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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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entre ses mains, cherchait a essuyer avec ses doigts le sang qui coulait' sur ses yeux d'une affreuse blessure a la tête. Cet homme devait être l'assassin on s'empara de lui sans difficulté, car il était hors d'état d'opposer de la résistance~ et on le conduisit au poste du Chateau-d'Eau.

On le déposa dans le violon et on l'interrogea il irhésita pas à avouer son crime. On le fouilla, et on trouva sur lui 6 francs u0 centimes, un paquet de poudre, un couteau à manche de corne, des lunettes vertes: une montre et une sorte d'assommoir formé de cordes garnies de balles de plomb. Dans le corpsde-garde il avait réussi, a la faveur de la confusion produite par des arrestations nombreuses, a jeter sous le lit de camp un poignard a manche d'argent qu'on ne découvrit que plus tard.

Ramenée quelque temps après, dans la chambre a la machine, il y trouva réunis le préfet de police, M, Gisquet le procureur générale Martin du Nord le procureur du roi Dcsmorticrs; les substituts du procureur du roi Franck-Carré et Piougouim; les juges d'instruction Durct-d A:'chia<~ Zanglacomi et Legonidec~ et les commissaires de police Jacquemin et .Meunier. On lui fit subir un court interrogatoire, auquel il ne put répondre que par signes, mais qui suftit à constater que cet homme était l'assassin et qu'il se nommait Girard, nom que portaient deux quittances de loyer qu'on lui présenta et qu'il reconnut.

On le remit alors aux mains des docteurs Marjolin et Ollivier dangers et, vers deux heures, on le transporta à la Conciergerie.

L'indignation fut profonde, universelle, a Paris, dans la France tout entière, a la nouvelle de ce crime insensé, monstrueux. L'exécration publique a toujours accueilli l'assassinat politique, mais que penser, cette fois, de monstres assez pervers, assez lâchement cruels, pour n'avoir pas reculé devant l'idée de tuer au hasard des curieux~ des femmes, des enfants, pour envelopper dans cette destruction générale la victime désignée par un hideux fanatisme 1

A ces justes sentiments d'horreur, succéda une réaction en faveur du roi miraculeusement sauvé. On se demanda ce qui serait advenu si sa vie avait été tranchée en même temps que les autres; dans quelle anarchie la France n'aurait-elle pas été plongée? Le roi qu'on accusait avec tant de passion, qu'on bafouait tout à l'heure avec tant d'impudence, on s'apercevait tout à coup qu'il représentait l'ordre, la paix, la prospérité du pays. Ces rétiexions instinctives furent celles de tous les honnêtes gens, et, sur le j passage du roi revenant aux Tuileries, ces mêmes gardes nationaux, muets et froids une heure auparaj vant~ saluèrent Louis-Philippe des plus vifs tcmoignages d'affection et de sympathie.

i Mais d'où était parti le coup qui venait de frapper la France? Ëtait-ce l'acte isolé d'un fou, dun nouveau Louvel incapable de ce farouche courage qui fait mépriser la mort à qui veut la donner? Fallait-il y voir la main d'un parti politique? Quelle démence, 1 si cette dernière hypothèse était justiliée par les faits f L'assassinat, en France, n'a jamais rien tonde, et le parti qui croirait assurer par là sa victoire ne ferait que signer son arrêt de mort et, comme on l'a dit spirituellement aurait tiré sur lui-même.

La presse de tousses partis s'associa à l'indignaI. tion générale~ la presse de l'opposition se réunit tout entière pour proclamer qu'un tel crime ne pouvait être que celui d'un seul homme. Mais, sous ces protestations, on sentait une crainte secrète. Le bon sens

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disait assez quelle force l'attentat (!n 5S juillet venait de donner au gouvernement. Comment- en userait-il? Il pouvait faire désormais pour sa défense tout ce qui lui semblait interdit la veille. Irait-il jusque t'attaque, et~ pour augmenter tes garanties d'ordre,, ferait-il disparaitre les garanties de liberté?

On se rappelait que, lorsque le duc de f~erry tomba sous le poignard de Louvel (Voyez la livraison ~~ïw/<???.<? et ~oï~c/)~ on s'était hâte de dire que le prince était mort poignarde par une idée libératc. MM. Dccazes et Guizot avaient été sacrifiés, comme complices de l'idée assassine.

Aussi, on attendit avec quelque anxiété les premières déclarations du gouvernement et du roi. Une proclamation de Louis-Philippe et une lettre écrite par lui au maréchal Lobau renfermèrent l'expression de ses sentiments personnels.

« Français~ disait le roi, la garde nationale et l'armée sont en deuil; des familles françaises sont désolées un affreux spectacle a déchiré mon cœur. Un vieux guerrier, un vieil ami, épargné par le feu de cent batailles~ est tombé il mes côtés sous les coups que me destinaient des assassins. Ils n'ont pas craint, pour m'atteindre, d'immoler la gloire, l'honneur, le patriotisme~ des citoyens paisibles, des femmes, des enfants; et Paris a vu verser le sang des meilleurs Français aux mêmes lieux et le même jour ou il coulait. il y a cinq aus pour le maintien des lois du pays. «Français! ceux que nous regrettons aujourd'hui sont tombés pour la même cause c'est encore la monarchie constitutionnelle, c'est liberté /e~c, c'est l'honneur nationale la sécurité des familles, le salut de tous, que menacent mes ennemis et les vôtres; mais la douleur publique, qui répond n la mienne, est a la fois un hommage offert h de nobles victimes, et le témoignage éclatant de l'union de la France et de son roi. ~7o~ </cM!MM<3H~ c'oK?M~ ses devoirs, il les rcw/ Cependant, que les fêtes qui devaient signaler la dernière de ces journées fassent place a des pompes plus conformes aux sentiments qui nous animent; que de justes honneurs soient rendus il la mémoire de ceux que la patrie vient de perdre, et que les voiles de deuil qui ombrageaient hier les trois couleurs soient de nouveau rattachés a. ce drapeau, fidèle emblème de tous les sentiments du pays.)) Dans la lettre, le roi promettait de ~o~c~' le y'e</?<? des lois; ici, il parlait de ~e?'~ /c~e; mais cette phrase « Mon gouvernement connaît ses devoirs, il les remplira, » parut une menace de réaction. L'attitude violente d'une partie de la presse conservatrice justifiait assez ces cra'iites. Le ~/eM~a/ j~o/e/~s s'écriait. « Plus le forfait est horrible, moins il m'étonne, parce que je sais de quoi peut être capable le parti qui l'a commis. Si le régime d'impunité qui nous dévore doit continuer, et qu'il soit possible d'imaginer quelque chose de plus atroce que le forfait monstre, on peut être certain que ce nouveau crime sera tenté. »

La presse républicaine ne montrait ni plus dc loyauté, ni plus d'intelligence. Le TV~'oM~, pour détourner l'orage, imaginait d'accuser hautement le parti légitimiste. « Oui, s'écriait-il, l'attentat est monarchique nous ne le savons pas; mais nous l'afurmons, et les ministres qui se sont mêlés a l'instruction sans avoir aucun caractère qui les y appelai en savent plus aujourd'nui qu'il n'en veulent dire. « On ne voudrait pas avouer peut-être, quand on s'est l'ait gloire d'avoir corrompu rcntourage de la duchesse de Berry dans la Vendée~ de l'avoir fait tomber dans des piéges, de l'avoir accouchée malgré elle