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LUNDI 12 AOUT.
ANNONCES t S
t franc 50 centimes )a Jign~
KMSj).m'r-GEORGES,t6.\
ANNÉE. –1839.
AttONNEMEBfS
Datent des <" et 15 du mots,
MESA!NT-GEORGES,16.
Paris, tï :MMM.
DE LA PROCHAINE SESSION DES CONSEILS-GÉNÉRAUX.
(Cinquième article, voir ta PrMM des 50 jui))et, l", 4 et 8 août.)
A mesure que le bien-être des société s'accroît, il se trouve que
les dépenses charitables augmentent. Nous appelons dépenses cha-
ritables celles relatives aux enfans trouves, aux hospices, aux maisons
de travail, aux colonies agricoles, etc. L'augmentation de ces dépen-
ses est une singulière anomalie et une contradiction dont les pessi-
mistes tirent souvent grand parti, On calcule la misère sur la gran-
deur et sur la multiplicité des sacrifices, sans songer que ce sont
pour la plupart du temps ces sacrifices qui engendrent les désordres.
Certains établissemens charitables favorisent la misère comme les
cabarets favorisent l'ivrognerie. Dans les pays pu il n'y a point ou
peu d'auberges, il n'y a point ou peu d'ivrognes, et réciproquement.
Dans les états où il n'y a ni tours ni hospices pour les enfans trouvés,
on expose moins de nouveau-nés que dans les contrées où une
philantropie inéclairée multiplie ces étabtissemens. Les dépenses
charitables donnent donc plus souvent la.mesure de la misère appa-
rente que de la misère .réelle.
En faisant l'énumération des sommes croissantes que l'état et les
départemens consacrent chaque année à l'entretien des enfans trou-
.vés et.abandonnés, on voit bien qu'il y a une nouvelle dépense de
.créée, et c'est là à peu près Je seul côté de la question qui frappe.
Le principe en vertu duquel la dépense se fait est admis et consacré;
pour être logique il faudrait se soumettre à ses conséquences. Du
moment qu'on admet des établissemens d'enfans trouvés, il faut leur
donner les moyens d'exister. Or, voilà ce qu'un assez grand nombre
de conseils-généraux n'ont pas voulu comprendre. De là les deman-
des pour le déplacement des enfans trouvés et la proposition de plu
sieurs autres moyens pour réduire leur nombre. Ce sont des expé-
dions sans portée, auxquels on s'accoutumera bientôt, et à quelques
économies temporaires succéderont de plus fortes dépenses.
Si l'extension de la charité publique est un mal, il faut prendre le
'vice à la racine et supprimer complètement les tours, en usant tou-
tefois pour cette suppression de précautions que commandent une
longue possession et des habitudes prises par une partie de la popu-
lation. Si au contraire ces établissemens sont le complément d'un
ordre social donné, il faut les amener à la plus grande perfection
possible. II; n'y a pas de milieu entre ces deux alternatives. L'expé'
rience a prouvé que dans plusieurs pays, la suppression des tours
avait donné les résultats les plus concluans sous le rapport moral et
économique. Les villes de Mayence et de Genève, entr'autres, four-
nissent un exemple très remarquable à l'appui de notre'assertion.
D'un autre côté; on sait que la multiplication des tours et des hos-
pices a.également multiplié, depuis un demi siècle, le nombre des
enfans trouvés, et cela principalement dans ifs pays catholiques.
Toute la question se réduit maintenant à savoir de quel côté se trou-
vent les plus graves inconveniens, ou si on aime mieux le moins
d'inconvéniens.
Les enfans trouvés soulèvent une question de morale, une question
d'humanité et un problême économique. C'est principalement sous
ce dernier point de vue qu'on est habitué à les envisager. On ne voit
dans l'existence des hospices et des tours qu'une dépense et c'est le
chiffre toujours croissant de cette dépense qui a éveillé l'esprit de
réforme de l'administration~ centrale et des conseils-généraux. On
fait bien intervenir la morale, mais ce n'est en général qu'un pré-
texte et pour donner un appui de plus aux réformes qu'on propose.
On ne peut donc se le dissimuler, le point capital dans le débat
~est le côté financier c'est la base de toutes les récfamations, de tous
les projets de réforme. Les adversaires de ces projets, c'est a-dire
ceux qui insistentsur la conservation des hospices et des tours, invo-
quent l'humanité et la charité, ils ne voient dans les changemens
qu'une cruauté inutile, et toute économie qu'on tenterait d'introduire
dans ce service, serait rachetée selon eux par la vie d'une infinité
d'enfans.
Cette dernière considération dont nous allons d'abord nous occu-
per, a certainement son importance. Mais pour l'apprécier convena-
blement, il faut établir une sorte de balance, et ne pas seulement
voir les infanticides, mais aussi l'enrayante mortalité qui pèse sur
les enfans-trouvés. Cette mortalité n'est plus à la vérité aussi intense
qu'elle était autrefois, mais elle se manifeste encore dans des propor-
tions très alarmantes, et jusqu'à l'âge de douze ans, elle est double
de celle des enfans qui ne sont point privés des soins de leurs parens.
Ainsi, la dépense qu'entraînent les hospices et les tours ne font
qu'accroître la misère, puisque les enfans, s'ils étaient chez leurs
parens jusqu'à l'àge de douze ans, auraient une vitalité une fois plus
grande. Et dans ce calcula dans cette comparaison, nous prenons la
PMJtMLETOBt ME I~A PRESSE
'LA TOISON D'OR (i).
VL
Le logis de Tiburce étonna beaucoup la jeune Anversoise accou-
tumée a la rigidité et à .l'exactitude Bamande; ce mélange de luxe et d'a-
bandon renversait toutes ses. idées. Ainsi une housse de velours in-
carnadin était jetée sur une méchante table boiteuse; de magnifiques can-
délabres du goût le plus fleuri qui n'eussent pas déparé le boudoir d'une
maîtresse de roi, ne portaient que de misérables bobèches de verre com-
mun que la bougie avait fait éclater en brûlant jusqu'à la racine; un pot
de la Chine d'une pâte admirable et du plus grand prix avait reçu un
coup de pied dans le ventre, et des points de suture en fils de fer mainte-
naient ses morceaux étoilés; des gravures très rares et avant la lettre
étaient accrochées au mur par des épingles, un bonnet grec coiffait une
Vénus antique, et une multitude d'ustensiles iueongrus tels que pi-
pes,turques, narguilhés, poignards; yatahgans, souliers chinois, babou-
ches indiennes encombraient les chaises et les étagères.
La soignense Gretchen n'eut pas de repos que tout cela ne fut nettoyé,
accroché, étiqueté; comme Dieu, qui tira le monde du chaos, elle tira de
ce ioxiltis un délicieux appartement. Tiburce, qui avait l'habitude de son
~désordre, et qui savait parfaitement où les choses ne devaient pas être,
'eut d'abord peine à s'y retrouver; mais il finit par s'y faire. Les objets
,qu'il dérangeait retournaient à leur place comme par enchantement. Il
.comprit, pour la première fois, le confortable. Comme tous les gens d'i-
magination, il négligeait les détails. La porte de sa chambre était dorée
jet couverte d'arabesques, mais elle n'avait pas de bourrelet; en vrai sau-
vage qu'il était, il aimait le luxe et non le bien-être; il eût porté, com-
(l)VoitttjPfM
mortalité du pauvre et non celte du riche. Sans doute, l'infanticide a
un caractère plus criminel qu'une mort provoquée par des privations
de tout genre. Celie-ci échappe aux investigations de la justice les
premiers au contraire appellent toute ia rigueur des lois, c'est pour
cela qu'ils frappent, c'est pour ce]a aussi que le philantrope en est
plus ému, que de ces morts latentes qui enlèvent chaque année des
milliers d'enfans trouvés. Ce rapprochement doit, il nous semble, sin-
gulièrement aSaiMir les raisons puisées dans des sentimens d'huma-
nité pour la conservation des tours et des hospices. II y a dans la
disparition rapide des enfans trouvés, non seulement !e fait saiDant
de'ia mort, mais il y a encore les souffrances et les privations qui
conduisent à cette catastrophe finale et qui sont le résultat d'une.sé-
rie de crimes qui échappent à la justice humaine. La sensibilité des
hommes qui s'occupent de ces matières devrait donc plutôt se porter
sur les enfans abandonnés que sur les victimes des violences mater-
netles. Mais par une préoccupation qu'on a de la peine à s'expliquer
ce n'est pas le nombre des morts, mais bien la manière tragique des
décès qui leur fournit des argumens a l'appui des principes qu'ifs
défendent.
On objectera peut-être qu'en introduisant les réformes nécessaires
dans les hospices et dans le service des enfans trouvés en général on
diminuera sensiblement cette mortalité. Oui, mais on ne la ramènera
jamais aux lois ordinaires qui régissent les décès des enfans élevés
dans la maison paternelle, et quoi qu'on fasse, les victimes seront tou-
jours très nombreuses. L'infanticide au contraire devra arriver
après un temps donné à sa période décroissante. Teis sont du moins
les faits qui ont été observés. A Genève, les tours ont été supprimés
en 1814; les expositions se sont progressivement annulées, et il n'y
a pas eu plus d'infanticides. le e canton de Berne n'a point d'enfans
trouvés et les infanticides y sont très rares. Presque dans toute l'Al-
lemagne protestante, et même dans les états où la recherche de la
paternité est interdite, les faits se manifestent sous le même point
de vue favorable. Dans les états catholiques au contraire, où on a mul-
tiplié les tours et les hospices, le nombre des enfans trouvés s'ac-
croît avec celui des infanticides. L'Angleterre, qui cependant est en-
trée largement et pour son malheur dans l'application des principes
de la charité publique, n'a point d'hospices d'enfans trouvés, et le
nombre de ceux qn'on expose annuellement à Londres, ne dé-
passe pas en moyenne trente. Nous savons bien qn'aux yeux des par-
tisans des tours ces exemples ne sont pas concluans; ils arguent de
la différence des institutions, des mœurs et des ressources alimen-
taires mais nous dirons à notre tour que ces différences ne sont pas
assez saillantes pour effacer dss analogies qu'on pourrait obtenir, et
ce qui réussit en Angleterre et. en Allemagne pour les enfans trou-
vés, réussirait certainement en France.
Nous pensons avoir répondu aux objections qui peuvent s'élever
contre la suppression des tours, et nous passon s maintenant à la
partie économique de la question, a celle qui occupe plus particu-
lièrement les conseils généraux. Il est certain que, que! que soit le
système qu'on adopte, l'exposition des enfans ne pourra diminuer
que graduellement. Jl y aura encore pendant leng-temps des êtres
infortunés qui demanderont la tutelle du gouvernement. Il s'agirait
donc d'adopter, ainsi que nous l'avons déjà dit dans notre numéro
du 16 juillet, un mode où les enfans trouvés ne coûteraient finale-
ment qu'une avance de fonds, remboursée par leur travail. Pour les
mettre à même d'opérer ce remboursement, il faut une éducation
plus complète que celle qu'ils reçoivent, et un régime qui diminue
sensiblement la mortalité; car on conçoit que les vivans doivent non
seulement payer la dépense qu'ils ont occasionée, mais encore celle
des décédés. Or, moins la mortalité sera grande, et plus la dépense
moyenne à rembourser sera faible.
Toutes les fois qu'il s'agit d'introduire un nouveau système dans
une branche importante de l'administration publique, les difficultés
sont de différentes natures. Les partisans de la routine' ne manquent
jamais de recommander l'immobilité, et ils se cramponnent aux tra-
ditions quelles qu'elles puissent être. C'est un premier obstacle à
toute réforme sérieuse. Ensuite viennent des difficultés plus réelles,
celles qui se manifestent dans l'application de chaque nouvelle me-
sure l'insuccès d'une expérience tourne contre le système, et les
fautes pratiques servent de prétexte pour attaquer le principe.
La réalisation de nos vues rencontrerait sans doute aussi de sem-
blables obstacles. Il y a cependant déjà des premisses et des expé-
riences qui semblent devoir aplanir les voies. On sait que les enfans
trouvés mis en pension dans les campagnes sont utilisés dès l'âge de
6 ou 7 ans; on sait aussi que dès l'âge de 8 ans, les enfans dans les
manufactures reçoivent un salaire, qui non-seulement suffit à leur
entretien, mais qui laisse encore un profit à leurs parens. Ces faits
sont connus, et on peut en déduire facilement que les enfans trou-
me les Orientaux, des vestes de brocard d'or doublées de toile à tor-
chon.
Cependant, quoiqu'il parut prendre goût.à ce train de vie plus hu-
main et plus raisonnable, il était souvent triste et préoccupé, il restait
des journées entières sur son divan, flanqué de deux pites de coussins,
sans sonner mot, les yeux fermés et les mains pendantes; Gretchen
n'osait l'interroger, tant elle avait peur de sa réponse. La scène de la
cathédrale était restée gravée dans sa mémoire en traits douloureux et
ineHaçaMes.
H pensait toujours à ta Madeleine d'Anvers, l'absence la lui faisait
plus belle il la voyait devant lui comme une lumineuse apparition. Un
soleil idéal criblait ses cheveux de rayons d'or, sa robe avait des trans-
parences d'émerande/ses épaules scintillaient comme du marbre de Pa-
ros.–Ses larmes s'étaient évaporées et la jeunesse brillait dans toute
saneursur le duvet de ses joues vermeiUes;éHe semblait tout-à-fait
consolée de la mort du Christ,dont elle ne soutenait plus le pied bleuâtre
qu'avec négligence/et détournait la tête du côté de son amant terrestre.
Les contours sévères de la sainteté s'amollissaient en lignes ondoyan-
tes et souples; la pécheresse reparaissait à travers la repentie; sa gorge-
rette flottait plus librement, sa jupebounaitàp)isprdvoquans et mon-
dains, ses bras se déployaient amoureusement et comme prêts à saisir
une proie voluptueuse. La grande sainte devenait courtisane et se faisait
tentatrice.–Dans un siècle plus crédule, Tiburce aurait vu là quelque
sombre machination de celui qui va rôdant ÇMcereM~il se serait cru la griffe du diable sur l'épaule et bien et dûment en-
sorcelé.
Comment se fait-il que Tiburce, aimé d'une jeune fille charmante,
simple d'esprit, spirituelle de cœur, ayant la beauté, l'innocence, la
jeunesse, tous les vra)s dons qui viennent de Dieu et que nul ne peut
acquérir, s'entête à poursuivre une folle chimère, un rêve impossible, et
vés et abandonnés, ne seraient plus, avec une bonne organisation, et
passé douze ou treize ans, une charge pour l'état et pour les dépar-
temens. Plus on donnerait de soins à leur santé, a ieur moralité et à
leur éducation, et plus leur travail serait productif pour la suite.
Le conseil-général de la Sarthe a exprimé dans sa dernière session
le désir que la réforme doit surtout s'appuyer sur l'amélioration
des enfans eux-mêmes, par !c travail cette réforme pourrait en
même temps devenir économique, s'il est vrai, dit-il, comme le prou-
ve l'expérience faite par M. de Feilenberg à Hofwyi, qu'un enfant
par son travail de cinq a vingt-un an, rembourse toutes les dépenses
qu'il a occasionées. En effet, les essais qu'offre cet établissement
sont conciuaus et on y a prouve que le capital consacré à l'éducation
est tacitement remboursable, même dans un délai plus court que ce-
lui de seize ans.
Si on tenait absolument à la conservation des tours, les inconvé-
niens produits par le nombre croissant des enfans trouvés et aban-
donnés ne seraient plus les mêmes sous le rapport économique.
Toutes les dépenses se trouveraient remboursées dans un délai don-
né, on retrouverait la dépense des douze premières années, et après
cette époque, on préserverait encore ies enfans de la mendicité et
du vagabondage en les assujétissant à des occupations productives.
De cette manière l'humanité et l'économie y trouveraient égaiement
leur compte; la réforme morale seule ne ~e ferait point, et c'est là
cependant le point important du problème. La philantropie a inven-
té la taxe des pauvres en Angtetene, et cette taxe est devenue une
des piaies de ce pays sans soulager les véritaHes pauvres; elle tour-
ne au profit des fermiers et des manufacturiers, et favorise la pa-
resse et l'incurie de certains ouvriers. Les tours et la multiplication
des hospices propagent le vice enle rendant piusfacife, etonavuplus
haut que l'humanité n'y gagnait rien, car certes l'effrayante morta-
lité qui pèse sur les enfans trouvés est un mal sans compensation.
Dans le système que nous proposons, les hospices seraient trans-
formés en maisons de travail où les enfans recevraient une éducation
libérale qui les mettrait à même de remplir d'abord ies conditions
de remboursement dont nous avons parlé plus haut, et de pourvoir
plus tard à une existence indépendante. La Prusse et le Wurtemberg
en agissent ainsi, et sans doute que ce mode sera suivi dans d'autres
états lorsqu'on en connaîtra les exceiiens résultats.
Notre plan est applicable, et dans l'hypothèse de la conservation
des tours et dans celle de leur suppression; mais nous le répétons et
terminons nos observations, la dernière mesure peut seule conduire
à une réforme complète et satisfaire à la fois à la triple condition
d'humanité, de morale et d'économie. Les conseils-généraux exami-
neront de nouveau cette grave question, les documens se sont mul-
tipliés depuis leur dernière session et l'expérience a aussi reçu un
nouveau contingent.
LE M(MS SACRÉ.
On sait que les chartistes, dans la convention nationale, avaient
fixé au 12 du mois d'août l'interruption des travaux dans tous les
ateliers. Ce projet vient de subir quelques modincations;voiciia
nouveHe résolution que la convention a adoptée.
« Les renseignemens qui sont parvenus de diverses parties du pays au
conseil, lui ont démontré que le peuple n'était pas préparé à commencer )e
mois sacré dès le 13 août. D'un autre coté nous sommes convaincus que la
grande masse du peuple des travaiUeurs réformant tous les métiers, con-
sentira à cesser tout travail pendant deux ou trois jours, a partir du
12 août, à l'effet de consacrer ce temps a des processions et à des meetings
sotenneis pour délibérer sur i'état vraiment alarmant du pays et arrêter les
moyens de mettre un terme au despotisme hideux dont les c)asses indus-
trieUes sont menacées par la majorité ignoble des classes supérieures et
moyennes qui etptoitent tours travaux. Nous déclarons en même temps au
pays que, d'après cette conviction profonde, si les corps et tes métiers de
la Grande-Bretagne ne se joignent pas à leurs frères plus maiheureux, en
faisant une grande démonstration nationale et morale le 12 du courant, il
sera impossible de sauver )e pays d'une révolution sang)ante, qui après des
sacrifices énormes se terminera par une soumission complète des classes
ouvrières aux loups cerviers de la société. Dans ces circonstances, nous
supplions nos frères chartistes d'abandonner le projet d'un mois sacré,
comme étant aujourd'hui tout à fait impraticable, et de se préparer à agir
le 12 courant pour atteindre le but constitutionnel ci-dessus. Nous supplions
aussi les corps d'arts et métiers unis, s'ils veulent épargner au pays )es
horreurs de l'anarchie et échapper, eux et leurs familles, a une ruine cer-
taine, de seconder de tout leur pouvoir leurs frères en détresse ie 12 cou-
rant ou avant, pour qu'ils puissent réaliser le but noble et utile de ce jour
sacré. Hommes des arts et métiers le salut de l'empire est dans vos maint.'
<; La convention se réunir* a Londres le 26 août; chaque dëJégué appor- .ce-
tera les adresses et résolutions adoptées dans les meetings auxquets il aùr&i
assisté. Les districts non représentés devront transmettre ieurs adresses
résolutions au secrétaire de la convention. <~
Signé w. G. BtûRNS, président T. R-, sous-secrétaire. ~f
Pendant que ceci se passait dans la convention chartiste, M. 1~
comment cette pensée si'nette et si puissante a-t-elle pu arriver à ce de-
gré d'aberration ? Cela se voit tous les jours n'avons-nous pas chacun
dans notre sphère été aimés obscurément par quelque humMe cœur, tan-
dis que nous cherchions de plus hautes amours; n'avons-nous pas foulé aux
pieds une pâle violette au parfum timide, en chemmant les yeux lè-
vés vers une étoile brillante et froide qui nous jetait son regard ironique
du fond de l'infini; l'abîme n'a-t-il pas son, magnétisme et l'impossible
sa fascination!'
Un jour Tiburce entra dans la chambre de Gretchen portant un
paquet, il en tira une jupe et un corsage à la mode antique, en satin
vert, une chemisette de forme surannée et un fil de grosses perles.
II pria Gretchen de se revêtir de ces habits qui ne pouvaient manquer
de lui aller à ravir et de les garder dans la maison; il lui dit par manière
d'explication qu'il aimait beaucoup lés costumes du seizième siècle, et
qu'en se prêtant à cette fantaisie elle lui ferait un plaisir extrême Vous
pensez bien qu'une jeune 811e ne se fait guère prier pour essayer une
robe netH~r elle fut bientôt habillée, et quand elle entra dans le salon
Tiburce ne put retenir un cri de surprise et d'admiration.
Seulement il trouva quelque chose à redire la coiffure, et, délivrant
les cheveux pris dans les dents du peigne, il les étala par larges boucles
sur les épaules de Gretchen comme ceux de la Madeleine de la Des-
cente de croix. Cela' fait il donna un tour différent a quelques plis de
la jupe, lâcha les lacets du corsage, fripa la gorgerette trop raide et trop
empesée; et, se reculant de quelques pas, il contempla son œuvre.
Vous avez sans doute, à quelque représentation extraordinaire, vu ce
qu'on appelle des tableaux ~t~ftMS. On choisit les plus belles actrices du
théâtre, on les habille et on les pose de manière à reproduire une pein-
ture connue, Tiburce venait de faite le chef d'œuvre du genre,
vous eussiez dit un morceau découpé de la toile de Rubens.
Gretchen Et un mouvement.
LUNDI 12 AOUT.
ANNONCES t S
t franc 50 centimes )a Jign~
KMSj).m'r-GEORGES,t6.\
ANNÉE. –1839.
AttONNEMEBfS
Datent des <" et 15 du mots,
MESA!NT-GEORGES,16.
Paris, tï :MMM.
DE LA PROCHAINE SESSION DES CONSEILS-GÉNÉRAUX.
(Cinquième article, voir ta PrMM des 50 jui))et, l", 4 et 8 août.)
A mesure que le bien-être des société s'accroît, il se trouve que
les dépenses charitables augmentent. Nous appelons dépenses cha-
ritables celles relatives aux enfans trouves, aux hospices, aux maisons
de travail, aux colonies agricoles, etc. L'augmentation de ces dépen-
ses est une singulière anomalie et une contradiction dont les pessi-
mistes tirent souvent grand parti, On calcule la misère sur la gran-
deur et sur la multiplicité des sacrifices, sans songer que ce sont
pour la plupart du temps ces sacrifices qui engendrent les désordres.
Certains établissemens charitables favorisent la misère comme les
cabarets favorisent l'ivrognerie. Dans les pays pu il n'y a point ou
peu d'auberges, il n'y a point ou peu d'ivrognes, et réciproquement.
Dans les états où il n'y a ni tours ni hospices pour les enfans trouvés,
on expose moins de nouveau-nés que dans les contrées où une
philantropie inéclairée multiplie ces étabtissemens. Les dépenses
charitables donnent donc plus souvent la.mesure de la misère appa-
rente que de la misère .réelle.
En faisant l'énumération des sommes croissantes que l'état et les
départemens consacrent chaque année à l'entretien des enfans trou-
.vés et.abandonnés, on voit bien qu'il y a une nouvelle dépense de
.créée, et c'est là à peu près Je seul côté de la question qui frappe.
Le principe en vertu duquel la dépense se fait est admis et consacré;
pour être logique il faudrait se soumettre à ses conséquences. Du
moment qu'on admet des établissemens d'enfans trouvés, il faut leur
donner les moyens d'exister. Or, voilà ce qu'un assez grand nombre
de conseils-généraux n'ont pas voulu comprendre. De là les deman-
des pour le déplacement des enfans trouvés et la proposition de plu
sieurs autres moyens pour réduire leur nombre. Ce sont des expé-
dions sans portée, auxquels on s'accoutumera bientôt, et à quelques
économies temporaires succéderont de plus fortes dépenses.
Si l'extension de la charité publique est un mal, il faut prendre le
'vice à la racine et supprimer complètement les tours, en usant tou-
tefois pour cette suppression de précautions que commandent une
longue possession et des habitudes prises par une partie de la popu-
lation. Si au contraire ces établissemens sont le complément d'un
ordre social donné, il faut les amener à la plus grande perfection
possible. II; n'y a pas de milieu entre ces deux alternatives. L'expé'
rience a prouvé que dans plusieurs pays, la suppression des tours
avait donné les résultats les plus concluans sous le rapport moral et
économique. Les villes de Mayence et de Genève, entr'autres, four-
nissent un exemple très remarquable à l'appui de notre'assertion.
D'un autre côté; on sait que la multiplication des tours et des hos-
pices a.également multiplié, depuis un demi siècle, le nombre des
enfans trouvés, et cela principalement dans ifs pays catholiques.
Toute la question se réduit maintenant à savoir de quel côté se trou-
vent les plus graves inconveniens, ou si on aime mieux le moins
d'inconvéniens.
Les enfans trouvés soulèvent une question de morale, une question
d'humanité et un problême économique. C'est principalement sous
ce dernier point de vue qu'on est habitué à les envisager. On ne voit
dans l'existence des hospices et des tours qu'une dépense et c'est le
chiffre toujours croissant de cette dépense qui a éveillé l'esprit de
réforme de l'administration~ centrale et des conseils-généraux. On
fait bien intervenir la morale, mais ce n'est en général qu'un pré-
texte et pour donner un appui de plus aux réformes qu'on propose.
On ne peut donc se le dissimuler, le point capital dans le débat
~est le côté financier c'est la base de toutes les récfamations, de tous
les projets de réforme. Les adversaires de ces projets, c'est a-dire
ceux qui insistentsur la conservation des hospices et des tours, invo-
quent l'humanité et la charité, ils ne voient dans les changemens
qu'une cruauté inutile, et toute économie qu'on tenterait d'introduire
dans ce service, serait rachetée selon eux par la vie d'une infinité
d'enfans.
Cette dernière considération dont nous allons d'abord nous occu-
per, a certainement son importance. Mais pour l'apprécier convena-
blement, il faut établir une sorte de balance, et ne pas seulement
voir les infanticides, mais aussi l'enrayante mortalité qui pèse sur
les enfans-trouvés. Cette mortalité n'est plus à la vérité aussi intense
qu'elle était autrefois, mais elle se manifeste encore dans des propor-
tions très alarmantes, et jusqu'à l'âge de douze ans, elle est double
de celle des enfans qui ne sont point privés des soins de leurs parens.
Ainsi, la dépense qu'entraînent les hospices et les tours ne font
qu'accroître la misère, puisque les enfans, s'ils étaient chez leurs
parens jusqu'à l'àge de douze ans, auraient une vitalité une fois plus
grande. Et dans ce calcula dans cette comparaison, nous prenons la
PMJtMLETOBt ME I~A PRESSE
'LA TOISON D'OR (i).
VL
Le logis de Tiburce étonna beaucoup la jeune Anversoise accou-
tumée a la rigidité et à .l'exactitude Bamande; ce mélange de luxe et d'a-
bandon renversait toutes ses. idées. Ainsi une housse de velours in-
carnadin était jetée sur une méchante table boiteuse; de magnifiques can-
délabres du goût le plus fleuri qui n'eussent pas déparé le boudoir d'une
maîtresse de roi, ne portaient que de misérables bobèches de verre com-
mun que la bougie avait fait éclater en brûlant jusqu'à la racine; un pot
de la Chine d'une pâte admirable et du plus grand prix avait reçu un
coup de pied dans le ventre, et des points de suture en fils de fer mainte-
naient ses morceaux étoilés; des gravures très rares et avant la lettre
étaient accrochées au mur par des épingles, un bonnet grec coiffait une
Vénus antique, et une multitude d'ustensiles iueongrus tels que pi-
pes,turques, narguilhés, poignards; yatahgans, souliers chinois, babou-
ches indiennes encombraient les chaises et les étagères.
La soignense Gretchen n'eut pas de repos que tout cela ne fut nettoyé,
accroché, étiqueté; comme Dieu, qui tira le monde du chaos, elle tira de
ce ioxiltis un délicieux appartement. Tiburce, qui avait l'habitude de son
~désordre, et qui savait parfaitement où les choses ne devaient pas être,
'eut d'abord peine à s'y retrouver; mais il finit par s'y faire. Les objets
,qu'il dérangeait retournaient à leur place comme par enchantement. Il
.comprit, pour la première fois, le confortable. Comme tous les gens d'i-
magination, il négligeait les détails. La porte de sa chambre était dorée
jet couverte d'arabesques, mais elle n'avait pas de bourrelet; en vrai sau-
vage qu'il était, il aimait le luxe et non le bien-être; il eût porté, com-
(l)VoitttjPfM
mortalité du pauvre et non celte du riche. Sans doute, l'infanticide a
un caractère plus criminel qu'une mort provoquée par des privations
de tout genre. Celie-ci échappe aux investigations de la justice les
premiers au contraire appellent toute ia rigueur des lois, c'est pour
cela qu'ils frappent, c'est pour ce]a aussi que le philantrope en est
plus ému, que de ces morts latentes qui enlèvent chaque année des
milliers d'enfans trouvés. Ce rapprochement doit, il nous semble, sin-
gulièrement aSaiMir les raisons puisées dans des sentimens d'huma-
nité pour la conservation des tours et des hospices. II y a dans la
disparition rapide des enfans trouvés, non seulement !e fait saiDant
de'ia mort, mais il y a encore les souffrances et les privations qui
conduisent à cette catastrophe finale et qui sont le résultat d'une.sé-
rie de crimes qui échappent à la justice humaine. La sensibilité des
hommes qui s'occupent de ces matières devrait donc plutôt se porter
sur les enfans abandonnés que sur les victimes des violences mater-
netles. Mais par une préoccupation qu'on a de la peine à s'expliquer
ce n'est pas le nombre des morts, mais bien la manière tragique des
décès qui leur fournit des argumens a l'appui des principes qu'ifs
défendent.
On objectera peut-être qu'en introduisant les réformes nécessaires
dans les hospices et dans le service des enfans trouvés en général on
diminuera sensiblement cette mortalité. Oui, mais on ne la ramènera
jamais aux lois ordinaires qui régissent les décès des enfans élevés
dans la maison paternelle, et quoi qu'on fasse, les victimes seront tou-
jours très nombreuses. L'infanticide au contraire devra arriver
après un temps donné à sa période décroissante. Teis sont du moins
les faits qui ont été observés. A Genève, les tours ont été supprimés
en 1814; les expositions se sont progressivement annulées, et il n'y
a pas eu plus d'infanticides. le e canton de Berne n'a point d'enfans
trouvés et les infanticides y sont très rares. Presque dans toute l'Al-
lemagne protestante, et même dans les états où la recherche de la
paternité est interdite, les faits se manifestent sous le même point
de vue favorable. Dans les états catholiques au contraire, où on a mul-
tiplié les tours et les hospices, le nombre des enfans trouvés s'ac-
croît avec celui des infanticides. L'Angleterre, qui cependant est en-
trée largement et pour son malheur dans l'application des principes
de la charité publique, n'a point d'hospices d'enfans trouvés, et le
nombre de ceux qn'on expose annuellement à Londres, ne dé-
passe pas en moyenne trente. Nous savons bien qn'aux yeux des par-
tisans des tours ces exemples ne sont pas concluans; ils arguent de
la différence des institutions, des mœurs et des ressources alimen-
taires mais nous dirons à notre tour que ces différences ne sont pas
assez saillantes pour effacer dss analogies qu'on pourrait obtenir, et
ce qui réussit en Angleterre et. en Allemagne pour les enfans trou-
vés, réussirait certainement en France.
Nous pensons avoir répondu aux objections qui peuvent s'élever
contre la suppression des tours, et nous passon s maintenant à la
partie économique de la question, a celle qui occupe plus particu-
lièrement les conseils généraux. Il est certain que, que! que soit le
système qu'on adopte, l'exposition des enfans ne pourra diminuer
que graduellement. Jl y aura encore pendant leng-temps des êtres
infortunés qui demanderont la tutelle du gouvernement. Il s'agirait
donc d'adopter, ainsi que nous l'avons déjà dit dans notre numéro
du 16 juillet, un mode où les enfans trouvés ne coûteraient finale-
ment qu'une avance de fonds, remboursée par leur travail. Pour les
mettre à même d'opérer ce remboursement, il faut une éducation
plus complète que celle qu'ils reçoivent, et un régime qui diminue
sensiblement la mortalité; car on conçoit que les vivans doivent non
seulement payer la dépense qu'ils ont occasionée, mais encore celle
des décédés. Or, moins la mortalité sera grande, et plus la dépense
moyenne à rembourser sera faible.
Toutes les fois qu'il s'agit d'introduire un nouveau système dans
une branche importante de l'administration publique, les difficultés
sont de différentes natures. Les partisans de la routine' ne manquent
jamais de recommander l'immobilité, et ils se cramponnent aux tra-
ditions quelles qu'elles puissent être. C'est un premier obstacle à
toute réforme sérieuse. Ensuite viennent des difficultés plus réelles,
celles qui se manifestent dans l'application de chaque nouvelle me-
sure l'insuccès d'une expérience tourne contre le système, et les
fautes pratiques servent de prétexte pour attaquer le principe.
La réalisation de nos vues rencontrerait sans doute aussi de sem-
blables obstacles. Il y a cependant déjà des premisses et des expé-
riences qui semblent devoir aplanir les voies. On sait que les enfans
trouvés mis en pension dans les campagnes sont utilisés dès l'âge de
6 ou 7 ans; on sait aussi que dès l'âge de 8 ans, les enfans dans les
manufactures reçoivent un salaire, qui non-seulement suffit à leur
entretien, mais qui laisse encore un profit à leurs parens. Ces faits
sont connus, et on peut en déduire facilement que les enfans trou-
me les Orientaux, des vestes de brocard d'or doublées de toile à tor-
chon.
Cependant, quoiqu'il parut prendre goût.à ce train de vie plus hu-
main et plus raisonnable, il était souvent triste et préoccupé, il restait
des journées entières sur son divan, flanqué de deux pites de coussins,
sans sonner mot, les yeux fermés et les mains pendantes; Gretchen
n'osait l'interroger, tant elle avait peur de sa réponse. La scène de la
cathédrale était restée gravée dans sa mémoire en traits douloureux et
ineHaçaMes.
H pensait toujours à ta Madeleine d'Anvers, l'absence la lui faisait
plus belle il la voyait devant lui comme une lumineuse apparition. Un
soleil idéal criblait ses cheveux de rayons d'or, sa robe avait des trans-
parences d'émerande/ses épaules scintillaient comme du marbre de Pa-
ros.–Ses larmes s'étaient évaporées et la jeunesse brillait dans toute
saneursur le duvet de ses joues vermeiUes;éHe semblait tout-à-fait
consolée de la mort du Christ,dont elle ne soutenait plus le pied bleuâtre
qu'avec négligence/et détournait la tête du côté de son amant terrestre.
Les contours sévères de la sainteté s'amollissaient en lignes ondoyan-
tes et souples; la pécheresse reparaissait à travers la repentie; sa gorge-
rette flottait plus librement, sa jupebounaitàp)isprdvoquans et mon-
dains, ses bras se déployaient amoureusement et comme prêts à saisir
une proie voluptueuse. La grande sainte devenait courtisane et se faisait
tentatrice.–Dans un siècle plus crédule, Tiburce aurait vu là quelque
sombre machination de celui qui va rôdant ÇMcereM~
sorcelé.
Comment se fait-il que Tiburce, aimé d'une jeune fille charmante,
simple d'esprit, spirituelle de cœur, ayant la beauté, l'innocence, la
jeunesse, tous les vra)s dons qui viennent de Dieu et que nul ne peut
acquérir, s'entête à poursuivre une folle chimère, un rêve impossible, et
vés et abandonnés, ne seraient plus, avec une bonne organisation, et
passé douze ou treize ans, une charge pour l'état et pour les dépar-
temens. Plus on donnerait de soins à leur santé, a ieur moralité et à
leur éducation, et plus leur travail serait productif pour la suite.
Le conseil-général de la Sarthe a exprimé dans sa dernière session
le désir que la réforme doit surtout s'appuyer sur l'amélioration
des enfans eux-mêmes, par !c travail cette réforme pourrait en
même temps devenir économique, s'il est vrai, dit-il, comme le prou-
ve l'expérience faite par M. de Feilenberg à Hofwyi, qu'un enfant
par son travail de cinq a vingt-un an, rembourse toutes les dépenses
qu'il a occasionées. En effet, les essais qu'offre cet établissement
sont conciuaus et on y a prouve que le capital consacré à l'éducation
est tacitement remboursable, même dans un délai plus court que ce-
lui de seize ans.
Si on tenait absolument à la conservation des tours, les inconvé-
niens produits par le nombre croissant des enfans trouvés et aban-
donnés ne seraient plus les mêmes sous le rapport économique.
Toutes les dépenses se trouveraient remboursées dans un délai don-
né, on retrouverait la dépense des douze premières années, et après
cette époque, on préserverait encore ies enfans de la mendicité et
du vagabondage en les assujétissant à des occupations productives.
De cette manière l'humanité et l'économie y trouveraient égaiement
leur compte; la réforme morale seule ne ~e ferait point, et c'est là
cependant le point important du problème. La philantropie a inven-
té la taxe des pauvres en Angtetene, et cette taxe est devenue une
des piaies de ce pays sans soulager les véritaHes pauvres; elle tour-
ne au profit des fermiers et des manufacturiers, et favorise la pa-
resse et l'incurie de certains ouvriers. Les tours et la multiplication
des hospices propagent le vice enle rendant piusfacife, etonavuplus
haut que l'humanité n'y gagnait rien, car certes l'effrayante morta-
lité qui pèse sur les enfans trouvés est un mal sans compensation.
Dans le système que nous proposons, les hospices seraient trans-
formés en maisons de travail où les enfans recevraient une éducation
libérale qui les mettrait à même de remplir d'abord ies conditions
de remboursement dont nous avons parlé plus haut, et de pourvoir
plus tard à une existence indépendante. La Prusse et le Wurtemberg
en agissent ainsi, et sans doute que ce mode sera suivi dans d'autres
états lorsqu'on en connaîtra les exceiiens résultats.
Notre plan est applicable, et dans l'hypothèse de la conservation
des tours et dans celle de leur suppression; mais nous le répétons et
terminons nos observations, la dernière mesure peut seule conduire
à une réforme complète et satisfaire à la fois à la triple condition
d'humanité, de morale et d'économie. Les conseils-généraux exami-
neront de nouveau cette grave question, les documens se sont mul-
tipliés depuis leur dernière session et l'expérience a aussi reçu un
nouveau contingent.
LE M(MS SACRÉ.
On sait que les chartistes, dans la convention nationale, avaient
fixé au 12 du mois d'août l'interruption des travaux dans tous les
ateliers. Ce projet vient de subir quelques modincations;voiciia
nouveHe résolution que la convention a adoptée.
« Les renseignemens qui sont parvenus de diverses parties du pays au
conseil, lui ont démontré que le peuple n'était pas préparé à commencer )e
mois sacré dès le 13 août. D'un autre coté nous sommes convaincus que la
grande masse du peuple des travaiUeurs réformant tous les métiers, con-
sentira à cesser tout travail pendant deux ou trois jours, a partir du
12 août, à l'effet de consacrer ce temps a des processions et à des meetings
sotenneis pour délibérer sur i'état vraiment alarmant du pays et arrêter les
moyens de mettre un terme au despotisme hideux dont les c)asses indus-
trieUes sont menacées par la majorité ignoble des classes supérieures et
moyennes qui etptoitent tours travaux. Nous déclarons en même temps au
pays que, d'après cette conviction profonde, si les corps et tes métiers de
la Grande-Bretagne ne se joignent pas à leurs frères plus maiheureux, en
faisant une grande démonstration nationale et morale le 12 du courant, il
sera impossible de sauver )e pays d'une révolution sang)ante, qui après des
sacrifices énormes se terminera par une soumission complète des classes
ouvrières aux loups cerviers de la société. Dans ces circonstances, nous
supplions nos frères chartistes d'abandonner le projet d'un mois sacré,
comme étant aujourd'hui tout à fait impraticable, et de se préparer à agir
le 12 courant pour atteindre le but constitutionnel ci-dessus. Nous supplions
aussi les corps d'arts et métiers unis, s'ils veulent épargner au pays )es
horreurs de l'anarchie et échapper, eux et leurs familles, a une ruine cer-
taine, de seconder de tout leur pouvoir leurs frères en détresse ie 12 cou-
rant ou avant, pour qu'ils puissent réaliser le but noble et utile de ce jour
sacré. Hommes des arts et métiers le salut de l'empire est dans vos maint.'
<; La convention se réunir* a Londres le 26 août; chaque dëJégué appor- .ce-
tera les adresses et résolutions adoptées dans les meetings auxquets il aùr&i
assisté. Les districts non représentés devront transmettre ieurs adresses
résolutions au secrétaire de la convention. <~
Signé w. G. BtûRNS, président T. R-, sous-secrétaire. ~f
Pendant que ceci se passait dans la convention chartiste, M. 1~
comment cette pensée si'nette et si puissante a-t-elle pu arriver à ce de-
gré d'aberration ? Cela se voit tous les jours n'avons-nous pas chacun
dans notre sphère été aimés obscurément par quelque humMe cœur, tan-
dis que nous cherchions de plus hautes amours; n'avons-nous pas foulé aux
pieds une pâle violette au parfum timide, en chemmant les yeux lè-
vés vers une étoile brillante et froide qui nous jetait son regard ironique
du fond de l'infini; l'abîme n'a-t-il pas son, magnétisme et l'impossible
sa fascination!'
Un jour Tiburce entra dans la chambre de Gretchen portant un
paquet, il en tira une jupe et un corsage à la mode antique, en satin
vert, une chemisette de forme surannée et un fil de grosses perles.
II pria Gretchen de se revêtir de ces habits qui ne pouvaient manquer
de lui aller à ravir et de les garder dans la maison; il lui dit par manière
d'explication qu'il aimait beaucoup lés costumes du seizième siècle, et
qu'en se prêtant à cette fantaisie elle lui ferait un plaisir extrême Vous
pensez bien qu'une jeune 811e ne se fait guère prier pour essayer une
robe netH~r elle fut bientôt habillée, et quand elle entra dans le salon
Tiburce ne put retenir un cri de surprise et d'admiration.
Seulement il trouva quelque chose à redire la coiffure, et, délivrant
les cheveux pris dans les dents du peigne, il les étala par larges boucles
sur les épaules de Gretchen comme ceux de la Madeleine de la Des-
cente de croix. Cela' fait il donna un tour différent a quelques plis de
la jupe, lâcha les lacets du corsage, fripa la gorgerette trop raide et trop
empesée; et, se reculant de quelques pas, il contempla son œuvre.
Vous avez sans doute, à quelque représentation extraordinaire, vu ce
qu'on appelle des tableaux ~t~ftMS. On choisit les plus belles actrices du
théâtre, on les habille et on les pose de manière à reproduire une pein-
ture connue, Tiburce venait de faite le chef d'œuvre du genre,
vous eussiez dit un morceau découpé de la toile de Rubens.
Gretchen Et un mouvement.
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