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Titre : Causes célèbres de tous les peuples. I., Les chauffeurs. La bande d'Orgères. Lacenaire. François et Avril. Papavoine. Henriette Cornier. Mme Lafarge. Verger. Soufflard et Lesage. Montcharmont le braconnier. De Praslin. Damiens. Louvel. De Bocarmé. Léotade. Louis XVI et Marie-Antoinette. Béranger. Mingrat et Contrafatto. Fieschi, Moret, Pépin, Boireau / par A. Fouquier,...

Auteur : Fouquier, Armand (1817-18..?). Auteur du texte

Éditeur : H. Lebrun (Paris)

Date d'édition : 1858

Sujet : Procès -- 19e siècle

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44452029z

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb444520305

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. : ill., couv. ill. ; in-4

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k42526b

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-70 (1)

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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la ferme pas mieux, sa porte? Bravo, enfants, un calembour et du rôti; l'un fera passer l'autre. Entrex, mes petits amours, pendant que je vais tuer et habiller la citoyenne. ))

Il y avait déjà nombreuse compagnie dans le souterrain.

C'était d'abord le Beau-François, reconnaissable à sa taille élevée, a sa ngure ronde et fleurie, a son costume de riche fermier. A ses côtés étaient un jeune homme et deux femmes dont les ngures, aussi bien que les vêtements, tranchaient avec ceux du reste de la bande. Le jeune homme., presque aussi grand que le Beau-François; avait des traits réguliers, expressifs. C'était le Chat-Gauthier, de son nom de plaine. Mais ceux qui le connaissaient mieux lui donnaient, comme au Beau-François, le nom d'Anger ou d'Augcr. On les disait frères. Quant aux deux jeunes femmes, c'étaient les deux ~œurs Bignon la Belle Rosé et Maric-~ose la première passait pour être la femme de Beau-François. La seconde était la maîtresse du Chat-Gauthier.

C'était la l'aristocratie de la bande. Mais a l'exception du Bouge d'Auneau qui du produit de sa dernière affaire s'était acheté un costume complet d'incroyable, les cinquante ou soixante autres bandits affectaient peu de prétentions à l'élégance. Il y avait là des types de matingrcnx et des costumes de Courdcs-Miracles comme jamais Callot n'en a rêve de plus étranges.

Les célébrités ne manquaient pas. Il y avait la le Borgne-de-Jouy qui, tics sa plus tendre enfance, avait annoncé les plus remarquables dispositions. Berger, il avait vendu les moutons de ses maîtres. Une férocité naturelle en faisait, pour la bande, un sujet d'élite. Ce n'était pas par entraînement, par circonstances, mais avec une sorte de volupté animale qu'il versait le sang. On le vit, malade et par une saignée abondante, boire a longs traits son propre sang, et demander qu'on le lui fit cuire. ~7~/<e, il surpassait en activité, en ruse, en audace, les scélérats les plus aguerris. C'était l'orgueil de r'M~M/ew.

1 On y voyait aussi Sans-Chagrin, dit Breton Cul-Sec, a qui de beaux états de service avaient assuré une considération sérieuse dans la bande d'Orgcres. Son

père avait été rompu sous Louis XV; sa mère avait

p;~I'e avait été l'OffilnI sous Louis sa mère m'ait

été pendue; quant a lui, il avait été condamné aux galères dans la grande affaire de Montargis. Nicolas Franchct,dit le Petit-Beauceron, avait été condamné à Angouléme pour vol de confiance, la marque, an fouet et en cinq ans de galères. A peine sorti de Brest il avait volé, dans une église de Vendôme, le bras de Saint-Bienbeuré. Ce bras, on le comprend de reste, n'était pas une relique la dévotion du Petit-Beauceron ne s'adressait qu'aux saints d'argent. Il avait été condamné être pendu, mais la révolution était venue qui avait traité les saints d'argent a la façon du Petit-Beauceron, et qui avait rendu a la société ce gaillard sans préjuges.

Beau-François et Beou avaient apporté des poules prises a Torsonville, dans la basse-conr du laboureur Marchon. Jacqucs-d'Ëtampcs avait pris quatre oies chez Chambon, a la ferme d'OnarviMe. D'autres fournissaient le vin, le pain, les légumes. L'immense marmite du père Pigolet chantait déjà sur un vaste feu de sarments, et les femmes couvraient de pots, d'assiettes et de verres la longue table du festin.

On procéda d'abord à la double cérémonie des mariages. La célébration en fut passablement sommaire. Le vieux Lejeune, ce bandit invalide que sa soutane en loques et son bréviaire avaient institué de plein

droit c?/rc ~<?.<? ~?~.< revêtit son costumcofHcicI, et, s'étal)lissant. sous le soupirail. marmotta dans son

livre quel()ues prières sacrilèges, entrecoupées de gau-

drioles et f!e jurons. Puis, !!eau-Fr<<nçoisetCl)at-Gauthicr prirent chacun un l)aton, et tes étendirent a trois pieds de terre; chaque bâton touchant le bout de loutre.

LcHouge-d'Anneau; paré de ses plus beaux atours, iesclicvcux coquettement nattés eneadencttes, tes bre!oqnesau gousset, le mouchoir de soie (orne de canons et de bonnets ronges) noué en cravate~ l'lml)itfrétillant aux longues l)as(mes, te pantalon perdu dans des bottes molles à glands de soie, et tenant a la main son ~M~o/c~'c6'~< c'est-a-dirc une étiorme canne en spirale, se présenta te premier devant tes bâtons, tenant parle petit doigt de la main gauche la Belle-Victoire. ZD

Gueux, ~6! de ~~se? dit Lejeune. C'était la formule consaciée.– 0<«', <eM. répondit le lieutenant. 6'?~<??/.sc, ~'cp~M </?< </?<e< 0</<, ~/c~. Alors, ~/?</e </?/e?~.

Et le Rougc-d'Auneau s'etança légèrement par-dessus les deux bâtons immobUcs. Quand ta KeHe-Victoit'c se présenta a son tour pour sauter, tes bâtons s'inctinèrcnt galamment devanita ptus jolie nt)e de la bande après les deux Bignon.

Nous laissons il penser tes quolibets hideux que !a cérémonie dut faire éclore, quand vint le tour du viei) 1 équarrisseur et de son ignoble compagne. Puis Porgie succéda a ces immondes épousailles qui donnèrent a plus d'un I~andit la tentation d'un divorce. Ce ne fut pas sans inquiétude que tes deux Uignon entendirent au dessert, leurs maris chanter en chœur ia chanson~ alors en vogue~ du père Luron

Je n'avions qu'un'fcmme, et ([ueuqu'fois

C'ct.tit.d'tt'op dans )c tn(';tt;t!;e.

J'en aurons dcnx, j'en aurons trois,

Qucu dctnc' (jncn ratn:)gc!

J\)intcn.)nt tjn'on peut divorcer,

Qxcu plaisir tous les ans de s' marie)'.

L'expédition deGautray~ avec son riche butin, avait cnnammé toutes les têtes, et fait au Hougc-d'Anncau un parti sérieux dans la bande. Le Beau-François sentit la nécessite de relever son autorite par quelque coup d'éclat. Mais sa première tentative tut un mécompte.

Une dizaine d'hommes choisis furent désignes par lui pour piller, dans la nuit du H janvier i7UG, la ferme de la veuve JMaugun~ près de Yille-Sauvagc. La porte enfoncée, selon les règles ordinaires~ la pauvre veuve et ses trois domestiques furent bientôt garrottés et réduits a assister au pillage. Brigand et le Petit-Limousin faisaient les paquets. Le Houged~Auncau~ toujours /?< s'était approprié une belle culotte de ratine,, un gilet de toile dérange et une belle chemise neuve. II venait de jeter avec mépris sa chemise sordide, son vieux gilet a manches et son pantalon frangé, lorsque, tout a coup, Quatrcëous, resté en sentinelle, cria « A ?' ') Deux femmes revenaient de la veillée, et on voyait courir des lumières dans Ville-Sauvage. Les bandits détatcrcnt et le Rouge-d'Auneau partit comme les autres, sa chemise~ sa culotte et sa veste sous le bra~ noyant pour tout vêtement que son chapeau et ses souliers.

Au tournant du mur de la ferme de Brans~ des pas précipités se firent entendre. Des hommes embusqués se levaient de tous côtés et des armes brillaient.