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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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sur la personne d'une fille Javotte, marchande au marché Saint-Jacques, Lacenaire avoua avec bonhomie que c'était lui qui, craignant d'être compromis par cette fille qui taisait profession de recétcusc, l'avait attirée chez lui et l'avait frappée d'un coup de tiers-point. L'arme ayant été arrêtée par un coUicr que portait cette malheureuse, Lacenaire la laissa la, et cette fille, terrifiée, n'osa porter plainte. Lacenaire descendit tranquillement dalla, a quelques pas delà, faire une partie de billard. Le ~janvier 1835, c'est-à-dire le lendemain de la tentative de meurtre sur Gencvay, Lacenaire rencontra la fille Javotte en sortant de chez Magnyctbut avec elle sur un comptoir de marchand de vins.

Ces aveux inutiles, l'exactitude des renseignements donnés par Lacenaire sur ses vols nombreux, ne pouvaient laisser aucun doute sur la valeur de ses révélations relatives aux assassinats du Cheval-Rouge et de la rue Montorgueil. Déjà, au reste, l'instruction arrachait a François et a Avril des demi-aveux. Avril, après avoir cherché a établir un alibi par une confusion de dates qui l'eût montré envoyé a la Préfecture le 14 décembre au lieu du 21, était obligé de renoncer à ce système. François était amené à avouer qu'il avait eu connaissance des projets de Lacenaire. Les deux complices, éperdus, trébuchaient de contradictions en contradictions. Les détenus de Poissy auxquels François avait fait des communications imprudentes furent interrogés. Le nommé Leroy-Andréoilc déclara que François lui avait dit avoir couché avec Gaillard ( Lacenaire) le 30 décembre, et qu'en se déshabillant, celui-ci laissa tomber un poignard, ce qui le saisit d'épouvanté.Le nommé Alexandre Simon dit avoir entendu François raconter que, la veille de l'assassinat de Genevay, il avait été avec Lacenaire et avait eu entre les mains l'outil qui devait servir au meurtre. On prouva facilement que, le jour du crime, François portait de gros favoris rouges, et qu'il les avait fait couper peu après. Enfin, le premier gardien de la Maison de Poissy, Coignct (que les comptes-rendus d'audience transforment en directeur), déclara que, sur l'annonce de sa translation a Paris, 9 François avait tremblé, pâli, et qu'il s'était écrié en se touchant le cou « Je suis un homme perdu, je sais ce qui nie revient »

Les trois co-accusés étaient a la Force; mais, en raison de ses révélations si importantes, Lacenaire était l'objet de soins particuliers. On l'avait placé à l'infirmerie; il ne manquait pas d'argent. Quand François apprit la position particulière qu'on faisait~ son complice et les secours exceptionnels qu'il recevait, ses yeux s'injectèrent et il s'écria avec rage « Le gredin il mange l'argent de sa tête et de la mienne! » Puis, après avoir brisé ce qui se trouvait sous sa main, il tomba dans un abattement complet et se prit a pleurer. François ameuta les prisonniers contre Lacenaire. Avril, dont la complicité ressortait évidemment des dépositions d'une ulle Bastien,maitrcsse d'un nommé Fréchard, ancien détenu de Poissy, dénonça Lacenaire à ses camarades comme vendant leurs secrets et recevant dix francs par semaine. Un placard fut afUché dans le chaunbir de la prison on y lisait « Avril descendu de Bicctre par les confessions de Lacenaire. » Lacenaire fut entouré dans la cour par les prisonniers et, sur un signe de François qui regardait cette scène du haut d'une fenêtre au quatrième étage, ceux-ci le rouèrent de coups, le renversèrent et on faillit lui écraser la tête à coups de pavés.

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Lacenaire, arraché a ces violences et bientôt apr~ transféré du bâtiment dans la cour du bâtiment dp la dette poursuivait froi(!ement sa vengeance co). tre les trahisons de ses complices. Mais il cut~ voulu qu'on lui épargnât les ennuis et les dangers.; H se préoccupait beaucoup plus, en apparence, d~ quelques incommodités passagères que (les con.~ séquences terribles et inévitables de ses crimes. tU;: trouvait l'instruction trop lente. Ces longueurs )c fatiguaient. Il répugnait a être confronté avec un Germain, coMWfcr en crimes, parce qu'il craign:m que cela n'occasionnât des disputes qui pourraient )t; mener au cachot. Il voulait être tranquille poMr <<; ~CM de temps qu'il avait a vivre.

Déj~ses allures stoïqucs, son impassibilité, s~ froide logique lui faisaient une réputation au dehors, On s'inquiétait de ce problème moral, et il donnait; complaisamment des indications sur sa nature qu'ii aimait a représenter comme exceptionnelle. Lacenaire avait à la Forée un petit chat l'anima j fit des ordures sur le lit; il le jeta par terre avec tant de violence, que la pauvre bête en mourut. « Je re. gardai, disait-il, l'agonie de l'animal avec un intérêt j et une compassion que je n'avais jamais éprouvée. ` vis-à-vis de mes victimes. La vue d'un cadavre.~ d'une agonie, ne produit sur moi aucun effet. Je lue f un ~Ht~e coM!mc jfe bois t~~ ~erre de ~< » L Les prétentions littéraires remportaient sur toutes les autres. Quelques jours avant l'ouverture du prc- `~r ces en cour d'assises un incident éveilla sa vanité ¡'> et le montra plus préoccupé de son amour-prop)!' d'auteur que du drame judiciaire qui allait se développer.. l,'

Le 6 novembre, trois personnes, un libraire cé!cbrc, M. Pagncrrc; un spirituel journaliste, M. AIt't- roche, et un imprimeur, M. Hcrhan, comparaissaient devant la cour d'assises pour le fait de publication d'un recueil de chansons, les jR~M~ca~cs. Ces chansons, assez peu respectueuses pour la monarchie de 1830 (on va en juger tout à l'heure), avaient dcj~ paru dans d'autres recueils ou dans des feuilles de Paris et de la province. MM. Altaroche et Herimn furent acquittés, M.Pagnerre fut condamné à six v mois de prison et 500 fr. d'amende, le minimum de la peine.

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Parmi les a chansons incriminées on en avait ru- marqué une dont la verve sanglante et la violence ( outrageuse n'excluaient pas une sorte d'originalité piquante. Voici ce spécimen de passions aujourd'hui .éteintes et difficilement compréhensibles: PETITION D'UN VOLEUR A UN ROI SON VOISIN.

AlndesV!S!tft'?:M.

Sire, de grâce., ccoutcz-moi ,i

Je viens de sortir des ga~res.

Je suis voleur~ vous êtes roi,

Agissons ensemble en bons frères.

Les gens de bien me font horreur~

J'ai le cœur dur et l'amc vi!e~

Je suis sans pitié, sans honneur

Al~ faites-moi sergent de viMc.

Hon je me vots déjà sergent 1

C'est une maigre récompenser

L'appétit vient en mangeante

Allons, sirc, un peu d'indulgence r

Je suis hargneux comme un roquer

D'un vieux singe j'ai la. malice

En France je vaudrais Gisquet

Faites-moi préfet de police.