Gilles-Nicolas Lcchcsnc, dit Duchesnc; Jean-Jolly~ dit Bcrrichon-Bclhomme; Nicolas Oochc, dit Laciochc; Gcrvais-PierrcMore!~ dit le N01 mand-dc-Bambouillet; Pierre-Louis Pilliat~ditPicrre-d~Arpajon; Jean-Bernard Bobin, dit Jcan-Ic-Canonnier; FrançoisTl)éodorePcl!ctier; Aignan Doistard et Victor i~snard. Les trois femmes étaient
Madeleine Beruet, dite la Grande-Marie, veuve de Pierre Pelletier; Elisabeth Tondu, femme d'André
Berrichon et Maric-TItéresc-Victoirc Lange femme
PeUctier.
Germain Bouscantj dit le Borgnc-dc-Jouy~ dut a ses révélations de ne se voir condamner qu'a vingtquatre années de fers.
Les deux Marie Bignon, les femmes ou veuves de Marahou~ de Poussineau ditLapatochc, de Duchcsne, de Laclochc~ de licou, du.pcre Lapierre, de Quiennot, deVerdurcau et de Julien-îe-Hreton~ furent condamnées a vingt-quatre années de fers et a ~exposition. Manc Bignon, femme du Chat-Gauthicr, dut sa condamnation a une soute déposition, ceUc d'un laboureur d'Arccvinc ((CeUc-Ia, dit-il en lamontratitjer'ai reçue clicx moi environ trois semaines après l'assassinat de Fousset~ Gt~ comme cUe soupait, elle in~a dit, en me montrant un couteau à manche d'ivoire Voi!a un couteau qui couperait bien le col sans saigner a un homme. H
Parmi les autres condamnations~ nous remarquons celles de: Jean Uonncau~ dit le Teigneux~ le père i\!ongendrc; Jacques- de-Pithiviers~ François-Marie Barbe et Louis Lami, chacun a seize années de fers; le Breton Cul-Sec, à douze années de fers. Les plus faibies condamnations~ et it n'y en eut que deux de ce genre, furent celles de la Boutrouchc etde la Négresse~ a deux années d'emprisonnement. Le tils du franc Mongendre~ et un mioche dit Jeand'Artenay, furent conduits dans une maison de correction~ comme ayant agi sans discernement. Un certain nombre de nos vieilles connaissances de plaine manquent a Fappe! au jour de cette grande reddition de comptes. C'est Beou, dit le Gros-Beauceron~ un habitue de Doublet, un des assassins du Millouard et de la veuve Coupé; c'est le père Ëiouis~ ce représentant de la saine tradition du chauffage~ ce contemporain attardé de PoutaiHer c'est Miracoin c'est Ju!icntc-Breton~ c'est François Lejetiiie, le curé des pingres: c'est le sanguinaire Quatre-Sous; c'est Poussineau Lapatochc~ c'est réquarrisseur Pigolet et !eperePigo!ct.
Tous ceux-là étaient morts, jugés par la fièvre ou par la guillotine.
Chartes-dc-Paris et le Beau-François étaient contumaces.
Ce ne fut que !e 6 vendémiaire an !X que le tribunal de cassation put confirmer le jugement du tribunal criminel et toute la procédure-sur laqucHc il était intervenu.
Le citoyen VieiMart~ président de la section criminelle~ n'eut pas de peine à réfuter les frivoles moyens de cassation invoqués par les condamnés. De ce côté~ il n'eut, dans son rapport qu'à rendre d~éclatants témoignages a l'esprit de légalité~ au zèle et a l'intelligence qui avaient présidé a la conduite de la procédure et aux travaux énormes du tribunal criminel de Chartres. Mais il témoigna, lui aussi, le regret, partagé par le tribunal qu'on se fut borné a instruire chaque fait isolement, et a poursuivre chaque accusé sur les faits qui lui étaient personnels. Le grand crime, a ses yeux c'était l'association. Tous les associés étaient complices les uns des autres les délits étaient
connexes et il eut du être posé, a l'égard de chafjnr. f accusé, la question de savoir s'il ne faisait pas partie de la bande.
Cette méthode eut, en effet, évité des acquitte- ments scandatcux et donne à la repression un caractère tout autrement formidable.
rappelons, en passant, les (lernières paroles dt) rapport du citoyen Vicillart. Le lecteur y verra un nouveau progrès dans l'idée de justice, et une énergie tout autrement sobre, convaincue, sure d'elle-même, que celle des péroraisons du citoyen Liendon. « Ce ne sera sans doute, citoyens juges, qu'avec une religieuse terreur que vous allez entrer en deli.beration. Vous verrez;; d'un côté, quatre-vingt-un i~ dividus condamnes aux fers, à la réclusion, à la mort, réclamant votre indulgence, osant même vous parte! = de justice; mais vous verrez, de l'autre, la société cntièrc vous demander vengeance et sûreté. Vous en- tendrez toutes ces maximes protectrices des accusés, invoquant, pour les plus grands criminel la stricte observation des formes, qui ne peuvent être négligées a leur égard, sans donner de fausses alarmes, même à l'innocence. Mais vous envisagerez tordre social ébranle par l'abus maniteste qu'on fait trop souvent de ces maximes, par l'indiscrète affectation avec la- quelle on les proclame sans cesse,, par la fatale extension qu'on leur donne.
« Ne nous le dissimulons pas, la tempête révolu- tionnaire a pénétré jusqu~au limon de la société, et l'a 1 soulevé jusque la surface qui en est encore toute `- souillée; les passions ont été des haines; les fureurs de tous les partis ont évoqué a leur aide tous ces scélérats qu'elles revomissent aujourd'hui de toutes parts; l'impunité a décuplé l'audace; tous les crimes conspirent contre l'ordre social et en sapent les ton- déments. Il est temps que toutes les autorités con- t': spirent pour les raffermir; il est temps que de grands exemples attestent le retour de la justice, inspirent un salutaire effroi a ceux qui seraient prêts a se jetci dans la. croûte du crime, et rassurent ceux qui, pour prix des nombreux sacrifices, que le gouvernement exige d'eux, ne lui demandent que sa protection pour i leurs personnes et leurs propriétés. ))
Il est inutile d'ajouter que les pourvois furent rc- l' jetés.
Le vendémiaire, les vingt-trois condamnés delà r bande d'Orgères furent exécutés sur la place publique t de Chartres. Ils montèrent tous sur Péchafaud avec une brutale fermeté.
C'était la première grande journée de la guillo– tme sous le gouvernement du vainqueur de Marengo. l' Mais celle-là n'atteignait que des coupables. [, Si terrible que fut l'exemple du procès de Chartres~ L. il ne pouvait avoir fermé, en un jour, la plaie du L I: brigandage. Nombre de bandits subalternes, d'aHi- liés secrets avaient échappé aux recherches de la justice. Les preuves, le llagrant délit manquaient contre beaucoup de mendiants signalés à l'autorité i par la rumeur des; campagnes. Mais, au moins, les plaines de la Beancc furent délivrées de la terreur qui pesait sur leurs habitants, et, s'il s'y commit en- core des crimes isolés, on n'eut plus à y déplorer des attentats de bande. Les plus endurcis; les chauffeurs d~Orgères~ ceux qui ne pouvaient vivre en paix avec la loi, allé- rent retrouver dans les départements des Deux-Scvres et de Maine-et-Loire les bandes non encore ré- duites de brigands déguises en Vendéens. Sur ces routes infectées par des détrousseurs de passants, par des voleurs de diligences, on crut reconnaître le