LABBEY, propriétaire, château de Couvains (Manche), et rue de la Banque, 15, Paris.
1912 LAIR, architecte de la ville.
1905 LALOUEL, Oi 0 A., administrateur du. Journal de Bayeux. 1891 LAMY, #, Chevalier de la Légion d'Honneur, avocat.
191 LAUVRIÈRE, négociant.
1895 LE DUC, Chevalierde Légion d'honneur, Q, O. A., artiste-sculpteur, au château d'Asnières (Calvados), et 72, rue Laugier, Paris. 1896 LE DUC, négociant.
1897 LEFÉBURE, Ernest, fabricant de dentelles, 8, rue Castiglione, Paris. 1912 LEFÉBURE, Auguste, fabricant de dentelles, id. 1891 LEFÈVRE, ancien notaire.
1908 LE FRANÇOIS, G., négociant.
1905 LE GRAS, commissaire-priseur.
1908 LEGRAS, professeur au Lycée, Lille (Nord).
1891 Le chanoine LE LIÈVRE, secrétaire honoraire.
190 L'abbé LE MALE, archéologue, membre de plusieurs Sociétés savantes.
–"J.<7~'––
MM.
1897 LE MIÈRE, entrepreneur de menuisarie.
1908 LE MULLOIS, entrepreneur de travaux publics.
1906 LE PELLERIN, docteur en droit, gérant de propriétés.
1903 LE ROY, avocat.
1900 LE TUAL DE LA HEUDRIE, artiste sculpteur à Trévières (Calvados) et 139, boulevard Montparnasse, Paris.
1891 LE VALTIER, pharmacien.
1899 LOISEL, directeur de la succursale de la Société Générale. 1911 LORILLU, économe des hospices.
1891 LOUDIER, S Q, O. A., homme de lettres, 95, rue de Courcelles, Levallois-Perret (Seine).
1891 MABIRE, avocat.
1891 DE MANNEVILLE, propriétaire.
1891 DU MANOIR, au Château de Saint-Cosme-de-Fresné (Calvados). 1899 MARCHAL, directeur de la Société Philharmonique.
1908 MARIE, ferronnier d'art.
191 MAUTALENT, propriétaire.
1898 MAZUET, peintre- verrier,
191 MICHEL, Adolphe.
1908 MICHEL, Edmond, Inspecteur au Crédit Foncier, Paris.
1893 MORICE, avocat, rédacteur au Moniteur du Calvados, Caen. 1898 MORLENT, J., Conseiller d'arrondissement, Q, O. A., à Bayeux, et 11, rue de Douai, Paris.
1890 NICOLAS, Chevalier de la Légion d'honneur, 0, O. A., architecte des monuments historiques du Calvados, Caen.
1903 NOCHÉ, propriétaire.
1899 OSBERT, au château de Sully (Calvados).
1908 PELCERF, pharmacien.
1891 PERRÉE, o> O. A., huissier.
igo3 PÉTELLE, notaire.
1891 PILLET, O, O. 1., principal en retraite, rue Bosnières, Caen. 1909 Mme la Vicomtesse Du PONTAVICE, femme de lettres château de Longues (Calvados).
1899 L'Abbé QUEUDEVILLE, à Rots (Calvados).
1908 RADIGUET, directeur-propriétaire du Journal de Neufchâtel-enBray (Seine-Inférieure).
1907 RÉMY, propriétaire.
1912 ROBIN, receveur buraliste, rue de la Maîtrise.
1 V V
MM.
1903 ROUSSELOT, 0, 0. A., médecin-vétérinaire.
1898 SALLES, ancien sous-préfet, rue de Siam, Passy-Paris.
1908 SAUNIER, propriétaire à Paris.
191 SAUVAGE, 0, 0. A., bibliothécaire de la ville de Caen. 1902 SEBIRE, f>, O. A., commis des postes et télégraphes.
1891 TALLEVAST, propriétaire, agent d'assurances.
1891 THIEULIN, receveur municipal.
1900 THOREAU. 0, O. A., négociant.
1908 TUEBŒUF, imprimeur de la Société.
1908 Le Chanoine TURPIN, curé de Saint-Exupère.
1903 Le Baron D'USSEL, 10, rue Busquet, Rouen.
1891 VALETTE, <Q>, O. I., libraire, professeur honoraire.
1900 Le Comte DE VALLERAND, rue Montaigne, 18, Paris.
1902 VERDIER, conservateur du Musée, rue Echo, 35.
1907 VIDGRAIN, J., diplômé d'Etudes supérieures de philosophie. 1903 VUAGNEUX, Ch., 13, rue Carle Hébert, Courbevoie (Seine). 1907 YVON, docteur en médecine, 7, place dela Bastille, Paris. MEMBRES CORRESPONDANTS
MM.
1900 CLOUARD, sous-inspecteur de l'Enregistrement à Issoire (Puyde-Dôme).
1899 DUFOUR, bibliothécaire à Corbeil (Seine-et-Oise).
1905 LAVALLEY, G., 0, O. I., bibliothécaire honoraire de la Ville de Caen.
1891 ROLLET, Conservateur des Eaux et Forêts, à Tours (Indre-et-Loire). 1900 DE TESSON, capitaine de frégate en retraite, à Avranches (Manche). 1905 TRIGER, Robert, Docteur en droit, Président de la Société Historique et Archéologique du Maine, Inspecteur Général de la Société Française d'Archéologie, Le Mans.
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES
ALENÇON Société Historique et Archéologique de l'Orne. AMIENS Société des Antiquaires de Picardie.
CAEN Académie de Caen.
– Association Normande.
– Société des Antiquaires de Normandie.
– Société Française d'Archéologie.
CHERBOURG Société Académique.
– Société des Sciences Naturelles.
EPINAL Société d'Emulation du département des Vosges. EVREUX Société Libre d'Agriculture, Sciences, Arts et BellesLettres.
LE HAVRE Société Havraise d'Etudes Diverses.
LE MANS Revue Historique et Archéologique du Maine. LOUVIERS Société Littéraire.
MONTRÉAL The Canadian Antiquarian.
PARIS Société Nationale des Antiquaires de France. SA1NT-LO Société d'Agriculture, Archéologie et Histoire Naturelle de la Manche.
SAINT-MALO Société Historique et Archéologique.
SAINT-OMER Société des Antiquaires de Morinie.
SENS Société Archéologique.
STOCKHOLM Société des Antiquaires.
TOULOUSE Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
TflBliE
PAGES
Anonyme. François Bellœil, curé constitutionnel de Collevillesur-Mer 46
E. Anquetil. Antiquité de la Tapisserie de Bayeux. 1 Une Biographie manuscrite des Evèques de Bayeux. 62 Le Livre Pelut. Chartrier des héritaiges et revenues
du Roi en la viconté de Bayeux. (Extraits) 75
Un Document pour l'histoire locale. Jaques d'Ussel. 166 J. BERTOT. Un Bayeusain président du Caveau IS7 G. DILLAYE. L'Eglise catholique française à Agy (1835) iu A. LEFEBURE. Histoire de la Dentelle à Bayeux {̃}' et 4e parties) m I Chanoine LE LIÈVRE. Notes rétrospectives sur Michel Vintras.. 27 QUEUDEVILLE. Une Victime de la Révolution. Le P. Germain Queudeville 145
J. VIDGRAIN. Compte-Rendu des Séances 168 Nécrologies J75 Statuts de la Société 183 Situation financière. 187 Tableau des Membres 189 Sociétés correspondantes 194
SCIENCES, ARTS & BELLES-LETTRES DE BAYEUX
E. VALETTE AUVRAY
rue Saint-Malo, 65 rue Saint-Martin
SOCIÉTÉ
DES
12e VOLUME
BAYEUX
IMPRIMERIE J. TUEBŒUF
17, RUE DE LA MAITRISE, 17
1913
EAYEUX
CAEN
L. J O U A N
rue Saint Pierre, 111
EN VENTE V."
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D* AGRICULTURE, SCIENCES ARTS ET BELLES-LETTRES DE BAYEUX
T. l",in-8° de 350 p., 1842 PRIX G Fr. T. 2, in-8" de 450 p., 1841 y
T. 3, in-8" de. 476 p., 1846
'.̃•̃̃- T. 4, in-8" de -392 p., 1850 j
T. 5, in-8» de 400 p., 1852 f
T. 6, in-8» de 550 p. 1858 PRIX 4 Fr. T. -.7, in-8° de 534 p:, 1859 (
T. 8, in-8' de 316 p.. 1879
T. 9, ift-8u de '470 p., 1882 ]
̃"̃̃'̃ T. 10, in-8° de 495 p., 1887
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES, ARTS
ET BELLES-LETTRES DE BAYEUX
T. l«,in-8» de 124 p., 1891 } pRIX G FR.
T. 2, in-8f' de 182 p., 1894 j G Fa.
T. 6, in-8" de 158 p., 1901 PRIX FR. T. 7, in-8° de 213 p., 1902
T. 8, in-8" de 189 p., 1905 l. RI G FR.
T. 9, in-8° de 202 p., 1907 t P X R.
T. 10, in-8" de 197 p., 1908 J
T. 11, in-8° de 297 p., 1910 PRI X 8 FR. Les Tomes 3, 4 et 5 sont épuises.
Le premier volume du Livre Rouge de l'Evêchè de Baijeux est paru.
Le second sera publié prochainement.
S'adresser à MM. les libraires VALETTE, rue Saint-Malo, 65, à Bayeux, et L. JOUAN, rue Sainte-Pierre, 111, Caen.