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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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sucrier à son tour « Qu'ai-je donc fait pourpre tant haï ? »

Le palais du Temple contenait des appartements assez vastes et commodes; la famille captive s'y installa. Mais le procureur de la commune~ iManuel, s'empressa de l'en déloger et de lui assigner pour habitation la tour de l'ordre.

« On envoya, dit M. de Falloux d'après les relations de Hue, de Cléry et de l'abbé Edgeworth~ les deux valets de chambre du roi~ Hue et Chamolly pour préparer les lits; un municipal portant une lanterne les précédait; ils baissèrent la tète sous une porte étroite et basse, montèrent un escalier tournant, et entrèrent dans une chambre pourvue de trois chaises et d'un lit malpropre, sur lequel le municipa! jeta une paire de draps. M. Hue ne pouvant cacher son mécontentement, le municipal lui répondit K Ton maiire était accoutumé aux dorures: eh bien! il verra comment on loge les assassins du peuple. » Le roi entra bientôt; il ne témoigna ni surprise ni humeur; il regarda quelques gravures restées sur la murailte et dont les sujets ne lui convenaient pas; il les ôta lui-même en disant « Je ne veux pas laisser cela sous les yeux de ma fille, » puis il se mit en prières. Les factionnaires, posés a sa porte~ étaient relevés d'heure en heure, et chaque jour on changeait les municipaux de garde. ))

Le lendemain, on priva le roi des derniers serviteurs qu'on lui avait laissés, a l'exception de Hue. Des municipaux furent chargés de surveiller toutes ses démarches, d'écouter toutes ses paroles. Toute nouvelle du dehors fut arrêtée et les prisonniers ne purent savoir désormais les coups nouveaux qu'on leur réservait que par les menaces ignobles charbonnées sur les murs 'par leurs geôliers. Une nuit, on réveilla le roi en sursaut pour lui arracher ses la Commune entendait par la l'épée que Louis XVI avait gardée le roi la donna avec une résignation douloureuse.

Ce n'était pas seulement le roi de France, c'étaient encore les nobles, même les plus inoffensifs, c'étaient les prêtres, c'étaient tous bourgeois riches et soupçonnés de dévouement a la monarchie~ que la prison dévorait par centaines. La Commune faisait arrêter tous les suspects, et ce mot était élastique. En dehors du conseil général de la Commune, un comité de surveillance dépassait en furie dictatoriale la Commune elle-même. C'est par les soins de ce comité, composé des plus féroces et des plus corrompus, que les prisons avaient été remplies; aucun contrôle n'était exercé sur ces arrestations que n'autorisait aucun mandat; la fortune des citoyens était à la merci de ces hommes, comme leur liberté, et ils en profitèrent pour faire main basse sur les richesses de leurs victimes.

Mais un pareil état de choses ne pouvait durer; les républicains honnêtes sommaient le comité de surveillance de rendre ses comptes on parlait de vols honteux~ de déprédations inouïes. Il fallait faire taire ces bruits gênants. Les Danton., les Collot-d'Herbois., les Billaud-Varennes, les Tallien ne trouvèrent pour détourner l'orage~ qu'un coup de main plus sanglant encore que celui du 10 août.

L'Europe, obstinément provoquée par la Révolution française, avait enfin franchi nos frontières; emportés par un élan magnifique, des milliers de volontaires qui n'avaient pas discuter les causes de la guerre couraient défendre la patrie en danger. L~armée prussienne avait pris Longwy, le 24 août; le 30, elle investissait Verdun. Lille était menacée; le duc de

Brunswick parlait hautement de ne s'arrêter qu'a Paris.

Rien de plus facile que de persuader au peuple, comme on l'avait fait au 10 août, que, du fond de sa prison, Louis XVI remuait l'Europe et la lançait sur la France. que ces nobles, ces prêtres~ ces riches, entassés dans les cachots du Luxembourg et de l'Abbaye~ conspiraient victorieusement l'asservissement du pays. Paris, en proie à la terreur que lui causaient les succès de l'ennemi, était prêt a tout croire: Danton se chargea de lui persuader qu'il fallait/a/y'e peur aux ennemis du dedans, pour pouvoir résister a l'ennemi du dehors.

On a fait a Danton, sur la foi de Danton lui-même, l'honneur d'une combinaison effroyable, mais puissante, qui ne va a rien moins qu'a couvrir d'un vernis de fanatisme patriotique les lâches cruautés dont il fut le promoteur. L'histoire a définitivement démasqué ce misérable. Et des publicistes éminents, j\I. de Carné entre autres, ont restitué aux massacres de septembre leur sens véritable, « un calcul d'escrocs et un coup de main de voleurs. » (Louis de Carné, Z~ï bourgeoisie et la 7~o~MM/~M~<<?.) Ce calcul consistait a faire disparaître les victimes, pour anéantir en même temps la trace des vols nombreux commis par le comité de surveillance, et que l'arrêté du 10 mai 1793 formula de la façon suivante «Vols, dilapidations de dépôts, bris de scellés, fausses déclarations et autres infidélités. )) Danton, il est vrai, iut dépassé lui-même dans l'exécution de cette trame infernale et, peut-être même, selon son habitude vantarde, s'attribua-t-il plus tard une part plus grande que n'avait été réellement la sienne dans la perpétration du crime du 2 septembre. Ce Danton, que M. Mignet appelle ?~ ~o/M~o~re ~~Mque, n'était qu'un fanfaron d'audace et de crime. Regardez-y de près, ét vous les verrez se rapetisser ainsi presque tous, ces hommes que le méprisable Barrere a peints d'un mot en disant ~VoM~v~'oMs des colosses. Oui, on les a crus grands parce qu'ils n'ont reculé devant aucune violence. Et cependant qui l'ignore ? l'esprit de destruction est inséparable de l'esprit de faiblesse. Ils furent bien petits, ces hommes, car ils ne surent pas comprendre que tuer l'autorité, c'était frapper du même coup la liberté; leur montre, comme disait Mirabeau, iit du bruit, mais ne marqua pas l'heure le grand ressort y manquait. Leurs crimes, sans cesse accumulés, ne furent que la conséquence de leurs haines naturelles, de leurs jalousies féroces, de leurs terreurs défiantes. Beaucoup de ces prétendus géants eussent été, dans un ordre de chose régulier, des citoyens médiocres et utiles, baillis, procureurs, avocats inconnus. Ils ont masqué leur impuissance sous une perpétuelle emphase. Leur langage soufflé, gonflé, tendu, ne les sauverait pas aujourd'hui du ridicule, s'ils n'avaient été si complétement odieux. L~illusion sur leur compte a été produite par la grandeur des événements et des résultats, par l'admirable élan de la nation; la guerre et ses grandeurs ont créé leur prestige, et il n'a pas tenu à eux cependaut que la guerre ne fût une série de désastres. Heureusement, Famé de la France s'était réfugiée dans les camps la, au moins, la guillotine n'était pas en permanence. On fait honneur aux terroristes d'avoir sauvé le France du fédéralisme; il ne fallait pour cela ni Carrier, ni noyades, et l'instiuct de l'unité qui ne s~cst jamais endormi en France, suffisait a la tache. Qiront-ils donc fait, ces héros de la terreur, sinon habituer la France à la haine de la liberté ? Leurs crimes ont manqué de