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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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son éducation mal dirigée, procédant par soubresauts. « C'est ainsi qu'il arriva a. l'âge de vingt-quatre ans. H connut alors a Peruwetx une jeune mie chez qui les qualités de l'esprit s'étaient développées aux dépens des qualités du cœur. Elle refusait à sa mère un regard de consolation que celle-ci lui demandait après avoir été chassée de la maison conjugale. A dix-sept ans elle écrit un roman où l'on voit. déjà un cceur désillusionnée et, a cette audience, nous l'avons vue ce qu'elle est son œil sans larmes a trahi un coeur sans sensibilité. »

Ici, M~ de Paepe rappelle ce qu'a dit l'organe du ministère public sur la position de fortune des accusés, sur leur gêne profonde, leur mauvaise foi. Il se demande si l'évocation de ce passé peut fournir un moyen a la terrible accusation de fratricide. L'accusation a-t-elle donc besoin, pour se soutenir, de ces préventions, de ces faits extérieurs à la cause? Sans doute le défenseur fera bon marché de cette position, comme de la moralité de son client. M n'entend pas excuser Bocarmé,; mais il faut le prendre tel qu'il est, homme sauvage, poussant la prudence jusqu'à la ruse, l'indépendance jusqu'à la brusquerie, jusqu'à l'oubli de ses devoirs. « Bocarmé, c'est un Européen mal greUe sur le sauvage.

Voila les accusés, voyons le drame. Est-ce un crime? est-ce un malheur? Si c'est un crime, il y a la tant de stupidité, que l'imagination la plus folle se refuse a l'admettre.

« Quoi dans une maison habitée, en plein jour, entouré de ses domestiques, il aurait commis ce crime? Et puis, pour comble de stupidité, il aurait employé pour cela le poison qu'il aurait fait lui-même, quand il lui était si facile de s'en procurer à Gand, a Bruxelles, à Paris! Et, pour surcroît de bêtise, si je puis parler ainsi, ce serait après avoir fait par fanfaronnade les confidences les plus imprudentes à Gustave luimême, devant qui il a fait parade de sa science de chimiste, de son amour pour les poisons, car il a la bosse des poisons! Ah! si telle a été la combinaison de M. et de madame de Bocarmé, enfermez-les dans une maison de fous furieux mais ne les livrez pas a l'échafaud. »

Mais le ministère public a vu la un crime. 11 a d'abord invoqué des faits antérieurs, et, en première ligne, l'achat des instruments de chimie. On comprendrait encore, dit le défenseur, l'importance possible de ce fait, s'il était postérieur à la pensée de mariage chez Gustave; mais les achats sont de février, et Gustave n'a songé au mariage qu'au mois d'août. r

Autre circonstance antérieure l'emploi d'un faux nom mais cela est encore antérieur la pensée de mariage. II faut reconnaître là une nouvelle preuve de l'esprit défiant, rusé, du comte de Bocarmé, un moyen de payer moins cher.

Arrivons à la nicotine, dit de Paepe. Oh ceci rentre dans les habitudes d'esprit du comte; il s'occupe de poisons, il a la manie des poisons. De plus, il a intérêt à connaître les ressources que la science offre aux planteurs en leur permettant d'apprécier les diverses espèces de tabac, par la quantité de nicotine qu'ils contiennent. Or, le père du comte était planteur en Amérique.

11 s'est caché, dit-on, pour faire ces opérations? Sans doute quand on fait des poisons, on ne saurait prendre trop de précautions, et il n'en a pas assez pris, puisque c'est ainsi qu'une bouteille de nicotine a pu donner la mort à Gustave. C'est ainsi que, faisant allusion à sa négligence, la mère de l'accusé disait: « Il fera un malheur avec sa chimie » Mot que madame de

Bocarmé a jeté dans cette affaire avec une si cruelle perfidie, comme elle l'a fait toutes les fois qu'il s'est agi d'accabler son mari.

H n'y avait pas, a-t-on dit, sympathie entre les deux beaux-ffèrcs; il y a loin d'un défaut de sympathie a un fratricide.

On voyait a Bitremont le mariage de Gustave avec déplaisir conclura-t-on pour cela au fratricide? D'ailleurs, ce mariage était ajourné, et un mariage ajourne, c'est presque un mariage rompu. Et puis, i! y avait eu réconciliation, car Fougnies devait gérer les biens du comte et de la comtesse pendant le voyage que ceux-ci devaient faire a l'époque de son mariage avec mademoiselle de Dudzccic.

« Et, dit M" de Paepc, puisque le nom de cette dcmoiselle est prononce dans ce débat, Qu'elle n'en sorte pas sans une narole de sympathie et de consolation, cette pauvre femme, a qui un mot léger et cruel a failli faire perdre sa réputation d'honneur il laquelle elle n'a jamais failli, cette pauvre femme qui n'a jamais connu les douceurs de l'hymen, qui aurait pleuré. elle, a la mort de son frère car elle a verse des larmes a la nouvelle de la mort de Gustave; cette pauvre femme contre qui une autre femme sans cœur, sans larmes, a jeté un mot injuste et cruel, que je renvoie a celle qui l'a dit comme une punition et comme un remords »

Enfin, on oppose les aveux de madame de Bocarmé. Les aveux de cette femme, qu'on n'accepte qu'avec réserve, parce que, ne consultant que son intérêt personne!, elle s'est bornée a accuser son mari Les aveux qu'elle a renouvelés ici en les ornant des tons les plus doux de sa charmante voix, qu'elle a accompagnes de ses inncxions les plus séduisantes~ quand en même temps elle lançait sur son mari les regards fauves de ses yeux secs et toujours sans larmes. Mais ces aveux, s'écrie le défenseur, ce sont autant de mensonges, il faut le déclarer pour l'honneur du cœur humain; car elle aurait pu sauver son frère par un mot, par un geste, et elle ne l'a pas fait!

Passant ensuite a l'examen des interrogatoires, M" de Paepe y signale a chaque pas des contradictions, des impossibilités, des mensonges, toujours précédés de précautions oratoires fort habiles, qui annoncent toujours la vérité, qu'elle finit par ne pas dire. Après avoir combattu ces diverses déclarations les unes par les autres, il se retourne vers l'accusée et lui adresse cette apostrophe

«Ne comprenez-vous pas, malheureuse, que le fil de cette trame, si savamment, si patiemment ourdie~ se brise dans vos doigts Ne comprenez-vous pas qu'en nous accusant pour vous sauver seule, vous vous perdez avec nous, et que la route que vous nous frayez vers l'échafaud est celle que vous suivez vous-même, et que votre sort est infailliblement rivé au nôtre a Cette adjuration, qui produit dans l'auditoire une sensation de terreur douloureuse, paraît écraser Faccusée qui se replie involontairement sur son banc. Le système de l'accusée est donc, aux yeux de M" de Paepe, faux, invraisemblable or, ce système suppose un crime; il n'y a donc pas eu crime.

Y a-t il eu un malheur?

Forcée de choisir entre ces deux termes, madame de Bocarmé a préféré dire qu'il y avait eu un crime, et elle n'a pas songé que sa conduite n'en était que plus abominable, que son cœur sec faisait d'elle un monstre encore plus exécrable. Mais non, c'est un malheur, et ce n'est pas d'aujourd'hui que Bocarmé le dit; dans une lettre écrite h Gros, et qui n'était pas destinée a la publicité, ildisait déjh « La malheu-