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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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d'un homme qui en a trente-sept, de le recevoir chez soi en robe <]e chambre, de se ménager des tête-à-tête pendant des soirées entières, de se commander des ameuh)cments, de demander des voyages, des parties de plaisir, etc. Ellea rompu avec scsamicsafin de se donner un relief plus grand et d'accaparer davantage ta société; elle trouve toujours moyen de se débarrasser des enfants. N'a-t-clle pas eu le front de me dire «Je regrette, madame, qu'il ne me soit pas possible de servir de médiateur entre vous et M. de Praslin; mais, dans votre intérêt, je vous engage a faire attention a votre manière d'être avec moi. Je conçois qu'i! vous soit. pénible d'être séparée de vos enfants; mais, d'après la résolution de M. le duc à cet égard, je sens qu'il faut qu'it ait des raisons graves pour avoir pris un semblable parti. » Est-i! possible que ta femme, qui a toujours été pure, qui n'a jamais aimé que tes enfants et toi surtout: soit contrainte à s'entendre ainsi insultée par une gouvernante que tu connais à peine Il faudrait donc que je parusse approuver ce qui est blamabte pour obtenir qu'elle te permette d'être mieux pour moi; c'est bien alors que je serais méprisabte d'acheter un plaisir, du bonheur même, par une lâcheté. Je ne te dis pas, comme tu parais toujours l'entendre, que mademoiselle D. soit ta maîtresse dans toute la force de l'expression. Cette supposition te révolte, et tu ne vois pas qu'aux yeux de tous, ses relations familières avec toi, son empire absolu dans la maison et mon isolement sont établis comme si elle l'était ouvertement. Ne sens-tu donc p:ts ma douleur de voir mes enfants arrachés de leur mère, pour être livrés complètement a une personne qui ne comprend pas que la bonne conduite et la vertu ont des formes extérieures qui ne doivent jamais ressembler à celles du vice? Comment ne pas me désoler de les voir aux mains d'une personne qui m'avoue son mépris par ce que j'ai dit plus haut, et qui établit son empire en me laissant haïr et repousser par mon mari ? »

A cette première crise succédera, chaque année, une crise semblable. Un nouveau printemps ramené la duchesse à Praslin et elle s'y sent encore condamnée à l'isolement.

Z~re sans d~ ~OM~e Praslin.

« Lorsque je suis arrivée ici, j'espérais avoir quelques instants de distraction et de trève; mais l'illusion n'a pas duré longtemps. Le marche-pied de la voiture n'était pas achevé de baisser, que j'avais lu dans votre air glacial, dédaigneux et mécontent, dans l'expression contrariée des regards de mes enfants, dans les petits yeux verts qui apparaissaient derrière votre épaule, que j'allais être soumise à tous les traitements les plus humiliants, à la vie la plus pénible, a supporter le spectacle des choses les plus inconvenantes, pour ne pas me servir du mot propre. Croyez.te bien, Théobatd, si je lutte encore, c'est parce que je suis fortement consciencieuse, qu'il est de mon devoir de ne pas renoncer pour obtenir une paix et une tranquillité factices; de ne pas donner par mon silence une apparence de consentement tacite à un état de choses qui regarde mes enfants, et que je désapprouve vivement, parce que je le crois fermement détestable, fâcheux pour le présent, pernicieux, dangereux dans l'avenir. Tu as beau faire;, beau me détester, je suis leur mère à ces enfants que tu donnes aux premières venues. Je sais fort bien que tu es le maître, tu peux tout sur moi; mais il est une chose dans laquelle les droits d'une femme sont presque égaux à ceux d'un

mari, tu l'oublies entièrement. Ne sais-tu donc pas que les lois, si je les invoquais, décideraient en ma faveur? tu sais que je ne le ferai jamais, mais est-ce une raison pour en abuser? Tu te crois obligé à céder en toutes choses, afin de conserver mademoiselleD. a tout prix. Tu la crois inremp!açable près de toi, près de mes enfants; toi qui crois si simple, si facile de remplacer une mère, pourquoi crois-tu donc si prodigieusement impossible de remplacer une gouvernante ? Si tu l'avais voulu, elle aurait pu être une bonne gouvernante; mais tu as dénaturé ses fonctions, et qui brille au second s'éclipse au premier. Comment la tête ne lui tournerait-elle pas celle à laquelle ta conduite dit tous les jours plus clairement que les paroles encore « J'ai une femme, mais je préfère votre société, vos soins; mes enfants ont une mère, mais vous que je connais à peine, qui êtes plus jeune, j'ai plus de confiance en vos principes, votre expérience, vos soins, votre dévouement, vos lumières, votre jugement, votre tendresse, pour leur tenir lieu de tout. Prenez la place, commandez, ordonnez, celle qui doit être la mère de mes enfants doit être souveraine chez moi.

» Théobald, cela estlogique, mais tu parsd'un point faux et dangereux. Toi-même, tu n'as pas le droit de me condamner cette ignominieuse mort civile; tu ne le peux qu'en me laissant soupçonner d'une conduite et de vices infâmes, et par mes enfants encore Oh je suis bien punie de t'avoir tant aimé, préféré même a eux mais n'étais-je pas déjà assez punie d'avoir perdu sans retour, sans espoir, le seul vrai bonheur pour moi, ton affection? Mais voir mes enfants conduits dans une voie de principes faux et légers, habitués à trouver naturelles et convenables des manières inconsidérées, des positions fausses, inconvenantes 1 Si tu veux y réfléchir toi-même, tu sentiras qu'en mettant à part tous mes sentiments personnels de joie et de bonheur intérieur anéantis, je dois c'Q:iellement soum'ir de voir mes nombreux enfants dans une direction si pernicieuse pour leur conduite à venir. Demande-toi franchement ce que tu sentirais, ce que tu ferais vis-a-vis de quelqu'uu qui t'ôterait à la fois une femme que tu aimerais avec ardeur et tes enfants, pour leur donner ces impressions fausses et dangereuses. Lorsque j'ai eu la faiblesse, par un excès d'amour pour toi, de te faire un immense sacrifice en t'abandonnant mes enfants, me figurant, dans un coupable aveuglement, que ce sacrifice, plus il était grand, me rendrait ton affection, entraînée par des promesses à cet égard~ j'ai commis, j'en conviens, une grande faute; j'aurais dû mourir avant d'y renoncer, et j'ai fait un bien faux calcul; car ce sacrifice, fait dans l'intérêt de mon amour, t'a donné une mauvaise opinion de mes principes et de mon jugement, de mon cœur, je le conçois; cependant, je dois ajouter, pour ma justification, que ma tendresse confondait tous nos droits en un seul. Je me croyais une portion de toi-même; il me semblait que tout devait être commun entre nous, et partagé et supporté a deux.

;) Maintenant tu as établi une séparation complète entre nous; nous ne sommes plus que des étrangers l'un pour l'autre. Je me suis longtemps bercée d'illusions de retour, d'épreuves, que sais-je, moi? de toutes les possibilités en ce monde, pour me figurer que c'était un temps à passer, que tu m'aimais et que tu me reviendrais, que tous les mystères se dérouleraient par toi d'une manière naturelle et satisfaisante enfin, tous les rêves de bonheur à venir, je les ai faits longtemps avec confiance, puis longtemps